- Speaker #0
Bonjour à toutes et tous et bienvenue sur Uchr0niA. Je suis Pénélope Solette et je suis accompagnée, à ce jour-là, par le professeur John McLoughlin. Bonjour professeur. Bonjour. Et pour cette séance, en qualité de témoin du jour, nous recevons l'astronome et physicien nucléaire Olivier Nys de l'Institut Technologique de Bourgogne. Bonjour monsieur.
- Speaker #1
Bien le bonjour à toutes et à tous.
- Speaker #0
Uchronia. Les chroniques du temps latent. Au sommaire de notre émission, un épisode consacré aux invasions extraterrestres. Sur la base d'un film, et même d'une époque, illustrant cette fascination qu'exerce sur nous l'immensité de l'univers et notre rôle dans une paix galactique. Sommes-nous capables de nous préparer à recevoir et communiquer avec des espèces exogènes Sommes-nous en capacité d'interpréter correctement des intentions extraterrestres pour le salut de l'humanité Il faut dire que nous avons été submergés par les demandes de nos auditeurs sur le sujet. Cette séance, écrite littéralement aux petits oignons, sera en immersion complète depuis les routes du Nevada, jusque dans le casino Luxor de Las Vegas. Ce voyage sera ponctué de quelques respirations musicales, avant de terminer par nos recommandations évidemment subjectives, la séance Actu Cronia. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière, mais peut-être avez-vous reconnu le thème qui illustrait le début de cette émission, nous allons mettre en lumière donc le film Mars. Attacks, réalisé par Tim Burton et sorti en salle en 1996. Un classique de l'anticipation façon rétro-vintage pour s'imaginer un débarquement de martiens pas content du tout. Un film difficilement classable, à l'équilibre parfait entre préparation à l'invasion, philosophie du dialogue entre espèces vivantes et esthétiques, rétro-vintage. Une critique sociétale cinématographique sur les conséquences d'une impréparation planétaire coordonnée face Aux envahisseurs, un film qui repousse les limites de la catégorisation et du genre. Messieurs, nous allons pouvoir aborder notre premier sujet. Alors, selon vous, quelles pouvaient être les inspirations pour le réalisateur Tim Burton et les intentions autour de cette thématique de l'invasion extraterrestre
- Speaker #2
Alors ça, ça semble évident. On pense tout de suite évidemment à Wells, à la guerre des mondes. 1898 et sa version fantastique à la radio par Orson Welles lui-même, qui avait réussi à mettre en panique toute l'Amérique en faisant croire, dans une émission de radio comme la nôtre, que le studio était envahi de martiens et la population en fait devait se défendre. Et Orson Welles donnait des pistes et des codes pour lutter contre les martiens. C'était fantastique.
- Speaker #1
Oui, tout à fait, professeur. Alors c'est vrai que nous aussi, on... Il y en a qui remontent à une approche d'extraterrestre à partir du Xe siècle au Japon, dans les contes de Cooper de Bamboo. On voit, après Wells, en 1912, il y a le romancier Edgar Rice Burroughs, le fameux père de Tarzan, qui va publier Princess of Mars et qui met en scène des martiens à la peau verte.
- Speaker #2
On se souvient aussi du scientifique qui avait cru voir des canaux martiens en observant de plus près avec sa lunette, comme on avait abordé dans une précédente émission.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, vous avez raison. Alors, on a aussi Ray Bradbury. Moi, je pense aux chroniques martiennes.
- Speaker #2
Un best-seller de la littérature.
- Speaker #1
Un best-seller, un livre magnifique, mais qui est presque l'inverse de notre situation actuelle, où ce sont plutôt les terriens qui vont venir envahir Mars.
- Speaker #2
Un peu comme Elon Musk avant l'heure, une volonté d'aller coloniser l'autre monde.
- Speaker #1
Oui, c'est ça tout à fait, professeur. Et puis, alors, il va y avoir une grande vague soucoupiste martienne.
- Speaker #0
Une vague soucoupiste D'abord.
- Speaker #1
Ah ah, des pan-chercheurs, des ovnis.
- Speaker #2
En anglais, flying saucer.
- Speaker #1
Oui, et tout à fait. Alors ça, c'est... C'est à partir de 1947 où il y aura la fameuse découverte des débris d'un vaisseau extraterrestre, justement dans le Nevada où nous sommes, dans cette fameuse zone 51, une zone militaire. Et il y aurait eu donc un... Alors les discours se chevauchent à une sorte d'extraterrestre, mais qu'on appellerait un gris, parce qu'il aurait eu une... peau un peu grisonnante.
- Speaker #2
Le fameux Roswell.
- Speaker #1
Le fameux Roswell. Et puis, il y a plusieurs approches. Il y a Kenneth Arnold. On va se rendre compte que c'est peut-être un canular. Il y a un coiffeur, il y a un vendeur d'extincteurs qui va aussi prétendre qu'il a vu des martiens venir et qui auraient été d'une couleur verte.
- Speaker #2
Et où les fameux balançons des météorologiques de l'armée américaine, qui créent des effets visuels absolument incroyables dans le ciel américain des années 50, où tout le monde voyait, évidemment, débarquer les Russes au milieu du désert.
- Speaker #0
Mais on est resté sur la mythologie des petits hommes verts, finalement.
- Speaker #2
Forcément, en anglais. L'extraterrestre dit alien et l'alien c'est aussi l'étranger qui veut s'installer aux Etats-Unis. Donc il y a une vraie confusion entre le petit homme vert martien et le Mexicain qui veut faire des tacos.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça. Il y a deux éléments. Moi je pense beaucoup au livre en 1954 de Frédéric Brown qui va publier Martians Go Home. qui, même sur la couverture, il y a un petit homme vert.
