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Une voix pour les mamans solos

Grandir avec un parent alcoolique- entre cicatrices et reconstruction

Grandir avec un parent alcoolique- entre cicatrices et reconstruction

20min |23/03/2025|

17

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Description

Dans cet épisode, je plonge dans un sujet profondément intime, l'impact d'avoir grandi avec un parent alcoolique.

C'est devenir adulte avant l'heure. Se sentir invisible ou au contraire bien trop exposé.


Dans cet épisode je parle à l'enfant qu'on à été et à l'adulte qu'on devient.


Tu n'es pas seul!




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello, bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui je vais aborder un sujet à la fois très difficile et profondément important pour moi, c'est le fait de grandir avec un parent alcoolique. Ce ne sera pas forcément un sujet qui parle au moment solo, mais je me dis que ça reste dans la parentalité. et les thèmes de la vie en général, quand on a des enfants. Je trouve ça plutôt intéressant de pouvoir en parler, comme ça, si ça peut aider certaines personnes. Parce que je sais que c'est un thème douloureux, c'est souvent entouré de tabous, de silence, de honte. Mais pourtant, tellement de personnes ont été confrontées à cette réalité. Cet épisode, je voudrais le dédier à tous ceux qui ont vécu ça, à tous ceux qui ont grandi dans ce climat d'instabilité, d'angoisse, de confusion. à ceux qui ont peur de rentrer chez eux et qui sont sentis invisibles, ou au contraire bien trop exposés. Cet épisode, c'est pour vous. C'est pour nous. Je vais explorer trois grandes étapes. La première, ce sera ce que vit un enfant avec un parent alcoolique. Le deuxième, les impacts sur le développement et l'âge adulte. La troisième grande étape, et enfin, comment on peut amorcer un chemin de reconstruction. Je veux vraiment offrir un espace de reconnaissance, de compréhension, et j'espère vraiment peut-être d'apaisement. L'alcoolisme, dans le quotidien familial, c'est pas seulement quelqu'un qui boit trop. C'est vraiment ce parent. qui devient imprévisible, parfois agressif, incohérent, absent émotionnellement. Et quand on est enfant, ça nous crée vraiment une profonde insécurité. Parce qu'on ne sait jamais en fait à quoi s'attendre. On ne sait jamais si le parent sera calme ou violent, aimant ou distant. Ça s'ancre vraiment dans le quotidien de manière, je dirais, insidieuse. Les disputes, les silences gênants, les nuits blanches à penser, à réfléchir, les promesses jamais tenues. Je pense que très tôt, quand on est enfant, on comprend vite, on comprend très tôt que ce qui se passe à la maison, c'est pas normal. Et on ressent de la honte, de la colère. Honte parce qu'en fait, ce parent, quand il boit, on l'aime, mais pas quand il boit. On a honte d'inviter des amis à la maison, de regarder les autres, qu'on se moque de nous. Ou si on en parle, ça crée encore plus de problèmes à la maison et de tensions. Donc on n'en parle pas. Du coup, on s'isole beaucoup. Parce qu'on n'a pas envie d'expliquer. On n'a pas envie qu'on découvre la vérité. On intériorise un peu ce sentiment de différence. Comme si on était à part. Casser de l'intérieur, en fait. Ce qui a été vraiment le plus difficile pour moi, c'est vraiment cette perte d'insouciance quand vous êtes enfant. Vous savez, grandir dans ce contexte de ne pas avoir d'enfance, de devenir adulte trop tôt, je pense que ça fera écho à beaucoup de personnes. Parce que beaucoup d'enfants, de parents alcooliques, on prend ce rôle de protecteur, de médiateur. De sauveur un peu. C'est... On doit rassurer les autres. Si on a des frères et sœurs, on doit s'occuper d'eux. Cacher des choses. Consoler le parent. Quand il est saoul. Ou le lendemain. Et là, on va parler de parentification. L'enfant, c'est celui qui devient la personne qui prend soin de l'autre, au lieu d'être protégé par le parent. Durant ce podcast, il y aura peut-être des moments un peu de silence. entre les phrases que je vais dire, parce que c'est un sujet vraiment, vraiment qui pique, sincèrement. Et ça fait toujours remonter des choses à la surface. Je voudrais parler maintenant de cette insécurité affective et relationnelle que l'on ressent. En fait, le premier effet durable dans le temps Quand on devient adulte, c'est ce manque de sécurité intérieure. Franchement, quand on a vécu dans l'instabilité une grande partie de sa vie, de son enfance, construction, on le reste souvent. On reste souvent sur le qui-vive. Vous voyez ce que je veux dire ? Même en étant adulte. Ça, là, ça peut entraîner une hyper-vigilance émotionnelle. On est attentif à... à chaque mot, à chaque geste des autres. En fait, on fait ça pour anticiper le conflit. Parce qu'on cherche vraiment à éviter les tensions à tout prix, on n'aime pas ça. Cette hyper-vigilance-là, franchement, ça rend difficile la construction des relations saines après. Parce qu'on a... Ça a créé des traumas, on va dire. Donc on oscille entre la peur de l'abandon, la peur de la proximité, la peur du rejet. La mesure de l'abandon, c'est pourquoi ce parent, il m'aime pas assez pour arrêter. Combien de fois, combien de fois j'ai pensé ça, en fait. Je me disais, mais c'est pas possible. Je comprends pas. Et la blessure du rejet, quand le parent y choisit l'alcool au lieu de sa famille. Il y a aussi cette blessure d'injustice, quand on est puni sans aucune raison. On ne comprend pas. On vit des crises sans avoir rien fait. Et ces blessures-là, elles laissent des cicatrices invisibles. Et ça façonne, en fait, notre manière de penser, de ressentir, d'aimer. Ça a un réel impact dans nos vies. Quand on est enfant, on se sent vraiment responsable de ce qui arrive. On se dit, mais si j'aurais été plus sage, plus gentille, plus forte, peut-être que ce parent-là, il n'aurait pas bu. Ça, ça a vraiment un impact sur notre estime de soi. On se construit vraiment avec une faible estime de nous-mêmes. Cette peur constante qu'on ne peut pas être assez, qu'on ne peut pas être aimé pour ce que l'on est. Toutes les besoins d'ultes, ça se traduit plutôt par des relations complètement déséquilibrées, des difficultés à dire non. Ce besoin excessif de reconnaissance. Dans l'adulte, il y a ce poids en fait, ce poids de l'héritage invisible, les schémas qui se répètent un peu. Sans même s'en rendre compte, on peut rejouer ces schémas-là de dynamique toxique, attirer les personnes émotionnellement indisponibles, devenir soi-même le sauveur, ou être dépendant affectif et accepter des comportements destructeurs, parce que ça nous semble familier. Est-ce que là, vous voyez ce que je veux dire ? Quand vous rencontrez quelqu'un, quelqu'un de sain, que ça se passe bien, que c'est calme et tout, vous ne comprenez pas. Vous êtes complètement largué. Parce que pour vous, ce n'est pas normal. Ce n'est pas familier parce qu'on a grandi dans le chaos. Donc, on va chercher à créer des problèmes où il n'y en a pas pour... que notre cerveau se dise « Ah, ça je connais, je vais savoir comment réagir à ça » . Ensuite, il y a cette question de quand on devient nous-mêmes parents, et avec toutes ces blessures qui remontent, il y a cette peur terrible qu'on se dit « Est-ce que je vais reproduire ce schéma-là ? » avec une culpabilité constante. Est-ce que je vais être trop hypersensible aux émotions de mes enfants ? Ou est-ce que je vais devenir cette maman