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The Patronne

#1 - Sophie : affirmer ses valeurs et libérer sa puissance

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1h01 |25/11/2024
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#1 - Sophie : affirmer ses valeurs et libérer sa puissance

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Description


As-tu déjà ressenti le décalage entre tes valeurs et tes choix alimentaires ? Dans cet épisode clivant de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Sophie Hanessian, une ancienne RRH qui a fait le grand saut vers l'entrepreneuriat et le véganisme. Sophie, dont l'éducation en Suisse était imprégnée de viande et de produits laitiers, a connu un véritable parcours de transformation. Sa curiosité insatiable l'a poussée à explorer un mode de vie végane, un choix qui a radicalement changé sa vision du monde.


Au fil de la conversation, Sophie partage ses luttes internes, ses phases de végétarisme, et surtout, le moment décisif où elle a pris conscience de la souffrance animale. Ce déclic émotionnel a été le catalyseur de son engagement vers un mode de vie sans produits d'origine animale. Elle nous rappelle l'importance de l'éducation et de l'ouverture d'esprit dans cette démarche, tout en offrant des conseils pratiques pour intégrer des choix alimentaires plus durables et éthiques.


La transition vers un régime végétal n'est pas toujours simple, et Sophie aborde les défis qu'elle a rencontrés, tout en soulignant que chacun peut avancer à son propre rythme, sans pression. Son parcours est une véritable recette du courage, une leçon de vie qui inspire à repenser nos habitudes alimentaires.


En fin d'épisode, Sophie nous présente son projet entrepreneurial ambitieux, qui vise à promouvoir une alimentation végétale dans la restauration collective. Un projet qui s'inscrit dans une dynamique de changement et de sensibilisation, prouvant qu'il est possible de concilier éthique et plaisir de manger.


Rejoins-nous pour découvrir comment un simple choix alimentaire peut se transformer en un puissant moteur de changement personnel et collectif. "the Patronne" est là pour t'accompagner dans cette aventure enrichissante !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On se revient,

  • Speaker #1

    on va casser tous les Ausha.

  • Speaker #0

    On va faire des bouilles exceptionnelles. On se rend compte que les gens sortent de là, ils sont là. On va développer aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant j'y vais, j'ai permis une fois de l'aborder au principe, j'avais entendu parler de lui et...

  • Speaker #1

    Non mais attends,

  • Speaker #0

    l'ancienne timide qui n'osait pas ouvrir la route,

  • Speaker #1

    elle est allée aborder le C6 quoi ! Vraiment, il y a une partie de moi qui te juge, enfin je te le dis franchement, c'est fou que tu vois d'être autant, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, et... Bienvenue dans Trop dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. A travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss, le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue dans ce premier épisode de Trop dans ma tête. Sophie, tu es pour moi un curieux alien mais que j'ai envie d'un peu plus comprendre. Sophie, à naissance, tu as 40 ans, tu as eu un parcours corporate spécialisé RH et il y a quelques années, tu as décidé de faire le grand saut de l'entrepreneuriat. Et ce projet est complètement lié à un changement de mode de vie, puisque tu es devenue végane. Et tu vas nous en parler un petit peu plus. Alors moi, je ne suis pas végane. Et pendant très longtemps, j'ai jugé les véganes en trouvant ça très étrange comme style de vie. Et de plus en plus, je développe cette curiosité pour ce mode de vie. Et donc, j'étais très contente à l'idée que tu m'en dises plus. Et surtout, comme c'est... un changement de vie pour toi. Je suis très curieuse de comprendre qu'est-ce qui t'a amenée à faire ce changement de vie. Et est-ce que tu peux nous donner une sorte de chronologie de ta transformation ? Au début, tu mangeais du steak haché, avoue.

  • Speaker #0

    Ah bah, bien sûr. Moi, j'ai été élevée comme toute personne qui vit dans une famille traditionnelle.

  • Speaker #1

    Oui, parce que je ne l'ai pas dit, mais tu es suisse. Et donc là-bas, c'est fromage, charcuterie.

  • Speaker #0

    Effectivement, ma famille, j'ai grandi en Suisse, à Neuchâtel. Et voilà, j'ai été élevée dans la tradition alimentaire qu'on connaît. Donc viande, fromage, toutes ces choses-là. Par contre, moi, j'avais aussi toutes ces... Ces informations comme quoi, pour être forte, avoir du calcium, il faut manger, enfin boire des produits. Laitier. Et puis les protéines qui viennent de la viande. Donc, toutes ces choses-là, effectivement, j'ai grandi avec.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit ?

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai vécu dans une dissonance cognitive depuis toute toute petite. Parce qu'en fait, on vivait dans une maison où on avait un très grand jardin, alors qu'on était... 10 minutes du centre-ville de Neuchâtel et on avait donc des poules, des cochons, des oies. Moi j'ai toujours grandi avec chat, chien, enfin j'ai vraiment eu tous ces animaux autour de moi et c'était vraiment mes amis en fait. Quand j'étais petite, je préférais passer du temps avec eux qu'avec des humains. Et en même temps, je mangeais du poulet, je mangeais de la viande sans vraiment... comprendre que j'étais peut-être en train de manger un frère, une sœur, enfin voilà, je dis ce terme-là, mais de mes animaux, des animaux qui vivaient avec nous.

  • Speaker #1

    Donc tu arrivais à faire comme si ce n'était pas les mêmes bêtes. Exactement. Comme nous tous d'ailleurs, parce qu'on va tous trouver le petit poussin trop mignon. Voir des vidéos sur Instagram d'une poule qui fait un câlin, on va trouver ça génial. Et puis moi, ce midi, j'ai mangé un poulet rôti. On arrive vraiment à séparer complètement les deux dans notre tête.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ce qu'on appelle justement cette dissonance cognitive où finalement, on arrive à écarter les choses sur lesquelles on n'a peut-être pas forcément trop envie de réfléchir pour nous permettre de faire d'autres choses. Je ne sais pas si c'est très compréhensible ce que je dis. Typiquement, voilà, en ayant des animaux, par exemple, un petit exemple. Tu as un chien, si je ne me trompe pas. Oui. Et je pense que tu l'aimes de tout ton cœur. Et si demain, on te disait, mais écoute, mange-le. Comment tu réagirais ? Est-ce que tu te dirais, c'est possible, je peux le manger ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non, clairement pas. Mais même si on me présentait une vache dans un restaurant, je pense que j'aurais beaucoup de mal à... Je pense que c'est la mise à mort, l'idée de tuer l'animal qui me découragerait de manger ce bout de viande. Et même, je te dirais, moi, aujourd'hui, j'éprouve un certain plaisir à manger de la viande rouge. Et en même temps, quand j'étais petite, je refusais d'en manger. Je ne voulais surtout pas avoir la moindre trace de sang dans mon assiette. Pour le coup, j'avais cette conscience très jeune que c'était des animaux qu'on mangeait et j'avais un refus. Et j'ai réussi, à l'inverse, à dépasser cette limite pour apprécier le goût. Mais du coup, toi, à quel moment tu as dit, bon là, il faut que je change ? Est-ce que ça a été radical du jour au lendemain ou est-ce que ça a été un long process ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai eu plusieurs phases dans ma vie où tout à coup, je me disais non, mais je ne peux plus manger d'animaux. Donc, oui, j'ai vraiment eu plusieurs phases où je devenais végétarienne, mais je continuais donc à manger des produits laitiers, des œufs. Et en fait, je n'étais même pas une vraie végétarienne parce que je mangeais aussi du poisson. Donc, voilà. Et après, au fur et à mesure, tout à coup, je craquais parce que j'étais aussi à cette époque avec une personne qui était très, très viande. Je crois que s'il n'avait pas son morceau de viande chaque jour, c'était très compliqué. Des fois, finalement, je mangeais avec. Et puis, je me disais, en fait, non, ce n'est pas grave. Ils sont là pour ça. Et c'est vrai que j'ai essayé un peu de me conditionner en me disant, non, mais c'est normal. Ils sont là. On doit les manger. Sinon, c'est du gaspillage. Et c'est vrai que j'ai eu un peu ces phases jusqu'au jour où... Je suis une personne très, très sensible et je suis vraiment tombée sur un documentaire où je suis restée sketchée. Voilà, je pense que maintenant, on en voit beaucoup dans ces vidéos. On a notamment l'association en France L214 qui fait énormément de reportages. À l'époque, ce n'était pas autant mis en avant, mais maintenant, c'est vrai qu'on sait que ce n'est pas tout rose du côté des élevages et des abattoirs. Et c'est vrai que là, ça m'a vraiment fait un tilt dans ma tête. Je me suis dit, mais en fait… J'aime les animaux, je n'arrête pas de dire que j'aime les animaux. J'ai des chiennes. Et à un moment donné, j'ai aussi eu un peu ce déclic où, mais est-ce que je les mangerais ? Est-ce que je pourrais les manger ? Et je me suis dit, c'est impossible pour moi. Et après, j'ai commencé à faire un cheminement en me disant, mais OK, pourquoi est-ce que je peux manger certains animaux, mais pas d'autres ? Quel est le lien ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Et en fait, à force de réfléchir à ça, d'avoir vu ces reportages, j'ai réalisé que finalement... les petits veaux, les petits agneaux, enfin tous ces animaux qui partent à l'abattoir, parce qu'il faut aussi bien savoir que c'est des bébés qui partent à l'abattoir, ce n'est pas des animaux qui ont fait toute leur vie, qui ont été super bien traités et qui, à la fin, on les amène à l'abattoir. Donc, ils ne meurent pas de vieillesse non plus. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à faire ces liens, je me suis dit, mais en fait, je suis complètement incohérente, je ne peux plus faire ça. Et ça m'a énormément chamboulée. Donc, j'ai vraiment dû processer.

  • Speaker #1

    On sent l'émotion quand tu parles. On voit que ça te prend encore à la gorge.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été vraiment très douloureux. Et en même temps, un tel... Je ne sais pas comment dire. Mais tu sais, vraiment, j'ai eu l'impression de m'être réveillée. Me dire, mais en fait... Pourquoi ? Et à partir de là, effectivement, j'ai commencé à me renseigner. J'ai commencé à regarder. Il ne faut pas croire, un mois avant, même quand j'étais... Près pseudo végétarienne, parce que je mangeais quand même encore un peu de poisson. Je disais, mais les véganes, laisse tomber. Mais c'est quoi ces gens ? Mais ils sont fous. Jusqu'où ils vont ? Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Extrémistes.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des extrémistes à n'en plus dire. Et clairement, moi, je ne me disais jamais de ma vie, je pourrais aller jusque-là. Il ne faut pas pousser non plus le bouchon. Merci. Non, mais bon. Et c'est vrai que déjà, être végétarienne, pour moi, ça me paraissait énorme. Jusqu'au jour où j'ai compris que pour avoir du lait, pour avoir du fromage, c'est tout un processus d'insémination des vaches pour qu'elles puissent avoir un bébé. qu'elle puisse mettre au monde un bébé, pour qu'elle produise du lait pour ce bébé. Et en fait, dans les 24 heures où le bébé naît, il est arraché, il est mis de côté. Et en fait, je me suis dit, mais pourquoi ? En fait, pourquoi ? Et boire du lait de vache, en fait, on est des adultes, on n'est pas des veaux. On n'en a pas besoin du tout pour notre santé. Au contraire, on voit maintenant aussi, il y a énormément d'études qui démontrent à quel point C'est très mauvais pour la santé de boire et de manger des produits laitiers, notamment en termes d'ostéoporose. Et puis, ça amène toutes ces maladies qu'on peut trouver aujourd'hui. Tu sais,

  • Speaker #1

    attends, je te coupe parce que moi, là, tu es en train de parler et j'ai plein de trucs dans ma tête qui s'activent en mode, non mais c'est bon, tu vois, tu ne vas pas m'enlever mon camembert non plus. Et puis... Tu vois, j'ai une résistance de dingue en me disant, mais un, c'est forcément trop extrême ce qu'on nous montre. Tous les agriculteurs ne sont pas pourris. Il y en a qui font ça bien, qui élèvent dans des bonnes conditions. Donc, tu vois, j'ai un peu cette idée de... On peut trouver des agriculteurs professionnels et engagés. Et j'ai une autre pensée qui est oui. Et puis... On sait que les agriculteurs, ils sont eux-mêmes en crise. Et donc, si on leur enlève ce qui les fait vivre, ils vont avoir plus rien. Et aussi, ma troisième pensée, c'est... Mais quelle tristesse, tu vois, si on nous enlève nos bons fromages. Tu vois, j'ai toutes ces résistances-là. Et je crois que toi aussi, tu les as eues à un moment. Donc, raconte-moi comment on passe de ça au chanmon. Non ! À toi, tu es très heureuse avec ton nouveau mode de vie. Qu'est-ce qui a fait que tu as pu passer de toutes ces peurs à quelque chose de plus positif ?

  • Speaker #0

    En fait, à un moment donné, quand j'ai compris que je n'étais plus du tout alignée, que je n'étais pas du tout alignée à mes valeurs, j'ai toujours prôné la paix, le respect, l'amour, toutes ces valeurs que tout le monde prône.

  • Speaker #1

    Tu le dis en plus en prenant une voix un peu légère, en mode... C'est un peu ridicule d'être pour la paix et le bonheur. Non, pour la paix.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, ce qui s'est passé, c'est que finalement, je me suis dit, mais pourquoi faire vivre à une autre espèce des choses qui sont atroces, qu'on ne pourrait... Bon, d'ailleurs, on le fait maintenant avec toutes les guerres. Voilà, l'humain n'a plus vraiment de valeur, j'ai envie de dire. Mais pourquoi est-ce qu'on crée toute cette souffrance et toute cette horreur finalement auprès d'espèces qui sont juste des êtres et des individus ? Franchement, quand tu commences à connecter avec eux, ils ont chacun leur personnalité, ils sont adorables. C'est vraiment des bébés, c'est comme des chiens, comme des chiens, comme des Ausha. Ils ont vraiment envie de jouer, ils s'aiment, ils ont toutes ces émotions aussi qu'ils ressentissent.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on le voit d'ailleurs dans pas mal de reportages que ces animaux peuvent faire preuve d'une grande tendresse et aussi d'une grande intelligence. Le nombre de reportages ou des vidéos où ces animaux vont chercher l'homme parce que justement, ils ont un petit en danger. Ils savent que l'homme peut l'aider. Donc, c'est effectivement marquant. Donc, toi, tu voulais économiser cette douleur-là ? C'est ça finalement ton…

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis surtout, je me suis énormément éduquée et renseignée sur qu'est-ce que ça impliquait en fait en termes d'impact, tant sur l'environnement aussi que sur la santé. Et aujourd'hui, on mange quasiment au niveau mondial et sans les animaux marins, on est autour des 80 milliards d'animaux qui sont tués chaque année pour être mangés. 80 milliards, on est combien sur Terre ? 20 ! et en fait c'est même pas tu vois je dis pas à l'époque il y avait toute une comment dire une tradition des coutumes qui étaient autour qui avaient été instaurées puis c'était vraiment pour nourrir les gens parce que ils pouvaient pas se nourrir forcément autrement et encore la viande c'était parfois une fois par semaine parfois une fois par mois selon les familles on est du tout dans cette industrie où là c'est vraiment des machines donc il n'y a plus du tout... Il n'y a rien d'humain là-dedans. Et ce qu'il faut savoir aussi au niveau des paysans, c'est qu'effectivement c'est un métier qui est éreintant. Il y en a énormément qui se suicident. Parce que c'est très, très lourd à porter. En plus, ils sont vraiment dépendants des subsides qu'ils reçoivent. En tout cas, je pense que… Des subventions,

  • Speaker #1

    tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui, on dit des subventions que ces personnes reçoivent. Et c'est vrai que la plupart disent, mais je ne peux pas, comment je ferais, etc. Par contre, maintenant, en Suisse, on a découvert que les personnes qui se reconvertissent vers une agriculture plus végétale, en fait, n'ont que des bénéfices. Tant au niveau santé, au niveau revenu, parce qu'on ne se rend pas compte, mais d'être agriculteur, agricultrice, tu ne dis pas le dimanche matin, bon, moi, je fais grâce à toi. 24 sur 24, 7 sur 7, et c'est un très gros poids aussi, ce niveau-là. Donc, on a une association qui vient aussi d'ouvrir une branche en France, qui s'appelle ici en Suisse Coexister. Et on en a une autre qui est du côté suisse-allemand qui s'appelle Hofnarr. Et ces personnes, en fait, accompagnent les agriculteurs qui font de l'élevage à aller vers un autre type de métier d'agriculture. J'ai un super bel exemple. D'ailleurs, c'est Stéphane Beau qui était un agriculteur qui avait ses vaches, qui avait ses animaux. Et un jour, il a dit, je ne peux plus les amener à l'abattoir. Et ça, c'est aussi quelque chose, ouais, on ne se rend pas compte. Mais souvent, ces animaux, ils vivent avec les personnes. Ils ont des petits noms, etc. Et la plupart du temps, quand ils doivent partir à l'abattoir, ils sont envoyés seuls parce que c'est trop dur pour la personne d'aller avec. Et du coup, ce Stéphane, un jour, il a dit, moi, je ne peux plus. Je ne peux plus. C'est fini. Il a pu placer des vaches dans le sanctuaire justement coexisté. Et ce sanctuaire l'a accompagné, l'a aidé pour faire une reconversion. Et aujourd'hui, il a... ouvert une boulangerie 100% végétale. Donc, agriculteur, mangeur de viande, tout ce qu'on veut, contre les véganes, il est devenu lui-même végane, et c'est une personne qui est incroyable, qui a un cœur, je ne sais même pas comment. Et en fait, ce que je me rends compte, c'est que toutes les personnes qui, à un moment donné, foncent des clics, tu sais, ça nous... Je ne peux pas t'expliquer. Ça crée une forme d'apaisement en soi, et de se dire, mais... Ok, maintenant je suis alignée, maintenant je ne fais plus de mal, ou en tout cas j'essaye de faire le moins de mal possible à quiconque, peu importe son espèce. Et c'est vrai que ça donne une forme de liberté et de, je ne sais pas comment dire, moi ça m'a vraiment permis de me poser, de prendre confiance en moi et de me dire, voilà, moi je fais vraiment de mon mieux. Mais je ne suis plus une hypocrite, entre guillemets, en étant en décalage sur ce que je dis, ce que je fais. Voilà, je sais, ça peut être très fort, très dur. Je ne suis pas en train de te traiter d'hypocrite, clairement pas.

  • Speaker #1

    Non, non, je sais. Mais au moins, en fait, si on regarde un peu ce que tu décris, c'est que pendant longtemps, il y a eu cette dissonance intérieure où tu avais des actions qui n'étaient pas alignées avec tes valeurs et avec ce qui était important pour toi. Et ce que j'entends aussi, c'est que cette période de doute, tu l'as accompagné d'énormément de recherches pour un peu mieux comprendre le sujet, pour un peu mieux comprendre où en était la situation. Ce que je sais aussi, c'est que pour peut-être compenser ce manque de plaisir, en fait, tu es allé chercher, en dehors de l'aspect éthique, on le sent, qui est très important pour toi. Tu as aussi cherché à montrer que ça pouvait être un mode de vie plaisir, un mode de vie où il y avait énormément de partage et de joie et de saveur. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce que tu as fait par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est clair qu'au départ, quand j'ai fait cette transition, et le jour où j'ai dit maintenant c'est terminé, il n'y a plus aucun produit d'origine animale qui rentre chez moi. Je me suis retrouvée un peu là en me regardant, mais bon, ok, qu'est-ce que je mange ? Qu'est-ce que je mange ? Oui, mais vraiment, parce que c'est vrai qu'en fait, j'ai réalisé que je ne savais pas du tout cuisiner, tout bêtement. Je cuisinais toujours les mêmes choses, je ne passais jamais de temps vraiment à élaborer des petits plats ou quoi que ce soit. Donc, en fait, je partais vraiment de très loin. Ce n'est pas juste que tu sais, tu es déjà une bonne cuisinière, tu connais déjà, puis tu te dis, tiens, je peux peut-être juste remplacer par-ci, par-ça. Non. Moi, je partais où je ne savais même pas les noms limite des ustensiles de cuisine, tu vois. Donc, c'était…

  • Speaker #1

    C'est une cuillère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup, en fait… Ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, quand je me suis retrouvée dans cette situation où j'étais enfin alignée, ça a chamboulé tout le reste de ma vie, si tu veux. Je vais revenir sur la partie alimentation. Mais pour moi, ce qui était quand même important de dire, c'est qu'à un moment donné, moi je travaillais en tant qu'RH dans une grande entreprise. Et puis, j'accompagnais les collaborateurs, collaboratrices, managers. J'étais business partner. Et dans mon entreprise, je voyais à quel point on était loin de l'alimentation végétale. Enfin, tout le monde ne s'intéressait absolument pas du tout à ça. C'était très compliqué pour moi. Et du coup, j'essayais de faire des petites actions, etc.

  • Speaker #1

    Tu as essayé de les sensibiliser en interne ?

  • Speaker #0

    Oui, donc faire des petits déjeuners plutôt vegan, demander à ce qu'un buffet de salade soit… installé parce qu'on n'en avait pas. Mais bon, le jour où le buffet de salade a été installé, il a été recouvert de saucisson sur chaque truc et j'étais là, mais bon, encore un petit peu de boulot à faire en termes de... Mais au-delà de ça, à un moment donné, je ne me trouvais plus du tout alignée et c'est là où vraiment je me suis dit maintenant, c'est le moment ou jamais de monter ma boîte. Et du coup, c'est ça aussi, c'est pour ça que je fais un peu le lien avec l'alimentation. Donc... La première idée pour monter cette boîte, c'était on n'a pas assez d'options végétales dans la restauration collective. Typiquement, dans nos propres entreprises, je dis non parce que j'étais avec ma sœur à ce moment-là. On constatait que ce n'était pas évident. Et même dans la restauration commerciale, tu vas dans n'importe quel restaurant, tu demandes un plat vegan. Soit ils te regardent comme ça, ça va être bien ou pas. Ou alors, j'ai de la salade. Puis, ils arrivent encore à te mettre des trucs rien à voir.

  • Speaker #1

    Avec des lardons.

  • Speaker #0

    avec des lardons et comme moi j'adore manger donc je suis vraiment alors gourmande comme pas permis avec ma soeur on s'est dit mais pourquoi ne pas commencer par former un peu le personnel de cuisine parce que finalement s'ils ne savent pas ils ne peuvent pas proposer donc l'idée est partie un peu de là et pour faire ça il a fallu se former parce que toi tu ne savais pas qu'est-ce que c'était qu'une mine Je ne savais pas, je ne connais pas du tout le monde de la restauration à l'époque. Et puis, je ne me voyais pas du tout moi-même former des chefs. Mais quand même, pour aller dans cette direction, il fallait avoir des bases. Donc, j'ai pu suivre une formation durant trois semaines en cuisine végétale professionnelle. Ça a été le déclic total. Et depuis, ça m'a donné en fait toutes les clés pour imaginer des choses, pour créer des recettes et en fait apprendre à cuisiner. Et maintenant, je passe en tout, je pense, entre 20 minutes et maximum 30 minutes, si je fais un truc un petit peu plus élaboré, dans ma cuisine. Et je mange. Je peux t'envoyer toutes les photos de mes plats. C'est des trucs vraiment incroyables. Et en fait, on se rend compte, une fois qu'on a le pied dedans, que l'alimentation végétale, ça ouvre toutes les portes. Tu peux faire n'importe quoi. Et tu as une variété dans tous les coins. Enfin, tu peux faire toutes les cuisines du monde. tu trouveras toujours quelque chose. Et c'est là où j'ai commencé à découvrir les saveurs, à découvrir les épices, à découvrir aussi tous les ingrédients que je ne connaissais absolument pas du tout. Typiquement, pour faire une petite mayo maison, pour qu'il y ait ce goût un peu d'œuf, tu rajoutes du sel kalanamak. C'est un sel qui est un peu soufré. Et franchement, tu n'y vois que du feu. Donc ça, c'est un de mes produits phares quand on fait les services traiteurs, par exemple. Et le pâte. Aujourd'hui, effectivement, maintenant, un des services de l'entreprise, c'est aussi de faire parfois du service traiteur. Et là, on ne vient pas pour imiter ce qui existe déjà, mais on vient montrer qu'on peut faire des goûts exceptionnels où franchement, les gens, ils sortent de là, ils sont là. En fait, oui, non, il y a… Voilà, l'idée, c'est un peu de montrer qu'on peut le faire de cette façon.

  • Speaker #1

    Je dois avouer que j'ai… C'est quand même plus difficile, je trouve, d'avoir cette démarche. Et en même temps, j'ai mon neveu, le fils de mon frère, qui est allergique, mais très allergique. Ça veut dire qu'il est tout le temps avec un épipène sur lui parce que s'il touche un de ses ingrédients, il risque de ne plus pouvoir respirer. Il est allergique aux œufs, aux produits laitiers et à tous les arachides. Et ça, c'est quand même trois allergies qui... qui sont extrêmement contraignantes. Et en même temps, ma belle-sœur, elle a passé... Enfin, du coup, elle a fait aussi énormément de recherches pour pouvoir faire des crêpes qui sont sans lait, sans oeufs. et qui sont très bonnes. On fait des gâteaux au chocolat incroyables, des cookies incroyables, avec d'autres ingrédients. Donc, ça demande quand même d'avoir dans sa cuisine des ingrédients qui ne sont pas forcément dans notre B.A.B.A. et donc de faire un petit peu plus de recherches. Mais c'est possible. Et c'est possible avec un niveau de goût assez impressionnant. Je dois l'avouer.

  • Speaker #0

    Oui. Non, non. Alors, c'est tout à fait vrai. C'est vrai que... Quand tu changes, quand tu fais un changement, j'ai envie de dire, c'est pour chacune des habitudes qu'on souhaite changer. Finalement, ça prend du temps parce qu'au début, tu ne comprends rien, tu ne sais pas comment faire. Et puis finalement, petit à petit, tout à coup, tu vois, moi, quand je vais faire mes courses, à l'époque, j'avais mon parcours, j'ai envie de dire, routine. Parce que généralement, je pense que tout le monde a un peu ça. Où tu vas, dans quel rayon, dans quel machin. Et finalement, maintenant, j'ai toute une autre... routine qui est devenue ma routine et je ne me rends même plus compte je sais exactement où je vais chercher mes ingrédients dans tel rayon tel rayon, tel rayon et finalement oui j'ai ajouté beaucoup plus d'aliments dans mon alimentation ce qui est aussi beaucoup plus riche en termes nutritionnels parce qu'à l'époque si tu veux je savais cuisiner encore une fois et du coup je mangeais tout le temps la même chose c'était soit des trucs déjà préparés soit J'avais la flemme, donc tu te fais des trucs très vite faits, tu commandes dans les restos, etc. Et maintenant, j'ai vraiment élargi aussi mon niveau gustatif et je mange énormément de fruits, toutes des bonnes choses qu'avant je ne mangeais absolument pas, ou en tout cas pas dans les quantités où je les mange aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ce qui est terrible, je réfléchis pendant que tu parles, je pensais à mon... Alors, je te dis, j'ai fait poulet rôti ce midi. À la fois, tu vois, ce que je trouve dingue, c'est que si j'enlève complètement les protéines animales, j'ai l'impression que mon assiette est vide. Et que surtout, par rapport à mes enfants, je ne fais pas en sorte d'avoir une assiette équilibrée pour mes enfants. Et donc, j'ai dans ma tête cette idée de il faut des protéines animales pour mes enfants, surtout le midi, pas le soir. Le midi, il leur faut des protéines animales et eux, ils ne sont pas fans en réalité des protéines animales. Et donc, encore ce midi, j'ai dû insister pendant trois fois, vraiment trois fois pour que mes enfants finissent leur petit bout de poulet que je leur avais coupé. Et tu vois, je me dis qu'est-ce que tu réponds à ça ? Parce que toi, c'est un de mes freins, c'est un gros frein pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est hyper intéressant comme question parce que là, on revient par la semaine dernière, on a formé pendant trois jours l'équipe de la plus grande crèche de Suisse qui se trouve dans Jura, Suisse à Delémont. Et on a passé trois jours avec l'équipe de cuisine pour leur montrer tous des trucs et astuces, comment aussi faire manger des enfants parce qu'on sait que c'est… très très compliqué les enfants un jour oui un jour non un jour on ne sait pas c'est très compliqué et nous ce qu'on préconise c'est vraiment d'introduire des légumineuses donc quand on parle de légumineuses on parle par exemple d'haricots blancs, pois chiches, lentilles, tous les types de haricots, il y a des pois, vraiment tous ces légumes séchés que tu peux travailler de manière incroyable ou au final, tu peux faire des boulettes, tu sais, de lentilles. Personne n'y voit rien, personne ne sait pas. Enfin, personne ne sait pas de rien. Personne ne se rend compte qu'il n'y a pas de viande. Transformé et qu'il n'y a pas de viande parce que selon les épices que tu vas ajouter, tu vas pouvoir recréer tout un parfum où les gens ne voient pas la différence. Donc, on travaille beaucoup avec ça. Et on a aussi des partenaires qui produisent des aliments. Alors oui, à un niveau industriel, mais on travaille avec la marque Planted. Cette marque, en fait, c'est une entreprise suisse qui a développé tout un simili carnet, si je peux dire comme ça, parce que c'est comme ça que ça se dit, à base de protéines de pois. Donc, il y a très, très peu d'ingrédients dedans. D'ailleurs, sur Yuka, c'est 100%. et là nous on fait très attention aussi avec quels produits on travaille et quels partenaires parce que le but c'est pas de venir rajouter encore plus de choses dans les menus qu'on propose mais l'idée c'est vraiment de travailler avec des produits qui soient au top et qui peuvent remplacer son problème en même temps actuellement dans une alimentation omnivore. Mais donc, en planctide, tu prends le kebab, tes enfants, ils ne vont rien y voir. Ok, je vais tester. Ce que j'entends en fait, c'est qu'en étant créative et curieuse, tu as réussi à ne pas compenser finalement ce à quoi tu renonçais, mais plutôt à créer une alimentation beaucoup plus riche et beaucoup plus savoureuse pour toi en tout cas. Tu es devenue une vraie chef.

