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Un beau jour

Le bouleversant chemin de vie et de joie des parents d’Emmanuel, mort à 4 jours

Le bouleversant chemin de vie et de joie des parents d’Emmanuel, mort à 4 jours

45min |31/08/2025
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Description

Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l’incompréhension, de la révolte, de l’injustice, du désespoir ?


C’est surprenant, cela vous choquera même peut-être, mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C’est la bouleversante découverte qu’on faite Gabrielle et Guillaume.

Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu’il était atteint d’anencéphalie (un non développement du crâne) et qu’il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance.


Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbella Petrillo, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces et d’une joie profonde qu’ils partagent aujourd’hui dans un témoignage exceptionnel.


Quelques pépites de l’épisode :

🌟« Emmanuel a été comme une étoile filante dans notre vie. C’est beau les ciels étoilés, mais les étoiles filantes les rendent encore plus beau, même si elles sont très fugaces. »

🌟« Vivre tout cela avec Dieu, c’est soulever un coin du voile sur la vie éternelle et voir toutes les merveilles qu’Il nous réserve. »

🌟« C’est toujours des surprises avec Dieu… il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur ! »


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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


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Transcription

  • Olivia

    Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l'incompréhension, de la révolte, de l'injustice, du désespoir ? C'est surprenant, cela vous choquera même peut-être. Mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C'est la bouleversante découverte qu'ont fait Gabrielle et Guillaume. Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu'il était atteint d'anencephalie, c'est un non-développement du crâne, et qu'il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance. Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbilla Petrio, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces. et d'une joie profonde qu'il partage aujourd'hui dans un témoignage exceptionnel. Donc, Gabriel et Guillaume, bonjour.

  • Guillaume

    Bonjour.

  • Olivia

    Vous connaissez la tradition de « un beau jour » où vous êtes censé avoir apporté un objet. Et là, je vois plutôt une photo.

  • Guillaume

    En fait, on a une statue de Notre-Dame-de-France chez nous qui fait à peu près un mètre de haut. Donc, c'était difficile de l'apporter en métro jusqu'ici. C'est une statue qui a beaucoup compté pour nous dans cette histoire avec Emmanuel, puisque la Vierge s'est invitée chez nous pendant toute la grossesse d'Emmanuel. Et vraiment, on a reçu beaucoup de grâces à travers cette statue. Donc maintenant, elle est dans notre salon. Elle porte une petite étoile filante qui symbolise Emmanuel, puisque Emmanuel a été dans notre vie comme une étoile filante dans le ciel. C'est beau un ciel étoilé, mais les étoiles filantes, ça rend le ciel encore plus beau, même si elles sont très fugaces.

  • Gabriellle

    Et la vie d'Emmanuel, qui a duré quatre jours, est une vie très fugace, mais qui rend le ciel beau.

  • Olivia

    Donc, on va rentrer tout de suite dans votre histoire. Je vous propose de commencer ce jeudi 3 septembre 2020, quand vous avez déjà quatre enfants, et que vous allez tous les deux joigneusement à l'échographie du cinquième enfant.

  • Gabriellle

    La première échographie. En quelques secondes, on a la sage-femme, on arrive très heureux. On a préparé un bon repas pour l'annonce le soir pour les enfants. Ça va devenir officiel, ça sera beaucoup plus simple aussi d'en parler. Et en quelques secondes, le regard de la sage-femme se métamorphose et nous dit qu'il y a un problème, un gros problème.

  • Guillaume

    Elle a vu tout de suite que la non-céphalie, c'est une pathologie qui se voit à l'échographie. Apparemment, c'est assez rare pour elle. C'était la première fois qu'elle voyait ça. C'était aussi une certaine émotion. Cette émotion de la sage-femme, ça nous a aidés. Parce que nous, en tant que parents, on a été complètement renversés par ça. En fait, on ne s'y attendait pas. On a beau s'être préparés pendant le mariage, accueillir le handicap. Quand ça vous arrive vraiment, tout est remis en cause. Comme un tsunami qui vient et qui remet tout à plat. Et dans ces moments-là, il n'y a plus de morale, il n'y a plus de principe, il y a juste la réalité de la vie, il y a notre couple et il y a le Seigneur qui nous tend la main. Donc nous, on a fait le choix de se tourner vers le Seigneur et de confier aussi cette... cet événement tragique et cette surprise au Seigneur. Et sur le coup, c'est vrai qu'on était complètement chamboulés.

  • Olivia

    Vous avez réagi tous les deux de la même manière, au même moment ?

  • Gabriellle

    Pas tout à fait. En fait, moi, la première réaction, ça a été de m'accrocher à la médaille miraculeuse que j'avais autour de mon poignet en disant, en fait, ça, c'est le point de vue des médecins. C'est Dieu qui aura le dernier mot. Et quoi qu'il arrive, on va s'accrocher à la Vierge et à Dieu. et je crois qu'ils ne vont pas nous abandonner. Ça, c'était un peu le cri du cœur. Qui n'empêche pas qu'on s'est posé toutes les questions que tous parents se posent dans ce cas de figure. C'est aussi dit, à un moment donné, on pourrait aussi avorter, on pourrait aussi dire que j'ai fait une fausse couche au tout début, les gens ne le voient pas encore. On est obligé de passer par ces questions-là. On est face à une réalité, il y a la pression des médecins. On est passé par ces questions comme tout le monde, on va dire. mais on a eu tout de suite ce... Moi, de mon côté, j'avais cette certitude que Dieu ne nous laisserait pas seuls.

  • Guillaume

    Moi, de mon côté, j'avais besoin... Alors moi, je suis plutôt scientifique de formation et j'avais besoin de comprendre parce que c'est le genre de nouvelles qui ne rentrent pas facilement dans la tête et j'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de me figurer les choses, j'avais besoin de temps aussi. Et c'est vrai qu'à l'hôpital, les médecins ne laissent pas le temps, même pour juste comprendre de quoi il s'agit, etc. C'est vrai que moi, j'avais besoin de ce temps-là. Ça a pris peut-être plus de temps, mais en même temps, j'avais comme Gabriel, je pense, cette certitude au fond de moi que Dieu pourrait nous aider. J'avais cette lutte un peu entre le côté cartésien et la foi, qui ne sont pas incompatibles, mais quand on est comme ça dans l'inconnu, ce doute-là revient. Finalement, ce n'est pas grave de douter, parce que moi, ça m'a permis aussi de passer par d'autres chemins pour découvrir comment Dieu me rejoignait dans cette épreuve-là. J'ai demandé à voir les échos, à comprendre ce qui se passait. Pour autant, ça m'a aidé aussi à accepter. cet état de fait, le handicap de notre fils, le fait qu'il ne vivrait pas, en tout cas qu'il aurait une vie très courte, mais aussi à me rendre compte qu'en fait, on ne savait pas grand-chose, que le doute était aussi du côté des médecins. Et ça, je me suis dit, dans ce cas-là, continuons. Et puis, avec l'aide de Dieu, peut-être que je comprendrai mieux intellectuellement, mais surtout, peut-être que je vivrai un chemin qui va m'ouvrir à d'autres choses.

  • Gabriellle

    Au départ, on se disait, moi je me disais, je suis incapable de dire, je vais garder mon enfant, ça me paraît tellement énorme ce chemin des neuf mois de grossesse. Je me disais, aujourd'hui je choisis de le garder, demain on verra, parce que ça me paraissait impossible de prendre une décision définitive comme ça tout de suite, mais j'étais là, aujourd'hui je peux le garder, demain on verra. Et on avait prévu depuis quelques mois de partir en pèlerinage le week-end. et avec le M de Marie, et de suivre la Vierge qui traversait, alors là c'était en Sologne, et donc on s'est dit, si la Vierge passe dans notre village, on va l'accueillir. Et donc du coup on est partis avec cette intention dans le cœur qu'on a tout de suite confiée à nos enfants, en disant voilà, on a une nouvelle un peu spéciale, en fait on attend un petit bébé, mais c'est un petit bébé un peu spécial, un peu fragile, donc il va avoir une vie courte, il va naître et mourir tout de suite. parce que les médecins nous parlaient d'une demi-heure de vie. Mais on va faire en sorte que sa vie soit belle et... Je ne vois plus le mot.

  • Guillaume

    Soit pleine aussi.

  • Gabriellle

    Voilà, belle et pleine. C'était ça l'expression qu'on a dit.

  • Guillaume

    On a dit aux enfants, on l'a dit vraiment avec des mots très simples. Et ils n'ont pas cherché à poser plus de questions. Ils ont pris cette nouvelle-là. Ils sont partis avec nous à la suite de Notre-Dame-de-France, qui était cette statue de la Vierge qui était sur une charrette tirée par un cheval qui reliait les lieux d'apparition mariale du XIXe siècle, qui forment un M à travers la France. Donc c'est ça le M de Marie. Quand on y est allé, on s'est rendu compte que ce n'était pas nous qui accueillions la Vierge, c'était elle qui nous attendait. On a senti cette chaleur de l'accueil de la Vierge en fait. Bien sûr, c'est nous qui marchons derrière elle, mais en fait, elle nous aidait à faire les premiers pas dans cette nouvelle aventure qu'on avait avec Emmanuel. Que ce soit dans les rencontres, que ce soit aussi dans les prières, et notamment les prières de nos enfants, qui nous ont vraiment ouvert aussi à cet accueil tout simple de leurs petits frères. Nous, en tant que parents, on se posait des milliers de questions, mais eux, c'était tout simple. Et je pense que d'avoir ces deux jours de pèlerinage, c'était un nouveau point de départ dans ce chemin avec Emmanuel.

  • Gabriellle

    Pour notre maison, on voulait acheter une statue de la Vierge et on s'est dit, on achètera cette statue parce que maintenant elle a du sens pour nous. Et en rentrant du pèlerinage, je raconte ça à ma sœur, qui est ma sœur religieuse, qui en parle à un autre frère de sa communauté, qui dit, mais on m'a donné une statue à donner pour la donner à quelqu'un qui en a besoin. Et ils sont allés voir, c'était Notre-Dame de France. Donc le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, on recevait Notre-Dame de France chez nous. C'était aussi texte de la lecture du jour, l'évangile du jour, c'était l'annonciation avec, il s'appellera Emmanuel, Dieu parmi nous, d'où le choix du prénom pour notre fils, qu'on a reçu chacun dans notre cœur en disant cet évangile chacun de notre côté.

  • Olivia

    Et je crois qu'il y a quelqu'un d'autre que la Sainte Vierge qui vous a aidé dans votre périple.

  • Gabriellle

    La Sainte Vierge, c'était la première étape, c'était le premier tournant qui nous a permis de dire, ben voilà, la Vierge me montre qu'effectivement, on croit qu'on ne va pas être seul et elle nous le montre. Et très vite après, ma sœur religieuse me parle d'une certaine Chiara Corbella, une jeune italienne. Et elle me raconte en deux mots son histoire qui, au téléphone, m'a paru affreuse, on va dire. Parce qu'elle me dit, voilà, elle a un premier enfant qu'elle perd, puis elle en a un deuxième qu'elle perd aussi. Et puis après, elle a un troisième enfant, il va très bien, c'est elle qui meurt. Donc j'étais là, mais Cécile, c'est ma sœur, je dis merci Cécile, mais là, ça ne me rassure pas vachement. J'ai un problème dans ma vie et tu me... parle d'une femme qu'on a trois de problèmes. Donc sur le coup, j'ai eu un peu une réaction. Mais en fait, un mois après, je suis allée à la deuxième éco. Puis là, après l'éco, j'avais rendez-vous avec ma sœur où on a déjeuné ensemble. Et là, elle me donne l'image de Chiara. Et là, ça a été pour moi une révélation. J'ai compris que c'est le Seigneur qui me donnait Chiara pour m'accompagner. Et en fait, sa première fille avait la même pathologie que notre petite Emmanuelle. Et donc là, j'ai fondu en larmes. J'ai compris que j'avais une grande sœur et qu'elle allait m'aider. Je ne savais pas comment, mais elle allait m'aider.

  • Guillaume

    En fait, avec l'image, elle nous a aussi donné le livre qui raconte la vie de Chiara. Autant, comme l'a dit Gabriel, quand on raconte sa vie, ça peut paraître horrible, parce qu'elle a perdu deux enfants, parce qu'elle est morte à l'accouchement de son troisième. Mais en fait, dans le livre, on a découvert qu'elle vivait tout ça vraiment dans la foi, dans l'abandon, et qu'en fait, elle était heureuse. Bien sûr, elle souffrait. Elle souffrait de toutes ces épreuves. Mais ça nous a montré un chemin qu'on supposait dans notre cœur. Mais là, ça nous a montré que c'était possible. Que vivre ça avec Dieu, c'est oulever le coin du voile sur la vie éternelle et donc voir toutes les merveilles que Dieu nous réserve. Oui, Chiara a souffert, mais dans cette souffrance-là, elle a reçu tellement plus. Et c'est vrai que quand on lit son livre, on pleure beaucoup. Pour avoir les mouchoirs à côté du livre, ça c'est clair. Mais il y a aussi une sorte de joie profonde de se dire que oui, elle a tout compris au mystère de Dieu qui n'enlève pas la souffrance, mais qui lui donne un sang. sens. Et ça, en fait, c'est le seul livre qu'on a lu, parce qu'il y en a plein, des livres qui racontent des deuils, etc., qui donnent des conseils. Mais là, d'un point de vue spirituel, c'est le seul livre qu'on a lu qui nous a ouverts à vraiment un chemin. de vie, un chemin de vie dans l'épreuve.

  • Olivia

    En raison du même handicap de sa fille et de celui d'Emmanuel ?

  • Guillaume

    Alors il y avait ça comme similitude, mais c'est aussi une jeune fille qui est allée de 84, nous on est à peine plus vieux, elle s'est mariée la même année que nous, il y a plein de points communs, et puis on en découvre encore des points communs, et c'est vrai qu'on s'est sentis très proches par bien sûr le handicap de nos enfants respectifs, mais aussi par tous ces petits points communs et tous ces petits clins d'œil en fait. Quand on a commencé à prier avec qui aura On a senti cette paix intérieure, mais tout ça a été confirmé aussi par des signes très concrets. Et notamment, la sœur de Gabriel, toujours la même, qui était à Rome à ce moment-là, va prier sur la tombe de Chiara et juste à ce moment-là, elle tombe sur le père spirituel de Chiara, Flavito, qui n'habite pas à Rome. Puis juste après, l'oncle est à la tombe de Chiara. Donc cette rencontre mise en lien avec la famille terrestre de Chiara... nous a confirmé qu'il y avait bien un lien aussi spirituel. Et puis, ça nous a permis de créer ce lien avec sa famille et de confier notre histoire pour qu'il prie pour nous.

  • Gabriellle

    Et c'est vrai que moi, j'étais en train de lire le livre quand je reçois le message de ma sœur avec les photos. Et j'étais confirmée dans ce « Voilà ta grande sœur » . Et en fait, oui, et tous ses proches prient pour vous. Et pour moi, c'était vraiment le... Je croyais que j'étais... persuadée au fond de moi, mais pas très sûre de moi, que le Seigneur allait me proposer un chemin pour vivre quelque chose autour de cette grossesse. Il y avait un chemin, sauf que concrètement, je ne le voyais pas, je voyais le handicap. J'imaginais mon fils où il me manque le haut de la tête, j'imaginais l'enterrement, j'imaginais la mort de mon fils. Mais je sentais au fond de moi, il va y avoir un chemin, il va y avoir un chemin. Et la lecture de ce livre, elle me montre que oui, elle a eu un chemin, et toi aussi, le Seigneur, il va te montrer. votre chemin à vous avec Emmanuel et qu'il ne va pas vous abandonner et qu'on va avancer et qu'il y a un chemin de vie là-dedans.

  • Guillaume

    Et moi, d'un point de vue spirituel aussi, c'était aussi une grande sœur pour moi. Alors moi, je ne portais pas Emmanuel, mais ça m'a aidé à faire l'expérience de l'amour incommensurable de Dieu. En fait, j'ai senti... à travers les lectures de Kira, mais aussi à travers la prière, que Dieu me disait, regarde, ton fils, c'est pas sûr que tu le vois vivant un jour. Il faut que tu l'aimes maintenant. Et je sentais que c'était dur. C'est dur d'aimer un enfant qu'on n'a jamais vu, qu'on va peut-être jamais prendre dans ses bras. Donc c'est dur. Mais en fait, je me suis dit, mais c'est comme ça que Dieu nous aime. Et donc je me suis rendu compte de Dieu. l'immensité de ce mystère-là. Et quand Chiara nous invite à nous laisser aimer, c'est vraiment ça, ce mystère-là. C'est de se rendre compte que se laisser aimer par Dieu, c'est immense. On n'est pas capable de... d'aimer comme ça, bien sûr. Et le mari de Chiara, Enrico, il dit au début de nos fiançailles, Chiara, elle voulait que je l'aime comme Dieu nous aime. Ce n'est pas possible. Du coup, ça ne fonctionnait pas. Voilà. Et en fait, elle a fait cette expérience de transcrire dans sa vie l'amour de Dieu, de se laisser aimer. Et c'est comme ça qu'elle a rayonné. Et moi, j'ai fait cette découverte-là. Alors, progressivement, je mets des mots dessus aujourd'hui, mais à l'époque, Donc, je posais plein de questions et du coup, il m'arrivait de parler à Chiara dans la rue, de l'intégrer dans mes réflexions et je la sentais très proche. Aujourd'hui, c'est plus le cas, mais à ce moment-là, je sentais vraiment cette proximité de la communauté des saints, de se dire... Oui, je vis une épreuve et j'ai quelqu'un qui est à côté de moi, qui n'est pas loin, qui est juste là pour m'aider dans cette épreuve-là. C'est assez étrange parce que du coup, je n'avais jamais vécu ça avant. Mais c'est hyper rassurant de voir qu'on a des saints, des saintes qui sont là pour nous accompagner. Parfois, on se dit, Dieu, c'est tellement immense que c'est trop loin. Mais en fait, ils nous donnent ces moyens-là très proches pour nous aider et pour cheminer jour après jour. Alors oui, on se pose des questions, il y a des moments où on doute. Il y a d'autres moments où, quand on prie pour un miracle, on se dit « Mais c'est n'importe quoi ce que je suis en train de faire, ça n'a pas de sens. Pourquoi je prie pour un miracle ? Scientifiquement, c'est complètement stupide. Et puis même spirituellement, à quoi ça rime ? Est-ce que c'est pour moi que je veux un miracle ? Est-ce que c'est pour que Chiara soit déclarée bienheureuse ? Et qu'est-ce qui va se passer s'il y a vraiment un miracle ? Comment je vais le vivre ? Ça va être vachement compliqué. » Enfin, toutes ces questions-là, ces sentiments de de fraude, de culpabilité qu'on peut ressentir. Mais pour autant, continuer à demander ce miracle, c'est continuer à espérer au-delà de toute espérance. C'est aussi un acte de foi. Et je pense que c'est ce chemin-là que Dieu nous a fait faire avec Chiara pendant toute la grossesse.

  • Gabriellle

    C'est vrai, une des questions qu'on se posait, c'est s'il y a un miracle, est-ce que notre enfant, il sera libre dans sa foi ? C'est tellement énorme. Est-ce qu'il sera libre dans sa foi d'aimer Dieu ? Et Dieu nous veut libres ? Donc, on s'est posé plein de questions. qui nous ont permis de réussir à abandonner de plus en plus, s'abandonner au projet de Dieu.

  • Guillaume

    Et moi, j'ai eu dans ma prière la certitude qu'il y aurait des guérisons. Après, je ne savais pas si c'était des guérisons physiques, spirituelles, qui ça concernerait, mon fils, d'autres personnes, je ne savais pas. Mais j'ai eu vraiment cette conviction profonde que oui, il y aura des guérisons.

  • Gabriellle

    Je peux peut-être juste rajouter une chose, c'est que moi, à la fin de la lecture du livre de Chiara, je pouvais être en paix en imaginant le handicap de mon enfant. Alors qu'avant, même si j'étais en paix, on me disait Dieu est avec nous. après la lecture du livre de Chiara. Je pouvais me représenter mon enfant handicapé et me dire, je ne sais pas comment ça va être, mais je sais que quand il va naître, ça sera mon enfant et que j'aurai la grâce pour l'accueillir comme il est. Et pareil pour me représenter sa mort et son enterrement, qui au début, je m'effondrais. Et après cette lecture, c'était paisible. Je pouvais anticiper, préparer ça.

  • Olivia

    Est-ce que Chiara a été présente aussi lors de votre accouchement ?

  • Gabriellle

    Énormément.

  • Guillaume

    Alors, il faut savoir que l'accouchement, ce n'est pas passé exactement comme on l'avait prévu. C'était un accouchement qui était provoqué. On avait choisi, on avait négocié avec l'hôpital la date du 19 mars, qui est donc la date de la Saint-Joseph. Et en fait, vu la pathologie d'Emmanuel, l'accouchement était plus compliqué, plus long que prévu. Finalement, il est né le 20 mars. Et en fait, vu tous les produits aussi pour faciliter l'accouchement qui ont été mis, ça a déclenché chez Gabriel une grosse... c'est Moragi. Donc quand Emmanuel est né, on a pu faire venir les frères et sœurs dans la salle d'accouchement. Ça, c'était vraiment une chose qu'on souhaitait parce qu'on pensait que ça allait durer une demi-heure. Donc on avait tout fait pendant toute la grossesse et ça a été bon. combats aussi contre la bureaucratie de l'hôpital. Mais au final, tout s'est ouvert et les soignants ont été vraiment à l'écoute. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour écouter nos demandes.

  • Olivia

    Alors que vous étiez dans un hôpital public.

  • Guillaume

    Oui, oui, oui. Comme ce qu'on demandait était vrai, faisait du sens, en fait, ils se sont débrouillés pour que ça puisse se faire. Et je pense que surtout, il y a eu un bon coup de pouce de Dieu qui s'est débrouillé pour qu'effectivement Emmanuel naisse dans la nuit de vendredi à samedi. Donc, il n'y avait plus d'accouchement programmable. Donc il n'y avait plus de problème pour permettre cette rencontre avec les frères et sœurs. Et donc pendant un quart d'heure à peu près, le temps de baptiser Emmanuel, le temps de...

  • Olivia

    C'est vous qui l'avez baptisé ?

  • Guillaume

    C'est moi qui l'ai baptisé, oui. On avait une petite bouteille d'eau du Jourdain avec nous et c'est comme ça qu'on a baptisé Emmanuel. Et les frères et soeurs ont pu le voir. Et puis au bout d'un moment, comme vous voyez, elle a fait cette hémorragie. Donc ils ont fait sortir tout le monde. Et là, j'ai vu de plus en plus de soignants, de plus en plus d'hommes qui rentrent dans la salle d'accouchement. Et quand vous avez des hommes dans une salle de naissance... c'est pas bon signe.

  • Gabriellle

    C'est que les soins deviennent physiques.

  • Guillaume

    Je vais te laisser raconter, Gabrielle, comment toi tu as vécu les choses, mais on avait, dans la salle de naissance, on avait fait le choix d'amener la statue de Notre-Dame de France et l'image de Chiara. Donc on avait un petit oratoire qui surprenait. prenez un peu les gens qui rentraient, notamment les soignants, ils ne sont pas habitués, mais savoir qu'on peut très bien amener son petit oratoire à l'hôpital, c'est autorisé. Il faut le faire, bien sûr, dans le respect des sensibilités des gens, mais pour nous, c'était important et en fait, au contraire, ça a plutôt facilité le contact. Il y a la discussion avec les soignants. Mais donc, on avait cette présence de la Vierge, cette présence de Chiara à nos côtés. On ne pensait pas que ça allait servir parce que Gabriel a fait une hémorragie. On pensait que ça allait juste nous permettre d'être paisibles avec notre fils et que tout allait se passer comme pour Chiara. Mais en fait, ça ne s'est pas passé comme pour Chiara.

