- Speaker #0
Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talk, c'est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue Jean-Baptiste Souletie à ce micro. Je suis ravi de t'avoir à mes côtés aujourd'hui pour une heure et demie à peu près.
- Speaker #1
Merci de me recevoir.
- Speaker #0
Avec plaisir. On va avoir l'occasion de parler de ton parcours, de la chance qui est la maison d'édition. On parle d'une maison d'édition ?
- Speaker #1
Oui, clairement. C'est exactement ça. Ce qui nous différencie d'un fabricant, c'est que justement on n'est pas possesseur des outils de production, ce qui nous donne à la fois une grande flexibilité dans le fait de pouvoir travailler avec énormément de matériaux différents en s'adressant à... à chaque fois à des ateliers, des artisans et des savoir-faire différents. Et l'autre aspect qui fait qu'on est un éditeur et pas simplement un bureau design, c'est que justement, à chaque fois, on fait appel à des créateurs, des designers, des sculpteurs différents pour chaque collection.
- Speaker #0
Ok, super, on va rentrer dans ce détail-là. Peut-être avant, je vais te demander de te présenter. Et peut-être même avant, est-ce qu'il y a une chose en particulier qui t'a inspiré ce matin ? Première chose qui t'a inspiré ce matin, s'il y en a une ?
- Speaker #1
Ce matin, on est à Paris, on a la chance d'être dans une ville qui est magnifique. Je suis venu en vélo de chez moi et je pense que chaque trajet dans Paris est une inspiration. Parce qu'en termes d'architecture, en termes de détails, de façades, de perspectives, tout a été. pensée, sculptée par les hasards du temps et de la construction, de l'accumulation des choses, mais ça c'est clairement toujours une inspiration chaque jour renouvelée.
- Speaker #0
Je comprends, ça m'inspire aussi beaucoup, je suis à vélo et je peux pas m'empêcher de lever la tête et de me dire mais quelle chance on a dans cette ville ! Comment font les pauvres non-parisiens ? Non, je plaisante. Super. Comment est-ce que tu décrirais à quelqu'un qui est complètement extérieur au monde de l'édition, du mobilier, de l'architecture de l'intérieur, comment tu décrirais ton métier ? C'est quoi ? Qu'est-ce que tu fais ? Un enfant de 6 ans, tiens. Tu dois exprimer à un enfant de 6 ans ce que tu fais.
- Speaker #1
Oui, j'essaye en ce moment d'expliquer à mes enfants ce que je fais. Ils ont à peu près cet âge-là, un petit peu moins. Ça reste assez abstrait pour eux, mais pour être très schématique. On demande à des gens de dessiner des choses et souvent du mobilier avec toujours un aspect sculptural mais aussi un aspect pratique et pas mal de contraintes que nous on doit intégrer. Ensuite, on va trouver la production pour pouvoir réaliser ces pièces. Puis, on organise la distribution avec des partenaires et des galeries qui sont un petit peu partout dans le monde. Donc en fait, on est au milieu Merci. à la fois de la création, de la production et de la distribution. Le parallèle que je fais pour les gens qui entendent souvent le mot édition et qui n'ont pas tout de suite la compréhension de ce que c'est dans le domaine du mobilier, je fais le parallèle. parallèle avec un producteur de musique à qui on envoie une mixtape qui est très brute, qui va louer le studio, organiser, produire, en faire un album, et puis ensuite qui va le vendre à des magasins qui eux vont le vendre aux distributeurs. C'est notre métier, c'est ça. trouver les talents, les faire exister dans le réel et non pas simplement sur une feuille de papier à travers une pièce, et ensuite le faire connaître au monde par divers moyens que sont la communication, les partenariats,
- Speaker #0
la distribution, la vente, etc. Est-ce que ce qui définit un éditeur de design de mobilier, c'est aussi le fait qu'il y ait une notion de série, de quantité, d'industrialisation peut-être, même si ce n'est sûrement pas exactement ce que tu fais ?
- Speaker #1
Alors, ça... Ça a été le cas à un moment. Aujourd'hui, les frontières ont tendance à s'estomper dans le sens où il y a des gens qui sont considérés comme étant des galeries et qui finalement font de l'édition parce que c'est des séries ouvertes. Oui,
- Speaker #0
ou limitées, mais pas tant que ça.
- Speaker #1
Oui, limitées. Et puis on change un détail et on repart sur une nouvelle série. Donc finalement, c'est la même chose. Et puis après, il y a des gens qui sont avec une étiquette. éditeurs et qui font aussi des pièces en édition limitée. Finalement, cette frontière devient extrêmement poreuse. Il y a une évolution même dans la façon dont on a travaillé avec la chance, où on avait vraiment un modèle d'éditeur et là, on est en train de passer dans quelque chose qui est plus proche de la galerie. Il y a le lieu qui est aussi important parce qu'une galerie, elle est... Elle est vraiment symbolisée, incarnée par un lieu. Et là justement, nous on est en train de... On est en cours de signature pour un lieu qui justement sera plus central et qui aura vocation, qui sera sur rue, et qui aura vocation à pouvoir être l'incarnation physique de ce qu'est la collection de la chance. Alors qu'aujourd'hui on a un showroom, qui est plus quelque chose...
- Speaker #0
Pour les professionnels.
- Speaker #1
Qui est pour les professionnels, oui, enfin, 90% du temps c'est un architecte qui vient avec son client pour lui présenter des pièces. Et nous, on lui permet de les voir, en tout cas pour ce qui est de Paris et de la France. Et à l'étranger, on a des relais avec des galeries qui nous représentent. Mais typiquement maintenant, nos distributeurs qui avant étaient des distributeurs plutôt généralistes, qui vendaient du mobilier, mais qui avaient souvent un catalogue de marques assez large et en exposition relativement peu de choses. Là, maintenant, on travaille avec des gens qui sont beaucoup plus centrés sur une sélection qui est beaucoup plus réduite, mais avec... avec une présentation, une mise en avant, une incarnation, où finalement on devient la collection de la galerie, ou une des trois, quatre, voire cinq collections, mais c'est beaucoup moins large.
- Speaker #0
Tu vas nous expliquer d'ailleurs comment tu choisis les galeristes ou les distributeurs qui représentent tes collections, tes designers, on ne parle pas d'œuvres, mais de création. Mais juste avant, on va revenir un petit peu en arrière sur ton parcours à toi, Jean-Baptiste, tu as grandi où ? comment t'es arrivé dans le design enfin c'est très long tout ça mais t'as grandi où, tu viens d'où, t'as fait quoi c'était quoi ton enfance ?
- Speaker #1
Moi j'ai grandi juste à côté de Paris en banlieue ouest à Meudon puis à Sèvres avec une enfance, une adolescente qui était entre le côté justement peut-être plus forêt, nature C'est l'avantage de l'approche banlieue, et c'est ce qui nous intéresse aujourd'hui à Paris. Et aussi, pas mal d'amis qui étaient à Paris. Donc, j'étais vraiment entre les deux mondes. Qu'est-ce qu'il y a pu m'intéresser ?
- Speaker #0
Ton approche du design, à ce moment-là, c'était... J'ai lu quelque part, peut-être dans ton dossier de presse, que l'un des livres de chevet, c'était des monographies de Ruhlmann ou d'autres. Oui.
- Speaker #1
Alors, comment dire ? Je ne sais pas réellement comment tout ça a commencé. J'ai toujours eu une approche très geek sur les choses. C'est-à-dire que quand il y a un sujet qui m'intéressait, ça a pu être en étant plus jeune encore, je n'en sais rien. Le roller, les vélos, les choses comme ça. Peu importe.
- Speaker #0
T'es maniaque.
- Speaker #1
non mais j'ai toujours adoré dévorer les catalogues de toutes les marques connaître enfin un peu tout quand j'allais on m'a souvent proposé d'être vendeur de vélo puis de meubles plus de machin parce qu'en fait je connaissais déjà les cas de tous les trucs puisque c'était voilà bon et évidemment ça a commencé par des choses qui était plutôt du mobilier contemporain. Et puis après, on déroule le fil et puis on creuse, on découvre des gens qui ont formé le goût français actuel en plantant des graines qui sont devenues des choses très différentes. il y a plein d'incarnations. Donc oui, clairement, le fait d'aller dans les monographies, l'histoire, comprendre le parcours, les créations, l'évolution aussi, parce que c'est ça aussi qui est très intéressant dans le fait de... de se replonger dans l'œuvre de quelqu'un avec... Étant donné que c'est des vies qui sont terminées, elles sont achevées, donc on peut vraiment les juger, les appréhender dans leur totalité, avec les sources, l'évolution, l'achèvement, parfois la...
- Speaker #0
Le déclin, dans certains moments.
- Speaker #1
Oui, oui, bien sûr. Donc c'est très intéressant de l'aborder comme ça, puis en plus ça permet souvent de mieux comprendre l'époque qu'il y a autour. Clairement, quand on s'intéresse à Ruhlmann, l'entre-deux-guerres, les mouvements artistiques, l'effervescence, l'internationalisation, les influences. Il y a énormément de choses, c'est extrêmement riche. Donc clairement, ce genre de choses. une tante et une cousine qui m'offraient ce genre de livres. Et comme beaucoup d'autres choses, c'était à côté, donc je les dévorais. C'est des choses que j'ai encore, en fait.
- Speaker #0
Et tu as l'impression que c'est... Oui, c'est... Il y a eu un déclencheur, peut-être cette tante ou cette cousine qui t'ont alimenté. Sinon, tu ne t'y serais peut-être jamais intéressé. Ou si, de toute façon, ça faisait partie de toi.
- Speaker #1
C'est difficile de savoir l'œuf ou la poule. Est-ce que c'est simplement le fait qu'on est emmené sur ce chemin ? Après, mes parents sont assez... s'intéressent mais de loin à ce que peut être le mobilier, de façon tout à fait normale. Ils aiment bien avoir un intérieur qui leur ressemble et donc c'est avec des pièges qu'ils sont choisis, sans pour autant que ce soit une approche théorique ou plus poussée qu'une consommation de très jeune. Donc eux ne savent pas trop. Pourquoi moi je me suis dirigé vers ça ? Après, il y a diverses personnes en grandissant, à l'adolescence, avec qui j'ai eu une forme de boîte de résonance. Le père d'une amie qui était architecte, qui avait été assistante Vasarely, qui était en plus dans cette période où l'archi se faisait encore au Beaux-Arts. Et donc il y avait encore une fois cette porosité entre une approche très concrète de la réalisation, la technique, comment est-ce qu'on fait exister les choses, et en même temps une aspiration totalement libérée. d'une approche artistique pure. Et donc ça, oui, on discutait. Puis je voyais, pour le coup, plus de pièces travaillées et une approche plus poussée chez eux. Et puis il y a diverses personnes comme ça qui, au fur et à mesure de mon adolescence, de mon parcours... Même après, je suis allé dans quelque chose de beaucoup plus bourgeois et conservateur. J'ai fait une école de commerce. Ok. Où finalement...
- Speaker #0
Il fallait rassurer un peu ta famille, là,
- Speaker #1
c'est ça ? Non, non, non. Non, t'y avais pas. J'aurais été absolument... Non, c'est moi qui peut-être avais besoin de sécurité. Mais ma famille m'avait toujours dit, fais absolument ce que tu veux. De la même manière, quand j'ai terminé mon école de commerce, ils m'ont dit, bon, alors maintenant, est-ce que tu vas faire ce que tu veux ? Parce qu'ils sentaient bien que ce n'était pas ton jazz. Non, après, je ne regrette absolument pas dans le sens où ça donne les outils pour pouvoir réaliser une quantité de projets. C'est un couteau suisse qui aussi nous a permis de monter avec Louise la chance. Donc ça, c'était vraiment intéressant. Mais c'est vrai que même dans mes différents stages, j'ai fait un stage en finance à Londres où je suis arrivé pour faire de la compliance en salle de marché. Et au final, j'ai redessiné tous les espaces de réception des nouveaux bureaux parce qu'ils déménageaient à ce moment-là. J'ai fait à me servir de la 3D.