  • Speaker #1

    Oui, alors vrai chef, non, je n'irai pas jusqu'à là. J'ai pu acquérir certaines compétences et puis aussi me rendre compte d'où viennent les produits, ce que c'est qu'un produit transformé, non transformé. Le problème, c'est qu'on n'est pas assez éduqué sur l'alimentation. On doit manger trois fois par jour, mais on n'a aucune idée de ce qu'on mange. On ne sait même pas d'où ça vient. On ne sait pas comment c'est produit. C'est vraiment, tu vois, des produits. La viande, c'est un produit. plus, c'est pas un bébé je sais rien de quoi quelle espèce que c'est, c'est vraiment de la viande un morceau de viande, un morceau de steak un morceau de machin et c'est vrai que ça aussi c'est je trouve que c'est pas top et en ayant fait ce chemin et en devant comprendre ce que c'est, d'où viennent les ingrédients, comment ils sont hum ouais, récolter, comment, bah déjà planter, d'où ça vient, est-ce qu'ils sont locaux, est-ce qu'ils sont de l'autre bout du monde, tu vois, c'est vraiment des choses où tout à coup, bah tac, tac, tac, tu fais tes petits fils et puis, ah ouais, d'accord, c'est ci, c'est ci, c'est ça, et après, ce qui est intéressant, c'est d'avoir en tête, en termes, ce que tu disais avant, mais comment est-ce que je peux m'assurer d'avoir un repas équilibré, ce que tu peux garder en tête, c'est que nous, on a créé une assiette smart, donc aussi en collaboration avec notre médecin spécialisé en alimentation végétale. Et d'ailleurs, on se base sur tout ce qui est fait.

  • Speaker #0

    C'est pour une assiette smart.

  • Speaker #1

    Je vais t'expliquer.

  • Speaker #0

    Vas-y, explique.

  • Speaker #1

    Juste pour que t'aies le contexte, donc nous, toutes les données qu'on donne sont vraiment basées sur les dernières recommandations médicales, scientifiques, mais d'études indépendantes et de qualité. Donc, on ne va pas se baser sur des trucs qui sont financés par Nestlé ou je ne sais qui, je ne sais quoi. et toujours en accord avec le consensus scientifique. On sait qu'au Canada, même en Amérique et en Angleterre, en Australie également, ils sont déjà très avancés sur la question. Donc, nous, on se base beaucoup sur ce qu'ils font eux. Et en fait, l'assiette Smart, c'est vraiment une assiette où tu fais 50% fruits, légumes, crudités, enfin cuits ou crus, les légumes. De l'autre côté, tu fais… 25% d'aliments complets en termes de céréales, toutes ces choses-là. Et puis le 25% plus ou moins des légumineuses, des choses qui ont des protéines. Ce qu'il faut savoir, c'est que les protéines sont dans tous les aliments. Tu ne peux pas être en carence de protéines à moins que tu sois anorexique ou que tu sois dans un pays de famine, dans le sens où tu ne peux pas ingérer suffisamment de calories. Mais du moment que tu manges diversifié les protéines, c'est impossible d'être en carence.

  • Speaker #0

    Et le fer ? Le fer aussi, c'est très présent dans les légumineuses, non ?

  • Speaker #1

    Exactement, le fer, c'est aussi très présent dans les légumineuses. Alors, il y a deux types de fer. Il y a le fer éminique qui vient du sang des animaux et le fer non éminique qui, effectivement, est parfois un peu plus compliqué à absorber. Mais en termes de santé, il y a beaucoup de fer. mieux parce que justement le fer éminique il apporte plein de trucs tu vois ce que je veux dire manger de la viande après tu vas vers les maladies cardiovasculaires tu vas dans ces choses là en tout cas la viande rouge et les lentilles qui sont bourrées de fer en fait ça peut tout à fait couvrir les besoins c'est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation si t'as pas l'habitude de manger des légumineuses Je ne te conseille absolument pas de te faire un plat comme ça de légumineuse parce que déjà, tu vas avoir super mal au ventre. Tu arrives à les digérer. Ça va être assez l'angoisse et puis tu vas te dégoûter direct.

  • Speaker #0

    Pour réintégrer progressivement, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment progressivement. Tu peux faire aussi des houmous. Tu sais, il y a vraiment des choses comme ça que tu peux faire gentiment. Et puis, au fur et à mesure, les intégrer. Et après, une fois que tu as réussi à avoir ton assiette variée, c'est top. Après, il faut aussi se dire que ça, c'est l'assiette type génial, top. Moi, je ne mange pas comme ça tous les jours. Je pousse et je pousse. Mais disons que comme base, en tout cas quand tu prépares un repas, tu peux vraiment te fixer ce 50%, 25%, 25% et toujours de l'eau à côté. Ça, c'est super important. Et puis, pour les personnes qui ont strictement une alimentation végétale, toujours se supplémenter en B12. Oui,

  • Speaker #0

    ça, j'en entends beaucoup parler du fameux B12 qui en manque et en réalité, pas que pour ceux qui ne mangent qu'en végétal.

  • Speaker #1

    C'est une très grosse carence actuellement. Et c'est vrai que même avec une alimentation omnivore, tu peux être totalement en carence de B12. Et en fait, ce qui se passe, c'est que, si tu veux, les vaches, normalement, elles produisent elles-mêmes de la B12. Mais le problème, c'est qu'actuellement, en fait, elles produisent aussi de la B12. Elles doivent manger dans les champs, tu vois, de l'herbe, etc. Donc, il y a... Oui, tout se dit. qui se situent dans la terre et dans l'eau sale. Donc voilà, et puis elles arrivent à créer ça. Simplement, elles n'arrivent pas à en créer suffisamment pour notre rapport à nous. Donc déjà, elles sont supplémentées artificiellement, donc avec des substituts, des suppléments, voilà. Et du coup, c'est de prendre la B12 directement. Moi, je prends une petite... tablettes une fois par semaine, 2000 unités, et franchement, je suis totalement couverte. Et ce qui est intéressant, c'est qu'au départ, quand j'ai fait ce switch, ma doctoresse, elle était totalement contre, mais vraiment contre. Elle m'a dit, je ne suis pas, vous devez quand même mettre de la viande hachée, je ne sais où, machin. J'ai dit, écoutez, je ne peux plus. Ce n'est pas une question de mettre de la viande hachée cachée, je ne peux plus. Et en fait, comme je me suis bien renseignée, et que mes prises de sang sont à chaque fois autant au top du top. En fait, maintenant, c'est une de mes plus grandes supportrices.

  • Speaker #0

    Tu l'as convertie ?

  • Speaker #1

    Alors, pas convertie, je dirais, mais en tout cas, elle me disait mais j'ai plein de patients en carence, je ne sais pas quoi faire. Je lui ai dit, écoutez, je lui ai dit, moi, je prends ça, regardez si ça peut jouer, enfin, si ça peut le faire et elle m'a dit la dernière, enfin, non, pas la dernière fois, mais une fois quand j'étais retournée la voir, elle m'a dit, écoutez, merci infiniment parce que depuis que je donne ça à mes patients, je n'ai plus personne en carence.

  • Speaker #0

    voilà et puis c'est intéressant du coup tu as eu un frein parce que donc on a vu tes freins intérieurs qui est on a vu que tu as mis du temps finalement à ta mis combien de temps donne

  • Speaker #1

    nous une durée entre le moment où le moment où j'ai vraiment commencé à prendre conscience c'était fin 2015 Je dirais début 2016, à partir de là, je n'ai plus jamais mangé de viande. Et puis, au fur et à mesure, tu vois, à un moment donné, je me suis beaucoup intéressée à l'environnement, quels gestes on pouvait faire pour être écolo, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que pour être vraiment écolo, ou en tout cas, aller un maximum dans la durabilité, il fallait arrêter de manger aussi les produits laitiers et puis aussi partir sur des produits.

  • Speaker #0

    Les produits laitiers, tu les as arrêtés quand ?

  • Speaker #1

    Je les ai arrêtés vraiment, je pense, fin 2017.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Avec un mode de vie vegan, j'ai commencé début 2018. Et ce qui m'a vraiment permis de faire ce grand saut, c'est qu'à un moment donné, j'ai commencé à faire de l'activisme. de rue donc je sensibilisais les personnes avec des vidéos justement on était des groupes peut-être tu les connais Anonymous, For the Voiceless, je sais qu'il y a pas mal de personnes et de groupes dans plein de villes et le but alors c'était vraiment de sensibiliser, de montrer les vidéos pour dire aux gens mais regardez ça se passe ici en Suisse à 20 minutes, il y a l'abattoir qui est là et voilà les vidéos qu'on a pu obtenir et les gens Voilà, j'étais complètement choquée de voir ça. Et ça, ça m'a énormément permis aussi d'être plongée finalement pendant cette souffrance. Et du coup, pour moi, c'est ce qui fait aussi que je ne peux pas revenir en arrière. Parce qu'aujourd'hui, je vois de la viande. En fait, moi, je ne vois pas juste un bout de viande saignant, machin. Moi, je vois vraiment un petit bébé qui est arrivé à l'abattoir. Et puis, je suis allée devant les abattoirs pour dire au revoir aux animaux qui arrivaient. Et c'est vrai que quand tu les vois arriver, ils sont là, ils n'ont rien demandé, ils sont minus. Et puis, tout à coup, après, ils partent. Tu sais ce qui se passe derrière, t'entends. Rien que d'avoir ça, je me suis dit non, mais moi, ça ne fait pas partie de moi. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas contribuer à ça. Je ne veux plus donner mon argent pour ça. Je préfère faire le bien.

  • Speaker #0

    Ce qui est fou quand je t'entends, c'est que vraiment, il y a une partie de moi qui te juge. Enfin, je te le dis franchement. Je me dis mais voilà, elle est activiste, elle va pousser. Et en même temps, je me dis non, moi, je ne suis pas comme ça. Et en même temps, tu m'obliges à aller à l'abattoir. Je pleure.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais que je pleure. C'est fou, tu vois, d'être autant deux. Enfin, tu vois, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, mais...

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu ça aussi. À un moment donné, j'ai aussi fait ce pas-là pour me dire, mais va au bout du truc, quoi. Est-ce que tu serais capable de tuer toi-même ton animal ? Ben non. Mais est-ce que tu sais comment ça se passe ? Est-ce que tu sais comment les animaux arrivent ? Comment... etc., etc. Puis pour moi, c'était super important de... de faire aussi ce lien et de comprendre.

  • Speaker #0

    L'idée du podcast, ce n'est pas du tout de convertir tout le monde au véganisme. Ce n'est pas l'objectif. J'ai une question pour toi. Je sais que c'est hyper contre-overshould. Je ne sais pas comment dire. Mais moi, je suis du sud-ouest. J'ai un grand attachement au foie gras. Et l'idée de ne plus jamais manger de foie gras de ma vie, alors que, pareil, il y a cette dissonance cognitive, parce que l'idée de manger cette partie-là d'un corps, d'une oie nourrie de telle manière, ou d'un canard dur-dur. Mais tu vois, je me dis, si je ne devais plus manger de foie gras, mais je plombe le repas de Noël. C'est dans ma famille. Je ne dis pas que ma famille est intolérante, mais on est une famille de gourmands, etc. Le fait que moi, je ne participe pas à cette gourmandise, ce serait difficile. Est-ce que toi, tu as eu ces réactions de tes proches ? Est-ce que ça a été une pression pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, le jour où j'ai annoncé à ma maman que je ne mangerais plus de viande, elle m'a regardée en me traitant d'extrémiste. Et puis, aujourd'hui, elle n'en mange plus du tout. Ma sœur est passée végane. Enfin, j'ai eu énormément de personnes autour de moi qui sont passées véganes. Moi, je ne suis pas là pour convertir. D'ailleurs, je déteste ce mot. Je ne suis pas là pour convertir. Je suis vraiment là pour sensibiliser, pour raconter mon parcours, raconter comment ça s'est passé pour moi. Les repas de Noël, on n'a jamais autant bien mangé que depuis qu'on fait tous des trucs véganes.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Qu'est-ce que vous faites ? D'ailleurs, ça, c'était une des questions. Raconte-moi le repas de fête ultime d'une végane.

  • Speaker #1

    Écoute, on peut tout refaire, en fait. C'est ça qui est assez dingue. Notamment pour le foie gras, tu peux trouver plein de choses. Tu peux même les faire toi-même. Un faux gras, comme ils appellent ça. Tu sais, il y a énormément de chefs qui, à un moment donné, ont switché aussi vers une alimentation végane. On a notamment le chef Alexis Gauthier. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. Il a créé... C'était un chef étoilé qui est maintenant du côté de Londres et qui a un monstre restaurant. Enfin, vraiment la classe de chez classe. Et lui, il a créé toute une recette de foie gras. Enfin, faux gras. Et elle est disponible sur Internet. Enfin, tu vois, après, c'est...

  • Speaker #0

    Et tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Moi-même, directement, non. Moi-même, non. mais il semblerait en tout cas qu'elle est incroyable tu vois et il y a plein de recettes maintenant si tu tapes recettes vegan tu trouves tout tout ce que tu veux après moi je suis et j'ai une certaine cuisine où je ne ferais pas des trucs complètement fast food à n'en plus finir mais là typiquement on avait fait des petits canapés avec du du saumon saumon à base de carottes fumées, tu vois pas la différence. On peut faire plein de petits canapés comme ça. On adore faire des petites bouchées de plein de choses différentes. Tu peux vraiment tout refaire.

  • Speaker #0

    Tu parlais du faux-mont. Je voudrais revenir là-dessus. Il y a une partie de moi qui me dit que c'est un peu casse-pied de faire des faux quelque chose. Et en même temps, quand je vois... J'adore le saumon, j'en mange toutes les semaines. Je ne devrais pas, parce que la qualité des saumons, en ce moment, même si tu essayes de faire attention à la provenance, mais en mangeant ces saumons-là, on ingère énormément de... Tu vois, au-delà, en fait, du... du côté éthique et souffrance animale, et même au-delà de l'impact écologique de la consommation, moi je suis de plus en plus inquiète de la qualité de ce qu'on consomme. J'avais quelqu'un, il y a deux ans je crois, qui m'avait donné cette donnée-là, que quand moi je mange beaucoup de poissons, et que quand tu mangeais une consommation normale de poissons, tu ingérais par an l'équivalent d'une carte bleue de plastique.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi, ce que je trouve vraiment chouette avec ta manière de porter le sujet, c'est que tu es hyper ouverte. Donc, je te challenge depuis tout à l'heure. On a déjà eu des conversations et tu dis que tu es active, enfin, que tu as fait de l'activisme et que tu as un engagement très, très fort. et en même temps, tu restes extrêmement ouverte au dialogue. Et j'entends vraiment que tu es dans une démarche de petits pas et d'essayer de ne pas faire en sorte que tout le monde adopte ton mode de vie. Mais si certaines personnes sont curieuses et si certaines personnes ont envie de transformer un repas par semaine, deux ou trois repas, qu'elles aient les clés pour pouvoir le faire facilement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu as tout résumé. Voilà, c'est tout dit. Exactement ça, en fait. Tu sais, ça ne sert à rien de vouloir forcer les gens, de vouloir faire la morale. Moi, je n'ai pas d'énergie à perdre là-dedans. Moi, ce qui m'intéresse, c'est vraiment de pouvoir montrer comment j'ai réussi à faire ça. Si ça peut inspirer des gens, c'est top. Si ça n'inspire pas, tant mieux. Ou ça viendra peut-être plus tard, je ne sais pas. Mais tu vois, ça ne sert à rien d'essayer de vouloir changer à tout prix les gens. Tant que la personne n'a pas envie de faire quelque chose, ça ne sert à rien du tout.

  • Speaker #0

    Chacun son parcours,

  • Speaker #1

    son chemin, sa prise de conscience et puis ses envies. En tout cas, c'est faisable, c'est possible. Moi, j'ai une vie hyper riche à tous les niveaux. Et c'est vrai que je me sens très, très connectée avec tout ce qui m'entoure. Ça m'a aussi permis de développer énormément mon esprit critique. Ça m'a permis de faire des liens. À l'époque, franchement, si tu m'avais connue il y a quelques années, moi, j'avais 26 ans, une baraque avec un mec. On avait tous les deux notre bagnole. On avait monstre-jardin. On avait nos deux chiens. On bossait dans des grosses boîtes. On avait vraiment créé un peu cette espèce de truc que tout le monde veut avoir dans la vie. Et on... ou espère avoir moi il manquait tout le temps une dimension je ne comprenais pas ce qui se passait j'étais pas bien et depuis que j'ai réussi à faire ça, c'est ce que je te disais tout à l'heure en fait, ça m'a vraiment permis de m'aligner, de m'affirmer, d'oser dire des choses que je n'aurais jamais osé dire auparavant et puis de me positionner, après je pense que l'âge ça aide aussi, mais c'est vrai que d'avoir fait tout ce travail et tout ce chemin, c'est énorme en fait, et j'en suis très heureuse

  • Speaker #0

    T'étais beaucoup plus discrète et introvertie avant ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, moi je suis une hypersensible en fait, complètement à la base introvertie, timide comme pas possible. J'ai vécu beaucoup, beaucoup de souffrance par rapport à ça. Je n'osais jamais prendre la parole. Ça a été très, très compliqué, tout ce parcours. Et c'est aussi, je pense, ce qui m'a énormément freinée de me lancer plus tôt. pour devenir indépendante parce que je ne me sentais pas du tout légitime de faire ça. Et aujourd'hui, quand je vois certaines personnes, je me dis mais il n'y a pas de raison. Franchement, il n'y a pas de raison. Tout le monde a sa place, tout le monde peut apporter quelque chose. Et c'est vrai que ça fait hyper peur. Moi, je me rappelle le jour où je me suis retrouvée sans job. J'ai passé des mois à ne pas dormir en me disant mais comment je vais vivre, comment je vais faire. Et en fait, je me sens tellement mieux aujourd'hui. Et même... sur tous les plans je veux dire aussi en termes d'environnement chez moi je peux bosser depuis chez moi je peux m'organiser comme je veux j'ai beaucoup d'imprévus dans ma vie qui arrivent tout le temps donc au moins je suis chez moi tranquille je ne dois rien à personne je peux m'organiser donc c'est aussi tout un truc qui est incroyable à ce niveau-là et jamais je ne redeviendrai salariée je ne pourrai pas je ne pourrai pas tu as goûté à la fière Roland de Reprenaria et

  • Speaker #0

    Cette liberté. À quel moment tu t'es dit, j'ai pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire exactement à quel moment je me suis dit, mais en fait, oui, je sais, à partir du moment où on a fait les premiers mandats et où les gens venaient vers nous en disant C'est incroyable ce que vous faites, mais c'est trop bien, on a besoin de vous, on a besoin de ça. Et du coup, là, je me suis dit Tiens, là, on a un truc, on ne va pas lâcher et moi, je ne lâche rien. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que j'ai développé aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant, j'y vais. s'il faut contacter des gens je contacte, c'est que je ne pouvais pas prendre le téléphone pour appeler pendant des années je ne pouvais pas, c'était même ma mère qui devait faire des téléphones pour moi parce que moi je ne pouvais pas et puis maintenant je me retrouve même à faire des présentations en anglais alors que je ne me sens pas du tout allée en anglais mais je le fais devant des centaines de personnes et voilà je n'aurais jamais pensé faire ça un jour dans ma vie mais maintenant je le fais et puis je me dis mais finalement c'est aussi pour aller au but et atteindre mes objectifs ils sont vraiment toujours d'essayer de de sauver un max d'animaux je sais je reviens toujours sur les animaux mais moi c'est vraiment ça ma conviction et c'est vraiment aussi de pouvoir montrer qu'on peut faire autrement et puis d'accompagner chaque personne qui a envie de faire quelque chose, de le faire à son niveau, et puis de découvrir, et d'aller, et de se tromper, et de recommencer. Ce n'est pas un truc où tu fais tout juste du premier coup. Combien de fois je plante mes plats ? C'est de l'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'entends bien que pour toi, une assiette végane, c'est au moins un animal de sauver. Tu le mesures comme ça.

  • Speaker #1

    Plus ou moins, oui. Oui, exactement. En tout cas, autant pour l'animal, mais aussi par rapport à l'environnement et par rapport à sa santé aussi.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'effets collatéraux qui sont très positifs. Si je te donne un tableau d'affichage à Neuchâtel, un énorme tableau d'affichage à vie, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce que tu y écris ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai envie de dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer. et pour apprendre de nouvelles choses. Je pense que tant qu'on reste curieux, curieuse, qu'on a envie de découvrir et justement d'essayer d'être le moins possible dans le jugement, on va de toute façon apprendre quelque chose. Donc, oui, j'ai envie de dire ça aux gens. J'ai envie de dire, regardez, moi, d'où je viens, où je suis aujourd'hui, qu'est-ce que j'ai réussi à accomplir, comment ça m'a aussi permis de... de développer plein de choses chez moi où je pense que je serais restée coincée tout le reste de ma vie. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui restent coincées à certains moments parce qu'elles n'arrivent plus à trouver le moteur qui peut les amener vers quelque chose d'autre. Et moi, en tout cas, ça, ça m'a permis vraiment de faire un 360 total dans ma vie et de découvrir aussi enfin qui je suis. Donc, moi, je ne peux que recommander d'essayer des nouvelles choses. Ouais, j'ai envie de dire ça. C'est pas très... Mais je le ferai avec des dessins, tu vois.

  • Speaker #0

    Des dessins. Mais j'entends... Restez curieux. Ouais. Restez curieux. Et grâce à ça, vous ne serez jamais coincés et vous découvrirez qui vous êtes, quoi.

  • Speaker #1

    En gros, je pense que c'est ça. Et puis, aussi, essayer de casser ces a priori ou les jugements qu'on peut avoir sans connaître. Parce que... souvent, c'est quelque chose qu'on s'est mis dans la tête où on s'est dit, si on voit le mot vegan, par exemple, dans un restaurant, les gens, ils sont, je vais trop mal manger, ça va être deg et tout. Alors que si t'es dans un bon restaurant, si tu vas dans un restaurant vegan, et d'ailleurs, à Paris, il y a plein de restos vegan hyper cool, où les gens savent cuisiner, ben tu vas te régaler et puis tu vas ressortir de là, tu vas te dire, mais purée, mais c'est pas possible, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais si t'avais un conseil... à donner à la Sophie que tu étais quand tu avais 10 ans. 10 ans, c'est l'âge de ma fille. Donc, c'est pour ça que j'ai choisi cet âge. Qu'est-ce que tu te dirais ?

  • Speaker #1

    Je pense que je lui dirais de croire en elle et qu'elle va trouver sa voie. Même si ça ne va pas être facile, il y aura beaucoup de montagnes russes, comme j'aime bien dire ça. Elle va y arriver et il faut qu'elle croie en elle. Et aussi qu'elle se laisse guider par ses passions et par ce qui l'anime au quotidien. Voilà.

  • Speaker #0

    Excellent conseil pour la petite Sophie et toutes les petites Sophie de la Terre. Tu as en ce moment, en plus de tout ce que tu fais, une campagne de crowdfunding. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est sur la plateforme WeMakeIt. On a décidé en fait de lancer un crowdfunding parce que j'ai trouvé un local que je souhaite absolument aménager en atelier de production, mais aussi en un espace qui permettra de faire des ateliers de cuisine, donner de la formation et puis aussi de discuter de plein de thématiques. en lien avec la durabilité, avec l'alimentation. Donc là, on va faire aussi tout prochainement, d'ailleurs, je ne sais pas si c'est quelque chose qui pourra t'intéresser, mais un webinaire sur la périménopause et la ménopause, tu sais. Je sais que c'est peut-être, voilà,

  • Speaker #0

    intéressant.

  • Speaker #1

    Mais on se rend compte à quel point les femmes souffrent, n'ont pas les bonnes et du coup, on va faire un truc comme ça prochainement. Et donc, ce crowdfunding va permettre de créer cet espace pour réunir toutes les personnes qui ont envie justement d'apporter un peu de chance à s'initier dans la bonne humeur avec des personnes chouettes. Je travaille beaucoup en partenariat avec des experts et des expertes et le but, c'est vraiment que chaque personne puisse accompagner, donner, montrer ce qu'elle a, ce qu'elle sait faire, transmettre et le faire dans une ambiance vraiment chouette. Le but, ce n'est pas d'être encore une fois dans un... un esprit moralisateur ou de se sentir... Au contraire, c'est venir expérimenter, discuter, trouver des infos, etc.

  • Speaker #0

    Les sceptiques sont les bienvenus ?

  • Speaker #1

    Alors, surtout les sceptiques ! Bien sûr, alors, avec grand plaisir, ouais, vraiment.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aura Monsieur Suisse ? Parce que je t'ai vu dans un reportage avec Monsieur Beaugosse, ancien Monsieur Suisse qui te...

  • Speaker #1

    qui valide raconte nous un peu c'est quoi cette collab non mais écoute c'est assez intéressant en fait et toi même qui es une sportive tu sais il y a beaucoup ce mythe ouais mais si je mange pas de viande je vais jamais pouvoir faire mon sport et en fait on se rend compte que c'est justement l'inverse ne pas manger de viande te permet d'avoir des meilleures performances sportives et du coup moi j'ai rencontré je fais du crossfit Et j'ai rencontré Marcel, le beau gosse là dont tu parles, qui a un mode de vie vegan aussi depuis de nombreuses années, qui fait du mannequinat, qui est violoniste. C'est vraiment un gars adorable, vraiment super.

  • Speaker #0

    Le mec parfait.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment, il est super. Et je me suis permis une fois de l'aborder au CrossFit, parce que j'avais entendu parler de lui. Non mais attends, l'ancienne timide !

  • Speaker #0

    qui n'osait pas ouvrir la bouche, elle allait aborder Monsieur Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Et du coup, j'ai été tellement bien reçue, il était tellement heureux qu'on puisse avoir ces discussions, parce qu'il faut aussi savoir que quand on est vegan, on est souvent isolé, parce que on est, en fait, un peu différent, quelque part, on n'a pas les mêmes habitudes, et du coup, on était tous contents de se retrouver déjà entre vegan, mais aussi... Moi, j'étais très impressionnée par son parcours et je lui ai proposé de faire une petite interview sur lui qui nous explique un peu pourquoi, comment, et ça a donné finalement cette vidéo. Et franchement, on a encore plein de choses qui vont arriver avec lui. Donc, on va aussi faire des ateliers sport.

  • Speaker #0

    Je viens.

  • Speaker #1

    J'espère. J'ai le choix. C'est joli. Mais non, alors le but, c'est vraiment de créer quelque chose de dynamique avec plein d'intervenants et intervenantes différentes pour pouvoir couvrir aussi tous les aspects et tous les points. Parce que les personnes ne se questionnent pas forcément sur les mêmes choses. Et mon idée, c'est vraiment qu'on puisse faire un maximum et couvrir tous les besoins, toutes les questions de chaque personne.

  • Speaker #0

    Trop bien. Donc, c'était la parenthèse pour M. Bogus, Marcel de Saint-Tinon. Mais donc, tu as cette campagne de crowdfunding pour justement financer cet atelier qui va te permettre de créer énormément d'événements et de pouvoir produire aussi des bons petits plats. Et donc, c'est jusqu'au 8 ou 9 décembre. Vous pouvez participer. On va mettre le lien directement dans le poste parce qu'on est… on est tellement des as du podcast maintenant et donc voilà n'hésitez pas si vous voulez participer on mettra toutes les infos de Sophie pour que vous puissiez la suivre sur les réseaux et puis profiter de tous ses conseils et de sa belle énergie pour ceux qui ont suivi le podcast vous n'aurez pas vu la vidéo mais Sophie a son sourire mais grand grand sur les lèvres du début jusqu'à la fin même quand je la taquine merci et que je lui dis toutes les pensées négatives qui me traversent l'esprit quand je l'entends. Et pourtant, j'admire énormément son parcours. Merci Sophie pour ta franchise. Merci pour ce temps. Merci pour ton sourire. On peut te retrouver du coup sur vegetables.com ? Exactement. Et sur LinkedIn, sur Instagram, Facebook. On mettra tous les liens de tes réseaux. Donc, n'hésitez pas à suivre Sophie, à participer à son crowdfunding si vous trouvez que le projet a du sens. Merci beaucoup, Sophie. Et à très bientôt. Merci, Elvia. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, à vous. vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider dès que je fais cette émission. Merci et à bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Sophie

    00:08

  • Le parcours de Sophie vers le véganisme

    00:55

  • La dissonance cognitive et ses effets

    03:31

  • Les différentes phases de son alimentation

    06:17

  • Le déclic émotionnel et la prise de conscience

    08:51

  • L'importance de l'éducation et de la créativité en cuisine

    18:57

  • Sophie et son projet entrepreneurial

    49:39

  • Conclusion et remerciements

    58:55

Description


As-tu déjà ressenti le décalage entre tes valeurs et tes choix alimentaires ? Dans cet épisode clivant de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Sophie Hanessian, une ancienne RRH qui a fait le grand saut vers l'entrepreneuriat et le véganisme. Sophie, dont l'éducation en Suisse était imprégnée de viande et de produits laitiers, a connu un véritable parcours de transformation. Sa curiosité insatiable l'a poussée à explorer un mode de vie végane, un choix qui a radicalement changé sa vision du monde.