- Speaker #2
Et qui lance véritablement la mode de l'invasion martienne.
- Speaker #1
C'est tout à fait ça, professeur.
- Speaker #2
Au cinéma, à la littérature, dans les comics, ça a été débordant vraiment à partir de ce moment-là. Oui,
- Speaker #1
alors il va y avoir le film Planète Interdite, qui va imposer un peu le style des soucoupes volantes. Un des designers et photographes dont certains clichés avaient été utilisés pour essayer de montrer une preuve. d'objets volants non identifiés.
- Speaker #2
Repris par Jacques Pradel dans son émission fameuse.
- Speaker #1
Ça, en 1995.
- Speaker #2
Fantastique.
- Speaker #1
Et on était, en fait, c'était un photographe qui avait pris un cliché de réverbère en Allemagne, un réverbère au gaz, et en fait, qui ressemble beaucoup à cette image des soules volantes qu'on voit se diffuser dans les années 50. Et puis, concernant le... le film pour lequel vous m'avez invité. C'est vrai que vont s'inspirer beaucoup les auteurs originaux. C'est sur le 16e numéro de World Science qui va représenter des aliens qui ressemblent au film que l'on voit dans Mars Attacks. Et donc là, on est en 1953 à peu près.
- Speaker #0
D'accord. Je pense qu'il faudrait que je compare mes sources avec celles du professeur, parce que pour moi, la version radio de La Guerre des Mondes de Orson Welles, qui a été diffusée le 30 octobre 1938, donc la date est importante, à la fin de la session, il indique qu'aujourd'hui nous sommes Halloween, il n'y aurait pas eu une vague de panique. Donc il faudrait que nous creusions quand même la question, je crois.
- Speaker #1
Alors, sachez que... Alors,
- Speaker #2
ce nouvel a fait sa propre légende aussi. C'est-à-dire que ça a réellement lancé son arrière. Et les journalistes. Et il a fait aussi croire qu'il avait paralysé une partie de l'économie américaine grâce à son émission de radio.
- Speaker #0
Alors qu'il y a eu très peu d'auditeurs. Parce qu'elle était quand même...
- Speaker #2
Assez confidentielle et intellectuelle.
- Speaker #0
Diffusée très tard.
- Speaker #1
Sur ABC. Mais sachez qu'il...
- Speaker #2
Après, il faut savoir se vendre aussi.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Les auditrices et auditeurs pourront retrouver... L'enregistrement originel a trait très facilement sur des plateformes vidéo, audio, sur le net.
- Speaker #0
Un vrai morceau de bravoure. Puisque vous avez la parole, monsieur Nib, si vous vouliez bien vous présenter, s'il vous plaît.
- Speaker #1
Oui, merci. C'est vrai que moi, je fais partie aujourd'hui de ce qu'on appelle un cercle zététique sur Nancy. Je travaille pour le GEPAN et je suis rattaché au CNES.
- Speaker #2
Vous travaillez avec Gérard Majax
- Speaker #1
C'est lui qui a été un des fondateurs du renouveau de la zététique en 1993. Une petite définition de la zététique C'est une recherche...
- Speaker #2
Une tentative d'explication scientifique de phénomènes paranormaux, tout simplement.
- Speaker #1
Voilà, quelque chose qu'on pourrait retrouver dans les fameux X-Files, qui se développent beaucoup dans les années 90.
- Speaker #2
Le fameux contrepoint entre Mulder et Scully. Mulder voit des extraterrestres partout et Scully fait parler la raison.
- Speaker #1
Et c'est vrai qu'au GEPAN, on n'enquête pas nous-mêmes. On va diligenter, on va sous-traiter, on va missionner des enquêteurs spécialisés pour essayer d'être les plus objectifs possibles et essayer de trouver des preuves, des éléments, des faisceaux d'indices concordants qui nous permettraient de confirmer qu'on a bien eu une approche extraterrestre. Alors, on n'a pas, c'est un peu comme entre les miracles ou les phénomènes paranormaux. On n'a pas encore à ce jour de faits véridiquement prouvés, mais pourquoi pas Donc c'est souvent des phénomènes soit de mirage, soit des phénomènes d'éblouissement. On a des caméras qui réverbèrent sur la mer, quand on a soit des avions de chasse ou des hélicoptères qui passent au-dessus de l'eau et qu'on voit qu'il y a une... phénomène qui va très très vite.
- Speaker #2
Alors après, il y avait un vrai phénomène de mode dans les années 80-90 sur des conférences extraterrestres avec de pseudo-scientifiques qui expliquaient avoir été sondés eux-mêmes par des aliens dans des endroits complètement improbables, et d'ailleurs pas complètement impossibles.
- Speaker #1
Des endroits improbables de votre anatomie De leur anatomie,
- Speaker #2
bien sûr, dont ils décrivaient par le menu.
- Speaker #0
On est bien d'accord. Mais alors, est-ce qu'on pourrait dire de vous que vous êtes martianologue ou, je ne sais pas, alienologue
- Speaker #2
Ufologue.
- Speaker #0
Comment êtes-vous arrivé sur ce projet de Mars Attacks
- Speaker #1
Il y a eu deux projets un peu concurrents, je pense qu'on va en reparler un peu plus tard. Lorsque le secrétariat d'État à la défense américaine a jeté l'éponge quand ils étaient mobilisés sur Independence Day, l'équipe de Tim Burton voulait montrer et expliciter la particularité des sites. de protéger des dispositifs technologiques. Et du coup, quand l'armée a voulu mettre fin et ne voulant pas être associée à cette exploitation de fantasmes autour de la zone 51, il y a eu une fin de non-recevoir. Et James et Burton ont fait l'appel à moi pour essayer de les accompagner sur comment renforcer la crédibilité, le côté... plausible, soit d'une intervention extraterrestre, soit de systèmes de défense terriens.
