undefined cover
undefined cover
Uchr0niA Une Nuit en Enfer cover
Uchr0niA Une Nuit en Enfer cover
Uchr0niA

Uchr0niA Une Nuit en Enfer

Uchr0niA Une Nuit en Enfer

1h00 |29/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Uchr0niA Une Nuit en Enfer cover
Uchr0niA Une Nuit en Enfer cover
Uchr0niA

Uchr0niA Une Nuit en Enfer

Uchr0niA Une Nuit en Enfer

1h00 |29/05/2025
Play

Description

UchroniA - Une Nuit en Enfer

Un hommage Neo Pulp à la VampirXploitation mis en images dans un film écrit par Quentin Tarantino, réalisé par Robert Rodriguez et sorti en 1996 dans tous les drive-in.

Un classique du film 100% Grindhouse sur des voyous en cavale, échappés du purgatoire pour plonger droit devant les portes de l'An-Fer !
Le film Culte au twist hypnotique qui nous met face à notre foi et notre hyperviolence du quotidien.


Salma Hayek est la Reine du Bal.


Une œuvre qui exalte nos fantasmes parfumés de bières et de pizzas partagées du crépuscule à l'horreur .

Vous connaîtrez la vérité sur les vampires à la sauce mexicaine et les traqueurs du FBI ou d'Europol


"Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle"


  La célèbre bande son de Tito & Tarantula, Stevie Ray Vaughan, et les hommages aux ZZ Top, Dalida et The Blasters pour vos oreilles nostalgiques.

Uchr0niA les Chroniques du temps latent !
-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Radio Campus,

  • Speaker #1

    il est 10h.

  • Speaker #2

    Bonjour

  • Speaker #0

    à toutes et à tous. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et en principe je suis accompagnée par le professeur John McLaughlin. Bonjour professeur.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous et à toutes.

  • Speaker #0

    Et pour cette séance, en qualité de témoin du jour, nous recevons Earl McGraw. Vous êtes un ancien du FBI, venu en France en 2006 pour rejoindre la Police Nationale. Vous êtes détaché du corps d'enquête, d'encadrement et d'application de la Direction générale de la sécurité intérieure pour Europol. Bonjour !

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous !

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps latent. Attention aux oreilles chastes, juste spoiler alert ! Au sommaire de notre émission, un épisode consacré aux vampires, à la sauce mexicaine. Et oui, on n'attire pas les guêpes avec de la moutarde. Aïe aïe aïe ! Une culture du mash-up. Pour aguicher le routier et le motard. Un film de voyous en cavale. Soyez prêts pour une bonne soirée, des potes, des pizzas et des bières. Bon, avec modération, bien sûr. Un film 100% guacamole, habanero, bio, miu caliente. Notez au moins 500 000 sur l'échelle de Scoville. "Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle". Il faut dire que nous avons été littéralement submergés par les demandes de nos auditeurs sur le sujet. Cette séance est écrite. littéralement aux petits oignons, sera en immersion complète dans le désert du Mexique. Du Mexique au Mexique, mais qu'est-ce qu'il y a là-bas ? Ben, des Mexicains ! Et si possible, terminer par une visite du bar le Titti Twister avec le professeur. Enfin, si vous avez encore le droit d'y entrer, professeur ?

  • Speaker #3

    Vous savez, avec les bonnes baskets, ça va bien.

  • Speaker #0

    On verra. Ce voyage sera ponctué de citations, bien sûr, et de quelques respirations musicales. Avant de terminer par nos recommandations évidemment subjectives, la séance Actu Chronia. Aujourd'hui, comme vous l'entendez peut-être, nous allons mettre en lumière le film Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez sur un scénario de Quentin Tarantino, et sorti en salle en 1996. Un classique parmi les road movies qui twistent radicalement pour une immersion en zone autochtone avec des dérapages totalement incontrôlés. Un film difficilement classable, une critique cinématographique sur la foi et les conséquences de l'hyperviolence de ces critiques des années 90's. Un film à nous mettre une claque o-cculte, nous poussant à réfléchir sur notre comportement individuel et notre faiblesse humaine à tomber dans un piège. Un film qui repousse les limites de la catégorisation et du genre. Messieurs, nous allons pouvoir aborder notre premier sujet que j'ai sobrement intitulé « Arnaque et braquage à la mexicaine » . Alors, selon vous, quelles pouvaient être les inspirations du réalisateur et de son acolyte, Cutie, comme on le dit pour les intimes, et leurs intentions autour de cette thématique de la chasse à l'homme ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'est un film qui bénéficie d'une écriture de Quentin Tarantino qui est... Un film assez macabre qui dénonce l'hypocrisie du monde dans la tête de Tarantino, qui a déjà écrit True Romance, Tueur Né, The Rock, Spats, Four Rooms et Une Nuit en Enfer. Donc des scénarios qui vont faire de lui un véritable script doctor.

  • Speaker #3

    Et surtout un scénariste que tout le monde s'arrache à Hollywood. Vraiment, tout le monde le voulait.

  • Speaker #1

    Ah oui, Et lui, déjà sur un de ses précédents films, son premier en tant que réalisateur, il avait fait Reservoir Dogs et il avait voulu déjà absolument rendre hommage et remettre au goût du jour le film L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick, un film de 1957. Et on verra, je pense, on a dit Reservoir Dogs, il y a eu Pulp Fiction, à l'époque il y a Dobberman, The Crow, c'est une époque très sombre.

  • Speaker #3

    Alors pour Réservoir Dogs, disons que le projet a été en partie avorté parce que faute de moyens, il n'a pas pu réaliser la fameuse scène de braquage dont il rêvait tant pour pouvoir appuyer son film. Il s'est ensuite rabattu finalement sur un huis clos très intéressant et poignant avec un Tim Ross absolument incroyable.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai.

  • Speaker #3

    Et d'ailleurs, Tarantino a ensuite, avec Joe Avery, pensé réaliser ensemble « Killing Zoe » . Finalement, il avait renoncé au projet. Mais ce film est avant tout un film à quatre mains, réellement, comme quand on joue au piano, avec deux réalisateurs, avec une esthétique très forte et surtout très décalée. Lorsqu'on regarde ce film, ce qui surprend le plus, c'est qu'il donne l'impression d'avoir deux parties. Une partie Tarantino, années 50-60, avec des costumes absolument parfaits. Et ensuite, un film mexicain absolument incroyable. Vraiment. Et chaud,

  • Speaker #0

    très chaud.

  • Speaker #3

    Avec toute cette chaleur mexicaine et tout ce point culturel mexicain du culte des morts en passant par le tacos.

  • Speaker #1

    oui et puis ça fait un film comme si c'était un épilogue ou la suite des films qu'on vient d'énumérer. Puis ça me fait aussi penser à Killing Zoe, réalisé et scénarisé par Roger Avary, sorti en 1994. Un film de braquage de banque. Chaque séquence est pensée vraiment de manière à intensifier une action vers le plus de brutalité possible. Et Une nuit en enfer va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Mais pour aller ensuite vers le vampirisme.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #0

    on a matière.

  • Speaker #3

    Avec aussi la mode de l'époque avec MTV qui vraiment poussait le plus loin possible le gore et le spectaculaire pour attirer un maximum de téléspectateurs. Avec des émissions aussi dingues que les émissions avec le monsieur là qui expérimente des choses avec ses amis, vous ne savez plus.

  • Speaker #1

    Jean-Claude Bourret ?

  • Speaker #3

    Non, pas loin.

  • Speaker #1

    Alors... Vous nous posez la question, Pénélope, sur tout ce qui est vampirisme. Un des premiers best-sellers au monde en littérature, c'est La fiancée de Corinthe, de Goethe, 1797. On voit déjà, au XVIe siècle, quelques écrits. Et puis après, je pense à Lord Byron et Marie Shelley, qui vont notamment... s'inspirer de l'été 1815, où il n'y a pas de soleil, c'est pluvieux, brumeux. Il y a une des plus grosses éruptions volcaniques de l'histoire de la planète en Indonésie, qui va générer un hiver volcanique.

  • Speaker #3

    Avec l'explosion du Krakatoa, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et du coup, ça va faire un été où les auteurs vont inspirer un espèce de côté lugubre. qu'on va appeler à un de ces jours une ambiance un peu gothique. Et ça va faire, alors bien sûr, la référence ultime, je pense à Dracula de Bram Stoker en 1897. Mais sachez que déjà 50 ans avant, Alexandre Dumas écrira La Dame Pâle, qui est extrait du recueil Mille et un fantôme. Et c'est une Polonaise qui part se réfugier dans les Carpathes. Et on est déjà en 1849.

  • Speaker #3

    Alors il faut bien voir aussi qu'à l'époque la grande mode c'était le feuilleton, lancé évidemment par Alexandre Humeur. Et il fallait à chaque fois alimenter, reprendre de vieilles légendes, essayer d'attirer le lecteur sur un feuilleton suffisamment prenant, avec des légendes suffisamment sordides.

  • Speaker #0

    Des cliffhangers qui leur donnent envie de voir ou de lire l'épisode suivant.

  • Speaker #3

    Et d'avoir la possibilité de ne jamais s'arrêter dans la série, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors il y a des chefs-d'oeuvre cinématographiques autour des vampires, je pense à Nosferatu en 1932, un remake de Werner Herzog en 78, il y a Vampyr en 1932, de Dreyer, Le Masque du Démon, Mario Bava, 1960, et puis le fameux, le cultissime Dracula de Francis Ford. Voilà, 1992.

  • Speaker #3

    Alors c'est sûr qu'avec leur allure sombre, leur regard hypnotique et leur charme à réveiller les morts, les vampires ont parcouru un long chemin depuis leurs origines primordiales. Les premières versions des vampires dépènent des entités cauchemardesques, poussées par le besoin de drainer la force vitale des veines de leur proie pour reconstituer leur propre force.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez raison professeur. moi je pense dans les années 50 Dracula il est incarné par le magnétique Christopher Lee euh un calme viril, un regard perçant, un air de prédateur sexuel. C'est une époque où le sang, la morsure apparaît pour la première fois à l'écran. Donc on est un peu entre vampires comme à la façon de Sade, un peu un donjon. Ça me fait penser moi au Bal des vampires, la comédie, premier film en couleur de Roman Polanski, 1967. Et puis après, on va avoir une époque un peu libération sexuelle post-68, où ça va devenir des films à petit budget, un peu sauf porn érotique.

  • Speaker #3

    Évidemment, tout ça se faisait avant l'époque du sida et les contaminations du sang. Et donc, ce mythe du sang dans la transmission de la vie et de la puissance était évidemment beaucoup moins polémique que maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une époque avec des vampires sexy. Comme dans les comics par exemple, on a eu Vampirella, on trouve Dawn aussi, Chastity, bien évidemment Buffy, et From the Darkness, Purgatory. Il y a eu des choses un petit peu plus, comment dirais-je, avec des avantages, notamment anatomiques pour les vampires.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la période des Vixens, une ambiance un peu mescale entre deux poses lassives. une plastique généreuse, hyper sécurisée.

  • Speaker #0

    Très, très généreuse.

  • Speaker #1

    Weixen, c'est la renarde. Donc, un personnage féminin qui marque toute une génération d'adolescents dans les années 70-70.

  • Speaker #0

    Des prédatrices.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui va faire des pulps. Et tout ça, c'est mis, orchestré par la trilogie culte de Russ Meyer. Donc, on va arriver sur une sexploitation.

  • Speaker #0

    Écoutez, pendant que je vous tiens, cher monsieur McGraw, Voudriez-vous nous présenter votre activité quotidienne ?

  • Speaker #1

    Ah, merci. Alors, moi, pendant ma jeunesse, j'ai parcouru les États-Unis. Ah,

  • Speaker #3

    vous aussi ?

  • Speaker #1

    Au nom des États-Unis, j'étais un représentant pour traquer des fugitifs.

  • Speaker #3

    Vous n'avez pas trop l'accent, finalement.

  • Speaker #1

    Je me suis habitué, ça fait 15 ans que j'habite en Europe. Alors, j'ai fait Quantico, je ne suis pas Texas Ranger ni un Marshall. Et je suis assez... devenu assez bon dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et puis, du coup, je me suis fait repérer et j'ai dû repartir fuir, refaire une nouvelle vie en Europe. Et du coup, j'ai rejoint après l'école de police à Sens, le GIGN, puis la DGSI. Et mes premières missions étaient, comme vous l'avez dit tout à l'heure, un détaché pour Europol. Et donc, souvent, alors je... Je pense à une équipe roumaine, les Strigoi, qui étaient réputés pour sucer la force vitale de leurs ennemis et qui les clouaient dans un cercueil pour bien montrer aux autres mafias de la drogue ce qui se passait. Et je pense encore aux Vrykolaka bulgares. On a longtemps cru que c'était des Serbes ou une mafia albanaise. Et puis je les ai traqués, poursuivis depuis Sibiu, à travers les Carpathes. J'ai cru que j'allais mourir plein de fois en voiture. Le passage est quand même assez étroit. Et puis, il fallait les intercepter avant qu'ils arrivent en Pologne. Donc, je les poursuivais dans la montagne de Vitocha ou à Čhiprovtsi, à la frontière serbe. Donc,

  • Speaker #0

    vous connaissez bien l'Europe de l'Est.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est ces premiers groupuscules un peu mafieux qui se donnaient un peu une ambiance gothico-vampiristique.

  • Speaker #0

    Voilà. D'accord. Merci beaucoup pour... Votre métier qui m'a l'air dangereux et passionnant en même temps. Du coup, ça nous amène à notre deuxième sujet. C'est la séquence « Mitch and Pitch » que je pensais intituler « Du crépuscule à l'horreur » . Oui, oui, cher auditeur, j'ai des auteurs pour écrire toutes mes répliques. Alors, professeur, pourriez-vous nous faire le pitch du film, s'il vous plaît ?

  • Speaker #3

    Grand plaisir, donc, Texas, deux criminels, les frères Gecko, Seth et Richie, sont en cavale après une évasion suivie d'un hold-up sanglant durant lequel ils ont tué quatre policiers et kidnappé l'employé d'un magasin. Ils prennent une famille en otage près de la frontière mexicaine. Ils vont tenter de passer la frontière et de disparaître à El Rey avec la complicité de Carlos, qui doit les retrouver au petit matin du côté mexicain.

  • Speaker #0

    Ça me rend des joues.

  • Speaker #3

    Après avoir pris en otage la famille Fula, un ex-pasteur, veuf et ses deux enfants adolescents, pour passer la frontière, ils arrivent à la tombée de la nuit au Titi Twister, un club de striptease ouvert jusqu'à l'aube. Un établissement qui leur réservera pas mal de surprises une fois la nuit tombée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'on sort presque du purgatoire pour tomber en enfer. Donc c'est un film interdit aux moins de 16 ans avec George Clooney qui sort de son rôle phare d'urgence où il sauvait des gens.

  • Speaker #3

    Il faisait plus que sauver des gens, il était pédiatre, il sauvait des enfants. C'est quand même extraordinaire. Beau comme un dieu à sauver des enfants. Enfin, le gendre parfait est là.

  • Speaker #0

    Idéal.

  • Speaker #1

    Et là, c'est le drame.

  • Speaker #3

    Un affreux bonhomme, vraiment, avec de mauvaises manières. Et un drôle de tatouage dans le cou qui glisse sous son homoplate. On ne sait pas où ça va.

  • Speaker #0

    Et un drôle de frangin aussi.

  • Speaker #1

    Et son frère qui est quand même un peu tapé, un peu... Ah oui,

  • Speaker #0

    il manque quand même... Il a pas la lumière à tous les étages.

  • Speaker #1

    Et puis, il est imprévisible. Il est impulsif, parano. Donc, Quentin Tarantino, qui fait son frère Richard.

  • Speaker #3

    Alors qu'il se réveille d'abord acteur, avant de finalement devenir scénariste et metteur en scène, bien sûr. On peut pas avoir tous les talents.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous avez parlé d'Harvey Kettel, le Jacob Fuller, le père, le patriarche, Juliette Lewis, et puis des multiples guest stars, dont Daniel Trejo. Salma Hayek.

  • Speaker #3

    Finalement, des bons acteurs à la bonne place.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Toujours dans le temps et pas dans l'albator.

  • Speaker #1

    Alors, Georges Clooney, ce n'était pas le premier choix de la production. Quentin Tarantino voulait Tim Ross. Il pensait à Steve Buccemi, Christopher Walken, Michael Madsen, John Travolta. Tous ont refusé, avec des conflits d'emploi du temps. Et puis, c'est vraiment l'idée de prendre à contre-pied Georges Clooney qui a fasciné les deux compères. Et on est quand même dans un film. C'est la première apparition du personnage culte de Texas Ranger que va incarner Michael Parks. On va retrouver ce même personnage quasiment dans tous les films de Tarantino, dans Kill Bill, dans Planète Terreur, Boulevard de la Mort.

  • Speaker #3

    Alors après pour Tarantino c'était aussi une façon de clore un cycle. En faisant finalement Une nuit en enfer, il se débarrassait de tous ces bandits en costume cravate noir qu'il avait ressassé pendant au moins 3 ou 4 films d'affilée. Et il n'y reviendra plus après. Oui,

  • Speaker #1

    et c'est vrai que ça pourrait presque annoncer Jackie Brown.

  • Speaker #3

    Dans une autre thématique,

  • Speaker #1

    une autre époque. Et voilà, je pense pour Rodriguez, c'est vraiment le cocktail fétiche, tequila, hémoglobine en masse, tabasco, citron vert, whisky.

  • Speaker #3

    Quand même le réalisateur de Desperados et Desperados hollywoodien, les deux bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #3

    Avec un Antonio Banderas absolument parfait.

  • Speaker #0

    Caliente aussi.

  • Speaker #3

    Caliente, ah, va dire.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, c'était passionnant. Alors je vous propose maintenant une... Il nous faudra au moins ça, une respiration musicale directement inspirée par notre sujet du jour. C'est After Dark, interprété par Tito et Tarantula.

  • Speaker #2

    m et je suis très heureuse de pouvoir être ici avec vous. Je vous souhaite une très bonne journée. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sûr uchronien. Uchronien, les chroniques du temps l'attend. Alors professeur, je crois qu'il est temps d'entamer la séquence qui vous tient particulièrement à cœur, le cult-o-matic. Avec aujourd'hui une ambiance néo-pulp, ça vous va néo-pulp ?

  • Speaker #3

    En façon Twisty, Twister, moi j'aime beaucoup, oui vraiment. On établit très bien quand même dès le début du film que ce qui était un drive-in, ces fameuses séances de cinéma en plein air avec sa voiture et puis sa petite copine à côté qu'on essayait mollement de draguer. Bon bref, une vraie parodie dans laquelle il faut s'attendre à tout. Parce que ce film est avant tout drôle, bien sûr, même s'il est interdit au moins de 16 ans pour des questions de morale publique. La vision superman de la séquence du générique arrive au bon moment. Car le générique doit établir que ces types sont des salauds. Vraiment des ordures, des crapules, des criminels. Vraiment endurcis et capables de tout. Une fois que c'est fait, on voit la vieille dame dans le coffre. Là, on comprend qu'en fait, ils sont encore pire que ce qu'on croyait. Évidemment, il n'y a pas de limite. Et ça nous a toujours posé aucun problème avec la censure, parce qu'ils ont compris dès le départ quel était le juste ton du film.

  • Speaker #1

    Et pas un ton albacore.

  • Speaker #3

    Oui, non, albator, le pirate de l'espace, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'ils sont là pour dépoussiérer le film de Vampyr, où le spectateur est devant ses contradictions et ses... pulsions voyeuristes les plus pures.

  • Speaker #3

    On n'est plus dans la tradition gothique de l'Angleterre victorienne, ça c'est sûr. Là, il y a de la chaleur, il y a de la chair et de la poitrine.

  • Speaker #1

    On est vraiment dans une expérience esthétique moderne. Moi, je pense à une espèce de critique de l'époque de Reagan, où le vampire, c'est le prédateur capitaliste consumériste, qui vient en plus... C'est l'Américain qui vient au Mexique.

  • Speaker #3

    C'est même plus que ça, c'est vraiment le patron qui a été à l'origine de la crise de 29, vraiment prendre l'argent des épargnants et les sacrifier sur l'hôtel du grand capital. Alors que là finalement, on a plus l'impression de se retrouver après un spring break à Acapulco, avec des étudiants américains qui boivent de la Corona et qui se régalent d'un spectacle de striptease qui tourne mal finalement, comme souvent leur soirée.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, dans les années 2000, après ce film, on commencera à voir... des américains qui s'aventurent des fois en Colombie, des fois au Mexique, des fois au Brésil, et il leur arrive des histoires où ils n'auraient pas dû aller. Et vous l'avez abordé, c'est vrai que c'est un film qui a, je dirais presque, mi-twist, mi-resbain. À la moitié du film, on a un twist radical, et il y a assez peu de films qui ont fait ça. au départ, mais qui vont énormément s'inspirer après.

  • Speaker #3

    Twist Again à Moscou, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, The Place Beyond the Pine, The World End, Death Proof, Mulholland Drive, je pense à Sorry to Bother You, il y a Parasite aussi, Cabin in the Woods, Audition,

  • Speaker #0

    Full Metal Jacket. Ah oui,

  • Speaker #1

    alors ça c'était certainement un truc inspirant. Mais donc on a dans ce film un mélange des genres. Et c'est aussi bien entre un hommage parodique et une subversion assumée. C'est ça qui est magnifique.

  • Speaker #3

    Un peu comme avec le film The Game, où Michael Douglas se retrouve à la fin du film avec un t-shirt « J'ai survécu au Mexique en me faisant attraper par la manche » , évidemment par de drôles de histoires. Oui,

  • Speaker #1

    on est vraiment dans une plongée dans le fantastique pour échapper à une réalité crue.

  • Speaker #0

    Oui, et puis une vraie plongée. Un groupe flou, on n'a même pas eu le temps de se mouiller la nuque quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est la prise par surprise. Réellement, on ne s'attendait pas à avoir un film de vampire aussi net. Et finalement, relativement classique dans sa structure, les vampires vivent ensemble, un petit peu en grappe, et tous les uns avec les autres, pour n'avoir que comme objectif, en fait, capter le sang de leur vie. en les attirant dans un piège parfait, évidemment, avec des danseuses nues qui ne se feraient pas avoir.

  • Speaker #0

    Des danseuses exotiques,

  • Speaker #3

    presque. Oui, pardon, je m'égare.

  • Speaker #0

    Justement, que représente le vampire aujourd'hui ? Et pourquoi occupe-t-il une telle place dans la culture ?

  • Speaker #1

    Le vivant est un non-mort. Et le non-mort est encore vivant. Il y a une différence culturelle. On pensera à Bram Stoker qui va... qui va façonner l'image de ce vampire qui a une culture différente, qui a des obligations de survie.

