undefined cover
undefined cover
#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié" cover
#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié" cover
The Design Talk

#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié"

#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié"

1h22 |11/04/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié" cover
#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié" cover
The Design Talk

#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié"

#004 - Isabelle de Ponfilly & Joséphine Bursacchi : "Chaque pièce est une lettre d’amour au design oublié"

1h22 |11/04/2025
Play

Description

Dans cet épisode unique de The Design Talk, Franck MALLEZ reçoit Isabelle de Ponfilly et Joséphine Bursacchi, mère et fille, fondatrices de Source Édition, une maison dédiée à la réédition exigeante et poétique de meubles et objets de design des années 1950 à 1970.


Dans cet épisode, on parle transmission, fabrication en France, quête d’archives oubliées et émotion du design retrouvé.

Ensemble, elles racontent l’histoire de cinq premières pièces rééditées — du Mini-Flore de Claude Courtecuisse à la lampe Jumelles de Ben Swildens, en passant par les bancs sculptés de Giuseppe Rivadossi, les créations ingénieuses de Turenne Chevallereau, ou encore les assises fonctionnelles d’André Monpoix.


Ces objets, souvent jamais édités, reprennent vie grâce à un processus respectueux des ayants droit, de la fabrication artisanale et d’un souci constant d’authenticité et de durabilité.


L’épisode évoque aussi leur partenariat inédit avec le Mobilier National, leur participation à la Milan Design Week (jusqu'au 13 AVRIL 25) à Alcova Milan à la Villa Borsani, ou encore l’exposition au Labo du Mobilier National.


Entre rééditions conscientes, pédagogie anti-contrefaçon (oui, même sur TikTok), et célébration du design comme histoire vivante, Source Édition se distingue dans un paysage trop souvent opaque.


Designers, architectes, amateurs de design ou simples curieux, cet épisode est une plongée rare dans la mémoire matérielle et l’intelligence émotionnelle du mobilier d’hier pour l’habitat d’aujourd’hui.

Pour suivre ce duo incontournable :

Source Édition
Instagram
TikTok



--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. Ce Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Eh bien, on démarre. Bonjour à toutes les deux. Bonjour Isabelle. Bonjour Joséphine, pardon.

  • Speaker #1

    Bonjour

  • Speaker #0

    Franck. Bienvenue. Bienvenue dans The Design Talk. Alors, on va présenter vos parcours, mais c'est un épisode assez unique pour une raison déjà très simple, c'est que... Habituellement, je ne reçois qu'une personne. Et là, c'est quand même assez particulier, votre aventure. On va l'expliquer, vous allez l'expliquer. On va rentrer dans le détail pendant une bonne heure, heure et demie. Vous êtes d'abord mère et fille. Ce n'est pas la seule raison, mais c'est surtout parce que vous avez créé ensemble Source Édition, dont on va parler aujourd'hui. Donc, chers auditeurs, vous allez entendre trois voix aujourd'hui dans cet épisode. Alors, on va parler de vos parcours de Source Édition. Mais avant toute chose... Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin, avant de venir ici dans le studio ? On est fin mars, ça sera diffusé en plein pendant la dizaine week de Milan, donc il fait beau à Paris. Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin ?

  • Speaker #1

    Le ciel bleu de Paris, sur les bois gris, c'est superbe.

  • Speaker #0

    Joséphine, un spécial.

  • Speaker #2

    Un spécial.

  • Speaker #0

    Alors, si on rentre dans votre univers personnel, et bien sûr dans celui de Source Édition, qu'est-ce que vous voudriez qu'on retienne, le sentiment que l'on a quand on voit les pièces que vous venez de révéler ?

  • Speaker #1

    Chaque pièce a une histoire. Ce sont des pièces authentiques, signées des designers, avec l'implication des designers ou des ayants droit. Donc on est dans le respect fidèle. C'est vraiment l'authenticité fabriquée avec des bons matériaux, par des bonnes personnes, en Europe et principalement en France.

  • Speaker #0

    Donc c'est de l'authenticité, de l'unicité aussi, parce que c'est des pièces, on va y revenir sur chacune d'entre elles. qui n'ont pas été vues depuis...

  • Speaker #2

    Oui, même certaines jamais éditées. On est parti pour certaines juste de dessins d'archives, mais qui n'ont jamais vu le jour en vrai.

  • Speaker #0

    Ok, passionnant. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez présenter Source Édition ? Qu'est-ce que c'est que Source Édition ? Si vous deviez définir votre métier et l'expliquer à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #2

    Alors Source Editions, c'est une société qui va récupérer des meubles des années 50 à 70 et qui va les rééditer au goût du jour, donc en changeant de temps en temps les matériaux pour les rendre plus durables et contemporains. toucher au dessin.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on prend le dessin, on fait fabriquer par des bons fabricants et après on présente et on vend.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc vous allez, dans des archives, identifier des dessins d'objets ou de... mobiliers et peut-être de luminaires un jour qui ont été ou qui n'ont jamais été fabriqués et vous les refaites fabriquer par les meilleurs artisans ou fabricants, je ne sais pas, ou industriels.

  • Speaker #1

    Absolument. Et luminaires dès la première collection. Ah,

  • Speaker #0

    super. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez raconter pourquoi ? Vous avez décidé de travailler ensemble, à part le fait que vous connaissez par cœur évidemment l'une et l'autre, mais pourquoi, quelle est la raison pour laquelle vous avez décidé de travailler ensemble l'une et l'autre ?

  • Speaker #1

    Moi je dirais que c'est un peu une histoire familiale parce que depuis la naissance de mes deux filles, Delphine et Joséphine, Moi, j'ai toujours beaucoup travaillé. Je les ai toujours embarqués avec moi au bureau. D'abord chez Knoll. Je leur disais, regardez comment sont fabriqués les produits. Parce que pendant que je travaillais, il fallait les occuper. Donc, je leur donnais des feuilles de papier. Je leur disais, regardez comment ce meuble a été fait. Regardez dans les livres. qui est l'auteur, pourquoi ça a été fabriqué, regarder les matériaux, regarder les détails. Et ensuite chez Vitra. Donc elles ont passé pas mal de temps au bureau, à bénir dans cet univers. Et d'ailleurs Delphine, ma fille aînée, est architecte d'intérieur. Et donc voilà, l'idée elle est venue depuis la tendre enfance.

  • Speaker #0

    Naturellement.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand j'ai décidé de quitter mon poste de direction générale, que j'occupais chez Vitra pendant 26 ans, au départ j'ai quitté pour faire autre chose et pour vivre ici. une liberté et surtout je me suis dit si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. J'enviais beaucoup la position de mes filles qui avaient chacune créé leur société. Et en fait, je n'ai pas eu tout de suite l'idée de créer une société avec Joséphine. J'ai d'abord créé un cabinet de conseil à la demande de mes clients où j'ai impliqué Delphine également et Joséphine. Et après, c'est une autre histoire que Joséphine va raconter.

  • Speaker #2

    Oui, donc moi, j'ai créé Source Parisienne qui est une galerie de meubles vintage des années 50 à 70 en 2019. Et en fait, ça marchait très bien, tout allait bien, mais on a eu au bout d'un moment une mission avec Marc Berthier, qui est un designer qui était très populaire dans les années 70 notamment. Et donc, on avait une mission avec lui pour justement rééditer ces meubles de ces années-là.

  • Speaker #0

    C'est lui qui est venu ? Oui,

  • Speaker #2

    c'est lui qui est venu. Il n'a pas contacté. Il n'a pas contacté Isabelle. Et donc, on a accepté cette mission parce qu'en plus, moi, j'étais fan de son travail. Donc, on était ravis. Et donc, on a allé voir. plusieurs éditeurs pour justement reproposer les produits.

  • Speaker #1

    Je te coupe un instant. En fait, on a accepté uniquement sous la condition que ce qui nous intéresse c'est de faire des produits qui intéressent un plus grand nombre. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est pour éditer, pour éditer, ça n'a aucun sens. Ce qu'on veut, c'est avoir des produits désirables, bien fabriqués. Donc en fait, avant d'accepter la mission pour Marc Berthier et sa jeune associée, Mikaela Kvan, je dis à Joséphine, va d'abord voir dans les archives de Marc s'il y a des choses qui t'inspirent et sur lesquelles on pourrait s'engager à les faire rééditer par des éditeurs existants.

  • Speaker #0

    Alors, on peut d'ailleurs recreuser un tout petit peu les pièces les plus connues de Marc Berthier. Moi, je pense à... C'est du plastique, moulé, notamment. Monoprix, je crois. Il a édité... Monoprix a édité Prise d'unique, oui, à l'époque, pardon, bien sûr. C'est quoi les pièces les plus connues de Marc Berthier ?

  • Speaker #2

    Il a aussi fait la petite radio Dixon la Tykho.

  • Speaker #1

    Ah oui

  • Speaker #2

    Il a fait... Il était vraiment... Il touchait à tous les univers. Il a même fait une montre très connue pour Hermès.

  • Speaker #0

    Ok, je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Il a travaillé aussi pour Magis, Roche et Bobois. Et donc, nous sommes allés voir les éditeurs existants et des nouveaux. Et on s'est rendu compte que malgré les merveilles qu'on leur proposait, personne ne prenait de décision. Tout le monde disait c'est formidable. Mais vraiment, dans la vie, moi, je trouve la théorie de dire en amour, il y a l'amour. Mais il y a l'épreuve d'amour. Il faut y aller. Et donc, avec Joséphine, un jour, on était... un peu désemparée, en disant c'est quand même incroyable, il y a des trésors fous. Et puis en plus, Joséphine avait beaucoup de demandes de ses clients vintage, de pièces qu'elle ne trouvait pas. Et puis on discute et on dit mais quand même c'est incroyable. Et puis à un moment, je ne sais plus laquelle de nous deux, on n'arrive pas à se souvenir, dit puisque les autres ne le font pas, on va se lancer dans la réédition.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Vraiment l'élément déclencheur.

  • Speaker #1

    Et on est allé voir Marc et Mikaela.

  • Speaker #2

    Et on leur a dit ben voilà, on a l'idée, on va le faire nous-mêmes. On va devenir éditeur. Et Marc nous a regardés, nous a dit depuis le jour où je vous ai rencontrés, je savais que ça allait arriver.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, on va revenir un tout petit peu en arrière sur votre parcours respectif. Donc, Isabelle, tu as toujours travaillé dans le design. Knoll, Vitra, tu peux nous raconter un peu ce parcours ? D'où vient peut-être ta passion pour le design ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ma passion pour le design, elle remonte à beaucoup plus loin, depuis l'enfance. Parce qu'en fait, j'ai été d'une famille de cinq enfants la dernière. Donc, on était très... expérimentaux à la maison. Mon père avait fait polytechnique et l'école des poudres explosif. Donc on faisait des bombes, des expériences avec mes trois frères et ma sœur. Ma maman avait travaillé chez Scaparrelli donc c'était un couple assez incroyable et on testait beaucoup de choses. Et en fait depuis toute petite j'ai toujours été attirée par les lieux de vie et je passais mon temps à changer les meubles de place dans ma chambre au départ et puis après dans tout l'appartement. Et un jour, mon père arrive, il était en alchimie, et il arrive avec une chaise incroyable, c'était la chaise de Joey Colombo. Il la pose au milieu du salon, qui était plutôt en marqueterie, boiserie, etc. Appartement assez classique, mais quand même avec des choses très contemporaines, parce que mes parents aimaient bien le contemporain. Il pose cette chaise orange au milieu du salon en disant, cette chaise est incroyable, elle est moulée d'une seule pièce et elle est incassable. Alors elle est effectivement superbe, elle n'était pas incassable, mes frères au bout de trois jours l'ont cassée. Donc voilà. Et comme il en avait rapporté deux, la deuxième, je l'ai gardée avec moi. Et ça a été quelque chose qui m'a énormément inspirée. Ce qui m'a inspirée, c'est ce choc et cette opposition entre le classique, la marqueterie, les choses qu'on connaît bien en France et ce design. Et je trouvais que les deux se répondaient tellement bien. Et ça réveillait. Pour moi, c'était comme une petite cachette vitamine C qui arrivait. Et ça a été, à ce moment-là, pour moi, un engouement très particulier. Mon grand frère architecte m'a aussi... embarqué dans tous ces sujets de design, d'architecture. Et puis, en fait, un jour, comme une évidence, je me suis dit, j'étais très timide, j'ai fait une école de commerce. Les professeurs m'ont dit, avant de faire du commerce, avant de faire du marketing, il faut que tu fasses du terrain. Très timide. De la vente. D'accord, la vente. Et en fait, je suis rentrée.

  • Speaker #0

    Un mot presque.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, on m'a souvent dit dans les enseignants en recrutement, avec le nom que vous avez, vous n'allez pas faire de la vente. Pourquoi pas ? Je suis très heureuse. La vente est un très noble métier. Et donc, je suis rentrée chez Roneo, qui à l'époque était une grande maison industrielle où on rentrait une feuille de métal dans une machine et une armoire sortait au bout. C'était génial. Donc, j'ai appris vraiment le métier.

  • Speaker #0

    Roneo, moi, j'ai des souvenirs d'enfance. C'était l'ancêtre de la photocopie ?

  • Speaker #1

    La renéotypeuse, où les poèmes qu'on avait sentaient l'alcool à bruler.

  • Speaker #0

    J'adorais ça.

  • Speaker #1

    Et c'était écrit en violet. C'était la même société. Il y avait la division copie, photocopieuse, et la division mobile. Il y avait un très beau showroom à Venue de Friédland. Et en fait, au bout de six mois, un chasseur d'hôtes m'appelle en me disant « On voudrait que vous vous recrutez pour Knoll, pour rentrer chez Knoll. » Et Knoll, moi j'adorais Knoll, c'est une société que j'admire beaucoup. Mon père avait un bureau Knoll en haut de la tour de la Défense, la tour Aurore, qui était une des premières tours. Pour moi, je rêvais de Knoll dans les films aussi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Jacques Tati. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est un bol de modernité.

  • Speaker #1

    Un univers formidable. Et en fait, je dis aux chasseurs de tête, rappelez-moi dans un an et demi, parce que j'avais décidé de rester deux ans pour ma première expérience, que je me suis dit, avant, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas loyal vis-à-vis de l'entreprise de partir au bout d'un an. Je dis, rappelez-moi dans un an et demi. Six mois après, ils me rappellent. Je dis, vous n'avez pas très bien compris.

  • Speaker #0

    Encore un an.

  • Speaker #1

    Rappelez-moi dans un an. Et finalement, au bout des deux ans, je suis rentrée chez Knoll. Et j'ai été dans l'équipe des grands projets. À l'époque, Knoll fabriquait, il y avait une partie, tout ce qui était tapisserie à Sergé-Pontoise, une autre partie en Italie, mais avec des machines pas du tout aussi sophistiquées que j'avais chez Renéo. Renéo, on entraîne de méta. Là, je veux dire, les Italiens, à l'époque, avant de changer les usines, entraînent planche de bois et dix minutes après, le bois ressortait juste poli. Mais après, ils ont beaucoup fait avec poli. Moi, j'ai toujours adoré ce mélange entre le design et l'industrie. Parce que ce qui m'intéresse, c'est offrir ces beaux objets fonctionnels au plus grand nombre. Et donc, on n'est pas du tout sur le côté élitiste, même si on a des pièces qui sont des pièces uniques et faites à la main.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, les designers, quand on parle aux designers eux-mêmes, leur ambition, à part quelques-uns qui sont très élitistes, l'immense majorité veut fabriquer... ... imaginer, dessiner pour le plus grand nombre, pour un esthétique, mais surtout pour une fonction. Donc oui, c'est très cohérent. OK, on va revenir sur ton parcours juste après. Alors Joséphine, toi, tu as baigné naturellement depuis ta plus tendre enfance dans cet univers, mais c'était une évidence pour toi ?

  • Speaker #2

    Au début, j'ai vraiment voulu me différencier justement du parcours de ma mère. Donc j'ai fait des études de marché de l'art et j'ai voulu me spécialiser en art contemporain. mais tout en ayant toujours un intérêt pour le design, surtout des années 50-70. Donc je me suis spécialisée dans les deux. J'ai fait une double formation. Et après, mon premier travail a été de rentrer au VIA, qui s'appelle maintenant le French Design.

  • Speaker #0

    Qui est un peu la fédération, le syndicat. Un peu,

  • Speaker #2

    oui, qui dépend de l'ameublement français. Et donc en fait, ça a été mon premier job après mes études. Et donc j'étais chargée de faire voyager une exposition qui faisait le tour du monde de design français. Et j'ai adoré, mais j'ai quitté à la fin de cette expérience pour justement fonder Source parisienne, qui a toujours été mon envie première. Et en parallèle, il y a une galerie d'art contemporain qui m'a appelée, parce que j'avais fait plusieurs stages en galerie précédemment, et qui m'a appelée alors qu'on était en vacances au Japon. Je ne cherchais pas du tout de travail, puisque j'avais lancé Source parisienne et je voulais lui donner une chance. Et on m'a appelée en me disant, ah, la galerie Mitterrand m'a donné votre contact, on veut ouvrir une galerie à Paris. une antenne d'une galerie suédoise à Paris. Donc j'ai rejoint cette aventure jusqu'à temps de devenir directrice de la galerie à Paris.

  • Speaker #0

    Tout en conservant Source Parisienne.

  • Speaker #2

    Donc c'est pour ça que Source Parisienne n'a pas vraiment grandi comme ça aurait pu l'être si c'était mon activité à plein temps. Et c'est aussi pour ça que j'ai dû quitter la galerie il y a un an, un peu plus d'un an, pour me consacrer exclusivement à Source Édition.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Et Source Parisienne du coup, aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Source Parisienne... Source... En fait, sur notre nouvelle activité Source Éditions, il y aura toujours une petite partie vintage avec des pièces de collection. Parce que c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Mais ça passe vraiment au second plan.

  • Speaker #1

    On a gardé Source Parisienne en entité légale, parce que la société existait depuis quelques années. Et aussi parce qu'on avait quand même une communauté de pas mal de fans, et de clients, et architectes d'intérieur également, et archi, qui suivaient Joséphine. Donc en fait, on a fait muter, glisser.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, Source parisienne, c'était une galerie en ligne de vintage, mais également, je sourçais pour mes clients. C'est pas le nom de Source. C'est que des archis, des décorateurs, même des clients particuliers, venaient me voir et me disaient, voilà, j'ai cette liste-là de meubles que je cherche, soit des meubles très précis. soit juste une inspiration, un budget, quelque chose. Et je leur proposais justement tout un univers qui pouvait aller avec le leur.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #2

    C'était vraiment ça, faire du sourcing pour mes clients.

  • Speaker #0

    C'était une des questions d'ailleurs de ce podcast, mais tu as répondu super. Je reviens à Isabelle. Donc, tu restes combien d'années chez Knol ?

  • Speaker #1

    Sept ans.

  • Speaker #0

    Sept ans. Et ensuite Vitra, c'est ça ? Oui. Vitra, très belle maison, dans laquelle d'ailleurs, comme chez Knol, une énorme partie du catalogue, une grosse partie du catalogue... et celle de designer iconique, ancien, décédé, j'en prouvais notamment. Tu es restée combien de temps chez Vitra ?

  • Speaker #1

    26 ans. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça marque !

  • Speaker #1

    Mais en fait, le Vitra, de quand je suis arrivée, quand je suis partie, n'était plus le même. C'est une société merveilleuse qui appartient à la famille Feldbaum. Et j'ai eu la chance de faire tellement de choses différentes et très excitantes que je ne me suis jamais ennuyée.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Cette maison, on a eu la chance de travailler un petit peu ensemble avec Yours et Vitra et tu as fait partie, pour ne pas dire, tu as été la première à faire confiance à Yours, dont le modèle économique était un peu innovant à ce moment-là, il y a quelques années, qui était de proposer du design en souscription au plus grand nombre aussi. Donc merci pour ça. Génial. Alors. On va rentrer maintenant dans l'activité de source édition. Qu'est-ce qu'a été le déclic ? C'est vraiment la demande de Marc Berthier, le contact avec lui. Aujourd'hui, vous avez déjà réédité des pièces de Marc ?

  • Speaker #1

    En fait, les pièces de Marc, pour l'instant, on ne les réédite pas. Parce qu'en fait, depuis la disparition de Marc, ça nous a rendu tellement triste que Marc disparaisse et qu'on n'arrive pas à éditer. Pour l'instant, il y a une succession un peu compliquée.

  • Speaker #0

    Ça sera un sujet à traiter. Un peu plus tard.

  • Speaker #1

    Éventuellement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, comment vous avez identifié les cinq designers qui constituent les premières pièces ? Vous pouvez nous les citer, nous parler de chacune d'entre elles. Comment ça a démarré ? Par où ? Qui a fait ce travail et comment vous l'avez fait ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour le choix des designers et des pièces, c'est exclusivement Joséphine qui choisit, parce qu'elle a une beaucoup plus grande culture du design que moi sur cette époque-là. OK. Et en plus, elle a un goût qui est très actuel, qui est très jeune et qui est très personnel. C'est-à-dire qu'elle fait des collages, elle fait des choix. Elle est bien meilleure que moi. Donc, en fait, elle choisit. Elle fait sa liste au Père Noël de tous les objectifs des designers qu'elle souhaite. Et après, en fait, ce qui est génial, c'est qu'on se complète et on n'est pas bonne sur les sujets de l'autre. Je le dis, moi, il y a des trucs que je ne sais pas du tout faire. Donc, c'est vraiment Joséphine qui fait sa liste au Père Noël. Et moi... En fait, il faut savoir que chez Vitra, à de nombreuses reprises, j'ai été impliquée dans le service développement. Donc, j'ai travaillé avec les ingénieurs et avec les designers. Et j'ai d'ailleurs été intégrée et menée à plusieurs projets de création avec des designers. Et puis, pour avoir grandi dans les usines avec cette expertise technique, avec mes grands frères, je connais bien tout ce qui est.

  • Speaker #0

    Les process de fabrication, les contraintes.

  • Speaker #1

    Absolument, la réaction des matériaux, le coût d'investissement pour tel ou tel outillage, tel moule. En fait, moi,

  • Speaker #2

    je ne le vois pas du tout. Je disais, je veux ça, mais c'est impossible. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un peu la direction artistique et puis l'exécution, vous complétez de cette manière-là. Parce que l'édition, effectivement, il faut le rappeler, l'édition, c'est choisir. Alors, pour certains, c'est faire dessiner par un designer contemporain. Pour vous, c'est ressortir des archives, des dessins. pour certains qui n'ont jamais été produits. Et puis ensuite, c'est faire exécuter avec les matériaux et les savoir-faire actuels qui ont beaucoup évolué pour certains, mais peut-être pas pour d'autres. Et puis, c'est trouver une économie derrière. C'est que, un, que ce soit faisable, et deux, que ça ne coûte pas une fortune.

  • Speaker #2

    Je ne voulais pas aller dans l'univers du luxe-luxe. On est premium, abordable, mais on est haut de gamme, mais pas luxe. Et c'était ça, toute la problématique. comme on souhaitait vraiment fabriquer en France ou en Italie, dans le pays limitrophe, il y a toute cette problématique-là de trouver quelque chose qui peut être à la fin abordable.

  • Speaker #1

    Donc cette liste au Pernod qui était très grande, j'ai passé au Cribble et j'ai dit ça, ça ne va pas être possible, ça c'est trop compliqué, ça on verra après.

  • Speaker #0

    Il y a eu des compromis, il y a eu des discussions âpres ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non, parce que moi je respectais tout à fait les choix de Joséphine et puis elle respectait mon expertise. Et puis en plus, il y a une liste tellement énorme qu'on n'en est qu'au début.

  • Speaker #2

    J'ai fait ma liste Père Noël, je pense que j'avais plus de 200 designers dans ma liste.

  • Speaker #0

    Donc ok, vous en avez pour 20 ans là.

  • Speaker #2

    Déjà, il y a eu un an de recherche entre trouver les designers, après trouver les ayants droit, puisque la plupart n'étaient pas. Ils sont plus vivants, oui. Donc très compliqué. Et donc ça a pris vraiment un an, du moment où on a souhaité lancer Source Edition, jusqu'au moment où on a eu notre liste de 5 designers. Donc, c'est juste un an que sur les recherches, avant même de commencer n'importe quel autre travail.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, justement, ces noms. Donc, il y en avait 200, on ne va pas les citer tous, mais les cinq que vous avez retenus, dont deux sont encore vivants. Alors, qui sont-ils et quels sont les... Décrivez-nous comment vous les avez choisis. Donc, on a compris le process, mais c'est qui et pour quels produits ?

  • Speaker #2

    Oui. Alors, on a cinq designers dans cette première collection. Et on a trois... sont édités directement, on les a trouvés nous-mêmes, et deux sont issus des archives du Mobilier National avec lesquelles on a un partenariat. Et donc, ces cinq designers, les noms, ça va être Claude Courtecuisse, qui est encore vivant, qu'on va aller voir cet après-midi d'ailleurs. On va aller prendre au goût avec lui.

  • Speaker #1

    Que je connais depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #2

    Et on va aller lui montrer sa pièce dans le packaging, comme ça va sortir la semaine prochaine.

  • Speaker #1

    Donc le Miniflore

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est un Soliflore.

  • Speaker #2

    Donc en fait, il s'appelle Mini-Flore, c'est un petit solifleur qui en fait a un hommage à sa maman qui adorait toujours garder la dernière fleur d'un bouquet fané, parce que quand on a un bouquet on ne sait pas pourquoi, mais il y a toujours une fleur qui reste nickel donc à chaque fois, sa maman mettait cette fleur dans un mug, dans une assiette, dans une coupelle avec un petit peu d'eau pour essayer de la garder le plus longtemps possible et donc lui a voulu créer cet objet qui a été notamment exposé après au Centre Pompidou dans une exposition ... Un petit objet qui était en céramique à l'époque et nous on l'a adapté justement pour le faire en porcelaine. Fait dans une manufacture qui existe depuis plus de 200 ans en France pour le rendre plus élégant. Et donc c'est un petit objet qu'on met dans le contenant de notre choix, donc il est creux aussi en bas. Et pour justement s'approprier cette dernière fleur et la faire vivre le plus longtemps possible.

  • Speaker #1

    Ce qui est important pour nous c'est aussi que chaque personne mette dans sa tasse ou son... sa petite coupelle de son choix, parce que c'est vraiment un objet très personnel. C'est un hommage à la fois à la nature et à la personne qui a offert le bouquet. Et quand on a apporté le... Parce qu'en fait, on avait une forme que Claude nous avait confiée en céramique. Et on a une centaine de dessins. Donc on a choisi cinq formes qu'on a fait imprimer en impression numérique. On a refait faire les dessins par un dessinateur industriel, parce que Claude n'avait plus aucun plan, n'avait plus rien. Et en fait, on est arrivés avec les objets et avec des fleurs. Il était super ému. C'est-à-dire qu'il a pris le mini-flore et il a levé les yeux au ciel en disant « Regarde, maman, elles l'ont fait » . Et ça, c'était tellement touchant. C'était vraiment joli. Donc ça, c'est le début de l'aventure avec Claude parce qu'on a plein d'autres projets.

  • Speaker #2

    Et Claude, pour revenir au tout début, quand on l'a rencontré, Isabelle le connaissait via Vitra.

  • Speaker #1

    En fait, on avait fait un jour une vente aux enchères au profit. fille d'enfant à Lille, chez notre revendeur Emotion. Et on avait confié une vingtaine de chaises pantone. Et il faisait partie des artistes, designers qui avaient transformé la chaise. Et donc, je l'ai rencontré à ce moment-là. Et il me dit, écoutez, on a été au début du lancement de la collection Prouvée. Parce qu'en fait, je connaissais la fille de Jean Prouvé. Et j'ai proposé à Vitra de la rencontrer. De l'enlever. Et en fait, il me dit, mais moi, j'ai mon atelier dans les jardins de l'Observatoire. Et au fond du jardin, il y a une cabane qui en ce moment sert à... Cabane à outils, qui est un petit pavillon fait par Jean Prouvé, mais que personne ne connaît. Est-ce que vous voulez le voir ? Je dis mais oui, absolument. Donc on s'est vus à ce moment-là, je suis allée le voir dans son atelier. Et ce petit pavillon est juste une merveille incroyable.

  • Speaker #0

    Qui a été classé, j'espère, protégé.

  • Speaker #1

    Il n'est pas classé, il n'est pas protégé.

  • Speaker #2

    Et en plus, personne ne peut le voir parce que l'Observatoire de Paris s'est sécurisé.

  • Speaker #1

    Et donc notre amitié est née à ce moment-là parce que c'est un homme délicieux. qui a un univers incroyable. Donc en fait, au début de l'aventure, quand on s'est dit, mais ça y est, on va créer notre maison d'édition, j'ai dit à Joséphine, écoute, Claude Courtecuisse, que je connais bien, on va aller le voir. Donc on ne lui a pas annoncé tout de suite qu'on lançait une maison d'édition parce qu'on ne voulait pas décevoir Claude si Joséphine n'avait rien dit.

  • Speaker #0

    Si je ne l'avais pas expliqué.

  • Speaker #1

    Donc on a dit, écoutez, voilà, on a ce projet-là, est-ce qu'on peut avoir accès à vos archives qui peuvent nous intéresser ? Et là,

  • Speaker #2

    incroyable, il nous dit, ben voilà, j'ai fait que 3 ou 4 meubles dans ma carrière de designer, c'est tout. Mais toutes mes archives sont au Musée des Arts Déco, j'ai tout donné il y a quelques années, donc vous pouvez y aller de ma part et consulter pour trouver le plan d'un fauteuil qu'on aimerait éditer dans un second temps. Donc moi je prends rendez-vous avec le Musée des Arts Déco, je me dis bon ça va durer une heure le temps de retrouver le plan technique de ce fauteuil, et j'arrive, trois énormes boîtes avec des gants blancs, et là je me dis ok, donc en fait il n'y a pas du tout... Ok,

  • Speaker #0

    il y en a pour trois jours là.

  • Speaker #2

    Pas du tout, il y a trois, quatre trucs. Et donc en fait j'ai tout tout tout pris en photo et en fait il a dessiné presque plus de 300 ou 400 objets, non mais un truc de délirant.

  • Speaker #0

    Dont la plupart n'ont jamais été édités.

  • Speaker #2

    Jamais été édités, juste des croquis comme ça et donc j'ai tout numérisé, je l'ai mis sur une clé USB et je suis allée voir Claude et je lui ai dit mais Claude... Il a des trésors en fait.

  • Speaker #1

    Il l'avait oublié.

  • Speaker #2

    Il l'avait oublié. Le mini-flore faisait partie de...

  • Speaker #0

    Le mini-flore n'avait jamais été produit ?

  • Speaker #2

    Jamais été produit. Il avait produit 4-5 pièces pour le mettre dans son exposition au centre Pompidou. D'accord. Où il empilait...

  • Speaker #1

    En fait, il aime beaucoup l'accumulation des objets. Donc en fait, c'est à plus grande échelle des empilements. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, au départ, il l'avait imaginé pour être de la céramique. Oui. Et vous ? pour des questions de facilité d'industrialisation de fabrication ?

  • Speaker #1

    C'est plus simple en céramique. D'accord. Et peut-être moins cher.

  • Speaker #2

    Beaucoup est moins cher.

  • Speaker #0

    Pourquoi la porcelaine, du coup ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on s'est dit... En fait, on voulait un objet qui soit à moins de 100 euros pour être accessible.

  • Speaker #2

    Donc, le prix public, c'est 99. Ah oui,

  • Speaker #1

    99. C'est TTC. OK. Et dans une jolie boîte qui explique toute l'histoire.

  • Speaker #2

    Un joli cadeau à recevoir.

  • Speaker #1

    Un joli cadeau. Et on s'est dit... Comme on avait ce principe, on s'est dit on veut offrir plus que juste un objet en céramique, on veut un raffinement. En plus, on est en France, les biscuits, moi, c'est quelque chose qui a accompagné toute mon enfance aussi. Il y a un toucher qui est très agréable. Et en plus, chaque pièce est vraiment unique parce que quand on démoule, il peut y avoir un léger mouvement. Donc, en fait, on s'est dit on veut plus pour nos clients.

  • Speaker #0

    OK, on va parler des quatre autres pièces. Mais alors, moi, je veux absolument comprendre. Ça veut dire que vous. produisez, vous stockez ? Vous allez en produire en volume, peut-être pas pour les autres pièces, mais pour celle-ci ?

  • Speaker #2

    Les mini-flores, on en a déjà 200. Et on relance des commandes. Et surtout, l'avantage avec les mini-flores, c'est que vu qu'on a une centaine de dessins, on va sortir en fait plusieurs formes. C'est juste que dans un premier temps, on en sort une parce qu'on doit faire 10 moules.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est un coût de production.

  • Speaker #2

    C'est un coût de production. Mais donc en fait, c'est pour après créer une collection où les gens veulent collectionner leurs mini-flores, avoir plusieurs formes ensemble. Surtout que quand ils sont mis ensemble, quand on en a plusieurs dans une même coupelle, ça refait un bouquet entier plutôt qu'une seule fois. Ah génial. Donc il y a cette idée-là derrière.

  • Speaker #0

    C'est ultra poétique. Moi, je veux cet objet. Alors, je veux comprendre où est-ce que je vais le trouver.

  • Speaker #2

    Comment vous allez le réaliser ? Alors, on va avoir... Enfin, à l'heure où vous écoutez ce podcast, notre e-shop est déjà en ligne. Donc c'est source-édition.com et vous pouvez l'acheter directement. et aussi on aura on va développer tout un réseau de revendeurs de distribueurs,

  • Speaker #0

    ok super le deuxième alors donc là premier designer Claude Courtecuisse, le second qui c'est ?

  • Speaker #2

    Le second on a Ben Swilddens donc avec cette lampe qu'on appelle Jumel, c'est un nom qui a été trouvé, à chaque fois c'est le c'est le designer ou sa famille qui ont choisi les noms des objets parce que la part avait des numéros vu que ces années là c'était ... Par exemple, la lampe jumelle, elle s'appelait lampe 10-445. Et donc, on a demandé à Juliette, la fille de Ben, si elle avait une idée de nom. Et en fait, c'est sa maman, donc la femme de Ben, qui a trouvé l'idée. Parce qu'en fait, à chaque fois qu'il parlait de cette lampe, il disait « Ah, la jumelle, les jumelles » . Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'était naturellement.

  • Speaker #2

    C'était en fait un nom qui arrivait comme ça.

  • Speaker #0

    Donc, jamais produite. Alors, on peut parler... Ah, déjà produite.

  • Speaker #2

    Déjà produite. Et moi, c'était une lampe qu'on me demandait énormément sur Source Parisienne. Et qui était très difficile à trouver parce que... Produite en très peu d'exemplaires.

  • Speaker #0

    À l'époque, par qui ?

  • Speaker #2

    Par Verre Lumière. D'accord. À Verre Lumière. Et en fait, l'avantage aussi avec cette lampe, c'est qu'il y a une grande palette de coloris. Donc, elle avait été faite dans plein, plein de couleurs. Et donc, c'est une lampe qui me tenait vraiment à cœur de rééditer parce que c'est une de mes lampes préférées qui n'a jamais existé même.

  • Speaker #0

    Tu peux la décrire ?

  • Speaker #2

    C'est une lampe, c'est fait avec deux demi-globes qui étaient faits à l'époque en opaline. Et donc, nous, notre démarche de source, c'est aussi de... d'adapter au bon matériau. Donc, l'opaline était en plomb, donc très nocive. Maintenant, c'est des globes en verre soufflé, sablé. Et avec une structure qui était à l'époque en acier, qui est maintenant en aluminium, parce que pareil, c'est recyclable et plus léger. Et donc, c'est deux demi-globes mis ensemble sur une structure en acier.

  • Speaker #0

    en aluminium maintenant, peinte ou alu-brossé. Et qui a la particularité d'être soit une lampe à poser, soit une lampe qui peut être mise en applique ou en plafonnier.

  • Speaker #1

    Donc c'est un espèce de macaron ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Avec une base plate. Et ce qui est important, c'est vrai que quand Joséphine parle de l'usage différent, c'est que la même lampe a les perforations qui permettent vraiment de l'accrocher de façon différente. Et ça, c'est aussi un lien commun entre toute notre collection. C'est-à-dire qu'on veut des objets... qui nous accompagne dans tous les moments de la vie. C'est-à-dire que soit c'est démontable, recomposable, utilisable de façon différente. Parce qu'en fait, la vie n'est jamais gravée. On ne sait pas comment on va être installé demain. On va vivre, on va l'emporter.

  • Speaker #1

    Dans quel appartement ?

  • Speaker #2

    Et en fait, tout est reconfigurable et utilisable de façon différente.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, comment vous avez décidé, sélectionné cette lampe ? Tu expliquais qu'on te l'a demandé beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, on me l'a demandé beaucoup. Et moi, ça fait vraiment partie de... Pour moi, des plus belles lampes, je ne veux pas, mais vraiment des plus belles lampes qui ont existé dans ces années-là. Donc, c'était vraiment mon objectif principal, c'était de l'avoir. Donc, c'est un peu, on a dû chercher, chercher. En fait, Isabelle avait une amie qui connaissait la fille de Ben.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai contacté plusieurs personnes en disant, mais j'aimerais bien rentrer en contact. Il faut savoir que Ben Svilden, c'était un des cofondateurs de la marque Bonpoint. Oui. Et donc, on a par personne interposé, j'ai réussi à avoir les coordonnées de Juliette Wildens.

  • Speaker #1

    Donc, il est néerlandais. Il est venu s'installer en France.

  • Speaker #0

    Il a fait l'école des arts déco.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, très jeune. Et puis, OK. Oui, bon point. Merci. Merci. Et derrière, avec les Cohen et tout. OK. C'est ça. Super. Voilà. OK. Et donc, oui, tu avais cette connexion et tu as réussi à entrer en contact avec sa fille, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. OK. Qui nous a tout de suite... Et en fait, elle avait entendu parler de moi par d'autres gens. Parce que c'est vrai que dans ce petit monde qu'est le design et l'industrie du meuble, c'est vrai que comme j'y suis depuis longtemps, voilà. Et en fait, elle avait aussi l'idée de faire rééditer des objets de son papa. Et plusieurs personnes lui avaient dit, tu devrais contacter Isabelle de Ponfilly. Donc en fait, quand on l'a contactée, elle a dit, ben voilà. Et elle nous a très bien accueillis. Ça a été un moment très émouvant. Et donc, on est allé chez elle. Et puis, on a vu plusieurs modèles. De toute façon, Joséphine, c'était la jumelle qui...

  • Speaker #1

    Ah oui, tu savais que c'était ça, cette pièce que tu voulais. Et ça a été compliqué de convaincre les ayants droit ?

  • Speaker #0

    En général, non. Ça a été compliqué de les trouver. Mais de les convaincre, pas vraiment. À chaque fois, on est...

  • Speaker #2

    En fait, ils ont tous dit oui. À chaque fois qu'on les a contactés, la réponse a été positive. Parce qu'en fait... Moi étant dans ce domaine depuis longtemps, les gens savent que j'ai une déontologie, que je suis respectueuse.

  • Speaker #1

    Vous avez une vraie confiance.

  • Speaker #2

    Parce qu'en fait c'est un monde où il n'y a pas que des gens bien intentionnés. Et moi j'ai pris beaucoup la défense de pas mal de sujets. Donc les gens savent que je suis une femme engagée qui n'hésite pas à défendre. On fait attention. Donc nous vraiment un des sujets importants c'est de mettre en valeur vraiment les designers, la mémoire, leur travail. Et de faire en sorte que... Les gens comprennent l'histoire, comprennent ce qu'il y a derrière ce dessin et cet objet. C'est-à-dire que ce n'est pas juste un dessin. C'est vraiment un talent, un savoir-faire, une belle fabrication, une inspiration. Et puis par des auteurs merveilleux.

  • Speaker #1

    Ah oui. Alors cette lampe jumelle, pareil, vous avez dû en produire un certain nombre ? Oui,

  • Speaker #0

    on a même dû faire des moules. Parce que pour faire tous les globes, il faut faire des moules. Des moules de cintrage aussi pour toute la partie en aluminium. Et on en a produit... On va en avoir une centaine pour le lancement.

  • Speaker #1

    Ok, et ça pareil, produit en

  • Speaker #0

    France ? Produit en France.

  • Speaker #1

    Parce que le luminaire produit en France, très rare. Très rare.

  • Speaker #0

    En fait, pour nous, la difficulté, c'est qu'on se met sur le même positionnement de prix que nos concurrents. Mais quand on regarde bien nos concurrents, la part, c'est un peu fait en Asie.

  • Speaker #1

    Oui, les pièces de connexion, etc.

  • Speaker #2

    Il faut savoir quand même que, moi, il y a un sujet qui me tient à cœur, c'est l'industrie française. Je suis administrateur de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui a été créée par Bonaparte en 1801. Et depuis 1801, il y a cette belle société d'intérêt général, qui est une société savante qui défend l'industrie en France. C'est pour ça que pour nous, on fabrique en priorité en France. Et quand on n'arrive pas à trouver, on fabrique en Italie, notamment quand le designer est italien. Mais on donne toujours la priorité à la France. Et c'est pour ça qu'on garantit à nos clients aussi... Un soutien de l'industrie française, c'est vrai que c'est un engagement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas la faciliter,

  • Speaker #1

    mais c'est... Non, mais je pense que c'est vraiment aussi un argument qui porte de plus en plus... Auprès de cette cible, vous n'adressez pas à tout le monde non plus, au plus grand nombre, mais malgré tout à des gens qui sont sensibles au design, à l'histoire des pièces, aux anecdotes, au savoir-faire, etc. Combien elle sera vendue ?

  • Speaker #0

    Elle est vendue 990 euros. Et c'est une lampe, c'est pas une petite lampe de chevet, c'est une vraie belle lampe.

  • Speaker #2

    Tu peux éclairer tout un coin dans un salon, c'est-à-dire qu'elle est vraiment assez grande.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je ne l'ai pas vue en vrai, mais je l'ai vue en photo. Est-ce qu'elle est IP ? Je ne sais pas combien on peut la mettre dans une salle de bain ?

  • Speaker #0

    non non non non ok en fait pour suivre le dessin du designer qui avait fait des petites perforations on a voulu garder cette caractéristique là qui fait justement que oui pièce humide ok on a parlé de l'italie parlons de giuseppe Rivadossi voilà alors giuseppe et moi je suis fan de lui depuis toujours et en fait si donc c'est il a gagné quand même le prix de la triennale de milan donc considéré comme un maestro, il est incroyable. Et donc lui, ses pièces se vendent jusqu'à 150 000 euros, 200 000 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux déclencher son travail.

  • Speaker #0

    Donc en fait, Giuseppe travaille le bois, le bois massif, et il va tout sculpter à la main. D'ailleurs,

  • Speaker #1

    il se définit comme un sculpteur.

  • Speaker #0

    Il se définit comme un sculpteur, pas comme un designer du tout. Et d'ailleurs, ses meubles n'ont jamais été édités par n'importe quelle marque, jamais, jamais. C'est toujours lui, dans son atelier familial dans le nord de l'Italie, près de Milan, que tout est produit. Et donc, c'est à chaque fois pour des commandes particulières ou c'est des pièces vraiment d'art qui se vendent une fortune. Donc, moi, je me suis dit, bon, on va quand même essayer de lui proposer d'être réédité, on ne sait jamais. DOnc on a travaillé en partenariat avec son fils, Clémenté. Parce que c'est ses deux fils, Giuseppe qui les gère, Clémenté et Emmanuel, l'atelier encore. Et donc en fait, il était super emballé par le projet. Il nous a dit, allez, on le fait. Il nous a envoyé vraiment toutes ces archives des années 60, 70.

  • Speaker #1

    Tout,

  • Speaker #0

    tout, tout. On s'est retrouvés avec tout. Une quantité forte.

  • Speaker #1

    Il n'avait jamais voulu éditer. Tout était fait à la commande.

  • Speaker #0

    Il a adoré notre histoire, vu que c'est une histoire familiale comme lui. Donc, ils ont adoré l'histoire. Donc, ils nous ont dit oui, vraiment très facilement. Et moi, je n'en revenais pas. On n'arrivait pas à éditer. Et donc, tout est produit dans leur atelier. Donc, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Ça reste de l'artisanat.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais pour la première fois, ces pièces sont accessibles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc là, la pièce, tu peux nous la décrire ?

  • Speaker #0

    C'est... Deux bancs, enfin c'est un banc et un tabouret qui existent en fait dans quatre finitions, parce que c'est la même collection, ça s'appelle Basilio, c'est aussi eux qui ont choisi le nom. Et donc le banc et le tabouret existent soit en naturel, donc c'est un bois très clair, mais qui se patine avec les années, soit en teinte ébène, donc en fait ils teintent le bois à la fois, et soit en finition lisse, ou sinon... entièrement gougés à la main. Donc ça, c'est des heures et des heures de travail pour chaque banc et chaque tabouret. C'est qu'en fait, ils vont venir creuser. Donc avec un couteau à gouge, ils viennent et en fait, ils creusent la matière pour faire un effet surface de l'eau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Des petites baguettes. Donc évidemment, chaque pièce sera totalement unique.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Donc tilleul, qui est un bois très tendre, que les sculpteurs sur bois utilisent beaucoup. Donc chaque pièce unique. Combien de temps de fabrication ? Parce que là, j'imagine que vous ne les stockez pas. Pour le coup, vous en avez peut-être fabriqué quelques-unes.

  • Speaker #0

    On est sur des délais de 8 à 12 semaines pour ces pièces-là. Et donc, elles sont un petit peu plus chères que nos autres pièces, parce qu'elles ne sont pas faites de manière industrielle. Mais tout en étant beaucoup plus abordables que normalement les pièces de Rivadossi. Donc, ça permet de rendre accessible quelque chose qui n'a moins...

  • Speaker #1

    Inaccessible. On trouve sur First Dibs des pièces à 50, 70 000 euros.

  • Speaker #2

    Par exemple, le banc, là, j'ai utilisé... Utiliser le banc en banc de salle à manger, c'est super agréable. Parce qu'il a une proportion formidable. Les codes sont parfaits. C'est la seule fois que Joséphine avait trouvé ça dans les archives. C'est-à-dire que c'est à la fois un banc qu'on peut mettre dans un salon, dans une chambre, en banc de salle à manger. Et il est super agréable. Et le fait de toucher le bois, parce qu'à chaque fois, même en tilleul naturel, il est vernis. Donc il est protégé pour l'eau, parce qu'on veut que ça soit fonctionnel. Il y a des petits patins, et puis il est super.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est des pièces qui vont sortir à quelle date ? à peu près quel prix ? Le tabouret et le banc ?

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai pas tout en tête. Ça sort entre 3 et 6 000 euros.

  • Speaker #1

    D'accord, oui, donc ça reste évidemment ridicule par rapport aux pièces habituelles. Vous n'avez pas peur qu'il y ait une spéculation, là ?

  • Speaker #0

    On verra.

  • Speaker #2

    Bah oui, on verra.

