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#47 : l'histoire d'Audrey Boibessot, la conversion surprise d'une mère de famille XXL cover
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Un beau jour

#47 : l'histoire d'Audrey Boibessot, la conversion surprise d'une mère de famille XXL

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49min |03/11/2024
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Description

« L’amour c’est tout ce qui compte », aime-t-elle à répéter. En 2009, Audrey Boibessot a vécu une expérience mystique qui lui a fait connaître l'amour de Dieu. Pour la première fois, celle qui partage son quotidien avec les spectateurs de Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, raconte les conditions étonnantes de sa conversion. Dans ce podcast, la maman de huit enfants mariée à Hervé confie quelle catholique elle est devenue et comment sa foi au Christ conduit désormais toute son existence.

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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne.


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Transcription

  • Benjamin

    Bonjour, je m'appelle Benjamin et je vous souhaite la bienvenue dans la cinquième saison d'Un beau jour, un podcast de famille chrétienne. Un beau jour, c'est l'histoire d'hommes et de femmes croyants qui menaient une vie tranquille, tracée d'avance. Et puis, Un beau jour, un événement inattendu et bouleversant a complètement infléchi le cours de leur existence. Ils nous racontent comment ils en ont été bousculés, changés, rabotés, transformés dans leur vie et dans leur foi. Je suis sûr que vous serez comme moi édifiés et enrichis par ces récits livrés, le cœur et l'âme grands ou bons. Si vous suivez l'émission Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, vous connaissez probablement Audrey Boisbussot. Âgée de 40 ans, elle a avec son mari Hervé 8 enfants, Foucault, Hildegarde, Mayol, Cernin, Pia, Camille... Eban est en crède. Si elle témoigne facilement de sa foi à l'écran ou dans la vie de tous les jours, Audrey Boisbessot n'a pourtant pas toujours été chrétienne. J'ai ainsi voulu savoir quels événements l'avaient conduit à ce changement radical de vie. Bonjour Audrey, merci d'avoir pris le temps de vous arracher un quotidien bien rempli pour venir vous raconter aux auditeurs d'un beau jour. Alors pour commencer, et comme c'est la tradition dans ce podcast, est-ce que vous pouvez nous présenter... l'objet symbolique de votre histoire que vous avez amené avec vous depuis l'Ariège.

  • Audrey Boibessot

    Oui, bonjour Benjamin. J'ai décidé de partager avec vous un petit objet que j'ai trouvé dans une boutique à Bayonne, des sœurs qui font de la céramique. Et j'ai été très touchée par cette autre façon de prier le chapelet, parce qu'en fait, il s'agit d'une petite pierre qui sert de dizainier. Et alors, j'ai été séduite par la forme parce que c'est une petite pierre. pierre de rosaire qu'elles appellent ça qui qui vraiment à une forme qui permet de la tournée au fur et à mesure de la de la dizaine et ce qui m'a beaucoup plu c'est qu'on se rend compte que dès qu'on la tourne un petit peu dès qu'on l'a en main dès qu'on s'en sert un petit peu elle chauffe elle prend vraiment la température du corps serait que la céramique c'est vivant quoi il ya quelque chose de très je sais pas moi ça m'aide dans mon chapelet quotidien de faire avec cette petite pierre, déjà parce que ça change un peu de l'objet traditionnel, pas qu'on se lasse, mais enfin, le renouveau, c'est toujours un peu... Et là, cette petite pierre, elle est toute chauffée. Si on fait les cinq dizaines, à la fin, elle est vraiment chaude. Et je me dis que ça pouvait être un peu le symbole de la foi que j'aimerais avoir, cette chaleur. Ça me touche toujours. Quand j'arrête et qu'elle est toute chaude, je me dis, j'espère que j'ai réchauffé. Mon cœur, quoi.

  • Benjamin

    Vous êtes quelqu'un de foi, une personne chrétienne. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Peut-être avant d'en venir à l'événement et aux événements qui ont marqué votre histoire et qui vous ont fait, j'allais dire, basculer vers le Christ. Peut-être, est-ce que vous pouvez nous raconter et raconter à nos auditeurs qui était Audrey, plus jeune, et puis justement avant cette rencontre décisive avec le Christ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, dans ma famille, la foi était quand même inexistante. Mes parents de tradition viennent quand même tous les deux d'une famille chrétienne. Eux ont tout fait, baptême, communion, confirmation, mariée à l'église, ils ont été à l'école privée, etc. Mais c'est vraiment, je trouve, une génération un peu sacrifiée. C'est-à-dire qu'ils ont détesté tout ça. Ça manquait complètement de profondeur, je pense. C'était purement des règles et purement un cadre et ils ont détesté. Et donc, ils nous ont élevés, ma sœur et moi, parce que nous, on est deux, dans l'opposé de ça. Alors, pas au niveau des valeurs. Parce que mes parents nous ont vraiment inculqué des valeurs fortes que moi aujourd'hui je considère comme totalement chrétiennes. Mais vraiment, on a été dans le public. Mes parents ne nous encourageaient pas ni au mariage par exemple, ni à des choses comme ça qui semblent sacrées complètement. Et donc j'étais très heureuse, très bien dans ma vie, tout allait très bien. Et je n'avais pas du tout l'impression de chercher quelque chose ou d'avoir besoin de quelque chose. Moi, ce dont on va parler, ça m'est arrivé un an après, par exemple, l'annonce de la maladie de ma maman. Et je me dis, si j'avais choisi ma conversion, je l'aurais voulu quand j'ai su qu'elle était malade. Parce que la première année, ça a été la plus dure à vivre.

  • Benjamin

    Là, peut-être Audrey, vous avez quel âge quand votre maman...

  • Audrey Boibessot

    J'ai 24 ans. Ouais. Et franchement, même à ce moment-là, vous voyez, dans le désespoir total de la maladie, de tout ça, je ne me suis jamais tournée vers quelque chose. Je ne me suis pas dit... Je me sentais toute seule. Je ne me suis pas dit... Après, avec le recul, je me dis que j'ai été appelée plein de fois dans ma vie. Parce que j'ai quand même rencontré plein de gens hyper inspirants. Je n'avais pas du tout, moi, une mauvaise idée des chrétiens ou de la foi. Ça, franchement, en vrai, j'admirais vraiment les gens qui avaient la foi. Et c'était pour moi quelque chose d'inaccessible. Je me disais, mes parents ne l'ont pas, donc je ne l'aurai pas. Donc, voilà. Mais je trouvais ça très, très beau.

  • Benjamin

    Et donc, très concrètement, Audrey, vous étiez, j'allais dire, une enfant de ce monde classique.

  • Audrey Boibessot

    Oui, classique, vraiment jeune active.

  • Benjamin

    Vous aviez fait des études particulières.

  • Audrey Boibessot

    Moi, j'étais très cartésienne. J'avais fait études scientifiques, fac de bio. Et après, j'avais bifurqué parce que je voulais travailler. Donc, j'étais secrétaire médicale. Voilà, ça se passait très bien. J'étais dans un cabinet. Voilà, tout passait très bien pour moi.

  • Benjamin

    Et alors, peut-être, est-ce qu'on peut évoquer, voilà, peut-être cette première, cette grande rencontre que vous allez faire avec le Christ. Donc, peut-être nous le contextualiser, le situer et puis nous expliquer, peut-être, de la façon la plus concrète possible, comment ça s'est passé.

  • Audrey Boibessot

    Franchement, avec mon exposition sur les réseaux, sur TF1, le fait que ma foi ne soit pas un tabou, etc., on m'a très, très souvent demandé, est-ce que j'étais chrétienne de toujours ? Est-ce que j'étais convertie ? Comment je m'étais convertie ? C'est vraiment un sujet que je n'ai pas voulu partager jusqu'à présent, parce que moi, quand j'entends des récits de conversion, souvent, je manque un peu de charité et je me dis que c'est un peu perché, cette histoire. tellement pas envie qu'on pense comme ça. Et en même temps, ce qui m'est arrivé, ça m'est arrivé. Donc je me dis, ça va arriver à d'autres, c'est arrivé à d'autres. Et moi, j'ai l'impression d'avoir quand même bien transformé l'essai. J'ai réussi à me servir de mon expérience un peu particulière dont je vais vous parler. Et je me dis qu'il y a peut-être des gens qui n'ont pas encore réussi à s'en servir. Et donc, c'est vraiment ce qui me pousse aujourd'hui à vous en parler, à partager ça. C'est que j'espère aider d'autres gens qui ne sont pas fous et qui vivent des choses un peu... Voilà, le surnaturel, c'est un peu particulier quand même. Donc, moi, encore une fois, pour vous reconstitualiser, j'avais vraiment rien demandé. J'étais dans une phase où j'allais super bien, parce que des fois, on se dit, ouais, mais peut-être elle allait mal. Non,

  • Benjamin

    pas du tout. Qu'est-ce qui fait que vous alliez si bien à cette époque-là ?

  • Audrey Boibessot

    Je venais de rencontrer Hervé. Donc, c'était là. Donc,

  • Benjamin

    Hervé, votre mari.

  • Audrey Boibessot

    Mon mari. Donc, on se voyait à peine. C'était tout le tout début. Mais j'avais un nouveau travail. J'avais mon mari. Enfin, franchement, j'étais... On sent dans la vie qu'il y a des choses qui s'enclenchent et tout ça. Et j'étais vraiment dans une phase très sympa. de ma vie.

  • Benjamin

    La vie est belle.

  • Audrey Boibessot

    Oui, la vie est belle. Et en fait, ça a commencé par une nuit où j'ai rêvé non-stop toute la nuit, alors que je ne rêve pas beaucoup. Et alors, je vous raconte ça avec beaucoup d'humilité parce qu'en vrai, les choses sont bien faites. Avec le temps, on oublie quand même un peu. Je pense que sinon, on resterait un peu, vous voyez... Dans l'extraordinaire. Et franchement, j'ai quand même un peu oublié. J'ai pris beaucoup de notes sur le moment. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai vu et tout ça. Mais quand même, à la grâce de Dieu, on oublie des choses parce que c'était fou. Je ne peux pas vous dire autre chose. En vrai, le vrai message, ça a duré sur trois nuits à terme. Et trois nuits d'affilée.

  • Benjamin

    Je me souviens de la période.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très bien. C'est avril 2009.

  • Benjamin

    Avril 2009.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très, très bien. Et vraiment, c'est très puissant. C'est des rêves où on ne se repose pas du tout. Donc vraiment, on se réveille le matin comme si on n'avait pas dormi. Sauf que la nuit, ce n'est pas coupé. On ne s'est pas réveillé dans la nuit. Et c'était des rêves très très forts, pendant lesquels, très clairement, j'ai senti l'amour de Dieu. Mais vraiment, comme vous sentez l'amour de votre mère qui vous prend dans vos bras, j'ai senti cet amour-là, qui est puissant 5 millions, je ne vais pas vous cacher. Mais moi, sur le moment, je ressens ça. Je ressens le vide de ma vie. C'est-à-dire que je vis très personnellement, pour moi, très... Donc je ressens le besoin de me tourner vers un créateur, d'être plus dans une relation. C'est difficile à mettre des mots là-dessus, mais je me rends compte qu'en fait, ma vie n'est pas verticale. Et que ça manque de verticalité, et que ça a du sens de croire en autre chose. Et je me lève avec vraiment une envie de découvrir ça et d'avancer dans cette voie-là, alors que vraiment, je pars de zéro, parce que moi, j'ai été baptisée, mais...

  • Benjamin

    Et encore une fois, ce désir, cet appel, il arrive à un moment où vous allez très bien, donc il n'y a pas de nécessité de Ausha.

  • Audrey Boibessot

    Mais rien. Franchement, moi, je suis dans la période où je commence à accepter que ma mère, ça ne va pas trop. J'ai un nouveau travail, j'ai rencontré quelqu'un, j'ai des amis. Je ne suis pas en quête du tout. Alors, en disant ça, je veux quand même... Les gens peuvent décider d'eux-mêmes aussi de se lancer dans une quête personnelle. On n'attendait pas. n'attendez pas qu'il vous arrive un truc extraordinaire. Mais peut-être que pour moi, en tout cas, j'y serais jamais allée de moi-même et qu'il a fallu qu'on vienne me chercher.

  • Benjamin

    Donc, il y a eu une première nuit, une seconde, une troisième. Oui, c'est ça.

  • Audrey Boibessot

    Trois nuits avec des révélations un peu complètement différentes. J'ai vu dans mes rêves beaucoup de choses. Le fait que ma vie à moi, elle était très auto-centrée. Dans mes rêves, je voyais des gens consacrés, des gens qui donnaient toute leur vie. C'était quand même un peu culpabilisant. Je ne sais pas comment vous dites. Mais j'y voyais aussi une grande espérance quand même. Pardon,

  • Benjamin

    culpabilisant dans le sens où eux donnaient leur vie et vous ne donnaiez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et moi, rien du tout. Mais c'était ça le sujet. C'était que vraiment, moi, je ne donnais rien. Que moi, ma vie, elle tournait autour de moi, de mon petit moi, moi, moi, moi, mon confort, moi, mon travail. Et qu'en fait... Ce n'était pas ça la vie. Ça, je l'ai quand même pris de plein fouet. C'était quand même une grosse claque. Et même mon entourage du moment, même mon mari, peut vous dire que je ne suis pas la même personne avant et après. Lui, il dira que je suis meilleure. Donc, il est resté. Mais moi, je sais que ça a tout changé dans ma vie. Et avec le recul maintenant, je me dis, avec le caractère que j'ai, etc., peut-être que si ça n'avait pas été si violent, je n'y serais pas allée. Parce qu'après, on décide de s'intéresser, on décide de comprendre qu'on a été créé, d'où on vient, etc. Ce que Christ attend de nous, qu'on vive un peu dans ses pas, etc. Et ça demande quand même des renoncements, des changements. Je pense que si moi, ça n'avait pas été si fort, je n'aurais peut-être pas eu le courage ou la force après de décider de vivre cette vie-là et de vivre cette foi.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, parce qu'il y a donc cette expérience. mystiques, enfin en tout cas ces rêves plus grands mais vous auriez pu choisir également de pas finalement vous en saisir et de les considérer comme...

  • Audrey Boibessot

    c'était pas possible parce que c'était quoi ?

  • Benjamin

    c'était trop fort ?

  • Audrey Boibessot

    ah mais c'était... ça avait rien à voir je vous dis un rêve parce que j'ai pas d'autres mots mais franchement c'était pas ça mais c'est fou si vous me disiez qu'en fait on m'a transportée pendant 10 heures et que pendant 10 heures j'étais ailleurs et tout ça, je vous croirais plus que juste j'ai rêvé pendant toute la nuit et je me suis réveillée le matin. C'est fou, ça a mis des choses à l'intérieur de moi, ça a transformé. Même là, quand je vous en parle, je repense aux sentiments que j'avais. J'ai l'impression que mon cœur a explosé.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, j'allais vous poser la question. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous ressortez de ces nuits un peu sans sommeil, comme vous les avez décrits au départ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, tout de suite, je comprends que ma vie ne sera plus jamais comme avant. Tout de suite, tout de suite, déjà. J'en parle tout de suite à Hervé, à une ou deux amis que j'ai. Tout de suite, je sens que ma vie sera transformée, que l'amour sera au centre de tout dans ma vie. Parce que vraiment, cet amour-là, je ne l'imaginais pas. Je ne l'avais jamais... Je n'y avais jamais pensé. Pour moi, la foi, c'était vraiment des règles et un rite. Parce que c'est comme ça qu'on m'avait transmis le peu qu'on m'a transmis, alors que pas du tout. Et je me rends compte à ce moment-là que c'est sûr qu'en rite et en... En tout ça, j'y connais rien. Il va peut-être falloir quand même que je me remette à la page et tout ça, parce que tout de suite, j'ai envie. Tout de suite, j'ai envie de ça, mais avec cette profondeur que j'ai reçue dans cette révélation-là, qui est vraiment basée qu'autour de l'amour. Vraiment, le message principal, c'était d'aimer plus, d'aimer mieux, d'aimer plus fort. Et que moi, j'étais aimée pour ce que j'étais dans mes faiblesses, dans... Voilà, tout ce que j'ai de petit et d'humain. Et ça, c'était très puissant.

  • Benjamin

    Ça veut donc dire que ces rêves, ils vont entraîner un changement de vie profond pour vous, qui se concrétise, qui se matérialise par quoi ? C'est-à-dire que ces rêves faits, vous allez tout de suite frapper à la porte d'une église ? Quasi. Comment ça va se passer ?

  • Audrey Boibessot

    Franchement, je suis allée dans la librairie chrétienne de Toulouse. À l'époque, c'était Siloé. Et je ne lui ai pas raconté ma vie, mais je lui ai dit, voilà, je suis une adulte, j'aimerais me rapprocher de tout ça, recommencer et tout. Est-ce que vous avez des livres ? Et donc, il m'avait conseillé des livres un peu de recommençant, quoi. Un peu limite le catho pour les nuls, quoi. C'était un peu ça, les bouquins. Donc, voilà, je commence à me renseigner et tout. Donc, je me refais un petit peu le grosso modo de l'histoire, les évangiles, tout ça. Et comme je viens d'une famille catholique, mais qui n'était pas, encore une fois, j'adore mes parents, mais il faut dire ce qu'il y est, ils étaient devenus presque anti tout ça. Je me dis, je ne dois pas être catholique, ça doit être autre chose. Donc, comme l'appel, il est très christique, je me dis, les autres, c'est les protestants, je vais me tourner vers ça. J'ai la chance d'être à Toulouse, à Toulouse, il y a un choix incroyable. Donc, je rencontre plusieurs personnes et tout ça. Et je rencontre un pasteur à Toulouse, mais alors, il ne se passe rien, mais vraiment rien. Je me dis, bon, ce n'est pas ça. Je vais à, alors ils n'appellent pas ça une messe, mais à une célébration, un culte, voilà. Excusez-moi, je n'y connais rien. Et du coup, pour moi, dans mon cœur, il ne se passe rien. Donc mon appel, pour moi, il n'est pas lié à ça. Et mon appel de ces trois nuits, il laisse un vide que je sens que j'ai vraiment besoin de combler. Et sur le moment, enfin maintenant, quand je pense, je me dis, bon, ça aurait pu être une quête de des années. Mais sur le moment, je suis sûre de pouvoir le combler rapidement. Donc, je cherche en vain des solutions. Et donc, la personne qui va être mon futur mari est coiffeur à Toulouse. Et il me dit, écoute, moi, j'ai un client, le gros cliché. Il me dit, moi, j'ai un client, il a sept enfants. Donc, écoute, moi, je pense qu'il est cateau. Et aujourd'hui, ça me fait beaucoup rire parce que voilà. Et il me dit, il est formidable. C'est vraiment quelqu'un, tu le rends compte, tu crois en Dieu de toute façon. Donc, il faut que tu ailles parler avec lui et tout ça. Et donc, cette personne, elle est notaire à Toulouse. Et donc, j'organise un rendez-vous et je lui dis. Voilà, je lui dis.

  • Benjamin

    Partagez votre expérience.

  • Audrey Boibessot

    Je viens avec mon mari et mon mari lui dit, écoute, Philippe, on n'est pas du tout venu pour parler appartement et tout. En fait, Audrey, elle a un truc un peu fou à te raconter. Elle a senti un appel. et il faut que tu l'aides. Et lui, pas du tout dans le jugement,

  • Benjamin

    pas des arceaux du tout,

  • Audrey Boibessot

    il me dit mais c'est formidable, c'est fabuleux. Alors je lui dis que j'ai déjà vu un pasteur, il me dit non mais n'importe quoi, il me dit non, non, non, pas du tout, pas du tout. Alors que ça aurait pu, moi ça ne me choque pas du tout, j'ai des amis protestants aujourd'hui, mais l'appel de chacun est un peu personnel. Mais lui, très comme ça, il me dit non, non, non, tu vas venir, il y a une messe vendredi soir, c'est très sympa, il y aura plein de monde, c'est une messe anniversaire, il faut que tu viennes. Et donc, je suis invitée et ça commence comme ça.

  • Benjamin

    C'est quasiment votre première messe ?

  • Audrey Boibessot

    Je suis déjà allée à des messes, mais vraiment familiales, obligatoires, d'enterrement et de choses un peu comme ça, où je n'ai rien senti, rien vécu.

  • Benjamin

    Et cette première messe, là, pour le coup, elle a vraiment un écho particulier ?

  • Audrey Boibessot

    C'est fou, c'est fou. Je me revois tellement, je me suis acheté une robe et tout pour y aller. Je me dis aujourd'hui, c'est n'importe quoi. Non, mais franchement, je me dis c'est fou parce que vraiment, je rencontrais quelqu'un. J'allais...

  • Benjamin

    C'est un premier rôder.

  • Audrey Boibessot

    J'aurais aimé encore de vous raconter. franchement j'y allais dans l'idée de vraiment de rencontrer ce que j'avais vu ce que j'avais senti et tout et cette messe elle est folle parce qu'en fait j'arrive, il n'y a pas les micros c'est une église toulousaine le prêtre a un accent incroyable on ne comprend pas ce qu'il dit je suis au fond, tout au fond parce que vraiment par humilité j'étais très gênée d'être devant donc je suis tout au fond, tout au fond et ça se passe quand même je ressens exactement la magie de Je n'ai pas les mots pour vous dire, ce n'est pas de la magie, mais le beau de mes rêves est là. Je ressens cette beauté, je ressens...

  • Benjamin

    Il y a un lien qui se fait entre les deux, entre ces rêves et cette première participation.

  • Audrey Boibessot

    Je me dis, c'est ça. Tout ça, ça te mène là. Il faut que tu prennes tout ce que tu peux prendre parce que c'est ici. Et donc, je fais la messe et tout ça. Il y avait une sorte de petit goûter après. Donc, je suis conviée au goûter. Et je rencontre des gens, tout ça. Lui, il connaît tout le monde, donc il parle de moi. Ça me gêne beaucoup.

  • Benjamin

    Donc, votre ami nocère.

  • Audrey Boibessot

    Voilà. Ça me gêne beaucoup parce que lui, il en parle très facilement. Mais pour moi, c'était tellement personnel ce que je lui avais dit. Bon, avec le recul, ça ne me gêne pas. Et alors, tout de suite, il me présente des gens. Il me dit, bon, alors là, ces personnes font du kathé pour adultes. Il faut que tu y ailles. C'est formidable. C'était le soir de la semaine, etc. Et moi, je suis hyper partante. Je me dis, bon, bien sûr. il faut tout revoir, il faut tout refaire et j'ai une soif de pratique et de théorie de tout savoir, de tout comprendre maintenant je sais qu'en fait on ne comprend pas plus mais en tout cas on essaye d'utiliser cet amour du mieux qu'on peut et tout se lance comme ça et c'est vraiment le début d'une super aventure, un an après je suis à Rome je fais Pâques au Vatican avec ces gens et pendant la messe de Pâques tout le monde se thème pour prier pour les gens qui ne croient pas. Et alors là, pour moi, c'est vraiment hyper fort parce que je me dis l'année d'avant, au même moment, si ça se trouve, tout s'est déclenché parce que des gens ont prié pour moi, enfin, ou prié en l'air, mais pour des gens qui ne croient en rien. Et que c'est ça l'effet que ça fait, de venir chercher des gens qui n'ont rien demandé, entre guillemets, pour changer leur vie à tout jamais, mais en bien. Donc c'est très fort. Et depuis, j'essaye d'en faire le centre de ma vie. Et voilà, l'amour, c'est tout ce qui compte. C'est la phrase qui me caractérise. Maintenant, les gens me connaissent par cette phrase parce que je l'ai beaucoup utilisée et que c'est tellement ce que je pense. Mais c'est vrai que tout vient de là.

  • Benjamin

    Merci déjà d'avoir accepté, justement, de nous livrer quelque chose qui vous est très personnel. Et au début, en préalable à cet entretien, vous m'aviez fait part de vos réticences, de vos peurs de pouvoir l'évoquer. Merci de cette confiance et de le livrer à nos auditeurs. L'autre aspect de votre vie, Audrey, c'est bien évidemment cette grande famille que vous avez fondée avec Hervé. En deux mots, aussi, est-ce que vous pouvez nous raconter d'où vient ce désir d'une grande famille ? Parce que si j'ai bien compris, ce n'était pas votre expérience personnelle. Vous n'avez pas vécu, grandit dans une grande famille.

  • Audrey Boibessot

    Mais ça aussi, c'est joli parce qu'en fait, moi, j'ai toujours eu une grande admiration pour les grandes familles. Dans ma famille un peu plus lointaine, il y avait une famille de sept enfants. que mes parents connaissaient très bien. Et j'étais en admiration totale. Je me disais, eux, ils ont réussi leur vie. Qu'est-ce qui est plus important, au fond, que de faire des enfants ? Vraiment, je rêvais ça en me disant, bien sûr, que ce n'était pas accessible du tout. Parce que je voyais bien qu'eux, la foi, forcément participaient à ce que tout soit possible. Voilà, ce projet, foi que moi, je n'avais pas. Mais quand je me suis convertie, et que l'ouverture à la vie fait partie aussi des choses qu'on accepte et qu'on adopte un peu, quand on décide de mettre la foi au centre de sa vie, ça a pris du sens. Je me suis dit, maintenant, qu'est-ce qui t'empêcherait de ça ? Et puis, Hervé, lui qui venait d'une famille, alors par contre encore plus loin que mes parents, parce que lui-même n'était pas baptisé, ses parents n'étaient pas baptisés, etc. Il a tout recommencé avec moi. Pour la petite histoire, il a tout fait. Il s'est fait baptiser, communion, pardon, confirmation, tout. Il a tout fait jusqu'à notre mariage. Et c'était trop touchant, alors que je ne lui avais rien imposé. Mais il a été touché par une grâce lui aussi. C'est trop beau. beaucoup moins mystique, mais par l'exemple, par le changement de vie, s'est intéressé, ça a pris du sens dans sa vie, etc. C'est trop beau. Je suis très fière de lui. Parce que c'est pas facile d'être adulte et de tout recommencer, de remettre en question tout ce en quoi on croit ou on croit pas. Et en fait, lui avait vraiment une admiration pour les familles nombreuses, rien à voir avec la foi non plus. Et donc, on s'est dit, pourquoi pas nous ? Puisque de toute façon... Et donc, c'est vrai que quand on s'est mariés, on avait dit aux gens, vous verrez, on aura huit enfants.

  • Benjamin

    Vous êtes mariés depuis quel an ? 2011.

  • Audrey Boibessot

    et pour l'anecdote un peu mignonne mais tristouille quand même la personne dont je vous ai parlé Philippe le notaire sur Toulouse c'est devenu le parrain de mon mari quand il s'est converti donc c'est des gens qui comptent beaucoup pour nous ils ont eu donc 7 enfants parmi ces enfants plusieurs sont parrains de nos enfants et Philippe est parti d'une maladie et quand on priait pour avoir des enfants je vous en parlais on a eu du mal à avoir nos enfants etc... Philippe, il nous disait qu'il allait partir, qu'il n'allait pas rester et que de là où il serait, il nous enverrait tellement d'enfants qu'on ne saurait plus où les mettre. Et aujourd'hui, on n'est pas très loin. On n'est pas très loin et c'est très beau. Et on ne peut pas s'empêcher, nous, avec mon mari, de penser à lui, à chaque enfant qui arrive.

  • Benjamin

    Vous avez évoqué, Audrey, famille nombreuse, mais pour autant, ça n'a pas été simple de faire advenir cette famille au départ. Est-ce que vous pouvez nous raconter ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Le premier enfant s'est fait attendre longtemps.

  • Audrey Boibessot

    Oui, c'est ça. Tout de suite après notre mariage, notre voyage de noces, j'ai une grossesse qui n'est pas arrivée à terme. Ça, ça a été pour moi très difficile à accepter parce que vraiment, j'avais un souhait d'enfant très, très fort. Et puis après, ça a été très long, plus de trois ans sans tomber enceinte. On dit qu'après deux ans, déjà, les risques que ça ne se fasse pas sont plus grands. Donc déjà, trois ans. Voilà, tous nos amis priaient pour nous, ils ont mis des cierges partout. Bon, ça ne se faisait pas. Et à un moment où j'étais à peu près en train d'accepter qu'en fait, je m'étais peut-être trompée. Peut-être qu'après tout, je n'étais pas faite pour avoir des enfants. Des fois, on a une vision de notre bonheur, qui n'est pas forcément celle que le bon Dieu a pour nous, très clairement. Et donc, avec mon mari, on était vraiment dans cette démarche de dire, bon, attends Seigneur, peut-être tu nous attends à autre chose. On sera peut-être plus disponible pour faire d'autres choses, le bien ailleurs, etc. Et moi, je suis partie en retraite dans les Pyrénées, dans un sanctuaire marial. Et j'ai demandé pour la dernière fois un fils. J'ai dit, là, ça fait vraiment longtemps que j'attends. C'est quelque chose qui est éprouvant pour moi. Oui,

  • Benjamin

    c'est ça, parce que peut-être un petit arrêt. Mais comment vous, spirituellement parlant, vous traversez cette période d'attente avec Hervé ?

  • Audrey Boibessot

    La foi, elle ne m'a jamais quittée. Je n'ai jamais eu, depuis ma conversion, depuis 2009, un doute. Jamais. Et je pense que je suis...

  • Benjamin

    Questionnement.

