undefined cover
undefined cover
#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes cover
#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes cover
The Patronne

#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes

#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes

45min |09/12/2024
Play
undefined cover
undefined cover
#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes cover
#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes cover
The Patronne

#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes

#2 - Valérie : se révéler dans le don de soi et l'importance des petits gestes

45min |09/12/2024
Play

Description


As-tu déjà pensé à l'impact que chaque geste, même modeste, peut avoir sur le monde ? Dans cet épisode de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Valérie Laur, cofondatrice de Compressport, une entreprise spécialisée dans les vêtements de compression pour les sportifs. À l'approche de ses 60 ans, Valérie partage son parcours entrepreneurial inspirant et ses expériences de vie enrichissantes.


Valérie a non seulement construit une marque reconnue, mais elle s'est également engagée dans des missions humanitaires à travers le monde. Sa passion pour l'Australie, où elle a vécu avec sa famille, a été un moment déclencheur dans son parcours. Elle évoque avec émotion ses voyages au Cambodge, au Bénin et à Madagascar, où elle a apporté aide et soutien à des populations dans le besoin.


Au cœur de cet épisode, Valérie nous parle de la création de son fonds de dotation, "Fraise", dédié à soutenir des actions éducatives et humanitaires. Elle nous rappelle que chaque geste compte, et que l'engagement personnel peut changer des vies. Avec une recette du courage bien à elle, elle nous invite à croire en nos rêves et à agir pour un monde meilleur.


Les leçons de vie qu'elle partage sont puissantes : l'importance de donner de soi-même pour trouver bonheur et satisfaction. Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent faire une différence, même à petite échelle. Prépare-toi à être motivé et à découvrir comment transformer tes passions en actions concrètes pour aider les autres.


Rejoins-nous pour cette conversation captivante où Valérie Laur nous montre que l'engagement humanitaire et l'entrepreneuriat peuvent aller de pair, et que chaque pas vers un monde meilleur commence par un rêve. Ne rate pas cette occasion d'apprendre des moments clés de son parcours et d'être inspiré à ton tour !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile et puis à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte au milieu d'un océan. À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ? Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #1

    Je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner de ton temps.

  • Speaker #0

    Il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau en fait.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Pro dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de peine. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. À travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss. Le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue pour ce nouvel épisode de Trop dans ma tête. Valérie Laure, tu auras très bientôt 60 ans. Tu es la cofondatrice avec ton mari Sylvain de la société Compressport, qui est une marque que j'adore personnellement, on en reparlera un peu plus tard. C'est un projet que vous avez créé en 2008 et avant ça vous étiez déjà un couple d'entrepreneurs puisque vous aviez créé une entreprise qui s'appelait l'Atelier du Merle dans les années 80. On dit maintenant que Compressport est devenu le grand nom que l'on connaît dans le monde de la course à pied, du trail et de manière générale dans le monde du sport. Aujourd'hui tu te dédies à la communication produit et à la coordination des projets RSE.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et en parallèle de tout ça, Toussaint, tu as eu toujours un engagement très fort pour différentes missions humanitaires et tu es la fondatrice aujourd'hui d'un fonds de dotation fraise dont on va parler car c'est un projet qui te tient vraiment à cœur et qui a demandé pas mal de courage.

  • Speaker #0

    Qui s'est surtout imposé à moi, donc je n'ai pas eu le temps d'avoir besoin d'avoir du courage.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas du courage tu en as eu tout au long de ton parcours. Parcours, moi, j'ai envie de parler de plusieurs choses avec toi parce que déjà, on partage un amour incroyable pour un pays qui est l'Australie, puisque comme moi, tu as vécu à Sydney. Comment est-ce que cette expérience t'a marqué et en quoi ce séjour à Sydney vous a inspiré avec Sylvain ?

  • Speaker #0

    On a eu envie, à un moment donné, de faire voyager nos filles et on a d'abord passé une première année dans les plages du Nord, au Nord de Sydney, avec nos trois filles pendant un an. On avait envie d'un pays où on parle anglais et où il fasse à peu près beau et chaud tout le temps. Donc c'était notre première expérience et on est revenus en France et en fait on a eu très envie de repartir. Et on est repartis pendant quatre ans et là vraiment à Sydney, nos filles scolarisées au lycée français de Sydney. C'est une expérience qui marque une vie de partir comme ça. C'était notre première expatriation. L'Australie, c'est un peu le pays des extrêmes. C'est très loin. C'était une très belle expérience familiale.

  • Speaker #1

    C'est un pays où la culture du sport est très présente. Les enfants, pas que, font beaucoup de sport. En tout cas... Tout est organisé pour que les personnes puissent en faire. Vous, vous étiez déjà sportif ?

  • Speaker #0

    Oui, en tout cas, c'était le tout début de Compressport, donc de Compressport en France. Nous, on était en Australie, donc on manageait un peu à distance au début. Mais oui, Sylvain faisait déjà du triathlon, du trail. et moi de la course à pied essentiellement au début, mais après j'ai goûté aussi au triathlon, au trail, pareil, sur des plus petites distances et avec des objectifs moins grands, on va dire. Juste l'objectif de finir quand c'était des courses. Mais voilà, c'est vrai que ça fait partie de notre style de vie, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, tu es d'une grande humilité, mais tu m'as dit juste avant que tu avais, pour tes 50 ans, fait la course OCC dans le cadre de l'UTMB. Donc, c'est une course de combien de kilomètres déjà ?

  • Speaker #0

    55 kilomètres.

  • Speaker #1

    Voilà, 55 kilomètres. Donc, à ton niveau, c'est quand même de réussir à finir des courses de 55 kilomètres avec des délits.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Mon objectif, c'est de finir dans les meilleures conditions possibles en prenant le maximum de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un super objectif. Et du coup, explique-moi, comment est-ce que vous avez lancé une boîte en France, mais vous viviez en Australie ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait une société juste avant Compressport dans laquelle on faisait des produits bien-être et santé qui étaient essentiellement vendus en pharmacie. Et dans ces produits, on avait une chaussette qui était plutôt pour les femmes enceintes quand on prenait l'avion. Et c'était le début de la compression dans le sport. Et donc... Donc, on a extrapolé ce produit puisqu'on avait les fournisseurs. C'était un produit qui était fabriqué sur des machines médicales. Enfin, c'était… Voilà, on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Et donc, on a extrapolé cette chaussette en manchant, en coupant le pied. C'est comme ça que l'aventure s'est lancée en 2008. Et donc, voilà. Après, on avait des gens aussi sur place en France. Un premier distributeur en France. Après, un autre en Australie. Un autre en Espagne. Voilà, ça a été… progressif. C'est comme ça qu'on a associé le business et le sport.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et pour ceux qui ne courent pas, que ce soit de manière intense ou pas, qui ne connaissent pas forcément ce type de produit, tu peux expliquer en quoi des chaussettes de compression sont utiles pour les sportifs ?

  • Speaker #0

    Les chaussettes de compression, ça aide avant l'effort à favoriser le retour veineux et le... pendant l'effort et aussi en récup et surtout quand tu mets un manchon en fait il y a un test qui est très facile à faire, tu mets un manchon sur un mollet et tu ne mets pas sur ton autre mollet et quand tu tapes tu vois que tu as un mollet celui sur lequel il n'y a pas de manchon ça va bouger, l'autre il est maintenu et du coup tu évites toutes les micro cassures et donc ta jambe il y a moins de blessures du coup Par répercussion, tu as moins de blessures, tu vas récupérer plus vite, tu te sens les jambes plus légères et tu récupères aussi plus vite.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très fan. Alors, on ne fait pas du tout de la pub pour Compressport, mais moi, je suis très fan de cette marque. J'avais déjà une paire de chaussettes quand j'ai fait mon marathon et je courais avec des Compressport pour mon marathon le mois dernier. Raconte-nous, ton premier voyage humanitaire, c'était où et c'était quand ?

  • Speaker #0

    Alors, mon premier voyage humanitaire, c'était en 2019 et c'était au Cambodge.

  • Speaker #1

    Donc, c'est récent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, ce n'est pas très ancien. Avant ça, comme on vit au Portugal, j'étais bénévole dans une association portugaise qui distribuait des repas à des gens soit qui n'avaient pas beaucoup de moyens, soit voire même des sans-abri. Donc, voilà, j'avais déjà cet engagement-là dans une association. Mais j'avais envie d'aller voir un peu plus loin et de partir comme ça en mission humanitaire sur plusieurs semaines. Donc, c'est ce que j'ai fait en 2019 au Cambodge.

  • Speaker #1

    Tu es partie combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je suis partie deux semaines. En fait, je n'avais qu'une envie, c'était de repartir. Et puis, j'ai été arrêtée dans mon élan par la période de Covid.

  • Speaker #1

    C'était effectivement pile avant le Mont-Claire.

  • Speaker #0

    J'étais partie au mois d'octobre, je crois, donc octobre 2019. Donc, j'ai dû attendre. J'ai patienté jusqu'en 2021. Là, je suis repartie au Bénin et l'année d'après à Madagascar.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti ? Parce que tu as dit, j'ai tout de suite voulu repartir. Qu'est-ce que tu as ressenti pendant cette première expérience au Cambodge ?

  • Speaker #0

    Tu es là pour les autres. Tu es forcément confrontée, en tout cas dans les missions dans lesquelles j'étais, qui étaient des missions orientées à ces santé, même si moi, je suis... Je ne fais pas partie du corps médical, mais dans les missions telles qu'elles sont organisées, même si tu n'es pas médecin ou infirmier, tu as un rôle à jouer. Et donc, voilà, tu es là, tu es à l'écoute et en proximité avec des gens qui sont dans le besoin, en tout cas qui n'ont pas les moyens de consulter un médecin, qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un traitement. Et en même temps, qui pourraient te donner tout ce qu'ils ont, qui ont le sourire quoi qu'il arrive. Et forcément, il y a des situations, des visages que tu n'oublies pas, des relations, des contacts avec les gens. Tu es au plus proche de la population. Pour moi, c'est la meilleure façon de voyager, au niveau culturel, au niveau relations humaines. Et en plus de ça, quand tu es en mission, tu es une équipe. Donc en fonction des missions, tu peux être entre 8 et 12, 15 personnes et on est tous là pour la même raison. En fait, tu as des échanges aussi bien avec la population qu'avec ton équipe qui sont juste fantastiques. Et en plus, tu es dans un pays étranger, tu voyages, tu découvres une nouvelle culture. C'est la première fois que tu y vas. C'est un ensemble de choses et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile. Et puis, à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte dans un océan.

  • Speaker #1

    À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ?

  • Speaker #0

    Une fois que je repars, qu'est-ce qui se passe ? Alors, je suis partie avec une association qui fait un suivi.

  • Speaker #1

    Elle s'appelle comment l'association ?

  • Speaker #0

    Mission humanitaire.

  • Speaker #1

    Mission humanitaire,

  • Speaker #0

    ok. Et donc, c'est une association qui a des antennes locales dans les pays dans lesquels il y a ces missions. Donc, il y a quand même un suivi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux dire par suivi ?

  • Speaker #0

    On se déplace soit dans des villages isolés, soit en brousse en fonction du pays. Et en fait, régulièrement… pas à chaque mission, mais régulièrement des missions repartent, des groupes de gens repartent dans ces mêmes endroits. Donc il y a un suivi de dossiers et on fait beaucoup aussi de dépistage. Il y a beaucoup de petits bobos pas graves, mais il y a aussi parfois des détections de maladies plus graves qui demandent vraiment un suivi, une prise en charge.

  • Speaker #1

    Comme quoi, vous faites des prises de sang ou des tests ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas de prise de sang, mais les médecins peuvent détecter des problèmes cardiaques ou des diabètes importants. Et donc des situations dans lesquelles les gens ont besoin vraiment d'être pris en charge.

  • Speaker #1

    Pour bien comprendre, parce que tu m'as dit que tu n'étais pas médecin, mais que tu étais quand même dans des missions de santé. Donc ton rôle, c'était quoi ?

  • Speaker #0

    En fait, tu as plusieurs postes dans une mission humanitaire. Déjà, tu accueilles les gens. Tu vas les peser, les mesurer, leur prendre leur tension. Et puis ensuite, tu assistes le médecin, c'est-à-dire que tu assistes à la consultation, tu vas relayer pour l'ordonnance. Ensuite, tu as un poste pharmacie où tu vas délivrer les médicaments qui ont été prescrits par le médecin. Et après, il y a un poste aussi qui est très sympa, c'est un poste où tu fais de l'animation avec les enfants. Pendant que les parents ou que les mamans surtout sont sculptés.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc voilà,

  • Speaker #0

    tu leur fais faire des coloriages, tu leur fais faire des jeux. Et donc voilà, c'est un autre contact. Et même si tu ne parles pas la langue, il n'y a pas besoin en fait. Tu le comprends.

  • Speaker #1

    Et donc toi, pendant ton séjour, tu alternes en fonction de ces différents postes ? Exactement.

  • Speaker #0

    Chaque fois, tu changes de poste tous les jours.

  • Speaker #1

    Parce que chaque jour, vous changez de lieu ?

  • Speaker #0

    Plus ou moins, ça dépend. Ça dépend des missions. Certaines fois, tu changes de lieu. Certaines fois, en fonction… En fait, ça dépend du nombre de gens dans le village ou dans le… S'il y a beaucoup de monde à voir parce qu'il y a un moment donné, tu ne peux pas… Tu es quand même limitée sur une journée à un nombre de personnes. Donc, si ça nécessite de rester deux jours, tu restes deux jours. Sinon, tu bouges. Et voilà. Donc, tu as des missions comme le Cambodge qui sont des missions, en tout cas, celles que moi, que j'ai faites, qui étaient itinérantes. C'est-à-dire que tous les trois jours, on changeait de lieu, mais de lieu, mais aussi de région. C'est-à-dire qu'on ne dormait pas au même endroit. Et notamment, moi, j'ai eu la chance d'être sur une mission sur les villages flottants. Donc, tu dois être sur un… Enfin,

  • Speaker #1

    je dis waouh mais ça doit être un peu précaire quand même. Ce n'est pas l'hôtel 5 étoiles.

  • Speaker #0

    Non, non, les étoiles, même tous les hôtels, ce n'est pas… Non, c'est assez précaire, mais bon, ça fait partie de l'aventure, on va dire. Et sinon, après, tu as d'autres missions comme celle que j'ai faite au Bénin ou à Madagascar. Par contre, là, tu reviens tous les soirs au même endroit. Et là aussi, c'est sympa parce que quand tu es en mission comme ça, tu vas t'occuper des autres. Mais après, tu as aussi les gens qui s'occupent de toi, c'est-à-dire ceux qui vont te faire à manger, qui vont s'occuper de… Tu as tout le confort, entre guillemets, de pouvoir te dédier aux autres. Et aussi d'avoir le contact justement avec ces personnes qui te font à manger, qui sont là, qui s'occupent de la maison pendant que...

  • Speaker #1

    C'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Tu disais parfois, j'ai l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan. Qu'est-ce qui t'a fait dire que ce n'était pas une goutte d'eau parce que tu es repartie plusieurs fois ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu te dis, il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau, en fait.

  • Speaker #1

    La stratégie du colibri.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement. Et donc, c'est vrai qu'il y a des moments où tu te dis, bon, ces personnes, je les ai vues, j'ai passé un peu de temps avec eux. Et puis après, je ne vais plus les revoir. Donc, voilà, les personnes qui viennent en consultation, forcément, ce n'est pas ceux avec qui tu as un contact avec eux, bien sûr, avec elles. Mais ce n'est pas ceux avec lesquels tu passes le plus de temps. Par contre, avec l'équipe locale, là, tu développes vraiment, ils te racontent leur vie, leur culture, ce qu'ils mangent, comment ils vivent. Donc, par rapport à ces populations qui sont dans le besoin, on va dire, c'est assez fugace comme relation. Et tu te dis, bon, après, une fois qu'on est passé, qu'est-ce qui se passe, quoi ? Et... Avec le suivi de l'association, tu sais qu'il y a quelque chose qui se passe après. Et même si toi, tu as l'impression effectivement d'avoir fait un tout petit peu, malgré tout, tu as fait quand même et tu as participé.

  • Speaker #1

    Un chouïa qui sera suivi d'un autre chouïa plus un autre chouïa. Et donc, tu es reparti plusieurs fois. À chaque fois, ça s'est bien passé ou est-ce que tu as eu des missions qui ont été plus dures ?

  • Speaker #0

    Tout est relatif, mais en tout cas, ça s'est toujours très bien passé. Mais un peu quand même avec l'envie d'avoir un peu plus de continuité, j'ai eu connaissance d'un orphelinat à Madagascar. Et en fait, après cette première mission au Cambodge, j'avais envie de faire quelque chose de plus suivi et en relation avec les enfants, avec l'éducation. Donc, ce n'était pas très clair dans ma tête au départ, mais voilà, j'avais cette envie-là. qu'il fallait que je concrétise. Et donc, j'ai entendu parler d'un orphelinat à Madagascar et j'ai eu envie d'aller passer du temps avec eux. Et c'est ce que j'ai fait en fin d'année dernière où j'ai eu la chance de vivre le quotidien avec 19 enfants, adolescents. Et c'était juste de la présence, en fait. C'était d'être avec eux. Ils partaient à l'école à pied tous les matins. Ils avaient 5 km pour aller à l'école. Je les ai accompagnés pratiquement tous les matins. C'était le moment… 5 km, vous mettez une heure ? C'est à peu près une heure d'avance. Exactement, une heure. Je les retrouvais pour les repas, le soir. Je les aidais à faire des devoirs. On parlait beaucoup, ils me posaient beaucoup de questions.

  • Speaker #1

    Ils posaient quoi comme questions ?

  • Speaker #0

    Tu sais, ils te posent des questions parce qu'ils ont l'impression qu'ils ne sont jamais sortis, eux en tout cas, de Madagascar, voire même de l'endroit où ils sont. Ils te posent des questions sur ta vie, ils sont très curieux de comment tu vis, de plein de choses. C'est des enfants, donc forcément, ils te posent des questions. Dans cette orphelinat, il y a 19 enfants qui sont ensemble depuis 12 ans à peu près. qui ont été en fait tous regroupés et qui vivent ensemble depuis le début, tous ensemble. Donc la plus âgée aujourd'hui, elle a 24 ans et le plus jeune, il a 13 ans. Cette fratrie de 19 enfants, elle est composée de fratries aussi. Il y a une fratrie de quatre sœurs, une autre fratrie avec deux sœurs et un frère, une autre fratrie de trois, voilà. Et puis après, il y en a qui n'ont rien à voir les uns avec les autres au niveau famille.

  • Speaker #1

    Tu dis, c'est une fratrie de 19 ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'ils se considèrent comme frères et sœurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et puis, les plus grands s'occupent des plus petits. Après, il y a des gens qui sont là aussi pour, bien sûr… Encadrer. Encadrer, mais c'est vraiment comme ça. Il y a les grandes sœurs, les grands frères, les plus petits.

  • Speaker #1

    Et l'aînée, 24 ans, elle habite toujours avec eux ?

  • Speaker #0

    L'aînée, 24 ans, elle vient d'avoir son diplôme de médecin. Elle était en sixième année de médecine. Elle vit toujours, pour l'instant, à l'orphelinat. Il y en a un, ce n'est pas l'aîné, c'est celui qui est juste après, qui lui est médecin infirmier, qui travaille. Mais il vit toujours à l'orphelinat parce que c'est un peu culturel. Quand tu es dans une famille, tant que tu n'es pas marié, tu vis chez tes parents. Donc lui, il n'est pas marié. Il vit dans sa famille avec ses frères et soeurs.

  • Speaker #1

    J'imagine bien toute la douceur et la complicité qu'il y a entre ces nouveaux frères et sœurs. Et c'est incroyable aussi d'entendre que deux sont médecins.

  • Speaker #0

    Un infirmier et une qui vient de finir ses études.

  • Speaker #1

    C'est incroyable quand même.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'il y en a d'autres qui ont déjà passé le bac et qui font des études supérieures et qui ne sont pas en médecine. Il y a d'autres… spécialité, on va dire. Mais le couple qui a créé cette orphelinat, c'est un couple de médecins. Et donc, voilà, peut-être que ça a aidé aussi un peu à une vocation.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un orphelinat qui s'occupe très bien de ses résidents, qui, on dirait, insiste beaucoup sur l'éducation. Oui,

  • Speaker #0

    ça a beaucoup d'importance.

  • Speaker #1

    Pour que ses enfants puissent écouter un avenir.

  • Speaker #0

    C'est un peu leur but, si tu veux. Leur but, c'est d'amener tous ces enfants à avoir un métier, être autonomes et dépendants et gagner leur vie. Donc, c'est leur but final. C'est pour ça qu'ils n'ont pas... pris d'autres enfants au fur et à mesure. D'abord parce que l'endroit qu'ils ont construit et qu'ils ont dédié à cette orphelinat, il n'est pas extensible non plus. Puis oui, leur but, c'est que chacun, effectivement, un jour ou l'autre, soit autonome et se débrouille. Et la particularité aussi de cette orphelinat, c'est que ce coup de fondateur, ils sont passionnés de musique, et notamment de musique classique. Et donc, en fait, ils ont fait en sorte que tous ces enfants apprennent à jouer du violon. Donc ils jouent tous, ou du violon ou manant, du violoncelle, voire même de la contrebasse. En fait, c'est un orchestre à eux tout seul. Et il y en a certains qui sont doués aussi pour le chant. Donc voilà, et ils donnent des concerts régulièrement. C'était presque concert tous les soirs quand j'étais au spectacle.

  • Speaker #1

    Incroyable. Pourquoi Fraise ? Pourquoi ce fonds de dotation Fraise alors que tu pourrais continuer à donner ton temps comme ça, à droite à gauche, et voyager à travers le monde ?