  • Gabriellle

    Donc, à ce moment-là, les soins commencent à s'intensifier. Guillaume est à côté de moi, avec Emmanuel dans les bras. Et l'image de Chiara qui tient... collé à Emmanuel et il me tient l'épaule. Moi, à ce moment-là, j'ai le sentiment d'être en croix avec Jésus. Je n'ai pas des clous, mais j'ai des perfs. J'ai des soins très intensifs. Je n'ai plus d'intimité parce que ce sont des soins qui sont très intrusifs. J'ai juste un léger drap sur moi pour le respect. me donner un semblant de dignité dans les circonstances. Les soins sont douloureux. Et à ce moment-là, je vois Jésus. Je n'ai pas eu d'apparition. C'est vraiment dans une image dans mon cœur qui est très forte, qui s'impose à moi. Je vois Jésus en croix. Et je vois de cette croix et de ce don que Jésus fait de sa vie, un rayonnement qui sauve le monde. Et je me vois, moi, en croix à côté. Et là, j'ai un petit dialogue avec Jésus en disant... Moi, j'ai de la chance, les soignants sont là, mais ils veulent me sauver. Ils sont gentils. Toi, tu souffrais. Toi, on te persécutait. J'avais très soif parce que ça avait 24 heures que j'étais en train d'accoucher, qu'on ne m'avait pas donné d'eau. Je leur disais que j'avais soif et qu'ils ne pouvaient pas me donner à boire parce qu'ils savaient qu'il y aurait le bloc derrière. Donc, ils me donnaient une compresse dans la bouche. J'étais là, mais toi, Jésus, c'était du vinaigre. et voilà j'étais vraiment il y a un moment où j'ai senti le Oui, il y avait ces 10-15 soignants autour de moi qui s'affairaient et qui n'arrivaient pas très bien d'ailleurs. Ils n'arrivaient pas à stopper l'hémorragie. Mais j'ai senti qu'il y avait aussi dans la pièce, je sentais la présence de tous les priants. Parce qu'il y avait des gens qui priaient pour nous. Et j'ai senti que c'était eux qui me portaient. En fait, ce n'était pas juste les soignants. Il y avait les soignants, mais il y avait aussi les priants. Les priants sur terre, mais aussi les priants au ciel. Et là, j'ai senti... Pour moi, je sentais... La présence de Jésus, je sentais Chiara, je sentais aussi Padre Pio. Et à un moment donné, j'ai senti comme mon âme... J'ai mis beaucoup de temps à trouver les mots, et d'ailleurs, je n'arrive toujours pas très bien, mais je sentais comme mon âme aspirait. C'est comme si Dieu, c'était comme un aimant, mais qui devenait aimant qu'à partir du moment où moi, je lui disais oui. Oui, je veux aller vers toi. J'avais vraiment cette question. Et là, c'est devenu mes... Comme une évidence pour moi, c'est mais oui, en fait, on est fait pour ça. On est fait pour le ciel. On est fait pour aller vers Dieu. On est créé pour ça. C'est vraiment une prise de conscience. Quelque chose que j'ai senti et je me suis sentie pleine d'amour. Je voyais tout avec amour. Et voilà, à ce moment-là, les soignants disent en fait, on n'y arrive pas. Et il va falloir passer au bloc. Je sais que je ne suis pas capable d'aller au blog, je ne suis pas capable de supporter l'anesthésie générale. Je suis trop fatiguée. Là, ils me disent qu'on n'a pas le choix, c'est le protocole médical.

  • Guillaume

    En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant, Gabriel avait reçu cette parole qui disait « Prépare-toi à cet accouchement comme à ta mort » . Elle m'en avait parlé. Et à ce moment-là, l'interprétation qu'elle en faisait, c'était « Si mon enfant, s'il y a un miracle, il faut que mon cœur soit converti, parce que je ne peux pas accueillir un miracle, c'est-à-dire la venue de Dieu dans ma vie et dans la vie de mon enfant. » de notre enfant sans être prête. Et puis l'autre chose...

  • Olivia

    C'est que l'enfant n'est pas de handicap, c'est ça ?

  • Guillaume

    Voilà, c'était le miracle qu'on demandait avec toutes ces étapes progressives de détachement pour arriver à une demande qui était, bon ben Jésus, ce que tu veux, mais on continue à te le demander quand même, mais après c'est ce que tu veux. Donc ça, il fallait être prêt pour ça. On s'était confessé, on avait fait des démarches pour être prêt pour ça. Et dans la parole que Gabriel a reçue aussi de ce « Prépare-toi comme à ta mort » , c'était que si jamais notre enfant mourait, ce qui était la probabilité médicale, même la certitude médicale, c'était de pouvoir l'accompagner à ce moment-là. Donc préparer à la mort, c'était préparer à la mort aussi de notre fils. Mais seulement moi...

  • Gabriellle

    Pouvoir l'amener à Jésus, en fait.

  • Guillaume

    Voilà. Mais seulement moi, quand elle m'avait parlé de ça, moi j'ai dit, bon, ok, elle a une parole et tout, très bien. Je ne savais pas du tout que ça allait être sa mort à elle pour de vrai, quoi.

  • Gabriellle

    Moi non plus. C'était vraiment, vraiment, prépare-toi comme à ta mort. Mais je m'étais fait une explication sans se dire, imaginez pouvoir être en danger, en fait.

  • Guillaume

    Quand elle a commencé à aller mal, forcément, je me suis souvenu de ça. Au moment où les médecins l'ont déplacée pour pouvoir l'emmener au bloc, Gabrielle s'est tournée vers moi. Elle m'a dit « Je t'aime, je vous aime tous. » Pas de regrets, on a fait le choix de l'amour. C'est le seul choix du bonheur. Moi, face à ça, je n'ai pas su quoi répondre. Je n'avais pas de mots, je n'ai rien dit. Mais j'ai pris l'image de Chiara que j'avais mise à côté d'Emmanuel et je lui ai donné. Et donc, elle est partie au bloc avec l'image de Chiara.

  • Gabriellle

    C'est vrai, quand j'ai reçu cette image, je n'avais pas pensé à ça. Et je me suis dit, ah oui, là, en fait, il n'y a plus que ça. En fait, il n'y a plus que l'intercession. Parce que là, naturellement, biologiquement, je sais que je ne suis pas capable de supporter. mais Si Chiara intercède et si Dieu choisit de changer le cours des choses, oui, je peux m'en sortir. Donc après, je pars au bloc. Ils me disent votre image, on va la poser. Ils n'aiment pas tellement qu'il y ait des images pas désinfectées dans un bloc opératoire. Et là, ils ont vu aussi dans quel état j'étais. J'ai dit non, non, je pars avec. Je m'en fiche si elle est perdue, je m'en fiche si elle est abîmée, mais je pars avec Chiara au bloc.

  • Guillaume

    Et donc au bloc, après tu étais sous anesthésie générale, et effectivement tu ne l'as pas supporté. Il y avait une hémorragie, mais il y avait aussi une septicémie en cours. Et au moment où tu es passé au bloc, ça s'est transformé en choc septique. C'est-à-dire que le cœur s'est mis en blackout. Et donc ils ont dû te réanimer en faisant un choc pour réanimer le cœur. Donc ça on l'a su après, évidemment. Et là tu étais plus consciente, donc tu ne le savais pas. Mais les médecins nous l'ont dit après. Effectivement, ce que tu avais ressenti s'est avéré vrai. Mais tu t'es réveillée.

  • Gabriellle

    Voilà, je me suis réveillée dans la salle de réveil. Et là, la première chose que je vois, c'est l'image de Chiara sur la table de nuit à côté de moi. Et je dis, ah, mais je me suis réveillée. Ça veut dire que je suis sauvée. Sans savoir que j'avais été réellement en danger pendant cette période-là. Et donc après, les soignants, au bout d'un moment, me disent, en fait, il faut que vous partiez en réa. Vous êtes trop faible. J'imagine. Mais non, c'est fini. Bon, ils m'ont expliqué ce que c'était un choc sceptique parce que je ne savais pas, je ne connaissais pas. Je dis, mais en même temps, je vous l'avais dit, mais maintenant, je vous dis que c'est fini, je suis sauvée. Bon, encore une fois, on m'a dit, on ne vous demande pas votre avis. C'est le protocole. Voilà, c'est le protocole. Vous devez partir.

  • Guillaume

    Le risque, c'est qu'elle fasse un deuxième choc et qu'en matière, en fait, ils ne pourraient pas l'a réanimé une deuxième fois. Et moi, je voyais ma femme qui était toute blanche, qui certes était sauvée, mais... Mais je comprenais aussi les médecins qui voyaient encore tout ce qui leur restait à faire. J'ai accompagné Gabrielle dans l'autre bâtiment en réanimation adulte où elle était prise en charge pendant toute une nuit.

  • Olivia

    Et qu'est-ce que vous faisiez pendant cette nuit ? où Gabrielle était ?

  • Guillaume

    Moi, du coup, je suis revenu avec Emmanuel parce qu'en fait, Emmanuel était toujours bien là. Donc, ça faisait quelques heures. Et donc, moi, je suis allé en néonate avec Emmanuel. On s'est installé dans la chambre qu'ils avaient prévue. pour lui. Il n'y avait que des gens inquiets, parce qu'il voyait que mon fils, sa vie ne tenait qu'à un fil, ma femme était en réa, et que moi, ça faisait 36 heures que je n'avais pas dormi. Mais dans cette nuit-là, moi, je me suis retrouvé dans la nuit avec Emmanuel à mes côtés. Et honnêtement, j'ai passé une nuit horrible, parce que je me posais plein de questions. Franchement, j'avais prévu tout jusqu'à une demi-heure après la naissance. Et après, un énorme vide. Je n'avais Moi, j'aime bien prévoir les choses. Mais là, je n'avais même pas imaginé ce qui aurait pu se passer après. Donc, tout ce que je vivais était nouveau.

  • Olivia

    Donc, vous étiez dans cette chambre avec Emmanuel. Et moi,

  • Guillaume

    je me posais la question, mais qu'est-ce que je fais si Gabrielle meurt ? Qu'est-ce que je fais si Emmanuel meurt pendant qu'il est là ? là-bas, comment je vais dire ça aux enfants, aux autres, aux frères et sœurs. En gros, c'était qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, et tout ça, c'était tellement indistinct, parce qu'il y avait tellement de questions qui s'entrechoquaient dans ma tête, que j'endormais pas, j'étais vraiment pas bien. Et à un moment, j'ai entendu, distinctement, dans ma tête, La phrase qui est marquée sur la tombe de Chiara, la phrase c'est l'important dans la vie, ce n'est pas de faire quelque chose, c'est de naître et de se laisser aimer. Et j'ai entendu cette phrase, et d'un coup, j'étais en paix. D'un coup je savais...

  • Olivia

    Tout ce cheminement qu'on avait fait pendant la grossesse, toute cette découverte de l'amour de Dieu, de laisser passer cet amour. Moi, le Père, comme Saint Joseph, a laissé passer l'amour de Dieu de manière transparente pour son fils Jésus. Moi, tout ça, en fait, était limpide. Je savais ce que je devais faire, je n'avais plus peur, j'étais complètement en paix, j'avais complètement confiance. J'étais avec mon fils, je devais l'aimer, je devais juste être là. J'ai juste aimé ma femme qui était en réa dans l'autre bâtiment. Et c'était beaucoup plus simple.

  • Gabriellle

    Moi, à ce moment-là, dans ce moment de départ en réa, j'ai essayé un peu de lutter pour ne pas y aller en disant que ça ne sert à rien. Et puis, j'ai eu dans le cœur, en fait, laisse-toi faire. Jésus va profiter de ce temps-là pour faire quelque chose entre Guillaume et Emmanuel pour qu'ils aient un lien d'attachement fort. Donc, je me suis dit, OK, bon, j'y vais. D'accord, vous voulez que je le perde. On ne me demandait pas mon avis, mais j'avais accepté qu'il fallait que je m'éloigne et que je sois dans un service à part sans pouvoir être avec mon fils. Parce que c'était ça le sujet, c'est que je ne pouvais pas être dans le même service que lui. Mais j'avais compris que c'était un moment qui allait être fort pour Guillaume et Emmanuel.

  • Guillaume

    La chance qu'on a eue, c'est qu'Emmanuel a vécu quatre jours au total, qu'il a pu voir sa maman qui rentrait de réa le dimanche. Il a pu recevoir aussi le sacrement de confirmation grâce à l'aumônier de l'hôpital.

  • Gabriellle

    Il a pu revoir ses frères et sœurs plusieurs fois. À la fin, c'est l'équipe médicale qui se battait pour nous auprès des cadres pour permettre encore une visite, même si on était en période de couvre-feu, de Covid, où les règles s'étaient à nouveau resserrées. Mais voilà, tout a été possible.

  • Guillaume

    C'était beau de voir, et je pense que tout le monde a été touché par ça, de voir ce... petit être fragile, que tout le monde aurait dit, un enfant légume qui ne peut pas... Forcément, il est touché au cerveau, donc qu'est-ce qu'il peut ressentir, etc. Et en fait, que son âme était bien présente. Les gens qui venaient dans la pièce sentaient une présence d'Emmanuel. Il y avait quelque chose. Alors oui, il ne bougeait pas comme un bébé normal. Il était handicapé, mais il ne souffrait pas et il était très présent. J'ai vu, j'ai constaté qu'au moment où Gabrielle venait, quand j'allais la chercher en suite de couche et que je l'amenais en néonate, le pouls et l'oxygénation du sang augmentaient chez Emmanuel.

  • Gabriellle

    Il était mieux près de sa maman. En fait, il me reconnaissait.

  • Guillaume

    Et moi, je me souviens de la chef de service qui est venue. trois jours, un truc comme ça. En fait, il faut se dire qu'ils n'avaient jamais vu ça. Même dans un très gros hôpital parisien, ils n'avaient jamais vu ça. Et en fait, ils ne savaient pas l'expliquer. Et elle m'a dit, la personne qui le connaît le mieux, qui sait le mieux ce qu'il faut faire, c'est vous, monsieur. Je me suis dit, waouh, j'ai vu cette humilité du médecin qui reconnaît qu'on ne sait pas tout. Et j'ai vu aussi que finalement, il faut aussi se faire confiance. Et quand je disais laisser passer l'amour de Dieu, ça, c'est mon rôle de père. c'est aussi Dieu qui peut me montrer ce qu'il faut faire et tout et qui peut me dire vas-y, fais ce qui te semble bien si ton fils tu l'as tenu dans les bras plus que tout le monde ici ça nous a permis aussi d'accompagner Emmanuel jusqu'à la mort et de manière paisible bien sûr c'est difficile de voir son enfant mourir on a pleuré toutes les larmes de notre corps mais Mais Gabrielle, toi, tu savais que ce qu'il attendait, c'était beau. Et puis, on était en paix, en fait.

  • Gabriellle

    C'est vrai, moi, j'ai réalisé à quel point ça avait été un cadeau, ce que j'avais vécu pendant les soins intensifs, parce que j'ai senti qu'on était faits pour le ciel et qu'il y avait une vraie joie à rejoindre Jésus. Et donc à la fois je pleurais parce que j'avais mon fils dans les bras en train de mourir et je pleurais. Et à la fois je lui disais avec un sourire, vas-y c'est trop bien. C'était pas j'ai appris que, je crois que, c'était je l'ai senti dans ma chair. Et quelque part je t'envie aussi d'aller retrouver Jésus comme ça, d'être plongée dans l'amour de Dieu.

  • Olivia

    Est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui que la naissance d'Emmanuel finalement a apporté les guérisons dont vous parliez ? Guillaume, et du fruit dans votre vie ?

  • Guillaume

    Les guérisons, oui, parce que Gabrielle a été sauvée aussi. Elle a été soignée par les médecins, mais je pense qu'elle a été sauvée par l'intercession de Chiara, pour moi c'est clair. Et puis on a vu beaucoup d'autres guérisons aussi. de nous, en fait, des gens qui ont été touchés par notre histoire. Nous, on en a parlé assez librement parce qu'on voulait éviter que les gens se disent « Ah, super, vous êtes un enfant, c'est pour quand ? » etc. avec un grand sourire et qu'en fait, quand on apprend que c'est une grossesse difficile, que c'est un enfant qui est fragile... Les gens se sentent gênés. Donc on a préféré le dire spontanément, mais en même temps le vivre comme on le vivait là. On avait cette paix, donc en fait on pouvait la transmettre. Et ça a interrogé beaucoup de gens. Ça a aussi révélé des choses. Les gens qui ont vécu ce type d'épreuve ou tout ça, qui nous ont parlé, qui nous ont confié ça et qui ont prié avec nous. Et ça, cette expérience de prière avec plein de gens, je pense que les gens qui ont prié pour nous, avec nous, j'ai envie de dire plutôt, ils ont reçu des grâces. Et il y en a certains qui ont reçu des grâces de guérison ou de réconciliation, des choses, on ne peut pas forcément dire ça au micro, mais on a vu des choses étonnantes, vraiment. Et c'est vrai que l'enterrement, nous, on savait qu'il y avait à peu près 35 personnes, c'était nos familles, et après on a... On a dit à l'école de nos enfants, qui est une école privée, donc l'école avait fait une démarche aussi un peu de prière. On leur a dit, si vous souhaitez venir, vous êtes les bienvenus. Et que c'était une fête qu'on voulait vivre comme un baptême, dans la joie de la résurrection. C'est notre enfant va au ciel. On appelait ça, pas un enterrement, mais un ancièlement. Et en fait, l'église était pleine. Et on n'a pas compris, il y avait beaucoup de gens qu'on ne connaissait pas. Et la chose qui a été aussi très touchante, c'est qu'à la fin, À la fin de l'enterrement, il y a eu des applaudissements qui sont très spontanément. Alors sur le coup, j'ai sursauté en me disant, mais qu'est-ce qu'ils font, quoi ? Puis j'étais là, mais en fait, le message de résurrection qu'on sent dans notre cœur, qu'on vit, ils l'ont senti aussi. Et tout le monde nous disait merci à la fin, en disant, normalement, on ne dit pas ça, mais là, on veut juste vous dire merci pour ce témoignage. Ça a été pour moi très touchant en relisant, en regardant. en fait très dernièrement trois ans plus tard, en regardant plus de choses sur Chiara, de voir la vidéo de son enterrement et de voir que c'était la même chose. Tout le monde a applaudi à la fin et avec des gens qui sont venus un peu de partout, des gens qu'elles ne connaissaient pas, qui ne connaissaient pas les proches. Et on s'est dit, là, c'est un petit signe, un petit signe de Chiara. C'est ce message de la foi en la résurrection.

  • Olivia

    Merci beaucoup pour ce témoignage bouleversant. Vous entendrez encore des heures, parce qu'on voit combien ça vous a nourri, cette épreuve, même si c'est évidemment très difficile. Je vous propose donc de terminer par les trois questions que nous posons à tous nos invités. Donc le premier, c'est quel conseil vous donneriez à des parents qui vivraient la même épreuve que vous ?

  • Guillaume

    Alors moi, je pense que le conseil que je donnerais... C'est ce qu'on a fait nous, mais on n'a pas dit quelle était la pathologie dont souffrait Emmanuel. On a gardé ça pour nous pendant quasiment toute la grossesse, on l'a dit juste à la fin. Pourquoi ? Parce qu'on ne voulait pas que notre enfant soit enfermé dans son handicap. Et en fait, comme c'est un handicap qui est un peu trash, quand on se l'imagine, Ça pouvait aussi être quelque chose de douloureux parce qu'on nous renverrait ce handicap-là, alors que nous, ce qu'on voyait et ce qu'on vivait avec notre enfant, c'était cette histoire de relation d'amour. Il y a des gens qui ne l'ont pas compris, ça, ou qui l'ont compris très tard. Même à votre enfant ? même à nos enfants on leur a dit une semaine avant en leur montant un petit Playmobil on leur a dit il y avait deux Playmobiles un qui avait ses cheveux et l'autre pas il n'a pas de cheveux donc il aura un bonnet pour masquer ça mais il a toujours son sourire il a toujours tout le reste comme un Playmobil normal pour notre bébé c'était pareil c'était un bébé tout à fait normal et son âme elle fonctionnait très très bien le fait de ne pas le dire aussi ça nous a permis de demander la prière des gens et ça c'est vraiment important aussi ils n'ont pas prié pour quelque chose qu'ils auraient imaginé avec leur esprit, ils ont prié juste avec leur cœur et c'est ça qu'on a ressenti et qui a créé cette communion et je pense que les priants, toute cette chaîne de prière, il y a des conversions qui ont eu lieu chez eux parce que en priant en fait on reçoit des grâces, la prière c'est une grâce et ça c'est toutes les grâces qui ont été semées par Emmanuel et demander des miracles demander plein de miracles Merci. Il y en a forcément parce que Dieu entend nos prières et que c'est bon. Par contre, ce n'est pas toujours ce qu'on attend, comme on l'attend. Donc, c'est demander des miracles tout en rentrant dans ce chemin d'abandon, en disant c'est toi qui sais ce qui est vraiment bon.

  • Olivia

    Un livre qui vous a rejoint ?

  • Gabriellle

    On a rapporté le livre de la vie de Chiara qui s'appelle « Nous sommes nés et nous ne mourrons jamais plus » . C'est un livre qui a été écrit par Christian Apaccini et Simone Torezzi, qui sont des amis du couple de Chiara et Enrico. Ils voulaient que ce soit écrit par quelqu'un d'autre, Enrico, parce qu'ils ne se sentaient pas d'écrire la vie de sa femme. Et ils disaient, pour autant, il faut écrire, parce que sinon, on va commencer à raconter n'importe quoi sur Chiara. Et effectivement, c'est un livre qui est très simple, qui est bouleversant, comme on l'a dit. On sait qu'il y a pas mal de gens qui l'ont lu dans notre entourage. On a semé quelques livres autour de nous et on encourage vraiment les gens à le lire pour découvrir Chiara parce que c'est une très, très belle histoire et c'est quelqu'un qui peut vraiment accompagner des couples, des personnes en deuil, etc., des gens qui en ont besoin.

  • Guillaume

    Et on sait qu'elle le fait pas que avec nous. On a rencontré depuis d'autres personnes qui ont été vraiment accompagnées très, très concrètement par Chiara.

  • Olivia

    Est-ce que vous avez une prière qui vous a aidé ?

  • Gabriellle

    Alors ça, c'est un piège pour moi parce qu'en fait, c'est impossible de dire une prière. on en a plein il faut la rester au micro vous n'avez le droit qu'à une prière je voudrais juste dire il y a le psaume 90 qu'on a vraiment vécu très fortement il y a le psaume 22 avec le Seigneur et mon berger peut-être je veux juste dire une prière de Sainte Thérèse qui s'appelle mon chant d'aujourd'hui où elle dit ma vie n'est qu'un instant il est très très beau où en fait elle dit je ne suis pas capable de faire des des grandes choses, de me projeter sur quelque chose de très grand, mais il suffit de faire des... Aujourd'hui, je peux faire ce tout petit effort, mais en fait, pour Jésus, ce petit effort, il est éternel, parce que pour Jésus, un jour, c'est comme Milan. Je vais laisser Guillaume...

  • Guillaume

    Alors, parce qu'on savait, on connaissait la question avant, et Gabrielle m'a dit, effectivement, il y a un chant... qui nous a pas mal accompagnés, qui, je pense, peut résumer un petit peu aussi ce qu'on a vécu de cette relation à Dieu. Mais ce n'est pas une prière, c'est plutôt Dieu qui nous parle, qui nous dit « acceptes-tu de mourir avec moi ? » Donc si tu veux, tu peux le chanter.

  • Olivia

    Alors là, je n'osais pas vous le demander.

  • Guillaume

    Acceptes-tu de mourir avec moi ? Toi à qui je donne vie, n'aie pas peur de ce chemin devant toi. Moi, je précède ton pas. Demeure en moi pour trouver la vraie vie. Hors de moi, tu ne peux rien. Laisse-moi étreindre ton cœur et ta vie, afin de porter du fruit.

  • Olivia

    Alors là, je crois que c'est la première fois de toutes les émissions de Un beau jour, qui sont pourtant nombreuses, qu'on a une prière chantée. Merci Guillaume.

  • Guillaume

    N'hésitez pas à aller voir le chant, parce que le reste des couplets sont très très beaux, mais c'est un peu long.

  • Olivia

    D'accord, c'est pas fini alors. Je vais vous poser une question à laquelle vous ne vous attendez pas. Qu'est-ce que vous diriez à Dieu le jour où vous allez le rencontrer ?

  • Gabriellle

    J'attends ce moment. Depuis ce jour de cet accouchement, je suis très heureuse de vivre et je suis très heureuse d'être là avec mes enfants, pour mes enfants, pour mon mari, pour vivre tout simplement. Mais je sais qu'on est fait pour ça, donc je n'ai qu'une envie, c'est de pouvoir aimer avec Jésus.

  • Olivia

    Moi, je pense que je lui dirais merci parce que c'est tout le temps des surprises avec Dieu. Des surprises dans le sens où il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur. Et parfois, on passe par des moments qui sont difficiles. Mais quand on cherche Dieu, quand on met nos pas dans ses pas, il y a toujours des choses à découvrir. C'est sans fin. Moi, peut-être que ce que je lui demanderais aussi, c'est montre-moi. Tout ce que je n'ai pas encore vu. J'ai pu me rendre compte à travers tout ce qu'on a vécu que Dieu, il était là partout. Il était là avant que la grossesse commence. Il préparait les choses. Il était là pendant. Il était là après. Le temps était aussi une dimension qui n'était pas du tout pareille pour Dieu. Il est là aussi si on choisit de s'éloigner. Ce mystère-là, pour moi, si je voyais Dieu, je lui dirais « Mais montre-moi tous ces trucs-là, c'est ouf, tout ce que tu nous as proposé. » Et on a vu, là, à travers notre histoire, des coïncidences qui n'en sont pas. mais des choses qui nous révèlent la présence de Dieu dans notre vie très concrètement. Et je suis sûr qu'il y en a plein que je n'ai pas vues du tout. J'ai envie de dire, montre-moi tout ça. J'ai tellement envie de voir que ma vie terrestre, déjà tu étais pleinement avec moi, et que ma vie éternelle, là je suis sûr, je serai pleinement avec toi. Merci beaucoup pour ce témoignage très profond et qui va beaucoup aider les couples qui seront peut-être éprouvés comme vous. Merci, Gabrielle et Guillaume.

  • Gabriellle

    Merci.

  • Olivia

    Merci de votre écoute et merci d'être toujours plus nombreux à écouter Un beau jour, à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux. et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter tous les épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine nos rencontres dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les différents podcasts de Famille Chrétienne. Tous Saints, ces témoignages de foi racontés par Bénédicte de Lélis, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire, et d'autres encore. Merci et au prochain lundi du mois pour un nouvel épisode.

Description

Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l’incompréhension, de la révolte, de l’injustice, du désespoir ?