Au fil de la conversation, Sophie partage ses luttes internes, ses phases de végétarisme, et surtout, le moment décisif où elle a pris conscience de la souffrance animale. Ce déclic émotionnel a été le catalyseur de son engagement vers un mode de vie sans produits d'origine animale. Elle nous rappelle l'importance de l'éducation et de l'ouverture d'esprit dans cette démarche, tout en offrant des conseils pratiques pour intégrer des choix alimentaires plus durables et éthiques.


La transition vers un régime végétal n'est pas toujours simple, et Sophie aborde les défis qu'elle a rencontrés, tout en soulignant que chacun peut avancer à son propre rythme, sans pression. Son parcours est une véritable recette du courage, une leçon de vie qui inspire à repenser nos habitudes alimentaires.


En fin d'épisode, Sophie nous présente son projet entrepreneurial ambitieux, qui vise à promouvoir une alimentation végétale dans la restauration collective. Un projet qui s'inscrit dans une dynamique de changement et de sensibilisation, prouvant qu'il est possible de concilier éthique et plaisir de manger.


Rejoins-nous pour découvrir comment un simple choix alimentaire peut se transformer en un puissant moteur de changement personnel et collectif. "the Patronne" est là pour t'accompagner dans cette aventure enrichissante !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On se revient,

  • Speaker #1

    on va casser tous les Ausha.

  • Speaker #0

    On va faire des bouilles exceptionnelles. On se rend compte que les gens sortent de là, ils sont là. On va développer aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant j'y vais, j'ai permis une fois de l'aborder au principe, j'avais entendu parler de lui et...

  • Speaker #1

    Non mais attends,

  • Speaker #0

    l'ancienne timide qui n'osait pas ouvrir la route,

  • Speaker #1

    elle est allée aborder le C6 quoi ! Vraiment, il y a une partie de moi qui te juge, enfin je te le dis franchement, c'est fou que tu vois d'être autant, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, et... Bienvenue dans Trop dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. A travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss, le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue dans ce premier épisode de Trop dans ma tête. Sophie, tu es pour moi un curieux alien mais que j'ai envie d'un peu plus comprendre. Sophie, à naissance, tu as 40 ans, tu as eu un parcours corporate spécialisé RH et il y a quelques années, tu as décidé de faire le grand saut de l'entrepreneuriat. Et ce projet est complètement lié à un changement de mode de vie, puisque tu es devenue végane. Et tu vas nous en parler un petit peu plus. Alors moi, je ne suis pas végane. Et pendant très longtemps, j'ai jugé les véganes en trouvant ça très étrange comme style de vie. Et de plus en plus, je développe cette curiosité pour ce mode de vie. Et donc, j'étais très contente à l'idée que tu m'en dises plus. Et surtout, comme c'est... un changement de vie pour toi. Je suis très curieuse de comprendre qu'est-ce qui t'a amenée à faire ce changement de vie. Et est-ce que tu peux nous donner une sorte de chronologie de ta transformation ? Au début, tu mangeais du steak haché, avoue.

  • Speaker #0

    Ah bah, bien sûr. Moi, j'ai été élevée comme toute personne qui vit dans une famille traditionnelle.

  • Speaker #1

    Oui, parce que je ne l'ai pas dit, mais tu es suisse. Et donc là-bas, c'est fromage, charcuterie.

  • Speaker #0

    Effectivement, ma famille, j'ai grandi en Suisse, à Neuchâtel. Et voilà, j'ai été élevée dans la tradition alimentaire qu'on connaît. Donc viande, fromage, toutes ces choses-là. Par contre, moi, j'avais aussi toutes ces... Ces informations comme quoi, pour être forte, avoir du calcium, il faut manger, enfin boire des produits. Laitier. Et puis les protéines qui viennent de la viande. Donc, toutes ces choses-là, effectivement, j'ai grandi avec.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit ?

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai vécu dans une dissonance cognitive depuis toute toute petite. Parce qu'en fait, on vivait dans une maison où on avait un très grand jardin, alors qu'on était... 10 minutes du centre-ville de Neuchâtel et on avait donc des poules, des cochons, des oies. Moi j'ai toujours grandi avec chat, chien, enfin j'ai vraiment eu tous ces animaux autour de moi et c'était vraiment mes amis en fait. Quand j'étais petite, je préférais passer du temps avec eux qu'avec des humains. Et en même temps, je mangeais du poulet, je mangeais de la viande sans vraiment... comprendre que j'étais peut-être en train de manger un frère, une sœur, enfin voilà, je dis ce terme-là, mais de mes animaux, des animaux qui vivaient avec nous.

  • Speaker #1

    Donc tu arrivais à faire comme si ce n'était pas les mêmes bêtes. Exactement. Comme nous tous d'ailleurs, parce qu'on va tous trouver le petit poussin trop mignon. Voir des vidéos sur Instagram d'une poule qui fait un câlin, on va trouver ça génial. Et puis moi, ce midi, j'ai mangé un poulet rôti. On arrive vraiment à séparer complètement les deux dans notre tête.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ce qu'on appelle justement cette dissonance cognitive où finalement, on arrive à écarter les choses sur lesquelles on n'a peut-être pas forcément trop envie de réfléchir pour nous permettre de faire d'autres choses. Je ne sais pas si c'est très compréhensible ce que je dis. Typiquement, voilà, en ayant des animaux, par exemple, un petit exemple. Tu as un chien, si je ne me trompe pas. Oui. Et je pense que tu l'aimes de tout ton cœur. Et si demain, on te disait, mais écoute, mange-le. Comment tu réagirais ? Est-ce que tu te dirais, c'est possible, je peux le manger ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non, clairement pas. Mais même si on me présentait une vache dans un restaurant, je pense que j'aurais beaucoup de mal à... Je pense que c'est la mise à mort, l'idée de tuer l'animal qui me découragerait de manger ce bout de viande. Et même, je te dirais, moi, aujourd'hui, j'éprouve un certain plaisir à manger de la viande rouge. Et en même temps, quand j'étais petite, je refusais d'en manger. Je ne voulais surtout pas avoir la moindre trace de sang dans mon assiette. Pour le coup, j'avais cette conscience très jeune que c'était des animaux qu'on mangeait et j'avais un refus. Et j'ai réussi, à l'inverse, à dépasser cette limite pour apprécier le goût. Mais du coup, toi, à quel moment tu as dit, bon là, il faut que je change ? Est-ce que ça a été radical du jour au lendemain ou est-ce que ça a été un long process ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai eu plusieurs phases dans ma vie où tout à coup, je me disais non, mais je ne peux plus manger d'animaux. Donc, oui, j'ai vraiment eu plusieurs phases où je devenais végétarienne, mais je continuais donc à manger des produits laitiers, des œufs. Et en fait, je n'étais même pas une vraie végétarienne parce que je mangeais aussi du poisson. Donc, voilà. Et après, au fur et à mesure, tout à coup, je craquais parce que j'étais aussi à cette époque avec une personne qui était très, très viande. Je crois que s'il n'avait pas son morceau de viande chaque jour, c'était très compliqué. Des fois, finalement, je mangeais avec. Et puis, je me disais, en fait, non, ce n'est pas grave. Ils sont là pour ça. Et c'est vrai que j'ai essayé un peu de me conditionner en me disant, non, mais c'est normal. Ils sont là. On doit les manger. Sinon, c'est du gaspillage. Et c'est vrai que j'ai eu un peu ces phases jusqu'au jour où... Je suis une personne très, très sensible et je suis vraiment tombée sur un documentaire où je suis restée sketchée. Voilà, je pense que maintenant, on en voit beaucoup dans ces vidéos. On a notamment l'association en France L214 qui fait énormément de reportages. À l'époque, ce n'était pas autant mis en avant, mais maintenant, c'est vrai qu'on sait que ce n'est pas tout rose du côté des élevages et des abattoirs. Et c'est vrai que là, ça m'a vraiment fait un tilt dans ma tête. Je me suis dit, mais en fait… J'aime les animaux, je n'arrête pas de dire que j'aime les animaux. J'ai des chiennes. Et à un moment donné, j'ai aussi eu un peu ce déclic où, mais est-ce que je les mangerais ? Est-ce que je pourrais les manger ? Et je me suis dit, c'est impossible pour moi. Et après, j'ai commencé à faire un cheminement en me disant, mais OK, pourquoi est-ce que je peux manger certains animaux, mais pas d'autres ? Quel est le lien ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Et en fait, à force de réfléchir à ça, d'avoir vu ces reportages, j'ai réalisé que finalement... les petits veaux, les petits agneaux, enfin tous ces animaux qui partent à l'abattoir, parce qu'il faut aussi bien savoir que c'est des bébés qui partent à l'abattoir, ce n'est pas des animaux qui ont fait toute leur vie, qui ont été super bien traités et qui, à la fin, on les amène à l'abattoir. Donc, ils ne meurent pas de vieillesse non plus. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à faire ces liens, je me suis dit, mais en fait, je suis complètement incohérente, je ne peux plus faire ça. Et ça m'a énormément chamboulée. Donc, j'ai vraiment dû processer.

  • Speaker #1

    On sent l'émotion quand tu parles. On voit que ça te prend encore à la gorge.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été vraiment très douloureux. Et en même temps, un tel... Je ne sais pas comment dire. Mais tu sais, vraiment, j'ai eu l'impression de m'être réveillée. Me dire, mais en fait... Pourquoi ? Et à partir de là, effectivement, j'ai commencé à me renseigner. J'ai commencé à regarder. Il ne faut pas croire, un mois avant, même quand j'étais... Près pseudo végétarienne, parce que je mangeais quand même encore un peu de poisson. Je disais, mais les véganes, laisse tomber. Mais c'est quoi ces gens ? Mais ils sont fous. Jusqu'où ils vont ? Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Extrémistes.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des extrémistes à n'en plus dire. Et clairement, moi, je ne me disais jamais de ma vie, je pourrais aller jusque-là. Il ne faut pas pousser non plus le bouchon. Merci. Non, mais bon. Et c'est vrai que déjà, être végétarienne, pour moi, ça me paraissait énorme. Jusqu'au jour où j'ai compris que pour avoir du lait, pour avoir du fromage, c'est tout un processus d'insémination des vaches pour qu'elles puissent avoir un bébé. qu'elle puisse mettre au monde un bébé, pour qu'elle produise du lait pour ce bébé. Et en fait, dans les 24 heures où le bébé naît, il est arraché, il est mis de côté. Et en fait, je me suis dit, mais pourquoi ? En fait, pourquoi ? Et boire du lait de vache, en fait, on est des adultes, on n'est pas des veaux. On n'en a pas besoin du tout pour notre santé. Au contraire, on voit maintenant aussi, il y a énormément d'études qui démontrent à quel point C'est très mauvais pour la santé de boire et de manger des produits laitiers, notamment en termes d'ostéoporose. Et puis, ça amène toutes ces maladies qu'on peut trouver aujourd'hui. Tu sais,

  • Speaker #1

    attends, je te coupe parce que moi, là, tu es en train de parler et j'ai plein de trucs dans ma tête qui s'activent en mode, non mais c'est bon, tu vois, tu ne vas pas m'enlever mon camembert non plus. Et puis... Tu vois, j'ai une résistance de dingue en me disant, mais un, c'est forcément trop extrême ce qu'on nous montre. Tous les agriculteurs ne sont pas pourris. Il y en a qui font ça bien, qui élèvent dans des bonnes conditions. Donc, tu vois, j'ai un peu cette idée de... On peut trouver des agriculteurs professionnels et engagés. Et j'ai une autre pensée qui est oui. Et puis... On sait que les agriculteurs, ils sont eux-mêmes en crise. Et donc, si on leur enlève ce qui les fait vivre, ils vont avoir plus rien. Et aussi, ma troisième pensée, c'est... Mais quelle tristesse, tu vois, si on nous enlève nos bons fromages. Tu vois, j'ai toutes ces résistances-là. Et je crois que toi aussi, tu les as eues à un moment. Donc, raconte-moi comment on passe de ça au chanmon. Non ! À toi, tu es très heureuse avec ton nouveau mode de vie. Qu'est-ce qui a fait que tu as pu passer de toutes ces peurs à quelque chose de plus positif ?

  • Speaker #0

    En fait, à un moment donné, quand j'ai compris que je n'étais plus du tout alignée, que je n'étais pas du tout alignée à mes valeurs, j'ai toujours prôné la paix, le respect, l'amour, toutes ces valeurs que tout le monde prône.

  • Speaker #1

    Tu le dis en plus en prenant une voix un peu légère, en mode... C'est un peu ridicule d'être pour la paix et le bonheur. Non, pour la paix.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, ce qui s'est passé, c'est que finalement, je me suis dit, mais pourquoi faire vivre à une autre espèce des choses qui sont atroces, qu'on ne pourrait... Bon, d'ailleurs, on le fait maintenant avec toutes les guerres. Voilà, l'humain n'a plus vraiment de valeur, j'ai envie de dire. Mais pourquoi est-ce qu'on crée toute cette souffrance et toute cette horreur finalement auprès d'espèces qui sont juste des êtres et des individus ? Franchement, quand tu commences à connecter avec eux, ils ont chacun leur personnalité, ils sont adorables. C'est vraiment des bébés, c'est comme des chiens, comme des chiens, comme des Ausha. Ils ont vraiment envie de jouer, ils s'aiment, ils ont toutes ces émotions aussi qu'ils ressentissent.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on le voit d'ailleurs dans pas mal de reportages que ces animaux peuvent faire preuve d'une grande tendresse et aussi d'une grande intelligence. Le nombre de reportages ou des vidéos où ces animaux vont chercher l'homme parce que justement, ils ont un petit en danger. Ils savent que l'homme peut l'aider. Donc, c'est effectivement marquant. Donc, toi, tu voulais économiser cette douleur-là ? C'est ça finalement ton…

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis surtout, je me suis énormément éduquée et renseignée sur qu'est-ce que ça impliquait en fait en termes d'impact, tant sur l'environnement aussi que sur la santé. Et aujourd'hui, on mange quasiment au niveau mondial et sans les animaux marins, on est autour des 80 milliards d'animaux qui sont tués chaque année pour être mangés. 80 milliards, on est combien sur Terre ? 20 ! et en fait c'est même pas tu vois je dis pas à l'époque il y avait toute une comment dire une tradition des coutumes qui étaient autour qui avaient été instaurées puis c'était vraiment pour nourrir les gens parce que ils pouvaient pas se nourrir forcément autrement et encore la viande c'était parfois une fois par semaine parfois une fois par mois selon les familles on est du tout dans cette industrie où là c'est vraiment des machines donc il n'y a plus du tout... Il n'y a rien d'humain là-dedans. Et ce qu'il faut savoir aussi au niveau des paysans, c'est qu'effectivement c'est un métier qui est éreintant. Il y en a énormément qui se suicident. Parce que c'est très, très lourd à porter. En plus, ils sont vraiment dépendants des subsides qu'ils reçoivent. En tout cas, je pense que… Des subventions,

  • Speaker #1

    tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui, on dit des subventions que ces personnes reçoivent. Et c'est vrai que la plupart disent, mais je ne peux pas, comment je ferais, etc. Par contre, maintenant, en Suisse, on a découvert que les personnes qui se reconvertissent vers une agriculture plus végétale, en fait, n'ont que des bénéfices. Tant au niveau santé, au niveau revenu, parce qu'on ne se rend pas compte, mais d'être agriculteur, agricultrice, tu ne dis pas le dimanche matin, bon, moi, je fais grâce à toi. 24 sur 24, 7 sur 7, et c'est un très gros poids aussi, ce niveau-là. Donc, on a une association qui vient aussi d'ouvrir une branche en France, qui s'appelle ici en Suisse Coexister. Et on en a une autre qui est du côté suisse-allemand qui s'appelle Hofnarr. Et ces personnes, en fait, accompagnent les agriculteurs qui font de l'élevage à aller vers un autre type de métier d'agriculture. J'ai un super bel exemple. D'ailleurs, c'est Stéphane Beau qui était un agriculteur qui avait ses vaches, qui avait ses animaux. Et un jour, il a dit, je ne peux plus les amener à l'abattoir. Et ça, c'est aussi quelque chose, ouais, on ne se rend pas compte. Mais souvent, ces animaux, ils vivent avec les personnes. Ils ont des petits noms, etc. Et la plupart du temps, quand ils doivent partir à l'abattoir, ils sont envoyés seuls parce que c'est trop dur pour la personne d'aller avec. Et du coup, ce Stéphane, un jour, il a dit, moi, je ne peux plus. Je ne peux plus. C'est fini. Il a pu placer des vaches dans le sanctuaire justement coexisté. Et ce sanctuaire l'a accompagné, l'a aidé pour faire une reconversion. Et aujourd'hui, il a... ouvert une boulangerie 100% végétale. Donc, agriculteur, mangeur de viande, tout ce qu'on veut, contre les véganes, il est devenu lui-même végane, et c'est une personne qui est incroyable, qui a un cœur, je ne sais même pas comment. Et en fait, ce que je me rends compte, c'est que toutes les personnes qui, à un moment donné, foncent des clics, tu sais, ça nous... Je ne peux pas t'expliquer. Ça crée une forme d'apaisement en soi, et de se dire, mais... Ok, maintenant je suis alignée, maintenant je ne fais plus de mal, ou en tout cas j'essaye de faire le moins de mal possible à quiconque, peu importe son espèce. Et c'est vrai que ça donne une forme de liberté et de, je ne sais pas comment dire, moi ça m'a vraiment permis de me poser, de prendre confiance en moi et de me dire, voilà, moi je fais vraiment de mon mieux. Mais je ne suis plus une hypocrite, entre guillemets, en étant en décalage sur ce que je dis, ce que je fais. Voilà, je sais, ça peut être très fort, très dur. Je ne suis pas en train de te traiter d'hypocrite, clairement pas.

  • Speaker #1

    Non, non, je sais. Mais au moins, en fait, si on regarde un peu ce que tu décris, c'est que pendant longtemps, il y a eu cette dissonance intérieure où tu avais des actions qui n'étaient pas alignées avec tes valeurs et avec ce qui était important pour toi. Et ce que j'entends aussi, c'est que cette période de doute, tu l'as accompagné d'énormément de recherches pour un peu mieux comprendre le sujet, pour un peu mieux comprendre où en était la situation. Ce que je sais aussi, c'est que pour peut-être compenser ce manque de plaisir, en fait, tu es allé chercher, en dehors de l'aspect éthique, on le sent, qui est très important pour toi. Tu as aussi cherché à montrer que ça pouvait être un mode de vie plaisir, un mode de vie où il y avait énormément de partage et de joie et de saveur. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce que tu as fait par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est clair qu'au départ, quand j'ai fait cette transition, et le jour où j'ai dit maintenant c'est terminé, il n'y a plus aucun produit d'origine animale qui rentre chez moi. Je me suis retrouvée un peu là en me regardant, mais bon, ok, qu'est-ce que je mange ? Qu'est-ce que je mange ? Oui, mais vraiment, parce que c'est vrai qu'en fait, j'ai réalisé que je ne savais pas du tout cuisiner, tout bêtement. Je cuisinais toujours les mêmes choses, je ne passais jamais de temps vraiment à élaborer des petits plats ou quoi que ce soit. Donc, en fait, je partais vraiment de très loin. Ce n'est pas juste que tu sais, tu es déjà une bonne cuisinière, tu connais déjà, puis tu te dis, tiens, je peux peut-être juste remplacer par-ci, par-ça. Non. Moi, je partais où je ne savais même pas les noms limite des ustensiles de cuisine, tu vois. Donc, c'était…

  • Speaker #1

    C'est une cuillère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup, en fait… Ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, quand je me suis retrouvée dans cette situation où j'étais enfin alignée, ça a chamboulé tout le reste de ma vie, si tu veux. Je vais revenir sur la partie alimentation. Mais pour moi, ce qui était quand même important de dire, c'est qu'à un moment donné, moi je travaillais en tant qu'RH dans une grande entreprise. Et puis, j'accompagnais les collaborateurs, collaboratrices, managers. J'étais business partner. Et dans mon entreprise, je voyais à quel point on était loin de l'alimentation végétale. Enfin, tout le monde ne s'intéressait absolument pas du tout à ça. C'était très compliqué pour moi. Et du coup, j'essayais de faire des petites actions, etc.

  • Speaker #1

    Tu as essayé de les sensibiliser en interne ?

  • Speaker #0

    Oui, donc faire des petits déjeuners plutôt vegan, demander à ce qu'un buffet de salade soit… installé parce qu'on n'en avait pas. Mais bon, le jour où le buffet de salade a été installé, il a été recouvert de saucisson sur chaque truc et j'étais là, mais bon, encore un petit peu de boulot à faire en termes de... Mais au-delà de ça, à un moment donné, je ne me trouvais plus du tout alignée et c'est là où vraiment je me suis dit maintenant, c'est le moment ou jamais de monter ma boîte. Et du coup, c'est ça aussi, c'est pour ça que je fais un peu le lien avec l'alimentation. Donc... La première idée pour monter cette boîte, c'était on n'a pas assez d'options végétales dans la restauration collective. Typiquement, dans nos propres entreprises, je dis non parce que j'étais avec ma sœur à ce moment-là. On constatait que ce n'était pas évident. Et même dans la restauration commerciale, tu vas dans n'importe quel restaurant, tu demandes un plat vegan. Soit ils te regardent comme ça, ça va être bien ou pas. Ou alors, j'ai de la salade. Puis, ils arrivent encore à te mettre des trucs rien à voir.

  • Speaker #1

    Avec des lardons.

  • Speaker #0

    avec des lardons et comme moi j'adore manger donc je suis vraiment alors gourmande comme pas permis avec ma soeur on s'est dit mais pourquoi ne pas commencer par former un peu le personnel de cuisine parce que finalement s'ils ne savent pas ils ne peuvent pas proposer donc l'idée est partie un peu de là et pour faire ça il a fallu se former parce que toi tu ne savais pas qu'est-ce que c'était qu'une mine Je ne savais pas, je ne connais pas du tout le monde de la restauration à l'époque. Et puis, je ne me voyais pas du tout moi-même former des chefs. Mais quand même, pour aller dans cette direction, il fallait avoir des bases. Donc, j'ai pu suivre une formation durant trois semaines en cuisine végétale professionnelle. Ça a été le déclic total. Et depuis, ça m'a donné en fait toutes les clés pour imaginer des choses, pour créer des recettes et en fait apprendre à cuisiner. Et maintenant, je passe en tout, je pense, entre 20 minutes et maximum 30 minutes, si je fais un truc un petit peu plus élaboré, dans ma cuisine. Et je mange. Je peux t'envoyer toutes les photos de mes plats. C'est des trucs vraiment incroyables. Et en fait, on se rend compte, une fois qu'on a le pied dedans, que l'alimentation végétale, ça ouvre toutes les portes. Tu peux faire n'importe quoi. Et tu as une variété dans tous les coins. Enfin, tu peux faire toutes les cuisines du monde. tu trouveras toujours quelque chose. Et c'est là où j'ai commencé à découvrir les saveurs, à découvrir les épices, à découvrir aussi tous les ingrédients que je ne connaissais absolument pas du tout. Typiquement, pour faire une petite mayo maison, pour qu'il y ait ce goût un peu d'œuf, tu rajoutes du sel kalanamak. C'est un sel qui est un peu soufré. Et franchement, tu n'y vois que du feu. Donc ça, c'est un de mes produits phares quand on fait les services traiteurs, par exemple. Et le pâte. Aujourd'hui, effectivement, maintenant, un des services de l'entreprise, c'est aussi de faire parfois du service traiteur. Et là, on ne vient pas pour imiter ce qui existe déjà, mais on vient montrer qu'on peut faire des goûts exceptionnels où franchement, les gens, ils sortent de là, ils sont là. En fait, oui, non, il y a… Voilà, l'idée, c'est un peu de montrer qu'on peut le faire de cette façon.

  • Speaker #1

    Je dois avouer que j'ai… C'est quand même plus difficile, je trouve, d'avoir cette démarche. Et en même temps, j'ai mon neveu, le fils de mon frère, qui est allergique, mais très allergique. Ça veut dire qu'il est tout le temps avec un épipène sur lui parce que s'il touche un de ses ingrédients, il risque de ne plus pouvoir respirer. Il est allergique aux œufs, aux produits laitiers et à tous les arachides. Et ça, c'est quand même trois allergies qui... qui sont extrêmement contraignantes. Et en même temps, ma belle-sœur, elle a passé... Enfin, du coup, elle a fait aussi énormément de recherches pour pouvoir faire des crêpes qui sont sans lait, sans oeufs. et qui sont très bonnes. On fait des gâteaux au chocolat incroyables, des cookies incroyables, avec d'autres ingrédients. Donc, ça demande quand même d'avoir dans sa cuisine des ingrédients qui ne sont pas forcément dans notre B.A.B.A. et donc de faire un petit peu plus de recherches. Mais c'est possible. Et c'est possible avec un niveau de goût assez impressionnant. Je dois l'avouer.

  • Speaker #0

    Oui. Non, non. Alors, c'est tout à fait vrai. C'est vrai que... Quand tu changes, quand tu fais un changement, j'ai envie de dire, c'est pour chacune des habitudes qu'on souhaite changer. Finalement, ça prend du temps parce qu'au début, tu ne comprends rien, tu ne sais pas comment faire. Et puis finalement, petit à petit, tout à coup, tu vois, moi, quand je vais faire mes courses, à l'époque, j'avais mon parcours, j'ai envie de dire, routine. Parce que généralement, je pense que tout le monde a un peu ça. Où tu vas, dans quel rayon, dans quel machin. Et finalement, maintenant, j'ai toute une autre... routine qui est devenue ma routine et je ne me rends même plus compte je sais exactement où je vais chercher mes ingrédients dans tel rayon tel rayon, tel rayon et finalement oui j'ai ajouté beaucoup plus d'aliments dans mon alimentation ce qui est aussi beaucoup plus riche en termes nutritionnels parce qu'à l'époque si tu veux je savais cuisiner encore une fois et du coup je mangeais tout le temps la même chose c'était soit des trucs déjà préparés soit J'avais la flemme, donc tu te fais des trucs très vite faits, tu commandes dans les restos, etc. Et maintenant, j'ai vraiment élargi aussi mon niveau gustatif et je mange énormément de fruits, toutes des bonnes choses qu'avant je ne mangeais absolument pas, ou en tout cas pas dans les quantités où je les mange aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ce qui est terrible, je réfléchis pendant que tu parles, je pensais à mon... Alors, je te dis, j'ai fait poulet rôti ce midi. À la fois, tu vois, ce que je trouve dingue, c'est que si j'enlève complètement les protéines animales, j'ai l'impression que mon assiette est vide. Et que surtout, par rapport à mes enfants, je ne fais pas en sorte d'avoir une assiette équilibrée pour mes enfants. Et donc, j'ai dans ma tête cette idée de il faut des protéines animales pour mes enfants, surtout le midi, pas le soir. Le midi, il leur faut des protéines animales et eux, ils ne sont pas fans en réalité des protéines animales. Et donc, encore ce midi, j'ai dû insister pendant trois fois, vraiment trois fois pour que mes enfants finissent leur petit bout de poulet que je leur avais coupé. Et tu vois, je me dis qu'est-ce que tu réponds à ça ? Parce que toi, c'est un de mes freins, c'est un gros frein pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est hyper intéressant comme question parce que là, on revient par la semaine dernière, on a formé pendant trois jours l'équipe de la plus grande crèche de Suisse qui se trouve dans Jura, Suisse à Delémont. Et on a passé trois jours avec l'équipe de cuisine pour leur montrer tous des trucs et astuces, comment aussi faire manger des enfants parce qu'on sait que c'est… très très compliqué les enfants un jour oui un jour non un jour on ne sait pas c'est très compliqué et nous ce qu'on préconise c'est vraiment d'introduire des légumineuses donc quand on parle de légumineuses on parle par exemple d'haricots blancs, pois chiches, lentilles, tous les types de haricots, il y a des pois, vraiment tous ces légumes séchés que tu peux travailler de manière incroyable ou au final, tu peux faire des boulettes, tu sais, de lentilles. Personne n'y voit rien, personne ne sait pas. Enfin, personne ne sait pas de rien. Personne ne se rend compte qu'il n'y a pas de viande. Transformé et qu'il n'y a pas de viande parce que selon les épices que tu vas ajouter, tu vas pouvoir recréer tout un parfum où les gens ne voient pas la différence. Donc, on travaille beaucoup avec ça. Et on a aussi des partenaires qui produisent des aliments. Alors oui, à un niveau industriel, mais on travaille avec la marque Planted. Cette marque, en fait, c'est une entreprise suisse qui a développé tout un simili carnet, si je peux dire comme ça, parce que c'est comme ça que ça se dit, à base de protéines de pois. Donc, il y a très, très peu d'ingrédients dedans. D'ailleurs, sur Yuka, c'est 100%. et là nous on fait très attention aussi avec quels produits on travaille et quels partenaires parce que le but c'est pas de venir rajouter encore plus de choses dans les menus qu'on propose mais l'idée c'est vraiment de travailler avec des produits qui soient au top et qui peuvent remplacer son problème en même temps actuellement dans une alimentation omnivore. Mais donc, en planctide, tu prends le kebab, tes enfants, ils ne vont rien y voir. Ok, je vais tester. Ce que j'entends en fait, c'est qu'en étant créative et curieuse, tu as réussi à ne pas compenser finalement ce à quoi tu renonçais, mais plutôt à créer une alimentation beaucoup plus riche et beaucoup plus savoureuse pour toi en tout cas. Tu es devenue une vraie chef.