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, même durant ce séjour à l'orphelinat, j'ai cette idée qui est venue, qui s'est imposée à moi, parce que je ne peux pas dire autrement, et où je me suis dit, ok, moi j'ai vécu ces deux semaines avec eux, mais je veux continuer à les aider. C'était intense quand même le quotidien pendant deux semaines. C'est difficile de partir et de...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on a un peu l'image quand même de l'orphelinat un peu idyllique au milieu de la Cambrousse, où il y a du violon, où ils sont tous hyper éduqués. J'imagine que les conditions de vie sont quand même très difficiles là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Peut-être que je le raconte bien, peut-être. Mais après, à côté de ça, eux, ils ont le minimum pour vivre. Ils sont contents, tout à fait. Mais bon, ils ont un toit sur la tête, de l'eau. On va dire parce que moi, j'ai pris des douches à l'eau froide pendant deux semaines. Donc eux, pareil, ils mangent à leur faim. Ils ont de quoi s'habiller. Donc, ils ont le minimum. Ils sont contents. Ça m'a inspiré d'avoir envie de continuer à les aider, les accompagner, contribuer à leur épanouissement, leur éducation. Puis même les voir réaliser leurs rêves. Tu vois, donc Sarah, les médecins. Il y en a qui font des études de biologie, d'autres qui veulent devenir avocats, il y en a un qui veut devenir absolument musicien. Ce qui est beau,

  • Speaker #1

    c'est que j'ai l'impression que cette orphelinat leur offre la possibilité de rêver.

  • Speaker #0

    Il leur offre la possibilité de rêver parce qu'ils sont accompagnés pour faire des études. Donc voilà, mais si tu veux, oui, ils peuvent faire ce qu'ils peuvent. Ils ne rêvent pas d'aller étudier à l'étranger, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y en a un qui rêve de devenir Renaud Capuçon. Il va falloir qu'il fasse, si ça le fait, dans son environnement proche. Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    ils peuvent avoir accès à l'éducation.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... C'est vrai quand même que l'éducation est très importante pour ces fondateurs. Le fait de leur avoir fait apprendre à jouer d'un instrument et leur avoir fait apprendre la musique, c'est quand même un plus aussi, malgré tout. Et c'est vrai que moi, je suis restée pendant deux semaines avec eux. Il y avait une toute petite télé. Ils ne l'ont pas allumée une seule fois. Après, les seuls qui ont des téléphones portables, et quand je te parle de téléphones portables, c'est vraiment des téléphones pour... téléphoner, on va dire, pas pour faire autre chose. C'est ceux qui sont en études supérieures et qui sortent un peu plus loin, qui vont en ville. Donc, c'est pour pouvoir appeler s'ils ont un souci. Mais tous ceux qui sont en terminale, ils n'ont pas de téléphone. Parce qu'ils n'en ont pas besoin. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est une autre manière de vivre. Et en même temps, ce que j'entends, c'est que... Même s'ils sont, entre guillemets, privilégiés par rapport à d'autres orphelins qui seraient dans des conditions moins riches, en tout cas culturellement, il y a quand même des conditions très précaires. Il est évoqué, la douche, je crois que ça a été une de ses actions, justement, d'essayer de lever des fonds pour des pages solaires, pour qu'ils puissent se doucher un petit peu à l'eau tiède, à minima.

  • Speaker #0

    C'est ça. Bon, alors après, ce n'est pas forcément la priorité, mais c'est aussi pouvoir faire la vaisselle, pouvoir… Et puis, les panneaux solaires, ça aide aussi parce qu'en fait, l'eau qu'ils utilisent, c'est de l'eau qui est récupérée, qui va dans un puits. Mais pour faire remonter l'eau, il faut de l'électricité. Et en l'occurrence, Madagascar, c'est un pays où le fournisseur local d'électricité, il doit faire face à une énorme demande par rapport à la population. Et il y a des moments où il n'est pas capable d'assurer cette demande. Donc, tout d'un coup, tu n'as plus d'électricité. Dans certaines familles, tu peux avoir des générateurs qui vont t'amener l'électricité. À l'orphelinat, il n'y a pas de générateur. Donc, quand il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus d'électricité. Ça veut dire que tu te retrouves, il est 6h du soir, pour aller faire tes devoirs sans lumière, ce n'est pas facile. Comme les fondateurs de cet orphelinat, ils sont très concernés par ces énergies remises. donc il y a des fours solaires pour faire à manger, donc tout n'est pas fait sur le four solaire, mais en tout cas, ils ont deux fours solaires, et ils avaient déjà installé des panneaux solaires il y a plus de dix ans, et aujourd'hui, en fait, il faudrait doubler le nombre de panneaux solaires pour pouvoir faire le lien quand il n'y a pas d'électricité pendant 24 heures. C'est le projet que je défends pour eux et pour lequel je cherche des fonds pour qu'ils puissent avoir ces panneaux solaires supplémentaires. C'est leur apporter un peu plus de confort. Après, ça ne veut pas dire qu'ils vont se mettre sous la douche et prendre des douches d'eau chaude.

  • Speaker #1

    Ils ne vont pas se transformer sans hamam. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne se rend pas compte qu'avoir un petit peu plus d'électricité, finalement, c'est un facteur clé de succès pour ces enfants parce que c'est grâce à ça qu'ils vont pouvoir faire leurs devoirs avec de la lumière. C'est comme ça qu'ils vont moins tomber malades parce qu'ils n'auront pas pris une douche gelée pendant les jours. dans les longues nuits d'hiver. Je ne sais pas s'il fait très froid en hiver à Madagascar. Non,

  • Speaker #0

    il ne fait pas très froid, mais c'est vrai qu'il y a des périodes où il ne fait plus froid, on va dire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas que du confort, mais ce que j'entends, c'est que c'est un soutien à leur développement et à leur projet éducatif.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Alors moi, je connais beaucoup de personnes qui créent des associations pour défendre des causes qui leur sont très chères. Et j'avais jamais rencontré quelqu'un qui crée un fonds. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu as décidé de créer ce fonds et pas une association ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà j'ai créé un fonds en France, donc moi je peux aider des associations françaises. Donc aujourd'hui, les deux associations françaises que j'aide, elles, elles ont une action, une en Côte d'Ivoire et l'autre à Madagascar. Quand tu crées un fonds, tu dois mettre un capital pour créer un fonds. fonds et ce fonds tu ne peux pas jamais dissoudre le fonds. Si tu veux arrêter à un moment donné, tu vas donner le fonds ou à un autre fonds, mais en tout cas tu ne peux pas dire à un moment donné j'arrête.

  • Speaker #1

    Donc en fait ce que je comprends c'est que ce fonds c'est un engagement sur le long terme qui va te permettre d'aider plusieurs associations.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Un seul projet. Et est-ce que c'est difficile de créer un fonds ?

  • Speaker #0

    Quand moi je suis rentrée, fin 2023, je me suis dit, allez, je me donne un an pour voir si ça le fait, comment je vois les choses. Et bon, moi j'ai un job, donc je ne voulais pas non plus me mettre la pression. Et c'est vrai que, bon, d'abord j'ai testé aussi mon projet. J'avais monté un document pour mesurer un peu l'attractivité du projet auprès de mes proches, amis, famille, Cercle Pro. Et en fait, j'ai eu des reprises. tour assez positif et en tout cas assez positif pour me dire allez c'est bon j'y vais donc c'est là où j'ai commencé à me dire c'est quoi les démarches trouver l'avocat et voilà donc en fait t'avais cette envie et en même temps tu te posais beaucoup de questions sur est-ce que c'est rentable ou pas enfin pas rentable d'ailleurs non c'est pas une histoire de rentable est-ce que

  • Speaker #1

    c'est viable ou pas comme projet est-ce que tu connaissais déjà des gens qui avaient créé des fonds non Ok, donc tu partais complètement à l'aveugle.

  • Speaker #0

    Ah oui, complet.

  • Speaker #1

    Et donc, ce que tu as fait, c'est… On sent quand même la chef d'entreprise. Tu as fait ton récap business, quoi. Tu as fait ta petite liste de présentation et tu as sondé ton marché.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai sondé l'attractivité du projet, en fait. Voir si les gens me regardaient avec des yeux ronds en se disant, mais je crois qu'elle est partie. Oui, voilà. un retour et de l'intérêt on va dire. Tu as testé ton intuition en faisant quelque chose de carré. On le sent bien. Tu as fait quelque chose de très carré pour te donner toutes les chances de réussir. Et derrière, une fois que tu as validé ton intuition et que tu t'es dit, bon, là, j'ai un truc. J'entends aussi que tu ne t'es pas mis trop de pression en te disant, il faut que j'y aille à 100%. Tu t'es donné une deadline suffisamment longue pour ne pas que ce soit stressant. Mais quand même suffisamment courte pour que tu sois motivée pour continuer à sonder, à étudier ton projet.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Je m'étais donné un an, en fait. Et en fait, les choses, elles se sont enchaînées, on va dire. Et malgré quelques lenteurs administratives sur la fin, en fait, tous les feux étaient au vert fin juillet. On avait tout, on avait monté les statuts, on avait le numéro, l'enregistrement, le compte en banque, et voilà. On était fin juillet. Sur le papier, fin juillet 2024, ce n'était pas la meilleure date. Il y avait les JO, période estivale. Mais moi, je ne pouvais pas attendre. Ce n'était pas possible. Je ne me voyais pas attendre septembre. C'était impossible.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'étais impatiente. Et puis surtout parce qu'un de nos projets, c'était d'aider des enfants dans un village de Côte d'Ivoire, dans la scolarité de certains enfants. Et que la rentrée, c'était au mois de septembre. Voilà, on a foncé pour essayer de réunir le plus d'argent possible et pour pouvoir aider le plus d'enfants possible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton objectif, d'ailleurs ? Tu voulais lever combien ?

  • Speaker #1

    On voulait aider 23 enfants. On a été pris en charge par l'association de Raffier-Croix, du village en Côte d'Ivoire. Et donc, nous, on est arrivés à en aider 15 sur ces 23.

  • Speaker #0

    Tu dis on ce n'est pas un one woman

  • Speaker #1

    Je dis on parce que quand je suis rentrée avec cette idée de fond, j'en ai parlé à mes filles. Toutes les trois, elles m'ont dit oui. Chacune apporte son expertise et sa pierre à l'édifice.

  • Speaker #0

    C'est une aventure familiale maintenant avec tes trois filles.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es encore… Je trouve que… Très impliquée et tu as des missions pour Compressport. Et ça, cette mission à côté qui te demande un fort engagement. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi au moment du lancement du fonds ?

  • Speaker #1

    Ce qui était le plus difficile, je ne te cache pas, c'est d'aller chercher de l'argent. En plus, moi, je ne suis pas du tout commerciale dans l'âme. Ce n'est pas mon métier. Je ne sais pas faire l'article. Demander de l'argent, ce n'est pas évident pour moi. J'ai un peu l'impression de faire la manche. C'est la partie la moins confortable pour moi. Mais en fait, pour le fond et pour les associations, je le fais.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, est-ce que tu es un peu plus à l'aise ? Est-ce que tu commences à l'être ? Tu en es où sur ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas plus à l'aise. Mais je suis motivée par cet engagement que j'ai pris avec ces deux associations. Donc, c'est un peu un contrat, c'est moral. Moi, j'ai besoin de me dire, j'ai honoré mon engagement. Alors, la première satisfaction, c'est effectivement d'avoir pu aider 15 enfants à la rentrée des classes de septembre dernier. Donc, 15 enfants qui vont étudier. On a pris en charge du coup les frais de scolarité et les fournitures scolaires. Mais je ne te cache pas qu'à 20 jours de Noël, j'aimerais bien déposer au pied du sapin de l'orphelinat les panneaux solaires. donc voilà j'y crois je continue et j'y crois trop bien en fait ce qui est marquant avec toi c'est vraiment ton humilité parce que tu

  • Speaker #0

    racontes tout ça comme si c'était normal comme si c'était pas si compliqué et en même temps quand on voit toutes les étapes on voit que c'est pas facile on voit que tu fais preuve de beaucoup de persévérance et que tu avances. C'est comme tes 55 kilomètres que tu dis Fini ! juste sans te faire mal. Mais franchement, bravo pour ton engagement et ta ténacité parce qu'il en faut beaucoup pour faire tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Écoute, on est au début de l'aventure. Heureusement qu'on y croit encore et que c'est le début. Mais c'est vrai que si tu veux, aujourd'hui, je reçois beaucoup de... de messages, d'encouragement, des gens d'admiration, de félicitations pour mon engagement, pour le temps passé, pour les voyages que je fais. Mais ce qui est un peu... Alors, il ne faut pas dire que ce soit décevant, mais c'est vrai que je pensais que les gens allaient plus participer. Et surtout, si tu veux, j'essaye de me battre contre une idée ou une croyance que les gens ont, qui est qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas de petits dons. Et j'ai l'impression que les gens, et surtout à partir d'un certain âge, à partir de 40 ou 45 ans... Ils ont honte de donner que ce qui est pour eux trop peu. Donc, je te parle de 10 euros ou de 20 euros. Et du coup, pour ne pas donner trop peu, ils donnent zéro. C'est un peu ma bataille en ce moment, enfin depuis que je m'en suis aperçue, d'essayer de faire passer ce message qu'il n'y a pas de petits dons et que chaque geste est important. Et parce que si tu as 20 personnes qui donnent 20 euros, ça fait 400 quoi. Et 400, c'est toujours mieux que zéro.

  • Speaker #0

    Même 10 euros tout court. tu trouves ça d'une grande contribution.

  • Speaker #1

    Exactement. Non, non, mais tout à fait. Moi, je passe par la plateforme Hello Asso, entre autres, pour les dons en ligne. Et tu peux contribuer à partir de ce que tu veux. Il n'y a pas de minimum, en fait. Et après, tu peux faire des dons ou en one shot une fois ou alors tu peux faire des dons tous les mois. Oui,

  • Speaker #0

    tu peux faire des virements automatiques qui sont simples. Et puis, encore une fois, Tout ça, ça donne lieu à des crédits d'impôt, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et surtout en France, c'est quand même un pays où le pourcentage est assez important par rapport à d'autres pays, comme par exemple le Portugal, où c'est beaucoup moins. Et c'est vrai qu'ici, en France, 66 de ton don est défiscalisé.

  • Speaker #0

    Oui, donc en fait, si tu donnes 100 euros, En réalité, ça te coûte 34, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est ça que ça veut dire. Donc, si tu donnes 10 euros, ça te coûte... 3,40 euros. 3,40 euros. Donc, allez, pour tous ceux qui hésitent à commander un café ou un deuxième café, vous pouvez donner 10 euros au fond fraise. Ça vous reviendra le même prix.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    A quel moment tu t'es dit que tu avais pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand début janvier, j'ai envoyé le document que j'avais créé pour mesurer l'attractivité du projet et que j'ai eu des retours assez positifs, là, je me suis dit j'y vais Je ne savais pas que c'était une bonne décision, mais en tout cas, ça m'a fait prendre la décision. Et puis après, au mois de septembre, je suis allée en Côte d'Ivoire dans le village de Rapier-Croix. J'ai rencontré les enfants pour lesquels on a financé la scolarité. Et là, c'était du concret. J'ai rencontré des jeunes gens, des jeunes filles qui, en plus, mesurent leur chance de pouvoir continuer à étudier. L'objectif à la clé, c'est d'avoir un métier pour tout venir à leurs besoins et aussi aux besoins de leur famille. Donc, quand tu vis ça et que tu les rencontres, là, tu te dis, c'est bon, je ne fais pas tout ça pour rien. Donc, voilà, c'est encore un moment où ça me conforte de me dire que j'ai pris une bonne décision.

  • Speaker #0

    En fait, je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner ton temps. Et c'est vrai que beaucoup d'études… montre que le fait de donner de soi comme ça, de donner de son temps pour des associations et des actions caritatives, c'est un facteur incroyable de bonheur.

  • Speaker #1

    Ah ben oui, mais quand tu donnes, tu reçois au centuple en fait. C'est incroyable quoi que tu donnes, tu vois. Non, non, mais bien sûr. C'est presque égoïste quelque part. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Pour les grands fans de Friends comme moi, il y a un épisode incroyable entre Phoebe et Joey qui débattent sur le fait qu'est-ce qu'un don peut être complètement altruiste. C'est vrai que le bonheur ou la satisfaction que tu vas ressentir après avoir aidé quelqu'un d'autre, c'est super précieux. Ce projet finalement... Il s'est fait naturellement avec tout ton chemin de vie et toutes les explorations que tu as faites. Est-ce que depuis que tu mènes ce projet, tu te sens différente ?

  • Speaker #1

    Je me sens alignée, mais pas différente. Je me sens alignée avec ce que j'ai envie de faire et ma façon de contribuer, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as gagné en assurance ?

  • Speaker #1

    Est-ce que j'ai gagné en assurance ? Non. Mais c'est vrai que de faire les choses pour le fond et pour les associations que le fond accompagne, ça me donne une certaine force en fait. Parce que ce n'est pas moi, je ne fais pas ça pour moi. Je vais faire des choses dont je ne me sentais pas forcément, je ne me savais pas forcément capable de faire. Mais je l'ai fait pour le fond et je me donne… me donne plus de visibilité aujourd'hui, par exemple, parce que je le fais pour le fond, alors que je ne suis pas du tout réseau sociaux et que ce n'est pas, voilà, je ne sais pas dans le ADN ou je ne sais pas ou je ne sais pas si c'est une histoire de génération mais parce que c'est pour le fond, je le fais.

  • Speaker #0

    On sent vraiment comment cette mission et ce pourquoi t'aides à exploser complètement ta zone de confort parce que tu vas quand même aller bien au-delà de ce que tu ferais naturellement juste pour toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, oui, non, tout à fait. Tout à fait, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je te donnais, en plein Lisbonne, sur une place extrêmement commerçante, un grand panneau d'affichage où tu pourrais mettre le poster que tu veux, avec l'image que tu veux et le texte que tu veux, et tout... tous les habitants de Lisbonne le verraient tous les jours. Et ça, Albi, qu'est-ce que tu aimerais écrire ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est Lisbonne qui serait le meilleur endroit, mais peut-être plus un endroit en France, parce que vu que le fond est malgré tout français. Mais en tout cas, qu'est-ce que je mettrais ? Sans aucun doute, je mettrais la grosse fraise qui est le logo du fond avec le hashtag ou pas hashtag ramène ta fraise. Et voilà. Et donc peut-être, je ne sais pas moi, un code barre. pour scanner, pour aller faire un don. Et puis peut-être un baseline. Il n'y a pas de petit don, chaque geste compte.

  • Speaker #0

    Génial. Imagine, tu remontes dans le temps et tu te retrouves face à la petite Valérie, 10 ans. Quel conseil tu lui donnes ?

  • Speaker #1

    Forcément, je vais lui dire, crois en tes rêves, ne doute de rien. Tes idées sont autant aussi valables que celles des autres. Ne t'occupe pas du regard des autres et ne laisse pas les autres projeter leur peur en toi. Fais-toi confiance et puis ose te faire voir et ramène ta presse peut-être, je lui dirais.

  • Speaker #0

    Et quelle est la décision que tu aimerais prendre aujourd'hui mais que tu n'oses pas encore ?

  • Speaker #1

    Peut-être que la prochaine étape, ça serait d'aller taper aux portes de société. Il y aurait peut-être plus de moyens à nous apporter et pour peut-être des projets plus grands, pour refaire des actions comme on fait en ce moment avec la chaussette fraise de Compressport et avec l'avantage que les bénéfices soient versés au profit du fonds.

  • Speaker #0

    Ça, c'est une initiative absolument géniale. Moi, quand j'ai vu ça, je crois que… Je pense que je suis la première à avoir commandé ces chaussettes. J'aimerais bien que tu ailles vérifier le carnet de commande. Donc, ce sont des petites chaussettes, petites, non, courtes. Ce n'est pas les plus hautes.

  • Speaker #1

    Des chaussettes de course à pied.

  • Speaker #0

    Des chaussettes de course à pied avec blanche, avec ce joli motif de fraise qui est l'emblème et qui est, si je ne me trompe pas, en référence à ta grand-mère.

  • Speaker #1

    C'était le nom de ma grand-mère.

  • Speaker #0

    C'était le nom de ta grand-mère. Donc... Ce n'est pas juste pour une passion pour les fruits rouges. Elles sont absolument magnifiques. J'en ai acheté beaucoup. Il n'en reste pas tant que ça parce qu'en une semaine, mais de rien. Tu m'as dit un peu plus tôt qu'en une semaine, vous aviez vendu déjà 50 du stock. Elles partent comme des petits pains. N'hésitez pas, on va mettre le lien de ce produit en commentaire. Et c'est vraiment une initiative super sympa qui permet encore une fois de prouver qu'il n'y a pas de petit don.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors là, c'est vrai que ce n'est pas un don, puisque c'est un produit qui est acheté. Le prix est raisonnable. C'est un cadeau de Noël qui peut être, qui est en même temps utile et qui est assez mignon, on va dire. Et les bénéfices seront donc reversés au fond pour justement le financement des panneaux solaires de l'orphelinat. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Donc, vous pouvez avoir l'air méga cool, méga stylé avec des chaussettes. Et en plus, votre achat permet de participer à une cause concrète. Parce que c'est ça aussi qui est génial avec chacune de tes initiatives, Valérie. C'est que tu nous montres à chaque fois comment on vient aider et qui on vient aider. Et je trouve que ça a encore plus d'impact de voir où l'argent part finalement.

  • Speaker #1

    Oui. Mais ça, c'est vraiment une volonté de ma part. Je ne voulais pas que les gens contribuent juste pour contribuer. Et c'est pour ça que j'ai demandé aux deux associations, donc celle de Raffiécro et d'un enfant en madgage pour l'orphelinat, d'avoir des projets concrets. Et oui, parce que c'était vraiment important pour moi. Je ne voulais pas juste donner pour donner. Je voulais qu'on connaisse tout de suite la finalité, en fait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Valérie. Merci à toi. Et à très bientôt pour un prochain épisode de Trop dans ma tête.

  • Speaker #1

    Merci à bientôt Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider pour développer cette émission. Merci et à bientôt.

Description


As-tu déjà pensé à l'impact que chaque geste, même modeste, peut avoir sur le monde ? Dans cet épisode de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Valérie Laur, cofondatrice de Compressport, une entreprise spécialisée dans les vêtements de compression pour les sportifs. À l'approche de ses 60 ans, Valérie partage son parcours entrepreneurial inspirant et ses expériences de vie enrichissantes.


