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The Patronne

#5 - Vanessa : plonger dans l'inconfort et trouver son unicité

#5 - Vanessa : plonger dans l'inconfort et trouver son unicité

57min |22/01/2025
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#5 - Vanessa : plonger dans l'inconfort et trouver son unicité

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57min |22/01/2025
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Description


As-tu déjà pensé que l'humour pouvait transformer ta carrière et ton leadership ? Dans cet épisode captivant de The Patronne, Elvire Blasset reçoit la Dr Vanessa Marcié, conférencière et coach spécialisée dans le leadership par l'humour. Vanessa, qui a autrefois lutté contre la peur de parler en public, a osé s'inscrire à un atelier de stand-up. C'est là qu'elle a découvert comment l'humour peut établir des connexions authentiques et créer un environnement de travail positif.

Au fil de sa carrière, Vanessa a appris à intégrer l'humour dans son approche du leadership. Elle partage des anecdotes inspirantes sur ses expériences sur scène, illustrant comment le rire peut renforcer les relations au sein des équipes. Elle aborde également les défis liés à l'humour en entreprise, comme l'importance d'adapter son style à son audience tout en restant fidèle à soi-même.

Les leçons que Vanessa transmet sont puissantes : elle encourage les auditeurs à suivre leur passion, à ne pas craindre l'échec et à embrasser la résilience. Dans un monde où le sérieux prédomine souvent, Vanessa rappelle que l'authenticité et le rire peuvent être des atouts précieux dans la vie professionnelle et personnelle.

Ne manque pas cet épisode inspirant de The Patronne, où tu découvriras comment l'humour peut devenir un levier puissant pour ton leadership et ta carrière. Rejoins-nous pour explorer comment transformer la peur en force et créer des environnements de travail où chacun se sent valorisé et connecté.


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public. J'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre. Je commençais à sortir des blagues, les gens ont ri. Et là je me suis dit, bah attends c'est vachement cool. C'est top et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine. Tu te prends du love en fait quand les gens rient. Et t'es là, oh mais c'est la scène. Donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne, c'est d'aller sur scène et de voir ça marche, ça marche pas. Et d'améliorer, ça marche par itérations, comme un produit. Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Et je me suis dit, on verra bien où ça ira. Mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer. Je me suis dit, mais où elle est Vanessa ? Elle est passée ouf. Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer, et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir Vanessa Martier. Vanessa Martier est conférencière, elle est coach, elle est experte en leadership par l'humour. Elle a un doctorat en sciences et elle va vous expliquer exactement son doctorat parce que c'est trop long. Bienvenue Vanessa !

  • Speaker #0

    Bonjour Elvire ! Oui, j'ai un doctorat en sciences de l'information et de la communication avec une spécialité dans la communication organisationnelle. Et comme je disais à ma grand-mère, non, je ne peux pas la soigner. Je ne suis pas ce type de docteur. Je soigne la com. Enfin, je soignais la com.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc tu as un doctorat et on peut t'appeler docteur. Et c'est d'autant plus, c'est quand même un titre qui est très impressionnant. Et en même temps, tu es experte en humour. Donc, ça paraît complètement contradictoire. Comment est-ce qu'on peut être docteur en humour ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis docteur en com et il y a un petit moment que j'ai eu mon doctorat. Mais ce que j'ai gardé de mon temps de Thésarde, c'est un, le titre. que j'ai gagné à la force du poignet après quatre ans d'études, et un esprit assez académique, qui fait que j'aime bien mettre des concepts qui n'ont rien à voir ensemble, ensemble, et j'aime bien étudier jusqu'à fond. Et comme disent les jeunes de nos jours, j'aime bien poncer un sujet. C'est ça, on ponce un sujet, comme une planche. Et donc, je n'ai pas étudié pour mon doctorat l'humour, parce que j'ai fait un truc... beaucoup plus ennuyeux sur la communication interne dans une organisation avec les stratégies de communication interne et externe à destination des postes. Donc, pas du tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air moins drôle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup moins drôle. Mais l'humour et le leadership, c'était mon sujet de MBA. Parce qu'après mon doctorat, je n'en avais pas assez.

  • Speaker #1

    Tu t'ennuyais ?

  • Speaker #0

    Voilà, je m'ennuyais. Et j'ai fait un MBA et là, je me suis dit, pour une fois, je vais faire un truc qui me plaît. Parce que la thèse, c'était plus, je vais faire quelque chose qui va me servir dans le monde du travail, en tant qu'affaire. Et là, je me suis dit, je vais me faire plaisir. J'avais deux possibilités de sujets. Je les ai proposés à mes profs à Cambridge. Et mes profs m'ont dit, prends l'humour, prends l'humour. Je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire avec l'humour ? Parce que là aussi, tu es quand même supposé le revendre à la sortie. Et mes profs... Ils m'ont dit Ouais, c'est trop cool ! Je me suis dit Mais qu'est-ce que c'est ? J'ai trop de boulot avec ça ! Mais j'ai suivi et ils avaient raison. Ça ne m'a pas directement amenée du travail, mais j'en ai tiré une boîte. J'ai monté ma boîte sur le concept et six ans plus tard, je suis toujours là.

  • Speaker #1

    C'était un pari risqué, mais capi.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens, c'est qu'il faut toujours suivre sa passion.

  • Speaker #1

    Et d'où c'est ta passion du coup l'humour ? Parce qu'on aime bien plus rigoler.

  • Speaker #0

    Si longtemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé l'humour. J'ai grandi avec, on va savoir mon âge presque, j'ai grandi avec la classe quand j'étais gamine. Et je refaisais les gags de la classe qui était sur France 3 à l'époque à la cour d'école. Mais je ne savais même pas que ça pouvait être un métier de faire. et puis il y a quelques années j'ai déménagé en Angleterre et là on m'a introduit au stand-up je suis allée dans mon premier pub j'ai vu du stand-up j'ai rien compris parce que c'était en anglais mais je ne sais même plus comment je suis tombée sur une pub pour un atelier de stand-up et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public j'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre et je me disais c'est pas possible ça peut pas continuer comme ça parce que ça m'empêche de... ça me coupe d'opportunité et je me suis dit voilà lance toi un défi va à cet atelier de stand up au pire tu vas récupérer quelques tips que tu vas pouvoir réutiliser au mieux ça va peut-être te plaire et donc j'ai fait cet atelier et à la fin de l'atelier on devait monter sur scène et ça a été le moment le plus Je crois le plus difficile, un des moments les plus difficiles de toute ma vie, parce qu'il y avait 60 personnes, des Anglais, que je faisais des blagues en anglais en plus. Je n'avais pas l'habitude de la scène. Tu es dans un pub, tout le monde est bourré. J'imagine que c'est le scénario catastrophe. Le premier, parce qu'on était plusieurs, le premier a passé tellement stressé qu'il a oublié ses lignes, son texte. Le premier qui est anglais a oublié son texte. Alors, qu'est-ce que ça m'a donné quand c'est dans les derniers mois ? et j'avais des heures d'attente avant d'arriver donc je stressais comme une malade j'ai cru que j'allais m'évanouir et puis je suis montée sur scène, je me suis soutenue de mes lignes de mon texte, heureusement et puis au moment où j'ai commencé à sortir des blagues les gens ont ri, et là je me suis dit attends c'est vachement cool c'est top, et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine tu te prends du love en fait quand les gens rient, et t'es là en fait c'est méga cool et tu prends goût tu prends goût Et à partir de là, j'ai cherché à remonter sur scène. C'était juste au moment où je suis rentrée en France. Donc, j'ai refait des stages. Je revenais en Angleterre régulièrement. J'ai monté un club à Londres avec un ami du stand-up. Et je saisissais toutes les opportunités à Londres. Et j'en ai monté un à Cannes où je vivais sur la côte d'Azur. J'avais trouvé un pub à Cannes. Et donc, j'en avais organisé un. Et du coup... j'ai commencé entre Londres et Cannes à en faire. J'ai organisé des spectacles pour mes potes en Angleterre, on est allé à l'étranger en faire, donc je me suis vraiment mis dedans. Et en même temps j'ai repris mes études quelques années plus tard et je me suis dit, je vois le potentiel que l'humour peut avoir. A l'époque j'étais manager et le fait d'avoir de l'humour ça me donnait de la répartie, ça me permettait de me sortir de la situation. Ça me permettait de me connecter avec mon équipe, de les faire rire. Ça m'a fait pas mal réfléchir aussi sur mon humour, justement parce que je blaguais avec mes collègues masculins et je ramenais mes blagues avec mon équipe qui était plutôt féminine, qui était dans la com. Et des fois, ça clashait. J'avais une de mes voisins qui me disait t'es pas drôle Je lui disais attends, je fais du stand-up et tout, tu peux pas me dire que je suis pas drôle Mais ça m'a fait réfléchir. et je me suis dit, il y a un truc pourquoi on fait rire certaines personnes et pas d'autres ma question principale c'était est-ce qu'il y avait un genre dans l'humour est-ce que c'était possible que les blagues ne soient pas adaptées à tout le monde, et j'ai creusé j'ai poussé le sujet j'ai vraiment poussé le sujet en me demandant est-ce que tu peux adapter ton humour à ta hiérarchie parce que ça dépend du niveau hiérarchique... Est-ce que ça va dépendre de la situation ? Est-ce que ça va dépendre du genre ? Est-ce que ça va dépendre de l'âge ? Je me suis posé plein de questions et ça coïncidait au moment où j'étais à mon MBA. Et c'est ce que j'ai proposé comme sujet de recherche, sachant que je me suis dit, je m'éclate, je fais mon truc, je ne sais pas où ça va aller. Mais le sujet était tellement original pour Cambridge que ma superviseure l'a proposé au Financial Times. Et le Financial Times a parlé de la recherche qu'on avait faite, qu'on a proposée au European Business Review, qui est un journal académique et qui s'est paru. Et qu'à partir de là, Cambridge a même fait une petite animation sur ma recherche. C'est sorti en livre blanc. De là, j'ai eu des sociétés qui ont trouvé ça super intéressant, anglaises, et qui ont commencé à me demander, tu fais des conférences, tu fais des formations ? Ce n'était pas du tout prévu. Je me suis dit… Oui bien entendu ! Alors que pas du tout, j'avais rien préparé, j'ai fait du rétro pédalage et j'ai construit mon truc à partir de la roche-lisse. Et je me suis dit on verra bien où ça ira. mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Et je me suis dit, bon, je vais apprendre des trucs, être entrepreneur, ça veut dire que je vais acquérir un tas de nouvelles compétences qui, je suis sûre, pourront être réutilisées si jamais je dois repartir en entreprise. Et puis comme ça, je suis partie, je me suis dit, bon. De toute façon, je le sentais, je me suis dit, je devais y aller et aller jusqu'au bout. Je n'ai eu un entretien juste après avoir quitté ma dernière boîte. Et le job, c'était un autre job dans la com. Et s'il y avait quelque chose, je me disais, je ne peux pas. Je ne peux pas y retourner. D'abord, c'est trop tôt par rapport à mon autre expérience. Et j'ai vraiment envie de savoir jusqu'où je peux mener ce projet. Les trois dernières années, j'avais bossé avec des entrepreneurs. Parce que je travaillais dans le... le développement économique, donc j'aidais les entrepreneurs à se développer à l'international notamment. Et j'étais en charge aussi dans un de mes postes précédents de la communication de la French Tech, de la French Tech Côte d'Azur. Et du coup, j'étais tout le temps avec des entrepreneurs. Et je me suis dit, peut-être qu'il est temps que tu passes le pas et que t'en deviennes un.

  • Speaker #1

    Merci pour tout ce que t'as partagé. Il y a énormément d'éléments qui ont attrapé mon attention. Déjà, cette envie de te mettre en danger a été assez forte la première fois où tu t'es inscrit dans un stage de stand-up, puisque c'était une de tes grandes peurs, c'était un de tes freins même d'un point de vue carrière, tu n'aimais pas la prise de parole en public, et donc on le sentait bien, la peur au ventre, et ça n'a pas été agréable jusqu'au moment où tu as été sur scène et où ça a fonctionné, et tu as fait rire. Donc ça, c'est vraiment un élément fort de développement personnel. C'est quand on identifie nos limites et qu'on accepte d'aller titiller cette zone d'inconfort pour justement grandir. Alors, j'ai quand même un doute. Je ne doute pas que tu es quelqu'un d'extrêmement drôle et qui toujours fonctionne très bien. Mais rassure-moi, tu t'es pris des fours sur scène ou tu as toujours eu un succès dingue ? parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas... Enfin, un succès dingue. Si j'avais un succès dingue, peut-être que je serais Florence Foresti.

  • Speaker #1

    Bientôt, bientôt.

  • Speaker #0

    Non, bien entendu, je me suis pris des fours parce qu'en fait, ce qui est intéressant avec le stand-up ou avec l'humour en général, c'est que tu es obligée d'en passer par le four pour améliorer tes blagues. Tu n'as pas moyen. Si tu appelles ta mère et que tu lui dis Voilà, moi, j'ai une super blague ta mère, c'est ta mère, elle va te dire Mais sur ma chérie, tu es drôle mais ça va pas forcément marcher sur scène donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne c'est d'aller sur scène et de voir ça marche ça marche pas et d'améliorer ça marche par itération comme un produit c'est la même façon donc oui oui le deuxième la deuxième fois donc la première fois c'était une bonne surprise ça a fonctionné la deuxième fois ça a fonctionné moins bien et tu l'as vécu comment ? c'est ça aussi je trouve qui est sympa avec le cette expérience c'est que ça m'a rendu beaucoup plus résiliente et humble Parce que le stand-up, tu te dis Ouais, génial ! Ah là, j'ai fait un carton ! Ça y est, je maîtrise le truc ! Et puis la fois suivante, personne ne rit et t'es là Ok, bon, j'ai peut-être pas complètement tout saisi alors…

  • Speaker #1

    Et c'était les mêmes blagues ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était les mêmes blagues, mais il y a plein d'éléments. Il y a la salle, il y a le contexte du jour, il y a ton énergie, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et à moins d'être un professionnel, les professionnels, ils peuvent… avoir le même niveau de qualité et de rendu à chaque fois. Mais quand tu démarres, c'est très, très aléatoire, en fait. Et oui, la première fois, c'était un spectacle que j'avais organisé avec un ami. On avait trouvé une salle l'après-midi. On était le premier, d'ailleurs, on avait créé le premier comédie club à Londres qui était l'après-midi, donc en journée. Donc, ce qui est intéressant à retenir, c'est que la journée, tu n'as pas l'effet bénéfique de l'alcool. Les gens sont pas bonnes.

  • Speaker #1

    Ils sont trop sobres pour rire.

  • Speaker #0

    Même en Angleterre. Et en plus, on avait ramené, les anglais, mes potes anglais avaient ramené plein de la famille, des amis, on avait tous ramené des personnes. Et il y en a un qui s'était senti obligé de ramener sa famille, qui était une famille de Brexiteurs, donc les gens qui votaient Brexit, c'est l'époque du Brexit. Et il y avait des enfants. Or, mon stand-up à l'époque, et je pense peut-être qu'elle soit bien mieux maintenant. Mais mon stand-up à l'école, à l'époque, je parlais beaucoup de dating, de rendez-vous et de sexe et j'avais des blagues sur le Brexit en tant qu'étrangère à Londres. Autrement dit, je ne les ai pas beaucoup fait rire et ça constituait 50% de l'audience. Ils ne sont même pas applaudis quand je suis partie.

  • Speaker #1

    Le public n'était pas avec toi.

  • Speaker #0

    Non, du tout non. Et à l'époque, je n'avais pas assez de matière pour rebondir parce que tu peux adapter, etc. J'avais mes petites blagues pour tenir et puis je n'avais pas de quoi. Je n'avais pas assez de matière pour rebondir. m'en sortir s'il y avait un autre public.

  • Speaker #1

    Et donc là tu sentais que tu allais droit dans le mur et tu n'avais pas d'alternative que d'aller droit dans le mur. Oui.

  • Speaker #0

    Là, tu les vois, en plus c'était une toute petite salle donc tu étais à 1m2. Bizarrement les blagues sur les Brexiteurs ça ne les fait pas. Oh il y a un adolescent de... Oh il y a un gamin de 8 ans.

  • Speaker #1

    Parlons de fellation maintenant.

  • Speaker #0

    Comment on fait des enfants ? Voilà, s'il n'était pas au courant, maintenant il sait.

  • Speaker #1

    Ah, c'est rude, c'est rude. Et du coup, ça ne t'a pas dissuadée de remonter sur scène. C'est ça qu'il faut retenir quand même. Un échec après un succès et tu ne te dis pas, c'est bon, je raccroche les gants. Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Non, jamais, parce que je me dis que ça fait partie du jeu. C'est comme quand tu apprends n'importe quoi, tu apprends à courir. Bon, tu ne vas pas faire un temps à tous les coups. Il y a des fois où tu seras fatiguée, où tu vas te tordre la cheville. Oui, donc voilà. C'est un projet à long terme. Pour moi, le stand-up, c'est même pas... Je ne me suis pas réveillée en me disant je vais devenir humoriste On m'a souvent dit pourquoi tu n'abandonnes pas tout pour être humoriste ? En fait, ça n'a jamais été vraiment mon rêve, en tout cas pas pour le moment. Moi, je le voyais plutôt comme ma retraite. Tu vois, quand tu peux... Je trouve que c'est cool quand tu es un senior qui fait du stand-up. Moi, je trouve ça méga cool. Tu es à la retraite et tu es là maintenant, je vais faire le... tour du monde avec mes blagues remplies quand t'es jeune tu vois quand t'es plus âgée elle est décédée malheureusement mais il y avait une comédienne qui avait démarré à 72 ans et donc qui avait participé à des émissions de télé qui avait fait le tour du monde avec ses shows, qui est morte à 84 et qui a fait du stand-up à plein temps et je me disais c'est super cool comme projet de retraite donc en attendant je me dis t'as le temps

  • Speaker #1

    parce que c'est un truc intellectuel tu peux en faire toute ta vie donc il n'y a pas de deadline c'est génial parce que c'est typiquement le genre d'exemple où tu te dis c'est pas possible tant que quelqu'un ne me montre pas que c'est possible et là c'est l'exemple parfait quelqu'un qui démarre le stand-up à 72 ans tu peux que te dire il n'est jamais trop tard

  • Speaker #0

    Tout à fait, en plus elle faisait du burlesque et tout, elle se déçapait sur scène à 72 ans.

  • Speaker #1

    Elle s'appelait comment ?

  • Speaker #0

    Moi j'étais là, respect, elle s'appelait Lynn Miller, et c'est une fille qui vivait en Angleterre. Et moi je l'avais reçue dans mon show à Cannes, je l'avais interviewée, et pour moi c'était une source d'inspiration parce qu'elle m'a réconciliée avec le fait de vieillir en fait. J'avais peur, tu dis, je suis vieillir, qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ? Et là t'es là, tu peux faire du cabaret ! Tu peux être invitée à faire des shows à Hong Kong. Tu peux faire de la télé. Elle faisait des éditions dating anglaises. Tu vois, j'étais là, mais ça a l'air trop cool en fait d'être vieux. Oh bien,

  • Speaker #1

    ça ouvre de nouvelles perspectives. C'est canon. Exactement. C'est canon.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, ça fait partie. J'ai une bucket list. Ma bucket list, elle est organisée par tranche d'âge. Donc, j'ai 20, 30, 30, 40, 40, 50, 50, 60, 70. Tu vois, j'ai retraite. Et ça, c'est dans la case 60, tu vois.

  • Speaker #1

    Génial. Génial. Et t'as quoi dans la bucket list de cette décennie ?

  • Speaker #0

    Oulah cette décennie, déjà il y a pas mal de choses que j'ai fait cette année. Là par exemple je reviens de l'île Maurice et j'ai nagé avec les dauphins. Donc ça c'était dans ma petite bucket list. J'avais écrit un livre, ça c'est fait. Mais maintenant c'est publier plusieurs livres parce que je ne peux pas juste m'arrêter et peut-être même publier mon premier roman. Donc ça, ça serait top. Il y a plein de choses que j'ai faites. J'enseigne, ça c'était dans ma bucket list. Je suis devenue conférencière, bucket list. Le stand-up, il y a encore faire mon propre show. Parce que c'est vrai que du coup, je ne donne pas assez de temps au stand-up. Et j'aimerais écrire un show et aller le faire à Edinburgh, qui est la mecque du stand-up pour les anglo-saxons. C'est un peu le Woodstock des arts de la rue et de la comédie.

  • Speaker #1

    Quand tu dis faire un show, du coup, c'est faire un one-woman show ? Oui, un one-woman show. C'est-à-dire faire une séquence de show ?

  • Speaker #0

    Parce que là, moi, je fais du maximum de 15-20 minutes et je voudrais faire 45 seules sur scène. Et d'un bourg, c'est la consécration. Pour les anglo-saxons, tu as toute l'industrie qui est là. Et c'est juste, c'est irréel. Tu y vas, tu as du stand-up 24 heures sur 24 pendant un mois, avec des stand-upers qui sont là du monde entier, des États-Unis, de la Malaisie, tu veux. C'est... C'est... Tu vois là, moi j'ai perdu, à chaque fois j'y allais pour 3-4 jours. J'étais en Écosse où le petit-déj c'est du lard bouilli, non pas bouilli, frit, c'est quand même costaud. J'ai quand même réussi à perdre 5 kilos en 3 jours. Tu montes, tu descends, tu ne dors pas, c'est chaud.

  • Speaker #1

    Incroyable. Une bonne bucket list et j'entends que tu es déjà à fond en train de checker. tous ces objectifs. Un peu plus tôt, tu parlais du fait qu'on devait parfois adapter son humour à la cible, à l'audience et je crois que tu as un modèle pour ça.

  • Speaker #0

    Les quatre questions, en fait, quand tu fais de l'humour, ce qu'on se demande rarement en fait, c'est qu'est-ce que je veux en faire de cet humour ?

  • Speaker #1

    Pourquoi est-ce que je veux... Quel est l'objectif ? Voilà,

  • Speaker #0

    quel est l'objectif ? Est-ce que... parce que souvent on... rentre dans une salle et on se dit ah j'ai une super blague à partager mais en fait quand tu partages cette blague c'est quoi ton intention ton intention est ce que c'est de briller parce que tu vas faire rire les autres et du coup c'est bon pour ton ego ça va te faire du love ou est ce que tu as envie de te connecter avec les autres ou est ce que tu as envie de faire rire les autres peut-être parce que ils ont passé une sale journée et a envie de remonter un peu le moral voilà qu'est ce qu'il ya derrière ça je pense que personne se le demande ensuite il ya maquille tu as devant C'est bête, mais est-ce que c'est des personnes qui vont apprécier ton humour ? Donc, quel est leur type d'humour ? Qu'est-ce qui va les faire réagir ? Quelle est la situation ? Est-ce que c'est formel ? C'est informel ? Tu es à la machine à café ou tu es en plein milieu d'une réunion ? Ce n'est pas pareil. Et je ne me souviens même plus de la quatrième. Donc, le contexte. Le pourquoi. Le qui. Le qui, pourquoi, comment. Oui, comment. comment tu vas le ficeler est-ce que tu vas raconter une blague mais il y a un million de façons est-ce que tu vas le faire dans une présentation est-ce que tu vas le faire avec des images avec des vidéos c'est vraiment le moyen que tu vas utiliser le médium super et donc en fait il y a effectivement toute une réflexion à avoir autour de l'humour et

  • Speaker #1

    donc toi tu organises des conférences pour justement sensibiliser les managers et les leaders à ce nouveau style de management et donc Moi, j'adhère évidemment complètement à l'idée. Je me pense très, très drôle. Et en tout cas, en tant que manager, j'aimais beaucoup faire rire mes collaborateurs et créer une ambiance où on pouvait se marrer. Il faut quand même que je partage une anecdote parce que ça me fait penser à la T4 question. Moi, j'ai un souvenir qui m'a vraiment marquée professionnellement. J'avais une présentation à faire en plénière avec toute mon entité. Et on m'avait briefée sur le sujet et l'idée était d'être assez... Ma DG m'avait briefée pour un peu sensibiliser, mais pas alarmer, mais quand même faire prendre conscience des problèmes qu'on avait sur une de nos zones. Et moi, j'avais choisi l'humour pour un petit peu faire passer la pilule. Et donc, je suis arrivée sur scène et j'ai fait ma présentation. Et évidemment, quand tu fais une présentation dans ce genre de cas, tu as tout le codire qui est devant. Et progressivement, dans le fond de la salle, c'est comme tu as le carré hors VIP, et puis progressivement, tu as le reste des équipes. Et j'ai fait ma présentation en regardant beaucoup le carré VIP, et je lui faisais beaucoup rire, et donc j'étais très très contente de moi. Sauf qu'à un moment quand même, j'ai vu qu'au fond de la salle, ça rigolait beaucoup moins. Et quand je suis sortie de cette réunion, je me suis gentiment pris beaucoup de réflexions sur le fait que ma présentation avait été mal prise. Et moi, je ne comprenais pas parce que pour moi, justement, j'avais essayé d'adoucir le message avec de l'humour. Et en plus, le premier rang a été plié derrière. Donc pour moi, j'avais réussi ma mission et en fait, je ne m'étais pas bien posé la question. En tout cas, je n'avais pas bien lu les réactions dans toute l'audience. Du coup, c'est pour ça que je trouve que tes questions, elles sont très pertinentes parce qu'en fait, on peut avoir dans l'audience différents types d'audience. De mon expérience difficile, qu'est-ce que tu pourrais me donner comme conseil ou comme enseignement ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est souvent le problème et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de présentations, pas qui échouent, mais où on essaye, on met une petite vignette sympa et on ne comprend pas pourquoi ça ne va faire rire personne. C'est parce qu'on va projeter son propre type d'humour sur les autres. On ne se demanderont pas, est-ce que ça va faire rire l'Assemblée ? Et là, en fait, peut-être que tu as ciblé sur le type d'humour qui va parler au codire, mais du coup, ça ne va pas parler à tout le monde. Or, il y a des types d'humour qui aident à l'assembler. Et souvent, ce qu'on me dit, les réflexions que j'ai, c'est l'humour, ça doit être spontané Oui, l'humour, ça doit être spontané quand tu es au repas de Noël, avec tes copains. Quand tu fais une présentation, ton humour, il ne peut pas être spontané. Il faut le travailler. Et dans ce type de présentation, tu vas tester ton humour, tu vas te demander, d'où l'intérêt, tu vas te demander, j'ai le codire devant, est-ce que ça va passer avec le codire, mais est-ce que ça va passer aussi avec les équipes ? Et qui j'ai en face de moi ? Est-ce qu'il y a des messages qui ne vont pas passer si je rigole là-dessus ? Et c'est toute cette réflexion qu'il faut avoir. Donc, c'est un mélange, en fait. Oui, on peut très bien avoir un humour spontané, et j'encourage l'humour spontané, mais... C'est bien si on a un type d'humour qui passe, parce qu'il y a des personnes qui ont un type d'humour qui ne passe pas, qui n'est pas bienveillant ou qui passe mal. Et là, il vaut mieux savoir où on en est avec son type d'humour pour pouvoir un peu le réfléchir, le faire en conscience pour éviter de se mettre des problèmes. Parce que dans le jour, on peut très bien être viré ou s'attirer des tas de problèmes à cause de son humour. Moi, je suis pour qu'on garde l'humour. Mais effectivement, on n'est pas dans un contexte de comédie club, on n'est pas dans un contexte amical. Donc, il faut quand même y réfléchir un peu, y mettre un peu d'intention et se demander, je veux en faire quoi ? Je veux mettre de l'humour dans cette présentation. C'est pour qui ? Comment je le fais ? Est-ce que ça va parler à tout le monde ? Alors, si on a des publics qui sont différents, essayez de peut-être mettre différents types d'humour à différentes parties pour que ça puisse parler à tout le monde.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai aussi l'impression que mettre de l'humour pour faire avaler la pilule, en fait, quand il y a des messages difficiles, ce n'est pas forcément la meilleure des stratégies. C'est bien d'utiliser l'humour, mais parfois, sur certains messages, ça peut être contre-productif. Est-ce qu'il faut choisir les messages ? C'est ça que je veux, ma question.

  • Speaker #0

    Il faut... En fait, l'humour, ça doit aider à alléger l'atmosphère. ça doit montrer qu'on est conscient du problème, mais on ne doit pas ignorer le problème pour autant. Par exemple, tu vas, je n'en sais rien, je faisais une conférence il n'y a pas longtemps sur le change management, tu mets une petite vidéo d'un humoriste qui parle de change management, mais après tu vas parler des problèmes, des vrais problèmes. Ça ne va pas t'empêcher de parler dans le dur. Mais tu commences en disant, voilà... On va en rigoler un petit coup, voilà ce que ça donne. On connaît les travers du sujet. Bon, maintenant, on revient et on en parle concrètement et sérieusement. Ça doit allier et ça doit aider à ouvrir la discussion, mais ça ne doit pas remplacer le message.

