Description
Clotilde Croissandeau partage son expérience dans le secteur de la finance, où elle exerce le métier de CFO pour une banque privée.
Musique : © Steven Beddall / Artlist
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de Trajectoire. Avant d'écouter Clotilde Croissando pour parler de sa carrière dans la finance, j'accueille notre sponsor 8Advisory, un cabinet de conseil européen indépendant spécialisé dans les situations de restructuration et transformation qui compte 1000 collaborateurs. Je suis avec Athalie Paris-Coa, elle est directrice des relations humaines chez 8Advisory pour évoquer la question de la parité. Bonjour Athalie.
Bonjour.
Est-ce que la représentation des femmes a progressé dans la finance ?
Alors moi j'aurais tendance à dire que l'évolution elle est progressive, mais elle est positive. Donc si par exemple on prend le monde du private equity, on voit aujourd'hui avec les années qu'on a une progression, alors peut-être pas aussi rapide que celle qu'on voudrait, mais en tout cas une progression nette. Donc par exemple en 2024, les femmes dans le private equity représentaient 42% des effectifs. Donc, c'est... Un à deux points de plus que l'année précédente, c'est 28% des équipes d'investissement, mais je dirais point positif, c'est aussi 41% des recrutements dans ces mêmes équipes d'investissement. Donc on voit qu'avec le temps, on gagne chaque année quelques petits points.
Quels sont les éléments qui peuvent faire évoluer le secteur vers plus de parité ?
Je pense d'abord qu'il faut qu'il y ait une vraie volonté, et avec la volonté, il faut qu'il y ait des objectifs et il faut qu'il y ait des moyens. Donc si je reprends l'exemple du private equity, les acteurs du secteur ont signé en 2020 une charte de la mixité, qui a été mise en place par France Invest et dans laquelle on reprend un certain nombre d'actions, d'objectifs de façon très concrète. Et après, moi je crois assez au cercle vertueux, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a un premier acteur qui bouge, on a d'autres acteurs qui vont bouger également, qui vont entraîner des parties prenantes. notamment avec des critères ESG qui vont pouvoir être mis en place. Et in fine, c'est tout un écosystème qui va évoluer de façon vertueuse.
Et bienvenue à l'écoute de Trajectoire. Dans chaque épisode, le club HEC We & Men donne la parole à une femme reconnue dans son secteur d'activité et décidée à faire bouger les lignes. Trajectoire, c'est 20 minutes pour découvrir un rôle modèle et ça commence tout de suite ! Je suis avec Clotilde Croissando, l'ambassadrice HEC WeAndMen que je vous fais découvrir aujourd'hui. En parallèle d'un parcours professionnel hors normes, Clotilde s'est donné une mission. Cette mission, c'est d'aider les jeunes femmes à réussir plus rapidement, mais aussi plus sereinement, aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle. Diplômée d'HEC en 2002, Clotilde débute sa carrière comme auditrice externe pour les plus grands groupes bancaires. Elle s'y forge une très bonne connaissance du monde de la finance. Clothilde découvre ensuite ce monde de l'intérieur en rejoignant HSBC comme Chief Accounting Officer pour l'Europe continentale. Clothilde est aujourd'hui CFO et membre du COMEX de la banque privée Neuf Lises OBC. En miroir à l'engagement de Clothilde, Neuf Lises OBC a une raison d'être, construire une banque meilleure pour les générations à venir. Je suis Daphné Segrétin, directrice des contenus HEC Éditions, et je suis ravie d'accueillir Clotilde Croissando, ambassadrice HEC We & Men. Bonjour Clotilde. Bonjour Daphné. Merci d'être avec nous aujourd'hui, Clotilde. Je suis vraiment ravie de te recevoir dans ce podcast HEC We & Men. Tu as une carrière brillante dans le monde de la finance de ta sortie d'HEC à aujourd'hui. Tu es aujourd'hui CFO de Neuf Lysos BC, dont la raison d'être, et je le disais, construire une banque meilleure pour les générations à venir. En quoi consiste ton travail aujourd'hui concrètement ?
Alors mon rôle clairement c'est de tenir les cordons de la bourse. Je dois m'assurer que nous avons suffisamment de liquidités, de ressources pour réaliser notre activité. Donc évidemment comme toute fonction support, je suis au service du business. Donc ma priorité c'est le développement commercial. Donc tout comme le directeur des ressources humaines doit s'assurer qu'il a les bons moyens humains en place, comme le CO doit s'assurer qu'il a les bons outils, les bons process, je m'assure que les investissements financiers sont alignés avec la stratégie et généreront un retour sur investissement positif tout en créant de la valeur sur le long terme.
La proportion des femmes à des postes de direction en finance est seulement de 22%, contre 38% au grade initiaux. Tu es CFO et membre du COMEX d'une banque privée, on l'a dit. Est-ce que tu as l'impression que ça a été plus compliqué pour toi en tant que femme ?
Alors, quand j'en discute avec mes amis, j'ai l'impression que dans le secteur finance dans lequel j'évolue, ça a peut-être été plus facile parce que la performance est basée sur des résultats très observables, sur des KPIs financiers. Et donc, à ce titre, qu'on soit un homme ou une femme, à partir du moment où on délivre, on est promu. Donc, je pense que ça a pu être moins compliqué pour moi dans ce secteur.
Clotilde, qu'est-ce qui te passionne dans ce que tu fais ?