Valérie a non seulement construit une marque reconnue, mais elle s'est également engagée dans des missions humanitaires à travers le monde. Sa passion pour l'Australie, où elle a vécu avec sa famille, a été un moment déclencheur dans son parcours. Elle évoque avec émotion ses voyages au Cambodge, au Bénin et à Madagascar, où elle a apporté aide et soutien à des populations dans le besoin.


Au cœur de cet épisode, Valérie nous parle de la création de son fonds de dotation, "Fraise", dédié à soutenir des actions éducatives et humanitaires. Elle nous rappelle que chaque geste compte, et que l'engagement personnel peut changer des vies. Avec une recette du courage bien à elle, elle nous invite à croire en nos rêves et à agir pour un monde meilleur.


Les leçons de vie qu'elle partage sont puissantes : l'importance de donner de soi-même pour trouver bonheur et satisfaction. Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent faire une différence, même à petite échelle. Prépare-toi à être motivé et à découvrir comment transformer tes passions en actions concrètes pour aider les autres.


Rejoins-nous pour cette conversation captivante où Valérie Laur nous montre que l'engagement humanitaire et l'entrepreneuriat peuvent aller de pair, et que chaque pas vers un monde meilleur commence par un rêve. Ne rate pas cette occasion d'apprendre des moments clés de son parcours et d'être inspiré à ton tour !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile et puis à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte au milieu d'un océan. À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ? Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #1

    Je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner de ton temps.

  • Speaker #0

    Il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau en fait.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Pro dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de peine. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. À travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss. Le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue pour ce nouvel épisode de Trop dans ma tête. Valérie Laure, tu auras très bientôt 60 ans. Tu es la cofondatrice avec ton mari Sylvain de la société Compressport, qui est une marque que j'adore personnellement, on en reparlera un peu plus tard. C'est un projet que vous avez créé en 2008 et avant ça vous étiez déjà un couple d'entrepreneurs puisque vous aviez créé une entreprise qui s'appelait l'Atelier du Merle dans les années 80. On dit maintenant que Compressport est devenu le grand nom que l'on connaît dans le monde de la course à pied, du trail et de manière générale dans le monde du sport. Aujourd'hui tu te dédies à la communication produit et à la coordination des projets RSE.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et en parallèle de tout ça, Toussaint, tu as eu toujours un engagement très fort pour différentes missions humanitaires et tu es la fondatrice aujourd'hui d'un fonds de dotation fraise dont on va parler car c'est un projet qui te tient vraiment à cœur et qui a demandé pas mal de courage.

  • Speaker #0

    Qui s'est surtout imposé à moi, donc je n'ai pas eu le temps d'avoir besoin d'avoir du courage.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas du courage tu en as eu tout au long de ton parcours. Parcours, moi, j'ai envie de parler de plusieurs choses avec toi parce que déjà, on partage un amour incroyable pour un pays qui est l'Australie, puisque comme moi, tu as vécu à Sydney. Comment est-ce que cette expérience t'a marqué et en quoi ce séjour à Sydney vous a inspiré avec Sylvain ?

  • Speaker #0

    On a eu envie, à un moment donné, de faire voyager nos filles et on a d'abord passé une première année dans les plages du Nord, au Nord de Sydney, avec nos trois filles pendant un an. On avait envie d'un pays où on parle anglais et où il fasse à peu près beau et chaud tout le temps. Donc c'était notre première expérience et on est revenus en France et en fait on a eu très envie de repartir. Et on est repartis pendant quatre ans et là vraiment à Sydney, nos filles scolarisées au lycée français de Sydney. C'est une expérience qui marque une vie de partir comme ça. C'était notre première expatriation. L'Australie, c'est un peu le pays des extrêmes. C'est très loin. C'était une très belle expérience familiale.

  • Speaker #1

    C'est un pays où la culture du sport est très présente. Les enfants, pas que, font beaucoup de sport. En tout cas... Tout est organisé pour que les personnes puissent en faire. Vous, vous étiez déjà sportif ?

  • Speaker #0

    Oui, en tout cas, c'était le tout début de Compressport, donc de Compressport en France. Nous, on était en Australie, donc on manageait un peu à distance au début. Mais oui, Sylvain faisait déjà du triathlon, du trail. et moi de la course à pied essentiellement au début, mais après j'ai goûté aussi au triathlon, au trail, pareil, sur des plus petites distances et avec des objectifs moins grands, on va dire. Juste l'objectif de finir quand c'était des courses. Mais voilà, c'est vrai que ça fait partie de notre style de vie, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, tu es d'une grande humilité, mais tu m'as dit juste avant que tu avais, pour tes 50 ans, fait la course OCC dans le cadre de l'UTMB. Donc, c'est une course de combien de kilomètres déjà ?

  • Speaker #0

    55 kilomètres.

  • Speaker #1

    Voilà, 55 kilomètres. Donc, à ton niveau, c'est quand même de réussir à finir des courses de 55 kilomètres avec des délits.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Mon objectif, c'est de finir dans les meilleures conditions possibles en prenant le maximum de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un super objectif. Et du coup, explique-moi, comment est-ce que vous avez lancé une boîte en France, mais vous viviez en Australie ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait une société juste avant Compressport dans laquelle on faisait des produits bien-être et santé qui étaient essentiellement vendus en pharmacie. Et dans ces produits, on avait une chaussette qui était plutôt pour les femmes enceintes quand on prenait l'avion. Et c'était le début de la compression dans le sport. Et donc... Donc, on a extrapolé ce produit puisqu'on avait les fournisseurs. C'était un produit qui était fabriqué sur des machines médicales. Enfin, c'était… Voilà, on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Et donc, on a extrapolé cette chaussette en manchant, en coupant le pied. C'est comme ça que l'aventure s'est lancée en 2008. Et donc, voilà. Après, on avait des gens aussi sur place en France. Un premier distributeur en France. Après, un autre en Australie. Un autre en Espagne. Voilà, ça a été… progressif. C'est comme ça qu'on a associé le business et le sport.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et pour ceux qui ne courent pas, que ce soit de manière intense ou pas, qui ne connaissent pas forcément ce type de produit, tu peux expliquer en quoi des chaussettes de compression sont utiles pour les sportifs ?

  • Speaker #0

    Les chaussettes de compression, ça aide avant l'effort à favoriser le retour veineux et le... pendant l'effort et aussi en récup et surtout quand tu mets un manchon en fait il y a un test qui est très facile à faire, tu mets un manchon sur un mollet et tu ne mets pas sur ton autre mollet et quand tu tapes tu vois que tu as un mollet celui sur lequel il n'y a pas de manchon ça va bouger, l'autre il est maintenu et du coup tu évites toutes les micro cassures et donc ta jambe il y a moins de blessures du coup Par répercussion, tu as moins de blessures, tu vas récupérer plus vite, tu te sens les jambes plus légères et tu récupères aussi plus vite.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très fan. Alors, on ne fait pas du tout de la pub pour Compressport, mais moi, je suis très fan de cette marque. J'avais déjà une paire de chaussettes quand j'ai fait mon marathon et je courais avec des Compressport pour mon marathon le mois dernier. Raconte-nous, ton premier voyage humanitaire, c'était où et c'était quand ?

  • Speaker #0

    Alors, mon premier voyage humanitaire, c'était en 2019 et c'était au Cambodge.

  • Speaker #1

    Donc, c'est récent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, ce n'est pas très ancien. Avant ça, comme on vit au Portugal, j'étais bénévole dans une association portugaise qui distribuait des repas à des gens soit qui n'avaient pas beaucoup de moyens, soit voire même des sans-abri. Donc, voilà, j'avais déjà cet engagement-là dans une association. Mais j'avais envie d'aller voir un peu plus loin et de partir comme ça en mission humanitaire sur plusieurs semaines. Donc, c'est ce que j'ai fait en 2019 au Cambodge.

  • Speaker #1

    Tu es partie combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je suis partie deux semaines. En fait, je n'avais qu'une envie, c'était de repartir. Et puis, j'ai été arrêtée dans mon élan par la période de Covid.

  • Speaker #1

    C'était effectivement pile avant le Mont-Claire.

  • Speaker #0

    J'étais partie au mois d'octobre, je crois, donc octobre 2019. Donc, j'ai dû attendre. J'ai patienté jusqu'en 2021. Là, je suis repartie au Bénin et l'année d'après à Madagascar.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti ? Parce que tu as dit, j'ai tout de suite voulu repartir. Qu'est-ce que tu as ressenti pendant cette première expérience au Cambodge ?

  • Speaker #0

    Tu es là pour les autres. Tu es forcément confrontée, en tout cas dans les missions dans lesquelles j'étais, qui étaient des missions orientées à ces santé, même si moi, je suis... Je ne fais pas partie du corps médical, mais dans les missions telles qu'elles sont organisées, même si tu n'es pas médecin ou infirmier, tu as un rôle à jouer. Et donc, voilà, tu es là, tu es à l'écoute et en proximité avec des gens qui sont dans le besoin, en tout cas qui n'ont pas les moyens de consulter un médecin, qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un traitement. Et en même temps, qui pourraient te donner tout ce qu'ils ont, qui ont le sourire quoi qu'il arrive. Et forcément, il y a des situations, des visages que tu n'oublies pas, des relations, des contacts avec les gens. Tu es au plus proche de la population. Pour moi, c'est la meilleure façon de voyager, au niveau culturel, au niveau relations humaines. Et en plus de ça, quand tu es en mission, tu es une équipe. Donc en fonction des missions, tu peux être entre 8 et 12, 15 personnes et on est tous là pour la même raison. En fait, tu as des échanges aussi bien avec la population qu'avec ton équipe qui sont juste fantastiques. Et en plus, tu es dans un pays étranger, tu voyages, tu découvres une nouvelle culture. C'est la première fois que tu y vas. C'est un ensemble de choses et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile. Et puis, à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte dans un océan.

  • Speaker #1

    À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ?

  • Speaker #0

    Une fois que je repars, qu'est-ce qui se passe ? Alors, je suis partie avec une association qui fait un suivi.

  • Speaker #1

    Elle s'appelle comment l'association ?

  • Speaker #0

    Mission humanitaire.

  • Speaker #1

    Mission humanitaire,

  • Speaker #0

    ok. Et donc, c'est une association qui a des antennes locales dans les pays dans lesquels il y a ces missions. Donc, il y a quand même un suivi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux dire par suivi ?

  • Speaker #0

    On se déplace soit dans des villages isolés, soit en brousse en fonction du pays. Et en fait, régulièrement… pas à chaque mission, mais régulièrement des missions repartent, des groupes de gens repartent dans ces mêmes endroits. Donc il y a un suivi de dossiers et on fait beaucoup aussi de dépistage. Il y a beaucoup de petits bobos pas graves, mais il y a aussi parfois des détections de maladies plus graves qui demandent vraiment un suivi, une prise en charge.

  • Speaker #1

    Comme quoi, vous faites des prises de sang ou des tests ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas de prise de sang, mais les médecins peuvent détecter des problèmes cardiaques ou des diabètes importants. Et donc des situations dans lesquelles les gens ont besoin vraiment d'être pris en charge.

  • Speaker #1

    Pour bien comprendre, parce que tu m'as dit que tu n'étais pas médecin, mais que tu étais quand même dans des missions de santé. Donc ton rôle, c'était quoi ?

  • Speaker #0

    En fait, tu as plusieurs postes dans une mission humanitaire. Déjà, tu accueilles les gens. Tu vas les peser, les mesurer, leur prendre leur tension. Et puis ensuite, tu assistes le médecin, c'est-à-dire que tu assistes à la consultation, tu vas relayer pour l'ordonnance. Ensuite, tu as un poste pharmacie où tu vas délivrer les médicaments qui ont été prescrits par le médecin. Et après, il y a un poste aussi qui est très sympa, c'est un poste où tu fais de l'animation avec les enfants. Pendant que les parents ou que les mamans surtout sont sculptés.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc voilà,

  • Speaker #0

    tu leur fais faire des coloriages, tu leur fais faire des jeux. Et donc voilà, c'est un autre contact. Et même si tu ne parles pas la langue, il n'y a pas besoin en fait. Tu le comprends.

  • Speaker #1

    Et donc toi, pendant ton séjour, tu alternes en fonction de ces différents postes ? Exactement.

  • Speaker #0

    Chaque fois, tu changes de poste tous les jours.

  • Speaker #1

    Parce que chaque jour, vous changez de lieu ?

  • Speaker #0

    Plus ou moins, ça dépend. Ça dépend des missions. Certaines fois, tu changes de lieu. Certaines fois, en fonction… En fait, ça dépend du nombre de gens dans le village ou dans le… S'il y a beaucoup de monde à voir parce qu'il y a un moment donné, tu ne peux pas… Tu es quand même limitée sur une journée à un nombre de personnes. Donc, si ça nécessite de rester deux jours, tu restes deux jours. Sinon, tu bouges. Et voilà. Donc, tu as des missions comme le Cambodge qui sont des missions, en tout cas, celles que moi, que j'ai faites, qui étaient itinérantes. C'est-à-dire que tous les trois jours, on changeait de lieu, mais de lieu, mais aussi de région. C'est-à-dire qu'on ne dormait pas au même endroit. Et notamment, moi, j'ai eu la chance d'être sur une mission sur les villages flottants. Donc, tu dois être sur un… Enfin,

  • Speaker #1

    je dis waouh mais ça doit être un peu précaire quand même. Ce n'est pas l'hôtel 5 étoiles.

  • Speaker #0

    Non, non, les étoiles, même tous les hôtels, ce n'est pas… Non, c'est assez précaire, mais bon, ça fait partie de l'aventure, on va dire. Et sinon, après, tu as d'autres missions comme celle que j'ai faite au Bénin ou à Madagascar. Par contre, là, tu reviens tous les soirs au même endroit. Et là aussi, c'est sympa parce que quand tu es en mission comme ça, tu vas t'occuper des autres. Mais après, tu as aussi les gens qui s'occupent de toi, c'est-à-dire ceux qui vont te faire à manger, qui vont s'occuper de… Tu as tout le confort, entre guillemets, de pouvoir te dédier aux autres. Et aussi d'avoir le contact justement avec ces personnes qui te font à manger, qui sont là, qui s'occupent de la maison pendant que...

  • Speaker #1

    C'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Tu disais parfois, j'ai l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan. Qu'est-ce qui t'a fait dire que ce n'était pas une goutte d'eau parce que tu es repartie plusieurs fois ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu te dis, il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau, en fait.

  • Speaker #1

    La stratégie du colibri.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement. Et donc, c'est vrai qu'il y a des moments où tu te dis, bon, ces personnes, je les ai vues, j'ai passé un peu de temps avec eux. Et puis après, je ne vais plus les revoir. Donc, voilà, les personnes qui viennent en consultation, forcément, ce n'est pas ceux avec qui tu as un contact avec eux, bien sûr, avec elles. Mais ce n'est pas ceux avec lesquels tu passes le plus de temps. Par contre, avec l'équipe locale, là, tu développes vraiment, ils te racontent leur vie, leur culture, ce qu'ils mangent, comment ils vivent. Donc, par rapport à ces populations qui sont dans le besoin, on va dire, c'est assez fugace comme relation. Et tu te dis, bon, après, une fois qu'on est passé, qu'est-ce qui se passe, quoi ? Et... Avec le suivi de l'association, tu sais qu'il y a quelque chose qui se passe après. Et même si toi, tu as l'impression effectivement d'avoir fait un tout petit peu, malgré tout, tu as fait quand même et tu as participé.

  • Speaker #1

    Un chouïa qui sera suivi d'un autre chouïa plus un autre chouïa. Et donc, tu es reparti plusieurs fois. À chaque fois, ça s'est bien passé ou est-ce que tu as eu des missions qui ont été plus dures ?

  • Speaker #0

    Tout est relatif, mais en tout cas, ça s'est toujours très bien passé. Mais un peu quand même avec l'envie d'avoir un peu plus de continuité, j'ai eu connaissance d'un orphelinat à Madagascar. Et en fait, après cette première mission au Cambodge, j'avais envie de faire quelque chose de plus suivi et en relation avec les enfants, avec l'éducation. Donc, ce n'était pas très clair dans ma tête au départ, mais voilà, j'avais cette envie-là. qu'il fallait que je concrétise. Et donc, j'ai entendu parler d'un orphelinat à Madagascar et j'ai eu envie d'aller passer du temps avec eux. Et c'est ce que j'ai fait en fin d'année dernière où j'ai eu la chance de vivre le quotidien avec 19 enfants, adolescents. Et c'était juste de la présence, en fait. C'était d'être avec eux. Ils partaient à l'école à pied tous les matins. Ils avaient 5 km pour aller à l'école. Je les ai accompagnés pratiquement tous les matins. C'était le moment… 5 km, vous mettez une heure ? C'est à peu près une heure d'avance. Exactement, une heure. Je les retrouvais pour les repas, le soir. Je les aidais à faire des devoirs. On parlait beaucoup, ils me posaient beaucoup de questions.

  • Speaker #1

    Ils posaient quoi comme questions ?

  • Speaker #0

    Tu sais, ils te posent des questions parce qu'ils ont l'impression qu'ils ne sont jamais sortis, eux en tout cas, de Madagascar, voire même de l'endroit où ils sont. Ils te posent des questions sur ta vie, ils sont très curieux de comment tu vis, de plein de choses. C'est des enfants, donc forcément, ils te posent des questions. Dans cette orphelinat, il y a 19 enfants qui sont ensemble depuis 12 ans à peu près. qui ont été en fait tous regroupés et qui vivent ensemble depuis le début, tous ensemble. Donc la plus âgée aujourd'hui, elle a 24 ans et le plus jeune, il a 13 ans. Cette fratrie de 19 enfants, elle est composée de fratries aussi. Il y a une fratrie de quatre sœurs, une autre fratrie avec deux sœurs et un frère, une autre fratrie de trois, voilà. Et puis après, il y en a qui n'ont rien à voir les uns avec les autres au niveau famille.

  • Speaker #1

    Tu dis, c'est une fratrie de 19 ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'ils se considèrent comme frères et sœurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et puis, les plus grands s'occupent des plus petits. Après, il y a des gens qui sont là aussi pour, bien sûr… Encadrer. Encadrer, mais c'est vraiment comme ça. Il y a les grandes sœurs, les grands frères, les plus petits.

  • Speaker #1

    Et l'aînée, 24 ans, elle habite toujours avec eux ?

  • Speaker #0

    L'aînée, 24 ans, elle vient d'avoir son diplôme de médecin. Elle était en sixième année de médecine. Elle vit toujours, pour l'instant, à l'orphelinat. Il y en a un, ce n'est pas l'aîné, c'est celui qui est juste après, qui lui est médecin infirmier, qui travaille. Mais il vit toujours à l'orphelinat parce que c'est un peu culturel. Quand tu es dans une famille, tant que tu n'es pas marié, tu vis chez tes parents. Donc lui, il n'est pas marié. Il vit dans sa famille avec ses frères et soeurs.

  • Speaker #1

    J'imagine bien toute la douceur et la complicité qu'il y a entre ces nouveaux frères et sœurs. Et c'est incroyable aussi d'entendre que deux sont médecins.

  • Speaker #0

    Un infirmier et une qui vient de finir ses études.

  • Speaker #1

    C'est incroyable quand même.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'il y en a d'autres qui ont déjà passé le bac et qui font des études supérieures et qui ne sont pas en médecine. Il y a d'autres… spécialité, on va dire. Mais le couple qui a créé cette orphelinat, c'est un couple de médecins. Et donc, voilà, peut-être que ça a aidé aussi un peu à une vocation.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un orphelinat qui s'occupe très bien de ses résidents, qui, on dirait, insiste beaucoup sur l'éducation. Oui,

  • Speaker #0

    ça a beaucoup d'importance.

  • Speaker #1

    Pour que ses enfants puissent écouter un avenir.

  • Speaker #0

    C'est un peu leur but, si tu veux. Leur but, c'est d'amener tous ces enfants à avoir un métier, être autonomes et dépendants et gagner leur vie. Donc, c'est leur but final. C'est pour ça qu'ils n'ont pas... pris d'autres enfants au fur et à mesure. D'abord parce que l'endroit qu'ils ont construit et qu'ils ont dédié à cette orphelinat, il n'est pas extensible non plus. Puis oui, leur but, c'est que chacun, effectivement, un jour ou l'autre, soit autonome et se débrouille. Et la particularité aussi de cette orphelinat, c'est que ce coup de fondateur, ils sont passionnés de musique, et notamment de musique classique. Et donc, en fait, ils ont fait en sorte que tous ces enfants apprennent à jouer du violon. Donc ils jouent tous, ou du violon ou manant, du violoncelle, voire même de la contrebasse. En fait, c'est un orchestre à eux tout seul. Et il y en a certains qui sont doués aussi pour le chant. Donc voilà, et ils donnent des concerts régulièrement. C'était presque concert tous les soirs quand j'étais au spectacle.

  • Speaker #1

    Incroyable. Pourquoi Fraise ? Pourquoi ce fonds de dotation Fraise alors que tu pourrais continuer à donner ton temps comme ça, à droite à gauche, et voyager à travers le monde ?

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, même durant ce séjour à l'orphelinat, j'ai cette idée qui est venue, qui s'est imposée à moi, parce que je ne peux pas dire autrement, et où je me suis dit, ok, moi j'ai vécu ces deux semaines avec eux, mais je veux continuer à les aider. C'était intense quand même le quotidien pendant deux semaines. C'est difficile de partir et de...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on a un peu l'image quand même de l'orphelinat un peu idyllique au milieu de la Cambrousse, où il y a du violon, où ils sont tous hyper éduqués. J'imagine que les conditions de vie sont quand même très difficiles là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Peut-être que je le raconte bien, peut-être. Mais après, à côté de ça, eux, ils ont le minimum pour vivre. Ils sont contents, tout à fait. Mais bon, ils ont un toit sur la tête, de l'eau. On va dire parce que moi, j'ai pris des douches à l'eau froide pendant deux semaines. Donc eux, pareil, ils mangent à leur faim. Ils ont de quoi s'habiller. Donc, ils ont le minimum. Ils sont contents. Ça m'a inspiré d'avoir envie de continuer à les aider, les accompagner, contribuer à leur épanouissement, leur éducation. Puis même les voir réaliser leurs rêves. Tu vois, donc Sarah, les médecins. Il y en a qui font des études de biologie, d'autres qui veulent devenir avocats, il y en a un qui veut devenir absolument musicien. Ce qui est beau,

  • Speaker #1

    c'est que j'ai l'impression que cette orphelinat leur offre la possibilité de rêver.

