Speaker #0Salut les tucettes, c'est TUCETOO, ou presque, le podcast qui donne la voix à vos ambitions. Aujourd'hui, je vous parle d'un moment que beaucoup d'entre nous ont vécu, mais que peu racontent, ce jour où j'ai fermé la porte des toilettes, posé mon front contre un mur, et puis j'ai pleuré. Je dis bien pleuré, pas verser une petite larme élégante, genre façon cinéma, indépendant, non non non, j'ai pleuré pour de vrai, et c'est peut-être là, ce jour-là, que j'ai compris ce que voulait dire être seule à bord d'un Navi qui tangue. Allez, go, c'est parti. Alors, je vais vous le dire, on ne pleure pas pour une facture. Le jour où c'est arrivé, j'étais en plein tunnel. Un de ces moments où tout s'accumule. Un devis qui a été refusé, une cliente en coaching qui annule sa séance et demande un remboursement, un problème avec mon logiciel de facturation, il me prend la tête, franchement, un prestataire qui me plante la veille d'un lancement, enfin tout ça. et puis surtout aussi une fatigue mentale. Ce n'est pas un événement, c'est l'effet cumulé. Ce moment où tu as tout donné et rien ne revient. Et puis, je reçois ce mail, l'objet point stratégique sur ton activité. Je clique, je lis et là, la phrase qui m'achève. Honnêtement, je ne suis pas sûre que ton positionnement soit clair. Je pense que tu devrais te remettre en question. Ça, c'était quelqu'un que je ne connaissais même pas. Vous savez, le gars qui a eu mon adresse mail et qui me dit ça. Alors, je ne réponds pas, je me lève, et puis là, je vais aux toilettes, je ferme la porte et je pleure parce que tout déborde, en fait. Et puis, je ne peux pas pleurer devant tout le monde parce qu'il faut garder sa posture. Alors, pourquoi on en arrive là ? Ce n'est pas qu'une question d'organisation. On ne pleure pas parce qu'on est faible. On pleure parce qu'on tient trop, trop longtemps. En tant qu'entrepreneur, on porte beaucoup. Le projet, la vision. les charges fixes, les équipes parfois, la com, la tréso, c'est horrible ça, et la peur de l'échec qui vient squatter la nuit. Et en prime, on doit avoir l'air solide, inspirant, structuré. Donc on encaisse, et parfois on encaisse trop. Moi ce jour-là, je n'avais pas besoin d'un énième conseil de business, j'avais besoin d'un « je te vois » , d'un « ouais c'est dur parfois » , d'un « tu fais déjà de ton mieux » . Ce que LinkedIn ne montre pas, ça c'est les dessous invisibles, ce que je ne disais pas à ce moment-là, c'est que je me demandais si je n'étais pas en train de devenir nulle. Je mettais en doute l'intégralité de mes compétences. Je me comparais à des gens qui semblaient tout réussir alors que moi, j'étais dans les chiottes à pleurer. C'était classe. Et tu sais ce que j'ai compris ? Vous savez ce que j'ai compris ensuite ? On est plusieurs à pleurer dans les toilettes, mais on n'en parle pas. Parce que c'est tabou.. Ça fait désordre. Et ça, ça ne vend pas. Mais c'est là, pourtant, et c'est OK. pleurer dans les chiottes, c'est pas un bug dans le système. C'est une alerte, un check moteur, un moment d'humanité. Ce que ça m'a appris, pas besoin d'attendre d'être en PLS pour s'écouter. Ce jour-là, après m'être mouchée avec le PQ premier prix, je suis sortie et j'ai fait quelque chose de nouveau. J'ai annulé deux appels. Je suis allée marcher. J'ai parlé avec une pote entrepreneuse, pas pour des conseils, juste pour lui dire, je suis à bout. Est-ce que c'est moi le problème ? Et elle m'a répondu, non, t'es juste humaine, Carole. Et t'as le droit d'avoir des jours pourris. Et depuis ? J'ai mis en place trois choses concrètes. Un indicateur de surcharge émotionnelle. Quand j'ai envie de tout balancer, je m'arrête. Tout simplement. Une amie sécure a appeler sans filtre. Bon, la pauvre, je ne choisis plusieures amies. Je ne veux pas la démonter quand même. Et puis un petit carnet, ça ne passe pas. Mon carnet s'appelle « Ça passe pas » . J'écris dedans, quand ça coince, je le relis parfois et je rigole souvent, en fait. Donc, conclusion, si vous êtes déjà allé pleurer dans les chiottes, sachez que vous n'êtes pas le seul. On est plein là-dedans. Ce n'est pas une faiblesse. C'est un moment de saturation. Ce qui compte, c'est ce qu'on fait ensuite. Si vous êtes en train de vivre un creux, sachez que ça passera. Obligatoirement, ça passera. Que vous n'êtes pas nul. Que ce métier est exigeant et que non, votre valeur ne se mesure pas à vos ventes du mois. Et si tout va bien en ce moment, profitez et gardez une serviette en papier pas loin pour quelqu'un qui en aurait peut-être besoin. Voilà. Allez, merci de m'avoir écouté. C'était Carole Lacaze dans Tucetoo ou presque. Si cet épisode vous a parlé, vous a fait du bien, vous a fait sourire, partagez-le et souvenez-vous, on a le droit d'être ambitieux et parfois à bout. Allez, à très vite sur un nouvel épisode et d'ici là, respirez. marchez et pleurez si besoin. Les toilettes sont grandes ouvertes et n'oubliez pas, comme d'habitude, la parole est à vous.