- Speaker #2
Ce n'est pas vous qui avez été à l'origine de la création du chewing-gum dans Mars Atax
- Speaker #1
Je dirais si.
- Speaker #2
Modestement, bien sûr, évidemment. L'idée était géniale. Je veux dire, recomposer en fait l'air atmosphérique terrien à base de gomme à mâcher, c'est génial.
- Speaker #1
Alors, c'est parce qu'on est vraiment dans les années 50, il y a la L'approche nucléaire, on voit même aux Etats-Unis des jeux de société, comment faire presque une fusion nucléaire dans un jeu Mattel MB. Et puis de l'autre côté, il va y avoir le développement du slime avec la chimie. Et du coup, entre les chewing-gums qui se développent, le slime et tout ça, c'est vrai que ça va faire une digression populaire, comme on pourrait le dire.
- Speaker #0
Merci beaucoup pour cet éclairage. Monsieur Nys, je vous propose de passer à notre deuxième sujet, si vous le voulez bien. Notre fameuse séquence Mitch on pitch Est-ce que l'un d'entre vous veut faire le pitch, professeur, peut-être
- Speaker #2
Bien sûr. Ce film est une parodie remplie d'humour noir, en un clin d'œil au film des années 50, comme la mort aux trousses. Ils arrivent. Venus de la planète Mars, les extraterrestres débarquent sur Terre. Cela devait arriver. Le président américain, incarné par Jack Nicholson, est perplexe. Son épouse, moins, Glenn Close magnifique, plutôt agressive, et leur fille, Nathalie Portman, toujours aussi superbe, mais désabusée et un brin en crise d'adolescence. Le professeur Donald Kessler, incarné par un magnifique Pierce Brosnan en post-reconversion James Bond, assure avec toute sa rigueur scientifique britannique et son calme qu'il est capable de trouver une solution, notamment pour communiquer. Parallèlement, le général Decker, incarné par un Rothsteiger assez agressif, veut que soit appliquée sa solution, une attaque nucléaire massive contre ces enfoirés d'aliens. L'excitation est palpable sur Terre, alors qu'on sait que les martiens arriveront bientôt aux États-Unis. Il semble venir en ami. Mais c'est vraiment le cas Comédie délurée qui parodie les films des science-fiction des années 50, surtout un film assez transgressif, si tu la rends, avec des extraterrestres qui font n'importe quoi, un film qui ne s'interdit rien, dans une folie totale.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que vous avez raison, professeur. Jusque dans les personnages, le fameux Donald Kessler fait référence à un astrophysicien, un de mes collègues un peu plus anciens, mais qui avait développé le fameux syndrome de Kessler, qui était un scénario qui s'est développé en 1978 pour la NASA. Et pour essayer d'alerter non seulement la NASA, mais aussi toutes les autres puissances terriennes, qu'à force d'envoyer dans le ciel des satellites et autres objets volants peu identifiables ou peu marqués, peu tracés, il y aurait une sorte de volume de débris spatiaux en orbite basse qui générerait une pollution spatiale et à partir d'un certain seuil que nous n'avons pas encore atteint, heureusement, mais qui nous empêcherait de pouvoir... sortir de l'orbite spatiale.
- Speaker #2
À tel point, d'ailleurs, que vous avez des missions spatiales en vue de récolter tous ces déchets qui ont été plusieurs fois planifiés et avec des projets qui vont bientôt voir le jour.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
En fait, c'est Plan 9 from Outer Space comme une intro à Mars Attack.
- Speaker #2
Et surtout Ed Wood, parce que Ed Wood était le modèle de Tim Burton, bien sûr.
- Speaker #1
C'est pas faux, c'est vrai, mais il faut voir que ce film est avant tout basé sur des cartes à collectionner.
- Speaker #2
Des cartes à collectionner, top
- Speaker #1
C'est ça. Donc, il faut voir à l'époque, on avait le développement de cartes de baseball, qui était très connu. Et donc, je vous ai parlé...
- Speaker #2
Il y a aussi l'inspiration des cartes Beijing, The Gathering, qui permettent, en fait, de matérialiser des images un petit peu pieuses pour les enfants, et évidemment les collectionner dans des jeux plus ou moins complexes.
- Speaker #1
Tout à fait. Et donc la société Topps avait développé un jeu de 52 cartes qui présentait une invasion de ces extraterrestres. Donc inspiré des martiens qu'on retrouvait dans l'épisode de World Science, Retour sur Terre.
- Speaker #2
Avec des éléments assez complets, très détaillés et au dos des cartes avec beaucoup d'informations sur les caractéristiques et l'univers des martiens en question. Avec chaque spécificité pour eux. Pour chaque martiaire d'ailleurs.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et on retrouve aujourd'hui des facsimilies de ces cartes. Et donc, en 1994, un ami de Tim Burton qui était en train de se mettre en distance de Batman Forever, de Catwoman, qui cherchait une inspiration notamment après Ed Wood, c'est Jonathan James qui va trouver un jeu de cartes complète l'édition 1962, Mars Attacks, dans un magasin de brocantes, de souvenirs vintage. Et Tim Burton va être impressionné et va lui demander d'écrire un scénario à partir de ce jeu de cartes. Et donc, Tim Burton est encore en contrat soutenu par Disney. Et après, Ed Wood. Donc, on est Edward Wood qui était un... un réalisateur de films dit de série B.
- Speaker #2
Ou même de série Z, on peut même le dire.
- Speaker #0
Le plus mauvais réalisateur de tous les temps.
- Speaker #1
En 1993, il y a une biographie qui sort sur Edward Wood et Burton va décider de faire un film sur Edward. Puis, il va essayer de mettre en œuvre un film comme si Edward avait des fonds.
