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VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique

GRANDE Interview - Dr JULIE STAUB - PEDIATRIE et Troubles musculo-squelettiques

GRANDE Interview - Dr JULIE STAUB - PEDIATRIE et Troubles musculo-squelettiques

27min |06/10/2025
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27min |06/10/2025
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Description

Savez-vous que près de 25% des enfants peuvent souffrir de troubles musculosquelettiques avant l'âge de 18 ans ? Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, je suis ravi de recevoir le Dr Julie Staub, une experte en chiropratique pédiatrique. Ensemble, nous plongeons dans l'univers des troubles musculosquelettiques chez les enfants, un sujet crucial qui mérite toute notre attention. 🌟


Nous abordons des conditions telles que le torticolis congénital, la plagiocéphalie et les scolioses, qui peuvent affecter le développement de nos petits. Dr Staub partage des informations précieuses sur les signes précurseurs à surveiller et les méthodes de prévention que chaque parent devrait connaître. 💡


Nous discutons également des facteurs qui contribuent à ces troubles, notamment les positions prolongées, le manque d'activité physique et les traumatismes. Il est essentiel de comprendre que la chiropratique pédiatrique joue un rôle clé dans l'évaluation et le traitement des problèmes musculosquelettiques dès la naissance. 🍼


Je vous invite à écouter cet épisode qui met en lumière l'importance d'une prise en charge précoce, d'une bonne nutrition et d'une ergonomie adaptée pour prévenir les douleurs musculosquelettiques chez les enfants. Ensemble, nous pouvons contribuer à leur bien-être et à leur développement harmonieux. 💪


Ne manquez pas ces conseils pratiques et ces informations essentielles qui pourraient faire toute la différence pour la santé de vos enfants. Écoutez maintenant et rejoignez notre communauté de parents soucieux du bien-être musculosquelettique de leurs enfants ! 🌈



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff, chiropracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous, alors aujourd'hui on reçoit le docteur Julie Staub qui est chiropracteur. et qui a une expertise en chiropratique pédiatrique. Justophe, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Cyril.

  • Speaker #0

    Alors on va bien sûr parler de chiropratie pédiatrique et surtout des troubles musculosquelétiques chez l'enfant. Alors est-ce que vous pourriez tout d'abord nous présenter brièvement cette discipline qu'est la chiropratie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, donc la chiro-pédiatrique est une branche spécialisée de la chiropratie qui s'intéresse à la santé musculosquelétique. des enfants dès la naissance et tout au long de leur croissance. Elle vise à évaluer, diagnostiquer et prendre en charge les troubles liés aux articulations, aux muscles et à la posture en tenant compte des particularités anatomiques et physiologiques de l'enfant. Les techniques qui sont utilisées sont adaptées à l'âge, au gabarit et au développement de l'enfant, avec des gestes doux, précis et sécuritaires. Et le but est vraiment d'accompagner l'enfant pour un développement harmonieux et soulager les douleurs et aussi optimiser la mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Et lorsqu'on parle de troubles musculosquelétiques chez l'enfant, qu'est-ce qu'on rencontre de manière assez fréquente en cabinet de chiropractie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on retrouve le plus souvent, c'est torticolis congénital ou positionnel, pas mal de plagiocéphalie aussi, donc une asymétrie du crâne. Des douleurs de croissance, des scolioses, des troubles posturaux aussi, des douleurs sportives, tendinite, surcharge articulaire et aussi des douleurs de hanche.

  • Speaker #0

    Alors on va probablement aborder après certains d'entre eux pour être un peu plus spécifique, un peu plus dans le détail. Mais quels sont grosso modo les facteurs qui contribuent au développement des troubles musculoskeletiques chez l'enfant ? Parce que de notre point de vue, en général, on a l'impression que ce n'est pas si courant que ça.

  • Speaker #1

    Chez le nourrisson, par exemple, ça peut être durant la grossesse ou un accouchement difficile, avec des pressions, des rotations, si on a utilisé des instruments, des positions prolongées dans le siège auto, des transats, les écrans chez les plus grands, une croissance rapide, des déséquilibres articulaires, des équilibres musculaires. Ça peut aussi être un manque d'activité physique varié. ou des gestes répétitifs et également des traumatismes directs comme une chute ou un choc.

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai qu'il est assez fréquent, vous allez me dire si je me trompe, mais chez les enfants, souvent on dit qu'on a des douleurs de croissance et c'est des choses qui peuvent paraître a priori normales, je pense, pour les parents. Alors est-ce qu'il y a des moments ou des cas où il y a des signes précoces que les parents devraient surveiller pour se préoccuper peut-être plus que d'ordinaire d'un problème musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, alors... Par exemple, chez le nourrisson qui pleure, ça peut être de multiples causes et c'est très difficile de comprendre et de savoir. Mais par exemple, si en l'observant, on trouve qu'il tourne toujours la tête du même côté, ou s'il a une asymétrie au niveau de la forme du crâne ou du visage, donc là, il vaut mieux consulter le plus vite possible pour avoir un effet plus rapide et éviter un développement qui ne soit pas harmonieux. Au niveau des étapes motrices aussi, comme ramper, marcher, on peut rechercher s'il y a des retards ou des asymétries au niveau des étapes de développement. Ensuite, il y a les douleurs fréquentes aux jambes, au dos, que l'enfant se plaint souvent des mêmes douleurs. Donc là, il vaut mieux consulter. Et puis des postures inhabituelles. Une épaule qui monte un petit peu plus que l'autre, une boiterie très très importante. Un enfant ne va jamais simuler une boiterie, c'est qu'il y a quelque chose qui se cache derrière, il faut trouver quoi. Ou un refus de prendre certaines positions ou de faire certaines... activité physique.

  • Speaker #0

    Très bien, pour résumer, en gros tout ce qui est comportement d'évitement, boiterie, asymétrie ou douleur persistante.

  • Speaker #1

    Voilà exactement.

  • Speaker #0

    Alors maintenant parlons un petit peu malgré tout de cette croissance. Alors est-ce que le fait que les enfants qui ont une croissance plus rapide que d'autres, et bien ça peut influer sur la genèse de troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, donc chez l'enfant pendant une poussée de croissance, schématiquement, donc ce sont les os qui grandissent en premier. Ils s'allongent très vite, alors que les muscles, les tendons et les ligaments n'ont pas le temps de s'adapter immédiatement à cette nouvelle longueur. Donc les muscles sont tirés et deviennent relativement plus courts et plus raides par rapport aux os. Les tendons subissent plus de tension à leur point d'attache sur l'os, et les articulations peuvent paraître moins stables, ce qui augmente le risque de mauvaise posture ou de blessure. C'est un peu comme si on agrandissait brusquement le châssis d'une tente sans ajuster les cordes tout de suite. Tout est en tension, moins souple, ça tire sur les points d'ancrage. Et c'est ce déséquilibre qui explique pourquoi, pendant ces périodes, un enfant peut avoir plus de douleurs ou de raideurs et pourquoi un suivi postural, des étirements, un travail doux de mobilité peuvent faire une grosse différence.

  • Speaker #0

    alors maintenant si on rentre un petit peu dans le cas par cas des différentes pathologies possibles. En tout début de podcast, vous parlez du torticolis congénital. Qu'est-ce que c'est et quelles en sont les causes ?

  • Speaker #1

    Alors le torticolis congénital, chez le nourrisson, c'est une inclinaison et une rotation de la tête du côté opposé. Donc elle est présente dès la naissance ou apparaît dans les premières semaines de vie. Donc concrètement, le bébé garde la tête. pencher d'un côté et tourner de l'autre. Il a du mal à la bouger librement. Dans la majorité des cas, c'est lié à une tension ou un raccourcissement d'un muscle dans le cou qui s'appelle le SCM, sternocleidomastoïdien. Cette tension peut avoir plusieurs origines. Soit de la position intra-utérine prolongée, un bébé un peu coincé dans une position. Un accouchement difficile, si on a utilisé des forceps, une ventouse, une traction sur la tête. Un manque de place en fin de grossesse, surtout en cas de grossesse multiple. Et parfois il y a aussi une petite lésion ou un hématome du muscle, du fameux muscle SEM, à la naissance, qui en se réparant raccourcit légèrement le muscle. Donc ce qui est important c'est de le détecter tôt. Parce qu'une prise en charge précoce permet de restaurer la mobilité normale du cou et ainsi éviter les asymétries du crâne et donc d'accompagner le développement moteur de l'enfant.

  • Speaker #0

    Très bien, donc important lorsqu'on a un enfant avec un tentacoli à la naissance ou dans les premières semaines qui suivent de consulter pour effectivement vérifier s'il n'y a pas de tentacoli congénital et d'un raccourcissement musculaire associé.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, dans l'hypothèse... où on a effectivement un torticolis congénital qui n'est pas pris en charge. Est-ce qu'il y a des conséquences sur le long terme ?

  • Speaker #1

    Oui, les conséquences sur le long terme sans traitement, c'est que le torticolis congénital peut entraîner un aplatissement du crâne, donc la plage de céphalie, des asymétries du visage ou une raideur persistante du cou. Mais bon, dans des cas très rares, un retard moteur parce que la mobilité est limitée. Et ça peut aussi... provoquer des compensations posturales, comme une scoliose par exemple. Donc c'est pour ça que c'est important de faire le dépistage le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    D'accord, donc des conséquences qu'on peut retrouver à l'âge adulte.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, au niveau de la pratique, pour un chiropracteur pédiatrique, comment est-ce qu'il prend en charge cette articulie congénitale ?

  • Speaker #1

    Alors, avec beaucoup de douceur. Donc pour aider un bébé qui présente une articulie congénitale, il existe des approches très simples, comme des étirements doux. On va conseiller aussi aux parents de stimuler le bébé à regarder toujours du côté opposé, donc avec des jouets, de la lumière. On va aussi conseiller aux parents de favoriser le tummy time, donc le temps passé sur le ventre, qui est très bénéfique pour renforcer le cou et prévenir l'aplatissement du crâne. Donc nous en chiro, on va aider à retrouver la mobilité cervicale. en réduisant les tensions musculaires. Et donc, encore une fois, c'est important d'agir tôt. Donc le plus tôt on agit, et le plus facile c'est pour le traitement.

  • Speaker #0

    Et en général, le temps moyen pour résoudre un torticollis congénital, c'est combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Parfois c'est en deux, trois séances. C'est un petit peu plus long en fonction de la grappe.

  • Speaker #0

    Donc c'est quelques semaines, c'est pas plusieurs mois, c'est quelques semaines.

  • Speaker #1

    Non, c'est quelques semaines.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors ça bien sûr c'est pour les enfants qui ont un torticogénital, mais vous disiez que ça peut apparaître après la naissance. Alors est-ce qu'il y a des conseils qu'on peut donner aux parents pour justement éviter que ça puisse apparaître ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc on conseille aux parents de varier les positions du bébé dans son lit, de stimuler les deux côtés avec des jouets, de la lumière. et alterner les bras pour le portage, l'allaitement et encore une fois le tummy time, très important et quelques minutes par jour suffisent. Ces gestes vont favoriser une mobilité symétrique et renforcent le cou du bébé.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, autre pathologie, on parlait de boiterie et donc de hanches chez l'enfant. Quelles sont les causes les plus courantes de la douleur de hanches chez l'enfant ? Et comment varie-t-elle selon l'âge ?

  • Speaker #1

    Alors, les causes de la douleur de hanche chez l'enfant dépendent de l'âge. Chez le nourrisson, on pense plutôt à une dysplasie de hanche. Chez le jeune enfant, ce sera la synovite transitoire, qui est la cause la plus fréquente. Mais on peut également avoir une infection articulaire qui doit vraiment être écartée de toute urgence. Entre 4 et 10 ans, il y a la maladie de... qui est une nécrose avasculaire de la tête fémorale et qui peut se manifester par une boiterie. À la dose de l'essence, ce sera plutôt l'épiphysiolise, qui est un problème de croissance de hanches. Et à tous les âges, on peut avoir un traumatisme ou des surcharges sportives qui peuvent provoquer des douleurs.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, justement, lorsque l'enfant semble présenter un problème de hanches, quel est le symptôme ? Qu'est-ce qu'il doit faire ? faire qu'un parent se dise, il faut absolument que je consulte pour voir vraiment ce qui se passe au niveau de l'ange de mon enfant ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la boiterie en elle-même, il faut consulter, parce que la plupart du temps, c'est pas grave, mais ça peut être très grave. Donc ça peut être une infection articulaire, et là il faut vérifier s'il y a de la fièvre ou une altération de l'état général, ou si vraiment l'enfant ne peut pas marcher, ne peut pas poser le pied. un vrai blocage, donc là il faut absolument consulter, ainsi qu'une douleur nocturne qui persiste, qui réveille l'enfant. Si l'apparition est brutale, donc du jour au lendemain, il y a une boiterie sans prévenir, une douleur qui augmente rapidement, l'enfant est très irritable, il refuse d'être porté ou changé, donc ça c'est chez le nourrisson. Il faut aussi rechercher un antécédent récent, s'il a fait une chute, un traumatisme.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors vous parlez de dysplasie de hanche, donc pour notre auditoire, pour simplifier, c'est une malformation congénitale de la hanche. A partir de ce moment-là, lorsqu'un parent sait que son enfant a une dysplasie de hanche, est-ce qu'il faut qu'il s'alerte par rapport à ça ? Est-ce qu'il faut qu'il s'angoisse ? Est-ce qu'on pense à des chirurgies ou ce type de choses ?

