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« Tendances INNO » le podcast Innovation de Docaposte

Cyberharcèlement et réseaux sociaux : comment protéger nos enfants | Jérémie Guillon, Fondateur de SafeBear

Cyberharcèlement et réseaux sociaux : comment protéger nos enfants | Jérémie Guillon, Fondateur de SafeBear

43min |10/02/2025
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Cyberharcèlement et réseaux sociaux : comment protéger nos enfants | Jérémie Guillon, Fondateur de SafeBear

43min |10/02/2025
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Description

#Podcast 🎧 | 1 enfant sur 6 est victime de cyberharcèlement.

Les réseaux sociaux sont devenus un terrain miné où l'anonymat favorise la violence. Comment protéger nos enfants ?

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot, Directeur de l'Innovation chez Docaposte, accueillent Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, une solution innovante de lutte contre le cyberharcèlement.

💡 Au programme :

Définition et chiffres clés du cyberharcèlement.

Impact sur les victimes et les témoins.

Solutions technologiques pour se protéger (IA, blockchain).

Conseils pour les parents et les entreprises.

👉 Un épisode essentiel pour comprendre et agir contre le cyberharcèlement.

#Cyberharcèlement #TendancesInno #SafeBear #ProtectionEnLigne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marine Adatto

    Bienvenue dans Tendance Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marine Adatto et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendance Inno. C'est un mot que l'on entend de plus en plus et qui résonne fort dans notre société hyperconnectée. Pour beaucoup, il s'agit de messages blessants sur les réseaux sociaux, mais la réalité est bien plus complexe et insidieuse. Aujourd'hui, nous nous intéressons à un phénomène qui touche des millions de personnes, de tous les âges, tous les milieux, le cyberharcèlement. Pour explorer ce sujet de société, nous recevons Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, première solution multiplateforme d'IA, de lutte contre le cyberharcèlement et les violences en ligne. À mes côtés, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte, nous apportera sa vision prospective de cet enjeu sociétal. Alors, quels sont les mécanismes qui transforment les plateformes numériques en terrain propice au harcèlement ? Jusqu'où peut aller l'influence de la technologie pour protéger ou au contraire amplifier ces phénomènes ? Et surtout, comment reprendre le contrôle et créer un espace numérique plus sûr pour tous ? Olivier, c'est à toi.

  • Olivier Senot

    Bonjour Marine, bonjour Jérémy. Jérémy, tu es un warrior. Tu as choisi le sujet probablement le plus complexe du moment, après la question de qui de la poule ou de l'œuf a été créé en premier. pour en faire un business utile et malheureusement indispensable. Jérémy, tu es un entrepreneur et innovateur français à l'initiative, après trois ans de R&D de la startup SafeBear, un ours de garde en quelque sorte. Une application dédiée à la protection des jeunes contre le cyberharcèlement, le mal du siècle, devenue cette année priorité de l'éducation nationale. SafeBear utilise deux technologies majeures des dix dernières années, l'IA pour la détection et la blockchain pour la conservation et l'opposabilité des faits. En permettant de capter, analyser, prévenir les proches, générer des preuves et apporter un soutien logistico-juridique, tu as créé la première application proactive face à un problème de plus en plus préoccupant dans notre société numérique. Présent sur les plateaux télé et radio, tu as aussi investi dans la sensibilisation des acteurs sur ce phénomène, connu depuis des décennies mais jamais traité. Geek convaincu et philosophe qui s'ignore, ta vision repose sur l'idée que la technologie doit être un outil de protection et d'éducation. Vision. ô combien partagées maintes fois dans ce podcast. SafeBear est opérationnel depuis 2024, trop tôt pour un bilan exhaustif, probablement, mais tu as peut-être quelques insights à nous communiquer. Jérémy, nous t'écoutons.

  • Marine Adatto

    Salut Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Salut, merci déjà de prendre le temps de me recevoir pour pouvoir discuter de ce sujet, effectivement, qui est malheureusement omniprésent et complexe. Il faut aujourd'hui, de toute façon, le traiter proactivement, parce que c'est un sujet qui touche tout le monde, pas seulement les enfants. il n'y a pas de barrière malheureusement au sujet du cyberharcèlement et surtout que ça dépasse ce qu'on a pu connaître dans le temps qui était souvent un espace numérique sur lequel on allait une heure par jour 30 minutes par jour aujourd'hui c'est plus 8h, 9h, 10h par jour C'est malheureusement quelque chose qu'on utilise au quotidien pour s'informer, pour discuter, pour donner son avis. Et malheureusement, c'est aussi le terrain de l'impunité en ligne, de l'anonymat. Et ça joue malheureusement dans ce sens-là.

  • Marine Adatto

    Et donc, c'est vraiment tout ça qu'on va essayer d'explorer aujourd'hui. Pour commencer, je vais vous poser des questions sous forme de petits quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet et de proposer, en tout cas, de donner quelques chiffres. Première question, quel pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans déclarent avoir été harcelés en ligne en 2022 ? Est-ce que c'est 5%, 16% ou 35% ?

  • Jérémy Guillon

    35.

  • Marine Adatto

    35 ? Olivier, tu dis quoi ?

  • Olivier Senot

    Tu es 16.

  • Marine Adatto

    16 ? Oui, c'est 16%. Alors, on est en 2022, évidemment, c'est un chiffre qui augmente tous les ans, donc 16%. Donc, c'est quand même... un enfant sur six qui est concerné par le cyberharcèlement en ligne. C'est une étude de l'Organisation mondiale de la santé publique qui avait été publiée le 27 mars 2024. Auprès de 279 000 personnes à travers l'Europe, l'Asie centrale et le Canada. Donc voilà, une tendance qui s'accroît de plus en plus. Et les filles sont toujours, d'après cette étude, davantage concernées par le harcèlement en ligne que les garçons. Deuxième question. Selon un rapport de l'UNESCO de 2022, quel pourcentage de journalistes femmes... interrogé a déclaré avoir été victime de harcèlement en ligne dans le cadre de leur travail. 33%, 53% ou 73% ?

  • Jérémy Guillon

    On va prendre le 50%, la moitié, ce qui est déjà énorme, malheureusement.

  • Marine Adatto

    Olivier ?

  • Olivier Senot

    Oui, la moitié, oui.

  • Marine Adatto

    73%. 73%. C'est en effet énorme, tellement gros qu'on pense que c'est plutôt le deuxième chiffre. Et ça reflète bien ce que tu disais aussi en préambule. Ça ne concerne pas que les enfants, mais vraiment tout le monde. Dernière question. En 2023, quel pourcentage de joueuses de jeux vidéo a déclaré avoir subi des insultes ou injures sexistes ? 30%, 40% ou 50% ?

  • Jérémy Guillon

    Je vais dire le 50 là.

  • Marine Adatto

    50 ? Olivier ?

  • Olivier Senot

    Sur les gamins, oui.

  • Marine Adatto

    50 ? 40% ?

  • Olivier Senot

    Ils sont moins...

  • Marine Adatto

    Un peu moins. Et donc il s'agit des conclusions d'une enquête menée par l'IFOP pour le site spécialisé Gamertop en mars 2023. Bon, c'est quand même énorme, 40%. Alors maintenant... Je vous propose un micro-trottoir. Nous sommes allés à la rencontre du grand public pour leur poser plusieurs questions sur notre sujet. À commencer par, quelle est leur définition du cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Le cyberharcèlement, c'est sûrement la capacité de nuire déjà à quelqu'un d'une manière totalement arbitraire. Et du coup, le cyberharcèlement, c'est le fait de pouvoir le faire même à travers les écrans. À notre époque, génération 90 par exemple, si on se faisait harceler, c'était qu'à l'école. Une fois qu'on rentrait chez nous, on était tranquille et on courait. en quelque sorte se reposer jusqu'au lendemain. Alors que là, maintenant, c'est la capacité de se faire harceler même une fois de retour à la maison.

  • Marine Adatto

    T'as pas l'air tout à fait d'accord, Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Je suis aussi de cette génération 90, forcément. Le truc, c'est que nous, on a eu l'émergence des réseaux sociaux, on a eu le début de Facebook, tout ça, etc. où c'était plus, on va dire, de la moquerie insistante que du cyberharcèlement, comme on peut l'entendre aujourd'hui. À l'époque, c'était vraiment... T'avais quelques postes dénigrants, des gens qui postaient sur ton mur public des saloperies entre guillemets envers toi, mais ça s'arrêtait souvent très rapidement, et même à l'époque les réseaux sociaux réagissaient très vite. On demandait la suppression sous 48 heures, souvent c'était viré, ils demandaient pas vraiment de justification nécessaire. Aujourd'hui en fait déjà, pour un peu recibler vraiment le cyberharcèlement, déjà c'est un délit, c'est quand même déjà important de le stipuler, et surtout la répétition d'insultes, de moqueries, de dénigrements envers une personne ciblée. Ça peut être une personne contre une personne, ça peut être un groupement de personnes contre une seule personne. De toute façon, malheureusement, aujourd'hui, on n'arrive plus à se passer non plus des réseaux sociaux. C'est devenu un peu quelque chose, c'est devenu ancré, en fait. À une époque, on trouvait que c'était juste la plateforme, on va dire, un peu de divertissement pour pouvoir, comme c'était son but à l'origine, échanger avec des gens sans vraiment barrière de langue, sans barrière de distance, etc. Aujourd'hui, c'est plus un terrain miné où tout le monde dit ce qu'il pense. quand il veut, sans en fait réellement avoir la peur d'une certaine représaille. Parce que le souci aussi qu'on a aujourd'hui, c'est que c'est des peines qui sont très lourdes, le cyberharcèlement. C'est très compliqué, par exemple, demain, si on a un enfant de 15 ans en face de nous, de lui mettre une énorme somme plus de la prison pour du cyberharcèlement. Il faudrait, après ça c'est une idée à laquelle on a déjà discuté avec certaines autorités, c'est vrai que ça pourrait être bénéfique. plutôt de faire un impact monétaire sur ce genre de problématique de cyberharcèlement. Tu cyberharcèles, tu es condamné, tu payes par exemple 200, 300, 400 euros. Tu récidives, tu prends 800 euros, 1000 balles. Au fur et à mesure, souvent quand tu tapes au porte-monnaie, les gens font un peu plus intention. Après, malheureusement, on a aussi un grand problème au niveau des preuves dans le cyberharcèlement parce que, encore une fois, l'anonymisation des personnes, etc. Alors, il y a des systèmes qui existent, il y a des choses que l'on peut faire. Mais à ce jour, il y a très peu de personnes qui l'ont mise au point. Et c'est vachement important de s'y intéresser pour vraiment pouvoir...

  • Marine Adatto

    Et alors justement, la deuxième question qu'on a posée dans le cadre du micro-trottoir, c'est vraiment, est-ce qu'eux ou l'un de leurs Ausha déjà vécu une situation de cyberharcèlement ? Et en effet, tu vas voir, mais ça touche vraiment tous les aspects de la vie des personnes cyberharcelées.

  • Olivier Senot

    Au collège,

  • Jérémy Guillon

    je crois que j'ai déjà vu des gens à qui ça arrivait.

  • Marine Adatto

    J'ai un ami, une fille, qui l'avait rencontrée à partir d'un site de rencontre. Elle l'a harcelée via tous les réseaux sociaux possibles. Elle s'est même allée jusque chez ses parents. Elle a appelé le domicile familial. Elle est tombée sur ses parents. Ça a duré bien deux ans. Donc voilà, deux ans. Et en effet, ça s'est infiltré absolument partout. Donc c'est ce que tu disais. Et enfin, on a aussi demandé à quel moment est-ce qu'une personne devient victime de cyberharcèlement, dont on a un peu parlé au préalable, la réponse de la personne concernée.

  • Jérémy Guillon

    Quand une personne reçoit des messages ou des commentaires à répétition heurtants et qu'elle se sent mal par rapport à ça.

  • Marine Adatto

    Voilà, donc des messages, des commentaires répétitifs qui ont des conséquences évidemment bien réelles dans le quotidien des personnes harcelées. C'est exactement ce que tu as mentionné. Est-ce que vous avez des réactions tous les deux par rapport à ce qui a été dit dans le micro-trottoir ?

  • Jérémy Guillon

    Malheureusement, c'est un problème systémique. Donc, en fait, ça montre bien que c'est quelque chose sur lequel il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Parce que, comme je l'ai déjà entendu beaucoup de fois, mais c'est vrai que là, on est en train de créer une génération. Moi je suis quand même assez content d'être de la génération 90, d'avoir esquivé le fait de, à partir de 10 ans, d'être déjà sur les réseaux sociaux et de ne vivre qu'à travers les réseaux sociaux parce que voilà, les impacts sociaux et sociétals aujourd'hui c'est vraiment tout le monde dire il faut absolument que tu suives telle personne sur les réseaux, il faut comprendre ses idées etc. Toute cette nouvelle génération en fait qui ne pense et qui ne réagit qu'à travers ça, je sais pas en fait dans 10-15 ans l'impact psycho-social qu'ils vont avoir, ça peut vraiment créer une sorte de bombardement. qui va faire très très mal quand ça va arriver. Et en fait, ça en vient même de banalité. C'est-à-dire que les gens te disent « oui, moi je sais qu'un tel il se fait harceler, mais pour autant il ne va pas « aller le voir » ou il ne va pas avoir un comportement proactif pour essayer d'arrêter ce cyberharcèlement-là. » Et on sait très bien, dans les cours de récré, que ce soit au collège ou au lycée, s'il y en a un qui se fait taper dessus, souvent ceux à côté qui n'ont pas envie de se retrouver dans cette situation, d'être un peu le mouton au milieu de la meute de loup. Ils vont se greffer à la meute de loups et en fait, ils vont participer intrinsèquement à ce cyberharcèlement ou à ce harcèlement pour en fait ne pas devenir eux-mêmes le mouton au milieu de la meute. Donc, c'est très compliqué comme situation. Ça en devient encore une fois banal et c'est dramatique. Et je pense qu'il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Ce n'est pas possible.

  • Marine Adatto

    Olivier, tu as une réaction par rapport à ce qui a été dit ?

  • Olivier Senot

    Non, rien de plus. Effectivement, c'est un phénomène sociétal. Amplifié par l'anonymat des réseaux, il faut trouver le bon angle. Est-ce qu'il est dans la répression ou dans la formation, dans l'information ? Sans doute les deux.

  • Marine Adatto

    Est-ce que toi, Jérémy, par rapport à la définition qui a été donnée du cyberharcèlement, tu as un complément de définition à donner ?

  • Jérémy Guillon

    Comment c'est ciblé ? C'est de dire que le cyberharcèlement, c'est un comportement de... Dénigration, d'insultes, de menaces, quelque chose qui va impacter la personne à répétition sur une période donnée. Si je ne m'abuse, je crois que ça appartient à trois messages de la même personne envers une autre personne sur une période de temps définie. Et à ce moment-là, on rentre dans le cyberharcèlement. Ou alors, si on est sur du cyberharcèlement de meute, c'est une personne qui envoie un premier message et là, c'est 10, 15, 20, 30 personnes qui envoient aussi un message et là, c'est du harcèlement de meute. Et c'est la personne qui a initié cette meute. qui du coup est la personne qui serait mise en examen.

  • Marine Adatto

    Donc en fait, on a tendance à voir le cyberharcèlement comme un problème individuel. Vous en avez parlé tous les deux. Pour autant, c'est un phénomène sociétal. Et puis surtout, c'est important d'avoir une vision élargie de ça. Pourquoi et comment ?

  • Jérémy Guillon

    En fait, c'est un phénomène qui reste quand même extrêmement important. Ce n'est pas seulement des insultes ou des menaces, le cyberharcèlement. Ça faut quand même bien l'ancrer. Parce que c'est vrai que souvent, les personnes, dès qu'on parle de cyberharcèlement, pour eux, c'est parce que... T'as dit telle insulte à telle personne sur Twitter. C'est pas ça. C'est le fait aussi de dénigrer, seul ou à plusieurs, une seule et même personne. Et encore une fois, je pense qu'il faut aussi bien se rendre compte que c'est un délit. C'est défini par la loi, c'est des sanctions extrêmement sévères, malheureusement qui ont été très peu appliquées. Les seules statistiques qu'on a, c'est 54 condamnations en 2021 par rapport au ministère de la Justice, pour 9% des Français qui ont porté plainte. Ça équivaut à 4,5 millions de personnes qui ont porté plainte pour 54 condamnations. Il y a quand même, entre guillemets, un problème d'ampleur. C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, souvent, qu'on est soit harcelé ou harceleur. Ça aussi, il faut s'en rendre compte. Il y a des gens, pour eux, c'est la banalité de se prendre des insultes sur les réseaux. C'est pas la banalité. Il y a d'autres personnes qui vont avoir des comportements extrêmement néfastes contre d'autres. Ils ne se rendent pas compte, ils sont dans une situation où eux-mêmes, ils sont en train de harceler. Et à la fin, en fait, ils devraient avoir sanction. Et on espère, en tout cas, que quand il y aura aussi une sanction pure et dure... Ça va aussi mettre un peu les freins par rapport à ce genre de comportement.

  • Marine Adatto

    Et alors vous, chez Save Beer, vous vous distinguez en intégrant une approche éthique aussi et souveraine de votre tech. Qu'est-ce qui a motivé la création de cette solution pour lutter contre le cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Je pense en fait que c'est quelque chose que j'ai vu évoluer. J'ai eu aussi des impacts dans ma famille par rapport à cette problématique-là. Et en fait, le fait de ne jamais réellement voir une solution efficace. sur ce sujet-là, mais surtout en fait beaucoup de prises de parole pour à la fin rien qui change. Et le problème c'est que c'est bien beau de parler etc. Mais quand en fait on voit qu'il y a des enfants où leur seule solution c'est de se mettre la corde au cou... C'est pas normal en fait, c'est-à-dire qu'on est dans une société évoluée normalement, où il y a du vivre ensemble, où il y a des échanges, etc. Et là en fait on ne retrouve plus ces sociétés, et je n'ai pas non plus envie moi demain, si pour x ou y raison, de voir. les jeunes qui sont en train d'évoluer, arrivent dans une société encore pire, je veux dire, que dans celle aujourd'hui du monde numérique dans lequel on vit. La problématique, c'est que dès qu'on va aller aujourd'hui sur des systèmes qui... avec des grandes guillemets disent qu'ils vont combattre le cyberharcèlement, souvent on est sur de la modération humaine. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont voir ce que tu fais, ce que tu as, tes messages, etc. Ce n'est pas sain. C'est-à-dire qu'engager des personnes pour venir dire tes messages, ce n'est pas sain. Dans un deuxième temps, on s'est aussi posé la question de comment on peut, nous, avoir une approche complètement transparente, éthique, sans interaction humaine. Pour nous, c'est extrêmement important, parce que quand on voit les flux de messages, si on prend des personnalités un peu connues, des centaines de milliers de messages par jour, même un humain ne peut pas les lire. C'est impossible, en fait. Donc, quand on a voulu créer la solution, on a pris toutes les problématiques du secteur, c'est-à-dire le traitement de la masse de données, comment être transparent et éthique sur comment nous, on interagit pour le compte d'un utilisateur ou d'une utilisatrice. Et à côté de ça aussi, comment, à la fin, on résout, en tout cas, on tente de résoudre ce souci de la preuve ? Parce que c'est ça, en fait, aujourd'hui aussi, la vraie problématique, c'est qu'à la fin, on nous dit, d'accord, vous détectez le cyberharcèlement, etc. Mais qu'est-ce que vous allez en faire à la fin ? C'est bien de le détecter, c'est bien d'alerter, c'est bien de prévenir. Mais qu'est-ce qu'on en fait à la fin ? Donc, pour avoir une démarche proactive, nous, vraiment, on s'est dit, il faut que cette data, qui appartient à l'utilisateur, on a la chance d'être dans l'espace européen, qui est quand même assez réglementé là-dessus, de rendre cette data utilisable auprès d'un autre pays. auprès d'un avocat, auprès d'un juge, avec vraiment une certification, tout ça. En fait, on a vraiment pensé à cette solution pour aider aussi bien les plus jeunes. ou les personnes qui aujourd'hui utilisent aussi pour Internet, les réseaux pour leur métier, et aussi rassurer les parents. On a essayé vraiment de faire l'application la plus 360 et la plus accessible possible.

  • Marine Adatto

    Est-ce que tu peux justement nous donner un exemple d'utilisation de votre...

  • Jérémy Guillon

    Oui,

  • Marine Adatto

    bien sûr.

  • Jérémy Guillon

    Alors, imaginons, moi, j'ai mon compte Twitter. Je reçois, on va dire qu'il y a un ou deux utilisateurs qui, tous les jours, m'envoient des messages privés et m'insultent. Ils m'insultent, ils m'insultent, ils m'insultent. Ce qui va se passer, c'est que du coup, on va aller sur notre site internet. on va accéder à notre application, on va connecter son compte Twitter. Là, on délègue une autorisation à SafeBear à venir analyser les contenus publics et privés de son compte, avec le consentement de l'utilisateur. À ce moment-là, on va avoir d'un... côté donc de l'intelligence artificielle, des programmes informatiques qui vont venir du coup agréger toute cette data. On va venir labelliser les messages problématiques donc là imaginons les insultes en venant récupérer aussi certains nombres d'informations qui serviront au service derrière d'opérateurs de police judiciaire pour du coup une enquête. On vient blockchainiser la preuve et on vient l'afficher sur le tableau de bord de l'utilisateur.

  • Marine Adatto

    Alors blockchainiser pour ceux qui ne connaissent pas la blockchain ?

  • Jérémy Guillon

    Alors la blockchain c'est un système qui permet de prouver qu'entre le point A de récolte de la donnée et le point B, où du coup, nous, notre donnée, elle est stockée, il n'y a eu aucune interaction humaine et il n'y a eu aucune interaction pour altérer la donnée. Donc, en fait, on prouve que la donnée, elle vient bien de ce site. de cet utilisateur à telle heure, et que ça en fait c'est infalsifiable. Donc c'est vraiment comme un peu, pour vulgariser la chose, c'est comme si demain on vient faire constater par un huissier qu'on vient de recevoir un SMS à 12h00 de telle personne. C'est pareil, sauf que là c'est fait de façon électronique et automatique.

  • Marine Adatto

    Et donc transparent et visible partout ceci ? Bien sûr. Ok. Et alors, il y a aussi... Quand, justement, vous avez, comment dire, vous notifiez du harcèlement, la personne harcelée est notifiée, mais le harceleur l'est aussi.

  • Jérémy Guillon

    Alors, nous, en fait, on ne veut pas prendre des actions à la place de l'utilisateur ou l'utilisatrice. Dans le sens où, alors, imaginons, on va prendre le cas d'un parent. Donc, un parent inscrit son enfant sur SafeBear, et l'enfant, on va prendre le cas où il est harcelé. Donc, le parent va avoir accès au même tableau de bord que l'enfant, sauf qu'il n'aura pas accès au contenu du message. L'objectif, ce n'est pas d'être un... contrôle parental, mais c'est donner, entre guillemets, un aperçu de ce qu'il se passe, avec aussi le nom d'utilisateur, le réseau social, la temporalité, etc. Mais pas le contenu, parce qu'on sait aussi que les jeunes, des fois, ils peuvent avoir des conversations privées avec leurs copains, etc. Et on ne veut pas non plus briser ce lien-là et vraiment être détaché du contrôle parental. Donc, à ce moment-là, ça permet de retrouver un dialogue entre le parent et l'enfant, et de prendre derrière des initiatives proactivement pour aller porter plainte, etc. On va prendre le cas aussi où l'enfant est tarceleur. Parce que cyber et 360, ça prend aussi bien les conversations. En 30 que sortant, c'est-à-dire que même moi, ce que j'envoie comme message... C'est analysé par Savebear. Donc si par exemple le parent demain voit aussi, effectivement il y a des menaces, mais il voit que c'est le arrobase de son enfant là-dessus, nous à un moment, s'il y a un certain nombre de messages, on va aussi avertir l'utilisateur en mode attention quand même, parce que tu as des comportements qui peuvent blesser d'autres personnes, et nous en fait il va falloir à un moment qu'on te restreigne le service, si en fait entre guillemets juste tu harcèles et que tu prends le service pour te protéger avec des grands... mais aussi ça permet aux parents de se rendre compte que son enfant est potentiellement aussi harceleur et en train de faire du mal à d'autres enfants ou à d'autres personnes. Et à ce moment-là, de toute façon, encore une fois, on ne prendra jamais d'action à la place d'utilisateur ou d'utilisatrice. C'est à eux... d'utiliser la plateforme pour aller porter plainte. C'est à eux, s'ils ont envie de donner l'accès au message à leurs parents ou à leurs tuteurs, ils le font. En fait, tout ça, c'est leur espace, leur décision. Nous, on ne veut pas impacter ça parce que du coup, on reste vraiment dans cette optique d'être transparent, éthique et de ne pas avoir d'interaction non désirée.

  • Marine Adatto

    Donc, on n'est pas sur la dénonciation de cyberharcèlement, mais plutôt sur la prise de conscience, que l'on soit victime ou potentiel harceleur. Tout à l'heure, tu en as parlé. On a parlé justement de le mouton noir qui peut potentiellement être harcelé par une meute. Comment est-ce qu'on peut amener les individus à prendre conscience justement de leur comportement en ligne ? Et surtout quand ils frôlent ce cyberharcèlement, ils sont dans un mouvement sans forcément en avoir conscience.

