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Ville de Grenoble

Musée de Grenoble - rencontre avec Joëlle Vaissière, conservatrice de l’art ancien

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13min |01/12/2025
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Description

Au bord de l’Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ses lignes modernes, l’ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l’histoire de l’Antiquité à l’art contemporain.

Cette série de podcasts vous fait découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traversé le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

Joëlle Vaissière, conservatrice de l’art ancien, nous parle de la société de consommation et d’échanges devant quatre natures mortes de l’artiste flamand Osias Beert.

Un podcasts réalisé par Célia Bugni-Romand


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a vraiment eu les JO à Grenoble ?

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous à VH ou au PPN ?

  • Speaker #0

    Avant Grenoble,

  • Speaker #2

    ça s'appelait cul-à-roue.

  • Speaker #0

    Un arvalo, c'est un bébé phoque.

  • Speaker #1

    On peut voir le Mont-Blanc depuis la Bastille ?

  • Speaker #0

    On prend les bulles ou on monte à pied ?

  • Speaker #1

    Allez, je prends mon vélo et j'arrive.

  • Speaker #2

    Relief.

  • Speaker #0

    Relief.

  • Speaker #1

    Relief.

  • Speaker #2

    Le podcast du magazine Gremag. Au bord de l'Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ces lignes modernes, l'ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l'histoire de l'Antiquité à l'art contemporain. Dans cette série de podcasts, nous avons choisi de vous faire découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traverser le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

  • Speaker #3

    La fin du XVIe, début du XVIIe siècle correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux représentent cette société qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation.

  • Speaker #2

    Au XVIIe siècle, les natures mortes célèbrent l'abondance mais révèlent déjà l'excès. Des fruits trop mûrs rappellent la fragilité du temps, l'opulence est figée mais dévoile son revers. Aujourd'hui, ces images résonnent comme un écho à notre consommation effrénée. Ce qui brillait hier se ternit, le superflu s'entasse, les biens se succèdent, la valeur s'efface. Plus présente que jamais, la mondialisation laisse circuler les biens sans aucune limite et le gaspillage devient universel. La nature morte, quant à elle, reste plus parlante que jamais.

  • Speaker #3

    C'est une série de quatre natures mortes, donc de représentations d'objets inanimés, qui ont été peintes par un même artiste, Osias Bertz, un artiste flamand, qui habitait à Anvers à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.

  • Speaker #2

    Relief au musée de Grenoble, Joëlle Vessière, conservatrice de l'art ancien.

  • Speaker #3

    C'est un artiste... qui faisait des natures mortes de manière un peu sérielle parfois pour le commerce. On a deux tableaux où l'assiette de fruits est exactement la même. Pêche, pommes. Parfois, les artistes prennent des raccourcis. Donc on a un papillon en plus à gauche. Pas exactement la même assiette à droite. Ce type de détails-là, c'est ce qui m'a donné envie de parler de ces tableaux. Les natures mortes c'est toujours, notamment en Flandre, des tableaux où chaque détail a une signification souvent morale qui est souvent liée au passage du temps, au côté éphémère des choses avec des fruits et des légumes qui sont en train de pourrir Là chez Osias Berts il faut se rapprocher, regarder tous les petits insectes insectes. papillons, libellules, qui sont aussi une représentation du passage du temps. Et souvent, quand on regarde les natures mortes de ce temps-là aujourd'hui, on a tendance à les considérer, sur ce plan moral, comme un peu des absolus. Alors qu'en fait, au-delà de ça, elles représentent aussi une époque bien particulière, donc la fin du XVIe, début du XVIIe siècle, qui correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux, chacun par des détails différents, représentent cette société du début du XVIIe siècle qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation. Les premiers détails les plus évidents, c'est les porcelaines peintes en bleu sur fond blanc qu'on associe déjà à l'époque à la porcelaine venant de Chine. Osiasbert habite aux Pays-Bas, qui à cette époque fait partie de l'Empire espagnol. La devise du roi d'Espagne, c'était que le soleil ne se couchait jamais sur son empire, puisqu'il avait des possessions en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, notamment aux Philippines. le commerce de l'Est. céramique chinoise. C'est beaucoup développé au XVIe siècle. Et tous les ans, voire deux fois par an, il y avait un bateau qui partait d'Espagne jusqu'à Manille et qui revenait charger de ses porcelaines un autre élément, une autre vaisselle qui représente aussi cette mondialisation mais qui est moins évidente pour nous aujourd'hui. C'est le coquetier. Donc on a un magnifique coquetier en métal, donc probablement en argent, au XVIe siècle. L'Europe est recouverte d'argent, enfin en tout cas reçoit beaucoup d'argent, puisque à partir de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, les conquistadors espagnols découvrent en Amérique du Sud des mines d'argent, inépuisables presque, qui paraissent inépuisables. Quand on pense aujourd'hui au conquistador, on pense à l'Eldorado, à la recherche de l'or. Et en fait, l'argent était vraiment le métal précieux qu'on fait venir d'Amérique du Sud, pas l'or.

  • Speaker #2

    Justement, tout ça, ça représente beaucoup de richesse. Comment est-ce qu'on va faire le lien avec aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors, on est chez des gens... Ce qui est plutôt riche, plutôt bourgeois, ce n'est pas non plus des nobles.

  • Speaker #2

    Parce que c'est assez simple dans la représentation. C'est pour ça que je vais parler.

  • Speaker #3

    La représentation est très simple et je pense qu'il y a un petit côté, il y a un jeu là-dessus. Puisqu'à la fois, on a des fruits qui sont très simples, comme des fraises, des cerises. Et à la fois, on a le coquetier, il est vraiment luxueux. Oui, luxueux, tout à fait. Un fruit qui nous paraît simple aujourd'hui, mais il n'est pas. Enfin, un légume plutôt. C'est l'artichaut.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les abricots aussi. On a des abricots dans le tableau d'à côté. Des fruits qui nous paraissent absolument naturels aujourd'hui, qui ne l'étaient pas, puisque ce sont des fruits qui ne poussent pas naturellement si on est comme moi et qu'on vient du nord de la France. C'est très bien qu'on ne trouve pas des abricots. Alors, l'artichaut, ça vient du sud de l'Europe, d'Espagne et d'Italie.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et ça monte en France. au courant du 7ème siècle après les guerres d'Italie et c'est surtout un mais ça et les abricots qui est très apprécié des grands et des puissants Raffiné c'est la reine Catherine de Médicis si on est sur l'abricot sur un fruit qui est fragile on reste dans une société où il n'y a pas la réfrigération donc il faut soit avoir son propre abricotier, soit avoir un fournisseur qui a... apportent à grands frais, des abricots frais. Et à côté de ça, on a des pommes, des pêches. Ce que j'aime bien aussi dans ces fruits et par rapport à notre société actuelle, c'est qu'on a des décennies de normalisation des fruits et légumes. Et en fait, dans cette nature morte, quand on les regarde, on voit des fruits qui pour certains ne ressemblent pas vraiment à ce qu'on... Ce qu'on a l'habitude de nous voir sur les étapes. Au centre du tableau, qui est tout à gauche, on a un magnifique bouquet de tulipes.

