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The Design Talk

#015 - Série d'été - "La maison rêvée" - Le palais endormi

#015 - Série d'été - "La maison rêvée" - Le palais endormi

06min |28/08/2025
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Description

The Design Talk – La Maison Rêvée : Épisode 4

Dans ce quatrième épisode de La Maison Rêvée, cap sur Venise à la fin de l’été, lorsque les touristes s’éloignent, que la lumière se fait plus douce et que les palais retrouvent leur mystère.

Le Palais Endormi, c’est un refuge secret, une maison vénitienne habitée seulement l’été, suspendue entre silence et conversations, entre fresques effacées et design italien iconique. On y découvre un intérieur où le temps s’est arrêté : terrazzo centenaire, fresques patinées, canapés Maralunga, lampe Pipistrello, fauteuil Castiglioni et verres soufflés de Murano.

Entre amis, on y prolonge les journées dans la chaleur du marbre et la lenteur des canaux. Puis, un soir, le palais s’anime : un dîner improvisé, des chandeliers anciens, des inconnus en robe fluide, un violoncelle dans un coin… La maison devient un monde intérieur, hors du temps.

Un récit immersif et sensoriel pour tous ceux qui aiment l’architecture, l’histoire, le design et la magie des lieux habités.

👉 À écouter les yeux fermés, comme une traversée secrète dans la Venise des initiés.



--------------------------------------------

The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
https://www.linkedin.com/in/franckmallez/
https://www.instagram.com/franckmallez/
https://www.instagram.com/thedesigntalk.podcast