  • Speaker #1

    En général, c'est le pédiatre à la naissance qui va faire un diagnostic. Il y a des tests qui sont faits à la naissance, comme la manœuvre de Barlow par exemple, qui va permettre de détecter s'il y a une dysplasie. La dysplasie de hanche, c'est quand la tête du fémur ne s'emboîte pas bien dans la hanche. C'est une malformation qui peut très bien être gérée. par le port d'un harnais. Lors du portage, il est conseillé aux parents d'avoir un portage dit physiologique, c'est-à-dire en grenouille, avec les hanches fléchies et les jambes écartées.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. En tout cas, c'est rassurant pour les parents, une dysplasie de hanches, je ne vais pas forcément dire quelque chose de non réductible et qui va entraîner des conséquences à long terme. Ça peut se gérer facilement comme ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait, mais il faut que ce soit diagnostiqué à la naissance, très important.

  • Speaker #0

    Et alors ? on parle de hanches, on parle de croissance, est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, un impact, parce qu'il y a des enfants qui font du sport très tôt, très jeunes, et des fois des sports avec un certain impact au niveau de la hanche, et est-ce que ça peut avoir un impact sur, en tout cas, est-ce que certains sports peuvent influencer la santé de la hanche et avoir un impact sur le cartilage de la hanche ou l'articulation de la hanche ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une excellente question, parce que chez les jeunes sportifs, la hanche est une articulation très sollicitée. Pour prévenir les douleurs, ce qui est essentiel c'est de varier les sports, de renforcer le tronc et les fessiers et toujours bien s'échauffer. On a aussi la progressivité des charges qui est cruciale et surtout pendant les pics de croissance. On va favoriser une bonne technique. de bons équipements et être à l'écoute des signaux d'alerte comme une boiterie, une douleur persistante. Et donc c'est tout ça qui feront la différence. Enfin, un suivi préventif auprès d'un professionnel permet aussi d'accompagner la croissance sans blessure.

  • Speaker #0

    Alors vous parlez de pic de croissance. Est-ce que ça correspond à des âges particuliers ou est-ce que ça dépend de chaque enfant ? Comment savoir si son enfant est dans un pic de croissance ? parce que vous semblez dire que c'est une période... en fait de fragilité, ou être attentif par rapport au sport de l'enfant. Et puis d'autre part, pic de croissance ou pas pic de croissance, est-ce qu'il y a des sports qui ne sont pas très recommandés pour un enfant ?

  • Speaker #1

    Alors les pics de croissance, classiquement on en a deux. Chez le nourrisson, jusqu'à 12 mois, il a pris 25 cm. Et puis à la puberté, 10-12 ans chez les filles et 12-14 ans chez les garçons. Mais pendant ce temps-là, chaque enfant est différent. Et donc vous allez voir qu'il grandit très vite d'un coup. Donc là vous savez qu'il a un petit pic de croissance, mais ce n'est pas déterminé.

  • Speaker #0

    Pour les sports qui peuvent être traumatisants, est-ce qu'il y en a particuliers qui ont été ciblés et qu'il faut plutôt éviter ?

  • Speaker #1

    Alors il n'existe pas de sport interdit pour les enfants, mais certains demandent plus de vigilance. Ce qu'il faut éviter, c'est la spécialisation trop tôt dans un seul sport, les charges lourdes avant la puberté, et les entraînements répétés qui sollicitent toujours le même côté du corps, comme l'escrime par exemple. On peut faire de l'escrime, mais c'est bien de faire d'autres sports aussi à côté. Après, les sports à risque, traumatiques élevés comme le rugby de contact, ou certaines pratiques extrêmes doivent être aussi encadrées. Donc la clé n'est pas d'interdire, mais de varier les activités et d'adapter l'intensité à l'âge et de garder le sport aussi comme un plaisir. Et le rugby de contact, par exemple, ça peut être du rugby touch qui va être plus adapté aux jeunes enfants.

  • Speaker #0

    J'en profite parce que vous êtes sportive de haut niveau également, vous êtes triathlète, donc vous faites des sports d'endurance qui durent très longtemps. Est-ce que c'est le type de sport également qu'un enfant peut faire, des sports d'endurance comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, adapté à son niveau. Et d'ailleurs, entre 10 et 15 ans, c'est là qu'on va développer le plus la VO2max, donc la capacité d'endurance. Donc c'est le moment idéal pour les enfants de se tourner vers ce genre de sport.

  • Speaker #0

    Et pas de conséquences musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Tant qu'il y a de la progressivité et qu'il n'y a pas de surcharge, non, tout va bien.

  • Speaker #0

    Alors un autre thème important quand même, il me semble, en tout cas en chiro-pédiatrique, et en pédiatrie en général, c'est la scoliose. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur la scoliose, qu'est-ce que c'est, comment ça gère, etc.

  • Speaker #1

    Alors la scoliose, c'est une déviation de la colonne vertébrale dans les trois dimensions. Donc elle se courbe sur le côté, elle tourne, et elle perd parfois ses courbures naturelles. Elle apparaît le plus souvent à l'adolescence, donc période de grande croissance. et elle va toucher davantage les filles. Les signes en général qui doivent alerter sont assez simples à repérer. Donc une épaule plus haute que l'autre, une homoplate qui ressort. Quand on regarde l'enfant de dos, un bassin qui semble de travers ou encore une tête qui paraît décentrée par rapport au tronc. Donc un dépistage précoce est essentiel car plus on agit tôt, plus on limite l'évolution. En général, le traitement c'est un corset. Mais toutes les scolioses ne nécessitent pas un corset, heureusement. Et en dehors des corsets, on sait aujourd'hui qu'il est possible d'agir efficacement avec une approche globale. Et l'objectif est d'améliorer la mobilité vertébrale avec des techniques douces, de rééquilibrer les tensions musculaires pour éviter que certains muscles tirent plus que d'autres. et de renforcer la posture grâce à des exercices ciblés, adaptés à l'âge et au niveau de croissance. Les conseils de vie quotidiennes sont aussi importants, comme varier les positions, adapter le poste de travail scolaire, et donc encourager une activité physique régulière, comme la natation, la danse, le yoga, le pilates adapté. Donc l'activité physique peut vraiment être un... pilier et peut aider l'enfant à mieux contrôler son corps et sa posture.

  • Speaker #0

    Alors là c'est très intéressant ce que vous dites parce que là il y a vraiment un hiatus par rapport à ce qui se disait à l'époque à savoir j'ai un enfant qui a une scoliose, ou même je suis un jeune adulte qui a une scoliose, pas de sport. A l'époque, c'était un service d'exemption du service militaire. En fait, c'est exactement l'inverse. On a une scoliose, on doit faire du sport.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, comme on disait, ça va aider l'enfant à mieux contrôler son corps et c'est grâce au système proprioceptif. Donc, ça va développer sa capacité à ressentir sa position dans l'espace. Et donc, naturellement, ça va l'aider à améliorer sa posture et améliorer sa scoliose.

  • Speaker #0

    Alors si on reste toujours dans ces histoires de scoliose, il y avait, il y a une époque, tout un débat sur les cartables. Est-ce que l'ergonomie a un impact là-dessus ? Est-ce que le port de cartable sur une épaule, sur deux épaules, cartable lourd, cartable pas lourd, est-ce que ça a un impact sur le développement de troubles posturaux et notamment la scoliose ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc c'est pas seulement chez les enfants ayant une scoliose, c'est chez tous les enfants. Donc le cartable lourd est à bannir. Mais parfois on n'a pas le choix, l'enfant revient avec un cartable extrêmement lourd. Et donc qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? Déjà c'est le conseiller de bien serrer le cartable, d'avoir le cartable le plus près possible du dos, pour que ça ne le tire pas vers l'arrière. Et de voir avec la maîtresse s'ils peuvent planifier en fonction des devoirs. qu'est-ce qu'ils doivent ramener à la maison tous les jours.

  • Speaker #0

    Et donc toujours, j'essaie de transposer un petit peu ce qu'on voit chez adultes et chez l'enfant, mais j'imagine que ça va avoir aussi des conséquences. Lorsqu'on parle d'ergonomie, par exemple, les téléphones portables, les tablettes, est-ce que ça a un impact également ?

  • Speaker #1

    Donc oui, le téléphone portable, le problème du siècle pour nos enfants. Donc chez les adultes comme chez les enfants, ça leur fait avoir une très mauvaise posture avec la tête penchée en avant. Ils sont complètement dans leur monde et ils se créent des contractures sans le réaliser. Mais il y a aussi un autre aspect, c'est au niveau de la gestion du stress, parce que toutes ces images, toutes ces informations créent énormément d'informations au niveau du cerveau et viennent porter atteinte au final à leur système nerveux. Il y a de nombreuses études qui montrent que le temps d'écran élevé est associé à un risque accru de douleur du cou, des épaules et du dos, et surtout chez les enfants, parce qu'ils restent souvent dans des postures statiques, mais aussi avec cette surcharge visuelle et émotionnelle des contenus numériques, qui peut contribuer à des tensions musculaires invisibles mais bien réelles, alors que le jeu libre... qui laisse le corps bouger librement et montrer comme favorable pour la motricité, la posture et la santé musculo-squelettique.

  • Speaker #0

    Donc en fait oui bien sûr, c'est le cash à ult aussi, cette passivité qui fait qu'on subit et on subit en mal ces informations numériques qui nous viennent en pleine tête. Alors on parlait du sport et de l'intérêt du sport, justement aussi par rapport à ça, par rapport à la partie mentale des choses. Si l'enfant n'est pas forcément très sportif, s'il n'aime pas faire du sport, parce qu'il faut aimer le sport pour faire du sport, est-ce qu'il y aurait également des exercices, ou en tout cas des conseils qu'on pourrait donner aux parents pour aider leurs enfants à avoir une bonne santé musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il suffit parfois d'intégrer des routines simples à la maison, comme un peu de mobilité, des cercles avec les hanches, des rotations, du renforcement avec le poids du corps, donc des squats, des fentes, des ponts de hanches. des exercices d'équilibre, des sauts. Donc ça peut être du jeu libre aussi, juste laisser l'enfant sauter, s'amuser, faire des petits exercices de coordination, comme on peut jouer à marcher comme des animaux, sauter à la corde, grimper. Donc c'est des choses simples qui aujourd'hui sont effectivement remplacées par le téléphone portable. Mais voilà, 10 à 15 minutes par jour suffisent pour poser des bases solides et prévenir les douleurs plus tard.

  • Speaker #0

    Donc c'est le jeu. Si ce n'est pas le sport, c'est le jeu. Et quoi qu'il en soit, les deux font bouger. Voilà. Alors, en dehors de l'activité physique, est-ce qu'il y a d'autres méthodes préventives que vous pourriez recommander pour minimiser les risques de troubles musculoskeletiques chez l'enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc le premier à quoi je pense, c'est l'alimentation. Donc il faut des apports protéiques adaptés. Très, très important. des oeufs, du poulet, du poisson, et puis vitamine D, calcium, des oméga 3, donc on peut prendre des compléments alimentaires, mais qu'on peut trouver dans les poissons gras, les noix, les graines de lin, une hydratation suffisante aussi. Et puis chez les enfants, le sommeil est extrêmement important parce que c'est pendant le sommeil profond qu'ils vont stimuler la sécrétion d'hormones de croissance et la régénération des tissus.

  • Speaker #0

    Et là on en revient au téléphone portable.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc des étirements, mobilité en dehors du sport, si on peut le faire avec les parents, pourquoi pas, ça peut être un jeu, ça peut être un petit moment en famille. Les postures au quotidien aussi, éviter les postures prolongées. rester assis devant un écran, on y revient, une mobilité régulière, faire une pause toutes les 30 minutes quand on fait les devoirs, par exemple, se lever, marcher, s'étirer. Et puis, au niveau de l'ergonomie scolaire aussi, avoir un cartable adapté. Je n'avais pas précisé aussi, mais c'est vrai que le cartable, il faut mettre les deux sangles, pas juste d'un côté. Et un bureau, une chaise à la bonne hauteur.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant l'interview et vous disiez également que c'était important, en général, et bien sûr aussi par rapport aux troubles musculoskeletiques, d'avoir des activités de relaxation avec les enfants.

  • Speaker #1

    Effectivement, donc il ne faut pas hésiter à faire de la relaxation, de la respiration consciente avec les enfants, un petit peu de méditation. Il y a des super vidéos qu'on peut trouver sur YouTube. On le fait avec les enfants, ça permet de se détendre après une activité ou après une grosse journée d'école. Et ça permet de calmer le système nerveux et réduire durablement les tensions corporelles.

  • Speaker #0

    Et bien, docteur Betuel, je vous remercie beaucoup pour toutes ces informations, pour votre expertise. Je pense qu'il y a pas mal de mamans ou de parents en général qui ont appris des choses intéressantes. Et puis bien sûr, comme d'habitude, si des gens ont des questions à poser, ils nous les envoient sur l'email. Et je vous les transmettrai.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Merci. Merci à vous, Dr Fischhoff. C'était un très bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis probablement pour une prochaine fois. Allez, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs. Et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions, n'hésitez pas à me contacter sur la page du podcast vertebrenco.com.