  • Speaker #0

    Il leur offre la possibilité de rêver parce qu'ils sont accompagnés pour faire des études. Donc voilà, mais si tu veux, oui, ils peuvent faire ce qu'ils peuvent. Ils ne rêvent pas d'aller étudier à l'étranger, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y en a un qui rêve de devenir Renaud Capuçon. Il va falloir qu'il fasse, si ça le fait, dans son environnement proche. Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    ils peuvent avoir accès à l'éducation.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... C'est vrai quand même que l'éducation est très importante pour ces fondateurs. Le fait de leur avoir fait apprendre à jouer d'un instrument et leur avoir fait apprendre la musique, c'est quand même un plus aussi, malgré tout. Et c'est vrai que moi, je suis restée pendant deux semaines avec eux. Il y avait une toute petite télé. Ils ne l'ont pas allumée une seule fois. Après, les seuls qui ont des téléphones portables, et quand je te parle de téléphones portables, c'est vraiment des téléphones pour... téléphoner, on va dire, pas pour faire autre chose. C'est ceux qui sont en études supérieures et qui sortent un peu plus loin, qui vont en ville. Donc, c'est pour pouvoir appeler s'ils ont un souci. Mais tous ceux qui sont en terminale, ils n'ont pas de téléphone. Parce qu'ils n'en ont pas besoin. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est une autre manière de vivre. Et en même temps, ce que j'entends, c'est que... Même s'ils sont, entre guillemets, privilégiés par rapport à d'autres orphelins qui seraient dans des conditions moins riches, en tout cas culturellement, il y a quand même des conditions très précaires. Il est évoqué, la douche, je crois que ça a été une de ses actions, justement, d'essayer de lever des fonds pour des pages solaires, pour qu'ils puissent se doucher un petit peu à l'eau tiède, à minima.

  • Speaker #0

    C'est ça. Bon, alors après, ce n'est pas forcément la priorité, mais c'est aussi pouvoir faire la vaisselle, pouvoir… Et puis, les panneaux solaires, ça aide aussi parce qu'en fait, l'eau qu'ils utilisent, c'est de l'eau qui est récupérée, qui va dans un puits. Mais pour faire remonter l'eau, il faut de l'électricité. Et en l'occurrence, Madagascar, c'est un pays où le fournisseur local d'électricité, il doit faire face à une énorme demande par rapport à la population. Et il y a des moments où il n'est pas capable d'assurer cette demande. Donc, tout d'un coup, tu n'as plus d'électricité. Dans certaines familles, tu peux avoir des générateurs qui vont t'amener l'électricité. À l'orphelinat, il n'y a pas de générateur. Donc, quand il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus d'électricité. Ça veut dire que tu te retrouves, il est 6h du soir, pour aller faire tes devoirs sans lumière, ce n'est pas facile. Comme les fondateurs de cet orphelinat, ils sont très concernés par ces énergies remises. donc il y a des fours solaires pour faire à manger, donc tout n'est pas fait sur le four solaire, mais en tout cas, ils ont deux fours solaires, et ils avaient déjà installé des panneaux solaires il y a plus de dix ans, et aujourd'hui, en fait, il faudrait doubler le nombre de panneaux solaires pour pouvoir faire le lien quand il n'y a pas d'électricité pendant 24 heures. C'est le projet que je défends pour eux et pour lequel je cherche des fonds pour qu'ils puissent avoir ces panneaux solaires supplémentaires. C'est leur apporter un peu plus de confort. Après, ça ne veut pas dire qu'ils vont se mettre sous la douche et prendre des douches d'eau chaude.

  • Speaker #1

    Ils ne vont pas se transformer sans hamam. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne se rend pas compte qu'avoir un petit peu plus d'électricité, finalement, c'est un facteur clé de succès pour ces enfants parce que c'est grâce à ça qu'ils vont pouvoir faire leurs devoirs avec de la lumière. C'est comme ça qu'ils vont moins tomber malades parce qu'ils n'auront pas pris une douche gelée pendant les jours. dans les longues nuits d'hiver. Je ne sais pas s'il fait très froid en hiver à Madagascar. Non,

  • Speaker #0

    il ne fait pas très froid, mais c'est vrai qu'il y a des périodes où il ne fait plus froid, on va dire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas que du confort, mais ce que j'entends, c'est que c'est un soutien à leur développement et à leur projet éducatif.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Alors moi, je connais beaucoup de personnes qui créent des associations pour défendre des causes qui leur sont très chères. Et j'avais jamais rencontré quelqu'un qui crée un fonds. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu as décidé de créer ce fonds et pas une association ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà j'ai créé un fonds en France, donc moi je peux aider des associations françaises. Donc aujourd'hui, les deux associations françaises que j'aide, elles, elles ont une action, une en Côte d'Ivoire et l'autre à Madagascar. Quand tu crées un fonds, tu dois mettre un capital pour créer un fonds. fonds et ce fonds tu ne peux pas jamais dissoudre le fonds. Si tu veux arrêter à un moment donné, tu vas donner le fonds ou à un autre fonds, mais en tout cas tu ne peux pas dire à un moment donné j'arrête.

  • Speaker #1

    Donc en fait ce que je comprends c'est que ce fonds c'est un engagement sur le long terme qui va te permettre d'aider plusieurs associations.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Un seul projet. Et est-ce que c'est difficile de créer un fonds ?

  • Speaker #0

    Quand moi je suis rentrée, fin 2023, je me suis dit, allez, je me donne un an pour voir si ça le fait, comment je vois les choses. Et bon, moi j'ai un job, donc je ne voulais pas non plus me mettre la pression. Et c'est vrai que, bon, d'abord j'ai testé aussi mon projet. J'avais monté un document pour mesurer un peu l'attractivité du projet auprès de mes proches, amis, famille, Cercle Pro. Et en fait, j'ai eu des reprises. tour assez positif et en tout cas assez positif pour me dire allez c'est bon j'y vais donc c'est là où j'ai commencé à me dire c'est quoi les démarches trouver l'avocat et voilà donc en fait t'avais cette envie et en même temps tu te posais beaucoup de questions sur est-ce que c'est rentable ou pas enfin pas rentable d'ailleurs non c'est pas une histoire de rentable est-ce que

  • Speaker #1

    c'est viable ou pas comme projet est-ce que tu connaissais déjà des gens qui avaient créé des fonds non Ok, donc tu partais complètement à l'aveugle.

  • Speaker #0

    Ah oui, complet.

  • Speaker #1

    Et donc, ce que tu as fait, c'est… On sent quand même la chef d'entreprise. Tu as fait ton récap business, quoi. Tu as fait ta petite liste de présentation et tu as sondé ton marché.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai sondé l'attractivité du projet, en fait. Voir si les gens me regardaient avec des yeux ronds en se disant, mais je crois qu'elle est partie. Oui, voilà. un retour et de l'intérêt on va dire. Tu as testé ton intuition en faisant quelque chose de carré. On le sent bien. Tu as fait quelque chose de très carré pour te donner toutes les chances de réussir. Et derrière, une fois que tu as validé ton intuition et que tu t'es dit, bon, là, j'ai un truc. J'entends aussi que tu ne t'es pas mis trop de pression en te disant, il faut que j'y aille à 100%. Tu t'es donné une deadline suffisamment longue pour ne pas que ce soit stressant. Mais quand même suffisamment courte pour que tu sois motivée pour continuer à sonder, à étudier ton projet.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Je m'étais donné un an, en fait. Et en fait, les choses, elles se sont enchaînées, on va dire. Et malgré quelques lenteurs administratives sur la fin, en fait, tous les feux étaient au vert fin juillet. On avait tout, on avait monté les statuts, on avait le numéro, l'enregistrement, le compte en banque, et voilà. On était fin juillet. Sur le papier, fin juillet 2024, ce n'était pas la meilleure date. Il y avait les JO, période estivale. Mais moi, je ne pouvais pas attendre. Ce n'était pas possible. Je ne me voyais pas attendre septembre. C'était impossible.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'étais impatiente. Et puis surtout parce qu'un de nos projets, c'était d'aider des enfants dans un village de Côte d'Ivoire, dans la scolarité de certains enfants. Et que la rentrée, c'était au mois de septembre. Voilà, on a foncé pour essayer de réunir le plus d'argent possible et pour pouvoir aider le plus d'enfants possible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton objectif, d'ailleurs ? Tu voulais lever combien ?

  • Speaker #1

    On voulait aider 23 enfants. On a été pris en charge par l'association de Raffier-Croix, du village en Côte d'Ivoire. Et donc, nous, on est arrivés à en aider 15 sur ces 23.

  • Speaker #0

    Tu dis on ce n'est pas un one woman

  • Speaker #1

    Je dis on parce que quand je suis rentrée avec cette idée de fond, j'en ai parlé à mes filles. Toutes les trois, elles m'ont dit oui. Chacune apporte son expertise et sa pierre à l'édifice.

  • Speaker #0

    C'est une aventure familiale maintenant avec tes trois filles.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es encore… Je trouve que… Très impliquée et tu as des missions pour Compressport. Et ça, cette mission à côté qui te demande un fort engagement. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi au moment du lancement du fonds ?

  • Speaker #1

    Ce qui était le plus difficile, je ne te cache pas, c'est d'aller chercher de l'argent. En plus, moi, je ne suis pas du tout commerciale dans l'âme. Ce n'est pas mon métier. Je ne sais pas faire l'article. Demander de l'argent, ce n'est pas évident pour moi. J'ai un peu l'impression de faire la manche. C'est la partie la moins confortable pour moi. Mais en fait, pour le fond et pour les associations, je le fais.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, est-ce que tu es un peu plus à l'aise ? Est-ce que tu commences à l'être ? Tu en es où sur ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas plus à l'aise. Mais je suis motivée par cet engagement que j'ai pris avec ces deux associations. Donc, c'est un peu un contrat, c'est moral. Moi, j'ai besoin de me dire, j'ai honoré mon engagement. Alors, la première satisfaction, c'est effectivement d'avoir pu aider 15 enfants à la rentrée des classes de septembre dernier. Donc, 15 enfants qui vont étudier. On a pris en charge du coup les frais de scolarité et les fournitures scolaires. Mais je ne te cache pas qu'à 20 jours de Noël, j'aimerais bien déposer au pied du sapin de l'orphelinat les panneaux solaires. donc voilà j'y crois je continue et j'y crois trop bien en fait ce qui est marquant avec toi c'est vraiment ton humilité parce que tu

  • Speaker #0

    racontes tout ça comme si c'était normal comme si c'était pas si compliqué et en même temps quand on voit toutes les étapes on voit que c'est pas facile on voit que tu fais preuve de beaucoup de persévérance et que tu avances. C'est comme tes 55 kilomètres que tu dis Fini ! juste sans te faire mal. Mais franchement, bravo pour ton engagement et ta ténacité parce qu'il en faut beaucoup pour faire tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Écoute, on est au début de l'aventure. Heureusement qu'on y croit encore et que c'est le début. Mais c'est vrai que si tu veux, aujourd'hui, je reçois beaucoup de... de messages, d'encouragement, des gens d'admiration, de félicitations pour mon engagement, pour le temps passé, pour les voyages que je fais. Mais ce qui est un peu... Alors, il ne faut pas dire que ce soit décevant, mais c'est vrai que je pensais que les gens allaient plus participer. Et surtout, si tu veux, j'essaye de me battre contre une idée ou une croyance que les gens ont, qui est qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas de petits dons. Et j'ai l'impression que les gens, et surtout à partir d'un certain âge, à partir de 40 ou 45 ans... Ils ont honte de donner que ce qui est pour eux trop peu. Donc, je te parle de 10 euros ou de 20 euros. Et du coup, pour ne pas donner trop peu, ils donnent zéro. C'est un peu ma bataille en ce moment, enfin depuis que je m'en suis aperçue, d'essayer de faire passer ce message qu'il n'y a pas de petits dons et que chaque geste est important. Et parce que si tu as 20 personnes qui donnent 20 euros, ça fait 400 quoi. Et 400, c'est toujours mieux que zéro.

  • Speaker #0

    Même 10 euros tout court. tu trouves ça d'une grande contribution.

  • Speaker #1

    Exactement. Non, non, mais tout à fait. Moi, je passe par la plateforme Hello Asso, entre autres, pour les dons en ligne. Et tu peux contribuer à partir de ce que tu veux. Il n'y a pas de minimum, en fait. Et après, tu peux faire des dons ou en one shot une fois ou alors tu peux faire des dons tous les mois. Oui,

  • Speaker #0

    tu peux faire des virements automatiques qui sont simples. Et puis, encore une fois, Tout ça, ça donne lieu à des crédits d'impôt, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et surtout en France, c'est quand même un pays où le pourcentage est assez important par rapport à d'autres pays, comme par exemple le Portugal, où c'est beaucoup moins. Et c'est vrai qu'ici, en France, 66 de ton don est défiscalisé.

  • Speaker #0

    Oui, donc en fait, si tu donnes 100 euros, En réalité, ça te coûte 34, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est ça que ça veut dire. Donc, si tu donnes 10 euros, ça te coûte... 3,40 euros. 3,40 euros. Donc, allez, pour tous ceux qui hésitent à commander un café ou un deuxième café, vous pouvez donner 10 euros au fond fraise. Ça vous reviendra le même prix.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    A quel moment tu t'es dit que tu avais pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand début janvier, j'ai envoyé le document que j'avais créé pour mesurer l'attractivité du projet et que j'ai eu des retours assez positifs, là, je me suis dit j'y vais Je ne savais pas que c'était une bonne décision, mais en tout cas, ça m'a fait prendre la décision. Et puis après, au mois de septembre, je suis allée en Côte d'Ivoire dans le village de Rapier-Croix. J'ai rencontré les enfants pour lesquels on a financé la scolarité. Et là, c'était du concret. J'ai rencontré des jeunes gens, des jeunes filles qui, en plus, mesurent leur chance de pouvoir continuer à étudier. L'objectif à la clé, c'est d'avoir un métier pour tout venir à leurs besoins et aussi aux besoins de leur famille. Donc, quand tu vis ça et que tu les rencontres, là, tu te dis, c'est bon, je ne fais pas tout ça pour rien. Donc, voilà, c'est encore un moment où ça me conforte de me dire que j'ai pris une bonne décision.

  • Speaker #0

    En fait, je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner ton temps. Et c'est vrai que beaucoup d'études… montre que le fait de donner de soi comme ça, de donner de son temps pour des associations et des actions caritatives, c'est un facteur incroyable de bonheur.

  • Speaker #1

    Ah ben oui, mais quand tu donnes, tu reçois au centuple en fait. C'est incroyable quoi que tu donnes, tu vois. Non, non, mais bien sûr. C'est presque égoïste quelque part. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Pour les grands fans de Friends comme moi, il y a un épisode incroyable entre Phoebe et Joey qui débattent sur le fait qu'est-ce qu'un don peut être complètement altruiste. C'est vrai que le bonheur ou la satisfaction que tu vas ressentir après avoir aidé quelqu'un d'autre, c'est super précieux. Ce projet finalement... Il s'est fait naturellement avec tout ton chemin de vie et toutes les explorations que tu as faites. Est-ce que depuis que tu mènes ce projet, tu te sens différente ?

  • Speaker #1

    Je me sens alignée, mais pas différente. Je me sens alignée avec ce que j'ai envie de faire et ma façon de contribuer, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as gagné en assurance ?

  • Speaker #1

    Est-ce que j'ai gagné en assurance ? Non. Mais c'est vrai que de faire les choses pour le fond et pour les associations que le fond accompagne, ça me donne une certaine force en fait. Parce que ce n'est pas moi, je ne fais pas ça pour moi. Je vais faire des choses dont je ne me sentais pas forcément, je ne me savais pas forcément capable de faire. Mais je l'ai fait pour le fond et je me donne… me donne plus de visibilité aujourd'hui, par exemple, parce que je le fais pour le fond, alors que je ne suis pas du tout réseau sociaux et que ce n'est pas, voilà, je ne sais pas dans le ADN ou je ne sais pas ou je ne sais pas si c'est une histoire de génération mais parce que c'est pour le fond, je le fais.

  • Speaker #0

    On sent vraiment comment cette mission et ce pourquoi t'aides à exploser complètement ta zone de confort parce que tu vas quand même aller bien au-delà de ce que tu ferais naturellement juste pour toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, oui, non, tout à fait. Tout à fait, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je te donnais, en plein Lisbonne, sur une place extrêmement commerçante, un grand panneau d'affichage où tu pourrais mettre le poster que tu veux, avec l'image que tu veux et le texte que tu veux, et tout... tous les habitants de Lisbonne le verraient tous les jours. Et ça, Albi, qu'est-ce que tu aimerais écrire ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est Lisbonne qui serait le meilleur endroit, mais peut-être plus un endroit en France, parce que vu que le fond est malgré tout français. Mais en tout cas, qu'est-ce que je mettrais ? Sans aucun doute, je mettrais la grosse fraise qui est le logo du fond avec le hashtag ou pas hashtag ramène ta fraise. Et voilà. Et donc peut-être, je ne sais pas moi, un code barre. pour scanner, pour aller faire un don. Et puis peut-être un baseline. Il n'y a pas de petit don, chaque geste compte.

  • Speaker #0

    Génial. Imagine, tu remontes dans le temps et tu te retrouves face à la petite Valérie, 10 ans. Quel conseil tu lui donnes ?

  • Speaker #1

    Forcément, je vais lui dire, crois en tes rêves, ne doute de rien. Tes idées sont autant aussi valables que celles des autres. Ne t'occupe pas du regard des autres et ne laisse pas les autres projeter leur peur en toi. Fais-toi confiance et puis ose te faire voir et ramène ta presse peut-être, je lui dirais.

  • Speaker #0

    Et quelle est la décision que tu aimerais prendre aujourd'hui mais que tu n'oses pas encore ?

  • Speaker #1

    Peut-être que la prochaine étape, ça serait d'aller taper aux portes de société. Il y aurait peut-être plus de moyens à nous apporter et pour peut-être des projets plus grands, pour refaire des actions comme on fait en ce moment avec la chaussette fraise de Compressport et avec l'avantage que les bénéfices soient versés au profit du fonds.

  • Speaker #0

    Ça, c'est une initiative absolument géniale. Moi, quand j'ai vu ça, je crois que… Je pense que je suis la première à avoir commandé ces chaussettes. J'aimerais bien que tu ailles vérifier le carnet de commande. Donc, ce sont des petites chaussettes, petites, non, courtes. Ce n'est pas les plus hautes.

  • Speaker #1

    Des chaussettes de course à pied.

  • Speaker #0

    Des chaussettes de course à pied avec blanche, avec ce joli motif de fraise qui est l'emblème et qui est, si je ne me trompe pas, en référence à ta grand-mère.

  • Speaker #1

    C'était le nom de ma grand-mère.

  • Speaker #0

    C'était le nom de ta grand-mère. Donc... Ce n'est pas juste pour une passion pour les fruits rouges. Elles sont absolument magnifiques. J'en ai acheté beaucoup. Il n'en reste pas tant que ça parce qu'en une semaine, mais de rien. Tu m'as dit un peu plus tôt qu'en une semaine, vous aviez vendu déjà 50 du stock. Elles partent comme des petits pains. N'hésitez pas, on va mettre le lien de ce produit en commentaire. Et c'est vraiment une initiative super sympa qui permet encore une fois de prouver qu'il n'y a pas de petit don.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors là, c'est vrai que ce n'est pas un don, puisque c'est un produit qui est acheté. Le prix est raisonnable. C'est un cadeau de Noël qui peut être, qui est en même temps utile et qui est assez mignon, on va dire. Et les bénéfices seront donc reversés au fond pour justement le financement des panneaux solaires de l'orphelinat. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Donc, vous pouvez avoir l'air méga cool, méga stylé avec des chaussettes. Et en plus, votre achat permet de participer à une cause concrète. Parce que c'est ça aussi qui est génial avec chacune de tes initiatives, Valérie. C'est que tu nous montres à chaque fois comment on vient aider et qui on vient aider. Et je trouve que ça a encore plus d'impact de voir où l'argent part finalement.

  • Speaker #1

    Oui. Mais ça, c'est vraiment une volonté de ma part. Je ne voulais pas que les gens contribuent juste pour contribuer. Et c'est pour ça que j'ai demandé aux deux associations, donc celle de Raffiécro et d'un enfant en madgage pour l'orphelinat, d'avoir des projets concrets. Et oui, parce que c'était vraiment important pour moi. Je ne voulais pas juste donner pour donner. Je voulais qu'on connaisse tout de suite la finalité, en fait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Valérie. Merci à toi. Et à très bientôt pour un prochain épisode de Trop dans ma tête.

  • Speaker #1

    Merci à bientôt Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider pour développer cette émission. Merci et à bientôt.

Share

Embed

You may also like

Description


As-tu déjà pensé à l'impact que chaque geste, même modeste, peut avoir sur le monde ? Dans cet épisode de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Valérie Laur, cofondatrice de Compressport, une entreprise spécialisée dans les vêtements de compression pour les sportifs. À l'approche de ses 60 ans, Valérie partage son parcours entrepreneurial inspirant et ses expériences de vie enrichissantes.


Valérie a non seulement construit une marque reconnue, mais elle s'est également engagée dans des missions humanitaires à travers le monde. Sa passion pour l'Australie, où elle a vécu avec sa famille, a été un moment déclencheur dans son parcours. Elle évoque avec émotion ses voyages au Cambodge, au Bénin et à Madagascar, où elle a apporté aide et soutien à des populations dans le besoin.