  • Speaker #1

    Oui, alors vrai chef, non, je n'irai pas jusqu'à là. J'ai pu acquérir certaines compétences et puis aussi me rendre compte d'où viennent les produits, ce que c'est qu'un produit transformé, non transformé. Le problème, c'est qu'on n'est pas assez éduqué sur l'alimentation. On doit manger trois fois par jour, mais on n'a aucune idée de ce qu'on mange. On ne sait même pas d'où ça vient. On ne sait pas comment c'est produit. C'est vraiment, tu vois, des produits. La viande, c'est un produit. plus, c'est pas un bébé je sais rien de quoi quelle espèce que c'est, c'est vraiment de la viande un morceau de viande, un morceau de steak un morceau de machin et c'est vrai que ça aussi c'est je trouve que c'est pas top et en ayant fait ce chemin et en devant comprendre ce que c'est, d'où viennent les ingrédients, comment ils sont hum ouais, récolter, comment, bah déjà planter, d'où ça vient, est-ce qu'ils sont locaux, est-ce qu'ils sont de l'autre bout du monde, tu vois, c'est vraiment des choses où tout à coup, bah tac, tac, tac, tu fais tes petits fils et puis, ah ouais, d'accord, c'est ci, c'est ci, c'est ça, et après, ce qui est intéressant, c'est d'avoir en tête, en termes, ce que tu disais avant, mais comment est-ce que je peux m'assurer d'avoir un repas équilibré, ce que tu peux garder en tête, c'est que nous, on a créé une assiette smart, donc aussi en collaboration avec notre médecin spécialisé en alimentation végétale. Et d'ailleurs, on se base sur tout ce qui est fait.

  • Speaker #0

    C'est pour une assiette smart.

  • Speaker #1

    Je vais t'expliquer.

  • Speaker #0

    Vas-y, explique.

  • Speaker #1

    Juste pour que t'aies le contexte, donc nous, toutes les données qu'on donne sont vraiment basées sur les dernières recommandations médicales, scientifiques, mais d'études indépendantes et de qualité. Donc, on ne va pas se baser sur des trucs qui sont financés par Nestlé ou je ne sais qui, je ne sais quoi. et toujours en accord avec le consensus scientifique. On sait qu'au Canada, même en Amérique et en Angleterre, en Australie également, ils sont déjà très avancés sur la question. Donc, nous, on se base beaucoup sur ce qu'ils font eux. Et en fait, l'assiette Smart, c'est vraiment une assiette où tu fais 50% fruits, légumes, crudités, enfin cuits ou crus, les légumes. De l'autre côté, tu fais… 25% d'aliments complets en termes de céréales, toutes ces choses-là. Et puis le 25% plus ou moins des légumineuses, des choses qui ont des protéines. Ce qu'il faut savoir, c'est que les protéines sont dans tous les aliments. Tu ne peux pas être en carence de protéines à moins que tu sois anorexique ou que tu sois dans un pays de famine, dans le sens où tu ne peux pas ingérer suffisamment de calories. Mais du moment que tu manges diversifié les protéines, c'est impossible d'être en carence.

  • Speaker #0

    Et le fer ? Le fer aussi, c'est très présent dans les légumineuses, non ?

  • Speaker #1

    Exactement, le fer, c'est aussi très présent dans les légumineuses. Alors, il y a deux types de fer. Il y a le fer éminique qui vient du sang des animaux et le fer non éminique qui, effectivement, est parfois un peu plus compliqué à absorber. Mais en termes de santé, il y a beaucoup de fer. mieux parce que justement le fer éminique il apporte plein de trucs tu vois ce que je veux dire manger de la viande après tu vas vers les maladies cardiovasculaires tu vas dans ces choses là en tout cas la viande rouge et les lentilles qui sont bourrées de fer en fait ça peut tout à fait couvrir les besoins c'est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation si t'as pas l'habitude de manger des légumineuses Je ne te conseille absolument pas de te faire un plat comme ça de légumineuse parce que déjà, tu vas avoir super mal au ventre. Tu arrives à les digérer. Ça va être assez l'angoisse et puis tu vas te dégoûter direct.

  • Speaker #0

    Pour réintégrer progressivement, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment progressivement. Tu peux faire aussi des houmous. Tu sais, il y a vraiment des choses comme ça que tu peux faire gentiment. Et puis, au fur et à mesure, les intégrer. Et après, une fois que tu as réussi à avoir ton assiette variée, c'est top. Après, il faut aussi se dire que ça, c'est l'assiette type génial, top. Moi, je ne mange pas comme ça tous les jours. Je pousse et je pousse. Mais disons que comme base, en tout cas quand tu prépares un repas, tu peux vraiment te fixer ce 50%, 25%, 25% et toujours de l'eau à côté. Ça, c'est super important. Et puis, pour les personnes qui ont strictement une alimentation végétale, toujours se supplémenter en B12. Oui,

  • Speaker #0

    ça, j'en entends beaucoup parler du fameux B12 qui en manque et en réalité, pas que pour ceux qui ne mangent qu'en végétal.

  • Speaker #1

    C'est une très grosse carence actuellement. Et c'est vrai que même avec une alimentation omnivore, tu peux être totalement en carence de B12. Et en fait, ce qui se passe, c'est que, si tu veux, les vaches, normalement, elles produisent elles-mêmes de la B12. Mais le problème, c'est qu'actuellement, en fait, elles produisent aussi de la B12. Elles doivent manger dans les champs, tu vois, de l'herbe, etc. Donc, il y a... Oui, tout se dit. qui se situent dans la terre et dans l'eau sale. Donc voilà, et puis elles arrivent à créer ça. Simplement, elles n'arrivent pas à en créer suffisamment pour notre rapport à nous. Donc déjà, elles sont supplémentées artificiellement, donc avec des substituts, des suppléments, voilà. Et du coup, c'est de prendre la B12 directement. Moi, je prends une petite... tablettes une fois par semaine, 2000 unités, et franchement, je suis totalement couverte. Et ce qui est intéressant, c'est qu'au départ, quand j'ai fait ce switch, ma doctoresse, elle était totalement contre, mais vraiment contre. Elle m'a dit, je ne suis pas, vous devez quand même mettre de la viande hachée, je ne sais où, machin. J'ai dit, écoutez, je ne peux plus. Ce n'est pas une question de mettre de la viande hachée cachée, je ne peux plus. Et en fait, comme je me suis bien renseignée, et que mes prises de sang sont à chaque fois autant au top du top. En fait, maintenant, c'est une de mes plus grandes supportrices.

  • Speaker #0

    Tu l'as convertie ?

  • Speaker #1

    Alors, pas convertie, je dirais, mais en tout cas, elle me disait mais j'ai plein de patients en carence, je ne sais pas quoi faire. Je lui ai dit, écoutez, je lui ai dit, moi, je prends ça, regardez si ça peut jouer, enfin, si ça peut le faire et elle m'a dit la dernière, enfin, non, pas la dernière fois, mais une fois quand j'étais retournée la voir, elle m'a dit, écoutez, merci infiniment parce que depuis que je donne ça à mes patients, je n'ai plus personne en carence.

  • Speaker #0

    voilà et puis c'est intéressant du coup tu as eu un frein parce que donc on a vu tes freins intérieurs qui est on a vu que tu as mis du temps finalement à ta mis combien de temps donne

  • Speaker #1

    nous une durée entre le moment où le moment où j'ai vraiment commencé à prendre conscience c'était fin 2015 Je dirais début 2016, à partir de là, je n'ai plus jamais mangé de viande. Et puis, au fur et à mesure, tu vois, à un moment donné, je me suis beaucoup intéressée à l'environnement, quels gestes on pouvait faire pour être écolo, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que pour être vraiment écolo, ou en tout cas, aller un maximum dans la durabilité, il fallait arrêter de manger aussi les produits laitiers et puis aussi partir sur des produits.

  • Speaker #0

    Les produits laitiers, tu les as arrêtés quand ?

  • Speaker #1

    Je les ai arrêtés vraiment, je pense, fin 2017.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Avec un mode de vie vegan, j'ai commencé début 2018. Et ce qui m'a vraiment permis de faire ce grand saut, c'est qu'à un moment donné, j'ai commencé à faire de l'activisme. de rue donc je sensibilisais les personnes avec des vidéos justement on était des groupes peut-être tu les connais Anonymous, For the Voiceless, je sais qu'il y a pas mal de personnes et de groupes dans plein de villes et le but alors c'était vraiment de sensibiliser, de montrer les vidéos pour dire aux gens mais regardez ça se passe ici en Suisse à 20 minutes, il y a l'abattoir qui est là et voilà les vidéos qu'on a pu obtenir et les gens Voilà, j'étais complètement choquée de voir ça. Et ça, ça m'a énormément permis aussi d'être plongée finalement pendant cette souffrance. Et du coup, pour moi, c'est ce qui fait aussi que je ne peux pas revenir en arrière. Parce qu'aujourd'hui, je vois de la viande. En fait, moi, je ne vois pas juste un bout de viande saignant, machin. Moi, je vois vraiment un petit bébé qui est arrivé à l'abattoir. Et puis, je suis allée devant les abattoirs pour dire au revoir aux animaux qui arrivaient. Et c'est vrai que quand tu les vois arriver, ils sont là, ils n'ont rien demandé, ils sont minus. Et puis, tout à coup, après, ils partent. Tu sais ce qui se passe derrière, t'entends. Rien que d'avoir ça, je me suis dit non, mais moi, ça ne fait pas partie de moi. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas contribuer à ça. Je ne veux plus donner mon argent pour ça. Je préfère faire le bien.

  • Speaker #0

    Ce qui est fou quand je t'entends, c'est que vraiment, il y a une partie de moi qui te juge. Enfin, je te le dis franchement. Je me dis mais voilà, elle est activiste, elle va pousser. Et en même temps, je me dis non, moi, je ne suis pas comme ça. Et en même temps, tu m'obliges à aller à l'abattoir. Je pleure.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais que je pleure. C'est fou, tu vois, d'être autant deux. Enfin, tu vois, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, mais...

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu ça aussi. À un moment donné, j'ai aussi fait ce pas-là pour me dire, mais va au bout du truc, quoi. Est-ce que tu serais capable de tuer toi-même ton animal ? Ben non. Mais est-ce que tu sais comment ça se passe ? Est-ce que tu sais comment les animaux arrivent ? Comment... etc., etc. Puis pour moi, c'était super important de... de faire aussi ce lien et de comprendre.

  • Speaker #0

    L'idée du podcast, ce n'est pas du tout de convertir tout le monde au véganisme. Ce n'est pas l'objectif. J'ai une question pour toi. Je sais que c'est hyper contre-overshould. Je ne sais pas comment dire. Mais moi, je suis du sud-ouest. J'ai un grand attachement au foie gras. Et l'idée de ne plus jamais manger de foie gras de ma vie, alors que, pareil, il y a cette dissonance cognitive, parce que l'idée de manger cette partie-là d'un corps, d'une oie nourrie de telle manière, ou d'un canard dur-dur. Mais tu vois, je me dis, si je ne devais plus manger de foie gras, mais je plombe le repas de Noël. C'est dans ma famille. Je ne dis pas que ma famille est intolérante, mais on est une famille de gourmands, etc. Le fait que moi, je ne participe pas à cette gourmandise, ce serait difficile. Est-ce que toi, tu as eu ces réactions de tes proches ? Est-ce que ça a été une pression pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, le jour où j'ai annoncé à ma maman que je ne mangerais plus de viande, elle m'a regardée en me traitant d'extrémiste. Et puis, aujourd'hui, elle n'en mange plus du tout. Ma sœur est passée végane. Enfin, j'ai eu énormément de personnes autour de moi qui sont passées véganes. Moi, je ne suis pas là pour convertir. D'ailleurs, je déteste ce mot. Je ne suis pas là pour convertir. Je suis vraiment là pour sensibiliser, pour raconter mon parcours, raconter comment ça s'est passé pour moi. Les repas de Noël, on n'a jamais autant bien mangé que depuis qu'on fait tous des trucs véganes.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Qu'est-ce que vous faites ? D'ailleurs, ça, c'était une des questions. Raconte-moi le repas de fête ultime d'une végane.

  • Speaker #1

    Écoute, on peut tout refaire, en fait. C'est ça qui est assez dingue. Notamment pour le foie gras, tu peux trouver plein de choses. Tu peux même les faire toi-même. Un faux gras, comme ils appellent ça. Tu sais, il y a énormément de chefs qui, à un moment donné, ont switché aussi vers une alimentation végane. On a notamment le chef Alexis Gauthier. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. Il a créé... C'était un chef étoilé qui est maintenant du côté de Londres et qui a un monstre restaurant. Enfin, vraiment la classe de chez classe. Et lui, il a créé toute une recette de foie gras. Enfin, faux gras. Et elle est disponible sur Internet. Enfin, tu vois, après, c'est...

  • Speaker #0

    Et tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Moi-même, directement, non. Moi-même, non. mais il semblerait en tout cas qu'elle est incroyable tu vois et il y a plein de recettes maintenant si tu tapes recettes vegan tu trouves tout tout ce que tu veux après moi je suis et j'ai une certaine cuisine où je ne ferais pas des trucs complètement fast food à n'en plus finir mais là typiquement on avait fait des petits canapés avec du du saumon saumon à base de carottes fumées, tu vois pas la différence. On peut faire plein de petits canapés comme ça. On adore faire des petites bouchées de plein de choses différentes. Tu peux vraiment tout refaire.

  • Speaker #0

    Tu parlais du faux-mont. Je voudrais revenir là-dessus. Il y a une partie de moi qui me dit que c'est un peu casse-pied de faire des faux quelque chose. Et en même temps, quand je vois... J'adore le saumon, j'en mange toutes les semaines. Je ne devrais pas, parce que la qualité des saumons, en ce moment, même si tu essayes de faire attention à la provenance, mais en mangeant ces saumons-là, on ingère énormément de... Tu vois, au-delà, en fait, du... du côté éthique et souffrance animale, et même au-delà de l'impact écologique de la consommation, moi je suis de plus en plus inquiète de la qualité de ce qu'on consomme. J'avais quelqu'un, il y a deux ans je crois, qui m'avait donné cette donnée-là, que quand moi je mange beaucoup de poissons, et que quand tu mangeais une consommation normale de poissons, tu ingérais par an l'équivalent d'une carte bleue de plastique.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi, ce que je trouve vraiment chouette avec ta manière de porter le sujet, c'est que tu es hyper ouverte. Donc, je te challenge depuis tout à l'heure. On a déjà eu des conversations et tu dis que tu es active, enfin, que tu as fait de l'activisme et que tu as un engagement très, très fort. et en même temps, tu restes extrêmement ouverte au dialogue. Et j'entends vraiment que tu es dans une démarche de petits pas et d'essayer de ne pas faire en sorte que tout le monde adopte ton mode de vie. Mais si certaines personnes sont curieuses et si certaines personnes ont envie de transformer un repas par semaine, deux ou trois repas, qu'elles aient les clés pour pouvoir le faire facilement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu as tout résumé. Voilà, c'est tout dit. Exactement ça, en fait. Tu sais, ça ne sert à rien de vouloir forcer les gens, de vouloir faire la morale. Moi, je n'ai pas d'énergie à perdre là-dedans. Moi, ce qui m'intéresse, c'est vraiment de pouvoir montrer comment j'ai réussi à faire ça. Si ça peut inspirer des gens, c'est top. Si ça n'inspire pas, tant mieux. Ou ça viendra peut-être plus tard, je ne sais pas. Mais tu vois, ça ne sert à rien d'essayer de vouloir changer à tout prix les gens. Tant que la personne n'a pas envie de faire quelque chose, ça ne sert à rien du tout.

  • Speaker #0

    Chacun son parcours,

  • Speaker #1

    son chemin, sa prise de conscience et puis ses envies. En tout cas, c'est faisable, c'est possible. Moi, j'ai une vie hyper riche à tous les niveaux. Et c'est vrai que je me sens très, très connectée avec tout ce qui m'entoure. Ça m'a aussi permis de développer énormément mon esprit critique. Ça m'a permis de faire des liens. À l'époque, franchement, si tu m'avais connue il y a quelques années, moi, j'avais 26 ans, une baraque avec un mec. On avait tous les deux notre bagnole. On avait monstre-jardin. On avait nos deux chiens. On bossait dans des grosses boîtes. On avait vraiment créé un peu cette espèce de truc que tout le monde veut avoir dans la vie. Et on... ou espère avoir moi il manquait tout le temps une dimension je ne comprenais pas ce qui se passait j'étais pas bien et depuis que j'ai réussi à faire ça, c'est ce que je te disais tout à l'heure en fait, ça m'a vraiment permis de m'aligner, de m'affirmer, d'oser dire des choses que je n'aurais jamais osé dire auparavant et puis de me positionner, après je pense que l'âge ça aide aussi, mais c'est vrai que d'avoir fait tout ce travail et tout ce chemin, c'est énorme en fait, et j'en suis très heureuse

  • Speaker #0

    T'étais beaucoup plus discrète et introvertie avant ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, moi je suis une hypersensible en fait, complètement à la base introvertie, timide comme pas possible. J'ai vécu beaucoup, beaucoup de souffrance par rapport à ça. Je n'osais jamais prendre la parole. Ça a été très, très compliqué, tout ce parcours. Et c'est aussi, je pense, ce qui m'a énormément freinée de me lancer plus tôt. pour devenir indépendante parce que je ne me sentais pas du tout légitime de faire ça. Et aujourd'hui, quand je vois certaines personnes, je me dis mais il n'y a pas de raison. Franchement, il n'y a pas de raison. Tout le monde a sa place, tout le monde peut apporter quelque chose. Et c'est vrai que ça fait hyper peur. Moi, je me rappelle le jour où je me suis retrouvée sans job. J'ai passé des mois à ne pas dormir en me disant mais comment je vais vivre, comment je vais faire. Et en fait, je me sens tellement mieux aujourd'hui. Et même... sur tous les plans je veux dire aussi en termes d'environnement chez moi je peux bosser depuis chez moi je peux m'organiser comme je veux j'ai beaucoup d'imprévus dans ma vie qui arrivent tout le temps donc au moins je suis chez moi tranquille je ne dois rien à personne je peux m'organiser donc c'est aussi tout un truc qui est incroyable à ce niveau-là et jamais je ne redeviendrai salariée je ne pourrai pas je ne pourrai pas tu as goûté à la fière Roland de Reprenaria et

  • Speaker #0

    Cette liberté. À quel moment tu t'es dit, j'ai pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire exactement à quel moment je me suis dit, mais en fait, oui, je sais, à partir du moment où on a fait les premiers mandats et où les gens venaient vers nous en disant C'est incroyable ce que vous faites, mais c'est trop bien, on a besoin de vous, on a besoin de ça. Et du coup, là, je me suis dit Tiens, là, on a un truc, on ne va pas lâcher et moi, je ne lâche rien. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que j'ai développé aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant, j'y vais. s'il faut contacter des gens je contacte, c'est que je ne pouvais pas prendre le téléphone pour appeler pendant des années je ne pouvais pas, c'était même ma mère qui devait faire des téléphones pour moi parce que moi je ne pouvais pas et puis maintenant je me retrouve même à faire des présentations en anglais alors que je ne me sens pas du tout allée en anglais mais je le fais devant des centaines de personnes et voilà je n'aurais jamais pensé faire ça un jour dans ma vie mais maintenant je le fais et puis je me dis mais finalement c'est aussi pour aller au but et atteindre mes objectifs ils sont vraiment toujours d'essayer de de sauver un max d'animaux je sais je reviens toujours sur les animaux mais moi c'est vraiment ça ma conviction et c'est vraiment aussi de pouvoir montrer qu'on peut faire autrement et puis d'accompagner chaque personne qui a envie de faire quelque chose, de le faire à son niveau, et puis de découvrir, et d'aller, et de se tromper, et de recommencer. Ce n'est pas un truc où tu fais tout juste du premier coup. Combien de fois je plante mes plats ? C'est de l'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'entends bien que pour toi, une assiette végane, c'est au moins un animal de sauver. Tu le mesures comme ça.

  • Speaker #1

    Plus ou moins, oui. Oui, exactement. En tout cas, autant pour l'animal, mais aussi par rapport à l'environnement et par rapport à sa santé aussi.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'effets collatéraux qui sont très positifs. Si je te donne un tableau d'affichage à Neuchâtel, un énorme tableau d'affichage à vie, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce que tu y écris ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai envie de dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer. et pour apprendre de nouvelles choses. Je pense que tant qu'on reste curieux, curieuse, qu'on a envie de découvrir et justement d'essayer d'être le moins possible dans le jugement, on va de toute façon apprendre quelque chose. Donc, oui, j'ai envie de dire ça aux gens. J'ai envie de dire, regardez, moi, d'où je viens, où je suis aujourd'hui, qu'est-ce que j'ai réussi à accomplir, comment ça m'a aussi permis de... de développer plein de choses chez moi où je pense que je serais restée coincée tout le reste de ma vie. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui restent coincées à certains moments parce qu'elles n'arrivent plus à trouver le moteur qui peut les amener vers quelque chose d'autre. Et moi, en tout cas, ça, ça m'a permis vraiment de faire un 360 total dans ma vie et de découvrir aussi enfin qui je suis. Donc, moi, je ne peux que recommander d'essayer des nouvelles choses. Ouais, j'ai envie de dire ça. C'est pas très... Mais je le ferai avec des dessins, tu vois.

  • Speaker #0

    Des dessins. Mais j'entends... Restez curieux. Ouais. Restez curieux. Et grâce à ça, vous ne serez jamais coincés et vous découvrirez qui vous êtes, quoi.

  • Speaker #1

    En gros, je pense que c'est ça. Et puis, aussi, essayer de casser ces a priori ou les jugements qu'on peut avoir sans connaître. Parce que... souvent, c'est quelque chose qu'on s'est mis dans la tête où on s'est dit, si on voit le mot vegan, par exemple, dans un restaurant, les gens, ils sont, je vais trop mal manger, ça va être deg et tout. Alors que si t'es dans un bon restaurant, si tu vas dans un restaurant vegan, et d'ailleurs, à Paris, il y a plein de restos vegan hyper cool, où les gens savent cuisiner, ben tu vas te régaler et puis tu vas ressortir de là, tu vas te dire, mais purée, mais c'est pas possible, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais si t'avais un conseil... à donner à la Sophie que tu étais quand tu avais 10 ans. 10 ans, c'est l'âge de ma fille. Donc, c'est pour ça que j'ai choisi cet âge. Qu'est-ce que tu te dirais ?

  • Speaker #1

    Je pense que je lui dirais de croire en elle et qu'elle va trouver sa voie. Même si ça ne va pas être facile, il y aura beaucoup de montagnes russes, comme j'aime bien dire ça. Elle va y arriver et il faut qu'elle croie en elle. Et aussi qu'elle se laisse guider par ses passions et par ce qui l'anime au quotidien. Voilà.

  • Speaker #0

    Excellent conseil pour la petite Sophie et toutes les petites Sophie de la Terre. Tu as en ce moment, en plus de tout ce que tu fais, une campagne de crowdfunding. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est sur la plateforme WeMakeIt. On a décidé en fait de lancer un crowdfunding parce que j'ai trouvé un local que je souhaite absolument aménager en atelier de production, mais aussi en un espace qui permettra de faire des ateliers de cuisine, donner de la formation et puis aussi de discuter de plein de thématiques. en lien avec la durabilité, avec l'alimentation. Donc là, on va faire aussi tout prochainement, d'ailleurs, je ne sais pas si c'est quelque chose qui pourra t'intéresser, mais un webinaire sur la périménopause et la ménopause, tu sais. Je sais que c'est peut-être, voilà,

  • Speaker #0

    intéressant.

  • Speaker #1

    Mais on se rend compte à quel point les femmes souffrent, n'ont pas les bonnes et du coup, on va faire un truc comme ça prochainement. Et donc, ce crowdfunding va permettre de créer cet espace pour réunir toutes les personnes qui ont envie justement d'apporter un peu de chance à s'initier dans la bonne humeur avec des personnes chouettes. Je travaille beaucoup en partenariat avec des experts et des expertes et le but, c'est vraiment que chaque personne puisse accompagner, donner, montrer ce qu'elle a, ce qu'elle sait faire, transmettre et le faire dans une ambiance vraiment chouette. Le but, ce n'est pas d'être encore une fois dans un... un esprit moralisateur ou de se sentir... Au contraire, c'est venir expérimenter, discuter, trouver des infos, etc.

  • Speaker #0

    Les sceptiques sont les bienvenus ?

  • Speaker #1

    Alors, surtout les sceptiques ! Bien sûr, alors, avec grand plaisir, ouais, vraiment.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aura Monsieur Suisse ? Parce que je t'ai vu dans un reportage avec Monsieur Beaugosse, ancien Monsieur Suisse qui te...

  • Speaker #1

    qui valide raconte nous un peu c'est quoi cette collab non mais écoute c'est assez intéressant en fait et toi même qui es une sportive tu sais il y a beaucoup ce mythe ouais mais si je mange pas de viande je vais jamais pouvoir faire mon sport et en fait on se rend compte que c'est justement l'inverse ne pas manger de viande te permet d'avoir des meilleures performances sportives et du coup moi j'ai rencontré je fais du crossfit Et j'ai rencontré Marcel, le beau gosse là dont tu parles, qui a un mode de vie vegan aussi depuis de nombreuses années, qui fait du mannequinat, qui est violoniste. C'est vraiment un gars adorable, vraiment super.

  • Speaker #0

    Le mec parfait.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment, il est super. Et je me suis permis une fois de l'aborder au CrossFit, parce que j'avais entendu parler de lui. Non mais attends, l'ancienne timide !

  • Speaker #0

    qui n'osait pas ouvrir la bouche, elle allait aborder Monsieur Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Et du coup, j'ai été tellement bien reçue, il était tellement heureux qu'on puisse avoir ces discussions, parce qu'il faut aussi savoir que quand on est vegan, on est souvent isolé, parce que on est, en fait, un peu différent, quelque part, on n'a pas les mêmes habitudes, et du coup, on était tous contents de se retrouver déjà entre vegan, mais aussi... Moi, j'étais très impressionnée par son parcours et je lui ai proposé de faire une petite interview sur lui qui nous explique un peu pourquoi, comment, et ça a donné finalement cette vidéo. Et franchement, on a encore plein de choses qui vont arriver avec lui. Donc, on va aussi faire des ateliers sport.

  • Speaker #0

    Je viens.

  • Speaker #1

    J'espère. J'ai le choix. C'est joli. Mais non, alors le but, c'est vraiment de créer quelque chose de dynamique avec plein d'intervenants et intervenantes différentes pour pouvoir couvrir aussi tous les aspects et tous les points. Parce que les personnes ne se questionnent pas forcément sur les mêmes choses. Et mon idée, c'est vraiment qu'on puisse faire un maximum et couvrir tous les besoins, toutes les questions de chaque personne.

  • Speaker #0

    Trop bien. Donc, c'était la parenthèse pour M. Bogus, Marcel de Saint-Tinon. Mais donc, tu as cette campagne de crowdfunding pour justement financer cet atelier qui va te permettre de créer énormément d'événements et de pouvoir produire aussi des bons petits plats. Et donc, c'est jusqu'au 8 ou 9 décembre. Vous pouvez participer. On va mettre le lien directement dans le poste parce qu'on est… on est tellement des as du podcast maintenant et donc voilà n'hésitez pas si vous voulez participer on mettra toutes les infos de Sophie pour que vous puissiez la suivre sur les réseaux et puis profiter de tous ses conseils et de sa belle énergie pour ceux qui ont suivi le podcast vous n'aurez pas vu la vidéo mais Sophie a son sourire mais grand grand sur les lèvres du début jusqu'à la fin même quand je la taquine merci et que je lui dis toutes les pensées négatives qui me traversent l'esprit quand je l'entends. Et pourtant, j'admire énormément son parcours. Merci Sophie pour ta franchise. Merci pour ce temps. Merci pour ton sourire. On peut te retrouver du coup sur vegetables.com ? Exactement. Et sur LinkedIn, sur Instagram, Facebook. On mettra tous les liens de tes réseaux. Donc, n'hésitez pas à suivre Sophie, à participer à son crowdfunding si vous trouvez que le projet a du sens. Merci beaucoup, Sophie. Et à très bientôt. Merci, Elvia. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, à vous. vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider dès que je fais cette émission. Merci et à bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Sophie

    00:08

  • Le parcours de Sophie vers le véganisme

    00:55

  • La dissonance cognitive et ses effets

    03:31

  • Les différentes phases de son alimentation

    06:17

  • Le déclic émotionnel et la prise de conscience

    08:51

  • L'importance de l'éducation et de la créativité en cuisine

    18:57

  • Sophie et son projet entrepreneurial

    49:39

  • Conclusion et remerciements

    58:55

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Description


As-tu déjà ressenti le décalage entre tes valeurs et tes choix alimentaires ? Dans cet épisode clivant de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Sophie Hanessian, une ancienne RRH qui a fait le grand saut vers l'entrepreneuriat et le véganisme. Sophie, dont l'éducation en Suisse était imprégnée de viande et de produits laitiers, a connu un véritable parcours de transformation. Sa curiosité insatiable l'a poussée à explorer un mode de vie végane, un choix qui a radicalement changé sa vision du monde.


Au fil de la conversation, Sophie partage ses luttes internes, ses phases de végétarisme, et surtout, le moment décisif où elle a pris conscience de la souffrance animale. Ce déclic émotionnel a été le catalyseur de son engagement vers un mode de vie sans produits d'origine animale. Elle nous rappelle l'importance de l'éducation et de l'ouverture d'esprit dans cette démarche, tout en offrant des conseils pratiques pour intégrer des choix alimentaires plus durables et éthiques.


