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Virage

EP 67 Marion: La vie commence (aussi) à 42 ans.

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37min |05/06/2025
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37min |05/06/2025
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Description

Marion a toujours été une femme indépendante et active.

Jeune, elle tombe follement amoureuse d’un homme avec qui elle construit une vie : un mariage, trois enfants, une famille unie.

Son mari gagne très bien sa vie, alors Marion met sa carrière entre parenthèses pour élever leurs enfants. La famille vit confortablement, voyage, ne manque de rien.


Et puis un jour, tout s’écroule : son mari demande le divorce.

C’est un séisme.

La première pensée de Marion : « Comment je vais faire ? »

Elle a 42 ans, trois enfants, plus de carrière et tout à réinventer.


Et elle va le faire.

Avec force, courage et brio.


Dans cet épisode, Marion raconte sa renaissance.

On parle de ce moment où l’on croit que tout est fini alors que tout peut (re)commencer.

Parce qu’il n’y a pas d’âge pour reprendre le pouvoir sur sa vie.

Parce que malgré ce que la société agiste voudrait nous faire croire, les femmes n’ont pas de date de péremption.


Aujourd’hui, Marion est coach de vie. Et elle aide d’autres femmes à retrouver confiance en elles. Comme elle l’a fait. Comme on peut toutes le faire.


Bonne écoute !


Pour soutenir ce podcast n'hésitez pas à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et un commentaire, cela m'aide énormément.


Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent.

  • Speaker #1

    Bonjour Marion. Bonjour Pauline.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bien, très bien.

  • Speaker #0

    Je suis très contente qu'on se retrouve autour d'un petit café pour enregistrer un épisode ensemble. On va parler de ton parcours de vie que je trouve très inspirant puisque tu es aujourd'hui coach de vie. Mais c'est un virage que tu as pris de façon assez subie, puisque c'est un choix qui s'est imposé à toi au moment où ton mari a demandé le divorce. Avant ça, tu avais fait une pause dans ta carrière pour élever tes enfants, et donc tu t'es retrouvée à 41 ans à devoir te réinventer complètement. Et c'est aussi un épisode que je trouve passionnant pour montrer que nous les femmes, on n'a pas de date de péremption, il n'y a pas d'âge auquel on n'a plus le droit de se réinventer. toujours choisir de rebattre les cartes. Donc on va parler un petit peu de ta vie. Est-ce que tu peux me parler s'il te plaît de la Marion que tu étais ? La Marion jeune maman dans son mariage.

  • Speaker #1

    Avant ?

  • Speaker #0

    Avant voilà, la Marion d'avant.

  • Speaker #1

    Oui enfin avant, il y a encore un bout de moi là-dedans mais c'est vrai qu'avant finalement, enfin avant, quand j'ai été mariée pendant 20 ans et je pense qu'il y a une partie de ma vie, en tout cas la partie où j'étais plutôt en pause job et autres, je crois que j'étais un peu... J'étais un peu comme une géo du Club Med, parfois, dans la façon dont je pourrais me décrire. J'étais celle qui animait la famille, qui driveait notre vie familiale, notre vie de couple. Toi, forcément, je gérais les enfants. J'étais hyper contente de pouvoir gérer leur vie sociale, d'inviter plein de copains, plein de trucs. J'ai toujours beaucoup dépanné les copines, toutes les mamans qui travaillaient, en me disant « moi j'ai le temps, donc j'invite, je dépanne » . J'organisais nos vacances, j'organisais nos week-ends, j'organisais les dîners. Je pilotais un peu comme une chef de projet, parce que ça, j'aime bien le faire de base. Notre vie de famille, c'était assez chouette parce qu'on pouvait s'amuser en plus. Donc, j'étais plutôt assez tournée vers les autres en train de faire ça. Et après, j'ai quand même toujours eu besoin de vibrer un peu, d'être animée par des sujets, par des projets. Et je ne me voyais pas juste être mère au foyer. Aucune offense. En tout cas, je ne trouvais pas de... de plaisir ni à être retenue en une maison, ni à cuisiner et autres, c'est pas des choses dans lesquelles je m'amuse. Une fois que j'avais fait un peu tout ce dont je te parlais avant, j'avais quand même besoin d'avoir mon cœur qui bat sur des sujets, ça je l'ai toujours eu. Du coup, je me suis pas mal mise dans le bénévolat par exemple. J'ai fait du bénévolat, pas mal orientée autour des femmes, dans des assos qui accompagnaient des femmes, parce que j'avais besoin de me sentir utile à un moment donné. Ça, ça faisait aussi vachement partie de mes occupations. Il me fallait des projets, il me fallait du bénévolat c'est comme ça aussi que j'ai lancé une asso moi j'avais besoin d'être dans des projets en fait ok

  • Speaker #0

    Et dans ton mariage, comment tu te sentais ?

  • Speaker #1

    Dans mon mariage, je me sentais, au début, bien. Je me suis mariée, pour le coup, par amour. J'y croyais, en tout cas, quand on s'est mariées. On s'est mariées, on avait 27 ans. Donc j'y croyais, au début, c'était chouette, parce qu'on était au début de notre vie. T'es au début de ta vie professionnelle, au début de ta vie de couple. Et c'est cette période assez excitante. On a plein de projets, on a envie de faire plein de choses. Thomas avait un bon job, donc on avait des moyens qui étaient sympas. Donc on était en construction et on était très animés par plein de projets. De maisons, d'enfants, de voyages, de machins, de trucs. Et à un moment donné, il y avait un espèce de... Tout ça, ça s'est ralenti. Déjà, on avait la maison, les enfants. On avait fait les trucs. Et j'ai commencé à me sentir frustrée. Et je ne savais pas très bien d'où ça venait. Parce que tu as un peu ce complexe de se dire, tu as tout pour être heureuse. C'est parce que j'avais un contexte de vie qui était quand même sympa. Et pour autant, je n'étais pas vraiment heureuse. je me sentais pas assez aimé ou assez porté par l'amour en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que t'étais un petit peu, je mets des gros guillemets quand je dis ça et je le dis parce que quand on nous écoute on le verra pas, est-ce que t'étais un petit peu tombée dans le piège de comme il me fait le cadeau que je ne travaille pas pour passer du temps avec mes enfants, je prends toute la charge mentale pour moi et donc au bout d'un moment tu lui en voulais un petit peu parce qu'en fait ça devient plus très égalitaire.

  • Speaker #1

    Il pouvait y avoir un peu de ça, je sais pas si j'en voulais à lui. Pour le coup, la décision d'arrêter de travailler, elle est venue de ma part. C'est moi, à un moment donné, qui me suis dit, je ne me vois pas continuer là-dedans. Je ne sais pas quoi faire, mais je ne me vois pas continuer là-dedans. Donc, je prends la décision d'arrêter. Ce n'était pas une décision sur laquelle il m'a poussé à prendre lui et qui le satisfaisait. D'ailleurs, il m'a toujours dit, ce n'est sûrement pas une bonne idée parce que tu vas me tomber dessus, du coup. Il n'était pas pour à la base. En tout cas, ce n'était pas genre ça m'arrangerait pour gérer ma carrière. Après, le fait est qu'une fois que ça s'est fait, c'est sûr que c'était hyper arrangeant puisque tu deviens celle qui gère tout. Et lui, il a pu vachement tracer sa carrière, il était entrepreneur et tout. Donc, pour le coup, ça a servi. Mais j'ai trouvé aussi un intérêt. Mais je pense qu'en effet, à un moment donné, quand ça va moins bien, tu deviens dépendant financièrement aussi. Donc, tu as la dépendance affective qui commence à se mettre et tu as la dépendance financière qui commence à s'installer. Pourquoi c'est dépendance affective ? Dépendance affective, parce que moi, je pense que... Enfin, peut-être comme plein de gens, mais... J'ai besoin de me sentir aimée. C'était mon mari, donc c'était la personne sur qui je comptais le plus et de qui j'attendais vachement d'amour, je pense, ou de soutien. Ce regard sur t'es une personne qui a de la valeur, je t'aime comme tu es, etc. que j'ai eu au début, que j'ai un peu moins eu à la fin. Et puis, ça a installé la dépendance financière et celle-là, elle est un peu perverse parce que au début, tu te dis que ça va aller, que ça va se gérer, que c'est pas un problème et ça n'a pas été un problème au début. Mais mine de rien, au fur et à mesure, je me rends compte que ça crée un déséquilibre, même si tu es à l'aise sur le sujet. Il devient quand même le payeur, en permanence. Son rôle était de payer les trucs. Celui qui générait l'argent et moi, celle qui dépensait l'argent. Il y a ce genre de choses qui se met en place, qui n'est pas très sain dans un couple. Et quand tu commences à sentir un peu des frustrations, moi je pense qu'il y en a un de moi, peut-être que lui en avait un peu, mais moi je ne me sentais pas complètement épanouie. Et en même temps, je pense qu'inconsciemment, tu te sens coincée. À un moment donné, j'arrivais à un stade où même si je sentais que j'étais un peu frustrée et que je voulais d'autres trucs, inconsciemment, je m'interdisais de penser à une sortie parce que je me disais que tu ne vas pas y arriver. En fait, tu ne vas pas te réinventer à 40 piges, tu ne vas pas retrouver un job. En plus, tu n'as pas d'argent. Ça n'est pas possible, en fait. Je l'avais dans ma tête tout en me disant, ça n'est pas possible, donc tu t'interdisais de le voir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que ça venait aussi de la société qui nous martèle depuis toujours ? Parce que tu vois, un homme qui se lancerait dans un nouveau business à 40 ans, personne ne lui a jamais dit qu'il ne pourrait pas. Donc je ne pense pas du tout qu'un homme se dirait que ce n'est pas possible de se réinventer, quel que soit son âge. Oui,

  • Speaker #1

    carrément.

  • Speaker #0

    Alors que nous, c'est vrai quand même que même dans tous les corps de métier, je pense notamment au métier artistique. On va beaucoup te dire que passer un certain âge, malheureusement, ça a laissé passer ta chance. Est-ce que tu penses que ça venait un petit peu finalement du patriarcat, le fait que tu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est sûr qu'il y a un peu de ça. Déjà moi, j'avais une formation de métier de la com et tout, donc je me disais bon, dans la com, à 40 pistes, un peu has-been, est-ce qu'il faut que je retourne là-dedans ? Et puis j'avais plus envie de retourner là-dedans. Il y avait vraiment cette idée de, est-ce que tu peux redémarrer à zéro un métier à 40 ans ? Ça me paraissait pas possible, dur. alors de par moi mon histoire, vous n'avez pas très confiance en moi aussi parce qu'en même temps t'as pas beaucoup d'en effet d'histoires comme ça autour de toi de gens qui l'ont fait donc quand t'as pas de rôle modèle auquel t'es rattaché bah tu te dis que c'est pas possible alors qu'en effet t'as pas mal d'histoires d'entrepreneurs de gens qui se relancent mais pour moi t'as moins d'histoires d'hommes j'ai l'impression que t'as moins d'histoires d'hommes qui se seraient genre mis en pause et qui redémarrent à 40 piges t'as des histoires en effet de gens qui se réinventent dans leur parcours mais y'a pas eu d'arrêt moi je pense que ce qui me faisait flipper c'était de me dire moi j'ai eu un arrêt et donc ça c'est J'ai perdu de la valeur en m'arrêtant. Et je n'avais pas autour de moi non plus de rôle modèle ou de choses, de femmes qui, pour autant, ont redémarré après. J'ai vu des femmes qui ont bossé et qui ont arrêté de travailler pour les enfants. Et puis, fin d'histoire. Donc, je me disais fin d'histoire.

  • Speaker #0

    Et ce qui est dommage aussi, je trouve, pour le coup, à l'échelle de la société, c'est que quand on s'occupe d'enfants en bas âge, on développe des compétences assez incroyables.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Des compétences insoupçonnées. qui mériterait d'être valorisé aussi dans le milieu du travail, je trouve. Parce que c'est tout le travail gratuit qui est effectué par les femmes, gratuit et invisible, qui en fait nous aiderait énormément s'il était valorisé.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est carrément. Et tu développes plein de... Enfin, tu développes des compétences de gestion de plein de sujets. Je pense que tu développes... En tout cas, tu te confrontes à comment tu gères... Les enfants, comment tu gères des êtres humains, comment tu gères les émotions. Je pense que ça développe pas mal de ce qu'on appelle les soft skills maintenant, que je vois du moins dans le coaching. La parentalité, ça développe pas mal, pour moi, d'outils là-dessus. Et moi, je vois bien que c'est aussi moi ce qui m'a embrayée dans ma nouvelle vie derrière. C'est en devenant maman, en fait, que je me suis dit, j'ai été confrontée à ces petits êtres, toi et mon aîné, de me dire finalement, ils sont complètement dépendants de nous. En fait, tu fais ce que tu veux, quelque part, finalement, tu peux faire ce que tu veux. Tu peux les maltraiter, pas les maltraiter, les façonner. Ils sont là, ils attendent que tu leur dises ce qu'il faut faire. Et toi, tu es là, tu ne comprends pas tout ce qu'ils veulent. Ils ont leurs émotions et autres. Et en fait, comme moi, je n'avais pas de référentiel, en tout cas, je n'avais pas envie de m'appuyer sur le référentiel que j'avais eu, mais je n'en avais pas des masses. Je me suis dit, il faut que je me documente, en fait. Et donc, c'est à partir de là aussi, tu vois, que moi, j'ai commencé à lire plein de sujets de la psychologie de l'enfant. Gestion des émotions, ces enfants qui ne dorment pas, pourquoi... J'ai lu pas mal de bouquins et ça m'a mis un pied dans l'intelligence émotionnelle, la psychologie, comprendre que... T'es le fruit de ton enfance, de ton éducation, de ton rapport à ton papa, à ta maman, comment on te regarde, machin. De le lire pour mes propres enfants, moi ça m'a aidée et ça m'a plongée dans ma propre introspection en plus à partir de là. Et c'est ça aussi qui m'a fait basculer moi dans la passion pour l'humain, comprendre comment fonctionne l'humain, etc. Et grâce finalement à la maternité, tu vois.

  • Speaker #0

    Et à quel moment ton couple commence à vraiment s'effriter ?

  • Speaker #1

    Avec le recul, t'arrives à peu près maintenant à te dire, c'est vrai que déjà là, on était déjà plus au top, au top. en fait nous on n'a jamais Il n'y a pas eu un coup d'arrêt avec le divorce. Sinon, on a été ensemble pendant pas mal de temps. Et tu arrives peut-être à des périodes où c'est un peu moins bien qu'avant. Mais en même temps, tu te dis qu'on est ensemble depuis longtemps, c'est peut-être normal. Mais on est toujours restés en bonne entente. On avait toujours une vie de couple, de partage. On sortait, on s'amusait. On n'était pas chacun de son côté, ni chambre à part. On n'est pas arrivés dans ce genre de schéma. Donc ce n'était pas si évident que ça, que ça n'allait pas bien. Mais ce qui a quand même mis en exergue des difficultés, c'est quand on est parti autour du monde, bizarrement. Enfin, bizarrement, c'est logique maintenant, mais avec le recul. Mais on a voyagé pendant un an autour du monde en famille, pendant le Covid, 2020-2021. Et on s'est retrouvés à 5 tout le temps, H24. Déjà le Covid, quand on est enfermé, là je me souviens plus non, mais quand on s'est retrouvés enfermés, le Covid ça avait été un peu dur. Et là on s'est retrouvés un an à tous les 5, et nous on n'avait pas du tout construit notre vie de famille comme ça, parce que Thomas il bossait beaucoup, et moi je gérais la famille en fait, c'était mon territoire. Et on se voyait, on avait chacun, on a toujours été assez indépendants, on avait nos soirées, nos machins. Et là on s'est retrouvés l'un sur les autres. Donc ça a mis en exergue pas mal de tensions, et après ce qui a vraiment créé des tensions entre nous, En fait, c'est les enfants. c'est l'éducation des enfants lui il avait pas mal de tensions avec notre fils aîné sur lesquelles moi j'intervenais en fait je te dis pas que j'avais raison mais j'étais pas d'accord avec sa façon de faire donc j'intervenais, ça créait pas mal de tensions et bref toute cette année de voyage elle a quand même été un peu difficile là où en fait c'était censé être tu vois tu vis des moments dingues tu t'émerveilles sur des paysages de ouf et nous on était quand même en fait je voyais bien on était pas là à vivre des moments forts entre nous nous à deux et même la famille du coup parce que ça impacte vachement ta famille Beaucoup de tensions. Et donc, quand on est rentré, en fait, de tour du monde, moi, je lui ai dit, je veux pas continuer cette vie-là, où, en fait, il y a tout le temps des cris, où c'est tout le temps, on n'est jamais d'accord. Enfin, il faut qu'on fasse une thérapie, parce que, moi, je veux que ça change, en fait. Mais jamais, à ce moment-là, je me suis dit, on va divorcer. Je me suis dit, on va aller voir une psy, et la psy, elle va lui faire comprendre que je suis quelqu'un de bien, et qu'il va changer, et qu'il doit m'aimer. Je pense que c'était dans ce sens-là. Et donc on a fait une thérapie de couple pendant 9 mois Et en fait lui a rencontré quelqu'un À partir de là, il n'y a pas eu vraiment de... On a fait la thérapie, on s'est investi un peu tous les deux. On a compris des trucs. Et après, il est tombé amoureux. Et donc, en une fraction de seconde, le truc, il était fini. À partir de là, ça s'est terminé.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ? Parce que j'imagine que quand on s'est investi dans l'éducation de ses enfants et dans sa famille, et que du coup, quand le couple s'arrête, tu te retrouves sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, sans rien.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je me suis dit, waouh ! J'ai eu très très très très peur le jour de l'annonce, je m'en souviens encore, j'ai eu peur en fait, je pense que vraiment ce qui m'a fait le... J'ai vu comme un vide, tu sais, qui s'est ouvert sous mes pieds quoi, et je me suis dit, putain, qu'est-ce que je vais devenir en fait ? Et est-ce que je vais y arriver ? Ça c'est les premières peurs, tu vois, mais qu'est-ce que je vais devenir ? Et est-ce que je vais m'en sortir ? Plutôt comment d'ailleurs, je vais m'en sortir ? Après t'as forcément une énorme tristesse, bon trahison, machin et tout, mais c'était même pas le... Il y a quand même une grande tristesse. Et après seulement, tu vois, ces questionnements de... C'était pas la vie de famille que j'ai voulu. On a foiré notre famille, en fait. Un peu sentiment d'échec de dire que c'était pas le projet de base. Mais lui comme moi, pour le coup, on se l'est dit. C'était pas le projet de base. On aurait voulu vivre avec nos enfants, partager ses moments. En plus, le divorce arrive à un moment donné où nos enfants étaient un peu grands. On était sortis des trucs de bébés. La dernière avait 4 ans. Ils avaient entre 4 et 10. J'avais l'impression qu'on rentrait dans une nouvelle étape où enfin, on allait faire des trucs sympas avec nos enfants. Ils sont plus grands, tu peux faire du sport. Il y a plein de choses que tu ne fais pas tant qu'ils sont bébés et que tu es un peu freiné avec le rythme. et là tout ça s'écroule en fait tu te dis non ça n'arrivera jamais en fait ce que j'avais fantasmé en tout cas des moments avec des enfants grands la vie de famille d'après les petits copains voyager sortir de la maison sans un sac moi j'avais imaginé des grandes tablées avec mes enfants, leurs copains, leurs petits copains nous les parents qui sont là et puis les enfants qui grandissent etc. Bon bah tout ça d'un coup l'image elle se casse la gueule en fait

  • Speaker #0

    Tu dois faire le deuil de ta vision de la famille.

  • Speaker #1

    De la famille, oui. Réunis, heureux, heureux d'être ensemble. J'avais vraiment cette envie de se dire, la famille c'est un lieu de ressources. Et donc je voulais que les enfants aient toujours envie de revenir à la source. Et soient heureux de revenir voir leurs parents. Bon bah dans ça, ça s'écroule en fait. Ça, ça m'a rendu triste pour le coup. De me dire, ça on l'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Au niveau de la garde des enfants, est-ce que vous êtes en garde alternée ou est-ce que vous êtes en garde alternée ?

  • Speaker #1

    Et ça par contre, paradoxalement, je te dis, moi j'avais ce rêve de famille. Par contre, j'ai une très forte valeur liberté. C'est très important pour moi, ma liberté. Et ça, dès le début, j'ai dit, moi c'est garde alternée directe. Il était hors de question que je me récupère la garde à l'ancienne, qui est aussi très patriarcale je trouve, où tu gardes les enfants, et tu regardes du temps, et les papas, les oncles, le mercredi, et un week-end sur deux. Parce que là, tu perds vachement de ta liberté et de ta capacité, justement, de te réinventer en tant que femme, etc. Donc, tout de suite, moi, j'ai dit garde alternée. Mais là-dessus, on était d'accord.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que pour toi, ça a dû être quand même, malgré tout, un choc, même si tu avais envie de cette liberté. Mais comme c'était, comme tu le disais juste avant, ton terrain, ton domaine d'expertise, tes enfants, que vous semblez avoir des visions différentes, parfois, de l'éducation, ça demande, j'imagine, un immense lâcher prise.

  • Speaker #1

    Alors... pas tant que ça, finalement, tu vois, c'est assez marrant. Au fond, moi, j'ai quand même toujours voulu cette liberté. Donc, moi, j'adore mes enfants. Et m'en occuper, etc. Pour autant, j'ai toujours eu besoin, tu vois, de sortir, de les laisser. Je suis toujours partie une semaine sans eux. Enfin, ça n'a jamais été difficile. J'avais besoin de mes moments de liberté. Donc, la garde alternée, je trouve plutôt ça assez chouette, en fait, tu vois. vraiment. Je me suis dit, j'ai eu comme un énorme bol d'air. Et après, c'est aussi parce que c'est mon mindset, je choisis de le voir comme ça. Soit tu choisis de le voir, au début ça te rend triste de te dire, donc en fait je passe à côté de la moitié de leur vie, mais bon, si tu décides de le voir comme ça, à partir de là, c'est fini, tu vois, tu passes ton temps à pleurer. Et donc moi j'ai essayé de me dire, l'avantage c'est que j'ai tout d'un coup s'ouvre devant moi, une espèce d'opportunité d'avoir du temps pour moi, de faire plein d'autres choses, une liberté de temps, que j'avais perdu maintenant depuis... dix ans, de spontanéité, d'improvisation, de pas d'horaire, etc. que j'avais plus depuis que je m'occupais à fond des enfants. Donc j'ai assez vite vu ça comme quelque chose de cool et qui m'a amené de la joie pour le coup. Donc ça n'a pas été si dur. Après, il te manque au début quand tu les ramènes. Oui, il te manque, tu vois. Mais moi, comme j'ai plein de passions, plein de sujets, plein de trucs, je ne me suis pas retrouvée chez moi toute seule à me dire bon, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Mais concrètement, du coup, l'urgence financière s'est rapidement faite ressentir parce que ce qu'il faut préciser aussi, c'est que quand on est en garde alternée, il n'y a pas d'aide du coup à la séparation.

  • Speaker #1

    Moi j'en ai un. Il n'y a pas d'aide si les rapports étaient égaux. Parce que tu es censé avoir mouette-mouette. Ce qui n'était pas notre cas, moi j'avais arrêté de bosser. Et donc forcément tu as cette espèce de ce qu'on appelle le décalage de niveau de vie en tout cas. Donc tu peux avoir une pension alimentaire, même si tu es en garde alternée. Pour compenser le fait que même quand ils vont chez l'autre parent, dans l'occurrence chez la maman, pour me permettre de maintenir... maintenir un certain niveau de vie, pour l'alimentaire et les fringues. Donc ça, c'est la partie enfant. Et après, en plus, moi, du coup, du fait de perte aussi de niveau de vie, j'ai une pension compensatoire. Ça, c'est lié à toi.

  • Speaker #0

    Mais du coup, est-ce qu'elle te permettait de ne pas travailler ?