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talks est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk. Alors aujourd'hui, je vous l'avais annoncé, je vous propose une parenthèse. Pas d'interview, pas de débat, juste une voix, un paysage, un instant suspendu. Tout l'été, tout le mois d'août plutôt, je vous invite à visiter des maisons rêvées. Certaines existent, d'autres non, mais toutes racontent quelque chose de l'espace, du design et du temps qui passe. Une cabane blanche au bord de l'eau, une maison pleine de rires et des longues tablées, un palais vénitien endormi ou un refuge au nord, au bord de l'Acq. Alors fermez les yeux, laissez-vous guider et bienvenue dans la Maison Rêvée. Bienvenue dans The Design Talk pour notre série d'été, la Maison Rêvée. Et comme je vous le disais la semaine dernière, nous allons cette semaine prendre la direction de Venise pour un épisode qu'on a appelé le Palais Endormi. Alors on est à la fin de l'été, fin août. On est à Venise, la lumière s'adoucit sur les canaux, les touristes s'éloignent, les palais se referment. Et dans l'un d'eux, oublié des circuits, une maison s'éveille doucement. Ce n'est pas un hôtel, ce n'est pas un musée. C'est une maison qui est habitée, mais uniquement l'été, par intermittence, un refuge au bord de l'eau. Une maison de silence et de conversation, de marbre froid et de ventilateurs anciens. Les volets de bois sont entre-ouverts, les rideaux de lin laissent passer une lumière dorée. Il fait encore chaud, mais déjà l'automne guette. Le sol est un terrazzo aux éclats de pierres colorées posées là depuis des siècles. Les murs sont hauts, parfois décatis avec des fresques un peu effacées. L'humidité a fait gonfler quelques boiseries, mais rien n'a été refait. Ici, on laisse le temps faire son œuvre. Dans le grand salon, on a une enfilade de meubles italiens, modernes, qui tranchent avec des moulures baroques. On a un canapé Maralunga de Maggi Sretti. Il y en a... Il est de couleur tabac d'ailleurs, il repose devant une grande table sarinène ovale. A côté, on a une lampe pipistrello qui est posée sur un guéridon ennoyé, qui éclaire doucement la pièce en fin d'après-midi. Puis dans un coin, on a le Saint-Loupard de Castiglioni. Ce fauteuil qui, enveloppant, un peu abîmé, mais toujours élégant. Et sur les murs, quelques lithographies de Fontenard, un miroir ancien piqué par le sel, une bibliothèque où se met le bachelard Nathalie Konzburg et de vieux numéros de Domus. La cuisine minuscule donne sur une cour intérieure. On y cuisine peu, mais toujours de quoi nourrir l'instant. Des figues, une burrata, directement des pouilles, un espresso préparé dans une vieille bialetti, et puis sur la table, une nappe blanche, à peine repassée, des verres soufflés de Murano légèrement dépareillés. Les chambres sont immenses, presque vides. Des lits en fer forgé, des draps en lin, une armoire ventrue où dorment des vêtements d'été un peu fanés. Une radio qui diffuse Radio Venezia Classica en sourdine, une brise remue les rideaux. Et puis il y a les sons, les clapotilles de l'eau contre les fondations du palais, les voix des gondoliers au loin, le rire d'un enfant dans la ruelle, la maison écoute. On s'y retrouve entre amis en fin d'après-midi, on y boit un verre d'americano dans des fauteuils bas, on parle de la rentrée qui approche, on lit, on s'ennuie doucement, les journées s'étirent. Et les soirées s'éteignent lentement. Un soir, pourtant, quelque chose d'étrange, quelque chose change. La maison semble s'animer. Autrement, on a dressé une longue table sur le balcon qui surplombe le canal. Des bougies tremblent dans les chandeliers anciens. Deux inconnus, des inconnus pardon, arrivent, amis d'amis, en robe fluide, les cheveux gominés, mouillés, on ne sait pas trop. Un homme joue du violoncelle dans un coin, une femme évoque Carlos Carpa en effleurant le marbre du parapet, un autre parle d'une villa abandonnée sur la Giulecca. Le dîner dure des heures, on parle fort, on rit, on se raconte des souvenirs flous, des rêves inachevés. La ville paraît loin, presque irréelle. Le palais est devenu... le centre du monde. Et puis alors la nuit retombe. On entend les pas sur le marbre, les dernières bougies qui s'éteignent, un parfum de figuier qui reste en suspens dans la cour du palais. Dans cette maison vénitienne, tout est beauté imparfaite. Rien n'est à la mode, rien n'est connecté. Et pourtant, tout est intensément bien présent. Ce n'est pas un décor, c'est un monde intérieur. Et en fin d'été, c'est peut-être tout ce dont on a besoin. Et si après Venise, juste avant de rentrer, on partait un peu plus au nord, là où l'été est plus discret, plus frais aussi, là où les maisons sont en bois, les silences denses et les lumières plus pâles. Dans le prochain épisode de notre série d'été The Design Talk, La Maison Rêvée, je vous propose de vous emmener au bord d'un lac scandinave. Une maison simple, posée entre les arbres et l'eau, un canot, un marais, un poêle en fonte, un fauteuil danois un peu râpé et la sensation rare d'un temps suspensif. pendu entre deux baignades froides dans une eau très profonde et une tasse de café fumant. C'est notre refuge nordique, une parenthèse douce, la maison du lac. A écouter la semaine prochaine. A bientôt.

Description

The Design Talk – La Maison Rêvée : Épisode 4

Dans ce quatrième épisode de La Maison Rêvée, cap sur Venise à la fin de l’été, lorsque les touristes s’éloignent, que la lumière se fait plus douce et que les palais retrouvent leur mystère.

Le Palais Endormi, c’est un refuge secret, une maison vénitienne habitée seulement l’été, suspendue entre silence et conversations, entre fresques effacées et design italien iconique. On y découvre un intérieur où le temps s’est arrêté : terrazzo centenaire, fresques patinées, canapés Maralunga, lampe Pipistrello, fauteuil Castiglioni et verres soufflés de Murano.

Entre amis, on y prolonge les journées dans la chaleur du marbre et la lenteur des canaux. Puis, un soir, le palais s’anime : un dîner improvisé, des chandeliers anciens, des inconnus en robe fluide, un violoncelle dans un coin… La maison devient un monde intérieur, hors du temps.