  • Jérémy Guillon

    Je pense que la sensibilisation dans tous les cas, ça doit permettre de base d'informer de ce que c'est le cyberharcèlement. Dans un premier temps, je pense qu'il faut sensibiliser les gens, il faut leur donner un maximum d'informations. Il faut... comment dire, qu'ils prennent conscience que ça peut détruire des vies. Je veux dire, on n'est pas, aujourd'hui, c'est vrai que entre la moquerie qu'on faisait à l'époque, pour taquiner, mais ça passait, et aujourd'hui, quand je vois des jeunes, ce qu'ils disent sur les réseaux, c'est qu'on est sur un autre level. On va dire ça comme ça, malheureusement. Et en fait, il faut aussi prendre la conscience de ce que c'est d'être harceleur, et ce que c'est d'être harcelé. Ce que tu disais tout à l'heure, c'est qu'en fait, on se rend beaucoup compte qu'il y a aussi des personnes qui vont être dans le déni, aussi, de se dire « Non, je ne suis pas harcelé, ce n'est pas grave, bon, ils m'embêtent, ils m'envoient tout, mais... » Le problème, c'est que c'est un comportement qui est très dangereux, en fait, parce que le jour où on craque, le jour où on s'en rend compte aussi et que, imaginons qu'il n'y a pas un soutien autour, c'est là aussi où il y a des drames. Et quand on est aussi harceleur, c'est le fait de ne jamais se conformer à juste être, entre guillemets, dans la meute pour attaquer tout le monde et juste pour ne pas se sentir le plus faible. Il faut, je pense, aussi arrêter de dénigrer, victimiser, on va dire, malheureusement, les personnes qui sont harcelées. Ils ont des droits comme n'importe qui. Il y a des solutions, comme nous, entre guillemets, ce qu'on développe. mais qui permet aussi d'avoir du pouvoir avec ces datas et d'aller porter plainte, en fait, ce n'est pas une situation normale. Et il faut qu'on change la balance de dire, ce n'est pas parce que tu es harcelé que tu dois avoir honte, c'est parce que tu es harceleur que tu dois avoir honte. Si tu es obligé d'avoir un sentiment de supériorité en étant dans une meute pour attaquer quelqu'un tout seul, il est là le problème. Ce n'est pas l'inverse, ce n'est pas la personne victimisée qui doit, entre guillemets, se sentir honteuse. Et je sais qu'il y a beaucoup, malheureusement, de jeunes qui n'ont pas envie non plus de parler à leurs parents, parce que c'est une forme de honte, etc., pour avoir accompagné beaucoup de jeunes, surtout moi, dans le secteur du jeu vidéo, à une époque. C'est vrai que c'est quelque chose de très honteux, en fait. Ils te disent « je n'ai pas envie d'en parler à les parents, moi j'ai eu des parents au téléphone, on leur a expliqué ce qui se passait » . Et même, en fait, ils ne s'en rendaient pas compte, ils disaient « mais on ne savait pas, qu'ils se prenaient tant d'insultes, tant de choses, etc. » sensibilisation auprès des parents à faire, déjà dans un premier temps, pour qu'ils comprennent aussi que Internet, c'est pas, entre guillemets, que des petites prairies jolies et tout va bien. Loin de là. Il faut aussi sensibiliser les jeunes, mais dans le bon sens, c'est-à-dire, il faut pas non plus leur matraquer dans la tête que, attention, t'es sur Internet, c'est le chaos, il faut rien dire, etc. Non, non, la liberté d'expression, c'est très important. Mais il faut juste, en fait, avoir du respect et pas juste insulter à tout vin. On peut être en désaccord avec des personnes, on peut ne pas être d'accord sur plein de sujets, c'est pas un problème. mais dans le respect. On peut être un peu piquant sur certaines choses, mais jamais à juste cibler une personne et lui envoyer des insultes tous les jours, ce n'est pas ça, entre guillemets, être en désaccord, et ce n'est pas ça, avoir du respect envers l'autre.

  • Marine Adatto

    Olivier,

  • Olivier Senot

    j'ai l'impression que tu vas réagir. Non ? C'est le même problème sociétal, on trouve, avec... d'autres environnements qui ne sont pas ceux des enfants et qui sont des environnements d'adultes et qui se comportent de la même façon. Donc on a une reproduction du comportement adulte chez les enfants. Bon, et effectivement, j'ai un peu de mal à relancer et à réagir. réagir parce que le constat est le même partout. Ensuite, la question, c'est comment on change cet état d'esprit.

  • Marine Adatto

    Oui, c'est ça. Et alors, donc, la tech, tu en as parlé rapidement tout à l'heure, c'est vraiment encore une solution. L'IA, la blockchain, l'IA qui va analyser toute cette masse de données, la blockchain qui va la mettre et la rendre visible.

  • Jérémy Guillon

    En fait, surtout, va la rendre... infalsifiable et utilisable. Ça, c'est vraiment, je pense, le point le plus important. C'est de se dire que la combinaison des deux... C'est quand on a entre guillemets cherché mondialement ce qui existait, parce que voilà, principalement, comme je disais, c'est des solutions de modération, ce qui est quand même assez différent. Mais quand en fait, on a voulu se dire, quelle est la seule solution aujourd'hui pour archiver, certifier de la data ? En fait, on s'est rendu compte qu'à part la blockchain, bien sûr non monétaire, parce que pour les personnes qui connaissent, qui sait que la blockchain... Pour rassurer, on est sur une blockchain européenne, non monétaire, qui est utilisée principalement pour des grands livres de compta. Souveraine aussi,

  • Marine Adatto

    vous êtes vraiment purement une société tech.

  • Jérémy Guillon

    Alors nous, de toute façon, il faut savoir que toutes les structures tech qu'on utilise ne sortent pas du sol européen. Donc à 90% on est français, mais il y a des petits pourcentages où on est obligé d'aller un peu à Dublin ou des choses comme ça. Mais on est 100% en tout cas souverain européen. Après, il ne faut pas oublier qu'on est une société française, actionnariat français. employés français, enfin voilà, c'est ça. Mais pour la tech, des fois on peut pas faire autrement parce que les serveurs, on peut pas les choisir. Malheureusement, ça c'est la seule problématique. Si on avait des dizaines de millions, ok, on bouge les serveurs, mais il y a des fois on peut pas. C'est pas nous qui décidons malheureusement. Mais oui, donc non mais là dessus c'est vrai que c'est très important parce qu'on a eu en fait toute une diabolisation de l'utilisation des technologies du web 3. Donc pour un peu expliquer, on a le web 2 c'est internet, le web 3 c'est Un peu plus compliqué, c'est-à-dire qu'on a la blockchain et crypto-monnaie et tout ça, mais il y a eu une grosse diabolisation sur le côté crypto-monnaie. Et nous, en fait, on a voulu aussi complètement s'en détacher. On n'utilise vraiment que la base technologique du Web3, qui est la décentralisation avec la blockchain pour les datas.

  • Marine Adatto

    Et alors, sur l'IA, comment est-ce qu'on peut détecter et prévenir le cyberharcèlement sans pour autant tomber dans une sorte de surveillance abusive ?

  • Jérémy Guillon

    Bien sûr. En fait, c'est là où, quand on a créé la solution Safebay, on a... Encore une fois, on n'a vraiment pas voulu être dans l'optique de ce que font plein de boîtes. C'est d'être dans un contrôle parental. Parce qu'on savait très bien que la solution allait être dédiée pour tout le monde. Mais il y a quand même un sujet chez les jeunes qui est quand même très important. Et on s'est dit, en fait, il faut qu'on donne l'action à l'utilisateur et à l'utilisatrice. Le problème de la surveillance, on va dire, abusive qu'on peut avoir sur beaucoup de solutions extra-européennes, c'est que ça va venir analyser. tous les faits et gestes des personnes. Ça va tout regarder, ça va venir fouiller, ça va demander des accès complètement lunaires à la caméra, au micro, et tu te dis, mais c'est pas normal. Nous, on s'est dit, non, non, nous on est une web app, on vient, on donne le consentement de se connecter au réseau, ça s'arrête là. C'est-à-dire que nous, après, on peut utiliser ces réseaux sociaux normalement, ça n'impacte pas l'utilisation. On peut faire ce qu'on veut de sa vie, il n'y a pas de problème. On n'est pas obligé de venir consulter tous les jours non plus SafeBear pour se, entre guillemets, être dingue et se dire « Oh mon Dieu, j'ai reçu... » 20 dénigrements, les choses comme ça. Non, non, nous, on veut vraiment dire, on stocke pour toi, on te donne la puissance sur tes datas, et à côté de ça, après, vis ta vie. Et s'il y a une problématique, effectivement, tu peux le retrouver sur l'application, et du coup, tu peux aller en OPJ pour porter plainte, et tu peux, du coup, prendre une action. Et pour nous, c'est vraiment très important de ne pas avoir ce côté censure, ultra-surveillance, où on envoie 15 mails par jour, c'est très malsain, malaisant, et... C'est pas ce qu'on veut, on veut pas non plus que les parents rentrent dans une sorte de flip total, parce que leur enfant, il va se prendre des insultes aussi des fois de ses copains, etc., ou ça peut être des choses qui ne l'impactent pas, parce que c'est ses copains, etc. Enfin, ça arrive très régulièrement, même moi à mon âge, avec mes copains, des fois on s'envoie des bêtises. Oui, bon, c'est détecté par Cyber, c'est pas grave, je m'en fiche, ça m'impacte pas. Par contre, des utilisateurs que je connais pas, ça c'est une autre problématique. Mais voilà, on veut vraiment en fait avoir ce rôle où on sait qu'on a une solution, on sait que... Ça va venir détecter, ça va venir labelliser, ça va venir certifier et ça va venir alerter si vraiment il y a des grosses problématiques. Le parent toutes les semaines va recevoir, parce que je prends toujours le cas du parent et de l'enfant, mais il va venir recevoir une fois par semaine un mail en disant viens consulter le tableau de bord pour vérifier que tout va bien, etc. On va être plutôt dans un rôle où il faut que ça soit une habitude de se dire une fois de temps en temps, ah tiens je regarde, bon ça a l'air d'aller, il a connecté ses réseaux, ils sont connectés, il est connecté sur Snapchat, Instagram, Twitter, ça va. Bon c'est ses copains qui lui envoient des choses de temps en temps, tout va bien. Mais par contre, à l'inverse, il voit qu'il y a des menaces, il ne connaît pas l'utilisateur, il va se prendre aussi le rôle de dire, je vais peut-être aller lui en discuter avec lui, et se dire, bon, est-ce que tout va bien ? Et à ce moment-là, on évite possiblement une situation très problématique.

  • Marine Adatto

    qui malheureusement arrivent de temps en temps.

  • Olivier Senot

    Donc finalement, de la prévention comme solution pérenne. Et toi, quelle est ta vision justement sur l'amélioration, j'ai envie de dire, ou en tout cas la suite pour lutter contre le cyberharcèlement ? Est-ce que ça peut devenir, comme vous le souhaitez vous, mais en tout cas par rapport au premier retour que vous avez aux utilisateurs, est-ce que c'est quelque chose qui peut se démocratiser et se dire on est en prévention, on n'est pas dans du contrôle parental, mais plutôt vérifier que tout est OK. Vous voyez une évolution comme ça, l'adoption, et aussi dans les mainsets des gens ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte. Effectivement, il va y avoir toute une phase d'adoption, de sensibilisation auprès de nous, ce que l'on fait, et la plus-value d'avoir une solution comme ça pour avoir des actions concrètes à la fin et stopper ce genre de problématiques. On sait très bien que c'est pas nous aujourd'hui, à notre échelle en tout cas actuellement, qui allons pouvoir souper tout ce qui se passe. C'est pas possible, aujourd'hui on est en France, on vise effectivement à partir aussi sur le territoire européen parce qu'on sait que malheureusement c'est un problème qui est partout, c'est systémique. Mais on se rend compte en fait avec le retour aussi qu'il y a le cyberharcèlement, mais plus généralement il y a les cyberviolences. Et ça, c'est quelque chose sur lequel nous, on travaille pour 2025, c'est-à-dire qu'on veut intégrer dans la solution l'analyse de l'image et la vidéo. Entre autres parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de soucis de grooming, c'est-à-dire les personnes majeures qui vont venir draguer les personnes mineures, la pédopornographie, des fois de l'ultra-violence. aussi qui a envoyé, j'ai vu malheureusement des influenceuses recevoir sur certains serveurs d'échanges communautaires des décapitations, des choses comme ça, et tu te dis mais c'est pas normal, et en fait en gros à ce stade là malheureusement c'est pas juste avec une capture d'écran parce qu'il faut quand même le rappeler une capture d'écran n'a pas de valeur juridique. Ce n'est pas juste avec ça qu'ils vont aller au commissariat et dire, bon, il y a des gens qui m'ont des personnes décapitées, qu'est-ce que je fais ? Personne ne va dire, oui, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse juste avec un nom d'utilisateur ? Donc, en fait, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Il y a aussi de plus en plus de plateformes à protéger parce que les réseaux sociaux, c'est une première chose. Après, il y a les messages récriptés, WhatsApp, Telegram, qui sont aussi dans notre roadmap l'année prochaine parce qu'on sait aussi que de plus en plus de jeunes vont aller sur WhatsApp et Telegram, même dans les écoles, maintenant, ils créent des groupes WhatsApp entre eux, etc. Avant, c'était Snapchat, mais maintenant... Maintenant, ça se répartit un peu. Il y a aussi le système des sites de rencontres. On sait que c'est de pire en pire. Le nombre, malheureusement, de jeunes femmes qui se prennent des torrents de haine parce qu'ils ont matché avec quelqu'un et finalement, elle ne répond pas. Donc, ça va être un ramassis d'insultes, etc. On ne peut savoir quoi en faire. Sur les réseaux sociaux, on n'en parle pas aussi. Les gens qui draguent et qui envoient ouvertement des photos non appropriées. Donc voilà, en fait, je pense qu'il y a... Malheureusement, toutes les plateformes sont touchées, aussi bien les plateformes collaboratives professionnelles avec du harcèlement au travail, que les plateformes de gens en ligne avec du chat, que les plateformes de rencontres, que les réseaux sociaux. Malheureusement, c'est un problème, la cyber-violence qui pousse partout. Et tant qu'on ne mettra pas un grand coup de stop, un grand coup de frein dedans, et qu'on ne proposera pas quelque chose de concret pour dire maintenant « Ah, tu as fait ça ? Ben pénalement, tu vas te prendre ça. » On ne va pas avancer. Il faut maintenant qu'il y ait des sanctions pures et dures. sur ce genre de sujet parce qu'on ne peut plus tolérer, en fait, sur notre société actuelle, qu'il y ait des gamins qui, en fait, pensent à mettre fin à leurs jours. Ce n'est pas normal.

  • Olivier Senot

    Et est-ce que les entreprises ont un rôle à jouer aussi là-dedans ? Tu vois, tout à l'heure, je vous ai donné un chiffre, 73 % des femmes journalistes, justement, qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en ligne. Est-ce qu'il y a, justement, un point à prendre du côté de leurs employeurs aussi pour gérer ça ? Peut-être que c'est déjà pris ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a de la sensibilisation de toute façon qui est obligatoire en entreprise pour les risques psychosociaux, etc. Après, je pense aussi que c'est un pli à prendre, effectivement, pour les grands groupes, enfin, pour les entreprises en général, de venir protéger leurs salariés. Aussi bien sur des problématiques, par exemple, de management toxique, ou alors, interne d'entreprise, des comportements déplacés, etc. Le nombre de boîtes qui se sont fait épingler, on les compte plus. Mais à côté de ça aussi, par exemple sur des cas journalistiques ou des choses comme ça, où là du coup il y a une grosse présence médiatique sur les réseaux sociaux, etc., de leur offrir aussi des solutions pour qu'elles-mêmes se sentent peut-être aussi un peu plus safe et un peu plus protégées. Je pense que c'est en tout cas une part de leur responsabilité, et il faut effectivement qu'on aille dans le bon sens là-dedans. C'est la même chose en fait, c'est inacceptable.

  • Olivier Senot

    L'objectif de Tendance Inno, c'est de proposer des conseils, évidemment décryptés, on vient de pas mal décrypter, des conseils à nos auditeurs et puis des solutions. Donc CFBR en est une. Par quoi commencer pour se protéger ou alors pour protéger nos proches du cyberharcèlement ?

  • Marine Adatto

    Je pense déjà qu'il y a quand même encore une fois une grande phase de sensibilisation. Expliquer ce que c'est que le respect de l'autre, la vie en société, parce qu'en fait j'ai quand même l'impression qu'on la perd beaucoup. où les gens n'arrivent plus à avoir des interactions sans s'insulter, où il n'y aurait plus d'interactions cordiales, rien qu'à avoir dans la rue. Aujourd'hui, ça se bouscule un petit peu, ça en vient au point où ça s'insulte directement. Je pense déjà qu'il faut remettre un peu le cadre, et dès le plus jeune âge, là-dessus. Et après aussi peut-être avoir une utilisation, on va dire un peu pérenne, de ce genre de médias. Parce que les réseaux sociaux, de base, de toute façon, avant 13 ans, ne devraient pas y être, normalement. Je prends bien le « normalement » . avec des grandes guillemets. Parce qu'on sait très bien que ce n'est pas le cas. On sait très bien qu'ils sont depuis très jeunes dessus. Quand on voit les statistiques des jeunes qui regardent du porno très très jeunes, il n'y a pas de secret. C'est qu'ils sont très tôt sur les écrans et sans surveillance. Donc je pense qu'il doit y avoir d'un côté une sensibilisation qui peut être faite à l'école, qui peut être faite par les parents, qui peut être faite par les associations. Ça, c'est important. Il faut avoir dans un deuxième temps l'encadrement des parents sur l'utilisation des écrans. Alors, encore une fois... ne pas le prendre dans le sens où il faut restreindre les écrans. Je ne pense pas que c'est la bonne solution, mais d'avoir une utilisation responsable. C'est-à-dire que, voilà, lui dire que les réseaux sociaux, c'est à tel âge, que telle chose, c'est à tel âge. Je pense, en fait, que chaque période, entre guillemets, d'apprentissage autour de ces nouveaux objets, même si aujourd'hui, d'impression qu'ils naissent, ils ont un téléphone dans les mains. Malheureusement, on voit, c'est un peu affligeant des fois, mais je pense qu'il faut vraiment faire très, très attention. cette utilisation-là, parce que moi, je vois des gamins qui ont 9-10 ans, ils sont sur Twitter. Tu te dis, mais qu'est-ce qu'ils font sur Twitter ? Quand c'est la jungle que c'est, qu'est-ce qu'ils font dessus ? Ou alors, si on extrapole ça sur certains jeux en ligne... tu te dis mais qu'est-ce que le gamin de 10, 11 ans il fait dessus sans surveillance à 23h30 en fait il y a tout un encadrement à faire, pas de restreindre mais d'encadrer, c'est pas grave si le vendredi soir le gamin il joue ou qu'il est sur Youtube, c'est pas grave mais il faut regarder quand même ce qu'il fait parce que malheureusement après on imite et ça on le voit bien, le nombre d'enfants qui sont sur TikTok aussi qui voient telle personne dire telle chose et bah ils vont répliquer la même chose à l'école sur les réseaux ... en message et tout ça, intrinsèquement, après, ça rentre dans sa tête et pour lui, c'est la normalité. La banalité, ce n'est pas d'insulter tout le monde dès qu'on le voit.

  • Olivier Senot

    Merci beaucoup, Jérémy, à tous les infos. Alors, comment contrer le cyberharcèlement ? Est-ce qu'il existe une solution pour mettre fin à ce phénomène ? En tout cas, des solutions. Toi, tu en proposes une. Quelle vision pour l'avenir ? Olivier, c'est à toi. Pas facile de rebondir après un sujet aussi lourd et aussi complexe. Mais en un sens, l'émergence de ce phénomène pourrait être l'occasion d'une renaissance philosophique, d'une réflexion éthique urgente et partagée sur le chemin que nous voulons emprunter pour faire de notre progrès technologique un instrument d'harmonie et non d'aliénation, comme ça semble le cas pour un grand nombre d'enfants aujourd'hui. Parce que depuis toujours, la violence humaine s'infiltre dans les espaces où l'innocence et la curiosité devraient seuls régner. Les écoles, lieu de savoir et de promesses, furent depuis des décennies des théâtres où le drame du harcèlement se joue en silence. Et à travers l'histoire, la société a tenté, souvent maladroitement, de comprendre, d'endiguer ce phénomène sourd qui s'implante en profondeur. Dans les années 60, le harcèlement scolaire n'était qu'une ombre discrète dans le monde éducatif, un secret public, souvent masqué sous l'apparence d'une épreuve nécessaire. d'un rythme initiatique. Au tournant des années 80, quelques illuminés ont commencé à décoder les mécanismes et en saisir l'impact qu'elles laissent dans son sillage. Le numérique n'a fait qu'amplifier ce tumulte qui autrefois se contenait dans les couloirs et les cours d'école et qui s'étend désormais quasi à l'infini. Les nouvelles technologies se sont faites les vecteurs d'une nouvelle forme de cruauté qui dépasse la portée de l'œil humain, s'immiscent sans relâche dans l'intimité. SafeBR incarne l'espoir de maîtriser cette puissance numérique, de la transformer en un rempart contre l'abus. Mais est-il possible d'enseigner à une intelligence artificielle la compassion, l'empathie, l'attention nécessaire pour déceler la douleur cachée dans un simple message ? Oui, répond SafeBR, avec une approche technologique qui allie l'innovation, l'IA et une éthique humaine pour détecter et intercepter les indices, retracer ces lignes invisibles de l'hostilité le plus tôt possible. Le chemin proposé s'avère pourtant d'une admirable audace. Il s'agit de réinventer notre rapport aux outils, de redéfinir la technologie en lui confiant non pas un rôle de simple observateur, mais celui de protecteur. Au fond, n'est-ce pas la laissance même du progrès ? Dans cette quête, nous redéfinissons ce que signifie être ensemble, dans ce monde partagé où l'ombre et la lumière coexistent. Le combat contre le cyberharcèlement ne peut se limiter aux solutions techniques, aussi sophistiquées soient-elles. Il invite à une révision de notre regard collectif, une conscience élargie, de notre pouvoir et de notre responsabilité envers autrui, une éthique nouvelle où chaque individu devient gardien du bien-être d'autrui. Mais une ultime question demeure, suspendue dans les limbes de notre époque comme un défi. Dans quelle mesure sommes-nous prêts à abandonner à la machine ce qui appartient à l'humain ? En permettant aux outils de résoudre ce qui est peut-être l'une de nos épreuves les plus intimes, Risquons-nous d'effacer notre propre responsabilité, de désapprendre les leçons profondes que la compassion et l'empathie nous inculquent ? Face à ce miroir tendu entre nous et notre technologie, une réflexion s'invite. Jusqu'où irons-nous pour que la machine nous protège de nous-mêmes et serons-nous capables d'en assumer les conséquences ? Vous avez 4 heures.

  • Marine Adatto

    Jérémy, tu as une réaction.

  • Jérémy Guillon

    C'est un très beau texte, merci beaucoup. C'est un très beau texte, oui. Non, mais je suis clairement d'accord sur le côté où il va falloir qu'on revoie de toute façon notre rapport à l'utilisation des téléphones, des ordis, etc. Maintenant, on ne s'en passe plus, c'est devenu plus qu'un outil de travail, c'est un outil de communication, c'est un outil aussi pour rencontrer des gens. En fait, c'est tout. Aujourd'hui, il y a tout. Il y a les comptes bancaires, il y a tout dessus. Malheureusement, c'est indispensable. Donc oui effectivement il y a une prise de conscience de la population à avoir. Il y a, on va dire, c'est pas vraiment de l'éducation mais une sensibilisation à mettre en place le plus tôt possible. Alors je parle bien de sensibilisation, je parle pas entre guillemets de trois tutos YouTube pour dire attention comment bien... son écran, son ordinateur, mais il faut vraiment qu'il y ait de la discussion. Je pense aussi qu'il y a ce problème-là des parents qui ne discutent pas aussi des fois avec leurs enfants de certains sujets, et les enfants vont le découvrir sur Internet. Ce n'est pas forcément non plus super bon. et quand on se rend compte qu'il y a des petits jeunes des fois qui viennent vers des créateurs, créatrices de contenu pour leur parler de sujets qu'ils devraient normalement parler avec leurs parents c'est là aussi qu'on se rend compte qu'il y a quand même une rupture entre l'utilisation de la technologie aujourd'hui l'utilisation de la technologie il y a 30 ans il y a 40 ans et il faut qu'il y ait ce dialogue qui se reconstruise et peut-être déjà ça améliorera un petit peu la société sur nos relations l'un envers l'autre et qu'il y ait aussi un petit peu plus de respect, ça pourrait être pas mal ...

  • Olivier Senot

    Dialoguer, c'est vraiment le mot-clé de cet épisode, c'est ça, le dialogue.

  • Marine Adatto

    Je pense que c'est déjà une première étape pour aller dans le bon sens.