  • Speaker #2

    Et en quoi c'est étonnant alors ?

  • Speaker #3

    C'est étonnant parce que la tulipe n'est pas là encore une fleur qui pousse naturellement en Europe. La tulipe pousse naturellement dans l'Himalaya.

  • Speaker #2

    En Himalaya, incroyable ! D'accord, je ne savais pas.

  • Speaker #3

    Elle arrive en Europe via l'Empire Ottoman.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les premiers bulbes de tulipes arrivent aux Pays-Bas au milieu du XVIe siècle. C'est le premier bulbe de tulipes. Et ensuite, il y a tout un travail pour acclimater les tulipes au climat. Mais c'est vraiment une nouveauté. Et comme toute nouveauté, ça attire les passions et ça fait un effet de mode. La mode de la tulipe se déchaîne et quand Osias Bert peint des tulipes autour de ses sangs, c'est vraiment une fleur qui est très liée à une sorte de mode.

  • Speaker #2

    Il faut absolument avoir des tulipes pour compter.

  • Speaker #3

    Pour compter.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on le voit.

  • Speaker #3

    On a des tulipes qu'on appelle des tulipes cassées. Donc en fait, ce sont des tulipes. C'est une tulipe bicolore avec des pétales un peu échancrées. Et là, ça coûte encore plus cher. En plus, il y a des types de tulipes qui coûtent plus cher. Donc, c'est vraiment une mode, ce qu'on appelle la tulipomania. La tulipomania qui va, quelques années après les tableaux d'Ozias Bert, va finir par ce qu'on a pu considérer comme l'une des premières bulles économiques du monde.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire que... Au-delà d'acheter un bulbe, de le planter et d'avoir une tulipe, le prix de la tulipe augmente tellement rapidement qu'un bulbe de tulipe, entre sa naissance et sa floraison, peut être revendu 3, 5, 10 fois plus cher. Et donc, on a une inflation du bulbe de tulipe.

  • Speaker #2

    D'accord. On rappelle que le sujet, c'est de faire le lien. Avec la consommation d'aujourd'hui, on est sur de la collection, sur de l'inflation, sur...

  • Speaker #3

    Et la tulipomanie, alors ça a été vraiment poussé à l'extrême, puisqu'on avait des bulles de tulipes qui... La rumeur, je ne suis pas allée vérifier, c'est difficile à vérifier, mais on dit qu'un bulle de tulipes pouvait coûter autant qu'une maison.

  • Speaker #2

    D'accord, effectivement.

  • Speaker #3

    Puisqu'il y avait une demande qui était telle que le prix de la tulipe augmentait. Et ça a vraiment été une bulle économique. C'est-à-dire, du jour au lendemain, le prix a baissé.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et vraiment, comme... À fond de 2008, mais...

  • Speaker #2

    Ah ouais,

  • Speaker #3

    pour la tulipe. Et c'est vrai qu'on s'apparaît un peu exotique de dire tout ça pour des fleurs. Mais aujourd'hui, en fait, ces principes de consommation-là, comme dit les cartes Pokémon, les collectibles, en ce moment, alors là, ça marque. vraiment en 2025, mais on parle beaucoup des poupées, des petits laboubous qu'on accroche au sac, qui se revendent sur le marché secondaire avec des inflations de prix. C'est vraiment une société de consommation qui existe toujours, mais qui commence au XVIIe siècle. Et donc, en fait, quand Osias Bert représente des tulipes, alors certes, il fait penser à la fleur qui fane, le temps qui passe. et justement la nature morte c'est le passage du temps mais c'est aussi nous même les questions qu'on a face à la société de consommation alors au 17ème siècle on ne se les pose pas selon les mêmes principes et notamment on ne pense pas au réchauffement climatique à la fin des ressources etc on ne se les pense plus en termes religieux et moraux mais on se questionne sur cette accélération de la consommation à l'époque absolument

  • Speaker #2

    On voit quand même que le fond de ce tableau est très sombre. Est-ce qu'il y a une raison à ça ? Est-ce que c'est pour faire ressortir l'avant, j'imagine ?

  • Speaker #3

    Oui, le fond sombre permet aussi de donner à la nature morte une sorte de continuité hors du temps. Pour ne pas représenter de décors ? Il n'y a pas de décors, donc la nature morte dure plus longtemps. Là, on est aussi sur des tableaux qui ont vieilli. Le premier plan, il y a beaucoup perdu en clarté.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et quand on s'approche, on se rend compte, par exemple, on parlait de la coupe, on la voit à peine aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Sur le deuxième tableau.

  • Speaker #3

    Sur le deuxième tableau, enfin sur le premier on a aussi un verre. Tous les effets de transparence ont presque disparu parce que le tableau a vieilli. Ce qui est aussi lié à une esthétique qui est celle des écoles du Nord au XVIIe siècle. qui est plus sobre. Dans quelques salles avant, on a des natures mortes italiennes. On n'est pas dans le même espace. On est tapis luxueux, or, faut taper à l'étoile.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez approfondir votre réflexion sur les phénomènes de mode d'hier et d'aujourd'hui, les natures mortes d'Oziasbert sont à admirer en salle 4 du musée de Grenoble. Le musée, entièrement gratuit, vous accueille toute l'année pour un voyage à travers les œuvres du XIIIe ou XXe siècle, ainsi que de nombreuses expositions temporaires. Réalisation, Stélia Buny-Romand. Remerciements, Relief, Ville de Grenoble, Isabelle Touchard. Musée de Grenoble, Claire Gabin, Marianne Télibert. N'hésitez pas à explorer les autres épisodes de cette série. A bientôt !

Description

Au bord de l’Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ses lignes modernes, l’ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l’histoire de l’Antiquité à l’art contemporain.