  • Audrey Boibessot

    Je vous en parlerai, si, après avoir été un peu... Mais pour autant, je n'ai jamais douté. Je ne pourrai plus jamais douter. Je pense que c'est le vrai cadeau que j'ai reçu. C'est que ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire qu'en pratique, je suis au top. Parce que j'aimerais être bien meilleure. Parce qu'on est humain et que voilà. Mais quand même, j'ai la chance d'avoir comme vu quelque chose. Et ça, ça m'animera, je pense, j'espère encore, toute ma vie. Mais c'est vrai que ce premier bébé se fait attendre. C'est très long et c'est très éprouvant. La foi m'aide. Je vous dis, on prie beaucoup pour ça. Mais vous savez, les gens, on leur dit toujours « Ah mais n'y pense plus ! » Et tu viens « Non mais on y pense nuit et jour en fait, quand on veut fonder une famille, et c'est ça qu'on a l'impression que c'est le moment, on y pense tout le temps. » Et aujourd'hui, ça me semble fou de vous raconter ça, parce que forcément, avec le parcours qu'on a, mais je me rappelle quand même très bien à quel point c'était dur. Et les gens, les réflexions des gens, « Ah mais vous allez rester comme ça, égoïste, sans enfant, combien de temps ? » Les gens ne se rendent pas compte. Que vous êtes dans une attente, que ça ne marche pas toujours comme on veut. Donc c'est très long. Et dans ce sanctuaire, je demande un fils, boulon aux yeux bleus, et je dis, quitte à vous demander, je vous demande tout. Et je lui dis que si je suis exaucée, mon fils sera pour elle. Je dis ça à la Vierge Marie.

  • Benjamin

    Sera pour elle,

  • Audrey Boibessot

    c'est-à-dire ? Que j'aimerais qu'il ait une vocation très forte, que j'approuverais tout et que je lui laisserais mon fils. Sur le moment, c'est ça que je dis.

  • Benjamin

    Et donc ?

  • Audrey Boibessot

    Quinze jours après, je suis enceinte de mon fils. Et il est blond, il est bleu. Je comprends que ça fasse bizarre et que ça...

  • Benjamin

    Qu'est-ce que vous comprenez, vous, peut-être, de cette réponse ?

  • Audrey Boibessot

    Ça peut être un très gros hasard. Chacun le voit, voilà. Ça peut être un très gros hasard et tout ça, et tout ça. Moi, je me dis que le Seigneur m'a très bien cernée. Moi, j'avais besoin de signes un peu probants que j'ai été servie. Parce que plus jamais je lui ai demandé quelque chose d'aussi précis. Et que je lui ai donné toute ma confiance. Et que je me suis, depuis lors, beaucoup plus laissée, en toute confiance, aller à ce que lui attendait de moi. Mais je pense qu'à ce moment-là, j'étais encore toute neuve dans ma foi. Et que j'avais besoin... Soit, ce que je lui ai dit, c'est que je comprenais... soit je ne tombais pas enceinte là jusqu'à l'été et je changeais de projet de vie, on faisait autre chose, on arrêtait de se morfondre et tout. Soit j'étais exaucée et je serais la meilleure mère possible et je ferais mon maximum et tout ça. Je me suis bien vendue. Et du coup, ça a marché. Mais c'est vrai que ça me fait sourire aujourd'hui, mais c'est un signe très fort. Moi, quand j'ai vu mon fils, je me suis dit non, mais c'est fou.

  • Benjamin

    Et donc, en plus, parce qu'il y a eu la grossesse tant désirée arrive. Pour autant, vous m'avez raconté en préparant cet entretien que c'était encore que le début des épreuves à venir. Il y a eu des problèmes médicaux, vous allez nous raconter.

  • Audrey Boibessot

    J'ai eu une grossesse difficile, mais comme beaucoup de premières grossesses. On s'écoute quand même beaucoup, la première grossesse, tout ça, c'est un peu... Moi, j'avais perdu un bébé, donc je ne la vivais pas très sereinement non plus. Mais bon, j'étais quand même très touchée d'avoir été exaucée juste après cette retraite. Donc, j'étais quand même portée par des grâces de confiance. J'étais bien. Alors... Et en fait, à sept mois, j'ai dû subir une césarienne en urgence parce que j'ai fait une pré-éclampsie. C'est une maladie du sang. Voilà, il y a 30 ans, on en mourait. C'est un truc quand même un peu costaud. Et donc, ils ont sauvé mon fils et moi. Ça a été très, très violent parce que je ne m'en suis pas rendu compte du tout. C'est vraiment d'une heure à l'autre, ça bascule. Vous avez des œdèmes très, très forts d'un coup. une tension très haute. Moi, j'avais eu une grossesse complètement normale pendant sept mois. Pas un problème, hormis les maux de grossesse habituel. Et d'une heure à l'autre, je me suis sentie très mal. Et à la clinique, ils ont pris ça très, très au sérieux. J'ai reçu l'onction des malades et tout. Moi, j'ai fait venir un prêtre. J'ai eu très peur. Et mon fils est né à sept mois, donc prématuré. Et on l'a fait baptiser à la clinique le lendemain de sa naissance, parce qu'il est né la nuit. Donc, dès le matin, quelqu'un est venu baptiser mon fils sans les os. Déjà suffisamment, parce que franchement, ça craignait.

  • Benjamin

    Il y avait une inquiétude pour sa vie ?

  • Audrey Boibessot

    Il avait tout, le respirateur, la sonde, tout. Il faisait 1,7 kg.

  • Benjamin

    Comment vous traversez-vous ce moment ? Alors j'imagine bien évidemment...

  • Audrey Boibessot

    On prie beaucoup, je prie beaucoup. J'étais focus sur lui, en fait. Je me disais, moi, franchement, au final, je me trouve que je n'ai pas beaucoup pris pour moi-même. J'étais vraiment focus. Moi, je disais au Seigneur, tu ne peux pas me le donner, me le reprendre, ce n'est pas possible. Il ne fallait rien donner, quoi. Là, il est là, il faut qu'on traverse ça, il faut qu'on y arrive. Et j'avais la certitude que ces épreuves me serviraient, que je pourrais aider d'autres gens. Depuis ma conversion, je vois toutes mes épreuves comme la possibilité d'aider un jour quelqu'un d'autre qui traversera ça. Et donc, ce n'est pas simple à vivre. Hervé, je pense, a été vraiment très touché, très affecté par la situation parce qu'on lui dit qu'il peut perdre son bébé. Je pense que pour un papa c'est dur mais quand même c'est un peu moins fort. Mais quand on lui a dit qu'il pouvait me perdre à moi...

  • Benjamin

    Donc, il a eu le droit d'assister à l'intervention. Je me revois lui dire d'aller stabiliser tout ça. Je sais que ce n'était pas simple. Et après, mon fils est arrivé. Et ce n'était pas la fin des soucis, parce qu'il a fallu rester trois semaines. Normalement, on reste deux jours à la clinique. Là, il a fallu rester trois semaines. Moi, parce que j'avais des suites d'intervention compliquées. Et puis, le petit, parce qu'il fallait qu'il n'ait plus de respirateur, plus de sonde, plus rien.

  • Audrey Boibessot

    L'autre, vous m'aviez... partagez le fait que, potentiellement, avec ce que vous aviez traversé, c'était aussi abandonner l'idée d'une famille nombreuse.

  • Benjamin

    Ah mais complètement. C'est-à-dire que là, il y a plein de femmes qui comprendront très bien ce que je dis. Pendant des années et des années, les gynécologues qui avaient aidé des femmes à accoucher en pré-éclampsie leur demandaient de ne plus jamais tomber enceinte et de ne plus jamais avoir d'enfants. Et encore maintenant, il y a des gens qui demandent ça aux patientes. Mon gynécologue, qui ne partage pas du tout ma foi, c'est une personne que j'aime beaucoup, est très compréhensif et comprend très bien notre façon de vivre. Moi, quand j'étais enceinte, déjà, il avait partagé notre attente. Et puis après, quand je suis tombée enceinte, je lui ai dit, vous savez, on en aura plein. Et on l'avait prévenu et ça le faisait bien sourire. Et quand je suis tombée malade, quand j'ai eu tout ça, il m'a beaucoup aidée, beaucoup suivie. Et il m'a dit, ça va être compliqué pour avoir d'autres enfants. Il me dit, mais après, voilà, moi, j'ai déjà vu des femmes en avoir d'autres. Et je ne fermerai pas la porte. Je connais votre désir d'enfant. Et on va y arriver. On va mettre des choses en place. Vous aurez un suivi particulier. Il faudra attendre. Il faudra être très patient, très vigilant. Mais je ne ferme pas la porte. Il faut qu'on se donne un an. Donc, une fois que j'ai eu mon fils, il m'a vraiment dit, pendant un an, c'est zéro grossesse. Zéro, zéro. Donc, nous, on a été très, très obéissants dans notre foi, tout en restant très... très cohérent avec notre façon de vivre et tout. Mais on a été très obéissants.

  • Audrey Boibessot

    Comment, peut-être avec le temps, quel recul vous avez sur... Parce que la famille, c'est donc à quoi ça va s'agrandir jusqu'à arriver à tant crèdre le dernier. On est d'accord. Il va y avoir un an. Un an, c'est ça. Quel regard vous portez aujourd'hui, après avoir traversé cette épreuve initiale sur cette famille nombreuse qui était vraiment votre désir profond qui a pu se réaliser ? Dans une optique de foi, comment vous relisez tout ça ?

  • Benjamin

    C'est fou. Franchement, je savoure déjà au quotidien. Je me dis qu'avec Hervé, on a toujours pensé que notre bonheur se trouvait là, dans ce chaos un peu... Parce que c'est un chaos de vivre avec huit enfants de moins de dix ans. Dans ce bruit, dans tout ça, à la fois, c'est loin de ce qu'on est, parce que nous, on adore le calme, on aime ce qui est rangé, tout ça. Et en même temps, on aspire à cette vie-là. Donc, quand on y est avec tous nos enfants, c'est très régulièrement qu'on se dit... Tu te rends compte, c'est la vie qu'on voulait. On a la vie qu'on voulait, etc. On est très reconnaissant. On rend grâce pour tout, tout le temps. Mais ça nous semble normal. Franchement, avec le recul, j'aurais préféré être encore plus tranquille. On a eu quand même des moments très éprouvants et tout ça. Et j'étais en confiance. On a suivi tout ce qu'on pouvait. Mais j'aimerais l'être encore plus. Si c'était à refaire, j'aimerais l'être encore plus.

  • Audrey Boibessot

    C'est-à-dire se dire...

  • Benjamin

    Ça va aller.

  • Audrey Boibessot

    Ça va aller. Oui,

  • Benjamin

    ça va aller. C'est vraiment ce qu'on a essayé de se dire au fur et à mesure, parce qu'on a eu d'autres épreuves encore après. Mais si c'était à refaire, je me dirais vraiment « et confiance » . Et même si le résultat avait été différent, si au final on avait pu avoir que le premier ou que le deuxième, parce qu'on a eu des soucis au deuxième aussi, je dirais vraiment « et confiance » parce que finalement, nous on a vraiment une idée très auto-centrée de ce qui va faire notre joie et notre bonheur. Alors qu'en fait, notre bonheur, il est en Dieu. Il n'y a que lui qui sait vraiment ce qu'il a prévu pour nous. Et en fait, il faut se laisser porter. En étant acteur de sa vie, mais il faut se laisser plus porter encore. Moi, c'est ça que j'essaierai de faire.

  • Audrey Boibessot

    Donc, vous témoignez de cet abandon, finalement, auquel vous avez été presque obligé, contraint par les expériences de vie. Vous avez d'ailleurs évoqué à l'instant qu'il y avait eu encore d'autres épreuves. On peut peut-être en dire un mot ? Oui,

  • Benjamin

    bien sûr. Au bout d'un moment, mon gynécologue, il me dit, pendant un bilan, il me dit, là, tout est au vert, tout va bien. Si vous voulez, on repart sur un projet de bébé. Alors, on est hyper enthousiaste et donc, on se dit que c'est bon. Et là, je tombe enceinte tout de suite. Donc on se dit, super, on a suivi tout ce qu'il fallait faire. Ça marche super bien et tout. J'ai une grossesse moins difficile. C'est épouvant une grossesse, mais voilà. Une grossesse qui va à terme, très, très surveillée. Donc on va vers un accouchement classique. Et ça, ce serait formidable. Et pendant que je suis enceinte, on trouve une maladie à mon mari. Un cancer, c'est compliqué. Lui, il est en train de changer de travail. Il ouvre un très gros salon sur Toulouse. Il tombe malade. C'est compliqué pour lui. Et surtout, on nous dit qu'on n'aura pas d'autres enfants parce que le traitement va être trop lourd. Comme il est jeune, ils vont faire des traitements costauds. On nous propose plein de petites solutions. Pour si jamais un jour, on veut faire un enfant médicalement assisté, tout ça. Nous, on n'est pas trop dans cette mouvance. Donc, on se résigne à ça. On se dit, mais attends, on était parti pour peut-être pas en avoir. Et là, on a un garçon, une fille bientôt. On reste focus là-dessus en se disant, en rendant grâce un maximum pour ce qu'on a déjà reçu. Et avec une déception, je ne vais pas vous cacher. C'est sûr que c'était notre plan de vie, notre idéal qui tombait. On ne va pas se mentir. Mais on se sent quand même béni. d'avoir deux enfants. On se dit, c'est quand même déjà une chance. Donc, ma grossesse est quand même tourmentée parce que son pronostic vital n'est pas engagé. Mais quand même, c'est pas plaisant d'être malade, etc. Il y a des risques de récidive pendant plusieurs années. Je sais qu'il part sur des années de suivi et tout. On s'en serait bien passé. Et j'accouche normalement de ma fille.

  • Audrey Boibessot

    De la même façon, cet épisode, est-ce que... comme l'autre, celui de la grossesse et de grossesse difficile, la première, est-ce que vous la vivez aussi, j'imagine, dans la prière ?

  • Benjamin

    Vous n'imaginez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et encore de façon différente ?

  • Benjamin

    Bien sûr. Ma foi, en fait, elle est omniprésente dans ma vie depuis ces trois jours de conversion. C'est-à-dire, ça ne m'a pas lâchée. Je ne suis plus la même personne. C'est-à-dire qu'il n'y a rien que je décide, il n'y a rien que je veux faire sans me poser la question de... vraiment mon lien avec Dieu, comment... Face à Dieu, quel est le bien fondé de telle ou telle décision, etc. Et je lui confie tout, tout, tout.

  • Audrey Boibessot

    Est-ce que ça veut dire, Audrey, que c'est une foi qui bannit la peur ? Je veux dire, quand la personne aimée est confrontée à une maladie grave, est-ce que... pour que nos éditeurs aussi comprennent dans quelle attitude, dans quelle disposition de cœur vous l'avez vécu.

  • Benjamin

    On ne perd pas de vue la réalité. La foi, ça n'annule pas ni la peine. C'est ce que j'essaye des fois de raconter. Ça n'annule pas ni la peine. Mais je ne suis pas convaincue non plus que ma foi va le sauver. On n'est pas là-dedans, en fait. Je ne sais pas comment bien... L'espérance que m'a donnée cette foi très forte et que j'essaye de... de faire vivre depuis, c'est qu'on n'est pas maître de tout. C'est que ce qu'on vit ici, ce n'est pas le plus important. Et c'est vraiment d'être dans une espérance que c'est l'amour, en fait, qui... Je ne sais pas comment vous... Je ne sais pas comment dire. En fait, c'est vraiment... On vise autre chose, quoi, quand on a la foi. Moi, quand mon mari tombe malade, je ne supplie pas le Seigneur de le sauver. Je le supplie de faire ce qu'il faut, ce que lui pense bon pour nous. bien sûr que moi j'aimerais garder mon mari toute la vie, je lui dis dans la prière. Mais après je pense que vraiment quand on a une vraie espérance, quand on croit après, quand on pense qu'ici c'est vraiment pas le gros de notre vie, c'est un passage, on vit plus les choses de la même façon. Ça veut pas dire qu'on n'a pas peur, parce qu'après moi je suis humaine et tout, et j'ai peur pour mes enfants tout le temps, les gens le savent, j'en suis confiée plein de fois. Je suis plutôt trouillarde sur plein de trucs. Je crois vraiment fondamentalement qu'on emmène notre amour, en tout cas avec nous, et qu'il faut que tout ce qu'on fasse soit fait dans cet amour-là.

  • Audrey Boibessot

    Donc tous les autres enfants, Audrey, après coup, sont arrivés sans aucun problème médical ?

  • Benjamin

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'une fois que Camille est arrivée avec un accouchement classique, je passe en zone de non-risque. J'ai eu un accouchement normal, donc je ne suis plus considérée comme à risque par rapport à l'après-éclampsie du premier. Et donc, je n'ai pas de consignes particulières. Le médecin me dit, pour nous, il n'y a pas de consignes particulières. Alors, on avait cette annonce un peu forte de l'oncologue qui nous avait dit, votre mari ne pourra plus avoir d'enfant. Et donc, c'est vrai qu'on était parti un peu dans cette idée-là. Sauf qu'en fait, on n'a jamais eu des enfants aussi rapprochés du coup, parce que mon troisième enfant est arrivé très vite. Ils n'ont que 13 mois d'écart, ma deuxième et ma troisième, parce qu'on pensait vraiment que ce n'était pas possible. Et donc là, c'est la beauté de ça. J'apprends que je suis enceinte de ma troisième à l'enterrement de Philippe. Donc c'est très fort. Et donc j'attends une fille. Donc c'est très fort. J'étais vraiment très heureuse. Et puis après, tous les ans, on a eu la chance d'accueillir un enfant. En fait, nous, on a pris le parti d'être très ouvert à la vie. Voilà, de laisser Dieu agir dans nos vies. Donc, on reçoit les enfants au fur et à mesure qu'on nous les offre, vraiment comme des cadeaux. Et ce n'est pas toujours le bon moment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix. C'est un choix de vie très fort. Et on est très heureux. On a la chance d'avoir des enfants qui accueillent leurs frères et sœurs d'une façon merveilleuse. Donc, on est très heureux. Et aujourd'hui, on est dix. C'est ça. Donc, j'espère donner espoir à des gens. La science fait beaucoup, on sait beaucoup de choses, mais la vie reste un mystère. Et on n'est pas tout seul, enfin nos enfants. Et je voudrais dire aussi aux gens qui n'arrivent pas à avoir d'enfants que ce n'est pas une question de mérite. C'est que c'est juste à nous dépasser. Ce n'est pas parce que vous êtes moins bien, mais c'est quelque chose de plus grand qui nous dépasse. Ce n'est pas nous qui décidons de tout dans nos vies. Et je sais que c'est très injuste. Moi, je l'ai vécu comme ça. Moi, je lisais des faits d'hiver, des SDF tombent enceintes et tout ça dans la rue et tout. Je me disais non, mais attends, ce n'est pas possible. Et moi, avec tout ce qu'on essaie de mettre en place dans notre vie pour être des gens bien, on n'y arrive pas. Mais en fait, c'est plus grand que tout ça.

  • Audrey Boibessot

    Il faut sortir de ce rapport juste et injuste.

  • Benjamin

    Juste et injuste, exactement.

  • Audrey Boibessot

    Il y a quelques questions traditionnelles dans ce podcast aussi qui viennent clôturer en général cet entretien. La première, elle fait écho à cette expérience, encore une fois, que vous avez longtemps hésité à nous partager sur ces histoires de rêve. Je me disais, quels conseils vous donneriez justement à des personnes qui probablement font aussi ces expériences, mais qui comme vous ont pu avoir ce recul au moment de le partager, en se disant, est-ce qu'on va me prendre pour une folle ? Très simplement, qu'est-ce que vous diriez à une personne qui, comme vous, a pu faire des rêves, faire des expériences un peu mystiques de foi et qui n'ose pas en parler ou qui ne sait pas trop finalement quoi en faire ?

  • Benjamin

    Qu'on ait eu une expérience mystique ou qu'on n'en ait pas eu. Moi, je pense que sans avoir même à se raconter, moi, je n'avais jamais trop raconté ça avant. Rapprochez-vous du prêtre de votre paroisse et expliquez-leur que vous venez de très loin, que vous ne connaissez rien, mais que vous avez envie. Vous avez envie d'apprendre à connaître Jésus. Vous avez envie... d'avoir la foi, c'est possible en fait. Vous pouvez prier pour avoir la foi et vous pouvez croire, et commencer, et pratiquer, et ressentir l'amour du Christ après dans votre vie. Si vous vraiment vous décidez d'ouvrir votre cœur, il n'y a rien qui vous en empêche. Moi très souvent on me dit, mais oui mais moi aussi j'aimerais croire mais je ne peux pas. Mais si tu peux, tu peux. Voilà, les prêtres ils sont là pour ça, bien sûr qu'ils sont très occupés etc. Mais faites-vous une petite place, allez les voir. Et dites-leur, voilà, moi, j'ai vraiment envie de ça. Et moi, j'encourage vraiment les gens à le faire. On me dit aussi des fois, mes enfants, ça les intéresse, mais moi, je ne sais pas trop. Amenez-les à des cours de cathé. Amenez-les. Il y a des très bonnes maisons d'édition qui font des très bons livres. Ce n'est pas parce que vous, on ne vous a pas donné ça que vous ne pouvez pas ni le transmettre, ni vous le vivre. Ne vous mettez pas les barrières que moi, je me suis mise de me dire, voilà, on est chrétien de père en fils. Pas du tout. Sa foi, on la construit. C'est un don, la foi, c'est vrai. Il faut la réclamer, il faut en avoir envie. Et au bout d'un moment, on croit. C'est mystérieux, mais c'est comme ça. Moi, j'ai envie de vous dire, lancez-vous. Le monde a besoin de chrétiens. Le monde a besoin de bons chrétiens. Et plus on sera nombreux et plus le monde sera beau. Moi, je suis très fière aujourd'hui. Et je pense que c'est des valeurs qui manquent à notre société, très clairement. Et donc, j'encourage vraiment les gens à... à transformer leur vie. Après, là où je voudrais préciser quelque chose, c'est que des fois, on me dit, ah oui, mais toi, tu crois en Dieu, tu as bien de la chance. Bon, alors c'est vrai, je me sens très chanceuse, je ne vais pas vous mentir, je me sens très chanceuse, je rends grâce régulièrement pour cette conversion et tout, mais ce n'est quand même pas que de la chance, à un moment, c'est aussi accepter ça, c'est aussi s'y plonger corps et âme, et c'est aussi une exigence que je comprends que plein de gens aient du mal à épouser, parce qu'être chrétien, c'est pas que aller à la messe le dimanche c'est pas que porter une croix c'est une exigence de vie au quotidien dans ses relations avec les autres c'est vraiment une exigence d'amour

  • Audrey Boibessot

    Donc Audrey l'une des dernières questions c'était de vous demander est-ce qu'il y a un livre qui a pu apparaître vraiment essentiel, important pour vous dans votre démarche de foi naissante ?

  • Benjamin

    Alors beaucoup de livres j'ai lu beaucoup beaucoup après ces trois nuits et j'ai trouvé que c'était vraiment des livres plus ou moins bien. Et il y en a qui m'ont beaucoup aidée. Et suite à cette messe dont je vous ai parlé, on m'a offert un livre qui s'appelle Dieu est parmi nous, qui m'a énormément aidée et qui encore aujourd'hui, 16 ans après, m'aide beaucoup.

  • Audrey Boibessot

    Alors quoi est-ce qui vous a justement apporté ce que vous cherchiez,

  • Benjamin

    en tout cas dans cette époque fondatrice ? Je lisais beaucoup de livres un peu trop scolaires. Voilà. Et je ne me sentais pas...

  • Audrey Boibessot

    Ça ne vous touchait pas ?

  • Benjamin

    Ben non. Ça ne me touchait pas. Je ne trouvais ça pas... Voilà. Et moi, j'avais vraiment besoin de livres qui me touchent en plein cœur. Alors, il y en a d'autres, mais celui-là, il me plaît parce que j'y suis retournée, j'y retourne souvent. Alors, en fait, il est fait par des petits chapitres. Les sujets ne se suivent pas forcément, donc du coup, on n'est pas obligé de le lire d'un coup. Mais c'est vraiment très, très bien fait, très pertinent. Et en fait, l'auteur, il vous parle à vous directement. Et pour le coup, on ne ressort pas indemne de cette lecture. C'est plein de petits conseils. Donc, ça m'a aidée pour démarrer cette vie intérieure dont je manquais cruellement, parce que prier, qu'est-ce que c'est ? Essayer de transformer les petits détails de sa vie, être chrétien jusqu'au bout des ongles. Et ce petit livre, il est à la fois très simple et à la fois super profond. Et en fonction d'où on en est dans notre foi, je trouve qu'on peut quand même y trouver quelque chose de pertinent. L'esprit de ce livre, c'est de se dire que bon Dieu, il est partout, dans tous les petits détails de la vie. Il ne suffit pas d'aller faire de l'humanitaire à Katmandou. Être à la maison, être la meilleure mère possible, être la meilleure sœur possible, c'est déjà faire l'œuvre du bon Dieu, c'est déjà le suivre. Et ça, moi, ça m'anime beaucoup, ça me touche beaucoup. Et j'aimerais que les gens se rendent compte qu'on peut faire de grandes choses dans des petites choses.

  • Audrey Boibessot

    Donc c'est Dieu est parmi nous de Salvatore Canal. Je vous avais demandé, Audrey, également de venir avec votre prière préférée. que vous avez fait. Merci. Est-ce que vous acceptez de nous la lire, s'il vous plaît ?

  • Benjamin

    Oui. Alors, c'est la prière et l'Esprit-Saint que Jean-Paul II lisait tous les jours de sa vie, jusqu'aux derniers jours de sa vie. Et pour moi, c'est une personne très inspirante. J'étais à sa canonisation à Rome et j'ai toujours été très touchée par cette personne. Et c'est vrai que cette prière, elle est simple, mais elle dit tout. Esprit-Saint, je vous demande le don de sagesse pour une meilleure compréhension de vous. et de vos divines perfections. Je vous demande le don d'intelligence pour une meilleure compréhension de l'esprit des mystères de la sainte foi. Donnez-moi le don de science pour que je sache orienter ma vie selon les principes de cette foi. Donnez-moi le don de conseil afin qu'en toute chose, je puisse chercher conseil auprès de vous et le trouver toujours auprès de vous. Donnez-moi le don de force pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous. Donnez-moi le don de piété afin que je puisse toujours servir votre majesté divine avec amour filial. Donnez-moi le don de crainte de Dieu pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous.

  • Audrey Boibessot

    Belle prière. Finir cet entretien, Audrey, si vous aviez le Christ en face de vous, là, à l'instant, qu'est-ce que vous lui raconteriez, qu'est-ce que vous lui diriez, qu'est-ce que vous lui demanderiez peut-être ? Je ne sais pas, est-ce que ce serait une question, une affirmation ?

  • Benjamin

    J'essaie de le sentir près de moi tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et si vraiment, vraiment, là, je l'avais tout de suite comme ça... Je me demanderais pourquoi il a enlevé mes parents. C'est bizarre ce que je vais vous dire, parce que, à la fois, je crois vraiment que les choses n'arrivent pas par hasard et que si j'ai perdu mes parents, c'est encore quelque chose qui me dépasse et que je comprendrai un jour, etc. Mais c'est très dur. J'ai quand même une grosse peine au quotidien. J'adorais mes parents. Ils sont partis tous les deux à deux ans d'intervalle il n'y a pas longtemps. Ils me manquent énormément. Et je lui demanderais pourquoi. Je voudrais qu'il m'explique. Mais je lui en veux pas, parce que j'ai travaillé là-dessus et tout. Et vraiment, je pense que les choses, elles n'arrivent pas pour rien, même si c'est très dur. Et puis, je suis convaincue qu'on se retrouve aussi. Parce qu'encore une fois, l'amour, il est éternel. Donc, si vous vous aimez sur Terre, vous vous aimerez ailleurs, etc. On part qu'avec ça. Moi, mes enfants, je leur dis, quand ils sont contents d'avoir des nouvelles chaussures, quand ils sont... J'en dis, tes chaussures, tu les emmèneras pas. Je lui dis par contre, ton amour pour tes frères et soeurs, ton amour pour tes parents et l'amour que eux t'ont donné, tu partiras avec. Et c'est vrai que moi, ma mère, par exemple, elle me manque. C'est fou. Et je lui demanderais quoi ? Je lui demanderais pourquoi des fois des gens dont on se passerait restent et d'autres ne restent pas. Après, je comprends qu'il préfère la compagnie de ma mère que des personnes qu'il a laissées des fois. Donc voilà. Mais ouais, je lui demanderais ça. Et je lui demanderai si j'ai répondu suffisamment à son appel. Est-ce que je suis la personne qu'il espérait que je devienne ?

  • Audrey Boibessot

    Audrey, vraiment merci de tout ce que vous nous avez confié à travers ce podcast. Je vous laisse retourner en Ariège, à Mazère. Et encore une fois, un grand merci pour cet entretien et pour votre confiance.

  • Benjamin

    Merci à vous pour vos contenus et pour tout ce que vous essayez de diffuser. Je trouve ça très riche et très rare. Donc, bravo.

  • Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser un commentaire et une note de 5 étoiles sur les plateformes d'écoute et les réseaux sociaux Les Podcasts de EFC pour faire bénéficier de ce podcast un maximum de personnes. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter les autres épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine la rencontre avec un témoin touché par la grâce dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les autres podcasts de Famille Chrétienne. Toussaint ! Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte de Lelys, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire et d'autres encore. Un grand merci et au prochain premier lundi du mois pour un nouvel épisode.