  • Speaker #0

    Ça d'ailleurs, une spéculation, c'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. avec Source, c'est que la part des designers, leur travail de ces années-là ont une grosse spéculation aussi. Donc, leurs pièces se vendent fortement aux enchères. Mais en fait, ne touchent rien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et en fait, c'est vrai que c'était important, nous, dans notre engagement pour les personnes, de respecter le travail des auteurs. C'est pour ça qu'il était hors de question qu'on fasse comme d'autres maisons qui font inspirer d'eux. pour nous c'est la vérité, l'authenticité le respect du travail, donc on a à chaque fois signé un contrat de royalties il y a d'ailleurs une petite anecdote de Claude Courtecuisse qui est tellement adorable, il nous dit vous êtes mes princesses je ne veux pas d'argent il pense même que j'étais designer, il me dit mets tout à ton nom il ne faut pas dire ça aux gens on a dû même être un peu ferme en disant mais Claude si on ne signe pas de contrat pour vous donner une partie des ventes on arrête, ah bon bah d'accord ...

  • Speaker #0

    génial super pour revenir à ça c'est même si il y a de la spéculation au moins eux ont une petite oui c'est ça après je trouve que la spéculation ça rendra hommage à notre mission

  • Speaker #1

    de spécification ça peut arriver que la spéculation soit on va dire inappropriée ou illégitime il y a des galeristes bien connus qui ont fait monter un des cotes de manière un peu artificielle dans les années 2000. Mais quand même, dans la plupart des cas, c'est justifié.

  • Speaker #2

    Nous, ça nous échappe.

  • Speaker #0

    En plus, nous, justement, Source, ce n'est pas du tout des collections à édition limitée. C'est vrai qu'on va produire sur des années et des années.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, numéro 4.

  • Speaker #0

    André Monpoix. André Monpoix et Turène Chevallereau, les deux derniers, ce sont des designers qui sont issus des collections de l'Arc. l'atelier de recherche et création. Peut-être qu'Isabelle peut expliquer un peu le mobilier national.

  • Speaker #2

    Le mobilier national, c'est une institution qui est absolument incroyable, unique au monde. Le garde-meuble de la Rêne.

  • Speaker #1

    Depuis Louis XIV,

  • Speaker #2

    la France soutient la création et les métiers d'art. Et en fait, en 1964, André Malraux, premier ministre de la Culture, a décidé qu'il était temps de faire... de mettre au grand jour et de faire travailler les designers actuels, puisque à l'époque, ce n'était que des reproductions de meubles de style, pour meubler les palais. Parce que c'est vrai que le but de l'Arc et de l'Ambassade nationale, c'est aussi de fabriquer des mobiliers, à la fois des gardes-meubles, de tous les meubles de l'État, mais également de passer des commandes à des designers ou des artisans de meubles qui vont meubler les ambassades, les ministères, etc. l'Elysée. Et donc, en fait, dans les années 60, André Malraux dit mais non, on a une création incroyable. Il faut faire travailler des jeunes designers. À l'époque, il y avait Pierre Paulin, il y avait André Putman. Et donc, il y avait des commandes qui ont été passées par le mobilier national et donc par l'Arc pour développer des produits. Donc, ça veut dire que l'Arc, c'est une mini usine, un mini bureau de développement. Pas mini, d'ailleurs, c'est important, au plein cœur de l'Arc.

  • Speaker #1

    C'est aux gobelins.

  • Speaker #2

    I

  • Speaker #0

    Et en fait, au sous-sol du mobilier national, il y a vraiment une usine. et c'est incroyable il y a une imprimante 3D qui peut imprimer un canapé trois places des découpes à l'eau des choses hyper pointues et il y a des équipes en plus dans un bâtiment d'Auguste Perret donc c'est quelque chose d'incroyable,

  • Speaker #2

    un vrai trésor et il y a des experts par exemple comme Frédéric Imbert, Jérome Bescondlier qui dirige la création qui travaille justement avec des designers à la fois contemporains parce que le Mobi National, l'Arc commande encore tous les jours, puisqu'il y a des acquisitions qui sont faites et des éditions. Et en fait, donc l'arc fait de ses 60 ans. Et en fait, Hervé Lemoyne m'avait dit, il y a quelques années, parce que j'étais souvent jury dans les commissions d'acquisition, ou plus récemment jury pour les aménagements des nouvelles chambres, plutôt l'aménagement des chambres de la Villa Médicis. Et Hervé Lemoyne m'avait dit plusieurs fois, mais nous on aimerait bien faire rééditer les trésors du passé, parce qu'en fait tout ce qui a été créé depuis les années 64 ont été faits pour... un projet, mais après dans les cartons n'en a jamais été édité ou très peu.

  • Speaker #1

    Donc je pense que c'était parce qu'on parle souvent du couple Pompidou qui a fait travailler Paulin, mais aussi André Monpois.

  • Speaker #0

    En fait, André Monpoix travaillait vraiment étroitement avec Pierre Paulin sur plein de projets. Ils ont aménagé les salles du Louvre, les peintures des salles du Louvre, le wagon de la reine d'Angleterre, la SNCF. Ils ont vraiment fait beaucoup de choses ensemble.

  • Speaker #2

    Donc Hervé m'avait dit on aimerait bien faire éditer et ça c'est toujours l'histoire de rebondissement quand on a dit on va lancer notre maison d'édition on a dit ce serait génial de pouvoir éditer les trésors de l'Arc donc même chose on a demandé à Hervé Lemoyne, à Loïc Turpin à l'équipe, à Mathilde Prévota on a dit mais nous on serait intéressés comment pouvons-nous procéder ? Ils ont dit ... formidable. Donc on a expliqué ce qu'on voulait faire en disant, nous on veut éditer des bons produits fonctionnels, parce que c'est avant tout l'usage qui nous intéresse. De cette période-là, on bannit le plastique, le chrome, qui sont vêtus pour la nature, pour l'humain.

  • Speaker #0

    C'était quand même une grande partie de l'intégration.

  • Speaker #1

    Paris,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Donc à la fin, il ne restait plus grand-chose, mais il restait quand même des choses incroyables.

  • Speaker #2

    On a fait une réunion où il y avait une première sélection et après on a eu accès aux archives.

  • Speaker #0

    Oui, et donc en fait, c'est l'équipe du meuble national qui nous a présenté le travail de Turenne Chevallereau, notre quatrième designer, qui était en fait très peu connu en tant que designer, mais plutôt connu en tant qu'illustrateur. C'est lui qui a fait le logo de la marque Lonchamps, notamment.

  • Speaker #1

    Ah oui, le cheval.

  • Speaker #0

    Qui a fait ce logo-là. Et pas mal de livres pour enfants.

  • Speaker #1

    Décédé, Turenne Chevallereau ? Oui oui

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est eux qui nous ont sorti tout un dossier, parce qu'il y avait eu un concours pour faire des meubles démontables. Et donc il avait gagné ce concours-là. Et donc en fait, c'est toute une collection qui s'appelle Tutu, en hommage à son surnom, qui s'appelle Ausha Tutu. Donc c'est sa petite-fille qui a trouvé le nom. Et aussi à l'assemblage qui est tenon et mortaise.

  • Speaker #2

    Donc c'est en majuscule TU, le trait d'union pour la mortèze,

  • Speaker #1

    et Tutu.

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est toute une collection. Donc nous, on commence par réaliser deux meubles de cette collection-là. Mais donc c'est... C'est des tables qui arrivent livrées à plat et qui s'assemblent sans aucun outil, ni vis, ni clous. Donc,

  • Speaker #1

    DOnc vraiment chevillé, tenon et mortaise

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    tenon et mortaise uniquement.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est en fait les premiers meubles qui ont existé comme ça. C'était vraiment un des tout premiers à faire ça, à pouvoir assembler sans aucun outillage et sans vis.

  • Speaker #1

    Et stockage à plat.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et en fait, ça a toujours encore cette notion de modularité, car la table d'appoint fait table d'appoint. Et si on rajoute une galette d'assises, ça devient un pouf. Il y a toujours cette notion-là de pouvoir changer.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est une tutu, c'est une table d'appoint.

  • Speaker #0

    Tutu, il y a une table basse qui fait 135 cm de long, avec un double plateau. Donc c'est en mélaminé et après en plaquage noyé les pieds.

  • Speaker #1

    Ah oui, stratifié, parce que la différence...

  • Speaker #0

    Stratifié blanc et après plaquage noyé pour les pieds. Et ensuite, je ne suis pas du tout technique, moi.

  • Speaker #2

    C'est moi la technique.

  • Speaker #0

    La preuve. Et ensuite, on a la même table d'apport, mais qui est carrée, en poule petit, et avec un guide d'assises qui se met par-dessus en cinq couleurs.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une âme en médium. Et en fait, le médium est juste vernis. Ce qui est très beau, parce qu'on voit l'intérieur. Nous, on aime bien ne pas cacher les choses. Par exemple, on aime bien les choses sans ourlet, sans coin, etc. Et le... Je ne veux pas d'ourlet, mais je parle dans la mode. Mais en tout cas, là, on voit l'âme de la table. On la comprend.

  • Speaker #1

    Et c'était déjà du médium à l'époque ? Oui. Ok. Je pensais que c'était un matériau plus en médium.

  • Speaker #0

    Non, c'était en médium et c'est vraiment lui qui avait laissé les champs non plaqués. Et juste, c'était en palissandre, mais le palissandre étant un bois protégé.

  • Speaker #1

    Il vient de loin en plus.

  • Speaker #0

    Il vient de loin, donc on a pris du noyer mais qu'on a vernis dans des tons qui rappellent le palissandre.

  • Speaker #2

    On a un vernis un peu rouge. On a fait plusieurs tests de vernis. Parce qu'en fait, il faut savoir qu'à chaque fois, dès qu'on fait un... qu'on produit ou même qu'on fait le développement et on doit faire valider par l'ARC, par le mobilier National et par les ailleurs droits.

  • Speaker #1

    Et ça a été compliqué de les faire valider ?

  • Speaker #2

    Peut-être qu'avec d'autres maisons d'édition c'est compliqué mais on a été très contentes parce qu'on a reçu des félicitations parce qu'en fait moi je sais très bien à quel moment il faut montrer le travail. C'est-à-dire que nous on écrème en amont en disant ça. On a l'exigence préalable pour ne pas présenter des pièces qui pour nous sont bonnes à valider.

  • Speaker #1

    Vous êtes allé très loin dans le niveau d'exigence pour pouvoir les présenter.

  • Speaker #0

    On a aussi à sortir les pièces dans un temps un peu record. Comparé à d'autres qui travaillent avec le mobien seul, c'est en un an que les pièces étaient bonnes.

  • Speaker #2

    En fait, moi j'ai toujours une théorie, c'est quand on va dans un restaurant, même s'il y a un gros souk... ou un désordre dans la cuisine,

  • Speaker #1

    ça ne doit pas se voir.

  • Speaker #2

    Le client doit recevoir son assiette impeccable avec un très bon plat. Donc, en fait, c'est à nous de gérer.

  • Speaker #1

    Vous essuyez les plâtres en backoffice.

  • Speaker #0

    Mais en même temps,

  • Speaker #2

    ça s'est bien passé puisqu'on a pris des bons fabricants. Alors là,

  • Speaker #1

    justement, c'est un fabricant unique. Non, c'est plusieurs fabricants pour ce produit.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un produit.

  • Speaker #0

    Deux, parce qu'il y en a un pour la galette d'assise qui est un tapissier. Et l'autre, sinon, un seul fabricant. Les deux sont en France. Et donc la particularité, c'est qu'on a cinq designers et cinq fabricants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Même là, avec les galettes, un peu plus, mais sinon cinq fabricants majeurs.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'est Turenne Chevallereau. Et pour André Monpoix.

  • Speaker #0

    Et donc pour André Monpoix, en fait.

  • Speaker #1

    Qui est décédé dans les années 70. Oui,

  • Speaker #0

    et qui n'a pas eu d'enfant. Donc ça a été aussi tout ce qu'on pouvait faire pour retrouver ces ayants droits.

  • Speaker #2

    Peut-être avant, André, mon point, on l'a trouvé par hasard, en recherchant des créations.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, le Mobilier National nous a dit, vous pouvez venir consulter dans les archives, regarder dans un premier temps sur notre site les archives qui sont disponibles, et vous nous demandez les dossiers qui vous intéressent des designers. Donc, on regarde en ligne et je demande certains dossiers, et donc je vais au Mobilier National pour les étudier. Et en fait, dans le dossier d'un des designers, se trouvaient des plans de... de André Monpoix. Je me suis dit, mais c'est génial ! Tu connaissais ? Je connaissais André Monpoix, mais je ne savais pas qu'il y avait des choses qui pouvaient être au Mobilier National, puisque je ne l'avais pas vu.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'était pas numérisé, donc c'était une vraie découverte.

  • Speaker #0

    Une vraie découverte. Et en fait, c'est des meubles qui ont été faits pour le ministère des Affaires Sociales et de la Santé, qu'il avait entièrement réaménagé. Et donc, il avait fait des assises, des tables basses, des bureaux, il avait fait tout un ensemble. Donc nous, on réédite... des assises qui sont modulaires. Donc, un canapé trois places et une chauffeuse, et dans un second temps, plus tard, un angle, puisque ça prend du temps à développer.

  • Speaker #2

    Qui ne permettent pas de faire des compositions variées.

  • Speaker #0

    Et ce fameux bureau était ensuite dans le bureau de Simone Veil quand elle était ministre, donc on a le bureau de...

  • Speaker #2

    Donc c'est vrai que c'est émouvant de savoir que Simone Veil utilisait cette collection.

  • Speaker #1

    Et c'est elle qui l'avait commandité ? Non.

  • Speaker #0

    Non, c'était juste avant qu'elle devienne ministre. Ça date des années 60, c'était en 68.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Elle, elle est arrivée en 72,

  • Speaker #1

    en 13. D'accord, ok. Je voudrais faire une parenthèse sur Mobilier National, parce que c'est une question que je me suis posée. On voit, je trouve qu'il communique très bien depuis quelques années. C'est remarquable. Et on voit donc régulièrement des entrées dans les collections de jeunes designers. Comment ça se passe ? Tu l'as un petit peu dit tout à l'heure, Isabelle, mais... qui sont enfin ce sont les jeunes designers qui vont proposer leur travail ou les plus vieux d'ailleurs comment ça se passe, comment ils sont présélectionnés puis ensuite sélectionnés comment ils rentrent dans les collections, comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors en fait le marché à suivre il y a un appel à un projet et les personnes proposent des créations Et après, il y a un jury qui est constitué de personnes responsables du mobilier national et de personnalités extérieures qui sélectionnent à travers les créations qui ont été proposées.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est une sélection... Ça répond à certains critères. Il faut X assises, X luminaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai que parfois, justement, lors de ce jury, il est mentionné, il nous faut par exemple des consoles. Il nous faut, on n'a pas assez de luminaires dans la collection. Ce serait bien qu'on en fasse rentrer. D'accord. Donc en fait, il y a des critères. Il peut y avoir des... Mais pas forcément.

  • Speaker #1

    OK. Et c'est une... C'est une garantie pour eux d'être produits par les ateliers du mobilier national ? En fait,

  • Speaker #2

    il y a deux choses. Il y a à la fois les acquisitions de pièces qui existent, qui sont donc des objets qui existent, qui sont proposés, qui sont achetés, qui sont parfois des pièces uniques. et après en parallèle il y a le travail d'édition et de création de l'arc qui contacte des designers en disant qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble je ne vais pas en parler parce que je ne suis pas édifiée mais en tout cas c'est une autre démarche où l'arc développe Des produits, mais ce n'est pas la partie des acquisitions lors des commissions.

  • Speaker #1

    Des collections, d'accord. Et là, pour revenir à Thurène Chevalreau et André Monpois, ils ont un intérêt financier à ce que vous faites ? les éditions des deux...

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On donne vraiment des royalties à tous nos designers.

  • Speaker #1

    Mais aussi au Mobilier National, en l'occurrence ?

  • Speaker #0

    Aussi au Mobilier National, dans le cadre de ces deux designers-là. Ok,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et en contrepartie, le Mobilier National fait passer dans un intérêt... financiers c'est vraiment pour promouvoir le design français faire ressortir ça et aussi il nous emmène avec eux dans tous les dans toutes les expositions qui font à l'international par exemple à milan on est exposé sur leur stand au labo donc sur le centre du mobilier national là en ce moment même si si

  • Speaker #1

    vous nous écoutez c'est pendant la design week de milan qui est quand même l'événement on va dire le principal événement du design dans le monde en tout cas en europe mais je pense dans le monde Donc vous présentez les pièces dans deux lieux, Alcova et Le Labo.

  • Speaker #0

    Alcova du 7 au 14 avril et Le Labo du 6 au 11 avril.

  • Speaker #1

    Pourquoi ces deux lieux ? Alcova c'est plutôt connu pour du jeune design collectible, enfin moi c'est ça l'image que j'ai. Pourquoi Alcova et pourquoi Le Labo ?

  • Speaker #0

    Pourquoi Alcova ? Parce que moi Alcova j'ai toujours adoré cette foire et surtout... Cette année, comme l'année dernière, elle se passe. Un des lieux qui est proposé, c'est la Villa Borsani, donc d'Osvaldo Borsani, qui est un designer de nos années que j'adore. Et donc, justement, de pouvoir présenter dans un premier temps notre collection dans un écrin tel que la Villa Borsani, pour nous, ça nous tenait à cœur. Et donc, en plus, on est exposé dans sa bibliothèque, qui est toute en boiserie, avec tous ses livres, enfin, un endroit qui est magique. Donc, pour nous, c'était aussi important. Et surtout, ça nous place sur une scène plutôt internationale parce que les visiteurs viennent de partout. Et concernant le labo, on est sur le centre du mobilier national et c'est un regroupement qui est plutôt français de French Design.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est là où vous êtes partie dans les valises du VIA et du mobilier national. C'est quand même une chance incroyable en France de pouvoir avoir des organismes publics, le VIA.

  • Speaker #0

    Là, c'est pas...

  • Speaker #2

    Non, c'est pas le French Design. Ils sont dans le même bâtiment, mais l'étage dans lequel on est, c'est vraiment avec le mobilier national.

  • Speaker #1

    soutenir effectivement génial c'est quoi la suite ? j'imagine que vous avez plein de choses dans les cartons dont vous n'allez peut-être pas pouvoir me parler mais j'aimerais bien savoir quand même le rythme auquel vous imaginez développer de nouvelles étayer votre catalogue est-ce que vous allez continuer de toute manière vous vous dites on a commencé là par ces pièces là et on poursuivra aussi longtemps qu'on le peut ou est-ce que vous avez une idée de ... de collections plus éphémères ?

  • Speaker #2

    Depuis un an, on travaille déjà sur les collections futures. Au départ, on s'était dit, on va lancer une deuxième collection. Mais en fait, on s'est dit, non, ça n'a pas de sens. On va lancer au cours du temps certaines créations. Donc, on est en train de travailler sur la suite. Déjà, on a un peu dit tout à l'heure, pour Miniflore, on va ajouter d'autres exemplaires. Mais on est aussi sur des discussions avec d'autres designers sur des savoir-faire complètement différents. Donc, surprise.

  • Speaker #1

    Ok. Et quel rythme ? Vous ne savez pas ? Dans un an ? Dans six mois ?

  • Speaker #0

    Oui, d'ici un an, en tout cas, on espère présenter de nouveaux produits.

  • Speaker #1

    Ce sera 1000 ans à chaque fois le rendez-vous ? On ne sait pas. Bon, vous nous réservez une surprise.

  • Speaker #0

    Oui, et on se fera un événement aussi à Paris pour la Design Week de Paris en septembre. On compte faire plusieurs événements dans l'année pour montrer aussi notre collection à un public par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, votre public, c'est qui justement ? C'est le plus grand nombre, mais vous avez quand même un persona. C'est l'amateur de design, c'est monsieur et madame Tout-le-Monde. À qui voulez-vous adresser ?

  • Speaker #2

    Il est très large. Parce qu'en fait, justement, le fait qu'on soit de générations différentes, c'est qu'on a un œil différent et qu'on s'adresse à un public différent. C'est-à-dire que toutes nos créations, elles vont aussi bien pour des personnes. En fait, il est très large.

  • Speaker #0

    Et on a toutes les gammes de prix aussi. Oui,

  • Speaker #1

    de 99 euros à quelques milliers d'euros.

  • Speaker #2

    On va avoir aussi un réseau de revenus qui sera aussi spécifique à chaque produit. Par exemple, pour les luminaires, il y a un réseau qui est bien particulier. Pour les... Le petit objet mini-flore, c'est aussi un autre réseau. Donc en fait, on s'adresse à des clientèles assez différentes.

  • Speaker #1

    Y compris le contract, c'est-à-dire le B2B. On peut imaginer des pièces qui font...

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, la collection Dialogue, d'André Monpix, cette collection d'assises, tous les tissus sont classés non-feu. Pour pouvoir être directement chez un particulier,

  • Speaker #1

    comme un hôtel ou un cabinet d'avocats.

  • Speaker #0

    On a déjà anticipé tout ça.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai qu'on préfère le prévoir dès le départ, comme ça, tout de suite, ça peut être repéré pour un lieu... concernant le public.

  • Speaker #1

    Ça, c'est hyper important. Là, il y a une démarche entrepreneuriale bien pensée. Isabelle, tu connais les contraintes. Tu as eu des clients très gros par le passé, donc tu connais les contraintes. Effectivement, on ne peut pas mettre n'importe quoi, n'importe où. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y a aussi autre chose, c'est que, par exemple, la table, elle est reconfigurable, les assises également. Et on veut, la lampe, elle peut être réparable. Par exemple, si quelqu'un, par malchance, casse un globe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fini.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est assez suivi, on peut avoir les pièces détachées.

  • Speaker #1

    Le modèle économique d'un éditeur de mobilier ou de luminaire ou d'objet, vous pouvez nous le décrire, comment ça marche ? On le comprend à peu près, mais...

  • Speaker #0

    Donc vous avez des designers d'un côté, des fabricants, des distributeurs. Ça marche comment ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, les designers ont leur versé royalties, c'est-à-dire un pourcentage sur le prix de vente. Les fabricants, donc en fait, d'abord, il y a toute une phase d'études. il faut financer les études, il faut financer les moules, les outillages, qui n'existent plus. Donc selon l'ambition que nous avons, c'est soit des outillages qui permettent de faire 100 000 pièces ou autres, donc on est quand même ambitieuse, donc on a des bons financements. Et puis ensuite, on négocie avec des fabricants tout en gardant la meilleure qualité, un prix d'achat, et après on rajoute les marges.

  • Speaker #0

    Et l'ambition d'une marque ? une marque aussi. C'est donc d'éditer un maximum le plus longtemps possible, ou c'est de se dire tiens, on vendra peut-être un jour un gros éditeur américain.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta réponse,

  • Speaker #2

    Joséphine ? Moi, dans l'idée, je préfère garder. Après, on ne sait jamais ce qui se passe. Dans l'idée, on préfère vraiment que ça tienne longtemps. Déjà, c'est une histoire de famille. Et aussi, pour être sûre que la qualité reste la même et le respect des designers reste le même. Nous, on sait qu'on fait les choses bien. on ne sait pas comment...

  • Speaker #0

    Comment les autres le feront. Justement, quel est votre regard un peu sur le marché de l'édition ? Sans forcément critiquer vos confrères, mais si vous avez décidé de lancer ça, c'est parce qu'il y avait une place, il y avait votre passion, il y avait aussi une place. Quel regard vous portez sur l'édition du design ? Il y a des très gros, il y a de plus en plus d'auto-éditions, de jeunes designers qui s'auto-éditent. Qu'est-ce que vous pouvez en dire ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça très courageux d'auto-éditer. D'ailleurs, je trouve... Je trouve que c'est bien que les jeunes designers le fassent parce que, comme on l'expliquait tout à l'heure, il y a quand même une grande frilosité des grands éditeurs qui ne prennent pas beaucoup de risques. Donc ça, je trouve ça quand même un peu dommage. Ils sont sur des grosses machines qu'il faut faire avancer. Et justement, nous, notre particularité, c'est qu'on est très agile et qu'on prend des risques. Et on n'hésite pas à le faire parce qu'en plus, on est jeune, on démarre et on a une grande ambition. Mais le regard qu'on a sur les autres, moi, ça me navre un peu de voir que quand... quand on délocalise la fabrication très lointaine, on garde les mêmes prix. Donc je trouve que ce n'est pas honnête vis-à-vis du client final parce qu'il faut savoir ce qu'on achète. Quand ça coûte tel prix, on sait pourquoi ça coûte ce prix.

  • Speaker #2

    En fait, il y a vraiment une opacité un peu de ce milieu-là. On ne sait pas vraiment où sont produits les choses, dans quelles conditions. Et donc nous, c'est vraiment ça. On veut être vraiment le plus transparent possible.

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Moi, je suis assez frappé. C'est une autre partie de ma vie. Donc moi, je distribue du design. et je constate que quand on demande parce que nos clients l'exigent de plus en plus de savoir d'où il est conduit soit pour des raisons environnementales pour dire ok le cuir vient d'où, le bois vient d'où quels sont les certificats etc les éditeurs vont finir par s'y mettre mais c'est très compliqué d'avoir les infos je suis stupéfait et il y a une forme d'omerta là non on dit pas et puis ça a beaucoup changé en plus alors plutôt en bien j'ai l'impression depuis le Covid oui certains éditeurs se sont dit on dépend de producteurs lointains donc rupture de chaîne d'approvisionnement donc des délais délirants des canapés qui sont fabriqués en 50 semaines etc ça c'est plus possible mais il y a quand même non communication c'est terrible je

  • Speaker #2

    pense que la réglementation va les obliger à le faire mais ça prend un peu de temps la deuxième chose aussi pour laquelle on avait notre place c'est qu'on voit beaucoup quand même d'éditeurs qui disent inspirés des années 70 inspirés du design italien de telle époque et ça c'est le truc qui nous inacceptables voir inspiré de tel designer ouais quand il n'y a pas de et de temps en temps il ya certains des durs que je passe tm ou rien qu'en allant dans leur boutique je peux te citer ou les designers desquels ils se sont inspirés même les petits designers français des années 60 un peu moins connus tu reconnais totalement l'objet un

  • Speaker #0

    petit twist pour pas se faire attaquer en justice alors justement c'était un de mes un de mes points la contrefaçon est vraiment un fléau aussi dans le monde du mobilier et du design. Là, en plus, vous exhumez des pièces qui sont méconnues ou peu produites, mais si elles fonctionnent, elles risquent d'être copiées. Vous avez les moyens de vous battre ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    C'est aussi pour ça que ça passe aussi par l'éducation des gens. Par exemple, là, on a un TikTok depuis hier. Je n'ai jamais utilisé TikTok.

  • Speaker #1

    On est dans 15 jours.

  • Speaker #2

    Depuis 15 jours. pour justement aussi il y a toute une mode apparemment sur TikTok donc c'est Imen qui travaille avec nous qui est en stage avec nous qui m'a expliqué ça qu'il y avait une mode du dupe où justement il y a des vidéos où ils disent ah vous voulez un togo bah non achetez ce dupe sur Temu ou je sais pas quelle marque et donc en fait il y a tout un

  • Speaker #0

    Pas des barres. Non, je ne pense pas. Oui,

  • Speaker #2

    oui. Et donc, je suis des fabricants chinois. Et donc, nous, on veut justement mettre en place des contenus entiers où justement expliquer pourquoi il ne faut pas acheter de dupe, pourquoi c'est important d'acheter des meubles signés, quel est le travail du designer derrière, quel est le travail du fabricant, comment c'est fait, pourquoi ça a de la valeur, pourquoi il faut l'acheter, on n'en perdra pas et au moins, ce n'est pas dangereux aussi pour la santé des gens qui le fabriquent d'acheter ces meubles-là. Donc, on veut vraiment aussi faire tout un travail de contenu pédagogique sur Instagram, sur TikTok, sur tous ces réseaux, pour aussi essayer de contrer ça, parce qu'on sait qu'on n'a pas les moyens financiers, légaux. Il faudrait une équipe de je ne sais pas combien de personnes pour réussir à vraiment...

  • Speaker #0

    C'est horripilant. Je recevais Axel Chay, qui est un jeune designer français, auto-édité. Bon, alors... Il a un succès, il a fait une collection avec Monoprix, mais il a fait aussi du collectible avec, j'ai oublié le nom de la galerie, qui sera au PAD dans quelques jours. Et justement, je lui disais, j'ai vu une vidéo TikTok. de jeunes filles qui arrivaient chez Leroy Merlin, pardon Leroy Merlin, et qui montraient, regardez, c'est un dupe de la lampe de Axel Chay, juste parce que c'était un tube de couleur primaire. Et lui découvrait ce truc. c'est horripilant. Et ça n'a rien à voir. Donc oui, merci de faire ce travail.

  • Speaker #2

    Il y a du boulot. Aidez-nous les autres.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas tellement plus cher d'acheter. C'est souvent, oui, un problème de méconnaissance. En fait,

  • Speaker #1

    c'est plus cher à l'achat, mais c'est beaucoup moins cher dans la durée parce qu'on garde le produit. Alors que quand on achète quelque chose pas cher, mal fabriqué, on le jette.

  • Speaker #0

    Et en plus, oui, le produit authentique a une valeur dans le temps. D'abord, on peut le garder très longtemps,

  • Speaker #2

    mais aussi on peut le transmettre. ou le revendre au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Et il faut savoir que toutes ces contrefaçons, ce sont les mêmes réseaux que des réseaux de trafic humain, etc. Parce que j'avais donné une interview il y a quelques années, et c'est terrifiant.

  • Speaker #0

    Oui, horrible. Oui, j'ai l'impression que dans le mobilier, en plus, on peut encore plus difficilement protéger un modèle.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, avec chacune de nos pièces, on achète un morceau d'histoire. Une histoire authentique, et une partie est redonnée à la famille. Donc, c'est quand même plaisant.

  • Speaker #0

    savoir ça qu'est ce qu'est ce que dit le design pour vous isabelle qui avait 13 enfin qu'avait travaillé dans le design depuis les années 90 ça qu'est ce qui dit notre époque design qu'est ce que en général ouais

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas le sens de ta question.

  • Speaker #0

    En fait, est-ce que le fait qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a une tendance très forte pour la génération Y, d'avoir des très belles pièces de design, et j'ai l'impression qu'il y a quelques années... c'était plus répondre à des codes pour faire partie d'une espèce de communauté. C'était Instagramable d'avoir, c'était cool d'avoir un bureau ou un Togo, parce que tout le monde l'avait. Mais qu'aujourd'hui, peut-être je me trompe parce que c'est très parisien, j'en sais rien. On va plus vers je veux ce produit parce qu'il raconte une histoire, parce qu'il me plaît.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un sujet, c'est amusant parce qu'en France, on a été très longtemps sur les cultures d'héritage. Pendant des années, dans les années, justement avant les années 70, on héritait des armoires à Normande, des baillus bretons, etc. Et c'était des pièces qui étaient assez lourdes en volume, qui prenaient de la place. Et il y a eu en fait deux choses. Il y a eu la crise immobilière qui a fait que les logements étaient plus petits. petits. Donc, les gens ont changé leur meuble. Il y a eu ce boom des années, justement, à 50-60 du design qui a rafraîchi tout cet environnement qui était assez classique. Et il y a eu aussi une maison qui s'appelle Ikea, qui a été un très bon pédagogue, qui a bien fait rentrer le design chez tout le monde. Et moi, j'ai toujours considéré, quand je dirigeais Vitra France, que les clients d'Ikea à 20 ans devenaient les clients de Vitra à 35-40 ans. Parce qu'en fait, ils ont forgé une éducation sur la modernité. sur la légèreté et aujourd'hui on est justement la maturité évolue moi je suis très très confiante et positive c'est à dire que il y a eu tout le mobilier en plastique qui se cassait dans les années 80 90 2000 etc et en fait c'était la façon de faire rentrer le design chez monsieur et madame et en fait on a fait son école avec des objets peut-être moins coûteux mais qui ont rempli les poubelles qu'on n'a pas gardé qui ont mal vieilli et donc la maturité avance et ce qui est plaisant aujourd'hui, c'est de voir que par exemple Joséphine qui a 30 ans, même sans avoir grandi dans cet univers, je vois tous ses amis, ils ont un appétit dingue sur ce qu'on va rééditer. C'est-à-dire que on est dans l'ère du temps mais qui s'inscrit dans le temps. On n'est pas sur un effet de mode. Justement, ce que disait Joséphine sur TikTok, on va essayer de partager les valeurs et de faire comprendre les enjeux. Ça, c'est génial parce que ... Les gens qui sont imprégnés de cela, après ça change leur vie. Ils ont un regard différent sur les objets et ils sont convaincus.

  • Speaker #0

    C'est stupéfiant. On accueille chez Yourse des stagiaires, comme dans toutes les boîtes, mais y compris des gens qui ne viennent pas du tout de cet univers-là. Et ils repartent en général. On leur fait un cadeau en partant d'une pièce de design dont on a compris qu'ils l'aimerait ou qu'elles l'aimerait. Et très souvent, c'est des gens qu'on retrouve quelques années après qui nous disent, mais j'ai compris un truc. Ça y est, maintenant, je ne veux pas vivre dans un univers qui n'a pas au moins... Enfin, je veux des très belles pièces. J'imagine comme travailler dans le vêtement. dans le soulier. Quand on travaille chez Berluti, je pense qu'ensuite, on n'a plus envie de porter des chaussures bas de gamme. Mais ok, très intéressant. Alors, c'est vrai qu'il y a aussi cette émergence du collectible design. Ce n'est pas tout à fait votre positionnement, quoique. Est-ce qu'il y a un moment où vous vous dites peut-être on ira dans de l'édition limitée ?

  • Speaker #2

    Peut-être en termes de couleurs ou des choses comme ça sur certains objets. Mais non, on veut vraiment que on diffuse.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, super. Est-ce que vous avez envie de vous ouvrir à d'autres périodes d'un liste au Père Noël ? En fait,

  • Speaker #2

    à la base, quand on a voulu monter sur ces éditions, on regardait un peu toutes les périodes et surtout le design actuel. Et en fait, à chaque fois, j'étais triste. Les années 50, 70 me manquaient. Et donc, c'est comme ça qu'on a fini par dire, en fait, on fait de la réédition plutôt que juste de l'édition. Et moi, personnellement, j'avoue que je suis un peu bloquée sur ces périodes-là. C'est tout ce qui me plaît. Parce que j'ai l'impression que c'est les premiers qui ont changé vraiment ce qui existait avant.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je t'imagine que ça peut pleurer. C'était nos plus petits mètres.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ces années-là qui m'intéressent, les esprits. La seule tristesse qu'on a dans cette période-là, c'est qu'il n'y a pas assez de femmes. Il n'y avait pas assez de femmes designers. Ça, c'est ce qui nous peine un peu. Du coup, l'équipe de Sources Sessions est pour le moment 100% féminine. Pour prendre soin de l'ensemble. Vu que nos cinq designers sont des hommes. Mais c'est peut-être essayer de trouver plus de femmes.

  • Speaker #0

    surtout dans ces années là mais elles étaient un peu moins mise en avant c'était parfois un peu c'est un chat chaque soir c'est vrai qu'elles sont déjà pour la plupart très bien ok il faut trouver des merveilles j'ai vu que Charlotte Perriand et

  • Speaker #2

    Saint-Laurent il y a deux semaines à Isabelle c'est bien ça faisait un an que c'était un an et demi

  • Speaker #0

    Je crois que c'était dans les tuyaux. Et puis, ça a fini par sortir.

  • Speaker #1

    C'est bien. Peut-être que je pourrais rajouter à ce que tu as dit, Joséphine. Cette période-là, elle est très joyeuse. Parce qu'il y avait un boom, il y avait la liberté, il y avait mai 68, etc. Et on retrouve à travers les créations cette joie de vivre. Et nous, la joie de vivre, c'est très important. C'est-à-dire qu'on est là pour apporter de la gaieté, pour faire plaisir aux gens qui sont heureux. Et cette période-là, spécifiquement, elle représente vraiment cette caractéristique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que le design... aujourd'hui a parfois tendance à être un peu statutaire, froid pour le design contemporain, où on a cet objet mais oulala faut surtout pas l'utiliser pour pas l'abîmer. C'est pas du tout votre idée donc c'est au contraire il faut les utiliser,

  • Speaker #1

    il faut les mélanger,

  • Speaker #0

    les malmener peut-être. D'ailleurs j'avais eu avec un ami cette discussion sur le mot icône parce que moi j'adore les icônes du design et il me disait mais non mais tu peux pas parler... d'icônes une icône c'est religieux et tu peux pas te voterait sur une icône donc il faut parler de pièces j'ai pas intemporel exhumé je sais pas mais moi j'aime bien et comme moi aussi ouais moi aussi j'aime donc réédition vous êtes certaine jamais vous ferez d'édition de designer contemporain c'est pas peut-être une autre boîte on verra je pense que chacun chacun sa partie ok le duo mère fille donc on a compris vous vous complétez super bien. Vous n'aviez jamais travaillé ensemble, vraiment ?

  • Speaker #2

    Sur certaines missions de la boîte de conseil d'Isabelle, elle faisait appel à Delphine, ma sœur, qui est à Studio Bursaki, qui est architecte, et moi via Source Parisienne pour sourcer des meubles.

  • Speaker #1

    On a fait des projets incroyables.

  • Speaker #2

    Oui, mais pas tous les jours ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est la première, ça se passe bien ? Ce n'est pas explosif ?

  • Speaker #2

    Non, ça se passe super bien parce qu'on est un peu similaires. On est un peu pareils.

  • Speaker #0

    Ok, génial, c'est super Comment vous êtes perçue c'est un petit monde le design mais quand même il y a un côté parfois très intello il y a de l'ultra grande diffusion comment vous êtes perçue dans le monde du design est-ce que vous avez une idée

  • Speaker #1

    Moi j'ai toujours été sur le design de grand nombre donc en fait on m'a interrogée souvent ce sont des éditions limitées, non parce que On veut pouvoir offrir ces collections à qui les veut en fait. Comme disait Joséphine, on n'est pas élitiste, on est quand même dans le haut de gamme parce que les produits sont très bien fabriqués, mais on ne veut pas cliver.

  • Speaker #0

    Ok. Donc je pense que ça peut être que bien perçu parce que ça met en avant des designers pour la plupart français, enfin en tout cas européens, peu connus, à part Claude Courtecuisse. Moi, personnellement, je ne les connaissais pas. Turène Chevallereau, je ne l'avais jamais entendu parler.

  • Speaker #2

    Moi non plus.

  • Speaker #0

    Ça me rassure. Je ne voulais pas mettre l'ignard du truc.

  • Speaker #2

    Oui, oui. Mais maintenant, les gens vont les connaître.

  • Speaker #0

    C'est formidable.

  • Speaker #1

    Il a un univers poétique formidable. Il a fait des illustrations incroyables. Il a fait aussi sa maison, maison de famille dans une forêt. C'est quelqu'un de délicieux. Ce qui est formidable, c'est qu'à chaque fois, on découvre une personne, son univers. vers ses créations. Et ça, c'est charmant parce qu'on a plein d'histoires à transmettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial parce que vous n'êtes pas tombé dans la facilité d'aller chercher un nom, mais vraiment d'aller chercher la pièce qui colle à votre univers, votre catalogue.

  • Speaker #2

    En fait, tout part de l'objet plutôt que du designer.

  • Speaker #0

    Oui, et ça, bravo, parce que ça aurait été plus simple d'aller chercher une signature.

  • Speaker #1

    En même temps, on s'est mis à la place. Nous, on voudrait être clientes de Source Edition et on voudrait... Ce n'est pas forcément un nom qu'on a envie d'acheter. On a envie d'acheter un objet pour sa fonction, pour sa... son confort, pour sa particularité, pour son image. Et après, on sait que c'est fabriqué par telle personne. Et nous, on se met toujours à la place du client.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ok. Super. Génial. Merci beaucoup. On va arriver déjà presque à la fin de notre conversation. Est-ce que vous pouvez me dire s'il y a un objet, un objet que vous garderiez si vous deviez en garder qu'un ? Un meuble, une lampe, je ne sais pas, n'importe quoi. Un objet.

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai... j'ai une lampe qu'on a essayé de m'acheter à de nombreuses reprises parce qu'il faut savoir que quand les gens viennent chez moi, tout est à vendre parce que j'adore changer et que tout est source parisienne et donc il y a une seule lampe qu'on a toujours essayé de m'acheter et que je n'ai jamais vendue c'est une lampe faite en verre de Murano de Carlo Nason, qui est un designer incroyable de luminaires et donc ça ce serait l'objet que je regarde qui est réédité ? qui n'est pas réédité et qui est entièrement soufflé en verre de Murano qui est très grande elle est faite 80 cm de haut avec des taches à l'intérieur. Elle est très très belle.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, c'est une révélation sur une prochaine...

  • Speaker #2

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    C'est pas gagné.

  • Speaker #2

    C'est le côté technique encore qui me craint. Isabelle a néanti tous mes rêves. Non ! On sait jamais.

  • Speaker #0

    Et toi Isabelle ?

  • Speaker #1

    Moi c'est pas un meuble, c'est un couteau Laguiole. qui se plie, que mon grand frère Christophe m'a rapporté. En fait, il était passé par Laguiole en revenant d'Afghanistan et il m'a offert ce couteau et j'ouvre tout mon courrier avec ce couteau et je l'aime vraiment beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Super, j'adore poser cette question parce que ça en dit beaucoup sur les personnes et je trouve ça chouette. Super. Est-ce que vous auriez un livre, un film, une expo, une œuvre d'art qui, pour vous, chacune d'entre vous... vous un c'est compliqué comme question mais incarne ce que serait le le design tu vois on a répondu ya pas longtemps une série qui passe en ce moment qui s'appelle sévrance ou un film de jacques tati ou voilà bah moi j'allais dire un film de jacques tati qui c'est

  • Speaker #2

    pour ça que notre premier post instagram c'est en intro c'est le film de jack Tati c'est mon oncle pareil voilà vous voyez le point de convergence évidente

  • Speaker #0

    La dernière belle chose que vous ayez vue, expo ou endroit ?

  • Speaker #1

    Dolce & Gabbana au Grand Palais, avec Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh qui ont fait de la scénographie. C'est sublime. Dans le détail, c'est un émerveillement.

  • Speaker #2

    Et en plus, on a eu la chance de visiter l'exposition avant l'ouverture au public. Donc, on était seuls avec Laurent, qui nous a visités. Donc, on a pu tout voir de près, avoir toutes les explications. Et c'était incroyable.

  • Speaker #0

    génial et si vous deviez organiser un déjeuner un dîner imaginaire pardon j'ai un autre une autre expo formidable c'était au

  • Speaker #1

    19M de Chanel c'était l'exposition Lesage qui était superbe avec en plus à la fois du classique et des innovations et pareil une délicatesse à la française parce que la France c'est quand même top raffiné,

  • Speaker #0

    on sait faire le dîner imaginaire avec une personnalité vivante ou pas ... design De quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais adoré dîner avec Jean Prouvé et sa famille. Je parlerais de ce qui est pour lui l'essence du design.

  • Speaker #0

    Alors, Jean Prouvé, tu connais sa fille, c'est ça ? Oui. Et tu as été à l'initiative de la réédition des pièces de Jean Prouvé par Vitra ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le lien, oui, entre Catherine et Rolf Elbaum. Et ça, c'était un amerveillement de voir le... la naissance de cette collection.

  • Speaker #0

    Qui est un...

  • Speaker #1

    Un grand succès.

  • Speaker #0

    Un énorme succès. Oui.

  • Speaker #2

    Et on a aussi fait le lien avec Catherine et sa fille Delphine. Donc, oui. Avec Claude Courtecuisse. Ah, oui.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas longtemps. Parce qu'en fait, elle... de voir le petit pavillon que à l'observatoire et donc on leur a dit mais on peut on peut vous demander bien conneries donc on est et c'est la première fois qu'elle voyait ce point qui est génial et toi joséphine personnalité alors moi je dirais Gae Aulenti parce que justement c'est une femme designer et de savoir justement si c'était compliqué comment elle a fait pour avoir sa place au milieu d'un milieu d'hommes

  • Speaker #0

    Gaetana Aulenti. Alors, j'ai une question un peu provoquante, mais je ne sais pas si ça vous fait ça, mais moi, ça me hérisse quand je vais voir son best-seller la Pipistrello qu'on ne peut plus supporter parce qu'on l'a trop vue. C'est la limite, je pense, de la diffusion de ce qu'on trouve, ce produit dans des grandes surfaces de bricolage. Comment elle vivrait le truc aujourd'hui ? Peut-être super bien, je n'en sais rien. Vous en pensez quoi ?

  • Speaker #2

    on ne sait pas vraiment parce que par exemple quand on travaillait avec Marc Berthier lui voulait rendre justement ses oeuvres aux plus grands publics peut-être que lui aussi elle aurait pu le ranger elle aurait été ravie de ça je vais toujours demander si l'éditeur italien

  • Speaker #0

    c'est Martinelli Luce je crois était j'imagine conscient de ça mais en France j'ai l'impression qu'ils sont un peu en train de se tirer une balle dans le pied c'est vrai que moi j'étais surprise la première fois oui mais bon je dînais hier soir avec un ami qui me disait non mais moi j'adore cette pièce et c'est pas grave je la veux et la quadrifoglio encore plus ah ça je l'ai chez moi celle là on a dû vouloir te l'acheter aussi j'en ai vendu et

  • Speaker #2

    j'en ai une je l'ai quand même gardée mais elle est pas réédité elle est pas réédité mais malheureusement on a abat jour en plastique c'est pour ça que même pour nous ça...

  • Speaker #0

    vous pouvez pas imaginer travailler avec du plastique recyclé ...

  • Speaker #2

    non, en tout cas on n'a pas envie il y a tellement de matériaux formidables on observe beaucoup tous les nouveaux matériaux par exemple faits à partir de coquillages,

  • Speaker #1

    en plus on ne sait pas comment ça va venir, c'est vrai dans 20 ans que sera cet abat-jour en plastique ?

  • Speaker #0

    alors que l'alu, l'acier,

  • Speaker #1

    le métal le fer ça peut vraiment garantir une qualité de durabilité et de durée dans le temps super où est-ce qu'on vous suit ?

  • Speaker #0

    sur le site ?

  • Speaker #2

    Le site, c'est source-édition.com au singulier et le compte Instagram, pareil, tiktok source.édition.

  • Speaker #0

    Voilà. Et vous prévoyez d'avoir un showroom ?

  • Speaker #2

    Dans un second temps, oui, on aimerait bien avoir un showroom sur rendez-vous, mais dans un second temps, on fait attention au début.

  • Speaker #0

    Et si vous êtes à Milan, précipitez-vous à Alcova ou au Labo jusqu'au 13 avril 2025. Merci. beaucoup joséphine et isabelle merci merci et à très bientôt pour un nouvel épisode de design talk

Description

Dans cet épisode unique de The Design Talk, Franck MALLEZ reçoit Isabelle de Ponfilly et Joséphine Bursacchi, mère et fille, fondatrices de Source Édition, une maison dédiée à la réédition exigeante et poétique de meubles et objets de design des années 1950 à 1970.


Dans cet épisode, on parle transmission, fabrication en France, quête d’archives oubliées et émotion du design retrouvé.