  • Olivier Senot

    Et refaire société finalement en dialoguant ensemble. Merci beaucoup Jérémy, merci Olivier. J'espère que les pistes et les solutions partagées dans cet épisode aideront chacun à mieux comprendre les enjeux et les moyens pour se protéger en ligne. Prenez soin de vous et à très bientôt pour un nouvel épisode de Tendance Inno. Ciao ! Et voilà chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendance Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendance Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de DocaPost. À bientôt pour un nouvel épisode placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

Description

#Podcast 🎧 | 1 enfant sur 6 est victime de cyberharcèlement.

Les réseaux sociaux sont devenus un terrain miné où l'anonymat favorise la violence. Comment protéger nos enfants ?

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot, Directeur de l'Innovation chez Docaposte, accueillent Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, une solution innovante de lutte contre le cyberharcèlement.

💡 Au programme :

Définition et chiffres clés du cyberharcèlement.

Impact sur les victimes et les témoins.

Solutions technologiques pour se protéger (IA, blockchain).

Conseils pour les parents et les entreprises.

👉 Un épisode essentiel pour comprendre et agir contre le cyberharcèlement.

#Cyberharcèlement #TendancesInno #SafeBear #ProtectionEnLigne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marine Adatto

    Bienvenue dans Tendance Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marine Adatto et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendance Inno. C'est un mot que l'on entend de plus en plus et qui résonne fort dans notre société hyperconnectée. Pour beaucoup, il s'agit de messages blessants sur les réseaux sociaux, mais la réalité est bien plus complexe et insidieuse. Aujourd'hui, nous nous intéressons à un phénomène qui touche des millions de personnes, de tous les âges, tous les milieux, le cyberharcèlement. Pour explorer ce sujet de société, nous recevons Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, première solution multiplateforme d'IA, de lutte contre le cyberharcèlement et les violences en ligne. À mes côtés, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte, nous apportera sa vision prospective de cet enjeu sociétal. Alors, quels sont les mécanismes qui transforment les plateformes numériques en terrain propice au harcèlement ? Jusqu'où peut aller l'influence de la technologie pour protéger ou au contraire amplifier ces phénomènes ? Et surtout, comment reprendre le contrôle et créer un espace numérique plus sûr pour tous ? Olivier, c'est à toi.

  • Olivier Senot

    Bonjour Marine, bonjour Jérémy. Jérémy, tu es un warrior. Tu as choisi le sujet probablement le plus complexe du moment, après la question de qui de la poule ou de l'œuf a été créé en premier. pour en faire un business utile et malheureusement indispensable. Jérémy, tu es un entrepreneur et innovateur français à l'initiative, après trois ans de R&D de la startup SafeBear, un ours de garde en quelque sorte. Une application dédiée à la protection des jeunes contre le cyberharcèlement, le mal du siècle, devenue cette année priorité de l'éducation nationale. SafeBear utilise deux technologies majeures des dix dernières années, l'IA pour la détection et la blockchain pour la conservation et l'opposabilité des faits. En permettant de capter, analyser, prévenir les proches, générer des preuves et apporter un soutien logistico-juridique, tu as créé la première application proactive face à un problème de plus en plus préoccupant dans notre société numérique. Présent sur les plateaux télé et radio, tu as aussi investi dans la sensibilisation des acteurs sur ce phénomène, connu depuis des décennies mais jamais traité. Geek convaincu et philosophe qui s'ignore, ta vision repose sur l'idée que la technologie doit être un outil de protection et d'éducation. Vision. ô combien partagées maintes fois dans ce podcast. SafeBear est opérationnel depuis 2024, trop tôt pour un bilan exhaustif, probablement, mais tu as peut-être quelques insights à nous communiquer. Jérémy, nous t'écoutons.

  • Marine Adatto

    Salut Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Salut, merci déjà de prendre le temps de me recevoir pour pouvoir discuter de ce sujet, effectivement, qui est malheureusement omniprésent et complexe. Il faut aujourd'hui, de toute façon, le traiter proactivement, parce que c'est un sujet qui touche tout le monde, pas seulement les enfants. il n'y a pas de barrière malheureusement au sujet du cyberharcèlement et surtout que ça dépasse ce qu'on a pu connaître dans le temps qui était souvent un espace numérique sur lequel on allait une heure par jour 30 minutes par jour aujourd'hui c'est plus 8h, 9h, 10h par jour C'est malheureusement quelque chose qu'on utilise au quotidien pour s'informer, pour discuter, pour donner son avis. Et malheureusement, c'est aussi le terrain de l'impunité en ligne, de l'anonymat. Et ça joue malheureusement dans ce sens-là.

  • Marine Adatto

    Et donc, c'est vraiment tout ça qu'on va essayer d'explorer aujourd'hui. Pour commencer, je vais vous poser des questions sous forme de petits quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet et de proposer, en tout cas, de donner quelques chiffres. Première question, quel pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans déclarent avoir été harcelés en ligne en 2022 ? Est-ce que c'est 5%, 16% ou 35% ?

  • Jérémy Guillon

    35.

  • Marine Adatto

    35 ? Olivier, tu dis quoi ?

  • Olivier Senot

    Tu es 16.

  • Marine Adatto

    16 ? Oui, c'est 16%. Alors, on est en 2022, évidemment, c'est un chiffre qui augmente tous les ans, donc 16%. Donc, c'est quand même... un enfant sur six qui est concerné par le cyberharcèlement en ligne. C'est une étude de l'Organisation mondiale de la santé publique qui avait été publiée le 27 mars 2024. Auprès de 279 000 personnes à travers l'Europe, l'Asie centrale et le Canada. Donc voilà, une tendance qui s'accroît de plus en plus. Et les filles sont toujours, d'après cette étude, davantage concernées par le harcèlement en ligne que les garçons. Deuxième question. Selon un rapport de l'UNESCO de 2022, quel pourcentage de journalistes femmes... interrogé a déclaré avoir été victime de harcèlement en ligne dans le cadre de leur travail. 33%, 53% ou 73% ?

  • Jérémy Guillon

    On va prendre le 50%, la moitié, ce qui est déjà énorme, malheureusement.

  • Marine Adatto

    Olivier ?

  • Olivier Senot

    Oui, la moitié, oui.

  • Marine Adatto

    73%. 73%. C'est en effet énorme, tellement gros qu'on pense que c'est plutôt le deuxième chiffre. Et ça reflète bien ce que tu disais aussi en préambule. Ça ne concerne pas que les enfants, mais vraiment tout le monde. Dernière question. En 2023, quel pourcentage de joueuses de jeux vidéo a déclaré avoir subi des insultes ou injures sexistes ? 30%, 40% ou 50% ?

  • Jérémy Guillon

    Je vais dire le 50 là.

  • Marine Adatto

    50 ? Olivier ?

  • Olivier Senot

    Sur les gamins, oui.

  • Marine Adatto

    50 ? 40% ?

  • Olivier Senot

    Ils sont moins...

  • Marine Adatto

    Un peu moins. Et donc il s'agit des conclusions d'une enquête menée par l'IFOP pour le site spécialisé Gamertop en mars 2023. Bon, c'est quand même énorme, 40%. Alors maintenant... Je vous propose un micro-trottoir. Nous sommes allés à la rencontre du grand public pour leur poser plusieurs questions sur notre sujet. À commencer par, quelle est leur définition du cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Le cyberharcèlement, c'est sûrement la capacité de nuire déjà à quelqu'un d'une manière totalement arbitraire. Et du coup, le cyberharcèlement, c'est le fait de pouvoir le faire même à travers les écrans. À notre époque, génération 90 par exemple, si on se faisait harceler, c'était qu'à l'école. Une fois qu'on rentrait chez nous, on était tranquille et on courait. en quelque sorte se reposer jusqu'au lendemain. Alors que là, maintenant, c'est la capacité de se faire harceler même une fois de retour à la maison.

  • Marine Adatto

    T'as pas l'air tout à fait d'accord, Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Je suis aussi de cette génération 90, forcément. Le truc, c'est que nous, on a eu l'émergence des réseaux sociaux, on a eu le début de Facebook, tout ça, etc. où c'était plus, on va dire, de la moquerie insistante que du cyberharcèlement, comme on peut l'entendre aujourd'hui. À l'époque, c'était vraiment... T'avais quelques postes dénigrants, des gens qui postaient sur ton mur public des saloperies entre guillemets envers toi, mais ça s'arrêtait souvent très rapidement, et même à l'époque les réseaux sociaux réagissaient très vite. On demandait la suppression sous 48 heures, souvent c'était viré, ils demandaient pas vraiment de justification nécessaire. Aujourd'hui en fait déjà, pour un peu recibler vraiment le cyberharcèlement, déjà c'est un délit, c'est quand même déjà important de le stipuler, et surtout la répétition d'insultes, de moqueries, de dénigrements envers une personne ciblée. Ça peut être une personne contre une personne, ça peut être un groupement de personnes contre une seule personne. De toute façon, malheureusement, aujourd'hui, on n'arrive plus à se passer non plus des réseaux sociaux. C'est devenu un peu quelque chose, c'est devenu ancré, en fait. À une époque, on trouvait que c'était juste la plateforme, on va dire, un peu de divertissement pour pouvoir, comme c'était son but à l'origine, échanger avec des gens sans vraiment barrière de langue, sans barrière de distance, etc. Aujourd'hui, c'est plus un terrain miné où tout le monde dit ce qu'il pense. quand il veut, sans en fait réellement avoir la peur d'une certaine représaille. Parce que le souci aussi qu'on a aujourd'hui, c'est que c'est des peines qui sont très lourdes, le cyberharcèlement. C'est très compliqué, par exemple, demain, si on a un enfant de 15 ans en face de nous, de lui mettre une énorme somme plus de la prison pour du cyberharcèlement. Il faudrait, après ça c'est une idée à laquelle on a déjà discuté avec certaines autorités, c'est vrai que ça pourrait être bénéfique. plutôt de faire un impact monétaire sur ce genre de problématique de cyberharcèlement. Tu cyberharcèles, tu es condamné, tu payes par exemple 200, 300, 400 euros. Tu récidives, tu prends 800 euros, 1000 balles. Au fur et à mesure, souvent quand tu tapes au porte-monnaie, les gens font un peu plus intention. Après, malheureusement, on a aussi un grand problème au niveau des preuves dans le cyberharcèlement parce que, encore une fois, l'anonymisation des personnes, etc. Alors, il y a des systèmes qui existent, il y a des choses que l'on peut faire. Mais à ce jour, il y a très peu de personnes qui l'ont mise au point. Et c'est vachement important de s'y intéresser pour vraiment pouvoir...

  • Marine Adatto

    Et alors justement, la deuxième question qu'on a posée dans le cadre du micro-trottoir, c'est vraiment, est-ce qu'eux ou l'un de leurs Ausha déjà vécu une situation de cyberharcèlement ? Et en effet, tu vas voir, mais ça touche vraiment tous les aspects de la vie des personnes cyberharcelées.

  • Olivier Senot

    Au collège,

  • Jérémy Guillon

    je crois que j'ai déjà vu des gens à qui ça arrivait.

  • Marine Adatto

    J'ai un ami, une fille, qui l'avait rencontrée à partir d'un site de rencontre. Elle l'a harcelée via tous les réseaux sociaux possibles. Elle s'est même allée jusque chez ses parents. Elle a appelé le domicile familial. Elle est tombée sur ses parents. Ça a duré bien deux ans. Donc voilà, deux ans. Et en effet, ça s'est infiltré absolument partout. Donc c'est ce que tu disais. Et enfin, on a aussi demandé à quel moment est-ce qu'une personne devient victime de cyberharcèlement, dont on a un peu parlé au préalable, la réponse de la personne concernée.

  • Jérémy Guillon

    Quand une personne reçoit des messages ou des commentaires à répétition heurtants et qu'elle se sent mal par rapport à ça.

  • Marine Adatto

    Voilà, donc des messages, des commentaires répétitifs qui ont des conséquences évidemment bien réelles dans le quotidien des personnes harcelées. C'est exactement ce que tu as mentionné. Est-ce que vous avez des réactions tous les deux par rapport à ce qui a été dit dans le micro-trottoir ?

  • Jérémy Guillon

    Malheureusement, c'est un problème systémique. Donc, en fait, ça montre bien que c'est quelque chose sur lequel il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Parce que, comme je l'ai déjà entendu beaucoup de fois, mais c'est vrai que là, on est en train de créer une génération. Moi je suis quand même assez content d'être de la génération 90, d'avoir esquivé le fait de, à partir de 10 ans, d'être déjà sur les réseaux sociaux et de ne vivre qu'à travers les réseaux sociaux parce que voilà, les impacts sociaux et sociétals aujourd'hui c'est vraiment tout le monde dire il faut absolument que tu suives telle personne sur les réseaux, il faut comprendre ses idées etc. Toute cette nouvelle génération en fait qui ne pense et qui ne réagit qu'à travers ça, je sais pas en fait dans 10-15 ans l'impact psycho-social qu'ils vont avoir, ça peut vraiment créer une sorte de bombardement. qui va faire très très mal quand ça va arriver. Et en fait, ça en vient même de banalité. C'est-à-dire que les gens te disent « oui, moi je sais qu'un tel il se fait harceler, mais pour autant il ne va pas « aller le voir » ou il ne va pas avoir un comportement proactif pour essayer d'arrêter ce cyberharcèlement-là. » Et on sait très bien, dans les cours de récré, que ce soit au collège ou au lycée, s'il y en a un qui se fait taper dessus, souvent ceux à côté qui n'ont pas envie de se retrouver dans cette situation, d'être un peu le mouton au milieu de la meute de loup. Ils vont se greffer à la meute de loups et en fait, ils vont participer intrinsèquement à ce cyberharcèlement ou à ce harcèlement pour en fait ne pas devenir eux-mêmes le mouton au milieu de la meute. Donc, c'est très compliqué comme situation. Ça en devient encore une fois banal et c'est dramatique. Et je pense qu'il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Ce n'est pas possible.

  • Marine Adatto

    Olivier, tu as une réaction par rapport à ce qui a été dit ?

  • Olivier Senot

    Non, rien de plus. Effectivement, c'est un phénomène sociétal. Amplifié par l'anonymat des réseaux, il faut trouver le bon angle. Est-ce qu'il est dans la répression ou dans la formation, dans l'information ? Sans doute les deux.

  • Marine Adatto

    Est-ce que toi, Jérémy, par rapport à la définition qui a été donnée du cyberharcèlement, tu as un complément de définition à donner ?

  • Jérémy Guillon

    Comment c'est ciblé ? C'est de dire que le cyberharcèlement, c'est un comportement de... Dénigration, d'insultes, de menaces, quelque chose qui va impacter la personne à répétition sur une période donnée. Si je ne m'abuse, je crois que ça appartient à trois messages de la même personne envers une autre personne sur une période de temps définie. Et à ce moment-là, on rentre dans le cyberharcèlement. Ou alors, si on est sur du cyberharcèlement de meute, c'est une personne qui envoie un premier message et là, c'est 10, 15, 20, 30 personnes qui envoient aussi un message et là, c'est du harcèlement de meute. Et c'est la personne qui a initié cette meute. qui du coup est la personne qui serait mise en examen.

  • Marine Adatto

    Donc en fait, on a tendance à voir le cyberharcèlement comme un problème individuel. Vous en avez parlé tous les deux. Pour autant, c'est un phénomène sociétal. Et puis surtout, c'est important d'avoir une vision élargie de ça. Pourquoi et comment ?

  • Jérémy Guillon

    En fait, c'est un phénomène qui reste quand même extrêmement important. Ce n'est pas seulement des insultes ou des menaces, le cyberharcèlement. Ça faut quand même bien l'ancrer. Parce que c'est vrai que souvent, les personnes, dès qu'on parle de cyberharcèlement, pour eux, c'est parce que... T'as dit telle insulte à telle personne sur Twitter. C'est pas ça. C'est le fait aussi de dénigrer, seul ou à plusieurs, une seule et même personne. Et encore une fois, je pense qu'il faut aussi bien se rendre compte que c'est un délit. C'est défini par la loi, c'est des sanctions extrêmement sévères, malheureusement qui ont été très peu appliquées. Les seules statistiques qu'on a, c'est 54 condamnations en 2021 par rapport au ministère de la Justice, pour 9% des Français qui ont porté plainte. Ça équivaut à 4,5 millions de personnes qui ont porté plainte pour 54 condamnations. Il y a quand même, entre guillemets, un problème d'ampleur. C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, souvent, qu'on est soit harcelé ou harceleur. Ça aussi, il faut s'en rendre compte. Il y a des gens, pour eux, c'est la banalité de se prendre des insultes sur les réseaux. C'est pas la banalité. Il y a d'autres personnes qui vont avoir des comportements extrêmement néfastes contre d'autres. Ils ne se rendent pas compte, ils sont dans une situation où eux-mêmes, ils sont en train de harceler. Et à la fin, en fait, ils devraient avoir sanction. Et on espère, en tout cas, que quand il y aura aussi une sanction pure et dure... Ça va aussi mettre un peu les freins par rapport à ce genre de comportement.

  • Marine Adatto

    Et alors vous, chez Save Beer, vous vous distinguez en intégrant une approche éthique aussi et souveraine de votre tech. Qu'est-ce qui a motivé la création de cette solution pour lutter contre le cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Je pense en fait que c'est quelque chose que j'ai vu évoluer. J'ai eu aussi des impacts dans ma famille par rapport à cette problématique-là. Et en fait, le fait de ne jamais réellement voir une solution efficace. sur ce sujet-là, mais surtout en fait beaucoup de prises de parole pour à la fin rien qui change. Et le problème c'est que c'est bien beau de parler etc. Mais quand en fait on voit qu'il y a des enfants où leur seule solution c'est de se mettre la corde au cou... C'est pas normal en fait, c'est-à-dire qu'on est dans une société évoluée normalement, où il y a du vivre ensemble, où il y a des échanges, etc. Et là en fait on ne retrouve plus ces sociétés, et je n'ai pas non plus envie moi demain, si pour x ou y raison, de voir. les jeunes qui sont en train d'évoluer, arrivent dans une société encore pire, je veux dire, que dans celle aujourd'hui du monde numérique dans lequel on vit. La problématique, c'est que dès qu'on va aller aujourd'hui sur des systèmes qui... avec des grandes guillemets disent qu'ils vont combattre le cyberharcèlement, souvent on est sur de la modération humaine. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont voir ce que tu fais, ce que tu as, tes messages, etc. Ce n'est pas sain. C'est-à-dire qu'engager des personnes pour venir dire tes messages, ce n'est pas sain. Dans un deuxième temps, on s'est aussi posé la question de comment on peut, nous, avoir une approche complètement transparente, éthique, sans interaction humaine. Pour nous, c'est extrêmement important, parce que quand on voit les flux de messages, si on prend des personnalités un peu connues, des centaines de milliers de messages par jour, même un humain ne peut pas les lire. C'est impossible, en fait. Donc, quand on a voulu créer la solution, on a pris toutes les problématiques du secteur, c'est-à-dire le traitement de la masse de données, comment être transparent et éthique sur comment nous, on interagit pour le compte d'un utilisateur ou d'une utilisatrice. Et à côté de ça aussi, comment, à la fin, on résout, en tout cas, on tente de résoudre ce souci de la preuve ? Parce que c'est ça, en fait, aujourd'hui aussi, la vraie problématique, c'est qu'à la fin, on nous dit, d'accord, vous détectez le cyberharcèlement, etc. Mais qu'est-ce que vous allez en faire à la fin ? C'est bien de le détecter, c'est bien d'alerter, c'est bien de prévenir. Mais qu'est-ce qu'on en fait à la fin ? Donc, pour avoir une démarche proactive, nous, vraiment, on s'est dit, il faut que cette data, qui appartient à l'utilisateur, on a la chance d'être dans l'espace européen, qui est quand même assez réglementé là-dessus, de rendre cette data utilisable auprès d'un autre pays. auprès d'un avocat, auprès d'un juge, avec vraiment une certification, tout ça. En fait, on a vraiment pensé à cette solution pour aider aussi bien les plus jeunes. ou les personnes qui aujourd'hui utilisent aussi pour Internet, les réseaux pour leur métier, et aussi rassurer les parents. On a essayé vraiment de faire l'application la plus 360 et la plus accessible possible.

  • Marine Adatto

    Est-ce que tu peux justement nous donner un exemple d'utilisation de votre...

  • Jérémy Guillon

    Oui,

  • Marine Adatto

    bien sûr.

  • Jérémy Guillon

    Alors, imaginons, moi, j'ai mon compte Twitter. Je reçois, on va dire qu'il y a un ou deux utilisateurs qui, tous les jours, m'envoient des messages privés et m'insultent. Ils m'insultent, ils m'insultent, ils m'insultent. Ce qui va se passer, c'est que du coup, on va aller sur notre site internet. on va accéder à notre application, on va connecter son compte Twitter. Là, on délègue une autorisation à SafeBear à venir analyser les contenus publics et privés de son compte, avec le consentement de l'utilisateur. À ce moment-là, on va avoir d'un... côté donc de l'intelligence artificielle, des programmes informatiques qui vont venir du coup agréger toute cette data. On va venir labelliser les messages problématiques donc là imaginons les insultes en venant récupérer aussi certains nombres d'informations qui serviront au service derrière d'opérateurs de police judiciaire pour du coup une enquête. On vient blockchainiser la preuve et on vient l'afficher sur le tableau de bord de l'utilisateur.

  • Marine Adatto

    Alors blockchainiser pour ceux qui ne connaissent pas la blockchain ?

  • Jérémy Guillon

    Alors la blockchain c'est un système qui permet de prouver qu'entre le point A de récolte de la donnée et le point B, où du coup, nous, notre donnée, elle est stockée, il n'y a eu aucune interaction humaine et il n'y a eu aucune interaction pour altérer la donnée. Donc, en fait, on prouve que la donnée, elle vient bien de ce site. de cet utilisateur à telle heure, et que ça en fait c'est infalsifiable. Donc c'est vraiment comme un peu, pour vulgariser la chose, c'est comme si demain on vient faire constater par un huissier qu'on vient de recevoir un SMS à 12h00 de telle personne. C'est pareil, sauf que là c'est fait de façon électronique et automatique.

  • Marine Adatto

    Et donc transparent et visible partout ceci ? Bien sûr. Ok. Et alors, il y a aussi... Quand, justement, vous avez, comment dire, vous notifiez du harcèlement, la personne harcelée est notifiée, mais le harceleur l'est aussi.

  • Jérémy Guillon

    Alors, nous, en fait, on ne veut pas prendre des actions à la place de l'utilisateur ou l'utilisatrice. Dans le sens où, alors, imaginons, on va prendre le cas d'un parent. Donc, un parent inscrit son enfant sur SafeBear, et l'enfant, on va prendre le cas où il est harcelé. Donc, le parent va avoir accès au même tableau de bord que l'enfant, sauf qu'il n'aura pas accès au contenu du message. L'objectif, ce n'est pas d'être un... contrôle parental, mais c'est donner, entre guillemets, un aperçu de ce qu'il se passe, avec aussi le nom d'utilisateur, le réseau social, la temporalité, etc. Mais pas le contenu, parce qu'on sait aussi que les jeunes, des fois, ils peuvent avoir des conversations privées avec leurs copains, etc. Et on ne veut pas non plus briser ce lien-là et vraiment être détaché du contrôle parental. Donc, à ce moment-là, ça permet de retrouver un dialogue entre le parent et l'enfant, et de prendre derrière des initiatives proactivement pour aller porter plainte, etc. On va prendre le cas aussi où l'enfant est tarceleur. Parce que cyber et 360, ça prend aussi bien les conversations. En 30 que sortant, c'est-à-dire que même moi, ce que j'envoie comme message... C'est analysé par Savebear. Donc si par exemple le parent demain voit aussi, effectivement il y a des menaces, mais il voit que c'est le arrobase de son enfant là-dessus, nous à un moment, s'il y a un certain nombre de messages, on va aussi avertir l'utilisateur en mode attention quand même, parce que tu as des comportements qui peuvent blesser d'autres personnes, et nous en fait il va falloir à un moment qu'on te restreigne le service, si en fait entre guillemets juste tu harcèles et que tu prends le service pour te protéger avec des grands... mais aussi ça permet aux parents de se rendre compte que son enfant est potentiellement aussi harceleur et en train de faire du mal à d'autres enfants ou à d'autres personnes. Et à ce moment-là, de toute façon, encore une fois, on ne prendra jamais d'action à la place d'utilisateur ou d'utilisatrice. C'est à eux... d'utiliser la plateforme pour aller porter plainte. C'est à eux, s'ils ont envie de donner l'accès au message à leurs parents ou à leurs tuteurs, ils le font. En fait, tout ça, c'est leur espace, leur décision. Nous, on ne veut pas impacter ça parce que du coup, on reste vraiment dans cette optique d'être transparent, éthique et de ne pas avoir d'interaction non désirée.

  • Marine Adatto

    Donc, on n'est pas sur la dénonciation de cyberharcèlement, mais plutôt sur la prise de conscience, que l'on soit victime ou potentiel harceleur. Tout à l'heure, tu en as parlé. On a parlé justement de le mouton noir qui peut potentiellement être harcelé par une meute. Comment est-ce qu'on peut amener les individus à prendre conscience justement de leur comportement en ligne ? Et surtout quand ils frôlent ce cyberharcèlement, ils sont dans un mouvement sans forcément en avoir conscience.

