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Une autre idée du zoo

Sabu, premier bébé okapi du Bioparc

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31min |05/05/2023
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Description

En mars 2023, Sabu a été le premier okapi à naître au Bioparc. Animal rare et méconnu, endémique des forêts tropicales de République Démocratique du Congo, l'okapi est très peu présent en parc animalier. Sabu est le 4ème petit à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis au Bioparc, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire. C'est qu'on se lève la nuit, on checke le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Une autre idée du zoo, le podcast du Bioparc de Doué-la-Fontaine. Pour la première fois de son histoire, le Bioparc de Doué-la-Fontaine peut annoncer la naissance d'un bébé okapi. Cet animal rare et méconnu, endémique des forêts du Congo, est très peu présent en parc zoologique. Sabu est le quatrième à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Salut Amélie ! Salut Aurélie !

  • Speaker #1

    Donc Amélie, tu travailles au Bioparc en tant que soigneuse sur le secteur girafidés ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc tu t'occupes des girafes, comme son nom l'indique, et des okapis ?

  • Speaker #0

    Les okapis, c'est ça

  • Speaker #1

    C'est ton secteur ?

  • Speaker #0

    C'est mon secteur, donc je suis un peu plus coté okapis, mais effectivement je m'occupe de plein d'autres animaux ici au parc, et en l'occurrence les girafes.

  • Speaker #1

    Et depuis combien de temps tu t'occupes de ces animaux ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Eh bien depuis 5 ans à peu près. Je travaille au Bioparc et pareil, je travaille depuis à peu près 5 ans sur le secteur girafidés.

  • Speaker #1

    Donc dès que tu es arrivée ici, tu as tout de suite été avec ces animaux-là ?

  • Speaker #0

    Oui, tout de suite, sauf que quand j'ai commencé, pendant 3 ans à peu près, j'étais polyvalente. Je faisais en partie girafidés et en partie carnivores. Donc pas du tout les mêmes espèces, pas les mêmes catégories d'animaux. Et là, depuis vraiment deux ans, je ne me suis consacrée qu'à la partie girafidés.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc tu es arrivée au Bioparc il y a cinq ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'était un métier que, tu voulais travailler au Bioparc ? c'était le métier de soigneur ? C'était quelque chose que tu as toujours voulu faire ?

  • Speaker #0

    Alors de base, pas du tout. Moi, je ne connaissais pas vraiment le métier de soigneur animalier. Et j'ai commencé, on va dire, entre guillemets, à faire des études en fac, donc des études de biologie, donc pas du tout le métier soigneur-animalier. Et après, on va dire qu'il se sont passées des choses un peu personnelles dans ma vie qui ont fait que j'ai un petit peu tout remis en question et j'ai un petit peu revu mes plans de carrière. Et j'ai décidé aussi de profiter un petit peu et donc c'est là que j'ai commencé à beaucoup voyager également à l'étranger, et notamment dans des associations qui travaillaient pour la sauvegarde des espèces en milieu naturel, notamment en Afrique du Sud et au Pérou. Et donc au Pérou, j'étais surtout avec des primates. Et après, je me suis rendue compte que finalement, travailler avec les animaux, c'était plus quelque chose qui me correspondait que d'être enfermée toute la journée en labo. Et c'est comme ça que je me suis renseignée sur le métier de soigneur, que j'ai commencé à faire des stages en France. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Bioparc.

  • Speaker #1

    Et par hasard finalement au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Au hasard, parce que j'avais postulé, et puis on m'avait proposé un stage, et puis finalement, j'avais pas accepté, parce que j'avais d'autres stages en tête, etc. Et puis quand même, je me suis dit, bon Bioparc, ils sont quand même assez réputés en France, dans le monde animalier, donc ça serait quand même dommage de ne pas y passer, faire un petit tour de l'intérieur. Et donc c'est comme ça que j'ai repostulé, et que finalement -tu es rentrée en saisonnière- en tant que stagiaire pour un mois et après je suis tombée directe sur le secteur carnivores mon premier jour avec Aurélie, responsable carnivores. Et puis voilà ça a été une découverte incroyable et du coup c'est comme ça que ça s'est finalisé un mois après en commençant en tant que saisonnière et après un CDI 3 ans après. Après, le travail est quand même complètement différent, parce que c'est vrai que quand on est en milieu naturel, on ne fait pas le même travail qu'ici. Mais c'est vrai que d'un point de vue, oui, conservation, le fait aussi de pouvoir discuter avec les visiteurs, les sensibiliser, etc., ça gardait toujours cet aspect concret pour moi. Le fait aussi qu'il y ait énormément de Projets Nature, c'était quelque chose qui me correspondait, parce que je voulais vraiment que... Encore une fois, que ce soit concret et que j'ai l'impression de servir à quelque chose. Et c'est vrai que le milieu naturel, ça peut être très joli, c'est quand même très difficile à vivre au quotidien. Donc finalement, j'ai un peu choisi la facilité et là, c'est pas plus mal.

  • Speaker #1

    D'accord. Bon, et alors aujourd'hui, tu travailles quotidiennement avec les okapis. Est-ce que tu peux nous parler de l'espèce et des deux individus qu'on a ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Oui, donc du coup, moi je travaille comme tu disais, principalement avec les okapis. Du coup, c'est une espèce endémique du Congo, ce qui veut dire qu'à l'état naturel, on la retrouve uniquement dans ce pays-là, en Afrique. Et du coup, la légende africaine dit que c'est un mélange entre trois espèces, donc le cheval, le zèbre et la girafe. Bien évidemment, ça reste une légende. On se doute bien que ce ne sont pas ces trois espèces ensemble qui se sont accouplées pour n'en faire qu'une, bien évidemment. Mais l'okapi est le plus proche cousin de la girafe, ils appartiennent à la même famille, la famille des Girafidés, comme tu as dit tout à l'heure. Et voilà, donc ils ont plein de similitudes, mais aussi plein de différences qui font que ça reste quand même des animaux, enfin une espèce à part entière, et même si elle ressemble beaucoup aux girafes, elle est quand même très différente.

  • Speaker #1

    Oui et puis c'est un animal qui est assez méconnu finalement. Il est présent que dans 4-5 parcs zoologiques en France. Et quand on parle d'un okapi, on a un peu de mal à savoir effectivement à quoi ça ressemble, tant qu'on ne l'a pas rencontré en vrai.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout une espèce qui a été découverte très tard en milieu naturel. Donc, plus tard que la plupart de toutes les autres espèces qu'on a l'habitude de croiser en parc zoologique. Et c'est vrai que par rapport à ça, elle n'est quand même pas très connue.

  • Speaker #1

    D'accord, donc aujourd'hui c'est un couple qui marche, ils s'entendent bien nos deux okapis. Donc il y a deux ans, Béni a déjà été gestante, elle a eu un premier petit qui malheureusement n'a pas survécu après la naissance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que malheureusement il n'a pas survécu, donc ça a été un très gros coup dur pour l'équipe et surtout pour moi je dois dire. Ça a été vraiment très très compliqué et encore là, des années après... On se souvient quand même toujours de ce qui s'est passé et on se dit que c'est dommage.

  • Speaker #1

    C'est toujours des moments qui sont de toute façon marquants pour l'équipe. Autant les naissances sont des grands moments de joie. Quand le petit vit comme ça quelques jours, quelques heures et que finalement il ne survit pas, c'est d'autant plus difficile parce que tu te dis que ce n'est pas passé loin, que ça marche bien.

  • Speaker #0

    C'est ça et puis on l'attendait vraiment parce que je pense que tous les gens qui travaillent sur le secteur ou qui ont travaillé se sont pris d'affection pour Béni. parce que voilà, elle est trop mignonne, elle est géniale. Et c'est vrai que voilà, elle est très attachante. Et puis quand on a vu que les accouplements commençaient potentiellement à fonctionner, que ça marchait plutôt bien, qu'ils s'entendaient très bien, parce que ça n'a pas été gagné ça non plus dès le début, c'est vrai qu'on a mis beaucoup d'espoir dans de la repro. Et voilà, c'est vrai qu'il est un peu arrivé comme un énorme miracle. Et c'est vrai qu'on est monté très vite en...

  • Speaker #1

    En émotions ?

  • Speaker #0

    En émotions et en adrénaline, et on est redescendus assez vite aussi. Donc ça a été très, très difficile.

  • Speaker #1

    Et alors aujourd'hui, de nouveau, une attention toute particulière se porte sur Béni.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Puisque donc, on a appris il y a quelques mois qu'elle était de nouveau gestante.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a impliqué cette nouvelle gestation de Béni ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on a fait pas mal de travaux dans le bâtiment, on a aménagé des loges, etc. Mais c'est surtout bien avant ça, en fait, moi j'ai pu grâce à un groupe WhatsApp dédié aux soigneurs okapi en Europe, pouvoir rentrer en contact avec plusieurs soigneurs de France et d'Europe, et notamment une qui s'appelle Karina et qui travaille à Anvers et qui travaille avec les okapis depuis 91. Donc voilà, on a vu un petit peu avec nous nos responsables ici et ces responsables là-bas pour qu'on puisse partir se faire former chez eux. pendant une semaine et qu'on puisse prendre toutes les infos possibles pour le bon déroulement de la fin de gestation et la potentielle mise bas qu'on aurait plus tard. Et donc voilà, c'est comme ça qu'on s'est retrouvés avec Elodie à partir à Anvers.

  • Speaker #1

    Ça a été riche d'enseignements,

  • Speaker #0

    ça a été incroyable, c'était fou. Vraiment, c'est une équipe qui est au top. On a été merveilleusement bien reçus et Karina, elle est... extraordinaire, il n'y a pas de mots elle est top et elle a vraiment de l'expérience elle a connu environ quarantaine d'okapis, environ une vingtaine de petits.

  • Speaker #1

    On est des bébés à côté.

  • Speaker #0

    Mais ouais, on est un petit peu novices. On a beau en avoir depuis 2013, effectivement, on ne fait pas le poids face à une expérience comme ça. Non, c'est ça. Elle a énormément vécu avec les Ocapi, elle a vu énormément de situations différentes. Franchement, on a bien fait d'aller les voir et de leur poser des questions parce que sinon, on n'aurait pas...

  • Speaker #1

    On n'aurait pas su comment réagir. On n'aurait pas pu anticiper.

  • Speaker #0

    on n'aurait pas su comment faire. Finalement en France on n'a pas beaucoup de repro jusqu'à présent c'était surtout Beauvl qui faisait la reproduction et là très récemment Arcachon. Mais c'est vrai que sinon effectivement en repro on n'a pas beaucoup de recul, c'est vrai que ben voilà ils ont eu la chance que la maman s'occupe tout de suite du petit donc ça a été... plus simple, entre guillemets. Donc, c'est vrai que là, c'est vraiment hyper bénéfique d'avoir ces soigneuses-là comme renfort et vraiment comme soutien. Et voilà, c'est top.

  • Speaker #1

    Et parce que j'imagine, après la naissance du premier petit, ça a dû te remettre... Enfin, t'as dû te remettre un petit peu en question. Tu t'as peut-être posé pas mal de questions sur ton métier, sur ton implication, ton engagement de manière générale pour les animaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on s'est posé beaucoup de questions et c'est vrai que ça a été un énorme coup dur. A tel point qu'effectivement, je me suis demandé à quoi ça servait, clairement, de faire de la repro. Si c'était pour que ça finisse comme ça, je ne vois pas l'intérêt. Est-ce que ça valait vraiment la peine que je continue d'être soigneuse ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que ça fait tellement mal quand ça se passe, ça prend tellement un impact important dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie privée, que je n'étais pas sûre de vouloir revivre ça une deuxième fois.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'imagine que tu dois… Là, avoir des craintes avec la naissance à venir. Même si du coup, l'appui d'autres soigneurs, d'autres parcs, ça le rassure et puis ça accompagne quand même dans la démarche. Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits finalement en deux ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu dois quand même avoir des questionnements ou des interrogations sur ce qui va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de questions, beaucoup d'angoisse. Aussi l'angoisse de se dire, j'ai peur que ça arrive un jour où je ne travaille pas, j'ai peur que ça arrive un jour où je suis en vacances. Mais du coup, comment ça va se passer si je ne suis pas là ? Donc déjà ça, et puis oui, de se dire, je ne veux pas que ce soit le même schéma qui se répète, je veux que ça se passe bien, je veux qu'elle ne soit pas stressée, ça implique plein de choses, et même si la mise basse passe bien, qu'elle s'occupe du petit, on sait aussi que souvent dans les parcs, les petits ont des malformations, donc ils meurent quelques mois après, donc même si on veut rester positif, on ne veut pas noircir le tableau. Il y a beaucoup de questions qui se posent et beaucoup d'angoisse. Et j'avoue que là, je sais qu'il est bien. Il est dans son ventre. J'aimerais qu'il y reste. Et là, qu'on arrive au terme, je n'ai plus envie qu'il sorte. Je ne veux pas. Là, il est très bien. Je sais qu'il est bien. Il est heureux. Tout se passe bien. Il est au chaud. S'il pouvait rester là, ce serait bien.

  • Speaker #1

    Et là, on est dans le bâtiment des Okapi. On est le 9 mars. La bisba devrait avoir lieu d'ici quelques jours.

  • Speaker #0

    Quelques jours, quelques semaines. On n'est pas encore tous trop d'accord sur la date de mise bas. On va dire qu'il y a des analyses de crottes qui ont été faites pour nous donner un ordre d'idées, qui nous donnaient la mi-avril. Et quand on a été à Anvers, on a montré des photos de vulve à Karina, la vulve de Béni. Et elle nous a dit qu'au vu du gonflement, peut-être que potentiellement, ça risquerait d'arriver un petit peu plus tôt.

  • Speaker #1

    Bon...

  • Speaker #0

    Donc on attend de voir et c'est vrai qu'ils ont déjà eu le coup à Anvers où malgré ce que disaient les analyses de crottes, c'est arrivé beaucoup plus tôt.

  • Speaker #1

    Et on peut croire quelqu'un qui a déjà eu 20 okapis, donc on est dans les starting blocks au cas où la naissance arriverait. Donc tout est prêt ?

  • Speaker #0

    Tout est prêt, quasiment tout est prêt. Là, il ne reste plus qu'à finaliser deux, trois choses. Là, la dernière chose qui nous reste à finaliser, c'est la boîte pour le bébé si jamais ça se passe mal. Donc avec tout le nécessaire qu'il nous faut, le matériel vétérinaire. des lampes, choses comme ça, et également le matériel qu'il faudra pour réussir à le peser dès le lendemain de sa naissance, pour contrôler le poids au quotidien, être sûr qu'il tête bien, qu'il se nourrit bien et que tout va bien.

  • Speaker #1

    Donc le premier contact, c'est le lendemain de la naissance. Pendant la mise bas, il n'y a zéro assistance ?

  • Speaker #0

    Non, zéro assistance. Là, c'est vraiment prévu qu'elle mette bas tranquillement, toute seule dans le bâtiment. C'est pour ça qu'on a installé des caméras. pour qu'on puisse avoir un visuel sur elle sans avoir besoin d'être avec elle. Et voilà, le but, c'est qu'elle soit le plus tranquille possible, la moins stressée possible. Donc vraiment, elle se débrouille. Et comme Karina nous l'a dit, le premier contact mère-bébé, c'est le plus important. Et il faut vraiment qu'elle soit détendue. Et dans ce moment de stress et de choses aussi, quelque chose de nouveau pour elle. Parce que finalement, c'est une primipare. C'était la première fois qu'elle mettait bas il y a deux ans. C'est vrai que ça reste toujours quelque chose d'assez nouveau pour eux. Il y a de la douleur, c'est un peu comme nous.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y a de la douleur, il y a du stress, il y a quelque chose qui apparaît. Elle ne sait pas trop d'où ça sort et à quoi ça correspond. Elle ne connaît pas non plus l'odeur. Donc, c'est vrai que ça va être très particulier pour elle. Donc, c'est vraiment important que les premières 24 heures, elle soit toute seule et que vraiment, il n'y ait personne avec elle à ce moment-là, puisque même si elle nous connaît et qu'elle a l'habitude, elle ne va pas se laisser approcher aussi facilement que l'ordinaire.

  • Speaker #1

    Bon, alors désormais on croise les doigts pour que tout se passe bien. Les doigts, les orteils tout ce qu'on peut croiser.

  • Speaker #0

    On croise, o n fait des torsades dans le bâtiment la journée.

  • Speaker #1

    Et puis donc, on se revoit quelques jours après la mise bas pour discuter de ce qui se sera passé.

  • Speaker #0

    De tout ça, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Amélie.

  • Speaker #0

    De rien. Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Un mois et demi après cet entretien, nous retrouverons Amélie qui a une grande nouvelle à nous annoncer. Bon alors nous sommes aujourd'hui le 19 avril 2023 et tu as une grande et belle nouvelle à nous annoncer.

  • Speaker #0

    Eh oui, ça y est, Sabu est né. Notre bébé okapi est enfin arrivé. Ça fait 15 jours aujourd'hui qu'il est là parmi nous et c'est une merveilleuse et grande nouvelle.

  • Speaker #1

    Donc Sabou est né le 5 avril dernier.

  • Speaker #0

    Exactement, à 6h55 du matin.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter en détail comment ça s'est passé cette naissance ?

  • Speaker #0

    Eh bien oui, tout à fait. Ça s'est passé plutôt sereinement. Béni, la veille, était assez stressée. Elle supportait... Très mal le contact avec les soignants. Moi, je ne travaillais pas, donc je n'ai pas du tout vu, mais j'ai eu un petit rapport à la fin de journée qui m'a dit ça. Et donc, on a surveillé les caméras, mais sans plus, on va dire, en début de soirée. Et puis, un petit peu comme à notre habitude ces dernières semaines, dès qu'on se lève la nuit, direct, on check le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe. Et puis, là, par un fait exprès, c'est mon téléphone que j'ai vu s'allumer le matin. Et en fait, c'est Elodie qui m'a envoyé un message avec une photo. Et je me suis dit, bon, il est 7h, je suis en repos, mais je vais quand même regarder parce qu'on ne sait jamais, ça peut être une urgence. Et en fait, elle m'a dit, regarde, il y a un bébé okapi. Et du coup, j'ai complètement halluciné. On était persuadés qu'elle allait mettre bas pendant la nuit. Et en fait, pas du tout. Elle a mis bas hyper tôt le matin. Donc, 6h55. Et en fait, effectivement, quand on a regardé les caméras, elle était déjà en train de le lécher. Et c'est quand on est revenu en arrière où on a pu voir toute l'étape de la mise bas où elle est restée complètement couchée ce qui est pas habituel. C'est pas du tout habituel non effectivement la première fois elle l'avait fait debout et puis bah non c'est comme les girafes ça met bas debout donc donc c'est vrai que du moins nous on a toujours été habitués à ça donc là c'est vrai que ça nous a fait un peu bizarre quand on a vu qu'elle était restée couchée on s'est dit bon bah c'est que finalement on avait une bonne litière et qu'elle était très à l'aise et puis bah je pense qu'en fait ça a été beaucoup plus facile pour elle ça a été plus vite que la première fois donc en 30 minutes elle avait expulsé le bébé. Et direct, elle s'est levée, elle s'est mise debout, elle s'est retournée et directement, elle l'a léché. Donc, l'un des plus beaux gestes qui puisse être.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, un très bon début

  • Speaker #1

    C'est signe que ça commence bien.