Ce qui me passionne, en fait, c'est la déclinaison opérationnelle de ce que je fais au quotidien et qui consiste à faire travailler des gens ensemble. Et donc, ce qui me donne de l'énergie lorsque je me lève le matin, c'est de créer ce cadre propice à la collaboration en instaurant une vision partagée, en créant une culture de confiance, en fournissant les ressources nécessaires, en reconnaissant et en récompensant les efforts. et évidemment la spot note liste en résolvant les problèmes, parce que très clairement, cela fait partie, cela occupe une grande partie de mon quotidien. Donc c'est cette dimension humaine et collaborative qui me plaît dans ce que je fais aujourd'hui.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, c'est d'être en alignement avec mes valeurs, avec ma vraie personnalité. Alors je suis une femme de caractère et de conviction, donc cela donne souvent lieu à des échanges intenses, mais toujours de vérité. Je pense à une personne qui m'avait dit qu'il n'aimait pas être en télétravail parce que ses enfants n'appréciaient pas la personne qu'il était professionnellement. Or, moi, je suis exactement la même personne, 100% la même, que ce soit dans la vie privée et dans la vie professionnelle. Et d'ailleurs, les seules fois où j'ai pu ressentir de la démotivation ou de la fatigue émotionnelle, c'est lorsque j'ai été désalignée ou en désaccord avec mes valeurs.
Des échecs, des loupés, des moments où on rate et on recommence, on en connaît tous. Est-ce que tu as une anecdote, quelque chose que tu veux partager ? J'imagine que toi aussi tu as déjà traversé ce genre d'événement.
Alors je n'ai pas un échec spécifique en tête, plutôt un regret. C'est celui de ne pas avoir sauté le pas de l'expatriation. Ce qui est un petit peu dommage quand on a évolué dans des groupes internationaux comme EY, HSBC ou ABN Amro. Et surtout, je pense que c'est aussi l'un des meilleurs conseils que je pourrais donner à la génération future de sauter le pas de l'expatriation.
Pas hésiter à aller vivre un moment à l'international.
Absolument, absolument.
Et pourquoi tu ne l'as pas fait ? Tu n'as pas eu l'occasion ? Ou tu as été peut-être trop prudente ?
Si, l'occasion s'est présentée, mais je pense que, comme tu le dis, j'ai privilégié la prudence et le confort. Et que, a posteriori, encore une fois, ce n'est pas un échec, mais un petit regret. Ce n'est pas nécessairement ce que je referais si ça se représentait.
On va maintenant parler de la relation entre la vie professionnelle et la vie personnelle. On parle souvent de cet équilibre entre les deux et a fortiori pour les femmes qui peuvent avoir une pression toute particulière en la matière. Toi, tu as trois enfants. Comment est-ce que tu as réussi à conjuguer ta carrière avec ta vie perso ?
Alors, Marguerite Béard, qui est la nouvelle CEO du groupe auquel j'appartiens, à couter coutume de dire qu'il y a trois personnes qu'il faut choisir consciencieusement pour réussir sa vie professionnelle, donc son mari, sa nounou et son chef. Moi, ce facteur choix, j'ajoute très clairement le facteur chance parce que je pense que le mariage est un peu comme une loterie et très personnellement, je pense avoir gagné le loto. Mon mari m'a toujours offert un cadre de vie serein et apaisant. qui m'a permis d'avoir une stabilité émotionnelle. Et je pense que les femmes ont besoin de cette stabilité émotionnelle pour s'épanouir professionnellement. Donc je leur remercie.
Bien s'entourer, est-ce aussi s'entourer de femmes ? On parle d'une certaine solidarité féminine, on entend beaucoup parler de sororité. Quel est ton point de vue, toi, justement, sur ce thème ? Est-ce que tu as quelque chose à nous raconter ?
Moi, je me souviens au tout début de ma carrière, avoir été confrontée à des comportements qu'on appellerait maintenant déplacés ou sexistes. Je me souviens en avoir référé à ma responsable hiérarchique de l'époque, qui était une femme, ce qui était assez rare, et elle a tout de suite pris les mesures nécessaires pour me protéger et sanctionner d'une certaine manière la personne qui était responsable de ses actes. sur le coup Donc je pense que je n'ai pas nécessairement mesuré la portée de ce qu'elle a fait, mais a posteriori je la remercie et d'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait que j'aille prendre un café avec elle pour lui dire.
On va maintenant parler modèles et inspirations. Aujourd'hui, tu es à ton tour une ambassadrice HEC WeAndMen et tu inspires également les nouvelles générations, celles qui nous écoutent, celles qui te lisent, celles qui sont autour de toi, celles et ceux que tu vas rencontrer. Pourquoi est-ce que c'était important pour toi de donner à ton tour ?
Justement parce que je pense que j'ai beaucoup reçu. Bon après c'est un peu bateau mais je dirais que ça fait partie de la base que j'essaie d'enseigner à mes enfants, de rendre à la hauteur de ce qu'ils ont reçu et aussi pour leur donner des conseils qui moi si on me les avait prodigués m'auraient permis d'avancer plus rapidement. Et ces conseils je dirais la première chose c'est d'être épanoui dans sa vie personnelle donc on a parlé du rôle du mari, du partenaire on va dire plus largement. Après, pour moi, le deuxième conseil, c'est d'être aligné, donc d'être aligné avec ses valeurs, avec sa vraie personnalité. Parce que pour moi, c'est à partir du moment où on se désaligne qu'on peut commencer à ressentir de la démotivation, voire de la fatigue émotionnelle. Et ensuite, mon troisième conseil, c'est d'être bien entouré, donc professionnellement, d'avoir un maximum de top performers, de players A, de ne pas en avoir peur. Parce que je considère que c'est en étant aussi entouré de players C qu'on en devient un soi-même. Donc le conseil, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, c'est pour moi d'être entouré de personnes qui nous tirent vers le haut.
Et de donner le meilleur de soi-même.
Absolument.
Qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à la jeune Clotilde à sa sortie d'HEC ?
Je lui dirais bravo et n'aie pas peur, ça va bien se passer.
D'accord. Merci beaucoup, Clotilde, d'avoir pris le temps de ce podcast avec nous.
Merci, Daphné.
Retrouvez tous les épisodes de Trajectoire sur Spotify et sur le site hscstories.fr. Musique
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Clotilde Croissandeau partage son expérience dans le secteur de la finance, où elle exerce le métier de CFO pour une banque privée.
