- Speaker #0
Designers, architectes, entrepreneurs, artisans, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites, tout ce qui façonne finalement chaque projet. Ce Design Talks est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk, ici on explore le design au-delà des formes, au cœur des idées et des âmes créatives, et donc une âme créative. On a une aujourd'hui avec nous, Vincent Thévenon, bonjour.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Je suis ravi de t'avoir à ce micro.
- Speaker #1
Moi aussi.
- Speaker #0
Pour dire la vérité, on se connaît depuis quelques années. nombreuses années, mais on ne s'est pas vu depuis, je pense, bien 20 ans. C'est ça. Et donc, ça me fait très plaisir de te retrouver et de parler de design. Alors, on va avoir l'occasion pendant l'heure, l'heure et demie qui vient de raconter ton parcours. Enfin, c'est toi qui vas nous le raconter surtout. de Maison Thévenon dans laquelle tu es, qui porte ton nom depuis plusieurs générations, je crois que tu es le quatrième porteur du nom à développer cette belle maison. Tu vas nous raconter comment tu t'y prends. Et pour commencer, je vais te demander de m'expliquer, si j'étais un enfant de 6 ans, comment tu m'expliquerais ton métier ? Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu te présenterais en termes professionnels ? C'est quoi ton métier ? Expliquer à un enfant de 6 ans.
- Speaker #1
Alors si tu es un enfant de 6 ans, je te dirais que je crée vraiment on crée des collections avec des beaux dessins des belles histoires ont créé des collections de tissus d'amablement deux fois par an on a une collection comme dans l'habillement printemps été automne hiver donc il ya une collection par an non deux collections de coq et printemps voilà automne hiver et printemps été et donc ces collections ce sont c'est un thème à chaque fois avec des beaux imprimés des brodés des unis toute une histoire autour d'un thème ou plusieurs thèmes voilà qu'on peut mélanger. Mon dernier thème, par exemple, la collection, ma dernière collection, je l'ai présentée à DECO OFF la semaine dernière. Je ne sais pas si tu connais DECO OFF.
- Speaker #0
Non, mais je connais,
- Speaker #1
mais c'est bien expliqué. Alors, DECO OFF, c'est le salon des éditeurs de tissus d'amablement. Donc, nos tissus sont utilisés pour des rideaux, des canapés, des coussins, des têtes de lit. Donc, vraiment, ils sont proposés aux architectes d'intérieur, aux tapissiers, aux décorateurs, aux maisons du luxe qui vont les utiliser pour leur... pour leurs boutiques ou aussi aux architectes qui vont les utiliser pour leurs hôtels, pour les restaurants. Enfin voilà, on a vraiment un panel de clients assez large. Mais nous, c'est tout le soutien d'immeublement qui va dans ces lieux. Et on a un salon, une fois par an, qui s'appelle DECOF. Alors DECOF, en gros, tous les éditeurs comme moi ont des showrooms à Paris. Ils sont en général à Saint-Germain-des-Prés ou rue du Mil, près de la place des Victoires. Voilà, ça c'est vraiment les deux spots où sont tous les éditeurs.
- Speaker #0
Comme les meubles d'ailleurs.
- Speaker #1
Comme les meubles, d'accord. Oui,
- Speaker #0
exactement pareil. Beaucoup autour dans le deuxième, Saint-Germain. Deuxième, Saint-Germain, meubles et tissus.
- Speaker #1
C'est très lié. C'est-à-dire que quelqu'un dans notre univers, il veut tout avoir en même endroit.
- Speaker #0
Surtout, si je comprends bien, toi, on va en reparler en détail, mais tes intelocuteurs sont souvent les architectes d'intérieur qui prescrivent tes produits, tes collections, tes tissus et qui prescrivent aussi du mobilier. Donc, ça va ensemble.
- Speaker #1
Il y a avant, j'exposais, on exposait tous à Maisons et Objets. mais il y a une quinzaine d'années. On avait un hall où on pouvait se retrouver dédié. Il y a eu un problème, une année, il y a eu une tempête en gros. Et donc, pendant sur cinq jours, il y a eu deux jours où les éditeurs n'ont pas pu exposer. À la fin, il y avait un manque à gagner assez important. À la fin, certains éditeurs ont été voir les organisateurs. Ils ont dit, voilà, l'année prochaine, on revient. Mais bon, on ne sait pas qu'on aura... Voilà, avec quelque chose de différent. parce que là quand quand même on a... Et en gros ils leur ont dit, bon, voilà, vous aurez 10%, mais... Donc les éditeurs l'ont très mal pris. Alors moi j'étais pas encore, à l'époque j'étais pas encore éditeur, je suis devenu éditeur, mais tous ces éditeurs ont monté leur salon concurrent, ils se sont dit, bah, puisque c'est comme ça, on ne viendra plus jamais à Maison Objet, et on va exposer, on va créer ce salon où le salon, voilà, sera dans les rues de Paris, dans nos showrooms, et je pense que les étrangers, les américains, les asiatiques, ils vont se balader, et on va redécorer la ville, donc on va décorer la ville avec des grands lampadaires en tissu. On va confectionner des canapés surdimensionnés. Il y aura plein d'activités. On va entourer les arbres de tissu. Voilà le truc qui fait rêver. Et c'est ce qui s'est passé. Et ça a été tout de suite un succès phénoménal.
- Speaker #0
Je ne connaissais pas du tout cette histoire. C'est vrai que Maison & Objets, je trouve, là, ça va un peu mieux, mais a perdu un peu de sa superbe ces dernières années. Et ça a peut-être contribué, je ne savais pas. Alors, on va revenir un petit peu en arrière. Pour parler de toi. T'as quel âge, Vincent ?
- Speaker #1
Moi,
- Speaker #0
j'ai 49 ans. Bon, j'imagine que tu es euh... imprégné de l'entreprise familiale depuis toujours.
- Speaker #1
Je suis tombé dedans.
- Speaker #0
Mais tu n'as peut-être pas toujours fait ça. Est-ce que tu as toujours su que tu allais faire ça ?
- Speaker #1
Alors, je vais... Avec le recul, oui. À l'époque, je ne le savais pas. Je voulais être réalisateur de films. Donc, tu vois, moi, j'ai eu une caméra dans les mains que mes grands-parents m'avaient offerte à 12 ans. Et pour moi, c'était une évidence, j'allais être réalisateur. J'adorais raconter des histoires, imaginer des scénarios, filmer tout le monde. Je faisais mes petits courts-métrages et tout. Donc ça c'était... Mais inconsciemment, il y avait un lien, tu vois. Aujourd'hui je raconte mes histoires, mais je les raconte dans ces collections et j'ai ce côté artistique. C'est vrai que j'adore créer. Moi je voyais mon père s'éclater, il a toujours eu ça à musée. créer ses collections, s'amuser avec ses clients, c'était que du... Objectivement, mon métier, c'est un métier qui est agréable, c'est très positif. Notre métier, l'édition de tissus, on ne vend pas des armes, on ne vend pas... Enfin voilà, on vend que des... On met du bonheur dans la maison, on crée une âme, on crée un supplément d'âme, mais voilà, donc c'est très positif. Et donc j'ai toujours vu mon père, moi, heureux. épanoui et donc inconsciemment je me disais ouais je ferai ça j'aimerais j'aimerais en tout cas j'aimerais être à sa place et faire ce qu'il fait ok je suis parti donc j'ai été j'ai fait une école de commerce avec avec un stage qui s'est terminé à New York, chez Material Connection. Material Connection, c'est une matériothèque. En gros, c'est des chercheurs qui trouvent des nouveaux matériaux dans le monde entier, mais des matériaux très innovants, et qui les proposent. à des entreprises comme Michelin, L'Oréal, LVMH.
- Speaker #0
Donc on n'est pas dans l'univers du meuble ou du tissu, là on est dans les matériaux, l'industrie, pourquoi pas ?
- Speaker #1
Les matériaux, mais tous les gens, les stars, les architectes, tout le monde allait vers cette matériauté, trouver des matériaux innovants. pour créer du mobilier, pour créer... Enfin voilà, c'était assez génial. Et nos clients, vraiment, c'était... Et donc, j'ai bossé pour cette boîte avec mon mentor, qui s'appelle Georges Bellerian, quelqu'un d'extraordinaire, qui était le premier importateur de meubles italiens dans les années 50, 60, pardon, et qui après a vendu son entreprise à style Kaystraford. a monté cette matériothèque et est devenu un des premiers collectionneurs d'art contemporain aux Etats-Unis. Donc quelqu'un qui parlait huit langues couramment, quelqu'un de non seulement inspirant, mais quelqu'un de brillantissime. Et en plus francophile, il parlait huit langues couramment dans le français.
- Speaker #0
Et tu rencontres, ça fait comment ?
- Speaker #1
Le hasard, j'ai eu ce stage, j'étais en école de commerce. Il y avait eu avant moi une stagiaire de mon école qui avait été top. Donc, comme elle avait été top, ils se sont dit, peut-être que le suivant ne sera pas mal. Donc, grâce à elle, j'ai eu ce stage. Je suis arrivé. Venant de cet univers de la déco, moi, c'est vrai que j'ai toujours aimé le design. Et ça a tout de suite collé. Il m'a tout de suite adoré. Et donc, voilà, j'ai eu ce stage. À la fin, il m'a dit, maintenant, ça te dirait de rester ? Je t'embauche. J'ai dit oui. Il m'a dit voilà, il devenait également agence pour certains designers français, dont Stark. Ça devenait le représentant Stark aux Etats-Unis.
- Speaker #0
Donc là, on est en quoi ?
- Speaker #1
99, 98. Et donc, je dis oui et je reste. Et là, mon père, j'en parle à mon père et on a une conversation assez franche. Assez franche, assez...
- Speaker #0
Ton père t'avait dit à ce moment-là, j'aimerais bien que tu reprennes la boîte.
- Speaker #1
Non, non, c'est pas ce qu'il m'a dit. Il m'a dit, Vincent, si tu restes aux Etats-Unis, t'as accepté ce job, tu vas rester là-bas, je pense que tu vas faire ta vie là-bas. ce qui était vrai parce que New York, parce que voilà, tu sais, il y a un dynamisme, tu vas aimer ça, tu vas, tu vas, enfin vraiment, c'est top. Mais moi, j'ai besoin de savoir si tu y tiens vraiment, si tu vas vraiment rester là-bas, parce que je dois aussi prévoir l'avenir. à l'époque il avait il avait pas encore 60 ans mais il devait en gros il m'a fait comprendre voilà soit est-ce que tu veux reprendre la boîte ou pas donc gros dilemme ça a pris...
- Speaker #0
T'es fils unique non ?
- Speaker #1
Non j'ai une soeur qui elle est dans les tissus génétiques elle est chercheur en biologie Plus jeune que moi, mais elle est aux États-Unis. Elle est partie il y a 25 ans. C'est les Américains qui sont venus la chercher. Elle était à l'Institut Pasteur à l'époque. Elle a appris beaucoup de neurones de la famille, parce qu'elle peut te lire un livre comme ça, elle le connaît par cœur. Elle m'en a eu les deux ou trois mais bon elle en a pris pas mal et donc maintenant elle bosse ils l'ont fait grimper au fur et à mesure et aujourd'hui elle bosse pour le ministère de la santé donc elle est en place de la maison blanche elle gère les budgets, enfin bon elle a un très gros job là-bas c'est une des rares françaises qui travaille pour le gouvernement américain et elle est embauchée il y a une dizaine d'années. Enfin bon voilà, ça se passe super bien, elle est super heureuse, elle est américaine américaine. Mais bon bref, elle, elle a fait son aventure pour le coup.
- Speaker #0
Elle a choisi.
- Speaker #1
Et elle a choisi. Et quelque part, mon père avait raison. Une fois qu'on commence là bas, on a beaucoup de chances d'y rester. Bref, j'ai eu un gros dilemme pendant 10, 15 jours. Et sans le dire à mon père, j'ai été voir Georges Bédériane. Je lui ai expliqué, je lui ai dit voilà, l'entreprise familiale, mes racines pour la France que j'aime profondément. C'est vrai que j'ai une thèse européen. Je suis très français, j'adore mon pain pour toutes les raisons qu'on connaît. Voilà, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai, j'ai. Et il m'a dit Écoute, Vincent, je te comprends. Je ne peux pas. Voilà, moi, j'aimerais que tu restes avec nous. Mais je peux partir, je peux le comprendre. Et j'ai peur et je ne voudrais pas que ça crée une animosité que tu le regrettes après, etc. Donc et de je lui dis bah écoutez, George, je vais, je vais, je vais partir. Voilà, je préfère, je préfère quitter. Je préfère rejoindre. retourner en France, faire ma vie là-bas. Je sens que je vais le regretter. Et il m'a dit, voilà, je te comprends. Et ça s'est passé. Et donc, je l'ai annoncé à mon père le lendemain. Je lui ai dit, voilà, je vais revenir. Et je suis retourné en France. Mais je n'ai pas retourné. J'ai d'abord monté ma propre boîte. Je voulais être libre. Enfin, j'aime bien ce que... Enfin, libre, oui, je voulais être libre, ça, c'est sûr. Quand on est entrepreneur, on est libre. Mais je voulais surtout faire mes preuves. Je ne voulais pas être le fils à pro. Oui,
- Speaker #0
oui, j'imagine que tu voulais te sentir légitime d'y aller,
- Speaker #1
quoi. Et l'image, l'étiquette fils à papa, elle est souvent injuste. Mais elle est là. Et c'est vrai que quand on reprend direct la boîte... Elle peut être juste aussi.
- Speaker #0
Elle existe malheureusement. Voilà,
- Speaker #1
elle est juste. En tout cas, moi, je me suis dit, je vais devenir client de la boîte familiale. Donc, j'ai monté une boîte qui commençait... Là, la boîte familiale s'est arrêtée. C'est-à-dire que Thévenon... historiquement est un éditeur tissu donc qui crée des tissus d'amendement moi je voulais acheter des tissus pour confectionner pour les professionnels justement des rideaux sur mesure des têtes de lit des coussins donc j'ai monté une marque qui s'appelait classique clair-foncé, qui étaient distribués, ça a été assez vite.
- Speaker #0
Donc, ils ont des objets ?
