Speaker #0Salut les Tucettes et bienvenue chez Tucetoo ou...presque, le podcast qui donne la voix à vos ambitions. Moi c'est Carole Lacaze et aujourd'hui on va parler de votre corps. Alors pas celui que vous tentez de muscler, mais celui qui parle à votre place, souvent sans que vous le sachiez. Sachez que 93% de ce que votre public retient, ce n'est pas ce que vous dites, c'est ce qu'il voit, ressent, capte entre les lignes et entre les gestes. Alors la grande arnaque des 93%, alors oui ce chiffre circule partout, 93% de la communication est non-verbale, mais c'est un peu plus nuancé que ça, désolé pour les fans des stats. En réalité, ce chiffre vient d'une étude d'Albert Mehrabian, c'est un psychologue, dans un contexte très spécifique et en gros qui disait quand les mots contredisent le ton ou les expressions. Un exemple, vous dites, "je suis ravi". Avec un art de poisson mort, devinez quoi Personne ne vous croit. Donc ce n'est pas que les mots ne comptent pas, mais le non-verbal domine quand il y a un doute. Alors votre corps, c'est un outil de communication primitive. Bien avant les PowerPoints et les réunions Teams, les humains lisaient les expressions, les postures, les mouvements d'yeux. Pourquoi, p our savoir si l'autre était un ami ou un... danger. Alors aujourd'hui c'est pareil, un regard fuyant peut casser la confiance, une posture fermée peut bloquer le dialogue et une voix tremblante peut rendre flou même un message clair. Et la bonne nouvelle c'est que ça se travaille. Donc on va parler des cinq grands piliers du non-verbal. Le premier pilier c'est le regard. Alors là on touche à l'un des plus puissants outils de communication non-verbal et je vous préviens c'est un outil à double tranchant, mal utilisé. il peut mettre mal à l'aise et bien utiliser, il peut captiver sans un mot. Le regard, c'est le Wi-Fi de la communication. Alors pourquoi le Wi-Fi. Parce que sans lui, la connexion ne se fait pas. Quand vous parlez à quelqu'un sans le regarder, c'est un peu comme essayer d'envoyer un message vocal, bah sans raison en fait. Ça ne passe pas. Ou ça coupe. Et l'autre finit par se dire, "bon visiblement, cette personne parle à la pièce et pas à moi". Si on a un regard trop fuyant, un regard qui fuit en permanence, qui se perd au plafond ou au sol ou dans le néant, ça envoie un message inconscient de manque de confiance, de désintérêt, voire de malhonnêteté. Sans parler de l'effet "je cherche la sortie de secours". M ais attention, ça ne veut pas dire que vous devez fixer les gens non-stop non plus. Alors trop insistant, le regard fixe façon je vais convaincre par la force oculaire ça fonctionne uniquement dans les films romantiques ou les westerns. Dans la vraie vie, c'est malaisant, trop intense, trop long, trop appuyé. Votre interlocuteur commence à se dire qu'il a peut-être une tâche sur le nez. Donc l'astuce, c'est le regard en triangle. Voici une méthode simple, fluide et naturelle. Quand vous parlez à quelqu'un, regardez un œil, puis l'autre, puis la bouche, et retour aux yeux, le tout doucement. Ça permet de garder le lien tout en faisant vivre votre regard, c'est subtil, mais ça donne un effet de présence plus plus plus, tant que l'autre se sente scruté. Alors en groupe ou en public, c'est pareil, même logique. Quand vous parlez devant plusieurs personnes, ne les regardez pas globalement. Regardez-les une personne à la fois. Un regard de deux secondes vers une personne, une autre, puis encore une autre, c'est ce qu'on appelle balayer l'audience, mais avec intention, pas en mode... projecteur automatique. Le regard ciblé crée un sentiment de connexion individuelle et vous donne beaucoup plus de présence. En deuxième position, on va retrouver la posture. Votre posture, c'est votre carte de visite silencieuse. Avant même que vous ouvriez la bouche, elle envoie un message. Je suis à l'aise, je suis stressée, je n'ai pas du tout envie d'être là. Votre posture raconte votre rapport à l'espace, à l'autre, mais aussi à vous-même. Elle dit si vous assumer votre présence ou si vous vous excusez d'exister. On va prendre un exemple simple ce qu'on appelle en fait la posture du sac à dos humain. Vous voyez cette posture en fait