  • Jérémy Guillon

    Je pense que la sensibilisation dans tous les cas, ça doit permettre de base d'informer de ce que c'est le cyberharcèlement. Dans un premier temps, je pense qu'il faut sensibiliser les gens, il faut leur donner un maximum d'informations. Il faut... comment dire, qu'ils prennent conscience que ça peut détruire des vies. Je veux dire, on n'est pas, aujourd'hui, c'est vrai que entre la moquerie qu'on faisait à l'époque, pour taquiner, mais ça passait, et aujourd'hui, quand je vois des jeunes, ce qu'ils disent sur les réseaux, c'est qu'on est sur un autre level. On va dire ça comme ça, malheureusement. Et en fait, il faut aussi prendre la conscience de ce que c'est d'être harceleur, et ce que c'est d'être harcelé. Ce que tu disais tout à l'heure, c'est qu'en fait, on se rend beaucoup compte qu'il y a aussi des personnes qui vont être dans le déni, aussi, de se dire « Non, je ne suis pas harcelé, ce n'est pas grave, bon, ils m'embêtent, ils m'envoient tout, mais... » Le problème, c'est que c'est un comportement qui est très dangereux, en fait, parce que le jour où on craque, le jour où on s'en rend compte aussi et que, imaginons qu'il n'y a pas un soutien autour, c'est là aussi où il y a des drames. Et quand on est aussi harceleur, c'est le fait de ne jamais se conformer à juste être, entre guillemets, dans la meute pour attaquer tout le monde et juste pour ne pas se sentir le plus faible. Il faut, je pense, aussi arrêter de dénigrer, victimiser, on va dire, malheureusement, les personnes qui sont harcelées. Ils ont des droits comme n'importe qui. Il y a des solutions, comme nous, entre guillemets, ce qu'on développe. mais qui permet aussi d'avoir du pouvoir avec ces datas et d'aller porter plainte, en fait, ce n'est pas une situation normale. Et il faut qu'on change la balance de dire, ce n'est pas parce que tu es harcelé que tu dois avoir honte, c'est parce que tu es harceleur que tu dois avoir honte. Si tu es obligé d'avoir un sentiment de supériorité en étant dans une meute pour attaquer quelqu'un tout seul, il est là le problème. Ce n'est pas l'inverse, ce n'est pas la personne victimisée qui doit, entre guillemets, se sentir honteuse. Et je sais qu'il y a beaucoup, malheureusement, de jeunes qui n'ont pas envie non plus de parler à leurs parents, parce que c'est une forme de honte, etc., pour avoir accompagné beaucoup de jeunes, surtout moi, dans le secteur du jeu vidéo, à une époque. C'est vrai que c'est quelque chose de très honteux, en fait. Ils te disent « je n'ai pas envie d'en parler à les parents, moi j'ai eu des parents au téléphone, on leur a expliqué ce qui se passait » . Et même, en fait, ils ne s'en rendaient pas compte, ils disaient « mais on ne savait pas, qu'ils se prenaient tant d'insultes, tant de choses, etc. » sensibilisation auprès des parents à faire, déjà dans un premier temps, pour qu'ils comprennent aussi que Internet, c'est pas, entre guillemets, que des petites prairies jolies et tout va bien. Loin de là. Il faut aussi sensibiliser les jeunes, mais dans le bon sens, c'est-à-dire, il faut pas non plus leur matraquer dans la tête que, attention, t'es sur Internet, c'est le chaos, il faut rien dire, etc. Non, non, la liberté d'expression, c'est très important. Mais il faut juste, en fait, avoir du respect et pas juste insulter à tout vin. On peut être en désaccord avec des personnes, on peut ne pas être d'accord sur plein de sujets, c'est pas un problème. mais dans le respect. On peut être un peu piquant sur certaines choses, mais jamais à juste cibler une personne et lui envoyer des insultes tous les jours, ce n'est pas ça, entre guillemets, être en désaccord, et ce n'est pas ça, avoir du respect envers l'autre.

  • Marine Adatto

    Olivier,

  • Olivier Senot

    j'ai l'impression que tu vas réagir. Non ? C'est le même problème sociétal, on trouve, avec... d'autres environnements qui ne sont pas ceux des enfants et qui sont des environnements d'adultes et qui se comportent de la même façon. Donc on a une reproduction du comportement adulte chez les enfants. Bon, et effectivement, j'ai un peu de mal à relancer et à réagir. réagir parce que le constat est le même partout. Ensuite, la question, c'est comment on change cet état d'esprit.

  • Marine Adatto

    Oui, c'est ça. Et alors, donc, la tech, tu en as parlé rapidement tout à l'heure, c'est vraiment encore une solution. L'IA, la blockchain, l'IA qui va analyser toute cette masse de données, la blockchain qui va la mettre et la rendre visible.

  • Jérémy Guillon

    En fait, surtout, va la rendre... infalsifiable et utilisable. Ça, c'est vraiment, je pense, le point le plus important. C'est de se dire que la combinaison des deux... C'est quand on a entre guillemets cherché mondialement ce qui existait, parce que voilà, principalement, comme je disais, c'est des solutions de modération, ce qui est quand même assez différent. Mais quand en fait, on a voulu se dire, quelle est la seule solution aujourd'hui pour archiver, certifier de la data ? En fait, on s'est rendu compte qu'à part la blockchain, bien sûr non monétaire, parce que pour les personnes qui connaissent, qui sait que la blockchain... Pour rassurer, on est sur une blockchain européenne, non monétaire, qui est utilisée principalement pour des grands livres de compta. Souveraine aussi,

  • Marine Adatto

    vous êtes vraiment purement une société tech.

  • Jérémy Guillon

    Alors nous, de toute façon, il faut savoir que toutes les structures tech qu'on utilise ne sortent pas du sol européen. Donc à 90% on est français, mais il y a des petits pourcentages où on est obligé d'aller un peu à Dublin ou des choses comme ça. Mais on est 100% en tout cas souverain européen. Après, il ne faut pas oublier qu'on est une société française, actionnariat français. employés français, enfin voilà, c'est ça. Mais pour la tech, des fois on peut pas faire autrement parce que les serveurs, on peut pas les choisir. Malheureusement, ça c'est la seule problématique. Si on avait des dizaines de millions, ok, on bouge les serveurs, mais il y a des fois on peut pas. C'est pas nous qui décidons malheureusement. Mais oui, donc non mais là dessus c'est vrai que c'est très important parce qu'on a eu en fait toute une diabolisation de l'utilisation des technologies du web 3. Donc pour un peu expliquer, on a le web 2 c'est internet, le web 3 c'est Un peu plus compliqué, c'est-à-dire qu'on a la blockchain et crypto-monnaie et tout ça, mais il y a eu une grosse diabolisation sur le côté crypto-monnaie. Et nous, en fait, on a voulu aussi complètement s'en détacher. On n'utilise vraiment que la base technologique du Web3, qui est la décentralisation avec la blockchain pour les datas.

  • Marine Adatto

    Et alors, sur l'IA, comment est-ce qu'on peut détecter et prévenir le cyberharcèlement sans pour autant tomber dans une sorte de surveillance abusive ?

  • Jérémy Guillon

    Bien sûr. En fait, c'est là où, quand on a créé la solution Safebay, on a... Encore une fois, on n'a vraiment pas voulu être dans l'optique de ce que font plein de boîtes. C'est d'être dans un contrôle parental. Parce qu'on savait très bien que la solution allait être dédiée pour tout le monde. Mais il y a quand même un sujet chez les jeunes qui est quand même très important. Et on s'est dit, en fait, il faut qu'on donne l'action à l'utilisateur et à l'utilisatrice. Le problème de la surveillance, on va dire, abusive qu'on peut avoir sur beaucoup de solutions extra-européennes, c'est que ça va venir analyser. tous les faits et gestes des personnes. Ça va tout regarder, ça va venir fouiller, ça va demander des accès complètement lunaires à la caméra, au micro, et tu te dis, mais c'est pas normal. Nous, on s'est dit, non, non, nous on est une web app, on vient, on donne le consentement de se connecter au réseau, ça s'arrête là. C'est-à-dire que nous, après, on peut utiliser ces réseaux sociaux normalement, ça n'impacte pas l'utilisation. On peut faire ce qu'on veut de sa vie, il n'y a pas de problème. On n'est pas obligé de venir consulter tous les jours non plus SafeBear pour se, entre guillemets, être dingue et se dire « Oh mon Dieu, j'ai reçu... » 20 dénigrements, les choses comme ça. Non, non, nous, on veut vraiment dire, on stocke pour toi, on te donne la puissance sur tes datas, et à côté de ça, après, vis ta vie. Et s'il y a une problématique, effectivement, tu peux le retrouver sur l'application, et du coup, tu peux aller en OPJ pour porter plainte, et tu peux, du coup, prendre une action. Et pour nous, c'est vraiment très important de ne pas avoir ce côté censure, ultra-surveillance, où on envoie 15 mails par jour, c'est très malsain, malaisant, et... C'est pas ce qu'on veut, on veut pas non plus que les parents rentrent dans une sorte de flip total, parce que leur enfant, il va se prendre des insultes aussi des fois de ses copains, etc., ou ça peut être des choses qui ne l'impactent pas, parce que c'est ses copains, etc. Enfin, ça arrive très régulièrement, même moi à mon âge, avec mes copains, des fois on s'envoie des bêtises. Oui, bon, c'est détecté par Cyber, c'est pas grave, je m'en fiche, ça m'impacte pas. Par contre, des utilisateurs que je connais pas, ça c'est une autre problématique. Mais voilà, on veut vraiment en fait avoir ce rôle où on sait qu'on a une solution, on sait que... Ça va venir détecter, ça va venir labelliser, ça va venir certifier et ça va venir alerter si vraiment il y a des grosses problématiques. Le parent toutes les semaines va recevoir, parce que je prends toujours le cas du parent et de l'enfant, mais il va venir recevoir une fois par semaine un mail en disant viens consulter le tableau de bord pour vérifier que tout va bien, etc. On va être plutôt dans un rôle où il faut que ça soit une habitude de se dire une fois de temps en temps, ah tiens je regarde, bon ça a l'air d'aller, il a connecté ses réseaux, ils sont connectés, il est connecté sur Snapchat, Instagram, Twitter, ça va. Bon c'est ses copains qui lui envoient des choses de temps en temps, tout va bien. Mais par contre, à l'inverse, il voit qu'il y a des menaces, il ne connaît pas l'utilisateur, il va se prendre aussi le rôle de dire, je vais peut-être aller lui en discuter avec lui, et se dire, bon, est-ce que tout va bien ? Et à ce moment-là, on évite possiblement une situation très problématique.

  • Marine Adatto

    qui malheureusement arrivent de temps en temps.

  • Olivier Senot

    Donc finalement, de la prévention comme solution pérenne. Et toi, quelle est ta vision justement sur l'amélioration, j'ai envie de dire, ou en tout cas la suite pour lutter contre le cyberharcèlement ? Est-ce que ça peut devenir, comme vous le souhaitez vous, mais en tout cas par rapport au premier retour que vous avez aux utilisateurs, est-ce que c'est quelque chose qui peut se démocratiser et se dire on est en prévention, on n'est pas dans du contrôle parental, mais plutôt vérifier que tout est OK. Vous voyez une évolution comme ça, l'adoption, et aussi dans les mainsets des gens ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte. Effectivement, il va y avoir toute une phase d'adoption, de sensibilisation auprès de nous, ce que l'on fait, et la plus-value d'avoir une solution comme ça pour avoir des actions concrètes à la fin et stopper ce genre de problématiques. On sait très bien que c'est pas nous aujourd'hui, à notre échelle en tout cas actuellement, qui allons pouvoir souper tout ce qui se passe. C'est pas possible, aujourd'hui on est en France, on vise effectivement à partir aussi sur le territoire européen parce qu'on sait que malheureusement c'est un problème qui est partout, c'est systémique. Mais on se rend compte en fait avec le retour aussi qu'il y a le cyberharcèlement, mais plus généralement il y a les cyberviolences. Et ça, c'est quelque chose sur lequel nous, on travaille pour 2025, c'est-à-dire qu'on veut intégrer dans la solution l'analyse de l'image et la vidéo. Entre autres parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de soucis de grooming, c'est-à-dire les personnes majeures qui vont venir draguer les personnes mineures, la pédopornographie, des fois de l'ultra-violence. aussi qui a envoyé, j'ai vu malheureusement des influenceuses recevoir sur certains serveurs d'échanges communautaires des décapitations, des choses comme ça, et tu te dis mais c'est pas normal, et en fait en gros à ce stade là malheureusement c'est pas juste avec une capture d'écran parce qu'il faut quand même le rappeler une capture d'écran n'a pas de valeur juridique. Ce n'est pas juste avec ça qu'ils vont aller au commissariat et dire, bon, il y a des gens qui m'ont des personnes décapitées, qu'est-ce que je fais ? Personne ne va dire, oui, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse juste avec un nom d'utilisateur ? Donc, en fait, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Il y a aussi de plus en plus de plateformes à protéger parce que les réseaux sociaux, c'est une première chose. Après, il y a les messages récriptés, WhatsApp, Telegram, qui sont aussi dans notre roadmap l'année prochaine parce qu'on sait aussi que de plus en plus de jeunes vont aller sur WhatsApp et Telegram, même dans les écoles, maintenant, ils créent des groupes WhatsApp entre eux, etc. Avant, c'était Snapchat, mais maintenant... Maintenant, ça se répartit un peu. Il y a aussi le système des sites de rencontres. On sait que c'est de pire en pire. Le nombre, malheureusement, de jeunes femmes qui se prennent des torrents de haine parce qu'ils ont matché avec quelqu'un et finalement, elle ne répond pas. Donc, ça va être un ramassis d'insultes, etc. On ne peut savoir quoi en faire. Sur les réseaux sociaux, on n'en parle pas aussi. Les gens qui draguent et qui envoient ouvertement des photos non appropriées. Donc voilà, en fait, je pense qu'il y a... Malheureusement, toutes les plateformes sont touchées, aussi bien les plateformes collaboratives professionnelles avec du harcèlement au travail, que les plateformes de gens en ligne avec du chat, que les plateformes de rencontres, que les réseaux sociaux. Malheureusement, c'est un problème, la cyber-violence qui pousse partout. Et tant qu'on ne mettra pas un grand coup de stop, un grand coup de frein dedans, et qu'on ne proposera pas quelque chose de concret pour dire maintenant « Ah, tu as fait ça ? Ben pénalement, tu vas te prendre ça. » On ne va pas avancer. Il faut maintenant qu'il y ait des sanctions pures et dures. sur ce genre de sujet parce qu'on ne peut plus tolérer, en fait, sur notre société actuelle, qu'il y ait des gamins qui, en fait, pensent à mettre fin à leurs jours. Ce n'est pas normal.

  • Olivier Senot

    Et est-ce que les entreprises ont un rôle à jouer aussi là-dedans ? Tu vois, tout à l'heure, je vous ai donné un chiffre, 73 % des femmes journalistes, justement, qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en ligne. Est-ce qu'il y a, justement, un point à prendre du côté de leurs employeurs aussi pour gérer ça ? Peut-être que c'est déjà pris ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a de la sensibilisation de toute façon qui est obligatoire en entreprise pour les risques psychosociaux, etc. Après, je pense aussi que c'est un pli à prendre, effectivement, pour les grands groupes, enfin, pour les entreprises en général, de venir protéger leurs salariés. Aussi bien sur des problématiques, par exemple, de management toxique, ou alors, interne d'entreprise, des comportements déplacés, etc. Le nombre de boîtes qui se sont fait épingler, on les compte plus. Mais à côté de ça aussi, par exemple sur des cas journalistiques ou des choses comme ça, où là du coup il y a une grosse présence médiatique sur les réseaux sociaux, etc., de leur offrir aussi des solutions pour qu'elles-mêmes se sentent peut-être aussi un peu plus safe et un peu plus protégées. Je pense que c'est en tout cas une part de leur responsabilité, et il faut effectivement qu'on aille dans le bon sens là-dedans. C'est la même chose en fait, c'est inacceptable.

  • Olivier Senot

    L'objectif de Tendance Inno, c'est de proposer des conseils, évidemment décryptés, on vient de pas mal décrypter, des conseils à nos auditeurs et puis des solutions. Donc CFBR en est une. Par quoi commencer pour se protéger ou alors pour protéger nos proches du cyberharcèlement ?

  • Marine Adatto

    Je pense déjà qu'il y a quand même encore une fois une grande phase de sensibilisation. Expliquer ce que c'est que le respect de l'autre, la vie en société, parce qu'en fait j'ai quand même l'impression qu'on la perd beaucoup. où les gens n'arrivent plus à avoir des interactions sans s'insulter, où il n'y aurait plus d'interactions cordiales, rien qu'à avoir dans la rue. Aujourd'hui, ça se bouscule un petit peu, ça en vient au point où ça s'insulte directement. Je pense déjà qu'il faut remettre un peu le cadre, et dès le plus jeune âge, là-dessus. Et après aussi peut-être avoir une utilisation, on va dire un peu pérenne, de ce genre de médias. Parce que les réseaux sociaux, de base, de toute façon, avant 13 ans, ne devraient pas y être, normalement. Je prends bien le « normalement » . avec des grandes guillemets. Parce qu'on sait très bien que ce n'est pas le cas. On sait très bien qu'ils sont depuis très jeunes dessus. Quand on voit les statistiques des jeunes qui regardent du porno très très jeunes, il n'y a pas de secret. C'est qu'ils sont très tôt sur les écrans et sans surveillance. Donc je pense qu'il doit y avoir d'un côté une sensibilisation qui peut être faite à l'école, qui peut être faite par les parents, qui peut être faite par les associations. Ça, c'est important. Il faut avoir dans un deuxième temps l'encadrement des parents sur l'utilisation des écrans. Alors, encore une fois... ne pas le prendre dans le sens où il faut restreindre les écrans. Je ne pense pas que c'est la bonne solution, mais d'avoir une utilisation responsable. C'est-à-dire que, voilà, lui dire que les réseaux sociaux, c'est à tel âge, que telle chose, c'est à tel âge. Je pense, en fait, que chaque période, entre guillemets, d'apprentissage autour de ces nouveaux objets, même si aujourd'hui, d'impression qu'ils naissent, ils ont un téléphone dans les mains. Malheureusement, on voit, c'est un peu affligeant des fois, mais je pense qu'il faut vraiment faire très, très attention. cette utilisation-là, parce que moi, je vois des gamins qui ont 9-10 ans, ils sont sur Twitter. Tu te dis, mais qu'est-ce qu'ils font sur Twitter ? Quand c'est la jungle que c'est, qu'est-ce qu'ils font dessus ? Ou alors, si on extrapole ça sur certains jeux en ligne... tu te dis mais qu'est-ce que le gamin de 10, 11 ans il fait dessus sans surveillance à 23h30 en fait il y a tout un encadrement à faire, pas de restreindre mais d'encadrer, c'est pas grave si le vendredi soir le gamin il joue ou qu'il est sur Youtube, c'est pas grave mais il faut regarder quand même ce qu'il fait parce que malheureusement après on imite et ça on le voit bien, le nombre d'enfants qui sont sur TikTok aussi qui voient telle personne dire telle chose et bah ils vont répliquer la même chose à l'école sur les réseaux ... en message et tout ça, intrinsèquement, après, ça rentre dans sa tête et pour lui, c'est la normalité. La banalité, ce n'est pas d'insulter tout le monde dès qu'on le voit.

  • Olivier Senot

    Merci beaucoup, Jérémy, à tous les infos. Alors, comment contrer le cyberharcèlement ? Est-ce qu'il existe une solution pour mettre fin à ce phénomène ? En tout cas, des solutions. Toi, tu en proposes une. Quelle vision pour l'avenir ? Olivier, c'est à toi. Pas facile de rebondir après un sujet aussi lourd et aussi complexe. Mais en un sens, l'émergence de ce phénomène pourrait être l'occasion d'une renaissance philosophique, d'une réflexion éthique urgente et partagée sur le chemin que nous voulons emprunter pour faire de notre progrès technologique un instrument d'harmonie et non d'aliénation, comme ça semble le cas pour un grand nombre d'enfants aujourd'hui. Parce que depuis toujours, la violence humaine s'infiltre dans les espaces où l'innocence et la curiosité devraient seuls régner. Les écoles, lieu de savoir et de promesses, furent depuis des décennies des théâtres où le drame du harcèlement se joue en silence. Et à travers l'histoire, la société a tenté, souvent maladroitement, de comprendre, d'endiguer ce phénomène sourd qui s'implante en profondeur. Dans les années 60, le harcèlement scolaire n'était qu'une ombre discrète dans le monde éducatif, un secret public, souvent masqué sous l'apparence d'une épreuve nécessaire. d'un rythme initiatique. Au tournant des années 80, quelques illuminés ont commencé à décoder les mécanismes et en saisir l'impact qu'elles laissent dans son sillage. Le numérique n'a fait qu'amplifier ce tumulte qui autrefois se contenait dans les couloirs et les cours d'école et qui s'étend désormais quasi à l'infini. Les nouvelles technologies se sont faites les vecteurs d'une nouvelle forme de cruauté qui dépasse la portée de l'œil humain, s'immiscent sans relâche dans l'intimité. SafeBR incarne l'espoir de maîtriser cette puissance numérique, de la transformer en un rempart contre l'abus. Mais est-il possible d'enseigner à une intelligence artificielle la compassion, l'empathie, l'attention nécessaire pour déceler la douleur cachée dans un simple message ? Oui, répond SafeBR, avec une approche technologique qui allie l'innovation, l'IA et une éthique humaine pour détecter et intercepter les indices, retracer ces lignes invisibles de l'hostilité le plus tôt possible. Le chemin proposé s'avère pourtant d'une admirable audace. Il s'agit de réinventer notre rapport aux outils, de redéfinir la technologie en lui confiant non pas un rôle de simple observateur, mais celui de protecteur. Au fond, n'est-ce pas la laissance même du progrès ? Dans cette quête, nous redéfinissons ce que signifie être ensemble, dans ce monde partagé où l'ombre et la lumière coexistent. Le combat contre le cyberharcèlement ne peut se limiter aux solutions techniques, aussi sophistiquées soient-elles. Il invite à une révision de notre regard collectif, une conscience élargie, de notre pouvoir et de notre responsabilité envers autrui, une éthique nouvelle où chaque individu devient gardien du bien-être d'autrui. Mais une ultime question demeure, suspendue dans les limbes de notre époque comme un défi. Dans quelle mesure sommes-nous prêts à abandonner à la machine ce qui appartient à l'humain ? En permettant aux outils de résoudre ce qui est peut-être l'une de nos épreuves les plus intimes, Risquons-nous d'effacer notre propre responsabilité, de désapprendre les leçons profondes que la compassion et l'empathie nous inculquent ? Face à ce miroir tendu entre nous et notre technologie, une réflexion s'invite. Jusqu'où irons-nous pour que la machine nous protège de nous-mêmes et serons-nous capables d'en assumer les conséquences ? Vous avez 4 heures.

  • Marine Adatto

    Jérémy, tu as une réaction.

  • Jérémy Guillon

    C'est un très beau texte, merci beaucoup. C'est un très beau texte, oui. Non, mais je suis clairement d'accord sur le côté où il va falloir qu'on revoie de toute façon notre rapport à l'utilisation des téléphones, des ordis, etc. Maintenant, on ne s'en passe plus, c'est devenu plus qu'un outil de travail, c'est un outil de communication, c'est un outil aussi pour rencontrer des gens. En fait, c'est tout. Aujourd'hui, il y a tout. Il y a les comptes bancaires, il y a tout dessus. Malheureusement, c'est indispensable. Donc oui effectivement il y a une prise de conscience de la population à avoir. Il y a, on va dire, c'est pas vraiment de l'éducation mais une sensibilisation à mettre en place le plus tôt possible. Alors je parle bien de sensibilisation, je parle pas entre guillemets de trois tutos YouTube pour dire attention comment bien... son écran, son ordinateur, mais il faut vraiment qu'il y ait de la discussion. Je pense aussi qu'il y a ce problème-là des parents qui ne discutent pas aussi des fois avec leurs enfants de certains sujets, et les enfants vont le découvrir sur Internet. Ce n'est pas forcément non plus super bon. et quand on se rend compte qu'il y a des petits jeunes des fois qui viennent vers des créateurs, créatrices de contenu pour leur parler de sujets qu'ils devraient normalement parler avec leurs parents c'est là aussi qu'on se rend compte qu'il y a quand même une rupture entre l'utilisation de la technologie aujourd'hui l'utilisation de la technologie il y a 30 ans il y a 40 ans et il faut qu'il y ait ce dialogue qui se reconstruise et peut-être déjà ça améliorera un petit peu la société sur nos relations l'un envers l'autre et qu'il y ait aussi un petit peu plus de respect, ça pourrait être pas mal ...

  • Olivier Senot

    Dialoguer, c'est vraiment le mot-clé de cet épisode, c'est ça, le dialogue.

  • Marine Adatto

    Je pense que c'est déjà une première étape pour aller dans le bon sens.

  • Olivier Senot

    Et refaire société finalement en dialoguant ensemble. Merci beaucoup Jérémy, merci Olivier. J'espère que les pistes et les solutions partagées dans cet épisode aideront chacun à mieux comprendre les enjeux et les moyens pour se protéger en ligne. Prenez soin de vous et à très bientôt pour un nouvel épisode de Tendance Inno. Ciao ! Et voilà chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendance Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendance Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de DocaPost. À bientôt pour un nouvel épisode placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

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Description

#Podcast 🎧 | 1 enfant sur 6 est victime de cyberharcèlement.

