Description
Pour qui s’intéresse à cette question, Il n'est certes pas facile de savoir ce qui peut bien différencier un psychiatre d'un psychologue et d'un psychanalyste car ces trois praticiens ont au moins en commun le fait qu'ils s'occupent tous les trois de la souffrance psychique,.
Si nous faisons apparaître ces deux termes de guérison et de suggestion, ils vont être pour nous deux éléments de différenciation décisifs
Le psychiatre vous écoutera et vous parlera mais ce sera de surcroît car c'est un médecin : il vous donnera quelques paroles d'encouragement mais il vous prescrira également des médicaments. C'est avant tout sur eux qu'il compte pour vous guérir.
Le psychologue ou psychothérapeute, vous écoutera et vous parlera, c'est en effet par la parole qu'il espère vous guérir de vos symptômes. Mais vous serez avec lui en face à face, c'est à dire que vous vous parlerez, de vous à lui et de lui à vous, et peut-être sera-t-il ainsi sollicité de vous répondre quelquefois du tac au tac.
Le psychanalyste vous écoutera surtout - et par ses interprétations fort rares - vous permettra de vous guérir vous-même. Vous êtes allongé sur un divan, et le psychanalyste se trouve derrière vous pour n'avoir à prêter attention qu'à vos paroles et également pour se dérober à votre regard, pour mieux s'effacer devant vous.
Mais cette première approche est loin d'être suffisante et c'est la que ce terme de Suggestion est très utile puisque tous trois n'en font pas du tout le même usage. Ce terme on peut je pense le définir comme le fait d'influencer quelqu'un, de lui imposer éventuellement une image, une pensée, une conduite, mais si on passe du nom au verbe, on peut choisir soit le verbe suggestionner, qui existe, soit le verbe suggérer.
La césure entre ces deux verbes, suggestionner et suggérer, permet d'établir une coupure entre la psychanalyse et les autres formes de thérapies psychiques. Le psychanalyste ne suggestionne pas, il suggère, par ses interprétations ; Il « sussure », comme dit Lacan, des signifiants qui ont le pouvoir de guérir la névrose, voire la perversion.
Ces faits liés à ces deux termes guérison, suggestion, on peut les retrouver dans le texte freudien, ce qui différencie la psychanalyse des autres formes de psychothérapie c'est un double renoncement : tout d'abord, celui concernant le plus court chemin pour arriver à la guérison au profit de l'élucidation des mécanismes en jeu, d'autre part le renoncement à la suggestion ou tout au moins à son utilisation mise à chaque fois en suspens, déboutée par le déchiffrage de ce que traduit, à chaque étape de l'analyse, l'amour de transfert, à savoir une manifestation du désir de l'analysant dans son lien au désir du psychanalyste.
Par le biais du transfert, dans l'analyse, si la guérison des symptômes peut être obtenue c'est en retrouvant leurs sources infantiles : "… pour dissoudre les symptômes, il faut remonter à leurs origines, réveiller le conflit qui leur a donné naissance et orienter ce conflit vers une autre solution, en mettant en œuvre des facteurs qui à l'époque où sont nés les symptômes n'étaient pas à la disposition du malade".
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.