La transition vers un régime végétal n'est pas toujours simple, et Sophie aborde les défis qu'elle a rencontrés, tout en soulignant que chacun peut avancer à son propre rythme, sans pression. Son parcours est une véritable recette du courage, une leçon de vie qui inspire à repenser nos habitudes alimentaires.


En fin d'épisode, Sophie nous présente son projet entrepreneurial ambitieux, qui vise à promouvoir une alimentation végétale dans la restauration collective. Un projet qui s'inscrit dans une dynamique de changement et de sensibilisation, prouvant qu'il est possible de concilier éthique et plaisir de manger.


Rejoins-nous pour découvrir comment un simple choix alimentaire peut se transformer en un puissant moteur de changement personnel et collectif. "the Patronne" est là pour t'accompagner dans cette aventure enrichissante !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On se revient,

  • Speaker #1

    on va casser tous les Ausha.

  • Speaker #0

    On va faire des bouilles exceptionnelles. On se rend compte que les gens sortent de là, ils sont là. On va développer aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant j'y vais, j'ai permis une fois de l'aborder au principe, j'avais entendu parler de lui et...

  • Speaker #1

    Non mais attends,

  • Speaker #0

    l'ancienne timide qui n'osait pas ouvrir la route,

  • Speaker #1

    elle est allée aborder le C6 quoi ! Vraiment, il y a une partie de moi qui te juge, enfin je te le dis franchement, c'est fou que tu vois d'être autant, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, et... Bienvenue dans Trop dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. A travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss, le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue dans ce premier épisode de Trop dans ma tête. Sophie, tu es pour moi un curieux alien mais que j'ai envie d'un peu plus comprendre. Sophie, à naissance, tu as 40 ans, tu as eu un parcours corporate spécialisé RH et il y a quelques années, tu as décidé de faire le grand saut de l'entrepreneuriat. Et ce projet est complètement lié à un changement de mode de vie, puisque tu es devenue végane. Et tu vas nous en parler un petit peu plus. Alors moi, je ne suis pas végane. Et pendant très longtemps, j'ai jugé les véganes en trouvant ça très étrange comme style de vie. Et de plus en plus, je développe cette curiosité pour ce mode de vie. Et donc, j'étais très contente à l'idée que tu m'en dises plus. Et surtout, comme c'est... un changement de vie pour toi. Je suis très curieuse de comprendre qu'est-ce qui t'a amenée à faire ce changement de vie. Et est-ce que tu peux nous donner une sorte de chronologie de ta transformation ? Au début, tu mangeais du steak haché, avoue.

  • Speaker #0

    Ah bah, bien sûr. Moi, j'ai été élevée comme toute personne qui vit dans une famille traditionnelle.

  • Speaker #1

    Oui, parce que je ne l'ai pas dit, mais tu es suisse. Et donc là-bas, c'est fromage, charcuterie.

  • Speaker #0

    Effectivement, ma famille, j'ai grandi en Suisse, à Neuchâtel. Et voilà, j'ai été élevée dans la tradition alimentaire qu'on connaît. Donc viande, fromage, toutes ces choses-là. Par contre, moi, j'avais aussi toutes ces... Ces informations comme quoi, pour être forte, avoir du calcium, il faut manger, enfin boire des produits. Laitier. Et puis les protéines qui viennent de la viande. Donc, toutes ces choses-là, effectivement, j'ai grandi avec.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit ?

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai vécu dans une dissonance cognitive depuis toute toute petite. Parce qu'en fait, on vivait dans une maison où on avait un très grand jardin, alors qu'on était... 10 minutes du centre-ville de Neuchâtel et on avait donc des poules, des cochons, des oies. Moi j'ai toujours grandi avec chat, chien, enfin j'ai vraiment eu tous ces animaux autour de moi et c'était vraiment mes amis en fait. Quand j'étais petite, je préférais passer du temps avec eux qu'avec des humains. Et en même temps, je mangeais du poulet, je mangeais de la viande sans vraiment... comprendre que j'étais peut-être en train de manger un frère, une sœur, enfin voilà, je dis ce terme-là, mais de mes animaux, des animaux qui vivaient avec nous.

  • Speaker #1

    Donc tu arrivais à faire comme si ce n'était pas les mêmes bêtes. Exactement. Comme nous tous d'ailleurs, parce qu'on va tous trouver le petit poussin trop mignon. Voir des vidéos sur Instagram d'une poule qui fait un câlin, on va trouver ça génial. Et puis moi, ce midi, j'ai mangé un poulet rôti. On arrive vraiment à séparer complètement les deux dans notre tête.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ce qu'on appelle justement cette dissonance cognitive où finalement, on arrive à écarter les choses sur lesquelles on n'a peut-être pas forcément trop envie de réfléchir pour nous permettre de faire d'autres choses. Je ne sais pas si c'est très compréhensible ce que je dis. Typiquement, voilà, en ayant des animaux, par exemple, un petit exemple. Tu as un chien, si je ne me trompe pas. Oui. Et je pense que tu l'aimes de tout ton cœur. Et si demain, on te disait, mais écoute, mange-le. Comment tu réagirais ? Est-ce que tu te dirais, c'est possible, je peux le manger ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non, clairement pas. Mais même si on me présentait une vache dans un restaurant, je pense que j'aurais beaucoup de mal à... Je pense que c'est la mise à mort, l'idée de tuer l'animal qui me découragerait de manger ce bout de viande. Et même, je te dirais, moi, aujourd'hui, j'éprouve un certain plaisir à manger de la viande rouge. Et en même temps, quand j'étais petite, je refusais d'en manger. Je ne voulais surtout pas avoir la moindre trace de sang dans mon assiette. Pour le coup, j'avais cette conscience très jeune que c'était des animaux qu'on mangeait et j'avais un refus. Et j'ai réussi, à l'inverse, à dépasser cette limite pour apprécier le goût. Mais du coup, toi, à quel moment tu as dit, bon là, il faut que je change ? Est-ce que ça a été radical du jour au lendemain ou est-ce que ça a été un long process ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai eu plusieurs phases dans ma vie où tout à coup, je me disais non, mais je ne peux plus manger d'animaux. Donc, oui, j'ai vraiment eu plusieurs phases où je devenais végétarienne, mais je continuais donc à manger des produits laitiers, des œufs. Et en fait, je n'étais même pas une vraie végétarienne parce que je mangeais aussi du poisson. Donc, voilà. Et après, au fur et à mesure, tout à coup, je craquais parce que j'étais aussi à cette époque avec une personne qui était très, très viande. Je crois que s'il n'avait pas son morceau de viande chaque jour, c'était très compliqué. Des fois, finalement, je mangeais avec. Et puis, je me disais, en fait, non, ce n'est pas grave. Ils sont là pour ça. Et c'est vrai que j'ai essayé un peu de me conditionner en me disant, non, mais c'est normal. Ils sont là. On doit les manger. Sinon, c'est du gaspillage. Et c'est vrai que j'ai eu un peu ces phases jusqu'au jour où... Je suis une personne très, très sensible et je suis vraiment tombée sur un documentaire où je suis restée sketchée. Voilà, je pense que maintenant, on en voit beaucoup dans ces vidéos. On a notamment l'association en France L214 qui fait énormément de reportages. À l'époque, ce n'était pas autant mis en avant, mais maintenant, c'est vrai qu'on sait que ce n'est pas tout rose du côté des élevages et des abattoirs. Et c'est vrai que là, ça m'a vraiment fait un tilt dans ma tête. Je me suis dit, mais en fait… J'aime les animaux, je n'arrête pas de dire que j'aime les animaux. J'ai des chiennes. Et à un moment donné, j'ai aussi eu un peu ce déclic où, mais est-ce que je les mangerais ? Est-ce que je pourrais les manger ? Et je me suis dit, c'est impossible pour moi. Et après, j'ai commencé à faire un cheminement en me disant, mais OK, pourquoi est-ce que je peux manger certains animaux, mais pas d'autres ? Quel est le lien ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Et en fait, à force de réfléchir à ça, d'avoir vu ces reportages, j'ai réalisé que finalement... les petits veaux, les petits agneaux, enfin tous ces animaux qui partent à l'abattoir, parce qu'il faut aussi bien savoir que c'est des bébés qui partent à l'abattoir, ce n'est pas des animaux qui ont fait toute leur vie, qui ont été super bien traités et qui, à la fin, on les amène à l'abattoir. Donc, ils ne meurent pas de vieillesse non plus. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à faire ces liens, je me suis dit, mais en fait, je suis complètement incohérente, je ne peux plus faire ça. Et ça m'a énormément chamboulée. Donc, j'ai vraiment dû processer.

  • Speaker #1

    On sent l'émotion quand tu parles. On voit que ça te prend encore à la gorge.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été vraiment très douloureux. Et en même temps, un tel... Je ne sais pas comment dire. Mais tu sais, vraiment, j'ai eu l'impression de m'être réveillée. Me dire, mais en fait... Pourquoi ? Et à partir de là, effectivement, j'ai commencé à me renseigner. J'ai commencé à regarder. Il ne faut pas croire, un mois avant, même quand j'étais... Près pseudo végétarienne, parce que je mangeais quand même encore un peu de poisson. Je disais, mais les véganes, laisse tomber. Mais c'est quoi ces gens ? Mais ils sont fous. Jusqu'où ils vont ? Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Extrémistes.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des extrémistes à n'en plus dire. Et clairement, moi, je ne me disais jamais de ma vie, je pourrais aller jusque-là. Il ne faut pas pousser non plus le bouchon. Merci. Non, mais bon. Et c'est vrai que déjà, être végétarienne, pour moi, ça me paraissait énorme. Jusqu'au jour où j'ai compris que pour avoir du lait, pour avoir du fromage, c'est tout un processus d'insémination des vaches pour qu'elles puissent avoir un bébé. qu'elle puisse mettre au monde un bébé, pour qu'elle produise du lait pour ce bébé. Et en fait, dans les 24 heures où le bébé naît, il est arraché, il est mis de côté. Et en fait, je me suis dit, mais pourquoi ? En fait, pourquoi ? Et boire du lait de vache, en fait, on est des adultes, on n'est pas des veaux. On n'en a pas besoin du tout pour notre santé. Au contraire, on voit maintenant aussi, il y a énormément d'études qui démontrent à quel point C'est très mauvais pour la santé de boire et de manger des produits laitiers, notamment en termes d'ostéoporose. Et puis, ça amène toutes ces maladies qu'on peut trouver aujourd'hui. Tu sais,

  • Speaker #1

    attends, je te coupe parce que moi, là, tu es en train de parler et j'ai plein de trucs dans ma tête qui s'activent en mode, non mais c'est bon, tu vois, tu ne vas pas m'enlever mon camembert non plus. Et puis... Tu vois, j'ai une résistance de dingue en me disant, mais un, c'est forcément trop extrême ce qu'on nous montre. Tous les agriculteurs ne sont pas pourris. Il y en a qui font ça bien, qui élèvent dans des bonnes conditions. Donc, tu vois, j'ai un peu cette idée de... On peut trouver des agriculteurs professionnels et engagés. Et j'ai une autre pensée qui est oui. Et puis... On sait que les agriculteurs, ils sont eux-mêmes en crise. Et donc, si on leur enlève ce qui les fait vivre, ils vont avoir plus rien. Et aussi, ma troisième pensée, c'est... Mais quelle tristesse, tu vois, si on nous enlève nos bons fromages. Tu vois, j'ai toutes ces résistances-là. Et je crois que toi aussi, tu les as eues à un moment. Donc, raconte-moi comment on passe de ça au chanmon. Non ! À toi, tu es très heureuse avec ton nouveau mode de vie. Qu'est-ce qui a fait que tu as pu passer de toutes ces peurs à quelque chose de plus positif ?

  • Speaker #0

    En fait, à un moment donné, quand j'ai compris que je n'étais plus du tout alignée, que je n'étais pas du tout alignée à mes valeurs, j'ai toujours prôné la paix, le respect, l'amour, toutes ces valeurs que tout le monde prône.

  • Speaker #1

    Tu le dis en plus en prenant une voix un peu légère, en mode... C'est un peu ridicule d'être pour la paix et le bonheur. Non, pour la paix.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, ce qui s'est passé, c'est que finalement, je me suis dit, mais pourquoi faire vivre à une autre espèce des choses qui sont atroces, qu'on ne pourrait... Bon, d'ailleurs, on le fait maintenant avec toutes les guerres. Voilà, l'humain n'a plus vraiment de valeur, j'ai envie de dire. Mais pourquoi est-ce qu'on crée toute cette souffrance et toute cette horreur finalement auprès d'espèces qui sont juste des êtres et des individus ? Franchement, quand tu commences à connecter avec eux, ils ont chacun leur personnalité, ils sont adorables. C'est vraiment des bébés, c'est comme des chiens, comme des chiens, comme des Ausha. Ils ont vraiment envie de jouer, ils s'aiment, ils ont toutes ces émotions aussi qu'ils ressentissent.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on le voit d'ailleurs dans pas mal de reportages que ces animaux peuvent faire preuve d'une grande tendresse et aussi d'une grande intelligence. Le nombre de reportages ou des vidéos où ces animaux vont chercher l'homme parce que justement, ils ont un petit en danger. Ils savent que l'homme peut l'aider. Donc, c'est effectivement marquant. Donc, toi, tu voulais économiser cette douleur-là ? C'est ça finalement ton…

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis surtout, je me suis énormément éduquée et renseignée sur qu'est-ce que ça impliquait en fait en termes d'impact, tant sur l'environnement aussi que sur la santé. Et aujourd'hui, on mange quasiment au niveau mondial et sans les animaux marins, on est autour des 80 milliards d'animaux qui sont tués chaque année pour être mangés. 80 milliards, on est combien sur Terre ? 20 ! et en fait c'est même pas tu vois je dis pas à l'époque il y avait toute une comment dire une tradition des coutumes qui étaient autour qui avaient été instaurées puis c'était vraiment pour nourrir les gens parce que ils pouvaient pas se nourrir forcément autrement et encore la viande c'était parfois une fois par semaine parfois une fois par mois selon les familles on est du tout dans cette industrie où là c'est vraiment des machines donc il n'y a plus du tout... Il n'y a rien d'humain là-dedans. Et ce qu'il faut savoir aussi au niveau des paysans, c'est qu'effectivement c'est un métier qui est éreintant. Il y en a énormément qui se suicident. Parce que c'est très, très lourd à porter. En plus, ils sont vraiment dépendants des subsides qu'ils reçoivent. En tout cas, je pense que… Des subventions,

  • Speaker #1

    tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui, on dit des subventions que ces personnes reçoivent. Et c'est vrai que la plupart disent, mais je ne peux pas, comment je ferais, etc. Par contre, maintenant, en Suisse, on a découvert que les personnes qui se reconvertissent vers une agriculture plus végétale, en fait, n'ont que des bénéfices. Tant au niveau santé, au niveau revenu, parce qu'on ne se rend pas compte, mais d'être agriculteur, agricultrice, tu ne dis pas le dimanche matin, bon, moi, je fais grâce à toi. 24 sur 24, 7 sur 7, et c'est un très gros poids aussi, ce niveau-là. Donc, on a une association qui vient aussi d'ouvrir une branche en France, qui s'appelle ici en Suisse Coexister. Et on en a une autre qui est du côté suisse-allemand qui s'appelle Hofnarr. Et ces personnes, en fait, accompagnent les agriculteurs qui font de l'élevage à aller vers un autre type de métier d'agriculture. J'ai un super bel exemple. D'ailleurs, c'est Stéphane Beau qui était un agriculteur qui avait ses vaches, qui avait ses animaux. Et un jour, il a dit, je ne peux plus les amener à l'abattoir. Et ça, c'est aussi quelque chose, ouais, on ne se rend pas compte. Mais souvent, ces animaux, ils vivent avec les personnes. Ils ont des petits noms, etc. Et la plupart du temps, quand ils doivent partir à l'abattoir, ils sont envoyés seuls parce que c'est trop dur pour la personne d'aller avec. Et du coup, ce Stéphane, un jour, il a dit, moi, je ne peux plus. Je ne peux plus. C'est fini. Il a pu placer des vaches dans le sanctuaire justement coexisté. Et ce sanctuaire l'a accompagné, l'a aidé pour faire une reconversion. Et aujourd'hui, il a... ouvert une boulangerie 100% végétale. Donc, agriculteur, mangeur de viande, tout ce qu'on veut, contre les véganes, il est devenu lui-même végane, et c'est une personne qui est incroyable, qui a un cœur, je ne sais même pas comment. Et en fait, ce que je me rends compte, c'est que toutes les personnes qui, à un moment donné, foncent des clics, tu sais, ça nous... Je ne peux pas t'expliquer. Ça crée une forme d'apaisement en soi, et de se dire, mais... Ok, maintenant je suis alignée, maintenant je ne fais plus de mal, ou en tout cas j'essaye de faire le moins de mal possible à quiconque, peu importe son espèce. Et c'est vrai que ça donne une forme de liberté et de, je ne sais pas comment dire, moi ça m'a vraiment permis de me poser, de prendre confiance en moi et de me dire, voilà, moi je fais vraiment de mon mieux. Mais je ne suis plus une hypocrite, entre guillemets, en étant en décalage sur ce que je dis, ce que je fais. Voilà, je sais, ça peut être très fort, très dur. Je ne suis pas en train de te traiter d'hypocrite, clairement pas.

  • Speaker #1

    Non, non, je sais. Mais au moins, en fait, si on regarde un peu ce que tu décris, c'est que pendant longtemps, il y a eu cette dissonance intérieure où tu avais des actions qui n'étaient pas alignées avec tes valeurs et avec ce qui était important pour toi. Et ce que j'entends aussi, c'est que cette période de doute, tu l'as accompagné d'énormément de recherches pour un peu mieux comprendre le sujet, pour un peu mieux comprendre où en était la situation. Ce que je sais aussi, c'est que pour peut-être compenser ce manque de plaisir, en fait, tu es allé chercher, en dehors de l'aspect éthique, on le sent, qui est très important pour toi. Tu as aussi cherché à montrer que ça pouvait être un mode de vie plaisir, un mode de vie où il y avait énormément de partage et de joie et de saveur. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce que tu as fait par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est clair qu'au départ, quand j'ai fait cette transition, et le jour où j'ai dit maintenant c'est terminé, il n'y a plus aucun produit d'origine animale qui rentre chez moi. Je me suis retrouvée un peu là en me regardant, mais bon, ok, qu'est-ce que je mange ? Qu'est-ce que je mange ? Oui, mais vraiment, parce que c'est vrai qu'en fait, j'ai réalisé que je ne savais pas du tout cuisiner, tout bêtement. Je cuisinais toujours les mêmes choses, je ne passais jamais de temps vraiment à élaborer des petits plats ou quoi que ce soit. Donc, en fait, je partais vraiment de très loin. Ce n'est pas juste que tu sais, tu es déjà une bonne cuisinière, tu connais déjà, puis tu te dis, tiens, je peux peut-être juste remplacer par-ci, par-ça. Non. Moi, je partais où je ne savais même pas les noms limite des ustensiles de cuisine, tu vois. Donc, c'était…

  • Speaker #1

    C'est une cuillère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup, en fait… Ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, quand je me suis retrouvée dans cette situation où j'étais enfin alignée, ça a chamboulé tout le reste de ma vie, si tu veux. Je vais revenir sur la partie alimentation. Mais pour moi, ce qui était quand même important de dire, c'est qu'à un moment donné, moi je travaillais en tant qu'RH dans une grande entreprise. Et puis, j'accompagnais les collaborateurs, collaboratrices, managers. J'étais business partner. Et dans mon entreprise, je voyais à quel point on était loin de l'alimentation végétale. Enfin, tout le monde ne s'intéressait absolument pas du tout à ça. C'était très compliqué pour moi. Et du coup, j'essayais de faire des petites actions, etc.

  • Speaker #1

    Tu as essayé de les sensibiliser en interne ?

  • Speaker #0

    Oui, donc faire des petits déjeuners plutôt vegan, demander à ce qu'un buffet de salade soit… installé parce qu'on n'en avait pas. Mais bon, le jour où le buffet de salade a été installé, il a été recouvert de saucisson sur chaque truc et j'étais là, mais bon, encore un petit peu de boulot à faire en termes de... Mais au-delà de ça, à un moment donné, je ne me trouvais plus du tout alignée et c'est là où vraiment je me suis dit maintenant, c'est le moment ou jamais de monter ma boîte. Et du coup, c'est ça aussi, c'est pour ça que je fais un peu le lien avec l'alimentation. Donc... La première idée pour monter cette boîte, c'était on n'a pas assez d'options végétales dans la restauration collective. Typiquement, dans nos propres entreprises, je dis non parce que j'étais avec ma sœur à ce moment-là. On constatait que ce n'était pas évident. Et même dans la restauration commerciale, tu vas dans n'importe quel restaurant, tu demandes un plat vegan. Soit ils te regardent comme ça, ça va être bien ou pas. Ou alors, j'ai de la salade. Puis, ils arrivent encore à te mettre des trucs rien à voir.

  • Speaker #1

    Avec des lardons.

  • Speaker #0

    avec des lardons et comme moi j'adore manger donc je suis vraiment alors gourmande comme pas permis avec ma soeur on s'est dit mais pourquoi ne pas commencer par former un peu le personnel de cuisine parce que finalement s'ils ne savent pas ils ne peuvent pas proposer donc l'idée est partie un peu de là et pour faire ça il a fallu se former parce que toi tu ne savais pas qu'est-ce que c'était qu'une mine Je ne savais pas, je ne connais pas du tout le monde de la restauration à l'époque. Et puis, je ne me voyais pas du tout moi-même former des chefs. Mais quand même, pour aller dans cette direction, il fallait avoir des bases. Donc, j'ai pu suivre une formation durant trois semaines en cuisine végétale professionnelle. Ça a été le déclic total. Et depuis, ça m'a donné en fait toutes les clés pour imaginer des choses, pour créer des recettes et en fait apprendre à cuisiner. Et maintenant, je passe en tout, je pense, entre 20 minutes et maximum 30 minutes, si je fais un truc un petit peu plus élaboré, dans ma cuisine. Et je mange. Je peux t'envoyer toutes les photos de mes plats. C'est des trucs vraiment incroyables. Et en fait, on se rend compte, une fois qu'on a le pied dedans, que l'alimentation végétale, ça ouvre toutes les portes. Tu peux faire n'importe quoi. Et tu as une variété dans tous les coins. Enfin, tu peux faire toutes les cuisines du monde. tu trouveras toujours quelque chose. Et c'est là où j'ai commencé à découvrir les saveurs, à découvrir les épices, à découvrir aussi tous les ingrédients que je ne connaissais absolument pas du tout. Typiquement, pour faire une petite mayo maison, pour qu'il y ait ce goût un peu d'œuf, tu rajoutes du sel kalanamak. C'est un sel qui est un peu soufré. Et franchement, tu n'y vois que du feu. Donc ça, c'est un de mes produits phares quand on fait les services traiteurs, par exemple. Et le pâte. Aujourd'hui, effectivement, maintenant, un des services de l'entreprise, c'est aussi de faire parfois du service traiteur. Et là, on ne vient pas pour imiter ce qui existe déjà, mais on vient montrer qu'on peut faire des goûts exceptionnels où franchement, les gens, ils sortent de là, ils sont là. En fait, oui, non, il y a… Voilà, l'idée, c'est un peu de montrer qu'on peut le faire de cette façon.

  • Speaker #1

    Je dois avouer que j'ai… C'est quand même plus difficile, je trouve, d'avoir cette démarche. Et en même temps, j'ai mon neveu, le fils de mon frère, qui est allergique, mais très allergique. Ça veut dire qu'il est tout le temps avec un épipène sur lui parce que s'il touche un de ses ingrédients, il risque de ne plus pouvoir respirer. Il est allergique aux œufs, aux produits laitiers et à tous les arachides. Et ça, c'est quand même trois allergies qui... qui sont extrêmement contraignantes. Et en même temps, ma belle-sœur, elle a passé... Enfin, du coup, elle a fait aussi énormément de recherches pour pouvoir faire des crêpes qui sont sans lait, sans oeufs. et qui sont très bonnes. On fait des gâteaux au chocolat incroyables, des cookies incroyables, avec d'autres ingrédients. Donc, ça demande quand même d'avoir dans sa cuisine des ingrédients qui ne sont pas forcément dans notre B.A.B.A. et donc de faire un petit peu plus de recherches. Mais c'est possible. Et c'est possible avec un niveau de goût assez impressionnant. Je dois l'avouer.

  • Speaker #0

    Oui. Non, non. Alors, c'est tout à fait vrai. C'est vrai que... Quand tu changes, quand tu fais un changement, j'ai envie de dire, c'est pour chacune des habitudes qu'on souhaite changer. Finalement, ça prend du temps parce qu'au début, tu ne comprends rien, tu ne sais pas comment faire. Et puis finalement, petit à petit, tout à coup, tu vois, moi, quand je vais faire mes courses, à l'époque, j'avais mon parcours, j'ai envie de dire, routine. Parce que généralement, je pense que tout le monde a un peu ça. Où tu vas, dans quel rayon, dans quel machin. Et finalement, maintenant, j'ai toute une autre... routine qui est devenue ma routine et je ne me rends même plus compte je sais exactement où je vais chercher mes ingrédients dans tel rayon tel rayon, tel rayon et finalement oui j'ai ajouté beaucoup plus d'aliments dans mon alimentation ce qui est aussi beaucoup plus riche en termes nutritionnels parce qu'à l'époque si tu veux je savais cuisiner encore une fois et du coup je mangeais tout le temps la même chose c'était soit des trucs déjà préparés soit J'avais la flemme, donc tu te fais des trucs très vite faits, tu commandes dans les restos, etc. Et maintenant, j'ai vraiment élargi aussi mon niveau gustatif et je mange énormément de fruits, toutes des bonnes choses qu'avant je ne mangeais absolument pas, ou en tout cas pas dans les quantités où je les mange aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ce qui est terrible, je réfléchis pendant que tu parles, je pensais à mon... Alors, je te dis, j'ai fait poulet rôti ce midi. À la fois, tu vois, ce que je trouve dingue, c'est que si j'enlève complètement les protéines animales, j'ai l'impression que mon assiette est vide. Et que surtout, par rapport à mes enfants, je ne fais pas en sorte d'avoir une assiette équilibrée pour mes enfants. Et donc, j'ai dans ma tête cette idée de il faut des protéines animales pour mes enfants, surtout le midi, pas le soir. Le midi, il leur faut des protéines animales et eux, ils ne sont pas fans en réalité des protéines animales. Et donc, encore ce midi, j'ai dû insister pendant trois fois, vraiment trois fois pour que mes enfants finissent leur petit bout de poulet que je leur avais coupé. Et tu vois, je me dis qu'est-ce que tu réponds à ça ? Parce que toi, c'est un de mes freins, c'est un gros frein pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est hyper intéressant comme question parce que là, on revient par la semaine dernière, on a formé pendant trois jours l'équipe de la plus grande crèche de Suisse qui se trouve dans Jura, Suisse à Delémont. Et on a passé trois jours avec l'équipe de cuisine pour leur montrer tous des trucs et astuces, comment aussi faire manger des enfants parce qu'on sait que c'est… très très compliqué les enfants un jour oui un jour non un jour on ne sait pas c'est très compliqué et nous ce qu'on préconise c'est vraiment d'introduire des légumineuses donc quand on parle de légumineuses on parle par exemple d'haricots blancs, pois chiches, lentilles, tous les types de haricots, il y a des pois, vraiment tous ces légumes séchés que tu peux travailler de manière incroyable ou au final, tu peux faire des boulettes, tu sais, de lentilles. Personne n'y voit rien, personne ne sait pas. Enfin, personne ne sait pas de rien. Personne ne se rend compte qu'il n'y a pas de viande. Transformé et qu'il n'y a pas de viande parce que selon les épices que tu vas ajouter, tu vas pouvoir recréer tout un parfum où les gens ne voient pas la différence. Donc, on travaille beaucoup avec ça. Et on a aussi des partenaires qui produisent des aliments. Alors oui, à un niveau industriel, mais on travaille avec la marque Planted. Cette marque, en fait, c'est une entreprise suisse qui a développé tout un simili carnet, si je peux dire comme ça, parce que c'est comme ça que ça se dit, à base de protéines de pois. Donc, il y a très, très peu d'ingrédients dedans. D'ailleurs, sur Yuka, c'est 100%. et là nous on fait très attention aussi avec quels produits on travaille et quels partenaires parce que le but c'est pas de venir rajouter encore plus de choses dans les menus qu'on propose mais l'idée c'est vraiment de travailler avec des produits qui soient au top et qui peuvent remplacer son problème en même temps actuellement dans une alimentation omnivore. Mais donc, en planctide, tu prends le kebab, tes enfants, ils ne vont rien y voir. Ok, je vais tester. Ce que j'entends en fait, c'est qu'en étant créative et curieuse, tu as réussi à ne pas compenser finalement ce à quoi tu renonçais, mais plutôt à créer une alimentation beaucoup plus riche et beaucoup plus savoureuse pour toi en tout cas. Tu es devenue une vraie chef.