  • Speaker #1

    Elle me permettait de ne pas travailler. On l'a dealé comme ça. Parce que pareil, moi, j'ai un énorme besoin de sécurité. Donc au début, j'ai complètement craqué en me disant, je ne vais pas y arriver. Donc on a dealé le truc pour que je puisse vivre dessus pendant deux ans. un peu comme un chômage, tu vois.

  • Speaker #0

    Sans pression.

  • Speaker #1

    Sans pression de me dire, ok, pendant deux ans, je ne peux vivre que de ça. Donc, pas de panique. En gros, je l'ai sur cinq ans. Les deux premières années, je ne peux vivre que de ça. Les trois dernières années, je vais avoir commencé à compléter. Donc, il y avait cette idée de tu as deux ans pour tranquille. Et après, l'idée, c'est d'avoir trouvé une activité ou générer une activité qui commence à augmenter pendant que moi, la pension baisse. Et au bout de cinq ans, plus rien. Ok.

  • Speaker #0

    et à quel moment t'es venue l'idée d'accompagner les femmes et de devenir coach de vie.

  • Speaker #1

    L'idée, elle est un peu venue à moi. Il y a eu comme un cadeau de la vie. Ce qui fait que j'ai basculé dans le vouloir prendre soin des femmes, la première chose, c'est parce qu'il y a sept ans, j'ai monté une asso. Quand je ne bossais pas, je te disais que je ne voulais pas avoir plein de projets. J'ai monté une asso qui s'appelle le Curiosity Club. J'ai monté une antenne lilloise de cette asso. On organise des événements, des talks inspirants par des femmes, pour des femmes. Donc ça, c'est la première chose, ça m'a mis un pied dans la sororité, je dirais. Et les femmes à qui on donne la parole, c'est que des femmes qui se sont réalisées. C'est que des femmes qui ont des carrières, des projets, des passions. Et donc j'ai vu toutes ces histoires de nanas qui témoignaient comment elles ont fait, souvent à base d'audace, de « à un moment donné j'y suis allée, j'ai réalisé mes rêves, je suis passionnée, etc. » Et ça je me suis dit « c'est génial, c'est possible, quelque part, ces histoires de nanas qui se réalisent. » Le côté réalisation, trouver pourquoi t'es là. C'est pas quelque chose que j'avais, moi, pas éduqué à ça, en fait. Je me posais pas ces questions de quel est le sens de la vie, pourquoi je suis là, qu'est-ce que j'ai envie d'avoir comme impact, etc. Donc ça, ça a commencé à m'impier dans cette question-là, cette notion de réalisation de soi. Et puis, j'étais hyper touchée par les femmes, les histoires de femmes, à quel point on peut être vulnérable et à la fois être forte, etc. Donc ça m'a donné envie de m'investir principalement auprès des femmes, parce que j'ai eu une résonance. Et après, pendant le tour du monde, même pendant le Covid, j'ai commencé à explorer l'idée de, tiens, est-ce que j'aimerais pas être psy ? Ou en tout cas, dans l'accompagnement humain, ça commence à trotter dans ma tête, ces sujets-là, de faire ça. Et puis, quand on est rentré de tour du monde, donc là, je m'étais dit, ça y est, moi, ça y est, mes enfants, ils sont grands, machin, c'est fini. Enfin, grands, entendons-nous bien, mais moins besoin de moi. J'ai envie de relancer ma carrière professionnelle, mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Je ne sais pas trop quoi faire. J'avais écrit un espèce de manifeste pendant le tour du monde. Une journée, je m'étais posée, je m'étais dit, tiens, qu'est-ce que je pourrais faire ? Et la mission que j'avais écrite, c'était permettre aux femmes de porter leur voix et de trouver leur place. Donc ça, c'était mon why un peu, tu vois. Et après, comment je peux le faire ? Je me suis dit, à terme, j'aimerais organiser des espèces de programmes, de parcours où j'embarque des nanas et tout. Mais bon, premier petit pas, ça pourrait être de faire des cercles de paroles. Donc en rentrant autour du monde, j'ai fait des cercles de paroles. C'est facilement actionnable. Et puis en parallèle, j'ai écrit une idée d'un parcours, d'un programme, tu vois. Et je l'ai envoyé à des gens qui m'avaient coaché quelques années auparavant. J'avais fait un coaching avec eux. Et je leur ai dit, tiens, vous pensez quoi de mon truc ? Est-ce que ça paraît entendable ? Bref, vous en pensez quoi ? Et ils m'ont rappelé, en fait, pour me dire, eux, c'est un cabinet de coaching. Ils accompagnaient beaucoup des entrepreneurs, des hommes assez masculins, avec de la psychologie positive et de la performance. Et donc, ils m'appellent en me disant, tiens, est-ce que tu n'aurais pas envie de monter une version de notre programme dédiée aux femmes ? Tu ferais notre parcours, mais que pour les femmes. Tu écris le projet, tu le montes, tu le vends, tu l'animes, tu fais le truc. Là je me suis dit, toi c'est incroyable ! Parce que moi, je pensais faire un petit truc à base de cercle de parole et de yoga, ce que j'avais en compétences, en stock. Et là, on me propose un projet qui est déjà beaucoup plus gros que ce que je voudrais faire, sans besoin d'être formée, en fait. Je n'ai pas besoin d'aller faire une école de psycho. Donc, tu vois ça, gros cadeau de la vie. Donc ça, ça m'est tombé dessus en mai, en fait. Et je me suis dit, go, on y va, on y va tranquillou, tu vois. Et septembre, divorce. Et donc là, je me suis dit, on n'y va pas tranquillou. Du coup, il va falloir que ce truc, ça devienne un vrai projet et un vrai métier et que tu t'y mettes à fond. Finalement, c'est arrivé à moi.

  • Speaker #0

    Comme si le destin...

  • Speaker #1

    Dans la pression, tu vois, le destin m'avait fait ce cadeau. Et au fond de moi, je me demande parfois si ça n'a pas aidé Thomas à se dire « Bon, ça y est, elle est remise sur des débuts de rail, je peux la lâcher. » Je pense que lui, il avait aussi une forme de loyauté de « je ne peux pas la lâcher parce qu'elle dépend de moi. » Enfin, je ne sais pas, dans les trucs, tu vois, moi, ça, ça m'est tombé dessus en mai. En juin, lui, il rencontre quelqu'un. Bon, le truc, il s'est enchaîné. Oui,

  • Speaker #0

    peut-être que son inconscient...

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, il s'est peut-être libéré aussi de se dire...

  • Speaker #0

    Oui, si tu dis qu'en plus, ça faisait plusieurs années que le couple n'était pas ce qu'il était au départ,

  • Speaker #1

    peut-être que ça a joué, tu vois. Et donc je me suis mise dans ce projet-là, et donc je me suis formée avec eux, avec le cabinet. J'ai lancé ce parcours dédié aux femmes, c'était génial, j'ai fait ça pendant un an et demi. Et le problème c'est que je ne matchais pas avec eux par contre. Humainement je ne m'y retrouvais pas, mais plutôt avec les deux fondateurs, ça n'allait pas, du coup je ne me sentais pas bien dans cette aventure. Et ce n'était pas mon projet de base, pour le coup je ne participais pas dans un truc pour me sentir mal, et en tout cas ce n'était pas aligné avec mes valeurs. et en fait dans ce cas là moi j'arrive pas parce que je repars dans des insomnies dès que ça n'est pas aligné de toute façon mon corps y parle et donc c'est un peu la cata donc j'ai arrêté de bosser avec eux en me disant j'ai encore un peu de mes pensions un peu de temps pas tant que ça donc perds pas encore trop de temps à continuer un truc où tu vois que t'es mal donc j'ai arrêté je me suis retrouvée à mon compte et finalement des femmes sont venues à moi est-ce que tu fais encore quelque chose est-ce que tu proposes des trucs et c'est comme ça que j'ai créé mon propre programme il y a eu une demande donc j'ai écrit mon propre programme que j'ai revu un peu que j'ai appelé Envie Merci. Et ça, ça fait un an et demi maintenant. Et en parallèle de ça, j'ai quand même passé le diplôme de coaching parce que je me suis dit, tu vois, en France, enfin je l'avais anticipé ça, je me suis dit, j'ai eu vachement de chance de démarrer un peu un nouveau métier from scratch formé en interne, tu vois. Donc ça, ça marche tant que j'étais dans le cabinet, mais si je sors de là, et je savais que j'allais sortir de là parce que j'étais mal, j'ai pas vraiment de diplôme. Et en France, mine de rien, c'est quand même pas les Etats-Unis. si t'as pas les diplômes et les machins bon t'es toujours un peu retoqué tu vois surtout dans l'accompagnement

  • Speaker #0

    Oui, surtout dans l'accompagnement, c'est ce que j'allais dire, parce que si tu as quelqu'un, par exemple, qui a besoin de comprendre des choses sur lui, c'est vrai que tu fais toujours plus confiance à quelqu'un qui a un bagage pour pouvoir identifier les bonnes problématiques.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et entre 60 ans, tu vois. Du coup, je me suis inscrite à une école de coaching en me disant le diplôme le plus, pas facile, mais le plus rapide à passer. VS repartir pour faire de la psycho, parce que là, t'as pour 5 ans d'études, psychologue, tu vois. Je vais faire coaching. Ça, ça dure 9 mois. Je peux le faire. L'argent que j'ai gagné en travaillant 18 mois, c'était pareil. Je me suis autofinancée le coaching, donc c'est quand même plus de 6 000 euros. Moi qui avais des enjeux sur le financier, je me suis dit, mais en même temps, je me suis dit, il faut miser sur toi de toute façon. Tu es ta seule ressource, donc si toi tu ne le fais pas, personne ne le fera. Donc c'est tout ce que j'ai gagné, je l'ai réinvesti là-dedans, parce que je pouvais encore vivre un peu de ma pension. Je me suis dit, allez, prends le pari. Je me suis payée cette école de coaching, et puis en parallèle, j'ai lancé mon truc. en fait et c'est ce que je fais toujours aujourd'hui c'est à dire que tu vois j'ai lancé mon programme Tout en passant mon diplôme que j'ai eu depuis entre deux. Et là, je continue cette histoire-là. Trop bien.

  • Speaker #0

    Et tu te sens parfaitement alignée du coup avec ta nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Oui, je me sens carrément alignée parce que... Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire ça, en fait. Tu vois, ce ne sont pas des trucs que tu arrives à imaginer, de te dire, je n'avais pas prévu d'être là où je suis aujourd'hui. Et en même temps, je me dis, c'est tellement ce que j'aurais voulu faire. Enfin, c'est tellement bien. Donc là-dessus, j'ai vachement de gratitude de me dire finalement... Et ça, tu vois, je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été en danger, entre guillemets. Je l'ai fait parce que je n'avais pas le choix. Je pense qu'il y a pas mal de trucs que j'ai fait parce que j'avais pas le choix ou parce que j'étais la seule à prendre la décision aussi quelque part de dire bon tant pis, vas-y.

  • Speaker #0

    Vas-y, fais-le, vas-y, réinvestis tes sous dans une énième formation. Je sais que mon ex-mari m'aurait dit, t'es encore en train de te payer une formation, mais pourquoi faire, etc. Tu vois, d'ailleurs, il me l'avait dit. Et donc, sûrement que je ne l'aurais pas fait si j'avais été avec lui. Je ne l'aurais pas fait parce qu'il y avait moins la nécessité financière.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu te retrouves toujours un petit peu à justifier tes dépenses. Tu as l'impression que ce n'est pas ton argent, alors qu'en fait, finalement, c'est un petit peu ton argent. Parce que tout le travail que tu effectues pour la famille, il nécessite une rémunération à un point donné. et élu. permet lui de monter des échelons qu'il n'aurait pas forcément pu monter si tu n'étais pas derrière à assurer la vie de famille.

  • Speaker #0

    C'est moins mon cas parce que je suis quand même sur un mec qui était bien, mais il y a des conseils à donner. Ça, c'est vrai et ça, tout le monde le croit et tout le monde se le dit, sauf que quand tu arrives dans les négo de divorce et que tu dis, attends, rappelle-toi que ça a de la valeur ce que j'ai fait, tu ne tombes pas toujours sur quelqu'un qui met de la valeur à ce que tu as fait.

  • Speaker #1

    Surtout que, je vais en parler il n'y a pas longtemps dans un épisode, ce n'est pas encore reconnu par les professionnels du droit. Donc, ce n'est jamais vraiment valorisé quand tu arrives dans le bureau d'un notaire ou d'un avocat.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et moi, tu vois ce que m'avait dit mon avocate, je l'ai trouvé un peu violent, mais bon, c'est sûrement vrai. Quand on parlait justement des compensatoires et tout, parce que fut un temps, les femmes, elles avaient la pension à vie, tu vois. Bon, je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais il y avait cette histoire de pension à vie quand t'avais arrêté de bosser Et là, elle me dit, vous, devant un juge, les juges, ils ne sont pas très sympas, en fait, sur les profils comme vous. Et en fait, la réponse, c'est, vous avez 40 ans, un bac plus 5, donc vous avez de quoi vous réinventer. Donc, ils donnent très peu, en fait, en pension. Elle me dit, si vous allez au jugement, on n'a pas été au jugement, parce qu'on a fait à l'amiable. Mais si vous allez au jugement devant un juge, vous aurez moins. Vous allez perdre. Enfin, vous aurez moins. Ils n'ont pas vraiment d'indulgence, parce qu'à ce côté, ça va, t'as 40 ans, t'as un bac plus 5, t'as largement le temps de te réinventer. Ça nécessite pas que tu sois entretenu pendant des années.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ? Tu penses que les femmes ont tout particulièrement besoin d'être accompagnées pour se réaliser. Est-ce que tu penses que ça vient aussi un petit peu du fait que les femmes, on les a moins élevées dans le fait de prendre sa place, que c'est plus difficile pour une femme de prendre sa place que pour un homme ? Est-ce que tu le constates toi dans ton métier ?

  • Speaker #0

    Oui, je le constate, oui. Encore ce matin, j'avais une cliente. Pareil, elle donne toute sa vie à ses enfants, son travail, et qui du coup se posent moins les questions pour elle. Oui, je pense qu'on n'a pas été éduqués à ça, c'est certain. déjà de base la société je sais pas si on est vachement éduqué à cette idée de trouve toi une vocation etc etc mais après le fait de prendre sa place entre femmes moi les chiffres que souvent je donne c'est que au moment du premier enfant t'as 80% des couples où c'est la femme qui va décrocher dans son temps après je pense que les femmes osent moins investir sur elles aussi ça ça se voit vachement dans les coachings c'est à dire que dans les les hommes vont plus facilement dans des gros jobs vont facilement se payer des coachs des coachings ils rentrent par le la casse pro en mode coaching de dirigeant, coaching à la performance, c'est toujours du perso cette histoire-là, mais en tout cas, ils acceptent de se faire coacher. Les femmes dépensent très peu d'argent dans le coaching, elles n'investissent pas beaucoup sur elles-mêmes, parce que tu penses que ça peut être une perte de temps, parce que tu penses que c'est de l'argent que tu prends au détriment de la famille, que tu aurais peut-être pu investir pour tes enfants, etc. Donc tu t'autorises moins, si c'est de l'argent perso que tu dois prendre, ce n'est pas remboursé. Il y a vachement... ces croyances-là, je trouve, derrière, que les femmes font moins. Et après, t'as quand même aussi ce que remontent aussi les études, c'est que t'as ce que je te disais un peu en intro, là, ces histoires de rôle modèle, en fait, si t'as pas l'habitude de voir des femmes qui prennent leur place, qui affirment leur place, qui te disent que c'est possible, enfin, qui te montrent un autre chemin, c'est un peu cette idée de tant que c'est pas possible, tu le fais pas, et une fois que tu vas voir des gens le faire, tu vas te dire que c'est possible et tu vas le faire. Et donc il y a aussi tout un rôle, je trouve, dans la société de... On ne met pas assez en avant des histoires de femmes qui réussissent ou qui se reconvertissent ou qui ne sont pas obligées de se sacrifier quand elles ont des enfants. Il y a plein d'histoires qu'on ne raconte pas et qui existent en vrai en plus. Et donc forcément, ça donne moins cette audace peut-être à d'autres femmes d'y aller parce que tu penses que ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, puis la société attend tellement des femmes dans tous les domaines et n'attend tellement rien des hommes en vrai, même si ça évolue un petit peu. Mais tu vois, par exemple, quand on prend l'exemple de la parentalité, il y a le fameux mum shaming, dad blessing. genre un père il va faire un truc complètement normal et anodin tout le monde va le congratuler parce que c'est un excellent papa alors que une mère c'est le minimum c'est normal qu'elle fasse ça Oui parce que nous on a été éduqués comme ça on a aussi beaucoup ces valeurs d'être éduqués à prendre le soin à être dans le care la

  • Speaker #0

    mère un peu sacrificielle aussi par rapport aux enfants et c'est presque même si ça change je trouve dans la société ou dans les générations d'avant C'est long de changer des générations et des façons de penser qu'on a là depuis hyper longtemps, qui font que naturellement, même si toi tu penses que t'es féministe, ou que t'as envie de voir les choses différemment, quand les choses arrivent, et je pense que les changements ils arrivent beaucoup quand on devient parent en fait, parce que jusqu'alors, quand on est étudiant, jeune, premier job, on n'est pas trop dans ces décalages, mais tu commences à avoir les décalages quand tu bosses, avec les décalages de salaire, et que là quand il y a la parentalité qui arrive, c'est là où je trouve qu'il y a un espèce de décrochage énorme. sur les rôles et les injonctions de chacun et la place de chacun. Là, il y a un décrochage, même si tu penses être moderne, si tu penses que ça va être égalitaire, en fait, ça ne l'est pas.

  • Speaker #1

    Non, ça ne l'est pas, mais ça ne l'est pas souvent aussi du fait, ce n'est même pas à l'échelle du couple, c'est à l'échelle de la société, de ce que les gens vont se mettre à attendre de toi ou à ne plus attendre de toi. Et à l'inverse, tu vois, par exemple, le nombre de personnes qui vont... arrêter de proposer un apéritif à une jeune maman de 18 à 20 heures parce qu'on va s'imaginer que de toute façon elle n'est pas disponible pendant ce créneau-là, alors que sur un jeune papa, personne ne va jamais le faire naturellement. Si lui souhaite être présent auprès de ses enfants, ça va plus être à lui de dire « je ne peux pas, je suis avec mes enfants, mais en tout cas, on considère que sa vie n'a pas changé » .

  • Speaker #0

    Carrément, oui, oui. Oui, j'imagine la difficulté maintenant. Ceux qui veulent changer, ils ont la difficulté de devoir s'imposer comme ça. et de subir le regard des autres. Mais c'est clair que c'est un énorme enjeu sociétal.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu rencontres beaucoup de femmes comme toi finalement ? Est-ce que tu coaches beaucoup de personnes qui ont ton profil ? C'est-à-dire qui sont dans un mariage, peut-être qui bainent un peu de l'aile, qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants et qui cherchent à se réinventer ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, bizarrement, celles qui viennent à moi... Il y a souvent des enjeux de frustration, globalement, dans ma vie. C'est-à-dire qu'elles arrivent avec des enjeux de frustration, de... Il me manque un peu de pétiment, il me manque un peu de joie, ou ça ronronne un peu, mais soit ça ronronne dans le couple, soit ça ronronne dans le pro, ça arrive quand même pas mal avec le pro aussi. C'est très lié, mais moi, ça pour le coup, je pense que c'est en résonance avec moi, à l'âge, c'est-à-dire qu'à quarantaine, en gros, espèce de crise de milieu de vie, tu vois, de se dire, ben j'arrive un peu à la moitié, ça fait peut-être à peu près 20 ans que je bosse, ou un peu moins, c'est sympa, mais en même temps, je m'éclate plus, et comment je peux réinventer ma deuxième moitié. Donc, ce n'est pas forcément des enjeux de couple. Mais après, quand tu creuses un peu, tu vois bien que potentiellement, il y a un couple qui ronronne, un job qui a toujours été le même. Les enfants, ça commence à rouler. Et du coup, là, tu te dis, je commence à me faire un peu chier dans ma vie. Comment je peux faire pour switcher le truc ? Donc, ça peut passer ou pas par une crise de couple, mais pas toujours et pas forcément.

  • Speaker #1

    Je remarque que les femmes, en général, n'ont pas confiance en elles. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus cette problématique chez les femmes que chez les hommes. J'imagine que toi, tu accompagnes beaucoup de femmes qui souhaitent gagner un petit peu en confiance. Qu'est-ce que tu penses qu'on pourrait mettre en place auprès des jeunes filles aujourd'hui pour qu'elles aient confiance plus tard en tant que femmes ?

  • Speaker #0

    J'essaie de me la poser moi-même parce que j'ai une fille et deux garçons et donc je suis hyper attentive là-dessus. Il y a la notion de confiance et la notion d'estime de soi qui est un peu différente, mais l'estime c'est la valeur que tu te donnes et la confiance c'est le fait que tu crois en ta capacité à y arriver. Et après je pense que ça passe déjà beaucoup par les parents, le regard que toi tu leur donnes sur si tu es capable, si tu peux y arriver. Les féliciter, les encourager. Je pense qu'il faut passer du temps. Mais garçons ou filles, d'ailleurs. Faire prendre conscience de leur zone de talent. Où est-ce qu'ils sont bons ? Est-ce qu'ils conscientisent eux-mêmes ? Ça, ce que je fais là, c'est une de mes compétences, c'est un de mes talents. Si je suis quelqu'un qui est à l'écoute, je suis quelqu'un qui est empathique, c'est sympa, tu as voulu aider ta copine. Donc, tu es quelqu'un qui prend soin des autres. Et même dans les matières en général. Déjà, leur faire conscientiser là où ils sont bons et là, ce qui fait leur unicité. Je pense que c'est déjà important, plutôt qu'un regard qui est tout le temps en train de dire « là, c'est pas assez, là, c'est pas assez, là, t'as pas eu bon, là, je sais pas quoi, là, je sais pas quoi » . Donc déjà, de féliciter et d'encourager, ça aide pour générer la confiance. Après, c'est important de leur montrer que toi, t'as confiance. Je pense que les enfants, pour moi, ils apprennent beaucoup par mimétisme en regardant. Donc t'as beau faire des grands discours, si derrière, t'agis différemment, l'impact est à peu près de zéro. Donc si tu veux prôner certaines valeurs, je pense qu'il faut que toi tu les incarnes aussi et que tu essaies de les vivre au maximum. Alors toi, moi qui n'ai pas confiance en moi et qui doute beaucoup, il le voit. C'est sûr qu'il le voit puisqu'il me voit dans des états par moments. Mais à chaque fois, j'essaie de me dépasser et de leur montrer que j'y arrive. Et donc j'espère que ça sème une graine dans leur cerveau à eux. Mais la confiance, ça se gagne avec l'action. La confiance, ça se gagne avec je fais, j'essaye, j'y arrive. Et donc je me dis je suis capable et puis je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus. Et donc, ça passe pour moi avec les enfants, avec la confiance et le fait de les laisser faire une forme d'autonomie aussi, tu vois, dans le... Parce que parfois, les parents, on a toujours tendance à vouloir anticiper, en fait, leurs besoins, soit anticiper les besoins, soit, tu sais, à prévenir, attention la marche, attention machin, attention le truc, pour pas qu'ils se fassent mal, pour pas qu'ils souffrent, parce que tu veux pas que tes enfants, ils souffrent. Mais sauf que si tu les laisses pas expérimenter la vie et les choses, bah, tu peux pas leur... En fait, en faisant à leur place, tu le... Quelque part, il y a un espèce de message de... Bah, comme tu vas... j'ai pas confiance en le fait que tu y arrives potentiellement ou je pense que tu vas te casser la gueule ou je pense que tu vas te faire mal donc je le fais à ta place. Donc je te sécurise.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de chercheurs qui sont en effet intéressés notamment aux jeux libres, au fait de ne pas faire de micromanagement, de les laisser le plus possible en autonomie bien entendu quand l'environnement est sécurisé on ne le dit pas avec une piscine. Je te laisse en autonomie, on verra. C'est Darwin. Mais je veux dire, quand on est dans un lieu kid-friendly et safe le plus possible, c'est vrai que c'est ça qui leur donne énormément confiance.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils expérimentent. Pour le coup, c'est ce qu'on voit vachement en psycho. Moi, c'est ce que je dis à mes clientes. Le premier levier pour monter ta boussole de confiance en toi, c'est le vivre. C'est l'expérientiel. C'est d'expérimenter quelque chose que tu vas réussir. C'est ça qui va te permettre de monter ton truc de « ah oui, je suis capable » . Ça, c'est vraiment le premier levier. Et le deuxième levier, c'est de voir des gens qui réussissent là où tu aimerais réussir. Tu te dis « si elle y arrive, je pourrais y arriver » . Donc après, tu as tous ces côtés, tu vois, que toi tu y arrives, qu'il y ait des rôles modèles, que tu les sortes un peu de ton cocon pour qu'ils voient d'autres choses. Mais d'abord, je pense qu'il faut qu'ils y vivent, en fait. Il faut qu'ils expériencent qui t'a raté.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu penses que tu aurais trouvé ta voie et que tu en serais là aujourd'hui si tu n'étais pas passé par la case divorce, par la case... Je mets ma carrière entre parenthèses pour élever mes enfants.