Ensemble, elles racontent l’histoire de cinq premières pièces rééditées — du Mini-Flore de Claude Courtecuisse à la lampe Jumelles de Ben Swildens, en passant par les bancs sculptés de Giuseppe Rivadossi, les créations ingénieuses de Turenne Chevallereau, ou encore les assises fonctionnelles d’André Monpoix.


Ces objets, souvent jamais édités, reprennent vie grâce à un processus respectueux des ayants droit, de la fabrication artisanale et d’un souci constant d’authenticité et de durabilité.


L’épisode évoque aussi leur partenariat inédit avec le Mobilier National, leur participation à la Milan Design Week (jusqu'au 13 AVRIL 25) à Alcova Milan à la Villa Borsani, ou encore l’exposition au Labo du Mobilier National.


Entre rééditions conscientes, pédagogie anti-contrefaçon (oui, même sur TikTok), et célébration du design comme histoire vivante, Source Édition se distingue dans un paysage trop souvent opaque.


Designers, architectes, amateurs de design ou simples curieux, cet épisode est une plongée rare dans la mémoire matérielle et l’intelligence émotionnelle du mobilier d’hier pour l’habitat d’aujourd’hui.

Pour suivre ce duo incontournable :

Source Édition
Instagram
TikTok



--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. Ce Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Eh bien, on démarre. Bonjour à toutes les deux. Bonjour Isabelle. Bonjour Joséphine, pardon.

  • Speaker #1

    Bonjour

  • Speaker #0

    Franck. Bienvenue. Bienvenue dans The Design Talk. Alors, on va présenter vos parcours, mais c'est un épisode assez unique pour une raison déjà très simple, c'est que... Habituellement, je ne reçois qu'une personne. Et là, c'est quand même assez particulier, votre aventure. On va l'expliquer, vous allez l'expliquer. On va rentrer dans le détail pendant une bonne heure, heure et demie. Vous êtes d'abord mère et fille. Ce n'est pas la seule raison, mais c'est surtout parce que vous avez créé ensemble Source Édition, dont on va parler aujourd'hui. Donc, chers auditeurs, vous allez entendre trois voix aujourd'hui dans cet épisode. Alors, on va parler de vos parcours de Source Édition. Mais avant toute chose... Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin, avant de venir ici dans le studio ? On est fin mars, ça sera diffusé en plein pendant la dizaine week de Milan, donc il fait beau à Paris. Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin ?

  • Speaker #1

    Le ciel bleu de Paris, sur les bois gris, c'est superbe.

  • Speaker #0

    Joséphine, un spécial.

  • Speaker #2

    Un spécial.

  • Speaker #0

    Alors, si on rentre dans votre univers personnel, et bien sûr dans celui de Source Édition, qu'est-ce que vous voudriez qu'on retienne, le sentiment que l'on a quand on voit les pièces que vous venez de révéler ?

  • Speaker #1

    Chaque pièce a une histoire. Ce sont des pièces authentiques, signées des designers, avec l'implication des designers ou des ayants droit. Donc on est dans le respect fidèle. C'est vraiment l'authenticité fabriquée avec des bons matériaux, par des bonnes personnes, en Europe et principalement en France.

  • Speaker #0

    Donc c'est de l'authenticité, de l'unicité aussi, parce que c'est des pièces, on va y revenir sur chacune d'entre elles. qui n'ont pas été vues depuis...

  • Speaker #2

    Oui, même certaines jamais éditées. On est parti pour certaines juste de dessins d'archives, mais qui n'ont jamais vu le jour en vrai.

  • Speaker #0

    Ok, passionnant. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez présenter Source Édition ? Qu'est-ce que c'est que Source Édition ? Si vous deviez définir votre métier et l'expliquer à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #2

    Alors Source Editions, c'est une société qui va récupérer des meubles des années 50 à 70 et qui va les rééditer au goût du jour, donc en changeant de temps en temps les matériaux pour les rendre plus durables et contemporains. toucher au dessin.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on prend le dessin, on fait fabriquer par des bons fabricants et après on présente et on vend.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc vous allez, dans des archives, identifier des dessins d'objets ou de... mobiliers et peut-être de luminaires un jour qui ont été ou qui n'ont jamais été fabriqués et vous les refaites fabriquer par les meilleurs artisans ou fabricants, je ne sais pas, ou industriels.

  • Speaker #1

    Absolument. Et luminaires dès la première collection. Ah,

  • Speaker #0

    super. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez raconter pourquoi ? Vous avez décidé de travailler ensemble, à part le fait que vous connaissez par cœur évidemment l'une et l'autre, mais pourquoi, quelle est la raison pour laquelle vous avez décidé de travailler ensemble l'une et l'autre ?

  • Speaker #1

    Moi je dirais que c'est un peu une histoire familiale parce que depuis la naissance de mes deux filles, Delphine et Joséphine, Moi, j'ai toujours beaucoup travaillé. Je les ai toujours embarqués avec moi au bureau. D'abord chez Knoll. Je leur disais, regardez comment sont fabriqués les produits. Parce que pendant que je travaillais, il fallait les occuper. Donc, je leur donnais des feuilles de papier. Je leur disais, regardez comment ce meuble a été fait. Regardez dans les livres. qui est l'auteur, pourquoi ça a été fabriqué, regarder les matériaux, regarder les détails. Et ensuite chez Vitra. Donc elles ont passé pas mal de temps au bureau, à bénir dans cet univers. Et d'ailleurs Delphine, ma fille aînée, est architecte d'intérieur. Et donc voilà, l'idée elle est venue depuis la tendre enfance.

  • Speaker #0

    Naturellement.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand j'ai décidé de quitter mon poste de direction générale, que j'occupais chez Vitra pendant 26 ans, au départ j'ai quitté pour faire autre chose et pour vivre ici. une liberté et surtout je me suis dit si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. J'enviais beaucoup la position de mes filles qui avaient chacune créé leur société. Et en fait, je n'ai pas eu tout de suite l'idée de créer une société avec Joséphine. J'ai d'abord créé un cabinet de conseil à la demande de mes clients où j'ai impliqué Delphine également et Joséphine. Et après, c'est une autre histoire que Joséphine va raconter.

  • Speaker #2

    Oui, donc moi, j'ai créé Source Parisienne qui est une galerie de meubles vintage des années 50 à 70 en 2019. Et en fait, ça marchait très bien, tout allait bien, mais on a eu au bout d'un moment une mission avec Marc Berthier, qui est un designer qui était très populaire dans les années 70 notamment. Et donc, on avait une mission avec lui pour justement rééditer ces meubles de ces années-là.

  • Speaker #0

    C'est lui qui est venu ? Oui,

  • Speaker #2

    c'est lui qui est venu. Il n'a pas contacté. Il n'a pas contacté Isabelle. Et donc, on a accepté cette mission parce qu'en plus, moi, j'étais fan de son travail. Donc, on était ravis. Et donc, on a allé voir. plusieurs éditeurs pour justement reproposer les produits.

  • Speaker #1

    Je te coupe un instant. En fait, on a accepté uniquement sous la condition que ce qui nous intéresse c'est de faire des produits qui intéressent un plus grand nombre. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est pour éditer, pour éditer, ça n'a aucun sens. Ce qu'on veut, c'est avoir des produits désirables, bien fabriqués. Donc en fait, avant d'accepter la mission pour Marc Berthier et sa jeune associée, Mikaela Kvan, je dis à Joséphine, va d'abord voir dans les archives de Marc s'il y a des choses qui t'inspirent et sur lesquelles on pourrait s'engager à les faire rééditer par des éditeurs existants.

  • Speaker #0

    Alors, on peut d'ailleurs recreuser un tout petit peu les pièces les plus connues de Marc Berthier. Moi, je pense à... C'est du plastique, moulé, notamment. Monoprix, je crois. Il a édité... Monoprix a édité Prise d'unique, oui, à l'époque, pardon, bien sûr. C'est quoi les pièces les plus connues de Marc Berthier ?

  • Speaker #2

    Il a aussi fait la petite radio Dixon la Tykho.

  • Speaker #1

    Ah oui

  • Speaker #2

    Il a fait... Il était vraiment... Il touchait à tous les univers. Il a même fait une montre très connue pour Hermès.

  • Speaker #0

    Ok, je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Il a travaillé aussi pour Magis, Roche et Bobois. Et donc, nous sommes allés voir les éditeurs existants et des nouveaux. Et on s'est rendu compte que malgré les merveilles qu'on leur proposait, personne ne prenait de décision. Tout le monde disait c'est formidable. Mais vraiment, dans la vie, moi, je trouve la théorie de dire en amour, il y a l'amour. Mais il y a l'épreuve d'amour. Il faut y aller. Et donc, avec Joséphine, un jour, on était... un peu désemparée, en disant c'est quand même incroyable, il y a des trésors fous. Et puis en plus, Joséphine avait beaucoup de demandes de ses clients vintage, de pièces qu'elle ne trouvait pas. Et puis on discute et on dit mais quand même c'est incroyable. Et puis à un moment, je ne sais plus laquelle de nous deux, on n'arrive pas à se souvenir, dit puisque les autres ne le font pas, on va se lancer dans la réédition.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Vraiment l'élément déclencheur.

  • Speaker #1

    Et on est allé voir Marc et Mikaela.

  • Speaker #2

    Et on leur a dit ben voilà, on a l'idée, on va le faire nous-mêmes. On va devenir éditeur. Et Marc nous a regardés, nous a dit depuis le jour où je vous ai rencontrés, je savais que ça allait arriver.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, on va revenir un tout petit peu en arrière sur votre parcours respectif. Donc, Isabelle, tu as toujours travaillé dans le design. Knoll, Vitra, tu peux nous raconter un peu ce parcours ? D'où vient peut-être ta passion pour le design ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ma passion pour le design, elle remonte à beaucoup plus loin, depuis l'enfance. Parce qu'en fait, j'ai été d'une famille de cinq enfants la dernière. Donc, on était très... expérimentaux à la maison. Mon père avait fait polytechnique et l'école des poudres explosif. Donc on faisait des bombes, des expériences avec mes trois frères et ma sœur. Ma maman avait travaillé chez Scaparrelli donc c'était un couple assez incroyable et on testait beaucoup de choses. Et en fait depuis toute petite j'ai toujours été attirée par les lieux de vie et je passais mon temps à changer les meubles de place dans ma chambre au départ et puis après dans tout l'appartement. Et un jour, mon père arrive, il était en alchimie, et il arrive avec une chaise incroyable, c'était la chaise de Joey Colombo. Il la pose au milieu du salon, qui était plutôt en marqueterie, boiserie, etc. Appartement assez classique, mais quand même avec des choses très contemporaines, parce que mes parents aimaient bien le contemporain. Il pose cette chaise orange au milieu du salon en disant, cette chaise est incroyable, elle est moulée d'une seule pièce et elle est incassable. Alors elle est effectivement superbe, elle n'était pas incassable, mes frères au bout de trois jours l'ont cassée. Donc voilà. Et comme il en avait rapporté deux, la deuxième, je l'ai gardée avec moi. Et ça a été quelque chose qui m'a énormément inspirée. Ce qui m'a inspirée, c'est ce choc et cette opposition entre le classique, la marqueterie, les choses qu'on connaît bien en France et ce design. Et je trouvais que les deux se répondaient tellement bien. Et ça réveillait. Pour moi, c'était comme une petite cachette vitamine C qui arrivait. Et ça a été, à ce moment-là, pour moi, un engouement très particulier. Mon grand frère architecte m'a aussi... embarqué dans tous ces sujets de design, d'architecture. Et puis, en fait, un jour, comme une évidence, je me suis dit, j'étais très timide, j'ai fait une école de commerce. Les professeurs m'ont dit, avant de faire du commerce, avant de faire du marketing, il faut que tu fasses du terrain. Très timide. De la vente. D'accord, la vente. Et en fait, je suis rentrée.

  • Speaker #0

    Un mot presque.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, on m'a souvent dit dans les enseignants en recrutement, avec le nom que vous avez, vous n'allez pas faire de la vente. Pourquoi pas ? Je suis très heureuse. La vente est un très noble métier. Et donc, je suis rentrée chez Roneo, qui à l'époque était une grande maison industrielle où on rentrait une feuille de métal dans une machine et une armoire sortait au bout. C'était génial. Donc, j'ai appris vraiment le métier.

  • Speaker #0

    Roneo, moi, j'ai des souvenirs d'enfance. C'était l'ancêtre de la photocopie ?

  • Speaker #1

    La renéotypeuse, où les poèmes qu'on avait sentaient l'alcool à bruler.

  • Speaker #0

    J'adorais ça.

  • Speaker #1

    Et c'était écrit en violet. C'était la même société. Il y avait la division copie, photocopieuse, et la division mobile. Il y avait un très beau showroom à Venue de Friédland. Et en fait, au bout de six mois, un chasseur d'hôtes m'appelle en me disant « On voudrait que vous vous recrutez pour Knoll, pour rentrer chez Knoll. » Et Knoll, moi j'adorais Knoll, c'est une société que j'admire beaucoup. Mon père avait un bureau Knoll en haut de la tour de la Défense, la tour Aurore, qui était une des premières tours. Pour moi, je rêvais de Knoll dans les films aussi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Jacques Tati. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est un bol de modernité.

  • Speaker #1

    Un univers formidable. Et en fait, je dis aux chasseurs de tête, rappelez-moi dans un an et demi, parce que j'avais décidé de rester deux ans pour ma première expérience, que je me suis dit, avant, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas loyal vis-à-vis de l'entreprise de partir au bout d'un an. Je dis, rappelez-moi dans un an et demi. Six mois après, ils me rappellent. Je dis, vous n'avez pas très bien compris.

  • Speaker #0

    Encore un an.

  • Speaker #1

    Rappelez-moi dans un an. Et finalement, au bout des deux ans, je suis rentrée chez Knoll. Et j'ai été dans l'équipe des grands projets. À l'époque, Knoll fabriquait, il y avait une partie, tout ce qui était tapisserie à Sergé-Pontoise, une autre partie en Italie, mais avec des machines pas du tout aussi sophistiquées que j'avais chez Renéo. Renéo, on entraîne de méta. Là, je veux dire, les Italiens, à l'époque, avant de changer les usines, entraînent planche de bois et dix minutes après, le bois ressortait juste poli. Mais après, ils ont beaucoup fait avec poli. Moi, j'ai toujours adoré ce mélange entre le design et l'industrie. Parce que ce qui m'intéresse, c'est offrir ces beaux objets fonctionnels au plus grand nombre. Et donc, on n'est pas du tout sur le côté élitiste, même si on a des pièces qui sont des pièces uniques et faites à la main.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, les designers, quand on parle aux designers eux-mêmes, leur ambition, à part quelques-uns qui sont très élitistes, l'immense majorité veut fabriquer... ... imaginer, dessiner pour le plus grand nombre, pour un esthétique, mais surtout pour une fonction. Donc oui, c'est très cohérent. OK, on va revenir sur ton parcours juste après. Alors Joséphine, toi, tu as baigné naturellement depuis ta plus tendre enfance dans cet univers, mais c'était une évidence pour toi ?

  • Speaker #2

    Au début, j'ai vraiment voulu me différencier justement du parcours de ma mère. Donc j'ai fait des études de marché de l'art et j'ai voulu me spécialiser en art contemporain. mais tout en ayant toujours un intérêt pour le design, surtout des années 50-70. Donc je me suis spécialisée dans les deux. J'ai fait une double formation. Et après, mon premier travail a été de rentrer au VIA, qui s'appelle maintenant le French Design.

  • Speaker #0

    Qui est un peu la fédération, le syndicat. Un peu,

  • Speaker #2

    oui, qui dépend de l'ameublement français. Et donc en fait, ça a été mon premier job après mes études. Et donc j'étais chargée de faire voyager une exposition qui faisait le tour du monde de design français. Et j'ai adoré, mais j'ai quitté à la fin de cette expérience pour justement fonder Source parisienne, qui a toujours été mon envie première. Et en parallèle, il y a une galerie d'art contemporain qui m'a appelée, parce que j'avais fait plusieurs stages en galerie précédemment, et qui m'a appelée alors qu'on était en vacances au Japon. Je ne cherchais pas du tout de travail, puisque j'avais lancé Source parisienne et je voulais lui donner une chance. Et on m'a appelée en me disant, ah, la galerie Mitterrand m'a donné votre contact, on veut ouvrir une galerie à Paris. une antenne d'une galerie suédoise à Paris. Donc j'ai rejoint cette aventure jusqu'à temps de devenir directrice de la galerie à Paris.

  • Speaker #0

    Tout en conservant Source Parisienne.

  • Speaker #2

    Donc c'est pour ça que Source Parisienne n'a pas vraiment grandi comme ça aurait pu l'être si c'était mon activité à plein temps. Et c'est aussi pour ça que j'ai dû quitter la galerie il y a un an, un peu plus d'un an, pour me consacrer exclusivement à Source Édition.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Et Source Parisienne du coup, aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Source Parisienne... Source... En fait, sur notre nouvelle activité Source Éditions, il y aura toujours une petite partie vintage avec des pièces de collection. Parce que c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Mais ça passe vraiment au second plan.

  • Speaker #1

    On a gardé Source Parisienne en entité légale, parce que la société existait depuis quelques années. Et aussi parce qu'on avait quand même une communauté de pas mal de fans, et de clients, et architectes d'intérieur également, et archi, qui suivaient Joséphine. Donc en fait, on a fait muter, glisser.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, Source parisienne, c'était une galerie en ligne de vintage, mais également, je sourçais pour mes clients. C'est pas le nom de Source. C'est que des archis, des décorateurs, même des clients particuliers, venaient me voir et me disaient, voilà, j'ai cette liste-là de meubles que je cherche, soit des meubles très précis. soit juste une inspiration, un budget, quelque chose. Et je leur proposais justement tout un univers qui pouvait aller avec le leur.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #2

    C'était vraiment ça, faire du sourcing pour mes clients.

  • Speaker #0

    C'était une des questions d'ailleurs de ce podcast, mais tu as répondu super. Je reviens à Isabelle. Donc, tu restes combien d'années chez Knol ?

  • Speaker #1

    Sept ans.

  • Speaker #0

    Sept ans. Et ensuite Vitra, c'est ça ? Oui. Vitra, très belle maison, dans laquelle d'ailleurs, comme chez Knol, une énorme partie du catalogue, une grosse partie du catalogue... et celle de designer iconique, ancien, décédé, j'en prouvais notamment. Tu es restée combien de temps chez Vitra ?

  • Speaker #1

    26 ans. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça marque !

  • Speaker #1

    Mais en fait, le Vitra, de quand je suis arrivée, quand je suis partie, n'était plus le même. C'est une société merveilleuse qui appartient à la famille Feldbaum. Et j'ai eu la chance de faire tellement de choses différentes et très excitantes que je ne me suis jamais ennuyée.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Cette maison, on a eu la chance de travailler un petit peu ensemble avec Yours et Vitra et tu as fait partie, pour ne pas dire, tu as été la première à faire confiance à Yours, dont le modèle économique était un peu innovant à ce moment-là, il y a quelques années, qui était de proposer du design en souscription au plus grand nombre aussi. Donc merci pour ça. Génial. Alors. On va rentrer maintenant dans l'activité de source édition. Qu'est-ce qu'a été le déclic ? C'est vraiment la demande de Marc Berthier, le contact avec lui. Aujourd'hui, vous avez déjà réédité des pièces de Marc ?

  • Speaker #1

    En fait, les pièces de Marc, pour l'instant, on ne les réédite pas. Parce qu'en fait, depuis la disparition de Marc, ça nous a rendu tellement triste que Marc disparaisse et qu'on n'arrive pas à éditer. Pour l'instant, il y a une succession un peu compliquée.

  • Speaker #0

    Ça sera un sujet à traiter. Un peu plus tard.

  • Speaker #1

    Éventuellement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, comment vous avez identifié les cinq designers qui constituent les premières pièces ? Vous pouvez nous les citer, nous parler de chacune d'entre elles. Comment ça a démarré ? Par où ? Qui a fait ce travail et comment vous l'avez fait ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour le choix des designers et des pièces, c'est exclusivement Joséphine qui choisit, parce qu'elle a une beaucoup plus grande culture du design que moi sur cette époque-là. OK. Et en plus, elle a un goût qui est très actuel, qui est très jeune et qui est très personnel. C'est-à-dire qu'elle fait des collages, elle fait des choix. Elle est bien meilleure que moi. Donc, en fait, elle choisit. Elle fait sa liste au Père Noël de tous les objectifs des designers qu'elle souhaite. Et après, en fait, ce qui est génial, c'est qu'on se complète et on n'est pas bonne sur les sujets de l'autre. Je le dis, moi, il y a des trucs que je ne sais pas du tout faire. Donc, c'est vraiment Joséphine qui fait sa liste au Père Noël. Et moi... En fait, il faut savoir que chez Vitra, à de nombreuses reprises, j'ai été impliquée dans le service développement. Donc, j'ai travaillé avec les ingénieurs et avec les designers. Et j'ai d'ailleurs été intégrée et menée à plusieurs projets de création avec des designers. Et puis, pour avoir grandi dans les usines avec cette expertise technique, avec mes grands frères, je connais bien tout ce qui est.

  • Speaker #0

    Les process de fabrication, les contraintes.

  • Speaker #1

    Absolument, la réaction des matériaux, le coût d'investissement pour tel ou tel outillage, tel moule. En fait, moi,

  • Speaker #2

    je ne le vois pas du tout. Je disais, je veux ça, mais c'est impossible. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un peu la direction artistique et puis l'exécution, vous complétez de cette manière-là. Parce que l'édition, effectivement, il faut le rappeler, l'édition, c'est choisir. Alors, pour certains, c'est faire dessiner par un designer contemporain. Pour vous, c'est ressortir des archives, des dessins. pour certains qui n'ont jamais été produits. Et puis ensuite, c'est faire exécuter avec les matériaux et les savoir-faire actuels qui ont beaucoup évolué pour certains, mais peut-être pas pour d'autres. Et puis, c'est trouver une économie derrière. C'est que, un, que ce soit faisable, et deux, que ça ne coûte pas une fortune.

  • Speaker #2

    Je ne voulais pas aller dans l'univers du luxe-luxe. On est premium, abordable, mais on est haut de gamme, mais pas luxe. Et c'était ça, toute la problématique. comme on souhaitait vraiment fabriquer en France ou en Italie, dans le pays limitrophe, il y a toute cette problématique-là de trouver quelque chose qui peut être à la fin abordable.

  • Speaker #1

    Donc cette liste au Pernod qui était très grande, j'ai passé au Cribble et j'ai dit ça, ça ne va pas être possible, ça c'est trop compliqué, ça on verra après.

  • Speaker #0

    Il y a eu des compromis, il y a eu des discussions âpres ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non, parce que moi je respectais tout à fait les choix de Joséphine et puis elle respectait mon expertise. Et puis en plus, il y a une liste tellement énorme qu'on n'en est qu'au début.

  • Speaker #2

    J'ai fait ma liste Père Noël, je pense que j'avais plus de 200 designers dans ma liste.

  • Speaker #0

    Donc ok, vous en avez pour 20 ans là.

  • Speaker #2

    Déjà, il y a eu un an de recherche entre trouver les designers, après trouver les ayants droit, puisque la plupart n'étaient pas. Ils sont plus vivants, oui. Donc très compliqué. Et donc ça a pris vraiment un an, du moment où on a souhaité lancer Source Edition, jusqu'au moment où on a eu notre liste de 5 designers. Donc, c'est juste un an que sur les recherches, avant même de commencer n'importe quel autre travail.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, justement, ces noms. Donc, il y en avait 200, on ne va pas les citer tous, mais les cinq que vous avez retenus, dont deux sont encore vivants. Alors, qui sont-ils et quels sont les... Décrivez-nous comment vous les avez choisis. Donc, on a compris le process, mais c'est qui et pour quels produits ?

  • Speaker #2

    Oui. Alors, on a cinq designers dans cette première collection. Et on a trois... sont édités directement, on les a trouvés nous-mêmes, et deux sont issus des archives du Mobilier National avec lesquelles on a un partenariat. Et donc, ces cinq designers, les noms, ça va être Claude Courtecuisse, qui est encore vivant, qu'on va aller voir cet après-midi d'ailleurs. On va aller prendre au goût avec lui.

  • Speaker #1

    Que je connais depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #2

    Et on va aller lui montrer sa pièce dans le packaging, comme ça va sortir la semaine prochaine.

  • Speaker #1

    Donc le Miniflore

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est un Soliflore.

  • Speaker #2

    Donc en fait, il s'appelle Mini-Flore, c'est un petit solifleur qui en fait a un hommage à sa maman qui adorait toujours garder la dernière fleur d'un bouquet fané, parce que quand on a un bouquet on ne sait pas pourquoi, mais il y a toujours une fleur qui reste nickel donc à chaque fois, sa maman mettait cette fleur dans un mug, dans une assiette, dans une coupelle avec un petit peu d'eau pour essayer de la garder le plus longtemps possible et donc lui a voulu créer cet objet qui a été notamment exposé après au Centre Pompidou dans une exposition ... Un petit objet qui était en céramique à l'époque et nous on l'a adapté justement pour le faire en porcelaine. Fait dans une manufacture qui existe depuis plus de 200 ans en France pour le rendre plus élégant. Et donc c'est un petit objet qu'on met dans le contenant de notre choix, donc il est creux aussi en bas. Et pour justement s'approprier cette dernière fleur et la faire vivre le plus longtemps possible.

  • Speaker #1

    Ce qui est important pour nous c'est aussi que chaque personne mette dans sa tasse ou son... sa petite coupelle de son choix, parce que c'est vraiment un objet très personnel. C'est un hommage à la fois à la nature et à la personne qui a offert le bouquet. Et quand on a apporté le... Parce qu'en fait, on avait une forme que Claude nous avait confiée en céramique. Et on a une centaine de dessins. Donc on a choisi cinq formes qu'on a fait imprimer en impression numérique. On a refait faire les dessins par un dessinateur industriel, parce que Claude n'avait plus aucun plan, n'avait plus rien. Et en fait, on est arrivés avec les objets et avec des fleurs. Il était super ému. C'est-à-dire qu'il a pris le mini-flore et il a levé les yeux au ciel en disant « Regarde, maman, elles l'ont fait » . Et ça, c'était tellement touchant. C'était vraiment joli. Donc ça, c'est le début de l'aventure avec Claude parce qu'on a plein d'autres projets.

  • Speaker #2

    Et Claude, pour revenir au tout début, quand on l'a rencontré, Isabelle le connaissait via Vitra.

  • Speaker #1

    En fait, on avait fait un jour une vente aux enchères au profit. fille d'enfant à Lille, chez notre revendeur Emotion. Et on avait confié une vingtaine de chaises pantone. Et il faisait partie des artistes, designers qui avaient transformé la chaise. Et donc, je l'ai rencontré à ce moment-là. Et il me dit, écoutez, on a été au début du lancement de la collection Prouvée. Parce qu'en fait, je connaissais la fille de Jean Prouvé. Et j'ai proposé à Vitra de la rencontrer. De l'enlever. Et en fait, il me dit, mais moi, j'ai mon atelier dans les jardins de l'Observatoire. Et au fond du jardin, il y a une cabane qui en ce moment sert à... Cabane à outils, qui est un petit pavillon fait par Jean Prouvé, mais que personne ne connaît. Est-ce que vous voulez le voir ? Je dis mais oui, absolument. Donc on s'est vus à ce moment-là, je suis allée le voir dans son atelier. Et ce petit pavillon est juste une merveille incroyable.

  • Speaker #0

    Qui a été classé, j'espère, protégé.

  • Speaker #1

    Il n'est pas classé, il n'est pas protégé.

  • Speaker #2

    Et en plus, personne ne peut le voir parce que l'Observatoire de Paris s'est sécurisé.

  • Speaker #1

    Et donc notre amitié est née à ce moment-là parce que c'est un homme délicieux. qui a un univers incroyable. Donc en fait, au début de l'aventure, quand on s'est dit, mais ça y est, on va créer notre maison d'édition, j'ai dit à Joséphine, écoute, Claude Courtecuisse, que je connais bien, on va aller le voir. Donc on ne lui a pas annoncé tout de suite qu'on lançait une maison d'édition parce qu'on ne voulait pas décevoir Claude si Joséphine n'avait rien dit.

  • Speaker #0

    Si je ne l'avais pas expliqué.

  • Speaker #1

    Donc on a dit, écoutez, voilà, on a ce projet-là, est-ce qu'on peut avoir accès à vos archives qui peuvent nous intéresser ? Et là,

  • Speaker #2

    incroyable, il nous dit, ben voilà, j'ai fait que 3 ou 4 meubles dans ma carrière de designer, c'est tout. Mais toutes mes archives sont au Musée des Arts Déco, j'ai tout donné il y a quelques années, donc vous pouvez y aller de ma part et consulter pour trouver le plan d'un fauteuil qu'on aimerait éditer dans un second temps. Donc moi je prends rendez-vous avec le Musée des Arts Déco, je me dis bon ça va durer une heure le temps de retrouver le plan technique de ce fauteuil, et j'arrive, trois énormes boîtes avec des gants blancs, et là je me dis ok, donc en fait il n'y a pas du tout... Ok,

  • Speaker #0

    il y en a pour trois jours là.

  • Speaker #2

    Pas du tout, il y a trois, quatre trucs. Et donc en fait j'ai tout tout tout pris en photo et en fait il a dessiné presque plus de 300 ou 400 objets, non mais un truc de délirant.

  • Speaker #0

    Dont la plupart n'ont jamais été édités.

  • Speaker #2

    Jamais été édités, juste des croquis comme ça et donc j'ai tout numérisé, je l'ai mis sur une clé USB et je suis allée voir Claude et je lui ai dit mais Claude... Il a des trésors en fait.

  • Speaker #1

    Il l'avait oublié.

  • Speaker #2

    Il l'avait oublié. Le mini-flore faisait partie de...

  • Speaker #0

    Le mini-flore n'avait jamais été produit ?

  • Speaker #2

    Jamais été produit. Il avait produit 4-5 pièces pour le mettre dans son exposition au centre Pompidou. D'accord. Où il empilait...

  • Speaker #1

    En fait, il aime beaucoup l'accumulation des objets. Donc en fait, c'est à plus grande échelle des empilements. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, au départ, il l'avait imaginé pour être de la céramique. Oui. Et vous ? pour des questions de facilité d'industrialisation de fabrication ?

  • Speaker #1

    C'est plus simple en céramique. D'accord. Et peut-être moins cher.

  • Speaker #2

    Beaucoup est moins cher.

  • Speaker #0

    Pourquoi la porcelaine, du coup ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on s'est dit... En fait, on voulait un objet qui soit à moins de 100 euros pour être accessible.

  • Speaker #2

    Donc, le prix public, c'est 99. Ah oui,

  • Speaker #1

    99. C'est TTC. OK. Et dans une jolie boîte qui explique toute l'histoire.

  • Speaker #2

    Un joli cadeau à recevoir.

  • Speaker #1

    Un joli cadeau. Et on s'est dit... Comme on avait ce principe, on s'est dit on veut offrir plus que juste un objet en céramique, on veut un raffinement. En plus, on est en France, les biscuits, moi, c'est quelque chose qui a accompagné toute mon enfance aussi. Il y a un toucher qui est très agréable. Et en plus, chaque pièce est vraiment unique parce que quand on démoule, il peut y avoir un léger mouvement. Donc, en fait, on s'est dit on veut plus pour nos clients.

  • Speaker #0

    OK, on va parler des quatre autres pièces. Mais alors, moi, je veux absolument comprendre. Ça veut dire que vous. produisez, vous stockez ? Vous allez en produire en volume, peut-être pas pour les autres pièces, mais pour celle-ci ?

  • Speaker #2

    Les mini-flores, on en a déjà 200. Et on relance des commandes. Et surtout, l'avantage avec les mini-flores, c'est que vu qu'on a une centaine de dessins, on va sortir en fait plusieurs formes. C'est juste que dans un premier temps, on en sort une parce qu'on doit faire 10 moules.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est un coût de production.

  • Speaker #2

    C'est un coût de production. Mais donc en fait, c'est pour après créer une collection où les gens veulent collectionner leurs mini-flores, avoir plusieurs formes ensemble. Surtout que quand ils sont mis ensemble, quand on en a plusieurs dans une même coupelle, ça refait un bouquet entier plutôt qu'une seule fois. Ah génial. Donc il y a cette idée-là derrière.

  • Speaker #0

    C'est ultra poétique. Moi, je veux cet objet. Alors, je veux comprendre où est-ce que je vais le trouver.

  • Speaker #2

    Comment vous allez le réaliser ? Alors, on va avoir... Enfin, à l'heure où vous écoutez ce podcast, notre e-shop est déjà en ligne. Donc c'est source-édition.com et vous pouvez l'acheter directement. et aussi on aura on va développer tout un réseau de revendeurs de distribueurs,

  • Speaker #0

    ok super le deuxième alors donc là premier designer Claude Courtecuisse, le second qui c'est ?

  • Speaker #2

    Le second on a Ben Swilddens donc avec cette lampe qu'on appelle Jumel, c'est un nom qui a été trouvé, à chaque fois c'est le c'est le designer ou sa famille qui ont choisi les noms des objets parce que la part avait des numéros vu que ces années là c'était ... Par exemple, la lampe jumelle, elle s'appelait lampe 10-445. Et donc, on a demandé à Juliette, la fille de Ben, si elle avait une idée de nom. Et en fait, c'est sa maman, donc la femme de Ben, qui a trouvé l'idée. Parce qu'en fait, à chaque fois qu'il parlait de cette lampe, il disait « Ah, la jumelle, les jumelles » . Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'était naturellement.

  • Speaker #2

    C'était en fait un nom qui arrivait comme ça.

  • Speaker #0

    Donc, jamais produite. Alors, on peut parler... Ah, déjà produite.

  • Speaker #2

    Déjà produite. Et moi, c'était une lampe qu'on me demandait énormément sur Source Parisienne. Et qui était très difficile à trouver parce que... Produite en très peu d'exemplaires.

  • Speaker #0

    À l'époque, par qui ?

  • Speaker #2

    Par Verre Lumière. D'accord. À Verre Lumière. Et en fait, l'avantage aussi avec cette lampe, c'est qu'il y a une grande palette de coloris. Donc, elle avait été faite dans plein, plein de couleurs. Et donc, c'est une lampe qui me tenait vraiment à cœur de rééditer parce que c'est une de mes lampes préférées qui n'a jamais existé même.

  • Speaker #0

    Tu peux la décrire ?

  • Speaker #2

    C'est une lampe, c'est fait avec deux demi-globes qui étaient faits à l'époque en opaline. Et donc, nous, notre démarche de source, c'est aussi de... d'adapter au bon matériau. Donc, l'opaline était en plomb, donc très nocive. Maintenant, c'est des globes en verre soufflé, sablé. Et avec une structure qui était à l'époque en acier, qui est maintenant en aluminium, parce que pareil, c'est recyclable et plus léger. Et donc, c'est deux demi-globes mis ensemble sur une structure en acier.

  • Speaker #0

    en aluminium maintenant, peinte ou alu-brossé. Et qui a la particularité d'être soit une lampe à poser, soit une lampe qui peut être mise en applique ou en plafonnier.

  • Speaker #1

    Donc c'est un espèce de macaron ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Avec une base plate. Et ce qui est important, c'est vrai que quand Joséphine parle de l'usage différent, c'est que la même lampe a les perforations qui permettent vraiment de l'accrocher de façon différente. Et ça, c'est aussi un lien commun entre toute notre collection. C'est-à-dire qu'on veut des objets... qui nous accompagne dans tous les moments de la vie. C'est-à-dire que soit c'est démontable, recomposable, utilisable de façon différente. Parce qu'en fait, la vie n'est jamais gravée. On ne sait pas comment on va être installé demain. On va vivre, on va l'emporter.

  • Speaker #1

    Dans quel appartement ?

  • Speaker #2

    Et en fait, tout est reconfigurable et utilisable de façon différente.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, comment vous avez décidé, sélectionné cette lampe ? Tu expliquais qu'on te l'a demandé beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, on me l'a demandé beaucoup. Et moi, ça fait vraiment partie de... Pour moi, des plus belles lampes, je ne veux pas, mais vraiment des plus belles lampes qui ont existé dans ces années-là. Donc, c'était vraiment mon objectif principal, c'était de l'avoir. Donc, c'est un peu, on a dû chercher, chercher. En fait, Isabelle avait une amie qui connaissait la fille de Ben.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai contacté plusieurs personnes en disant, mais j'aimerais bien rentrer en contact. Il faut savoir que Ben Svilden, c'était un des cofondateurs de la marque Bonpoint. Oui. Et donc, on a par personne interposé, j'ai réussi à avoir les coordonnées de Juliette Wildens.

  • Speaker #1

    Donc, il est néerlandais. Il est venu s'installer en France.

  • Speaker #0

    Il a fait l'école des arts déco.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, très jeune. Et puis, OK. Oui, bon point. Merci. Merci. Et derrière, avec les Cohen et tout. OK. C'est ça. Super. Voilà. OK. Et donc, oui, tu avais cette connexion et tu as réussi à entrer en contact avec sa fille, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. OK. Qui nous a tout de suite... Et en fait, elle avait entendu parler de moi par d'autres gens. Parce que c'est vrai que dans ce petit monde qu'est le design et l'industrie du meuble, c'est vrai que comme j'y suis depuis longtemps, voilà. Et en fait, elle avait aussi l'idée de faire rééditer des objets de son papa. Et plusieurs personnes lui avaient dit, tu devrais contacter Isabelle de Ponfilly. Donc en fait, quand on l'a contactée, elle a dit, ben voilà. Et elle nous a très bien accueillis. Ça a été un moment très émouvant. Et donc, on est allé chez elle. Et puis, on a vu plusieurs modèles. De toute façon, Joséphine, c'était la jumelle qui...

  • Speaker #1

    Ah oui, tu savais que c'était ça, cette pièce que tu voulais. Et ça a été compliqué de convaincre les ayants droit ?

  • Speaker #0

    En général, non. Ça a été compliqué de les trouver. Mais de les convaincre, pas vraiment. À chaque fois, on est...

  • Speaker #2

    En fait, ils ont tous dit oui. À chaque fois qu'on les a contactés, la réponse a été positive. Parce qu'en fait... Moi étant dans ce domaine depuis longtemps, les gens savent que j'ai une déontologie, que je suis respectueuse.

  • Speaker #1

    Vous avez une vraie confiance.

  • Speaker #2

    Parce qu'en fait c'est un monde où il n'y a pas que des gens bien intentionnés. Et moi j'ai pris beaucoup la défense de pas mal de sujets. Donc les gens savent que je suis une femme engagée qui n'hésite pas à défendre. On fait attention. Donc nous vraiment un des sujets importants c'est de mettre en valeur vraiment les designers, la mémoire, leur travail. Et de faire en sorte que... Les gens comprennent l'histoire, comprennent ce qu'il y a derrière ce dessin et cet objet. C'est-à-dire que ce n'est pas juste un dessin. C'est vraiment un talent, un savoir-faire, une belle fabrication, une inspiration. Et puis par des auteurs merveilleux.

  • Speaker #1

    Ah oui. Alors cette lampe jumelle, pareil, vous avez dû en produire un certain nombre ? Oui,

  • Speaker #0

    on a même dû faire des moules. Parce que pour faire tous les globes, il faut faire des moules. Des moules de cintrage aussi pour toute la partie en aluminium. Et on en a produit... On va en avoir une centaine pour le lancement.

  • Speaker #1

    Ok, et ça pareil, produit en

  • Speaker #0

    France ? Produit en France.

  • Speaker #1

    Parce que le luminaire produit en France, très rare. Très rare.

  • Speaker #0

    En fait, pour nous, la difficulté, c'est qu'on se met sur le même positionnement de prix que nos concurrents. Mais quand on regarde bien nos concurrents, la part, c'est un peu fait en Asie.

  • Speaker #1

    Oui, les pièces de connexion, etc.

  • Speaker #2

    Il faut savoir quand même que, moi, il y a un sujet qui me tient à cœur, c'est l'industrie française. Je suis administrateur de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui a été créée par Bonaparte en 1801. Et depuis 1801, il y a cette belle société d'intérêt général, qui est une société savante qui défend l'industrie en France. C'est pour ça que pour nous, on fabrique en priorité en France. Et quand on n'arrive pas à trouver, on fabrique en Italie, notamment quand le designer est italien. Mais on donne toujours la priorité à la France. Et c'est pour ça qu'on garantit à nos clients aussi... Un soutien de l'industrie française, c'est vrai que c'est un engagement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas la faciliter,

  • Speaker #1

    mais c'est... Non, mais je pense que c'est vraiment aussi un argument qui porte de plus en plus... Auprès de cette cible, vous n'adressez pas à tout le monde non plus, au plus grand nombre, mais malgré tout à des gens qui sont sensibles au design, à l'histoire des pièces, aux anecdotes, au savoir-faire, etc. Combien elle sera vendue ?

  • Speaker #0

    Elle est vendue 990 euros. Et c'est une lampe, c'est pas une petite lampe de chevet, c'est une vraie belle lampe.

  • Speaker #2

    Tu peux éclairer tout un coin dans un salon, c'est-à-dire qu'elle est vraiment assez grande.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je ne l'ai pas vue en vrai, mais je l'ai vue en photo. Est-ce qu'elle est IP ? Je ne sais pas combien on peut la mettre dans une salle de bain ?

  • Speaker #0

    non non non non ok en fait pour suivre le dessin du designer qui avait fait des petites perforations on a voulu garder cette caractéristique là qui fait justement que oui pièce humide ok on a parlé de l'italie parlons de giuseppe Rivadossi voilà alors giuseppe et moi je suis fan de lui depuis toujours et en fait si donc c'est il a gagné quand même le prix de la triennale de milan donc considéré comme un maestro, il est incroyable. Et donc lui, ses pièces se vendent jusqu'à 150 000 euros, 200 000 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux déclencher son travail.

  • Speaker #0

    Donc en fait, Giuseppe travaille le bois, le bois massif, et il va tout sculpter à la main. D'ailleurs,

  • Speaker #1

    il se définit comme un sculpteur.

  • Speaker #0

    Il se définit comme un sculpteur, pas comme un designer du tout. Et d'ailleurs, ses meubles n'ont jamais été édités par n'importe quelle marque, jamais, jamais. C'est toujours lui, dans son atelier familial dans le nord de l'Italie, près de Milan, que tout est produit. Et donc, c'est à chaque fois pour des commandes particulières ou c'est des pièces vraiment d'art qui se vendent une fortune. Donc, moi, je me suis dit, bon, on va quand même essayer de lui proposer d'être réédité, on ne sait jamais. DOnc on a travaillé en partenariat avec son fils, Clémenté. Parce que c'est ses deux fils, Giuseppe qui les gère, Clémenté et Emmanuel, l'atelier encore. Et donc en fait, il était super emballé par le projet. Il nous a dit, allez, on le fait. Il nous a envoyé vraiment toutes ces archives des années 60, 70.

  • Speaker #1

    Tout,

  • Speaker #0

    tout, tout. On s'est retrouvés avec tout. Une quantité forte.

  • Speaker #1

    Il n'avait jamais voulu éditer. Tout était fait à la commande.

  • Speaker #0

    Il a adoré notre histoire, vu que c'est une histoire familiale comme lui. Donc, ils ont adoré l'histoire. Donc, ils nous ont dit oui, vraiment très facilement. Et moi, je n'en revenais pas. On n'arrivait pas à éditer. Et donc, tout est produit dans leur atelier. Donc, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Ça reste de l'artisanat.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais pour la première fois, ces pièces sont accessibles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc là, la pièce, tu peux nous la décrire ?

  • Speaker #0

    C'est... Deux bancs, enfin c'est un banc et un tabouret qui existent en fait dans quatre finitions, parce que c'est la même collection, ça s'appelle Basilio, c'est aussi eux qui ont choisi le nom. Et donc le banc et le tabouret existent soit en naturel, donc c'est un bois très clair, mais qui se patine avec les années, soit en teinte ébène, donc en fait ils teintent le bois à la fois, et soit en finition lisse, ou sinon... entièrement gougés à la main. Donc ça, c'est des heures et des heures de travail pour chaque banc et chaque tabouret. C'est qu'en fait, ils vont venir creuser. Donc avec un couteau à gouge, ils viennent et en fait, ils creusent la matière pour faire un effet surface de l'eau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Des petites baguettes. Donc évidemment, chaque pièce sera totalement unique.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Donc tilleul, qui est un bois très tendre, que les sculpteurs sur bois utilisent beaucoup. Donc chaque pièce unique. Combien de temps de fabrication ? Parce que là, j'imagine que vous ne les stockez pas. Pour le coup, vous en avez peut-être fabriqué quelques-unes.

  • Speaker #0

    On est sur des délais de 8 à 12 semaines pour ces pièces-là. Et donc, elles sont un petit peu plus chères que nos autres pièces, parce qu'elles ne sont pas faites de manière industrielle. Mais tout en étant beaucoup plus abordables que normalement les pièces de Rivadossi. Donc, ça permet de rendre accessible quelque chose qui n'a moins...

  • Speaker #1

    Inaccessible. On trouve sur First Dibs des pièces à 50, 70 000 euros.

  • Speaker #2

    Par exemple, le banc, là, j'ai utilisé... Utiliser le banc en banc de salle à manger, c'est super agréable. Parce qu'il a une proportion formidable. Les codes sont parfaits. C'est la seule fois que Joséphine avait trouvé ça dans les archives. C'est-à-dire que c'est à la fois un banc qu'on peut mettre dans un salon, dans une chambre, en banc de salle à manger. Et il est super agréable. Et le fait de toucher le bois, parce qu'à chaque fois, même en tilleul naturel, il est vernis. Donc il est protégé pour l'eau, parce qu'on veut que ça soit fonctionnel. Il y a des petits patins, et puis il est super.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est des pièces qui vont sortir à quelle date ? à peu près quel prix ? Le tabouret et le banc ?

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai pas tout en tête. Ça sort entre 3 et 6 000 euros.

  • Speaker #1

    D'accord, oui, donc ça reste évidemment ridicule par rapport aux pièces habituelles. Vous n'avez pas peur qu'il y ait une spéculation, là ?

  • Speaker #0

    On verra.

  • Speaker #2

    Bah oui, on verra.

  • Speaker #0

    Ça d'ailleurs, une spéculation, c'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. avec Source, c'est que la part des designers, leur travail de ces années-là ont une grosse spéculation aussi. Donc, leurs pièces se vendent fortement aux enchères. Mais en fait, ne touchent rien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et en fait, c'est vrai que c'était important, nous, dans notre engagement pour les personnes, de respecter le travail des auteurs. C'est pour ça qu'il était hors de question qu'on fasse comme d'autres maisons qui font inspirer d'eux. pour nous c'est la vérité, l'authenticité le respect du travail, donc on a à chaque fois signé un contrat de royalties il y a d'ailleurs une petite anecdote de Claude Courtecuisse qui est tellement adorable, il nous dit vous êtes mes princesses je ne veux pas d'argent il pense même que j'étais designer, il me dit mets tout à ton nom il ne faut pas dire ça aux gens on a dû même être un peu ferme en disant mais Claude si on ne signe pas de contrat pour vous donner une partie des ventes on arrête, ah bon bah d'accord ...