Au cœur de cet épisode, Valérie nous parle de la création de son fonds de dotation, "Fraise", dédié à soutenir des actions éducatives et humanitaires. Elle nous rappelle que chaque geste compte, et que l'engagement personnel peut changer des vies. Avec une recette du courage bien à elle, elle nous invite à croire en nos rêves et à agir pour un monde meilleur.


Les leçons de vie qu'elle partage sont puissantes : l'importance de donner de soi-même pour trouver bonheur et satisfaction. Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent faire une différence, même à petite échelle. Prépare-toi à être motivé et à découvrir comment transformer tes passions en actions concrètes pour aider les autres.


Rejoins-nous pour cette conversation captivante où Valérie Laur nous montre que l'engagement humanitaire et l'entrepreneuriat peuvent aller de pair, et que chaque pas vers un monde meilleur commence par un rêve. Ne rate pas cette occasion d'apprendre des moments clés de son parcours et d'être inspiré à ton tour !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile et puis à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte au milieu d'un océan. À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ? Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #1

    Je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner de ton temps.

  • Speaker #0

    Il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau en fait.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Pro dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de peine. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. À travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss. Le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue pour ce nouvel épisode de Trop dans ma tête. Valérie Laure, tu auras très bientôt 60 ans. Tu es la cofondatrice avec ton mari Sylvain de la société Compressport, qui est une marque que j'adore personnellement, on en reparlera un peu plus tard. C'est un projet que vous avez créé en 2008 et avant ça vous étiez déjà un couple d'entrepreneurs puisque vous aviez créé une entreprise qui s'appelait l'Atelier du Merle dans les années 80. On dit maintenant que Compressport est devenu le grand nom que l'on connaît dans le monde de la course à pied, du trail et de manière générale dans le monde du sport. Aujourd'hui tu te dédies à la communication produit et à la coordination des projets RSE.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et en parallèle de tout ça, Toussaint, tu as eu toujours un engagement très fort pour différentes missions humanitaires et tu es la fondatrice aujourd'hui d'un fonds de dotation fraise dont on va parler car c'est un projet qui te tient vraiment à cœur et qui a demandé pas mal de courage.

  • Speaker #0

    Qui s'est surtout imposé à moi, donc je n'ai pas eu le temps d'avoir besoin d'avoir du courage.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas du courage tu en as eu tout au long de ton parcours. Parcours, moi, j'ai envie de parler de plusieurs choses avec toi parce que déjà, on partage un amour incroyable pour un pays qui est l'Australie, puisque comme moi, tu as vécu à Sydney. Comment est-ce que cette expérience t'a marqué et en quoi ce séjour à Sydney vous a inspiré avec Sylvain ?

  • Speaker #0

    On a eu envie, à un moment donné, de faire voyager nos filles et on a d'abord passé une première année dans les plages du Nord, au Nord de Sydney, avec nos trois filles pendant un an. On avait envie d'un pays où on parle anglais et où il fasse à peu près beau et chaud tout le temps. Donc c'était notre première expérience et on est revenus en France et en fait on a eu très envie de repartir. Et on est repartis pendant quatre ans et là vraiment à Sydney, nos filles scolarisées au lycée français de Sydney. C'est une expérience qui marque une vie de partir comme ça. C'était notre première expatriation. L'Australie, c'est un peu le pays des extrêmes. C'est très loin. C'était une très belle expérience familiale.

  • Speaker #1

    C'est un pays où la culture du sport est très présente. Les enfants, pas que, font beaucoup de sport. En tout cas... Tout est organisé pour que les personnes puissent en faire. Vous, vous étiez déjà sportif ?

  • Speaker #0

    Oui, en tout cas, c'était le tout début de Compressport, donc de Compressport en France. Nous, on était en Australie, donc on manageait un peu à distance au début. Mais oui, Sylvain faisait déjà du triathlon, du trail. et moi de la course à pied essentiellement au début, mais après j'ai goûté aussi au triathlon, au trail, pareil, sur des plus petites distances et avec des objectifs moins grands, on va dire. Juste l'objectif de finir quand c'était des courses. Mais voilà, c'est vrai que ça fait partie de notre style de vie, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, tu es d'une grande humilité, mais tu m'as dit juste avant que tu avais, pour tes 50 ans, fait la course OCC dans le cadre de l'UTMB. Donc, c'est une course de combien de kilomètres déjà ?

  • Speaker #0

    55 kilomètres.

  • Speaker #1

    Voilà, 55 kilomètres. Donc, à ton niveau, c'est quand même de réussir à finir des courses de 55 kilomètres avec des délits.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Mon objectif, c'est de finir dans les meilleures conditions possibles en prenant le maximum de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un super objectif. Et du coup, explique-moi, comment est-ce que vous avez lancé une boîte en France, mais vous viviez en Australie ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait une société juste avant Compressport dans laquelle on faisait des produits bien-être et santé qui étaient essentiellement vendus en pharmacie. Et dans ces produits, on avait une chaussette qui était plutôt pour les femmes enceintes quand on prenait l'avion. Et c'était le début de la compression dans le sport. Et donc... Donc, on a extrapolé ce produit puisqu'on avait les fournisseurs. C'était un produit qui était fabriqué sur des machines médicales. Enfin, c'était… Voilà, on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Et donc, on a extrapolé cette chaussette en manchant, en coupant le pied. C'est comme ça que l'aventure s'est lancée en 2008. Et donc, voilà. Après, on avait des gens aussi sur place en France. Un premier distributeur en France. Après, un autre en Australie. Un autre en Espagne. Voilà, ça a été… progressif. C'est comme ça qu'on a associé le business et le sport.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et pour ceux qui ne courent pas, que ce soit de manière intense ou pas, qui ne connaissent pas forcément ce type de produit, tu peux expliquer en quoi des chaussettes de compression sont utiles pour les sportifs ?

  • Speaker #0

    Les chaussettes de compression, ça aide avant l'effort à favoriser le retour veineux et le... pendant l'effort et aussi en récup et surtout quand tu mets un manchon en fait il y a un test qui est très facile à faire, tu mets un manchon sur un mollet et tu ne mets pas sur ton autre mollet et quand tu tapes tu vois que tu as un mollet celui sur lequel il n'y a pas de manchon ça va bouger, l'autre il est maintenu et du coup tu évites toutes les micro cassures et donc ta jambe il y a moins de blessures du coup Par répercussion, tu as moins de blessures, tu vas récupérer plus vite, tu te sens les jambes plus légères et tu récupères aussi plus vite.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très fan. Alors, on ne fait pas du tout de la pub pour Compressport, mais moi, je suis très fan de cette marque. J'avais déjà une paire de chaussettes quand j'ai fait mon marathon et je courais avec des Compressport pour mon marathon le mois dernier. Raconte-nous, ton premier voyage humanitaire, c'était où et c'était quand ?

  • Speaker #0

    Alors, mon premier voyage humanitaire, c'était en 2019 et c'était au Cambodge.

  • Speaker #1

    Donc, c'est récent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, ce n'est pas très ancien. Avant ça, comme on vit au Portugal, j'étais bénévole dans une association portugaise qui distribuait des repas à des gens soit qui n'avaient pas beaucoup de moyens, soit voire même des sans-abri. Donc, voilà, j'avais déjà cet engagement-là dans une association. Mais j'avais envie d'aller voir un peu plus loin et de partir comme ça en mission humanitaire sur plusieurs semaines. Donc, c'est ce que j'ai fait en 2019 au Cambodge.

  • Speaker #1

    Tu es partie combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je suis partie deux semaines. En fait, je n'avais qu'une envie, c'était de repartir. Et puis, j'ai été arrêtée dans mon élan par la période de Covid.

  • Speaker #1

    C'était effectivement pile avant le Mont-Claire.

  • Speaker #0

    J'étais partie au mois d'octobre, je crois, donc octobre 2019. Donc, j'ai dû attendre. J'ai patienté jusqu'en 2021. Là, je suis repartie au Bénin et l'année d'après à Madagascar.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti ? Parce que tu as dit, j'ai tout de suite voulu repartir. Qu'est-ce que tu as ressenti pendant cette première expérience au Cambodge ?

  • Speaker #0

    Tu es là pour les autres. Tu es forcément confrontée, en tout cas dans les missions dans lesquelles j'étais, qui étaient des missions orientées à ces santé, même si moi, je suis... Je ne fais pas partie du corps médical, mais dans les missions telles qu'elles sont organisées, même si tu n'es pas médecin ou infirmier, tu as un rôle à jouer. Et donc, voilà, tu es là, tu es à l'écoute et en proximité avec des gens qui sont dans le besoin, en tout cas qui n'ont pas les moyens de consulter un médecin, qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un traitement. Et en même temps, qui pourraient te donner tout ce qu'ils ont, qui ont le sourire quoi qu'il arrive. Et forcément, il y a des situations, des visages que tu n'oublies pas, des relations, des contacts avec les gens. Tu es au plus proche de la population. Pour moi, c'est la meilleure façon de voyager, au niveau culturel, au niveau relations humaines. Et en plus de ça, quand tu es en mission, tu es une équipe. Donc en fonction des missions, tu peux être entre 8 et 12, 15 personnes et on est tous là pour la même raison. En fait, tu as des échanges aussi bien avec la population qu'avec ton équipe qui sont juste fantastiques. Et en plus, tu es dans un pays étranger, tu voyages, tu découvres une nouvelle culture. C'est la première fois que tu y vas. C'est un ensemble de choses et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile. Et puis, à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte dans un océan.

  • Speaker #1

    À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ?

  • Speaker #0

    Une fois que je repars, qu'est-ce qui se passe ? Alors, je suis partie avec une association qui fait un suivi.

  • Speaker #1

    Elle s'appelle comment l'association ?

  • Speaker #0

    Mission humanitaire.

  • Speaker #1

    Mission humanitaire,

  • Speaker #0

    ok. Et donc, c'est une association qui a des antennes locales dans les pays dans lesquels il y a ces missions. Donc, il y a quand même un suivi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux dire par suivi ?

  • Speaker #0

    On se déplace soit dans des villages isolés, soit en brousse en fonction du pays. Et en fait, régulièrement… pas à chaque mission, mais régulièrement des missions repartent, des groupes de gens repartent dans ces mêmes endroits. Donc il y a un suivi de dossiers et on fait beaucoup aussi de dépistage. Il y a beaucoup de petits bobos pas graves, mais il y a aussi parfois des détections de maladies plus graves qui demandent vraiment un suivi, une prise en charge.

  • Speaker #1

    Comme quoi, vous faites des prises de sang ou des tests ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas de prise de sang, mais les médecins peuvent détecter des problèmes cardiaques ou des diabètes importants. Et donc des situations dans lesquelles les gens ont besoin vraiment d'être pris en charge.

  • Speaker #1

    Pour bien comprendre, parce que tu m'as dit que tu n'étais pas médecin, mais que tu étais quand même dans des missions de santé. Donc ton rôle, c'était quoi ?

  • Speaker #0

    En fait, tu as plusieurs postes dans une mission humanitaire. Déjà, tu accueilles les gens. Tu vas les peser, les mesurer, leur prendre leur tension. Et puis ensuite, tu assistes le médecin, c'est-à-dire que tu assistes à la consultation, tu vas relayer pour l'ordonnance. Ensuite, tu as un poste pharmacie où tu vas délivrer les médicaments qui ont été prescrits par le médecin. Et après, il y a un poste aussi qui est très sympa, c'est un poste où tu fais de l'animation avec les enfants. Pendant que les parents ou que les mamans surtout sont sculptés.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc voilà,

  • Speaker #0

    tu leur fais faire des coloriages, tu leur fais faire des jeux. Et donc voilà, c'est un autre contact. Et même si tu ne parles pas la langue, il n'y a pas besoin en fait. Tu le comprends.

  • Speaker #1

    Et donc toi, pendant ton séjour, tu alternes en fonction de ces différents postes ? Exactement.

  • Speaker #0

    Chaque fois, tu changes de poste tous les jours.

  • Speaker #1

    Parce que chaque jour, vous changez de lieu ?

  • Speaker #0

    Plus ou moins, ça dépend. Ça dépend des missions. Certaines fois, tu changes de lieu. Certaines fois, en fonction… En fait, ça dépend du nombre de gens dans le village ou dans le… S'il y a beaucoup de monde à voir parce qu'il y a un moment donné, tu ne peux pas… Tu es quand même limitée sur une journée à un nombre de personnes. Donc, si ça nécessite de rester deux jours, tu restes deux jours. Sinon, tu bouges. Et voilà. Donc, tu as des missions comme le Cambodge qui sont des missions, en tout cas, celles que moi, que j'ai faites, qui étaient itinérantes. C'est-à-dire que tous les trois jours, on changeait de lieu, mais de lieu, mais aussi de région. C'est-à-dire qu'on ne dormait pas au même endroit. Et notamment, moi, j'ai eu la chance d'être sur une mission sur les villages flottants. Donc, tu dois être sur un… Enfin,

  • Speaker #1

    je dis waouh mais ça doit être un peu précaire quand même. Ce n'est pas l'hôtel 5 étoiles.

  • Speaker #0

    Non, non, les étoiles, même tous les hôtels, ce n'est pas… Non, c'est assez précaire, mais bon, ça fait partie de l'aventure, on va dire. Et sinon, après, tu as d'autres missions comme celle que j'ai faite au Bénin ou à Madagascar. Par contre, là, tu reviens tous les soirs au même endroit. Et là aussi, c'est sympa parce que quand tu es en mission comme ça, tu vas t'occuper des autres. Mais après, tu as aussi les gens qui s'occupent de toi, c'est-à-dire ceux qui vont te faire à manger, qui vont s'occuper de… Tu as tout le confort, entre guillemets, de pouvoir te dédier aux autres. Et aussi d'avoir le contact justement avec ces personnes qui te font à manger, qui sont là, qui s'occupent de la maison pendant que...

  • Speaker #1

    C'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Tu disais parfois, j'ai l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan. Qu'est-ce qui t'a fait dire que ce n'était pas une goutte d'eau parce que tu es repartie plusieurs fois ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu te dis, il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau, en fait.

  • Speaker #1

    La stratégie du colibri.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement. Et donc, c'est vrai qu'il y a des moments où tu te dis, bon, ces personnes, je les ai vues, j'ai passé un peu de temps avec eux. Et puis après, je ne vais plus les revoir. Donc, voilà, les personnes qui viennent en consultation, forcément, ce n'est pas ceux avec qui tu as un contact avec eux, bien sûr, avec elles. Mais ce n'est pas ceux avec lesquels tu passes le plus de temps. Par contre, avec l'équipe locale, là, tu développes vraiment, ils te racontent leur vie, leur culture, ce qu'ils mangent, comment ils vivent. Donc, par rapport à ces populations qui sont dans le besoin, on va dire, c'est assez fugace comme relation. Et tu te dis, bon, après, une fois qu'on est passé, qu'est-ce qui se passe, quoi ? Et... Avec le suivi de l'association, tu sais qu'il y a quelque chose qui se passe après. Et même si toi, tu as l'impression effectivement d'avoir fait un tout petit peu, malgré tout, tu as fait quand même et tu as participé.

  • Speaker #1

    Un chouïa qui sera suivi d'un autre chouïa plus un autre chouïa. Et donc, tu es reparti plusieurs fois. À chaque fois, ça s'est bien passé ou est-ce que tu as eu des missions qui ont été plus dures ?

  • Speaker #0

    Tout est relatif, mais en tout cas, ça s'est toujours très bien passé. Mais un peu quand même avec l'envie d'avoir un peu plus de continuité, j'ai eu connaissance d'un orphelinat à Madagascar. Et en fait, après cette première mission au Cambodge, j'avais envie de faire quelque chose de plus suivi et en relation avec les enfants, avec l'éducation. Donc, ce n'était pas très clair dans ma tête au départ, mais voilà, j'avais cette envie-là. qu'il fallait que je concrétise. Et donc, j'ai entendu parler d'un orphelinat à Madagascar et j'ai eu envie d'aller passer du temps avec eux. Et c'est ce que j'ai fait en fin d'année dernière où j'ai eu la chance de vivre le quotidien avec 19 enfants, adolescents. Et c'était juste de la présence, en fait. C'était d'être avec eux. Ils partaient à l'école à pied tous les matins. Ils avaient 5 km pour aller à l'école. Je les ai accompagnés pratiquement tous les matins. C'était le moment… 5 km, vous mettez une heure ? C'est à peu près une heure d'avance. Exactement, une heure. Je les retrouvais pour les repas, le soir. Je les aidais à faire des devoirs. On parlait beaucoup, ils me posaient beaucoup de questions.

  • Speaker #1

    Ils posaient quoi comme questions ?

  • Speaker #0

    Tu sais, ils te posent des questions parce qu'ils ont l'impression qu'ils ne sont jamais sortis, eux en tout cas, de Madagascar, voire même de l'endroit où ils sont. Ils te posent des questions sur ta vie, ils sont très curieux de comment tu vis, de plein de choses. C'est des enfants, donc forcément, ils te posent des questions. Dans cette orphelinat, il y a 19 enfants qui sont ensemble depuis 12 ans à peu près. qui ont été en fait tous regroupés et qui vivent ensemble depuis le début, tous ensemble. Donc la plus âgée aujourd'hui, elle a 24 ans et le plus jeune, il a 13 ans. Cette fratrie de 19 enfants, elle est composée de fratries aussi. Il y a une fratrie de quatre sœurs, une autre fratrie avec deux sœurs et un frère, une autre fratrie de trois, voilà. Et puis après, il y en a qui n'ont rien à voir les uns avec les autres au niveau famille.

  • Speaker #1

    Tu dis, c'est une fratrie de 19 ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'ils se considèrent comme frères et sœurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et puis, les plus grands s'occupent des plus petits. Après, il y a des gens qui sont là aussi pour, bien sûr… Encadrer. Encadrer, mais c'est vraiment comme ça. Il y a les grandes sœurs, les grands frères, les plus petits.

  • Speaker #1

    Et l'aînée, 24 ans, elle habite toujours avec eux ?

  • Speaker #0

    L'aînée, 24 ans, elle vient d'avoir son diplôme de médecin. Elle était en sixième année de médecine. Elle vit toujours, pour l'instant, à l'orphelinat. Il y en a un, ce n'est pas l'aîné, c'est celui qui est juste après, qui lui est médecin infirmier, qui travaille. Mais il vit toujours à l'orphelinat parce que c'est un peu culturel. Quand tu es dans une famille, tant que tu n'es pas marié, tu vis chez tes parents. Donc lui, il n'est pas marié. Il vit dans sa famille avec ses frères et soeurs.

  • Speaker #1

    J'imagine bien toute la douceur et la complicité qu'il y a entre ces nouveaux frères et sœurs. Et c'est incroyable aussi d'entendre que deux sont médecins.

  • Speaker #0

    Un infirmier et une qui vient de finir ses études.

  • Speaker #1

    C'est incroyable quand même.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'il y en a d'autres qui ont déjà passé le bac et qui font des études supérieures et qui ne sont pas en médecine. Il y a d'autres… spécialité, on va dire. Mais le couple qui a créé cette orphelinat, c'est un couple de médecins. Et donc, voilà, peut-être que ça a aidé aussi un peu à une vocation.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un orphelinat qui s'occupe très bien de ses résidents, qui, on dirait, insiste beaucoup sur l'éducation. Oui,

  • Speaker #0

    ça a beaucoup d'importance.

  • Speaker #1

    Pour que ses enfants puissent écouter un avenir.

  • Speaker #0

    C'est un peu leur but, si tu veux. Leur but, c'est d'amener tous ces enfants à avoir un métier, être autonomes et dépendants et gagner leur vie. Donc, c'est leur but final. C'est pour ça qu'ils n'ont pas... pris d'autres enfants au fur et à mesure. D'abord parce que l'endroit qu'ils ont construit et qu'ils ont dédié à cette orphelinat, il n'est pas extensible non plus. Puis oui, leur but, c'est que chacun, effectivement, un jour ou l'autre, soit autonome et se débrouille. Et la particularité aussi de cette orphelinat, c'est que ce coup de fondateur, ils sont passionnés de musique, et notamment de musique classique. Et donc, en fait, ils ont fait en sorte que tous ces enfants apprennent à jouer du violon. Donc ils jouent tous, ou du violon ou manant, du violoncelle, voire même de la contrebasse. En fait, c'est un orchestre à eux tout seul. Et il y en a certains qui sont doués aussi pour le chant. Donc voilà, et ils donnent des concerts régulièrement. C'était presque concert tous les soirs quand j'étais au spectacle.

  • Speaker #1

    Incroyable. Pourquoi Fraise ? Pourquoi ce fonds de dotation Fraise alors que tu pourrais continuer à donner ton temps comme ça, à droite à gauche, et voyager à travers le monde ?

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, même durant ce séjour à l'orphelinat, j'ai cette idée qui est venue, qui s'est imposée à moi, parce que je ne peux pas dire autrement, et où je me suis dit, ok, moi j'ai vécu ces deux semaines avec eux, mais je veux continuer à les aider. C'était intense quand même le quotidien pendant deux semaines. C'est difficile de partir et de...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on a un peu l'image quand même de l'orphelinat un peu idyllique au milieu de la Cambrousse, où il y a du violon, où ils sont tous hyper éduqués. J'imagine que les conditions de vie sont quand même très difficiles là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Peut-être que je le raconte bien, peut-être. Mais après, à côté de ça, eux, ils ont le minimum pour vivre. Ils sont contents, tout à fait. Mais bon, ils ont un toit sur la tête, de l'eau. On va dire parce que moi, j'ai pris des douches à l'eau froide pendant deux semaines. Donc eux, pareil, ils mangent à leur faim. Ils ont de quoi s'habiller. Donc, ils ont le minimum. Ils sont contents. Ça m'a inspiré d'avoir envie de continuer à les aider, les accompagner, contribuer à leur épanouissement, leur éducation. Puis même les voir réaliser leurs rêves. Tu vois, donc Sarah, les médecins. Il y en a qui font des études de biologie, d'autres qui veulent devenir avocats, il y en a un qui veut devenir absolument musicien. Ce qui est beau,

  • Speaker #1

    c'est que j'ai l'impression que cette orphelinat leur offre la possibilité de rêver.