surprotectrice ? Ou à l'inverse justement, être super exigeante envers moi-même, toujours dans cette peur de... de mal faire. Pour ma part, en fait, quand je suis devenue maman, je pense que d'avoir été maman, ça m'a sauvée de beaucoup de choses. Je sais que pour certains, quand on dit oui, mes enfants m'ont sauvée, il y en a, ils vont dire non, mais celle-là, ça y est quoi. Non, si, c'est possible. Mes enfants m'ont complètement sauvée. Après, je ne dis pas que je n'ai pas des traumas présents, mais bien sûr que si. Mais ils m'ont beaucoup aidée dans mon chemin, on va dire, d'apaisement, de compréhension. Et je suis quelqu'un qui ne me touche pas du tout à l'alcool. Je ne supporte pas. Et quand un homme saoul est dans mon entourage, j'ai peur. Je ne suis pas du tout à l'aise. Et beaucoup me disent, mais pourquoi tu bois pas ? C'est bizarre et tout. Donc t'es obligé de dire, ben, j'ai pas envie. Après, quand tu rentres un peu plus dans l'intimité avec les gens, et que tu leur expliques, oui, ben, un peu ta vie, ce que t'as traversé, tout de suite, ils font le lien, ils disent tilt, quoi. Ah, mais c'est pour ça que tu bois pas, alors ? Ben, bien sûr, c'est pour ça que je bois pas. Parce que pour moi, les effets d'alcool, c'est... C'est quelque chose de ravageur dans une vie, c'est destructeur. Ça fait mal. Et depuis toujours, j'ai ce sentiment de... J'ai envie de comprendre pourquoi. Et là, j'ai commencé à travailler dans le social. Donc là, ça m'a permis d'avoir une autre vision des choses. Et après, j'ai travaillé avec les personnes en addiction. Et j'ai fait des formations, j'ai croisé des gens qui m'ont fait comprendre qu'en fait, c'était vraiment une vraie maladie. C'était pas juste un truc que tu peux arrêter comme ça, parce qu'en plus, c'est la pire merde qui existe, pire que le shit, pire que tous ces trucs-là, parce que là, il faut des soins derrière, qu'on ne pas... Au moment du sevrage, avoir de crise cardiaque, etc. On ne se rend pas compte, mais l'alcool, c'est un vrai cancer. Il y a aussi l'étape d'acceptation. Accepter que ce parent, il ne changera peut-être jamais. C'est justement faire... En acceptant ça, c'est faire le deuil de l'image qu'on avait idéalisée de tout ça. On s'est accrochés. à l'espoir pendant toutes ces années. Il y a des fois où ça ira bien, parce que la personne, elle ne boira plus, ou quasi plus. Et après, ça recommence, on a l'impression que c'est un cercle infini, sans fin. Et moi, ce qui m'a fait vraiment du bien, c'est que j'ai pardonné. J'ai pardonné à ce parent. Et je me suis libérée de ce poids en me disant que, ok, il vit ça, c'est son chemin à lui. Mais moi, je ne dois pas rester perpétuellement dans ce mal-être. Il est différent, ok, voilà, c'est comme ça. Juste, il faut que je pose mes limites de ce que moi, je suis capable encore d'accepter ou non. Ce n'est pas parce que c'est la famille, que c'est un parent. Que vous lui devez tout. Pas du tout. Si c'est quelqu'un de toxique, qui vous met mal à l'aise, qui vous renvoie de la colère, vous pouvez, en fait, être en accord avec vous-même et vous dire, OK, cette relation, ça va pas du tout. Même si c'est mon père, même si c'est ma mère, moi, ça m'affecte trop. Donc stop. Je coupe tout. En fait, il faut vous protéger. Protégez-vous dans cette histoire. En fait, nommer les choses, je dirais que c'est déjà en partie guérir. Mettre un peu les mots sur son vécu, c'est une forme franchement de libération. Dire, ok, j'ai un parent alcoolique. C'est reconnaître qu'on n'a pas eu une enfance normale. Et que c'est ok. Mais ce n'est pas de notre faute. Jamais, jamais ne pensez ça. Ce n'est pas de votre faute. Que vous soyez enfant, ado, adulte, enlevez-vous cette culpabilité-là. Il n'y a pas de honte d'avoir été victime. Ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est juste un acte de force, je vous dirais. Cherchez vraiment du soutien, ce qui, je pense, qui aide le plus. dans ce parcours-là, c'est vraiment les thérapies. Consulter des professionnels. Essayer de documenter sur ça, de lire des témoignages. Écouter des podcasts. En fait, tout ça, ça peut ouvrir sur la voie de la guérison. Moi, pour ma part, ce qui m'a le plus sauvée, c'est vraiment parler avec des personnes qui ont vécu Ces expériences-là, similaires aux miennes, ça m'a permis, on va dire, de briser la solitude, de côtoyer des gens qui étaient en addiction, de tous les problèmes à côté qu'ils pouvaient rencontrer, perdre leur famille, leur domicile, se retrouver à la rue, tout ce que ça engendre, et côtoyer leur mal-être et leur peine. vous vous dites que vous êtes à la place de l'autre et que pour lui non plus, ce n'est pas facile. En fait, ce n'est pas facile pour le parent alcoolique et ce n'est pas facile pour la famille de vivre avec quelqu'un d'alcoolique. Là, le mieux, c'est de pouvoir en parler avec ce parent si cette personne est capable de se remettre en question, si elle est réceptive, de pouvoir dire, de mettre des mots sur ce que vous, vous avez ressenti. Essayez un maximum d'apaiser les choses quand vous le pouvez. C'est tout à fait possible de se reconstruire, d'avoir des repères solides, de développer des relations saines, d'apprendre à poser des limites. Ok, ça va prendre du temps. Parfois des années ou quasiment toute une vie. Mais chaque pas, il compte. La résilience, c'est pas quelque chose de miraculeux. C'est, je dirais, une série de choix, petits et grands, pour ne plus vivre dans ce passé, ce que vous avez traversé. Ouais, moi je suis capable, maintenant, avec le temps, de dire « Oui, j'ai eu un parent alcoolique, et en plus violent. » Donc, ok, j'ai vécu des choses qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Je lui ai pardonné. Et je me pardonne d'avoir pensé qu'il ne m'aimait pas. Vous lui aurez juste posé vos limites. Quand vous voyez que, je ne sais pas, vous n'avez pas envie de voir certes personne. Parce que ça va vous faire du mal. Pensez à vous en priorité. Gardez cette paix intérieure que vous avez. Même si je sais que vous allez culpabiliser du fait que vous n'allez pas avoir cette personne. Et si vous pouvez, essayez de guérir ce trauma le plus tôt possible. J'ai grandi avec une colère. Mais... indescriptible. J'étais une gamine en colère, une ado en colère, et une adulte en colère. Gestion de la colère, zéro. J'en voulais au monde entier. Et la colère, je crois que c'est le sentiment, l'émotion la plus la plus destructrice. Ça vous fait faire des trucs, mais donc si vous avez l'occasion vraiment de de pouvoir en parler le plus tôt possible, de pouvoir faire un travail sur vous-même, de pardon, de résilience. Ça va vous apporter que du positif. Si tu as écouté jusqu'ici, sache que je t'envoie toute ma force. Parce que grandir avec un parent alcoolique, c'est vivre. Une blessure invisible, que beaucoup ignorent ou y minimisent. Pourtant, c'est une réalité qui marque, qui modèle, qui transforme. Mais t'es pas condamné en fait à vivre dans la souffrance. T'as le droit de guérir. Tu as le droit d'avoir cette vie si douce, stable, aimée. Tu as le droit de reconstruire ton propre modèle. Merci. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. N'hésitez pas à partager cet épisode si il vous a parlé. Ou même si vous avez envie de m'envoyer un message, si tu veux échanger à ce sujet, n'hésite pas. Tu n'es pas seul. On est nombreux et ensemble on avance. Je vous souhaite une bonne semaine. Et je vous love. Bisous bisous.