Cette série de podcasts vous fait découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traversé le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

Joëlle Vaissière, conservatrice de l’art ancien, nous parle de la société de consommation et d’échanges devant quatre natures mortes de l’artiste flamand Osias Beert.

Un podcasts réalisé par Célia Bugni-Romand


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a vraiment eu les JO à Grenoble ?

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous à VH ou au PPN ?

  • Speaker #0

    Avant Grenoble,

  • Speaker #2

    ça s'appelait cul-à-roue.

  • Speaker #0

    Un arvalo, c'est un bébé phoque.

  • Speaker #1

    On peut voir le Mont-Blanc depuis la Bastille ?

  • Speaker #0

    On prend les bulles ou on monte à pied ?

  • Speaker #1

    Allez, je prends mon vélo et j'arrive.

  • Speaker #2

    Relief.

  • Speaker #0

    Relief.

  • Speaker #1

    Relief.

  • Speaker #2

    Le podcast du magazine Gremag. Au bord de l'Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ces lignes modernes, l'ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l'histoire de l'Antiquité à l'art contemporain. Dans cette série de podcasts, nous avons choisi de vous faire découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traverser le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

  • Speaker #3

    La fin du XVIe, début du XVIIe siècle correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux représentent cette société qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation.

  • Speaker #2

    Au XVIIe siècle, les natures mortes célèbrent l'abondance mais révèlent déjà l'excès. Des fruits trop mûrs rappellent la fragilité du temps, l'opulence est figée mais dévoile son revers. Aujourd'hui, ces images résonnent comme un écho à notre consommation effrénée. Ce qui brillait hier se ternit, le superflu s'entasse, les biens se succèdent, la valeur s'efface. Plus présente que jamais, la mondialisation laisse circuler les biens sans aucune limite et le gaspillage devient universel. La nature morte, quant à elle, reste plus parlante que jamais.

  • Speaker #3

    C'est une série de quatre natures mortes, donc de représentations d'objets inanimés, qui ont été peintes par un même artiste, Osias Bertz, un artiste flamand, qui habitait à Anvers à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.

  • Speaker #2

    Relief au musée de Grenoble, Joëlle Vessière, conservatrice de l'art ancien.

  • Speaker #3

    C'est un artiste... qui faisait des natures mortes de manière un peu sérielle parfois pour le commerce. On a deux tableaux où l'assiette de fruits est exactement la même. Pêche, pommes. Parfois, les artistes prennent des raccourcis. Donc on a un papillon en plus à gauche. Pas exactement la même assiette à droite. Ce type de détails-là, c'est ce qui m'a donné envie de parler de ces tableaux. Les natures mortes c'est toujours, notamment en Flandre, des tableaux où chaque détail a une signification souvent morale qui est souvent liée au passage du temps, au côté éphémère des choses avec des fruits et des légumes qui sont en train de pourrir Là chez Osias Berts il faut se rapprocher, regarder tous les petits insectes insectes. papillons, libellules, qui sont aussi une représentation du passage du temps. Et souvent, quand on regarde les natures mortes de ce temps-là aujourd'hui, on a tendance à les considérer, sur ce plan moral, comme un peu des absolus. Alors qu'en fait, au-delà de ça, elles représentent aussi une époque bien particulière, donc la fin du XVIe, début du XVIIe siècle, qui correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux, chacun par des détails différents, représentent cette société du début du XVIIe siècle qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation. Les premiers détails les plus évidents, c'est les porcelaines peintes en bleu sur fond blanc qu'on associe déjà à l'époque à la porcelaine venant de Chine. Osiasbert habite aux Pays-Bas, qui à cette époque fait partie de l'Empire espagnol. La devise du roi d'Espagne, c'était que le soleil ne se couchait jamais sur son empire, puisqu'il avait des possessions en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, notamment aux Philippines. le commerce de l'Est. céramique chinoise. C'est beaucoup développé au XVIe siècle. Et tous les ans, voire deux fois par an, il y avait un bateau qui partait d'Espagne jusqu'à Manille et qui revenait charger de ses porcelaines un autre élément, une autre vaisselle qui représente aussi cette mondialisation mais qui est moins évidente pour nous aujourd'hui. C'est le coquetier. Donc on a un magnifique coquetier en métal, donc probablement en argent, au XVIe siècle. L'Europe est recouverte d'argent, enfin en tout cas reçoit beaucoup d'argent, puisque à partir de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, les conquistadors espagnols découvrent en Amérique du Sud des mines d'argent, inépuisables presque, qui paraissent inépuisables. Quand on pense aujourd'hui au conquistador, on pense à l'Eldorado, à la recherche de l'or. Et en fait, l'argent était vraiment le métal précieux qu'on fait venir d'Amérique du Sud, pas l'or.

  • Speaker #2

    Justement, tout ça, ça représente beaucoup de richesse. Comment est-ce qu'on va faire le lien avec aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors, on est chez des gens... Ce qui est plutôt riche, plutôt bourgeois, ce n'est pas non plus des nobles.

  • Speaker #2

    Parce que c'est assez simple dans la représentation. C'est pour ça que je vais parler.

  • Speaker #3

    La représentation est très simple et je pense qu'il y a un petit côté, il y a un jeu là-dessus. Puisqu'à la fois, on a des fruits qui sont très simples, comme des fraises, des cerises. Et à la fois, on a le coquetier, il est vraiment luxueux. Oui, luxueux, tout à fait. Un fruit qui nous paraît simple aujourd'hui, mais il n'est pas. Enfin, un légume plutôt. C'est l'artichaut.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les abricots aussi. On a des abricots dans le tableau d'à côté. Des fruits qui nous paraissent absolument naturels aujourd'hui, qui ne l'étaient pas, puisque ce sont des fruits qui ne poussent pas naturellement si on est comme moi et qu'on vient du nord de la France. C'est très bien qu'on ne trouve pas des abricots. Alors, l'artichaut, ça vient du sud de l'Europe, d'Espagne et d'Italie.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et ça monte en France. au courant du 7ème siècle après les guerres d'Italie et c'est surtout un mais ça et les abricots qui est très apprécié des grands et des puissants Raffiné c'est la reine Catherine de Médicis si on est sur l'abricot sur un fruit qui est fragile on reste dans une société où il n'y a pas la réfrigération donc il faut soit avoir son propre abricotier, soit avoir un fournisseur qui a... apportent à grands frais, des abricots frais. Et à côté de ça, on a des pommes, des pêches. Ce que j'aime bien aussi dans ces fruits et par rapport à notre société actuelle, c'est qu'on a des décennies de normalisation des fruits et légumes. Et en fait, dans cette nature morte, quand on les regarde, on voit des fruits qui pour certains ne ressemblent pas vraiment à ce qu'on... Ce qu'on a l'habitude de nous voir sur les étapes. Au centre du tableau, qui est tout à gauche, on a un magnifique bouquet de tulipes.

