Speaker #0Bonne écoute ! Alors, tu fais quoi dans la vie ? Et là, blanc, tu bafouilles. Tu balances trois concepts flous, tu cites ton statut juridique, tu finis avec un... C'est un peu compliqué à expliquer en fait. Ça te parle ? Moi aussi, je l'ai fait, et pendant longtemps. Et c'est là que je te pose la question qui pique un peu. Est-ce que ton ado comprendrait ce que tu vends ? Si t'hésites, on est pile au bon endroit. Aujourd'hui, je te parle de pitch, mais pas le pitch façon startup qui lève des millions. Non, un pitch clair, simple, vivant, qui va donner envie au bon client de te dire « Ok, je vois, et tu fais ça comment ? » À la fin de l'épisode, tu repars avec une trame pour créer ton pitch en 30 secondes et des mots que les humains comprennent, même sans être sur LinkedIn toute la journée. Pourquoi c'est flou et pourquoi c'est normal ? Alors, soyons clairs, si t'as déjà senti ta gorge se nouer, Quand quelqu'un te dit « mais tu fais quoi exactement ? » Tu n'es pas seul. C'est même un grand classique chez les indépendants et les entrepreneurs. Il y a une raison à ça. En fait, quand tu bosses à ton compte, ton métier ne rentre pas dans une case. Tu fais un peu de ci, un peu de ça, t'as plein de casquettes. Tu accompagnes, tu crées, tu ajustes selon les clients. Tu fais de la stratégie, du terrain, du suivi, de la réassurance émotionnelle, de la gestion de projet, parfois dans la même journée. Et le tout sans fiche de poste. Alors quand on te pose la question « mais tu fais quoi ? » , on se retrouve à répondre avec un soupir, un « alors c'est un peu particulier » ou pire, un monologue de 4 minutes où même toi tu te perds. Un jour, je me suis lancée dans une explication trop longue et trop floue, à une soirée où quelqu'un me répond à la fin « ah d'accord, donc en fait, t'es une genre de coach RH communication freelance » . Et moi, j'ai hoché la tête alors que c'est pas du tout ça que je fais. Ce qui est fou, c'est qu'on peut être hyper compétent, hyper engagé dans ce qu'on fait et en même temps incapable de poser une phrase claire dessus. Et tu sais pourquoi ? Parce que c'est plus simple de faire les choses que de les expliquer. Et puis souvent, on a peur que ça fasse trop réducteur, que ça ne dise pas tout ce qu'on sait faire ou que ce soit trop marketing et pas assez subtil. Du coup, on noie l'essentiel dans des mots flous. On dit « j'accompagne les professionnels dans leur évolution stratégique et humaine » . où j'aide à fluidifier les processus pour améliorer la posture entrepreneuriale. Je n'arrive même pas à le dire tellement c'est compliqué. C'est joli, c'est intelligent, mais c'est flou. Et quand c'est flou, les bons clients ne comprennent pas que c'est d'eux qu'on parle. Tu sais, c'est un peu comme donner une carte sans itinéraire. Tu sais où tu veux les emmener, mais eux, ils voient juste une ligne grise. Et c'est là que je te repose la question miroir du début. Si tu disais ton pitch à un ado, à un enfant, est-ce qu'il comprendrait ? S'il te répond « Hein ? » ou « Ok, mais tu vends quoi exactement ? » Eh bien, tu as la réponse. Et tu sais quoi ? Ce n'est pas grave. C'est même plutôt une bonne nouvelle. Parce que ça veut dire que tu as juste besoin de clarifier. Pas de devenir un ou une pro du storytelling, ni de sortir un pitch de vente en 12 secondes chrono. Juste d'avoir une phrase simple, humaine, qui dit à qui tu t'adresses et comment tu les aides. Et c'est exactement ce qu'on va construire ensemble maintenant. Alors, un bon pitch, qu'est-ce que ça doit faire ? Un bon pitch, c'est... pas un slogan. C'est pas une formule magique qu'on récite en apnée. Et c'est surtout pas une phrase à rallonge qu'on a écrite à 22h sur Notion un soir de doute existentiel. Un bon pitch, c'est comme une poignée de main mentale quelque part. Ça dit à la personne en face, je vois qui tu es, je sais ce que tu vis et je peux t'aider si tu veux. Mais avant de parler de ce qu'un bon pitch fait, peut-être qu'on va parler de ce qu'il ne fait pas. Ce qu'il ne doit pas faire, il ne doit pas te faire transpirer à l'idée qu'on te pose la question. Ça, clairement, non. Il ne doit pas nécessiter de sous-titres pour être compris. Il ne doit pas non plus ressembler à une fiche de poste en reconversion. Et surtout, surtout, il ne doit pas déclencher un « Ah, ok, intéressant, poli. » Parce que tu sais que « intéressant » , ça veut dire « j'ai