Description

Dans cet épisode, je plonge dans un sujet profondément intime, l'impact d'avoir grandi avec un parent alcoolique.

C'est devenir adulte avant l'heure. Se sentir invisible ou au contraire bien trop exposé.


Dans cet épisode je parle à l'enfant qu'on à été et à l'adulte qu'on devient.


Tu n'es pas seul!




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Hello, bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui je vais aborder un sujet à la fois très difficile et profondément important pour moi, c'est le fait de grandir avec un parent alcoolique. Ce ne sera pas forcément un sujet qui parle au moment solo, mais je me dis que ça reste dans la parentalité. et les thèmes de la vie en général, quand on a des enfants. Je trouve ça plutôt intéressant de pouvoir en parler, comme ça, si ça peut aider certaines personnes. Parce que je sais que c'est un thème douloureux, c'est souvent entouré de tabous, de silence, de honte. Mais pourtant, tellement de personnes ont été confrontées à cette réalité. Cet épisode, je voudrais le dédier à tous ceux qui ont vécu ça, à tous ceux qui ont grandi dans ce climat d'instabilité, d'angoisse, de confusion. à ceux qui ont peur de rentrer chez eux et qui sont sentis invisibles, ou au contraire bien trop exposés. Cet épisode, c'est pour vous. C'est pour nous. Je vais explorer trois grandes étapes. La première, ce sera ce que vit un enfant avec un parent alcoolique. Le deuxième, les impacts sur le développement et l'âge adulte. La troisième grande étape, et enfin, comment on peut amorcer un chemin de reconstruction. Je veux vraiment offrir un espace de reconnaissance, de compréhension, et j'espère vraiment peut-être d'apaisement. L'alcoolisme, dans le quotidien familial, c'est pas seulement quelqu'un qui boit trop. C'est vraiment ce parent. qui devient imprévisible, parfois agressif, incohérent, absent émotionnellement. Et quand on est enfant, ça nous crée vraiment une profonde insécurité. Parce qu'on ne sait jamais en fait à quoi s'attendre. On ne sait jamais si le parent sera calme ou violent, aimant ou distant. Ça s'ancre vraiment dans le quotidien de manière, je dirais, insidieuse. Les disputes, les silences gênants, les nuits blanches à penser, à réfléchir, les promesses jamais tenues. Je pense que très tôt, quand on est enfant, on comprend vite, on comprend très tôt que ce qui se passe à la maison, c'est pas normal. Et on ressent de la honte, de la colère. Honte parce qu'en fait, ce parent, quand il boit, on l'aime, mais pas quand il boit. On a honte d'inviter des amis à la maison, de regarder les autres, qu'on se moque de nous. Ou si on en parle, ça crée encore plus de problèmes à la maison et de tensions. Donc on n'en parle pas. Du coup, on s'isole beaucoup. Parce qu'on n'a pas envie d'expliquer. On n'a pas envie qu'on découvre la vérité. On intériorise un peu ce sentiment de différence. Comme si on était à part. Casser de l'intérieur, en fait. Ce qui a été vraiment le plus difficile pour moi, c'est vraiment cette perte d'insouciance quand vous êtes enfant. Vous savez, grandir dans ce contexte de ne pas avoir d'enfance, de devenir adulte trop tôt, je pense que ça fera écho à beaucoup de personnes. Parce que beaucoup d'enfants, de parents alcooliques, on prend ce rôle de protecteur, de médiateur. De sauveur un peu. C'est... On doit rassurer les autres. Si on a des frères et sœurs, on doit s'occuper d'eux. Cacher des choses. Consoler le parent. Quand il est saoul. Ou le lendemain. Et là, on va parler de parentification. L'enfant, c'est celui qui devient la personne qui prend soin de l'autre, au lieu d'être protégé par le parent. Durant ce podcast, il y aura peut-être des moments un peu de silence. entre les phrases que je vais dire, parce que c'est un sujet vraiment, vraiment qui pique, sincèrement. Et ça fait toujours remonter des choses à la surface. Je voudrais parler maintenant de cette insécurité affective et relationnelle que l'on ressent. En fait, le premier effet durable dans le temps Quand on devient adulte, c'est ce manque de sécurité intérieure. Franchement, quand on a vécu dans l'instabilité une grande partie de sa vie, de son enfance, construction, on le reste souvent. On reste souvent sur le qui-vive. Vous voyez ce que je veux dire ? Même en étant adulte. Ça, là, ça peut entraîner une hyper-vigilance émotionnelle. On est attentif à... à chaque mot, à chaque geste des autres. En fait, on fait ça pour anticiper le conflit. Parce qu'on cherche vraiment à éviter les tensions à tout prix, on n'aime pas ça. Cette hyper-vigilance-là, franchement, ça rend difficile la construction des relations saines après. Parce qu'on a... Ça a créé des traumas, on va dire. Donc on oscille entre la peur de l'abandon, la peur de la proximité, la peur du rejet. La mesure de l'abandon, c'est pourquoi ce parent, il m'aime pas assez pour arrêter. Combien de fois, combien de fois j'ai pensé ça, en fait. Je me disais, mais c'est pas possible. Je comprends pas. Et la blessure du rejet, quand le parent y choisit l'alcool au lieu de sa famille. Il y a aussi cette blessure d'injustice, quand on est puni sans aucune raison. On ne comprend pas. On vit des crises sans avoir rien fait. Et ces blessures-là, elles laissent des cicatrices invisibles. Et ça façonne, en fait, notre manière de penser, de ressentir, d'aimer. Ça a un réel impact dans nos vies. Quand on est enfant, on se sent vraiment responsable de ce qui arrive. On se dit, mais si j'aurais été plus sage, plus gentille, plus forte, peut-être que ce parent-là, il n'aurait pas bu. Ça, ça a vraiment un impact sur notre estime de soi. On se construit vraiment avec une faible estime de nous-mêmes. Cette peur constante qu'on ne peut pas être assez, qu'on ne peut pas être aimé pour ce que l'on est. Toutes les besoins d'ultes, ça se traduit plutôt par des relations complètement déséquilibrées, des difficultés à dire non. Ce besoin excessif de reconnaissance. Dans l'adulte, il y a ce poids en fait, ce poids de l'héritage invisible, les schémas qui se répètent un peu. Sans même s'en rendre compte, on peut rejouer ces schémas-là de dynamique toxique, attirer les personnes émotionnellement indisponibles, devenir soi-même le sauveur, ou être dépendant affectif et accepter des comportements destructeurs, parce que ça nous semble familier. Est-ce que là, vous voyez ce que je veux dire ? Quand vous rencontrez quelqu'un, quelqu'un de sain, que ça se passe bien, que c'est calme et tout, vous ne comprenez pas. Vous êtes complètement largué. Parce que pour vous, ce n'est pas normal. Ce n'est pas familier parce qu'on a grandi dans le chaos. Donc, on va chercher à créer des problèmes où il n'y en a pas pour... que notre cerveau se dise « Ah, ça je connais, je vais savoir comment réagir à ça » . Ensuite, il y a cette question de quand on devient nous-mêmes parents, et avec toutes ces blessures qui remontent, il y a cette peur terrible qu'on se dit « Est-ce que je vais reproduire ce schéma-là ? » avec une culpabilité constante. Est-ce que je vais être trop hypersensible aux émotions de mes enfants ? Ou est-ce que je vais devenir cette maman surprotectrice ? Ou à l'inverse justement, être super exigeante envers moi-même, toujours dans cette peur de... de mal faire. Pour ma part, en fait, quand je