  • Speaker #1

    L'idée, c'est de savoir doser et aussi, pas D-A-P-S-E-R, Doser le niveau d'humour et aussi choisir les moments et alterner le ton en fonction des différentes parties de ta présentation ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que si tu ne fais que de l'humour, les personnes vont sentir que leur problème est ignoré. Et ce n'est pas ça qu'on veut. D'où j'en parlais de l'intention, c'est tu utilises l'humour pour quoi ? Tu vas utiliser l'humour peut-être parce que là, il y a un moment d'émotion, tu vas alléger un peu. Et ce n'est pas se moquer de la personne, mais c'est une petite image, un petit truc, quelque chose qui va alléger un peu l'atmosphère. Ou tu veux que les gens partent avec le sourire, donc tu vas l'utiliser enfin parce que tu veux qu'ils repartent avec la banane. C'est pour ça que c'est stratégique et que ça doit être fait en conscience parce que ce n'est pas tout le long. Et il y a des moments stratégiques pour le faire. pour pas que les personnes pensent que t'es là juste pour faire des blagues et que du coup tu ne veux pas les écouter ou que tu n'entends pas leur message. C'est de la com, c'est pour ça aussi, quand je fais de l'humour, je me rends compte que ça... En fait, tu tournes et tu tournes, j'ai fait plus de 20 ans de com, c'est un langage, c'est un moyen de communication. Et en tant que tel, tu n'utilises pas n'importe quel mot à n'importe quel moment avec n'importe qui.

  • Speaker #1

    Donc vraiment, le faire en conscience, et du coup, faire quelque chose en conscience, ça veut dire aussi bien se connaître. Pour être drôle, est-ce qu'il faut absolument... Être à l'aise avec tout son être, comment est-ce que toi tu le modélises ?

  • Speaker #0

    Oui, il faut être à l'aise parce que l'humour va appeler l'humour. Et donc si on fait de l'humour, on doit être capable de le recevoir également. D'où très important quel type d'humour on va faire. Parce que si on est quelqu'un qui utilise beaucoup le sarcasme et l'ironie, on va envoyer le message que c'est ok, et du coup on risque de recevoir du sarcasme et de l'ironie. donc il faut pouvoir le recevoir il faut pouvoir y répondre, il faut pouvoir savoir comment donc il faut bien se connaître et savoir quelles sont ses limites de quoi on a envie de parler avec quoi on est aligné, de quoi on n'a pas envie de parler l'humour je trouve que c'est un outil, l'outil d'intelligence émotionnelle ultime on sait utiliser l'humour on est un leader émotionnellement intelligent pourquoi ? parce que il faut comme pour tout ce qu'on dit sur l'intelligence émotionnelle il faut bien se connaître et ça veut dire qu'on doit aussi s'intéresser aux autres, parce que comme je le disais, il y a cette démarche de qui j'ai en face de moi, c'est quoi leur sens de l'humour, qu'est-ce qui va les faire rire. C'est également un outil pour améliorer les relations sociales, donc on va l'utiliser dans un contexte social. Et il faut avoir cette intelligence de savoir quand est-ce qu'on va le placer, quand est-ce que c'est le bon contexte, quand est-ce que ça ne l'est pas. Si on l'utilise alors qu'on est sur le point de virer son équipe, ce n'est pas le bon moment ! On n'utilise pas l'humour pour dire qu'il y a une pandémie et tout le monde est mis au chômage. Je connais quelqu'un qui l'a fait, mais c'est un comédien, son équipe le connaissait, etc. Et ça, c'est à la personne. Il n'y a pas de recette, c'est vraiment un ressenti de... Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que la personne est ouverte à ce genre de choses ? Maintenant, si la personne vient te dire qu'elle vient de divorcer... peu de chance qu'elle soit hyper open pour une blague. Et il y a un degré aussi. On pense à tort que l'humour, c'est juste des blagues. Alors qu'en fait, ça peut être des images, ça peut être des petites réflexions, ça peut être des choses qui sont toutes légères et qui font juste... On n'a pas besoin de se rouler par terre. On n'a pas une pression de comédien. On n'a pas besoin que les gens se roulent par terre en riant, en pleurant. Juste les faire sourire. Ça suffit.

  • Speaker #1

    Donc oui, j'entends, il y a un lien très fort avec l'intelligence émotionnelle, cette capacité à se lire et à lire les autres. Et ce que j'entends beaucoup dans ton discours, c'est que finalement, l'humour permet de créer une ambiance, de favoriser la collaboration. J'imagine que les managers qui sont vus drôles... sont plus suivies ou en tout cas motivent plus les équipes ? Est-ce que tu as des données là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de recherches qui ont été faites avec les managers qui utilisent ça, qui utilisent l'humour, augmentent leur capital sympathie, augmentent la performance de leurs équipes. Ils sont mieux vus. En fait, même, il y a des recherches qui disent qu'ils gagnent mieux leur vie. Parce que comme ils sont plus aimés par leur équipe, ils sont mieux vus, ils sont plus aidés. Et ils gagnent mieux. Donc, c'est tout bénef, en fait, pour le manager.

  • Speaker #1

    Encore une fois, moi, je suis fan de ton concept parce que j'aime trop rire et j'aime trop faire rire. Mais tu vois, parfois, ça m'a un peu coûté en entreprise, peut-être parce que je n'avais pas assez de finesse intellectuelle pour mieux choisir quand faire mes blagues et à qui les faire. Mais j'imagine que, de manière générale, on a en entreprise cette idée. qu'il faut être sérieux, que pour être crédible, surtout en tant que femme, on ne peut pas se laisser aller avec la petite blagounette. Tu te bats contre ça ? C'est quoi ta position par rapport au sérieux contre humour ?

  • Speaker #0

    Alors oui, moi je suis complètement... Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Bien au contraire, j'ai évoqué dans les réseaux sociaux une recherche de la NASA qui avait identifié que dans un groupe, dans une dynamique de groupe, dans un groupe isolé notamment, la personne qui était la plus essentielle, c'était ce qu'ils ont appelé le clown. Moi, je ne suis pas trop pour le clown, le mot, le clown. Le bout en train. Voilà, mais eux, ce qu'ils ont identifié le clown, c'est la personne, en fait, qui va être dans l'écoute. Parce qu'au plus bas du mot, il faut bien connaître les gens, il faut s'y intéresser quand on est dans l'écoute. Et c'est la personne qui va permettre d'alléger les conflits, en fait, de réduire les conflits, de faciliter le lien dans un groupe. Pour eux, la recherche avait été faite dans un groupe d'astronautes qui ont passé des mois ensemble, et pas de possibilité d'éviter de s'échapper. Pour eux, la personne la plus essentielle dans un groupe, ça va être ce clown qui va leur permettre de créer du lien, et qui va leur permettre de ne pas s'échapper là-haut dans la station, et qui va être dans l'écoute et l'empathie des autres.

  • Speaker #1

    qui va permettre de passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Exactement, de passer quelques mois. Il faut demander à Pesquet quel était le clown de son temps.

  • Speaker #1

    Qui était le clown. Excellent. En tout cas, ce que je remarque avec toi, c'est que tu as découvert ce qui te rend unique, en tout cas, ou ce qui fait un peu ta marque de fabrique, en faisant quelque chose qui ne te donnait pas du tout envie à la base, c'est aller faire du stand-up. Et de là, finalement, tu as tiré le fil, tiré le fil. Et même s'il y avait beaucoup de signes qui disaient, Mais non, ce n'est pas sérieux, on ne va pas faire ça, on ne va pas faire une spécialisation sur l'humour finalement, tu as suivi ton intuition. Et c'est ce qui fait vraiment ta marque de fabrique aujourd'hui. Ça me donne envie de te poser la question. Toi, c'est quoi ta vision sur l'intuition ?

  • Speaker #0

    Alors, au moins, je crois en l'intuition. Et là, pour le coup, c'était vraiment... C'était même plus que de l'intuition, c'était du gut instinct, comme on dit. C'était, t'es contre tout le monde, mais il y a quelque chose en toi qui te dit, non, tu tiens un truc là, il y a un truc, il faut que tu y ailles. Alors, ça n'a pas été évident de convaincre tout le monde, mais il y a des signes en fait, si toutefois on croit aux signes ou quoi que ce soit, il y a quand même des choses qui te disent que t'es sur la bonne voie. Autant quand j'étais en Com, en Angleterre, ça m'est arrivé de faire du freelancing, d'avoir des clients. On m'a souvent dit pourquoi tu... Parce que j'étais arrivée à un certain niveau de séniorité dans les agences et tout. Je me dis pourquoi tu ouvres pas ton agence ? Mais ça me faisait pas vibrer en fait d'ouvrir mon agence de com. Alors que j'aurais pu. Mais là, c'était un truc complètement entre guillemets foireux. Tu dis mais je sais même pas ce que je vais faire. Mais il faut que j'y aille quoi. Il faut que je creuse, il faut que je vois. Parce que voilà, moi ça m'intéresse et j'ai envie d'aller jusqu'au bout de tout ça. Alors à l'époque en plus moi j'étais en MBA et donc en MBA t'as quand même des gens ultra brillants dans la salle qui eux, tous ceux qui voulaient devenir entrepreneurs, l'idée c'était de guérir le cancer, de faire 3 milliards, de faire un exit, d'embaucher 25 000 ingénieurs, d'avoir une plateforme et tout, un SAS et tout. Et moi c'était, alors moi je vais faire de l'humour quoi, je vais... je vais expliquer aux managers comment utiliser l'humour. Là, tout le monde me regardait, dis comme quoi ce truc ? Et personne ne me prenait au sérieux. Bizarrement, Cambridge m'a pris au sérieux. Je pense que c'est ça, quand tu dis qu'une institution comme Cambridge te prend au sérieux, tu te dis déjà que c'est un bon départ. Quand tu es sur un sujet aussi bancal, tu te dis, j'ai quand même le quotient, la crédibilité académique. le quotient académique de toute une institution vieille de 900 ans qui me suit et qui m'a bac et je remercie Cambridge parce que sans eux je pense pas que j'aurais été là ils ont mis des moyens ils ont fait un film et tout ils ont vraiment été derrière moi après ça a été mon réseau parce que les personnes avec qui je travaillais quand j'étais salarié ont été mes premiers clients et m'ont dit ah mais c'est génial et tout et m'ont booké et notamment mon premier client ça a été la BPI avec qui je travaillais régulièrement Avant. Donc, quand tu te dis que ton institution académique et tes profs te suivent, que tes anciens clients te suivent...

  • Speaker #1

    Ils sont demandeurs.

  • Speaker #0

    Tu te dis, il y a un truc. Il y a un truc. Je ne sais pas jusqu'où ça va aller, mais ça vaut le coup de creuser.

  • Speaker #1

    Et continuer à tirer le fil, continuer à creuser quand il y a de l'engouement comme ça.

  • Speaker #0

    C'est comme remonter la pelote d'Ariane. Tu te dis, je ne vais pas la lâcher. Je veux savoir où ça va me mener.

  • Speaker #1

    Et j'aime bien cette idée de suivre aussi, tu disais le get feeling, mais le niveau de vibration. Ça ne te faisait pas vibrer de l'idée de... Quand tu visualisais l'agence de com, ça ne te faisait pas vibrer. Alors que là, tu ne savais pas vraiment, mais tu avais une piste. Et là, ça te faisait vibrer, là, ça te faisait kiffer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que quand tu fais, pour ceux qui savent, quand tu fais l'ikiga et tout ça, je crois que c'est un des premiers trucs que j'ai fait quand j'ai arrêté le salariat. La com... C'était ce que je savais faire. J'ai fait 20 ans de quelque chose que j'ai les compétences pour le faire. Mais ça ne veut pas dire que je me levais le matin et que je mangeais de la com'au petit-déj. Et ça faisait 20 ans que j'en fais, donc j'avais envie déjà mon dernier job, j'étais directrice business development parce que, vice présidente, parce que j'avais envie de voir quelque chose d'autre. Parce que tu as fait un peu le coup de fête au bout d'un moment. J'avais envie de voir d'autres horizons. Donc là, je n'avais pas du tout envie de refaire ça. Et je me suis rendu compte que par contre, c'était une compétence qui pouvait me servir. Parce que quand tu démarres en tant qu'entrepreneur, moi je démarrais il y a 6 ans, il y a 6 ans, sur LinkedIn il n'y avait pas une tonne d'entrepreneurs, tout ce que je voyais c'était des américains, donc tu essayais de détricoter ce qu'ils faisaient pour essayer de comprendre comment tu pouvais, il n'y avait pas de boîte, il n'y avait pas de bootcamp, de machin, de truc, ça n'existait pas en France. Ça a vachement évolué depuis le Covid et j'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait démarrer avec ce que tu avais et je me suis dit ben moi le seul truc que je sais bien faire c'est la com. Donc du coup, j'ai capitalisé sur ce que je savais faire le mieux et j'ai fait comme si je me suis pris comme si j'étais mon client. Donc pour une fois, alors que j'avais passé 20 ans dans l'ombre des autres, je me suis dit, tu vas t'appliquer, chérie, tu vas t'appliquer à toi-même tes propres conseils. Tes propres conseils, exactement. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand même là, on dit que tu es conférencière, tu as... un livre qui est déjà sorti, tu as dépassé les 30 000 abonnés sur LinkedIn, donc tu fais partie des top voices de... Top voice,

  • Speaker #0

    on ne sait pas qui, quoi. Mais je commence à avoir une voix qui compte un peu.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et des posts qui sont toujours très agréables à lire en plus. En parlant de com, si je devais t'offrir dans la ville de ton choix un énorme panneau publicitaire... qui ferait que toute la ville passerait en dessous tous les jours et pourrait lire ton message. Qu'est-ce que tu mettrais sur ce panneau d'affichage ?

  • Speaker #0

    Je crois que je mettrais que ça paraît cliché, et il y a plein de gens qui vont dire le contraire, mais de dérouler la plot de sa passion, parce que j'en suis la preuve vivante, ça paraît débile et peut-être un peu simpliste, et j'ai vu des tas de gens qui disaient Non, jamais, il faut suivre sa passion ! Le truc, c'est... Suivre sa passion, ce n'est pas la garantie de devenir riche. Ça ne veut pas dire qu'avec ce que je fais, je vais devenir milliardaire un jour. Mais la différence, c'est que faire de la com, c'est ce que je sais faire. Ça veut dire que s'il y a un problème, comme c'est une compétence, je vais peut-être décrocher parce que je ne vais pas avoir la niaque qui va me permettre de continuer. Alors que là, c'est tu ne peux pas faire autre chose. Tu ne peux pas ne pas le faire. C'est comme respirer. C'est t'empêcher de respirer que de t'arrêter de faire ce que tu as envie de faire parce que c'est ton voile. Tu es là pour ça, ça te remplit. Même si tu gagnes zéro, tu ne peux pas t'imaginer faire un autre truc.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun rapport avec ce que tu gagnes financièrement. Tu le fais de toute façon. Et comme en plus, tu le fais bien, ça te permet aussi de vivre correctement. Mais dans tous les cas, tu... C'est pas un choix alimentaire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est pas un choix essentiel.

  • Speaker #0

    Tu peux pas te lever un matin et te dire je vais faire de l'humour et du leadership comme choix alimentaire. Je pense pas qu'il y a beaucoup de gens qui se lèvent le matin. C'est juste que voilà, et si demain je devais repartir en salariat ou quoi, c'est pas pour ça que j'arrêterais ma boîte ou que j'arrêterais de faire ce que je fais parce que l'humour c'était déjà ma bouffée d'oxygène quand j'étais salariée. Quand ça allait pas... Quand j'avais des problèmes au boulot, je montais sur scène et je me souviens d'un job que j'avais quitté. Et je montais sur scène le soir où j'ai pris la décision avec mon boss. Et je l'avais un peu amélioré, mais en disant bonjour, je viens de me faire virer. Donc, c'est cathartique. C'est des séances de psy gratuites. En plus, même mieux, parce que tu es payé.

  • Speaker #1

    C'est excellent. Et si tu devais te retrouver face à Vanessa 10 ans ? Quel conseil tu lui donnerais ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que ça a tout fait sens quand tu suis qui tu es vraiment, quand tu te reconnectes avec qui tu es. Le problème quand tu es salarié, c'est que, et ce que j'ai vu avec ma boîte, mais également en reprenant la parole sur LinkedIn, c'est les années de salariat, en fait, tu te perds là-dedans. Surtout, moi, je faisais de la com, ça veut dire que j'ai mis... ma patte, mon écriture, ma façon de penser au service des autres pendant 20 ans et j'ai pris un ton corporate. Il faut savoir qu'au début de ma carrière j'étais journaliste, j'avais ma propre colonne, j'écrivais des articles et j'avais un ton, j'avais une voix et quand je suis sortie du salariat et je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer je me suis dit mais où elle est Vanessa ? elle est passée où ? Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve, cette jeune fille qui avait des opinions, qui avait des opinions, qui avait un ton, une patte, etc. Et donc, du coup, tu te reconnectes avec ta créativité et avec ta personnalité que tu lisses, que tu oublies pour rentrer dans ce que veut l'entreprise. Même si je n'étais pas... hyper douée pour totalement rentrer dans les clous quand même. Mais j'ai fait de mon mieux. J'ai fait de mon mieux et quand il a fallu en sortir, c'est difficile. Tout d'un coup, tu enlèves ta carapace et tu te retrouves à poil et tu te dis Qui suis-je ? C'est un gros moment d'introspection. C'était quoi ta question ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus, mais j'aime tellement ce que tu dis. C'est dingue en fait à quel point on essaye de rentrer dans le moule et on se sent obligé de se lisser, on prend le feedback, parce qu'on a la culture du feedback pour nous faire progresser, mais on prend les feedbacks et on se dit il faut que je change ça, il faut que je fasse attention. Et c'est vrai que c'est important pour communiquer avec un pack de faire attention à l'autre, d'être dans l'empathie. Et en même temps j'ose espérer qu'un jour on arrivera à le faire même en entreprise. sans se lisser trop, sans oublier qui l'on est. Parce que c'est vrai que quand on sort, après, on a du mal à retrouver qui on est. Et c'est un peu un boulot d'exploration.

  • Speaker #0

    Oui, en sortant, il y a tout un boulot de déconstruction et de reconstruction pour retrouver qui tu es et prendre ce que tu as appris. Parce qu'il y a plein de bonnes choses. Tu as évolué, tu es devenu un adulte. tu vis quand même en société quand t'es dans une entreprise donc il y a quand même des choses qu'il faut faire pour arriver à vivre ensemble et en bonne intelligence mais c'est vrai qu'il y a tout un pan surtout en France en fait parce que j'ai bossé quand même 4 ans en Angleterre et moi ce que j'aimais dans l'Angleterre de l'époque, parce que maintenant il paraît que ça a changé ce que j'aimais c'est me balader dans la rue d'aller à ma banque et de voir que mon banquier était un punk rempli de tatouages avec une crête iroquoise, avec un costume et j'étais là Mais je n'ai jamais vu ça en France. Là-bas, je trouvais qu'il y avait une... Tu pouvais être qui tu voulais, venir comme t'étais, comme au McDo, un peu. Oui, il y avait des codes. Tu es à la banque, donc il faut que tu sois bien habillée, que tu aies un costume. Mais tu peux être embauchée en étant tatouée jusque-là et en ayant une craie de Chiroquoise. C'est un mélange qui faisait qu'il y avait le professionnalisme et en même temps, tu avais le droit d'avoir une personnalité. Et souvent, en entreprise, on te demande d'effacer ta personnalité pour que tu rentres dans le petit monde et que tu deviennes un petit chaînon, un maillon de la chaîne. Et c'est ça qui est dommage, parce que notre richesse, c'est notre personnalité. Et on finit par s'oublier. On finit par s'oublier. Et là, ce matin, je postais sur Meta avec Zuckerberg qui, du coup, a dit qu'il arrêtait la diversité et l'inclusion. C'est fou. De là, de ce truc que je ne comprends même pas, il y a, du point de vue de l'entreprise, le fait que tu veuilles sciemment, consciemment, que tu décides de n'avoir plus que des copies conformes de toi, de n'embaucher que ça.

  • Speaker #1

    On peut dire de mâles blancs hétérosexuels. Voilà.

  • Speaker #0

    Et sûrement qui ont fait la même école que lui, etc. Ça va manquer. Il n'y a plus d'innovation. Parce qu'il faut une confrontation des points de vue, même si ce n'est pas toujours agréable, même si tu vas te friter, même si tu vas rediscuter. C'est cette confrontation de points de vue qui fait que tes angles morts sont couverts par les autres. Et là, il n'y a plus personne qui va voir ses angles morts. Là, il va foncer, ça va être plus facile en réunion. Ça va être bon, j'ai décidé.

  • Speaker #1

    On est d'accord.

  • Speaker #0

    Ok, on est d'accord. C'est sûr que ces réunions vont durer trois minutes. Mais d'un autre côté, je ne sais pas. Peut-être que je vais me tromper, parce que le monde a l'air de marcher sur la tête en ce moment. Donc, peut-être que je me trompe. Mais sa boîte, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution sur la durée pour la boîte. Et puis, c'est un hyper mauvais exemple pour le monde. Tu as une espèce de... Pour moi, un leader, il a ce devoir d'exemple, d'exemplarité. Et quand tu es à ce niveau-là, tu te dois de faire progresser la société, parce que c'est toi qui as du pouvoir, tu as de l'influence. Cette influence doit être mise au service des autres et de la société. En plus, Zuc, il est quand même dans cette... Moi, je suis un tout petit peu plus âgée, mais c'est un millenial. Il est dans ce groupe d'âge où on voit que c'est beaucoup plus engagé, ça veut faire progresser la société, ça a fait progresser la société. Et il en a fait partie, quand même. Je crois qu'ils ont une fondation avec sa femme, etc. Et tout d'un coup, c'est là, mais... Est-ce que tu cachais tout ça jusque maintenant ? Et là, c'est ta virilité profonde et toxique qui ressort. Ou est-ce que tu n'as pas le courage de tes opinions et que du coup, tu ne veux pas te mettre à mal avec le pouvoir politique ? Mais dans les deux cas, ça ne renvoie pas une bonne image.

  • Speaker #1

    Non, c'est assez effrayant. Et c'est vrai que sachant qu'on est tous aujourd'hui sur Instagram et Facebook et que l'économie en dépend aujourd'hui. Donc, je ne sais pas quelle va être l'alternative, mais effectivement, pour revenir à la question qui était quel est le conseil que tu donneras à Vanessa Dizan, je crois qu'on est parti de là.

  • Speaker #0

    Vanessa Dizan,

  • Speaker #1

    c'est… Garde ta créativité et ta différence.

  • Speaker #0

    Fais-toi confiance, en fait, c'est fais-toi confiance parce qu'au final, dans les livres que je lis, dans les gens que je suis ou que j'entends, c'est ceux qui… qui sont alignés avec qui ils sont et qui ont déroulé la pelote de leur passion, de leur désir, qui ont trouvé cette intersection de concepts qui a fait que ça... Les stars aligned. Le livre...

  • Speaker #1

    Les étoiles s'alignent. Voilà,

  • Speaker #0

    les étoiles s'alignent. Pour les francophones, non. Pour les non-anglophones. Mais truc typique, même pour ceux qui ne croient pas ni rien, parce que des fois, il y a des choses où tu te dis que tu es vraiment là où il faut. Moi, je voulais écrire un livre depuis... Je crois que j'ai vendu mon premier roman à mes voisins quand j'avais 10 ans. Et donc, ça a toujours été, comme beaucoup de gens, un rêve. Et j'ai essayé, je ne sais pas, quand j'avais 18 ans, de vendre, quand il n'y avait pas Internet, d'envoyer un livre. Et je me suis fait rebooter. Et quand j'ai démarré avec l'humour et le leadership, les gens ont commencé à me dire, tu devrais écrire un livre. C'était le tout début, je n'avais pas de matière. Je me suis dit, oui, on verra. Avant la pandémie ou pendant la pandémie, quelqu'un qui, comme moi, écrit pour... le Harvard Business Review m'a dit tu as de la matière tu devrais me filer un sommaire et moi je le passe à ma maison d'édition. Juste avant la pandémie j'avais rencontré une maison d'édition, qui est une personne qui me suit m'avait fait rencontrer, qui m'avait dit on publie des livres d'humour mais on ne publie pas des livres sur l'humour. Tu devrais aller voir, il m'avait dit du Know-where-all à l'époque et donc la personne qui était au Harvard Business Review, qui écrit Elle me disait Moi, je suis chez Harvard Business School, chez Errol. Et il y a eu la pandémie, j'ai été débordée. C'était sur mon ordinateur. Fin de la pandémie, je crois que c'était janvier ou février 2022, je reçois un message d'Erol sur LinkedIn qui me dit Tu as déjà pensé à écrire un livre ? Et là, pour le coup, le sommaire était fait et tout, parce qu'il était sur mon bureau depuis des mois. Je dis Maintenant qu'on en discute ! Et ils sont venus à moi, j'ai rien eu besoin de pitcher. J'ai envoyé le sommaire, 15 jours plus tard, c'était fait. Et là, tu te dis qu'il y a un truc là, il y a un truc, c'est pas possible. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est... En tout cas, tout ça est arrivé au bon moment et t'avais aussi fait le taf pour que progressivement ça se mette en place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est ça, l'expression anglaise, quand les étoiles s'alignent, c'est quand tu tiens un truc, les portes s'ouvrent, quoi. C'est là où on parlait de comment tu sais que t'es sur la bonne voie. C'est des tas d'indications qui te disent... Je peux pas lâcher parce que...

  • Speaker #1

    Pour l'instant ça marche. Pour l'instant ça marche, y'a les bonnes vibes. Et... Est-ce qu'il y a une chose que t'aimerais bien faire mais t'oses pas encore le faire ?

  • Speaker #0

    Alors je dois dire que on dirait pas comme ça, mais peut-être, mais... Je sais qu'il faudrait... La vidéo ça a toujours été un truc où je bloque à mort sur la vidéo.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai horreur de me voir en... en vidéo et c'est quelque chose que j'ai depuis des années où je me dis il faudrait que je fasse des vidéos etc il y a plusieurs choses, il y a ça, il y a un bootcamp peut-être ou en tout cas une forme de formation en B2C plutôt qu'en B2B parce que là j'interviens surtout dans les... et si jamais vous écoutez et que ça vous intéresse envoyez-moi des encouragements parce que je me dis est-ce que ça va... Avoir suffisamment d'impact, de portée, est-ce que ça plairait aux managers ou aux personnes d'avoir une formation, un bootcamp avec moi sur le management par l'humour, le leadership par l'humour ? Et ça, voilà, c'est un des projets où je me dis que ça serait cool. Je ne me suis pas encore lancée.

  • Speaker #1

    OK. On va le mettre là, dans l'univers, pour que progressivement les étoiles s'alignent et pour que je puisse le mettre en place. Euh... mille merci Vanessa, donc tu as ton livre, le premier livre d'une longue série, qui s'appelle Le Pouvoir de l'Humour, il est disponible aux éditions Erol et c'est un magnifique ouvrage. Vraiment je le conseille, je ne l'ai pas encore lu donc je vais être honnête, mais il fait partie de la liste des livres que je vais lire cette année. Il paraît qu'il est non seulement intelligent, plein de données, mais c'est aussi une vraie boîte à outils et... Il est agréable à lire, c'est-à-dire que ce n'est pas un livre ennuyeux sur le leadership. N'hésitez pas, si vous aimez, vous marrez, vous allez être servi. On peut te suivre sur LinkedIn. Et on espère te voir bientôt sur YouTube, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Peut-être pas sur YouTube, mais... Merci. Peut-être sur LinkedIn, justement, faire des petites vidéos. On verra. J'ai plein d'idées, mais il faut que je passe. Il faut que je concrétise. Il faut que je me lance. OK.

  • Speaker #1

    C'est quoi la première étape ?

  • Speaker #0

    La première étape ? Je me trouve quelqu'un qui veut me prendre en vidéo et que je ne me trouve pas trop moche en vidéo. Ça aiderait.

  • Speaker #1

    Bon, écoutez, c'est lancé. Si vous êtes vidéaste et que vous proposez des enregistrements, vous pouvez contacter Vanessa. Elle sera ravie de discuter avec vous. Merci beaucoup, Vanessa. On se revoit très bientôt pour le prochain épisode de The Patron Podcast. Merci beaucoup, Vanessa. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura inspiré. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'a le plus marquée. Et si le podcast te plaît, ça me ferait super plaisir que tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, c'est un énorme coup de pouce. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci. Merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà. Quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite !

Chapters

  • Introduction et peur de parler en public

    00:03

  • Présentation de Vanessa et son parcours académique

    01:06

  • L'humour comme outil de leadership

    02:40

  • Découverte du stand-up et expériences sur scène

    05:11

  • Importance de l'humour en entreprise

    10:38

  • L'authenticité et le leadership

    17:03

  • Conseils pour les futurs entrepreneurs

    39:23

Description


As-tu déjà pensé que l'humour pouvait transformer ta carrière et ton leadership ? Dans cet épisode captivant de The Patronne, Elvire Blasset reçoit la Dr Vanessa Marcié, conférencière et coach spécialisée dans le leadership par l'humour. Vanessa, qui a autrefois lutté contre la peur de parler en public, a osé s'inscrire à un atelier de stand-up. C'est là qu'elle a découvert comment l'humour peut établir des connexions authentiques et créer un environnement de travail positif.