rien compris, mais j'ai pas envie d'avoir l'air bête » . Alors maintenant, qu'est-ce que du coup un bon pitch fait concrètement ? Il va cocher trois cases simples. Il parle à quelqu'un. Et ce quelqu'un, ce n'est pas tout le monde, donc c'est suffisamment précis. Il explique ce que tu fais et sans vocabulaire trop complexe ni trop d'experts. Il donne envie de dire « Ah tiens, et tu bosses comment exactement ? » Et là, j'insiste, un pitch, ça ne vend pas tout. Ce n'est pas le moment de détailler tes offres, tes modules ou ton taux de satisfaction client. C'est une accroche, c'est juste l'ouverture. Quelque part, c'est un petit crochet qui donne envie de te poser une vraie question ensuite. Alors, une manière assez simple de tester, c'est de voir les réactions. Tu sais, quand tu as un bon pitch, quand la personne en face hoche la tête, qu'elle pose une question en retour, ou qu'elle te dit « Ah, mais moi aussi, je galère avec ça, tu pourrais m'aider ? » Si ton pitch déclenche un silence gênant ou un changement de sujet, c'est peut-être qu'il est trop flou ou trop large. Ou trop « je veux paraître pro » alors que la personne en face, elle veut juste essayer de comprendre si tu peux l'aider avec son problème du moment. Si on fait un petit jeu entre la version LinkedIn versus la version café avec ta tante des pitchs. Prenons un exemple. La version LinkedIn, ça donnerait « je suis experte en stratégie de visibilité pour entrepreneurs à impact avec un accompagnement sur mesure autour de l'identité, du message et du positionnement différenciant » . J'ai dû prendre… de l'air avant de dire tout ça. Version café avec Tata Simone, ça donne « J'aide les entrepreneurs à mieux dire ce qu'ils font pour qu'ils trouvent des clients sans avoir à se vendre tout le temps. » Il y en a une qui fait « pro » et l'autre qui fait « clair » . Mais tu peux garder les deux. L'important, c'est de savoir laquelle tu sors et surtout à qui et à quel moment. Et si tu as un seul réflexe à retenir, c'est fait court, simple, fais parler les humains, pas ton syndrome de l'imposteur. La mini-méthode que j'utilise et que tu peux tester aujourd'hui, c'est que maintenant qu'on a dégommé les pitches à rallonge et les phrases vides, eh bien, il faut faire simple. Je vais te partager la formule que j'utilise encore aujourd'hui et que j'adapte selon les situations. C'est-à-dire selon si c'est une visio client-prospect, si c'est sur Insta, si c'est un événement pro ou une discussion de comptoir. Et c'est toujours en évolution. Mon pitch bouge depuis quatre ans que j'ai mon entreprise. Mon pitch aujourd'hui, c'est une base et c'est surtout pas une prison. Ça veut dire que quand tu construis le tien, tu sais que tu vas l'adapter à ta sauce. Si tu pars de là, du fait que c'est adapté à toi, tu gagnes en clarté directement. Ma formule préférée pour construire un pitch, c'est de dire « j'aide » , ensuite de parler de ton public cible, « à » , et là tu peux mettre des résultats concrets, un bénéfice, « grâce à » , là tu vas parler de ta méthode, de ton approche et de ton truc à toi. Ça peut paraître ultra classique. Et c'est normal, c'est parce que ça fonctionne, je suis sûre que tu l'as déjà vu à plein d'endroits. Cette méthode, elle va droit au but. Elle dit pour qui tu bosses, ce que tu leur permets de faire et comment tu t'y prends. Et tout ça en une seule phrase. Je te donne quelques exemples pour t'inspirer. Un pitch qui est bien construit, c'est par exemple, j'aide les freelancers à structurer leur business pour qu'ils arrêtent de bosser dans tous les sens. J'aide les coachs à clarifier leur offre et à la vendre sans se forcer. Et un dernier, ce serait... « J'aide les entrepreneurs débordés à retrouver du temps pour créer, pas juste courir » . Je suis sûre que tu as remarqué un truc. Ces phrases-là, elles ne sont pas ultra glamour, elles ne sont pas très originales, elles ne sont pas révolutionnaires. Mais par contre, on les comprend. Et si ça se comprend, ça commence à toucher les bonnes personnes. Si toi, tu veux faire pareil, pose-toi ces trois questions. La première, c'est à qui tu t'adresses ? Aux freelancers ? Aux mamans entrepreneurs ? Aux architectes qui veulent sortir de la prestat classique ? Peu importe, sois précis. 