- Speaker #0
Axel Chay, bienvenue. Bonjour.
- Speaker #1
Salut Franck.
- Speaker #0
Je suis super content de t'avoir à ce micro aujourd'hui. Alors, quelle est la première chose qui t'a inspiré ce matin ou dans la matinée ?
- Speaker #1
En tout cas, la première chose que j'ai fait, c'est aller réveiller ma fille et après mon fils, parce que là, exceptionnellement, c'est nous qui sommes allés les réveiller. On prenait le train, donc il fallait se réveiller tôt. Donc c'est voir ses enfants tout simplement, et en vrai, ça fait partie des choses de la vie. Comme je le dis, je le répète souvent, ce qui nous inspire, c'est la vie, ce que tu fais, ce que tu vois. Et la première chose, c'était mes enfants. Donc, on va dire que c'était ça.
- Speaker #0
Donc, deux enfants. Alors, tu prenais le train parce que tu viens de Marseille.
- Speaker #1
Parce qu'on vient de Marseille, exactement. Et là, on est venus à Paris pour plusieurs choses. Mais on dépose les enfants. C'est souvent notre rituel. On dépose les enfants. Puis après, à 9h, on prend le train pour Paris. OK. Avec Mélissa. Et ça nous permet de travailler. En vrai, c'est des bons moments de travail, si tu veux, pendant trois heures dans le train. C'est des moments où on peut bien bosser. ou alors bien dessiner ou créer. C'est des moments que j'utilise beaucoup pour la création aussi.
- Speaker #0
T'es complètement isolé pendant quelques heures. Exactement. Alors justement, on va rentrer dans ton univers tranquillement dans ce podcast. Mais si quelqu'un entrait pour la première fois dans ton univers, n'a rien vu de ce que tu fais, qu'est ce que serait la première chose que tu as envie qu'il voit ou qu'il ressente ?
- Speaker #1
Déjà qu'il ait le sourire, ça me ferait plaisir qu'il ait le sourire et qu'il tire pas la gueule. Mais non, qu'il soit un peu, qu'il ait un peu les yeux ébahis, qu'il soit surpris. J'aime bien que les gens soient surpris et qu'ils ne se sentent pas... Ouais, qu'ils soient surpris, qu'ils ne soient pas ennuyés, qu'ils trouvent les choses intéressantes, qu'ils soient presque...
- Speaker #0
Ouais, surpris.
- Speaker #1
Surpris, en vrai, c'est bien,
- Speaker #0
surprise. C'est vrai que...
- Speaker #1
On voit tellement de choses que si on peut arriver à surprendre avec tout ce qu'il y a déjà, c'est déjà très bien. On est bien d'accord. C'est un bon départ.
- Speaker #0
Alors, pour un enfant de 6 ans... tu décrirais ton métier comment ? Qu'est-ce que tu fais dans la vie ? J'ai 6 ans, tu m'expliques ça comment ?
- Speaker #1
Comme je dis à mes enfants, on fait des meubles, on fabrique des meubles. On crée et on fabrique des meubles. On crée, on fabrique et on vend des meubles.
- Speaker #0
Ok, et des luminaires.
- Speaker #1
Oui, oui, meubles, au sens large. Je fais tout ce qui est meublant,
- Speaker #0
quoi.
- Speaker #1
Beaucoup de luminaires aussi.
- Speaker #0
Oui, mais alors, OK, tous les designers qui sont dans le mobilier diraient ça. Mais toi, tu le fais autrement quand même.
- Speaker #1
Oui, parce que nous, on les fabrique.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est ça l'autoédition. Parce que nous, si tu veux, on a quasiment pas, enfin en tout cas très peu d'édition. La plupart des objets qu'on crée sortent en autoédition et sont revendus via divers canaux. Mais nous, on gère vraiment la phase de fabrication. Et c'est ça qui fait la différence avec, entre guillemets, le métier classique de designer ou le schéma plus classique.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en général, un meuble, il suit un parcours ou une lampe. Il suit un parcours assez industriel. C'est une marque qui commissionne un designer, un créateur, qui dit « on a besoin de créer un nouveau canapé » .
- Speaker #1
Ou le designer qui propose.
- Speaker #0
Et ensuite, ça part en fabrication.
- Speaker #1
quoi pas assez souvent fabriqué à la commande quand même il ya pas d'y a peu de stock ça dépend de la typologie de l'objet quoi c'est sûr que les canapés en général ils font pas énormément de stock et encore je connais finalement je connais peu ce schéma là mais j'imagine et après il ya des échanges après ça nous est arrivé de travailler comme ça donc on connaît le process et c'est même pas un choix où c'est juste que les choses sont faites comme ça donc je suis pas contre l'édition au contraire je trouve ça enrichissant et fascinant au fur et à mesure on en a plus en plus et c'est cool. Mais nous, c'est juste que ça a fonctionné comme ça, on a avancé comme ça. C'est notre métier et on continue. Si ça tend à évoluer, tant mieux.
- Speaker #0
Ça va sans doute évoluer, j'imagine. Tu vas nous raconter si ça fait partie des objectifs. S'il y avait un objet qui te représente aujourd'hui, que les gens peut-être te citent tout le temps, peut-être ça t'énerve d'ailleurs, ça serait lequel ? Non,
- Speaker #1
c'est comme ça. Je dirais que c'est le lampadaire modulation. Déjà, il y a une couleur, c'est le vert. Il est assez fort. C'est une forme qui est assez forte. Il est simple et à la fois assez prenant. Et pour le coup, il surprend un peu, il dénote vachement du reste des luminaires, parce qu'il est assez épais et à la fois fin, il ne prend pas beaucoup de place, il est peu encombrant, mais il est quand même épais de par le diamètre du tube. Et en plus, il a cette couleur verte la plupart du temps, après on le vend en d'autres couleurs, d'autres finitions. Mais c'est vrai que c'est assez représentatif, tu le remarques facilement. Par rapport à d'autres pièces.
- Speaker #0
Donc c'est pour vous qui nous écoutez, si... d'ailleurs, ayez la curiosité d'aller voir si vous n'êtes pas déjà connaisseur des pièces d'Axel Chay. Donc, le lampadaire Modulation, comme beaucoup de tes pièces, c'est un tube, deux tubes, qui s'entrecroisent, qui sont donc des formes très organiques par nature et qui viennent discuter entre eux. Et donc, avec cette couleur notamment bleue, vert,
- Speaker #1
bleu,
- Speaker #0
il existe en jaune.
- Speaker #1
Et après, c'est vrai qu'on le vend en finition polie. Polie, oui.
- Speaker #0
Ok, alors on va parler de ton parcours fascinant, de la méditerrannée, de ton travail, de tout ce qui t'incarne. J'ai lu pas mal que toi-même tu dis que tu t'étais influencé, tu t'étais intéressé au mouvement Memphis, tu es intéressé par l'art cinétique, Julio le parc, etc. Tu peux nous dire d'où ça vient en fait ? Je voudrais revenir à la base, comment toi tu deviens designer ?
- Speaker #1
Alors, si on remonte au plus loin, il y a toujours plus loin. Après, exactement.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un moment où tu t'es dit je veux faire ce métier ?
- Speaker #1
C'est parce qu'on voyait, j'étais en école de commerce avec mon ancien associé Marwan, avec qui on avait fondé un studio de design qui n'existe plus. On a passé quelques belles années. Et on voyait ce que faisait mon frère. Et lui était artiste complètement hors cadre. Il faisait ce qu'il avait envie de faire. Et une de ses premières pièces, c'était une collection. Ce n'était pas une collection, c'était des créations. Vous ne voyez pas du tout ça comme une collection. Mais il faisait des pièces, au final, très proches du meuble, très sculpturales. vachement dans l'esprit de (Donald) Jude, très strict, en tole d'aluminium, brute, un peu brossée. Et quand on a vu ça, on s'est dit, en fait, on a envie de faire ça tous les deux. On n'est pas du tout au milieu du meuble. On aimait bien le meuble. Moi, je toujours aimais les belles choses. J'aimais les beaux intérieurs, les beaux habits. Mais j'aimais le beau, comme toujours. J'aime l'esthétique au sens large du terme. Mais je n'avais pas forcément... Je n'étais pas un passionné de design, je ne vais pas mentir. Je n'ai pas fait d'école de design, j'ai fait une école de commerce. Je le suis devenu au fur et à mesure. Et on s'est dit, ça c'est trop beau, ça n'existe pas sur le marché, on va faire ça. Nous, comme deux couillons sortis d'école de commerce, on a dit, allez, on va faire ça. On l'a fait en mode école de commerce, avec tout ce qui va avec. Mais c'était bien fait, attention. On n'a pas fait n'importe quoi, mais c'était un peu trop... trop peut-être ambitieux et naïf, sûrement. On a appris. On a un peu galéré pendant quelques années. On en reparlera sûrement après. Mais en gros, c'était vraiment... ça si tu veux c'était quand même c'était les pièces que mon frère réalisait et donc c'est parce que maintenant quand même on travaille ensemble ouais d'accord alors attends c'était quoi c'était donc il travaillait l'aluminium - des genres de pédestal des sculptures des fauteuils des choses comme ça et nous on a continué à travailler dans cet esprit là on a développé notre esthétique propre Mais c'était vraiment ça qui nous a donné envie de faire du meuble.
- Speaker #0
Donc là, tu es encore en école de commerce.
- Speaker #1
En école de commerce, je crois que je rentrais moi dans mon MBA à Londres et lui faisait un MBA à Paris.
- Speaker #0
Ok, ok, ok. Mais à ce moment-là,
- Speaker #1
on ne savait pas quoi faire non plus.
- Speaker #0
Plus l'envie, c'était de travailler avec ton frère. Non,
- Speaker #1
non, parce que du coup, mon frère, si tu veux, lui, il voulait travailler avec personne. Ce n'est pas du tout. Nous, on voulait faire un business à deux. On était potes.
- Speaker #0
Avec Marwan,
- Speaker #1
d'accord. Et ce n'était pas une ambition première de travailler avec mon frère.
- Speaker #0
Ok, ok.
- Speaker #1
Je pense que même lui n'avait pas du tout envie, ce n'était pas du tout son truc...
- Speaker #0
Mais à ce moment-là, tu te dis, ok, on va lancer ce business, on va bien voir ce que ça donne, mais tu avais une...
- Speaker #1
Non, non, attends. On était pas sûrs, mais on était sûrs qu'on allait... C'était vraiment... Tu vois, tu lances le truc bien fait. Après, ça a fait le bout de chemin qu'on a pu faire.
- Speaker #0
Et alors ça, c'était en quelle année à peu près, à ce moment-là ?
- Speaker #1
Dernière année d'école de commerce,
- Speaker #0
c'était 2009 ? 2008 ? 2012 ?
- Speaker #1
2012.
- Speaker #0
Donc il y a 12-13 années de là, de maintenant, en arrière. Tu démarres comme ça. Et ça a pris ? Ça a fonctionné ? C'est quoi les étapes ?
- Speaker #1
On a fait plein de choses. On a collaboré, on faisait beaucoup de fabrication pour des archives parce qu'on arrivait du mal avant nos meubles. Après, on n'était pas bien pricés, on n'était pas bien situés dans le marché. On connaissait pas bien. c'est pas le marché donc au fur et à mesure on a commencé à le comprendre - Qu'est ce qui plaît ? qu'est ce qui plaît pas aussi ? Comment ça fonctionne enfin bref on était hyper naïfs si tu veux parce qu'on était vraiment pas issu de ce milieu là mais c'est pas grave et après au bout d'un moment avec au bout de 4 6 ans tu veux quand même nous qui sont devenus nos femmes nos copines de l'époque mais qui sont devenus nos femmes et les mères de nos enfants nous ont dit les cocos vous êtes bien mignons mais il faut gagner de l'argent au bout d'un moment là il faut payer le loyer parce que c'était quand même elles qui nous aidaient énormément et on vivait un peu à leur crochet Et donc lui est plus compliqué avec la vie parisienne, ça coûte un peu plus cher. Et moi j'étais revenu à Marseille, j'avais l'occasion de bosser dans l'entreprise familiale, une entreprise de charpente métallique.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
donc quand même plus ou moins proche de ce qu'on fait. Même si au final, c'est quand même assez loin,
- Speaker #0
mais ça reste du travail du métal au sens large.