suis devenue maman, je pense que d'avoir été maman, ça m'a sauvée de beaucoup de choses. Je sais que pour certains, quand on dit oui, mes enfants m'ont sauvée, il y en a, ils vont dire non, mais celle-là, ça y est quoi. Non, si, c'est possible. Mes enfants m'ont complètement sauvée. Après, je ne dis pas que je n'ai pas des traumas présents, mais bien sûr que si. Mais ils m'ont beaucoup aidée dans mon chemin, on va dire, d'apaisement, de compréhension. Et je suis quelqu'un qui ne me touche pas du tout à l'alcool. Je ne supporte pas. Et quand un homme saoul est dans mon entourage, j'ai peur. Je ne suis pas du tout à l'aise. Et beaucoup me disent, mais pourquoi tu bois pas ? C'est bizarre et tout. Donc t'es obligé de dire, ben, j'ai pas envie. Après, quand tu rentres un peu plus dans l'intimité avec les gens, et que tu leur expliques, oui, ben, un peu ta vie, ce que t'as traversé, tout de suite, ils font le lien, ils disent tilt, quoi. Ah, mais c'est pour ça que tu bois pas, alors ? Ben, bien sûr, c'est pour ça que je bois pas. Parce que pour moi, les effets d'alcool, c'est... C'est quelque chose de ravageur dans une vie, c'est destructeur. Ça fait mal. Et depuis toujours, j'ai ce sentiment de... J'ai envie de comprendre pourquoi. Et là, j'ai commencé à travailler dans le social. Donc là, ça m'a permis d'avoir une autre vision des choses. Et après, j'ai travaillé avec les personnes en addiction. Et j'ai fait des formations, j'ai croisé des gens qui m'ont fait comprendre qu'en fait, c'était vraiment une vraie maladie. C'était pas juste un truc que tu peux arrêter comme ça, parce qu'en plus, c'est la pire merde qui existe, pire que le shit, pire que tous ces trucs-là, parce que là, il faut des soins derrière, qu'on ne pas... Au moment du sevrage, avoir de crise cardiaque, etc. On ne se rend pas compte, mais l'alcool, c'est un vrai cancer. Il y a aussi l'étape d'acceptation. Accepter que ce parent, il ne changera peut-être jamais. C'est justement faire... En acceptant ça, c'est faire le deuil de l'image qu'on avait idéalisée de tout ça. On s'est accrochés. à l'espoir pendant toutes ces années. Il y a des fois où ça ira bien, parce que la personne, elle ne boira plus, ou quasi plus. Et après, ça recommence, on a l'impression que c'est un cercle infini, sans fin. Et moi, ce qui m'a fait vraiment du bien, c'est que j'ai pardonné. J'ai pardonné à ce parent. Et je me suis libérée de ce poids en me disant que, ok, il vit ça, c'est son chemin à lui. Mais moi, je ne dois pas rester perpétuellement dans ce mal-être. Il est différent, ok, voilà, c'est comme ça. Juste, il faut que je pose mes limites de ce que moi, je suis capable encore d'accepter ou non. Ce n'est pas parce que c'est la famille, que c'est un parent. Que vous lui devez tout. Pas du tout. Si c'est quelqu'un de toxique, qui vous met mal à l'aise, qui vous renvoie de la colère, vous pouvez, en fait, être en accord avec vous-même et vous dire, OK, cette relation, ça va pas du tout. Même si c'est mon père, même si c'est ma mère, moi, ça m'affecte trop. Donc stop. Je coupe tout. En fait, il faut vous protéger. Protégez-vous dans cette histoire. En fait, nommer les choses, je dirais que c'est déjà en partie guérir. Mettre un peu les mots sur son vécu, c'est une forme franchement de libération. Dire, ok, j'ai un parent alcoolique. C'est reconnaître qu'on n'a pas eu une enfance normale. Et que c'est ok. Mais ce n'est pas de notre faute. Jamais, jamais ne pensez ça. Ce n'est pas de votre faute. Que vous soyez enfant, ado, adulte, enlevez-vous cette culpabilité-là. Il n'y a pas de honte d'avoir été victime. Ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est juste un acte de force, je vous dirais. Cherchez vraiment du soutien, ce qui, je pense, qui aide le plus. dans ce parcours-là, c'est vraiment les thérapies. Consulter des professionnels. Essayer de documenter sur ça, de lire des témoignages. Écouter des podcasts. En fait, tout ça, ça peut ouvrir sur la voie de la guérison. Moi, pour ma part, ce qui m'a le plus sauvée, c'est vraiment parler avec des personnes qui ont vécu Ces expériences-là, similaires aux miennes, ça m'a permis, on va dire, de briser la solitude, de côtoyer des gens qui étaient en addiction, de tous les problèmes à côté qu'ils pouvaient rencontrer, perdre leur famille, leur domicile, se retrouver à la rue, tout ce que ça engendre, et côtoyer leur mal-être et leur peine. vous vous dites que vous êtes à la place de l'autre et que pour lui non plus, ce n'est pas facile. En fait, ce n'est pas facile pour le parent alcoolique et ce n'est pas facile pour la famille de vivre avec quelqu'un d'alcoolique. Là, le mieux, c'est de pouvoir en parler avec ce parent si cette personne est capable de se remettre en question, si elle est réceptive, de pouvoir dire, de mettre des mots sur ce que vous, vous avez ressenti. Essayez un maximum d'apaiser les choses quand vous le pouvez. C'est tout à fait possible de se reconstruire, d'avoir des repères solides, de développer des relations saines, d'apprendre à poser des limites. Ok, ça va prendre du temps. Parfois des années ou quasiment toute une vie. Mais chaque pas, il compte. La résilience, c'est pas quelque chose de miraculeux. C'est, je dirais, une série de choix, petits et grands, pour ne plus vivre dans ce passé, ce que vous avez traversé. Ouais, moi je suis capable, maintenant, avec le temps, de dire « Oui, j'ai eu un parent alcoolique, et en plus violent. » Donc, ok, j'ai vécu des choses qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Je lui ai pardonné. Et je me pardonne d'avoir pensé qu'il ne m'aimait pas. Vous lui aurez juste posé vos limites. Quand vous voyez que, je ne sais pas, vous n'avez pas envie de voir certes personne. Parce que ça va vous faire du mal. Pensez à vous en priorité. Gardez cette paix intérieure que vous avez. Même si je sais que vous allez culpabiliser du fait que vous n'allez pas avoir cette personne. Et si vous pouvez, essayez de guérir ce trauma le plus tôt possible. J'ai grandi avec une colère. Mais... indescriptible. J'étais une gamine en colère, une ado en colère, et une adulte en colère. Gestion de la colère, zéro. J'en voulais au monde entier. Et la colère, je crois que c'est le sentiment, l'émotion la plus la plus destructrice. Ça vous fait faire des trucs, mais donc si vous avez l'occasion vraiment de de pouvoir en parler le plus tôt possible, de pouvoir faire un travail sur vous-même, de pardon, de résilience. Ça va vous apporter que du positif. Si tu as écouté jusqu'ici, sache que je t'envoie toute ma force. Parce que grandir avec un parent alcoolique, c'est vivre. Une blessure invisible, que beaucoup ignorent ou y minimisent. Pourtant, c'est une réalité qui marque, qui modèle, qui transforme. Mais t'es pas condamné en fait à vivre dans la souffrance. T'as le droit de guérir. Tu as le droit d'avoir cette vie si douce, stable, aimée. Tu as le droit de reconstruire ton propre modèle. Merci. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. N'hésitez pas à partager cet épisode si il vous a parlé. Ou même si vous avez envie de m'envoyer un message, si tu veux échanger à ce sujet, n'hésite pas. Tu n'es pas seul. On est nombreux et ensemble on avance. Je vous souhaite une bonne semaine. Et je vous love. Bisous bisous.