Un récit immersif et sensoriel pour tous ceux qui aiment l’architecture, l’histoire, le design et la magie des lieux habités.

👉 À écouter les yeux fermés, comme une traversée secrète dans la Venise des initiés.



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  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talks est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk. Alors aujourd'hui, je vous l'avais annoncé, je vous propose une parenthèse. Pas d'interview, pas de débat, juste une voix, un paysage, un instant suspendu. Tout l'été, tout le mois d'août plutôt, je vous invite à visiter des maisons rêvées. Certaines existent, d'autres non, mais toutes racontent quelque chose de l'espace, du design et du temps qui passe. Une cabane blanche au bord de l'eau, une maison pleine de rires et des longues tablées, un palais vénitien endormi ou un refuge au nord, au bord de l'Acq. Alors fermez les yeux, laissez-vous guider et bienvenue dans la Maison Rêvée. Bienvenue dans The Design Talk pour notre série d'été, la Maison Rêvée. Et comme je vous le disais la semaine dernière, nous allons cette semaine prendre la direction de Venise pour un épisode qu'on a appelé le Palais Endormi. Alors on est à la fin de l'été, fin août. On est à Venise, la lumière s'adoucit sur les canaux, les touristes s'éloignent, les palais se referment. Et dans l'un d'eux, oublié des circuits, une maison s'éveille doucement. Ce n'est pas un hôtel, ce n'est pas un musée. C'est une maison qui est habitée, mais uniquement l'été, par intermittence, un refuge au bord de l'eau. Une maison de silence et de conversation, de marbre froid et de ventilateurs anciens. Les volets de bois sont entre-ouverts, les rideaux de lin laissent passer une lumière dorée. Il fait encore chaud, mais déjà l'automne guette. Le sol est un terrazzo aux éclats de pierres colorées posées là depuis des siècles. Les murs sont hauts, parfois décatis avec des fresques un peu effacées. L'humidité a fait gonfler quelques boiseries, mais rien n'a été refait. Ici, on laisse le temps faire son œuvre. Dans le grand salon, on a une enfilade de meubles italiens, modernes, qui tranchent avec des moulures baroques. On a un canapé Maralunga de Maggi Sretti. Il y en a... Il est de couleur tabac d'ailleurs, il repose devant une grande table sarinène ovale. A côté, on a une lampe pipistrello qui est posée sur un guéridon ennoyé, qui éclaire doucement la pièce en fin d'après-midi. Puis dans un coin, on a le Saint-Loupard de Castiglioni. Ce fauteuil qui, enveloppant, un peu abîmé, mais toujours élégant. Et sur les murs, quelques lithographies de Fontenard, un miroir ancien piqué par le sel, une bibliothèque où se met le bachelard Nathalie Konzburg et de vieux numéros de Domus. La cuisine minuscule donne sur une cour intérieure. On y cuisine peu, mais toujours de quoi nourrir l'instant. Des figues, une burrata, directement des pouilles, un espresso préparé dans une vieille bialetti, et puis sur la table, une nappe blanche, à peine repassée, des verres soufflés de Murano légèrement dépareillés. Les chambres sont immenses, presque vides. Des lits en fer forgé, des draps en lin, une armoire ventrue où dorment des vêtements d'été un peu fanés. Une radio qui diffuse Radio Venezia Classica en sourdine, une brise remue les rideaux. Et puis il y a les sons, les clapotilles de l'eau contre les fondations du palais, les voix des gondoliers au loin, le rire d'un enfant dans la ruelle, la maison écoute. On s'y retrouve entre amis en fin d'après-midi, on y boit un verre d'americano dans des fauteuils bas, on parle de la rentrée qui approche, on lit, on s'ennuie doucement, les journées s'étirent. Et les soirées s'éteignent lentement. Un soir, pourtant, quelque chose d'étrange, quelque chose change. La maison semble s'animer. Autrement, on a dressé une longue table sur le balcon qui surplombe le canal. Des bougies tremblent dans les chandeliers anciens. Deux inconnus, des inconnus pardon, arrivent, amis d'amis, en robe fluide, les cheveux gominés, mouillés, on ne sait pas trop. Un homme joue du violoncelle dans un coin, une femme évoque Carlos Carpa en effleurant le marbre du parapet, un autre parle d'une villa abandonnée sur la Giulecca. Le dîner dure des heures, on parle fort, on rit, on se raconte des souvenirs flous, des rêves inachevés. La ville paraît loin, presque irréelle. Le palais est devenu... le centre du monde. Et puis alors la nuit retombe. On entend les pas sur le marbre, les dernières bougies qui s'éteignent, un parfum de figuier qui reste en suspens dans la cour du palais. Dans cette maison vénitienne, tout est beauté imparfaite. Rien n'est à la mode, rien n'est connecté. Et pourtant, tout est intensément bien présent. Ce n'est pas un décor, c'est un monde intérieur. Et en fin d'été, c'est peut-être tout ce dont on a besoin. Et si après Venise, juste avant de rentrer, on partait un peu plus au nord, là où l'été est plus discret, plus frais aussi, là où les maisons sont en bois, les silences denses et les lumières plus pâles. Dans le prochain épisode de notre série d'été The Design Talk, La Maison Rêvée, je vous propose de vous emmener au bord d'un lac scandinave. Une maison simple, posée entre les arbres et l'eau, un canot, un marais, un poêle en fonte, un fauteuil danois un peu râpé et la sensation rare d'un temps suspensif. pendu entre deux baignades froides dans une eau très profonde et une tasse de café fumant. C'est notre refuge nordique, une parenthèse douce, la maison du lac. A écouter la semaine prochaine. A bientôt.