Chapters

  • Introduction de la chiropratique pédiatrique avec Dr Julie Staub

    00:50

  • Troubles musculosquelettiques courants chez l'enfant

    02:06

  • Facteurs de développement des troubles musculosquelettiques

    02:42

  • Signes précoces à surveiller chez les enfants

    03:38

  • Impact de la croissance sur la santé musculosquelettique

    05:09

  • Focus sur le torticolis congénital

    06:30

  • Douleurs de hanche chez l'enfant : causes et symptômes

    10:50

  • Comprendre la scoliose et son traitement

    17:49

  • Prévention des troubles musculosquelettiques chez l'enfant

    24:24

Description

Savez-vous que près de 25% des enfants peuvent souffrir de troubles musculosquelettiques avant l'âge de 18 ans ? Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, je suis ravi de recevoir le Dr Julie Staub, une experte en chiropratique pédiatrique. Ensemble, nous plongeons dans l'univers des troubles musculosquelettiques chez les enfants, un sujet crucial qui mérite toute notre attention. 🌟


Nous abordons des conditions telles que le torticolis congénital, la plagiocéphalie et les scolioses, qui peuvent affecter le développement de nos petits. Dr Staub partage des informations précieuses sur les signes précurseurs à surveiller et les méthodes de prévention que chaque parent devrait connaître. 💡


Nous discutons également des facteurs qui contribuent à ces troubles, notamment les positions prolongées, le manque d'activité physique et les traumatismes. Il est essentiel de comprendre que la chiropratique pédiatrique joue un rôle clé dans l'évaluation et le traitement des problèmes musculosquelettiques dès la naissance. 🍼


Je vous invite à écouter cet épisode qui met en lumière l'importance d'une prise en charge précoce, d'une bonne nutrition et d'une ergonomie adaptée pour prévenir les douleurs musculosquelettiques chez les enfants. Ensemble, nous pouvons contribuer à leur bien-être et à leur développement harmonieux. 💪


Ne manquez pas ces conseils pratiques et ces informations essentielles qui pourraient faire toute la différence pour la santé de vos enfants. Écoutez maintenant et rejoignez notre communauté de parents soucieux du bien-être musculosquelettique de leurs enfants ! 🌈



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff, chiropracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous, alors aujourd'hui on reçoit le docteur Julie Staub qui est chiropracteur. et qui a une expertise en chiropratique pédiatrique. Justophe, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Cyril.

  • Speaker #0

    Alors on va bien sûr parler de chiropratie pédiatrique et surtout des troubles musculosquelétiques chez l'enfant. Alors est-ce que vous pourriez tout d'abord nous présenter brièvement cette discipline qu'est la chiropratie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, donc la chiro-pédiatrique est une branche spécialisée de la chiropratie qui s'intéresse à la santé musculosquelétique. des enfants dès la naissance et tout au long de leur croissance. Elle vise à évaluer, diagnostiquer et prendre en charge les troubles liés aux articulations, aux muscles et à la posture en tenant compte des particularités anatomiques et physiologiques de l'enfant. Les techniques qui sont utilisées sont adaptées à l'âge, au gabarit et au développement de l'enfant, avec des gestes doux, précis et sécuritaires. Et le but est vraiment d'accompagner l'enfant pour un développement harmonieux et soulager les douleurs et aussi optimiser la mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Et lorsqu'on parle de troubles musculosquelétiques chez l'enfant, qu'est-ce qu'on rencontre de manière assez fréquente en cabinet de chiropractie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on retrouve le plus souvent, c'est torticolis congénital ou positionnel, pas mal de plagiocéphalie aussi, donc une asymétrie du crâne. Des douleurs de croissance, des scolioses, des troubles posturaux aussi, des douleurs sportives, tendinite, surcharge articulaire et aussi des douleurs de hanche.

  • Speaker #0

    Alors on va probablement aborder après certains d'entre eux pour être un peu plus spécifique, un peu plus dans le détail. Mais quels sont grosso modo les facteurs qui contribuent au développement des troubles musculoskeletiques chez l'enfant ? Parce que de notre point de vue, en général, on a l'impression que ce n'est pas si courant que ça.

  • Speaker #1

    Chez le nourrisson, par exemple, ça peut être durant la grossesse ou un accouchement difficile, avec des pressions, des rotations, si on a utilisé des instruments, des positions prolongées dans le siège auto, des transats, les écrans chez les plus grands, une croissance rapide, des déséquilibres articulaires, des équilibres musculaires. Ça peut aussi être un manque d'activité physique varié. ou des gestes répétitifs et également des traumatismes directs comme une chute ou un choc.

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai qu'il est assez fréquent, vous allez me dire si je me trompe, mais chez les enfants, souvent on dit qu'on a des douleurs de croissance et c'est des choses qui peuvent paraître a priori normales, je pense, pour les parents. Alors est-ce qu'il y a des moments ou des cas où il y a des signes précoces que les parents devraient surveiller pour se préoccuper peut-être plus que d'ordinaire d'un problème musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, alors... Par exemple, chez le nourrisson qui pleure, ça peut être de multiples causes et c'est très difficile de comprendre et de savoir. Mais par exemple, si en l'observant, on trouve qu'il tourne toujours la tête du même côté, ou s'il a une asymétrie au niveau de la forme du crâne ou du visage, donc là, il vaut mieux consulter le plus vite possible pour avoir un effet plus rapide et éviter un développement qui ne soit pas harmonieux. Au niveau des étapes motrices aussi, comme ramper, marcher, on peut rechercher s'il y a des retards ou des asymétries au niveau des étapes de développement. Ensuite, il y a les douleurs fréquentes aux jambes, au dos, que l'enfant se plaint souvent des mêmes douleurs. Donc là, il vaut mieux consulter. Et puis des postures inhabituelles. Une épaule qui monte un petit peu plus que l'autre, une boiterie très très importante. Un enfant ne va jamais simuler une boiterie, c'est qu'il y a quelque chose qui se cache derrière, il faut trouver quoi. Ou un refus de prendre certaines positions ou de faire certaines... activité physique.

  • Speaker #0

    Très bien, pour résumer, en gros tout ce qui est comportement d'évitement, boiterie, asymétrie ou douleur persistante.

  • Speaker #1

    Voilà exactement.

  • Speaker #0

    Alors maintenant parlons un petit peu malgré tout de cette croissance. Alors est-ce que le fait que les enfants qui ont une croissance plus rapide que d'autres, et bien ça peut influer sur la genèse de troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, donc chez l'enfant pendant une poussée de croissance, schématiquement, donc ce sont les os qui grandissent en premier. Ils s'allongent très vite, alors que les muscles, les tendons et les ligaments n'ont pas le temps de s'adapter immédiatement à cette nouvelle longueur. Donc les muscles sont tirés et deviennent relativement plus courts et plus raides par rapport aux os. Les tendons subissent plus de tension à leur point d'attache sur l'os, et les articulations peuvent paraître moins stables, ce qui augmente le risque de mauvaise posture ou de blessure. C'est un peu comme si on agrandissait brusquement le châssis d'une tente sans ajuster les cordes tout de suite. Tout est en tension, moins souple, ça tire sur les points d'ancrage. Et c'est ce déséquilibre qui explique pourquoi, pendant ces périodes, un enfant peut avoir plus de douleurs ou de raideurs et pourquoi un suivi postural, des étirements, un travail doux de mobilité peuvent faire une grosse différence.

  • Speaker #0

    alors maintenant si on rentre un petit peu dans le cas par cas des différentes pathologies possibles. En tout début de podcast, vous parlez du torticolis congénital. Qu'est-ce que c'est et quelles en sont les causes ?

  • Speaker #1

    Alors le torticolis congénital, chez le nourrisson, c'est une inclinaison et une rotation de la tête du côté opposé. Donc elle est présente dès la naissance ou apparaît dans les premières semaines de vie. Donc concrètement, le bébé garde la tête. pencher d'un côté et tourner de l'autre. Il a du mal à la bouger librement. Dans la majorité des cas, c'est lié à une tension ou un raccourcissement d'un muscle dans le cou qui s'appelle le SCM, sternocleidomastoïdien. Cette tension peut avoir plusieurs origines. Soit de la position intra-utérine prolongée, un bébé un peu coincé dans une position. Un accouchement difficile, si on a utilisé des forceps, une ventouse, une traction sur la tête. Un manque de place en fin de grossesse, surtout en cas de grossesse multiple. Et parfois il y a aussi une petite lésion ou un hématome du muscle, du fameux muscle SEM, à la naissance, qui en se réparant raccourcit légèrement le muscle. Donc ce qui est important c'est de le détecter tôt. Parce qu'une prise en charge précoce permet de restaurer la mobilité normale du cou et ainsi éviter les asymétries du crâne et donc d'accompagner le développement moteur de l'enfant.

  • Speaker #0

    Très bien, donc important lorsqu'on a un enfant avec un tentacoli à la naissance ou dans les premières semaines qui suivent de consulter pour effectivement vérifier s'il n'y a pas de tentacoli congénital et d'un raccourcissement musculaire associé.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, dans l'hypothèse... où on a effectivement un torticolis congénital qui n'est pas pris en charge. Est-ce qu'il y a des conséquences sur le long terme ?

  • Speaker #1

    Oui, les conséquences sur le long terme sans traitement, c'est que le torticolis congénital peut entraîner un aplatissement du crâne, donc la plage de céphalie, des asymétries du visage ou une raideur persistante du cou. Mais bon, dans des cas très rares, un retard moteur parce que la mobilité est limitée. Et ça peut aussi... provoquer des compensations posturales, comme une scoliose par exemple. Donc c'est pour ça que c'est important de faire le dépistage le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    D'accord, donc des conséquences qu'on peut retrouver à l'âge adulte.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, au niveau de la pratique, pour un chiropracteur pédiatrique, comment est-ce qu'il prend en charge cette articulie congénitale ?

  • Speaker #1

    Alors, avec beaucoup de douceur. Donc pour aider un bébé qui présente une articulie congénitale, il existe des approches très simples, comme des étirements doux. On va conseiller aussi aux parents de stimuler le bébé à regarder toujours du côté opposé, donc avec des jouets, de la lumière. On va aussi conseiller aux parents de favoriser le tummy time, donc le temps passé sur le ventre, qui est très bénéfique pour renforcer le cou et prévenir l'aplatissement du crâne. Donc nous en chiro, on va aider à retrouver la mobilité cervicale. en réduisant les tensions musculaires. Et donc, encore une fois, c'est important d'agir tôt. Donc le plus tôt on agit, et le plus facile c'est pour le traitement.

  • Speaker #0

    Et en général, le temps moyen pour résoudre un torticollis congénital, c'est combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Parfois c'est en deux, trois séances. C'est un petit peu plus long en fonction de la grappe.

  • Speaker #0

    Donc c'est quelques semaines, c'est pas plusieurs mois, c'est quelques semaines.

  • Speaker #1

    Non, c'est quelques semaines.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors ça bien sûr c'est pour les enfants qui ont un torticogénital, mais vous disiez que ça peut apparaître après la naissance. Alors est-ce qu'il y a des conseils qu'on peut donner aux parents pour justement éviter que ça puisse apparaître ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc on conseille aux parents de varier les positions du bébé dans son lit, de stimuler les deux côtés avec des jouets, de la lumière. et alterner les bras pour le portage, l'allaitement et encore une fois le tummy time, très important et quelques minutes par jour suffisent. Ces gestes vont favoriser une mobilité symétrique et renforcent le cou du bébé.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, autre pathologie, on parlait de boiterie et donc de hanches chez l'enfant. Quelles sont les causes les plus courantes de la douleur de hanches chez l'enfant ? Et comment varie-t-elle selon l'âge ?

  • Speaker #1

    Alors, les causes de la douleur de hanche chez l'enfant dépendent de l'âge. Chez le nourrisson, on pense plutôt à une dysplasie de hanche. Chez le jeune enfant, ce sera la synovite transitoire, qui est la cause la plus fréquente. Mais on peut également avoir une infection articulaire qui doit vraiment être écartée de toute urgence. Entre 4 et 10 ans, il y a la maladie de... qui est une nécrose avasculaire de la tête fémorale et qui peut se manifester par une boiterie. À la dose de l'essence, ce sera plutôt l'épiphysiolise, qui est un problème de croissance de hanches. Et à tous les âges, on peut avoir un traumatisme ou des surcharges sportives qui peuvent provoquer des douleurs.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, justement, lorsque l'enfant semble présenter un problème de hanches, quel est le symptôme ? Qu'est-ce qu'il doit faire ? faire qu'un parent se dise, il faut absolument que je consulte pour voir vraiment ce qui se passe au niveau de l'ange de mon enfant ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la boiterie en elle-même, il faut consulter, parce que la plupart du temps, c'est pas grave, mais ça peut être très grave. Donc ça peut être une infection articulaire, et là il faut vérifier s'il y a de la fièvre ou une altération de l'état général, ou si vraiment l'enfant ne peut pas marcher, ne peut pas poser le pied. un vrai blocage, donc là il faut absolument consulter, ainsi qu'une douleur nocturne qui persiste, qui réveille l'enfant. Si l'apparition est brutale, donc du jour au lendemain, il y a une boiterie sans prévenir, une douleur qui augmente rapidement, l'enfant est très irritable, il refuse d'être porté ou changé, donc ça c'est chez le nourrisson. Il faut aussi rechercher un antécédent récent, s'il a fait une chute, un traumatisme.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors vous parlez de dysplasie de hanche, donc pour notre auditoire, pour simplifier, c'est une malformation congénitale de la hanche. A partir de ce moment-là, lorsqu'un parent sait que son enfant a une dysplasie de hanche, est-ce qu'il faut qu'il s'alerte par rapport à ça ? Est-ce qu'il faut qu'il s'angoisse ? Est-ce qu'on pense à des chirurgies ou ce type de choses ?