- Speaker #2
Alors c'est surtout que fondamentalement Tim Burton avait envie de se séparer de son image en fait de réalisateur de blockbusters. Il avait quand même sorti Batman et Batman 2 qui était quand même assez spectaculaire. Et puis Jaws. Mais surtout les Batman qui sortaient d'une catégorie là on allait lui proposer que des projets extrêmement chers. Et donc il a voulu se réinventer sa propre histoire. Et il s'est raccroché à un père spirituel un peu loser, Edward Wood, l'un des réalisateurs les plus catastrophiques de Hollywood. Et il en a fait un film relativement intellectuel finalement, un film assez racé et assez bien interprété avec une pléiade d'acteurs, notamment Johnny Depp.
- Speaker #1
Et un film sur la technique du cinéma, comment on fait un film
- Speaker #2
Un peu comme la nuit américaine de Truffaut. Comment fait-on pour faire du cinéma de science-fiction lorsqu'on n'a même pas 3 dollars en poche
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #2
Et donc du coup, l'inspiration d'Ed Wood pour Mars Attacks, évidemment, se voit tout de suite, puisque les composants de ce couple volant rappellent beaucoup les films d'Ed Wood, et notamment Plan Neuf,
- Speaker #1
de Frank Barrett. Avec les moyens de George Lucas et l'utilisation pour l'une des premières fois des studios d'ILM.
- Speaker #0
Merci messieurs, c'était passionnant. Je vous propose maintenant une petite respiration musicale. Inspiré par notre sujet du jour, Spaceman, interprété par Babylon Zoo. Merci.
- Speaker #1
Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sûr Uchronia. Uchronia, les chroniques du temps latent. Professeur Professeur McLaughlin, je crois que vous vouliez nous proposer aujourd'hui une séquence qui vous tient à cœur. Comment vous appelez ça déjà Le culte homatique, c'est ça
- Speaker #2
Gods of War, bien sûr Alors, il faut voir aussi quand est sorti Mars Attacks. Mars Attacks était en concurrence incroyable à l'époque avec Independence Day, qui est sorti le 4 juillet, d'où le nom. ID4, ID4 bien sûr, et Independence Day a marqué tout le monde car c'était une invasion extraterrestre agressive et la réponse fatale de la population terrestre tout entière contre ces martiens. Alors que Mars Attacks finalement est une joyeuse colonisation de gremlins venus de l'espace qui viennent surtout mettre le bazar sur Terre. Mais souvent, il y a confusion, finalement, avec le public entre les deux films, entre Mars Attacks et Independence Day. Et donc, l'invasion martienne est ici vécue comme une pénition, menaçant l'humanité tout entière. Encore une fois, la guerre des mondes, notamment plus aux Xyz...
- Speaker #3
Au XIXe siècle Oui,
- Speaker #2
c'est ça. Durant la conquête de l'Ouest, un peu comme dans le film Cowboys contre Aliens, comme la Deuxième Guerre mondiale.
- Speaker #3
Alors ça c'est parce que c'est vrai que la version de la guerre des mondes de 1953 s'inspire directement d'une version moderne de la guerre des mondes, mais transposée après les technologies de la deuxième guerre mondiale. Et vous avez tout à fait raison, c'est vrai que c'est un sujet assez peu abordé, parce qu'on était plus peut-être dans une approche en compte du troisième type, E.T. l'extraterrestre gentil. Alf, l'extraterrestre, ou alors on va être plus, peut-être, sur ce qu'on va appeler une invasion silencieuse.
- Speaker #2
Ou rencontre du troisième type aussi, avec Spielberg, qui permet, en fait, de communiquer avec une soucoupe martienne et la musique.
- Speaker #3
D'accord. Oui, oui, tout à fait, professeur. Et c'est vrai que on va trouver beaucoup plus de films. Alors, de... de terriens qui vont rencontrer des exo-espèces dans l'espace, dans d'autres galaxies. Et donc, on va trouver peut-être plus de films sur l'invasion dite silencieuse. Je pense à l'invasion sur Los Angeles de John Carpenter.
- Speaker #2
Les envahisseurs.
- Speaker #3
Les envahisseurs, le village des damnés. Génial. L'invasion des profanateurs de l'éculture. La série V.
- Speaker #2
Qui rappelle presque plus finalement les nazis que les extraterrestres.
- Speaker #3
Et c'est vrai que là, on a vraiment... Alors, Roland Emmerich aurait eu la capacité de pouvoir lire le script de Tim Burton, qui tournait déjà depuis un an et demi. Et donc, il sentait qu'il allait avoir un projet concurrent, qu'il allait se mettre en place. C'est vrai,
- Speaker #1
il a réellement eu le skill entre les mains.
- Speaker #3
Oui,
- Speaker #2
Alors après, il y avait aussi un effet de mode à l'époque avec la série X-Files qui imposait finalement la thématique des extraterrestres un petit peu à tous les films.
- Speaker #3
Et du coup, Roland Emmerich va dire à ses producteurs qu'il veut absolument sortir sa version avant que Burton sorte la sienne et éviter qu'il décrédibilise son film. Et du coup, il va même changer le nom pour imposer que ça sorte un 4 juillet. avant même que le film soit terminé et monté.
- Speaker #2
Qui est évidemment la fête nationale américaine, la fête de l'indépendance.
- Speaker #3
Et puis, il y a ça. Du coup, il va y avoir aussi des grosses rumeurs de sociétés de prod et de distribution pour dire peut-être que c'est le dernier grand film de Tim Burton, Mars Attacks. Alors, il y aura quand même Sleepy Hollow. Je pense à Charlie et la chocolaterie. l'énorme succès contemporain de sa série Wednesday. Oui, mercredi.