- Speaker #1
Des objets, des coussins, des rideaux, des plaids, du linge de lit, du linge de table. J'avais vraiment une multitude de clients. Un réseau très complémentaire aussi à celui de la boîte. boîte familiale et donc ça a marché très vite ça a vraiment été assez.
- Speaker #0
Et ton seul fournisseur tissu c'était ?
- Speaker #1
Quasiment, c'est à dire que quand il y avait des lacunes quand il manquait des choses j'allais voir à côté mais bon naturellement 80% de ce que j'achetais en tissu venait de là. En revanche mes partenaires c'était des ateliers de confection que j'avais trouvé en France et aussi en Tunisie et donc je suis devenu au bout de trois ans un des principaux clients de la boîte d'accord donc ça c'était un bras ça c'était donc là tout tout de suite tout le monde te regarde à un autre œil. Et mon père voyant ça, il se dit bon bah ouais, ça a l'air, il a l'air assez près quoi. Je pense qu'on peut peut-être lui proposer. Voilà, il pourrait peut-être fusionner ensemble. Moi j'ai 62, je vais avoir 63 ans. On pourrait peut-être fusionner les boîtes. En plus c'est très complémentaire, t'apportes du chiffre, ça marche bien. Voilà, donc au début on a gardé les deux marques. J'ai gardé Clairefoncé et à l'époque Thévenon.
- Speaker #0
C'est compliqué de se couper le chiffre d'affaires à ce moment-là.
- Speaker #1
Oui mais on n'avait pas l'idée, c'était vraiment de fusionner. et de continuer les deux activités. C'était l'idéal. En plus de ça, comme Tevenon Call Out Amelial, c'était mon fournisseur principal, comme mon père est mon fournisseur principal, les marges quand tu fusionnes, forcément c'est encore meilleur. C'était tout bénef. Et le chiffre a tout de suite, tu rajoutes pas mal de chiffres. Donc c'était super. Mon père m'a accompagné pendant deux ans. En gros, ça s'est très bien passé. Et au bout de deux ans, il m'a dit, c'est bon, il m'a donné les clés. Il m'a dit, maintenant, tu peux y aller. Si je fais une petite marche arrière. Oui,
- Speaker #0
alors moi, je voulais faire une marche arrière. Oui,
- Speaker #1
parce que ça fait dans...
- Speaker #0
Alors, on revient vraiment... tout des 1908, c'est ça l'origine ?
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Tu nous racontes un peu comment ça a été fait ?
- Speaker #1
En résumé, mon arrière-grand-père, Victor Thévenon, était dentelier au Puy-en-Velay. Donc nos racines sont au Puy. C'était là où j'ai toujours le siège de ma boîte, où j'ai mon équipe, enfin une grande partie de mon équipe. Donc 1908, la dentelle. Ensuite, mon grand-père reprend la société juste après, mais gros fêtard. Il était en Auvergne mais il passait sa vie à Paris, à profiter des nuits parisiennes. Et à l'époque, le puits Paris, c'était très long aujourd'hui, mais à l'époque c'était 10 fois pire. Et il se faisait ça 3-4 fois par semaine, au bout de 10 ans, crise cardiaque. Il n'a pas tenu. Il s'est bien amusé, mais ça a été court. Et donc, ma grand-mère, du jour au lendemain, reprend la boîte familiale. À l'époque, on était producteur. On tissait. On avait les outils de production. On n'était pas éditeur. On n'était pas créateur. Parce qu'aujourd'hui dans mon métier... enfin depuis toujours, soit en est producteur, soit en est éditeur. Mais c'est très compliqué d'être les deux, contrairement au mobilier. Oui, oui. C'est très difficile.
- Speaker #0
Cela dit, l'édition, c'est peut-être pas la même chose effectivement dans les tissus. Peut-être définis ce que c'est que l'édition. Moi, ce que je comprends de l'édition, tu vas me dire si je me trompe, c'est que tu vas chercher des talents qui vont dessiner. que tu vas commissionner et tu vas produire leurs dessins. Je ne sais pas si on parle de dessin, de design. Et tu vas les distribuer. Donc, en fait, c'est un peu la maison de disques.
- Speaker #1
Alors, non, c'est un peu différent. Mais c'est un peu plus complexe. C'est-à-dire que nous, on est chef d'orchestre. Comme je te l'ai dit, moi, j'adore la création. Donc déjà les dessinateurs, j'ai deux activités. Soit les dessinateurs, je leur donne mon thème, je leur donne mes dessins, je leur envoie des photos, je leur envoie une vitrine, une robe, je leur donne mes idées, ce dont j'ai envie. Et j'ai des mains très particulières, très précises selon mes envies. j'ai envie d'une toile de jouy, je sais que je vais faire appel à telle personne. Si j'ai envie d'un dessin qui est plus art déco, j'ai un studio qui s'appelle Ink Fabric. Je leur dis vous me dessinez, voilà, c'est Nymphaea, mais style art déco, etc. Et je dessine, je crée mon histoire avec eux et des coloristes. On colore tout ça. Et ensuite, je sous-traite la production. Moi, j'ai un outil production dont on parlait tout à l'heure, mais ce n'est pas le tissu. Parce que dans mon métier, t'as mille métiers. Tu peux broder, Tu peux tisser, tu peux imprimer.
- Speaker #0
C'était ma question aussi. Les tissus d'un meublement, c'est ultra vaste. J'imagine que le tissu d'un rideau et le tissu avec le même dessin utilisé pour une assise de canapé n'ont rien à voir.
- Speaker #1
Tout à fait, n'ont rien à voir. Dans mon métier, je te le dis, il y a mille métiers, et même un tissu... Si je prends un imprimé par exemple, je vais tisser l'écru dans le nord de la France. Ensuite, je vais graver les cylindres à Tarare, à Lyon. Je vais envoyer tout ça chez mon imprimeur.
- Speaker #0
C'est ce qui permet d'imprimer le cylindre.
- Speaker #1
Tu mets un cylindre par couleur. Alors il y a le numérique maintenant aujourd'hui qui nous a un peu... changer la vie mais mais mais historiquement et on travaille encore beaucoup et cylindres en gros une couleur un cylindre donc ça le tissu le cylindre il est gravé et il tourne le tissu est cru et il imprime le dessin ok donc tu envoies tout ça en île Italie, où j'ai mon imprimeur qui s'appelle Olonia, qui a été un très bel imprimeur. Le tissu avant, le tissu éclu que j'ai fait tisser dans l'Est, dans le Nord, je le fais blanchir, donc nettoyer chez un autre sous-traitant qui est à côté de l'imprimeur. Donc tu vois, en gros, c'est très complexe. Et moi, je suis chef d'orchestre de tout ça. Donc on fait pas mal de volumes, donc on a des prix très intéressants. En gros, si j'avais l'outil de production, ça me coûterait, disons, 15% moins cher. Ce qui est finalement pas énorme par rapport aux ennuis que c'est pas possible et l'impression nous, Thévenon notre ADN c'est la couleur et l'imprimé si je devais me caractériser c'est très éclectique on va des indiennes du 18ème que j'adore à l'art déco mais on a un style très éclectique c'est un peu notre style mais tout ça ... on le détermine avec des qualités très différentes. Donc tu peux broder, tu peux imprimer, tu peux tisser des jacquards. Et l'imprimer, comme je te le disais, qui a un peu notre ADN, c'est 20% de notre offre. Mais si j'avais l'outil de production,
- Speaker #0
je serais limité à 20%
- Speaker #1
de mon chiffre. Alors que là, en ayant un partenaire pour broder... un partenaire pour tisser les jacquards, un partenaire pour tisser des outdoors. Donc ils sont tous des... Oui,
- Speaker #0
des terres en terre différents, des outils différents.
- Speaker #1
Des terres différents. Si j'avais l'outil de production, j'aurais une ville. J'aurais 100 000 personnes, donc c'est complètement inenvisageable. Là, on sous-traite tout ça, on est chef d'orchestre. Aujourd'hui,
- Speaker #0
tu nous raconteras comment tu crées tes collections, ça m'intéresse beaucoup de comprendre. Mais là, on est sur la production. T'as combien de sous-traitants du coup ? J'en ai une quinzaine.
- Speaker #1
Une quinzaine ? Européens. Quasi tous européens. Italie, Belgique, France, un petit peu Espagne. Et il y a un seul produit qui est fabriqué loin, ce sont les broderies. C'est indien. Parce qu'eux, ils ont un savoir-faire qui est complètement extraordinaire. Et j'ai trouvé... Alors, tu mets du temps à trouver ses partenaires. Je vais te donner un exemple. L'Inde, mon brodeur, j'ai mis 10 ans à le trouver. Avant, au tout début, quand je brodais là-bas, je me souviens d'une production où j'avais c'était brodé et brodé à la machine et à la main et également peint. Le produit était magnifique. Je le reçois, donc j'avais commandé pour mon stock parce que je stocke beaucoup. On stocke pour pouvoir livrer tout de suite. J'avais disons 1000 mètres. Sur les 1000 mètres, il y avait une tâche de sang tous les 2 mètres. Donc là, je dis à mon producteur, je l'appelle, je lui dis écoutez, je vous renvoie tout, c'est pas possible. Et lui ne comprenait pas, c'est-à-dire qu'on n'a pas le même. Il me disait mais si c'est une tâche de sang, c'est parce que ça a été brodé à la main. Et donc comme elle s'est piquée Ça prouve justement qu'elle l'a piquée à la main qualité il comprenait pas si vous voulez il comprenait pas tu vois et donc avant de trouver à quelqu'un avec qui tu as le même langage qui a une qualité qui est au niveau niveau des gens ont mis du temps et aujourd'hui tous mes producteurs tous les sous traitants avec qui sera lui depuis toujours depuis voilà on a une confiance mutuelle je sais qu'ils produisent bien et voilà j'ai une grande confiance et la qualité est au niveau voilà de
- Speaker #0
ce que je veux et de ce que mes clients veulent ok donc je reviens un peu en arrière de wii par deux ou trois générations donc Donc ma grand-mère,
- Speaker #1
il reprend la boîte, ça se passe très bien. Enfin, ça se passe bien. Elle est toujours productrice. On était producteurs à l'époque. On tissait beaucoup de voilages. On était très spécialisés dentelles, après voilages et dentelles. OK. Toujours au Puy-en-Velay. Mon père arrive et deux caractères très différents. ils ne s'entendent pas extrêmement bien parce que quand elle a repris la boîte, elle s'en occupait à 100%. C'était vraiment une panne d'affaires. Lui était ambitieux, très dynamique, très créatif, très entrepreneur. Et elle, elle ne voulait pas vraiment laisser les clés de la maison, comme mon père me l'a fait avec moi il y a quelques années plus tard. Donc il se dit, écoute, très bien, il se dispute, ça se passe très mal. Il monte sa boîte en parallèle à l'entreprise Thévenon. Et quelques années plus tard, il reprend l'ensemble. Il rachète la boîte familiale et ça redevient un thème. Ça a laissé quand même des cicatrices, tout ça. Et c'est pour ça que mon père, finalement, très naturellement, il m'a donné les clés. Il ne voulait surtout pas reproduire. Il s'était passé avec lui et il sait l'animosité que ça peut créer, les tensions. Et ce qui fait qu'il a eu cette intelligence. Et mon père, aujourd'hui, il n'est plus là, il est parti. Mais en revanche, je partage tout avec lui. Dès que j'ai un conseil à lui demander, je lui en parle. Il est au courant de tout. Donc, il y a une vraie fusion entre nous deux. C'est-à-dire qu'il comprend ce que je ressens. J'ai envie de lui en parler. J'ai envie de partager. Il m'a toujours soutenu. Et c'est important parce que ce soutien, tu ne peux l'avoir que dans ce genre de boîte. Dans une boîte familiale. Tu vois ?
- Speaker #0
Et puis, si tu n'as pas le soutien de ton propre père qui t'a transmis la boîte... Ça doit être horrible parce que je pense que tu vas nous raconter en quoi la boîte est différente aujourd'hui de ce qu'elle était quand ton père te l'a transmise. Mais il n'aura peut-être pas fait les choses comme toi. soutiennent, c'est une légitimité énorme.
- Speaker #1
Tu vois une maison familiale, tu construis sur des bases solides. Mais tu construis à chaque fois. L'idée, c'est pas de... Je balaye et je reconstruis. Et mon père m'a laissé des bases très solides. Ce qu'il a fait à l'époque, ça a très bien marché. mais il était sur un positionnement il avait deux positions il avait le positionnement moyen de gamme et haut de gamme ok moi quand je suis arrivé ce positionnement moyen de gamme me plaisait pas parce que on n'était pas encore édite on pouvait pas être éditeur quand tu es éditeur tu dois avoir une image très lisible tu dois avoir un nom une marque un service une qualité etc etc mais tu peux pas l'avoir si tu as deux positionnements donc là c'était moyen haut de gamme et haut de gamme luxe ouais j'ai dit on balaye pour le coup moi je me concentrer sur l'autre gamme luxe donc ça prendra le temps que ça prendra mais on va monter tranquillement vers l'eau de gamme luxe et on va... oublier le moyen haut de gamme ça ça a mis trois ans au début on a perdu tous les anciens clients donc on a perdu en gros un quart du chiffre mais on gagnait pas les nouveaux clients on les on avait ce qu'on avait déjà mais on n'en gagnait pas d'autres je vais te dire si j'ai pas le soutien de ton père qui croit qu'il me dit mais coude vincent voilà un des signaux faibles tiens bon c'est à consenter que ça ça prenait on sentait que tu vois c'est quand tu fais du beau quand tu véhicules quand les clients sont contents, tu sens que ça va venir. ça venait pas, on perdait le chiffre. Moi, notre directeur financier, il était au bout de sa vie. Il me disait, qu'est-ce que vous faites ? Votre fils, il faut revenir, reprenez l'ARN et direz votre fils. En revanche, l'équipe était... L'équipe, j'ai réussi à vraiment l'intégrer, à la fédérer, et ils ont tous cru.
- Speaker #0
T'as gardé l'équipe à peu près intacte ?
- Speaker #1
À l'époque, complètement intacte. C'était la même équipe. Quelques équipes. Tu vois, j'ai recruté quelques personnes. Mais bon, en gros, c'était la même équipe.