  • Speaker #0

    Il leur offre la possibilité de rêver parce qu'ils sont accompagnés pour faire des études. Donc voilà, mais si tu veux, oui, ils peuvent faire ce qu'ils peuvent. Ils ne rêvent pas d'aller étudier à l'étranger, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y en a un qui rêve de devenir Renaud Capuçon. Il va falloir qu'il fasse, si ça le fait, dans son environnement proche. Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    ils peuvent avoir accès à l'éducation.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... C'est vrai quand même que l'éducation est très importante pour ces fondateurs. Le fait de leur avoir fait apprendre à jouer d'un instrument et leur avoir fait apprendre la musique, c'est quand même un plus aussi, malgré tout. Et c'est vrai que moi, je suis restée pendant deux semaines avec eux. Il y avait une toute petite télé. Ils ne l'ont pas allumée une seule fois. Après, les seuls qui ont des téléphones portables, et quand je te parle de téléphones portables, c'est vraiment des téléphones pour... téléphoner, on va dire, pas pour faire autre chose. C'est ceux qui sont en études supérieures et qui sortent un peu plus loin, qui vont en ville. Donc, c'est pour pouvoir appeler s'ils ont un souci. Mais tous ceux qui sont en terminale, ils n'ont pas de téléphone. Parce qu'ils n'en ont pas besoin. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est une autre manière de vivre. Et en même temps, ce que j'entends, c'est que... Même s'ils sont, entre guillemets, privilégiés par rapport à d'autres orphelins qui seraient dans des conditions moins riches, en tout cas culturellement, il y a quand même des conditions très précaires. Il est évoqué, la douche, je crois que ça a été une de ses actions, justement, d'essayer de lever des fonds pour des pages solaires, pour qu'ils puissent se doucher un petit peu à l'eau tiède, à minima.

  • Speaker #0

    C'est ça. Bon, alors après, ce n'est pas forcément la priorité, mais c'est aussi pouvoir faire la vaisselle, pouvoir… Et puis, les panneaux solaires, ça aide aussi parce qu'en fait, l'eau qu'ils utilisent, c'est de l'eau qui est récupérée, qui va dans un puits. Mais pour faire remonter l'eau, il faut de l'électricité. Et en l'occurrence, Madagascar, c'est un pays où le fournisseur local d'électricité, il doit faire face à une énorme demande par rapport à la population. Et il y a des moments où il n'est pas capable d'assurer cette demande. Donc, tout d'un coup, tu n'as plus d'électricité. Dans certaines familles, tu peux avoir des générateurs qui vont t'amener l'électricité. À l'orphelinat, il n'y a pas de générateur. Donc, quand il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus d'électricité. Ça veut dire que tu te retrouves, il est 6h du soir, pour aller faire tes devoirs sans lumière, ce n'est pas facile. Comme les fondateurs de cet orphelinat, ils sont très concernés par ces énergies remises. donc il y a des fours solaires pour faire à manger, donc tout n'est pas fait sur le four solaire, mais en tout cas, ils ont deux fours solaires, et ils avaient déjà installé des panneaux solaires il y a plus de dix ans, et aujourd'hui, en fait, il faudrait doubler le nombre de panneaux solaires pour pouvoir faire le lien quand il n'y a pas d'électricité pendant 24 heures. C'est le projet que je défends pour eux et pour lequel je cherche des fonds pour qu'ils puissent avoir ces panneaux solaires supplémentaires. C'est leur apporter un peu plus de confort. Après, ça ne veut pas dire qu'ils vont se mettre sous la douche et prendre des douches d'eau chaude.

  • Speaker #1

    Ils ne vont pas se transformer sans hamam. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne se rend pas compte qu'avoir un petit peu plus d'électricité, finalement, c'est un facteur clé de succès pour ces enfants parce que c'est grâce à ça qu'ils vont pouvoir faire leurs devoirs avec de la lumière. C'est comme ça qu'ils vont moins tomber malades parce qu'ils n'auront pas pris une douche gelée pendant les jours. dans les longues nuits d'hiver. Je ne sais pas s'il fait très froid en hiver à Madagascar. Non,

  • Speaker #0

    il ne fait pas très froid, mais c'est vrai qu'il y a des périodes où il ne fait plus froid, on va dire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas que du confort, mais ce que j'entends, c'est que c'est un soutien à leur développement et à leur projet éducatif.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Alors moi, je connais beaucoup de personnes qui créent des associations pour défendre des causes qui leur sont très chères. Et j'avais jamais rencontré quelqu'un qui crée un fonds. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu as décidé de créer ce fonds et pas une association ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà j'ai créé un fonds en France, donc moi je peux aider des associations françaises. Donc aujourd'hui, les deux associations françaises que j'aide, elles, elles ont une action, une en Côte d'Ivoire et l'autre à Madagascar. Quand tu crées un fonds, tu dois mettre un capital pour créer un fonds. fonds et ce fonds tu ne peux pas jamais dissoudre le fonds. Si tu veux arrêter à un moment donné, tu vas donner le fonds ou à un autre fonds, mais en tout cas tu ne peux pas dire à un moment donné j'arrête.

  • Speaker #1

    Donc en fait ce que je comprends c'est que ce fonds c'est un engagement sur le long terme qui va te permettre d'aider plusieurs associations.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Un seul projet. Et est-ce que c'est difficile de créer un fonds ?

  • Speaker #0

    Quand moi je suis rentrée, fin 2023, je me suis dit, allez, je me donne un an pour voir si ça le fait, comment je vois les choses. Et bon, moi j'ai un job, donc je ne voulais pas non plus me mettre la pression. Et c'est vrai que, bon, d'abord j'ai testé aussi mon projet. J'avais monté un document pour mesurer un peu l'attractivité du projet auprès de mes proches, amis, famille, Cercle Pro. Et en fait, j'ai eu des reprises. tour assez positif et en tout cas assez positif pour me dire allez c'est bon j'y vais donc c'est là où j'ai commencé à me dire c'est quoi les démarches trouver l'avocat et voilà donc en fait t'avais cette envie et en même temps tu te posais beaucoup de questions sur est-ce que c'est rentable ou pas enfin pas rentable d'ailleurs non c'est pas une histoire de rentable est-ce que

  • Speaker #1

    c'est viable ou pas comme projet est-ce que tu connaissais déjà des gens qui avaient créé des fonds non Ok, donc tu partais complètement à l'aveugle.

  • Speaker #0

    Ah oui, complet.

  • Speaker #1

    Et donc, ce que tu as fait, c'est… On sent quand même la chef d'entreprise. Tu as fait ton récap business, quoi. Tu as fait ta petite liste de présentation et tu as sondé ton marché.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai sondé l'attractivité du projet, en fait. Voir si les gens me regardaient avec des yeux ronds en se disant, mais je crois qu'elle est partie. Oui, voilà. un retour et de l'intérêt on va dire. Tu as testé ton intuition en faisant quelque chose de carré. On le sent bien. Tu as fait quelque chose de très carré pour te donner toutes les chances de réussir. Et derrière, une fois que tu as validé ton intuition et que tu t'es dit, bon, là, j'ai un truc. J'entends aussi que tu ne t'es pas mis trop de pression en te disant, il faut que j'y aille à 100%. Tu t'es donné une deadline suffisamment longue pour ne pas que ce soit stressant. Mais quand même suffisamment courte pour que tu sois motivée pour continuer à sonder, à étudier ton projet.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Je m'étais donné un an, en fait. Et en fait, les choses, elles se sont enchaînées, on va dire. Et malgré quelques lenteurs administratives sur la fin, en fait, tous les feux étaient au vert fin juillet. On avait tout, on avait monté les statuts, on avait le numéro, l'enregistrement, le compte en banque, et voilà. On était fin juillet. Sur le papier, fin juillet 2024, ce n'était pas la meilleure date. Il y avait les JO, période estivale. Mais moi, je ne pouvais pas attendre. Ce n'était pas possible. Je ne me voyais pas attendre septembre. C'était impossible.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'étais impatiente. Et puis surtout parce qu'un de nos projets, c'était d'aider des enfants dans un village de Côte d'Ivoire, dans la scolarité de certains enfants. Et que la rentrée, c'était au mois de septembre. Voilà, on a foncé pour essayer de réunir le plus d'argent possible et pour pouvoir aider le plus d'enfants possible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton objectif, d'ailleurs ? Tu voulais lever combien ?

  • Speaker #1

    On voulait aider 23 enfants. On a été pris en charge par l'association de Raffier-Croix, du village en Côte d'Ivoire. Et donc, nous, on est arrivés à en aider 15 sur ces 23.

  • Speaker #0

    Tu dis on ce n'est pas un one woman

  • Speaker #1

    Je dis on parce que quand je suis rentrée avec cette idée de fond, j'en ai parlé à mes filles. Toutes les trois, elles m'ont dit oui. Chacune apporte son expertise et sa pierre à l'édifice.

  • Speaker #0

    C'est une aventure familiale maintenant avec tes trois filles.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es encore… Je trouve que… Très impliquée et tu as des missions pour Compressport. Et ça, cette mission à côté qui te demande un fort engagement. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi au moment du lancement du fonds ?

  • Speaker #1

    Ce qui était le plus difficile, je ne te cache pas, c'est d'aller chercher de l'argent. En plus, moi, je ne suis pas du tout commerciale dans l'âme. Ce n'est pas mon métier. Je ne sais pas faire l'article. Demander de l'argent, ce n'est pas évident pour moi. J'ai un peu l'impression de faire la manche. C'est la partie la moins confortable pour moi. Mais en fait, pour le fond et pour les associations, je le fais.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, est-ce que tu es un peu plus à l'aise ? Est-ce que tu commences à l'être ? Tu en es où sur ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas plus à l'aise. Mais je suis motivée par cet engagement que j'ai pris avec ces deux associations. Donc, c'est un peu un contrat, c'est moral. Moi, j'ai besoin de me dire, j'ai honoré mon engagement. Alors, la première satisfaction, c'est effectivement d'avoir pu aider 15 enfants à la rentrée des classes de septembre dernier. Donc, 15 enfants qui vont étudier. On a pris en charge du coup les frais de scolarité et les fournitures scolaires. Mais je ne te cache pas qu'à 20 jours de Noël, j'aimerais bien déposer au pied du sapin de l'orphelinat les panneaux solaires. donc voilà j'y crois je continue et j'y crois trop bien en fait ce qui est marquant avec toi c'est vraiment ton humilité parce que tu

  • Speaker #0

    racontes tout ça comme si c'était normal comme si c'était pas si compliqué et en même temps quand on voit toutes les étapes on voit que c'est pas facile on voit que tu fais preuve de beaucoup de persévérance et que tu avances. C'est comme tes 55 kilomètres que tu dis Fini ! juste sans te faire mal. Mais franchement, bravo pour ton engagement et ta ténacité parce qu'il en faut beaucoup pour faire tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Écoute, on est au début de l'aventure. Heureusement qu'on y croit encore et que c'est le début. Mais c'est vrai que si tu veux, aujourd'hui, je reçois beaucoup de... de messages, d'encouragement, des gens d'admiration, de félicitations pour mon engagement, pour le temps passé, pour les voyages que je fais. Mais ce qui est un peu... Alors, il ne faut pas dire que ce soit décevant, mais c'est vrai que je pensais que les gens allaient plus participer. Et surtout, si tu veux, j'essaye de me battre contre une idée ou une croyance que les gens ont, qui est qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas de petits dons. Et j'ai l'impression que les gens, et surtout à partir d'un certain âge, à partir de 40 ou 45 ans... Ils ont honte de donner que ce qui est pour eux trop peu. Donc, je te parle de 10 euros ou de 20 euros. Et du coup, pour ne pas donner trop peu, ils donnent zéro. C'est un peu ma bataille en ce moment, enfin depuis que je m'en suis aperçue, d'essayer de faire passer ce message qu'il n'y a pas de petits dons et que chaque geste est important. Et parce que si tu as 20 personnes qui donnent 20 euros, ça fait 400 quoi. Et 400, c'est toujours mieux que zéro.

  • Speaker #0

    Même 10 euros tout court. tu trouves ça d'une grande contribution.

  • Speaker #1

    Exactement. Non, non, mais tout à fait. Moi, je passe par la plateforme Hello Asso, entre autres, pour les dons en ligne. Et tu peux contribuer à partir de ce que tu veux. Il n'y a pas de minimum, en fait. Et après, tu peux faire des dons ou en one shot une fois ou alors tu peux faire des dons tous les mois. Oui,

  • Speaker #0

    tu peux faire des virements automatiques qui sont simples. Et puis, encore une fois, Tout ça, ça donne lieu à des crédits d'impôt, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et surtout en France, c'est quand même un pays où le pourcentage est assez important par rapport à d'autres pays, comme par exemple le Portugal, où c'est beaucoup moins. Et c'est vrai qu'ici, en France, 66 de ton don est défiscalisé.

  • Speaker #0

    Oui, donc en fait, si tu donnes 100 euros, En réalité, ça te coûte 34, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est ça que ça veut dire. Donc, si tu donnes 10 euros, ça te coûte... 3,40 euros. 3,40 euros. Donc, allez, pour tous ceux qui hésitent à commander un café ou un deuxième café, vous pouvez donner 10 euros au fond fraise. Ça vous reviendra le même prix.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    A quel moment tu t'es dit que tu avais pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand début janvier, j'ai envoyé le document que j'avais créé pour mesurer l'attractivité du projet et que j'ai eu des retours assez positifs, là, je me suis dit j'y vais Je ne savais pas que c'était une bonne décision, mais en tout cas, ça m'a fait prendre la décision. Et puis après, au mois de septembre, je suis allée en Côte d'Ivoire dans le village de Rapier-Croix. J'ai rencontré les enfants pour lesquels on a financé la scolarité. Et là, c'était du concret. J'ai rencontré des jeunes gens, des jeunes filles qui, en plus, mesurent leur chance de pouvoir continuer à étudier. L'objectif à la clé, c'est d'avoir un métier pour tout venir à leurs besoins et aussi aux besoins de leur famille. Donc, quand tu vis ça et que tu les rencontres, là, tu te dis, c'est bon, je ne fais pas tout ça pour rien. Donc, voilà, c'est encore un moment où ça me conforte de me dire que j'ai pris une bonne décision.

  • Speaker #0

    En fait, je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner ton temps. Et c'est vrai que beaucoup d'études… montre que le fait de donner de soi comme ça, de donner de son temps pour des associations et des actions caritatives, c'est un facteur incroyable de bonheur.

  • Speaker #1

    Ah ben oui, mais quand tu donnes, tu reçois au centuple en fait. C'est incroyable quoi que tu donnes, tu vois. Non, non, mais bien sûr. C'est presque égoïste quelque part. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Pour les grands fans de Friends comme moi, il y a un épisode incroyable entre Phoebe et Joey qui débattent sur le fait qu'est-ce qu'un don peut être complètement altruiste. C'est vrai que le bonheur ou la satisfaction que tu vas ressentir après avoir aidé quelqu'un d'autre, c'est super précieux. Ce projet finalement... Il s'est fait naturellement avec tout ton chemin de vie et toutes les explorations que tu as faites. Est-ce que depuis que tu mènes ce projet, tu te sens différente ?

  • Speaker #1

    Je me sens alignée, mais pas différente. Je me sens alignée avec ce que j'ai envie de faire et ma façon de contribuer, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as gagné en assurance ?

  • Speaker #1

    Est-ce que j'ai gagné en assurance ? Non. Mais c'est vrai que de faire les choses pour le fond et pour les associations que le fond accompagne, ça me donne une certaine force en fait. Parce que ce n'est pas moi, je ne fais pas ça pour moi. Je vais faire des choses dont je ne me sentais pas forcément, je ne me savais pas forcément capable de faire. Mais je l'ai fait pour le fond et je me donne… me donne plus de visibilité aujourd'hui, par exemple, parce que je le fais pour le fond, alors que je ne suis pas du tout réseau sociaux et que ce n'est pas, voilà, je ne sais pas dans le ADN ou je ne sais pas ou je ne sais pas si c'est une histoire de génération mais parce que c'est pour le fond, je le fais.

  • Speaker #0

    On sent vraiment comment cette mission et ce pourquoi t'aides à exploser complètement ta zone de confort parce que tu vas quand même aller bien au-delà de ce que tu ferais naturellement juste pour toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, oui, non, tout à fait. Tout à fait, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je te donnais, en plein Lisbonne, sur une place extrêmement commerçante, un grand panneau d'affichage où tu pourrais mettre le poster que tu veux, avec l'image que tu veux et le texte que tu veux, et tout... tous les habitants de Lisbonne le verraient tous les jours. Et ça, Albi, qu'est-ce que tu aimerais écrire ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est Lisbonne qui serait le meilleur endroit, mais peut-être plus un endroit en France, parce que vu que le fond est malgré tout français. Mais en tout cas, qu'est-ce que je mettrais ? Sans aucun doute, je mettrais la grosse fraise qui est le logo du fond avec le hashtag ou pas hashtag ramène ta fraise. Et voilà. Et donc peut-être, je ne sais pas moi, un code barre. pour scanner, pour aller faire un don. Et puis peut-être un baseline. Il n'y a pas de petit don, chaque geste compte.

  • Speaker #0

    Génial. Imagine, tu remontes dans le temps et tu te retrouves face à la petite Valérie, 10 ans. Quel conseil tu lui donnes ?

  • Speaker #1

    Forcément, je vais lui dire, crois en tes rêves, ne doute de rien. Tes idées sont autant aussi valables que celles des autres. Ne t'occupe pas du regard des autres et ne laisse pas les autres projeter leur peur en toi. Fais-toi confiance et puis ose te faire voir et ramène ta presse peut-être, je lui dirais.

  • Speaker #0

    Et quelle est la décision que tu aimerais prendre aujourd'hui mais que tu n'oses pas encore ?

  • Speaker #1

    Peut-être que la prochaine étape, ça serait d'aller taper aux portes de société. Il y aurait peut-être plus de moyens à nous apporter et pour peut-être des projets plus grands, pour refaire des actions comme on fait en ce moment avec la chaussette fraise de Compressport et avec l'avantage que les bénéfices soient versés au profit du fonds.

  • Speaker #0

    Ça, c'est une initiative absolument géniale. Moi, quand j'ai vu ça, je crois que… Je pense que je suis la première à avoir commandé ces chaussettes. J'aimerais bien que tu ailles vérifier le carnet de commande. Donc, ce sont des petites chaussettes, petites, non, courtes. Ce n'est pas les plus hautes.

  • Speaker #1

    Des chaussettes de course à pied.

  • Speaker #0

    Des chaussettes de course à pied avec blanche, avec ce joli motif de fraise qui est l'emblème et qui est, si je ne me trompe pas, en référence à ta grand-mère.

  • Speaker #1

    C'était le nom de ma grand-mère.

  • Speaker #0

    C'était le nom de ta grand-mère. Donc... Ce n'est pas juste pour une passion pour les fruits rouges. Elles sont absolument magnifiques. J'en ai acheté beaucoup. Il n'en reste pas tant que ça parce qu'en une semaine, mais de rien. Tu m'as dit un peu plus tôt qu'en une semaine, vous aviez vendu déjà 50 du stock. Elles partent comme des petits pains. N'hésitez pas, on va mettre le lien de ce produit en commentaire. Et c'est vraiment une initiative super sympa qui permet encore une fois de prouver qu'il n'y a pas de petit don.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors là, c'est vrai que ce n'est pas un don, puisque c'est un produit qui est acheté. Le prix est raisonnable. C'est un cadeau de Noël qui peut être, qui est en même temps utile et qui est assez mignon, on va dire. Et les bénéfices seront donc reversés au fond pour justement le financement des panneaux solaires de l'orphelinat. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Donc, vous pouvez avoir l'air méga cool, méga stylé avec des chaussettes. Et en plus, votre achat permet de participer à une cause concrète. Parce que c'est ça aussi qui est génial avec chacune de tes initiatives, Valérie. C'est que tu nous montres à chaque fois comment on vient aider et qui on vient aider. Et je trouve que ça a encore plus d'impact de voir où l'argent part finalement.

  • Speaker #1

    Oui. Mais ça, c'est vraiment une volonté de ma part. Je ne voulais pas que les gens contribuent juste pour contribuer. Et c'est pour ça que j'ai demandé aux deux associations, donc celle de Raffiécro et d'un enfant en madgage pour l'orphelinat, d'avoir des projets concrets. Et oui, parce que c'était vraiment important pour moi. Je ne voulais pas juste donner pour donner. Je voulais qu'on connaisse tout de suite la finalité, en fait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Valérie. Merci à toi. Et à très bientôt pour un prochain épisode de Trop dans ma tête.

  • Speaker #1

    Merci à bientôt Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider pour développer cette émission. Merci et à bientôt.

Description


As-tu déjà pensé à l'impact que chaque geste, même modeste, peut avoir sur le monde ? Dans cet épisode de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Valérie Laur, cofondatrice de Compressport, une entreprise spécialisée dans les vêtements de compression pour les sportifs. À l'approche de ses 60 ans, Valérie partage son parcours entrepreneurial inspirant et ses expériences de vie enrichissantes.


Valérie a non seulement construit une marque reconnue, mais elle s'est également engagée dans des missions humanitaires à travers le monde. Sa passion pour l'Australie, où elle a vécu avec sa famille, a été un moment déclencheur dans son parcours. Elle évoque avec émotion ses voyages au Cambodge, au Bénin et à Madagascar, où elle a apporté aide et soutien à des populations dans le besoin.


Au cœur de cet épisode, Valérie nous parle de la création de son fonds de dotation, "Fraise", dédié à soutenir des actions éducatives et humanitaires. Elle nous rappelle que chaque geste compte, et que l'engagement personnel peut changer des vies. Avec une recette du courage bien à elle, elle nous invite à croire en nos rêves et à agir pour un monde meilleur.


Les leçons de vie qu'elle partage sont puissantes : l'importance de donner de soi-même pour trouver bonheur et satisfaction. Cet épisode est une véritable source d'inspiration pour tous ceux qui souhaitent faire une différence, même à petite échelle. Prépare-toi à être motivé et à découvrir comment transformer tes passions en actions concrètes pour aider les autres.