C’est surprenant, cela vous choquera même peut-être, mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C’est la bouleversante découverte qu’on faite Gabrielle et Guillaume.

Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu’il était atteint d’anencéphalie (un non développement du crâne) et qu’il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance.


Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbella Petrillo, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces et d’une joie profonde qu’ils partagent aujourd’hui dans un témoignage exceptionnel.


Quelques pépites de l’épisode :

🌟« Emmanuel a été comme une étoile filante dans notre vie. C’est beau les ciels étoilés, mais les étoiles filantes les rendent encore plus beau, même si elles sont très fugaces. »

🌟« Vivre tout cela avec Dieu, c’est soulever un coin du voile sur la vie éternelle et voir toutes les merveilles qu’Il nous réserve. »

🌟« C’est toujours des surprises avec Dieu… il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur ! »


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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


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Transcription

  • Olivia

    Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l'incompréhension, de la révolte, de l'injustice, du désespoir ? C'est surprenant, cela vous choquera même peut-être. Mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C'est la bouleversante découverte qu'ont fait Gabrielle et Guillaume. Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu'il était atteint d'anencephalie, c'est un non-développement du crâne, et qu'il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance. Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbilla Petrio, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces. et d'une joie profonde qu'il partage aujourd'hui dans un témoignage exceptionnel. Donc, Gabriel et Guillaume, bonjour.

  • Guillaume

    Bonjour.

  • Olivia

    Vous connaissez la tradition de « un beau jour » où vous êtes censé avoir apporté un objet. Et là, je vois plutôt une photo.

  • Guillaume

    En fait, on a une statue de Notre-Dame-de-France chez nous qui fait à peu près un mètre de haut. Donc, c'était difficile de l'apporter en métro jusqu'ici. C'est une statue qui a beaucoup compté pour nous dans cette histoire avec Emmanuel, puisque la Vierge s'est invitée chez nous pendant toute la grossesse d'Emmanuel. Et vraiment, on a reçu beaucoup de grâces à travers cette statue. Donc maintenant, elle est dans notre salon. Elle porte une petite étoile filante qui symbolise Emmanuel, puisque Emmanuel a été dans notre vie comme une étoile filante dans le ciel. C'est beau un ciel étoilé, mais les étoiles filantes, ça rend le ciel encore plus beau, même si elles sont très fugaces.

  • Gabriellle

    Et la vie d'Emmanuel, qui a duré quatre jours, est une vie très fugace, mais qui rend le ciel beau.

  • Olivia

    Donc, on va rentrer tout de suite dans votre histoire. Je vous propose de commencer ce jeudi 3 septembre 2020, quand vous avez déjà quatre enfants, et que vous allez tous les deux joigneusement à l'échographie du cinquième enfant.

  • Gabriellle

    La première échographie. En quelques secondes, on a la sage-femme, on arrive très heureux. On a préparé un bon repas pour l'annonce le soir pour les enfants. Ça va devenir officiel, ça sera beaucoup plus simple aussi d'en parler. Et en quelques secondes, le regard de la sage-femme se métamorphose et nous dit qu'il y a un problème, un gros problème.

  • Guillaume

    Elle a vu tout de suite que la non-céphalie, c'est une pathologie qui se voit à l'échographie. Apparemment, c'est assez rare pour elle. C'était la première fois qu'elle voyait ça. C'était aussi une certaine émotion. Cette émotion de la sage-femme, ça nous a aidés. Parce que nous, en tant que parents, on a été complètement renversés par ça. En fait, on ne s'y attendait pas. On a beau s'être préparés pendant le mariage, accueillir le handicap. Quand ça vous arrive vraiment, tout est remis en cause. Comme un tsunami qui vient et qui remet tout à plat. Et dans ces moments-là, il n'y a plus de morale, il n'y a plus de principe, il y a juste la réalité de la vie, il y a notre couple et il y a le Seigneur qui nous tend la main. Donc nous, on a fait le choix de se tourner vers le Seigneur et de confier aussi cette... cet événement tragique et cette surprise au Seigneur. Et sur le coup, c'est vrai qu'on était complètement chamboulés.

  • Olivia

    Vous avez réagi tous les deux de la même manière, au même moment ?

  • Gabriellle

    Pas tout à fait. En fait, moi, la première réaction, ça a été de m'accrocher à la médaille miraculeuse que j'avais autour de mon poignet en disant, en fait, ça, c'est le point de vue des médecins. C'est Dieu qui aura le dernier mot. Et quoi qu'il arrive, on va s'accrocher à la Vierge et à Dieu. et je crois qu'ils ne vont pas nous abandonner. Ça, c'était un peu le cri du cœur. Qui n'empêche pas qu'on s'est posé toutes les questions que tous parents se posent dans ce cas de figure. C'est aussi dit, à un moment donné, on pourrait aussi avorter, on pourrait aussi dire que j'ai fait une fausse couche au tout début, les gens ne le voient pas encore. On est obligé de passer par ces questions-là. On est face à une réalité, il y a la pression des médecins. On est passé par ces questions comme tout le monde, on va dire. mais on a eu tout de suite ce... Moi, de mon côté, j'avais cette certitude que Dieu ne nous laisserait pas seuls.

  • Guillaume

    Moi, de mon côté, j'avais besoin... Alors moi, je suis plutôt scientifique de formation et j'avais besoin de comprendre parce que c'est le genre de nouvelles qui ne rentrent pas facilement dans la tête et j'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de me figurer les choses, j'avais besoin de temps aussi. Et c'est vrai qu'à l'hôpital, les médecins ne laissent pas le temps, même pour juste comprendre de quoi il s'agit, etc. C'est vrai que moi, j'avais besoin de ce temps-là. Ça a pris peut-être plus de temps, mais en même temps, j'avais comme Gabriel, je pense, cette certitude au fond de moi que Dieu pourrait nous aider. J'avais cette lutte un peu entre le côté cartésien et la foi, qui ne sont pas incompatibles, mais quand on est comme ça dans l'inconnu, ce doute-là revient. Finalement, ce n'est pas grave de douter, parce que moi, ça m'a permis aussi de passer par d'autres chemins pour découvrir comment Dieu me rejoignait dans cette épreuve-là. J'ai demandé à voir les échos, à comprendre ce qui se passait. Pour autant, ça m'a aidé aussi à accepter. cet état de fait, le handicap de notre fils, le fait qu'il ne vivrait pas, en tout cas qu'il aurait une vie très courte, mais aussi à me rendre compte qu'en fait, on ne savait pas grand-chose, que le doute était aussi du côté des médecins. Et ça, je me suis dit, dans ce cas-là, continuons. Et puis, avec l'aide de Dieu, peut-être que je comprendrai mieux intellectuellement, mais surtout, peut-être que je vivrai un chemin qui va m'ouvrir à d'autres choses.

  • Gabriellle

    Au départ, on se disait, moi je me disais, je suis incapable de dire, je vais garder mon enfant, ça me paraît tellement énorme ce chemin des neuf mois de grossesse. Je me disais, aujourd'hui je choisis de le garder, demain on verra, parce que ça me paraissait impossible de prendre une décision définitive comme ça tout de suite, mais j'étais là, aujourd'hui je peux le garder, demain on verra. Et on avait prévu depuis quelques mois de partir en pèlerinage le week-end. et avec le M de Marie, et de suivre la Vierge qui traversait, alors là c'était en Sologne, et donc on s'est dit, si la Vierge passe dans notre village, on va l'accueillir. Et donc du coup on est partis avec cette intention dans le cœur qu'on a tout de suite confiée à nos enfants, en disant voilà, on a une nouvelle un peu spéciale, en fait on attend un petit bébé, mais c'est un petit bébé un peu spécial, un peu fragile, donc il va avoir une vie courte, il va naître et mourir tout de suite. parce que les médecins nous parlaient d'une demi-heure de vie. Mais on va faire en sorte que sa vie soit belle et... Je ne vois plus le mot.

  • Guillaume

    Soit pleine aussi.

  • Gabriellle

    Voilà, belle et pleine. C'était ça l'expression qu'on a dit.

  • Guillaume

    On a dit aux enfants, on l'a dit vraiment avec des mots très simples. Et ils n'ont pas cherché à poser plus de questions. Ils ont pris cette nouvelle-là. Ils sont partis avec nous à la suite de Notre-Dame-de-France, qui était cette statue de la Vierge qui était sur une charrette tirée par un cheval qui reliait les lieux d'apparition mariale du XIXe siècle, qui forment un M à travers la France. Donc c'est ça le M de Marie. Quand on y est allé, on s'est rendu compte que ce n'était pas nous qui accueillions la Vierge, c'était elle qui nous attendait. On a senti cette chaleur de l'accueil de la Vierge en fait. Bien sûr, c'est nous qui marchons derrière elle, mais en fait, elle nous aidait à faire les premiers pas dans cette nouvelle aventure qu'on avait avec Emmanuel. Que ce soit dans les rencontres, que ce soit aussi dans les prières, et notamment les prières de nos enfants, qui nous ont vraiment ouvert aussi à cet accueil tout simple de leurs petits frères. Nous, en tant que parents, on se posait des milliers de questions, mais eux, c'était tout simple. Et je pense que d'avoir ces deux jours de pèlerinage, c'était un nouveau point de départ dans ce chemin avec Emmanuel.

  • Gabriellle

    Pour notre maison, on voulait acheter une statue de la Vierge et on s'est dit, on achètera cette statue parce que maintenant elle a du sens pour nous. Et en rentrant du pèlerinage, je raconte ça à ma sœur, qui est ma sœur religieuse, qui en parle à un autre frère de sa communauté, qui dit, mais on m'a donné une statue à donner pour la donner à quelqu'un qui en a besoin. Et ils sont allés voir, c'était Notre-Dame de France. Donc le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, on recevait Notre-Dame de France chez nous. C'était aussi texte de la lecture du jour, l'évangile du jour, c'était l'annonciation avec, il s'appellera Emmanuel, Dieu parmi nous, d'où le choix du prénom pour notre fils, qu'on a reçu chacun dans notre cœur en disant cet évangile chacun de notre côté.

  • Olivia

    Et je crois qu'il y a quelqu'un d'autre que la Sainte Vierge qui vous a aidé dans votre périple.

  • Gabriellle

    La Sainte Vierge, c'était la première étape, c'était le premier tournant qui nous a permis de dire, ben voilà, la Vierge me montre qu'effectivement, on croit qu'on ne va pas être seul et elle nous le montre. Et très vite après, ma sœur religieuse me parle d'une certaine Chiara Corbella, une jeune italienne. Et elle me raconte en deux mots son histoire qui, au téléphone, m'a paru affreuse, on va dire. Parce qu'elle me dit, voilà, elle a un premier enfant qu'elle perd, puis elle en a un deuxième qu'elle perd aussi. Et puis après, elle a un troisième enfant, il va très bien, c'est elle qui meurt. Donc j'étais là, mais Cécile, c'est ma sœur, je dis merci Cécile, mais là, ça ne me rassure pas vachement. J'ai un problème dans ma vie et tu me... parle d'une femme qu'on a trois de problèmes. Donc sur le coup, j'ai eu un peu une réaction. Mais en fait, un mois après, je suis allée à la deuxième éco. Puis là, après l'éco, j'avais rendez-vous avec ma sœur où on a déjeuné ensemble. Et là, elle me donne l'image de Chiara. Et là, ça a été pour moi une révélation. J'ai compris que c'est le Seigneur qui me donnait Chiara pour m'accompagner. Et en fait, sa première fille avait la même pathologie que notre petite Emmanuelle. Et donc là, j'ai fondu en larmes. J'ai compris que j'avais une grande sœur et qu'elle allait m'aider. Je ne savais pas comment, mais elle allait m'aider.

  • Guillaume

    En fait, avec l'image, elle nous a aussi donné le livre qui raconte la vie de Chiara. Autant, comme l'a dit Gabriel, quand on raconte sa vie, ça peut paraître horrible, parce qu'elle a perdu deux enfants, parce qu'elle est morte à l'accouchement de son troisième. Mais en fait, dans le livre, on a découvert qu'elle vivait tout ça vraiment dans la foi, dans l'abandon, et qu'en fait, elle était heureuse. Bien sûr, elle souffrait. Elle souffrait de toutes ces épreuves. Mais ça nous a montré un chemin qu'on supposait dans notre cœur. Mais là, ça nous a montré que c'était possible. Que vivre ça avec Dieu, c'est oulever le coin du voile sur la vie éternelle et donc voir toutes les merveilles que Dieu nous réserve. Oui, Chiara a souffert, mais dans cette souffrance-là, elle a reçu tellement plus. Et c'est vrai que quand on lit son livre, on pleure beaucoup. Pour avoir les mouchoirs à côté du livre, ça c'est clair. Mais il y a aussi une sorte de joie profonde de se dire que oui, elle a tout compris au mystère de Dieu qui n'enlève pas la souffrance, mais qui lui donne un sang. sens. Et ça, en fait, c'est le seul livre qu'on a lu, parce qu'il y en a plein, des livres qui racontent des deuils, etc., qui donnent des conseils. Mais là, d'un point de vue spirituel, c'est le seul livre qu'on a lu qui nous a ouverts à vraiment un chemin. de vie, un chemin de vie dans l'épreuve.

  • Olivia

    En raison du même handicap de sa fille et de celui d'Emmanuel ?

  • Guillaume

    Alors il y avait ça comme similitude, mais c'est aussi une jeune fille qui est allée de 84, nous on est à peine plus vieux, elle s'est mariée la même année que nous, il y a plein de points communs, et puis on en découvre encore des points communs, et c'est vrai qu'on s'est sentis très proches par bien sûr le handicap de nos enfants respectifs, mais aussi par tous ces petits points communs et tous ces petits clins d'œil en fait. Quand on a commencé à prier avec qui aura On a senti cette paix intérieure, mais tout ça a été confirmé aussi par des signes très concrets. Et notamment, la sœur de Gabriel, toujours la même, qui était à Rome à ce moment-là, va prier sur la tombe de Chiara et juste à ce moment-là, elle tombe sur le père spirituel de Chiara, Flavito, qui n'habite pas à Rome. Puis juste après, l'oncle est à la tombe de Chiara. Donc cette rencontre mise en lien avec la famille terrestre de Chiara... nous a confirmé qu'il y avait bien un lien aussi spirituel. Et puis, ça nous a permis de créer ce lien avec sa famille et de confier notre histoire pour qu'il prie pour nous.

  • Gabriellle

    Et c'est vrai que moi, j'étais en train de lire le livre quand je reçois le message de ma sœur avec les photos. Et j'étais confirmée dans ce « Voilà ta grande sœur » . Et en fait, oui, et tous ses proches prient pour vous. Et pour moi, c'était vraiment le... Je croyais que j'étais... persuadée au fond de moi, mais pas très sûre de moi, que le Seigneur allait me proposer un chemin pour vivre quelque chose autour de cette grossesse. Il y avait un chemin, sauf que concrètement, je ne le voyais pas, je voyais le handicap. J'imaginais mon fils où il me manque le haut de la tête, j'imaginais l'enterrement, j'imaginais la mort de mon fils. Mais je sentais au fond de moi, il va y avoir un chemin, il va y avoir un chemin. Et la lecture de ce livre, elle me montre que oui, elle a eu un chemin, et toi aussi, le Seigneur, il va te montrer. votre chemin à vous avec Emmanuel et qu'il ne va pas vous abandonner et qu'on va avancer et qu'il y a un chemin de vie là-dedans.

  • Guillaume

    Et moi, d'un point de vue spirituel aussi, c'était aussi une grande sœur pour moi. Alors moi, je ne portais pas Emmanuel, mais ça m'a aidé à faire l'expérience de l'amour incommensurable de Dieu. En fait, j'ai senti... à travers les lectures de Kira, mais aussi à travers la prière, que Dieu me disait, regarde, ton fils, c'est pas sûr que tu le vois vivant un jour. Il faut que tu l'aimes maintenant. Et je sentais que c'était dur. C'est dur d'aimer un enfant qu'on n'a jamais vu, qu'on va peut-être jamais prendre dans ses bras. Donc c'est dur. Mais en fait, je me suis dit, mais c'est comme ça que Dieu nous aime. Et donc je me suis rendu compte de Dieu. l'immensité de ce mystère-là. Et quand Chiara nous invite à nous laisser aimer, c'est vraiment ça, ce mystère-là. C'est de se rendre compte que se laisser aimer par Dieu, c'est immense. On n'est pas capable de... d'aimer comme ça, bien sûr. Et le mari de Chiara, Enrico, il dit au début de nos fiançailles, Chiara, elle voulait que je l'aime comme Dieu nous aime. Ce n'est pas possible. Du coup, ça ne fonctionnait pas. Voilà. Et en fait, elle a fait cette expérience de transcrire dans sa vie l'amour de Dieu, de se laisser aimer. Et c'est comme ça qu'elle a rayonné. Et moi, j'ai fait cette découverte-là. Alors, progressivement, je mets des mots dessus aujourd'hui, mais à l'époque, Donc, je posais plein de questions et du coup, il m'arrivait de parler à Chiara dans la rue, de l'intégrer dans mes réflexions et je la sentais très proche. Aujourd'hui, c'est plus le cas, mais à ce moment-là, je sentais vraiment cette proximité de la communauté des saints, de se dire... Oui, je vis une épreuve et j'ai quelqu'un qui est à côté de moi, qui n'est pas loin, qui est juste là pour m'aider dans cette épreuve-là. C'est assez étrange parce que du coup, je n'avais jamais vécu ça avant. Mais c'est hyper rassurant de voir qu'on a des saints, des saintes qui sont là pour nous accompagner. Parfois, on se dit, Dieu, c'est tellement immense que c'est trop loin. Mais en fait, ils nous donnent ces moyens-là très proches pour nous aider et pour cheminer jour après jour. Alors oui, on se pose des questions, il y a des moments où on doute. Il y a d'autres moments où, quand on prie pour un miracle, on se dit « Mais c'est n'importe quoi ce que je suis en train de faire, ça n'a pas de sens. Pourquoi je prie pour un miracle ? Scientifiquement, c'est complètement stupide. Et puis même spirituellement, à quoi ça rime ? Est-ce que c'est pour moi que je veux un miracle ? Est-ce que c'est pour que Chiara soit déclarée bienheureuse ? Et qu'est-ce qui va se passer s'il y a vraiment un miracle ? Comment je vais le vivre ? Ça va être vachement compliqué. » Enfin, toutes ces questions-là, ces sentiments de de fraude, de culpabilité qu'on peut ressentir. Mais pour autant, continuer à demander ce miracle, c'est continuer à espérer au-delà de toute espérance. C'est aussi un acte de foi. Et je pense que c'est ce chemin-là que Dieu nous a fait faire avec Chiara pendant toute la grossesse.

  • Gabriellle

    C'est vrai, une des questions qu'on se posait, c'est s'il y a un miracle, est-ce que notre enfant, il sera libre dans sa foi ? C'est tellement énorme. Est-ce qu'il sera libre dans sa foi d'aimer Dieu ? Et Dieu nous veut libres ? Donc, on s'est posé plein de questions. qui nous ont permis de réussir à abandonner de plus en plus, s'abandonner au projet de Dieu.

  • Guillaume

    Et moi, j'ai eu dans ma prière la certitude qu'il y aurait des guérisons. Après, je ne savais pas si c'était des guérisons physiques, spirituelles, qui ça concernerait, mon fils, d'autres personnes, je ne savais pas. Mais j'ai eu vraiment cette conviction profonde que oui, il y aura des guérisons.

  • Gabriellle

    Je peux peut-être juste rajouter une chose, c'est que moi, à la fin de la lecture du livre de Chiara, je pouvais être en paix en imaginant le handicap de mon enfant. Alors qu'avant, même si j'étais en paix, on me disait Dieu est avec nous. après la lecture du livre de Chiara. Je pouvais me représenter mon enfant handicapé et me dire, je ne sais pas comment ça va être, mais je sais que quand il va naître, ça sera mon enfant et que j'aurai la grâce pour l'accueillir comme il est. Et pareil pour me représenter sa mort et son enterrement, qui au début, je m'effondrais. Et après cette lecture, c'était paisible. Je pouvais anticiper, préparer ça.

  • Olivia

    Est-ce que Chiara a été présente aussi lors de votre accouchement ?

  • Gabriellle

    Énormément.

  • Guillaume

    Alors, il faut savoir que l'accouchement, ce n'est pas passé exactement comme on l'avait prévu. C'était un accouchement qui était provoqué. On avait choisi, on avait négocié avec l'hôpital la date du 19 mars, qui est donc la date de la Saint-Joseph. Et en fait, vu la pathologie d'Emmanuel, l'accouchement était plus compliqué, plus long que prévu. Finalement, il est né le 20 mars. Et en fait, vu tous les produits aussi pour faciliter l'accouchement qui ont été mis, ça a déclenché chez Gabriel une grosse... c'est Moragi. Donc quand Emmanuel est né, on a pu faire venir les frères et sœurs dans la salle d'accouchement. Ça, c'était vraiment une chose qu'on souhaitait parce qu'on pensait que ça allait durer une demi-heure. Donc on avait tout fait pendant toute la grossesse et ça a été bon. combats aussi contre la bureaucratie de l'hôpital. Mais au final, tout s'est ouvert et les soignants ont été vraiment à l'écoute. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour écouter nos demandes.

  • Olivia

    Alors que vous étiez dans un hôpital public.

  • Guillaume

    Oui, oui, oui. Comme ce qu'on demandait était vrai, faisait du sens, en fait, ils se sont débrouillés pour que ça puisse se faire. Et je pense que surtout, il y a eu un bon coup de pouce de Dieu qui s'est débrouillé pour qu'effectivement Emmanuel naisse dans la nuit de vendredi à samedi. Donc, il n'y avait plus d'accouchement programmable. Donc il n'y avait plus de problème pour permettre cette rencontre avec les frères et sœurs. Et donc pendant un quart d'heure à peu près, le temps de baptiser Emmanuel, le temps de...

  • Olivia

    C'est vous qui l'avez baptisé ?

  • Guillaume

    C'est moi qui l'ai baptisé, oui. On avait une petite bouteille d'eau du Jourdain avec nous et c'est comme ça qu'on a baptisé Emmanuel. Et les frères et soeurs ont pu le voir. Et puis au bout d'un moment, comme vous voyez, elle a fait cette hémorragie. Donc ils ont fait sortir tout le monde. Et là, j'ai vu de plus en plus de soignants, de plus en plus d'hommes qui rentrent dans la salle d'accouchement. Et quand vous avez des hommes dans une salle de naissance... c'est pas bon signe.

  • Gabriellle

    C'est que les soins deviennent physiques.

  • Guillaume

    Je vais te laisser raconter, Gabrielle, comment toi tu as vécu les choses, mais on avait, dans la salle de naissance, on avait fait le choix d'amener la statue de Notre-Dame de France et l'image de Chiara. Donc on avait un petit oratoire qui surprenait. prenez un peu les gens qui rentraient, notamment les soignants, ils ne sont pas habitués, mais savoir qu'on peut très bien amener son petit oratoire à l'hôpital, c'est autorisé. Il faut le faire, bien sûr, dans le respect des sensibilités des gens, mais pour nous, c'était important et en fait, au contraire, ça a plutôt facilité le contact. Il y a la discussion avec les soignants. Mais donc, on avait cette présence de la Vierge, cette présence de Chiara à nos côtés. On ne pensait pas que ça allait servir parce que Gabriel a fait une hémorragie. On pensait que ça allait juste nous permettre d'être paisibles avec notre fils et que tout allait se passer comme pour Chiara. Mais en fait, ça ne s'est pas passé comme pour Chiara.

  • Gabriellle

    Donc, à ce moment-là, les soins commencent à s'intensifier. Guillaume est à côté de moi, avec Emmanuel dans les bras. Et l'image de Chiara qui tient... collé à Emmanuel et il me tient l'épaule. Moi, à ce moment-là, j'ai le sentiment d'être en croix avec Jésus. Je n'ai pas des clous, mais j'ai des perfs. J'ai des soins très intensifs. Je n'ai plus d'intimité parce que ce sont des soins qui sont très intrusifs. J'ai juste un léger drap sur moi pour le respect. me donner un semblant de dignité dans les circonstances. Les soins sont douloureux. Et à ce moment-là, je vois Jésus. Je n'ai pas eu d'apparition. C'est vraiment dans une image dans mon cœur qui est très forte, qui s'impose à moi. Je vois Jésus en croix. Et je vois de cette croix et de ce don que Jésus fait de sa vie, un rayonnement qui sauve le monde. Et je me vois, moi, en croix à côté. Et là, j'ai un petit dialogue avec Jésus en disant... Moi, j'ai de la chance, les soignants sont là, mais ils veulent me sauver. Ils sont gentils. Toi, tu souffrais. Toi, on te persécutait. J'avais très soif parce que ça avait 24 heures que j'étais en train d'accoucher, qu'on ne m'avait pas donné d'eau. Je leur disais que j'avais soif et qu'ils ne pouvaient pas me donner à boire parce qu'ils savaient qu'il y aurait le bloc derrière. Donc, ils me donnaient une compresse dans la bouche. J'étais là, mais toi, Jésus, c'était du vinaigre. et voilà j'étais vraiment il y a un moment où j'ai senti le Oui, il y avait ces 10-15 soignants autour de moi qui s'affairaient et qui n'arrivaient pas très bien d'ailleurs. Ils n'arrivaient pas à stopper l'hémorragie. Mais j'ai senti qu'il y avait aussi dans la pièce, je sentais la présence de tous les priants. Parce qu'il y avait des gens qui priaient pour nous. Et j'ai senti que c'était eux qui me portaient. En fait, ce n'était pas juste les soignants. Il y avait les soignants, mais il y avait aussi les priants. Les priants sur terre, mais aussi les priants au ciel. Et là, j'ai senti... Pour moi, je sentais... La présence de Jésus, je sentais Chiara, je sentais aussi Padre Pio. Et à un moment donné, j'ai senti comme mon âme... J'ai mis beaucoup de temps à trouver les mots, et d'ailleurs, je n'arrive toujours pas très bien, mais je sentais comme mon âme aspirait. C'est comme si Dieu, c'était comme un aimant, mais qui devenait aimant qu'à partir du moment où moi, je lui disais oui. Oui, je veux aller vers toi. J'avais vraiment cette question. Et là, c'est devenu mes... Comme une évidence pour moi, c'est mais oui, en fait, on est fait pour ça. On est fait pour le ciel. On est fait pour aller vers Dieu. On est créé pour ça. C'est vraiment une prise de conscience. Quelque chose que j'ai senti et je me suis sentie pleine d'amour. Je voyais tout avec amour. Et voilà, à ce moment-là, les soignants disent en fait, on n'y arrive pas. Et il va falloir passer au bloc. Je sais que je ne suis pas capable d'aller au blog, je ne suis pas capable de supporter l'anesthésie générale. Je suis trop fatiguée. Là, ils me disent qu'on n'a pas le choix, c'est le protocole médical.