Description

« L’amour c’est tout ce qui compte », aime-t-elle à répéter. En 2009, Audrey Boibessot a vécu une expérience mystique qui lui a fait connaître l'amour de Dieu. Pour la première fois, celle qui partage son quotidien avec les spectateurs de Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, raconte les conditions étonnantes de sa conversion. Dans ce podcast, la maman de huit enfants mariée à Hervé confie quelle catholique elle est devenue et comment sa foi au Christ conduit désormais toute son existence.

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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne.


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Transcription

  • Benjamin

    Bonjour, je m'appelle Benjamin et je vous souhaite la bienvenue dans la cinquième saison d'Un beau jour, un podcast de famille chrétienne. Un beau jour, c'est l'histoire d'hommes et de femmes croyants qui menaient une vie tranquille, tracée d'avance. Et puis, Un beau jour, un événement inattendu et bouleversant a complètement infléchi le cours de leur existence. Ils nous racontent comment ils en ont été bousculés, changés, rabotés, transformés dans leur vie et dans leur foi. Je suis sûr que vous serez comme moi édifiés et enrichis par ces récits livrés, le cœur et l'âme grands ou bons. Si vous suivez l'émission Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, vous connaissez probablement Audrey Boisbussot. Âgée de 40 ans, elle a avec son mari Hervé 8 enfants, Foucault, Hildegarde, Mayol, Cernin, Pia, Camille... Eban est en crède. Si elle témoigne facilement de sa foi à l'écran ou dans la vie de tous les jours, Audrey Boisbessot n'a pourtant pas toujours été chrétienne. J'ai ainsi voulu savoir quels événements l'avaient conduit à ce changement radical de vie. Bonjour Audrey, merci d'avoir pris le temps de vous arracher un quotidien bien rempli pour venir vous raconter aux auditeurs d'un beau jour. Alors pour commencer, et comme c'est la tradition dans ce podcast, est-ce que vous pouvez nous présenter... l'objet symbolique de votre histoire que vous avez amené avec vous depuis l'Ariège.

  • Audrey Boibessot

    Oui, bonjour Benjamin. J'ai décidé de partager avec vous un petit objet que j'ai trouvé dans une boutique à Bayonne, des sœurs qui font de la céramique. Et j'ai été très touchée par cette autre façon de prier le chapelet, parce qu'en fait, il s'agit d'une petite pierre qui sert de dizainier. Et alors, j'ai été séduite par la forme parce que c'est une petite pierre. pierre de rosaire qu'elles appellent ça qui qui vraiment à une forme qui permet de la tournée au fur et à mesure de la de la dizaine et ce qui m'a beaucoup plu c'est qu'on se rend compte que dès qu'on la tourne un petit peu dès qu'on l'a en main dès qu'on s'en sert un petit peu elle chauffe elle prend vraiment la température du corps serait que la céramique c'est vivant quoi il ya quelque chose de très je sais pas moi ça m'aide dans mon chapelet quotidien de faire avec cette petite pierre, déjà parce que ça change un peu de l'objet traditionnel, pas qu'on se lasse, mais enfin, le renouveau, c'est toujours un peu... Et là, cette petite pierre, elle est toute chauffée. Si on fait les cinq dizaines, à la fin, elle est vraiment chaude. Et je me dis que ça pouvait être un peu le symbole de la foi que j'aimerais avoir, cette chaleur. Ça me touche toujours. Quand j'arrête et qu'elle est toute chaude, je me dis, j'espère que j'ai réchauffé. Mon cœur, quoi.

  • Benjamin

    Vous êtes quelqu'un de foi, une personne chrétienne. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Peut-être avant d'en venir à l'événement et aux événements qui ont marqué votre histoire et qui vous ont fait, j'allais dire, basculer vers le Christ. Peut-être, est-ce que vous pouvez nous raconter et raconter à nos auditeurs qui était Audrey, plus jeune, et puis justement avant cette rencontre décisive avec le Christ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, dans ma famille, la foi était quand même inexistante. Mes parents de tradition viennent quand même tous les deux d'une famille chrétienne. Eux ont tout fait, baptême, communion, confirmation, mariée à l'église, ils ont été à l'école privée, etc. Mais c'est vraiment, je trouve, une génération un peu sacrifiée. C'est-à-dire qu'ils ont détesté tout ça. Ça manquait complètement de profondeur, je pense. C'était purement des règles et purement un cadre et ils ont détesté. Et donc, ils nous ont élevés, ma sœur et moi, parce que nous, on est deux, dans l'opposé de ça. Alors, pas au niveau des valeurs. Parce que mes parents nous ont vraiment inculqué des valeurs fortes que moi aujourd'hui je considère comme totalement chrétiennes. Mais vraiment, on a été dans le public. Mes parents ne nous encourageaient pas ni au mariage par exemple, ni à des choses comme ça qui semblent sacrées complètement. Et donc j'étais très heureuse, très bien dans ma vie, tout allait très bien. Et je n'avais pas du tout l'impression de chercher quelque chose ou d'avoir besoin de quelque chose. Moi, ce dont on va parler, ça m'est arrivé un an après, par exemple, l'annonce de la maladie de ma maman. Et je me dis, si j'avais choisi ma conversion, je l'aurais voulu quand j'ai su qu'elle était malade. Parce que la première année, ça a été la plus dure à vivre.

  • Benjamin

    Là, peut-être Audrey, vous avez quel âge quand votre maman...

  • Audrey Boibessot

    J'ai 24 ans. Ouais. Et franchement, même à ce moment-là, vous voyez, dans le désespoir total de la maladie, de tout ça, je ne me suis jamais tournée vers quelque chose. Je ne me suis pas dit... Je me sentais toute seule. Je ne me suis pas dit... Après, avec le recul, je me dis que j'ai été appelée plein de fois dans ma vie. Parce que j'ai quand même rencontré plein de gens hyper inspirants. Je n'avais pas du tout, moi, une mauvaise idée des chrétiens ou de la foi. Ça, franchement, en vrai, j'admirais vraiment les gens qui avaient la foi. Et c'était pour moi quelque chose d'inaccessible. Je me disais, mes parents ne l'ont pas, donc je ne l'aurai pas. Donc, voilà. Mais je trouvais ça très, très beau.

  • Benjamin

    Et donc, très concrètement, Audrey, vous étiez, j'allais dire, une enfant de ce monde classique.

  • Audrey Boibessot

    Oui, classique, vraiment jeune active.

  • Benjamin

    Vous aviez fait des études particulières.

  • Audrey Boibessot

    Moi, j'étais très cartésienne. J'avais fait études scientifiques, fac de bio. Et après, j'avais bifurqué parce que je voulais travailler. Donc, j'étais secrétaire médicale. Voilà, ça se passait très bien. J'étais dans un cabinet. Voilà, tout passait très bien pour moi.

  • Benjamin

    Et alors, peut-être, est-ce qu'on peut évoquer, voilà, peut-être cette première, cette grande rencontre que vous allez faire avec le Christ. Donc, peut-être nous le contextualiser, le situer et puis nous expliquer, peut-être, de la façon la plus concrète possible, comment ça s'est passé.

  • Audrey Boibessot

    Franchement, avec mon exposition sur les réseaux, sur TF1, le fait que ma foi ne soit pas un tabou, etc., on m'a très, très souvent demandé, est-ce que j'étais chrétienne de toujours ? Est-ce que j'étais convertie ? Comment je m'étais convertie ? C'est vraiment un sujet que je n'ai pas voulu partager jusqu'à présent, parce que moi, quand j'entends des récits de conversion, souvent, je manque un peu de charité et je me dis que c'est un peu perché, cette histoire. tellement pas envie qu'on pense comme ça. Et en même temps, ce qui m'est arrivé, ça m'est arrivé. Donc je me dis, ça va arriver à d'autres, c'est arrivé à d'autres. Et moi, j'ai l'impression d'avoir quand même bien transformé l'essai. J'ai réussi à me servir de mon expérience un peu particulière dont je vais vous parler. Et je me dis qu'il y a peut-être des gens qui n'ont pas encore réussi à s'en servir. Et donc, c'est vraiment ce qui me pousse aujourd'hui à vous en parler, à partager ça. C'est que j'espère aider d'autres gens qui ne sont pas fous et qui vivent des choses un peu... Voilà, le surnaturel, c'est un peu particulier quand même. Donc, moi, encore une fois, pour vous reconstitualiser, j'avais vraiment rien demandé. J'étais dans une phase où j'allais super bien, parce que des fois, on se dit, ouais, mais peut-être elle allait mal. Non,

  • Benjamin

    pas du tout. Qu'est-ce qui fait que vous alliez si bien à cette époque-là ?

  • Audrey Boibessot

    Je venais de rencontrer Hervé. Donc, c'était là. Donc,

  • Benjamin

    Hervé, votre mari.

  • Audrey Boibessot

    Mon mari. Donc, on se voyait à peine. C'était tout le tout début. Mais j'avais un nouveau travail. J'avais mon mari. Enfin, franchement, j'étais... On sent dans la vie qu'il y a des choses qui s'enclenchent et tout ça. Et j'étais vraiment dans une phase très sympa. de ma vie.

  • Benjamin

    La vie est belle.

  • Audrey Boibessot

    Oui, la vie est belle. Et en fait, ça a commencé par une nuit où j'ai rêvé non-stop toute la nuit, alors que je ne rêve pas beaucoup. Et alors, je vous raconte ça avec beaucoup d'humilité parce qu'en vrai, les choses sont bien faites. Avec le temps, on oublie quand même un peu. Je pense que sinon, on resterait un peu, vous voyez... Dans l'extraordinaire. Et franchement, j'ai quand même un peu oublié. J'ai pris beaucoup de notes sur le moment. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai vu et tout ça. Mais quand même, à la grâce de Dieu, on oublie des choses parce que c'était fou. Je ne peux pas vous dire autre chose. En vrai, le vrai message, ça a duré sur trois nuits à terme. Et trois nuits d'affilée.

  • Benjamin

    Je me souviens de la période.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très bien. C'est avril 2009.

  • Benjamin

    Avril 2009.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très, très bien. Et vraiment, c'est très puissant. C'est des rêves où on ne se repose pas du tout. Donc vraiment, on se réveille le matin comme si on n'avait pas dormi. Sauf que la nuit, ce n'est pas coupé. On ne s'est pas réveillé dans la nuit. Et c'était des rêves très très forts, pendant lesquels, très clairement, j'ai senti l'amour de Dieu. Mais vraiment, comme vous sentez l'amour de votre mère qui vous prend dans vos bras, j'ai senti cet amour-là, qui est puissant 5 millions, je ne vais pas vous cacher. Mais moi, sur le moment, je ressens ça. Je ressens le vide de ma vie. C'est-à-dire que je vis très personnellement, pour moi, très... Donc je ressens le besoin de me tourner vers un créateur, d'être plus dans une relation. C'est difficile à mettre des mots là-dessus, mais je me rends compte qu'en fait, ma vie n'est pas verticale. Et que ça manque de verticalité, et que ça a du sens de croire en autre chose. Et je me lève avec vraiment une envie de découvrir ça et d'avancer dans cette voie-là, alors que vraiment, je pars de zéro, parce que moi, j'ai été baptisée, mais...

  • Benjamin

    Et encore une fois, ce désir, cet appel, il arrive à un moment où vous allez très bien, donc il n'y a pas de nécessité de Ausha.

  • Audrey Boibessot

    Mais rien. Franchement, moi, je suis dans la période où je commence à accepter que ma mère, ça ne va pas trop. J'ai un nouveau travail, j'ai rencontré quelqu'un, j'ai des amis. Je ne suis pas en quête du tout. Alors, en disant ça, je veux quand même... Les gens peuvent décider d'eux-mêmes aussi de se lancer dans une quête personnelle. On n'attendait pas. n'attendez pas qu'il vous arrive un truc extraordinaire. Mais peut-être que pour moi, en tout cas, j'y serais jamais allée de moi-même et qu'il a fallu qu'on vienne me chercher.

  • Benjamin

    Donc, il y a eu une première nuit, une seconde, une troisième. Oui, c'est ça.

  • Audrey Boibessot

    Trois nuits avec des révélations un peu complètement différentes. J'ai vu dans mes rêves beaucoup de choses. Le fait que ma vie à moi, elle était très auto-centrée. Dans mes rêves, je voyais des gens consacrés, des gens qui donnaient toute leur vie. C'était quand même un peu culpabilisant. Je ne sais pas comment vous dites. Mais j'y voyais aussi une grande espérance quand même. Pardon,

  • Benjamin

    culpabilisant dans le sens où eux donnaient leur vie et vous ne donnaiez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et moi, rien du tout. Mais c'était ça le sujet. C'était que vraiment, moi, je ne donnais rien. Que moi, ma vie, elle tournait autour de moi, de mon petit moi, moi, moi, moi, mon confort, moi, mon travail. Et qu'en fait... Ce n'était pas ça la vie. Ça, je l'ai quand même pris de plein fouet. C'était quand même une grosse claque. Et même mon entourage du moment, même mon mari, peut vous dire que je ne suis pas la même personne avant et après. Lui, il dira que je suis meilleure. Donc, il est resté. Mais moi, je sais que ça a tout changé dans ma vie. Et avec le recul maintenant, je me dis, avec le caractère que j'ai, etc., peut-être que si ça n'avait pas été si violent, je n'y serais pas allée. Parce qu'après, on décide de s'intéresser, on décide de comprendre qu'on a été créé, d'où on vient, etc. Ce que Christ attend de nous, qu'on vive un peu dans ses pas, etc. Et ça demande quand même des renoncements, des changements. Je pense que si moi, ça n'avait pas été si fort, je n'aurais peut-être pas eu le courage ou la force après de décider de vivre cette vie-là et de vivre cette foi.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, parce qu'il y a donc cette expérience. mystiques, enfin en tout cas ces rêves plus grands mais vous auriez pu choisir également de pas finalement vous en saisir et de les considérer comme...

  • Audrey Boibessot

    c'était pas possible parce que c'était quoi ?

  • Benjamin

    c'était trop fort ?

  • Audrey Boibessot

    ah mais c'était... ça avait rien à voir je vous dis un rêve parce que j'ai pas d'autres mots mais franchement c'était pas ça mais c'est fou si vous me disiez qu'en fait on m'a transportée pendant 10 heures et que pendant 10 heures j'étais ailleurs et tout ça, je vous croirais plus que juste j'ai rêvé pendant toute la nuit et je me suis réveillée le matin. C'est fou, ça a mis des choses à l'intérieur de moi, ça a transformé. Même là, quand je vous en parle, je repense aux sentiments que j'avais. J'ai l'impression que mon cœur a explosé.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, j'allais vous poser la question. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous ressortez de ces nuits un peu sans sommeil, comme vous les avez décrits au départ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, tout de suite, je comprends que ma vie ne sera plus jamais comme avant. Tout de suite, tout de suite, déjà. J'en parle tout de suite à Hervé, à une ou deux amis que j'ai. Tout de suite, je sens que ma vie sera transformée, que l'amour sera au centre de tout dans ma vie. Parce que vraiment, cet amour-là, je ne l'imaginais pas. Je ne l'avais jamais... Je n'y avais jamais pensé. Pour moi, la foi, c'était vraiment des règles et un rite. Parce que c'est comme ça qu'on m'avait transmis le peu qu'on m'a transmis, alors que pas du tout. Et je me rends compte à ce moment-là que c'est sûr qu'en rite et en... En tout ça, j'y connais rien. Il va peut-être falloir quand même que je me remette à la page et tout ça, parce que tout de suite, j'ai envie. Tout de suite, j'ai envie de ça, mais avec cette profondeur que j'ai reçue dans cette révélation-là, qui est vraiment basée qu'autour de l'amour. Vraiment, le message principal, c'était d'aimer plus, d'aimer mieux, d'aimer plus fort. Et que moi, j'étais aimée pour ce que j'étais dans mes faiblesses, dans... Voilà, tout ce que j'ai de petit et d'humain. Et ça, c'était très puissant.

  • Benjamin

    Ça veut donc dire que ces rêves, ils vont entraîner un changement de vie profond pour vous, qui se concrétise, qui se matérialise par quoi ? C'est-à-dire que ces rêves faits, vous allez tout de suite frapper à la porte d'une église ? Quasi. Comment ça va se passer ?

  • Audrey Boibessot

    Franchement, je suis allée dans la librairie chrétienne de Toulouse. À l'époque, c'était Siloé. Et je ne lui ai pas raconté ma vie, mais je lui ai dit, voilà, je suis une adulte, j'aimerais me rapprocher de tout ça, recommencer et tout. Est-ce que vous avez des livres ? Et donc, il m'avait conseillé des livres un peu de recommençant, quoi. Un peu limite le catho pour les nuls, quoi. C'était un peu ça, les bouquins. Donc, voilà, je commence à me renseigner et tout. Donc, je me refais un petit peu le grosso modo de l'histoire, les évangiles, tout ça. Et comme je viens d'une famille catholique, mais qui n'était pas, encore une fois, j'adore mes parents, mais il faut dire ce qu'il y est, ils étaient devenus presque anti tout ça. Je me dis, je ne dois pas être catholique, ça doit être autre chose. Donc, comme l'appel, il est très christique, je me dis, les autres, c'est les protestants, je vais me tourner vers ça. J'ai la chance d'être à Toulouse, à Toulouse, il y a un choix incroyable. Donc, je rencontre plusieurs personnes et tout ça. Et je rencontre un pasteur à Toulouse, mais alors, il ne se passe rien, mais vraiment rien. Je me dis, bon, ce n'est pas ça. Je vais à, alors ils n'appellent pas ça une messe, mais à une célébration, un culte, voilà. Excusez-moi, je n'y connais rien. Et du coup, pour moi, dans mon cœur, il ne se passe rien. Donc mon appel, pour moi, il n'est pas lié à ça. Et mon appel de ces trois nuits, il laisse un vide que je sens que j'ai vraiment besoin de combler. Et sur le moment, enfin maintenant, quand je pense, je me dis, bon, ça aurait pu être une quête de des années. Mais sur le moment, je suis sûre de pouvoir le combler rapidement. Donc, je cherche en vain des solutions. Et donc, la personne qui va être mon futur mari est coiffeur à Toulouse. Et il me dit, écoute, moi, j'ai un client, le gros cliché. Il me dit, moi, j'ai un client, il a sept enfants. Donc, écoute, moi, je pense qu'il est cateau. Et aujourd'hui, ça me fait beaucoup rire parce que voilà. Et il me dit, il est formidable. C'est vraiment quelqu'un, tu le rends compte, tu crois en Dieu de toute façon. Donc, il faut que tu ailles parler avec lui et tout ça. Et donc, cette personne, elle est notaire à Toulouse. Et donc, j'organise un rendez-vous et je lui dis. Voilà, je lui dis.

  • Benjamin

    Partagez votre expérience.

  • Audrey Boibessot

    Je viens avec mon mari et mon mari lui dit, écoute, Philippe, on n'est pas du tout venu pour parler appartement et tout. En fait, Audrey, elle a un truc un peu fou à te raconter. Elle a senti un appel. et il faut que tu l'aides. Et lui, pas du tout dans le jugement,

  • Benjamin

    pas des arceaux du tout,

  • Audrey Boibessot

    il me dit mais c'est formidable, c'est fabuleux. Alors je lui dis que j'ai déjà vu un pasteur, il me dit non mais n'importe quoi, il me dit non, non, non, pas du tout, pas du tout. Alors que ça aurait pu, moi ça ne me choque pas du tout, j'ai des amis protestants aujourd'hui, mais l'appel de chacun est un peu personnel. Mais lui, très comme ça, il me dit non, non, non, tu vas venir, il y a une messe vendredi soir, c'est très sympa, il y aura plein de monde, c'est une messe anniversaire, il faut que tu viennes. Et donc, je suis invitée et ça commence comme ça.

  • Benjamin

    C'est quasiment votre première messe ?

  • Audrey Boibessot

    Je suis déjà allée à des messes, mais vraiment familiales, obligatoires, d'enterrement et de choses un peu comme ça, où je n'ai rien senti, rien vécu.

  • Benjamin

    Et cette première messe, là, pour le coup, elle a vraiment un écho particulier ?

  • Audrey Boibessot

    C'est fou, c'est fou. Je me revois tellement, je me suis acheté une robe et tout pour y aller. Je me dis aujourd'hui, c'est n'importe quoi. Non, mais franchement, je me dis c'est fou parce que vraiment, je rencontrais quelqu'un. J'allais...

  • Benjamin

    C'est un premier rôder.

  • Audrey Boibessot

    J'aurais aimé encore de vous raconter. franchement j'y allais dans l'idée de vraiment de rencontrer ce que j'avais vu ce que j'avais senti et tout et cette messe elle est folle parce qu'en fait j'arrive, il n'y a pas les micros c'est une église toulousaine le prêtre a un accent incroyable on ne comprend pas ce qu'il dit je suis au fond, tout au fond parce que vraiment par humilité j'étais très gênée d'être devant donc je suis tout au fond, tout au fond et ça se passe quand même je ressens exactement la magie de Je n'ai pas les mots pour vous dire, ce n'est pas de la magie, mais le beau de mes rêves est là. Je ressens cette beauté, je ressens...

  • Benjamin

    Il y a un lien qui se fait entre les deux, entre ces rêves et cette première participation.

  • Audrey Boibessot

    Je me dis, c'est ça. Tout ça, ça te mène là. Il faut que tu prennes tout ce que tu peux prendre parce que c'est ici. Et donc, je fais la messe et tout ça. Il y avait une sorte de petit goûter après. Donc, je suis conviée au goûter. Et je rencontre des gens, tout ça. Lui, il connaît tout le monde, donc il parle de moi. Ça me gêne beaucoup.

  • Benjamin

    Donc, votre ami nocère.

  • Audrey Boibessot

    Voilà. Ça me gêne beaucoup parce que lui, il en parle très facilement. Mais pour moi, c'était tellement personnel ce que je lui avais dit. Bon, avec le recul, ça ne me gêne pas. Et alors, tout de suite, il me présente des gens. Il me dit, bon, alors là, ces personnes font du kathé pour adultes. Il faut que tu y ailles. C'est formidable. C'était le soir de la semaine, etc. Et moi, je suis hyper partante. Je me dis, bon, bien sûr. il faut tout revoir, il faut tout refaire et j'ai une soif de pratique et de théorie de tout savoir, de tout comprendre maintenant je sais qu'en fait on ne comprend pas plus mais en tout cas on essaye d'utiliser cet amour du mieux qu'on peut et tout se lance comme ça et c'est vraiment le début d'une super aventure, un an après je suis à Rome je fais Pâques au Vatican avec ces gens et pendant la messe de Pâques tout le monde se thème pour prier pour les gens qui ne croient pas. Et alors là, pour moi, c'est vraiment hyper fort parce que je me dis l'année d'avant, au même moment, si ça se trouve, tout s'est déclenché parce que des gens ont prié pour moi, enfin, ou prié en l'air, mais pour des gens qui ne croient en rien. Et que c'est ça l'effet que ça fait, de venir chercher des gens qui n'ont rien demandé, entre guillemets, pour changer leur vie à tout jamais, mais en bien. Donc c'est très fort. Et depuis, j'essaye d'en faire le centre de ma vie. Et voilà, l'amour, c'est tout ce qui compte. C'est la phrase qui me caractérise. Maintenant, les gens me connaissent par cette phrase parce que je l'ai beaucoup utilisée et que c'est tellement ce que je pense. Mais c'est vrai que tout vient de là.

  • Benjamin

    Merci déjà d'avoir accepté, justement, de nous livrer quelque chose qui vous est très personnel. Et au début, en préalable à cet entretien, vous m'aviez fait part de vos réticences, de vos peurs de pouvoir l'évoquer. Merci de cette confiance et de le livrer à nos auditeurs. L'autre aspect de votre vie, Audrey, c'est bien évidemment cette grande famille que vous avez fondée avec Hervé. En deux mots, aussi, est-ce que vous pouvez nous raconter d'où vient ce désir d'une grande famille ? Parce que si j'ai bien compris, ce n'était pas votre expérience personnelle. Vous n'avez pas vécu, grandit dans une grande famille.

  • Audrey Boibessot

    Mais ça aussi, c'est joli parce qu'en fait, moi, j'ai toujours eu une grande admiration pour les grandes familles. Dans ma famille un peu plus lointaine, il y avait une famille de sept enfants. que mes parents connaissaient très bien. Et j'étais en admiration totale. Je me disais, eux, ils ont réussi leur vie. Qu'est-ce qui est plus important, au fond, que de faire des enfants ? Vraiment, je rêvais ça en me disant, bien sûr, que ce n'était pas accessible du tout. Parce que je voyais bien qu'eux, la foi, forcément participaient à ce que tout soit possible. Voilà, ce projet, foi que moi, je n'avais pas. Mais quand je me suis convertie, et que l'ouverture à la vie fait partie aussi des choses qu'on accepte et qu'on adopte un peu, quand on décide de mettre la foi au centre de sa vie, ça a pris du sens. Je me suis dit, maintenant, qu'est-ce qui t'empêcherait de ça ? Et puis, Hervé, lui qui venait d'une famille, alors par contre encore plus loin que mes parents, parce que lui-même n'était pas baptisé, ses parents n'étaient pas baptisés, etc. Il a tout recommencé avec moi. Pour la petite histoire, il a tout fait. Il s'est fait baptiser, communion, pardon, confirmation, tout. Il a tout fait jusqu'à notre mariage. Et c'était trop touchant, alors que je ne lui avais rien imposé. Mais il a été touché par une grâce lui aussi. C'est trop beau. beaucoup moins mystique, mais par l'exemple, par le changement de vie, s'est intéressé, ça a pris du sens dans sa vie, etc. C'est trop beau. Je suis très fière de lui. Parce que c'est pas facile d'être adulte et de tout recommencer, de remettre en question tout ce en quoi on croit ou on croit pas. Et en fait, lui avait vraiment une admiration pour les familles nombreuses, rien à voir avec la foi non plus. Et donc, on s'est dit, pourquoi pas nous ? Puisque de toute façon... Et donc, c'est vrai que quand on s'est mariés, on avait dit aux gens, vous verrez, on aura huit enfants.

  • Benjamin

    Vous êtes mariés depuis quel an ? 2011.

  • Audrey Boibessot

    et pour l'anecdote un peu mignonne mais tristouille quand même la personne dont je vous ai parlé Philippe le notaire sur Toulouse c'est devenu le parrain de mon mari quand il s'est converti donc c'est des gens qui comptent beaucoup pour nous ils ont eu donc 7 enfants parmi ces enfants plusieurs sont parrains de nos enfants et Philippe est parti d'une maladie et quand on priait pour avoir des enfants je vous en parlais on a eu du mal à avoir nos enfants etc... Philippe, il nous disait qu'il allait partir, qu'il n'allait pas rester et que de là où il serait, il nous enverrait tellement d'enfants qu'on ne saurait plus où les mettre. Et aujourd'hui, on n'est pas très loin. On n'est pas très loin et c'est très beau. Et on ne peut pas s'empêcher, nous, avec mon mari, de penser à lui, à chaque enfant qui arrive.

  • Benjamin

    Vous avez évoqué, Audrey, famille nombreuse, mais pour autant, ça n'a pas été simple de faire advenir cette famille au départ. Est-ce que vous pouvez nous raconter ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Le premier enfant s'est fait attendre longtemps.

  • Audrey Boibessot

    Oui, c'est ça. Tout de suite après notre mariage, notre voyage de noces, j'ai une grossesse qui n'est pas arrivée à terme. Ça, ça a été pour moi très difficile à accepter parce que vraiment, j'avais un souhait d'enfant très, très fort. Et puis après, ça a été très long, plus de trois ans sans tomber enceinte. On dit qu'après deux ans, déjà, les risques que ça ne se fasse pas sont plus grands. Donc déjà, trois ans. Voilà, tous nos amis priaient pour nous, ils ont mis des cierges partout. Bon, ça ne se faisait pas. Et à un moment où j'étais à peu près en train d'accepter qu'en fait, je m'étais peut-être trompée. Peut-être qu'après tout, je n'étais pas faite pour avoir des enfants. Des fois, on a une vision de notre bonheur, qui n'est pas forcément celle que le bon Dieu a pour nous, très clairement. Et donc, avec mon mari, on était vraiment dans cette démarche de dire, bon, attends Seigneur, peut-être tu nous attends à autre chose. On sera peut-être plus disponible pour faire d'autres choses, le bien ailleurs, etc. Et moi, je suis partie en retraite dans les Pyrénées, dans un sanctuaire marial. Et j'ai demandé pour la dernière fois un fils. J'ai dit, là, ça fait vraiment longtemps que j'attends. C'est quelque chose qui est éprouvant pour moi. Oui,

  • Benjamin

    c'est ça, parce que peut-être un petit arrêt. Mais comment vous, spirituellement parlant, vous traversez cette période d'attente avec Hervé ?

  • Audrey Boibessot

    La foi, elle ne m'a jamais quittée. Je n'ai jamais eu, depuis ma conversion, depuis 2009, un doute. Jamais. Et je pense que je suis...

  • Benjamin

    Questionnement.