- Speaker #1
Et si tu veux, lui avait moins le temps de faire ça et moi, j'ai continué un petit peu à entretenir le studio. Je n'avais pas me positionner. Est-ce que je faisais solo ? Je continuais à créer. à moins échanger tous les jours parce qu'on peut plus passer nos journées au téléphone, à s'échanger, à se voir ou à passer du temps ensemble et au fur et à mesure ouais vos chemins sont un peu écartés moi j'ai hâte, mais plus me dire ben non en fait je vais faire ça solo mais tout en restant hyper hyper cool ça reste toujours mon ami, tu vois y'a aucun problème avec ça mais c'est juste qu'au fur et à mesure on a voilà on s'est...
- Speaker #0
ouais bien sûr les priorités étaient plus les mêmes ouais et alors les premières pièces tu... c'est vous qui les dessinez, qui les fabriquait ?
- Speaker #1
c'était tous les deux C'était tous les deux, on les faisait fabriquer par des artisans et on essayait de les vendre.
- Speaker #0
Le lien avec l'entreprise familiale, il y en a un aujourd'hui dans la fabrication ?
- Speaker #1
Il y en a un, il y a sûrement un lien, grand-père, charron. Donc il y a le travail du métal. Du coup, le grand-père après, quand il y avait après, c'était l'époque, si tu veux, après... La roue, les gens n'avaient plus rien à foutre parce qu'il y avait les voitures. Donc après, il n'y avait plus trop de boulot. Donc lui a créé une entreprise de charpente métallique. À l'époque, mon père l'avait repris. Après, il avait travaillé dans une autre boîte. Après, il a recréé sa boîte de charpente métallique. Tu vois, il y a quand même une... Ouais, il y a la notion du métal. Et mon frère a eu un parcours très atypique et très alternatif. Mais du coup, il a pas mal bossé aussi dans l'entreprise familiale. Ok.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, tu utilises l'outil de production ? Non,
- Speaker #1
pas du tout. Mon papa est décédé et puis la boîte a été revendue. Non, plus du tout. Et puis même à l'époque, en fait, quand je cumulais les deux... De l'extérieur, ça paraît que c'est la même chose, mais en fait non. Ce n'est pas du tout les mêmes. Et puis, la fabrication était sous-traitée. On sous-traite toujours, mais ce n'est pas le même typologie.
- Speaker #0
Ce n'est pas du tout le même métier, pas du tout les mêmes dimensions.
- Speaker #1
C'est proche, mais pas pareil.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ok. Mais ça a aidé forcément parce que tu sais faire un plan. Tu commences une entreprise, tu as des coûts.
- Speaker #0
Donc si je retourne un peu en arrière, donc 2012 vous démarrez, vous faites vos premiers dessins, vos premiers produits, machin, vos chemins s'écartent un petit peu, donc tu démarres seul, tu redémarres seul en 2019.
- Speaker #1
Ah ouais ? Ouais, 2018-2019.
- Speaker #0
Ok. Et là, à ce moment-là, vous aviez combien de produits, quelle gamme ?
- Speaker #1
Pas grand-chose, j'avais un genre de... La première expo, c'était à Arles avec Anne Carpentier, c'était un genre de grande sculpture sur des bois, un genre de grand vagin de 1 mètre. c'est un vagin discret, mais assez cinétique aussi avec des pattes d'un mètre, donc assez grand, et le tabouret rose, premier objet. Et puis après, rapidement, elle m'a proposé une expo dans sa chambre d'hôte, où j'ai meublé la chambre. Et à l'époque, c'est marrant d'ailleurs, et en bas, il y avait Marion Mailaender qui exposait aussi ses pièces. Ça, c'est ma première expo. Donc, hyper cool. Et donc là, c'est la première fois qu'on me dit, tiens, vas-y, montre-nous ce que tu fais. Donc là, je me suis bougé. Et c'est là, pour cette occasion, que j'ai créé le lampadaire Modulation. On avait montré aussi le... Je dis "on", parce qu'à l'époque, si tu veux,
- Speaker #0
c'était plus seul.
- Speaker #1
Même si mon frère, quand même, il bossait. En fait, on bossait déjà ensemble, mais c'était moins assumé, si tu veux. C'était moins constant, moins 100%. Et donc, le lampadaire modulation, l'applique coquillage qu'on avait fait pour de la scéno à la base, c'est de là où on le vient aussi. Tu vois, il y a quand même beaucoup d'objets où on s'est dit, allez, là, on a l'occasion, on va faire... Oui,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
le pousser mais finalement il est créé et après à partir de là on a on a continué parce qu'on voyait certaines certaines choses qui fonctionnaient on est on a eu l'occasion de pouvoir montrer parce qu'en fait quand personne s'intéresse à toi personne veut te vendre ou quoi tu crées pas ça sert à rien de sortir 100000 objets.
- Speaker #0
Bien sûr, il faut les fabriquer, payer le stock, éventuellement en fabriquer 3-4 pièces et prototyper. Justement, le prototype, c'est une question que j'ai. Le lampadaire modulation, tu le dessines, c'est quoi le process ? Ça dure combien de temps entre la première idée, le dessin, et puis ta lampe, elle est au point, ton lampadaire il est au point, il est en place ?
- Speaker #1
En fait, à la base, c'était une création qui était très empirique. on achetait ou on trouvait de la matière et en fait on assemblait comme ça sans faire de plan. La plupart des objets, le lampadaire modulation, je pense que on n'a pas fait de plan. C'est peut-être avec un dessin, j'ai mis ça à mon frère. frère, je dis vas-y comment on fait ça et puis au fur et à mesure ah non c'est pas possible, du coup en fait on l'a changé presque de manière intuitive et par rapport à ce qu'on trouvait justement avec Marwan on travaillait beaucoup la tolle, c'était des objets très stricts, très droits et si tu veux c'était un truc qui me pesait j'avais vraiment envie de rondeur, d'avoir un truc un peu plus doux et en fait en travaillant l'acier et l'alu ou l'inox comment tu vas avoir des rondeurs c'est pas plié ... C'est une autre chose et c'était trouver ces coudes. Donc en fait, on a pris des coudes avec un rayon de cintrage qui était déjà existant. Et c'est ça qui nous a créé cette forme qui a été induite par l'industrialisation du coude.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Donc tu as trouvé la pièce de coude, tu as trouvé... Tu t'es fait ta forme en fonction de la pièce que tu fais.
- Speaker #1
Donc le truc rentre au milieu, que ça aille, que c'est une esthétique, que ça tienne. Très empirique. Ok.
- Speaker #0
Et donc... Là, duo déjà avec ton frère, où ton frère dit ok ça c'est jouable, ça c'est pas jouable, on essaye, on tente et donc...
- Speaker #1
Il fabriquait quand même... En fait il fabriquait quasiment tout depuis le début si tu veux quand même il fabriquait... Peut-être le premier il a pas fabriqué mais depuis le début il est là quand même.
- Speaker #0
Ok, ok.
- Speaker #1
Incroyable. Mais maintenant... Et quand même aussi depuis le début si tu veux au final... Bah même pas au final... il a toujours aussi participé à la création. Parce qu'on échange constamment. Et puis de toute manière, à un moment donné, quand il y a un problème technique,
- Speaker #0
il n'arrive pas à dire,
- Speaker #1
ah non, c'est comme ça, on ne s'en fait pas chier. En fait, il dit, ah non, ça, on ne peut pas. Ou ça, ça ne tient pas. Ou tiens, si on faisait comme ça. Et c'est toujours en échange. change beaucoup.
- Speaker #0
Oui, c'est un ping-pong permanent. Il faut savoir que ton truc va être faisable.
- Speaker #1
Très intuitif,
- Speaker #0
très empirique. Très empirique, en fait. Tu testes des trucs. Aujourd'hui, parce que tu ne viens pas du design, tu n'as pas fait d'école de design, école de commerce, MBA, donc tu as une notion du marché. Il manque souvent au designer. Donc ça, tu peux dire que c'est une force pour toi, ça ?
- Speaker #1
Oui. probablement, il faut gagner de l'argent. Donc moi, si tu veux le système classique d'attendre à la fin de l'année des royalties, non, c'est pas possible. Faut qu'on puisse vivre de ça, j'ai contraint de couts, donc après, il faut gagner de l'argent. La marge distributeur, le packaging, l'envoi, il faut tout inclure, il faut comprendre et gagner sa vie là-dessus. Donc, ouais, après, c'est pas très compliqué. Mais en tout cas, c'est sûr que l'approche économique était là depuis le début. Parce qu'il fallait qu'on gagne de l'argent, même si déjà, c'est déjà très bien de vendre cet objet. au début, tu n'en gagnes pas. Donc déjà, tu es très fier quand on t'achète tes premiers objets. Mais ouais, sûrement quand même, parce que... Tout ce qu'on a sur une école de commerce, on t'apprend un peu tout ou rien faire. Donc, tu sais un peu tout faire, tu sais débrouiller, tu sais parler, tu es à l'aise, tu sais faire des présentations, tu sais maîtriser des outils.
- Speaker #0
Oui, d'Excel, de la structuration à la banque, bien sûr.
- Speaker #1
Après, je ne dirais pas que c'était exceptionnel au niveau de la formation.
- Speaker #0
C'est-à-dire qu'aujourd'hui, si tu avais fait une école de design, tu étais un pur designer, un pur artiste. Je ne dis pas que tu ne l'es pas. Sans cette corde-là, tu n'aurais sans doute pas été...
- Speaker #1
Sans de recul aussi. En fait, on a fait les choses... du coup assez naïvement mais c'est pas plus mal d'avoir le recul et puis après bon la culture du design, des choses comme ça, je me suis intéressé vite, rapidement. C'est ça qui a fait vachement évoluer le dessin aussi, c'est grâce à Melissa, qui a aimé beaucoup le design vintage. Et moi, je ne m'y intéressais pas du tout. En fait, quand tu t'intéresses à ça, tu comprends beaucoup de choses et tu évolues énormément parce que tu vois des formes, tu comprends d'où elles viennet, tu comprends comment ça a été fait, pourquoi ça a été fait, avec des mouvements. Et c'est extrêmement enrichissant. Comme tout. toute démarche est enrichissante mais il faut s'enrichir tous les jours justement tu parlais de Donald Judd on parlait de Memphis,
- Speaker #0
de Julio Leparc c'était déjà t'étais déjà intéressé par ces formes là ça c'est simplement l'esthétique qui me plaisait rien de
- Speaker #1
si tu veux, d'intellectualisation de cette forme d'art, purement esthétique. Ça me touche, ça me plaît, je trouve ça cool, voilà, c'est tout. On peut faire des recherches dessus, on t'intéresse, mais moi, c'était vraiment... Je trouve ça beau.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, quand tu crées un nouvel objet, j'imagine qu'il y a des cas où on te... On va parler de la collection Calade en particulier, qui est très intéressante, parce qu'elle est en plus un matériau nouveau pour toi. mais avant ça, hors ça, quand tu crées un objet tu pars de quoi ? C'est quoi ta démarche ?
- Speaker #1
ça dépend il y a des objets en vrai c'est hyper C'est hyper aléatoire. Il y a des fois où on se dit, tiens, il faudrait vraiment qu'on fasse cet objet-là, où ça manque.
- Speaker #0
Il manque dans la collection.
- Speaker #1
Là, ça fonctionne bien. Si on le poussait un peu, ou des fois, tu as un éclat, tu vois une inspiration, un truc dans la rue, dans la nature, tu dis, génial. Ou tu vois un micro, tu te dis, ça ferait une lampe super. ou un truc qui tient la lumière. En fait, c'est vraiment aléatoire. Après, ça va être un objet. Des fois, ça va être un truc que tu vas travailler pendant des heures. Et en fait, des fois, c'est descendre à l'atelier avec mon frère ou alors qu'il me dit « Putain, Axel, viens, fais un truc comme ça. » « Ah ouais, ouais, viens. » Et on assemble deux formes.
- Speaker #0
Et ça marche.
- Speaker #1
Ça te parle. Ça dépend, tu vois. Il y a des trucs qui sont faits en... deux minutes, il y a des choses qui sont beaucoup plus longues à réaliser. Ça dépend. Comme certains objets pour la collection Calade, comme certains objets pour Monoprix. Il y a des trucs qu'on a fait en trois minutes, des trucs qui ont pris beaucoup plus de temps. Comme tout.