  • Speaker #2

    Et en quoi c'est étonnant alors ?

  • Speaker #3

    C'est étonnant parce que la tulipe n'est pas là encore une fleur qui pousse naturellement en Europe. La tulipe pousse naturellement dans l'Himalaya.

  • Speaker #2

    En Himalaya, incroyable ! D'accord, je ne savais pas.

  • Speaker #3

    Elle arrive en Europe via l'Empire Ottoman.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les premiers bulbes de tulipes arrivent aux Pays-Bas au milieu du XVIe siècle. C'est le premier bulbe de tulipes. Et ensuite, il y a tout un travail pour acclimater les tulipes au climat. Mais c'est vraiment une nouveauté. Et comme toute nouveauté, ça attire les passions et ça fait un effet de mode. La mode de la tulipe se déchaîne et quand Osias Bert peint des tulipes autour de ses sangs, c'est vraiment une fleur qui est très liée à une sorte de mode.

  • Speaker #2

    Il faut absolument avoir des tulipes pour compter.

  • Speaker #3

    Pour compter.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on le voit.

  • Speaker #3

    On a des tulipes qu'on appelle des tulipes cassées. Donc en fait, ce sont des tulipes. C'est une tulipe bicolore avec des pétales un peu échancrées. Et là, ça coûte encore plus cher. En plus, il y a des types de tulipes qui coûtent plus cher. Donc, c'est vraiment une mode, ce qu'on appelle la tulipomania. La tulipomania qui va, quelques années après les tableaux d'Ozias Bert, va finir par ce qu'on a pu considérer comme l'une des premières bulles économiques du monde.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire que... Au-delà d'acheter un bulbe, de le planter et d'avoir une tulipe, le prix de la tulipe augmente tellement rapidement qu'un bulbe de tulipe, entre sa naissance et sa floraison, peut être revendu 3, 5, 10 fois plus cher. Et donc, on a une inflation du bulbe de tulipe.

  • Speaker #2

    D'accord. On rappelle que le sujet, c'est de faire le lien. Avec la consommation d'aujourd'hui, on est sur de la collection, sur de l'inflation, sur...

  • Speaker #3

    Et la tulipomanie, alors ça a été vraiment poussé à l'extrême, puisqu'on avait des bulles de tulipes qui... La rumeur, je ne suis pas allée vérifier, c'est difficile à vérifier, mais on dit qu'un bulle de tulipes pouvait coûter autant qu'une maison.

  • Speaker #2

    D'accord, effectivement.

  • Speaker #3

    Puisqu'il y avait une demande qui était telle que le prix de la tulipe augmentait. Et ça a vraiment été une bulle économique. C'est-à-dire, du jour au lendemain, le prix a baissé.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et vraiment, comme... À fond de 2008, mais...

  • Speaker #2

    Ah ouais,

  • Speaker #3

    pour la tulipe. Et c'est vrai qu'on s'apparaît un peu exotique de dire tout ça pour des fleurs. Mais aujourd'hui, en fait, ces principes de consommation-là, comme dit les cartes Pokémon, les collectibles, en ce moment, alors là, ça marque. vraiment en 2025, mais on parle beaucoup des poupées, des petits laboubous qu'on accroche au sac, qui se revendent sur le marché secondaire avec des inflations de prix. C'est vraiment une société de consommation qui existe toujours, mais qui commence au XVIIe siècle. Et donc, en fait, quand Osias Bert représente des tulipes, alors certes, il fait penser à la fleur qui fane, le temps qui passe. et justement la nature morte c'est le passage du temps mais c'est aussi nous même les questions qu'on a face à la société de consommation alors au 17ème siècle on ne se les pose pas selon les mêmes principes et notamment on ne pense pas au réchauffement climatique à la fin des ressources etc on ne se les pense plus en termes religieux et moraux mais on se questionne sur cette accélération de la consommation à l'époque absolument

  • Speaker #2

    On voit quand même que le fond de ce tableau est très sombre. Est-ce qu'il y a une raison à ça ? Est-ce que c'est pour faire ressortir l'avant, j'imagine ?

  • Speaker #3

    Oui, le fond sombre permet aussi de donner à la nature morte une sorte de continuité hors du temps. Pour ne pas représenter de décors ? Il n'y a pas de décors, donc la nature morte dure plus longtemps. Là, on est aussi sur des tableaux qui ont vieilli. Le premier plan, il y a beaucoup perdu en clarté.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et quand on s'approche, on se rend compte, par exemple, on parlait de la coupe, on la voit à peine aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Sur le deuxième tableau.

  • Speaker #3

    Sur le deuxième tableau, enfin sur le premier on a aussi un verre. Tous les effets de transparence ont presque disparu parce que le tableau a vieilli. Ce qui est aussi lié à une esthétique qui est celle des écoles du Nord au XVIIe siècle. qui est plus sobre. Dans quelques salles avant, on a des natures mortes italiennes. On n'est pas dans le même espace. On est tapis luxueux, or, faut taper à l'étoile.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez approfondir votre réflexion sur les phénomènes de mode d'hier et d'aujourd'hui, les natures mortes d'Oziasbert sont à admirer en salle 4 du musée de Grenoble. Le musée, entièrement gratuit, vous accueille toute l'année pour un voyage à travers les œuvres du XIIIe ou XXe siècle, ainsi que de nombreuses expositions temporaires. Réalisation, Stélia Buny-Romand. Remerciements, Relief, Ville de Grenoble, Isabelle Touchard. Musée de Grenoble, Claire Gabin, Marianne Télibert. N'hésitez pas à explorer les autres épisodes de cette série. A bientôt !

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Au bord de l’Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ses lignes modernes, l’ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l’histoire de l’Antiquité à l’art contemporain.

Cette série de podcasts vous fait découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traversé le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

Joëlle Vaissière, conservatrice de l’art ancien, nous parle de la société de consommation et d’échanges devant quatre natures mortes de l’artiste flamand Osias Beert.