  • Speaker #0

    Enfant ? Ah non, je pense pas du tout. En plus, moi, je crois vachement, tu sais, rien n'arrive par hasard et on n'est pas là pour rien et c'est le fruit aussi de résultats. J'ai aussi été le chercher, tu vois, c'est-à-dire que j'ai pas attendu dans un canap pendant dix ans que d'un coup on me propose un job, que cette reconversion arrive. Même si j'aurais jamais dit, je pense que je peux être coach, j'ai toujours, je sais pas comment dire, moi je fais beaucoup de visualisation, je me suis toujours posé des questions, j'ai toujours semé des graines un peu, tu vois. pour essayer de démonter ce qui m'animait, en fait, d'être dans l'humain, l'accompagnement, mais sans mettre des... Je n'ai jamais eu le comment, mais j'ai toujours essayé de vibrer ce que je voulais ressentir, etc. Après, c'est clair que la transformation, le fait que ça arrivait vite, parce qu'avant Tour du Monde, je m'étais dit, je veux être dans l'accompagnement des femmes, etc. Mais tant que j'étais avec Thomas, ce qui m'a aidée là-dedans, en fait, c'est que ça m'a poussée à agir. Là où avant, je me serais peut-être dit, oui, non, puis si lui, il avait dit, bon, ça ne sert à rien, tu ne peux pas y arriver, j'aurais laissé tomber par contre, tu vois. Alors que là, je me suis retrouvée face à ce vide et finalement, ça a été un détonateur pour que ça accélère et que je me dise, bah là, vas-y en fait, t'as plus le choix en fait. T'as pas le choix. C'est là où ça m'a accéléré, c'est que j'étais solo. Et je me suis dit, là, faut y aller. Et pour le coup, je me suis appliqué ce que je dis aussi à mes clientes, c'est dans mon mindset, pour moi, ce vide, les pages blanches, c'est excitant. C'est-à-dire que je me suis dit, là, c'est génial, tu peux te réinventer, t'as 40 ans et tu peux écrire un nouveau chapitre de ta vie. Et donc ça, c'est carrément cool. Moi, je trouvais ça hyper enthousiasmant. à me dire, là ça y est, tu peux les réécrire et pour le coup, tu ne peux plus te cacher derrière c'est la cause de lui, la cause de machin, que je n'ai pas pu, machin. Parce que là, tu es la seule à prendre des décisions. Donc, tu peux prendre les décisions que tu veux. Donc, essaye, quoi. Essaye. Et tu verras bien. C'est ce que j'essaie de faire.

  • Speaker #1

    Génial. Je te remercie beaucoup de m'avoir raconté ton histoire. C'était passionnant. Merci de l'avoir partagé avec moi. Je te dis à très vite. Voilà, le moment est fini de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

Description

Marion a toujours été une femme indépendante et active.

Jeune, elle tombe follement amoureuse d’un homme avec qui elle construit une vie : un mariage, trois enfants, une famille unie.

Son mari gagne très bien sa vie, alors Marion met sa carrière entre parenthèses pour élever leurs enfants. La famille vit confortablement, voyage, ne manque de rien.


Et puis un jour, tout s’écroule : son mari demande le divorce.

C’est un séisme.

La première pensée de Marion : « Comment je vais faire ? »

Elle a 42 ans, trois enfants, plus de carrière et tout à réinventer.


Et elle va le faire.

Avec force, courage et brio.


Dans cet épisode, Marion raconte sa renaissance.

On parle de ce moment où l’on croit que tout est fini alors que tout peut (re)commencer.

Parce qu’il n’y a pas d’âge pour reprendre le pouvoir sur sa vie.

Parce que malgré ce que la société agiste voudrait nous faire croire, les femmes n’ont pas de date de péremption.


Aujourd’hui, Marion est coach de vie. Et elle aide d’autres femmes à retrouver confiance en elles. Comme elle l’a fait. Comme on peut toutes le faire.


Bonne écoute !


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Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent.

  • Speaker #1

    Bonjour Marion. Bonjour Pauline.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bien, très bien.

  • Speaker #0

    Je suis très contente qu'on se retrouve autour d'un petit café pour enregistrer un épisode ensemble. On va parler de ton parcours de vie que je trouve très inspirant puisque tu es aujourd'hui coach de vie. Mais c'est un virage que tu as pris de façon assez subie, puisque c'est un choix qui s'est imposé à toi au moment où ton mari a demandé le divorce. Avant ça, tu avais fait une pause dans ta carrière pour élever tes enfants, et donc tu t'es retrouvée à 41 ans à devoir te réinventer complètement. Et c'est aussi un épisode que je trouve passionnant pour montrer que nous les femmes, on n'a pas de date de péremption, il n'y a pas d'âge auquel on n'a plus le droit de se réinventer. toujours choisir de rebattre les cartes. Donc on va parler un petit peu de ta vie. Est-ce que tu peux me parler s'il te plaît de la Marion que tu étais ? La Marion jeune maman dans son mariage.

  • Speaker #1

    Avant ?

  • Speaker #0

    Avant voilà, la Marion d'avant.

  • Speaker #1

    Oui enfin avant, il y a encore un bout de moi là-dedans mais c'est vrai qu'avant finalement, enfin avant, quand j'ai été mariée pendant 20 ans et je pense qu'il y a une partie de ma vie, en tout cas la partie où j'étais plutôt en pause job et autres, je crois que j'étais un peu... J'étais un peu comme une géo du Club Med, parfois, dans la façon dont je pourrais me décrire. J'étais celle qui animait la famille, qui driveait notre vie familiale, notre vie de couple. Toi, forcément, je gérais les enfants. J'étais hyper contente de pouvoir gérer leur vie sociale, d'inviter plein de copains, plein de trucs. J'ai toujours beaucoup dépanné les copines, toutes les mamans qui travaillaient, en me disant « moi j'ai le temps, donc j'invite, je dépanne » . J'organisais nos vacances, j'organisais nos week-ends, j'organisais les dîners. Je pilotais un peu comme une chef de projet, parce que ça, j'aime bien le faire de base. Notre vie de famille, c'était assez chouette parce qu'on pouvait s'amuser en plus. Donc, j'étais plutôt assez tournée vers les autres en train de faire ça. Et après, j'ai quand même toujours eu besoin de vibrer un peu, d'être animée par des sujets, par des projets. Et je ne me voyais pas juste être mère au foyer. Aucune offense. En tout cas, je ne trouvais pas de... de plaisir ni à être retenue en une maison, ni à cuisiner et autres, c'est pas des choses dans lesquelles je m'amuse. Une fois que j'avais fait un peu tout ce dont je te parlais avant, j'avais quand même besoin d'avoir mon cœur qui bat sur des sujets, ça je l'ai toujours eu. Du coup, je me suis pas mal mise dans le bénévolat par exemple. J'ai fait du bénévolat, pas mal orientée autour des femmes, dans des assos qui accompagnaient des femmes, parce que j'avais besoin de me sentir utile à un moment donné. Ça, ça faisait aussi vachement partie de mes occupations. Il me fallait des projets, il me fallait du bénévolat c'est comme ça aussi que j'ai lancé une asso moi j'avais besoin d'être dans des projets en fait ok

  • Speaker #0

    Et dans ton mariage, comment tu te sentais ?

  • Speaker #1

    Dans mon mariage, je me sentais, au début, bien. Je me suis mariée, pour le coup, par amour. J'y croyais, en tout cas, quand on s'est mariées. On s'est mariées, on avait 27 ans. Donc j'y croyais, au début, c'était chouette, parce qu'on était au début de notre vie. T'es au début de ta vie professionnelle, au début de ta vie de couple. Et c'est cette période assez excitante. On a plein de projets, on a envie de faire plein de choses. Thomas avait un bon job, donc on avait des moyens qui étaient sympas. Donc on était en construction et on était très animés par plein de projets. De maisons, d'enfants, de voyages, de machins, de trucs. Et à un moment donné, il y avait un espèce de... Tout ça, ça s'est ralenti. Déjà, on avait la maison, les enfants. On avait fait les trucs. Et j'ai commencé à me sentir frustrée. Et je ne savais pas très bien d'où ça venait. Parce que tu as un peu ce complexe de se dire, tu as tout pour être heureuse. C'est parce que j'avais un contexte de vie qui était quand même sympa. Et pour autant, je n'étais pas vraiment heureuse. je me sentais pas assez aimé ou assez porté par l'amour en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que t'étais un petit peu, je mets des gros guillemets quand je dis ça et je le dis parce que quand on nous écoute on le verra pas, est-ce que t'étais un petit peu tombée dans le piège de comme il me fait le cadeau que je ne travaille pas pour passer du temps avec mes enfants, je prends toute la charge mentale pour moi et donc au bout d'un moment tu lui en voulais un petit peu parce qu'en fait ça devient plus très égalitaire.

  • Speaker #1

    Il pouvait y avoir un peu de ça, je sais pas si j'en voulais à lui. Pour le coup, la décision d'arrêter de travailler, elle est venue de ma part. C'est moi, à un moment donné, qui me suis dit, je ne me vois pas continuer là-dedans. Je ne sais pas quoi faire, mais je ne me vois pas continuer là-dedans. Donc, je prends la décision d'arrêter. Ce n'était pas une décision sur laquelle il m'a poussé à prendre lui et qui le satisfaisait. D'ailleurs, il m'a toujours dit, ce n'est sûrement pas une bonne idée parce que tu vas me tomber dessus, du coup. Il n'était pas pour à la base. En tout cas, ce n'était pas genre ça m'arrangerait pour gérer ma carrière. Après, le fait est qu'une fois que ça s'est fait, c'est sûr que c'était hyper arrangeant puisque tu deviens celle qui gère tout. Et lui, il a pu vachement tracer sa carrière, il était entrepreneur et tout. Donc, pour le coup, ça a servi. Mais j'ai trouvé aussi un intérêt. Mais je pense qu'en effet, à un moment donné, quand ça va moins bien, tu deviens dépendant financièrement aussi. Donc, tu as la dépendance affective qui commence à se mettre et tu as la dépendance financière qui commence à s'installer. Pourquoi c'est dépendance affective ? Dépendance affective, parce que moi, je pense que... Enfin, peut-être comme plein de gens, mais... J'ai besoin de me sentir aimée. C'était mon mari, donc c'était la personne sur qui je comptais le plus et de qui j'attendais vachement d'amour, je pense, ou de soutien. Ce regard sur t'es une personne qui a de la valeur, je t'aime comme tu es, etc. que j'ai eu au début, que j'ai un peu moins eu à la fin. Et puis, ça a installé la dépendance financière et celle-là, elle est un peu perverse parce que au début, tu te dis que ça va aller, que ça va se gérer, que c'est pas un problème et ça n'a pas été un problème au début. Mais mine de rien, au fur et à mesure, je me rends compte que ça crée un déséquilibre, même si tu es à l'aise sur le sujet. Il devient quand même le payeur, en permanence. Son rôle était de payer les trucs. Celui qui générait l'argent et moi, celle qui dépensait l'argent. Il y a ce genre de choses qui se met en place, qui n'est pas très sain dans un couple. Et quand tu commences à sentir un peu des frustrations, moi je pense qu'il y en a un de moi, peut-être que lui en avait un peu, mais moi je ne me sentais pas complètement épanouie. Et en même temps, je pense qu'inconsciemment, tu te sens coincée. À un moment donné, j'arrivais à un stade où même si je sentais que j'étais un peu frustrée et que je voulais d'autres trucs, inconsciemment, je m'interdisais de penser à une sortie parce que je me disais que tu ne vas pas y arriver. En fait, tu ne vas pas te réinventer à 40 piges, tu ne vas pas retrouver un job. En plus, tu n'as pas d'argent. Ça n'est pas possible, en fait. Je l'avais dans ma tête tout en me disant, ça n'est pas possible, donc tu t'interdisais de le voir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que ça venait aussi de la société qui nous martèle depuis toujours ? Parce que tu vois, un homme qui se lancerait dans un nouveau business à 40 ans, personne ne lui a jamais dit qu'il ne pourrait pas. Donc je ne pense pas du tout qu'un homme se dirait que ce n'est pas possible de se réinventer, quel que soit son âge. Oui,

  • Speaker #1

    carrément.

  • Speaker #0

    Alors que nous, c'est vrai quand même que même dans tous les corps de métier, je pense notamment au métier artistique. On va beaucoup te dire que passer un certain âge, malheureusement, ça a laissé passer ta chance. Est-ce que tu penses que ça venait un petit peu finalement du patriarcat, le fait que tu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est sûr qu'il y a un peu de ça. Déjà moi, j'avais une formation de métier de la com et tout, donc je me disais bon, dans la com, à 40 pistes, un peu has-been, est-ce qu'il faut que je retourne là-dedans ? Et puis j'avais plus envie de retourner là-dedans. Il y avait vraiment cette idée de, est-ce que tu peux redémarrer à zéro un métier à 40 ans ? Ça me paraissait pas possible, dur. alors de par moi mon histoire, vous n'avez pas très confiance en moi aussi parce qu'en même temps t'as pas beaucoup d'en effet d'histoires comme ça autour de toi de gens qui l'ont fait donc quand t'as pas de rôle modèle auquel t'es rattaché bah tu te dis que c'est pas possible alors qu'en effet t'as pas mal d'histoires d'entrepreneurs de gens qui se relancent mais pour moi t'as moins d'histoires d'hommes j'ai l'impression que t'as moins d'histoires d'hommes qui se seraient genre mis en pause et qui redémarrent à 40 piges t'as des histoires en effet de gens qui se réinventent dans leur parcours mais y'a pas eu d'arrêt moi je pense que ce qui me faisait flipper c'était de me dire moi j'ai eu un arrêt et donc ça c'est J'ai perdu de la valeur en m'arrêtant. Et je n'avais pas autour de moi non plus de rôle modèle ou de choses, de femmes qui, pour autant, ont redémarré après. J'ai vu des femmes qui ont bossé et qui ont arrêté de travailler pour les enfants. Et puis, fin d'histoire. Donc, je me disais fin d'histoire.

  • Speaker #0

    Et ce qui est dommage aussi, je trouve, pour le coup, à l'échelle de la société, c'est que quand on s'occupe d'enfants en bas âge, on développe des compétences assez incroyables.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Des compétences insoupçonnées. qui mériterait d'être valorisé aussi dans le milieu du travail, je trouve. Parce que c'est tout le travail gratuit qui est effectué par les femmes, gratuit et invisible, qui en fait nous aiderait énormément s'il était valorisé.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est carrément. Et tu développes plein de... Enfin, tu développes des compétences de gestion de plein de sujets. Je pense que tu développes... En tout cas, tu te confrontes à comment tu gères... Les enfants, comment tu gères des êtres humains, comment tu gères les émotions. Je pense que ça développe pas mal de ce qu'on appelle les soft skills maintenant, que je vois du moins dans le coaching. La parentalité, ça développe pas mal, pour moi, d'outils là-dessus. Et moi, je vois bien que c'est aussi moi ce qui m'a embrayée dans ma nouvelle vie derrière. C'est en devenant maman, en fait, que je me suis dit, j'ai été confrontée à ces petits êtres, toi et mon aîné, de me dire finalement, ils sont complètement dépendants de nous. En fait, tu fais ce que tu veux, quelque part, finalement, tu peux faire ce que tu veux. Tu peux les maltraiter, pas les maltraiter, les façonner. Ils sont là, ils attendent que tu leur dises ce qu'il faut faire. Et toi, tu es là, tu ne comprends pas tout ce qu'ils veulent. Ils ont leurs émotions et autres. Et en fait, comme moi, je n'avais pas de référentiel, en tout cas, je n'avais pas envie de m'appuyer sur le référentiel que j'avais eu, mais je n'en avais pas des masses. Je me suis dit, il faut que je me documente, en fait. Et donc, c'est à partir de là aussi, tu vois, que moi, j'ai commencé à lire plein de sujets de la psychologie de l'enfant. Gestion des émotions, ces enfants qui ne dorment pas, pourquoi... J'ai lu pas mal de bouquins et ça m'a mis un pied dans l'intelligence émotionnelle, la psychologie, comprendre que... T'es le fruit de ton enfance, de ton éducation, de ton rapport à ton papa, à ta maman, comment on te regarde, machin. De le lire pour mes propres enfants, moi ça m'a aidée et ça m'a plongée dans ma propre introspection en plus à partir de là. Et c'est ça aussi qui m'a fait basculer moi dans la passion pour l'humain, comprendre comment fonctionne l'humain, etc. Et grâce finalement à la maternité, tu vois.

  • Speaker #0

    Et à quel moment ton couple commence à vraiment s'effriter ?

  • Speaker #1

    Avec le recul, t'arrives à peu près maintenant à te dire, c'est vrai que déjà là, on était déjà plus au top, au top. en fait nous on n'a jamais Il n'y a pas eu un coup d'arrêt avec le divorce. Sinon, on a été ensemble pendant pas mal de temps. Et tu arrives peut-être à des périodes où c'est un peu moins bien qu'avant. Mais en même temps, tu te dis qu'on est ensemble depuis longtemps, c'est peut-être normal. Mais on est toujours restés en bonne entente. On avait toujours une vie de couple, de partage. On sortait, on s'amusait. On n'était pas chacun de son côté, ni chambre à part. On n'est pas arrivés dans ce genre de schéma. Donc ce n'était pas si évident que ça, que ça n'allait pas bien. Mais ce qui a quand même mis en exergue des difficultés, c'est quand on est parti autour du monde, bizarrement. Enfin, bizarrement, c'est logique maintenant, mais avec le recul. Mais on a voyagé pendant un an autour du monde en famille, pendant le Covid, 2020-2021. Et on s'est retrouvés à 5 tout le temps, H24. Déjà le Covid, quand on est enfermé, là je me souviens plus non, mais quand on s'est retrouvés enfermés, le Covid ça avait été un peu dur. Et là on s'est retrouvés un an à tous les 5, et nous on n'avait pas du tout construit notre vie de famille comme ça, parce que Thomas il bossait beaucoup, et moi je gérais la famille en fait, c'était mon territoire. Et on se voyait, on avait chacun, on a toujours été assez indépendants, on avait nos soirées, nos machins. Et là on s'est retrouvés l'un sur les autres. Donc ça a mis en exergue pas mal de tensions, et après ce qui a vraiment créé des tensions entre nous, En fait, c'est les enfants. c'est l'éducation des enfants lui il avait pas mal de tensions avec notre fils aîné sur lesquelles moi j'intervenais en fait je te dis pas que j'avais raison mais j'étais pas d'accord avec sa façon de faire donc j'intervenais, ça créait pas mal de tensions et bref toute cette année de voyage elle a quand même été un peu difficile là où en fait c'était censé être tu vois tu vis des moments dingues tu t'émerveilles sur des paysages de ouf et nous on était quand même en fait je voyais bien on était pas là à vivre des moments forts entre nous nous à deux et même la famille du coup parce que ça impacte vachement ta famille Beaucoup de tensions. Et donc, quand on est rentré, en fait, de tour du monde, moi, je lui ai dit, je veux pas continuer cette vie-là, où, en fait, il y a tout le temps des cris, où c'est tout le temps, on n'est jamais d'accord. Enfin, il faut qu'on fasse une thérapie, parce que, moi, je veux que ça change, en fait. Mais jamais, à ce moment-là, je me suis dit, on va divorcer. Je me suis dit, on va aller voir une psy, et la psy, elle va lui faire comprendre que je suis quelqu'un de bien, et qu'il va changer, et qu'il doit m'aimer. Je pense que c'était dans ce sens-là. Et donc on a fait une thérapie de couple pendant 9 mois Et en fait lui a rencontré quelqu'un À partir de là, il n'y a pas eu vraiment de... On a fait la thérapie, on s'est investi un peu tous les deux. On a compris des trucs. Et après, il est tombé amoureux. Et donc, en une fraction de seconde, le truc, il était fini. À partir de là, ça s'est terminé.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ? Parce que j'imagine que quand on s'est investi dans l'éducation de ses enfants et dans sa famille, et que du coup, quand le couple s'arrête, tu te retrouves sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, sans rien.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je me suis dit, waouh ! J'ai eu très très très très peur le jour de l'annonce, je m'en souviens encore, j'ai eu peur en fait, je pense que vraiment ce qui m'a fait le... J'ai vu comme un vide, tu sais, qui s'est ouvert sous mes pieds quoi, et je me suis dit, putain, qu'est-ce que je vais devenir en fait ? Et est-ce que je vais y arriver ? Ça c'est les premières peurs, tu vois, mais qu'est-ce que je vais devenir ? Et est-ce que je vais m'en sortir ? Plutôt comment d'ailleurs, je vais m'en sortir ? Après t'as forcément une énorme tristesse, bon trahison, machin et tout, mais c'était même pas le... Il y a quand même une grande tristesse. Et après seulement, tu vois, ces questionnements de... C'était pas la vie de famille que j'ai voulu. On a foiré notre famille, en fait. Un peu sentiment d'échec de dire que c'était pas le projet de base. Mais lui comme moi, pour le coup, on se l'est dit. C'était pas le projet de base. On aurait voulu vivre avec nos enfants, partager ses moments. En plus, le divorce arrive à un moment donné où nos enfants étaient un peu grands. On était sortis des trucs de bébés. La dernière avait 4 ans. Ils avaient entre 4 et 10. J'avais l'impression qu'on rentrait dans une nouvelle étape où enfin, on allait faire des trucs sympas avec nos enfants. Ils sont plus grands, tu peux faire du sport. Il y a plein de choses que tu ne fais pas tant qu'ils sont bébés et que tu es un peu freiné avec le rythme. et là tout ça s'écroule en fait tu te dis non ça n'arrivera jamais en fait ce que j'avais fantasmé en tout cas des moments avec des enfants grands la vie de famille d'après les petits copains voyager sortir de la maison sans un sac moi j'avais imaginé des grandes tablées avec mes enfants, leurs copains, leurs petits copains nous les parents qui sont là et puis les enfants qui grandissent etc. Bon bah tout ça d'un coup l'image elle se casse la gueule en fait

  • Speaker #0

    Tu dois faire le deuil de ta vision de la famille.

  • Speaker #1

    De la famille, oui. Réunis, heureux, heureux d'être ensemble. J'avais vraiment cette envie de se dire, la famille c'est un lieu de ressources. Et donc je voulais que les enfants aient toujours envie de revenir à la source. Et soient heureux de revenir voir leurs parents. Bon bah dans ça, ça s'écroule en fait. Ça, ça m'a rendu triste pour le coup. De me dire, ça on l'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Au niveau de la garde des enfants, est-ce que vous êtes en garde alternée ou est-ce que vous êtes en garde alternée ?