  • Speaker #0

    Et puis après, lui a été extraordinaire parce qu'au bout de 10 minutes, il s'est mis debout. En fait, tout a été très très vite. C'est qu'en moins de deux heures, elle l'avait mis bas, elle l'avait léché, il s'est élevé et il avait commencé à téter.

  • Speaker #1

    Super début alors.

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est les premières heures. Et alors après, vous avez surveillé, j'imagine, par les caméras, tout ce qui se passait après.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, on a tout surveillé, que ce soit le fait qu'elle mange forcément le placenta, comme elle ferait dans la nature, pour éviter d'attirer les prédateurs ou choses comme ça. Et puis, on a été très vigilants aussi au fait qu'il puisse téter, puisque finalement, on voyait aux caméras qu'il essayait. Du moins qu'il avait un comportement de...

  • Speaker #1

    Il s'approchait et il essayait.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis on s'est rendu compte que très vite, il n'avait pas la bonne position, parce qu'au lieu de téter sur le côté, il était plus à l'aise par l'arrière. Heureusement, Karina nous en avait parlé à Anvers, et elle nous avait dit que c'était arrivé avec ses deux derniers bébés, donc ça ne nous a pas inquiété plus que ça. Mais finalement, on n'avait pas non plus la preuve qu'il était vraiment. Donc on pouvait juste espérer, regarder aux caméras, puisque la consigne c'était surtout de ne pas rentrer. Et de la laisser tranquillement pendant 24 heures. Donc on a juste été allumer la lumière, pas un bruit, rien. On est resté à l'entrée du bâtiment, on a fermé tout de suite. On a installé des barrières un peu partout dans le sanctuaire. Et puis donné la consigne qu'il fallait ne plus faire de bruit.

  • Speaker #1

    Pour éviter qu'il y ait du bruit autour du bâtiment, même les visiteurs ne pouvaient pas s'approcher. Pour pas qu'ils tapent aux carreaux ou qu'ils fassent du bruit autour. Pas de souffleur,

  • Speaker #0

    pas de travaux, rien du tout. Donc c'est vraiment le quotidien du parc qui a un petit peu changé aux alentours du bâtiment okapi. Puisque même les espaces verts, on n'a plus travaillé comme habituellement.

  • Speaker #1

    Ils ont posés quelques jours, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Et puis même nous sur le secteur, on a agi un peu différemment. On a appris à faire sans le bâtiment okapi pendant quelques jours. Et puis voilà, surveiller de loin et suivre bien le protocole et les consignes qui avaient été données par Karina.

  • Speaker #1

    Au bout de 24 heures, vous l'avez laissé complètement tranquille pendant les premières 24 heures.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et le lendemain matin vous êtes rentrés.

  • Speaker #0

    Oui. Après, ce n'était pas exactement 24 heures puisque le soir, il a quand même fallu lui donner ses granulés. Pour le fait qu'il tête, le bébé, c'était important qu'elle ait ses granulés. On avait un peu peur au niveau de la lactation, puisque la première naissance qu'on avait eue, le petit n'avait jamais têté. Donc, c'était un petit peu pour elle comme première lactation. Donc voilà, on avait un peu peur que ça s'arrête. Donc il y a juste le soir où vraiment je suis restée, je pense que top chrono, trois minutes le temps de mettre le granulé et de partir. Je n'ai même pas regardé le bébé de peur de la stresser. Et puis même elle, elle soufflait un petit peu...

  • Speaker #1

    Elle n'était pas bien.

  • Speaker #0

    ... pas très contente. Donc voilà, vraiment, j'ai fait l'aller-retour dans le bâtiment pour les granulés. Je suis partie tout de suite, on a éteint la lumière et elle a été tout de suite très apaisée. Le petit est resté vers elle, elle a été assez calme. Et dès le lendemain, pareil, on a fait le même principe, on allume la lumière, on vient mettre le granulé, on repart matin et soir.

  • Speaker #1

    Comment ça doit devenir la nouvelle routine ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça la nouvelle routine. Et puis, après ces 24 heures-là, on a pu enfin la mettre dehors, qu'elle puisse un petit peu prendre l'air. lui laisser un petit peu de répit et enfin on a pu peser le bébé. Bon alors comment ça s'est passé cette première pesée ? Ça s'est plutôt bien passé mais fait un petit peu particulier et en même temps normal c'est qu'il a tout de suite commencé à botter. D'accord. C'est un bébé okapi comme il se doit. Il a du tempérament. Un petit peu comme maman et papa finalement mais surtout comme maman. Il a raison, c'est elle qui l'a porté pendant 15 mois donc il a bien fait de prendre son caractère. Mais du coup, oui, on s'est mis un petit peu en sécurité parce qu'effectivement, il a commencé à botter. Et puis, ça nous a permis d'avoir un petit peu le poids de référence et puis de savoir à peu près combien il pesait et d'être sûr qu'il prenne bien au quotidien, etc.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est là que vous avez pu voir si c'était un mâle ou une femelle ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on a toujours le stress de dire "Ah mon Dieu, mais si je n'ai pas bien regardé, si je me suis trompée, si en fait, ce n'est pas ça"

  • Speaker #1

    On le verra rapidement normalement.

  • Speaker #0

    C'est ça, normalement on est censé le revoir rapidement, mais là c'est bon, ça a été confirmé par tout le monde. Donc effectivement, c'est bien un mâle. Je ne sais pas pourquoi, au fond de moi, je pensais que c'était une femelle. Je ne sais pas pourquoi, je me disais, une petite femelle, ce serait sympa pour la conservation. C'est plus utile, mais bon voilà, c'est quand même toujours bien dans la conservation d'avoir un okapi. Ça reste un mâle, c'est très bien, c'est une très bonne chose. Et on est très contents et très fiers que Sabu soit là.

  • Speaker #1

    Le prénom Sabu n'a pas été choisi par hasard. Il s'agit du nom d'un village du Congo d'où l'espèce est originaire. Alors aujourd'hui, il a 15 jours. Comment il va ?

  • Speaker #0

    Il va très très bien. Il est moins actif qu'au début, dans le sens où on nous avait prévenu aussi. Heureusement, sinon je pense qu'on aurait peut-être aussi un petit peu paniqué. Mais c'est qu'en fait, il va grandir. La maman va le laisser de plus en plus tout seul. Et puis, les tétés vont être de plus en plus espacés. Sauf que quand il va téter, ça va durer beaucoup plus longtemps qu'auparavant. Donc là, il peut faire des tétés qui vont être très très longs, parfois entre 11 et 15 minutes. Ah oui, d'accord. Donc Béni a beaucoup de patience. Voilà, et il n'est pas très tendre parce qu'il met des bons coups de tête à sa maman pour faire monter le lait. Donc, il est très vigoureux, ce petit. Pleine forme, c'est ça. Et puis du coup, il reste pas mal tout seul et on lui avait fait un nid dans la loge tampon. Il adore son nid. Il sent sécurité, je pense. Donc, c'est très bien même quand on est tout à côté. Il reste là, il est tranquille.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un peu comme dans le milieu naturel, quand les okapis naissent. La mère les laisse de toute façon dans un coin de forêt, couché, pour aller chercher sa nourriture et elle les rejoint que de temps en temps dans la journée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Dans la nature, effectivement, ils sont solitaires et puis ils ne peuvent pas avoir le petit qui suit continuellement toute la journée. Donc effectivement, comme tu l'as dit, elles vont le mettre dans un coin et puis elles vont partir. Et puis là, nous, on le voit bien quand elle s'en va, elle lui jette un dernier coup d'œil. C'est comme si elle lui faisait comprendre que je m'en vais, mais tu restes là, tu bouges pas, et je reviens tout à l'heure. Et dès qu'elle rentre dans le bâtiment, après être sortie à l'extérieur pendant 45 minutes, généralement, le premier réflexe, c'est qu'elle se tourne direct vers lui, elle l'appelle, et lui, il vient direct à elle pour téter ou pour être rassuré tout de suite du fait qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Et donc, Béni va bien aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, très très bien. On a augmenté ses quantités de granulés, pour être sûr qu'au niveau de la lactation, ça se passe bien. Et puis, du coup, Julien nous a donné une très bonne idée. Lui qui a beaucoup travaillé avec les herbivores et qui a eu quelques naissances avant. Julien, mon collègue sur le secteur, exactement, mon binôme. Quand je ne suis pas là, c'est lui qui s'occupe des okapis. Et du coup, c'est vrai qu'il nous a proposé de mettre du fenouil. Et effectivement, ça aide à la lactation puisque ça va donner du goût au lait. Et le petit va être encore plus attiré par le lait. Et du coup, forcément, il va téter plus, ce qui va stimuler la lactation. Donc, pour qu'il soit grand et fort.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Du coup, on lui donne du fenouil deux fois par jour.

  • Speaker #1

    Bon bah super, alors on n'en parle pas beaucoup mais comment on va le papa ?

  • Speaker #0

    Et bah le papa va très bien aussi, c'est vrai qu'on a tendance à un peu l'oublier le pauvre, mais il a quand même contribué ! C'est ça, exactement. Il a contribué, il a fait du très beau travail, même si c'est lui qui a été moins fatigué. Mais bon, c'est pas grave, on ne l'oublie pas. Donc voilà, il fait sa petite vie tranquille aussi. Et puis, c'est vrai que quand Béni était à l'extérieur, quand Obasi est parti pour aller dans le parc, on est obligé de le faire passer par le couloir de service. Il passe devant le petit ? Et il passe devant le petit, exactement. Et du coup, il l'appelle, il est très intrigué par le petit. On a déjà vu des petits... Les petits bisous donnés entre les deux. Donc, c'est bien.

  • Speaker #1

    Déjà, il n'y a pas de crainte ni l'un ni l'autre.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Pour l'instant, il n'y a pas de peur, il n'y a pas de crainte. Ils apprennent à se découvrir, ils se sentent, ils se découvrent. C'est très bien. Très bien comme ça. Sans que Béni soit là, c'est le plus important pour ne pas qu'elle voit ça et qu'elle stresse. Mais sinon, ça se passe très, très bien.

  • Speaker #1

    Et alors, c'est quoi les prochaines étapes pour le petit Sabou ?

  • Speaker #0

    Les prochaines étapes, ça va être déjà de sortir à l'extérieur. C'est ce qu'on attend tous avec impatience. Grande étape, on ne sait pas trop comment ça va se passer pour l'instant. On ne va pas le forcer. Quand il fera la bonne température, on va avec du soleil, il pourra avoir la possibilité de sortir avec maman. On verra ce qui se passera à ce moment-là. Au départ, il sortira à peu près une trentaine de minutes. Après, on augmentera petit à petit. Et puis après voilà, il va être séparé de plus en plus souvent de maman. Puis nous, on commence aussi à le désensibiliser. Pourquoi pas commencer un training médical ? C'est ça, ce serait pas mal qu'il arrête de botter. Alors après, c'est vrai qu'en même temps, on le pèse. Ce n'est pas super sympa pour lui, mais c'est vrai qu'on a besoin de savoir s'il prend bien du poids.

  • Speaker #1

    Et combien il te prend de poids pour l'instant ?

  • Speaker #0

    On est à peu près aux alentours de 1 kg par jour, donc c'est quand même un sacré score.

  • Speaker #1

    Et donc il faisait combien quand il est né ?

  • Speaker #0

    Alors nous, c'est vrai que la première pesée réelle bonne qu'on a eue, c'était après 3 jours et il était à 18 kg et quelques. Et là aujourd'hui, il est à 27,2 kg.

  • Speaker #1

    Ah bah c'est pas mal !

  • Speaker #0

    C'est pas mal ! Ça commence déjà à devenir un beau garçon.

  • Speaker #1

    27 kilos, 15 jours...

  • Speaker #0

    Effectivement. On se dit que si ça continue à ce rythme, ça va être très vite un gros...

  • Speaker #1

    Oui parce que ça fait combien Nocapi adulte ? 250 kilos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors après au Basis, il est plus aux alentours de 280 et puis Béni, ouais, elle est un petit peu moins Obasi, mais Béni elle est plus aux alentours de 300. Enfin là, dernière nouvelle, elle était aux alentours de 300 et quelques. Et là, elle va perdre un petit peu forcément, mais oui, 280, 250, 280, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce qu'un jour, Sabu sera au contact de son papa ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui, je pense que c'est tout à fait possible. En verse, on avait évoqué l'idée, alors ce ne sera pas tout de suite. Je pense qu'on attendra qu'il n'ait pas loin d'un an pour commencer à faire des mises en contact. Et après, ça se fera par étapes, petit à petit, pour que ça se fasse comme il faut, dans les règles de l'art. Et être sûr qu'aussi au Basile accepte. Ce que c'est pas parce que là il l'accepte à travers les barreaux que ça voudra dire qu'il acceptera toujours dans le parc avec lui. Mais oui.

  • Speaker #1

    Depuis l'arrivée de l'espèce en 2013, le Bioparc soutient l'association Okapi Conservation Project, qui œuvre en République démocratique du Congo pour la préservation de la forêt d'Ituri, où vivent plus de 3000 okapis. Et est-ce que Sabu restera au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Alors non, malheureusement, mais heureusement.

  • Speaker #1

    C'est bien aussi. Malheureusement pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est ce qu'il faut aussi pour la conservation et pour le melting pot des gènes. Il va falloir qu'il parte dans un autre parc, mais ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    On a un peu de temps. C'est un an et demi ?

  • Speaker #0

    Oui, un an. On est aux alentours d'un an. Il faudra quand même qu'il commence à se poser la question pour qu'il parte et puis effectivement lui trouver une place.

  • Speaker #1

    Dans un autre parc.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Donc, non, on a un petit peu le temps de voir venir. Ça va passer vite.

  • Speaker #1

    On va dire qu'on a eu la naissance.

  • Speaker #0

    On a un petit peu moins d'un an pour se préparer.

  • Speaker #1

    Bon. Et finalement, comment tu l'as vécu, cette naissance si attendue et crainte ?

  • Speaker #0

    Eh bien, finalement, moi qui disais que je préférais qu'il reste à l'intérieur de Béni. Finalement, je me rends compte que c'est mieux qu'il soit dehors. Là, tout se passe bien. C'est pour le plaisir des yeux. C'est parfait qu'il soit dehors dans cet état-là, c'est très bien, il est en parfaite santé. Et c'est beau aussi de voir la relation qu'il a avec Béni. C'est beau de voir comme elle s'en occupe et c'est aussi important de les laisser tranquilles et de les laisser profiter ensemble sereinement, sans stress, dans la tranquillité de leur bâtiment où ils sont vraiment bien et à l'aise. Et non, c'est incroyable. C'est beau.

  • Speaker #1

    Finalement, tu es rassurée maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, je suis très rassurée. J'ai encore un peu de mal à réaliser parce que c'est quand même assez fou ce qui nous arrive. Et je pense qu'il faudra un petit peu de temps pour réaliser. Je pense que je réaliserai peut-être un peu plus quand il sera à l'extérieur, qu'on profitera plus aussi quand il sera grand parce que là, on privilégie vraiment sa relation avec Béni. Mais non, c'est beau.

  • Speaker #1

    C'est super chouette. Une petite question encore. Pourquoi cette naissance, elle est si importante ?

  • Speaker #0

    Elle est importante parce qu'au final, les okapis sont quand même en danger d'extinction. Donc c'est très important qu'on puisse conserver l'espèce. C'est important aussi qu'on ait un projet directement sur place en milieu naturel pour pouvoir protéger l'habitat de l'okapi qu'on retrouve seulement au Congo. Et c'est vrai que c'est quand même un pays qui est assez difficile d'un point de vue géopolitique. Et puis, il y a beaucoup de braconnage, il y a beaucoup de destruction de l'habitat, des forestations, etc. Et c'est vrai que nous, avec le projet Ocapi, qu'on soutient au Bioparc depuis l'ouverture du Sanctuaire, donc depuis 10 ans, c'est important qu'on puisse perpétrer ce qu'on fait sur place, ici, en captivité. Et puis, peut-être un jour, peut-être, réintroduire.

  • Speaker #1

    Alors là, ce serait le Graal.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un petit objectif de toute manière, je crois, la réintroduction au milieu naturel.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de travail là-bas en RDC.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Mais c'est quand même en ligne de mire l'objectif de tous les parcs zoologiques et des soigneurs en général qui travaillent dans les parcs.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que là, on donne tout ce qu'on a pour protéger l'espace là-bas et les espèces qui y vivent, que ce soit les okapis, les chimpanzés, les éléphants de forêt, etc. C'est très important.

  • Speaker #1

    Bon en tout cas on peut dire que la naissance de Sabu intervient pile dix ans après l'ouverture du Sanctuaire des okapis.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai que du coup on en a parlé avec François l'autre fois et on s'est dit, il n'avait pas réalisé que c'était les dix ans, et on s'est dit bah finalement c'est quand même une belle revanche.

  • Speaker #1

    Ouais, dix ans c'est un beau cadeau quoi. Ouais, merci Aurélie.

  • Speaker #0

    Bah merci à toi Aurélie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu, et pour en savoir plus sur le bioparc,rendez-vous sur www.bioparc-zoo.fr

Description

En mars 2023, Sabu a été le premier okapi à naître au Bioparc. Animal rare et méconnu, endémique des forêts tropicales de République Démocratique du Congo, l'okapi est très peu présent en parc animalier. Sabu est le 4ème petit à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis au Bioparc, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire. C'est qu'on se lève la nuit, on checke le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Une autre idée du zoo, le podcast du Bioparc de Doué-la-Fontaine. Pour la première fois de son histoire, le Bioparc de Doué-la-Fontaine peut annoncer la naissance d'un bébé okapi. Cet animal rare et méconnu, endémique des forêts du Congo, est très peu présent en parc zoologique. Sabu est le quatrième à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Salut Amélie ! Salut Aurélie !