  • Speaker #3

    Dont le nom d'ailleurs, le nom du Dracula, qui vient du mot roumain, qui signifie le diable, le dragon. Les mortels qui s'opposent à lui, évidemment, doivent faire des choix moraux pour rejeter et finalement vaincre le mal qui représente entre la séduction et le pouvoir. Oui,

  • Speaker #1

    alors dans un point de vue psychanalytique, c'est presque le rapport aux dents, à la morsure qui contamine. qui fait que l'autre deviendrait peut-être un vampire. Mais ça renvoie aussi...

  • Speaker #3

    À la corruption, évidemment, de l'âme.

  • Speaker #1

    Vous avez tout à fait raison. Le vampire, c'est un peu comme un bébé qui mort, mais qui a un désir un peu ambivalent d'immortalité.

  • Speaker #3

    Un peu comme Lucifer qui tente les mortels, mais qui ne les pousse jamais réellement à commettre l'irréparable.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, ça permet aussi de se forger aux valeurs des adultes. Qu'est-ce que j'aurais le droit de faire dans la communauté ? Et qu'est-ce qui me sera tabou, même pour les pires déviants de cette communauté ? Donc on est sur presque une vampirisation de symboles dans la construction des constructions psychiques. On a dans ce film toutes les facettes du personnage vampire.

  • Speaker #3

    qui sont ici quand même décrits comme des anti-héros, finalement, à défaut des méchants traditionnels.

  • Speaker #1

    Oui, et puis le vampire va passionner tous les artistes sous toutes leurs formes. On a vu Anne Rice, ça va se développer au cinéma, dans les séries, les bandes dessinées, ça va se décliner partout.

  • Speaker #3

    Les jeux de rôle également. les jeux de rôle.

  • Speaker #1

    Donc, tout le monde va renchérir. Moi je pense beaucoup à Vampirella dans les années 70, Salma Hayek va s'en inspirer énormément pour ses attributs.

  • Speaker #3

    Les contes de la crypte également qui essayait d'en faire un personnage tout à fait sympathique et jovial qui se transformait en chauve-souris à la moindre contrariété.

  • Speaker #1

    Alors ça renvoyait un peu comme les contes de la crypte, Vault of Horror, donc c'était des histoires souvent un peu déco... décousus du reste des univers comme on pourrait trouver dans Marvel qui vont reprendre les histoires de Dracula et jusqu'à arriver à Moebius tout ça, les fameux vampires qui s'insèrent dans les histoires de super-héros parce que c'était des histoires étranges, fantastiques qui permettaient aux hommes de se construire

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour cet échange captivant. Je vous invite à présent à partir à partir pour un nouveau voyage créatif et à rendre surtout un vibrant hommage à la belle Salma Hayek avec le titre remixé Salmaïa Salama, interprété par Dalida. Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sûr uchroniens. Uchroniens, les chroniques du temps latent. Avant la pause, nous étions sur une nécessaire compréhension des archétypes du braqueur, des forces de l'ordre et du vampire. Je vous propose désormais de sonder les problèmes de foi. De quoi, professeur ? Les crises que vous avez... quand vous avez le tournis. Débutons avec la fantastique Santanica Pandemonium. C'est référence directe au film Satanico Pandemonium, le film d'horreur sorti en 75. Une nonce spreadation.

  • Speaker #1

    Oui, on est vraiment autour du baptême de sang. Ce qui compte, c'est la tentation. Et c'est vrai que Robert Rodriguez, il va déjà imposer au cinéma américain des nouvelles figures d'acteurs latinos. Salma Hayek, Danny Trello, des briseurs de tabou.

  • Speaker #3

    Et surtout des Mexicains, pas réellement des Mexicains un peu édulcorés, avec les cheveux un peu plaqués en arrière. Non, non, vraiment avec de bonnes têtes de Mexicains.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui. Et puis cette scène dans l'arrivée du Titi Twister avec la danse de Salma Hayek. qui ressemble beaucoup à Vampirella.

  • Speaker #3

    Sa danse et son piton, absolument incroyable, autour du cou. On aimerait bien y prendre sa place.

  • Speaker #1

    Ah bah ça, c'est... Est-ce que c'est un appel à la métaphore ? La question se pose pas vraiment. Va boire de la tequila qui coule le long de la jambe de Salma Hayek. On est dans une damnation érotique.

  • Speaker #3

    C'est évidemment le serpent du jardin d'Eden qui vous amène à croquer la pomme.

  • Speaker #0

    Et celui de Blade Runner aussi.

  • Speaker #3

    Tout à fait, avec ses petites...

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #3

    Qui disparaissent.

  • Speaker #1

    Et pour la petite histoire, je vous parlais de damnation érotique. Bram Stoker aurait été avec Oscar Wilde jusqu'à lui... Donc ils ont été amis pendant 25 ans. Jeunes amis. Alors, non, super amis, jusqu'à ce que Bram Stoker pique la femme d'Oscar Wilde.

  • Speaker #3

    Oscar Wilde, non plus, l'a atristé beaucoup.

  • Speaker #1

    Disons que lui, du coup, il est resté plutôt avec des garçons, mais il s'est fait condamner à l'époque à cause de ça.

  • Speaker #3

    Il l'a écrit, d'ailleurs, en détention des profondistes, comme une ode.

  • Speaker #1

    C'est vrai que Salma Hayek, c'est la reine du bal. Oh oui. C'est un peu le... le « Voyez-moi » de

  • Speaker #3

    Dracula. Elle vampirise tout, réellement.

  • Speaker #0

    Y compris donc l'écran.

  • Speaker #3

    Le spectateur, le réalisateur, les autres acteurs également, qui sont complètement tétanisés à son contact.

  • Speaker #1

    C'est un réel hypnotisme érotique sanguinolent. Alors ça renvoie à la tradition soft porn des années 70, qui va parcourir toute l'époque de la Hammer, on va dire, des années 50 aux années 70. et... vous parliez de cet énorme piton il faut savoir que Salma Hayek avait très très peur une peur phobique des serpents et du coup Robert Rodriguez a utilisé une musique beaucoup plus rapide que celle qu'on a entendue tout à l'heure de Tito et Tarantula pour qu'elle puisse quand même se déhancher en filmant en ralenti pour que ça fasse un effet un peu l'hypnotique, l'engoureux quelque part sur la photographie. Mais elle était pétrifiée de terreur.

  • Speaker #3

    Alors qu'évidemment, à l'image, ça ne se voit pas du tout. On est absorbé par ses yeux, son regard et réellement son désir charnel. Mais effectivement, on a réellement l'impression que le serpent ne compte assez peu quand même à ses yeux. Oui,

  • Speaker #0

    tout fait partie d'elle.

  • Speaker #3

    Alors après, Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez font avant tout un hommage au film de vampires et n'enfreignent quasiment aucune de leurs règles, les fameuses règles du vampirisme de Bram Stoker. Donc le vampire a une aversion à la lumière du soleil, il est affaibli par l'ail, en l'occurrence la thématique n'est pas abordée, il n'y a pas de reflet dans les miroirs, les vampires ne se voient pas dans l'énorme miroir au-dessus du bar. Une morsure transforme évidemment un humain en vampire, c'est ce qu'on redoute au démarrage des agressions et de la fameuse règle de la transformation de chauve-souris mais qui n'est pas abordée dans le film.

  • Speaker #1

    Alors si, puisqu'on entend les chauve-souris qui arrivent et qui frétillent derrière la porte du bar.

  • Speaker #0

    Le battement des ailes en tout cas.

  • Speaker #1

    Je dis ça, je dis rien professeur. Tire !

  • Speaker #3

    On ne s'en souvenait plus.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça respecte les codes et en même temps, ça casse les codes du film de genre.

  • Speaker #3

    La vulgarité, évidemment, puisque les films de vampires sont souvent très élégants et très racés. Or là, le personnage de Tarantino, Seth, qui déclare « Je ne crois pas aux vampires, mais je crois en ce que je vois. » Et ce que je vois, ce sont des putains de vampires. Pourquoi dire putain ? C'est quand même consternant. On ne peut pas choisir ses mots, ce brave garton.

  • Speaker #1

    C'est une époque très violente.

  • Speaker #3

    C'est ça, la grossir.

  • Speaker #1

    Les années 90, le vampire commence à séduire les adolescents. Et vous parliez de... On parle de la beauté hypnotique de Salma Hayek. Vénéneuse. Entre autres. De nombreuses femmes vont la prendre comme modèle. Peut-être pas pour les sous-vêtements,

  • Speaker #3

    quand même.

  • Speaker #1

    Sur la plage, il faut voir. on s'imagine peut-être aussi Harvey Kettle tout nu ah oui la leçon de piano une lutte de rein incroyable et vous rappeliez les règles du vampirisme selon Bram Stoker mais on a aussi une question sur la foi et le dévouement pour Dieu avec ce monsieur Fuller euh

  • Speaker #3

    Qui s'est un petit peu perdu dans sa foi quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Qui ne respecte peut-être plus assez le dogme pour s'engager en qualité de pasteur. Il rectifie le tir quand même par rapport à sa fille. Mais c'est peut-être ce qui va renvoyer aux fameuses règles de masquerade d'Anne Reiss. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça.

  • Speaker #3

    Les règles de la masquerade, bien sûr. La première loi, chaque clan doit avoir son chef. Et lui seul peut ordonner l'utilisation du tourment noir sur un mortel, à savoir transmettre le don du vampire. Les dons noirs ne doivent jamais être accordés aux estropiés, aux mutilés.

  • Speaker #0

    Jamais aux enfants.

  • Speaker #3

    Jamais aux enfants, non. Et troisième loi, aucun vampire ne doit s'engager à écrire l'histoire des vampires, car tout cela est secret et fait partie de la mascarade. Les humains ne doivent pas se douter que les vampires existent, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, on le retrouve même jusque dans... Ça me fait penser à une série télé, Ma Bepiciteur est un vampire, où ils reprennent ces codes. Donc, on le verra dans True Blood.

  • Speaker #3

    Twilight.

  • Speaker #1

    Twilight. Buffy contre les vampires.

  • Speaker #3

    Ayer Dyer is.

  • Speaker #1

    Yeah. Donc, voilà. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Et donc, on est sur cette obsession-compulsion. On ne peut pas s'empêcher de tout remettre en ordre, compter, classer, harmoniser. S'il y a des lacets d'effet, il faut les remettre. Alors, on a vu ça, moi, en traquant des groupes mafieux qui vont finir par s'auto-persuader.

  • Speaker #0

    Ils font des gants de pierre.

  • Speaker #1

    Mais on retrouve des maladies classiques, comme l'hématodipsomanie. Donc, il y a le patient qui éprouve un désir érotique à boire du sang. euh Je pense à... Professeur, vous avez parlé de la sensibilité à l'ail et à la lumière. Ça, c'est la porphyrie.

  • Speaker #3

    La porphyrie, qui est évidemment une maladie qui vous prive de la possibilité d'exposer votre peau au soleil. Sinon, l'absence de mélanine provoquerait de graves brûlures, même avec une lumière assez faible. Donc, ce sont des patients qui vivent quasiment dans l'obscurité, qui ont le teint très pâle et dont les veines sont particulièrement apparentes. Et que vous voyez pulser, effectivement, ça peut créer la tentation d'avoir envie de les mordre.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoutez, messieurs, je pense, à moins que vous ayez... Encore d'autres anecdotes charnelles, professeur ?

  • Speaker #1

    Peut-être rapidement, mais parler de cette vampire exploitation. Ce qui fera les films Grindhouse que vous avez abordés, professeur. C'est les films qui empruntent à tous les universitaires, de l'horreur à la science-fiction, au drame social. C'est un film d'exploitation diffusé dans les drive-in et les Grindhouse.

  • Speaker #0

    Définition des greenhouse ?

  • Speaker #1

    C'est souvent deux petits films qui étaient présentés l'un après l'autre, un peu plus courts. Et c'était des films où on...

  • Speaker #3

    Pour donner une analogie, c'est comme des téléfilms qui passeraient en boucle à la télévision. Peu de moyens, des acteurs assez médiocres, un scénario qui tient sur un timbre-poste, mais qui par contre permettent de remplir les salles de l'après-midi dans les cinémas. et du coup ainsi occuper le cinéma de 10h du matin jusqu'à minuit. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Donc avec un passage du film important et le film box-office, et tout le reste de l'après-midi avec des films d'une qualité médiocre, mais bon, qui vous permettent de...

  • Speaker #0

    Ce qu'on appelle le cinéma bis.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, alors peut-être un peu exagéré en France, mais c'est vrai que...

  • Speaker #3

    Les séries B, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on retrouvera dans des clins d'œil dans tous les films de... Ed Rodriguez et Tarantino. Oui,

  • Speaker #0

    ils ont été élus à ça.

  • Speaker #1

    Et puis le summum du summum, c'est Machete en 2010.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça c'est génial aussi. Écoutez messieurs, merci beaucoup pour ces débats haletants. Je vous propose une autre respiration musicale avec le titre Dark Night par The Blasters.

  • Speaker #2

    C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. Ils pensaient que c'était un secret. Mais quelqu'un a fait le bruit. Je pensais que toute cette pleine de sang avait été déchirée. Le long de la nuit. Une nuit d'amour. C'est Merci.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sûr. Ukronia. Ukronia, les chroniques du temps latent. Alors pour notre déjà dernier échange, je vous propose de lancer la procédure d'accès au MacLouflinarium, professeur.

  • Speaker #3

    Avec plaisir. Je retrouve mes manettes, le bouton, c'est le bleu. Ne me perturbez pas, je déclenche la manette.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Le studio descend lentement.

  • Speaker #0

    Désolé pour le bruit.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est notre plateau qui descend.

  • Speaker #3

    Restez éloignés du bord, s'il vous plaît. S'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Gardez tous vos bras à l'intérieur.

  • Speaker #3

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est impressionnant. Oui.

  • Speaker #3

    Accrochez-vous à ce que vous pouvez.

  • Speaker #0

    On a les moyens quand même, les Ukrainiens. On a vraiment les moyens.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai mis ceinture et bretelles aujourd'hui. Toujours peur de perdre mon pantalon. Attention, on est bientôt arrivés. Oui. Voilà. Donc on descend d'une dizaine de mètres dans ce bunker qui est mon confinarium, bien sûr.

  • Speaker #0

    Génial ! On est devant le Titi Twister !

  • Speaker #3

    Bien sûr, le Titi Twister !

  • Speaker #1

    Vous êtes sûr ? J'ai l'impression qu'on se croirait à Dijon, là, devant...

  • Speaker #0

    L'Anfer !

  • Speaker #1

    C'est l'ancienne boîte de nuit, L'Anfer.

  • Speaker #3

    Mais oui ! Bien sûr ! Laurent Garnier, Radio Dijon Campus.

  • Speaker #1

    Mais il y a même des rabatteurs.

  • Speaker #3

    Mais bien sûr qu'ils nous font venir à l'intérieur. Je crois qu'ils nous proposent des "pussies", je ne sais pas ce que c'est exactement.

  • Speaker #1

    C'est des tacos ?

  • Speaker #3

    Je crois que ce sont des réjouissances, mais je ne vois pas lesquelles. Bon, on n'est pas obligé d'aller le voir. Alors l'Anfer était un lieu interlope à Dijon, où on pouvait écouter de l'excellente musique. électronique et qui avait placé quand même Dijon au centre de la carte du monde de la musique. Pas juste nationale mais internationale, vraiment. Mais ça c'était avant.

  • Speaker #1

    Et alors, on rentre ? On peut rentrer là dans...

  • Speaker #0

    Mais oui bien sûr, bien sûr, c'est la surprise du professeur pour vous.

  • Speaker #3

    Alors c'est l'antichambre de l'enfer. Ah oui, c'est animé. Vous avez vu, les gens sont jeunes ici. Ça nous change.

  • Speaker #0

    Surtout vous, professeur.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'habitude de côtoyer les jeunes. C'est les jeunes qui ne me côtoient plus, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai l'impression que je vois Laurent Garnier.

  • Speaker #3

    Ne le dérangez pas, il est derrière ses platines.

  • Speaker #1

    C'est une boîte de nuit où il y a eu quand même Daft Punk. Moi, je pense que les plus grands DJ de la planète sont venus là à l'époque. Moi, ça me fait penser, bien sûr, à ce fameux Titi Twister. C'est vraiment un... On est là à présenter un folklore local très mexicain où il y a la sauvagerie, la bestialité, le fameux "Barra Otes", où on va exploiter, on en a parlé juste avant, la marchandisation des corps. Oui,

  • Speaker #3

    et la mexicainisation des esprits également, cher à M. Retailleau. Oui, vous voyez, c'est animé. Oh !

  • Speaker #1

    Et, vous voyez, ce décor, il a été en fait réalisé du Titty Twister en Californie. C'était à Barso, mais en plein désert. Et selon les termes de Rodriguez, il devait ressembler à l'antichambre de l'enfer.

  • Speaker #0

    Avec ses portes.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, oui. Et du coup, tout le monde aura voulu se retrouver dans ce bar un jour dans sa vie. Et on entend chanter, on a entendu tout à l'heure le groupe Zizi Top, très connu pour sa grange, mais voilà, ça a fait un des bars les plus...

  • Speaker #0

    les bar iconiques,

  • Speaker #1

    mais qui n'existent pas.

  • Speaker #3

    Le groupe ZZ Top, que tout le monde connaît par la longueur de leur barbe, mais qui faisait un blues de bonne facture, tout à fait correct, et qui ne vous brisait pas les tympans.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    le look du Titi Twister, l'inspiration de Rodriguez. Alors,

  • Speaker #1

    on est vraiment sur des éléments de décor qui rappellent la culture. Ça me fait drôle d'entendre Laurent Garnier. cette culture du vampire maya et aztèque, mélangée jusqu'au temple qu'on découvre à Lapin. On est vraiment dans le lieu des prédateurs de sang, sans état d'âme, quelque part.

  • Speaker #3

    Ça reste comme un relais routier, la chatte, la viande qui sointe et qui coule tout à bord.

  • Speaker #1

    Non, mais vous avez tout à fait raison, professeur. On est dans une illustration de la fin de l'American Dream, quelque part.

  • Speaker #3

    Et du début de la transgression. En parlant de transgression, on ne va pas pouvoir rester là. On va devoir remonter le macloufinarium.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous vous sentez mal,

  • Speaker #3

    professeur ?

  • Speaker #1

    C'est étouffant.

  • Speaker #3

    Le lieu m'appelle le sang. Je ne sais pas, ça me trouble. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps.

  • Speaker #1

    On n'a plus l'habitude d'avoir les odeurs de cigarette. Hein ?

  • Speaker #3

    C'est pas faux.

  • Speaker #0

    C'est des gens qui sont en train de suer, professeur.

  • Speaker #3

    Tellement, tellement on est 90.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour ces échanges si intelligents et si éclairants. Merci cher professeur Mac Laughlin.

  • Speaker #3

    Je vous en prie, vraiment, c'est moi.

  • Speaker #0

    Merci monsieur McGraw pour votre participation.

  • Speaker #1

    Ce fut un plaisir, bonne continuation.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci à notre metteur en ondes, Frank Kito Delwood. Et pour conclure, chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actu Cronien. Pour aller plus loin sur cette thématique et explorer votre côté suceur de sang tarantinesque, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire, alors évidemment revoir ou voir Une nuit en enfer en Blu-ray, de nombreux films de Avec Tarantino ne sortent malheureusement qu'au compte-gouttes, certainement parce que ces films ont été tournés en 35mm, même Kill Bill n'est pas disponible, alors émerveillez-vous ! en visionnant Alita Battle Angel de Rodriguez. Alors, à écouter évidemment l'album de Tito et Tarantizom, avec l'accent, sorti en 97 chez Cockroach Records. Et parce que d'habitude, on se retient, mais là, c'est cutie. Il aurait été donc très, très difficile de ne pas évoquer Kill Bill, volume 1, et le bel hommage de Jackat featuring Siza. À lire maintenant. Maintenant, Blue Silver de Johan Elliott et Xavier Moméjean, publié sous le faux nom de Wayne Barrault chez Gallimard, sorti en 2010. Les Grandes Sataniques de l'Histoire de la Légende. L'édition originale date de 1907. Heureusement, elle a été numérisée par la BNF et publiée chez Hachette en 2018. Il faut dire également, on en a parlé tout à l'heure, de La Dame Pâle d'Alexandre Dumas, dont la publication originale, je le rappelle, date de 1849. Elle est sortie chez Folio Gallimard en 2006. Évidemment, Buffy contre les vampires, qui est sorti également en bande CD de Joss Whedon et Karl Malin, notamment le tome 4, Autre Temps, Autre Tueuse. Saison 8, sortie chez Dark House Comics, Fusion Comics pour Panini en 2009. Quelques comics aussi pour vous remettre dans l'ambiance, Nightmare Theater, Classic Monster, volume 4 sur 4, chez Chaos Comics, sorti en 1997, toujours chez Chaos Comics, purgateur de Dracula Gambit. Numéro 1, et Chastity, Theater of Pain, sorti en 1997. Allez voir aussi la revue Galaxies, Bram Stoker et le Vampire, numéro 85 sur 127, sorti en décembre 2023. Vampirella, la si belle, non, Vampirella, nouvelle série, le numéro 4, Adorablement sanglante, par Baroucha, sorti en 1978 aux éditions Public Ness. Et bien sûr l'adaptation cinématographique, pardon, graphique officielle de From Dusk Till Dawn, de Deluxe Editions, signée Tarantino et Rodriguez, adaptée par Ed Polgati avec au dessin Trevor von Eden, Fred Harper, Richard Clarke, qui est sorti chez Big Entertainment en 1996. A voir, un petit plaisir, la série TV et évidemment X-Files, la saison 5 épisode 12, Le shérif allait dans l'ongle. Bad. Il y a également Kaamelott, livre 2, la morsure du DAS, épisode 62 que vous retrouverez chez M6 Vidéo, qui est sorti en 2005. N'oubliez pas aussi le documentaire sur le film, Full Tilt Boogie, un film réalisé par Sarah Kelly qui est sorti en 97. Je ne résiste pas à une dernière citation directement de Seth Gerko, tout baigne dans l'huile quête, je suis en plein Iran. A part le fait que je viens d'enfoncer un pu dans le cœur de mon frère parce qu'il s'était transformé en vampire. Bien que je ne crois pas aux vampires. A part ça, ce malencontreux épisode, tout est aux petits oignons.

  • Speaker #2

    Sous-

  • Speaker #0

    N'oubliez pas, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain épisode d'Ukronia. En attendant, vous pouvez nous écrire à l'adresse mail uchronia1984@gmail.com u-c-h-r-o-n-i-a-1-9-4-at gmail.com Et retrouvez-nous en podcast sur toutes les plateformes, en particulier sur Ausha et sur le site de Radio Campus et pour les prochains épisodes sur... sur... Le 92.2 sur le DAB+, sur tous les postes modernes et en direct live sur le site www.radiodijoncampus.com. Ucronia, les chroniques du temps l'attend.