- Speaker #0
Alors, on revient un peu en arrière. L'expo dans cette maison d'hôtes à Arles. Et là, il se passe quoi ? Ça démarre. Qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #1
Eh bien, il se passe que déjà, on peut montrer. C'est un peu légitime. Parce qu'on te propose un espace. En plus, il y a le nom de Marion en bas, donc c'est gratifiant. Ça attire aussi. Ça attire la presse. À ce moment-là, c'était un truc aussi cool. Et tout est corrélé en même temps. Ça fonctionne. Tu commences à vendre un lampadaire. Tu dis, génial. Alors là,
- Speaker #0
ça m'a pu guider déjà directement au client ?
- Speaker #1
Oui, après, via la galerie. Mais il fallait quand même le fabriquer. Parce que le premier, c'était un proto qui tenait à peine. Au début, je me crois mis, il ne tenait pas trop trop. Et au fur et à mesure, il t'en est de mieux en mieux. Et puis après, ça s'enchaîne, donc tu as des gens qui te commandent. Donc après, tu te dis, si ça fonctionne, pourquoi on n'en ferait pas d'autres ? Continue, parce que tu rentres un peu d'argent, donc tu te dis, allez, je vais reproduire d'autres choses. Après, il faut penser comment tu les envoies. Au début, pendant longtemps, je faisais des envois. Ils étaient pourris, mais ils étaient minables.
- Speaker #0
UPS, le chronopost, les emballages. Alors moi, d'ailleurs, honnêtement, tes produits, je les connais un petit peu. Je les connais. Il y a des trucs,
- Speaker #1
j'ai honte des fois.
- Speaker #0
Mais vous avez super bien bossé. Parce que justement, ça fait partie aujourd'hui des produits. Quand ils arrivent chez le client, je trouve qu'il y a une expérience. qui passe aussi par cet emballage.
- Speaker #1
C'est sympa, mais... Vraiment.
- Speaker #0
Mais vraiment. Moi, je me rappelle un... Je crois que c'était pour moi. J'avais acheté une lampe modulation, jaune. Ouais. Et je me suis dit,
- Speaker #1
putain,
- Speaker #0
le petit carton, la mousse, le carton nickel, la bonne taille. Enfin, tu vois. Je me suis dit,
- Speaker #1
putain... Ça, c'est des investissements difficiles à faire quand tu commences parce qu'en fait, tu fais des cartons et tu ne peux pas en faire un ou deux. Eh oui. Donc il faut en faire par série, il faut les stocker, surtout pour des lames comme ça, t'imagines, c'est qu'un grand corbillard à stocker. Donc c'est ça, c'est le truc hyper... C'est ça d'ailleurs qui m'a fait m'obliger à prendre un local, dans un premier temps, parce qu'on faisait tout de la maison. Et au bout d'un moment, on n'en pouvait plus d'en avoir partout, le garage, on ne pouvait plus rentrer la voiture, il y avait des cartons partout. Et en vrai, c'est ça presque qui prenait le plus de place.
- Speaker #0
L'emballage.
- Speaker #1
Les emballages. En fait, tu ne peux pas en faire pas beaucoup. Les objets, tu peux les faire au fur et à mesure et tout, et les emballages,
- Speaker #0
ben... La mousse...
- Speaker #1
...une logique un peu plus industrielle. industrielle quand même.
- Speaker #0
Oui, ça, oui. Alors, donc, OK, tu commences à vendre avec la galerie.
- Speaker #1
Et puis après, des distributeurs aussi qui viennent te voir. Qui viennent te voir. Tu commences à avoir un peu de presse.
- Speaker #0
Il y a eu un truc qui a accéléré. Je ne sais pas. le fait que tu sois rentré chez Made in Design.
- Speaker #1
Made in Design, ça a vachement accéléré parce que tu es référencé dans un gros site, exactement. Tu bénéficies de tout leur réseau de RP. Tu as de la publication et tu es visible. Tu es vachement mis en avant via leur newsletter, via leur site, via...
- Speaker #0
Leur écosystème.
- Speaker #1
Et après, si tu veux, ça s'est enchaîné. Entre-temps, ça a été racheté par le groupe Printemps. Au début, c'était indépendant.
- Speaker #0
Quand tu es arrivé, toi, là-bas,
- Speaker #1
c'était encore indépendant.
- Speaker #0
C'est un accélérateur énorme. On va parler de Monoprix, évidemment, qui est très actuel. C'était deux sessions, si je ne me trompe pas.
- Speaker #1
Double session, exact. Double session. La deuxième n'était pas prévue à la base.
- Speaker #0
Trop de succès. Donc, ils t'ont dit Allez reviens, c'est bon pour nos chiffres. Alors, on va parler un peu des matériaux, parce qu'on parle du métal. Tu as une large palette de matériaux. Ça va être l'acier, la mousse expansée, aujourd'hui, le plâtre, l'applique coquillage. Exactement. L'alu et maintenant le bois. Alors, c'est quoi ton rapport à la matière ? Tu en as un petit peu parlé en disant que c'était la matière qui t'inspirait, la forme que tu trouvais, le matériau. C'est quoi ton rapport à la matière ? En quoi c'est aussi important dans ton travail ?
- Speaker #1
Déjà, matière est égale technique. Et nous, technique et maîtrise, ce qui est, comme je le dis, métal aus sens, sens large, on le maîtrise. Et puis, tu peux repasser dessus, sur l'acier et l'aluminium. Tu le rates, tu rajoutes. tu ressoudes, tu remeules, tu peux masquer. Tu as le droit à l'erreur, en gros. Même si c'est hyper précis, tu as le droit à l'erreur. Et encore une chose, c'est une chose qu'on maîtrise, c'est mon frère qui le fait. Donc je n'ai pas besoin de payer un proto avec un truc qui ne marche pas. Là, ça ne marche pas, on refait. Ce n'est pas beau. on le met de côté, on le réutilisera, on recoupe, on ressoude. C'est quand même...
- Speaker #0
Une forme de confort.
- Speaker #1
C'est énormément. Comparé à... Tu vas payer quelque chose, tu vas devoir payer... Oui,
- Speaker #0
si tu dois faire un moule...
- Speaker #1
Alors que non, si tu veux, c'est la matière. Et puis nous, c'est facile pour nous. Et puis, bon, après, comme toutes les matières, en fait. Donc, allez, on va prendre l'aluminium. Tu peux le travailler de différentes manières.
- Speaker #0
Le verre,
- Speaker #1
pas trop. Mais aussi... tu peux le laquer tu peux le dépolir tu peux le graver tu peux le fondre tu peux le souffler au final t'as plein de trucs t'as plein de trucs avec des échelles différentes au niveau au niveau au niveau métier, au façonnage, par rapport au façonnage, si tu veux. Nous, tout est relativement proche et relativement abordable. au niveau du travail de la finition de la matière.
- Speaker #0
Alors attends, aujourd'hui que je comprenne, tu as une gamme de... Il y a combien de produits dans le catalogue aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je ne sais pas. Il y en a pas mal. 30-40, non ? Et encore, il y a plein de choses qui vont sortir.
- Speaker #0
Donc du luminaire, du meuble, du rembourré aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, pas mal de tapisserie, parce qu'il y a quand même des chaises, des tabourets.
- Speaker #0
Des canapés.
- Speaker #1
Après les canapés, c'est des choses qu'on vend quand même moins par rapport à. Ce sont les plus grosses pièces. Bien sûr.
- Speaker #0
donc c'est quasiment tout fabriqué à la commande ?
- Speaker #1
non,
- Speaker #0
pas tout t'as un peu de stock ?
- Speaker #1
un peu de stock sur certains objets où on est obligé parce qu'évidemment, bon maintenant et tant mieux, c'est plus mon frère qui réalise tout lui se concentre sur le prototypage et ça c'est il met en place sur les pièces particulières à faire sur les pièces uniques, tous les choses un peu compliquées Et après, le reste, on fait par petites séries. Donc, ça dépend. Quand on a du stock sur la petite série, c'est bon. Sinon, il faut attendre la nouvelle série. Et puis, on ne peut pas avoir un stock énorme. On ne va pas se permettre non plus d'avoir trop de quantité. Donc, on essaie de jouer. de jouer avec et puis il y a des trucs que tu peux pas faire attendre non plus les gens ça dépend des objets aujourd'hui c'est parce que là on va dire le le standard alors chez vous c'est assez efficace
- Speaker #0
Parce que sur le marché, franchement, c'est rapidement 6-8 semaines.
- Speaker #1
Parce qu'après, c'est une autre échelle aussi d'industrialisation. Nous, on essaye quand même de... Que ce ne soit pas trop long, parce qu'en vrai, je trouve ça hyper chiant. t'achètes un truc, tu attends 12 semaines.
- Speaker #0
En plus, comme ton business, tu vas me le confirmer, mais il repose aussi pas mal sur certains sites de e-commerce, enfin sur ton propre site, des galeries, mais des sites de e-commerce, l'attente du client en général, elle est forte. Le client, il se dit, ok, moi, c'est une impulsion.
- Speaker #1
Exactement, c'est de l'achat impulsionnel, parce qu'en fait, maintenant, c'est plus le magasin de meubles, comme tu voyais avant, les meubles de la famille, machin. Maintenant, c'est des achats émotionnels.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Je l'aime, je l'ai vu,
- Speaker #1
je le veux. C'est terrible et c'est bien pour nous. Après, on pourra en reparler. C'est bien et c'est pas bien. Mais en tout cas, c'est beaucoup d'achats. Ils en ont besoin. Alors qu'en vrai, personne n'a besoin d'une lampe.
- Speaker #0
T'as toujours besoin de t'éclairer,
- Speaker #1
mais en général, c'est plutôt décoratif. Si tu veux, quand même avec le Covid et compagnie, on a eu, enfin pas et compagnies, juste le Covid et tout ce qui a suivi du coup.
- Speaker #0
Oui, ça a accéléré.
- Speaker #1
Se recentrer sur son intérieur et tout ça a accéléré tout ce côté. mettre un avance en intérieur, recevoir, être fier de où on est, parce que les gens se filment, machin, ils reçoivent. Et du coup, on a envie de bien paraître de plus en plus. Après, je sais pas, j'ai...
- Speaker #0
Non, mais c'est le cas. Alors, les chiffres du marché... marché de l'équipement de l'équipement mobilier ça a été x2 en 2020 2021.
- Speaker #1
Exactement et c'est une tendance qui reste quand même.
- Speaker #0
Donc ça reste alors ce qui a changé par rapport à 2020-2021 c'est qu'évidemment le e-commerce avait pris une part très importante parce que les magasins étaient fermés aujourd'hui ça revient un petit peu les gens ont envie d'une expérience en magasin mais le e-commerce a quand même gardé une place prépondérante qui va le rester et qui va perdurer. La couleur, je voulais parler de la couleur parce que les couleurs notamment sur modulation ... C'est un truc super fort. C'est quoi la démarche ? C'est un goût esthétique ? C'est encore une esthétique ? Ou là, tu t'es dit, OK, j'ai réfléchi un peu marketing.
- Speaker #1
À la base, non. Mais au final, c'était très bien pensé niveau marketing. encore une chose peut-être l'école de commerce qui m'a fait ça mais c'était pas vraiment pensé pour pour ça, c'était voilà, moi je trouve que cette forme là, c'est cette couleur qui va le mieux, c'est ceux qui la rehaussent le mieux c'est celle qui la fait le plus vivre celle qui va la faire C'est vraiment un côté émotionnel un peu hyper subjectif, un truc qui va te laisser entendre quelque chose. En fait, la couleur induit vachement sur n'importe quoi, sur un humain, sur un objet.
- Speaker #0
Un truc naze peint en couleur, ça peut devenir vite un truc cool. Donc il faut modérer. Mais moi, c'était vraiment, tiens, je pense que cette couleur-là, c'est ce qui va le mieux. C'est vraiment dire, tiens, si tu ne veux pas, je veux me mettre en avant pour me démarquer. Au final, tant mieux. C'est vrai que ça va vachement aider. Après, on tend aussi à changer les couleurs.
- Speaker #1
Chaque forme a une couleur, on est d'accord sur modulation.
- Speaker #0
Oui, après, on peut faire d'autres couleurs. Mais moi, à mon sens, je trouve que c'est la couleur que je présente qui va le mieux. Si le client veut d'autres. Mais après, ça change. On fait beaucoup. Là, on présente d'autres couleurs aussi. Ce n'est même pas parce qu'on s'en lasse. C'est les goûts évoluent. On a envie d'autre chose. On se dit en fait, non, il n'y a pas que comme ça que c'est bien aussi. Non, je trouve qu'il y a des couleurs qui vont plus ou moins bien aussi.