  • Speaker #1

    Donc Amélie, tu travailles au Bioparc en tant que soigneuse sur le secteur girafidés ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc tu t'occupes des girafes, comme son nom l'indique, et des okapis ?

  • Speaker #0

    Les okapis, c'est ça

  • Speaker #1

    C'est ton secteur ?

  • Speaker #0

    C'est mon secteur, donc je suis un peu plus coté okapis, mais effectivement je m'occupe de plein d'autres animaux ici au parc, et en l'occurrence les girafes.

  • Speaker #1

    Et depuis combien de temps tu t'occupes de ces animaux ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Eh bien depuis 5 ans à peu près. Je travaille au Bioparc et pareil, je travaille depuis à peu près 5 ans sur le secteur girafidés.

  • Speaker #1

    Donc dès que tu es arrivée ici, tu as tout de suite été avec ces animaux-là ?

  • Speaker #0

    Oui, tout de suite, sauf que quand j'ai commencé, pendant 3 ans à peu près, j'étais polyvalente. Je faisais en partie girafidés et en partie carnivores. Donc pas du tout les mêmes espèces, pas les mêmes catégories d'animaux. Et là, depuis vraiment deux ans, je ne me suis consacrée qu'à la partie girafidés.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc tu es arrivée au Bioparc il y a cinq ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'était un métier que, tu voulais travailler au Bioparc ? c'était le métier de soigneur ? C'était quelque chose que tu as toujours voulu faire ?

  • Speaker #0

    Alors de base, pas du tout. Moi, je ne connaissais pas vraiment le métier de soigneur animalier. Et j'ai commencé, on va dire, entre guillemets, à faire des études en fac, donc des études de biologie, donc pas du tout le métier soigneur-animalier. Et après, on va dire qu'il se sont passées des choses un peu personnelles dans ma vie qui ont fait que j'ai un petit peu tout remis en question et j'ai un petit peu revu mes plans de carrière. Et j'ai décidé aussi de profiter un petit peu et donc c'est là que j'ai commencé à beaucoup voyager également à l'étranger, et notamment dans des associations qui travaillaient pour la sauvegarde des espèces en milieu naturel, notamment en Afrique du Sud et au Pérou. Et donc au Pérou, j'étais surtout avec des primates. Et après, je me suis rendue compte que finalement, travailler avec les animaux, c'était plus quelque chose qui me correspondait que d'être enfermée toute la journée en labo. Et c'est comme ça que je me suis renseignée sur le métier de soigneur, que j'ai commencé à faire des stages en France. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Bioparc.

  • Speaker #1

    Et par hasard finalement au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Au hasard, parce que j'avais postulé, et puis on m'avait proposé un stage, et puis finalement, j'avais pas accepté, parce que j'avais d'autres stages en tête, etc. Et puis quand même, je me suis dit, bon Bioparc, ils sont quand même assez réputés en France, dans le monde animalier, donc ça serait quand même dommage de ne pas y passer, faire un petit tour de l'intérieur. Et donc c'est comme ça que j'ai repostulé, et que finalement -tu es rentrée en saisonnière- en tant que stagiaire pour un mois et après je suis tombée directe sur le secteur carnivores mon premier jour avec Aurélie, responsable carnivores. Et puis voilà ça a été une découverte incroyable et du coup c'est comme ça que ça s'est finalisé un mois après en commençant en tant que saisonnière et après un CDI 3 ans après. Après, le travail est quand même complètement différent, parce que c'est vrai que quand on est en milieu naturel, on ne fait pas le même travail qu'ici. Mais c'est vrai que d'un point de vue, oui, conservation, le fait aussi de pouvoir discuter avec les visiteurs, les sensibiliser, etc., ça gardait toujours cet aspect concret pour moi. Le fait aussi qu'il y ait énormément de Projets Nature, c'était quelque chose qui me correspondait, parce que je voulais vraiment que... Encore une fois, que ce soit concret et que j'ai l'impression de servir à quelque chose. Et c'est vrai que le milieu naturel, ça peut être très joli, c'est quand même très difficile à vivre au quotidien. Donc finalement, j'ai un peu choisi la facilité et là, c'est pas plus mal.

  • Speaker #1

    D'accord. Bon, et alors aujourd'hui, tu travailles quotidiennement avec les okapis. Est-ce que tu peux nous parler de l'espèce et des deux individus qu'on a ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Oui, donc du coup, moi je travaille comme tu disais, principalement avec les okapis. Du coup, c'est une espèce endémique du Congo, ce qui veut dire qu'à l'état naturel, on la retrouve uniquement dans ce pays-là, en Afrique. Et du coup, la légende africaine dit que c'est un mélange entre trois espèces, donc le cheval, le zèbre et la girafe. Bien évidemment, ça reste une légende. On se doute bien que ce ne sont pas ces trois espèces ensemble qui se sont accouplées pour n'en faire qu'une, bien évidemment. Mais l'okapi est le plus proche cousin de la girafe, ils appartiennent à la même famille, la famille des Girafidés, comme tu as dit tout à l'heure. Et voilà, donc ils ont plein de similitudes, mais aussi plein de différences qui font que ça reste quand même des animaux, enfin une espèce à part entière, et même si elle ressemble beaucoup aux girafes, elle est quand même très différente.

  • Speaker #1

    Oui et puis c'est un animal qui est assez méconnu finalement. Il est présent que dans 4-5 parcs zoologiques en France. Et quand on parle d'un okapi, on a un peu de mal à savoir effectivement à quoi ça ressemble, tant qu'on ne l'a pas rencontré en vrai.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout une espèce qui a été découverte très tard en milieu naturel. Donc, plus tard que la plupart de toutes les autres espèces qu'on a l'habitude de croiser en parc zoologique. Et c'est vrai que par rapport à ça, elle n'est quand même pas très connue.

  • Speaker #1

    D'accord, donc aujourd'hui c'est un couple qui marche, ils s'entendent bien nos deux okapis. Donc il y a deux ans, Béni a déjà été gestante, elle a eu un premier petit qui malheureusement n'a pas survécu après la naissance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que malheureusement il n'a pas survécu, donc ça a été un très gros coup dur pour l'équipe et surtout pour moi je dois dire. Ça a été vraiment très très compliqué et encore là, des années après... On se souvient quand même toujours de ce qui s'est passé et on se dit que c'est dommage.

  • Speaker #1

    C'est toujours des moments qui sont de toute façon marquants pour l'équipe. Autant les naissances sont des grands moments de joie. Quand le petit vit comme ça quelques jours, quelques heures et que finalement il ne survit pas, c'est d'autant plus difficile parce que tu te dis que ce n'est pas passé loin, que ça marche bien.

  • Speaker #0

    C'est ça et puis on l'attendait vraiment parce que je pense que tous les gens qui travaillent sur le secteur ou qui ont travaillé se sont pris d'affection pour Béni. parce que voilà, elle est trop mignonne, elle est géniale. Et c'est vrai que voilà, elle est très attachante. Et puis quand on a vu que les accouplements commençaient potentiellement à fonctionner, que ça marchait plutôt bien, qu'ils s'entendaient très bien, parce que ça n'a pas été gagné ça non plus dès le début, c'est vrai qu'on a mis beaucoup d'espoir dans de la repro. Et voilà, c'est vrai qu'il est un peu arrivé comme un énorme miracle. Et c'est vrai qu'on est monté très vite en...

  • Speaker #1

    En émotions ?

  • Speaker #0

    En émotions et en adrénaline, et on est redescendus assez vite aussi. Donc ça a été très, très difficile.

  • Speaker #1

    Et alors aujourd'hui, de nouveau, une attention toute particulière se porte sur Béni.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Puisque donc, on a appris il y a quelques mois qu'elle était de nouveau gestante.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a impliqué cette nouvelle gestation de Béni ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on a fait pas mal de travaux dans le bâtiment, on a aménagé des loges, etc. Mais c'est surtout bien avant ça, en fait, moi j'ai pu grâce à un groupe WhatsApp dédié aux soigneurs okapi en Europe, pouvoir rentrer en contact avec plusieurs soigneurs de France et d'Europe, et notamment une qui s'appelle Karina et qui travaille à Anvers et qui travaille avec les okapis depuis 91. Donc voilà, on a vu un petit peu avec nous nos responsables ici et ces responsables là-bas pour qu'on puisse partir se faire former chez eux. pendant une semaine et qu'on puisse prendre toutes les infos possibles pour le bon déroulement de la fin de gestation et la potentielle mise bas qu'on aurait plus tard. Et donc voilà, c'est comme ça qu'on s'est retrouvés avec Elodie à partir à Anvers.

  • Speaker #1

    Ça a été riche d'enseignements,

  • Speaker #0

    ça a été incroyable, c'était fou. Vraiment, c'est une équipe qui est au top. On a été merveilleusement bien reçus et Karina, elle est... extraordinaire, il n'y a pas de mots elle est top et elle a vraiment de l'expérience elle a connu environ quarantaine d'okapis, environ une vingtaine de petits.

  • Speaker #1

    On est des bébés à côté.

  • Speaker #0

    Mais ouais, on est un petit peu novices. On a beau en avoir depuis 2013, effectivement, on ne fait pas le poids face à une expérience comme ça. Non, c'est ça. Elle a énormément vécu avec les Ocapi, elle a vu énormément de situations différentes. Franchement, on a bien fait d'aller les voir et de leur poser des questions parce que sinon, on n'aurait pas...

  • Speaker #1

    On n'aurait pas su comment réagir. On n'aurait pas pu anticiper.

  • Speaker #0

    on n'aurait pas su comment faire. Finalement en France on n'a pas beaucoup de repro jusqu'à présent c'était surtout Beauvl qui faisait la reproduction et là très récemment Arcachon. Mais c'est vrai que sinon effectivement en repro on n'a pas beaucoup de recul, c'est vrai que ben voilà ils ont eu la chance que la maman s'occupe tout de suite du petit donc ça a été... plus simple, entre guillemets. Donc, c'est vrai que là, c'est vraiment hyper bénéfique d'avoir ces soigneuses-là comme renfort et vraiment comme soutien. Et voilà, c'est top.

  • Speaker #1

    Et parce que j'imagine, après la naissance du premier petit, ça a dû te remettre... Enfin, t'as dû te remettre un petit peu en question. Tu t'as peut-être posé pas mal de questions sur ton métier, sur ton implication, ton engagement de manière générale pour les animaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on s'est posé beaucoup de questions et c'est vrai que ça a été un énorme coup dur. A tel point qu'effectivement, je me suis demandé à quoi ça servait, clairement, de faire de la repro. Si c'était pour que ça finisse comme ça, je ne vois pas l'intérêt. Est-ce que ça valait vraiment la peine que je continue d'être soigneuse ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que ça fait tellement mal quand ça se passe, ça prend tellement un impact important dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie privée, que je n'étais pas sûre de vouloir revivre ça une deuxième fois.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'imagine que tu dois… Là, avoir des craintes avec la naissance à venir. Même si du coup, l'appui d'autres soigneurs, d'autres parcs, ça le rassure et puis ça accompagne quand même dans la démarche. Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits finalement en deux ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu dois quand même avoir des questionnements ou des interrogations sur ce qui va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de questions, beaucoup d'angoisse. Aussi l'angoisse de se dire, j'ai peur que ça arrive un jour où je ne travaille pas, j'ai peur que ça arrive un jour où je suis en vacances. Mais du coup, comment ça va se passer si je ne suis pas là ? Donc déjà ça, et puis oui, de se dire, je ne veux pas que ce soit le même schéma qui se répète, je veux que ça se passe bien, je veux qu'elle ne soit pas stressée, ça implique plein de choses, et même si la mise basse passe bien, qu'elle s'occupe du petit, on sait aussi que souvent dans les parcs, les petits ont des malformations, donc ils meurent quelques mois après, donc même si on veut rester positif, on ne veut pas noircir le tableau. Il y a beaucoup de questions qui se posent et beaucoup d'angoisse. Et j'avoue que là, je sais qu'il est bien. Il est dans son ventre. J'aimerais qu'il y reste. Et là, qu'on arrive au terme, je n'ai plus envie qu'il sorte. Je ne veux pas. Là, il est très bien. Je sais qu'il est bien. Il est heureux. Tout se passe bien. Il est au chaud. S'il pouvait rester là, ce serait bien.

  • Speaker #1

    Et là, on est dans le bâtiment des Okapi. On est le 9 mars. La bisba devrait avoir lieu d'ici quelques jours.

  • Speaker #0

    Quelques jours, quelques semaines. On n'est pas encore tous trop d'accord sur la date de mise bas. On va dire qu'il y a des analyses de crottes qui ont été faites pour nous donner un ordre d'idées, qui nous donnaient la mi-avril. Et quand on a été à Anvers, on a montré des photos de vulve à Karina, la vulve de Béni. Et elle nous a dit qu'au vu du gonflement, peut-être que potentiellement, ça risquerait d'arriver un petit peu plus tôt.

  • Speaker #1

    Bon...

  • Speaker #0

    Donc on attend de voir et c'est vrai qu'ils ont déjà eu le coup à Anvers où malgré ce que disaient les analyses de crottes, c'est arrivé beaucoup plus tôt.

  • Speaker #1

    Et on peut croire quelqu'un qui a déjà eu 20 okapis, donc on est dans les starting blocks au cas où la naissance arriverait. Donc tout est prêt ?

  • Speaker #0

    Tout est prêt, quasiment tout est prêt. Là, il ne reste plus qu'à finaliser deux, trois choses. Là, la dernière chose qui nous reste à finaliser, c'est la boîte pour le bébé si jamais ça se passe mal. Donc avec tout le nécessaire qu'il nous faut, le matériel vétérinaire. des lampes, choses comme ça, et également le matériel qu'il faudra pour réussir à le peser dès le lendemain de sa naissance, pour contrôler le poids au quotidien, être sûr qu'il tête bien, qu'il se nourrit bien et que tout va bien.

  • Speaker #1

    Donc le premier contact, c'est le lendemain de la naissance. Pendant la mise bas, il n'y a zéro assistance ?

  • Speaker #0

    Non, zéro assistance. Là, c'est vraiment prévu qu'elle mette bas tranquillement, toute seule dans le bâtiment. C'est pour ça qu'on a installé des caméras. pour qu'on puisse avoir un visuel sur elle sans avoir besoin d'être avec elle. Et voilà, le but, c'est qu'elle soit le plus tranquille possible, la moins stressée possible. Donc vraiment, elle se débrouille. Et comme Karina nous l'a dit, le premier contact mère-bébé, c'est le plus important. Et il faut vraiment qu'elle soit détendue. Et dans ce moment de stress et de choses aussi, quelque chose de nouveau pour elle. Parce que finalement, c'est une primipare. C'était la première fois qu'elle mettait bas il y a deux ans. C'est vrai que ça reste toujours quelque chose d'assez nouveau pour eux. Il y a de la douleur, c'est un peu comme nous.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y a de la douleur, il y a du stress, il y a quelque chose qui apparaît. Elle ne sait pas trop d'où ça sort et à quoi ça correspond. Elle ne connaît pas non plus l'odeur. Donc, c'est vrai que ça va être très particulier pour elle. Donc, c'est vraiment important que les premières 24 heures, elle soit toute seule et que vraiment, il n'y ait personne avec elle à ce moment-là, puisque même si elle nous connaît et qu'elle a l'habitude, elle ne va pas se laisser approcher aussi facilement que l'ordinaire.

  • Speaker #1

    Bon, alors désormais on croise les doigts pour que tout se passe bien. Les doigts, les orteils tout ce qu'on peut croiser.

  • Speaker #0

    On croise, o n fait des torsades dans le bâtiment la journée.

  • Speaker #1

    Et puis donc, on se revoit quelques jours après la mise bas pour discuter de ce qui se sera passé.

  • Speaker #0

    De tout ça, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Amélie.

  • Speaker #0

    De rien. Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Un mois et demi après cet entretien, nous retrouverons Amélie qui a une grande nouvelle à nous annoncer. Bon alors nous sommes aujourd'hui le 19 avril 2023 et tu as une grande et belle nouvelle à nous annoncer.

  • Speaker #0

    Eh oui, ça y est, Sabu est né. Notre bébé okapi est enfin arrivé. Ça fait 15 jours aujourd'hui qu'il est là parmi nous et c'est une merveilleuse et grande nouvelle.

  • Speaker #1

    Donc Sabou est né le 5 avril dernier.

  • Speaker #0

    Exactement, à 6h55 du matin.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter en détail comment ça s'est passé cette naissance ?

  • Speaker #0

    Eh bien oui, tout à fait. Ça s'est passé plutôt sereinement. Béni, la veille, était assez stressée. Elle supportait... Très mal le contact avec les soignants. Moi, je ne travaillais pas, donc je n'ai pas du tout vu, mais j'ai eu un petit rapport à la fin de journée qui m'a dit ça. Et donc, on a surveillé les caméras, mais sans plus, on va dire, en début de soirée. Et puis, un petit peu comme à notre habitude ces dernières semaines, dès qu'on se lève la nuit, direct, on check le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe. Et puis, là, par un fait exprès, c'est mon téléphone que j'ai vu s'allumer le matin. Et en fait, c'est Elodie qui m'a envoyé un message avec une photo. Et je me suis dit, bon, il est 7h, je suis en repos, mais je vais quand même regarder parce qu'on ne sait jamais, ça peut être une urgence. Et en fait, elle m'a dit, regarde, il y a un bébé okapi. Et du coup, j'ai complètement halluciné. On était persuadés qu'elle allait mettre bas pendant la nuit. Et en fait, pas du tout. Elle a mis bas hyper tôt le matin. Donc, 6h55. Et en fait, effectivement, quand on a regardé les caméras, elle était déjà en train de le lécher. Et c'est quand on est revenu en arrière où on a pu voir toute l'étape de la mise bas où elle est restée complètement couchée ce qui est pas habituel. C'est pas du tout habituel non effectivement la première fois elle l'avait fait debout et puis bah non c'est comme les girafes ça met bas debout donc donc c'est vrai que du moins nous on a toujours été habitués à ça donc là c'est vrai que ça nous a fait un peu bizarre quand on a vu qu'elle était restée couchée on s'est dit bon bah c'est que finalement on avait une bonne litière et qu'elle était très à l'aise et puis bah je pense qu'en fait ça a été beaucoup plus facile pour elle ça a été plus vite que la première fois donc en 30 minutes elle avait expulsé le bébé. Et direct, elle s'est levée, elle s'est mise debout, elle s'est retournée et directement, elle l'a léché. Donc, l'un des plus beaux gestes qui puisse être.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, un très bon début

  • Speaker #1

    C'est signe que ça commence bien.