- Speaker #0
En tant que stagiaire ?
- Speaker #1
Ouais, en tant que... Pas vraiment.
- Speaker #0
Fin de stage ? Ouais.
- Speaker #1
Et puis je me suis bien entendu avec... Je ne sais pas comment on est arrivé à parler de ça avec le boss de l'entité qui en fait était quelqu'un... Là aussi, je pense que c'était assez important. C'était quelqu'un qui avait une place extrêmement aboutie. Il avait vraiment réussi une carrière de financier. Mais c'est quelqu'un qui aussi me racontait que... Il avait fait les beaux-arts avant que lui, pour le coup, sa famille lui dise « C'est sympa, mais on t'arrête ça, tu vas à Sciences Po et puis on va faire un truc sérieux. » Et il avait passé sa vie à faire de la photo avec son Leica qu'il avait achetée avec ses premières économies, à aller voir du cinéma d'essai parce que ça l'intéressait. Et c'est quelqu'un qui était... Pour qui je pense que j'étais une forme de... J'étais un peu rafraîchissant dans le sens où j'étais là-bas dans un truc de finance, mais en fait, c'était vraiment pas la finance qui m'intéressait. Donc, on parlait d'autre chose. C'est un mec qui était en fin de carrière et qui s'est levé à 6h30 du matin pour venir faire la queue devant les soldes Vitra à Londres parce qu'il y avait un nombre limité de pièces et que justement, cette étincelle s'habille encore chez lui.
- Speaker #0
Oui, complètement. Il fallait qu'il sorte un peu de sa salle de marché. pour... Ouais.
- Speaker #1
Et c'est aussi un mec qui m'a dit, clairement, fais ce que tu as envie de faire.
- Speaker #0
Donc là, tu sors d'école, tu rentres en stage dans une banque, j'imagine, dans une salle de marché. Et derrière, c'est quoi le parcours avant d'arriver à la chance ?
- Speaker #1
Le parcours avant d'arriver à la chance ? Il y a les différents stages. Je finis mon école avec les voyages et toutes les choses qui sont intéressantes à faire en école de commerce, parce qu'il faut aussi en tirer le meilleur. Donc ça, c'est bien, faire la fête et faire des voyages.
- Speaker #0
C'était quelle école d'ailleurs ?
- Speaker #1
C'était l'EM Lyon. Oui. Et ensuite, j'ai eu une période qui était un peu... Il s'agissait de décider. C'est-à-dire que ce n'était pas un stage où finalement c'est un engagement qui dure six mois. Donc là, c'était...
- Speaker #0
Un peu plus structurant et engageant de décider ce que tu allais faire.
- Speaker #1
Un peu plus structurant et engageant. Le dernier stage que j'avais fait, j'en avais fait en private equity. Et ça, c'était super intéressant parce que c'était extrêmement concret. Et finalement, comme c'était une petite boîte, on était très proche des entrepreneurs. Et quand on allait voir... Enfin, un tableau financier avait... On avait le pendant en allant voir l'usine et en rencontrant les gens. Et chaque ligne, c'était le nombre de casseroles qu'ils pouvaient faire. Il y avait toujours des choses extrêmement concrètes. Donc ça, j'ai trouvé ça très intéressant. Et d'ailleurs, mon maître de stage de l'époque est quelqu'un avec qui je suis en relation encore aujourd'hui. Et qui nous accompagne, il nous conseille dans la chambre. Clairement. Puis après, j'ai bossé chez Kering à l'époque. À l'époque PPR, à la direction de la stratégie. Est-ce que t'es une... Sur le papier, quelque chose d'intéressant. Dans les faits, c'était plutôt pas mal. Mais j'ai aussi bien compris que je n'étais pas... Ils m'ont aussi bien fait comprendre que je n'étais pas vraiment fait pour travailler dans une grande entreprise.
- Speaker #0
Oui, en plus, stratégie caring, tu n'es même pas dans une maison.
- Speaker #1
Non, en fait, c'est ça. On était hyper loin et donc il y a un côté hyper frustrant. On a l'impression de tout faire avec des moufles, extrêmement loin de rien toucher. On a un peu le mercenariat en interne. Et puis en plus, moi, j'avais une toute petite position à l'époque. C'était encore un stage, tout ça. Mais c'est vrai que j'avais envie d'un peu plus de liberté. Donc après, il y a eu toute une période où justement, je me demandais ce que j'allais vraiment faire. Et ça a duré assez longtemps. Je pense que j'ai passé un an à, pour le coup, me rincer la tête, sortir, faire des amis différents, peut-être dans des milieux plus créatifs. Et je pense que ça m'a amené à... plus assumé, sans pour autant se sentir légitime, parce que pour moi c'était une passion, mais le fait de pouvoir soit créer, soit exister là-dedans, c'était vraiment extrêmement lointain, et c'est là que j'ai rencontré Louise. Oui,
- Speaker #0
Louise Blaguet.
- Speaker #1
qui est la cousine du mari de ma cousine, une relation lointaine où à un dîner, elle est architecte de formation, elle a fait l'école de Versailles, et elle discutait de son envie de faire du mobilier. et la cousine qui justement m'offrait les livres quand j'étais jeune lui dit mais faudrait que tu rencontres Jean-Baptiste et donc on s'est rencontrés on a discuté et le lendemain lendemain, on a commencé à bosser ensemble. Et à cogiter,
- Speaker #0
c'est-à-dire on va le faire. Oui,
- Speaker #1
absolument. Et donc ça, justement, à l'époque, on était en 2010, en 2010,
- Speaker #0
je crois.
- Speaker #1
Et le mobilier était moins... La création de nobiliers en France, en tout cas, était moins florissante. Il y avait quelques initiatives intéressantes. Il y avait déjà, il y avait Petite Friture, il y avait aussi Moustache. Il y avait des choses que nous, on suivait. Mais il n'y avait pas cette profusion de déditeurs et de modèles aussi.
- Speaker #0
Déditeurs et même de designers en auto-édition. Et c'est vrai qu'aujourd'hui... 15 ans après, le paysage n'est plus du tout le même.
- Speaker #1
C'est pour ça que tout à l'heure, je disais, en fait, les frontières n'existent plus vraiment, dans le sens où les designers font de l'auto-édition, avec finalement un format qui est proche de la galerie. Pardon. Avec un format qui est proche de la galerie. Mais en même temps... ils travaillent aussi avec des éditeurs pour faire des grandes séries. Enfin, c'est... Mais justement, à l'époque, nous, toute la question, ça avait été de décider. Est-ce qu'on est une galerie ? Et on fait des pièces avec des artistes en édition limitée qu'on vend à travers un seul lieu ? Ou alors, est-ce que on fait de l'édition ? On aimait bien, nous, le fait de pouvoir travailler, de ne pas être limité ni par un lieu, ni par une technique, ni par un... par un... Une série d'artistes qu'on représente et avec qui on est obligé de...
- Speaker #0
Parce que le galeriste, il représente des artistes, il est presque le genre. Oui, il y a ça,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #0
J'entendais, il y a une aventure extraordinaire, The Invisible Collection, qui commence à avoir des lieux physiques depuis 2022, à peu près, mais qui, pendant 7-8 ans, a été que digitale et a allé chercher des artistes architectes d'intérieur qui faisaient du mobilier pour les chantiers pour lesquels ils étaient commissionnés et qui n'éditaient pas du tout. Ça aussi, c'est un changement majeur de modèle.
- Speaker #1
Oui, il y a eux, il y a dans les jours intéressants, il y a aussi... Studio 27, qui sont bien. Après, il y a Philia, qui est aussi intéressant et qui a un modèle qui est... Alors, en fait, c'est marrant parce que nous, on a commencé à bosser avec eux au tout début. Au départ, ils étaient marchands, puis ils sont devenus galeristes numériques. En fait, maintenant, ils ont un modèle qui est assez intéressant parce qu'il est complètement nomade. Et donc, ils font des événements dans plein de lieux sans... Que des pop-up. Donc ça, c'est quand même super intéressant. Puis il y en a... Ouais, il y a Maya Fluency à Singapour et aussi un petit peu dans ce modèle-là. Mais tout ça a foncièrement évolué. À l'époque, nous, ce qui nous intéressait dans le modèle de l'édition, c'était à la fois le fait de faire des pièces avec beaucoup de collaborations et d'être très ouvert, mais aussi l'industrialisation, même si en vrai, ce n'est pas de la réelle industrialisation, c'est plus manufacturé qu'industrialisé. Et une chose que peut-être et était ambitieux. ou compliquée à réaliser c'était de faire du mobilier moins élitiste et on a vendre accessible Rendre accessible ? Non, parce que ça l'a toujours été. Donc, ce n'était pas une nouveauté, mais en tout cas, de le faire à un niveau accessible. L'idée, c'était de pouvoir faire des choses que nos amis puissent se payer en se disant « c'est un peu plus cher, mais cela dit, c'est aussi beaucoup plus dessiné, particulier, il y a une signature. » Et ça, en fait, c'est quelque chose d'extrêmement compliqué. Et ce qui est emprunt aujourd'hui, notre modèle de la chance, il est en train d'évoluer vers quelque chose de plus exclusif.
- Speaker #0
Votre idée de départ, c'était en 2010 à peu près. rencontrer avec Louise, vous décidez de travailler ensemble. Au bout de quelques jours, quelques semaines, vous dites, ok, on veut rendre accessible la très belle création, accessible en termes de prix, moins élitiste, parce que la galerie, c'est un peu élitiste, c'est un peu intimidant.
- Speaker #1
Le fait de pousser la porte, déjà, souvent, il faut sonner, on rencontre quelqu'un, on est seul dans le truc, poser des questions qui peuvent ne pas être les bonnes questions. Moi, je sais que... Très clairement, justement quand j'avais 15 ans et que pour le coup j'allais dans le magasin Cappellini qui était à l'époque rue des Rosiers dans le Marais.
- Speaker #0
Très très bien, c'est devenu cos maintenant.
- Speaker #1
Oui, je sais. C'est marrant, l'autre jour, à une soirée, je crois, Jean-Marie Massot, et je lui disais, mais pour moi, vous savez, à 14-15 ans, la shadow chez Capellini, c'était mes samedis après-midi. En revanche, c'était des lieux qui étaient très dessinés et tout, mais qui n'étaient pas aussi fermés que la galerie. D'autant plus la galerie de... Là, on parle de 2005-2007. Donc, ça, c'est... Ça a beaucoup évolué. On voulait cette ouverture et ce côté justement accéléré.
- Speaker #0
accessible. Comment ça démarre ? Oui, c'est architecte, donc elle s'est dessinée, peut-être tu t'es dessinée aussi, mais tu n'as pas cette formation-là. Tu as parlé un petit peu de la légitimité. Comment à ce moment-là, vous vous dites, ok, on va aller dessiner, contacter des designers ? Vous aviez déjà en tête un esprit de collection. Comment vous démarrez ? Vous dites, OK, notre positionnement, c'est ça. On veut rendre accessible du très beau meuble. On est à la frontière de la galerie, l'éditeur, etc. Vous démarrez comment, concrètement ?