  • Speaker #1

    Oui, alors vrai chef, non, je n'irai pas jusqu'à là. J'ai pu acquérir certaines compétences et puis aussi me rendre compte d'où viennent les produits, ce que c'est qu'un produit transformé, non transformé. Le problème, c'est qu'on n'est pas assez éduqué sur l'alimentation. On doit manger trois fois par jour, mais on n'a aucune idée de ce qu'on mange. On ne sait même pas d'où ça vient. On ne sait pas comment c'est produit. C'est vraiment, tu vois, des produits. La viande, c'est un produit. plus, c'est pas un bébé je sais rien de quoi quelle espèce que c'est, c'est vraiment de la viande un morceau de viande, un morceau de steak un morceau de machin et c'est vrai que ça aussi c'est je trouve que c'est pas top et en ayant fait ce chemin et en devant comprendre ce que c'est, d'où viennent les ingrédients, comment ils sont hum ouais, récolter, comment, bah déjà planter, d'où ça vient, est-ce qu'ils sont locaux, est-ce qu'ils sont de l'autre bout du monde, tu vois, c'est vraiment des choses où tout à coup, bah tac, tac, tac, tu fais tes petits fils et puis, ah ouais, d'accord, c'est ci, c'est ci, c'est ça, et après, ce qui est intéressant, c'est d'avoir en tête, en termes, ce que tu disais avant, mais comment est-ce que je peux m'assurer d'avoir un repas équilibré, ce que tu peux garder en tête, c'est que nous, on a créé une assiette smart, donc aussi en collaboration avec notre médecin spécialisé en alimentation végétale. Et d'ailleurs, on se base sur tout ce qui est fait.

  • Speaker #0

    C'est pour une assiette smart.

  • Speaker #1

    Je vais t'expliquer.

  • Speaker #0

    Vas-y, explique.

  • Speaker #1

    Juste pour que t'aies le contexte, donc nous, toutes les données qu'on donne sont vraiment basées sur les dernières recommandations médicales, scientifiques, mais d'études indépendantes et de qualité. Donc, on ne va pas se baser sur des trucs qui sont financés par Nestlé ou je ne sais qui, je ne sais quoi. et toujours en accord avec le consensus scientifique. On sait qu'au Canada, même en Amérique et en Angleterre, en Australie également, ils sont déjà très avancés sur la question. Donc, nous, on se base beaucoup sur ce qu'ils font eux. Et en fait, l'assiette Smart, c'est vraiment une assiette où tu fais 50% fruits, légumes, crudités, enfin cuits ou crus, les légumes. De l'autre côté, tu fais… 25% d'aliments complets en termes de céréales, toutes ces choses-là. Et puis le 25% plus ou moins des légumineuses, des choses qui ont des protéines. Ce qu'il faut savoir, c'est que les protéines sont dans tous les aliments. Tu ne peux pas être en carence de protéines à moins que tu sois anorexique ou que tu sois dans un pays de famine, dans le sens où tu ne peux pas ingérer suffisamment de calories. Mais du moment que tu manges diversifié les protéines, c'est impossible d'être en carence.

  • Speaker #0

    Et le fer ? Le fer aussi, c'est très présent dans les légumineuses, non ?

  • Speaker #1

    Exactement, le fer, c'est aussi très présent dans les légumineuses. Alors, il y a deux types de fer. Il y a le fer éminique qui vient du sang des animaux et le fer non éminique qui, effectivement, est parfois un peu plus compliqué à absorber. Mais en termes de santé, il y a beaucoup de fer. mieux parce que justement le fer éminique il apporte plein de trucs tu vois ce que je veux dire manger de la viande après tu vas vers les maladies cardiovasculaires tu vas dans ces choses là en tout cas la viande rouge et les lentilles qui sont bourrées de fer en fait ça peut tout à fait couvrir les besoins c'est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation si t'as pas l'habitude de manger des légumineuses Je ne te conseille absolument pas de te faire un plat comme ça de légumineuse parce que déjà, tu vas avoir super mal au ventre. Tu arrives à les digérer. Ça va être assez l'angoisse et puis tu vas te dégoûter direct.

  • Speaker #0

    Pour réintégrer progressivement, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment progressivement. Tu peux faire aussi des houmous. Tu sais, il y a vraiment des choses comme ça que tu peux faire gentiment. Et puis, au fur et à mesure, les intégrer. Et après, une fois que tu as réussi à avoir ton assiette variée, c'est top. Après, il faut aussi se dire que ça, c'est l'assiette type génial, top. Moi, je ne mange pas comme ça tous les jours. Je pousse et je pousse. Mais disons que comme base, en tout cas quand tu prépares un repas, tu peux vraiment te fixer ce 50%, 25%, 25% et toujours de l'eau à côté. Ça, c'est super important. Et puis, pour les personnes qui ont strictement une alimentation végétale, toujours se supplémenter en B12. Oui,

  • Speaker #0

    ça, j'en entends beaucoup parler du fameux B12 qui en manque et en réalité, pas que pour ceux qui ne mangent qu'en végétal.

  • Speaker #1

    C'est une très grosse carence actuellement. Et c'est vrai que même avec une alimentation omnivore, tu peux être totalement en carence de B12. Et en fait, ce qui se passe, c'est que, si tu veux, les vaches, normalement, elles produisent elles-mêmes de la B12. Mais le problème, c'est qu'actuellement, en fait, elles produisent aussi de la B12. Elles doivent manger dans les champs, tu vois, de l'herbe, etc. Donc, il y a... Oui, tout se dit. qui se situent dans la terre et dans l'eau sale. Donc voilà, et puis elles arrivent à créer ça. Simplement, elles n'arrivent pas à en créer suffisamment pour notre rapport à nous. Donc déjà, elles sont supplémentées artificiellement, donc avec des substituts, des suppléments, voilà. Et du coup, c'est de prendre la B12 directement. Moi, je prends une petite... tablettes une fois par semaine, 2000 unités, et franchement, je suis totalement couverte. Et ce qui est intéressant, c'est qu'au départ, quand j'ai fait ce switch, ma doctoresse, elle était totalement contre, mais vraiment contre. Elle m'a dit, je ne suis pas, vous devez quand même mettre de la viande hachée, je ne sais où, machin. J'ai dit, écoutez, je ne peux plus. Ce n'est pas une question de mettre de la viande hachée cachée, je ne peux plus. Et en fait, comme je me suis bien renseignée, et que mes prises de sang sont à chaque fois autant au top du top. En fait, maintenant, c'est une de mes plus grandes supportrices.

  • Speaker #0

    Tu l'as convertie ?

  • Speaker #1

    Alors, pas convertie, je dirais, mais en tout cas, elle me disait mais j'ai plein de patients en carence, je ne sais pas quoi faire. Je lui ai dit, écoutez, je lui ai dit, moi, je prends ça, regardez si ça peut jouer, enfin, si ça peut le faire et elle m'a dit la dernière, enfin, non, pas la dernière fois, mais une fois quand j'étais retournée la voir, elle m'a dit, écoutez, merci infiniment parce que depuis que je donne ça à mes patients, je n'ai plus personne en carence.

  • Speaker #0

    voilà et puis c'est intéressant du coup tu as eu un frein parce que donc on a vu tes freins intérieurs qui est on a vu que tu as mis du temps finalement à ta mis combien de temps donne

  • Speaker #1

    nous une durée entre le moment où le moment où j'ai vraiment commencé à prendre conscience c'était fin 2015 Je dirais début 2016, à partir de là, je n'ai plus jamais mangé de viande. Et puis, au fur et à mesure, tu vois, à un moment donné, je me suis beaucoup intéressée à l'environnement, quels gestes on pouvait faire pour être écolo, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que pour être vraiment écolo, ou en tout cas, aller un maximum dans la durabilité, il fallait arrêter de manger aussi les produits laitiers et puis aussi partir sur des produits.

  • Speaker #0

    Les produits laitiers, tu les as arrêtés quand ?

  • Speaker #1

    Je les ai arrêtés vraiment, je pense, fin 2017.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Avec un mode de vie vegan, j'ai commencé début 2018. Et ce qui m'a vraiment permis de faire ce grand saut, c'est qu'à un moment donné, j'ai commencé à faire de l'activisme. de rue donc je sensibilisais les personnes avec des vidéos justement on était des groupes peut-être tu les connais Anonymous, For the Voiceless, je sais qu'il y a pas mal de personnes et de groupes dans plein de villes et le but alors c'était vraiment de sensibiliser, de montrer les vidéos pour dire aux gens mais regardez ça se passe ici en Suisse à 20 minutes, il y a l'abattoir qui est là et voilà les vidéos qu'on a pu obtenir et les gens Voilà, j'étais complètement choquée de voir ça. Et ça, ça m'a énormément permis aussi d'être plongée finalement pendant cette souffrance. Et du coup, pour moi, c'est ce qui fait aussi que je ne peux pas revenir en arrière. Parce qu'aujourd'hui, je vois de la viande. En fait, moi, je ne vois pas juste un bout de viande saignant, machin. Moi, je vois vraiment un petit bébé qui est arrivé à l'abattoir. Et puis, je suis allée devant les abattoirs pour dire au revoir aux animaux qui arrivaient. Et c'est vrai que quand tu les vois arriver, ils sont là, ils n'ont rien demandé, ils sont minus. Et puis, tout à coup, après, ils partent. Tu sais ce qui se passe derrière, t'entends. Rien que d'avoir ça, je me suis dit non, mais moi, ça ne fait pas partie de moi. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas contribuer à ça. Je ne veux plus donner mon argent pour ça. Je préfère faire le bien.

  • Speaker #0

    Ce qui est fou quand je t'entends, c'est que vraiment, il y a une partie de moi qui te juge. Enfin, je te le dis franchement. Je me dis mais voilà, elle est activiste, elle va pousser. Et en même temps, je me dis non, moi, je ne suis pas comme ça. Et en même temps, tu m'obliges à aller à l'abattoir. Je pleure.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais que je pleure. C'est fou, tu vois, d'être autant deux. Enfin, tu vois, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, mais...

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu ça aussi. À un moment donné, j'ai aussi fait ce pas-là pour me dire, mais va au bout du truc, quoi. Est-ce que tu serais capable de tuer toi-même ton animal ? Ben non. Mais est-ce que tu sais comment ça se passe ? Est-ce que tu sais comment les animaux arrivent ? Comment... etc., etc. Puis pour moi, c'était super important de... de faire aussi ce lien et de comprendre.

  • Speaker #0

    L'idée du podcast, ce n'est pas du tout de convertir tout le monde au véganisme. Ce n'est pas l'objectif. J'ai une question pour toi. Je sais que c'est hyper contre-overshould. Je ne sais pas comment dire. Mais moi, je suis du sud-ouest. J'ai un grand attachement au foie gras. Et l'idée de ne plus jamais manger de foie gras de ma vie, alors que, pareil, il y a cette dissonance cognitive, parce que l'idée de manger cette partie-là d'un corps, d'une oie nourrie de telle manière, ou d'un canard dur-dur. Mais tu vois, je me dis, si je ne devais plus manger de foie gras, mais je plombe le repas de Noël. C'est dans ma famille. Je ne dis pas que ma famille est intolérante, mais on est une famille de gourmands, etc. Le fait que moi, je ne participe pas à cette gourmandise, ce serait difficile. Est-ce que toi, tu as eu ces réactions de tes proches ? Est-ce que ça a été une pression pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, le jour où j'ai annoncé à ma maman que je ne mangerais plus de viande, elle m'a regardée en me traitant d'extrémiste. Et puis, aujourd'hui, elle n'en mange plus du tout. Ma sœur est passée végane. Enfin, j'ai eu énormément de personnes autour de moi qui sont passées véganes. Moi, je ne suis pas là pour convertir. D'ailleurs, je déteste ce mot. Je ne suis pas là pour convertir. Je suis vraiment là pour sensibiliser, pour raconter mon parcours, raconter comment ça s'est passé pour moi. Les repas de Noël, on n'a jamais autant bien mangé que depuis qu'on fait tous des trucs véganes.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Qu'est-ce que vous faites ? D'ailleurs, ça, c'était une des questions. Raconte-moi le repas de fête ultime d'une végane.

  • Speaker #1

    Écoute, on peut tout refaire, en fait. C'est ça qui est assez dingue. Notamment pour le foie gras, tu peux trouver plein de choses. Tu peux même les faire toi-même. Un faux gras, comme ils appellent ça. Tu sais, il y a énormément de chefs qui, à un moment donné, ont switché aussi vers une alimentation végane. On a notamment le chef Alexis Gauthier. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. Il a créé... C'était un chef étoilé qui est maintenant du côté de Londres et qui a un monstre restaurant. Enfin, vraiment la classe de chez classe. Et lui, il a créé toute une recette de foie gras. Enfin, faux gras. Et elle est disponible sur Internet. Enfin, tu vois, après, c'est...

  • Speaker #0

    Et tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Moi-même, directement, non. Moi-même, non. mais il semblerait en tout cas qu'elle est incroyable tu vois et il y a plein de recettes maintenant si tu tapes recettes vegan tu trouves tout tout ce que tu veux après moi je suis et j'ai une certaine cuisine où je ne ferais pas des trucs complètement fast food à n'en plus finir mais là typiquement on avait fait des petits canapés avec du du saumon saumon à base de carottes fumées, tu vois pas la différence. On peut faire plein de petits canapés comme ça. On adore faire des petites bouchées de plein de choses différentes. Tu peux vraiment tout refaire.

  • Speaker #0

    Tu parlais du faux-mont. Je voudrais revenir là-dessus. Il y a une partie de moi qui me dit que c'est un peu casse-pied de faire des faux quelque chose. Et en même temps, quand je vois... J'adore le saumon, j'en mange toutes les semaines. Je ne devrais pas, parce que la qualité des saumons, en ce moment, même si tu essayes de faire attention à la provenance, mais en mangeant ces saumons-là, on ingère énormément de... Tu vois, au-delà, en fait, du... du côté éthique et souffrance animale, et même au-delà de l'impact écologique de la consommation, moi je suis de plus en plus inquiète de la qualité de ce qu'on consomme. J'avais quelqu'un, il y a deux ans je crois, qui m'avait donné cette donnée-là, que quand moi je mange beaucoup de poissons, et que quand tu mangeais une consommation normale de poissons, tu ingérais par an l'équivalent d'une carte bleue de plastique.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi, ce que je trouve vraiment chouette avec ta manière de porter le sujet, c'est que tu es hyper ouverte. Donc, je te challenge depuis tout à l'heure. On a déjà eu des conversations et tu dis que tu es active, enfin, que tu as fait de l'activisme et que tu as un engagement très, très fort. et en même temps, tu restes extrêmement ouverte au dialogue. Et j'entends vraiment que tu es dans une démarche de petits pas et d'essayer de ne pas faire en sorte que tout le monde adopte ton mode de vie. Mais si certaines personnes sont curieuses et si certaines personnes ont envie de transformer un repas par semaine, deux ou trois repas, qu'elles aient les clés pour pouvoir le faire facilement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu as tout résumé. Voilà, c'est tout dit. Exactement ça, en fait. Tu sais, ça ne sert à rien de vouloir forcer les gens, de vouloir faire la morale. Moi, je n'ai pas d'énergie à perdre là-dedans. Moi, ce qui m'intéresse, c'est vraiment de pouvoir montrer comment j'ai réussi à faire ça. Si ça peut inspirer des gens, c'est top. Si ça n'inspire pas, tant mieux. Ou ça viendra peut-être plus tard, je ne sais pas. Mais tu vois, ça ne sert à rien d'essayer de vouloir changer à tout prix les gens. Tant que la personne n'a pas envie de faire quelque chose, ça ne sert à rien du tout.

  • Speaker #0

    Chacun son parcours,

  • Speaker #1

    son chemin, sa prise de conscience et puis ses envies. En tout cas, c'est faisable, c'est possible. Moi, j'ai une vie hyper riche à tous les niveaux. Et c'est vrai que je me sens très, très connectée avec tout ce qui m'entoure. Ça m'a aussi permis de développer énormément mon esprit critique. Ça m'a permis de faire des liens. À l'époque, franchement, si tu m'avais connue il y a quelques années, moi, j'avais 26 ans, une baraque avec un mec. On avait tous les deux notre bagnole. On avait monstre-jardin. On avait nos deux chiens. On bossait dans des grosses boîtes. On avait vraiment créé un peu cette espèce de truc que tout le monde veut avoir dans la vie. Et on... ou espère avoir moi il manquait tout le temps une dimension je ne comprenais pas ce qui se passait j'étais pas bien et depuis que j'ai réussi à faire ça, c'est ce que je te disais tout à l'heure en fait, ça m'a vraiment permis de m'aligner, de m'affirmer, d'oser dire des choses que je n'aurais jamais osé dire auparavant et puis de me positionner, après je pense que l'âge ça aide aussi, mais c'est vrai que d'avoir fait tout ce travail et tout ce chemin, c'est énorme en fait, et j'en suis très heureuse

  • Speaker #0

    T'étais beaucoup plus discrète et introvertie avant ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, moi je suis une hypersensible en fait, complètement à la base introvertie, timide comme pas possible. J'ai vécu beaucoup, beaucoup de souffrance par rapport à ça. Je n'osais jamais prendre la parole. Ça a été très, très compliqué, tout ce parcours. Et c'est aussi, je pense, ce qui m'a énormément freinée de me lancer plus tôt. pour devenir indépendante parce que je ne me sentais pas du tout légitime de faire ça. Et aujourd'hui, quand je vois certaines personnes, je me dis mais il n'y a pas de raison. Franchement, il n'y a pas de raison. Tout le monde a sa place, tout le monde peut apporter quelque chose. Et c'est vrai que ça fait hyper peur. Moi, je me rappelle le jour où je me suis retrouvée sans job. J'ai passé des mois à ne pas dormir en me disant mais comment je vais vivre, comment je vais faire. Et en fait, je me sens tellement mieux aujourd'hui. Et même... sur tous les plans je veux dire aussi en termes d'environnement chez moi je peux bosser depuis chez moi je peux m'organiser comme je veux j'ai beaucoup d'imprévus dans ma vie qui arrivent tout le temps donc au moins je suis chez moi tranquille je ne dois rien à personne je peux m'organiser donc c'est aussi tout un truc qui est incroyable à ce niveau-là et jamais je ne redeviendrai salariée je ne pourrai pas je ne pourrai pas tu as goûté à la fière Roland de Reprenaria et

  • Speaker #0

    Cette liberté. À quel moment tu t'es dit, j'ai pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire exactement à quel moment je me suis dit, mais en fait, oui, je sais, à partir du moment où on a fait les premiers mandats et où les gens venaient vers nous en disant C'est incroyable ce que vous faites, mais c'est trop bien, on a besoin de vous, on a besoin de ça. Et du coup, là, je me suis dit Tiens, là, on a un truc, on ne va pas lâcher et moi, je ne lâche rien. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que j'ai développé aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant, j'y vais. s'il faut contacter des gens je contacte, c'est que je ne pouvais pas prendre le téléphone pour appeler pendant des années je ne pouvais pas, c'était même ma mère qui devait faire des téléphones pour moi parce que moi je ne pouvais pas et puis maintenant je me retrouve même à faire des présentations en anglais alors que je ne me sens pas du tout allée en anglais mais je le fais devant des centaines de personnes et voilà je n'aurais jamais pensé faire ça un jour dans ma vie mais maintenant je le fais et puis je me dis mais finalement c'est aussi pour aller au but et atteindre mes objectifs ils sont vraiment toujours d'essayer de de sauver un max d'animaux je sais je reviens toujours sur les animaux mais moi c'est vraiment ça ma conviction et c'est vraiment aussi de pouvoir montrer qu'on peut faire autrement et puis d'accompagner chaque personne qui a envie de faire quelque chose, de le faire à son niveau, et puis de découvrir, et d'aller, et de se tromper, et de recommencer. Ce n'est pas un truc où tu fais tout juste du premier coup. Combien de fois je plante mes plats ? C'est de l'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'entends bien que pour toi, une assiette végane, c'est au moins un animal de sauver. Tu le mesures comme ça.

  • Speaker #1

    Plus ou moins, oui. Oui, exactement. En tout cas, autant pour l'animal, mais aussi par rapport à l'environnement et par rapport à sa santé aussi.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'effets collatéraux qui sont très positifs. Si je te donne un tableau d'affichage à Neuchâtel, un énorme tableau d'affichage à vie, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce que tu y écris ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai envie de dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer. et pour apprendre de nouvelles choses. Je pense que tant qu'on reste curieux, curieuse, qu'on a envie de découvrir et justement d'essayer d'être le moins possible dans le jugement, on va de toute façon apprendre quelque chose. Donc, oui, j'ai envie de dire ça aux gens. J'ai envie de dire, regardez, moi, d'où je viens, où je suis aujourd'hui, qu'est-ce que j'ai réussi à accomplir, comment ça m'a aussi permis de... de développer plein de choses chez moi où je pense que je serais restée coincée tout le reste de ma vie. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui restent coincées à certains moments parce qu'elles n'arrivent plus à trouver le moteur qui peut les amener vers quelque chose d'autre. Et moi, en tout cas, ça, ça m'a permis vraiment de faire un 360 total dans ma vie et de découvrir aussi enfin qui je suis. Donc, moi, je ne peux que recommander d'essayer des nouvelles choses. Ouais, j'ai envie de dire ça. C'est pas très... Mais je le ferai avec des dessins, tu vois.

  • Speaker #0

    Des dessins. Mais j'entends... Restez curieux. Ouais. Restez curieux. Et grâce à ça, vous ne serez jamais coincés et vous découvrirez qui vous êtes, quoi.

  • Speaker #1

    En gros, je pense que c'est ça. Et puis, aussi, essayer de casser ces a priori ou les jugements qu'on peut avoir sans connaître. Parce que... souvent, c'est quelque chose qu'on s'est mis dans la tête où on s'est dit, si on voit le mot vegan, par exemple, dans un restaurant, les gens, ils sont, je vais trop mal manger, ça va être deg et tout. Alors que si t'es dans un bon restaurant, si tu vas dans un restaurant vegan, et d'ailleurs, à Paris, il y a plein de restos vegan hyper cool, où les gens savent cuisiner, ben tu vas te régaler et puis tu vas ressortir de là, tu vas te dire, mais purée, mais c'est pas possible, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais si t'avais un conseil... à donner à la Sophie que tu étais quand tu avais 10 ans. 10 ans, c'est l'âge de ma fille. Donc, c'est pour ça que j'ai choisi cet âge. Qu'est-ce que tu te dirais ?

  • Speaker #1

    Je pense que je lui dirais de croire en elle et qu'elle va trouver sa voie. Même si ça ne va pas être facile, il y aura beaucoup de montagnes russes, comme j'aime bien dire ça. Elle va y arriver et il faut qu'elle croie en elle. Et aussi qu'elle se laisse guider par ses passions et par ce qui l'anime au quotidien. Voilà.

  • Speaker #0

    Excellent conseil pour la petite Sophie et toutes les petites Sophie de la Terre. Tu as en ce moment, en plus de tout ce que tu fais, une campagne de crowdfunding. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est sur la plateforme WeMakeIt. On a décidé en fait de lancer un crowdfunding parce que j'ai trouvé un local que je souhaite absolument aménager en atelier de production, mais aussi en un espace qui permettra de faire des ateliers de cuisine, donner de la formation et puis aussi de discuter de plein de thématiques. en lien avec la durabilité, avec l'alimentation. Donc là, on va faire aussi tout prochainement, d'ailleurs, je ne sais pas si c'est quelque chose qui pourra t'intéresser, mais un webinaire sur la périménopause et la ménopause, tu sais. Je sais que c'est peut-être, voilà,

  • Speaker #0

    intéressant.

  • Speaker #1

    Mais on se rend compte à quel point les femmes souffrent, n'ont pas les bonnes et du coup, on va faire un truc comme ça prochainement. Et donc, ce crowdfunding va permettre de créer cet espace pour réunir toutes les personnes qui ont envie justement d'apporter un peu de chance à s'initier dans la bonne humeur avec des personnes chouettes. Je travaille beaucoup en partenariat avec des experts et des expertes et le but, c'est vraiment que chaque personne puisse accompagner, donner, montrer ce qu'elle a, ce qu'elle sait faire, transmettre et le faire dans une ambiance vraiment chouette. Le but, ce n'est pas d'être encore une fois dans un... un esprit moralisateur ou de se sentir... Au contraire, c'est venir expérimenter, discuter, trouver des infos, etc.

  • Speaker #0

    Les sceptiques sont les bienvenus ?

  • Speaker #1

    Alors, surtout les sceptiques ! Bien sûr, alors, avec grand plaisir, ouais, vraiment.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aura Monsieur Suisse ? Parce que je t'ai vu dans un reportage avec Monsieur Beaugosse, ancien Monsieur Suisse qui te...

  • Speaker #1

    qui valide raconte nous un peu c'est quoi cette collab non mais écoute c'est assez intéressant en fait et toi même qui es une sportive tu sais il y a beaucoup ce mythe ouais mais si je mange pas de viande je vais jamais pouvoir faire mon sport et en fait on se rend compte que c'est justement l'inverse ne pas manger de viande te permet d'avoir des meilleures performances sportives et du coup moi j'ai rencontré je fais du crossfit Et j'ai rencontré Marcel, le beau gosse là dont tu parles, qui a un mode de vie vegan aussi depuis de nombreuses années, qui fait du mannequinat, qui est violoniste. C'est vraiment un gars adorable, vraiment super.

  • Speaker #0

    Le mec parfait.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment, il est super. Et je me suis permis une fois de l'aborder au CrossFit, parce que j'avais entendu parler de lui. Non mais attends, l'ancienne timide !

  • Speaker #0

    qui n'osait pas ouvrir la bouche, elle allait aborder Monsieur Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Et du coup, j'ai été tellement bien reçue, il était tellement heureux qu'on puisse avoir ces discussions, parce qu'il faut aussi savoir que quand on est vegan, on est souvent isolé, parce que on est, en fait, un peu différent, quelque part, on n'a pas les mêmes habitudes, et du coup, on était tous contents de se retrouver déjà entre vegan, mais aussi... Moi, j'étais très impressionnée par son parcours et je lui ai proposé de faire une petite interview sur lui qui nous explique un peu pourquoi, comment, et ça a donné finalement cette vidéo. Et franchement, on a encore plein de choses qui vont arriver avec lui. Donc, on va aussi faire des ateliers sport.

  • Speaker #0

    Je viens.

  • Speaker #1

    J'espère. J'ai le choix. C'est joli. Mais non, alors le but, c'est vraiment de créer quelque chose de dynamique avec plein d'intervenants et intervenantes différentes pour pouvoir couvrir aussi tous les aspects et tous les points. Parce que les personnes ne se questionnent pas forcément sur les mêmes choses. Et mon idée, c'est vraiment qu'on puisse faire un maximum et couvrir tous les besoins, toutes les questions de chaque personne.

  • Speaker #0

    Trop bien. Donc, c'était la parenthèse pour M. Bogus, Marcel de Saint-Tinon. Mais donc, tu as cette campagne de crowdfunding pour justement financer cet atelier qui va te permettre de créer énormément d'événements et de pouvoir produire aussi des bons petits plats. Et donc, c'est jusqu'au 8 ou 9 décembre. Vous pouvez participer. On va mettre le lien directement dans le poste parce qu'on est… on est tellement des as du podcast maintenant et donc voilà n'hésitez pas si vous voulez participer on mettra toutes les infos de Sophie pour que vous puissiez la suivre sur les réseaux et puis profiter de tous ses conseils et de sa belle énergie pour ceux qui ont suivi le podcast vous n'aurez pas vu la vidéo mais Sophie a son sourire mais grand grand sur les lèvres du début jusqu'à la fin même quand je la taquine merci et que je lui dis toutes les pensées négatives qui me traversent l'esprit quand je l'entends. Et pourtant, j'admire énormément son parcours. Merci Sophie pour ta franchise. Merci pour ce temps. Merci pour ton sourire. On peut te retrouver du coup sur vegetables.com ? Exactement. Et sur LinkedIn, sur Instagram, Facebook. On mettra tous les liens de tes réseaux. Donc, n'hésitez pas à suivre Sophie, à participer à son crowdfunding si vous trouvez que le projet a du sens. Merci beaucoup, Sophie. Et à très bientôt. Merci, Elvia. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, à vous. vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider dès que je fais cette émission. Merci et à bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Sophie

    00:08

  • Le parcours de Sophie vers le véganisme

    00:55

  • La dissonance cognitive et ses effets

    03:31

  • Les différentes phases de son alimentation

    06:17

  • Le déclic émotionnel et la prise de conscience

    08:51

  • L'importance de l'éducation et de la créativité en cuisine

    18:57

  • Sophie et son projet entrepreneurial

    49:39

  • Conclusion et remerciements

    58:55

Description


As-tu déjà ressenti le décalage entre tes valeurs et tes choix alimentaires ? Dans cet épisode clivant de "the Patronne", Elvire Blasset reçoit Sophie Hanessian, une ancienne RRH qui a fait le grand saut vers l'entrepreneuriat et le véganisme. Sophie, dont l'éducation en Suisse était imprégnée de viande et de produits laitiers, a connu un véritable parcours de transformation. Sa curiosité insatiable l'a poussée à explorer un mode de vie végane, un choix qui a radicalement changé sa vision du monde.


Au fil de la conversation, Sophie partage ses luttes internes, ses phases de végétarisme, et surtout, le moment décisif où elle a pris conscience de la souffrance animale. Ce déclic émotionnel a été le catalyseur de son engagement vers un mode de vie sans produits d'origine animale. Elle nous rappelle l'importance de l'éducation et de l'ouverture d'esprit dans cette démarche, tout en offrant des conseils pratiques pour intégrer des choix alimentaires plus durables et éthiques.


La transition vers un régime végétal n'est pas toujours simple, et Sophie aborde les défis qu'elle a rencontrés, tout en soulignant que chacun peut avancer à son propre rythme, sans pression. Son parcours est une véritable recette du courage, une leçon de vie qui inspire à repenser nos habitudes alimentaires.


En fin d'épisode, Sophie nous présente son projet entrepreneurial ambitieux, qui vise à promouvoir une alimentation végétale dans la restauration collective. Un projet qui s'inscrit dans une dynamique de changement et de sensibilisation, prouvant qu'il est possible de concilier éthique et plaisir de manger.