Au fil de sa carrière, Vanessa a appris à intégrer l'humour dans son approche du leadership. Elle partage des anecdotes inspirantes sur ses expériences sur scène, illustrant comment le rire peut renforcer les relations au sein des équipes. Elle aborde également les défis liés à l'humour en entreprise, comme l'importance d'adapter son style à son audience tout en restant fidèle à soi-même.

Les leçons que Vanessa transmet sont puissantes : elle encourage les auditeurs à suivre leur passion, à ne pas craindre l'échec et à embrasser la résilience. Dans un monde où le sérieux prédomine souvent, Vanessa rappelle que l'authenticité et le rire peuvent être des atouts précieux dans la vie professionnelle et personnelle.

Ne manque pas cet épisode inspirant de The Patronne, où tu découvriras comment l'humour peut devenir un levier puissant pour ton leadership et ta carrière. Rejoins-nous pour explorer comment transformer la peur en force et créer des environnements de travail où chacun se sent valorisé et connecté.


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public. J'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre. Je commençais à sortir des blagues, les gens ont ri. Et là je me suis dit, bah attends c'est vachement cool. C'est top et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine. Tu te prends du love en fait quand les gens rient. Et t'es là, oh mais c'est la scène. Donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne, c'est d'aller sur scène et de voir ça marche, ça marche pas. Et d'améliorer, ça marche par itérations, comme un produit. Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Et je me suis dit, on verra bien où ça ira. Mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer. Je me suis dit, mais où elle est Vanessa ? Elle est passée ouf. Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer, et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir Vanessa Martier. Vanessa Martier est conférencière, elle est coach, elle est experte en leadership par l'humour. Elle a un doctorat en sciences et elle va vous expliquer exactement son doctorat parce que c'est trop long. Bienvenue Vanessa !

  • Speaker #0

    Bonjour Elvire ! Oui, j'ai un doctorat en sciences de l'information et de la communication avec une spécialité dans la communication organisationnelle. Et comme je disais à ma grand-mère, non, je ne peux pas la soigner. Je ne suis pas ce type de docteur. Je soigne la com. Enfin, je soignais la com.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc tu as un doctorat et on peut t'appeler docteur. Et c'est d'autant plus, c'est quand même un titre qui est très impressionnant. Et en même temps, tu es experte en humour. Donc, ça paraît complètement contradictoire. Comment est-ce qu'on peut être docteur en humour ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis docteur en com et il y a un petit moment que j'ai eu mon doctorat. Mais ce que j'ai gardé de mon temps de Thésarde, c'est un, le titre. que j'ai gagné à la force du poignet après quatre ans d'études, et un esprit assez académique, qui fait que j'aime bien mettre des concepts qui n'ont rien à voir ensemble, ensemble, et j'aime bien étudier jusqu'à fond. Et comme disent les jeunes de nos jours, j'aime bien poncer un sujet. C'est ça, on ponce un sujet, comme une planche. Et donc, je n'ai pas étudié pour mon doctorat l'humour, parce que j'ai fait un truc... beaucoup plus ennuyeux sur la communication interne dans une organisation avec les stratégies de communication interne et externe à destination des postes. Donc, pas du tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air moins drôle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup moins drôle. Mais l'humour et le leadership, c'était mon sujet de MBA. Parce qu'après mon doctorat, je n'en avais pas assez.

  • Speaker #1

    Tu t'ennuyais ?

  • Speaker #0

    Voilà, je m'ennuyais. Et j'ai fait un MBA et là, je me suis dit, pour une fois, je vais faire un truc qui me plaît. Parce que la thèse, c'était plus, je vais faire quelque chose qui va me servir dans le monde du travail, en tant qu'affaire. Et là, je me suis dit, je vais me faire plaisir. J'avais deux possibilités de sujets. Je les ai proposés à mes profs à Cambridge. Et mes profs m'ont dit, prends l'humour, prends l'humour. Je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire avec l'humour ? Parce que là aussi, tu es quand même supposé le revendre à la sortie. Et mes profs... Ils m'ont dit Ouais, c'est trop cool ! Je me suis dit Mais qu'est-ce que c'est ? J'ai trop de boulot avec ça ! Mais j'ai suivi et ils avaient raison. Ça ne m'a pas directement amenée du travail, mais j'en ai tiré une boîte. J'ai monté ma boîte sur le concept et six ans plus tard, je suis toujours là.

  • Speaker #1

    C'était un pari risqué, mais capi.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens, c'est qu'il faut toujours suivre sa passion.

  • Speaker #1

    Et d'où c'est ta passion du coup l'humour ? Parce qu'on aime bien plus rigoler.

  • Speaker #0

    Si longtemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé l'humour. J'ai grandi avec, on va savoir mon âge presque, j'ai grandi avec la classe quand j'étais gamine. Et je refaisais les gags de la classe qui était sur France 3 à l'époque à la cour d'école. Mais je ne savais même pas que ça pouvait être un métier de faire. et puis il y a quelques années j'ai déménagé en Angleterre et là on m'a introduit au stand-up je suis allée dans mon premier pub j'ai vu du stand-up j'ai rien compris parce que c'était en anglais mais je ne sais même plus comment je suis tombée sur une pub pour un atelier de stand-up et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public j'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre et je me disais c'est pas possible ça peut pas continuer comme ça parce que ça m'empêche de... ça me coupe d'opportunité et je me suis dit voilà lance toi un défi va à cet atelier de stand up au pire tu vas récupérer quelques tips que tu vas pouvoir réutiliser au mieux ça va peut-être te plaire et donc j'ai fait cet atelier et à la fin de l'atelier on devait monter sur scène et ça a été le moment le plus Je crois le plus difficile, un des moments les plus difficiles de toute ma vie, parce qu'il y avait 60 personnes, des Anglais, que je faisais des blagues en anglais en plus. Je n'avais pas l'habitude de la scène. Tu es dans un pub, tout le monde est bourré. J'imagine que c'est le scénario catastrophe. Le premier, parce qu'on était plusieurs, le premier a passé tellement stressé qu'il a oublié ses lignes, son texte. Le premier qui est anglais a oublié son texte. Alors, qu'est-ce que ça m'a donné quand c'est dans les derniers mois ? et j'avais des heures d'attente avant d'arriver donc je stressais comme une malade j'ai cru que j'allais m'évanouir et puis je suis montée sur scène, je me suis soutenue de mes lignes de mon texte, heureusement et puis au moment où j'ai commencé à sortir des blagues les gens ont ri, et là je me suis dit attends c'est vachement cool c'est top, et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine tu te prends du love en fait quand les gens rient, et t'es là en fait c'est méga cool et tu prends goût tu prends goût Et à partir de là, j'ai cherché à remonter sur scène. C'était juste au moment où je suis rentrée en France. Donc, j'ai refait des stages. Je revenais en Angleterre régulièrement. J'ai monté un club à Londres avec un ami du stand-up. Et je saisissais toutes les opportunités à Londres. Et j'en ai monté un à Cannes où je vivais sur la côte d'Azur. J'avais trouvé un pub à Cannes. Et donc, j'en avais organisé un. Et du coup... j'ai commencé entre Londres et Cannes à en faire. J'ai organisé des spectacles pour mes potes en Angleterre, on est allé à l'étranger en faire, donc je me suis vraiment mis dedans. Et en même temps j'ai repris mes études quelques années plus tard et je me suis dit, je vois le potentiel que l'humour peut avoir. A l'époque j'étais manager et le fait d'avoir de l'humour ça me donnait de la répartie, ça me permettait de me sortir de la situation. Ça me permettait de me connecter avec mon équipe, de les faire rire. Ça m'a fait pas mal réfléchir aussi sur mon humour, justement parce que je blaguais avec mes collègues masculins et je ramenais mes blagues avec mon équipe qui était plutôt féminine, qui était dans la com. Et des fois, ça clashait. J'avais une de mes voisins qui me disait t'es pas drôle Je lui disais attends, je fais du stand-up et tout, tu peux pas me dire que je suis pas drôle Mais ça m'a fait réfléchir. et je me suis dit, il y a un truc pourquoi on fait rire certaines personnes et pas d'autres ma question principale c'était est-ce qu'il y avait un genre dans l'humour est-ce que c'était possible que les blagues ne soient pas adaptées à tout le monde, et j'ai creusé j'ai poussé le sujet j'ai vraiment poussé le sujet en me demandant est-ce que tu peux adapter ton humour à ta hiérarchie parce que ça dépend du niveau hiérarchique... Est-ce que ça va dépendre de la situation ? Est-ce que ça va dépendre du genre ? Est-ce que ça va dépendre de l'âge ? Je me suis posé plein de questions et ça coïncidait au moment où j'étais à mon MBA. Et c'est ce que j'ai proposé comme sujet de recherche, sachant que je me suis dit, je m'éclate, je fais mon truc, je ne sais pas où ça va aller. Mais le sujet était tellement original pour Cambridge que ma superviseure l'a proposé au Financial Times. Et le Financial Times a parlé de la recherche qu'on avait faite, qu'on a proposée au European Business Review, qui est un journal académique et qui s'est paru. Et qu'à partir de là, Cambridge a même fait une petite animation sur ma recherche. C'est sorti en livre blanc. De là, j'ai eu des sociétés qui ont trouvé ça super intéressant, anglaises, et qui ont commencé à me demander, tu fais des conférences, tu fais des formations ? Ce n'était pas du tout prévu. Je me suis dit… Oui bien entendu ! Alors que pas du tout, j'avais rien préparé, j'ai fait du rétro pédalage et j'ai construit mon truc à partir de la roche-lisse. Et je me suis dit on verra bien où ça ira. mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Et je me suis dit, bon, je vais apprendre des trucs, être entrepreneur, ça veut dire que je vais acquérir un tas de nouvelles compétences qui, je suis sûre, pourront être réutilisées si jamais je dois repartir en entreprise. Et puis comme ça, je suis partie, je me suis dit, bon. De toute façon, je le sentais, je me suis dit, je devais y aller et aller jusqu'au bout. Je n'ai eu un entretien juste après avoir quitté ma dernière boîte. Et le job, c'était un autre job dans la com. Et s'il y avait quelque chose, je me disais, je ne peux pas. Je ne peux pas y retourner. D'abord, c'est trop tôt par rapport à mon autre expérience. Et j'ai vraiment envie de savoir jusqu'où je peux mener ce projet. Les trois dernières années, j'avais bossé avec des entrepreneurs. Parce que je travaillais dans le... le développement économique, donc j'aidais les entrepreneurs à se développer à l'international notamment. Et j'étais en charge aussi dans un de mes postes précédents de la communication de la French Tech, de la French Tech Côte d'Azur. Et du coup, j'étais tout le temps avec des entrepreneurs. Et je me suis dit, peut-être qu'il est temps que tu passes le pas et que t'en deviennes un.

  • Speaker #1

    Merci pour tout ce que t'as partagé. Il y a énormément d'éléments qui ont attrapé mon attention. Déjà, cette envie de te mettre en danger a été assez forte la première fois où tu t'es inscrit dans un stage de stand-up, puisque c'était une de tes grandes peurs, c'était un de tes freins même d'un point de vue carrière, tu n'aimais pas la prise de parole en public, et donc on le sentait bien, la peur au ventre, et ça n'a pas été agréable jusqu'au moment où tu as été sur scène et où ça a fonctionné, et tu as fait rire. Donc ça, c'est vraiment un élément fort de développement personnel. C'est quand on identifie nos limites et qu'on accepte d'aller titiller cette zone d'inconfort pour justement grandir. Alors, j'ai quand même un doute. Je ne doute pas que tu es quelqu'un d'extrêmement drôle et qui toujours fonctionne très bien. Mais rassure-moi, tu t'es pris des fours sur scène ou tu as toujours eu un succès dingue ? parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas... Enfin, un succès dingue. Si j'avais un succès dingue, peut-être que je serais Florence Foresti.

  • Speaker #1

    Bientôt, bientôt.

  • Speaker #0

    Non, bien entendu, je me suis pris des fours parce qu'en fait, ce qui est intéressant avec le stand-up ou avec l'humour en général, c'est que tu es obligée d'en passer par le four pour améliorer tes blagues. Tu n'as pas moyen. Si tu appelles ta mère et que tu lui dis Voilà, moi, j'ai une super blague ta mère, c'est ta mère, elle va te dire Mais sur ma chérie, tu es drôle mais ça va pas forcément marcher sur scène donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne c'est d'aller sur scène et de voir ça marche ça marche pas et d'améliorer ça marche par itération comme un produit c'est la même façon donc oui oui le deuxième la deuxième fois donc la première fois c'était une bonne surprise ça a fonctionné la deuxième fois ça a fonctionné moins bien et tu l'as vécu comment ? c'est ça aussi je trouve qui est sympa avec le cette expérience c'est que ça m'a rendu beaucoup plus résiliente et humble Parce que le stand-up, tu te dis Ouais, génial ! Ah là, j'ai fait un carton ! Ça y est, je maîtrise le truc ! Et puis la fois suivante, personne ne rit et t'es là Ok, bon, j'ai peut-être pas complètement tout saisi alors…

  • Speaker #1

    Et c'était les mêmes blagues ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était les mêmes blagues, mais il y a plein d'éléments. Il y a la salle, il y a le contexte du jour, il y a ton énergie, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et à moins d'être un professionnel, les professionnels, ils peuvent… avoir le même niveau de qualité et de rendu à chaque fois. Mais quand tu démarres, c'est très, très aléatoire, en fait. Et oui, la première fois, c'était un spectacle que j'avais organisé avec un ami. On avait trouvé une salle l'après-midi. On était le premier, d'ailleurs, on avait créé le premier comédie club à Londres qui était l'après-midi, donc en journée. Donc, ce qui est intéressant à retenir, c'est que la journée, tu n'as pas l'effet bénéfique de l'alcool. Les gens sont pas bonnes.

  • Speaker #1

    Ils sont trop sobres pour rire.

  • Speaker #0

    Même en Angleterre. Et en plus, on avait ramené, les anglais, mes potes anglais avaient ramené plein de la famille, des amis, on avait tous ramené des personnes. Et il y en a un qui s'était senti obligé de ramener sa famille, qui était une famille de Brexiteurs, donc les gens qui votaient Brexit, c'est l'époque du Brexit. Et il y avait des enfants. Or, mon stand-up à l'époque, et je pense peut-être qu'elle soit bien mieux maintenant. Mais mon stand-up à l'école, à l'époque, je parlais beaucoup de dating, de rendez-vous et de sexe et j'avais des blagues sur le Brexit en tant qu'étrangère à Londres. Autrement dit, je ne les ai pas beaucoup fait rire et ça constituait 50% de l'audience. Ils ne sont même pas applaudis quand je suis partie.

  • Speaker #1

    Le public n'était pas avec toi.

  • Speaker #0

    Non, du tout non. Et à l'époque, je n'avais pas assez de matière pour rebondir parce que tu peux adapter, etc. J'avais mes petites blagues pour tenir et puis je n'avais pas de quoi. Je n'avais pas assez de matière pour rebondir. m'en sortir s'il y avait un autre public.

  • Speaker #1

    Et donc là tu sentais que tu allais droit dans le mur et tu n'avais pas d'alternative que d'aller droit dans le mur. Oui.

  • Speaker #0

    Là, tu les vois, en plus c'était une toute petite salle donc tu étais à 1m2. Bizarrement les blagues sur les Brexiteurs ça ne les fait pas. Oh il y a un adolescent de... Oh il y a un gamin de 8 ans.

  • Speaker #1

    Parlons de fellation maintenant.

  • Speaker #0

    Comment on fait des enfants ? Voilà, s'il n'était pas au courant, maintenant il sait.

  • Speaker #1

    Ah, c'est rude, c'est rude. Et du coup, ça ne t'a pas dissuadée de remonter sur scène. C'est ça qu'il faut retenir quand même. Un échec après un succès et tu ne te dis pas, c'est bon, je raccroche les gants. Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Non, jamais, parce que je me dis que ça fait partie du jeu. C'est comme quand tu apprends n'importe quoi, tu apprends à courir. Bon, tu ne vas pas faire un temps à tous les coups. Il y a des fois où tu seras fatiguée, où tu vas te tordre la cheville. Oui, donc voilà. C'est un projet à long terme. Pour moi, le stand-up, c'est même pas... Je ne me suis pas réveillée en me disant je vais devenir humoriste On m'a souvent dit pourquoi tu n'abandonnes pas tout pour être humoriste ? En fait, ça n'a jamais été vraiment mon rêve, en tout cas pas pour le moment. Moi, je le voyais plutôt comme ma retraite. Tu vois, quand tu peux... Je trouve que c'est cool quand tu es un senior qui fait du stand-up. Moi, je trouve ça méga cool. Tu es à la retraite et tu es là maintenant, je vais faire le... tour du monde avec mes blagues remplies quand t'es jeune tu vois quand t'es plus âgée elle est décédée malheureusement mais il y avait une comédienne qui avait démarré à 72 ans et donc qui avait participé à des émissions de télé qui avait fait le tour du monde avec ses shows, qui est morte à 84 et qui a fait du stand-up à plein temps et je me disais c'est super cool comme projet de retraite donc en attendant je me dis t'as le temps

  • Speaker #1

    parce que c'est un truc intellectuel tu peux en faire toute ta vie donc il n'y a pas de deadline c'est génial parce que c'est typiquement le genre d'exemple où tu te dis c'est pas possible tant que quelqu'un ne me montre pas que c'est possible et là c'est l'exemple parfait quelqu'un qui démarre le stand-up à 72 ans tu peux que te dire il n'est jamais trop tard

  • Speaker #0

    Tout à fait, en plus elle faisait du burlesque et tout, elle se déçapait sur scène à 72 ans.

  • Speaker #1

    Elle s'appelait comment ?

  • Speaker #0

    Moi j'étais là, respect, elle s'appelait Lynn Miller, et c'est une fille qui vivait en Angleterre. Et moi je l'avais reçue dans mon show à Cannes, je l'avais interviewée, et pour moi c'était une source d'inspiration parce qu'elle m'a réconciliée avec le fait de vieillir en fait. J'avais peur, tu dis, je suis vieillir, qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ? Et là t'es là, tu peux faire du cabaret ! Tu peux être invitée à faire des shows à Hong Kong. Tu peux faire de la télé. Elle faisait des éditions dating anglaises. Tu vois, j'étais là, mais ça a l'air trop cool en fait d'être vieux. Oh bien,

  • Speaker #1

    ça ouvre de nouvelles perspectives. C'est canon. Exactement. C'est canon.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, ça fait partie. J'ai une bucket list. Ma bucket list, elle est organisée par tranche d'âge. Donc, j'ai 20, 30, 30, 40, 40, 50, 50, 60, 70. Tu vois, j'ai retraite. Et ça, c'est dans la case 60, tu vois.

  • Speaker #1

    Génial. Génial. Et t'as quoi dans la bucket list de cette décennie ?

  • Speaker #0

    Oulah cette décennie, déjà il y a pas mal de choses que j'ai fait cette année. Là par exemple je reviens de l'île Maurice et j'ai nagé avec les dauphins. Donc ça c'était dans ma petite bucket list. J'avais écrit un livre, ça c'est fait. Mais maintenant c'est publier plusieurs livres parce que je ne peux pas juste m'arrêter et peut-être même publier mon premier roman. Donc ça, ça serait top. Il y a plein de choses que j'ai faites. J'enseigne, ça c'était dans ma bucket list. Je suis devenue conférencière, bucket list. Le stand-up, il y a encore faire mon propre show. Parce que c'est vrai que du coup, je ne donne pas assez de temps au stand-up. Et j'aimerais écrire un show et aller le faire à Edinburgh, qui est la mecque du stand-up pour les anglo-saxons. C'est un peu le Woodstock des arts de la rue et de la comédie.

  • Speaker #1

    Quand tu dis faire un show, du coup, c'est faire un one-woman show ? Oui, un one-woman show. C'est-à-dire faire une séquence de show ?

  • Speaker #0

    Parce que là, moi, je fais du maximum de 15-20 minutes et je voudrais faire 45 seules sur scène. Et d'un bourg, c'est la consécration. Pour les anglo-saxons, tu as toute l'industrie qui est là. Et c'est juste, c'est irréel. Tu y vas, tu as du stand-up 24 heures sur 24 pendant un mois, avec des stand-upers qui sont là du monde entier, des États-Unis, de la Malaisie, tu veux. C'est... C'est... Tu vois là, moi j'ai perdu, à chaque fois j'y allais pour 3-4 jours. J'étais en Écosse où le petit-déj c'est du lard bouilli, non pas bouilli, frit, c'est quand même costaud. J'ai quand même réussi à perdre 5 kilos en 3 jours. Tu montes, tu descends, tu ne dors pas, c'est chaud.

  • Speaker #1

    Incroyable. Une bonne bucket list et j'entends que tu es déjà à fond en train de checker. tous ces objectifs. Un peu plus tôt, tu parlais du fait qu'on devait parfois adapter son humour à la cible, à l'audience et je crois que tu as un modèle pour ça.

  • Speaker #0

    Les quatre questions, en fait, quand tu fais de l'humour, ce qu'on se demande rarement en fait, c'est qu'est-ce que je veux en faire de cet humour ?

  • Speaker #1

    Pourquoi est-ce que je veux... Quel est l'objectif ? Voilà,

  • Speaker #0

    quel est l'objectif ? Est-ce que... parce que souvent on... rentre dans une salle et on se dit ah j'ai une super blague à partager mais en fait quand tu partages cette blague c'est quoi ton intention ton intention est ce que c'est de briller parce que tu vas faire rire les autres et du coup c'est bon pour ton ego ça va te faire du love ou est ce que tu as envie de te connecter avec les autres ou est ce que tu as envie de faire rire les autres peut-être parce que ils ont passé une sale journée et a envie de remonter un peu le moral voilà qu'est ce qu'il ya derrière ça je pense que personne se le demande ensuite il ya maquille tu as devant C'est bête, mais est-ce que c'est des personnes qui vont apprécier ton humour ? Donc, quel est leur type d'humour ? Qu'est-ce qui va les faire réagir ? Quelle est la situation ? Est-ce que c'est formel ? C'est informel ? Tu es à la machine à café ou tu es en plein milieu d'une réunion ? Ce n'est pas pareil. Et je ne me souviens même plus de la quatrième. Donc, le contexte. Le pourquoi. Le qui. Le qui, pourquoi, comment. Oui, comment. comment tu vas le ficeler est-ce que tu vas raconter une blague mais il y a un million de façons est-ce que tu vas le faire dans une présentation est-ce que tu vas le faire avec des images avec des vidéos c'est vraiment le moyen que tu vas utiliser le médium super et donc en fait il y a effectivement toute une réflexion à avoir autour de l'humour et

  • Speaker #1

    donc toi tu organises des conférences pour justement sensibiliser les managers et les leaders à ce nouveau style de management et donc Moi, j'adhère évidemment complètement à l'idée. Je me pense très, très drôle. Et en tout cas, en tant que manager, j'aimais beaucoup faire rire mes collaborateurs et créer une ambiance où on pouvait se marrer. Il faut quand même que je partage une anecdote parce que ça me fait penser à la T4 question. Moi, j'ai un souvenir qui m'a vraiment marquée professionnellement. J'avais une présentation à faire en plénière avec toute mon entité. Et on m'avait briefée sur le sujet et l'idée était d'être assez... Ma DG m'avait briefée pour un peu sensibiliser, mais pas alarmer, mais quand même faire prendre conscience des problèmes qu'on avait sur une de nos zones. Et moi, j'avais choisi l'humour pour un petit peu faire passer la pilule. Et donc, je suis arrivée sur scène et j'ai fait ma présentation. Et évidemment, quand tu fais une présentation dans ce genre de cas, tu as tout le codire qui est devant. Et progressivement, dans le fond de la salle, c'est comme tu as le carré hors VIP, et puis progressivement, tu as le reste des équipes. Et j'ai fait ma présentation en regardant beaucoup le carré VIP, et je lui faisais beaucoup rire, et donc j'étais très très contente de moi. Sauf qu'à un moment quand même, j'ai vu qu'au fond de la salle, ça rigolait beaucoup moins. Et quand je suis sortie de cette réunion, je me suis gentiment pris beaucoup de réflexions sur le fait que ma présentation avait été mal prise. Et moi, je ne comprenais pas parce que pour moi, justement, j'avais essayé d'adoucir le message avec de l'humour. Et en plus, le premier rang a été plié derrière. Donc pour moi, j'avais réussi ma mission et en fait, je ne m'étais pas bien posé la question. En tout cas, je n'avais pas bien lu les réactions dans toute l'audience. Du coup, c'est pour ça que je trouve que tes questions, elles sont très pertinentes parce qu'en fait, on peut avoir dans l'audience différents types d'audience. De mon expérience difficile, qu'est-ce que tu pourrais me donner comme conseil ou comme enseignement ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est souvent le problème et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de présentations, pas qui échouent, mais où on essaye, on met une petite vignette sympa et on ne comprend pas pourquoi ça ne va faire rire personne. C'est parce qu'on va projeter son propre type d'humour sur les autres. On ne se demanderont pas, est-ce que ça va faire rire l'Assemblée ? Et là, en fait, peut-être que tu as ciblé sur le type d'humour qui va parler au codire, mais du coup, ça ne va pas parler à tout le monde. Or, il y a des types d'humour qui aident à l'assembler. Et souvent, ce qu'on me dit, les réflexions que j'ai, c'est l'humour, ça doit être spontané Oui, l'humour, ça doit être spontané quand tu es au repas de Noël, avec tes copains. Quand tu fais une présentation, ton humour, il ne peut pas être spontané. Il faut le travailler. Et dans ce type de présentation, tu vas tester ton humour, tu vas te demander, d'où l'intérêt, tu vas te demander, j'ai le codire devant, est-ce que ça va passer avec le codire, mais est-ce que ça va passer aussi avec les équipes ? Et qui j'ai en face de moi ? Est-ce qu'il y a des messages qui ne vont pas passer si je rigole là-dessus ? Et c'est toute cette réflexion qu'il faut avoir. Donc, c'est un mélange, en fait. Oui, on peut très bien avoir un humour spontané, et j'encourage l'humour spontané, mais... C'est bien si on a un type d'humour qui passe, parce qu'il y a des personnes qui ont un type d'humour qui ne passe pas, qui n'est pas bienveillant ou qui passe mal. Et là, il vaut mieux savoir où on en est avec son type d'humour pour pouvoir un peu le réfléchir, le faire en conscience pour éviter de se mettre des problèmes. Parce que dans le jour, on peut très bien être viré ou s'attirer des tas de problèmes à cause de son humour. Moi, je suis pour qu'on garde l'humour. Mais effectivement, on n'est pas dans un contexte de comédie club, on n'est pas dans un contexte amical. Donc, il faut quand même y réfléchir un peu, y mettre un peu d'intention et se demander, je veux en faire quoi ? Je veux mettre de l'humour dans cette présentation. C'est pour qui ? Comment je le fais ? Est-ce que ça va parler à tout le monde ? Alors, si on a des publics qui sont différents, essayez de peut-être mettre différents types d'humour à différentes parties pour que ça puisse parler à tout le monde.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai aussi l'impression que mettre de l'humour pour faire avaler la pilule, en fait, quand il y a des messages difficiles, ce n'est pas forcément la meilleure des stratégies. C'est bien d'utiliser l'humour, mais parfois, sur certains messages, ça peut être contre-productif. Est-ce qu'il faut choisir les messages ? C'est ça que je veux, ma question.

  • Speaker #0

    Il faut... En fait, l'humour, ça doit aider à alléger l'atmosphère. ça doit montrer qu'on est conscient du problème, mais on ne doit pas ignorer le problème pour autant. Par exemple, tu vas, je n'en sais rien, je faisais une conférence il n'y a pas longtemps sur le change management, tu mets une petite vidéo d'un humoriste qui parle de change management, mais après tu vas parler des problèmes, des vrais problèmes. Ça ne va pas t'empêcher de parler dans le dur. Mais tu commences en disant, voilà... On va en rigoler un petit coup, voilà ce que ça donne. On connaît les travers du sujet. Bon, maintenant, on revient et on en parle concrètement et sérieusement. Ça doit allier et ça doit aider à ouvrir la discussion, mais ça ne doit pas remplacer le message.

  • Speaker #1

    L'idée, c'est de savoir doser et aussi, pas D-A-P-S-E-R, Doser le niveau d'humour et aussi choisir les moments et alterner le ton en fonction des différentes parties de ta présentation ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que si tu ne fais que de l'humour, les personnes vont sentir que leur problème est ignoré. Et ce n'est pas ça qu'on veut. D'où j'en parlais de l'intention, c'est tu utilises l'humour pour quoi ? Tu vas utiliser l'humour peut-être parce que là, il y a un moment d'émotion, tu vas alléger un peu. Et ce n'est pas se moquer de la personne, mais c'est une petite image, un petit truc, quelque chose qui va alléger un peu l'atmosphère. Ou tu veux que les gens partent avec le sourire, donc tu vas l'utiliser enfin parce que tu veux qu'ils repartent avec la banane. C'est pour ça que c'est stratégique et que ça doit être fait en conscience parce que ce n'est pas tout le long. Et il y a des moments stratégiques pour le faire. pour pas que les personnes pensent que t'es là juste pour faire des blagues et que du coup tu ne veux pas les écouter ou que tu n'entends pas leur message. C'est de la com, c'est pour ça aussi, quand je fais de l'humour, je me rends compte que ça... En fait, tu tournes et tu tournes, j'ai fait plus de 20 ans de com, c'est un langage, c'est un moyen de communication. Et en tant que tel, tu n'utilises pas n'importe quel mot à n'importe quel moment avec n'importe qui.