- Speaker #0
C'était combien de personnes à peu près ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, on est une petite cinquantaine. Donc, tu vois, ça reste une boîte PME familiale, mais voilà, qui est maîtrisée et qui me convient très bien. Moi, je bosse... Là, on en parlait tout à l'heure, je relocalise en France et j'ai monté un atelier, mais c'est une autre boîte. Moi, j'aime bien avoir des boîtes à taille humaine où tout le monde se connaît, où il y a un esprit, où tout le monde est bienveillant, où on recrute... où tout le monde participe au recrutement des nouvelles personnes, ils se cooptent entre eux, l'état d'esprit, c'est primordial. Mais si je reviens sur ce que je te disais, la transmission, ça a été... Pour moi, pour un fils, quand tu reprends une boîte, c'est primordial que tu sois soutenu par ton père et par les équipes. Et dans une autre boîte, dans un groupe, je n'aurais pas tenu quatre mois. Là, on a donné le temps au temps. C'est-à-dire que c'est familial, comme tu l'as dit tout à l'heure, depuis 1908. Donc, tu construis sereinement, tu prends le temps de bien faire les choses. Quand tu as une route, tu y vas, tu avances sur cette route et tu fais bien les choses. Et tu prends le temps de bien faire les choses.
- Speaker #0
Et tu as eu des moments d'outes, j'imagine ? T'hésites, parce qu'avec le recul, tu rationalises un petit peu.
- Speaker #1
Je te dirais que quand t'es entrepreneur, tu prends des risques. Toi aussi t'es entrepreneur, tu sais ce que c'est, tu prends des risques. Je pense qu'à un moment, si tu vois que ça va pas fonctionner, tu arrêtes. Mais moi je me suis pas dit j'arrête, jamais. J'ai eu des doutes parce que je me suis dit si ça dure encore comme ça un an ou deux, là pour le coup je vais plier la poêle, elle va s'arrêter au bout de quatre générations. Donc c'était quelque part mon doute, il était juste là, est-ce qu'on va tenir financièrement ? Mais je savais personnellement qu'il fallait tenir ses stratégies, que c'était le bon positionnement et qu'il n'y avait pas d'autres possibilités. Et d'ailleurs aujourd'hui tous ces clients dont je te parle, moyens, haut de gamme, n'existent plus. Donc si on était resté... Sur ce créneau, aujourd'hui, de toute façon, on aurait perdu trois quarts du chiffre et on ne serait pas éditeur. Parce qu'on est devenu éditeur, justement, grâce à ces stratégies. Et après, maintenant, on est monté en classe.
- Speaker #0
Parce qu'avant, vous étiez quoi ? Au début,
- Speaker #1
on était producteur. On tissait pour les éditeurs. Après, on était entre deux. C'est-à-dire qu'on a commencé à créer, à être chef d'orchestre, à créer des collections. Donc ça, c'est mon père qui a vraiment mis cette stratégie d'éditeur en place. Mais il n'y avait pas vraiment de stratégie de marque ou de distribution. C'est-à-dire qu'en gros, on créait des collections et on les distribuait à qui veut les acheter. Quand tu deviens éditeur,
- Speaker #0
tu montes dans la chaîne de valeur.
- Speaker #1
Il faut que tu sois une marque, que tu sois désirable. Il faut que tu aies une qualité, un service, une vraie marque, comme une marque de luxe. Et ça, au fur et à mesure, ça se crée. C'est ce que moi, j'ai mis en place. C'est ce en quoi je croyais.
- Speaker #0
Ce que je comprends, tu as fait de Maison Thévenon, d'abord tu es monté dans la chaîne de valeur en apportant de la création et en maîtrisant. ta distribution, parce que finalement, quand tu es producteur, tu vends à qui veut bien ta strip. Tout à fait. Donc là, tu maîtrises beaucoup plus ta distribution. Et puis, tu es monté en gamme.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Donc, double effet qui se coule.
- Speaker #1
Tout à fait. Et quand tu montes en gamme, tu as une nouvelle notoriété. Tu touches des gens qui ne te connaissaient pas parce que tu communiques beaucoup plus. Et puis, c'est plus facile de communiquer quand tu as une image très lisible, quand tu as un vrai positionnement, quand tu as aussi une image assez forte. On a des collections. j'ai vraiment insisté sur... tout à l'heure des imprimés et des couleurs vives et de voilà, et c'est une collection éclectique, mais... qui est quand même très reconnaissable. On a une vraie identité aussi. Tout ça permet de bien communiquer et de toucher des clients qui savent vraiment ce qu'ils ont envie d'avoir chez toi.
- Speaker #0
Tu vas nous raconter dans un instant l'ADN de tes produits, ce qui vous différencie. Je voudrais comprendre comment tu vends, à qui tu vends, qui sont tes intermédiaires, par où passent tes tissus ? Tu m'as dit que tu stockais, c'est-à-dire que tu as un esprit de...
- Speaker #1
collection en stock pour pouvoir produire rapidement mais c'est quoi l'acquisition enfin comment comment tu gères comment tu génères ton acquisition de clients alors tant et clients alors mes clients ce sont les architectes d'intérieur les tapissiers décorateurs donc c'est des gens qui prescrivent mais tissus mais agents commerciaux vont voir tous ces gens là on également les salons tous les une fois tous les ans on se déplace avec plusieurs éditeurs on On organise des petits salons où on va voir nos clients professionnels. avec les professionnels. Nos clients, ce sont aussi les maisons du luxe, les grandes marques comme Dior, comme Cartier pour leur boutique. Pour leur boutique.
- Speaker #0
Pour leur boutique.
- Speaker #1
Pour l'aménagement de leur boutique.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Pour l'aménagement de la boutique. Voilà. Les hôtels, parfois, quand des gros hôtels peuvent éventuellement venir nous voir directement parce qu'ils ont repéré des références de tissus qui leur plaisent. Et on s'est spécialisé également dans le sur-mesure. C'est-à-dire que nous, on s'adapte aux attentes du client, aux besoins. du client et ça c'est assez nouveau dans la profession je vais te prendre un exemple tout bête j'ai j'ai dorothée millickson designer voilà qui est qui qui qui qui se brouille très bien qui a assez connu qui a eu qui a remporté avec le groupe adp le terminal 2g de roissy et elle vient me voir plus exactement c'est moi qui je la vois dans un dans un magazine et je me dis tiens c'est quand même dommage cette fiche qui ce qu'elle faisait canon je bosse pas avec elle vous Vous ne connaissiez pas ? On ne se connaissait pas du tout.
- Speaker #0
Incroyable.
- Speaker #1
Je l'appelle et je tombe sur elle. J'appelle le studio, je tombe sur elle. Je dis, ben voilà, Thèves, non, j'adorerais ce que vous faites. J'adorerais qu'on bosse ensemble. Je lui dis, ben, vous tombez bien. ADP m'a demandé un tissu que personne n'arrive à faire. Techniquement, on n'y arrive pas. Il faut qu'il soit, en gros, non-feu M1. Il faut qu'il soit indestructible. C'est-à-dire 100 000 tours. Tu connais les...
- Speaker #0
Oui, je connais, mais c'est bien délicat. Oui,
- Speaker #1
alors, en gros... Le Martin d'Ale. Le Martin d'Ale, exactement. En gros, le taux de Martindale pour un siège, c'est 20 millions. 100 000 tours le minimum. Eux ils demandaient 100 000 tours. C'est-à-dire que…
- Speaker #0
Ce qu'il faut expliquer c'est donc l'usure, enfin le…
- Speaker #1
C'est ça, ils mettent une roulette. C'est comme chez le dentiste, t'as la roulette, sauf que là on la met sur le tissu, Et ça roule, ça tourne, et au bout de... Et dès que le fil...
- Speaker #0
crac, la roulette s'arrête et elle calcule le nombre de tours. Donc là, il fallait que ce soit 100 000 tours alors que normalement c'est 20 000 tours, pas 25 000 tours.
- Speaker #1
Donc c'était une résistance à un très grand tractile.
- Speaker #0
Et en plus de ça, il fallait qu'il soit beau parce qu'en général, tu peux faire tout ça avec des tissus unis. Parce que c'est facile. Là, quand il y a un dessin, donc là en plus c'est un jacquard double poche. c'est encore plus fragile. En plus, non-feu, c'est...
- Speaker #1
Qu'est-ce que c'est qu'un jacquard double ?
- Speaker #0
Alors oui, pardon. C'est un tissage avec deux épaisseurs pour créer le dessin. Et donc, comme c'est non-feu, c'est un fil polyester. Et polyester un peu plus fragile. et plus fragile qu'un fil coton. exemple donc tout ça voilà et en plus il fallait que son anti tâche j'ai oublié ça c'était le laisser sur le gâteau bref moi je lui fais évidemment voilà je voulais si tu veux moi j'ai vraiment bien moi je lui mets évidemment on va y arriver il ya aucun problème J'avoue que j'ai été très ambitieux parce qu'au début, ça m'arrive rarement. Mais là, je me suis vraiment dit qu'on n'y arrivera pas. Et notre chance, comme je te le disais tout à l'heure, c'est de travailler avec plein de sous-traitants, plein de partenaires, avec le travail du Bid Toujours. Et donc là, on a travaillé le produit tous ensemble, avec quatre outils de production différentes, pour arriver à sortir ce produit. Et au bout de six mois, ça a mis six mois, mais on a réussi à le sortir.
- Speaker #1
Ce tissu était destiné à quel usage ?
- Speaker #0
Les sièges d'une permisale 2G d'Aéroports de Paris.
- Speaker #1
On n'est pas dans des salons... première.
- Speaker #0
Alors justement, ce qui est intéressant dans ce projet, c'est un projet qui s'appelle X-Time de l'ADP, où l'idée c'est de sortir du business lounge, de créer un business lounge, mais pour le public. Donc tu as un très très beau terminal, avec les codes du luxe, et c'est absolument magnifique. Et donc c'est leur projet X-Time, qui vont au fur et à mesure, adapter. Ils ont pris Hugo Thoreau pour un nouveau terminal. Donc vraiment c'est du très gros niveau. Et ce qu'ils sont tous en train de faire, c'est absolument sublime. Et nous, ayant développé Merci. on a en gros l'exclusivité parce qu'ils l'ont testé sur trois ans, il n'a pas bougé.
- Speaker #1
Le 2G est ouvert ?
- Speaker #0
C'est ouvert, il est ouvert, je t'enverrai des photos, tu verras, c'est absolument sublime. Et ils ont fait rentrer aussi des pièces, tu vois, d'art contemporain, enfin bon voilà, ils ont vraiment joué le jeu. Et le résultat est canon et nous, grâce à ce développement, maintenant on a...
- Speaker #1
Oui, t'es réperencé.
- Speaker #0
On est réperencé et ils passent par nous dès qu'ils peuvent pour les tissus, pour développer des tissus avec des créateurs parce qu'ils savent qu'ils correspondent complètement à ce qui... qui souhaitent et puis tu as des millions de personnes qui passent par an et que le tissu ne bouge pas. Donc ça, c'était assez génial.
- Speaker #1
J'imagine que cette décoratrice est maintenant très fidèle à ta maison.
- Speaker #0
Elle est très fidèle et justement, ce que tu dis, c'est exactement ça, c'est que tu crées du lien. Quand tu travailles, on est dans la passion. Et quand tu crées du lien, tu tisses des liens, tu vois, c'est le cas de le dire, tu tisses du lien avec tous ces gens-là et après, ils passent par toi. Réellement,
- Speaker #1
aucune raison de faire autrement.
- Speaker #0
Et puis ça devient amical, tu vois, par exemple, Cordelia de Castellane. alors là c'est différent, on s'est rencontré parce que Cordelia, bon je la connais On se connaissait comme ça, mais tu vois, c'était une amie. Mais bon, voilà, on n'avait jamais rien fait ensemble. Et elle voulait lancer une collection. Alors, Conrad Castelland, je ne sais pas si tu le vois. Non,
- Speaker #1
je vois qui c'est.
- Speaker #0
Conrad Castelland, elle est directrice artistique de Dior Maison et de Baby Dior. Elle a un talent incroyable. Elle a un goût, enfin, vraiment, elle est étonnante. Elle est étonnante. Elle dessine, elle fait 36 000 choses à la fois. et pour Paris Society elle a notamment été à l'achat intérieur de la BD des Vosges Cernées, qui a ouvert il y a deux ans. Ah oui,
- Speaker #1
il y a deux ans déjà.
- Speaker #0
Deux ans,
- Speaker #1
oui. Paris Society, pour ceux qui nous écoutent, c'est un groupe qui maintenant est proche d'Accor, je crois.
- Speaker #0
C'est Accor à racheter, c'est Laurent de Gourcuffe qui l'a fondé.
- Speaker #1
Laurent de Gourcuffe, c'est Ménard, le DA.
- Speaker #0
Antoine Ménard, tout à fait. Antoine Ménard, c'est ça. J'ai beaucoup de talent.
- Speaker #1
qui ouvrent des lieux de restauration, d'hôtellerie maintenant, d'entertainment.
- Speaker #0
plus beaux spots de paris ils ont aussi maxime le laurent à nous plus girafe j'ai voilà ils ont ils ont ils ont ils ont tout à monsieur bleu et donc et dans l'hôtellerie donc ils ont ils ont Abbey Devote Cernay, ils ont d'autres projets. Là, ils se développent beaucoup aussi à Dubaï. C'est un groupe assez magnifique. Et donc, moi notamment, grâce à Paris Society, j'ai aussi commencé à travailler avec Friedman et Versace.
- Speaker #1
Ah oui.
- Speaker #0
Super archi, aussi, qui ont un goût incroyable, qui ont des projets de dingue. On travaille sur des projets absolument sublimes. Donc, tu vois, tout ça, et à chaque fois, ça se passe très bien. Alors, par exemple, Friedman et Versace, on a fait le Bambini ensemble. Et les plafonds du Bambini, alors c'est celui de Megev. Elle voulait des carrés comme ça, au sol, au plafond. Il y a des carrés de 1 mètre par 1 mètre. Il y en avait peut-être 300. Et elle voulait un dessin unique.
- Speaker #1
Pour chaque carré.