- Speaker #1
Tu penses que tes produits... Alors déjà, pardon. Il y a des produits qui sont sortis du catalogue ?
- Speaker #0
ou il y en a peut-être un ou deux qui ne fonctionnaient pas et qui n'étaient pas si fous que ça. Mais peu. Peu.
- Speaker #1
Oui, ça reste.
- Speaker #0
Ou alors des trucs trop galères à fabriquer.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Il y en a plus que ce n'est pas ce qui ne fonctionnait pas. C'est vraiment des trucs horribles à faire, trop chiant, où tu ne gagnes pas d'argent. Oui,
- Speaker #1
il y en a du passe. Alors, c'est combien d'heures d'ailleurs ?
- Speaker #0
Un lampdaire modulation si j'ai une personne le fait de a à z ouais au début j'imagine c'était très très lent j'ai passé trois trois quatre jours à faire quoi ouais ouais et aujourd'hui tu as industrialisé un petit peu ça tu mets une personne dessus tu en as bien quand même pour une journée ok
- Speaker #1
oui donc prix de revient quand même sérieux quoi ah oui ouais parce que au prix ils sont pas du tout fait comme ça un claquant des doigts c'est vraiment il me coûte tant
- Speaker #0
Il faut qu'on gagne de l'argent dessus. C'est tout. Ça me coûte tant. Du coup, le prix de vente va être induit. Ce n'est pas du tout un prix émotionnel ou quoi que ce soit.
- Speaker #1
Oui, oui. Mais c'est quand même des prix qui sont… Tu pourrais vendre beaucoup plus cher. C'est des prix qui sont…
- Speaker #0
En fait, c'est cher et pas cher. Oui. Évidemment, ça reste cher. Un lampadaire qui est vendu maintenant 2 900 euros. C'est cher. Mais pour un certain marché, je ne suis pas cher. Donc, en fait, ça dépend d'où tu vois la chose. Mais ça reste une pièce qui est chère. Pour le marché américain, non.
- Speaker #1
Oui, c'est pas cher. C'est presque d'ailleurs dévalorisant.
- Speaker #0
C'est cher. C'est nul pour le marché américain.
- Speaker #1
Tu es présent un petit peu sur le marché américain ?
- Speaker #0
Oui, on vend de plus en plus. On a une grande marge de progression. Mais on vend.
- Speaker #1
Intéressant, on va y revenir. Je reviens sur les matériaux. Est-ce qu'il y a un matériau avec lequel tu rêves de travailler et qui t'obsède ? Tu te dis, tiens, je ne sais pas ... le caoutchouc.
- Speaker #0
le polystyrène le verre non à chaque fois que si tu veux à chaque fois qu'on commence à travailler dans une matière ça me donne envie à un moment donné on travaille la pierre j'ai trop envie de faire des trucs en pierre on a travaillé on travaille sur une expo dans une galerie au Luxembourg qui s'appelle Galerie Liberté et on travaille énormément sur la pierre et mixer notamment beaucoup d'aluminium le laiton et des pierres c'est une chose qui est précieuse bijoux sur des pièces sur de la pièce unique avec la transparence de la pierre qui est rétroéclairée sans avoir le côté kitsch en tout cas c'est une chose je pense donc ça c'est génial t'as envie de pousser le truc au maximum là on fait beaucoup de trucs en fonte d'aluminium quand tu commences à faire des trucs en fonderie que ce soit d'aluminium ou de laiton c'est génial c'est fascinant tu peux avoir des formes de fou quand pareil sur le plâtre à chaque fois j'ai eu à voir mon staffer j'ai 10 000 idées on sort des nouvelles il te montre des trucs tu te dis la corniche je m'inspire si je moule ça si on assemble ça et ça en fait à chaque fois si tu veux que tu te plonges dans dans une matière ou dans un artisanat. C'est fascinant. T'as envie de pousser le truc. Il ne faut pas trop que je me planche dedans.
- Speaker #1
Tu te disperse un peu.
- Speaker #0
La tapisserie, pareil. J'ai envie de faire 10 000 projets. Mais il faut modérer quand même.
- Speaker #1
Justement, tu travailles avec Mélissa, ton épouse. Comment vous répartissez les rôles ? Est-ce que par moment, j'imagine que t'es plus créatif, t'es plus sur la partie création ? Oui, oui.
- Speaker #0
déjà Mélissa à la base déjà ça fait très longtemps que nous sommes ensemble donc si tu veux elle participe depuis le début parce qu'on est en échange Donc déjà, elle est là depuis le début. Et au fur et à mesure, il a fallu, on a des besoins de trucs tout cons, de l'administratif, de la comptabilité. Tant que de le faire faire, elle m'a aidé. Et au fur et à mesure où on avait de plus en plus de travail, elle travaille de plus en plus. Et au fur et à mesure, on avait de plus en plus de besoins sur la gestion de projet et toutes les parties un peu plus intérieures. Et on avait besoin de... Mélissa, en fait, ça a été hyper... Ça s'est fait de manière hyper naturelle, pour une fois. C'est au fur et à mesure des besoins. et elle, au début, elle travaillait un peu à mi-temps et en fait, non. Elle est là à temps plein et elle est complètement partie prenante de tout. en fait on travaille vraiment en trio avec mon frère,
- Speaker #1
exactement on parle un peu de Monoprix et puis des choix de distribution que tu as fait qui sont super structurants parce que du coup ça diffuse énormément ton nom, tes créations qui deviennent très emblématiques d'ailleurs je raconte un truc truc, hier ou avant-hier, je préparais notre discussion de ce jour, et je tombe sur une vidéo, que t'as dû voir sûrement, d'une fille qui doit être peut-être une influenceuse conso, déco, je sais pas trop, qui est chez Leroy Merlin. et qui dit Oh là là, les gars, c'est incroyable ! J'ai trouvé un dupe de Axel Chay ! Regardez ce qu'ils ont fait, c'est génial ! Enfin, les trucs sont accessibles ! En fait, c'est une copie, meuf.
- Speaker #0
Ouais, mais c'est même pas une copie de moi, c'est juste qu'il y a du tube. Donc après, tant mieux.
- Speaker #1
Avec des couleurs primaires, machin. Bon,
- Speaker #0
après, c'est vrai que... C'est bien, dès qu'on voit un tube en couleur, on est genre, fais gaffe, on te copie. Il n'y a pas que moi qui a le droit d'utiliser le tube. Mais bon, mais oui, c'est trop marrant. Il y en a beaucoup comme ça. En fait, il y a vraiment, maintenant je le connais, mais il y a un univers parallèle. tout ce truc blogueur, mais du coup c'est hyper, genre vraiment très axé consommation, c'est un peu comme la mode.
- Speaker #1
C'est la mode quoi, c'est Shein
- Speaker #0
Donc rien pour notre business, c'est pas génial d'un point de vue éthique, avec le recul si tu veux. Il y a vraiment tout un truc comme ça sur la déco, toutes ces collabs. Tu parlais de Monoprix, de trucs Leroy Merlin, de trucs Ikea. Il y a un engouement qui est énorme. Mais qui touche les jeunes.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
c'est vrai. Avant, les jeunes s'en foutaient de leur intérieur. Maintenant, même un étudiant a envie d'avoir un petit objet déco, un truc cool. Même s'il n'a pas l'ensemble, il veut avoir la petite pièce de designer. Oui,
- Speaker #1
c'est intéressant. Alors,
- Speaker #0
est-ce que parce qu'avant aussi, c'était moins accessible ? De par toutes ces collabs. Maintenant, ils peuvent se les payer. Ils peuvent se payer un truc à 20 balles.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Avant. ça n'existait pas.
- Speaker #1
Non, et puis le rôle du digital et du... Et puis, le e-commerce, et les réseaux qui diffusent énormément.
- Speaker #0
C'est marrant, c'est vraiment un univers incroyable.
- Speaker #1
Alors, Monoprix, comment ça arrive cette histoire ? Parce que c'est quand même une histoire de dingue.
- Speaker #0
Monoprix, c'était une expérience géniale. Eh bien, c'est eux qui nous ont envoyé un email.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Autant te dire qu'on a répondu dans les cinq minutes. Ouais, je suis chaud. On est allé à Paris les rencontrer, une équipe formidable.
- Speaker #1
Mais alors ils te disent quoi ? On imaginerait vous rencontrer pour parler d'une collab, d'une collection. Très large.
- Speaker #0
Très ouvert, très large. Ça vous intéresserait ? Oui, non.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
On ne parle pas de budget, on ne parle rien. Oui, c'est génial. Oui,
- Speaker #1
on en parle.
- Speaker #0
Et en plus, je trouve que ça prend une autre dimension. J'ai l'impression qu'on en parle encore plus. Non, je n'en sais rien, je ne sais pas. Bon, enfin bref, on s'en fout. On reparle de l'histoire. Donc, elles te contactent. Premier rendez-vous. Et tu vois. tu vas là-bas et on te présente. En fait, tu es... J'ai dit plusieurs fois, mais tu es très libre. Une collaboration avec Monoprix, tu peux faire quasiment ce que tu veux. Si j'avais envie de faire des slips et des chaussettes, du moment où c'est cohérent, on ne peut pas faire n'importe quoi. Parce que tu ne peux pas faire une paire de slips et de chaussettes et à coté des luminaires. Il faut que ce soit cohérent, qu'on puisse le présenter, qu'il y ait une vraie démarche aussi, que la mise en avant dans les magasins soit possible. Mais tu peux vraiment faire ce que tu veux, t'exprimer. Après elles redressent un peu la barre si c'est pas possible, si c'est pas cohérent mais alors attends,
- Speaker #1
ils te disent ok proposez nous x créations, il y en a combien de produits d'ailleurs ?
- Speaker #0
en général quand même une gamme c'est à peu près
- Speaker #1
40 objets après tu peux en faire que 20, tu peux en faire 60 t'es combien de temps avant le lancement quand ils te contactent la première fois ?
- Speaker #0
je crois que c'était bien 2 ans et demi 2 ans et demi
- Speaker #1
2 ans après il y a des collabs qui sont
- Speaker #0
Plus ou moins rapide. Plus ou moins rapide, oui. Il y en a qui ont moins de temps parce qu'il y a des choses qui s'intercalent. Mais moi, c'était un truc où on avait le temps.
- Speaker #1
Donc, deux ans, tu as le temps de créer, de proposer des trucs.
- Speaker #0
Donc, tu imagines, il y a deux ans, déjà que je suis...
- Speaker #1
Oui, tu es tout jeune. Au début, quoi. Oui, oui. C'est incroyable.
- Speaker #0
C'est génial. Tu as envie d'en parler à tout le monde,
- Speaker #1
surtout. Bien sûr. Là, tu te dis, putain, merde. Deux ans, mon Dieu, deux ans. OK, tu cartes tes produits.
- Speaker #0
En même temps, tu as l'impression parce que tu sais que tu vas avoir quand même beaucoup de lumière sur toi à ce moment-là. Alors,
- Speaker #1
justement, c'est des précommandes ? Ça se passe comment ? Ils achètent une collection avec des volumes.
- Speaker #0
Eux, ils achètent sur des quantités, oui. Mais si tu veux, c'est des volumes... À mon échelle, c'est beaucoup de volumes, mais à leur échelle, c'est des tout petites quantités.
- Speaker #1
Mais OK, mais du coup, ton process, il doit changer complètement, parce qu'avant, c'était une lampe. Tu avais, je ne sais pas combien de lampes produites par semaine, mais je parle de la modulation. Là, tu vas créer des produits qui sont plus petits.
- Speaker #0
C'est une quantité limitée. Bam, one shot, c'est réglé.
- Speaker #1
Mais surtout tu sais qu'il y en a eu combien de produits Après ce qui est difficile si tu veux C'est que tu sais que
- Speaker #0
Tu vas faire un dessin Faut qu'il soit cool Bon après, le dessin t'appartient, c'est ça qui est génial avec Monop. Tu ne vas pas le ressortir, c'est débile. Tu tires des balles dans les pieds, ça n'a pas de sens. Tu ne respectes pas tes collectionneurs. Mais il faut faire un truc cool, mais pas trop, parce qu'après c'est terminé. À part une réédition, mais ce n'est pas tout le temps, ou un second round. Donc ça c'est assez difficile.
- Speaker #1
Il faut faire un truc...
- Speaker #0
Tu as le temps de réfléchir en deux ans quand même. Ça te... Oui.