  • Speaker #1

    Et ça par contre, paradoxalement, je te dis, moi j'avais ce rêve de famille. Par contre, j'ai une très forte valeur liberté. C'est très important pour moi, ma liberté. Et ça, dès le début, j'ai dit, moi c'est garde alternée directe. Il était hors de question que je me récupère la garde à l'ancienne, qui est aussi très patriarcale je trouve, où tu gardes les enfants, et tu regardes du temps, et les papas, les oncles, le mercredi, et un week-end sur deux. Parce que là, tu perds vachement de ta liberté et de ta capacité, justement, de te réinventer en tant que femme, etc. Donc, tout de suite, moi, j'ai dit garde alternée. Mais là-dessus, on était d'accord.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que pour toi, ça a dû être quand même, malgré tout, un choc, même si tu avais envie de cette liberté. Mais comme c'était, comme tu le disais juste avant, ton terrain, ton domaine d'expertise, tes enfants, que vous semblez avoir des visions différentes, parfois, de l'éducation, ça demande, j'imagine, un immense lâcher prise.

  • Speaker #1

    Alors... pas tant que ça, finalement, tu vois, c'est assez marrant. Au fond, moi, j'ai quand même toujours voulu cette liberté. Donc, moi, j'adore mes enfants. Et m'en occuper, etc. Pour autant, j'ai toujours eu besoin, tu vois, de sortir, de les laisser. Je suis toujours partie une semaine sans eux. Enfin, ça n'a jamais été difficile. J'avais besoin de mes moments de liberté. Donc, la garde alternée, je trouve plutôt ça assez chouette, en fait, tu vois. vraiment. Je me suis dit, j'ai eu comme un énorme bol d'air. Et après, c'est aussi parce que c'est mon mindset, je choisis de le voir comme ça. Soit tu choisis de le voir, au début ça te rend triste de te dire, donc en fait je passe à côté de la moitié de leur vie, mais bon, si tu décides de le voir comme ça, à partir de là, c'est fini, tu vois, tu passes ton temps à pleurer. Et donc moi j'ai essayé de me dire, l'avantage c'est que j'ai tout d'un coup s'ouvre devant moi, une espèce d'opportunité d'avoir du temps pour moi, de faire plein d'autres choses, une liberté de temps, que j'avais perdu maintenant depuis... dix ans, de spontanéité, d'improvisation, de pas d'horaire, etc. que j'avais plus depuis que je m'occupais à fond des enfants. Donc j'ai assez vite vu ça comme quelque chose de cool et qui m'a amené de la joie pour le coup. Donc ça n'a pas été si dur. Après, il te manque au début quand tu les ramènes. Oui, il te manque, tu vois. Mais moi, comme j'ai plein de passions, plein de sujets, plein de trucs, je ne me suis pas retrouvée chez moi toute seule à me dire bon, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Mais concrètement, du coup, l'urgence financière s'est rapidement faite ressentir parce que ce qu'il faut préciser aussi, c'est que quand on est en garde alternée, il n'y a pas d'aide du coup à la séparation.

  • Speaker #1

    Moi j'en ai un. Il n'y a pas d'aide si les rapports étaient égaux. Parce que tu es censé avoir mouette-mouette. Ce qui n'était pas notre cas, moi j'avais arrêté de bosser. Et donc forcément tu as cette espèce de ce qu'on appelle le décalage de niveau de vie en tout cas. Donc tu peux avoir une pension alimentaire, même si tu es en garde alternée. Pour compenser le fait que même quand ils vont chez l'autre parent, dans l'occurrence chez la maman, pour me permettre de maintenir... maintenir un certain niveau de vie, pour l'alimentaire et les fringues. Donc ça, c'est la partie enfant. Et après, en plus, moi, du coup, du fait de perte aussi de niveau de vie, j'ai une pension compensatoire. Ça, c'est lié à toi.

  • Speaker #0

    Mais du coup, est-ce qu'elle te permettait de ne pas travailler ?

  • Speaker #1

    Elle me permettait de ne pas travailler. On l'a dealé comme ça. Parce que pareil, moi, j'ai un énorme besoin de sécurité. Donc au début, j'ai complètement craqué en me disant, je ne vais pas y arriver. Donc on a dealé le truc pour que je puisse vivre dessus pendant deux ans. un peu comme un chômage, tu vois.

  • Speaker #0

    Sans pression.

  • Speaker #1

    Sans pression de me dire, ok, pendant deux ans, je ne peux vivre que de ça. Donc, pas de panique. En gros, je l'ai sur cinq ans. Les deux premières années, je ne peux vivre que de ça. Les trois dernières années, je vais avoir commencé à compléter. Donc, il y avait cette idée de tu as deux ans pour tranquille. Et après, l'idée, c'est d'avoir trouvé une activité ou générer une activité qui commence à augmenter pendant que moi, la pension baisse. Et au bout de cinq ans, plus rien. Ok.

  • Speaker #0

    et à quel moment t'es venue l'idée d'accompagner les femmes et de devenir coach de vie.

  • Speaker #1

    L'idée, elle est un peu venue à moi. Il y a eu comme un cadeau de la vie. Ce qui fait que j'ai basculé dans le vouloir prendre soin des femmes, la première chose, c'est parce qu'il y a sept ans, j'ai monté une asso. Quand je ne bossais pas, je te disais que je ne voulais pas avoir plein de projets. J'ai monté une asso qui s'appelle le Curiosity Club. J'ai monté une antenne lilloise de cette asso. On organise des événements, des talks inspirants par des femmes, pour des femmes. Donc ça, c'est la première chose, ça m'a mis un pied dans la sororité, je dirais. Et les femmes à qui on donne la parole, c'est que des femmes qui se sont réalisées. C'est que des femmes qui ont des carrières, des projets, des passions. Et donc j'ai vu toutes ces histoires de nanas qui témoignaient comment elles ont fait, souvent à base d'audace, de « à un moment donné j'y suis allée, j'ai réalisé mes rêves, je suis passionnée, etc. » Et ça je me suis dit « c'est génial, c'est possible, quelque part, ces histoires de nanas qui se réalisent. » Le côté réalisation, trouver pourquoi t'es là. C'est pas quelque chose que j'avais, moi, pas éduqué à ça, en fait. Je me posais pas ces questions de quel est le sens de la vie, pourquoi je suis là, qu'est-ce que j'ai envie d'avoir comme impact, etc. Donc ça, ça a commencé à m'impier dans cette question-là, cette notion de réalisation de soi. Et puis, j'étais hyper touchée par les femmes, les histoires de femmes, à quel point on peut être vulnérable et à la fois être forte, etc. Donc ça m'a donné envie de m'investir principalement auprès des femmes, parce que j'ai eu une résonance. Et après, pendant le tour du monde, même pendant le Covid, j'ai commencé à explorer l'idée de, tiens, est-ce que j'aimerais pas être psy ? Ou en tout cas, dans l'accompagnement humain, ça commence à trotter dans ma tête, ces sujets-là, de faire ça. Et puis, quand on est rentré de tour du monde, donc là, je m'étais dit, ça y est, moi, ça y est, mes enfants, ils sont grands, machin, c'est fini. Enfin, grands, entendons-nous bien, mais moins besoin de moi. J'ai envie de relancer ma carrière professionnelle, mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Je ne sais pas trop quoi faire. J'avais écrit un espèce de manifeste pendant le tour du monde. Une journée, je m'étais posée, je m'étais dit, tiens, qu'est-ce que je pourrais faire ? Et la mission que j'avais écrite, c'était permettre aux femmes de porter leur voix et de trouver leur place. Donc ça, c'était mon why un peu, tu vois. Et après, comment je peux le faire ? Je me suis dit, à terme, j'aimerais organiser des espèces de programmes, de parcours où j'embarque des nanas et tout. Mais bon, premier petit pas, ça pourrait être de faire des cercles de paroles. Donc en rentrant autour du monde, j'ai fait des cercles de paroles. C'est facilement actionnable. Et puis en parallèle, j'ai écrit une idée d'un parcours, d'un programme, tu vois. Et je l'ai envoyé à des gens qui m'avaient coaché quelques années auparavant. J'avais fait un coaching avec eux. Et je leur ai dit, tiens, vous pensez quoi de mon truc ? Est-ce que ça paraît entendable ? Bref, vous en pensez quoi ? Et ils m'ont rappelé, en fait, pour me dire, eux, c'est un cabinet de coaching. Ils accompagnaient beaucoup des entrepreneurs, des hommes assez masculins, avec de la psychologie positive et de la performance. Et donc, ils m'appellent en me disant, tiens, est-ce que tu n'aurais pas envie de monter une version de notre programme dédiée aux femmes ? Tu ferais notre parcours, mais que pour les femmes. Tu écris le projet, tu le montes, tu le vends, tu l'animes, tu fais le truc. Là je me suis dit, toi c'est incroyable ! Parce que moi, je pensais faire un petit truc à base de cercle de parole et de yoga, ce que j'avais en compétences, en stock. Et là, on me propose un projet qui est déjà beaucoup plus gros que ce que je voudrais faire, sans besoin d'être formée, en fait. Je n'ai pas besoin d'aller faire une école de psycho. Donc, tu vois ça, gros cadeau de la vie. Donc ça, ça m'est tombé dessus en mai, en fait. Et je me suis dit, go, on y va, on y va tranquillou, tu vois. Et septembre, divorce. Et donc là, je me suis dit, on n'y va pas tranquillou. Du coup, il va falloir que ce truc, ça devienne un vrai projet et un vrai métier et que tu t'y mettes à fond. Finalement, c'est arrivé à moi.

  • Speaker #0

    Comme si le destin...

  • Speaker #1

    Dans la pression, tu vois, le destin m'avait fait ce cadeau. Et au fond de moi, je me demande parfois si ça n'a pas aidé Thomas à se dire « Bon, ça y est, elle est remise sur des débuts de rail, je peux la lâcher. » Je pense que lui, il avait aussi une forme de loyauté de « je ne peux pas la lâcher parce qu'elle dépend de moi. » Enfin, je ne sais pas, dans les trucs, tu vois, moi, ça, ça m'est tombé dessus en mai. En juin, lui, il rencontre quelqu'un. Bon, le truc, il s'est enchaîné. Oui,

  • Speaker #0

    peut-être que son inconscient...

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, il s'est peut-être libéré aussi de se dire...

  • Speaker #0

    Oui, si tu dis qu'en plus, ça faisait plusieurs années que le couple n'était pas ce qu'il était au départ,

  • Speaker #1

    peut-être que ça a joué, tu vois. Et donc je me suis mise dans ce projet-là, et donc je me suis formée avec eux, avec le cabinet. J'ai lancé ce parcours dédié aux femmes, c'était génial, j'ai fait ça pendant un an et demi. Et le problème c'est que je ne matchais pas avec eux par contre. Humainement je ne m'y retrouvais pas, mais plutôt avec les deux fondateurs, ça n'allait pas, du coup je ne me sentais pas bien dans cette aventure. Et ce n'était pas mon projet de base, pour le coup je ne participais pas dans un truc pour me sentir mal, et en tout cas ce n'était pas aligné avec mes valeurs. et en fait dans ce cas là moi j'arrive pas parce que je repars dans des insomnies dès que ça n'est pas aligné de toute façon mon corps y parle et donc c'est un peu la cata donc j'ai arrêté de bosser avec eux en me disant j'ai encore un peu de mes pensions un peu de temps pas tant que ça donc perds pas encore trop de temps à continuer un truc où tu vois que t'es mal donc j'ai arrêté je me suis retrouvée à mon compte et finalement des femmes sont venues à moi est-ce que tu fais encore quelque chose est-ce que tu proposes des trucs et c'est comme ça que j'ai créé mon propre programme il y a eu une demande donc j'ai écrit mon propre programme que j'ai revu un peu que j'ai appelé Envie Merci. Et ça, ça fait un an et demi maintenant. Et en parallèle de ça, j'ai quand même passé le diplôme de coaching parce que je me suis dit, tu vois, en France, enfin je l'avais anticipé ça, je me suis dit, j'ai eu vachement de chance de démarrer un peu un nouveau métier from scratch formé en interne, tu vois. Donc ça, ça marche tant que j'étais dans le cabinet, mais si je sors de là, et je savais que j'allais sortir de là parce que j'étais mal, j'ai pas vraiment de diplôme. Et en France, mine de rien, c'est quand même pas les Etats-Unis. si t'as pas les diplômes et les machins bon t'es toujours un peu retoqué tu vois surtout dans l'accompagnement

  • Speaker #0

    Oui, surtout dans l'accompagnement, c'est ce que j'allais dire, parce que si tu as quelqu'un, par exemple, qui a besoin de comprendre des choses sur lui, c'est vrai que tu fais toujours plus confiance à quelqu'un qui a un bagage pour pouvoir identifier les bonnes problématiques.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et entre 60 ans, tu vois. Du coup, je me suis inscrite à une école de coaching en me disant le diplôme le plus, pas facile, mais le plus rapide à passer. VS repartir pour faire de la psycho, parce que là, t'as pour 5 ans d'études, psychologue, tu vois. Je vais faire coaching. Ça, ça dure 9 mois. Je peux le faire. L'argent que j'ai gagné en travaillant 18 mois, c'était pareil. Je me suis autofinancée le coaching, donc c'est quand même plus de 6 000 euros. Moi qui avais des enjeux sur le financier, je me suis dit, mais en même temps, je me suis dit, il faut miser sur toi de toute façon. Tu es ta seule ressource, donc si toi tu ne le fais pas, personne ne le fera. Donc c'est tout ce que j'ai gagné, je l'ai réinvesti là-dedans, parce que je pouvais encore vivre un peu de ma pension. Je me suis dit, allez, prends le pari. Je me suis payée cette école de coaching, et puis en parallèle, j'ai lancé mon truc. en fait et c'est ce que je fais toujours aujourd'hui c'est à dire que tu vois j'ai lancé mon programme Tout en passant mon diplôme que j'ai eu depuis entre deux. Et là, je continue cette histoire-là. Trop bien.

  • Speaker #0

    Et tu te sens parfaitement alignée du coup avec ta nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Oui, je me sens carrément alignée parce que... Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire ça, en fait. Tu vois, ce ne sont pas des trucs que tu arrives à imaginer, de te dire, je n'avais pas prévu d'être là où je suis aujourd'hui. Et en même temps, je me dis, c'est tellement ce que j'aurais voulu faire. Enfin, c'est tellement bien. Donc là-dessus, j'ai vachement de gratitude de me dire finalement... Et ça, tu vois, je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été en danger, entre guillemets. Je l'ai fait parce que je n'avais pas le choix. Je pense qu'il y a pas mal de trucs que j'ai fait parce que j'avais pas le choix ou parce que j'étais la seule à prendre la décision aussi quelque part de dire bon tant pis, vas-y.

  • Speaker #0

    Vas-y, fais-le, vas-y, réinvestis tes sous dans une énième formation. Je sais que mon ex-mari m'aurait dit, t'es encore en train de te payer une formation, mais pourquoi faire, etc. Tu vois, d'ailleurs, il me l'avait dit. Et donc, sûrement que je ne l'aurais pas fait si j'avais été avec lui. Je ne l'aurais pas fait parce qu'il y avait moins la nécessité financière.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu te retrouves toujours un petit peu à justifier tes dépenses. Tu as l'impression que ce n'est pas ton argent, alors qu'en fait, finalement, c'est un petit peu ton argent. Parce que tout le travail que tu effectues pour la famille, il nécessite une rémunération à un point donné. et élu. permet lui de monter des échelons qu'il n'aurait pas forcément pu monter si tu n'étais pas derrière à assurer la vie de famille.

  • Speaker #0

    C'est moins mon cas parce que je suis quand même sur un mec qui était bien, mais il y a des conseils à donner. Ça, c'est vrai et ça, tout le monde le croit et tout le monde se le dit, sauf que quand tu arrives dans les négo de divorce et que tu dis, attends, rappelle-toi que ça a de la valeur ce que j'ai fait, tu ne tombes pas toujours sur quelqu'un qui met de la valeur à ce que tu as fait.

  • Speaker #1

    Surtout que, je vais en parler il n'y a pas longtemps dans un épisode, ce n'est pas encore reconnu par les professionnels du droit. Donc, ce n'est jamais vraiment valorisé quand tu arrives dans le bureau d'un notaire ou d'un avocat.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et moi, tu vois ce que m'avait dit mon avocate, je l'ai trouvé un peu violent, mais bon, c'est sûrement vrai. Quand on parlait justement des compensatoires et tout, parce que fut un temps, les femmes, elles avaient la pension à vie, tu vois. Bon, je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais il y avait cette histoire de pension à vie quand t'avais arrêté de bosser Et là, elle me dit, vous, devant un juge, les juges, ils ne sont pas très sympas, en fait, sur les profils comme vous. Et en fait, la réponse, c'est, vous avez 40 ans, un bac plus 5, donc vous avez de quoi vous réinventer. Donc, ils donnent très peu, en fait, en pension. Elle me dit, si vous allez au jugement, on n'a pas été au jugement, parce qu'on a fait à l'amiable. Mais si vous allez au jugement devant un juge, vous aurez moins. Vous allez perdre. Enfin, vous aurez moins. Ils n'ont pas vraiment d'indulgence, parce qu'à ce côté, ça va, t'as 40 ans, t'as un bac plus 5, t'as largement le temps de te réinventer. Ça nécessite pas que tu sois entretenu pendant des années.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ? Tu penses que les femmes ont tout particulièrement besoin d'être accompagnées pour se réaliser. Est-ce que tu penses que ça vient aussi un petit peu du fait que les femmes, on les a moins élevées dans le fait de prendre sa place, que c'est plus difficile pour une femme de prendre sa place que pour un homme ? Est-ce que tu le constates toi dans ton métier ?

  • Speaker #0

    Oui, je le constate, oui. Encore ce matin, j'avais une cliente. Pareil, elle donne toute sa vie à ses enfants, son travail, et qui du coup se posent moins les questions pour elle. Oui, je pense qu'on n'a pas été éduqués à ça, c'est certain. déjà de base la société je sais pas si on est vachement éduqué à cette idée de trouve toi une vocation etc etc mais après le fait de prendre sa place entre femmes moi les chiffres que souvent je donne c'est que au moment du premier enfant t'as 80% des couples où c'est la femme qui va décrocher dans son temps après je pense que les femmes osent moins investir sur elles aussi ça ça se voit vachement dans les coachings c'est à dire que dans les les hommes vont plus facilement dans des gros jobs vont facilement se payer des coachs des coachings ils rentrent par le la casse pro en mode coaching de dirigeant, coaching à la performance, c'est toujours du perso cette histoire-là, mais en tout cas, ils acceptent de se faire coacher. Les femmes dépensent très peu d'argent dans le coaching, elles n'investissent pas beaucoup sur elles-mêmes, parce que tu penses que ça peut être une perte de temps, parce que tu penses que c'est de l'argent que tu prends au détriment de la famille, que tu aurais peut-être pu investir pour tes enfants, etc. Donc tu t'autorises moins, si c'est de l'argent perso que tu dois prendre, ce n'est pas remboursé. Il y a vachement... ces croyances-là, je trouve, derrière, que les femmes font moins. Et après, t'as quand même aussi ce que remontent aussi les études, c'est que t'as ce que je te disais un peu en intro, là, ces histoires de rôle modèle, en fait, si t'as pas l'habitude de voir des femmes qui prennent leur place, qui affirment leur place, qui te disent que c'est possible, enfin, qui te montrent un autre chemin, c'est un peu cette idée de tant que c'est pas possible, tu le fais pas, et une fois que tu vas voir des gens le faire, tu vas te dire que c'est possible et tu vas le faire. Et donc il y a aussi tout un rôle, je trouve, dans la société de... On ne met pas assez en avant des histoires de femmes qui réussissent ou qui se reconvertissent ou qui ne sont pas obligées de se sacrifier quand elles ont des enfants. Il y a plein d'histoires qu'on ne raconte pas et qui existent en vrai en plus. Et donc forcément, ça donne moins cette audace peut-être à d'autres femmes d'y aller parce que tu penses que ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, puis la société attend tellement des femmes dans tous les domaines et n'attend tellement rien des hommes en vrai, même si ça évolue un petit peu. Mais tu vois, par exemple, quand on prend l'exemple de la parentalité, il y a le fameux mum shaming, dad blessing. genre un père il va faire un truc complètement normal et anodin tout le monde va le congratuler parce que c'est un excellent papa alors que une mère c'est le minimum c'est normal qu'elle fasse ça Oui parce que nous on a été éduqués comme ça on a aussi beaucoup ces valeurs d'être éduqués à prendre le soin à être dans le care la

  • Speaker #0

    mère un peu sacrificielle aussi par rapport aux enfants et c'est presque même si ça change je trouve dans la société ou dans les générations d'avant C'est long de changer des générations et des façons de penser qu'on a là depuis hyper longtemps, qui font que naturellement, même si toi tu penses que t'es féministe, ou que t'as envie de voir les choses différemment, quand les choses arrivent, et je pense que les changements ils arrivent beaucoup quand on devient parent en fait, parce que jusqu'alors, quand on est étudiant, jeune, premier job, on n'est pas trop dans ces décalages, mais tu commences à avoir les décalages quand tu bosses, avec les décalages de salaire, et que là quand il y a la parentalité qui arrive, c'est là où je trouve qu'il y a un espèce de décrochage énorme. sur les rôles et les injonctions de chacun et la place de chacun. Là, il y a un décrochage, même si tu penses être moderne, si tu penses que ça va être égalitaire, en fait, ça ne l'est pas.

  • Speaker #1

    Non, ça ne l'est pas, mais ça ne l'est pas souvent aussi du fait, ce n'est même pas à l'échelle du couple, c'est à l'échelle de la société, de ce que les gens vont se mettre à attendre de toi ou à ne plus attendre de toi. Et à l'inverse, tu vois, par exemple, le nombre de personnes qui vont... arrêter de proposer un apéritif à une jeune maman de 18 à 20 heures parce qu'on va s'imaginer que de toute façon elle n'est pas disponible pendant ce créneau-là, alors que sur un jeune papa, personne ne va jamais le faire naturellement. Si lui souhaite être présent auprès de ses enfants, ça va plus être à lui de dire « je ne peux pas, je suis avec mes enfants, mais en tout cas, on considère que sa vie n'a pas changé » .

  • Speaker #0

    Carrément, oui, oui. Oui, j'imagine la difficulté maintenant. Ceux qui veulent changer, ils ont la difficulté de devoir s'imposer comme ça. et de subir le regard des autres. Mais c'est clair que c'est un énorme enjeu sociétal.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu rencontres beaucoup de femmes comme toi finalement ? Est-ce que tu coaches beaucoup de personnes qui ont ton profil ? C'est-à-dire qui sont dans un mariage, peut-être qui bainent un peu de l'aile, qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants et qui cherchent à se réinventer ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, bizarrement, celles qui viennent à moi... Il y a souvent des enjeux de frustration, globalement, dans ma vie. C'est-à-dire qu'elles arrivent avec des enjeux de frustration, de... Il me manque un peu de pétiment, il me manque un peu de joie, ou ça ronronne un peu, mais soit ça ronronne dans le couple, soit ça ronronne dans le pro, ça arrive quand même pas mal avec le pro aussi. C'est très lié, mais moi, ça pour le coup, je pense que c'est en résonance avec moi, à l'âge, c'est-à-dire qu'à quarantaine, en gros, espèce de crise de milieu de vie, tu vois, de se dire, ben j'arrive un peu à la moitié, ça fait peut-être à peu près 20 ans que je bosse, ou un peu moins, c'est sympa, mais en même temps, je m'éclate plus, et comment je peux réinventer ma deuxième moitié. Donc, ce n'est pas forcément des enjeux de couple. Mais après, quand tu creuses un peu, tu vois bien que potentiellement, il y a un couple qui ronronne, un job qui a toujours été le même. Les enfants, ça commence à rouler. Et du coup, là, tu te dis, je commence à me faire un peu chier dans ma vie. Comment je peux faire pour switcher le truc ? Donc, ça peut passer ou pas par une crise de couple, mais pas toujours et pas forcément.