c'est épaules rentrées, tête penchée, dos voûté. On dirait que vous portez le poids de votre journée et de vos doutes. C'est la posture du je veux me faire tout petit. Le problème c'est que vous ne parlez pas juste avec votre voix. vous parlez avec tout votre corps. Si votre posture veut dire je me cache votre message sera reçu comme ce que je dis n'a pas vraiment d'importance et pourtant, vous avez sûrement quelque chose de passionnant à dire. Alors, qu'est-ce qu'on fait, o n redresse le dos comme dans un cours de yoga. Y'a mieux encore. L'astuce, c'est simple, c'est l'ancrage et l'ouverture. Ancrez-vous. Vous posez les pieds à plat au sol. Bien poser. Ressentez le poids de votre corps. C'est tout bête, mais ça change tout. On ouvre la cage thoracique. Pas besoin de bomber le torse façon super-héros. Mais juste redressez-vous, reculez légèrement les épaules. et respirez. Une posture ouverte, dit au public, je suis présent et je vous parle. Je n'ai rien à cacher. Après, vous trouvez votre verticalité. Imaginez un fil qui part du sommet de votre crâne et vous tire doucement vers le haut. C'est un petit truc de comédien pour gagner en présence sans effort. Et puis surtout... Respirez un corps tendu se voit tout de suite. Un corps relâché, bien ancré, c'est un corps qui parle avec confiance. Donc votre posture, c'est un message silencieux mais ultra puissant. Elle influence ce que les autres perçoivent de vous, mais aussi comment vous, vous vous sentez. Alors, on se redresse sans pression. Vous n'êtes pas là pour occuper l'espace, vous êtes là pour l'habiter. Troisième point, ce sont les mains. Dès qu'on prend la parole en public, elles ne savent plus quoi faire de leur vie. Elles deviennent soudainement trop présentes ou complètement absentes. Vos mains révèlent votre niveau de stress aussi clairement qu'un détecteur de mensonges. Et le public le voit. Parce que pendant que vous essayez de faire passer une idée brillante avec vos mots, vos mains sont en train de crier sauvez-moi, je suis stressée. Mais à l'inverse, vos mains peuvent aussi renforcer votre message. Une main posée, un geste clair, un mouvement qui accompagne vos mots et hop, la magie opère. Vous devenez fluide, naturel, convaincant. Je vais vous donner quelques astuces, c'est les classiques à surveiller. Alors les mains dans les poches. Alors oui c'est cool, c'est détendu, c'est "je suis à l'aise", one again. Mais attention, trop longtemps ça peut envoyer un message de désengagement. Comme si vous étiez à moitié là, à moitié en en train d'attendre le bus. En gros, désintérêt. Une main dans la poche, ok pour un court moment, mais faites-la ressortir de temps en temps. Elle a des choses à dire aussi. Les bras croisés, ah là là, le fameux crime du non-verbal, alors non. Les bras croisés ne veulent pas toujours dire je suis fermée. P arfois c'est juste confortable, vous avez froid, vous êtes concentré. Mais si vous croisez les bras en parlant, ça peut créer la distance. Surtout si votre visage reste neutre ou tendu. Le combo peut donner l'impression que vous vous repliez sur vous-même. L'idée, c'est de rester conscient de l'effet que ça peut produire. Ce n'est pas interdit, mais c'est à manier avec modération. Vos mains peuvent appuyer vos mots de façon simple et efficace. Vous parlez de quelque chose de petit, faites un petit geste. Vous montrez deux idées opposées,bah utilisez vos deux mains. Vous donnez un chiffre, une structure, une idée forte. Les mains permettent de spatialiser votre discours. Alors, si vous ne savez pas quoi faire de vos mains au départ, voici un petit conseil simple. Commencez par les laisser tranquilles. Placez-les l'une contre l'autre devant vous, posées ou en appui doux. Puis, quand une idée mérite un geste, laissez-le venir. Il sera souvent bien plus clair que si vous essayez de le forcer. Vos mains vont traduire vos émotions. Elles peuvent vous trahir ou vous servir. Évitez de les cacher, mais ne les surjouez pas. Utilisez comme des ponctuations visuelles parce qu'au fond, vos mains, c'est un peu votre sous-titrage gestuel. Et quand c'est bien fait, ça rend votre discours encore plus vivant et humain. Le quatrième point, c'est la voix. La voix, c'est