Rejoins-nous pour cette conversation captivante où Valérie Laur nous montre que l'engagement humanitaire et l'entrepreneuriat peuvent aller de pair, et que chaque pas vers un monde meilleur commence par un rêve. Ne rate pas cette occasion d'apprendre des moments clés de son parcours et d'être inspiré à ton tour !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile et puis à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte au milieu d'un océan. À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ? Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #1

    Je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner de ton temps.

  • Speaker #0

    Il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau en fait.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Pro dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de peine. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. À travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss. Le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue pour ce nouvel épisode de Trop dans ma tête. Valérie Laure, tu auras très bientôt 60 ans. Tu es la cofondatrice avec ton mari Sylvain de la société Compressport, qui est une marque que j'adore personnellement, on en reparlera un peu plus tard. C'est un projet que vous avez créé en 2008 et avant ça vous étiez déjà un couple d'entrepreneurs puisque vous aviez créé une entreprise qui s'appelait l'Atelier du Merle dans les années 80. On dit maintenant que Compressport est devenu le grand nom que l'on connaît dans le monde de la course à pied, du trail et de manière générale dans le monde du sport. Aujourd'hui tu te dédies à la communication produit et à la coordination des projets RSE.

  • Speaker #0

    C'est ça,

  • Speaker #1

    tout à fait. Et en parallèle de tout ça, Toussaint, tu as eu toujours un engagement très fort pour différentes missions humanitaires et tu es la fondatrice aujourd'hui d'un fonds de dotation fraise dont on va parler car c'est un projet qui te tient vraiment à cœur et qui a demandé pas mal de courage.

  • Speaker #0

    Qui s'est surtout imposé à moi, donc je n'ai pas eu le temps d'avoir besoin d'avoir du courage.

  • Speaker #1

    Ok, en tout cas du courage tu en as eu tout au long de ton parcours. Parcours, moi, j'ai envie de parler de plusieurs choses avec toi parce que déjà, on partage un amour incroyable pour un pays qui est l'Australie, puisque comme moi, tu as vécu à Sydney. Comment est-ce que cette expérience t'a marqué et en quoi ce séjour à Sydney vous a inspiré avec Sylvain ?

  • Speaker #0

    On a eu envie, à un moment donné, de faire voyager nos filles et on a d'abord passé une première année dans les plages du Nord, au Nord de Sydney, avec nos trois filles pendant un an. On avait envie d'un pays où on parle anglais et où il fasse à peu près beau et chaud tout le temps. Donc c'était notre première expérience et on est revenus en France et en fait on a eu très envie de repartir. Et on est repartis pendant quatre ans et là vraiment à Sydney, nos filles scolarisées au lycée français de Sydney. C'est une expérience qui marque une vie de partir comme ça. C'était notre première expatriation. L'Australie, c'est un peu le pays des extrêmes. C'est très loin. C'était une très belle expérience familiale.

  • Speaker #1

    C'est un pays où la culture du sport est très présente. Les enfants, pas que, font beaucoup de sport. En tout cas... Tout est organisé pour que les personnes puissent en faire. Vous, vous étiez déjà sportif ?

  • Speaker #0

    Oui, en tout cas, c'était le tout début de Compressport, donc de Compressport en France. Nous, on était en Australie, donc on manageait un peu à distance au début. Mais oui, Sylvain faisait déjà du triathlon, du trail. et moi de la course à pied essentiellement au début, mais après j'ai goûté aussi au triathlon, au trail, pareil, sur des plus petites distances et avec des objectifs moins grands, on va dire. Juste l'objectif de finir quand c'était des courses. Mais voilà, c'est vrai que ça fait partie de notre style de vie, on va dire.

  • Speaker #1

    Oui, parce que là, tu es d'une grande humilité, mais tu m'as dit juste avant que tu avais, pour tes 50 ans, fait la course OCC dans le cadre de l'UTMB. Donc, c'est une course de combien de kilomètres déjà ?

  • Speaker #0

    55 kilomètres.

  • Speaker #1

    Voilà, 55 kilomètres. Donc, à ton niveau, c'est quand même de réussir à finir des courses de 55 kilomètres avec des délits.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Mon objectif, c'est de finir dans les meilleures conditions possibles en prenant le maximum de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un super objectif. Et du coup, explique-moi, comment est-ce que vous avez lancé une boîte en France, mais vous viviez en Australie ? Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait une société juste avant Compressport dans laquelle on faisait des produits bien-être et santé qui étaient essentiellement vendus en pharmacie. Et dans ces produits, on avait une chaussette qui était plutôt pour les femmes enceintes quand on prenait l'avion. Et c'était le début de la compression dans le sport. Et donc... Donc, on a extrapolé ce produit puisqu'on avait les fournisseurs. C'était un produit qui était fabriqué sur des machines médicales. Enfin, c'était… Voilà, on ne pouvait pas faire n'importe quoi. Et donc, on a extrapolé cette chaussette en manchant, en coupant le pied. C'est comme ça que l'aventure s'est lancée en 2008. Et donc, voilà. Après, on avait des gens aussi sur place en France. Un premier distributeur en France. Après, un autre en Australie. Un autre en Espagne. Voilà, ça a été… progressif. C'est comme ça qu'on a associé le business et le sport.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et pour ceux qui ne courent pas, que ce soit de manière intense ou pas, qui ne connaissent pas forcément ce type de produit, tu peux expliquer en quoi des chaussettes de compression sont utiles pour les sportifs ?

  • Speaker #0

    Les chaussettes de compression, ça aide avant l'effort à favoriser le retour veineux et le... pendant l'effort et aussi en récup et surtout quand tu mets un manchon en fait il y a un test qui est très facile à faire, tu mets un manchon sur un mollet et tu ne mets pas sur ton autre mollet et quand tu tapes tu vois que tu as un mollet celui sur lequel il n'y a pas de manchon ça va bouger, l'autre il est maintenu et du coup tu évites toutes les micro cassures et donc ta jambe il y a moins de blessures du coup Par répercussion, tu as moins de blessures, tu vas récupérer plus vite, tu te sens les jambes plus légères et tu récupères aussi plus vite.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très fan. Alors, on ne fait pas du tout de la pub pour Compressport, mais moi, je suis très fan de cette marque. J'avais déjà une paire de chaussettes quand j'ai fait mon marathon et je courais avec des Compressport pour mon marathon le mois dernier. Raconte-nous, ton premier voyage humanitaire, c'était où et c'était quand ?

  • Speaker #0

    Alors, mon premier voyage humanitaire, c'était en 2019 et c'était au Cambodge.

  • Speaker #1

    Donc, c'est récent en fait.

  • Speaker #0

    Oui, oui, non, ce n'est pas très ancien. Avant ça, comme on vit au Portugal, j'étais bénévole dans une association portugaise qui distribuait des repas à des gens soit qui n'avaient pas beaucoup de moyens, soit voire même des sans-abri. Donc, voilà, j'avais déjà cet engagement-là dans une association. Mais j'avais envie d'aller voir un peu plus loin et de partir comme ça en mission humanitaire sur plusieurs semaines. Donc, c'est ce que j'ai fait en 2019 au Cambodge.

  • Speaker #1

    Tu es partie combien de temps ?

  • Speaker #0

    Je suis partie deux semaines. En fait, je n'avais qu'une envie, c'était de repartir. Et puis, j'ai été arrêtée dans mon élan par la période de Covid.

  • Speaker #1

    C'était effectivement pile avant le Mont-Claire.

  • Speaker #0

    J'étais partie au mois d'octobre, je crois, donc octobre 2019. Donc, j'ai dû attendre. J'ai patienté jusqu'en 2021. Là, je suis repartie au Bénin et l'année d'après à Madagascar.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti ? Parce que tu as dit, j'ai tout de suite voulu repartir. Qu'est-ce que tu as ressenti pendant cette première expérience au Cambodge ?

  • Speaker #0

    Tu es là pour les autres. Tu es forcément confrontée, en tout cas dans les missions dans lesquelles j'étais, qui étaient des missions orientées à ces santé, même si moi, je suis... Je ne fais pas partie du corps médical, mais dans les missions telles qu'elles sont organisées, même si tu n'es pas médecin ou infirmier, tu as un rôle à jouer. Et donc, voilà, tu es là, tu es à l'écoute et en proximité avec des gens qui sont dans le besoin, en tout cas qui n'ont pas les moyens de consulter un médecin, qui n'ont pas forcément les moyens d'avoir un traitement. Et en même temps, qui pourraient te donner tout ce qu'ils ont, qui ont le sourire quoi qu'il arrive. Et forcément, il y a des situations, des visages que tu n'oublies pas, des relations, des contacts avec les gens. Tu es au plus proche de la population. Pour moi, c'est la meilleure façon de voyager, au niveau culturel, au niveau relations humaines. Et en plus de ça, quand tu es en mission, tu es une équipe. Donc en fonction des missions, tu peux être entre 8 et 12, 15 personnes et on est tous là pour la même raison. En fait, tu as des échanges aussi bien avec la population qu'avec ton équipe qui sont juste fantastiques. Et en plus, tu es dans un pays étranger, tu voyages, tu découvres une nouvelle culture. C'est la première fois que tu y vas. C'est un ensemble de choses et tu te sens utile. Alors, c'est un peu à double tranchant parce qu'à des moments, tu te sens utile. Et puis, à des moments, tu te dis, mais en fait, ce que je fais, c'est un peu une goutte dans un océan.

  • Speaker #1

    À quoi bon ? À quoi ça sert tout ça ?

  • Speaker #0

    Une fois que je repars, qu'est-ce qui se passe ? Alors, je suis partie avec une association qui fait un suivi.

  • Speaker #1

    Elle s'appelle comment l'association ?

  • Speaker #0

    Mission humanitaire.

  • Speaker #1

    Mission humanitaire,

  • Speaker #0

    ok. Et donc, c'est une association qui a des antennes locales dans les pays dans lesquels il y a ces missions. Donc, il y a quand même un suivi.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu veux dire par suivi ?

  • Speaker #0

    On se déplace soit dans des villages isolés, soit en brousse en fonction du pays. Et en fait, régulièrement… pas à chaque mission, mais régulièrement des missions repartent, des groupes de gens repartent dans ces mêmes endroits. Donc il y a un suivi de dossiers et on fait beaucoup aussi de dépistage. Il y a beaucoup de petits bobos pas graves, mais il y a aussi parfois des détections de maladies plus graves qui demandent vraiment un suivi, une prise en charge.

  • Speaker #1

    Comme quoi, vous faites des prises de sang ou des tests ?

  • Speaker #0

    On ne fait pas de prise de sang, mais les médecins peuvent détecter des problèmes cardiaques ou des diabètes importants. Et donc des situations dans lesquelles les gens ont besoin vraiment d'être pris en charge.

  • Speaker #1

    Pour bien comprendre, parce que tu m'as dit que tu n'étais pas médecin, mais que tu étais quand même dans des missions de santé. Donc ton rôle, c'était quoi ?

  • Speaker #0

    En fait, tu as plusieurs postes dans une mission humanitaire. Déjà, tu accueilles les gens. Tu vas les peser, les mesurer, leur prendre leur tension. Et puis ensuite, tu assistes le médecin, c'est-à-dire que tu assistes à la consultation, tu vas relayer pour l'ordonnance. Ensuite, tu as un poste pharmacie où tu vas délivrer les médicaments qui ont été prescrits par le médecin. Et après, il y a un poste aussi qui est très sympa, c'est un poste où tu fais de l'animation avec les enfants. Pendant que les parents ou que les mamans surtout sont sculptés.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc voilà,

  • Speaker #0

    tu leur fais faire des coloriages, tu leur fais faire des jeux. Et donc voilà, c'est un autre contact. Et même si tu ne parles pas la langue, il n'y a pas besoin en fait. Tu le comprends.

  • Speaker #1

    Et donc toi, pendant ton séjour, tu alternes en fonction de ces différents postes ? Exactement.

  • Speaker #0

    Chaque fois, tu changes de poste tous les jours.

  • Speaker #1

    Parce que chaque jour, vous changez de lieu ?

  • Speaker #0

    Plus ou moins, ça dépend. Ça dépend des missions. Certaines fois, tu changes de lieu. Certaines fois, en fonction… En fait, ça dépend du nombre de gens dans le village ou dans le… S'il y a beaucoup de monde à voir parce qu'il y a un moment donné, tu ne peux pas… Tu es quand même limitée sur une journée à un nombre de personnes. Donc, si ça nécessite de rester deux jours, tu restes deux jours. Sinon, tu bouges. Et voilà. Donc, tu as des missions comme le Cambodge qui sont des missions, en tout cas, celles que moi, que j'ai faites, qui étaient itinérantes. C'est-à-dire que tous les trois jours, on changeait de lieu, mais de lieu, mais aussi de région. C'est-à-dire qu'on ne dormait pas au même endroit. Et notamment, moi, j'ai eu la chance d'être sur une mission sur les villages flottants. Donc, tu dois être sur un… Enfin,

  • Speaker #1

    je dis waouh mais ça doit être un peu précaire quand même. Ce n'est pas l'hôtel 5 étoiles.

  • Speaker #0

    Non, non, les étoiles, même tous les hôtels, ce n'est pas… Non, c'est assez précaire, mais bon, ça fait partie de l'aventure, on va dire. Et sinon, après, tu as d'autres missions comme celle que j'ai faite au Bénin ou à Madagascar. Par contre, là, tu reviens tous les soirs au même endroit. Et là aussi, c'est sympa parce que quand tu es en mission comme ça, tu vas t'occuper des autres. Mais après, tu as aussi les gens qui s'occupent de toi, c'est-à-dire ceux qui vont te faire à manger, qui vont s'occuper de… Tu as tout le confort, entre guillemets, de pouvoir te dédier aux autres. Et aussi d'avoir le contact justement avec ces personnes qui te font à manger, qui sont là, qui s'occupent de la maison pendant que...

  • Speaker #1

    C'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est beaucoup de rencontres.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Tu disais parfois, j'ai l'impression que c'est une goutte d'eau dans un océan. Qu'est-ce qui t'a fait dire que ce n'était pas une goutte d'eau parce que tu es repartie plusieurs fois ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que tu te dis, il vaut mieux une goutte d'eau que pas de goutte d'eau, en fait.

  • Speaker #1

    La stratégie du colibri.

  • Speaker #0

    Exactement. Exactement. Et donc, c'est vrai qu'il y a des moments où tu te dis, bon, ces personnes, je les ai vues, j'ai passé un peu de temps avec eux. Et puis après, je ne vais plus les revoir. Donc, voilà, les personnes qui viennent en consultation, forcément, ce n'est pas ceux avec qui tu as un contact avec eux, bien sûr, avec elles. Mais ce n'est pas ceux avec lesquels tu passes le plus de temps. Par contre, avec l'équipe locale, là, tu développes vraiment, ils te racontent leur vie, leur culture, ce qu'ils mangent, comment ils vivent. Donc, par rapport à ces populations qui sont dans le besoin, on va dire, c'est assez fugace comme relation. Et tu te dis, bon, après, une fois qu'on est passé, qu'est-ce qui se passe, quoi ? Et... Avec le suivi de l'association, tu sais qu'il y a quelque chose qui se passe après. Et même si toi, tu as l'impression effectivement d'avoir fait un tout petit peu, malgré tout, tu as fait quand même et tu as participé.

  • Speaker #1

    Un chouïa qui sera suivi d'un autre chouïa plus un autre chouïa. Et donc, tu es reparti plusieurs fois. À chaque fois, ça s'est bien passé ou est-ce que tu as eu des missions qui ont été plus dures ?

  • Speaker #0

    Tout est relatif, mais en tout cas, ça s'est toujours très bien passé. Mais un peu quand même avec l'envie d'avoir un peu plus de continuité, j'ai eu connaissance d'un orphelinat à Madagascar. Et en fait, après cette première mission au Cambodge, j'avais envie de faire quelque chose de plus suivi et en relation avec les enfants, avec l'éducation. Donc, ce n'était pas très clair dans ma tête au départ, mais voilà, j'avais cette envie-là. qu'il fallait que je concrétise. Et donc, j'ai entendu parler d'un orphelinat à Madagascar et j'ai eu envie d'aller passer du temps avec eux. Et c'est ce que j'ai fait en fin d'année dernière où j'ai eu la chance de vivre le quotidien avec 19 enfants, adolescents. Et c'était juste de la présence, en fait. C'était d'être avec eux. Ils partaient à l'école à pied tous les matins. Ils avaient 5 km pour aller à l'école. Je les ai accompagnés pratiquement tous les matins. C'était le moment… 5 km, vous mettez une heure ? C'est à peu près une heure d'avance. Exactement, une heure. Je les retrouvais pour les repas, le soir. Je les aidais à faire des devoirs. On parlait beaucoup, ils me posaient beaucoup de questions.

  • Speaker #1

    Ils posaient quoi comme questions ?

  • Speaker #0

    Tu sais, ils te posent des questions parce qu'ils ont l'impression qu'ils ne sont jamais sortis, eux en tout cas, de Madagascar, voire même de l'endroit où ils sont. Ils te posent des questions sur ta vie, ils sont très curieux de comment tu vis, de plein de choses. C'est des enfants, donc forcément, ils te posent des questions. Dans cette orphelinat, il y a 19 enfants qui sont ensemble depuis 12 ans à peu près. qui ont été en fait tous regroupés et qui vivent ensemble depuis le début, tous ensemble. Donc la plus âgée aujourd'hui, elle a 24 ans et le plus jeune, il a 13 ans. Cette fratrie de 19 enfants, elle est composée de fratries aussi. Il y a une fratrie de quatre sœurs, une autre fratrie avec deux sœurs et un frère, une autre fratrie de trois, voilà. Et puis après, il y en a qui n'ont rien à voir les uns avec les autres au niveau famille.

  • Speaker #1

    Tu dis, c'est une fratrie de 19 ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'ils se considèrent comme frères et sœurs.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et puis, les plus grands s'occupent des plus petits. Après, il y a des gens qui sont là aussi pour, bien sûr… Encadrer. Encadrer, mais c'est vraiment comme ça. Il y a les grandes sœurs, les grands frères, les plus petits.

  • Speaker #1

    Et l'aînée, 24 ans, elle habite toujours avec eux ?

  • Speaker #0

    L'aînée, 24 ans, elle vient d'avoir son diplôme de médecin. Elle était en sixième année de médecine. Elle vit toujours, pour l'instant, à l'orphelinat. Il y en a un, ce n'est pas l'aîné, c'est celui qui est juste après, qui lui est médecin infirmier, qui travaille. Mais il vit toujours à l'orphelinat parce que c'est un peu culturel. Quand tu es dans une famille, tant que tu n'es pas marié, tu vis chez tes parents. Donc lui, il n'est pas marié. Il vit dans sa famille avec ses frères et soeurs.

  • Speaker #1

    J'imagine bien toute la douceur et la complicité qu'il y a entre ces nouveaux frères et sœurs. Et c'est incroyable aussi d'entendre que deux sont médecins.

  • Speaker #0

    Un infirmier et une qui vient de finir ses études.

  • Speaker #1

    C'est incroyable quand même.

  • Speaker #0

    Il faut dire qu'il y en a d'autres qui ont déjà passé le bac et qui font des études supérieures et qui ne sont pas en médecine. Il y a d'autres… spécialité, on va dire. Mais le couple qui a créé cette orphelinat, c'est un couple de médecins. Et donc, voilà, peut-être que ça a aidé aussi un peu à une vocation.

  • Speaker #1

    Donc, c'est un orphelinat qui s'occupe très bien de ses résidents, qui, on dirait, insiste beaucoup sur l'éducation. Oui,

  • Speaker #0

    ça a beaucoup d'importance.

  • Speaker #1

    Pour que ses enfants puissent écouter un avenir.

  • Speaker #0

    C'est un peu leur but, si tu veux. Leur but, c'est d'amener tous ces enfants à avoir un métier, être autonomes et dépendants et gagner leur vie. Donc, c'est leur but final. C'est pour ça qu'ils n'ont pas... pris d'autres enfants au fur et à mesure. D'abord parce que l'endroit qu'ils ont construit et qu'ils ont dédié à cette orphelinat, il n'est pas extensible non plus. Puis oui, leur but, c'est que chacun, effectivement, un jour ou l'autre, soit autonome et se débrouille. Et la particularité aussi de cette orphelinat, c'est que ce coup de fondateur, ils sont passionnés de musique, et notamment de musique classique. Et donc, en fait, ils ont fait en sorte que tous ces enfants apprennent à jouer du violon. Donc ils jouent tous, ou du violon ou manant, du violoncelle, voire même de la contrebasse. En fait, c'est un orchestre à eux tout seul. Et il y en a certains qui sont doués aussi pour le chant. Donc voilà, et ils donnent des concerts régulièrement. C'était presque concert tous les soirs quand j'étais au spectacle.

  • Speaker #1

    Incroyable. Pourquoi Fraise ? Pourquoi ce fonds de dotation Fraise alors que tu pourrais continuer à donner ton temps comme ça, à droite à gauche, et voyager à travers le monde ?

  • Speaker #0

    Parce qu'en fait, même durant ce séjour à l'orphelinat, j'ai cette idée qui est venue, qui s'est imposée à moi, parce que je ne peux pas dire autrement, et où je me suis dit, ok, moi j'ai vécu ces deux semaines avec eux, mais je veux continuer à les aider. C'était intense quand même le quotidien pendant deux semaines. C'est difficile de partir et de...

  • Speaker #1

    Oui, parce qu'on a un peu l'image quand même de l'orphelinat un peu idyllique au milieu de la Cambrousse, où il y a du violon, où ils sont tous hyper éduqués. J'imagine que les conditions de vie sont quand même très difficiles là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Peut-être que je le raconte bien, peut-être. Mais après, à côté de ça, eux, ils ont le minimum pour vivre. Ils sont contents, tout à fait. Mais bon, ils ont un toit sur la tête, de l'eau. On va dire parce que moi, j'ai pris des douches à l'eau froide pendant deux semaines. Donc eux, pareil, ils mangent à leur faim. Ils ont de quoi s'habiller. Donc, ils ont le minimum. Ils sont contents. Ça m'a inspiré d'avoir envie de continuer à les aider, les accompagner, contribuer à leur épanouissement, leur éducation. Puis même les voir réaliser leurs rêves. Tu vois, donc Sarah, les médecins. Il y en a qui font des études de biologie, d'autres qui veulent devenir avocats, il y en a un qui veut devenir absolument musicien. Ce qui est beau,

  • Speaker #1

    c'est que j'ai l'impression que cette orphelinat leur offre la possibilité de rêver.