  • Audrey Boibessot

    Je vous en parlerai, si, après avoir été un peu... Mais pour autant, je n'ai jamais douté. Je ne pourrai plus jamais douter. Je pense que c'est le vrai cadeau que j'ai reçu. C'est que ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire qu'en pratique, je suis au top. Parce que j'aimerais être bien meilleure. Parce qu'on est humain et que voilà. Mais quand même, j'ai la chance d'avoir comme vu quelque chose. Et ça, ça m'animera, je pense, j'espère encore, toute ma vie. Mais c'est vrai que ce premier bébé se fait attendre. C'est très long et c'est très éprouvant. La foi m'aide. Je vous dis, on prie beaucoup pour ça. Mais vous savez, les gens, on leur dit toujours « Ah mais n'y pense plus ! » Et tu viens « Non mais on y pense nuit et jour en fait, quand on veut fonder une famille, et c'est ça qu'on a l'impression que c'est le moment, on y pense tout le temps. » Et aujourd'hui, ça me semble fou de vous raconter ça, parce que forcément, avec le parcours qu'on a, mais je me rappelle quand même très bien à quel point c'était dur. Et les gens, les réflexions des gens, « Ah mais vous allez rester comme ça, égoïste, sans enfant, combien de temps ? » Les gens ne se rendent pas compte. Que vous êtes dans une attente, que ça ne marche pas toujours comme on veut. Donc c'est très long. Et dans ce sanctuaire, je demande un fils, boulon aux yeux bleus, et je dis, quitte à vous demander, je vous demande tout. Et je lui dis que si je suis exaucée, mon fils sera pour elle. Je dis ça à la Vierge Marie.

  • Benjamin

    Sera pour elle,

  • Audrey Boibessot

    c'est-à-dire ? Que j'aimerais qu'il ait une vocation très forte, que j'approuverais tout et que je lui laisserais mon fils. Sur le moment, c'est ça que je dis.

  • Benjamin

    Et donc ?

  • Audrey Boibessot

    Quinze jours après, je suis enceinte de mon fils. Et il est blond, il est bleu. Je comprends que ça fasse bizarre et que ça...

  • Benjamin

    Qu'est-ce que vous comprenez, vous, peut-être, de cette réponse ?

  • Audrey Boibessot

    Ça peut être un très gros hasard. Chacun le voit, voilà. Ça peut être un très gros hasard et tout ça, et tout ça. Moi, je me dis que le Seigneur m'a très bien cernée. Moi, j'avais besoin de signes un peu probants que j'ai été servie. Parce que plus jamais je lui ai demandé quelque chose d'aussi précis. Et que je lui ai donné toute ma confiance. Et que je me suis, depuis lors, beaucoup plus laissée, en toute confiance, aller à ce que lui attendait de moi. Mais je pense qu'à ce moment-là, j'étais encore toute neuve dans ma foi. Et que j'avais besoin... Soit, ce que je lui ai dit, c'est que je comprenais... soit je ne tombais pas enceinte là jusqu'à l'été et je changeais de projet de vie, on faisait autre chose, on arrêtait de se morfondre et tout. Soit j'étais exaucée et je serais la meilleure mère possible et je ferais mon maximum et tout ça. Je me suis bien vendue. Et du coup, ça a marché. Mais c'est vrai que ça me fait sourire aujourd'hui, mais c'est un signe très fort. Moi, quand j'ai vu mon fils, je me suis dit non, mais c'est fou.

  • Benjamin

    Et donc, en plus, parce qu'il y a eu la grossesse tant désirée arrive. Pour autant, vous m'avez raconté en préparant cet entretien que c'était encore que le début des épreuves à venir. Il y a eu des problèmes médicaux, vous allez nous raconter.

  • Audrey Boibessot

    J'ai eu une grossesse difficile, mais comme beaucoup de premières grossesses. On s'écoute quand même beaucoup, la première grossesse, tout ça, c'est un peu... Moi, j'avais perdu un bébé, donc je ne la vivais pas très sereinement non plus. Mais bon, j'étais quand même très touchée d'avoir été exaucée juste après cette retraite. Donc, j'étais quand même portée par des grâces de confiance. J'étais bien. Alors... Et en fait, à sept mois, j'ai dû subir une césarienne en urgence parce que j'ai fait une pré-éclampsie. C'est une maladie du sang. Voilà, il y a 30 ans, on en mourait. C'est un truc quand même un peu costaud. Et donc, ils ont sauvé mon fils et moi. Ça a été très, très violent parce que je ne m'en suis pas rendu compte du tout. C'est vraiment d'une heure à l'autre, ça bascule. Vous avez des œdèmes très, très forts d'un coup. une tension très haute. Moi, j'avais eu une grossesse complètement normale pendant sept mois. Pas un problème, hormis les maux de grossesse habituel. Et d'une heure à l'autre, je me suis sentie très mal. Et à la clinique, ils ont pris ça très, très au sérieux. J'ai reçu l'onction des malades et tout. Moi, j'ai fait venir un prêtre. J'ai eu très peur. Et mon fils est né à sept mois, donc prématuré. Et on l'a fait baptiser à la clinique le lendemain de sa naissance, parce qu'il est né la nuit. Donc, dès le matin, quelqu'un est venu baptiser mon fils sans les os. Déjà suffisamment, parce que franchement, ça craignait.

  • Benjamin

    Il y avait une inquiétude pour sa vie ?

  • Audrey Boibessot

    Il avait tout, le respirateur, la sonde, tout. Il faisait 1,7 kg.

  • Benjamin

    Comment vous traversez-vous ce moment ? Alors j'imagine bien évidemment...

  • Audrey Boibessot

    On prie beaucoup, je prie beaucoup. J'étais focus sur lui, en fait. Je me disais, moi, franchement, au final, je me trouve que je n'ai pas beaucoup pris pour moi-même. J'étais vraiment focus. Moi, je disais au Seigneur, tu ne peux pas me le donner, me le reprendre, ce n'est pas possible. Il ne fallait rien donner, quoi. Là, il est là, il faut qu'on traverse ça, il faut qu'on y arrive. Et j'avais la certitude que ces épreuves me serviraient, que je pourrais aider d'autres gens. Depuis ma conversion, je vois toutes mes épreuves comme la possibilité d'aider un jour quelqu'un d'autre qui traversera ça. Et donc, ce n'est pas simple à vivre. Hervé, je pense, a été vraiment très touché, très affecté par la situation parce qu'on lui dit qu'il peut perdre son bébé. Je pense que pour un papa c'est dur mais quand même c'est un peu moins fort. Mais quand on lui a dit qu'il pouvait me perdre à moi...

  • Benjamin

    Donc, il a eu le droit d'assister à l'intervention. Je me revois lui dire d'aller stabiliser tout ça. Je sais que ce n'était pas simple. Et après, mon fils est arrivé. Et ce n'était pas la fin des soucis, parce qu'il a fallu rester trois semaines. Normalement, on reste deux jours à la clinique. Là, il a fallu rester trois semaines. Moi, parce que j'avais des suites d'intervention compliquées. Et puis, le petit, parce qu'il fallait qu'il n'ait plus de respirateur, plus de sonde, plus rien.

  • Audrey Boibessot

    L'autre, vous m'aviez... partagez le fait que, potentiellement, avec ce que vous aviez traversé, c'était aussi abandonner l'idée d'une famille nombreuse.

  • Benjamin

    Ah mais complètement. C'est-à-dire que là, il y a plein de femmes qui comprendront très bien ce que je dis. Pendant des années et des années, les gynécologues qui avaient aidé des femmes à accoucher en pré-éclampsie leur demandaient de ne plus jamais tomber enceinte et de ne plus jamais avoir d'enfants. Et encore maintenant, il y a des gens qui demandent ça aux patientes. Mon gynécologue, qui ne partage pas du tout ma foi, c'est une personne que j'aime beaucoup, est très compréhensif et comprend très bien notre façon de vivre. Moi, quand j'étais enceinte, déjà, il avait partagé notre attente. Et puis après, quand je suis tombée enceinte, je lui ai dit, vous savez, on en aura plein. Et on l'avait prévenu et ça le faisait bien sourire. Et quand je suis tombée malade, quand j'ai eu tout ça, il m'a beaucoup aidée, beaucoup suivie. Et il m'a dit, ça va être compliqué pour avoir d'autres enfants. Il me dit, mais après, voilà, moi, j'ai déjà vu des femmes en avoir d'autres. Et je ne fermerai pas la porte. Je connais votre désir d'enfant. Et on va y arriver. On va mettre des choses en place. Vous aurez un suivi particulier. Il faudra attendre. Il faudra être très patient, très vigilant. Mais je ne ferme pas la porte. Il faut qu'on se donne un an. Donc, une fois que j'ai eu mon fils, il m'a vraiment dit, pendant un an, c'est zéro grossesse. Zéro, zéro. Donc, nous, on a été très, très obéissants dans notre foi, tout en restant très... très cohérent avec notre façon de vivre et tout. Mais on a été très obéissants.

  • Audrey Boibessot

    Comment, peut-être avec le temps, quel recul vous avez sur... Parce que la famille, c'est donc à quoi ça va s'agrandir jusqu'à arriver à tant crèdre le dernier. On est d'accord. Il va y avoir un an. Un an, c'est ça. Quel regard vous portez aujourd'hui, après avoir traversé cette épreuve initiale sur cette famille nombreuse qui était vraiment votre désir profond qui a pu se réaliser ? Dans une optique de foi, comment vous relisez tout ça ?

  • Benjamin

    C'est fou. Franchement, je savoure déjà au quotidien. Je me dis qu'avec Hervé, on a toujours pensé que notre bonheur se trouvait là, dans ce chaos un peu... Parce que c'est un chaos de vivre avec huit enfants de moins de dix ans. Dans ce bruit, dans tout ça, à la fois, c'est loin de ce qu'on est, parce que nous, on adore le calme, on aime ce qui est rangé, tout ça. Et en même temps, on aspire à cette vie-là. Donc, quand on y est avec tous nos enfants, c'est très régulièrement qu'on se dit... Tu te rends compte, c'est la vie qu'on voulait. On a la vie qu'on voulait, etc. On est très reconnaissant. On rend grâce pour tout, tout le temps. Mais ça nous semble normal. Franchement, avec le recul, j'aurais préféré être encore plus tranquille. On a eu quand même des moments très éprouvants et tout ça. Et j'étais en confiance. On a suivi tout ce qu'on pouvait. Mais j'aimerais l'être encore plus. Si c'était à refaire, j'aimerais l'être encore plus.

  • Audrey Boibessot

    C'est-à-dire se dire...

  • Benjamin

    Ça va aller.

  • Audrey Boibessot

    Ça va aller. Oui,

  • Benjamin

    ça va aller. C'est vraiment ce qu'on a essayé de se dire au fur et à mesure, parce qu'on a eu d'autres épreuves encore après. Mais si c'était à refaire, je me dirais vraiment « et confiance » . Et même si le résultat avait été différent, si au final on avait pu avoir que le premier ou que le deuxième, parce qu'on a eu des soucis au deuxième aussi, je dirais vraiment « et confiance » parce que finalement, nous on a vraiment une idée très auto-centrée de ce qui va faire notre joie et notre bonheur. Alors qu'en fait, notre bonheur, il est en Dieu. Il n'y a que lui qui sait vraiment ce qu'il a prévu pour nous. Et en fait, il faut se laisser porter. En étant acteur de sa vie, mais il faut se laisser plus porter encore. Moi, c'est ça que j'essaierai de faire.

  • Audrey Boibessot

    Donc, vous témoignez de cet abandon, finalement, auquel vous avez été presque obligé, contraint par les expériences de vie. Vous avez d'ailleurs évoqué à l'instant qu'il y avait eu encore d'autres épreuves. On peut peut-être en dire un mot ? Oui,

  • Benjamin

    bien sûr. Au bout d'un moment, mon gynécologue, il me dit, pendant un bilan, il me dit, là, tout est au vert, tout va bien. Si vous voulez, on repart sur un projet de bébé. Alors, on est hyper enthousiaste et donc, on se dit que c'est bon. Et là, je tombe enceinte tout de suite. Donc on se dit, super, on a suivi tout ce qu'il fallait faire. Ça marche super bien et tout. J'ai une grossesse moins difficile. C'est épouvant une grossesse, mais voilà. Une grossesse qui va à terme, très, très surveillée. Donc on va vers un accouchement classique. Et ça, ce serait formidable. Et pendant que je suis enceinte, on trouve une maladie à mon mari. Un cancer, c'est compliqué. Lui, il est en train de changer de travail. Il ouvre un très gros salon sur Toulouse. Il tombe malade. C'est compliqué pour lui. Et surtout, on nous dit qu'on n'aura pas d'autres enfants parce que le traitement va être trop lourd. Comme il est jeune, ils vont faire des traitements costauds. On nous propose plein de petites solutions. Pour si jamais un jour, on veut faire un enfant médicalement assisté, tout ça. Nous, on n'est pas trop dans cette mouvance. Donc, on se résigne à ça. On se dit, mais attends, on était parti pour peut-être pas en avoir. Et là, on a un garçon, une fille bientôt. On reste focus là-dessus en se disant, en rendant grâce un maximum pour ce qu'on a déjà reçu. Et avec une déception, je ne vais pas vous cacher. C'est sûr que c'était notre plan de vie, notre idéal qui tombait. On ne va pas se mentir. Mais on se sent quand même béni. d'avoir deux enfants. On se dit, c'est quand même déjà une chance. Donc, ma grossesse est quand même tourmentée parce que son pronostic vital n'est pas engagé. Mais quand même, c'est pas plaisant d'être malade, etc. Il y a des risques de récidive pendant plusieurs années. Je sais qu'il part sur des années de suivi et tout. On s'en serait bien passé. Et j'accouche normalement de ma fille.

  • Audrey Boibessot

    De la même façon, cet épisode, est-ce que... comme l'autre, celui de la grossesse et de grossesse difficile, la première, est-ce que vous la vivez aussi, j'imagine, dans la prière ?

  • Benjamin

    Vous n'imaginez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et encore de façon différente ?

  • Benjamin

    Bien sûr. Ma foi, en fait, elle est omniprésente dans ma vie depuis ces trois jours de conversion. C'est-à-dire, ça ne m'a pas lâchée. Je ne suis plus la même personne. C'est-à-dire qu'il n'y a rien que je décide, il n'y a rien que je veux faire sans me poser la question de... vraiment mon lien avec Dieu, comment... Face à Dieu, quel est le bien fondé de telle ou telle décision, etc. Et je lui confie tout, tout, tout.

  • Audrey Boibessot

    Est-ce que ça veut dire, Audrey, que c'est une foi qui bannit la peur ? Je veux dire, quand la personne aimée est confrontée à une maladie grave, est-ce que... pour que nos éditeurs aussi comprennent dans quelle attitude, dans quelle disposition de cœur vous l'avez vécu.

  • Benjamin

    On ne perd pas de vue la réalité. La foi, ça n'annule pas ni la peine. C'est ce que j'essaye des fois de raconter. Ça n'annule pas ni la peine. Mais je ne suis pas convaincue non plus que ma foi va le sauver. On n'est pas là-dedans, en fait. Je ne sais pas comment bien... L'espérance que m'a donnée cette foi très forte et que j'essaye de... de faire vivre depuis, c'est qu'on n'est pas maître de tout. C'est que ce qu'on vit ici, ce n'est pas le plus important. Et c'est vraiment d'être dans une espérance que c'est l'amour, en fait, qui... Je ne sais pas comment vous... Je ne sais pas comment dire. En fait, c'est vraiment... On vise autre chose, quoi, quand on a la foi. Moi, quand mon mari tombe malade, je ne supplie pas le Seigneur de le sauver. Je le supplie de faire ce qu'il faut, ce que lui pense bon pour nous. bien sûr que moi j'aimerais garder mon mari toute la vie, je lui dis dans la prière. Mais après je pense que vraiment quand on a une vraie espérance, quand on croit après, quand on pense qu'ici c'est vraiment pas le gros de notre vie, c'est un passage, on vit plus les choses de la même façon. Ça veut pas dire qu'on n'a pas peur, parce qu'après moi je suis humaine et tout, et j'ai peur pour mes enfants tout le temps, les gens le savent, j'en suis confiée plein de fois. Je suis plutôt trouillarde sur plein de trucs. Je crois vraiment fondamentalement qu'on emmène notre amour, en tout cas avec nous, et qu'il faut que tout ce qu'on fasse soit fait dans cet amour-là.

  • Audrey Boibessot

    Donc tous les autres enfants, Audrey, après coup, sont arrivés sans aucun problème médical ?

  • Benjamin

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'une fois que Camille est arrivée avec un accouchement classique, je passe en zone de non-risque. J'ai eu un accouchement normal, donc je ne suis plus considérée comme à risque par rapport à l'après-éclampsie du premier. Et donc, je n'ai pas de consignes particulières. Le médecin me dit, pour nous, il n'y a pas de consignes particulières. Alors, on avait cette annonce un peu forte de l'oncologue qui nous avait dit, votre mari ne pourra plus avoir d'enfant. Et donc, c'est vrai qu'on était parti un peu dans cette idée-là. Sauf qu'en fait, on n'a jamais eu des enfants aussi rapprochés du coup, parce que mon troisième enfant est arrivé très vite. Ils n'ont que 13 mois d'écart, ma deuxième et ma troisième, parce qu'on pensait vraiment que ce n'était pas possible. Et donc là, c'est la beauté de ça. J'apprends que je suis enceinte de ma troisième à l'enterrement de Philippe. Donc c'est très fort. Et donc j'attends une fille. Donc c'est très fort. J'étais vraiment très heureuse. Et puis après, tous les ans, on a eu la chance d'accueillir un enfant. En fait, nous, on a pris le parti d'être très ouvert à la vie. Voilà, de laisser Dieu agir dans nos vies. Donc, on reçoit les enfants au fur et à mesure qu'on nous les offre, vraiment comme des cadeaux. Et ce n'est pas toujours le bon moment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix. C'est un choix de vie très fort. Et on est très heureux. On a la chance d'avoir des enfants qui accueillent leurs frères et sœurs d'une façon merveilleuse. Donc, on est très heureux. Et aujourd'hui, on est dix. C'est ça. Donc, j'espère donner espoir à des gens. La science fait beaucoup, on sait beaucoup de choses, mais la vie reste un mystère. Et on n'est pas tout seul, enfin nos enfants. Et je voudrais dire aussi aux gens qui n'arrivent pas à avoir d'enfants que ce n'est pas une question de mérite. C'est que c'est juste à nous dépasser. Ce n'est pas parce que vous êtes moins bien, mais c'est quelque chose de plus grand qui nous dépasse. Ce n'est pas nous qui décidons de tout dans nos vies. Et je sais que c'est très injuste. Moi, je l'ai vécu comme ça. Moi, je lisais des faits d'hiver, des SDF tombent enceintes et tout ça dans la rue et tout. Je me disais non, mais attends, ce n'est pas possible. Et moi, avec tout ce qu'on essaie de mettre en place dans notre vie pour être des gens bien, on n'y arrive pas. Mais en fait, c'est plus grand que tout ça.

  • Audrey Boibessot

    Il faut sortir de ce rapport juste et injuste.

  • Benjamin

    Juste et injuste, exactement.

  • Audrey Boibessot

    Il y a quelques questions traditionnelles dans ce podcast aussi qui viennent clôturer en général cet entretien. La première, elle fait écho à cette expérience, encore une fois, que vous avez longtemps hésité à nous partager sur ces histoires de rêve. Je me disais, quels conseils vous donneriez justement à des personnes qui probablement font aussi ces expériences, mais qui comme vous ont pu avoir ce recul au moment de le partager, en se disant, est-ce qu'on va me prendre pour une folle ? Très simplement, qu'est-ce que vous diriez à une personne qui, comme vous, a pu faire des rêves, faire des expériences un peu mystiques de foi et qui n'ose pas en parler ou qui ne sait pas trop finalement quoi en faire ?

  • Benjamin

    Qu'on ait eu une expérience mystique ou qu'on n'en ait pas eu. Moi, je pense que sans avoir même à se raconter, moi, je n'avais jamais trop raconté ça avant. Rapprochez-vous du prêtre de votre paroisse et expliquez-leur que vous venez de très loin, que vous ne connaissez rien, mais que vous avez envie. Vous avez envie d'apprendre à connaître Jésus. Vous avez envie... d'avoir la foi, c'est possible en fait. Vous pouvez prier pour avoir la foi et vous pouvez croire, et commencer, et pratiquer, et ressentir l'amour du Christ après dans votre vie. Si vous vraiment vous décidez d'ouvrir votre cœur, il n'y a rien qui vous en empêche. Moi très souvent on me dit, mais oui mais moi aussi j'aimerais croire mais je ne peux pas. Mais si tu peux, tu peux. Voilà, les prêtres ils sont là pour ça, bien sûr qu'ils sont très occupés etc. Mais faites-vous une petite place, allez les voir. Et dites-leur, voilà, moi, j'ai vraiment envie de ça. Et moi, j'encourage vraiment les gens à le faire. On me dit aussi des fois, mes enfants, ça les intéresse, mais moi, je ne sais pas trop. Amenez-les à des cours de cathé. Amenez-les. Il y a des très bonnes maisons d'édition qui font des très bons livres. Ce n'est pas parce que vous, on ne vous a pas donné ça que vous ne pouvez pas ni le transmettre, ni vous le vivre. Ne vous mettez pas les barrières que moi, je me suis mise de me dire, voilà, on est chrétien de père en fils. Pas du tout. Sa foi, on la construit. C'est un don, la foi, c'est vrai. Il faut la réclamer, il faut en avoir envie. Et au bout d'un moment, on croit. C'est mystérieux, mais c'est comme ça. Moi, j'ai envie de vous dire, lancez-vous. Le monde a besoin de chrétiens. Le monde a besoin de bons chrétiens. Et plus on sera nombreux et plus le monde sera beau. Moi, je suis très fière aujourd'hui. Et je pense que c'est des valeurs qui manquent à notre société, très clairement. Et donc, j'encourage vraiment les gens à... à transformer leur vie. Après, là où je voudrais préciser quelque chose, c'est que des fois, on me dit, ah oui, mais toi, tu crois en Dieu, tu as bien de la chance. Bon, alors c'est vrai, je me sens très chanceuse, je ne vais pas vous mentir, je me sens très chanceuse, je rends grâce régulièrement pour cette conversion et tout, mais ce n'est quand même pas que de la chance, à un moment, c'est aussi accepter ça, c'est aussi s'y plonger corps et âme, et c'est aussi une exigence que je comprends que plein de gens aient du mal à épouser, parce qu'être chrétien, c'est pas que aller à la messe le dimanche c'est pas que porter une croix c'est une exigence de vie au quotidien dans ses relations avec les autres c'est vraiment une exigence d'amour

  • Audrey Boibessot

    Donc Audrey l'une des dernières questions c'était de vous demander est-ce qu'il y a un livre qui a pu apparaître vraiment essentiel, important pour vous dans votre démarche de foi naissante ?

  • Benjamin

    Alors beaucoup de livres j'ai lu beaucoup beaucoup après ces trois nuits et j'ai trouvé que c'était vraiment des livres plus ou moins bien. Et il y en a qui m'ont beaucoup aidée. Et suite à cette messe dont je vous ai parlé, on m'a offert un livre qui s'appelle Dieu est parmi nous, qui m'a énormément aidée et qui encore aujourd'hui, 16 ans après, m'aide beaucoup.

  • Audrey Boibessot

    Alors quoi est-ce qui vous a justement apporté ce que vous cherchiez,

  • Benjamin

    en tout cas dans cette époque fondatrice ? Je lisais beaucoup de livres un peu trop scolaires. Voilà. Et je ne me sentais pas...

  • Audrey Boibessot

    Ça ne vous touchait pas ?

  • Benjamin

    Ben non. Ça ne me touchait pas. Je ne trouvais ça pas... Voilà. Et moi, j'avais vraiment besoin de livres qui me touchent en plein cœur. Alors, il y en a d'autres, mais celui-là, il me plaît parce que j'y suis retournée, j'y retourne souvent. Alors, en fait, il est fait par des petits chapitres. Les sujets ne se suivent pas forcément, donc du coup, on n'est pas obligé de le lire d'un coup. Mais c'est vraiment très, très bien fait, très pertinent. Et en fait, l'auteur, il vous parle à vous directement. Et pour le coup, on ne ressort pas indemne de cette lecture. C'est plein de petits conseils. Donc, ça m'a aidée pour démarrer cette vie intérieure dont je manquais cruellement, parce que prier, qu'est-ce que c'est ? Essayer de transformer les petits détails de sa vie, être chrétien jusqu'au bout des ongles. Et ce petit livre, il est à la fois très simple et à la fois super profond. Et en fonction d'où on en est dans notre foi, je trouve qu'on peut quand même y trouver quelque chose de pertinent. L'esprit de ce livre, c'est de se dire que bon Dieu, il est partout, dans tous les petits détails de la vie. Il ne suffit pas d'aller faire de l'humanitaire à Katmandou. Être à la maison, être la meilleure mère possible, être la meilleure sœur possible, c'est déjà faire l'œuvre du bon Dieu, c'est déjà le suivre. Et ça, moi, ça m'anime beaucoup, ça me touche beaucoup. Et j'aimerais que les gens se rendent compte qu'on peut faire de grandes choses dans des petites choses.

  • Audrey Boibessot

    Donc c'est Dieu est parmi nous de Salvatore Canal. Je vous avais demandé, Audrey, également de venir avec votre prière préférée. que vous avez fait. Merci. Est-ce que vous acceptez de nous la lire, s'il vous plaît ?

  • Benjamin

    Oui. Alors, c'est la prière et l'Esprit-Saint que Jean-Paul II lisait tous les jours de sa vie, jusqu'aux derniers jours de sa vie. Et pour moi, c'est une personne très inspirante. J'étais à sa canonisation à Rome et j'ai toujours été très touchée par cette personne. Et c'est vrai que cette prière, elle est simple, mais elle dit tout. Esprit-Saint, je vous demande le don de sagesse pour une meilleure compréhension de vous. et de vos divines perfections. Je vous demande le don d'intelligence pour une meilleure compréhension de l'esprit des mystères de la sainte foi. Donnez-moi le don de science pour que je sache orienter ma vie selon les principes de cette foi. Donnez-moi le don de conseil afin qu'en toute chose, je puisse chercher conseil auprès de vous et le trouver toujours auprès de vous. Donnez-moi le don de force pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous. Donnez-moi le don de piété afin que je puisse toujours servir votre majesté divine avec amour filial. Donnez-moi le don de crainte de Dieu pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous.

  • Audrey Boibessot

    Belle prière. Finir cet entretien, Audrey, si vous aviez le Christ en face de vous, là, à l'instant, qu'est-ce que vous lui raconteriez, qu'est-ce que vous lui diriez, qu'est-ce que vous lui demanderiez peut-être ? Je ne sais pas, est-ce que ce serait une question, une affirmation ?

  • Benjamin

    J'essaie de le sentir près de moi tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et si vraiment, vraiment, là, je l'avais tout de suite comme ça... Je me demanderais pourquoi il a enlevé mes parents. C'est bizarre ce que je vais vous dire, parce que, à la fois, je crois vraiment que les choses n'arrivent pas par hasard et que si j'ai perdu mes parents, c'est encore quelque chose qui me dépasse et que je comprendrai un jour, etc. Mais c'est très dur. J'ai quand même une grosse peine au quotidien. J'adorais mes parents. Ils sont partis tous les deux à deux ans d'intervalle il n'y a pas longtemps. Ils me manquent énormément. Et je lui demanderais pourquoi. Je voudrais qu'il m'explique. Mais je lui en veux pas, parce que j'ai travaillé là-dessus et tout. Et vraiment, je pense que les choses, elles n'arrivent pas pour rien, même si c'est très dur. Et puis, je suis convaincue qu'on se retrouve aussi. Parce qu'encore une fois, l'amour, il est éternel. Donc, si vous vous aimez sur Terre, vous vous aimerez ailleurs, etc. On part qu'avec ça. Moi, mes enfants, je leur dis, quand ils sont contents d'avoir des nouvelles chaussures, quand ils sont... J'en dis, tes chaussures, tu les emmèneras pas. Je lui dis par contre, ton amour pour tes frères et soeurs, ton amour pour tes parents et l'amour que eux t'ont donné, tu partiras avec. Et c'est vrai que moi, ma mère, par exemple, elle me manque. C'est fou. Et je lui demanderais quoi ? Je lui demanderais pourquoi des fois des gens dont on se passerait restent et d'autres ne restent pas. Après, je comprends qu'il préfère la compagnie de ma mère que des personnes qu'il a laissées des fois. Donc voilà. Mais ouais, je lui demanderais ça. Et je lui demanderai si j'ai répondu suffisamment à son appel. Est-ce que je suis la personne qu'il espérait que je devienne ?

  • Audrey Boibessot

    Audrey, vraiment merci de tout ce que vous nous avez confié à travers ce podcast. Je vous laisse retourner en Ariège, à Mazère. Et encore une fois, un grand merci pour cet entretien et pour votre confiance.

  • Benjamin

    Merci à vous pour vos contenus et pour tout ce que vous essayez de diffuser. Je trouve ça très riche et très rare. Donc, bravo.

  • Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser un commentaire et une note de 5 étoiles sur les plateformes d'écoute et les réseaux sociaux Les Podcasts de EFC pour faire bénéficier de ce podcast un maximum de personnes. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter les autres épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine la rencontre avec un témoin touché par la grâce dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les autres podcasts de Famille Chrétienne. Toussaint ! Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte de Lelys, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire et d'autres encore. Un grand merci et au prochain premier lundi du mois pour un nouvel épisode.