  • Speaker #0

    génial super pour revenir à ça c'est même si il y a de la spéculation au moins eux ont une petite oui c'est ça après je trouve que la spéculation ça rendra hommage à notre mission

  • Speaker #1

    de spécification ça peut arriver que la spéculation soit on va dire inappropriée ou illégitime il y a des galeristes bien connus qui ont fait monter un des cotes de manière un peu artificielle dans les années 2000. Mais quand même, dans la plupart des cas, c'est justifié.

  • Speaker #2

    Nous, ça nous échappe.

  • Speaker #0

    En plus, nous, justement, Source, ce n'est pas du tout des collections à édition limitée. C'est vrai qu'on va produire sur des années et des années.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, numéro 4.

  • Speaker #0

    André Monpoix. André Monpoix et Turène Chevallereau, les deux derniers, ce sont des designers qui sont issus des collections de l'Arc. l'atelier de recherche et création. Peut-être qu'Isabelle peut expliquer un peu le mobilier national.

  • Speaker #2

    Le mobilier national, c'est une institution qui est absolument incroyable, unique au monde. Le garde-meuble de la Rêne.

  • Speaker #1

    Depuis Louis XIV,

  • Speaker #2

    la France soutient la création et les métiers d'art. Et en fait, en 1964, André Malraux, premier ministre de la Culture, a décidé qu'il était temps de faire... de mettre au grand jour et de faire travailler les designers actuels, puisque à l'époque, ce n'était que des reproductions de meubles de style, pour meubler les palais. Parce que c'est vrai que le but de l'Arc et de l'Ambassade nationale, c'est aussi de fabriquer des mobiliers, à la fois des gardes-meubles, de tous les meubles de l'État, mais également de passer des commandes à des designers ou des artisans de meubles qui vont meubler les ambassades, les ministères, etc. l'Elysée. Et donc, en fait, dans les années 60, André Malraux dit mais non, on a une création incroyable. Il faut faire travailler des jeunes designers. À l'époque, il y avait Pierre Paulin, il y avait André Putman. Et donc, il y avait des commandes qui ont été passées par le mobilier national et donc par l'Arc pour développer des produits. Donc, ça veut dire que l'Arc, c'est une mini usine, un mini bureau de développement. Pas mini, d'ailleurs, c'est important, au plein cœur de l'Arc.

  • Speaker #1

    C'est aux gobelins.

  • Speaker #2

    I

  • Speaker #0

    Et en fait, au sous-sol du mobilier national, il y a vraiment une usine. et c'est incroyable il y a une imprimante 3D qui peut imprimer un canapé trois places des découpes à l'eau des choses hyper pointues et il y a des équipes en plus dans un bâtiment d'Auguste Perret donc c'est quelque chose d'incroyable,

  • Speaker #2

    un vrai trésor et il y a des experts par exemple comme Frédéric Imbert, Jérome Bescondlier qui dirige la création qui travaille justement avec des designers à la fois contemporains parce que le Mobi National, l'Arc commande encore tous les jours, puisqu'il y a des acquisitions qui sont faites et des éditions. Et en fait, donc l'arc fait de ses 60 ans. Et en fait, Hervé Lemoyne m'avait dit, il y a quelques années, parce que j'étais souvent jury dans les commissions d'acquisition, ou plus récemment jury pour les aménagements des nouvelles chambres, plutôt l'aménagement des chambres de la Villa Médicis. Et Hervé Lemoyne m'avait dit plusieurs fois, mais nous on aimerait bien faire rééditer les trésors du passé, parce qu'en fait tout ce qui a été créé depuis les années 64 ont été faits pour... un projet, mais après dans les cartons n'en a jamais été édité ou très peu.

  • Speaker #1

    Donc je pense que c'était parce qu'on parle souvent du couple Pompidou qui a fait travailler Paulin, mais aussi André Monpois.

  • Speaker #0

    En fait, André Monpoix travaillait vraiment étroitement avec Pierre Paulin sur plein de projets. Ils ont aménagé les salles du Louvre, les peintures des salles du Louvre, le wagon de la reine d'Angleterre, la SNCF. Ils ont vraiment fait beaucoup de choses ensemble.

  • Speaker #2

    Donc Hervé m'avait dit on aimerait bien faire éditer et ça c'est toujours l'histoire de rebondissement quand on a dit on va lancer notre maison d'édition on a dit ce serait génial de pouvoir éditer les trésors de l'Arc donc même chose on a demandé à Hervé Lemoyne, à Loïc Turpin à l'équipe, à Mathilde Prévota on a dit mais nous on serait intéressés comment pouvons-nous procéder ? Ils ont dit ... formidable. Donc on a expliqué ce qu'on voulait faire en disant, nous on veut éditer des bons produits fonctionnels, parce que c'est avant tout l'usage qui nous intéresse. De cette période-là, on bannit le plastique, le chrome, qui sont vêtus pour la nature, pour l'humain.

  • Speaker #0

    C'était quand même une grande partie de l'intégration.

  • Speaker #1

    Paris,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Donc à la fin, il ne restait plus grand-chose, mais il restait quand même des choses incroyables.

  • Speaker #2

    On a fait une réunion où il y avait une première sélection et après on a eu accès aux archives.

  • Speaker #0

    Oui, et donc en fait, c'est l'équipe du meuble national qui nous a présenté le travail de Turenne Chevallereau, notre quatrième designer, qui était en fait très peu connu en tant que designer, mais plutôt connu en tant qu'illustrateur. C'est lui qui a fait le logo de la marque Lonchamps, notamment.

  • Speaker #1

    Ah oui, le cheval.

  • Speaker #0

    Qui a fait ce logo-là. Et pas mal de livres pour enfants.

  • Speaker #1

    Décédé, Turenne Chevallereau ? Oui oui

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est eux qui nous ont sorti tout un dossier, parce qu'il y avait eu un concours pour faire des meubles démontables. Et donc il avait gagné ce concours-là. Et donc en fait, c'est toute une collection qui s'appelle Tutu, en hommage à son surnom, qui s'appelle Ausha Tutu. Donc c'est sa petite-fille qui a trouvé le nom. Et aussi à l'assemblage qui est tenon et mortaise.

  • Speaker #2

    Donc c'est en majuscule TU, le trait d'union pour la mortèze,

  • Speaker #1

    et Tutu.

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est toute une collection. Donc nous, on commence par réaliser deux meubles de cette collection-là. Mais donc c'est... C'est des tables qui arrivent livrées à plat et qui s'assemblent sans aucun outil, ni vis, ni clous. Donc,

  • Speaker #1

    DOnc vraiment chevillé, tenon et mortaise

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    tenon et mortaise uniquement.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est en fait les premiers meubles qui ont existé comme ça. C'était vraiment un des tout premiers à faire ça, à pouvoir assembler sans aucun outillage et sans vis.

  • Speaker #1

    Et stockage à plat.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et en fait, ça a toujours encore cette notion de modularité, car la table d'appoint fait table d'appoint. Et si on rajoute une galette d'assises, ça devient un pouf. Il y a toujours cette notion-là de pouvoir changer.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est une tutu, c'est une table d'appoint.

  • Speaker #0

    Tutu, il y a une table basse qui fait 135 cm de long, avec un double plateau. Donc c'est en mélaminé et après en plaquage noyé les pieds.

  • Speaker #1

    Ah oui, stratifié, parce que la différence...

  • Speaker #0

    Stratifié blanc et après plaquage noyé pour les pieds. Et ensuite, je ne suis pas du tout technique, moi.

  • Speaker #2

    C'est moi la technique.

  • Speaker #0

    La preuve. Et ensuite, on a la même table d'apport, mais qui est carrée, en poule petit, et avec un guide d'assises qui se met par-dessus en cinq couleurs.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une âme en médium. Et en fait, le médium est juste vernis. Ce qui est très beau, parce qu'on voit l'intérieur. Nous, on aime bien ne pas cacher les choses. Par exemple, on aime bien les choses sans ourlet, sans coin, etc. Et le... Je ne veux pas d'ourlet, mais je parle dans la mode. Mais en tout cas, là, on voit l'âme de la table. On la comprend.

  • Speaker #1

    Et c'était déjà du médium à l'époque ? Oui. Ok. Je pensais que c'était un matériau plus en médium.

  • Speaker #0

    Non, c'était en médium et c'est vraiment lui qui avait laissé les champs non plaqués. Et juste, c'était en palissandre, mais le palissandre étant un bois protégé.

  • Speaker #1

    Il vient de loin en plus.

  • Speaker #0

    Il vient de loin, donc on a pris du noyer mais qu'on a vernis dans des tons qui rappellent le palissandre.

  • Speaker #2

    On a un vernis un peu rouge. On a fait plusieurs tests de vernis. Parce qu'en fait, il faut savoir qu'à chaque fois, dès qu'on fait un... qu'on produit ou même qu'on fait le développement et on doit faire valider par l'ARC, par le mobilier National et par les ailleurs droits.

  • Speaker #1

    Et ça a été compliqué de les faire valider ?

  • Speaker #2

    Peut-être qu'avec d'autres maisons d'édition c'est compliqué mais on a été très contentes parce qu'on a reçu des félicitations parce qu'en fait moi je sais très bien à quel moment il faut montrer le travail. C'est-à-dire que nous on écrème en amont en disant ça. On a l'exigence préalable pour ne pas présenter des pièces qui pour nous sont bonnes à valider.

  • Speaker #1

    Vous êtes allé très loin dans le niveau d'exigence pour pouvoir les présenter.

  • Speaker #0

    On a aussi à sortir les pièces dans un temps un peu record. Comparé à d'autres qui travaillent avec le mobien seul, c'est en un an que les pièces étaient bonnes.

  • Speaker #2

    En fait, moi j'ai toujours une théorie, c'est quand on va dans un restaurant, même s'il y a un gros souk... ou un désordre dans la cuisine,

  • Speaker #1

    ça ne doit pas se voir.

  • Speaker #2

    Le client doit recevoir son assiette impeccable avec un très bon plat. Donc, en fait, c'est à nous de gérer.

  • Speaker #1

    Vous essuyez les plâtres en backoffice.

  • Speaker #0

    Mais en même temps,

  • Speaker #2

    ça s'est bien passé puisqu'on a pris des bons fabricants. Alors là,

  • Speaker #1

    justement, c'est un fabricant unique. Non, c'est plusieurs fabricants pour ce produit.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un produit.

  • Speaker #0

    Deux, parce qu'il y en a un pour la galette d'assise qui est un tapissier. Et l'autre, sinon, un seul fabricant. Les deux sont en France. Et donc la particularité, c'est qu'on a cinq designers et cinq fabricants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Même là, avec les galettes, un peu plus, mais sinon cinq fabricants majeurs.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'est Turenne Chevallereau. Et pour André Monpoix.

  • Speaker #0

    Et donc pour André Monpoix, en fait.

  • Speaker #1

    Qui est décédé dans les années 70. Oui,

  • Speaker #0

    et qui n'a pas eu d'enfant. Donc ça a été aussi tout ce qu'on pouvait faire pour retrouver ces ayants droits.

  • Speaker #2

    Peut-être avant, André, mon point, on l'a trouvé par hasard, en recherchant des créations.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, le Mobilier National nous a dit, vous pouvez venir consulter dans les archives, regarder dans un premier temps sur notre site les archives qui sont disponibles, et vous nous demandez les dossiers qui vous intéressent des designers. Donc, on regarde en ligne et je demande certains dossiers, et donc je vais au Mobilier National pour les étudier. Et en fait, dans le dossier d'un des designers, se trouvaient des plans de... de André Monpoix. Je me suis dit, mais c'est génial ! Tu connaissais ? Je connaissais André Monpoix, mais je ne savais pas qu'il y avait des choses qui pouvaient être au Mobilier National, puisque je ne l'avais pas vu.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'était pas numérisé, donc c'était une vraie découverte.

  • Speaker #0

    Une vraie découverte. Et en fait, c'est des meubles qui ont été faits pour le ministère des Affaires Sociales et de la Santé, qu'il avait entièrement réaménagé. Et donc, il avait fait des assises, des tables basses, des bureaux, il avait fait tout un ensemble. Donc nous, on réédite... des assises qui sont modulaires. Donc, un canapé trois places et une chauffeuse, et dans un second temps, plus tard, un angle, puisque ça prend du temps à développer.

  • Speaker #2

    Qui ne permettent pas de faire des compositions variées.

  • Speaker #0

    Et ce fameux bureau était ensuite dans le bureau de Simone Veil quand elle était ministre, donc on a le bureau de...

  • Speaker #2

    Donc c'est vrai que c'est émouvant de savoir que Simone Veil utilisait cette collection.

  • Speaker #1

    Et c'est elle qui l'avait commandité ? Non.

  • Speaker #0

    Non, c'était juste avant qu'elle devienne ministre. Ça date des années 60, c'était en 68.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Elle, elle est arrivée en 72,

  • Speaker #1

    en 13. D'accord, ok. Je voudrais faire une parenthèse sur Mobilier National, parce que c'est une question que je me suis posée. On voit, je trouve qu'il communique très bien depuis quelques années. C'est remarquable. Et on voit donc régulièrement des entrées dans les collections de jeunes designers. Comment ça se passe ? Tu l'as un petit peu dit tout à l'heure, Isabelle, mais... qui sont enfin ce sont les jeunes designers qui vont proposer leur travail ou les plus vieux d'ailleurs comment ça se passe, comment ils sont présélectionnés puis ensuite sélectionnés comment ils rentrent dans les collections, comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors en fait le marché à suivre il y a un appel à un projet et les personnes proposent des créations Et après, il y a un jury qui est constitué de personnes responsables du mobilier national et de personnalités extérieures qui sélectionnent à travers les créations qui ont été proposées.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est une sélection... Ça répond à certains critères. Il faut X assises, X luminaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai que parfois, justement, lors de ce jury, il est mentionné, il nous faut par exemple des consoles. Il nous faut, on n'a pas assez de luminaires dans la collection. Ce serait bien qu'on en fasse rentrer. D'accord. Donc en fait, il y a des critères. Il peut y avoir des... Mais pas forcément.

  • Speaker #1

    OK. Et c'est une... C'est une garantie pour eux d'être produits par les ateliers du mobilier national ? En fait,

  • Speaker #2

    il y a deux choses. Il y a à la fois les acquisitions de pièces qui existent, qui sont donc des objets qui existent, qui sont proposés, qui sont achetés, qui sont parfois des pièces uniques. et après en parallèle il y a le travail d'édition et de création de l'arc qui contacte des designers en disant qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble je ne vais pas en parler parce que je ne suis pas édifiée mais en tout cas c'est une autre démarche où l'arc développe Des produits, mais ce n'est pas la partie des acquisitions lors des commissions.

  • Speaker #1

    Des collections, d'accord. Et là, pour revenir à Thurène Chevalreau et André Monpois, ils ont un intérêt financier à ce que vous faites ? les éditions des deux...

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On donne vraiment des royalties à tous nos designers.

  • Speaker #1

    Mais aussi au Mobilier National, en l'occurrence ?

  • Speaker #0

    Aussi au Mobilier National, dans le cadre de ces deux designers-là. Ok,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et en contrepartie, le Mobilier National fait passer dans un intérêt... financiers c'est vraiment pour promouvoir le design français faire ressortir ça et aussi il nous emmène avec eux dans tous les dans toutes les expositions qui font à l'international par exemple à milan on est exposé sur leur stand au labo donc sur le centre du mobilier national là en ce moment même si si

  • Speaker #1

    vous nous écoutez c'est pendant la design week de milan qui est quand même l'événement on va dire le principal événement du design dans le monde en tout cas en europe mais je pense dans le monde Donc vous présentez les pièces dans deux lieux, Alcova et Le Labo.

  • Speaker #0

    Alcova du 7 au 14 avril et Le Labo du 6 au 11 avril.

  • Speaker #1

    Pourquoi ces deux lieux ? Alcova c'est plutôt connu pour du jeune design collectible, enfin moi c'est ça l'image que j'ai. Pourquoi Alcova et pourquoi Le Labo ?

  • Speaker #0

    Pourquoi Alcova ? Parce que moi Alcova j'ai toujours adoré cette foire et surtout... Cette année, comme l'année dernière, elle se passe. Un des lieux qui est proposé, c'est la Villa Borsani, donc d'Osvaldo Borsani, qui est un designer de nos années que j'adore. Et donc, justement, de pouvoir présenter dans un premier temps notre collection dans un écrin tel que la Villa Borsani, pour nous, ça nous tenait à cœur. Et donc, en plus, on est exposé dans sa bibliothèque, qui est toute en boiserie, avec tous ses livres, enfin, un endroit qui est magique. Donc, pour nous, c'était aussi important. Et surtout, ça nous place sur une scène plutôt internationale parce que les visiteurs viennent de partout. Et concernant le labo, on est sur le centre du mobilier national et c'est un regroupement qui est plutôt français de French Design.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est là où vous êtes partie dans les valises du VIA et du mobilier national. C'est quand même une chance incroyable en France de pouvoir avoir des organismes publics, le VIA.

  • Speaker #0

    Là, c'est pas...

  • Speaker #2

    Non, c'est pas le French Design. Ils sont dans le même bâtiment, mais l'étage dans lequel on est, c'est vraiment avec le mobilier national.

  • Speaker #1

    soutenir effectivement génial c'est quoi la suite ? j'imagine que vous avez plein de choses dans les cartons dont vous n'allez peut-être pas pouvoir me parler mais j'aimerais bien savoir quand même le rythme auquel vous imaginez développer de nouvelles étayer votre catalogue est-ce que vous allez continuer de toute manière vous vous dites on a commencé là par ces pièces là et on poursuivra aussi longtemps qu'on le peut ou est-ce que vous avez une idée de ... de collections plus éphémères ?

  • Speaker #2

    Depuis un an, on travaille déjà sur les collections futures. Au départ, on s'était dit, on va lancer une deuxième collection. Mais en fait, on s'est dit, non, ça n'a pas de sens. On va lancer au cours du temps certaines créations. Donc, on est en train de travailler sur la suite. Déjà, on a un peu dit tout à l'heure, pour Miniflore, on va ajouter d'autres exemplaires. Mais on est aussi sur des discussions avec d'autres designers sur des savoir-faire complètement différents. Donc, surprise.

  • Speaker #1

    Ok. Et quel rythme ? Vous ne savez pas ? Dans un an ? Dans six mois ?

  • Speaker #0

    Oui, d'ici un an, en tout cas, on espère présenter de nouveaux produits.

  • Speaker #1

    Ce sera 1000 ans à chaque fois le rendez-vous ? On ne sait pas. Bon, vous nous réservez une surprise.

  • Speaker #0

    Oui, et on se fera un événement aussi à Paris pour la Design Week de Paris en septembre. On compte faire plusieurs événements dans l'année pour montrer aussi notre collection à un public par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, votre public, c'est qui justement ? C'est le plus grand nombre, mais vous avez quand même un persona. C'est l'amateur de design, c'est monsieur et madame Tout-le-Monde. À qui voulez-vous adresser ?

  • Speaker #2

    Il est très large. Parce qu'en fait, justement, le fait qu'on soit de générations différentes, c'est qu'on a un œil différent et qu'on s'adresse à un public différent. C'est-à-dire que toutes nos créations, elles vont aussi bien pour des personnes. En fait, il est très large.

  • Speaker #0

    Et on a toutes les gammes de prix aussi. Oui,

  • Speaker #1

    de 99 euros à quelques milliers d'euros.

  • Speaker #2

    On va avoir aussi un réseau de revenus qui sera aussi spécifique à chaque produit. Par exemple, pour les luminaires, il y a un réseau qui est bien particulier. Pour les... Le petit objet mini-flore, c'est aussi un autre réseau. Donc en fait, on s'adresse à des clientèles assez différentes.

  • Speaker #1

    Y compris le contract, c'est-à-dire le B2B. On peut imaginer des pièces qui font...

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, la collection Dialogue, d'André Monpix, cette collection d'assises, tous les tissus sont classés non-feu. Pour pouvoir être directement chez un particulier,

  • Speaker #1

    comme un hôtel ou un cabinet d'avocats.

  • Speaker #0

    On a déjà anticipé tout ça.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai qu'on préfère le prévoir dès le départ, comme ça, tout de suite, ça peut être repéré pour un lieu... concernant le public.

  • Speaker #1

    Ça, c'est hyper important. Là, il y a une démarche entrepreneuriale bien pensée. Isabelle, tu connais les contraintes. Tu as eu des clients très gros par le passé, donc tu connais les contraintes. Effectivement, on ne peut pas mettre n'importe quoi, n'importe où. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y a aussi autre chose, c'est que, par exemple, la table, elle est reconfigurable, les assises également. Et on veut, la lampe, elle peut être réparable. Par exemple, si quelqu'un, par malchance, casse un globe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fini.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est assez suivi, on peut avoir les pièces détachées.

  • Speaker #1

    Le modèle économique d'un éditeur de mobilier ou de luminaire ou d'objet, vous pouvez nous le décrire, comment ça marche ? On le comprend à peu près, mais...

  • Speaker #0

    Donc vous avez des designers d'un côté, des fabricants, des distributeurs. Ça marche comment ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, les designers ont leur versé royalties, c'est-à-dire un pourcentage sur le prix de vente. Les fabricants, donc en fait, d'abord, il y a toute une phase d'études. il faut financer les études, il faut financer les moules, les outillages, qui n'existent plus. Donc selon l'ambition que nous avons, c'est soit des outillages qui permettent de faire 100 000 pièces ou autres, donc on est quand même ambitieuse, donc on a des bons financements. Et puis ensuite, on négocie avec des fabricants tout en gardant la meilleure qualité, un prix d'achat, et après on rajoute les marges.

  • Speaker #0

    Et l'ambition d'une marque ? une marque aussi. C'est donc d'éditer un maximum le plus longtemps possible, ou c'est de se dire tiens, on vendra peut-être un jour un gros éditeur américain.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta réponse,

  • Speaker #2

    Joséphine ? Moi, dans l'idée, je préfère garder. Après, on ne sait jamais ce qui se passe. Dans l'idée, on préfère vraiment que ça tienne longtemps. Déjà, c'est une histoire de famille. Et aussi, pour être sûre que la qualité reste la même et le respect des designers reste le même. Nous, on sait qu'on fait les choses bien. on ne sait pas comment...

  • Speaker #0

    Comment les autres le feront. Justement, quel est votre regard un peu sur le marché de l'édition ? Sans forcément critiquer vos confrères, mais si vous avez décidé de lancer ça, c'est parce qu'il y avait une place, il y avait votre passion, il y avait aussi une place. Quel regard vous portez sur l'édition du design ? Il y a des très gros, il y a de plus en plus d'auto-éditions, de jeunes designers qui s'auto-éditent. Qu'est-ce que vous pouvez en dire ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça très courageux d'auto-éditer. D'ailleurs, je trouve... Je trouve que c'est bien que les jeunes designers le fassent parce que, comme on l'expliquait tout à l'heure, il y a quand même une grande frilosité des grands éditeurs qui ne prennent pas beaucoup de risques. Donc ça, je trouve ça quand même un peu dommage. Ils sont sur des grosses machines qu'il faut faire avancer. Et justement, nous, notre particularité, c'est qu'on est très agile et qu'on prend des risques. Et on n'hésite pas à le faire parce qu'en plus, on est jeune, on démarre et on a une grande ambition. Mais le regard qu'on a sur les autres, moi, ça me navre un peu de voir que quand... quand on délocalise la fabrication très lointaine, on garde les mêmes prix. Donc je trouve que ce n'est pas honnête vis-à-vis du client final parce qu'il faut savoir ce qu'on achète. Quand ça coûte tel prix, on sait pourquoi ça coûte ce prix.

  • Speaker #2

    En fait, il y a vraiment une opacité un peu de ce milieu-là. On ne sait pas vraiment où sont produits les choses, dans quelles conditions. Et donc nous, c'est vraiment ça. On veut être vraiment le plus transparent possible.

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Moi, je suis assez frappé. C'est une autre partie de ma vie. Donc moi, je distribue du design. et je constate que quand on demande parce que nos clients l'exigent de plus en plus de savoir d'où il est conduit soit pour des raisons environnementales pour dire ok le cuir vient d'où, le bois vient d'où quels sont les certificats etc les éditeurs vont finir par s'y mettre mais c'est très compliqué d'avoir les infos je suis stupéfait et il y a une forme d'omerta là non on dit pas et puis ça a beaucoup changé en plus alors plutôt en bien j'ai l'impression depuis le Covid oui certains éditeurs se sont dit on dépend de producteurs lointains donc rupture de chaîne d'approvisionnement donc des délais délirants des canapés qui sont fabriqués en 50 semaines etc ça c'est plus possible mais il y a quand même non communication c'est terrible je

  • Speaker #2

    pense que la réglementation va les obliger à le faire mais ça prend un peu de temps la deuxième chose aussi pour laquelle on avait notre place c'est qu'on voit beaucoup quand même d'éditeurs qui disent inspirés des années 70 inspirés du design italien de telle époque et ça c'est le truc qui nous inacceptables voir inspiré de tel designer ouais quand il n'y a pas de et de temps en temps il ya certains des durs que je passe tm ou rien qu'en allant dans leur boutique je peux te citer ou les designers desquels ils se sont inspirés même les petits designers français des années 60 un peu moins connus tu reconnais totalement l'objet un

  • Speaker #0

    petit twist pour pas se faire attaquer en justice alors justement c'était un de mes un de mes points la contrefaçon est vraiment un fléau aussi dans le monde du mobilier et du design. Là, en plus, vous exhumez des pièces qui sont méconnues ou peu produites, mais si elles fonctionnent, elles risquent d'être copiées. Vous avez les moyens de vous battre ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    C'est aussi pour ça que ça passe aussi par l'éducation des gens. Par exemple, là, on a un TikTok depuis hier. Je n'ai jamais utilisé TikTok.

  • Speaker #1

    On est dans 15 jours.

  • Speaker #2

    Depuis 15 jours. pour justement aussi il y a toute une mode apparemment sur TikTok donc c'est Imen qui travaille avec nous qui est en stage avec nous qui m'a expliqué ça qu'il y avait une mode du dupe où justement il y a des vidéos où ils disent ah vous voulez un togo bah non achetez ce dupe sur Temu ou je sais pas quelle marque et donc en fait il y a tout un

  • Speaker #0

    Pas des barres. Non, je ne pense pas. Oui,

  • Speaker #2

    oui. Et donc, je suis des fabricants chinois. Et donc, nous, on veut justement mettre en place des contenus entiers où justement expliquer pourquoi il ne faut pas acheter de dupe, pourquoi c'est important d'acheter des meubles signés, quel est le travail du designer derrière, quel est le travail du fabricant, comment c'est fait, pourquoi ça a de la valeur, pourquoi il faut l'acheter, on n'en perdra pas et au moins, ce n'est pas dangereux aussi pour la santé des gens qui le fabriquent d'acheter ces meubles-là. Donc, on veut vraiment aussi faire tout un travail de contenu pédagogique sur Instagram, sur TikTok, sur tous ces réseaux, pour aussi essayer de contrer ça, parce qu'on sait qu'on n'a pas les moyens financiers, légaux. Il faudrait une équipe de je ne sais pas combien de personnes pour réussir à vraiment...

  • Speaker #0

    C'est horripilant. Je recevais Axel Chay, qui est un jeune designer français, auto-édité. Bon, alors... Il a un succès, il a fait une collection avec Monoprix, mais il a fait aussi du collectible avec, j'ai oublié le nom de la galerie, qui sera au PAD dans quelques jours. Et justement, je lui disais, j'ai vu une vidéo TikTok. de jeunes filles qui arrivaient chez Leroy Merlin, pardon Leroy Merlin, et qui montraient, regardez, c'est un dupe de la lampe de Axel Chay, juste parce que c'était un tube de couleur primaire. Et lui découvrait ce truc. c'est horripilant. Et ça n'a rien à voir. Donc oui, merci de faire ce travail.

  • Speaker #2

    Il y a du boulot. Aidez-nous les autres.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas tellement plus cher d'acheter. C'est souvent, oui, un problème de méconnaissance. En fait,

  • Speaker #1

    c'est plus cher à l'achat, mais c'est beaucoup moins cher dans la durée parce qu'on garde le produit. Alors que quand on achète quelque chose pas cher, mal fabriqué, on le jette.

  • Speaker #0

    Et en plus, oui, le produit authentique a une valeur dans le temps. D'abord, on peut le garder très longtemps,

  • Speaker #2

    mais aussi on peut le transmettre. ou le revendre au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Et il faut savoir que toutes ces contrefaçons, ce sont les mêmes réseaux que des réseaux de trafic humain, etc. Parce que j'avais donné une interview il y a quelques années, et c'est terrifiant.

  • Speaker #0

    Oui, horrible. Oui, j'ai l'impression que dans le mobilier, en plus, on peut encore plus difficilement protéger un modèle.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, avec chacune de nos pièces, on achète un morceau d'histoire. Une histoire authentique, et une partie est redonnée à la famille. Donc, c'est quand même plaisant.

  • Speaker #0

    savoir ça qu'est ce qu'est ce que dit le design pour vous isabelle qui avait 13 enfin qu'avait travaillé dans le design depuis les années 90 ça qu'est ce qui dit notre époque design qu'est ce que en général ouais

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas le sens de ta question.

  • Speaker #0

    En fait, est-ce que le fait qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a une tendance très forte pour la génération Y, d'avoir des très belles pièces de design, et j'ai l'impression qu'il y a quelques années... c'était plus répondre à des codes pour faire partie d'une espèce de communauté. C'était Instagramable d'avoir, c'était cool d'avoir un bureau ou un Togo, parce que tout le monde l'avait. Mais qu'aujourd'hui, peut-être je me trompe parce que c'est très parisien, j'en sais rien. On va plus vers je veux ce produit parce qu'il raconte une histoire, parce qu'il me plaît.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un sujet, c'est amusant parce qu'en France, on a été très longtemps sur les cultures d'héritage. Pendant des années, dans les années, justement avant les années 70, on héritait des armoires à Normande, des baillus bretons, etc. Et c'était des pièces qui étaient assez lourdes en volume, qui prenaient de la place. Et il y a eu en fait deux choses. Il y a eu la crise immobilière qui a fait que les logements étaient plus petits. petits. Donc, les gens ont changé leur meuble. Il y a eu ce boom des années, justement, à 50-60 du design qui a rafraîchi tout cet environnement qui était assez classique. Et il y a eu aussi une maison qui s'appelle Ikea, qui a été un très bon pédagogue, qui a bien fait rentrer le design chez tout le monde. Et moi, j'ai toujours considéré, quand je dirigeais Vitra France, que les clients d'Ikea à 20 ans devenaient les clients de Vitra à 35-40 ans. Parce qu'en fait, ils ont forgé une éducation sur la modernité. sur la légèreté et aujourd'hui on est justement la maturité évolue moi je suis très très confiante et positive c'est à dire que il y a eu tout le mobilier en plastique qui se cassait dans les années 80 90 2000 etc et en fait c'était la façon de faire rentrer le design chez monsieur et madame et en fait on a fait son école avec des objets peut-être moins coûteux mais qui ont rempli les poubelles qu'on n'a pas gardé qui ont mal vieilli et donc la maturité avance et ce qui est plaisant aujourd'hui, c'est de voir que par exemple Joséphine qui a 30 ans, même sans avoir grandi dans cet univers, je vois tous ses amis, ils ont un appétit dingue sur ce qu'on va rééditer. C'est-à-dire que on est dans l'ère du temps mais qui s'inscrit dans le temps. On n'est pas sur un effet de mode. Justement, ce que disait Joséphine sur TikTok, on va essayer de partager les valeurs et de faire comprendre les enjeux. Ça, c'est génial parce que ... Les gens qui sont imprégnés de cela, après ça change leur vie. Ils ont un regard différent sur les objets et ils sont convaincus.

  • Speaker #0

    C'est stupéfiant. On accueille chez Yourse des stagiaires, comme dans toutes les boîtes, mais y compris des gens qui ne viennent pas du tout de cet univers-là. Et ils repartent en général. On leur fait un cadeau en partant d'une pièce de design dont on a compris qu'ils l'aimerait ou qu'elles l'aimerait. Et très souvent, c'est des gens qu'on retrouve quelques années après qui nous disent, mais j'ai compris un truc. Ça y est, maintenant, je ne veux pas vivre dans un univers qui n'a pas au moins... Enfin, je veux des très belles pièces. J'imagine comme travailler dans le vêtement. dans le soulier. Quand on travaille chez Berluti, je pense qu'ensuite, on n'a plus envie de porter des chaussures bas de gamme. Mais ok, très intéressant. Alors, c'est vrai qu'il y a aussi cette émergence du collectible design. Ce n'est pas tout à fait votre positionnement, quoique. Est-ce qu'il y a un moment où vous vous dites peut-être on ira dans de l'édition limitée ?

  • Speaker #2

    Peut-être en termes de couleurs ou des choses comme ça sur certains objets. Mais non, on veut vraiment que on diffuse.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, super. Est-ce que vous avez envie de vous ouvrir à d'autres périodes d'un liste au Père Noël ? En fait,

  • Speaker #2

    à la base, quand on a voulu monter sur ces éditions, on regardait un peu toutes les périodes et surtout le design actuel. Et en fait, à chaque fois, j'étais triste. Les années 50, 70 me manquaient. Et donc, c'est comme ça qu'on a fini par dire, en fait, on fait de la réédition plutôt que juste de l'édition. Et moi, personnellement, j'avoue que je suis un peu bloquée sur ces périodes-là. C'est tout ce qui me plaît. Parce que j'ai l'impression que c'est les premiers qui ont changé vraiment ce qui existait avant.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je t'imagine que ça peut pleurer. C'était nos plus petits mètres.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ces années-là qui m'intéressent, les esprits. La seule tristesse qu'on a dans cette période-là, c'est qu'il n'y a pas assez de femmes. Il n'y avait pas assez de femmes designers. Ça, c'est ce qui nous peine un peu. Du coup, l'équipe de Sources Sessions est pour le moment 100% féminine. Pour prendre soin de l'ensemble. Vu que nos cinq designers sont des hommes. Mais c'est peut-être essayer de trouver plus de femmes.

  • Speaker #0

    surtout dans ces années là mais elles étaient un peu moins mise en avant c'était parfois un peu c'est un chat chaque soir c'est vrai qu'elles sont déjà pour la plupart très bien ok il faut trouver des merveilles j'ai vu que Charlotte Perriand et

  • Speaker #2

    Saint-Laurent il y a deux semaines à Isabelle c'est bien ça faisait un an que c'était un an et demi

  • Speaker #0

    Je crois que c'était dans les tuyaux. Et puis, ça a fini par sortir.

  • Speaker #1

    C'est bien. Peut-être que je pourrais rajouter à ce que tu as dit, Joséphine. Cette période-là, elle est très joyeuse. Parce qu'il y avait un boom, il y avait la liberté, il y avait mai 68, etc. Et on retrouve à travers les créations cette joie de vivre. Et nous, la joie de vivre, c'est très important. C'est-à-dire qu'on est là pour apporter de la gaieté, pour faire plaisir aux gens qui sont heureux. Et cette période-là, spécifiquement, elle représente vraiment cette caractéristique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que le design... aujourd'hui a parfois tendance à être un peu statutaire, froid pour le design contemporain, où on a cet objet mais oulala faut surtout pas l'utiliser pour pas l'abîmer. C'est pas du tout votre idée donc c'est au contraire il faut les utiliser,

  • Speaker #1

    il faut les mélanger,

  • Speaker #0

    les malmener peut-être. D'ailleurs j'avais eu avec un ami cette discussion sur le mot icône parce que moi j'adore les icônes du design et il me disait mais non mais tu peux pas parler... d'icônes une icône c'est religieux et tu peux pas te voterait sur une icône donc il faut parler de pièces j'ai pas intemporel exhumé je sais pas mais moi j'aime bien et comme moi aussi ouais moi aussi j'aime donc réédition vous êtes certaine jamais vous ferez d'édition de designer contemporain c'est pas peut-être une autre boîte on verra je pense que chacun chacun sa partie ok le duo mère fille donc on a compris vous vous complétez super bien. Vous n'aviez jamais travaillé ensemble, vraiment ?

  • Speaker #2

    Sur certaines missions de la boîte de conseil d'Isabelle, elle faisait appel à Delphine, ma sœur, qui est à Studio Bursaki, qui est architecte, et moi via Source Parisienne pour sourcer des meubles.

  • Speaker #1

    On a fait des projets incroyables.

  • Speaker #2

    Oui, mais pas tous les jours ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est la première, ça se passe bien ? Ce n'est pas explosif ?

  • Speaker #2

    Non, ça se passe super bien parce qu'on est un peu similaires. On est un peu pareils.

  • Speaker #0

    Ok, génial, c'est super Comment vous êtes perçue c'est un petit monde le design mais quand même il y a un côté parfois très intello il y a de l'ultra grande diffusion comment vous êtes perçue dans le monde du design est-ce que vous avez une idée

  • Speaker #1

    Moi j'ai toujours été sur le design de grand nombre donc en fait on m'a interrogée souvent ce sont des éditions limitées, non parce que On veut pouvoir offrir ces collections à qui les veut en fait. Comme disait Joséphine, on n'est pas élitiste, on est quand même dans le haut de gamme parce que les produits sont très bien fabriqués, mais on ne veut pas cliver.

  • Speaker #0

    Ok. Donc je pense que ça peut être que bien perçu parce que ça met en avant des designers pour la plupart français, enfin en tout cas européens, peu connus, à part Claude Courtecuisse. Moi, personnellement, je ne les connaissais pas. Turène Chevallereau, je ne l'avais jamais entendu parler.

  • Speaker #2

    Moi non plus.

  • Speaker #0

    Ça me rassure. Je ne voulais pas mettre l'ignard du truc.

  • Speaker #2

    Oui, oui. Mais maintenant, les gens vont les connaître.

  • Speaker #0

    C'est formidable.

  • Speaker #1

    Il a un univers poétique formidable. Il a fait des illustrations incroyables. Il a fait aussi sa maison, maison de famille dans une forêt. C'est quelqu'un de délicieux. Ce qui est formidable, c'est qu'à chaque fois, on découvre une personne, son univers. vers ses créations. Et ça, c'est charmant parce qu'on a plein d'histoires à transmettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial parce que vous n'êtes pas tombé dans la facilité d'aller chercher un nom, mais vraiment d'aller chercher la pièce qui colle à votre univers, votre catalogue.

  • Speaker #2

    En fait, tout part de l'objet plutôt que du designer.

  • Speaker #0

    Oui, et ça, bravo, parce que ça aurait été plus simple d'aller chercher une signature.

  • Speaker #1

    En même temps, on s'est mis à la place. Nous, on voudrait être clientes de Source Edition et on voudrait... Ce n'est pas forcément un nom qu'on a envie d'acheter. On a envie d'acheter un objet pour sa fonction, pour sa... son confort, pour sa particularité, pour son image. Et après, on sait que c'est fabriqué par telle personne. Et nous, on se met toujours à la place du client.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ok. Super. Génial. Merci beaucoup. On va arriver déjà presque à la fin de notre conversation. Est-ce que vous pouvez me dire s'il y a un objet, un objet que vous garderiez si vous deviez en garder qu'un ? Un meuble, une lampe, je ne sais pas, n'importe quoi. Un objet.

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai... j'ai une lampe qu'on a essayé de m'acheter à de nombreuses reprises parce qu'il faut savoir que quand les gens viennent chez moi, tout est à vendre parce que j'adore changer et que tout est source parisienne et donc il y a une seule lampe qu'on a toujours essayé de m'acheter et que je n'ai jamais vendue c'est une lampe faite en verre de Murano de Carlo Nason, qui est un designer incroyable de luminaires et donc ça ce serait l'objet que je regarde qui est réédité ? qui n'est pas réédité et qui est entièrement soufflé en verre de Murano qui est très grande elle est faite 80 cm de haut avec des taches à l'intérieur. Elle est très très belle.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, c'est une révélation sur une prochaine...

  • Speaker #2

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    C'est pas gagné.

  • Speaker #2

    C'est le côté technique encore qui me craint. Isabelle a néanti tous mes rêves. Non ! On sait jamais.

  • Speaker #0

    Et toi Isabelle ?

  • Speaker #1

    Moi c'est pas un meuble, c'est un couteau Laguiole. qui se plie, que mon grand frère Christophe m'a rapporté. En fait, il était passé par Laguiole en revenant d'Afghanistan et il m'a offert ce couteau et j'ouvre tout mon courrier avec ce couteau et je l'aime vraiment beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Super, j'adore poser cette question parce que ça en dit beaucoup sur les personnes et je trouve ça chouette. Super. Est-ce que vous auriez un livre, un film, une expo, une œuvre d'art qui, pour vous, chacune d'entre vous... vous un c'est compliqué comme question mais incarne ce que serait le le design tu vois on a répondu ya pas longtemps une série qui passe en ce moment qui s'appelle sévrance ou un film de jacques tati ou voilà bah moi j'allais dire un film de jacques tati qui c'est

  • Speaker #2

    pour ça que notre premier post instagram c'est en intro c'est le film de jack Tati c'est mon oncle pareil voilà vous voyez le point de convergence évidente

  • Speaker #0

    La dernière belle chose que vous ayez vue, expo ou endroit ?

  • Speaker #1

    Dolce & Gabbana au Grand Palais, avec Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh qui ont fait de la scénographie. C'est sublime. Dans le détail, c'est un émerveillement.

  • Speaker #2

    Et en plus, on a eu la chance de visiter l'exposition avant l'ouverture au public. Donc, on était seuls avec Laurent, qui nous a visités. Donc, on a pu tout voir de près, avoir toutes les explications. Et c'était incroyable.

  • Speaker #0

    génial et si vous deviez organiser un déjeuner un dîner imaginaire pardon j'ai un autre une autre expo formidable c'était au

  • Speaker #1

    19M de Chanel c'était l'exposition Lesage qui était superbe avec en plus à la fois du classique et des innovations et pareil une délicatesse à la française parce que la France c'est quand même top raffiné,

  • Speaker #0

    on sait faire le dîner imaginaire avec une personnalité vivante ou pas ... design De quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais adoré dîner avec Jean Prouvé et sa famille. Je parlerais de ce qui est pour lui l'essence du design.

  • Speaker #0

    Alors, Jean Prouvé, tu connais sa fille, c'est ça ? Oui. Et tu as été à l'initiative de la réédition des pièces de Jean Prouvé par Vitra ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le lien, oui, entre Catherine et Rolf Elbaum. Et ça, c'était un amerveillement de voir le... la naissance de cette collection.

  • Speaker #0

    Qui est un...

  • Speaker #1

    Un grand succès.

  • Speaker #0

    Un énorme succès. Oui.

  • Speaker #2

    Et on a aussi fait le lien avec Catherine et sa fille Delphine. Donc, oui. Avec Claude Courtecuisse. Ah, oui.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas longtemps. Parce qu'en fait, elle... de voir le petit pavillon que à l'observatoire et donc on leur a dit mais on peut on peut vous demander bien conneries donc on est et c'est la première fois qu'elle voyait ce point qui est génial et toi joséphine personnalité alors moi je dirais Gae Aulenti parce que justement c'est une femme designer et de savoir justement si c'était compliqué comment elle a fait pour avoir sa place au milieu d'un milieu d'hommes

  • Speaker #0

    Gaetana Aulenti. Alors, j'ai une question un peu provoquante, mais je ne sais pas si ça vous fait ça, mais moi, ça me hérisse quand je vais voir son best-seller la Pipistrello qu'on ne peut plus supporter parce qu'on l'a trop vue. C'est la limite, je pense, de la diffusion de ce qu'on trouve, ce produit dans des grandes surfaces de bricolage. Comment elle vivrait le truc aujourd'hui ? Peut-être super bien, je n'en sais rien. Vous en pensez quoi ?

  • Speaker #2

    on ne sait pas vraiment parce que par exemple quand on travaillait avec Marc Berthier lui voulait rendre justement ses oeuvres aux plus grands publics peut-être que lui aussi elle aurait pu le ranger elle aurait été ravie de ça je vais toujours demander si l'éditeur italien

  • Speaker #0

    c'est Martinelli Luce je crois était j'imagine conscient de ça mais en France j'ai l'impression qu'ils sont un peu en train de se tirer une balle dans le pied c'est vrai que moi j'étais surprise la première fois oui mais bon je dînais hier soir avec un ami qui me disait non mais moi j'adore cette pièce et c'est pas grave je la veux et la quadrifoglio encore plus ah ça je l'ai chez moi celle là on a dû vouloir te l'acheter aussi j'en ai vendu et

  • Speaker #2

    j'en ai une je l'ai quand même gardée mais elle est pas réédité elle est pas réédité mais malheureusement on a abat jour en plastique c'est pour ça que même pour nous ça...

  • Speaker #0

    vous pouvez pas imaginer travailler avec du plastique recyclé ...

  • Speaker #2

    non, en tout cas on n'a pas envie il y a tellement de matériaux formidables on observe beaucoup tous les nouveaux matériaux par exemple faits à partir de coquillages,

  • Speaker #1

    en plus on ne sait pas comment ça va venir, c'est vrai dans 20 ans que sera cet abat-jour en plastique ?

  • Speaker #0

    alors que l'alu, l'acier,

  • Speaker #1

    le métal le fer ça peut vraiment garantir une qualité de durabilité et de durée dans le temps super où est-ce qu'on vous suit ?

  • Speaker #0

    sur le site ?

  • Speaker #2

    Le site, c'est source-édition.com au singulier et le compte Instagram, pareil, tiktok source.édition.

  • Speaker #0

    Voilà. Et vous prévoyez d'avoir un showroom ?

  • Speaker #2

    Dans un second temps, oui, on aimerait bien avoir un showroom sur rendez-vous, mais dans un second temps, on fait attention au début.

  • Speaker #0

    Et si vous êtes à Milan, précipitez-vous à Alcova ou au Labo jusqu'au 13 avril 2025. Merci. beaucoup joséphine et isabelle merci merci et à très bientôt pour un nouvel épisode de design talk

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode unique de The Design Talk, Franck MALLEZ reçoit Isabelle de Ponfilly et Joséphine Bursacchi, mère et fille, fondatrices de Source Édition, une maison dédiée à la réédition exigeante et poétique de meubles et objets de design des années 1950 à 1970.


Dans cet épisode, on parle transmission, fabrication en France, quête d’archives oubliées et émotion du design retrouvé.

Ensemble, elles racontent l’histoire de cinq premières pièces rééditées — du Mini-Flore de Claude Courtecuisse à la lampe Jumelles de Ben Swildens, en passant par les bancs sculptés de Giuseppe Rivadossi, les créations ingénieuses de Turenne Chevallereau, ou encore les assises fonctionnelles d’André Monpoix.


Ces objets, souvent jamais édités, reprennent vie grâce à un processus respectueux des ayants droit, de la fabrication artisanale et d’un souci constant d’authenticité et de durabilité.


L’épisode évoque aussi leur partenariat inédit avec le Mobilier National, leur participation à la Milan Design Week (jusqu'au 13 AVRIL 25) à Alcova Milan à la Villa Borsani, ou encore l’exposition au Labo du Mobilier National.


