L'ébranleur de la terre-mère, un mythe de la fonction du père  (podcast n°15) cover
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Une psychanalyse à fleur d'inconscient

L'ébranleur de la terre-mère, un mythe de la fonction du père (podcast n°15)

L'ébranleur de la terre-mère, un mythe de la fonction du père (podcast n°15)

09min |07/08/2022|

606

Play
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Description

Bienvenue sur ce site de poscast «  une psychanalyse à fleur d'inconscient ».  Aujourd'hui je vous en donne un exemple que j'ai trouvé dans le livre de Freud, « Moïse et le monothéisme ».

Freud y invente sous nos yeux  un vrai mythe de la fonction du père dans l'Oedipe, un mythe décrivant la mise en fonction  de la métaphore paternelle.  Dans cette note il nous indique que Yahwé avait été d'abord, en ces temps anciens, un primitif  dieu des volcans et il rajoute bien sûr qu’il n’avait pas été le premier à s’étonner de la similitude phonétique du nom de Yahwé avec la « racine de l’autre nom divin, Jovis, Jupiter. Or celui-ci est appelé "l'ébranleur de terre" 

Freud avance ici un peu sur la pointe des pieds mais nous ouvre soudain des horizons mythiques littéralement grandioses, tout au moins quant à ce qu’il en est de l’instauration de la fonction paternelle en tant qu’elle libère le sujet de la toute puissance maternelle. 

« Il me semble, écrit-il,  qu’en des siècles obscurs, plus ou moins soustraits à la recherche historique, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions volcaniques qui produisirent le plus puissant effet sur la population». Se référant à des spécialistes il pense que la cité du roi Minos fut sans doute détruite par un tremblement de terre. Or c’était l’époque où régnait encore la grande déesse
mère. Le fait qu’elle se soit cependant « trouvée incapable de défendre sa demeure contre les attaques supérieures peut avoir contribué à son éviction par une divinité masculine ». 

Ainsi on rejoint ce que nous démontre toute la clinique analytique, le père est « l’ébranleur de terre», l’ébranleur de la terre-mère, à plus d’un titre. Certes « il la secoue, il la secourt »,
il lui donne accès à ce que Lacan nomme, dans le séminaire Encore, cette autre jouissance, cette jouissance au delà du phallus, mais pas seulement, il l’ébranle aussi dans sa toute-puissance. 

C'est ce que Lacan décrit dans la  séance du 29 janvier 1958 du séminaire Les Formations de l'inconscient qui a pour titre «  la métaphore paternelle ».
Selon la définition que nous en donne Lacan, dans cette métaphore, le signifiant du Nom-du-père vient se substituer au signifiant du désir de la mère et livrer ainsi comme effet de cette métaphore ce qu’il en est de la signification phallique.

Dans les dernières lignes de sa note, si nous retournons maintenant au passage  qu'il consacre à ce dieu des volcans, première forme en quelque sorte du dieu des juifs, Freud nous laisse sur une énigme à propos de ces déesses-mères.  
Il suggère en effet que la déesse Athéna était l'une de ces anciennes déesses mères qui  est devenue, dans la religion grecque, non plus la mère mais  la fille de Zeus. C'est lui qui l'a porté, fille de son esprit. Selon le mythe, elle a été mise au monde d'un coup de hache porté sur son crâne par l'un de ses serviteurs. Elle en sortit tout armée de son casque et de son épée.  
Est-ce que, par cette couvade symbolique, on ne peut pas dire que Zeus a transformé ainsi la mère primitivement phallique en fille-phallus et donc en signifiant de son désir ?  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes  développés. (  https://www.le-gout-de-la psychanalyse.fr/

Liliane Fainsilber 

 Musique :  Sincerity par  Glowing Palace     



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Bienvenue sur ce site de poscast «  une psychanalyse à fleur d'inconscient ».  Aujourd'hui je vous en donne un exemple que j'ai trouvé dans le livre de Freud, « Moïse et le monothéisme ».