  • Guillaume

    En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant, Gabriel avait reçu cette parole qui disait « Prépare-toi à cet accouchement comme à ta mort » . Elle m'en avait parlé. Et à ce moment-là, l'interprétation qu'elle en faisait, c'était « Si mon enfant, s'il y a un miracle, il faut que mon cœur soit converti, parce que je ne peux pas accueillir un miracle, c'est-à-dire la venue de Dieu dans ma vie et dans la vie de mon enfant. » de notre enfant sans être prête. Et puis l'autre chose...

  • Olivia

    C'est que l'enfant n'est pas de handicap, c'est ça ?

  • Guillaume

    Voilà, c'était le miracle qu'on demandait avec toutes ces étapes progressives de détachement pour arriver à une demande qui était, bon ben Jésus, ce que tu veux, mais on continue à te le demander quand même, mais après c'est ce que tu veux. Donc ça, il fallait être prêt pour ça. On s'était confessé, on avait fait des démarches pour être prêt pour ça. Et dans la parole que Gabriel a reçue aussi de ce « Prépare-toi comme à ta mort » , c'était que si jamais notre enfant mourait, ce qui était la probabilité médicale, même la certitude médicale, c'était de pouvoir l'accompagner à ce moment-là. Donc préparer à la mort, c'était préparer à la mort aussi de notre fils. Mais seulement moi...

  • Gabriellle

    Pouvoir l'amener à Jésus, en fait.

  • Guillaume

    Voilà. Mais seulement moi, quand elle m'avait parlé de ça, moi j'ai dit, bon, ok, elle a une parole et tout, très bien. Je ne savais pas du tout que ça allait être sa mort à elle pour de vrai, quoi.

  • Gabriellle

    Moi non plus. C'était vraiment, vraiment, prépare-toi comme à ta mort. Mais je m'étais fait une explication sans se dire, imaginez pouvoir être en danger, en fait.

  • Guillaume

    Quand elle a commencé à aller mal, forcément, je me suis souvenu de ça. Au moment où les médecins l'ont déplacée pour pouvoir l'emmener au bloc, Gabrielle s'est tournée vers moi. Elle m'a dit « Je t'aime, je vous aime tous. » Pas de regrets, on a fait le choix de l'amour. C'est le seul choix du bonheur. Moi, face à ça, je n'ai pas su quoi répondre. Je n'avais pas de mots, je n'ai rien dit. Mais j'ai pris l'image de Chiara que j'avais mise à côté d'Emmanuel et je lui ai donné. Et donc, elle est partie au bloc avec l'image de Chiara.

  • Gabriellle

    C'est vrai, quand j'ai reçu cette image, je n'avais pas pensé à ça. Et je me suis dit, ah oui, là, en fait, il n'y a plus que ça. En fait, il n'y a plus que l'intercession. Parce que là, naturellement, biologiquement, je sais que je ne suis pas capable de supporter. mais Si Chiara intercède et si Dieu choisit de changer le cours des choses, oui, je peux m'en sortir. Donc après, je pars au bloc. Ils me disent votre image, on va la poser. Ils n'aiment pas tellement qu'il y ait des images pas désinfectées dans un bloc opératoire. Et là, ils ont vu aussi dans quel état j'étais. J'ai dit non, non, je pars avec. Je m'en fiche si elle est perdue, je m'en fiche si elle est abîmée, mais je pars avec Chiara au bloc.

  • Guillaume

    Et donc au bloc, après tu étais sous anesthésie générale, et effectivement tu ne l'as pas supporté. Il y avait une hémorragie, mais il y avait aussi une septicémie en cours. Et au moment où tu es passé au bloc, ça s'est transformé en choc septique. C'est-à-dire que le cœur s'est mis en blackout. Et donc ils ont dû te réanimer en faisant un choc pour réanimer le cœur. Donc ça on l'a su après, évidemment. Et là tu étais plus consciente, donc tu ne le savais pas. Mais les médecins nous l'ont dit après. Effectivement, ce que tu avais ressenti s'est avéré vrai. Mais tu t'es réveillée.

  • Gabriellle

    Voilà, je me suis réveillée dans la salle de réveil. Et là, la première chose que je vois, c'est l'image de Chiara sur la table de nuit à côté de moi. Et je dis, ah, mais je me suis réveillée. Ça veut dire que je suis sauvée. Sans savoir que j'avais été réellement en danger pendant cette période-là. Et donc après, les soignants, au bout d'un moment, me disent, en fait, il faut que vous partiez en réa. Vous êtes trop faible. J'imagine. Mais non, c'est fini. Bon, ils m'ont expliqué ce que c'était un choc sceptique parce que je ne savais pas, je ne connaissais pas. Je dis, mais en même temps, je vous l'avais dit, mais maintenant, je vous dis que c'est fini, je suis sauvée. Bon, encore une fois, on m'a dit, on ne vous demande pas votre avis. C'est le protocole. Voilà, c'est le protocole. Vous devez partir.

  • Guillaume

    Le risque, c'est qu'elle fasse un deuxième choc et qu'en matière, en fait, ils ne pourraient pas l'a réanimé une deuxième fois. Et moi, je voyais ma femme qui était toute blanche, qui certes était sauvée, mais... Mais je comprenais aussi les médecins qui voyaient encore tout ce qui leur restait à faire. J'ai accompagné Gabrielle dans l'autre bâtiment en réanimation adulte où elle était prise en charge pendant toute une nuit.

  • Olivia

    Et qu'est-ce que vous faisiez pendant cette nuit ? où Gabrielle était ?

  • Guillaume

    Moi, du coup, je suis revenu avec Emmanuel parce qu'en fait, Emmanuel était toujours bien là. Donc, ça faisait quelques heures. Et donc, moi, je suis allé en néonate avec Emmanuel. On s'est installé dans la chambre qu'ils avaient prévue. pour lui. Il n'y avait que des gens inquiets, parce qu'il voyait que mon fils, sa vie ne tenait qu'à un fil, ma femme était en réa, et que moi, ça faisait 36 heures que je n'avais pas dormi. Mais dans cette nuit-là, moi, je me suis retrouvé dans la nuit avec Emmanuel à mes côtés. Et honnêtement, j'ai passé une nuit horrible, parce que je me posais plein de questions. Franchement, j'avais prévu tout jusqu'à une demi-heure après la naissance. Et après, un énorme vide. Je n'avais Moi, j'aime bien prévoir les choses. Mais là, je n'avais même pas imaginé ce qui aurait pu se passer après. Donc, tout ce que je vivais était nouveau.

  • Olivia

    Donc, vous étiez dans cette chambre avec Emmanuel. Et moi,

  • Guillaume

    je me posais la question, mais qu'est-ce que je fais si Gabrielle meurt ? Qu'est-ce que je fais si Emmanuel meurt pendant qu'il est là ? là-bas, comment je vais dire ça aux enfants, aux autres, aux frères et sœurs. En gros, c'était qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, et tout ça, c'était tellement indistinct, parce qu'il y avait tellement de questions qui s'entrechoquaient dans ma tête, que j'endormais pas, j'étais vraiment pas bien. Et à un moment, j'ai entendu, distinctement, dans ma tête, La phrase qui est marquée sur la tombe de Chiara, la phrase c'est l'important dans la vie, ce n'est pas de faire quelque chose, c'est de naître et de se laisser aimer. Et j'ai entendu cette phrase, et d'un coup, j'étais en paix. D'un coup je savais...

  • Olivia

    Tout ce cheminement qu'on avait fait pendant la grossesse, toute cette découverte de l'amour de Dieu, de laisser passer cet amour. Moi, le Père, comme Saint Joseph, a laissé passer l'amour de Dieu de manière transparente pour son fils Jésus. Moi, tout ça, en fait, était limpide. Je savais ce que je devais faire, je n'avais plus peur, j'étais complètement en paix, j'avais complètement confiance. J'étais avec mon fils, je devais l'aimer, je devais juste être là. J'ai juste aimé ma femme qui était en réa dans l'autre bâtiment. Et c'était beaucoup plus simple.

  • Gabriellle

    Moi, à ce moment-là, dans ce moment de départ en réa, j'ai essayé un peu de lutter pour ne pas y aller en disant que ça ne sert à rien. Et puis, j'ai eu dans le cœur, en fait, laisse-toi faire. Jésus va profiter de ce temps-là pour faire quelque chose entre Guillaume et Emmanuel pour qu'ils aient un lien d'attachement fort. Donc, je me suis dit, OK, bon, j'y vais. D'accord, vous voulez que je le perde. On ne me demandait pas mon avis, mais j'avais accepté qu'il fallait que je m'éloigne et que je sois dans un service à part sans pouvoir être avec mon fils. Parce que c'était ça le sujet, c'est que je ne pouvais pas être dans le même service que lui. Mais j'avais compris que c'était un moment qui allait être fort pour Guillaume et Emmanuel.

  • Guillaume

    La chance qu'on a eue, c'est qu'Emmanuel a vécu quatre jours au total, qu'il a pu voir sa maman qui rentrait de réa le dimanche. Il a pu recevoir aussi le sacrement de confirmation grâce à l'aumônier de l'hôpital.

  • Gabriellle

    Il a pu revoir ses frères et sœurs plusieurs fois. À la fin, c'est l'équipe médicale qui se battait pour nous auprès des cadres pour permettre encore une visite, même si on était en période de couvre-feu, de Covid, où les règles s'étaient à nouveau resserrées. Mais voilà, tout a été possible.

  • Guillaume

    C'était beau de voir, et je pense que tout le monde a été touché par ça, de voir ce... petit être fragile, que tout le monde aurait dit, un enfant légume qui ne peut pas... Forcément, il est touché au cerveau, donc qu'est-ce qu'il peut ressentir, etc. Et en fait, que son âme était bien présente. Les gens qui venaient dans la pièce sentaient une présence d'Emmanuel. Il y avait quelque chose. Alors oui, il ne bougeait pas comme un bébé normal. Il était handicapé, mais il ne souffrait pas et il était très présent. J'ai vu, j'ai constaté qu'au moment où Gabrielle venait, quand j'allais la chercher en suite de couche et que je l'amenais en néonate, le pouls et l'oxygénation du sang augmentaient chez Emmanuel.

  • Gabriellle

    Il était mieux près de sa maman. En fait, il me reconnaissait.

  • Guillaume

    Et moi, je me souviens de la chef de service qui est venue. trois jours, un truc comme ça. En fait, il faut se dire qu'ils n'avaient jamais vu ça. Même dans un très gros hôpital parisien, ils n'avaient jamais vu ça. Et en fait, ils ne savaient pas l'expliquer. Et elle m'a dit, la personne qui le connaît le mieux, qui sait le mieux ce qu'il faut faire, c'est vous, monsieur. Je me suis dit, waouh, j'ai vu cette humilité du médecin qui reconnaît qu'on ne sait pas tout. Et j'ai vu aussi que finalement, il faut aussi se faire confiance. Et quand je disais laisser passer l'amour de Dieu, ça, c'est mon rôle de père. c'est aussi Dieu qui peut me montrer ce qu'il faut faire et tout et qui peut me dire vas-y, fais ce qui te semble bien si ton fils tu l'as tenu dans les bras plus que tout le monde ici ça nous a permis aussi d'accompagner Emmanuel jusqu'à la mort et de manière paisible bien sûr c'est difficile de voir son enfant mourir on a pleuré toutes les larmes de notre corps mais Mais Gabrielle, toi, tu savais que ce qu'il attendait, c'était beau. Et puis, on était en paix, en fait.

  • Gabriellle

    C'est vrai, moi, j'ai réalisé à quel point ça avait été un cadeau, ce que j'avais vécu pendant les soins intensifs, parce que j'ai senti qu'on était faits pour le ciel et qu'il y avait une vraie joie à rejoindre Jésus. Et donc à la fois je pleurais parce que j'avais mon fils dans les bras en train de mourir et je pleurais. Et à la fois je lui disais avec un sourire, vas-y c'est trop bien. C'était pas j'ai appris que, je crois que, c'était je l'ai senti dans ma chair. Et quelque part je t'envie aussi d'aller retrouver Jésus comme ça, d'être plongée dans l'amour de Dieu.

  • Olivia

    Est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui que la naissance d'Emmanuel finalement a apporté les guérisons dont vous parliez ? Guillaume, et du fruit dans votre vie ?

  • Guillaume

    Les guérisons, oui, parce que Gabrielle a été sauvée aussi. Elle a été soignée par les médecins, mais je pense qu'elle a été sauvée par l'intercession de Chiara, pour moi c'est clair. Et puis on a vu beaucoup d'autres guérisons aussi. de nous, en fait, des gens qui ont été touchés par notre histoire. Nous, on en a parlé assez librement parce qu'on voulait éviter que les gens se disent « Ah, super, vous êtes un enfant, c'est pour quand ? » etc. avec un grand sourire et qu'en fait, quand on apprend que c'est une grossesse difficile, que c'est un enfant qui est fragile... Les gens se sentent gênés. Donc on a préféré le dire spontanément, mais en même temps le vivre comme on le vivait là. On avait cette paix, donc en fait on pouvait la transmettre. Et ça a interrogé beaucoup de gens. Ça a aussi révélé des choses. Les gens qui ont vécu ce type d'épreuve ou tout ça, qui nous ont parlé, qui nous ont confié ça et qui ont prié avec nous. Et ça, cette expérience de prière avec plein de gens, je pense que les gens qui ont prié pour nous, avec nous, j'ai envie de dire plutôt, ils ont reçu des grâces. Et il y en a certains qui ont reçu des grâces de guérison ou de réconciliation, des choses, on ne peut pas forcément dire ça au micro, mais on a vu des choses étonnantes, vraiment. Et c'est vrai que l'enterrement, nous, on savait qu'il y avait à peu près 35 personnes, c'était nos familles, et après on a... On a dit à l'école de nos enfants, qui est une école privée, donc l'école avait fait une démarche aussi un peu de prière. On leur a dit, si vous souhaitez venir, vous êtes les bienvenus. Et que c'était une fête qu'on voulait vivre comme un baptême, dans la joie de la résurrection. C'est notre enfant va au ciel. On appelait ça, pas un enterrement, mais un ancièlement. Et en fait, l'église était pleine. Et on n'a pas compris, il y avait beaucoup de gens qu'on ne connaissait pas. Et la chose qui a été aussi très touchante, c'est qu'à la fin, À la fin de l'enterrement, il y a eu des applaudissements qui sont très spontanément. Alors sur le coup, j'ai sursauté en me disant, mais qu'est-ce qu'ils font, quoi ? Puis j'étais là, mais en fait, le message de résurrection qu'on sent dans notre cœur, qu'on vit, ils l'ont senti aussi. Et tout le monde nous disait merci à la fin, en disant, normalement, on ne dit pas ça, mais là, on veut juste vous dire merci pour ce témoignage. Ça a été pour moi très touchant en relisant, en regardant. en fait très dernièrement trois ans plus tard, en regardant plus de choses sur Chiara, de voir la vidéo de son enterrement et de voir que c'était la même chose. Tout le monde a applaudi à la fin et avec des gens qui sont venus un peu de partout, des gens qu'elles ne connaissaient pas, qui ne connaissaient pas les proches. Et on s'est dit, là, c'est un petit signe, un petit signe de Chiara. C'est ce message de la foi en la résurrection.

  • Olivia

    Merci beaucoup pour ce témoignage bouleversant. Vous entendrez encore des heures, parce qu'on voit combien ça vous a nourri, cette épreuve, même si c'est évidemment très difficile. Je vous propose donc de terminer par les trois questions que nous posons à tous nos invités. Donc le premier, c'est quel conseil vous donneriez à des parents qui vivraient la même épreuve que vous ?

  • Guillaume

    Alors moi, je pense que le conseil que je donnerais... C'est ce qu'on a fait nous, mais on n'a pas dit quelle était la pathologie dont souffrait Emmanuel. On a gardé ça pour nous pendant quasiment toute la grossesse, on l'a dit juste à la fin. Pourquoi ? Parce qu'on ne voulait pas que notre enfant soit enfermé dans son handicap. Et en fait, comme c'est un handicap qui est un peu trash, quand on se l'imagine, Ça pouvait aussi être quelque chose de douloureux parce qu'on nous renverrait ce handicap-là, alors que nous, ce qu'on voyait et ce qu'on vivait avec notre enfant, c'était cette histoire de relation d'amour. Il y a des gens qui ne l'ont pas compris, ça, ou qui l'ont compris très tard. Même à votre enfant ? même à nos enfants on leur a dit une semaine avant en leur montant un petit Playmobil on leur a dit il y avait deux Playmobiles un qui avait ses cheveux et l'autre pas il n'a pas de cheveux donc il aura un bonnet pour masquer ça mais il a toujours son sourire il a toujours tout le reste comme un Playmobil normal pour notre bébé c'était pareil c'était un bébé tout à fait normal et son âme elle fonctionnait très très bien le fait de ne pas le dire aussi ça nous a permis de demander la prière des gens et ça c'est vraiment important aussi ils n'ont pas prié pour quelque chose qu'ils auraient imaginé avec leur esprit, ils ont prié juste avec leur cœur et c'est ça qu'on a ressenti et qui a créé cette communion et je pense que les priants, toute cette chaîne de prière, il y a des conversions qui ont eu lieu chez eux parce que en priant en fait on reçoit des grâces, la prière c'est une grâce et ça c'est toutes les grâces qui ont été semées par Emmanuel et demander des miracles demander plein de miracles Merci. Il y en a forcément parce que Dieu entend nos prières et que c'est bon. Par contre, ce n'est pas toujours ce qu'on attend, comme on l'attend. Donc, c'est demander des miracles tout en rentrant dans ce chemin d'abandon, en disant c'est toi qui sais ce qui est vraiment bon.

  • Olivia

    Un livre qui vous a rejoint ?

  • Gabriellle

    On a rapporté le livre de la vie de Chiara qui s'appelle « Nous sommes nés et nous ne mourrons jamais plus » . C'est un livre qui a été écrit par Christian Apaccini et Simone Torezzi, qui sont des amis du couple de Chiara et Enrico. Ils voulaient que ce soit écrit par quelqu'un d'autre, Enrico, parce qu'ils ne se sentaient pas d'écrire la vie de sa femme. Et ils disaient, pour autant, il faut écrire, parce que sinon, on va commencer à raconter n'importe quoi sur Chiara. Et effectivement, c'est un livre qui est très simple, qui est bouleversant, comme on l'a dit. On sait qu'il y a pas mal de gens qui l'ont lu dans notre entourage. On a semé quelques livres autour de nous et on encourage vraiment les gens à le lire pour découvrir Chiara parce que c'est une très, très belle histoire et c'est quelqu'un qui peut vraiment accompagner des couples, des personnes en deuil, etc., des gens qui en ont besoin.

  • Guillaume

    Et on sait qu'elle le fait pas que avec nous. On a rencontré depuis d'autres personnes qui ont été vraiment accompagnées très, très concrètement par Chiara.

  • Olivia

    Est-ce que vous avez une prière qui vous a aidé ?

  • Gabriellle

    Alors ça, c'est un piège pour moi parce qu'en fait, c'est impossible de dire une prière. on en a plein il faut la rester au micro vous n'avez le droit qu'à une prière je voudrais juste dire il y a le psaume 90 qu'on a vraiment vécu très fortement il y a le psaume 22 avec le Seigneur et mon berger peut-être je veux juste dire une prière de Sainte Thérèse qui s'appelle mon chant d'aujourd'hui où elle dit ma vie n'est qu'un instant il est très très beau où en fait elle dit je ne suis pas capable de faire des des grandes choses, de me projeter sur quelque chose de très grand, mais il suffit de faire des... Aujourd'hui, je peux faire ce tout petit effort, mais en fait, pour Jésus, ce petit effort, il est éternel, parce que pour Jésus, un jour, c'est comme Milan. Je vais laisser Guillaume...

  • Guillaume

    Alors, parce qu'on savait, on connaissait la question avant, et Gabrielle m'a dit, effectivement, il y a un chant... qui nous a pas mal accompagnés, qui, je pense, peut résumer un petit peu aussi ce qu'on a vécu de cette relation à Dieu. Mais ce n'est pas une prière, c'est plutôt Dieu qui nous parle, qui nous dit « acceptes-tu de mourir avec moi ? » Donc si tu veux, tu peux le chanter.

  • Olivia

    Alors là, je n'osais pas vous le demander.

  • Guillaume

    Acceptes-tu de mourir avec moi ? Toi à qui je donne vie, n'aie pas peur de ce chemin devant toi. Moi, je précède ton pas. Demeure en moi pour trouver la vraie vie. Hors de moi, tu ne peux rien. Laisse-moi étreindre ton cœur et ta vie, afin de porter du fruit.

  • Olivia

    Alors là, je crois que c'est la première fois de toutes les émissions de Un beau jour, qui sont pourtant nombreuses, qu'on a une prière chantée. Merci Guillaume.

  • Guillaume

    N'hésitez pas à aller voir le chant, parce que le reste des couplets sont très très beaux, mais c'est un peu long.

  • Olivia

    D'accord, c'est pas fini alors. Je vais vous poser une question à laquelle vous ne vous attendez pas. Qu'est-ce que vous diriez à Dieu le jour où vous allez le rencontrer ?

  • Gabriellle

    J'attends ce moment. Depuis ce jour de cet accouchement, je suis très heureuse de vivre et je suis très heureuse d'être là avec mes enfants, pour mes enfants, pour mon mari, pour vivre tout simplement. Mais je sais qu'on est fait pour ça, donc je n'ai qu'une envie, c'est de pouvoir aimer avec Jésus.

  • Olivia

    Moi, je pense que je lui dirais merci parce que c'est tout le temps des surprises avec Dieu. Des surprises dans le sens où il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur. Et parfois, on passe par des moments qui sont difficiles. Mais quand on cherche Dieu, quand on met nos pas dans ses pas, il y a toujours des choses à découvrir. C'est sans fin. Moi, peut-être que ce que je lui demanderais aussi, c'est montre-moi. Tout ce que je n'ai pas encore vu. J'ai pu me rendre compte à travers tout ce qu'on a vécu que Dieu, il était là partout. Il était là avant que la grossesse commence. Il préparait les choses. Il était là pendant. Il était là après. Le temps était aussi une dimension qui n'était pas du tout pareille pour Dieu. Il est là aussi si on choisit de s'éloigner. Ce mystère-là, pour moi, si je voyais Dieu, je lui dirais « Mais montre-moi tous ces trucs-là, c'est ouf, tout ce que tu nous as proposé. » Et on a vu, là, à travers notre histoire, des coïncidences qui n'en sont pas. mais des choses qui nous révèlent la présence de Dieu dans notre vie très concrètement. Et je suis sûr qu'il y en a plein que je n'ai pas vues du tout. J'ai envie de dire, montre-moi tout ça. J'ai tellement envie de voir que ma vie terrestre, déjà tu étais pleinement avec moi, et que ma vie éternelle, là je suis sûr, je serai pleinement avec toi. Merci beaucoup pour ce témoignage très profond et qui va beaucoup aider les couples qui seront peut-être éprouvés comme vous. Merci, Gabrielle et Guillaume.

  • Gabriellle

    Merci.

  • Olivia

    Merci de votre écoute et merci d'être toujours plus nombreux à écouter Un beau jour, à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux. et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter tous les épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine nos rencontres dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les différents podcasts de Famille Chrétienne. Tous Saints, ces témoignages de foi racontés par Bénédicte de Lélis, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire, et d'autres encore. Merci et au prochain lundi du mois pour un nouvel épisode.

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Description

Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l’incompréhension, de la révolte, de l’injustice, du désespoir ?


C’est surprenant, cela vous choquera même peut-être, mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C’est la bouleversante découverte qu’on faite Gabrielle et Guillaume.

Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu’il était atteint d’anencéphalie (un non développement du crâne) et qu’il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance.


Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbella Petrillo, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces et d’une joie profonde qu’ils partagent aujourd’hui dans un témoignage exceptionnel.