- Speaker #2
Alors après, à l'époque, on attendait quand même la sortie du dernier Tim Burton. C'est quand même un réalisateur assez prolifique et qui sortait à l'époque quasiment un film tous les deux ans.
- Speaker #1
Et puis des produits très originaux.
- Speaker #2
Et à chaque fois, un film différent aussi.
- Speaker #3
Mais aussi de l'autre côté, Roland Emmerich, lui, va vraiment mettre une claque blockbuster avec son Independence Day qui va confirmer... un an plus tard, presque deux ans, avec Godzilla.
- Speaker #1
Des grosses machineries quand même.
- Speaker #2
Des grosses machineries qui aussi s'appuient sur des salles devenues hyper modernes, avec un son puissant, avec des salles très confortables et des écrans très très larges. Donc il exploite aussi toute la technique, la pleine technique des nouveaux supports de salles de cinéma.
- Speaker #3
Et puis c'est là où le temps qu'a eu Burton pour finaliser son projet, il va plutôt aller sur de la pastiche d'Eaponance Day. qui se veut sérieux, quelque part, tout en rendant hommage à la fois, moi, je l'aurais tendance à dire au docteur Folamour. Et puis, venger Ed Wood. Parce que les critiques américaines disaient, Ed Wood, c'était le plus mauvais cinéaste du monde. Mais en même temps, il mettait dans le même sac Jean-Luc Godard et j'en passe, c'est des meilleurs.
- Speaker #1
Et puis là, pour ce film, il va quand même bénéficier d'un casting 5 étoiles.
- Speaker #3
C'est ça, vous avez tout à fait raison, Penelope. Il va engager de nombreux acteurs célèbres juste pour qu'elles se fassent trucider entre nous. Professeur, vous avez dit Jack Nicholson en président des Etats-Unis.
- Speaker #2
Glenn Close en première dame. Nathalie Portman en petite fille du président. Annette Bening en femme de producteur. Jack Nicholson... dans un double rôle de producteur immobilier de Las Vegas, mais également Tom Jones et sa voix extrêmement chaude et chaleureuse, l'ancien boxeur, il me semble, qui était battu contre Mike Tyson, son nom ne me revient pas. Bref, une quantité phénoménale d'acteurs et Pierce Brosnan également en scientifique. qui effectivement joue dans ce joyeux jeu de massacre qui se finit par se faire trucider par ces joyeux martiens qui sont quand même assez sympathiques dans le film. C'est ça.
- Speaker #3
Et puis, il y a aussi cette idée de jubiler, d'électriser, de...
- Speaker #2
Se moquer.
- Speaker #3
De se moquer, de détendre un peu l'atmosphère autour de ce sentiment d'invasion qui de toute façon, à l'époque, on était sur une constatation qu'on n'était pas du tout prêts.
- Speaker #2
Et surtout avec Kenny Palenze, effectivement, où on avait bien remarqué que notre arsenal militaire n'aurait pas suffi.
- Speaker #1
Merci messieurs pour cet échange absolument captivant. Je vous invite à présent à un nouveau voyage créatif, cette fois avec le titre, qui c'est celui-là, une chanson de Pierre Vassilieu, mais qui est interprétée cette fois par le groupe Francis et ses peintres. Vous savez, Philippe Catherine, issu de leur album 52 reprises dans l'espace.
- Speaker #3
Le Martien mais bleu Oui c'est ça
- Speaker #4
Je ne suis pas un playboy, je ne fais pas de mime. Avec mon gros moustache et mon long nez de fouine. Mais je ne sais pas pourquoi quand je souris aux filles, elles veulent purement me les coucher dans leur famille. Si vous saviez quand c'est beau d'être bien dans sa peau, que je vois mon pestis au bar avec le chef de gare, je me garde mon apporté, je dis toujours que je suis heureux, mais ça en perd tous les gens, je suis pas... Je n'achète pas.
- Speaker #1
Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sur Ucronia.
- Speaker #2
It's wonderful
- Speaker #1
Ucronia, les chroniques du temps l'attendent, je vous ai jamais vu aussi en tout sieste, professeur. Alors avant la pause, nous étions sur une nécessaire compréhension des archétypes de l'invasion extraterrestre. Je vous propose à présent de sonder les problèmes de communication que j'ai parfois avec le professeur. Non, je veux dire, les problèmes de communication.
- Speaker #2
N'ayons pas de préjugés envers les martiaux, juste parce qu'ils... Ils portent d'horribles combinaisons spatiales où on dévisage de squelettes grimaçants, des corps difformes et toutes sortes d'autres attributs parfaitement répugnants. Les scientifiques sont convaincus de la gentillesse de ces martiens. Ils sont si évolués qu'ils ne peuvent qu'être supérieurs et bienveillants. Et surtout, on leur a envoyé plusieurs messages en ce sens. Venez chez nous Voici l'itinéraire et c'est... open bar.
- Speaker #1
Moi, professeur, c'est quand même étrange que l'on puisse penser à une invasion martienne, là, en ce début de nouveau millénaire. Les martiens attendraient, donc, nos 18 ans galactiques pour venir nous récolter ou nous remplacer par du bétail.
- Speaker #2
Il y a un côté canulaire face au Hollywood New Age pré-post-bobo conducteur de Tesla.
- Speaker #3
Entre autres. Oui, c'est vrai qu'il y a... C'est surtout, le film joue sur un problème d'interprétation avec une fameuse machine dite un traducteur qui semble bien traduire, mais les aliens eux ont vraiment une volonté ironique et de dire l'inverse de ce qu'ils pensent.
- Speaker #1
C'est bien leur jeu.