  • Speaker #0

    Et puis après, lui a été extraordinaire parce qu'au bout de 10 minutes, il s'est mis debout. En fait, tout a été très très vite. C'est qu'en moins de deux heures, elle l'avait mis bas, elle l'avait léché, il s'est élevé et il avait commencé à téter.

  • Speaker #1

    Super début alors.

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est les premières heures. Et alors après, vous avez surveillé, j'imagine, par les caméras, tout ce qui se passait après.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, on a tout surveillé, que ce soit le fait qu'elle mange forcément le placenta, comme elle ferait dans la nature, pour éviter d'attirer les prédateurs ou choses comme ça. Et puis, on a été très vigilants aussi au fait qu'il puisse téter, puisque finalement, on voyait aux caméras qu'il essayait. Du moins qu'il avait un comportement de...

  • Speaker #1

    Il s'approchait et il essayait.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis on s'est rendu compte que très vite, il n'avait pas la bonne position, parce qu'au lieu de téter sur le côté, il était plus à l'aise par l'arrière. Heureusement, Karina nous en avait parlé à Anvers, et elle nous avait dit que c'était arrivé avec ses deux derniers bébés, donc ça ne nous a pas inquiété plus que ça. Mais finalement, on n'avait pas non plus la preuve qu'il était vraiment. Donc on pouvait juste espérer, regarder aux caméras, puisque la consigne c'était surtout de ne pas rentrer. Et de la laisser tranquillement pendant 24 heures. Donc on a juste été allumer la lumière, pas un bruit, rien. On est resté à l'entrée du bâtiment, on a fermé tout de suite. On a installé des barrières un peu partout dans le sanctuaire. Et puis donné la consigne qu'il fallait ne plus faire de bruit.

  • Speaker #1

    Pour éviter qu'il y ait du bruit autour du bâtiment, même les visiteurs ne pouvaient pas s'approcher. Pour pas qu'ils tapent aux carreaux ou qu'ils fassent du bruit autour. Pas de souffleur,

  • Speaker #0

    pas de travaux, rien du tout. Donc c'est vraiment le quotidien du parc qui a un petit peu changé aux alentours du bâtiment okapi. Puisque même les espaces verts, on n'a plus travaillé comme habituellement.

  • Speaker #1

    Ils ont posés quelques jours, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Et puis même nous sur le secteur, on a agi un peu différemment. On a appris à faire sans le bâtiment okapi pendant quelques jours. Et puis voilà, surveiller de loin et suivre bien le protocole et les consignes qui avaient été données par Karina.

  • Speaker #1

    Au bout de 24 heures, vous l'avez laissé complètement tranquille pendant les premières 24 heures.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et le lendemain matin vous êtes rentrés.

  • Speaker #0

    Oui. Après, ce n'était pas exactement 24 heures puisque le soir, il a quand même fallu lui donner ses granulés. Pour le fait qu'il tête, le bébé, c'était important qu'elle ait ses granulés. On avait un peu peur au niveau de la lactation, puisque la première naissance qu'on avait eue, le petit n'avait jamais têté. Donc, c'était un petit peu pour elle comme première lactation. Donc voilà, on avait un peu peur que ça s'arrête. Donc il y a juste le soir où vraiment je suis restée, je pense que top chrono, trois minutes le temps de mettre le granulé et de partir. Je n'ai même pas regardé le bébé de peur de la stresser. Et puis même elle, elle soufflait un petit peu...

  • Speaker #1

    Elle n'était pas bien.

  • Speaker #0

    ... pas très contente. Donc voilà, vraiment, j'ai fait l'aller-retour dans le bâtiment pour les granulés. Je suis partie tout de suite, on a éteint la lumière et elle a été tout de suite très apaisée. Le petit est resté vers elle, elle a été assez calme. Et dès le lendemain, pareil, on a fait le même principe, on allume la lumière, on vient mettre le granulé, on repart matin et soir.

  • Speaker #1

    Comment ça doit devenir la nouvelle routine ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça la nouvelle routine. Et puis, après ces 24 heures-là, on a pu enfin la mettre dehors, qu'elle puisse un petit peu prendre l'air. lui laisser un petit peu de répit et enfin on a pu peser le bébé. Bon alors comment ça s'est passé cette première pesée ? Ça s'est plutôt bien passé mais fait un petit peu particulier et en même temps normal c'est qu'il a tout de suite commencé à botter. D'accord. C'est un bébé okapi comme il se doit. Il a du tempérament. Un petit peu comme maman et papa finalement mais surtout comme maman. Il a raison, c'est elle qui l'a porté pendant 15 mois donc il a bien fait de prendre son caractère. Mais du coup, oui, on s'est mis un petit peu en sécurité parce qu'effectivement, il a commencé à botter. Et puis, ça nous a permis d'avoir un petit peu le poids de référence et puis de savoir à peu près combien il pesait et d'être sûr qu'il prenne bien au quotidien, etc.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est là que vous avez pu voir si c'était un mâle ou une femelle ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on a toujours le stress de dire "Ah mon Dieu, mais si je n'ai pas bien regardé, si je me suis trompée, si en fait, ce n'est pas ça"

  • Speaker #1

    On le verra rapidement normalement.

  • Speaker #0

    C'est ça, normalement on est censé le revoir rapidement, mais là c'est bon, ça a été confirmé par tout le monde. Donc effectivement, c'est bien un mâle. Je ne sais pas pourquoi, au fond de moi, je pensais que c'était une femelle. Je ne sais pas pourquoi, je me disais, une petite femelle, ce serait sympa pour la conservation. C'est plus utile, mais bon voilà, c'est quand même toujours bien dans la conservation d'avoir un okapi. Ça reste un mâle, c'est très bien, c'est une très bonne chose. Et on est très contents et très fiers que Sabu soit là.

  • Speaker #1

    Le prénom Sabu n'a pas été choisi par hasard. Il s'agit du nom d'un village du Congo d'où l'espèce est originaire. Alors aujourd'hui, il a 15 jours. Comment il va ?

  • Speaker #0

    Il va très très bien. Il est moins actif qu'au début, dans le sens où on nous avait prévenu aussi. Heureusement, sinon je pense qu'on aurait peut-être aussi un petit peu paniqué. Mais c'est qu'en fait, il va grandir. La maman va le laisser de plus en plus tout seul. Et puis, les tétés vont être de plus en plus espacés. Sauf que quand il va téter, ça va durer beaucoup plus longtemps qu'auparavant. Donc là, il peut faire des tétés qui vont être très très longs, parfois entre 11 et 15 minutes. Ah oui, d'accord. Donc Béni a beaucoup de patience. Voilà, et il n'est pas très tendre parce qu'il met des bons coups de tête à sa maman pour faire monter le lait. Donc, il est très vigoureux, ce petit. Pleine forme, c'est ça. Et puis du coup, il reste pas mal tout seul et on lui avait fait un nid dans la loge tampon. Il adore son nid. Il sent sécurité, je pense. Donc, c'est très bien même quand on est tout à côté. Il reste là, il est tranquille.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un peu comme dans le milieu naturel, quand les okapis naissent. La mère les laisse de toute façon dans un coin de forêt, couché, pour aller chercher sa nourriture et elle les rejoint que de temps en temps dans la journée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Dans la nature, effectivement, ils sont solitaires et puis ils ne peuvent pas avoir le petit qui suit continuellement toute la journée. Donc effectivement, comme tu l'as dit, elles vont le mettre dans un coin et puis elles vont partir. Et puis là, nous, on le voit bien quand elle s'en va, elle lui jette un dernier coup d'œil. C'est comme si elle lui faisait comprendre que je m'en vais, mais tu restes là, tu bouges pas, et je reviens tout à l'heure. Et dès qu'elle rentre dans le bâtiment, après être sortie à l'extérieur pendant 45 minutes, généralement, le premier réflexe, c'est qu'elle se tourne direct vers lui, elle l'appelle, et lui, il vient direct à elle pour téter ou pour être rassuré tout de suite du fait qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Et donc, Béni va bien aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, très très bien. On a augmenté ses quantités de granulés, pour être sûr qu'au niveau de la lactation, ça se passe bien. Et puis, du coup, Julien nous a donné une très bonne idée. Lui qui a beaucoup travaillé avec les herbivores et qui a eu quelques naissances avant. Julien, mon collègue sur le secteur, exactement, mon binôme. Quand je ne suis pas là, c'est lui qui s'occupe des okapis. Et du coup, c'est vrai qu'il nous a proposé de mettre du fenouil. Et effectivement, ça aide à la lactation puisque ça va donner du goût au lait. Et le petit va être encore plus attiré par le lait. Et du coup, forcément, il va téter plus, ce qui va stimuler la lactation. Donc, pour qu'il soit grand et fort.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Du coup, on lui donne du fenouil deux fois par jour.

  • Speaker #1

    Bon bah super, alors on n'en parle pas beaucoup mais comment on va le papa ?

  • Speaker #0

    Et bah le papa va très bien aussi, c'est vrai qu'on a tendance à un peu l'oublier le pauvre, mais il a quand même contribué ! C'est ça, exactement. Il a contribué, il a fait du très beau travail, même si c'est lui qui a été moins fatigué. Mais bon, c'est pas grave, on ne l'oublie pas. Donc voilà, il fait sa petite vie tranquille aussi. Et puis, c'est vrai que quand Béni était à l'extérieur, quand Obasi est parti pour aller dans le parc, on est obligé de le faire passer par le couloir de service. Il passe devant le petit ? Et il passe devant le petit, exactement. Et du coup, il l'appelle, il est très intrigué par le petit. On a déjà vu des petits... Les petits bisous donnés entre les deux. Donc, c'est bien.

  • Speaker #1

    Déjà, il n'y a pas de crainte ni l'un ni l'autre.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Pour l'instant, il n'y a pas de peur, il n'y a pas de crainte. Ils apprennent à se découvrir, ils se sentent, ils se découvrent. C'est très bien. Très bien comme ça. Sans que Béni soit là, c'est le plus important pour ne pas qu'elle voit ça et qu'elle stresse. Mais sinon, ça se passe très, très bien.

  • Speaker #1

    Et alors, c'est quoi les prochaines étapes pour le petit Sabou ?

  • Speaker #0

    Les prochaines étapes, ça va être déjà de sortir à l'extérieur. C'est ce qu'on attend tous avec impatience. Grande étape, on ne sait pas trop comment ça va se passer pour l'instant. On ne va pas le forcer. Quand il fera la bonne température, on va avec du soleil, il pourra avoir la possibilité de sortir avec maman. On verra ce qui se passera à ce moment-là. Au départ, il sortira à peu près une trentaine de minutes. Après, on augmentera petit à petit. Et puis après voilà, il va être séparé de plus en plus souvent de maman. Puis nous, on commence aussi à le désensibiliser. Pourquoi pas commencer un training médical ? C'est ça, ce serait pas mal qu'il arrête de botter. Alors après, c'est vrai qu'en même temps, on le pèse. Ce n'est pas super sympa pour lui, mais c'est vrai qu'on a besoin de savoir s'il prend bien du poids.

  • Speaker #1

    Et combien il te prend de poids pour l'instant ?

  • Speaker #0

    On est à peu près aux alentours de 1 kg par jour, donc c'est quand même un sacré score.

  • Speaker #1

    Et donc il faisait combien quand il est né ?

  • Speaker #0

    Alors nous, c'est vrai que la première pesée réelle bonne qu'on a eue, c'était après 3 jours et il était à 18 kg et quelques. Et là aujourd'hui, il est à 27,2 kg.

  • Speaker #1

    Ah bah c'est pas mal !

  • Speaker #0

    C'est pas mal ! Ça commence déjà à devenir un beau garçon.

  • Speaker #1

    27 kilos, 15 jours...

  • Speaker #0

    Effectivement. On se dit que si ça continue à ce rythme, ça va être très vite un gros...

  • Speaker #1

    Oui parce que ça fait combien Nocapi adulte ? 250 kilos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors après au Basis, il est plus aux alentours de 280 et puis Béni, ouais, elle est un petit peu moins Obasi, mais Béni elle est plus aux alentours de 300. Enfin là, dernière nouvelle, elle était aux alentours de 300 et quelques. Et là, elle va perdre un petit peu forcément, mais oui, 280, 250, 280, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce qu'un jour, Sabu sera au contact de son papa ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui, je pense que c'est tout à fait possible. En verse, on avait évoqué l'idée, alors ce ne sera pas tout de suite. Je pense qu'on attendra qu'il n'ait pas loin d'un an pour commencer à faire des mises en contact. Et après, ça se fera par étapes, petit à petit, pour que ça se fasse comme il faut, dans les règles de l'art. Et être sûr qu'aussi au Basile accepte. Ce que c'est pas parce que là il l'accepte à travers les barreaux que ça voudra dire qu'il acceptera toujours dans le parc avec lui. Mais oui.

  • Speaker #1

    Depuis l'arrivée de l'espèce en 2013, le Bioparc soutient l'association Okapi Conservation Project, qui œuvre en République démocratique du Congo pour la préservation de la forêt d'Ituri, où vivent plus de 3000 okapis. Et est-ce que Sabu restera au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Alors non, malheureusement, mais heureusement.

  • Speaker #1

    C'est bien aussi. Malheureusement pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est ce qu'il faut aussi pour la conservation et pour le melting pot des gènes. Il va falloir qu'il parte dans un autre parc, mais ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    On a un peu de temps. C'est un an et demi ?

  • Speaker #0

    Oui, un an. On est aux alentours d'un an. Il faudra quand même qu'il commence à se poser la question pour qu'il parte et puis effectivement lui trouver une place.

  • Speaker #1

    Dans un autre parc.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Donc, non, on a un petit peu le temps de voir venir. Ça va passer vite.

  • Speaker #1

    On va dire qu'on a eu la naissance.

  • Speaker #0

    On a un petit peu moins d'un an pour se préparer.

  • Speaker #1

    Bon. Et finalement, comment tu l'as vécu, cette naissance si attendue et crainte ?

  • Speaker #0

    Eh bien, finalement, moi qui disais que je préférais qu'il reste à l'intérieur de Béni. Finalement, je me rends compte que c'est mieux qu'il soit dehors. Là, tout se passe bien. C'est pour le plaisir des yeux. C'est parfait qu'il soit dehors dans cet état-là, c'est très bien, il est en parfaite santé. Et c'est beau aussi de voir la relation qu'il a avec Béni. C'est beau de voir comme elle s'en occupe et c'est aussi important de les laisser tranquilles et de les laisser profiter ensemble sereinement, sans stress, dans la tranquillité de leur bâtiment où ils sont vraiment bien et à l'aise. Et non, c'est incroyable. C'est beau.

  • Speaker #1

    Finalement, tu es rassurée maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, je suis très rassurée. J'ai encore un peu de mal à réaliser parce que c'est quand même assez fou ce qui nous arrive. Et je pense qu'il faudra un petit peu de temps pour réaliser. Je pense que je réaliserai peut-être un peu plus quand il sera à l'extérieur, qu'on profitera plus aussi quand il sera grand parce que là, on privilégie vraiment sa relation avec Béni. Mais non, c'est beau.

  • Speaker #1

    C'est super chouette. Une petite question encore. Pourquoi cette naissance, elle est si importante ?

  • Speaker #0

    Elle est importante parce qu'au final, les okapis sont quand même en danger d'extinction. Donc c'est très important qu'on puisse conserver l'espèce. C'est important aussi qu'on ait un projet directement sur place en milieu naturel pour pouvoir protéger l'habitat de l'okapi qu'on retrouve seulement au Congo. Et c'est vrai que c'est quand même un pays qui est assez difficile d'un point de vue géopolitique. Et puis, il y a beaucoup de braconnage, il y a beaucoup de destruction de l'habitat, des forestations, etc. Et c'est vrai que nous, avec le projet Ocapi, qu'on soutient au Bioparc depuis l'ouverture du Sanctuaire, donc depuis 10 ans, c'est important qu'on puisse perpétrer ce qu'on fait sur place, ici, en captivité. Et puis, peut-être un jour, peut-être, réintroduire.

  • Speaker #1

    Alors là, ce serait le Graal.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un petit objectif de toute manière, je crois, la réintroduction au milieu naturel.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de travail là-bas en RDC.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Mais c'est quand même en ligne de mire l'objectif de tous les parcs zoologiques et des soigneurs en général qui travaillent dans les parcs.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que là, on donne tout ce qu'on a pour protéger l'espace là-bas et les espèces qui y vivent, que ce soit les okapis, les chimpanzés, les éléphants de forêt, etc. C'est très important.

  • Speaker #1

    Bon en tout cas on peut dire que la naissance de Sabu intervient pile dix ans après l'ouverture du Sanctuaire des okapis.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai que du coup on en a parlé avec François l'autre fois et on s'est dit, il n'avait pas réalisé que c'était les dix ans, et on s'est dit bah finalement c'est quand même une belle revanche.

  • Speaker #1

    Ouais, dix ans c'est un beau cadeau quoi. Ouais, merci Aurélie.

  • Speaker #0

    Bah merci à toi Aurélie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu, et pour en savoir plus sur le bioparc,rendez-vous sur www.bioparc-zoo.fr

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Description

En mars 2023, Sabu a été le premier okapi à naître au Bioparc. Animal rare et méconnu, endémique des forêts tropicales de République Démocratique du Congo, l'okapi est très peu présent en parc animalier. Sabu est le 4ème petit à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis au Bioparc, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire. C'est qu'on se lève la nuit, on checke le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Une autre idée du zoo, le podcast du Bioparc de Doué-la-Fontaine. Pour la première fois de son histoire, le Bioparc de Doué-la-Fontaine peut annoncer la naissance d'un bébé okapi. Cet animal rare et méconnu, endémique des forêts du Congo, est très peu présent en parc zoologique. Sabu est le quatrième à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Salut Amélie ! Salut Aurélie !