- Speaker #1
il y avait plusieurs points d'accès. Et après, ça a été un jeu de plateforme. C'est-à-dire qu'on a commencé, évidemment, de par le réseau de Louise, avec tous ses amis qui étaient architectes. Les architectes, il y en avait aussi qui étaient designers, donc certains qui étaient dans des galeries. galeries. Donc, on a commencé à aller dans les vernissages de galeries, les lancements, ce genre de choses. À discuter un petit peu avec les gens, à travailler. Je pense que au début, on avait commencé, je crois que c'était avec Guillaume Delvigne et avec Pierre Favresse, avec qui on avait fait les toutes premières pièces. Et puis, moi, de mon côté, j'étais beaucoup, toujours avec l'approche un peu geek dont je parlais, j'étais beaucoup sur, à l'époque, ce qu'étaient des blog de design. et qui était assez pointue parce que relativement confidentielle. Dizzy n'était pas du tout aussi gros que l'énorme machine que c'est devenu. Et il y avait beaucoup de choses qui étaient faites par des passionnés. Ce n'était pas encore des choses commerciales. Et donc, j'avais pas mal de choses que je suivais. Et il y avait notamment un truc qui m'avait tapé dans l'œil. C'était une exposition qu'avait fait Note Design Studio. qui à l'époque n'était pas un studio de design. Donc, c'est des gens qui sont à Stockholm et qui n'était pas un bureau de design, qui était un bureau d'image, de création, de stratégie pour des marques. Ils avaient fait une expo qui s'appelait Marginal Notes. Et le concept, c'était qu'ils avaient fait en vrai. réalisé les gribouillis que vous pouvez trouver dans leur dans la marge d'eux d'un cahier ou un truc comme ça c'était un petit peu des meubles impossible sachant que quelqu'un de lambda il va faire des carrés des cubes des gribouillis un designer il va dessiner une tour il va une maison un truc comme ça sans y penser vraiment il avait fait des pièces donc assez
- Speaker #0
Avec une fonction ?
- Speaker #1
Pas forcément. Oui, en fait, typiquement, il y avait deux tabourets. Mais les deux tabourets que finalement, moi, je les ai appelés pour pouvoir les produire. Ils m'ont dit, c'est pas vraiment fait pour être produit. Typiquement, eux, de ces choses-là, ils ont fait une expo où le tabouret qui est devenu le tabouret Bolt dans notre collection, qui est un peu classique maintenant. À l'époque, c'était littéralement quatre rondins avec un anneau qui était posé dessus. On ne pouvait pas s'asseoir dessus, c'était une sculpture. Mais donc nous, notre travail d'éditeur, c'était de le développer, d'ajouter du confort, de changer la façon dont c'était fabriqué, de mettre des attaches, mais qui soient assez discrètes, tout en étant performantes et en faisant des projets quotidiens. Mais donc, ouais, on a...
- Speaker #0
Donc, c'est le point de démarrage, le point d'entrée, ça a été... Des rencontres. Des rencontres, voilà. Donc, c'est une note. Là, ce tabouret, il est génial, ça serait top si on pouvait le rendre accessible, le produire. Donc, il y a du bois, de la pétale, pour réfléchir à la fonction, à la réalisation. Donc, là, vous aviez déjà un réseau d'artisans, de fabricants, d'industriels, je ne sais pas ?
- Speaker #1
Non, enfin, on avait... des archis qui faisaient pour leurs projets certains trucs. Et puis après, en fait, le tout est de rentrer dedans. C'est-à-dire qu'on commence à parler avec un designer qui a déjà travaillé avec d'autres marques, qui ont déjà travaillé avec tel fabricant. On se passe les adresses, on cède. Finalement, ce fabricant ne convient pas, il dit... Je vous indique un autre. Enfin, voilà, mais c'est le début, la mise en place d'un réseau de production et d'artisans fiables est quelque chose d'extrêmement long, fastidieux, compliqué. Et puis, en plus, il y a vraiment différents aspects là-dedans, dans le sens où... Il y a la capacité technique, certes, mais il y a la dimension humaine aussi, l'envie qu'ont les artisans de travailler avec une nouvelle maison d'édition, dans le sens où nous, on n'avait pas les moyens de financer des gros devs, donc il fallait que ce soit déjà... des gens qui aient envie de s'impliquer en se disant « Moi, je trouve ça intéressant, j'y vais. »
- Speaker #0
Oui, et puis sans certitude que derrière, ils vont produire des centaines ou des milliers. Bien sûr. Comme aujourd'hui, le Bolt, j'imagine que celui qui vous a fait confiance au début doit être content aujourd'hui. C'est devenu un...
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est quelque chose qui a... Ça marche bien,
- Speaker #1
mais...
- Speaker #0
Alors, justement, vous contactez les... On vous communique les contacts de fabricants ou d'artisans. Ça se passe comment ? C'est quoi la... timeline typiquement d'un développement de produit comme celui-là à partir de l'idée il faut des protos ça dure combien de temps, ça coûte quoi ça se passe comment ?
- Speaker #1
Je pense que c'est plus intéressant de parler de la manière dont ça se fait maintenant avec un réseau parce que c'est toujours long et fastidieux mais disons qu'on n'est plus dans les errements du départ et nous on a vraiment appris en faisant donc il y a beaucoup beaucoup de choses. Typiquement, les pièces les plus compliquées et ambitieuses à faire, on les a faites en premier, évidemment, mais aussi, on y est allé parce qu'on était inconscient de la difficulté que ça représentait et on a eu la chance de tomber sur des partenaires qui étaient bien. Je pense à la méridienne de Noé Duchoffour-Laurence. c'est une structure en métal on dirait un petit peu arborescente comme si le métal se divisait c'est une pièce qui est extrêmement compliquée il y a je crois 27 pièces en métal qui sont découpées au laser puis qui sont assemblées ensuite il y a un travail de tapissage qui est assez complexe aussi à la fois dans la forme mais aussi dans l'attache de toutes ces branches c'est une pièce vraiment pour le coup typiquement considérée comme une pièce de galerie Oui. D'ailleurs, maintenant, c'est devenu un collector. On le trouve dans des venteuses en chair. C'est une pièce qui a vraiment marqué.
- Speaker #0
Vous la produisez toujours.
- Speaker #1
Qui est toujours dans la collection. On a échangé les finitions qui ont évolué avec le temps. Aujourd'hui, c'est une version un peu plus cossue. Là, on a fait des photos avec un magnifique velours d'Edda, hyper épais, superbe. Mais cette pièce-là, par exemple, ça a été assez long et fastidieux à développer. Comment se passe le développement d'une pièce aujourd'hui ? Je pense qu'il faut le prendre en amont avec la discussion avec le designer. Parce que la façon qu'on a de travailler avec le designer est clairement très collaborative. Dans le sens où on donne souvent un brief qui peut être assez éloigné d'une réalité concrète d'un objet. Ça peut être une inspiration, une matière, un usage, une technique.
- Speaker #0
Je t'interromps juste pour comprendre le designer. c'est un très bon exemple, vous le contactez en... peut-être que vous le connaissiez déjà, mais le contact se fait, mais pourquoi lui ? Est-ce que c'est lui avec déjà l'idée de la pièce que vous auriez envie de lui proposer, donc le brief, ou c'est la rencontre et les discussions avec le designer qui fait que, tiens, on va plutôt partir sur une méridienne ou sur une table ou sur autre chose ?
- Speaker #1
Il y a plusieurs logiques. Il y a
- Speaker #0
Notamment quand on a commencé, qu'on a fait cette première collection, il y a justement une logique de collection. Donc on voulait avoir une assise, une table de salle à manger, un tapis, une lampe. Et on ne voulait pas trop se spécialiser. On aimait le côté création d'un univers avec différentes incarnations de la même idée générale. Il y a des choses esthétiquement qu'on va retrouver dans tous les produits. L'accumulation, la juxtaposition de matériaux, ce côté toujours très construit des pièces.
- Speaker #1
Sculptural, oui.
- Speaker #0
Ce côté assez théâtral avec des pièces assez massives, mais suspendues sur des attaches relativement fines, c'est des choses qui, encore aujourd'hui, sont centrales dans nos collections. Et c'est ce qui fait vraiment l'identité de la chance. Donc, il y a cet aspect-là. Quand on va voir un designer, on lui explique ça. Alors, c'est beaucoup plus compliqué au début parce qu'il faut faire passer un esprit et des codes d'une marque qui n'existe pas encore. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus simple quand on va voir un designer parce qu'il va travailler en ayant toute cette image. et tout, même cette collection que l'on a faite comme base de départ, comme matériau brut que lui va ensuite modeler à sa manière pour rentrer dans son vocabulaire, c'est ça qui est très intéressant et au tout début, oui, donc il y avait créer une esthétique générale et puis ensuite aller voir les designers en proposant des directions. Les briefs ont été sur une quantité de choses différentes. La méridienne de Noé Duchofour, elle s'est faite sur une série de tableaux d'un artiste américain qui s'appelait... avec une prononciation française, Juliane Hoppy. Ah oui,
- Speaker #1
très bien. Très pédé, c'est du trait.
- Speaker #0
Oui, c'est du trait, c'est vraiment la forme pleine. Et il avait fait une série sur des arbres qui étaient presque enfantins, très caricaturaux, avec la masse un peu nuageuse des feuilles et un tronc qui se divisait en trois branches et qui était vraiment le... Un truc presque enfantin. Et donc, je me souviens avec Noé, les discussions au départ, dans le brief, dans les différentes choses que je lui avais soumises, c'était justement de lui dire, ça par exemple, je trouve ça intéressant, est-ce qu'on pourrait s'en servir comme... d'une structure. Alors, il en a fait une incarnation qui est très Noé, évidemment, mais on donne des points de départ. Moi, je considère, et j'ai souvent ces discussions avec les designers, la feuille blanche, c'est quand même un truc qui est assez dur et pas extrêmement stimulant.
- Speaker #1
C'est ultra risqué, tu perds beaucoup de temps,
- Speaker #0
tu fais de la post-piste, etc. Et puis, j'aime bien le fait de... de se fixer des contraintes, parce qu'en fait les contraintes c'est des pivots sur lesquels on peut s'arrimer, s'accrocher pour pouvoir créer. Et de la même manière que quand on a techniquement quelque chose qu'on n'arrive pas à résoudre, qui est extrêmement compliqué, souvent ça devient l'élément sur la pièce qui devient la signature de l'objet, parce qu'on l'a magnifié, parce qu'on l'a mis en valeur, ce qu'on ne pouvait pas cacher, ok très bien,
- Speaker #1
ça va l'assumer.
- Speaker #0
Et donc ça c'est... Les dessins avec le designer sont au départ purement créatifs. Et ensuite, on essaie d'introduire le plus rapidement possible la confrontation avec la réalité de la production. Alors aujourd'hui, avec 12 ans d'expérience, on l'intègre déjà dans nos discussions, Louise, moi et le designer. dès le début, parce qu'on l'a en tête. Oui,
- Speaker #1
puis vous avez des réflexes, vous savez ce qui est... Ça, ça va être compliqué, on a vécu le cas, etc.
- Speaker #0
Oui, alors qu'au début, c'était... Mais surtout, je pense que l'important est de ne pas aller trop loin dans un dessin... théoriques. Parce que sinon, ça implique des renoncements au moment de la production. Alors que si on a vraiment ce côté itératif de production, éditeur, nous on intègre plusieurs choses, évidemment, il y a une direction artistique, mais il y a aussi des contraintes d'économie, des contraintes de fabrication, de facilité, de stockage, il y a énormément de choses comme ça. Et le designer qui, lui, et et dans la défense de son dessin et d'un esprit. Et le fait de travailler ensemble, je trouve que c'est le plus intéressant. Nous, on va quasiment toujours avec les designers sur les lieux de production pour qu'ils voient comment être exprimés, réalisés, incarnés, leurs idées. Parfois, on affine, on change.
- Speaker #1
Oui, vous ajustez en fonction des retours. Et c'est toujours, vous avez une équipe de... On appelle quoi ? Des artisans, des producteurs, des usines, des ateliers ? Ça peut être tout ça en même temps ?