Les réseaux sociaux sont devenus un terrain miné où l'anonymat favorise la violence. Comment protéger nos enfants ?

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot, Directeur de l'Innovation chez Docaposte, accueillent Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, une solution innovante de lutte contre le cyberharcèlement.

💡 Au programme :

Définition et chiffres clés du cyberharcèlement.

Impact sur les victimes et les témoins.

Solutions technologiques pour se protéger (IA, blockchain).

Conseils pour les parents et les entreprises.

👉 Un épisode essentiel pour comprendre et agir contre le cyberharcèlement.

#Cyberharcèlement #TendancesInno #SafeBear #ProtectionEnLigne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marine Adatto

    Bienvenue dans Tendance Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marine Adatto et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendance Inno. C'est un mot que l'on entend de plus en plus et qui résonne fort dans notre société hyperconnectée. Pour beaucoup, il s'agit de messages blessants sur les réseaux sociaux, mais la réalité est bien plus complexe et insidieuse. Aujourd'hui, nous nous intéressons à un phénomène qui touche des millions de personnes, de tous les âges, tous les milieux, le cyberharcèlement. Pour explorer ce sujet de société, nous recevons Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, première solution multiplateforme d'IA, de lutte contre le cyberharcèlement et les violences en ligne. À mes côtés, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte, nous apportera sa vision prospective de cet enjeu sociétal. Alors, quels sont les mécanismes qui transforment les plateformes numériques en terrain propice au harcèlement ? Jusqu'où peut aller l'influence de la technologie pour protéger ou au contraire amplifier ces phénomènes ? Et surtout, comment reprendre le contrôle et créer un espace numérique plus sûr pour tous ? Olivier, c'est à toi.

  • Olivier Senot

    Bonjour Marine, bonjour Jérémy. Jérémy, tu es un warrior. Tu as choisi le sujet probablement le plus complexe du moment, après la question de qui de la poule ou de l'œuf a été créé en premier. pour en faire un business utile et malheureusement indispensable. Jérémy, tu es un entrepreneur et innovateur français à l'initiative, après trois ans de R&D de la startup SafeBear, un ours de garde en quelque sorte. Une application dédiée à la protection des jeunes contre le cyberharcèlement, le mal du siècle, devenue cette année priorité de l'éducation nationale. SafeBear utilise deux technologies majeures des dix dernières années, l'IA pour la détection et la blockchain pour la conservation et l'opposabilité des faits. En permettant de capter, analyser, prévenir les proches, générer des preuves et apporter un soutien logistico-juridique, tu as créé la première application proactive face à un problème de plus en plus préoccupant dans notre société numérique. Présent sur les plateaux télé et radio, tu as aussi investi dans la sensibilisation des acteurs sur ce phénomène, connu depuis des décennies mais jamais traité. Geek convaincu et philosophe qui s'ignore, ta vision repose sur l'idée que la technologie doit être un outil de protection et d'éducation. Vision. ô combien partagées maintes fois dans ce podcast. SafeBear est opérationnel depuis 2024, trop tôt pour un bilan exhaustif, probablement, mais tu as peut-être quelques insights à nous communiquer. Jérémy, nous t'écoutons.

  • Marine Adatto

    Salut Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Salut, merci déjà de prendre le temps de me recevoir pour pouvoir discuter de ce sujet, effectivement, qui est malheureusement omniprésent et complexe. Il faut aujourd'hui, de toute façon, le traiter proactivement, parce que c'est un sujet qui touche tout le monde, pas seulement les enfants. il n'y a pas de barrière malheureusement au sujet du cyberharcèlement et surtout que ça dépasse ce qu'on a pu connaître dans le temps qui était souvent un espace numérique sur lequel on allait une heure par jour 30 minutes par jour aujourd'hui c'est plus 8h, 9h, 10h par jour C'est malheureusement quelque chose qu'on utilise au quotidien pour s'informer, pour discuter, pour donner son avis. Et malheureusement, c'est aussi le terrain de l'impunité en ligne, de l'anonymat. Et ça joue malheureusement dans ce sens-là.

  • Marine Adatto

    Et donc, c'est vraiment tout ça qu'on va essayer d'explorer aujourd'hui. Pour commencer, je vais vous poser des questions sous forme de petits quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet et de proposer, en tout cas, de donner quelques chiffres. Première question, quel pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans déclarent avoir été harcelés en ligne en 2022 ? Est-ce que c'est 5%, 16% ou 35% ?

  • Jérémy Guillon

    35.

  • Marine Adatto

    35 ? Olivier, tu dis quoi ?

  • Olivier Senot

    Tu es 16.

  • Marine Adatto

    16 ? Oui, c'est 16%. Alors, on est en 2022, évidemment, c'est un chiffre qui augmente tous les ans, donc 16%. Donc, c'est quand même... un enfant sur six qui est concerné par le cyberharcèlement en ligne. C'est une étude de l'Organisation mondiale de la santé publique qui avait été publiée le 27 mars 2024. Auprès de 279 000 personnes à travers l'Europe, l'Asie centrale et le Canada. Donc voilà, une tendance qui s'accroît de plus en plus. Et les filles sont toujours, d'après cette étude, davantage concernées par le harcèlement en ligne que les garçons. Deuxième question. Selon un rapport de l'UNESCO de 2022, quel pourcentage de journalistes femmes... interrogé a déclaré avoir été victime de harcèlement en ligne dans le cadre de leur travail. 33%, 53% ou 73% ?

  • Jérémy Guillon

    On va prendre le 50%, la moitié, ce qui est déjà énorme, malheureusement.

  • Marine Adatto

    Olivier ?

  • Olivier Senot

    Oui, la moitié, oui.

  • Marine Adatto

    73%. 73%. C'est en effet énorme, tellement gros qu'on pense que c'est plutôt le deuxième chiffre. Et ça reflète bien ce que tu disais aussi en préambule. Ça ne concerne pas que les enfants, mais vraiment tout le monde. Dernière question. En 2023, quel pourcentage de joueuses de jeux vidéo a déclaré avoir subi des insultes ou injures sexistes ? 30%, 40% ou 50% ?

  • Jérémy Guillon

    Je vais dire le 50 là.

  • Marine Adatto

    50 ? Olivier ?

  • Olivier Senot

    Sur les gamins, oui.

  • Marine Adatto

    50 ? 40% ?

  • Olivier Senot

    Ils sont moins...

  • Marine Adatto

    Un peu moins. Et donc il s'agit des conclusions d'une enquête menée par l'IFOP pour le site spécialisé Gamertop en mars 2023. Bon, c'est quand même énorme, 40%. Alors maintenant... Je vous propose un micro-trottoir. Nous sommes allés à la rencontre du grand public pour leur poser plusieurs questions sur notre sujet. À commencer par, quelle est leur définition du cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Le cyberharcèlement, c'est sûrement la capacité de nuire déjà à quelqu'un d'une manière totalement arbitraire. Et du coup, le cyberharcèlement, c'est le fait de pouvoir le faire même à travers les écrans. À notre époque, génération 90 par exemple, si on se faisait harceler, c'était qu'à l'école. Une fois qu'on rentrait chez nous, on était tranquille et on courait. en quelque sorte se reposer jusqu'au lendemain. Alors que là, maintenant, c'est la capacité de se faire harceler même une fois de retour à la maison.

  • Marine Adatto

    T'as pas l'air tout à fait d'accord, Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Je suis aussi de cette génération 90, forcément. Le truc, c'est que nous, on a eu l'émergence des réseaux sociaux, on a eu le début de Facebook, tout ça, etc. où c'était plus, on va dire, de la moquerie insistante que du cyberharcèlement, comme on peut l'entendre aujourd'hui. À l'époque, c'était vraiment... T'avais quelques postes dénigrants, des gens qui postaient sur ton mur public des saloperies entre guillemets envers toi, mais ça s'arrêtait souvent très rapidement, et même à l'époque les réseaux sociaux réagissaient très vite. On demandait la suppression sous 48 heures, souvent c'était viré, ils demandaient pas vraiment de justification nécessaire. Aujourd'hui en fait déjà, pour un peu recibler vraiment le cyberharcèlement, déjà c'est un délit, c'est quand même déjà important de le stipuler, et surtout la répétition d'insultes, de moqueries, de dénigrements envers une personne ciblée. Ça peut être une personne contre une personne, ça peut être un groupement de personnes contre une seule personne. De toute façon, malheureusement, aujourd'hui, on n'arrive plus à se passer non plus des réseaux sociaux. C'est devenu un peu quelque chose, c'est devenu ancré, en fait. À une époque, on trouvait que c'était juste la plateforme, on va dire, un peu de divertissement pour pouvoir, comme c'était son but à l'origine, échanger avec des gens sans vraiment barrière de langue, sans barrière de distance, etc. Aujourd'hui, c'est plus un terrain miné où tout le monde dit ce qu'il pense. quand il veut, sans en fait réellement avoir la peur d'une certaine représaille. Parce que le souci aussi qu'on a aujourd'hui, c'est que c'est des peines qui sont très lourdes, le cyberharcèlement. C'est très compliqué, par exemple, demain, si on a un enfant de 15 ans en face de nous, de lui mettre une énorme somme plus de la prison pour du cyberharcèlement. Il faudrait, après ça c'est une idée à laquelle on a déjà discuté avec certaines autorités, c'est vrai que ça pourrait être bénéfique. plutôt de faire un impact monétaire sur ce genre de problématique de cyberharcèlement. Tu cyberharcèles, tu es condamné, tu payes par exemple 200, 300, 400 euros. Tu récidives, tu prends 800 euros, 1000 balles. Au fur et à mesure, souvent quand tu tapes au porte-monnaie, les gens font un peu plus intention. Après, malheureusement, on a aussi un grand problème au niveau des preuves dans le cyberharcèlement parce que, encore une fois, l'anonymisation des personnes, etc. Alors, il y a des systèmes qui existent, il y a des choses que l'on peut faire. Mais à ce jour, il y a très peu de personnes qui l'ont mise au point. Et c'est vachement important de s'y intéresser pour vraiment pouvoir...

  • Marine Adatto

    Et alors justement, la deuxième question qu'on a posée dans le cadre du micro-trottoir, c'est vraiment, est-ce qu'eux ou l'un de leurs Ausha déjà vécu une situation de cyberharcèlement ? Et en effet, tu vas voir, mais ça touche vraiment tous les aspects de la vie des personnes cyberharcelées.

  • Olivier Senot

    Au collège,

  • Jérémy Guillon

    je crois que j'ai déjà vu des gens à qui ça arrivait.

  • Marine Adatto

    J'ai un ami, une fille, qui l'avait rencontrée à partir d'un site de rencontre. Elle l'a harcelée via tous les réseaux sociaux possibles. Elle s'est même allée jusque chez ses parents. Elle a appelé le domicile familial. Elle est tombée sur ses parents. Ça a duré bien deux ans. Donc voilà, deux ans. Et en effet, ça s'est infiltré absolument partout. Donc c'est ce que tu disais. Et enfin, on a aussi demandé à quel moment est-ce qu'une personne devient victime de cyberharcèlement, dont on a un peu parlé au préalable, la réponse de la personne concernée.

  • Jérémy Guillon

    Quand une personne reçoit des messages ou des commentaires à répétition heurtants et qu'elle se sent mal par rapport à ça.

  • Marine Adatto

    Voilà, donc des messages, des commentaires répétitifs qui ont des conséquences évidemment bien réelles dans le quotidien des personnes harcelées. C'est exactement ce que tu as mentionné. Est-ce que vous avez des réactions tous les deux par rapport à ce qui a été dit dans le micro-trottoir ?

  • Jérémy Guillon

    Malheureusement, c'est un problème systémique. Donc, en fait, ça montre bien que c'est quelque chose sur lequel il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Parce que, comme je l'ai déjà entendu beaucoup de fois, mais c'est vrai que là, on est en train de créer une génération. Moi je suis quand même assez content d'être de la génération 90, d'avoir esquivé le fait de, à partir de 10 ans, d'être déjà sur les réseaux sociaux et de ne vivre qu'à travers les réseaux sociaux parce que voilà, les impacts sociaux et sociétals aujourd'hui c'est vraiment tout le monde dire il faut absolument que tu suives telle personne sur les réseaux, il faut comprendre ses idées etc. Toute cette nouvelle génération en fait qui ne pense et qui ne réagit qu'à travers ça, je sais pas en fait dans 10-15 ans l'impact psycho-social qu'ils vont avoir, ça peut vraiment créer une sorte de bombardement. qui va faire très très mal quand ça va arriver. Et en fait, ça en vient même de banalité. C'est-à-dire que les gens te disent « oui, moi je sais qu'un tel il se fait harceler, mais pour autant il ne va pas « aller le voir » ou il ne va pas avoir un comportement proactif pour essayer d'arrêter ce cyberharcèlement-là. » Et on sait très bien, dans les cours de récré, que ce soit au collège ou au lycée, s'il y en a un qui se fait taper dessus, souvent ceux à côté qui n'ont pas envie de se retrouver dans cette situation, d'être un peu le mouton au milieu de la meute de loup. Ils vont se greffer à la meute de loups et en fait, ils vont participer intrinsèquement à ce cyberharcèlement ou à ce harcèlement pour en fait ne pas devenir eux-mêmes le mouton au milieu de la meute. Donc, c'est très compliqué comme situation. Ça en devient encore une fois banal et c'est dramatique. Et je pense qu'il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Ce n'est pas possible.

  • Marine Adatto

    Olivier, tu as une réaction par rapport à ce qui a été dit ?

  • Olivier Senot

    Non, rien de plus. Effectivement, c'est un phénomène sociétal. Amplifié par l'anonymat des réseaux, il faut trouver le bon angle. Est-ce qu'il est dans la répression ou dans la formation, dans l'information ? Sans doute les deux.

  • Marine Adatto

    Est-ce que toi, Jérémy, par rapport à la définition qui a été donnée du cyberharcèlement, tu as un complément de définition à donner ?

  • Jérémy Guillon

    Comment c'est ciblé ? C'est de dire que le cyberharcèlement, c'est un comportement de... Dénigration, d'insultes, de menaces, quelque chose qui va impacter la personne à répétition sur une période donnée. Si je ne m'abuse, je crois que ça appartient à trois messages de la même personne envers une autre personne sur une période de temps définie. Et à ce moment-là, on rentre dans le cyberharcèlement. Ou alors, si on est sur du cyberharcèlement de meute, c'est une personne qui envoie un premier message et là, c'est 10, 15, 20, 30 personnes qui envoient aussi un message et là, c'est du harcèlement de meute. Et c'est la personne qui a initié cette meute. qui du coup est la personne qui serait mise en examen.

  • Marine Adatto

    Donc en fait, on a tendance à voir le cyberharcèlement comme un problème individuel. Vous en avez parlé tous les deux. Pour autant, c'est un phénomène sociétal. Et puis surtout, c'est important d'avoir une vision élargie de ça. Pourquoi et comment ?

  • Jérémy Guillon

    En fait, c'est un phénomène qui reste quand même extrêmement important. Ce n'est pas seulement des insultes ou des menaces, le cyberharcèlement. Ça faut quand même bien l'ancrer. Parce que c'est vrai que souvent, les personnes, dès qu'on parle de cyberharcèlement, pour eux, c'est parce que... T'as dit telle insulte à telle personne sur Twitter. C'est pas ça. C'est le fait aussi de dénigrer, seul ou à plusieurs, une seule et même personne. Et encore une fois, je pense qu'il faut aussi bien se rendre compte que c'est un délit. C'est défini par la loi, c'est des sanctions extrêmement sévères, malheureusement qui ont été très peu appliquées. Les seules statistiques qu'on a, c'est 54 condamnations en 2021 par rapport au ministère de la Justice, pour 9% des Français qui ont porté plainte. Ça équivaut à 4,5 millions de personnes qui ont porté plainte pour 54 condamnations. Il y a quand même, entre guillemets, un problème d'ampleur. C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, souvent, qu'on est soit harcelé ou harceleur. Ça aussi, il faut s'en rendre compte. Il y a des gens, pour eux, c'est la banalité de se prendre des insultes sur les réseaux. C'est pas la banalité. Il y a d'autres personnes qui vont avoir des comportements extrêmement néfastes contre d'autres. Ils ne se rendent pas compte, ils sont dans une situation où eux-mêmes, ils sont en train de harceler. Et à la fin, en fait, ils devraient avoir sanction. Et on espère, en tout cas, que quand il y aura aussi une sanction pure et dure... Ça va aussi mettre un peu les freins par rapport à ce genre de comportement.

  • Marine Adatto

    Et alors vous, chez Save Beer, vous vous distinguez en intégrant une approche éthique aussi et souveraine de votre tech. Qu'est-ce qui a motivé la création de cette solution pour lutter contre le cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Je pense en fait que c'est quelque chose que j'ai vu évoluer. J'ai eu aussi des impacts dans ma famille par rapport à cette problématique-là. Et en fait, le fait de ne jamais réellement voir une solution efficace. sur ce sujet-là, mais surtout en fait beaucoup de prises de parole pour à la fin rien qui change. Et le problème c'est que c'est bien beau de parler etc. Mais quand en fait on voit qu'il y a des enfants où leur seule solution c'est de se mettre la corde au cou... C'est pas normal en fait, c'est-à-dire qu'on est dans une société évoluée normalement, où il y a du vivre ensemble, où il y a des échanges, etc. Et là en fait on ne retrouve plus ces sociétés, et je n'ai pas non plus envie moi demain, si pour x ou y raison, de voir. les jeunes qui sont en train d'évoluer, arrivent dans une société encore pire, je veux dire, que dans celle aujourd'hui du monde numérique dans lequel on vit. La problématique, c'est que dès qu'on va aller aujourd'hui sur des systèmes qui... avec des grandes guillemets disent qu'ils vont combattre le cyberharcèlement, souvent on est sur de la modération humaine. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont voir ce que tu fais, ce que tu as, tes messages, etc. Ce n'est pas sain. C'est-à-dire qu'engager des personnes pour venir dire tes messages, ce n'est pas sain. Dans un deuxième temps, on s'est aussi posé la question de comment on peut, nous, avoir une approche complètement transparente, éthique, sans interaction humaine. Pour nous, c'est extrêmement important, parce que quand on voit les flux de messages, si on prend des personnalités un peu connues, des centaines de milliers de messages par jour, même un humain ne peut pas les lire. C'est impossible, en fait. Donc, quand on a voulu créer la solution, on a pris toutes les problématiques du secteur, c'est-à-dire le traitement de la masse de données, comment être transparent et éthique sur comment nous, on interagit pour le compte d'un utilisateur ou d'une utilisatrice. Et à côté de ça aussi, comment, à la fin, on résout, en tout cas, on tente de résoudre ce souci de la preuve ? Parce que c'est ça, en fait, aujourd'hui aussi, la vraie problématique, c'est qu'à la fin, on nous dit, d'accord, vous détectez le cyberharcèlement, etc. Mais qu'est-ce que vous allez en faire à la fin ? C'est bien de le détecter, c'est bien d'alerter, c'est bien de prévenir. Mais qu'est-ce qu'on en fait à la fin ? Donc, pour avoir une démarche proactive, nous, vraiment, on s'est dit, il faut que cette data, qui appartient à l'utilisateur, on a la chance d'être dans l'espace européen, qui est quand même assez réglementé là-dessus, de rendre cette data utilisable auprès d'un autre pays. auprès d'un avocat, auprès d'un juge, avec vraiment une certification, tout ça. En fait, on a vraiment pensé à cette solution pour aider aussi bien les plus jeunes. ou les personnes qui aujourd'hui utilisent aussi pour Internet, les réseaux pour leur métier, et aussi rassurer les parents. On a essayé vraiment de faire l'application la plus 360 et la plus accessible possible.

  • Marine Adatto

    Est-ce que tu peux justement nous donner un exemple d'utilisation de votre...

  • Jérémy Guillon

    Oui,

  • Marine Adatto

    bien sûr.

  • Jérémy Guillon

    Alors, imaginons, moi, j'ai mon compte Twitter. Je reçois, on va dire qu'il y a un ou deux utilisateurs qui, tous les jours, m'envoient des messages privés et m'insultent. Ils m'insultent, ils m'insultent, ils m'insultent. Ce qui va se passer, c'est que du coup, on va aller sur notre site internet. on va accéder à notre application, on va connecter son compte Twitter. Là, on délègue une autorisation à SafeBear à venir analyser les contenus publics et privés de son compte, avec le consentement de l'utilisateur. À ce moment-là, on va avoir d'un... côté donc de l'intelligence artificielle, des programmes informatiques qui vont venir du coup agréger toute cette data. On va venir labelliser les messages problématiques donc là imaginons les insultes en venant récupérer aussi certains nombres d'informations qui serviront au service derrière d'opérateurs de police judiciaire pour du coup une enquête. On vient blockchainiser la preuve et on vient l'afficher sur le tableau de bord de l'utilisateur.

  • Marine Adatto

    Alors blockchainiser pour ceux qui ne connaissent pas la blockchain ?

  • Jérémy Guillon

    Alors la blockchain c'est un système qui permet de prouver qu'entre le point A de récolte de la donnée et le point B, où du coup, nous, notre donnée, elle est stockée, il n'y a eu aucune interaction humaine et il n'y a eu aucune interaction pour altérer la donnée. Donc, en fait, on prouve que la donnée, elle vient bien de ce site. de cet utilisateur à telle heure, et que ça en fait c'est infalsifiable. Donc c'est vraiment comme un peu, pour vulgariser la chose, c'est comme si demain on vient faire constater par un huissier qu'on vient de recevoir un SMS à 12h00 de telle personne. C'est pareil, sauf que là c'est fait de façon électronique et automatique.

  • Marine Adatto

    Et donc transparent et visible partout ceci ? Bien sûr. Ok. Et alors, il y a aussi... Quand, justement, vous avez, comment dire, vous notifiez du harcèlement, la personne harcelée est notifiée, mais le harceleur l'est aussi.

  • Jérémy Guillon

    Alors, nous, en fait, on ne veut pas prendre des actions à la place de l'utilisateur ou l'utilisatrice. Dans le sens où, alors, imaginons, on va prendre le cas d'un parent. Donc, un parent inscrit son enfant sur SafeBear, et l'enfant, on va prendre le cas où il est harcelé. Donc, le parent va avoir accès au même tableau de bord que l'enfant, sauf qu'il n'aura pas accès au contenu du message. L'objectif, ce n'est pas d'être un... contrôle parental, mais c'est donner, entre guillemets, un aperçu de ce qu'il se passe, avec aussi le nom d'utilisateur, le réseau social, la temporalité, etc. Mais pas le contenu, parce qu'on sait aussi que les jeunes, des fois, ils peuvent avoir des conversations privées avec leurs copains, etc. Et on ne veut pas non plus briser ce lien-là et vraiment être détaché du contrôle parental. Donc, à ce moment-là, ça permet de retrouver un dialogue entre le parent et l'enfant, et de prendre derrière des initiatives proactivement pour aller porter plainte, etc. On va prendre le cas aussi où l'enfant est tarceleur. Parce que cyber et 360, ça prend aussi bien les conversations. En 30 que sortant, c'est-à-dire que même moi, ce que j'envoie comme message... C'est analysé par Savebear. Donc si par exemple le parent demain voit aussi, effectivement il y a des menaces, mais il voit que c'est le arrobase de son enfant là-dessus, nous à un moment, s'il y a un certain nombre de messages, on va aussi avertir l'utilisateur en mode attention quand même, parce que tu as des comportements qui peuvent blesser d'autres personnes, et nous en fait il va falloir à un moment qu'on te restreigne le service, si en fait entre guillemets juste tu harcèles et que tu prends le service pour te protéger avec des grands... mais aussi ça permet aux parents de se rendre compte que son enfant est potentiellement aussi harceleur et en train de faire du mal à d'autres enfants ou à d'autres personnes. Et à ce moment-là, de toute façon, encore une fois, on ne prendra jamais d'action à la place d'utilisateur ou d'utilisatrice. C'est à eux... d'utiliser la plateforme pour aller porter plainte. C'est à eux, s'ils ont envie de donner l'accès au message à leurs parents ou à leurs tuteurs, ils le font. En fait, tout ça, c'est leur espace, leur décision. Nous, on ne veut pas impacter ça parce que du coup, on reste vraiment dans cette optique d'être transparent, éthique et de ne pas avoir d'interaction non désirée.

  • Marine Adatto

    Donc, on n'est pas sur la dénonciation de cyberharcèlement, mais plutôt sur la prise de conscience, que l'on soit victime ou potentiel harceleur. Tout à l'heure, tu en as parlé. On a parlé justement de le mouton noir qui peut potentiellement être harcelé par une meute. Comment est-ce qu'on peut amener les individus à prendre conscience justement de leur comportement en ligne ? Et surtout quand ils frôlent ce cyberharcèlement, ils sont dans un mouvement sans forcément en avoir conscience.