Description

UchroniA - Une Nuit en Enfer

Un hommage Neo Pulp à la VampirXploitation mis en images dans un film écrit par Quentin Tarantino, réalisé par Robert Rodriguez et sorti en 1996 dans tous les drive-in.

Un classique du film 100% Grindhouse sur des voyous en cavale, échappés du purgatoire pour plonger droit devant les portes de l'An-Fer !
Le film Culte au twist hypnotique qui nous met face à notre foi et notre hyperviolence du quotidien.


Salma Hayek est la Reine du Bal.


Une œuvre qui exalte nos fantasmes parfumés de bières et de pizzas partagées du crépuscule à l'horreur .

Vous connaîtrez la vérité sur les vampires à la sauce mexicaine et les traqueurs du FBI ou d'Europol


"Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle"


  La célèbre bande son de Tito & Tarantula, Stevie Ray Vaughan, et les hommages aux ZZ Top, Dalida et The Blasters pour vos oreilles nostalgiques.

Uchr0niA les Chroniques du temps latent !
-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Radio Campus,

  • Speaker #1

    il est 10h.

  • Speaker #2

    Bonjour

  • Speaker #0

    à toutes et à tous. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et en principe je suis accompagnée par le professeur John McLaughlin. Bonjour professeur.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous et à toutes.

  • Speaker #0

    Et pour cette séance, en qualité de témoin du jour, nous recevons Earl McGraw. Vous êtes un ancien du FBI, venu en France en 2006 pour rejoindre la Police Nationale. Vous êtes détaché du corps d'enquête, d'encadrement et d'application de la Direction générale de la sécurité intérieure pour Europol. Bonjour !

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous !

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps latent. Attention aux oreilles chastes, juste spoiler alert ! Au sommaire de notre émission, un épisode consacré aux vampires, à la sauce mexicaine. Et oui, on n'attire pas les guêpes avec de la moutarde. Aïe aïe aïe ! Une culture du mash-up. Pour aguicher le routier et le motard. Un film de voyous en cavale. Soyez prêts pour une bonne soirée, des potes, des pizzas et des bières. Bon, avec modération, bien sûr. Un film 100% guacamole, habanero, bio, miu caliente. Notez au moins 500 000 sur l'échelle de Scoville. "Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle". Il faut dire que nous avons été littéralement submergés par les demandes de nos auditeurs sur le sujet. Cette séance est écrite. littéralement aux petits oignons, sera en immersion complète dans le désert du Mexique. Du Mexique au Mexique, mais qu'est-ce qu'il y a là-bas ? Ben, des Mexicains ! Et si possible, terminer par une visite du bar le Titti Twister avec le professeur. Enfin, si vous avez encore le droit d'y entrer, professeur ?

  • Speaker #3

    Vous savez, avec les bonnes baskets, ça va bien.

  • Speaker #0

    On verra. Ce voyage sera ponctué de citations, bien sûr, et de quelques respirations musicales. Avant de terminer par nos recommandations évidemment subjectives, la séance Actu Chronia. Aujourd'hui, comme vous l'entendez peut-être, nous allons mettre en lumière le film Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez sur un scénario de Quentin Tarantino, et sorti en salle en 1996. Un classique parmi les road movies qui twistent radicalement pour une immersion en zone autochtone avec des dérapages totalement incontrôlés. Un film difficilement classable, une critique cinématographique sur la foi et les conséquences de l'hyperviolence de ces critiques des années 90's. Un film à nous mettre une claque o-cculte, nous poussant à réfléchir sur notre comportement individuel et notre faiblesse humaine à tomber dans un piège. Un film qui repousse les limites de la catégorisation et du genre. Messieurs, nous allons pouvoir aborder notre premier sujet que j'ai sobrement intitulé « Arnaque et braquage à la mexicaine » . Alors, selon vous, quelles pouvaient être les inspirations du réalisateur et de son acolyte, Cutie, comme on le dit pour les intimes, et leurs intentions autour de cette thématique de la chasse à l'homme ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'est un film qui bénéficie d'une écriture de Quentin Tarantino qui est... Un film assez macabre qui dénonce l'hypocrisie du monde dans la tête de Tarantino, qui a déjà écrit True Romance, Tueur Né, The Rock, Spats, Four Rooms et Une Nuit en Enfer. Donc des scénarios qui vont faire de lui un véritable script doctor.

  • Speaker #3

    Et surtout un scénariste que tout le monde s'arrache à Hollywood. Vraiment, tout le monde le voulait.

  • Speaker #1

    Ah oui, Et lui, déjà sur un de ses précédents films, son premier en tant que réalisateur, il avait fait Reservoir Dogs et il avait voulu déjà absolument rendre hommage et remettre au goût du jour le film L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick, un film de 1957. Et on verra, je pense, on a dit Reservoir Dogs, il y a eu Pulp Fiction, à l'époque il y a Dobberman, The Crow, c'est une époque très sombre.

  • Speaker #3

    Alors pour Réservoir Dogs, disons que le projet a été en partie avorté parce que faute de moyens, il n'a pas pu réaliser la fameuse scène de braquage dont il rêvait tant pour pouvoir appuyer son film. Il s'est ensuite rabattu finalement sur un huis clos très intéressant et poignant avec un Tim Ross absolument incroyable.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai.

  • Speaker #3

    Et d'ailleurs, Tarantino a ensuite, avec Joe Avery, pensé réaliser ensemble « Killing Zoe » . Finalement, il avait renoncé au projet. Mais ce film est avant tout un film à quatre mains, réellement, comme quand on joue au piano, avec deux réalisateurs, avec une esthétique très forte et surtout très décalée. Lorsqu'on regarde ce film, ce qui surprend le plus, c'est qu'il donne l'impression d'avoir deux parties. Une partie Tarantino, années 50-60, avec des costumes absolument parfaits. Et ensuite, un film mexicain absolument incroyable. Vraiment. Et chaud,

  • Speaker #0

    très chaud.

  • Speaker #3

    Avec toute cette chaleur mexicaine et tout ce point culturel mexicain du culte des morts en passant par le tacos.

  • Speaker #1

    oui et puis ça fait un film comme si c'était un épilogue ou la suite des films qu'on vient d'énumérer. Puis ça me fait aussi penser à Killing Zoe, réalisé et scénarisé par Roger Avary, sorti en 1994. Un film de braquage de banque. Chaque séquence est pensée vraiment de manière à intensifier une action vers le plus de brutalité possible. Et Une nuit en enfer va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Mais pour aller ensuite vers le vampirisme.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #0

    on a matière.

  • Speaker #3

    Avec aussi la mode de l'époque avec MTV qui vraiment poussait le plus loin possible le gore et le spectaculaire pour attirer un maximum de téléspectateurs. Avec des émissions aussi dingues que les émissions avec le monsieur là qui expérimente des choses avec ses amis, vous ne savez plus.

  • Speaker #1

    Jean-Claude Bourret ?

  • Speaker #3

    Non, pas loin.

  • Speaker #1

    Alors... Vous nous posez la question, Pénélope, sur tout ce qui est vampirisme. Un des premiers best-sellers au monde en littérature, c'est La fiancée de Corinthe, de Goethe, 1797. On voit déjà, au XVIe siècle, quelques écrits. Et puis après, je pense à Lord Byron et Marie Shelley, qui vont notamment... s'inspirer de l'été 1815, où il n'y a pas de soleil, c'est pluvieux, brumeux. Il y a une des plus grosses éruptions volcaniques de l'histoire de la planète en Indonésie, qui va générer un hiver volcanique.

  • Speaker #3

    Avec l'explosion du Krakatoa, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et du coup, ça va faire un été où les auteurs vont inspirer un espèce de côté lugubre. qu'on va appeler à un de ces jours une ambiance un peu gothique. Et ça va faire, alors bien sûr, la référence ultime, je pense à Dracula de Bram Stoker en 1897. Mais sachez que déjà 50 ans avant, Alexandre Dumas écrira La Dame Pâle, qui est extrait du recueil Mille et un fantôme. Et c'est une Polonaise qui part se réfugier dans les Carpathes. Et on est déjà en 1849.

  • Speaker #3

    Alors il faut bien voir aussi qu'à l'époque la grande mode c'était le feuilleton, lancé évidemment par Alexandre Humeur. Et il fallait à chaque fois alimenter, reprendre de vieilles légendes, essayer d'attirer le lecteur sur un feuilleton suffisamment prenant, avec des légendes suffisamment sordides.

  • Speaker #0

    Des cliffhangers qui leur donnent envie de voir ou de lire l'épisode suivant.

  • Speaker #3

    Et d'avoir la possibilité de ne jamais s'arrêter dans la série, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors il y a des chefs-d'oeuvre cinématographiques autour des vampires, je pense à Nosferatu en 1932, un remake de Werner Herzog en 78, il y a Vampyr en 1932, de Dreyer, Le Masque du Démon, Mario Bava, 1960, et puis le fameux, le cultissime Dracula de Francis Ford. Voilà, 1992.

  • Speaker #3

    Alors c'est sûr qu'avec leur allure sombre, leur regard hypnotique et leur charme à réveiller les morts, les vampires ont parcouru un long chemin depuis leurs origines primordiales. Les premières versions des vampires dépènent des entités cauchemardesques, poussées par le besoin de drainer la force vitale des veines de leur proie pour reconstituer leur propre force.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez raison professeur. moi je pense dans les années 50 Dracula il est incarné par le magnétique Christopher Lee euh un calme viril, un regard perçant, un air de prédateur sexuel. C'est une époque où le sang, la morsure apparaît pour la première fois à l'écran. Donc on est un peu entre vampires comme à la façon de Sade, un peu un donjon. Ça me fait penser moi au Bal des vampires, la comédie, premier film en couleur de Roman Polanski, 1967. Et puis après, on va avoir une époque un peu libération sexuelle post-68, où ça va devenir des films à petit budget, un peu sauf porn érotique.

  • Speaker #3

    Évidemment, tout ça se faisait avant l'époque du sida et les contaminations du sang. Et donc, ce mythe du sang dans la transmission de la vie et de la puissance était évidemment beaucoup moins polémique que maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une époque avec des vampires sexy. Comme dans les comics par exemple, on a eu Vampirella, on trouve Dawn aussi, Chastity, bien évidemment Buffy, et From the Darkness, Purgatory. Il y a eu des choses un petit peu plus, comment dirais-je, avec des avantages, notamment anatomiques pour les vampires.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la période des Vixens, une ambiance un peu mescale entre deux poses lassives. une plastique généreuse, hyper sécurisée.

  • Speaker #0

    Très, très généreuse.

  • Speaker #1

    Weixen, c'est la renarde. Donc, un personnage féminin qui marque toute une génération d'adolescents dans les années 70-70.

  • Speaker #0

    Des prédatrices.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui va faire des pulps. Et tout ça, c'est mis, orchestré par la trilogie culte de Russ Meyer. Donc, on va arriver sur une sexploitation.

  • Speaker #0

    Écoutez, pendant que je vous tiens, cher monsieur McGraw, Voudriez-vous nous présenter votre activité quotidienne ?

  • Speaker #1

    Ah, merci. Alors, moi, pendant ma jeunesse, j'ai parcouru les États-Unis. Ah,

  • Speaker #3

    vous aussi ?

  • Speaker #1

    Au nom des États-Unis, j'étais un représentant pour traquer des fugitifs.

  • Speaker #3

    Vous n'avez pas trop l'accent, finalement.

  • Speaker #1

    Je me suis habitué, ça fait 15 ans que j'habite en Europe. Alors, j'ai fait Quantico, je ne suis pas Texas Ranger ni un Marshall. Et je suis assez... devenu assez bon dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et puis, du coup, je me suis fait repérer et j'ai dû repartir fuir, refaire une nouvelle vie en Europe. Et du coup, j'ai rejoint après l'école de police à Sens, le GIGN, puis la DGSI. Et mes premières missions étaient, comme vous l'avez dit tout à l'heure, un détaché pour Europol. Et donc, souvent, alors je... Je pense à une équipe roumaine, les Strigoi, qui étaient réputés pour sucer la force vitale de leurs ennemis et qui les clouaient dans un cercueil pour bien montrer aux autres mafias de la drogue ce qui se passait. Et je pense encore aux Vrykolaka bulgares. On a longtemps cru que c'était des Serbes ou une mafia albanaise. Et puis je les ai traqués, poursuivis depuis Sibiu, à travers les Carpathes. J'ai cru que j'allais mourir plein de fois en voiture. Le passage est quand même assez étroit. Et puis, il fallait les intercepter avant qu'ils arrivent en Pologne. Donc, je les poursuivais dans la montagne de Vitocha ou à Čhiprovtsi, à la frontière serbe. Donc,

  • Speaker #0

    vous connaissez bien l'Europe de l'Est.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est ces premiers groupuscules un peu mafieux qui se donnaient un peu une ambiance gothico-vampiristique.

  • Speaker #0

    Voilà. D'accord. Merci beaucoup pour... Votre métier qui m'a l'air dangereux et passionnant en même temps. Du coup, ça nous amène à notre deuxième sujet. C'est la séquence « Mitch and Pitch » que je pensais intituler « Du crépuscule à l'horreur » . Oui, oui, cher auditeur, j'ai des auteurs pour écrire toutes mes répliques. Alors, professeur, pourriez-vous nous faire le pitch du film, s'il vous plaît ?

  • Speaker #3

    Grand plaisir, donc, Texas, deux criminels, les frères Gecko, Seth et Richie, sont en cavale après une évasion suivie d'un hold-up sanglant durant lequel ils ont tué quatre policiers et kidnappé l'employé d'un magasin. Ils prennent une famille en otage près de la frontière mexicaine. Ils vont tenter de passer la frontière et de disparaître à El Rey avec la complicité de Carlos, qui doit les retrouver au petit matin du côté mexicain.

  • Speaker #0

    Ça me rend des joues.

  • Speaker #3

    Après avoir pris en otage la famille Fula, un ex-pasteur, veuf et ses deux enfants adolescents, pour passer la frontière, ils arrivent à la tombée de la nuit au Titi Twister, un club de striptease ouvert jusqu'à l'aube. Un établissement qui leur réservera pas mal de surprises une fois la nuit tombée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'on sort presque du purgatoire pour tomber en enfer. Donc c'est un film interdit aux moins de 16 ans avec George Clooney qui sort de son rôle phare d'urgence où il sauvait des gens.

  • Speaker #3

    Il faisait plus que sauver des gens, il était pédiatre, il sauvait des enfants. C'est quand même extraordinaire. Beau comme un dieu à sauver des enfants. Enfin, le gendre parfait est là.

  • Speaker #0

    Idéal.

  • Speaker #1

    Et là, c'est le drame.

  • Speaker #3

    Un affreux bonhomme, vraiment, avec de mauvaises manières. Et un drôle de tatouage dans le cou qui glisse sous son homoplate. On ne sait pas où ça va.

  • Speaker #0

    Et un drôle de frangin aussi.

  • Speaker #1

    Et son frère qui est quand même un peu tapé, un peu... Ah oui,

  • Speaker #0

    il manque quand même... Il a pas la lumière à tous les étages.

  • Speaker #1

    Et puis, il est imprévisible. Il est impulsif, parano. Donc, Quentin Tarantino, qui fait son frère Richard.

  • Speaker #3

    Alors qu'il se réveille d'abord acteur, avant de finalement devenir scénariste et metteur en scène, bien sûr. On peut pas avoir tous les talents.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous avez parlé d'Harvey Kettel, le Jacob Fuller, le père, le patriarche, Juliette Lewis, et puis des multiples guest stars, dont Daniel Trejo. Salma Hayek.

  • Speaker #3

    Finalement, des bons acteurs à la bonne place.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Toujours dans le temps et pas dans l'albator.

  • Speaker #1

    Alors, Georges Clooney, ce n'était pas le premier choix de la production. Quentin Tarantino voulait Tim Ross. Il pensait à Steve Buccemi, Christopher Walken, Michael Madsen, John Travolta. Tous ont refusé, avec des conflits d'emploi du temps. Et puis, c'est vraiment l'idée de prendre à contre-pied Georges Clooney qui a fasciné les deux compères. Et on est quand même dans un film. C'est la première apparition du personnage culte de Texas Ranger que va incarner Michael Parks. On va retrouver ce même personnage quasiment dans tous les films de Tarantino, dans Kill Bill, dans Planète Terreur, Boulevard de la Mort.

  • Speaker #3

    Alors après pour Tarantino c'était aussi une façon de clore un cycle. En faisant finalement Une nuit en enfer, il se débarrassait de tous ces bandits en costume cravate noir qu'il avait ressassé pendant au moins 3 ou 4 films d'affilée. Et il n'y reviendra plus après. Oui,

  • Speaker #1

    et c'est vrai que ça pourrait presque annoncer Jackie Brown.

  • Speaker #3

    Dans une autre thématique,

  • Speaker #1

    une autre époque. Et voilà, je pense pour Rodriguez, c'est vraiment le cocktail fétiche, tequila, hémoglobine en masse, tabasco, citron vert, whisky.

  • Speaker #3

    Quand même le réalisateur de Desperados et Desperados hollywoodien, les deux bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #3

    Avec un Antonio Banderas absolument parfait.

  • Speaker #0

    Caliente aussi.

  • Speaker #3

    Caliente, ah, va dire.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, c'était passionnant. Alors je vous propose maintenant une... Il nous faudra au moins ça, une respiration musicale directement inspirée par notre sujet du jour. C'est After Dark, interprété par Tito et Tarantula.

  • Speaker #2

    m et je suis très heureuse de pouvoir être ici avec vous. Je vous souhaite une très bonne journée. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sûr uchronien. Uchronien, les chroniques du temps l'attend. Alors professeur, je crois qu'il est temps d'entamer la séquence qui vous tient particulièrement à cœur, le cult-o-matic. Avec aujourd'hui une ambiance néo-pulp, ça vous va néo-pulp ?

  • Speaker #3

    En façon Twisty, Twister, moi j'aime beaucoup, oui vraiment. On établit très bien quand même dès le début du film que ce qui était un drive-in, ces fameuses séances de cinéma en plein air avec sa voiture et puis sa petite copine à côté qu'on essayait mollement de draguer. Bon bref, une vraie parodie dans laquelle il faut s'attendre à tout. Parce que ce film est avant tout drôle, bien sûr, même s'il est interdit au moins de 16 ans pour des questions de morale publique. La vision superman de la séquence du générique arrive au bon moment. Car le générique doit établir que ces types sont des salauds. Vraiment des ordures, des crapules, des criminels. Vraiment endurcis et capables de tout. Une fois que c'est fait, on voit la vieille dame dans le coffre. Là, on comprend qu'en fait, ils sont encore pire que ce qu'on croyait. Évidemment, il n'y a pas de limite. Et ça nous a toujours posé aucun problème avec la censure, parce qu'ils ont compris dès le départ quel était le juste ton du film.

  • Speaker #1

    Et pas un ton albacore.

  • Speaker #3

    Oui, non, albator, le pirate de l'espace, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'ils sont là pour dépoussiérer le film de Vampyr, où le spectateur est devant ses contradictions et ses... pulsions voyeuristes les plus pures.

  • Speaker #3

    On n'est plus dans la tradition gothique de l'Angleterre victorienne, ça c'est sûr. Là, il y a de la chaleur, il y a de la chair et de la poitrine.

  • Speaker #1

    On est vraiment dans une expérience esthétique moderne. Moi, je pense à une espèce de critique de l'époque de Reagan, où le vampire, c'est le prédateur capitaliste consumériste, qui vient en plus... C'est l'Américain qui vient au Mexique.

  • Speaker #3

    C'est même plus que ça, c'est vraiment le patron qui a été à l'origine de la crise de 29, vraiment prendre l'argent des épargnants et les sacrifier sur l'hôtel du grand capital. Alors que là finalement, on a plus l'impression de se retrouver après un spring break à Acapulco, avec des étudiants américains qui boivent de la Corona et qui se régalent d'un spectacle de striptease qui tourne mal finalement, comme souvent leur soirée.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, dans les années 2000, après ce film, on commencera à voir... des américains qui s'aventurent des fois en Colombie, des fois au Mexique, des fois au Brésil, et il leur arrive des histoires où ils n'auraient pas dû aller. Et vous l'avez abordé, c'est vrai que c'est un film qui a, je dirais presque, mi-twist, mi-resbain. À la moitié du film, on a un twist radical, et il y a assez peu de films qui ont fait ça. au départ, mais qui vont énormément s'inspirer après.

  • Speaker #3

    Twist Again à Moscou, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, The Place Beyond the Pine, The World End, Death Proof, Mulholland Drive, je pense à Sorry to Bother You, il y a Parasite aussi, Cabin in the Woods, Audition,

  • Speaker #0

    Full Metal Jacket. Ah oui,

  • Speaker #1

    alors ça c'était certainement un truc inspirant. Mais donc on a dans ce film un mélange des genres. Et c'est aussi bien entre un hommage parodique et une subversion assumée. C'est ça qui est magnifique.

  • Speaker #3

    Un peu comme avec le film The Game, où Michael Douglas se retrouve à la fin du film avec un t-shirt « J'ai survécu au Mexique en me faisant attraper par la manche » , évidemment par de drôles de histoires. Oui,

  • Speaker #1

    on est vraiment dans une plongée dans le fantastique pour échapper à une réalité crue.

  • Speaker #0

    Oui, et puis une vraie plongée. Un groupe flou, on n'a même pas eu le temps de se mouiller la nuque quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est la prise par surprise. Réellement, on ne s'attendait pas à avoir un film de vampire aussi net. Et finalement, relativement classique dans sa structure, les vampires vivent ensemble, un petit peu en grappe, et tous les uns avec les autres, pour n'avoir que comme objectif, en fait, capter le sang de leur vie. en les attirant dans un piège parfait, évidemment, avec des danseuses nues qui ne se feraient pas avoir.

  • Speaker #0

    Des danseuses exotiques,

  • Speaker #3

    presque. Oui, pardon, je m'égare.

  • Speaker #0

    Justement, que représente le vampire aujourd'hui ? Et pourquoi occupe-t-il une telle place dans la culture ?

  • Speaker #1

    Le vivant est un non-mort. Et le non-mort est encore vivant. Il y a une différence culturelle. On pensera à Bram Stoker qui va... qui va façonner l'image de ce vampire qui a une culture différente, qui a des obligations de survie.

  • Speaker #3

    Dont le nom d'ailleurs, le nom du Dracula, qui vient du mot roumain, qui signifie le diable, le dragon. Les mortels qui s'opposent à lui, évidemment, doivent faire des choix moraux pour rejeter et finalement vaincre le mal qui représente entre la séduction et le pouvoir. Oui,

  • Speaker #1

    alors dans un point de vue psychanalytique, c'est presque le rapport aux dents, à la morsure qui contamine. qui fait que l'autre deviendrait peut-être un vampire. Mais ça renvoie aussi...

  • Speaker #3

    À la corruption, évidemment, de l'âme.