Un podcasts réalisé par Célia Bugni-Romand


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a vraiment eu les JO à Grenoble ?

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous à VH ou au PPN ?

  • Speaker #0

    Avant Grenoble,

  • Speaker #2

    ça s'appelait cul-à-roue.

  • Speaker #0

    Un arvalo, c'est un bébé phoque.

  • Speaker #1

    On peut voir le Mont-Blanc depuis la Bastille ?

  • Speaker #0

    On prend les bulles ou on monte à pied ?

  • Speaker #1

    Allez, je prends mon vélo et j'arrive.

  • Speaker #2

    Relief.

  • Speaker #0

    Relief.

  • Speaker #1

    Relief.

  • Speaker #2

    Le podcast du magazine Gremag. Au bord de l'Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ces lignes modernes, l'ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l'histoire de l'Antiquité à l'art contemporain. Dans cette série de podcasts, nous avons choisi de vous faire découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traverser le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

  • Speaker #3

    La fin du XVIe, début du XVIIe siècle correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux représentent cette société qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation.

  • Speaker #2

    Au XVIIe siècle, les natures mortes célèbrent l'abondance mais révèlent déjà l'excès. Des fruits trop mûrs rappellent la fragilité du temps, l'opulence est figée mais dévoile son revers. Aujourd'hui, ces images résonnent comme un écho à notre consommation effrénée. Ce qui brillait hier se ternit, le superflu s'entasse, les biens se succèdent, la valeur s'efface. Plus présente que jamais, la mondialisation laisse circuler les biens sans aucune limite et le gaspillage devient universel. La nature morte, quant à elle, reste plus parlante que jamais.

  • Speaker #3

    C'est une série de quatre natures mortes, donc de représentations d'objets inanimés, qui ont été peintes par un même artiste, Osias Bertz, un artiste flamand, qui habitait à Anvers à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.

  • Speaker #2

    Relief au musée de Grenoble, Joëlle Vessière, conservatrice de l'art ancien.

  • Speaker #3

    C'est un artiste... qui faisait des natures mortes de manière un peu sérielle parfois pour le commerce. On a deux tableaux où l'assiette de fruits est exactement la même. Pêche, pommes. Parfois, les artistes prennent des raccourcis. Donc on a un papillon en plus à gauche. Pas exactement la même assiette à droite. Ce type de détails-là, c'est ce qui m'a donné envie de parler de ces tableaux. Les natures mortes c'est toujours, notamment en Flandre, des tableaux où chaque détail a une signification souvent morale qui est souvent liée au passage du temps, au côté éphémère des choses avec des fruits et des légumes qui sont en train de pourrir Là chez Osias Berts il faut se rapprocher, regarder tous les petits insectes insectes. papillons, libellules, qui sont aussi une représentation du passage du temps. Et souvent, quand on regarde les natures mortes de ce temps-là aujourd'hui, on a tendance à les considérer, sur ce plan moral, comme un peu des absolus. Alors qu'en fait, au-delà de ça, elles représentent aussi une époque bien particulière, donc la fin du XVIe, début du XVIIe siècle, qui correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux, chacun par des détails différents, représentent cette société du début du XVIIe siècle qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation. Les premiers détails les plus évidents, c'est les porcelaines peintes en bleu sur fond blanc qu'on associe déjà à l'époque à la porcelaine venant de Chine. Osiasbert habite aux Pays-Bas, qui à cette époque fait partie de l'Empire espagnol. La devise du roi d'Espagne, c'était que le soleil ne se couchait jamais sur son empire, puisqu'il avait des possessions en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, notamment aux Philippines. le commerce de l'Est. céramique chinoise. C'est beaucoup développé au XVIe siècle. Et tous les ans, voire deux fois par an, il y avait un bateau qui partait d'Espagne jusqu'à Manille et qui revenait charger de ses porcelaines un autre élément, une autre vaisselle qui représente aussi cette mondialisation mais qui est moins évidente pour nous aujourd'hui. C'est le coquetier. Donc on a un magnifique coquetier en métal, donc probablement en argent, au XVIe siècle. L'Europe est recouverte d'argent, enfin en tout cas reçoit beaucoup d'argent, puisque à partir de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, les conquistadors espagnols découvrent en Amérique du Sud des mines d'argent, inépuisables presque, qui paraissent inépuisables. Quand on pense aujourd'hui au conquistador, on pense à l'Eldorado, à la recherche de l'or. Et en fait, l'argent était vraiment le métal précieux qu'on fait venir d'Amérique du Sud, pas l'or.

  • Speaker #2

    Justement, tout ça, ça représente beaucoup de richesse. Comment est-ce qu'on va faire le lien avec aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors, on est chez des gens... Ce qui est plutôt riche, plutôt bourgeois, ce n'est pas non plus des nobles.

  • Speaker #2

    Parce que c'est assez simple dans la représentation. C'est pour ça que je vais parler.

  • Speaker #3

    La représentation est très simple et je pense qu'il y a un petit côté, il y a un jeu là-dessus. Puisqu'à la fois, on a des fruits qui sont très simples, comme des fraises, des cerises. Et à la fois, on a le coquetier, il est vraiment luxueux. Oui, luxueux, tout à fait. Un fruit qui nous paraît simple aujourd'hui, mais il n'est pas. Enfin, un légume plutôt. C'est l'artichaut.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les abricots aussi. On a des abricots dans le tableau d'à côté. Des fruits qui nous paraissent absolument naturels aujourd'hui, qui ne l'étaient pas, puisque ce sont des fruits qui ne poussent pas naturellement si on est comme moi et qu'on vient du nord de la France. C'est très bien qu'on ne trouve pas des abricots. Alors, l'artichaut, ça vient du sud de l'Europe, d'Espagne et d'Italie.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et ça monte en France. au courant du 7ème siècle après les guerres d'Italie et c'est surtout un mais ça et les abricots qui est très apprécié des grands et des puissants Raffiné c'est la reine Catherine de Médicis si on est sur l'abricot sur un fruit qui est fragile on reste dans une société où il n'y a pas la réfrigération donc il faut soit avoir son propre abricotier, soit avoir un fournisseur qui a... apportent à grands frais, des abricots frais. Et à côté de ça, on a des pommes, des pêches. Ce que j'aime bien aussi dans ces fruits et par rapport à notre société actuelle, c'est qu'on a des décennies de normalisation des fruits et légumes. Et en fait, dans cette nature morte, quand on les regarde, on voit des fruits qui pour certains ne ressemblent pas vraiment à ce qu'on... Ce qu'on a l'habitude de nous voir sur les étapes. Au centre du tableau, qui est tout à gauche, on a un magnifique bouquet de tulipes.