Rejoins-nous pour découvrir comment un simple choix alimentaire peut se transformer en un puissant moteur de changement personnel et collectif. "the Patronne" est là pour t'accompagner dans cette aventure enrichissante !


suivez moi sur Linkedin www.linkedin.com/in/elvire-blasset-9327bb10


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On se revient,

  • Speaker #1

    on va casser tous les Ausha.

  • Speaker #0

    On va faire des bouilles exceptionnelles. On se rend compte que les gens sortent de là, ils sont là. On va développer aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant j'y vais, j'ai permis une fois de l'aborder au principe, j'avais entendu parler de lui et...

  • Speaker #1

    Non mais attends,

  • Speaker #0

    l'ancienne timide qui n'osait pas ouvrir la route,

  • Speaker #1

    elle est allée aborder le C6 quoi ! Vraiment, il y a une partie de moi qui te juge, enfin je te le dis franchement, c'est fou que tu vois d'être autant, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, et... Bienvenue dans Trop dans ma tête, le podcast qui normalise le doute, les peurs et les prises de tête. Parce que derrière chaque parcours inspirant, il y a quelqu'un qui a osé avancer sans avoir toutes les réponses. A travers ces récits, j'espère te montrer que ce chaos intérieur est normal et qu'il ne doit surtout pas t'empêcher de sortir de ta zone de confort. Que tu rêves d'écrire un roman, de créer ta boîte ou simplement de dire non à ton boss, le courage de mes invités est là pour t'inspirer. Bienvenue dans ce premier épisode de Trop dans ma tête. Sophie, tu es pour moi un curieux alien mais que j'ai envie d'un peu plus comprendre. Sophie, à naissance, tu as 40 ans, tu as eu un parcours corporate spécialisé RH et il y a quelques années, tu as décidé de faire le grand saut de l'entrepreneuriat. Et ce projet est complètement lié à un changement de mode de vie, puisque tu es devenue végane. Et tu vas nous en parler un petit peu plus. Alors moi, je ne suis pas végane. Et pendant très longtemps, j'ai jugé les véganes en trouvant ça très étrange comme style de vie. Et de plus en plus, je développe cette curiosité pour ce mode de vie. Et donc, j'étais très contente à l'idée que tu m'en dises plus. Et surtout, comme c'est... un changement de vie pour toi. Je suis très curieuse de comprendre qu'est-ce qui t'a amenée à faire ce changement de vie. Et est-ce que tu peux nous donner une sorte de chronologie de ta transformation ? Au début, tu mangeais du steak haché, avoue.

  • Speaker #0

    Ah bah, bien sûr. Moi, j'ai été élevée comme toute personne qui vit dans une famille traditionnelle.

  • Speaker #1

    Oui, parce que je ne l'ai pas dit, mais tu es suisse. Et donc là-bas, c'est fromage, charcuterie.

  • Speaker #0

    Effectivement, ma famille, j'ai grandi en Suisse, à Neuchâtel. Et voilà, j'ai été élevée dans la tradition alimentaire qu'on connaît. Donc viande, fromage, toutes ces choses-là. Par contre, moi, j'avais aussi toutes ces... Ces informations comme quoi, pour être forte, avoir du calcium, il faut manger, enfin boire des produits. Laitier. Et puis les protéines qui viennent de la viande. Donc, toutes ces choses-là, effectivement, j'ai grandi avec.

  • Speaker #1

    Et à quel moment tu t'es dit ?

  • Speaker #0

    Je pense que j'ai vécu dans une dissonance cognitive depuis toute toute petite. Parce qu'en fait, on vivait dans une maison où on avait un très grand jardin, alors qu'on était... 10 minutes du centre-ville de Neuchâtel et on avait donc des poules, des cochons, des oies. Moi j'ai toujours grandi avec chat, chien, enfin j'ai vraiment eu tous ces animaux autour de moi et c'était vraiment mes amis en fait. Quand j'étais petite, je préférais passer du temps avec eux qu'avec des humains. Et en même temps, je mangeais du poulet, je mangeais de la viande sans vraiment... comprendre que j'étais peut-être en train de manger un frère, une sœur, enfin voilà, je dis ce terme-là, mais de mes animaux, des animaux qui vivaient avec nous.

  • Speaker #1

    Donc tu arrivais à faire comme si ce n'était pas les mêmes bêtes. Exactement. Comme nous tous d'ailleurs, parce qu'on va tous trouver le petit poussin trop mignon. Voir des vidéos sur Instagram d'une poule qui fait un câlin, on va trouver ça génial. Et puis moi, ce midi, j'ai mangé un poulet rôti. On arrive vraiment à séparer complètement les deux dans notre tête.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça. Et c'est ce qu'on appelle justement cette dissonance cognitive où finalement, on arrive à écarter les choses sur lesquelles on n'a peut-être pas forcément trop envie de réfléchir pour nous permettre de faire d'autres choses. Je ne sais pas si c'est très compréhensible ce que je dis. Typiquement, voilà, en ayant des animaux, par exemple, un petit exemple. Tu as un chien, si je ne me trompe pas. Oui. Et je pense que tu l'aimes de tout ton cœur. Et si demain, on te disait, mais écoute, mange-le. Comment tu réagirais ? Est-ce que tu te dirais, c'est possible, je peux le manger ?

  • Speaker #1

    Non. Non, non, non, clairement pas. Mais même si on me présentait une vache dans un restaurant, je pense que j'aurais beaucoup de mal à... Je pense que c'est la mise à mort, l'idée de tuer l'animal qui me découragerait de manger ce bout de viande. Et même, je te dirais, moi, aujourd'hui, j'éprouve un certain plaisir à manger de la viande rouge. Et en même temps, quand j'étais petite, je refusais d'en manger. Je ne voulais surtout pas avoir la moindre trace de sang dans mon assiette. Pour le coup, j'avais cette conscience très jeune que c'était des animaux qu'on mangeait et j'avais un refus. Et j'ai réussi, à l'inverse, à dépasser cette limite pour apprécier le goût. Mais du coup, toi, à quel moment tu as dit, bon là, il faut que je change ? Est-ce que ça a été radical du jour au lendemain ou est-ce que ça a été un long process ?

  • Speaker #0

    En fait, j'ai eu plusieurs phases dans ma vie où tout à coup, je me disais non, mais je ne peux plus manger d'animaux. Donc, oui, j'ai vraiment eu plusieurs phases où je devenais végétarienne, mais je continuais donc à manger des produits laitiers, des œufs. Et en fait, je n'étais même pas une vraie végétarienne parce que je mangeais aussi du poisson. Donc, voilà. Et après, au fur et à mesure, tout à coup, je craquais parce que j'étais aussi à cette époque avec une personne qui était très, très viande. Je crois que s'il n'avait pas son morceau de viande chaque jour, c'était très compliqué. Des fois, finalement, je mangeais avec. Et puis, je me disais, en fait, non, ce n'est pas grave. Ils sont là pour ça. Et c'est vrai que j'ai essayé un peu de me conditionner en me disant, non, mais c'est normal. Ils sont là. On doit les manger. Sinon, c'est du gaspillage. Et c'est vrai que j'ai eu un peu ces phases jusqu'au jour où... Je suis une personne très, très sensible et je suis vraiment tombée sur un documentaire où je suis restée sketchée. Voilà, je pense que maintenant, on en voit beaucoup dans ces vidéos. On a notamment l'association en France L214 qui fait énormément de reportages. À l'époque, ce n'était pas autant mis en avant, mais maintenant, c'est vrai qu'on sait que ce n'est pas tout rose du côté des élevages et des abattoirs. Et c'est vrai que là, ça m'a vraiment fait un tilt dans ma tête. Je me suis dit, mais en fait… J'aime les animaux, je n'arrête pas de dire que j'aime les animaux. J'ai des chiennes. Et à un moment donné, j'ai aussi eu un peu ce déclic où, mais est-ce que je les mangerais ? Est-ce que je pourrais les manger ? Et je me suis dit, c'est impossible pour moi. Et après, j'ai commencé à faire un cheminement en me disant, mais OK, pourquoi est-ce que je peux manger certains animaux, mais pas d'autres ? Quel est le lien ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ? Et en fait, à force de réfléchir à ça, d'avoir vu ces reportages, j'ai réalisé que finalement... les petits veaux, les petits agneaux, enfin tous ces animaux qui partent à l'abattoir, parce qu'il faut aussi bien savoir que c'est des bébés qui partent à l'abattoir, ce n'est pas des animaux qui ont fait toute leur vie, qui ont été super bien traités et qui, à la fin, on les amène à l'abattoir. Donc, ils ne meurent pas de vieillesse non plus. Et c'est vrai que quand j'ai commencé à faire ces liens, je me suis dit, mais en fait, je suis complètement incohérente, je ne peux plus faire ça. Et ça m'a énormément chamboulée. Donc, j'ai vraiment dû processer.

  • Speaker #1

    On sent l'émotion quand tu parles. On voit que ça te prend encore à la gorge.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été vraiment très douloureux. Et en même temps, un tel... Je ne sais pas comment dire. Mais tu sais, vraiment, j'ai eu l'impression de m'être réveillée. Me dire, mais en fait... Pourquoi ? Et à partir de là, effectivement, j'ai commencé à me renseigner. J'ai commencé à regarder. Il ne faut pas croire, un mois avant, même quand j'étais... Près pseudo végétarienne, parce que je mangeais quand même encore un peu de poisson. Je disais, mais les véganes, laisse tomber. Mais c'est quoi ces gens ? Mais ils sont fous. Jusqu'où ils vont ? Ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Extrémistes.

  • Speaker #0

    C'est vraiment des extrémistes à n'en plus dire. Et clairement, moi, je ne me disais jamais de ma vie, je pourrais aller jusque-là. Il ne faut pas pousser non plus le bouchon. Merci. Non, mais bon. Et c'est vrai que déjà, être végétarienne, pour moi, ça me paraissait énorme. Jusqu'au jour où j'ai compris que pour avoir du lait, pour avoir du fromage, c'est tout un processus d'insémination des vaches pour qu'elles puissent avoir un bébé. qu'elle puisse mettre au monde un bébé, pour qu'elle produise du lait pour ce bébé. Et en fait, dans les 24 heures où le bébé naît, il est arraché, il est mis de côté. Et en fait, je me suis dit, mais pourquoi ? En fait, pourquoi ? Et boire du lait de vache, en fait, on est des adultes, on n'est pas des veaux. On n'en a pas besoin du tout pour notre santé. Au contraire, on voit maintenant aussi, il y a énormément d'études qui démontrent à quel point C'est très mauvais pour la santé de boire et de manger des produits laitiers, notamment en termes d'ostéoporose. Et puis, ça amène toutes ces maladies qu'on peut trouver aujourd'hui. Tu sais,

  • Speaker #1

    attends, je te coupe parce que moi, là, tu es en train de parler et j'ai plein de trucs dans ma tête qui s'activent en mode, non mais c'est bon, tu vois, tu ne vas pas m'enlever mon camembert non plus. Et puis... Tu vois, j'ai une résistance de dingue en me disant, mais un, c'est forcément trop extrême ce qu'on nous montre. Tous les agriculteurs ne sont pas pourris. Il y en a qui font ça bien, qui élèvent dans des bonnes conditions. Donc, tu vois, j'ai un peu cette idée de... On peut trouver des agriculteurs professionnels et engagés. Et j'ai une autre pensée qui est oui. Et puis... On sait que les agriculteurs, ils sont eux-mêmes en crise. Et donc, si on leur enlève ce qui les fait vivre, ils vont avoir plus rien. Et aussi, ma troisième pensée, c'est... Mais quelle tristesse, tu vois, si on nous enlève nos bons fromages. Tu vois, j'ai toutes ces résistances-là. Et je crois que toi aussi, tu les as eues à un moment. Donc, raconte-moi comment on passe de ça au chanmon. Non ! À toi, tu es très heureuse avec ton nouveau mode de vie. Qu'est-ce qui a fait que tu as pu passer de toutes ces peurs à quelque chose de plus positif ?

  • Speaker #0

    En fait, à un moment donné, quand j'ai compris que je n'étais plus du tout alignée, que je n'étais pas du tout alignée à mes valeurs, j'ai toujours prôné la paix, le respect, l'amour, toutes ces valeurs que tout le monde prône.

  • Speaker #1

    Tu le dis en plus en prenant une voix un peu légère, en mode... C'est un peu ridicule d'être pour la paix et le bonheur. Non, pour la paix.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, ce qui s'est passé, c'est que finalement, je me suis dit, mais pourquoi faire vivre à une autre espèce des choses qui sont atroces, qu'on ne pourrait... Bon, d'ailleurs, on le fait maintenant avec toutes les guerres. Voilà, l'humain n'a plus vraiment de valeur, j'ai envie de dire. Mais pourquoi est-ce qu'on crée toute cette souffrance et toute cette horreur finalement auprès d'espèces qui sont juste des êtres et des individus ? Franchement, quand tu commences à connecter avec eux, ils ont chacun leur personnalité, ils sont adorables. C'est vraiment des bébés, c'est comme des chiens, comme des chiens, comme des Ausha. Ils ont vraiment envie de jouer, ils s'aiment, ils ont toutes ces émotions aussi qu'ils ressentissent.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on le voit d'ailleurs dans pas mal de reportages que ces animaux peuvent faire preuve d'une grande tendresse et aussi d'une grande intelligence. Le nombre de reportages ou des vidéos où ces animaux vont chercher l'homme parce que justement, ils ont un petit en danger. Ils savent que l'homme peut l'aider. Donc, c'est effectivement marquant. Donc, toi, tu voulais économiser cette douleur-là ? C'est ça finalement ton…

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Et puis surtout, je me suis énormément éduquée et renseignée sur qu'est-ce que ça impliquait en fait en termes d'impact, tant sur l'environnement aussi que sur la santé. Et aujourd'hui, on mange quasiment au niveau mondial et sans les animaux marins, on est autour des 80 milliards d'animaux qui sont tués chaque année pour être mangés. 80 milliards, on est combien sur Terre ? 20 ! et en fait c'est même pas tu vois je dis pas à l'époque il y avait toute une comment dire une tradition des coutumes qui étaient autour qui avaient été instaurées puis c'était vraiment pour nourrir les gens parce que ils pouvaient pas se nourrir forcément autrement et encore la viande c'était parfois une fois par semaine parfois une fois par mois selon les familles on est du tout dans cette industrie où là c'est vraiment des machines donc il n'y a plus du tout... Il n'y a rien d'humain là-dedans. Et ce qu'il faut savoir aussi au niveau des paysans, c'est qu'effectivement c'est un métier qui est éreintant. Il y en a énormément qui se suicident. Parce que c'est très, très lourd à porter. En plus, ils sont vraiment dépendants des subsides qu'ils reçoivent. En tout cas, je pense que… Des subventions,

  • Speaker #1

    tu veux dire ?

  • Speaker #0

    Oui, on dit des subventions que ces personnes reçoivent. Et c'est vrai que la plupart disent, mais je ne peux pas, comment je ferais, etc. Par contre, maintenant, en Suisse, on a découvert que les personnes qui se reconvertissent vers une agriculture plus végétale, en fait, n'ont que des bénéfices. Tant au niveau santé, au niveau revenu, parce qu'on ne se rend pas compte, mais d'être agriculteur, agricultrice, tu ne dis pas le dimanche matin, bon, moi, je fais grâce à toi. 24 sur 24, 7 sur 7, et c'est un très gros poids aussi, ce niveau-là. Donc, on a une association qui vient aussi d'ouvrir une branche en France, qui s'appelle ici en Suisse Coexister. Et on en a une autre qui est du côté suisse-allemand qui s'appelle Hofnarr. Et ces personnes, en fait, accompagnent les agriculteurs qui font de l'élevage à aller vers un autre type de métier d'agriculture. J'ai un super bel exemple. D'ailleurs, c'est Stéphane Beau qui était un agriculteur qui avait ses vaches, qui avait ses animaux. Et un jour, il a dit, je ne peux plus les amener à l'abattoir. Et ça, c'est aussi quelque chose, ouais, on ne se rend pas compte. Mais souvent, ces animaux, ils vivent avec les personnes. Ils ont des petits noms, etc. Et la plupart du temps, quand ils doivent partir à l'abattoir, ils sont envoyés seuls parce que c'est trop dur pour la personne d'aller avec. Et du coup, ce Stéphane, un jour, il a dit, moi, je ne peux plus. Je ne peux plus. C'est fini. Il a pu placer des vaches dans le sanctuaire justement coexisté. Et ce sanctuaire l'a accompagné, l'a aidé pour faire une reconversion. Et aujourd'hui, il a... ouvert une boulangerie 100% végétale. Donc, agriculteur, mangeur de viande, tout ce qu'on veut, contre les véganes, il est devenu lui-même végane, et c'est une personne qui est incroyable, qui a un cœur, je ne sais même pas comment. Et en fait, ce que je me rends compte, c'est que toutes les personnes qui, à un moment donné, foncent des clics, tu sais, ça nous... Je ne peux pas t'expliquer. Ça crée une forme d'apaisement en soi, et de se dire, mais... Ok, maintenant je suis alignée, maintenant je ne fais plus de mal, ou en tout cas j'essaye de faire le moins de mal possible à quiconque, peu importe son espèce. Et c'est vrai que ça donne une forme de liberté et de, je ne sais pas comment dire, moi ça m'a vraiment permis de me poser, de prendre confiance en moi et de me dire, voilà, moi je fais vraiment de mon mieux. Mais je ne suis plus une hypocrite, entre guillemets, en étant en décalage sur ce que je dis, ce que je fais. Voilà, je sais, ça peut être très fort, très dur. Je ne suis pas en train de te traiter d'hypocrite, clairement pas.

  • Speaker #1

    Non, non, je sais. Mais au moins, en fait, si on regarde un peu ce que tu décris, c'est que pendant longtemps, il y a eu cette dissonance intérieure où tu avais des actions qui n'étaient pas alignées avec tes valeurs et avec ce qui était important pour toi. Et ce que j'entends aussi, c'est que cette période de doute, tu l'as accompagné d'énormément de recherches pour un peu mieux comprendre le sujet, pour un peu mieux comprendre où en était la situation. Ce que je sais aussi, c'est que pour peut-être compenser ce manque de plaisir, en fait, tu es allé chercher, en dehors de l'aspect éthique, on le sent, qui est très important pour toi. Tu as aussi cherché à montrer que ça pouvait être un mode de vie plaisir, un mode de vie où il y avait énormément de partage et de joie et de saveur. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce que tu as fait par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. C'est clair qu'au départ, quand j'ai fait cette transition, et le jour où j'ai dit maintenant c'est terminé, il n'y a plus aucun produit d'origine animale qui rentre chez moi. Je me suis retrouvée un peu là en me regardant, mais bon, ok, qu'est-ce que je mange ? Qu'est-ce que je mange ? Oui, mais vraiment, parce que c'est vrai qu'en fait, j'ai réalisé que je ne savais pas du tout cuisiner, tout bêtement. Je cuisinais toujours les mêmes choses, je ne passais jamais de temps vraiment à élaborer des petits plats ou quoi que ce soit. Donc, en fait, je partais vraiment de très loin. Ce n'est pas juste que tu sais, tu es déjà une bonne cuisinière, tu connais déjà, puis tu te dis, tiens, je peux peut-être juste remplacer par-ci, par-ça. Non. Moi, je partais où je ne savais même pas les noms limite des ustensiles de cuisine, tu vois. Donc, c'était…

  • Speaker #1

    C'est une cuillère.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup, en fait… Ce qui s'est passé, c'est qu'à un moment donné, quand je me suis retrouvée dans cette situation où j'étais enfin alignée, ça a chamboulé tout le reste de ma vie, si tu veux. Je vais revenir sur la partie alimentation. Mais pour moi, ce qui était quand même important de dire, c'est qu'à un moment donné, moi je travaillais en tant qu'RH dans une grande entreprise. Et puis, j'accompagnais les collaborateurs, collaboratrices, managers. J'étais business partner. Et dans mon entreprise, je voyais à quel point on était loin de l'alimentation végétale. Enfin, tout le monde ne s'intéressait absolument pas du tout à ça. C'était très compliqué pour moi. Et du coup, j'essayais de faire des petites actions, etc.

  • Speaker #1

    Tu as essayé de les sensibiliser en interne ?

  • Speaker #0

    Oui, donc faire des petits déjeuners plutôt vegan, demander à ce qu'un buffet de salade soit… installé parce qu'on n'en avait pas. Mais bon, le jour où le buffet de salade a été installé, il a été recouvert de saucisson sur chaque truc et j'étais là, mais bon, encore un petit peu de boulot à faire en termes de... Mais au-delà de ça, à un moment donné, je ne me trouvais plus du tout alignée et c'est là où vraiment je me suis dit maintenant, c'est le moment ou jamais de monter ma boîte. Et du coup, c'est ça aussi, c'est pour ça que je fais un peu le lien avec l'alimentation. Donc... La première idée pour monter cette boîte, c'était on n'a pas assez d'options végétales dans la restauration collective. Typiquement, dans nos propres entreprises, je dis non parce que j'étais avec ma sœur à ce moment-là. On constatait que ce n'était pas évident. Et même dans la restauration commerciale, tu vas dans n'importe quel restaurant, tu demandes un plat vegan. Soit ils te regardent comme ça, ça va être bien ou pas. Ou alors, j'ai de la salade. Puis, ils arrivent encore à te mettre des trucs rien à voir.

  • Speaker #1

    Avec des lardons.

  • Speaker #0

    avec des lardons et comme moi j'adore manger donc je suis vraiment alors gourmande comme pas permis avec ma soeur on s'est dit mais pourquoi ne pas commencer par former un peu le personnel de cuisine parce que finalement s'ils ne savent pas ils ne peuvent pas proposer donc l'idée est partie un peu de là et pour faire ça il a fallu se former parce que toi tu ne savais pas qu'est-ce que c'était qu'une mine Je ne savais pas, je ne connais pas du tout le monde de la restauration à l'époque. Et puis, je ne me voyais pas du tout moi-même former des chefs. Mais quand même, pour aller dans cette direction, il fallait avoir des bases. Donc, j'ai pu suivre une formation durant trois semaines en cuisine végétale professionnelle. Ça a été le déclic total. Et depuis, ça m'a donné en fait toutes les clés pour imaginer des choses, pour créer des recettes et en fait apprendre à cuisiner. Et maintenant, je passe en tout, je pense, entre 20 minutes et maximum 30 minutes, si je fais un truc un petit peu plus élaboré, dans ma cuisine. Et je mange. Je peux t'envoyer toutes les photos de mes plats. C'est des trucs vraiment incroyables. Et en fait, on se rend compte, une fois qu'on a le pied dedans, que l'alimentation végétale, ça ouvre toutes les portes. Tu peux faire n'importe quoi. Et tu as une variété dans tous les coins. Enfin, tu peux faire toutes les cuisines du monde. tu trouveras toujours quelque chose. Et c'est là où j'ai commencé à découvrir les saveurs, à découvrir les épices, à découvrir aussi tous les ingrédients que je ne connaissais absolument pas du tout. Typiquement, pour faire une petite mayo maison, pour qu'il y ait ce goût un peu d'œuf, tu rajoutes du sel kalanamak. C'est un sel qui est un peu soufré. Et franchement, tu n'y vois que du feu. Donc ça, c'est un de mes produits phares quand on fait les services traiteurs, par exemple. Et le pâte. Aujourd'hui, effectivement, maintenant, un des services de l'entreprise, c'est aussi de faire parfois du service traiteur. Et là, on ne vient pas pour imiter ce qui existe déjà, mais on vient montrer qu'on peut faire des goûts exceptionnels où franchement, les gens, ils sortent de là, ils sont là. En fait, oui, non, il y a… Voilà, l'idée, c'est un peu de montrer qu'on peut le faire de cette façon.

  • Speaker #1

    Je dois avouer que j'ai… C'est quand même plus difficile, je trouve, d'avoir cette démarche. Et en même temps, j'ai mon neveu, le fils de mon frère, qui est allergique, mais très allergique. Ça veut dire qu'il est tout le temps avec un épipène sur lui parce que s'il touche un de ses ingrédients, il risque de ne plus pouvoir respirer. Il est allergique aux œufs, aux produits laitiers et à tous les arachides. Et ça, c'est quand même trois allergies qui... qui sont extrêmement contraignantes. Et en même temps, ma belle-sœur, elle a passé... Enfin, du coup, elle a fait aussi énormément de recherches pour pouvoir faire des crêpes qui sont sans lait, sans oeufs. et qui sont très bonnes. On fait des gâteaux au chocolat incroyables, des cookies incroyables, avec d'autres ingrédients. Donc, ça demande quand même d'avoir dans sa cuisine des ingrédients qui ne sont pas forcément dans notre B.A.B.A. et donc de faire un petit peu plus de recherches. Mais c'est possible. Et c'est possible avec un niveau de goût assez impressionnant. Je dois l'avouer.

  • Speaker #0

    Oui. Non, non. Alors, c'est tout à fait vrai. C'est vrai que... Quand tu changes, quand tu fais un changement, j'ai envie de dire, c'est pour chacune des habitudes qu'on souhaite changer. Finalement, ça prend du temps parce qu'au début, tu ne comprends rien, tu ne sais pas comment faire. Et puis finalement, petit à petit, tout à coup, tu vois, moi, quand je vais faire mes courses, à l'époque, j'avais mon parcours, j'ai envie de dire, routine. Parce que généralement, je pense que tout le monde a un peu ça. Où tu vas, dans quel rayon, dans quel machin. Et finalement, maintenant, j'ai toute une autre... routine qui est devenue ma routine et je ne me rends même plus compte je sais exactement où je vais chercher mes ingrédients dans tel rayon tel rayon, tel rayon et finalement oui j'ai ajouté beaucoup plus d'aliments dans mon alimentation ce qui est aussi beaucoup plus riche en termes nutritionnels parce qu'à l'époque si tu veux je savais cuisiner encore une fois et du coup je mangeais tout le temps la même chose c'était soit des trucs déjà préparés soit J'avais la flemme, donc tu te fais des trucs très vite faits, tu commandes dans les restos, etc. Et maintenant, j'ai vraiment élargi aussi mon niveau gustatif et je mange énormément de fruits, toutes des bonnes choses qu'avant je ne mangeais absolument pas, ou en tout cas pas dans les quantités où je les mange aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, ce qui est terrible, je réfléchis pendant que tu parles, je pensais à mon... Alors, je te dis, j'ai fait poulet rôti ce midi. À la fois, tu vois, ce que je trouve dingue, c'est que si j'enlève complètement les protéines animales, j'ai l'impression que mon assiette est vide. Et que surtout, par rapport à mes enfants, je ne fais pas en sorte d'avoir une assiette équilibrée pour mes enfants. Et donc, j'ai dans ma tête cette idée de il faut des protéines animales pour mes enfants, surtout le midi, pas le soir. Le midi, il leur faut des protéines animales et eux, ils ne sont pas fans en réalité des protéines animales. Et donc, encore ce midi, j'ai dû insister pendant trois fois, vraiment trois fois pour que mes enfants finissent leur petit bout de poulet que je leur avais coupé. Et tu vois, je me dis qu'est-ce que tu réponds à ça ? Parce que toi, c'est un de mes freins, c'est un gros frein pour moi.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, c'est hyper intéressant comme question parce que là, on revient par la semaine dernière, on a formé pendant trois jours l'équipe de la plus grande crèche de Suisse qui se trouve dans Jura, Suisse à Delémont. Et on a passé trois jours avec l'équipe de cuisine pour leur montrer tous des trucs et astuces, comment aussi faire manger des enfants parce qu'on sait que c'est… très très compliqué les enfants un jour oui un jour non un jour on ne sait pas c'est très compliqué et nous ce qu'on préconise c'est vraiment d'introduire des légumineuses donc quand on parle de légumineuses on parle par exemple d'haricots blancs, pois chiches, lentilles, tous les types de haricots, il y a des pois, vraiment tous ces légumes séchés que tu peux travailler de manière incroyable ou au final, tu peux faire des boulettes, tu sais, de lentilles. Personne n'y voit rien, personne ne sait pas. Enfin, personne ne sait pas de rien. Personne ne se rend compte qu'il n'y a pas de viande. Transformé et qu'il n'y a pas de viande parce que selon les épices que tu vas ajouter, tu vas pouvoir recréer tout un parfum où les gens ne voient pas la différence. Donc, on travaille beaucoup avec ça. Et on a aussi des partenaires qui produisent des aliments. Alors oui, à un niveau industriel, mais on travaille avec la marque Planted. Cette marque, en fait, c'est une entreprise suisse qui a développé tout un simili carnet, si je peux dire comme ça, parce que c'est comme ça que ça se dit, à base de protéines de pois. Donc, il y a très, très peu d'ingrédients dedans. D'ailleurs, sur Yuka, c'est 100%. et là nous on fait très attention aussi avec quels produits on travaille et quels partenaires parce que le but c'est pas de venir rajouter encore plus de choses dans les menus qu'on propose mais l'idée c'est vraiment de travailler avec des produits qui soient au top et qui peuvent remplacer son problème en même temps actuellement dans une alimentation omnivore. Mais donc, en planctide, tu prends le kebab, tes enfants, ils ne vont rien y voir. Ok, je vais tester. Ce que j'entends en fait, c'est qu'en étant créative et curieuse, tu as réussi à ne pas compenser finalement ce à quoi tu renonçais, mais plutôt à créer une alimentation beaucoup plus riche et beaucoup plus savoureuse pour toi en tout cas. Tu es devenue une vraie chef.

