Description

Si 9 personnes sur 10 souffrent de fatigue compassionnelle en refuge animalier, 1 personne sur 2 y expérimente une grande satisfaction de compassion. Ouffff ! L’engagement en refuge animalier est aussi source de plaisir et de satisfaction ! On vous en dit plus dans ce nouveau Podcast. Bonne écoute à tous !

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Speaker #0

  Bienvenue sur The Podcare by Ethic Animara, le podcast qui prend soin de vous et de votre animal. Je suis Réale, intervenante en relation d'aide humain-animal, spécialisée dans le One Welfare, une vision holistique du bien-être. J'accompagne et je prends soin des humains et des animaux depuis de nombreuses années, afin que chacun retrouve un équilibre physique et émotionnel. J'accompagne ainsi les professionnels et les particuliers soucieux de relations humains-animal harmonieuses. Je propose une mission de conseil et d'accompagnement aux acteurs du secteur animalier et un accompagnement du binôme humain-animal pour favoriser une cohabitation sereine dans un environnement physique et émotionnel équilibré. Lors de notre dernier article, Nous avions présenté cette grande oubliée des risques psychosociaux du secteur animalier en France, la fatigue compassionnelle. Aujourd'hui, nous allons focaliser sur ce que certains appellent son antidote, à savoir la satisfaction de compassion. Il faut savoir que cette fameuse satisfaction de compassion est un concept propre au métier tourné vers les autres. Les personnes impliquées dans des domaines professionnels altruistes, tels que le travail social, l'enseignement, Les soins de santé, la protection animale ainsi que le bénévolat sont inscrits dans une émarge de don de soi. Les personnes compatissantes et empathiques sont souvent poussées vers des carrières où elles peuvent aider les autres ou vers une cause qui leur tient à cœur. Ce type d'engagement peut être à la fois difficile et écrasant tout en étant très gratifiant. Les métiers inscrits dans une relation d'aide sont en général des métiers de, y compris dans le secteur animalier. Et les aidants-soignants s'engagent pour une cause qui les transcende, qui donne un sens à leur vie. Ils retirent de cet engagement une satisfaction de compassion. Cette fameuse satisfaction de compassion peut donc se traduire par le plaisir d'aider, une fierté d'engagement, un sentiment d'accomplissement dans les gestes d'entraide. C'est le plaisir qu'une personne ressent lorsqu'elle a la capacité de venir en aide à un individu et de contribuer positivement à la société. L'engagement dans le secteur animalier est motivé chaque jour par la volonté d'améliorer quotidiennement le sort d'êtres vulnérables en détresse, et dans cet océan de souffrance, les petites victoires sont de grandes réussites. Ce concept se concentre donc sur la satisfaction, qui découle du fait d'aider et de prendre soin d'individus en situation difficile. Car bien qu'il y ait des risques pour celles et ceux qui travaillent dans le domaine de l'aide, il y a aussi des récompenses et des avantages qui découlent de ce travail. La satisfaction de compassion est la conséquence positive du comportement d'aide. La satisfaction de compassion est le plaisir que l'on retire à aider. C'est un sentiment positif qui résulte de la capacité d'aider les autres et d'apporter une contribution. Il existe un lien entre fatigue compassionnelle et satisfaction de compassion. Si la satisfaction de compassion existe en parallèle de la fatigue de compassion, elle n'est pas pour autant son contraire. Des études ont en effet révélé que les deux concepts pouvaient parfaitement cohabiter, ils peuvent même être ressentis simultanément! Un soignant exténué sur les plans physique et émotionnel peut tout à fait ressentir une grande satisfaction de compassion à la suite d'un sauvetage réussi. Cela peut être le cas, par exemple, lors d'une cession obtenue à la suite d'une enquête permettant d'extraire l'animal de conditions de détention catastrophiques. Cela peut être aussi le cas lors d'une opération d'urgence réussie alors que l'animal est arrivé en clinique vétérinaire avec des lésions traumatiques importantes. De nombreuses études ont pu mettre en évidence une corrélation négative entre ces deux variables. Ça veut dire quoi ? Eh