  • Speaker #1

    Donc Amélie, tu travailles au Bioparc en tant que soigneuse sur le secteur girafidés ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc tu t'occupes des girafes, comme son nom l'indique, et des okapis ?

  • Speaker #0

    Les okapis, c'est ça

  • Speaker #1

    C'est ton secteur ?

  • Speaker #0

    C'est mon secteur, donc je suis un peu plus coté okapis, mais effectivement je m'occupe de plein d'autres animaux ici au parc, et en l'occurrence les girafes.

  • Speaker #1

    Et depuis combien de temps tu t'occupes de ces animaux ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Eh bien depuis 5 ans à peu près. Je travaille au Bioparc et pareil, je travaille depuis à peu près 5 ans sur le secteur girafidés.

  • Speaker #1

    Donc dès que tu es arrivée ici, tu as tout de suite été avec ces animaux-là ?

  • Speaker #0

    Oui, tout de suite, sauf que quand j'ai commencé, pendant 3 ans à peu près, j'étais polyvalente. Je faisais en partie girafidés et en partie carnivores. Donc pas du tout les mêmes espèces, pas les mêmes catégories d'animaux. Et là, depuis vraiment deux ans, je ne me suis consacrée qu'à la partie girafidés.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc tu es arrivée au Bioparc il y a cinq ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'était un métier que, tu voulais travailler au Bioparc ? c'était le métier de soigneur ? C'était quelque chose que tu as toujours voulu faire ?

  • Speaker #0

    Alors de base, pas du tout. Moi, je ne connaissais pas vraiment le métier de soigneur animalier. Et j'ai commencé, on va dire, entre guillemets, à faire des études en fac, donc des études de biologie, donc pas du tout le métier soigneur-animalier. Et après, on va dire qu'il se sont passées des choses un peu personnelles dans ma vie qui ont fait que j'ai un petit peu tout remis en question et j'ai un petit peu revu mes plans de carrière. Et j'ai décidé aussi de profiter un petit peu et donc c'est là que j'ai commencé à beaucoup voyager également à l'étranger, et notamment dans des associations qui travaillaient pour la sauvegarde des espèces en milieu naturel, notamment en Afrique du Sud et au Pérou. Et donc au Pérou, j'étais surtout avec des primates. Et après, je me suis rendue compte que finalement, travailler avec les animaux, c'était plus quelque chose qui me correspondait que d'être enfermée toute la journée en labo. Et c'est comme ça que je me suis renseignée sur le métier de soigneur, que j'ai commencé à faire des stages en France. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Bioparc.

  • Speaker #1

    Et par hasard finalement au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Au hasard, parce que j'avais postulé, et puis on m'avait proposé un stage, et puis finalement, j'avais pas accepté, parce que j'avais d'autres stages en tête, etc. Et puis quand même, je me suis dit, bon Bioparc, ils sont quand même assez réputés en France, dans le monde animalier, donc ça serait quand même dommage de ne pas y passer, faire un petit tour de l'intérieur. Et donc c'est comme ça que j'ai repostulé, et que finalement -tu es rentrée en saisonnière- en tant que stagiaire pour un mois et après je suis tombée directe sur le secteur carnivores mon premier jour avec Aurélie, responsable carnivores. Et puis voilà ça a été une découverte incroyable et du coup c'est comme ça que ça s'est finalisé un mois après en commençant en tant que saisonnière et après un CDI 3 ans après. Après, le travail est quand même complètement différent, parce que c'est vrai que quand on est en milieu naturel, on ne fait pas le même travail qu'ici. Mais c'est vrai que d'un point de vue, oui, conservation, le fait aussi de pouvoir discuter avec les visiteurs, les sensibiliser, etc., ça gardait toujours cet aspect concret pour moi. Le fait aussi qu'il y ait énormément de Projets Nature, c'était quelque chose qui me correspondait, parce que je voulais vraiment que... Encore une fois, que ce soit concret et que j'ai l'impression de servir à quelque chose. Et c'est vrai que le milieu naturel, ça peut être très joli, c'est quand même très difficile à vivre au quotidien. Donc finalement, j'ai un peu choisi la facilité et là, c'est pas plus mal.

  • Speaker #1

    D'accord. Bon, et alors aujourd'hui, tu travailles quotidiennement avec les okapis. Est-ce que tu peux nous parler de l'espèce et des deux individus qu'on a ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Oui, donc du coup, moi je travaille comme tu disais, principalement avec les okapis. Du coup, c'est une espèce endémique du Congo, ce qui veut dire qu'à l'état naturel, on la retrouve uniquement dans ce pays-là, en Afrique. Et du coup, la légende africaine dit que c'est un mélange entre trois espèces, donc le cheval, le zèbre et la girafe. Bien évidemment, ça reste une légende. On se doute bien que ce ne sont pas ces trois espèces ensemble qui se sont accouplées pour n'en faire qu'une, bien évidemment. Mais l'okapi est le plus proche cousin de la girafe, ils appartiennent à la même famille, la famille des Girafidés, comme tu as dit tout à l'heure. Et voilà, donc ils ont plein de similitudes, mais aussi plein de différences qui font que ça reste quand même des animaux, enfin une espèce à part entière, et même si elle ressemble beaucoup aux girafes, elle est quand même très différente.

  • Speaker #1

    Oui et puis c'est un animal qui est assez méconnu finalement. Il est présent que dans 4-5 parcs zoologiques en France. Et quand on parle d'un okapi, on a un peu de mal à savoir effectivement à quoi ça ressemble, tant qu'on ne l'a pas rencontré en vrai.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout une espèce qui a été découverte très tard en milieu naturel. Donc, plus tard que la plupart de toutes les autres espèces qu'on a l'habitude de croiser en parc zoologique. Et c'est vrai que par rapport à ça, elle n'est quand même pas très connue.

  • Speaker #1

    D'accord, donc aujourd'hui c'est un couple qui marche, ils s'entendent bien nos deux okapis. Donc il y a deux ans, Béni a déjà été gestante, elle a eu un premier petit qui malheureusement n'a pas survécu après la naissance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que malheureusement il n'a pas survécu, donc ça a été un très gros coup dur pour l'équipe et surtout pour moi je dois dire. Ça a été vraiment très très compliqué et encore là, des années après... On se souvient quand même toujours de ce qui s'est passé et on se dit que c'est dommage.

  • Speaker #1

    C'est toujours des moments qui sont de toute façon marquants pour l'équipe. Autant les naissances sont des grands moments de joie. Quand le petit vit comme ça quelques jours, quelques heures et que finalement il ne survit pas, c'est d'autant plus difficile parce que tu te dis que ce n'est pas passé loin, que ça marche bien.

  • Speaker #0

    C'est ça et puis on l'attendait vraiment parce que je pense que tous les gens qui travaillent sur le secteur ou qui ont travaillé se sont pris d'affection pour Béni. parce que voilà, elle est trop mignonne, elle est géniale. Et c'est vrai que voilà, elle est très attachante. Et puis quand on a vu que les accouplements commençaient potentiellement à fonctionner, que ça marchait plutôt bien, qu'ils s'entendaient très bien, parce que ça n'a pas été gagné ça non plus dès le début, c'est vrai qu'on a mis beaucoup d'espoir dans de la repro. Et voilà, c'est vrai qu'il est un peu arrivé comme un énorme miracle. Et c'est vrai qu'on est monté très vite en...

  • Speaker #1

    En émotions ?

  • Speaker #0

    En émotions et en adrénaline, et on est redescendus assez vite aussi. Donc ça a été très, très difficile.

  • Speaker #1

    Et alors aujourd'hui, de nouveau, une attention toute particulière se porte sur Béni.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Puisque donc, on a appris il y a quelques mois qu'elle était de nouveau gestante.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a impliqué cette nouvelle gestation de Béni ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on a fait pas mal de travaux dans le bâtiment, on a aménagé des loges, etc. Mais c'est surtout bien avant ça, en fait, moi j'ai pu grâce à un groupe WhatsApp dédié aux soigneurs okapi en Europe, pouvoir rentrer en contact avec plusieurs soigneurs de France et d'Europe, et notamment une qui s'appelle Karina et qui travaille à Anvers et qui travaille avec les okapis depuis 91. Donc voilà, on a vu un petit peu avec nous nos responsables ici et ces responsables là-bas pour qu'on puisse partir se faire former chez eux. pendant une semaine et qu'on puisse prendre toutes les infos possibles pour le bon déroulement de la fin de gestation et la potentielle mise bas qu'on aurait plus tard. Et donc voilà, c'est comme ça qu'on s'est retrouvés avec Elodie à partir à Anvers.

  • Speaker #1

    Ça a été riche d'enseignements,

  • Speaker #0

    ça a été incroyable, c'était fou. Vraiment, c'est une équipe qui est au top. On a été merveilleusement bien reçus et Karina, elle est... extraordinaire, il n'y a pas de mots elle est top et elle a vraiment de l'expérience elle a connu environ quarantaine d'okapis, environ une vingtaine de petits.

  • Speaker #1

    On est des bébés à côté.

  • Speaker #0

    Mais ouais, on est un petit peu novices. On a beau en avoir depuis 2013, effectivement, on ne fait pas le poids face à une expérience comme ça. Non, c'est ça. Elle a énormément vécu avec les Ocapi, elle a vu énormément de situations différentes. Franchement, on a bien fait d'aller les voir et de leur poser des questions parce que sinon, on n'aurait pas...

  • Speaker #1

    On n'aurait pas su comment réagir. On n'aurait pas pu anticiper.

  • Speaker #0

    on n'aurait pas su comment faire. Finalement en France on n'a pas beaucoup de repro jusqu'à présent c'était surtout Beauvl qui faisait la reproduction et là très récemment Arcachon. Mais c'est vrai que sinon effectivement en repro on n'a pas beaucoup de recul, c'est vrai que ben voilà ils ont eu la chance que la maman s'occupe tout de suite du petit donc ça a été... plus simple, entre guillemets. Donc, c'est vrai que là, c'est vraiment hyper bénéfique d'avoir ces soigneuses-là comme renfort et vraiment comme soutien. Et voilà, c'est top.

  • Speaker #1

    Et parce que j'imagine, après la naissance du premier petit, ça a dû te remettre... Enfin, t'as dû te remettre un petit peu en question. Tu t'as peut-être posé pas mal de questions sur ton métier, sur ton implication, ton engagement de manière générale pour les animaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on s'est posé beaucoup de questions et c'est vrai que ça a été un énorme coup dur. A tel point qu'effectivement, je me suis demandé à quoi ça servait, clairement, de faire de la repro. Si c'était pour que ça finisse comme ça, je ne vois pas l'intérêt. Est-ce que ça valait vraiment la peine que je continue d'être soigneuse ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que ça fait tellement mal quand ça se passe, ça prend tellement un impact important dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie privée, que je n'étais pas sûre de vouloir revivre ça une deuxième fois.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'imagine que tu dois… Là, avoir des craintes avec la naissance à venir. Même si du coup, l'appui d'autres soigneurs, d'autres parcs, ça le rassure et puis ça accompagne quand même dans la démarche. Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits finalement en deux ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu dois quand même avoir des questionnements ou des interrogations sur ce qui va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de questions, beaucoup d'angoisse. Aussi l'angoisse de se dire, j'ai peur que ça arrive un jour où je ne travaille pas, j'ai peur que ça arrive un jour où je suis en vacances. Mais du coup, comment ça va se passer si je ne suis pas là ? Donc déjà ça, et puis oui, de se dire, je ne veux pas que ce soit le même schéma qui se répète, je veux que ça se passe bien, je veux qu'elle ne soit pas stressée, ça implique plein de choses, et même si la mise basse passe bien, qu'elle s'occupe du petit, on sait aussi que souvent dans les parcs, les petits ont des malformations, donc ils meurent quelques mois après, donc même si on veut rester positif, on ne veut pas noircir le tableau. Il y a beaucoup de questions qui se posent et beaucoup d'angoisse. Et j'avoue que là, je sais qu'il est bien. Il est dans son ventre. J'aimerais qu'il y reste. Et là, qu'on arrive au terme, je n'ai plus envie qu'il sorte. Je ne veux pas. Là, il est très bien. Je sais qu'il est bien. Il est heureux. Tout se passe bien. Il est au chaud. S'il pouvait rester là, ce serait bien.

  • Speaker #1

    Et là, on est dans le bâtiment des Okapi. On est le 9 mars. La bisba devrait avoir lieu d'ici quelques jours.

  • Speaker #0

    Quelques jours, quelques semaines. On n'est pas encore tous trop d'accord sur la date de mise bas. On va dire qu'il y a des analyses de crottes qui ont été faites pour nous donner un ordre d'idées, qui nous donnaient la mi-avril. Et quand on a été à Anvers, on a montré des photos de vulve à Karina, la vulve de Béni. Et elle nous a dit qu'au vu du gonflement, peut-être que potentiellement, ça risquerait d'arriver un petit peu plus tôt.

  • Speaker #1

    Bon...

  • Speaker #0

    Donc on attend de voir et c'est vrai qu'ils ont déjà eu le coup à Anvers où malgré ce que disaient les analyses de crottes, c'est arrivé beaucoup plus tôt.

  • Speaker #1

    Et on peut croire quelqu'un qui a déjà eu 20 okapis, donc on est dans les starting blocks au cas où la naissance arriverait. Donc tout est prêt ?

  • Speaker #0

    Tout est prêt, quasiment tout est prêt. Là, il ne reste plus qu'à finaliser deux, trois choses. Là, la dernière chose qui nous reste à finaliser, c'est la boîte pour le bébé si jamais ça se passe mal. Donc avec tout le nécessaire qu'il nous faut, le matériel vétérinaire. des lampes, choses comme ça, et également le matériel qu'il faudra pour réussir à le peser dès le lendemain de sa naissance, pour contrôler le poids au quotidien, être sûr qu'il tête bien, qu'il se nourrit bien et que tout va bien.

  • Speaker #1

    Donc le premier contact, c'est le lendemain de la naissance. Pendant la mise bas, il n'y a zéro assistance ?

  • Speaker #0

    Non, zéro assistance. Là, c'est vraiment prévu qu'elle mette bas tranquillement, toute seule dans le bâtiment. C'est pour ça qu'on a installé des caméras. pour qu'on puisse avoir un visuel sur elle sans avoir besoin d'être avec elle. Et voilà, le but, c'est qu'elle soit le plus tranquille possible, la moins stressée possible. Donc vraiment, elle se débrouille. Et comme Karina nous l'a dit, le premier contact mère-bébé, c'est le plus important. Et il faut vraiment qu'elle soit détendue. Et dans ce moment de stress et de choses aussi, quelque chose de nouveau pour elle. Parce que finalement, c'est une primipare. C'était la première fois qu'elle mettait bas il y a deux ans. C'est vrai que ça reste toujours quelque chose d'assez nouveau pour eux. Il y a de la douleur, c'est un peu comme nous.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y a de la douleur, il y a du stress, il y a quelque chose qui apparaît. Elle ne sait pas trop d'où ça sort et à quoi ça correspond. Elle ne connaît pas non plus l'odeur. Donc, c'est vrai que ça va être très particulier pour elle. Donc, c'est vraiment important que les premières 24 heures, elle soit toute seule et que vraiment, il n'y ait personne avec elle à ce moment-là, puisque même si elle nous connaît et qu'elle a l'habitude, elle ne va pas se laisser approcher aussi facilement que l'ordinaire.

  • Speaker #1

    Bon, alors désormais on croise les doigts pour que tout se passe bien. Les doigts, les orteils tout ce qu'on peut croiser.

  • Speaker #0

    On croise, o n fait des torsades dans le bâtiment la journée.

  • Speaker #1

    Et puis donc, on se revoit quelques jours après la mise bas pour discuter de ce qui se sera passé.

  • Speaker #0

    De tout ça, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Amélie.

  • Speaker #0

    De rien. Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Un mois et demi après cet entretien, nous retrouverons Amélie qui a une grande nouvelle à nous annoncer. Bon alors nous sommes aujourd'hui le 19 avril 2023 et tu as une grande et belle nouvelle à nous annoncer.

  • Speaker #0

    Eh oui, ça y est, Sabu est né. Notre bébé okapi est enfin arrivé. Ça fait 15 jours aujourd'hui qu'il est là parmi nous et c'est une merveilleuse et grande nouvelle.

  • Speaker #1

    Donc Sabou est né le 5 avril dernier.

  • Speaker #0

    Exactement, à 6h55 du matin.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter en détail comment ça s'est passé cette naissance ?

  • Speaker #0

    Eh bien oui, tout à fait. Ça s'est passé plutôt sereinement. Béni, la veille, était assez stressée. Elle supportait... Très mal le contact avec les soignants. Moi, je ne travaillais pas, donc je n'ai pas du tout vu, mais j'ai eu un petit rapport à la fin de journée qui m'a dit ça. Et donc, on a surveillé les caméras, mais sans plus, on va dire, en début de soirée. Et puis, un petit peu comme à notre habitude ces dernières semaines, dès qu'on se lève la nuit, direct, on check le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe. Et puis, là, par un fait exprès, c'est mon téléphone que j'ai vu s'allumer le matin. Et en fait, c'est Elodie qui m'a envoyé un message avec une photo. Et je me suis dit, bon, il est 7h, je suis en repos, mais je vais quand même regarder parce qu'on ne sait jamais, ça peut être une urgence. Et en fait, elle m'a dit, regarde, il y a un bébé okapi. Et du coup, j'ai complètement halluciné. On était persuadés qu'elle allait mettre bas pendant la nuit. Et en fait, pas du tout. Elle a mis bas hyper tôt le matin. Donc, 6h55. Et en fait, effectivement, quand on a regardé les caméras, elle était déjà en train de le lécher. Et c'est quand on est revenu en arrière où on a pu voir toute l'étape de la mise bas où elle est restée complètement couchée ce qui est pas habituel. C'est pas du tout habituel non effectivement la première fois elle l'avait fait debout et puis bah non c'est comme les girafes ça met bas debout donc donc c'est vrai que du moins nous on a toujours été habitués à ça donc là c'est vrai que ça nous a fait un peu bizarre quand on a vu qu'elle était restée couchée on s'est dit bon bah c'est que finalement on avait une bonne litière et qu'elle était très à l'aise et puis bah je pense qu'en fait ça a été beaucoup plus facile pour elle ça a été plus vite que la première fois donc en 30 minutes elle avait expulsé le bébé. Et direct, elle s'est levée, elle s'est mise debout, elle s'est retournée et directement, elle l'a léché. Donc, l'un des plus beaux gestes qui puisse être.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, un très bon début

  • Speaker #1

    C'est signe que ça commence bien.