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Dans cet épisode, je plonge dans un sujet profondément intime, l'impact d'avoir grandi avec un parent alcoolique.

C'est devenir adulte avant l'heure. Se sentir invisible ou au contraire bien trop exposé.


Dans cet épisode je parle à l'enfant qu'on à été et à l'adulte qu'on devient.


Tu n'es pas seul!




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  • Speaker #0

    Hello, bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui je vais aborder un sujet à la fois très difficile et profondément important pour moi, c'est le fait de grandir avec un parent alcoolique. Ce ne sera pas forcément un sujet qui parle au moment solo, mais je me dis que ça reste dans la parentalité. et les thèmes de la vie en général, quand on a des enfants. Je trouve ça plutôt intéressant de pouvoir en parler, comme ça, si ça peut aider certaines personnes. Parce que je sais que c'est un thème douloureux, c'est souvent entouré de tabous, de silence, de honte. Mais pourtant, tellement de personnes ont été confrontées à cette réalité. Cet épisode, je voudrais le dédier à tous ceux qui ont vécu ça, à tous ceux qui ont grandi dans ce climat d'instabilité, d'angoisse, de confusion. à ceux qui ont peur de rentrer chez eux et qui sont sentis invisibles, ou au contraire bien trop exposés. Cet épisode, c'est pour vous. C'est pour nous. Je vais explorer trois grandes étapes. La première, ce sera ce que vit un enfant avec un parent alcoolique. Le deuxième, les impacts sur le développement et l'âge adulte. La troisième grande étape, et enfin, comment on peut amorcer un chemin de reconstruction. Je veux vraiment offrir un espace de reconnaissance, de compréhension, et j'espère vraiment peut-être d'apaisement. L'alcoolisme, dans le quotidien familial, c'est pas seulement quelqu'un qui boit trop. C'est vraiment ce parent. qui devient imprévisible, parfois agressif, incohérent, absent émotionnellement. Et quand on est enfant, ça nous crée vraiment une profonde insécurité. Parce qu'on ne sait jamais en fait à quoi s'attendre. On ne sait jamais si le parent sera calme ou violent, aimant ou distant. Ça s'ancre vraiment dans le quotidien de manière, je dirais, insidieuse. Les disputes, les silences gênants, les nuits blanches à penser, à réfléchir, les promesses jamais tenues. Je pense que très tôt, quand on est enfant, on comprend vite, on comprend très tôt que ce qui se passe à la maison, c'est pas normal. Et on ressent de la honte, de la colère. Honte parce qu'en fait, ce parent, quand il boit, on l'aime, mais pas quand il boit. On a honte d'inviter des amis à la maison, de regarder les autres, qu'on se moque de nous. Ou si on en parle, ça crée encore plus de problèmes à la maison et de tensions. Donc on n'en parle pas. Du coup, on s'isole beaucoup. Parce qu'on n'a pas envie d'expliquer. On n'a pas envie qu'on découvre la vérité. On intériorise un peu ce sentiment de différence. Comme si on était à part. Casser de l'intérieur, en fait. Ce qui a été vraiment le plus difficile pour moi, c'est vraiment cette perte d'insouciance quand vous êtes enfant. Vous savez, grandir dans ce contexte de ne pas avoir d'enfance, de devenir adulte trop tôt, je pense que ça fera écho à beaucoup de personnes. Parce que beaucoup d'enfants, de parents alcooliques, on prend ce rôle de protecteur, de médiateur. De sauveur un peu. C'est... On doit rassurer les autres. Si on a des frères et sœurs, on doit s'occuper d'eux. Cacher des choses. Consoler le parent. Quand il est saoul. Ou le lendemain. Et là, on va parler de parentification. L'enfant, c'est celui qui devient la personne qui prend soin de l'autre, au lieu d'être protégé par le parent. Durant ce podcast, il y aura peut-être des moments un peu de silence. entre les phrases que je vais dire, parce que c'est un sujet vraiment, vraiment qui pique, sincèrement. Et ça fait toujours remonter des choses à la surface. Je voudrais parler maintenant de cette insécurité affective et relationnelle que l'on ressent. En fait, le premier effet durable dans le temps Quand on devient adulte, c'est ce manque de sécurité intérieure. Franchement, quand on a vécu dans l'instabilité une grande partie de sa vie, de son enfance, construction, on le reste souvent. On reste souvent sur le qui-vive. Vous voyez ce que je veux dire ? Même en étant adulte. Ça, là, ça peut entraîner une hyper-vigilance émotionnelle. On est attentif à... à chaque mot, à chaque geste des autres. En fait, on fait ça pour anticiper le conflit. Parce qu'on cherche vraiment à éviter les tensions à tout prix, on n'aime pas ça. Cette hyper-vigilance-là, franchement, ça rend difficile la construction des relations saines après. Parce qu'on a... Ça a créé des traumas, on va dire. Donc on oscille entre la peur de l'abandon, la peur de la proximité, la peur du rejet. La mesure de l'abandon, c'est pourquoi ce parent, il m'aime pas assez pour arrêter. Combien de fois, combien de fois j'ai pensé ça, en fait. Je me disais, mais c'est pas possible. Je comprends pas. Et la blessure du rejet, quand le parent y choisit l'alcool au lieu de sa famille. Il y a aussi cette blessure d'injustice, quand on est puni sans aucune raison. On ne comprend pas. On vit des crises sans avoir rien fait. Et ces blessures-là, elles laissent des cicatrices invisibles. Et ça façonne, en fait, notre manière de penser, de ressentir, d'aimer. Ça a un réel impact dans nos vies. Quand on est enfant, on se sent vraiment responsable de ce qui arrive. On se dit, mais si j'aurais été plus sage, plus gentille, plus forte, peut-être que ce parent-là, il n'aurait pas bu. Ça, ça a vraiment un impact sur notre estime de soi. On se construit vraiment avec une faible estime de nous-mêmes. Cette peur constante qu'on ne peut pas être assez, qu'on ne peut pas être aimé pour ce que l'on est. Toutes les besoins d'ultes, ça se traduit plutôt par des relations complètement déséquilibrées, des difficultés à dire non. Ce besoin excessif de reconnaissance. Dans l'adulte, il y a ce poids en fait, ce poids de l'héritage invisible, les schémas qui se répètent un peu. Sans même s'en rendre compte, on peut rejouer ces schémas-là de dynamique toxique, attirer les personnes émotionnellement indisponibles, devenir soi-même le sauveur, ou être dépendant affectif et accepter des comportements destructeurs, parce que ça nous semble familier. Est-ce que là, vous voyez ce que je veux dire ? Quand vous rencontrez quelqu'un, quelqu'un de sain, que ça se passe bien, que c'est calme et tout, vous ne comprenez pas. Vous êtes complètement largué. Parce que pour vous, ce n'est pas normal. Ce n'est pas familier parce qu'on a grandi dans le chaos. Donc, on va chercher à créer des problèmes où il n'y en a pas pour... que notre cerveau se dise « Ah, ça je connais, je vais savoir comment réagir à ça » . Ensuite, il y a cette question de quand on devient nous-mêmes parents, et avec toutes ces blessures qui remontent, il y a cette peur terrible qu'on se dit « Est-ce que je vais reproduire ce schéma-là ? » avec une culpabilité constante. Est-ce que je vais être trop hypersensible aux émotions de mes enfants ? Ou est-ce que je vais devenir cette maman surprotectrice ? Ou à l'inverse justement, être super exigeante envers moi-même, toujours dans cette peur de... de mal faire. Pour