  • Jérémy Guillon

    Je pense que la sensibilisation dans tous les cas, ça doit permettre de base d'informer de ce que c'est le cyberharcèlement. Dans un premier temps, je pense qu'il faut sensibiliser les gens, il faut leur donner un maximum d'informations. Il faut... comment dire, qu'ils prennent conscience que ça peut détruire des vies. Je veux dire, on n'est pas, aujourd'hui, c'est vrai que entre la moquerie qu'on faisait à l'époque, pour taquiner, mais ça passait, et aujourd'hui, quand je vois des jeunes, ce qu'ils disent sur les réseaux, c'est qu'on est sur un autre level. On va dire ça comme ça, malheureusement. Et en fait, il faut aussi prendre la conscience de ce que c'est d'être harceleur, et ce que c'est d'être harcelé. Ce que tu disais tout à l'heure, c'est qu'en fait, on se rend beaucoup compte qu'il y a aussi des personnes qui vont être dans le déni, aussi, de se dire « Non, je ne suis pas harcelé, ce n'est pas grave, bon, ils m'embêtent, ils m'envoient tout, mais... » Le problème, c'est que c'est un comportement qui est très dangereux, en fait, parce que le jour où on craque, le jour où on s'en rend compte aussi et que, imaginons qu'il n'y a pas un soutien autour, c'est là aussi où il y a des drames. Et quand on est aussi harceleur, c'est le fait de ne jamais se conformer à juste être, entre guillemets, dans la meute pour attaquer tout le monde et juste pour ne pas se sentir le plus faible. Il faut, je pense, aussi arrêter de dénigrer, victimiser, on va dire, malheureusement, les personnes qui sont harcelées. Ils ont des droits comme n'importe qui. Il y a des solutions, comme nous, entre guillemets, ce qu'on développe. mais qui permet aussi d'avoir du pouvoir avec ces datas et d'aller porter plainte, en fait, ce n'est pas une situation normale. Et il faut qu'on change la balance de dire, ce n'est pas parce que tu es harcelé que tu dois avoir honte, c'est parce que tu es harceleur que tu dois avoir honte. Si tu es obligé d'avoir un sentiment de supériorité en étant dans une meute pour attaquer quelqu'un tout seul, il est là le problème. Ce n'est pas l'inverse, ce n'est pas la personne victimisée qui doit, entre guillemets, se sentir honteuse. Et je sais qu'il y a beaucoup, malheureusement, de jeunes qui n'ont pas envie non plus de parler à leurs parents, parce que c'est une forme de honte, etc., pour avoir accompagné beaucoup de jeunes, surtout moi, dans le secteur du jeu vidéo, à une époque. C'est vrai que c'est quelque chose de très honteux, en fait. Ils te disent « je n'ai pas envie d'en parler à les parents, moi j'ai eu des parents au téléphone, on leur a expliqué ce qui se passait » . Et même, en fait, ils ne s'en rendaient pas compte, ils disaient « mais on ne savait pas, qu'ils se prenaient tant d'insultes, tant de choses, etc. » sensibilisation auprès des parents à faire, déjà dans un premier temps, pour qu'ils comprennent aussi que Internet, c'est pas, entre guillemets, que des petites prairies jolies et tout va bien. Loin de là. Il faut aussi sensibiliser les jeunes, mais dans le bon sens, c'est-à-dire, il faut pas non plus leur matraquer dans la tête que, attention, t'es sur Internet, c'est le chaos, il faut rien dire, etc. Non, non, la liberté d'expression, c'est très important. Mais il faut juste, en fait, avoir du respect et pas juste insulter à tout vin. On peut être en désaccord avec des personnes, on peut ne pas être d'accord sur plein de sujets, c'est pas un problème. mais dans le respect. On peut être un peu piquant sur certaines choses, mais jamais à juste cibler une personne et lui envoyer des insultes tous les jours, ce n'est pas ça, entre guillemets, être en désaccord, et ce n'est pas ça, avoir du respect envers l'autre.

  • Marine Adatto

    Olivier,

  • Olivier Senot

    j'ai l'impression que tu vas réagir. Non ? C'est le même problème sociétal, on trouve, avec... d'autres environnements qui ne sont pas ceux des enfants et qui sont des environnements d'adultes et qui se comportent de la même façon. Donc on a une reproduction du comportement adulte chez les enfants. Bon, et effectivement, j'ai un peu de mal à relancer et à réagir. réagir parce que le constat est le même partout. Ensuite, la question, c'est comment on change cet état d'esprit.

  • Marine Adatto

    Oui, c'est ça. Et alors, donc, la tech, tu en as parlé rapidement tout à l'heure, c'est vraiment encore une solution. L'IA, la blockchain, l'IA qui va analyser toute cette masse de données, la blockchain qui va la mettre et la rendre visible.

  • Jérémy Guillon

    En fait, surtout, va la rendre... infalsifiable et utilisable. Ça, c'est vraiment, je pense, le point le plus important. C'est de se dire que la combinaison des deux... C'est quand on a entre guillemets cherché mondialement ce qui existait, parce que voilà, principalement, comme je disais, c'est des solutions de modération, ce qui est quand même assez différent. Mais quand en fait, on a voulu se dire, quelle est la seule solution aujourd'hui pour archiver, certifier de la data ? En fait, on s'est rendu compte qu'à part la blockchain, bien sûr non monétaire, parce que pour les personnes qui connaissent, qui sait que la blockchain... Pour rassurer, on est sur une blockchain européenne, non monétaire, qui est utilisée principalement pour des grands livres de compta. Souveraine aussi,

  • Marine Adatto

    vous êtes vraiment purement une société tech.

  • Jérémy Guillon

    Alors nous, de toute façon, il faut savoir que toutes les structures tech qu'on utilise ne sortent pas du sol européen. Donc à 90% on est français, mais il y a des petits pourcentages où on est obligé d'aller un peu à Dublin ou des choses comme ça. Mais on est 100% en tout cas souverain européen. Après, il ne faut pas oublier qu'on est une société française, actionnariat français. employés français, enfin voilà, c'est ça. Mais pour la tech, des fois on peut pas faire autrement parce que les serveurs, on peut pas les choisir. Malheureusement, ça c'est la seule problématique. Si on avait des dizaines de millions, ok, on bouge les serveurs, mais il y a des fois on peut pas. C'est pas nous qui décidons malheureusement. Mais oui, donc non mais là dessus c'est vrai que c'est très important parce qu'on a eu en fait toute une diabolisation de l'utilisation des technologies du web 3. Donc pour un peu expliquer, on a le web 2 c'est internet, le web 3 c'est Un peu plus compliqué, c'est-à-dire qu'on a la blockchain et crypto-monnaie et tout ça, mais il y a eu une grosse diabolisation sur le côté crypto-monnaie. Et nous, en fait, on a voulu aussi complètement s'en détacher. On n'utilise vraiment que la base technologique du Web3, qui est la décentralisation avec la blockchain pour les datas.

  • Marine Adatto

    Et alors, sur l'IA, comment est-ce qu'on peut détecter et prévenir le cyberharcèlement sans pour autant tomber dans une sorte de surveillance abusive ?

  • Jérémy Guillon

    Bien sûr. En fait, c'est là où, quand on a créé la solution Safebay, on a... Encore une fois, on n'a vraiment pas voulu être dans l'optique de ce que font plein de boîtes. C'est d'être dans un contrôle parental. Parce qu'on savait très bien que la solution allait être dédiée pour tout le monde. Mais il y a quand même un sujet chez les jeunes qui est quand même très important. Et on s'est dit, en fait, il faut qu'on donne l'action à l'utilisateur et à l'utilisatrice. Le problème de la surveillance, on va dire, abusive qu'on peut avoir sur beaucoup de solutions extra-européennes, c'est que ça va venir analyser. tous les faits et gestes des personnes. Ça va tout regarder, ça va venir fouiller, ça va demander des accès complètement lunaires à la caméra, au micro, et tu te dis, mais c'est pas normal. Nous, on s'est dit, non, non, nous on est une web app, on vient, on donne le consentement de se connecter au réseau, ça s'arrête là. C'est-à-dire que nous, après, on peut utiliser ces réseaux sociaux normalement, ça n'impacte pas l'utilisation. On peut faire ce qu'on veut de sa vie, il n'y a pas de problème. On n'est pas obligé de venir consulter tous les jours non plus SafeBear pour se, entre guillemets, être dingue et se dire « Oh mon Dieu, j'ai reçu... » 20 dénigrements, les choses comme ça. Non, non, nous, on veut vraiment dire, on stocke pour toi, on te donne la puissance sur tes datas, et à côté de ça, après, vis ta vie. Et s'il y a une problématique, effectivement, tu peux le retrouver sur l'application, et du coup, tu peux aller en OPJ pour porter plainte, et tu peux, du coup, prendre une action. Et pour nous, c'est vraiment très important de ne pas avoir ce côté censure, ultra-surveillance, où on envoie 15 mails par jour, c'est très malsain, malaisant, et... C'est pas ce qu'on veut, on veut pas non plus que les parents rentrent dans une sorte de flip total, parce que leur enfant, il va se prendre des insultes aussi des fois de ses copains, etc., ou ça peut être des choses qui ne l'impactent pas, parce que c'est ses copains, etc. Enfin, ça arrive très régulièrement, même moi à mon âge, avec mes copains, des fois on s'envoie des bêtises. Oui, bon, c'est détecté par Cyber, c'est pas grave, je m'en fiche, ça m'impacte pas. Par contre, des utilisateurs que je connais pas, ça c'est une autre problématique. Mais voilà, on veut vraiment en fait avoir ce rôle où on sait qu'on a une solution, on sait que... Ça va venir détecter, ça va venir labelliser, ça va venir certifier et ça va venir alerter si vraiment il y a des grosses problématiques. Le parent toutes les semaines va recevoir, parce que je prends toujours le cas du parent et de l'enfant, mais il va venir recevoir une fois par semaine un mail en disant viens consulter le tableau de bord pour vérifier que tout va bien, etc. On va être plutôt dans un rôle où il faut que ça soit une habitude de se dire une fois de temps en temps, ah tiens je regarde, bon ça a l'air d'aller, il a connecté ses réseaux, ils sont connectés, il est connecté sur Snapchat, Instagram, Twitter, ça va. Bon c'est ses copains qui lui envoient des choses de temps en temps, tout va bien. Mais par contre, à l'inverse, il voit qu'il y a des menaces, il ne connaît pas l'utilisateur, il va se prendre aussi le rôle de dire, je vais peut-être aller lui en discuter avec lui, et se dire, bon, est-ce que tout va bien ? Et à ce moment-là, on évite possiblement une situation très problématique.

  • Marine Adatto

    qui malheureusement arrivent de temps en temps.

  • Olivier Senot

    Donc finalement, de la prévention comme solution pérenne. Et toi, quelle est ta vision justement sur l'amélioration, j'ai envie de dire, ou en tout cas la suite pour lutter contre le cyberharcèlement ? Est-ce que ça peut devenir, comme vous le souhaitez vous, mais en tout cas par rapport au premier retour que vous avez aux utilisateurs, est-ce que c'est quelque chose qui peut se démocratiser et se dire on est en prévention, on n'est pas dans du contrôle parental, mais plutôt vérifier que tout est OK. Vous voyez une évolution comme ça, l'adoption, et aussi dans les mainsets des gens ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte. Effectivement, il va y avoir toute une phase d'adoption, de sensibilisation auprès de nous, ce que l'on fait, et la plus-value d'avoir une solution comme ça pour avoir des actions concrètes à la fin et stopper ce genre de problématiques. On sait très bien que c'est pas nous aujourd'hui, à notre échelle en tout cas actuellement, qui allons pouvoir souper tout ce qui se passe. C'est pas possible, aujourd'hui on est en France, on vise effectivement à partir aussi sur le territoire européen parce qu'on sait que malheureusement c'est un problème qui est partout, c'est systémique. Mais on se rend compte en fait avec le retour aussi qu'il y a le cyberharcèlement, mais plus généralement il y a les cyberviolences. Et ça, c'est quelque chose sur lequel nous, on travaille pour 2025, c'est-à-dire qu'on veut intégrer dans la solution l'analyse de l'image et la vidéo. Entre autres parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de soucis de grooming, c'est-à-dire les personnes majeures qui vont venir draguer les personnes mineures, la pédopornographie, des fois de l'ultra-violence. aussi qui a envoyé, j'ai vu malheureusement des influenceuses recevoir sur certains serveurs d'échanges communautaires des décapitations, des choses comme ça, et tu te dis mais c'est pas normal, et en fait en gros à ce stade là malheureusement c'est pas juste avec une capture d'écran parce qu'il faut quand même le rappeler une capture d'écran n'a pas de valeur juridique. Ce n'est pas juste avec ça qu'ils vont aller au commissariat et dire, bon, il y a des gens qui m'ont des personnes décapitées, qu'est-ce que je fais ? Personne ne va dire, oui, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse juste avec un nom d'utilisateur ? Donc, en fait, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Il y a aussi de plus en plus de plateformes à protéger parce que les réseaux sociaux, c'est une première chose. Après, il y a les messages récriptés, WhatsApp, Telegram, qui sont aussi dans notre roadmap l'année prochaine parce qu'on sait aussi que de plus en plus de jeunes vont aller sur WhatsApp et Telegram, même dans les écoles, maintenant, ils créent des groupes WhatsApp entre eux, etc. Avant, c'était Snapchat, mais maintenant... Maintenant, ça se répartit un peu. Il y a aussi le système des sites de rencontres. On sait que c'est de pire en pire. Le nombre, malheureusement, de jeunes femmes qui se prennent des torrents de haine parce qu'ils ont matché avec quelqu'un et finalement, elle ne répond pas. Donc, ça va être un ramassis d'insultes, etc. On ne peut savoir quoi en faire. Sur les réseaux sociaux, on n'en parle pas aussi. Les gens qui draguent et qui envoient ouvertement des photos non appropriées. Donc voilà, en fait, je pense qu'il y a... Malheureusement, toutes les plateformes sont touchées, aussi bien les plateformes collaboratives professionnelles avec du harcèlement au travail, que les plateformes de gens en ligne avec du chat, que les plateformes de rencontres, que les réseaux sociaux. Malheureusement, c'est un problème, la cyber-violence qui pousse partout. Et tant qu'on ne mettra pas un grand coup de stop, un grand coup de frein dedans, et qu'on ne proposera pas quelque chose de concret pour dire maintenant « Ah, tu as fait ça ? Ben pénalement, tu vas te prendre ça. » On ne va pas avancer. Il faut maintenant qu'il y ait des sanctions pures et dures. sur ce genre de sujet parce qu'on ne peut plus tolérer, en fait, sur notre société actuelle, qu'il y ait des gamins qui, en fait, pensent à mettre fin à leurs jours. Ce n'est pas normal.

  • Olivier Senot

    Et est-ce que les entreprises ont un rôle à jouer aussi là-dedans ? Tu vois, tout à l'heure, je vous ai donné un chiffre, 73 % des femmes journalistes, justement, qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en ligne. Est-ce qu'il y a, justement, un point à prendre du côté de leurs employeurs aussi pour gérer ça ? Peut-être que c'est déjà pris ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a de la sensibilisation de toute façon qui est obligatoire en entreprise pour les risques psychosociaux, etc. Après, je pense aussi que c'est un pli à prendre, effectivement, pour les grands groupes, enfin, pour les entreprises en général, de venir protéger leurs salariés. Aussi bien sur des problématiques, par exemple, de management toxique, ou alors, interne d'entreprise, des comportements déplacés, etc. Le nombre de boîtes qui se sont fait épingler, on les compte plus. Mais à côté de ça aussi, par exemple sur des cas journalistiques ou des choses comme ça, où là du coup il y a une grosse présence médiatique sur les réseaux sociaux, etc., de leur offrir aussi des solutions pour qu'elles-mêmes se sentent peut-être aussi un peu plus safe et un peu plus protégées. Je pense que c'est en tout cas une part de leur responsabilité, et il faut effectivement qu'on aille dans le bon sens là-dedans. C'est la même chose en fait, c'est inacceptable.

  • Olivier Senot

    L'objectif de Tendance Inno, c'est de proposer des conseils, évidemment décryptés, on vient de pas mal décrypter, des conseils à nos auditeurs et puis des solutions. Donc CFBR en est une. Par quoi commencer pour se protéger ou alors pour protéger nos proches du cyberharcèlement ?

  • Marine Adatto

    Je pense déjà qu'il y a quand même encore une fois une grande phase de sensibilisation. Expliquer ce que c'est que le respect de l'autre, la vie en société, parce qu'en fait j'ai quand même l'impression qu'on la perd beaucoup. où les gens n'arrivent plus à avoir des interactions sans s'insulter, où il n'y aurait plus d'interactions cordiales, rien qu'à avoir dans la rue. Aujourd'hui, ça se bouscule un petit peu, ça en vient au point où ça s'insulte directement. Je pense déjà qu'il faut remettre un peu le cadre, et dès le plus jeune âge, là-dessus. Et après aussi peut-être avoir une utilisation, on va dire un peu pérenne, de ce genre de médias. Parce que les réseaux sociaux, de base, de toute façon, avant 13 ans, ne devraient pas y être, normalement. Je prends bien le « normalement » . avec des grandes guillemets. Parce qu'on sait très bien que ce n'est pas le cas. On sait très bien qu'ils sont depuis très jeunes dessus. Quand on voit les statistiques des jeunes qui regardent du porno très très jeunes, il n'y a pas de secret. C'est qu'ils sont très tôt sur les écrans et sans surveillance. Donc je pense qu'il doit y avoir d'un côté une sensibilisation qui peut être faite à l'école, qui peut être faite par les parents, qui peut être faite par les associations. Ça, c'est important. Il faut avoir dans un deuxième temps l'encadrement des parents sur l'utilisation des écrans. Alors, encore une fois... ne pas le prendre dans le sens où il faut restreindre les écrans. Je ne pense pas que c'est la bonne solution, mais d'avoir une utilisation responsable. C'est-à-dire que, voilà, lui dire que les réseaux sociaux, c'est à tel âge, que telle chose, c'est à tel âge. Je pense, en fait, que chaque période, entre guillemets, d'apprentissage autour de ces nouveaux objets, même si aujourd'hui, d'impression qu'ils naissent, ils ont un téléphone dans les mains. Malheureusement, on voit, c'est un peu affligeant des fois, mais je pense qu'il faut vraiment faire très, très attention. cette utilisation-là, parce que moi, je vois des gamins qui ont 9-10 ans, ils sont sur Twitter. Tu te dis, mais qu'est-ce qu'ils font sur Twitter ? Quand c'est la jungle que c'est, qu'est-ce qu'ils font dessus ? Ou alors, si on extrapole ça sur certains jeux en ligne... tu te dis mais qu'est-ce que le gamin de 10, 11 ans il fait dessus sans surveillance à 23h30 en fait il y a tout un encadrement à faire, pas de restreindre mais d'encadrer, c'est pas grave si le vendredi soir le gamin il joue ou qu'il est sur Youtube, c'est pas grave mais il faut regarder quand même ce qu'il fait parce que malheureusement après on imite et ça on le voit bien, le nombre d'enfants qui sont sur TikTok aussi qui voient telle personne dire telle chose et bah ils vont répliquer la même chose à l'école sur les réseaux ... en message et tout ça, intrinsèquement, après, ça rentre dans sa tête et pour lui, c'est la normalité. La banalité, ce n'est pas d'insulter tout le monde dès qu'on le voit.

  • Olivier Senot

    Merci beaucoup, Jérémy, à tous les infos. Alors, comment contrer le cyberharcèlement ? Est-ce qu'il existe une solution pour mettre fin à ce phénomène ? En tout cas, des solutions. Toi, tu en proposes une. Quelle vision pour l'avenir ? Olivier, c'est à toi. Pas facile de rebondir après un sujet aussi lourd et aussi complexe. Mais en un sens, l'émergence de ce phénomène pourrait être l'occasion d'une renaissance philosophique, d'une réflexion éthique urgente et partagée sur le chemin que nous voulons emprunter pour faire de notre progrès technologique un instrument d'harmonie et non d'aliénation, comme ça semble le cas pour un grand nombre d'enfants aujourd'hui. Parce que depuis toujours, la violence humaine s'infiltre dans les espaces où l'innocence et la curiosité devraient seuls régner. Les écoles, lieu de savoir et de promesses, furent depuis des décennies des théâtres où le drame du harcèlement se joue en silence. Et à travers l'histoire, la société a tenté, souvent maladroitement, de comprendre, d'endiguer ce phénomène sourd qui s'implante en profondeur. Dans les années 60, le harcèlement scolaire n'était qu'une ombre discrète dans le monde éducatif, un secret public, souvent masqué sous l'apparence d'une épreuve nécessaire. d'un rythme initiatique. Au tournant des années 80, quelques illuminés ont commencé à décoder les mécanismes et en saisir l'impact qu'elles laissent dans son sillage. Le numérique n'a fait qu'amplifier ce tumulte qui autrefois se contenait dans les couloirs et les cours d'école et qui s'étend désormais quasi à l'infini. Les nouvelles technologies se sont faites les vecteurs d'une nouvelle forme de cruauté qui dépasse la portée de l'œil humain, s'immiscent sans relâche dans l'intimité. SafeBR incarne l'espoir de maîtriser cette puissance numérique, de la transformer en un rempart contre l'abus. Mais est-il possible d'enseigner à une intelligence artificielle la compassion, l'empathie, l'attention nécessaire pour déceler la douleur cachée dans un simple message ? Oui, répond SafeBR, avec une approche technologique qui allie l'innovation, l'IA et une éthique humaine pour détecter et intercepter les indices, retracer ces lignes invisibles de l'hostilité le plus tôt possible. Le chemin proposé s'avère pourtant d'une admirable audace. Il s'agit de réinventer notre rapport aux outils, de redéfinir la technologie en lui confiant non pas un rôle de simple observateur, mais celui de protecteur. Au fond, n'est-ce pas la laissance même du progrès ? Dans cette quête, nous redéfinissons ce que signifie être ensemble, dans ce monde partagé où l'ombre et la lumière coexistent. Le combat contre le cyberharcèlement ne peut se limiter aux solutions techniques, aussi sophistiquées soient-elles. Il invite à une révision de notre regard collectif, une conscience élargie, de notre pouvoir et de notre responsabilité envers autrui, une éthique nouvelle où chaque individu devient gardien du bien-être d'autrui. Mais une ultime question demeure, suspendue dans les limbes de notre époque comme un défi. Dans quelle mesure sommes-nous prêts à abandonner à la machine ce qui appartient à l'humain ? En permettant aux outils de résoudre ce qui est peut-être l'une de nos épreuves les plus intimes, Risquons-nous d'effacer notre propre responsabilité, de désapprendre les leçons profondes que la compassion et l'empathie nous inculquent ? Face à ce miroir tendu entre nous et notre technologie, une réflexion s'invite. Jusqu'où irons-nous pour que la machine nous protège de nous-mêmes et serons-nous capables d'en assumer les conséquences ? Vous avez 4 heures.

  • Marine Adatto

    Jérémy, tu as une réaction.

  • Jérémy Guillon

    C'est un très beau texte, merci beaucoup. C'est un très beau texte, oui. Non, mais je suis clairement d'accord sur le côté où il va falloir qu'on revoie de toute façon notre rapport à l'utilisation des téléphones, des ordis, etc. Maintenant, on ne s'en passe plus, c'est devenu plus qu'un outil de travail, c'est un outil de communication, c'est un outil aussi pour rencontrer des gens. En fait, c'est tout. Aujourd'hui, il y a tout. Il y a les comptes bancaires, il y a tout dessus. Malheureusement, c'est indispensable. Donc oui effectivement il y a une prise de conscience de la population à avoir. Il y a, on va dire, c'est pas vraiment de l'éducation mais une sensibilisation à mettre en place le plus tôt possible. Alors je parle bien de sensibilisation, je parle pas entre guillemets de trois tutos YouTube pour dire attention comment bien... son écran, son ordinateur, mais il faut vraiment qu'il y ait de la discussion. Je pense aussi qu'il y a ce problème-là des parents qui ne discutent pas aussi des fois avec leurs enfants de certains sujets, et les enfants vont le découvrir sur Internet. Ce n'est pas forcément non plus super bon. et quand on se rend compte qu'il y a des petits jeunes des fois qui viennent vers des créateurs, créatrices de contenu pour leur parler de sujets qu'ils devraient normalement parler avec leurs parents c'est là aussi qu'on se rend compte qu'il y a quand même une rupture entre l'utilisation de la technologie aujourd'hui l'utilisation de la technologie il y a 30 ans il y a 40 ans et il faut qu'il y ait ce dialogue qui se reconstruise et peut-être déjà ça améliorera un petit peu la société sur nos relations l'un envers l'autre et qu'il y ait aussi un petit peu plus de respect, ça pourrait être pas mal ...

  • Olivier Senot

    Dialoguer, c'est vraiment le mot-clé de cet épisode, c'est ça, le dialogue.

  • Marine Adatto

    Je pense que c'est déjà une première étape pour aller dans le bon sens.

  • Olivier Senot

    Et refaire société finalement en dialoguant ensemble. Merci beaucoup Jérémy, merci Olivier. J'espère que les pistes et les solutions partagées dans cet épisode aideront chacun à mieux comprendre les enjeux et les moyens pour se protéger en ligne. Prenez soin de vous et à très bientôt pour un nouvel épisode de Tendance Inno. Ciao ! Et voilà chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendance Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendance Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de DocaPost. À bientôt pour un nouvel épisode placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

Description

#Podcast 🎧 | 1 enfant sur 6 est victime de cyberharcèlement.

Les réseaux sociaux sont devenus un terrain miné où l'anonymat favorise la violence. Comment protéger nos enfants ?