  • Speaker #1

    En général, c'est le pédiatre à la naissance qui va faire un diagnostic. Il y a des tests qui sont faits à la naissance, comme la manœuvre de Barlow par exemple, qui va permettre de détecter s'il y a une dysplasie. La dysplasie de hanche, c'est quand la tête du fémur ne s'emboîte pas bien dans la hanche. C'est une malformation qui peut très bien être gérée. par le port d'un harnais. Lors du portage, il est conseillé aux parents d'avoir un portage dit physiologique, c'est-à-dire en grenouille, avec les hanches fléchies et les jambes écartées.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. En tout cas, c'est rassurant pour les parents, une dysplasie de hanches, je ne vais pas forcément dire quelque chose de non réductible et qui va entraîner des conséquences à long terme. Ça peut se gérer facilement comme ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait, mais il faut que ce soit diagnostiqué à la naissance, très important.

  • Speaker #0

    Et alors ? on parle de hanches, on parle de croissance, est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, un impact, parce qu'il y a des enfants qui font du sport très tôt, très jeunes, et des fois des sports avec un certain impact au niveau de la hanche, et est-ce que ça peut avoir un impact sur, en tout cas, est-ce que certains sports peuvent influencer la santé de la hanche et avoir un impact sur le cartilage de la hanche ou l'articulation de la hanche ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une excellente question, parce que chez les jeunes sportifs, la hanche est une articulation très sollicitée. Pour prévenir les douleurs, ce qui est essentiel c'est de varier les sports, de renforcer le tronc et les fessiers et toujours bien s'échauffer. On a aussi la progressivité des charges qui est cruciale et surtout pendant les pics de croissance. On va favoriser une bonne technique. de bons équipements et être à l'écoute des signaux d'alerte comme une boiterie, une douleur persistante. Et donc c'est tout ça qui feront la différence. Enfin, un suivi préventif auprès d'un professionnel permet aussi d'accompagner la croissance sans blessure.

  • Speaker #0

    Alors vous parlez de pic de croissance. Est-ce que ça correspond à des âges particuliers ou est-ce que ça dépend de chaque enfant ? Comment savoir si son enfant est dans un pic de croissance ? parce que vous semblez dire que c'est une période... en fait de fragilité, ou être attentif par rapport au sport de l'enfant. Et puis d'autre part, pic de croissance ou pas pic de croissance, est-ce qu'il y a des sports qui ne sont pas très recommandés pour un enfant ?

  • Speaker #1

    Alors les pics de croissance, classiquement on en a deux. Chez le nourrisson, jusqu'à 12 mois, il a pris 25 cm. Et puis à la puberté, 10-12 ans chez les filles et 12-14 ans chez les garçons. Mais pendant ce temps-là, chaque enfant est différent. Et donc vous allez voir qu'il grandit très vite d'un coup. Donc là vous savez qu'il a un petit pic de croissance, mais ce n'est pas déterminé.

  • Speaker #0

    Pour les sports qui peuvent être traumatisants, est-ce qu'il y en a particuliers qui ont été ciblés et qu'il faut plutôt éviter ?

  • Speaker #1

    Alors il n'existe pas de sport interdit pour les enfants, mais certains demandent plus de vigilance. Ce qu'il faut éviter, c'est la spécialisation trop tôt dans un seul sport, les charges lourdes avant la puberté, et les entraînements répétés qui sollicitent toujours le même côté du corps, comme l'escrime par exemple. On peut faire de l'escrime, mais c'est bien de faire d'autres sports aussi à côté. Après, les sports à risque, traumatiques élevés comme le rugby de contact, ou certaines pratiques extrêmes doivent être aussi encadrées. Donc la clé n'est pas d'interdire, mais de varier les activités et d'adapter l'intensité à l'âge et de garder le sport aussi comme un plaisir. Et le rugby de contact, par exemple, ça peut être du rugby touch qui va être plus adapté aux jeunes enfants.

  • Speaker #0

    J'en profite parce que vous êtes sportive de haut niveau également, vous êtes triathlète, donc vous faites des sports d'endurance qui durent très longtemps. Est-ce que c'est le type de sport également qu'un enfant peut faire, des sports d'endurance comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, adapté à son niveau. Et d'ailleurs, entre 10 et 15 ans, c'est là qu'on va développer le plus la VO2max, donc la capacité d'endurance. Donc c'est le moment idéal pour les enfants de se tourner vers ce genre de sport.

  • Speaker #0

    Et pas de conséquences musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Tant qu'il y a de la progressivité et qu'il n'y a pas de surcharge, non, tout va bien.

  • Speaker #0

    Alors un autre thème important quand même, il me semble, en tout cas en chiro-pédiatrique, et en pédiatrie en général, c'est la scoliose. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur la scoliose, qu'est-ce que c'est, comment ça gère, etc.

  • Speaker #1

    Alors la scoliose, c'est une déviation de la colonne vertébrale dans les trois dimensions. Donc elle se courbe sur le côté, elle tourne, et elle perd parfois ses courbures naturelles. Elle apparaît le plus souvent à l'adolescence, donc période de grande croissance. et elle va toucher davantage les filles. Les signes en général qui doivent alerter sont assez simples à repérer. Donc une épaule plus haute que l'autre, une homoplate qui ressort. Quand on regarde l'enfant de dos, un bassin qui semble de travers ou encore une tête qui paraît décentrée par rapport au tronc. Donc un dépistage précoce est essentiel car plus on agit tôt, plus on limite l'évolution. En général, le traitement c'est un corset. Mais toutes les scolioses ne nécessitent pas un corset, heureusement. Et en dehors des corsets, on sait aujourd'hui qu'il est possible d'agir efficacement avec une approche globale. Et l'objectif est d'améliorer la mobilité vertébrale avec des techniques douces, de rééquilibrer les tensions musculaires pour éviter que certains muscles tirent plus que d'autres. et de renforcer la posture grâce à des exercices ciblés, adaptés à l'âge et au niveau de croissance. Les conseils de vie quotidiennes sont aussi importants, comme varier les positions, adapter le poste de travail scolaire, et donc encourager une activité physique régulière, comme la natation, la danse, le yoga, le pilates adapté. Donc l'activité physique peut vraiment être un... pilier et peut aider l'enfant à mieux contrôler son corps et sa posture.

  • Speaker #0

    Alors là c'est très intéressant ce que vous dites parce que là il y a vraiment un hiatus par rapport à ce qui se disait à l'époque à savoir j'ai un enfant qui a une scoliose, ou même je suis un jeune adulte qui a une scoliose, pas de sport. A l'époque, c'était un service d'exemption du service militaire. En fait, c'est exactement l'inverse. On a une scoliose, on doit faire du sport.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, comme on disait, ça va aider l'enfant à mieux contrôler son corps et c'est grâce au système proprioceptif. Donc, ça va développer sa capacité à ressentir sa position dans l'espace. Et donc, naturellement, ça va l'aider à améliorer sa posture et améliorer sa scoliose.

  • Speaker #0

    Alors si on reste toujours dans ces histoires de scoliose, il y avait, il y a une époque, tout un débat sur les cartables. Est-ce que l'ergonomie a un impact là-dessus ? Est-ce que le port de cartable sur une épaule, sur deux épaules, cartable lourd, cartable pas lourd, est-ce que ça a un impact sur le développement de troubles posturaux et notamment la scoliose ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc c'est pas seulement chez les enfants ayant une scoliose, c'est chez tous les enfants. Donc le cartable lourd est à bannir. Mais parfois on n'a pas le choix, l'enfant revient avec un cartable extrêmement lourd. Et donc qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? Déjà c'est le conseiller de bien serrer le cartable, d'avoir le cartable le plus près possible du dos, pour que ça ne le tire pas vers l'arrière. Et de voir avec la maîtresse s'ils peuvent planifier en fonction des devoirs. qu'est-ce qu'ils doivent ramener à la maison tous les jours.

  • Speaker #0

    Et donc toujours, j'essaie de transposer un petit peu ce qu'on voit chez adultes et chez l'enfant, mais j'imagine que ça va avoir aussi des conséquences. Lorsqu'on parle d'ergonomie, par exemple, les téléphones portables, les tablettes, est-ce que ça a un impact également ?

  • Speaker #1

    Donc oui, le téléphone portable, le problème du siècle pour nos enfants. Donc chez les adultes comme chez les enfants, ça leur fait avoir une très mauvaise posture avec la tête penchée en avant. Ils sont complètement dans leur monde et ils se créent des contractures sans le réaliser. Mais il y a aussi un autre aspect, c'est au niveau de la gestion du stress, parce que toutes ces images, toutes ces informations créent énormément d'informations au niveau du cerveau et viennent porter atteinte au final à leur système nerveux. Il y a de nombreuses études qui montrent que le temps d'écran élevé est associé à un risque accru de douleur du cou, des épaules et du dos, et surtout chez les enfants, parce qu'ils restent souvent dans des postures statiques, mais aussi avec cette surcharge visuelle et émotionnelle des contenus numériques, qui peut contribuer à des tensions musculaires invisibles mais bien réelles, alors que le jeu libre... qui laisse le corps bouger librement et montrer comme favorable pour la motricité, la posture et la santé musculo-squelettique.

  • Speaker #0

    Donc en fait oui bien sûr, c'est le cash à ult aussi, cette passivité qui fait qu'on subit et on subit en mal ces informations numériques qui nous viennent en pleine tête. Alors on parlait du sport et de l'intérêt du sport, justement aussi par rapport à ça, par rapport à la partie mentale des choses. Si l'enfant n'est pas forcément très sportif, s'il n'aime pas faire du sport, parce qu'il faut aimer le sport pour faire du sport, est-ce qu'il y aurait également des exercices, ou en tout cas des conseils qu'on pourrait donner aux parents pour aider leurs enfants à avoir une bonne santé musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il suffit parfois d'intégrer des routines simples à la maison, comme un peu de mobilité, des cercles avec les hanches, des rotations, du renforcement avec le poids du corps, donc des squats, des fentes, des ponts de hanches. des exercices d'équilibre, des sauts. Donc ça peut être du jeu libre aussi, juste laisser l'enfant sauter, s'amuser, faire des petits exercices de coordination, comme on peut jouer à marcher comme des animaux, sauter à la corde, grimper. Donc c'est des choses simples qui aujourd'hui sont effectivement remplacées par le téléphone portable. Mais voilà, 10 à 15 minutes par jour suffisent pour poser des bases solides et prévenir les douleurs plus tard.

  • Speaker #0

    Donc c'est le jeu. Si ce n'est pas le sport, c'est le jeu. Et quoi qu'il en soit, les deux font bouger. Voilà. Alors, en dehors de l'activité physique, est-ce qu'il y a d'autres méthodes préventives que vous pourriez recommander pour minimiser les risques de troubles musculoskeletiques chez l'enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc le premier à quoi je pense, c'est l'alimentation. Donc il faut des apports protéiques adaptés. Très, très important. des oeufs, du poulet, du poisson, et puis vitamine D, calcium, des oméga 3, donc on peut prendre des compléments alimentaires, mais qu'on peut trouver dans les poissons gras, les noix, les graines de lin, une hydratation suffisante aussi. Et puis chez les enfants, le sommeil est extrêmement important parce que c'est pendant le sommeil profond qu'ils vont stimuler la sécrétion d'hormones de croissance et la régénération des tissus.

  • Speaker #0

    Et là on en revient au téléphone portable.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc des étirements, mobilité en dehors du sport, si on peut le faire avec les parents, pourquoi pas, ça peut être un jeu, ça peut être un petit moment en famille. Les postures au quotidien aussi, éviter les postures prolongées. rester assis devant un écran, on y revient, une mobilité régulière, faire une pause toutes les 30 minutes quand on fait les devoirs, par exemple, se lever, marcher, s'étirer. Et puis, au niveau de l'ergonomie scolaire aussi, avoir un cartable adapté. Je n'avais pas précisé aussi, mais c'est vrai que le cartable, il faut mettre les deux sangles, pas juste d'un côté. Et un bureau, une chaise à la bonne hauteur.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant l'interview et vous disiez également que c'était important, en général, et bien sûr aussi par rapport aux troubles musculoskeletiques, d'avoir des activités de relaxation avec les enfants.

  • Speaker #1

    Effectivement, donc il ne faut pas hésiter à faire de la relaxation, de la respiration consciente avec les enfants, un petit peu de méditation. Il y a des super vidéos qu'on peut trouver sur YouTube. On le fait avec les enfants, ça permet de se détendre après une activité ou après une grosse journée d'école. Et ça permet de calmer le système nerveux et réduire durablement les tensions corporelles.

  • Speaker #0

    Et bien, docteur Betuel, je vous remercie beaucoup pour toutes ces informations, pour votre expertise. Je pense qu'il y a pas mal de mamans ou de parents en général qui ont appris des choses intéressantes. Et puis bien sûr, comme d'habitude, si des gens ont des questions à poser, ils nous les envoient sur l'email. Et je vous les transmettrai.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Merci. Merci à vous, Dr Fischhoff. C'était un très bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis probablement pour une prochaine fois. Allez, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs. Et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions, n'hésitez pas à me contacter sur la page du podcast vertebrenco.com.

Chapters

  • Introduction de la chiropratique pédiatrique avec Dr Julie Staub

    00:50

  • Troubles musculosquelettiques courants chez l'enfant

    02:06

  • Facteurs de développement des troubles musculosquelettiques

    02:42

  • Signes précoces à surveiller chez les enfants

    03:38

  • Impact de la croissance sur la santé musculosquelettique

    05:09

  • Focus sur le torticolis congénital

    06:30

  • Douleurs de hanche chez l'enfant : causes et symptômes

    10:50

  • Comprendre la scoliose et son traitement

    17:49

  • Prévention des troubles musculosquelettiques chez l'enfant

    24:24

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Je vous invite à écouter cet épisode qui met en lumière l'importance d'une prise en charge précoce, d'une bonne nutrition et d'une ergonomie adaptée pour prévenir les douleurs musculosquelettiques chez les enfants. Ensemble, nous pouvons contribuer à leur bien-être et à leur développement harmonieux. 💪


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Transcription

  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff, chiropracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous, alors aujourd'hui on reçoit le docteur Julie Staub qui est chiropracteur. et qui a une expertise en chiropratique pédiatrique. Justophe, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Cyril.