Musique : © Steven Beddall / Artlist
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de Trajectoire. Avant d'écouter Clotilde Croissando pour parler de sa carrière dans la finance, j'accueille notre sponsor 8Advisory, un cabinet de conseil européen indépendant spécialisé dans les situations de restructuration et transformation qui compte 1000 collaborateurs. Je suis avec Athalie Paris-Coa, elle est directrice des relations humaines chez 8Advisory pour évoquer la question de la parité. Bonjour Athalie.
Bonjour.
Est-ce que la représentation des femmes a progressé dans la finance ?
Alors moi j'aurais tendance à dire que l'évolution elle est progressive, mais elle est positive. Donc si par exemple on prend le monde du private equity, on voit aujourd'hui avec les années qu'on a une progression, alors peut-être pas aussi rapide que celle qu'on voudrait, mais en tout cas une progression nette. Donc par exemple en 2024, les femmes dans le private equity représentaient 42% des effectifs. Donc, c'est... Un à deux points de plus que l'année précédente, c'est 28% des équipes d'investissement, mais je dirais point positif, c'est aussi 41% des recrutements dans ces mêmes équipes d'investissement. Donc on voit qu'avec le temps, on gagne chaque année quelques petits points.
Quels sont les éléments qui peuvent faire évoluer le secteur vers plus de parité ?
Je pense d'abord qu'il faut qu'il y ait une vraie volonté, et avec la volonté, il faut qu'il y ait des objectifs et il faut qu'il y ait des moyens. Donc si je reprends l'exemple du private equity, les acteurs du secteur ont signé en 2020 une charte de la mixité, qui a été mise en place par France Invest et dans laquelle on reprend un certain nombre d'actions, d'objectifs de façon très concrète. Et après, moi je crois assez au cercle vertueux, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a un premier acteur qui bouge, on a d'autres acteurs qui vont bouger également, qui vont entraîner des parties prenantes. notamment avec des critères ESG qui vont pouvoir être mis en place. Et in fine, c'est tout un écosystème qui va évoluer de façon vertueuse.
Et bienvenue à l'écoute de Trajectoire. Dans chaque épisode, le club HEC We & Men donne la parole à une femme reconnue dans son secteur d'activité et décidée à faire bouger les lignes. Trajectoire, c'est 20 minutes pour découvrir un rôle modèle et ça commence tout de suite ! Je suis avec Clotilde Croissando, l'ambassadrice HEC WeAndMen que je vous fais découvrir aujourd'hui. En parallèle d'un parcours professionnel hors normes, Clotilde s'est donné une mission. Cette mission, c'est d'aider les jeunes femmes à réussir plus rapidement, mais aussi plus sereinement, aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle. Diplômée d'HEC en 2002, Clotilde débute sa carrière comme auditrice externe pour les plus grands groupes bancaires. Elle s'y forge une très bonne connaissance du monde de la finance. Clothilde découvre ensuite ce monde de l'intérieur en rejoignant HSBC comme Chief Accounting Officer pour l'Europe continentale. Clothilde est aujourd'hui CFO et membre du COMEX de la banque privée Neuf Lises OBC. En miroir à l'engagement de Clothilde, Neuf Lises OBC a une raison d'être, construire une banque meilleure pour les générations à venir. Je suis Daphné Segrétin, directrice des contenus HEC Éditions, et je suis ravie d'accueillir Clotilde Croissando, ambassadrice HEC We & Men. Bonjour Clotilde. Bonjour Daphné. Merci d'être avec nous aujourd'hui, Clotilde. Je suis vraiment ravie de te recevoir dans ce podcast HEC We & Men. Tu as une carrière brillante dans le monde de la finance de ta sortie d'HEC à aujourd'hui. Tu es aujourd'hui CFO de Neuf Lysos BC, dont la raison d'être, et je le disais, construire une banque meilleure pour les générations à venir. En quoi consiste ton travail aujourd'hui concrètement ?
Alors mon rôle clairement c'est de tenir les cordons de la bourse. Je dois m'assurer que nous avons suffisamment de liquidités, de ressources pour réaliser notre activité. Donc évidemment comme toute fonction support, je suis au service du business. Donc ma priorité c'est le développement commercial. Donc tout comme le directeur des ressources humaines doit s'assurer qu'il a les bons moyens humains en place, comme le CO doit s'assurer qu'il a les bons outils, les bons process, je m'assure que les investissements financiers sont alignés avec la stratégie et généreront un retour sur investissement positif tout en créant de la valeur sur le long terme.
La proportion des femmes à des postes de direction en finance est seulement de 22%, contre 38% au grade initiaux. Tu es CFO et membre du COMEX d'une banque privée, on l'a dit. Est-ce que tu as l'impression que ça a été plus compliqué pour toi en tant que femme ?
Alors, quand j'en discute avec mes amis, j'ai l'impression que dans le secteur finance dans lequel j'évolue, ça a peut-être été plus facile parce que la performance est basée sur des résultats très observables, sur des KPIs financiers. Et donc, à ce titre, qu'on soit un homme ou une femme, à partir du moment où on délivre, on est promu. Donc, je pense que ça a pu être moins compliqué pour moi dans ce secteur.
Clotilde, qu'est-ce qui te passionne dans ce que tu fais ?