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot, Directeur de l'Innovation chez Docaposte, accueillent Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, une solution innovante de lutte contre le cyberharcèlement.

💡 Au programme :

Définition et chiffres clés du cyberharcèlement.

Impact sur les victimes et les témoins.

Solutions technologiques pour se protéger (IA, blockchain).

Conseils pour les parents et les entreprises.

👉 Un épisode essentiel pour comprendre et agir contre le cyberharcèlement.

#Cyberharcèlement #TendancesInno #SafeBear #ProtectionEnLigne


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Marine Adatto

    Bienvenue dans Tendance Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marine Adatto et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendance Inno. C'est un mot que l'on entend de plus en plus et qui résonne fort dans notre société hyperconnectée. Pour beaucoup, il s'agit de messages blessants sur les réseaux sociaux, mais la réalité est bien plus complexe et insidieuse. Aujourd'hui, nous nous intéressons à un phénomène qui touche des millions de personnes, de tous les âges, tous les milieux, le cyberharcèlement. Pour explorer ce sujet de société, nous recevons Jérémy Guillon, fondateur de SafeBear, première solution multiplateforme d'IA, de lutte contre le cyberharcèlement et les violences en ligne. À mes côtés, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte, nous apportera sa vision prospective de cet enjeu sociétal. Alors, quels sont les mécanismes qui transforment les plateformes numériques en terrain propice au harcèlement ? Jusqu'où peut aller l'influence de la technologie pour protéger ou au contraire amplifier ces phénomènes ? Et surtout, comment reprendre le contrôle et créer un espace numérique plus sûr pour tous ? Olivier, c'est à toi.

  • Olivier Senot

    Bonjour Marine, bonjour Jérémy. Jérémy, tu es un warrior. Tu as choisi le sujet probablement le plus complexe du moment, après la question de qui de la poule ou de l'œuf a été créé en premier. pour en faire un business utile et malheureusement indispensable. Jérémy, tu es un entrepreneur et innovateur français à l'initiative, après trois ans de R&D de la startup SafeBear, un ours de garde en quelque sorte. Une application dédiée à la protection des jeunes contre le cyberharcèlement, le mal du siècle, devenue cette année priorité de l'éducation nationale. SafeBear utilise deux technologies majeures des dix dernières années, l'IA pour la détection et la blockchain pour la conservation et l'opposabilité des faits. En permettant de capter, analyser, prévenir les proches, générer des preuves et apporter un soutien logistico-juridique, tu as créé la première application proactive face à un problème de plus en plus préoccupant dans notre société numérique. Présent sur les plateaux télé et radio, tu as aussi investi dans la sensibilisation des acteurs sur ce phénomène, connu depuis des décennies mais jamais traité. Geek convaincu et philosophe qui s'ignore, ta vision repose sur l'idée que la technologie doit être un outil de protection et d'éducation. Vision. ô combien partagées maintes fois dans ce podcast. SafeBear est opérationnel depuis 2024, trop tôt pour un bilan exhaustif, probablement, mais tu as peut-être quelques insights à nous communiquer. Jérémy, nous t'écoutons.

  • Marine Adatto

    Salut Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Salut, merci déjà de prendre le temps de me recevoir pour pouvoir discuter de ce sujet, effectivement, qui est malheureusement omniprésent et complexe. Il faut aujourd'hui, de toute façon, le traiter proactivement, parce que c'est un sujet qui touche tout le monde, pas seulement les enfants. il n'y a pas de barrière malheureusement au sujet du cyberharcèlement et surtout que ça dépasse ce qu'on a pu connaître dans le temps qui était souvent un espace numérique sur lequel on allait une heure par jour 30 minutes par jour aujourd'hui c'est plus 8h, 9h, 10h par jour C'est malheureusement quelque chose qu'on utilise au quotidien pour s'informer, pour discuter, pour donner son avis. Et malheureusement, c'est aussi le terrain de l'impunité en ligne, de l'anonymat. Et ça joue malheureusement dans ce sens-là.

  • Marine Adatto

    Et donc, c'est vraiment tout ça qu'on va essayer d'explorer aujourd'hui. Pour commencer, je vais vous poser des questions sous forme de petits quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet et de proposer, en tout cas, de donner quelques chiffres. Première question, quel pourcentage de jeunes de 11 à 15 ans déclarent avoir été harcelés en ligne en 2022 ? Est-ce que c'est 5%, 16% ou 35% ?

  • Jérémy Guillon

    35.

  • Marine Adatto

    35 ? Olivier, tu dis quoi ?

  • Olivier Senot

    Tu es 16.

  • Marine Adatto

    16 ? Oui, c'est 16%. Alors, on est en 2022, évidemment, c'est un chiffre qui augmente tous les ans, donc 16%. Donc, c'est quand même... un enfant sur six qui est concerné par le cyberharcèlement en ligne. C'est une étude de l'Organisation mondiale de la santé publique qui avait été publiée le 27 mars 2024. Auprès de 279 000 personnes à travers l'Europe, l'Asie centrale et le Canada. Donc voilà, une tendance qui s'accroît de plus en plus. Et les filles sont toujours, d'après cette étude, davantage concernées par le harcèlement en ligne que les garçons. Deuxième question. Selon un rapport de l'UNESCO de 2022, quel pourcentage de journalistes femmes... interrogé a déclaré avoir été victime de harcèlement en ligne dans le cadre de leur travail. 33%, 53% ou 73% ?

  • Jérémy Guillon

    On va prendre le 50%, la moitié, ce qui est déjà énorme, malheureusement.

  • Marine Adatto

    Olivier ?

  • Olivier Senot

    Oui, la moitié, oui.

  • Marine Adatto

    73%. 73%. C'est en effet énorme, tellement gros qu'on pense que c'est plutôt le deuxième chiffre. Et ça reflète bien ce que tu disais aussi en préambule. Ça ne concerne pas que les enfants, mais vraiment tout le monde. Dernière question. En 2023, quel pourcentage de joueuses de jeux vidéo a déclaré avoir subi des insultes ou injures sexistes ? 30%, 40% ou 50% ?

  • Jérémy Guillon

    Je vais dire le 50 là.

  • Marine Adatto

    50 ? Olivier ?

  • Olivier Senot

    Sur les gamins, oui.

  • Marine Adatto

    50 ? 40% ?

  • Olivier Senot

    Ils sont moins...

  • Marine Adatto

    Un peu moins. Et donc il s'agit des conclusions d'une enquête menée par l'IFOP pour le site spécialisé Gamertop en mars 2023. Bon, c'est quand même énorme, 40%. Alors maintenant... Je vous propose un micro-trottoir. Nous sommes allés à la rencontre du grand public pour leur poser plusieurs questions sur notre sujet. À commencer par, quelle est leur définition du cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Le cyberharcèlement, c'est sûrement la capacité de nuire déjà à quelqu'un d'une manière totalement arbitraire. Et du coup, le cyberharcèlement, c'est le fait de pouvoir le faire même à travers les écrans. À notre époque, génération 90 par exemple, si on se faisait harceler, c'était qu'à l'école. Une fois qu'on rentrait chez nous, on était tranquille et on courait. en quelque sorte se reposer jusqu'au lendemain. Alors que là, maintenant, c'est la capacité de se faire harceler même une fois de retour à la maison.

  • Marine Adatto

    T'as pas l'air tout à fait d'accord, Jérémy.

  • Jérémy Guillon

    Je suis aussi de cette génération 90, forcément. Le truc, c'est que nous, on a eu l'émergence des réseaux sociaux, on a eu le début de Facebook, tout ça, etc. où c'était plus, on va dire, de la moquerie insistante que du cyberharcèlement, comme on peut l'entendre aujourd'hui. À l'époque, c'était vraiment... T'avais quelques postes dénigrants, des gens qui postaient sur ton mur public des saloperies entre guillemets envers toi, mais ça s'arrêtait souvent très rapidement, et même à l'époque les réseaux sociaux réagissaient très vite. On demandait la suppression sous 48 heures, souvent c'était viré, ils demandaient pas vraiment de justification nécessaire. Aujourd'hui en fait déjà, pour un peu recibler vraiment le cyberharcèlement, déjà c'est un délit, c'est quand même déjà important de le stipuler, et surtout la répétition d'insultes, de moqueries, de dénigrements envers une personne ciblée. Ça peut être une personne contre une personne, ça peut être un groupement de personnes contre une seule personne. De toute façon, malheureusement, aujourd'hui, on n'arrive plus à se passer non plus des réseaux sociaux. C'est devenu un peu quelque chose, c'est devenu ancré, en fait. À une époque, on trouvait que c'était juste la plateforme, on va dire, un peu de divertissement pour pouvoir, comme c'était son but à l'origine, échanger avec des gens sans vraiment barrière de langue, sans barrière de distance, etc. Aujourd'hui, c'est plus un terrain miné où tout le monde dit ce qu'il pense. quand il veut, sans en fait réellement avoir la peur d'une certaine représaille. Parce que le souci aussi qu'on a aujourd'hui, c'est que c'est des peines qui sont très lourdes, le cyberharcèlement. C'est très compliqué, par exemple, demain, si on a un enfant de 15 ans en face de nous, de lui mettre une énorme somme plus de la prison pour du cyberharcèlement. Il faudrait, après ça c'est une idée à laquelle on a déjà discuté avec certaines autorités, c'est vrai que ça pourrait être bénéfique. plutôt de faire un impact monétaire sur ce genre de problématique de cyberharcèlement. Tu cyberharcèles, tu es condamné, tu payes par exemple 200, 300, 400 euros. Tu récidives, tu prends 800 euros, 1000 balles. Au fur et à mesure, souvent quand tu tapes au porte-monnaie, les gens font un peu plus intention. Après, malheureusement, on a aussi un grand problème au niveau des preuves dans le cyberharcèlement parce que, encore une fois, l'anonymisation des personnes, etc. Alors, il y a des systèmes qui existent, il y a des choses que l'on peut faire. Mais à ce jour, il y a très peu de personnes qui l'ont mise au point. Et c'est vachement important de s'y intéresser pour vraiment pouvoir...

  • Marine Adatto

    Et alors justement, la deuxième question qu'on a posée dans le cadre du micro-trottoir, c'est vraiment, est-ce qu'eux ou l'un de leurs Ausha déjà vécu une situation de cyberharcèlement ? Et en effet, tu vas voir, mais ça touche vraiment tous les aspects de la vie des personnes cyberharcelées.

  • Olivier Senot

    Au collège,

  • Jérémy Guillon

    je crois que j'ai déjà vu des gens à qui ça arrivait.

  • Marine Adatto

    J'ai un ami, une fille, qui l'avait rencontrée à partir d'un site de rencontre. Elle l'a harcelée via tous les réseaux sociaux possibles. Elle s'est même allée jusque chez ses parents. Elle a appelé le domicile familial. Elle est tombée sur ses parents. Ça a duré bien deux ans. Donc voilà, deux ans. Et en effet, ça s'est infiltré absolument partout. Donc c'est ce que tu disais. Et enfin, on a aussi demandé à quel moment est-ce qu'une personne devient victime de cyberharcèlement, dont on a un peu parlé au préalable, la réponse de la personne concernée.

  • Jérémy Guillon

    Quand une personne reçoit des messages ou des commentaires à répétition heurtants et qu'elle se sent mal par rapport à ça.

  • Marine Adatto

    Voilà, donc des messages, des commentaires répétitifs qui ont des conséquences évidemment bien réelles dans le quotidien des personnes harcelées. C'est exactement ce que tu as mentionné. Est-ce que vous avez des réactions tous les deux par rapport à ce qui a été dit dans le micro-trottoir ?

  • Jérémy Guillon

    Malheureusement, c'est un problème systémique. Donc, en fait, ça montre bien que c'est quelque chose sur lequel il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Parce que, comme je l'ai déjà entendu beaucoup de fois, mais c'est vrai que là, on est en train de créer une génération. Moi je suis quand même assez content d'être de la génération 90, d'avoir esquivé le fait de, à partir de 10 ans, d'être déjà sur les réseaux sociaux et de ne vivre qu'à travers les réseaux sociaux parce que voilà, les impacts sociaux et sociétals aujourd'hui c'est vraiment tout le monde dire il faut absolument que tu suives telle personne sur les réseaux, il faut comprendre ses idées etc. Toute cette nouvelle génération en fait qui ne pense et qui ne réagit qu'à travers ça, je sais pas en fait dans 10-15 ans l'impact psycho-social qu'ils vont avoir, ça peut vraiment créer une sorte de bombardement. qui va faire très très mal quand ça va arriver. Et en fait, ça en vient même de banalité. C'est-à-dire que les gens te disent « oui, moi je sais qu'un tel il se fait harceler, mais pour autant il ne va pas « aller le voir » ou il ne va pas avoir un comportement proactif pour essayer d'arrêter ce cyberharcèlement-là. » Et on sait très bien, dans les cours de récré, que ce soit au collège ou au lycée, s'il y en a un qui se fait taper dessus, souvent ceux à côté qui n'ont pas envie de se retrouver dans cette situation, d'être un peu le mouton au milieu de la meute de loup. Ils vont se greffer à la meute de loups et en fait, ils vont participer intrinsèquement à ce cyberharcèlement ou à ce harcèlement pour en fait ne pas devenir eux-mêmes le mouton au milieu de la meute. Donc, c'est très compliqué comme situation. Ça en devient encore une fois banal et c'est dramatique. Et je pense qu'il faut vraiment qu'on agisse efficacement. Ce n'est pas possible.

  • Marine Adatto

    Olivier, tu as une réaction par rapport à ce qui a été dit ?

  • Olivier Senot

    Non, rien de plus. Effectivement, c'est un phénomène sociétal. Amplifié par l'anonymat des réseaux, il faut trouver le bon angle. Est-ce qu'il est dans la répression ou dans la formation, dans l'information ? Sans doute les deux.

  • Marine Adatto

    Est-ce que toi, Jérémy, par rapport à la définition qui a été donnée du cyberharcèlement, tu as un complément de définition à donner ?

  • Jérémy Guillon

    Comment c'est ciblé ? C'est de dire que le cyberharcèlement, c'est un comportement de... Dénigration, d'insultes, de menaces, quelque chose qui va impacter la personne à répétition sur une période donnée. Si je ne m'abuse, je crois que ça appartient à trois messages de la même personne envers une autre personne sur une période de temps définie. Et à ce moment-là, on rentre dans le cyberharcèlement. Ou alors, si on est sur du cyberharcèlement de meute, c'est une personne qui envoie un premier message et là, c'est 10, 15, 20, 30 personnes qui envoient aussi un message et là, c'est du harcèlement de meute. Et c'est la personne qui a initié cette meute. qui du coup est la personne qui serait mise en examen.

  • Marine Adatto

    Donc en fait, on a tendance à voir le cyberharcèlement comme un problème individuel. Vous en avez parlé tous les deux. Pour autant, c'est un phénomène sociétal. Et puis surtout, c'est important d'avoir une vision élargie de ça. Pourquoi et comment ?

  • Jérémy Guillon

    En fait, c'est un phénomène qui reste quand même extrêmement important. Ce n'est pas seulement des insultes ou des menaces, le cyberharcèlement. Ça faut quand même bien l'ancrer. Parce que c'est vrai que souvent, les personnes, dès qu'on parle de cyberharcèlement, pour eux, c'est parce que... T'as dit telle insulte à telle personne sur Twitter. C'est pas ça. C'est le fait aussi de dénigrer, seul ou à plusieurs, une seule et même personne. Et encore une fois, je pense qu'il faut aussi bien se rendre compte que c'est un délit. C'est défini par la loi, c'est des sanctions extrêmement sévères, malheureusement qui ont été très peu appliquées. Les seules statistiques qu'on a, c'est 54 condamnations en 2021 par rapport au ministère de la Justice, pour 9% des Français qui ont porté plainte. Ça équivaut à 4,5 millions de personnes qui ont porté plainte pour 54 condamnations. Il y a quand même, entre guillemets, un problème d'ampleur. C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte, souvent, qu'on est soit harcelé ou harceleur. Ça aussi, il faut s'en rendre compte. Il y a des gens, pour eux, c'est la banalité de se prendre des insultes sur les réseaux. C'est pas la banalité. Il y a d'autres personnes qui vont avoir des comportements extrêmement néfastes contre d'autres. Ils ne se rendent pas compte, ils sont dans une situation où eux-mêmes, ils sont en train de harceler. Et à la fin, en fait, ils devraient avoir sanction. Et on espère, en tout cas, que quand il y aura aussi une sanction pure et dure... Ça va aussi mettre un peu les freins par rapport à ce genre de comportement.

  • Marine Adatto

    Et alors vous, chez Save Beer, vous vous distinguez en intégrant une approche éthique aussi et souveraine de votre tech. Qu'est-ce qui a motivé la création de cette solution pour lutter contre le cyberharcèlement ?

  • Jérémy Guillon

    Je pense en fait que c'est quelque chose que j'ai vu évoluer. J'ai eu aussi des impacts dans ma famille par rapport à cette problématique-là. Et en fait, le fait de ne jamais réellement voir une solution efficace. sur ce sujet-là, mais surtout en fait beaucoup de prises de parole pour à la fin rien qui change. Et le problème c'est que c'est bien beau de parler etc. Mais quand en fait on voit qu'il y a des enfants où leur seule solution c'est de se mettre la corde au cou... C'est pas normal en fait, c'est-à-dire qu'on est dans une société évoluée normalement, où il y a du vivre ensemble, où il y a des échanges, etc. Et là en fait on ne retrouve plus ces sociétés, et je n'ai pas non plus envie moi demain, si pour x ou y raison, de voir. les jeunes qui sont en train d'évoluer, arrivent dans une société encore pire, je veux dire, que dans celle aujourd'hui du monde numérique dans lequel on vit. La problématique, c'est que dès qu'on va aller aujourd'hui sur des systèmes qui... avec des grandes guillemets disent qu'ils vont combattre le cyberharcèlement, souvent on est sur de la modération humaine. C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont voir ce que tu fais, ce que tu as, tes messages, etc. Ce n'est pas sain. C'est-à-dire qu'engager des personnes pour venir dire tes messages, ce n'est pas sain. Dans un deuxième temps, on s'est aussi posé la question de comment on peut, nous, avoir une approche complètement transparente, éthique, sans interaction humaine. Pour nous, c'est extrêmement important, parce que quand on voit les flux de messages, si on prend des personnalités un peu connues, des centaines de milliers de messages par jour, même un humain ne peut pas les lire. C'est impossible, en fait. Donc, quand on a voulu créer la solution, on a pris toutes les problématiques du secteur, c'est-à-dire le traitement de la masse de données, comment être transparent et éthique sur comment nous, on interagit pour le compte d'un utilisateur ou d'une utilisatrice. Et à côté de ça aussi, comment, à la fin, on résout, en tout cas, on tente de résoudre ce souci de la preuve ? Parce que c'est ça, en fait, aujourd'hui aussi, la vraie problématique, c'est qu'à la fin, on nous dit, d'accord, vous détectez le cyberharcèlement, etc. Mais qu'est-ce que vous allez en faire à la fin ? C'est bien de le détecter, c'est bien d'alerter, c'est bien de prévenir. Mais qu'est-ce qu'on en fait à la fin ? Donc, pour avoir une démarche proactive, nous, vraiment, on s'est dit, il faut que cette data, qui appartient à l'utilisateur, on a la chance d'être dans l'espace européen, qui est quand même assez réglementé là-dessus, de rendre cette data utilisable auprès d'un autre pays. auprès d'un avocat, auprès d'un juge, avec vraiment une certification, tout ça. En fait, on a vraiment pensé à cette solution pour aider aussi bien les plus jeunes. ou les personnes qui aujourd'hui utilisent aussi pour Internet, les réseaux pour leur métier, et aussi rassurer les parents. On a essayé vraiment de faire l'application la plus 360 et la plus accessible possible.

  • Marine Adatto

    Est-ce que tu peux justement nous donner un exemple d'utilisation de votre...

  • Jérémy Guillon

    Oui,

  • Marine Adatto

    bien sûr.

  • Jérémy Guillon

    Alors, imaginons, moi, j'ai mon compte Twitter. Je reçois, on va dire qu'il y a un ou deux utilisateurs qui, tous les jours, m'envoient des messages privés et m'insultent. Ils m'insultent, ils m'insultent, ils m'insultent. Ce qui va se passer, c'est que du coup, on va aller sur notre site internet. on va accéder à notre application, on va connecter son compte Twitter. Là, on délègue une autorisation à SafeBear à venir analyser les contenus publics et privés de son compte, avec le consentement de l'utilisateur. À ce moment-là, on va avoir d'un... côté donc de l'intelligence artificielle, des programmes informatiques qui vont venir du coup agréger toute cette data. On va venir labelliser les messages problématiques donc là imaginons les insultes en venant récupérer aussi certains nombres d'informations qui serviront au service derrière d'opérateurs de police judiciaire pour du coup une enquête. On vient blockchainiser la preuve et on vient l'afficher sur le tableau de bord de l'utilisateur.

  • Marine Adatto

    Alors blockchainiser pour ceux qui ne connaissent pas la blockchain ?

  • Jérémy Guillon

    Alors la blockchain c'est un système qui permet de prouver qu'entre le point A de récolte de la donnée et le point B, où du coup, nous, notre donnée, elle est stockée, il n'y a eu aucune interaction humaine et il n'y a eu aucune interaction pour altérer la donnée. Donc, en fait, on prouve que la donnée, elle vient bien de ce site. de cet utilisateur à telle heure, et que ça en fait c'est infalsifiable. Donc c'est vraiment comme un peu, pour vulgariser la chose, c'est comme si demain on vient faire constater par un huissier qu'on vient de recevoir un SMS à 12h00 de telle personne. C'est pareil, sauf que là c'est fait de façon électronique et automatique.

  • Marine Adatto

    Et donc transparent et visible partout ceci ? Bien sûr. Ok. Et alors, il y a aussi... Quand, justement, vous avez, comment dire, vous notifiez du harcèlement, la personne harcelée est notifiée, mais le harceleur l'est aussi.

  • Jérémy Guillon

    Alors, nous, en fait, on ne veut pas prendre des actions à la place de l'utilisateur ou l'utilisatrice. Dans le sens où, alors, imaginons, on va prendre le cas d'un parent. Donc, un parent inscrit son enfant sur SafeBear, et l'enfant, on va prendre le cas où il est harcelé. Donc, le parent va avoir accès au même tableau de bord que l'enfant, sauf qu'il n'aura pas accès au contenu du message. L'objectif, ce n'est pas d'être un... contrôle parental, mais c'est donner, entre guillemets, un aperçu de ce qu'il se passe, avec aussi le nom d'utilisateur, le réseau social, la temporalité, etc. Mais pas le contenu, parce qu'on sait aussi que les jeunes, des fois, ils peuvent avoir des conversations privées avec leurs copains, etc. Et on ne veut pas non plus briser ce lien-là et vraiment être détaché du contrôle parental. Donc, à ce moment-là, ça permet de retrouver un dialogue entre le parent et l'enfant, et de prendre derrière des initiatives proactivement pour aller porter plainte, etc. On va prendre le cas aussi où l'enfant est tarceleur. Parce que cyber et 360, ça prend aussi bien les conversations. En 30 que sortant, c'est-à-dire que même moi, ce que j'envoie comme message... C'est analysé par Savebear. Donc si par exemple le parent demain voit aussi, effectivement il y a des menaces, mais il voit que c'est le arrobase de son enfant là-dessus, nous à un moment, s'il y a un certain nombre de messages, on va aussi avertir l'utilisateur en mode attention quand même, parce que tu as des comportements qui peuvent blesser d'autres personnes, et nous en fait il va falloir à un moment qu'on te restreigne le service, si en fait entre guillemets juste tu harcèles et que tu prends le service pour te protéger avec des grands... mais aussi ça permet aux parents de se rendre compte que son enfant est potentiellement aussi harceleur et en train de faire du mal à d'autres enfants ou à d'autres personnes. Et à ce moment-là, de toute façon, encore une fois, on ne prendra jamais d'action à la place d'utilisateur ou d'utilisatrice. C'est à eux... d'utiliser la plateforme pour aller porter plainte. C'est à eux, s'ils ont envie de donner l'accès au message à leurs parents ou à leurs tuteurs, ils le font. En fait, tout ça, c'est leur espace, leur décision. Nous, on ne veut pas impacter ça parce que du coup, on reste vraiment dans cette optique d'être transparent, éthique et de ne pas avoir d'interaction non désirée.

  • Marine Adatto

    Donc, on n'est pas sur la dénonciation de cyberharcèlement, mais plutôt sur la prise de conscience, que l'on soit victime ou potentiel harceleur. Tout à l'heure, tu en as parlé. On a parlé justement de le mouton noir qui peut potentiellement être harcelé par une meute. Comment est-ce qu'on peut amener les individus à prendre conscience justement de leur comportement en ligne ? Et surtout quand ils frôlent ce cyberharcèlement, ils sont dans un mouvement sans forcément en avoir conscience.

