Speaker #0Salut les tucettes, bienvenue chez Tucetoo ou presque, le podcast qui donne la voix à vos ambitions. Moi c'est Carole Lacaze, donc bienvenue dans ce nouvel épisode. Ici, il n'y a pas de success story prémâchée, pas de bullshit motivant, juste des parcours réels, parfois glorieux, parfois essoufflés, mais toujours humains. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un moment qu'on ne met jamais en story, celui où j'ai voulu tout arrêter. Pas pour un effet de style, pas pour tester ma capacité à rebondir. Non, non, non, pour de vrai. Parce que j'étais arrivée au bout de moi. Et si vous êtes entrepreneur ou indépendant ou à la tête de votre projet depuis un moment, vous avez peut-être vous aussi connu ce genre de moment. Celui où ce n'est pas, ce n'est plus la fatigue, mais du dégoût, du vide, trop plein. Allez zou, on y va. Je me souviens très bien de ce moment. Ce n'était pas après un gros échec, ni après une crise client, ni même à la suite d'un burn-out. C'était un jour banal. J'étais assise à mon bureau, j'avais devant moi un mail à écrire, une facture à vérifier, un module de formation à finaliser. Et là, rien. Aucune envie. Pas une once d'énergie. Pas l'envie de m'y mettre. Mais surtout, pas l'envie de continuer. Et dans ma tête, il y a eu cette phrase. Je crois que je n'en peux plus. Pas parce que ça ne marchait pas, mais parce que je me sentais plus en vie dans ce que je faisais. Ça n'allait pas. J'étais fatiguée moralement. J'avais l'impression de m'agiter pour maintenir un truc qui n'avait plus de sens. Et dans ce genre de moment, ce qu'on appelle le doute, ça devient un gouffre. Il y a plein de raisons pour lesquelles on en vient à vouloir tout arrêter. Et ce n'est pas toujours une question de chiffre d'affaires. Chez moi, c'était un mélange. L'auto-exigence constante, celui qui pousse à toujours s'améliorer, structurer, faire encore mieux. Le manque de reconnaissance, parce qu'on donne beaucoup et parfois on a juste envie d'un merci sincère. Vraiment, ça fait du bien. L'isolement, même entouré, on peut se sentir seul dans les décisions, les galères, les remises en question. Et puis il y avait surtout l'usure, celle qu'on ne voit pas venir, celle qui ne prévient pas, celle qui vide doucement le réservoir. Il y a encore l'extérieur, les injonctions à tenir bon, les clients qui veulent juste 10 minutes de plus, les collègues, le confrère qui enchaînent des projets ultra rentables et ces foutus postes LinkedIn qui vous font croire que tout le monde réussit mieux que vous. Alors à l'extérieur, tout avait l'air d'aller. Les clients, les formations qui se remplissaient, les retours positifs. Mais à l'intérieur, c'était l'envie qui se faisait la malle. Pas parce que c'était dur, parce que c'était devenu absurde. Je me suis surprise à penser, mais pourquoi je continue ? Pour qui ? Pourquoi ? Et c'est là qu'on comprend un truc. Vous pouvez faire tout bien et quand même ne plus avoir envie. Parce qu'on confond souvent réussite extérieure et satisfaction intérieure. Et parfois, ce que vous montrez aux autres vous enferme encore plus. Vouloir arrêter, c'est une chose, mais le faire, vraiment, c'est autre chose. Parce qu'on a peur. On a peur de perdre la face, on a peur de décevoir, on a peur d'abandonner après avoir tant donné. Et puis, on a peur aussi de se dire qu'on a échoué. Puis, il y a la peur du vide. Et si je m'arrête, je fais quoi ? C'est vertigineux. Parce que votre activité, c'est peut-être devenu votre identité. Et qu'abandonner un projet, c'est presque comme abandonner une part de vous-même. Alors, ce que j'ai fait, bah je n'ai pas tout arrêté. En tout cas, pas ce jour-là. Mais je n'ai toujours pas arrêté. J'ai fait une pause, une vraie. Sans profiter du creux pour réfléchir à la suite, j'ai dormi, j'ai marché, j'ai lu, j'ai pris soin de moi. Et surtout, j'ai laissé tomber la pression de savoir où j'allais. Et là, doucement, quelque chose est revenu. Pas une envie d'exploser, pas un regain de productivité, mais une curiosité. Une micro-étincelle, une voix intérieure qui disait « tu pourrais essayer ça, mais seulement si t'en as envie » . Et c'est là que j'ai recommencé. Petit à petit, lentement, différemment. Si vous en êtes là, si vous aussi vous pensez à tout arrêter, sachez une chose, ce n'est pas une faiblesse et ce n'est pas une honte. Et ce n'est même pas rare. C'est souvent un signal, un appel à l'alignement. Un moment où votre corps, votre esprit et votre cœur vous disent « Eh là, tu t'es oublié dans ce projet » . Alors si vous êtes à bout, ne prenez pas de décision radicale dans l'épuisement. Offrez-vous un sas, une pause, une respiration, une parenthèse et posez-vous la vraie seule question. Est-ce que j'ai encore envie ? Et si oui, à quelles conditions ? Donc voilà, j'ai voulu arrêter vraiment, et c'est à ce moment-là qu'il m'a permis de repartir différemment. Pas pour revenir plus forte, pas pour prouver quoi que ce soit, mais pour me remettre au centre. Alors si vous êtes dans le doute, dans la lassitude, dans le à quoi bon, sachez que ce n'est pas la fin, ce n'est pas grave, et c'est peut-être juste un tournant. L'important, ce n'est pas de continuer pour continuer, c'est de retrouver ce qui vous met en mouvement. pas juste ce qui vous fait cocher des cases. Allez, merci de m'avoir écouté cet épisode de Tucetoo ou presque. À très vite dans vos oreilles. Prenez soin de vous, vraiment. Et on se retrouve bientôt, peut-être, quand l'élan sera là. En attendant, la parole est à vous.