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« L’amour c’est tout ce qui compte », aime-t-elle à répéter. En 2009, Audrey Boibessot a vécu une expérience mystique qui lui a fait connaître l'amour de Dieu. Pour la première fois, celle qui partage son quotidien avec les spectateurs de Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, raconte les conditions étonnantes de sa conversion. Dans ce podcast, la maman de huit enfants mariée à Hervé confie quelle catholique elle est devenue et comment sa foi au Christ conduit désormais toute son existence.

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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne.


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Transcription

  • Benjamin

    Bonjour, je m'appelle Benjamin et je vous souhaite la bienvenue dans la cinquième saison d'Un beau jour, un podcast de famille chrétienne. Un beau jour, c'est l'histoire d'hommes et de femmes croyants qui menaient une vie tranquille, tracée d'avance. Et puis, Un beau jour, un événement inattendu et bouleversant a complètement infléchi le cours de leur existence. Ils nous racontent comment ils en ont été bousculés, changés, rabotés, transformés dans leur vie et dans leur foi. Je suis sûr que vous serez comme moi édifiés et enrichis par ces récits livrés, le cœur et l'âme grands ou bons. Si vous suivez l'émission Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, vous connaissez probablement Audrey Boisbussot. Âgée de 40 ans, elle a avec son mari Hervé 8 enfants, Foucault, Hildegarde, Mayol, Cernin, Pia, Camille... Eban est en crède. Si elle témoigne facilement de sa foi à l'écran ou dans la vie de tous les jours, Audrey Boisbessot n'a pourtant pas toujours été chrétienne. J'ai ainsi voulu savoir quels événements l'avaient conduit à ce changement radical de vie. Bonjour Audrey, merci d'avoir pris le temps de vous arracher un quotidien bien rempli pour venir vous raconter aux auditeurs d'un beau jour. Alors pour commencer, et comme c'est la tradition dans ce podcast, est-ce que vous pouvez nous présenter... l'objet symbolique de votre histoire que vous avez amené avec vous depuis l'Ariège.

  • Audrey Boibessot

    Oui, bonjour Benjamin. J'ai décidé de partager avec vous un petit objet que j'ai trouvé dans une boutique à Bayonne, des sœurs qui font de la céramique. Et j'ai été très touchée par cette autre façon de prier le chapelet, parce qu'en fait, il s'agit d'une petite pierre qui sert de dizainier. Et alors, j'ai été séduite par la forme parce que c'est une petite pierre. pierre de rosaire qu'elles appellent ça qui qui vraiment à une forme qui permet de la tournée au fur et à mesure de la de la dizaine et ce qui m'a beaucoup plu c'est qu'on se rend compte que dès qu'on la tourne un petit peu dès qu'on l'a en main dès qu'on s'en sert un petit peu elle chauffe elle prend vraiment la température du corps serait que la céramique c'est vivant quoi il ya quelque chose de très je sais pas moi ça m'aide dans mon chapelet quotidien de faire avec cette petite pierre, déjà parce que ça change un peu de l'objet traditionnel, pas qu'on se lasse, mais enfin, le renouveau, c'est toujours un peu... Et là, cette petite pierre, elle est toute chauffée. Si on fait les cinq dizaines, à la fin, elle est vraiment chaude. Et je me dis que ça pouvait être un peu le symbole de la foi que j'aimerais avoir, cette chaleur. Ça me touche toujours. Quand j'arrête et qu'elle est toute chaude, je me dis, j'espère que j'ai réchauffé. Mon cœur, quoi.

  • Benjamin

    Vous êtes quelqu'un de foi, une personne chrétienne. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Peut-être avant d'en venir à l'événement et aux événements qui ont marqué votre histoire et qui vous ont fait, j'allais dire, basculer vers le Christ. Peut-être, est-ce que vous pouvez nous raconter et raconter à nos auditeurs qui était Audrey, plus jeune, et puis justement avant cette rencontre décisive avec le Christ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, dans ma famille, la foi était quand même inexistante. Mes parents de tradition viennent quand même tous les deux d'une famille chrétienne. Eux ont tout fait, baptême, communion, confirmation, mariée à l'église, ils ont été à l'école privée, etc. Mais c'est vraiment, je trouve, une génération un peu sacrifiée. C'est-à-dire qu'ils ont détesté tout ça. Ça manquait complètement de profondeur, je pense. C'était purement des règles et purement un cadre et ils ont détesté. Et donc, ils nous ont élevés, ma sœur et moi, parce que nous, on est deux, dans l'opposé de ça. Alors, pas au niveau des valeurs. Parce que mes parents nous ont vraiment inculqué des valeurs fortes que moi aujourd'hui je considère comme totalement chrétiennes. Mais vraiment, on a été dans le public. Mes parents ne nous encourageaient pas ni au mariage par exemple, ni à des choses comme ça qui semblent sacrées complètement. Et donc j'étais très heureuse, très bien dans ma vie, tout allait très bien. Et je n'avais pas du tout l'impression de chercher quelque chose ou d'avoir besoin de quelque chose. Moi, ce dont on va parler, ça m'est arrivé un an après, par exemple, l'annonce de la maladie de ma maman. Et je me dis, si j'avais choisi ma conversion, je l'aurais voulu quand j'ai su qu'elle était malade. Parce que la première année, ça a été la plus dure à vivre.

  • Benjamin

    Là, peut-être Audrey, vous avez quel âge quand votre maman...

  • Audrey Boibessot

    J'ai 24 ans. Ouais. Et franchement, même à ce moment-là, vous voyez, dans le désespoir total de la maladie, de tout ça, je ne me suis jamais tournée vers quelque chose. Je ne me suis pas dit... Je me sentais toute seule. Je ne me suis pas dit... Après, avec le recul, je me dis que j'ai été appelée plein de fois dans ma vie. Parce que j'ai quand même rencontré plein de gens hyper inspirants. Je n'avais pas du tout, moi, une mauvaise idée des chrétiens ou de la foi. Ça, franchement, en vrai, j'admirais vraiment les gens qui avaient la foi. Et c'était pour moi quelque chose d'inaccessible. Je me disais, mes parents ne l'ont pas, donc je ne l'aurai pas. Donc, voilà. Mais je trouvais ça très, très beau.

  • Benjamin

    Et donc, très concrètement, Audrey, vous étiez, j'allais dire, une enfant de ce monde classique.

  • Audrey Boibessot

    Oui, classique, vraiment jeune active.

  • Benjamin

    Vous aviez fait des études particulières.

  • Audrey Boibessot

    Moi, j'étais très cartésienne. J'avais fait études scientifiques, fac de bio. Et après, j'avais bifurqué parce que je voulais travailler. Donc, j'étais secrétaire médicale. Voilà, ça se passait très bien. J'étais dans un cabinet. Voilà, tout passait très bien pour moi.

  • Benjamin

    Et alors, peut-être, est-ce qu'on peut évoquer, voilà, peut-être cette première, cette grande rencontre que vous allez faire avec le Christ. Donc, peut-être nous le contextualiser, le situer et puis nous expliquer, peut-être, de la façon la plus concrète possible, comment ça s'est passé.

  • Audrey Boibessot

    Franchement, avec mon exposition sur les réseaux, sur TF1, le fait que ma foi ne soit pas un tabou, etc., on m'a très, très souvent demandé, est-ce que j'étais chrétienne de toujours ? Est-ce que j'étais convertie ? Comment je m'étais convertie ? C'est vraiment un sujet que je n'ai pas voulu partager jusqu'à présent, parce que moi, quand j'entends des récits de conversion, souvent, je manque un peu de charité et je me dis que c'est un peu perché, cette histoire. tellement pas envie qu'on pense comme ça. Et en même temps, ce qui m'est arrivé, ça m'est arrivé. Donc je me dis, ça va arriver à d'autres, c'est arrivé à d'autres. Et moi, j'ai l'impression d'avoir quand même bien transformé l'essai. J'ai réussi à me servir de mon expérience un peu particulière dont je vais vous parler. Et je me dis qu'il y a peut-être des gens qui n'ont pas encore réussi à s'en servir. Et donc, c'est vraiment ce qui me pousse aujourd'hui à vous en parler, à partager ça. C'est que j'espère aider d'autres gens qui ne sont pas fous et qui vivent des choses un peu... Voilà, le surnaturel, c'est un peu particulier quand même. Donc, moi, encore une fois, pour vous reconstitualiser, j'avais vraiment rien demandé. J'étais dans une phase où j'allais super bien, parce que des fois, on se dit, ouais, mais peut-être elle allait mal. Non,

  • Benjamin

    pas du tout. Qu'est-ce qui fait que vous alliez si bien à cette époque-là ?

  • Audrey Boibessot

    Je venais de rencontrer Hervé. Donc, c'était là. Donc,

  • Benjamin

    Hervé, votre mari.

  • Audrey Boibessot

    Mon mari. Donc, on se voyait à peine. C'était tout le tout début. Mais j'avais un nouveau travail. J'avais mon mari. Enfin, franchement, j'étais... On sent dans la vie qu'il y a des choses qui s'enclenchent et tout ça. Et j'étais vraiment dans une phase très sympa. de ma vie.

  • Benjamin

    La vie est belle.

  • Audrey Boibessot

    Oui, la vie est belle. Et en fait, ça a commencé par une nuit où j'ai rêvé non-stop toute la nuit, alors que je ne rêve pas beaucoup. Et alors, je vous raconte ça avec beaucoup d'humilité parce qu'en vrai, les choses sont bien faites. Avec le temps, on oublie quand même un peu. Je pense que sinon, on resterait un peu, vous voyez... Dans l'extraordinaire. Et franchement, j'ai quand même un peu oublié. J'ai pris beaucoup de notes sur le moment. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai vu et tout ça. Mais quand même, à la grâce de Dieu, on oublie des choses parce que c'était fou. Je ne peux pas vous dire autre chose. En vrai, le vrai message, ça a duré sur trois nuits à terme. Et trois nuits d'affilée.

  • Benjamin

    Je me souviens de la période.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très bien. C'est avril 2009.

  • Benjamin

    Avril 2009.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très, très bien. Et vraiment, c'est très puissant. C'est des rêves où on ne se repose pas du tout. Donc vraiment, on se réveille le matin comme si on n'avait pas dormi. Sauf que la nuit, ce n'est pas coupé. On ne s'est pas réveillé dans la nuit. Et c'était des rêves très très forts, pendant lesquels, très clairement, j'ai senti l'amour de Dieu. Mais vraiment, comme vous sentez l'amour de votre mère qui vous prend dans vos bras, j'ai senti cet amour-là, qui est puissant 5 millions, je ne vais pas vous cacher. Mais moi, sur le moment, je ressens ça. Je ressens le vide de ma vie. C'est-à-dire que je vis très personnellement, pour moi, très... Donc je ressens le besoin de me tourner vers un créateur, d'être plus dans une relation. C'est difficile à mettre des mots là-dessus, mais je me rends compte qu'en fait, ma vie n'est pas verticale. Et que ça manque de verticalité, et que ça a du sens de croire en autre chose. Et je me lève avec vraiment une envie de découvrir ça et d'avancer dans cette voie-là, alors que vraiment, je pars de zéro, parce que moi, j'ai été baptisée, mais...

  • Benjamin

    Et encore une fois, ce désir, cet appel, il arrive à un moment où vous allez très bien, donc il n'y a pas de nécessité de Ausha.

  • Audrey Boibessot

    Mais rien. Franchement, moi, je suis dans la période où je commence à accepter que ma mère, ça ne va pas trop. J'ai un nouveau travail, j'ai rencontré quelqu'un, j'ai des amis. Je ne suis pas en quête du tout. Alors, en disant ça, je veux quand même... Les gens peuvent décider d'eux-mêmes aussi de se lancer dans une quête personnelle. On n'attendait pas. n'attendez pas qu'il vous arrive un truc extraordinaire. Mais peut-être que pour moi, en tout cas, j'y serais jamais allée de moi-même et qu'il a fallu qu'on vienne me chercher.

  • Benjamin

    Donc, il y a eu une première nuit, une seconde, une troisième. Oui, c'est ça.

  • Audrey Boibessot

    Trois nuits avec des révélations un peu complètement différentes. J'ai vu dans mes rêves beaucoup de choses. Le fait que ma vie à moi, elle était très auto-centrée. Dans mes rêves, je voyais des gens consacrés, des gens qui donnaient toute leur vie. C'était quand même un peu culpabilisant. Je ne sais pas comment vous dites. Mais j'y voyais aussi une grande espérance quand même. Pardon,

  • Benjamin

    culpabilisant dans le sens où eux donnaient leur vie et vous ne donnaiez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et moi, rien du tout. Mais c'était ça le sujet. C'était que vraiment, moi, je ne donnais rien. Que moi, ma vie, elle tournait autour de moi, de mon petit moi, moi, moi, moi, mon confort, moi, mon travail. Et qu'en fait... Ce n'était pas ça la vie. Ça, je l'ai quand même pris de plein fouet. C'était quand même une grosse claque. Et même mon entourage du moment, même mon mari, peut vous dire que je ne suis pas la même personne avant et après. Lui, il dira que je suis meilleure. Donc, il est resté. Mais moi, je sais que ça a tout changé dans ma vie. Et avec le recul maintenant, je me dis, avec le caractère que j'ai, etc., peut-être que si ça n'avait pas été si violent, je n'y serais pas allée. Parce qu'après, on décide de s'intéresser, on décide de comprendre qu'on a été créé, d'où on vient, etc. Ce que Christ attend de nous, qu'on vive un peu dans ses pas, etc. Et ça demande quand même des renoncements, des changements. Je pense que si moi, ça n'avait pas été si fort, je n'aurais peut-être pas eu le courage ou la force après de décider de vivre cette vie-là et de vivre cette foi.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, parce qu'il y a donc cette expérience. mystiques, enfin en tout cas ces rêves plus grands mais vous auriez pu choisir également de pas finalement vous en saisir et de les considérer comme...

  • Audrey Boibessot

    c'était pas possible parce que c'était quoi ?

  • Benjamin

    c'était trop fort ?

  • Audrey Boibessot

    ah mais c'était... ça avait rien à voir je vous dis un rêve parce que j'ai pas d'autres mots mais franchement c'était pas ça mais c'est fou si vous me disiez qu'en fait on m'a transportée pendant 10 heures et que pendant 10 heures j'étais ailleurs et tout ça, je vous croirais plus que juste j'ai rêvé pendant toute la nuit et je me suis réveillée le matin. C'est fou, ça a mis des choses à l'intérieur de moi, ça a transformé. Même là, quand je vous en parle, je repense aux sentiments que j'avais. J'ai l'impression que mon cœur a explosé.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, j'allais vous poser la question. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous ressortez de ces nuits un peu sans sommeil, comme vous les avez décrits au départ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, tout de suite, je comprends que ma vie ne sera plus jamais comme avant. Tout de suite, tout de suite, déjà. J'en parle tout de suite à Hervé, à une ou deux amis que j'ai. Tout de suite, je sens que ma vie sera transformée, que l'amour sera au centre de tout dans ma vie. Parce que vraiment, cet amour-là, je ne l'imaginais pas. Je ne l'avais jamais... Je n'y avais jamais pensé. Pour moi, la foi, c'était vraiment des règles et un rite. Parce que c'est comme ça qu'on m'avait transmis le peu qu'on m'a transmis, alors que pas du tout. Et je me rends compte à ce moment-là que c'est sûr qu'en rite et en... En tout ça, j'y connais rien. Il va peut-être falloir quand même que je me remette à la page et tout ça, parce que tout de suite, j'ai envie. Tout de suite, j'ai envie de ça, mais avec cette profondeur que j'ai reçue dans cette révélation-là, qui est vraiment basée qu'autour de l'amour. Vraiment, le message principal, c'était d'aimer plus, d'aimer mieux, d'aimer plus fort. Et que moi, j'étais aimée pour ce que j'étais dans mes faiblesses, dans... Voilà, tout ce que j'ai de petit et d'humain. Et ça, c'était très puissant.

  • Benjamin

    Ça veut donc dire que ces rêves, ils vont entraîner un changement de vie profond pour vous, qui se concrétise, qui se matérialise par quoi ? C'est-à-dire que ces rêves faits, vous allez tout de suite frapper à la porte d'une église ? Quasi. Comment ça va se passer ?

  • Audrey Boibessot

    Franchement, je suis allée dans la librairie chrétienne de Toulouse. À l'époque, c'était Siloé. Et je ne lui ai pas raconté ma vie, mais je lui ai dit, voilà, je suis une adulte, j'aimerais me rapprocher de tout ça, recommencer et tout. Est-ce que vous avez des livres ? Et donc, il m'avait conseillé des livres un peu de recommençant, quoi. Un peu limite le catho pour les nuls, quoi. C'était un peu ça, les bouquins. Donc, voilà, je commence à me renseigner et tout. Donc, je me refais un petit peu le grosso modo de l'histoire, les évangiles, tout ça. Et comme je viens d'une famille catholique, mais qui n'était pas, encore une fois, j'adore mes parents, mais il faut dire ce qu'il y est, ils étaient devenus presque anti tout ça. Je me dis, je ne dois pas être catholique, ça doit être autre chose. Donc, comme l'appel, il est très christique, je me dis, les autres, c'est les protestants, je vais me tourner vers ça. J'ai la chance d'être à Toulouse, à Toulouse, il y a un choix incroyable. Donc, je rencontre plusieurs personnes et tout ça. Et je rencontre un pasteur à Toulouse, mais alors, il ne se passe rien, mais vraiment rien. Je me dis, bon, ce n'est pas ça. Je vais à, alors ils n'appellent pas ça une messe, mais à une célébration, un culte, voilà. Excusez-moi, je n'y connais rien. Et du coup, pour moi, dans mon cœur, il ne se passe rien. Donc mon appel, pour moi, il n'est pas lié à ça. Et mon appel de ces trois nuits, il laisse un vide que je sens que j'ai vraiment besoin de combler. Et sur le moment, enfin maintenant, quand je pense, je me dis, bon, ça aurait pu être une quête de des années. Mais sur le moment, je suis sûre de pouvoir le combler rapidement. Donc, je cherche en vain des solutions. Et donc, la personne qui va être mon futur mari est coiffeur à Toulouse. Et il me dit, écoute, moi, j'ai un client, le gros cliché. Il me dit, moi, j'ai un client, il a sept enfants. Donc, écoute, moi, je pense qu'il est cateau. Et aujourd'hui, ça me fait beaucoup rire parce que voilà. Et il me dit, il est formidable. C'est vraiment quelqu'un, tu le rends compte, tu crois en Dieu de toute façon. Donc, il faut que tu ailles parler avec lui et tout ça. Et donc, cette personne, elle est notaire à Toulouse. Et donc, j'organise un rendez-vous et je lui dis. Voilà, je lui dis.

  • Benjamin

    Partagez votre expérience.

  • Audrey Boibessot

    Je viens avec mon mari et mon mari lui dit, écoute, Philippe, on n'est pas du tout venu pour parler appartement et tout. En fait, Audrey, elle a un truc un peu fou à te raconter. Elle a senti un appel. et il faut que tu l'aides. Et lui, pas du tout dans le jugement,

  • Benjamin

    pas des arceaux du tout,

  • Audrey Boibessot

    il me dit mais c'est formidable, c'est fabuleux. Alors je lui dis que j'ai déjà vu un pasteur, il me dit non mais n'importe quoi, il me dit non, non, non, pas du tout, pas du tout. Alors que ça aurait pu, moi ça ne me choque pas du tout, j'ai des amis protestants aujourd'hui, mais l'appel de chacun est un peu personnel. Mais lui, très comme ça, il me dit non, non, non, tu vas venir, il y a une messe vendredi soir, c'est très sympa, il y aura plein de monde, c'est une messe anniversaire, il faut que tu viennes. Et donc, je suis invitée et ça commence comme ça.

  • Benjamin

    C'est quasiment votre première messe ?

  • Audrey Boibessot

    Je suis déjà allée à des messes, mais vraiment familiales, obligatoires, d'enterrement et de choses un peu comme ça, où je n'ai rien senti, rien vécu.

  • Benjamin

    Et cette première messe, là, pour le coup, elle a vraiment un écho particulier ?

  • Audrey Boibessot

    C'est fou, c'est fou. Je me revois tellement, je me suis acheté une robe et tout pour y aller. Je me dis aujourd'hui, c'est n'importe quoi. Non, mais franchement, je me dis c'est fou parce que vraiment, je rencontrais quelqu'un. J'allais...

  • Benjamin

    C'est un premier rôder.

  • Audrey Boibessot

    J'aurais aimé encore de vous raconter. franchement j'y allais dans l'idée de vraiment de rencontrer ce que j'avais vu ce que j'avais senti et tout et cette messe elle est folle parce qu'en fait j'arrive, il n'y a pas les micros c'est une église toulousaine le prêtre a un accent incroyable on ne comprend pas ce qu'il dit je suis au fond, tout au fond parce que vraiment par humilité j'étais très gênée d'être devant donc je suis tout au fond, tout au fond et ça se passe quand même je ressens exactement la magie de Je n'ai pas les mots pour vous dire, ce n'est pas de la magie, mais le beau de mes rêves est là. Je ressens cette beauté, je ressens...

  • Benjamin

    Il y a un lien qui se fait entre les deux, entre ces rêves et cette première participation.

  • Audrey Boibessot

    Je me dis, c'est ça. Tout ça, ça te mène là. Il faut que tu prennes tout ce que tu peux prendre parce que c'est ici. Et donc, je fais la messe et tout ça. Il y avait une sorte de petit goûter après. Donc, je suis conviée au goûter. Et je rencontre des gens, tout ça. Lui, il connaît tout le monde, donc il parle de moi. Ça me gêne beaucoup.

  • Benjamin

    Donc, votre ami nocère.

  • Audrey Boibessot

    Voilà. Ça me gêne beaucoup parce que lui, il en parle très facilement. Mais pour moi, c'était tellement personnel ce que je lui avais dit. Bon, avec le recul, ça ne me gêne pas. Et alors, tout de suite, il me présente des gens. Il me dit, bon, alors là, ces personnes font du kathé pour adultes. Il faut que tu y ailles. C'est formidable. C'était le soir de la semaine, etc. Et moi, je suis hyper partante. Je me dis, bon, bien sûr. il faut tout revoir, il faut tout refaire et j'ai une soif de pratique et de théorie de tout savoir, de tout comprendre maintenant je sais qu'en fait on ne comprend pas plus mais en tout cas on essaye d'utiliser cet amour du mieux qu'on peut et tout se lance comme ça et c'est vraiment le début d'une super aventure, un an après je suis à Rome je fais Pâques au Vatican avec ces gens et pendant la messe de Pâques tout le monde se thème pour prier pour les gens qui ne croient pas. Et alors là, pour moi, c'est vraiment hyper fort parce que je me dis l'année d'avant, au même moment, si ça se trouve, tout s'est déclenché parce que des gens ont prié pour moi, enfin, ou prié en l'air, mais pour des gens qui ne croient en rien. Et que c'est ça l'effet que ça fait, de venir chercher des gens qui n'ont rien demandé, entre guillemets, pour changer leur vie à tout jamais, mais en bien. Donc c'est très fort. Et depuis, j'essaye d'en faire le centre de ma vie. Et voilà, l'amour, c'est tout ce qui compte. C'est la phrase qui me caractérise. Maintenant, les gens me connaissent par cette phrase parce que je l'ai beaucoup utilisée et que c'est tellement ce que je pense. Mais c'est vrai que tout vient de là.

  • Benjamin

    Merci déjà d'avoir accepté, justement, de nous livrer quelque chose qui vous est très personnel. Et au début, en préalable à cet entretien, vous m'aviez fait part de vos réticences, de vos peurs de pouvoir l'évoquer. Merci de cette confiance et de le livrer à nos auditeurs. L'autre aspect de votre vie, Audrey, c'est bien évidemment cette grande famille que vous avez fondée avec Hervé. En deux mots, aussi, est-ce que vous pouvez nous raconter d'où vient ce désir d'une grande famille ? Parce que si j'ai bien compris, ce n'était pas votre expérience personnelle. Vous n'avez pas vécu, grandit dans une grande famille.

  • Audrey Boibessot

    Mais ça aussi, c'est joli parce qu'en fait, moi, j'ai toujours eu une grande admiration pour les grandes familles. Dans ma famille un peu plus lointaine, il y avait une famille de sept enfants. que mes parents connaissaient très bien. Et j'étais en admiration totale. Je me disais, eux, ils ont réussi leur vie. Qu'est-ce qui est plus important, au fond, que de faire des enfants ? Vraiment, je rêvais ça en me disant, bien sûr, que ce n'était pas accessible du tout. Parce que je voyais bien qu'eux, la foi, forcément participaient à ce que tout soit possible. Voilà, ce projet, foi que moi, je n'avais pas. Mais quand je me suis convertie, et que l'ouverture à la vie fait partie aussi des choses qu'on accepte et qu'on adopte un peu, quand on décide de mettre la foi au centre de sa vie, ça a pris du sens. Je me suis dit, maintenant, qu'est-ce qui t'empêcherait de ça ? Et puis, Hervé, lui qui venait d'une famille, alors par contre encore plus loin que mes parents, parce que lui-même n'était pas baptisé, ses parents n'étaient pas baptisés, etc. Il a tout recommencé avec moi. Pour la petite histoire, il a tout fait. Il s'est fait baptiser, communion, pardon, confirmation, tout. Il a tout fait jusqu'à notre mariage. Et c'était trop touchant, alors que je ne lui avais rien imposé. Mais il a été touché par une grâce lui aussi. C'est trop beau. beaucoup moins mystique, mais par l'exemple, par le changement de vie, s'est intéressé, ça a pris du sens dans sa vie, etc. C'est trop beau. Je suis très fière de lui. Parce que c'est pas facile d'être adulte et de tout recommencer, de remettre en question tout ce en quoi on croit ou on croit pas. Et en fait, lui avait vraiment une admiration pour les familles nombreuses, rien à voir avec la foi non plus. Et donc, on s'est dit, pourquoi pas nous ? Puisque de toute façon... Et donc, c'est vrai que quand on s'est mariés, on avait dit aux gens, vous verrez, on aura huit enfants.

  • Benjamin

    Vous êtes mariés depuis quel an ? 2011.

  • Audrey Boibessot

    et pour l'anecdote un peu mignonne mais tristouille quand même la personne dont je vous ai parlé Philippe le notaire sur Toulouse c'est devenu le parrain de mon mari quand il s'est converti donc c'est des gens qui comptent beaucoup pour nous ils ont eu donc 7 enfants parmi ces enfants plusieurs sont parrains de nos enfants et Philippe est parti d'une maladie et quand on priait pour avoir des enfants je vous en parlais on a eu du mal à avoir nos enfants etc... Philippe, il nous disait qu'il allait partir, qu'il n'allait pas rester et que de là où il serait, il nous enverrait tellement d'enfants qu'on ne saurait plus où les mettre. Et aujourd'hui, on n'est pas très loin. On n'est pas très loin et c'est très beau. Et on ne peut pas s'empêcher, nous, avec mon mari, de penser à lui, à chaque enfant qui arrive.

  • Benjamin

    Vous avez évoqué, Audrey, famille nombreuse, mais pour autant, ça n'a pas été simple de faire advenir cette famille au départ. Est-ce que vous pouvez nous raconter ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Le premier enfant s'est fait attendre longtemps.

  • Audrey Boibessot

    Oui, c'est ça. Tout de suite après notre mariage, notre voyage de noces, j'ai une grossesse qui n'est pas arrivée à terme. Ça, ça a été pour moi très difficile à accepter parce que vraiment, j'avais un souhait d'enfant très, très fort. Et puis après, ça a été très long, plus de trois ans sans tomber enceinte. On dit qu'après deux ans, déjà, les risques que ça ne se fasse pas sont plus grands. Donc déjà, trois ans. Voilà, tous nos amis priaient pour nous, ils ont mis des cierges partout. Bon, ça ne se faisait pas. Et à un moment où j'étais à peu près en train d'accepter qu'en fait, je m'étais peut-être trompée. Peut-être qu'après tout, je n'étais pas faite pour avoir des enfants. Des fois, on a une vision de notre bonheur, qui n'est pas forcément celle que le bon Dieu a pour nous, très clairement. Et donc, avec mon mari, on était vraiment dans cette démarche de dire, bon, attends Seigneur, peut-être tu nous attends à autre chose. On sera peut-être plus disponible pour faire d'autres choses, le bien ailleurs, etc. Et moi, je suis partie en retraite dans les Pyrénées, dans un sanctuaire marial. Et j'ai demandé pour la dernière fois un fils. J'ai dit, là, ça fait vraiment longtemps que j'attends. C'est quelque chose qui est éprouvant pour moi. Oui,

  • Benjamin

    c'est ça, parce que peut-être un petit arrêt. Mais comment vous, spirituellement parlant, vous traversez cette période d'attente avec Hervé ?

  • Audrey Boibessot

    La foi, elle ne m'a jamais quittée. Je n'ai jamais eu, depuis ma conversion, depuis 2009, un doute. Jamais. Et je pense que je suis...

  • Benjamin

    Questionnement.