  • Speaker #1

    Je remarque que les femmes, en général, n'ont pas confiance en elles. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus cette problématique chez les femmes que chez les hommes. J'imagine que toi, tu accompagnes beaucoup de femmes qui souhaitent gagner un petit peu en confiance. Qu'est-ce que tu penses qu'on pourrait mettre en place auprès des jeunes filles aujourd'hui pour qu'elles aient confiance plus tard en tant que femmes ?

  • Speaker #0

    J'essaie de me la poser moi-même parce que j'ai une fille et deux garçons et donc je suis hyper attentive là-dessus. Il y a la notion de confiance et la notion d'estime de soi qui est un peu différente, mais l'estime c'est la valeur que tu te donnes et la confiance c'est le fait que tu crois en ta capacité à y arriver. Et après je pense que ça passe déjà beaucoup par les parents, le regard que toi tu leur donnes sur si tu es capable, si tu peux y arriver. Les féliciter, les encourager. Je pense qu'il faut passer du temps. Mais garçons ou filles, d'ailleurs. Faire prendre conscience de leur zone de talent. Où est-ce qu'ils sont bons ? Est-ce qu'ils conscientisent eux-mêmes ? Ça, ce que je fais là, c'est une de mes compétences, c'est un de mes talents. Si je suis quelqu'un qui est à l'écoute, je suis quelqu'un qui est empathique, c'est sympa, tu as voulu aider ta copine. Donc, tu es quelqu'un qui prend soin des autres. Et même dans les matières en général. Déjà, leur faire conscientiser là où ils sont bons et là, ce qui fait leur unicité. Je pense que c'est déjà important, plutôt qu'un regard qui est tout le temps en train de dire « là, c'est pas assez, là, c'est pas assez, là, t'as pas eu bon, là, je sais pas quoi, là, je sais pas quoi » . Donc déjà, de féliciter et d'encourager, ça aide pour générer la confiance. Après, c'est important de leur montrer que toi, t'as confiance. Je pense que les enfants, pour moi, ils apprennent beaucoup par mimétisme en regardant. Donc t'as beau faire des grands discours, si derrière, t'agis différemment, l'impact est à peu près de zéro. Donc si tu veux prôner certaines valeurs, je pense qu'il faut que toi tu les incarnes aussi et que tu essaies de les vivre au maximum. Alors toi, moi qui n'ai pas confiance en moi et qui doute beaucoup, il le voit. C'est sûr qu'il le voit puisqu'il me voit dans des états par moments. Mais à chaque fois, j'essaie de me dépasser et de leur montrer que j'y arrive. Et donc j'espère que ça sème une graine dans leur cerveau à eux. Mais la confiance, ça se gagne avec l'action. La confiance, ça se gagne avec je fais, j'essaye, j'y arrive. Et donc je me dis je suis capable et puis je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus. Et donc, ça passe pour moi avec les enfants, avec la confiance et le fait de les laisser faire une forme d'autonomie aussi, tu vois, dans le... Parce que parfois, les parents, on a toujours tendance à vouloir anticiper, en fait, leurs besoins, soit anticiper les besoins, soit, tu sais, à prévenir, attention la marche, attention machin, attention le truc, pour pas qu'ils se fassent mal, pour pas qu'ils souffrent, parce que tu veux pas que tes enfants, ils souffrent. Mais sauf que si tu les laisses pas expérimenter la vie et les choses, bah, tu peux pas leur... En fait, en faisant à leur place, tu le... Quelque part, il y a un espèce de message de... Bah, comme tu vas... j'ai pas confiance en le fait que tu y arrives potentiellement ou je pense que tu vas te casser la gueule ou je pense que tu vas te faire mal donc je le fais à ta place. Donc je te sécurise.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de chercheurs qui sont en effet intéressés notamment aux jeux libres, au fait de ne pas faire de micromanagement, de les laisser le plus possible en autonomie bien entendu quand l'environnement est sécurisé on ne le dit pas avec une piscine. Je te laisse en autonomie, on verra. C'est Darwin. Mais je veux dire, quand on est dans un lieu kid-friendly et safe le plus possible, c'est vrai que c'est ça qui leur donne énormément confiance.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils expérimentent. Pour le coup, c'est ce qu'on voit vachement en psycho. Moi, c'est ce que je dis à mes clientes. Le premier levier pour monter ta boussole de confiance en toi, c'est le vivre. C'est l'expérientiel. C'est d'expérimenter quelque chose que tu vas réussir. C'est ça qui va te permettre de monter ton truc de « ah oui, je suis capable » . Ça, c'est vraiment le premier levier. Et le deuxième levier, c'est de voir des gens qui réussissent là où tu aimerais réussir. Tu te dis « si elle y arrive, je pourrais y arriver » . Donc après, tu as tous ces côtés, tu vois, que toi tu y arrives, qu'il y ait des rôles modèles, que tu les sortes un peu de ton cocon pour qu'ils voient d'autres choses. Mais d'abord, je pense qu'il faut qu'ils y vivent, en fait. Il faut qu'ils expériencent qui t'a raté.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu penses que tu aurais trouvé ta voie et que tu en serais là aujourd'hui si tu n'étais pas passé par la case divorce, par la case... Je mets ma carrière entre parenthèses pour élever mes enfants.

  • Speaker #0

    Enfant ? Ah non, je pense pas du tout. En plus, moi, je crois vachement, tu sais, rien n'arrive par hasard et on n'est pas là pour rien et c'est le fruit aussi de résultats. J'ai aussi été le chercher, tu vois, c'est-à-dire que j'ai pas attendu dans un canap pendant dix ans que d'un coup on me propose un job, que cette reconversion arrive. Même si j'aurais jamais dit, je pense que je peux être coach, j'ai toujours, je sais pas comment dire, moi je fais beaucoup de visualisation, je me suis toujours posé des questions, j'ai toujours semé des graines un peu, tu vois. pour essayer de démonter ce qui m'animait, en fait, d'être dans l'humain, l'accompagnement, mais sans mettre des... Je n'ai jamais eu le comment, mais j'ai toujours essayé de vibrer ce que je voulais ressentir, etc. Après, c'est clair que la transformation, le fait que ça arrivait vite, parce qu'avant Tour du Monde, je m'étais dit, je veux être dans l'accompagnement des femmes, etc. Mais tant que j'étais avec Thomas, ce qui m'a aidée là-dedans, en fait, c'est que ça m'a poussée à agir. Là où avant, je me serais peut-être dit, oui, non, puis si lui, il avait dit, bon, ça ne sert à rien, tu ne peux pas y arriver, j'aurais laissé tomber par contre, tu vois. Alors que là, je me suis retrouvée face à ce vide et finalement, ça a été un détonateur pour que ça accélère et que je me dise, bah là, vas-y en fait, t'as plus le choix en fait. T'as pas le choix. C'est là où ça m'a accéléré, c'est que j'étais solo. Et je me suis dit, là, faut y aller. Et pour le coup, je me suis appliqué ce que je dis aussi à mes clientes, c'est dans mon mindset, pour moi, ce vide, les pages blanches, c'est excitant. C'est-à-dire que je me suis dit, là, c'est génial, tu peux te réinventer, t'as 40 ans et tu peux écrire un nouveau chapitre de ta vie. Et donc ça, c'est carrément cool. Moi, je trouvais ça hyper enthousiasmant. à me dire, là ça y est, tu peux les réécrire et pour le coup, tu ne peux plus te cacher derrière c'est la cause de lui, la cause de machin, que je n'ai pas pu, machin. Parce que là, tu es la seule à prendre des décisions. Donc, tu peux prendre les décisions que tu veux. Donc, essaye, quoi. Essaye. Et tu verras bien. C'est ce que j'essaie de faire.

  • Speaker #1

    Génial. Je te remercie beaucoup de m'avoir raconté ton histoire. C'était passionnant. Merci de l'avoir partagé avec moi. Je te dis à très vite. Voilà, le moment est fini de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

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Description

Marion a toujours été une femme indépendante et active.

Jeune, elle tombe follement amoureuse d’un homme avec qui elle construit une vie : un mariage, trois enfants, une famille unie.

Son mari gagne très bien sa vie, alors Marion met sa carrière entre parenthèses pour élever leurs enfants. La famille vit confortablement, voyage, ne manque de rien.


Et puis un jour, tout s’écroule : son mari demande le divorce.

C’est un séisme.

La première pensée de Marion : « Comment je vais faire ? »

Elle a 42 ans, trois enfants, plus de carrière et tout à réinventer.


Et elle va le faire.

Avec force, courage et brio.


Dans cet épisode, Marion raconte sa renaissance.

On parle de ce moment où l’on croit que tout est fini alors que tout peut (re)commencer.

Parce qu’il n’y a pas d’âge pour reprendre le pouvoir sur sa vie.

Parce que malgré ce que la société agiste voudrait nous faire croire, les femmes n’ont pas de date de péremption.


Aujourd’hui, Marion est coach de vie. Et elle aide d’autres femmes à retrouver confiance en elles. Comme elle l’a fait. Comme on peut toutes le faire.


Bonne écoute !


Pour soutenir ce podcast n'hésitez pas à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et un commentaire, cela m'aide énormément.


Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent.

  • Speaker #1

    Bonjour Marion. Bonjour Pauline.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bien, très bien.

  • Speaker #0

    Je suis très contente qu'on se retrouve autour d'un petit café pour enregistrer un épisode ensemble. On va parler de ton parcours de vie que je trouve très inspirant puisque tu es aujourd'hui coach de vie. Mais c'est un virage que tu as pris de façon assez subie, puisque c'est un choix qui s'est imposé à toi au moment où ton mari a demandé le divorce. Avant ça, tu avais fait une pause dans ta carrière pour élever tes enfants, et donc tu t'es retrouvée à 41 ans à devoir te réinventer complètement. Et c'est aussi un épisode que je trouve passionnant pour montrer que nous les femmes, on n'a pas de date de péremption, il n'y a pas d'âge auquel on n'a plus le droit de se réinventer. toujours choisir de rebattre les cartes. Donc on va parler un petit peu de ta vie. Est-ce que tu peux me parler s'il te plaît de la Marion que tu étais ? La Marion jeune maman dans son mariage.

  • Speaker #1

    Avant ?

  • Speaker #0

    Avant voilà, la Marion d'avant.

  • Speaker #1

    Oui enfin avant, il y a encore un bout de moi là-dedans mais c'est vrai qu'avant finalement, enfin avant, quand j'ai été mariée pendant 20 ans et je pense qu'il y a une partie de ma vie, en tout cas la partie où j'étais plutôt en pause job et autres, je crois que j'étais un peu... J'étais un peu comme une géo du Club Med, parfois, dans la façon dont je pourrais me décrire. J'étais celle qui animait la famille, qui driveait notre vie familiale, notre vie de couple. Toi, forcément, je gérais les enfants. J'étais hyper contente de pouvoir gérer leur vie sociale, d'inviter plein de copains, plein de trucs. J'ai toujours beaucoup dépanné les copines, toutes les mamans qui travaillaient, en me disant « moi j'ai le temps, donc j'invite, je dépanne » . J'organisais nos vacances, j'organisais nos week-ends, j'organisais les dîners. Je pilotais un peu comme une chef de projet, parce que ça, j'aime bien le faire de base. Notre vie de famille, c'était assez chouette parce qu'on pouvait s'amuser en plus. Donc, j'étais plutôt assez tournée vers les autres en train de faire ça. Et après, j'ai quand même toujours eu besoin de vibrer un peu, d'être animée par des sujets, par des projets. Et je ne me voyais pas juste être mère au foyer. Aucune offense. En tout cas, je ne trouvais pas de... de plaisir ni à être retenue en une maison, ni à cuisiner et autres, c'est pas des choses dans lesquelles je m'amuse. Une fois que j'avais fait un peu tout ce dont je te parlais avant, j'avais quand même besoin d'avoir mon cœur qui bat sur des sujets, ça je l'ai toujours eu. Du coup, je me suis pas mal mise dans le bénévolat par exemple. J'ai fait du bénévolat, pas mal orientée autour des femmes, dans des assos qui accompagnaient des femmes, parce que j'avais besoin de me sentir utile à un moment donné. Ça, ça faisait aussi vachement partie de mes occupations. Il me fallait des projets, il me fallait du bénévolat c'est comme ça aussi que j'ai lancé une asso moi j'avais besoin d'être dans des projets en fait ok

  • Speaker #0

    Et dans ton mariage, comment tu te sentais ?

  • Speaker #1

    Dans mon mariage, je me sentais, au début, bien. Je me suis mariée, pour le coup, par amour. J'y croyais, en tout cas, quand on s'est mariées. On s'est mariées, on avait 27 ans. Donc j'y croyais, au début, c'était chouette, parce qu'on était au début de notre vie. T'es au début de ta vie professionnelle, au début de ta vie de couple. Et c'est cette période assez excitante. On a plein de projets, on a envie de faire plein de choses. Thomas avait un bon job, donc on avait des moyens qui étaient sympas. Donc on était en construction et on était très animés par plein de projets. De maisons, d'enfants, de voyages, de machins, de trucs. Et à un moment donné, il y avait un espèce de... Tout ça, ça s'est ralenti. Déjà, on avait la maison, les enfants. On avait fait les trucs. Et j'ai commencé à me sentir frustrée. Et je ne savais pas très bien d'où ça venait. Parce que tu as un peu ce complexe de se dire, tu as tout pour être heureuse. C'est parce que j'avais un contexte de vie qui était quand même sympa. Et pour autant, je n'étais pas vraiment heureuse. je me sentais pas assez aimé ou assez porté par l'amour en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que t'étais un petit peu, je mets des gros guillemets quand je dis ça et je le dis parce que quand on nous écoute on le verra pas, est-ce que t'étais un petit peu tombée dans le piège de comme il me fait le cadeau que je ne travaille pas pour passer du temps avec mes enfants, je prends toute la charge mentale pour moi et donc au bout d'un moment tu lui en voulais un petit peu parce qu'en fait ça devient plus très égalitaire.

  • Speaker #1

    Il pouvait y avoir un peu de ça, je sais pas si j'en voulais à lui. Pour le coup, la décision d'arrêter de travailler, elle est venue de ma part. C'est moi, à un moment donné, qui me suis dit, je ne me vois pas continuer là-dedans. Je ne sais pas quoi faire, mais je ne me vois pas continuer là-dedans. Donc, je prends la décision d'arrêter. Ce n'était pas une décision sur laquelle il m'a poussé à prendre lui et qui le satisfaisait. D'ailleurs, il m'a toujours dit, ce n'est sûrement pas une bonne idée parce que tu vas me tomber dessus, du coup. Il n'était pas pour à la base. En tout cas, ce n'était pas genre ça m'arrangerait pour gérer ma carrière. Après, le fait est qu'une fois que ça s'est fait, c'est sûr que c'était hyper arrangeant puisque tu deviens celle qui gère tout. Et lui, il a pu vachement tracer sa carrière, il était entrepreneur et tout. Donc, pour le coup, ça a servi. Mais j'ai trouvé aussi un intérêt. Mais je pense qu'en effet, à un moment donné, quand ça va moins bien, tu deviens dépendant financièrement aussi. Donc, tu as la dépendance affective qui commence à se mettre et tu as la dépendance financière qui commence à s'installer. Pourquoi c'est dépendance affective ? Dépendance affective, parce que moi, je pense que... Enfin, peut-être comme plein de gens, mais... J'ai besoin de me sentir aimée. C'était mon mari, donc c'était la personne sur qui je comptais le plus et de qui j'attendais vachement d'amour, je pense, ou de soutien. Ce regard sur t'es une personne qui a de la valeur, je t'aime comme tu es, etc. que j'ai eu au début, que j'ai un peu moins eu à la fin. Et puis, ça a installé la dépendance financière et celle-là, elle est un peu perverse parce que au début, tu te dis que ça va aller, que ça va se gérer, que c'est pas un problème et ça n'a pas été un problème au début. Mais mine de rien, au fur et à mesure, je me rends compte que ça crée un déséquilibre, même si tu es à l'aise sur le sujet. Il devient quand même le payeur, en permanence. Son rôle était de payer les trucs. Celui qui générait l'argent et moi, celle qui dépensait l'argent. Il y a ce genre de choses qui se met en place, qui n'est pas très sain dans un couple. Et quand tu commences à sentir un peu des frustrations, moi je pense qu'il y en a un de moi, peut-être que lui en avait un peu, mais moi je ne me sentais pas complètement épanouie. Et en même temps, je pense qu'inconsciemment, tu te sens coincée. À un moment donné, j'arrivais à un stade où même si je sentais que j'étais un peu frustrée et que je voulais d'autres trucs, inconsciemment, je m'interdisais de penser à une sortie parce que je me disais que tu ne vas pas y arriver. En fait, tu ne vas pas te réinventer à 40 piges, tu ne vas pas retrouver un job. En plus, tu n'as pas d'argent. Ça n'est pas possible, en fait. Je l'avais dans ma tête tout en me disant, ça n'est pas possible, donc tu t'interdisais de le voir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que ça venait aussi de la société qui nous martèle depuis toujours ? Parce que tu vois, un homme qui se lancerait dans un nouveau business à 40 ans, personne ne lui a jamais dit qu'il ne pourrait pas. Donc je ne pense pas du tout qu'un homme se dirait que ce n'est pas possible de se réinventer, quel que soit son âge. Oui,

  • Speaker #1

    carrément.

  • Speaker #0

    Alors que nous, c'est vrai quand même que même dans tous les corps de métier, je pense notamment au métier artistique. On va beaucoup te dire que passer un certain âge, malheureusement, ça a laissé passer ta chance. Est-ce que tu penses que ça venait un petit peu finalement du patriarcat, le fait que tu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est sûr qu'il y a un peu de ça. Déjà moi, j'avais une formation de métier de la com et tout, donc je me disais bon, dans la com, à 40 pistes, un peu has-been, est-ce qu'il faut que je retourne là-dedans ? Et puis j'avais plus envie de retourner là-dedans. Il y avait vraiment cette idée de, est-ce que tu peux redémarrer à zéro un métier à 40 ans ? Ça me paraissait pas possible, dur. alors de par moi mon histoire, vous n'avez pas très confiance en moi aussi parce qu'en même temps t'as pas beaucoup d'en effet d'histoires comme ça autour de toi de gens qui l'ont fait donc quand t'as pas de rôle modèle auquel t'es rattaché bah tu te dis que c'est pas possible alors qu'en effet t'as pas mal d'histoires d'entrepreneurs de gens qui se relancent mais pour moi t'as moins d'histoires d'hommes j'ai l'impression que t'as moins d'histoires d'hommes qui se seraient genre mis en pause et qui redémarrent à 40 piges t'as des histoires en effet de gens qui se réinventent dans leur parcours mais y'a pas eu d'arrêt moi je pense que ce qui me faisait flipper c'était de me dire moi j'ai eu un arrêt et donc ça c'est J'ai perdu de la valeur en m'arrêtant. Et je n'avais pas autour de moi non plus de rôle modèle ou de choses, de femmes qui, pour autant, ont redémarré après. J'ai vu des femmes qui ont bossé et qui ont arrêté de travailler pour les enfants. Et puis, fin d'histoire. Donc, je me disais fin d'histoire.

  • Speaker #0

    Et ce qui est dommage aussi, je trouve, pour le coup, à l'échelle de la société, c'est que quand on s'occupe d'enfants en bas âge, on développe des compétences assez incroyables.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Des compétences insoupçonnées. qui mériterait d'être valorisé aussi dans le milieu du travail, je trouve. Parce que c'est tout le travail gratuit qui est effectué par les femmes, gratuit et invisible, qui en fait nous aiderait énormément s'il était valorisé.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est carrément. Et tu développes plein de... Enfin, tu développes des compétences de gestion de plein de sujets. Je pense que tu développes... En tout cas, tu te confrontes à comment tu gères... Les enfants, comment tu gères des êtres humains, comment tu gères les émotions. Je pense que ça développe pas mal de ce qu'on appelle les soft skills maintenant, que je vois du moins dans le coaching. La parentalité, ça développe pas mal, pour moi, d'outils là-dessus. Et moi, je vois bien que c'est aussi moi ce qui m'a embrayée dans ma nouvelle vie derrière. C'est en devenant maman, en fait, que je me suis dit, j'ai été confrontée à ces petits êtres, toi et mon aîné, de me dire finalement, ils sont complètement dépendants de nous. En fait, tu fais ce que tu veux, quelque part, finalement, tu peux faire ce que tu veux. Tu peux les maltraiter, pas les maltraiter, les façonner. Ils sont là, ils attendent que tu leur dises ce qu'il faut faire. Et toi, tu es là, tu ne comprends pas tout ce qu'ils veulent. Ils ont leurs émotions et autres. Et en fait, comme moi, je n'avais pas de référentiel, en tout cas, je n'avais pas envie de m'appuyer sur le référentiel que j'avais eu, mais je n'en avais pas des masses. Je me suis dit, il faut que je me documente, en fait. Et donc, c'est à partir de là aussi, tu vois, que moi, j'ai commencé à lire plein de sujets de la psychologie de l'enfant. Gestion des émotions, ces enfants qui ne dorment pas, pourquoi... J'ai lu pas mal de bouquins et ça m'a mis un pied dans l'intelligence émotionnelle, la psychologie, comprendre que... T'es le fruit de ton enfance, de ton éducation, de ton rapport à ton papa, à ta maman, comment on te regarde, machin. De le lire pour mes propres enfants, moi ça m'a aidée et ça m'a plongée dans ma propre introspection en plus à partir de là. Et c'est ça aussi qui m'a fait basculer moi dans la passion pour l'humain, comprendre comment fonctionne l'humain, etc. Et grâce finalement à la maternité, tu vois.

  • Speaker #0

    Et à quel moment ton couple commence à vraiment s'effriter ?