- Speaker #0
Pour chaque carré, avec une même scène. Donc pareil, tu vois, très compliqué. Mais là, on a réussi à faire précisément ce qu'elle voulait. Il y avait des hiboux, des arbres. Et on a tissé tout ça. Donc c'est absolument sublime. Et quand tu arrives à faire ça avec elle, on a précisément arrivé, c'est encore plus beau que ce qu'elles imaginaient. Après, tu crées des liens à vie parce que tu crées... On s'est éclaté en créativité. La créativité était dingue, donc on s'est éclaté dans la création. Techniquement, on y arrive. Enfin voilà, tout ça fait que...
- Speaker #1
Oui, il n'y a pas de raison que ça change. Après... Raconte Cordelia Castellane, donc Abbey du Vaud-de-Cernay. Cordelia,
- Speaker #0
on a ensemble Abbey du Vaud-de-Cernay. Alors là, c'est immense. Cordelia, c'est quelqu'un qui, dans une pièce, peut te mélanger 40 tissus. tu te dis ça va être indigeste, c'est pas possible et à la fin c'est sublime. Donc il faut la suivre parce qu'elle a beaucoup d'idées à l'heure, il y a beaucoup de projets. Cordelia elle travaille avec une collaboratrice qui s'appelle Sanaz qui est exceptionnelle, qui est aussi voilà. Et toutes les deux, elles arrivent à bouger des montagnes et c'est assez génial. Alors c'est assez stressant parce qu'il faut en général livrer. On a eu la durée par exemple récemment, on a refait la durée ensemble où là pareil c'était du papier peint, là on était C'est bon, ça va être du bien, mais sur mesure. il ouvrait le dimanche et vendredi on se rend compte qu'il y a un problème ils avaient pas prévu un problème sur toute une partie du mur il fallait produire et livrer en 12 heures en gros donc le truc impossible mais on a réussi à le faire et quand t'arrives...
- Speaker #1
Tu fais du papier peint aussi ?
- Speaker #0
Oui pardon je m'écarte Tu m'as perdu là Je t'ai perdu parce que j'ai lancé le papier peint que j'oublie souvent parce que je l'ai lancé il y a deux ans Ok Et le papier peint, c'est une nouvelle activité. Donc nous, on est très tissu et on a lancé le papier peint il y a deux ans avec un partenaire lyonnais. Voilà, et donc on imprime tout ensemble. Et pareil, beaucoup de surmesures. Et on fournit aujourd'hui, on travaille avec tout le monde. On a une collection, une vraie collection Thévenon. Et on a aussi une collection où là, on est vraiment sur des qualités et on fait que du surmesure. Ok,
- Speaker #1
ok. Et donc c'est les mêmes... Réseau de distribution ?
- Speaker #0
Même réseau.
- Speaker #1
Pas les tapissiers mais les architectes ?
- Speaker #0
Ici les tapissiers aussi, ils ont les boucles de papier peint et ils vendent des roules de papier peint. C'est très complémentaire. Aujourd'hui tu sais, grâce au papier peint, ça fait 5 ans que le papier peint est vraiment revenu à la mode. Et grâce au papier peint, le tissu imprimé est aussi revenu à la mode. Il y a un espèce de...
- Speaker #1
Oui c'est ça, ça s'entraîne. Tu as les mêmes imprimés parfois ? C'est sûr,
- Speaker #0
tout à fait. Justement comme nous on est très fort en imprimé. Les gens adorent les papiers peints imprimés. C'est très logique. Voilà, ça correspond et c'est très logique. Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Alors, parle-moi un peu des collections. Donc, deux collections par an. J'imagine que tu as des collections qui durent quand même.
- Speaker #0
C'est la beauté de notre métier, c'est que je n'ai pas de mauvais stock. Parce qu'un tissu, moi, je ne suis pas dans l'habillement. Un tissu ne dure pas six mois. J'ai des tissus que mon père a lancés il y a 20 ans. Ah oui, il y en a encore en collection. Des jolies toiles de jouy, des jolies rayures, tu vois, qui sont complètement intemporelles. Et moi, mes tissus, mes collections, je les garantis au minimum trois ans. C'est-à-dire que...
- Speaker #1
Elles vont être plus vieilles pendant 3 ans.
- Speaker #0
Minimum, voilà. Si c'est un mauvais modèle, ce qu'on appelle dans notre jargon une banane, je la sors au bout de 3 ans. Mais elle peut rester là 5 ans, 8 ans, 10 ans...
- Speaker #1
Le plus vieux produit, il a quel âge ?
- Speaker #0
22 ans. Il s'appelle Histoire d'eau. C'est mon père qui l'avait acheté à Mulhouse, au musée de Mulhouse, la toile de jouy de Mulhouse.
- Speaker #1
Donc il avait acheté un modèle ?
- Speaker #0
Il a acheté un dessin qu'il a retravaillé. Il l'a fait retravailler par ses dessinateurs. Il l'a recoloré. Et depuis, tu as les mêmes ventes depuis 22 ans, tous les mois. Ça n'a pas bougé. C'est-à-dire qu'à 10% près, en plus ou en moins, ce sont les mêmes. C'est ce qui est sympa dans notre métier. Tu vois, à la fin de l'année, je n'ai pas de mauvais stock. j'ai j'ai voilà c'est très intense intemporel, donc c'est un côté très traditionnel, mais on n'est pas dans la... On est dans la durée, dans le temps. Oui,
- Speaker #1
t'es pas dans la... Alors, parle-moi un peu des tendances, parce que tu n'es pas dans la mode, il n'y a pas d'effet de mode comme dans le textile d'habillement, etc. Mais j'imagine qu'il y a des tendances quand même, dans la couleur, dans la forme, dans le style que je vis, je ne sais pas si c'est un intemporel qui se vend plus maintenant qu'il y a dix ans ou moins qu'il y a dix ans. C'est quoi les grandes tendances dans ton métier ?
- Speaker #0
Écoute. évidemment, il y a des tendances, tu as des couleurs dont tu as envie aujourd'hui et dont tout le monde a envie aujourd'hui et ils n'auront plus envie dans 6 ans mais une fois encore, les tendances, elles durent assez longtemps. Tu vois, par exemple, en ce moment, il y a des couleurs comme le vert foncé, on en a très envie depuis un an ou deux et ça va continuer encore un an ou deux, tu vois, mais c'est pas 6 mois. Donc nous, on a le temps de voir aussi.
- Speaker #1
Ça me fait rire parce que je te disais tout à l'heure hors antenne, que j'avais des rideaux de chez toi, ils sont vert foncé.
- Speaker #0
Voilà, tu vois. et on n'en a pas parlé mais t'es dans le coup je vais être un garde en deux ans non parce qu'on t'aura changé de toi acheter de nouveaux tissus chez ta maison donc c'est bon donc tout ça pour te dire voilà on a le temps de voir venir les choses on a le temps de se préparer et puis on crée aussi un peu la tendance et le fait un éditeur sa chance aussi c'est de travailler avec quand même beaucoup de personnes d'acteurs différents Des architectes, comme je disais tout à l'heure, d'intérieur, des tapissiers-décorateurs, des maisons du luxe qui refont leurs boutiques. Aussi des personnes dans l'événementiel. Je pense à Potel et Chabot, par exemple, qui va refaire des décorations. Roland Garros, des boutiques comme La Durée. Donc, on voit les tendances. On les tend. Et les hôtels, évidemment, il n'y a rien de plus inspirant qu'un hôtel. On a des projets complètement incroyables. Et le nouveau luxe, je ne sais pas si c'est vrai avec moi, pour moi, c'est l'hôtellerie. Là, c'est le vrai dépaysement. Et je crois qu'hôtel est unique.
- Speaker #1
Oui, à plus forte raison maintenant. L'hôtellerie, c'est devenu un univers d'expression et d'expérience incroyable. Le monde de l'hôtellerie. C'est marrant, moi, je commercialise du mobilier, notamment aux hôtels. et je vois le rythme de renouvellement. de rénovation des hôtels qui s'accélèrent c'est une bonne nouvelle pour nous pas toujours pour l'environnement mais c'est plutôt dans les sept ans aujourd'hui c'était 20 ans il ya ne serait-ce que 15 ans exactement c'est ça c'est exactement c'est entre 5 et 7 ans c'est exactement ça donc il ya une tendance qui est
- Speaker #0
oui l'hôtellerie l'habit de votre cerner est un très bon exemple ça offre une expérience incroyable oui et puis maintenant il communique quand même très bien le les architectes d'intérieur sont devenus un peu des stars. mais ce sont des stars, mais ce ne sont pas des divas. En tout cas, nous, tous ceux avec qui on travaille, alors il y en a des divas, mais je les fuis, de toute façon, ça ne se fait pas, naturellement, ça ne se fait pas. Mais en général, là, je lance bientôt une collab, une collection avec un duo qui s'appelle Lise et Hugo. Ils sont, mais ils cartonnent, ils ont des projets sublimes, mais ils sont tellement agréables, tellement sympas, tellement accessibles, tellement, mais c'est vrai avec Friedman et Versace, dont je te parlais tout à l'heure, c'est vrai aussi avec Dorothée. Emilixson, c'est vrai, Cordelia de Castellane, j'en parle pas, là c'est une fille extraordinaire, voilà tous ces partenaires, c'était la cadente ce sont, oui, des gens qui tu vois, il y a vraiment cette passion qui nous unit, ils ont besoin de nous on a besoin d'eux, tout le monde le sait et puis on avance ensemble, parce qu'on n'est pas une fois encore, on a le chance d'être dans un petit univers finalement, c'est pas un gros on est un petit héros, tout le monde le connait et les enjeux sont importants mais ça reste maîtrisé,
- Speaker #1
tu vois Alors raconte-moi comment tu génères tes collages. à quel moment donc là on est on est en janvier on se parle tu as déjà tes collections qui sont prévues qui sont faites jusqu'à quand alors là je travaille en ce moment sur ma collection thèves non je travaille sur celle de
- Speaker #0
2026 donc là sur janvier 2026 les collab c'est un peu le le fruit du hasard. Oui. C'est quelque chose c'est quelqu'un que je vais rencontrer ou quelqu'un que j'ai vu sur instagram ou dans un magazine quelque chose qui me plaît qui va être complémentaire par rapport à thèves non qui va rester dans notre univers je vais pas faire quelque chose de complètement différent thèves non il faut qu'il y ait un lien faut qu'il y ait une passerelle que ce soit cohérent par rapport à thèves non mais c'est quand même un univers qui est différent. Je vais penser à une collab que j'adore, parce que depuis, c'est devenu un ami, c'est Casa Lopez. Pierre Sauvage. On s'est rencontrés il y a quelques années, il y a 4 ans maintenant. On s'est bien entendus, on s'est rencontrés une soirée. On s'est bien entendus. J'avais un peu regardé son univers. J'ai adoré ce côté coloré, très latin, très élégant. Et il me dit, voilà, moi, c'est vrai que j'aimerais bien aussi éditer mes... est-il lu ? Est-ce que ça t'intéresserait ? Je dis, évidemment. Donc, on a lancé une collection ensemble, avec Carolina Irving. Carolina Irving, elle, c'est une éditrice américaine. D'accord. Elle s'est améliorée avec Pierre Sauvage. On s'est dit, on va lancer cette collab à trois. Vous êtes les créateurs et moi, je vais les éditer. C'est une collection d'outdoor, de tissu outdoor à l'époque.
- Speaker #1
Donc, tu les briefs ? Vous briefez ? Vous savez à peu près ensemble où vous voulez aller ?
- Speaker #0
Non, non. Moi, les collabs, il y a les collections TV. Non, c'est moi. Les collabs, c'est carte blanche. Moi, j'amène mon savoir-faire. Je... Je conseille, je ne suis pas muet pendant les...
- Speaker #1
Je peux refuser un produit quand même si tu dis,
- Speaker #0
ça va être une période banale. Oui, bien sûr, mais vraiment de mémoire.
- Speaker #1
Ça n'arrive pas.
- Speaker #0
Vraiment, ça n'arrive pas. Parce que justement, comme je te le disais, je prends quelque chose qui me parle quand même. Même si c'est un autre univers, c'est autre chose, mais ça me parle, j'aime. Et eux, ils ne connaissent pas leur univers. Donc moi, ça m'amène à un nouveau réseau parce que tout d'un coup, je parle plus largement à des gens. à qui je ne parlais pas avant, je parle du consommateur, ça me crée aussi un nouveau... Ça me casse mes œillères. C'est ce que me disait Georges Bédlarien, mon mentor dont je te parlais tout à l'heure à New York. Lui, c'était vraiment... Il me disait, mais casse tes œillères et les collables, les collables, les collables. Tu dois rencontrer un maximum de personnes. C'est ça qui va te changer la vie. Sinon, tu t'es étriqué, tu restes dans ton... Tu t'appauvris,
- Speaker #1
quoi.
- Speaker #0
Tu t'appauvris, quoi. Donc, tu auras tort à la fin. Donc, vraiment, ouvre-toi au maximum et rencontre un maximum de gens et avance avec... ceux avec qui tu t'entends bien et c'est ce que je fais, moi mes collabs, c'est d'abord un état d'esprit, c'est des gens avec qui on a tous les deux envie d'avancer ensemble et donc Casa Lopez, Pierre Sauvage, au début c'était une relation j'étais son éditeur et c'est devenu un ami parce que pareil, avec le temps tu crées de tels liens tu travailles sur des collections t'organises des dîners de lancement et puis voilà après on parle de quelque chose qui nous touche sincèrement profondément donc c'est du plaisir
- Speaker #1
en plus ça c'est que du plaisir alors je reviens sur cette collab très bon exemple casa lopez et irvine caroline et irvine caroline arvin vous arrivez à un dessin qui te confesse un dessin qui te donnait un d'abord on compte par le dessin on parle dessin et un brief sur eux
- Speaker #0
voilà on aimerait qu'il soit outdoor par exemple. Moi ce dessin, quand j'ai le dessin, je propose plusieurs qualités. Donc ça peut être justement, on parlait tout à l'heure, un tissu, un jacquard outdoor, un tissu imprimé, un brodé, enfin voilà je propose plusieurs qualités de ce dessin sur ces qualités et après on choisit ensemble la qualité qui nous plaît le plus. Donc eux ils vont dire bah nous tiens ça, ce jacquard outdoor il nous plaît beaucoup, partons là dessus et là on développe les couleurs. et après voilà on a développé les ronds.