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The Design Talk – La Maison Rêvée : Épisode 4

Dans ce quatrième épisode de La Maison Rêvée, cap sur Venise à la fin de l’été, lorsque les touristes s’éloignent, que la lumière se fait plus douce et que les palais retrouvent leur mystère.

Le Palais Endormi, c’est un refuge secret, une maison vénitienne habitée seulement l’été, suspendue entre silence et conversations, entre fresques effacées et design italien iconique. On y découvre un intérieur où le temps s’est arrêté : terrazzo centenaire, fresques patinées, canapés Maralunga, lampe Pipistrello, fauteuil Castiglioni et verres soufflés de Murano.

Entre amis, on y prolonge les journées dans la chaleur du marbre et la lenteur des canaux. Puis, un soir, le palais s’anime : un dîner improvisé, des chandeliers anciens, des inconnus en robe fluide, un violoncelle dans un coin… La maison devient un monde intérieur, hors du temps.

Un récit immersif et sensoriel pour tous ceux qui aiment l’architecture, l’histoire, le design et la magie des lieux habités.

👉 À écouter les yeux fermés, comme une traversée secrète dans la Venise des initiés.



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The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
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    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talks est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk. Alors aujourd'hui, je vous l'avais annoncé, je vous propose une parenthèse. Pas d'interview, pas de débat, juste une voix, un paysage, un instant suspendu. Tout l'été, tout le mois d'août plutôt, je vous invite à visiter des maisons rêvées. Certaines existent, d'autres non, mais toutes racontent quelque chose de l'espace, du design et du temps qui passe. Une cabane blanche au bord de l'eau, une maison pleine de rires et des longues tablées, un palais vénitien endormi ou un refuge au nord, au bord de l'Acq. Alors fermez les yeux, laissez-vous guider et bienvenue dans la Maison Rêvée. Bienvenue dans The Design Talk pour notre série d'été, la Maison Rêvée. Et comme je vous le disais la semaine dernière, nous allons cette semaine prendre la direction de Venise pour un épisode qu'on a appelé le Palais Endormi. Alors on est à la fin de l'été, fin août. On est à Venise, la lumière s'adoucit sur les canaux, les touristes s'éloignent, les palais se referment. Et dans l'un d'eux, oublié des circuits, une maison s'éveille doucement. Ce n'est pas un hôtel, ce n'est pas un musée. C'est une maison qui est habitée, mais uniquement l'été, par intermittence, un refuge au bord de l'eau. Une maison de silence et de conversation, de marbre froid et de ventilateurs anciens. Les volets de bois sont entre-ouverts, les rideaux de lin laissent passer une lumière dorée. Il fait encore chaud, mais déjà l'automne guette. Le sol est un terrazzo aux éclats de pierres colorées posées là depuis des siècles. Les murs sont hauts, parfois décatis avec des fresques un peu effacées. L'humidité a fait gonfler quelques boiseries, mais rien n'a été refait. Ici, on laisse le temps faire son œuvre. Dans le grand salon, on a une enfilade de meubles italiens, modernes, qui tranchent avec des moulures baroques. On a un canapé Maralunga de Maggi Sretti. Il y en a... Il est de