  • Speaker #0

    Et puis après, lui a été extraordinaire parce qu'au bout de 10 minutes, il s'est mis debout. En fait, tout a été très très vite. C'est qu'en moins de deux heures, elle l'avait mis bas, elle l'avait léché, il s'est élevé et il avait commencé à téter.

  • Speaker #1

    Super début alors.

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est les premières heures. Et alors après, vous avez surveillé, j'imagine, par les caméras, tout ce qui se passait après.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, on a tout surveillé, que ce soit le fait qu'elle mange forcément le placenta, comme elle ferait dans la nature, pour éviter d'attirer les prédateurs ou choses comme ça. Et puis, on a été très vigilants aussi au fait qu'il puisse téter, puisque finalement, on voyait aux caméras qu'il essayait. Du moins qu'il avait un comportement de...

  • Speaker #1

    Il s'approchait et il essayait.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis on s'est rendu compte que très vite, il n'avait pas la bonne position, parce qu'au lieu de téter sur le côté, il était plus à l'aise par l'arrière. Heureusement, Karina nous en avait parlé à Anvers, et elle nous avait dit que c'était arrivé avec ses deux derniers bébés, donc ça ne nous a pas inquiété plus que ça. Mais finalement, on n'avait pas non plus la preuve qu'il était vraiment. Donc on pouvait juste espérer, regarder aux caméras, puisque la consigne c'était surtout de ne pas rentrer. Et de la laisser tranquillement pendant 24 heures. Donc on a juste été allumer la lumière, pas un bruit, rien. On est resté à l'entrée du bâtiment, on a fermé tout de suite. On a installé des barrières un peu partout dans le sanctuaire. Et puis donné la consigne qu'il fallait ne plus faire de bruit.

  • Speaker #1

    Pour éviter qu'il y ait du bruit autour du bâtiment, même les visiteurs ne pouvaient pas s'approcher. Pour pas qu'ils tapent aux carreaux ou qu'ils fassent du bruit autour. Pas de souffleur,

  • Speaker #0

    pas de travaux, rien du tout. Donc c'est vraiment le quotidien du parc qui a un petit peu changé aux alentours du bâtiment okapi. Puisque même les espaces verts, on n'a plus travaillé comme habituellement.

  • Speaker #1

    Ils ont posés quelques jours, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Et puis même nous sur le secteur, on a agi un peu différemment. On a appris à faire sans le bâtiment okapi pendant quelques jours. Et puis voilà, surveiller de loin et suivre bien le protocole et les consignes qui avaient été données par Karina.

  • Speaker #1

    Au bout de 24 heures, vous l'avez laissé complètement tranquille pendant les premières 24 heures.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et le lendemain matin vous êtes rentrés.

  • Speaker #0

    Oui. Après, ce n'était pas exactement 24 heures puisque le soir, il a quand même fallu lui donner ses granulés. Pour le fait qu'il tête, le bébé, c'était important qu'elle ait ses granulés. On avait un peu peur au niveau de la lactation, puisque la première naissance qu'on avait eue, le petit n'avait jamais têté. Donc, c'était un petit peu pour elle comme première lactation. Donc voilà, on avait un peu peur que ça s'arrête. Donc il y a juste le soir où vraiment je suis restée, je pense que top chrono, trois minutes le temps de mettre le granulé et de partir. Je n'ai même pas regardé le bébé de peur de la stresser. Et puis même elle, elle soufflait un petit peu...

  • Speaker #1

    Elle n'était pas bien.

  • Speaker #0

    ... pas très contente. Donc voilà, vraiment, j'ai fait l'aller-retour dans le bâtiment pour les granulés. Je suis partie tout de suite, on a éteint la lumière et elle a été tout de suite très apaisée. Le petit est resté vers elle, elle a été assez calme. Et dès le lendemain, pareil, on a fait le même principe, on allume la lumière, on vient mettre le granulé, on repart matin et soir.

  • Speaker #1

    Comment ça doit devenir la nouvelle routine ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça la nouvelle routine. Et puis, après ces 24 heures-là, on a pu enfin la mettre dehors, qu'elle puisse un petit peu prendre l'air. lui laisser un petit peu de répit et enfin on a pu peser le bébé. Bon alors comment ça s'est passé cette première pesée ? Ça s'est plutôt bien passé mais fait un petit peu particulier et en même temps normal c'est qu'il a tout de suite commencé à botter. D'accord. C'est un bébé okapi comme il se doit. Il a du tempérament. Un petit peu comme maman et papa finalement mais surtout comme maman. Il a raison, c'est elle qui l'a porté pendant 15 mois donc il a bien fait de prendre son caractère. Mais du coup, oui, on s'est mis un petit peu en sécurité parce qu'effectivement, il a commencé à botter. Et puis, ça nous a permis d'avoir un petit peu le poids de référence et puis de savoir à peu près combien il pesait et d'être sûr qu'il prenne bien au quotidien, etc.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est là que vous avez pu voir si c'était un mâle ou une femelle ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on a toujours le stress de dire "Ah mon Dieu, mais si je n'ai pas bien regardé, si je me suis trompée, si en fait, ce n'est pas ça"

  • Speaker #1

    On le verra rapidement normalement.

  • Speaker #0

    C'est ça, normalement on est censé le revoir rapidement, mais là c'est bon, ça a été confirmé par tout le monde. Donc effectivement, c'est bien un mâle. Je ne sais pas pourquoi, au fond de moi, je pensais que c'était une femelle. Je ne sais pas pourquoi, je me disais, une petite femelle, ce serait sympa pour la conservation. C'est plus utile, mais bon voilà, c'est quand même toujours bien dans la conservation d'avoir un okapi. Ça reste un mâle, c'est très bien, c'est une très bonne chose. Et on est très contents et très fiers que Sabu soit là.

  • Speaker #1

    Le prénom Sabu n'a pas été choisi par hasard. Il s'agit du nom d'un village du Congo d'où l'espèce est originaire. Alors aujourd'hui, il a 15 jours. Comment il va ?

  • Speaker #0

    Il va très très bien. Il est moins actif qu'au début, dans le sens où on nous avait prévenu aussi. Heureusement, sinon je pense qu'on aurait peut-être aussi un petit peu paniqué. Mais c'est qu'en fait, il va grandir. La maman va le laisser de plus en plus tout seul. Et puis, les tétés vont être de plus en plus espacés. Sauf que quand il va téter, ça va durer beaucoup plus longtemps qu'auparavant. Donc là, il peut faire des tétés qui vont être très très longs, parfois entre 11 et 15 minutes. Ah oui, d'accord. Donc Béni a beaucoup de patience. Voilà, et il n'est pas très tendre parce qu'il met des bons coups de tête à sa maman pour faire monter le lait. Donc, il est très vigoureux, ce petit. Pleine forme, c'est ça. Et puis du coup, il reste pas mal tout seul et on lui avait fait un nid dans la loge tampon. Il adore son nid. Il sent sécurité, je pense. Donc, c'est très bien même quand on est tout à côté. Il reste là, il est tranquille.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un peu comme dans le milieu naturel, quand les okapis naissent. La mère les laisse de toute façon dans un coin de forêt, couché, pour aller chercher sa nourriture et elle les rejoint que de temps en temps dans la journée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Dans la nature, effectivement, ils sont solitaires et puis ils ne peuvent pas avoir le petit qui suit continuellement toute la journée. Donc effectivement, comme tu l'as dit, elles vont le mettre dans un coin et puis elles vont partir. Et puis là, nous, on le voit bien quand elle s'en va, elle lui jette un dernier coup d'œil. C'est comme si elle lui faisait comprendre que je m'en vais, mais tu restes là, tu bouges pas, et je reviens tout à l'heure. Et dès qu'elle rentre dans le bâtiment, après être sortie à l'extérieur pendant 45 minutes, généralement, le premier réflexe, c'est qu'elle se tourne direct vers lui, elle l'appelle, et lui, il vient direct à elle pour téter ou pour être rassuré tout de suite du fait qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Et donc, Béni va bien aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, très très bien. On a augmenté ses quantités de granulés, pour être sûr qu'au niveau de la lactation, ça se passe bien. Et puis, du coup, Julien nous a donné une très bonne idée. Lui qui a beaucoup travaillé avec les herbivores et qui a eu quelques naissances avant. Julien, mon collègue sur le secteur, exactement, mon binôme. Quand je ne suis pas là, c'est lui qui s'occupe des okapis. Et du coup, c'est vrai qu'il nous a proposé de mettre du fenouil. Et effectivement, ça aide à la lactation puisque ça va donner du goût au lait. Et le petit va être encore plus attiré par le lait. Et du coup, forcément, il va téter plus, ce qui va stimuler la lactation. Donc, pour qu'il soit grand et fort.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Du coup, on lui donne du fenouil deux fois par jour.

  • Speaker #1

    Bon bah super, alors on n'en parle pas beaucoup mais comment on va le papa ?

  • Speaker #0

    Et bah le papa va très bien aussi, c'est vrai qu'on a tendance à un peu l'oublier le pauvre, mais il a quand même contribué ! C'est ça, exactement. Il a contribué, il a fait du très beau travail, même si c'est lui qui a été moins fatigué. Mais bon, c'est pas grave, on ne l'oublie pas. Donc voilà, il fait sa petite vie tranquille aussi. Et puis, c'est vrai que quand Béni était à l'extérieur, quand Obasi est parti pour aller dans le parc, on est obligé de le faire passer par le couloir de service. Il passe devant le petit ? Et il passe devant le petit, exactement. Et du coup, il l'appelle, il est très intrigué par le petit. On a déjà vu des petits... Les petits bisous donnés entre les deux. Donc, c'est bien.

  • Speaker #1

    Déjà, il n'y a pas de crainte ni l'un ni l'autre.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Pour l'instant, il n'y a pas de peur, il n'y a pas de crainte. Ils apprennent à se découvrir, ils se sentent, ils se découvrent. C'est très bien. Très bien comme ça. Sans que Béni soit là, c'est le plus important pour ne pas qu'elle voit ça et qu'elle stresse. Mais sinon, ça se passe très, très bien.

  • Speaker #1

    Et alors, c'est quoi les prochaines étapes pour le petit Sabou ?

  • Speaker #0

    Les prochaines étapes, ça va être déjà de sortir à l'extérieur. C'est ce qu'on attend tous avec impatience. Grande étape, on ne sait pas trop comment ça va se passer pour l'instant. On ne va pas le forcer. Quand il fera la bonne température, on va avec du soleil, il pourra avoir la possibilité de sortir avec maman. On verra ce qui se passera à ce moment-là. Au départ, il sortira à peu près une trentaine de minutes. Après, on augmentera petit à petit. Et puis après voilà, il va être séparé de plus en plus souvent de maman. Puis nous, on commence aussi à le désensibiliser. Pourquoi pas commencer un training médical ? C'est ça, ce serait pas mal qu'il arrête de botter. Alors après, c'est vrai qu'en même temps, on le pèse. Ce n'est pas super sympa pour lui, mais c'est vrai qu'on a besoin de savoir s'il prend bien du poids.

  • Speaker #1

    Et combien il te prend de poids pour l'instant ?

  • Speaker #0

    On est à peu près aux alentours de 1 kg par jour, donc c'est quand même un sacré score.

  • Speaker #1

    Et donc il faisait combien quand il est né ?

  • Speaker #0

    Alors nous, c'est vrai que la première pesée réelle bonne qu'on a eue, c'était après 3 jours et il était à 18 kg et quelques. Et là aujourd'hui, il est à 27,2 kg.

  • Speaker #1

    Ah bah c'est pas mal !

  • Speaker #0

    C'est pas mal ! Ça commence déjà à devenir un beau garçon.

  • Speaker #1

    27 kilos, 15 jours...

  • Speaker #0

    Effectivement. On se dit que si ça continue à ce rythme, ça va être très vite un gros...

  • Speaker #1

    Oui parce que ça fait combien Nocapi adulte ? 250 kilos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors après au Basis, il est plus aux alentours de 280 et puis Béni, ouais, elle est un petit peu moins Obasi, mais Béni elle est plus aux alentours de 300. Enfin là, dernière nouvelle, elle était aux alentours de 300 et quelques. Et là, elle va perdre un petit peu forcément, mais oui, 280, 250, 280, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce qu'un jour, Sabu sera au contact de son papa ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui, je pense que c'est tout à fait possible. En verse, on avait évoqué l'idée, alors ce ne sera pas tout de suite. Je pense qu'on attendra qu'il n'ait pas loin d'un an pour commencer à faire des mises en contact. Et après, ça se fera par étapes, petit à petit, pour que ça se fasse comme il faut, dans les règles de l'art. Et être sûr qu'aussi au Basile accepte. Ce que c'est pas parce que là il l'accepte à travers les barreaux que ça voudra dire qu'il acceptera toujours dans le parc avec lui. Mais oui.

  • Speaker #1

    Depuis l'arrivée de l'espèce en 2013, le Bioparc soutient l'association Okapi Conservation Project, qui œuvre en République démocratique du Congo pour la préservation de la forêt d'Ituri, où vivent plus de 3000 okapis. Et est-ce que Sabu restera au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Alors non, malheureusement, mais heureusement.

  • Speaker #1

    C'est bien aussi. Malheureusement pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est ce qu'il faut aussi pour la conservation et pour le melting pot des gènes. Il va falloir qu'il parte dans un autre parc, mais ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    On a un peu de temps. C'est un an et demi ?

  • Speaker #0

    Oui, un an. On est aux alentours d'un an. Il faudra quand même qu'il commence à se poser la question pour qu'il parte et puis effectivement lui trouver une place.

  • Speaker #1

    Dans un autre parc.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Donc, non, on a un petit peu le temps de voir venir. Ça va passer vite.

  • Speaker #1

    On va dire qu'on a eu la naissance.

  • Speaker #0

    On a un petit peu moins d'un an pour se préparer.

  • Speaker #1

    Bon. Et finalement, comment tu l'as vécu, cette naissance si attendue et crainte ?

  • Speaker #0

    Eh bien, finalement, moi qui disais que je préférais qu'il reste à l'intérieur de Béni. Finalement, je me rends compte que c'est mieux qu'il soit dehors. Là, tout se passe bien. C'est pour le plaisir des yeux. C'est parfait qu'il soit dehors dans cet état-là, c'est très bien, il est en parfaite santé. Et c'est beau aussi de voir la relation qu'il a avec Béni. C'est beau de voir comme elle s'en occupe et c'est aussi important de les laisser tranquilles et de les laisser profiter ensemble sereinement, sans stress, dans la tranquillité de leur bâtiment où ils sont vraiment bien et à l'aise. Et non, c'est incroyable. C'est beau.

  • Speaker #1

    Finalement, tu es rassurée maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, je suis très rassurée. J'ai encore un peu de mal à réaliser parce que c'est quand même assez fou ce qui nous arrive. Et je pense qu'il faudra un petit peu de temps pour réaliser. Je pense que je réaliserai peut-être un peu plus quand il sera à l'extérieur, qu'on profitera plus aussi quand il sera grand parce que là, on privilégie vraiment sa relation avec Béni. Mais non, c'est beau.

  • Speaker #1

    C'est super chouette. Une petite question encore. Pourquoi cette naissance, elle est si importante ?

  • Speaker #0

    Elle est importante parce qu'au final, les okapis sont quand même en danger d'extinction. Donc c'est très important qu'on puisse conserver l'espèce. C'est important aussi qu'on ait un projet directement sur place en milieu naturel pour pouvoir protéger l'habitat de l'okapi qu'on retrouve seulement au Congo. Et c'est vrai que c'est quand même un pays qui est assez difficile d'un point de vue géopolitique. Et puis, il y a beaucoup de braconnage, il y a beaucoup de destruction de l'habitat, des forestations, etc. Et c'est vrai que nous, avec le projet Ocapi, qu'on soutient au Bioparc depuis l'ouverture du Sanctuaire, donc depuis 10 ans, c'est important qu'on puisse perpétrer ce qu'on fait sur place, ici, en captivité. Et puis, peut-être un jour, peut-être, réintroduire.

  • Speaker #1

    Alors là, ce serait le Graal.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un petit objectif de toute manière, je crois, la réintroduction au milieu naturel.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de travail là-bas en RDC.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Mais c'est quand même en ligne de mire l'objectif de tous les parcs zoologiques et des soigneurs en général qui travaillent dans les parcs.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que là, on donne tout ce qu'on a pour protéger l'espace là-bas et les espèces qui y vivent, que ce soit les okapis, les chimpanzés, les éléphants de forêt, etc. C'est très important.

  • Speaker #1

    Bon en tout cas on peut dire que la naissance de Sabu intervient pile dix ans après l'ouverture du Sanctuaire des okapis.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai que du coup on en a parlé avec François l'autre fois et on s'est dit, il n'avait pas réalisé que c'était les dix ans, et on s'est dit bah finalement c'est quand même une belle revanche.

  • Speaker #1

    Ouais, dix ans c'est un beau cadeau quoi. Ouais, merci Aurélie.

  • Speaker #0

    Bah merci à toi Aurélie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu, et pour en savoir plus sur le bioparc,rendez-vous sur www.bioparc-zoo.fr

Description

En mars 2023, Sabu a été le premier okapi à naître au Bioparc. Animal rare et méconnu, endémique des forêts tropicales de République Démocratique du Congo, l'okapi est très peu présent en parc animalier. Sabu est le 4ème petit à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis au Bioparc, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire. C'est qu'on se lève la nuit, on checke le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe.

  • Speaker #1

    Une autre idée du zoo, le podcast du Bioparc de Doué-la-Fontaine. Pour la première fois de son histoire, le Bioparc de Doué-la-Fontaine peut annoncer la naissance d'un bébé okapi. Cet animal rare et méconnu, endémique des forêts du Congo, est très peu présent en parc zoologique. Sabu est le quatrième à naître en France en 25 ans. Rendez-vous avec Amélie, la soigneuse des okapis, pour découvrir les coulisses de cette naissance exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Salut Amélie ! Salut Aurélie !

  • Speaker #1

    Donc Amélie, tu travailles au Bioparc en tant que soigneuse sur le secteur girafidés ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça.

  • Speaker #1

    Donc tu t'occupes des girafes, comme son nom l'indique, et des okapis ?