Ce qui me passionne, en fait, c'est la déclinaison opérationnelle de ce que je fais au quotidien et qui consiste à faire travailler des gens ensemble. Et donc, ce qui me donne de l'énergie lorsque je me lève le matin, c'est de créer ce cadre propice à la collaboration en instaurant une vision partagée, en créant une culture de confiance, en fournissant les ressources nécessaires, en reconnaissant et en récompensant les efforts. et évidemment la spot note liste en résolvant les problèmes, parce que très clairement, cela fait partie, cela occupe une grande partie de mon quotidien. Donc c'est cette dimension humaine et collaborative qui me plaît dans ce que je fais aujourd'hui.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, c'est d'être en alignement avec mes valeurs, avec ma vraie personnalité. Alors je suis une femme de caractère et de conviction, donc cela donne souvent lieu à des échanges intenses, mais toujours de vérité. Je pense à une personne qui m'avait dit qu'il n'aimait pas être en télétravail parce que ses enfants n'appréciaient pas la personne qu'il était professionnellement. Or, moi, je suis exactement la même personne, 100% la même, que ce soit dans la vie privée et dans la vie professionnelle. Et d'ailleurs, les seules fois où j'ai pu ressentir de la démotivation ou de la fatigue émotionnelle, c'est lorsque j'ai été désalignée ou en désaccord avec mes valeurs.
Des échecs, des loupés, des moments où on rate et on recommence, on en connaît tous. Est-ce que tu as une anecdote, quelque chose que tu veux partager ? J'imagine que toi aussi tu as déjà traversé ce genre d'événement.
Alors je n'ai pas un échec spécifique en tête, plutôt un regret. C'est celui de ne pas avoir sauté le pas de l'expatriation. Ce qui est un petit peu dommage quand on a évolué dans des groupes internationaux comme EY, HSBC ou ABN Amro. Et surtout, je pense que c'est aussi l'un des meilleurs conseils que je pourrais donner à la génération future de sauter le pas de l'expatriation.
Pas hésiter à aller vivre un moment à l'international.
Absolument, absolument.
Et pourquoi tu ne l'as pas fait ? Tu n'as pas eu l'occasion ? Ou tu as été peut-être trop prudente ?
Si, l'occasion s'est présentée, mais je pense que, comme tu le dis, j'ai privilégié la prudence et le confort. Et que, a posteriori, encore une fois, ce n'est pas un échec, mais un petit regret. Ce n'est pas nécessairement ce que je referais si ça se représentait.
On va maintenant parler de la relation entre la vie professionnelle et la vie personnelle. On parle souvent de cet équilibre entre les deux et a fortiori pour les femmes qui peuvent avoir une pression toute particulière en la matière. Toi, tu as trois enfants. Comment est-ce que tu as réussi à conjuguer ta carrière avec ta vie perso ?
Alors, Marguerite Béard, qui est la nouvelle CEO du groupe auquel j'appartiens, à couter coutume de dire qu'il y a trois personnes qu'il faut choisir consciencieusement pour réussir sa vie professionnelle, donc son mari, sa nounou et son chef. Moi, ce facteur choix, j'ajoute très clairement le facteur chance parce que je pense que le mariage est un peu comme une loterie et très personnellement, je pense avoir gagné le loto. Mon mari m'a toujours offert un cadre de vie serein et apaisant. qui m'a permis d'avoir une stabilité émotionnelle. Et je pense que les femmes ont besoin de cette stabilité émotionnelle pour s'épanouir professionnellement. Donc je leur remercie.
Bien s'entourer, est-ce aussi s'entourer de femmes ? On parle d'une certaine solidarité féminine, on entend beaucoup parler de sororité. Quel est ton point de vue, toi, justement, sur ce thème ? Est-ce que tu as quelque chose à nous raconter ?
Moi, je me souviens au tout début de ma carrière, avoir été confrontée à des comportements qu'on appellerait maintenant déplacés ou sexistes. Je me souviens en avoir référé à ma responsable hiérarchique de l'époque, qui était une femme, ce qui était assez rare, et elle a tout de suite pris les mesures nécessaires pour me protéger et sanctionner d'une certaine manière la personne qui était responsable de ses actes. sur le coup Donc je pense que je n'ai pas nécessairement mesuré la portée de ce qu'elle a fait, mais a posteriori je la remercie et d'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait que j'aille prendre un café avec elle pour lui dire.
On va maintenant parler modèles et inspirations. Aujourd'hui, tu es à ton tour une ambassadrice HEC WeAndMen et tu inspires également les nouvelles générations, celles qui nous écoutent, celles qui te lisent, celles qui sont autour de toi, celles et ceux que tu vas rencontrer. Pourquoi est-ce que c'était important pour toi de donner à ton tour ?
Justement parce que je pense que j'ai beaucoup reçu. Bon après c'est un peu bateau mais je dirais que ça fait partie de la base que j'essaie d'enseigner à mes enfants, de rendre à la hauteur de ce qu'ils ont reçu et aussi pour leur donner des conseils qui moi si on me les avait prodigués m'auraient permis d'avancer plus rapidement. Et ces conseils je dirais la première chose c'est d'être épanoui dans sa vie personnelle donc on a parlé du rôle du mari, du partenaire on va dire plus largement. Après, pour moi, le deuxième conseil, c'est d'être aligné, donc d'être aligné avec ses valeurs, avec sa vraie personnalité. Parce que pour moi, c'est à partir du moment où on se désaligne qu'on peut commencer à ressentir de la démotivation, voire de la fatigue émotionnelle. Et ensuite, mon troisième conseil, c'est d'être bien entouré, donc professionnellement, d'avoir un maximum de top performers, de players A, de ne pas en avoir peur. Parce que je considère que c'est en étant aussi entouré de players C qu'on en devient un soi-même. Donc le conseil, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, c'est pour moi d'être entouré de personnes qui nous tirent vers le haut.
Et de donner le meilleur de soi-même.
Absolument.
Qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à la jeune Clotilde à sa sortie d'HEC ?
Je lui dirais bravo et n'aie pas peur, ça va bien se passer.
D'accord. Merci beaucoup, Clotilde, d'avoir pris le temps de ce podcast avec nous.
Merci, Daphné.
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Clotilde Croissandeau partage son expérience dans le secteur de la finance, où elle exerce le métier de CFO pour une banque privée.