  • Speaker #0

    Il leur offre la possibilité de rêver parce qu'ils sont accompagnés pour faire des études. Donc voilà, mais si tu veux, oui, ils peuvent faire ce qu'ils peuvent. Ils ne rêvent pas d'aller étudier à l'étranger, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y en a un qui rêve de devenir Renaud Capuçon. Il va falloir qu'il fasse, si ça le fait, dans son environnement proche. Bien sûr. En tout cas,

  • Speaker #1

    ils peuvent avoir accès à l'éducation.

  • Speaker #0

    C'est vrai que... C'est vrai quand même que l'éducation est très importante pour ces fondateurs. Le fait de leur avoir fait apprendre à jouer d'un instrument et leur avoir fait apprendre la musique, c'est quand même un plus aussi, malgré tout. Et c'est vrai que moi, je suis restée pendant deux semaines avec eux. Il y avait une toute petite télé. Ils ne l'ont pas allumée une seule fois. Après, les seuls qui ont des téléphones portables, et quand je te parle de téléphones portables, c'est vraiment des téléphones pour... téléphoner, on va dire, pas pour faire autre chose. C'est ceux qui sont en études supérieures et qui sortent un peu plus loin, qui vont en ville. Donc, c'est pour pouvoir appeler s'ils ont un souci. Mais tous ceux qui sont en terminale, ils n'ont pas de téléphone. Parce qu'ils n'en ont pas besoin. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est une autre manière de vivre. Et en même temps, ce que j'entends, c'est que... Même s'ils sont, entre guillemets, privilégiés par rapport à d'autres orphelins qui seraient dans des conditions moins riches, en tout cas culturellement, il y a quand même des conditions très précaires. Il est évoqué, la douche, je crois que ça a été une de ses actions, justement, d'essayer de lever des fonds pour des pages solaires, pour qu'ils puissent se doucher un petit peu à l'eau tiède, à minima.

  • Speaker #0

    C'est ça. Bon, alors après, ce n'est pas forcément la priorité, mais c'est aussi pouvoir faire la vaisselle, pouvoir… Et puis, les panneaux solaires, ça aide aussi parce qu'en fait, l'eau qu'ils utilisent, c'est de l'eau qui est récupérée, qui va dans un puits. Mais pour faire remonter l'eau, il faut de l'électricité. Et en l'occurrence, Madagascar, c'est un pays où le fournisseur local d'électricité, il doit faire face à une énorme demande par rapport à la population. Et il y a des moments où il n'est pas capable d'assurer cette demande. Donc, tout d'un coup, tu n'as plus d'électricité. Dans certaines familles, tu peux avoir des générateurs qui vont t'amener l'électricité. À l'orphelinat, il n'y a pas de générateur. Donc, quand il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus d'électricité. Ça veut dire que tu te retrouves, il est 6h du soir, pour aller faire tes devoirs sans lumière, ce n'est pas facile. Comme les fondateurs de cet orphelinat, ils sont très concernés par ces énergies remises. donc il y a des fours solaires pour faire à manger, donc tout n'est pas fait sur le four solaire, mais en tout cas, ils ont deux fours solaires, et ils avaient déjà installé des panneaux solaires il y a plus de dix ans, et aujourd'hui, en fait, il faudrait doubler le nombre de panneaux solaires pour pouvoir faire le lien quand il n'y a pas d'électricité pendant 24 heures. C'est le projet que je défends pour eux et pour lequel je cherche des fonds pour qu'ils puissent avoir ces panneaux solaires supplémentaires. C'est leur apporter un peu plus de confort. Après, ça ne veut pas dire qu'ils vont se mettre sous la douche et prendre des douches d'eau chaude.

  • Speaker #1

    Ils ne vont pas se transformer sans hamam. Mais ce qui est clair, c'est qu'on ne se rend pas compte qu'avoir un petit peu plus d'électricité, finalement, c'est un facteur clé de succès pour ces enfants parce que c'est grâce à ça qu'ils vont pouvoir faire leurs devoirs avec de la lumière. C'est comme ça qu'ils vont moins tomber malades parce qu'ils n'auront pas pris une douche gelée pendant les jours. dans les longues nuits d'hiver. Je ne sais pas s'il fait très froid en hiver à Madagascar. Non,

  • Speaker #0

    il ne fait pas très froid, mais c'est vrai qu'il y a des périodes où il ne fait plus froid, on va dire.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas que du confort, mais ce que j'entends, c'est que c'est un soutien à leur développement et à leur projet éducatif.

  • Speaker #0

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #1

    Alors moi, je connais beaucoup de personnes qui créent des associations pour défendre des causes qui leur sont très chères. Et j'avais jamais rencontré quelqu'un qui crée un fonds. Est-ce que tu peux m'expliquer pourquoi tu as décidé de créer ce fonds et pas une association ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà j'ai créé un fonds en France, donc moi je peux aider des associations françaises. Donc aujourd'hui, les deux associations françaises que j'aide, elles, elles ont une action, une en Côte d'Ivoire et l'autre à Madagascar. Quand tu crées un fonds, tu dois mettre un capital pour créer un fonds. fonds et ce fonds tu ne peux pas jamais dissoudre le fonds. Si tu veux arrêter à un moment donné, tu vas donner le fonds ou à un autre fonds, mais en tout cas tu ne peux pas dire à un moment donné j'arrête.

  • Speaker #1

    Donc en fait ce que je comprends c'est que ce fonds c'est un engagement sur le long terme qui va te permettre d'aider plusieurs associations.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Un seul projet. Et est-ce que c'est difficile de créer un fonds ?

  • Speaker #0

    Quand moi je suis rentrée, fin 2023, je me suis dit, allez, je me donne un an pour voir si ça le fait, comment je vois les choses. Et bon, moi j'ai un job, donc je ne voulais pas non plus me mettre la pression. Et c'est vrai que, bon, d'abord j'ai testé aussi mon projet. J'avais monté un document pour mesurer un peu l'attractivité du projet auprès de mes proches, amis, famille, Cercle Pro. Et en fait, j'ai eu des reprises. tour assez positif et en tout cas assez positif pour me dire allez c'est bon j'y vais donc c'est là où j'ai commencé à me dire c'est quoi les démarches trouver l'avocat et voilà donc en fait t'avais cette envie et en même temps tu te posais beaucoup de questions sur est-ce que c'est rentable ou pas enfin pas rentable d'ailleurs non c'est pas une histoire de rentable est-ce que

  • Speaker #1

    c'est viable ou pas comme projet est-ce que tu connaissais déjà des gens qui avaient créé des fonds non Ok, donc tu partais complètement à l'aveugle.

  • Speaker #0

    Ah oui, complet.

  • Speaker #1

    Et donc, ce que tu as fait, c'est… On sent quand même la chef d'entreprise. Tu as fait ton récap business, quoi. Tu as fait ta petite liste de présentation et tu as sondé ton marché.

  • Speaker #0

    Exactement. J'ai sondé l'attractivité du projet, en fait. Voir si les gens me regardaient avec des yeux ronds en se disant, mais je crois qu'elle est partie. Oui, voilà. un retour et de l'intérêt on va dire. Tu as testé ton intuition en faisant quelque chose de carré. On le sent bien. Tu as fait quelque chose de très carré pour te donner toutes les chances de réussir. Et derrière, une fois que tu as validé ton intuition et que tu t'es dit, bon, là, j'ai un truc. J'entends aussi que tu ne t'es pas mis trop de pression en te disant, il faut que j'y aille à 100%. Tu t'es donné une deadline suffisamment longue pour ne pas que ce soit stressant. Mais quand même suffisamment courte pour que tu sois motivée pour continuer à sonder, à étudier ton projet.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. Je m'étais donné un an, en fait. Et en fait, les choses, elles se sont enchaînées, on va dire. Et malgré quelques lenteurs administratives sur la fin, en fait, tous les feux étaient au vert fin juillet. On avait tout, on avait monté les statuts, on avait le numéro, l'enregistrement, le compte en banque, et voilà. On était fin juillet. Sur le papier, fin juillet 2024, ce n'était pas la meilleure date. Il y avait les JO, période estivale. Mais moi, je ne pouvais pas attendre. Ce n'était pas possible. Je ne me voyais pas attendre septembre. C'était impossible.

  • Speaker #0

    Pourquoi ?

  • Speaker #1

    Parce que j'étais impatiente. Et puis surtout parce qu'un de nos projets, c'était d'aider des enfants dans un village de Côte d'Ivoire, dans la scolarité de certains enfants. Et que la rentrée, c'était au mois de septembre. Voilà, on a foncé pour essayer de réunir le plus d'argent possible et pour pouvoir aider le plus d'enfants possible. Donc, voilà.

  • Speaker #0

    C'était quoi ton objectif, d'ailleurs ? Tu voulais lever combien ?

  • Speaker #1

    On voulait aider 23 enfants. On a été pris en charge par l'association de Raffier-Croix, du village en Côte d'Ivoire. Et donc, nous, on est arrivés à en aider 15 sur ces 23.

  • Speaker #0

    Tu dis on ce n'est pas un one woman

  • Speaker #1

    Je dis on parce que quand je suis rentrée avec cette idée de fond, j'en ai parlé à mes filles. Toutes les trois, elles m'ont dit oui. Chacune apporte son expertise et sa pierre à l'édifice.

  • Speaker #0

    C'est une aventure familiale maintenant avec tes trois filles.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'avoir ce type de projet en famille, ça donne encore plus de sens.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es encore… Je trouve que… Très impliquée et tu as des missions pour Compressport. Et ça, cette mission à côté qui te demande un fort engagement. Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour toi au moment du lancement du fonds ?

  • Speaker #1

    Ce qui était le plus difficile, je ne te cache pas, c'est d'aller chercher de l'argent. En plus, moi, je ne suis pas du tout commerciale dans l'âme. Ce n'est pas mon métier. Je ne sais pas faire l'article. Demander de l'argent, ce n'est pas évident pour moi. J'ai un peu l'impression de faire la manche. C'est la partie la moins confortable pour moi. Mais en fait, pour le fond et pour les associations, je le fais.

  • Speaker #0

    Et du coup, là, est-ce que tu es un peu plus à l'aise ? Est-ce que tu commences à l'être ? Tu en es où sur ce sujet-là ?

  • Speaker #1

    Non, je ne suis pas plus à l'aise. Mais je suis motivée par cet engagement que j'ai pris avec ces deux associations. Donc, c'est un peu un contrat, c'est moral. Moi, j'ai besoin de me dire, j'ai honoré mon engagement. Alors, la première satisfaction, c'est effectivement d'avoir pu aider 15 enfants à la rentrée des classes de septembre dernier. Donc, 15 enfants qui vont étudier. On a pris en charge du coup les frais de scolarité et les fournitures scolaires. Mais je ne te cache pas qu'à 20 jours de Noël, j'aimerais bien déposer au pied du sapin de l'orphelinat les panneaux solaires. donc voilà j'y crois je continue et j'y crois trop bien en fait ce qui est marquant avec toi c'est vraiment ton humilité parce que tu

  • Speaker #0

    racontes tout ça comme si c'était normal comme si c'était pas si compliqué et en même temps quand on voit toutes les étapes on voit que c'est pas facile on voit que tu fais preuve de beaucoup de persévérance et que tu avances. C'est comme tes 55 kilomètres que tu dis Fini ! juste sans te faire mal. Mais franchement, bravo pour ton engagement et ta ténacité parce qu'il en faut beaucoup pour faire tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Écoute, on est au début de l'aventure. Heureusement qu'on y croit encore et que c'est le début. Mais c'est vrai que si tu veux, aujourd'hui, je reçois beaucoup de... de messages, d'encouragement, des gens d'admiration, de félicitations pour mon engagement, pour le temps passé, pour les voyages que je fais. Mais ce qui est un peu... Alors, il ne faut pas dire que ce soit décevant, mais c'est vrai que je pensais que les gens allaient plus participer. Et surtout, si tu veux, j'essaye de me battre contre une idée ou une croyance que les gens ont, qui est qu'ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas de petits dons. Et j'ai l'impression que les gens, et surtout à partir d'un certain âge, à partir de 40 ou 45 ans... Ils ont honte de donner que ce qui est pour eux trop peu. Donc, je te parle de 10 euros ou de 20 euros. Et du coup, pour ne pas donner trop peu, ils donnent zéro. C'est un peu ma bataille en ce moment, enfin depuis que je m'en suis aperçue, d'essayer de faire passer ce message qu'il n'y a pas de petits dons et que chaque geste est important. Et parce que si tu as 20 personnes qui donnent 20 euros, ça fait 400 quoi. Et 400, c'est toujours mieux que zéro.

  • Speaker #0

    Même 10 euros tout court. tu trouves ça d'une grande contribution.

  • Speaker #1

    Exactement. Non, non, mais tout à fait. Moi, je passe par la plateforme Hello Asso, entre autres, pour les dons en ligne. Et tu peux contribuer à partir de ce que tu veux. Il n'y a pas de minimum, en fait. Et après, tu peux faire des dons ou en one shot une fois ou alors tu peux faire des dons tous les mois. Oui,

  • Speaker #0

    tu peux faire des virements automatiques qui sont simples. Et puis, encore une fois, Tout ça, ça donne lieu à des crédits d'impôt, si je ne me trompe pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et surtout en France, c'est quand même un pays où le pourcentage est assez important par rapport à d'autres pays, comme par exemple le Portugal, où c'est beaucoup moins. Et c'est vrai qu'ici, en France, 66 de ton don est défiscalisé.

  • Speaker #0

    Oui, donc en fait, si tu donnes 100 euros, En réalité, ça te coûte 34, quoi.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    C'est ça que ça veut dire. Donc, si tu donnes 10 euros, ça te coûte... 3,40 euros. 3,40 euros. Donc, allez, pour tous ceux qui hésitent à commander un café ou un deuxième café, vous pouvez donner 10 euros au fond fraise. Ça vous reviendra le même prix.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    A quel moment tu t'es dit que tu avais pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Déjà, quand début janvier, j'ai envoyé le document que j'avais créé pour mesurer l'attractivité du projet et que j'ai eu des retours assez positifs, là, je me suis dit j'y vais Je ne savais pas que c'était une bonne décision, mais en tout cas, ça m'a fait prendre la décision. Et puis après, au mois de septembre, je suis allée en Côte d'Ivoire dans le village de Rapier-Croix. J'ai rencontré les enfants pour lesquels on a financé la scolarité. Et là, c'était du concret. J'ai rencontré des jeunes gens, des jeunes filles qui, en plus, mesurent leur chance de pouvoir continuer à étudier. L'objectif à la clé, c'est d'avoir un métier pour tout venir à leurs besoins et aussi aux besoins de leur famille. Donc, quand tu vis ça et que tu les rencontres, là, tu te dis, c'est bon, je ne fais pas tout ça pour rien. Donc, voilà, c'est encore un moment où ça me conforte de me dire que j'ai pris une bonne décision.

  • Speaker #0

    En fait, je suis émue en t'écoutant parce qu'on sent le bien que ça te fait de donner ton temps. Et c'est vrai que beaucoup d'études… montre que le fait de donner de soi comme ça, de donner de son temps pour des associations et des actions caritatives, c'est un facteur incroyable de bonheur.

  • Speaker #1

    Ah ben oui, mais quand tu donnes, tu reçois au centuple en fait. C'est incroyable quoi que tu donnes, tu vois. Non, non, mais bien sûr. C'est presque égoïste quelque part. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Pour les grands fans de Friends comme moi, il y a un épisode incroyable entre Phoebe et Joey qui débattent sur le fait qu'est-ce qu'un don peut être complètement altruiste. C'est vrai que le bonheur ou la satisfaction que tu vas ressentir après avoir aidé quelqu'un d'autre, c'est super précieux. Ce projet finalement... Il s'est fait naturellement avec tout ton chemin de vie et toutes les explorations que tu as faites. Est-ce que depuis que tu mènes ce projet, tu te sens différente ?

  • Speaker #1

    Je me sens alignée, mais pas différente. Je me sens alignée avec ce que j'ai envie de faire et ma façon de contribuer, en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as gagné en assurance ?

  • Speaker #1

    Est-ce que j'ai gagné en assurance ? Non. Mais c'est vrai que de faire les choses pour le fond et pour les associations que le fond accompagne, ça me donne une certaine force en fait. Parce que ce n'est pas moi, je ne fais pas ça pour moi. Je vais faire des choses dont je ne me sentais pas forcément, je ne me savais pas forcément capable de faire. Mais je l'ai fait pour le fond et je me donne… me donne plus de visibilité aujourd'hui, par exemple, parce que je le fais pour le fond, alors que je ne suis pas du tout réseau sociaux et que ce n'est pas, voilà, je ne sais pas dans le ADN ou je ne sais pas ou je ne sais pas si c'est une histoire de génération mais parce que c'est pour le fond, je le fais.

  • Speaker #0

    On sent vraiment comment cette mission et ce pourquoi t'aides à exploser complètement ta zone de confort parce que tu vas quand même aller bien au-delà de ce que tu ferais naturellement juste pour toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui, oui, non, tout à fait. Tout à fait, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Si je te donnais, en plein Lisbonne, sur une place extrêmement commerçante, un grand panneau d'affichage où tu pourrais mettre le poster que tu veux, avec l'image que tu veux et le texte que tu veux, et tout... tous les habitants de Lisbonne le verraient tous les jours. Et ça, Albi, qu'est-ce que tu aimerais écrire ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne sais pas si c'est Lisbonne qui serait le meilleur endroit, mais peut-être plus un endroit en France, parce que vu que le fond est malgré tout français. Mais en tout cas, qu'est-ce que je mettrais ? Sans aucun doute, je mettrais la grosse fraise qui est le logo du fond avec le hashtag ou pas hashtag ramène ta fraise. Et voilà. Et donc peut-être, je ne sais pas moi, un code barre. pour scanner, pour aller faire un don. Et puis peut-être un baseline. Il n'y a pas de petit don, chaque geste compte.

  • Speaker #0

    Génial. Imagine, tu remontes dans le temps et tu te retrouves face à la petite Valérie, 10 ans. Quel conseil tu lui donnes ?

  • Speaker #1

    Forcément, je vais lui dire, crois en tes rêves, ne doute de rien. Tes idées sont autant aussi valables que celles des autres. Ne t'occupe pas du regard des autres et ne laisse pas les autres projeter leur peur en toi. Fais-toi confiance et puis ose te faire voir et ramène ta presse peut-être, je lui dirais.

  • Speaker #0

    Et quelle est la décision que tu aimerais prendre aujourd'hui mais que tu n'oses pas encore ?

  • Speaker #1

    Peut-être que la prochaine étape, ça serait d'aller taper aux portes de société. Il y aurait peut-être plus de moyens à nous apporter et pour peut-être des projets plus grands, pour refaire des actions comme on fait en ce moment avec la chaussette fraise de Compressport et avec l'avantage que les bénéfices soient versés au profit du fonds.

  • Speaker #0

    Ça, c'est une initiative absolument géniale. Moi, quand j'ai vu ça, je crois que… Je pense que je suis la première à avoir commandé ces chaussettes. J'aimerais bien que tu ailles vérifier le carnet de commande. Donc, ce sont des petites chaussettes, petites, non, courtes. Ce n'est pas les plus hautes.

  • Speaker #1

    Des chaussettes de course à pied.

  • Speaker #0

    Des chaussettes de course à pied avec blanche, avec ce joli motif de fraise qui est l'emblème et qui est, si je ne me trompe pas, en référence à ta grand-mère.

  • Speaker #1

    C'était le nom de ma grand-mère.

  • Speaker #0

    C'était le nom de ta grand-mère. Donc... Ce n'est pas juste pour une passion pour les fruits rouges. Elles sont absolument magnifiques. J'en ai acheté beaucoup. Il n'en reste pas tant que ça parce qu'en une semaine, mais de rien. Tu m'as dit un peu plus tôt qu'en une semaine, vous aviez vendu déjà 50 du stock. Elles partent comme des petits pains. N'hésitez pas, on va mettre le lien de ce produit en commentaire. Et c'est vraiment une initiative super sympa qui permet encore une fois de prouver qu'il n'y a pas de petit don.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors là, c'est vrai que ce n'est pas un don, puisque c'est un produit qui est acheté. Le prix est raisonnable. C'est un cadeau de Noël qui peut être, qui est en même temps utile et qui est assez mignon, on va dire. Et les bénéfices seront donc reversés au fond pour justement le financement des panneaux solaires de l'orphelinat. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Donc, vous pouvez avoir l'air méga cool, méga stylé avec des chaussettes. Et en plus, votre achat permet de participer à une cause concrète. Parce que c'est ça aussi qui est génial avec chacune de tes initiatives, Valérie. C'est que tu nous montres à chaque fois comment on vient aider et qui on vient aider. Et je trouve que ça a encore plus d'impact de voir où l'argent part finalement.

  • Speaker #1

    Oui. Mais ça, c'est vraiment une volonté de ma part. Je ne voulais pas que les gens contribuent juste pour contribuer. Et c'est pour ça que j'ai demandé aux deux associations, donc celle de Raffiécro et d'un enfant en madgage pour l'orphelinat, d'avoir des projets concrets. Et oui, parce que c'était vraiment important pour moi. Je ne voulais pas juste donner pour donner. Je voulais qu'on connaisse tout de suite la finalité, en fait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Valérie. Merci à toi. Et à très bientôt pour un prochain épisode de Trop dans ma tête.

  • Speaker #1

    Merci à bientôt Elvire.

  • Speaker #0

    Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider pour développer cette émission. Merci et à bientôt.

Share

Embed

You may also like