  • Audrey Boibessot

    Je vous en parlerai, si, après avoir été un peu... Mais pour autant, je n'ai jamais douté. Je ne pourrai plus jamais douter. Je pense que c'est le vrai cadeau que j'ai reçu. C'est que ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire qu'en pratique, je suis au top. Parce que j'aimerais être bien meilleure. Parce qu'on est humain et que voilà. Mais quand même, j'ai la chance d'avoir comme vu quelque chose. Et ça, ça m'animera, je pense, j'espère encore, toute ma vie. Mais c'est vrai que ce premier bébé se fait attendre. C'est très long et c'est très éprouvant. La foi m'aide. Je vous dis, on prie beaucoup pour ça. Mais vous savez, les gens, on leur dit toujours « Ah mais n'y pense plus ! » Et tu viens « Non mais on y pense nuit et jour en fait, quand on veut fonder une famille, et c'est ça qu'on a l'impression que c'est le moment, on y pense tout le temps. » Et aujourd'hui, ça me semble fou de vous raconter ça, parce que forcément, avec le parcours qu'on a, mais je me rappelle quand même très bien à quel point c'était dur. Et les gens, les réflexions des gens, « Ah mais vous allez rester comme ça, égoïste, sans enfant, combien de temps ? » Les gens ne se rendent pas compte. Que vous êtes dans une attente, que ça ne marche pas toujours comme on veut. Donc c'est très long. Et dans ce sanctuaire, je demande un fils, boulon aux yeux bleus, et je dis, quitte à vous demander, je vous demande tout. Et je lui dis que si je suis exaucée, mon fils sera pour elle. Je dis ça à la Vierge Marie.

  • Benjamin

    Sera pour elle,

  • Audrey Boibessot

    c'est-à-dire ? Que j'aimerais qu'il ait une vocation très forte, que j'approuverais tout et que je lui laisserais mon fils. Sur le moment, c'est ça que je dis.

  • Benjamin

    Et donc ?

  • Audrey Boibessot

    Quinze jours après, je suis enceinte de mon fils. Et il est blond, il est bleu. Je comprends que ça fasse bizarre et que ça...

  • Benjamin

    Qu'est-ce que vous comprenez, vous, peut-être, de cette réponse ?

  • Audrey Boibessot

    Ça peut être un très gros hasard. Chacun le voit, voilà. Ça peut être un très gros hasard et tout ça, et tout ça. Moi, je me dis que le Seigneur m'a très bien cernée. Moi, j'avais besoin de signes un peu probants que j'ai été servie. Parce que plus jamais je lui ai demandé quelque chose d'aussi précis. Et que je lui ai donné toute ma confiance. Et que je me suis, depuis lors, beaucoup plus laissée, en toute confiance, aller à ce que lui attendait de moi. Mais je pense qu'à ce moment-là, j'étais encore toute neuve dans ma foi. Et que j'avais besoin... Soit, ce que je lui ai dit, c'est que je comprenais... soit je ne tombais pas enceinte là jusqu'à l'été et je changeais de projet de vie, on faisait autre chose, on arrêtait de se morfondre et tout. Soit j'étais exaucée et je serais la meilleure mère possible et je ferais mon maximum et tout ça. Je me suis bien vendue. Et du coup, ça a marché. Mais c'est vrai que ça me fait sourire aujourd'hui, mais c'est un signe très fort. Moi, quand j'ai vu mon fils, je me suis dit non, mais c'est fou.

  • Benjamin

    Et donc, en plus, parce qu'il y a eu la grossesse tant désirée arrive. Pour autant, vous m'avez raconté en préparant cet entretien que c'était encore que le début des épreuves à venir. Il y a eu des problèmes médicaux, vous allez nous raconter.

  • Audrey Boibessot

    J'ai eu une grossesse difficile, mais comme beaucoup de premières grossesses. On s'écoute quand même beaucoup, la première grossesse, tout ça, c'est un peu... Moi, j'avais perdu un bébé, donc je ne la vivais pas très sereinement non plus. Mais bon, j'étais quand même très touchée d'avoir été exaucée juste après cette retraite. Donc, j'étais quand même portée par des grâces de confiance. J'étais bien. Alors... Et en fait, à sept mois, j'ai dû subir une césarienne en urgence parce que j'ai fait une pré-éclampsie. C'est une maladie du sang. Voilà, il y a 30 ans, on en mourait. C'est un truc quand même un peu costaud. Et donc, ils ont sauvé mon fils et moi. Ça a été très, très violent parce que je ne m'en suis pas rendu compte du tout. C'est vraiment d'une heure à l'autre, ça bascule. Vous avez des œdèmes très, très forts d'un coup. une tension très haute. Moi, j'avais eu une grossesse complètement normale pendant sept mois. Pas un problème, hormis les maux de grossesse habituel. Et d'une heure à l'autre, je me suis sentie très mal. Et à la clinique, ils ont pris ça très, très au sérieux. J'ai reçu l'onction des malades et tout. Moi, j'ai fait venir un prêtre. J'ai eu très peur. Et mon fils est né à sept mois, donc prématuré. Et on l'a fait baptiser à la clinique le lendemain de sa naissance, parce qu'il est né la nuit. Donc, dès le matin, quelqu'un est venu baptiser mon fils sans les os. Déjà suffisamment, parce que franchement, ça craignait.

  • Benjamin

    Il y avait une inquiétude pour sa vie ?

  • Audrey Boibessot

    Il avait tout, le respirateur, la sonde, tout. Il faisait 1,7 kg.

  • Benjamin

    Comment vous traversez-vous ce moment ? Alors j'imagine bien évidemment...

  • Audrey Boibessot

    On prie beaucoup, je prie beaucoup. J'étais focus sur lui, en fait. Je me disais, moi, franchement, au final, je me trouve que je n'ai pas beaucoup pris pour moi-même. J'étais vraiment focus. Moi, je disais au Seigneur, tu ne peux pas me le donner, me le reprendre, ce n'est pas possible. Il ne fallait rien donner, quoi. Là, il est là, il faut qu'on traverse ça, il faut qu'on y arrive. Et j'avais la certitude que ces épreuves me serviraient, que je pourrais aider d'autres gens. Depuis ma conversion, je vois toutes mes épreuves comme la possibilité d'aider un jour quelqu'un d'autre qui traversera ça. Et donc, ce n'est pas simple à vivre. Hervé, je pense, a été vraiment très touché, très affecté par la situation parce qu'on lui dit qu'il peut perdre son bébé. Je pense que pour un papa c'est dur mais quand même c'est un peu moins fort. Mais quand on lui a dit qu'il pouvait me perdre à moi...

  • Benjamin

    Donc, il a eu le droit d'assister à l'intervention. Je me revois lui dire d'aller stabiliser tout ça. Je sais que ce n'était pas simple. Et après, mon fils est arrivé. Et ce n'était pas la fin des soucis, parce qu'il a fallu rester trois semaines. Normalement, on reste deux jours à la clinique. Là, il a fallu rester trois semaines. Moi, parce que j'avais des suites d'intervention compliquées. Et puis, le petit, parce qu'il fallait qu'il n'ait plus de respirateur, plus de sonde, plus rien.

  • Audrey Boibessot

    L'autre, vous m'aviez... partagez le fait que, potentiellement, avec ce que vous aviez traversé, c'était aussi abandonner l'idée d'une famille nombreuse.

  • Benjamin

    Ah mais complètement. C'est-à-dire que là, il y a plein de femmes qui comprendront très bien ce que je dis. Pendant des années et des années, les gynécologues qui avaient aidé des femmes à accoucher en pré-éclampsie leur demandaient de ne plus jamais tomber enceinte et de ne plus jamais avoir d'enfants. Et encore maintenant, il y a des gens qui demandent ça aux patientes. Mon gynécologue, qui ne partage pas du tout ma foi, c'est une personne que j'aime beaucoup, est très compréhensif et comprend très bien notre façon de vivre. Moi, quand j'étais enceinte, déjà, il avait partagé notre attente. Et puis après, quand je suis tombée enceinte, je lui ai dit, vous savez, on en aura plein. Et on l'avait prévenu et ça le faisait bien sourire. Et quand je suis tombée malade, quand j'ai eu tout ça, il m'a beaucoup aidée, beaucoup suivie. Et il m'a dit, ça va être compliqué pour avoir d'autres enfants. Il me dit, mais après, voilà, moi, j'ai déjà vu des femmes en avoir d'autres. Et je ne fermerai pas la porte. Je connais votre désir d'enfant. Et on va y arriver. On va mettre des choses en place. Vous aurez un suivi particulier. Il faudra attendre. Il faudra être très patient, très vigilant. Mais je ne ferme pas la porte. Il faut qu'on se donne un an. Donc, une fois que j'ai eu mon fils, il m'a vraiment dit, pendant un an, c'est zéro grossesse. Zéro, zéro. Donc, nous, on a été très, très obéissants dans notre foi, tout en restant très... très cohérent avec notre façon de vivre et tout. Mais on a été très obéissants.

  • Audrey Boibessot

    Comment, peut-être avec le temps, quel recul vous avez sur... Parce que la famille, c'est donc à quoi ça va s'agrandir jusqu'à arriver à tant crèdre le dernier. On est d'accord. Il va y avoir un an. Un an, c'est ça. Quel regard vous portez aujourd'hui, après avoir traversé cette épreuve initiale sur cette famille nombreuse qui était vraiment votre désir profond qui a pu se réaliser ? Dans une optique de foi, comment vous relisez tout ça ?

  • Benjamin

    C'est fou. Franchement, je savoure déjà au quotidien. Je me dis qu'avec Hervé, on a toujours pensé que notre bonheur se trouvait là, dans ce chaos un peu... Parce que c'est un chaos de vivre avec huit enfants de moins de dix ans. Dans ce bruit, dans tout ça, à la fois, c'est loin de ce qu'on est, parce que nous, on adore le calme, on aime ce qui est rangé, tout ça. Et en même temps, on aspire à cette vie-là. Donc, quand on y est avec tous nos enfants, c'est très régulièrement qu'on se dit... Tu te rends compte, c'est la vie qu'on voulait. On a la vie qu'on voulait, etc. On est très reconnaissant. On rend grâce pour tout, tout le temps. Mais ça nous semble normal. Franchement, avec le recul, j'aurais préféré être encore plus tranquille. On a eu quand même des moments très éprouvants et tout ça. Et j'étais en confiance. On a suivi tout ce qu'on pouvait. Mais j'aimerais l'être encore plus. Si c'était à refaire, j'aimerais l'être encore plus.

  • Audrey Boibessot

    C'est-à-dire se dire...

  • Benjamin

    Ça va aller.

  • Audrey Boibessot

    Ça va aller. Oui,

  • Benjamin

    ça va aller. C'est vraiment ce qu'on a essayé de se dire au fur et à mesure, parce qu'on a eu d'autres épreuves encore après. Mais si c'était à refaire, je me dirais vraiment « et confiance » . Et même si le résultat avait été différent, si au final on avait pu avoir que le premier ou que le deuxième, parce qu'on a eu des soucis au deuxième aussi, je dirais vraiment « et confiance » parce que finalement, nous on a vraiment une idée très auto-centrée de ce qui va faire notre joie et notre bonheur. Alors qu'en fait, notre bonheur, il est en Dieu. Il n'y a que lui qui sait vraiment ce qu'il a prévu pour nous. Et en fait, il faut se laisser porter. En étant acteur de sa vie, mais il faut se laisser plus porter encore. Moi, c'est ça que j'essaierai de faire.

  • Audrey Boibessot

    Donc, vous témoignez de cet abandon, finalement, auquel vous avez été presque obligé, contraint par les expériences de vie. Vous avez d'ailleurs évoqué à l'instant qu'il y avait eu encore d'autres épreuves. On peut peut-être en dire un mot ? Oui,

  • Benjamin

    bien sûr. Au bout d'un moment, mon gynécologue, il me dit, pendant un bilan, il me dit, là, tout est au vert, tout va bien. Si vous voulez, on repart sur un projet de bébé. Alors, on est hyper enthousiaste et donc, on se dit que c'est bon. Et là, je tombe enceinte tout de suite. Donc on se dit, super, on a suivi tout ce qu'il fallait faire. Ça marche super bien et tout. J'ai une grossesse moins difficile. C'est épouvant une grossesse, mais voilà. Une grossesse qui va à terme, très, très surveillée. Donc on va vers un accouchement classique. Et ça, ce serait formidable. Et pendant que je suis enceinte, on trouve une maladie à mon mari. Un cancer, c'est compliqué. Lui, il est en train de changer de travail. Il ouvre un très gros salon sur Toulouse. Il tombe malade. C'est compliqué pour lui. Et surtout, on nous dit qu'on n'aura pas d'autres enfants parce que le traitement va être trop lourd. Comme il est jeune, ils vont faire des traitements costauds. On nous propose plein de petites solutions. Pour si jamais un jour, on veut faire un enfant médicalement assisté, tout ça. Nous, on n'est pas trop dans cette mouvance. Donc, on se résigne à ça. On se dit, mais attends, on était parti pour peut-être pas en avoir. Et là, on a un garçon, une fille bientôt. On reste focus là-dessus en se disant, en rendant grâce un maximum pour ce qu'on a déjà reçu. Et avec une déception, je ne vais pas vous cacher. C'est sûr que c'était notre plan de vie, notre idéal qui tombait. On ne va pas se mentir. Mais on se sent quand même béni. d'avoir deux enfants. On se dit, c'est quand même déjà une chance. Donc, ma grossesse est quand même tourmentée parce que son pronostic vital n'est pas engagé. Mais quand même, c'est pas plaisant d'être malade, etc. Il y a des risques de récidive pendant plusieurs années. Je sais qu'il part sur des années de suivi et tout. On s'en serait bien passé. Et j'accouche normalement de ma fille.

  • Audrey Boibessot

    De la même façon, cet épisode, est-ce que... comme l'autre, celui de la grossesse et de grossesse difficile, la première, est-ce que vous la vivez aussi, j'imagine, dans la prière ?

  • Benjamin

    Vous n'imaginez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et encore de façon différente ?

  • Benjamin

    Bien sûr. Ma foi, en fait, elle est omniprésente dans ma vie depuis ces trois jours de conversion. C'est-à-dire, ça ne m'a pas lâchée. Je ne suis plus la même personne. C'est-à-dire qu'il n'y a rien que je décide, il n'y a rien que je veux faire sans me poser la question de... vraiment mon lien avec Dieu, comment... Face à Dieu, quel est le bien fondé de telle ou telle décision, etc. Et je lui confie tout, tout, tout.

  • Audrey Boibessot

    Est-ce que ça veut dire, Audrey, que c'est une foi qui bannit la peur ? Je veux dire, quand la personne aimée est confrontée à une maladie grave, est-ce que... pour que nos éditeurs aussi comprennent dans quelle attitude, dans quelle disposition de cœur vous l'avez vécu.

  • Benjamin

    On ne perd pas de vue la réalité. La foi, ça n'annule pas ni la peine. C'est ce que j'essaye des fois de raconter. Ça n'annule pas ni la peine. Mais je ne suis pas convaincue non plus que ma foi va le sauver. On n'est pas là-dedans, en fait. Je ne sais pas comment bien... L'espérance que m'a donnée cette foi très forte et que j'essaye de... de faire vivre depuis, c'est qu'on n'est pas maître de tout. C'est que ce qu'on vit ici, ce n'est pas le plus important. Et c'est vraiment d'être dans une espérance que c'est l'amour, en fait, qui... Je ne sais pas comment vous... Je ne sais pas comment dire. En fait, c'est vraiment... On vise autre chose, quoi, quand on a la foi. Moi, quand mon mari tombe malade, je ne supplie pas le Seigneur de le sauver. Je le supplie de faire ce qu'il faut, ce que lui pense bon pour nous. bien sûr que moi j'aimerais garder mon mari toute la vie, je lui dis dans la prière. Mais après je pense que vraiment quand on a une vraie espérance, quand on croit après, quand on pense qu'ici c'est vraiment pas le gros de notre vie, c'est un passage, on vit plus les choses de la même façon. Ça veut pas dire qu'on n'a pas peur, parce qu'après moi je suis humaine et tout, et j'ai peur pour mes enfants tout le temps, les gens le savent, j'en suis confiée plein de fois. Je suis plutôt trouillarde sur plein de trucs. Je crois vraiment fondamentalement qu'on emmène notre amour, en tout cas avec nous, et qu'il faut que tout ce qu'on fasse soit fait dans cet amour-là.

  • Audrey Boibessot

    Donc tous les autres enfants, Audrey, après coup, sont arrivés sans aucun problème médical ?

  • Benjamin

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'une fois que Camille est arrivée avec un accouchement classique, je passe en zone de non-risque. J'ai eu un accouchement normal, donc je ne suis plus considérée comme à risque par rapport à l'après-éclampsie du premier. Et donc, je n'ai pas de consignes particulières. Le médecin me dit, pour nous, il n'y a pas de consignes particulières. Alors, on avait cette annonce un peu forte de l'oncologue qui nous avait dit, votre mari ne pourra plus avoir d'enfant. Et donc, c'est vrai qu'on était parti un peu dans cette idée-là. Sauf qu'en fait, on n'a jamais eu des enfants aussi rapprochés du coup, parce que mon troisième enfant est arrivé très vite. Ils n'ont que 13 mois d'écart, ma deuxième et ma troisième, parce qu'on pensait vraiment que ce n'était pas possible. Et donc là, c'est la beauté de ça. J'apprends que je suis enceinte de ma troisième à l'enterrement de Philippe. Donc c'est très fort. Et donc j'attends une fille. Donc c'est très fort. J'étais vraiment très heureuse. Et puis après, tous les ans, on a eu la chance d'accueillir un enfant. En fait, nous, on a pris le parti d'être très ouvert à la vie. Voilà, de laisser Dieu agir dans nos vies. Donc, on reçoit les enfants au fur et à mesure qu'on nous les offre, vraiment comme des cadeaux. Et ce n'est pas toujours le bon moment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix. C'est un choix de vie très fort. Et on est très heureux. On a la chance d'avoir des enfants qui accueillent leurs frères et sœurs d'une façon merveilleuse. Donc, on est très heureux. Et aujourd'hui, on est dix. C'est ça. Donc, j'espère donner espoir à des gens. La science fait beaucoup, on sait beaucoup de choses, mais la vie reste un mystère. Et on n'est pas tout seul, enfin nos enfants. Et je voudrais dire aussi aux gens qui n'arrivent pas à avoir d'enfants que ce n'est pas une question de mérite. C'est que c'est juste à nous dépasser. Ce n'est pas parce que vous êtes moins bien, mais c'est quelque chose de plus grand qui nous dépasse. Ce n'est pas nous qui décidons de tout dans nos vies. Et je sais que c'est très injuste. Moi, je l'ai vécu comme ça. Moi, je lisais des faits d'hiver, des SDF tombent enceintes et tout ça dans la rue et tout. Je me disais non, mais attends, ce n'est pas possible. Et moi, avec tout ce qu'on essaie de mettre en place dans notre vie pour être des gens bien, on n'y arrive pas. Mais en fait, c'est plus grand que tout ça.

  • Audrey Boibessot

    Il faut sortir de ce rapport juste et injuste.

  • Benjamin

    Juste et injuste, exactement.

  • Audrey Boibessot

    Il y a quelques questions traditionnelles dans ce podcast aussi qui viennent clôturer en général cet entretien. La première, elle fait écho à cette expérience, encore une fois, que vous avez longtemps hésité à nous partager sur ces histoires de rêve. Je me disais, quels conseils vous donneriez justement à des personnes qui probablement font aussi ces expériences, mais qui comme vous ont pu avoir ce recul au moment de le partager, en se disant, est-ce qu'on va me prendre pour une folle ? Très simplement, qu'est-ce que vous diriez à une personne qui, comme vous, a pu faire des rêves, faire des expériences un peu mystiques de foi et qui n'ose pas en parler ou qui ne sait pas trop finalement quoi en faire ?

  • Benjamin

    Qu'on ait eu une expérience mystique ou qu'on n'en ait pas eu. Moi, je pense que sans avoir même à se raconter, moi, je n'avais jamais trop raconté ça avant. Rapprochez-vous du prêtre de votre paroisse et expliquez-leur que vous venez de très loin, que vous ne connaissez rien, mais que vous avez envie. Vous avez envie d'apprendre à connaître Jésus. Vous avez envie... d'avoir la foi, c'est possible en fait. Vous pouvez prier pour avoir la foi et vous pouvez croire, et commencer, et pratiquer, et ressentir l'amour du Christ après dans votre vie. Si vous vraiment vous décidez d'ouvrir votre cœur, il n'y a rien qui vous en empêche. Moi très souvent on me dit, mais oui mais moi aussi j'aimerais croire mais je ne peux pas. Mais si tu peux, tu peux. Voilà, les prêtres ils sont là pour ça, bien sûr qu'ils sont très occupés etc. Mais faites-vous une petite place, allez les voir. Et dites-leur, voilà, moi, j'ai vraiment envie de ça. Et moi, j'encourage vraiment les gens à le faire. On me dit aussi des fois, mes enfants, ça les intéresse, mais moi, je ne sais pas trop. Amenez-les à des cours de cathé. Amenez-les. Il y a des très bonnes maisons d'édition qui font des très bons livres. Ce n'est pas parce que vous, on ne vous a pas donné ça que vous ne pouvez pas ni le transmettre, ni vous le vivre. Ne vous mettez pas les barrières que moi, je me suis mise de me dire, voilà, on est chrétien de père en fils. Pas du tout. Sa foi, on la construit. C'est un don, la foi, c'est vrai. Il faut la réclamer, il faut en avoir envie. Et au bout d'un moment, on croit. C'est mystérieux, mais c'est comme ça. Moi, j'ai envie de vous dire, lancez-vous. Le monde a besoin de chrétiens. Le monde a besoin de bons chrétiens. Et plus on sera nombreux et plus le monde sera beau. Moi, je suis très fière aujourd'hui. Et je pense que c'est des valeurs qui manquent à notre société, très clairement. Et donc, j'encourage vraiment les gens à... à transformer leur vie. Après, là où je voudrais préciser quelque chose, c'est que des fois, on me dit, ah oui, mais toi, tu crois en Dieu, tu as bien de la chance. Bon, alors c'est vrai, je me sens très chanceuse, je ne vais pas vous mentir, je me sens très chanceuse, je rends grâce régulièrement pour cette conversion et tout, mais ce n'est quand même pas que de la chance, à un moment, c'est aussi accepter ça, c'est aussi s'y plonger corps et âme, et c'est aussi une exigence que je comprends que plein de gens aient du mal à épouser, parce qu'être chrétien, c'est pas que aller à la messe le dimanche c'est pas que porter une croix c'est une exigence de vie au quotidien dans ses relations avec les autres c'est vraiment une exigence d'amour

  • Audrey Boibessot

    Donc Audrey l'une des dernières questions c'était de vous demander est-ce qu'il y a un livre qui a pu apparaître vraiment essentiel, important pour vous dans votre démarche de foi naissante ?

  • Benjamin

    Alors beaucoup de livres j'ai lu beaucoup beaucoup après ces trois nuits et j'ai trouvé que c'était vraiment des livres plus ou moins bien. Et il y en a qui m'ont beaucoup aidée. Et suite à cette messe dont je vous ai parlé, on m'a offert un livre qui s'appelle Dieu est parmi nous, qui m'a énormément aidée et qui encore aujourd'hui, 16 ans après, m'aide beaucoup.

  • Audrey Boibessot

    Alors quoi est-ce qui vous a justement apporté ce que vous cherchiez,

  • Benjamin

    en tout cas dans cette époque fondatrice ? Je lisais beaucoup de livres un peu trop scolaires. Voilà. Et je ne me sentais pas...

  • Audrey Boibessot

    Ça ne vous touchait pas ?

  • Benjamin

    Ben non. Ça ne me touchait pas. Je ne trouvais ça pas... Voilà. Et moi, j'avais vraiment besoin de livres qui me touchent en plein cœur. Alors, il y en a d'autres, mais celui-là, il me plaît parce que j'y suis retournée, j'y retourne souvent. Alors, en fait, il est fait par des petits chapitres. Les sujets ne se suivent pas forcément, donc du coup, on n'est pas obligé de le lire d'un coup. Mais c'est vraiment très, très bien fait, très pertinent. Et en fait, l'auteur, il vous parle à vous directement. Et pour le coup, on ne ressort pas indemne de cette lecture. C'est plein de petits conseils. Donc, ça m'a aidée pour démarrer cette vie intérieure dont je manquais cruellement, parce que prier, qu'est-ce que c'est ? Essayer de transformer les petits détails de sa vie, être chrétien jusqu'au bout des ongles. Et ce petit livre, il est à la fois très simple et à la fois super profond. Et en fonction d'où on en est dans notre foi, je trouve qu'on peut quand même y trouver quelque chose de pertinent. L'esprit de ce livre, c'est de se dire que bon Dieu, il est partout, dans tous les petits détails de la vie. Il ne suffit pas d'aller faire de l'humanitaire à Katmandou. Être à la maison, être la meilleure mère possible, être la meilleure sœur possible, c'est déjà faire l'œuvre du bon Dieu, c'est déjà le suivre. Et ça, moi, ça m'anime beaucoup, ça me touche beaucoup. Et j'aimerais que les gens se rendent compte qu'on peut faire de grandes choses dans des petites choses.

  • Audrey Boibessot

    Donc c'est Dieu est parmi nous de Salvatore Canal. Je vous avais demandé, Audrey, également de venir avec votre prière préférée. que vous avez fait. Merci. Est-ce que vous acceptez de nous la lire, s'il vous plaît ?

  • Benjamin

    Oui. Alors, c'est la prière et l'Esprit-Saint que Jean-Paul II lisait tous les jours de sa vie, jusqu'aux derniers jours de sa vie. Et pour moi, c'est une personne très inspirante. J'étais à sa canonisation à Rome et j'ai toujours été très touchée par cette personne. Et c'est vrai que cette prière, elle est simple, mais elle dit tout. Esprit-Saint, je vous demande le don de sagesse pour une meilleure compréhension de vous. et de vos divines perfections. Je vous demande le don d'intelligence pour une meilleure compréhension de l'esprit des mystères de la sainte foi. Donnez-moi le don de science pour que je sache orienter ma vie selon les principes de cette foi. Donnez-moi le don de conseil afin qu'en toute chose, je puisse chercher conseil auprès de vous et le trouver toujours auprès de vous. Donnez-moi le don de force pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous. Donnez-moi le don de piété afin que je puisse toujours servir votre majesté divine avec amour filial. Donnez-moi le don de crainte de Dieu pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous.

  • Audrey Boibessot

    Belle prière. Finir cet entretien, Audrey, si vous aviez le Christ en face de vous, là, à l'instant, qu'est-ce que vous lui raconteriez, qu'est-ce que vous lui diriez, qu'est-ce que vous lui demanderiez peut-être ? Je ne sais pas, est-ce que ce serait une question, une affirmation ?

  • Benjamin

    J'essaie de le sentir près de moi tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et si vraiment, vraiment, là, je l'avais tout de suite comme ça... Je me demanderais pourquoi il a enlevé mes parents. C'est bizarre ce que je vais vous dire, parce que, à la fois, je crois vraiment que les choses n'arrivent pas par hasard et que si j'ai perdu mes parents, c'est encore quelque chose qui me dépasse et que je comprendrai un jour, etc. Mais c'est très dur. J'ai quand même une grosse peine au quotidien. J'adorais mes parents. Ils sont partis tous les deux à deux ans d'intervalle il n'y a pas longtemps. Ils me manquent énormément. Et je lui demanderais pourquoi. Je voudrais qu'il m'explique. Mais je lui en veux pas, parce que j'ai travaillé là-dessus et tout. Et vraiment, je pense que les choses, elles n'arrivent pas pour rien, même si c'est très dur. Et puis, je suis convaincue qu'on se retrouve aussi. Parce qu'encore une fois, l'amour, il est éternel. Donc, si vous vous aimez sur Terre, vous vous aimerez ailleurs, etc. On part qu'avec ça. Moi, mes enfants, je leur dis, quand ils sont contents d'avoir des nouvelles chaussures, quand ils sont... J'en dis, tes chaussures, tu les emmèneras pas. Je lui dis par contre, ton amour pour tes frères et soeurs, ton amour pour tes parents et l'amour que eux t'ont donné, tu partiras avec. Et c'est vrai que moi, ma mère, par exemple, elle me manque. C'est fou. Et je lui demanderais quoi ? Je lui demanderais pourquoi des fois des gens dont on se passerait restent et d'autres ne restent pas. Après, je comprends qu'il préfère la compagnie de ma mère que des personnes qu'il a laissées des fois. Donc voilà. Mais ouais, je lui demanderais ça. Et je lui demanderai si j'ai répondu suffisamment à son appel. Est-ce que je suis la personne qu'il espérait que je devienne ?

  • Audrey Boibessot

    Audrey, vraiment merci de tout ce que vous nous avez confié à travers ce podcast. Je vous laisse retourner en Ariège, à Mazère. Et encore une fois, un grand merci pour cet entretien et pour votre confiance.

  • Benjamin

    Merci à vous pour vos contenus et pour tout ce que vous essayez de diffuser. Je trouve ça très riche et très rare. Donc, bravo.

  • Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser un commentaire et une note de 5 étoiles sur les plateformes d'écoute et les réseaux sociaux Les Podcasts de EFC pour faire bénéficier de ce podcast un maximum de personnes. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter les autres épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine la rencontre avec un témoin touché par la grâce dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les autres podcasts de Famille Chrétienne. Toussaint ! Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte de Lelys, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire et d'autres encore. Un grand merci et au prochain premier lundi du mois pour un nouvel épisode.

Description

« L’amour c’est tout ce qui compte », aime-t-elle à répéter. En 2009, Audrey Boibessot a vécu une expérience mystique qui lui a fait connaître l'amour de Dieu. Pour la première fois, celle qui partage son quotidien avec les spectateurs de Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, raconte les conditions étonnantes de sa conversion. Dans ce podcast, la maman de huit enfants mariée à Hervé confie quelle catholique elle est devenue et comment sa foi au Christ conduit désormais toute son existence.