  • Speaker #1

    Donc vraiment, le faire en conscience, et du coup, faire quelque chose en conscience, ça veut dire aussi bien se connaître. Pour être drôle, est-ce qu'il faut absolument... Être à l'aise avec tout son être, comment est-ce que toi tu le modélises ?

  • Speaker #0

    Oui, il faut être à l'aise parce que l'humour va appeler l'humour. Et donc si on fait de l'humour, on doit être capable de le recevoir également. D'où très important quel type d'humour on va faire. Parce que si on est quelqu'un qui utilise beaucoup le sarcasme et l'ironie, on va envoyer le message que c'est ok, et du coup on risque de recevoir du sarcasme et de l'ironie. donc il faut pouvoir le recevoir il faut pouvoir y répondre, il faut pouvoir savoir comment donc il faut bien se connaître et savoir quelles sont ses limites de quoi on a envie de parler avec quoi on est aligné, de quoi on n'a pas envie de parler l'humour je trouve que c'est un outil, l'outil d'intelligence émotionnelle ultime on sait utiliser l'humour on est un leader émotionnellement intelligent pourquoi ? parce que il faut comme pour tout ce qu'on dit sur l'intelligence émotionnelle il faut bien se connaître et ça veut dire qu'on doit aussi s'intéresser aux autres, parce que comme je le disais, il y a cette démarche de qui j'ai en face de moi, c'est quoi leur sens de l'humour, qu'est-ce qui va les faire rire. C'est également un outil pour améliorer les relations sociales, donc on va l'utiliser dans un contexte social. Et il faut avoir cette intelligence de savoir quand est-ce qu'on va le placer, quand est-ce que c'est le bon contexte, quand est-ce que ça ne l'est pas. Si on l'utilise alors qu'on est sur le point de virer son équipe, ce n'est pas le bon moment ! On n'utilise pas l'humour pour dire qu'il y a une pandémie et tout le monde est mis au chômage. Je connais quelqu'un qui l'a fait, mais c'est un comédien, son équipe le connaissait, etc. Et ça, c'est à la personne. Il n'y a pas de recette, c'est vraiment un ressenti de... Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que la personne est ouverte à ce genre de choses ? Maintenant, si la personne vient te dire qu'elle vient de divorcer... peu de chance qu'elle soit hyper open pour une blague. Et il y a un degré aussi. On pense à tort que l'humour, c'est juste des blagues. Alors qu'en fait, ça peut être des images, ça peut être des petites réflexions, ça peut être des choses qui sont toutes légères et qui font juste... On n'a pas besoin de se rouler par terre. On n'a pas une pression de comédien. On n'a pas besoin que les gens se roulent par terre en riant, en pleurant. Juste les faire sourire. Ça suffit.

  • Speaker #1

    Donc oui, j'entends, il y a un lien très fort avec l'intelligence émotionnelle, cette capacité à se lire et à lire les autres. Et ce que j'entends beaucoup dans ton discours, c'est que finalement, l'humour permet de créer une ambiance, de favoriser la collaboration. J'imagine que les managers qui sont vus drôles... sont plus suivies ou en tout cas motivent plus les équipes ? Est-ce que tu as des données là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de recherches qui ont été faites avec les managers qui utilisent ça, qui utilisent l'humour, augmentent leur capital sympathie, augmentent la performance de leurs équipes. Ils sont mieux vus. En fait, même, il y a des recherches qui disent qu'ils gagnent mieux leur vie. Parce que comme ils sont plus aimés par leur équipe, ils sont mieux vus, ils sont plus aidés. Et ils gagnent mieux. Donc, c'est tout bénef, en fait, pour le manager.

  • Speaker #1

    Encore une fois, moi, je suis fan de ton concept parce que j'aime trop rire et j'aime trop faire rire. Mais tu vois, parfois, ça m'a un peu coûté en entreprise, peut-être parce que je n'avais pas assez de finesse intellectuelle pour mieux choisir quand faire mes blagues et à qui les faire. Mais j'imagine que, de manière générale, on a en entreprise cette idée. qu'il faut être sérieux, que pour être crédible, surtout en tant que femme, on ne peut pas se laisser aller avec la petite blagounette. Tu te bats contre ça ? C'est quoi ta position par rapport au sérieux contre humour ?

  • Speaker #0

    Alors oui, moi je suis complètement... Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Bien au contraire, j'ai évoqué dans les réseaux sociaux une recherche de la NASA qui avait identifié que dans un groupe, dans une dynamique de groupe, dans un groupe isolé notamment, la personne qui était la plus essentielle, c'était ce qu'ils ont appelé le clown. Moi, je ne suis pas trop pour le clown, le mot, le clown. Le bout en train. Voilà, mais eux, ce qu'ils ont identifié le clown, c'est la personne, en fait, qui va être dans l'écoute. Parce qu'au plus bas du mot, il faut bien connaître les gens, il faut s'y intéresser quand on est dans l'écoute. Et c'est la personne qui va permettre d'alléger les conflits, en fait, de réduire les conflits, de faciliter le lien dans un groupe. Pour eux, la recherche avait été faite dans un groupe d'astronautes qui ont passé des mois ensemble, et pas de possibilité d'éviter de s'échapper. Pour eux, la personne la plus essentielle dans un groupe, ça va être ce clown qui va leur permettre de créer du lien, et qui va leur permettre de ne pas s'échapper là-haut dans la station, et qui va être dans l'écoute et l'empathie des autres.

  • Speaker #1

    qui va permettre de passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Exactement, de passer quelques mois. Il faut demander à Pesquet quel était le clown de son temps.

  • Speaker #1

    Qui était le clown. Excellent. En tout cas, ce que je remarque avec toi, c'est que tu as découvert ce qui te rend unique, en tout cas, ou ce qui fait un peu ta marque de fabrique, en faisant quelque chose qui ne te donnait pas du tout envie à la base, c'est aller faire du stand-up. Et de là, finalement, tu as tiré le fil, tiré le fil. Et même s'il y avait beaucoup de signes qui disaient, Mais non, ce n'est pas sérieux, on ne va pas faire ça, on ne va pas faire une spécialisation sur l'humour finalement, tu as suivi ton intuition. Et c'est ce qui fait vraiment ta marque de fabrique aujourd'hui. Ça me donne envie de te poser la question. Toi, c'est quoi ta vision sur l'intuition ?

  • Speaker #0

    Alors, au moins, je crois en l'intuition. Et là, pour le coup, c'était vraiment... C'était même plus que de l'intuition, c'était du gut instinct, comme on dit. C'était, t'es contre tout le monde, mais il y a quelque chose en toi qui te dit, non, tu tiens un truc là, il y a un truc, il faut que tu y ailles. Alors, ça n'a pas été évident de convaincre tout le monde, mais il y a des signes en fait, si toutefois on croit aux signes ou quoi que ce soit, il y a quand même des choses qui te disent que t'es sur la bonne voie. Autant quand j'étais en Com, en Angleterre, ça m'est arrivé de faire du freelancing, d'avoir des clients. On m'a souvent dit pourquoi tu... Parce que j'étais arrivée à un certain niveau de séniorité dans les agences et tout. Je me dis pourquoi tu ouvres pas ton agence ? Mais ça me faisait pas vibrer en fait d'ouvrir mon agence de com. Alors que j'aurais pu. Mais là, c'était un truc complètement entre guillemets foireux. Tu dis mais je sais même pas ce que je vais faire. Mais il faut que j'y aille quoi. Il faut que je creuse, il faut que je vois. Parce que voilà, moi ça m'intéresse et j'ai envie d'aller jusqu'au bout de tout ça. Alors à l'époque en plus moi j'étais en MBA et donc en MBA t'as quand même des gens ultra brillants dans la salle qui eux, tous ceux qui voulaient devenir entrepreneurs, l'idée c'était de guérir le cancer, de faire 3 milliards, de faire un exit, d'embaucher 25 000 ingénieurs, d'avoir une plateforme et tout, un SAS et tout. Et moi c'était, alors moi je vais faire de l'humour quoi, je vais... je vais expliquer aux managers comment utiliser l'humour. Là, tout le monde me regardait, dis comme quoi ce truc ? Et personne ne me prenait au sérieux. Bizarrement, Cambridge m'a pris au sérieux. Je pense que c'est ça, quand tu dis qu'une institution comme Cambridge te prend au sérieux, tu te dis déjà que c'est un bon départ. Quand tu es sur un sujet aussi bancal, tu te dis, j'ai quand même le quotient, la crédibilité académique. le quotient académique de toute une institution vieille de 900 ans qui me suit et qui m'a bac et je remercie Cambridge parce que sans eux je pense pas que j'aurais été là ils ont mis des moyens ils ont fait un film et tout ils ont vraiment été derrière moi après ça a été mon réseau parce que les personnes avec qui je travaillais quand j'étais salarié ont été mes premiers clients et m'ont dit ah mais c'est génial et tout et m'ont booké et notamment mon premier client ça a été la BPI avec qui je travaillais régulièrement Avant. Donc, quand tu te dis que ton institution académique et tes profs te suivent, que tes anciens clients te suivent...

  • Speaker #1

    Ils sont demandeurs.

  • Speaker #0

    Tu te dis, il y a un truc. Il y a un truc. Je ne sais pas jusqu'où ça va aller, mais ça vaut le coup de creuser.

  • Speaker #1

    Et continuer à tirer le fil, continuer à creuser quand il y a de l'engouement comme ça.

  • Speaker #0

    C'est comme remonter la pelote d'Ariane. Tu te dis, je ne vais pas la lâcher. Je veux savoir où ça va me mener.

  • Speaker #1

    Et j'aime bien cette idée de suivre aussi, tu disais le get feeling, mais le niveau de vibration. Ça ne te faisait pas vibrer de l'idée de... Quand tu visualisais l'agence de com, ça ne te faisait pas vibrer. Alors que là, tu ne savais pas vraiment, mais tu avais une piste. Et là, ça te faisait vibrer, là, ça te faisait kiffer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que quand tu fais, pour ceux qui savent, quand tu fais l'ikiga et tout ça, je crois que c'est un des premiers trucs que j'ai fait quand j'ai arrêté le salariat. La com... C'était ce que je savais faire. J'ai fait 20 ans de quelque chose que j'ai les compétences pour le faire. Mais ça ne veut pas dire que je me levais le matin et que je mangeais de la com'au petit-déj. Et ça faisait 20 ans que j'en fais, donc j'avais envie déjà mon dernier job, j'étais directrice business development parce que, vice présidente, parce que j'avais envie de voir quelque chose d'autre. Parce que tu as fait un peu le coup de fête au bout d'un moment. J'avais envie de voir d'autres horizons. Donc là, je n'avais pas du tout envie de refaire ça. Et je me suis rendu compte que par contre, c'était une compétence qui pouvait me servir. Parce que quand tu démarres en tant qu'entrepreneur, moi je démarrais il y a 6 ans, il y a 6 ans, sur LinkedIn il n'y avait pas une tonne d'entrepreneurs, tout ce que je voyais c'était des américains, donc tu essayais de détricoter ce qu'ils faisaient pour essayer de comprendre comment tu pouvais, il n'y avait pas de boîte, il n'y avait pas de bootcamp, de machin, de truc, ça n'existait pas en France. Ça a vachement évolué depuis le Covid et j'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait démarrer avec ce que tu avais et je me suis dit ben moi le seul truc que je sais bien faire c'est la com. Donc du coup, j'ai capitalisé sur ce que je savais faire le mieux et j'ai fait comme si je me suis pris comme si j'étais mon client. Donc pour une fois, alors que j'avais passé 20 ans dans l'ombre des autres, je me suis dit, tu vas t'appliquer, chérie, tu vas t'appliquer à toi-même tes propres conseils. Tes propres conseils, exactement. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand même là, on dit que tu es conférencière, tu as... un livre qui est déjà sorti, tu as dépassé les 30 000 abonnés sur LinkedIn, donc tu fais partie des top voices de... Top voice,

  • Speaker #0

    on ne sait pas qui, quoi. Mais je commence à avoir une voix qui compte un peu.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et des posts qui sont toujours très agréables à lire en plus. En parlant de com, si je devais t'offrir dans la ville de ton choix un énorme panneau publicitaire... qui ferait que toute la ville passerait en dessous tous les jours et pourrait lire ton message. Qu'est-ce que tu mettrais sur ce panneau d'affichage ?

  • Speaker #0

    Je crois que je mettrais que ça paraît cliché, et il y a plein de gens qui vont dire le contraire, mais de dérouler la plot de sa passion, parce que j'en suis la preuve vivante, ça paraît débile et peut-être un peu simpliste, et j'ai vu des tas de gens qui disaient Non, jamais, il faut suivre sa passion ! Le truc, c'est... Suivre sa passion, ce n'est pas la garantie de devenir riche. Ça ne veut pas dire qu'avec ce que je fais, je vais devenir milliardaire un jour. Mais la différence, c'est que faire de la com, c'est ce que je sais faire. Ça veut dire que s'il y a un problème, comme c'est une compétence, je vais peut-être décrocher parce que je ne vais pas avoir la niaque qui va me permettre de continuer. Alors que là, c'est tu ne peux pas faire autre chose. Tu ne peux pas ne pas le faire. C'est comme respirer. C'est t'empêcher de respirer que de t'arrêter de faire ce que tu as envie de faire parce que c'est ton voile. Tu es là pour ça, ça te remplit. Même si tu gagnes zéro, tu ne peux pas t'imaginer faire un autre truc.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun rapport avec ce que tu gagnes financièrement. Tu le fais de toute façon. Et comme en plus, tu le fais bien, ça te permet aussi de vivre correctement. Mais dans tous les cas, tu... C'est pas un choix alimentaire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est pas un choix essentiel.

  • Speaker #0

    Tu peux pas te lever un matin et te dire je vais faire de l'humour et du leadership comme choix alimentaire. Je pense pas qu'il y a beaucoup de gens qui se lèvent le matin. C'est juste que voilà, et si demain je devais repartir en salariat ou quoi, c'est pas pour ça que j'arrêterais ma boîte ou que j'arrêterais de faire ce que je fais parce que l'humour c'était déjà ma bouffée d'oxygène quand j'étais salariée. Quand ça allait pas... Quand j'avais des problèmes au boulot, je montais sur scène et je me souviens d'un job que j'avais quitté. Et je montais sur scène le soir où j'ai pris la décision avec mon boss. Et je l'avais un peu amélioré, mais en disant bonjour, je viens de me faire virer. Donc, c'est cathartique. C'est des séances de psy gratuites. En plus, même mieux, parce que tu es payé.

  • Speaker #1

    C'est excellent. Et si tu devais te retrouver face à Vanessa 10 ans ? Quel conseil tu lui donnerais ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que ça a tout fait sens quand tu suis qui tu es vraiment, quand tu te reconnectes avec qui tu es. Le problème quand tu es salarié, c'est que, et ce que j'ai vu avec ma boîte, mais également en reprenant la parole sur LinkedIn, c'est les années de salariat, en fait, tu te perds là-dedans. Surtout, moi, je faisais de la com, ça veut dire que j'ai mis... ma patte, mon écriture, ma façon de penser au service des autres pendant 20 ans et j'ai pris un ton corporate. Il faut savoir qu'au début de ma carrière j'étais journaliste, j'avais ma propre colonne, j'écrivais des articles et j'avais un ton, j'avais une voix et quand je suis sortie du salariat et je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer je me suis dit mais où elle est Vanessa ? elle est passée où ? Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve, cette jeune fille qui avait des opinions, qui avait des opinions, qui avait un ton, une patte, etc. Et donc, du coup, tu te reconnectes avec ta créativité et avec ta personnalité que tu lisses, que tu oublies pour rentrer dans ce que veut l'entreprise. Même si je n'étais pas... hyper douée pour totalement rentrer dans les clous quand même. Mais j'ai fait de mon mieux. J'ai fait de mon mieux et quand il a fallu en sortir, c'est difficile. Tout d'un coup, tu enlèves ta carapace et tu te retrouves à poil et tu te dis Qui suis-je ? C'est un gros moment d'introspection. C'était quoi ta question ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus, mais j'aime tellement ce que tu dis. C'est dingue en fait à quel point on essaye de rentrer dans le moule et on se sent obligé de se lisser, on prend le feedback, parce qu'on a la culture du feedback pour nous faire progresser, mais on prend les feedbacks et on se dit il faut que je change ça, il faut que je fasse attention. Et c'est vrai que c'est important pour communiquer avec un pack de faire attention à l'autre, d'être dans l'empathie. Et en même temps j'ose espérer qu'un jour on arrivera à le faire même en entreprise. sans se lisser trop, sans oublier qui l'on est. Parce que c'est vrai que quand on sort, après, on a du mal à retrouver qui on est. Et c'est un peu un boulot d'exploration.

  • Speaker #0

    Oui, en sortant, il y a tout un boulot de déconstruction et de reconstruction pour retrouver qui tu es et prendre ce que tu as appris. Parce qu'il y a plein de bonnes choses. Tu as évolué, tu es devenu un adulte. tu vis quand même en société quand t'es dans une entreprise donc il y a quand même des choses qu'il faut faire pour arriver à vivre ensemble et en bonne intelligence mais c'est vrai qu'il y a tout un pan surtout en France en fait parce que j'ai bossé quand même 4 ans en Angleterre et moi ce que j'aimais dans l'Angleterre de l'époque, parce que maintenant il paraît que ça a changé ce que j'aimais c'est me balader dans la rue d'aller à ma banque et de voir que mon banquier était un punk rempli de tatouages avec une crête iroquoise, avec un costume et j'étais là Mais je n'ai jamais vu ça en France. Là-bas, je trouvais qu'il y avait une... Tu pouvais être qui tu voulais, venir comme t'étais, comme au McDo, un peu. Oui, il y avait des codes. Tu es à la banque, donc il faut que tu sois bien habillée, que tu aies un costume. Mais tu peux être embauchée en étant tatouée jusque-là et en ayant une craie de Chiroquoise. C'est un mélange qui faisait qu'il y avait le professionnalisme et en même temps, tu avais le droit d'avoir une personnalité. Et souvent, en entreprise, on te demande d'effacer ta personnalité pour que tu rentres dans le petit monde et que tu deviennes un petit chaînon, un maillon de la chaîne. Et c'est ça qui est dommage, parce que notre richesse, c'est notre personnalité. Et on finit par s'oublier. On finit par s'oublier. Et là, ce matin, je postais sur Meta avec Zuckerberg qui, du coup, a dit qu'il arrêtait la diversité et l'inclusion. C'est fou. De là, de ce truc que je ne comprends même pas, il y a, du point de vue de l'entreprise, le fait que tu veuilles sciemment, consciemment, que tu décides de n'avoir plus que des copies conformes de toi, de n'embaucher que ça.

  • Speaker #1

    On peut dire de mâles blancs hétérosexuels. Voilà.

  • Speaker #0

    Et sûrement qui ont fait la même école que lui, etc. Ça va manquer. Il n'y a plus d'innovation. Parce qu'il faut une confrontation des points de vue, même si ce n'est pas toujours agréable, même si tu vas te friter, même si tu vas rediscuter. C'est cette confrontation de points de vue qui fait que tes angles morts sont couverts par les autres. Et là, il n'y a plus personne qui va voir ses angles morts. Là, il va foncer, ça va être plus facile en réunion. Ça va être bon, j'ai décidé.

  • Speaker #1

    On est d'accord.

  • Speaker #0

    Ok, on est d'accord. C'est sûr que ces réunions vont durer trois minutes. Mais d'un autre côté, je ne sais pas. Peut-être que je vais me tromper, parce que le monde a l'air de marcher sur la tête en ce moment. Donc, peut-être que je me trompe. Mais sa boîte, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution sur la durée pour la boîte. Et puis, c'est un hyper mauvais exemple pour le monde. Tu as une espèce de... Pour moi, un leader, il a ce devoir d'exemple, d'exemplarité. Et quand tu es à ce niveau-là, tu te dois de faire progresser la société, parce que c'est toi qui as du pouvoir, tu as de l'influence. Cette influence doit être mise au service des autres et de la société. En plus, Zuc, il est quand même dans cette... Moi, je suis un tout petit peu plus âgée, mais c'est un millenial. Il est dans ce groupe d'âge où on voit que c'est beaucoup plus engagé, ça veut faire progresser la société, ça a fait progresser la société. Et il en a fait partie, quand même. Je crois qu'ils ont une fondation avec sa femme, etc. Et tout d'un coup, c'est là, mais... Est-ce que tu cachais tout ça jusque maintenant ? Et là, c'est ta virilité profonde et toxique qui ressort. Ou est-ce que tu n'as pas le courage de tes opinions et que du coup, tu ne veux pas te mettre à mal avec le pouvoir politique ? Mais dans les deux cas, ça ne renvoie pas une bonne image.

  • Speaker #1

    Non, c'est assez effrayant. Et c'est vrai que sachant qu'on est tous aujourd'hui sur Instagram et Facebook et que l'économie en dépend aujourd'hui. Donc, je ne sais pas quelle va être l'alternative, mais effectivement, pour revenir à la question qui était quel est le conseil que tu donneras à Vanessa Dizan, je crois qu'on est parti de là.

  • Speaker #0

    Vanessa Dizan,

  • Speaker #1

    c'est… Garde ta créativité et ta différence.

  • Speaker #0

    Fais-toi confiance, en fait, c'est fais-toi confiance parce qu'au final, dans les livres que je lis, dans les gens que je suis ou que j'entends, c'est ceux qui… qui sont alignés avec qui ils sont et qui ont déroulé la pelote de leur passion, de leur désir, qui ont trouvé cette intersection de concepts qui a fait que ça... Les stars aligned. Le livre...

  • Speaker #1

    Les étoiles s'alignent. Voilà,

  • Speaker #0

    les étoiles s'alignent. Pour les francophones, non. Pour les non-anglophones. Mais truc typique, même pour ceux qui ne croient pas ni rien, parce que des fois, il y a des choses où tu te dis que tu es vraiment là où il faut. Moi, je voulais écrire un livre depuis... Je crois que j'ai vendu mon premier roman à mes voisins quand j'avais 10 ans. Et donc, ça a toujours été, comme beaucoup de gens, un rêve. Et j'ai essayé, je ne sais pas, quand j'avais 18 ans, de vendre, quand il n'y avait pas Internet, d'envoyer un livre. Et je me suis fait rebooter. Et quand j'ai démarré avec l'humour et le leadership, les gens ont commencé à me dire, tu devrais écrire un livre. C'était le tout début, je n'avais pas de matière. Je me suis dit, oui, on verra. Avant la pandémie ou pendant la pandémie, quelqu'un qui, comme moi, écrit pour... le Harvard Business Review m'a dit tu as de la matière tu devrais me filer un sommaire et moi je le passe à ma maison d'édition. Juste avant la pandémie j'avais rencontré une maison d'édition, qui est une personne qui me suit m'avait fait rencontrer, qui m'avait dit on publie des livres d'humour mais on ne publie pas des livres sur l'humour. Tu devrais aller voir, il m'avait dit du Know-where-all à l'époque et donc la personne qui était au Harvard Business Review, qui écrit Elle me disait Moi, je suis chez Harvard Business School, chez Errol. Et il y a eu la pandémie, j'ai été débordée. C'était sur mon ordinateur. Fin de la pandémie, je crois que c'était janvier ou février 2022, je reçois un message d'Erol sur LinkedIn qui me dit Tu as déjà pensé à écrire un livre ? Et là, pour le coup, le sommaire était fait et tout, parce qu'il était sur mon bureau depuis des mois. Je dis Maintenant qu'on en discute ! Et ils sont venus à moi, j'ai rien eu besoin de pitcher. J'ai envoyé le sommaire, 15 jours plus tard, c'était fait. Et là, tu te dis qu'il y a un truc là, il y a un truc, c'est pas possible. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est... En tout cas, tout ça est arrivé au bon moment et t'avais aussi fait le taf pour que progressivement ça se mette en place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est ça, l'expression anglaise, quand les étoiles s'alignent, c'est quand tu tiens un truc, les portes s'ouvrent, quoi. C'est là où on parlait de comment tu sais que t'es sur la bonne voie. C'est des tas d'indications qui te disent... Je peux pas lâcher parce que...

  • Speaker #1

    Pour l'instant ça marche. Pour l'instant ça marche, y'a les bonnes vibes. Et... Est-ce qu'il y a une chose que t'aimerais bien faire mais t'oses pas encore le faire ?

  • Speaker #0

    Alors je dois dire que on dirait pas comme ça, mais peut-être, mais... Je sais qu'il faudrait... La vidéo ça a toujours été un truc où je bloque à mort sur la vidéo.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai horreur de me voir en... en vidéo et c'est quelque chose que j'ai depuis des années où je me dis il faudrait que je fasse des vidéos etc il y a plusieurs choses, il y a ça, il y a un bootcamp peut-être ou en tout cas une forme de formation en B2C plutôt qu'en B2B parce que là j'interviens surtout dans les... et si jamais vous écoutez et que ça vous intéresse envoyez-moi des encouragements parce que je me dis est-ce que ça va... Avoir suffisamment d'impact, de portée, est-ce que ça plairait aux managers ou aux personnes d'avoir une formation, un bootcamp avec moi sur le management par l'humour, le leadership par l'humour ? Et ça, voilà, c'est un des projets où je me dis que ça serait cool. Je ne me suis pas encore lancée.

  • Speaker #1

    OK. On va le mettre là, dans l'univers, pour que progressivement les étoiles s'alignent et pour que je puisse le mettre en place. Euh... mille merci Vanessa, donc tu as ton livre, le premier livre d'une longue série, qui s'appelle Le Pouvoir de l'Humour, il est disponible aux éditions Erol et c'est un magnifique ouvrage. Vraiment je le conseille, je ne l'ai pas encore lu donc je vais être honnête, mais il fait partie de la liste des livres que je vais lire cette année. Il paraît qu'il est non seulement intelligent, plein de données, mais c'est aussi une vraie boîte à outils et... Il est agréable à lire, c'est-à-dire que ce n'est pas un livre ennuyeux sur le leadership. N'hésitez pas, si vous aimez, vous marrez, vous allez être servi. On peut te suivre sur LinkedIn. Et on espère te voir bientôt sur YouTube, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Peut-être pas sur YouTube, mais... Merci. Peut-être sur LinkedIn, justement, faire des petites vidéos. On verra. J'ai plein d'idées, mais il faut que je passe. Il faut que je concrétise. Il faut que je me lance. OK.

  • Speaker #1

    C'est quoi la première étape ?

  • Speaker #0

    La première étape ? Je me trouve quelqu'un qui veut me prendre en vidéo et que je ne me trouve pas trop moche en vidéo. Ça aiderait.

  • Speaker #1

    Bon, écoutez, c'est lancé. Si vous êtes vidéaste et que vous proposez des enregistrements, vous pouvez contacter Vanessa. Elle sera ravie de discuter avec vous. Merci beaucoup, Vanessa. On se revoit très bientôt pour le prochain épisode de The Patron Podcast. Merci beaucoup, Vanessa. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura inspiré. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'a le plus marquée. Et si le podcast te plaît, ça me ferait super plaisir que tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, c'est un énorme coup de pouce. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci. Merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà. Quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite !

Chapters

  • Introduction et peur de parler en public

    00:03

  • Présentation de Vanessa et son parcours académique

    01:06

  • L'humour comme outil de leadership

    02:40

  • Découverte du stand-up et expériences sur scène

    05:11

  • Importance de l'humour en entreprise

    10:38

  • L'authenticité et le leadership

    17:03

  • Conseils pour les futurs entrepreneurs

    39:23

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Description


As-tu déjà pensé que l'humour pouvait transformer ta carrière et ton leadership ? Dans cet épisode captivant de The Patronne, Elvire Blasset reçoit la Dr Vanessa Marcié, conférencière et coach spécialisée dans le leadership par l'humour. Vanessa, qui a autrefois lutté contre la peur de parler en public, a osé s'inscrire à un atelier de stand-up. C'est là qu'elle a découvert comment l'humour peut établir des connexions authentiques et créer un environnement de travail positif.

Au fil de sa carrière, Vanessa a appris à intégrer l'humour dans son approche du leadership. Elle partage des anecdotes inspirantes sur ses expériences sur scène, illustrant comment le rire peut renforcer les relations au sein des équipes. Elle aborde également les défis liés à l'humour en entreprise, comme l'importance d'adapter son style à son audience tout en restant fidèle à soi-même.

Les leçons que Vanessa transmet sont puissantes : elle encourage les auditeurs à suivre leur passion, à ne pas craindre l'échec et à embrasser la résilience. Dans un monde où le sérieux prédomine souvent, Vanessa rappelle que l'authenticité et le rire peuvent être des atouts précieux dans la vie professionnelle et personnelle.