- Speaker #3
Oui, donc les dialogues avec les terriens sont... sont toujours voués à l'échec dans ce film. C'est parce qu'on est aussi sur une approche dite de positiviste, qui essaye de montrer que notre planète souffre de la couche de zone, des forêts tropicales, de nombreux humains malheureux de leur vie, et que les martiens ont entendu notre appel à l'aide karmique, et que donc on leur a envoyé un carton d'invitation. Et puis, voilà, eux, ils... Ils viennent et ils disent D'accord, merci, nous on vient tout rafler la mise.
- Speaker #2
Et on les trouve très laids d'ailleurs. Mais ils vont nous montrer la voie de l'esclavage entre autres. Et d'ailleurs, dans ce symbolique martien avec leur petit phrasé tac tac tac tac tac tac ils nous font un signe comme ça en forme de cercle pour nous montrer toute leur intégration après avoir intercepté le message des voyageurs. Oui,
- Speaker #3
et donc ça va être une phase qui va... déclencher un renversement de la logique qu'on retrouvera après dans des oeuvres comme H2G2, il y aura Battleship, Premier Contact. Et donc on change de paradigme par rapport à ces envahisseurs.
- Speaker #1
Ils deviennent vraiment des envahisseurs.
- Speaker #2
Ces martiens sont belliqueux et on ne tente pas d'être mis au parfum, comme le pasteur dans la guerre des mondes qui s'affole. Un acte sublime qui révèle les intentions et leur système de protection magnétique. Comme une espèce de cage repoussant nos armes conventionnelles.
- Speaker #3
Mais du coup, professeur, vous, vous n'avez pas participé à des programmes... L'armement Oui,
- Speaker #2
si, si, bien sûr. J'ai pu, dans les années 50, tester des engins non-humains dits de l'Alliance Covenant. J'ai pu m'en inspirer pour créer le SALAD, le système d'armes létales autonome de Dijon, avec des armes relativistes, des tests sur les possibles méthodes d'extraction d'énergie d'un trou noir. On peut faire ça Potentiellement, oui. Et les trous noirs s'évaporent, avec un processus appelé rayonnement de Hawking. Ce rayonnement constitue de l'énergie qui quitte cet astre. Dit autrement, le trou noir perd en énergie en masse. Laissé tel quel, le trou noir finit par totalement s'évaporer en rayonnement. Alors pour un trou noir d'une tonne seulement, le rayonnement est plus lumineux que notre soleil. Mais pas toujours émis que depuis une source du dixième, moins quatre, vingt-quatre rayons. De plus, un si petit trou noir s'évapore en un flash d'une fraction de nanosecondes au cours de laquelle toute la puissance d'une étoile est émise. Cette approche est d'une équivalence à notre armement atomique de niveau deux, comme une dissuasion d'attaques intergalactiques.
- Speaker #3
Mais alors professeur, si vous pouviez nous éclairer... Parce que vous nous donnez cette équivalence à l'arme nucléaire. Du coup, si on s'en sert, on risque de mourir en même temps. Est-ce que sur le caractère armurier de la chose, et face au côté complètement destructeur, est-ce que vous, vous n'avez pas pu trouver peut-être des armes un peu moins dangereuses Je pense à des agents pathogènes. Il y a plusieurs films où ça va être un virus qui va... qui va tuer les aliens. Dans ce film, Mars Attacks, on est sur une approche presque sonique. C'est une chanson qui va...
- Speaker #2
Indian Love Call par Slim Whiteman. Ah.
- Speaker #3
Et donc, on a peut-être toujours une sorte de virus qui peut être informatique, comme dans Independence Day, biologique ou... Mais vous, vous avez peut-être...
- Speaker #2
développer d'autres d'autres choses comme chez pas une bombe électromagnétique alors on avait développé une lr ad une bombe sonic qui évidemment a fait parler d'elle récemment en serbie parce que la police de belgrade l'avait utilisé pour disperser les foules lors d'une manifestation d'étudiants et émence à comptabiliser au moins 15 blessés vous pouvez aller voir facilement en fait la vidéo sur youtube mais évidemment Lorsque le souffle est apparu dans les rues de Belgrade, ça a dévoilé nos armes secrètes. Alors bon, ce n'est pas quand même du meilleur effet. Mais bon, après, on fabrique des armes, on les utilise.
- Speaker #3
Alors, vous n'auriez pas retrouvé des extraterrestres pendant cette... Moi, j'avais l'impression qu'il y avait une brigade en parallèle qui cherchait à exfiltrer des aliens.
- Speaker #2
On en a coincé quelques-uns, bien sûr. On les avait tirés avec de la coiffiture à la mirabelle. Et du coup, on les a enfermés. Vous voulez voir ça
- Speaker #1
Bah écoutez...
- Speaker #2
Ça vous dit
- Speaker #1
Oui, pourquoi pas
- Speaker #2
Dans le bacloufinarium.
- Speaker #1
Ah oui Nous allons faire un petit... Une petite étape. Mais avant... Je vous propose une petite respiration, messieurs, ça vous dit Donc cette fois, nous partons avec Jamiroquai, Cosmic Girl.
- Speaker #0
Je suis en train de me faire un peu de mal.
- Speaker #4
Le chasseur s'est installé dans le sas-friar, pour que je puisse téléporter. Je ne peux pas faire de boulot sans toi.
- Speaker #0
Je ne peux pas faire de boulot sans toi. Je ne peux pas faire de boulot sans toi.
- Speaker #4
Je ne peux pas faire de boulot sans toi. Je ne peux pas faire de boulot sans toi. Elle est juste... Elle est juste... dingue.
- Speaker #0
Elle est juste...
- Speaker #4
dingue.