Entre rééditions conscientes, pédagogie anti-contrefaçon (oui, même sur TikTok), et célébration du design comme histoire vivante, Source Édition se distingue dans un paysage trop souvent opaque.


Designers, architectes, amateurs de design ou simples curieux, cet épisode est une plongée rare dans la mémoire matérielle et l’intelligence émotionnelle du mobilier d’hier pour l’habitat d’aujourd’hui.

Pour suivre ce duo incontournable :

Source Édition
Instagram
TikTok



--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. Ce Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Eh bien, on démarre. Bonjour à toutes les deux. Bonjour Isabelle. Bonjour Joséphine, pardon.

  • Speaker #1

    Bonjour

  • Speaker #0

    Franck. Bienvenue. Bienvenue dans The Design Talk. Alors, on va présenter vos parcours, mais c'est un épisode assez unique pour une raison déjà très simple, c'est que... Habituellement, je ne reçois qu'une personne. Et là, c'est quand même assez particulier, votre aventure. On va l'expliquer, vous allez l'expliquer. On va rentrer dans le détail pendant une bonne heure, heure et demie. Vous êtes d'abord mère et fille. Ce n'est pas la seule raison, mais c'est surtout parce que vous avez créé ensemble Source Édition, dont on va parler aujourd'hui. Donc, chers auditeurs, vous allez entendre trois voix aujourd'hui dans cet épisode. Alors, on va parler de vos parcours de Source Édition. Mais avant toute chose... Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin, avant de venir ici dans le studio ? On est fin mars, ça sera diffusé en plein pendant la dizaine week de Milan, donc il fait beau à Paris. Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin ?

  • Speaker #1

    Le ciel bleu de Paris, sur les bois gris, c'est superbe.

  • Speaker #0

    Joséphine, un spécial.

  • Speaker #2

    Un spécial.

  • Speaker #0

    Alors, si on rentre dans votre univers personnel, et bien sûr dans celui de Source Édition, qu'est-ce que vous voudriez qu'on retienne, le sentiment que l'on a quand on voit les pièces que vous venez de révéler ?

  • Speaker #1

    Chaque pièce a une histoire. Ce sont des pièces authentiques, signées des designers, avec l'implication des designers ou des ayants droit. Donc on est dans le respect fidèle. C'est vraiment l'authenticité fabriquée avec des bons matériaux, par des bonnes personnes, en Europe et principalement en France.

  • Speaker #0

    Donc c'est de l'authenticité, de l'unicité aussi, parce que c'est des pièces, on va y revenir sur chacune d'entre elles. qui n'ont pas été vues depuis...

  • Speaker #2

    Oui, même certaines jamais éditées. On est parti pour certaines juste de dessins d'archives, mais qui n'ont jamais vu le jour en vrai.

  • Speaker #0

    Ok, passionnant. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez présenter Source Édition ? Qu'est-ce que c'est que Source Édition ? Si vous deviez définir votre métier et l'expliquer à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #2

    Alors Source Editions, c'est une société qui va récupérer des meubles des années 50 à 70 et qui va les rééditer au goût du jour, donc en changeant de temps en temps les matériaux pour les rendre plus durables et contemporains. toucher au dessin.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on prend le dessin, on fait fabriquer par des bons fabricants et après on présente et on vend.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc vous allez, dans des archives, identifier des dessins d'objets ou de... mobiliers et peut-être de luminaires un jour qui ont été ou qui n'ont jamais été fabriqués et vous les refaites fabriquer par les meilleurs artisans ou fabricants, je ne sais pas, ou industriels.

  • Speaker #1

    Absolument. Et luminaires dès la première collection. Ah,

  • Speaker #0

    super. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez raconter pourquoi ? Vous avez décidé de travailler ensemble, à part le fait que vous connaissez par cœur évidemment l'une et l'autre, mais pourquoi, quelle est la raison pour laquelle vous avez décidé de travailler ensemble l'une et l'autre ?

  • Speaker #1

    Moi je dirais que c'est un peu une histoire familiale parce que depuis la naissance de mes deux filles, Delphine et Joséphine, Moi, j'ai toujours beaucoup travaillé. Je les ai toujours embarqués avec moi au bureau. D'abord chez Knoll. Je leur disais, regardez comment sont fabriqués les produits. Parce que pendant que je travaillais, il fallait les occuper. Donc, je leur donnais des feuilles de papier. Je leur disais, regardez comment ce meuble a été fait. Regardez dans les livres. qui est l'auteur, pourquoi ça a été fabriqué, regarder les matériaux, regarder les détails. Et ensuite chez Vitra. Donc elles ont passé pas mal de temps au bureau, à bénir dans cet univers. Et d'ailleurs Delphine, ma fille aînée, est architecte d'intérieur. Et donc voilà, l'idée elle est venue depuis la tendre enfance.

  • Speaker #0

    Naturellement.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand j'ai décidé de quitter mon poste de direction générale, que j'occupais chez Vitra pendant 26 ans, au départ j'ai quitté pour faire autre chose et pour vivre ici. une liberté et surtout je me suis dit si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. J'enviais beaucoup la position de mes filles qui avaient chacune créé leur société. Et en fait, je n'ai pas eu tout de suite l'idée de créer une société avec Joséphine. J'ai d'abord créé un cabinet de conseil à la demande de mes clients où j'ai impliqué Delphine également et Joséphine. Et après, c'est une autre histoire que Joséphine va raconter.

  • Speaker #2

    Oui, donc moi, j'ai créé Source Parisienne qui est une galerie de meubles vintage des années 50 à 70 en 2019. Et en fait, ça marchait très bien, tout allait bien, mais on a eu au bout d'un moment une mission avec Marc Berthier, qui est un designer qui était très populaire dans les années 70 notamment. Et donc, on avait une mission avec lui pour justement rééditer ces meubles de ces années-là.

  • Speaker #0

    C'est lui qui est venu ? Oui,

  • Speaker #2

    c'est lui qui est venu. Il n'a pas contacté. Il n'a pas contacté Isabelle. Et donc, on a accepté cette mission parce qu'en plus, moi, j'étais fan de son travail. Donc, on était ravis. Et donc, on a allé voir. plusieurs éditeurs pour justement reproposer les produits.

  • Speaker #1

    Je te coupe un instant. En fait, on a accepté uniquement sous la condition que ce qui nous intéresse c'est de faire des produits qui intéressent un plus grand nombre. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est pour éditer, pour éditer, ça n'a aucun sens. Ce qu'on veut, c'est avoir des produits désirables, bien fabriqués. Donc en fait, avant d'accepter la mission pour Marc Berthier et sa jeune associée, Mikaela Kvan, je dis à Joséphine, va d'abord voir dans les archives de Marc s'il y a des choses qui t'inspirent et sur lesquelles on pourrait s'engager à les faire rééditer par des éditeurs existants.

  • Speaker #0

    Alors, on peut d'ailleurs recreuser un tout petit peu les pièces les plus connues de Marc Berthier. Moi, je pense à... C'est du plastique, moulé, notamment. Monoprix, je crois. Il a édité... Monoprix a édité Prise d'unique, oui, à l'époque, pardon, bien sûr. C'est quoi les pièces les plus connues de Marc Berthier ?

  • Speaker #2

    Il a aussi fait la petite radio Dixon la Tykho.

  • Speaker #1

    Ah oui

  • Speaker #2

    Il a fait... Il était vraiment... Il touchait à tous les univers. Il a même fait une montre très connue pour Hermès.

  • Speaker #0

    Ok, je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Il a travaillé aussi pour Magis, Roche et Bobois. Et donc, nous sommes allés voir les éditeurs existants et des nouveaux. Et on s'est rendu compte que malgré les merveilles qu'on leur proposait, personne ne prenait de décision. Tout le monde disait c'est formidable. Mais vraiment, dans la vie, moi, je trouve la théorie de dire en amour, il y a l'amour. Mais il y a l'épreuve d'amour. Il faut y aller. Et donc, avec Joséphine, un jour, on était... un peu désemparée, en disant c'est quand même incroyable, il y a des trésors fous. Et puis en plus, Joséphine avait beaucoup de demandes de ses clients vintage, de pièces qu'elle ne trouvait pas. Et puis on discute et on dit mais quand même c'est incroyable. Et puis à un moment, je ne sais plus laquelle de nous deux, on n'arrive pas à se souvenir, dit puisque les autres ne le font pas, on va se lancer dans la réédition.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Vraiment l'élément déclencheur.

  • Speaker #1

    Et on est allé voir Marc et Mikaela.

  • Speaker #2

    Et on leur a dit ben voilà, on a l'idée, on va le faire nous-mêmes. On va devenir éditeur. Et Marc nous a regardés, nous a dit depuis le jour où je vous ai rencontrés, je savais que ça allait arriver.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, on va revenir un tout petit peu en arrière sur votre parcours respectif. Donc, Isabelle, tu as toujours travaillé dans le design. Knoll, Vitra, tu peux nous raconter un peu ce parcours ? D'où vient peut-être ta passion pour le design ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ma passion pour le design, elle remonte à beaucoup plus loin, depuis l'enfance. Parce qu'en fait, j'ai été d'une famille de cinq enfants la dernière. Donc, on était très... expérimentaux à la maison. Mon père avait fait polytechnique et l'école des poudres explosif. Donc on faisait des bombes, des expériences avec mes trois frères et ma sœur. Ma maman avait travaillé chez Scaparrelli donc c'était un couple assez incroyable et on testait beaucoup de choses. Et en fait depuis toute petite j'ai toujours été attirée par les lieux de vie et je passais mon temps à changer les meubles de place dans ma chambre au départ et puis après dans tout l'appartement. Et un jour, mon père arrive, il était en alchimie, et il arrive avec une chaise incroyable, c'était la chaise de Joey Colombo. Il la pose au milieu du salon, qui était plutôt en marqueterie, boiserie, etc. Appartement assez classique, mais quand même avec des choses très contemporaines, parce que mes parents aimaient bien le contemporain. Il pose cette chaise orange au milieu du salon en disant, cette chaise est incroyable, elle est moulée d'une seule pièce et elle est incassable. Alors elle est effectivement superbe, elle n'était pas incassable, mes frères au bout de trois jours l'ont cassée. Donc voilà. Et comme il en avait rapporté deux, la deuxième, je l'ai gardée avec moi. Et ça a été quelque chose qui m'a énormément inspirée. Ce qui m'a inspirée, c'est ce choc et cette opposition entre le classique, la marqueterie, les choses qu'on connaît bien en France et ce design. Et je trouvais que les deux se répondaient tellement bien. Et ça réveillait. Pour moi, c'était comme une petite cachette vitamine C qui arrivait. Et ça a été, à ce moment-là, pour moi, un engouement très particulier. Mon grand frère architecte m'a aussi... embarqué dans tous ces sujets de design, d'architecture. Et puis, en fait, un jour, comme une évidence, je me suis dit, j'étais très timide, j'ai fait une école de commerce. Les professeurs m'ont dit, avant de faire du commerce, avant de faire du marketing, il faut que tu fasses du terrain. Très timide. De la vente. D'accord, la vente. Et en fait, je suis rentrée.

  • Speaker #0

    Un mot presque.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, on m'a souvent dit dans les enseignants en recrutement, avec le nom que vous avez, vous n'allez pas faire de la vente. Pourquoi pas ? Je suis très heureuse. La vente est un très noble métier. Et donc, je suis rentrée chez Roneo, qui à l'époque était une grande maison industrielle où on rentrait une feuille de métal dans une machine et une armoire sortait au bout. C'était génial. Donc, j'ai appris vraiment le métier.

  • Speaker #0

    Roneo, moi, j'ai des souvenirs d'enfance. C'était l'ancêtre de la photocopie ?

  • Speaker #1

    La renéotypeuse, où les poèmes qu'on avait sentaient l'alcool à bruler.

  • Speaker #0

    J'adorais ça.

  • Speaker #1

    Et c'était écrit en violet. C'était la même société. Il y avait la division copie, photocopieuse, et la division mobile. Il y avait un très beau showroom à Venue de Friédland. Et en fait, au bout de six mois, un chasseur d'hôtes m'appelle en me disant « On voudrait que vous vous recrutez pour Knoll, pour rentrer chez Knoll. » Et Knoll, moi j'adorais Knoll, c'est une société que j'admire beaucoup. Mon père avait un bureau Knoll en haut de la tour de la Défense, la tour Aurore, qui était une des premières tours. Pour moi, je rêvais de Knoll dans les films aussi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Jacques Tati. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est un bol de modernité.

  • Speaker #1

    Un univers formidable. Et en fait, je dis aux chasseurs de tête, rappelez-moi dans un an et demi, parce que j'avais décidé de rester deux ans pour ma première expérience, que je me suis dit, avant, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas loyal vis-à-vis de l'entreprise de partir au bout d'un an. Je dis, rappelez-moi dans un an et demi. Six mois après, ils me rappellent. Je dis, vous n'avez pas très bien compris.

  • Speaker #0

    Encore un an.

  • Speaker #1

    Rappelez-moi dans un an. Et finalement, au bout des deux ans, je suis rentrée chez Knoll. Et j'ai été dans l'équipe des grands projets. À l'époque, Knoll fabriquait, il y avait une partie, tout ce qui était tapisserie à Sergé-Pontoise, une autre partie en Italie, mais avec des machines pas du tout aussi sophistiquées que j'avais chez Renéo. Renéo, on entraîne de méta. Là, je veux dire, les Italiens, à l'époque, avant de changer les usines, entraînent planche de bois et dix minutes après, le bois ressortait juste poli. Mais après, ils ont beaucoup fait avec poli. Moi, j'ai toujours adoré ce mélange entre le design et l'industrie. Parce que ce qui m'intéresse, c'est offrir ces beaux objets fonctionnels au plus grand nombre. Et donc, on n'est pas du tout sur le côté élitiste, même si on a des pièces qui sont des pièces uniques et faites à la main.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, les designers, quand on parle aux designers eux-mêmes, leur ambition, à part quelques-uns qui sont très élitistes, l'immense majorité veut fabriquer... ... imaginer, dessiner pour le plus grand nombre, pour un esthétique, mais surtout pour une fonction. Donc oui, c'est très cohérent. OK, on va revenir sur ton parcours juste après. Alors Joséphine, toi, tu as baigné naturellement depuis ta plus tendre enfance dans cet univers, mais c'était une évidence pour toi ?

  • Speaker #2

    Au début, j'ai vraiment voulu me différencier justement du parcours de ma mère. Donc j'ai fait des études de marché de l'art et j'ai voulu me spécialiser en art contemporain. mais tout en ayant toujours un intérêt pour le design, surtout des années 50-70. Donc je me suis spécialisée dans les deux. J'ai fait une double formation. Et après, mon premier travail a été de rentrer au VIA, qui s'appelle maintenant le French Design.

  • Speaker #0

    Qui est un peu la fédération, le syndicat. Un peu,

  • Speaker #2

    oui, qui dépend de l'ameublement français. Et donc en fait, ça a été mon premier job après mes études. Et donc j'étais chargée de faire voyager une exposition qui faisait le tour du monde de design français. Et j'ai adoré, mais j'ai quitté à la fin de cette expérience pour justement fonder Source parisienne, qui a toujours été mon envie première. Et en parallèle, il y a une galerie d'art contemporain qui m'a appelée, parce que j'avais fait plusieurs stages en galerie précédemment, et qui m'a appelée alors qu'on était en vacances au Japon. Je ne cherchais pas du tout de travail, puisque j'avais lancé Source parisienne et je voulais lui donner une chance. Et on m'a appelée en me disant, ah, la galerie Mitterrand m'a donné votre contact, on veut ouvrir une galerie à Paris. une antenne d'une galerie suédoise à Paris. Donc j'ai rejoint cette aventure jusqu'à temps de devenir directrice de la galerie à Paris.

  • Speaker #0

    Tout en conservant Source Parisienne.

  • Speaker #2

    Donc c'est pour ça que Source Parisienne n'a pas vraiment grandi comme ça aurait pu l'être si c'était mon activité à plein temps. Et c'est aussi pour ça que j'ai dû quitter la galerie il y a un an, un peu plus d'un an, pour me consacrer exclusivement à Source Édition.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Et Source Parisienne du coup, aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Source Parisienne... Source... En fait, sur notre nouvelle activité Source Éditions, il y aura toujours une petite partie vintage avec des pièces de collection. Parce que c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Mais ça passe vraiment au second plan.

  • Speaker #1

    On a gardé Source Parisienne en entité légale, parce que la société existait depuis quelques années. Et aussi parce qu'on avait quand même une communauté de pas mal de fans, et de clients, et architectes d'intérieur également, et archi, qui suivaient Joséphine. Donc en fait, on a fait muter, glisser.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, Source parisienne, c'était une galerie en ligne de vintage, mais également, je sourçais pour mes clients. C'est pas le nom de Source. C'est que des archis, des décorateurs, même des clients particuliers, venaient me voir et me disaient, voilà, j'ai cette liste-là de meubles que je cherche, soit des meubles très précis. soit juste une inspiration, un budget, quelque chose. Et je leur proposais justement tout un univers qui pouvait aller avec le leur.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #2

    C'était vraiment ça, faire du sourcing pour mes clients.

  • Speaker #0

    C'était une des questions d'ailleurs de ce podcast, mais tu as répondu super. Je reviens à Isabelle. Donc, tu restes combien d'années chez Knol ?

  • Speaker #1

    Sept ans.

  • Speaker #0

    Sept ans. Et ensuite Vitra, c'est ça ? Oui. Vitra, très belle maison, dans laquelle d'ailleurs, comme chez Knol, une énorme partie du catalogue, une grosse partie du catalogue... et celle de designer iconique, ancien, décédé, j'en prouvais notamment. Tu es restée combien de temps chez Vitra ?

  • Speaker #1

    26 ans. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça marque !

  • Speaker #1

    Mais en fait, le Vitra, de quand je suis arrivée, quand je suis partie, n'était plus le même. C'est une société merveilleuse qui appartient à la famille Feldbaum. Et j'ai eu la chance de faire tellement de choses différentes et très excitantes que je ne me suis jamais ennuyée.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Cette maison, on a eu la chance de travailler un petit peu ensemble avec Yours et Vitra et tu as fait partie, pour ne pas dire, tu as été la première à faire confiance à Yours, dont le modèle économique était un peu innovant à ce moment-là, il y a quelques années, qui était de proposer du design en souscription au plus grand nombre aussi. Donc merci pour ça. Génial. Alors. On va rentrer maintenant dans l'activité de source édition. Qu'est-ce qu'a été le déclic ? C'est vraiment la demande de Marc Berthier, le contact avec lui. Aujourd'hui, vous avez déjà réédité des pièces de Marc ?

  • Speaker #1

    En fait, les pièces de Marc, pour l'instant, on ne les réédite pas. Parce qu'en fait, depuis la disparition de Marc, ça nous a rendu tellement triste que Marc disparaisse et qu'on n'arrive pas à éditer. Pour l'instant, il y a une succession un peu compliquée.

  • Speaker #0

    Ça sera un sujet à traiter. Un peu plus tard.

  • Speaker #1

    Éventuellement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, comment vous avez identifié les cinq designers qui constituent les premières pièces ? Vous pouvez nous les citer, nous parler de chacune d'entre elles. Comment ça a démarré ? Par où ? Qui a fait ce travail et comment vous l'avez fait ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour le choix des designers et des pièces, c'est exclusivement Joséphine qui choisit, parce qu'elle a une beaucoup plus grande culture du design que moi sur cette époque-là. OK. Et en plus, elle a un goût qui est très actuel, qui est très jeune et qui est très personnel. C'est-à-dire qu'elle fait des collages, elle fait des choix. Elle est bien meilleure que moi. Donc, en fait, elle choisit. Elle fait sa liste au Père Noël de tous les objectifs des designers qu'elle souhaite. Et après, en fait, ce qui est génial, c'est qu'on se complète et on n'est pas bonne sur les sujets de l'autre. Je le dis, moi, il y a des trucs que je ne sais pas du tout faire. Donc, c'est vraiment Joséphine qui fait sa liste au Père Noël. Et moi... En fait, il faut savoir que chez Vitra, à de nombreuses reprises, j'ai été impliquée dans le service développement. Donc, j'ai travaillé avec les ingénieurs et avec les designers. Et j'ai d'ailleurs été intégrée et menée à plusieurs projets de création avec des designers. Et puis, pour avoir grandi dans les usines avec cette expertise technique, avec mes grands frères, je connais bien tout ce qui est.

  • Speaker #0

    Les process de fabrication, les contraintes.

  • Speaker #1

    Absolument, la réaction des matériaux, le coût d'investissement pour tel ou tel outillage, tel moule. En fait, moi,

  • Speaker #2

    je ne le vois pas du tout. Je disais, je veux ça, mais c'est impossible. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un peu la direction artistique et puis l'exécution, vous complétez de cette manière-là. Parce que l'édition, effectivement, il faut le rappeler, l'édition, c'est choisir. Alors, pour certains, c'est faire dessiner par un designer contemporain. Pour vous, c'est ressortir des archives, des dessins. pour certains qui n'ont jamais été produits. Et puis ensuite, c'est faire exécuter avec les matériaux et les savoir-faire actuels qui ont beaucoup évolué pour certains, mais peut-être pas pour d'autres. Et puis, c'est trouver une économie derrière. C'est que, un, que ce soit faisable, et deux, que ça ne coûte pas une fortune.

  • Speaker #2

    Je ne voulais pas aller dans l'univers du luxe-luxe. On est premium, abordable, mais on est haut de gamme, mais pas luxe. Et c'était ça, toute la problématique. comme on souhaitait vraiment fabriquer en France ou en Italie, dans le pays limitrophe, il y a toute cette problématique-là de trouver quelque chose qui peut être à la fin abordable.

  • Speaker #1

    Donc cette liste au Pernod qui était très grande, j'ai passé au Cribble et j'ai dit ça, ça ne va pas être possible, ça c'est trop compliqué, ça on verra après.

  • Speaker #0

    Il y a eu des compromis, il y a eu des discussions âpres ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non, parce que moi je respectais tout à fait les choix de Joséphine et puis elle respectait mon expertise. Et puis en plus, il y a une liste tellement énorme qu'on n'en est qu'au début.

  • Speaker #2

    J'ai fait ma liste Père Noël, je pense que j'avais plus de 200 designers dans ma liste.

  • Speaker #0

    Donc ok, vous en avez pour 20 ans là.

  • Speaker #2

    Déjà, il y a eu un an de recherche entre trouver les designers, après trouver les ayants droit, puisque la plupart n'étaient pas. Ils sont plus vivants, oui. Donc très compliqué. Et donc ça a pris vraiment un an, du moment où on a souhaité lancer Source Edition, jusqu'au moment où on a eu notre liste de 5 designers. Donc, c'est juste un an que sur les recherches, avant même de commencer n'importe quel autre travail.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, justement, ces noms. Donc, il y en avait 200, on ne va pas les citer tous, mais les cinq que vous avez retenus, dont deux sont encore vivants. Alors, qui sont-ils et quels sont les... Décrivez-nous comment vous les avez choisis. Donc, on a compris le process, mais c'est qui et pour quels produits ?

  • Speaker #2

    Oui. Alors, on a cinq designers dans cette première collection. Et on a trois... sont édités directement, on les a trouvés nous-mêmes, et deux sont issus des archives du Mobilier National avec lesquelles on a un partenariat. Et donc, ces cinq designers, les noms, ça va être Claude Courtecuisse, qui est encore vivant, qu'on va aller voir cet après-midi d'ailleurs. On va aller prendre au goût avec lui.

  • Speaker #1

    Que je connais depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #2

    Et on va aller lui montrer sa pièce dans le packaging, comme ça va sortir la semaine prochaine.

  • Speaker #1

    Donc le Miniflore

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est un Soliflore.

  • Speaker #2

    Donc en fait, il s'appelle Mini-Flore, c'est un petit solifleur qui en fait a un hommage à sa maman qui adorait toujours garder la dernière fleur d'un bouquet fané, parce que quand on a un bouquet on ne sait pas pourquoi, mais il y a toujours une fleur qui reste nickel donc à chaque fois, sa maman mettait cette fleur dans un mug, dans une assiette, dans une coupelle avec un petit peu d'eau pour essayer de la garder le plus longtemps possible et donc lui a voulu créer cet objet qui a été notamment exposé après au Centre Pompidou dans une exposition ... Un petit objet qui était en céramique à l'époque et nous on l'a adapté justement pour le faire en porcelaine. Fait dans une manufacture qui existe depuis plus de 200 ans en France pour le rendre plus élégant. Et donc c'est un petit objet qu'on met dans le contenant de notre choix, donc il est creux aussi en bas. Et pour justement s'approprier cette dernière fleur et la faire vivre le plus longtemps possible.

  • Speaker #1

    Ce qui est important pour nous c'est aussi que chaque personne mette dans sa tasse ou son... sa petite coupelle de son choix, parce que c'est vraiment un objet très personnel. C'est un hommage à la fois à la nature et à la personne qui a offert le bouquet. Et quand on a apporté le... Parce qu'en fait, on avait une forme que Claude nous avait confiée en céramique. Et on a une centaine de dessins. Donc on a choisi cinq formes qu'on a fait imprimer en impression numérique. On a refait faire les dessins par un dessinateur industriel, parce que Claude n'avait plus aucun plan, n'avait plus rien. Et en fait, on est arrivés avec les objets et avec des fleurs. Il était super ému. C'est-à-dire qu'il a pris le mini-flore et il a levé les yeux au ciel en disant « Regarde, maman, elles l'ont fait » . Et ça, c'était tellement touchant. C'était vraiment joli. Donc ça, c'est le début de l'aventure avec Claude parce qu'on a plein d'autres projets.

  • Speaker #2

    Et Claude, pour revenir au tout début, quand on l'a rencontré, Isabelle le connaissait via Vitra.

  • Speaker #1

    En fait, on avait fait un jour une vente aux enchères au profit. fille d'enfant à Lille, chez notre revendeur Emotion. Et on avait confié une vingtaine de chaises pantone. Et il faisait partie des artistes, designers qui avaient transformé la chaise. Et donc, je l'ai rencontré à ce moment-là. Et il me dit, écoutez, on a été au début du lancement de la collection Prouvée. Parce qu'en fait, je connaissais la fille de Jean Prouvé. Et j'ai proposé à Vitra de la rencontrer. De l'enlever. Et en fait, il me dit, mais moi, j'ai mon atelier dans les jardins de l'Observatoire. Et au fond du jardin, il y a une cabane qui en ce moment sert à... Cabane à outils, qui est un petit pavillon fait par Jean Prouvé, mais que personne ne connaît. Est-ce que vous voulez le voir ? Je dis mais oui, absolument. Donc on s'est vus à ce moment-là, je suis allée le voir dans son atelier. Et ce petit pavillon est juste une merveille incroyable.

  • Speaker #0

    Qui a été classé, j'espère, protégé.

  • Speaker #1

    Il n'est pas classé, il n'est pas protégé.

  • Speaker #2

    Et en plus, personne ne peut le voir parce que l'Observatoire de Paris s'est sécurisé.

  • Speaker #1

    Et donc notre amitié est née à ce moment-là parce que c'est un homme délicieux. qui a un univers incroyable. Donc en fait, au début de l'aventure, quand on s'est dit, mais ça y est, on va créer notre maison d'édition, j'ai dit à Joséphine, écoute, Claude Courtecuisse, que je connais bien, on va aller le voir. Donc on ne lui a pas annoncé tout de suite qu'on lançait une maison d'édition parce qu'on ne voulait pas décevoir Claude si Joséphine n'avait rien dit.

  • Speaker #0

    Si je ne l'avais pas expliqué.

  • Speaker #1

    Donc on a dit, écoutez, voilà, on a ce projet-là, est-ce qu'on peut avoir accès à vos archives qui peuvent nous intéresser ? Et là,

  • Speaker #2

    incroyable, il nous dit, ben voilà, j'ai fait que 3 ou 4 meubles dans ma carrière de designer, c'est tout. Mais toutes mes archives sont au Musée des Arts Déco, j'ai tout donné il y a quelques années, donc vous pouvez y aller de ma part et consulter pour trouver le plan d'un fauteuil qu'on aimerait éditer dans un second temps. Donc moi je prends rendez-vous avec le Musée des Arts Déco, je me dis bon ça va durer une heure le temps de retrouver le plan technique de ce fauteuil, et j'arrive, trois énormes boîtes avec des gants blancs, et là je me dis ok, donc en fait il n'y a pas du tout... Ok,

  • Speaker #0

    il y en a pour trois jours là.

  • Speaker #2

    Pas du tout, il y a trois, quatre trucs. Et donc en fait j'ai tout tout tout pris en photo et en fait il a dessiné presque plus de 300 ou 400 objets, non mais un truc de délirant.

  • Speaker #0

    Dont la plupart n'ont jamais été édités.

  • Speaker #2

    Jamais été édités, juste des croquis comme ça et donc j'ai tout numérisé, je l'ai mis sur une clé USB et je suis allée voir Claude et je lui ai dit mais Claude... Il a des trésors en fait.

  • Speaker #1

    Il l'avait oublié.

  • Speaker #2

    Il l'avait oublié. Le mini-flore faisait partie de...

  • Speaker #0

    Le mini-flore n'avait jamais été produit ?

  • Speaker #2

    Jamais été produit. Il avait produit 4-5 pièces pour le mettre dans son exposition au centre Pompidou. D'accord. Où il empilait...

  • Speaker #1

    En fait, il aime beaucoup l'accumulation des objets. Donc en fait, c'est à plus grande échelle des empilements. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, au départ, il l'avait imaginé pour être de la céramique. Oui. Et vous ? pour des questions de facilité d'industrialisation de fabrication ?

  • Speaker #1

    C'est plus simple en céramique. D'accord. Et peut-être moins cher.

  • Speaker #2

    Beaucoup est moins cher.

  • Speaker #0

    Pourquoi la porcelaine, du coup ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on s'est dit... En fait, on voulait un objet qui soit à moins de 100 euros pour être accessible.

  • Speaker #2

    Donc, le prix public, c'est 99. Ah oui,

  • Speaker #1

    99. C'est TTC. OK. Et dans une jolie boîte qui explique toute l'histoire.

  • Speaker #2

    Un joli cadeau à recevoir.

  • Speaker #1

    Un joli cadeau. Et on s'est dit... Comme on avait ce principe, on s'est dit on veut offrir plus que juste un objet en céramique, on veut un raffinement. En plus, on est en France, les biscuits, moi, c'est quelque chose qui a accompagné toute mon enfance aussi. Il y a un toucher qui est très agréable. Et en plus, chaque pièce est vraiment unique parce que quand on démoule, il peut y avoir un léger mouvement. Donc, en fait, on s'est dit on veut plus pour nos clients.

  • Speaker #0

    OK, on va parler des quatre autres pièces. Mais alors, moi, je veux absolument comprendre. Ça veut dire que vous. produisez, vous stockez ? Vous allez en produire en volume, peut-être pas pour les autres pièces, mais pour celle-ci ?

  • Speaker #2

    Les mini-flores, on en a déjà 200. Et on relance des commandes. Et surtout, l'avantage avec les mini-flores, c'est que vu qu'on a une centaine de dessins, on va sortir en fait plusieurs formes. C'est juste que dans un premier temps, on en sort une parce qu'on doit faire 10 moules.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est un coût de production.

  • Speaker #2

    C'est un coût de production. Mais donc en fait, c'est pour après créer une collection où les gens veulent collectionner leurs mini-flores, avoir plusieurs formes ensemble. Surtout que quand ils sont mis ensemble, quand on en a plusieurs dans une même coupelle, ça refait un bouquet entier plutôt qu'une seule fois. Ah génial. Donc il y a cette idée-là derrière.

  • Speaker #0

    C'est ultra poétique. Moi, je veux cet objet. Alors, je veux comprendre où est-ce que je vais le trouver.

  • Speaker #2

    Comment vous allez le réaliser ? Alors, on va avoir... Enfin, à l'heure où vous écoutez ce podcast, notre e-shop est déjà en ligne. Donc c'est source-édition.com et vous pouvez l'acheter directement. et aussi on aura on va développer tout un réseau de revendeurs de distribueurs,

  • Speaker #0

    ok super le deuxième alors donc là premier designer Claude Courtecuisse, le second qui c'est ?

  • Speaker #2

    Le second on a Ben Swilddens donc avec cette lampe qu'on appelle Jumel, c'est un nom qui a été trouvé, à chaque fois c'est le c'est le designer ou sa famille qui ont choisi les noms des objets parce que la part avait des numéros vu que ces années là c'était ... Par exemple, la lampe jumelle, elle s'appelait lampe 10-445. Et donc, on a demandé à Juliette, la fille de Ben, si elle avait une idée de nom. Et en fait, c'est sa maman, donc la femme de Ben, qui a trouvé l'idée. Parce qu'en fait, à chaque fois qu'il parlait de cette lampe, il disait « Ah, la jumelle, les jumelles » . Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'était naturellement.

  • Speaker #2

    C'était en fait un nom qui arrivait comme ça.

  • Speaker #0

    Donc, jamais produite. Alors, on peut parler... Ah, déjà produite.

  • Speaker #2

    Déjà produite. Et moi, c'était une lampe qu'on me demandait énormément sur Source Parisienne. Et qui était très difficile à trouver parce que... Produite en très peu d'exemplaires.

  • Speaker #0

    À l'époque, par qui ?

  • Speaker #2

    Par Verre Lumière. D'accord. À Verre Lumière. Et en fait, l'avantage aussi avec cette lampe, c'est qu'il y a une grande palette de coloris. Donc, elle avait été faite dans plein, plein de couleurs. Et donc, c'est une lampe qui me tenait vraiment à cœur de rééditer parce que c'est une de mes lampes préférées qui n'a jamais existé même.

  • Speaker #0

    Tu peux la décrire ?

  • Speaker #2

    C'est une lampe, c'est fait avec deux demi-globes qui étaient faits à l'époque en opaline. Et donc, nous, notre démarche de source, c'est aussi de... d'adapter au bon matériau. Donc, l'opaline était en plomb, donc très nocive. Maintenant, c'est des globes en verre soufflé, sablé. Et avec une structure qui était à l'époque en acier, qui est maintenant en aluminium, parce que pareil, c'est recyclable et plus léger. Et donc, c'est deux demi-globes mis ensemble sur une structure en acier.

  • Speaker #0

    en aluminium maintenant, peinte ou alu-brossé. Et qui a la particularité d'être soit une lampe à poser, soit une lampe qui peut être mise en applique ou en plafonnier.

  • Speaker #1

    Donc c'est un espèce de macaron ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Avec une base plate. Et ce qui est important, c'est vrai que quand Joséphine parle de l'usage différent, c'est que la même lampe a les perforations qui permettent vraiment de l'accrocher de façon différente. Et ça, c'est aussi un lien commun entre toute notre collection. C'est-à-dire qu'on veut des objets... qui nous accompagne dans tous les moments de la vie. C'est-à-dire que soit c'est démontable, recomposable, utilisable de façon différente. Parce qu'en fait, la vie n'est jamais gravée. On ne sait pas comment on va être installé demain. On va vivre, on va l'emporter.

  • Speaker #1

    Dans quel appartement ?

  • Speaker #2

    Et en fait, tout est reconfigurable et utilisable de façon différente.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, comment vous avez décidé, sélectionné cette lampe ? Tu expliquais qu'on te l'a demandé beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, on me l'a demandé beaucoup. Et moi, ça fait vraiment partie de... Pour moi, des plus belles lampes, je ne veux pas, mais vraiment des plus belles lampes qui ont existé dans ces années-là. Donc, c'était vraiment mon objectif principal, c'était de l'avoir. Donc, c'est un peu, on a dû chercher, chercher. En fait, Isabelle avait une amie qui connaissait la fille de Ben.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai contacté plusieurs personnes en disant, mais j'aimerais bien rentrer en contact. Il faut savoir que Ben Svilden, c'était un des cofondateurs de la marque Bonpoint. Oui. Et donc, on a par personne interposé, j'ai réussi à avoir les coordonnées de Juliette Wildens.

  • Speaker #1

    Donc, il est néerlandais. Il est venu s'installer en France.

  • Speaker #0

    Il a fait l'école des arts déco.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, très jeune. Et puis, OK. Oui, bon point. Merci. Merci. Et derrière, avec les Cohen et tout. OK. C'est ça. Super. Voilà. OK. Et donc, oui, tu avais cette connexion et tu as réussi à entrer en contact avec sa fille, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. OK. Qui nous a tout de suite... Et en fait, elle avait entendu parler de moi par d'autres gens. Parce que c'est vrai que dans ce petit monde qu'est le design et l'industrie du meuble, c'est vrai que comme j'y suis depuis longtemps, voilà. Et en fait, elle avait aussi l'idée de faire rééditer des objets de son papa. Et plusieurs personnes lui avaient dit, tu devrais contacter Isabelle de Ponfilly. Donc en fait, quand on l'a contactée, elle a dit, ben voilà. Et elle nous a très bien accueillis. Ça a été un moment très émouvant. Et donc, on est allé chez elle. Et puis, on a vu plusieurs modèles. De toute façon, Joséphine, c'était la jumelle qui...

  • Speaker #1

    Ah oui, tu savais que c'était ça, cette pièce que tu voulais. Et ça a été compliqué de convaincre les ayants droit ?

  • Speaker #0

    En général, non. Ça a été compliqué de les trouver. Mais de les convaincre, pas vraiment. À chaque fois, on est...

  • Speaker #2

    En fait, ils ont tous dit oui. À chaque fois qu'on les a contactés, la réponse a été positive. Parce qu'en fait... Moi étant dans ce domaine depuis longtemps, les gens savent que j'ai une déontologie, que je suis respectueuse.

  • Speaker #1

    Vous avez une vraie confiance.

  • Speaker #2

    Parce qu'en fait c'est un monde où il n'y a pas que des gens bien intentionnés. Et moi j'ai pris beaucoup la défense de pas mal de sujets. Donc les gens savent que je suis une femme engagée qui n'hésite pas à défendre. On fait attention. Donc nous vraiment un des sujets importants c'est de mettre en valeur vraiment les designers, la mémoire, leur travail. Et de faire en sorte que... Les gens comprennent l'histoire, comprennent ce qu'il y a derrière ce dessin et cet objet. C'est-à-dire que ce n'est pas juste un dessin. C'est vraiment un talent, un savoir-faire, une belle fabrication, une inspiration. Et puis par des auteurs merveilleux.

  • Speaker #1

    Ah oui. Alors cette lampe jumelle, pareil, vous avez dû en produire un certain nombre ? Oui,

  • Speaker #0

    on a même dû faire des moules. Parce que pour faire tous les globes, il faut faire des moules. Des moules de cintrage aussi pour toute la partie en aluminium. Et on en a produit... On va en avoir une centaine pour le lancement.

  • Speaker #1

    Ok, et ça pareil, produit en

  • Speaker #0

    France ? Produit en France.

  • Speaker #1

    Parce que le luminaire produit en France, très rare. Très rare.

  • Speaker #0

    En fait, pour nous, la difficulté, c'est qu'on se met sur le même positionnement de prix que nos concurrents. Mais quand on regarde bien nos concurrents, la part, c'est un peu fait en Asie.

  • Speaker #1

    Oui, les pièces de connexion, etc.

  • Speaker #2

    Il faut savoir quand même que, moi, il y a un sujet qui me tient à cœur, c'est l'industrie française. Je suis administrateur de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui a été créée par Bonaparte en 1801. Et depuis 1801, il y a cette belle société d'intérêt général, qui est une société savante qui défend l'industrie en France. C'est pour ça que pour nous, on fabrique en priorité en France. Et quand on n'arrive pas à trouver, on fabrique en Italie, notamment quand le designer est italien. Mais on donne toujours la priorité à la France. Et c'est pour ça qu'on garantit à nos clients aussi... Un soutien de l'industrie française, c'est vrai que c'est un engagement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas la faciliter,

  • Speaker #1

    mais c'est... Non, mais je pense que c'est vraiment aussi un argument qui porte de plus en plus... Auprès de cette cible, vous n'adressez pas à tout le monde non plus, au plus grand nombre, mais malgré tout à des gens qui sont sensibles au design, à l'histoire des pièces, aux anecdotes, au savoir-faire, etc. Combien elle sera vendue ?

  • Speaker #0

    Elle est vendue 990 euros. Et c'est une lampe, c'est pas une petite lampe de chevet, c'est une vraie belle lampe.

  • Speaker #2

    Tu peux éclairer tout un coin dans un salon, c'est-à-dire qu'elle est vraiment assez grande.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je ne l'ai pas vue en vrai, mais je l'ai vue en photo. Est-ce qu'elle est IP ? Je ne sais pas combien on peut la mettre dans une salle de bain ?

  • Speaker #0

    non non non non ok en fait pour suivre le dessin du designer qui avait fait des petites perforations on a voulu garder cette caractéristique là qui fait justement que oui pièce humide ok on a parlé de l'italie parlons de giuseppe Rivadossi voilà alors giuseppe et moi je suis fan de lui depuis toujours et en fait si donc c'est il a gagné quand même le prix de la triennale de milan donc considéré comme un maestro, il est incroyable. Et donc lui, ses pièces se vendent jusqu'à 150 000 euros, 200 000 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux déclencher son travail.

  • Speaker #0

    Donc en fait, Giuseppe travaille le bois, le bois massif, et il va tout sculpter à la main. D'ailleurs,

  • Speaker #1

    il se définit comme un sculpteur.

  • Speaker #0

    Il se définit comme un sculpteur, pas comme un designer du tout. Et d'ailleurs, ses meubles n'ont jamais été édités par n'importe quelle marque, jamais, jamais. C'est toujours lui, dans son atelier familial dans le nord de l'Italie, près de Milan, que tout est produit. Et donc, c'est à chaque fois pour des commandes particulières ou c'est des pièces vraiment d'art qui se vendent une fortune. Donc, moi, je me suis dit, bon, on va quand même essayer de lui proposer d'être réédité, on ne sait jamais. DOnc on a travaillé en partenariat avec son fils, Clémenté. Parce que c'est ses deux fils, Giuseppe qui les gère, Clémenté et Emmanuel, l'atelier encore. Et donc en fait, il était super emballé par le projet. Il nous a dit, allez, on le fait. Il nous a envoyé vraiment toutes ces archives des années 60, 70.

  • Speaker #1

    Tout,

  • Speaker #0

    tout, tout. On s'est retrouvés avec tout. Une quantité forte.

  • Speaker #1

    Il n'avait jamais voulu éditer. Tout était fait à la commande.

  • Speaker #0

    Il a adoré notre histoire, vu que c'est une histoire familiale comme lui. Donc, ils ont adoré l'histoire. Donc, ils nous ont dit oui, vraiment très facilement. Et moi, je n'en revenais pas. On n'arrivait pas à éditer. Et donc, tout est produit dans leur atelier. Donc, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Ça reste de l'artisanat.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais pour la première fois, ces pièces sont accessibles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc là, la pièce, tu peux nous la décrire ?

  • Speaker #0

    C'est... Deux bancs, enfin c'est un banc et un tabouret qui existent en fait dans quatre finitions, parce que c'est la même collection, ça s'appelle Basilio, c'est aussi eux qui ont choisi le nom. Et donc le banc et le tabouret existent soit en naturel, donc c'est un bois très clair, mais qui se patine avec les années, soit en teinte ébène, donc en fait ils teintent le bois à la fois, et soit en finition lisse, ou sinon... entièrement gougés à la main. Donc ça, c'est des heures et des heures de travail pour chaque banc et chaque tabouret. C'est qu'en fait, ils vont venir creuser. Donc avec un couteau à gouge, ils viennent et en fait, ils creusent la matière pour faire un effet surface de l'eau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Des petites baguettes. Donc évidemment, chaque pièce sera totalement unique.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Donc tilleul, qui est un bois très tendre, que les sculpteurs sur bois utilisent beaucoup. Donc chaque pièce unique. Combien de temps de fabrication ? Parce que là, j'imagine que vous ne les stockez pas. Pour le coup, vous en avez peut-être fabriqué quelques-unes.

  • Speaker #0

    On est sur des délais de 8 à 12 semaines pour ces pièces-là. Et donc, elles sont un petit peu plus chères que nos autres pièces, parce qu'elles ne sont pas faites de manière industrielle. Mais tout en étant beaucoup plus abordables que normalement les pièces de Rivadossi. Donc, ça permet de rendre accessible quelque chose qui n'a moins...

  • Speaker #1

    Inaccessible. On trouve sur First Dibs des pièces à 50, 70 000 euros.

  • Speaker #2

    Par exemple, le banc, là, j'ai utilisé... Utiliser le banc en banc de salle à manger, c'est super agréable. Parce qu'il a une proportion formidable. Les codes sont parfaits. C'est la seule fois que Joséphine avait trouvé ça dans les archives. C'est-à-dire que c'est à la fois un banc qu'on peut mettre dans un salon, dans une chambre, en banc de salle à manger. Et il est super agréable. Et le fait de toucher le bois, parce qu'à chaque fois, même en tilleul naturel, il est vernis. Donc il est protégé pour l'eau, parce qu'on veut que ça soit fonctionnel. Il y a des petits patins, et puis il est super.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est des pièces qui vont sortir à quelle date ? à peu près quel prix ? Le tabouret et le banc ?

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai pas tout en tête. Ça sort entre 3 et 6 000 euros.

  • Speaker #1

    D'accord, oui, donc ça reste évidemment ridicule par rapport aux pièces habituelles. Vous n'avez pas peur qu'il y ait une spéculation, là ?

  • Speaker #0

    On verra.

  • Speaker #2

    Bah oui, on verra.

  • Speaker #0

    Ça d'ailleurs, une spéculation, c'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. avec Source, c'est que la part des designers, leur travail de ces années-là ont une grosse spéculation aussi. Donc, leurs pièces se vendent fortement aux enchères. Mais en fait, ne touchent rien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et en fait, c'est vrai que c'était important, nous, dans notre engagement pour les personnes, de respecter le travail des auteurs. C'est pour ça qu'il était hors de question qu'on fasse comme d'autres maisons qui font inspirer d'eux. pour nous c'est la vérité, l'authenticité le respect du travail, donc on a à chaque fois signé un contrat de royalties il y a d'ailleurs une petite anecdote de Claude Courtecuisse qui est tellement adorable, il nous dit vous êtes mes princesses je ne veux pas d'argent il pense même que j'étais designer, il me dit mets tout à ton nom il ne faut pas dire ça aux gens on a dû même être un peu ferme en disant mais Claude si on ne signe pas de contrat pour vous donner une partie des ventes on arrête, ah bon bah d'accord ...

  • Speaker #0

    génial super pour revenir à ça c'est même si il y a de la spéculation au moins eux ont une petite oui c'est ça après je trouve que la spéculation ça rendra hommage à notre mission

  • Speaker #1

    de spécification ça peut arriver que la spéculation soit on va dire inappropriée ou illégitime il y a des galeristes bien connus qui ont fait monter un des cotes de manière un peu artificielle dans les années 2000. Mais quand même, dans la plupart des cas, c'est justifié.

  • Speaker #2

    Nous, ça nous échappe.

  • Speaker #0

    En plus, nous, justement, Source, ce n'est pas du tout des collections à édition limitée. C'est vrai qu'on va produire sur des années et des années.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, numéro 4.