- Speaker #1
C'est le travail. Intéressant. Ah oui, ok. Et puis aussi,
- Speaker #0
tu as envie d'aller là où tu ne peux pas aller d'habitude. Donc moi, je suis allé vachement sur le petit objet. Là où je n'ai pas forcément ni l'envie, ni le temps, ni l'énergie pour aller sur le petit objet.
- Speaker #1
Et puis le prix de vente.
- Speaker #0
Et puis après, c'est une autre gestion. T'imagines, tu devais envoyer à chaque fois, je préfère envoyer un lampadaire qu'un verre. Après, si tu veux faire du petit objet comme ça, c'est plutôt que tu passes par des plateformes. Moi, je préfère rester... maître un peu de tout ça.
- Speaker #1
Mais alors attends, du coup, ton process de fabrication change complètement, j'imagine.
- Speaker #0
Oui, parce que là, tu prends en compte la fabrication parce que nous, je ne peux pas le penser sans prendre en compte la fabrication. Mais forcément, tu sais que tu ne vas pas la gérer. Et tu sais que c'est un autre niveau d'industrialisation.
- Speaker #1
Attends, pourquoi tu ne vas pas la gérer ? Parce que c'est eux qui fabriquent. Ah, c'est eux qui fabriquent ?
- Speaker #0
Ah oui, c'est leur unité. Ah non, mais t'imagines.
- Speaker #1
Ah oui,
- Speaker #0
ok. Donc,
- Speaker #1
ils répondent à des normes.
- Speaker #0
Ils ne vont pas fabriquer, eux le distribuer. Après qui fait la SAV ?
- Speaker #1
Donc là, c'est un contrat, tu mets ton nom, tu dessines.
- Speaker #0
Exactement. Et le dessin t'appartient.
- Speaker #1
Ok. Donc tu pourrais imaginer rééditer dans 10 ans, 15 ans, ou eux rééditer en te signant de nouveau un nouveau contrat, des Royalties etc. Bon, c'est vrai que Monoprix est quand même super légitime pour ça.
- Speaker #0
Ils ont la légitimité historique avec Prisunic.
- Speaker #1
Exactement. Bertier, enfin tous les trucs. Et il y a des grands noms récents qui sont passés.
- Speaker #0
Ah ouais, ouais.
- Speaker #1
India Madhavi, je crois, a fait Monoprix.
- Speaker #0
India Madhavi en a fait deux ou trois, si je ne dis pas de bêtises. Mais c'est sûr, tu passes après des grands noms, donc c'est extrêmement gratifiant. Et surtout, tu sais que... c'est très attendu pareil je te dis que c'est un autre monde mais il y a des gens qui attendent énormément les collabs monoprix il y en a qui sont fous de ça et c'est quand même un peu étonnant il y a un aspect collection bah ouais et en fait c'est hyper collectionneur et en fait certaines collections c'est très dur de les avoir au final t'as vu s'il y a un second marché tu vois tes pièces monoprix oui oui c'est hallucinant le second marché c'était instantané à la sortie incroyable vraiment une heure après il y en avait qui se vantaient le double. En fait, vu que c'est limité. Moi, en plus, j'avais insisté sur le fait que les grosses pièces soient numérotées. Donc, t'as encore plus le truc collectible. Et en fait, il y a des pièces, au bout d'une heure, il n'y en a plus. Les gens sont frustrés parce qu'ils veulent. Ils disent, putain, il n'y en a pas d'ailleurs. Il coûtait 250 euros, j'en ai pas.
- Speaker #1
Mais là,
- Speaker #0
ils vont le vendre double. Ils vont le vendre à 450 euros. Ça reste pas cher.
- Speaker #1
Il me le faut - il me le faut, tu vois.
- Speaker #0
Finalement,
- Speaker #1
repris tellement... c'est bon parce que je peux le revendre les chiffres montent en tout cas incroyable première fournée monoprix qui sort je reviens juste à ce marché de seconde main on se faisait presque insulter par rapport à ça
- Speaker #0
C'est marrant parce que les gens nous en voulaient. Qu'est-ce que tu veux que je fasse,
- Speaker #1
moi ? Quoi ? Que ça se revende plus cher en seconde main ?
- Speaker #0
C'est une honte, machin, mais qu'est-ce que tu veux ? C'est le monde de...
- Speaker #1
Oui, le capitalisme et l'économie.
- Speaker #0
Ça ne va pas aller en s'arrangeant Donc, qu'est-ce que tu veux que nous, on fasse ? On ne va pas limiter, interdire. Tu vois, c'est trop compliqué de dire oui. une personne achète. Malheureusement, c'est comme ça. Il y a plein de gens qui font ça. C'est terrible, mais...
- Speaker #1
T'as vu un impact immédiat sur ton catalogue principal, le reste ? Est-ce que la notoriété... j'imagine a été boosté ?
- Speaker #0
En fait il y a une évolution qui est assez constante on va dire en tout cas il n'y a pas eu de régression. Le risque c'est que les gens avant, du moment où ils savent que la collection va sortir, ils attendent un deux mois avant, ils n'achètent plus des pièces pour acheter le monop et pareil après aussi. Donc déjà on n'a pas eu de cet essoufflement déjà des ventes ce qui est déjà très très bien et après non je dirais presque ça a boosté les ventes. Ah bah oui j'imagine parce qu'en fait il n'y en a pas eu beaucoup donc en fait déjà c'était passé, c'est fini ça n'a pas traîné. pendant longtemps.
- Speaker #1
Oui, et en plus, ça ne cannibalise pas du tout ton autre marché.
- Speaker #0
Non, ce ne sont pas les mêmes prix,
- Speaker #1
pas les mêmes pièces, pas les mêmes tailles.
- Speaker #0
On a un peu de luminaire, un peu de meuble, mais c'était plutôt d'essayer de pousser plus le petit objet.
- Speaker #1
Oui, objet déco. On ne le fait pas. Oui, ok. Donc, première mise dans les rayons, c'était quand ?
- Speaker #0
Début 2024 ? C'était en mars.
- Speaker #1
Je ne sais plus le quel jour,
- Speaker #0
mais c'était en mars.
- Speaker #1
Et deuxième de... deuxième fournée en octobre. Donc les mêmes produits ou ils ont redemandé ?
- Speaker #0
Ils n'étaient pas prévus.
- Speaker #1
Ils ont ré-édité.
- Speaker #0
Comme ça avait hyper bien marché.
- Speaker #1
Ils te disent,
- Speaker #0
je vais te proposer, écoute Axel, ça a tellement bien marché que c'est dommage, les gens sont frustrés, là j'ai un créneau en octobre, est-ce que ça te dirait de rééditer certaines pièces ?
- Speaker #1
Ok. T'aurais le droit de refuser ?
- Speaker #0
Bien sûr, t'as le droit de refuser. On s'est posé la question. Ouais, ok. On s'est posé la question. Mais en fait, on s'est dit ok. Mais par contre, en fait, on a réédité que les pièces en série limitée.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Mais en différentes versions.
- Speaker #1
Oui, pour pas que ça soit... Tu te fous de la gueule.
- Speaker #0
Pour pas escroquer les gens quand même. Parce qu'en plus, quand même, comme je te dis, c'était tout limité. Donc là, pareil, on a refait, mais d'autres couleurs ou d'autres finitions.
- Speaker #1
Ok. Ok.
- Speaker #0
Incroyable. On a fait une belle soirée. C'était sympa. C'était un moment... Puis, tu sais, une fois que... Elles sont tellement une équipe qui est formidable.
- Speaker #1
que t'es content de quoi tu fais c'est presque un vide tu sais c'est un manque ouais je comprends pendant longtemps tu discutes avec elle tu parles régulièrement oui et puis elle te laisse une liberté de création donc c'est pas pénible non mais ça pourrait l'être même si elle te laisse si c'est des gens c'est relou elle c'est c'est des gens géniaux ouais mais c'est vrai que c'est une marque qui véhicule ça et moi sur un autre business je travaille un peu avec cette marque et c'est très agréable c'est des gens super respectueux agréables bien bienveillant, sympa, machin. Alors, Calade. Donc là, on est sur un autre domaine, totalement... Enfin, un autre domaine, une autre échelle.
- Speaker #0
Un mois après.
- Speaker #1
Un mois après. Donc, la galerie Pradier-Jeauneau, qui sont des antiquaires, même, à Saint-Ouen à la base. Comment ça se passe ? Pour expliquer, Calade, c'est une collection qui a été présentée au PAD, je crois. Là, à l'automne
- Speaker #0
2024, je ne me gourre pas. Non, c'était mars ou avril.
- Speaker #1
Ah oui, OK.
- Speaker #0
Non, le premier pad, c'était... Là, en automne 2024, c'était le pad Londres.
- Speaker #1
Ah oui, voilà, OK. Oui, tu as raison, c'était à Paris, aux Tuileries. Exactement, en mars. Mars 2024. Comme monop,
- Speaker #0
ça veut dire que c'était peut-être en février. J'ai dit une bêtise tout à l'heure.
- Speaker #1
On était à peu près dans les mêmes timings.
- Speaker #0
Là, c'était un mois après.
- Speaker #1
Et donc là, c'est quoi le process ? C'est... parce qu'ils te contactent, tu les connaissais ? Là,
- Speaker #0
c'est pareil. Non, je ne les connaissais pas du tout. Non, s'est connu rapidement. En vrai, ce n'est pas du tout le même process que Monop, mais c'est pareil, c'est de l'édition. Ce qui est différent de mon métier habituel. Je dessine, on fabrique. qu'en vend ce qui est bien ça nous soulage ça nous permet de nous développer sans devoir recruter avoir du personnel tout ça donc ce qui est ce qui est très bien tu une voix sur laquelle on veut continuer sauf que là c'est pas la même chose Donc, comme tu l'as dit, c'était des antiquaires qui sont devenus galeristes, éditeurs. Avec forcément un positionnement bien plus élevé que moi. Et je ne te parle même pas le gap entre Monoprix. Au niveau stratégie, c'était très bien parce que c'est très bien. On en parlait de Monoprix. C'est super, mais pas que ça. C'est bien parce qu'il y a plein de gens qui te connaissent grâce à ça. Mais du coup, ils pensent que tu fais que ça, entre guillemets. Après, il y a d'autres choses. Il y a nos objets. Et en plus, derrière, il y a d'autres éditions. notamment celle avec Pradier-Jeauneau qui font des éditions très haut de gamme donc avec un process de fabrication qui est différent, avec des matériaux différents, avec une finition différente et une esthétique encore aussi radicalement différente
- Speaker #1
Et là ils viennent te voir, ils te disent, on imagine ils te demandent du rembourré, du bois,
- Speaker #0
des machins Alors c'est quand même plus plus guidé que Monop, mais quand même assez libre, si tu veux Moi j'ai une... Après, c'est une manière que j'ai aussi de travailler. Je présente plein de choses. Et eux, c'est pareil, c'est une relation très amicale et hyper facile. On échange constamment. Moi, je montre des choses. Je montre plusieurs trucs. Des trucs qu'ils vont trouver plus ou moins bien. Et après, au fur et à mesure, on va affiner. Et de un ou deux objets, après, on crée une collection autour. Si on pense qu'il y a un truc qui va bien, après, autour de ça, une collection va s'articuler. C'est comme ça qu'on a fonctionné. Et au fur et à mesure, on étoffe la collection. ... ce soir sur le vernissage et on présente trois nouvelles pièces qui font partie de la collection Calade.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Et donc, Pradier-Jeauneau, si tu veux, ça vient encore plus légitimiser, me légitimiser en tant que designer.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Ça te positionne sur un marché, sur le haut du segment.
- Speaker #0
Exactement. Du segment avec, pour assumer un autre dessin, encore. Pas sûr. j'aurais présenté ce type de dessin et ça c'est hyper bien oui si ça n'avait pas été dans je suis pas sûr d'avoir osé assumer ce dessin là ok,
- Speaker #1
ok, très intéressant alors justement ça appelle une question Monoprix, Made in Design, qui est déjà une grosse diffusion. Monoprix qui doit rapporter un actif d'image énorme. Donc ça booste aussi les ventes, etc. C'est très,
- Speaker #0
très populaire.
- Speaker #1
Oui, mais très populaire, mais dans le bon sens. Oui, mais ça présente un risque aussi.
- Speaker #0
Il y en a qui le voient d'un mauvais oeil. Moi, sincèrement...
- Speaker #1
Il y a un moment, putain, attends, il faut que je me calme, parce que mes produits vont être hyper diffusés.