- Speaker #0
Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sûr uchronia. Uchronia, les chroniques du temps l'attendent. Alors pour notre dernier échange, je vous propose de lancer la procédure d'accès au Maclouflinarium,
- Speaker #1
signifiait le professeur. Il faut que je trouve les bons boutons... Voilà, c'est... j'y suis Non, pardon. Attention,
- Speaker #0
ça descend Pardon pour le bruit, voilà... Oh,
- Speaker #1
j'ai dû remonter...
- Speaker #0
Alors,
- Speaker #1
notre plateau descend d'une dizaine de mètres... Non, non,
- Speaker #2
je me deviens... C'était impressionnant.
- Speaker #0
...vers une pièce... un bunker. C'était un vrai bunker, totalement sécurisé, mais...
- Speaker #1
Un bunker lâche...
- Speaker #0
Non, en fait, on se croirait plutôt dans un bloc opératoire, non C'est très...
- Speaker #1
Autoréponse.
- Speaker #0
Oui. Non, c'est aveuglant. En fait, c'est aveuglant. Voilà, c'est le terme qui convient.
- Speaker #2
Vous avez raison, on est dans un bloc opératoire.
- Speaker #0
Qu'est-ce que je vois Ce ne serait pas… Mais professeur, mais où sommes-nous exactement Alors,
- Speaker #1
vous êtes dans une salle d'autopsie d'Agnès, de Roswell. Mais salaudin Oui, les petits gris. C'est super Allez-y Allez-y, commencez à travailler. Oui, alors, doucement, doucement, on a dit, pas celle de Musk, n'apprenez pas celle-là, non, ça fait trop de dégâts. Alors le problème, c'est qu'on a eu une explosion à Ausha, en Corée du Sud, et on a perdu tous ces roswelles vivants, nos petits grilles, évidemment. Et du coup, maintenant, il va falloir retrouver leurs organes. Vous avez gagné le match Attention où vous marchez, là C'est glissant.
- Speaker #0
Oh,
- Speaker #1
quelle horreur C'est vrai que l'odeur est forte. On n'aurait pas un peintre javel sous le nez
- Speaker #2
Vous n'aviez pas des ponchos ou des blouses
- Speaker #1
J'ai l'impression d'avoir des gaz.
- Speaker #0
Non C'est horrible.
- Speaker #1
L'odeur est pécidentielle. On peut à peine rester. Je suis vraiment désolé. D'habitude, c'est bien organisé, mais là, ils en ont foutu partout. La tronçonneuse, ce n'était vraiment pas une bonne idée. Non,
- Speaker #0
je vous confirme, ce n'était pas une bonne idée.
- Speaker #1
Alors, bon...
- Speaker #2
Là, ça remonte. Moi, je voulais en profiter pour... Parce que c'est quand même une satire de l'Amérique, ce film. Oui. Et je pense qu'une des incarnations de ce film, c'est quand même cette femme alienne qui va jusque dans la Maison Blanche. Et peut-être, professeur, vous pouvez nous en parler un tout petit peu de cette femme qui a ce déhanché un peu...
- Speaker #0
Voluptueux, vous voulez dire
- Speaker #1
Alors, techniquement...
- Speaker #0
Quel grand front intelligent.
- Speaker #1
Alors évidemment c'est un véhicule d'alien déguisé en être humain, en une femme superbe d'un mètre 80, pilotée en fait par un alien qui du coup se déplace en fait avec un phénomène ondulatoire très... très souple et très déhanché, pour réussir à séduire Martin Short, qui est le conseiller à la présidence, et qui vient chercher des prostituées sur les boulevards de Washington. Et l'idée, en fait, c'est de réussir à pénétrer à l'intérieur de la Maison Blanche et d'assassiner, en fait, le président.
- Speaker #2
Voilà, voilà. Alors, moi, ce qui me fait presque halluciner dans ce film, c'est qu'on est presque dans le fameux triangle de Cartman, où il y a... La victime, le bourreau, l'agresseur, il cherche les failles de son ennemi. La victime qui évite même aux pervers de se remettre en cause. Et on a un peu tout ça entre les aliens, les terriens qui n'osent pas faire la première attaque. Et moi, ça me rappelle déjà dans la guerre des mondes. Il y a le prêtre qui va, le pasteur qui va en avant, avant que le général des armées... cherchent à bombarder les vaisseaux extraterrestres et ils demandent de faire presque le médiateur. Et puis c'est presque le coup de trop sur une stratégie un peu d'échec où finalement on a toujours un temps de retard par rapport aux martiens.
- Speaker #1
La scène mythique des martiens qui débarquent sur Terre avec toute la population New Age de Californie qui l'accueille et qui propulse dans les airs des colombes de la paix que les martiens interprètent. d'ailleurs comme un espèce d'ennemi ils sortent leurs fusils laser et le dégomme en plein vol créant la stupeur parmi évidemment leur public il ya cette fameuse mauvaise foi des martiens qui va réduire en poussière cette cette presque mielleuse naïveté humaine ont
- Speaker #2
convenu Les mieux pensants, les journalistes, les présentateurs, les militaires, les politiciens, les scientifiques, les entrepreneurs milliardaires qui conduisent le pays à la ruine.
- Speaker #0
Tous dans le même panier.
- Speaker #1
Comme disait le militaire, mort au pacifisme.
- Speaker #2
Et c'est peut-être presque son, dans un jeu de massacre, c'est peut-être son film le plus carnavalesque. Et on a bien cette identité Burton du film de défilé de monstres, de créatures. qui s'identifie et qui est une sorte de mélange d'humour noir, d'ironie, de macabre.
- Speaker #1
Alors ce qui est fort, c'est d'ailleurs les personnages les plus monstrueux, ce sont les êtres humains de Burton, qui a une capacité à faire une septière des comportements américains, que ce soit de Donald Trump, l'investisseur, ou des militaires, ou toutes sortes de scientifiques surpayés et incompétents qui peuplent ce film.