ma part, en fait, quand je suis devenue maman, je pense que d'avoir été maman, ça m'a sauvée de beaucoup de choses. Je sais que pour certains, quand on dit oui, mes enfants m'ont sauvée, il y en a, ils vont dire non, mais celle-là, ça y est quoi. Non, si, c'est possible. Mes enfants m'ont complètement sauvée. Après, je ne dis pas que je n'ai pas des traumas présents, mais bien sûr que si. Mais ils m'ont beaucoup aidée dans mon chemin, on va dire, d'apaisement, de compréhension. Et je suis quelqu'un qui ne me touche pas du tout à l'alcool. Je ne supporte pas. Et quand un homme saoul est dans mon entourage, j'ai peur. Je ne suis pas du tout à l'aise. Et beaucoup me disent, mais pourquoi tu bois pas ? C'est bizarre et tout. Donc t'es obligé de dire, ben, j'ai pas envie. Après, quand tu rentres un peu plus dans l'intimité avec les gens, et que tu leur expliques, oui, ben, un peu ta vie, ce que t'as traversé, tout de suite, ils font le lien, ils disent tilt, quoi. Ah, mais c'est pour ça que tu bois pas, alors ? Ben, bien sûr, c'est pour ça que je bois pas. Parce que pour moi, les effets d'alcool, c'est... C'est quelque chose de ravageur dans une vie, c'est destructeur. Ça fait mal. Et depuis toujours, j'ai ce sentiment de... J'ai envie de comprendre pourquoi. Et là, j'ai commencé à travailler dans le social. Donc là, ça m'a permis d'avoir une autre vision des choses. Et après, j'ai travaillé avec les personnes en addiction. Et j'ai fait des formations, j'ai croisé des gens qui m'ont fait comprendre qu'en fait, c'était vraiment une vraie maladie. C'était pas juste un truc que tu peux arrêter comme ça, parce qu'en plus, c'est la pire merde qui existe, pire que le shit, pire que tous ces trucs-là, parce que là, il faut des soins derrière, qu'on ne pas... Au moment du sevrage, avoir de crise cardiaque, etc. On ne se rend pas compte, mais l'alcool, c'est un vrai cancer. Il y a aussi l'étape d'acceptation. Accepter que ce parent, il ne changera peut-être jamais. C'est justement faire... En acceptant ça, c'est faire le deuil de l'image qu'on avait idéalisée de tout ça. On s'est accrochés. à l'espoir pendant toutes ces années. Il y a des fois où ça ira bien, parce que la personne, elle ne boira plus, ou quasi plus. Et après, ça recommence, on a l'impression que c'est un cercle infini, sans fin. Et moi, ce qui m'a fait vraiment du bien, c'est que j'ai pardonné. J'ai pardonné à ce parent. Et je me suis libérée de ce poids en me disant que, ok, il vit ça, c'est son chemin à lui. Mais moi, je ne dois pas rester perpétuellement dans ce mal-être. Il est différent, ok, voilà, c'est comme ça. Juste, il faut que je pose mes limites de ce que moi, je suis capable encore d'accepter ou non. Ce n'est pas parce que c'est la famille, que c'est un parent. Que vous lui devez tout. Pas du tout. Si c'est quelqu'un de toxique, qui vous met mal à l'aise, qui vous renvoie de la colère, vous pouvez, en fait, être en accord avec vous-même et vous dire, OK, cette relation, ça va pas du tout. Même si c'est mon père, même si c'est ma mère, moi, ça m'affecte trop. Donc stop. Je coupe tout. En fait, il faut vous protéger. Protégez-vous dans cette histoire. En fait, nommer les choses, je dirais que c'est déjà en partie guérir. Mettre un peu les mots sur son vécu, c'est une forme franchement de libération. Dire, ok, j'ai un parent alcoolique. C'est reconnaître qu'on n'a pas eu une enfance normale. Et que c'est ok. Mais ce n'est pas de notre faute. Jamais, jamais ne pensez ça. Ce n'est pas de votre faute. Que vous soyez enfant, ado, adulte, enlevez-vous cette culpabilité-là. Il n'y a pas de honte d'avoir été victime. Ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est juste un acte de force, je vous dirais. Cherchez vraiment du soutien, ce qui, je pense, qui aide le plus. dans ce parcours-là, c'est vraiment les thérapies. Consulter des professionnels. Essayer de documenter sur ça, de lire des témoignages. Écouter des podcasts. En fait, tout ça, ça peut ouvrir sur la voie de la guérison. Moi, pour ma part, ce qui m'a le plus sauvée, c'est vraiment parler avec des personnes qui ont vécu Ces expériences-là, similaires aux miennes, ça m'a permis, on va dire, de briser la solitude, de côtoyer des gens qui étaient en addiction, de tous les problèmes à côté qu'ils pouvaient rencontrer, perdre leur famille, leur domicile, se retrouver à la rue, tout ce que ça engendre, et côtoyer leur mal-être et leur peine. vous vous dites que vous êtes à la place de l'autre et que pour lui non plus, ce n'est pas facile. En fait, ce n'est pas facile pour le parent alcoolique et ce n'est pas facile pour la famille de vivre avec quelqu'un d'alcoolique. Là, le mieux, c'est de pouvoir en parler avec ce parent si cette personne est capable de se remettre en question, si elle est réceptive, de pouvoir dire, de mettre des mots sur ce que vous, vous avez ressenti. Essayez un maximum d'apaiser les choses quand vous le pouvez. C'est tout à fait possible de se reconstruire, d'avoir des repères solides, de développer des relations saines, d'apprendre à poser des limites. Ok, ça va prendre du temps. Parfois des années ou quasiment toute une vie. Mais chaque pas, il compte. La résilience, c'est pas quelque chose de miraculeux. C'est, je dirais, une série de choix, petits et grands, pour ne plus vivre dans ce passé, ce que vous avez traversé. Ouais, moi je suis capable, maintenant, avec le temps, de dire « Oui, j'ai eu un parent alcoolique, et en plus violent. » Donc, ok, j'ai vécu des choses qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Je lui ai pardonné. Et je me pardonne d'avoir pensé qu'il ne m'aimait pas. Vous lui aurez juste posé vos limites. Quand vous voyez que, je ne sais pas, vous n'avez pas envie de voir certes personne. Parce que ça va vous faire du mal. Pensez à vous en priorité. Gardez cette paix intérieure que vous avez. Même si je sais que vous allez culpabiliser du fait que vous n'allez pas avoir cette personne. Et si vous pouvez, essayez de guérir ce trauma le plus tôt possible. J'ai grandi avec une colère. Mais... indescriptible. J'étais une gamine en colère, une ado en colère, et une adulte en colère. Gestion de la colère, zéro. J'en voulais au monde entier. Et la colère, je crois que c'est le sentiment, l'émotion la plus la plus destructrice. Ça vous fait faire des trucs, mais donc si vous avez l'occasion vraiment de de pouvoir en parler le plus tôt possible, de pouvoir faire un travail sur vous-même, de pardon, de résilience. Ça va vous apporter que du positif. Si tu as écouté jusqu'ici, sache que je t'envoie toute ma force. Parce que grandir avec un parent alcoolique, c'est vivre. Une blessure invisible, que beaucoup ignorent ou y minimisent. Pourtant, c'est une réalité qui marque, qui modèle, qui transforme. Mais t'es pas condamné en fait à vivre dans la souffrance. T'as le droit de guérir. Tu as le droit d'avoir cette vie si douce, stable, aimée. Tu as le droit de reconstruire ton propre modèle. Merci. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. N'hésitez pas à partager cet épisode si il vous a parlé. Ou même si vous avez envie de m'envoyer un message, si tu veux échanger à ce sujet, n'hésite pas. Tu n'es pas seul. On est nombreux et ensemble on avance. Je vous souhaite une bonne semaine. Et je vous love. Bisous bisous.