  • Speaker #2

    Et en quoi c'est étonnant alors ?

  • Speaker #3

    C'est étonnant parce que la tulipe n'est pas là encore une fleur qui pousse naturellement en Europe. La tulipe pousse naturellement dans l'Himalaya.

  • Speaker #2

    En Himalaya, incroyable ! D'accord, je ne savais pas.

  • Speaker #3

    Elle arrive en Europe via l'Empire Ottoman.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les premiers bulbes de tulipes arrivent aux Pays-Bas au milieu du XVIe siècle. C'est le premier bulbe de tulipes. Et ensuite, il y a tout un travail pour acclimater les tulipes au climat. Mais c'est vraiment une nouveauté. Et comme toute nouveauté, ça attire les passions et ça fait un effet de mode. La mode de la tulipe se déchaîne et quand Osias Bert peint des tulipes autour de ses sangs, c'est vraiment une fleur qui est très liée à une sorte de mode.

  • Speaker #2

    Il faut absolument avoir des tulipes pour compter.

  • Speaker #3

    Pour compter.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on le voit.

  • Speaker #3

    On a des tulipes qu'on appelle des tulipes cassées. Donc en fait, ce sont des tulipes. C'est une tulipe bicolore avec des pétales un peu échancrées. Et là, ça coûte encore plus cher. En plus, il y a des types de tulipes qui coûtent plus cher. Donc, c'est vraiment une mode, ce qu'on appelle la tulipomania. La tulipomania qui va, quelques années après les tableaux d'Ozias Bert, va finir par ce qu'on a pu considérer comme l'une des premières bulles économiques du monde.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire que... Au-delà d'acheter un bulbe, de le planter et d'avoir une tulipe, le prix de la tulipe augmente tellement rapidement qu'un bulbe de tulipe, entre sa naissance et sa floraison, peut être revendu 3, 5, 10 fois plus cher. Et donc, on a une inflation du bulbe de tulipe.

  • Speaker #2

    D'accord. On rappelle que le sujet, c'est de faire le lien. Avec la consommation d'aujourd'hui, on est sur de la collection, sur de l'inflation, sur...

  • Speaker #3

    Et la tulipomanie, alors ça a été vraiment poussé à l'extrême, puisqu'on avait des bulles de tulipes qui... La rumeur, je ne suis pas allée vérifier, c'est difficile à vérifier, mais on dit qu'un bulle de tulipes pouvait coûter autant qu'une maison.

  • Speaker #2

    D'accord, effectivement.

  • Speaker #3

    Puisqu'il y avait une demande qui était telle que le prix de la tulipe augmentait. Et ça a vraiment été une bulle économique. C'est-à-dire, du jour au lendemain, le prix a baissé.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et vraiment, comme... À fond de 2008, mais...

  • Speaker #2

    Ah ouais,

  • Speaker #3

    pour la tulipe. Et c'est vrai qu'on s'apparaît un peu exotique de dire tout ça pour des fleurs. Mais aujourd'hui, en fait, ces principes de consommation-là, comme dit les cartes Pokémon, les collectibles, en ce moment, alors là, ça marque. vraiment en 2025, mais on parle beaucoup des poupées, des petits laboubous qu'on accroche au sac, qui se revendent sur le marché secondaire avec des inflations de prix. C'est vraiment une société de consommation qui existe toujours, mais qui commence au XVIIe siècle. Et donc, en fait, quand Osias Bert représente des tulipes, alors certes, il fait penser à la fleur qui fane, le temps qui passe. et justement la nature morte c'est le passage du temps mais c'est aussi nous même les questions qu'on a face à la société de consommation alors au 17ème siècle on ne se les pose pas selon les mêmes principes et notamment on ne pense pas au réchauffement climatique à la fin des ressources etc on ne se les pense plus en termes religieux et moraux mais on se questionne sur cette accélération de la consommation à l'époque absolument

  • Speaker #2

    On voit quand même que le fond de ce tableau est très sombre. Est-ce qu'il y a une raison à ça ? Est-ce que c'est pour faire ressortir l'avant, j'imagine ?

  • Speaker #3

    Oui, le fond sombre permet aussi de donner à la nature morte une sorte de continuité hors du temps. Pour ne pas représenter de décors ? Il n'y a pas de décors, donc la nature morte dure plus longtemps. Là, on est aussi sur des tableaux qui ont vieilli. Le premier plan, il y a beaucoup perdu en clarté.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et quand on s'approche, on se rend compte, par exemple, on parlait de la coupe, on la voit à peine aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Sur le deuxième tableau.

  • Speaker #3

    Sur le deuxième tableau, enfin sur le premier on a aussi un verre. Tous les effets de transparence ont presque disparu parce que le tableau a vieilli. Ce qui est aussi lié à une esthétique qui est celle des écoles du Nord au XVIIe siècle. qui est plus sobre. Dans quelques salles avant, on a des natures mortes italiennes. On n'est pas dans le même espace. On est tapis luxueux, or, faut taper à l'étoile.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez approfondir votre réflexion sur les phénomènes de mode d'hier et d'aujourd'hui, les natures mortes d'Oziasbert sont à admirer en salle 4 du musée de Grenoble. Le musée, entièrement gratuit, vous accueille toute l'année pour un voyage à travers les œuvres du XIIIe ou XXe siècle, ainsi que de nombreuses expositions temporaires. Réalisation, Stélia Buny-Romand. Remerciements, Relief, Ville de Grenoble, Isabelle Touchard. Musée de Grenoble, Claire Gabin, Marianne Télibert. N'hésitez pas à explorer les autres épisodes de cette série. A bientôt !

Description

Au bord de l’Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ses lignes modernes, l’ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l’histoire de l’Antiquité à l’art contemporain.

Cette série de podcasts vous fait découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traversé le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

Joëlle Vaissière, conservatrice de l’art ancien, nous parle de la société de consommation et d’échanges devant quatre natures mortes de l’artiste flamand Osias Beert.

Un podcasts réalisé par Célia Bugni-Romand


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Il y a vraiment eu les JO à Grenoble ?

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous à VH ou au PPN ?