- Speaker #0
C'est une question qu'on se pose, c'est vraiment une réflexion qu'on a constamment. parce que c'est super d'être populaire et moi je trouve moi je trouve en tout cas moi ma démarche je suis pas un artiste je préfère moi le design pour moi il est plutôt universel et tant mieux si je touche 99% que 1% des gens ne considère pas comme un artiste je vais pas toucher l'intellectuel qui va penser ça tant mieux si ça peut toucher le maximum de personnes je le fais pas ça pour toucher et tant mieux si ça peut plaire à d'autres mais d'ailleurs c'est pour moi c'est ça qui est je trouve ça hyper gratifiant c'est génial mais attention du point de vue stratégie il faut doser parce qu'après quand t'es trop diffusé on demande les gens ils en ont ras le bol surtout à certains niveaux avec les réseaux donc vite tu peux être vite dévalorisé de
- Speaker #1
par trop de diffusion et comme tes produits sont très identitaires les couleurs les formes identitaires et identifiés c'est marrant parce que tu vois je discutais avec un designer que je ne citerai pas à qui je disais mais je lui parlais de mon histoire de YOURSE qui permet de diffuser aussi le design il y en a des gens qui n'ont pas forcément les moyens de l'acheter qui vont plutôt le louer donc c'est un leasing et il me dit ah non mais moi ça ne m'intéresse pas du tout parce que je ne veux surtout pas que les gens puissent se payer enfin puissent utiliser mon objet sans pouvoir se le payer et je dis je ne comprends pas ce questionnement je ne suis pas sûr que sur le fond il y ait beaucoup de choses Enfin, bon, bref, ça le regarde. Mais il me dit, tu vois, cette console, elle me revient à 1 000 euros, je la vends 40 000 euros. Et donc, moi, ce qui m'intéresse, c'est de toucher des gens qui peuvent payer 40 000 euros. Bon, OK, c'est un choix, mais...
- Speaker #0
Ça m'intéresse de toucher les deux.
- Speaker #1
Oui. C'est difficile.
- Speaker #0
C'est encore plus dur, je pense, de pouvoir faire la transition et toucher ces... Et c'est ça que je trouve qui est intéressant. Cette universalité d'un design, d'une esthétique. qui va plaire, qui va perdurer.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et à mon sens, ce qui est important dans le design.
- Speaker #1
Oui, c'est de laisser...
- Speaker #0
Après,
- Speaker #1
il y en a qui vont dire,
- Speaker #0
non, moi, je veux que ce soit ergonomique, que ce soit confortable, je veux que ça plaise à telle personne, je veux que ça reste pas cher, que ça reste très cher. Chacun fait ce qu'il veut, mais moi, en tout cas, ce qui me plaît, c'est de faire ça. C'est de pouvoir être libre et de pouvoir faire plaisir, entre guillemets, tout en restant limité. Attention, il ne faut pas non plus que faire des trucs à 10 balles. Si on peut faire des trucs à 10 euros, parce qu'on peut aller très loin dans le côté populaire en termes de design. Mais, il y a... on le verra sûrement cette année avec un nouveau projet mais tout en restant hyper limité par contre c'est sous contrôle, c'est dur d'aller derrière d'aller vendre un meuble à 30 000 euros mais bon après tu l'as vendu en série très limitée et c'était vraiment différencié c'est une stratégie moi tu as les grands designers qui sont passés dans les produits de consommation,
- Speaker #1
qui ont fait des poêles à frire et qui font des produits magnifiques et tout va bien quoi tous les grands designers sont passés par la
- Speaker #0
Je vais même poser des objets de consommation de tous les jours. Après, encore une fois, je ne suis pas quelqu'un qui a envie, tout se respecte. Et puis je comprends cette forme d'élitisme, tant mieux. C'est sûr, c'est trop bien. Moi aussi, j'ai envie de dire... Là, regarde, on fait un solo dans une galerie au Luxembourg. Les choses vont coûter très cher, c'est que des pièces uniques. Et là, forcément, ce n'est pas fait pour tout le monde au niveau du budget. Mais on peut faire... En tout cas, on essaie de montrer qu'on peut faire les deux.
- Speaker #1
En tout cas, c'est super cohérent et malin de pouvoir faire le grand écart entre du monoprix.
- Speaker #0
C'est ce qui est motivant, fascinant et intéressant dans le métier.
- Speaker #1
Alors, s'il y avait une marque ou une personne, vivante ou pas, avec qui tu voudrais collaborer ?
- Speaker #0
Une marque, il y en a plein. Mais une personne avec qui j'aimerais collaborer ?
- Speaker #1
Un artiste ?
- Speaker #0
Il y en a plein aussi. J'aimerais bien. Je suis très curieux, j'aime bien rencontrer les gens. Il y en a beaucoup que j'aimerais rencontrer. tu vois boire un coup comme ça ou dîner j'aimerais bien il y a vraiment beaucoup de gens c'est difficile ça parce qu'il y a vraiment beaucoup de personnes tu vexeras personne tu peux en citer quelques-uns tu cites les morts puis comme ça les morts non mais il y a trop de monde franchement j'en aurais trop quand j'ai envie ouais Il y a plein de trucs intéressants.
- Speaker #1
Et un éditeur, je ne sais pas, peut-être autre chose que du mobilier, j'en sais rien.
- Speaker #0
Non, mais il y a plein d'éditeurs, même de mobilier avec qui j'aimerais bosser. C'est juste que moi,
- Speaker #1
je ne fais pas la démarche de les contacter. Tu es contacté par des éditeurs déjà ou pas ?
- Speaker #0
Un peu,
- Speaker #1
mais pas beaucoup.
- Speaker #0
Est-ce que c'est parce qu'ils n'ont pas envie de travailler avec moi ? Est-ce que ce n'est pas trop comme ça que ça fonctionne ? Est-ce qu'ils se disent, tiens, il n'a pas envie, il fait que l'auto-édition ? Je ne sais pas. En tout cas,
- Speaker #1
moi, je suis hyper ouvert.
- Speaker #0
Ça viendra, ça ne viendra pas.
- Speaker #1
Peu importe.
- Speaker #0
On fait ce qu'on continue. Là où ça fonctionne, c'est ce qu'on sait faire, ce qu'on essaye de maîtriser. Et si on peut faire plaisir, tant mieux. Donc, si on peut continuer et s'ouvrir à de l'édition, moi, en vrai, oui, j'aimerais bien travailler avec plein d'éditeurs.
- Speaker #1
Pourquoi pas ? Ok. On va parler un peu de ta vision du futur, du futur le tien, mais aussi celui du design. Tu vois comment, toi, l'évolution de ton travail dans les prochaines années ? Dans quelle direction t'as envie d'aller ou de ne pas aller ?
- Speaker #0
Je veux... Comme je te parlais de surprendre, je veux continuer à surprendre et surtout me surprendre. Et nous surprendre. Et en vrai, nous, on se régale à constamment faire des nouveaux projets avec de nouvelles marques dans lieux. je le dis souvent mais notion de plaisir qu'est ce que tu as de mieux que le plaisir évidemment corpus universel tu as l'amour mais ça la chance je l'ai et mais tu en as pas du plaisir tout le temps donc déjà de prendre du plaisir dans son travail c'est déjà très
- Speaker #1
cool capital je veux continuer à prendre du plaisir et en prendre du plaisir en famille ok alors la notion de famille alors ça c'est hyper encore mieux et bien sûr c'est bien mais tu as des gens qui peuvent pas travailler ensemble non
- Speaker #0
On verra, peut-être qu'on n'y arrivera plus dans certaines années. En tout cas, pour l'instant, ça se passe bien. Ce n'est pas toujours facile.
- Speaker #1
Ton frère, ton épouse, tes enfants peut-être un jour, ils sont tout petits, j'imagine.
- Speaker #0
Ils font ce qu'ils veulent. Non, c'est continuer. Si on peut continuer à travailler en famille, ça serait super. Et vraiment créer, se remettre en question. Tout se remettre en question, ne pas croire en ses acquis. Et voyager, créer, rencontrer. rencontrer des gens, s'enrichir.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous dévoiler quelques projets qui arrivent ou pas ? Non. Non, tu peux pas. Merde. Bon, il y en a quand même. À part l'expo. Qui arrive ce soir ?
- Speaker #0
Non, mais le Luxembourg, qui est la première fois qu'il y a un vrai solo show dans une galerie.
- Speaker #1
Alors, qui démarre quand ?
- Speaker #0
Liberté. Qui démarre le 6 février.
- Speaker #1
Ok, 6 février. Et jusqu'à quand ? Je ne sais pas quand le podcast sortir. En février ? Jusqu'à...
- Speaker #0
Mai, je ne dis pas bétise ?
- Speaker #1
Ah oui, ok. Bon, le podcast sera sorti.
- Speaker #0
Avril ou mai, je ne sais plus exactement.
- Speaker #1
Il faut que je regarde. Donc, Galerie Liberté au Luxembourg. On recevait à ce micro il y a quelques semaines une architecte intérieure au Luxembourg que j'aime beaucoup. qui a un parcours incroyable. Je la cite parce que je ne connais pas tant de gens que ça qui travaillent au Luxembourg. C'est Amandine Maroteaux, qui a un atelier d'architecture intérieure qui s'appelle Atelier Compostelle, qui travaille beaucoup au Luxembourg et qui est une ancienne avocate. C'est assez drôle. Et qui est devenue architecte intérieur. beaucoup de succès.
- Speaker #0
Et la galeriste aussi, pareil, sinon au conversion, on n'était pas du tout galeriste auparavant.
- Speaker #1
Je reviens sur ton parcours, c'est quand même génial, parce que c'est un peu par accident quand même que tu t'es lancé dans cette aventure. Enfin, par accident, par goût, forcément, mais tu t'es dit, tiens, mon frère, les matériaux...
- Speaker #0
Ah ouais, jamais, c'était pas du tout un rêve d'enfant ou d'adolescent.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, t'as zéro doute, tu dis, ouais, c'est vraiment ça que je veux faire.
- Speaker #0
J'ai eu beaucoup de doutes avant qu'on puisse vivre de ça. Normalement, j'en ai eu énormément. J'en ai toujours, évidemment. mais oui il y a des moments où quand on galérait je me remettais vraiment en question il y a un moment où je pensais vachement arrêter et heureusement que qu'il y avait Mélissa me soutenait et ma mère m'a beaucoup presque forcé à des moments à continuer vraiment c'était important d'être entouré parce que quand tu fais un métier comme ça un métier artistique où ça ne fonctionne pas oui tu passes que des moments de doute et puis je ne suis pas à maintenant je me rends compte que c'est un truc qui est assez viscéral mais moi je suis pas un artiste tu vois torturé torturé où j'ai besoin vraiment où tu vois où c'est vraiment un truc où il y a un côté hyper émotionnel moi je l'ai mais moi je sais c'est pour s'amuser prendre du plaisir ça marche ça me plaît la couleur me plaît ça marche commercialement génial ça marche pas c'est pas grave on arrête tu vois c'est pas hyper intellectuel ou quoi que ce soit je suis pas là à me torturer tu vois même si évidemment on se torture le cerveau machin bien sûr mais Mais du coup, non, ça a été très dur pendant un moment. Je regrettais pendant longtemps, je regrettais ce choix de faire ça. Et puis, en fait, je me disais, mais qu'est-ce que tu vas faire ? Qu'est-ce que tu vas faire ?
- Speaker #1
Aujourd'hui,
- Speaker #0
tu es bon nulle part. Non, en fait, moi, quand j'étais petit, je rêvais d'être archéologue subaquatique. Sauf que je n'ai pas fait les études. Pourquoi tu n'as pas fait ça comme étude ?
- Speaker #1
En même temps, regarde, tu es archéologue, il faut savoir plonger, il faut t'intéresser à l'archéologie, bon ben voilà, tu peux le faire.
- Speaker #0
Non mais c'est en vrai, c'est un travail de recherche, de voyage, de rencontre aussi.
- Speaker #1
Alors tiens, ça me permet de parler de Marseille, parce que j'imagine que vous vivez à Marseille, il y a une influence, à part la bonne humeur, le soleil qui joue beaucoup dans tes créations. Oui,
- Speaker #0
ça joue énormément le soleil.
- Speaker #1
Alors justement, comment Marseille t'influence ?
- Speaker #0
Comme je le dis et je le répète, je suis influencé dans tous les jours, dans tout ce que je vois, dans ce que je ressens, dans avec qui je parle, avec qui je rencontre. Et du coup, forcément, la ville où je vis m'influence. En plus, j'ai beaucoup de plaisir à vivre à Marseille. Pour l'instant, je ne vois pas d'autres endroits.