  • Speaker #0

    Alors on va bien sûr parler de chiropratie pédiatrique et surtout des troubles musculosquelétiques chez l'enfant. Alors est-ce que vous pourriez tout d'abord nous présenter brièvement cette discipline qu'est la chiropratie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, donc la chiro-pédiatrique est une branche spécialisée de la chiropratie qui s'intéresse à la santé musculosquelétique. des enfants dès la naissance et tout au long de leur croissance. Elle vise à évaluer, diagnostiquer et prendre en charge les troubles liés aux articulations, aux muscles et à la posture en tenant compte des particularités anatomiques et physiologiques de l'enfant. Les techniques qui sont utilisées sont adaptées à l'âge, au gabarit et au développement de l'enfant, avec des gestes doux, précis et sécuritaires. Et le but est vraiment d'accompagner l'enfant pour un développement harmonieux et soulager les douleurs et aussi optimiser la mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Et lorsqu'on parle de troubles musculosquelétiques chez l'enfant, qu'est-ce qu'on rencontre de manière assez fréquente en cabinet de chiropractie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on retrouve le plus souvent, c'est torticolis congénital ou positionnel, pas mal de plagiocéphalie aussi, donc une asymétrie du crâne. Des douleurs de croissance, des scolioses, des troubles posturaux aussi, des douleurs sportives, tendinite, surcharge articulaire et aussi des douleurs de hanche.

  • Speaker #0

    Alors on va probablement aborder après certains d'entre eux pour être un peu plus spécifique, un peu plus dans le détail. Mais quels sont grosso modo les facteurs qui contribuent au développement des troubles musculoskeletiques chez l'enfant ? Parce que de notre point de vue, en général, on a l'impression que ce n'est pas si courant que ça.

  • Speaker #1

    Chez le nourrisson, par exemple, ça peut être durant la grossesse ou un accouchement difficile, avec des pressions, des rotations, si on a utilisé des instruments, des positions prolongées dans le siège auto, des transats, les écrans chez les plus grands, une croissance rapide, des déséquilibres articulaires, des équilibres musculaires. Ça peut aussi être un manque d'activité physique varié. ou des gestes répétitifs et également des traumatismes directs comme une chute ou un choc.

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai qu'il est assez fréquent, vous allez me dire si je me trompe, mais chez les enfants, souvent on dit qu'on a des douleurs de croissance et c'est des choses qui peuvent paraître a priori normales, je pense, pour les parents. Alors est-ce qu'il y a des moments ou des cas où il y a des signes précoces que les parents devraient surveiller pour se préoccuper peut-être plus que d'ordinaire d'un problème musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, alors... Par exemple, chez le nourrisson qui pleure, ça peut être de multiples causes et c'est très difficile de comprendre et de savoir. Mais par exemple, si en l'observant, on trouve qu'il tourne toujours la tête du même côté, ou s'il a une asymétrie au niveau de la forme du crâne ou du visage, donc là, il vaut mieux consulter le plus vite possible pour avoir un effet plus rapide et éviter un développement qui ne soit pas harmonieux. Au niveau des étapes motrices aussi, comme ramper, marcher, on peut rechercher s'il y a des retards ou des asymétries au niveau des étapes de développement. Ensuite, il y a les douleurs fréquentes aux jambes, au dos, que l'enfant se plaint souvent des mêmes douleurs. Donc là, il vaut mieux consulter. Et puis des postures inhabituelles. Une épaule qui monte un petit peu plus que l'autre, une boiterie très très importante. Un enfant ne va jamais simuler une boiterie, c'est qu'il y a quelque chose qui se cache derrière, il faut trouver quoi. Ou un refus de prendre certaines positions ou de faire certaines... activité physique.

  • Speaker #0

    Très bien, pour résumer, en gros tout ce qui est comportement d'évitement, boiterie, asymétrie ou douleur persistante.

  • Speaker #1

    Voilà exactement.

  • Speaker #0

    Alors maintenant parlons un petit peu malgré tout de cette croissance. Alors est-ce que le fait que les enfants qui ont une croissance plus rapide que d'autres, et bien ça peut influer sur la genèse de troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, donc chez l'enfant pendant une poussée de croissance, schématiquement, donc ce sont les os qui grandissent en premier. Ils s'allongent très vite, alors que les muscles, les tendons et les ligaments n'ont pas le temps de s'adapter immédiatement à cette nouvelle longueur. Donc les muscles sont tirés et deviennent relativement plus courts et plus raides par rapport aux os. Les tendons subissent plus de tension à leur point d'attache sur l'os, et les articulations peuvent paraître moins stables, ce qui augmente le risque de mauvaise posture ou de blessure. C'est un peu comme si on agrandissait brusquement le châssis d'une tente sans ajuster les cordes tout de suite. Tout est en tension, moins souple, ça tire sur les points d'ancrage. Et c'est ce déséquilibre qui explique pourquoi, pendant ces périodes, un enfant peut avoir plus de douleurs ou de raideurs et pourquoi un suivi postural, des étirements, un travail doux de mobilité peuvent faire une grosse différence.

  • Speaker #0

    alors maintenant si on rentre un petit peu dans le cas par cas des différentes pathologies possibles. En tout début de podcast, vous parlez du torticolis congénital. Qu'est-ce que c'est et quelles en sont les causes ?

  • Speaker #1

    Alors le torticolis congénital, chez le nourrisson, c'est une inclinaison et une rotation de la tête du côté opposé. Donc elle est présente dès la naissance ou apparaît dans les premières semaines de vie. Donc concrètement, le bébé garde la tête. pencher d'un côté et tourner de l'autre. Il a du mal à la bouger librement. Dans la majorité des cas, c'est lié à une tension ou un raccourcissement d'un muscle dans le cou qui s'appelle le SCM, sternocleidomastoïdien. Cette tension peut avoir plusieurs origines. Soit de la position intra-utérine prolongée, un bébé un peu coincé dans une position. Un accouchement difficile, si on a utilisé des forceps, une ventouse, une traction sur la tête. Un manque de place en fin de grossesse, surtout en cas de grossesse multiple. Et parfois il y a aussi une petite lésion ou un hématome du muscle, du fameux muscle SEM, à la naissance, qui en se réparant raccourcit légèrement le muscle. Donc ce qui est important c'est de le détecter tôt. Parce qu'une prise en charge précoce permet de restaurer la mobilité normale du cou et ainsi éviter les asymétries du crâne et donc d'accompagner le développement moteur de l'enfant.

  • Speaker #0

    Très bien, donc important lorsqu'on a un enfant avec un tentacoli à la naissance ou dans les premières semaines qui suivent de consulter pour effectivement vérifier s'il n'y a pas de tentacoli congénital et d'un raccourcissement musculaire associé.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, dans l'hypothèse... où on a effectivement un torticolis congénital qui n'est pas pris en charge. Est-ce qu'il y a des conséquences sur le long terme ?

  • Speaker #1

    Oui, les conséquences sur le long terme sans traitement, c'est que le torticolis congénital peut entraîner un aplatissement du crâne, donc la plage de céphalie, des asymétries du visage ou une raideur persistante du cou. Mais bon, dans des cas très rares, un retard moteur parce que la mobilité est limitée. Et ça peut aussi... provoquer des compensations posturales, comme une scoliose par exemple. Donc c'est pour ça que c'est important de faire le dépistage le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    D'accord, donc des conséquences qu'on peut retrouver à l'âge adulte.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, au niveau de la pratique, pour un chiropracteur pédiatrique, comment est-ce qu'il prend en charge cette articulie congénitale ?

  • Speaker #1

    Alors, avec beaucoup de douceur. Donc pour aider un bébé qui présente une articulie congénitale, il existe des approches très simples, comme des étirements doux. On va conseiller aussi aux parents de stimuler le bébé à regarder toujours du côté opposé, donc avec des jouets, de la lumière. On va aussi conseiller aux parents de favoriser le tummy time, donc le temps passé sur le ventre, qui est très bénéfique pour renforcer le cou et prévenir l'aplatissement du crâne. Donc nous en chiro, on va aider à retrouver la mobilité cervicale. en réduisant les tensions musculaires. Et donc, encore une fois, c'est important d'agir tôt. Donc le plus tôt on agit, et le plus facile c'est pour le traitement.

  • Speaker #0

    Et en général, le temps moyen pour résoudre un torticollis congénital, c'est combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Parfois c'est en deux, trois séances. C'est un petit peu plus long en fonction de la grappe.

  • Speaker #0

    Donc c'est quelques semaines, c'est pas plusieurs mois, c'est quelques semaines.

  • Speaker #1

    Non, c'est quelques semaines.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors ça bien sûr c'est pour les enfants qui ont un torticogénital, mais vous disiez que ça peut apparaître après la naissance. Alors est-ce qu'il y a des conseils qu'on peut donner aux parents pour justement éviter que ça puisse apparaître ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc on conseille aux parents de varier les positions du bébé dans son lit, de stimuler les deux côtés avec des jouets, de la lumière. et alterner les bras pour le portage, l'allaitement et encore une fois le tummy time, très important et quelques minutes par jour suffisent. Ces gestes vont favoriser une mobilité symétrique et renforcent le cou du bébé.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, autre pathologie, on parlait de boiterie et donc de hanches chez l'enfant. Quelles sont les causes les plus courantes de la douleur de hanches chez l'enfant ? Et comment varie-t-elle selon l'âge ?

  • Speaker #1

    Alors, les causes de la douleur de hanche chez l'enfant dépendent de l'âge. Chez le nourrisson, on pense plutôt à une dysplasie de hanche. Chez le jeune enfant, ce sera la synovite transitoire, qui est la cause la plus fréquente. Mais on peut également avoir une infection articulaire qui doit vraiment être écartée de toute urgence. Entre 4 et 10 ans, il y a la maladie de... qui est une nécrose avasculaire de la tête fémorale et qui peut se manifester par une boiterie. À la dose de l'essence, ce sera plutôt l'épiphysiolise, qui est un problème de croissance de hanches. Et à tous les âges, on peut avoir un traumatisme ou des surcharges sportives qui peuvent provoquer des douleurs.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, justement, lorsque l'enfant semble présenter un problème de hanches, quel est le symptôme ? Qu'est-ce qu'il doit faire ? faire qu'un parent se dise, il faut absolument que je consulte pour voir vraiment ce qui se passe au niveau de l'ange de mon enfant ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la boiterie en elle-même, il faut consulter, parce que la plupart du temps, c'est pas grave, mais ça peut être très grave. Donc ça peut être une infection articulaire, et là il faut vérifier s'il y a de la fièvre ou une altération de l'état général, ou si vraiment l'enfant ne peut pas marcher, ne peut pas poser le pied. un vrai blocage, donc là il faut absolument consulter, ainsi qu'une douleur nocturne qui persiste, qui réveille l'enfant. Si l'apparition est brutale, donc du jour au lendemain, il y a une boiterie sans prévenir, une douleur qui augmente rapidement, l'enfant est très irritable, il refuse d'être porté ou changé, donc ça c'est chez le nourrisson. Il faut aussi rechercher un antécédent récent, s'il a fait une chute, un traumatisme.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors vous parlez de dysplasie de hanche, donc pour notre auditoire, pour simplifier, c'est une malformation congénitale de la hanche. A partir de ce moment-là, lorsqu'un parent sait que son enfant a une dysplasie de hanche, est-ce qu'il faut qu'il s'alerte par rapport à ça ? Est-ce qu'il faut qu'il s'angoisse ? Est-ce qu'on pense à des chirurgies ou ce type de choses ?

  • Speaker #1

    En général, c'est le pédiatre à la naissance qui va faire un diagnostic. Il y a des tests qui sont faits à la naissance, comme la manœuvre de Barlow par exemple, qui va permettre de détecter s'il y a une dysplasie. La dysplasie de hanche, c'est quand la tête du fémur ne s'emboîte pas bien dans la hanche. C'est une malformation qui peut très bien être gérée. par le port d'un harnais. Lors du portage, il est conseillé aux parents d'avoir un portage dit physiologique, c'est-à-dire en grenouille, avec les hanches fléchies et les jambes écartées.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. En tout cas, c'est rassurant pour les parents, une dysplasie de hanches, je ne vais pas forcément dire quelque chose de non réductible et qui va entraîner des conséquences à long terme. Ça peut se gérer facilement comme ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait, mais il faut que ce soit diagnostiqué à la naissance, très important.

  • Speaker #0

    Et alors ? on parle de hanches, on parle de croissance, est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, un impact, parce qu'il y a des enfants qui font du sport très tôt, très jeunes, et des fois des sports avec un certain impact au niveau de la hanche, et est-ce que ça peut avoir un impact sur, en tout cas, est-ce que certains sports peuvent influencer la santé de la hanche et avoir un impact sur le cartilage de la hanche ou l'articulation de la hanche ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une excellente question, parce que chez les jeunes sportifs, la hanche est une articulation très sollicitée. Pour prévenir les douleurs, ce qui est essentiel c'est de varier les sports, de renforcer le tronc et les fessiers et toujours bien s'échauffer. On a aussi la progressivité des charges qui est cruciale et surtout pendant les pics de croissance. On va favoriser une bonne technique. de bons équipements et être à l'écoute des signaux d'alerte comme une boiterie, une douleur persistante. Et donc c'est tout ça qui feront la différence. Enfin, un suivi préventif auprès d'un professionnel permet aussi d'accompagner la croissance sans blessure.