- Speaker #0
Oui, c'est un peu tout ça en même temps. C'est un joyeux mix de pièces. On a des pièces qui demandent pas mal d'outillages. Typiquement, dès qu'on travaille le métal, il faut que ce soit usiné. Pour les artisans, on a des gens qui sont plus ou moins gros. C'est aussi des gens qui nous ont accompagnés et parfois qui ont grossi avec nous. Ça, c'est toujours intéressant et valorisant. On a un fabricant qu'on a depuis quasiment le début, qui est en Lituanie et qui avait, au départ, hérité d'une entreprise de fabrication d'escaliers, qui faisait des têtes d'escaliers en forme de lion, des choses qu'on n'aime pas, mais en tout cas... En bois ? En bois, oui. Et qui, en tout cas, nécessitait d'être hyper... d'avoir un vrai savoir-faire. Et donc, je me souviens, à l'époque, c'était avec lui qu'on avait commencé à faire les tabourets. Tembo de Node Design Studio. Donc justement, c'est quand même des pièces où la plupart des gens demandent si c'est un tabouret, si on peut s'asseoir dessus. Et finalement, après, ils réalisent que c'est confortable. Mais il y a un truc hyper... Les artisans, quand il a commencé à dire à ses artisans « On va faire ça, laissez-vous poser la tête de lion et on va faire ce truc qui ressemble à une pièce d'échec d'un mètre de haut » , les gens l'ont regardé avec des yeux ronds. Et finalement, c'est quelqu'un avec qui on travaille toujours, avec qui on a développé plein de produits. Et maintenant, ils sont ravis de faire... de faire ça et de participer à l'aventure. En fait, aujourd'hui, tous ces artisans, parce qu'on a pas mal à la fois épuré, changé, et... concentrer nos points de production. Donc là, aujourd'hui, c'est des gens, la plupart, on travaille avec eux depuis au moins 7, 8 ans.
- Speaker #1
Tous en Europe ?
- Speaker #0
Ils sont tous en Europe, sauf pour la production de tapis qui se fait en Inde et au Népal.
- Speaker #1
Parce que c'est le savoir faire et c'est la matière.
- Speaker #0
Ouais. Quoi qu'on a fait à un moment, les tapis au Portugal.
- Speaker #1
Oui, on a quelques producteurs au Portugal qui sont, qui rivalisent. D'ailleurs, en termes de... qualité, mais aussi de prix. Un peu moins, mais...
- Speaker #0
Ça dépend à quel niveau de gamme on se triche. Mais voilà.
- Speaker #1
On était sur le parcours, enfin sur le déroulé de la création d'une pièce. Donc le dessin, l'itération avec l'artisan ou le fabricant.
- Speaker #0
La visite chez le fabricant, la réalisation d'un prototype. Souvent pas mal d'ajustements.
- Speaker #1
À ce moment-là, vous avez déjà une idée à peu près fine du prix de revient, du positionnement dans la collection en termes de prix de vente. J'imagine que c'est à ce moment-là que vous le savez dès le début. vous dites, OK, ce produit-là, on sait qu'une table ou un tabouret, ça ne doit pas coûter plus de temps.
- Speaker #0
On peut avoir une idée assez générale. Après, c'est quelque chose qui, là aussi, est en train de changer. Parce que, justement, on était dans une logique de distributeurs multimarques où on se devait d'être extrêmement compétitifs. Et là, en étant dans quelque chose de plus poussé, plus galerie, plus limité, on est plus dans l'expression. d'un dessin sans compromis et d'un savoir-faire où on n'est pas dans l'économie, ni de matière, ni de dimension. Là, la collection qu'on a présentée il y a quelques semaines avec Anthony Guéret, il y a une table qui fait 3,20 m, qui même peut se faire en 3,60 m, le plateau fait 8 cm d'épaisseur, il y a un arbre complet, le dessin... avant tout. Et puis surtout, on est revenu pour faire ces pièces-là, plus prestigieuses. On est revenu en France. Et ça, c'est une table qui aujourd'hui est produite juste à côté de Lyon, avec des arbres qui sont abattus à moins de 100 kilomètres. On est dans quelque chose d'extrêmement local, mais... Mais d'un autre côté, c'est une façon de faire vivre les savoir-faire ici. Donc maintenant, on est plus dans cette démarche-là, par le passé.
- Speaker #1
Parce que ça y est, vous avez une notoriété, une image, vos designers sont pour la plupart assez bankables. il y a une notion de alors on va parler des collections justement et cette notion peut-être aussi de collectionneurs je ne sais pas si vos clients puis on parlera de la distribution puisque c'est une distribution vous ne vendez pas aux clients final on est d'accord ça peut arriver peut-être ?
- Speaker #0
Très peu. En fait quand on vend un client final on tombe dans la catégorie dont tu parlais à l'instant à savoir que c'est un collectionneur ou un client privé ou quelqu'un très averti qui suit soit la marque soit le designer avec qui on collabore à ce moment-là et qui souvent va avoir une demande qui est déjà extrêmement claire va demander quelque chose de plus précis est-ce qu'on pourrait le faire comme ça en changeant la finition, la dimension pour avoir presque sa pièce unique.
- Speaker #1
Il y a une notion de sur-mesure, de bispo qui peut arriver.
- Speaker #0
centrale aujourd'hui et c'est aussi pour ça qu'on travaille énormément avec les architectes. Le moto c'est toujours le meilleur produit pour le meilleur projet donc à partir du moment où on est toujours dans l'esprit dans lequel le produit originel a été dessiné, on est absolument ouvert à l'adapter bien sûr.
- Speaker #1
Je reviens en arrière, pourquoi la chance ? Je t'ai pas posé cette question, question qu'on t'a posée sûrement dix mille fois.
- Speaker #0
Il y avait plusieurs raisons. Déjà, c'est une notion qui existe en anglais, même s'il a une définition qui est un petit peu différente. Elle est moins positive en anglais. C'est plus l'incontrôlable. Oui,
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
C'est plus le hasard que la chance, by chance. Mais en fait, on communique déjà pas mal de valeurs dans ce mot-là. Il y a le côté, justement, moins dans l'efficacité. Une grosse partie de l'industrie du meuble recherche absolument formes, follows function, on doit être dans quelque chose. On introduit l'incontrôlable, on introduit le sculptural, on introduit l'artistique. Et ça, c'est ce qu'on trouvait intéressant. Après, il y a la chance de notre rencontre avec Louise. Le fait clairement de se rencontrer à un moment de nos vies où on avait un projet sans se connaître, qui était finalement assez aligné, d'avoir des compétences qui étaient complémentaires, d'avoir des goûts qui étaient déjà très formés, mais en même temps parfaitement alignés dans un truc qui n'était pas la même. la norme du tout de l'époque, quand on faisait nos briefs, les gens nous regardaient avec des yeux ronds, et nous, on était tout à fait d'accord sur notre truc. Et après, je pense que le plus important, c'est la chance comme incarnation de ce qu'est l'édition. L'édition, c'est une marque qui donne sa chance à un designer de s'exprimer, mais c'est aussi un designer qui, souvent un designer établi, va... donner sa chance à la marque d'exister.
- Speaker #1
D'exister,
- Speaker #0
de diffuser,
- Speaker #1
de proposer son produit.
- Speaker #0
C'est clairement un échange. Et en plus, quelque chose que nous, on a toujours fait, c'était de travailler avec des gens qui étaient déjà assez établis pour avoir leur renommée, leur aura, et sur laquelle on s'est beaucoup reposé pour se développer au départ. Mais en parallèle de ça, on a toujours travaillé avec des gens qui étaient inconnus au bataillon, sortis d'école. Et là, c'est encore vrai dans la collection qu'on vient de présenter, où il y a donc Anthony Guéret, qui est un designer qu'on voit dans beaucoup de très belles collections en ce moment. Pradé Jeuneau, ou chez Della Espada, avec Atelier de Troupe. Avant, il avait fait plein de trucs. truc aussi, donc il est vraiment partout. Et on travaille aussi avec un designer qui est nouveau sur la scène et qui s'appelle Timothée Millon, dont on produit la toute première pièce, une chaise, qui lui travaille en parallèle chez Human Scale, qui est une marque de Pharrell Williams, où il s'occupe de seuls représentants à Paris. Et on fait sa première pièce de mobilier qu'on a sortie là. Donc il y a toujours ce côté...
- Speaker #1
Et là, le contact s'est fait comment d'ailleurs ? C'est intéressant. Timothée, comment ? Timothée ? Millions.
- Speaker #0
Mion. Il s'est fait parce que j'ai vu son... Je crois que c'était un projet de fin d'études de l'Écale quand il a fini son école et je trouvais que c'était intéressant. Alors, le produit qu'on sort n'a rien à voir avec la pièce originale qui, je crois d'ailleurs, va être produite et va sortir chez un autre éditeur dans l'année. Mais non, je l'avais contacté parce que je trouvais que l'approche était vraiment intéressante. et finalement le produit qu'on sort n'est plus du tout... n'est plus du tout ce produit-là, mais la conversation a duré longtemps parce que justement, ça prend du temps quand on travaille avec des designers qui sont plus jeunes et puis aussi, nous, ça a été en production assez complexe. Ça fait partie des moments où on a fait évoluer notre catalogue de partenaires. Toujours est-il qu'aujourd'hui, la chaise, elle est top. Vraiment, c'est une super chaise qui est extrêmement la chance et en même temps, parfaitement dans le vocabulaire de Timothée. Donc, ça marche super bien. Donc là, typiquement, Anthony qui nous donne la chance de travailler avec lui alors qu'il est partout et de faire une collection complète pour nous. Et puis nous qui donnons la chance à Timothée d'exister aux côtés d'Anthony. Donc, c'est ça, en fait.
- Speaker #1
Il avait l'ambition de... d'éditer, ça faisait partie de ses projets ? Il aurait pu rester human scale et faire une carrière ?
- Speaker #0
Je ne sais pas réellement. Je ne pense pas que ça fasse partie de ses designers qui ont contacté 50 marques avec le même projet pour voir s'il allait... à passer quelque part. C'est quelqu'un d'assez posé, assez discret dans sa façon d'exister. Il est bien dans la signature de l'écale, avec cette approche assez conceptuelle, distante, un petit peu suisse du design. je sais pas on a jamais eu cette discussion mais en tout cas il a toujours été très impliqué dans notre collaboration et dans les dessins d'autant que ça a mis du temps pour arriver à la fois dans le dessin et dans la production on a mis du temps à trouver quelque chose
- Speaker #1
Comment vous répartissez aujourd'hui, peut-être même depuis le début, comment ça marche avec Louise ? C'est quoi votre duo, votre tandem ? Vous faites tout ensemble ? Chacun fait à son tas et se contente de son tas ?
- Speaker #0
Non, enfin il y a beaucoup de choses qu'on a fait ensemble, évidemment ça a évolué au fur et à mesure des années, mais on n'est finalement pas si éloigné de la répartition du départ qui est assez contre-instinctive si on regarde nos CV, dans le sens où moi j'ai fait une école de commerce et donc je devrais être... plus dans la gestion et Louise plus dans la créa. Et au final, c'est plus moi qui m'occupe de la direction artistique. Je trouve les designers, je propose les briefs à Louise et ensuite on les expose ensemble. Mais je suis plus dans le début, la toute première trace. Comme je disais tout à l'heure, le développement intervient extrêmement tôt et justement Louise est dans la réalité des choses et s'occupe du développement donc elle est de toute façon...
- Speaker #1
Très impliquée tout de suite, oui.
- Speaker #0
Oui, de toute façon. En fait on discute ensemble de ce qu'on va proposer au designer mais moi je suis plus de ce côté-là. Et Louise, justement, de son côté d'architecte, elle a plus pris cette vocation à faire exister dans le réel des idées qui, jusqu'à ce qu'on s'y mette très concrètement et très méthodiquement, et surtout elle a une passion pour... les artisans, le travail. Son rêve, c'est d'avoir une manufacture et de pouvoir gérer les machines, ajuster, voir, explorer. Ça, son tri profondément. Après, évidemment, le mettre au service de belles choses et dont on partage. on partage l'esthétique et qu'on a envie de diffuser, puisque c'est avant tout ça le moteur, parce qu'il représente des belles choses au monde. Donc voilà comment ça se répartit. Donc toi,
- Speaker #1
direction artistique, sourcing, enfin sourcing, je ne sais pas si on peut parler de sourcing, mais en tout cas, identification des designers.