  • Speaker #1

    Avec le recul, t'arrives à peu près maintenant à te dire, c'est vrai que déjà là, on était déjà plus au top, au top. en fait nous on n'a jamais Il n'y a pas eu un coup d'arrêt avec le divorce. Sinon, on a été ensemble pendant pas mal de temps. Et tu arrives peut-être à des périodes où c'est un peu moins bien qu'avant. Mais en même temps, tu te dis qu'on est ensemble depuis longtemps, c'est peut-être normal. Mais on est toujours restés en bonne entente. On avait toujours une vie de couple, de partage. On sortait, on s'amusait. On n'était pas chacun de son côté, ni chambre à part. On n'est pas arrivés dans ce genre de schéma. Donc ce n'était pas si évident que ça, que ça n'allait pas bien. Mais ce qui a quand même mis en exergue des difficultés, c'est quand on est parti autour du monde, bizarrement. Enfin, bizarrement, c'est logique maintenant, mais avec le recul. Mais on a voyagé pendant un an autour du monde en famille, pendant le Covid, 2020-2021. Et on s'est retrouvés à 5 tout le temps, H24. Déjà le Covid, quand on est enfermé, là je me souviens plus non, mais quand on s'est retrouvés enfermés, le Covid ça avait été un peu dur. Et là on s'est retrouvés un an à tous les 5, et nous on n'avait pas du tout construit notre vie de famille comme ça, parce que Thomas il bossait beaucoup, et moi je gérais la famille en fait, c'était mon territoire. Et on se voyait, on avait chacun, on a toujours été assez indépendants, on avait nos soirées, nos machins. Et là on s'est retrouvés l'un sur les autres. Donc ça a mis en exergue pas mal de tensions, et après ce qui a vraiment créé des tensions entre nous, En fait, c'est les enfants. c'est l'éducation des enfants lui il avait pas mal de tensions avec notre fils aîné sur lesquelles moi j'intervenais en fait je te dis pas que j'avais raison mais j'étais pas d'accord avec sa façon de faire donc j'intervenais, ça créait pas mal de tensions et bref toute cette année de voyage elle a quand même été un peu difficile là où en fait c'était censé être tu vois tu vis des moments dingues tu t'émerveilles sur des paysages de ouf et nous on était quand même en fait je voyais bien on était pas là à vivre des moments forts entre nous nous à deux et même la famille du coup parce que ça impacte vachement ta famille Beaucoup de tensions. Et donc, quand on est rentré, en fait, de tour du monde, moi, je lui ai dit, je veux pas continuer cette vie-là, où, en fait, il y a tout le temps des cris, où c'est tout le temps, on n'est jamais d'accord. Enfin, il faut qu'on fasse une thérapie, parce que, moi, je veux que ça change, en fait. Mais jamais, à ce moment-là, je me suis dit, on va divorcer. Je me suis dit, on va aller voir une psy, et la psy, elle va lui faire comprendre que je suis quelqu'un de bien, et qu'il va changer, et qu'il doit m'aimer. Je pense que c'était dans ce sens-là. Et donc on a fait une thérapie de couple pendant 9 mois Et en fait lui a rencontré quelqu'un À partir de là, il n'y a pas eu vraiment de... On a fait la thérapie, on s'est investi un peu tous les deux. On a compris des trucs. Et après, il est tombé amoureux. Et donc, en une fraction de seconde, le truc, il était fini. À partir de là, ça s'est terminé.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ? Parce que j'imagine que quand on s'est investi dans l'éducation de ses enfants et dans sa famille, et que du coup, quand le couple s'arrête, tu te retrouves sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, sans rien.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je me suis dit, waouh ! J'ai eu très très très très peur le jour de l'annonce, je m'en souviens encore, j'ai eu peur en fait, je pense que vraiment ce qui m'a fait le... J'ai vu comme un vide, tu sais, qui s'est ouvert sous mes pieds quoi, et je me suis dit, putain, qu'est-ce que je vais devenir en fait ? Et est-ce que je vais y arriver ? Ça c'est les premières peurs, tu vois, mais qu'est-ce que je vais devenir ? Et est-ce que je vais m'en sortir ? Plutôt comment d'ailleurs, je vais m'en sortir ? Après t'as forcément une énorme tristesse, bon trahison, machin et tout, mais c'était même pas le... Il y a quand même une grande tristesse. Et après seulement, tu vois, ces questionnements de... C'était pas la vie de famille que j'ai voulu. On a foiré notre famille, en fait. Un peu sentiment d'échec de dire que c'était pas le projet de base. Mais lui comme moi, pour le coup, on se l'est dit. C'était pas le projet de base. On aurait voulu vivre avec nos enfants, partager ses moments. En plus, le divorce arrive à un moment donné où nos enfants étaient un peu grands. On était sortis des trucs de bébés. La dernière avait 4 ans. Ils avaient entre 4 et 10. J'avais l'impression qu'on rentrait dans une nouvelle étape où enfin, on allait faire des trucs sympas avec nos enfants. Ils sont plus grands, tu peux faire du sport. Il y a plein de choses que tu ne fais pas tant qu'ils sont bébés et que tu es un peu freiné avec le rythme. et là tout ça s'écroule en fait tu te dis non ça n'arrivera jamais en fait ce que j'avais fantasmé en tout cas des moments avec des enfants grands la vie de famille d'après les petits copains voyager sortir de la maison sans un sac moi j'avais imaginé des grandes tablées avec mes enfants, leurs copains, leurs petits copains nous les parents qui sont là et puis les enfants qui grandissent etc. Bon bah tout ça d'un coup l'image elle se casse la gueule en fait

  • Speaker #0

    Tu dois faire le deuil de ta vision de la famille.

  • Speaker #1

    De la famille, oui. Réunis, heureux, heureux d'être ensemble. J'avais vraiment cette envie de se dire, la famille c'est un lieu de ressources. Et donc je voulais que les enfants aient toujours envie de revenir à la source. Et soient heureux de revenir voir leurs parents. Bon bah dans ça, ça s'écroule en fait. Ça, ça m'a rendu triste pour le coup. De me dire, ça on l'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Au niveau de la garde des enfants, est-ce que vous êtes en garde alternée ou est-ce que vous êtes en garde alternée ?

  • Speaker #1

    Et ça par contre, paradoxalement, je te dis, moi j'avais ce rêve de famille. Par contre, j'ai une très forte valeur liberté. C'est très important pour moi, ma liberté. Et ça, dès le début, j'ai dit, moi c'est garde alternée directe. Il était hors de question que je me récupère la garde à l'ancienne, qui est aussi très patriarcale je trouve, où tu gardes les enfants, et tu regardes du temps, et les papas, les oncles, le mercredi, et un week-end sur deux. Parce que là, tu perds vachement de ta liberté et de ta capacité, justement, de te réinventer en tant que femme, etc. Donc, tout de suite, moi, j'ai dit garde alternée. Mais là-dessus, on était d'accord.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que pour toi, ça a dû être quand même, malgré tout, un choc, même si tu avais envie de cette liberté. Mais comme c'était, comme tu le disais juste avant, ton terrain, ton domaine d'expertise, tes enfants, que vous semblez avoir des visions différentes, parfois, de l'éducation, ça demande, j'imagine, un immense lâcher prise.

  • Speaker #1

    Alors... pas tant que ça, finalement, tu vois, c'est assez marrant. Au fond, moi, j'ai quand même toujours voulu cette liberté. Donc, moi, j'adore mes enfants. Et m'en occuper, etc. Pour autant, j'ai toujours eu besoin, tu vois, de sortir, de les laisser. Je suis toujours partie une semaine sans eux. Enfin, ça n'a jamais été difficile. J'avais besoin de mes moments de liberté. Donc, la garde alternée, je trouve plutôt ça assez chouette, en fait, tu vois. vraiment. Je me suis dit, j'ai eu comme un énorme bol d'air. Et après, c'est aussi parce que c'est mon mindset, je choisis de le voir comme ça. Soit tu choisis de le voir, au début ça te rend triste de te dire, donc en fait je passe à côté de la moitié de leur vie, mais bon, si tu décides de le voir comme ça, à partir de là, c'est fini, tu vois, tu passes ton temps à pleurer. Et donc moi j'ai essayé de me dire, l'avantage c'est que j'ai tout d'un coup s'ouvre devant moi, une espèce d'opportunité d'avoir du temps pour moi, de faire plein d'autres choses, une liberté de temps, que j'avais perdu maintenant depuis... dix ans, de spontanéité, d'improvisation, de pas d'horaire, etc. que j'avais plus depuis que je m'occupais à fond des enfants. Donc j'ai assez vite vu ça comme quelque chose de cool et qui m'a amené de la joie pour le coup. Donc ça n'a pas été si dur. Après, il te manque au début quand tu les ramènes. Oui, il te manque, tu vois. Mais moi, comme j'ai plein de passions, plein de sujets, plein de trucs, je ne me suis pas retrouvée chez moi toute seule à me dire bon, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Mais concrètement, du coup, l'urgence financière s'est rapidement faite ressentir parce que ce qu'il faut préciser aussi, c'est que quand on est en garde alternée, il n'y a pas d'aide du coup à la séparation.

  • Speaker #1

    Moi j'en ai un. Il n'y a pas d'aide si les rapports étaient égaux. Parce que tu es censé avoir mouette-mouette. Ce qui n'était pas notre cas, moi j'avais arrêté de bosser. Et donc forcément tu as cette espèce de ce qu'on appelle le décalage de niveau de vie en tout cas. Donc tu peux avoir une pension alimentaire, même si tu es en garde alternée. Pour compenser le fait que même quand ils vont chez l'autre parent, dans l'occurrence chez la maman, pour me permettre de maintenir... maintenir un certain niveau de vie, pour l'alimentaire et les fringues. Donc ça, c'est la partie enfant. Et après, en plus, moi, du coup, du fait de perte aussi de niveau de vie, j'ai une pension compensatoire. Ça, c'est lié à toi.

  • Speaker #0

    Mais du coup, est-ce qu'elle te permettait de ne pas travailler ?

  • Speaker #1

    Elle me permettait de ne pas travailler. On l'a dealé comme ça. Parce que pareil, moi, j'ai un énorme besoin de sécurité. Donc au début, j'ai complètement craqué en me disant, je ne vais pas y arriver. Donc on a dealé le truc pour que je puisse vivre dessus pendant deux ans. un peu comme un chômage, tu vois.

  • Speaker #0

    Sans pression.

  • Speaker #1

    Sans pression de me dire, ok, pendant deux ans, je ne peux vivre que de ça. Donc, pas de panique. En gros, je l'ai sur cinq ans. Les deux premières années, je ne peux vivre que de ça. Les trois dernières années, je vais avoir commencé à compléter. Donc, il y avait cette idée de tu as deux ans pour tranquille. Et après, l'idée, c'est d'avoir trouvé une activité ou générer une activité qui commence à augmenter pendant que moi, la pension baisse. Et au bout de cinq ans, plus rien. Ok.

  • Speaker #0

    et à quel moment t'es venue l'idée d'accompagner les femmes et de devenir coach de vie.

  • Speaker #1

    L'idée, elle est un peu venue à moi. Il y a eu comme un cadeau de la vie. Ce qui fait que j'ai basculé dans le vouloir prendre soin des femmes, la première chose, c'est parce qu'il y a sept ans, j'ai monté une asso. Quand je ne bossais pas, je te disais que je ne voulais pas avoir plein de projets. J'ai monté une asso qui s'appelle le Curiosity Club. J'ai monté une antenne lilloise de cette asso. On organise des événements, des talks inspirants par des femmes, pour des femmes. Donc ça, c'est la première chose, ça m'a mis un pied dans la sororité, je dirais. Et les femmes à qui on donne la parole, c'est que des femmes qui se sont réalisées. C'est que des femmes qui ont des carrières, des projets, des passions. Et donc j'ai vu toutes ces histoires de nanas qui témoignaient comment elles ont fait, souvent à base d'audace, de « à un moment donné j'y suis allée, j'ai réalisé mes rêves, je suis passionnée, etc. » Et ça je me suis dit « c'est génial, c'est possible, quelque part, ces histoires de nanas qui se réalisent. » Le côté réalisation, trouver pourquoi t'es là. C'est pas quelque chose que j'avais, moi, pas éduqué à ça, en fait. Je me posais pas ces questions de quel est le sens de la vie, pourquoi je suis là, qu'est-ce que j'ai envie d'avoir comme impact, etc. Donc ça, ça a commencé à m'impier dans cette question-là, cette notion de réalisation de soi. Et puis, j'étais hyper touchée par les femmes, les histoires de femmes, à quel point on peut être vulnérable et à la fois être forte, etc. Donc ça m'a donné envie de m'investir principalement auprès des femmes, parce que j'ai eu une résonance. Et après, pendant le tour du monde, même pendant le Covid, j'ai commencé à explorer l'idée de, tiens, est-ce que j'aimerais pas être psy ? Ou en tout cas, dans l'accompagnement humain, ça commence à trotter dans ma tête, ces sujets-là, de faire ça. Et puis, quand on est rentré de tour du monde, donc là, je m'étais dit, ça y est, moi, ça y est, mes enfants, ils sont grands, machin, c'est fini. Enfin, grands, entendons-nous bien, mais moins besoin de moi. J'ai envie de relancer ma carrière professionnelle, mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Je ne sais pas trop quoi faire. J'avais écrit un espèce de manifeste pendant le tour du monde. Une journée, je m'étais posée, je m'étais dit, tiens, qu'est-ce que je pourrais faire ? Et la mission que j'avais écrite, c'était permettre aux femmes de porter leur voix et de trouver leur place. Donc ça, c'était mon why un peu, tu vois. Et après, comment je peux le faire ? Je me suis dit, à terme, j'aimerais organiser des espèces de programmes, de parcours où j'embarque des nanas et tout. Mais bon, premier petit pas, ça pourrait être de faire des cercles de paroles. Donc en rentrant autour du monde, j'ai fait des cercles de paroles. C'est facilement actionnable. Et puis en parallèle, j'ai écrit une idée d'un parcours, d'un programme, tu vois. Et je l'ai envoyé à des gens qui m'avaient coaché quelques années auparavant. J'avais fait un coaching avec eux. Et je leur ai dit, tiens, vous pensez quoi de mon truc ? Est-ce que ça paraît entendable ? Bref, vous en pensez quoi ? Et ils m'ont rappelé, en fait, pour me dire, eux, c'est un cabinet de coaching. Ils accompagnaient beaucoup des entrepreneurs, des hommes assez masculins, avec de la psychologie positive et de la performance. Et donc, ils m'appellent en me disant, tiens, est-ce que tu n'aurais pas envie de monter une version de notre programme dédiée aux femmes ? Tu ferais notre parcours, mais que pour les femmes. Tu écris le projet, tu le montes, tu le vends, tu l'animes, tu fais le truc. Là je me suis dit, toi c'est incroyable ! Parce que moi, je pensais faire un petit truc à base de cercle de parole et de yoga, ce que j'avais en compétences, en stock. Et là, on me propose un projet qui est déjà beaucoup plus gros que ce que je voudrais faire, sans besoin d'être formée, en fait. Je n'ai pas besoin d'aller faire une école de psycho. Donc, tu vois ça, gros cadeau de la vie. Donc ça, ça m'est tombé dessus en mai, en fait. Et je me suis dit, go, on y va, on y va tranquillou, tu vois. Et septembre, divorce. Et donc là, je me suis dit, on n'y va pas tranquillou. Du coup, il va falloir que ce truc, ça devienne un vrai projet et un vrai métier et que tu t'y mettes à fond. Finalement, c'est arrivé à moi.

  • Speaker #0

    Comme si le destin...

  • Speaker #1

    Dans la pression, tu vois, le destin m'avait fait ce cadeau. Et au fond de moi, je me demande parfois si ça n'a pas aidé Thomas à se dire « Bon, ça y est, elle est remise sur des débuts de rail, je peux la lâcher. » Je pense que lui, il avait aussi une forme de loyauté de « je ne peux pas la lâcher parce qu'elle dépend de moi. » Enfin, je ne sais pas, dans les trucs, tu vois, moi, ça, ça m'est tombé dessus en mai. En juin, lui, il rencontre quelqu'un. Bon, le truc, il s'est enchaîné. Oui,

  • Speaker #0

    peut-être que son inconscient...

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, il s'est peut-être libéré aussi de se dire...

  • Speaker #0

    Oui, si tu dis qu'en plus, ça faisait plusieurs années que le couple n'était pas ce qu'il était au départ,

  • Speaker #1

    peut-être que ça a joué, tu vois. Et donc je me suis mise dans ce projet-là, et donc je me suis formée avec eux, avec le cabinet. J'ai lancé ce parcours dédié aux femmes, c'était génial, j'ai fait ça pendant un an et demi. Et le problème c'est que je ne matchais pas avec eux par contre. Humainement je ne m'y retrouvais pas, mais plutôt avec les deux fondateurs, ça n'allait pas, du coup je ne me sentais pas bien dans cette aventure. Et ce n'était pas mon projet de base, pour le coup je ne participais pas dans un truc pour me sentir mal, et en tout cas ce n'était pas aligné avec mes valeurs. et en fait dans ce cas là moi j'arrive pas parce que je repars dans des insomnies dès que ça n'est pas aligné de toute façon mon corps y parle et donc c'est un peu la cata donc j'ai arrêté de bosser avec eux en me disant j'ai encore un peu de mes pensions un peu de temps pas tant que ça donc perds pas encore trop de temps à continuer un truc où tu vois que t'es mal donc j'ai arrêté je me suis retrouvée à mon compte et finalement des femmes sont venues à moi est-ce que tu fais encore quelque chose est-ce que tu proposes des trucs et c'est comme ça que j'ai créé mon propre programme il y a eu une demande donc j'ai écrit mon propre programme que j'ai revu un peu que j'ai appelé Envie Merci. Et ça, ça fait un an et demi maintenant. Et en parallèle de ça, j'ai quand même passé le diplôme de coaching parce que je me suis dit, tu vois, en France, enfin je l'avais anticipé ça, je me suis dit, j'ai eu vachement de chance de démarrer un peu un nouveau métier from scratch formé en interne, tu vois. Donc ça, ça marche tant que j'étais dans le cabinet, mais si je sors de là, et je savais que j'allais sortir de là parce que j'étais mal, j'ai pas vraiment de diplôme. Et en France, mine de rien, c'est quand même pas les Etats-Unis. si t'as pas les diplômes et les machins bon t'es toujours un peu retoqué tu vois surtout dans l'accompagnement

  • Speaker #0

    Oui, surtout dans l'accompagnement, c'est ce que j'allais dire, parce que si tu as quelqu'un, par exemple, qui a besoin de comprendre des choses sur lui, c'est vrai que tu fais toujours plus confiance à quelqu'un qui a un bagage pour pouvoir identifier les bonnes problématiques.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et entre 60 ans, tu vois. Du coup, je me suis inscrite à une école de coaching en me disant le diplôme le plus, pas facile, mais le plus rapide à passer. VS repartir pour faire de la psycho, parce que là, t'as pour 5 ans d'études, psychologue, tu vois. Je vais faire coaching. Ça, ça dure 9 mois. Je peux le faire. L'argent que j'ai gagné en travaillant 18 mois, c'était pareil. Je me suis autofinancée le coaching, donc c'est quand même plus de 6 000 euros. Moi qui avais des enjeux sur le financier, je me suis dit, mais en même temps, je me suis dit, il faut miser sur toi de toute façon. Tu es ta seule ressource, donc si toi tu ne le fais pas, personne ne le fera. Donc c'est tout ce que j'ai gagné, je l'ai réinvesti là-dedans, parce que je pouvais encore vivre un peu de ma pension. Je me suis dit, allez, prends le pari. Je me suis payée cette école de coaching, et puis en parallèle, j'ai lancé mon truc. en fait et c'est ce que je fais toujours aujourd'hui c'est à dire que tu vois j'ai lancé mon programme Tout en passant mon diplôme que j'ai eu depuis entre deux. Et là, je continue cette histoire-là. Trop bien.

  • Speaker #0

    Et tu te sens parfaitement alignée du coup avec ta nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Oui, je me sens carrément alignée parce que... Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire ça, en fait. Tu vois, ce ne sont pas des trucs que tu arrives à imaginer, de te dire, je n'avais pas prévu d'être là où je suis aujourd'hui. Et en même temps, je me dis, c'est tellement ce que j'aurais voulu faire. Enfin, c'est tellement bien. Donc là-dessus, j'ai vachement de gratitude de me dire finalement... Et ça, tu vois, je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été en danger, entre guillemets. Je l'ai fait parce que je n'avais pas le choix. Je pense qu'il y a pas mal de trucs que j'ai fait parce que j'avais pas le choix ou parce que j'étais la seule à prendre la décision aussi quelque part de dire bon tant pis, vas-y.

  • Speaker #0

    Vas-y, fais-le, vas-y, réinvestis tes sous dans une énième formation. Je sais que mon ex-mari m'aurait dit, t'es encore en train de te payer une formation, mais pourquoi faire, etc. Tu vois, d'ailleurs, il me l'avait dit. Et donc, sûrement que je ne l'aurais pas fait si j'avais été avec lui. Je ne l'aurais pas fait parce qu'il y avait moins la nécessité financière.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu te retrouves toujours un petit peu à justifier tes dépenses. Tu as l'impression que ce n'est pas ton argent, alors qu'en fait, finalement, c'est un petit peu ton argent. Parce que tout le travail que tu effectues pour la famille, il nécessite une rémunération à un point donné. et élu. permet lui de monter des échelons qu'il n'aurait pas forcément pu monter si tu n'étais pas derrière à assurer la vie de famille.

  • Speaker #0

    C'est moins mon cas parce que je suis quand même sur un mec qui était bien, mais il y a des conseils à donner. Ça, c'est vrai et ça, tout le monde le croit et tout le monde se le dit, sauf que quand tu arrives dans les négo de divorce et que tu dis, attends, rappelle-toi que ça a de la valeur ce que j'ai fait, tu ne tombes pas toujours sur quelqu'un qui met de la valeur à ce que tu as fait.

  • Speaker #1

    Surtout que, je vais en parler il n'y a pas longtemps dans un épisode, ce n'est pas encore reconnu par les professionnels du droit. Donc, ce n'est jamais vraiment valorisé quand tu arrives dans le bureau d'un notaire ou d'un avocat.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et moi, tu vois ce que m'avait dit mon avocate, je l'ai trouvé un peu violent, mais bon, c'est sûrement vrai. Quand on parlait justement des compensatoires et tout, parce que fut un temps, les femmes, elles avaient la pension à vie, tu vois. Bon, je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais il y avait cette histoire de pension à vie quand t'avais arrêté de bosser Et là, elle me dit, vous, devant un juge, les juges, ils ne sont pas très sympas, en fait, sur les profils comme vous. Et en fait, la réponse, c'est, vous avez 40 ans, un bac plus 5, donc vous avez de quoi vous réinventer. Donc, ils donnent très peu, en fait, en pension. Elle me dit, si vous allez au jugement, on n'a pas été au jugement, parce qu'on a fait à l'amiable. Mais si vous allez au jugement devant un juge, vous aurez moins. Vous allez perdre. Enfin, vous aurez moins. Ils n'ont pas vraiment d'indulgence, parce qu'à ce côté, ça va, t'as 40 ans, t'as un bac plus 5, t'as largement le temps de te réinventer. Ça nécessite pas que tu sois entretenu pendant des années.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ? Tu penses que les femmes ont tout particulièrement besoin d'être accompagnées pour se réaliser. Est-ce que tu penses que ça vient aussi un petit peu du fait que les femmes, on les a moins élevées dans le fait de prendre sa place, que c'est plus difficile pour une femme de prendre sa place que pour un homme ? Est-ce que tu le constates toi dans ton métier ?

  • Speaker #0

    Oui, je le constate, oui. Encore ce matin, j'avais une cliente. Pareil, elle donne toute sa vie à ses enfants, son travail, et qui du coup se posent moins les questions pour elle. Oui, je pense qu'on n'a pas été éduqués à ça, c'est certain. déjà de base la société je sais pas si on est vachement éduqué à cette idée de trouve toi une vocation etc etc mais après le fait de prendre sa place entre femmes moi les chiffres que souvent je donne c'est que au moment du premier enfant t'as 80% des couples où c'est la femme qui va décrocher dans son temps après je pense que les femmes osent moins investir sur elles aussi ça ça se voit vachement dans les coachings c'est à dire que dans les les hommes vont plus facilement dans des gros jobs vont facilement se payer des coachs des coachings ils rentrent par le la casse pro en mode coaching de dirigeant, coaching à la performance, c'est toujours du perso cette histoire-là, mais en tout cas, ils acceptent de se faire coacher. Les femmes dépensent très peu d'argent dans le coaching, elles n'investissent pas beaucoup sur elles-mêmes, parce que tu penses que ça peut être une perte de temps, parce que tu penses que c'est de l'argent que tu prends au détriment de la famille, que tu aurais peut-être pu investir pour tes enfants, etc. Donc tu t'autorises moins, si c'est de l'argent perso que tu dois prendre, ce n'est pas remboursé. Il y a vachement... ces croyances-là, je trouve, derrière, que les femmes font moins. Et après, t'as quand même aussi ce que remontent aussi les études, c'est que t'as ce que je te disais un peu en intro, là, ces histoires de rôle modèle, en fait, si t'as pas l'habitude de voir des femmes qui prennent leur place, qui affirment leur place, qui te disent que c'est possible, enfin, qui te montrent un autre chemin, c'est un peu cette idée de tant que c'est pas possible, tu le fais pas, et une fois que tu vas voir des gens le faire, tu vas te dire que c'est possible et tu vas le faire. Et donc il y a aussi tout un rôle, je trouve, dans la société de... On ne met pas assez en avant des histoires de femmes qui réussissent ou qui se reconvertissent ou qui ne sont pas obligées de se sacrifier quand elles ont des enfants. Il y a plein d'histoires qu'on ne raconte pas et qui existent en vrai en plus. Et donc forcément, ça donne moins cette audace peut-être à d'autres femmes d'y aller parce que tu penses que ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, puis la société attend tellement des femmes dans tous les domaines et n'attend tellement rien des hommes en vrai, même si ça évolue un petit peu. Mais tu vois, par exemple, quand on prend l'exemple de la parentalité, il y a le fameux mum shaming, dad blessing. genre un père il va faire un truc complètement normal et anodin tout le monde va le congratuler parce que c'est un excellent papa alors que une mère c'est le minimum c'est normal qu'elle fasse ça Oui parce que nous on a été éduqués comme ça on a aussi beaucoup ces valeurs d'être éduqués à prendre le soin à être dans le care la

  • Speaker #0

    mère un peu sacrificielle aussi par rapport aux enfants et c'est presque même si ça change je trouve dans la société ou dans les générations d'avant C'est long de changer des générations et des façons de penser qu'on a là depuis hyper longtemps, qui font que naturellement, même si toi tu penses que t'es féministe, ou que t'as envie de voir les choses différemment, quand les choses arrivent, et je pense que les changements ils arrivent beaucoup quand on devient parent en fait, parce que jusqu'alors, quand on est étudiant, jeune, premier job, on n'est pas trop dans ces décalages, mais tu commences à avoir les décalages quand tu bosses, avec les décalages de salaire, et que là quand il y a la parentalité qui arrive, c'est là où je trouve qu'il y a un espèce de décrochage énorme. sur les rôles et les injonctions de chacun et la place de chacun. Là, il y a un décrochage, même si tu penses être moderne, si tu penses que ça va être égalitaire, en fait, ça ne l'est pas.