  • Speaker #0

    André Monpoix. André Monpoix et Turène Chevallereau, les deux derniers, ce sont des designers qui sont issus des collections de l'Arc. l'atelier de recherche et création. Peut-être qu'Isabelle peut expliquer un peu le mobilier national.

  • Speaker #2

    Le mobilier national, c'est une institution qui est absolument incroyable, unique au monde. Le garde-meuble de la Rêne.

  • Speaker #1

    Depuis Louis XIV,

  • Speaker #2

    la France soutient la création et les métiers d'art. Et en fait, en 1964, André Malraux, premier ministre de la Culture, a décidé qu'il était temps de faire... de mettre au grand jour et de faire travailler les designers actuels, puisque à l'époque, ce n'était que des reproductions de meubles de style, pour meubler les palais. Parce que c'est vrai que le but de l'Arc et de l'Ambassade nationale, c'est aussi de fabriquer des mobiliers, à la fois des gardes-meubles, de tous les meubles de l'État, mais également de passer des commandes à des designers ou des artisans de meubles qui vont meubler les ambassades, les ministères, etc. l'Elysée. Et donc, en fait, dans les années 60, André Malraux dit mais non, on a une création incroyable. Il faut faire travailler des jeunes designers. À l'époque, il y avait Pierre Paulin, il y avait André Putman. Et donc, il y avait des commandes qui ont été passées par le mobilier national et donc par l'Arc pour développer des produits. Donc, ça veut dire que l'Arc, c'est une mini usine, un mini bureau de développement. Pas mini, d'ailleurs, c'est important, au plein cœur de l'Arc.

  • Speaker #1

    C'est aux gobelins.

  • Speaker #2

    I

  • Speaker #0

    Et en fait, au sous-sol du mobilier national, il y a vraiment une usine. et c'est incroyable il y a une imprimante 3D qui peut imprimer un canapé trois places des découpes à l'eau des choses hyper pointues et il y a des équipes en plus dans un bâtiment d'Auguste Perret donc c'est quelque chose d'incroyable,

  • Speaker #2

    un vrai trésor et il y a des experts par exemple comme Frédéric Imbert, Jérome Bescondlier qui dirige la création qui travaille justement avec des designers à la fois contemporains parce que le Mobi National, l'Arc commande encore tous les jours, puisqu'il y a des acquisitions qui sont faites et des éditions. Et en fait, donc l'arc fait de ses 60 ans. Et en fait, Hervé Lemoyne m'avait dit, il y a quelques années, parce que j'étais souvent jury dans les commissions d'acquisition, ou plus récemment jury pour les aménagements des nouvelles chambres, plutôt l'aménagement des chambres de la Villa Médicis. Et Hervé Lemoyne m'avait dit plusieurs fois, mais nous on aimerait bien faire rééditer les trésors du passé, parce qu'en fait tout ce qui a été créé depuis les années 64 ont été faits pour... un projet, mais après dans les cartons n'en a jamais été édité ou très peu.

  • Speaker #1

    Donc je pense que c'était parce qu'on parle souvent du couple Pompidou qui a fait travailler Paulin, mais aussi André Monpois.

  • Speaker #0

    En fait, André Monpoix travaillait vraiment étroitement avec Pierre Paulin sur plein de projets. Ils ont aménagé les salles du Louvre, les peintures des salles du Louvre, le wagon de la reine d'Angleterre, la SNCF. Ils ont vraiment fait beaucoup de choses ensemble.

  • Speaker #2

    Donc Hervé m'avait dit on aimerait bien faire éditer et ça c'est toujours l'histoire de rebondissement quand on a dit on va lancer notre maison d'édition on a dit ce serait génial de pouvoir éditer les trésors de l'Arc donc même chose on a demandé à Hervé Lemoyne, à Loïc Turpin à l'équipe, à Mathilde Prévota on a dit mais nous on serait intéressés comment pouvons-nous procéder ? Ils ont dit ... formidable. Donc on a expliqué ce qu'on voulait faire en disant, nous on veut éditer des bons produits fonctionnels, parce que c'est avant tout l'usage qui nous intéresse. De cette période-là, on bannit le plastique, le chrome, qui sont vêtus pour la nature, pour l'humain.

  • Speaker #0

    C'était quand même une grande partie de l'intégration.

  • Speaker #1

    Paris,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Donc à la fin, il ne restait plus grand-chose, mais il restait quand même des choses incroyables.

  • Speaker #2

    On a fait une réunion où il y avait une première sélection et après on a eu accès aux archives.

  • Speaker #0

    Oui, et donc en fait, c'est l'équipe du meuble national qui nous a présenté le travail de Turenne Chevallereau, notre quatrième designer, qui était en fait très peu connu en tant que designer, mais plutôt connu en tant qu'illustrateur. C'est lui qui a fait le logo de la marque Lonchamps, notamment.

  • Speaker #1

    Ah oui, le cheval.

  • Speaker #0

    Qui a fait ce logo-là. Et pas mal de livres pour enfants.

  • Speaker #1

    Décédé, Turenne Chevallereau ? Oui oui

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est eux qui nous ont sorti tout un dossier, parce qu'il y avait eu un concours pour faire des meubles démontables. Et donc il avait gagné ce concours-là. Et donc en fait, c'est toute une collection qui s'appelle Tutu, en hommage à son surnom, qui s'appelle Ausha Tutu. Donc c'est sa petite-fille qui a trouvé le nom. Et aussi à l'assemblage qui est tenon et mortaise.

  • Speaker #2

    Donc c'est en majuscule TU, le trait d'union pour la mortèze,

  • Speaker #1

    et Tutu.

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est toute une collection. Donc nous, on commence par réaliser deux meubles de cette collection-là. Mais donc c'est... C'est des tables qui arrivent livrées à plat et qui s'assemblent sans aucun outil, ni vis, ni clous. Donc,

  • Speaker #1

    DOnc vraiment chevillé, tenon et mortaise

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    tenon et mortaise uniquement.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est en fait les premiers meubles qui ont existé comme ça. C'était vraiment un des tout premiers à faire ça, à pouvoir assembler sans aucun outillage et sans vis.

  • Speaker #1

    Et stockage à plat.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et en fait, ça a toujours encore cette notion de modularité, car la table d'appoint fait table d'appoint. Et si on rajoute une galette d'assises, ça devient un pouf. Il y a toujours cette notion-là de pouvoir changer.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est une tutu, c'est une table d'appoint.

  • Speaker #0

    Tutu, il y a une table basse qui fait 135 cm de long, avec un double plateau. Donc c'est en mélaminé et après en plaquage noyé les pieds.

  • Speaker #1

    Ah oui, stratifié, parce que la différence...

  • Speaker #0

    Stratifié blanc et après plaquage noyé pour les pieds. Et ensuite, je ne suis pas du tout technique, moi.

  • Speaker #2

    C'est moi la technique.

  • Speaker #0

    La preuve. Et ensuite, on a la même table d'apport, mais qui est carrée, en poule petit, et avec un guide d'assises qui se met par-dessus en cinq couleurs.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une âme en médium. Et en fait, le médium est juste vernis. Ce qui est très beau, parce qu'on voit l'intérieur. Nous, on aime bien ne pas cacher les choses. Par exemple, on aime bien les choses sans ourlet, sans coin, etc. Et le... Je ne veux pas d'ourlet, mais je parle dans la mode. Mais en tout cas, là, on voit l'âme de la table. On la comprend.

  • Speaker #1

    Et c'était déjà du médium à l'époque ? Oui. Ok. Je pensais que c'était un matériau plus en médium.

  • Speaker #0

    Non, c'était en médium et c'est vraiment lui qui avait laissé les champs non plaqués. Et juste, c'était en palissandre, mais le palissandre étant un bois protégé.

  • Speaker #1

    Il vient de loin en plus.

  • Speaker #0

    Il vient de loin, donc on a pris du noyer mais qu'on a vernis dans des tons qui rappellent le palissandre.

  • Speaker #2

    On a un vernis un peu rouge. On a fait plusieurs tests de vernis. Parce qu'en fait, il faut savoir qu'à chaque fois, dès qu'on fait un... qu'on produit ou même qu'on fait le développement et on doit faire valider par l'ARC, par le mobilier National et par les ailleurs droits.

  • Speaker #1

    Et ça a été compliqué de les faire valider ?

  • Speaker #2

    Peut-être qu'avec d'autres maisons d'édition c'est compliqué mais on a été très contentes parce qu'on a reçu des félicitations parce qu'en fait moi je sais très bien à quel moment il faut montrer le travail. C'est-à-dire que nous on écrème en amont en disant ça. On a l'exigence préalable pour ne pas présenter des pièces qui pour nous sont bonnes à valider.

  • Speaker #1

    Vous êtes allé très loin dans le niveau d'exigence pour pouvoir les présenter.

  • Speaker #0

    On a aussi à sortir les pièces dans un temps un peu record. Comparé à d'autres qui travaillent avec le mobien seul, c'est en un an que les pièces étaient bonnes.

  • Speaker #2

    En fait, moi j'ai toujours une théorie, c'est quand on va dans un restaurant, même s'il y a un gros souk... ou un désordre dans la cuisine,

  • Speaker #1

    ça ne doit pas se voir.

  • Speaker #2

    Le client doit recevoir son assiette impeccable avec un très bon plat. Donc, en fait, c'est à nous de gérer.

  • Speaker #1

    Vous essuyez les plâtres en backoffice.

  • Speaker #0

    Mais en même temps,

  • Speaker #2

    ça s'est bien passé puisqu'on a pris des bons fabricants. Alors là,

  • Speaker #1

    justement, c'est un fabricant unique. Non, c'est plusieurs fabricants pour ce produit.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un produit.

  • Speaker #0

    Deux, parce qu'il y en a un pour la galette d'assise qui est un tapissier. Et l'autre, sinon, un seul fabricant. Les deux sont en France. Et donc la particularité, c'est qu'on a cinq designers et cinq fabricants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Même là, avec les galettes, un peu plus, mais sinon cinq fabricants majeurs.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'est Turenne Chevallereau. Et pour André Monpoix.

  • Speaker #0

    Et donc pour André Monpoix, en fait.

  • Speaker #1

    Qui est décédé dans les années 70. Oui,

  • Speaker #0

    et qui n'a pas eu d'enfant. Donc ça a été aussi tout ce qu'on pouvait faire pour retrouver ces ayants droits.

  • Speaker #2

    Peut-être avant, André, mon point, on l'a trouvé par hasard, en recherchant des créations.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, le Mobilier National nous a dit, vous pouvez venir consulter dans les archives, regarder dans un premier temps sur notre site les archives qui sont disponibles, et vous nous demandez les dossiers qui vous intéressent des designers. Donc, on regarde en ligne et je demande certains dossiers, et donc je vais au Mobilier National pour les étudier. Et en fait, dans le dossier d'un des designers, se trouvaient des plans de... de André Monpoix. Je me suis dit, mais c'est génial ! Tu connaissais ? Je connaissais André Monpoix, mais je ne savais pas qu'il y avait des choses qui pouvaient être au Mobilier National, puisque je ne l'avais pas vu.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'était pas numérisé, donc c'était une vraie découverte.

  • Speaker #0

    Une vraie découverte. Et en fait, c'est des meubles qui ont été faits pour le ministère des Affaires Sociales et de la Santé, qu'il avait entièrement réaménagé. Et donc, il avait fait des assises, des tables basses, des bureaux, il avait fait tout un ensemble. Donc nous, on réédite... des assises qui sont modulaires. Donc, un canapé trois places et une chauffeuse, et dans un second temps, plus tard, un angle, puisque ça prend du temps à développer.

  • Speaker #2

    Qui ne permettent pas de faire des compositions variées.

  • Speaker #0

    Et ce fameux bureau était ensuite dans le bureau de Simone Veil quand elle était ministre, donc on a le bureau de...

  • Speaker #2

    Donc c'est vrai que c'est émouvant de savoir que Simone Veil utilisait cette collection.

  • Speaker #1

    Et c'est elle qui l'avait commandité ? Non.

  • Speaker #0

    Non, c'était juste avant qu'elle devienne ministre. Ça date des années 60, c'était en 68.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Elle, elle est arrivée en 72,

  • Speaker #1

    en 13. D'accord, ok. Je voudrais faire une parenthèse sur Mobilier National, parce que c'est une question que je me suis posée. On voit, je trouve qu'il communique très bien depuis quelques années. C'est remarquable. Et on voit donc régulièrement des entrées dans les collections de jeunes designers. Comment ça se passe ? Tu l'as un petit peu dit tout à l'heure, Isabelle, mais... qui sont enfin ce sont les jeunes designers qui vont proposer leur travail ou les plus vieux d'ailleurs comment ça se passe, comment ils sont présélectionnés puis ensuite sélectionnés comment ils rentrent dans les collections, comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors en fait le marché à suivre il y a un appel à un projet et les personnes proposent des créations Et après, il y a un jury qui est constitué de personnes responsables du mobilier national et de personnalités extérieures qui sélectionnent à travers les créations qui ont été proposées.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est une sélection... Ça répond à certains critères. Il faut X assises, X luminaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai que parfois, justement, lors de ce jury, il est mentionné, il nous faut par exemple des consoles. Il nous faut, on n'a pas assez de luminaires dans la collection. Ce serait bien qu'on en fasse rentrer. D'accord. Donc en fait, il y a des critères. Il peut y avoir des... Mais pas forcément.

  • Speaker #1

    OK. Et c'est une... C'est une garantie pour eux d'être produits par les ateliers du mobilier national ? En fait,

  • Speaker #2

    il y a deux choses. Il y a à la fois les acquisitions de pièces qui existent, qui sont donc des objets qui existent, qui sont proposés, qui sont achetés, qui sont parfois des pièces uniques. et après en parallèle il y a le travail d'édition et de création de l'arc qui contacte des designers en disant qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble je ne vais pas en parler parce que je ne suis pas édifiée mais en tout cas c'est une autre démarche où l'arc développe Des produits, mais ce n'est pas la partie des acquisitions lors des commissions.

  • Speaker #1

    Des collections, d'accord. Et là, pour revenir à Thurène Chevalreau et André Monpois, ils ont un intérêt financier à ce que vous faites ? les éditions des deux...

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On donne vraiment des royalties à tous nos designers.

  • Speaker #1

    Mais aussi au Mobilier National, en l'occurrence ?

  • Speaker #0

    Aussi au Mobilier National, dans le cadre de ces deux designers-là. Ok,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et en contrepartie, le Mobilier National fait passer dans un intérêt... financiers c'est vraiment pour promouvoir le design français faire ressortir ça et aussi il nous emmène avec eux dans tous les dans toutes les expositions qui font à l'international par exemple à milan on est exposé sur leur stand au labo donc sur le centre du mobilier national là en ce moment même si si

  • Speaker #1

    vous nous écoutez c'est pendant la design week de milan qui est quand même l'événement on va dire le principal événement du design dans le monde en tout cas en europe mais je pense dans le monde Donc vous présentez les pièces dans deux lieux, Alcova et Le Labo.

  • Speaker #0

    Alcova du 7 au 14 avril et Le Labo du 6 au 11 avril.

  • Speaker #1

    Pourquoi ces deux lieux ? Alcova c'est plutôt connu pour du jeune design collectible, enfin moi c'est ça l'image que j'ai. Pourquoi Alcova et pourquoi Le Labo ?

  • Speaker #0

    Pourquoi Alcova ? Parce que moi Alcova j'ai toujours adoré cette foire et surtout... Cette année, comme l'année dernière, elle se passe. Un des lieux qui est proposé, c'est la Villa Borsani, donc d'Osvaldo Borsani, qui est un designer de nos années que j'adore. Et donc, justement, de pouvoir présenter dans un premier temps notre collection dans un écrin tel que la Villa Borsani, pour nous, ça nous tenait à cœur. Et donc, en plus, on est exposé dans sa bibliothèque, qui est toute en boiserie, avec tous ses livres, enfin, un endroit qui est magique. Donc, pour nous, c'était aussi important. Et surtout, ça nous place sur une scène plutôt internationale parce que les visiteurs viennent de partout. Et concernant le labo, on est sur le centre du mobilier national et c'est un regroupement qui est plutôt français de French Design.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est là où vous êtes partie dans les valises du VIA et du mobilier national. C'est quand même une chance incroyable en France de pouvoir avoir des organismes publics, le VIA.

  • Speaker #0

    Là, c'est pas...

  • Speaker #2

    Non, c'est pas le French Design. Ils sont dans le même bâtiment, mais l'étage dans lequel on est, c'est vraiment avec le mobilier national.

  • Speaker #1

    soutenir effectivement génial c'est quoi la suite ? j'imagine que vous avez plein de choses dans les cartons dont vous n'allez peut-être pas pouvoir me parler mais j'aimerais bien savoir quand même le rythme auquel vous imaginez développer de nouvelles étayer votre catalogue est-ce que vous allez continuer de toute manière vous vous dites on a commencé là par ces pièces là et on poursuivra aussi longtemps qu'on le peut ou est-ce que vous avez une idée de ... de collections plus éphémères ?

  • Speaker #2

    Depuis un an, on travaille déjà sur les collections futures. Au départ, on s'était dit, on va lancer une deuxième collection. Mais en fait, on s'est dit, non, ça n'a pas de sens. On va lancer au cours du temps certaines créations. Donc, on est en train de travailler sur la suite. Déjà, on a un peu dit tout à l'heure, pour Miniflore, on va ajouter d'autres exemplaires. Mais on est aussi sur des discussions avec d'autres designers sur des savoir-faire complètement différents. Donc, surprise.

  • Speaker #1

    Ok. Et quel rythme ? Vous ne savez pas ? Dans un an ? Dans six mois ?

  • Speaker #0

    Oui, d'ici un an, en tout cas, on espère présenter de nouveaux produits.

  • Speaker #1

    Ce sera 1000 ans à chaque fois le rendez-vous ? On ne sait pas. Bon, vous nous réservez une surprise.

  • Speaker #0

    Oui, et on se fera un événement aussi à Paris pour la Design Week de Paris en septembre. On compte faire plusieurs événements dans l'année pour montrer aussi notre collection à un public par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, votre public, c'est qui justement ? C'est le plus grand nombre, mais vous avez quand même un persona. C'est l'amateur de design, c'est monsieur et madame Tout-le-Monde. À qui voulez-vous adresser ?

  • Speaker #2

    Il est très large. Parce qu'en fait, justement, le fait qu'on soit de générations différentes, c'est qu'on a un œil différent et qu'on s'adresse à un public différent. C'est-à-dire que toutes nos créations, elles vont aussi bien pour des personnes. En fait, il est très large.

  • Speaker #0

    Et on a toutes les gammes de prix aussi. Oui,

  • Speaker #1

    de 99 euros à quelques milliers d'euros.

  • Speaker #2

    On va avoir aussi un réseau de revenus qui sera aussi spécifique à chaque produit. Par exemple, pour les luminaires, il y a un réseau qui est bien particulier. Pour les... Le petit objet mini-flore, c'est aussi un autre réseau. Donc en fait, on s'adresse à des clientèles assez différentes.

  • Speaker #1

    Y compris le contract, c'est-à-dire le B2B. On peut imaginer des pièces qui font...

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, la collection Dialogue, d'André Monpix, cette collection d'assises, tous les tissus sont classés non-feu. Pour pouvoir être directement chez un particulier,

  • Speaker #1

    comme un hôtel ou un cabinet d'avocats.

  • Speaker #0

    On a déjà anticipé tout ça.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai qu'on préfère le prévoir dès le départ, comme ça, tout de suite, ça peut être repéré pour un lieu... concernant le public.

  • Speaker #1

    Ça, c'est hyper important. Là, il y a une démarche entrepreneuriale bien pensée. Isabelle, tu connais les contraintes. Tu as eu des clients très gros par le passé, donc tu connais les contraintes. Effectivement, on ne peut pas mettre n'importe quoi, n'importe où. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y a aussi autre chose, c'est que, par exemple, la table, elle est reconfigurable, les assises également. Et on veut, la lampe, elle peut être réparable. Par exemple, si quelqu'un, par malchance, casse un globe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fini.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est assez suivi, on peut avoir les pièces détachées.

  • Speaker #1

    Le modèle économique d'un éditeur de mobilier ou de luminaire ou d'objet, vous pouvez nous le décrire, comment ça marche ? On le comprend à peu près, mais...

  • Speaker #0

    Donc vous avez des designers d'un côté, des fabricants, des distributeurs. Ça marche comment ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, les designers ont leur versé royalties, c'est-à-dire un pourcentage sur le prix de vente. Les fabricants, donc en fait, d'abord, il y a toute une phase d'études. il faut financer les études, il faut financer les moules, les outillages, qui n'existent plus. Donc selon l'ambition que nous avons, c'est soit des outillages qui permettent de faire 100 000 pièces ou autres, donc on est quand même ambitieuse, donc on a des bons financements. Et puis ensuite, on négocie avec des fabricants tout en gardant la meilleure qualité, un prix d'achat, et après on rajoute les marges.

  • Speaker #0

    Et l'ambition d'une marque ? une marque aussi. C'est donc d'éditer un maximum le plus longtemps possible, ou c'est de se dire tiens, on vendra peut-être un jour un gros éditeur américain.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta réponse,

  • Speaker #2

    Joséphine ? Moi, dans l'idée, je préfère garder. Après, on ne sait jamais ce qui se passe. Dans l'idée, on préfère vraiment que ça tienne longtemps. Déjà, c'est une histoire de famille. Et aussi, pour être sûre que la qualité reste la même et le respect des designers reste le même. Nous, on sait qu'on fait les choses bien. on ne sait pas comment...

  • Speaker #0

    Comment les autres le feront. Justement, quel est votre regard un peu sur le marché de l'édition ? Sans forcément critiquer vos confrères, mais si vous avez décidé de lancer ça, c'est parce qu'il y avait une place, il y avait votre passion, il y avait aussi une place. Quel regard vous portez sur l'édition du design ? Il y a des très gros, il y a de plus en plus d'auto-éditions, de jeunes designers qui s'auto-éditent. Qu'est-ce que vous pouvez en dire ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça très courageux d'auto-éditer. D'ailleurs, je trouve... Je trouve que c'est bien que les jeunes designers le fassent parce que, comme on l'expliquait tout à l'heure, il y a quand même une grande frilosité des grands éditeurs qui ne prennent pas beaucoup de risques. Donc ça, je trouve ça quand même un peu dommage. Ils sont sur des grosses machines qu'il faut faire avancer. Et justement, nous, notre particularité, c'est qu'on est très agile et qu'on prend des risques. Et on n'hésite pas à le faire parce qu'en plus, on est jeune, on démarre et on a une grande ambition. Mais le regard qu'on a sur les autres, moi, ça me navre un peu de voir que quand... quand on délocalise la fabrication très lointaine, on garde les mêmes prix. Donc je trouve que ce n'est pas honnête vis-à-vis du client final parce qu'il faut savoir ce qu'on achète. Quand ça coûte tel prix, on sait pourquoi ça coûte ce prix.

  • Speaker #2

    En fait, il y a vraiment une opacité un peu de ce milieu-là. On ne sait pas vraiment où sont produits les choses, dans quelles conditions. Et donc nous, c'est vraiment ça. On veut être vraiment le plus transparent possible.

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Moi, je suis assez frappé. C'est une autre partie de ma vie. Donc moi, je distribue du design. et je constate que quand on demande parce que nos clients l'exigent de plus en plus de savoir d'où il est conduit soit pour des raisons environnementales pour dire ok le cuir vient d'où, le bois vient d'où quels sont les certificats etc les éditeurs vont finir par s'y mettre mais c'est très compliqué d'avoir les infos je suis stupéfait et il y a une forme d'omerta là non on dit pas et puis ça a beaucoup changé en plus alors plutôt en bien j'ai l'impression depuis le Covid oui certains éditeurs se sont dit on dépend de producteurs lointains donc rupture de chaîne d'approvisionnement donc des délais délirants des canapés qui sont fabriqués en 50 semaines etc ça c'est plus possible mais il y a quand même non communication c'est terrible je

  • Speaker #2

    pense que la réglementation va les obliger à le faire mais ça prend un peu de temps la deuxième chose aussi pour laquelle on avait notre place c'est qu'on voit beaucoup quand même d'éditeurs qui disent inspirés des années 70 inspirés du design italien de telle époque et ça c'est le truc qui nous inacceptables voir inspiré de tel designer ouais quand il n'y a pas de et de temps en temps il ya certains des durs que je passe tm ou rien qu'en allant dans leur boutique je peux te citer ou les designers desquels ils se sont inspirés même les petits designers français des années 60 un peu moins connus tu reconnais totalement l'objet un

  • Speaker #0

    petit twist pour pas se faire attaquer en justice alors justement c'était un de mes un de mes points la contrefaçon est vraiment un fléau aussi dans le monde du mobilier et du design. Là, en plus, vous exhumez des pièces qui sont méconnues ou peu produites, mais si elles fonctionnent, elles risquent d'être copiées. Vous avez les moyens de vous battre ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    C'est aussi pour ça que ça passe aussi par l'éducation des gens. Par exemple, là, on a un TikTok depuis hier. Je n'ai jamais utilisé TikTok.

  • Speaker #1

    On est dans 15 jours.

  • Speaker #2

    Depuis 15 jours. pour justement aussi il y a toute une mode apparemment sur TikTok donc c'est Imen qui travaille avec nous qui est en stage avec nous qui m'a expliqué ça qu'il y avait une mode du dupe où justement il y a des vidéos où ils disent ah vous voulez un togo bah non achetez ce dupe sur Temu ou je sais pas quelle marque et donc en fait il y a tout un

  • Speaker #0

    Pas des barres. Non, je ne pense pas. Oui,

  • Speaker #2

    oui. Et donc, je suis des fabricants chinois. Et donc, nous, on veut justement mettre en place des contenus entiers où justement expliquer pourquoi il ne faut pas acheter de dupe, pourquoi c'est important d'acheter des meubles signés, quel est le travail du designer derrière, quel est le travail du fabricant, comment c'est fait, pourquoi ça a de la valeur, pourquoi il faut l'acheter, on n'en perdra pas et au moins, ce n'est pas dangereux aussi pour la santé des gens qui le fabriquent d'acheter ces meubles-là. Donc, on veut vraiment aussi faire tout un travail de contenu pédagogique sur Instagram, sur TikTok, sur tous ces réseaux, pour aussi essayer de contrer ça, parce qu'on sait qu'on n'a pas les moyens financiers, légaux. Il faudrait une équipe de je ne sais pas combien de personnes pour réussir à vraiment...

  • Speaker #0

    C'est horripilant. Je recevais Axel Chay, qui est un jeune designer français, auto-édité. Bon, alors... Il a un succès, il a fait une collection avec Monoprix, mais il a fait aussi du collectible avec, j'ai oublié le nom de la galerie, qui sera au PAD dans quelques jours. Et justement, je lui disais, j'ai vu une vidéo TikTok. de jeunes filles qui arrivaient chez Leroy Merlin, pardon Leroy Merlin, et qui montraient, regardez, c'est un dupe de la lampe de Axel Chay, juste parce que c'était un tube de couleur primaire. Et lui découvrait ce truc. c'est horripilant. Et ça n'a rien à voir. Donc oui, merci de faire ce travail.

  • Speaker #2

    Il y a du boulot. Aidez-nous les autres.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas tellement plus cher d'acheter. C'est souvent, oui, un problème de méconnaissance. En fait,

  • Speaker #1

    c'est plus cher à l'achat, mais c'est beaucoup moins cher dans la durée parce qu'on garde le produit. Alors que quand on achète quelque chose pas cher, mal fabriqué, on le jette.

  • Speaker #0

    Et en plus, oui, le produit authentique a une valeur dans le temps. D'abord, on peut le garder très longtemps,

  • Speaker #2

    mais aussi on peut le transmettre. ou le revendre au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Et il faut savoir que toutes ces contrefaçons, ce sont les mêmes réseaux que des réseaux de trafic humain, etc. Parce que j'avais donné une interview il y a quelques années, et c'est terrifiant.

  • Speaker #0

    Oui, horrible. Oui, j'ai l'impression que dans le mobilier, en plus, on peut encore plus difficilement protéger un modèle.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, avec chacune de nos pièces, on achète un morceau d'histoire. Une histoire authentique, et une partie est redonnée à la famille. Donc, c'est quand même plaisant.

  • Speaker #0

    savoir ça qu'est ce qu'est ce que dit le design pour vous isabelle qui avait 13 enfin qu'avait travaillé dans le design depuis les années 90 ça qu'est ce qui dit notre époque design qu'est ce que en général ouais

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas le sens de ta question.

  • Speaker #0

    En fait, est-ce que le fait qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a une tendance très forte pour la génération Y, d'avoir des très belles pièces de design, et j'ai l'impression qu'il y a quelques années... c'était plus répondre à des codes pour faire partie d'une espèce de communauté. C'était Instagramable d'avoir, c'était cool d'avoir un bureau ou un Togo, parce que tout le monde l'avait. Mais qu'aujourd'hui, peut-être je me trompe parce que c'est très parisien, j'en sais rien. On va plus vers je veux ce produit parce qu'il raconte une histoire, parce qu'il me plaît.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un sujet, c'est amusant parce qu'en France, on a été très longtemps sur les cultures d'héritage. Pendant des années, dans les années, justement avant les années 70, on héritait des armoires à Normande, des baillus bretons, etc. Et c'était des pièces qui étaient assez lourdes en volume, qui prenaient de la place. Et il y a eu en fait deux choses. Il y a eu la crise immobilière qui a fait que les logements étaient plus petits. petits. Donc, les gens ont changé leur meuble. Il y a eu ce boom des années, justement, à 50-60 du design qui a rafraîchi tout cet environnement qui était assez classique. Et il y a eu aussi une maison qui s'appelle Ikea, qui a été un très bon pédagogue, qui a bien fait rentrer le design chez tout le monde. Et moi, j'ai toujours considéré, quand je dirigeais Vitra France, que les clients d'Ikea à 20 ans devenaient les clients de Vitra à 35-40 ans. Parce qu'en fait, ils ont forgé une éducation sur la modernité. sur la légèreté et aujourd'hui on est justement la maturité évolue moi je suis très très confiante et positive c'est à dire que il y a eu tout le mobilier en plastique qui se cassait dans les années 80 90 2000 etc et en fait c'était la façon de faire rentrer le design chez monsieur et madame et en fait on a fait son école avec des objets peut-être moins coûteux mais qui ont rempli les poubelles qu'on n'a pas gardé qui ont mal vieilli et donc la maturité avance et ce qui est plaisant aujourd'hui, c'est de voir que par exemple Joséphine qui a 30 ans, même sans avoir grandi dans cet univers, je vois tous ses amis, ils ont un appétit dingue sur ce qu'on va rééditer. C'est-à-dire que on est dans l'ère du temps mais qui s'inscrit dans le temps. On n'est pas sur un effet de mode. Justement, ce que disait Joséphine sur TikTok, on va essayer de partager les valeurs et de faire comprendre les enjeux. Ça, c'est génial parce que ... Les gens qui sont imprégnés de cela, après ça change leur vie. Ils ont un regard différent sur les objets et ils sont convaincus.

  • Speaker #0

    C'est stupéfiant. On accueille chez Yourse des stagiaires, comme dans toutes les boîtes, mais y compris des gens qui ne viennent pas du tout de cet univers-là. Et ils repartent en général. On leur fait un cadeau en partant d'une pièce de design dont on a compris qu'ils l'aimerait ou qu'elles l'aimerait. Et très souvent, c'est des gens qu'on retrouve quelques années après qui nous disent, mais j'ai compris un truc. Ça y est, maintenant, je ne veux pas vivre dans un univers qui n'a pas au moins... Enfin, je veux des très belles pièces. J'imagine comme travailler dans le vêtement. dans le soulier. Quand on travaille chez Berluti, je pense qu'ensuite, on n'a plus envie de porter des chaussures bas de gamme. Mais ok, très intéressant. Alors, c'est vrai qu'il y a aussi cette émergence du collectible design. Ce n'est pas tout à fait votre positionnement, quoique. Est-ce qu'il y a un moment où vous vous dites peut-être on ira dans de l'édition limitée ?

  • Speaker #2

    Peut-être en termes de couleurs ou des choses comme ça sur certains objets. Mais non, on veut vraiment que on diffuse.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, super. Est-ce que vous avez envie de vous ouvrir à d'autres périodes d'un liste au Père Noël ? En fait,

  • Speaker #2

    à la base, quand on a voulu monter sur ces éditions, on regardait un peu toutes les périodes et surtout le design actuel. Et en fait, à chaque fois, j'étais triste. Les années 50, 70 me manquaient. Et donc, c'est comme ça qu'on a fini par dire, en fait, on fait de la réédition plutôt que juste de l'édition. Et moi, personnellement, j'avoue que je suis un peu bloquée sur ces périodes-là. C'est tout ce qui me plaît. Parce que j'ai l'impression que c'est les premiers qui ont changé vraiment ce qui existait avant.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je t'imagine que ça peut pleurer. C'était nos plus petits mètres.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ces années-là qui m'intéressent, les esprits. La seule tristesse qu'on a dans cette période-là, c'est qu'il n'y a pas assez de femmes. Il n'y avait pas assez de femmes designers. Ça, c'est ce qui nous peine un peu. Du coup, l'équipe de Sources Sessions est pour le moment 100% féminine. Pour prendre soin de l'ensemble. Vu que nos cinq designers sont des hommes. Mais c'est peut-être essayer de trouver plus de femmes.

  • Speaker #0

    surtout dans ces années là mais elles étaient un peu moins mise en avant c'était parfois un peu c'est un chat chaque soir c'est vrai qu'elles sont déjà pour la plupart très bien ok il faut trouver des merveilles j'ai vu que Charlotte Perriand et

  • Speaker #2

    Saint-Laurent il y a deux semaines à Isabelle c'est bien ça faisait un an que c'était un an et demi

  • Speaker #0

    Je crois que c'était dans les tuyaux. Et puis, ça a fini par sortir.

  • Speaker #1

    C'est bien. Peut-être que je pourrais rajouter à ce que tu as dit, Joséphine. Cette période-là, elle est très joyeuse. Parce qu'il y avait un boom, il y avait la liberté, il y avait mai 68, etc. Et on retrouve à travers les créations cette joie de vivre. Et nous, la joie de vivre, c'est très important. C'est-à-dire qu'on est là pour apporter de la gaieté, pour faire plaisir aux gens qui sont heureux. Et cette période-là, spécifiquement, elle représente vraiment cette caractéristique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que le design... aujourd'hui a parfois tendance à être un peu statutaire, froid pour le design contemporain, où on a cet objet mais oulala faut surtout pas l'utiliser pour pas l'abîmer. C'est pas du tout votre idée donc c'est au contraire il faut les utiliser,

  • Speaker #1

    il faut les mélanger,

  • Speaker #0

    les malmener peut-être. D'ailleurs j'avais eu avec un ami cette discussion sur le mot icône parce que moi j'adore les icônes du design et il me disait mais non mais tu peux pas parler... d'icônes une icône c'est religieux et tu peux pas te voterait sur une icône donc il faut parler de pièces j'ai pas intemporel exhumé je sais pas mais moi j'aime bien et comme moi aussi ouais moi aussi j'aime donc réédition vous êtes certaine jamais vous ferez d'édition de designer contemporain c'est pas peut-être une autre boîte on verra je pense que chacun chacun sa partie ok le duo mère fille donc on a compris vous vous complétez super bien. Vous n'aviez jamais travaillé ensemble, vraiment ?

  • Speaker #2

    Sur certaines missions de la boîte de conseil d'Isabelle, elle faisait appel à Delphine, ma sœur, qui est à Studio Bursaki, qui est architecte, et moi via Source Parisienne pour sourcer des meubles.

  • Speaker #1

    On a fait des projets incroyables.

  • Speaker #2

    Oui, mais pas tous les jours ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est la première, ça se passe bien ? Ce n'est pas explosif ?

  • Speaker #2

    Non, ça se passe super bien parce qu'on est un peu similaires. On est un peu pareils.

  • Speaker #0

    Ok, génial, c'est super Comment vous êtes perçue c'est un petit monde le design mais quand même il y a un côté parfois très intello il y a de l'ultra grande diffusion comment vous êtes perçue dans le monde du design est-ce que vous avez une idée

  • Speaker #1

    Moi j'ai toujours été sur le design de grand nombre donc en fait on m'a interrogée souvent ce sont des éditions limitées, non parce que On veut pouvoir offrir ces collections à qui les veut en fait. Comme disait Joséphine, on n'est pas élitiste, on est quand même dans le haut de gamme parce que les produits sont très bien fabriqués, mais on ne veut pas cliver.

  • Speaker #0

    Ok. Donc je pense que ça peut être que bien perçu parce que ça met en avant des designers pour la plupart français, enfin en tout cas européens, peu connus, à part Claude Courtecuisse. Moi, personnellement, je ne les connaissais pas. Turène Chevallereau, je ne l'avais jamais entendu parler.

  • Speaker #2

    Moi non plus.

  • Speaker #0

    Ça me rassure. Je ne voulais pas mettre l'ignard du truc.

  • Speaker #2

    Oui, oui. Mais maintenant, les gens vont les connaître.

  • Speaker #0

    C'est formidable.

  • Speaker #1

    Il a un univers poétique formidable. Il a fait des illustrations incroyables. Il a fait aussi sa maison, maison de famille dans une forêt. C'est quelqu'un de délicieux. Ce qui est formidable, c'est qu'à chaque fois, on découvre une personne, son univers. vers ses créations. Et ça, c'est charmant parce qu'on a plein d'histoires à transmettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial parce que vous n'êtes pas tombé dans la facilité d'aller chercher un nom, mais vraiment d'aller chercher la pièce qui colle à votre univers, votre catalogue.

  • Speaker #2

    En fait, tout part de l'objet plutôt que du designer.

  • Speaker #0

    Oui, et ça, bravo, parce que ça aurait été plus simple d'aller chercher une signature.

  • Speaker #1

    En même temps, on s'est mis à la place. Nous, on voudrait être clientes de Source Edition et on voudrait... Ce n'est pas forcément un nom qu'on a envie d'acheter. On a envie d'acheter un objet pour sa fonction, pour sa... son confort, pour sa particularité, pour son image. Et après, on sait que c'est fabriqué par telle personne. Et nous, on se met toujours à la place du client.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ok. Super. Génial. Merci beaucoup. On va arriver déjà presque à la fin de notre conversation. Est-ce que vous pouvez me dire s'il y a un objet, un objet que vous garderiez si vous deviez en garder qu'un ? Un meuble, une lampe, je ne sais pas, n'importe quoi. Un objet.

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai... j'ai une lampe qu'on a essayé de m'acheter à de nombreuses reprises parce qu'il faut savoir que quand les gens viennent chez moi, tout est à vendre parce que j'adore changer et que tout est source parisienne et donc il y a une seule lampe qu'on a toujours essayé de m'acheter et que je n'ai jamais vendue c'est une lampe faite en verre de Murano de Carlo Nason, qui est un designer incroyable de luminaires et donc ça ce serait l'objet que je regarde qui est réédité ? qui n'est pas réédité et qui est entièrement soufflé en verre de Murano qui est très grande elle est faite 80 cm de haut avec des taches à l'intérieur. Elle est très très belle.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, c'est une révélation sur une prochaine...

  • Speaker #2

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    C'est pas gagné.

  • Speaker #2

    C'est le côté technique encore qui me craint. Isabelle a néanti tous mes rêves. Non ! On sait jamais.

  • Speaker #0

    Et toi Isabelle ?

  • Speaker #1

    Moi c'est pas un meuble, c'est un couteau Laguiole. qui se plie, que mon grand frère Christophe m'a rapporté. En fait, il était passé par Laguiole en revenant d'Afghanistan et il m'a offert ce couteau et j'ouvre tout mon courrier avec ce couteau et je l'aime vraiment beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Super, j'adore poser cette question parce que ça en dit beaucoup sur les personnes et je trouve ça chouette. Super. Est-ce que vous auriez un livre, un film, une expo, une œuvre d'art qui, pour vous, chacune d'entre vous... vous un c'est compliqué comme question mais incarne ce que serait le le design tu vois on a répondu ya pas longtemps une série qui passe en ce moment qui s'appelle sévrance ou un film de jacques tati ou voilà bah moi j'allais dire un film de jacques tati qui c'est

  • Speaker #2

    pour ça que notre premier post instagram c'est en intro c'est le film de jack Tati c'est mon oncle pareil voilà vous voyez le point de convergence évidente

  • Speaker #0

    La dernière belle chose que vous ayez vue, expo ou endroit ?

  • Speaker #1

    Dolce & Gabbana au Grand Palais, avec Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh qui ont fait de la scénographie. C'est sublime. Dans le détail, c'est un émerveillement.

  • Speaker #2

    Et en plus, on a eu la chance de visiter l'exposition avant l'ouverture au public. Donc, on était seuls avec Laurent, qui nous a visités. Donc, on a pu tout voir de près, avoir toutes les explications. Et c'était incroyable.

  • Speaker #0

    génial et si vous deviez organiser un déjeuner un dîner imaginaire pardon j'ai un autre une autre expo formidable c'était au

  • Speaker #1

    19M de Chanel c'était l'exposition Lesage qui était superbe avec en plus à la fois du classique et des innovations et pareil une délicatesse à la française parce que la France c'est quand même top raffiné,

  • Speaker #0

    on sait faire le dîner imaginaire avec une personnalité vivante ou pas ... design De quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais adoré dîner avec Jean Prouvé et sa famille. Je parlerais de ce qui est pour lui l'essence du design.

  • Speaker #0

    Alors, Jean Prouvé, tu connais sa fille, c'est ça ? Oui. Et tu as été à l'initiative de la réédition des pièces de Jean Prouvé par Vitra ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le lien, oui, entre Catherine et Rolf Elbaum. Et ça, c'était un amerveillement de voir le... la naissance de cette collection.

  • Speaker #0

    Qui est un...

  • Speaker #1

    Un grand succès.

  • Speaker #0

    Un énorme succès. Oui.

  • Speaker #2

    Et on a aussi fait le lien avec Catherine et sa fille Delphine. Donc, oui. Avec Claude Courtecuisse. Ah, oui.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas longtemps. Parce qu'en fait, elle... de voir le petit pavillon que à l'observatoire et donc on leur a dit mais on peut on peut vous demander bien conneries donc on est et c'est la première fois qu'elle voyait ce point qui est génial et toi joséphine personnalité alors moi je dirais Gae Aulenti parce que justement c'est une femme designer et de savoir justement si c'était compliqué comment elle a fait pour avoir sa place au milieu d'un milieu d'hommes

  • Speaker #0

    Gaetana Aulenti. Alors, j'ai une question un peu provoquante, mais je ne sais pas si ça vous fait ça, mais moi, ça me hérisse quand je vais voir son best-seller la Pipistrello qu'on ne peut plus supporter parce qu'on l'a trop vue. C'est la limite, je pense, de la diffusion de ce qu'on trouve, ce produit dans des grandes surfaces de bricolage. Comment elle vivrait le truc aujourd'hui ? Peut-être super bien, je n'en sais rien. Vous en pensez quoi ?

  • Speaker #2

    on ne sait pas vraiment parce que par exemple quand on travaillait avec Marc Berthier lui voulait rendre justement ses oeuvres aux plus grands publics peut-être que lui aussi elle aurait pu le ranger elle aurait été ravie de ça je vais toujours demander si l'éditeur italien

  • Speaker #0

    c'est Martinelli Luce je crois était j'imagine conscient de ça mais en France j'ai l'impression qu'ils sont un peu en train de se tirer une balle dans le pied c'est vrai que moi j'étais surprise la première fois oui mais bon je dînais hier soir avec un ami qui me disait non mais moi j'adore cette pièce et c'est pas grave je la veux et la quadrifoglio encore plus ah ça je l'ai chez moi celle là on a dû vouloir te l'acheter aussi j'en ai vendu et

  • Speaker #2

    j'en ai une je l'ai quand même gardée mais elle est pas réédité elle est pas réédité mais malheureusement on a abat jour en plastique c'est pour ça que même pour nous ça...

  • Speaker #0

    vous pouvez pas imaginer travailler avec du plastique recyclé ...

  • Speaker #2

    non, en tout cas on n'a pas envie il y a tellement de matériaux formidables on observe beaucoup tous les nouveaux matériaux par exemple faits à partir de coquillages,

  • Speaker #1

    en plus on ne sait pas comment ça va venir, c'est vrai dans 20 ans que sera cet abat-jour en plastique ?

  • Speaker #0

    alors que l'alu, l'acier,

  • Speaker #1

    le métal le fer ça peut vraiment garantir une qualité de durabilité et de durée dans le temps super où est-ce qu'on vous suit ?

  • Speaker #0

    sur le site ?

  • Speaker #2

    Le site, c'est source-édition.com au singulier et le compte Instagram, pareil, tiktok source.édition.

  • Speaker #0

    Voilà. Et vous prévoyez d'avoir un showroom ?

  • Speaker #2

    Dans un second temps, oui, on aimerait bien avoir un showroom sur rendez-vous, mais dans un second temps, on fait attention au début.

  • Speaker #0

    Et si vous êtes à Milan, précipitez-vous à Alcova ou au Labo jusqu'au 13 avril 2025. Merci. beaucoup joséphine et isabelle merci merci et à très bientôt pour un nouvel épisode de design talk

Description

Dans cet épisode unique de The Design Talk, Franck MALLEZ reçoit Isabelle de Ponfilly et Joséphine Bursacchi, mère et fille, fondatrices de Source Édition, une maison dédiée à la réédition exigeante et poétique de meubles et objets de design des années 1950 à 1970.


Dans cet épisode, on parle transmission, fabrication en France, quête d’archives oubliées et émotion du design retrouvé.

Ensemble, elles racontent l’histoire de cinq premières pièces rééditées — du Mini-Flore de Claude Courtecuisse à la lampe Jumelles de Ben Swildens, en passant par les bancs sculptés de Giuseppe Rivadossi, les créations ingénieuses de Turenne Chevallereau, ou encore les assises fonctionnelles d’André Monpoix.


Ces objets, souvent jamais édités, reprennent vie grâce à un processus respectueux des ayants droit, de la fabrication artisanale et d’un souci constant d’authenticité et de durabilité.


L’épisode évoque aussi leur partenariat inédit avec le Mobilier National, leur participation à la Milan Design Week (jusqu'au 13 AVRIL 25) à Alcova Milan à la Villa Borsani, ou encore l’exposition au Labo du Mobilier National.


Entre rééditions conscientes, pédagogie anti-contrefaçon (oui, même sur TikTok), et célébration du design comme histoire vivante, Source Édition se distingue dans un paysage trop souvent opaque.


Designers, architectes, amateurs de design ou simples curieux, cet épisode est une plongée rare dans la mémoire matérielle et l’intelligence émotionnelle du mobilier d’hier pour l’habitat d’aujourd’hui.

Pour suivre ce duo incontournable :

Source Édition
Instagram
TikTok



--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. Ce Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Eh bien, on démarre. Bonjour à toutes les deux. Bonjour Isabelle. Bonjour Joséphine, pardon.