Ne manque pas cet épisode inspirant de The Patronne, où tu découvriras comment l'humour peut devenir un levier puissant pour ton leadership et ta carrière. Rejoins-nous pour explorer comment transformer la peur en force et créer des environnements de travail où chacun se sent valorisé et connecté.


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public. J'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre. Je commençais à sortir des blagues, les gens ont ri. Et là je me suis dit, bah attends c'est vachement cool. C'est top et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine. Tu te prends du love en fait quand les gens rient. Et t'es là, oh mais c'est la scène. Donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne, c'est d'aller sur scène et de voir ça marche, ça marche pas. Et d'améliorer, ça marche par itérations, comme un produit. Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Et je me suis dit, on verra bien où ça ira. Mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer. Je me suis dit, mais où elle est Vanessa ? Elle est passée ouf. Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer, et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir Vanessa Martier. Vanessa Martier est conférencière, elle est coach, elle est experte en leadership par l'humour. Elle a un doctorat en sciences et elle va vous expliquer exactement son doctorat parce que c'est trop long. Bienvenue Vanessa !

  • Speaker #0

    Bonjour Elvire ! Oui, j'ai un doctorat en sciences de l'information et de la communication avec une spécialité dans la communication organisationnelle. Et comme je disais à ma grand-mère, non, je ne peux pas la soigner. Je ne suis pas ce type de docteur. Je soigne la com. Enfin, je soignais la com.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc tu as un doctorat et on peut t'appeler docteur. Et c'est d'autant plus, c'est quand même un titre qui est très impressionnant. Et en même temps, tu es experte en humour. Donc, ça paraît complètement contradictoire. Comment est-ce qu'on peut être docteur en humour ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis docteur en com et il y a un petit moment que j'ai eu mon doctorat. Mais ce que j'ai gardé de mon temps de Thésarde, c'est un, le titre. que j'ai gagné à la force du poignet après quatre ans d'études, et un esprit assez académique, qui fait que j'aime bien mettre des concepts qui n'ont rien à voir ensemble, ensemble, et j'aime bien étudier jusqu'à fond. Et comme disent les jeunes de nos jours, j'aime bien poncer un sujet. C'est ça, on ponce un sujet, comme une planche. Et donc, je n'ai pas étudié pour mon doctorat l'humour, parce que j'ai fait un truc... beaucoup plus ennuyeux sur la communication interne dans une organisation avec les stratégies de communication interne et externe à destination des postes. Donc, pas du tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air moins drôle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup moins drôle. Mais l'humour et le leadership, c'était mon sujet de MBA. Parce qu'après mon doctorat, je n'en avais pas assez.

  • Speaker #1

    Tu t'ennuyais ?

  • Speaker #0

    Voilà, je m'ennuyais. Et j'ai fait un MBA et là, je me suis dit, pour une fois, je vais faire un truc qui me plaît. Parce que la thèse, c'était plus, je vais faire quelque chose qui va me servir dans le monde du travail, en tant qu'affaire. Et là, je me suis dit, je vais me faire plaisir. J'avais deux possibilités de sujets. Je les ai proposés à mes profs à Cambridge. Et mes profs m'ont dit, prends l'humour, prends l'humour. Je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire avec l'humour ? Parce que là aussi, tu es quand même supposé le revendre à la sortie. Et mes profs... Ils m'ont dit Ouais, c'est trop cool ! Je me suis dit Mais qu'est-ce que c'est ? J'ai trop de boulot avec ça ! Mais j'ai suivi et ils avaient raison. Ça ne m'a pas directement amenée du travail, mais j'en ai tiré une boîte. J'ai monté ma boîte sur le concept et six ans plus tard, je suis toujours là.

  • Speaker #1

    C'était un pari risqué, mais capi.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens, c'est qu'il faut toujours suivre sa passion.

  • Speaker #1

    Et d'où c'est ta passion du coup l'humour ? Parce qu'on aime bien plus rigoler.

  • Speaker #0

    Si longtemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé l'humour. J'ai grandi avec, on va savoir mon âge presque, j'ai grandi avec la classe quand j'étais gamine. Et je refaisais les gags de la classe qui était sur France 3 à l'époque à la cour d'école. Mais je ne savais même pas que ça pouvait être un métier de faire. et puis il y a quelques années j'ai déménagé en Angleterre et là on m'a introduit au stand-up je suis allée dans mon premier pub j'ai vu du stand-up j'ai rien compris parce que c'était en anglais mais je ne sais même plus comment je suis tombée sur une pub pour un atelier de stand-up et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public j'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre et je me disais c'est pas possible ça peut pas continuer comme ça parce que ça m'empêche de... ça me coupe d'opportunité et je me suis dit voilà lance toi un défi va à cet atelier de stand up au pire tu vas récupérer quelques tips que tu vas pouvoir réutiliser au mieux ça va peut-être te plaire et donc j'ai fait cet atelier et à la fin de l'atelier on devait monter sur scène et ça a été le moment le plus Je crois le plus difficile, un des moments les plus difficiles de toute ma vie, parce qu'il y avait 60 personnes, des Anglais, que je faisais des blagues en anglais en plus. Je n'avais pas l'habitude de la scène. Tu es dans un pub, tout le monde est bourré. J'imagine que c'est le scénario catastrophe. Le premier, parce qu'on était plusieurs, le premier a passé tellement stressé qu'il a oublié ses lignes, son texte. Le premier qui est anglais a oublié son texte. Alors, qu'est-ce que ça m'a donné quand c'est dans les derniers mois ? et j'avais des heures d'attente avant d'arriver donc je stressais comme une malade j'ai cru que j'allais m'évanouir et puis je suis montée sur scène, je me suis soutenue de mes lignes de mon texte, heureusement et puis au moment où j'ai commencé à sortir des blagues les gens ont ri, et là je me suis dit attends c'est vachement cool c'est top, et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine tu te prends du love en fait quand les gens rient, et t'es là en fait c'est méga cool et tu prends goût tu prends goût Et à partir de là, j'ai cherché à remonter sur scène. C'était juste au moment où je suis rentrée en France. Donc, j'ai refait des stages. Je revenais en Angleterre régulièrement. J'ai monté un club à Londres avec un ami du stand-up. Et je saisissais toutes les opportunités à Londres. Et j'en ai monté un à Cannes où je vivais sur la côte d'Azur. J'avais trouvé un pub à Cannes. Et donc, j'en avais organisé un. Et du coup... j'ai commencé entre Londres et Cannes à en faire. J'ai organisé des spectacles pour mes potes en Angleterre, on est allé à l'étranger en faire, donc je me suis vraiment mis dedans. Et en même temps j'ai repris mes études quelques années plus tard et je me suis dit, je vois le potentiel que l'humour peut avoir. A l'époque j'étais manager et le fait d'avoir de l'humour ça me donnait de la répartie, ça me permettait de me sortir de la situation. Ça me permettait de me connecter avec mon équipe, de les faire rire. Ça m'a fait pas mal réfléchir aussi sur mon humour, justement parce que je blaguais avec mes collègues masculins et je ramenais mes blagues avec mon équipe qui était plutôt féminine, qui était dans la com. Et des fois, ça clashait. J'avais une de mes voisins qui me disait t'es pas drôle Je lui disais attends, je fais du stand-up et tout, tu peux pas me dire que je suis pas drôle Mais ça m'a fait réfléchir. et je me suis dit, il y a un truc pourquoi on fait rire certaines personnes et pas d'autres ma question principale c'était est-ce qu'il y avait un genre dans l'humour est-ce que c'était possible que les blagues ne soient pas adaptées à tout le monde, et j'ai creusé j'ai poussé le sujet j'ai vraiment poussé le sujet en me demandant est-ce que tu peux adapter ton humour à ta hiérarchie parce que ça dépend du niveau hiérarchique... Est-ce que ça va dépendre de la situation ? Est-ce que ça va dépendre du genre ? Est-ce que ça va dépendre de l'âge ? Je me suis posé plein de questions et ça coïncidait au moment où j'étais à mon MBA. Et c'est ce que j'ai proposé comme sujet de recherche, sachant que je me suis dit, je m'éclate, je fais mon truc, je ne sais pas où ça va aller. Mais le sujet était tellement original pour Cambridge que ma superviseure l'a proposé au Financial Times. Et le Financial Times a parlé de la recherche qu'on avait faite, qu'on a proposée au European Business Review, qui est un journal académique et qui s'est paru. Et qu'à partir de là, Cambridge a même fait une petite animation sur ma recherche. C'est sorti en livre blanc. De là, j'ai eu des sociétés qui ont trouvé ça super intéressant, anglaises, et qui ont commencé à me demander, tu fais des conférences, tu fais des formations ? Ce n'était pas du tout prévu. Je me suis dit… Oui bien entendu ! Alors que pas du tout, j'avais rien préparé, j'ai fait du rétro pédalage et j'ai construit mon truc à partir de la roche-lisse. Et je me suis dit on verra bien où ça ira. mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Et je me suis dit, bon, je vais apprendre des trucs, être entrepreneur, ça veut dire que je vais acquérir un tas de nouvelles compétences qui, je suis sûre, pourront être réutilisées si jamais je dois repartir en entreprise. Et puis comme ça, je suis partie, je me suis dit, bon. De toute façon, je le sentais, je me suis dit, je devais y aller et aller jusqu'au bout. Je n'ai eu un entretien juste après avoir quitté ma dernière boîte. Et le job, c'était un autre job dans la com. Et s'il y avait quelque chose, je me disais, je ne peux pas. Je ne peux pas y retourner. D'abord, c'est trop tôt par rapport à mon autre expérience. Et j'ai vraiment envie de savoir jusqu'où je peux mener ce projet. Les trois dernières années, j'avais bossé avec des entrepreneurs. Parce que je travaillais dans le... le développement économique, donc j'aidais les entrepreneurs à se développer à l'international notamment. Et j'étais en charge aussi dans un de mes postes précédents de la communication de la French Tech, de la French Tech Côte d'Azur. Et du coup, j'étais tout le temps avec des entrepreneurs. Et je me suis dit, peut-être qu'il est temps que tu passes le pas et que t'en deviennes un.

  • Speaker #1

    Merci pour tout ce que t'as partagé. Il y a énormément d'éléments qui ont attrapé mon attention. Déjà, cette envie de te mettre en danger a été assez forte la première fois où tu t'es inscrit dans un stage de stand-up, puisque c'était une de tes grandes peurs, c'était un de tes freins même d'un point de vue carrière, tu n'aimais pas la prise de parole en public, et donc on le sentait bien, la peur au ventre, et ça n'a pas été agréable jusqu'au moment où tu as été sur scène et où ça a fonctionné, et tu as fait rire. Donc ça, c'est vraiment un élément fort de développement personnel. C'est quand on identifie nos limites et qu'on accepte d'aller titiller cette zone d'inconfort pour justement grandir. Alors, j'ai quand même un doute. Je ne doute pas que tu es quelqu'un d'extrêmement drôle et qui toujours fonctionne très bien. Mais rassure-moi, tu t'es pris des fours sur scène ou tu as toujours eu un succès dingue ? parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas... Enfin, un succès dingue. Si j'avais un succès dingue, peut-être que je serais Florence Foresti.

  • Speaker #1

    Bientôt, bientôt.

  • Speaker #0

    Non, bien entendu, je me suis pris des fours parce qu'en fait, ce qui est intéressant avec le stand-up ou avec l'humour en général, c'est que tu es obligée d'en passer par le four pour améliorer tes blagues. Tu n'as pas moyen. Si tu appelles ta mère et que tu lui dis Voilà, moi, j'ai une super blague ta mère, c'est ta mère, elle va te dire Mais sur ma chérie, tu es drôle mais ça va pas forcément marcher sur scène donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne c'est d'aller sur scène et de voir ça marche ça marche pas et d'améliorer ça marche par itération comme un produit c'est la même façon donc oui oui le deuxième la deuxième fois donc la première fois c'était une bonne surprise ça a fonctionné la deuxième fois ça a fonctionné moins bien et tu l'as vécu comment ? c'est ça aussi je trouve qui est sympa avec le cette expérience c'est que ça m'a rendu beaucoup plus résiliente et humble Parce que le stand-up, tu te dis Ouais, génial ! Ah là, j'ai fait un carton ! Ça y est, je maîtrise le truc ! Et puis la fois suivante, personne ne rit et t'es là Ok, bon, j'ai peut-être pas complètement tout saisi alors…

  • Speaker #1

    Et c'était les mêmes blagues ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était les mêmes blagues, mais il y a plein d'éléments. Il y a la salle, il y a le contexte du jour, il y a ton énergie, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et à moins d'être un professionnel, les professionnels, ils peuvent… avoir le même niveau de qualité et de rendu à chaque fois. Mais quand tu démarres, c'est très, très aléatoire, en fait. Et oui, la première fois, c'était un spectacle que j'avais organisé avec un ami. On avait trouvé une salle l'après-midi. On était le premier, d'ailleurs, on avait créé le premier comédie club à Londres qui était l'après-midi, donc en journée. Donc, ce qui est intéressant à retenir, c'est que la journée, tu n'as pas l'effet bénéfique de l'alcool. Les gens sont pas bonnes.

  • Speaker #1

    Ils sont trop sobres pour rire.

  • Speaker #0

    Même en Angleterre. Et en plus, on avait ramené, les anglais, mes potes anglais avaient ramené plein de la famille, des amis, on avait tous ramené des personnes. Et il y en a un qui s'était senti obligé de ramener sa famille, qui était une famille de Brexiteurs, donc les gens qui votaient Brexit, c'est l'époque du Brexit. Et il y avait des enfants. Or, mon stand-up à l'époque, et je pense peut-être qu'elle soit bien mieux maintenant. Mais mon stand-up à l'école, à l'époque, je parlais beaucoup de dating, de rendez-vous et de sexe et j'avais des blagues sur le Brexit en tant qu'étrangère à Londres. Autrement dit, je ne les ai pas beaucoup fait rire et ça constituait 50% de l'audience. Ils ne sont même pas applaudis quand je suis partie.

  • Speaker #1

    Le public n'était pas avec toi.

  • Speaker #0

    Non, du tout non. Et à l'époque, je n'avais pas assez de matière pour rebondir parce que tu peux adapter, etc. J'avais mes petites blagues pour tenir et puis je n'avais pas de quoi. Je n'avais pas assez de matière pour rebondir. m'en sortir s'il y avait un autre public.

  • Speaker #1

    Et donc là tu sentais que tu allais droit dans le mur et tu n'avais pas d'alternative que d'aller droit dans le mur. Oui.

  • Speaker #0

    Là, tu les vois, en plus c'était une toute petite salle donc tu étais à 1m2. Bizarrement les blagues sur les Brexiteurs ça ne les fait pas. Oh il y a un adolescent de... Oh il y a un gamin de 8 ans.

  • Speaker #1

    Parlons de fellation maintenant.

  • Speaker #0

    Comment on fait des enfants ? Voilà, s'il n'était pas au courant, maintenant il sait.

  • Speaker #1

    Ah, c'est rude, c'est rude. Et du coup, ça ne t'a pas dissuadée de remonter sur scène. C'est ça qu'il faut retenir quand même. Un échec après un succès et tu ne te dis pas, c'est bon, je raccroche les gants. Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Non, jamais, parce que je me dis que ça fait partie du jeu. C'est comme quand tu apprends n'importe quoi, tu apprends à courir. Bon, tu ne vas pas faire un temps à tous les coups. Il y a des fois où tu seras fatiguée, où tu vas te tordre la cheville. Oui, donc voilà. C'est un projet à long terme. Pour moi, le stand-up, c'est même pas... Je ne me suis pas réveillée en me disant je vais devenir humoriste On m'a souvent dit pourquoi tu n'abandonnes pas tout pour être humoriste ? En fait, ça n'a jamais été vraiment mon rêve, en tout cas pas pour le moment. Moi, je le voyais plutôt comme ma retraite. Tu vois, quand tu peux... Je trouve que c'est cool quand tu es un senior qui fait du stand-up. Moi, je trouve ça méga cool. Tu es à la retraite et tu es là maintenant, je vais faire le... tour du monde avec mes blagues remplies quand t'es jeune tu vois quand t'es plus âgée elle est décédée malheureusement mais il y avait une comédienne qui avait démarré à 72 ans et donc qui avait participé à des émissions de télé qui avait fait le tour du monde avec ses shows, qui est morte à 84 et qui a fait du stand-up à plein temps et je me disais c'est super cool comme projet de retraite donc en attendant je me dis t'as le temps

  • Speaker #1

    parce que c'est un truc intellectuel tu peux en faire toute ta vie donc il n'y a pas de deadline c'est génial parce que c'est typiquement le genre d'exemple où tu te dis c'est pas possible tant que quelqu'un ne me montre pas que c'est possible et là c'est l'exemple parfait quelqu'un qui démarre le stand-up à 72 ans tu peux que te dire il n'est jamais trop tard

  • Speaker #0

    Tout à fait, en plus elle faisait du burlesque et tout, elle se déçapait sur scène à 72 ans.

  • Speaker #1

    Elle s'appelait comment ?

  • Speaker #0

    Moi j'étais là, respect, elle s'appelait Lynn Miller, et c'est une fille qui vivait en Angleterre. Et moi je l'avais reçue dans mon show à Cannes, je l'avais interviewée, et pour moi c'était une source d'inspiration parce qu'elle m'a réconciliée avec le fait de vieillir en fait. J'avais peur, tu dis, je suis vieillir, qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ? Et là t'es là, tu peux faire du cabaret ! Tu peux être invitée à faire des shows à Hong Kong. Tu peux faire de la télé. Elle faisait des éditions dating anglaises. Tu vois, j'étais là, mais ça a l'air trop cool en fait d'être vieux. Oh bien,

  • Speaker #1

    ça ouvre de nouvelles perspectives. C'est canon. Exactement. C'est canon.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, ça fait partie. J'ai une bucket list. Ma bucket list, elle est organisée par tranche d'âge. Donc, j'ai 20, 30, 30, 40, 40, 50, 50, 60, 70. Tu vois, j'ai retraite. Et ça, c'est dans la case 60, tu vois.

  • Speaker #1

    Génial. Génial. Et t'as quoi dans la bucket list de cette décennie ?

  • Speaker #0

    Oulah cette décennie, déjà il y a pas mal de choses que j'ai fait cette année. Là par exemple je reviens de l'île Maurice et j'ai nagé avec les dauphins. Donc ça c'était dans ma petite bucket list. J'avais écrit un livre, ça c'est fait. Mais maintenant c'est publier plusieurs livres parce que je ne peux pas juste m'arrêter et peut-être même publier mon premier roman. Donc ça, ça serait top. Il y a plein de choses que j'ai faites. J'enseigne, ça c'était dans ma bucket list. Je suis devenue conférencière, bucket list. Le stand-up, il y a encore faire mon propre show. Parce que c'est vrai que du coup, je ne donne pas assez de temps au stand-up. Et j'aimerais écrire un show et aller le faire à Edinburgh, qui est la mecque du stand-up pour les anglo-saxons. C'est un peu le Woodstock des arts de la rue et de la comédie.

  • Speaker #1

    Quand tu dis faire un show, du coup, c'est faire un one-woman show ? Oui, un one-woman show. C'est-à-dire faire une séquence de show ?

  • Speaker #0

    Parce que là, moi, je fais du maximum de 15-20 minutes et je voudrais faire 45 seules sur scène. Et d'un bourg, c'est la consécration. Pour les anglo-saxons, tu as toute l'industrie qui est là. Et c'est juste, c'est irréel. Tu y vas, tu as du stand-up 24 heures sur 24 pendant un mois, avec des stand-upers qui sont là du monde entier, des États-Unis, de la Malaisie, tu veux. C'est... C'est... Tu vois là, moi j'ai perdu, à chaque fois j'y allais pour 3-4 jours. J'étais en Écosse où le petit-déj c'est du lard bouilli, non pas bouilli, frit, c'est quand même costaud. J'ai quand même réussi à perdre 5 kilos en 3 jours. Tu montes, tu descends, tu ne dors pas, c'est chaud.

  • Speaker #1

    Incroyable. Une bonne bucket list et j'entends que tu es déjà à fond en train de checker. tous ces objectifs. Un peu plus tôt, tu parlais du fait qu'on devait parfois adapter son humour à la cible, à l'audience et je crois que tu as un modèle pour ça.

  • Speaker #0

    Les quatre questions, en fait, quand tu fais de l'humour, ce qu'on se demande rarement en fait, c'est qu'est-ce que je veux en faire de cet humour ?

  • Speaker #1

    Pourquoi est-ce que je veux... Quel est l'objectif ? Voilà,

  • Speaker #0

    quel est l'objectif ? Est-ce que... parce que souvent on... rentre dans une salle et on se dit ah j'ai une super blague à partager mais en fait quand tu partages cette blague c'est quoi ton intention ton intention est ce que c'est de briller parce que tu vas faire rire les autres et du coup c'est bon pour ton ego ça va te faire du love ou est ce que tu as envie de te connecter avec les autres ou est ce que tu as envie de faire rire les autres peut-être parce que ils ont passé une sale journée et a envie de remonter un peu le moral voilà qu'est ce qu'il ya derrière ça je pense que personne se le demande ensuite il ya maquille tu as devant C'est bête, mais est-ce que c'est des personnes qui vont apprécier ton humour ? Donc, quel est leur type d'humour ? Qu'est-ce qui va les faire réagir ? Quelle est la situation ? Est-ce que c'est formel ? C'est informel ? Tu es à la machine à café ou tu es en plein milieu d'une réunion ? Ce n'est pas pareil. Et je ne me souviens même plus de la quatrième. Donc, le contexte. Le pourquoi. Le qui. Le qui, pourquoi, comment. Oui, comment. comment tu vas le ficeler est-ce que tu vas raconter une blague mais il y a un million de façons est-ce que tu vas le faire dans une présentation est-ce que tu vas le faire avec des images avec des vidéos c'est vraiment le moyen que tu vas utiliser le médium super et donc en fait il y a effectivement toute une réflexion à avoir autour de l'humour et

  • Speaker #1

    donc toi tu organises des conférences pour justement sensibiliser les managers et les leaders à ce nouveau style de management et donc Moi, j'adhère évidemment complètement à l'idée. Je me pense très, très drôle. Et en tout cas, en tant que manager, j'aimais beaucoup faire rire mes collaborateurs et créer une ambiance où on pouvait se marrer. Il faut quand même que je partage une anecdote parce que ça me fait penser à la T4 question. Moi, j'ai un souvenir qui m'a vraiment marquée professionnellement. J'avais une présentation à faire en plénière avec toute mon entité. Et on m'avait briefée sur le sujet et l'idée était d'être assez... Ma DG m'avait briefée pour un peu sensibiliser, mais pas alarmer, mais quand même faire prendre conscience des problèmes qu'on avait sur une de nos zones. Et moi, j'avais choisi l'humour pour un petit peu faire passer la pilule. Et donc, je suis arrivée sur scène et j'ai fait ma présentation. Et évidemment, quand tu fais une présentation dans ce genre de cas, tu as tout le codire qui est devant. Et progressivement, dans le fond de la salle, c'est comme tu as le carré hors VIP, et puis progressivement, tu as le reste des équipes. Et j'ai fait ma présentation en regardant beaucoup le carré VIP, et je lui faisais beaucoup rire, et donc j'étais très très contente de moi. Sauf qu'à un moment quand même, j'ai vu qu'au fond de la salle, ça rigolait beaucoup moins. Et quand je suis sortie de cette réunion, je me suis gentiment pris beaucoup de réflexions sur le fait que ma présentation avait été mal prise. Et moi, je ne comprenais pas parce que pour moi, justement, j'avais essayé d'adoucir le message avec de l'humour. Et en plus, le premier rang a été plié derrière. Donc pour moi, j'avais réussi ma mission et en fait, je ne m'étais pas bien posé la question. En tout cas, je n'avais pas bien lu les réactions dans toute l'audience. Du coup, c'est pour ça que je trouve que tes questions, elles sont très pertinentes parce qu'en fait, on peut avoir dans l'audience différents types d'audience. De mon expérience difficile, qu'est-ce que tu pourrais me donner comme conseil ou comme enseignement ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est souvent le problème et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de présentations, pas qui échouent, mais où on essaye, on met une petite vignette sympa et on ne comprend pas pourquoi ça ne va faire rire personne. C'est parce qu'on va projeter son propre type d'humour sur les autres. On ne se demanderont pas, est-ce que ça va faire rire l'Assemblée ? Et là, en fait, peut-être que tu as ciblé sur le type d'humour qui va parler au codire, mais du coup, ça ne va pas parler à tout le monde. Or, il y a des types d'humour qui aident à l'assembler. Et souvent, ce qu'on me dit, les réflexions que j'ai, c'est l'humour, ça doit être spontané Oui, l'humour, ça doit être spontané quand tu es au repas de Noël, avec tes copains. Quand tu fais une présentation, ton humour, il ne peut pas être spontané. Il faut le travailler. Et dans ce type de présentation, tu vas tester ton humour, tu vas te demander, d'où l'intérêt, tu vas te demander, j'ai le codire devant, est-ce que ça va passer avec le codire, mais est-ce que ça va passer aussi avec les équipes ? Et qui j'ai en face de moi ? Est-ce qu'il y a des messages qui ne vont pas passer si je rigole là-dessus ? Et c'est toute cette réflexion qu'il faut avoir. Donc, c'est un mélange, en fait. Oui, on peut très bien avoir un humour spontané, et j'encourage l'humour spontané, mais... C'est bien si on a un type d'humour qui passe, parce qu'il y a des personnes qui ont un type d'humour qui ne passe pas, qui n'est pas bienveillant ou qui passe mal. Et là, il vaut mieux savoir où on en est avec son type d'humour pour pouvoir un peu le réfléchir, le faire en conscience pour éviter de se mettre des problèmes. Parce que dans le jour, on peut très bien être viré ou s'attirer des tas de problèmes à cause de son humour. Moi, je suis pour qu'on garde l'humour. Mais effectivement, on n'est pas dans un contexte de comédie club, on n'est pas dans un contexte amical. Donc, il faut quand même y réfléchir un peu, y mettre un peu d'intention et se demander, je veux en faire quoi ? Je veux mettre de l'humour dans cette présentation. C'est pour qui ? Comment je le fais ? Est-ce que ça va parler à tout le monde ? Alors, si on a des publics qui sont différents, essayez de peut-être mettre différents types d'humour à différentes parties pour que ça puisse parler à tout le monde.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai aussi l'impression que mettre de l'humour pour faire avaler la pilule, en fait, quand il y a des messages difficiles, ce n'est pas forcément la meilleure des stratégies. C'est bien d'utiliser l'humour, mais parfois, sur certains messages, ça peut être contre-productif. Est-ce qu'il faut choisir les messages ? C'est ça que je veux, ma question.

  • Speaker #0

    Il faut... En fait, l'humour, ça doit aider à alléger l'atmosphère. ça doit montrer qu'on est conscient du problème, mais on ne doit pas ignorer le problème pour autant. Par exemple, tu vas, je n'en sais rien, je faisais une conférence il n'y a pas longtemps sur le change management, tu mets une petite vidéo d'un humoriste qui parle de change management, mais après tu vas parler des problèmes, des vrais problèmes. Ça ne va pas t'empêcher de parler dans le dur. Mais tu commences en disant, voilà... On va en rigoler un petit coup, voilà ce que ça donne. On connaît les travers du sujet. Bon, maintenant, on revient et on en parle concrètement et sérieusement. Ça doit allier et ça doit aider à ouvrir la discussion, mais ça ne doit pas remplacer le message.

  • Speaker #1

    L'idée, c'est de savoir doser et aussi, pas D-A-P-S-E-R, Doser le niveau d'humour et aussi choisir les moments et alterner le ton en fonction des différentes parties de ta présentation ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que si tu ne fais que de l'humour, les personnes vont sentir que leur problème est ignoré. Et ce n'est pas ça qu'on veut. D'où j'en parlais de l'intention, c'est tu utilises l'humour pour quoi ? Tu vas utiliser l'humour peut-être parce que là, il y a un moment d'émotion, tu vas alléger un peu. Et ce n'est pas se moquer de la personne, mais c'est une petite image, un petit truc, quelque chose qui va alléger un peu l'atmosphère. Ou tu veux que les gens partent avec le sourire, donc tu vas l'utiliser enfin parce que tu veux qu'ils repartent avec la banane. C'est pour ça que c'est stratégique et que ça doit être fait en conscience parce que ce n'est pas tout le long. Et il y a des moments stratégiques pour le faire. pour pas que les personnes pensent que t'es là juste pour faire des blagues et que du coup tu ne veux pas les écouter ou que tu n'entends pas leur message. C'est de la com, c'est pour ça aussi, quand je fais de l'humour, je me rends compte que ça... En fait, tu tournes et tu tournes, j'ai fait plus de 20 ans de com, c'est un langage, c'est un moyen de communication. Et en tant que tel, tu n'utilises pas n'importe quel mot à n'importe quel moment avec n'importe qui.

  • Speaker #1

    Donc vraiment, le faire en conscience, et du coup, faire quelque chose en conscience, ça veut dire aussi bien se connaître. Pour être drôle, est-ce qu'il faut absolument... Être à l'aise avec tout son être, comment est-ce que toi tu le modélises ?