- Speaker #0
Oui, construction de la gamme, ce genre de choses. Maintenant, je dessine plusieurs pièces.
- Speaker #1
Alors j'ai vu que toi, tu as oublié ton syndrome de l'imposteur et tu t'es mis à dessiner ? Tu le faisais peut-être depuis le début, je ne sais pas.
- Speaker #0
Oui, ça fait longtemps. Mais c'est vrai qu'au départ, ça a été un besoin dans la collection. On avait besoin d'une table avec un vocabulaire qui s'adapte à beaucoup de choses. Et ça a été la collection Sunday que j'avais dessinée et qui marche bien. Et que justement, les archis aiment bien parce qu'on peut... Partir d'un vocabulaire qui est déjà très fort, marqué, identifiable. Créer quantité de typologies de la table haute, table basse, ronde, des consoles. Il y a vraiment beaucoup de choses qu'on peut faire avec ça. Donc ça, c'est vrai qu'on doit en faire 95% sur mesure. Ok. Mais... Mais dans le sur-mesure, il y a toujours cette signature.
- Speaker #1
C'est cette plaque qui est...
- Speaker #0
Avec des pieds assez massifs, arrondis sur le bas.
- Speaker #1
Et il y a une version électrifiée, non ? J'ai vu ça chez Anarchie.
- Speaker #0
Alors ça, c'est encore autre chose. Je peux en parler aussi, mais c'est... Là, c'est plus parler de l'évolution de la chance et de l'aventure et de la façon dont ça a évolué au cours des cinq dernières années. Clairement, depuis le Covid, ce n'est plus vraiment la même entreprise. Je peux parler de ça avec plaisir. En fait, ça a commencé, la façon dont la collection a grandi. C'est-à-dire qu'on a fait cette première collection inaugurale en 2012, avec des pièces assez fortes et des choses qui sont restées et qu'on a toujours dans la collection. collection, on a 80% de cette première collection qui sont encore aujourd'hui au catalogue, qui n'ont pas franchement vieilli. On les a présentés, il y a certaines pièces qu'on a présentées en même temps que les nouveautés et qui sont absolument dans le même esprit, donc on est ravis de ça. Chaque année, on a rajouté des pièces. Il y a eu les Tab Salud de Sebastian Lerchner qui sont arrivées l'année suivante, puis un petit peu tout le temps, et on a fait grossir la collection. Il y a peu de choses qui en sont sorties. Et et... Et on avait, juste avant le Covid, décidé d'arrêter de faire des salons parce que, justement, le format... toujours présenter de la nouveauté et nourrir des distributeurs qui ne marchent qu'à la nouveauté. Alors même qu'on avait une collection qu'on considérait être assez pérenne. Et donc, c'est vrai qu'on a privilégié peut-être plus le fait de travailler en direct avec des architectes qui valorisaient non pas l'extrême nouveauté d'une pièce, mais le fait que ce soit la bonne pièce pour le bon projet. Et puis, on se reconnaissait moins dans l'assortiment de marques. Par exemple, il y avait un Maison et Objets. Et donc on avait arrêté le code. Covid nous a de toute façon arrêtés. Et donc, on avait déjà entamé une réflexion sur la chance et sur les difficultés qu'on avait à concilier dans une même collection des pièces de haute facture avec des dimensions, des finitions, des matériaux et un prix qui était de fait exclusif. Et des pièces beaucoup plus simples, parce que finalement, c'est des choses qui s'adressent à la fois à des réseaux, mais aussi à des façons d'acheter et des approches complètement différentes. Et c'était compliqué pour un client qui voit dans une vente Christie's une méridienne de Noé, qui se dit « tiens, c'est pas mal d'éditeurs, je regarde » et qui trouve... et qui trouvaient des produits beaucoup plus simples sur des sites internet extrêmement généralistes, à côté de Salière avec les braquis. De la même manière, il y a beaucoup de gens qui nous disaient, c'était pas mal, mais je suis allé sur le site, moi je voulais juste une appli que j'avais vue sur un site, et je voulais voir le reste de la collection, et je me retrouve avec des trucs hyper sculpturaux, et des pièces...
- Speaker #1
Risques de manque de cohérence pour...
- Speaker #0
Je pense que c'est... possible de faire ce grand écart quand on a une renommée qui fait que les gens, avant de découvrir les pièces, connaissent la marque. C'est-à-dire que quand on est une grosse marque de luxe, on peut se permettre d'avoir des pièces en ultra haut de gamme, sur mesure, et puis de faire des déclinaisons sous licence pour vendre des parfums et des lunettes. En gros, pour faire un parallèle, c'est pas notre cas. Et donc, on a mis longtemps à savoir quelle forme ça allait prendre. D'abord, on a fait deux collections dans la chance, mais c'était pas lisible, c'était pas compréhensible. Et puis, il y a une nouvelle aventure qui est arrivée là-dessus, qui s'appelle Mouvement, et qui a commencé avec un architecte qui s'appelle Vincent Echalier, qui fait des très beaux projets. Et qui nous a demandé pour un de ses projets.
- Speaker #1
Attends, Mouvement, c'est quoi ? C'est le nom d'une collection ?
- Speaker #0
C'est devenu le nom d'une marque. D'accord. La jeunesse du truc, c'est-à-dire qu'il est arrivé en nous disant, voilà, j'ai un client qui est en train de faire des espaces de travail très haut de gamme, quartier de l'opéra, et qui cherche à signer ses intérieurs avec... une pièce qui sera la même dans tous ces immeubles, parce qu'il a l'objectif d'en avoir plusieurs et c'est d'ailleurs ce qui s'est réalisé. Et donc, ce sera le bureau. Et il faut que ce soit un bureau qui soit à la fois une pièce hyper sculpturale, hyper fonctionnelle, mais aussi qui intègre le... la façon contemporaine de travailler typiquement, le fait d'avoir un bureau assis debout. Pour moi, le bureau assis debout, c'était vraiment la semelle orthopédique du bureau.
- Speaker #1
Assis debout, pour ceux qui nous écoutent et qui ne voient pas ce que c'est, c'est un bureau électrifié en général. Ça peut être mécanique, mais souvent électrifié pour monter la hauteur du plateau pour pouvoir travailler debout ou assis.
- Speaker #0
Alors maintenant on dit plus vraiment assis debout, nous maintenant on dit dynamique ou statique, parce que dans la collection on a les deux. C'est quelque chose auquel je ne m'étais absolument jamais vraiment intéressé et puis même je n'avais jamais vraiment travaillé debout. d'ailleurs pour le bureau assis debout, n'est pas de travailler debout mais de pouvoir changer de position. Donc on peut même en étant assis, monter un petit peu le bureau, l'ajuster, faire un call. Pour faire un call, il n'y a rien de mieux que de monter sa table et de se mettre là. On est tellement plus engagé, ça n'a rien à voir. Une fois qu'on y a goûté, c'est quand même vraiment compliqué de revenir en arrière. C'est un petit peu comme si on disait aux gens qui qui travaille sur une chaise de bureau. classique qui monte et qui descend, qu'à partir de maintenant, ils ne pourront plus en changer la hauteur.
- Speaker #1
Qu'un dossier fixe et une hauteur fixe.
- Speaker #0
Exactement, donc il y a une forme d'évidence. Donc il est arrivé avec ce cahier des charges qui était extrêmement contraignant et avec un client, le client final, qui avait fait des recherches et qui disait en fait, je ne trouve absolument rien qui ne soit pas uniquement utilitaire ou uniquement... design, mais moi je veux les deux. Et donc, le studio Vincent Echalier a dessiné un bureau et on les a accompagnés dans tout le développement, un petit peu de travail d'éditeur, qu'on avait l'habitude de faire. En plus, on s'est rapproché des fabricants de vérins électriques. Alors, ça devenait très technique. Mais bon, après, tout notre métier, c'est justement de faire que d'un dessin, on arrive à faire un produit et d'avoir digéré tout ça. Et donc, on a fait une pièce qui, maintenant, est le bureau signature de Gustave Collection. qui est justement cette, je ne sais pas si on peut dire une chaîne, mais qui est des espaces de travail où maintenant, ils ont des clients extrêmement prestigieux qui travaillent dans des bureaux absolument incroyables. C'est peut-être les plus beaux bureaux de Paris. C'est magnifique.
- Speaker #1
Magnifique, magnifique.
- Speaker #0
Et donc ça, c'est une pièce qu'on a fait exclusivement pour ce client. C'est son bureau.
- Speaker #1
Signature, donc la pièce signature de Gustave Collection.
- Speaker #0
Absolument.
- Speaker #1
Et qui n'est pas distribuée. Non. OK.
- Speaker #0
Non, non. Après, il y a...
- Speaker #1
On va la voter. Tu pourrais imaginer que ce ne sera pas la même.
- Speaker #0
En fait, il y a déjà des choses qui sont des signatures esthétiques de la chance dans les matériaux, certaines formes qui sont intégrées. Il y a évidemment là aussi une porosité. Quand on développe, on s'appuie sur des fabricants qui fabriquent déjà des choses pour nous. Et typiquement, la table Sundae dont je parlais tout à l'heure, on avait fait une version bureau sur laquelle on travaille encore aujourd'hui. qui partage son plateau avec les bureaux. Mais ça, c'était trois ans avant. Et c'est simplement que ça fonctionnait avec le dessin qu'ont proposé Vincent et son équipe, qui a été adopté par le client, qui en plus, après, s'est beaucoup impliqué dans le dessin. Et vraiment, c'est son bébé.
- Speaker #1
Ah non, mais moi, je l'ai vu, effectivement. J'étais chez Vincent Echalier pour un projet il y a quelques... Et il me montre ce truc, mais j'ai trouvé ça extraordinaire. Et je n'ai qu'une envie, c'est de l'avoir.
- Speaker #0
Peut-être qu'on peut expliquer, parce qu'en plus, sur le bureau assis debout, il y a plusieurs contraintes et défis. Le premier étant, évidemment, de gérer le mouvement pour avoir un bureau qui, une fois qu'il est levé, n'a pas l'air d'être un beau bureau dégradé. Donc, c'est gérer le mouvement dès le dessin. Le deuxième, c'est la gestion des câbles, qui est un problème, même en bureau statique, mais qui là est décuplé parce que les câbles, quand on monte, ça devient un rideau absolument énorme. Donc là, la solution qui a été trouvée par Vincent Echalier, c'est de faire une jupe en tissu qui va sortir des pieds qui sont des coques en inox. Et quand on a cette surprise d'arriver, de voir un bureau avec deux grosses coques en inox, de forme oblongue, un joli plateau avec un bord en... bois massif et un plateau, une surface en gomme de lin, donc super matériaux. Et on appuie sur le bouton et en fait, il y a la forme des pieds qui est comme extrudée avec une jupe en tissu. En plus, c'est un tissu presque une flanelle, un truc très dans des codes de bureau, mais un tissu assez riche.
- Speaker #1
Très résidentiel, pas du tout.
- Speaker #0
On est plus costume.
- Speaker #1
Oui, mais ce n'est pas tertiaire.
- Speaker #0
Ce n'est pas tertiaire. Et donc, on a...
- Speaker #1
À la résille de nylon, je ne sais pas quoi.
- Speaker #0
Non, non. Et donc, on a ça qui sort. Et quand le bureau se déploie, en fait, finalement, le bureau a une silhouette qui est hyper cohérente quand il est déployé ou quand il est rentré. De cette première expérience... Il y a eu une réalisation de notre côté en disant que c'est vrai que quand on regarde le marché du bureau, et notamment du bureau dynamique, on s'ennuie vraiment. Et en plus, moi ayant pas mal travaillé sur ce projet, je me suis dit, même techniquement, là où on parlait tout à l'heure de la contrainte dans le dessin et à quel point soit on le subissait, on essayait de le cacher, on s'en accommodait, soit on prenait ça comme un pivot créatif. Qu'est-ce qu'on en fait pour faire un truc vraiment intéressant et drôle ?