- Speaker #1
Et tu stockes à chaque fois ?
- Speaker #0
Je stocke toujours. Nous, Tevnon, ma spécificité c'est d'avoir moins de... J'ai moins de références que mes concurrents. En moyenne j'ai 2500 références. Mes concurrents ils sont plutôt vers 12 000. Mais eux stockent beaucoup moins que moi. Moi je stocke tout. J'ai toujours au minimum en stock 300 mètres, 350 mètres. Donc je te livrerai toujours l'endroit.
- Speaker #1
Et tu réassores...
- Speaker #0
Et après comme c'est très local, je te l'ai dit plus à l'heure... Comme je produis en Belgique, en Espagne, en Italie, en France, en quatre semaines, voilà. D'accord. Donc,
- Speaker #1
tu colles au délai de production. Voilà. Sur un chantier, de toute façon, ça se compte en mois en général. Bien sûr. Donc, quatre semaines, c'est très court.
- Speaker #0
Il n'y a pas de sujet, évidemment. Et ça, c'est une force que je tiens à garder parce que c'est agréable. Quand on t'appelle et qu'on passe la commande, tu livres le lendemain. C'est formidable. C'est formidable.
- Speaker #1
Là, tu fidélises au maximum,
- Speaker #0
exactement. Énormément, oui. Et derrière, la partie que j'ai apportée à l'époque, la partie confection avec Clairefoncé, c'est quelque chose que là, pour le coup, je sous-traite jusqu'à maintenant et que je suis en train de relocaliser en France. C'est-à-dire que mes clients, ils ont les tissus Tevenon. Donc Clairefoncé,
- Speaker #1
une marque qui existe toujours ?
- Speaker #0
Non, on a tout fusionné en Tevenon, parce que c'est incompréhensible. Enfin, il faut que ce soit lisible. Et je ne peux pas, voilà, tout mon budget, toute mon énergie, je la mets dans une marque. Et donc aujourd'hui, Thévenon... C'est un éditeur de tissus et un confectionneur. Un confectionneur de rideaux, de tête de lit, de store, de coussin. Et donc, tous ces produits, on les confectionne sur mesure pour les professionnels. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un hôtel, il va non seulement pouvoir me commander les tissus qu'on va...
- Speaker #1
Pour des rideaux. Et après,
- Speaker #0
je vais également lui confectionner ses rideaux. Donc, j'ai des gens qui vont aller prendre les mesures.
- Speaker #1
qui vont...
- Speaker #0
Et nous, on va les confectionner, les rideaux, comme ils le souhaitent. Ensuite, on va aller les poser.
- Speaker #1
Je ne savais pas ça, mais j'aurais dû t'appeler il y a quelques mois. J'ai un chantier colossal d'un immeuble entier. Je fais jusqu'aux rideaux et aux coussins et aux têtes de lit. Et j'étais bien embêté. J'avais trouvé une solution. La prochaine fois,
- Speaker #0
tu penses à moi. Et tu verras, on a un service de dingue. On a aussi... Tu fais l'installation. Oui, tout à fait. On a un service global. Et cette partie-là, qu'avant je sous-traitais... avec des ateliers complémentaires, toujours d'ailleurs, en Tunisie et en Roumanie. C'est une partie que je relocalise. Alors, je ne touche pas à la Roumanie et à la Tunisie, parce que ça marche très bien. Mais ce que je relocalise en France, ça prend du temps de relocaliser déjà. Et puis, ça me permet de monter encore plus en gamme et d'offrir un service absolu. C'est-à-dire que, comme tout est conventionnel en France, je peux en trois jours réaliser une chambre témoin, par exemple.
- Speaker #1
Donc, la décision de relocaliser, tu l'as prise pourquoi ?
- Speaker #0
Je l'ai prise il y a cinq ans, il y a quatre, cinq ans. cinq ans parce qu'en montant en gamme, en allant vers le luxe, c'était une demande de mes clients d'abord. Et puis, j'avais cette envie de maîtriser mon état de confection, de relocaliser aussi un savoir-faire qui n'existe plus, qui existait en Haute-Loire, en Auvergne, mais qui n'existait plus. Donc, il fallait, voilà, je voulais relocaliser tout ça. Je voulais reformer les couturières. J'ai été voir à l'époque le député de la région de Haute-Loire qui était Laurent qui est vraiment à planter au plus fin qui était maire du pays avant et il est plus maintenant il est il est il était président de région et maintenant il est devenu député et à l'époque je vais le voir on inaugurera musée musée crozati on se connaissait pas je veux voir je dis voilà j'ai un projet de relocalisation en haute loire est ce que je pourrais vous en parler me dit pas de problème on se voit la semaine prochaine venez à paris je serai à l'assemblée enfin vous dans mon bureau et vous allez parler tout ça j'y vais je dis bah voilà je suis présent le projet et à la fin il me dit ça a pris cinq minutes il m'a dit bon relocalisation, formation, savoir-faire, made in France, moi, ça coche la case. Vous pouvez compter sur moi.
- Speaker #1
J'étais un peu méfiant.
- Speaker #0
Méfiant, dubitatif, on me l'avait déjà fait. Et finalement, ils m'ont soutenu, mais j'ai été soutenu de A jusqu'à Z. Et ma crainte, c'était vraiment la formation. Parce que quand tu pars de zéro, il n'y a plus personne. Il n'y a plus personne à ce savoir-faire. Et ça a été quelque part le plus facile. Ils ont organisé, alors la région, il avait organisé avec France... travail un système de recrutement sans CV. C'est-à-dire que tu pars, moi je présente le projet, voilà. J'ai besoin de couturières, on va confectionner des rideaux, j'ai besoin de filles qui vont être polyvalentes, vous allez tout réaliser de A jusqu'à Z, donc ce sera intéressant parce que c'est pas monotâche comme les autres ateliers. En général, un atelier, dans notre région, il y a des ateliers de maroquinerie, tu es pour des sacs, du genre, mais ils ont une seule tâche. Sur le sac, tu vois, ils font juste... Oui,
- Speaker #1
la couture...
- Speaker #0
Moi, l'idée, c'est d'être très polyvalent. On fait tout, donc elle s'ennuie pas. Et puis, tu touches un tissu, c'est du luxe, tout ça. Donc bref, je présente mon projet. et j'avais besoin au début pour commencer d'une quinzaine de couturières. J'ai eu 60 personnes qui se sont présentées, qui étaient intéressées. Sur les 60, 58 se sont inscrites pour postuler. Et là, ce qui est génial, c'est que la région, avec France Travail, ils leur ont fait passer un test qui correspond à... à la convo. Donc, qui tourne autour de l'état d'esprit, de la volonté, de l'habileté. Et donc, c'est un test qui dure un jour et demi. À la fin, il donne un nombre de points. Et les filles qui dépassaient, je dis filles parce que c'était que des coulisses, celles qui dépassent 300 points, on me les présente.
- Speaker #1
Et alors, ce test, ils l'ont imaginé en...
- Speaker #0
On l'a imaginé ensemble. Avec vous, oui. J'ai aussi un chef d'atelier que j'avais recruté avant. Donc, on a imaginé tout ça ensemble. et Et ils ont préparé ce test. Et puis après, eux, ils ont là aussi leurs critères qu'ils connaissent bien, qu'ils utilisent certainement à chaque fois. Donc, l'ensemble était assez sympa. Et donc, ils leur ont fait passer ce test. Et à la fin, sur les 58, ils m'ont présenté environ 35 couturières, potentielles, 35 candidats. Sur les 35, on ne savait pas qui prendre. Elles étaient toutes topissimes.
- Speaker #1
Très bien.
- Speaker #0
Mais toutes avaient envie. C'était juste génial. Et donc, moi, je dis, écoutez, moi, j'abandonne. Moi, je ne sais pas qui choisir. J'ai laissé mon directeur de site et ma DAF qui s'appelle Aline, qui était à l'époque, quand je l'ai recrutée il y a 15 ans. A l'époque, c'était même pas mon premier choix, c'était ma comptable et c'était même pas mon premier choix. Et donc la première, celle que je devais prendre, elle pouvait pas venir donc je lui dis « je la rappelle » . Et aujourd'hui, c'est mon bras droit, c'est une DAF extraordinaire. Elle me change la vie. Tu vois, moi, comme je te disais, je suis vraiment dans la passion. Parfois, j'oublie un peu la raison et la gl qui a recadré un peu je pense que quand tu es entrepreneur, le seul talent important d'un entrepreneur, c'est quand même de bien s'entourer. C'était vraiment le... Je pense que je prêche un converti.
- Speaker #1
On est bien d'accord.
- Speaker #0
C'est bien s'entourer. C'est très difficile. Donc, les 33,
- Speaker #1
Aline fait...
- Speaker #0
Donc, avec Lorenzo, le directeur de site, Lorenzo, qui lui gère ce site, et Aline, ils ont choisi 15 il y a un an et demi. On est parti de zéro. Donc, c'est un an et demi de formation que j'ai financé. Alors, j'ai été aidé un peu par la région, mais j'ai quand même financé une grande partie.
- Speaker #1
Pendant ce temps-là, ta production continue en Tunisie ? Oui,
- Speaker #0
tout continue. Mais en attendant, tu as des salaires, tu as des charges. C'est un outil de production parce que j'ai fait fabriquer en Hollande des machines très modernes, très performantes. Mais bon, tout ça, c'est des fonds d'admissibilité. La relocalisation, ce n'est pas juste une décision. Voilà, ce n'est pas... Je ne joue pas au poker, ce n'est pas non plus parce que j'y crois énormément, mais ce n'est pas anodin. C'est un vrai risque. Et aujourd'hui, tu vois, il y a un an et demi, aujourd'hui, elles sont à 40% de leur productivité, de leur capacité. Mais elles ne sont pas… Aujourd'hui, on perd de l'argent et je vais en perdre encore pendant un an ou deux parce qu'il faut financer la formation.
- Speaker #1
Sur cette activité de protection.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Heureusement, à côté, ça marche très bien. Donc, ça finance tout ça. Donc, tout ça, c'était prévu. Mais ce n'est pas anodin. il faut avoir les reins sous la main. solide pour se permettre. Mais après, dans 3 ans, j'ai mon outil de production performant, au puits envelé, avec une qualité à savoir faire de dingue. Là, on a un partenariat avec les ateliers Jouffre. Je ne sais pas si tu connais Jouffre. Jouffre, ce sont des... Ils fabriquent du mobilier. Ils ont aussi des ateliers de confection. Ils sont à Lyon, à New York, à Londres, et aussi, ils viennent d'ouvrir à Marrakech. C'est le luxe absolu.
- Speaker #1
C'est une marque ?
- Speaker #0
C'est un atelier.
- Speaker #1
qui fabrique pour...
- Speaker #0
pour Jovanovic, vraiment pour tout le monde. Et ils sont dans le monde entier. Ils ont leurs équipes. Donc, ils ont un bateau à Miami, un yacht privé à restaurer, retapisser. Ils y vont. Et les équipes vont suivre le bateau qui va aller de port au port. C'est vraiment le luxe absolu. C'est une boîte extraordinaire. Et ils ont beaucoup, beaucoup de travail. Ils sont surchargés. Et ils ont besoin de partenaires comme Tevnon, comme nous, parce qu'il n'y en a pas tant que ça. Alors, nous étant à une heure et demie de Lyon, ils sont rappelés nous. Ils nous disent, voilà, on a un gros projet. j'ai un palace à Paris, les rideaux, il y a beaucoup de rideaux, nous on est surchargé, donc on a besoin d'un partenaire comme vous.
- Speaker #1
Et là tu interviens en marque blanche du coup ?
- Speaker #0
J'interviens en marque blanche tout à fait, mais bon, ils ne s'en cachent pas, c'est intelligent de toute façon. Et eux, ils sont carrément venus nous aider à former nos couturières. Ils envoient leurs équipes pour nous aider, donc si tu veux c'est un vrai partenariat, c'est des gens qui ont envie. qui a envie que tout cet écosystème se développe dans la région, en France. C'est gagnant-gagnant et plus nous on va y croire. Et plus on va investir, et plus on va former nos couturières, plus on va réimplanter ce savoir-faire, plus on va devenir fort. C'est ce qu'ils ont réussi à maintenir en Italie, dans plein de domaines, notamment dans l'univers du mobilier, comme tu le sais. Alors,
- Speaker #1
ils peinent beaucoup quand même, les Italiens. Tu t'es dit aujourd'hui, le Covid n'aura pas fait du bien. Ils ont perdu quand même quelques... La rupture des chaînes d'approvisionnement leur a coûté très cher. Et tu as des grosses marques italiennes de mobilier et qui ont décidé du coup de ne plus dépendre des soucis. sous-traitants et d'internaliser certains avoirs-faire. Et ça a tué certains sous-traitants, certains ateliers. C'est quand même un tissu économique de PME très compétente. Et là, dans le monde du bois, par exemple, le bois, les canapés sont pour beaucoup, avec une structure bois, ils ont perdu énormément de compétences en Italie. C'est un vrai gros souci pour les marques italiennes. D'accord. Je comprends très bien. Tu m'as tendu une perche tout à l'heure, je l'ai saisie. tu disais surtout pas de mobilier il y a certains de tes confrères quand t'as Pierre Fray qui fait du mobilier très belle gamme,
- Speaker #0
pourquoi pas de mobilier ? parce qu'on a chacun notre stratégie Pierre Fray lui il a sa stratégie justement d'aller vers le mobilier nous et il est très bon, je dis pas que c'est une mauvaise stratégie du tout, ce que je veux dire par là c'est que moi ma stratégie elle est plus de rester sur mon coeur de métier qui est le tissu d'un meublement et ensuite quand je diversifie notamment la confection, je pars du tissu pour convectionner des rideaux, des stores, des têtes de lit. Mais voilà, l'idée du tissu, elle est là. Et l'immobilier, ce n'est pas mon métier. Et je pense que je le ferai mal. Donc moi, j'ai plus envie d'offrir un service global, général, mais en restant sur mon corps de métier qui est le tissu. Et le papier peint, bon, les deux sont très liés.
- Speaker #1
Alors aujourd'hui, ce que je comprends, c'est que tu distribues aux professionnels uniquement, via des architectes d'intérieur essentiellement, ... ou des marques ou des clients directs B2B qui viennent pour, on parlait de Dior tout à l'heure.