  • Speaker #0

    Les okapis, c'est ça

  • Speaker #1

    C'est ton secteur ?

  • Speaker #0

    C'est mon secteur, donc je suis un peu plus coté okapis, mais effectivement je m'occupe de plein d'autres animaux ici au parc, et en l'occurrence les girafes.

  • Speaker #1

    Et depuis combien de temps tu t'occupes de ces animaux ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Eh bien depuis 5 ans à peu près. Je travaille au Bioparc et pareil, je travaille depuis à peu près 5 ans sur le secteur girafidés.

  • Speaker #1

    Donc dès que tu es arrivée ici, tu as tout de suite été avec ces animaux-là ?

  • Speaker #0

    Oui, tout de suite, sauf que quand j'ai commencé, pendant 3 ans à peu près, j'étais polyvalente. Je faisais en partie girafidés et en partie carnivores. Donc pas du tout les mêmes espèces, pas les mêmes catégories d'animaux. Et là, depuis vraiment deux ans, je ne me suis consacrée qu'à la partie girafidés.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc tu es arrivée au Bioparc il y a cinq ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et c'était un métier que, tu voulais travailler au Bioparc ? c'était le métier de soigneur ? C'était quelque chose que tu as toujours voulu faire ?

  • Speaker #0

    Alors de base, pas du tout. Moi, je ne connaissais pas vraiment le métier de soigneur animalier. Et j'ai commencé, on va dire, entre guillemets, à faire des études en fac, donc des études de biologie, donc pas du tout le métier soigneur-animalier. Et après, on va dire qu'il se sont passées des choses un peu personnelles dans ma vie qui ont fait que j'ai un petit peu tout remis en question et j'ai un petit peu revu mes plans de carrière. Et j'ai décidé aussi de profiter un petit peu et donc c'est là que j'ai commencé à beaucoup voyager également à l'étranger, et notamment dans des associations qui travaillaient pour la sauvegarde des espèces en milieu naturel, notamment en Afrique du Sud et au Pérou. Et donc au Pérou, j'étais surtout avec des primates. Et après, je me suis rendue compte que finalement, travailler avec les animaux, c'était plus quelque chose qui me correspondait que d'être enfermée toute la journée en labo. Et c'est comme ça que je me suis renseignée sur le métier de soigneur, que j'ai commencé à faire des stages en France. Et c'est comme ça que j'ai débarqué au Bioparc.

  • Speaker #1

    Et par hasard finalement au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Au hasard, parce que j'avais postulé, et puis on m'avait proposé un stage, et puis finalement, j'avais pas accepté, parce que j'avais d'autres stages en tête, etc. Et puis quand même, je me suis dit, bon Bioparc, ils sont quand même assez réputés en France, dans le monde animalier, donc ça serait quand même dommage de ne pas y passer, faire un petit tour de l'intérieur. Et donc c'est comme ça que j'ai repostulé, et que finalement -tu es rentrée en saisonnière- en tant que stagiaire pour un mois et après je suis tombée directe sur le secteur carnivores mon premier jour avec Aurélie, responsable carnivores. Et puis voilà ça a été une découverte incroyable et du coup c'est comme ça que ça s'est finalisé un mois après en commençant en tant que saisonnière et après un CDI 3 ans après. Après, le travail est quand même complètement différent, parce que c'est vrai que quand on est en milieu naturel, on ne fait pas le même travail qu'ici. Mais c'est vrai que d'un point de vue, oui, conservation, le fait aussi de pouvoir discuter avec les visiteurs, les sensibiliser, etc., ça gardait toujours cet aspect concret pour moi. Le fait aussi qu'il y ait énormément de Projets Nature, c'était quelque chose qui me correspondait, parce que je voulais vraiment que... Encore une fois, que ce soit concret et que j'ai l'impression de servir à quelque chose. Et c'est vrai que le milieu naturel, ça peut être très joli, c'est quand même très difficile à vivre au quotidien. Donc finalement, j'ai un peu choisi la facilité et là, c'est pas plus mal.

  • Speaker #1

    D'accord. Bon, et alors aujourd'hui, tu travailles quotidiennement avec les okapis. Est-ce que tu peux nous parler de l'espèce et des deux individus qu'on a ici au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Oui, donc du coup, moi je travaille comme tu disais, principalement avec les okapis. Du coup, c'est une espèce endémique du Congo, ce qui veut dire qu'à l'état naturel, on la retrouve uniquement dans ce pays-là, en Afrique. Et du coup, la légende africaine dit que c'est un mélange entre trois espèces, donc le cheval, le zèbre et la girafe. Bien évidemment, ça reste une légende. On se doute bien que ce ne sont pas ces trois espèces ensemble qui se sont accouplées pour n'en faire qu'une, bien évidemment. Mais l'okapi est le plus proche cousin de la girafe, ils appartiennent à la même famille, la famille des Girafidés, comme tu as dit tout à l'heure. Et voilà, donc ils ont plein de similitudes, mais aussi plein de différences qui font que ça reste quand même des animaux, enfin une espèce à part entière, et même si elle ressemble beaucoup aux girafes, elle est quand même très différente.

  • Speaker #1

    Oui et puis c'est un animal qui est assez méconnu finalement. Il est présent que dans 4-5 parcs zoologiques en France. Et quand on parle d'un okapi, on a un peu de mal à savoir effectivement à quoi ça ressemble, tant qu'on ne l'a pas rencontré en vrai.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est surtout une espèce qui a été découverte très tard en milieu naturel. Donc, plus tard que la plupart de toutes les autres espèces qu'on a l'habitude de croiser en parc zoologique. Et c'est vrai que par rapport à ça, elle n'est quand même pas très connue.

  • Speaker #1

    D'accord, donc aujourd'hui c'est un couple qui marche, ils s'entendent bien nos deux okapis. Donc il y a deux ans, Béni a déjà été gestante, elle a eu un premier petit qui malheureusement n'a pas survécu après la naissance.

  • Speaker #0

    C'est vrai que malheureusement il n'a pas survécu, donc ça a été un très gros coup dur pour l'équipe et surtout pour moi je dois dire. Ça a été vraiment très très compliqué et encore là, des années après... On se souvient quand même toujours de ce qui s'est passé et on se dit que c'est dommage.

  • Speaker #1

    C'est toujours des moments qui sont de toute façon marquants pour l'équipe. Autant les naissances sont des grands moments de joie. Quand le petit vit comme ça quelques jours, quelques heures et que finalement il ne survit pas, c'est d'autant plus difficile parce que tu te dis que ce n'est pas passé loin, que ça marche bien.

  • Speaker #0

    C'est ça et puis on l'attendait vraiment parce que je pense que tous les gens qui travaillent sur le secteur ou qui ont travaillé se sont pris d'affection pour Béni. parce que voilà, elle est trop mignonne, elle est géniale. Et c'est vrai que voilà, elle est très attachante. Et puis quand on a vu que les accouplements commençaient potentiellement à fonctionner, que ça marchait plutôt bien, qu'ils s'entendaient très bien, parce que ça n'a pas été gagné ça non plus dès le début, c'est vrai qu'on a mis beaucoup d'espoir dans de la repro. Et voilà, c'est vrai qu'il est un peu arrivé comme un énorme miracle. Et c'est vrai qu'on est monté très vite en...

  • Speaker #1

    En émotions ?

  • Speaker #0

    En émotions et en adrénaline, et on est redescendus assez vite aussi. Donc ça a été très, très difficile.

  • Speaker #1

    Et alors aujourd'hui, de nouveau, une attention toute particulière se porte sur Béni.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Puisque donc, on a appris il y a quelques mois qu'elle était de nouveau gestante.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que ça a impliqué cette nouvelle gestation de Béni ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, on a fait pas mal de travaux dans le bâtiment, on a aménagé des loges, etc. Mais c'est surtout bien avant ça, en fait, moi j'ai pu grâce à un groupe WhatsApp dédié aux soigneurs okapi en Europe, pouvoir rentrer en contact avec plusieurs soigneurs de France et d'Europe, et notamment une qui s'appelle Karina et qui travaille à Anvers et qui travaille avec les okapis depuis 91. Donc voilà, on a vu un petit peu avec nous nos responsables ici et ces responsables là-bas pour qu'on puisse partir se faire former chez eux. pendant une semaine et qu'on puisse prendre toutes les infos possibles pour le bon déroulement de la fin de gestation et la potentielle mise bas qu'on aurait plus tard. Et donc voilà, c'est comme ça qu'on s'est retrouvés avec Elodie à partir à Anvers.

  • Speaker #1

    Ça a été riche d'enseignements,

  • Speaker #0

    ça a été incroyable, c'était fou. Vraiment, c'est une équipe qui est au top. On a été merveilleusement bien reçus et Karina, elle est... extraordinaire, il n'y a pas de mots elle est top et elle a vraiment de l'expérience elle a connu environ quarantaine d'okapis, environ une vingtaine de petits.

  • Speaker #1

    On est des bébés à côté.

  • Speaker #0

    Mais ouais, on est un petit peu novices. On a beau en avoir depuis 2013, effectivement, on ne fait pas le poids face à une expérience comme ça. Non, c'est ça. Elle a énormément vécu avec les Ocapi, elle a vu énormément de situations différentes. Franchement, on a bien fait d'aller les voir et de leur poser des questions parce que sinon, on n'aurait pas...

  • Speaker #1

    On n'aurait pas su comment réagir. On n'aurait pas pu anticiper.

  • Speaker #0

    on n'aurait pas su comment faire. Finalement en France on n'a pas beaucoup de repro jusqu'à présent c'était surtout Beauvl qui faisait la reproduction et là très récemment Arcachon. Mais c'est vrai que sinon effectivement en repro on n'a pas beaucoup de recul, c'est vrai que ben voilà ils ont eu la chance que la maman s'occupe tout de suite du petit donc ça a été... plus simple, entre guillemets. Donc, c'est vrai que là, c'est vraiment hyper bénéfique d'avoir ces soigneuses-là comme renfort et vraiment comme soutien. Et voilà, c'est top.

  • Speaker #1

    Et parce que j'imagine, après la naissance du premier petit, ça a dû te remettre... Enfin, t'as dû te remettre un petit peu en question. Tu t'as peut-être posé pas mal de questions sur ton métier, sur ton implication, ton engagement de manière générale pour les animaux.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'on s'est posé beaucoup de questions et c'est vrai que ça a été un énorme coup dur. A tel point qu'effectivement, je me suis demandé à quoi ça servait, clairement, de faire de la repro. Si c'était pour que ça finisse comme ça, je ne vois pas l'intérêt. Est-ce que ça valait vraiment la peine que je continue d'être soigneuse ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Parce que ça fait tellement mal quand ça se passe, ça prend tellement un impact important dans la vie professionnelle, mais aussi dans la vie privée, que je n'étais pas sûre de vouloir revivre ça une deuxième fois.

  • Speaker #1

    Oui, parce que j'imagine que tu dois… Là, avoir des craintes avec la naissance à venir. Même si du coup, l'appui d'autres soigneurs, d'autres parcs, ça le rassure et puis ça accompagne quand même dans la démarche. Il y a eu beaucoup de progrès qui ont été faits finalement en deux ans.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu dois quand même avoir des questionnements ou des interrogations sur ce qui va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, beaucoup de questions, beaucoup d'angoisse. Aussi l'angoisse de se dire, j'ai peur que ça arrive un jour où je ne travaille pas, j'ai peur que ça arrive un jour où je suis en vacances. Mais du coup, comment ça va se passer si je ne suis pas là ? Donc déjà ça, et puis oui, de se dire, je ne veux pas que ce soit le même schéma qui se répète, je veux que ça se passe bien, je veux qu'elle ne soit pas stressée, ça implique plein de choses, et même si la mise basse passe bien, qu'elle s'occupe du petit, on sait aussi que souvent dans les parcs, les petits ont des malformations, donc ils meurent quelques mois après, donc même si on veut rester positif, on ne veut pas noircir le tableau. Il y a beaucoup de questions qui se posent et beaucoup d'angoisse. Et j'avoue que là, je sais qu'il est bien. Il est dans son ventre. J'aimerais qu'il y reste. Et là, qu'on arrive au terme, je n'ai plus envie qu'il sorte. Je ne veux pas. Là, il est très bien. Je sais qu'il est bien. Il est heureux. Tout se passe bien. Il est au chaud. S'il pouvait rester là, ce serait bien.

  • Speaker #1

    Et là, on est dans le bâtiment des Okapi. On est le 9 mars. La bisba devrait avoir lieu d'ici quelques jours.

  • Speaker #0

    Quelques jours, quelques semaines. On n'est pas encore tous trop d'accord sur la date de mise bas. On va dire qu'il y a des analyses de crottes qui ont été faites pour nous donner un ordre d'idées, qui nous donnaient la mi-avril. Et quand on a été à Anvers, on a montré des photos de vulve à Karina, la vulve de Béni. Et elle nous a dit qu'au vu du gonflement, peut-être que potentiellement, ça risquerait d'arriver un petit peu plus tôt.

  • Speaker #1

    Bon...

  • Speaker #0

    Donc on attend de voir et c'est vrai qu'ils ont déjà eu le coup à Anvers où malgré ce que disaient les analyses de crottes, c'est arrivé beaucoup plus tôt.

  • Speaker #1

    Et on peut croire quelqu'un qui a déjà eu 20 okapis, donc on est dans les starting blocks au cas où la naissance arriverait. Donc tout est prêt ?

  • Speaker #0

    Tout est prêt, quasiment tout est prêt. Là, il ne reste plus qu'à finaliser deux, trois choses. Là, la dernière chose qui nous reste à finaliser, c'est la boîte pour le bébé si jamais ça se passe mal. Donc avec tout le nécessaire qu'il nous faut, le matériel vétérinaire. des lampes, choses comme ça, et également le matériel qu'il faudra pour réussir à le peser dès le lendemain de sa naissance, pour contrôler le poids au quotidien, être sûr qu'il tête bien, qu'il se nourrit bien et que tout va bien.

  • Speaker #1

    Donc le premier contact, c'est le lendemain de la naissance. Pendant la mise bas, il n'y a zéro assistance ?

  • Speaker #0

    Non, zéro assistance. Là, c'est vraiment prévu qu'elle mette bas tranquillement, toute seule dans le bâtiment. C'est pour ça qu'on a installé des caméras. pour qu'on puisse avoir un visuel sur elle sans avoir besoin d'être avec elle. Et voilà, le but, c'est qu'elle soit le plus tranquille possible, la moins stressée possible. Donc vraiment, elle se débrouille. Et comme Karina nous l'a dit, le premier contact mère-bébé, c'est le plus important. Et il faut vraiment qu'elle soit détendue. Et dans ce moment de stress et de choses aussi, quelque chose de nouveau pour elle. Parce que finalement, c'est une primipare. C'était la première fois qu'elle mettait bas il y a deux ans. C'est vrai que ça reste toujours quelque chose d'assez nouveau pour eux. Il y a de la douleur, c'est un peu comme nous.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Il y a de la douleur, il y a du stress, il y a quelque chose qui apparaît. Elle ne sait pas trop d'où ça sort et à quoi ça correspond. Elle ne connaît pas non plus l'odeur. Donc, c'est vrai que ça va être très particulier pour elle. Donc, c'est vraiment important que les premières 24 heures, elle soit toute seule et que vraiment, il n'y ait personne avec elle à ce moment-là, puisque même si elle nous connaît et qu'elle a l'habitude, elle ne va pas se laisser approcher aussi facilement que l'ordinaire.

  • Speaker #1

    Bon, alors désormais on croise les doigts pour que tout se passe bien. Les doigts, les orteils tout ce qu'on peut croiser.

  • Speaker #0

    On croise, o n fait des torsades dans le bâtiment la journée.

  • Speaker #1

    Et puis donc, on se revoit quelques jours après la mise bas pour discuter de ce qui se sera passé.

  • Speaker #0

    De tout ça, c'est ça. Exactement.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Amélie.

  • Speaker #0

    De rien. Merci beaucoup à toi.

  • Speaker #1

    Un mois et demi après cet entretien, nous retrouverons Amélie qui a une grande nouvelle à nous annoncer. Bon alors nous sommes aujourd'hui le 19 avril 2023 et tu as une grande et belle nouvelle à nous annoncer.

  • Speaker #0

    Eh oui, ça y est, Sabu est né. Notre bébé okapi est enfin arrivé. Ça fait 15 jours aujourd'hui qu'il est là parmi nous et c'est une merveilleuse et grande nouvelle.

  • Speaker #1

    Donc Sabou est né le 5 avril dernier.

  • Speaker #0

    Exactement, à 6h55 du matin.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter en détail comment ça s'est passé cette naissance ?

  • Speaker #0

    Eh bien oui, tout à fait. Ça s'est passé plutôt sereinement. Béni, la veille, était assez stressée. Elle supportait... Très mal le contact avec les soignants. Moi, je ne travaillais pas, donc je n'ai pas du tout vu, mais j'ai eu un petit rapport à la fin de journée qui m'a dit ça. Et donc, on a surveillé les caméras, mais sans plus, on va dire, en début de soirée. Et puis, un petit peu comme à notre habitude ces dernières semaines, dès qu'on se lève la nuit, direct, on check le téléphone, on regarde les caméras, on regarde ce qui se passe. Et puis, là, par un fait exprès, c'est mon téléphone que j'ai vu s'allumer le matin. Et en fait, c'est Elodie qui m'a envoyé un message avec une photo. Et je me suis dit, bon, il est 7h, je suis en repos, mais je vais quand même regarder parce qu'on ne sait jamais, ça peut être une urgence. Et en fait, elle m'a dit, regarde, il y a un bébé okapi. Et du coup, j'ai complètement halluciné. On était persuadés qu'elle allait mettre bas pendant la nuit. Et en fait, pas du tout. Elle a mis bas hyper tôt le matin. Donc, 6h55. Et en fait, effectivement, quand on a regardé les caméras, elle était déjà en train de le lécher. Et c'est quand on est revenu en arrière où on a pu voir toute l'étape de la mise bas où elle est restée complètement couchée ce qui est pas habituel. C'est pas du tout habituel non effectivement la première fois elle l'avait fait debout et puis bah non c'est comme les girafes ça met bas debout donc donc c'est vrai que du moins nous on a toujours été habitués à ça donc là c'est vrai que ça nous a fait un peu bizarre quand on a vu qu'elle était restée couchée on s'est dit bon bah c'est que finalement on avait une bonne litière et qu'elle était très à l'aise et puis bah je pense qu'en fait ça a été beaucoup plus facile pour elle ça a été plus vite que la première fois donc en 30 minutes elle avait expulsé le bébé. Et direct, elle s'est levée, elle s'est mise debout, elle s'est retournée et directement, elle l'a léché. Donc, l'un des plus beaux gestes qui puisse être.