  • Speaker #0

    Avant Grenoble,

  • Speaker #2

    ça s'appelait cul-à-roue.

  • Speaker #0

    Un arvalo, c'est un bébé phoque.

  • Speaker #1

    On peut voir le Mont-Blanc depuis la Bastille ?

  • Speaker #0

    On prend les bulles ou on monte à pied ?

  • Speaker #1

    Allez, je prends mon vélo et j'arrive.

  • Speaker #2

    Relief.

  • Speaker #0

    Relief.

  • Speaker #1

    Relief.

  • Speaker #2

    Le podcast du magazine Gremag. Au bord de l'Isère, le musée de Grenoble se dévoile dans un élégant bâtiment blanc et lumineux. Derrière ces lignes modernes, l'ancien et le nouveau se rassemblent avec plus de 900 œuvres qui racontent l'histoire de l'Antiquité à l'art contemporain. Dans cette série de podcasts, nous avons choisi de vous faire découvrir 5 œuvres majeures du musée. Mystérieuses, puissantes, surprenantes, elles ont chacune à leur manière traverser le temps pour faire écho à nos préoccupations contemporaines.

  • Speaker #3

    La fin du XVIe, début du XVIIe siècle correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux représentent cette société qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation.

  • Speaker #2

    Au XVIIe siècle, les natures mortes célèbrent l'abondance mais révèlent déjà l'excès. Des fruits trop mûrs rappellent la fragilité du temps, l'opulence est figée mais dévoile son revers. Aujourd'hui, ces images résonnent comme un écho à notre consommation effrénée. Ce qui brillait hier se ternit, le superflu s'entasse, les biens se succèdent, la valeur s'efface. Plus présente que jamais, la mondialisation laisse circuler les biens sans aucune limite et le gaspillage devient universel. La nature morte, quant à elle, reste plus parlante que jamais.

  • Speaker #3

    C'est une série de quatre natures mortes, donc de représentations d'objets inanimés, qui ont été peintes par un même artiste, Osias Bertz, un artiste flamand, qui habitait à Anvers à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle.

  • Speaker #2

    Relief au musée de Grenoble, Joëlle Vessière, conservatrice de l'art ancien.

  • Speaker #3

    C'est un artiste... qui faisait des natures mortes de manière un peu sérielle parfois pour le commerce. On a deux tableaux où l'assiette de fruits est exactement la même. Pêche, pommes. Parfois, les artistes prennent des raccourcis. Donc on a un papillon en plus à gauche. Pas exactement la même assiette à droite. Ce type de détails-là, c'est ce qui m'a donné envie de parler de ces tableaux. Les natures mortes c'est toujours, notamment en Flandre, des tableaux où chaque détail a une signification souvent morale qui est souvent liée au passage du temps, au côté éphémère des choses avec des fruits et des légumes qui sont en train de pourrir Là chez Osias Berts il faut se rapprocher, regarder tous les petits insectes insectes. papillons, libellules, qui sont aussi une représentation du passage du temps. Et souvent, quand on regarde les natures mortes de ce temps-là aujourd'hui, on a tendance à les considérer, sur ce plan moral, comme un peu des absolus. Alors qu'en fait, au-delà de ça, elles représentent aussi une époque bien particulière, donc la fin du XVIe, début du XVIIe siècle, qui correspond en Europe au début d'une société de consommation mondialisée. Et en fait, ces quatre tableaux, chacun par des détails différents, représentent cette société du début du XVIIe siècle qui est une société d'échange à travers le monde et de consommation. Les premiers détails les plus évidents, c'est les porcelaines peintes en bleu sur fond blanc qu'on associe déjà à l'époque à la porcelaine venant de Chine. Osiasbert habite aux Pays-Bas, qui à cette époque fait partie de l'Empire espagnol. La devise du roi d'Espagne, c'était que le soleil ne se couchait jamais sur son empire, puisqu'il avait des possessions en Europe, en Amérique du Sud et en Asie, notamment aux Philippines. le commerce de l'Est. céramique chinoise. C'est beaucoup développé au XVIe siècle. Et tous les ans, voire deux fois par an, il y avait un bateau qui partait d'Espagne jusqu'à Manille et qui revenait charger de ses porcelaines un autre élément, une autre vaisselle qui représente aussi cette mondialisation mais qui est moins évidente pour nous aujourd'hui. C'est le coquetier. Donc on a un magnifique coquetier en métal, donc probablement en argent, au XVIe siècle. L'Europe est recouverte d'argent, enfin en tout cas reçoit beaucoup d'argent, puisque à partir de la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb, les conquistadors espagnols découvrent en Amérique du Sud des mines d'argent, inépuisables presque, qui paraissent inépuisables. Quand on pense aujourd'hui au conquistador, on pense à l'Eldorado, à la recherche de l'or. Et en fait, l'argent était vraiment le métal précieux qu'on fait venir d'Amérique du Sud, pas l'or.

  • Speaker #2

    Justement, tout ça, ça représente beaucoup de richesse. Comment est-ce qu'on va faire le lien avec aujourd'hui ?

  • Speaker #3

    Alors, on est chez des gens... Ce qui est plutôt riche, plutôt bourgeois, ce n'est pas non plus des nobles.

  • Speaker #2

    Parce que c'est assez simple dans la représentation. C'est pour ça que je vais parler.

  • Speaker #3

    La représentation est très simple et je pense qu'il y a un petit côté, il y a un jeu là-dessus. Puisqu'à la fois, on a des fruits qui sont très simples, comme des fraises, des cerises. Et à la fois, on a le coquetier, il est vraiment luxueux. Oui, luxueux, tout à fait. Un fruit qui nous paraît simple aujourd'hui, mais il n'est pas. Enfin, un légume plutôt. C'est l'artichaut.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les abricots aussi. On a des abricots dans le tableau d'à côté. Des fruits qui nous paraissent absolument naturels aujourd'hui, qui ne l'étaient pas, puisque ce sont des fruits qui ne poussent pas naturellement si on est comme moi et qu'on vient du nord de la France. C'est très bien qu'on ne trouve pas des abricots. Alors, l'artichaut, ça vient du sud de l'Europe, d'Espagne et d'Italie.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et ça monte en France. au courant du 7ème siècle après les guerres d'Italie et c'est surtout un mais ça et les abricots qui est très apprécié des grands et des puissants Raffiné c'est la reine Catherine de Médicis si on est sur l'abricot sur un fruit qui est fragile on reste dans une société où il n'y a pas la réfrigération donc il faut soit avoir son propre abricotier, soit avoir un fournisseur qui a... apportent à grands frais, des abricots frais. Et à côté de ça, on a des pommes, des pêches. Ce que j'aime bien aussi dans ces fruits et par rapport à notre société actuelle, c'est qu'on a des décennies de normalisation des fruits et légumes. Et en fait, dans cette nature morte, quand on les regarde, on voit des fruits qui pour certains ne ressemblent pas vraiment à ce qu'on... Ce qu'on a l'habitude de nous voir sur les étapes. Au centre du tableau, qui est tout à gauche, on a un magnifique bouquet de tulipes.