- Speaker #0
Tu pourrais aussi imaginer, j'imagine que tu l'as imaginé, est-ce que ça fait partie de ta stratégie de distribuer à des fabricants de meubles qui proposent notamment dans leur gamme de tissus, les tissus de dévenons ?
- Speaker #1
C'est totalement… J'ai eu récemment un gros… au téléphone justement un beau fabricant alors je peux pas trop en parler encore c'est en train de se signer mais ça va bientôt signé totalement qu'ils achètent mais mes collections mais tissus comme comme frais hier vous nous bise le fond avec plein ou quadrate voilà donc mes tissus on a les les mêmes qualités, les mêmes normes techniques. C'est tout à fait envisageable. Je le fais déjà avec... On a un partenaire en Aveyron qui s'appelle Le Sommeil Français. Il fabrique tout en Aveyron. Il fabrique des têtes de lit, des plomiers, etc. On a une collection Tevnon et ce n'est que du Tevnon.
- Speaker #0
Il n'utilise que nos tissus. Je ne veux pas dans mon métier de distributeur de mobilier aux professionnels, aux hôteliers en particulier, les fabricants de meubles Pour... une gamme effectivement, tu as des niveaux, c'est des lettres ou des chiffres, et tu te retrouves avec des gros industriels de tissus, alors ça peut être pour des fauteuils de bureau, des trucs pas très sympas, mais parfois pour des usages résidentiels ou hôteliers, et ils acceptent pour certains qu'on travaille avec ce qu'ils appellent le tissu client, donc tu viens en disant non, je ne veux pas travailler avec X ou Y, je veux travailler avec tes venons.
- Speaker #1
Ça, j'en ai une multitude. Tu connais la fibule, par exemple ? Oui. La fibule, voilà. Donc, typiquement, ils me commentent très régulièrement. C'est le client qui souhaite... tel tissu, tel tissu de chez Tevnon. Donc on va déjeuner ensemble bientôt pour voir comment on peut aller un peu plus loin parce que j'adore ce qu'ils font. Donc voilà, non non, typiquement. Et mes clients ce sont aussi des, tu connais Factory ou pas ?
- Speaker #0
Oui très bien.
- Speaker #1
Donc Factory, donc Nicolas et alors Jérôme là.
- Speaker #0
C'est une très belle réussite.
- Speaker #1
C'est une très belle réussite. Donc voilà, là on est en train de leur créer leur tissu, le tissu Factory. Ils vont proposer, alors là ils vont le proposer à un certain de leurs clients et donc ils vont avoir leur qualité, leur type de tissu. On l'adaptera soit à leurs clients, là ils ont quelques gros projets très sympas. Mais en tout cas, on a déterminé ensemble une qualité.
- Speaker #0
C'est extraordinaire, la facture. Et d'ailleurs, il faut absolument que je l'invite.
- Speaker #1
Ah bah, il est super. Ah bah, il est super. Et puis, c'est quelqu'un de génial. Pareil, tu vois, tout d'un coup, ce sont des évidences. Je pense pareil, ils ont les bonnes valeurs, c'est des gens sains, qui sont successfoules. Ce sont des bons entrepreneurs comme on les aime.
- Speaker #0
Ils viennent de recruter un vice-président. Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Tout à fait, oui.
- Speaker #0
Un ancien fondateur de Tetris. C'est ça.
- Speaker #1
Tout à fait, oui. Ils viennent de l'annoncer. Donc ça, ça vaut le coup de l'inviter. Il est passionnant.
- Speaker #0
Et je crois d'ailleurs qu'ils vont développer leur gamme de mobilier aussi.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Tout à fait.
- Speaker #0
J'ai reçu il y a quelques temps, tu connais la marque La Chance peut-être ? Oui, d'accord. Ils travaillent en proximité pour développer, en exclusivité certains tissus immobiliers. L'histoire est presque complète, c'est génial. Super, très belle réussite, très bien, je vais l'inviter.
- Speaker #1
Et c'est un gros partenaire. on développe des choses canon ensemble et donc voilà, on a développé leurs tissus qu'ils vont proposer à tous leurs clients et d'ailleurs, tous leurs sièges à Saint-Ouen, je ne sais pas si tu y étais, je suis allé, donc voilà, tous les tissus, ce ne sont que des tissus Tev, non ? Ah très bien. Les imprimés, les unis, les outdoors, voilà, on a fait ensemble avec Caroline et Jérôme Lannes qui travaille avec lui, on a développé tout ça et c'est canon.
- Speaker #0
Parle-moi un peu de technologie, les matériaux techniques, tu parlais de fils de petits feux, c'est quoi ? C'est une place importante dans tes réflexions.
- Speaker #1
Aujourd'hui, nos clients aiment le beau, mais ils aiment le pratique. En tout cas, ils le veulent plus qu'avant. C'est-à-dire qu'un tissu aujourd'hui, pour les hôtels, il doit être à des normes M1.
- Speaker #0
Pour des bateaux,
- Speaker #1
par exemple, avec le Ponant, via Jean-Philippe Nuel, on travaille avec le Ponant. Là, ce sont des tissus qui sont aux normes Imomen Solace, parce qu'un bateau sur la mer, il faut que ça résiste à plein de choses. Et... Et le particulier a envie d'antitâche aujourd'hui. Il veut des beaux tissus antitâche. C'est-à-dire qu'avec un coup d'éponge, quand tu as un canapé, ils hésitent à acheter un tissu blanc parce qu'ils savent qu'au bout de deux jours, il sera foutu. Là, aujourd'hui, nous, on a cette technologie qui s'appelle FiberGuard. OK. Ou qui... permet, avec un, tu renverses du ketchup, de l'huile, tout ce que tu veux, un coup d'éponge, tout s'en va.
- Speaker #0
Donc c'est une technologie qui t'appartient ?
- Speaker #1
C'est un fil. Alors c'est une technologie qui a été développée par un de mes partenaires. D'accord. Et un partenaire belge. Et Et donc, voilà, nous, on l'utilise dans une grande partie de nos tissus unis, outdoor maintenant. Et ça, c'est une plus-value qui est géniale, qui est énorme.
- Speaker #0
Tu pourrais imaginer un studio de recherche, tu pourrais, ou avec tes partenaires, je ne sais pas, développer en disant, OK, je ne sais pas, un tissu qui a des propriétés isolantes, phoniques,
- Speaker #1
etc. Déjà, c'est ce qu'on a fait, comme je disais tout à l'heure, avec Aéroports de Paris. Là, par exemple, phonique, voilà, typiquement, c'est très intéressant. que tu dis, j'ai un partenaire français qui lui... est spécialisé dans le contrecollage. D'accord. Et il connaît toutes les matières, il travaille pour beaucoup de monde. Et avec lui, je suis en train de développer un tissu, justement. qui va pouvoir adapter à tous mes tissus, absolument tous mes tissus, et qui permettra d'avoir un taux d'absorption phonique extrême. Et donc là on est en train de le sortir, et en plus il sera non-FEUEM, donc je pourrai l'utiliser dans des lieux publics, dans des hôtels, dans des bureaux, donc on est en train de le développer, il va sortir d'ici quelques semaines, donc tu vois, tu réponds précisément à un besoin des gens, des clients actuellement.
- Speaker #0
Et là tu peux déposer un brevet, c'est possible ? ça existe ?
- Speaker #1
Oui on le fera en tout cas après ça se copie je vais le faire évidemment je vais le faire après ce qui fait la différence c'est vraiment aussi comme je te le dis la créativité le service comme tout ça c'est français je vais aussi aller très vite dans la conception, dans la fabrication donc voilà après nous la copie C'est un sujet pour moi, il y a 10-15 ans, j'étais toujours frustré de voir mes modèles pompés, je me souviens...
- Speaker #0
Ah oui, c'est vraiment le cas, ça existe ça ?
- Speaker #1
Oui, ça existe, évidemment.
- Speaker #0
C'est les dessins qui sont pompés ?
- Speaker #1
Je vais donner un exemple, j'avais vendu à la durée, il y a 12 ans, pour toute leur vitrine, un tissu qui s'appelait Manon. et il a été copié par par une marque, par un distributeur, une marque moyen de gamme, qui est en grande difficulté aujourd'hui, mais je ne veux pas dire qui, parce qu'on a perdu le procès, mais si tu veux, c'était exactement la même rayure, le même pas de rayure, les mêmes couleurs, mais vraiment la copie conforme. Et je me dis, et tu te rends compte que j'ai perdu. j'ai perdu parce que la rayure moi je le sais maintenant la rayure ne peut pas être copiée on peut pas dire on peut pas déposer une rayure on peut pas dire qu'une rayure c'est copié voilà il y a une jurisprudence mais c'est frustrant c'est frustrant parce que la couleur parce que tu sais très bien que c'est une copie point mais c'est une photocopie donc oui c'est bien donc ça c'est assez frustrant donc depuis je suis passé à pas autre chose j'ai eu aussi un coup de téléphone je me souviens j'étais à Maison Objet alors que je faisais encore Maison Objet j'ai eu un coup de téléphone mon studio était encore intégré Mon studio design était intégré. Et un de mes dessinateurs avait dessiné... Paris, les toits de Paris, et je reçois un coup de téléphone d'un éditeur, j'étais assez flatté parce que c'était vraiment un gros éditeur. Je me dis tiens sympa il m'appelle C'est pas du tout amical il me dit Voilà Là, les Toits de Paris, moi, c'est un modèle que j'ai lancé il y a trois ans, qui marche bien. Je trouve que c'est quand même très proche que vous avez fait. Je n'apprécie pas du tout. Voilà, je vais en parler à mes avocats. J'ai dit, écoutez, je n'étais pas du tout au courant. Je le retire immédiatement. Et ce jour-là, je me suis dit, je ne veux pas être au copieux. Oui, c'est un copieux. Nous, on est innovateurs. On crée. Et c'est là que j'ai décidé. C'est là que j'ai décidé de fermer mon studio de création. Et de vraiment faire appel à des freelances, à des dessineurs que j'ai choisis. alors j'ai J'ai continué à travailler avec ces dessinateurs dont j'étais séparé où j'avais fait un studio et j'ai même plus travaillé avec eux. Mais c'était mes dessins, c'était mes thèmes. On travaillait en... Voilà, il n'y avait plus de...
- Speaker #0
Ça a changé l'économie ? Ça reprend dans une économie où un coût supérieur ?
- Speaker #1
Non, j'ai doublé mon budget. OK. C'est-à-dire que mon studio me coûtait beaucoup moins cher. Parce que quand on a tout d'un coup... C'est vrai, bien sûr. Tu vois, par an, je fais dessiner, disons, 150 dessins. Et sur les 150, j'en garde 30. Donc, voilà. mémé c'est bien.
- Speaker #0
30 dessins par an ?
- Speaker #1
Une trentaine oui.
- Speaker #0
Pour tes deux collections ?
- Speaker #1
Pour mes deux collections et puis après il y a les collabs où là ce sont les dessins des collabs.
- Speaker #0
C'est quoi le deal avec une collab ?
- Speaker #1
Les royalties sur les ventes. C'est toujours la même.
- Speaker #0
Mais qui vend ?
- Speaker #1
C'est moi qui vends. Alors c'est une très bonne question. En général c'est moi qui Ok. Après mon réseau et donc après c'est royalties. Casa Lopez par exemple il a... son réseau aux Etats-Unis donc il a l'exclusion de ses produits aux Etats-Unis, il a ses tissus là-bas, il les stocke et à Paris. Voilà comme il a deux boutiques à Paris, deux belles boutiques à Paris et tout le reste moi je gère. Cordillette Castellane, elle a ouvert un coffee flower shop rue du bac où voilà donc elle distribue ses produits là-bas. Après je l'ai, voilà là c'est moins, comme elle a juste cette boutique et qu'elle n'a pas un réseau dans tout, voilà là moi je gère gère toute la distribution. Aussi bien d'ailleurs, ce qui est intéressant... avec des partenaires comme comme cordelia c'est que il ya non seulement le les boutiques les dégâts également les hôtels parce que comme elle elle elle travaille aussi pas mal pour les hôtels et restaurants en édition ces tissus donc c'est moi qui les qui les vend et voilà c'est intéressant ça crée aussi un chiffre d'affaires supplémentaire donc c'est vraiment gagnant gagnant c'est intéressant et à la fin voilà il touche des royalties de toute façon sur toutes les ventes ok génial
- Speaker #0
l'export donc il ya des collabs qui t'emmène à manger un café alors c'est la baisse mais C'est quoi aujourd'hui ?
- Speaker #1
C'est notre gros point faible. Notre gros point faible, c'est qu'avant d'être éditeur, donc je t'ai dit, ça a mis 10 ans, et avant de pouvoir aller à l'export, il fallait que je sois fort en France. Il fallait que j'ai cette image d'éditeur. Cette image de créateur, de qualité, de désirabilité, etc. Aujourd'hui, Thèvenon, c'est une vraie marque. On est reconnu, on est aimé, on travaille avec tout le monde, avec tous les grands archives. Et donc maintenant, on va pouvoir taguer l'export. Mais les autres éditeurs, ils ont pris 20 ans d'aventure. Donc eux, ils font en gros 75% de leur chiffre à l'export. 80% et 20% en France. Moi, c'est le contraire. Tu fais entre 20 et 25% en France à l'export et le reste. Donc, c'est quelque chose que vraiment, je développe bien depuis 3-4 ans. Mais ça prend du temps. Je me suis concentré sur le gros du marché dans le monde, dans notre métier. Ce sont les Etats-Unis. C'est en gros 40-50% du chiffre. C'est colossal. Nous, on faisait zéro. Donc, je me suis concentré sur ce marché. il y a deux ans, un an et demi, j'ai un copain qui a vendu un château de famille, un architecte américain francophile qui s'appelle Timothy Corrigan. Et à cette occasion, mon copain s'appelle Fred, il me dit, tiens, j'organise un dîner avec cet architecte américain pour présenter mes amis dans la déco. Donc il a présenté Kostia, je ne sais pas si tu connais Kostia, c'est Constantin Lannes. Il m'a présenté moi. Enfin voilà, on avait ce petit dîner très sympa avec Timothy et sa femme. et je crois que c'est ça. Je parle de la maison de télévision. Je lui dis, entre les lignes, je cherche, c'est vrai que j'ai personne aux Etats-Unis. Et il me dit, moi, je voudrais voir la collection. Je voudrais voir ce que c'est, la qualité, etc. Il vient le lendemain au bureau. Il regarde tout ça. Il regarde la collection. Il dit, ouais, j'aime beaucoup. J'adore l'histoire. J'adore les produits. J'aimerais bien les avoir, moi, pour mes projets aux Etats-Unis. Je vais vous trouver le partenaire idéal. Génial. Je dis bon,
- Speaker #0
top. Que des rencontres.