Quelques pépites de l’épisode :

🌟« Emmanuel a été comme une étoile filante dans notre vie. C’est beau les ciels étoilés, mais les étoiles filantes les rendent encore plus beau, même si elles sont très fugaces. »

🌟« Vivre tout cela avec Dieu, c’est soulever un coin du voile sur la vie éternelle et voir toutes les merveilles qu’Il nous réserve. »

🌟« C’est toujours des surprises avec Dieu… il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur ! »


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Transcription

  • Olivia

    Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l'incompréhension, de la révolte, de l'injustice, du désespoir ? C'est surprenant, cela vous choquera même peut-être. Mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C'est la bouleversante découverte qu'ont fait Gabrielle et Guillaume. Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu'il était atteint d'anencephalie, c'est un non-développement du crâne, et qu'il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance. Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbilla Petrio, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces. et d'une joie profonde qu'il partage aujourd'hui dans un témoignage exceptionnel. Donc, Gabriel et Guillaume, bonjour.

  • Guillaume

    Bonjour.

  • Olivia

    Vous connaissez la tradition de « un beau jour » où vous êtes censé avoir apporté un objet. Et là, je vois plutôt une photo.

  • Guillaume

    En fait, on a une statue de Notre-Dame-de-France chez nous qui fait à peu près un mètre de haut. Donc, c'était difficile de l'apporter en métro jusqu'ici. C'est une statue qui a beaucoup compté pour nous dans cette histoire avec Emmanuel, puisque la Vierge s'est invitée chez nous pendant toute la grossesse d'Emmanuel. Et vraiment, on a reçu beaucoup de grâces à travers cette statue. Donc maintenant, elle est dans notre salon. Elle porte une petite étoile filante qui symbolise Emmanuel, puisque Emmanuel a été dans notre vie comme une étoile filante dans le ciel. C'est beau un ciel étoilé, mais les étoiles filantes, ça rend le ciel encore plus beau, même si elles sont très fugaces.

  • Gabriellle

    Et la vie d'Emmanuel, qui a duré quatre jours, est une vie très fugace, mais qui rend le ciel beau.

  • Olivia

    Donc, on va rentrer tout de suite dans votre histoire. Je vous propose de commencer ce jeudi 3 septembre 2020, quand vous avez déjà quatre enfants, et que vous allez tous les deux joigneusement à l'échographie du cinquième enfant.

  • Gabriellle

    La première échographie. En quelques secondes, on a la sage-femme, on arrive très heureux. On a préparé un bon repas pour l'annonce le soir pour les enfants. Ça va devenir officiel, ça sera beaucoup plus simple aussi d'en parler. Et en quelques secondes, le regard de la sage-femme se métamorphose et nous dit qu'il y a un problème, un gros problème.

  • Guillaume

    Elle a vu tout de suite que la non-céphalie, c'est une pathologie qui se voit à l'échographie. Apparemment, c'est assez rare pour elle. C'était la première fois qu'elle voyait ça. C'était aussi une certaine émotion. Cette émotion de la sage-femme, ça nous a aidés. Parce que nous, en tant que parents, on a été complètement renversés par ça. En fait, on ne s'y attendait pas. On a beau s'être préparés pendant le mariage, accueillir le handicap. Quand ça vous arrive vraiment, tout est remis en cause. Comme un tsunami qui vient et qui remet tout à plat. Et dans ces moments-là, il n'y a plus de morale, il n'y a plus de principe, il y a juste la réalité de la vie, il y a notre couple et il y a le Seigneur qui nous tend la main. Donc nous, on a fait le choix de se tourner vers le Seigneur et de confier aussi cette... cet événement tragique et cette surprise au Seigneur. Et sur le coup, c'est vrai qu'on était complètement chamboulés.

  • Olivia

    Vous avez réagi tous les deux de la même manière, au même moment ?

  • Gabriellle

    Pas tout à fait. En fait, moi, la première réaction, ça a été de m'accrocher à la médaille miraculeuse que j'avais autour de mon poignet en disant, en fait, ça, c'est le point de vue des médecins. C'est Dieu qui aura le dernier mot. Et quoi qu'il arrive, on va s'accrocher à la Vierge et à Dieu. et je crois qu'ils ne vont pas nous abandonner. Ça, c'était un peu le cri du cœur. Qui n'empêche pas qu'on s'est posé toutes les questions que tous parents se posent dans ce cas de figure. C'est aussi dit, à un moment donné, on pourrait aussi avorter, on pourrait aussi dire que j'ai fait une fausse couche au tout début, les gens ne le voient pas encore. On est obligé de passer par ces questions-là. On est face à une réalité, il y a la pression des médecins. On est passé par ces questions comme tout le monde, on va dire. mais on a eu tout de suite ce... Moi, de mon côté, j'avais cette certitude que Dieu ne nous laisserait pas seuls.

  • Guillaume

    Moi, de mon côté, j'avais besoin... Alors moi, je suis plutôt scientifique de formation et j'avais besoin de comprendre parce que c'est le genre de nouvelles qui ne rentrent pas facilement dans la tête et j'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de me figurer les choses, j'avais besoin de temps aussi. Et c'est vrai qu'à l'hôpital, les médecins ne laissent pas le temps, même pour juste comprendre de quoi il s'agit, etc. C'est vrai que moi, j'avais besoin de ce temps-là. Ça a pris peut-être plus de temps, mais en même temps, j'avais comme Gabriel, je pense, cette certitude au fond de moi que Dieu pourrait nous aider. J'avais cette lutte un peu entre le côté cartésien et la foi, qui ne sont pas incompatibles, mais quand on est comme ça dans l'inconnu, ce doute-là revient. Finalement, ce n'est pas grave de douter, parce que moi, ça m'a permis aussi de passer par d'autres chemins pour découvrir comment Dieu me rejoignait dans cette épreuve-là. J'ai demandé à voir les échos, à comprendre ce qui se passait. Pour autant, ça m'a aidé aussi à accepter. cet état de fait, le handicap de notre fils, le fait qu'il ne vivrait pas, en tout cas qu'il aurait une vie très courte, mais aussi à me rendre compte qu'en fait, on ne savait pas grand-chose, que le doute était aussi du côté des médecins. Et ça, je me suis dit, dans ce cas-là, continuons. Et puis, avec l'aide de Dieu, peut-être que je comprendrai mieux intellectuellement, mais surtout, peut-être que je vivrai un chemin qui va m'ouvrir à d'autres choses.

  • Gabriellle

    Au départ, on se disait, moi je me disais, je suis incapable de dire, je vais garder mon enfant, ça me paraît tellement énorme ce chemin des neuf mois de grossesse. Je me disais, aujourd'hui je choisis de le garder, demain on verra, parce que ça me paraissait impossible de prendre une décision définitive comme ça tout de suite, mais j'étais là, aujourd'hui je peux le garder, demain on verra. Et on avait prévu depuis quelques mois de partir en pèlerinage le week-end. et avec le M de Marie, et de suivre la Vierge qui traversait, alors là c'était en Sologne, et donc on s'est dit, si la Vierge passe dans notre village, on va l'accueillir. Et donc du coup on est partis avec cette intention dans le cœur qu'on a tout de suite confiée à nos enfants, en disant voilà, on a une nouvelle un peu spéciale, en fait on attend un petit bébé, mais c'est un petit bébé un peu spécial, un peu fragile, donc il va avoir une vie courte, il va naître et mourir tout de suite. parce que les médecins nous parlaient d'une demi-heure de vie. Mais on va faire en sorte que sa vie soit belle et... Je ne vois plus le mot.

  • Guillaume

    Soit pleine aussi.

  • Gabriellle

    Voilà, belle et pleine. C'était ça l'expression qu'on a dit.

  • Guillaume

    On a dit aux enfants, on l'a dit vraiment avec des mots très simples. Et ils n'ont pas cherché à poser plus de questions. Ils ont pris cette nouvelle-là. Ils sont partis avec nous à la suite de Notre-Dame-de-France, qui était cette statue de la Vierge qui était sur une charrette tirée par un cheval qui reliait les lieux d'apparition mariale du XIXe siècle, qui forment un M à travers la France. Donc c'est ça le M de Marie. Quand on y est allé, on s'est rendu compte que ce n'était pas nous qui accueillions la Vierge, c'était elle qui nous attendait. On a senti cette chaleur de l'accueil de la Vierge en fait. Bien sûr, c'est nous qui marchons derrière elle, mais en fait, elle nous aidait à faire les premiers pas dans cette nouvelle aventure qu'on avait avec Emmanuel. Que ce soit dans les rencontres, que ce soit aussi dans les prières, et notamment les prières de nos enfants, qui nous ont vraiment ouvert aussi à cet accueil tout simple de leurs petits frères. Nous, en tant que parents, on se posait des milliers de questions, mais eux, c'était tout simple. Et je pense que d'avoir ces deux jours de pèlerinage, c'était un nouveau point de départ dans ce chemin avec Emmanuel.

  • Gabriellle

    Pour notre maison, on voulait acheter une statue de la Vierge et on s'est dit, on achètera cette statue parce que maintenant elle a du sens pour nous. Et en rentrant du pèlerinage, je raconte ça à ma sœur, qui est ma sœur religieuse, qui en parle à un autre frère de sa communauté, qui dit, mais on m'a donné une statue à donner pour la donner à quelqu'un qui en a besoin. Et ils sont allés voir, c'était Notre-Dame de France. Donc le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, on recevait Notre-Dame de France chez nous. C'était aussi texte de la lecture du jour, l'évangile du jour, c'était l'annonciation avec, il s'appellera Emmanuel, Dieu parmi nous, d'où le choix du prénom pour notre fils, qu'on a reçu chacun dans notre cœur en disant cet évangile chacun de notre côté.

  • Olivia

    Et je crois qu'il y a quelqu'un d'autre que la Sainte Vierge qui vous a aidé dans votre périple.

  • Gabriellle

    La Sainte Vierge, c'était la première étape, c'était le premier tournant qui nous a permis de dire, ben voilà, la Vierge me montre qu'effectivement, on croit qu'on ne va pas être seul et elle nous le montre. Et très vite après, ma sœur religieuse me parle d'une certaine Chiara Corbella, une jeune italienne. Et elle me raconte en deux mots son histoire qui, au téléphone, m'a paru affreuse, on va dire. Parce qu'elle me dit, voilà, elle a un premier enfant qu'elle perd, puis elle en a un deuxième qu'elle perd aussi. Et puis après, elle a un troisième enfant, il va très bien, c'est elle qui meurt. Donc j'étais là, mais Cécile, c'est ma sœur, je dis merci Cécile, mais là, ça ne me rassure pas vachement. J'ai un problème dans ma vie et tu me... parle d'une femme qu'on a trois de problèmes. Donc sur le coup, j'ai eu un peu une réaction. Mais en fait, un mois après, je suis allée à la deuxième éco. Puis là, après l'éco, j'avais rendez-vous avec ma sœur où on a déjeuné ensemble. Et là, elle me donne l'image de Chiara. Et là, ça a été pour moi une révélation. J'ai compris que c'est le Seigneur qui me donnait Chiara pour m'accompagner. Et en fait, sa première fille avait la même pathologie que notre petite Emmanuelle. Et donc là, j'ai fondu en larmes. J'ai compris que j'avais une grande sœur et qu'elle allait m'aider. Je ne savais pas comment, mais elle allait m'aider.

  • Guillaume

    En fait, avec l'image, elle nous a aussi donné le livre qui raconte la vie de Chiara. Autant, comme l'a dit Gabriel, quand on raconte sa vie, ça peut paraître horrible, parce qu'elle a perdu deux enfants, parce qu'elle est morte à l'accouchement de son troisième. Mais en fait, dans le livre, on a découvert qu'elle vivait tout ça vraiment dans la foi, dans l'abandon, et qu'en fait, elle était heureuse. Bien sûr, elle souffrait. Elle souffrait de toutes ces épreuves. Mais ça nous a montré un chemin qu'on supposait dans notre cœur. Mais là, ça nous a montré que c'était possible. Que vivre ça avec Dieu, c'est oulever le coin du voile sur la vie éternelle et donc voir toutes les merveilles que Dieu nous réserve. Oui, Chiara a souffert, mais dans cette souffrance-là, elle a reçu tellement plus. Et c'est vrai que quand on lit son livre, on pleure beaucoup. Pour avoir les mouchoirs à côté du livre, ça c'est clair. Mais il y a aussi une sorte de joie profonde de se dire que oui, elle a tout compris au mystère de Dieu qui n'enlève pas la souffrance, mais qui lui donne un sang. sens. Et ça, en fait, c'est le seul livre qu'on a lu, parce qu'il y en a plein, des livres qui racontent des deuils, etc., qui donnent des conseils. Mais là, d'un point de vue spirituel, c'est le seul livre qu'on a lu qui nous a ouverts à vraiment un chemin. de vie, un chemin de vie dans l'épreuve.

  • Olivia

    En raison du même handicap de sa fille et de celui d'Emmanuel ?

  • Guillaume

    Alors il y avait ça comme similitude, mais c'est aussi une jeune fille qui est allée de 84, nous on est à peine plus vieux, elle s'est mariée la même année que nous, il y a plein de points communs, et puis on en découvre encore des points communs, et c'est vrai qu'on s'est sentis très proches par bien sûr le handicap de nos enfants respectifs, mais aussi par tous ces petits points communs et tous ces petits clins d'œil en fait. Quand on a commencé à prier avec qui aura On a senti cette paix intérieure, mais tout ça a été confirmé aussi par des signes très concrets. Et notamment, la sœur de Gabriel, toujours la même, qui était à Rome à ce moment-là, va prier sur la tombe de Chiara et juste à ce moment-là, elle tombe sur le père spirituel de Chiara, Flavito, qui n'habite pas à Rome. Puis juste après, l'oncle est à la tombe de Chiara. Donc cette rencontre mise en lien avec la famille terrestre de Chiara... nous a confirmé qu'il y avait bien un lien aussi spirituel. Et puis, ça nous a permis de créer ce lien avec sa famille et de confier notre histoire pour qu'il prie pour nous.

  • Gabriellle

    Et c'est vrai que moi, j'étais en train de lire le livre quand je reçois le message de ma sœur avec les photos. Et j'étais confirmée dans ce « Voilà ta grande sœur » . Et en fait, oui, et tous ses proches prient pour vous. Et pour moi, c'était vraiment le... Je croyais que j'étais... persuadée au fond de moi, mais pas très sûre de moi, que le Seigneur allait me proposer un chemin pour vivre quelque chose autour de cette grossesse. Il y avait un chemin, sauf que concrètement, je ne le voyais pas, je voyais le handicap. J'imaginais mon fils où il me manque le haut de la tête, j'imaginais l'enterrement, j'imaginais la mort de mon fils. Mais je sentais au fond de moi, il va y avoir un chemin, il va y avoir un chemin. Et la lecture de ce livre, elle me montre que oui, elle a eu un chemin, et toi aussi, le Seigneur, il va te montrer. votre chemin à vous avec Emmanuel et qu'il ne va pas vous abandonner et qu'on va avancer et qu'il y a un chemin de vie là-dedans.

  • Guillaume

    Et moi, d'un point de vue spirituel aussi, c'était aussi une grande sœur pour moi. Alors moi, je ne portais pas Emmanuel, mais ça m'a aidé à faire l'expérience de l'amour incommensurable de Dieu. En fait, j'ai senti... à travers les lectures de Kira, mais aussi à travers la prière, que Dieu me disait, regarde, ton fils, c'est pas sûr que tu le vois vivant un jour. Il faut que tu l'aimes maintenant. Et je sentais que c'était dur. C'est dur d'aimer un enfant qu'on n'a jamais vu, qu'on va peut-être jamais prendre dans ses bras. Donc c'est dur. Mais en fait, je me suis dit, mais c'est comme ça que Dieu nous aime. Et donc je me suis rendu compte de Dieu. l'immensité de ce mystère-là. Et quand Chiara nous invite à nous laisser aimer, c'est vraiment ça, ce mystère-là. C'est de se rendre compte que se laisser aimer par Dieu, c'est immense. On n'est pas capable de... d'aimer comme ça, bien sûr. Et le mari de Chiara, Enrico, il dit au début de nos fiançailles, Chiara, elle voulait que je l'aime comme Dieu nous aime. Ce n'est pas possible. Du coup, ça ne fonctionnait pas. Voilà. Et en fait, elle a fait cette expérience de transcrire dans sa vie l'amour de Dieu, de se laisser aimer. Et c'est comme ça qu'elle a rayonné. Et moi, j'ai fait cette découverte-là. Alors, progressivement, je mets des mots dessus aujourd'hui, mais à l'époque, Donc, je posais plein de questions et du coup, il m'arrivait de parler à Chiara dans la rue, de l'intégrer dans mes réflexions et je la sentais très proche. Aujourd'hui, c'est plus le cas, mais à ce moment-là, je sentais vraiment cette proximité de la communauté des saints, de se dire... Oui, je vis une épreuve et j'ai quelqu'un qui est à côté de moi, qui n'est pas loin, qui est juste là pour m'aider dans cette épreuve-là. C'est assez étrange parce que du coup, je n'avais jamais vécu ça avant. Mais c'est hyper rassurant de voir qu'on a des saints, des saintes qui sont là pour nous accompagner. Parfois, on se dit, Dieu, c'est tellement immense que c'est trop loin. Mais en fait, ils nous donnent ces moyens-là très proches pour nous aider et pour cheminer jour après jour. Alors oui, on se pose des questions, il y a des moments où on doute. Il y a d'autres moments où, quand on prie pour un miracle, on se dit « Mais c'est n'importe quoi ce que je suis en train de faire, ça n'a pas de sens. Pourquoi je prie pour un miracle ? Scientifiquement, c'est complètement stupide. Et puis même spirituellement, à quoi ça rime ? Est-ce que c'est pour moi que je veux un miracle ? Est-ce que c'est pour que Chiara soit déclarée bienheureuse ? Et qu'est-ce qui va se passer s'il y a vraiment un miracle ? Comment je vais le vivre ? Ça va être vachement compliqué. » Enfin, toutes ces questions-là, ces sentiments de de fraude, de culpabilité qu'on peut ressentir. Mais pour autant, continuer à demander ce miracle, c'est continuer à espérer au-delà de toute espérance. C'est aussi un acte de foi. Et je pense que c'est ce chemin-là que Dieu nous a fait faire avec Chiara pendant toute la grossesse.

  • Gabriellle

    C'est vrai, une des questions qu'on se posait, c'est s'il y a un miracle, est-ce que notre enfant, il sera libre dans sa foi ? C'est tellement énorme. Est-ce qu'il sera libre dans sa foi d'aimer Dieu ? Et Dieu nous veut libres ? Donc, on s'est posé plein de questions. qui nous ont permis de réussir à abandonner de plus en plus, s'abandonner au projet de Dieu.

  • Guillaume

    Et moi, j'ai eu dans ma prière la certitude qu'il y aurait des guérisons. Après, je ne savais pas si c'était des guérisons physiques, spirituelles, qui ça concernerait, mon fils, d'autres personnes, je ne savais pas. Mais j'ai eu vraiment cette conviction profonde que oui, il y aura des guérisons.

  • Gabriellle

    Je peux peut-être juste rajouter une chose, c'est que moi, à la fin de la lecture du livre de Chiara, je pouvais être en paix en imaginant le handicap de mon enfant. Alors qu'avant, même si j'étais en paix, on me disait Dieu est avec nous. après la lecture du livre de Chiara. Je pouvais me représenter mon enfant handicapé et me dire, je ne sais pas comment ça va être, mais je sais que quand il va naître, ça sera mon enfant et que j'aurai la grâce pour l'accueillir comme il est. Et pareil pour me représenter sa mort et son enterrement, qui au début, je m'effondrais. Et après cette lecture, c'était paisible. Je pouvais anticiper, préparer ça.

  • Olivia

    Est-ce que Chiara a été présente aussi lors de votre accouchement ?

  • Gabriellle

    Énormément.

  • Guillaume

    Alors, il faut savoir que l'accouchement, ce n'est pas passé exactement comme on l'avait prévu. C'était un accouchement qui était provoqué. On avait choisi, on avait négocié avec l'hôpital la date du 19 mars, qui est donc la date de la Saint-Joseph. Et en fait, vu la pathologie d'Emmanuel, l'accouchement était plus compliqué, plus long que prévu. Finalement, il est né le 20 mars. Et en fait, vu tous les produits aussi pour faciliter l'accouchement qui ont été mis, ça a déclenché chez Gabriel une grosse... c'est Moragi. Donc quand Emmanuel est né, on a pu faire venir les frères et sœurs dans la salle d'accouchement. Ça, c'était vraiment une chose qu'on souhaitait parce qu'on pensait que ça allait durer une demi-heure. Donc on avait tout fait pendant toute la grossesse et ça a été bon. combats aussi contre la bureaucratie de l'hôpital. Mais au final, tout s'est ouvert et les soignants ont été vraiment à l'écoute. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour écouter nos demandes.

  • Olivia

    Alors que vous étiez dans un hôpital public.

  • Guillaume

    Oui, oui, oui. Comme ce qu'on demandait était vrai, faisait du sens, en fait, ils se sont débrouillés pour que ça puisse se faire. Et je pense que surtout, il y a eu un bon coup de pouce de Dieu qui s'est débrouillé pour qu'effectivement Emmanuel naisse dans la nuit de vendredi à samedi. Donc, il n'y avait plus d'accouchement programmable. Donc il n'y avait plus de problème pour permettre cette rencontre avec les frères et sœurs. Et donc pendant un quart d'heure à peu près, le temps de baptiser Emmanuel, le temps de...

  • Olivia

    C'est vous qui l'avez baptisé ?

  • Guillaume

    C'est moi qui l'ai baptisé, oui. On avait une petite bouteille d'eau du Jourdain avec nous et c'est comme ça qu'on a baptisé Emmanuel. Et les frères et soeurs ont pu le voir. Et puis au bout d'un moment, comme vous voyez, elle a fait cette hémorragie. Donc ils ont fait sortir tout le monde. Et là, j'ai vu de plus en plus de soignants, de plus en plus d'hommes qui rentrent dans la salle d'accouchement. Et quand vous avez des hommes dans une salle de naissance... c'est pas bon signe.

  • Gabriellle

    C'est que les soins deviennent physiques.

  • Guillaume

    Je vais te laisser raconter, Gabrielle, comment toi tu as vécu les choses, mais on avait, dans la salle de naissance, on avait fait le choix d'amener la statue de Notre-Dame de France et l'image de Chiara. Donc on avait un petit oratoire qui surprenait. prenez un peu les gens qui rentraient, notamment les soignants, ils ne sont pas habitués, mais savoir qu'on peut très bien amener son petit oratoire à l'hôpital, c'est autorisé. Il faut le faire, bien sûr, dans le respect des sensibilités des gens, mais pour nous, c'était important et en fait, au contraire, ça a plutôt facilité le contact. Il y a la discussion avec les soignants. Mais donc, on avait cette présence de la Vierge, cette présence de Chiara à nos côtés. On ne pensait pas que ça allait servir parce que Gabriel a fait une hémorragie. On pensait que ça allait juste nous permettre d'être paisibles avec notre fils et que tout allait se passer comme pour Chiara. Mais en fait, ça ne s'est pas passé comme pour Chiara.

  • Gabriellle

    Donc, à ce moment-là, les soins commencent à s'intensifier. Guillaume est à côté de moi, avec Emmanuel dans les bras. Et l'image de Chiara qui tient... collé à Emmanuel et il me tient l'épaule. Moi, à ce moment-là, j'ai le sentiment d'être en croix avec Jésus. Je n'ai pas des clous, mais j'ai des perfs. J'ai des soins très intensifs. Je n'ai plus d'intimité parce que ce sont des soins qui sont très intrusifs. J'ai juste un léger drap sur moi pour le respect. me donner un semblant de dignité dans les circonstances. Les soins sont douloureux. Et à ce moment-là, je vois Jésus. Je n'ai pas eu d'apparition. C'est vraiment dans une image dans mon cœur qui est très forte, qui s'impose à moi. Je vois Jésus en croix. Et je vois de cette croix et de ce don que Jésus fait de sa vie, un rayonnement qui sauve le monde. Et je me vois, moi, en croix à côté. Et là, j'ai un petit dialogue avec Jésus en disant... Moi, j'ai de la chance, les soignants sont là, mais ils veulent me sauver. Ils sont gentils. Toi, tu souffrais. Toi, on te persécutait. J'avais très soif parce que ça avait 24 heures que j'étais en train d'accoucher, qu'on ne m'avait pas donné d'eau. Je leur disais que j'avais soif et qu'ils ne pouvaient pas me donner à boire parce qu'ils savaient qu'il y aurait le bloc derrière. Donc, ils me donnaient une compresse dans la bouche. J'étais là, mais toi, Jésus, c'était du vinaigre. et voilà j'étais vraiment il y a un moment où j'ai senti le Oui, il y avait ces 10-15 soignants autour de moi qui s'affairaient et qui n'arrivaient pas très bien d'ailleurs. Ils n'arrivaient pas à stopper l'hémorragie. Mais j'ai senti qu'il y avait aussi dans la pièce, je sentais la présence de tous les priants. Parce qu'il y avait des gens qui priaient pour nous. Et j'ai senti que c'était eux qui me portaient. En fait, ce n'était pas juste les soignants. Il y avait les soignants, mais il y avait aussi les priants. Les priants sur terre, mais aussi les priants au ciel. Et là, j'ai senti... Pour moi, je sentais... La présence de Jésus, je sentais Chiara, je sentais aussi Padre Pio. Et à un moment donné, j'ai senti comme mon âme... J'ai mis beaucoup de temps à trouver les mots, et d'ailleurs, je n'arrive toujours pas très bien, mais je sentais comme mon âme aspirait. C'est comme si Dieu, c'était comme un aimant, mais qui devenait aimant qu'à partir du moment où moi, je lui disais oui. Oui, je veux aller vers toi. J'avais vraiment cette question. Et là, c'est devenu mes... Comme une évidence pour moi, c'est mais oui, en fait, on est fait pour ça. On est fait pour le ciel. On est fait pour aller vers Dieu. On est créé pour ça. C'est vraiment une prise de conscience. Quelque chose que j'ai senti et je me suis sentie pleine d'amour. Je voyais tout avec amour. Et voilà, à ce moment-là, les soignants disent en fait, on n'y arrive pas. Et il va falloir passer au bloc. Je sais que je ne suis pas capable d'aller au blog, je ne suis pas capable de supporter l'anesthésie générale. Je suis trop fatiguée. Là, ils me disent qu'on n'a pas le choix, c'est le protocole médical.