  • Speaker #1

    Bonjour

  • Speaker #0

    Franck. Bienvenue. Bienvenue dans The Design Talk. Alors, on va présenter vos parcours, mais c'est un épisode assez unique pour une raison déjà très simple, c'est que... Habituellement, je ne reçois qu'une personne. Et là, c'est quand même assez particulier, votre aventure. On va l'expliquer, vous allez l'expliquer. On va rentrer dans le détail pendant une bonne heure, heure et demie. Vous êtes d'abord mère et fille. Ce n'est pas la seule raison, mais c'est surtout parce que vous avez créé ensemble Source Édition, dont on va parler aujourd'hui. Donc, chers auditeurs, vous allez entendre trois voix aujourd'hui dans cet épisode. Alors, on va parler de vos parcours de Source Édition. Mais avant toute chose... Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin, avant de venir ici dans le studio ? On est fin mars, ça sera diffusé en plein pendant la dizaine week de Milan, donc il fait beau à Paris. Est-ce qu'il y a une chose qui vous a inspiré ce matin ?

  • Speaker #1

    Le ciel bleu de Paris, sur les bois gris, c'est superbe.

  • Speaker #0

    Joséphine, un spécial.

  • Speaker #2

    Un spécial.

  • Speaker #0

    Alors, si on rentre dans votre univers personnel, et bien sûr dans celui de Source Édition, qu'est-ce que vous voudriez qu'on retienne, le sentiment que l'on a quand on voit les pièces que vous venez de révéler ?

  • Speaker #1

    Chaque pièce a une histoire. Ce sont des pièces authentiques, signées des designers, avec l'implication des designers ou des ayants droit. Donc on est dans le respect fidèle. C'est vraiment l'authenticité fabriquée avec des bons matériaux, par des bonnes personnes, en Europe et principalement en France.

  • Speaker #0

    Donc c'est de l'authenticité, de l'unicité aussi, parce que c'est des pièces, on va y revenir sur chacune d'entre elles. qui n'ont pas été vues depuis...

  • Speaker #2

    Oui, même certaines jamais éditées. On est parti pour certaines juste de dessins d'archives, mais qui n'ont jamais vu le jour en vrai.

  • Speaker #0

    Ok, passionnant. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez présenter Source Édition ? Qu'est-ce que c'est que Source Édition ? Si vous deviez définir votre métier et l'expliquer à un enfant de 6 ans ?

  • Speaker #2

    Alors Source Editions, c'est une société qui va récupérer des meubles des années 50 à 70 et qui va les rééditer au goût du jour, donc en changeant de temps en temps les matériaux pour les rendre plus durables et contemporains. toucher au dessin.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on prend le dessin, on fait fabriquer par des bons fabricants et après on présente et on vend.

  • Speaker #0

    C'est ça. Donc vous allez, dans des archives, identifier des dessins d'objets ou de... mobiliers et peut-être de luminaires un jour qui ont été ou qui n'ont jamais été fabriqués et vous les refaites fabriquer par les meilleurs artisans ou fabricants, je ne sais pas, ou industriels.

  • Speaker #1

    Absolument. Et luminaires dès la première collection. Ah,

  • Speaker #0

    super. On va raconter ça. Est-ce que vous pouvez raconter pourquoi ? Vous avez décidé de travailler ensemble, à part le fait que vous connaissez par cœur évidemment l'une et l'autre, mais pourquoi, quelle est la raison pour laquelle vous avez décidé de travailler ensemble l'une et l'autre ?

  • Speaker #1

    Moi je dirais que c'est un peu une histoire familiale parce que depuis la naissance de mes deux filles, Delphine et Joséphine, Moi, j'ai toujours beaucoup travaillé. Je les ai toujours embarqués avec moi au bureau. D'abord chez Knoll. Je leur disais, regardez comment sont fabriqués les produits. Parce que pendant que je travaillais, il fallait les occuper. Donc, je leur donnais des feuilles de papier. Je leur disais, regardez comment ce meuble a été fait. Regardez dans les livres. qui est l'auteur, pourquoi ça a été fabriqué, regarder les matériaux, regarder les détails. Et ensuite chez Vitra. Donc elles ont passé pas mal de temps au bureau, à bénir dans cet univers. Et d'ailleurs Delphine, ma fille aînée, est architecte d'intérieur. Et donc voilà, l'idée elle est venue depuis la tendre enfance.

  • Speaker #0

    Naturellement.

  • Speaker #1

    Et en fait, quand j'ai décidé de quitter mon poste de direction générale, que j'occupais chez Vitra pendant 26 ans, au départ j'ai quitté pour faire autre chose et pour vivre ici. une liberté et surtout je me suis dit si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais. J'enviais beaucoup la position de mes filles qui avaient chacune créé leur société. Et en fait, je n'ai pas eu tout de suite l'idée de créer une société avec Joséphine. J'ai d'abord créé un cabinet de conseil à la demande de mes clients où j'ai impliqué Delphine également et Joséphine. Et après, c'est une autre histoire que Joséphine va raconter.

  • Speaker #2

    Oui, donc moi, j'ai créé Source Parisienne qui est une galerie de meubles vintage des années 50 à 70 en 2019. Et en fait, ça marchait très bien, tout allait bien, mais on a eu au bout d'un moment une mission avec Marc Berthier, qui est un designer qui était très populaire dans les années 70 notamment. Et donc, on avait une mission avec lui pour justement rééditer ces meubles de ces années-là.

  • Speaker #0

    C'est lui qui est venu ? Oui,

  • Speaker #2

    c'est lui qui est venu. Il n'a pas contacté. Il n'a pas contacté Isabelle. Et donc, on a accepté cette mission parce qu'en plus, moi, j'étais fan de son travail. Donc, on était ravis. Et donc, on a allé voir. plusieurs éditeurs pour justement reproposer les produits.

  • Speaker #1

    Je te coupe un instant. En fait, on a accepté uniquement sous la condition que ce qui nous intéresse c'est de faire des produits qui intéressent un plus grand nombre. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est pour éditer, pour éditer, ça n'a aucun sens. Ce qu'on veut, c'est avoir des produits désirables, bien fabriqués. Donc en fait, avant d'accepter la mission pour Marc Berthier et sa jeune associée, Mikaela Kvan, je dis à Joséphine, va d'abord voir dans les archives de Marc s'il y a des choses qui t'inspirent et sur lesquelles on pourrait s'engager à les faire rééditer par des éditeurs existants.

  • Speaker #0

    Alors, on peut d'ailleurs recreuser un tout petit peu les pièces les plus connues de Marc Berthier. Moi, je pense à... C'est du plastique, moulé, notamment. Monoprix, je crois. Il a édité... Monoprix a édité Prise d'unique, oui, à l'époque, pardon, bien sûr. C'est quoi les pièces les plus connues de Marc Berthier ?

  • Speaker #2

    Il a aussi fait la petite radio Dixon la Tykho.

  • Speaker #1

    Ah oui

  • Speaker #2

    Il a fait... Il était vraiment... Il touchait à tous les univers. Il a même fait une montre très connue pour Hermès.

  • Speaker #0

    Ok, je ne savais pas.

  • Speaker #1

    Il a travaillé aussi pour Magis, Roche et Bobois. Et donc, nous sommes allés voir les éditeurs existants et des nouveaux. Et on s'est rendu compte que malgré les merveilles qu'on leur proposait, personne ne prenait de décision. Tout le monde disait c'est formidable. Mais vraiment, dans la vie, moi, je trouve la théorie de dire en amour, il y a l'amour. Mais il y a l'épreuve d'amour. Il faut y aller. Et donc, avec Joséphine, un jour, on était... un peu désemparée, en disant c'est quand même incroyable, il y a des trésors fous. Et puis en plus, Joséphine avait beaucoup de demandes de ses clients vintage, de pièces qu'elle ne trouvait pas. Et puis on discute et on dit mais quand même c'est incroyable. Et puis à un moment, je ne sais plus laquelle de nous deux, on n'arrive pas à se souvenir, dit puisque les autres ne le font pas, on va se lancer dans la réédition.

  • Speaker #0

    Ah oui, d'accord. Vraiment l'élément déclencheur.

  • Speaker #1

    Et on est allé voir Marc et Mikaela.

  • Speaker #2

    Et on leur a dit ben voilà, on a l'idée, on va le faire nous-mêmes. On va devenir éditeur. Et Marc nous a regardés, nous a dit depuis le jour où je vous ai rencontrés, je savais que ça allait arriver.

  • Speaker #0

    Génial. Alors, on va revenir un tout petit peu en arrière sur votre parcours respectif. Donc, Isabelle, tu as toujours travaillé dans le design. Knoll, Vitra, tu peux nous raconter un peu ce parcours ? D'où vient peut-être ta passion pour le design ?

  • Speaker #1

    Alors moi, ma passion pour le design, elle remonte à beaucoup plus loin, depuis l'enfance. Parce qu'en fait, j'ai été d'une famille de cinq enfants la dernière. Donc, on était très... expérimentaux à la maison. Mon père avait fait polytechnique et l'école des poudres explosif. Donc on faisait des bombes, des expériences avec mes trois frères et ma sœur. Ma maman avait travaillé chez Scaparrelli donc c'était un couple assez incroyable et on testait beaucoup de choses. Et en fait depuis toute petite j'ai toujours été attirée par les lieux de vie et je passais mon temps à changer les meubles de place dans ma chambre au départ et puis après dans tout l'appartement. Et un jour, mon père arrive, il était en alchimie, et il arrive avec une chaise incroyable, c'était la chaise de Joey Colombo. Il la pose au milieu du salon, qui était plutôt en marqueterie, boiserie, etc. Appartement assez classique, mais quand même avec des choses très contemporaines, parce que mes parents aimaient bien le contemporain. Il pose cette chaise orange au milieu du salon en disant, cette chaise est incroyable, elle est moulée d'une seule pièce et elle est incassable. Alors elle est effectivement superbe, elle n'était pas incassable, mes frères au bout de trois jours l'ont cassée. Donc voilà. Et comme il en avait rapporté deux, la deuxième, je l'ai gardée avec moi. Et ça a été quelque chose qui m'a énormément inspirée. Ce qui m'a inspirée, c'est ce choc et cette opposition entre le classique, la marqueterie, les choses qu'on connaît bien en France et ce design. Et je trouvais que les deux se répondaient tellement bien. Et ça réveillait. Pour moi, c'était comme une petite cachette vitamine C qui arrivait. Et ça a été, à ce moment-là, pour moi, un engouement très particulier. Mon grand frère architecte m'a aussi... embarqué dans tous ces sujets de design, d'architecture. Et puis, en fait, un jour, comme une évidence, je me suis dit, j'étais très timide, j'ai fait une école de commerce. Les professeurs m'ont dit, avant de faire du commerce, avant de faire du marketing, il faut que tu fasses du terrain. Très timide. De la vente. D'accord, la vente. Et en fait, je suis rentrée.

  • Speaker #0

    Un mot presque.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, on m'a souvent dit dans les enseignants en recrutement, avec le nom que vous avez, vous n'allez pas faire de la vente. Pourquoi pas ? Je suis très heureuse. La vente est un très noble métier. Et donc, je suis rentrée chez Roneo, qui à l'époque était une grande maison industrielle où on rentrait une feuille de métal dans une machine et une armoire sortait au bout. C'était génial. Donc, j'ai appris vraiment le métier.

  • Speaker #0

    Roneo, moi, j'ai des souvenirs d'enfance. C'était l'ancêtre de la photocopie ?

  • Speaker #1

    La renéotypeuse, où les poèmes qu'on avait sentaient l'alcool à bruler.

  • Speaker #0

    J'adorais ça.

  • Speaker #1

    Et c'était écrit en violet. C'était la même société. Il y avait la division copie, photocopieuse, et la division mobile. Il y avait un très beau showroom à Venue de Friédland. Et en fait, au bout de six mois, un chasseur d'hôtes m'appelle en me disant « On voudrait que vous vous recrutez pour Knoll, pour rentrer chez Knoll. » Et Knoll, moi j'adorais Knoll, c'est une société que j'admire beaucoup. Mon père avait un bureau Knoll en haut de la tour de la Défense, la tour Aurore, qui était une des premières tours. Pour moi, je rêvais de Knoll dans les films aussi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Jacques Tati. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    C'est un bol de modernité.

  • Speaker #1

    Un univers formidable. Et en fait, je dis aux chasseurs de tête, rappelez-moi dans un an et demi, parce que j'avais décidé de rester deux ans pour ma première expérience, que je me suis dit, avant, ce n'est pas sérieux, ce n'est pas loyal vis-à-vis de l'entreprise de partir au bout d'un an. Je dis, rappelez-moi dans un an et demi. Six mois après, ils me rappellent. Je dis, vous n'avez pas très bien compris.

  • Speaker #0

    Encore un an.

  • Speaker #1

    Rappelez-moi dans un an. Et finalement, au bout des deux ans, je suis rentrée chez Knoll. Et j'ai été dans l'équipe des grands projets. À l'époque, Knoll fabriquait, il y avait une partie, tout ce qui était tapisserie à Sergé-Pontoise, une autre partie en Italie, mais avec des machines pas du tout aussi sophistiquées que j'avais chez Renéo. Renéo, on entraîne de méta. Là, je veux dire, les Italiens, à l'époque, avant de changer les usines, entraînent planche de bois et dix minutes après, le bois ressortait juste poli. Mais après, ils ont beaucoup fait avec poli. Moi, j'ai toujours adoré ce mélange entre le design et l'industrie. Parce que ce qui m'intéresse, c'est offrir ces beaux objets fonctionnels au plus grand nombre. Et donc, on n'est pas du tout sur le côté élitiste, même si on a des pièces qui sont des pièces uniques et faites à la main.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, les designers, quand on parle aux designers eux-mêmes, leur ambition, à part quelques-uns qui sont très élitistes, l'immense majorité veut fabriquer... ... imaginer, dessiner pour le plus grand nombre, pour un esthétique, mais surtout pour une fonction. Donc oui, c'est très cohérent. OK, on va revenir sur ton parcours juste après. Alors Joséphine, toi, tu as baigné naturellement depuis ta plus tendre enfance dans cet univers, mais c'était une évidence pour toi ?

  • Speaker #2

    Au début, j'ai vraiment voulu me différencier justement du parcours de ma mère. Donc j'ai fait des études de marché de l'art et j'ai voulu me spécialiser en art contemporain. mais tout en ayant toujours un intérêt pour le design, surtout des années 50-70. Donc je me suis spécialisée dans les deux. J'ai fait une double formation. Et après, mon premier travail a été de rentrer au VIA, qui s'appelle maintenant le French Design.

  • Speaker #0

    Qui est un peu la fédération, le syndicat. Un peu,

  • Speaker #2

    oui, qui dépend de l'ameublement français. Et donc en fait, ça a été mon premier job après mes études. Et donc j'étais chargée de faire voyager une exposition qui faisait le tour du monde de design français. Et j'ai adoré, mais j'ai quitté à la fin de cette expérience pour justement fonder Source parisienne, qui a toujours été mon envie première. Et en parallèle, il y a une galerie d'art contemporain qui m'a appelée, parce que j'avais fait plusieurs stages en galerie précédemment, et qui m'a appelée alors qu'on était en vacances au Japon. Je ne cherchais pas du tout de travail, puisque j'avais lancé Source parisienne et je voulais lui donner une chance. Et on m'a appelée en me disant, ah, la galerie Mitterrand m'a donné votre contact, on veut ouvrir une galerie à Paris. une antenne d'une galerie suédoise à Paris. Donc j'ai rejoint cette aventure jusqu'à temps de devenir directrice de la galerie à Paris.

  • Speaker #0

    Tout en conservant Source Parisienne.

  • Speaker #2

    Donc c'est pour ça que Source Parisienne n'a pas vraiment grandi comme ça aurait pu l'être si c'était mon activité à plein temps. Et c'est aussi pour ça que j'ai dû quitter la galerie il y a un an, un peu plus d'un an, pour me consacrer exclusivement à Source Édition.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Et Source Parisienne du coup, aujourd'hui ?

  • Speaker #2

    Source Parisienne... Source... En fait, sur notre nouvelle activité Source Éditions, il y aura toujours une petite partie vintage avec des pièces de collection. Parce que c'est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Mais ça passe vraiment au second plan.

  • Speaker #1

    On a gardé Source Parisienne en entité légale, parce que la société existait depuis quelques années. Et aussi parce qu'on avait quand même une communauté de pas mal de fans, et de clients, et architectes d'intérieur également, et archi, qui suivaient Joséphine. Donc en fait, on a fait muter, glisser.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, Source parisienne, c'était une galerie en ligne de vintage, mais également, je sourçais pour mes clients. C'est pas le nom de Source. C'est que des archis, des décorateurs, même des clients particuliers, venaient me voir et me disaient, voilà, j'ai cette liste-là de meubles que je cherche, soit des meubles très précis. soit juste une inspiration, un budget, quelque chose. Et je leur proposais justement tout un univers qui pouvait aller avec le leur.

  • Speaker #0

    Oui, d'accord.

  • Speaker #2

    C'était vraiment ça, faire du sourcing pour mes clients.

  • Speaker #0

    C'était une des questions d'ailleurs de ce podcast, mais tu as répondu super. Je reviens à Isabelle. Donc, tu restes combien d'années chez Knol ?

  • Speaker #1

    Sept ans.

  • Speaker #0

    Sept ans. Et ensuite Vitra, c'est ça ? Oui. Vitra, très belle maison, dans laquelle d'ailleurs, comme chez Knol, une énorme partie du catalogue, une grosse partie du catalogue... et celle de designer iconique, ancien, décédé, j'en prouvais notamment. Tu es restée combien de temps chez Vitra ?

  • Speaker #1

    26 ans. Ah oui,

  • Speaker #0

    ça marque !

  • Speaker #1

    Mais en fait, le Vitra, de quand je suis arrivée, quand je suis partie, n'était plus le même. C'est une société merveilleuse qui appartient à la famille Feldbaum. Et j'ai eu la chance de faire tellement de choses différentes et très excitantes que je ne me suis jamais ennuyée.

  • Speaker #0

    Oui, j'imagine. Cette maison, on a eu la chance de travailler un petit peu ensemble avec Yours et Vitra et tu as fait partie, pour ne pas dire, tu as été la première à faire confiance à Yours, dont le modèle économique était un peu innovant à ce moment-là, il y a quelques années, qui était de proposer du design en souscription au plus grand nombre aussi. Donc merci pour ça. Génial. Alors. On va rentrer maintenant dans l'activité de source édition. Qu'est-ce qu'a été le déclic ? C'est vraiment la demande de Marc Berthier, le contact avec lui. Aujourd'hui, vous avez déjà réédité des pièces de Marc ?

  • Speaker #1

    En fait, les pièces de Marc, pour l'instant, on ne les réédite pas. Parce qu'en fait, depuis la disparition de Marc, ça nous a rendu tellement triste que Marc disparaisse et qu'on n'arrive pas à éditer. Pour l'instant, il y a une succession un peu compliquée.

  • Speaker #0

    Ça sera un sujet à traiter. Un peu plus tard.

  • Speaker #1

    Éventuellement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, comment vous avez identifié les cinq designers qui constituent les premières pièces ? Vous pouvez nous les citer, nous parler de chacune d'entre elles. Comment ça a démarré ? Par où ? Qui a fait ce travail et comment vous l'avez fait ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, pour le choix des designers et des pièces, c'est exclusivement Joséphine qui choisit, parce qu'elle a une beaucoup plus grande culture du design que moi sur cette époque-là. OK. Et en plus, elle a un goût qui est très actuel, qui est très jeune et qui est très personnel. C'est-à-dire qu'elle fait des collages, elle fait des choix. Elle est bien meilleure que moi. Donc, en fait, elle choisit. Elle fait sa liste au Père Noël de tous les objectifs des designers qu'elle souhaite. Et après, en fait, ce qui est génial, c'est qu'on se complète et on n'est pas bonne sur les sujets de l'autre. Je le dis, moi, il y a des trucs que je ne sais pas du tout faire. Donc, c'est vraiment Joséphine qui fait sa liste au Père Noël. Et moi... En fait, il faut savoir que chez Vitra, à de nombreuses reprises, j'ai été impliquée dans le service développement. Donc, j'ai travaillé avec les ingénieurs et avec les designers. Et j'ai d'ailleurs été intégrée et menée à plusieurs projets de création avec des designers. Et puis, pour avoir grandi dans les usines avec cette expertise technique, avec mes grands frères, je connais bien tout ce qui est.

  • Speaker #0

    Les process de fabrication, les contraintes.

  • Speaker #1

    Absolument, la réaction des matériaux, le coût d'investissement pour tel ou tel outillage, tel moule. En fait, moi,

  • Speaker #2

    je ne le vois pas du tout. Je disais, je veux ça, mais c'est impossible. Donc,

  • Speaker #0

    il y a un peu la direction artistique et puis l'exécution, vous complétez de cette manière-là. Parce que l'édition, effectivement, il faut le rappeler, l'édition, c'est choisir. Alors, pour certains, c'est faire dessiner par un designer contemporain. Pour vous, c'est ressortir des archives, des dessins. pour certains qui n'ont jamais été produits. Et puis ensuite, c'est faire exécuter avec les matériaux et les savoir-faire actuels qui ont beaucoup évolué pour certains, mais peut-être pas pour d'autres. Et puis, c'est trouver une économie derrière. C'est que, un, que ce soit faisable, et deux, que ça ne coûte pas une fortune.

  • Speaker #2

    Je ne voulais pas aller dans l'univers du luxe-luxe. On est premium, abordable, mais on est haut de gamme, mais pas luxe. Et c'était ça, toute la problématique. comme on souhaitait vraiment fabriquer en France ou en Italie, dans le pays limitrophe, il y a toute cette problématique-là de trouver quelque chose qui peut être à la fin abordable.

  • Speaker #1

    Donc cette liste au Pernod qui était très grande, j'ai passé au Cribble et j'ai dit ça, ça ne va pas être possible, ça c'est trop compliqué, ça on verra après.

  • Speaker #0

    Il y a eu des compromis, il y a eu des discussions âpres ?

  • Speaker #1

    Non. Non. Non, parce que moi je respectais tout à fait les choix de Joséphine et puis elle respectait mon expertise. Et puis en plus, il y a une liste tellement énorme qu'on n'en est qu'au début.

  • Speaker #2

    J'ai fait ma liste Père Noël, je pense que j'avais plus de 200 designers dans ma liste.

  • Speaker #0

    Donc ok, vous en avez pour 20 ans là.

  • Speaker #2

    Déjà, il y a eu un an de recherche entre trouver les designers, après trouver les ayants droit, puisque la plupart n'étaient pas. Ils sont plus vivants, oui. Donc très compliqué. Et donc ça a pris vraiment un an, du moment où on a souhaité lancer Source Edition, jusqu'au moment où on a eu notre liste de 5 designers. Donc, c'est juste un an que sur les recherches, avant même de commencer n'importe quel autre travail.

  • Speaker #0

    Ok. Alors, justement, ces noms. Donc, il y en avait 200, on ne va pas les citer tous, mais les cinq que vous avez retenus, dont deux sont encore vivants. Alors, qui sont-ils et quels sont les... Décrivez-nous comment vous les avez choisis. Donc, on a compris le process, mais c'est qui et pour quels produits ?

  • Speaker #2

    Oui. Alors, on a cinq designers dans cette première collection. Et on a trois... sont édités directement, on les a trouvés nous-mêmes, et deux sont issus des archives du Mobilier National avec lesquelles on a un partenariat. Et donc, ces cinq designers, les noms, ça va être Claude Courtecuisse, qui est encore vivant, qu'on va aller voir cet après-midi d'ailleurs. On va aller prendre au goût avec lui.

  • Speaker #1

    Que je connais depuis plus de 20 ans.

  • Speaker #2

    Et on va aller lui montrer sa pièce dans le packaging, comme ça va sortir la semaine prochaine.

  • Speaker #1

    Donc le Miniflore

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est un Soliflore.

  • Speaker #2

    Donc en fait, il s'appelle Mini-Flore, c'est un petit solifleur qui en fait a un hommage à sa maman qui adorait toujours garder la dernière fleur d'un bouquet fané, parce que quand on a un bouquet on ne sait pas pourquoi, mais il y a toujours une fleur qui reste nickel donc à chaque fois, sa maman mettait cette fleur dans un mug, dans une assiette, dans une coupelle avec un petit peu d'eau pour essayer de la garder le plus longtemps possible et donc lui a voulu créer cet objet qui a été notamment exposé après au Centre Pompidou dans une exposition ... Un petit objet qui était en céramique à l'époque et nous on l'a adapté justement pour le faire en porcelaine. Fait dans une manufacture qui existe depuis plus de 200 ans en France pour le rendre plus élégant. Et donc c'est un petit objet qu'on met dans le contenant de notre choix, donc il est creux aussi en bas. Et pour justement s'approprier cette dernière fleur et la faire vivre le plus longtemps possible.

  • Speaker #1

    Ce qui est important pour nous c'est aussi que chaque personne mette dans sa tasse ou son... sa petite coupelle de son choix, parce que c'est vraiment un objet très personnel. C'est un hommage à la fois à la nature et à la personne qui a offert le bouquet. Et quand on a apporté le... Parce qu'en fait, on avait une forme que Claude nous avait confiée en céramique. Et on a une centaine de dessins. Donc on a choisi cinq formes qu'on a fait imprimer en impression numérique. On a refait faire les dessins par un dessinateur industriel, parce que Claude n'avait plus aucun plan, n'avait plus rien. Et en fait, on est arrivés avec les objets et avec des fleurs. Il était super ému. C'est-à-dire qu'il a pris le mini-flore et il a levé les yeux au ciel en disant « Regarde, maman, elles l'ont fait » . Et ça, c'était tellement touchant. C'était vraiment joli. Donc ça, c'est le début de l'aventure avec Claude parce qu'on a plein d'autres projets.

  • Speaker #2

    Et Claude, pour revenir au tout début, quand on l'a rencontré, Isabelle le connaissait via Vitra.

  • Speaker #1

    En fait, on avait fait un jour une vente aux enchères au profit. fille d'enfant à Lille, chez notre revendeur Emotion. Et on avait confié une vingtaine de chaises pantone. Et il faisait partie des artistes, designers qui avaient transformé la chaise. Et donc, je l'ai rencontré à ce moment-là. Et il me dit, écoutez, on a été au début du lancement de la collection Prouvée. Parce qu'en fait, je connaissais la fille de Jean Prouvé. Et j'ai proposé à Vitra de la rencontrer. De l'enlever. Et en fait, il me dit, mais moi, j'ai mon atelier dans les jardins de l'Observatoire. Et au fond du jardin, il y a une cabane qui en ce moment sert à... Cabane à outils, qui est un petit pavillon fait par Jean Prouvé, mais que personne ne connaît. Est-ce que vous voulez le voir ? Je dis mais oui, absolument. Donc on s'est vus à ce moment-là, je suis allée le voir dans son atelier. Et ce petit pavillon est juste une merveille incroyable.

  • Speaker #0

    Qui a été classé, j'espère, protégé.

  • Speaker #1

    Il n'est pas classé, il n'est pas protégé.

  • Speaker #2

    Et en plus, personne ne peut le voir parce que l'Observatoire de Paris s'est sécurisé.

  • Speaker #1

    Et donc notre amitié est née à ce moment-là parce que c'est un homme délicieux. qui a un univers incroyable. Donc en fait, au début de l'aventure, quand on s'est dit, mais ça y est, on va créer notre maison d'édition, j'ai dit à Joséphine, écoute, Claude Courtecuisse, que je connais bien, on va aller le voir. Donc on ne lui a pas annoncé tout de suite qu'on lançait une maison d'édition parce qu'on ne voulait pas décevoir Claude si Joséphine n'avait rien dit.

  • Speaker #0

    Si je ne l'avais pas expliqué.

  • Speaker #1

    Donc on a dit, écoutez, voilà, on a ce projet-là, est-ce qu'on peut avoir accès à vos archives qui peuvent nous intéresser ? Et là,

  • Speaker #2

    incroyable, il nous dit, ben voilà, j'ai fait que 3 ou 4 meubles dans ma carrière de designer, c'est tout. Mais toutes mes archives sont au Musée des Arts Déco, j'ai tout donné il y a quelques années, donc vous pouvez y aller de ma part et consulter pour trouver le plan d'un fauteuil qu'on aimerait éditer dans un second temps. Donc moi je prends rendez-vous avec le Musée des Arts Déco, je me dis bon ça va durer une heure le temps de retrouver le plan technique de ce fauteuil, et j'arrive, trois énormes boîtes avec des gants blancs, et là je me dis ok, donc en fait il n'y a pas du tout... Ok,

  • Speaker #0

    il y en a pour trois jours là.

  • Speaker #2

    Pas du tout, il y a trois, quatre trucs. Et donc en fait j'ai tout tout tout pris en photo et en fait il a dessiné presque plus de 300 ou 400 objets, non mais un truc de délirant.

  • Speaker #0

    Dont la plupart n'ont jamais été édités.

  • Speaker #2

    Jamais été édités, juste des croquis comme ça et donc j'ai tout numérisé, je l'ai mis sur une clé USB et je suis allée voir Claude et je lui ai dit mais Claude... Il a des trésors en fait.

  • Speaker #1

    Il l'avait oublié.

  • Speaker #2

    Il l'avait oublié. Le mini-flore faisait partie de...

  • Speaker #0

    Le mini-flore n'avait jamais été produit ?

  • Speaker #2

    Jamais été produit. Il avait produit 4-5 pièces pour le mettre dans son exposition au centre Pompidou. D'accord. Où il empilait...

  • Speaker #1

    En fait, il aime beaucoup l'accumulation des objets. Donc en fait, c'est à plus grande échelle des empilements. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, au départ, il l'avait imaginé pour être de la céramique. Oui. Et vous ? pour des questions de facilité d'industrialisation de fabrication ?

  • Speaker #1

    C'est plus simple en céramique. D'accord. Et peut-être moins cher.

  • Speaker #2

    Beaucoup est moins cher.

  • Speaker #0

    Pourquoi la porcelaine, du coup ?

  • Speaker #1

    Parce qu'on s'est dit... En fait, on voulait un objet qui soit à moins de 100 euros pour être accessible.

  • Speaker #2

    Donc, le prix public, c'est 99. Ah oui,

  • Speaker #1

    99. C'est TTC. OK. Et dans une jolie boîte qui explique toute l'histoire.

  • Speaker #2

    Un joli cadeau à recevoir.

  • Speaker #1

    Un joli cadeau. Et on s'est dit... Comme on avait ce principe, on s'est dit on veut offrir plus que juste un objet en céramique, on veut un raffinement. En plus, on est en France, les biscuits, moi, c'est quelque chose qui a accompagné toute mon enfance aussi. Il y a un toucher qui est très agréable. Et en plus, chaque pièce est vraiment unique parce que quand on démoule, il peut y avoir un léger mouvement. Donc, en fait, on s'est dit on veut plus pour nos clients.

  • Speaker #0

    OK, on va parler des quatre autres pièces. Mais alors, moi, je veux absolument comprendre. Ça veut dire que vous. produisez, vous stockez ? Vous allez en produire en volume, peut-être pas pour les autres pièces, mais pour celle-ci ?

  • Speaker #2

    Les mini-flores, on en a déjà 200. Et on relance des commandes. Et surtout, l'avantage avec les mini-flores, c'est que vu qu'on a une centaine de dessins, on va sortir en fait plusieurs formes. C'est juste que dans un premier temps, on en sort une parce qu'on doit faire 10 moules.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, c'est un coût de production.

  • Speaker #2

    C'est un coût de production. Mais donc en fait, c'est pour après créer une collection où les gens veulent collectionner leurs mini-flores, avoir plusieurs formes ensemble. Surtout que quand ils sont mis ensemble, quand on en a plusieurs dans une même coupelle, ça refait un bouquet entier plutôt qu'une seule fois. Ah génial. Donc il y a cette idée-là derrière.

  • Speaker #0

    C'est ultra poétique. Moi, je veux cet objet. Alors, je veux comprendre où est-ce que je vais le trouver.

  • Speaker #2

    Comment vous allez le réaliser ? Alors, on va avoir... Enfin, à l'heure où vous écoutez ce podcast, notre e-shop est déjà en ligne. Donc c'est source-édition.com et vous pouvez l'acheter directement. et aussi on aura on va développer tout un réseau de revendeurs de distribueurs,

  • Speaker #0

    ok super le deuxième alors donc là premier designer Claude Courtecuisse, le second qui c'est ?

  • Speaker #2

    Le second on a Ben Swilddens donc avec cette lampe qu'on appelle Jumel, c'est un nom qui a été trouvé, à chaque fois c'est le c'est le designer ou sa famille qui ont choisi les noms des objets parce que la part avait des numéros vu que ces années là c'était ... Par exemple, la lampe jumelle, elle s'appelait lampe 10-445. Et donc, on a demandé à Juliette, la fille de Ben, si elle avait une idée de nom. Et en fait, c'est sa maman, donc la femme de Ben, qui a trouvé l'idée. Parce qu'en fait, à chaque fois qu'il parlait de cette lampe, il disait « Ah, la jumelle, les jumelles » . Ah oui,

  • Speaker #0

    d'accord. C'était naturellement.

  • Speaker #2

    C'était en fait un nom qui arrivait comme ça.

  • Speaker #0

    Donc, jamais produite. Alors, on peut parler... Ah, déjà produite.

  • Speaker #2

    Déjà produite. Et moi, c'était une lampe qu'on me demandait énormément sur Source Parisienne. Et qui était très difficile à trouver parce que... Produite en très peu d'exemplaires.

  • Speaker #0

    À l'époque, par qui ?

  • Speaker #2

    Par Verre Lumière. D'accord. À Verre Lumière. Et en fait, l'avantage aussi avec cette lampe, c'est qu'il y a une grande palette de coloris. Donc, elle avait été faite dans plein, plein de couleurs. Et donc, c'est une lampe qui me tenait vraiment à cœur de rééditer parce que c'est une de mes lampes préférées qui n'a jamais existé même.

  • Speaker #0

    Tu peux la décrire ?

  • Speaker #2

    C'est une lampe, c'est fait avec deux demi-globes qui étaient faits à l'époque en opaline. Et donc, nous, notre démarche de source, c'est aussi de... d'adapter au bon matériau. Donc, l'opaline était en plomb, donc très nocive. Maintenant, c'est des globes en verre soufflé, sablé. Et avec une structure qui était à l'époque en acier, qui est maintenant en aluminium, parce que pareil, c'est recyclable et plus léger. Et donc, c'est deux demi-globes mis ensemble sur une structure en acier.

  • Speaker #0

    en aluminium maintenant, peinte ou alu-brossé. Et qui a la particularité d'être soit une lampe à poser, soit une lampe qui peut être mise en applique ou en plafonnier.

  • Speaker #1

    Donc c'est un espèce de macaron ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Avec une base plate. Et ce qui est important, c'est vrai que quand Joséphine parle de l'usage différent, c'est que la même lampe a les perforations qui permettent vraiment de l'accrocher de façon différente. Et ça, c'est aussi un lien commun entre toute notre collection. C'est-à-dire qu'on veut des objets... qui nous accompagne dans tous les moments de la vie. C'est-à-dire que soit c'est démontable, recomposable, utilisable de façon différente. Parce qu'en fait, la vie n'est jamais gravée. On ne sait pas comment on va être installé demain. On va vivre, on va l'emporter.

  • Speaker #1

    Dans quel appartement ?

  • Speaker #2

    Et en fait, tout est reconfigurable et utilisable de façon différente.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, comment vous avez décidé, sélectionné cette lampe ? Tu expliquais qu'on te l'a demandé beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, on me l'a demandé beaucoup. Et moi, ça fait vraiment partie de... Pour moi, des plus belles lampes, je ne veux pas, mais vraiment des plus belles lampes qui ont existé dans ces années-là. Donc, c'était vraiment mon objectif principal, c'était de l'avoir. Donc, c'est un peu, on a dû chercher, chercher. En fait, Isabelle avait une amie qui connaissait la fille de Ben.

  • Speaker #2

    En fait, j'ai contacté plusieurs personnes en disant, mais j'aimerais bien rentrer en contact. Il faut savoir que Ben Svilden, c'était un des cofondateurs de la marque Bonpoint. Oui. Et donc, on a par personne interposé, j'ai réussi à avoir les coordonnées de Juliette Wildens.

  • Speaker #1

    Donc, il est néerlandais. Il est venu s'installer en France.

  • Speaker #0

    Il a fait l'école des arts déco.

  • Speaker #1

    C'est ça. Donc, très jeune. Et puis, OK. Oui, bon point. Merci. Merci. Et derrière, avec les Cohen et tout. OK. C'est ça. Super. Voilà. OK. Et donc, oui, tu avais cette connexion et tu as réussi à entrer en contact avec sa fille, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. OK. Qui nous a tout de suite... Et en fait, elle avait entendu parler de moi par d'autres gens. Parce que c'est vrai que dans ce petit monde qu'est le design et l'industrie du meuble, c'est vrai que comme j'y suis depuis longtemps, voilà. Et en fait, elle avait aussi l'idée de faire rééditer des objets de son papa. Et plusieurs personnes lui avaient dit, tu devrais contacter Isabelle de Ponfilly. Donc en fait, quand on l'a contactée, elle a dit, ben voilà. Et elle nous a très bien accueillis. Ça a été un moment très émouvant. Et donc, on est allé chez elle. Et puis, on a vu plusieurs modèles. De toute façon, Joséphine, c'était la jumelle qui...

  • Speaker #1

    Ah oui, tu savais que c'était ça, cette pièce que tu voulais. Et ça a été compliqué de convaincre les ayants droit ?

  • Speaker #0

    En général, non. Ça a été compliqué de les trouver. Mais de les convaincre, pas vraiment. À chaque fois, on est...

  • Speaker #2

    En fait, ils ont tous dit oui. À chaque fois qu'on les a contactés, la réponse a été positive. Parce qu'en fait... Moi étant dans ce domaine depuis longtemps, les gens savent que j'ai une déontologie, que je suis respectueuse.

  • Speaker #1

    Vous avez une vraie confiance.

  • Speaker #2

    Parce qu'en fait c'est un monde où il n'y a pas que des gens bien intentionnés. Et moi j'ai pris beaucoup la défense de pas mal de sujets. Donc les gens savent que je suis une femme engagée qui n'hésite pas à défendre. On fait attention. Donc nous vraiment un des sujets importants c'est de mettre en valeur vraiment les designers, la mémoire, leur travail. Et de faire en sorte que... Les gens comprennent l'histoire, comprennent ce qu'il y a derrière ce dessin et cet objet. C'est-à-dire que ce n'est pas juste un dessin. C'est vraiment un talent, un savoir-faire, une belle fabrication, une inspiration. Et puis par des auteurs merveilleux.

  • Speaker #1

    Ah oui. Alors cette lampe jumelle, pareil, vous avez dû en produire un certain nombre ? Oui,

  • Speaker #0

    on a même dû faire des moules. Parce que pour faire tous les globes, il faut faire des moules. Des moules de cintrage aussi pour toute la partie en aluminium. Et on en a produit... On va en avoir une centaine pour le lancement.

  • Speaker #1

    Ok, et ça pareil, produit en

  • Speaker #0

    France ? Produit en France.

  • Speaker #1

    Parce que le luminaire produit en France, très rare. Très rare.

  • Speaker #0

    En fait, pour nous, la difficulté, c'est qu'on se met sur le même positionnement de prix que nos concurrents. Mais quand on regarde bien nos concurrents, la part, c'est un peu fait en Asie.

  • Speaker #1

    Oui, les pièces de connexion, etc.

  • Speaker #2

    Il faut savoir quand même que, moi, il y a un sujet qui me tient à cœur, c'est l'industrie française. Je suis administrateur de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, qui a été créée par Bonaparte en 1801. Et depuis 1801, il y a cette belle société d'intérêt général, qui est une société savante qui défend l'industrie en France. C'est pour ça que pour nous, on fabrique en priorité en France. Et quand on n'arrive pas à trouver, on fabrique en Italie, notamment quand le designer est italien. Mais on donne toujours la priorité à la France. Et c'est pour ça qu'on garantit à nos clients aussi... Un soutien de l'industrie française, c'est vrai que c'est un engagement.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #2

    Je ne vais pas la faciliter,

  • Speaker #1

    mais c'est... Non, mais je pense que c'est vraiment aussi un argument qui porte de plus en plus... Auprès de cette cible, vous n'adressez pas à tout le monde non plus, au plus grand nombre, mais malgré tout à des gens qui sont sensibles au design, à l'histoire des pièces, aux anecdotes, au savoir-faire, etc. Combien elle sera vendue ?

  • Speaker #0

    Elle est vendue 990 euros. Et c'est une lampe, c'est pas une petite lampe de chevet, c'est une vraie belle lampe.

  • Speaker #2

    Tu peux éclairer tout un coin dans un salon, c'est-à-dire qu'elle est vraiment assez grande.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je ne l'ai pas vue en vrai, mais je l'ai vue en photo. Est-ce qu'elle est IP ? Je ne sais pas combien on peut la mettre dans une salle de bain ?

  • Speaker #0

    non non non non ok en fait pour suivre le dessin du designer qui avait fait des petites perforations on a voulu garder cette caractéristique là qui fait justement que oui pièce humide ok on a parlé de l'italie parlons de giuseppe Rivadossi voilà alors giuseppe et moi je suis fan de lui depuis toujours et en fait si donc c'est il a gagné quand même le prix de la triennale de milan donc considéré comme un maestro, il est incroyable. Et donc lui, ses pièces se vendent jusqu'à 150 000 euros, 200 000 euros.

  • Speaker #1

    Tu peux déclencher son travail.

  • Speaker #0

    Donc en fait, Giuseppe travaille le bois, le bois massif, et il va tout sculpter à la main. D'ailleurs,

  • Speaker #1

    il se définit comme un sculpteur.

  • Speaker #0

    Il se définit comme un sculpteur, pas comme un designer du tout. Et d'ailleurs, ses meubles n'ont jamais été édités par n'importe quelle marque, jamais, jamais. C'est toujours lui, dans son atelier familial dans le nord de l'Italie, près de Milan, que tout est produit. Et donc, c'est à chaque fois pour des commandes particulières ou c'est des pièces vraiment d'art qui se vendent une fortune. Donc, moi, je me suis dit, bon, on va quand même essayer de lui proposer d'être réédité, on ne sait jamais. DOnc on a travaillé en partenariat avec son fils, Clémenté. Parce que c'est ses deux fils, Giuseppe qui les gère, Clémenté et Emmanuel, l'atelier encore. Et donc en fait, il était super emballé par le projet. Il nous a dit, allez, on le fait. Il nous a envoyé vraiment toutes ces archives des années 60, 70.

  • Speaker #1

    Tout,

  • Speaker #0

    tout, tout. On s'est retrouvés avec tout. Une quantité forte.

  • Speaker #1

    Il n'avait jamais voulu éditer. Tout était fait à la commande.

  • Speaker #0

    Il a adoré notre histoire, vu que c'est une histoire familiale comme lui. Donc, ils ont adoré l'histoire. Donc, ils nous ont dit oui, vraiment très facilement. Et moi, je n'en revenais pas. On n'arrivait pas à éditer. Et donc, tout est produit dans leur atelier. Donc, c'est vraiment...

  • Speaker #1

    Ça reste de l'artisanat.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais pour la première fois, ces pièces sont accessibles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Donc là, la pièce, tu peux nous la décrire ?

  • Speaker #0

    C'est... Deux bancs, enfin c'est un banc et un tabouret qui existent en fait dans quatre finitions, parce que c'est la même collection, ça s'appelle Basilio, c'est aussi eux qui ont choisi le nom. Et donc le banc et le tabouret existent soit en naturel, donc c'est un bois très clair, mais qui se patine avec les années, soit en teinte ébène, donc en fait ils teintent le bois à la fois, et soit en finition lisse, ou sinon... entièrement gougés à la main. Donc ça, c'est des heures et des heures de travail pour chaque banc et chaque tabouret. C'est qu'en fait, ils vont venir creuser. Donc avec un couteau à gouge, ils viennent et en fait, ils creusent la matière pour faire un effet surface de l'eau.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Des petites baguettes. Donc évidemment, chaque pièce sera totalement unique.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Donc tilleul, qui est un bois très tendre, que les sculpteurs sur bois utilisent beaucoup. Donc chaque pièce unique. Combien de temps de fabrication ? Parce que là, j'imagine que vous ne les stockez pas. Pour le coup, vous en avez peut-être fabriqué quelques-unes.

  • Speaker #0

    On est sur des délais de 8 à 12 semaines pour ces pièces-là. Et donc, elles sont un petit peu plus chères que nos autres pièces, parce qu'elles ne sont pas faites de manière industrielle. Mais tout en étant beaucoup plus abordables que normalement les pièces de Rivadossi. Donc, ça permet de rendre accessible quelque chose qui n'a moins...

  • Speaker #1

    Inaccessible. On trouve sur First Dibs des pièces à 50, 70 000 euros.

  • Speaker #2

    Par exemple, le banc, là, j'ai utilisé... Utiliser le banc en banc de salle à manger, c'est super agréable. Parce qu'il a une proportion formidable. Les codes sont parfaits. C'est la seule fois que Joséphine avait trouvé ça dans les archives. C'est-à-dire que c'est à la fois un banc qu'on peut mettre dans un salon, dans une chambre, en banc de salle à manger. Et il est super agréable. Et le fait de toucher le bois, parce qu'à chaque fois, même en tilleul naturel, il est vernis. Donc il est protégé pour l'eau, parce qu'on veut que ça soit fonctionnel. Il y a des petits patins, et puis il est super.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est des pièces qui vont sortir à quelle date ? à peu près quel prix ? Le tabouret et le banc ?

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai pas tout en tête. Ça sort entre 3 et 6 000 euros.

  • Speaker #1

    D'accord, oui, donc ça reste évidemment ridicule par rapport aux pièces habituelles. Vous n'avez pas peur qu'il y ait une spéculation, là ?

  • Speaker #0

    On verra.

  • Speaker #2

    Bah oui, on verra.

  • Speaker #0

    Ça d'ailleurs, une spéculation, c'est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. avec Source, c'est que la part des designers, leur travail de ces années-là ont une grosse spéculation aussi. Donc, leurs pièces se vendent fortement aux enchères. Mais en fait, ne touchent rien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et en fait, c'est vrai que c'était important, nous, dans notre engagement pour les personnes, de respecter le travail des auteurs. C'est pour ça qu'il était hors de question qu'on fasse comme d'autres maisons qui font inspirer d'eux. pour nous c'est la vérité, l'authenticité le respect du travail, donc on a à chaque fois signé un contrat de royalties il y a d'ailleurs une petite anecdote de Claude Courtecuisse qui est tellement adorable, il nous dit vous êtes mes princesses je ne veux pas d'argent il pense même que j'étais designer, il me dit mets tout à ton nom il ne faut pas dire ça aux gens on a dû même être un peu ferme en disant mais Claude si on ne signe pas de contrat pour vous donner une partie des ventes on arrête, ah bon bah d'accord ...

  • Speaker #0

    génial super pour revenir à ça c'est même si il y a de la spéculation au moins eux ont une petite oui c'est ça après je trouve que la spéculation ça rendra hommage à notre mission

  • Speaker #1

    de spécification ça peut arriver que la spéculation soit on va dire inappropriée ou illégitime il y a des galeristes bien connus qui ont fait monter un des cotes de manière un peu artificielle dans les années 2000. Mais quand même, dans la plupart des cas, c'est justifié.