Freud y invente sous nos yeux  un vrai mythe de la fonction du père dans l'Oedipe, un mythe décrivant la mise en fonction  de la métaphore paternelle.  Dans cette note il nous indique que Yahwé avait été d'abord, en ces temps anciens, un primitif  dieu des volcans et il rajoute bien sûr qu’il n’avait pas été le premier à s’étonner de la similitude phonétique du nom de Yahwé avec la « racine de l’autre nom divin, Jovis, Jupiter. Or celui-ci est appelé "l'ébranleur de terre" 

Freud avance ici un peu sur la pointe des pieds mais nous ouvre soudain des horizons mythiques littéralement grandioses, tout au moins quant à ce qu’il en est de l’instauration de la fonction paternelle en tant qu’elle libère le sujet de la toute puissance maternelle. 

« Il me semble, écrit-il,  qu’en des siècles obscurs, plus ou moins soustraits à la recherche historique, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions volcaniques qui produisirent le plus puissant effet sur la population». Se référant à des spécialistes il pense que la cité du roi Minos fut sans doute détruite par un tremblement de terre. Or c’était l’époque où régnait encore la grande déesse
mère. Le fait qu’elle se soit cependant « trouvée incapable de défendre sa demeure contre les attaques supérieures peut avoir contribué à son éviction par une divinité masculine ». 

Ainsi on rejoint ce que nous démontre toute la clinique analytique, le père est « l’ébranleur de terre», l’ébranleur de la terre-mère, à plus d’un titre. Certes « il la secoue, il la secourt »,
il lui donne accès à ce que Lacan nomme, dans le séminaire Encore, cette autre jouissance, cette jouissance au delà du phallus, mais pas seulement, il l’ébranle aussi dans sa toute-puissance. 

C'est ce que Lacan décrit dans la  séance du 29 janvier 1958 du séminaire Les Formations de l'inconscient qui a pour titre «  la métaphore paternelle ».
Selon la définition que nous en donne Lacan, dans cette métaphore, le signifiant du Nom-du-père vient se substituer au signifiant du désir de la mère et livrer ainsi comme effet de cette métaphore ce qu’il en est de la signification phallique.

Dans les dernières lignes de sa note, si nous retournons maintenant au passage  qu'il consacre à ce dieu des volcans, première forme en quelque sorte du dieu des juifs, Freud nous laisse sur une énigme à propos de ces déesses-mères.  
Il suggère en effet que la déesse Athéna était l'une de ces anciennes déesses mères qui  est devenue, dans la religion grecque, non plus la mère mais  la fille de Zeus. C'est lui qui l'a porté, fille de son esprit. Selon le mythe, elle a été mise au monde d'un coup de hache porté sur son crâne par l'un de ses serviteurs. Elle en sortit tout armée de son casque et de son épée.  
Est-ce que, par cette couvade symbolique, on ne peut pas dire que Zeus a transformé ainsi la mère primitivement phallique en fille-phallus et donc en signifiant de son désir ?  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes  développés. (  https://www.le-gout-de-la psychanalyse.fr/

Liliane Fainsilber 

 Musique :  Sincerity par  Glowing Palace     



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Freud y invente sous nos yeux  un vrai mythe de la fonction du père dans l'Oedipe, un mythe décrivant la mise en fonction  de la métaphore paternelle.  Dans cette note il nous indique que Yahwé avait été d'abord, en ces temps anciens, un primitif  dieu des volcans et il rajoute bien sûr qu’il n’avait pas été le premier à s’étonner de la similitude phonétique du nom de Yahwé avec la « racine de l’autre nom divin, Jovis, Jupiter. Or celui-ci est appelé "l'ébranleur de terre" 

Freud avance ici un peu sur la pointe des pieds mais nous ouvre soudain des horizons mythiques littéralement grandioses, tout au moins quant à ce qu’il en est de l’instauration de la fonction paternelle en tant qu’elle libère le sujet de la toute puissance maternelle. 

« Il me semble, écrit-il,  qu’en des siècles obscurs, plus ou moins soustraits à la recherche historique, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions volcaniques qui produisirent le plus puissant effet sur la population». Se référant à des spécialistes il pense que la cité du roi Minos fut sans doute détruite par un tremblement de terre. Or c’était l’époque où régnait encore la grande déesse
mère. Le fait qu’elle se soit cependant « trouvée incapable de défendre sa demeure contre les attaques supérieures peut avoir contribué à son éviction par une divinité masculine ». 