- Speaker #2
Et puis c'est... En même temps, il va protéger. C'est-à-dire qu'il va mettre en scène des marginaux, des êtres hors normes face à cette médiocrité du monde. Et il y a une grande influence du cinéma fantastique, expressionniste allemand aussi.
- Speaker #1
Et la structure sociale.
- Speaker #2
Les films de Roger Corman ou de la Hammer. Et en même temps, on est dans le pastiche, dans la glorification. polissage. Et les seuls qui sont épargnés dans ce film, c'est les grand-mères.
- Speaker #1
Les grand-mères qui vivent en Ehpad, d'ailleurs. Et finalement, parce qu'elles écoutent tous les jours son morceau, ça lui sauve la vie.
- Speaker #0
Les OctaBoxer reconvertis.
- Speaker #2
C'est ça. Et puis, les petites filles gothiques et l'idiot du village. Et à part ça, même les aliens qui vont jusqu'à presque mettre le canon énorme jusque derrière la tête de la grand-mère, ils vont se faire avoir. Et tant mieux. Donc c'est quand même un film qui se finit bien et tant mieux, c'est super.
- Speaker #1
Oh, l'odeur est forte.
- Speaker #0
On peut remonter. On remonte, mais merci beaucoup. Écoutez, merci messieurs pour ces échanges si intelligents, si éclairants et si odorants. Merci à monsieur Olivier Nys pour votre expertise.
- Speaker #2
Merci pour votre accueil, c'était une émission formidable.
- Speaker #0
Merci beaucoup. Merci cher professeur Mike Jocelyn pour votre éclairage et vos siestes. Et puis merci bien sûr à notre metteur en ondes, le génial Frank Kittonel Wood. Pour conclure, chères auditrices et chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actu Cronia. J'ai une petite liste que je vous ai préparée pour aller plus loin sur cette thématique et explorer votre côté martien. Nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire Mars Attacks, bien sûr, qui n'existe pas encore en 4K. Mais vous le trouverez, avec un petit peu de chance, en Blu-ray. A l'inverse, bizarrement, Independence Day de Roland Emmerich existe lui-même dans une définition irréprochable. Distribuée par la 20th Century Fox, pour les 20 ans du film d'ailleurs, en 2017. Nous vous recommandons évidemment l'œuvre par laquelle tout a commencé, celle de Herbert George Wells, The War of the Worlds, publiée chez William Heinemann en 1898. Je le dis bien, 1898. L'intégrale de World Science, le tome 3 de IC Comics, publiée chez Aquileos en 2015. Martian Go Home de Frederick Brown. Première édition en 1955, il est sorti chez Folio en 2001. Hell, J.M. pour Little Green Man de Roland Charles Wagner, édité chez Le Bélial en 2006. Merci à la Bibliothèque municipale de Dijon pour leur mise à disposition, entre autres, du film de Byron Askin La guerre des mondes distribué par la Paramount en 1953. Si vous souhaitez une approche rétro-vintage détaillée sur le sujet à l'époque du film, Revoyez la nuit extraterrestre diffusé sur Canal+, le vendredi 13 juin 1997 et que vous trouverez d'ailleurs sur Youtube, présenté et animé par Monsieur Manhattan, aka Benoît Poulvorde. En bonus, il existe un livre richement illustré, édité par l'équipe de Découverte Gallimard. Le comics également qui a inspiré le film de John Fabreau Cowboys et envahisseurs par Scott Mitchell Rosenberg, Fred Van Lente, Andrew Follet. Luciano Lima et Denis Calero. Il est édité chez Emmanuel Proust. Ça devait être en 2011. La série comics Mars Attacks High School par Dwight John Zimmerman, Hugues Haynes, Armando Gilles et Brian Steltz-Fries, pardon pour l'accent, paru chez Topps Comics en mai 97. La nouvelle mini-série comics par John Mayman et Franz Stricken, Mars Attacks Red Sonja, avec des personnages tirés du film de Burton et publié aux Etats-Unis chez Dynamite en mars 2025. La série télévisée française, messieurs-dames, OVNI, scénarisée par Clémence Dargent et Martin Douer, réalisée par Anthony Cordier et diffusée sur Canal+, en janvier 2021. Nous vous recommandons vivement... avec 14 points d'exclamation Le problème à trois corps de Liu Xixin pardon pour l'accent aussi premier tome d'une trilogie de science-fiction qui se poursuit je crois par La forêt sombre et la mort immortelle elle est parue en épisode dans le magazine K1 Ausha en 2006 et cette trilogie est éditée en France en 2016 aux éditions Actes Sud et elle est adaptée en série télévisée par Netflix et en roman graphique chez Hachette et Rose En mars 2024, je vous la conseille vraiment vivement. Nnedi Okorafor nous propose la série dessinée La Guardia, une histoire d'une doctoresse d'origine africaine enceinte, qui importe, elle, une plante extraterrestre dans le quartier du South Bronx. Je vous le conseille vivement aussi. C'est considéré comme le top de l'American Graphic Novel, proposé par Berger Books et de l'X-Edition en février 2022. Et rappelez-vous, chères auditrices, chers auditeurs, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain épisode d'Ukronia. En attendant, vous pouvez nous écrire l'adresse mail ukronia1984.com ukronia1984.com Et vous pouvez nous retrouver en podcast sur toutes les plateformes et en particulier sur Ausha. et sur le site de Radio Campus. Et pour les prochains hibisodes, en FM sur le 92.2, en DAB+, sur tous les postes modernes, en direct live sur le site www.radiodijoncampus.com. Uchronia, les chroniques du temps l'attend.