  • Guillaume

    En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant, Gabriel avait reçu cette parole qui disait « Prépare-toi à cet accouchement comme à ta mort » . Elle m'en avait parlé. Et à ce moment-là, l'interprétation qu'elle en faisait, c'était « Si mon enfant, s'il y a un miracle, il faut que mon cœur soit converti, parce que je ne peux pas accueillir un miracle, c'est-à-dire la venue de Dieu dans ma vie et dans la vie de mon enfant. » de notre enfant sans être prête. Et puis l'autre chose...

  • Olivia

    C'est que l'enfant n'est pas de handicap, c'est ça ?

  • Guillaume

    Voilà, c'était le miracle qu'on demandait avec toutes ces étapes progressives de détachement pour arriver à une demande qui était, bon ben Jésus, ce que tu veux, mais on continue à te le demander quand même, mais après c'est ce que tu veux. Donc ça, il fallait être prêt pour ça. On s'était confessé, on avait fait des démarches pour être prêt pour ça. Et dans la parole que Gabriel a reçue aussi de ce « Prépare-toi comme à ta mort » , c'était que si jamais notre enfant mourait, ce qui était la probabilité médicale, même la certitude médicale, c'était de pouvoir l'accompagner à ce moment-là. Donc préparer à la mort, c'était préparer à la mort aussi de notre fils. Mais seulement moi...

  • Gabriellle

    Pouvoir l'amener à Jésus, en fait.

  • Guillaume

    Voilà. Mais seulement moi, quand elle m'avait parlé de ça, moi j'ai dit, bon, ok, elle a une parole et tout, très bien. Je ne savais pas du tout que ça allait être sa mort à elle pour de vrai, quoi.

  • Gabriellle

    Moi non plus. C'était vraiment, vraiment, prépare-toi comme à ta mort. Mais je m'étais fait une explication sans se dire, imaginez pouvoir être en danger, en fait.

  • Guillaume

    Quand elle a commencé à aller mal, forcément, je me suis souvenu de ça. Au moment où les médecins l'ont déplacée pour pouvoir l'emmener au bloc, Gabrielle s'est tournée vers moi. Elle m'a dit « Je t'aime, je vous aime tous. » Pas de regrets, on a fait le choix de l'amour. C'est le seul choix du bonheur. Moi, face à ça, je n'ai pas su quoi répondre. Je n'avais pas de mots, je n'ai rien dit. Mais j'ai pris l'image de Chiara que j'avais mise à côté d'Emmanuel et je lui ai donné. Et donc, elle est partie au bloc avec l'image de Chiara.

  • Gabriellle

    C'est vrai, quand j'ai reçu cette image, je n'avais pas pensé à ça. Et je me suis dit, ah oui, là, en fait, il n'y a plus que ça. En fait, il n'y a plus que l'intercession. Parce que là, naturellement, biologiquement, je sais que je ne suis pas capable de supporter. mais Si Chiara intercède et si Dieu choisit de changer le cours des choses, oui, je peux m'en sortir. Donc après, je pars au bloc. Ils me disent votre image, on va la poser. Ils n'aiment pas tellement qu'il y ait des images pas désinfectées dans un bloc opératoire. Et là, ils ont vu aussi dans quel état j'étais. J'ai dit non, non, je pars avec. Je m'en fiche si elle est perdue, je m'en fiche si elle est abîmée, mais je pars avec Chiara au bloc.

  • Guillaume

    Et donc au bloc, après tu étais sous anesthésie générale, et effectivement tu ne l'as pas supporté. Il y avait une hémorragie, mais il y avait aussi une septicémie en cours. Et au moment où tu es passé au bloc, ça s'est transformé en choc septique. C'est-à-dire que le cœur s'est mis en blackout. Et donc ils ont dû te réanimer en faisant un choc pour réanimer le cœur. Donc ça on l'a su après, évidemment. Et là tu étais plus consciente, donc tu ne le savais pas. Mais les médecins nous l'ont dit après. Effectivement, ce que tu avais ressenti s'est avéré vrai. Mais tu t'es réveillée.

  • Gabriellle

    Voilà, je me suis réveillée dans la salle de réveil. Et là, la première chose que je vois, c'est l'image de Chiara sur la table de nuit à côté de moi. Et je dis, ah, mais je me suis réveillée. Ça veut dire que je suis sauvée. Sans savoir que j'avais été réellement en danger pendant cette période-là. Et donc après, les soignants, au bout d'un moment, me disent, en fait, il faut que vous partiez en réa. Vous êtes trop faible. J'imagine. Mais non, c'est fini. Bon, ils m'ont expliqué ce que c'était un choc sceptique parce que je ne savais pas, je ne connaissais pas. Je dis, mais en même temps, je vous l'avais dit, mais maintenant, je vous dis que c'est fini, je suis sauvée. Bon, encore une fois, on m'a dit, on ne vous demande pas votre avis. C'est le protocole. Voilà, c'est le protocole. Vous devez partir.

  • Guillaume

    Le risque, c'est qu'elle fasse un deuxième choc et qu'en matière, en fait, ils ne pourraient pas l'a réanimé une deuxième fois. Et moi, je voyais ma femme qui était toute blanche, qui certes était sauvée, mais... Mais je comprenais aussi les médecins qui voyaient encore tout ce qui leur restait à faire. J'ai accompagné Gabrielle dans l'autre bâtiment en réanimation adulte où elle était prise en charge pendant toute une nuit.

  • Olivia

    Et qu'est-ce que vous faisiez pendant cette nuit ? où Gabrielle était ?

  • Guillaume

    Moi, du coup, je suis revenu avec Emmanuel parce qu'en fait, Emmanuel était toujours bien là. Donc, ça faisait quelques heures. Et donc, moi, je suis allé en néonate avec Emmanuel. On s'est installé dans la chambre qu'ils avaient prévue. pour lui. Il n'y avait que des gens inquiets, parce qu'il voyait que mon fils, sa vie ne tenait qu'à un fil, ma femme était en réa, et que moi, ça faisait 36 heures que je n'avais pas dormi. Mais dans cette nuit-là, moi, je me suis retrouvé dans la nuit avec Emmanuel à mes côtés. Et honnêtement, j'ai passé une nuit horrible, parce que je me posais plein de questions. Franchement, j'avais prévu tout jusqu'à une demi-heure après la naissance. Et après, un énorme vide. Je n'avais Moi, j'aime bien prévoir les choses. Mais là, je n'avais même pas imaginé ce qui aurait pu se passer après. Donc, tout ce que je vivais était nouveau.

  • Olivia

    Donc, vous étiez dans cette chambre avec Emmanuel. Et moi,

  • Guillaume

    je me posais la question, mais qu'est-ce que je fais si Gabrielle meurt ? Qu'est-ce que je fais si Emmanuel meurt pendant qu'il est là ? là-bas, comment je vais dire ça aux enfants, aux autres, aux frères et sœurs. En gros, c'était qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, et tout ça, c'était tellement indistinct, parce qu'il y avait tellement de questions qui s'entrechoquaient dans ma tête, que j'endormais pas, j'étais vraiment pas bien. Et à un moment, j'ai entendu, distinctement, dans ma tête, La phrase qui est marquée sur la tombe de Chiara, la phrase c'est l'important dans la vie, ce n'est pas de faire quelque chose, c'est de naître et de se laisser aimer. Et j'ai entendu cette phrase, et d'un coup, j'étais en paix. D'un coup je savais...

  • Olivia

    Tout ce cheminement qu'on avait fait pendant la grossesse, toute cette découverte de l'amour de Dieu, de laisser passer cet amour. Moi, le Père, comme Saint Joseph, a laissé passer l'amour de Dieu de manière transparente pour son fils Jésus. Moi, tout ça, en fait, était limpide. Je savais ce que je devais faire, je n'avais plus peur, j'étais complètement en paix, j'avais complètement confiance. J'étais avec mon fils, je devais l'aimer, je devais juste être là. J'ai juste aimé ma femme qui était en réa dans l'autre bâtiment. Et c'était beaucoup plus simple.

  • Gabriellle

    Moi, à ce moment-là, dans ce moment de départ en réa, j'ai essayé un peu de lutter pour ne pas y aller en disant que ça ne sert à rien. Et puis, j'ai eu dans le cœur, en fait, laisse-toi faire. Jésus va profiter de ce temps-là pour faire quelque chose entre Guillaume et Emmanuel pour qu'ils aient un lien d'attachement fort. Donc, je me suis dit, OK, bon, j'y vais. D'accord, vous voulez que je le perde. On ne me demandait pas mon avis, mais j'avais accepté qu'il fallait que je m'éloigne et que je sois dans un service à part sans pouvoir être avec mon fils. Parce que c'était ça le sujet, c'est que je ne pouvais pas être dans le même service que lui. Mais j'avais compris que c'était un moment qui allait être fort pour Guillaume et Emmanuel.

  • Guillaume

    La chance qu'on a eue, c'est qu'Emmanuel a vécu quatre jours au total, qu'il a pu voir sa maman qui rentrait de réa le dimanche. Il a pu recevoir aussi le sacrement de confirmation grâce à l'aumônier de l'hôpital.

  • Gabriellle

    Il a pu revoir ses frères et sœurs plusieurs fois. À la fin, c'est l'équipe médicale qui se battait pour nous auprès des cadres pour permettre encore une visite, même si on était en période de couvre-feu, de Covid, où les règles s'étaient à nouveau resserrées. Mais voilà, tout a été possible.

  • Guillaume

    C'était beau de voir, et je pense que tout le monde a été touché par ça, de voir ce... petit être fragile, que tout le monde aurait dit, un enfant légume qui ne peut pas... Forcément, il est touché au cerveau, donc qu'est-ce qu'il peut ressentir, etc. Et en fait, que son âme était bien présente. Les gens qui venaient dans la pièce sentaient une présence d'Emmanuel. Il y avait quelque chose. Alors oui, il ne bougeait pas comme un bébé normal. Il était handicapé, mais il ne souffrait pas et il était très présent. J'ai vu, j'ai constaté qu'au moment où Gabrielle venait, quand j'allais la chercher en suite de couche et que je l'amenais en néonate, le pouls et l'oxygénation du sang augmentaient chez Emmanuel.

  • Gabriellle

    Il était mieux près de sa maman. En fait, il me reconnaissait.

  • Guillaume

    Et moi, je me souviens de la chef de service qui est venue. trois jours, un truc comme ça. En fait, il faut se dire qu'ils n'avaient jamais vu ça. Même dans un très gros hôpital parisien, ils n'avaient jamais vu ça. Et en fait, ils ne savaient pas l'expliquer. Et elle m'a dit, la personne qui le connaît le mieux, qui sait le mieux ce qu'il faut faire, c'est vous, monsieur. Je me suis dit, waouh, j'ai vu cette humilité du médecin qui reconnaît qu'on ne sait pas tout. Et j'ai vu aussi que finalement, il faut aussi se faire confiance. Et quand je disais laisser passer l'amour de Dieu, ça, c'est mon rôle de père. c'est aussi Dieu qui peut me montrer ce qu'il faut faire et tout et qui peut me dire vas-y, fais ce qui te semble bien si ton fils tu l'as tenu dans les bras plus que tout le monde ici ça nous a permis aussi d'accompagner Emmanuel jusqu'à la mort et de manière paisible bien sûr c'est difficile de voir son enfant mourir on a pleuré toutes les larmes de notre corps mais Mais Gabrielle, toi, tu savais que ce qu'il attendait, c'était beau. Et puis, on était en paix, en fait.

  • Gabriellle

    C'est vrai, moi, j'ai réalisé à quel point ça avait été un cadeau, ce que j'avais vécu pendant les soins intensifs, parce que j'ai senti qu'on était faits pour le ciel et qu'il y avait une vraie joie à rejoindre Jésus. Et donc à la fois je pleurais parce que j'avais mon fils dans les bras en train de mourir et je pleurais. Et à la fois je lui disais avec un sourire, vas-y c'est trop bien. C'était pas j'ai appris que, je crois que, c'était je l'ai senti dans ma chair. Et quelque part je t'envie aussi d'aller retrouver Jésus comme ça, d'être plongée dans l'amour de Dieu.

  • Olivia

    Est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui que la naissance d'Emmanuel finalement a apporté les guérisons dont vous parliez ? Guillaume, et du fruit dans votre vie ?

  • Guillaume

    Les guérisons, oui, parce que Gabrielle a été sauvée aussi. Elle a été soignée par les médecins, mais je pense qu'elle a été sauvée par l'intercession de Chiara, pour moi c'est clair. Et puis on a vu beaucoup d'autres guérisons aussi. de nous, en fait, des gens qui ont été touchés par notre histoire. Nous, on en a parlé assez librement parce qu'on voulait éviter que les gens se disent « Ah, super, vous êtes un enfant, c'est pour quand ? » etc. avec un grand sourire et qu'en fait, quand on apprend que c'est une grossesse difficile, que c'est un enfant qui est fragile... Les gens se sentent gênés. Donc on a préféré le dire spontanément, mais en même temps le vivre comme on le vivait là. On avait cette paix, donc en fait on pouvait la transmettre. Et ça a interrogé beaucoup de gens. Ça a aussi révélé des choses. Les gens qui ont vécu ce type d'épreuve ou tout ça, qui nous ont parlé, qui nous ont confié ça et qui ont prié avec nous. Et ça, cette expérience de prière avec plein de gens, je pense que les gens qui ont prié pour nous, avec nous, j'ai envie de dire plutôt, ils ont reçu des grâces. Et il y en a certains qui ont reçu des grâces de guérison ou de réconciliation, des choses, on ne peut pas forcément dire ça au micro, mais on a vu des choses étonnantes, vraiment. Et c'est vrai que l'enterrement, nous, on savait qu'il y avait à peu près 35 personnes, c'était nos familles, et après on a... On a dit à l'école de nos enfants, qui est une école privée, donc l'école avait fait une démarche aussi un peu de prière. On leur a dit, si vous souhaitez venir, vous êtes les bienvenus. Et que c'était une fête qu'on voulait vivre comme un baptême, dans la joie de la résurrection. C'est notre enfant va au ciel. On appelait ça, pas un enterrement, mais un ancièlement. Et en fait, l'église était pleine. Et on n'a pas compris, il y avait beaucoup de gens qu'on ne connaissait pas. Et la chose qui a été aussi très touchante, c'est qu'à la fin, À la fin de l'enterrement, il y a eu des applaudissements qui sont très spontanément. Alors sur le coup, j'ai sursauté en me disant, mais qu'est-ce qu'ils font, quoi ? Puis j'étais là, mais en fait, le message de résurrection qu'on sent dans notre cœur, qu'on vit, ils l'ont senti aussi. Et tout le monde nous disait merci à la fin, en disant, normalement, on ne dit pas ça, mais là, on veut juste vous dire merci pour ce témoignage. Ça a été pour moi très touchant en relisant, en regardant. en fait très dernièrement trois ans plus tard, en regardant plus de choses sur Chiara, de voir la vidéo de son enterrement et de voir que c'était la même chose. Tout le monde a applaudi à la fin et avec des gens qui sont venus un peu de partout, des gens qu'elles ne connaissaient pas, qui ne connaissaient pas les proches. Et on s'est dit, là, c'est un petit signe, un petit signe de Chiara. C'est ce message de la foi en la résurrection.

  • Olivia

    Merci beaucoup pour ce témoignage bouleversant. Vous entendrez encore des heures, parce qu'on voit combien ça vous a nourri, cette épreuve, même si c'est évidemment très difficile. Je vous propose donc de terminer par les trois questions que nous posons à tous nos invités. Donc le premier, c'est quel conseil vous donneriez à des parents qui vivraient la même épreuve que vous ?

  • Guillaume

    Alors moi, je pense que le conseil que je donnerais... C'est ce qu'on a fait nous, mais on n'a pas dit quelle était la pathologie dont souffrait Emmanuel. On a gardé ça pour nous pendant quasiment toute la grossesse, on l'a dit juste à la fin. Pourquoi ? Parce qu'on ne voulait pas que notre enfant soit enfermé dans son handicap. Et en fait, comme c'est un handicap qui est un peu trash, quand on se l'imagine, Ça pouvait aussi être quelque chose de douloureux parce qu'on nous renverrait ce handicap-là, alors que nous, ce qu'on voyait et ce qu'on vivait avec notre enfant, c'était cette histoire de relation d'amour. Il y a des gens qui ne l'ont pas compris, ça, ou qui l'ont compris très tard. Même à votre enfant ? même à nos enfants on leur a dit une semaine avant en leur montant un petit Playmobil on leur a dit il y avait deux Playmobiles un qui avait ses cheveux et l'autre pas il n'a pas de cheveux donc il aura un bonnet pour masquer ça mais il a toujours son sourire il a toujours tout le reste comme un Playmobil normal pour notre bébé c'était pareil c'était un bébé tout à fait normal et son âme elle fonctionnait très très bien le fait de ne pas le dire aussi ça nous a permis de demander la prière des gens et ça c'est vraiment important aussi ils n'ont pas prié pour quelque chose qu'ils auraient imaginé avec leur esprit, ils ont prié juste avec leur cœur et c'est ça qu'on a ressenti et qui a créé cette communion et je pense que les priants, toute cette chaîne de prière, il y a des conversions qui ont eu lieu chez eux parce que en priant en fait on reçoit des grâces, la prière c'est une grâce et ça c'est toutes les grâces qui ont été semées par Emmanuel et demander des miracles demander plein de miracles Merci. Il y en a forcément parce que Dieu entend nos prières et que c'est bon. Par contre, ce n'est pas toujours ce qu'on attend, comme on l'attend. Donc, c'est demander des miracles tout en rentrant dans ce chemin d'abandon, en disant c'est toi qui sais ce qui est vraiment bon.

  • Olivia

    Un livre qui vous a rejoint ?

  • Gabriellle

    On a rapporté le livre de la vie de Chiara qui s'appelle « Nous sommes nés et nous ne mourrons jamais plus » . C'est un livre qui a été écrit par Christian Apaccini et Simone Torezzi, qui sont des amis du couple de Chiara et Enrico. Ils voulaient que ce soit écrit par quelqu'un d'autre, Enrico, parce qu'ils ne se sentaient pas d'écrire la vie de sa femme. Et ils disaient, pour autant, il faut écrire, parce que sinon, on va commencer à raconter n'importe quoi sur Chiara. Et effectivement, c'est un livre qui est très simple, qui est bouleversant, comme on l'a dit. On sait qu'il y a pas mal de gens qui l'ont lu dans notre entourage. On a semé quelques livres autour de nous et on encourage vraiment les gens à le lire pour découvrir Chiara parce que c'est une très, très belle histoire et c'est quelqu'un qui peut vraiment accompagner des couples, des personnes en deuil, etc., des gens qui en ont besoin.

  • Guillaume

    Et on sait qu'elle le fait pas que avec nous. On a rencontré depuis d'autres personnes qui ont été vraiment accompagnées très, très concrètement par Chiara.

  • Olivia

    Est-ce que vous avez une prière qui vous a aidé ?

  • Gabriellle

    Alors ça, c'est un piège pour moi parce qu'en fait, c'est impossible de dire une prière. on en a plein il faut la rester au micro vous n'avez le droit qu'à une prière je voudrais juste dire il y a le psaume 90 qu'on a vraiment vécu très fortement il y a le psaume 22 avec le Seigneur et mon berger peut-être je veux juste dire une prière de Sainte Thérèse qui s'appelle mon chant d'aujourd'hui où elle dit ma vie n'est qu'un instant il est très très beau où en fait elle dit je ne suis pas capable de faire des des grandes choses, de me projeter sur quelque chose de très grand, mais il suffit de faire des... Aujourd'hui, je peux faire ce tout petit effort, mais en fait, pour Jésus, ce petit effort, il est éternel, parce que pour Jésus, un jour, c'est comme Milan. Je vais laisser Guillaume...

  • Guillaume

    Alors, parce qu'on savait, on connaissait la question avant, et Gabrielle m'a dit, effectivement, il y a un chant... qui nous a pas mal accompagnés, qui, je pense, peut résumer un petit peu aussi ce qu'on a vécu de cette relation à Dieu. Mais ce n'est pas une prière, c'est plutôt Dieu qui nous parle, qui nous dit « acceptes-tu de mourir avec moi ? » Donc si tu veux, tu peux le chanter.

  • Olivia

    Alors là, je n'osais pas vous le demander.

  • Guillaume

    Acceptes-tu de mourir avec moi ? Toi à qui je donne vie, n'aie pas peur de ce chemin devant toi. Moi, je précède ton pas. Demeure en moi pour trouver la vraie vie. Hors de moi, tu ne peux rien. Laisse-moi étreindre ton cœur et ta vie, afin de porter du fruit.

  • Olivia

    Alors là, je crois que c'est la première fois de toutes les émissions de Un beau jour, qui sont pourtant nombreuses, qu'on a une prière chantée. Merci Guillaume.

  • Guillaume

    N'hésitez pas à aller voir le chant, parce que le reste des couplets sont très très beaux, mais c'est un peu long.

  • Olivia

    D'accord, c'est pas fini alors. Je vais vous poser une question à laquelle vous ne vous attendez pas. Qu'est-ce que vous diriez à Dieu le jour où vous allez le rencontrer ?

  • Gabriellle

    J'attends ce moment. Depuis ce jour de cet accouchement, je suis très heureuse de vivre et je suis très heureuse d'être là avec mes enfants, pour mes enfants, pour mon mari, pour vivre tout simplement. Mais je sais qu'on est fait pour ça, donc je n'ai qu'une envie, c'est de pouvoir aimer avec Jésus.

  • Olivia

    Moi, je pense que je lui dirais merci parce que c'est tout le temps des surprises avec Dieu. Des surprises dans le sens où il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur. Et parfois, on passe par des moments qui sont difficiles. Mais quand on cherche Dieu, quand on met nos pas dans ses pas, il y a toujours des choses à découvrir. C'est sans fin. Moi, peut-être que ce que je lui demanderais aussi, c'est montre-moi. Tout ce que je n'ai pas encore vu. J'ai pu me rendre compte à travers tout ce qu'on a vécu que Dieu, il était là partout. Il était là avant que la grossesse commence. Il préparait les choses. Il était là pendant. Il était là après. Le temps était aussi une dimension qui n'était pas du tout pareille pour Dieu. Il est là aussi si on choisit de s'éloigner. Ce mystère-là, pour moi, si je voyais Dieu, je lui dirais « Mais montre-moi tous ces trucs-là, c'est ouf, tout ce que tu nous as proposé. » Et on a vu, là, à travers notre histoire, des coïncidences qui n'en sont pas. mais des choses qui nous révèlent la présence de Dieu dans notre vie très concrètement. Et je suis sûr qu'il y en a plein que je n'ai pas vues du tout. J'ai envie de dire, montre-moi tout ça. J'ai tellement envie de voir que ma vie terrestre, déjà tu étais pleinement avec moi, et que ma vie éternelle, là je suis sûr, je serai pleinement avec toi. Merci beaucoup pour ce témoignage très profond et qui va beaucoup aider les couples qui seront peut-être éprouvés comme vous. Merci, Gabrielle et Guillaume.

  • Gabriellle

    Merci.

  • Olivia

    Merci de votre écoute et merci d'être toujours plus nombreux à écouter Un beau jour, à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux. et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter tous les épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine nos rencontres dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les différents podcasts de Famille Chrétienne. Tous Saints, ces témoignages de foi racontés par Bénédicte de Lélis, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire, et d'autres encore. Merci et au prochain lundi du mois pour un nouvel épisode.

Description

Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l’incompréhension, de la révolte, de l’injustice, du désespoir ?


C’est surprenant, cela vous choquera même peut-être, mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C’est la bouleversante découverte qu’on faite Gabrielle et Guillaume.

Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu’il était atteint d’anencéphalie (un non développement du crâne) et qu’il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance.


Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbella Petrillo, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces et d’une joie profonde qu’ils partagent aujourd’hui dans un témoignage exceptionnel.