  • Speaker #1

    Vous avez tout à fait raison. Le vampire, c'est un peu comme un bébé qui mort, mais qui a un désir un peu ambivalent d'immortalité.

  • Speaker #3

    Un peu comme Lucifer qui tente les mortels, mais qui ne les pousse jamais réellement à commettre l'irréparable.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, ça permet aussi de se forger aux valeurs des adultes. Qu'est-ce que j'aurais le droit de faire dans la communauté ? Et qu'est-ce qui me sera tabou, même pour les pires déviants de cette communauté ? Donc on est sur presque une vampirisation de symboles dans la construction des constructions psychiques. On a dans ce film toutes les facettes du personnage vampire.

  • Speaker #3

    qui sont ici quand même décrits comme des anti-héros, finalement, à défaut des méchants traditionnels.

  • Speaker #1

    Oui, et puis le vampire va passionner tous les artistes sous toutes leurs formes. On a vu Anne Rice, ça va se développer au cinéma, dans les séries, les bandes dessinées, ça va se décliner partout.

  • Speaker #3

    Les jeux de rôle également. les jeux de rôle.

  • Speaker #1

    Donc, tout le monde va renchérir. Moi je pense beaucoup à Vampirella dans les années 70, Salma Hayek va s'en inspirer énormément pour ses attributs.

  • Speaker #3

    Les contes de la crypte également qui essayait d'en faire un personnage tout à fait sympathique et jovial qui se transformait en chauve-souris à la moindre contrariété.

  • Speaker #1

    Alors ça renvoyait un peu comme les contes de la crypte, Vault of Horror, donc c'était des histoires souvent un peu déco... décousus du reste des univers comme on pourrait trouver dans Marvel qui vont reprendre les histoires de Dracula et jusqu'à arriver à Moebius tout ça, les fameux vampires qui s'insèrent dans les histoires de super-héros parce que c'était des histoires étranges, fantastiques qui permettaient aux hommes de se construire

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour cet échange captivant. Je vous invite à présent à partir à partir pour un nouveau voyage créatif et à rendre surtout un vibrant hommage à la belle Salma Hayek avec le titre remixé Salmaïa Salama, interprété par Dalida. Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sûr uchroniens. Uchroniens, les chroniques du temps latent. Avant la pause, nous étions sur une nécessaire compréhension des archétypes du braqueur, des forces de l'ordre et du vampire. Je vous propose désormais de sonder les problèmes de foi. De quoi, professeur ? Les crises que vous avez... quand vous avez le tournis. Débutons avec la fantastique Santanica Pandemonium. C'est référence directe au film Satanico Pandemonium, le film d'horreur sorti en 75. Une nonce spreadation.

  • Speaker #1

    Oui, on est vraiment autour du baptême de sang. Ce qui compte, c'est la tentation. Et c'est vrai que Robert Rodriguez, il va déjà imposer au cinéma américain des nouvelles figures d'acteurs latinos. Salma Hayek, Danny Trello, des briseurs de tabou.

  • Speaker #3

    Et surtout des Mexicains, pas réellement des Mexicains un peu édulcorés, avec les cheveux un peu plaqués en arrière. Non, non, vraiment avec de bonnes têtes de Mexicains.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui. Et puis cette scène dans l'arrivée du Titi Twister avec la danse de Salma Hayek. qui ressemble beaucoup à Vampirella.

  • Speaker #3

    Sa danse et son piton, absolument incroyable, autour du cou. On aimerait bien y prendre sa place.

  • Speaker #1

    Ah bah ça, c'est... Est-ce que c'est un appel à la métaphore ? La question se pose pas vraiment. Va boire de la tequila qui coule le long de la jambe de Salma Hayek. On est dans une damnation érotique.

  • Speaker #3

    C'est évidemment le serpent du jardin d'Eden qui vous amène à croquer la pomme.

  • Speaker #0

    Et celui de Blade Runner aussi.

  • Speaker #3

    Tout à fait, avec ses petites...

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #3

    Qui disparaissent.

  • Speaker #1

    Et pour la petite histoire, je vous parlais de damnation érotique. Bram Stoker aurait été avec Oscar Wilde jusqu'à lui... Donc ils ont été amis pendant 25 ans. Jeunes amis. Alors, non, super amis, jusqu'à ce que Bram Stoker pique la femme d'Oscar Wilde.

  • Speaker #3

    Oscar Wilde, non plus, l'a atristé beaucoup.

  • Speaker #1

    Disons que lui, du coup, il est resté plutôt avec des garçons, mais il s'est fait condamner à l'époque à cause de ça.

  • Speaker #3

    Il l'a écrit, d'ailleurs, en détention des profondistes, comme une ode.

  • Speaker #1

    C'est vrai que Salma Hayek, c'est la reine du bal. Oh oui. C'est un peu le... le « Voyez-moi » de

  • Speaker #3

    Dracula. Elle vampirise tout, réellement.

  • Speaker #0

    Y compris donc l'écran.

  • Speaker #3

    Le spectateur, le réalisateur, les autres acteurs également, qui sont complètement tétanisés à son contact.

  • Speaker #1

    C'est un réel hypnotisme érotique sanguinolent. Alors ça renvoie à la tradition soft porn des années 70, qui va parcourir toute l'époque de la Hammer, on va dire, des années 50 aux années 70. et... vous parliez de cet énorme piton il faut savoir que Salma Hayek avait très très peur une peur phobique des serpents et du coup Robert Rodriguez a utilisé une musique beaucoup plus rapide que celle qu'on a entendue tout à l'heure de Tito et Tarantula pour qu'elle puisse quand même se déhancher en filmant en ralenti pour que ça fasse un effet un peu l'hypnotique, l'engoureux quelque part sur la photographie. Mais elle était pétrifiée de terreur.

  • Speaker #3

    Alors qu'évidemment, à l'image, ça ne se voit pas du tout. On est absorbé par ses yeux, son regard et réellement son désir charnel. Mais effectivement, on a réellement l'impression que le serpent ne compte assez peu quand même à ses yeux. Oui,

  • Speaker #0

    tout fait partie d'elle.

  • Speaker #3

    Alors après, Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez font avant tout un hommage au film de vampires et n'enfreignent quasiment aucune de leurs règles, les fameuses règles du vampirisme de Bram Stoker. Donc le vampire a une aversion à la lumière du soleil, il est affaibli par l'ail, en l'occurrence la thématique n'est pas abordée, il n'y a pas de reflet dans les miroirs, les vampires ne se voient pas dans l'énorme miroir au-dessus du bar. Une morsure transforme évidemment un humain en vampire, c'est ce qu'on redoute au démarrage des agressions et de la fameuse règle de la transformation de chauve-souris mais qui n'est pas abordée dans le film.

  • Speaker #1

    Alors si, puisqu'on entend les chauve-souris qui arrivent et qui frétillent derrière la porte du bar.

  • Speaker #0

    Le battement des ailes en tout cas.

  • Speaker #1

    Je dis ça, je dis rien professeur. Tire !

  • Speaker #3

    On ne s'en souvenait plus.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça respecte les codes et en même temps, ça casse les codes du film de genre.

  • Speaker #3

    La vulgarité, évidemment, puisque les films de vampires sont souvent très élégants et très racés. Or là, le personnage de Tarantino, Seth, qui déclare « Je ne crois pas aux vampires, mais je crois en ce que je vois. » Et ce que je vois, ce sont des putains de vampires. Pourquoi dire putain ? C'est quand même consternant. On ne peut pas choisir ses mots, ce brave garton.

  • Speaker #1

    C'est une époque très violente.

  • Speaker #3

    C'est ça, la grossir.

  • Speaker #1

    Les années 90, le vampire commence à séduire les adolescents. Et vous parliez de... On parle de la beauté hypnotique de Salma Hayek. Vénéneuse. Entre autres. De nombreuses femmes vont la prendre comme modèle. Peut-être pas pour les sous-vêtements,

  • Speaker #3

    quand même.

  • Speaker #1

    Sur la plage, il faut voir. on s'imagine peut-être aussi Harvey Kettle tout nu ah oui la leçon de piano une lutte de rein incroyable et vous rappeliez les règles du vampirisme selon Bram Stoker mais on a aussi une question sur la foi et le dévouement pour Dieu avec ce monsieur Fuller euh

  • Speaker #3

    Qui s'est un petit peu perdu dans sa foi quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Qui ne respecte peut-être plus assez le dogme pour s'engager en qualité de pasteur. Il rectifie le tir quand même par rapport à sa fille. Mais c'est peut-être ce qui va renvoyer aux fameuses règles de masquerade d'Anne Reiss. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça.

  • Speaker #3

    Les règles de la masquerade, bien sûr. La première loi, chaque clan doit avoir son chef. Et lui seul peut ordonner l'utilisation du tourment noir sur un mortel, à savoir transmettre le don du vampire. Les dons noirs ne doivent jamais être accordés aux estropiés, aux mutilés.

  • Speaker #0

    Jamais aux enfants.

  • Speaker #3

    Jamais aux enfants, non. Et troisième loi, aucun vampire ne doit s'engager à écrire l'histoire des vampires, car tout cela est secret et fait partie de la mascarade. Les humains ne doivent pas se douter que les vampires existent, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, on le retrouve même jusque dans... Ça me fait penser à une série télé, Ma Bepiciteur est un vampire, où ils reprennent ces codes. Donc, on le verra dans True Blood.

  • Speaker #3

    Twilight.

  • Speaker #1

    Twilight. Buffy contre les vampires.

  • Speaker #3

    Ayer Dyer is.

  • Speaker #1

    Yeah. Donc, voilà. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Et donc, on est sur cette obsession-compulsion. On ne peut pas s'empêcher de tout remettre en ordre, compter, classer, harmoniser. S'il y a des lacets d'effet, il faut les remettre. Alors, on a vu ça, moi, en traquant des groupes mafieux qui vont finir par s'auto-persuader.

  • Speaker #0

    Ils font des gants de pierre.

  • Speaker #1

    Mais on retrouve des maladies classiques, comme l'hématodipsomanie. Donc, il y a le patient qui éprouve un désir érotique à boire du sang. euh Je pense à... Professeur, vous avez parlé de la sensibilité à l'ail et à la lumière. Ça, c'est la porphyrie.

  • Speaker #3

    La porphyrie, qui est évidemment une maladie qui vous prive de la possibilité d'exposer votre peau au soleil. Sinon, l'absence de mélanine provoquerait de graves brûlures, même avec une lumière assez faible. Donc, ce sont des patients qui vivent quasiment dans l'obscurité, qui ont le teint très pâle et dont les veines sont particulièrement apparentes. Et que vous voyez pulser, effectivement, ça peut créer la tentation d'avoir envie de les mordre.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoutez, messieurs, je pense, à moins que vous ayez... Encore d'autres anecdotes charnelles, professeur ?

  • Speaker #1

    Peut-être rapidement, mais parler de cette vampire exploitation. Ce qui fera les films Grindhouse que vous avez abordés, professeur. C'est les films qui empruntent à tous les universitaires, de l'horreur à la science-fiction, au drame social. C'est un film d'exploitation diffusé dans les drive-in et les Grindhouse.

  • Speaker #0

    Définition des greenhouse ?

  • Speaker #1

    C'est souvent deux petits films qui étaient présentés l'un après l'autre, un peu plus courts. Et c'était des films où on...

  • Speaker #3

    Pour donner une analogie, c'est comme des téléfilms qui passeraient en boucle à la télévision. Peu de moyens, des acteurs assez médiocres, un scénario qui tient sur un timbre-poste, mais qui par contre permettent de remplir les salles de l'après-midi dans les cinémas. et du coup ainsi occuper le cinéma de 10h du matin jusqu'à minuit. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Donc avec un passage du film important et le film box-office, et tout le reste de l'après-midi avec des films d'une qualité médiocre, mais bon, qui vous permettent de...

  • Speaker #0

    Ce qu'on appelle le cinéma bis.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, alors peut-être un peu exagéré en France, mais c'est vrai que...

  • Speaker #3

    Les séries B, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on retrouvera dans des clins d'œil dans tous les films de... Ed Rodriguez et Tarantino. Oui,

  • Speaker #0

    ils ont été élus à ça.

  • Speaker #1

    Et puis le summum du summum, c'est Machete en 2010.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça c'est génial aussi. Écoutez messieurs, merci beaucoup pour ces débats haletants. Je vous propose une autre respiration musicale avec le titre Dark Night par The Blasters.

  • Speaker #2

    C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. Ils pensaient que c'était un secret. Mais quelqu'un a fait le bruit. Je pensais que toute cette pleine de sang avait été déchirée. Le long de la nuit. Une nuit d'amour. C'est Merci.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sûr. Ukronia. Ukronia, les chroniques du temps latent. Alors pour notre déjà dernier échange, je vous propose de lancer la procédure d'accès au MacLouflinarium, professeur.

  • Speaker #3

    Avec plaisir. Je retrouve mes manettes, le bouton, c'est le bleu. Ne me perturbez pas, je déclenche la manette.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Le studio descend lentement.

  • Speaker #0

    Désolé pour le bruit.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est notre plateau qui descend.

  • Speaker #3

    Restez éloignés du bord, s'il vous plaît. S'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Gardez tous vos bras à l'intérieur.

  • Speaker #3

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est impressionnant. Oui.

  • Speaker #3

    Accrochez-vous à ce que vous pouvez.

  • Speaker #0

    On a les moyens quand même, les Ukrainiens. On a vraiment les moyens.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai mis ceinture et bretelles aujourd'hui. Toujours peur de perdre mon pantalon. Attention, on est bientôt arrivés. Oui. Voilà. Donc on descend d'une dizaine de mètres dans ce bunker qui est mon confinarium, bien sûr.

  • Speaker #0

    Génial ! On est devant le Titi Twister !

  • Speaker #3

    Bien sûr, le Titi Twister !

  • Speaker #1

    Vous êtes sûr ? J'ai l'impression qu'on se croirait à Dijon, là, devant...

  • Speaker #0

    L'Anfer !

  • Speaker #1

    C'est l'ancienne boîte de nuit, L'Anfer.

  • Speaker #3

    Mais oui ! Bien sûr ! Laurent Garnier, Radio Dijon Campus.

  • Speaker #1

    Mais il y a même des rabatteurs.

  • Speaker #3

    Mais bien sûr qu'ils nous font venir à l'intérieur. Je crois qu'ils nous proposent des "pussies", je ne sais pas ce que c'est exactement.

  • Speaker #1

    C'est des tacos ?

  • Speaker #3

    Je crois que ce sont des réjouissances, mais je ne vois pas lesquelles. Bon, on n'est pas obligé d'aller le voir. Alors l'Anfer était un lieu interlope à Dijon, où on pouvait écouter de l'excellente musique. électronique et qui avait placé quand même Dijon au centre de la carte du monde de la musique. Pas juste nationale mais internationale, vraiment. Mais ça c'était avant.

  • Speaker #1

    Et alors, on rentre ? On peut rentrer là dans...

  • Speaker #0

    Mais oui bien sûr, bien sûr, c'est la surprise du professeur pour vous.

  • Speaker #3

    Alors c'est l'antichambre de l'enfer. Ah oui, c'est animé. Vous avez vu, les gens sont jeunes ici. Ça nous change.

  • Speaker #0

    Surtout vous, professeur.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'habitude de côtoyer les jeunes. C'est les jeunes qui ne me côtoient plus, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai l'impression que je vois Laurent Garnier.

  • Speaker #3

    Ne le dérangez pas, il est derrière ses platines.

  • Speaker #1

    C'est une boîte de nuit où il y a eu quand même Daft Punk. Moi, je pense que les plus grands DJ de la planète sont venus là à l'époque. Moi, ça me fait penser, bien sûr, à ce fameux Titi Twister. C'est vraiment un... On est là à présenter un folklore local très mexicain où il y a la sauvagerie, la bestialité, le fameux "Barra Otes", où on va exploiter, on en a parlé juste avant, la marchandisation des corps. Oui,

  • Speaker #3

    et la mexicainisation des esprits également, cher à M. Retailleau. Oui, vous voyez, c'est animé. Oh !

  • Speaker #1

    Et, vous voyez, ce décor, il a été en fait réalisé du Titty Twister en Californie. C'était à Barso, mais en plein désert. Et selon les termes de Rodriguez, il devait ressembler à l'antichambre de l'enfer.

  • Speaker #0

    Avec ses portes.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, oui. Et du coup, tout le monde aura voulu se retrouver dans ce bar un jour dans sa vie. Et on entend chanter, on a entendu tout à l'heure le groupe Zizi Top, très connu pour sa grange, mais voilà, ça a fait un des bars les plus...

  • Speaker #0

    les bar iconiques,

  • Speaker #1

    mais qui n'existent pas.

  • Speaker #3

    Le groupe ZZ Top, que tout le monde connaît par la longueur de leur barbe, mais qui faisait un blues de bonne facture, tout à fait correct, et qui ne vous brisait pas les tympans.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    le look du Titi Twister, l'inspiration de Rodriguez. Alors,

  • Speaker #1

    on est vraiment sur des éléments de décor qui rappellent la culture. Ça me fait drôle d'entendre Laurent Garnier. cette culture du vampire maya et aztèque, mélangée jusqu'au temple qu'on découvre à Lapin. On est vraiment dans le lieu des prédateurs de sang, sans état d'âme, quelque part.

  • Speaker #3

    Ça reste comme un relais routier, la chatte, la viande qui sointe et qui coule tout à bord.

  • Speaker #1

    Non, mais vous avez tout à fait raison, professeur. On est dans une illustration de la fin de l'American Dream, quelque part.

  • Speaker #3

    Et du début de la transgression. En parlant de transgression, on ne va pas pouvoir rester là. On va devoir remonter le macloufinarium.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous vous sentez mal,

  • Speaker #3

    professeur ?

  • Speaker #1

    C'est étouffant.

  • Speaker #3

    Le lieu m'appelle le sang. Je ne sais pas, ça me trouble. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps.

  • Speaker #1

    On n'a plus l'habitude d'avoir les odeurs de cigarette. Hein ?

  • Speaker #3

    C'est pas faux.

  • Speaker #0

    C'est des gens qui sont en train de suer, professeur.

  • Speaker #3

    Tellement, tellement on est 90.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour ces échanges si intelligents et si éclairants. Merci cher professeur Mac Laughlin.

  • Speaker #3

    Je vous en prie, vraiment, c'est moi.

  • Speaker #0

    Merci monsieur McGraw pour votre participation.

  • Speaker #1

    Ce fut un plaisir, bonne continuation.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci à notre metteur en ondes, Frank Kito Delwood. Et pour conclure, chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actu Cronien. Pour aller plus loin sur cette thématique et explorer votre côté suceur de sang tarantinesque, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire, alors évidemment revoir ou voir Une nuit en enfer en Blu-ray, de nombreux films de Avec Tarantino ne sortent malheureusement qu'au compte-gouttes, certainement parce que ces films ont été tournés en 35mm, même Kill Bill n'est pas disponible, alors émerveillez-vous ! en visionnant Alita Battle Angel de Rodriguez. Alors, à écouter évidemment l'album de Tito et Tarantizom, avec l'accent, sorti en 97 chez Cockroach Records. Et parce que d'habitude, on se retient, mais là, c'est cutie. Il aurait été donc très, très difficile de ne pas évoquer Kill Bill, volume 1, et le bel hommage de Jackat featuring Siza. À lire maintenant. Maintenant, Blue Silver de Johan Elliott et Xavier Moméjean, publié sous le faux nom de Wayne Barrault chez Gallimard, sorti en 2010. Les Grandes Sataniques de l'Histoire de la Légende. L'édition originale date de 1907. Heureusement, elle a été numérisée par la BNF et publiée chez Hachette en 2018. Il faut dire également, on en a parlé tout à l'heure, de La Dame Pâle d'Alexandre Dumas, dont la publication originale, je le rappelle, date de 1849. Elle est sortie chez Folio Gallimard en 2006. Évidemment, Buffy contre les vampires, qui est sorti également en bande CD de Joss Whedon et Karl Malin, notamment le tome 4, Autre Temps, Autre Tueuse. Saison 8, sortie chez Dark House Comics, Fusion Comics pour Panini en 2009. Quelques comics aussi pour vous remettre dans l'ambiance, Nightmare Theater, Classic Monster, volume 4 sur 4, chez Chaos Comics, sorti en 1997, toujours chez Chaos Comics, purgateur de Dracula Gambit. Numéro 1, et Chastity, Theater of Pain, sorti en 1997. Allez voir aussi la revue Galaxies, Bram Stoker et le Vampire, numéro 85 sur 127, sorti en décembre 2023. Vampirella, la si belle, non, Vampirella, nouvelle série, le numéro 4, Adorablement sanglante, par Baroucha, sorti en 1978 aux éditions Public Ness. Et bien sûr l'adaptation cinématographique, pardon, graphique officielle de From Dusk Till Dawn, de Deluxe Editions, signée Tarantino et Rodriguez, adaptée par Ed Polgati avec au dessin Trevor von Eden, Fred Harper, Richard Clarke, qui est sorti chez Big Entertainment en 1996. A voir, un petit plaisir, la série TV et évidemment X-Files, la saison 5 épisode 12, Le shérif allait dans l'ongle. Bad. Il y a également Kaamelott, livre 2, la morsure du DAS, épisode 62 que vous retrouverez chez M6 Vidéo, qui est sorti en 2005. N'oubliez pas aussi le documentaire sur le film, Full Tilt Boogie, un film réalisé par Sarah Kelly qui est sorti en 97. Je ne résiste pas à une dernière citation directement de Seth Gerko, tout baigne dans l'huile quête, je suis en plein Iran. A part le fait que je viens d'enfoncer un pu dans le cœur de mon frère parce qu'il s'était transformé en vampire. Bien que je ne crois pas aux vampires. A part ça, ce malencontreux épisode, tout est aux petits oignons.

  • Speaker #2

    Sous-

  • Speaker #0

    N'oubliez pas, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain épisode d'Ukronia. En attendant, vous pouvez nous écrire à l'adresse mail uchronia1984@gmail.com u-c-h-r-o-n-i-a-1-9-4-at gmail.com Et retrouvez-nous en podcast sur toutes les plateformes, en particulier sur Ausha et sur le site de Radio Campus et pour les prochains épisodes sur... sur... Le 92.2 sur le DAB+, sur tous les postes modernes et en direct live sur le site www.radiodijoncampus.com. Ucronia, les chroniques du temps l'attend.

Share

Embed

You may also like

Description

UchroniA - Une Nuit en Enfer

Un hommage Neo Pulp à la VampirXploitation mis en images dans un film écrit par Quentin Tarantino, réalisé par Robert Rodriguez et sorti en 1996 dans tous les drive-in.

Un classique du film 100% Grindhouse sur des voyous en cavale, échappés du purgatoire pour plonger droit devant les portes de l'An-Fer !
Le film Culte au twist hypnotique qui nous met face à notre foi et notre hyperviolence du quotidien.