- Speaker #1
Tu es marseillais ?
- Speaker #0
Je ne suis pas né à Marseille, je suis né à Nîmes. J'ai grandi jusqu'à l'âge de 10, 10, 11 ans. Après, mes parents déménagent au Rove. Premier village avant Marseille, après adolescence à Carry-le-Rouet, qui est encore à côté, de la Côte-Bleue, à Marseille. Donc, je n'ai jamais été un vrai Marseillais. Enfin, je n'ai jamais été. Là, on habite à Marseille depuis quelques années avec Mélissa. Ça va, j'ai grandit à côté, donc ça va. Aux yeux des Marseillais, ça va.
- Speaker #1
C'est respectable.
- Speaker #0
Mais maintenant, ça fait quoi ? Ça fait 8 ans, 10 ans maintenant qu'on habite à Marseille. Avant, bon, ça va, j'ai grandi au Rove et à Carry-le-rouet, donc à 10 minutes de Marseille. Donc, ça va. Mais... Ouais, moi, je trouve que Marseille est une ville enrichissante avec plein de nouveaux arrivants, comme dans l'histoire, comme dans toute l'histoire de Marseille. Et ça, c'est hyper important parce que j'aime rencontrer des gens, j'aime m'enrichir. Je te parle d'un point de vue intellectuel. Évidemment, on aime tous bien gagner de l'argent. Et du coup, de par ça, je trouve que Marseille est très inspirante. Bon, forcément, tu as la lumière, tu as la mer. Tu as vraiment une lumière particulière. Nous, en plus, on habite en hauteur au-dessus du port autonome, avec une pleine vue mer port autonome. On a des couchants avec des lumières incroyables, des couleurs qui sont folles.
- Speaker #1
Oui, ça change forcément ton état d'esprit.
- Speaker #0
On a la nature à portée de voiture. Mais la nature à portée de voiture. Donc, ouais.
- Speaker #1
Ouais, tu t'en... On aime voyager,
- Speaker #0
attention. On passe un week-end par mois à Marseille, en fait, pour bouger, plus ou moins loin de Marseille. Mais c'est très enrichissant de par ce bordel qui induit cette liberté et qui induit cette créativité et ces rencontres.
- Speaker #1
Il y a de plus en plus, je recherche depuis tout à l'heure le nom d'un de tes designers, enfin d'un de tes... d'un autre designer. designer marseillais qui monte très fort. Je n'y arrive pas, il va m'en vouloir. Je lui ai parlé il y a une semaine. Il y a un écosystème de design à Marseille qui est en train de fleurir.
- Speaker #0
Oui, en tout cas, il y a... Oui, alors déjà, il y a une... vraie mise en avant sur Marseille. Avant, on avait presque honte de dire qu'on était à Marseille, ou qu'entreprise était basée à Marseille. Mais oui, en effet, même au sens plus large, au niveau créatif, à Marseille, ouais. Les gens osent revenir travailler de Marseille au niveau architectural, au niveau artistique, au niveau du design, au niveau de la musique. Bien sûr, ouais. Et tant mieux.
- Speaker #1
Est-ce que l'IA, c'est un sujet que tu regardes ? Peut-être pour tes dessins ? Non.
- Speaker #0
Je me suis posé la question quand c'est sorti. Non, ça m'intéresse. Ça m'intéresse, mais... m'y penche pas tu ok est ce que j'en ai peur non ça va alleresi c'est un truc primordial je m'y penche pas dessus je reste à l'écoute mais c'est pas un truc qui me fascine ni qui me fait peur ça existe je vais on va ça va sûrement de prendre plein de plus de parts donc on va grandir avec on va évoluer avec on va le suivre comme l'ordinateur quoi oui non mais mais tu pourrais te dire,
- Speaker #1
je vais utiliser l'IA pour aller chercher des formes.
- Speaker #0
Non, non, ça ne m'intéresse pas trop à ce niveau là. Même les trucs comme chat dpt et tout, je n'utilise pas. Non,
- Speaker #1
c'est marrant. Oui, je peux parfaitement comprendre, mais c'est vrai que toi,
- Speaker #0
je n'en suis pas opposé.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, oui. Oui, et puis ce n'est pas une crainte. Enfin,
- Speaker #0
ça pourrait. Il y en a qui en ont peur, il y en a qui l'utilisent. Moi... Je vis avec, on verra. Bon, je n'utilise pas, mais je vis là.
- Speaker #1
Parce que moi, j'imagine, j'ai toujours imaginé que pour sortir un produit, même s'il est artisanal, il y a une phase de mise en point. Tu en as parlé tout à l'heure, le coude qui a permis de trouver ce truc et tout. Mais quand je reviens sur Monoprix, quand tu fais des gros volumes, tu te dis, OK, il faut... Même là, vous n'avez pas fait de prototype ? Vous n'avez pas têté ?
- Speaker #0
Ah si, si, tu as une partie de... Prototypage, évidemment, il se laisse le temps. C'est pour ça que ce n'est pas deux ans pour dessiner une collection. Attention, sur ces deux ans, tu as...
- Speaker #1
Oui, c'est quelques semaines, quelques... Je ne sais pas,
- Speaker #0
au moins trois, quatre mois. Et après, il faut bien avancer sur les plans de fab. Après, il faut qu'ils valident les plans de fab. Et après, tu as les prototypages. Mais comme tu te doutes que ce n'est pas fait en France, voire pas en Europe, ça prend du temps, le prototypage. Il faut le temps que le prototype arrive, qu'on le valide. Un second prototype, si le premier n'est pas bon. Si le deuxième n'est pas bon, il faut un troisième prototype. Et on continue. Donc ça va prendre du temps. C'est ça qui prend du temps.
- Speaker #1
Donc là, mais toi, tu t'es entre guillemets contenté de livrer tes dessins, de valider. d'aider les protos, mais tu n'as pas du tout travaillé sur la technique de ton produit. Tu as un objet...
- Speaker #0
Si, si, si. Des fois, il fallait trouver les solutions techniques. Il faut leur trouver, aux Chinois, des fois, les solutions techniques. Il faut leur dire, si, ça, c'est possible. Ils disent, c'est pas possible. Ils te disent des conneries, c'est possible, on le fait. Bien sûr que c'est possible. Bien sûr. Donc, si, il y a des solutions techniques.
- Speaker #1
La catchphrase de ce podcast, c'est qu'il faut leur trouver les solutions techniques aux Chinois.
- Speaker #0
Ils sont malins, quand même. Ils leur disent, non, c'est pas possible. Moi, je disais, mais si, c'est possible. Oui, parce que si... Il y a beaucoup de fabrication qui est fabriquée en Chine.
- Speaker #1
Oui, sur des volumes comme ça.
- Speaker #0
Oui, sur des volumes comme ça, pour avoir des prix comme ça, il faut pas se leurrer.
- Speaker #1
Et de toute façon, même sur des marques très premium, le luminaire, une énorme partie des pièces qui sont fabriquées en Asie.
- Speaker #0
Oui. Mais non, il y avait des trucs. Et puis, il y a des choses qui t'ouvrent, qui te montrent. Il fallait faire des moules, comme ça. Moi, je ne suis pas au courant de comment on fait le verre. Je le sais, je ne suis pas... Mais quand même, il faut faire des moules, tout ça, pour la céramie. pour de la verrerie. Très intéressant.
- Speaker #1
Si tu pouvais réinterpréter un lieu, un espace qui compte pour toi ou qui est emblématique, tu choisirais quoi ?
- Speaker #0
Déjà, si j'ai la possibilité de m'exprimer à l'échelle d'un hôtel, ce serait déjà super.
- Speaker #1
Projet intéressant, ça. ça fait partie des projets globales donc jusqu'à les chambres,
- Speaker #0
l'obéissance l'expérience, tout parce qu'il y a un truc qui même au niveau direction artistique il y a un truc qui est important en monoprix aussi c'est que on a géré aussi toute la prod.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Des photos, notamment.
- Speaker #1
Ah oui, d'accord.
- Speaker #0
Et donc, toute la direction artistique de la collection, de la collaboration. OK. Et ça, c'est important. Et c'est un truc qu'on aime bien faire.
- Speaker #1
OK. Ah oui.
- Speaker #0
Parce qu'on s'espère, on prend du plaisir. bien entouré aussi.
- Speaker #1
Tu es entouré de vidéastes, de photographes, de set designers, etc. Pour produire le truc.
- Speaker #0
Déjà, Melissa, elle sait très bien gérer. Et on a un ami directeur artistique aussi avec qui on a l'habitude de travailler. Et on aime faire ça quand on fait une collaboration, on fait quelque chose, on aime bien.
- Speaker #1
Ok. Ça me fait penser, tu parlais de ça, mais il y a quelques années, moi je suis allé dans le premier, pour moi, un des premiers hôtels complètement piloté sous une direction artistique globale. C'était d'ailleurs India Madhavi qui l'avait fait. C'est un hôtel à Mexico. Petit hôtel. Et elle avait fait jusqu'au carnet de notes qui était posé sur la table de nuit. La typo, la taille de la typo.
- Speaker #0
Alors attention, ça peut être ça, mais pas que faire nos objets. En même temps, apporter des objets chinés ou d'autres créateurs contemporains ou non.
- Speaker #1
Oui une curation
- Speaker #0
c'est un plaisir. OK. On aimerait bien s'exprimer.
- Speaker #1
Voilà, appel à projet. Ok, vachement intéressant. J'ai hâte de voir. Tes projets, aspirations, on en a parlé pour les prochaines années. Prendre du plaisir, sourire, t'éclater, etc. Mais en tout cas, tu vas rester dans le design. On va arriver bientôt à la fin de notre entretien. Vraiment, merci, merci beaucoup pour ce voyage passionnant. J'ai quand même une dernière petite série de questions. Enfin, deux séries de questions. Une sur le côté business. Aujourd'hui. Aujourd'hui, Axel Chay, la marque, c'est quoi comme chiffre d'affaires ? Je ne parle pas de rentabilité, mais ça représente quoi ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si je vais le dire.
- Speaker #1
Alors donne-moi une fourchette.
- Speaker #0
C'est très bien. En vrai, c'est super cool. Après, tu l'as bien vu, on est trois avec une quatrième personne. Donc on est quatre.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Donc ça va être à petite échelle.
- Speaker #1
Petite entreprise, oui.
- Speaker #0
On vit dessus. ce qui est déjà génial. On est en constante progression et on prend... C'est bien, mais en tout cas...
- Speaker #1
Je ne vais pas réussir à lui faire... Non,
- Speaker #0
non.
- Speaker #1
Alors, combien de produits ?
- Speaker #0
Non, je vais me faire gronder sinon. Mais en tout cas, ce que je peux dire, c'est que ce modèle économique, en tant que designer, eh bien, ça nous permet de gagner de l'argent. En tout cas, on maîtrise sur le fait de pouvoir vivre de ce qu'on fait. On est concentré à fond dessus et c'est vrai que C'est un vrai modèle économique qui demande. C'est un vrai métier d'entrepreneuriat, mais qui nous permet de gagner de l'argent. Et de pouvoir... vraiment vivre de son métier convenablement. C'est vrai, c'est important. Parce qu'il y en a plein qui...
- Speaker #1
Il faut pas se leurrer,
- Speaker #0
il y en a plein qui sont hyper connus, qui ont beaucoup de publications, le schéma de designer classique, si t'as pas la produit de ouf avec la marque de ouf, tu gagnes pas d'argent.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. En fait, oui, des Patricia Urquiola, il y en a pas beaucoup.
- Speaker #0
Non.
- Speaker #1
Tu vois,
- Speaker #0
qui travaille pour... Ou India Madhavi.
- Speaker #1
Mais India Madhavi, elle a... Après,
- Speaker #0
elle fait beaucoup de choses. Elle a plusieurs modèles.
- Speaker #1
Je pense qu'elle a commencé par faire l'archi d'intérieur.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Avant de faire de l'objet et du meuble.
- Speaker #0
Je ne sais plus. Je ne sais plus. Je ne vais pas dire des bêtises, donc je ne vais rien dire là-dessus.
- Speaker #1
Mais je pensais à partir de là, parce qu'elle est...
- Speaker #0
Elle est dans le système d'édition classique.
- Speaker #1
Voilà, mais elle est DA de Cassina, mais elle travaille, elle fait la moitié des canapés de Moroso, elle fait trois quarts des trucs de je ne sais pas qui.