- Speaker #1
C'est un très bon exemple.
- Speaker #0
Et donc... Et donc, ce qui s'est passé à ce moment-là, c'est que j'ai commencé à décliner et à créer une collection complète en se disant « En fait, on va faire des vocabulaires très différents les uns des autres, en montrant différentes incarnations de ce que peut être un bureau dynamique. » Oui. En laissant une très grande place. à la customisation, à la... On peut changer les formes, les dimensions, les textures. Et ça, c'était vraiment hyper central, parce que le besoin qu'on a rencontré en face, c'est le besoin venant d'architectes qui faisaient des projets de bureaux, où ils faisaient absolument tout le bâtiment, les finitions, les matériaux, les détails, les poignées, enfin, pour avoir un dessin très complet, dans un univers complètement maîtrisé. Et souvent, ces architectes se retrouvaient face à un cahier des charges technique, qui, au moment du choix des bureaux, les contraignait à aller dans les collections classiques. Oui,
- Speaker #1
des grands éditeurs suisses ou italiens.
- Speaker #0
Voilà, en mélaminé blanc, souvent, pour le coup, purement utilitaire. Et c'est vrai qu'il y a plusieurs archives qui nous disaient, oui, moi, je fais toujours les photos quand je fais des bureaux, je fais des photos avant le mobilier parce que ça gâche tout. Alors que nous, l'idée, c'est de dire, en fait, on va proposer quelque chose qui va être complètement en ligne avec votre projet et on va être l'extension du geste créatif que vous avez eu dans l'architecture. Tout ça en étant parfaitement en ligne avec le cahier des charges techniques et en faisant quelque chose qui fonctionne. Oui,
- Speaker #1
vraiment avec votre projet architectural. Oui,
- Speaker #0
et avec les contraintes du client qui veut des câbles dans tous les sens, des connexions, des micros.
- Speaker #1
Des benches de cartes.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Alors justement, ça m'amène à la question de l'acquisition, de la distribution de tes produits. Je comprends que la proximité avec les architectes pour leur projet est très forte. donc c'est Donc, comment tu distribues tes produits ? Il y a des distributeurs, mais très maîtrisés pour justement ne pas se retrouver à côté de la salière dont les bras bougent. Des archis. Comment ça marche ? Comment tu acquiers tes clients ?
- Speaker #0
Alors, c'est parfait parce que ça me permet d'aborder justement le développement à la fois de mouvement, de la chance et aussi d'une troisième marque. Parce que finalement, il y a une troisième marque, c'est-à-dire que... On a donc créé ce projet qui a mis du temps à se réaliser, le projet de bureau, parce que les archives avec qui on a commencé à bosser nous ont donné projet sur projet, en se rendant compte que c'était quand même une ressource absolument unique. Et on a fait des projets vraiment importants avant même d'avoir monté la marque en centaines de bureaux. et aujourd'hui ça grossit encore et c'est quelque chose d'extrêmement dynamique donc on s'est retrouvé avec notre collection de la chance où on avait cette tension entre des pièces simples et des pièces beaucoup plus galeries et une marque de bureau donc là on s'est dit en fait on va finalement scinder la chance en deux collections deux marques même avec comme élément distinctif évidemment le prix des pièces évidemment le les matériaux, ce genre de choses, mais surtout la distribution. Et donc aujourd'hui, il y a... La chance, qui en plus maintenant s'appelle la chance métier d'art, puisque c'est vraiment ce que l'on met en avant, dans lequel on a toutes les pièces très signées, dans lequel en plus on a à travers la nouvelle collection qu'on vient de présenter une version libérée, en fait le fait de scinder en... en deux collections, nous a libérés. Et on est allé beaucoup plus loin. On revient en France. On a des pièces qui, maintenant, rentrent au mobilier national. On a quelque chose de beaucoup plus affirmé. La distribution, là, se fait pour la France via principalement des archéologues. architectes qui viennent dans notre showroom, où en fait, le showroom, il y a des démonstrations de savoir-faire, il y a certaines pièces, mais il y a aussi des étagères et des étagères, des chantillons de matériaux, et on va créer énormément de choses en sur-mesure. Qui se fait avec un réseau de distribution qui est très, très, très nettement réduit par rapport à celui qui était de la chance. Celui de la chance. Là, on a un nouveau partenariat avec un distributeur américain. qui est à Los Angeles, à San Francisco, et qui nous implante à côté de marques hyper établies, mais qui a cinq marques principales qui sont dans son showroom, pas plus, mais qui connaît parfaitement les collections, qu'on a vu et qu'on a même impliqué dans le développement des produits.
- Speaker #1
D'accord. C'est qui ?
- Speaker #0
Oui, c'est un distributeur qui s'appelle Bundari.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et qui est... qui a été impliqué dès le développement des produits. On lui disait, qu'est-ce que tu penses de ces dimensions, sur les teintes, des choses comme ça. Et ça a été le cas aussi avec un autre distributeur, et c'est pour le coup notre représentant au Moyen-Orient, qui nous a beaucoup influencé sur les teintes des nouvelles tables qu'on a sorties, en disant, moi sur mon marché, il me faut ça comme teinte, parce que ça, ça va être beaucoup plus compliqué à faire. On intègre beaucoup plus les distributeurs. On a un distributeur en Australie qui est historique, avec qui on bosse depuis très longtemps, et qui, justement, ouvre une nouvelle... Ils ont cinq showrooms. C'est un des plus gros en Australie. Et ils font à la fois du bureau, ils font du généraliste. Et là, ils ouvrent quelque chose de beaucoup plus pointu pour les mobiliers de décorateurs. Et cette nouvelle incarnation de la chance va exister là-bas. Et puis on en a un en Corée. aussi avec qui on a l'habitude de travailler et le réseau va se développer mais il n'a absolument pas vocation à être tentaculaire c'est à dire que ça va être un pays un distributeur point donc ça c'est une distribution extrêmement choisi contrôler dans le comment dire avec une représentation physique des pièces dire que les gens avec lesquels on travaille il faut qu'ils aient non seulement des pièces dans le show mais aussi tous les échantillons pour offrir le même type de service que celui que tu offres celui qu'on a paris et donc Donc, c'est des relations extrêmement étroites. Et après, c'est vrai que c'est aujourd'hui, avec les distributeurs de la chance, notre clientèle, c'est 100% d'architectes et de décorateurs. Il y a quelques passionnés, mais souvent, ça passe comme ça. Ensuite, les pièces qui étaient des pièces plus... Mass market, je pense par exemple à une étagère qui s'appelle Climb. Oui. Je pense à une lampe, une applique de Marta Bakowski qui s'appelle Sorcier, qui coûte autour de 400 euros. Oui. Je pense... Je pense à une table de Node Design Studio qui s'appelle Zorro. Il y a des patères aussi, des choses qui sont un petit peu plus petites, qui ont pour le coup vocation à être achetées directement par le client. le client final. Et là, on a une distribution qui est via beaucoup de magasins en ligne, via des concept stores généralistes, via des department stores aussi. Le Bon Marché typiquement a beaucoup vendu cette étagère. Et ça, tout ça est regroupé dans une nouvelle marque qui s'appelle LCE. Ce qui veut dire la chance édition, mais on ne fait pas nécessairement le lien. C'est une marque à part entière. Là, le site va être en ligne ces jours-ci.
- Speaker #1
Donc on a La Chance, Mouvement, LCE. C'est ça les trois marques.
- Speaker #0
Exactement. Avec trois offres différentes, mais surtout trois réseaux de distribution différents.
- Speaker #1
Ok. Showroom à Paris, dans le 11ème, rue de la Pierre-Levé, je crois. Ouais. Donc là, accessible à des archis. Ouais. Ils viennent pour les... Principalement la chance et mouvement ?
- Speaker #0
Oui, justement aujourd'hui c'est une des raisons pour lesquelles on est en train de changer. C'est qu'on a besoin déjà de clarifier notre offre et puis aussi on a besoin, pour la chance, vu le niveau de gamme dans lequel on se situe maintenant, d'être dans un des deux quartiers dans lesquels on trouve tous nos concurrents, confrères et aussi, surtout, parce qu'on a une clientèle qui est... très étrangères et que quand ils viennent à Paris pour les manifestations d'Eason Week, il faut que ça se fasse à pied.
- Speaker #1
C'est boulevard Saint-Germain.
- Speaker #0
Alors, les deux quartiers, oui, c'est Saint-Germain, Fustenberg et tout. Ou il y a autour de la Place des Victoires, entre Place des Victoires et Opéra, où il y a pas mal de galeries qui sont assez intéressantes. Il y a une densité moindre, mais il y a quand même beaucoup de gens qui vont voir les tissus de la rue du Maï. Et puis à côté, il y a Pierre-Augustin Rose, il y a plusieurs galeries. Enfin, il y a pas mal de choses. Et nous, c'est dans ce quartier-là qu'on a... Pour le coup, je n'en dis pas beaucoup plus parce que l'offre est en cours. Si ce n'est pas fait, après, c'est un petit peu compliqué. Mais donc, d'avoir une adresse qui soit plus prestigieuse, moins archique dans le... où on a perpétuellement la même réflexion de c'est hyper bien quand on arrive chez vous, mais encore faut-il y arriver.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et puis aussi, oui, il faut qu'on ait un lieu, ce qui n'est pas possible aujourd'hui, il faut qu'on ait un lieu dans lequel on puisse faire cohabiter deux offres, une offre de bureau et une offre résidentielle,
- Speaker #1
galerie.
- Speaker #0
Mais bon, ce qui est intéressant, c'est que, étant donné que l'équipe grossit, on a notre offre bureau que l'on montre en situation avec les équipes. équipes qui sont dessus, une table de réunion, pas mal de choses. Et donc, tout à l'heure, pour revenir à ce que tu disais, la façon dont s'est développé Mouvement et le genre de choses qu'on propose, on a par exemple des tables de réunion ou des grands bureaux avec des cylindres de... électriques, de mouvement, qui sont des pièces assez techniques. Nous, ils sont noyés dans des cylindres en marbre et il y a un plateau en bois massif au-dessus. Quand on voit la pièce, on ne se dit absolument pas que c'est du mobilier en trucs météoriques.
- Speaker #1
Il y a des connectiques, si je me souviens bien, super discrets, super jolis. Il me semble que les connectiques sont sur le côté. Enfin, je ne sais pas.
- Speaker #0
Il y a plein de choses et puis surtout, c'est hyper customisable. Là, en ce moment, on fait des projets dont qui ne sont pas publiés, mais on fait des modèles de table de réunion pour des conseils d'administration, de choses assez dingues. On a accès d'ailleurs à des lieux et des hôtels particuliers incroyables où finalement les gens sont très contents de pouvoir offrir. l'ergonomie en plus du dessin. Souvent, nos clients types, c'est aujourd'hui, il y a des gros projets où ça peut être des grandes entreprises, des sièges sociaux, des choses comme ça. Après, notre client type, c'est...
- Speaker #1
Les grandes entreprises, sièges sociaux, etc. Ça passe toujours par des... d'éthier ?
- Speaker #0
Oui. Ok. T'as pas de clients qui viennent,
- Speaker #1
t'as pas, je sais pas, des générales qui viennent te chercher ?
- Speaker #0
Non, mais c'est justement ce que je voulais aborder. Ce qui change, c'est qu'on a des gens qui viennent nous voir et qui sont... Voilà, on est un cabinet d'avocats, on a 20 associés et puis une centaine de collabs. Il nous faudrait des bureaux à la fois pour les associer un peu plus cossus et puis des choses un peu plus simples. Et là, justement, la gamme, on l'a élargie pour pouvoir adresser les différents... Enfin, pas simplement faire le dernier étage. donc c'est aussi pour ça qu'il y a pas mal de pièces statiques dans la collection Mais ouais, fonds d'investissement, boutiques de M&A, ce genre de choses. Des gens qui ont un besoin à la fois d'un bureau qui soit extrêmement efficace au quotidien, ergonomique, mais aussi un besoin de représentation. Nous, on offre les deux.