Salma Hayek est la Reine du Bal.


Une œuvre qui exalte nos fantasmes parfumés de bières et de pizzas partagées du crépuscule à l'horreur .

Vous connaîtrez la vérité sur les vampires à la sauce mexicaine et les traqueurs du FBI ou d'Europol


"Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle"


  La célèbre bande son de Tito & Tarantula, Stevie Ray Vaughan, et les hommages aux ZZ Top, Dalida et The Blasters pour vos oreilles nostalgiques.

Uchr0niA les Chroniques du temps latent !
-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Radio Campus,

  • Speaker #1

    il est 10h.

  • Speaker #2

    Bonjour

  • Speaker #0

    à toutes et à tous. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et en principe je suis accompagnée par le professeur John McLaughlin. Bonjour professeur.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous et à toutes.

  • Speaker #0

    Et pour cette séance, en qualité de témoin du jour, nous recevons Earl McGraw. Vous êtes un ancien du FBI, venu en France en 2006 pour rejoindre la Police Nationale. Vous êtes détaché du corps d'enquête, d'encadrement et d'application de la Direction générale de la sécurité intérieure pour Europol. Bonjour !

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous !

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps latent. Attention aux oreilles chastes, juste spoiler alert ! Au sommaire de notre émission, un épisode consacré aux vampires, à la sauce mexicaine. Et oui, on n'attire pas les guêpes avec de la moutarde. Aïe aïe aïe ! Une culture du mash-up. Pour aguicher le routier et le motard. Un film de voyous en cavale. Soyez prêts pour une bonne soirée, des potes, des pizzas et des bières. Bon, avec modération, bien sûr. Un film 100% guacamole, habanero, bio, miu caliente. Notez au moins 500 000 sur l'échelle de Scoville. "Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle". Il faut dire que nous avons été littéralement submergés par les demandes de nos auditeurs sur le sujet. Cette séance est écrite. littéralement aux petits oignons, sera en immersion complète dans le désert du Mexique. Du Mexique au Mexique, mais qu'est-ce qu'il y a là-bas ? Ben, des Mexicains ! Et si possible, terminer par une visite du bar le Titti Twister avec le professeur. Enfin, si vous avez encore le droit d'y entrer, professeur ?

  • Speaker #3

    Vous savez, avec les bonnes baskets, ça va bien.

  • Speaker #0

    On verra. Ce voyage sera ponctué de citations, bien sûr, et de quelques respirations musicales. Avant de terminer par nos recommandations évidemment subjectives, la séance Actu Chronia. Aujourd'hui, comme vous l'entendez peut-être, nous allons mettre en lumière le film Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez sur un scénario de Quentin Tarantino, et sorti en salle en 1996. Un classique parmi les road movies qui twistent radicalement pour une immersion en zone autochtone avec des dérapages totalement incontrôlés. Un film difficilement classable, une critique cinématographique sur la foi et les conséquences de l'hyperviolence de ces critiques des années 90's. Un film à nous mettre une claque o-cculte, nous poussant à réfléchir sur notre comportement individuel et notre faiblesse humaine à tomber dans un piège. Un film qui repousse les limites de la catégorisation et du genre. Messieurs, nous allons pouvoir aborder notre premier sujet que j'ai sobrement intitulé « Arnaque et braquage à la mexicaine » . Alors, selon vous, quelles pouvaient être les inspirations du réalisateur et de son acolyte, Cutie, comme on le dit pour les intimes, et leurs intentions autour de cette thématique de la chasse à l'homme ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'est un film qui bénéficie d'une écriture de Quentin Tarantino qui est... Un film assez macabre qui dénonce l'hypocrisie du monde dans la tête de Tarantino, qui a déjà écrit True Romance, Tueur Né, The Rock, Spats, Four Rooms et Une Nuit en Enfer. Donc des scénarios qui vont faire de lui un véritable script doctor.

  • Speaker #3

    Et surtout un scénariste que tout le monde s'arrache à Hollywood. Vraiment, tout le monde le voulait.

  • Speaker #1

    Ah oui, Et lui, déjà sur un de ses précédents films, son premier en tant que réalisateur, il avait fait Reservoir Dogs et il avait voulu déjà absolument rendre hommage et remettre au goût du jour le film L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick, un film de 1957. Et on verra, je pense, on a dit Reservoir Dogs, il y a eu Pulp Fiction, à l'époque il y a Dobberman, The Crow, c'est une époque très sombre.

  • Speaker #3

    Alors pour Réservoir Dogs, disons que le projet a été en partie avorté parce que faute de moyens, il n'a pas pu réaliser la fameuse scène de braquage dont il rêvait tant pour pouvoir appuyer son film. Il s'est ensuite rabattu finalement sur un huis clos très intéressant et poignant avec un Tim Ross absolument incroyable.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai.

  • Speaker #3

    Et d'ailleurs, Tarantino a ensuite, avec Joe Avery, pensé réaliser ensemble « Killing Zoe » . Finalement, il avait renoncé au projet. Mais ce film est avant tout un film à quatre mains, réellement, comme quand on joue au piano, avec deux réalisateurs, avec une esthétique très forte et surtout très décalée. Lorsqu'on regarde ce film, ce qui surprend le plus, c'est qu'il donne l'impression d'avoir deux parties. Une partie Tarantino, années 50-60, avec des costumes absolument parfaits. Et ensuite, un film mexicain absolument incroyable. Vraiment. Et chaud,

  • Speaker #0

    très chaud.

  • Speaker #3

    Avec toute cette chaleur mexicaine et tout ce point culturel mexicain du culte des morts en passant par le tacos.

  • Speaker #1

    oui et puis ça fait un film comme si c'était un épilogue ou la suite des films qu'on vient d'énumérer. Puis ça me fait aussi penser à Killing Zoe, réalisé et scénarisé par Roger Avary, sorti en 1994. Un film de braquage de banque. Chaque séquence est pensée vraiment de manière à intensifier une action vers le plus de brutalité possible. Et Une nuit en enfer va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Mais pour aller ensuite vers le vampirisme.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #0

    on a matière.

  • Speaker #3

    Avec aussi la mode de l'époque avec MTV qui vraiment poussait le plus loin possible le gore et le spectaculaire pour attirer un maximum de téléspectateurs. Avec des émissions aussi dingues que les émissions avec le monsieur là qui expérimente des choses avec ses amis, vous ne savez plus.

  • Speaker #1

    Jean-Claude Bourret ?

  • Speaker #3

    Non, pas loin.

  • Speaker #1

    Alors... Vous nous posez la question, Pénélope, sur tout ce qui est vampirisme. Un des premiers best-sellers au monde en littérature, c'est La fiancée de Corinthe, de Goethe, 1797. On voit déjà, au XVIe siècle, quelques écrits. Et puis après, je pense à Lord Byron et Marie Shelley, qui vont notamment... s'inspirer de l'été 1815, où il n'y a pas de soleil, c'est pluvieux, brumeux. Il y a une des plus grosses éruptions volcaniques de l'histoire de la planète en Indonésie, qui va générer un hiver volcanique.

  • Speaker #3

    Avec l'explosion du Krakatoa, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et du coup, ça va faire un été où les auteurs vont inspirer un espèce de côté lugubre. qu'on va appeler à un de ces jours une ambiance un peu gothique. Et ça va faire, alors bien sûr, la référence ultime, je pense à Dracula de Bram Stoker en 1897. Mais sachez que déjà 50 ans avant, Alexandre Dumas écrira La Dame Pâle, qui est extrait du recueil Mille et un fantôme. Et c'est une Polonaise qui part se réfugier dans les Carpathes. Et on est déjà en 1849.

  • Speaker #3

    Alors il faut bien voir aussi qu'à l'époque la grande mode c'était le feuilleton, lancé évidemment par Alexandre Humeur. Et il fallait à chaque fois alimenter, reprendre de vieilles légendes, essayer d'attirer le lecteur sur un feuilleton suffisamment prenant, avec des légendes suffisamment sordides.

  • Speaker #0

    Des cliffhangers qui leur donnent envie de voir ou de lire l'épisode suivant.

  • Speaker #3

    Et d'avoir la possibilité de ne jamais s'arrêter dans la série, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors il y a des chefs-d'oeuvre cinématographiques autour des vampires, je pense à Nosferatu en 1932, un remake de Werner Herzog en 78, il y a Vampyr en 1932, de Dreyer, Le Masque du Démon, Mario Bava, 1960, et puis le fameux, le cultissime Dracula de Francis Ford. Voilà, 1992.

  • Speaker #3

    Alors c'est sûr qu'avec leur allure sombre, leur regard hypnotique et leur charme à réveiller les morts, les vampires ont parcouru un long chemin depuis leurs origines primordiales. Les premières versions des vampires dépènent des entités cauchemardesques, poussées par le besoin de drainer la force vitale des veines de leur proie pour reconstituer leur propre force.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez raison professeur. moi je pense dans les années 50 Dracula il est incarné par le magnétique Christopher Lee euh un calme viril, un regard perçant, un air de prédateur sexuel. C'est une époque où le sang, la morsure apparaît pour la première fois à l'écran. Donc on est un peu entre vampires comme à la façon de Sade, un peu un donjon. Ça me fait penser moi au Bal des vampires, la comédie, premier film en couleur de Roman Polanski, 1967. Et puis après, on va avoir une époque un peu libération sexuelle post-68, où ça va devenir des films à petit budget, un peu sauf porn érotique.

  • Speaker #3

    Évidemment, tout ça se faisait avant l'époque du sida et les contaminations du sang. Et donc, ce mythe du sang dans la transmission de la vie et de la puissance était évidemment beaucoup moins polémique que maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une époque avec des vampires sexy. Comme dans les comics par exemple, on a eu Vampirella, on trouve Dawn aussi, Chastity, bien évidemment Buffy, et From the Darkness, Purgatory. Il y a eu des choses un petit peu plus, comment dirais-je, avec des avantages, notamment anatomiques pour les vampires.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la période des Vixens, une ambiance un peu mescale entre deux poses lassives. une plastique généreuse, hyper sécurisée.

  • Speaker #0

    Très, très généreuse.

  • Speaker #1

    Weixen, c'est la renarde. Donc, un personnage féminin qui marque toute une génération d'adolescents dans les années 70-70.

  • Speaker #0

    Des prédatrices.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui va faire des pulps. Et tout ça, c'est mis, orchestré par la trilogie culte de Russ Meyer. Donc, on va arriver sur une sexploitation.

  • Speaker #0

    Écoutez, pendant que je vous tiens, cher monsieur McGraw, Voudriez-vous nous présenter votre activité quotidienne ?

  • Speaker #1

    Ah, merci. Alors, moi, pendant ma jeunesse, j'ai parcouru les États-Unis. Ah,

  • Speaker #3

    vous aussi ?

  • Speaker #1

    Au nom des États-Unis, j'étais un représentant pour traquer des fugitifs.

  • Speaker #3

    Vous n'avez pas trop l'accent, finalement.

  • Speaker #1

    Je me suis habitué, ça fait 15 ans que j'habite en Europe. Alors, j'ai fait Quantico, je ne suis pas Texas Ranger ni un Marshall. Et je suis assez... devenu assez bon dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et puis, du coup, je me suis fait repérer et j'ai dû repartir fuir, refaire une nouvelle vie en Europe. Et du coup, j'ai rejoint après l'école de police à Sens, le GIGN, puis la DGSI. Et mes premières missions étaient, comme vous l'avez dit tout à l'heure, un détaché pour Europol. Et donc, souvent, alors je... Je pense à une équipe roumaine, les Strigoi, qui étaient réputés pour sucer la force vitale de leurs ennemis et qui les clouaient dans un cercueil pour bien montrer aux autres mafias de la drogue ce qui se passait. Et je pense encore aux Vrykolaka bulgares. On a longtemps cru que c'était des Serbes ou une mafia albanaise. Et puis je les ai traqués, poursuivis depuis Sibiu, à travers les Carpathes. J'ai cru que j'allais mourir plein de fois en voiture. Le passage est quand même assez étroit. Et puis, il fallait les intercepter avant qu'ils arrivent en Pologne. Donc, je les poursuivais dans la montagne de Vitocha ou à Čhiprovtsi, à la frontière serbe. Donc,

  • Speaker #0

    vous connaissez bien l'Europe de l'Est.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est ces premiers groupuscules un peu mafieux qui se donnaient un peu une ambiance gothico-vampiristique.

  • Speaker #0

    Voilà. D'accord. Merci beaucoup pour... Votre métier qui m'a l'air dangereux et passionnant en même temps. Du coup, ça nous amène à notre deuxième sujet. C'est la séquence « Mitch and Pitch » que je pensais intituler « Du crépuscule à l'horreur » . Oui, oui, cher auditeur, j'ai des auteurs pour écrire toutes mes répliques. Alors, professeur, pourriez-vous nous faire le pitch du film, s'il vous plaît ?

  • Speaker #3

    Grand plaisir, donc, Texas, deux criminels, les frères Gecko, Seth et Richie, sont en cavale après une évasion suivie d'un hold-up sanglant durant lequel ils ont tué quatre policiers et kidnappé l'employé d'un magasin. Ils prennent une famille en otage près de la frontière mexicaine. Ils vont tenter de passer la frontière et de disparaître à El Rey avec la complicité de Carlos, qui doit les retrouver au petit matin du côté mexicain.

  • Speaker #0

    Ça me rend des joues.

  • Speaker #3

    Après avoir pris en otage la famille Fula, un ex-pasteur, veuf et ses deux enfants adolescents, pour passer la frontière, ils arrivent à la tombée de la nuit au Titi Twister, un club de striptease ouvert jusqu'à l'aube. Un établissement qui leur réservera pas mal de surprises une fois la nuit tombée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'on sort presque du purgatoire pour tomber en enfer. Donc c'est un film interdit aux moins de 16 ans avec George Clooney qui sort de son rôle phare d'urgence où il sauvait des gens.

  • Speaker #3

    Il faisait plus que sauver des gens, il était pédiatre, il sauvait des enfants. C'est quand même extraordinaire. Beau comme un dieu à sauver des enfants. Enfin, le gendre parfait est là.

  • Speaker #0

    Idéal.

  • Speaker #1

    Et là, c'est le drame.

  • Speaker #3

    Un affreux bonhomme, vraiment, avec de mauvaises manières. Et un drôle de tatouage dans le cou qui glisse sous son homoplate. On ne sait pas où ça va.

  • Speaker #0

    Et un drôle de frangin aussi.

  • Speaker #1

    Et son frère qui est quand même un peu tapé, un peu... Ah oui,

  • Speaker #0

    il manque quand même... Il a pas la lumière à tous les étages.

  • Speaker #1

    Et puis, il est imprévisible. Il est impulsif, parano. Donc, Quentin Tarantino, qui fait son frère Richard.

  • Speaker #3

    Alors qu'il se réveille d'abord acteur, avant de finalement devenir scénariste et metteur en scène, bien sûr. On peut pas avoir tous les talents.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous avez parlé d'Harvey Kettel, le Jacob Fuller, le père, le patriarche, Juliette Lewis, et puis des multiples guest stars, dont Daniel Trejo. Salma Hayek.

  • Speaker #3

    Finalement, des bons acteurs à la bonne place.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Toujours dans le temps et pas dans l'albator.

  • Speaker #1

    Alors, Georges Clooney, ce n'était pas le premier choix de la production. Quentin Tarantino voulait Tim Ross. Il pensait à Steve Buccemi, Christopher Walken, Michael Madsen, John Travolta. Tous ont refusé, avec des conflits d'emploi du temps. Et puis, c'est vraiment l'idée de prendre à contre-pied Georges Clooney qui a fasciné les deux compères. Et on est quand même dans un film. C'est la première apparition du personnage culte de Texas Ranger que va incarner Michael Parks. On va retrouver ce même personnage quasiment dans tous les films de Tarantino, dans Kill Bill, dans Planète Terreur, Boulevard de la Mort.

  • Speaker #3

    Alors après pour Tarantino c'était aussi une façon de clore un cycle. En faisant finalement Une nuit en enfer, il se débarrassait de tous ces bandits en costume cravate noir qu'il avait ressassé pendant au moins 3 ou 4 films d'affilée. Et il n'y reviendra plus après. Oui,

  • Speaker #1

    et c'est vrai que ça pourrait presque annoncer Jackie Brown.

  • Speaker #3

    Dans une autre thématique,

  • Speaker #1

    une autre époque. Et voilà, je pense pour Rodriguez, c'est vraiment le cocktail fétiche, tequila, hémoglobine en masse, tabasco, citron vert, whisky.

  • Speaker #3

    Quand même le réalisateur de Desperados et Desperados hollywoodien, les deux bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #3

    Avec un Antonio Banderas absolument parfait.

  • Speaker #0

    Caliente aussi.

  • Speaker #3

    Caliente, ah, va dire.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, c'était passionnant. Alors je vous propose maintenant une... Il nous faudra au moins ça, une respiration musicale directement inspirée par notre sujet du jour. C'est After Dark, interprété par Tito et Tarantula.

  • Speaker #2

    m et je suis très heureuse de pouvoir être ici avec vous. Je vous souhaite une très bonne journée. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sûr uchronien. Uchronien, les chroniques du temps l'attend. Alors professeur, je crois qu'il est temps d'entamer la séquence qui vous tient particulièrement à cœur, le cult-o-matic. Avec aujourd'hui une ambiance néo-pulp, ça vous va néo-pulp ?

  • Speaker #3

    En façon Twisty, Twister, moi j'aime beaucoup, oui vraiment. On établit très bien quand même dès le début du film que ce qui était un drive-in, ces fameuses séances de cinéma en plein air avec sa voiture et puis sa petite copine à côté qu'on essayait mollement de draguer. Bon bref, une vraie parodie dans laquelle il faut s'attendre à tout. Parce que ce film est avant tout drôle, bien sûr, même s'il est interdit au moins de 16 ans pour des questions de morale publique. La vision superman de la séquence du générique arrive au bon moment. Car le générique doit établir que ces types sont des salauds. Vraiment des ordures, des crapules, des criminels. Vraiment endurcis et capables de tout. Une fois que c'est fait, on voit la vieille dame dans le coffre. Là, on comprend qu'en fait, ils sont encore pire que ce qu'on croyait. Évidemment, il n'y a pas de limite. Et ça nous a toujours posé aucun problème avec la censure, parce qu'ils ont compris dès le départ quel était le juste ton du film.

  • Speaker #1

    Et pas un ton albacore.

  • Speaker #3

    Oui, non, albator, le pirate de l'espace, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'ils sont là pour dépoussiérer le film de Vampyr, où le spectateur est devant ses contradictions et ses... pulsions voyeuristes les plus pures.

  • Speaker #3

    On n'est plus dans la tradition gothique de l'Angleterre victorienne, ça c'est sûr. Là, il y a de la chaleur, il y a de la chair et de la poitrine.

  • Speaker #1

    On est vraiment dans une expérience esthétique moderne. Moi, je pense à une espèce de critique de l'époque de Reagan, où le vampire, c'est le prédateur capitaliste consumériste, qui vient en plus... C'est l'Américain qui vient au Mexique.

  • Speaker #3

    C'est même plus que ça, c'est vraiment le patron qui a été à l'origine de la crise de 29, vraiment prendre l'argent des épargnants et les sacrifier sur l'hôtel du grand capital. Alors que là finalement, on a plus l'impression de se retrouver après un spring break à Acapulco, avec des étudiants américains qui boivent de la Corona et qui se régalent d'un spectacle de striptease qui tourne mal finalement, comme souvent leur soirée.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, dans les années 2000, après ce film, on commencera à voir... des américains qui s'aventurent des fois en Colombie, des fois au Mexique, des fois au Brésil, et il leur arrive des histoires où ils n'auraient pas dû aller. Et vous l'avez abordé, c'est vrai que c'est un film qui a, je dirais presque, mi-twist, mi-resbain. À la moitié du film, on a un twist radical, et il y a assez peu de films qui ont fait ça. au départ, mais qui vont énormément s'inspirer après.

  • Speaker #3

    Twist Again à Moscou, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, The Place Beyond the Pine, The World End, Death Proof, Mulholland Drive, je pense à Sorry to Bother You, il y a Parasite aussi, Cabin in the Woods, Audition,

  • Speaker #0

    Full Metal Jacket. Ah oui,

  • Speaker #1

    alors ça c'était certainement un truc inspirant. Mais donc on a dans ce film un mélange des genres. Et c'est aussi bien entre un hommage parodique et une subversion assumée. C'est ça qui est magnifique.

  • Speaker #3

    Un peu comme avec le film The Game, où Michael Douglas se retrouve à la fin du film avec un t-shirt « J'ai survécu au Mexique en me faisant attraper par la manche » , évidemment par de drôles de histoires. Oui,

  • Speaker #1

    on est vraiment dans une plongée dans le fantastique pour échapper à une réalité crue.

  • Speaker #0

    Oui, et puis une vraie plongée. Un groupe flou, on n'a même pas eu le temps de se mouiller la nuque quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est la prise par surprise. Réellement, on ne s'attendait pas à avoir un film de vampire aussi net. Et finalement, relativement classique dans sa structure, les vampires vivent ensemble, un petit peu en grappe, et tous les uns avec les autres, pour n'avoir que comme objectif, en fait, capter le sang de leur vie. en les attirant dans un piège parfait, évidemment, avec des danseuses nues qui ne se feraient pas avoir.

  • Speaker #0

    Des danseuses exotiques,

  • Speaker #3

    presque. Oui, pardon, je m'égare.

  • Speaker #0

    Justement, que représente le vampire aujourd'hui ? Et pourquoi occupe-t-il une telle place dans la culture ?

  • Speaker #1

    Le vivant est un non-mort. Et le non-mort est encore vivant. Il y a une différence culturelle. On pensera à Bram Stoker qui va... qui va façonner l'image de ce vampire qui a une culture différente, qui a des obligations de survie.

  • Speaker #3

    Dont le nom d'ailleurs, le nom du Dracula, qui vient du mot roumain, qui signifie le diable, le dragon. Les mortels qui s'opposent à lui, évidemment, doivent faire des choix moraux pour rejeter et finalement vaincre le mal qui représente entre la séduction et le pouvoir. Oui,

  • Speaker #1

    alors dans un point de vue psychanalytique, c'est presque le rapport aux dents, à la morsure qui contamine. qui fait que l'autre deviendrait peut-être un vampire. Mais ça renvoie aussi...

  • Speaker #3

    À la corruption, évidemment, de l'âme.

  • Speaker #1

    Vous avez tout à fait raison. Le vampire, c'est un peu comme un bébé qui mort, mais qui a un désir un peu ambivalent d'immortalité.

  • Speaker #3

    Un peu comme Lucifer qui tente les mortels, mais qui ne les pousse jamais réellement à commettre l'irréparable.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, ça permet aussi de se forger aux valeurs des adultes. Qu'est-ce que j'aurais le droit de faire dans la communauté ? Et qu'est-ce qui me sera tabou, même pour les pires déviants de cette communauté ? Donc on est sur presque une vampirisation de symboles dans la construction des constructions psychiques. On a dans ce film toutes les facettes du personnage vampire.