  • Speaker #0

    Oui, il faut être à l'aise parce que l'humour va appeler l'humour. Et donc si on fait de l'humour, on doit être capable de le recevoir également. D'où très important quel type d'humour on va faire. Parce que si on est quelqu'un qui utilise beaucoup le sarcasme et l'ironie, on va envoyer le message que c'est ok, et du coup on risque de recevoir du sarcasme et de l'ironie. donc il faut pouvoir le recevoir il faut pouvoir y répondre, il faut pouvoir savoir comment donc il faut bien se connaître et savoir quelles sont ses limites de quoi on a envie de parler avec quoi on est aligné, de quoi on n'a pas envie de parler l'humour je trouve que c'est un outil, l'outil d'intelligence émotionnelle ultime on sait utiliser l'humour on est un leader émotionnellement intelligent pourquoi ? parce que il faut comme pour tout ce qu'on dit sur l'intelligence émotionnelle il faut bien se connaître et ça veut dire qu'on doit aussi s'intéresser aux autres, parce que comme je le disais, il y a cette démarche de qui j'ai en face de moi, c'est quoi leur sens de l'humour, qu'est-ce qui va les faire rire. C'est également un outil pour améliorer les relations sociales, donc on va l'utiliser dans un contexte social. Et il faut avoir cette intelligence de savoir quand est-ce qu'on va le placer, quand est-ce que c'est le bon contexte, quand est-ce que ça ne l'est pas. Si on l'utilise alors qu'on est sur le point de virer son équipe, ce n'est pas le bon moment ! On n'utilise pas l'humour pour dire qu'il y a une pandémie et tout le monde est mis au chômage. Je connais quelqu'un qui l'a fait, mais c'est un comédien, son équipe le connaissait, etc. Et ça, c'est à la personne. Il n'y a pas de recette, c'est vraiment un ressenti de... Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que la personne est ouverte à ce genre de choses ? Maintenant, si la personne vient te dire qu'elle vient de divorcer... peu de chance qu'elle soit hyper open pour une blague. Et il y a un degré aussi. On pense à tort que l'humour, c'est juste des blagues. Alors qu'en fait, ça peut être des images, ça peut être des petites réflexions, ça peut être des choses qui sont toutes légères et qui font juste... On n'a pas besoin de se rouler par terre. On n'a pas une pression de comédien. On n'a pas besoin que les gens se roulent par terre en riant, en pleurant. Juste les faire sourire. Ça suffit.

  • Speaker #1

    Donc oui, j'entends, il y a un lien très fort avec l'intelligence émotionnelle, cette capacité à se lire et à lire les autres. Et ce que j'entends beaucoup dans ton discours, c'est que finalement, l'humour permet de créer une ambiance, de favoriser la collaboration. J'imagine que les managers qui sont vus drôles... sont plus suivies ou en tout cas motivent plus les équipes ? Est-ce que tu as des données là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de recherches qui ont été faites avec les managers qui utilisent ça, qui utilisent l'humour, augmentent leur capital sympathie, augmentent la performance de leurs équipes. Ils sont mieux vus. En fait, même, il y a des recherches qui disent qu'ils gagnent mieux leur vie. Parce que comme ils sont plus aimés par leur équipe, ils sont mieux vus, ils sont plus aidés. Et ils gagnent mieux. Donc, c'est tout bénef, en fait, pour le manager.

  • Speaker #1

    Encore une fois, moi, je suis fan de ton concept parce que j'aime trop rire et j'aime trop faire rire. Mais tu vois, parfois, ça m'a un peu coûté en entreprise, peut-être parce que je n'avais pas assez de finesse intellectuelle pour mieux choisir quand faire mes blagues et à qui les faire. Mais j'imagine que, de manière générale, on a en entreprise cette idée. qu'il faut être sérieux, que pour être crédible, surtout en tant que femme, on ne peut pas se laisser aller avec la petite blagounette. Tu te bats contre ça ? C'est quoi ta position par rapport au sérieux contre humour ?

  • Speaker #0

    Alors oui, moi je suis complètement... Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Bien au contraire, j'ai évoqué dans les réseaux sociaux une recherche de la NASA qui avait identifié que dans un groupe, dans une dynamique de groupe, dans un groupe isolé notamment, la personne qui était la plus essentielle, c'était ce qu'ils ont appelé le clown. Moi, je ne suis pas trop pour le clown, le mot, le clown. Le bout en train. Voilà, mais eux, ce qu'ils ont identifié le clown, c'est la personne, en fait, qui va être dans l'écoute. Parce qu'au plus bas du mot, il faut bien connaître les gens, il faut s'y intéresser quand on est dans l'écoute. Et c'est la personne qui va permettre d'alléger les conflits, en fait, de réduire les conflits, de faciliter le lien dans un groupe. Pour eux, la recherche avait été faite dans un groupe d'astronautes qui ont passé des mois ensemble, et pas de possibilité d'éviter de s'échapper. Pour eux, la personne la plus essentielle dans un groupe, ça va être ce clown qui va leur permettre de créer du lien, et qui va leur permettre de ne pas s'échapper là-haut dans la station, et qui va être dans l'écoute et l'empathie des autres.

  • Speaker #1

    qui va permettre de passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Exactement, de passer quelques mois. Il faut demander à Pesquet quel était le clown de son temps.

  • Speaker #1

    Qui était le clown. Excellent. En tout cas, ce que je remarque avec toi, c'est que tu as découvert ce qui te rend unique, en tout cas, ou ce qui fait un peu ta marque de fabrique, en faisant quelque chose qui ne te donnait pas du tout envie à la base, c'est aller faire du stand-up. Et de là, finalement, tu as tiré le fil, tiré le fil. Et même s'il y avait beaucoup de signes qui disaient, Mais non, ce n'est pas sérieux, on ne va pas faire ça, on ne va pas faire une spécialisation sur l'humour finalement, tu as suivi ton intuition. Et c'est ce qui fait vraiment ta marque de fabrique aujourd'hui. Ça me donne envie de te poser la question. Toi, c'est quoi ta vision sur l'intuition ?

  • Speaker #0

    Alors, au moins, je crois en l'intuition. Et là, pour le coup, c'était vraiment... C'était même plus que de l'intuition, c'était du gut instinct, comme on dit. C'était, t'es contre tout le monde, mais il y a quelque chose en toi qui te dit, non, tu tiens un truc là, il y a un truc, il faut que tu y ailles. Alors, ça n'a pas été évident de convaincre tout le monde, mais il y a des signes en fait, si toutefois on croit aux signes ou quoi que ce soit, il y a quand même des choses qui te disent que t'es sur la bonne voie. Autant quand j'étais en Com, en Angleterre, ça m'est arrivé de faire du freelancing, d'avoir des clients. On m'a souvent dit pourquoi tu... Parce que j'étais arrivée à un certain niveau de séniorité dans les agences et tout. Je me dis pourquoi tu ouvres pas ton agence ? Mais ça me faisait pas vibrer en fait d'ouvrir mon agence de com. Alors que j'aurais pu. Mais là, c'était un truc complètement entre guillemets foireux. Tu dis mais je sais même pas ce que je vais faire. Mais il faut que j'y aille quoi. Il faut que je creuse, il faut que je vois. Parce que voilà, moi ça m'intéresse et j'ai envie d'aller jusqu'au bout de tout ça. Alors à l'époque en plus moi j'étais en MBA et donc en MBA t'as quand même des gens ultra brillants dans la salle qui eux, tous ceux qui voulaient devenir entrepreneurs, l'idée c'était de guérir le cancer, de faire 3 milliards, de faire un exit, d'embaucher 25 000 ingénieurs, d'avoir une plateforme et tout, un SAS et tout. Et moi c'était, alors moi je vais faire de l'humour quoi, je vais... je vais expliquer aux managers comment utiliser l'humour. Là, tout le monde me regardait, dis comme quoi ce truc ? Et personne ne me prenait au sérieux. Bizarrement, Cambridge m'a pris au sérieux. Je pense que c'est ça, quand tu dis qu'une institution comme Cambridge te prend au sérieux, tu te dis déjà que c'est un bon départ. Quand tu es sur un sujet aussi bancal, tu te dis, j'ai quand même le quotient, la crédibilité académique. le quotient académique de toute une institution vieille de 900 ans qui me suit et qui m'a bac et je remercie Cambridge parce que sans eux je pense pas que j'aurais été là ils ont mis des moyens ils ont fait un film et tout ils ont vraiment été derrière moi après ça a été mon réseau parce que les personnes avec qui je travaillais quand j'étais salarié ont été mes premiers clients et m'ont dit ah mais c'est génial et tout et m'ont booké et notamment mon premier client ça a été la BPI avec qui je travaillais régulièrement Avant. Donc, quand tu te dis que ton institution académique et tes profs te suivent, que tes anciens clients te suivent...

  • Speaker #1

    Ils sont demandeurs.

  • Speaker #0

    Tu te dis, il y a un truc. Il y a un truc. Je ne sais pas jusqu'où ça va aller, mais ça vaut le coup de creuser.

  • Speaker #1

    Et continuer à tirer le fil, continuer à creuser quand il y a de l'engouement comme ça.

  • Speaker #0

    C'est comme remonter la pelote d'Ariane. Tu te dis, je ne vais pas la lâcher. Je veux savoir où ça va me mener.

  • Speaker #1

    Et j'aime bien cette idée de suivre aussi, tu disais le get feeling, mais le niveau de vibration. Ça ne te faisait pas vibrer de l'idée de... Quand tu visualisais l'agence de com, ça ne te faisait pas vibrer. Alors que là, tu ne savais pas vraiment, mais tu avais une piste. Et là, ça te faisait vibrer, là, ça te faisait kiffer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que quand tu fais, pour ceux qui savent, quand tu fais l'ikiga et tout ça, je crois que c'est un des premiers trucs que j'ai fait quand j'ai arrêté le salariat. La com... C'était ce que je savais faire. J'ai fait 20 ans de quelque chose que j'ai les compétences pour le faire. Mais ça ne veut pas dire que je me levais le matin et que je mangeais de la com'au petit-déj. Et ça faisait 20 ans que j'en fais, donc j'avais envie déjà mon dernier job, j'étais directrice business development parce que, vice présidente, parce que j'avais envie de voir quelque chose d'autre. Parce que tu as fait un peu le coup de fête au bout d'un moment. J'avais envie de voir d'autres horizons. Donc là, je n'avais pas du tout envie de refaire ça. Et je me suis rendu compte que par contre, c'était une compétence qui pouvait me servir. Parce que quand tu démarres en tant qu'entrepreneur, moi je démarrais il y a 6 ans, il y a 6 ans, sur LinkedIn il n'y avait pas une tonne d'entrepreneurs, tout ce que je voyais c'était des américains, donc tu essayais de détricoter ce qu'ils faisaient pour essayer de comprendre comment tu pouvais, il n'y avait pas de boîte, il n'y avait pas de bootcamp, de machin, de truc, ça n'existait pas en France. Ça a vachement évolué depuis le Covid et j'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait démarrer avec ce que tu avais et je me suis dit ben moi le seul truc que je sais bien faire c'est la com. Donc du coup, j'ai capitalisé sur ce que je savais faire le mieux et j'ai fait comme si je me suis pris comme si j'étais mon client. Donc pour une fois, alors que j'avais passé 20 ans dans l'ombre des autres, je me suis dit, tu vas t'appliquer, chérie, tu vas t'appliquer à toi-même tes propres conseils. Tes propres conseils, exactement. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand même là, on dit que tu es conférencière, tu as... un livre qui est déjà sorti, tu as dépassé les 30 000 abonnés sur LinkedIn, donc tu fais partie des top voices de... Top voice,

  • Speaker #0

    on ne sait pas qui, quoi. Mais je commence à avoir une voix qui compte un peu.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et des posts qui sont toujours très agréables à lire en plus. En parlant de com, si je devais t'offrir dans la ville de ton choix un énorme panneau publicitaire... qui ferait que toute la ville passerait en dessous tous les jours et pourrait lire ton message. Qu'est-ce que tu mettrais sur ce panneau d'affichage ?

  • Speaker #0

    Je crois que je mettrais que ça paraît cliché, et il y a plein de gens qui vont dire le contraire, mais de dérouler la plot de sa passion, parce que j'en suis la preuve vivante, ça paraît débile et peut-être un peu simpliste, et j'ai vu des tas de gens qui disaient Non, jamais, il faut suivre sa passion ! Le truc, c'est... Suivre sa passion, ce n'est pas la garantie de devenir riche. Ça ne veut pas dire qu'avec ce que je fais, je vais devenir milliardaire un jour. Mais la différence, c'est que faire de la com, c'est ce que je sais faire. Ça veut dire que s'il y a un problème, comme c'est une compétence, je vais peut-être décrocher parce que je ne vais pas avoir la niaque qui va me permettre de continuer. Alors que là, c'est tu ne peux pas faire autre chose. Tu ne peux pas ne pas le faire. C'est comme respirer. C'est t'empêcher de respirer que de t'arrêter de faire ce que tu as envie de faire parce que c'est ton voile. Tu es là pour ça, ça te remplit. Même si tu gagnes zéro, tu ne peux pas t'imaginer faire un autre truc.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun rapport avec ce que tu gagnes financièrement. Tu le fais de toute façon. Et comme en plus, tu le fais bien, ça te permet aussi de vivre correctement. Mais dans tous les cas, tu... C'est pas un choix alimentaire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est pas un choix essentiel.

  • Speaker #0

    Tu peux pas te lever un matin et te dire je vais faire de l'humour et du leadership comme choix alimentaire. Je pense pas qu'il y a beaucoup de gens qui se lèvent le matin. C'est juste que voilà, et si demain je devais repartir en salariat ou quoi, c'est pas pour ça que j'arrêterais ma boîte ou que j'arrêterais de faire ce que je fais parce que l'humour c'était déjà ma bouffée d'oxygène quand j'étais salariée. Quand ça allait pas... Quand j'avais des problèmes au boulot, je montais sur scène et je me souviens d'un job que j'avais quitté. Et je montais sur scène le soir où j'ai pris la décision avec mon boss. Et je l'avais un peu amélioré, mais en disant bonjour, je viens de me faire virer. Donc, c'est cathartique. C'est des séances de psy gratuites. En plus, même mieux, parce que tu es payé.

  • Speaker #1

    C'est excellent. Et si tu devais te retrouver face à Vanessa 10 ans ? Quel conseil tu lui donnerais ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que ça a tout fait sens quand tu suis qui tu es vraiment, quand tu te reconnectes avec qui tu es. Le problème quand tu es salarié, c'est que, et ce que j'ai vu avec ma boîte, mais également en reprenant la parole sur LinkedIn, c'est les années de salariat, en fait, tu te perds là-dedans. Surtout, moi, je faisais de la com, ça veut dire que j'ai mis... ma patte, mon écriture, ma façon de penser au service des autres pendant 20 ans et j'ai pris un ton corporate. Il faut savoir qu'au début de ma carrière j'étais journaliste, j'avais ma propre colonne, j'écrivais des articles et j'avais un ton, j'avais une voix et quand je suis sortie du salariat et je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer je me suis dit mais où elle est Vanessa ? elle est passée où ? Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve, cette jeune fille qui avait des opinions, qui avait des opinions, qui avait un ton, une patte, etc. Et donc, du coup, tu te reconnectes avec ta créativité et avec ta personnalité que tu lisses, que tu oublies pour rentrer dans ce que veut l'entreprise. Même si je n'étais pas... hyper douée pour totalement rentrer dans les clous quand même. Mais j'ai fait de mon mieux. J'ai fait de mon mieux et quand il a fallu en sortir, c'est difficile. Tout d'un coup, tu enlèves ta carapace et tu te retrouves à poil et tu te dis Qui suis-je ? C'est un gros moment d'introspection. C'était quoi ta question ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus, mais j'aime tellement ce que tu dis. C'est dingue en fait à quel point on essaye de rentrer dans le moule et on se sent obligé de se lisser, on prend le feedback, parce qu'on a la culture du feedback pour nous faire progresser, mais on prend les feedbacks et on se dit il faut que je change ça, il faut que je fasse attention. Et c'est vrai que c'est important pour communiquer avec un pack de faire attention à l'autre, d'être dans l'empathie. Et en même temps j'ose espérer qu'un jour on arrivera à le faire même en entreprise. sans se lisser trop, sans oublier qui l'on est. Parce que c'est vrai que quand on sort, après, on a du mal à retrouver qui on est. Et c'est un peu un boulot d'exploration.

  • Speaker #0

    Oui, en sortant, il y a tout un boulot de déconstruction et de reconstruction pour retrouver qui tu es et prendre ce que tu as appris. Parce qu'il y a plein de bonnes choses. Tu as évolué, tu es devenu un adulte. tu vis quand même en société quand t'es dans une entreprise donc il y a quand même des choses qu'il faut faire pour arriver à vivre ensemble et en bonne intelligence mais c'est vrai qu'il y a tout un pan surtout en France en fait parce que j'ai bossé quand même 4 ans en Angleterre et moi ce que j'aimais dans l'Angleterre de l'époque, parce que maintenant il paraît que ça a changé ce que j'aimais c'est me balader dans la rue d'aller à ma banque et de voir que mon banquier était un punk rempli de tatouages avec une crête iroquoise, avec un costume et j'étais là Mais je n'ai jamais vu ça en France. Là-bas, je trouvais qu'il y avait une... Tu pouvais être qui tu voulais, venir comme t'étais, comme au McDo, un peu. Oui, il y avait des codes. Tu es à la banque, donc il faut que tu sois bien habillée, que tu aies un costume. Mais tu peux être embauchée en étant tatouée jusque-là et en ayant une craie de Chiroquoise. C'est un mélange qui faisait qu'il y avait le professionnalisme et en même temps, tu avais le droit d'avoir une personnalité. Et souvent, en entreprise, on te demande d'effacer ta personnalité pour que tu rentres dans le petit monde et que tu deviennes un petit chaînon, un maillon de la chaîne. Et c'est ça qui est dommage, parce que notre richesse, c'est notre personnalité. Et on finit par s'oublier. On finit par s'oublier. Et là, ce matin, je postais sur Meta avec Zuckerberg qui, du coup, a dit qu'il arrêtait la diversité et l'inclusion. C'est fou. De là, de ce truc que je ne comprends même pas, il y a, du point de vue de l'entreprise, le fait que tu veuilles sciemment, consciemment, que tu décides de n'avoir plus que des copies conformes de toi, de n'embaucher que ça.

  • Speaker #1

    On peut dire de mâles blancs hétérosexuels. Voilà.

  • Speaker #0

    Et sûrement qui ont fait la même école que lui, etc. Ça va manquer. Il n'y a plus d'innovation. Parce qu'il faut une confrontation des points de vue, même si ce n'est pas toujours agréable, même si tu vas te friter, même si tu vas rediscuter. C'est cette confrontation de points de vue qui fait que tes angles morts sont couverts par les autres. Et là, il n'y a plus personne qui va voir ses angles morts. Là, il va foncer, ça va être plus facile en réunion. Ça va être bon, j'ai décidé.

  • Speaker #1

    On est d'accord.

  • Speaker #0

    Ok, on est d'accord. C'est sûr que ces réunions vont durer trois minutes. Mais d'un autre côté, je ne sais pas. Peut-être que je vais me tromper, parce que le monde a l'air de marcher sur la tête en ce moment. Donc, peut-être que je me trompe. Mais sa boîte, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution sur la durée pour la boîte. Et puis, c'est un hyper mauvais exemple pour le monde. Tu as une espèce de... Pour moi, un leader, il a ce devoir d'exemple, d'exemplarité. Et quand tu es à ce niveau-là, tu te dois de faire progresser la société, parce que c'est toi qui as du pouvoir, tu as de l'influence. Cette influence doit être mise au service des autres et de la société. En plus, Zuc, il est quand même dans cette... Moi, je suis un tout petit peu plus âgée, mais c'est un millenial. Il est dans ce groupe d'âge où on voit que c'est beaucoup plus engagé, ça veut faire progresser la société, ça a fait progresser la société. Et il en a fait partie, quand même. Je crois qu'ils ont une fondation avec sa femme, etc. Et tout d'un coup, c'est là, mais... Est-ce que tu cachais tout ça jusque maintenant ? Et là, c'est ta virilité profonde et toxique qui ressort. Ou est-ce que tu n'as pas le courage de tes opinions et que du coup, tu ne veux pas te mettre à mal avec le pouvoir politique ? Mais dans les deux cas, ça ne renvoie pas une bonne image.

  • Speaker #1

    Non, c'est assez effrayant. Et c'est vrai que sachant qu'on est tous aujourd'hui sur Instagram et Facebook et que l'économie en dépend aujourd'hui. Donc, je ne sais pas quelle va être l'alternative, mais effectivement, pour revenir à la question qui était quel est le conseil que tu donneras à Vanessa Dizan, je crois qu'on est parti de là.

  • Speaker #0

    Vanessa Dizan,

  • Speaker #1

    c'est… Garde ta créativité et ta différence.

  • Speaker #0

    Fais-toi confiance, en fait, c'est fais-toi confiance parce qu'au final, dans les livres que je lis, dans les gens que je suis ou que j'entends, c'est ceux qui… qui sont alignés avec qui ils sont et qui ont déroulé la pelote de leur passion, de leur désir, qui ont trouvé cette intersection de concepts qui a fait que ça... Les stars aligned. Le livre...

  • Speaker #1

    Les étoiles s'alignent. Voilà,

  • Speaker #0

    les étoiles s'alignent. Pour les francophones, non. Pour les non-anglophones. Mais truc typique, même pour ceux qui ne croient pas ni rien, parce que des fois, il y a des choses où tu te dis que tu es vraiment là où il faut. Moi, je voulais écrire un livre depuis... Je crois que j'ai vendu mon premier roman à mes voisins quand j'avais 10 ans. Et donc, ça a toujours été, comme beaucoup de gens, un rêve. Et j'ai essayé, je ne sais pas, quand j'avais 18 ans, de vendre, quand il n'y avait pas Internet, d'envoyer un livre. Et je me suis fait rebooter. Et quand j'ai démarré avec l'humour et le leadership, les gens ont commencé à me dire, tu devrais écrire un livre. C'était le tout début, je n'avais pas de matière. Je me suis dit, oui, on verra. Avant la pandémie ou pendant la pandémie, quelqu'un qui, comme moi, écrit pour... le Harvard Business Review m'a dit tu as de la matière tu devrais me filer un sommaire et moi je le passe à ma maison d'édition. Juste avant la pandémie j'avais rencontré une maison d'édition, qui est une personne qui me suit m'avait fait rencontrer, qui m'avait dit on publie des livres d'humour mais on ne publie pas des livres sur l'humour. Tu devrais aller voir, il m'avait dit du Know-where-all à l'époque et donc la personne qui était au Harvard Business Review, qui écrit Elle me disait Moi, je suis chez Harvard Business School, chez Errol. Et il y a eu la pandémie, j'ai été débordée. C'était sur mon ordinateur. Fin de la pandémie, je crois que c'était janvier ou février 2022, je reçois un message d'Erol sur LinkedIn qui me dit Tu as déjà pensé à écrire un livre ? Et là, pour le coup, le sommaire était fait et tout, parce qu'il était sur mon bureau depuis des mois. Je dis Maintenant qu'on en discute ! Et ils sont venus à moi, j'ai rien eu besoin de pitcher. J'ai envoyé le sommaire, 15 jours plus tard, c'était fait. Et là, tu te dis qu'il y a un truc là, il y a un truc, c'est pas possible. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est... En tout cas, tout ça est arrivé au bon moment et t'avais aussi fait le taf pour que progressivement ça se mette en place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est ça, l'expression anglaise, quand les étoiles s'alignent, c'est quand tu tiens un truc, les portes s'ouvrent, quoi. C'est là où on parlait de comment tu sais que t'es sur la bonne voie. C'est des tas d'indications qui te disent... Je peux pas lâcher parce que...

  • Speaker #1

    Pour l'instant ça marche. Pour l'instant ça marche, y'a les bonnes vibes. Et... Est-ce qu'il y a une chose que t'aimerais bien faire mais t'oses pas encore le faire ?

  • Speaker #0

    Alors je dois dire que on dirait pas comme ça, mais peut-être, mais... Je sais qu'il faudrait... La vidéo ça a toujours été un truc où je bloque à mort sur la vidéo.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai horreur de me voir en... en vidéo et c'est quelque chose que j'ai depuis des années où je me dis il faudrait que je fasse des vidéos etc il y a plusieurs choses, il y a ça, il y a un bootcamp peut-être ou en tout cas une forme de formation en B2C plutôt qu'en B2B parce que là j'interviens surtout dans les... et si jamais vous écoutez et que ça vous intéresse envoyez-moi des encouragements parce que je me dis est-ce que ça va... Avoir suffisamment d'impact, de portée, est-ce que ça plairait aux managers ou aux personnes d'avoir une formation, un bootcamp avec moi sur le management par l'humour, le leadership par l'humour ? Et ça, voilà, c'est un des projets où je me dis que ça serait cool. Je ne me suis pas encore lancée.

  • Speaker #1

    OK. On va le mettre là, dans l'univers, pour que progressivement les étoiles s'alignent et pour que je puisse le mettre en place. Euh... mille merci Vanessa, donc tu as ton livre, le premier livre d'une longue série, qui s'appelle Le Pouvoir de l'Humour, il est disponible aux éditions Erol et c'est un magnifique ouvrage. Vraiment je le conseille, je ne l'ai pas encore lu donc je vais être honnête, mais il fait partie de la liste des livres que je vais lire cette année. Il paraît qu'il est non seulement intelligent, plein de données, mais c'est aussi une vraie boîte à outils et... Il est agréable à lire, c'est-à-dire que ce n'est pas un livre ennuyeux sur le leadership. N'hésitez pas, si vous aimez, vous marrez, vous allez être servi. On peut te suivre sur LinkedIn. Et on espère te voir bientôt sur YouTube, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Peut-être pas sur YouTube, mais... Merci. Peut-être sur LinkedIn, justement, faire des petites vidéos. On verra. J'ai plein d'idées, mais il faut que je passe. Il faut que je concrétise. Il faut que je me lance. OK.

  • Speaker #1

    C'est quoi la première étape ?

  • Speaker #0

    La première étape ? Je me trouve quelqu'un qui veut me prendre en vidéo et que je ne me trouve pas trop moche en vidéo. Ça aiderait.

  • Speaker #1

    Bon, écoutez, c'est lancé. Si vous êtes vidéaste et que vous proposez des enregistrements, vous pouvez contacter Vanessa. Elle sera ravie de discuter avec vous. Merci beaucoup, Vanessa. On se revoit très bientôt pour le prochain épisode de The Patron Podcast. Merci beaucoup, Vanessa. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura inspiré. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'a le plus marquée. Et si le podcast te plaît, ça me ferait super plaisir que tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, c'est un énorme coup de pouce. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci. Merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà. Quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite !

Chapters

  • Introduction et peur de parler en public

    00:03

  • Présentation de Vanessa et son parcours académique

    01:06

  • L'humour comme outil de leadership

    02:40

  • Découverte du stand-up et expériences sur scène

    05:11

  • Importance de l'humour en entreprise

    10:38

  • L'authenticité et le leadership

    17:03

  • Conseils pour les futurs entrepreneurs

    39:23

Description


As-tu déjà pensé que l'humour pouvait transformer ta carrière et ton leadership ? Dans cet épisode captivant de The Patronne, Elvire Blasset reçoit la Dr Vanessa Marcié, conférencière et coach spécialisée dans le leadership par l'humour. Vanessa, qui a autrefois lutté contre la peur de parler en public, a osé s'inscrire à un atelier de stand-up. C'est là qu'elle a découvert comment l'humour peut établir des connexions authentiques et créer un environnement de travail positif.

Au fil de sa carrière, Vanessa a appris à intégrer l'humour dans son approche du leadership. Elle partage des anecdotes inspirantes sur ses expériences sur scène, illustrant comment le rire peut renforcer les relations au sein des équipes. Elle aborde également les défis liés à l'humour en entreprise, comme l'importance d'adapter son style à son audience tout en restant fidèle à soi-même.

Les leçons que Vanessa transmet sont puissantes : elle encourage les auditeurs à suivre leur passion, à ne pas craindre l'échec et à embrasser la résilience. Dans un monde où le sérieux prédomine souvent, Vanessa rappelle que l'authenticité et le rire peuvent être des atouts précieux dans la vie professionnelle et personnelle.

Ne manque pas cet épisode inspirant de The Patronne, où tu découvriras comment l'humour peut devenir un levier puissant pour ton leadership et ta carrière. Rejoins-nous pour explorer comment transformer la peur en force et créer des environnements de travail où chacun se sent valorisé et connecté.


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public. J'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre. Je commençais à sortir des blagues, les gens ont ri. Et là je me suis dit, bah attends c'est vachement cool. C'est top et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine. Tu te prends du love en fait quand les gens rient. Et t'es là, oh mais c'est la scène. Donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne, c'est d'aller sur scène et de voir ça marche, ça marche pas. Et d'améliorer, ça marche par itérations, comme un produit. Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Et je me suis dit, on verra bien où ça ira. Mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer. Je me suis dit, mais où elle est Vanessa ? Elle est passée ouf. Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve.