  • Speaker #1

    Oui, alors vrai chef, non, je n'irai pas jusqu'à là. J'ai pu acquérir certaines compétences et puis aussi me rendre compte d'où viennent les produits, ce que c'est qu'un produit transformé, non transformé. Le problème, c'est qu'on n'est pas assez éduqué sur l'alimentation. On doit manger trois fois par jour, mais on n'a aucune idée de ce qu'on mange. On ne sait même pas d'où ça vient. On ne sait pas comment c'est produit. C'est vraiment, tu vois, des produits. La viande, c'est un produit. plus, c'est pas un bébé je sais rien de quoi quelle espèce que c'est, c'est vraiment de la viande un morceau de viande, un morceau de steak un morceau de machin et c'est vrai que ça aussi c'est je trouve que c'est pas top et en ayant fait ce chemin et en devant comprendre ce que c'est, d'où viennent les ingrédients, comment ils sont hum ouais, récolter, comment, bah déjà planter, d'où ça vient, est-ce qu'ils sont locaux, est-ce qu'ils sont de l'autre bout du monde, tu vois, c'est vraiment des choses où tout à coup, bah tac, tac, tac, tu fais tes petits fils et puis, ah ouais, d'accord, c'est ci, c'est ci, c'est ça, et après, ce qui est intéressant, c'est d'avoir en tête, en termes, ce que tu disais avant, mais comment est-ce que je peux m'assurer d'avoir un repas équilibré, ce que tu peux garder en tête, c'est que nous, on a créé une assiette smart, donc aussi en collaboration avec notre médecin spécialisé en alimentation végétale. Et d'ailleurs, on se base sur tout ce qui est fait.

  • Speaker #0

    C'est pour une assiette smart.

  • Speaker #1

    Je vais t'expliquer.

  • Speaker #0

    Vas-y, explique.

  • Speaker #1

    Juste pour que t'aies le contexte, donc nous, toutes les données qu'on donne sont vraiment basées sur les dernières recommandations médicales, scientifiques, mais d'études indépendantes et de qualité. Donc, on ne va pas se baser sur des trucs qui sont financés par Nestlé ou je ne sais qui, je ne sais quoi. et toujours en accord avec le consensus scientifique. On sait qu'au Canada, même en Amérique et en Angleterre, en Australie également, ils sont déjà très avancés sur la question. Donc, nous, on se base beaucoup sur ce qu'ils font eux. Et en fait, l'assiette Smart, c'est vraiment une assiette où tu fais 50% fruits, légumes, crudités, enfin cuits ou crus, les légumes. De l'autre côté, tu fais… 25% d'aliments complets en termes de céréales, toutes ces choses-là. Et puis le 25% plus ou moins des légumineuses, des choses qui ont des protéines. Ce qu'il faut savoir, c'est que les protéines sont dans tous les aliments. Tu ne peux pas être en carence de protéines à moins que tu sois anorexique ou que tu sois dans un pays de famine, dans le sens où tu ne peux pas ingérer suffisamment de calories. Mais du moment que tu manges diversifié les protéines, c'est impossible d'être en carence.

  • Speaker #0

    Et le fer ? Le fer aussi, c'est très présent dans les légumineuses, non ?

  • Speaker #1

    Exactement, le fer, c'est aussi très présent dans les légumineuses. Alors, il y a deux types de fer. Il y a le fer éminique qui vient du sang des animaux et le fer non éminique qui, effectivement, est parfois un peu plus compliqué à absorber. Mais en termes de santé, il y a beaucoup de fer. mieux parce que justement le fer éminique il apporte plein de trucs tu vois ce que je veux dire manger de la viande après tu vas vers les maladies cardiovasculaires tu vas dans ces choses là en tout cas la viande rouge et les lentilles qui sont bourrées de fer en fait ça peut tout à fait couvrir les besoins c'est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation si t'as pas l'habitude de manger des légumineuses Je ne te conseille absolument pas de te faire un plat comme ça de légumineuse parce que déjà, tu vas avoir super mal au ventre. Tu arrives à les digérer. Ça va être assez l'angoisse et puis tu vas te dégoûter direct.

  • Speaker #0

    Pour réintégrer progressivement, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, vraiment progressivement. Tu peux faire aussi des houmous. Tu sais, il y a vraiment des choses comme ça que tu peux faire gentiment. Et puis, au fur et à mesure, les intégrer. Et après, une fois que tu as réussi à avoir ton assiette variée, c'est top. Après, il faut aussi se dire que ça, c'est l'assiette type génial, top. Moi, je ne mange pas comme ça tous les jours. Je pousse et je pousse. Mais disons que comme base, en tout cas quand tu prépares un repas, tu peux vraiment te fixer ce 50%, 25%, 25% et toujours de l'eau à côté. Ça, c'est super important. Et puis, pour les personnes qui ont strictement une alimentation végétale, toujours se supplémenter en B12. Oui,

  • Speaker #0

    ça, j'en entends beaucoup parler du fameux B12 qui en manque et en réalité, pas que pour ceux qui ne mangent qu'en végétal.

  • Speaker #1

    C'est une très grosse carence actuellement. Et c'est vrai que même avec une alimentation omnivore, tu peux être totalement en carence de B12. Et en fait, ce qui se passe, c'est que, si tu veux, les vaches, normalement, elles produisent elles-mêmes de la B12. Mais le problème, c'est qu'actuellement, en fait, elles produisent aussi de la B12. Elles doivent manger dans les champs, tu vois, de l'herbe, etc. Donc, il y a... Oui, tout se dit. qui se situent dans la terre et dans l'eau sale. Donc voilà, et puis elles arrivent à créer ça. Simplement, elles n'arrivent pas à en créer suffisamment pour notre rapport à nous. Donc déjà, elles sont supplémentées artificiellement, donc avec des substituts, des suppléments, voilà. Et du coup, c'est de prendre la B12 directement. Moi, je prends une petite... tablettes une fois par semaine, 2000 unités, et franchement, je suis totalement couverte. Et ce qui est intéressant, c'est qu'au départ, quand j'ai fait ce switch, ma doctoresse, elle était totalement contre, mais vraiment contre. Elle m'a dit, je ne suis pas, vous devez quand même mettre de la viande hachée, je ne sais où, machin. J'ai dit, écoutez, je ne peux plus. Ce n'est pas une question de mettre de la viande hachée cachée, je ne peux plus. Et en fait, comme je me suis bien renseignée, et que mes prises de sang sont à chaque fois autant au top du top. En fait, maintenant, c'est une de mes plus grandes supportrices.

  • Speaker #0

    Tu l'as convertie ?

  • Speaker #1

    Alors, pas convertie, je dirais, mais en tout cas, elle me disait mais j'ai plein de patients en carence, je ne sais pas quoi faire. Je lui ai dit, écoutez, je lui ai dit, moi, je prends ça, regardez si ça peut jouer, enfin, si ça peut le faire et elle m'a dit la dernière, enfin, non, pas la dernière fois, mais une fois quand j'étais retournée la voir, elle m'a dit, écoutez, merci infiniment parce que depuis que je donne ça à mes patients, je n'ai plus personne en carence.

  • Speaker #0

    voilà et puis c'est intéressant du coup tu as eu un frein parce que donc on a vu tes freins intérieurs qui est on a vu que tu as mis du temps finalement à ta mis combien de temps donne

  • Speaker #1

    nous une durée entre le moment où le moment où j'ai vraiment commencé à prendre conscience c'était fin 2015 Je dirais début 2016, à partir de là, je n'ai plus jamais mangé de viande. Et puis, au fur et à mesure, tu vois, à un moment donné, je me suis beaucoup intéressée à l'environnement, quels gestes on pouvait faire pour être écolo, etc. Et en fait, je me suis rendue compte que pour être vraiment écolo, ou en tout cas, aller un maximum dans la durabilité, il fallait arrêter de manger aussi les produits laitiers et puis aussi partir sur des produits.

  • Speaker #0

    Les produits laitiers, tu les as arrêtés quand ?

  • Speaker #1

    Je les ai arrêtés vraiment, je pense, fin 2017.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Avec un mode de vie vegan, j'ai commencé début 2018. Et ce qui m'a vraiment permis de faire ce grand saut, c'est qu'à un moment donné, j'ai commencé à faire de l'activisme. de rue donc je sensibilisais les personnes avec des vidéos justement on était des groupes peut-être tu les connais Anonymous, For the Voiceless, je sais qu'il y a pas mal de personnes et de groupes dans plein de villes et le but alors c'était vraiment de sensibiliser, de montrer les vidéos pour dire aux gens mais regardez ça se passe ici en Suisse à 20 minutes, il y a l'abattoir qui est là et voilà les vidéos qu'on a pu obtenir et les gens Voilà, j'étais complètement choquée de voir ça. Et ça, ça m'a énormément permis aussi d'être plongée finalement pendant cette souffrance. Et du coup, pour moi, c'est ce qui fait aussi que je ne peux pas revenir en arrière. Parce qu'aujourd'hui, je vois de la viande. En fait, moi, je ne vois pas juste un bout de viande saignant, machin. Moi, je vois vraiment un petit bébé qui est arrivé à l'abattoir. Et puis, je suis allée devant les abattoirs pour dire au revoir aux animaux qui arrivaient. Et c'est vrai que quand tu les vois arriver, ils sont là, ils n'ont rien demandé, ils sont minus. Et puis, tout à coup, après, ils partent. Tu sais ce qui se passe derrière, t'entends. Rien que d'avoir ça, je me suis dit non, mais moi, ça ne fait pas partie de moi. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas contribuer à ça. Je ne veux plus donner mon argent pour ça. Je préfère faire le bien.

  • Speaker #0

    Ce qui est fou quand je t'entends, c'est que vraiment, il y a une partie de moi qui te juge. Enfin, je te le dis franchement. Je me dis mais voilà, elle est activiste, elle va pousser. Et en même temps, je me dis non, moi, je ne suis pas comme ça. Et en même temps, tu m'obliges à aller à l'abattoir. Je pleure.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Je sais que je pleure. C'est fou, tu vois, d'être autant deux. Enfin, tu vois, d'avoir ces deux voix, encore une fois, toutes ces voix dans notre tête, mais...

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu ça aussi. À un moment donné, j'ai aussi fait ce pas-là pour me dire, mais va au bout du truc, quoi. Est-ce que tu serais capable de tuer toi-même ton animal ? Ben non. Mais est-ce que tu sais comment ça se passe ? Est-ce que tu sais comment les animaux arrivent ? Comment... etc., etc. Puis pour moi, c'était super important de... de faire aussi ce lien et de comprendre.

  • Speaker #0

    L'idée du podcast, ce n'est pas du tout de convertir tout le monde au véganisme. Ce n'est pas l'objectif. J'ai une question pour toi. Je sais que c'est hyper contre-overshould. Je ne sais pas comment dire. Mais moi, je suis du sud-ouest. J'ai un grand attachement au foie gras. Et l'idée de ne plus jamais manger de foie gras de ma vie, alors que, pareil, il y a cette dissonance cognitive, parce que l'idée de manger cette partie-là d'un corps, d'une oie nourrie de telle manière, ou d'un canard dur-dur. Mais tu vois, je me dis, si je ne devais plus manger de foie gras, mais je plombe le repas de Noël. C'est dans ma famille. Je ne dis pas que ma famille est intolérante, mais on est une famille de gourmands, etc. Le fait que moi, je ne participe pas à cette gourmandise, ce serait difficile. Est-ce que toi, tu as eu ces réactions de tes proches ? Est-ce que ça a été une pression pour toi ?

  • Speaker #1

    Écoute, moi, le jour où j'ai annoncé à ma maman que je ne mangerais plus de viande, elle m'a regardée en me traitant d'extrémiste. Et puis, aujourd'hui, elle n'en mange plus du tout. Ma sœur est passée végane. Enfin, j'ai eu énormément de personnes autour de moi qui sont passées véganes. Moi, je ne suis pas là pour convertir. D'ailleurs, je déteste ce mot. Je ne suis pas là pour convertir. Je suis vraiment là pour sensibiliser, pour raconter mon parcours, raconter comment ça s'est passé pour moi. Les repas de Noël, on n'a jamais autant bien mangé que depuis qu'on fait tous des trucs véganes.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Qu'est-ce que vous faites ? D'ailleurs, ça, c'était une des questions. Raconte-moi le repas de fête ultime d'une végane.

  • Speaker #1

    Écoute, on peut tout refaire, en fait. C'est ça qui est assez dingue. Notamment pour le foie gras, tu peux trouver plein de choses. Tu peux même les faire toi-même. Un faux gras, comme ils appellent ça. Tu sais, il y a énormément de chefs qui, à un moment donné, ont switché aussi vers une alimentation végane. On a notamment le chef Alexis Gauthier. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose. Il a créé... C'était un chef étoilé qui est maintenant du côté de Londres et qui a un monstre restaurant. Enfin, vraiment la classe de chez classe. Et lui, il a créé toute une recette de foie gras. Enfin, faux gras. Et elle est disponible sur Internet. Enfin, tu vois, après, c'est...

  • Speaker #0

    Et tu l'as fait ?

  • Speaker #1

    Moi-même, directement, non. Moi-même, non. mais il semblerait en tout cas qu'elle est incroyable tu vois et il y a plein de recettes maintenant si tu tapes recettes vegan tu trouves tout tout ce que tu veux après moi je suis et j'ai une certaine cuisine où je ne ferais pas des trucs complètement fast food à n'en plus finir mais là typiquement on avait fait des petits canapés avec du du saumon saumon à base de carottes fumées, tu vois pas la différence. On peut faire plein de petits canapés comme ça. On adore faire des petites bouchées de plein de choses différentes. Tu peux vraiment tout refaire.

  • Speaker #0

    Tu parlais du faux-mont. Je voudrais revenir là-dessus. Il y a une partie de moi qui me dit que c'est un peu casse-pied de faire des faux quelque chose. Et en même temps, quand je vois... J'adore le saumon, j'en mange toutes les semaines. Je ne devrais pas, parce que la qualité des saumons, en ce moment, même si tu essayes de faire attention à la provenance, mais en mangeant ces saumons-là, on ingère énormément de... Tu vois, au-delà, en fait, du... du côté éthique et souffrance animale, et même au-delà de l'impact écologique de la consommation, moi je suis de plus en plus inquiète de la qualité de ce qu'on consomme. J'avais quelqu'un, il y a deux ans je crois, qui m'avait donné cette donnée-là, que quand moi je mange beaucoup de poissons, et que quand tu mangeais une consommation normale de poissons, tu ingérais par an l'équivalent d'une carte bleue de plastique.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout.

  • Speaker #0

    Moi, ce que je trouve vraiment chouette avec ta manière de porter le sujet, c'est que tu es hyper ouverte. Donc, je te challenge depuis tout à l'heure. On a déjà eu des conversations et tu dis que tu es active, enfin, que tu as fait de l'activisme et que tu as un engagement très, très fort. et en même temps, tu restes extrêmement ouverte au dialogue. Et j'entends vraiment que tu es dans une démarche de petits pas et d'essayer de ne pas faire en sorte que tout le monde adopte ton mode de vie. Mais si certaines personnes sont curieuses et si certaines personnes ont envie de transformer un repas par semaine, deux ou trois repas, qu'elles aient les clés pour pouvoir le faire facilement.

  • Speaker #1

    C'est ça. Tu as tout résumé. Voilà, c'est tout dit. Exactement ça, en fait. Tu sais, ça ne sert à rien de vouloir forcer les gens, de vouloir faire la morale. Moi, je n'ai pas d'énergie à perdre là-dedans. Moi, ce qui m'intéresse, c'est vraiment de pouvoir montrer comment j'ai réussi à faire ça. Si ça peut inspirer des gens, c'est top. Si ça n'inspire pas, tant mieux. Ou ça viendra peut-être plus tard, je ne sais pas. Mais tu vois, ça ne sert à rien d'essayer de vouloir changer à tout prix les gens. Tant que la personne n'a pas envie de faire quelque chose, ça ne sert à rien du tout.

  • Speaker #0

    Chacun son parcours,

  • Speaker #1

    son chemin, sa prise de conscience et puis ses envies. En tout cas, c'est faisable, c'est possible. Moi, j'ai une vie hyper riche à tous les niveaux. Et c'est vrai que je me sens très, très connectée avec tout ce qui m'entoure. Ça m'a aussi permis de développer énormément mon esprit critique. Ça m'a permis de faire des liens. À l'époque, franchement, si tu m'avais connue il y a quelques années, moi, j'avais 26 ans, une baraque avec un mec. On avait tous les deux notre bagnole. On avait monstre-jardin. On avait nos deux chiens. On bossait dans des grosses boîtes. On avait vraiment créé un peu cette espèce de truc que tout le monde veut avoir dans la vie. Et on... ou espère avoir moi il manquait tout le temps une dimension je ne comprenais pas ce qui se passait j'étais pas bien et depuis que j'ai réussi à faire ça, c'est ce que je te disais tout à l'heure en fait, ça m'a vraiment permis de m'aligner, de m'affirmer, d'oser dire des choses que je n'aurais jamais osé dire auparavant et puis de me positionner, après je pense que l'âge ça aide aussi, mais c'est vrai que d'avoir fait tout ce travail et tout ce chemin, c'est énorme en fait, et j'en suis très heureuse

  • Speaker #0

    T'étais beaucoup plus discrète et introvertie avant ?

  • Speaker #1

    Ah ouais, moi je suis une hypersensible en fait, complètement à la base introvertie, timide comme pas possible. J'ai vécu beaucoup, beaucoup de souffrance par rapport à ça. Je n'osais jamais prendre la parole. Ça a été très, très compliqué, tout ce parcours. Et c'est aussi, je pense, ce qui m'a énormément freinée de me lancer plus tôt. pour devenir indépendante parce que je ne me sentais pas du tout légitime de faire ça. Et aujourd'hui, quand je vois certaines personnes, je me dis mais il n'y a pas de raison. Franchement, il n'y a pas de raison. Tout le monde a sa place, tout le monde peut apporter quelque chose. Et c'est vrai que ça fait hyper peur. Moi, je me rappelle le jour où je me suis retrouvée sans job. J'ai passé des mois à ne pas dormir en me disant mais comment je vais vivre, comment je vais faire. Et en fait, je me sens tellement mieux aujourd'hui. Et même... sur tous les plans je veux dire aussi en termes d'environnement chez moi je peux bosser depuis chez moi je peux m'organiser comme je veux j'ai beaucoup d'imprévus dans ma vie qui arrivent tout le temps donc au moins je suis chez moi tranquille je ne dois rien à personne je peux m'organiser donc c'est aussi tout un truc qui est incroyable à ce niveau-là et jamais je ne redeviendrai salariée je ne pourrai pas je ne pourrai pas tu as goûté à la fière Roland de Reprenaria et

  • Speaker #0

    Cette liberté. À quel moment tu t'es dit, j'ai pris la bonne décision ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire exactement à quel moment je me suis dit, mais en fait, oui, je sais, à partir du moment où on a fait les premiers mandats et où les gens venaient vers nous en disant C'est incroyable ce que vous faites, mais c'est trop bien, on a besoin de vous, on a besoin de ça. Et du coup, là, je me suis dit Tiens, là, on a un truc, on ne va pas lâcher et moi, je ne lâche rien. Et en fait, ce qui est assez intéressant, c'est que j'ai développé aussi toute une capacité à ne plus avoir peur. Donc maintenant, j'y vais. s'il faut contacter des gens je contacte, c'est que je ne pouvais pas prendre le téléphone pour appeler pendant des années je ne pouvais pas, c'était même ma mère qui devait faire des téléphones pour moi parce que moi je ne pouvais pas et puis maintenant je me retrouve même à faire des présentations en anglais alors que je ne me sens pas du tout allée en anglais mais je le fais devant des centaines de personnes et voilà je n'aurais jamais pensé faire ça un jour dans ma vie mais maintenant je le fais et puis je me dis mais finalement c'est aussi pour aller au but et atteindre mes objectifs ils sont vraiment toujours d'essayer de de sauver un max d'animaux je sais je reviens toujours sur les animaux mais moi c'est vraiment ça ma conviction et c'est vraiment aussi de pouvoir montrer qu'on peut faire autrement et puis d'accompagner chaque personne qui a envie de faire quelque chose, de le faire à son niveau, et puis de découvrir, et d'aller, et de se tromper, et de recommencer. Ce n'est pas un truc où tu fais tout juste du premier coup. Combien de fois je plante mes plats ? C'est de l'apprentissage.

  • Speaker #0

    J'entends bien que pour toi, une assiette végane, c'est au moins un animal de sauver. Tu le mesures comme ça.

  • Speaker #1

    Plus ou moins, oui. Oui, exactement. En tout cas, autant pour l'animal, mais aussi par rapport à l'environnement et par rapport à sa santé aussi.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup d'effets collatéraux qui sont très positifs. Si je te donne un tableau d'affichage à Neuchâtel, un énorme tableau d'affichage à vie, qu'est-ce que tu y mets ? Qu'est-ce que tu y écris ?

  • Speaker #1

    Moi, j'ai envie de dire qu'il n'est jamais trop tard pour changer. et pour apprendre de nouvelles choses. Je pense que tant qu'on reste curieux, curieuse, qu'on a envie de découvrir et justement d'essayer d'être le moins possible dans le jugement, on va de toute façon apprendre quelque chose. Donc, oui, j'ai envie de dire ça aux gens. J'ai envie de dire, regardez, moi, d'où je viens, où je suis aujourd'hui, qu'est-ce que j'ai réussi à accomplir, comment ça m'a aussi permis de... de développer plein de choses chez moi où je pense que je serais restée coincée tout le reste de ma vie. Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui restent coincées à certains moments parce qu'elles n'arrivent plus à trouver le moteur qui peut les amener vers quelque chose d'autre. Et moi, en tout cas, ça, ça m'a permis vraiment de faire un 360 total dans ma vie et de découvrir aussi enfin qui je suis. Donc, moi, je ne peux que recommander d'essayer des nouvelles choses. Ouais, j'ai envie de dire ça. C'est pas très... Mais je le ferai avec des dessins, tu vois.

  • Speaker #0

    Des dessins. Mais j'entends... Restez curieux. Ouais. Restez curieux. Et grâce à ça, vous ne serez jamais coincés et vous découvrirez qui vous êtes, quoi.

  • Speaker #1

    En gros, je pense que c'est ça. Et puis, aussi, essayer de casser ces a priori ou les jugements qu'on peut avoir sans connaître. Parce que... souvent, c'est quelque chose qu'on s'est mis dans la tête où on s'est dit, si on voit le mot vegan, par exemple, dans un restaurant, les gens, ils sont, je vais trop mal manger, ça va être deg et tout. Alors que si t'es dans un bon restaurant, si tu vas dans un restaurant vegan, et d'ailleurs, à Paris, il y a plein de restos vegan hyper cool, où les gens savent cuisiner, ben tu vas te régaler et puis tu vas ressortir de là, tu vas te dire, mais purée, mais c'est pas possible, quoi.

  • Speaker #0

    Ouais,

  • Speaker #1

    d'accord.

  • Speaker #0

    Mais si t'avais un conseil... à donner à la Sophie que tu étais quand tu avais 10 ans. 10 ans, c'est l'âge de ma fille. Donc, c'est pour ça que j'ai choisi cet âge. Qu'est-ce que tu te dirais ?

  • Speaker #1

    Je pense que je lui dirais de croire en elle et qu'elle va trouver sa voie. Même si ça ne va pas être facile, il y aura beaucoup de montagnes russes, comme j'aime bien dire ça. Elle va y arriver et il faut qu'elle croie en elle. Et aussi qu'elle se laisse guider par ses passions et par ce qui l'anime au quotidien. Voilà.

  • Speaker #0

    Excellent conseil pour la petite Sophie et toutes les petites Sophie de la Terre. Tu as en ce moment, en plus de tout ce que tu fais, une campagne de crowdfunding. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est sur la plateforme WeMakeIt. On a décidé en fait de lancer un crowdfunding parce que j'ai trouvé un local que je souhaite absolument aménager en atelier de production, mais aussi en un espace qui permettra de faire des ateliers de cuisine, donner de la formation et puis aussi de discuter de plein de thématiques. en lien avec la durabilité, avec l'alimentation. Donc là, on va faire aussi tout prochainement, d'ailleurs, je ne sais pas si c'est quelque chose qui pourra t'intéresser, mais un webinaire sur la périménopause et la ménopause, tu sais. Je sais que c'est peut-être, voilà,

  • Speaker #0

    intéressant.

  • Speaker #1

    Mais on se rend compte à quel point les femmes souffrent, n'ont pas les bonnes et du coup, on va faire un truc comme ça prochainement. Et donc, ce crowdfunding va permettre de créer cet espace pour réunir toutes les personnes qui ont envie justement d'apporter un peu de chance à s'initier dans la bonne humeur avec des personnes chouettes. Je travaille beaucoup en partenariat avec des experts et des expertes et le but, c'est vraiment que chaque personne puisse accompagner, donner, montrer ce qu'elle a, ce qu'elle sait faire, transmettre et le faire dans une ambiance vraiment chouette. Le but, ce n'est pas d'être encore une fois dans un... un esprit moralisateur ou de se sentir... Au contraire, c'est venir expérimenter, discuter, trouver des infos, etc.

  • Speaker #0

    Les sceptiques sont les bienvenus ?

  • Speaker #1

    Alors, surtout les sceptiques ! Bien sûr, alors, avec grand plaisir, ouais, vraiment.

  • Speaker #0

    Et est-ce qu'il y aura Monsieur Suisse ? Parce que je t'ai vu dans un reportage avec Monsieur Beaugosse, ancien Monsieur Suisse qui te...

  • Speaker #1

    qui valide raconte nous un peu c'est quoi cette collab non mais écoute c'est assez intéressant en fait et toi même qui es une sportive tu sais il y a beaucoup ce mythe ouais mais si je mange pas de viande je vais jamais pouvoir faire mon sport et en fait on se rend compte que c'est justement l'inverse ne pas manger de viande te permet d'avoir des meilleures performances sportives et du coup moi j'ai rencontré je fais du crossfit Et j'ai rencontré Marcel, le beau gosse là dont tu parles, qui a un mode de vie vegan aussi depuis de nombreuses années, qui fait du mannequinat, qui est violoniste. C'est vraiment un gars adorable, vraiment super.

  • Speaker #0

    Le mec parfait.

  • Speaker #1

    Vraiment, vraiment, il est super. Et je me suis permis une fois de l'aborder au CrossFit, parce que j'avais entendu parler de lui. Non mais attends, l'ancienne timide !

  • Speaker #0

    qui n'osait pas ouvrir la bouche, elle allait aborder Monsieur Suisse, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui, oui. Et du coup, j'ai été tellement bien reçue, il était tellement heureux qu'on puisse avoir ces discussions, parce qu'il faut aussi savoir que quand on est vegan, on est souvent isolé, parce que on est, en fait, un peu différent, quelque part, on n'a pas les mêmes habitudes, et du coup, on était tous contents de se retrouver déjà entre vegan, mais aussi... Moi, j'étais très impressionnée par son parcours et je lui ai proposé de faire une petite interview sur lui qui nous explique un peu pourquoi, comment, et ça a donné finalement cette vidéo. Et franchement, on a encore plein de choses qui vont arriver avec lui. Donc, on va aussi faire des ateliers sport.

  • Speaker #0

    Je viens.

  • Speaker #1

    J'espère. J'ai le choix. C'est joli. Mais non, alors le but, c'est vraiment de créer quelque chose de dynamique avec plein d'intervenants et intervenantes différentes pour pouvoir couvrir aussi tous les aspects et tous les points. Parce que les personnes ne se questionnent pas forcément sur les mêmes choses. Et mon idée, c'est vraiment qu'on puisse faire un maximum et couvrir tous les besoins, toutes les questions de chaque personne.

  • Speaker #0

    Trop bien. Donc, c'était la parenthèse pour M. Bogus, Marcel de Saint-Tinon. Mais donc, tu as cette campagne de crowdfunding pour justement financer cet atelier qui va te permettre de créer énormément d'événements et de pouvoir produire aussi des bons petits plats. Et donc, c'est jusqu'au 8 ou 9 décembre. Vous pouvez participer. On va mettre le lien directement dans le poste parce qu'on est… on est tellement des as du podcast maintenant et donc voilà n'hésitez pas si vous voulez participer on mettra toutes les infos de Sophie pour que vous puissiez la suivre sur les réseaux et puis profiter de tous ses conseils et de sa belle énergie pour ceux qui ont suivi le podcast vous n'aurez pas vu la vidéo mais Sophie a son sourire mais grand grand sur les lèvres du début jusqu'à la fin même quand je la taquine merci et que je lui dis toutes les pensées négatives qui me traversent l'esprit quand je l'entends. Et pourtant, j'admire énormément son parcours. Merci Sophie pour ta franchise. Merci pour ce temps. Merci pour ton sourire. On peut te retrouver du coup sur vegetables.com ? Exactement. Et sur LinkedIn, sur Instagram, Facebook. On mettra tous les liens de tes réseaux. Donc, n'hésitez pas à suivre Sophie, à participer à son crowdfunding si vous trouvez que le projet a du sens. Merci beaucoup, Sophie. Et à très bientôt. Merci, Elvia. Merci à vous d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si l'épisode vous a plu, à vous. vous pouvez laisser un commentaire et un avis. Ça va énormément m'aider dès que je fais cette émission. Merci et à bientôt.

Chapters

  • Introduction et présentation de Sophie

    00:08

  • Le parcours de Sophie vers le véganisme

    00:55

  • La dissonance cognitive et ses effets

    03:31

  • Les différentes phases de son alimentation

    06:17

  • Le déclic émotionnel et la prise de conscience

    08:51

  • L'importance de l'éducation et de la créativité en cuisine

    18:57

  • Sophie et son projet entrepreneurial

    49:39

  • Conclusion et remerciements

    58:55

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