- Speaker #1
Cool. Et deux mois plus tard... Il m'appelle, il me dit c'est bon j'ai trouvé, c'est Holland & Cherry, c'est le partenaire qu'il vous faut. Donc Holland & Cherry c'est une boîte écossaise qui a été créée en 1800, qui s'est fait connaître dans les costumes, dans les costumes...
- Speaker #0
L'issue...
- Speaker #1
L'issue de costumes... Donc, les laines, les cachemires qu'ils fabriquent eux-mêmes, qu'ils produisent eux-mêmes. Et également, la confection de ces costumes. Donc, ils ont fait fortune dans ce domaine. Et ils ont lancé, il y a 30 ans, la partie ameublement. Mais là, ils sont partis à New York. D'accord. Et aujourd'hui, la partie décoration est quasiment aussi grosse. que la partie historique. Et donc, ils sont... Alors, c'est une vraie boîte familiale, ultra humaine. Ils ont une qualité qui est complètement extraordinaire. C'est vraiment du luxe parce qu'ils ont des qualités absolument incroyables. Et ils ont un réseau. Donc, ils ont une quinzaine de showrooms aux Etats-Unis, des très beaux showrooms. Ils ont une centaine de personnes sur la route. Et ils ont un lien assez fort avec leurs clients. On organise donc... On fait un call, on parle ensemble. Je leur envoie les collections. Ils me disent, C'est bon. on adore, on vient au Puy.
- Speaker #0
Génial.
- Speaker #1
Les types de New York, vous êtes sûrs ? Oui,
- Speaker #0
mais c'est des écossais de 1800. C'est très bien.
- Speaker #1
Bref, je prépare quand même un peu. Là, c'est ma casquette réalisateur dont je te parlais tout à l'heure. Donc, j'ai choisi... Il y a quelqu'un qui s'appelle Vianney Alençon qui a racheté une forteresse à côté du Puy qui va transformer mon hôtel. Il y a cinq chambres. Donc là, j'ai réservé les chambres, j'ai réservé les bons restos, tout ça. Enfin, moi, j'ai vraiment fait le... J'ai préparé vraiment le... Le job. Pendant 4 jours, il venait 4 jours, il voulait venir 4 jours. Donc, j'ai vraiment préparé tout ça. Ils sont arrivés. Ça s'est passé exactement comme je le voulais. Ils ont vraiment eu de la France qu'ils voulaient voir, enfin, qu'ils aimaient. Oui,
- Speaker #0
qu'ils imaginaient, qu'ils fantasmaient.
- Speaker #1
Voilà. Et ça n'était pas Émilie in Paris. Il n'y avait pas de Pérenne. Au Nigeria, il ne le put. Et bon, ça a été merveilleux. À la fin, ils m'ont dit, c'est bon, on adore tout. J'ai le signe, on y va. Donc, ça, c'était il y a 6-7 mois.
- Speaker #0
et tu sais quoi le genre de deal alors ils te disent on te représente
- Speaker #1
C'est plus que ça, c'est-à-dire qu'ils ont choisi sur toutes nos collections, ils ont choisi les modèles qui pour eux correspondaient le mieux. Et dans tout leur showroom, ils ont un corner Thévenon. Donc c'est la marque Thévenon en fait, c'est Thévenon. Fort Holland & Cherry. OK. Ils ont les tissus. Ils ont tous les échantillons. Aux Etats-Unis, il y a beaucoup d'échantillonnage. C'est-à-dire qu'eux, aux Etats-Unis, leurs clients passent obligatoirement par un architecte d'intérieur. En Europe, ça se fait... En général, on va dire qu'eux, il y a forcément... Leur client, ce sont naturellement des professionnels qui prennent plein de ce qu'on appelle des memo samples, c'est des petits carrés de tissus. Et puis après, ils vont voir leurs clients avec, ils le mettent, ils le testent. Donc non seulement ils ont ce qu'on appelle les wings, c'est-à-dire toutes les collections dans un corner, et après ils ont tous les échantillons, ils ont une trentaine d'échantillons de chaque tissu. Donc tout ça, eux ils gèrent tout. Ils ont acheté nos tissus, après ils ont fait leurs échantillons. Donc ils stockent en plus ? Non, ils ont juste pris les tissus pour pouvoir faire leurs échantillonnages et des collections pour leurs agents sur la plateforme. la route. Parce qu'en plus de ça, sur la route, ils ont quatre mois de rendez-vous. Donc là, je prépare par exemple, je prépare avec eux, je vais y aller en avril pour faire un peu le tour des showrooms et présenter Thèves NON. Et donc, ils vont aussi m'emmener sur la route pour aller voir les gros clients architectes. Et eux, ils ont leur rendez-vous qui sont pris quatre mois à l'avance. Ils ont quatre mois de rendez-vous. Donc, tu imagines le potentiel et l'énergie, le dynamisme de ce marché qui est complètement incroyable.
- Speaker #0
Et tu as dû adapter tes produits en termes de normes ou de…
- Speaker #1
Non, non, non, ils ont pris exactement ce qui était en question.
- Speaker #0
Il n'y a pas de normes techniques, enfin de…
- Speaker #1
Non, non, non, les normes les plus… Tu sais que les normes les plus drastiques notamment antifeu sont françaises. C'est comme l'administration. Plus c'est compliqué, plus les Français sont heureux. Donc on a des normes juste épouvantables. Mais bon, ce qui est bien, c'est qu'au moins on peut travailler avec tout le monde dans le monde. Et donc, et donc voilà. Et là, on a lancé, pendant des co-offs, on a organisé un dîner avec une quarantaine d'architectes américains. qui étaient à Paris pendant des co-offs. On a organisé un gros dîner pour parler de ce lancement. On l'a organisé chez Cordelia dans son flower shop, dans son magasin de fleurs. Cordelia et Sanaz ont organisé un dîner magnifique, vraiment magique, entouré de fleurs, tout ça, ils ont adoré. Et voilà, tu vois, la boucle est bouclée, on arrive tous ensemble et on avance tous ensemble. Donc, c'est super.
- Speaker #0
Et tu as quoi comme ambition ? Tu t'es donné évidemment un objectif.
- Speaker #1
Aux États-Unis, si ça se passe comme je l'imagine, je pense que ma boîte va doubler dans les cinq ans. Ok.
- Speaker #0
Tu as une filiale là-bas ?
- Speaker #1
Non,
- Speaker #0
non. Non, non. Quand tu dis ta boîte, c'est ta boîte.
- Speaker #1
normalement, devraient tous les chiffres grâce à l'export et aux Etats-Unis en particulier, parce que tout est à faire.
- Speaker #0
Dans les 5 ans ?
- Speaker #1
Dans les 5 ans.
- Speaker #0
Tu peux nous donner le chiffre ?
- Speaker #1
Je parle jamais de chiffres. Je veux dire, pourquoi ? Parce que les gens sont...
- Speaker #0
Ils interprètent mal les chiffres.
- Speaker #1
Ils interprètent mal et donc j'aime bien rester dans la passion et tu vois, je suis pas un homme de... Et j'ai eu récemment un interview où, voilà, il fallait parler de chiffres, tout ça, j'étais tellement mal à l'aise. J'aime bien parler de chiffres.
- Speaker #0
Non, non, pas de chiffres. de nous... Ouais,
- Speaker #1
mais en tout cas,
- Speaker #0
un niveau, une échelle par rapport à... On connaît...
- Speaker #1
très grand public donc enfin très grand public pardon mais en gros mais par rapport à pierre fret ma pierre frédi qui a dit oui en gros je suis 3,3 pierre frédi c'est le mastodonte et les trois fois plus gros que moi ok c'est une très belle boîte magnifique les géants moi je suis pas quadrate c'est gros énorme non c'est énorme le plus gros mondial s'appelle jab c'est un allemand une boîte allemande c'est un éditorialement qui est voilà qui lui est vraiment dans le il a des gammes énorme tu vois quand il ya une gamme de couleurs tu as 200 haute à 200 couleurs mais Quadrate, c'est énorme. Romo, Airfray, Schumacher, l'américain Schumacher est énorme. Holland & Cherry, donc mon partenaire américain, est énorme. Voilà, ce sont des...
- Speaker #0
Il se définit comme américain, plus écossais aujourd'hui ? Ah bah non, parce qu'ils ont démarré la déco aux Etats-Unis.
- Speaker #1
Oui, disons que la meubles... Holland & Cherry, habillement, et Holland & Cherry, interiors. Donc interiors, c'est américain, et l'autre, c'est Londres.
- Speaker #0
Silva, c'est des français, non ?
- Speaker #1
Silva, c'est français, mais là, on est plus dans le... Ils sont peut-être plus mobiliers, Silva.
- Speaker #0
Ouais
- Speaker #1
je les connais pas bien c'est donc j'ai vu ok génial alors 50 personnes aujourd'hui tu disais doubler taille ça veut dire doubler aussi d'effectifs ou pas pas forcément non pas forcément parce que aujourd'hui on n'a pas de problème de production ouais puisqu'on travaille avec des partenaires qui sont eux très gros très très gros et ils peuvent sans problème assumer les quantités qu'on va leur apporter et tout l'intérêt des chefs d'orchestre et leurs partenaires voilà des gros partenaires qui qui qui qui qui marquent sport et qui ont des belles des beaux autres productions donc non ça grossira forcément mais moi aujourd'hui je vais recruter je recherche alors aujourd'hui j'ai Je recherche vraiment un très bon directeur commercial et un très bon directeur export. Et je ne vais pas aller sur quelqu'un... Je ne veux pas former quelqu'un. Je veux quelqu'un qui soit déjà dans notre univers, qui ait 40, 45 ans, qui connaisse bien le métier. Parce que je me rends compte que quand j'ai recruté des directeurs commerciaux, des directeurs export, j'ai souvent pris des jeunes, des juniors, tu vois, à 25 ans, qu'il a fallu former. et finalement, c'est pas la bonne... bonne solution. Je préfère... Mais donc, j'attends un peu parce que ça va forcément nous coûter beaucoup plus cher. Bien sûr. Mais voilà, j'attends de voir un peu comment ça se passe aux Etats-Unis, mais voilà, je n'hésiterai pas à prendre vraiment ce qui a la pointure, prendre le meilleur, et voilà, et le plus possible avec lui.
- Speaker #0
Comment tu es organisé aujourd'hui ? Donc toi, tu es président des acteurs généraux, DA de ta maison. Autour de toi, donc, tu as une DA formidable dans ta part,
- Speaker #1
Aline. c'est
- Speaker #0
C'est quoi les départements chez toi ?
- Speaker #1
En gros, les départements, tu as tout le service quotidien, tissu. Là, j'ai une équipe dont j'ai une responsable de la production qui, elle, vérifie que tout est au norme, que quand on reçoit un tissu, il s'occupe aussi des commandes. J'ai un responsable du service confection. C'est toute la partie sur mesure qui est la plus importante chez nous. Quand je te dis sur mesure, c'est toute la partie confection sur mesure. sur Rideau et on a mis en place un... logiciel qu'on est les seuls à avoir qu'on a créé il y a dix ans et qui ne cesse d'évoluer qui a été un très gros investissement parce que en cumulé c'est un logiciel qui c'est une application qui m'a coûté je dirais 700 mille euros tu vois pourquoi c'est pour calculer les métriques c'est en gros le client professionnel il a son compte il a son compte il va sur sur l'application il choisit rideau tête de lit coussin polochon etc etc Là, il rentre dans la rubrique et c'est un entonnoir. mais son tissu, les dimensions. Alors c'est très simple. C'est à dire qu'on lui a un rideau, on lui dit tu mets la longueur de ta tringue et la hauteur. L'ordinateur va tout calculer. Il n'a pas à calculer les souhaits, les Ausha, les fouettés. A la fin, il met les options, j'ai une doubleur phonique, une doubleur occultante, etc. Il a toutes les options possibles et imaginables. Un enfant pourrait s'en servir, de 6 ans comme je disais tout à l'heure, mais également un professionnel, un tapisier-décorateur, il aura toutes les options dont il a envie. Et à la fin, tu as un devis avec la marge du professionnel et qui peut donner à son client. Donc, il y a tout est décrit, le tissu, la confection, le prix TTC, le délai.
- Speaker #0
Génial.
- Speaker #1
Et le client.
- Speaker #0
C'est un super configurateur, éditeur de devis.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et j'imagine qu'il peut juste aller à la commande et cliquer.