  • Speaker #1

    C'est déjà un bon début.

  • Speaker #0

    Oui, un très bon début

  • Speaker #1

    C'est signe que ça commence bien.

  • Speaker #0

    Et puis après, lui a été extraordinaire parce qu'au bout de 10 minutes, il s'est mis debout. En fait, tout a été très très vite. C'est qu'en moins de deux heures, elle l'avait mis bas, elle l'avait léché, il s'est élevé et il avait commencé à téter.

  • Speaker #1

    Super début alors.

  • Speaker #0

    Super début, franchement extraordinaire. Du début à la fin, extraordinaire.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est les premières heures. Et alors après, vous avez surveillé, j'imagine, par les caméras, tout ce qui se passait après.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement, on a tout surveillé, que ce soit le fait qu'elle mange forcément le placenta, comme elle ferait dans la nature, pour éviter d'attirer les prédateurs ou choses comme ça. Et puis, on a été très vigilants aussi au fait qu'il puisse téter, puisque finalement, on voyait aux caméras qu'il essayait. Du moins qu'il avait un comportement de...

  • Speaker #1

    Il s'approchait et il essayait.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis on s'est rendu compte que très vite, il n'avait pas la bonne position, parce qu'au lieu de téter sur le côté, il était plus à l'aise par l'arrière. Heureusement, Karina nous en avait parlé à Anvers, et elle nous avait dit que c'était arrivé avec ses deux derniers bébés, donc ça ne nous a pas inquiété plus que ça. Mais finalement, on n'avait pas non plus la preuve qu'il était vraiment. Donc on pouvait juste espérer, regarder aux caméras, puisque la consigne c'était surtout de ne pas rentrer. Et de la laisser tranquillement pendant 24 heures. Donc on a juste été allumer la lumière, pas un bruit, rien. On est resté à l'entrée du bâtiment, on a fermé tout de suite. On a installé des barrières un peu partout dans le sanctuaire. Et puis donné la consigne qu'il fallait ne plus faire de bruit.

  • Speaker #1

    Pour éviter qu'il y ait du bruit autour du bâtiment, même les visiteurs ne pouvaient pas s'approcher. Pour pas qu'ils tapent aux carreaux ou qu'ils fassent du bruit autour. Pas de souffleur,

  • Speaker #0

    pas de travaux, rien du tout. Donc c'est vraiment le quotidien du parc qui a un petit peu changé aux alentours du bâtiment okapi. Puisque même les espaces verts, on n'a plus travaillé comme habituellement.

  • Speaker #1

    Ils ont posés quelques jours, c'est pas grave.

  • Speaker #0

    Et puis même nous sur le secteur, on a agi un peu différemment. On a appris à faire sans le bâtiment okapi pendant quelques jours. Et puis voilà, surveiller de loin et suivre bien le protocole et les consignes qui avaient été données par Karina.

  • Speaker #1

    Au bout de 24 heures, vous l'avez laissé complètement tranquille pendant les premières 24 heures.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et le lendemain matin vous êtes rentrés.

  • Speaker #0

    Oui. Après, ce n'était pas exactement 24 heures puisque le soir, il a quand même fallu lui donner ses granulés. Pour le fait qu'il tête, le bébé, c'était important qu'elle ait ses granulés. On avait un peu peur au niveau de la lactation, puisque la première naissance qu'on avait eue, le petit n'avait jamais têté. Donc, c'était un petit peu pour elle comme première lactation. Donc voilà, on avait un peu peur que ça s'arrête. Donc il y a juste le soir où vraiment je suis restée, je pense que top chrono, trois minutes le temps de mettre le granulé et de partir. Je n'ai même pas regardé le bébé de peur de la stresser. Et puis même elle, elle soufflait un petit peu...

  • Speaker #1

    Elle n'était pas bien.

  • Speaker #0

    ... pas très contente. Donc voilà, vraiment, j'ai fait l'aller-retour dans le bâtiment pour les granulés. Je suis partie tout de suite, on a éteint la lumière et elle a été tout de suite très apaisée. Le petit est resté vers elle, elle a été assez calme. Et dès le lendemain, pareil, on a fait le même principe, on allume la lumière, on vient mettre le granulé, on repart matin et soir.

  • Speaker #1

    Comment ça doit devenir la nouvelle routine ?

  • Speaker #0

    Exactement, c'est ça la nouvelle routine. Et puis, après ces 24 heures-là, on a pu enfin la mettre dehors, qu'elle puisse un petit peu prendre l'air. lui laisser un petit peu de répit et enfin on a pu peser le bébé. Bon alors comment ça s'est passé cette première pesée ? Ça s'est plutôt bien passé mais fait un petit peu particulier et en même temps normal c'est qu'il a tout de suite commencé à botter. D'accord. C'est un bébé okapi comme il se doit. Il a du tempérament. Un petit peu comme maman et papa finalement mais surtout comme maman. Il a raison, c'est elle qui l'a porté pendant 15 mois donc il a bien fait de prendre son caractère. Mais du coup, oui, on s'est mis un petit peu en sécurité parce qu'effectivement, il a commencé à botter. Et puis, ça nous a permis d'avoir un petit peu le poids de référence et puis de savoir à peu près combien il pesait et d'être sûr qu'il prenne bien au quotidien, etc.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est là que vous avez pu voir si c'était un mâle ou une femelle ?

  • Speaker #0

    Exactement. Donc, on a toujours le stress de dire "Ah mon Dieu, mais si je n'ai pas bien regardé, si je me suis trompée, si en fait, ce n'est pas ça"

  • Speaker #1

    On le verra rapidement normalement.

  • Speaker #0

    C'est ça, normalement on est censé le revoir rapidement, mais là c'est bon, ça a été confirmé par tout le monde. Donc effectivement, c'est bien un mâle. Je ne sais pas pourquoi, au fond de moi, je pensais que c'était une femelle. Je ne sais pas pourquoi, je me disais, une petite femelle, ce serait sympa pour la conservation. C'est plus utile, mais bon voilà, c'est quand même toujours bien dans la conservation d'avoir un okapi. Ça reste un mâle, c'est très bien, c'est une très bonne chose. Et on est très contents et très fiers que Sabu soit là.

  • Speaker #1

    Le prénom Sabu n'a pas été choisi par hasard. Il s'agit du nom d'un village du Congo d'où l'espèce est originaire. Alors aujourd'hui, il a 15 jours. Comment il va ?

  • Speaker #0

    Il va très très bien. Il est moins actif qu'au début, dans le sens où on nous avait prévenu aussi. Heureusement, sinon je pense qu'on aurait peut-être aussi un petit peu paniqué. Mais c'est qu'en fait, il va grandir. La maman va le laisser de plus en plus tout seul. Et puis, les tétés vont être de plus en plus espacés. Sauf que quand il va téter, ça va durer beaucoup plus longtemps qu'auparavant. Donc là, il peut faire des tétés qui vont être très très longs, parfois entre 11 et 15 minutes. Ah oui, d'accord. Donc Béni a beaucoup de patience. Voilà, et il n'est pas très tendre parce qu'il met des bons coups de tête à sa maman pour faire monter le lait. Donc, il est très vigoureux, ce petit. Pleine forme, c'est ça. Et puis du coup, il reste pas mal tout seul et on lui avait fait un nid dans la loge tampon. Il adore son nid. Il sent sécurité, je pense. Donc, c'est très bien même quand on est tout à côté. Il reste là, il est tranquille.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est un peu comme dans le milieu naturel, quand les okapis naissent. La mère les laisse de toute façon dans un coin de forêt, couché, pour aller chercher sa nourriture et elle les rejoint que de temps en temps dans la journée.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Exactement. Dans la nature, effectivement, ils sont solitaires et puis ils ne peuvent pas avoir le petit qui suit continuellement toute la journée. Donc effectivement, comme tu l'as dit, elles vont le mettre dans un coin et puis elles vont partir. Et puis là, nous, on le voit bien quand elle s'en va, elle lui jette un dernier coup d'œil. C'est comme si elle lui faisait comprendre que je m'en vais, mais tu restes là, tu bouges pas, et je reviens tout à l'heure. Et dès qu'elle rentre dans le bâtiment, après être sortie à l'extérieur pendant 45 minutes, généralement, le premier réflexe, c'est qu'elle se tourne direct vers lui, elle l'appelle, et lui, il vient direct à elle pour téter ou pour être rassuré tout de suite du fait qu'elle soit...

  • Speaker #1

    Et donc, Béni va bien aussi ?

  • Speaker #0

    Oui, très très bien. On a augmenté ses quantités de granulés, pour être sûr qu'au niveau de la lactation, ça se passe bien. Et puis, du coup, Julien nous a donné une très bonne idée. Lui qui a beaucoup travaillé avec les herbivores et qui a eu quelques naissances avant. Julien, mon collègue sur le secteur, exactement, mon binôme. Quand je ne suis pas là, c'est lui qui s'occupe des okapis. Et du coup, c'est vrai qu'il nous a proposé de mettre du fenouil. Et effectivement, ça aide à la lactation puisque ça va donner du goût au lait. Et le petit va être encore plus attiré par le lait. Et du coup, forcément, il va téter plus, ce qui va stimuler la lactation. Donc, pour qu'il soit grand et fort.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Du coup, on lui donne du fenouil deux fois par jour.

  • Speaker #1

    Bon bah super, alors on n'en parle pas beaucoup mais comment on va le papa ?

  • Speaker #0

    Et bah le papa va très bien aussi, c'est vrai qu'on a tendance à un peu l'oublier le pauvre, mais il a quand même contribué ! C'est ça, exactement. Il a contribué, il a fait du très beau travail, même si c'est lui qui a été moins fatigué. Mais bon, c'est pas grave, on ne l'oublie pas. Donc voilà, il fait sa petite vie tranquille aussi. Et puis, c'est vrai que quand Béni était à l'extérieur, quand Obasi est parti pour aller dans le parc, on est obligé de le faire passer par le couloir de service. Il passe devant le petit ? Et il passe devant le petit, exactement. Et du coup, il l'appelle, il est très intrigué par le petit. On a déjà vu des petits... Les petits bisous donnés entre les deux. Donc, c'est bien.

  • Speaker #1

    Déjà, il n'y a pas de crainte ni l'un ni l'autre.

  • Speaker #0

    Non, c'est ça. Pour l'instant, il n'y a pas de peur, il n'y a pas de crainte. Ils apprennent à se découvrir, ils se sentent, ils se découvrent. C'est très bien. Très bien comme ça. Sans que Béni soit là, c'est le plus important pour ne pas qu'elle voit ça et qu'elle stresse. Mais sinon, ça se passe très, très bien.

  • Speaker #1

    Et alors, c'est quoi les prochaines étapes pour le petit Sabou ?

  • Speaker #0

    Les prochaines étapes, ça va être déjà de sortir à l'extérieur. C'est ce qu'on attend tous avec impatience. Grande étape, on ne sait pas trop comment ça va se passer pour l'instant. On ne va pas le forcer. Quand il fera la bonne température, on va avec du soleil, il pourra avoir la possibilité de sortir avec maman. On verra ce qui se passera à ce moment-là. Au départ, il sortira à peu près une trentaine de minutes. Après, on augmentera petit à petit. Et puis après voilà, il va être séparé de plus en plus souvent de maman. Puis nous, on commence aussi à le désensibiliser. Pourquoi pas commencer un training médical ? C'est ça, ce serait pas mal qu'il arrête de botter. Alors après, c'est vrai qu'en même temps, on le pèse. Ce n'est pas super sympa pour lui, mais c'est vrai qu'on a besoin de savoir s'il prend bien du poids.

  • Speaker #1

    Et combien il te prend de poids pour l'instant ?

  • Speaker #0

    On est à peu près aux alentours de 1 kg par jour, donc c'est quand même un sacré score.

  • Speaker #1

    Et donc il faisait combien quand il est né ?

  • Speaker #0

    Alors nous, c'est vrai que la première pesée réelle bonne qu'on a eue, c'était après 3 jours et il était à 18 kg et quelques. Et là aujourd'hui, il est à 27,2 kg.

  • Speaker #1

    Ah bah c'est pas mal !

  • Speaker #0

    C'est pas mal ! Ça commence déjà à devenir un beau garçon.

  • Speaker #1

    27 kilos, 15 jours...

  • Speaker #0

    Effectivement. On se dit que si ça continue à ce rythme, ça va être très vite un gros...

  • Speaker #1

    Oui parce que ça fait combien Nocapi adulte ? 250 kilos ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors après au Basis, il est plus aux alentours de 280 et puis Béni, ouais, elle est un petit peu moins Obasi, mais Béni elle est plus aux alentours de 300. Enfin là, dernière nouvelle, elle était aux alentours de 300 et quelques. Et là, elle va perdre un petit peu forcément, mais oui, 280, 250, 280, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Et alors, est-ce qu'un jour, Sabu sera au contact de son papa ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    Eh bien, oui, je pense que c'est tout à fait possible. En verse, on avait évoqué l'idée, alors ce ne sera pas tout de suite. Je pense qu'on attendra qu'il n'ait pas loin d'un an pour commencer à faire des mises en contact. Et après, ça se fera par étapes, petit à petit, pour que ça se fasse comme il faut, dans les règles de l'art. Et être sûr qu'aussi au Basile accepte. Ce que c'est pas parce que là il l'accepte à travers les barreaux que ça voudra dire qu'il acceptera toujours dans le parc avec lui. Mais oui.

  • Speaker #1

    Depuis l'arrivée de l'espèce en 2013, le Bioparc soutient l'association Okapi Conservation Project, qui œuvre en République démocratique du Congo pour la préservation de la forêt d'Ituri, où vivent plus de 3000 okapis. Et est-ce que Sabu restera au Bioparc ?

  • Speaker #0

    Alors non, malheureusement, mais heureusement.

  • Speaker #1

    C'est bien aussi. Malheureusement pour nous.

  • Speaker #0

    C'est ça. Mais c'est ce qu'il faut aussi pour la conservation et pour le melting pot des gènes. Il va falloir qu'il parte dans un autre parc, mais ce n'est pas tout de suite.

  • Speaker #1

    On a un peu de temps. C'est un an et demi ?

  • Speaker #0

    Oui, un an. On est aux alentours d'un an. Il faudra quand même qu'il commence à se poser la question pour qu'il parte et puis effectivement lui trouver une place.

  • Speaker #1

    Dans un autre parc.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Donc, non, on a un petit peu le temps de voir venir. Ça va passer vite.

  • Speaker #1

    On va dire qu'on a eu la naissance.

  • Speaker #0

    On a un petit peu moins d'un an pour se préparer.

  • Speaker #1

    Bon. Et finalement, comment tu l'as vécu, cette naissance si attendue et crainte ?

  • Speaker #0

    Eh bien, finalement, moi qui disais que je préférais qu'il reste à l'intérieur de Béni. Finalement, je me rends compte que c'est mieux qu'il soit dehors. Là, tout se passe bien. C'est pour le plaisir des yeux. C'est parfait qu'il soit dehors dans cet état-là, c'est très bien, il est en parfaite santé. Et c'est beau aussi de voir la relation qu'il a avec Béni. C'est beau de voir comme elle s'en occupe et c'est aussi important de les laisser tranquilles et de les laisser profiter ensemble sereinement, sans stress, dans la tranquillité de leur bâtiment où ils sont vraiment bien et à l'aise. Et non, c'est incroyable. C'est beau.

  • Speaker #1

    Finalement, tu es rassurée maintenant.

  • Speaker #0

    Oui, je suis très rassurée. J'ai encore un peu de mal à réaliser parce que c'est quand même assez fou ce qui nous arrive. Et je pense qu'il faudra un petit peu de temps pour réaliser. Je pense que je réaliserai peut-être un peu plus quand il sera à l'extérieur, qu'on profitera plus aussi quand il sera grand parce que là, on privilégie vraiment sa relation avec Béni. Mais non, c'est beau.

  • Speaker #1

    C'est super chouette. Une petite question encore. Pourquoi cette naissance, elle est si importante ?

  • Speaker #0

    Elle est importante parce qu'au final, les okapis sont quand même en danger d'extinction. Donc c'est très important qu'on puisse conserver l'espèce. C'est important aussi qu'on ait un projet directement sur place en milieu naturel pour pouvoir protéger l'habitat de l'okapi qu'on retrouve seulement au Congo. Et c'est vrai que c'est quand même un pays qui est assez difficile d'un point de vue géopolitique. Et puis, il y a beaucoup de braconnage, il y a beaucoup de destruction de l'habitat, des forestations, etc. Et c'est vrai que nous, avec le projet Ocapi, qu'on soutient au Bioparc depuis l'ouverture du Sanctuaire, donc depuis 10 ans, c'est important qu'on puisse perpétrer ce qu'on fait sur place, ici, en captivité. Et puis, peut-être un jour, peut-être, réintroduire.

  • Speaker #1

    Alors là, ce serait le Graal.

  • Speaker #0

    C'est ça. C'est un petit objectif de toute manière, je crois, la réintroduction au milieu naturel.

  • Speaker #1

    Il y a encore beaucoup de travail là-bas en RDC.

  • Speaker #0

    Effectivement.

  • Speaker #1

    Mais c'est quand même en ligne de mire l'objectif de tous les parcs zoologiques et des soigneurs en général qui travaillent dans les parcs.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que là, on donne tout ce qu'on a pour protéger l'espace là-bas et les espèces qui y vivent, que ce soit les okapis, les chimpanzés, les éléphants de forêt, etc. C'est très important.

  • Speaker #1

    Bon en tout cas on peut dire que la naissance de Sabu intervient pile dix ans après l'ouverture du Sanctuaire des okapis.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est vrai que du coup on en a parlé avec François l'autre fois et on s'est dit, il n'avait pas réalisé que c'était les dix ans, et on s'est dit bah finalement c'est quand même une belle revanche.

  • Speaker #1

    Ouais, dix ans c'est un beau cadeau quoi. Ouais, merci Aurélie.

  • Speaker #0

    Bah merci à toi Aurélie.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu, et pour en savoir plus sur le bioparc,rendez-vous sur www.bioparc-zoo.fr

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