Ainsi on rejoint ce que nous démontre toute la clinique analytique, le père est « l’ébranleur de terre», l’ébranleur de la terre-mère, à plus d’un titre. Certes « il la secoue, il la secourt »,
il lui donne accès à ce que Lacan nomme, dans le séminaire Encore, cette autre jouissance, cette jouissance au delà du phallus, mais pas seulement, il l’ébranle aussi dans sa toute-puissance. 

C'est ce que Lacan décrit dans la  séance du 29 janvier 1958 du séminaire Les Formations de l'inconscient qui a pour titre «  la métaphore paternelle ».
Selon la définition que nous en donne Lacan, dans cette métaphore, le signifiant du Nom-du-père vient se substituer au signifiant du désir de la mère et livrer ainsi comme effet de cette métaphore ce qu’il en est de la signification phallique.

Dans les dernières lignes de sa note, si nous retournons maintenant au passage  qu'il consacre à ce dieu des volcans, première forme en quelque sorte du dieu des juifs, Freud nous laisse sur une énigme à propos de ces déesses-mères.  
Il suggère en effet que la déesse Athéna était l'une de ces anciennes déesses mères qui  est devenue, dans la religion grecque, non plus la mère mais  la fille de Zeus. C'est lui qui l'a porté, fille de son esprit. Selon le mythe, elle a été mise au monde d'un coup de hache porté sur son crâne par l'un de ses serviteurs. Elle en sortit tout armée de son casque et de son épée.  
Est-ce que, par cette couvade symbolique, on ne peut pas dire que Zeus a transformé ainsi la mère primitivement phallique en fille-phallus et donc en signifiant de son désir ?  


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes  développés. (  https://www.le-gout-de-la psychanalyse.fr/

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Freud y invente sous nos yeux  un vrai mythe de la fonction du père dans l'Oedipe, un mythe décrivant la mise en fonction  de la métaphore paternelle.  Dans cette note il nous indique que Yahwé avait été d'abord, en ces temps anciens, un primitif  dieu des volcans et il rajoute bien sûr qu’il n’avait pas été le premier à s’étonner de la similitude phonétique du nom de Yahwé avec la « racine de l’autre nom divin, Jovis, Jupiter. Or celui-ci est appelé "l'ébranleur de terre" 

Freud avance ici un peu sur la pointe des pieds mais nous ouvre soudain des horizons mythiques littéralement grandioses, tout au moins quant à ce qu’il en est de l’instauration de la fonction paternelle en tant qu’elle libère le sujet de la toute puissance maternelle. 

« Il me semble, écrit-il,  qu’en des siècles obscurs, plus ou moins soustraits à la recherche historique, les pays du bassin oriental de la Méditerranée furent le théâtre de fréquentes et violentes éruptions volcaniques qui produisirent le plus puissant effet sur la population». Se référant à des spécialistes il pense que la cité du roi Minos fut sans doute détruite par un tremblement de terre. Or c’était l’époque où régnait encore la grande déesse
mère. Le fait qu’elle se soit cependant « trouvée incapable de défendre sa demeure contre les attaques supérieures peut avoir contribué à son éviction par une divinité masculine ». 

Ainsi on rejoint ce que nous démontre toute la clinique analytique, le père est « l’ébranleur de terre», l’ébranleur de la terre-mère, à plus d’un titre. Certes « il la secoue, il la secourt »,
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Selon la définition que nous en donne Lacan, dans cette métaphore, le signifiant du Nom-du-père vient se substituer au signifiant du désir de la mère et livrer ainsi comme effet de cette métaphore ce qu’il en est de la signification phallique.

Dans les dernières lignes de sa note, si nous retournons maintenant au passage  qu'il consacre à ce dieu des volcans, première forme en quelque sorte du dieu des juifs, Freud nous laisse sur une énigme à propos de ces déesses-mères.  
Il suggère en effet que la déesse Athéna était l'une de ces anciennes déesses mères qui  est devenue, dans la religion grecque, non plus la mère mais  la fille de Zeus. C'est lui qui l'a porté, fille de son esprit. Selon le mythe, elle a été mise au monde d'un coup de hache porté sur son crâne par l'un de ses serviteurs. Elle en sortit tout armée de son casque et de son épée.  
Est-ce que, par cette couvade symbolique, on ne peut pas dire que Zeus a transformé ainsi la mère primitivement phallique en fille-phallus et donc en signifiant de son désir ?  


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