  • Speaker #1

    Non, ça ne l'est pas, mais ça ne l'est pas souvent aussi du fait, ce n'est même pas à l'échelle du couple, c'est à l'échelle de la société, de ce que les gens vont se mettre à attendre de toi ou à ne plus attendre de toi. Et à l'inverse, tu vois, par exemple, le nombre de personnes qui vont... arrêter de proposer un apéritif à une jeune maman de 18 à 20 heures parce qu'on va s'imaginer que de toute façon elle n'est pas disponible pendant ce créneau-là, alors que sur un jeune papa, personne ne va jamais le faire naturellement. Si lui souhaite être présent auprès de ses enfants, ça va plus être à lui de dire « je ne peux pas, je suis avec mes enfants, mais en tout cas, on considère que sa vie n'a pas changé » .

  • Speaker #0

    Carrément, oui, oui. Oui, j'imagine la difficulté maintenant. Ceux qui veulent changer, ils ont la difficulté de devoir s'imposer comme ça. et de subir le regard des autres. Mais c'est clair que c'est un énorme enjeu sociétal.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu rencontres beaucoup de femmes comme toi finalement ? Est-ce que tu coaches beaucoup de personnes qui ont ton profil ? C'est-à-dire qui sont dans un mariage, peut-être qui bainent un peu de l'aile, qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants et qui cherchent à se réinventer ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, bizarrement, celles qui viennent à moi... Il y a souvent des enjeux de frustration, globalement, dans ma vie. C'est-à-dire qu'elles arrivent avec des enjeux de frustration, de... Il me manque un peu de pétiment, il me manque un peu de joie, ou ça ronronne un peu, mais soit ça ronronne dans le couple, soit ça ronronne dans le pro, ça arrive quand même pas mal avec le pro aussi. C'est très lié, mais moi, ça pour le coup, je pense que c'est en résonance avec moi, à l'âge, c'est-à-dire qu'à quarantaine, en gros, espèce de crise de milieu de vie, tu vois, de se dire, ben j'arrive un peu à la moitié, ça fait peut-être à peu près 20 ans que je bosse, ou un peu moins, c'est sympa, mais en même temps, je m'éclate plus, et comment je peux réinventer ma deuxième moitié. Donc, ce n'est pas forcément des enjeux de couple. Mais après, quand tu creuses un peu, tu vois bien que potentiellement, il y a un couple qui ronronne, un job qui a toujours été le même. Les enfants, ça commence à rouler. Et du coup, là, tu te dis, je commence à me faire un peu chier dans ma vie. Comment je peux faire pour switcher le truc ? Donc, ça peut passer ou pas par une crise de couple, mais pas toujours et pas forcément.

  • Speaker #1

    Je remarque que les femmes, en général, n'ont pas confiance en elles. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus cette problématique chez les femmes que chez les hommes. J'imagine que toi, tu accompagnes beaucoup de femmes qui souhaitent gagner un petit peu en confiance. Qu'est-ce que tu penses qu'on pourrait mettre en place auprès des jeunes filles aujourd'hui pour qu'elles aient confiance plus tard en tant que femmes ?

  • Speaker #0

    J'essaie de me la poser moi-même parce que j'ai une fille et deux garçons et donc je suis hyper attentive là-dessus. Il y a la notion de confiance et la notion d'estime de soi qui est un peu différente, mais l'estime c'est la valeur que tu te donnes et la confiance c'est le fait que tu crois en ta capacité à y arriver. Et après je pense que ça passe déjà beaucoup par les parents, le regard que toi tu leur donnes sur si tu es capable, si tu peux y arriver. Les féliciter, les encourager. Je pense qu'il faut passer du temps. Mais garçons ou filles, d'ailleurs. Faire prendre conscience de leur zone de talent. Où est-ce qu'ils sont bons ? Est-ce qu'ils conscientisent eux-mêmes ? Ça, ce que je fais là, c'est une de mes compétences, c'est un de mes talents. Si je suis quelqu'un qui est à l'écoute, je suis quelqu'un qui est empathique, c'est sympa, tu as voulu aider ta copine. Donc, tu es quelqu'un qui prend soin des autres. Et même dans les matières en général. Déjà, leur faire conscientiser là où ils sont bons et là, ce qui fait leur unicité. Je pense que c'est déjà important, plutôt qu'un regard qui est tout le temps en train de dire « là, c'est pas assez, là, c'est pas assez, là, t'as pas eu bon, là, je sais pas quoi, là, je sais pas quoi » . Donc déjà, de féliciter et d'encourager, ça aide pour générer la confiance. Après, c'est important de leur montrer que toi, t'as confiance. Je pense que les enfants, pour moi, ils apprennent beaucoup par mimétisme en regardant. Donc t'as beau faire des grands discours, si derrière, t'agis différemment, l'impact est à peu près de zéro. Donc si tu veux prôner certaines valeurs, je pense qu'il faut que toi tu les incarnes aussi et que tu essaies de les vivre au maximum. Alors toi, moi qui n'ai pas confiance en moi et qui doute beaucoup, il le voit. C'est sûr qu'il le voit puisqu'il me voit dans des états par moments. Mais à chaque fois, j'essaie de me dépasser et de leur montrer que j'y arrive. Et donc j'espère que ça sème une graine dans leur cerveau à eux. Mais la confiance, ça se gagne avec l'action. La confiance, ça se gagne avec je fais, j'essaye, j'y arrive. Et donc je me dis je suis capable et puis je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus. Et donc, ça passe pour moi avec les enfants, avec la confiance et le fait de les laisser faire une forme d'autonomie aussi, tu vois, dans le... Parce que parfois, les parents, on a toujours tendance à vouloir anticiper, en fait, leurs besoins, soit anticiper les besoins, soit, tu sais, à prévenir, attention la marche, attention machin, attention le truc, pour pas qu'ils se fassent mal, pour pas qu'ils souffrent, parce que tu veux pas que tes enfants, ils souffrent. Mais sauf que si tu les laisses pas expérimenter la vie et les choses, bah, tu peux pas leur... En fait, en faisant à leur place, tu le... Quelque part, il y a un espèce de message de... Bah, comme tu vas... j'ai pas confiance en le fait que tu y arrives potentiellement ou je pense que tu vas te casser la gueule ou je pense que tu vas te faire mal donc je le fais à ta place. Donc je te sécurise.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de chercheurs qui sont en effet intéressés notamment aux jeux libres, au fait de ne pas faire de micromanagement, de les laisser le plus possible en autonomie bien entendu quand l'environnement est sécurisé on ne le dit pas avec une piscine. Je te laisse en autonomie, on verra. C'est Darwin. Mais je veux dire, quand on est dans un lieu kid-friendly et safe le plus possible, c'est vrai que c'est ça qui leur donne énormément confiance.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils expérimentent. Pour le coup, c'est ce qu'on voit vachement en psycho. Moi, c'est ce que je dis à mes clientes. Le premier levier pour monter ta boussole de confiance en toi, c'est le vivre. C'est l'expérientiel. C'est d'expérimenter quelque chose que tu vas réussir. C'est ça qui va te permettre de monter ton truc de « ah oui, je suis capable » . Ça, c'est vraiment le premier levier. Et le deuxième levier, c'est de voir des gens qui réussissent là où tu aimerais réussir. Tu te dis « si elle y arrive, je pourrais y arriver » . Donc après, tu as tous ces côtés, tu vois, que toi tu y arrives, qu'il y ait des rôles modèles, que tu les sortes un peu de ton cocon pour qu'ils voient d'autres choses. Mais d'abord, je pense qu'il faut qu'ils y vivent, en fait. Il faut qu'ils expériencent qui t'a raté.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu penses que tu aurais trouvé ta voie et que tu en serais là aujourd'hui si tu n'étais pas passé par la case divorce, par la case... Je mets ma carrière entre parenthèses pour élever mes enfants.

  • Speaker #0

    Enfant ? Ah non, je pense pas du tout. En plus, moi, je crois vachement, tu sais, rien n'arrive par hasard et on n'est pas là pour rien et c'est le fruit aussi de résultats. J'ai aussi été le chercher, tu vois, c'est-à-dire que j'ai pas attendu dans un canap pendant dix ans que d'un coup on me propose un job, que cette reconversion arrive. Même si j'aurais jamais dit, je pense que je peux être coach, j'ai toujours, je sais pas comment dire, moi je fais beaucoup de visualisation, je me suis toujours posé des questions, j'ai toujours semé des graines un peu, tu vois. pour essayer de démonter ce qui m'animait, en fait, d'être dans l'humain, l'accompagnement, mais sans mettre des... Je n'ai jamais eu le comment, mais j'ai toujours essayé de vibrer ce que je voulais ressentir, etc. Après, c'est clair que la transformation, le fait que ça arrivait vite, parce qu'avant Tour du Monde, je m'étais dit, je veux être dans l'accompagnement des femmes, etc. Mais tant que j'étais avec Thomas, ce qui m'a aidée là-dedans, en fait, c'est que ça m'a poussée à agir. Là où avant, je me serais peut-être dit, oui, non, puis si lui, il avait dit, bon, ça ne sert à rien, tu ne peux pas y arriver, j'aurais laissé tomber par contre, tu vois. Alors que là, je me suis retrouvée face à ce vide et finalement, ça a été un détonateur pour que ça accélère et que je me dise, bah là, vas-y en fait, t'as plus le choix en fait. T'as pas le choix. C'est là où ça m'a accéléré, c'est que j'étais solo. Et je me suis dit, là, faut y aller. Et pour le coup, je me suis appliqué ce que je dis aussi à mes clientes, c'est dans mon mindset, pour moi, ce vide, les pages blanches, c'est excitant. C'est-à-dire que je me suis dit, là, c'est génial, tu peux te réinventer, t'as 40 ans et tu peux écrire un nouveau chapitre de ta vie. Et donc ça, c'est carrément cool. Moi, je trouvais ça hyper enthousiasmant. à me dire, là ça y est, tu peux les réécrire et pour le coup, tu ne peux plus te cacher derrière c'est la cause de lui, la cause de machin, que je n'ai pas pu, machin. Parce que là, tu es la seule à prendre des décisions. Donc, tu peux prendre les décisions que tu veux. Donc, essaye, quoi. Essaye. Et tu verras bien. C'est ce que j'essaie de faire.

  • Speaker #1

    Génial. Je te remercie beaucoup de m'avoir raconté ton histoire. C'était passionnant. Merci de l'avoir partagé avec moi. Je te dis à très vite. Voilà, le moment est fini de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

Description

Marion a toujours été une femme indépendante et active.

Jeune, elle tombe follement amoureuse d’un homme avec qui elle construit une vie : un mariage, trois enfants, une famille unie.

Son mari gagne très bien sa vie, alors Marion met sa carrière entre parenthèses pour élever leurs enfants. La famille vit confortablement, voyage, ne manque de rien.


Et puis un jour, tout s’écroule : son mari demande le divorce.

C’est un séisme.

La première pensée de Marion : « Comment je vais faire ? »

Elle a 42 ans, trois enfants, plus de carrière et tout à réinventer.


Et elle va le faire.

Avec force, courage et brio.


Dans cet épisode, Marion raconte sa renaissance.

On parle de ce moment où l’on croit que tout est fini alors que tout peut (re)commencer.

Parce qu’il n’y a pas d’âge pour reprendre le pouvoir sur sa vie.

Parce que malgré ce que la société agiste voudrait nous faire croire, les femmes n’ont pas de date de péremption.


Aujourd’hui, Marion est coach de vie. Et elle aide d’autres femmes à retrouver confiance en elles. Comme elle l’a fait. Comme on peut toutes le faire.


Bonne écoute !


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent.

  • Speaker #1

    Bonjour Marion. Bonjour Pauline.

  • Speaker #0

    Comment ça va ?

  • Speaker #1

    Bien, très bien.

  • Speaker #0

    Je suis très contente qu'on se retrouve autour d'un petit café pour enregistrer un épisode ensemble. On va parler de ton parcours de vie que je trouve très inspirant puisque tu es aujourd'hui coach de vie. Mais c'est un virage que tu as pris de façon assez subie, puisque c'est un choix qui s'est imposé à toi au moment où ton mari a demandé le divorce. Avant ça, tu avais fait une pause dans ta carrière pour élever tes enfants, et donc tu t'es retrouvée à 41 ans à devoir te réinventer complètement. Et c'est aussi un épisode que je trouve passionnant pour montrer que nous les femmes, on n'a pas de date de péremption, il n'y a pas d'âge auquel on n'a plus le droit de se réinventer. toujours choisir de rebattre les cartes. Donc on va parler un petit peu de ta vie. Est-ce que tu peux me parler s'il te plaît de la Marion que tu étais ? La Marion jeune maman dans son mariage.

  • Speaker #1

    Avant ?

  • Speaker #0

    Avant voilà, la Marion d'avant.

  • Speaker #1

    Oui enfin avant, il y a encore un bout de moi là-dedans mais c'est vrai qu'avant finalement, enfin avant, quand j'ai été mariée pendant 20 ans et je pense qu'il y a une partie de ma vie, en tout cas la partie où j'étais plutôt en pause job et autres, je crois que j'étais un peu... J'étais un peu comme une géo du Club Med, parfois, dans la façon dont je pourrais me décrire. J'étais celle qui animait la famille, qui driveait notre vie familiale, notre vie de couple. Toi, forcément, je gérais les enfants. J'étais hyper contente de pouvoir gérer leur vie sociale, d'inviter plein de copains, plein de trucs. J'ai toujours beaucoup dépanné les copines, toutes les mamans qui travaillaient, en me disant « moi j'ai le temps, donc j'invite, je dépanne » . J'organisais nos vacances, j'organisais nos week-ends, j'organisais les dîners. Je pilotais un peu comme une chef de projet, parce que ça, j'aime bien le faire de base. Notre vie de famille, c'était assez chouette parce qu'on pouvait s'amuser en plus. Donc, j'étais plutôt assez tournée vers les autres en train de faire ça. Et après, j'ai quand même toujours eu besoin de vibrer un peu, d'être animée par des sujets, par des projets. Et je ne me voyais pas juste être mère au foyer. Aucune offense. En tout cas, je ne trouvais pas de... de plaisir ni à être retenue en une maison, ni à cuisiner et autres, c'est pas des choses dans lesquelles je m'amuse. Une fois que j'avais fait un peu tout ce dont je te parlais avant, j'avais quand même besoin d'avoir mon cœur qui bat sur des sujets, ça je l'ai toujours eu. Du coup, je me suis pas mal mise dans le bénévolat par exemple. J'ai fait du bénévolat, pas mal orientée autour des femmes, dans des assos qui accompagnaient des femmes, parce que j'avais besoin de me sentir utile à un moment donné. Ça, ça faisait aussi vachement partie de mes occupations. Il me fallait des projets, il me fallait du bénévolat c'est comme ça aussi que j'ai lancé une asso moi j'avais besoin d'être dans des projets en fait ok

  • Speaker #0

    Et dans ton mariage, comment tu te sentais ?

  • Speaker #1

    Dans mon mariage, je me sentais, au début, bien. Je me suis mariée, pour le coup, par amour. J'y croyais, en tout cas, quand on s'est mariées. On s'est mariées, on avait 27 ans. Donc j'y croyais, au début, c'était chouette, parce qu'on était au début de notre vie. T'es au début de ta vie professionnelle, au début de ta vie de couple. Et c'est cette période assez excitante. On a plein de projets, on a envie de faire plein de choses. Thomas avait un bon job, donc on avait des moyens qui étaient sympas. Donc on était en construction et on était très animés par plein de projets. De maisons, d'enfants, de voyages, de machins, de trucs. Et à un moment donné, il y avait un espèce de... Tout ça, ça s'est ralenti. Déjà, on avait la maison, les enfants. On avait fait les trucs. Et j'ai commencé à me sentir frustrée. Et je ne savais pas très bien d'où ça venait. Parce que tu as un peu ce complexe de se dire, tu as tout pour être heureuse. C'est parce que j'avais un contexte de vie qui était quand même sympa. Et pour autant, je n'étais pas vraiment heureuse. je me sentais pas assez aimé ou assez porté par l'amour en fait.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que t'étais un petit peu, je mets des gros guillemets quand je dis ça et je le dis parce que quand on nous écoute on le verra pas, est-ce que t'étais un petit peu tombée dans le piège de comme il me fait le cadeau que je ne travaille pas pour passer du temps avec mes enfants, je prends toute la charge mentale pour moi et donc au bout d'un moment tu lui en voulais un petit peu parce qu'en fait ça devient plus très égalitaire.

  • Speaker #1

    Il pouvait y avoir un peu de ça, je sais pas si j'en voulais à lui. Pour le coup, la décision d'arrêter de travailler, elle est venue de ma part. C'est moi, à un moment donné, qui me suis dit, je ne me vois pas continuer là-dedans. Je ne sais pas quoi faire, mais je ne me vois pas continuer là-dedans. Donc, je prends la décision d'arrêter. Ce n'était pas une décision sur laquelle il m'a poussé à prendre lui et qui le satisfaisait. D'ailleurs, il m'a toujours dit, ce n'est sûrement pas une bonne idée parce que tu vas me tomber dessus, du coup. Il n'était pas pour à la base. En tout cas, ce n'était pas genre ça m'arrangerait pour gérer ma carrière. Après, le fait est qu'une fois que ça s'est fait, c'est sûr que c'était hyper arrangeant puisque tu deviens celle qui gère tout. Et lui, il a pu vachement tracer sa carrière, il était entrepreneur et tout. Donc, pour le coup, ça a servi. Mais j'ai trouvé aussi un intérêt. Mais je pense qu'en effet, à un moment donné, quand ça va moins bien, tu deviens dépendant financièrement aussi. Donc, tu as la dépendance affective qui commence à se mettre et tu as la dépendance financière qui commence à s'installer. Pourquoi c'est dépendance affective ? Dépendance affective, parce que moi, je pense que... Enfin, peut-être comme plein de gens, mais... J'ai besoin de me sentir aimée. C'était mon mari, donc c'était la personne sur qui je comptais le plus et de qui j'attendais vachement d'amour, je pense, ou de soutien. Ce regard sur t'es une personne qui a de la valeur, je t'aime comme tu es, etc. que j'ai eu au début, que j'ai un peu moins eu à la fin. Et puis, ça a installé la dépendance financière et celle-là, elle est un peu perverse parce que au début, tu te dis que ça va aller, que ça va se gérer, que c'est pas un problème et ça n'a pas été un problème au début. Mais mine de rien, au fur et à mesure, je me rends compte que ça crée un déséquilibre, même si tu es à l'aise sur le sujet. Il devient quand même le payeur, en permanence. Son rôle était de payer les trucs. Celui qui générait l'argent et moi, celle qui dépensait l'argent. Il y a ce genre de choses qui se met en place, qui n'est pas très sain dans un couple. Et quand tu commences à sentir un peu des frustrations, moi je pense qu'il y en a un de moi, peut-être que lui en avait un peu, mais moi je ne me sentais pas complètement épanouie. Et en même temps, je pense qu'inconsciemment, tu te sens coincée. À un moment donné, j'arrivais à un stade où même si je sentais que j'étais un peu frustrée et que je voulais d'autres trucs, inconsciemment, je m'interdisais de penser à une sortie parce que je me disais que tu ne vas pas y arriver. En fait, tu ne vas pas te réinventer à 40 piges, tu ne vas pas retrouver un job. En plus, tu n'as pas d'argent. Ça n'est pas possible, en fait. Je l'avais dans ma tête tout en me disant, ça n'est pas possible, donc tu t'interdisais de le voir.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que ça venait aussi de la société qui nous martèle depuis toujours ? Parce que tu vois, un homme qui se lancerait dans un nouveau business à 40 ans, personne ne lui a jamais dit qu'il ne pourrait pas. Donc je ne pense pas du tout qu'un homme se dirait que ce n'est pas possible de se réinventer, quel que soit son âge. Oui,

  • Speaker #1

    carrément.

  • Speaker #0

    Alors que nous, c'est vrai quand même que même dans tous les corps de métier, je pense notamment au métier artistique. On va beaucoup te dire que passer un certain âge, malheureusement, ça a laissé passer ta chance. Est-ce que tu penses que ça venait un petit peu finalement du patriarcat, le fait que tu...

  • Speaker #1

    Ah ouais, c'est sûr qu'il y a un peu de ça. Déjà moi, j'avais une formation de métier de la com et tout, donc je me disais bon, dans la com, à 40 pistes, un peu has-been, est-ce qu'il faut que je retourne là-dedans ? Et puis j'avais plus envie de retourner là-dedans. Il y avait vraiment cette idée de, est-ce que tu peux redémarrer à zéro un métier à 40 ans ? Ça me paraissait pas possible, dur. alors de par moi mon histoire, vous n'avez pas très confiance en moi aussi parce qu'en même temps t'as pas beaucoup d'en effet d'histoires comme ça autour de toi de gens qui l'ont fait donc quand t'as pas de rôle modèle auquel t'es rattaché bah tu te dis que c'est pas possible alors qu'en effet t'as pas mal d'histoires d'entrepreneurs de gens qui se relancent mais pour moi t'as moins d'histoires d'hommes j'ai l'impression que t'as moins d'histoires d'hommes qui se seraient genre mis en pause et qui redémarrent à 40 piges t'as des histoires en effet de gens qui se réinventent dans leur parcours mais y'a pas eu d'arrêt moi je pense que ce qui me faisait flipper c'était de me dire moi j'ai eu un arrêt et donc ça c'est J'ai perdu de la valeur en m'arrêtant. Et je n'avais pas autour de moi non plus de rôle modèle ou de choses, de femmes qui, pour autant, ont redémarré après. J'ai vu des femmes qui ont bossé et qui ont arrêté de travailler pour les enfants. Et puis, fin d'histoire. Donc, je me disais fin d'histoire.