  • Speaker #3

    qui sont ici quand même décrits comme des anti-héros, finalement, à défaut des méchants traditionnels.

  • Speaker #1

    Oui, et puis le vampire va passionner tous les artistes sous toutes leurs formes. On a vu Anne Rice, ça va se développer au cinéma, dans les séries, les bandes dessinées, ça va se décliner partout.

  • Speaker #3

    Les jeux de rôle également. les jeux de rôle.

  • Speaker #1

    Donc, tout le monde va renchérir. Moi je pense beaucoup à Vampirella dans les années 70, Salma Hayek va s'en inspirer énormément pour ses attributs.

  • Speaker #3

    Les contes de la crypte également qui essayait d'en faire un personnage tout à fait sympathique et jovial qui se transformait en chauve-souris à la moindre contrariété.

  • Speaker #1

    Alors ça renvoyait un peu comme les contes de la crypte, Vault of Horror, donc c'était des histoires souvent un peu déco... décousus du reste des univers comme on pourrait trouver dans Marvel qui vont reprendre les histoires de Dracula et jusqu'à arriver à Moebius tout ça, les fameux vampires qui s'insèrent dans les histoires de super-héros parce que c'était des histoires étranges, fantastiques qui permettaient aux hommes de se construire

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour cet échange captivant. Je vous invite à présent à partir à partir pour un nouveau voyage créatif et à rendre surtout un vibrant hommage à la belle Salma Hayek avec le titre remixé Salmaïa Salama, interprété par Dalida. Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sûr uchroniens. Uchroniens, les chroniques du temps latent. Avant la pause, nous étions sur une nécessaire compréhension des archétypes du braqueur, des forces de l'ordre et du vampire. Je vous propose désormais de sonder les problèmes de foi. De quoi, professeur ? Les crises que vous avez... quand vous avez le tournis. Débutons avec la fantastique Santanica Pandemonium. C'est référence directe au film Satanico Pandemonium, le film d'horreur sorti en 75. Une nonce spreadation.

  • Speaker #1

    Oui, on est vraiment autour du baptême de sang. Ce qui compte, c'est la tentation. Et c'est vrai que Robert Rodriguez, il va déjà imposer au cinéma américain des nouvelles figures d'acteurs latinos. Salma Hayek, Danny Trello, des briseurs de tabou.

  • Speaker #3

    Et surtout des Mexicains, pas réellement des Mexicains un peu édulcorés, avec les cheveux un peu plaqués en arrière. Non, non, vraiment avec de bonnes têtes de Mexicains.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui. Et puis cette scène dans l'arrivée du Titi Twister avec la danse de Salma Hayek. qui ressemble beaucoup à Vampirella.

  • Speaker #3

    Sa danse et son piton, absolument incroyable, autour du cou. On aimerait bien y prendre sa place.

  • Speaker #1

    Ah bah ça, c'est... Est-ce que c'est un appel à la métaphore ? La question se pose pas vraiment. Va boire de la tequila qui coule le long de la jambe de Salma Hayek. On est dans une damnation érotique.

  • Speaker #3

    C'est évidemment le serpent du jardin d'Eden qui vous amène à croquer la pomme.

  • Speaker #0

    Et celui de Blade Runner aussi.

  • Speaker #3

    Tout à fait, avec ses petites...

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #3

    Qui disparaissent.

  • Speaker #1

    Et pour la petite histoire, je vous parlais de damnation érotique. Bram Stoker aurait été avec Oscar Wilde jusqu'à lui... Donc ils ont été amis pendant 25 ans. Jeunes amis. Alors, non, super amis, jusqu'à ce que Bram Stoker pique la femme d'Oscar Wilde.

  • Speaker #3

    Oscar Wilde, non plus, l'a atristé beaucoup.

  • Speaker #1

    Disons que lui, du coup, il est resté plutôt avec des garçons, mais il s'est fait condamner à l'époque à cause de ça.

  • Speaker #3

    Il l'a écrit, d'ailleurs, en détention des profondistes, comme une ode.

  • Speaker #1

    C'est vrai que Salma Hayek, c'est la reine du bal. Oh oui. C'est un peu le... le « Voyez-moi » de

  • Speaker #3

    Dracula. Elle vampirise tout, réellement.

  • Speaker #0

    Y compris donc l'écran.

  • Speaker #3

    Le spectateur, le réalisateur, les autres acteurs également, qui sont complètement tétanisés à son contact.

  • Speaker #1

    C'est un réel hypnotisme érotique sanguinolent. Alors ça renvoie à la tradition soft porn des années 70, qui va parcourir toute l'époque de la Hammer, on va dire, des années 50 aux années 70. et... vous parliez de cet énorme piton il faut savoir que Salma Hayek avait très très peur une peur phobique des serpents et du coup Robert Rodriguez a utilisé une musique beaucoup plus rapide que celle qu'on a entendue tout à l'heure de Tito et Tarantula pour qu'elle puisse quand même se déhancher en filmant en ralenti pour que ça fasse un effet un peu l'hypnotique, l'engoureux quelque part sur la photographie. Mais elle était pétrifiée de terreur.

  • Speaker #3

    Alors qu'évidemment, à l'image, ça ne se voit pas du tout. On est absorbé par ses yeux, son regard et réellement son désir charnel. Mais effectivement, on a réellement l'impression que le serpent ne compte assez peu quand même à ses yeux. Oui,

  • Speaker #0

    tout fait partie d'elle.

  • Speaker #3

    Alors après, Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez font avant tout un hommage au film de vampires et n'enfreignent quasiment aucune de leurs règles, les fameuses règles du vampirisme de Bram Stoker. Donc le vampire a une aversion à la lumière du soleil, il est affaibli par l'ail, en l'occurrence la thématique n'est pas abordée, il n'y a pas de reflet dans les miroirs, les vampires ne se voient pas dans l'énorme miroir au-dessus du bar. Une morsure transforme évidemment un humain en vampire, c'est ce qu'on redoute au démarrage des agressions et de la fameuse règle de la transformation de chauve-souris mais qui n'est pas abordée dans le film.

  • Speaker #1

    Alors si, puisqu'on entend les chauve-souris qui arrivent et qui frétillent derrière la porte du bar.

  • Speaker #0

    Le battement des ailes en tout cas.

  • Speaker #1

    Je dis ça, je dis rien professeur. Tire !

  • Speaker #3

    On ne s'en souvenait plus.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça respecte les codes et en même temps, ça casse les codes du film de genre.

  • Speaker #3

    La vulgarité, évidemment, puisque les films de vampires sont souvent très élégants et très racés. Or là, le personnage de Tarantino, Seth, qui déclare « Je ne crois pas aux vampires, mais je crois en ce que je vois. » Et ce que je vois, ce sont des putains de vampires. Pourquoi dire putain ? C'est quand même consternant. On ne peut pas choisir ses mots, ce brave garton.

  • Speaker #1

    C'est une époque très violente.

  • Speaker #3

    C'est ça, la grossir.

  • Speaker #1

    Les années 90, le vampire commence à séduire les adolescents. Et vous parliez de... On parle de la beauté hypnotique de Salma Hayek. Vénéneuse. Entre autres. De nombreuses femmes vont la prendre comme modèle. Peut-être pas pour les sous-vêtements,

  • Speaker #3

    quand même.

  • Speaker #1

    Sur la plage, il faut voir. on s'imagine peut-être aussi Harvey Kettle tout nu ah oui la leçon de piano une lutte de rein incroyable et vous rappeliez les règles du vampirisme selon Bram Stoker mais on a aussi une question sur la foi et le dévouement pour Dieu avec ce monsieur Fuller euh

  • Speaker #3

    Qui s'est un petit peu perdu dans sa foi quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Qui ne respecte peut-être plus assez le dogme pour s'engager en qualité de pasteur. Il rectifie le tir quand même par rapport à sa fille. Mais c'est peut-être ce qui va renvoyer aux fameuses règles de masquerade d'Anne Reiss. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça.

  • Speaker #3

    Les règles de la masquerade, bien sûr. La première loi, chaque clan doit avoir son chef. Et lui seul peut ordonner l'utilisation du tourment noir sur un mortel, à savoir transmettre le don du vampire. Les dons noirs ne doivent jamais être accordés aux estropiés, aux mutilés.

  • Speaker #0

    Jamais aux enfants.

  • Speaker #3

    Jamais aux enfants, non. Et troisième loi, aucun vampire ne doit s'engager à écrire l'histoire des vampires, car tout cela est secret et fait partie de la mascarade. Les humains ne doivent pas se douter que les vampires existent, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, on le retrouve même jusque dans... Ça me fait penser à une série télé, Ma Bepiciteur est un vampire, où ils reprennent ces codes. Donc, on le verra dans True Blood.

  • Speaker #3

    Twilight.

  • Speaker #1

    Twilight. Buffy contre les vampires.

  • Speaker #3

    Ayer Dyer is.

  • Speaker #1

    Yeah. Donc, voilà. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Et donc, on est sur cette obsession-compulsion. On ne peut pas s'empêcher de tout remettre en ordre, compter, classer, harmoniser. S'il y a des lacets d'effet, il faut les remettre. Alors, on a vu ça, moi, en traquant des groupes mafieux qui vont finir par s'auto-persuader.

  • Speaker #0

    Ils font des gants de pierre.

  • Speaker #1

    Mais on retrouve des maladies classiques, comme l'hématodipsomanie. Donc, il y a le patient qui éprouve un désir érotique à boire du sang. euh Je pense à... Professeur, vous avez parlé de la sensibilité à l'ail et à la lumière. Ça, c'est la porphyrie.

  • Speaker #3

    La porphyrie, qui est évidemment une maladie qui vous prive de la possibilité d'exposer votre peau au soleil. Sinon, l'absence de mélanine provoquerait de graves brûlures, même avec une lumière assez faible. Donc, ce sont des patients qui vivent quasiment dans l'obscurité, qui ont le teint très pâle et dont les veines sont particulièrement apparentes. Et que vous voyez pulser, effectivement, ça peut créer la tentation d'avoir envie de les mordre.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoutez, messieurs, je pense, à moins que vous ayez... Encore d'autres anecdotes charnelles, professeur ?

  • Speaker #1

    Peut-être rapidement, mais parler de cette vampire exploitation. Ce qui fera les films Grindhouse que vous avez abordés, professeur. C'est les films qui empruntent à tous les universitaires, de l'horreur à la science-fiction, au drame social. C'est un film d'exploitation diffusé dans les drive-in et les Grindhouse.

  • Speaker #0

    Définition des greenhouse ?

  • Speaker #1

    C'est souvent deux petits films qui étaient présentés l'un après l'autre, un peu plus courts. Et c'était des films où on...

  • Speaker #3

    Pour donner une analogie, c'est comme des téléfilms qui passeraient en boucle à la télévision. Peu de moyens, des acteurs assez médiocres, un scénario qui tient sur un timbre-poste, mais qui par contre permettent de remplir les salles de l'après-midi dans les cinémas. et du coup ainsi occuper le cinéma de 10h du matin jusqu'à minuit. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Donc avec un passage du film important et le film box-office, et tout le reste de l'après-midi avec des films d'une qualité médiocre, mais bon, qui vous permettent de...

  • Speaker #0

    Ce qu'on appelle le cinéma bis.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, alors peut-être un peu exagéré en France, mais c'est vrai que...

  • Speaker #3

    Les séries B, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on retrouvera dans des clins d'œil dans tous les films de... Ed Rodriguez et Tarantino. Oui,

  • Speaker #0

    ils ont été élus à ça.

  • Speaker #1

    Et puis le summum du summum, c'est Machete en 2010.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça c'est génial aussi. Écoutez messieurs, merci beaucoup pour ces débats haletants. Je vous propose une autre respiration musicale avec le titre Dark Night par The Blasters.

  • Speaker #2

    C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. Ils pensaient que c'était un secret. Mais quelqu'un a fait le bruit. Je pensais que toute cette pleine de sang avait été déchirée. Le long de la nuit. Une nuit d'amour. C'est Merci.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sûr. Ukronia. Ukronia, les chroniques du temps latent. Alors pour notre déjà dernier échange, je vous propose de lancer la procédure d'accès au MacLouflinarium, professeur.

  • Speaker #3

    Avec plaisir. Je retrouve mes manettes, le bouton, c'est le bleu. Ne me perturbez pas, je déclenche la manette.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Le studio descend lentement.

  • Speaker #0

    Désolé pour le bruit.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est notre plateau qui descend.

  • Speaker #3

    Restez éloignés du bord, s'il vous plaît. S'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Gardez tous vos bras à l'intérieur.

  • Speaker #3

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est impressionnant. Oui.

  • Speaker #3

    Accrochez-vous à ce que vous pouvez.

  • Speaker #0

    On a les moyens quand même, les Ukrainiens. On a vraiment les moyens.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai mis ceinture et bretelles aujourd'hui. Toujours peur de perdre mon pantalon. Attention, on est bientôt arrivés. Oui. Voilà. Donc on descend d'une dizaine de mètres dans ce bunker qui est mon confinarium, bien sûr.

  • Speaker #0

    Génial ! On est devant le Titi Twister !

  • Speaker #3

    Bien sûr, le Titi Twister !

  • Speaker #1

    Vous êtes sûr ? J'ai l'impression qu'on se croirait à Dijon, là, devant...

  • Speaker #0

    L'Anfer !

  • Speaker #1

    C'est l'ancienne boîte de nuit, L'Anfer.

  • Speaker #3

    Mais oui ! Bien sûr ! Laurent Garnier, Radio Dijon Campus.

  • Speaker #1

    Mais il y a même des rabatteurs.

  • Speaker #3

    Mais bien sûr qu'ils nous font venir à l'intérieur. Je crois qu'ils nous proposent des "pussies", je ne sais pas ce que c'est exactement.

  • Speaker #1

    C'est des tacos ?

  • Speaker #3

    Je crois que ce sont des réjouissances, mais je ne vois pas lesquelles. Bon, on n'est pas obligé d'aller le voir. Alors l'Anfer était un lieu interlope à Dijon, où on pouvait écouter de l'excellente musique. électronique et qui avait placé quand même Dijon au centre de la carte du monde de la musique. Pas juste nationale mais internationale, vraiment. Mais ça c'était avant.

  • Speaker #1

    Et alors, on rentre ? On peut rentrer là dans...

  • Speaker #0

    Mais oui bien sûr, bien sûr, c'est la surprise du professeur pour vous.

  • Speaker #3

    Alors c'est l'antichambre de l'enfer. Ah oui, c'est animé. Vous avez vu, les gens sont jeunes ici. Ça nous change.

  • Speaker #0

    Surtout vous, professeur.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'habitude de côtoyer les jeunes. C'est les jeunes qui ne me côtoient plus, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai l'impression que je vois Laurent Garnier.

  • Speaker #3

    Ne le dérangez pas, il est derrière ses platines.

  • Speaker #1

    C'est une boîte de nuit où il y a eu quand même Daft Punk. Moi, je pense que les plus grands DJ de la planète sont venus là à l'époque. Moi, ça me fait penser, bien sûr, à ce fameux Titi Twister. C'est vraiment un... On est là à présenter un folklore local très mexicain où il y a la sauvagerie, la bestialité, le fameux "Barra Otes", où on va exploiter, on en a parlé juste avant, la marchandisation des corps. Oui,

  • Speaker #3

    et la mexicainisation des esprits également, cher à M. Retailleau. Oui, vous voyez, c'est animé. Oh !

  • Speaker #1

    Et, vous voyez, ce décor, il a été en fait réalisé du Titty Twister en Californie. C'était à Barso, mais en plein désert. Et selon les termes de Rodriguez, il devait ressembler à l'antichambre de l'enfer.

  • Speaker #0

    Avec ses portes.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, oui. Et du coup, tout le monde aura voulu se retrouver dans ce bar un jour dans sa vie. Et on entend chanter, on a entendu tout à l'heure le groupe Zizi Top, très connu pour sa grange, mais voilà, ça a fait un des bars les plus...

  • Speaker #0

    les bar iconiques,

  • Speaker #1

    mais qui n'existent pas.

  • Speaker #3

    Le groupe ZZ Top, que tout le monde connaît par la longueur de leur barbe, mais qui faisait un blues de bonne facture, tout à fait correct, et qui ne vous brisait pas les tympans.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    le look du Titi Twister, l'inspiration de Rodriguez. Alors,

  • Speaker #1

    on est vraiment sur des éléments de décor qui rappellent la culture. Ça me fait drôle d'entendre Laurent Garnier. cette culture du vampire maya et aztèque, mélangée jusqu'au temple qu'on découvre à Lapin. On est vraiment dans le lieu des prédateurs de sang, sans état d'âme, quelque part.

  • Speaker #3

    Ça reste comme un relais routier, la chatte, la viande qui sointe et qui coule tout à bord.

  • Speaker #1

    Non, mais vous avez tout à fait raison, professeur. On est dans une illustration de la fin de l'American Dream, quelque part.

  • Speaker #3

    Et du début de la transgression. En parlant de transgression, on ne va pas pouvoir rester là. On va devoir remonter le macloufinarium.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous vous sentez mal,

  • Speaker #3

    professeur ?

  • Speaker #1

    C'est étouffant.

  • Speaker #3

    Le lieu m'appelle le sang. Je ne sais pas, ça me trouble. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps.

  • Speaker #1

    On n'a plus l'habitude d'avoir les odeurs de cigarette. Hein ?

  • Speaker #3

    C'est pas faux.

  • Speaker #0

    C'est des gens qui sont en train de suer, professeur.

  • Speaker #3

    Tellement, tellement on est 90.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour ces échanges si intelligents et si éclairants. Merci cher professeur Mac Laughlin.

  • Speaker #3

    Je vous en prie, vraiment, c'est moi.

  • Speaker #0

    Merci monsieur McGraw pour votre participation.

  • Speaker #1

    Ce fut un plaisir, bonne continuation.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci à notre metteur en ondes, Frank Kito Delwood. Et pour conclure, chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actu Cronien. Pour aller plus loin sur cette thématique et explorer votre côté suceur de sang tarantinesque, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire, alors évidemment revoir ou voir Une nuit en enfer en Blu-ray, de nombreux films de Avec Tarantino ne sortent malheureusement qu'au compte-gouttes, certainement parce que ces films ont été tournés en 35mm, même Kill Bill n'est pas disponible, alors émerveillez-vous ! en visionnant Alita Battle Angel de Rodriguez. Alors, à écouter évidemment l'album de Tito et Tarantizom, avec l'accent, sorti en 97 chez Cockroach Records. Et parce que d'habitude, on se retient, mais là, c'est cutie. Il aurait été donc très, très difficile de ne pas évoquer Kill Bill, volume 1, et le bel hommage de Jackat featuring Siza. À lire maintenant. Maintenant, Blue Silver de Johan Elliott et Xavier Moméjean, publié sous le faux nom de Wayne Barrault chez Gallimard, sorti en 2010. Les Grandes Sataniques de l'Histoire de la Légende. L'édition originale date de 1907. Heureusement, elle a été numérisée par la BNF et publiée chez Hachette en 2018. Il faut dire également, on en a parlé tout à l'heure, de La Dame Pâle d'Alexandre Dumas, dont la publication originale, je le rappelle, date de 1849. Elle est sortie chez Folio Gallimard en 2006. Évidemment, Buffy contre les vampires, qui est sorti également en bande CD de Joss Whedon et Karl Malin, notamment le tome 4, Autre Temps, Autre Tueuse. Saison 8, sortie chez Dark House Comics, Fusion Comics pour Panini en 2009. Quelques comics aussi pour vous remettre dans l'ambiance, Nightmare Theater, Classic Monster, volume 4 sur 4, chez Chaos Comics, sorti en 1997, toujours chez Chaos Comics, purgateur de Dracula Gambit. Numéro 1, et Chastity, Theater of Pain, sorti en 1997. Allez voir aussi la revue Galaxies, Bram Stoker et le Vampire, numéro 85 sur 127, sorti en décembre 2023. Vampirella, la si belle, non, Vampirella, nouvelle série, le numéro 4, Adorablement sanglante, par Baroucha, sorti en 1978 aux éditions Public Ness. Et bien sûr l'adaptation cinématographique, pardon, graphique officielle de From Dusk Till Dawn, de Deluxe Editions, signée Tarantino et Rodriguez, adaptée par Ed Polgati avec au dessin Trevor von Eden, Fred Harper, Richard Clarke, qui est sorti chez Big Entertainment en 1996. A voir, un petit plaisir, la série TV et évidemment X-Files, la saison 5 épisode 12, Le shérif allait dans l'ongle. Bad. Il y a également Kaamelott, livre 2, la morsure du DAS, épisode 62 que vous retrouverez chez M6 Vidéo, qui est sorti en 2005. N'oubliez pas aussi le documentaire sur le film, Full Tilt Boogie, un film réalisé par Sarah Kelly qui est sorti en 97. Je ne résiste pas à une dernière citation directement de Seth Gerko, tout baigne dans l'huile quête, je suis en plein Iran. A part le fait que je viens d'enfoncer un pu dans le cœur de mon frère parce qu'il s'était transformé en vampire. Bien que je ne crois pas aux vampires. A part ça, ce malencontreux épisode, tout est aux petits oignons.

  • Speaker #2

    Sous-

  • Speaker #0

    N'oubliez pas, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain épisode d'Ukronia. En attendant, vous pouvez nous écrire à l'adresse mail uchronia1984@gmail.com u-c-h-r-o-n-i-a-1-9-4-at gmail.com Et retrouvez-nous en podcast sur toutes les plateformes, en particulier sur Ausha et sur le site de Radio Campus et pour les prochains épisodes sur... sur... Le 92.2 sur le DAB+, sur tous les postes modernes et en direct live sur le site www.radiodijoncampus.com. Ucronia, les chroniques du temps l'attend.

Description

UchroniA - Une Nuit en Enfer

Un hommage Neo Pulp à la VampirXploitation mis en images dans un film écrit par Quentin Tarantino, réalisé par Robert Rodriguez et sorti en 1996 dans tous les drive-in.

Un classique du film 100% Grindhouse sur des voyous en cavale, échappés du purgatoire pour plonger droit devant les portes de l'An-Fer !
Le film Culte au twist hypnotique qui nous met face à notre foi et notre hyperviolence du quotidien.


Salma Hayek est la Reine du Bal.


Une œuvre qui exalte nos fantasmes parfumés de bières et de pizzas partagées du crépuscule à l'horreur .

Vous connaîtrez la vérité sur les vampires à la sauce mexicaine et les traqueurs du FBI ou d'Europol


"Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle"


  La célèbre bande son de Tito & Tarantula, Stevie Ray Vaughan, et les hommages aux ZZ Top, Dalida et The Blasters pour vos oreilles nostalgiques.