Musique : © Steven Beddall / Artlist
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de Trajectoire. Avant d'écouter Clotilde Croissando pour parler de sa carrière dans la finance, j'accueille notre sponsor 8Advisory, un cabinet de conseil européen indépendant spécialisé dans les situations de restructuration et transformation qui compte 1000 collaborateurs. Je suis avec Athalie Paris-Coa, elle est directrice des relations humaines chez 8Advisory pour évoquer la question de la parité. Bonjour Athalie.
Bonjour.
Est-ce que la représentation des femmes a progressé dans la finance ?
Alors moi j'aurais tendance à dire que l'évolution elle est progressive, mais elle est positive. Donc si par exemple on prend le monde du private equity, on voit aujourd'hui avec les années qu'on a une progression, alors peut-être pas aussi rapide que celle qu'on voudrait, mais en tout cas une progression nette. Donc par exemple en 2024, les femmes dans le private equity représentaient 42% des effectifs. Donc, c'est... Un à deux points de plus que l'année précédente, c'est 28% des équipes d'investissement, mais je dirais point positif, c'est aussi 41% des recrutements dans ces mêmes équipes d'investissement. Donc on voit qu'avec le temps, on gagne chaque année quelques petits points.
Quels sont les éléments qui peuvent faire évoluer le secteur vers plus de parité ?
Je pense d'abord qu'il faut qu'il y ait une vraie volonté, et avec la volonté, il faut qu'il y ait des objectifs et il faut qu'il y ait des moyens. Donc si je reprends l'exemple du private equity, les acteurs du secteur ont signé en 2020 une charte de la mixité, qui a été mise en place par France Invest et dans laquelle on reprend un certain nombre d'actions, d'objectifs de façon très concrète. Et après, moi je crois assez au cercle vertueux, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a un premier acteur qui bouge, on a d'autres acteurs qui vont bouger également, qui vont entraîner des parties prenantes. notamment avec des critères ESG qui vont pouvoir être mis en place. Et in fine, c'est tout un écosystème qui va évoluer de façon vertueuse.
Et bienvenue à l'écoute de Trajectoire. Dans chaque épisode, le club HEC We & Men donne la parole à une femme reconnue dans son secteur d'activité et décidée à faire bouger les lignes. Trajectoire, c'est 20 minutes pour découvrir un rôle modèle et ça commence tout de suite ! Je suis avec Clotilde Croissando, l'ambassadrice HEC WeAndMen que je vous fais découvrir aujourd'hui. En parallèle d'un parcours professionnel hors normes, Clotilde s'est donné une mission. Cette mission, c'est d'aider les jeunes femmes à réussir plus rapidement, mais aussi plus sereinement, aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle. Diplômée d'HEC en 2002, Clotilde débute sa carrière comme auditrice externe pour les plus grands groupes bancaires. Elle s'y forge une très bonne connaissance du monde de la finance. Clothilde découvre ensuite ce monde de l'intérieur en rejoignant HSBC comme Chief Accounting Officer pour l'Europe continentale. Clothilde est aujourd'hui CFO et membre du COMEX de la banque privée Neuf Lises OBC. En miroir à l'engagement de Clothilde, Neuf Lises OBC a une raison d'être, construire une banque meilleure pour les générations à venir. Je suis Daphné Segrétin, directrice des contenus HEC Éditions, et je suis ravie d'accueillir Clotilde Croissando, ambassadrice HEC We & Men. Bonjour Clotilde. Bonjour Daphné. Merci d'être avec nous aujourd'hui, Clotilde. Je suis vraiment ravie de te recevoir dans ce podcast HEC We & Men. Tu as une carrière brillante dans le monde de la finance de ta sortie d'HEC à aujourd'hui. Tu es aujourd'hui CFO de Neuf Lysos BC, dont la raison d'être, et je le disais, construire une banque meilleure pour les générations à venir. En quoi consiste ton travail aujourd'hui concrètement ?
Alors mon rôle clairement c'est de tenir les cordons de la bourse. Je dois m'assurer que nous avons suffisamment de liquidités, de ressources pour réaliser notre activité. Donc évidemment comme toute fonction support, je suis au service du business. Donc ma priorité c'est le développement commercial. Donc tout comme le directeur des ressources humaines doit s'assurer qu'il a les bons moyens humains en place, comme le CO doit s'assurer qu'il a les bons outils, les bons process, je m'assure que les investissements financiers sont alignés avec la stratégie et généreront un retour sur investissement positif tout en créant de la valeur sur le long terme.
La proportion des femmes à des postes de direction en finance est seulement de 22%, contre 38% au grade initiaux. Tu es CFO et membre du COMEX d'une banque privée, on l'a dit. Est-ce que tu as l'impression que ça a été plus compliqué pour toi en tant que femme ?
Alors, quand j'en discute avec mes amis, j'ai l'impression que dans le secteur finance dans lequel j'évolue, ça a peut-être été plus facile parce que la performance est basée sur des résultats très observables, sur des KPIs financiers. Et donc, à ce titre, qu'on soit un homme ou une femme, à partir du moment où on délivre, on est promu. Donc, je pense que ça a pu être moins compliqué pour moi dans ce secteur.
Clotilde, qu'est-ce qui te passionne dans ce que tu fais ?
Ce qui me passionne, en fait, c'est la déclinaison opérationnelle de ce que je fais au quotidien et qui consiste à faire travailler des gens ensemble. Et donc, ce qui me donne de l'énergie lorsque je me lève le matin, c'est de créer ce cadre propice à la collaboration en instaurant une vision partagée, en créant une culture de confiance, en fournissant les ressources nécessaires, en reconnaissant et en récompensant les efforts. et évidemment la spot note liste en résolvant les problèmes, parce que très clairement, cela fait partie, cela occupe une grande partie de mon quotidien. Donc c'est cette dimension humaine et collaborative qui me plaît dans ce que je fais aujourd'hui.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, c'est d'être en alignement avec mes valeurs, avec ma vraie personnalité. Alors je suis une femme de caractère et de conviction, donc cela donne souvent lieu à des échanges intenses, mais toujours de vérité. Je pense à une personne qui m'avait dit qu'il n'aimait pas être en télétravail parce que ses enfants n'appréciaient pas la personne qu'il était professionnellement. Or, moi, je suis exactement la même personne, 100% la même, que ce soit dans la vie privée et dans la vie professionnelle. Et d'ailleurs, les seules fois où j'ai pu ressentir de la démotivation ou de la fatigue émotionnelle, c'est lorsque j'ai été désalignée ou en désaccord avec mes valeurs.