  • Speaker #2

    Et en quoi c'est étonnant alors ?

  • Speaker #3

    C'est étonnant parce que la tulipe n'est pas là encore une fleur qui pousse naturellement en Europe. La tulipe pousse naturellement dans l'Himalaya.

  • Speaker #2

    En Himalaya, incroyable ! D'accord, je ne savais pas.

  • Speaker #3

    Elle arrive en Europe via l'Empire Ottoman.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et les premiers bulbes de tulipes arrivent aux Pays-Bas au milieu du XVIe siècle. C'est le premier bulbe de tulipes. Et ensuite, il y a tout un travail pour acclimater les tulipes au climat. Mais c'est vraiment une nouveauté. Et comme toute nouveauté, ça attire les passions et ça fait un effet de mode. La mode de la tulipe se déchaîne et quand Osias Bert peint des tulipes autour de ses sangs, c'est vraiment une fleur qui est très liée à une sorte de mode.

  • Speaker #2

    Il faut absolument avoir des tulipes pour compter.

  • Speaker #3

    Pour compter.

  • Speaker #2

    Exactement. Et là, on le voit.

  • Speaker #3

    On a des tulipes qu'on appelle des tulipes cassées. Donc en fait, ce sont des tulipes. C'est une tulipe bicolore avec des pétales un peu échancrées. Et là, ça coûte encore plus cher. En plus, il y a des types de tulipes qui coûtent plus cher. Donc, c'est vraiment une mode, ce qu'on appelle la tulipomania. La tulipomania qui va, quelques années après les tableaux d'Ozias Bert, va finir par ce qu'on a pu considérer comme l'une des premières bulles économiques du monde.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    C'est-à-dire que... Au-delà d'acheter un bulbe, de le planter et d'avoir une tulipe, le prix de la tulipe augmente tellement rapidement qu'un bulbe de tulipe, entre sa naissance et sa floraison, peut être revendu 3, 5, 10 fois plus cher. Et donc, on a une inflation du bulbe de tulipe.

  • Speaker #2

    D'accord. On rappelle que le sujet, c'est de faire le lien. Avec la consommation d'aujourd'hui, on est sur de la collection, sur de l'inflation, sur...

  • Speaker #3

    Et la tulipomanie, alors ça a été vraiment poussé à l'extrême, puisqu'on avait des bulles de tulipes qui... La rumeur, je ne suis pas allée vérifier, c'est difficile à vérifier, mais on dit qu'un bulle de tulipes pouvait coûter autant qu'une maison.

  • Speaker #2

    D'accord, effectivement.

  • Speaker #3

    Puisqu'il y avait une demande qui était telle que le prix de la tulipe augmentait. Et ça a vraiment été une bulle économique. C'est-à-dire, du jour au lendemain, le prix a baissé.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et vraiment, comme... À fond de 2008, mais...

  • Speaker #2

    Ah ouais,

  • Speaker #3

    pour la tulipe. Et c'est vrai qu'on s'apparaît un peu exotique de dire tout ça pour des fleurs. Mais aujourd'hui, en fait, ces principes de consommation-là, comme dit les cartes Pokémon, les collectibles, en ce moment, alors là, ça marque. vraiment en 2025, mais on parle beaucoup des poupées, des petits laboubous qu'on accroche au sac, qui se revendent sur le marché secondaire avec des inflations de prix. C'est vraiment une société de consommation qui existe toujours, mais qui commence au XVIIe siècle. Et donc, en fait, quand Osias Bert représente des tulipes, alors certes, il fait penser à la fleur qui fane, le temps qui passe. et justement la nature morte c'est le passage du temps mais c'est aussi nous même les questions qu'on a face à la société de consommation alors au 17ème siècle on ne se les pose pas selon les mêmes principes et notamment on ne pense pas au réchauffement climatique à la fin des ressources etc on ne se les pense plus en termes religieux et moraux mais on se questionne sur cette accélération de la consommation à l'époque absolument

  • Speaker #2

    On voit quand même que le fond de ce tableau est très sombre. Est-ce qu'il y a une raison à ça ? Est-ce que c'est pour faire ressortir l'avant, j'imagine ?

  • Speaker #3

    Oui, le fond sombre permet aussi de donner à la nature morte une sorte de continuité hors du temps. Pour ne pas représenter de décors ? Il n'y a pas de décors, donc la nature morte dure plus longtemps. Là, on est aussi sur des tableaux qui ont vieilli. Le premier plan, il y a beaucoup perdu en clarté.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #3

    Et quand on s'approche, on se rend compte, par exemple, on parlait de la coupe, on la voit à peine aujourd'hui.

  • Speaker #2

    Sur le deuxième tableau.

  • Speaker #3

    Sur le deuxième tableau, enfin sur le premier on a aussi un verre. Tous les effets de transparence ont presque disparu parce que le tableau a vieilli. Ce qui est aussi lié à une esthétique qui est celle des écoles du Nord au XVIIe siècle. qui est plus sobre. Dans quelques salles avant, on a des natures mortes italiennes. On n'est pas dans le même espace. On est tapis luxueux, or, faut taper à l'étoile.

  • Speaker #2

    Si vous souhaitez approfondir votre réflexion sur les phénomènes de mode d'hier et d'aujourd'hui, les natures mortes d'Oziasbert sont à admirer en salle 4 du musée de Grenoble. Le musée, entièrement gratuit, vous accueille toute l'année pour un voyage à travers les œuvres du XIIIe ou XXe siècle, ainsi que de nombreuses expositions temporaires. Réalisation, Stélia Buny-Romand. Remerciements, Relief, Ville de Grenoble, Isabelle Touchard. Musée de Grenoble, Claire Gabin, Marianne Télibert. N'hésitez pas à explorer les autres épisodes de cette série. A bientôt !

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