Uchr0niA les Chroniques du temps latent !
-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous écoutez Radio Campus,

  • Speaker #1

    il est 10h.

  • Speaker #2

    Bonjour

  • Speaker #0

    à toutes et à tous. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et en principe je suis accompagnée par le professeur John McLaughlin. Bonjour professeur.

  • Speaker #3

    Bonjour à tous et à toutes.

  • Speaker #0

    Et pour cette séance, en qualité de témoin du jour, nous recevons Earl McGraw. Vous êtes un ancien du FBI, venu en France en 2006 pour rejoindre la Police Nationale. Vous êtes détaché du corps d'enquête, d'encadrement et d'application de la Direction générale de la sécurité intérieure pour Europol. Bonjour !

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous !

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps latent. Attention aux oreilles chastes, juste spoiler alert ! Au sommaire de notre émission, un épisode consacré aux vampires, à la sauce mexicaine. Et oui, on n'attire pas les guêpes avec de la moutarde. Aïe aïe aïe ! Une culture du mash-up. Pour aguicher le routier et le motard. Un film de voyous en cavale. Soyez prêts pour une bonne soirée, des potes, des pizzas et des bières. Bon, avec modération, bien sûr. Un film 100% guacamole, habanero, bio, miu caliente. Notez au moins 500 000 sur l'échelle de Scoville. "Amis de l'aventure, l'aventure nous appelle". Il faut dire que nous avons été littéralement submergés par les demandes de nos auditeurs sur le sujet. Cette séance est écrite. littéralement aux petits oignons, sera en immersion complète dans le désert du Mexique. Du Mexique au Mexique, mais qu'est-ce qu'il y a là-bas ? Ben, des Mexicains ! Et si possible, terminer par une visite du bar le Titti Twister avec le professeur. Enfin, si vous avez encore le droit d'y entrer, professeur ?

  • Speaker #3

    Vous savez, avec les bonnes baskets, ça va bien.

  • Speaker #0

    On verra. Ce voyage sera ponctué de citations, bien sûr, et de quelques respirations musicales. Avant de terminer par nos recommandations évidemment subjectives, la séance Actu Chronia. Aujourd'hui, comme vous l'entendez peut-être, nous allons mettre en lumière le film Une nuit en enfer, réalisé par Robert Rodriguez sur un scénario de Quentin Tarantino, et sorti en salle en 1996. Un classique parmi les road movies qui twistent radicalement pour une immersion en zone autochtone avec des dérapages totalement incontrôlés. Un film difficilement classable, une critique cinématographique sur la foi et les conséquences de l'hyperviolence de ces critiques des années 90's. Un film à nous mettre une claque o-cculte, nous poussant à réfléchir sur notre comportement individuel et notre faiblesse humaine à tomber dans un piège. Un film qui repousse les limites de la catégorisation et du genre. Messieurs, nous allons pouvoir aborder notre premier sujet que j'ai sobrement intitulé « Arnaque et braquage à la mexicaine » . Alors, selon vous, quelles pouvaient être les inspirations du réalisateur et de son acolyte, Cutie, comme on le dit pour les intimes, et leurs intentions autour de cette thématique de la chasse à l'homme ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que c'est un film qui bénéficie d'une écriture de Quentin Tarantino qui est... Un film assez macabre qui dénonce l'hypocrisie du monde dans la tête de Tarantino, qui a déjà écrit True Romance, Tueur Né, The Rock, Spats, Four Rooms et Une Nuit en Enfer. Donc des scénarios qui vont faire de lui un véritable script doctor.

  • Speaker #3

    Et surtout un scénariste que tout le monde s'arrache à Hollywood. Vraiment, tout le monde le voulait.

  • Speaker #1

    Ah oui, Et lui, déjà sur un de ses précédents films, son premier en tant que réalisateur, il avait fait Reservoir Dogs et il avait voulu déjà absolument rendre hommage et remettre au goût du jour le film L'Ultime Razzia de Stanley Kubrick, un film de 1957. Et on verra, je pense, on a dit Reservoir Dogs, il y a eu Pulp Fiction, à l'époque il y a Dobberman, The Crow, c'est une époque très sombre.

  • Speaker #3

    Alors pour Réservoir Dogs, disons que le projet a été en partie avorté parce que faute de moyens, il n'a pas pu réaliser la fameuse scène de braquage dont il rêvait tant pour pouvoir appuyer son film. Il s'est ensuite rabattu finalement sur un huis clos très intéressant et poignant avec un Tim Ross absolument incroyable.

  • Speaker #1

    Oui c'est vrai.

  • Speaker #3

    Et d'ailleurs, Tarantino a ensuite, avec Joe Avery, pensé réaliser ensemble « Killing Zoe » . Finalement, il avait renoncé au projet. Mais ce film est avant tout un film à quatre mains, réellement, comme quand on joue au piano, avec deux réalisateurs, avec une esthétique très forte et surtout très décalée. Lorsqu'on regarde ce film, ce qui surprend le plus, c'est qu'il donne l'impression d'avoir deux parties. Une partie Tarantino, années 50-60, avec des costumes absolument parfaits. Et ensuite, un film mexicain absolument incroyable. Vraiment. Et chaud,

  • Speaker #0

    très chaud.

  • Speaker #3

    Avec toute cette chaleur mexicaine et tout ce point culturel mexicain du culte des morts en passant par le tacos.

  • Speaker #1

    oui et puis ça fait un film comme si c'était un épilogue ou la suite des films qu'on vient d'énumérer. Puis ça me fait aussi penser à Killing Zoe, réalisé et scénarisé par Roger Avary, sorti en 1994. Un film de braquage de banque. Chaque séquence est pensée vraiment de manière à intensifier une action vers le plus de brutalité possible. Et Une nuit en enfer va commencer comme ça.

  • Speaker #0

    Mais pour aller ensuite vers le vampirisme.

  • Speaker #1

    Là,

  • Speaker #0

    on a matière.

  • Speaker #3

    Avec aussi la mode de l'époque avec MTV qui vraiment poussait le plus loin possible le gore et le spectaculaire pour attirer un maximum de téléspectateurs. Avec des émissions aussi dingues que les émissions avec le monsieur là qui expérimente des choses avec ses amis, vous ne savez plus.

  • Speaker #1

    Jean-Claude Bourret ?

  • Speaker #3

    Non, pas loin.

  • Speaker #1

    Alors... Vous nous posez la question, Pénélope, sur tout ce qui est vampirisme. Un des premiers best-sellers au monde en littérature, c'est La fiancée de Corinthe, de Goethe, 1797. On voit déjà, au XVIe siècle, quelques écrits. Et puis après, je pense à Lord Byron et Marie Shelley, qui vont notamment... s'inspirer de l'été 1815, où il n'y a pas de soleil, c'est pluvieux, brumeux. Il y a une des plus grosses éruptions volcaniques de l'histoire de la planète en Indonésie, qui va générer un hiver volcanique.

  • Speaker #3

    Avec l'explosion du Krakatoa, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et du coup, ça va faire un été où les auteurs vont inspirer un espèce de côté lugubre. qu'on va appeler à un de ces jours une ambiance un peu gothique. Et ça va faire, alors bien sûr, la référence ultime, je pense à Dracula de Bram Stoker en 1897. Mais sachez que déjà 50 ans avant, Alexandre Dumas écrira La Dame Pâle, qui est extrait du recueil Mille et un fantôme. Et c'est une Polonaise qui part se réfugier dans les Carpathes. Et on est déjà en 1849.

  • Speaker #3

    Alors il faut bien voir aussi qu'à l'époque la grande mode c'était le feuilleton, lancé évidemment par Alexandre Humeur. Et il fallait à chaque fois alimenter, reprendre de vieilles légendes, essayer d'attirer le lecteur sur un feuilleton suffisamment prenant, avec des légendes suffisamment sordides.

  • Speaker #0

    Des cliffhangers qui leur donnent envie de voir ou de lire l'épisode suivant.

  • Speaker #3

    Et d'avoir la possibilité de ne jamais s'arrêter dans la série, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors il y a des chefs-d'oeuvre cinématographiques autour des vampires, je pense à Nosferatu en 1932, un remake de Werner Herzog en 78, il y a Vampyr en 1932, de Dreyer, Le Masque du Démon, Mario Bava, 1960, et puis le fameux, le cultissime Dracula de Francis Ford. Voilà, 1992.

  • Speaker #3

    Alors c'est sûr qu'avec leur allure sombre, leur regard hypnotique et leur charme à réveiller les morts, les vampires ont parcouru un long chemin depuis leurs origines primordiales. Les premières versions des vampires dépènent des entités cauchemardesques, poussées par le besoin de drainer la force vitale des veines de leur proie pour reconstituer leur propre force.

  • Speaker #1

    Oui, vous avez raison professeur. moi je pense dans les années 50 Dracula il est incarné par le magnétique Christopher Lee euh un calme viril, un regard perçant, un air de prédateur sexuel. C'est une époque où le sang, la morsure apparaît pour la première fois à l'écran. Donc on est un peu entre vampires comme à la façon de Sade, un peu un donjon. Ça me fait penser moi au Bal des vampires, la comédie, premier film en couleur de Roman Polanski, 1967. Et puis après, on va avoir une époque un peu libération sexuelle post-68, où ça va devenir des films à petit budget, un peu sauf porn érotique.

  • Speaker #3

    Évidemment, tout ça se faisait avant l'époque du sida et les contaminations du sang. Et donc, ce mythe du sang dans la transmission de la vie et de la puissance était évidemment beaucoup moins polémique que maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une époque avec des vampires sexy. Comme dans les comics par exemple, on a eu Vampirella, on trouve Dawn aussi, Chastity, bien évidemment Buffy, et From the Darkness, Purgatory. Il y a eu des choses un petit peu plus, comment dirais-je, avec des avantages, notamment anatomiques pour les vampires.

  • Speaker #1

    C'est ça, c'est la période des Vixens, une ambiance un peu mescale entre deux poses lassives. une plastique généreuse, hyper sécurisée.

  • Speaker #0

    Très, très généreuse.

  • Speaker #1

    Weixen, c'est la renarde. Donc, un personnage féminin qui marque toute une génération d'adolescents dans les années 70-70.

  • Speaker #0

    Des prédatrices.

  • Speaker #1

    C'est ça, qui va faire des pulps. Et tout ça, c'est mis, orchestré par la trilogie culte de Russ Meyer. Donc, on va arriver sur une sexploitation.

  • Speaker #0

    Écoutez, pendant que je vous tiens, cher monsieur McGraw, Voudriez-vous nous présenter votre activité quotidienne ?

  • Speaker #1

    Ah, merci. Alors, moi, pendant ma jeunesse, j'ai parcouru les États-Unis. Ah,

  • Speaker #3

    vous aussi ?

  • Speaker #1

    Au nom des États-Unis, j'étais un représentant pour traquer des fugitifs.

  • Speaker #3

    Vous n'avez pas trop l'accent, finalement.

  • Speaker #1

    Je me suis habitué, ça fait 15 ans que j'habite en Europe. Alors, j'ai fait Quantico, je ne suis pas Texas Ranger ni un Marshall. Et je suis assez... devenu assez bon dans la lutte contre le blanchiment de capitaux. Et puis, du coup, je me suis fait repérer et j'ai dû repartir fuir, refaire une nouvelle vie en Europe. Et du coup, j'ai rejoint après l'école de police à Sens, le GIGN, puis la DGSI. Et mes premières missions étaient, comme vous l'avez dit tout à l'heure, un détaché pour Europol. Et donc, souvent, alors je... Je pense à une équipe roumaine, les Strigoi, qui étaient réputés pour sucer la force vitale de leurs ennemis et qui les clouaient dans un cercueil pour bien montrer aux autres mafias de la drogue ce qui se passait. Et je pense encore aux Vrykolaka bulgares. On a longtemps cru que c'était des Serbes ou une mafia albanaise. Et puis je les ai traqués, poursuivis depuis Sibiu, à travers les Carpathes. J'ai cru que j'allais mourir plein de fois en voiture. Le passage est quand même assez étroit. Et puis, il fallait les intercepter avant qu'ils arrivent en Pologne. Donc, je les poursuivais dans la montagne de Vitocha ou à Čhiprovtsi, à la frontière serbe. Donc,

  • Speaker #0

    vous connaissez bien l'Europe de l'Est.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est ces premiers groupuscules un peu mafieux qui se donnaient un peu une ambiance gothico-vampiristique.

  • Speaker #0

    Voilà. D'accord. Merci beaucoup pour... Votre métier qui m'a l'air dangereux et passionnant en même temps. Du coup, ça nous amène à notre deuxième sujet. C'est la séquence « Mitch and Pitch » que je pensais intituler « Du crépuscule à l'horreur » . Oui, oui, cher auditeur, j'ai des auteurs pour écrire toutes mes répliques. Alors, professeur, pourriez-vous nous faire le pitch du film, s'il vous plaît ?

  • Speaker #3

    Grand plaisir, donc, Texas, deux criminels, les frères Gecko, Seth et Richie, sont en cavale après une évasion suivie d'un hold-up sanglant durant lequel ils ont tué quatre policiers et kidnappé l'employé d'un magasin. Ils prennent une famille en otage près de la frontière mexicaine. Ils vont tenter de passer la frontière et de disparaître à El Rey avec la complicité de Carlos, qui doit les retrouver au petit matin du côté mexicain.

  • Speaker #0

    Ça me rend des joues.

  • Speaker #3

    Après avoir pris en otage la famille Fula, un ex-pasteur, veuf et ses deux enfants adolescents, pour passer la frontière, ils arrivent à la tombée de la nuit au Titi Twister, un club de striptease ouvert jusqu'à l'aube. Un établissement qui leur réservera pas mal de surprises une fois la nuit tombée.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'on sort presque du purgatoire pour tomber en enfer. Donc c'est un film interdit aux moins de 16 ans avec George Clooney qui sort de son rôle phare d'urgence où il sauvait des gens.

  • Speaker #3

    Il faisait plus que sauver des gens, il était pédiatre, il sauvait des enfants. C'est quand même extraordinaire. Beau comme un dieu à sauver des enfants. Enfin, le gendre parfait est là.

  • Speaker #0

    Idéal.

  • Speaker #1

    Et là, c'est le drame.

  • Speaker #3

    Un affreux bonhomme, vraiment, avec de mauvaises manières. Et un drôle de tatouage dans le cou qui glisse sous son homoplate. On ne sait pas où ça va.

  • Speaker #0

    Et un drôle de frangin aussi.

  • Speaker #1

    Et son frère qui est quand même un peu tapé, un peu... Ah oui,

  • Speaker #0

    il manque quand même... Il a pas la lumière à tous les étages.

  • Speaker #1

    Et puis, il est imprévisible. Il est impulsif, parano. Donc, Quentin Tarantino, qui fait son frère Richard.

  • Speaker #3

    Alors qu'il se réveille d'abord acteur, avant de finalement devenir scénariste et metteur en scène, bien sûr. On peut pas avoir tous les talents.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vous avez parlé d'Harvey Kettel, le Jacob Fuller, le père, le patriarche, Juliette Lewis, et puis des multiples guest stars, dont Daniel Trejo. Salma Hayek.

  • Speaker #3

    Finalement, des bons acteurs à la bonne place.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Toujours dans le temps et pas dans l'albator.

  • Speaker #1

    Alors, Georges Clooney, ce n'était pas le premier choix de la production. Quentin Tarantino voulait Tim Ross. Il pensait à Steve Buccemi, Christopher Walken, Michael Madsen, John Travolta. Tous ont refusé, avec des conflits d'emploi du temps. Et puis, c'est vraiment l'idée de prendre à contre-pied Georges Clooney qui a fasciné les deux compères. Et on est quand même dans un film. C'est la première apparition du personnage culte de Texas Ranger que va incarner Michael Parks. On va retrouver ce même personnage quasiment dans tous les films de Tarantino, dans Kill Bill, dans Planète Terreur, Boulevard de la Mort.

  • Speaker #3

    Alors après pour Tarantino c'était aussi une façon de clore un cycle. En faisant finalement Une nuit en enfer, il se débarrassait de tous ces bandits en costume cravate noir qu'il avait ressassé pendant au moins 3 ou 4 films d'affilée. Et il n'y reviendra plus après. Oui,

  • Speaker #1

    et c'est vrai que ça pourrait presque annoncer Jackie Brown.

  • Speaker #3

    Dans une autre thématique,

  • Speaker #1

    une autre époque. Et voilà, je pense pour Rodriguez, c'est vraiment le cocktail fétiche, tequila, hémoglobine en masse, tabasco, citron vert, whisky.

  • Speaker #3

    Quand même le réalisateur de Desperados et Desperados hollywoodien, les deux bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #3

    Avec un Antonio Banderas absolument parfait.

  • Speaker #0

    Caliente aussi.

  • Speaker #3

    Caliente, ah, va dire.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, c'était passionnant. Alors je vous propose maintenant une... Il nous faudra au moins ça, une respiration musicale directement inspirée par notre sujet du jour. C'est After Dark, interprété par Tito et Tarantula.

  • Speaker #2

    m et je suis très heureuse de pouvoir être ici avec vous. Je vous souhaite une très bonne journée. Merci beaucoup. Merci à vous.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sûr uchronien. Uchronien, les chroniques du temps l'attend. Alors professeur, je crois qu'il est temps d'entamer la séquence qui vous tient particulièrement à cœur, le cult-o-matic. Avec aujourd'hui une ambiance néo-pulp, ça vous va néo-pulp ?

  • Speaker #3

    En façon Twisty, Twister, moi j'aime beaucoup, oui vraiment. On établit très bien quand même dès le début du film que ce qui était un drive-in, ces fameuses séances de cinéma en plein air avec sa voiture et puis sa petite copine à côté qu'on essayait mollement de draguer. Bon bref, une vraie parodie dans laquelle il faut s'attendre à tout. Parce que ce film est avant tout drôle, bien sûr, même s'il est interdit au moins de 16 ans pour des questions de morale publique. La vision superman de la séquence du générique arrive au bon moment. Car le générique doit établir que ces types sont des salauds. Vraiment des ordures, des crapules, des criminels. Vraiment endurcis et capables de tout. Une fois que c'est fait, on voit la vieille dame dans le coffre. Là, on comprend qu'en fait, ils sont encore pire que ce qu'on croyait. Évidemment, il n'y a pas de limite. Et ça nous a toujours posé aucun problème avec la censure, parce qu'ils ont compris dès le départ quel était le juste ton du film.

  • Speaker #1

    Et pas un ton albacore.

  • Speaker #3

    Oui, non, albator, le pirate de l'espace, bien sûr.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'ils sont là pour dépoussiérer le film de Vampyr, où le spectateur est devant ses contradictions et ses... pulsions voyeuristes les plus pures.

  • Speaker #3

    On n'est plus dans la tradition gothique de l'Angleterre victorienne, ça c'est sûr. Là, il y a de la chaleur, il y a de la chair et de la poitrine.

  • Speaker #1

    On est vraiment dans une expérience esthétique moderne. Moi, je pense à une espèce de critique de l'époque de Reagan, où le vampire, c'est le prédateur capitaliste consumériste, qui vient en plus... C'est l'Américain qui vient au Mexique.

  • Speaker #3

    C'est même plus que ça, c'est vraiment le patron qui a été à l'origine de la crise de 29, vraiment prendre l'argent des épargnants et les sacrifier sur l'hôtel du grand capital. Alors que là finalement, on a plus l'impression de se retrouver après un spring break à Acapulco, avec des étudiants américains qui boivent de la Corona et qui se régalent d'un spectacle de striptease qui tourne mal finalement, comme souvent leur soirée.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, dans les années 2000, après ce film, on commencera à voir... des américains qui s'aventurent des fois en Colombie, des fois au Mexique, des fois au Brésil, et il leur arrive des histoires où ils n'auraient pas dû aller. Et vous l'avez abordé, c'est vrai que c'est un film qui a, je dirais presque, mi-twist, mi-resbain. À la moitié du film, on a un twist radical, et il y a assez peu de films qui ont fait ça. au départ, mais qui vont énormément s'inspirer après.

  • Speaker #3

    Twist Again à Moscou, par exemple.

  • Speaker #1

    Oui, The Place Beyond the Pine, The World End, Death Proof, Mulholland Drive, je pense à Sorry to Bother You, il y a Parasite aussi, Cabin in the Woods, Audition,

  • Speaker #0

    Full Metal Jacket. Ah oui,

  • Speaker #1

    alors ça c'était certainement un truc inspirant. Mais donc on a dans ce film un mélange des genres. Et c'est aussi bien entre un hommage parodique et une subversion assumée. C'est ça qui est magnifique.

  • Speaker #3

    Un peu comme avec le film The Game, où Michael Douglas se retrouve à la fin du film avec un t-shirt « J'ai survécu au Mexique en me faisant attraper par la manche » , évidemment par de drôles de histoires. Oui,

  • Speaker #1

    on est vraiment dans une plongée dans le fantastique pour échapper à une réalité crue.

  • Speaker #0

    Oui, et puis une vraie plongée. Un groupe flou, on n'a même pas eu le temps de se mouiller la nuque quand même.

  • Speaker #1

    C'est vrai, c'est vrai.

  • Speaker #3

    C'est la prise par surprise. Réellement, on ne s'attendait pas à avoir un film de vampire aussi net. Et finalement, relativement classique dans sa structure, les vampires vivent ensemble, un petit peu en grappe, et tous les uns avec les autres, pour n'avoir que comme objectif, en fait, capter le sang de leur vie. en les attirant dans un piège parfait, évidemment, avec des danseuses nues qui ne se feraient pas avoir.

  • Speaker #0

    Des danseuses exotiques,

  • Speaker #3

    presque. Oui, pardon, je m'égare.

  • Speaker #0

    Justement, que représente le vampire aujourd'hui ? Et pourquoi occupe-t-il une telle place dans la culture ?

  • Speaker #1

    Le vivant est un non-mort. Et le non-mort est encore vivant. Il y a une différence culturelle. On pensera à Bram Stoker qui va... qui va façonner l'image de ce vampire qui a une culture différente, qui a des obligations de survie.

  • Speaker #3

    Dont le nom d'ailleurs, le nom du Dracula, qui vient du mot roumain, qui signifie le diable, le dragon. Les mortels qui s'opposent à lui, évidemment, doivent faire des choix moraux pour rejeter et finalement vaincre le mal qui représente entre la séduction et le pouvoir. Oui,

  • Speaker #1

    alors dans un point de vue psychanalytique, c'est presque le rapport aux dents, à la morsure qui contamine. qui fait que l'autre deviendrait peut-être un vampire. Mais ça renvoie aussi...

  • Speaker #3

    À la corruption, évidemment, de l'âme.

  • Speaker #1

    Vous avez tout à fait raison. Le vampire, c'est un peu comme un bébé qui mort, mais qui a un désir un peu ambivalent d'immortalité.