Quelques pépites de l’épisode :

🌟« Emmanuel a été comme une étoile filante dans notre vie. C’est beau les ciels étoilés, mais les étoiles filantes les rendent encore plus beau, même si elles sont très fugaces. »

🌟« Vivre tout cela avec Dieu, c’est soulever un coin du voile sur la vie éternelle et voir toutes les merveilles qu’Il nous réserve. »

🌟« C’est toujours des surprises avec Dieu… il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur ! »


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Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne


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Transcription

  • Olivia

    Comment se relever quand on vous annonce la pire nouvelle que vous puissiez redouter en tant que parent, que votre enfant va mourir ? Est-il même possible de ressentir autre chose que de l'incompréhension, de la révolte, de l'injustice, du désespoir ? C'est surprenant, cela vous choquera même peut-être. Mais au cœur même de cette souffrance, il est possible de trouver de la joie. C'est la bouleversante découverte qu'ont fait Gabrielle et Guillaume. Un beau matin de septembre 2020, lors de la première échographie de leur cinquième enfant à naître, on leur a annoncé qu'il était atteint d'anencephalie, c'est un non-développement du crâne, et qu'il ne vivrait que quelques minutes à sa naissance. Mais grâce à une jeune Italienne en voie de béatification, Chiara Corbilla Petrio, ils ont découvert une autre voie que celle du désespoir. Pendant les neuf mois de grossesse et les quatre jours de vie de leur petit Emmanuel, ils ont été témoins de véritables grâces. et d'une joie profonde qu'il partage aujourd'hui dans un témoignage exceptionnel. Donc, Gabriel et Guillaume, bonjour.

  • Guillaume

    Bonjour.

  • Olivia

    Vous connaissez la tradition de « un beau jour » où vous êtes censé avoir apporté un objet. Et là, je vois plutôt une photo.

  • Guillaume

    En fait, on a une statue de Notre-Dame-de-France chez nous qui fait à peu près un mètre de haut. Donc, c'était difficile de l'apporter en métro jusqu'ici. C'est une statue qui a beaucoup compté pour nous dans cette histoire avec Emmanuel, puisque la Vierge s'est invitée chez nous pendant toute la grossesse d'Emmanuel. Et vraiment, on a reçu beaucoup de grâces à travers cette statue. Donc maintenant, elle est dans notre salon. Elle porte une petite étoile filante qui symbolise Emmanuel, puisque Emmanuel a été dans notre vie comme une étoile filante dans le ciel. C'est beau un ciel étoilé, mais les étoiles filantes, ça rend le ciel encore plus beau, même si elles sont très fugaces.

  • Gabriellle

    Et la vie d'Emmanuel, qui a duré quatre jours, est une vie très fugace, mais qui rend le ciel beau.

  • Olivia

    Donc, on va rentrer tout de suite dans votre histoire. Je vous propose de commencer ce jeudi 3 septembre 2020, quand vous avez déjà quatre enfants, et que vous allez tous les deux joigneusement à l'échographie du cinquième enfant.

  • Gabriellle

    La première échographie. En quelques secondes, on a la sage-femme, on arrive très heureux. On a préparé un bon repas pour l'annonce le soir pour les enfants. Ça va devenir officiel, ça sera beaucoup plus simple aussi d'en parler. Et en quelques secondes, le regard de la sage-femme se métamorphose et nous dit qu'il y a un problème, un gros problème.

  • Guillaume

    Elle a vu tout de suite que la non-céphalie, c'est une pathologie qui se voit à l'échographie. Apparemment, c'est assez rare pour elle. C'était la première fois qu'elle voyait ça. C'était aussi une certaine émotion. Cette émotion de la sage-femme, ça nous a aidés. Parce que nous, en tant que parents, on a été complètement renversés par ça. En fait, on ne s'y attendait pas. On a beau s'être préparés pendant le mariage, accueillir le handicap. Quand ça vous arrive vraiment, tout est remis en cause. Comme un tsunami qui vient et qui remet tout à plat. Et dans ces moments-là, il n'y a plus de morale, il n'y a plus de principe, il y a juste la réalité de la vie, il y a notre couple et il y a le Seigneur qui nous tend la main. Donc nous, on a fait le choix de se tourner vers le Seigneur et de confier aussi cette... cet événement tragique et cette surprise au Seigneur. Et sur le coup, c'est vrai qu'on était complètement chamboulés.

  • Olivia

    Vous avez réagi tous les deux de la même manière, au même moment ?

  • Gabriellle

    Pas tout à fait. En fait, moi, la première réaction, ça a été de m'accrocher à la médaille miraculeuse que j'avais autour de mon poignet en disant, en fait, ça, c'est le point de vue des médecins. C'est Dieu qui aura le dernier mot. Et quoi qu'il arrive, on va s'accrocher à la Vierge et à Dieu. et je crois qu'ils ne vont pas nous abandonner. Ça, c'était un peu le cri du cœur. Qui n'empêche pas qu'on s'est posé toutes les questions que tous parents se posent dans ce cas de figure. C'est aussi dit, à un moment donné, on pourrait aussi avorter, on pourrait aussi dire que j'ai fait une fausse couche au tout début, les gens ne le voient pas encore. On est obligé de passer par ces questions-là. On est face à une réalité, il y a la pression des médecins. On est passé par ces questions comme tout le monde, on va dire. mais on a eu tout de suite ce... Moi, de mon côté, j'avais cette certitude que Dieu ne nous laisserait pas seuls.

  • Guillaume

    Moi, de mon côté, j'avais besoin... Alors moi, je suis plutôt scientifique de formation et j'avais besoin de comprendre parce que c'est le genre de nouvelles qui ne rentrent pas facilement dans la tête et j'avais besoin de comprendre, j'avais besoin de me figurer les choses, j'avais besoin de temps aussi. Et c'est vrai qu'à l'hôpital, les médecins ne laissent pas le temps, même pour juste comprendre de quoi il s'agit, etc. C'est vrai que moi, j'avais besoin de ce temps-là. Ça a pris peut-être plus de temps, mais en même temps, j'avais comme Gabriel, je pense, cette certitude au fond de moi que Dieu pourrait nous aider. J'avais cette lutte un peu entre le côté cartésien et la foi, qui ne sont pas incompatibles, mais quand on est comme ça dans l'inconnu, ce doute-là revient. Finalement, ce n'est pas grave de douter, parce que moi, ça m'a permis aussi de passer par d'autres chemins pour découvrir comment Dieu me rejoignait dans cette épreuve-là. J'ai demandé à voir les échos, à comprendre ce qui se passait. Pour autant, ça m'a aidé aussi à accepter. cet état de fait, le handicap de notre fils, le fait qu'il ne vivrait pas, en tout cas qu'il aurait une vie très courte, mais aussi à me rendre compte qu'en fait, on ne savait pas grand-chose, que le doute était aussi du côté des médecins. Et ça, je me suis dit, dans ce cas-là, continuons. Et puis, avec l'aide de Dieu, peut-être que je comprendrai mieux intellectuellement, mais surtout, peut-être que je vivrai un chemin qui va m'ouvrir à d'autres choses.

  • Gabriellle

    Au départ, on se disait, moi je me disais, je suis incapable de dire, je vais garder mon enfant, ça me paraît tellement énorme ce chemin des neuf mois de grossesse. Je me disais, aujourd'hui je choisis de le garder, demain on verra, parce que ça me paraissait impossible de prendre une décision définitive comme ça tout de suite, mais j'étais là, aujourd'hui je peux le garder, demain on verra. Et on avait prévu depuis quelques mois de partir en pèlerinage le week-end. et avec le M de Marie, et de suivre la Vierge qui traversait, alors là c'était en Sologne, et donc on s'est dit, si la Vierge passe dans notre village, on va l'accueillir. Et donc du coup on est partis avec cette intention dans le cœur qu'on a tout de suite confiée à nos enfants, en disant voilà, on a une nouvelle un peu spéciale, en fait on attend un petit bébé, mais c'est un petit bébé un peu spécial, un peu fragile, donc il va avoir une vie courte, il va naître et mourir tout de suite. parce que les médecins nous parlaient d'une demi-heure de vie. Mais on va faire en sorte que sa vie soit belle et... Je ne vois plus le mot.

  • Guillaume

    Soit pleine aussi.

  • Gabriellle

    Voilà, belle et pleine. C'était ça l'expression qu'on a dit.

  • Guillaume

    On a dit aux enfants, on l'a dit vraiment avec des mots très simples. Et ils n'ont pas cherché à poser plus de questions. Ils ont pris cette nouvelle-là. Ils sont partis avec nous à la suite de Notre-Dame-de-France, qui était cette statue de la Vierge qui était sur une charrette tirée par un cheval qui reliait les lieux d'apparition mariale du XIXe siècle, qui forment un M à travers la France. Donc c'est ça le M de Marie. Quand on y est allé, on s'est rendu compte que ce n'était pas nous qui accueillions la Vierge, c'était elle qui nous attendait. On a senti cette chaleur de l'accueil de la Vierge en fait. Bien sûr, c'est nous qui marchons derrière elle, mais en fait, elle nous aidait à faire les premiers pas dans cette nouvelle aventure qu'on avait avec Emmanuel. Que ce soit dans les rencontres, que ce soit aussi dans les prières, et notamment les prières de nos enfants, qui nous ont vraiment ouvert aussi à cet accueil tout simple de leurs petits frères. Nous, en tant que parents, on se posait des milliers de questions, mais eux, c'était tout simple. Et je pense que d'avoir ces deux jours de pèlerinage, c'était un nouveau point de départ dans ce chemin avec Emmanuel.

  • Gabriellle

    Pour notre maison, on voulait acheter une statue de la Vierge et on s'est dit, on achètera cette statue parce que maintenant elle a du sens pour nous. Et en rentrant du pèlerinage, je raconte ça à ma sœur, qui est ma sœur religieuse, qui en parle à un autre frère de sa communauté, qui dit, mais on m'a donné une statue à donner pour la donner à quelqu'un qui en a besoin. Et ils sont allés voir, c'était Notre-Dame de France. Donc le 8 septembre, fête de la nativité de la Vierge, on recevait Notre-Dame de France chez nous. C'était aussi texte de la lecture du jour, l'évangile du jour, c'était l'annonciation avec, il s'appellera Emmanuel, Dieu parmi nous, d'où le choix du prénom pour notre fils, qu'on a reçu chacun dans notre cœur en disant cet évangile chacun de notre côté.

  • Olivia

    Et je crois qu'il y a quelqu'un d'autre que la Sainte Vierge qui vous a aidé dans votre périple.

  • Gabriellle

    La Sainte Vierge, c'était la première étape, c'était le premier tournant qui nous a permis de dire, ben voilà, la Vierge me montre qu'effectivement, on croit qu'on ne va pas être seul et elle nous le montre. Et très vite après, ma sœur religieuse me parle d'une certaine Chiara Corbella, une jeune italienne. Et elle me raconte en deux mots son histoire qui, au téléphone, m'a paru affreuse, on va dire. Parce qu'elle me dit, voilà, elle a un premier enfant qu'elle perd, puis elle en a un deuxième qu'elle perd aussi. Et puis après, elle a un troisième enfant, il va très bien, c'est elle qui meurt. Donc j'étais là, mais Cécile, c'est ma sœur, je dis merci Cécile, mais là, ça ne me rassure pas vachement. J'ai un problème dans ma vie et tu me... parle d'une femme qu'on a trois de problèmes. Donc sur le coup, j'ai eu un peu une réaction. Mais en fait, un mois après, je suis allée à la deuxième éco. Puis là, après l'éco, j'avais rendez-vous avec ma sœur où on a déjeuné ensemble. Et là, elle me donne l'image de Chiara. Et là, ça a été pour moi une révélation. J'ai compris que c'est le Seigneur qui me donnait Chiara pour m'accompagner. Et en fait, sa première fille avait la même pathologie que notre petite Emmanuelle. Et donc là, j'ai fondu en larmes. J'ai compris que j'avais une grande sœur et qu'elle allait m'aider. Je ne savais pas comment, mais elle allait m'aider.

  • Guillaume

    En fait, avec l'image, elle nous a aussi donné le livre qui raconte la vie de Chiara. Autant, comme l'a dit Gabriel, quand on raconte sa vie, ça peut paraître horrible, parce qu'elle a perdu deux enfants, parce qu'elle est morte à l'accouchement de son troisième. Mais en fait, dans le livre, on a découvert qu'elle vivait tout ça vraiment dans la foi, dans l'abandon, et qu'en fait, elle était heureuse. Bien sûr, elle souffrait. Elle souffrait de toutes ces épreuves. Mais ça nous a montré un chemin qu'on supposait dans notre cœur. Mais là, ça nous a montré que c'était possible. Que vivre ça avec Dieu, c'est oulever le coin du voile sur la vie éternelle et donc voir toutes les merveilles que Dieu nous réserve. Oui, Chiara a souffert, mais dans cette souffrance-là, elle a reçu tellement plus. Et c'est vrai que quand on lit son livre, on pleure beaucoup. Pour avoir les mouchoirs à côté du livre, ça c'est clair. Mais il y a aussi une sorte de joie profonde de se dire que oui, elle a tout compris au mystère de Dieu qui n'enlève pas la souffrance, mais qui lui donne un sang. sens. Et ça, en fait, c'est le seul livre qu'on a lu, parce qu'il y en a plein, des livres qui racontent des deuils, etc., qui donnent des conseils. Mais là, d'un point de vue spirituel, c'est le seul livre qu'on a lu qui nous a ouverts à vraiment un chemin. de vie, un chemin de vie dans l'épreuve.

  • Olivia

    En raison du même handicap de sa fille et de celui d'Emmanuel ?

  • Guillaume

    Alors il y avait ça comme similitude, mais c'est aussi une jeune fille qui est allée de 84, nous on est à peine plus vieux, elle s'est mariée la même année que nous, il y a plein de points communs, et puis on en découvre encore des points communs, et c'est vrai qu'on s'est sentis très proches par bien sûr le handicap de nos enfants respectifs, mais aussi par tous ces petits points communs et tous ces petits clins d'œil en fait. Quand on a commencé à prier avec qui aura On a senti cette paix intérieure, mais tout ça a été confirmé aussi par des signes très concrets. Et notamment, la sœur de Gabriel, toujours la même, qui était à Rome à ce moment-là, va prier sur la tombe de Chiara et juste à ce moment-là, elle tombe sur le père spirituel de Chiara, Flavito, qui n'habite pas à Rome. Puis juste après, l'oncle est à la tombe de Chiara. Donc cette rencontre mise en lien avec la famille terrestre de Chiara... nous a confirmé qu'il y avait bien un lien aussi spirituel. Et puis, ça nous a permis de créer ce lien avec sa famille et de confier notre histoire pour qu'il prie pour nous.

  • Gabriellle

    Et c'est vrai que moi, j'étais en train de lire le livre quand je reçois le message de ma sœur avec les photos. Et j'étais confirmée dans ce « Voilà ta grande sœur » . Et en fait, oui, et tous ses proches prient pour vous. Et pour moi, c'était vraiment le... Je croyais que j'étais... persuadée au fond de moi, mais pas très sûre de moi, que le Seigneur allait me proposer un chemin pour vivre quelque chose autour de cette grossesse. Il y avait un chemin, sauf que concrètement, je ne le voyais pas, je voyais le handicap. J'imaginais mon fils où il me manque le haut de la tête, j'imaginais l'enterrement, j'imaginais la mort de mon fils. Mais je sentais au fond de moi, il va y avoir un chemin, il va y avoir un chemin. Et la lecture de ce livre, elle me montre que oui, elle a eu un chemin, et toi aussi, le Seigneur, il va te montrer. votre chemin à vous avec Emmanuel et qu'il ne va pas vous abandonner et qu'on va avancer et qu'il y a un chemin de vie là-dedans.

  • Guillaume

    Et moi, d'un point de vue spirituel aussi, c'était aussi une grande sœur pour moi. Alors moi, je ne portais pas Emmanuel, mais ça m'a aidé à faire l'expérience de l'amour incommensurable de Dieu. En fait, j'ai senti... à travers les lectures de Kira, mais aussi à travers la prière, que Dieu me disait, regarde, ton fils, c'est pas sûr que tu le vois vivant un jour. Il faut que tu l'aimes maintenant. Et je sentais que c'était dur. C'est dur d'aimer un enfant qu'on n'a jamais vu, qu'on va peut-être jamais prendre dans ses bras. Donc c'est dur. Mais en fait, je me suis dit, mais c'est comme ça que Dieu nous aime. Et donc je me suis rendu compte de Dieu. l'immensité de ce mystère-là. Et quand Chiara nous invite à nous laisser aimer, c'est vraiment ça, ce mystère-là. C'est de se rendre compte que se laisser aimer par Dieu, c'est immense. On n'est pas capable de... d'aimer comme ça, bien sûr. Et le mari de Chiara, Enrico, il dit au début de nos fiançailles, Chiara, elle voulait que je l'aime comme Dieu nous aime. Ce n'est pas possible. Du coup, ça ne fonctionnait pas. Voilà. Et en fait, elle a fait cette expérience de transcrire dans sa vie l'amour de Dieu, de se laisser aimer. Et c'est comme ça qu'elle a rayonné. Et moi, j'ai fait cette découverte-là. Alors, progressivement, je mets des mots dessus aujourd'hui, mais à l'époque, Donc, je posais plein de questions et du coup, il m'arrivait de parler à Chiara dans la rue, de l'intégrer dans mes réflexions et je la sentais très proche. Aujourd'hui, c'est plus le cas, mais à ce moment-là, je sentais vraiment cette proximité de la communauté des saints, de se dire... Oui, je vis une épreuve et j'ai quelqu'un qui est à côté de moi, qui n'est pas loin, qui est juste là pour m'aider dans cette épreuve-là. C'est assez étrange parce que du coup, je n'avais jamais vécu ça avant. Mais c'est hyper rassurant de voir qu'on a des saints, des saintes qui sont là pour nous accompagner. Parfois, on se dit, Dieu, c'est tellement immense que c'est trop loin. Mais en fait, ils nous donnent ces moyens-là très proches pour nous aider et pour cheminer jour après jour. Alors oui, on se pose des questions, il y a des moments où on doute. Il y a d'autres moments où, quand on prie pour un miracle, on se dit « Mais c'est n'importe quoi ce que je suis en train de faire, ça n'a pas de sens. Pourquoi je prie pour un miracle ? Scientifiquement, c'est complètement stupide. Et puis même spirituellement, à quoi ça rime ? Est-ce que c'est pour moi que je veux un miracle ? Est-ce que c'est pour que Chiara soit déclarée bienheureuse ? Et qu'est-ce qui va se passer s'il y a vraiment un miracle ? Comment je vais le vivre ? Ça va être vachement compliqué. » Enfin, toutes ces questions-là, ces sentiments de de fraude, de culpabilité qu'on peut ressentir. Mais pour autant, continuer à demander ce miracle, c'est continuer à espérer au-delà de toute espérance. C'est aussi un acte de foi. Et je pense que c'est ce chemin-là que Dieu nous a fait faire avec Chiara pendant toute la grossesse.

  • Gabriellle

    C'est vrai, une des questions qu'on se posait, c'est s'il y a un miracle, est-ce que notre enfant, il sera libre dans sa foi ? C'est tellement énorme. Est-ce qu'il sera libre dans sa foi d'aimer Dieu ? Et Dieu nous veut libres ? Donc, on s'est posé plein de questions. qui nous ont permis de réussir à abandonner de plus en plus, s'abandonner au projet de Dieu.

  • Guillaume

    Et moi, j'ai eu dans ma prière la certitude qu'il y aurait des guérisons. Après, je ne savais pas si c'était des guérisons physiques, spirituelles, qui ça concernerait, mon fils, d'autres personnes, je ne savais pas. Mais j'ai eu vraiment cette conviction profonde que oui, il y aura des guérisons.

  • Gabriellle

    Je peux peut-être juste rajouter une chose, c'est que moi, à la fin de la lecture du livre de Chiara, je pouvais être en paix en imaginant le handicap de mon enfant. Alors qu'avant, même si j'étais en paix, on me disait Dieu est avec nous. après la lecture du livre de Chiara. Je pouvais me représenter mon enfant handicapé et me dire, je ne sais pas comment ça va être, mais je sais que quand il va naître, ça sera mon enfant et que j'aurai la grâce pour l'accueillir comme il est. Et pareil pour me représenter sa mort et son enterrement, qui au début, je m'effondrais. Et après cette lecture, c'était paisible. Je pouvais anticiper, préparer ça.

  • Olivia

    Est-ce que Chiara a été présente aussi lors de votre accouchement ?

  • Gabriellle

    Énormément.

  • Guillaume

    Alors, il faut savoir que l'accouchement, ce n'est pas passé exactement comme on l'avait prévu. C'était un accouchement qui était provoqué. On avait choisi, on avait négocié avec l'hôpital la date du 19 mars, qui est donc la date de la Saint-Joseph. Et en fait, vu la pathologie d'Emmanuel, l'accouchement était plus compliqué, plus long que prévu. Finalement, il est né le 20 mars. Et en fait, vu tous les produits aussi pour faciliter l'accouchement qui ont été mis, ça a déclenché chez Gabriel une grosse... c'est Moragi. Donc quand Emmanuel est né, on a pu faire venir les frères et sœurs dans la salle d'accouchement. Ça, c'était vraiment une chose qu'on souhaitait parce qu'on pensait que ça allait durer une demi-heure. Donc on avait tout fait pendant toute la grossesse et ça a été bon. combats aussi contre la bureaucratie de l'hôpital. Mais au final, tout s'est ouvert et les soignants ont été vraiment à l'écoute. Ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour écouter nos demandes.

  • Olivia

    Alors que vous étiez dans un hôpital public.

  • Guillaume

    Oui, oui, oui. Comme ce qu'on demandait était vrai, faisait du sens, en fait, ils se sont débrouillés pour que ça puisse se faire. Et je pense que surtout, il y a eu un bon coup de pouce de Dieu qui s'est débrouillé pour qu'effectivement Emmanuel naisse dans la nuit de vendredi à samedi. Donc, il n'y avait plus d'accouchement programmable. Donc il n'y avait plus de problème pour permettre cette rencontre avec les frères et sœurs. Et donc pendant un quart d'heure à peu près, le temps de baptiser Emmanuel, le temps de...

  • Olivia

    C'est vous qui l'avez baptisé ?

  • Guillaume

    C'est moi qui l'ai baptisé, oui. On avait une petite bouteille d'eau du Jourdain avec nous et c'est comme ça qu'on a baptisé Emmanuel. Et les frères et soeurs ont pu le voir. Et puis au bout d'un moment, comme vous voyez, elle a fait cette hémorragie. Donc ils ont fait sortir tout le monde. Et là, j'ai vu de plus en plus de soignants, de plus en plus d'hommes qui rentrent dans la salle d'accouchement. Et quand vous avez des hommes dans une salle de naissance... c'est pas bon signe.

  • Gabriellle

    C'est que les soins deviennent physiques.

  • Guillaume

    Je vais te laisser raconter, Gabrielle, comment toi tu as vécu les choses, mais on avait, dans la salle de naissance, on avait fait le choix d'amener la statue de Notre-Dame de France et l'image de Chiara. Donc on avait un petit oratoire qui surprenait. prenez un peu les gens qui rentraient, notamment les soignants, ils ne sont pas habitués, mais savoir qu'on peut très bien amener son petit oratoire à l'hôpital, c'est autorisé. Il faut le faire, bien sûr, dans le respect des sensibilités des gens, mais pour nous, c'était important et en fait, au contraire, ça a plutôt facilité le contact. Il y a la discussion avec les soignants. Mais donc, on avait cette présence de la Vierge, cette présence de Chiara à nos côtés. On ne pensait pas que ça allait servir parce que Gabriel a fait une hémorragie. On pensait que ça allait juste nous permettre d'être paisibles avec notre fils et que tout allait se passer comme pour Chiara. Mais en fait, ça ne s'est pas passé comme pour Chiara.

  • Gabriellle

    Donc, à ce moment-là, les soins commencent à s'intensifier. Guillaume est à côté de moi, avec Emmanuel dans les bras. Et l'image de Chiara qui tient... collé à Emmanuel et il me tient l'épaule. Moi, à ce moment-là, j'ai le sentiment d'être en croix avec Jésus. Je n'ai pas des clous, mais j'ai des perfs. J'ai des soins très intensifs. Je n'ai plus d'intimité parce que ce sont des soins qui sont très intrusifs. J'ai juste un léger drap sur moi pour le respect. me donner un semblant de dignité dans les circonstances. Les soins sont douloureux. Et à ce moment-là, je vois Jésus. Je n'ai pas eu d'apparition. C'est vraiment dans une image dans mon cœur qui est très forte, qui s'impose à moi. Je vois Jésus en croix. Et je vois de cette croix et de ce don que Jésus fait de sa vie, un rayonnement qui sauve le monde. Et je me vois, moi, en croix à côté. Et là, j'ai un petit dialogue avec Jésus en disant... Moi, j'ai de la chance, les soignants sont là, mais ils veulent me sauver. Ils sont gentils. Toi, tu souffrais. Toi, on te persécutait. J'avais très soif parce que ça avait 24 heures que j'étais en train d'accoucher, qu'on ne m'avait pas donné d'eau. Je leur disais que j'avais soif et qu'ils ne pouvaient pas me donner à boire parce qu'ils savaient qu'il y aurait le bloc derrière. Donc, ils me donnaient une compresse dans la bouche. J'étais là, mais toi, Jésus, c'était du vinaigre. et voilà j'étais vraiment il y a un moment où j'ai senti le Oui, il y avait ces 10-15 soignants autour de moi qui s'affairaient et qui n'arrivaient pas très bien d'ailleurs. Ils n'arrivaient pas à stopper l'hémorragie. Mais j'ai senti qu'il y avait aussi dans la pièce, je sentais la présence de tous les priants. Parce qu'il y avait des gens qui priaient pour nous. Et j'ai senti que c'était eux qui me portaient. En fait, ce n'était pas juste les soignants. Il y avait les soignants, mais il y avait aussi les priants. Les priants sur terre, mais aussi les priants au ciel. Et là, j'ai senti... Pour moi, je sentais... La présence de Jésus, je sentais Chiara, je sentais aussi Padre Pio. Et à un moment donné, j'ai senti comme mon âme... J'ai mis beaucoup de temps à trouver les mots, et d'ailleurs, je n'arrive toujours pas très bien, mais je sentais comme mon âme aspirait. C'est comme si Dieu, c'était comme un aimant, mais qui devenait aimant qu'à partir du moment où moi, je lui disais oui. Oui, je veux aller vers toi. J'avais vraiment cette question. Et là, c'est devenu mes... Comme une évidence pour moi, c'est mais oui, en fait, on est fait pour ça. On est fait pour le ciel. On est fait pour aller vers Dieu. On est créé pour ça. C'est vraiment une prise de conscience. Quelque chose que j'ai senti et je me suis sentie pleine d'amour. Je voyais tout avec amour. Et voilà, à ce moment-là, les soignants disent en fait, on n'y arrive pas. Et il va falloir passer au bloc. Je sais que je ne suis pas capable d'aller au blog, je ne suis pas capable de supporter l'anesthésie générale. Je suis trop fatiguée. Là, ils me disent qu'on n'a pas le choix, c'est le protocole médical.