Description

Dans cet épisode, je plonge dans un sujet profondément intime, l'impact d'avoir grandi avec un parent alcoolique.

C'est devenir adulte avant l'heure. Se sentir invisible ou au contraire bien trop exposé.


Dans cet épisode je parle à l'enfant qu'on à été et à l'adulte qu'on devient.


Tu n'es pas seul!




Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Hello, bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui je vais aborder un sujet à la fois très difficile et profondément important pour moi, c'est le fait de grandir avec un parent alcoolique. Ce ne sera pas forcément un sujet qui parle au moment solo, mais je me dis que ça reste dans la parentalité. et les thèmes de la vie en général, quand on a des enfants. Je trouve ça plutôt intéressant de pouvoir en parler, comme ça, si ça peut aider certaines personnes. Parce que je sais que c'est un thème douloureux, c'est souvent entouré de tabous, de silence, de honte. Mais pourtant, tellement de personnes ont été confrontées à cette réalité. Cet épisode, je voudrais le dédier à tous ceux qui ont vécu ça, à tous ceux qui ont grandi dans ce climat d'instabilité, d'angoisse, de confusion. à ceux qui ont peur de rentrer chez eux et qui sont sentis invisibles, ou au contraire bien trop exposés. Cet épisode, c'est pour vous. C'est pour nous. Je vais explorer trois grandes étapes. La première, ce sera ce que vit un enfant avec un parent alcoolique. Le deuxième, les impacts sur le développement et l'âge adulte. La troisième grande étape, et enfin, comment on peut amorcer un chemin de reconstruction. Je veux vraiment offrir un espace de reconnaissance, de compréhension, et j'espère vraiment peut-être d'apaisement. L'alcoolisme, dans le quotidien familial, c'est pas seulement quelqu'un qui boit trop. C'est vraiment ce parent. qui devient imprévisible, parfois agressif, incohérent, absent émotionnellement. Et quand on est enfant, ça nous crée vraiment une profonde insécurité. Parce qu'on ne sait jamais en fait à quoi s'attendre. On ne sait jamais si le parent sera calme ou violent, aimant ou distant. Ça s'ancre vraiment dans le quotidien de manière, je dirais, insidieuse. Les disputes, les silences gênants, les nuits blanches à penser, à réfléchir, les promesses jamais tenues. Je pense que très tôt, quand on est enfant, on comprend vite, on comprend très tôt que ce qui se passe à la maison, c'est pas normal. Et on ressent de la honte, de la colère. Honte parce qu'en fait, ce parent, quand il boit, on l'aime, mais pas quand il boit. On a honte d'inviter des amis à la maison, de regarder les autres, qu'on se moque de nous. Ou si on en parle, ça crée encore plus de problèmes à la maison et de tensions. Donc on n'en parle pas. Du coup, on s'isole beaucoup. Parce qu'on n'a pas envie d'expliquer. On n'a pas envie qu'on découvre la vérité. On intériorise un peu ce sentiment de différence. Comme si on était à part. Casser de l'intérieur, en fait. Ce qui a été vraiment le plus difficile pour moi, c'est vraiment cette perte d'insouciance quand vous êtes enfant. Vous savez, grandir dans ce contexte de ne pas avoir d'enfance, de devenir adulte trop tôt, je pense que ça fera écho à beaucoup de personnes. Parce que beaucoup d'enfants, de parents alcooliques, on prend ce rôle de protecteur, de médiateur. De sauveur un peu. C'est... On doit rassurer les autres. Si on a des frères et sœurs, on doit s'occuper d'eux. Cacher des choses. Consoler le parent. Quand il est saoul. Ou le lendemain. Et là, on va parler de parentification. L'enfant, c'est celui qui devient la personne qui prend soin de l'autre, au lieu d'être protégé par le parent. Durant ce podcast, il y aura peut-être des moments un peu de silence. entre les phrases que je vais dire, parce que c'est un sujet vraiment, vraiment qui pique, sincèrement. Et ça fait toujours remonter des choses à la surface. Je voudrais parler maintenant de cette insécurité affective et relationnelle que l'on ressent. En fait, le premier effet durable dans le temps Quand on devient adulte, c'est ce manque de sécurité intérieure. Franchement, quand on a vécu dans l'instabilité une grande partie de sa vie, de son enfance, construction, on le reste souvent. On reste souvent sur le qui-vive. Vous voyez ce que je veux dire ? Même en étant adulte. Ça, là, ça peut entraîner une hyper-vigilance émotionnelle. On est attentif à... à chaque mot, à chaque geste des autres. En fait, on fait ça pour anticiper le conflit. Parce qu'on cherche vraiment à éviter les tensions à tout prix, on n'aime pas ça. Cette hyper-vigilance-là, franchement, ça rend difficile la construction des relations saines après. Parce qu'on a... Ça a créé des traumas, on va dire. Donc on oscille entre la peur de l'abandon, la peur de la proximité, la peur du rejet. La mesure de l'abandon, c'est pourquoi ce parent, il m'aime pas assez pour arrêter. Combien de fois, combien de fois j'ai pensé ça, en fait. Je me disais, mais c'est pas possible. Je comprends pas. Et la blessure du rejet, quand le parent y choisit l'alcool au lieu de sa famille. Il y a aussi cette blessure d'injustice, quand on est puni sans aucune raison. On ne comprend pas. On vit des crises sans avoir rien fait. Et ces blessures-là, elles laissent des cicatrices invisibles. Et ça façonne, en fait, notre manière de penser, de ressentir, d'aimer. Ça a un réel impact dans nos vies. Quand on est enfant, on se sent vraiment responsable de ce qui arrive. On se dit, mais si j'aurais été plus sage, plus gentille, plus forte, peut-être que ce parent-là, il n'aurait pas bu. Ça, ça a vraiment un impact sur notre estime de soi. On se construit vraiment avec une faible estime de nous-mêmes. Cette peur constante qu'on ne peut pas être assez, qu'on ne peut pas être aimé pour ce que l'on est. Toutes les besoins d'ultes, ça se traduit plutôt par des relations complètement déséquilibrées, des difficultés à dire non. Ce besoin excessif de reconnaissance. Dans l'adulte, il y a ce poids en fait, ce poids de l'héritage invisible, les schémas qui se répètent un peu. Sans même s'en rendre compte, on peut rejouer ces schémas-là de dynamique toxique, attirer les personnes émotionnellement indisponibles, devenir soi-même le sauveur, ou être dépendant affectif et accepter des comportements destructeurs, parce que ça nous semble familier. Est-ce que là, vous voyez ce que je veux dire ? Quand vous rencontrez quelqu'un, quelqu'un de sain, que ça se passe bien, que c'est calme et tout, vous ne comprenez pas. Vous êtes complètement largué. Parce que pour vous, ce n'est pas normal. Ce n'est pas familier parce qu'on a grandi dans le chaos. Donc, on va chercher à créer des problèmes où il n'y en a pas pour... que notre cerveau se dise « Ah, ça je connais, je vais savoir comment réagir à ça » . Ensuite, il y a cette question de quand on devient nous-mêmes parents, et avec toutes ces blessures qui remontent, il y a cette peur terrible qu'on se dit « Est-ce que je vais reproduire ce schéma-là ? » avec une culpabilité constante. Est-ce que je vais être trop hypersensible aux émotions de mes enfants ? Ou est-ce que je vais devenir cette maman surprotectrice ? Ou à l'inverse justement, être super exigeante envers moi-même, toujours dans cette peur de... de mal faire. Pour ma part, en fait, quand je suis devenue