  • Speaker #2

    Nous, ça nous échappe.

  • Speaker #0

    En plus, nous, justement, Source, ce n'est pas du tout des collections à édition limitée. C'est vrai qu'on va produire sur des années et des années.

  • Speaker #1

    Ok. Alors, numéro 4.

  • Speaker #0

    André Monpoix. André Monpoix et Turène Chevallereau, les deux derniers, ce sont des designers qui sont issus des collections de l'Arc. l'atelier de recherche et création. Peut-être qu'Isabelle peut expliquer un peu le mobilier national.

  • Speaker #2

    Le mobilier national, c'est une institution qui est absolument incroyable, unique au monde. Le garde-meuble de la Rêne.

  • Speaker #1

    Depuis Louis XIV,

  • Speaker #2

    la France soutient la création et les métiers d'art. Et en fait, en 1964, André Malraux, premier ministre de la Culture, a décidé qu'il était temps de faire... de mettre au grand jour et de faire travailler les designers actuels, puisque à l'époque, ce n'était que des reproductions de meubles de style, pour meubler les palais. Parce que c'est vrai que le but de l'Arc et de l'Ambassade nationale, c'est aussi de fabriquer des mobiliers, à la fois des gardes-meubles, de tous les meubles de l'État, mais également de passer des commandes à des designers ou des artisans de meubles qui vont meubler les ambassades, les ministères, etc. l'Elysée. Et donc, en fait, dans les années 60, André Malraux dit mais non, on a une création incroyable. Il faut faire travailler des jeunes designers. À l'époque, il y avait Pierre Paulin, il y avait André Putman. Et donc, il y avait des commandes qui ont été passées par le mobilier national et donc par l'Arc pour développer des produits. Donc, ça veut dire que l'Arc, c'est une mini usine, un mini bureau de développement. Pas mini, d'ailleurs, c'est important, au plein cœur de l'Arc.

  • Speaker #1

    C'est aux gobelins.

  • Speaker #2

    I

  • Speaker #0

    Et en fait, au sous-sol du mobilier national, il y a vraiment une usine. et c'est incroyable il y a une imprimante 3D qui peut imprimer un canapé trois places des découpes à l'eau des choses hyper pointues et il y a des équipes en plus dans un bâtiment d'Auguste Perret donc c'est quelque chose d'incroyable,

  • Speaker #2

    un vrai trésor et il y a des experts par exemple comme Frédéric Imbert, Jérome Bescondlier qui dirige la création qui travaille justement avec des designers à la fois contemporains parce que le Mobi National, l'Arc commande encore tous les jours, puisqu'il y a des acquisitions qui sont faites et des éditions. Et en fait, donc l'arc fait de ses 60 ans. Et en fait, Hervé Lemoyne m'avait dit, il y a quelques années, parce que j'étais souvent jury dans les commissions d'acquisition, ou plus récemment jury pour les aménagements des nouvelles chambres, plutôt l'aménagement des chambres de la Villa Médicis. Et Hervé Lemoyne m'avait dit plusieurs fois, mais nous on aimerait bien faire rééditer les trésors du passé, parce qu'en fait tout ce qui a été créé depuis les années 64 ont été faits pour... un projet, mais après dans les cartons n'en a jamais été édité ou très peu.

  • Speaker #1

    Donc je pense que c'était parce qu'on parle souvent du couple Pompidou qui a fait travailler Paulin, mais aussi André Monpois.

  • Speaker #0

    En fait, André Monpoix travaillait vraiment étroitement avec Pierre Paulin sur plein de projets. Ils ont aménagé les salles du Louvre, les peintures des salles du Louvre, le wagon de la reine d'Angleterre, la SNCF. Ils ont vraiment fait beaucoup de choses ensemble.

  • Speaker #2

    Donc Hervé m'avait dit on aimerait bien faire éditer et ça c'est toujours l'histoire de rebondissement quand on a dit on va lancer notre maison d'édition on a dit ce serait génial de pouvoir éditer les trésors de l'Arc donc même chose on a demandé à Hervé Lemoyne, à Loïc Turpin à l'équipe, à Mathilde Prévota on a dit mais nous on serait intéressés comment pouvons-nous procéder ? Ils ont dit ... formidable. Donc on a expliqué ce qu'on voulait faire en disant, nous on veut éditer des bons produits fonctionnels, parce que c'est avant tout l'usage qui nous intéresse. De cette période-là, on bannit le plastique, le chrome, qui sont vêtus pour la nature, pour l'humain.

  • Speaker #0

    C'était quand même une grande partie de l'intégration.

  • Speaker #1

    Paris,

  • Speaker #2

    oui.

  • Speaker #0

    Donc à la fin, il ne restait plus grand-chose, mais il restait quand même des choses incroyables.

  • Speaker #2

    On a fait une réunion où il y avait une première sélection et après on a eu accès aux archives.

  • Speaker #0

    Oui, et donc en fait, c'est l'équipe du meuble national qui nous a présenté le travail de Turenne Chevallereau, notre quatrième designer, qui était en fait très peu connu en tant que designer, mais plutôt connu en tant qu'illustrateur. C'est lui qui a fait le logo de la marque Lonchamps, notamment.

  • Speaker #1

    Ah oui, le cheval.

  • Speaker #0

    Qui a fait ce logo-là. Et pas mal de livres pour enfants.

  • Speaker #1

    Décédé, Turenne Chevallereau ? Oui oui

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est eux qui nous ont sorti tout un dossier, parce qu'il y avait eu un concours pour faire des meubles démontables. Et donc il avait gagné ce concours-là. Et donc en fait, c'est toute une collection qui s'appelle Tutu, en hommage à son surnom, qui s'appelle Ausha Tutu. Donc c'est sa petite-fille qui a trouvé le nom. Et aussi à l'assemblage qui est tenon et mortaise.

  • Speaker #2

    Donc c'est en majuscule TU, le trait d'union pour la mortèze,

  • Speaker #1

    et Tutu.

  • Speaker #0

    Et donc en fait, c'est toute une collection. Donc nous, on commence par réaliser deux meubles de cette collection-là. Mais donc c'est... C'est des tables qui arrivent livrées à plat et qui s'assemblent sans aucun outil, ni vis, ni clous. Donc,

  • Speaker #1

    DOnc vraiment chevillé, tenon et mortaise

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    tenon et mortaise uniquement.

  • Speaker #0

    Et donc, c'est en fait les premiers meubles qui ont existé comme ça. C'était vraiment un des tout premiers à faire ça, à pouvoir assembler sans aucun outillage et sans vis.

  • Speaker #1

    Et stockage à plat.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et en fait, ça a toujours encore cette notion de modularité, car la table d'appoint fait table d'appoint. Et si on rajoute une galette d'assises, ça devient un pouf. Il y a toujours cette notion-là de pouvoir changer.

  • Speaker #1

    Donc là, c'est une tutu, c'est une table d'appoint.

  • Speaker #0

    Tutu, il y a une table basse qui fait 135 cm de long, avec un double plateau. Donc c'est en mélaminé et après en plaquage noyé les pieds.

  • Speaker #1

    Ah oui, stratifié, parce que la différence...

  • Speaker #0

    Stratifié blanc et après plaquage noyé pour les pieds. Et ensuite, je ne suis pas du tout technique, moi.

  • Speaker #2

    C'est moi la technique.

  • Speaker #0

    La preuve. Et ensuite, on a la même table d'apport, mais qui est carrée, en poule petit, et avec un guide d'assises qui se met par-dessus en cinq couleurs.

  • Speaker #2

    En fait, il y a une âme en médium. Et en fait, le médium est juste vernis. Ce qui est très beau, parce qu'on voit l'intérieur. Nous, on aime bien ne pas cacher les choses. Par exemple, on aime bien les choses sans ourlet, sans coin, etc. Et le... Je ne veux pas d'ourlet, mais je parle dans la mode. Mais en tout cas, là, on voit l'âme de la table. On la comprend.

  • Speaker #1

    Et c'était déjà du médium à l'époque ? Oui. Ok. Je pensais que c'était un matériau plus en médium.

  • Speaker #0

    Non, c'était en médium et c'est vraiment lui qui avait laissé les champs non plaqués. Et juste, c'était en palissandre, mais le palissandre étant un bois protégé.

  • Speaker #1

    Il vient de loin en plus.

  • Speaker #0

    Il vient de loin, donc on a pris du noyer mais qu'on a vernis dans des tons qui rappellent le palissandre.

  • Speaker #2

    On a un vernis un peu rouge. On a fait plusieurs tests de vernis. Parce qu'en fait, il faut savoir qu'à chaque fois, dès qu'on fait un... qu'on produit ou même qu'on fait le développement et on doit faire valider par l'ARC, par le mobilier National et par les ailleurs droits.

  • Speaker #1

    Et ça a été compliqué de les faire valider ?

  • Speaker #2

    Peut-être qu'avec d'autres maisons d'édition c'est compliqué mais on a été très contentes parce qu'on a reçu des félicitations parce qu'en fait moi je sais très bien à quel moment il faut montrer le travail. C'est-à-dire que nous on écrème en amont en disant ça. On a l'exigence préalable pour ne pas présenter des pièces qui pour nous sont bonnes à valider.

  • Speaker #1

    Vous êtes allé très loin dans le niveau d'exigence pour pouvoir les présenter.

  • Speaker #0

    On a aussi à sortir les pièces dans un temps un peu record. Comparé à d'autres qui travaillent avec le mobien seul, c'est en un an que les pièces étaient bonnes.

  • Speaker #2

    En fait, moi j'ai toujours une théorie, c'est quand on va dans un restaurant, même s'il y a un gros souk... ou un désordre dans la cuisine,

  • Speaker #1

    ça ne doit pas se voir.

  • Speaker #2

    Le client doit recevoir son assiette impeccable avec un très bon plat. Donc, en fait, c'est à nous de gérer.

  • Speaker #1

    Vous essuyez les plâtres en backoffice.

  • Speaker #0

    Mais en même temps,

  • Speaker #2

    ça s'est bien passé puisqu'on a pris des bons fabricants. Alors là,

  • Speaker #1

    justement, c'est un fabricant unique. Non, c'est plusieurs fabricants pour ce produit.

  • Speaker #2

    Ah oui, c'est un produit.

  • Speaker #0

    Deux, parce qu'il y en a un pour la galette d'assise qui est un tapissier. Et l'autre, sinon, un seul fabricant. Les deux sont en France. Et donc la particularité, c'est qu'on a cinq designers et cinq fabricants.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord.

  • Speaker #0

    Même là, avec les galettes, un peu plus, mais sinon cinq fabricants majeurs.

  • Speaker #1

    Et donc ça, c'est Turenne Chevallereau. Et pour André Monpoix.

  • Speaker #0

    Et donc pour André Monpoix, en fait.

  • Speaker #1

    Qui est décédé dans les années 70. Oui,

  • Speaker #0

    et qui n'a pas eu d'enfant. Donc ça a été aussi tout ce qu'on pouvait faire pour retrouver ces ayants droits.

  • Speaker #2

    Peut-être avant, André, mon point, on l'a trouvé par hasard, en recherchant des créations.

  • Speaker #0

    Oui, en fait, le Mobilier National nous a dit, vous pouvez venir consulter dans les archives, regarder dans un premier temps sur notre site les archives qui sont disponibles, et vous nous demandez les dossiers qui vous intéressent des designers. Donc, on regarde en ligne et je demande certains dossiers, et donc je vais au Mobilier National pour les étudier. Et en fait, dans le dossier d'un des designers, se trouvaient des plans de... de André Monpoix. Je me suis dit, mais c'est génial ! Tu connaissais ? Je connaissais André Monpoix, mais je ne savais pas qu'il y avait des choses qui pouvaient être au Mobilier National, puisque je ne l'avais pas vu.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'était pas numérisé, donc c'était une vraie découverte.

  • Speaker #0

    Une vraie découverte. Et en fait, c'est des meubles qui ont été faits pour le ministère des Affaires Sociales et de la Santé, qu'il avait entièrement réaménagé. Et donc, il avait fait des assises, des tables basses, des bureaux, il avait fait tout un ensemble. Donc nous, on réédite... des assises qui sont modulaires. Donc, un canapé trois places et une chauffeuse, et dans un second temps, plus tard, un angle, puisque ça prend du temps à développer.

  • Speaker #2

    Qui ne permettent pas de faire des compositions variées.

  • Speaker #0

    Et ce fameux bureau était ensuite dans le bureau de Simone Veil quand elle était ministre, donc on a le bureau de...

  • Speaker #2

    Donc c'est vrai que c'est émouvant de savoir que Simone Veil utilisait cette collection.

  • Speaker #1

    Et c'est elle qui l'avait commandité ? Non.

  • Speaker #0

    Non, c'était juste avant qu'elle devienne ministre. Ça date des années 60, c'était en 68.

  • Speaker #1

    D'accord, ok.

  • Speaker #0

    Elle, elle est arrivée en 72,

  • Speaker #1

    en 13. D'accord, ok. Je voudrais faire une parenthèse sur Mobilier National, parce que c'est une question que je me suis posée. On voit, je trouve qu'il communique très bien depuis quelques années. C'est remarquable. Et on voit donc régulièrement des entrées dans les collections de jeunes designers. Comment ça se passe ? Tu l'as un petit peu dit tout à l'heure, Isabelle, mais... qui sont enfin ce sont les jeunes designers qui vont proposer leur travail ou les plus vieux d'ailleurs comment ça se passe, comment ils sont présélectionnés puis ensuite sélectionnés comment ils rentrent dans les collections, comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    Alors en fait le marché à suivre il y a un appel à un projet et les personnes proposent des créations Et après, il y a un jury qui est constitué de personnes responsables du mobilier national et de personnalités extérieures qui sélectionnent à travers les créations qui ont été proposées.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est une sélection... Ça répond à certains critères. Il faut X assises, X luminaires.

  • Speaker #2

    C'est vrai que parfois, justement, lors de ce jury, il est mentionné, il nous faut par exemple des consoles. Il nous faut, on n'a pas assez de luminaires dans la collection. Ce serait bien qu'on en fasse rentrer. D'accord. Donc en fait, il y a des critères. Il peut y avoir des... Mais pas forcément.

  • Speaker #1

    OK. Et c'est une... C'est une garantie pour eux d'être produits par les ateliers du mobilier national ? En fait,

  • Speaker #2

    il y a deux choses. Il y a à la fois les acquisitions de pièces qui existent, qui sont donc des objets qui existent, qui sont proposés, qui sont achetés, qui sont parfois des pièces uniques. et après en parallèle il y a le travail d'édition et de création de l'arc qui contacte des designers en disant qu'est-ce qu'on pourrait faire ensemble je ne vais pas en parler parce que je ne suis pas édifiée mais en tout cas c'est une autre démarche où l'arc développe Des produits, mais ce n'est pas la partie des acquisitions lors des commissions.

  • Speaker #1

    Des collections, d'accord. Et là, pour revenir à Thurène Chevalreau et André Monpois, ils ont un intérêt financier à ce que vous faites ? les éditions des deux...

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. On donne vraiment des royalties à tous nos designers.

  • Speaker #1

    Mais aussi au Mobilier National, en l'occurrence ?

  • Speaker #0

    Aussi au Mobilier National, dans le cadre de ces deux designers-là. Ok,

  • Speaker #1

    ok.

  • Speaker #0

    Et en contrepartie, le Mobilier National fait passer dans un intérêt... financiers c'est vraiment pour promouvoir le design français faire ressortir ça et aussi il nous emmène avec eux dans tous les dans toutes les expositions qui font à l'international par exemple à milan on est exposé sur leur stand au labo donc sur le centre du mobilier national là en ce moment même si si

  • Speaker #1

    vous nous écoutez c'est pendant la design week de milan qui est quand même l'événement on va dire le principal événement du design dans le monde en tout cas en europe mais je pense dans le monde Donc vous présentez les pièces dans deux lieux, Alcova et Le Labo.

  • Speaker #0

    Alcova du 7 au 14 avril et Le Labo du 6 au 11 avril.

  • Speaker #1

    Pourquoi ces deux lieux ? Alcova c'est plutôt connu pour du jeune design collectible, enfin moi c'est ça l'image que j'ai. Pourquoi Alcova et pourquoi Le Labo ?

  • Speaker #0

    Pourquoi Alcova ? Parce que moi Alcova j'ai toujours adoré cette foire et surtout... Cette année, comme l'année dernière, elle se passe. Un des lieux qui est proposé, c'est la Villa Borsani, donc d'Osvaldo Borsani, qui est un designer de nos années que j'adore. Et donc, justement, de pouvoir présenter dans un premier temps notre collection dans un écrin tel que la Villa Borsani, pour nous, ça nous tenait à cœur. Et donc, en plus, on est exposé dans sa bibliothèque, qui est toute en boiserie, avec tous ses livres, enfin, un endroit qui est magique. Donc, pour nous, c'était aussi important. Et surtout, ça nous place sur une scène plutôt internationale parce que les visiteurs viennent de partout. Et concernant le labo, on est sur le centre du mobilier national et c'est un regroupement qui est plutôt français de French Design.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est là où vous êtes partie dans les valises du VIA et du mobilier national. C'est quand même une chance incroyable en France de pouvoir avoir des organismes publics, le VIA.

  • Speaker #0

    Là, c'est pas...

  • Speaker #2

    Non, c'est pas le French Design. Ils sont dans le même bâtiment, mais l'étage dans lequel on est, c'est vraiment avec le mobilier national.

  • Speaker #1

    soutenir effectivement génial c'est quoi la suite ? j'imagine que vous avez plein de choses dans les cartons dont vous n'allez peut-être pas pouvoir me parler mais j'aimerais bien savoir quand même le rythme auquel vous imaginez développer de nouvelles étayer votre catalogue est-ce que vous allez continuer de toute manière vous vous dites on a commencé là par ces pièces là et on poursuivra aussi longtemps qu'on le peut ou est-ce que vous avez une idée de ... de collections plus éphémères ?

  • Speaker #2

    Depuis un an, on travaille déjà sur les collections futures. Au départ, on s'était dit, on va lancer une deuxième collection. Mais en fait, on s'est dit, non, ça n'a pas de sens. On va lancer au cours du temps certaines créations. Donc, on est en train de travailler sur la suite. Déjà, on a un peu dit tout à l'heure, pour Miniflore, on va ajouter d'autres exemplaires. Mais on est aussi sur des discussions avec d'autres designers sur des savoir-faire complètement différents. Donc, surprise.

  • Speaker #1

    Ok. Et quel rythme ? Vous ne savez pas ? Dans un an ? Dans six mois ?

  • Speaker #0

    Oui, d'ici un an, en tout cas, on espère présenter de nouveaux produits.

  • Speaker #1

    Ce sera 1000 ans à chaque fois le rendez-vous ? On ne sait pas. Bon, vous nous réservez une surprise.

  • Speaker #0

    Oui, et on se fera un événement aussi à Paris pour la Design Week de Paris en septembre. On compte faire plusieurs événements dans l'année pour montrer aussi notre collection à un public par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, votre public, c'est qui justement ? C'est le plus grand nombre, mais vous avez quand même un persona. C'est l'amateur de design, c'est monsieur et madame Tout-le-Monde. À qui voulez-vous adresser ?

  • Speaker #2

    Il est très large. Parce qu'en fait, justement, le fait qu'on soit de générations différentes, c'est qu'on a un œil différent et qu'on s'adresse à un public différent. C'est-à-dire que toutes nos créations, elles vont aussi bien pour des personnes. En fait, il est très large.

  • Speaker #0

    Et on a toutes les gammes de prix aussi. Oui,

  • Speaker #1

    de 99 euros à quelques milliers d'euros.

  • Speaker #2

    On va avoir aussi un réseau de revenus qui sera aussi spécifique à chaque produit. Par exemple, pour les luminaires, il y a un réseau qui est bien particulier. Pour les... Le petit objet mini-flore, c'est aussi un autre réseau. Donc en fait, on s'adresse à des clientèles assez différentes.

  • Speaker #1

    Y compris le contract, c'est-à-dire le B2B. On peut imaginer des pièces qui font...

  • Speaker #0

    Oui, par exemple, la collection Dialogue, d'André Monpix, cette collection d'assises, tous les tissus sont classés non-feu. Pour pouvoir être directement chez un particulier,

  • Speaker #1

    comme un hôtel ou un cabinet d'avocats.

  • Speaker #0

    On a déjà anticipé tout ça.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai qu'on préfère le prévoir dès le départ, comme ça, tout de suite, ça peut être repéré pour un lieu... concernant le public.

  • Speaker #1

    Ça, c'est hyper important. Là, il y a une démarche entrepreneuriale bien pensée. Isabelle, tu connais les contraintes. Tu as eu des clients très gros par le passé, donc tu connais les contraintes. Effectivement, on ne peut pas mettre n'importe quoi, n'importe où. Exactement.

  • Speaker #2

    Il y a aussi autre chose, c'est que, par exemple, la table, elle est reconfigurable, les assises également. Et on veut, la lampe, elle peut être réparable. Par exemple, si quelqu'un, par malchance, casse un globe.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fini.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. C'est assez suivi, on peut avoir les pièces détachées.

  • Speaker #1

    Le modèle économique d'un éditeur de mobilier ou de luminaire ou d'objet, vous pouvez nous le décrire, comment ça marche ? On le comprend à peu près, mais...

  • Speaker #0

    Donc vous avez des designers d'un côté, des fabricants, des distributeurs. Ça marche comment ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, les designers ont leur versé royalties, c'est-à-dire un pourcentage sur le prix de vente. Les fabricants, donc en fait, d'abord, il y a toute une phase d'études. il faut financer les études, il faut financer les moules, les outillages, qui n'existent plus. Donc selon l'ambition que nous avons, c'est soit des outillages qui permettent de faire 100 000 pièces ou autres, donc on est quand même ambitieuse, donc on a des bons financements. Et puis ensuite, on négocie avec des fabricants tout en gardant la meilleure qualité, un prix d'achat, et après on rajoute les marges.

  • Speaker #0

    Et l'ambition d'une marque ? une marque aussi. C'est donc d'éditer un maximum le plus longtemps possible, ou c'est de se dire tiens, on vendra peut-être un jour un gros éditeur américain.

  • Speaker #1

    C'est quoi ta réponse,

  • Speaker #2

    Joséphine ? Moi, dans l'idée, je préfère garder. Après, on ne sait jamais ce qui se passe. Dans l'idée, on préfère vraiment que ça tienne longtemps. Déjà, c'est une histoire de famille. Et aussi, pour être sûre que la qualité reste la même et le respect des designers reste le même. Nous, on sait qu'on fait les choses bien. on ne sait pas comment...

  • Speaker #0

    Comment les autres le feront. Justement, quel est votre regard un peu sur le marché de l'édition ? Sans forcément critiquer vos confrères, mais si vous avez décidé de lancer ça, c'est parce qu'il y avait une place, il y avait votre passion, il y avait aussi une place. Quel regard vous portez sur l'édition du design ? Il y a des très gros, il y a de plus en plus d'auto-éditions, de jeunes designers qui s'auto-éditent. Qu'est-ce que vous pouvez en dire ?

  • Speaker #1

    Moi, je trouve ça très courageux d'auto-éditer. D'ailleurs, je trouve... Je trouve que c'est bien que les jeunes designers le fassent parce que, comme on l'expliquait tout à l'heure, il y a quand même une grande frilosité des grands éditeurs qui ne prennent pas beaucoup de risques. Donc ça, je trouve ça quand même un peu dommage. Ils sont sur des grosses machines qu'il faut faire avancer. Et justement, nous, notre particularité, c'est qu'on est très agile et qu'on prend des risques. Et on n'hésite pas à le faire parce qu'en plus, on est jeune, on démarre et on a une grande ambition. Mais le regard qu'on a sur les autres, moi, ça me navre un peu de voir que quand... quand on délocalise la fabrication très lointaine, on garde les mêmes prix. Donc je trouve que ce n'est pas honnête vis-à-vis du client final parce qu'il faut savoir ce qu'on achète. Quand ça coûte tel prix, on sait pourquoi ça coûte ce prix.

  • Speaker #2

    En fait, il y a vraiment une opacité un peu de ce milieu-là. On ne sait pas vraiment où sont produits les choses, dans quelles conditions. Et donc nous, c'est vraiment ça. On veut être vraiment le plus transparent possible.

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Moi, je suis assez frappé. C'est une autre partie de ma vie. Donc moi, je distribue du design. et je constate que quand on demande parce que nos clients l'exigent de plus en plus de savoir d'où il est conduit soit pour des raisons environnementales pour dire ok le cuir vient d'où, le bois vient d'où quels sont les certificats etc les éditeurs vont finir par s'y mettre mais c'est très compliqué d'avoir les infos je suis stupéfait et il y a une forme d'omerta là non on dit pas et puis ça a beaucoup changé en plus alors plutôt en bien j'ai l'impression depuis le Covid oui certains éditeurs se sont dit on dépend de producteurs lointains donc rupture de chaîne d'approvisionnement donc des délais délirants des canapés qui sont fabriqués en 50 semaines etc ça c'est plus possible mais il y a quand même non communication c'est terrible je

  • Speaker #2

    pense que la réglementation va les obliger à le faire mais ça prend un peu de temps la deuxième chose aussi pour laquelle on avait notre place c'est qu'on voit beaucoup quand même d'éditeurs qui disent inspirés des années 70 inspirés du design italien de telle époque et ça c'est le truc qui nous inacceptables voir inspiré de tel designer ouais quand il n'y a pas de et de temps en temps il ya certains des durs que je passe tm ou rien qu'en allant dans leur boutique je peux te citer ou les designers desquels ils se sont inspirés même les petits designers français des années 60 un peu moins connus tu reconnais totalement l'objet un

  • Speaker #0

    petit twist pour pas se faire attaquer en justice alors justement c'était un de mes un de mes points la contrefaçon est vraiment un fléau aussi dans le monde du mobilier et du design. Là, en plus, vous exhumez des pièces qui sont méconnues ou peu produites, mais si elles fonctionnent, elles risquent d'être copiées. Vous avez les moyens de vous battre ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #2

    C'est aussi pour ça que ça passe aussi par l'éducation des gens. Par exemple, là, on a un TikTok depuis hier. Je n'ai jamais utilisé TikTok.

  • Speaker #1

    On est dans 15 jours.

  • Speaker #2

    Depuis 15 jours. pour justement aussi il y a toute une mode apparemment sur TikTok donc c'est Imen qui travaille avec nous qui est en stage avec nous qui m'a expliqué ça qu'il y avait une mode du dupe où justement il y a des vidéos où ils disent ah vous voulez un togo bah non achetez ce dupe sur Temu ou je sais pas quelle marque et donc en fait il y a tout un

  • Speaker #0

    Pas des barres. Non, je ne pense pas. Oui,

  • Speaker #2

    oui. Et donc, je suis des fabricants chinois. Et donc, nous, on veut justement mettre en place des contenus entiers où justement expliquer pourquoi il ne faut pas acheter de dupe, pourquoi c'est important d'acheter des meubles signés, quel est le travail du designer derrière, quel est le travail du fabricant, comment c'est fait, pourquoi ça a de la valeur, pourquoi il faut l'acheter, on n'en perdra pas et au moins, ce n'est pas dangereux aussi pour la santé des gens qui le fabriquent d'acheter ces meubles-là. Donc, on veut vraiment aussi faire tout un travail de contenu pédagogique sur Instagram, sur TikTok, sur tous ces réseaux, pour aussi essayer de contrer ça, parce qu'on sait qu'on n'a pas les moyens financiers, légaux. Il faudrait une équipe de je ne sais pas combien de personnes pour réussir à vraiment...

  • Speaker #0

    C'est horripilant. Je recevais Axel Chay, qui est un jeune designer français, auto-édité. Bon, alors... Il a un succès, il a fait une collection avec Monoprix, mais il a fait aussi du collectible avec, j'ai oublié le nom de la galerie, qui sera au PAD dans quelques jours. Et justement, je lui disais, j'ai vu une vidéo TikTok. de jeunes filles qui arrivaient chez Leroy Merlin, pardon Leroy Merlin, et qui montraient, regardez, c'est un dupe de la lampe de Axel Chay, juste parce que c'était un tube de couleur primaire. Et lui découvrait ce truc. c'est horripilant. Et ça n'a rien à voir. Donc oui, merci de faire ce travail.

  • Speaker #2

    Il y a du boulot. Aidez-nous les autres.

  • Speaker #0

    Et ce n'est pas tellement plus cher d'acheter. C'est souvent, oui, un problème de méconnaissance. En fait,

  • Speaker #1

    c'est plus cher à l'achat, mais c'est beaucoup moins cher dans la durée parce qu'on garde le produit. Alors que quand on achète quelque chose pas cher, mal fabriqué, on le jette.

  • Speaker #0

    Et en plus, oui, le produit authentique a une valeur dans le temps. D'abord, on peut le garder très longtemps,

  • Speaker #2

    mais aussi on peut le transmettre. ou le revendre au bout d'un moment.

  • Speaker #1

    Et il faut savoir que toutes ces contrefaçons, ce sont les mêmes réseaux que des réseaux de trafic humain, etc. Parce que j'avais donné une interview il y a quelques années, et c'est terrifiant.

  • Speaker #0

    Oui, horrible. Oui, j'ai l'impression que dans le mobilier, en plus, on peut encore plus difficilement protéger un modèle.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, avec chacune de nos pièces, on achète un morceau d'histoire. Une histoire authentique, et une partie est redonnée à la famille. Donc, c'est quand même plaisant.

  • Speaker #0

    savoir ça qu'est ce qu'est ce que dit le design pour vous isabelle qui avait 13 enfin qu'avait travaillé dans le design depuis les années 90 ça qu'est ce qui dit notre époque design qu'est ce que en général ouais

  • Speaker #1

    Je ne comprends pas le sens de ta question.

  • Speaker #0

    En fait, est-ce que le fait qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a une tendance très forte pour la génération Y, d'avoir des très belles pièces de design, et j'ai l'impression qu'il y a quelques années... c'était plus répondre à des codes pour faire partie d'une espèce de communauté. C'était Instagramable d'avoir, c'était cool d'avoir un bureau ou un Togo, parce que tout le monde l'avait. Mais qu'aujourd'hui, peut-être je me trompe parce que c'est très parisien, j'en sais rien. On va plus vers je veux ce produit parce qu'il raconte une histoire, parce qu'il me plaît.

  • Speaker #1

    En fait, c'est un sujet, c'est amusant parce qu'en France, on a été très longtemps sur les cultures d'héritage. Pendant des années, dans les années, justement avant les années 70, on héritait des armoires à Normande, des baillus bretons, etc. Et c'était des pièces qui étaient assez lourdes en volume, qui prenaient de la place. Et il y a eu en fait deux choses. Il y a eu la crise immobilière qui a fait que les logements étaient plus petits. petits. Donc, les gens ont changé leur meuble. Il y a eu ce boom des années, justement, à 50-60 du design qui a rafraîchi tout cet environnement qui était assez classique. Et il y a eu aussi une maison qui s'appelle Ikea, qui a été un très bon pédagogue, qui a bien fait rentrer le design chez tout le monde. Et moi, j'ai toujours considéré, quand je dirigeais Vitra France, que les clients d'Ikea à 20 ans devenaient les clients de Vitra à 35-40 ans. Parce qu'en fait, ils ont forgé une éducation sur la modernité. sur la légèreté et aujourd'hui on est justement la maturité évolue moi je suis très très confiante et positive c'est à dire que il y a eu tout le mobilier en plastique qui se cassait dans les années 80 90 2000 etc et en fait c'était la façon de faire rentrer le design chez monsieur et madame et en fait on a fait son école avec des objets peut-être moins coûteux mais qui ont rempli les poubelles qu'on n'a pas gardé qui ont mal vieilli et donc la maturité avance et ce qui est plaisant aujourd'hui, c'est de voir que par exemple Joséphine qui a 30 ans, même sans avoir grandi dans cet univers, je vois tous ses amis, ils ont un appétit dingue sur ce qu'on va rééditer. C'est-à-dire que on est dans l'ère du temps mais qui s'inscrit dans le temps. On n'est pas sur un effet de mode. Justement, ce que disait Joséphine sur TikTok, on va essayer de partager les valeurs et de faire comprendre les enjeux. Ça, c'est génial parce que ... Les gens qui sont imprégnés de cela, après ça change leur vie. Ils ont un regard différent sur les objets et ils sont convaincus.

  • Speaker #0

    C'est stupéfiant. On accueille chez Yourse des stagiaires, comme dans toutes les boîtes, mais y compris des gens qui ne viennent pas du tout de cet univers-là. Et ils repartent en général. On leur fait un cadeau en partant d'une pièce de design dont on a compris qu'ils l'aimerait ou qu'elles l'aimerait. Et très souvent, c'est des gens qu'on retrouve quelques années après qui nous disent, mais j'ai compris un truc. Ça y est, maintenant, je ne veux pas vivre dans un univers qui n'a pas au moins... Enfin, je veux des très belles pièces. J'imagine comme travailler dans le vêtement. dans le soulier. Quand on travaille chez Berluti, je pense qu'ensuite, on n'a plus envie de porter des chaussures bas de gamme. Mais ok, très intéressant. Alors, c'est vrai qu'il y a aussi cette émergence du collectible design. Ce n'est pas tout à fait votre positionnement, quoique. Est-ce qu'il y a un moment où vous vous dites peut-être on ira dans de l'édition limitée ?

  • Speaker #2

    Peut-être en termes de couleurs ou des choses comme ça sur certains objets. Mais non, on veut vraiment que on diffuse.

  • Speaker #0

    Ok. Bon, super. Est-ce que vous avez envie de vous ouvrir à d'autres périodes d'un liste au Père Noël ? En fait,

  • Speaker #2

    à la base, quand on a voulu monter sur ces éditions, on regardait un peu toutes les périodes et surtout le design actuel. Et en fait, à chaque fois, j'étais triste. Les années 50, 70 me manquaient. Et donc, c'est comme ça qu'on a fini par dire, en fait, on fait de la réédition plutôt que juste de l'édition. Et moi, personnellement, j'avoue que je suis un peu bloquée sur ces périodes-là. C'est tout ce qui me plaît. Parce que j'ai l'impression que c'est les premiers qui ont changé vraiment ce qui existait avant.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je t'imagine que ça peut pleurer. C'était nos plus petits mètres.

  • Speaker #2

    C'est vraiment ces années-là qui m'intéressent, les esprits. La seule tristesse qu'on a dans cette période-là, c'est qu'il n'y a pas assez de femmes. Il n'y avait pas assez de femmes designers. Ça, c'est ce qui nous peine un peu. Du coup, l'équipe de Sources Sessions est pour le moment 100% féminine. Pour prendre soin de l'ensemble. Vu que nos cinq designers sont des hommes. Mais c'est peut-être essayer de trouver plus de femmes.

  • Speaker #0

    surtout dans ces années là mais elles étaient un peu moins mise en avant c'était parfois un peu c'est un chat chaque soir c'est vrai qu'elles sont déjà pour la plupart très bien ok il faut trouver des merveilles j'ai vu que Charlotte Perriand et

  • Speaker #2

    Saint-Laurent il y a deux semaines à Isabelle c'est bien ça faisait un an que c'était un an et demi

  • Speaker #0

    Je crois que c'était dans les tuyaux. Et puis, ça a fini par sortir.

  • Speaker #1

    C'est bien. Peut-être que je pourrais rajouter à ce que tu as dit, Joséphine. Cette période-là, elle est très joyeuse. Parce qu'il y avait un boom, il y avait la liberté, il y avait mai 68, etc. Et on retrouve à travers les créations cette joie de vivre. Et nous, la joie de vivre, c'est très important. C'est-à-dire qu'on est là pour apporter de la gaieté, pour faire plaisir aux gens qui sont heureux. Et cette période-là, spécifiquement, elle représente vraiment cette caractéristique.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que le design... aujourd'hui a parfois tendance à être un peu statutaire, froid pour le design contemporain, où on a cet objet mais oulala faut surtout pas l'utiliser pour pas l'abîmer. C'est pas du tout votre idée donc c'est au contraire il faut les utiliser,

  • Speaker #1

    il faut les mélanger,

  • Speaker #0

    les malmener peut-être. D'ailleurs j'avais eu avec un ami cette discussion sur le mot icône parce que moi j'adore les icônes du design et il me disait mais non mais tu peux pas parler... d'icônes une icône c'est religieux et tu peux pas te voterait sur une icône donc il faut parler de pièces j'ai pas intemporel exhumé je sais pas mais moi j'aime bien et comme moi aussi ouais moi aussi j'aime donc réédition vous êtes certaine jamais vous ferez d'édition de designer contemporain c'est pas peut-être une autre boîte on verra je pense que chacun chacun sa partie ok le duo mère fille donc on a compris vous vous complétez super bien. Vous n'aviez jamais travaillé ensemble, vraiment ?

  • Speaker #2

    Sur certaines missions de la boîte de conseil d'Isabelle, elle faisait appel à Delphine, ma sœur, qui est à Studio Bursaki, qui est architecte, et moi via Source Parisienne pour sourcer des meubles.

  • Speaker #1

    On a fait des projets incroyables.

  • Speaker #2

    Oui, mais pas tous les jours ensemble.

  • Speaker #0

    Et donc là, c'est la première, ça se passe bien ? Ce n'est pas explosif ?

  • Speaker #2

    Non, ça se passe super bien parce qu'on est un peu similaires. On est un peu pareils.

  • Speaker #0

    Ok, génial, c'est super Comment vous êtes perçue c'est un petit monde le design mais quand même il y a un côté parfois très intello il y a de l'ultra grande diffusion comment vous êtes perçue dans le monde du design est-ce que vous avez une idée

  • Speaker #1

    Moi j'ai toujours été sur le design de grand nombre donc en fait on m'a interrogée souvent ce sont des éditions limitées, non parce que On veut pouvoir offrir ces collections à qui les veut en fait. Comme disait Joséphine, on n'est pas élitiste, on est quand même dans le haut de gamme parce que les produits sont très bien fabriqués, mais on ne veut pas cliver.

  • Speaker #0

    Ok. Donc je pense que ça peut être que bien perçu parce que ça met en avant des designers pour la plupart français, enfin en tout cas européens, peu connus, à part Claude Courtecuisse. Moi, personnellement, je ne les connaissais pas. Turène Chevallereau, je ne l'avais jamais entendu parler.

  • Speaker #2

    Moi non plus.

  • Speaker #0

    Ça me rassure. Je ne voulais pas mettre l'ignard du truc.

  • Speaker #2

    Oui, oui. Mais maintenant, les gens vont les connaître.

  • Speaker #0

    C'est formidable.

  • Speaker #1

    Il a un univers poétique formidable. Il a fait des illustrations incroyables. Il a fait aussi sa maison, maison de famille dans une forêt. C'est quelqu'un de délicieux. Ce qui est formidable, c'est qu'à chaque fois, on découvre une personne, son univers. vers ses créations. Et ça, c'est charmant parce qu'on a plein d'histoires à transmettre.

  • Speaker #0

    Oui, c'est génial parce que vous n'êtes pas tombé dans la facilité d'aller chercher un nom, mais vraiment d'aller chercher la pièce qui colle à votre univers, votre catalogue.

  • Speaker #2

    En fait, tout part de l'objet plutôt que du designer.

  • Speaker #0

    Oui, et ça, bravo, parce que ça aurait été plus simple d'aller chercher une signature.

  • Speaker #1

    En même temps, on s'est mis à la place. Nous, on voudrait être clientes de Source Edition et on voudrait... Ce n'est pas forcément un nom qu'on a envie d'acheter. On a envie d'acheter un objet pour sa fonction, pour sa... son confort, pour sa particularité, pour son image. Et après, on sait que c'est fabriqué par telle personne. Et nous, on se met toujours à la place du client.

  • Speaker #0

    Oui, oui. Ok. Super. Génial. Merci beaucoup. On va arriver déjà presque à la fin de notre conversation. Est-ce que vous pouvez me dire s'il y a un objet, un objet que vous garderiez si vous deviez en garder qu'un ? Un meuble, une lampe, je ne sais pas, n'importe quoi. Un objet.

  • Speaker #2

    Alors moi, j'ai... j'ai une lampe qu'on a essayé de m'acheter à de nombreuses reprises parce qu'il faut savoir que quand les gens viennent chez moi, tout est à vendre parce que j'adore changer et que tout est source parisienne et donc il y a une seule lampe qu'on a toujours essayé de m'acheter et que je n'ai jamais vendue c'est une lampe faite en verre de Murano de Carlo Nason, qui est un designer incroyable de luminaires et donc ça ce serait l'objet que je regarde qui est réédité ? qui n'est pas réédité et qui est entièrement soufflé en verre de Murano qui est très grande elle est faite 80 cm de haut avec des taches à l'intérieur. Elle est très très belle.

  • Speaker #0

    Et donc du coup, c'est une révélation sur une prochaine...

  • Speaker #2

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    C'est pas gagné.

  • Speaker #2

    C'est le côté technique encore qui me craint. Isabelle a néanti tous mes rêves. Non ! On sait jamais.

  • Speaker #0

    Et toi Isabelle ?

  • Speaker #1

    Moi c'est pas un meuble, c'est un couteau Laguiole. qui se plie, que mon grand frère Christophe m'a rapporté. En fait, il était passé par Laguiole en revenant d'Afghanistan et il m'a offert ce couteau et j'ouvre tout mon courrier avec ce couteau et je l'aime vraiment beaucoup.

  • Speaker #0

    Ok, génial. Super, j'adore poser cette question parce que ça en dit beaucoup sur les personnes et je trouve ça chouette. Super. Est-ce que vous auriez un livre, un film, une expo, une œuvre d'art qui, pour vous, chacune d'entre vous... vous un c'est compliqué comme question mais incarne ce que serait le le design tu vois on a répondu ya pas longtemps une série qui passe en ce moment qui s'appelle sévrance ou un film de jacques tati ou voilà bah moi j'allais dire un film de jacques tati qui c'est

  • Speaker #2

    pour ça que notre premier post instagram c'est en intro c'est le film de jack Tati c'est mon oncle pareil voilà vous voyez le point de convergence évidente

  • Speaker #0

    La dernière belle chose que vous ayez vue, expo ou endroit ?

  • Speaker #1

    Dolce & Gabbana au Grand Palais, avec Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh qui ont fait de la scénographie. C'est sublime. Dans le détail, c'est un émerveillement.

  • Speaker #2

    Et en plus, on a eu la chance de visiter l'exposition avant l'ouverture au public. Donc, on était seuls avec Laurent, qui nous a visités. Donc, on a pu tout voir de près, avoir toutes les explications. Et c'était incroyable.

  • Speaker #0

    génial et si vous deviez organiser un déjeuner un dîner imaginaire pardon j'ai un autre une autre expo formidable c'était au

  • Speaker #1

    19M de Chanel c'était l'exposition Lesage qui était superbe avec en plus à la fois du classique et des innovations et pareil une délicatesse à la française parce que la France c'est quand même top raffiné,

  • Speaker #0

    on sait faire le dîner imaginaire avec une personnalité vivante ou pas ... design De quoi vous parleriez ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aurais adoré dîner avec Jean Prouvé et sa famille. Je parlerais de ce qui est pour lui l'essence du design.

  • Speaker #0

    Alors, Jean Prouvé, tu connais sa fille, c'est ça ? Oui. Et tu as été à l'initiative de la réédition des pièces de Jean Prouvé par Vitra ?

  • Speaker #1

    J'ai fait le lien, oui, entre Catherine et Rolf Elbaum. Et ça, c'était un amerveillement de voir le... la naissance de cette collection.

  • Speaker #0

    Qui est un...

  • Speaker #1

    Un grand succès.

  • Speaker #0

    Un énorme succès. Oui.

  • Speaker #2

    Et on a aussi fait le lien avec Catherine et sa fille Delphine. Donc, oui. Avec Claude Courtecuisse. Ah, oui.

  • Speaker #1

    Et ça, c'était il n'y a pas très longtemps.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas longtemps. Parce qu'en fait, elle... de voir le petit pavillon que à l'observatoire et donc on leur a dit mais on peut on peut vous demander bien conneries donc on est et c'est la première fois qu'elle voyait ce point qui est génial et toi joséphine personnalité alors moi je dirais Gae Aulenti parce que justement c'est une femme designer et de savoir justement si c'était compliqué comment elle a fait pour avoir sa place au milieu d'un milieu d'hommes

  • Speaker #0

    Gaetana Aulenti. Alors, j'ai une question un peu provoquante, mais je ne sais pas si ça vous fait ça, mais moi, ça me hérisse quand je vais voir son best-seller la Pipistrello qu'on ne peut plus supporter parce qu'on l'a trop vue. C'est la limite, je pense, de la diffusion de ce qu'on trouve, ce produit dans des grandes surfaces de bricolage. Comment elle vivrait le truc aujourd'hui ? Peut-être super bien, je n'en sais rien. Vous en pensez quoi ?

  • Speaker #2

    on ne sait pas vraiment parce que par exemple quand on travaillait avec Marc Berthier lui voulait rendre justement ses oeuvres aux plus grands publics peut-être que lui aussi elle aurait pu le ranger elle aurait été ravie de ça je vais toujours demander si l'éditeur italien

  • Speaker #0

    c'est Martinelli Luce je crois était j'imagine conscient de ça mais en France j'ai l'impression qu'ils sont un peu en train de se tirer une balle dans le pied c'est vrai que moi j'étais surprise la première fois oui mais bon je dînais hier soir avec un ami qui me disait non mais moi j'adore cette pièce et c'est pas grave je la veux et la quadrifoglio encore plus ah ça je l'ai chez moi celle là on a dû vouloir te l'acheter aussi j'en ai vendu et

  • Speaker #2

    j'en ai une je l'ai quand même gardée mais elle est pas réédité elle est pas réédité mais malheureusement on a abat jour en plastique c'est pour ça que même pour nous ça...

  • Speaker #0

    vous pouvez pas imaginer travailler avec du plastique recyclé ...

  • Speaker #2

    non, en tout cas on n'a pas envie il y a tellement de matériaux formidables on observe beaucoup tous les nouveaux matériaux par exemple faits à partir de coquillages,

  • Speaker #1

    en plus on ne sait pas comment ça va venir, c'est vrai dans 20 ans que sera cet abat-jour en plastique ?

  • Speaker #0

    alors que l'alu, l'acier,

  • Speaker #1

    le métal le fer ça peut vraiment garantir une qualité de durabilité et de durée dans le temps super où est-ce qu'on vous suit ?

  • Speaker #0

    sur le site ?

  • Speaker #2

    Le site, c'est source-édition.com au singulier et le compte Instagram, pareil, tiktok source.édition.

  • Speaker #0

    Voilà. Et vous prévoyez d'avoir un showroom ?

  • Speaker #2

    Dans un second temps, oui, on aimerait bien avoir un showroom sur rendez-vous, mais dans un second temps, on fait attention au début.

  • Speaker #0

    Et si vous êtes à Milan, précipitez-vous à Alcova ou au Labo jusqu'au 13 avril 2025. Merci. beaucoup joséphine et isabelle merci merci et à très bientôt pour un nouvel épisode de design talk

Share

Embed

You may also like