- Speaker #1
On parlait de la chance hier. Figure-toi, j'étais avec une archi que tu connais, je pense, Amandine Marotto. Ouais. ancienne avocate et qui travaille en proximité avec pas mal de au Luxembourg et on parlait je crois qu'on discutait du borghese c'est noé du chauffe-four un an c'est ça là ça me dit justement ça me quand tu parlais tout à l'heure de julien nopier et de cet arborescence c'est ça aussi l'inspiration de ce produit c'est ce produit alors l'équipe aujourd'hui c'est quoi c'est parce que du coup trois marques trois positionnements différents un futur showroom un réseau de distribution C'est combien de personnes ? Comment vous êtes organisé ? Combien de départements ? Comment ça marche ?
- Speaker #0
On a toujours le format de l'éditeur, dans le sens où on est un centre névralgique, mais extrêmement externalisé. C'est-à-dire qu'au bureau, on est relativement peu. On est autour d'une dizaine de personnes. Cela dit, c'est en train de grossir et on a pas mal de nouveaux profils qui arrivent. parce qu'on nous demande plus de choses, donc on a des profilarchies qui viennent pour nous voir plus accompagnés sur des projets quand il y a du développement sur mesure. Surtout quand c'est des grands projets, que ça demande quand même une implication très importante. On a des gens qui vont arriver, qui vont travailler la communication, parce que ce n'est pas possible aujourd'hui. de pouvoir gérer la communication pour trois marques avec une personne voilà donc ça il faut qu'on développe on a en gros un pôle qui plus image un pôle plus production et un pôle commercial ok le L'évolution se fera peut-être avec le doublement des équipes et peut-être une plus grande spécialisation avec des gens qui sont purement sur une marque ou purement sur une autre. Typiquement, la partie commerciale pour LCE n'a absolument rien à voir avec la partie commerciale. commercial pour la chance ou même parce que les interlocuteurs sont pas les mêmes il y en a un où il faut être commercial de terrain et aller voir tous les magasins s'assurer que les pièces sont bien présentées alors que pour l'autre c'est plus participer au bon dîner avec les bons les bons barges et prescripteurs donc c'est deux choses qui sont très différentes donc ça on le fait pour l'instant louise et moi qui faisons beaucoup la représentation et le lien avec avec avec tous nos clients. Mais je pense que c'est la partie sur laquelle l'équipe va devoir s'étoffer assez rapidement.
- Speaker #1
Vous faites des opérations, vous parliez des salons que vous ne faisiez plus, vous aviez décidé d'arrêter avec le Covid, vous avez repris sur certaines opérations, ou c'est plus des choses événementielles ?
- Speaker #0
on se pose la question de reprendre les salons parce que les salons ont aussi évolué après je ne sais pas si on serait dans un salon avec le même format ou même Milan fois et on a été on a fait trois fois en ville puis on a été sur le salonnet ce qui à l'époque pour nous était une progression c'était clairement un nouveau niveau qui nous permet d'avoir une plus grande légitimité aujourd'hui très clairement si on refait quelque chose à Milan c'est en ville parce
- Speaker #1
que pour ceux qui connaissent pas le salon de Milan enfin c'est le vrai dans Je pense que c'est vrai à Paris aussi, avec la Paris Design Week qui se tient en même temps que nos maisons et objets. Vous avez une partie d'exposition dans un immense parc d'exposition où vous avez toutes les marques, les grands éditeurs et puis le fourri salonnet qui sont plutôt en ville où là c'est plutôt des événements un peu plus créatifs. avec... Exclusif ? Exclusif, Alcova, avec des showrooms en ville, etc. Oui, donc oui, aujourd'hui c'est plutôt en ville parce que dans le salon, ça va être des gros éditeurs très induits.
- Speaker #0
Oui, beaucoup plus mass market. On a arrêté de faire les salons aussi parce qu'on revenait avec des milliers de cartes de visite. Mais finalement, on se rendait compte que c'était, notamment à Milan, beaucoup de gens qu'on connaissait déjà. Alors c'est très bien parce que ça fait un point de contact. c'est tellement grand que c'est compliqué de découvrir. En fait, souvent, les gens courent d'un rendez-vous à un autre et il n'y a pas ce côté, cette flânerie qu'on peut avoir en ville. Donc, avoir une carte de visite, se serrer la main, parler des trois produits, puis ensuite... ensuite, de voir courir un autre rendez-vous ou avoir une autre personne qui parle. Il n'y a absolument pas la relation que nous, on a besoin d'avoir aujourd'hui avec les clients où on préfère passer une heure avec cinq personnes. Là, je le vois avec la dizaine de week qui est passée, on a eu pas mal de passages, mais en fait, au final, moi, ma dizaine de week, c'est cinq, sept gros rendez-vous qui vont faire mon année.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. En fait, ils sont là parce qu'ils viennent à ce moment-là, mais ce n'est pas parce que tu crées un événement particulier qu'ils viennent te voir. s'ils profitent d'être là pour venir.
- Speaker #0
Après, peut-être qu'on devra participer à des événements un petit peu différents, comme le PAD ou ce genre de choses qui sont plus en ligne avec ce qu'on propose aujourd'hui. Et aussi parce qu'on a besoin de communiquer sur ce nouveau positionnement, parce que beaucoup de gens connaissent la chance, mais pas toujours sur cette nouvelle incarnation. Après, là, on a beaucoup communiqué dessus, puis toute la nouvelle collection qu'on présente avec Anthony Guéret, elle est vraiment dans cette version hyper affirmée. Les pièces sont hyper impressionnantes. Cette grande table dont je parlais tout à l'heure, où il y a un canapé qui s'appelle Orb, avec des tables qui viennent s'ajouter, qui sont des sculptures en marbre absolument incroyables, très inspirées de Chilida. Et puis la version qu'on a présentée, le canapé, je crois que fait 8 ou 9 mètres de linéaire d'assises. Il est entièrement en alpaga. On a fait un partenariat avec une super maison qui fabrique de l'alpaga. Et donc, on est dans quelque chose de beaucoup plus pointu. on a fait un... fait un paravent dans un bois précieux, le tamo, qui est un bois japonais qui habituellement est utilisé pour faire de la lutherie, mais jamais sur des pièces aussi grandes. Donc il y a une version très libérée, très déco, très...
- Speaker #1
Oui, en fait, j'ai l'impression en t'entendant que ça n'a... Oui, vraiment, la chance aujourd'hui n'a plus rien à voir à ce qu'elle était il ne serait-ce que trois ans, quoi.
- Speaker #0
Juste Inata, j'ai oublié, pour l'Alpaga. C'est une super marque et une magnifique aventure, Clément.
- Speaker #1
Parlons un peu des designers aujourd'hui. Combien sont-ils à travailler pour vous ? Est-ce que tu te dis tous les ans, on va avoir... C'est quoi cet esprit de collection ? Parce qu'on comprend bien l'esprit d'une collection, une cohérence, remplir plusieurs fonctions, etc. Combien de collections aujourd'hui ? Quel rythme de nouvelles collections ? Combien de designers par collection ? Qu'on comprenne un petit peu comment ça marche.
- Speaker #0
Alors, Mouvement nous a pris énormément de temps, d'énergie, de ressources, à la fois financières et humaines. Et donc, on a sorti un petit peu moins de produits au cours des trois dernières années. Cette nouvelle collection, ce nouveau lancement, ou d'ailleurs on en a sorti pour... On en a profité pour représenter les pièces des trois dernières années, où on avait présenté un gros canapé avec Node Design Studio, une chaise en aluminium avec Rudy Guenner, qui est extraordinaire et qui a un succès, qui marche vraiment bien. Et on avait sorti une micro-collection avec Hannes Pyr, qui est un designer italien, enfin tyrolien, donc il est aussi autrichien qu'il est italien. Un héritier de Soussas. La géographie en tout cas. Et donc on avait sorti ces choses-là qui étaient des ajouts, mais peut-être un petit peu trop ponctuels à la collection de la chance, qui était historique, c'est-à-dire qu'elle est devenue des classiques maintenant. Mais il fallait la renouveler. On l'avait fait de façon ponctuelle avec une, deux pièces par an. Anthony a créé table, canapé, fauteuil, table d'appoint, table basse, paravent. Donc, on a une grosse collection. Notre volonté maintenant, c'est de chaque année, ce à quoi s'ajoutent aussi les chaises de Timothée Millon dont je parlais tout à l'heure. Donc, on a pas mal de nouvelles pièces. Et ce à quoi vont s'ajouter chaque année, une collection complète. Là, on va essayer de travailler avec à chaque fois un, deux, voire trois designers. et de présenter des choses plus grosses. Il y a aussi dans la typologie eu une évolution. On a été pendant longtemps la marque qui fait des pièces culturales, qui accessoirise des grands canapés italiens dans les showrooms.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Là maintenant, on a... une collection complète avec pas mal de tables de salles à manger très imposantes. Je pense à celle de Anne Espire qui est assez incroyable en marbre. On a des grands canapés avec maintenant plusieurs grands modèles et un nombre de combinaisons absolument immenses. Et en enrichissant, chaque année, on va présenter... Typiquement, chez nos distributeurs, avant, on avait quelques pièces disséminées dans un showroom. Maintenant, on a des espaces entiers dans lesquels on présente un univers complet sur 50, 60 ou 100 m². c'est vraiment ça l'évolution
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un projet je parle de Gustave Collection je ne sais pas si c'est ça un projet sur lequel vous avez accompagné un archi, peut-être un résidentiel en hôtellerie, vous travaillez un peu en hôtellerie ?
- Speaker #0
Relativement peu en hôtellerie, enfin on a plein de pièces qui sont dans les hôtels des beaux projets, c'est sûr qu'on a des choses au cheval blanc, on a des choses au reis, mais on n'a pas produit des collections spécifiquement pour le thème.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un projet dont vous êtes super fier en particulier ? Peut-être un... Je ne sais pas,
- Speaker #0
un synchro ? Il y a plusieurs choses. Je pense qu'il y a une forme de... de consécration et d'aboutissement dans les collaborations qu'on a fait avec le mobilier national et qui en plus sont des choses qu'on est en train de continuer. Je pense notamment au projet de la Villa Médicis où le mobilier national nous a demandé de faire une version spéciale de la version table borghese de Noël du Chauffour. Et le brief était assez intéressant. C'était en gros, voilà les images des décors muraux de Balthus. est-ce que vous pouvez nous trouver une plaque de marbre, sachant que c'est une table qui est en bois au départ. Et donc, on a trouvé un marbre où il y avait exactement le vert, l'ocre, les marrons, les choses comme ça. Et on a proposé ça. Et maintenant, elles sont dans un décor, littéralement dans un palais absolument magnifique, qui en plus a des références et des résonances historiques, le rayonnement culturel français, mais en plus dans les décors de Balthus, mais en plus dans la collaboration avec Noé. C'est quelque chose qu'on a fait dix ans après avoir créé cette table avec lui. donc je trouve que c'est intéressant intéressant de montrer ce dont on parlait tout à l'heure, la pérennité du dessin, et le côté relativement intemporel, parce que c'est des choses qui sont très... Enfin, qui sont l'incarnation d'un esprit où on n'est finalement pas dans l'air du temps, mais sans... Enfin, on n'a pas volonté d'être dans l'air du temps. On fait notre truc et puis après, parfois... Le marché se rapproche, parfois il s'en éloigne, mais on essaye d'être assez droit et on pense qu'à long terme, c'est la bonne façon d'exister. Et donc la collaboration avec le Mobilité Nationale était intéressante là-dessus. Et surtout, ça me permet de parler de la nouvelle étape qu'on est en train de faire avec le Mobilité Nationale, qui nous a ouvert une partie des catalogues de l'ARC, donc l'atelier de recherche et création, qui a été monté par Malraux en 67 ou 68, je ne sais plus exactement. et qui avait pour vocation de fabriquer... après avoir commissionné des designers français, des pièces pour les collections du Mobilier National.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
En interne.