maman, je pense que d'avoir été maman, ça m'a sauvée de beaucoup de choses. Je sais que pour certains, quand on dit oui, mes enfants m'ont sauvée, il y en a, ils vont dire non, mais celle-là, ça y est quoi. Non, si, c'est possible. Mes enfants m'ont complètement sauvée. Après, je ne dis pas que je n'ai pas des traumas présents, mais bien sûr que si. Mais ils m'ont beaucoup aidée dans mon chemin, on va dire, d'apaisement, de compréhension. Et je suis quelqu'un qui ne me touche pas du tout à l'alcool. Je ne supporte pas. Et quand un homme saoul est dans mon entourage, j'ai peur. Je ne suis pas du tout à l'aise. Et beaucoup me disent, mais pourquoi tu bois pas ? C'est bizarre et tout. Donc t'es obligé de dire, ben, j'ai pas envie. Après, quand tu rentres un peu plus dans l'intimité avec les gens, et que tu leur expliques, oui, ben, un peu ta vie, ce que t'as traversé, tout de suite, ils font le lien, ils disent tilt, quoi. Ah, mais c'est pour ça que tu bois pas, alors ? Ben, bien sûr, c'est pour ça que je bois pas. Parce que pour moi, les effets d'alcool, c'est... C'est quelque chose de ravageur dans une vie, c'est destructeur. Ça fait mal. Et depuis toujours, j'ai ce sentiment de... J'ai envie de comprendre pourquoi. Et là, j'ai commencé à travailler dans le social. Donc là, ça m'a permis d'avoir une autre vision des choses. Et après, j'ai travaillé avec les personnes en addiction. Et j'ai fait des formations, j'ai croisé des gens qui m'ont fait comprendre qu'en fait, c'était vraiment une vraie maladie. C'était pas juste un truc que tu peux arrêter comme ça, parce qu'en plus, c'est la pire merde qui existe, pire que le shit, pire que tous ces trucs-là, parce que là, il faut des soins derrière, qu'on ne pas... Au moment du sevrage, avoir de crise cardiaque, etc. On ne se rend pas compte, mais l'alcool, c'est un vrai cancer. Il y a aussi l'étape d'acceptation. Accepter que ce parent, il ne changera peut-être jamais. C'est justement faire... En acceptant ça, c'est faire le deuil de l'image qu'on avait idéalisée de tout ça. On s'est accrochés. à l'espoir pendant toutes ces années. Il y a des fois où ça ira bien, parce que la personne, elle ne boira plus, ou quasi plus. Et après, ça recommence, on a l'impression que c'est un cercle infini, sans fin. Et moi, ce qui m'a fait vraiment du bien, c'est que j'ai pardonné. J'ai pardonné à ce parent. Et je me suis libérée de ce poids en me disant que, ok, il vit ça, c'est son chemin à lui. Mais moi, je ne dois pas rester perpétuellement dans ce mal-être. Il est différent, ok, voilà, c'est comme ça. Juste, il faut que je pose mes limites de ce que moi, je suis capable encore d'accepter ou non. Ce n'est pas parce que c'est la famille, que c'est un parent. Que vous lui devez tout. Pas du tout. Si c'est quelqu'un de toxique, qui vous met mal à l'aise, qui vous renvoie de la colère, vous pouvez, en fait, être en accord avec vous-même et vous dire, OK, cette relation, ça va pas du tout. Même si c'est mon père, même si c'est ma mère, moi, ça m'affecte trop. Donc stop. Je coupe tout. En fait, il faut vous protéger. Protégez-vous dans cette histoire. En fait, nommer les choses, je dirais que c'est déjà en partie guérir. Mettre un peu les mots sur son vécu, c'est une forme franchement de libération. Dire, ok, j'ai un parent alcoolique. C'est reconnaître qu'on n'a pas eu une enfance normale. Et que c'est ok. Mais ce n'est pas de notre faute. Jamais, jamais ne pensez ça. Ce n'est pas de votre faute. Que vous soyez enfant, ado, adulte, enlevez-vous cette culpabilité-là. Il n'y a pas de honte d'avoir été victime. Ce n'est pas un aveu de faiblesse, c'est juste un acte de force, je vous dirais. Cherchez vraiment du soutien, ce qui, je pense, qui aide le plus. dans ce parcours-là, c'est vraiment les thérapies. Consulter des professionnels. Essayer de documenter sur ça, de lire des témoignages. Écouter des podcasts. En fait, tout ça, ça peut ouvrir sur la voie de la guérison. Moi, pour ma part, ce qui m'a le plus sauvée, c'est vraiment parler avec des personnes qui ont vécu Ces expériences-là, similaires aux miennes, ça m'a permis, on va dire, de briser la solitude, de côtoyer des gens qui étaient en addiction, de tous les problèmes à côté qu'ils pouvaient rencontrer, perdre leur famille, leur domicile, se retrouver à la rue, tout ce que ça engendre, et côtoyer leur mal-être et leur peine. vous vous dites que vous êtes à la place de l'autre et que pour lui non plus, ce n'est pas facile. En fait, ce n'est pas facile pour le parent alcoolique et ce n'est pas facile pour la famille de vivre avec quelqu'un d'alcoolique. Là, le mieux, c'est de pouvoir en parler avec ce parent si cette personne est capable de se remettre en question, si elle est réceptive, de pouvoir dire, de mettre des mots sur ce que vous, vous avez ressenti. Essayez un maximum d'apaiser les choses quand vous le pouvez. C'est tout à fait possible de se reconstruire, d'avoir des repères solides, de développer des relations saines, d'apprendre à poser des limites. Ok, ça va prendre du temps. Parfois des années ou quasiment toute une vie. Mais chaque pas, il compte. La résilience, c'est pas quelque chose de miraculeux. C'est, je dirais, une série de choix, petits et grands, pour ne plus vivre dans ce passé, ce que vous avez traversé. Ouais, moi je suis capable, maintenant, avec le temps, de dire « Oui, j'ai eu un parent alcoolique, et en plus violent. » Donc, ok, j'ai vécu des choses qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Je lui ai pardonné. Et je me pardonne d'avoir pensé qu'il ne m'aimait pas. Vous lui aurez juste posé vos limites. Quand vous voyez que, je ne sais pas, vous n'avez pas envie de voir certes personne. Parce que ça va vous faire du mal. Pensez à vous en priorité. Gardez cette paix intérieure que vous avez. Même si je sais que vous allez culpabiliser du fait que vous n'allez pas avoir cette personne. Et si vous pouvez, essayez de guérir ce trauma le plus tôt possible. J'ai grandi avec une colère. Mais... indescriptible. J'étais une gamine en colère, une ado en colère, et une adulte en colère. Gestion de la colère, zéro. J'en voulais au monde entier. Et la colère, je crois que c'est le sentiment, l'émotion la plus la plus destructrice. Ça vous fait faire des trucs, mais donc si vous avez l'occasion vraiment de de pouvoir en parler le plus tôt possible, de pouvoir faire un travail sur vous-même, de pardon, de résilience. Ça va vous apporter que du positif. Si tu as écouté jusqu'ici, sache que je t'envoie toute ma force. Parce que grandir avec un parent alcoolique, c'est vivre. Une blessure invisible, que beaucoup ignorent ou y minimisent. Pourtant, c'est une réalité qui marque, qui modèle, qui transforme. Mais t'es pas condamné en fait à vivre dans la souffrance. T'as le droit de guérir. Tu as le droit d'avoir cette vie si douce, stable, aimée. Tu as le droit de reconstruire ton propre modèle. Merci. Merci d'avoir été avec moi aujourd'hui. N'hésitez pas à partager cet épisode si il vous a parlé. Ou même si vous avez envie de m'envoyer un message, si tu veux échanger à ce sujet, n'hésite pas. Tu n'es pas seul. On est nombreux et ensemble on avance. Je vous souhaite une bonne semaine. Et je vous love. Bisous bisous.

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