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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne.


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Transcription

  • Benjamin

    Bonjour, je m'appelle Benjamin et je vous souhaite la bienvenue dans la cinquième saison d'Un beau jour, un podcast de famille chrétienne. Un beau jour, c'est l'histoire d'hommes et de femmes croyants qui menaient une vie tranquille, tracée d'avance. Et puis, Un beau jour, un événement inattendu et bouleversant a complètement infléchi le cours de leur existence. Ils nous racontent comment ils en ont été bousculés, changés, rabotés, transformés dans leur vie et dans leur foi. Je suis sûr que vous serez comme moi édifiés et enrichis par ces récits livrés, le cœur et l'âme grands ou bons. Si vous suivez l'émission Familles nombreuses, la vie en XXL sur TF1, vous connaissez probablement Audrey Boisbussot. Âgée de 40 ans, elle a avec son mari Hervé 8 enfants, Foucault, Hildegarde, Mayol, Cernin, Pia, Camille... Eban est en crède. Si elle témoigne facilement de sa foi à l'écran ou dans la vie de tous les jours, Audrey Boisbessot n'a pourtant pas toujours été chrétienne. J'ai ainsi voulu savoir quels événements l'avaient conduit à ce changement radical de vie. Bonjour Audrey, merci d'avoir pris le temps de vous arracher un quotidien bien rempli pour venir vous raconter aux auditeurs d'un beau jour. Alors pour commencer, et comme c'est la tradition dans ce podcast, est-ce que vous pouvez nous présenter... l'objet symbolique de votre histoire que vous avez amené avec vous depuis l'Ariège.

  • Audrey Boibessot

    Oui, bonjour Benjamin. J'ai décidé de partager avec vous un petit objet que j'ai trouvé dans une boutique à Bayonne, des sœurs qui font de la céramique. Et j'ai été très touchée par cette autre façon de prier le chapelet, parce qu'en fait, il s'agit d'une petite pierre qui sert de dizainier. Et alors, j'ai été séduite par la forme parce que c'est une petite pierre. pierre de rosaire qu'elles appellent ça qui qui vraiment à une forme qui permet de la tournée au fur et à mesure de la de la dizaine et ce qui m'a beaucoup plu c'est qu'on se rend compte que dès qu'on la tourne un petit peu dès qu'on l'a en main dès qu'on s'en sert un petit peu elle chauffe elle prend vraiment la température du corps serait que la céramique c'est vivant quoi il ya quelque chose de très je sais pas moi ça m'aide dans mon chapelet quotidien de faire avec cette petite pierre, déjà parce que ça change un peu de l'objet traditionnel, pas qu'on se lasse, mais enfin, le renouveau, c'est toujours un peu... Et là, cette petite pierre, elle est toute chauffée. Si on fait les cinq dizaines, à la fin, elle est vraiment chaude. Et je me dis que ça pouvait être un peu le symbole de la foi que j'aimerais avoir, cette chaleur. Ça me touche toujours. Quand j'arrête et qu'elle est toute chaude, je me dis, j'espère que j'ai réchauffé. Mon cœur, quoi.

  • Benjamin

    Vous êtes quelqu'un de foi, une personne chrétienne. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Peut-être avant d'en venir à l'événement et aux événements qui ont marqué votre histoire et qui vous ont fait, j'allais dire, basculer vers le Christ. Peut-être, est-ce que vous pouvez nous raconter et raconter à nos auditeurs qui était Audrey, plus jeune, et puis justement avant cette rencontre décisive avec le Christ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, dans ma famille, la foi était quand même inexistante. Mes parents de tradition viennent quand même tous les deux d'une famille chrétienne. Eux ont tout fait, baptême, communion, confirmation, mariée à l'église, ils ont été à l'école privée, etc. Mais c'est vraiment, je trouve, une génération un peu sacrifiée. C'est-à-dire qu'ils ont détesté tout ça. Ça manquait complètement de profondeur, je pense. C'était purement des règles et purement un cadre et ils ont détesté. Et donc, ils nous ont élevés, ma sœur et moi, parce que nous, on est deux, dans l'opposé de ça. Alors, pas au niveau des valeurs. Parce que mes parents nous ont vraiment inculqué des valeurs fortes que moi aujourd'hui je considère comme totalement chrétiennes. Mais vraiment, on a été dans le public. Mes parents ne nous encourageaient pas ni au mariage par exemple, ni à des choses comme ça qui semblent sacrées complètement. Et donc j'étais très heureuse, très bien dans ma vie, tout allait très bien. Et je n'avais pas du tout l'impression de chercher quelque chose ou d'avoir besoin de quelque chose. Moi, ce dont on va parler, ça m'est arrivé un an après, par exemple, l'annonce de la maladie de ma maman. Et je me dis, si j'avais choisi ma conversion, je l'aurais voulu quand j'ai su qu'elle était malade. Parce que la première année, ça a été la plus dure à vivre.

  • Benjamin

    Là, peut-être Audrey, vous avez quel âge quand votre maman...

  • Audrey Boibessot

    J'ai 24 ans. Ouais. Et franchement, même à ce moment-là, vous voyez, dans le désespoir total de la maladie, de tout ça, je ne me suis jamais tournée vers quelque chose. Je ne me suis pas dit... Je me sentais toute seule. Je ne me suis pas dit... Après, avec le recul, je me dis que j'ai été appelée plein de fois dans ma vie. Parce que j'ai quand même rencontré plein de gens hyper inspirants. Je n'avais pas du tout, moi, une mauvaise idée des chrétiens ou de la foi. Ça, franchement, en vrai, j'admirais vraiment les gens qui avaient la foi. Et c'était pour moi quelque chose d'inaccessible. Je me disais, mes parents ne l'ont pas, donc je ne l'aurai pas. Donc, voilà. Mais je trouvais ça très, très beau.

  • Benjamin

    Et donc, très concrètement, Audrey, vous étiez, j'allais dire, une enfant de ce monde classique.

  • Audrey Boibessot

    Oui, classique, vraiment jeune active.

  • Benjamin

    Vous aviez fait des études particulières.

  • Audrey Boibessot

    Moi, j'étais très cartésienne. J'avais fait études scientifiques, fac de bio. Et après, j'avais bifurqué parce que je voulais travailler. Donc, j'étais secrétaire médicale. Voilà, ça se passait très bien. J'étais dans un cabinet. Voilà, tout passait très bien pour moi.

  • Benjamin

    Et alors, peut-être, est-ce qu'on peut évoquer, voilà, peut-être cette première, cette grande rencontre que vous allez faire avec le Christ. Donc, peut-être nous le contextualiser, le situer et puis nous expliquer, peut-être, de la façon la plus concrète possible, comment ça s'est passé.

  • Audrey Boibessot

    Franchement, avec mon exposition sur les réseaux, sur TF1, le fait que ma foi ne soit pas un tabou, etc., on m'a très, très souvent demandé, est-ce que j'étais chrétienne de toujours ? Est-ce que j'étais convertie ? Comment je m'étais convertie ? C'est vraiment un sujet que je n'ai pas voulu partager jusqu'à présent, parce que moi, quand j'entends des récits de conversion, souvent, je manque un peu de charité et je me dis que c'est un peu perché, cette histoire. tellement pas envie qu'on pense comme ça. Et en même temps, ce qui m'est arrivé, ça m'est arrivé. Donc je me dis, ça va arriver à d'autres, c'est arrivé à d'autres. Et moi, j'ai l'impression d'avoir quand même bien transformé l'essai. J'ai réussi à me servir de mon expérience un peu particulière dont je vais vous parler. Et je me dis qu'il y a peut-être des gens qui n'ont pas encore réussi à s'en servir. Et donc, c'est vraiment ce qui me pousse aujourd'hui à vous en parler, à partager ça. C'est que j'espère aider d'autres gens qui ne sont pas fous et qui vivent des choses un peu... Voilà, le surnaturel, c'est un peu particulier quand même. Donc, moi, encore une fois, pour vous reconstitualiser, j'avais vraiment rien demandé. J'étais dans une phase où j'allais super bien, parce que des fois, on se dit, ouais, mais peut-être elle allait mal. Non,

  • Benjamin

    pas du tout. Qu'est-ce qui fait que vous alliez si bien à cette époque-là ?

  • Audrey Boibessot

    Je venais de rencontrer Hervé. Donc, c'était là. Donc,

  • Benjamin

    Hervé, votre mari.

  • Audrey Boibessot

    Mon mari. Donc, on se voyait à peine. C'était tout le tout début. Mais j'avais un nouveau travail. J'avais mon mari. Enfin, franchement, j'étais... On sent dans la vie qu'il y a des choses qui s'enclenchent et tout ça. Et j'étais vraiment dans une phase très sympa. de ma vie.

  • Benjamin

    La vie est belle.

  • Audrey Boibessot

    Oui, la vie est belle. Et en fait, ça a commencé par une nuit où j'ai rêvé non-stop toute la nuit, alors que je ne rêve pas beaucoup. Et alors, je vous raconte ça avec beaucoup d'humilité parce qu'en vrai, les choses sont bien faites. Avec le temps, on oublie quand même un peu. Je pense que sinon, on resterait un peu, vous voyez... Dans l'extraordinaire. Et franchement, j'ai quand même un peu oublié. J'ai pris beaucoup de notes sur le moment. Je sais ce que j'ai fait, ce que j'ai vu et tout ça. Mais quand même, à la grâce de Dieu, on oublie des choses parce que c'était fou. Je ne peux pas vous dire autre chose. En vrai, le vrai message, ça a duré sur trois nuits à terme. Et trois nuits d'affilée.

  • Benjamin

    Je me souviens de la période.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très bien. C'est avril 2009.

  • Benjamin

    Avril 2009.

  • Audrey Boibessot

    Je me rappelle très, très bien. Et vraiment, c'est très puissant. C'est des rêves où on ne se repose pas du tout. Donc vraiment, on se réveille le matin comme si on n'avait pas dormi. Sauf que la nuit, ce n'est pas coupé. On ne s'est pas réveillé dans la nuit. Et c'était des rêves très très forts, pendant lesquels, très clairement, j'ai senti l'amour de Dieu. Mais vraiment, comme vous sentez l'amour de votre mère qui vous prend dans vos bras, j'ai senti cet amour-là, qui est puissant 5 millions, je ne vais pas vous cacher. Mais moi, sur le moment, je ressens ça. Je ressens le vide de ma vie. C'est-à-dire que je vis très personnellement, pour moi, très... Donc je ressens le besoin de me tourner vers un créateur, d'être plus dans une relation. C'est difficile à mettre des mots là-dessus, mais je me rends compte qu'en fait, ma vie n'est pas verticale. Et que ça manque de verticalité, et que ça a du sens de croire en autre chose. Et je me lève avec vraiment une envie de découvrir ça et d'avancer dans cette voie-là, alors que vraiment, je pars de zéro, parce que moi, j'ai été baptisée, mais...

  • Benjamin

    Et encore une fois, ce désir, cet appel, il arrive à un moment où vous allez très bien, donc il n'y a pas de nécessité de Ausha.

  • Audrey Boibessot

    Mais rien. Franchement, moi, je suis dans la période où je commence à accepter que ma mère, ça ne va pas trop. J'ai un nouveau travail, j'ai rencontré quelqu'un, j'ai des amis. Je ne suis pas en quête du tout. Alors, en disant ça, je veux quand même... Les gens peuvent décider d'eux-mêmes aussi de se lancer dans une quête personnelle. On n'attendait pas. n'attendez pas qu'il vous arrive un truc extraordinaire. Mais peut-être que pour moi, en tout cas, j'y serais jamais allée de moi-même et qu'il a fallu qu'on vienne me chercher.

  • Benjamin

    Donc, il y a eu une première nuit, une seconde, une troisième. Oui, c'est ça.

  • Audrey Boibessot

    Trois nuits avec des révélations un peu complètement différentes. J'ai vu dans mes rêves beaucoup de choses. Le fait que ma vie à moi, elle était très auto-centrée. Dans mes rêves, je voyais des gens consacrés, des gens qui donnaient toute leur vie. C'était quand même un peu culpabilisant. Je ne sais pas comment vous dites. Mais j'y voyais aussi une grande espérance quand même. Pardon,

  • Benjamin

    culpabilisant dans le sens où eux donnaient leur vie et vous ne donnaiez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et moi, rien du tout. Mais c'était ça le sujet. C'était que vraiment, moi, je ne donnais rien. Que moi, ma vie, elle tournait autour de moi, de mon petit moi, moi, moi, moi, mon confort, moi, mon travail. Et qu'en fait... Ce n'était pas ça la vie. Ça, je l'ai quand même pris de plein fouet. C'était quand même une grosse claque. Et même mon entourage du moment, même mon mari, peut vous dire que je ne suis pas la même personne avant et après. Lui, il dira que je suis meilleure. Donc, il est resté. Mais moi, je sais que ça a tout changé dans ma vie. Et avec le recul maintenant, je me dis, avec le caractère que j'ai, etc., peut-être que si ça n'avait pas été si violent, je n'y serais pas allée. Parce qu'après, on décide de s'intéresser, on décide de comprendre qu'on a été créé, d'où on vient, etc. Ce que Christ attend de nous, qu'on vive un peu dans ses pas, etc. Et ça demande quand même des renoncements, des changements. Je pense que si moi, ça n'avait pas été si fort, je n'aurais peut-être pas eu le courage ou la force après de décider de vivre cette vie-là et de vivre cette foi.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, parce qu'il y a donc cette expérience. mystiques, enfin en tout cas ces rêves plus grands mais vous auriez pu choisir également de pas finalement vous en saisir et de les considérer comme...

  • Audrey Boibessot

    c'était pas possible parce que c'était quoi ?

  • Benjamin

    c'était trop fort ?

  • Audrey Boibessot

    ah mais c'était... ça avait rien à voir je vous dis un rêve parce que j'ai pas d'autres mots mais franchement c'était pas ça mais c'est fou si vous me disiez qu'en fait on m'a transportée pendant 10 heures et que pendant 10 heures j'étais ailleurs et tout ça, je vous croirais plus que juste j'ai rêvé pendant toute la nuit et je me suis réveillée le matin. C'est fou, ça a mis des choses à l'intérieur de moi, ça a transformé. Même là, quand je vous en parle, je repense aux sentiments que j'avais. J'ai l'impression que mon cœur a explosé.

  • Benjamin

    Oui, c'est ça, j'allais vous poser la question. Qu'est-ce que vous avez ressenti quand vous ressortez de ces nuits un peu sans sommeil, comme vous les avez décrits au départ ?

  • Audrey Boibessot

    Moi, tout de suite, je comprends que ma vie ne sera plus jamais comme avant. Tout de suite, tout de suite, déjà. J'en parle tout de suite à Hervé, à une ou deux amis que j'ai. Tout de suite, je sens que ma vie sera transformée, que l'amour sera au centre de tout dans ma vie. Parce que vraiment, cet amour-là, je ne l'imaginais pas. Je ne l'avais jamais... Je n'y avais jamais pensé. Pour moi, la foi, c'était vraiment des règles et un rite. Parce que c'est comme ça qu'on m'avait transmis le peu qu'on m'a transmis, alors que pas du tout. Et je me rends compte à ce moment-là que c'est sûr qu'en rite et en... En tout ça, j'y connais rien. Il va peut-être falloir quand même que je me remette à la page et tout ça, parce que tout de suite, j'ai envie. Tout de suite, j'ai envie de ça, mais avec cette profondeur que j'ai reçue dans cette révélation-là, qui est vraiment basée qu'autour de l'amour. Vraiment, le message principal, c'était d'aimer plus, d'aimer mieux, d'aimer plus fort. Et que moi, j'étais aimée pour ce que j'étais dans mes faiblesses, dans... Voilà, tout ce que j'ai de petit et d'humain. Et ça, c'était très puissant.

  • Benjamin

    Ça veut donc dire que ces rêves, ils vont entraîner un changement de vie profond pour vous, qui se concrétise, qui se matérialise par quoi ? C'est-à-dire que ces rêves faits, vous allez tout de suite frapper à la porte d'une église ? Quasi. Comment ça va se passer ?

  • Audrey Boibessot

    Franchement, je suis allée dans la librairie chrétienne de Toulouse. À l'époque, c'était Siloé. Et je ne lui ai pas raconté ma vie, mais je lui ai dit, voilà, je suis une adulte, j'aimerais me rapprocher de tout ça, recommencer et tout. Est-ce que vous avez des livres ? Et donc, il m'avait conseillé des livres un peu de recommençant, quoi. Un peu limite le catho pour les nuls, quoi. C'était un peu ça, les bouquins. Donc, voilà, je commence à me renseigner et tout. Donc, je me refais un petit peu le grosso modo de l'histoire, les évangiles, tout ça. Et comme je viens d'une famille catholique, mais qui n'était pas, encore une fois, j'adore mes parents, mais il faut dire ce qu'il y est, ils étaient devenus presque anti tout ça. Je me dis, je ne dois pas être catholique, ça doit être autre chose. Donc, comme l'appel, il est très christique, je me dis, les autres, c'est les protestants, je vais me tourner vers ça. J'ai la chance d'être à Toulouse, à Toulouse, il y a un choix incroyable. Donc, je rencontre plusieurs personnes et tout ça. Et je rencontre un pasteur à Toulouse, mais alors, il ne se passe rien, mais vraiment rien. Je me dis, bon, ce n'est pas ça. Je vais à, alors ils n'appellent pas ça une messe, mais à une célébration, un culte, voilà. Excusez-moi, je n'y connais rien. Et du coup, pour moi, dans mon cœur, il ne se passe rien. Donc mon appel, pour moi, il n'est pas lié à ça. Et mon appel de ces trois nuits, il laisse un vide que je sens que j'ai vraiment besoin de combler. Et sur le moment, enfin maintenant, quand je pense, je me dis, bon, ça aurait pu être une quête de des années. Mais sur le moment, je suis sûre de pouvoir le combler rapidement. Donc, je cherche en vain des solutions. Et donc, la personne qui va être mon futur mari est coiffeur à Toulouse. Et il me dit, écoute, moi, j'ai un client, le gros cliché. Il me dit, moi, j'ai un client, il a sept enfants. Donc, écoute, moi, je pense qu'il est cateau. Et aujourd'hui, ça me fait beaucoup rire parce que voilà. Et il me dit, il est formidable. C'est vraiment quelqu'un, tu le rends compte, tu crois en Dieu de toute façon. Donc, il faut que tu ailles parler avec lui et tout ça. Et donc, cette personne, elle est notaire à Toulouse. Et donc, j'organise un rendez-vous et je lui dis. Voilà, je lui dis.

  • Benjamin

    Partagez votre expérience.

  • Audrey Boibessot

    Je viens avec mon mari et mon mari lui dit, écoute, Philippe, on n'est pas du tout venu pour parler appartement et tout. En fait, Audrey, elle a un truc un peu fou à te raconter. Elle a senti un appel. et il faut que tu l'aides. Et lui, pas du tout dans le jugement,

  • Benjamin

    pas des arceaux du tout,

  • Audrey Boibessot

    il me dit mais c'est formidable, c'est fabuleux. Alors je lui dis que j'ai déjà vu un pasteur, il me dit non mais n'importe quoi, il me dit non, non, non, pas du tout, pas du tout. Alors que ça aurait pu, moi ça ne me choque pas du tout, j'ai des amis protestants aujourd'hui, mais l'appel de chacun est un peu personnel. Mais lui, très comme ça, il me dit non, non, non, tu vas venir, il y a une messe vendredi soir, c'est très sympa, il y aura plein de monde, c'est une messe anniversaire, il faut que tu viennes. Et donc, je suis invitée et ça commence comme ça.

  • Benjamin

    C'est quasiment votre première messe ?

  • Audrey Boibessot

    Je suis déjà allée à des messes, mais vraiment familiales, obligatoires, d'enterrement et de choses un peu comme ça, où je n'ai rien senti, rien vécu.

  • Benjamin

    Et cette première messe, là, pour le coup, elle a vraiment un écho particulier ?

  • Audrey Boibessot

    C'est fou, c'est fou. Je me revois tellement, je me suis acheté une robe et tout pour y aller. Je me dis aujourd'hui, c'est n'importe quoi. Non, mais franchement, je me dis c'est fou parce que vraiment, je rencontrais quelqu'un. J'allais...

  • Benjamin

    C'est un premier rôder.

  • Audrey Boibessot

    J'aurais aimé encore de vous raconter. franchement j'y allais dans l'idée de vraiment de rencontrer ce que j'avais vu ce que j'avais senti et tout et cette messe elle est folle parce qu'en fait j'arrive, il n'y a pas les micros c'est une église toulousaine le prêtre a un accent incroyable on ne comprend pas ce qu'il dit je suis au fond, tout au fond parce que vraiment par humilité j'étais très gênée d'être devant donc je suis tout au fond, tout au fond et ça se passe quand même je ressens exactement la magie de Je n'ai pas les mots pour vous dire, ce n'est pas de la magie, mais le beau de mes rêves est là. Je ressens cette beauté, je ressens...

  • Benjamin

    Il y a un lien qui se fait entre les deux, entre ces rêves et cette première participation.

  • Audrey Boibessot

    Je me dis, c'est ça. Tout ça, ça te mène là. Il faut que tu prennes tout ce que tu peux prendre parce que c'est ici. Et donc, je fais la messe et tout ça. Il y avait une sorte de petit goûter après. Donc, je suis conviée au goûter. Et je rencontre des gens, tout ça. Lui, il connaît tout le monde, donc il parle de moi. Ça me gêne beaucoup.

  • Benjamin

    Donc, votre ami nocère.

  • Audrey Boibessot

    Voilà. Ça me gêne beaucoup parce que lui, il en parle très facilement. Mais pour moi, c'était tellement personnel ce que je lui avais dit. Bon, avec le recul, ça ne me gêne pas. Et alors, tout de suite, il me présente des gens. Il me dit, bon, alors là, ces personnes font du kathé pour adultes. Il faut que tu y ailles. C'est formidable. C'était le soir de la semaine, etc. Et moi, je suis hyper partante. Je me dis, bon, bien sûr. il faut tout revoir, il faut tout refaire et j'ai une soif de pratique et de théorie de tout savoir, de tout comprendre maintenant je sais qu'en fait on ne comprend pas plus mais en tout cas on essaye d'utiliser cet amour du mieux qu'on peut et tout se lance comme ça et c'est vraiment le début d'une super aventure, un an après je suis à Rome je fais Pâques au Vatican avec ces gens et pendant la messe de Pâques tout le monde se thème pour prier pour les gens qui ne croient pas. Et alors là, pour moi, c'est vraiment hyper fort parce que je me dis l'année d'avant, au même moment, si ça se trouve, tout s'est déclenché parce que des gens ont prié pour moi, enfin, ou prié en l'air, mais pour des gens qui ne croient en rien. Et que c'est ça l'effet que ça fait, de venir chercher des gens qui n'ont rien demandé, entre guillemets, pour changer leur vie à tout jamais, mais en bien. Donc c'est très fort. Et depuis, j'essaye d'en faire le centre de ma vie. Et voilà, l'amour, c'est tout ce qui compte. C'est la phrase qui me caractérise. Maintenant, les gens me connaissent par cette phrase parce que je l'ai beaucoup utilisée et que c'est tellement ce que je pense. Mais c'est vrai que tout vient de là.

  • Benjamin

    Merci déjà d'avoir accepté, justement, de nous livrer quelque chose qui vous est très personnel. Et au début, en préalable à cet entretien, vous m'aviez fait part de vos réticences, de vos peurs de pouvoir l'évoquer. Merci de cette confiance et de le livrer à nos auditeurs. L'autre aspect de votre vie, Audrey, c'est bien évidemment cette grande famille que vous avez fondée avec Hervé. En deux mots, aussi, est-ce que vous pouvez nous raconter d'où vient ce désir d'une grande famille ? Parce que si j'ai bien compris, ce n'était pas votre expérience personnelle. Vous n'avez pas vécu, grandit dans une grande famille.

  • Audrey Boibessot

    Mais ça aussi, c'est joli parce qu'en fait, moi, j'ai toujours eu une grande admiration pour les grandes familles. Dans ma famille un peu plus lointaine, il y avait une famille de sept enfants. que mes parents connaissaient très bien. Et j'étais en admiration totale. Je me disais, eux, ils ont réussi leur vie. Qu'est-ce qui est plus important, au fond, que de faire des enfants ? Vraiment, je rêvais ça en me disant, bien sûr, que ce n'était pas accessible du tout. Parce que je voyais bien qu'eux, la foi, forcément participaient à ce que tout soit possible. Voilà, ce projet, foi que moi, je n'avais pas. Mais quand je me suis convertie, et que l'ouverture à la vie fait partie aussi des choses qu'on accepte et qu'on adopte un peu, quand on décide de mettre la foi au centre de sa vie, ça a pris du sens. Je me suis dit, maintenant, qu'est-ce qui t'empêcherait de ça ? Et puis, Hervé, lui qui venait d'une famille, alors par contre encore plus loin que mes parents, parce que lui-même n'était pas baptisé, ses parents n'étaient pas baptisés, etc. Il a tout recommencé avec moi. Pour la petite histoire, il a tout fait. Il s'est fait baptiser, communion, pardon, confirmation, tout. Il a tout fait jusqu'à notre mariage. Et c'était trop touchant, alors que je ne lui avais rien imposé. Mais il a été touché par une grâce lui aussi. C'est trop beau. beaucoup moins mystique, mais par l'exemple, par le changement de vie, s'est intéressé, ça a pris du sens dans sa vie, etc. C'est trop beau. Je suis très fière de lui. Parce que c'est pas facile d'être adulte et de tout recommencer, de remettre en question tout ce en quoi on croit ou on croit pas. Et en fait, lui avait vraiment une admiration pour les familles nombreuses, rien à voir avec la foi non plus. Et donc, on s'est dit, pourquoi pas nous ? Puisque de toute façon... Et donc, c'est vrai que quand on s'est mariés, on avait dit aux gens, vous verrez, on aura huit enfants.

  • Benjamin

    Vous êtes mariés depuis quel an ? 2011.

  • Audrey Boibessot

    et pour l'anecdote un peu mignonne mais tristouille quand même la personne dont je vous ai parlé Philippe le notaire sur Toulouse c'est devenu le parrain de mon mari quand il s'est converti donc c'est des gens qui comptent beaucoup pour nous ils ont eu donc 7 enfants parmi ces enfants plusieurs sont parrains de nos enfants et Philippe est parti d'une maladie et quand on priait pour avoir des enfants je vous en parlais on a eu du mal à avoir nos enfants etc... Philippe, il nous disait qu'il allait partir, qu'il n'allait pas rester et que de là où il serait, il nous enverrait tellement d'enfants qu'on ne saurait plus où les mettre. Et aujourd'hui, on n'est pas très loin. On n'est pas très loin et c'est très beau. Et on ne peut pas s'empêcher, nous, avec mon mari, de penser à lui, à chaque enfant qui arrive.

  • Benjamin

    Vous avez évoqué, Audrey, famille nombreuse, mais pour autant, ça n'a pas été simple de faire advenir cette famille au départ. Est-ce que vous pouvez nous raconter ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Le premier enfant s'est fait attendre longtemps.

  • Audrey Boibessot

    Oui, c'est ça. Tout de suite après notre mariage, notre voyage de noces, j'ai une grossesse qui n'est pas arrivée à terme. Ça, ça a été pour moi très difficile à accepter parce que vraiment, j'avais un souhait d'enfant très, très fort. Et puis après, ça a été très long, plus de trois ans sans tomber enceinte. On dit qu'après deux ans, déjà, les risques que ça ne se fasse pas sont plus grands. Donc déjà, trois ans. Voilà, tous nos amis priaient pour nous, ils ont mis des cierges partout. Bon, ça ne se faisait pas. Et à un moment où j'étais à peu près en train d'accepter qu'en fait, je m'étais peut-être trompée. Peut-être qu'après tout, je n'étais pas faite pour avoir des enfants. Des fois, on a une vision de notre bonheur, qui n'est pas forcément celle que le bon Dieu a pour nous, très clairement. Et donc, avec mon mari, on était vraiment dans cette démarche de dire, bon, attends Seigneur, peut-être tu nous attends à autre chose. On sera peut-être plus disponible pour faire d'autres choses, le bien ailleurs, etc. Et moi, je suis partie en retraite dans les Pyrénées, dans un sanctuaire marial. Et j'ai demandé pour la dernière fois un fils. J'ai dit, là, ça fait vraiment longtemps que j'attends. C'est quelque chose qui est éprouvant pour moi. Oui,

  • Benjamin

    c'est ça, parce que peut-être un petit arrêt. Mais comment vous, spirituellement parlant, vous traversez cette période d'attente avec Hervé ?

  • Audrey Boibessot

    La foi, elle ne m'a jamais quittée. Je n'ai jamais eu, depuis ma conversion, depuis 2009, un doute. Jamais. Et je pense que je suis...

  • Benjamin

    Questionnement.