  • Guillaume

    En fait, ce qu'il faut savoir, c'est qu'avant, Gabriel avait reçu cette parole qui disait « Prépare-toi à cet accouchement comme à ta mort » . Elle m'en avait parlé. Et à ce moment-là, l'interprétation qu'elle en faisait, c'était « Si mon enfant, s'il y a un miracle, il faut que mon cœur soit converti, parce que je ne peux pas accueillir un miracle, c'est-à-dire la venue de Dieu dans ma vie et dans la vie de mon enfant. » de notre enfant sans être prête. Et puis l'autre chose...

  • Olivia

    C'est que l'enfant n'est pas de handicap, c'est ça ?

  • Guillaume

    Voilà, c'était le miracle qu'on demandait avec toutes ces étapes progressives de détachement pour arriver à une demande qui était, bon ben Jésus, ce que tu veux, mais on continue à te le demander quand même, mais après c'est ce que tu veux. Donc ça, il fallait être prêt pour ça. On s'était confessé, on avait fait des démarches pour être prêt pour ça. Et dans la parole que Gabriel a reçue aussi de ce « Prépare-toi comme à ta mort » , c'était que si jamais notre enfant mourait, ce qui était la probabilité médicale, même la certitude médicale, c'était de pouvoir l'accompagner à ce moment-là. Donc préparer à la mort, c'était préparer à la mort aussi de notre fils. Mais seulement moi...

  • Gabriellle

    Pouvoir l'amener à Jésus, en fait.

  • Guillaume

    Voilà. Mais seulement moi, quand elle m'avait parlé de ça, moi j'ai dit, bon, ok, elle a une parole et tout, très bien. Je ne savais pas du tout que ça allait être sa mort à elle pour de vrai, quoi.

  • Gabriellle

    Moi non plus. C'était vraiment, vraiment, prépare-toi comme à ta mort. Mais je m'étais fait une explication sans se dire, imaginez pouvoir être en danger, en fait.

  • Guillaume

    Quand elle a commencé à aller mal, forcément, je me suis souvenu de ça. Au moment où les médecins l'ont déplacée pour pouvoir l'emmener au bloc, Gabrielle s'est tournée vers moi. Elle m'a dit « Je t'aime, je vous aime tous. » Pas de regrets, on a fait le choix de l'amour. C'est le seul choix du bonheur. Moi, face à ça, je n'ai pas su quoi répondre. Je n'avais pas de mots, je n'ai rien dit. Mais j'ai pris l'image de Chiara que j'avais mise à côté d'Emmanuel et je lui ai donné. Et donc, elle est partie au bloc avec l'image de Chiara.

  • Gabriellle

    C'est vrai, quand j'ai reçu cette image, je n'avais pas pensé à ça. Et je me suis dit, ah oui, là, en fait, il n'y a plus que ça. En fait, il n'y a plus que l'intercession. Parce que là, naturellement, biologiquement, je sais que je ne suis pas capable de supporter. mais Si Chiara intercède et si Dieu choisit de changer le cours des choses, oui, je peux m'en sortir. Donc après, je pars au bloc. Ils me disent votre image, on va la poser. Ils n'aiment pas tellement qu'il y ait des images pas désinfectées dans un bloc opératoire. Et là, ils ont vu aussi dans quel état j'étais. J'ai dit non, non, je pars avec. Je m'en fiche si elle est perdue, je m'en fiche si elle est abîmée, mais je pars avec Chiara au bloc.

  • Guillaume

    Et donc au bloc, après tu étais sous anesthésie générale, et effectivement tu ne l'as pas supporté. Il y avait une hémorragie, mais il y avait aussi une septicémie en cours. Et au moment où tu es passé au bloc, ça s'est transformé en choc septique. C'est-à-dire que le cœur s'est mis en blackout. Et donc ils ont dû te réanimer en faisant un choc pour réanimer le cœur. Donc ça on l'a su après, évidemment. Et là tu étais plus consciente, donc tu ne le savais pas. Mais les médecins nous l'ont dit après. Effectivement, ce que tu avais ressenti s'est avéré vrai. Mais tu t'es réveillée.

  • Gabriellle

    Voilà, je me suis réveillée dans la salle de réveil. Et là, la première chose que je vois, c'est l'image de Chiara sur la table de nuit à côté de moi. Et je dis, ah, mais je me suis réveillée. Ça veut dire que je suis sauvée. Sans savoir que j'avais été réellement en danger pendant cette période-là. Et donc après, les soignants, au bout d'un moment, me disent, en fait, il faut que vous partiez en réa. Vous êtes trop faible. J'imagine. Mais non, c'est fini. Bon, ils m'ont expliqué ce que c'était un choc sceptique parce que je ne savais pas, je ne connaissais pas. Je dis, mais en même temps, je vous l'avais dit, mais maintenant, je vous dis que c'est fini, je suis sauvée. Bon, encore une fois, on m'a dit, on ne vous demande pas votre avis. C'est le protocole. Voilà, c'est le protocole. Vous devez partir.

  • Guillaume

    Le risque, c'est qu'elle fasse un deuxième choc et qu'en matière, en fait, ils ne pourraient pas l'a réanimé une deuxième fois. Et moi, je voyais ma femme qui était toute blanche, qui certes était sauvée, mais... Mais je comprenais aussi les médecins qui voyaient encore tout ce qui leur restait à faire. J'ai accompagné Gabrielle dans l'autre bâtiment en réanimation adulte où elle était prise en charge pendant toute une nuit.

  • Olivia

    Et qu'est-ce que vous faisiez pendant cette nuit ? où Gabrielle était ?

  • Guillaume

    Moi, du coup, je suis revenu avec Emmanuel parce qu'en fait, Emmanuel était toujours bien là. Donc, ça faisait quelques heures. Et donc, moi, je suis allé en néonate avec Emmanuel. On s'est installé dans la chambre qu'ils avaient prévue. pour lui. Il n'y avait que des gens inquiets, parce qu'il voyait que mon fils, sa vie ne tenait qu'à un fil, ma femme était en réa, et que moi, ça faisait 36 heures que je n'avais pas dormi. Mais dans cette nuit-là, moi, je me suis retrouvé dans la nuit avec Emmanuel à mes côtés. Et honnêtement, j'ai passé une nuit horrible, parce que je me posais plein de questions. Franchement, j'avais prévu tout jusqu'à une demi-heure après la naissance. Et après, un énorme vide. Je n'avais Moi, j'aime bien prévoir les choses. Mais là, je n'avais même pas imaginé ce qui aurait pu se passer après. Donc, tout ce que je vivais était nouveau.

  • Olivia

    Donc, vous étiez dans cette chambre avec Emmanuel. Et moi,

  • Guillaume

    je me posais la question, mais qu'est-ce que je fais si Gabrielle meurt ? Qu'est-ce que je fais si Emmanuel meurt pendant qu'il est là ? là-bas, comment je vais dire ça aux enfants, aux autres, aux frères et sœurs. En gros, c'était qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, qu'est-ce que je dois faire, et tout ça, c'était tellement indistinct, parce qu'il y avait tellement de questions qui s'entrechoquaient dans ma tête, que j'endormais pas, j'étais vraiment pas bien. Et à un moment, j'ai entendu, distinctement, dans ma tête, La phrase qui est marquée sur la tombe de Chiara, la phrase c'est l'important dans la vie, ce n'est pas de faire quelque chose, c'est de naître et de se laisser aimer. Et j'ai entendu cette phrase, et d'un coup, j'étais en paix. D'un coup je savais...

  • Olivia

    Tout ce cheminement qu'on avait fait pendant la grossesse, toute cette découverte de l'amour de Dieu, de laisser passer cet amour. Moi, le Père, comme Saint Joseph, a laissé passer l'amour de Dieu de manière transparente pour son fils Jésus. Moi, tout ça, en fait, était limpide. Je savais ce que je devais faire, je n'avais plus peur, j'étais complètement en paix, j'avais complètement confiance. J'étais avec mon fils, je devais l'aimer, je devais juste être là. J'ai juste aimé ma femme qui était en réa dans l'autre bâtiment. Et c'était beaucoup plus simple.

  • Gabriellle

    Moi, à ce moment-là, dans ce moment de départ en réa, j'ai essayé un peu de lutter pour ne pas y aller en disant que ça ne sert à rien. Et puis, j'ai eu dans le cœur, en fait, laisse-toi faire. Jésus va profiter de ce temps-là pour faire quelque chose entre Guillaume et Emmanuel pour qu'ils aient un lien d'attachement fort. Donc, je me suis dit, OK, bon, j'y vais. D'accord, vous voulez que je le perde. On ne me demandait pas mon avis, mais j'avais accepté qu'il fallait que je m'éloigne et que je sois dans un service à part sans pouvoir être avec mon fils. Parce que c'était ça le sujet, c'est que je ne pouvais pas être dans le même service que lui. Mais j'avais compris que c'était un moment qui allait être fort pour Guillaume et Emmanuel.

  • Guillaume

    La chance qu'on a eue, c'est qu'Emmanuel a vécu quatre jours au total, qu'il a pu voir sa maman qui rentrait de réa le dimanche. Il a pu recevoir aussi le sacrement de confirmation grâce à l'aumônier de l'hôpital.

  • Gabriellle

    Il a pu revoir ses frères et sœurs plusieurs fois. À la fin, c'est l'équipe médicale qui se battait pour nous auprès des cadres pour permettre encore une visite, même si on était en période de couvre-feu, de Covid, où les règles s'étaient à nouveau resserrées. Mais voilà, tout a été possible.

  • Guillaume

    C'était beau de voir, et je pense que tout le monde a été touché par ça, de voir ce... petit être fragile, que tout le monde aurait dit, un enfant légume qui ne peut pas... Forcément, il est touché au cerveau, donc qu'est-ce qu'il peut ressentir, etc. Et en fait, que son âme était bien présente. Les gens qui venaient dans la pièce sentaient une présence d'Emmanuel. Il y avait quelque chose. Alors oui, il ne bougeait pas comme un bébé normal. Il était handicapé, mais il ne souffrait pas et il était très présent. J'ai vu, j'ai constaté qu'au moment où Gabrielle venait, quand j'allais la chercher en suite de couche et que je l'amenais en néonate, le pouls et l'oxygénation du sang augmentaient chez Emmanuel.

  • Gabriellle

    Il était mieux près de sa maman. En fait, il me reconnaissait.

  • Guillaume

    Et moi, je me souviens de la chef de service qui est venue. trois jours, un truc comme ça. En fait, il faut se dire qu'ils n'avaient jamais vu ça. Même dans un très gros hôpital parisien, ils n'avaient jamais vu ça. Et en fait, ils ne savaient pas l'expliquer. Et elle m'a dit, la personne qui le connaît le mieux, qui sait le mieux ce qu'il faut faire, c'est vous, monsieur. Je me suis dit, waouh, j'ai vu cette humilité du médecin qui reconnaît qu'on ne sait pas tout. Et j'ai vu aussi que finalement, il faut aussi se faire confiance. Et quand je disais laisser passer l'amour de Dieu, ça, c'est mon rôle de père. c'est aussi Dieu qui peut me montrer ce qu'il faut faire et tout et qui peut me dire vas-y, fais ce qui te semble bien si ton fils tu l'as tenu dans les bras plus que tout le monde ici ça nous a permis aussi d'accompagner Emmanuel jusqu'à la mort et de manière paisible bien sûr c'est difficile de voir son enfant mourir on a pleuré toutes les larmes de notre corps mais Mais Gabrielle, toi, tu savais que ce qu'il attendait, c'était beau. Et puis, on était en paix, en fait.

  • Gabriellle

    C'est vrai, moi, j'ai réalisé à quel point ça avait été un cadeau, ce que j'avais vécu pendant les soins intensifs, parce que j'ai senti qu'on était faits pour le ciel et qu'il y avait une vraie joie à rejoindre Jésus. Et donc à la fois je pleurais parce que j'avais mon fils dans les bras en train de mourir et je pleurais. Et à la fois je lui disais avec un sourire, vas-y c'est trop bien. C'était pas j'ai appris que, je crois que, c'était je l'ai senti dans ma chair. Et quelque part je t'envie aussi d'aller retrouver Jésus comme ça, d'être plongée dans l'amour de Dieu.

  • Olivia

    Est-ce que vous pourriez dire aujourd'hui que la naissance d'Emmanuel finalement a apporté les guérisons dont vous parliez ? Guillaume, et du fruit dans votre vie ?

  • Guillaume

    Les guérisons, oui, parce que Gabrielle a été sauvée aussi. Elle a été soignée par les médecins, mais je pense qu'elle a été sauvée par l'intercession de Chiara, pour moi c'est clair. Et puis on a vu beaucoup d'autres guérisons aussi. de nous, en fait, des gens qui ont été touchés par notre histoire. Nous, on en a parlé assez librement parce qu'on voulait éviter que les gens se disent « Ah, super, vous êtes un enfant, c'est pour quand ? » etc. avec un grand sourire et qu'en fait, quand on apprend que c'est une grossesse difficile, que c'est un enfant qui est fragile... Les gens se sentent gênés. Donc on a préféré le dire spontanément, mais en même temps le vivre comme on le vivait là. On avait cette paix, donc en fait on pouvait la transmettre. Et ça a interrogé beaucoup de gens. Ça a aussi révélé des choses. Les gens qui ont vécu ce type d'épreuve ou tout ça, qui nous ont parlé, qui nous ont confié ça et qui ont prié avec nous. Et ça, cette expérience de prière avec plein de gens, je pense que les gens qui ont prié pour nous, avec nous, j'ai envie de dire plutôt, ils ont reçu des grâces. Et il y en a certains qui ont reçu des grâces de guérison ou de réconciliation, des choses, on ne peut pas forcément dire ça au micro, mais on a vu des choses étonnantes, vraiment. Et c'est vrai que l'enterrement, nous, on savait qu'il y avait à peu près 35 personnes, c'était nos familles, et après on a... On a dit à l'école de nos enfants, qui est une école privée, donc l'école avait fait une démarche aussi un peu de prière. On leur a dit, si vous souhaitez venir, vous êtes les bienvenus. Et que c'était une fête qu'on voulait vivre comme un baptême, dans la joie de la résurrection. C'est notre enfant va au ciel. On appelait ça, pas un enterrement, mais un ancièlement. Et en fait, l'église était pleine. Et on n'a pas compris, il y avait beaucoup de gens qu'on ne connaissait pas. Et la chose qui a été aussi très touchante, c'est qu'à la fin, À la fin de l'enterrement, il y a eu des applaudissements qui sont très spontanément. Alors sur le coup, j'ai sursauté en me disant, mais qu'est-ce qu'ils font, quoi ? Puis j'étais là, mais en fait, le message de résurrection qu'on sent dans notre cœur, qu'on vit, ils l'ont senti aussi. Et tout le monde nous disait merci à la fin, en disant, normalement, on ne dit pas ça, mais là, on veut juste vous dire merci pour ce témoignage. Ça a été pour moi très touchant en relisant, en regardant. en fait très dernièrement trois ans plus tard, en regardant plus de choses sur Chiara, de voir la vidéo de son enterrement et de voir que c'était la même chose. Tout le monde a applaudi à la fin et avec des gens qui sont venus un peu de partout, des gens qu'elles ne connaissaient pas, qui ne connaissaient pas les proches. Et on s'est dit, là, c'est un petit signe, un petit signe de Chiara. C'est ce message de la foi en la résurrection.

  • Olivia

    Merci beaucoup pour ce témoignage bouleversant. Vous entendrez encore des heures, parce qu'on voit combien ça vous a nourri, cette épreuve, même si c'est évidemment très difficile. Je vous propose donc de terminer par les trois questions que nous posons à tous nos invités. Donc le premier, c'est quel conseil vous donneriez à des parents qui vivraient la même épreuve que vous ?

  • Guillaume

    Alors moi, je pense que le conseil que je donnerais... C'est ce qu'on a fait nous, mais on n'a pas dit quelle était la pathologie dont souffrait Emmanuel. On a gardé ça pour nous pendant quasiment toute la grossesse, on l'a dit juste à la fin. Pourquoi ? Parce qu'on ne voulait pas que notre enfant soit enfermé dans son handicap. Et en fait, comme c'est un handicap qui est un peu trash, quand on se l'imagine, Ça pouvait aussi être quelque chose de douloureux parce qu'on nous renverrait ce handicap-là, alors que nous, ce qu'on voyait et ce qu'on vivait avec notre enfant, c'était cette histoire de relation d'amour. Il y a des gens qui ne l'ont pas compris, ça, ou qui l'ont compris très tard. Même à votre enfant ? même à nos enfants on leur a dit une semaine avant en leur montant un petit Playmobil on leur a dit il y avait deux Playmobiles un qui avait ses cheveux et l'autre pas il n'a pas de cheveux donc il aura un bonnet pour masquer ça mais il a toujours son sourire il a toujours tout le reste comme un Playmobil normal pour notre bébé c'était pareil c'était un bébé tout à fait normal et son âme elle fonctionnait très très bien le fait de ne pas le dire aussi ça nous a permis de demander la prière des gens et ça c'est vraiment important aussi ils n'ont pas prié pour quelque chose qu'ils auraient imaginé avec leur esprit, ils ont prié juste avec leur cœur et c'est ça qu'on a ressenti et qui a créé cette communion et je pense que les priants, toute cette chaîne de prière, il y a des conversions qui ont eu lieu chez eux parce que en priant en fait on reçoit des grâces, la prière c'est une grâce et ça c'est toutes les grâces qui ont été semées par Emmanuel et demander des miracles demander plein de miracles Merci. Il y en a forcément parce que Dieu entend nos prières et que c'est bon. Par contre, ce n'est pas toujours ce qu'on attend, comme on l'attend. Donc, c'est demander des miracles tout en rentrant dans ce chemin d'abandon, en disant c'est toi qui sais ce qui est vraiment bon.

  • Olivia

    Un livre qui vous a rejoint ?

  • Gabriellle

    On a rapporté le livre de la vie de Chiara qui s'appelle « Nous sommes nés et nous ne mourrons jamais plus » . C'est un livre qui a été écrit par Christian Apaccini et Simone Torezzi, qui sont des amis du couple de Chiara et Enrico. Ils voulaient que ce soit écrit par quelqu'un d'autre, Enrico, parce qu'ils ne se sentaient pas d'écrire la vie de sa femme. Et ils disaient, pour autant, il faut écrire, parce que sinon, on va commencer à raconter n'importe quoi sur Chiara. Et effectivement, c'est un livre qui est très simple, qui est bouleversant, comme on l'a dit. On sait qu'il y a pas mal de gens qui l'ont lu dans notre entourage. On a semé quelques livres autour de nous et on encourage vraiment les gens à le lire pour découvrir Chiara parce que c'est une très, très belle histoire et c'est quelqu'un qui peut vraiment accompagner des couples, des personnes en deuil, etc., des gens qui en ont besoin.

  • Guillaume

    Et on sait qu'elle le fait pas que avec nous. On a rencontré depuis d'autres personnes qui ont été vraiment accompagnées très, très concrètement par Chiara.

  • Olivia

    Est-ce que vous avez une prière qui vous a aidé ?

  • Gabriellle

    Alors ça, c'est un piège pour moi parce qu'en fait, c'est impossible de dire une prière. on en a plein il faut la rester au micro vous n'avez le droit qu'à une prière je voudrais juste dire il y a le psaume 90 qu'on a vraiment vécu très fortement il y a le psaume 22 avec le Seigneur et mon berger peut-être je veux juste dire une prière de Sainte Thérèse qui s'appelle mon chant d'aujourd'hui où elle dit ma vie n'est qu'un instant il est très très beau où en fait elle dit je ne suis pas capable de faire des des grandes choses, de me projeter sur quelque chose de très grand, mais il suffit de faire des... Aujourd'hui, je peux faire ce tout petit effort, mais en fait, pour Jésus, ce petit effort, il est éternel, parce que pour Jésus, un jour, c'est comme Milan. Je vais laisser Guillaume...

  • Guillaume

    Alors, parce qu'on savait, on connaissait la question avant, et Gabrielle m'a dit, effectivement, il y a un chant... qui nous a pas mal accompagnés, qui, je pense, peut résumer un petit peu aussi ce qu'on a vécu de cette relation à Dieu. Mais ce n'est pas une prière, c'est plutôt Dieu qui nous parle, qui nous dit « acceptes-tu de mourir avec moi ? » Donc si tu veux, tu peux le chanter.

  • Olivia

    Alors là, je n'osais pas vous le demander.

  • Guillaume

    Acceptes-tu de mourir avec moi ? Toi à qui je donne vie, n'aie pas peur de ce chemin devant toi. Moi, je précède ton pas. Demeure en moi pour trouver la vraie vie. Hors de moi, tu ne peux rien. Laisse-moi étreindre ton cœur et ta vie, afin de porter du fruit.

  • Olivia

    Alors là, je crois que c'est la première fois de toutes les émissions de Un beau jour, qui sont pourtant nombreuses, qu'on a une prière chantée. Merci Guillaume.

  • Guillaume

    N'hésitez pas à aller voir le chant, parce que le reste des couplets sont très très beaux, mais c'est un peu long.

  • Olivia

    D'accord, c'est pas fini alors. Je vais vous poser une question à laquelle vous ne vous attendez pas. Qu'est-ce que vous diriez à Dieu le jour où vous allez le rencontrer ?

  • Gabriellle

    J'attends ce moment. Depuis ce jour de cet accouchement, je suis très heureuse de vivre et je suis très heureuse d'être là avec mes enfants, pour mes enfants, pour mon mari, pour vivre tout simplement. Mais je sais qu'on est fait pour ça, donc je n'ai qu'une envie, c'est de pouvoir aimer avec Jésus.

  • Olivia

    Moi, je pense que je lui dirais merci parce que c'est tout le temps des surprises avec Dieu. Des surprises dans le sens où il nous surprend de nous proposer tellement de bonheur. Et parfois, on passe par des moments qui sont difficiles. Mais quand on cherche Dieu, quand on met nos pas dans ses pas, il y a toujours des choses à découvrir. C'est sans fin. Moi, peut-être que ce que je lui demanderais aussi, c'est montre-moi. Tout ce que je n'ai pas encore vu. J'ai pu me rendre compte à travers tout ce qu'on a vécu que Dieu, il était là partout. Il était là avant que la grossesse commence. Il préparait les choses. Il était là pendant. Il était là après. Le temps était aussi une dimension qui n'était pas du tout pareille pour Dieu. Il est là aussi si on choisit de s'éloigner. Ce mystère-là, pour moi, si je voyais Dieu, je lui dirais « Mais montre-moi tous ces trucs-là, c'est ouf, tout ce que tu nous as proposé. » Et on a vu, là, à travers notre histoire, des coïncidences qui n'en sont pas. mais des choses qui nous révèlent la présence de Dieu dans notre vie très concrètement. Et je suis sûr qu'il y en a plein que je n'ai pas vues du tout. J'ai envie de dire, montre-moi tout ça. J'ai tellement envie de voir que ma vie terrestre, déjà tu étais pleinement avec moi, et que ma vie éternelle, là je suis sûr, je serai pleinement avec toi. Merci beaucoup pour ce témoignage très profond et qui va beaucoup aider les couples qui seront peut-être éprouvés comme vous. Merci, Gabrielle et Guillaume.

  • Gabriellle

    Merci.

  • Olivia

    Merci de votre écoute et merci d'être toujours plus nombreux à écouter Un beau jour, à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux. et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Pour découvrir d'autres témoignages de feu, vous pouvez bien sûr écouter tous les épisodes du podcast, mais aussi lire chaque semaine nos rencontres dans le magazine Famille Chrétienne. Et enfin, n'hésitez pas à découvrir les différents podcasts de Famille Chrétienne. Tous Saints, ces témoignages de foi racontés par Bénédicte de Lélis, Maman Prie, Sexo, Sacrée Histoire, et d'autres encore. Merci et au prochain lundi du mois pour un nouvel épisode.

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