Des échecs, des loupés, des moments où on rate et on recommence, on en connaît tous. Est-ce que tu as une anecdote, quelque chose que tu veux partager ? J'imagine que toi aussi tu as déjà traversé ce genre d'événement.
Alors je n'ai pas un échec spécifique en tête, plutôt un regret. C'est celui de ne pas avoir sauté le pas de l'expatriation. Ce qui est un petit peu dommage quand on a évolué dans des groupes internationaux comme EY, HSBC ou ABN Amro. Et surtout, je pense que c'est aussi l'un des meilleurs conseils que je pourrais donner à la génération future de sauter le pas de l'expatriation.
Pas hésiter à aller vivre un moment à l'international.
Absolument, absolument.
Et pourquoi tu ne l'as pas fait ? Tu n'as pas eu l'occasion ? Ou tu as été peut-être trop prudente ?
Si, l'occasion s'est présentée, mais je pense que, comme tu le dis, j'ai privilégié la prudence et le confort. Et que, a posteriori, encore une fois, ce n'est pas un échec, mais un petit regret. Ce n'est pas nécessairement ce que je referais si ça se représentait.
On va maintenant parler de la relation entre la vie professionnelle et la vie personnelle. On parle souvent de cet équilibre entre les deux et a fortiori pour les femmes qui peuvent avoir une pression toute particulière en la matière. Toi, tu as trois enfants. Comment est-ce que tu as réussi à conjuguer ta carrière avec ta vie perso ?
Alors, Marguerite Béard, qui est la nouvelle CEO du groupe auquel j'appartiens, à couter coutume de dire qu'il y a trois personnes qu'il faut choisir consciencieusement pour réussir sa vie professionnelle, donc son mari, sa nounou et son chef. Moi, ce facteur choix, j'ajoute très clairement le facteur chance parce que je pense que le mariage est un peu comme une loterie et très personnellement, je pense avoir gagné le loto. Mon mari m'a toujours offert un cadre de vie serein et apaisant. qui m'a permis d'avoir une stabilité émotionnelle. Et je pense que les femmes ont besoin de cette stabilité émotionnelle pour s'épanouir professionnellement. Donc je leur remercie.
Bien s'entourer, est-ce aussi s'entourer de femmes ? On parle d'une certaine solidarité féminine, on entend beaucoup parler de sororité. Quel est ton point de vue, toi, justement, sur ce thème ? Est-ce que tu as quelque chose à nous raconter ?
Moi, je me souviens au tout début de ma carrière, avoir été confrontée à des comportements qu'on appellerait maintenant déplacés ou sexistes. Je me souviens en avoir référé à ma responsable hiérarchique de l'époque, qui était une femme, ce qui était assez rare, et elle a tout de suite pris les mesures nécessaires pour me protéger et sanctionner d'une certaine manière la personne qui était responsable de ses actes. sur le coup Donc je pense que je n'ai pas nécessairement mesuré la portée de ce qu'elle a fait, mais a posteriori je la remercie et d'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait que j'aille prendre un café avec elle pour lui dire.
On va maintenant parler modèles et inspirations. Aujourd'hui, tu es à ton tour une ambassadrice HEC WeAndMen et tu inspires également les nouvelles générations, celles qui nous écoutent, celles qui te lisent, celles qui sont autour de toi, celles et ceux que tu vas rencontrer. Pourquoi est-ce que c'était important pour toi de donner à ton tour ?
Justement parce que je pense que j'ai beaucoup reçu. Bon après c'est un peu bateau mais je dirais que ça fait partie de la base que j'essaie d'enseigner à mes enfants, de rendre à la hauteur de ce qu'ils ont reçu et aussi pour leur donner des conseils qui moi si on me les avait prodigués m'auraient permis d'avancer plus rapidement. Et ces conseils je dirais la première chose c'est d'être épanoui dans sa vie personnelle donc on a parlé du rôle du mari, du partenaire on va dire plus largement. Après, pour moi, le deuxième conseil, c'est d'être aligné, donc d'être aligné avec ses valeurs, avec sa vraie personnalité. Parce que pour moi, c'est à partir du moment où on se désaligne qu'on peut commencer à ressentir de la démotivation, voire de la fatigue émotionnelle. Et ensuite, mon troisième conseil, c'est d'être bien entouré, donc professionnellement, d'avoir un maximum de top performers, de players A, de ne pas en avoir peur. Parce que je considère que c'est en étant aussi entouré de players C qu'on en devient un soi-même. Donc le conseil, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, c'est pour moi d'être entouré de personnes qui nous tirent vers le haut.
Et de donner le meilleur de soi-même.
Absolument.
Qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à la jeune Clotilde à sa sortie d'HEC ?
Je lui dirais bravo et n'aie pas peur, ça va bien se passer.
D'accord. Merci beaucoup, Clotilde, d'avoir pris le temps de ce podcast avec nous.
Merci, Daphné.
Retrouvez tous les épisodes de Trajectoire sur Spotify et sur le site hscstories.fr. Musique
Description
Clotilde Croissandeau partage son expérience dans le secteur de la finance, où elle exerce le métier de CFO pour une banque privée.