couleur tabac d'ailleurs, il repose devant une grande table sarinène ovale. A côté, on a une lampe pipistrello qui est posée sur un guéridon ennoyé, qui éclaire doucement la pièce en fin d'après-midi. Puis dans un coin, on a le Saint-Loupard de Castiglioni. Ce fauteuil qui, enveloppant, un peu abîmé, mais toujours élégant. Et sur les murs, quelques lithographies de Fontenard, un miroir ancien piqué par le sel, une bibliothèque où se met le bachelard Nathalie Konzburg et de vieux numéros de Domus. La cuisine minuscule donne sur une cour intérieure. On y cuisine peu, mais toujours de quoi nourrir l'instant. Des figues, une burrata, directement des pouilles, un espresso préparé dans une vieille bialetti, et puis sur la table, une nappe blanche, à peine repassée, des verres soufflés de Murano légèrement dépareillés. Les chambres sont immenses, presque vides. Des lits en fer forgé, des draps en lin, une armoire ventrue où dorment des vêtements d'été un peu fanés. Une radio qui diffuse Radio Venezia Classica en sourdine, une brise remue les rideaux. Et puis il y a les sons, les clapotilles de l'eau contre les fondations du palais, les voix des gondoliers au loin, le rire d'un enfant dans la ruelle, la maison écoute. On s'y retrouve entre amis en fin d'après-midi, on y boit un verre d'americano dans des fauteuils bas, on parle de la rentrée qui approche, on lit, on s'ennuie doucement, les journées s'étirent. Et les soirées s'éteignent lentement. Un soir, pourtant, quelque chose d'étrange, quelque chose change. La maison semble s'animer. Autrement, on a dressé une longue table sur le balcon qui surplombe le canal. Des bougies tremblent dans les chandeliers anciens. Deux inconnus, des inconnus pardon, arrivent, amis d'amis, en robe fluide, les cheveux gominés, mouillés, on ne sait pas trop. Un homme joue du violoncelle dans un coin, une femme évoque Carlos Carpa en effleurant le marbre du parapet, un autre parle d'une villa abandonnée sur la Giulecca. Le dîner dure des heures, on parle fort, on rit, on se raconte des souvenirs flous, des rêves inachevés. La ville paraît loin, presque irréelle. Le palais est devenu... le centre du monde. Et puis alors la nuit retombe. On entend les pas sur le marbre, les dernières bougies qui s'éteignent, un parfum de figuier qui reste en suspens dans la cour du palais. Dans cette maison vénitienne, tout est beauté imparfaite. Rien n'est à la mode, rien n'est connecté. Et pourtant, tout est intensément bien présent. Ce n'est pas un décor, c'est un monde intérieur. Et en fin d'été, c'est peut-être tout ce dont on a besoin. Et si après Venise, juste avant de rentrer, on partait un peu plus au nord, là où l'été est plus discret, plus frais aussi, là où les maisons sont en bois, les silences denses et les lumières plus pâles. Dans le prochain épisode de notre série d'été The Design Talk, La Maison Rêvée, je vous propose de vous emmener au bord d'un lac scandinave. Une maison simple, posée entre les arbres et l'eau, un canot, un marais, un poêle en fonte, un fauteuil danois un peu râpé et la sensation rare d'un temps suspensif. pendu entre deux baignades froides dans une eau très profonde et une tasse de café fumant. C'est notre refuge nordique, une parenthèse douce, la maison du lac. A écouter la semaine prochaine. A bientôt.