2. C'est quoi leur galère à eux ? Pas une galère générale, la galère qu'ils vivent en ce moment. Est-ce qu'ils sont fatigués ? Est-ce qu'ils sont dans le flou ? Est-ce qu'ils manquent de clients ? Est-ce qu'ils ont trop d'offres ? Est-ce que c'est une question de charge mentale ? Est-ce que c'est une question de chiffre d'affaires ? Bref, creuse. 3. Qu'est-ce qu'ils vont gagner grâce à toi ? Est-ce qu'ils vont gagner plus de clarté ? Plus de clients ? Plus de temps libre ? Plus de confiance ? Et à partir de là, tu peux assembler ton pitch comme un Lego avec ces trois parties. Astuce bonus, le test du pote qui n'y connaît rien. Une fois que tu as écrit ta phrase, dis-le à un pote ou une pote qui ne bosse pas du tout dans ton domaine. Genre ton cousin qui fait de la menuiserie, ou ta voisine qui pense que coach business c'est un métier sur YouTube. Si cette personne-là te répond « ok, je vois » , ça veut dire que ton pitch est validé, très bonne nouvelle. Mais si la personne te dit « mais tu fais quoi en fait ? » , et bien c'est qu'il faut que tu reformules, c'est pas assez clair. Et si tu as peur de réduire ce que tu fais, je te rassure, tu ne dis pas tout dans un pitch et c'est pas grave. Un bon pitch c'est un... point d'entrée. Encore une fois, ce n'est pas un catalogue. Le reste, tu l'expliques après, quand la personne en face est déjà intéressée. Mais d'abord, il faut qu'elle comprenne ce que tu fais et pourquoi ça pourrait l'aider. Ce que ça a changé pour moi et ce que ça peut changer pour toi. Tu sais, ce que ça change d'avoir un pitch simple et clair, ce n'est pas juste des likes. En plus, dans ton post LinkedIn, parce que ça, ça ne paye toujours pas les factures. Ce n'est pas juste une bio Insta plus punchy. Non, ça change ton quotidien, vraiment. Déjà, ça va changer ta posture. Avant, quand on te demandait ce que tu faisais, tu étais en PLS, en stress. Potentiellement, tu pouvais partir dans une explication longue, confuse, où tu avais l'impression d'être flou, prétentieux. Moi aussi, ça m'est arrivé. Et dans ces cas-là, je me retrouvais à m'excuser presque de faire plein de choses. Aujourd'hui, je réponds en une phrase. Et je la dis avec le sourire. Pas parce que c'est parfait, mais parce que c'est clair pour moi. Et ça, ça me met dans une toute autre énergie, en fait. Ensuite, ça filtre les bons clients. Quand ton pitch est flou, tu attires un peu n'importe qui. Des gens qui te sollicitent pour un truc rapide, des missions qui sont hors sujet, ou des clients qui pensent que tu fais de la com alors que tu bosses sur la stratégie ou inversement. Depuis que mon pitch est clair, j'ai moins de demandes. mais de bien meilleure qualité. Les gens savent pourquoi ils me contactent. Et souvent, ils commencent par « j'ai vu que tu accompagnes des gens comme moi » . Et ça, c'est déjà la moitié du boulot de fait. Enfin, ça t'enlève une charge mentale énorme parce que ne pas savoir comment te présenter, c'est un bruit de fond. Tu le ressens à chaque fois que tu dois écrire un post, un mail ou un à-propos quelque part. Et ça, ça fatigue. Et à force, ça t'empêche de parler de ton offre. Ou alors tu le fais, mais avec cette petite voix qui va toujours te dire Est-ce que les gens comprennent ce que je propose vraiment ? Un pitch clair, c'est du silence dans ta tête. Ça veut dire moins de doutes, moins de réécritures, moins de pirouettes pour dire qui tu es. Juste une phrase qui te ressemble et qui dit « voilà comment je peux t'aider » . Alors voilà, on a tendance à croire qu'un bon pitch, c'est réservé aux start-upeurs ou aux gens qui vendent potentiellement sur scène des choses incroyables. Mais en vrai, c'est juste un outil de clarté. Un truc que tu peux dégainer en visio, en story, dans un mail ou au comptoir du café à côté de chez toi. Et le jour où tu trouves LA phrase qui te ressemble, celle que tu peux dire à voix haute sans rougir ni bafouiller, crois-moi, ça te change la vie. Parce que ça t'ancre, ça pose une base solide. Et ça fait du tri. Ça fait du tri dans tes idées, dans tes offres et dans les gens qui frappent à ta porte. Alors cette semaine, je te propose un mini-défi. Écris ton pitch en une phrase. Pas pour le publier, pas pour qu'il soit parfait, juste pour l'avoir pour toi. Si t'as envie, tu peux venir me le partager, je te dirai si c'est limpide. ou s'il faut encore retirer de mots compliqués. À très vite et en attendant, parle de ce que tu fais, comme tu parles à un être humain, c'est déjà beaucoup. Et respire, tu n'es pas seul sous l'eau. Merci pour ton écoute.