Description
Aujourd'hui
je voudrais vous parler de l'identification hystérique et du désir de changer de sexe selon Michel de Montaigne.
Les Essais de cet écrivain gardent encore beaucoup de saveur pour les lecteurs d’aujourd’hui. L’un de ces chapitres a retenu mon attention. Il a pour titre « de la force de l’imagination ». Après une citation latine choisie avec à propos, « Une forte
imagination suscite l’événement », il nous en donne d’emblée un exemple amusant : « La vue des angoisses d’autrui m’angoisse matériellement, et mon sentiment a souvent usurpé le sentiment d’un tiers. Un tousseur continuel irrite mon poumon et mon gosier. Je visite plus mal volontiers les malades auxquels le devoir m’intéresse… Je saisis le mal que j’étudie et je le couche en moi. »
Il donne encore quelques jolis exemples de la force de l’imagination qui peut provoquer quelques transformations inattendues du côté du changement de sexe. Montaigne semble donc nous dire qu’il suffit de le vouloir avec force pour que ces désirs se réalisent. Ce en quoi il reste si actuel.
Faisant appel à Ovide et à ses métamorphoses, il raconte en effet comment, de par la simple force de son désir, « son désir véhément» et surtout de celui de sa mère, une jeune fille fût transformée en homme, le soir de ses noces.
Dans un article très important pour l'approche de la névrose hystérique et au reste de toute névrose, article qui s'appelle « Les fantasmes hystériques et leur rapport à la bisexualité » Freud y avançait que le symptôme à presque toujours une signification bisexuelle. Il réalise à la fois un fantasme sexuel féminin et un fantasme sexuel masculin de telle sort que l'un de ces deux fantasmes prend sa source dans une motion homosexuelle. Cependant quelquefois le symptôme est dédoublé pour exprimer ce double fantasme.
Tous ces personnages évoqués par Montaigne ne peuvent-ils pas servir d'exemples de ces identifications viriles des femmes ?
Et justement, à ce propos, est-ce qu'on ne pourrait pas inciter tous ceux qui en ce moment s'intéressent de près à cette question du genre, du non-genre, voire du transgenre, à relire Montaigne et surtout à s'imprégner de sa sagesse?
J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des premiers sites de psychanalyse. Je l'ai appelé " Le goût de la psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de ces textes développés
( https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ )
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