  • Jérémy Guillon

    Je pense que la sensibilisation dans tous les cas, ça doit permettre de base d'informer de ce que c'est le cyberharcèlement. Dans un premier temps, je pense qu'il faut sensibiliser les gens, il faut leur donner un maximum d'informations. Il faut... comment dire, qu'ils prennent conscience que ça peut détruire des vies. Je veux dire, on n'est pas, aujourd'hui, c'est vrai que entre la moquerie qu'on faisait à l'époque, pour taquiner, mais ça passait, et aujourd'hui, quand je vois des jeunes, ce qu'ils disent sur les réseaux, c'est qu'on est sur un autre level. On va dire ça comme ça, malheureusement. Et en fait, il faut aussi prendre la conscience de ce que c'est d'être harceleur, et ce que c'est d'être harcelé. Ce que tu disais tout à l'heure, c'est qu'en fait, on se rend beaucoup compte qu'il y a aussi des personnes qui vont être dans le déni, aussi, de se dire « Non, je ne suis pas harcelé, ce n'est pas grave, bon, ils m'embêtent, ils m'envoient tout, mais... » Le problème, c'est que c'est un comportement qui est très dangereux, en fait, parce que le jour où on craque, le jour où on s'en rend compte aussi et que, imaginons qu'il n'y a pas un soutien autour, c'est là aussi où il y a des drames. Et quand on est aussi harceleur, c'est le fait de ne jamais se conformer à juste être, entre guillemets, dans la meute pour attaquer tout le monde et juste pour ne pas se sentir le plus faible. Il faut, je pense, aussi arrêter de dénigrer, victimiser, on va dire, malheureusement, les personnes qui sont harcelées. Ils ont des droits comme n'importe qui. Il y a des solutions, comme nous, entre guillemets, ce qu'on développe. mais qui permet aussi d'avoir du pouvoir avec ces datas et d'aller porter plainte, en fait, ce n'est pas une situation normale. Et il faut qu'on change la balance de dire, ce n'est pas parce que tu es harcelé que tu dois avoir honte, c'est parce que tu es harceleur que tu dois avoir honte. Si tu es obligé d'avoir un sentiment de supériorité en étant dans une meute pour attaquer quelqu'un tout seul, il est là le problème. Ce n'est pas l'inverse, ce n'est pas la personne victimisée qui doit, entre guillemets, se sentir honteuse. Et je sais qu'il y a beaucoup, malheureusement, de jeunes qui n'ont pas envie non plus de parler à leurs parents, parce que c'est une forme de honte, etc., pour avoir accompagné beaucoup de jeunes, surtout moi, dans le secteur du jeu vidéo, à une époque. C'est vrai que c'est quelque chose de très honteux, en fait. Ils te disent « je n'ai pas envie d'en parler à les parents, moi j'ai eu des parents au téléphone, on leur a expliqué ce qui se passait » . Et même, en fait, ils ne s'en rendaient pas compte, ils disaient « mais on ne savait pas, qu'ils se prenaient tant d'insultes, tant de choses, etc. » sensibilisation auprès des parents à faire, déjà dans un premier temps, pour qu'ils comprennent aussi que Internet, c'est pas, entre guillemets, que des petites prairies jolies et tout va bien. Loin de là. Il faut aussi sensibiliser les jeunes, mais dans le bon sens, c'est-à-dire, il faut pas non plus leur matraquer dans la tête que, attention, t'es sur Internet, c'est le chaos, il faut rien dire, etc. Non, non, la liberté d'expression, c'est très important. Mais il faut juste, en fait, avoir du respect et pas juste insulter à tout vin. On peut être en désaccord avec des personnes, on peut ne pas être d'accord sur plein de sujets, c'est pas un problème. mais dans le respect. On peut être un peu piquant sur certaines choses, mais jamais à juste cibler une personne et lui envoyer des insultes tous les jours, ce n'est pas ça, entre guillemets, être en désaccord, et ce n'est pas ça, avoir du respect envers l'autre.

  • Marine Adatto

    Olivier,

  • Olivier Senot

    j'ai l'impression que tu vas réagir. Non ? C'est le même problème sociétal, on trouve, avec... d'autres environnements qui ne sont pas ceux des enfants et qui sont des environnements d'adultes et qui se comportent de la même façon. Donc on a une reproduction du comportement adulte chez les enfants. Bon, et effectivement, j'ai un peu de mal à relancer et à réagir. réagir parce que le constat est le même partout. Ensuite, la question, c'est comment on change cet état d'esprit.

  • Marine Adatto

    Oui, c'est ça. Et alors, donc, la tech, tu en as parlé rapidement tout à l'heure, c'est vraiment encore une solution. L'IA, la blockchain, l'IA qui va analyser toute cette masse de données, la blockchain qui va la mettre et la rendre visible.

  • Jérémy Guillon

    En fait, surtout, va la rendre... infalsifiable et utilisable. Ça, c'est vraiment, je pense, le point le plus important. C'est de se dire que la combinaison des deux... C'est quand on a entre guillemets cherché mondialement ce qui existait, parce que voilà, principalement, comme je disais, c'est des solutions de modération, ce qui est quand même assez différent. Mais quand en fait, on a voulu se dire, quelle est la seule solution aujourd'hui pour archiver, certifier de la data ? En fait, on s'est rendu compte qu'à part la blockchain, bien sûr non monétaire, parce que pour les personnes qui connaissent, qui sait que la blockchain... Pour rassurer, on est sur une blockchain européenne, non monétaire, qui est utilisée principalement pour des grands livres de compta. Souveraine aussi,

  • Marine Adatto

    vous êtes vraiment purement une société tech.

  • Jérémy Guillon

    Alors nous, de toute façon, il faut savoir que toutes les structures tech qu'on utilise ne sortent pas du sol européen. Donc à 90% on est français, mais il y a des petits pourcentages où on est obligé d'aller un peu à Dublin ou des choses comme ça. Mais on est 100% en tout cas souverain européen. Après, il ne faut pas oublier qu'on est une société française, actionnariat français. employés français, enfin voilà, c'est ça. Mais pour la tech, des fois on peut pas faire autrement parce que les serveurs, on peut pas les choisir. Malheureusement, ça c'est la seule problématique. Si on avait des dizaines de millions, ok, on bouge les serveurs, mais il y a des fois on peut pas. C'est pas nous qui décidons malheureusement. Mais oui, donc non mais là dessus c'est vrai que c'est très important parce qu'on a eu en fait toute une diabolisation de l'utilisation des technologies du web 3. Donc pour un peu expliquer, on a le web 2 c'est internet, le web 3 c'est Un peu plus compliqué, c'est-à-dire qu'on a la blockchain et crypto-monnaie et tout ça, mais il y a eu une grosse diabolisation sur le côté crypto-monnaie. Et nous, en fait, on a voulu aussi complètement s'en détacher. On n'utilise vraiment que la base technologique du Web3, qui est la décentralisation avec la blockchain pour les datas.

  • Marine Adatto

    Et alors, sur l'IA, comment est-ce qu'on peut détecter et prévenir le cyberharcèlement sans pour autant tomber dans une sorte de surveillance abusive ?

  • Jérémy Guillon

    Bien sûr. En fait, c'est là où, quand on a créé la solution Safebay, on a... Encore une fois, on n'a vraiment pas voulu être dans l'optique de ce que font plein de boîtes. C'est d'être dans un contrôle parental. Parce qu'on savait très bien que la solution allait être dédiée pour tout le monde. Mais il y a quand même un sujet chez les jeunes qui est quand même très important. Et on s'est dit, en fait, il faut qu'on donne l'action à l'utilisateur et à l'utilisatrice. Le problème de la surveillance, on va dire, abusive qu'on peut avoir sur beaucoup de solutions extra-européennes, c'est que ça va venir analyser. tous les faits et gestes des personnes. Ça va tout regarder, ça va venir fouiller, ça va demander des accès complètement lunaires à la caméra, au micro, et tu te dis, mais c'est pas normal. Nous, on s'est dit, non, non, nous on est une web app, on vient, on donne le consentement de se connecter au réseau, ça s'arrête là. C'est-à-dire que nous, après, on peut utiliser ces réseaux sociaux normalement, ça n'impacte pas l'utilisation. On peut faire ce qu'on veut de sa vie, il n'y a pas de problème. On n'est pas obligé de venir consulter tous les jours non plus SafeBear pour se, entre guillemets, être dingue et se dire « Oh mon Dieu, j'ai reçu... » 20 dénigrements, les choses comme ça. Non, non, nous, on veut vraiment dire, on stocke pour toi, on te donne la puissance sur tes datas, et à côté de ça, après, vis ta vie. Et s'il y a une problématique, effectivement, tu peux le retrouver sur l'application, et du coup, tu peux aller en OPJ pour porter plainte, et tu peux, du coup, prendre une action. Et pour nous, c'est vraiment très important de ne pas avoir ce côté censure, ultra-surveillance, où on envoie 15 mails par jour, c'est très malsain, malaisant, et... C'est pas ce qu'on veut, on veut pas non plus que les parents rentrent dans une sorte de flip total, parce que leur enfant, il va se prendre des insultes aussi des fois de ses copains, etc., ou ça peut être des choses qui ne l'impactent pas, parce que c'est ses copains, etc. Enfin, ça arrive très régulièrement, même moi à mon âge, avec mes copains, des fois on s'envoie des bêtises. Oui, bon, c'est détecté par Cyber, c'est pas grave, je m'en fiche, ça m'impacte pas. Par contre, des utilisateurs que je connais pas, ça c'est une autre problématique. Mais voilà, on veut vraiment en fait avoir ce rôle où on sait qu'on a une solution, on sait que... Ça va venir détecter, ça va venir labelliser, ça va venir certifier et ça va venir alerter si vraiment il y a des grosses problématiques. Le parent toutes les semaines va recevoir, parce que je prends toujours le cas du parent et de l'enfant, mais il va venir recevoir une fois par semaine un mail en disant viens consulter le tableau de bord pour vérifier que tout va bien, etc. On va être plutôt dans un rôle où il faut que ça soit une habitude de se dire une fois de temps en temps, ah tiens je regarde, bon ça a l'air d'aller, il a connecté ses réseaux, ils sont connectés, il est connecté sur Snapchat, Instagram, Twitter, ça va. Bon c'est ses copains qui lui envoient des choses de temps en temps, tout va bien. Mais par contre, à l'inverse, il voit qu'il y a des menaces, il ne connaît pas l'utilisateur, il va se prendre aussi le rôle de dire, je vais peut-être aller lui en discuter avec lui, et se dire, bon, est-ce que tout va bien ? Et à ce moment-là, on évite possiblement une situation très problématique.

  • Marine Adatto

    qui malheureusement arrivent de temps en temps.

  • Olivier Senot

    Donc finalement, de la prévention comme solution pérenne. Et toi, quelle est ta vision justement sur l'amélioration, j'ai envie de dire, ou en tout cas la suite pour lutter contre le cyberharcèlement ? Est-ce que ça peut devenir, comme vous le souhaitez vous, mais en tout cas par rapport au premier retour que vous avez aux utilisateurs, est-ce que c'est quelque chose qui peut se démocratiser et se dire on est en prévention, on n'est pas dans du contrôle parental, mais plutôt vérifier que tout est OK. Vous voyez une évolution comme ça, l'adoption, et aussi dans les mainsets des gens ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a plusieurs choses à prendre en compte. Effectivement, il va y avoir toute une phase d'adoption, de sensibilisation auprès de nous, ce que l'on fait, et la plus-value d'avoir une solution comme ça pour avoir des actions concrètes à la fin et stopper ce genre de problématiques. On sait très bien que c'est pas nous aujourd'hui, à notre échelle en tout cas actuellement, qui allons pouvoir souper tout ce qui se passe. C'est pas possible, aujourd'hui on est en France, on vise effectivement à partir aussi sur le territoire européen parce qu'on sait que malheureusement c'est un problème qui est partout, c'est systémique. Mais on se rend compte en fait avec le retour aussi qu'il y a le cyberharcèlement, mais plus généralement il y a les cyberviolences. Et ça, c'est quelque chose sur lequel nous, on travaille pour 2025, c'est-à-dire qu'on veut intégrer dans la solution l'analyse de l'image et la vidéo. Entre autres parce qu'on sait qu'il y a beaucoup de soucis de grooming, c'est-à-dire les personnes majeures qui vont venir draguer les personnes mineures, la pédopornographie, des fois de l'ultra-violence. aussi qui a envoyé, j'ai vu malheureusement des influenceuses recevoir sur certains serveurs d'échanges communautaires des décapitations, des choses comme ça, et tu te dis mais c'est pas normal, et en fait en gros à ce stade là malheureusement c'est pas juste avec une capture d'écran parce qu'il faut quand même le rappeler une capture d'écran n'a pas de valeur juridique. Ce n'est pas juste avec ça qu'ils vont aller au commissariat et dire, bon, il y a des gens qui m'ont des personnes décapitées, qu'est-ce que je fais ? Personne ne va dire, oui, mais qu'est-ce que tu veux que je fasse juste avec un nom d'utilisateur ? Donc, en fait, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire. Il y a aussi de plus en plus de plateformes à protéger parce que les réseaux sociaux, c'est une première chose. Après, il y a les messages récriptés, WhatsApp, Telegram, qui sont aussi dans notre roadmap l'année prochaine parce qu'on sait aussi que de plus en plus de jeunes vont aller sur WhatsApp et Telegram, même dans les écoles, maintenant, ils créent des groupes WhatsApp entre eux, etc. Avant, c'était Snapchat, mais maintenant... Maintenant, ça se répartit un peu. Il y a aussi le système des sites de rencontres. On sait que c'est de pire en pire. Le nombre, malheureusement, de jeunes femmes qui se prennent des torrents de haine parce qu'ils ont matché avec quelqu'un et finalement, elle ne répond pas. Donc, ça va être un ramassis d'insultes, etc. On ne peut savoir quoi en faire. Sur les réseaux sociaux, on n'en parle pas aussi. Les gens qui draguent et qui envoient ouvertement des photos non appropriées. Donc voilà, en fait, je pense qu'il y a... Malheureusement, toutes les plateformes sont touchées, aussi bien les plateformes collaboratives professionnelles avec du harcèlement au travail, que les plateformes de gens en ligne avec du chat, que les plateformes de rencontres, que les réseaux sociaux. Malheureusement, c'est un problème, la cyber-violence qui pousse partout. Et tant qu'on ne mettra pas un grand coup de stop, un grand coup de frein dedans, et qu'on ne proposera pas quelque chose de concret pour dire maintenant « Ah, tu as fait ça ? Ben pénalement, tu vas te prendre ça. » On ne va pas avancer. Il faut maintenant qu'il y ait des sanctions pures et dures. sur ce genre de sujet parce qu'on ne peut plus tolérer, en fait, sur notre société actuelle, qu'il y ait des gamins qui, en fait, pensent à mettre fin à leurs jours. Ce n'est pas normal.

  • Olivier Senot

    Et est-ce que les entreprises ont un rôle à jouer aussi là-dedans ? Tu vois, tout à l'heure, je vous ai donné un chiffre, 73 % des femmes journalistes, justement, qui ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en ligne. Est-ce qu'il y a, justement, un point à prendre du côté de leurs employeurs aussi pour gérer ça ? Peut-être que c'est déjà pris ?

  • Marine Adatto

    Je pense qu'il y a de la sensibilisation de toute façon qui est obligatoire en entreprise pour les risques psychosociaux, etc. Après, je pense aussi que c'est un pli à prendre, effectivement, pour les grands groupes, enfin, pour les entreprises en général, de venir protéger leurs salariés. Aussi bien sur des problématiques, par exemple, de management toxique, ou alors, interne d'entreprise, des comportements déplacés, etc. Le nombre de boîtes qui se sont fait épingler, on les compte plus. Mais à côté de ça aussi, par exemple sur des cas journalistiques ou des choses comme ça, où là du coup il y a une grosse présence médiatique sur les réseaux sociaux, etc., de leur offrir aussi des solutions pour qu'elles-mêmes se sentent peut-être aussi un peu plus safe et un peu plus protégées. Je pense que c'est en tout cas une part de leur responsabilité, et il faut effectivement qu'on aille dans le bon sens là-dedans. C'est la même chose en fait, c'est inacceptable.

  • Olivier Senot

    L'objectif de Tendance Inno, c'est de proposer des conseils, évidemment décryptés, on vient de pas mal décrypter, des conseils à nos auditeurs et puis des solutions. Donc CFBR en est une. Par quoi commencer pour se protéger ou alors pour protéger nos proches du cyberharcèlement ?

  • Marine Adatto

    Je pense déjà qu'il y a quand même encore une fois une grande phase de sensibilisation. Expliquer ce que c'est que le respect de l'autre, la vie en société, parce qu'en fait j'ai quand même l'impression qu'on la perd beaucoup. où les gens n'arrivent plus à avoir des interactions sans s'insulter, où il n'y aurait plus d'interactions cordiales, rien qu'à avoir dans la rue. Aujourd'hui, ça se bouscule un petit peu, ça en vient au point où ça s'insulte directement. Je pense déjà qu'il faut remettre un peu le cadre, et dès le plus jeune âge, là-dessus. Et après aussi peut-être avoir une utilisation, on va dire un peu pérenne, de ce genre de médias. Parce que les réseaux sociaux, de base, de toute façon, avant 13 ans, ne devraient pas y être, normalement. Je prends bien le « normalement » . avec des grandes guillemets. Parce qu'on sait très bien que ce n'est pas le cas. On sait très bien qu'ils sont depuis très jeunes dessus. Quand on voit les statistiques des jeunes qui regardent du porno très très jeunes, il n'y a pas de secret. C'est qu'ils sont très tôt sur les écrans et sans surveillance. Donc je pense qu'il doit y avoir d'un côté une sensibilisation qui peut être faite à l'école, qui peut être faite par les parents, qui peut être faite par les associations. Ça, c'est important. Il faut avoir dans un deuxième temps l'encadrement des parents sur l'utilisation des écrans. Alors, encore une fois... ne pas le prendre dans le sens où il faut restreindre les écrans. Je ne pense pas que c'est la bonne solution, mais d'avoir une utilisation responsable. C'est-à-dire que, voilà, lui dire que les réseaux sociaux, c'est à tel âge, que telle chose, c'est à tel âge. Je pense, en fait, que chaque période, entre guillemets, d'apprentissage autour de ces nouveaux objets, même si aujourd'hui, d'impression qu'ils naissent, ils ont un téléphone dans les mains. Malheureusement, on voit, c'est un peu affligeant des fois, mais je pense qu'il faut vraiment faire très, très attention. cette utilisation-là, parce que moi, je vois des gamins qui ont 9-10 ans, ils sont sur Twitter. Tu te dis, mais qu'est-ce qu'ils font sur Twitter ? Quand c'est la jungle que c'est, qu'est-ce qu'ils font dessus ? Ou alors, si on extrapole ça sur certains jeux en ligne... tu te dis mais qu'est-ce que le gamin de 10, 11 ans il fait dessus sans surveillance à 23h30 en fait il y a tout un encadrement à faire, pas de restreindre mais d'encadrer, c'est pas grave si le vendredi soir le gamin il joue ou qu'il est sur Youtube, c'est pas grave mais il faut regarder quand même ce qu'il fait parce que malheureusement après on imite et ça on le voit bien, le nombre d'enfants qui sont sur TikTok aussi qui voient telle personne dire telle chose et bah ils vont répliquer la même chose à l'école sur les réseaux ... en message et tout ça, intrinsèquement, après, ça rentre dans sa tête et pour lui, c'est la normalité. La banalité, ce n'est pas d'insulter tout le monde dès qu'on le voit.

  • Olivier Senot

    Merci beaucoup, Jérémy, à tous les infos. Alors, comment contrer le cyberharcèlement ? Est-ce qu'il existe une solution pour mettre fin à ce phénomène ? En tout cas, des solutions. Toi, tu en proposes une. Quelle vision pour l'avenir ? Olivier, c'est à toi. Pas facile de rebondir après un sujet aussi lourd et aussi complexe. Mais en un sens, l'émergence de ce phénomène pourrait être l'occasion d'une renaissance philosophique, d'une réflexion éthique urgente et partagée sur le chemin que nous voulons emprunter pour faire de notre progrès technologique un instrument d'harmonie et non d'aliénation, comme ça semble le cas pour un grand nombre d'enfants aujourd'hui. Parce que depuis toujours, la violence humaine s'infiltre dans les espaces où l'innocence et la curiosité devraient seuls régner. Les écoles, lieu de savoir et de promesses, furent depuis des décennies des théâtres où le drame du harcèlement se joue en silence. Et à travers l'histoire, la société a tenté, souvent maladroitement, de comprendre, d'endiguer ce phénomène sourd qui s'implante en profondeur. Dans les années 60, le harcèlement scolaire n'était qu'une ombre discrète dans le monde éducatif, un secret public, souvent masqué sous l'apparence d'une épreuve nécessaire. d'un rythme initiatique. Au tournant des années 80, quelques illuminés ont commencé à décoder les mécanismes et en saisir l'impact qu'elles laissent dans son sillage. Le numérique n'a fait qu'amplifier ce tumulte qui autrefois se contenait dans les couloirs et les cours d'école et qui s'étend désormais quasi à l'infini. Les nouvelles technologies se sont faites les vecteurs d'une nouvelle forme de cruauté qui dépasse la portée de l'œil humain, s'immiscent sans relâche dans l'intimité. SafeBR incarne l'espoir de maîtriser cette puissance numérique, de la transformer en un rempart contre l'abus. Mais est-il possible d'enseigner à une intelligence artificielle la compassion, l'empathie, l'attention nécessaire pour déceler la douleur cachée dans un simple message ? Oui, répond SafeBR, avec une approche technologique qui allie l'innovation, l'IA et une éthique humaine pour détecter et intercepter les indices, retracer ces lignes invisibles de l'hostilité le plus tôt possible. Le chemin proposé s'avère pourtant d'une admirable audace. Il s'agit de réinventer notre rapport aux outils, de redéfinir la technologie en lui confiant non pas un rôle de simple observateur, mais celui de protecteur. Au fond, n'est-ce pas la laissance même du progrès ? Dans cette quête, nous redéfinissons ce que signifie être ensemble, dans ce monde partagé où l'ombre et la lumière coexistent. Le combat contre le cyberharcèlement ne peut se limiter aux solutions techniques, aussi sophistiquées soient-elles. Il invite à une révision de notre regard collectif, une conscience élargie, de notre pouvoir et de notre responsabilité envers autrui, une éthique nouvelle où chaque individu devient gardien du bien-être d'autrui. Mais une ultime question demeure, suspendue dans les limbes de notre époque comme un défi. Dans quelle mesure sommes-nous prêts à abandonner à la machine ce qui appartient à l'humain ? En permettant aux outils de résoudre ce qui est peut-être l'une de nos épreuves les plus intimes, Risquons-nous d'effacer notre propre responsabilité, de désapprendre les leçons profondes que la compassion et l'empathie nous inculquent ? Face à ce miroir tendu entre nous et notre technologie, une réflexion s'invite. Jusqu'où irons-nous pour que la machine nous protège de nous-mêmes et serons-nous capables d'en assumer les conséquences ? Vous avez 4 heures.

  • Marine Adatto

    Jérémy, tu as une réaction.

  • Jérémy Guillon

    C'est un très beau texte, merci beaucoup. C'est un très beau texte, oui. Non, mais je suis clairement d'accord sur le côté où il va falloir qu'on revoie de toute façon notre rapport à l'utilisation des téléphones, des ordis, etc. Maintenant, on ne s'en passe plus, c'est devenu plus qu'un outil de travail, c'est un outil de communication, c'est un outil aussi pour rencontrer des gens. En fait, c'est tout. Aujourd'hui, il y a tout. Il y a les comptes bancaires, il y a tout dessus. Malheureusement, c'est indispensable. Donc oui effectivement il y a une prise de conscience de la population à avoir. Il y a, on va dire, c'est pas vraiment de l'éducation mais une sensibilisation à mettre en place le plus tôt possible. Alors je parle bien de sensibilisation, je parle pas entre guillemets de trois tutos YouTube pour dire attention comment bien... son écran, son ordinateur, mais il faut vraiment qu'il y ait de la discussion. Je pense aussi qu'il y a ce problème-là des parents qui ne discutent pas aussi des fois avec leurs enfants de certains sujets, et les enfants vont le découvrir sur Internet. Ce n'est pas forcément non plus super bon. et quand on se rend compte qu'il y a des petits jeunes des fois qui viennent vers des créateurs, créatrices de contenu pour leur parler de sujets qu'ils devraient normalement parler avec leurs parents c'est là aussi qu'on se rend compte qu'il y a quand même une rupture entre l'utilisation de la technologie aujourd'hui l'utilisation de la technologie il y a 30 ans il y a 40 ans et il faut qu'il y ait ce dialogue qui se reconstruise et peut-être déjà ça améliorera un petit peu la société sur nos relations l'un envers l'autre et qu'il y ait aussi un petit peu plus de respect, ça pourrait être pas mal ...

  • Olivier Senot

    Dialoguer, c'est vraiment le mot-clé de cet épisode, c'est ça, le dialogue.

  • Marine Adatto

    Je pense que c'est déjà une première étape pour aller dans le bon sens.

  • Olivier Senot

    Et refaire société finalement en dialoguant ensemble. Merci beaucoup Jérémy, merci Olivier. J'espère que les pistes et les solutions partagées dans cet épisode aideront chacun à mieux comprendre les enjeux et les moyens pour se protéger en ligne. Prenez soin de vous et à très bientôt pour un nouvel épisode de Tendance Inno. Ciao ! Et voilà chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendance Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendance Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de DocaPost. À bientôt pour un nouvel épisode placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

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