Musique : © Steven Beddall / Artlist
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Transcription
Bonjour et bienvenue dans le troisième épisode de Trajectoire. Avant d'écouter Clotilde Croissando pour parler de sa carrière dans la finance, j'accueille notre sponsor 8Advisory, un cabinet de conseil européen indépendant spécialisé dans les situations de restructuration et transformation qui compte 1000 collaborateurs. Je suis avec Athalie Paris-Coa, elle est directrice des relations humaines chez 8Advisory pour évoquer la question de la parité. Bonjour Athalie.
Bonjour.
Est-ce que la représentation des femmes a progressé dans la finance ?
Alors moi j'aurais tendance à dire que l'évolution elle est progressive, mais elle est positive. Donc si par exemple on prend le monde du private equity, on voit aujourd'hui avec les années qu'on a une progression, alors peut-être pas aussi rapide que celle qu'on voudrait, mais en tout cas une progression nette. Donc par exemple en 2024, les femmes dans le private equity représentaient 42% des effectifs. Donc, c'est... Un à deux points de plus que l'année précédente, c'est 28% des équipes d'investissement, mais je dirais point positif, c'est aussi 41% des recrutements dans ces mêmes équipes d'investissement. Donc on voit qu'avec le temps, on gagne chaque année quelques petits points.
Quels sont les éléments qui peuvent faire évoluer le secteur vers plus de parité ?
Je pense d'abord qu'il faut qu'il y ait une vraie volonté, et avec la volonté, il faut qu'il y ait des objectifs et il faut qu'il y ait des moyens. Donc si je reprends l'exemple du private equity, les acteurs du secteur ont signé en 2020 une charte de la mixité, qui a été mise en place par France Invest et dans laquelle on reprend un certain nombre d'actions, d'objectifs de façon très concrète. Et après, moi je crois assez au cercle vertueux, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a un premier acteur qui bouge, on a d'autres acteurs qui vont bouger également, qui vont entraîner des parties prenantes. notamment avec des critères ESG qui vont pouvoir être mis en place. Et in fine, c'est tout un écosystème qui va évoluer de façon vertueuse.
Et bienvenue à l'écoute de Trajectoire. Dans chaque épisode, le club HEC We & Men donne la parole à une femme reconnue dans son secteur d'activité et décidée à faire bouger les lignes. Trajectoire, c'est 20 minutes pour découvrir un rôle modèle et ça commence tout de suite ! Je suis avec Clotilde Croissando, l'ambassadrice HEC WeAndMen que je vous fais découvrir aujourd'hui. En parallèle d'un parcours professionnel hors normes, Clotilde s'est donné une mission. Cette mission, c'est d'aider les jeunes femmes à réussir plus rapidement, mais aussi plus sereinement, aussi bien dans leur vie professionnelle que personnelle. Diplômée d'HEC en 2002, Clotilde débute sa carrière comme auditrice externe pour les plus grands groupes bancaires. Elle s'y forge une très bonne connaissance du monde de la finance. Clothilde découvre ensuite ce monde de l'intérieur en rejoignant HSBC comme Chief Accounting Officer pour l'Europe continentale. Clothilde est aujourd'hui CFO et membre du COMEX de la banque privée Neuf Lises OBC. En miroir à l'engagement de Clothilde, Neuf Lises OBC a une raison d'être, construire une banque meilleure pour les générations à venir. Je suis Daphné Segrétin, directrice des contenus HEC Éditions, et je suis ravie d'accueillir Clotilde Croissando, ambassadrice HEC We & Men. Bonjour Clotilde. Bonjour Daphné. Merci d'être avec nous aujourd'hui, Clotilde. Je suis vraiment ravie de te recevoir dans ce podcast HEC We & Men. Tu as une carrière brillante dans le monde de la finance de ta sortie d'HEC à aujourd'hui. Tu es aujourd'hui CFO de Neuf Lysos BC, dont la raison d'être, et je le disais, construire une banque meilleure pour les générations à venir. En quoi consiste ton travail aujourd'hui concrètement ?
Alors mon rôle clairement c'est de tenir les cordons de la bourse. Je dois m'assurer que nous avons suffisamment de liquidités, de ressources pour réaliser notre activité. Donc évidemment comme toute fonction support, je suis au service du business. Donc ma priorité c'est le développement commercial. Donc tout comme le directeur des ressources humaines doit s'assurer qu'il a les bons moyens humains en place, comme le CO doit s'assurer qu'il a les bons outils, les bons process, je m'assure que les investissements financiers sont alignés avec la stratégie et généreront un retour sur investissement positif tout en créant de la valeur sur le long terme.
La proportion des femmes à des postes de direction en finance est seulement de 22%, contre 38% au grade initiaux. Tu es CFO et membre du COMEX d'une banque privée, on l'a dit. Est-ce que tu as l'impression que ça a été plus compliqué pour toi en tant que femme ?
Alors, quand j'en discute avec mes amis, j'ai l'impression que dans le secteur finance dans lequel j'évolue, ça a peut-être été plus facile parce que la performance est basée sur des résultats très observables, sur des KPIs financiers. Et donc, à ce titre, qu'on soit un homme ou une femme, à partir du moment où on délivre, on est promu. Donc, je pense que ça a pu être moins compliqué pour moi dans ce secteur.
Clotilde, qu'est-ce qui te passionne dans ce que tu fais ?
Ce qui me passionne, en fait, c'est la déclinaison opérationnelle de ce que je fais au quotidien et qui consiste à faire travailler des gens ensemble. Et donc, ce qui me donne de l'énergie lorsque je me lève le matin, c'est de créer ce cadre propice à la collaboration en instaurant une vision partagée, en créant une culture de confiance, en fournissant les ressources nécessaires, en reconnaissant et en récompensant les efforts. et évidemment la spot note liste en résolvant les problèmes, parce que très clairement, cela fait partie, cela occupe une grande partie de mon quotidien. Donc c'est cette dimension humaine et collaborative qui me plaît dans ce que je fais aujourd'hui.