- Speaker #1
Alors ça se passe comment en fait ? C'est après la Villa Médicis que cette collaboration... Enfin vous recevez un coup de fil du Mobilier National en disant...
- Speaker #0
Non, là c'était plus une discussion. Enfin maintenant on se côtoie, on se voit et puis on parlait des catalogues incroyables de pièces, souvent en édition unique, qui figurent dans les collections de l'Arc. Je vous invite à découvrir sur le site internet de l'Arc, Atelier Recherche Création, je ne connais pas l'adresse exacte.
- Speaker #1
On le mettra dans les commentaires.
- Speaker #0
Et on peut consulter toutes les collections. Donc il y a des pièces d'un peu toutes les époques. Il y a évidemment, on va trouver le mobilier dessiné par Paulin pour l'Elysée. On va trouver des choses plus exotiques. Et moi, je suis tombé amoureux d'une pièce de Joseph André Motz. qui avait été, je crois, créé pour un bureau dans une préfecture, enfin du préfet. Et c'est marrant parce que cette pièce, celle qui m'intéresse, moi, c'est la table basse, sachant qu'il y a aussi un bureau. La pièce originale du bureau a été présentée à Design Miami Paris il y a deux ans et c'était une des stars du show. Moi, c'est une table basse qui m'intéresse et qui aujourd'hui, la pièce originale, on est allé la voir avec justement des gens du mobilier national. dans les appartements privés de la présidente de l'Assemblée nationale. Donc c'est une pièce, c'est intéressant de voir que c'est une pièce qui a des dizaines d'années et qui encore aujourd'hui est tellement actuelle qu'elle a été choisie pour pouvoir figurer dans l'assortiment de meubles.
- Speaker #1
Ce qu'il faut expliquer, c'est que le mobilier national, c'est une collection, ça date de Louis XVI, je crois, l'existence du garde-meubles de la Reine, etc. Je crois que c'est à peu près ça. Donc les grands corps d'État, les fonctionnaires préfets, ministres, à l'ambassade, choisissent. parmi le stock, le garde-meubles du Mobi National et choisissent de meubler leurs lieux et leurs ambassades et, évidemment, parfois leurs appartements privés.
- Speaker #0
Ou achètent. On a pas mal de pièces, typiquement, que ce soit des Borghese ou alors les pièces de Luca Nicchetto. Une table qui s'appelle Float, qu'on avait été surpris de voir dans une rencontre entre le président Macron et le pape. Et il y avait juste le président Macron, le pape et notre table. C'est marrant parce que c'est des amis sur... Instagram qui m'envoient des messages en disant pas mal le placement produit. Mais oui, ça c'est des pièces qui sont achetées par le Mobilité Nationale qui, tous les ans, et c'est aussi une façon de... d'aider et de sponsoriser et de faire vivre la création française. Tous les ans, ajoute des pièces à ses collections. Parfois des pièces de grande série et parfois des pièces en édition limitée.
- Speaker #1
Extraordinaire. C'est une chance énorme. En France, ça fait partie de l'exception culturelle. Formidable. C'est quoi pour toi la pièce que tu préfères ? S'il y en a une, c'est horrible ce que je vais te demander. La pièce que tu préfères ? Toutes les pièces que vous avez éditées jusque là ?
- Speaker #0
De toutes les pièces que l'on a éditées ?
- Speaker #1
C'est telle qui n'est pas encore éditées, tu vas me dire ?
- Speaker #0
Non, non, mais c'est assez compliqué de répondre à ça, parce qu'évidemment, en fait, elles ne sont faites pas nécessairement pour fonctionner ensemble, mais c'est que chaque pièce n'est que l'ingrédient d'une recette qui fait qu'un intérieur va fonctionner. Non, je pourrais parler de la pièce que j'ai chez moi depuis le début, le Tabouret Bolt, dont on a parlé, dont on parlait tout à l'heure, parce qu'elle est à la fois hyper… compacte et évidemment dans un appartement petit appartement parisien au début c'était la seule pièce que je pouvais avoir mais même avec ce cette compacité elle a elle a l'aura des grandes pièces c'est à dire que quand on la met quand on la met au sein de son talon, chaque personne qui rentre, éduquée au mobilier ou pas, va la remarquer, s'interroge, à la surprise de s'asseoir dessus, relever la tête et dire, mais en fait, c'est confortable, alors qu'au départ, on le voit comme une sculpture. Donc ça, c'est une pièce que je trouve hyper intéressante et qui, en plus, j'en ai parlé tout à l'heure, est hyper fondatrice. dans à la fois l'esthétique, l'approche, le côté sculptural, mais aussi l'abondance de matière pour la chance. Donc, oui, je pense que c'est ça que je retiendrai.
- Speaker #1
Ok, super. C'est vrai qu'il est très, très beau, ce tabouret. On dit que c'est un tabouret ?
- Speaker #0
Oui, c'est un tabouret. à bourrer, clairement.
- Speaker #1
Superbe, on arrive presque à la fin de notre conversation. J'ai quelques questions rituelles à te poser, que je pose à tout le monde. Alors s'il y avait, je ne sais pas, un film, un livre, un documentaire que tu pourrais recommander à quelqu'un qui veut comprendre le design ou l'architecture d'intérieur, ça serait quoi ?
- Speaker #0
Oui, évidemment une visite au musée des arts décoratifs qui est quand même un endroit absolument incroyable, en plus avec des expos superbes et puis la muséographie est hyper intéressante avec cette progression à la fois dans le temps, le dessin, les choses comme ça. C'est un lieu dans lequel sont réunies des choses qui souvent... pour les gens qui ne sont pas dans ce secteur, ne sont pas considérés comme étant des œuvres d'art ou en tout cas comme étant innovantes. Et là, en fait, on les présente dans un contexte et avec une progression qui permet de comprendre que des choses qui sont aujourd'hui totalement standards, acceptées et communes, étaient des révolutions à leur époque. Et ça resacralise, je trouve, le mobilier qui aujourd'hui est devenu malheureusement plus un bien de consommation qu'un bien d'investissement. Donc clairement, c'est ça.
- Speaker #1
Ok, très belle recommandation. Donc, on situe Rudri Voli dans l'aile Richelieu.
- Speaker #0
Et puis la tour qui monte et qui permet aussi d'avoir des super vues sur les tuileries.
- Speaker #1
Exactement. Donc, ok, Musée des Arts Décoratifs. Si tu pouvais inviter une figure du design ou de l'archi, figure vivante ou pas, à dîner, tu choisirais qui ?
- Speaker #0
Tout à l'heure, je parlais de Hannes Pyr et de ce qu'il avait en commun avec Sottsass. Je pense que Sottsass, c'est vraiment quelqu'un que j'aurais aimé rencontrer, parce qu'il avait à la fois un côté extrêmement... rigoureux dans l'approche, par la géométrie, ce genre de choses, et un côté savant fou. Et je trouve qu'il y a dans le mouvement Memphis un savant délire, mais qui est en même temps extrêmement logique et construit. Et je dis souvent que c'est finalement assez proche de l'esprit de l'art déco. Alors évidemment, les matières ne sont pas les mêmes. Les typologies ne sont pas exactement les mêmes, mais le côté théâtral, lui, correspond vraiment aux mêmes choses. C'est toujours accumulation, juxtaposition, superposition et construction. Et c'est d'ailleurs, nous, les deux grands piliers créatifs pour la chance. ouais j'aurais aimé rencontrer puis même en plus il a été dans tellement de domaines j'adore ses collections de bijoux dont d'ailleurs il y a pas mal d'exemplaires au musée des arts déco il faut les laisser aussi à l'étage des bijoux ils sont incroyables c'est à dire qu'il a travaillé des échelles et en fait même à l'échelle d'une bague c'est très architectural c'est
- Speaker #1
ça qui est assez extraordinaire quelle personnalité il avait enfin bon la personnalité de ses objets qu'on connait mais ouais intéressant ok euh euh Si, j'imagine qu'il y a des choses que tu ne referais pas, si tu devais recommencer la chance 2012, la science 2010, qu'est-ce que tu ferais différemment ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que je ferais différemment ? Je pense que le temps qu'on a mis à assumer le fait que... les beaux matériaux et les beaux savoir-faire ont un prix et qu'il n'y a pas de raccourci. Et j'en discutais, c'est marrant, la semaine dernière avec une architecte qui s'appelle Chloé Nègre et qui a lancé sa maison d'édition et qui me disait... C'est vrai qu'au départ, on s'est dit que c'était des vrais budgets. En fait, elle me disait qu'elle avait l'impression de faire vivre un écosystème par là aussi. Et comme il y a une clientèle, puisqu'il y a une clientèle à tous les prix... Cette clientèle faisait vivre un réseau d'artisans et de choses comme ça. Et donc, je pense que cette pudeur ou peut-être ce syndrome de l'imposteur s'en a franchi plus rapidement pour pouvoir aller au bout de la volonté créative.
- Speaker #1
Ok, intéressant.
- Speaker #0
S'assumer, en gros.
- Speaker #1
Oui, s'assumer. Mais bon, c'est ce que vous faites, c'est ce que vous avez fait. Ça a mis quelques années. Ça a mis du temps. C'était peut-être un passage nécessaire.
- Speaker #0
Oui, mais je suis, pour le coup, hyper fier de l'incarnation de la chance aujourd'hui. qui me parle. paraît vachement plus mature et assumée. C'est très bien la façon dont ça évolue.
- Speaker #1
Un conseil à quelqu'un que tu croiserais et qui voudrait se lancer dans le design, soit pour éditer, auto-éditer, dessiner, qu'est-ce que tu pourrais lui dire ?
- Speaker #0
C'est compliqué parce qu'il y a tellement d'aspects dans le fait de dessiner, créer, diffuser. en fait c'est des métiers où on se doit être absolument complet. Avant, c'était hyper éclaté avec chacun son rôle. Maintenant, on essaie de faire un petit peu tout. C'est vraiment une chaîne où chaque maillon est extrêmement important. Le fait de dire qu'il n'y a pas de projet parfait, qu'il ne faut pas attendre la perfection et de tout contrôler pour le faire, mais d'un autre côté, qu'il faut se soucier un petit peu de chaque chose. Il faut tout faire évoluer en même temps, malheureusement. Donc, c'est pour ça que je pense que le côté collaboratif est extrêmement important. S'entourer de gens qui ont des compétences complémentaires pour pouvoir faire exister. un projet en commun.
- Speaker #1
J'ai vraiment noté, je trouve ça très intéressant votre démarche, qui paraît pleine de bon sens, mais d'itérer très tôt avec toutes les parties prenantes pour arriver à quelque chose qui fonctionne, mais sans trop de compromis et sans retour en arrière. Super juste. Génial. Merci beaucoup, Jean-Baptiste, pour cette discussion passionnante. Où est-ce qu'on peut suivre, avec plaisir, où est-ce qu'on peut suivre l'actualité de la chance ? Les réseaux sociaux ?
- Speaker #0
Oui, notre site Internet, les réseaux sociaux. Bientôt, il y aura l'annonce de nouveaux choses. Après qu'on ait fait des travaux pour en faire un bel endroit. Il y aura un lancement aussi. Et puis ensuite, Instagram, que ce soit pour @Lachance_Paris. Ensuite, il y a @MVMT_Work. mouvement, dans le bureau, et LCE va être créé.
- Speaker #1
Très vite, et puis très vite, on a hâte de connaître la future adresse pour venir voir toutes ces merveilles. Merci Jean-Baptiste, c'était un super moment. Merci. Dans notre prochain épisode, on parlera encore de parcours unique et d'inspiration. A très vite dans The Design Talk.