  • Speaker #0

    Alors vous parlez de pic de croissance. Est-ce que ça correspond à des âges particuliers ou est-ce que ça dépend de chaque enfant ? Comment savoir si son enfant est dans un pic de croissance ? parce que vous semblez dire que c'est une période... en fait de fragilité, ou être attentif par rapport au sport de l'enfant. Et puis d'autre part, pic de croissance ou pas pic de croissance, est-ce qu'il y a des sports qui ne sont pas très recommandés pour un enfant ?

  • Speaker #1

    Alors les pics de croissance, classiquement on en a deux. Chez le nourrisson, jusqu'à 12 mois, il a pris 25 cm. Et puis à la puberté, 10-12 ans chez les filles et 12-14 ans chez les garçons. Mais pendant ce temps-là, chaque enfant est différent. Et donc vous allez voir qu'il grandit très vite d'un coup. Donc là vous savez qu'il a un petit pic de croissance, mais ce n'est pas déterminé.

  • Speaker #0

    Pour les sports qui peuvent être traumatisants, est-ce qu'il y en a particuliers qui ont été ciblés et qu'il faut plutôt éviter ?

  • Speaker #1

    Alors il n'existe pas de sport interdit pour les enfants, mais certains demandent plus de vigilance. Ce qu'il faut éviter, c'est la spécialisation trop tôt dans un seul sport, les charges lourdes avant la puberté, et les entraînements répétés qui sollicitent toujours le même côté du corps, comme l'escrime par exemple. On peut faire de l'escrime, mais c'est bien de faire d'autres sports aussi à côté. Après, les sports à risque, traumatiques élevés comme le rugby de contact, ou certaines pratiques extrêmes doivent être aussi encadrées. Donc la clé n'est pas d'interdire, mais de varier les activités et d'adapter l'intensité à l'âge et de garder le sport aussi comme un plaisir. Et le rugby de contact, par exemple, ça peut être du rugby touch qui va être plus adapté aux jeunes enfants.

  • Speaker #0

    J'en profite parce que vous êtes sportive de haut niveau également, vous êtes triathlète, donc vous faites des sports d'endurance qui durent très longtemps. Est-ce que c'est le type de sport également qu'un enfant peut faire, des sports d'endurance comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, adapté à son niveau. Et d'ailleurs, entre 10 et 15 ans, c'est là qu'on va développer le plus la VO2max, donc la capacité d'endurance. Donc c'est le moment idéal pour les enfants de se tourner vers ce genre de sport.

  • Speaker #0

    Et pas de conséquences musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Tant qu'il y a de la progressivité et qu'il n'y a pas de surcharge, non, tout va bien.

  • Speaker #0

    Alors un autre thème important quand même, il me semble, en tout cas en chiro-pédiatrique, et en pédiatrie en général, c'est la scoliose. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur la scoliose, qu'est-ce que c'est, comment ça gère, etc.

  • Speaker #1

    Alors la scoliose, c'est une déviation de la colonne vertébrale dans les trois dimensions. Donc elle se courbe sur le côté, elle tourne, et elle perd parfois ses courbures naturelles. Elle apparaît le plus souvent à l'adolescence, donc période de grande croissance. et elle va toucher davantage les filles. Les signes en général qui doivent alerter sont assez simples à repérer. Donc une épaule plus haute que l'autre, une homoplate qui ressort. Quand on regarde l'enfant de dos, un bassin qui semble de travers ou encore une tête qui paraît décentrée par rapport au tronc. Donc un dépistage précoce est essentiel car plus on agit tôt, plus on limite l'évolution. En général, le traitement c'est un corset. Mais toutes les scolioses ne nécessitent pas un corset, heureusement. Et en dehors des corsets, on sait aujourd'hui qu'il est possible d'agir efficacement avec une approche globale. Et l'objectif est d'améliorer la mobilité vertébrale avec des techniques douces, de rééquilibrer les tensions musculaires pour éviter que certains muscles tirent plus que d'autres. et de renforcer la posture grâce à des exercices ciblés, adaptés à l'âge et au niveau de croissance. Les conseils de vie quotidiennes sont aussi importants, comme varier les positions, adapter le poste de travail scolaire, et donc encourager une activité physique régulière, comme la natation, la danse, le yoga, le pilates adapté. Donc l'activité physique peut vraiment être un... pilier et peut aider l'enfant à mieux contrôler son corps et sa posture.

  • Speaker #0

    Alors là c'est très intéressant ce que vous dites parce que là il y a vraiment un hiatus par rapport à ce qui se disait à l'époque à savoir j'ai un enfant qui a une scoliose, ou même je suis un jeune adulte qui a une scoliose, pas de sport. A l'époque, c'était un service d'exemption du service militaire. En fait, c'est exactement l'inverse. On a une scoliose, on doit faire du sport.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, comme on disait, ça va aider l'enfant à mieux contrôler son corps et c'est grâce au système proprioceptif. Donc, ça va développer sa capacité à ressentir sa position dans l'espace. Et donc, naturellement, ça va l'aider à améliorer sa posture et améliorer sa scoliose.

  • Speaker #0

    Alors si on reste toujours dans ces histoires de scoliose, il y avait, il y a une époque, tout un débat sur les cartables. Est-ce que l'ergonomie a un impact là-dessus ? Est-ce que le port de cartable sur une épaule, sur deux épaules, cartable lourd, cartable pas lourd, est-ce que ça a un impact sur le développement de troubles posturaux et notamment la scoliose ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc c'est pas seulement chez les enfants ayant une scoliose, c'est chez tous les enfants. Donc le cartable lourd est à bannir. Mais parfois on n'a pas le choix, l'enfant revient avec un cartable extrêmement lourd. Et donc qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? Déjà c'est le conseiller de bien serrer le cartable, d'avoir le cartable le plus près possible du dos, pour que ça ne le tire pas vers l'arrière. Et de voir avec la maîtresse s'ils peuvent planifier en fonction des devoirs. qu'est-ce qu'ils doivent ramener à la maison tous les jours.

  • Speaker #0

    Et donc toujours, j'essaie de transposer un petit peu ce qu'on voit chez adultes et chez l'enfant, mais j'imagine que ça va avoir aussi des conséquences. Lorsqu'on parle d'ergonomie, par exemple, les téléphones portables, les tablettes, est-ce que ça a un impact également ?

  • Speaker #1

    Donc oui, le téléphone portable, le problème du siècle pour nos enfants. Donc chez les adultes comme chez les enfants, ça leur fait avoir une très mauvaise posture avec la tête penchée en avant. Ils sont complètement dans leur monde et ils se créent des contractures sans le réaliser. Mais il y a aussi un autre aspect, c'est au niveau de la gestion du stress, parce que toutes ces images, toutes ces informations créent énormément d'informations au niveau du cerveau et viennent porter atteinte au final à leur système nerveux. Il y a de nombreuses études qui montrent que le temps d'écran élevé est associé à un risque accru de douleur du cou, des épaules et du dos, et surtout chez les enfants, parce qu'ils restent souvent dans des postures statiques, mais aussi avec cette surcharge visuelle et émotionnelle des contenus numériques, qui peut contribuer à des tensions musculaires invisibles mais bien réelles, alors que le jeu libre... qui laisse le corps bouger librement et montrer comme favorable pour la motricité, la posture et la santé musculo-squelettique.

  • Speaker #0

    Donc en fait oui bien sûr, c'est le cash à ult aussi, cette passivité qui fait qu'on subit et on subit en mal ces informations numériques qui nous viennent en pleine tête. Alors on parlait du sport et de l'intérêt du sport, justement aussi par rapport à ça, par rapport à la partie mentale des choses. Si l'enfant n'est pas forcément très sportif, s'il n'aime pas faire du sport, parce qu'il faut aimer le sport pour faire du sport, est-ce qu'il y aurait également des exercices, ou en tout cas des conseils qu'on pourrait donner aux parents pour aider leurs enfants à avoir une bonne santé musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il suffit parfois d'intégrer des routines simples à la maison, comme un peu de mobilité, des cercles avec les hanches, des rotations, du renforcement avec le poids du corps, donc des squats, des fentes, des ponts de hanches. des exercices d'équilibre, des sauts. Donc ça peut être du jeu libre aussi, juste laisser l'enfant sauter, s'amuser, faire des petits exercices de coordination, comme on peut jouer à marcher comme des animaux, sauter à la corde, grimper. Donc c'est des choses simples qui aujourd'hui sont effectivement remplacées par le téléphone portable. Mais voilà, 10 à 15 minutes par jour suffisent pour poser des bases solides et prévenir les douleurs plus tard.

  • Speaker #0

    Donc c'est le jeu. Si ce n'est pas le sport, c'est le jeu. Et quoi qu'il en soit, les deux font bouger. Voilà. Alors, en dehors de l'activité physique, est-ce qu'il y a d'autres méthodes préventives que vous pourriez recommander pour minimiser les risques de troubles musculoskeletiques chez l'enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc le premier à quoi je pense, c'est l'alimentation. Donc il faut des apports protéiques adaptés. Très, très important. des oeufs, du poulet, du poisson, et puis vitamine D, calcium, des oméga 3, donc on peut prendre des compléments alimentaires, mais qu'on peut trouver dans les poissons gras, les noix, les graines de lin, une hydratation suffisante aussi. Et puis chez les enfants, le sommeil est extrêmement important parce que c'est pendant le sommeil profond qu'ils vont stimuler la sécrétion d'hormones de croissance et la régénération des tissus.

  • Speaker #0

    Et là on en revient au téléphone portable.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc des étirements, mobilité en dehors du sport, si on peut le faire avec les parents, pourquoi pas, ça peut être un jeu, ça peut être un petit moment en famille. Les postures au quotidien aussi, éviter les postures prolongées. rester assis devant un écran, on y revient, une mobilité régulière, faire une pause toutes les 30 minutes quand on fait les devoirs, par exemple, se lever, marcher, s'étirer. Et puis, au niveau de l'ergonomie scolaire aussi, avoir un cartable adapté. Je n'avais pas précisé aussi, mais c'est vrai que le cartable, il faut mettre les deux sangles, pas juste d'un côté. Et un bureau, une chaise à la bonne hauteur.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant l'interview et vous disiez également que c'était important, en général, et bien sûr aussi par rapport aux troubles musculoskeletiques, d'avoir des activités de relaxation avec les enfants.

  • Speaker #1

    Effectivement, donc il ne faut pas hésiter à faire de la relaxation, de la respiration consciente avec les enfants, un petit peu de méditation. Il y a des super vidéos qu'on peut trouver sur YouTube. On le fait avec les enfants, ça permet de se détendre après une activité ou après une grosse journée d'école. Et ça permet de calmer le système nerveux et réduire durablement les tensions corporelles.

  • Speaker #0

    Et bien, docteur Betuel, je vous remercie beaucoup pour toutes ces informations, pour votre expertise. Je pense qu'il y a pas mal de mamans ou de parents en général qui ont appris des choses intéressantes. Et puis bien sûr, comme d'habitude, si des gens ont des questions à poser, ils nous les envoient sur l'email. Et je vous les transmettrai.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Merci. Merci à vous, Dr Fischhoff. C'était un très bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis probablement pour une prochaine fois. Allez, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs. Et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions, n'hésitez pas à me contacter sur la page du podcast vertebrenco.com.

Chapters

  • Introduction de la chiropratique pédiatrique avec Dr Julie Staub

    00:50

  • Troubles musculosquelettiques courants chez l'enfant

    02:06

  • Facteurs de développement des troubles musculosquelettiques

    02:42

  • Signes précoces à surveiller chez les enfants

    03:38

  • Impact de la croissance sur la santé musculosquelettique

    05:09

  • Focus sur le torticolis congénital

    06:30

  • Douleurs de hanche chez l'enfant : causes et symptômes

    10:50

  • Comprendre la scoliose et son traitement

    17:49

  • Prévention des troubles musculosquelettiques chez l'enfant

    24:24

Description

Savez-vous que près de 25% des enfants peuvent souffrir de troubles musculosquelettiques avant l'âge de 18 ans ? Dans cet épisode de VERTEBRE&CO Le Podcast Musculo-Squelettique, je suis ravi de recevoir le Dr Julie Staub, une experte en chiropratique pédiatrique. Ensemble, nous plongeons dans l'univers des troubles musculosquelettiques chez les enfants, un sujet crucial qui mérite toute notre attention. 🌟


Nous abordons des conditions telles que le torticolis congénital, la plagiocéphalie et les scolioses, qui peuvent affecter le développement de nos petits. Dr Staub partage des informations précieuses sur les signes précurseurs à surveiller et les méthodes de prévention que chaque parent devrait connaître. 💡


Nous discutons également des facteurs qui contribuent à ces troubles, notamment les positions prolongées, le manque d'activité physique et les traumatismes. Il est essentiel de comprendre que la chiropratique pédiatrique joue un rôle clé dans l'évaluation et le traitement des problèmes musculosquelettiques dès la naissance. 🍼


Je vous invite à écouter cet épisode qui met en lumière l'importance d'une prise en charge précoce, d'une bonne nutrition et d'une ergonomie adaptée pour prévenir les douleurs musculosquelettiques chez les enfants. Ensemble, nous pouvons contribuer à leur bien-être et à leur développement harmonieux. 💪


Ne manquez pas ces conseils pratiques et ces informations essentielles qui pourraient faire toute la différence pour la santé de vos enfants. Écoutez maintenant et rejoignez notre communauté de parents soucieux du bien-être musculosquelettique de leurs enfants ! 🌈



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Je suis le docteur Cyril Fischhoff, chiropracteur spécialiste en échographie musculo-squelettique exerçant à l'île Maurice. Je vous invite à écouter un nouvel épisode du podcast Vertébranco chaque premier et troisième lundi du mois. Ce podcast est consacré à l'univers de la médecine musculo-squelettique et s'adresse à tout public. Il se veut être un outil de vulgarisation au service de chacun. Nous y abordons les mécanismes en jeu, le diagnostic, les traitements, les méthodes de prévention des différentes pathologies musculo-squelettiques au travers de petites histoires cliniques, des dernières recherches scientifiques et d'interviews de spécialistes. Bonjour à tous, alors aujourd'hui on reçoit le docteur Julie Staub qui est chiropracteur. et qui a une expertise en chiropratique pédiatrique. Justophe, bonjour.