  • Speaker #3

    Un peu comme Lucifer qui tente les mortels, mais qui ne les pousse jamais réellement à commettre l'irréparable.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et puis, ça permet aussi de se forger aux valeurs des adultes. Qu'est-ce que j'aurais le droit de faire dans la communauté ? Et qu'est-ce qui me sera tabou, même pour les pires déviants de cette communauté ? Donc on est sur presque une vampirisation de symboles dans la construction des constructions psychiques. On a dans ce film toutes les facettes du personnage vampire.

  • Speaker #3

    qui sont ici quand même décrits comme des anti-héros, finalement, à défaut des méchants traditionnels.

  • Speaker #1

    Oui, et puis le vampire va passionner tous les artistes sous toutes leurs formes. On a vu Anne Rice, ça va se développer au cinéma, dans les séries, les bandes dessinées, ça va se décliner partout.

  • Speaker #3

    Les jeux de rôle également. les jeux de rôle.

  • Speaker #1

    Donc, tout le monde va renchérir. Moi je pense beaucoup à Vampirella dans les années 70, Salma Hayek va s'en inspirer énormément pour ses attributs.

  • Speaker #3

    Les contes de la crypte également qui essayait d'en faire un personnage tout à fait sympathique et jovial qui se transformait en chauve-souris à la moindre contrariété.

  • Speaker #1

    Alors ça renvoyait un peu comme les contes de la crypte, Vault of Horror, donc c'était des histoires souvent un peu déco... décousus du reste des univers comme on pourrait trouver dans Marvel qui vont reprendre les histoires de Dracula et jusqu'à arriver à Moebius tout ça, les fameux vampires qui s'insèrent dans les histoires de super-héros parce que c'était des histoires étranges, fantastiques qui permettaient aux hommes de se construire

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour cet échange captivant. Je vous invite à présent à partir à partir pour un nouveau voyage créatif et à rendre surtout un vibrant hommage à la belle Salma Hayek avec le titre remixé Salmaïa Salama, interprété par Dalida. Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sûr uchroniens. Uchroniens, les chroniques du temps latent. Avant la pause, nous étions sur une nécessaire compréhension des archétypes du braqueur, des forces de l'ordre et du vampire. Je vous propose désormais de sonder les problèmes de foi. De quoi, professeur ? Les crises que vous avez... quand vous avez le tournis. Débutons avec la fantastique Santanica Pandemonium. C'est référence directe au film Satanico Pandemonium, le film d'horreur sorti en 75. Une nonce spreadation.

  • Speaker #1

    Oui, on est vraiment autour du baptême de sang. Ce qui compte, c'est la tentation. Et c'est vrai que Robert Rodriguez, il va déjà imposer au cinéma américain des nouvelles figures d'acteurs latinos. Salma Hayek, Danny Trello, des briseurs de tabou.

  • Speaker #3

    Et surtout des Mexicains, pas réellement des Mexicains un peu édulcorés, avec les cheveux un peu plaqués en arrière. Non, non, vraiment avec de bonnes têtes de Mexicains.

  • Speaker #1

    Ah oui, oui. Et puis cette scène dans l'arrivée du Titi Twister avec la danse de Salma Hayek. qui ressemble beaucoup à Vampirella.

  • Speaker #3

    Sa danse et son piton, absolument incroyable, autour du cou. On aimerait bien y prendre sa place.

  • Speaker #1

    Ah bah ça, c'est... Est-ce que c'est un appel à la métaphore ? La question se pose pas vraiment. Va boire de la tequila qui coule le long de la jambe de Salma Hayek. On est dans une damnation érotique.

  • Speaker #3

    C'est évidemment le serpent du jardin d'Eden qui vous amène à croquer la pomme.

  • Speaker #0

    Et celui de Blade Runner aussi.

  • Speaker #3

    Tout à fait, avec ses petites...

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #3

    Qui disparaissent.

  • Speaker #1

    Et pour la petite histoire, je vous parlais de damnation érotique. Bram Stoker aurait été avec Oscar Wilde jusqu'à lui... Donc ils ont été amis pendant 25 ans. Jeunes amis. Alors, non, super amis, jusqu'à ce que Bram Stoker pique la femme d'Oscar Wilde.

  • Speaker #3

    Oscar Wilde, non plus, l'a atristé beaucoup.

  • Speaker #1

    Disons que lui, du coup, il est resté plutôt avec des garçons, mais il s'est fait condamner à l'époque à cause de ça.

  • Speaker #3

    Il l'a écrit, d'ailleurs, en détention des profondistes, comme une ode.

  • Speaker #1

    C'est vrai que Salma Hayek, c'est la reine du bal. Oh oui. C'est un peu le... le « Voyez-moi » de

  • Speaker #3

    Dracula. Elle vampirise tout, réellement.

  • Speaker #0

    Y compris donc l'écran.

  • Speaker #3

    Le spectateur, le réalisateur, les autres acteurs également, qui sont complètement tétanisés à son contact.

  • Speaker #1

    C'est un réel hypnotisme érotique sanguinolent. Alors ça renvoie à la tradition soft porn des années 70, qui va parcourir toute l'époque de la Hammer, on va dire, des années 50 aux années 70. et... vous parliez de cet énorme piton il faut savoir que Salma Hayek avait très très peur une peur phobique des serpents et du coup Robert Rodriguez a utilisé une musique beaucoup plus rapide que celle qu'on a entendue tout à l'heure de Tito et Tarantula pour qu'elle puisse quand même se déhancher en filmant en ralenti pour que ça fasse un effet un peu l'hypnotique, l'engoureux quelque part sur la photographie. Mais elle était pétrifiée de terreur.

  • Speaker #3

    Alors qu'évidemment, à l'image, ça ne se voit pas du tout. On est absorbé par ses yeux, son regard et réellement son désir charnel. Mais effectivement, on a réellement l'impression que le serpent ne compte assez peu quand même à ses yeux. Oui,

  • Speaker #0

    tout fait partie d'elle.

  • Speaker #3

    Alors après, Quentin Tarantino et Roberto Rodriguez font avant tout un hommage au film de vampires et n'enfreignent quasiment aucune de leurs règles, les fameuses règles du vampirisme de Bram Stoker. Donc le vampire a une aversion à la lumière du soleil, il est affaibli par l'ail, en l'occurrence la thématique n'est pas abordée, il n'y a pas de reflet dans les miroirs, les vampires ne se voient pas dans l'énorme miroir au-dessus du bar. Une morsure transforme évidemment un humain en vampire, c'est ce qu'on redoute au démarrage des agressions et de la fameuse règle de la transformation de chauve-souris mais qui n'est pas abordée dans le film.

  • Speaker #1

    Alors si, puisqu'on entend les chauve-souris qui arrivent et qui frétillent derrière la porte du bar.

  • Speaker #0

    Le battement des ailes en tout cas.

  • Speaker #1

    Je dis ça, je dis rien professeur. Tire !

  • Speaker #3

    On ne s'en souvenait plus.

  • Speaker #1

    C'est vrai que ça respecte les codes et en même temps, ça casse les codes du film de genre.

  • Speaker #3

    La vulgarité, évidemment, puisque les films de vampires sont souvent très élégants et très racés. Or là, le personnage de Tarantino, Seth, qui déclare « Je ne crois pas aux vampires, mais je crois en ce que je vois. » Et ce que je vois, ce sont des putains de vampires. Pourquoi dire putain ? C'est quand même consternant. On ne peut pas choisir ses mots, ce brave garton.

  • Speaker #1

    C'est une époque très violente.

  • Speaker #3

    C'est ça, la grossir.

  • Speaker #1

    Les années 90, le vampire commence à séduire les adolescents. Et vous parliez de... On parle de la beauté hypnotique de Salma Hayek. Vénéneuse. Entre autres. De nombreuses femmes vont la prendre comme modèle. Peut-être pas pour les sous-vêtements,

  • Speaker #3

    quand même.

  • Speaker #1

    Sur la plage, il faut voir. on s'imagine peut-être aussi Harvey Kettle tout nu ah oui la leçon de piano une lutte de rein incroyable et vous rappeliez les règles du vampirisme selon Bram Stoker mais on a aussi une question sur la foi et le dévouement pour Dieu avec ce monsieur Fuller euh

  • Speaker #3

    Qui s'est un petit peu perdu dans sa foi quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Qui ne respecte peut-être plus assez le dogme pour s'engager en qualité de pasteur. Il rectifie le tir quand même par rapport à sa fille. Mais c'est peut-être ce qui va renvoyer aux fameuses règles de masquerade d'Anne Reiss. Je ne sais pas si vous vous rappelez de ça.

  • Speaker #3

    Les règles de la masquerade, bien sûr. La première loi, chaque clan doit avoir son chef. Et lui seul peut ordonner l'utilisation du tourment noir sur un mortel, à savoir transmettre le don du vampire. Les dons noirs ne doivent jamais être accordés aux estropiés, aux mutilés.

  • Speaker #0

    Jamais aux enfants.

  • Speaker #3

    Jamais aux enfants, non. Et troisième loi, aucun vampire ne doit s'engager à écrire l'histoire des vampires, car tout cela est secret et fait partie de la mascarade. Les humains ne doivent pas se douter que les vampires existent, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et ça, on le retrouve même jusque dans... Ça me fait penser à une série télé, Ma Bepiciteur est un vampire, où ils reprennent ces codes. Donc, on le verra dans True Blood.

  • Speaker #3

    Twilight.

  • Speaker #1

    Twilight. Buffy contre les vampires.

  • Speaker #3

    Ayer Dyer is.

  • Speaker #1

    Yeah. Donc, voilà. Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Et donc, on est sur cette obsession-compulsion. On ne peut pas s'empêcher de tout remettre en ordre, compter, classer, harmoniser. S'il y a des lacets d'effet, il faut les remettre. Alors, on a vu ça, moi, en traquant des groupes mafieux qui vont finir par s'auto-persuader.

  • Speaker #0

    Ils font des gants de pierre.

  • Speaker #1

    Mais on retrouve des maladies classiques, comme l'hématodipsomanie. Donc, il y a le patient qui éprouve un désir érotique à boire du sang. euh Je pense à... Professeur, vous avez parlé de la sensibilité à l'ail et à la lumière. Ça, c'est la porphyrie.

  • Speaker #3

    La porphyrie, qui est évidemment une maladie qui vous prive de la possibilité d'exposer votre peau au soleil. Sinon, l'absence de mélanine provoquerait de graves brûlures, même avec une lumière assez faible. Donc, ce sont des patients qui vivent quasiment dans l'obscurité, qui ont le teint très pâle et dont les veines sont particulièrement apparentes. Et que vous voyez pulser, effectivement, ça peut créer la tentation d'avoir envie de les mordre.

  • Speaker #0

    Eh bien, écoutez, messieurs, je pense, à moins que vous ayez... Encore d'autres anecdotes charnelles, professeur ?

  • Speaker #1

    Peut-être rapidement, mais parler de cette vampire exploitation. Ce qui fera les films Grindhouse que vous avez abordés, professeur. C'est les films qui empruntent à tous les universitaires, de l'horreur à la science-fiction, au drame social. C'est un film d'exploitation diffusé dans les drive-in et les Grindhouse.

  • Speaker #0

    Définition des greenhouse ?

  • Speaker #1

    C'est souvent deux petits films qui étaient présentés l'un après l'autre, un peu plus courts. Et c'était des films où on...

  • Speaker #3

    Pour donner une analogie, c'est comme des téléfilms qui passeraient en boucle à la télévision. Peu de moyens, des acteurs assez médiocres, un scénario qui tient sur un timbre-poste, mais qui par contre permettent de remplir les salles de l'après-midi dans les cinémas. et du coup ainsi occuper le cinéma de 10h du matin jusqu'à minuit. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça, professeur.

  • Speaker #3

    Donc avec un passage du film important et le film box-office, et tout le reste de l'après-midi avec des films d'une qualité médiocre, mais bon, qui vous permettent de...

  • Speaker #0

    Ce qu'on appelle le cinéma bis.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, alors peut-être un peu exagéré en France, mais c'est vrai que...

  • Speaker #3

    Les séries B, finalement.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'on retrouvera dans des clins d'œil dans tous les films de... Ed Rodriguez et Tarantino. Oui,

  • Speaker #0

    ils ont été élus à ça.

  • Speaker #1

    Et puis le summum du summum, c'est Machete en 2010.

  • Speaker #0

    Ah oui, ça c'est génial aussi. Écoutez messieurs, merci beaucoup pour ces débats haletants. Je vous propose une autre respiration musicale avec le titre Dark Night par The Blasters.

  • Speaker #2

    C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. C'est un drôle de vie. Ils pensaient que c'était un secret. Mais quelqu'un a fait le bruit. Je pensais que toute cette pleine de sang avait été déchirée. Le long de la nuit. Une nuit d'amour. C'est Merci.

  • Speaker #0

    Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sûr. Ukronia. Ukronia, les chroniques du temps latent. Alors pour notre déjà dernier échange, je vous propose de lancer la procédure d'accès au MacLouflinarium, professeur.

  • Speaker #3

    Avec plaisir. Je retrouve mes manettes, le bouton, c'est le bleu. Ne me perturbez pas, je déclenche la manette.

  • Speaker #0

    C'est parti.

  • Speaker #3

    Le studio descend lentement.

  • Speaker #0

    Désolé pour le bruit.

  • Speaker #3

    Voilà.

  • Speaker #0

    C'est notre plateau qui descend.

  • Speaker #3

    Restez éloignés du bord, s'il vous plaît. S'il vous plaît.

  • Speaker #0

    Gardez tous vos bras à l'intérieur.

  • Speaker #3

    Merci.

  • Speaker #1

    C'est impressionnant. Oui.

  • Speaker #3

    Accrochez-vous à ce que vous pouvez.

  • Speaker #0

    On a les moyens quand même, les Ukrainiens. On a vraiment les moyens.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai mis ceinture et bretelles aujourd'hui. Toujours peur de perdre mon pantalon. Attention, on est bientôt arrivés. Oui. Voilà. Donc on descend d'une dizaine de mètres dans ce bunker qui est mon confinarium, bien sûr.

  • Speaker #0

    Génial ! On est devant le Titi Twister !

  • Speaker #3

    Bien sûr, le Titi Twister !

  • Speaker #1

    Vous êtes sûr ? J'ai l'impression qu'on se croirait à Dijon, là, devant...

  • Speaker #0

    L'Anfer !

  • Speaker #1

    C'est l'ancienne boîte de nuit, L'Anfer.

  • Speaker #3

    Mais oui ! Bien sûr ! Laurent Garnier, Radio Dijon Campus.

  • Speaker #1

    Mais il y a même des rabatteurs.

  • Speaker #3

    Mais bien sûr qu'ils nous font venir à l'intérieur. Je crois qu'ils nous proposent des "pussies", je ne sais pas ce que c'est exactement.

  • Speaker #1

    C'est des tacos ?

  • Speaker #3

    Je crois que ce sont des réjouissances, mais je ne vois pas lesquelles. Bon, on n'est pas obligé d'aller le voir. Alors l'Anfer était un lieu interlope à Dijon, où on pouvait écouter de l'excellente musique. électronique et qui avait placé quand même Dijon au centre de la carte du monde de la musique. Pas juste nationale mais internationale, vraiment. Mais ça c'était avant.

  • Speaker #1

    Et alors, on rentre ? On peut rentrer là dans...

  • Speaker #0

    Mais oui bien sûr, bien sûr, c'est la surprise du professeur pour vous.

  • Speaker #3

    Alors c'est l'antichambre de l'enfer. Ah oui, c'est animé. Vous avez vu, les gens sont jeunes ici. Ça nous change.

  • Speaker #0

    Surtout vous, professeur.

  • Speaker #3

    Moi, j'ai l'habitude de côtoyer les jeunes. C'est les jeunes qui ne me côtoient plus, bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors, j'ai l'impression que je vois Laurent Garnier.

  • Speaker #3

    Ne le dérangez pas, il est derrière ses platines.

  • Speaker #1

    C'est une boîte de nuit où il y a eu quand même Daft Punk. Moi, je pense que les plus grands DJ de la planète sont venus là à l'époque. Moi, ça me fait penser, bien sûr, à ce fameux Titi Twister. C'est vraiment un... On est là à présenter un folklore local très mexicain où il y a la sauvagerie, la bestialité, le fameux "Barra Otes", où on va exploiter, on en a parlé juste avant, la marchandisation des corps. Oui,

  • Speaker #3

    et la mexicainisation des esprits également, cher à M. Retailleau. Oui, vous voyez, c'est animé. Oh !

  • Speaker #1

    Et, vous voyez, ce décor, il a été en fait réalisé du Titty Twister en Californie. C'était à Barso, mais en plein désert. Et selon les termes de Rodriguez, il devait ressembler à l'antichambre de l'enfer.

  • Speaker #0

    Avec ses portes.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Oui, oui. Et du coup, tout le monde aura voulu se retrouver dans ce bar un jour dans sa vie. Et on entend chanter, on a entendu tout à l'heure le groupe Zizi Top, très connu pour sa grange, mais voilà, ça a fait un des bars les plus...

  • Speaker #0

    les bar iconiques,

  • Speaker #1

    mais qui n'existent pas.

  • Speaker #3

    Le groupe ZZ Top, que tout le monde connaît par la longueur de leur barbe, mais qui faisait un blues de bonne facture, tout à fait correct, et qui ne vous brisait pas les tympans.

  • Speaker #1

    Et puis,

  • Speaker #0

    le look du Titi Twister, l'inspiration de Rodriguez. Alors,

  • Speaker #1

    on est vraiment sur des éléments de décor qui rappellent la culture. Ça me fait drôle d'entendre Laurent Garnier. cette culture du vampire maya et aztèque, mélangée jusqu'au temple qu'on découvre à Lapin. On est vraiment dans le lieu des prédateurs de sang, sans état d'âme, quelque part.

  • Speaker #3

    Ça reste comme un relais routier, la chatte, la viande qui sointe et qui coule tout à bord.

  • Speaker #1

    Non, mais vous avez tout à fait raison, professeur. On est dans une illustration de la fin de l'American Dream, quelque part.

  • Speaker #3

    Et du début de la transgression. En parlant de transgression, on ne va pas pouvoir rester là. On va devoir remonter le macloufinarium.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous vous sentez mal,

  • Speaker #3

    professeur ?

  • Speaker #1

    C'est étouffant.

  • Speaker #3

    Le lieu m'appelle le sang. Je ne sais pas, ça me trouble. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps.

  • Speaker #1

    On n'a plus l'habitude d'avoir les odeurs de cigarette. Hein ?

  • Speaker #3

    C'est pas faux.

  • Speaker #0

    C'est des gens qui sont en train de suer, professeur.

  • Speaker #3

    Tellement, tellement on est 90.

  • Speaker #0

    Merci messieurs pour ces échanges si intelligents et si éclairants. Merci cher professeur Mac Laughlin.

  • Speaker #3

    Je vous en prie, vraiment, c'est moi.

  • Speaker #0

    Merci monsieur McGraw pour votre participation.

  • Speaker #1

    Ce fut un plaisir, bonne continuation.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup et merci à notre metteur en ondes, Frank Kito Delwood. Et pour conclure, chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actu Cronien. Pour aller plus loin sur cette thématique et explorer votre côté suceur de sang tarantinesque, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire, alors évidemment revoir ou voir Une nuit en enfer en Blu-ray, de nombreux films de Avec Tarantino ne sortent malheureusement qu'au compte-gouttes, certainement parce que ces films ont été tournés en 35mm, même Kill Bill n'est pas disponible, alors émerveillez-vous ! en visionnant Alita Battle Angel de Rodriguez. Alors, à écouter évidemment l'album de Tito et Tarantizom, avec l'accent, sorti en 97 chez Cockroach Records. Et parce que d'habitude, on se retient, mais là, c'est cutie. Il aurait été donc très, très difficile de ne pas évoquer Kill Bill, volume 1, et le bel hommage de Jackat featuring Siza. À lire maintenant. Maintenant, Blue Silver de Johan Elliott et Xavier Moméjean, publié sous le faux nom de Wayne Barrault chez Gallimard, sorti en 2010. Les Grandes Sataniques de l'Histoire de la Légende. L'édition originale date de 1907. Heureusement, elle a été numérisée par la BNF et publiée chez Hachette en 2018. Il faut dire également, on en a parlé tout à l'heure, de La Dame Pâle d'Alexandre Dumas, dont la publication originale, je le rappelle, date de 1849. Elle est sortie chez Folio Gallimard en 2006. Évidemment, Buffy contre les vampires, qui est sorti également en bande CD de Joss Whedon et Karl Malin, notamment le tome 4, Autre Temps, Autre Tueuse. Saison 8, sortie chez Dark House Comics, Fusion Comics pour Panini en 2009. Quelques comics aussi pour vous remettre dans l'ambiance, Nightmare Theater, Classic Monster, volume 4 sur 4, chez Chaos Comics, sorti en 1997, toujours chez Chaos Comics, purgateur de Dracula Gambit. Numéro 1, et Chastity, Theater of Pain, sorti en 1997. Allez voir aussi la revue Galaxies, Bram Stoker et le Vampire, numéro 85 sur 127, sorti en décembre 2023. Vampirella, la si belle, non, Vampirella, nouvelle série, le numéro 4, Adorablement sanglante, par Baroucha, sorti en 1978 aux éditions Public Ness. Et bien sûr l'adaptation cinématographique, pardon, graphique officielle de From Dusk Till Dawn, de Deluxe Editions, signée Tarantino et Rodriguez, adaptée par Ed Polgati avec au dessin Trevor von Eden, Fred Harper, Richard Clarke, qui est sorti chez Big Entertainment en 1996. A voir, un petit plaisir, la série TV et évidemment X-Files, la saison 5 épisode 12, Le shérif allait dans l'ongle. Bad. Il y a également Kaamelott, livre 2, la morsure du DAS, épisode 62 que vous retrouverez chez M6 Vidéo, qui est sorti en 2005. N'oubliez pas aussi le documentaire sur le film, Full Tilt Boogie, un film réalisé par Sarah Kelly qui est sorti en 97. Je ne résiste pas à une dernière citation directement de Seth Gerko, tout baigne dans l'huile quête, je suis en plein Iran. A part le fait que je viens d'enfoncer un pu dans le cœur de mon frère parce qu'il s'était transformé en vampire. Bien que je ne crois pas aux vampires. A part ça, ce malencontreux épisode, tout est aux petits oignons.

  • Speaker #2

    Sous-

  • Speaker #0

    N'oubliez pas, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour un prochain épisode d'Ukronia. En attendant, vous pouvez nous écrire à l'adresse mail uchronia1984@gmail.com u-c-h-r-o-n-i-a-1-9-4-at gmail.com Et retrouvez-nous en podcast sur toutes les plateformes, en particulier sur Ausha et sur le site de Radio Campus et pour les prochains épisodes sur... sur... Le 92.2 sur le DAB+, sur tous les postes modernes et en direct live sur le site www.radiodijoncampus.com. Ucronia, les chroniques du temps l'attend.

Share

Embed

You may also like