Quelle est ta plus grande fierté ?
Ma plus grande fierté, c'est d'être en alignement avec mes valeurs, avec ma vraie personnalité. Alors je suis une femme de caractère et de conviction, donc cela donne souvent lieu à des échanges intenses, mais toujours de vérité. Je pense à une personne qui m'avait dit qu'il n'aimait pas être en télétravail parce que ses enfants n'appréciaient pas la personne qu'il était professionnellement. Or, moi, je suis exactement la même personne, 100% la même, que ce soit dans la vie privée et dans la vie professionnelle. Et d'ailleurs, les seules fois où j'ai pu ressentir de la démotivation ou de la fatigue émotionnelle, c'est lorsque j'ai été désalignée ou en désaccord avec mes valeurs.
Des échecs, des loupés, des moments où on rate et on recommence, on en connaît tous. Est-ce que tu as une anecdote, quelque chose que tu veux partager ? J'imagine que toi aussi tu as déjà traversé ce genre d'événement.
Alors je n'ai pas un échec spécifique en tête, plutôt un regret. C'est celui de ne pas avoir sauté le pas de l'expatriation. Ce qui est un petit peu dommage quand on a évolué dans des groupes internationaux comme EY, HSBC ou ABN Amro. Et surtout, je pense que c'est aussi l'un des meilleurs conseils que je pourrais donner à la génération future de sauter le pas de l'expatriation.
Pas hésiter à aller vivre un moment à l'international.
Absolument, absolument.
Et pourquoi tu ne l'as pas fait ? Tu n'as pas eu l'occasion ? Ou tu as été peut-être trop prudente ?
Si, l'occasion s'est présentée, mais je pense que, comme tu le dis, j'ai privilégié la prudence et le confort. Et que, a posteriori, encore une fois, ce n'est pas un échec, mais un petit regret. Ce n'est pas nécessairement ce que je referais si ça se représentait.
On va maintenant parler de la relation entre la vie professionnelle et la vie personnelle. On parle souvent de cet équilibre entre les deux et a fortiori pour les femmes qui peuvent avoir une pression toute particulière en la matière. Toi, tu as trois enfants. Comment est-ce que tu as réussi à conjuguer ta carrière avec ta vie perso ?
Alors, Marguerite Béard, qui est la nouvelle CEO du groupe auquel j'appartiens, à couter coutume de dire qu'il y a trois personnes qu'il faut choisir consciencieusement pour réussir sa vie professionnelle, donc son mari, sa nounou et son chef. Moi, ce facteur choix, j'ajoute très clairement le facteur chance parce que je pense que le mariage est un peu comme une loterie et très personnellement, je pense avoir gagné le loto. Mon mari m'a toujours offert un cadre de vie serein et apaisant. qui m'a permis d'avoir une stabilité émotionnelle. Et je pense que les femmes ont besoin de cette stabilité émotionnelle pour s'épanouir professionnellement. Donc je leur remercie.
Bien s'entourer, est-ce aussi s'entourer de femmes ? On parle d'une certaine solidarité féminine, on entend beaucoup parler de sororité. Quel est ton point de vue, toi, justement, sur ce thème ? Est-ce que tu as quelque chose à nous raconter ?
Moi, je me souviens au tout début de ma carrière, avoir été confrontée à des comportements qu'on appellerait maintenant déplacés ou sexistes. Je me souviens en avoir référé à ma responsable hiérarchique de l'époque, qui était une femme, ce qui était assez rare, et elle a tout de suite pris les mesures nécessaires pour me protéger et sanctionner d'une certaine manière la personne qui était responsable de ses actes. sur le coup Donc je pense que je n'ai pas nécessairement mesuré la portée de ce qu'elle a fait, mais a posteriori je la remercie et d'ailleurs ça me fait penser qu'il faudrait que j'aille prendre un café avec elle pour lui dire.
On va maintenant parler modèles et inspirations. Aujourd'hui, tu es à ton tour une ambassadrice HEC WeAndMen et tu inspires également les nouvelles générations, celles qui nous écoutent, celles qui te lisent, celles qui sont autour de toi, celles et ceux que tu vas rencontrer. Pourquoi est-ce que c'était important pour toi de donner à ton tour ?
Justement parce que je pense que j'ai beaucoup reçu. Bon après c'est un peu bateau mais je dirais que ça fait partie de la base que j'essaie d'enseigner à mes enfants, de rendre à la hauteur de ce qu'ils ont reçu et aussi pour leur donner des conseils qui moi si on me les avait prodigués m'auraient permis d'avancer plus rapidement. Et ces conseils je dirais la première chose c'est d'être épanoui dans sa vie personnelle donc on a parlé du rôle du mari, du partenaire on va dire plus largement. Après, pour moi, le deuxième conseil, c'est d'être aligné, donc d'être aligné avec ses valeurs, avec sa vraie personnalité. Parce que pour moi, c'est à partir du moment où on se désaligne qu'on peut commencer à ressentir de la démotivation, voire de la fatigue émotionnelle. Et ensuite, mon troisième conseil, c'est d'être bien entouré, donc professionnellement, d'avoir un maximum de top performers, de players A, de ne pas en avoir peur. Parce que je considère que c'est en étant aussi entouré de players C qu'on en devient un soi-même. Donc le conseil, que ce soit dans la vie personnelle ou professionnelle, c'est pour moi d'être entouré de personnes qui nous tirent vers le haut.
Et de donner le meilleur de soi-même.
Absolument.
Qu'est-ce que tu dirais aujourd'hui à la jeune Clotilde à sa sortie d'HEC ?
Je lui dirais bravo et n'aie pas peur, ça va bien se passer.
D'accord. Merci beaucoup, Clotilde, d'avoir pris le temps de ce podcast avec nous.
Merci, Daphné.
Retrouvez tous les épisodes de Trajectoire sur Spotify et sur le site hscstories.fr. Musique
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