  • Speaker #1

    Bonjour Cyril.

  • Speaker #0

    Alors on va bien sûr parler de chiropratie pédiatrique et surtout des troubles musculosquelétiques chez l'enfant. Alors est-ce que vous pourriez tout d'abord nous présenter brièvement cette discipline qu'est la chiropratie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Oui bien sûr, donc la chiro-pédiatrique est une branche spécialisée de la chiropratie qui s'intéresse à la santé musculosquelétique. des enfants dès la naissance et tout au long de leur croissance. Elle vise à évaluer, diagnostiquer et prendre en charge les troubles liés aux articulations, aux muscles et à la posture en tenant compte des particularités anatomiques et physiologiques de l'enfant. Les techniques qui sont utilisées sont adaptées à l'âge, au gabarit et au développement de l'enfant, avec des gestes doux, précis et sécuritaires. Et le but est vraiment d'accompagner l'enfant pour un développement harmonieux et soulager les douleurs et aussi optimiser la mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. Et lorsqu'on parle de troubles musculosquelétiques chez l'enfant, qu'est-ce qu'on rencontre de manière assez fréquente en cabinet de chiropractie pédiatrique ?

  • Speaker #1

    Alors ce qu'on retrouve le plus souvent, c'est torticolis congénital ou positionnel, pas mal de plagiocéphalie aussi, donc une asymétrie du crâne. Des douleurs de croissance, des scolioses, des troubles posturaux aussi, des douleurs sportives, tendinite, surcharge articulaire et aussi des douleurs de hanche.

  • Speaker #0

    Alors on va probablement aborder après certains d'entre eux pour être un peu plus spécifique, un peu plus dans le détail. Mais quels sont grosso modo les facteurs qui contribuent au développement des troubles musculoskeletiques chez l'enfant ? Parce que de notre point de vue, en général, on a l'impression que ce n'est pas si courant que ça.

  • Speaker #1

    Chez le nourrisson, par exemple, ça peut être durant la grossesse ou un accouchement difficile, avec des pressions, des rotations, si on a utilisé des instruments, des positions prolongées dans le siège auto, des transats, les écrans chez les plus grands, une croissance rapide, des déséquilibres articulaires, des équilibres musculaires. Ça peut aussi être un manque d'activité physique varié. ou des gestes répétitifs et également des traumatismes directs comme une chute ou un choc.

  • Speaker #0

    Alors c'est vrai qu'il est assez fréquent, vous allez me dire si je me trompe, mais chez les enfants, souvent on dit qu'on a des douleurs de croissance et c'est des choses qui peuvent paraître a priori normales, je pense, pour les parents. Alors est-ce qu'il y a des moments ou des cas où il y a des signes précoces que les parents devraient surveiller pour se préoccuper peut-être plus que d'ordinaire d'un problème musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, alors... Par exemple, chez le nourrisson qui pleure, ça peut être de multiples causes et c'est très difficile de comprendre et de savoir. Mais par exemple, si en l'observant, on trouve qu'il tourne toujours la tête du même côté, ou s'il a une asymétrie au niveau de la forme du crâne ou du visage, donc là, il vaut mieux consulter le plus vite possible pour avoir un effet plus rapide et éviter un développement qui ne soit pas harmonieux. Au niveau des étapes motrices aussi, comme ramper, marcher, on peut rechercher s'il y a des retards ou des asymétries au niveau des étapes de développement. Ensuite, il y a les douleurs fréquentes aux jambes, au dos, que l'enfant se plaint souvent des mêmes douleurs. Donc là, il vaut mieux consulter. Et puis des postures inhabituelles. Une épaule qui monte un petit peu plus que l'autre, une boiterie très très importante. Un enfant ne va jamais simuler une boiterie, c'est qu'il y a quelque chose qui se cache derrière, il faut trouver quoi. Ou un refus de prendre certaines positions ou de faire certaines... activité physique.

  • Speaker #0

    Très bien, pour résumer, en gros tout ce qui est comportement d'évitement, boiterie, asymétrie ou douleur persistante.

  • Speaker #1

    Voilà exactement.

  • Speaker #0

    Alors maintenant parlons un petit peu malgré tout de cette croissance. Alors est-ce que le fait que les enfants qui ont une croissance plus rapide que d'autres, et bien ça peut influer sur la genèse de troubles musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Oui tout à fait, donc chez l'enfant pendant une poussée de croissance, schématiquement, donc ce sont les os qui grandissent en premier. Ils s'allongent très vite, alors que les muscles, les tendons et les ligaments n'ont pas le temps de s'adapter immédiatement à cette nouvelle longueur. Donc les muscles sont tirés et deviennent relativement plus courts et plus raides par rapport aux os. Les tendons subissent plus de tension à leur point d'attache sur l'os, et les articulations peuvent paraître moins stables, ce qui augmente le risque de mauvaise posture ou de blessure. C'est un peu comme si on agrandissait brusquement le châssis d'une tente sans ajuster les cordes tout de suite. Tout est en tension, moins souple, ça tire sur les points d'ancrage. Et c'est ce déséquilibre qui explique pourquoi, pendant ces périodes, un enfant peut avoir plus de douleurs ou de raideurs et pourquoi un suivi postural, des étirements, un travail doux de mobilité peuvent faire une grosse différence.

  • Speaker #0

    alors maintenant si on rentre un petit peu dans le cas par cas des différentes pathologies possibles. En tout début de podcast, vous parlez du torticolis congénital. Qu'est-ce que c'est et quelles en sont les causes ?

  • Speaker #1

    Alors le torticolis congénital, chez le nourrisson, c'est une inclinaison et une rotation de la tête du côté opposé. Donc elle est présente dès la naissance ou apparaît dans les premières semaines de vie. Donc concrètement, le bébé garde la tête. pencher d'un côté et tourner de l'autre. Il a du mal à la bouger librement. Dans la majorité des cas, c'est lié à une tension ou un raccourcissement d'un muscle dans le cou qui s'appelle le SCM, sternocleidomastoïdien. Cette tension peut avoir plusieurs origines. Soit de la position intra-utérine prolongée, un bébé un peu coincé dans une position. Un accouchement difficile, si on a utilisé des forceps, une ventouse, une traction sur la tête. Un manque de place en fin de grossesse, surtout en cas de grossesse multiple. Et parfois il y a aussi une petite lésion ou un hématome du muscle, du fameux muscle SEM, à la naissance, qui en se réparant raccourcit légèrement le muscle. Donc ce qui est important c'est de le détecter tôt. Parce qu'une prise en charge précoce permet de restaurer la mobilité normale du cou et ainsi éviter les asymétries du crâne et donc d'accompagner le développement moteur de l'enfant.

  • Speaker #0

    Très bien, donc important lorsqu'on a un enfant avec un tentacoli à la naissance ou dans les premières semaines qui suivent de consulter pour effectivement vérifier s'il n'y a pas de tentacoli congénital et d'un raccourcissement musculaire associé.

  • Speaker #1

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, dans l'hypothèse... où on a effectivement un torticolis congénital qui n'est pas pris en charge. Est-ce qu'il y a des conséquences sur le long terme ?

  • Speaker #1

    Oui, les conséquences sur le long terme sans traitement, c'est que le torticolis congénital peut entraîner un aplatissement du crâne, donc la plage de céphalie, des asymétries du visage ou une raideur persistante du cou. Mais bon, dans des cas très rares, un retard moteur parce que la mobilité est limitée. Et ça peut aussi... provoquer des compensations posturales, comme une scoliose par exemple. Donc c'est pour ça que c'est important de faire le dépistage le plus tôt possible.

  • Speaker #0

    D'accord, donc des conséquences qu'on peut retrouver à l'âge adulte.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et alors, au niveau de la pratique, pour un chiropracteur pédiatrique, comment est-ce qu'il prend en charge cette articulie congénitale ?

  • Speaker #1

    Alors, avec beaucoup de douceur. Donc pour aider un bébé qui présente une articulie congénitale, il existe des approches très simples, comme des étirements doux. On va conseiller aussi aux parents de stimuler le bébé à regarder toujours du côté opposé, donc avec des jouets, de la lumière. On va aussi conseiller aux parents de favoriser le tummy time, donc le temps passé sur le ventre, qui est très bénéfique pour renforcer le cou et prévenir l'aplatissement du crâne. Donc nous en chiro, on va aider à retrouver la mobilité cervicale. en réduisant les tensions musculaires. Et donc, encore une fois, c'est important d'agir tôt. Donc le plus tôt on agit, et le plus facile c'est pour le traitement.

  • Speaker #0

    Et en général, le temps moyen pour résoudre un torticollis congénital, c'est combien de temps à peu près ?

  • Speaker #1

    Parfois c'est en deux, trois séances. C'est un petit peu plus long en fonction de la grappe.

  • Speaker #0

    Donc c'est quelques semaines, c'est pas plusieurs mois, c'est quelques semaines.

  • Speaker #1

    Non, c'est quelques semaines.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors ça bien sûr c'est pour les enfants qui ont un torticogénital, mais vous disiez que ça peut apparaître après la naissance. Alors est-ce qu'il y a des conseils qu'on peut donner aux parents pour justement éviter que ça puisse apparaître ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc on conseille aux parents de varier les positions du bébé dans son lit, de stimuler les deux côtés avec des jouets, de la lumière. et alterner les bras pour le portage, l'allaitement et encore une fois le tummy time, très important et quelques minutes par jour suffisent. Ces gestes vont favoriser une mobilité symétrique et renforcent le cou du bébé.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, autre pathologie, on parlait de boiterie et donc de hanches chez l'enfant. Quelles sont les causes les plus courantes de la douleur de hanches chez l'enfant ? Et comment varie-t-elle selon l'âge ?

  • Speaker #1

    Alors, les causes de la douleur de hanche chez l'enfant dépendent de l'âge. Chez le nourrisson, on pense plutôt à une dysplasie de hanche. Chez le jeune enfant, ce sera la synovite transitoire, qui est la cause la plus fréquente. Mais on peut également avoir une infection articulaire qui doit vraiment être écartée de toute urgence. Entre 4 et 10 ans, il y a la maladie de... qui est une nécrose avasculaire de la tête fémorale et qui peut se manifester par une boiterie. À la dose de l'essence, ce sera plutôt l'épiphysiolise, qui est un problème de croissance de hanches. Et à tous les âges, on peut avoir un traumatisme ou des surcharges sportives qui peuvent provoquer des douleurs.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, justement, lorsque l'enfant semble présenter un problème de hanches, quel est le symptôme ? Qu'est-ce qu'il doit faire ? faire qu'un parent se dise, il faut absolument que je consulte pour voir vraiment ce qui se passe au niveau de l'ange de mon enfant ?

  • Speaker #1

    Alors déjà la boiterie en elle-même, il faut consulter, parce que la plupart du temps, c'est pas grave, mais ça peut être très grave. Donc ça peut être une infection articulaire, et là il faut vérifier s'il y a de la fièvre ou une altération de l'état général, ou si vraiment l'enfant ne peut pas marcher, ne peut pas poser le pied. un vrai blocage, donc là il faut absolument consulter, ainsi qu'une douleur nocturne qui persiste, qui réveille l'enfant. Si l'apparition est brutale, donc du jour au lendemain, il y a une boiterie sans prévenir, une douleur qui augmente rapidement, l'enfant est très irritable, il refuse d'être porté ou changé, donc ça c'est chez le nourrisson. Il faut aussi rechercher un antécédent récent, s'il a fait une chute, un traumatisme.

  • Speaker #0

    Très bien. Alors vous parlez de dysplasie de hanche, donc pour notre auditoire, pour simplifier, c'est une malformation congénitale de la hanche. A partir de ce moment-là, lorsqu'un parent sait que son enfant a une dysplasie de hanche, est-ce qu'il faut qu'il s'alerte par rapport à ça ? Est-ce qu'il faut qu'il s'angoisse ? Est-ce qu'on pense à des chirurgies ou ce type de choses ?

  • Speaker #1

    En général, c'est le pédiatre à la naissance qui va faire un diagnostic. Il y a des tests qui sont faits à la naissance, comme la manœuvre de Barlow par exemple, qui va permettre de détecter s'il y a une dysplasie. La dysplasie de hanche, c'est quand la tête du fémur ne s'emboîte pas bien dans la hanche. C'est une malformation qui peut très bien être gérée. par le port d'un harnais. Lors du portage, il est conseillé aux parents d'avoir un portage dit physiologique, c'est-à-dire en grenouille, avec les hanches fléchies et les jambes écartées.