- Speaker #1
Et après il clique, on reçoit la commande à l'atelier. et après on confectionne et ça c'est devenu un chiffre énorme parce qu'une fois que tu rentres avec ce service tu peux plus t'en passer parce qu'on est les seuls à le proposer c'est ultra performant, c'est dans nos tissus mais aussi le tissu des concurrents donc aujourd'hui moi je vois arriver la moitié des commandes ce sont des tissus de tous les éditeurs qui arrivent, on confectionne dedans donc on devient un peu l'atelier de nos clients on devient aussi l'atelier des éditeurs et l'idée c'est de tu ouvres ça Tout à fait. il met voilà tissu voilà nobilis public et puis après c'est parti quoi et donc et ça c'est assez génial enfin nous ça nous a beaucoup apporté c'est un super service génial et voilà donc quand on parlait tout à l'heure de technologie nous ça reste traditionnel mais c'est la vraie technologie qui change la vie de nos clients donc ok tu as ce département là après j'ai de la toute la partie évidemment échantillonnage ou là bas les clients les architectes les toits tous nos clients ils Ils veulent un échantillon. qu'ils ont repérées dans le catalogue ou qui veulent prendre dans leur client donc tout ça c'est un service qui est aussi important on a le service aussi expédition qui est important où là tout est vérifié chaque mètre qui part est vérifié c'est à dire qu'on va être sûr Tu es à peine tâche de sang tous les deux. Exactement. Donc ça, c'est un service très important. Après, tout le service, évidemment, après administratif, tout ce qui est... Et après, j'ai un service export avec deux assistantes qui sont topissimes, mais qui aujourd'hui, voilà, c'est le quotidien. C'est un peu les coups qu'on fait sur les salons internationaux. Mais j'ai pas encore... J'ai plus de directeur export. J'en avais un dont je me suis séparé pendant le Covid. parce qu'une fois encore, ce n'était pas de sa faute, c'est que je m'étais trompé sur le profil. j'ai eu un directeur export extraordinaire mais qui a été tellement extraordinaire qu'il s'est fait débaucher par un client qui après est parti aux Etats-Unis je le regrette tous les jours les talents que tu fais monter tu les perds au bout d'un moment et mon erreur c'était dans ces cas là et je le referai pas c'est de ne pas avoir cru il m'a dit voilà Vincent j'ai des propositions j'aurais peut-être pu l'associer un peu trouver une solution et je l'ai laissé partir et donc aujourd'hui je... Je ne laisserai plus partir des talents. C'est comme... Quand tous les matins, tu arrives au bureau, j'ai pas eu la moindre, jamais avec lui, en deux ans et demi, j'ai pas eu un jour, une fois, une tension. Et tu sais, quand t'es bien,
- Speaker #0
quand tu travailles,
- Speaker #1
tu rigoles, c'est fabuleux. Et quand c'est fabuleux comme ça, quand t'as des gens comme ça, c'est comme Aline, dont je te parlais tout à l'heure, donc je parle beaucoup, mais c'est vrai, il n'y a pas de tension, parce qu'il y a un respect mutuel, il y a une intelligence, ça capte. Il ne faut pas perdre ces gens-là. Et c'est pour ça, et d'ailleurs, on parlait de recrutement, comme tu disais tout à l'heure, moi je l'ai de choisir équipes. Le directeur export, directeur commercial, ça c'est moi qui vais choisir parce que c'est quelqu'un avec qui je serai devant le droit de ma vendance. Mais le reste, je laisse mes équipes choisir. Parce que je sais qu'ils sont bien meilleurs que moi et quand moi j'ai mis mon grain, quand je m'en suis occupé un peu avec eux, c'était pas des bons choix. Et finalement ça se passe. Il y a une harmonie dans la boîte, une vraie boîte familiale où tout le monde s'entend très bien. Et eux, le mouton noir, ils le voient mieux arriver que moi. Parce qu'un mouton noir devant le patron, il n'a pas le même attitude. Là, j'ai un exemple précis où j'avais choisi quelqu'un à l'export, justement, et ça n'allait pas du tout. Mais pour moi, avec...
- Speaker #0
Tu ne le voyais pas. Ah,
- Speaker #1
mais c'était super avec moi. Mais derrière, je m'étais trompé. Et donc, il faut laisser les équipes autonomes. Et comme l'entreprise est en Haute-Loire, moi, je voyage beaucoup.
- Speaker #0
C'est quoi la proportion des équipes ? Donc, toi, tu es plutôt basé à Paris, mais tu voyais...
- Speaker #1
Je suis entre les deux. Je suis chaque... Voilà, je suis... Chaque semaine là-bas. Oui, chaque début de mois, j'y suis. suis une dizaine de jours ok et puis après voilà après je suis beaucoup à paris parce que ça paris vous avez fait le choix de ne pas avoir trop j'ai pas de choses j'ai un bureau commercial où j'étais mes collections soit les professionnels j'ai deux espaces il y en a un peu plus grand ou là aussi un peu de mise en scène là j'ai plus tendance à recevoir les architectes les nouveaux clients et les clients voilà qu'on connaît depuis longtemps où les je les reçois dans un autre bureau qui est un peu... un peu plus intime et où j'aime bien bosser parce qu'il est très agréable, il est plus convivial. Et donc là, je présente mes collections, on travaille sur les projets. Et c'est là aussi où je reçois tous mes futurs collas, mes créateurs, les designers, les colles. Donc voilà, la création, le commercial. se fait plus à Paris, se fait vraiment à Paris, et tout le reste se fait en Haute-Loire, en Auvergne. C'est pour ça que je suis beaucoup à Paris.
- Speaker #0
C'est quoi le plus gros défi depuis que tu as repris la boîte, ces 15 ans, auquel tu as dû faire face ?
- Speaker #1
Le plus gros défi, c'était vraiment de changer la stratégie, en tout cas, de se diriger vers le haut de gamme. Et aujourd'hui, mon gros défi, c'est cette relocalisation dont je te parle. Disons qu'un entrepreneur, il aime prendre des risques et il aime se donner des défis. Donc... mes gros défis, j'en ai tout le temps. Et c'est ça qui est amusant.
- Speaker #0
Le prochain gros, c'est les Etats-Unis.
- Speaker #1
C'est terminé, déjà digéré, la relocalisation. Ça, c'est vraiment un gros morceau. Et puis, évidemment, les Etats-Unis, où là, je vais y passer beaucoup de temps parce que c'est une opportunité. Je n'en aurais pas deux comme ça dans ma vie, dans la vie d'entreprise. Ça peut être phénoménal, mais il faut être proactif. Il va falloir être très bon. Et pour être très bon, on va falloir être très présent. Et voilà. Et c'est un marché très concurrentiel. Et donc, il faut qu'ils comprennent notre maison qui est aussi différente. On a un style qui est assez différent de ce qui se voit aujourd'hui aux Etats-Unis. Il faut leur expliquer, il faut les séduire.
- Speaker #0
C'est vrai que l'esthétique française, c'est une puissance extraordinaire aux Etats-Unis, mais je n'en reviens pas. C'est vrai dans beaucoup d'endroits, mais aux Etats-Unis en particulier. Tu connais The Invisible Collection ? Oui, évidemment. qui s'appelle...
- Speaker #1
raconter ça très très bien mais c'est incroyable la puissance du design français et du créateur français de la marque française c'est absolument dingue c'est une chance extraordinaire et qui est entretenue en plus qui est bien entretenue par les médias par les films par les créateurs français par les marques françaises c'est vrai qu'on a la chance d'avoir un Bernard Arnault l'air de rien un Hermès ce sont des gens qui leur travail est remarquable ils ont des milliers de personnes qui cultivent cette image
- Speaker #0
Ils sont des ambassadeurs de faire l'excellence française.
- Speaker #1
Paris, et puis quand tu reviens, enfin la France en général, mais quand tu reviens, moi, tu vois, quand je voyage et quand je reviens à Paris, je me dis, et quand tu vois la nuit, quand tu es en taxi sur les quais, tu te dis, waouh, c'est quand même extraordinaire. Je comprends l'américain. Et d'ailleurs, ça m'a marqué parce que nous, on est naturellement assez pessimiste. Tu vois, on fait pas mal de French-bashing. Et la semaine, donc il y a dix jours, quand j'organisais le dîner avec tous ces architectes américains, et Oland & Cherry, donc j'étais entouré d'Américains ils me disaient tous qu'est-ce qu'on aimerait vivre à Paris qu'est-ce qu'on aime cette ville, qu'est-ce qu'on aimerait venir acheter, pouvoir avoir notre appartement ils sont comme des dingues on se rend pas compte à quel point l'image que véhicule la France est assez exceptionnelle, donc voilà, on est dans la passion il faut qu'on l'entretienne correctement et c'est une chose, déjà quand t'arrives tu dis je suis français t'as fait la moitié du chemin Cinquième génération,
- Speaker #0
t'es venu ?
- Speaker #1
Moi je suis la quatrième Non mais c'est la 5ème ? Du coup, pareil, tu vois, j'aimerais, je distille un petit peu.
- Speaker #0
Tu as des enfants de quel âge ?
- Speaker #1
Alors, j'ai une fille de 15 ans, une de 13 ans et un fils de 6 ans. En plus, ils sont tous très complémentaires. Alors, mon fils, c'est plus dur à voir, mais en tout cas, mes deux filles, il y en a une qui est vraiment dans la création, qui est très, voilà, elle adore créer, elle adore dessiner, elle est un peu, elle est très fantaisiste. Et l'autre qui est au contraire très rigoureuse, tu vois, qui est très chifle, qui fait attention à tout. Donc, toutes les deux seraient ultra complémentaires. Donc ça, c'est ce que je pense. que j'ai le malheur d'en parler dessus donc voilà bon on verra et que j'espère que comme voilà moi j'ai eu envie parce que j'ai vu mon père épanouie et ça va donner vraiment envie donc si elles elles ont envie plus tard je me dirais que moi j'ai voilà j'ai eu l'air de voir un père épanoui et donc c'est à moi de leur donner envie quoi c'est désirable mais ce serait chouette génial j'aimerais beaucoup
- Speaker #0
On arrive déjà presque à la fin, une heure et demie déjà qu'on est ensemble, c'est génial. J'ai quelques questions un peu rituelles que je pose à la fin de nos entretiens. Alors si t'avais, je te l'ai pas dit avant, donc t'as peut-être pas eu le temps d'y préparer, t'as le droit de réfléchir. Si t'avais un livre... un film, un docu, ou même un lieu de visite que tu recommanderais à quelqu'un qui veut comprendre l'excellence française, le design, ton métier, ce serait quoi ?
- Speaker #1
Et ce serait alors gros Grand Budapest Hotel de Wes Anderson. Moi, je trouve que c'est... Comme je te l'ai dit, j'adore le ciné. Je suis cinéphile. Et je trouve que ce sont des réalisateurs extraordinaires parce qu'ils captent l'air du temps. Ils innovent. Tout est dans le détail. Notre métier, c'est du détail. C'est de la qualité. C'est de l'intelligence. C'est de la créativité. Ça peut paraître parfois quand on voit une étoffe, on se dit c'est pas si compliqué. Mais derrière, il y a tellement de travail. Et Wes Anderson, j'adore ce film parce que tout est léché. Tout est parfait. dans le détail, c'est tout ce que j'aime.
- Speaker #0
Avec une vraie identité, la couleur.
- Speaker #1
Exactement, et ça, ça me représente bien.
- Speaker #0
C'est tout ce que j'aime. Très bonne recommandation, génial. Ça me donne envie de le revoir. Si tu pouvais inviter à dîner ou à déjeuner une figure vivante ou pas, du design ou de l'ameublement ou de l'architecture d'intérieur, ça serait qui ?
- Speaker #1
J'aimerais bien inviter... C'est un peu banal de dire ça, mais je trouve que des gens comme Charlotte Perriand, j'aime beaucoup. Il y a deux périodes qui sont assez vivantes, donc j'aime beaucoup. Moi, j'adore, je te disais tout à l'heure, le 18e. J'adore ces indiennes, ces couleurs, ce travail. Et j'aime beaucoup la reconstruction. Donc moi, un Pierre Garrige, par exemple. Moi, j'aimerais bien un dîner avec un Pierre Garrige, avec un... moi j'en prouvais c'est une bonne idée Charlotte Perriand et puis un réalisateur j'aimerais bien un Kubrick tu vois un Kubrick ça m'amuserait parce que Kubrick pareil tu vois j'aime bien ce côté perfectionniste les décors sont tellement importants dans ces films en plus un Barry Lyndon à la bougie et tu vois et quand il peut passer 3 jours à retourner 50 fois la même scène moi je suis un peu un peu comme ça. Je suis assez perfectionniste et quand la couleur me convient pas, ça peut être une subtilité que les autres n'ont pas, mais ça me convient pas. Et je le vois tout de suite. Et lui, il voyait ça. Donc je pense que c'est intéressant. Je sais pas si on s'est clattré, mais je pense qu'il a assez, parce que peut-être qu'il était assez sombre, mais en tout cas j'aimerais beaucoup parler avec lui.
- Speaker #0
Je crois que Charlotte Perrin était assez joviale.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
elle compenserait. Génial, super. Et dernière question rituelle, s'il y a un objet que tu possèdes ou avec lequel tu vis que tu devais garder un seul, ce serait quoi ?
- Speaker #1
ou un meuble ça peut être un meuble ou un meuble ou un si ce serait une toile un papier peint que j'ai acheté du 18ème que j'ai acheté que j'ai trouvé chez un client il était tout troué il était enfin j'ai vu je voyais les rouleaux partout il y avait un grand panoramique et il était dans un état pitoyable et il me dit je sais pas quoi je lui dis c'est dommage il est magnifique ce papier peint il me dit si vous voulez je vous le donne je lui dis super et je connaissais alors malheureusement elle est morte mais... Mais je connaissais à l'époque une restauratrice de papier peint qui travaillait notamment pour le Louvre. Tous les papiers enduits. C'est elle qui les... Reconstituer le... Et donc, il y avait des trous partout. Et elle, elle a fait... Alors, elle travaillait sur plein de choses à la fois parce qu'elle aimait bien. Et donc, elle a mis 8 ou 9 mois pour le restaurer parce qu'il est assez grand. Il doit faire... Alors, à l'époque, c'était 6 panneaux. Je lui ai demandé de me faire un triptyque parce que je voulais que c'était plus joli. Et il doit faire, je ne sais pas, disons, 3 mètres de large après par 2 mètres de haut. et... Et ce qu'elle me l'a restauré, c'est qu'il est sublimissime. Les couleurs sont dingues. Tu ne peux pas imaginer qu'il y avait des trous partout à l'époque. C'est incroyable. Et donc voilà, ça, ce serait ce que je pense. Je sais le travail qu'elle a passé dessus. J'aime bien ce côté hasard. Il me l'a donné, ça ne valait rien et on en a fait quelque chose de sublime. Ce serait ça. Bon, s'il y a un incendie, il sera compliqué de le porter. Mais bon, j'essaierai de partir avec quand même.
- Speaker #0
Une photo. Ok, génial. Super, super. Écoute, merci beaucoup, Vincent. C'était vraiment un super moment. Merci Vincent Thévenon. Maison Thévenon, 1908, et donc quatrième génération, et ça va durer. Écoute, ça a été un grand plaisir. J'espère que tout le monde aura pris autant de plaisir que moi à écouter cet épisode. À très bientôt pour The Design Talk.
- Speaker #1
Merci, à bientôt.