- Speaker #0
objets qui se vendent à des milliers d'exemples.
- Speaker #1
C'est incroyable. C'est un modèle de royalties, à part DA où elle doit être salariée, j'imagine.
- Speaker #0
Oui, après, il y a le cumul aussi de la direction artistique d'autres maisons. C'est ça. C'est intéressant aussi. C'est génial. Ça te laisse le temps. Moi, si je n'avais pas tout le côté business opérationnel à gérer, je pourrais faire encore d'autres choses.
- Speaker #1
Parce qu'aujourd'hui, tu es très impliqué dans la production, dans le suivi de la production avec tes sous-traitants, tes artisans peut-être ? Oui.
- Speaker #0
petite industrie artisanale. Artisan, et ça va vraiment du très petit artisan à la petite industrielle.
- Speaker #1
Et dans l'idéal, tu aimerais être dégagé de ça ? Te dire, moi je me concentre sur l'image,
- Speaker #0
le produit ? Oui et non. Parce que je n'ai pas envie d'être décorrélé de cette production et du rapport avec l'artisan, et du coup, qui est hyper motivant en termes de créativité. et très inspirant. Et puis ça te permet aussi de bien garder les pieds sur terre. Je ne te parle pas au niveau argent ou quoi que ce soit.
- Speaker #1
Non, mais d'être confronté à la réalité.
- Speaker #0
D'être confronté à la réalité, des trucs. De ne pas rêver et de partir dans des délires un peu fous, un peu loufoques. C'est intéressant, les projets loufoques. Mais, on disait quoi ?
- Speaker #1
De garder le contact avec la prod.
- Speaker #0
Et en même temps, j'aimerais bien m'en libérer aussi, forcément, pour avoir plus de temps, pour faire plein d'autres choses. J'aimerais bien me libérer des envois, mais en même temps, c'est hyper important. c'est assez chiant, c'est compliqué au niveau des envois internationaux. Donc forcément, quand même, te libérer un peu, je te dis, de la partie opérationnelle pour avoir plus de temps de réflexion sur de la création, sur de la collaboration. Au bout d'un moment, bien sûr, ça devient plus au fur et à mesure. On va faire chose petit à petit, on ne va pas...
- Speaker #1
L'international, ça représente quoi, en gros, en pourcentage de votre activité à la grosse louche ?
- Speaker #0
20 ou 30 %.
- Speaker #1
Ah oui, c'est quand même très significatif.
- Speaker #0
20% peut-être, pas 30%. Ou peut-être 25%,
- Speaker #1
je ne sais plus exactement.
- Speaker #0
En l'un des fois, ça m'a dit les chiffres, mais je ne me rappelle plus. Même la part distributeur, la part archi, la part en direct.
- Speaker #1
Non, mais ça, je ne vais pas t'embêter avec ça. C'est pour un appel,
- Speaker #0
si tu veux.
- Speaker #1
Donc la marque commence à exister en dehors de France. C'est quoi les principaux pays ? Tu as une idée de où partent tes produits ? On va parler un petit peu des Etats-Unis.
- Speaker #0
Etats-Unis, Pologne, on vend beaucoup en Pologne.
- Speaker #1
Tiens,
- Speaker #0
ouais. Ouais, pas mal en Italie aussi.
- Speaker #1
Pologne, tu sais pourquoi ? Tu as un distributeur là-bas, une galerie ?
- Speaker #0
On a un distributeur, mais je suis surpris, je ne sais pas. On vend après via pas mal, via les archives. Il y a énormément de ventes en Pologne. Ok. C'est assez surprenant.
- Speaker #1
Ah ouais ?
- Speaker #0
Ouais. Ok. Hollande, Belgique. Allemagne, en Espagne très peu, quasiment pas en Italie mais là de plus en plus on va en Italie.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Beaucoup les coquillages pour le projet hôtelier. Et là de plus en plus... Suisse. Distributeur en Suisse aussi, il y a les archis qui nous mettent pas mal en avant, de plus en plus. J'espère bientôt le Luxembourg. En Angleterre, pas tant que ça. Et après, la Russie un petit peu.
- Speaker #1
OK.
- Speaker #0
Chacun y voit. Mais bon, bref, après, c'est un autre sujet. Et puis aussi à Dakar, parce qu'on a un distributeur à Dakar. C'est marrant.
- Speaker #1
Ah oui, OK. C'est drôle.
- Speaker #0
Après, j'ai sûrement oublié des choses. Non, c'est hyper... Mais... Et c'est génial, j'adore quand tu vois le truc qui part d'un tel ou tel pays, d'un tel ou tel bled, c'est ouf.
- Speaker #1
Je visitais l'usine de De Sede il y a quelques semaines, en Suisse. Donc De Sede, canapé emblématique, le Terrazza, le DS600, etc. Et donc je fais tout le schéma depuis l'artisan qui choisit son cuir, etc. J'arrive au bout, à l'expédition. Et là, c'est vraiment très très impressionnant. En plus, c'est des canapés en général, donc très très gros volume. Mais des canapés... énorme beaucoup de caisses bois qui partait alors il y en avait mais vraiment je pense et 200 pays quoi vraiment incroyable incroyable incroyable c'est intéressant c'est passionnant mais déjà notre petit échelle tu vois quand je vois les cartons qui sont dans l'atelier devant le stock et tout là que tu vois c'est rigolo de voir les adresses différentes C'est assez excitant.
Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à un jeune designer ou quelqu'un qui se dit je n'ai pas fait d'école de design, je ne suis pas designer mais j'hésite à me lancer. Est-ce qu'il y a un business ?
- Speaker #0
Ce n'est pas le truc le plus facile quand même. Non. Il faut faire ça, réfléchir et s'écouter. Prendre en compte évidemment le marché des tendances, ça c'est une chose, il faut le faire, parce que tu le feras inconsciemment ou pas. Mais surtout, moi je trouve qu'il faut se remettre en question. J'en vois beaucoup qui sont là, ils me disent, cet objet, je vais le présenter, j'ai fait 7 objets, ou 1 ou 2 objets. Fais-en 10, 50, 100 des objets avant que... Oui,
- Speaker #1
de trouver ton...
- Speaker #0
Oui, c'est vachement... Comment dire ? Pas starisé, mais tous les trucs comme ça où tu es en avant des métiers de la création, où tout le monde a envie de faire ça, c'est génial. Et tout le monde a envie d'être reconnu, cette reconnaissance, ça c'est un peu... C'est très bien la reconnaissance, mais il ne faut pas chercher la reconnaissance. Vraiment, je suis parti un peu loin de pas. Mais c'est vrai que souvent je vois, j'ai fait cet objet-là, je pense que c'est sûr, c'est bon, je vais le montrer.
- Speaker #1
Il faut rester humble.
- Speaker #0
question il faut pas faire un il faut en faire dix ils font faire 20 20 30 puis un jour ça sera ce sera le bon quoi ouais ouais ouais mais c'est beau il faut bosser quoi enfin vraiment réagir rien à dire parce que je suis pas un énorme bosser en vrai on travaille évidemment mais je suis pas un mordu de travail. J'ai trop vu mon père trop travailler. C'est pas du tout un schéma que j'ai envie de reproduire. Et justement, il y a des alternatives. Mais il faut quand même bosser. D'une certaine mesure, il ne faut pas rêver. Mais il rêve quand même beaucoup. Mais après, c'est toutes les générations. En fait, en mesure, tous les mecs, les vieux te diront, les jeunes, ils rêvaient aussi.
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Il faut remettre un bien en question.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a un truc que tu as appris depuis que tu as démarré et que tu aurais aimé savoir faire ? plutôt ou tout que tu aurais aimé comprendre plus tôt est ce que j'aurais aimé je sais pas comment fonctionne la distribution tu vois est ce que non mais c'est ce qu'il ya un truc que tu as fait tu referais pas voilà
- Speaker #0
certaines choses que je ne vais pas le dire des conneries de petites erreurs de de shoot, de collab peut-être, mais c'est peanuts. Non, franchement, on apprend de ses erreurs. Tu ne fais pas d'erreur, tu n'apprends rien. Si tu ne fais pas, tu n'apprends rien. Et pour apprendre, il faut faire. Et c'est un truc que je... tu me demandais qu'est-ce que tu conseillerais à des jeunes, il faut faire. Vraiment faire. Il ne faut pas dire je vais faire. Il faut le faire. Tu veux présenter un objet ? Fais-le. Ça va te coûter de l'argent, fais-le. Ne rêve pas à l'envoyer des emails à des trois, des machins. Ça peut marcher. Mais en fait, il faut faire. Il faut faire pour avancer.
- Speaker #1
Moi,
- Speaker #0
des fois, je fais beaucoup de choses, c'est vrai. Je fais sûrement des fois des conneries, je fais des erreurs, je fais des choses des fois qui sont pas... pas hyper précise, mais au moins, il faut faire quoi. Je pense que c'est comme ça. Après, c'est ma manière de fonctionner.
- Speaker #1
Si tu pouvais garder qu'un seul objet, ce que tu veux, un stylo, une chaise, un chapeau, un seul objet, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Un masque de plongée pour voir sous la mer. C'est trop pratique, sinon on ne voit rien.
- Speaker #1
ok et puis et puis une dernière question que j'aime bien poser parce que j'ai compris que tu sortais pas ton esprit sortait du design et que le design ça faisait partie de ta vie mais pas que ça si si tu devais retenir un film une musique qui pourrait te représenter assez bien ça serait quoi un film ou une musique ouais
- Speaker #0
les musiques de Ravel ou de Satie. Ah ouais ? Ouais. C'est tellement... C'est tellement libre d'interprétation, comme un objet. C'est tellement évocateur. En fait, tu peux te créer tout un truc, toute une imaginaire autour de ça. Et je trouve que ça fait vachement voyager. Et puis, c'est un truc où je suis ultra nul dans la musique. Je suis vraiment nul au niveau technique, je te parle. Mais...
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Et après, un film... Il y avait un film avec Joachim Phénix qui est génial. C'est un genre de reporter un peu gonzo. Comment ça s'appelle ? Aïe, aïe, aïe. donc du coup et maintenant film il y en a beaucoup mais là comme ça c'est un film qui est complètement zinzin avec Joachim Phoenix ça s'appelle Inherent Vice ok c'est pas du tout je ne fais pas que fumer des pétards toute la journée mais c'est un genre de Reporter qui se retrouve dans des embrouilles il est complètement défoncé défoncé tout le temps et c'est tellement fou il y arrive des situations qui sont absurdes dans un Los Angeles un peu fou mais non après je dis ça comme ça mais c'est pas peut-être pas ce qui me représente le plus mais c'est un film qui m'est venu comme ça
génial bah écoute merci merci beaucoup Axel c'était vraiment un super moment un plaisir d'échanger avec toi et ton travail moi je trouve très intéressant parce que bon au delà d'aimer ce que tu fais mais Je trouve que ça illustre vraiment bien la réalité du design d'aujourd'hui. C'est-à-dire, il y a plein d'autres choses que l'édition. Et je pense qu'un jeune designer, alors j'imagine qu'on lui apprend ça aussi, mais de comprendre comment marche un business, de comprendre comment marche... Parce qu'aujourd'hui, être auto-édité, c'est sans doute une piste super importante. Si tu n'étais pas auto-édité... tu ne sauras peut-être pas rien. Tu vas être dans l'expectative et dans l'attente d'une édition improbable.
- Speaker #1
Donc de savoir que ton prix de revient, c'est tant, et de mon prix de vente, ça doit être tant, et que machin, comment je positionne, c'est quand même un peu la base. Mais je pense qu'il y a beaucoup d'artistes qui sont très très loin de ça. qui ont besoin de comprendre ça. Je trouve que ça illustre vachement bien cette réalité du design aujourd'hui, où il y a une vraie économie à côté des écuries énormes des éditeurs. Et donc, bravo. Bravo, voilà, c'est la fin de notre épisode.
- Speaker #0
J'ai un truc qui m'est venu, j'ai un flash à niveau musique. Je viens de faire le groupe californien Allah Las. A2LAH LAS
- Speaker #1
Génial. On mettra le lien vers leur... Ok, top. Génial, merci beaucoup à tous, merci beaucoup Axel, merci à Mélissa qui nous écoutait juste à côté, assise tranquillement dans un fauteuil. Et dans notre prochain épisode, on continuera à explorer des parcours uniques et inspirants. A très vite dans The Design Talk.
- Speaker #0
Merci Franck, salut.
- Speaker #1
Salut Axel.