  • Speaker #1

    Et si on décryptait ensemble la recette du courage ? Bienvenue dans The Patron, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé, osé avancer, et ça sans avoir toutes les réponses. À travers tous ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur que tu vis, c'est normal. Et que ça ne doit surtout pas t'empêcher d'oser sortir de ta zone de confort. D'ailleurs, on ne sort jamais de sa zone de confort, on l'étend. Alors que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou d'apprendre à dire non, que ce soit à ton boss ou à qui que ce soit, tu vas voir que le courage de mes invités va t'inspirer. Aujourd'hui, j'ai la chance d'accueillir Vanessa Martier. Vanessa Martier est conférencière, elle est coach, elle est experte en leadership par l'humour. Elle a un doctorat en sciences et elle va vous expliquer exactement son doctorat parce que c'est trop long. Bienvenue Vanessa !

  • Speaker #0

    Bonjour Elvire ! Oui, j'ai un doctorat en sciences de l'information et de la communication avec une spécialité dans la communication organisationnelle. Et comme je disais à ma grand-mère, non, je ne peux pas la soigner. Je ne suis pas ce type de docteur. Je soigne la com. Enfin, je soignais la com.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc tu as un doctorat et on peut t'appeler docteur. Et c'est d'autant plus, c'est quand même un titre qui est très impressionnant. Et en même temps, tu es experte en humour. Donc, ça paraît complètement contradictoire. Comment est-ce qu'on peut être docteur en humour ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis docteur en com et il y a un petit moment que j'ai eu mon doctorat. Mais ce que j'ai gardé de mon temps de Thésarde, c'est un, le titre. que j'ai gagné à la force du poignet après quatre ans d'études, et un esprit assez académique, qui fait que j'aime bien mettre des concepts qui n'ont rien à voir ensemble, ensemble, et j'aime bien étudier jusqu'à fond. Et comme disent les jeunes de nos jours, j'aime bien poncer un sujet. C'est ça, on ponce un sujet, comme une planche. Et donc, je n'ai pas étudié pour mon doctorat l'humour, parce que j'ai fait un truc... beaucoup plus ennuyeux sur la communication interne dans une organisation avec les stratégies de communication interne et externe à destination des postes. Donc, pas du tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, ça a l'air moins drôle.

  • Speaker #0

    Oui, c'est beaucoup moins drôle. Mais l'humour et le leadership, c'était mon sujet de MBA. Parce qu'après mon doctorat, je n'en avais pas assez.

  • Speaker #1

    Tu t'ennuyais ?

  • Speaker #0

    Voilà, je m'ennuyais. Et j'ai fait un MBA et là, je me suis dit, pour une fois, je vais faire un truc qui me plaît. Parce que la thèse, c'était plus, je vais faire quelque chose qui va me servir dans le monde du travail, en tant qu'affaire. Et là, je me suis dit, je vais me faire plaisir. J'avais deux possibilités de sujets. Je les ai proposés à mes profs à Cambridge. Et mes profs m'ont dit, prends l'humour, prends l'humour. Je me suis dit, mais qu'est-ce que je vais faire avec l'humour ? Parce que là aussi, tu es quand même supposé le revendre à la sortie. Et mes profs... Ils m'ont dit Ouais, c'est trop cool ! Je me suis dit Mais qu'est-ce que c'est ? J'ai trop de boulot avec ça ! Mais j'ai suivi et ils avaient raison. Ça ne m'a pas directement amenée du travail, mais j'en ai tiré une boîte. J'ai monté ma boîte sur le concept et six ans plus tard, je suis toujours là.

  • Speaker #1

    C'était un pari risqué, mais capi.

  • Speaker #0

    Ce que je retiens, c'est qu'il faut toujours suivre sa passion.

  • Speaker #1

    Et d'où c'est ta passion du coup l'humour ? Parce qu'on aime bien plus rigoler.

  • Speaker #0

    Si longtemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé l'humour. J'ai grandi avec, on va savoir mon âge presque, j'ai grandi avec la classe quand j'étais gamine. Et je refaisais les gags de la classe qui était sur France 3 à l'époque à la cour d'école. Mais je ne savais même pas que ça pouvait être un métier de faire. et puis il y a quelques années j'ai déménagé en Angleterre et là on m'a introduit au stand-up je suis allée dans mon premier pub j'ai vu du stand-up j'ai rien compris parce que c'était en anglais mais je ne sais même plus comment je suis tombée sur une pub pour un atelier de stand-up et à l'époque j'étais pétrifiée à l'idée de parler en public j'enseignais pourtant à des élèves et chaque fois que j'allais en cours j'avais la boule au ventre et je me disais c'est pas possible ça peut pas continuer comme ça parce que ça m'empêche de... ça me coupe d'opportunité et je me suis dit voilà lance toi un défi va à cet atelier de stand up au pire tu vas récupérer quelques tips que tu vas pouvoir réutiliser au mieux ça va peut-être te plaire et donc j'ai fait cet atelier et à la fin de l'atelier on devait monter sur scène et ça a été le moment le plus Je crois le plus difficile, un des moments les plus difficiles de toute ma vie, parce qu'il y avait 60 personnes, des Anglais, que je faisais des blagues en anglais en plus. Je n'avais pas l'habitude de la scène. Tu es dans un pub, tout le monde est bourré. J'imagine que c'est le scénario catastrophe. Le premier, parce qu'on était plusieurs, le premier a passé tellement stressé qu'il a oublié ses lignes, son texte. Le premier qui est anglais a oublié son texte. Alors, qu'est-ce que ça m'a donné quand c'est dans les derniers mois ? et j'avais des heures d'attente avant d'arriver donc je stressais comme une malade j'ai cru que j'allais m'évanouir et puis je suis montée sur scène, je me suis soutenue de mes lignes de mon texte, heureusement et puis au moment où j'ai commencé à sortir des blagues les gens ont ri, et là je me suis dit attends c'est vachement cool c'est top, et en fait ça fait ça te fait un rush de sérotonine tu te prends du love en fait quand les gens rient, et t'es là en fait c'est méga cool et tu prends goût tu prends goût Et à partir de là, j'ai cherché à remonter sur scène. C'était juste au moment où je suis rentrée en France. Donc, j'ai refait des stages. Je revenais en Angleterre régulièrement. J'ai monté un club à Londres avec un ami du stand-up. Et je saisissais toutes les opportunités à Londres. Et j'en ai monté un à Cannes où je vivais sur la côte d'Azur. J'avais trouvé un pub à Cannes. Et donc, j'en avais organisé un. Et du coup... j'ai commencé entre Londres et Cannes à en faire. J'ai organisé des spectacles pour mes potes en Angleterre, on est allé à l'étranger en faire, donc je me suis vraiment mis dedans. Et en même temps j'ai repris mes études quelques années plus tard et je me suis dit, je vois le potentiel que l'humour peut avoir. A l'époque j'étais manager et le fait d'avoir de l'humour ça me donnait de la répartie, ça me permettait de me sortir de la situation. Ça me permettait de me connecter avec mon équipe, de les faire rire. Ça m'a fait pas mal réfléchir aussi sur mon humour, justement parce que je blaguais avec mes collègues masculins et je ramenais mes blagues avec mon équipe qui était plutôt féminine, qui était dans la com. Et des fois, ça clashait. J'avais une de mes voisins qui me disait t'es pas drôle Je lui disais attends, je fais du stand-up et tout, tu peux pas me dire que je suis pas drôle Mais ça m'a fait réfléchir. et je me suis dit, il y a un truc pourquoi on fait rire certaines personnes et pas d'autres ma question principale c'était est-ce qu'il y avait un genre dans l'humour est-ce que c'était possible que les blagues ne soient pas adaptées à tout le monde, et j'ai creusé j'ai poussé le sujet j'ai vraiment poussé le sujet en me demandant est-ce que tu peux adapter ton humour à ta hiérarchie parce que ça dépend du niveau hiérarchique... Est-ce que ça va dépendre de la situation ? Est-ce que ça va dépendre du genre ? Est-ce que ça va dépendre de l'âge ? Je me suis posé plein de questions et ça coïncidait au moment où j'étais à mon MBA. Et c'est ce que j'ai proposé comme sujet de recherche, sachant que je me suis dit, je m'éclate, je fais mon truc, je ne sais pas où ça va aller. Mais le sujet était tellement original pour Cambridge que ma superviseure l'a proposé au Financial Times. Et le Financial Times a parlé de la recherche qu'on avait faite, qu'on a proposée au European Business Review, qui est un journal académique et qui s'est paru. Et qu'à partir de là, Cambridge a même fait une petite animation sur ma recherche. C'est sorti en livre blanc. De là, j'ai eu des sociétés qui ont trouvé ça super intéressant, anglaises, et qui ont commencé à me demander, tu fais des conférences, tu fais des formations ? Ce n'était pas du tout prévu. Je me suis dit… Oui bien entendu ! Alors que pas du tout, j'avais rien préparé, j'ai fait du rétro pédalage et j'ai construit mon truc à partir de la roche-lisse. Et je me suis dit on verra bien où ça ira. mais si je ne vais pas jusqu'au bout de ce projet, je m'en voudrais jusqu'à la fin de mes jours. Et je me suis dit, bon, je vais apprendre des trucs, être entrepreneur, ça veut dire que je vais acquérir un tas de nouvelles compétences qui, je suis sûre, pourront être réutilisées si jamais je dois repartir en entreprise. Et puis comme ça, je suis partie, je me suis dit, bon. De toute façon, je le sentais, je me suis dit, je devais y aller et aller jusqu'au bout. Je n'ai eu un entretien juste après avoir quitté ma dernière boîte. Et le job, c'était un autre job dans la com. Et s'il y avait quelque chose, je me disais, je ne peux pas. Je ne peux pas y retourner. D'abord, c'est trop tôt par rapport à mon autre expérience. Et j'ai vraiment envie de savoir jusqu'où je peux mener ce projet. Les trois dernières années, j'avais bossé avec des entrepreneurs. Parce que je travaillais dans le... le développement économique, donc j'aidais les entrepreneurs à se développer à l'international notamment. Et j'étais en charge aussi dans un de mes postes précédents de la communication de la French Tech, de la French Tech Côte d'Azur. Et du coup, j'étais tout le temps avec des entrepreneurs. Et je me suis dit, peut-être qu'il est temps que tu passes le pas et que t'en deviennes un.

  • Speaker #1

    Merci pour tout ce que t'as partagé. Il y a énormément d'éléments qui ont attrapé mon attention. Déjà, cette envie de te mettre en danger a été assez forte la première fois où tu t'es inscrit dans un stage de stand-up, puisque c'était une de tes grandes peurs, c'était un de tes freins même d'un point de vue carrière, tu n'aimais pas la prise de parole en public, et donc on le sentait bien, la peur au ventre, et ça n'a pas été agréable jusqu'au moment où tu as été sur scène et où ça a fonctionné, et tu as fait rire. Donc ça, c'est vraiment un élément fort de développement personnel. C'est quand on identifie nos limites et qu'on accepte d'aller titiller cette zone d'inconfort pour justement grandir. Alors, j'ai quand même un doute. Je ne doute pas que tu es quelqu'un d'extrêmement drôle et qui toujours fonctionne très bien. Mais rassure-moi, tu t'es pris des fours sur scène ou tu as toujours eu un succès dingue ? parce que c'est dur.

  • Speaker #0

    Je n'ai même pas... Enfin, un succès dingue. Si j'avais un succès dingue, peut-être que je serais Florence Foresti.

  • Speaker #1

    Bientôt, bientôt.

  • Speaker #0

    Non, bien entendu, je me suis pris des fours parce qu'en fait, ce qui est intéressant avec le stand-up ou avec l'humour en général, c'est que tu es obligée d'en passer par le four pour améliorer tes blagues. Tu n'as pas moyen. Si tu appelles ta mère et que tu lui dis Voilà, moi, j'ai une super blague ta mère, c'est ta mère, elle va te dire Mais sur ma chérie, tu es drôle mais ça va pas forcément marcher sur scène donc le seul moyen de savoir si ça fonctionne c'est d'aller sur scène et de voir ça marche ça marche pas et d'améliorer ça marche par itération comme un produit c'est la même façon donc oui oui le deuxième la deuxième fois donc la première fois c'était une bonne surprise ça a fonctionné la deuxième fois ça a fonctionné moins bien et tu l'as vécu comment ? c'est ça aussi je trouve qui est sympa avec le cette expérience c'est que ça m'a rendu beaucoup plus résiliente et humble Parce que le stand-up, tu te dis Ouais, génial ! Ah là, j'ai fait un carton ! Ça y est, je maîtrise le truc ! Et puis la fois suivante, personne ne rit et t'es là Ok, bon, j'ai peut-être pas complètement tout saisi alors…

  • Speaker #1

    Et c'était les mêmes blagues ?

  • Speaker #0

    Oui, c'était les mêmes blagues, mais il y a plein d'éléments. Il y a la salle, il y a le contexte du jour, il y a ton énergie, il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et à moins d'être un professionnel, les professionnels, ils peuvent… avoir le même niveau de qualité et de rendu à chaque fois. Mais quand tu démarres, c'est très, très aléatoire, en fait. Et oui, la première fois, c'était un spectacle que j'avais organisé avec un ami. On avait trouvé une salle l'après-midi. On était le premier, d'ailleurs, on avait créé le premier comédie club à Londres qui était l'après-midi, donc en journée. Donc, ce qui est intéressant à retenir, c'est que la journée, tu n'as pas l'effet bénéfique de l'alcool. Les gens sont pas bonnes.

  • Speaker #1

    Ils sont trop sobres pour rire.

  • Speaker #0

    Même en Angleterre. Et en plus, on avait ramené, les anglais, mes potes anglais avaient ramené plein de la famille, des amis, on avait tous ramené des personnes. Et il y en a un qui s'était senti obligé de ramener sa famille, qui était une famille de Brexiteurs, donc les gens qui votaient Brexit, c'est l'époque du Brexit. Et il y avait des enfants. Or, mon stand-up à l'époque, et je pense peut-être qu'elle soit bien mieux maintenant. Mais mon stand-up à l'école, à l'époque, je parlais beaucoup de dating, de rendez-vous et de sexe et j'avais des blagues sur le Brexit en tant qu'étrangère à Londres. Autrement dit, je ne les ai pas beaucoup fait rire et ça constituait 50% de l'audience. Ils ne sont même pas applaudis quand je suis partie.

  • Speaker #1

    Le public n'était pas avec toi.

  • Speaker #0

    Non, du tout non. Et à l'époque, je n'avais pas assez de matière pour rebondir parce que tu peux adapter, etc. J'avais mes petites blagues pour tenir et puis je n'avais pas de quoi. Je n'avais pas assez de matière pour rebondir. m'en sortir s'il y avait un autre public.

  • Speaker #1

    Et donc là tu sentais que tu allais droit dans le mur et tu n'avais pas d'alternative que d'aller droit dans le mur. Oui.

  • Speaker #0

    Là, tu les vois, en plus c'était une toute petite salle donc tu étais à 1m2. Bizarrement les blagues sur les Brexiteurs ça ne les fait pas. Oh il y a un adolescent de... Oh il y a un gamin de 8 ans.

  • Speaker #1

    Parlons de fellation maintenant.

  • Speaker #0

    Comment on fait des enfants ? Voilà, s'il n'était pas au courant, maintenant il sait.

  • Speaker #1

    Ah, c'est rude, c'est rude. Et du coup, ça ne t'a pas dissuadée de remonter sur scène. C'est ça qu'il faut retenir quand même. Un échec après un succès et tu ne te dis pas, c'est bon, je raccroche les gants. Qu'est-ce que tu fais ?

  • Speaker #0

    Non, jamais, parce que je me dis que ça fait partie du jeu. C'est comme quand tu apprends n'importe quoi, tu apprends à courir. Bon, tu ne vas pas faire un temps à tous les coups. Il y a des fois où tu seras fatiguée, où tu vas te tordre la cheville. Oui, donc voilà. C'est un projet à long terme. Pour moi, le stand-up, c'est même pas... Je ne me suis pas réveillée en me disant je vais devenir humoriste On m'a souvent dit pourquoi tu n'abandonnes pas tout pour être humoriste ? En fait, ça n'a jamais été vraiment mon rêve, en tout cas pas pour le moment. Moi, je le voyais plutôt comme ma retraite. Tu vois, quand tu peux... Je trouve que c'est cool quand tu es un senior qui fait du stand-up. Moi, je trouve ça méga cool. Tu es à la retraite et tu es là maintenant, je vais faire le... tour du monde avec mes blagues remplies quand t'es jeune tu vois quand t'es plus âgée elle est décédée malheureusement mais il y avait une comédienne qui avait démarré à 72 ans et donc qui avait participé à des émissions de télé qui avait fait le tour du monde avec ses shows, qui est morte à 84 et qui a fait du stand-up à plein temps et je me disais c'est super cool comme projet de retraite donc en attendant je me dis t'as le temps

  • Speaker #1

    parce que c'est un truc intellectuel tu peux en faire toute ta vie donc il n'y a pas de deadline c'est génial parce que c'est typiquement le genre d'exemple où tu te dis c'est pas possible tant que quelqu'un ne me montre pas que c'est possible et là c'est l'exemple parfait quelqu'un qui démarre le stand-up à 72 ans tu peux que te dire il n'est jamais trop tard

  • Speaker #0

    Tout à fait, en plus elle faisait du burlesque et tout, elle se déçapait sur scène à 72 ans.

  • Speaker #1

    Elle s'appelait comment ?

  • Speaker #0

    Moi j'étais là, respect, elle s'appelait Lynn Miller, et c'est une fille qui vivait en Angleterre. Et moi je l'avais reçue dans mon show à Cannes, je l'avais interviewée, et pour moi c'était une source d'inspiration parce qu'elle m'a réconciliée avec le fait de vieillir en fait. J'avais peur, tu dis, je suis vieillir, qu'est-ce que tu vas faire de ta vie ? Et là t'es là, tu peux faire du cabaret ! Tu peux être invitée à faire des shows à Hong Kong. Tu peux faire de la télé. Elle faisait des éditions dating anglaises. Tu vois, j'étais là, mais ça a l'air trop cool en fait d'être vieux. Oh bien,

  • Speaker #1

    ça ouvre de nouvelles perspectives. C'est canon. Exactement. C'est canon.

  • Speaker #0

    Voilà, ça, ça fait partie. J'ai une bucket list. Ma bucket list, elle est organisée par tranche d'âge. Donc, j'ai 20, 30, 30, 40, 40, 50, 50, 60, 70. Tu vois, j'ai retraite. Et ça, c'est dans la case 60, tu vois.

  • Speaker #1

    Génial. Génial. Et t'as quoi dans la bucket list de cette décennie ?

  • Speaker #0

    Oulah cette décennie, déjà il y a pas mal de choses que j'ai fait cette année. Là par exemple je reviens de l'île Maurice et j'ai nagé avec les dauphins. Donc ça c'était dans ma petite bucket list. J'avais écrit un livre, ça c'est fait. Mais maintenant c'est publier plusieurs livres parce que je ne peux pas juste m'arrêter et peut-être même publier mon premier roman. Donc ça, ça serait top. Il y a plein de choses que j'ai faites. J'enseigne, ça c'était dans ma bucket list. Je suis devenue conférencière, bucket list. Le stand-up, il y a encore faire mon propre show. Parce que c'est vrai que du coup, je ne donne pas assez de temps au stand-up. Et j'aimerais écrire un show et aller le faire à Edinburgh, qui est la mecque du stand-up pour les anglo-saxons. C'est un peu le Woodstock des arts de la rue et de la comédie.

  • Speaker #1

    Quand tu dis faire un show, du coup, c'est faire un one-woman show ? Oui, un one-woman show. C'est-à-dire faire une séquence de show ?

  • Speaker #0

    Parce que là, moi, je fais du maximum de 15-20 minutes et je voudrais faire 45 seules sur scène. Et d'un bourg, c'est la consécration. Pour les anglo-saxons, tu as toute l'industrie qui est là. Et c'est juste, c'est irréel. Tu y vas, tu as du stand-up 24 heures sur 24 pendant un mois, avec des stand-upers qui sont là du monde entier, des États-Unis, de la Malaisie, tu veux. C'est... C'est... Tu vois là, moi j'ai perdu, à chaque fois j'y allais pour 3-4 jours. J'étais en Écosse où le petit-déj c'est du lard bouilli, non pas bouilli, frit, c'est quand même costaud. J'ai quand même réussi à perdre 5 kilos en 3 jours. Tu montes, tu descends, tu ne dors pas, c'est chaud.

  • Speaker #1

    Incroyable. Une bonne bucket list et j'entends que tu es déjà à fond en train de checker. tous ces objectifs. Un peu plus tôt, tu parlais du fait qu'on devait parfois adapter son humour à la cible, à l'audience et je crois que tu as un modèle pour ça.

  • Speaker #0

    Les quatre questions, en fait, quand tu fais de l'humour, ce qu'on se demande rarement en fait, c'est qu'est-ce que je veux en faire de cet humour ?

  • Speaker #1

    Pourquoi est-ce que je veux... Quel est l'objectif ? Voilà,

  • Speaker #0

    quel est l'objectif ? Est-ce que... parce que souvent on... rentre dans une salle et on se dit ah j'ai une super blague à partager mais en fait quand tu partages cette blague c'est quoi ton intention ton intention est ce que c'est de briller parce que tu vas faire rire les autres et du coup c'est bon pour ton ego ça va te faire du love ou est ce que tu as envie de te connecter avec les autres ou est ce que tu as envie de faire rire les autres peut-être parce que ils ont passé une sale journée et a envie de remonter un peu le moral voilà qu'est ce qu'il ya derrière ça je pense que personne se le demande ensuite il ya maquille tu as devant C'est bête, mais est-ce que c'est des personnes qui vont apprécier ton humour ? Donc, quel est leur type d'humour ? Qu'est-ce qui va les faire réagir ? Quelle est la situation ? Est-ce que c'est formel ? C'est informel ? Tu es à la machine à café ou tu es en plein milieu d'une réunion ? Ce n'est pas pareil. Et je ne me souviens même plus de la quatrième. Donc, le contexte. Le pourquoi. Le qui. Le qui, pourquoi, comment. Oui, comment. comment tu vas le ficeler est-ce que tu vas raconter une blague mais il y a un million de façons est-ce que tu vas le faire dans une présentation est-ce que tu vas le faire avec des images avec des vidéos c'est vraiment le moyen que tu vas utiliser le médium super et donc en fait il y a effectivement toute une réflexion à avoir autour de l'humour et

  • Speaker #1

    donc toi tu organises des conférences pour justement sensibiliser les managers et les leaders à ce nouveau style de management et donc Moi, j'adhère évidemment complètement à l'idée. Je me pense très, très drôle. Et en tout cas, en tant que manager, j'aimais beaucoup faire rire mes collaborateurs et créer une ambiance où on pouvait se marrer. Il faut quand même que je partage une anecdote parce que ça me fait penser à la T4 question. Moi, j'ai un souvenir qui m'a vraiment marquée professionnellement. J'avais une présentation à faire en plénière avec toute mon entité. Et on m'avait briefée sur le sujet et l'idée était d'être assez... Ma DG m'avait briefée pour un peu sensibiliser, mais pas alarmer, mais quand même faire prendre conscience des problèmes qu'on avait sur une de nos zones. Et moi, j'avais choisi l'humour pour un petit peu faire passer la pilule. Et donc, je suis arrivée sur scène et j'ai fait ma présentation. Et évidemment, quand tu fais une présentation dans ce genre de cas, tu as tout le codire qui est devant. Et progressivement, dans le fond de la salle, c'est comme tu as le carré hors VIP, et puis progressivement, tu as le reste des équipes. Et j'ai fait ma présentation en regardant beaucoup le carré VIP, et je lui faisais beaucoup rire, et donc j'étais très très contente de moi. Sauf qu'à un moment quand même, j'ai vu qu'au fond de la salle, ça rigolait beaucoup moins. Et quand je suis sortie de cette réunion, je me suis gentiment pris beaucoup de réflexions sur le fait que ma présentation avait été mal prise. Et moi, je ne comprenais pas parce que pour moi, justement, j'avais essayé d'adoucir le message avec de l'humour. Et en plus, le premier rang a été plié derrière. Donc pour moi, j'avais réussi ma mission et en fait, je ne m'étais pas bien posé la question. En tout cas, je n'avais pas bien lu les réactions dans toute l'audience. Du coup, c'est pour ça que je trouve que tes questions, elles sont très pertinentes parce qu'en fait, on peut avoir dans l'audience différents types d'audience. De mon expérience difficile, qu'est-ce que tu pourrais me donner comme conseil ou comme enseignement ?

  • Speaker #0

    Effectivement, c'est souvent le problème et c'est pour ça qu'il y a beaucoup de présentations, pas qui échouent, mais où on essaye, on met une petite vignette sympa et on ne comprend pas pourquoi ça ne va faire rire personne. C'est parce qu'on va projeter son propre type d'humour sur les autres. On ne se demanderont pas, est-ce que ça va faire rire l'Assemblée ? Et là, en fait, peut-être que tu as ciblé sur le type d'humour qui va parler au codire, mais du coup, ça ne va pas parler à tout le monde. Or, il y a des types d'humour qui aident à l'assembler. Et souvent, ce qu'on me dit, les réflexions que j'ai, c'est l'humour, ça doit être spontané Oui, l'humour, ça doit être spontané quand tu es au repas de Noël, avec tes copains. Quand tu fais une présentation, ton humour, il ne peut pas être spontané. Il faut le travailler. Et dans ce type de présentation, tu vas tester ton humour, tu vas te demander, d'où l'intérêt, tu vas te demander, j'ai le codire devant, est-ce que ça va passer avec le codire, mais est-ce que ça va passer aussi avec les équipes ? Et qui j'ai en face de moi ? Est-ce qu'il y a des messages qui ne vont pas passer si je rigole là-dessus ? Et c'est toute cette réflexion qu'il faut avoir. Donc, c'est un mélange, en fait. Oui, on peut très bien avoir un humour spontané, et j'encourage l'humour spontané, mais... C'est bien si on a un type d'humour qui passe, parce qu'il y a des personnes qui ont un type d'humour qui ne passe pas, qui n'est pas bienveillant ou qui passe mal. Et là, il vaut mieux savoir où on en est avec son type d'humour pour pouvoir un peu le réfléchir, le faire en conscience pour éviter de se mettre des problèmes. Parce que dans le jour, on peut très bien être viré ou s'attirer des tas de problèmes à cause de son humour. Moi, je suis pour qu'on garde l'humour. Mais effectivement, on n'est pas dans un contexte de comédie club, on n'est pas dans un contexte amical. Donc, il faut quand même y réfléchir un peu, y mettre un peu d'intention et se demander, je veux en faire quoi ? Je veux mettre de l'humour dans cette présentation. C'est pour qui ? Comment je le fais ? Est-ce que ça va parler à tout le monde ? Alors, si on a des publics qui sont différents, essayez de peut-être mettre différents types d'humour à différentes parties pour que ça puisse parler à tout le monde.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'ai aussi l'impression que mettre de l'humour pour faire avaler la pilule, en fait, quand il y a des messages difficiles, ce n'est pas forcément la meilleure des stratégies. C'est bien d'utiliser l'humour, mais parfois, sur certains messages, ça peut être contre-productif. Est-ce qu'il faut choisir les messages ? C'est ça que je veux, ma question.

  • Speaker #0

    Il faut... En fait, l'humour, ça doit aider à alléger l'atmosphère. ça doit montrer qu'on est conscient du problème, mais on ne doit pas ignorer le problème pour autant. Par exemple, tu vas, je n'en sais rien, je faisais une conférence il n'y a pas longtemps sur le change management, tu mets une petite vidéo d'un humoriste qui parle de change management, mais après tu vas parler des problèmes, des vrais problèmes. Ça ne va pas t'empêcher de parler dans le dur. Mais tu commences en disant, voilà... On va en rigoler un petit coup, voilà ce que ça donne. On connaît les travers du sujet. Bon, maintenant, on revient et on en parle concrètement et sérieusement. Ça doit allier et ça doit aider à ouvrir la discussion, mais ça ne doit pas remplacer le message.

  • Speaker #1

    L'idée, c'est de savoir doser et aussi, pas D-A-P-S-E-R, Doser le niveau d'humour et aussi choisir les moments et alterner le ton en fonction des différentes parties de ta présentation ?

  • Speaker #0

    Oui, parce que si tu ne fais que de l'humour, les personnes vont sentir que leur problème est ignoré. Et ce n'est pas ça qu'on veut. D'où j'en parlais de l'intention, c'est tu utilises l'humour pour quoi ? Tu vas utiliser l'humour peut-être parce que là, il y a un moment d'émotion, tu vas alléger un peu. Et ce n'est pas se moquer de la personne, mais c'est une petite image, un petit truc, quelque chose qui va alléger un peu l'atmosphère. Ou tu veux que les gens partent avec le sourire, donc tu vas l'utiliser enfin parce que tu veux qu'ils repartent avec la banane. C'est pour ça que c'est stratégique et que ça doit être fait en conscience parce que ce n'est pas tout le long. Et il y a des moments stratégiques pour le faire. pour pas que les personnes pensent que t'es là juste pour faire des blagues et que du coup tu ne veux pas les écouter ou que tu n'entends pas leur message. C'est de la com, c'est pour ça aussi, quand je fais de l'humour, je me rends compte que ça... En fait, tu tournes et tu tournes, j'ai fait plus de 20 ans de com, c'est un langage, c'est un moyen de communication. Et en tant que tel, tu n'utilises pas n'importe quel mot à n'importe quel moment avec n'importe qui.