Description

The Design Talk – La Maison Rêvée : Épisode 4

Dans ce quatrième épisode de La Maison Rêvée, cap sur Venise à la fin de l’été, lorsque les touristes s’éloignent, que la lumière se fait plus douce et que les palais retrouvent leur mystère.

Le Palais Endormi, c’est un refuge secret, une maison vénitienne habitée seulement l’été, suspendue entre silence et conversations, entre fresques effacées et design italien iconique. On y découvre un intérieur où le temps s’est arrêté : terrazzo centenaire, fresques patinées, canapés Maralunga, lampe Pipistrello, fauteuil Castiglioni et verres soufflés de Murano.

Entre amis, on y prolonge les journées dans la chaleur du marbre et la lenteur des canaux. Puis, un soir, le palais s’anime : un dîner improvisé, des chandeliers anciens, des inconnus en robe fluide, un violoncelle dans un coin… La maison devient un monde intérieur, hors du temps.

Un récit immersif et sensoriel pour tous ceux qui aiment l’architecture, l’histoire, le design et la magie des lieux habités.

👉 À écouter les yeux fermés, comme une traversée secrète dans la Venise des initiés.



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The Design Talk est produit par Franck Mallez. Fondateur de Yourse.co et de tcrewagency.com , ancien journaliste, et entrepreneur des industries créatives.
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  • Speaker #0