  • Audrey Boibessot

    Je vous en parlerai, si, après avoir été un peu... Mais pour autant, je n'ai jamais douté. Je ne pourrai plus jamais douter. Je pense que c'est le vrai cadeau que j'ai reçu. C'est que ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire que c'est facile. Ça ne veut pas dire qu'en pratique, je suis au top. Parce que j'aimerais être bien meilleure. Parce qu'on est humain et que voilà. Mais quand même, j'ai la chance d'avoir comme vu quelque chose. Et ça, ça m'animera, je pense, j'espère encore, toute ma vie. Mais c'est vrai que ce premier bébé se fait attendre. C'est très long et c'est très éprouvant. La foi m'aide. Je vous dis, on prie beaucoup pour ça. Mais vous savez, les gens, on leur dit toujours « Ah mais n'y pense plus ! » Et tu viens « Non mais on y pense nuit et jour en fait, quand on veut fonder une famille, et c'est ça qu'on a l'impression que c'est le moment, on y pense tout le temps. » Et aujourd'hui, ça me semble fou de vous raconter ça, parce que forcément, avec le parcours qu'on a, mais je me rappelle quand même très bien à quel point c'était dur. Et les gens, les réflexions des gens, « Ah mais vous allez rester comme ça, égoïste, sans enfant, combien de temps ? » Les gens ne se rendent pas compte. Que vous êtes dans une attente, que ça ne marche pas toujours comme on veut. Donc c'est très long. Et dans ce sanctuaire, je demande un fils, boulon aux yeux bleus, et je dis, quitte à vous demander, je vous demande tout. Et je lui dis que si je suis exaucée, mon fils sera pour elle. Je dis ça à la Vierge Marie.

  • Benjamin

    Sera pour elle,

  • Audrey Boibessot

    c'est-à-dire ? Que j'aimerais qu'il ait une vocation très forte, que j'approuverais tout et que je lui laisserais mon fils. Sur le moment, c'est ça que je dis.

  • Benjamin

    Et donc ?

  • Audrey Boibessot

    Quinze jours après, je suis enceinte de mon fils. Et il est blond, il est bleu. Je comprends que ça fasse bizarre et que ça...

  • Benjamin

    Qu'est-ce que vous comprenez, vous, peut-être, de cette réponse ?

  • Audrey Boibessot

    Ça peut être un très gros hasard. Chacun le voit, voilà. Ça peut être un très gros hasard et tout ça, et tout ça. Moi, je me dis que le Seigneur m'a très bien cernée. Moi, j'avais besoin de signes un peu probants que j'ai été servie. Parce que plus jamais je lui ai demandé quelque chose d'aussi précis. Et que je lui ai donné toute ma confiance. Et que je me suis, depuis lors, beaucoup plus laissée, en toute confiance, aller à ce que lui attendait de moi. Mais je pense qu'à ce moment-là, j'étais encore toute neuve dans ma foi. Et que j'avais besoin... Soit, ce que je lui ai dit, c'est que je comprenais... soit je ne tombais pas enceinte là jusqu'à l'été et je changeais de projet de vie, on faisait autre chose, on arrêtait de se morfondre et tout. Soit j'étais exaucée et je serais la meilleure mère possible et je ferais mon maximum et tout ça. Je me suis bien vendue. Et du coup, ça a marché. Mais c'est vrai que ça me fait sourire aujourd'hui, mais c'est un signe très fort. Moi, quand j'ai vu mon fils, je me suis dit non, mais c'est fou.

  • Benjamin

    Et donc, en plus, parce qu'il y a eu la grossesse tant désirée arrive. Pour autant, vous m'avez raconté en préparant cet entretien que c'était encore que le début des épreuves à venir. Il y a eu des problèmes médicaux, vous allez nous raconter.

  • Audrey Boibessot

    J'ai eu une grossesse difficile, mais comme beaucoup de premières grossesses. On s'écoute quand même beaucoup, la première grossesse, tout ça, c'est un peu... Moi, j'avais perdu un bébé, donc je ne la vivais pas très sereinement non plus. Mais bon, j'étais quand même très touchée d'avoir été exaucée juste après cette retraite. Donc, j'étais quand même portée par des grâces de confiance. J'étais bien. Alors... Et en fait, à sept mois, j'ai dû subir une césarienne en urgence parce que j'ai fait une pré-éclampsie. C'est une maladie du sang. Voilà, il y a 30 ans, on en mourait. C'est un truc quand même un peu costaud. Et donc, ils ont sauvé mon fils et moi. Ça a été très, très violent parce que je ne m'en suis pas rendu compte du tout. C'est vraiment d'une heure à l'autre, ça bascule. Vous avez des œdèmes très, très forts d'un coup. une tension très haute. Moi, j'avais eu une grossesse complètement normale pendant sept mois. Pas un problème, hormis les maux de grossesse habituel. Et d'une heure à l'autre, je me suis sentie très mal. Et à la clinique, ils ont pris ça très, très au sérieux. J'ai reçu l'onction des malades et tout. Moi, j'ai fait venir un prêtre. J'ai eu très peur. Et mon fils est né à sept mois, donc prématuré. Et on l'a fait baptiser à la clinique le lendemain de sa naissance, parce qu'il est né la nuit. Donc, dès le matin, quelqu'un est venu baptiser mon fils sans les os. Déjà suffisamment, parce que franchement, ça craignait.

  • Benjamin

    Il y avait une inquiétude pour sa vie ?

  • Audrey Boibessot

    Il avait tout, le respirateur, la sonde, tout. Il faisait 1,7 kg.

  • Benjamin

    Comment vous traversez-vous ce moment ? Alors j'imagine bien évidemment...

  • Audrey Boibessot

    On prie beaucoup, je prie beaucoup. J'étais focus sur lui, en fait. Je me disais, moi, franchement, au final, je me trouve que je n'ai pas beaucoup pris pour moi-même. J'étais vraiment focus. Moi, je disais au Seigneur, tu ne peux pas me le donner, me le reprendre, ce n'est pas possible. Il ne fallait rien donner, quoi. Là, il est là, il faut qu'on traverse ça, il faut qu'on y arrive. Et j'avais la certitude que ces épreuves me serviraient, que je pourrais aider d'autres gens. Depuis ma conversion, je vois toutes mes épreuves comme la possibilité d'aider un jour quelqu'un d'autre qui traversera ça. Et donc, ce n'est pas simple à vivre. Hervé, je pense, a été vraiment très touché, très affecté par la situation parce qu'on lui dit qu'il peut perdre son bébé. Je pense que pour un papa c'est dur mais quand même c'est un peu moins fort. Mais quand on lui a dit qu'il pouvait me perdre à moi...

  • Benjamin

    Donc, il a eu le droit d'assister à l'intervention. Je me revois lui dire d'aller stabiliser tout ça. Je sais que ce n'était pas simple. Et après, mon fils est arrivé. Et ce n'était pas la fin des soucis, parce qu'il a fallu rester trois semaines. Normalement, on reste deux jours à la clinique. Là, il a fallu rester trois semaines. Moi, parce que j'avais des suites d'intervention compliquées. Et puis, le petit, parce qu'il fallait qu'il n'ait plus de respirateur, plus de sonde, plus rien.

  • Audrey Boibessot

    L'autre, vous m'aviez... partagez le fait que, potentiellement, avec ce que vous aviez traversé, c'était aussi abandonner l'idée d'une famille nombreuse.

  • Benjamin

    Ah mais complètement. C'est-à-dire que là, il y a plein de femmes qui comprendront très bien ce que je dis. Pendant des années et des années, les gynécologues qui avaient aidé des femmes à accoucher en pré-éclampsie leur demandaient de ne plus jamais tomber enceinte et de ne plus jamais avoir d'enfants. Et encore maintenant, il y a des gens qui demandent ça aux patientes. Mon gynécologue, qui ne partage pas du tout ma foi, c'est une personne que j'aime beaucoup, est très compréhensif et comprend très bien notre façon de vivre. Moi, quand j'étais enceinte, déjà, il avait partagé notre attente. Et puis après, quand je suis tombée enceinte, je lui ai dit, vous savez, on en aura plein. Et on l'avait prévenu et ça le faisait bien sourire. Et quand je suis tombée malade, quand j'ai eu tout ça, il m'a beaucoup aidée, beaucoup suivie. Et il m'a dit, ça va être compliqué pour avoir d'autres enfants. Il me dit, mais après, voilà, moi, j'ai déjà vu des femmes en avoir d'autres. Et je ne fermerai pas la porte. Je connais votre désir d'enfant. Et on va y arriver. On va mettre des choses en place. Vous aurez un suivi particulier. Il faudra attendre. Il faudra être très patient, très vigilant. Mais je ne ferme pas la porte. Il faut qu'on se donne un an. Donc, une fois que j'ai eu mon fils, il m'a vraiment dit, pendant un an, c'est zéro grossesse. Zéro, zéro. Donc, nous, on a été très, très obéissants dans notre foi, tout en restant très... très cohérent avec notre façon de vivre et tout. Mais on a été très obéissants.

  • Audrey Boibessot

    Comment, peut-être avec le temps, quel recul vous avez sur... Parce que la famille, c'est donc à quoi ça va s'agrandir jusqu'à arriver à tant crèdre le dernier. On est d'accord. Il va y avoir un an. Un an, c'est ça. Quel regard vous portez aujourd'hui, après avoir traversé cette épreuve initiale sur cette famille nombreuse qui était vraiment votre désir profond qui a pu se réaliser ? Dans une optique de foi, comment vous relisez tout ça ?

  • Benjamin

    C'est fou. Franchement, je savoure déjà au quotidien. Je me dis qu'avec Hervé, on a toujours pensé que notre bonheur se trouvait là, dans ce chaos un peu... Parce que c'est un chaos de vivre avec huit enfants de moins de dix ans. Dans ce bruit, dans tout ça, à la fois, c'est loin de ce qu'on est, parce que nous, on adore le calme, on aime ce qui est rangé, tout ça. Et en même temps, on aspire à cette vie-là. Donc, quand on y est avec tous nos enfants, c'est très régulièrement qu'on se dit... Tu te rends compte, c'est la vie qu'on voulait. On a la vie qu'on voulait, etc. On est très reconnaissant. On rend grâce pour tout, tout le temps. Mais ça nous semble normal. Franchement, avec le recul, j'aurais préféré être encore plus tranquille. On a eu quand même des moments très éprouvants et tout ça. Et j'étais en confiance. On a suivi tout ce qu'on pouvait. Mais j'aimerais l'être encore plus. Si c'était à refaire, j'aimerais l'être encore plus.

  • Audrey Boibessot

    C'est-à-dire se dire...

  • Benjamin

    Ça va aller.

  • Audrey Boibessot

    Ça va aller. Oui,

  • Benjamin

    ça va aller. C'est vraiment ce qu'on a essayé de se dire au fur et à mesure, parce qu'on a eu d'autres épreuves encore après. Mais si c'était à refaire, je me dirais vraiment « et confiance » . Et même si le résultat avait été différent, si au final on avait pu avoir que le premier ou que le deuxième, parce qu'on a eu des soucis au deuxième aussi, je dirais vraiment « et confiance » parce que finalement, nous on a vraiment une idée très auto-centrée de ce qui va faire notre joie et notre bonheur. Alors qu'en fait, notre bonheur, il est en Dieu. Il n'y a que lui qui sait vraiment ce qu'il a prévu pour nous. Et en fait, il faut se laisser porter. En étant acteur de sa vie, mais il faut se laisser plus porter encore. Moi, c'est ça que j'essaierai de faire.

  • Audrey Boibessot

    Donc, vous témoignez de cet abandon, finalement, auquel vous avez été presque obligé, contraint par les expériences de vie. Vous avez d'ailleurs évoqué à l'instant qu'il y avait eu encore d'autres épreuves. On peut peut-être en dire un mot ? Oui,

  • Benjamin

    bien sûr. Au bout d'un moment, mon gynécologue, il me dit, pendant un bilan, il me dit, là, tout est au vert, tout va bien. Si vous voulez, on repart sur un projet de bébé. Alors, on est hyper enthousiaste et donc, on se dit que c'est bon. Et là, je tombe enceinte tout de suite. Donc on se dit, super, on a suivi tout ce qu'il fallait faire. Ça marche super bien et tout. J'ai une grossesse moins difficile. C'est épouvant une grossesse, mais voilà. Une grossesse qui va à terme, très, très surveillée. Donc on va vers un accouchement classique. Et ça, ce serait formidable. Et pendant que je suis enceinte, on trouve une maladie à mon mari. Un cancer, c'est compliqué. Lui, il est en train de changer de travail. Il ouvre un très gros salon sur Toulouse. Il tombe malade. C'est compliqué pour lui. Et surtout, on nous dit qu'on n'aura pas d'autres enfants parce que le traitement va être trop lourd. Comme il est jeune, ils vont faire des traitements costauds. On nous propose plein de petites solutions. Pour si jamais un jour, on veut faire un enfant médicalement assisté, tout ça. Nous, on n'est pas trop dans cette mouvance. Donc, on se résigne à ça. On se dit, mais attends, on était parti pour peut-être pas en avoir. Et là, on a un garçon, une fille bientôt. On reste focus là-dessus en se disant, en rendant grâce un maximum pour ce qu'on a déjà reçu. Et avec une déception, je ne vais pas vous cacher. C'est sûr que c'était notre plan de vie, notre idéal qui tombait. On ne va pas se mentir. Mais on se sent quand même béni. d'avoir deux enfants. On se dit, c'est quand même déjà une chance. Donc, ma grossesse est quand même tourmentée parce que son pronostic vital n'est pas engagé. Mais quand même, c'est pas plaisant d'être malade, etc. Il y a des risques de récidive pendant plusieurs années. Je sais qu'il part sur des années de suivi et tout. On s'en serait bien passé. Et j'accouche normalement de ma fille.

  • Audrey Boibessot

    De la même façon, cet épisode, est-ce que... comme l'autre, celui de la grossesse et de grossesse difficile, la première, est-ce que vous la vivez aussi, j'imagine, dans la prière ?

  • Benjamin

    Vous n'imaginez pas.

  • Audrey Boibessot

    Et encore de façon différente ?

  • Benjamin

    Bien sûr. Ma foi, en fait, elle est omniprésente dans ma vie depuis ces trois jours de conversion. C'est-à-dire, ça ne m'a pas lâchée. Je ne suis plus la même personne. C'est-à-dire qu'il n'y a rien que je décide, il n'y a rien que je veux faire sans me poser la question de... vraiment mon lien avec Dieu, comment... Face à Dieu, quel est le bien fondé de telle ou telle décision, etc. Et je lui confie tout, tout, tout.

  • Audrey Boibessot

    Est-ce que ça veut dire, Audrey, que c'est une foi qui bannit la peur ? Je veux dire, quand la personne aimée est confrontée à une maladie grave, est-ce que... pour que nos éditeurs aussi comprennent dans quelle attitude, dans quelle disposition de cœur vous l'avez vécu.

  • Benjamin

    On ne perd pas de vue la réalité. La foi, ça n'annule pas ni la peine. C'est ce que j'essaye des fois de raconter. Ça n'annule pas ni la peine. Mais je ne suis pas convaincue non plus que ma foi va le sauver. On n'est pas là-dedans, en fait. Je ne sais pas comment bien... L'espérance que m'a donnée cette foi très forte et que j'essaye de... de faire vivre depuis, c'est qu'on n'est pas maître de tout. C'est que ce qu'on vit ici, ce n'est pas le plus important. Et c'est vraiment d'être dans une espérance que c'est l'amour, en fait, qui... Je ne sais pas comment vous... Je ne sais pas comment dire. En fait, c'est vraiment... On vise autre chose, quoi, quand on a la foi. Moi, quand mon mari tombe malade, je ne supplie pas le Seigneur de le sauver. Je le supplie de faire ce qu'il faut, ce que lui pense bon pour nous. bien sûr que moi j'aimerais garder mon mari toute la vie, je lui dis dans la prière. Mais après je pense que vraiment quand on a une vraie espérance, quand on croit après, quand on pense qu'ici c'est vraiment pas le gros de notre vie, c'est un passage, on vit plus les choses de la même façon. Ça veut pas dire qu'on n'a pas peur, parce qu'après moi je suis humaine et tout, et j'ai peur pour mes enfants tout le temps, les gens le savent, j'en suis confiée plein de fois. Je suis plutôt trouillarde sur plein de trucs. Je crois vraiment fondamentalement qu'on emmène notre amour, en tout cas avec nous, et qu'il faut que tout ce qu'on fasse soit fait dans cet amour-là.

  • Audrey Boibessot

    Donc tous les autres enfants, Audrey, après coup, sont arrivés sans aucun problème médical ?

  • Benjamin

    Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'une fois que Camille est arrivée avec un accouchement classique, je passe en zone de non-risque. J'ai eu un accouchement normal, donc je ne suis plus considérée comme à risque par rapport à l'après-éclampsie du premier. Et donc, je n'ai pas de consignes particulières. Le médecin me dit, pour nous, il n'y a pas de consignes particulières. Alors, on avait cette annonce un peu forte de l'oncologue qui nous avait dit, votre mari ne pourra plus avoir d'enfant. Et donc, c'est vrai qu'on était parti un peu dans cette idée-là. Sauf qu'en fait, on n'a jamais eu des enfants aussi rapprochés du coup, parce que mon troisième enfant est arrivé très vite. Ils n'ont que 13 mois d'écart, ma deuxième et ma troisième, parce qu'on pensait vraiment que ce n'était pas possible. Et donc là, c'est la beauté de ça. J'apprends que je suis enceinte de ma troisième à l'enterrement de Philippe. Donc c'est très fort. Et donc j'attends une fille. Donc c'est très fort. J'étais vraiment très heureuse. Et puis après, tous les ans, on a eu la chance d'accueillir un enfant. En fait, nous, on a pris le parti d'être très ouvert à la vie. Voilà, de laisser Dieu agir dans nos vies. Donc, on reçoit les enfants au fur et à mesure qu'on nous les offre, vraiment comme des cadeaux. Et ce n'est pas toujours le bon moment, ce n'est pas toujours facile, mais c'est un choix. C'est un choix de vie très fort. Et on est très heureux. On a la chance d'avoir des enfants qui accueillent leurs frères et sœurs d'une façon merveilleuse. Donc, on est très heureux. Et aujourd'hui, on est dix. C'est ça. Donc, j'espère donner espoir à des gens. La science fait beaucoup, on sait beaucoup de choses, mais la vie reste un mystère. Et on n'est pas tout seul, enfin nos enfants. Et je voudrais dire aussi aux gens qui n'arrivent pas à avoir d'enfants que ce n'est pas une question de mérite. C'est que c'est juste à nous dépasser. Ce n'est pas parce que vous êtes moins bien, mais c'est quelque chose de plus grand qui nous dépasse. Ce n'est pas nous qui décidons de tout dans nos vies. Et je sais que c'est très injuste. Moi, je l'ai vécu comme ça. Moi, je lisais des faits d'hiver, des SDF tombent enceintes et tout ça dans la rue et tout. Je me disais non, mais attends, ce n'est pas possible. Et moi, avec tout ce qu'on essaie de mettre en place dans notre vie pour être des gens bien, on n'y arrive pas. Mais en fait, c'est plus grand que tout ça.

  • Audrey Boibessot

    Il faut sortir de ce rapport juste et injuste.

  • Benjamin

    Juste et injuste, exactement.

  • Audrey Boibessot

    Il y a quelques questions traditionnelles dans ce podcast aussi qui viennent clôturer en général cet entretien. La première, elle fait écho à cette expérience, encore une fois, que vous avez longtemps hésité à nous partager sur ces histoires de rêve. Je me disais, quels conseils vous donneriez justement à des personnes qui probablement font aussi ces expériences, mais qui comme vous ont pu avoir ce recul au moment de le partager, en se disant, est-ce qu'on va me prendre pour une folle ? Très simplement, qu'est-ce que vous diriez à une personne qui, comme vous, a pu faire des rêves, faire des expériences un peu mystiques de foi et qui n'ose pas en parler ou qui ne sait pas trop finalement quoi en faire ?

  • Benjamin

    Qu'on ait eu une expérience mystique ou qu'on n'en ait pas eu. Moi, je pense que sans avoir même à se raconter, moi, je n'avais jamais trop raconté ça avant. Rapprochez-vous du prêtre de votre paroisse et expliquez-leur que vous venez de très loin, que vous ne connaissez rien, mais que vous avez envie. Vous avez envie d'apprendre à connaître Jésus. Vous avez envie... d'avoir la foi, c'est possible en fait. Vous pouvez prier pour avoir la foi et vous pouvez croire, et commencer, et pratiquer, et ressentir l'amour du Christ après dans votre vie. Si vous vraiment vous décidez d'ouvrir votre cœur, il n'y a rien qui vous en empêche. Moi très souvent on me dit, mais oui mais moi aussi j'aimerais croire mais je ne peux pas. Mais si tu peux, tu peux. Voilà, les prêtres ils sont là pour ça, bien sûr qu'ils sont très occupés etc. Mais faites-vous une petite place, allez les voir. Et dites-leur, voilà, moi, j'ai vraiment envie de ça. Et moi, j'encourage vraiment les gens à le faire. On me dit aussi des fois, mes enfants, ça les intéresse, mais moi, je ne sais pas trop. Amenez-les à des cours de cathé. Amenez-les. Il y a des très bonnes maisons d'édition qui font des très bons livres. Ce n'est pas parce que vous, on ne vous a pas donné ça que vous ne pouvez pas ni le transmettre, ni vous le vivre. Ne vous mettez pas les barrières que moi, je me suis mise de me dire, voilà, on est chrétien de père en fils. Pas du tout. Sa foi, on la construit. C'est un don, la foi, c'est vrai. Il faut la réclamer, il faut en avoir envie. Et au bout d'un moment, on croit. C'est mystérieux, mais c'est comme ça. Moi, j'ai envie de vous dire, lancez-vous. Le monde a besoin de chrétiens. Le monde a besoin de bons chrétiens. Et plus on sera nombreux et plus le monde sera beau. Moi, je suis très fière aujourd'hui. Et je pense que c'est des valeurs qui manquent à notre société, très clairement. Et donc, j'encourage vraiment les gens à... à transformer leur vie. Après, là où je voudrais préciser quelque chose, c'est que des fois, on me dit, ah oui, mais toi, tu crois en Dieu, tu as bien de la chance. Bon, alors c'est vrai, je me sens très chanceuse, je ne vais pas vous mentir, je me sens très chanceuse, je rends grâce régulièrement pour cette conversion et tout, mais ce n'est quand même pas que de la chance, à un moment, c'est aussi accepter ça, c'est aussi s'y plonger corps et âme, et c'est aussi une exigence que je comprends que plein de gens aient du mal à épouser, parce qu'être chrétien, c'est pas que aller à la messe le dimanche c'est pas que porter une croix c'est une exigence de vie au quotidien dans ses relations avec les autres c'est vraiment une exigence d'amour

  • Audrey Boibessot

    Donc Audrey l'une des dernières questions c'était de vous demander est-ce qu'il y a un livre qui a pu apparaître vraiment essentiel, important pour vous dans votre démarche de foi naissante ?

  • Benjamin

    Alors beaucoup de livres j'ai lu beaucoup beaucoup après ces trois nuits et j'ai trouvé que c'était vraiment des livres plus ou moins bien. Et il y en a qui m'ont beaucoup aidée. Et suite à cette messe dont je vous ai parlé, on m'a offert un livre qui s'appelle Dieu est parmi nous, qui m'a énormément aidée et qui encore aujourd'hui, 16 ans après, m'aide beaucoup.

  • Audrey Boibessot

    Alors quoi est-ce qui vous a justement apporté ce que vous cherchiez,

  • Benjamin

    en tout cas dans cette époque fondatrice ? Je lisais beaucoup de livres un peu trop scolaires. Voilà. Et je ne me sentais pas...

  • Audrey Boibessot

    Ça ne vous touchait pas ?

  • Benjamin

    Ben non. Ça ne me touchait pas. Je ne trouvais ça pas... Voilà. Et moi, j'avais vraiment besoin de livres qui me touchent en plein cœur. Alors, il y en a d'autres, mais celui-là, il me plaît parce que j'y suis retournée, j'y retourne souvent. Alors, en fait, il est fait par des petits chapitres. Les sujets ne se suivent pas forcément, donc du coup, on n'est pas obligé de le lire d'un coup. Mais c'est vraiment très, très bien fait, très pertinent. Et en fait, l'auteur, il vous parle à vous directement. Et pour le coup, on ne ressort pas indemne de cette lecture. C'est plein de petits conseils. Donc, ça m'a aidée pour démarrer cette vie intérieure dont je manquais cruellement, parce que prier, qu'est-ce que c'est ? Essayer de transformer les petits détails de sa vie, être chrétien jusqu'au bout des ongles. Et ce petit livre, il est à la fois très simple et à la fois super profond. Et en fonction d'où on en est dans notre foi, je trouve qu'on peut quand même y trouver quelque chose de pertinent. L'esprit de ce livre, c'est de se dire que bon Dieu, il est partout, dans tous les petits détails de la vie. Il ne suffit pas d'aller faire de l'humanitaire à Katmandou. Être à la maison, être la meilleure mère possible, être la meilleure sœur possible, c'est déjà faire l'œuvre du bon Dieu, c'est déjà le suivre. Et ça, moi, ça m'anime beaucoup, ça me touche beaucoup. Et j'aimerais que les gens se rendent compte qu'on peut faire de grandes choses dans des petites choses.

  • Audrey Boibessot

    Donc c'est Dieu est parmi nous de Salvatore Canal. Je vous avais demandé, Audrey, également de venir avec votre prière préférée. que vous avez fait. Merci. Est-ce que vous acceptez de nous la lire, s'il vous plaît ?

  • Benjamin

    Oui. Alors, c'est la prière et l'Esprit-Saint que Jean-Paul II lisait tous les jours de sa vie, jusqu'aux derniers jours de sa vie. Et pour moi, c'est une personne très inspirante. J'étais à sa canonisation à Rome et j'ai toujours été très touchée par cette personne. Et c'est vrai que cette prière, elle est simple, mais elle dit tout. Esprit-Saint, je vous demande le don de sagesse pour une meilleure compréhension de vous. et de vos divines perfections. Je vous demande le don d'intelligence pour une meilleure compréhension de l'esprit des mystères de la sainte foi. Donnez-moi le don de science pour que je sache orienter ma vie selon les principes de cette foi. Donnez-moi le don de conseil afin qu'en toute chose, je puisse chercher conseil auprès de vous et le trouver toujours auprès de vous. Donnez-moi le don de force pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous. Donnez-moi le don de piété afin que je puisse toujours servir votre majesté divine avec amour filial. Donnez-moi le don de crainte de Dieu pour qu'aucune peur ou considération terrestre ne puisse m'arracher à vous.

  • Audrey Boibessot

    Belle prière. Finir cet entretien, Audrey, si vous aviez le Christ en face de vous, là, à l'instant, qu'est-ce que vous lui raconteriez, qu'est-ce que vous lui diriez, qu'est-ce que vous lui demanderiez peut-être ? Je ne sais pas, est-ce que ce serait une question, une affirmation ?

  • Benjamin

    J'essaie de le sentir près de moi tous les jours, tous les jours, tous les jours. Et si vraiment, vraiment, là, je l'avais tout de suite comme ça... Je me demanderais pourquoi il a enlevé mes parents. C'est bizarre ce que je vais vous dire, parce que, à la fois, je crois vraiment que les choses n'arrivent pas par hasard et que si j'ai perdu mes parents, c'est encore quelque chose qui me dépasse et que je comprendrai un jour, etc. Mais c'est très dur. J'ai quand même une grosse peine au quotidien. J'adorais mes parents. Ils sont partis tous les deux à deux ans d'intervalle il n'y a pas longtemps. Ils me manquent énormément. Et je lui demanderais pourquoi. Je voudrais qu'il m'explique. Mais je lui en veux pas, parce que j'ai travaillé là-dessus et tout. Et vraiment, je pense que les choses, elles n'arrivent pas pour rien, même si c'est très dur. Et puis, je suis convaincue qu'on se retrouve aussi. Parce qu'encore une fois, l'amour, il est éternel. Donc, si vous vous aimez sur Terre, vous vous aimerez ailleurs, etc. On part qu'avec ça. Moi, mes enfants, je leur dis, quand ils sont contents d'avoir des nouvelles chaussures, quand ils sont... J'en dis, tes chaussures, tu les emmèneras pas. Je lui dis par contre, ton amour pour tes frères et soeurs, ton amour pour tes parents et l'amour que eux t'ont donné, tu partiras avec. Et c'est vrai que moi, ma mère, par exemple, elle me manque. C'est fou. Et je lui demanderais quoi ? Je lui demanderais pourquoi des fois des gens dont on se passerait restent et d'autres ne restent pas. Après, je comprends qu'il préfère la compagnie de ma mère que des personnes qu'il a laissées des fois. Donc voilà. Mais ouais, je lui demanderais ça. Et je lui demanderai si j'ai répondu suffisamment à son appel. Est-ce que je suis la personne qu'il espérait que je devienne ?

  • Audrey Boibessot

    Audrey, vraiment merci de tout ce que vous nous avez confié à travers ce podcast. Je vous laisse retourner en Ariège, à Mazère. Et encore une fois, un grand merci pour cet entretien et pour votre confiance.

  • Benjamin

    Merci à vous pour vos contenus et pour tout ce que vous essayez de diffuser. Je trouve ça très riche et très rare. Donc, bravo.

  • Merci de nous avoir écoutés. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser un commentaire et une note de 5 étoiles sur les plateformes d'écoute et les réseaux sociaux Les Podcasts de EFC pour faire bénéficier de ce podcast un maximum de personnes. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter les autres épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine la rencontre avec un témoin touché par la grâce dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les autres podcasts de Famille Chrétienne. Toussaint ! Ces témoins de la foi racontés par Bénédicte de Lelys, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire et d'autres encore. Un grand merci et au prochain premier lundi du mois pour un nouvel épisode.

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