  • Speaker #1

    Donc vraiment, le faire en conscience, et du coup, faire quelque chose en conscience, ça veut dire aussi bien se connaître. Pour être drôle, est-ce qu'il faut absolument... Être à l'aise avec tout son être, comment est-ce que toi tu le modélises ?

  • Speaker #0

    Oui, il faut être à l'aise parce que l'humour va appeler l'humour. Et donc si on fait de l'humour, on doit être capable de le recevoir également. D'où très important quel type d'humour on va faire. Parce que si on est quelqu'un qui utilise beaucoup le sarcasme et l'ironie, on va envoyer le message que c'est ok, et du coup on risque de recevoir du sarcasme et de l'ironie. donc il faut pouvoir le recevoir il faut pouvoir y répondre, il faut pouvoir savoir comment donc il faut bien se connaître et savoir quelles sont ses limites de quoi on a envie de parler avec quoi on est aligné, de quoi on n'a pas envie de parler l'humour je trouve que c'est un outil, l'outil d'intelligence émotionnelle ultime on sait utiliser l'humour on est un leader émotionnellement intelligent pourquoi ? parce que il faut comme pour tout ce qu'on dit sur l'intelligence émotionnelle il faut bien se connaître et ça veut dire qu'on doit aussi s'intéresser aux autres, parce que comme je le disais, il y a cette démarche de qui j'ai en face de moi, c'est quoi leur sens de l'humour, qu'est-ce qui va les faire rire. C'est également un outil pour améliorer les relations sociales, donc on va l'utiliser dans un contexte social. Et il faut avoir cette intelligence de savoir quand est-ce qu'on va le placer, quand est-ce que c'est le bon contexte, quand est-ce que ça ne l'est pas. Si on l'utilise alors qu'on est sur le point de virer son équipe, ce n'est pas le bon moment ! On n'utilise pas l'humour pour dire qu'il y a une pandémie et tout le monde est mis au chômage. Je connais quelqu'un qui l'a fait, mais c'est un comédien, son équipe le connaissait, etc. Et ça, c'est à la personne. Il n'y a pas de recette, c'est vraiment un ressenti de... Est-ce que c'est le bon moment ? Est-ce que la personne est ouverte à ce genre de choses ? Maintenant, si la personne vient te dire qu'elle vient de divorcer... peu de chance qu'elle soit hyper open pour une blague. Et il y a un degré aussi. On pense à tort que l'humour, c'est juste des blagues. Alors qu'en fait, ça peut être des images, ça peut être des petites réflexions, ça peut être des choses qui sont toutes légères et qui font juste... On n'a pas besoin de se rouler par terre. On n'a pas une pression de comédien. On n'a pas besoin que les gens se roulent par terre en riant, en pleurant. Juste les faire sourire. Ça suffit.

  • Speaker #1

    Donc oui, j'entends, il y a un lien très fort avec l'intelligence émotionnelle, cette capacité à se lire et à lire les autres. Et ce que j'entends beaucoup dans ton discours, c'est que finalement, l'humour permet de créer une ambiance, de favoriser la collaboration. J'imagine que les managers qui sont vus drôles... sont plus suivies ou en tout cas motivent plus les équipes ? Est-ce que tu as des données là-dessus ?

  • Speaker #0

    Oui, il y a beaucoup de recherches qui ont été faites avec les managers qui utilisent ça, qui utilisent l'humour, augmentent leur capital sympathie, augmentent la performance de leurs équipes. Ils sont mieux vus. En fait, même, il y a des recherches qui disent qu'ils gagnent mieux leur vie. Parce que comme ils sont plus aimés par leur équipe, ils sont mieux vus, ils sont plus aidés. Et ils gagnent mieux. Donc, c'est tout bénef, en fait, pour le manager.

  • Speaker #1

    Encore une fois, moi, je suis fan de ton concept parce que j'aime trop rire et j'aime trop faire rire. Mais tu vois, parfois, ça m'a un peu coûté en entreprise, peut-être parce que je n'avais pas assez de finesse intellectuelle pour mieux choisir quand faire mes blagues et à qui les faire. Mais j'imagine que, de manière générale, on a en entreprise cette idée. qu'il faut être sérieux, que pour être crédible, surtout en tant que femme, on ne peut pas se laisser aller avec la petite blagounette. Tu te bats contre ça ? C'est quoi ta position par rapport au sérieux contre humour ?

  • Speaker #0

    Alors oui, moi je suis complètement... Il y a quand même beaucoup de recherches qui nous disent que oui, on peut très bien être sérieux sans se prendre au sérieux. Bien au contraire, j'ai évoqué dans les réseaux sociaux une recherche de la NASA qui avait identifié que dans un groupe, dans une dynamique de groupe, dans un groupe isolé notamment, la personne qui était la plus essentielle, c'était ce qu'ils ont appelé le clown. Moi, je ne suis pas trop pour le clown, le mot, le clown. Le bout en train. Voilà, mais eux, ce qu'ils ont identifié le clown, c'est la personne, en fait, qui va être dans l'écoute. Parce qu'au plus bas du mot, il faut bien connaître les gens, il faut s'y intéresser quand on est dans l'écoute. Et c'est la personne qui va permettre d'alléger les conflits, en fait, de réduire les conflits, de faciliter le lien dans un groupe. Pour eux, la recherche avait été faite dans un groupe d'astronautes qui ont passé des mois ensemble, et pas de possibilité d'éviter de s'échapper. Pour eux, la personne la plus essentielle dans un groupe, ça va être ce clown qui va leur permettre de créer du lien, et qui va leur permettre de ne pas s'échapper là-haut dans la station, et qui va être dans l'écoute et l'empathie des autres.

  • Speaker #1

    qui va permettre de passer un bon moment.

  • Speaker #0

    Exactement, de passer quelques mois. Il faut demander à Pesquet quel était le clown de son temps.

  • Speaker #1

    Qui était le clown. Excellent. En tout cas, ce que je remarque avec toi, c'est que tu as découvert ce qui te rend unique, en tout cas, ou ce qui fait un peu ta marque de fabrique, en faisant quelque chose qui ne te donnait pas du tout envie à la base, c'est aller faire du stand-up. Et de là, finalement, tu as tiré le fil, tiré le fil. Et même s'il y avait beaucoup de signes qui disaient, Mais non, ce n'est pas sérieux, on ne va pas faire ça, on ne va pas faire une spécialisation sur l'humour finalement, tu as suivi ton intuition. Et c'est ce qui fait vraiment ta marque de fabrique aujourd'hui. Ça me donne envie de te poser la question. Toi, c'est quoi ta vision sur l'intuition ?

  • Speaker #0

    Alors, au moins, je crois en l'intuition. Et là, pour le coup, c'était vraiment... C'était même plus que de l'intuition, c'était du gut instinct, comme on dit. C'était, t'es contre tout le monde, mais il y a quelque chose en toi qui te dit, non, tu tiens un truc là, il y a un truc, il faut que tu y ailles. Alors, ça n'a pas été évident de convaincre tout le monde, mais il y a des signes en fait, si toutefois on croit aux signes ou quoi que ce soit, il y a quand même des choses qui te disent que t'es sur la bonne voie. Autant quand j'étais en Com, en Angleterre, ça m'est arrivé de faire du freelancing, d'avoir des clients. On m'a souvent dit pourquoi tu... Parce que j'étais arrivée à un certain niveau de séniorité dans les agences et tout. Je me dis pourquoi tu ouvres pas ton agence ? Mais ça me faisait pas vibrer en fait d'ouvrir mon agence de com. Alors que j'aurais pu. Mais là, c'était un truc complètement entre guillemets foireux. Tu dis mais je sais même pas ce que je vais faire. Mais il faut que j'y aille quoi. Il faut que je creuse, il faut que je vois. Parce que voilà, moi ça m'intéresse et j'ai envie d'aller jusqu'au bout de tout ça. Alors à l'époque en plus moi j'étais en MBA et donc en MBA t'as quand même des gens ultra brillants dans la salle qui eux, tous ceux qui voulaient devenir entrepreneurs, l'idée c'était de guérir le cancer, de faire 3 milliards, de faire un exit, d'embaucher 25 000 ingénieurs, d'avoir une plateforme et tout, un SAS et tout. Et moi c'était, alors moi je vais faire de l'humour quoi, je vais... je vais expliquer aux managers comment utiliser l'humour. Là, tout le monde me regardait, dis comme quoi ce truc ? Et personne ne me prenait au sérieux. Bizarrement, Cambridge m'a pris au sérieux. Je pense que c'est ça, quand tu dis qu'une institution comme Cambridge te prend au sérieux, tu te dis déjà que c'est un bon départ. Quand tu es sur un sujet aussi bancal, tu te dis, j'ai quand même le quotient, la crédibilité académique. le quotient académique de toute une institution vieille de 900 ans qui me suit et qui m'a bac et je remercie Cambridge parce que sans eux je pense pas que j'aurais été là ils ont mis des moyens ils ont fait un film et tout ils ont vraiment été derrière moi après ça a été mon réseau parce que les personnes avec qui je travaillais quand j'étais salarié ont été mes premiers clients et m'ont dit ah mais c'est génial et tout et m'ont booké et notamment mon premier client ça a été la BPI avec qui je travaillais régulièrement Avant. Donc, quand tu te dis que ton institution académique et tes profs te suivent, que tes anciens clients te suivent...

  • Speaker #1

    Ils sont demandeurs.

  • Speaker #0

    Tu te dis, il y a un truc. Il y a un truc. Je ne sais pas jusqu'où ça va aller, mais ça vaut le coup de creuser.

  • Speaker #1

    Et continuer à tirer le fil, continuer à creuser quand il y a de l'engouement comme ça.

  • Speaker #0

    C'est comme remonter la pelote d'Ariane. Tu te dis, je ne vais pas la lâcher. Je veux savoir où ça va me mener.

  • Speaker #1

    Et j'aime bien cette idée de suivre aussi, tu disais le get feeling, mais le niveau de vibration. Ça ne te faisait pas vibrer de l'idée de... Quand tu visualisais l'agence de com, ça ne te faisait pas vibrer. Alors que là, tu ne savais pas vraiment, mais tu avais une piste. Et là, ça te faisait vibrer, là, ça te faisait kiffer.

  • Speaker #0

    Oui, parce que quand tu fais, pour ceux qui savent, quand tu fais l'ikiga et tout ça, je crois que c'est un des premiers trucs que j'ai fait quand j'ai arrêté le salariat. La com... C'était ce que je savais faire. J'ai fait 20 ans de quelque chose que j'ai les compétences pour le faire. Mais ça ne veut pas dire que je me levais le matin et que je mangeais de la com'au petit-déj. Et ça faisait 20 ans que j'en fais, donc j'avais envie déjà mon dernier job, j'étais directrice business development parce que, vice présidente, parce que j'avais envie de voir quelque chose d'autre. Parce que tu as fait un peu le coup de fête au bout d'un moment. J'avais envie de voir d'autres horizons. Donc là, je n'avais pas du tout envie de refaire ça. Et je me suis rendu compte que par contre, c'était une compétence qui pouvait me servir. Parce que quand tu démarres en tant qu'entrepreneur, moi je démarrais il y a 6 ans, il y a 6 ans, sur LinkedIn il n'y avait pas une tonne d'entrepreneurs, tout ce que je voyais c'était des américains, donc tu essayais de détricoter ce qu'ils faisaient pour essayer de comprendre comment tu pouvais, il n'y avait pas de boîte, il n'y avait pas de bootcamp, de machin, de truc, ça n'existait pas en France. Ça a vachement évolué depuis le Covid et j'avais lu je ne sais plus où qu'il fallait démarrer avec ce que tu avais et je me suis dit ben moi le seul truc que je sais bien faire c'est la com. Donc du coup, j'ai capitalisé sur ce que je savais faire le mieux et j'ai fait comme si je me suis pris comme si j'étais mon client. Donc pour une fois, alors que j'avais passé 20 ans dans l'ombre des autres, je me suis dit, tu vas t'appliquer, chérie, tu vas t'appliquer à toi-même tes propres conseils. Tes propres conseils, exactement. Et ça a fonctionné.

  • Speaker #1

    Oui, parce que quand même là, on dit que tu es conférencière, tu as... un livre qui est déjà sorti, tu as dépassé les 30 000 abonnés sur LinkedIn, donc tu fais partie des top voices de... Top voice,

  • Speaker #0

    on ne sait pas qui, quoi. Mais je commence à avoir une voix qui compte un peu.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. Et des posts qui sont toujours très agréables à lire en plus. En parlant de com, si je devais t'offrir dans la ville de ton choix un énorme panneau publicitaire... qui ferait que toute la ville passerait en dessous tous les jours et pourrait lire ton message. Qu'est-ce que tu mettrais sur ce panneau d'affichage ?

  • Speaker #0

    Je crois que je mettrais que ça paraît cliché, et il y a plein de gens qui vont dire le contraire, mais de dérouler la plot de sa passion, parce que j'en suis la preuve vivante, ça paraît débile et peut-être un peu simpliste, et j'ai vu des tas de gens qui disaient Non, jamais, il faut suivre sa passion ! Le truc, c'est... Suivre sa passion, ce n'est pas la garantie de devenir riche. Ça ne veut pas dire qu'avec ce que je fais, je vais devenir milliardaire un jour. Mais la différence, c'est que faire de la com, c'est ce que je sais faire. Ça veut dire que s'il y a un problème, comme c'est une compétence, je vais peut-être décrocher parce que je ne vais pas avoir la niaque qui va me permettre de continuer. Alors que là, c'est tu ne peux pas faire autre chose. Tu ne peux pas ne pas le faire. C'est comme respirer. C'est t'empêcher de respirer que de t'arrêter de faire ce que tu as envie de faire parce que c'est ton voile. Tu es là pour ça, ça te remplit. Même si tu gagnes zéro, tu ne peux pas t'imaginer faire un autre truc.

  • Speaker #1

    Ça n'a aucun rapport avec ce que tu gagnes financièrement. Tu le fais de toute façon. Et comme en plus, tu le fais bien, ça te permet aussi de vivre correctement. Mais dans tous les cas, tu... C'est pas un choix alimentaire.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    c'est pas un choix essentiel.

  • Speaker #0

    Tu peux pas te lever un matin et te dire je vais faire de l'humour et du leadership comme choix alimentaire. Je pense pas qu'il y a beaucoup de gens qui se lèvent le matin. C'est juste que voilà, et si demain je devais repartir en salariat ou quoi, c'est pas pour ça que j'arrêterais ma boîte ou que j'arrêterais de faire ce que je fais parce que l'humour c'était déjà ma bouffée d'oxygène quand j'étais salariée. Quand ça allait pas... Quand j'avais des problèmes au boulot, je montais sur scène et je me souviens d'un job que j'avais quitté. Et je montais sur scène le soir où j'ai pris la décision avec mon boss. Et je l'avais un peu amélioré, mais en disant bonjour, je viens de me faire virer. Donc, c'est cathartique. C'est des séances de psy gratuites. En plus, même mieux, parce que tu es payé.

  • Speaker #1

    C'est excellent. Et si tu devais te retrouver face à Vanessa 10 ans ? Quel conseil tu lui donnerais ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais que ça a tout fait sens quand tu suis qui tu es vraiment, quand tu te reconnectes avec qui tu es. Le problème quand tu es salarié, c'est que, et ce que j'ai vu avec ma boîte, mais également en reprenant la parole sur LinkedIn, c'est les années de salariat, en fait, tu te perds là-dedans. Surtout, moi, je faisais de la com, ça veut dire que j'ai mis... ma patte, mon écriture, ma façon de penser au service des autres pendant 20 ans et j'ai pris un ton corporate. Il faut savoir qu'au début de ma carrière j'étais journaliste, j'avais ma propre colonne, j'écrivais des articles et j'avais un ton, j'avais une voix et quand je suis sortie du salariat et je suis rentrée en tant qu'entrepreneur et j'ai commencé à m'exprimer je me suis dit mais où elle est Vanessa ? elle est passée où ? Je ne me reconnaissais plus. Et ça a mis un moment. Et là, je trouve du plaisir à écrire parce que je la retrouve, cette jeune fille qui avait des opinions, qui avait des opinions, qui avait un ton, une patte, etc. Et donc, du coup, tu te reconnectes avec ta créativité et avec ta personnalité que tu lisses, que tu oublies pour rentrer dans ce que veut l'entreprise. Même si je n'étais pas... hyper douée pour totalement rentrer dans les clous quand même. Mais j'ai fait de mon mieux. J'ai fait de mon mieux et quand il a fallu en sortir, c'est difficile. Tout d'un coup, tu enlèves ta carapace et tu te retrouves à poil et tu te dis Qui suis-je ? C'est un gros moment d'introspection. C'était quoi ta question ?

  • Speaker #1

    Je ne sais plus, mais j'aime tellement ce que tu dis. C'est dingue en fait à quel point on essaye de rentrer dans le moule et on se sent obligé de se lisser, on prend le feedback, parce qu'on a la culture du feedback pour nous faire progresser, mais on prend les feedbacks et on se dit il faut que je change ça, il faut que je fasse attention. Et c'est vrai que c'est important pour communiquer avec un pack de faire attention à l'autre, d'être dans l'empathie. Et en même temps j'ose espérer qu'un jour on arrivera à le faire même en entreprise. sans se lisser trop, sans oublier qui l'on est. Parce que c'est vrai que quand on sort, après, on a du mal à retrouver qui on est. Et c'est un peu un boulot d'exploration.

  • Speaker #0

    Oui, en sortant, il y a tout un boulot de déconstruction et de reconstruction pour retrouver qui tu es et prendre ce que tu as appris. Parce qu'il y a plein de bonnes choses. Tu as évolué, tu es devenu un adulte. tu vis quand même en société quand t'es dans une entreprise donc il y a quand même des choses qu'il faut faire pour arriver à vivre ensemble et en bonne intelligence mais c'est vrai qu'il y a tout un pan surtout en France en fait parce que j'ai bossé quand même 4 ans en Angleterre et moi ce que j'aimais dans l'Angleterre de l'époque, parce que maintenant il paraît que ça a changé ce que j'aimais c'est me balader dans la rue d'aller à ma banque et de voir que mon banquier était un punk rempli de tatouages avec une crête iroquoise, avec un costume et j'étais là Mais je n'ai jamais vu ça en France. Là-bas, je trouvais qu'il y avait une... Tu pouvais être qui tu voulais, venir comme t'étais, comme au McDo, un peu. Oui, il y avait des codes. Tu es à la banque, donc il faut que tu sois bien habillée, que tu aies un costume. Mais tu peux être embauchée en étant tatouée jusque-là et en ayant une craie de Chiroquoise. C'est un mélange qui faisait qu'il y avait le professionnalisme et en même temps, tu avais le droit d'avoir une personnalité. Et souvent, en entreprise, on te demande d'effacer ta personnalité pour que tu rentres dans le petit monde et que tu deviennes un petit chaînon, un maillon de la chaîne. Et c'est ça qui est dommage, parce que notre richesse, c'est notre personnalité. Et on finit par s'oublier. On finit par s'oublier. Et là, ce matin, je postais sur Meta avec Zuckerberg qui, du coup, a dit qu'il arrêtait la diversité et l'inclusion. C'est fou. De là, de ce truc que je ne comprends même pas, il y a, du point de vue de l'entreprise, le fait que tu veuilles sciemment, consciemment, que tu décides de n'avoir plus que des copies conformes de toi, de n'embaucher que ça.

  • Speaker #1

    On peut dire de mâles blancs hétérosexuels. Voilà.

  • Speaker #0

    Et sûrement qui ont fait la même école que lui, etc. Ça va manquer. Il n'y a plus d'innovation. Parce qu'il faut une confrontation des points de vue, même si ce n'est pas toujours agréable, même si tu vas te friter, même si tu vas rediscuter. C'est cette confrontation de points de vue qui fait que tes angles morts sont couverts par les autres. Et là, il n'y a plus personne qui va voir ses angles morts. Là, il va foncer, ça va être plus facile en réunion. Ça va être bon, j'ai décidé.

  • Speaker #1

    On est d'accord.

  • Speaker #0

    Ok, on est d'accord. C'est sûr que ces réunions vont durer trois minutes. Mais d'un autre côté, je ne sais pas. Peut-être que je vais me tromper, parce que le monde a l'air de marcher sur la tête en ce moment. Donc, peut-être que je me trompe. Mais sa boîte, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne solution sur la durée pour la boîte. Et puis, c'est un hyper mauvais exemple pour le monde. Tu as une espèce de... Pour moi, un leader, il a ce devoir d'exemple, d'exemplarité. Et quand tu es à ce niveau-là, tu te dois de faire progresser la société, parce que c'est toi qui as du pouvoir, tu as de l'influence. Cette influence doit être mise au service des autres et de la société. En plus, Zuc, il est quand même dans cette... Moi, je suis un tout petit peu plus âgée, mais c'est un millenial. Il est dans ce groupe d'âge où on voit que c'est beaucoup plus engagé, ça veut faire progresser la société, ça a fait progresser la société. Et il en a fait partie, quand même. Je crois qu'ils ont une fondation avec sa femme, etc. Et tout d'un coup, c'est là, mais... Est-ce que tu cachais tout ça jusque maintenant ? Et là, c'est ta virilité profonde et toxique qui ressort. Ou est-ce que tu n'as pas le courage de tes opinions et que du coup, tu ne veux pas te mettre à mal avec le pouvoir politique ? Mais dans les deux cas, ça ne renvoie pas une bonne image.

  • Speaker #1

    Non, c'est assez effrayant. Et c'est vrai que sachant qu'on est tous aujourd'hui sur Instagram et Facebook et que l'économie en dépend aujourd'hui. Donc, je ne sais pas quelle va être l'alternative, mais effectivement, pour revenir à la question qui était quel est le conseil que tu donneras à Vanessa Dizan, je crois qu'on est parti de là.

  • Speaker #0

    Vanessa Dizan,

  • Speaker #1

    c'est… Garde ta créativité et ta différence.

  • Speaker #0

    Fais-toi confiance, en fait, c'est fais-toi confiance parce qu'au final, dans les livres que je lis, dans les gens que je suis ou que j'entends, c'est ceux qui… qui sont alignés avec qui ils sont et qui ont déroulé la pelote de leur passion, de leur désir, qui ont trouvé cette intersection de concepts qui a fait que ça... Les stars aligned. Le livre...

  • Speaker #1

    Les étoiles s'alignent. Voilà,

  • Speaker #0

    les étoiles s'alignent. Pour les francophones, non. Pour les non-anglophones. Mais truc typique, même pour ceux qui ne croient pas ni rien, parce que des fois, il y a des choses où tu te dis que tu es vraiment là où il faut. Moi, je voulais écrire un livre depuis... Je crois que j'ai vendu mon premier roman à mes voisins quand j'avais 10 ans. Et donc, ça a toujours été, comme beaucoup de gens, un rêve. Et j'ai essayé, je ne sais pas, quand j'avais 18 ans, de vendre, quand il n'y avait pas Internet, d'envoyer un livre. Et je me suis fait rebooter. Et quand j'ai démarré avec l'humour et le leadership, les gens ont commencé à me dire, tu devrais écrire un livre. C'était le tout début, je n'avais pas de matière. Je me suis dit, oui, on verra. Avant la pandémie ou pendant la pandémie, quelqu'un qui, comme moi, écrit pour... le Harvard Business Review m'a dit tu as de la matière tu devrais me filer un sommaire et moi je le passe à ma maison d'édition. Juste avant la pandémie j'avais rencontré une maison d'édition, qui est une personne qui me suit m'avait fait rencontrer, qui m'avait dit on publie des livres d'humour mais on ne publie pas des livres sur l'humour. Tu devrais aller voir, il m'avait dit du Know-where-all à l'époque et donc la personne qui était au Harvard Business Review, qui écrit Elle me disait Moi, je suis chez Harvard Business School, chez Errol. Et il y a eu la pandémie, j'ai été débordée. C'était sur mon ordinateur. Fin de la pandémie, je crois que c'était janvier ou février 2022, je reçois un message d'Erol sur LinkedIn qui me dit Tu as déjà pensé à écrire un livre ? Et là, pour le coup, le sommaire était fait et tout, parce qu'il était sur mon bureau depuis des mois. Je dis Maintenant qu'on en discute ! Et ils sont venus à moi, j'ai rien eu besoin de pitcher. J'ai envoyé le sommaire, 15 jours plus tard, c'était fait. Et là, tu te dis qu'il y a un truc là, il y a un truc, c'est pas possible. Ouais,

  • Speaker #1

    c'est... En tout cas, tout ça est arrivé au bon moment et t'avais aussi fait le taf pour que progressivement ça se mette en place, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, mais c'est ça, l'expression anglaise, quand les étoiles s'alignent, c'est quand tu tiens un truc, les portes s'ouvrent, quoi. C'est là où on parlait de comment tu sais que t'es sur la bonne voie. C'est des tas d'indications qui te disent... Je peux pas lâcher parce que...

  • Speaker #1

    Pour l'instant ça marche. Pour l'instant ça marche, y'a les bonnes vibes. Et... Est-ce qu'il y a une chose que t'aimerais bien faire mais t'oses pas encore le faire ?

  • Speaker #0

    Alors je dois dire que on dirait pas comme ça, mais peut-être, mais... Je sais qu'il faudrait... La vidéo ça a toujours été un truc où je bloque à mort sur la vidéo.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai horreur de me voir en... en vidéo et c'est quelque chose que j'ai depuis des années où je me dis il faudrait que je fasse des vidéos etc il y a plusieurs choses, il y a ça, il y a un bootcamp peut-être ou en tout cas une forme de formation en B2C plutôt qu'en B2B parce que là j'interviens surtout dans les... et si jamais vous écoutez et que ça vous intéresse envoyez-moi des encouragements parce que je me dis est-ce que ça va... Avoir suffisamment d'impact, de portée, est-ce que ça plairait aux managers ou aux personnes d'avoir une formation, un bootcamp avec moi sur le management par l'humour, le leadership par l'humour ? Et ça, voilà, c'est un des projets où je me dis que ça serait cool. Je ne me suis pas encore lancée.

  • Speaker #1

    OK. On va le mettre là, dans l'univers, pour que progressivement les étoiles s'alignent et pour que je puisse le mettre en place. Euh... mille merci Vanessa, donc tu as ton livre, le premier livre d'une longue série, qui s'appelle Le Pouvoir de l'Humour, il est disponible aux éditions Erol et c'est un magnifique ouvrage. Vraiment je le conseille, je ne l'ai pas encore lu donc je vais être honnête, mais il fait partie de la liste des livres que je vais lire cette année. Il paraît qu'il est non seulement intelligent, plein de données, mais c'est aussi une vraie boîte à outils et... Il est agréable à lire, c'est-à-dire que ce n'est pas un livre ennuyeux sur le leadership. N'hésitez pas, si vous aimez, vous marrez, vous allez être servi. On peut te suivre sur LinkedIn. Et on espère te voir bientôt sur YouTube, si j'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Peut-être pas sur YouTube, mais... Merci. Peut-être sur LinkedIn, justement, faire des petites vidéos. On verra. J'ai plein d'idées, mais il faut que je passe. Il faut que je concrétise. Il faut que je me lance. OK.

  • Speaker #1

    C'est quoi la première étape ?

  • Speaker #0

    La première étape ? Je me trouve quelqu'un qui veut me prendre en vidéo et que je ne me trouve pas trop moche en vidéo. Ça aiderait.

  • Speaker #1

    Bon, écoutez, c'est lancé. Si vous êtes vidéaste et que vous proposez des enregistrements, vous pouvez contacter Vanessa. Elle sera ravie de discuter avec vous. Merci beaucoup, Vanessa. On se revoit très bientôt pour le prochain épisode de The Patron Podcast. Merci beaucoup, Vanessa. Merci à toi d'être restée jusqu'au bout. J'espère que cet épisode t'aura inspiré. Et tiens, laisse-moi en commentaire quelle partie t'a le plus marquée. Et si le podcast te plaît, ça me ferait super plaisir que tu en parles autour de toi, que tu laisses un avis et un commentaire sur les plateformes. Vraiment, c'est un énorme coup de pouce. Donc, merci d'avance pour ça. Et on se retrouve très bientôt dans un prochain épisode. Il y a plein de super invités qui arrivent. Donc, merci. Merci d'être patient. Le montage est artisanal, mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui compte. Ce qui compte, c'est de démarrer. Et voilà. Quel que soit ton projet, prends un petit pas vers ton projet. Allez, à très vite !

Chapters

  • Introduction et peur de parler en public

    00:03

  • Présentation de Vanessa et son parcours académique

    01:06

  • L'humour comme outil de leadership

    02:40

  • Découverte du stand-up et expériences sur scène

    05:11

  • Importance de l'humour en entreprise

    10:38

  • L'authenticité et le leadership

    17:03

  • Conseils pour les futurs entrepreneurs

    39:23

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