    Designer, architecte, entrepreneur, artisan, tous ont en commun une vision, un parcours, une approche du design qui résonne avec notre époque. Alors ici, on parle d'inspiration, de matière, d'innovation, de process, mais aussi de défis, d'échecs et de réussites. Tout ce qui façonne finalement chaque projet. The Design Talks est une plongée dans l'univers de ceux qui imaginent, transforment et réinventent notre quotidien. Alors installez-vous, ouvrez grand les oreilles, l'épisode du jour commence maintenant. Bienvenue dans The Design Talk. Alors aujourd'hui, je vous l'avais annoncé, je vous propose une parenthèse. Pas d'interview, pas de débat, juste une voix, un paysage, un instant suspendu. Tout l'été, tout le mois d'août plutôt, je vous invite à visiter des maisons rêvées. Certaines existent, d'autres non, mais toutes racontent quelque chose de l'espace, du design et du temps qui passe. Une cabane blanche au bord de l'eau, une maison pleine de rires et des longues tablées, un palais vénitien endormi ou un refuge au nord, au bord de l'Acq. Alors fermez les yeux, laissez-vous guider et bienvenue dans la Maison Rêvée. Bienvenue dans The Design Talk pour notre série d'été, la Maison Rêvée. Et comme je vous le disais la semaine dernière, nous allons cette semaine prendre la direction de Venise pour un épisode qu'on a appelé le Palais Endormi. Alors on est à la fin de l'été, fin août. On est à Venise, la lumière s'adoucit sur les canaux, les touristes s'éloignent, les palais se referment. Et dans l'un d'eux, oublié des circuits, une maison s'éveille doucement. Ce n'est pas un hôtel, ce n'est pas un musée. C'est une maison qui est habitée, mais uniquement l'été, par intermittence, un refuge au bord de l'eau. Une maison de silence et de conversation, de marbre froid et de ventilateurs anciens. Les volets de bois sont entre-ouverts, les rideaux de lin laissent passer une lumière dorée. Il fait encore chaud, mais déjà l'automne guette. Le sol est un terrazzo aux éclats de pierres colorées posées là depuis des siècles. Les murs sont hauts, parfois décatis avec des fresques un peu effacées. L'humidité a fait gonfler quelques boiseries, mais rien n'a été refait. Ici, on laisse le temps faire son œuvre. Dans le grand salon, on a une enfilade de meubles italiens, modernes, qui tranchent avec des moulures baroques. On a un canapé Maralunga de Maggi Sretti. Il y en a... Il est de couleur tabac d'ailleurs, il repose devant une grande table sarinène ovale. A côté, on a une lampe pipistrello qui est posée sur un guéridon ennoyé, qui éclaire doucement la pièce en fin d'après-midi. Puis dans un coin, on a le Saint-Loupard de Castiglioni. Ce fauteuil qui, enveloppant, un peu abîmé, mais toujours élégant. Et sur les murs, quelques lithographies de Fontenard, un miroir ancien piqué par le sel, une bibliothèque où se met le bachelard Nathalie Konzburg et de vieux numéros de Domus. La cuisine minuscule donne sur une cour intérieure. On y cuisine peu, mais toujours de quoi nourrir l'instant. Des figues, une burrata, directement des pouilles, un espresso préparé dans une vieille bialetti, et puis sur la table, une nappe blanche, à peine repassée, des verres soufflés de Murano légèrement dépareillés. Les chambres sont immenses, presque vides. Des lits en fer forgé, des draps en lin, une armoire ventrue où dorment des vêtements d'été un peu fanés. Une radio qui diffuse Radio Venezia Classica en sourdine, une brise remue les rideaux. Et puis il y a les sons, les clapotilles de l'eau contre les fondations du palais, les voix des gondoliers au loin, le rire d'un enfant dans la ruelle, la maison écoute. On s'y retrouve entre amis en fin d'après-midi, on y boit un verre d'americano dans des fauteuils bas, on parle de la rentrée qui approche, on lit, on s'ennuie doucement, les journées s'étirent. Et les soirées s'éteignent lentement. Un soir, pourtant, quelque chose d'étrange, quelque chose change. La maison semble s'animer. Autrement, on a dressé une longue table sur le balcon qui surplombe le canal. Des bougies tremblent dans les chandeliers anciens. Deux inconnus, des inconnus pardon, arrivent, amis d'amis, en robe fluide, les cheveux gominés, mouillés, on ne sait pas trop. Un homme joue du violoncelle dans un coin, une femme évoque Carlos Carpa en effleurant le marbre du parapet, un autre parle d'une villa abandonnée sur la Giulecca. Le dîner dure des heures, on parle fort, on rit, on se raconte des souvenirs flous, des rêves inachevés. La ville paraît loin, presque irréelle. Le palais est devenu... le centre du monde. Et puis alors la nuit retombe. On entend les pas sur le marbre, les dernières bougies qui s'éteignent, un parfum de figuier qui reste en suspens dans la cour du palais. Dans cette maison vénitienne, tout est beauté imparfaite. Rien n'est à la mode, rien n'est connecté. Et pourtant, tout est intensément bien présent. Ce n'est pas un décor, c'est un monde intérieur. Et en fin d'été, c'est peut-être tout ce dont on a besoin. Et si après Venise, juste avant de rentrer, on partait un peu plus au nord, là où l'été est plus discret, plus frais aussi, là où les maisons sont en bois, les silences denses et les lumières plus pâles. Dans le prochain épisode de notre série d'été The Design Talk, La Maison Rêvée, je vous propose de vous emmener au bord d'un lac scandinave. Une maison simple, posée entre les arbres et l'eau, un canot, un marais, un poêle en fonte, un fauteuil danois un peu râpé et la sensation rare d'un temps suspensif. pendu entre deux baignades froides dans une eau très profonde et une tasse de café fumant. C'est notre refuge nordique, une parenthèse douce, la maison du lac. A écouter la semaine prochaine. A bientôt.

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