votre instrument invisible mais inoubliable. C'est elle qui donne la couleur, la texture, l'énergie de vos mots. Parler, ce n'est pas juste émettre Des sons pour former des mots, c'est transmettre une intention, une émotion, une énergie. Et votre voix peut dire sans le vouloir, je suis sûre de moi, j'ai envie que cette réunion se termine vite, je suis en train de lire un test que j'ai appris par cœur et je panique intérieurement. Donc les pièges vocaux les plus courants, on va les retrouver, c'est la voix monocorde. Vous savez, cette voix plate, linéaire, fatiguée, on dirait que chaque mot coûte un effort et pourtant, et pourtant. La personne peut dire des choses intéressantes. Mais sans modulation, on décroche. Alors on va varier les hauteurs de voix, comme si vous racontiez une histoire à un enfant ou lisiez une BD, même au bureau. La voix qui accélère, c'est le deuxième point. Vous commencez calmement et puis d'un coup, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va, on y va. C'est souvent le stress qui prend le volant. Mais à l'écoute, ça donne juste l'impression que vous fuyez votre propre discours. Alors on va ralentir volontairement entre deux idées clés. On va respirer et personne ne va vous enlever votre micro. Troisième point, le volume trop bas par timidité ou peur de déranger. Certaines personnes parlent comme si elles racontaient un secret à leur coussin. Mais le problème, c'est que vous ne projetez ni voix ni conviction. Donc, le conseil que je vous donne, c'est que vous imaginez que vous parlez à la personne du fond de la pièce. Pas pour crier. mais pour envoyer votre voix vers elle. Votre voix peut faire pleurer, elle peut faire rire, elle peut convaincre, elle peut apaiser. Elle peut ralentir pour captiver, accélérer pour dynamiser, baisser pour créer de la complicité et monter pour secouer l'attention. Et ce qui compte de plus, ce n'est pas d'avoir une voix de radio, c'est d'avoir une voix authentique, vivante et connectée à ce que vous dites. Donc essayez ça avant une prise de parole, lisez à voix haute un texte que vous aimez, faites-le une première fois comme d'habitude, puis une deuxième fois en exagérant tout. Les intonations, les pauses, les émotions. Au début vous aurez l'impression d'être ridicule, c'est parfait parce que ça va réveiller votre voix. Et quand vous reviendrez à un ton naturel, ce sera plus vivant et plus vibrant. On va parler maintenant des micro-mouvements. Bienvenue dans le monde des gestes invisibles, mais hyper éloquents. Ceux qu'on ne remarque pas toujours consciemment, mais qui crient très fort dans le langage du corps, les micro-mouvements. C'est tout ce que votre corps fait sans votre autorisation officielle. Vous vous grattez le cou, vous tapotez du pied, vous jouez avec votre bague, votre manche, votre stylo, votre badge, enfin bref, vous avez compris, tout ça. Le problème avec ces petits gestes automatiques, ils ne sont pas graves. On les fait tous. Mais quand ils sont répétitifs, nerveux ou inconscients, ils envoient des signaux parasites et ils peuvent littéralement voler la vedette à votre message. Ce qui est fou dans les micro-mouvements, c'est que les gens les perçoivent même s'ils ne les identifient pas. Ils ressentent que quelque chose ne va pas. Ils n'entendent pas je suis stressé Mais ils le sentent dans votre petit frottement de doigts ou le balancement d'un pied à l'autre. Et ça crée une micro-gêne. un léger flou dans la réception, comme une image floue sur un projecteur. Donc on a des petits exemples de micro-mouvements, on les connaît tous. Le balancier corporel, vous passez votre poids d'un pied à l'autre comme un métronome sous caffeine. Le gratte-nuc ou gratte-nez, un grand classique de l'hésitation. Je me touche la bouche dès que je parle de moi. Les pieds qui tapent au sol comme si je mettais du jazz. Donc là, faites attention à tout cela. C'est tout pour aujourd'hui. Merci les Tucettes d'avoir écouté cet épisode. Si ça vous a plu, partagez-le, abonnez-vous, envoyez-le à un collègue qui croise les bras à chaque réunion et surtout, continuez à parler, mais parlez tout entier. C'était Carole Lacaze, à très bientôt dans le nouvel épisode et la parole est à vous.