bien, tout simplement que plus les valeurs de la satisfaction de compassion sont élevées, et plus les valeurs de la fatigue compassionnelle sont basses. La satisfaction de compassion peut donc être considérée comme un antidote à la fatigue compassionnelle, tout du moins permet-elle de contrebalancer les effets dévastateurs de cette dernière. L'équilibre entre satisfaction de compassion et fatigue compassionnelle détermine le niveau de qualité de vie professionnelle. Il existe diverses conséquences positives de la satisfaction de compassion dans le secteur animalier, La capacité de fournir des soins significatifs, l'amélioration du rendement au travail, l'engagement, les compétences, un environnement de travail positif et une protection contre l'usure de compassion. Ainsi, avant de nous interroger sur le comment l'accroître, Interrogeons-nous sur le pourquoi est-il nécessaire de la maintenir et de la croître, cette fameuse satisfaction de compassion dans le secteur animalier. Les raisons sont tout autant individuelles qu'organisationnelles. Au niveau individuel, la satisfaction de compassion permet de garder un sens à l'engagement et donc de perdurer dans cette vocation d'aide à autrui. La satisfaction de compassion contrebalance les effets négatifs de la fatigue compassionnelle et permet donc de redynamiser, de rebooster les aidants. Elle permet de maintenir l'espoir de résultats positifs et de garder foi en l'humanité plutôt que de sombrer dans la misanthropie. De manière générale, la satisfaction de compassion est cathartique. Non seulement elle contribue au mieux-être des aidants, mais elle offre des occasions de développement personnel, elle permet de tendre vers la meilleure version de soi-même. Il est fréquent d'entendre en refuge animalier à quel point les métiers nourrissent les personnes qui y travaillent, les fait grandir. À l'issue d'un sauvetage réussi, on entend souvent "c'est pour ça que je suis encore là et que je continue". La merveilleuse sensation éprouvée lors de cette réussite permet de compenser l'exposition permanente à la souffrance et à la détresse animale. La satisfaction de compassion ressentie dans le secteur animalier donne un sens inégalé à la vie des personnes engagées. La capacité des individus à identifier leur efficacité personnelle, à gérer de manière appropriée les traumatismes et à tirer satisfaction de la prise de conscience que la compassion dont ils font preuve aboutit à la croissance d'autrui, au soulagement ou à la guérison de la souffrance, participe grandement au bien-être des professionnels du secteur animalier. Les sphères émotionnelles, cognitives et physiques sont impactées positivement chez l'individu, et évidemment, cela est bénéfique pour les organisations, que ce soit les associations de protection animale ou les cliniques vétérinaires. Les avantages de la satisfaction de compassion contribuent au bien-être psychologique au travail. Ils permettent notamment une motivation accrue et une attitude positive envers le travail, des sentiments accrus d'efficacité personnelle, de compétence et d'accomplissement, une meilleure régulation des émotions, une plus grande attention, un meilleur contrôle, ce qui réduit les risques d'accident comme les morsures en refuge, une amélioration de la résolution des problèmes et de la créativité, et le maintien de l'empathie et donc moins d'hostilité envers les autres grâce à une plus grande tolérance. Et nous savons à quel point contrebalancer l'anesthésie émotionnelle a un impact fort sur la prise en charge des animaux, mais aussi sur l'accueil du public. Aussi, si la satisfaction de compassion n'efface pas complètement la fatigue compassionnelle, son pouvoir de contrebalancement mérite que la satisfaction de compassion soit valorisée dans le secteur animalier. C'est le moment de se poser la question comment entretenir et maintenir la satisfaction de compassion lorsqu'on est tous les jours confronté à la détresse d'être en souffrance ? Eh bien, il existe des stratégies individuelles et organisationnelles qui permettent d'entretenir et de faire fructifier la satisfaction de compassion dans le secteur animalier. Au niveau des organisations, tout d'abord, il importe de réfléchir au cadre de travail nécessaire pour les professionnels. L'accès à