  • Speaker #0

    Très bien, merci. En tout cas, c'est rassurant pour les parents, une dysplasie de hanches, je ne vais pas forcément dire quelque chose de non réductible et qui va entraîner des conséquences à long terme. Ça peut se gérer facilement comme ça.

  • Speaker #1

    Tout à fait, mais il faut que ce soit diagnostiqué à la naissance, très important.

  • Speaker #0

    Et alors ? on parle de hanches, on parle de croissance, est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, un impact, parce qu'il y a des enfants qui font du sport très tôt, très jeunes, et des fois des sports avec un certain impact au niveau de la hanche, et est-ce que ça peut avoir un impact sur, en tout cas, est-ce que certains sports peuvent influencer la santé de la hanche et avoir un impact sur le cartilage de la hanche ou l'articulation de la hanche ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une excellente question, parce que chez les jeunes sportifs, la hanche est une articulation très sollicitée. Pour prévenir les douleurs, ce qui est essentiel c'est de varier les sports, de renforcer le tronc et les fessiers et toujours bien s'échauffer. On a aussi la progressivité des charges qui est cruciale et surtout pendant les pics de croissance. On va favoriser une bonne technique. de bons équipements et être à l'écoute des signaux d'alerte comme une boiterie, une douleur persistante. Et donc c'est tout ça qui feront la différence. Enfin, un suivi préventif auprès d'un professionnel permet aussi d'accompagner la croissance sans blessure.

  • Speaker #0

    Alors vous parlez de pic de croissance. Est-ce que ça correspond à des âges particuliers ou est-ce que ça dépend de chaque enfant ? Comment savoir si son enfant est dans un pic de croissance ? parce que vous semblez dire que c'est une période... en fait de fragilité, ou être attentif par rapport au sport de l'enfant. Et puis d'autre part, pic de croissance ou pas pic de croissance, est-ce qu'il y a des sports qui ne sont pas très recommandés pour un enfant ?

  • Speaker #1

    Alors les pics de croissance, classiquement on en a deux. Chez le nourrisson, jusqu'à 12 mois, il a pris 25 cm. Et puis à la puberté, 10-12 ans chez les filles et 12-14 ans chez les garçons. Mais pendant ce temps-là, chaque enfant est différent. Et donc vous allez voir qu'il grandit très vite d'un coup. Donc là vous savez qu'il a un petit pic de croissance, mais ce n'est pas déterminé.

  • Speaker #0

    Pour les sports qui peuvent être traumatisants, est-ce qu'il y en a particuliers qui ont été ciblés et qu'il faut plutôt éviter ?

  • Speaker #1

    Alors il n'existe pas de sport interdit pour les enfants, mais certains demandent plus de vigilance. Ce qu'il faut éviter, c'est la spécialisation trop tôt dans un seul sport, les charges lourdes avant la puberté, et les entraînements répétés qui sollicitent toujours le même côté du corps, comme l'escrime par exemple. On peut faire de l'escrime, mais c'est bien de faire d'autres sports aussi à côté. Après, les sports à risque, traumatiques élevés comme le rugby de contact, ou certaines pratiques extrêmes doivent être aussi encadrées. Donc la clé n'est pas d'interdire, mais de varier les activités et d'adapter l'intensité à l'âge et de garder le sport aussi comme un plaisir. Et le rugby de contact, par exemple, ça peut être du rugby touch qui va être plus adapté aux jeunes enfants.

  • Speaker #0

    J'en profite parce que vous êtes sportive de haut niveau également, vous êtes triathlète, donc vous faites des sports d'endurance qui durent très longtemps. Est-ce que c'est le type de sport également qu'un enfant peut faire, des sports d'endurance comme ça ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, adapté à son niveau. Et d'ailleurs, entre 10 et 15 ans, c'est là qu'on va développer le plus la VO2max, donc la capacité d'endurance. Donc c'est le moment idéal pour les enfants de se tourner vers ce genre de sport.

  • Speaker #0

    Et pas de conséquences musculoskeletiques ?

  • Speaker #1

    Tant qu'il y a de la progressivité et qu'il n'y a pas de surcharge, non, tout va bien.

  • Speaker #0

    Alors un autre thème important quand même, il me semble, en tout cas en chiro-pédiatrique, et en pédiatrie en général, c'est la scoliose. Est-ce que vous pourriez nous dire quelques mots sur la scoliose, qu'est-ce que c'est, comment ça gère, etc.

  • Speaker #1

    Alors la scoliose, c'est une déviation de la colonne vertébrale dans les trois dimensions. Donc elle se courbe sur le côté, elle tourne, et elle perd parfois ses courbures naturelles. Elle apparaît le plus souvent à l'adolescence, donc période de grande croissance. et elle va toucher davantage les filles. Les signes en général qui doivent alerter sont assez simples à repérer. Donc une épaule plus haute que l'autre, une homoplate qui ressort. Quand on regarde l'enfant de dos, un bassin qui semble de travers ou encore une tête qui paraît décentrée par rapport au tronc. Donc un dépistage précoce est essentiel car plus on agit tôt, plus on limite l'évolution. En général, le traitement c'est un corset. Mais toutes les scolioses ne nécessitent pas un corset, heureusement. Et en dehors des corsets, on sait aujourd'hui qu'il est possible d'agir efficacement avec une approche globale. Et l'objectif est d'améliorer la mobilité vertébrale avec des techniques douces, de rééquilibrer les tensions musculaires pour éviter que certains muscles tirent plus que d'autres. et de renforcer la posture grâce à des exercices ciblés, adaptés à l'âge et au niveau de croissance. Les conseils de vie quotidiennes sont aussi importants, comme varier les positions, adapter le poste de travail scolaire, et donc encourager une activité physique régulière, comme la natation, la danse, le yoga, le pilates adapté. Donc l'activité physique peut vraiment être un... pilier et peut aider l'enfant à mieux contrôler son corps et sa posture.

  • Speaker #0

    Alors là c'est très intéressant ce que vous dites parce que là il y a vraiment un hiatus par rapport à ce qui se disait à l'époque à savoir j'ai un enfant qui a une scoliose, ou même je suis un jeune adulte qui a une scoliose, pas de sport. A l'époque, c'était un service d'exemption du service militaire. En fait, c'est exactement l'inverse. On a une scoliose, on doit faire du sport.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Donc, comme on disait, ça va aider l'enfant à mieux contrôler son corps et c'est grâce au système proprioceptif. Donc, ça va développer sa capacité à ressentir sa position dans l'espace. Et donc, naturellement, ça va l'aider à améliorer sa posture et améliorer sa scoliose.

  • Speaker #0

    Alors si on reste toujours dans ces histoires de scoliose, il y avait, il y a une époque, tout un débat sur les cartables. Est-ce que l'ergonomie a un impact là-dessus ? Est-ce que le port de cartable sur une épaule, sur deux épaules, cartable lourd, cartable pas lourd, est-ce que ça a un impact sur le développement de troubles posturaux et notamment la scoliose ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Donc c'est pas seulement chez les enfants ayant une scoliose, c'est chez tous les enfants. Donc le cartable lourd est à bannir. Mais parfois on n'a pas le choix, l'enfant revient avec un cartable extrêmement lourd. Et donc qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ? Déjà c'est le conseiller de bien serrer le cartable, d'avoir le cartable le plus près possible du dos, pour que ça ne le tire pas vers l'arrière. Et de voir avec la maîtresse s'ils peuvent planifier en fonction des devoirs. qu'est-ce qu'ils doivent ramener à la maison tous les jours.

  • Speaker #0

    Et donc toujours, j'essaie de transposer un petit peu ce qu'on voit chez adultes et chez l'enfant, mais j'imagine que ça va avoir aussi des conséquences. Lorsqu'on parle d'ergonomie, par exemple, les téléphones portables, les tablettes, est-ce que ça a un impact également ?

  • Speaker #1

    Donc oui, le téléphone portable, le problème du siècle pour nos enfants. Donc chez les adultes comme chez les enfants, ça leur fait avoir une très mauvaise posture avec la tête penchée en avant. Ils sont complètement dans leur monde et ils se créent des contractures sans le réaliser. Mais il y a aussi un autre aspect, c'est au niveau de la gestion du stress, parce que toutes ces images, toutes ces informations créent énormément d'informations au niveau du cerveau et viennent porter atteinte au final à leur système nerveux. Il y a de nombreuses études qui montrent que le temps d'écran élevé est associé à un risque accru de douleur du cou, des épaules et du dos, et surtout chez les enfants, parce qu'ils restent souvent dans des postures statiques, mais aussi avec cette surcharge visuelle et émotionnelle des contenus numériques, qui peut contribuer à des tensions musculaires invisibles mais bien réelles, alors que le jeu libre... qui laisse le corps bouger librement et montrer comme favorable pour la motricité, la posture et la santé musculo-squelettique.

  • Speaker #0

    Donc en fait oui bien sûr, c'est le cash à ult aussi, cette passivité qui fait qu'on subit et on subit en mal ces informations numériques qui nous viennent en pleine tête. Alors on parlait du sport et de l'intérêt du sport, justement aussi par rapport à ça, par rapport à la partie mentale des choses. Si l'enfant n'est pas forcément très sportif, s'il n'aime pas faire du sport, parce qu'il faut aimer le sport pour faire du sport, est-ce qu'il y aurait également des exercices, ou en tout cas des conseils qu'on pourrait donner aux parents pour aider leurs enfants à avoir une bonne santé musculoskeletique ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Il suffit parfois d'intégrer des routines simples à la maison, comme un peu de mobilité, des cercles avec les hanches, des rotations, du renforcement avec le poids du corps, donc des squats, des fentes, des ponts de hanches. des exercices d'équilibre, des sauts. Donc ça peut être du jeu libre aussi, juste laisser l'enfant sauter, s'amuser, faire des petits exercices de coordination, comme on peut jouer à marcher comme des animaux, sauter à la corde, grimper. Donc c'est des choses simples qui aujourd'hui sont effectivement remplacées par le téléphone portable. Mais voilà, 10 à 15 minutes par jour suffisent pour poser des bases solides et prévenir les douleurs plus tard.

  • Speaker #0

    Donc c'est le jeu. Si ce n'est pas le sport, c'est le jeu. Et quoi qu'il en soit, les deux font bouger. Voilà. Alors, en dehors de l'activité physique, est-ce qu'il y a d'autres méthodes préventives que vous pourriez recommander pour minimiser les risques de troubles musculoskeletiques chez l'enfant ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Donc le premier à quoi je pense, c'est l'alimentation. Donc il faut des apports protéiques adaptés. Très, très important. des oeufs, du poulet, du poisson, et puis vitamine D, calcium, des oméga 3, donc on peut prendre des compléments alimentaires, mais qu'on peut trouver dans les poissons gras, les noix, les graines de lin, une hydratation suffisante aussi. Et puis chez les enfants, le sommeil est extrêmement important parce que c'est pendant le sommeil profond qu'ils vont stimuler la sécrétion d'hormones de croissance et la régénération des tissus.

  • Speaker #0

    Et là on en revient au téléphone portable.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc des étirements, mobilité en dehors du sport, si on peut le faire avec les parents, pourquoi pas, ça peut être un jeu, ça peut être un petit moment en famille. Les postures au quotidien aussi, éviter les postures prolongées. rester assis devant un écran, on y revient, une mobilité régulière, faire une pause toutes les 30 minutes quand on fait les devoirs, par exemple, se lever, marcher, s'étirer. Et puis, au niveau de l'ergonomie scolaire aussi, avoir un cartable adapté. Je n'avais pas précisé aussi, mais c'est vrai que le cartable, il faut mettre les deux sangles, pas juste d'un côté. Et un bureau, une chaise à la bonne hauteur.

  • Speaker #0

    On en parlait un petit peu avant l'interview et vous disiez également que c'était important, en général, et bien sûr aussi par rapport aux troubles musculoskeletiques, d'avoir des activités de relaxation avec les enfants.

  • Speaker #1

    Effectivement, donc il ne faut pas hésiter à faire de la relaxation, de la respiration consciente avec les enfants, un petit peu de méditation. Il y a des super vidéos qu'on peut trouver sur YouTube. On le fait avec les enfants, ça permet de se détendre après une activité ou après une grosse journée d'école. Et ça permet de calmer le système nerveux et réduire durablement les tensions corporelles.

  • Speaker #0

    Et bien, docteur Betuel, je vous remercie beaucoup pour toutes ces informations, pour votre expertise. Je pense qu'il y a pas mal de mamans ou de parents en général qui ont appris des choses intéressantes. Et puis bien sûr, comme d'habitude, si des gens ont des questions à poser, ils nous les envoient sur l'email. Et je vous les transmettrai.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Merci. Merci à vous, Dr Fischhoff. C'était un très bon moment.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis probablement pour une prochaine fois. Allez, à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    Je vous donne rendez-vous très bientôt dans un nouvel épisode du podcast Vertèbre & Co. En attendant, portez-vous bien, restez actifs. Et si vous avez des questions ou des idées de thèmes que vous souhaitez que nous abordions, n'hésitez pas à me contacter sur la page du podcast vertebrenco.com.

Chapters

  • Introduction de la chiropratique pédiatrique avec Dr Julie Staub

    00:50

  • Troubles musculosquelettiques courants chez l'enfant

    02:06

  • Facteurs de développement des troubles musculosquelettiques

    02:42

  • Signes précoces à surveiller chez les enfants

    03:38

  • Impact de la croissance sur la santé musculosquelettique

    05:09

  • Focus sur le torticolis congénital

    06:30

  • Douleurs de hanche chez l'enfant : causes et symptômes

    10:50

  • Comprendre la scoliose et son traitement

    17:49

  • Prévention des troubles musculosquelettiques chez l'enfant

    24:24

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