Speaker #0Salut les Tucettes et les autres entrepreneurs qui passent par ici, bienvenue chez Tu Tucétou presque, le podcast qui donne la voix à vos ambitions. Moi c'est Carole Lacaze et aujourd'hui, on va parler d'un moment précis, un moment que tous les entrepreneurs connaissent, un moment qui change tout, le jour où tu embauches. Ce jour-là, tu arrêtes d'être juste toi avec ton ordi et tu deviens une vraie entreprise. Ce n'est pas seulement une case à cocher sur le site de l'Ursaf, C'est un shift mental, un truc intérieur, un petit séisme émotionnel entre je fais tout et je dois faire confiance. Allez, zou, on en parle. Bon, maintenant, j'ai quelqu'un à payer. Tu te souviens du moment où tu signes le contrat ? Cette sensation bizarre, moitié fierté, moitié ça craint, j'espère que j'ai pas fait une bêtise. Ce moment où tu réalises « je ne travaille plus seule, je suis responsable du salaire de quelqu'un » , c'est beau, mais c'est très vertigineux. Parce que derrière une embauche, il y a une famille, un frigo à remplir, un avenir qui dépend aussi de tes choix. Et c'est là que tu comprends que tu n'as plus un business, tu as une entreprise. On va être honnête, au début, on a le réflexe de contrôler. Parce qu'on veut que tout soit parfait. Parce qu'on veut que les clients sentent la patte, bah, Carole pour moi, pour le coup. Et puis un jour, tu réalises un truc fondamental. Si tu veux que quelqu'un t'aide, tu dois arrêter d'essayer de tout faire à sa place. Faire confiance, ce n'est pas dire, vas-y, je m'en fous. C'est dire, voici le cadre, voici ma vision, et voilà ton espace pour faire à ta manière. C'est accepter que la personne ou les personnes ne feront pas comme toi, mais qu'elle fera parfois même des erreurs. Le piège du « je l'ai embauché, mais je ne lui donne rien » . Oui, ça arrive. Tu embauches quelqu'un et tu continues à tout faire toi-même. Parce que ça ira plus vite. C'est dans ma tête. J'expliquerai plus tard. Résultat ? Tu coules sous les tâches. Ton salarié s'ennuie. et ton entreprise ne grandit pas. Et à ce moment-là, tu dois te poser la question. Est-ce que j'ai embauché par stratégie ou par ego ? Faire grandir une entreprise, c'est accepter de lâcher ce qui ne doit plus être tenu par toi. Donc tu redeviens manager, là, un vrai, pour le coup, tu deviens un chef, que tu le veuilles ou non. Embaucher, ce n'est pas juste signer un papier, c'est devenir un guide, repère, soutien et parfois garde-fou. Ce qui est drôle, ou pas d'ailleurs, c'est qu'on ne devient pas manager en un jour. C'est un muscle. Tu le travailles, tu le renforces, tu te plantes, tu recommences, tu te mets à dire des phrases que tu pensais ne jamais dire. Tu peux m'en faire ça ? Tu as bien le process ? On en parle en réunion ? Bref, le management, c'est 80% d'humains. Ton équipe n'est pas des robots. chacun arrive avec ses forces, ses peurs, son histoire, son énergie du jour. Et ton rôle, c'est créer un espace où ils peuvent te donner le meilleur sans s'oublier. Et sans que toi, tu deviennes un psy pas payé pour le coup. Un bon management, c'est du cadre, du cœur et du courage. Alors il faut bien faire comprendre une chose, c'est que déléguer, ce n'est pas se débarrasser. Déléguer, c'est transmettre une part de ton entreprise. C'est dire, je te fais confiance pour... porter ça avec moi. C'est donner des responsabilités, sans donner le poids de ton anxiété. Déléguer, c'est aussi accepter que ça prenne du temps. Accompagner sans infantiliser. Féliciter quand c'est réussi. Recadrer quand c'est nécessaire, mais toujours avec respect. On en a déjà parlé dans un ancien podcast. Le vrai leadership continue à inspirer. Tu peux imposer par la peur. Tu peux diriger par la pression. Mais ça ne crée ni engagement, ni loyauté, c'est vachement important, et ni magie. Le vrai leadership, c'est dire, je suis exigeante et je suis avec toi. Je veux le meilleur pour toi, comme pour l'entreprise. Et on grandit ensemble. C'est montrer l'exemple, mais pas faire semblant. Alors, accepter que ton entreprise n'est plus toi aussi. Eh oui, ça fait du mal au début. Mais un jour, tu réalises que ton entreprise respire sans toi. Qu'elle tourne même si tu prends un jour off. Parce que... Je vais te dire un truc, c'est que là, tu peux prendre des jours off, qu'elle est portée par d'autres que toi. Et c'est ça, être une vraie entreprise. elle ne repose plus seulement sur tes épaules. Elle devient un collectif. Et toi, dans tout ça, ton rôle, il change. Tu passes de faire à faire faire, de tenir tout à tenir la vision. Ton rôle change encore une fois. Tu passes de l'opérationnel à la direction. Tu deviens celle ou celui qui pense, qui pilote, qui crée, qui inspire. Et là, tu réalises, embaucher des personnes, c'est un acte de... de croissance, mais c'est aussi un acte d'amour. Parce que tu crois en eux. Parce que tu leur donnes une place. Et déléguer est retrouver enfin ton rôle de chef d'entreprise. Et là, on parle d'un sujet fondamental. Parce que déléguer, ce n'est pas juste refiler des tâches. On a bien vu tout à l'heure. C'est te libérer de ce qui peut t'empêcher de jouer ton vrai rôle. Un jour, tu regardes ton agenda et tu réalises, à la vache, j'ai du temps, j'ai un peu de temps. Un truc qui n'était pas arrivé depuis... 1988 environ. Je suis très bien. Quand ton équipe prend en main ce que tu faisais seul, tu peux enfin aller rencontrer des partenaires, prendre un café avec un potentiel client plutôt que de courir après des mails, faire grandir ton réseau, préparer de nouveaux programmes. Moi, je suis dans la formation. Réfléchir à long terme. Construire la vision plutôt que d'éteindre les incendies. Ouvre des portes. développe des opportunités. C'est le fameux shift, tu n'es plus juste dans ton entreprise, tu commences enfin à travailler pour ton entreprise. Tu peux te poser, sortir la tête du guidon, remettre les mains sur le volant stratégique. Parce que soyons honnêtes, tant que tu gères tout, tu n'avances pas, tu te contentes de survivre. Mais quand tu délègues avec intelligence, tu crées un espace mental. Et c'est dans cet espace que naît la stratégie. les nouvelles idées, les collaborations, les déclics, tu peux à nouveau imaginer l'avenir et pas seulement survivre au présent. Donc, conclusion, devenir une vraie entreprise, ce n'est pas une histoire de chiffres ou de déclarations à l'URSSAF, on l'a compris. Devenir une vraie entreprise, ce n'est pas juste embaucher. C'est une histoire d'humain, d'engagement, de confiance, de responsabilité partagée. C'est accepter d'être parfois dépassé, parfois fier, parfois épuisé. mais toujours profondément aligné à ce que tu construis. Alors oui, embaucher fait peur, mais c'est aussi ce qui transforme ton business et toi en vrai leader. Allez, salut les Tucettes. Merci d'avoir écouté ce podcast. Prenez soin de vos équipes et surtout de vous. Ah oui, et puis j'oubliais, la parole est à vous.