l'information et à une formation sur la fatigue et la satisfaction de compassion permet de renforcer la confiance en soi du soignant dans ses décisions professionnelles et ses interprétations des situations liées au travail. La fatigue de compassion est plus susceptible d'être prégnante dans des organisations où le personnel manque de sensibilisation pour reconnaître les symptômes de fatigue de compassion. Et quand une telle culture persiste, les travailleurs en détresse sont plus susceptibles de s'isoler, de ne pas chercher d'aide et de songer à quitter leur emploi. Le développement et le maintien des compétences professionnelles sont ainsi des véritables boucliers contre les impacts négatifs de la fatigue compassionnelle. Ils permettent d'optimiser la satisfaction de compassion, accompagner la mise en place de stratégies physiques, émotionnelles et cognitives permettant de lutter contre les effets de la fatigue compassionnelle. Lutter contre la fatigue de compassion tout en optimisant la satisfaction de compassion est un atout indéniable pour toutes les organisations qui souhaitent pérenniser la mission d'aide auprès des animaux. Créer également des conditions de travail qui soutiennent le bien-être de chacun est fondamental. Et là, une vision systémique incluant le bien-être animal est un puissant moteur de satisfaction, de compassion chez les personnes dont la vie professionnelle est dédiée au bien-être des animaux. Aussi, développer un panel de mesures et d'activités permettant d'optimiser celui-ci donne des résultats probants quant à la satisfaction de compassion des soignants aidants. Individuellement, il existe aussi de nombreuses stratégies pour améliorer ce qu'on appelle le self-care. Mais pour bien intégrer l'impérieuse nécessité du self-care, nous devons avant tout nous poser cette question essentielle. Comment prendre soin des autres lorsque l'on ne prend pas soin de soi en amont ? C'est la fameuse métaphore du masque à oxygène. Vous connaissez ? C'est la fameuse annonce dans les avions qui dit qu'en cas de dépressurisation de la cabine, les masques à oxygène tomberont automatiquement à notre portée et que si on voyage avec un enfant ou une personne ayant des besoins d'assistance, il faut d'abord mettre son masque, puis ensuite aider l'autre personne à ajuster le sien. Car effectivement, mettre les masques à oxygène aux personnes vulnérables autour de soi sans se l'avoir mis au préalable à soi-même met tout le monde en danger. Nous risquons de manquer d'oxygène et ainsi de ne plus être capables de venir en aide aux individus en détresse. Or, la mission de "sauveur" des professionnels du secteur animalier rend ardue cette capacité à prendre soin de soi en priorité, car ceci est souvent perçu comme un acte égoïste et méprisable face à la mission plus noble de s'occuper d'autrui. Mais comme dans tous les métiers d'aide, Il en va de la durabilité de cette même mission de sauveur pourtant. Alors un conseil, prenez soin de vous! Pour conclure, il est donc impératif pour les professionnels du secteur animalier de prioriser la satisfaction de compassion. Des solutions tangibles pour réduire la fatigue de compassion existent et peuvent être mises en place afin que ce soit la satisfaction d'aider qui prime pour les professionnels de cet écosystème. Intervenante en relation d'aide humain-animal, j'accompagne et prends soin de celles et ceux qui eux-mêmes prennent soin d'animaux vulnérables en souffrance. Je propose également une mission de conseil et d'accompagnement aux organisations souhaitant améliorer le bien-être de leurs équipes. Ensemble, nous réduisons la fatigue de compassion et nous augmentons la satisfaction de compassion afin que les professionnels du secteur animalier puissent poursuivre leur mission de soin, et continuer à sauver des vies tout en préservant leur bien-être. Souvenez-vous, mettez votre masque à oxygène en premier! Maintenant que nous avons balisé les deux extrémités de notre champ d'intervention auprès des professionnels, à savoir la fatigue compassionnelle d'un côté et la satisfaction de compassion de l'autre, nous allons pouvoir naviguer entre ces deux pôles afin de participer au développement pérenne des relations humain-animal dans le secteur animalier. Je vous dis donc à très bientôt. Bye !