  • Speaker #0

    Et ce qui est dommage aussi, je trouve, pour le coup, à l'échelle de la société, c'est que quand on s'occupe d'enfants en bas âge, on développe des compétences assez incroyables.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Des compétences insoupçonnées. qui mériterait d'être valorisé aussi dans le milieu du travail, je trouve. Parce que c'est tout le travail gratuit qui est effectué par les femmes, gratuit et invisible, qui en fait nous aiderait énormément s'il était valorisé.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est carrément. Et tu développes plein de... Enfin, tu développes des compétences de gestion de plein de sujets. Je pense que tu développes... En tout cas, tu te confrontes à comment tu gères... Les enfants, comment tu gères des êtres humains, comment tu gères les émotions. Je pense que ça développe pas mal de ce qu'on appelle les soft skills maintenant, que je vois du moins dans le coaching. La parentalité, ça développe pas mal, pour moi, d'outils là-dessus. Et moi, je vois bien que c'est aussi moi ce qui m'a embrayée dans ma nouvelle vie derrière. C'est en devenant maman, en fait, que je me suis dit, j'ai été confrontée à ces petits êtres, toi et mon aîné, de me dire finalement, ils sont complètement dépendants de nous. En fait, tu fais ce que tu veux, quelque part, finalement, tu peux faire ce que tu veux. Tu peux les maltraiter, pas les maltraiter, les façonner. Ils sont là, ils attendent que tu leur dises ce qu'il faut faire. Et toi, tu es là, tu ne comprends pas tout ce qu'ils veulent. Ils ont leurs émotions et autres. Et en fait, comme moi, je n'avais pas de référentiel, en tout cas, je n'avais pas envie de m'appuyer sur le référentiel que j'avais eu, mais je n'en avais pas des masses. Je me suis dit, il faut que je me documente, en fait. Et donc, c'est à partir de là aussi, tu vois, que moi, j'ai commencé à lire plein de sujets de la psychologie de l'enfant. Gestion des émotions, ces enfants qui ne dorment pas, pourquoi... J'ai lu pas mal de bouquins et ça m'a mis un pied dans l'intelligence émotionnelle, la psychologie, comprendre que... T'es le fruit de ton enfance, de ton éducation, de ton rapport à ton papa, à ta maman, comment on te regarde, machin. De le lire pour mes propres enfants, moi ça m'a aidée et ça m'a plongée dans ma propre introspection en plus à partir de là. Et c'est ça aussi qui m'a fait basculer moi dans la passion pour l'humain, comprendre comment fonctionne l'humain, etc. Et grâce finalement à la maternité, tu vois.

  • Speaker #0

    Et à quel moment ton couple commence à vraiment s'effriter ?

  • Speaker #1

    Avec le recul, t'arrives à peu près maintenant à te dire, c'est vrai que déjà là, on était déjà plus au top, au top. en fait nous on n'a jamais Il n'y a pas eu un coup d'arrêt avec le divorce. Sinon, on a été ensemble pendant pas mal de temps. Et tu arrives peut-être à des périodes où c'est un peu moins bien qu'avant. Mais en même temps, tu te dis qu'on est ensemble depuis longtemps, c'est peut-être normal. Mais on est toujours restés en bonne entente. On avait toujours une vie de couple, de partage. On sortait, on s'amusait. On n'était pas chacun de son côté, ni chambre à part. On n'est pas arrivés dans ce genre de schéma. Donc ce n'était pas si évident que ça, que ça n'allait pas bien. Mais ce qui a quand même mis en exergue des difficultés, c'est quand on est parti autour du monde, bizarrement. Enfin, bizarrement, c'est logique maintenant, mais avec le recul. Mais on a voyagé pendant un an autour du monde en famille, pendant le Covid, 2020-2021. Et on s'est retrouvés à 5 tout le temps, H24. Déjà le Covid, quand on est enfermé, là je me souviens plus non, mais quand on s'est retrouvés enfermés, le Covid ça avait été un peu dur. Et là on s'est retrouvés un an à tous les 5, et nous on n'avait pas du tout construit notre vie de famille comme ça, parce que Thomas il bossait beaucoup, et moi je gérais la famille en fait, c'était mon territoire. Et on se voyait, on avait chacun, on a toujours été assez indépendants, on avait nos soirées, nos machins. Et là on s'est retrouvés l'un sur les autres. Donc ça a mis en exergue pas mal de tensions, et après ce qui a vraiment créé des tensions entre nous, En fait, c'est les enfants. c'est l'éducation des enfants lui il avait pas mal de tensions avec notre fils aîné sur lesquelles moi j'intervenais en fait je te dis pas que j'avais raison mais j'étais pas d'accord avec sa façon de faire donc j'intervenais, ça créait pas mal de tensions et bref toute cette année de voyage elle a quand même été un peu difficile là où en fait c'était censé être tu vois tu vis des moments dingues tu t'émerveilles sur des paysages de ouf et nous on était quand même en fait je voyais bien on était pas là à vivre des moments forts entre nous nous à deux et même la famille du coup parce que ça impacte vachement ta famille Beaucoup de tensions. Et donc, quand on est rentré, en fait, de tour du monde, moi, je lui ai dit, je veux pas continuer cette vie-là, où, en fait, il y a tout le temps des cris, où c'est tout le temps, on n'est jamais d'accord. Enfin, il faut qu'on fasse une thérapie, parce que, moi, je veux que ça change, en fait. Mais jamais, à ce moment-là, je me suis dit, on va divorcer. Je me suis dit, on va aller voir une psy, et la psy, elle va lui faire comprendre que je suis quelqu'un de bien, et qu'il va changer, et qu'il doit m'aimer. Je pense que c'était dans ce sens-là. Et donc on a fait une thérapie de couple pendant 9 mois Et en fait lui a rencontré quelqu'un À partir de là, il n'y a pas eu vraiment de... On a fait la thérapie, on s'est investi un peu tous les deux. On a compris des trucs. Et après, il est tombé amoureux. Et donc, en une fraction de seconde, le truc, il était fini. À partir de là, ça s'est terminé.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu te dis à ce moment-là ? Parce que j'imagine que quand on s'est investi dans l'éducation de ses enfants et dans sa famille, et que du coup, quand le couple s'arrête, tu te retrouves sans rien.

  • Speaker #1

    Oui, sans rien.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Je me suis dit, waouh ! J'ai eu très très très très peur le jour de l'annonce, je m'en souviens encore, j'ai eu peur en fait, je pense que vraiment ce qui m'a fait le... J'ai vu comme un vide, tu sais, qui s'est ouvert sous mes pieds quoi, et je me suis dit, putain, qu'est-ce que je vais devenir en fait ? Et est-ce que je vais y arriver ? Ça c'est les premières peurs, tu vois, mais qu'est-ce que je vais devenir ? Et est-ce que je vais m'en sortir ? Plutôt comment d'ailleurs, je vais m'en sortir ? Après t'as forcément une énorme tristesse, bon trahison, machin et tout, mais c'était même pas le... Il y a quand même une grande tristesse. Et après seulement, tu vois, ces questionnements de... C'était pas la vie de famille que j'ai voulu. On a foiré notre famille, en fait. Un peu sentiment d'échec de dire que c'était pas le projet de base. Mais lui comme moi, pour le coup, on se l'est dit. C'était pas le projet de base. On aurait voulu vivre avec nos enfants, partager ses moments. En plus, le divorce arrive à un moment donné où nos enfants étaient un peu grands. On était sortis des trucs de bébés. La dernière avait 4 ans. Ils avaient entre 4 et 10. J'avais l'impression qu'on rentrait dans une nouvelle étape où enfin, on allait faire des trucs sympas avec nos enfants. Ils sont plus grands, tu peux faire du sport. Il y a plein de choses que tu ne fais pas tant qu'ils sont bébés et que tu es un peu freiné avec le rythme. et là tout ça s'écroule en fait tu te dis non ça n'arrivera jamais en fait ce que j'avais fantasmé en tout cas des moments avec des enfants grands la vie de famille d'après les petits copains voyager sortir de la maison sans un sac moi j'avais imaginé des grandes tablées avec mes enfants, leurs copains, leurs petits copains nous les parents qui sont là et puis les enfants qui grandissent etc. Bon bah tout ça d'un coup l'image elle se casse la gueule en fait

  • Speaker #0

    Tu dois faire le deuil de ta vision de la famille.

  • Speaker #1

    De la famille, oui. Réunis, heureux, heureux d'être ensemble. J'avais vraiment cette envie de se dire, la famille c'est un lieu de ressources. Et donc je voulais que les enfants aient toujours envie de revenir à la source. Et soient heureux de revenir voir leurs parents. Bon bah dans ça, ça s'écroule en fait. Ça, ça m'a rendu triste pour le coup. De me dire, ça on l'a pas réussi.

  • Speaker #0

    Au niveau de la garde des enfants, est-ce que vous êtes en garde alternée ou est-ce que vous êtes en garde alternée ?

  • Speaker #1

    Et ça par contre, paradoxalement, je te dis, moi j'avais ce rêve de famille. Par contre, j'ai une très forte valeur liberté. C'est très important pour moi, ma liberté. Et ça, dès le début, j'ai dit, moi c'est garde alternée directe. Il était hors de question que je me récupère la garde à l'ancienne, qui est aussi très patriarcale je trouve, où tu gardes les enfants, et tu regardes du temps, et les papas, les oncles, le mercredi, et un week-end sur deux. Parce que là, tu perds vachement de ta liberté et de ta capacité, justement, de te réinventer en tant que femme, etc. Donc, tout de suite, moi, j'ai dit garde alternée. Mais là-dessus, on était d'accord.

  • Speaker #0

    Et j'imagine que pour toi, ça a dû être quand même, malgré tout, un choc, même si tu avais envie de cette liberté. Mais comme c'était, comme tu le disais juste avant, ton terrain, ton domaine d'expertise, tes enfants, que vous semblez avoir des visions différentes, parfois, de l'éducation, ça demande, j'imagine, un immense lâcher prise.

  • Speaker #1

    Alors... pas tant que ça, finalement, tu vois, c'est assez marrant. Au fond, moi, j'ai quand même toujours voulu cette liberté. Donc, moi, j'adore mes enfants. Et m'en occuper, etc. Pour autant, j'ai toujours eu besoin, tu vois, de sortir, de les laisser. Je suis toujours partie une semaine sans eux. Enfin, ça n'a jamais été difficile. J'avais besoin de mes moments de liberté. Donc, la garde alternée, je trouve plutôt ça assez chouette, en fait, tu vois. vraiment. Je me suis dit, j'ai eu comme un énorme bol d'air. Et après, c'est aussi parce que c'est mon mindset, je choisis de le voir comme ça. Soit tu choisis de le voir, au début ça te rend triste de te dire, donc en fait je passe à côté de la moitié de leur vie, mais bon, si tu décides de le voir comme ça, à partir de là, c'est fini, tu vois, tu passes ton temps à pleurer. Et donc moi j'ai essayé de me dire, l'avantage c'est que j'ai tout d'un coup s'ouvre devant moi, une espèce d'opportunité d'avoir du temps pour moi, de faire plein d'autres choses, une liberté de temps, que j'avais perdu maintenant depuis... dix ans, de spontanéité, d'improvisation, de pas d'horaire, etc. que j'avais plus depuis que je m'occupais à fond des enfants. Donc j'ai assez vite vu ça comme quelque chose de cool et qui m'a amené de la joie pour le coup. Donc ça n'a pas été si dur. Après, il te manque au début quand tu les ramènes. Oui, il te manque, tu vois. Mais moi, comme j'ai plein de passions, plein de sujets, plein de trucs, je ne me suis pas retrouvée chez moi toute seule à me dire bon, qu'est-ce que je fais maintenant ?

  • Speaker #0

    Mais concrètement, du coup, l'urgence financière s'est rapidement faite ressentir parce que ce qu'il faut préciser aussi, c'est que quand on est en garde alternée, il n'y a pas d'aide du coup à la séparation.

  • Speaker #1

    Moi j'en ai un. Il n'y a pas d'aide si les rapports étaient égaux. Parce que tu es censé avoir mouette-mouette. Ce qui n'était pas notre cas, moi j'avais arrêté de bosser. Et donc forcément tu as cette espèce de ce qu'on appelle le décalage de niveau de vie en tout cas. Donc tu peux avoir une pension alimentaire, même si tu es en garde alternée. Pour compenser le fait que même quand ils vont chez l'autre parent, dans l'occurrence chez la maman, pour me permettre de maintenir... maintenir un certain niveau de vie, pour l'alimentaire et les fringues. Donc ça, c'est la partie enfant. Et après, en plus, moi, du coup, du fait de perte aussi de niveau de vie, j'ai une pension compensatoire. Ça, c'est lié à toi.

  • Speaker #0

    Mais du coup, est-ce qu'elle te permettait de ne pas travailler ?

  • Speaker #1

    Elle me permettait de ne pas travailler. On l'a dealé comme ça. Parce que pareil, moi, j'ai un énorme besoin de sécurité. Donc au début, j'ai complètement craqué en me disant, je ne vais pas y arriver. Donc on a dealé le truc pour que je puisse vivre dessus pendant deux ans. un peu comme un chômage, tu vois.

  • Speaker #0

    Sans pression.

  • Speaker #1

    Sans pression de me dire, ok, pendant deux ans, je ne peux vivre que de ça. Donc, pas de panique. En gros, je l'ai sur cinq ans. Les deux premières années, je ne peux vivre que de ça. Les trois dernières années, je vais avoir commencé à compléter. Donc, il y avait cette idée de tu as deux ans pour tranquille. Et après, l'idée, c'est d'avoir trouvé une activité ou générer une activité qui commence à augmenter pendant que moi, la pension baisse. Et au bout de cinq ans, plus rien. Ok.

  • Speaker #0

    et à quel moment t'es venue l'idée d'accompagner les femmes et de devenir coach de vie.

  • Speaker #1

    L'idée, elle est un peu venue à moi. Il y a eu comme un cadeau de la vie. Ce qui fait que j'ai basculé dans le vouloir prendre soin des femmes, la première chose, c'est parce qu'il y a sept ans, j'ai monté une asso. Quand je ne bossais pas, je te disais que je ne voulais pas avoir plein de projets. J'ai monté une asso qui s'appelle le Curiosity Club. J'ai monté une antenne lilloise de cette asso. On organise des événements, des talks inspirants par des femmes, pour des femmes. Donc ça, c'est la première chose, ça m'a mis un pied dans la sororité, je dirais. Et les femmes à qui on donne la parole, c'est que des femmes qui se sont réalisées. C'est que des femmes qui ont des carrières, des projets, des passions. Et donc j'ai vu toutes ces histoires de nanas qui témoignaient comment elles ont fait, souvent à base d'audace, de « à un moment donné j'y suis allée, j'ai réalisé mes rêves, je suis passionnée, etc. » Et ça je me suis dit « c'est génial, c'est possible, quelque part, ces histoires de nanas qui se réalisent. » Le côté réalisation, trouver pourquoi t'es là. C'est pas quelque chose que j'avais, moi, pas éduqué à ça, en fait. Je me posais pas ces questions de quel est le sens de la vie, pourquoi je suis là, qu'est-ce que j'ai envie d'avoir comme impact, etc. Donc ça, ça a commencé à m'impier dans cette question-là, cette notion de réalisation de soi. Et puis, j'étais hyper touchée par les femmes, les histoires de femmes, à quel point on peut être vulnérable et à la fois être forte, etc. Donc ça m'a donné envie de m'investir principalement auprès des femmes, parce que j'ai eu une résonance. Et après, pendant le tour du monde, même pendant le Covid, j'ai commencé à explorer l'idée de, tiens, est-ce que j'aimerais pas être psy ? Ou en tout cas, dans l'accompagnement humain, ça commence à trotter dans ma tête, ces sujets-là, de faire ça. Et puis, quand on est rentré de tour du monde, donc là, je m'étais dit, ça y est, moi, ça y est, mes enfants, ils sont grands, machin, c'est fini. Enfin, grands, entendons-nous bien, mais moins besoin de moi. J'ai envie de relancer ma carrière professionnelle, mais qu'est-ce que je pourrais faire ? Je ne sais pas trop quoi faire. J'avais écrit un espèce de manifeste pendant le tour du monde. Une journée, je m'étais posée, je m'étais dit, tiens, qu'est-ce que je pourrais faire ? Et la mission que j'avais écrite, c'était permettre aux femmes de porter leur voix et de trouver leur place. Donc ça, c'était mon why un peu, tu vois. Et après, comment je peux le faire ? Je me suis dit, à terme, j'aimerais organiser des espèces de programmes, de parcours où j'embarque des nanas et tout. Mais bon, premier petit pas, ça pourrait être de faire des cercles de paroles. Donc en rentrant autour du monde, j'ai fait des cercles de paroles. C'est facilement actionnable. Et puis en parallèle, j'ai écrit une idée d'un parcours, d'un programme, tu vois. Et je l'ai envoyé à des gens qui m'avaient coaché quelques années auparavant. J'avais fait un coaching avec eux. Et je leur ai dit, tiens, vous pensez quoi de mon truc ? Est-ce que ça paraît entendable ? Bref, vous en pensez quoi ? Et ils m'ont rappelé, en fait, pour me dire, eux, c'est un cabinet de coaching. Ils accompagnaient beaucoup des entrepreneurs, des hommes assez masculins, avec de la psychologie positive et de la performance. Et donc, ils m'appellent en me disant, tiens, est-ce que tu n'aurais pas envie de monter une version de notre programme dédiée aux femmes ? Tu ferais notre parcours, mais que pour les femmes. Tu écris le projet, tu le montes, tu le vends, tu l'animes, tu fais le truc. Là je me suis dit, toi c'est incroyable ! Parce que moi, je pensais faire un petit truc à base de cercle de parole et de yoga, ce que j'avais en compétences, en stock. Et là, on me propose un projet qui est déjà beaucoup plus gros que ce que je voudrais faire, sans besoin d'être formée, en fait. Je n'ai pas besoin d'aller faire une école de psycho. Donc, tu vois ça, gros cadeau de la vie. Donc ça, ça m'est tombé dessus en mai, en fait. Et je me suis dit, go, on y va, on y va tranquillou, tu vois. Et septembre, divorce. Et donc là, je me suis dit, on n'y va pas tranquillou. Du coup, il va falloir que ce truc, ça devienne un vrai projet et un vrai métier et que tu t'y mettes à fond. Finalement, c'est arrivé à moi.

  • Speaker #0

    Comme si le destin...

  • Speaker #1

    Dans la pression, tu vois, le destin m'avait fait ce cadeau. Et au fond de moi, je me demande parfois si ça n'a pas aidé Thomas à se dire « Bon, ça y est, elle est remise sur des débuts de rail, je peux la lâcher. » Je pense que lui, il avait aussi une forme de loyauté de « je ne peux pas la lâcher parce qu'elle dépend de moi. » Enfin, je ne sais pas, dans les trucs, tu vois, moi, ça, ça m'est tombé dessus en mai. En juin, lui, il rencontre quelqu'un. Bon, le truc, il s'est enchaîné. Oui,

  • Speaker #0

    peut-être que son inconscient...

  • Speaker #1

    Je pense qu'inconsciemment, il s'est peut-être libéré aussi de se dire...

  • Speaker #0

    Oui, si tu dis qu'en plus, ça faisait plusieurs années que le couple n'était pas ce qu'il était au départ,

  • Speaker #1

    peut-être que ça a joué, tu vois. Et donc je me suis mise dans ce projet-là, et donc je me suis formée avec eux, avec le cabinet. J'ai lancé ce parcours dédié aux femmes, c'était génial, j'ai fait ça pendant un an et demi. Et le problème c'est que je ne matchais pas avec eux par contre. Humainement je ne m'y retrouvais pas, mais plutôt avec les deux fondateurs, ça n'allait pas, du coup je ne me sentais pas bien dans cette aventure. Et ce n'était pas mon projet de base, pour le coup je ne participais pas dans un truc pour me sentir mal, et en tout cas ce n'était pas aligné avec mes valeurs. et en fait dans ce cas là moi j'arrive pas parce que je repars dans des insomnies dès que ça n'est pas aligné de toute façon mon corps y parle et donc c'est un peu la cata donc j'ai arrêté de bosser avec eux en me disant j'ai encore un peu de mes pensions un peu de temps pas tant que ça donc perds pas encore trop de temps à continuer un truc où tu vois que t'es mal donc j'ai arrêté je me suis retrouvée à mon compte et finalement des femmes sont venues à moi est-ce que tu fais encore quelque chose est-ce que tu proposes des trucs et c'est comme ça que j'ai créé mon propre programme il y a eu une demande donc j'ai écrit mon propre programme que j'ai revu un peu que j'ai appelé Envie Merci. Et ça, ça fait un an et demi maintenant. Et en parallèle de ça, j'ai quand même passé le diplôme de coaching parce que je me suis dit, tu vois, en France, enfin je l'avais anticipé ça, je me suis dit, j'ai eu vachement de chance de démarrer un peu un nouveau métier from scratch formé en interne, tu vois. Donc ça, ça marche tant que j'étais dans le cabinet, mais si je sors de là, et je savais que j'allais sortir de là parce que j'étais mal, j'ai pas vraiment de diplôme. Et en France, mine de rien, c'est quand même pas les Etats-Unis. si t'as pas les diplômes et les machins bon t'es toujours un peu retoqué tu vois surtout dans l'accompagnement

  • Speaker #0

    Oui, surtout dans l'accompagnement, c'est ce que j'allais dire, parce que si tu as quelqu'un, par exemple, qui a besoin de comprendre des choses sur lui, c'est vrai que tu fais toujours plus confiance à quelqu'un qui a un bagage pour pouvoir identifier les bonnes problématiques.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et entre 60 ans, tu vois. Du coup, je me suis inscrite à une école de coaching en me disant le diplôme le plus, pas facile, mais le plus rapide à passer. VS repartir pour faire de la psycho, parce que là, t'as pour 5 ans d'études, psychologue, tu vois. Je vais faire coaching. Ça, ça dure 9 mois. Je peux le faire. L'argent que j'ai gagné en travaillant 18 mois, c'était pareil. Je me suis autofinancée le coaching, donc c'est quand même plus de 6 000 euros. Moi qui avais des enjeux sur le financier, je me suis dit, mais en même temps, je me suis dit, il faut miser sur toi de toute façon. Tu es ta seule ressource, donc si toi tu ne le fais pas, personne ne le fera. Donc c'est tout ce que j'ai gagné, je l'ai réinvesti là-dedans, parce que je pouvais encore vivre un peu de ma pension. Je me suis dit, allez, prends le pari. Je me suis payée cette école de coaching, et puis en parallèle, j'ai lancé mon truc. en fait et c'est ce que je fais toujours aujourd'hui c'est à dire que tu vois j'ai lancé mon programme Tout en passant mon diplôme que j'ai eu depuis entre deux. Et là, je continue cette histoire-là. Trop bien.

  • Speaker #0

    Et tu te sens parfaitement alignée du coup avec ta nouvelle vie.

  • Speaker #1

    Oui, je me sens carrément alignée parce que... Je n'aurais jamais imaginé pouvoir faire ça, en fait. Tu vois, ce ne sont pas des trucs que tu arrives à imaginer, de te dire, je n'avais pas prévu d'être là où je suis aujourd'hui. Et en même temps, je me dis, c'est tellement ce que j'aurais voulu faire. Enfin, c'est tellement bien. Donc là-dessus, j'ai vachement de gratitude de me dire finalement... Et ça, tu vois, je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été en danger, entre guillemets. Je l'ai fait parce que je n'avais pas le choix. Je pense qu'il y a pas mal de trucs que j'ai fait parce que j'avais pas le choix ou parce que j'étais la seule à prendre la décision aussi quelque part de dire bon tant pis, vas-y.

  • Speaker #0

    Vas-y, fais-le, vas-y, réinvestis tes sous dans une énième formation. Je sais que mon ex-mari m'aurait dit, t'es encore en train de te payer une formation, mais pourquoi faire, etc. Tu vois, d'ailleurs, il me l'avait dit. Et donc, sûrement que je ne l'aurais pas fait si j'avais été avec lui. Je ne l'aurais pas fait parce qu'il y avait moins la nécessité financière.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu te retrouves toujours un petit peu à justifier tes dépenses. Tu as l'impression que ce n'est pas ton argent, alors qu'en fait, finalement, c'est un petit peu ton argent. Parce que tout le travail que tu effectues pour la famille, il nécessite une rémunération à un point donné. et élu. permet lui de monter des échelons qu'il n'aurait pas forcément pu monter si tu n'étais pas derrière à assurer la vie de famille.

  • Speaker #0

    C'est moins mon cas parce que je suis quand même sur un mec qui était bien, mais il y a des conseils à donner. Ça, c'est vrai et ça, tout le monde le croit et tout le monde se le dit, sauf que quand tu arrives dans les négo de divorce et que tu dis, attends, rappelle-toi que ça a de la valeur ce que j'ai fait, tu ne tombes pas toujours sur quelqu'un qui met de la valeur à ce que tu as fait.

  • Speaker #1

    Surtout que, je vais en parler il n'y a pas longtemps dans un épisode, ce n'est pas encore reconnu par les professionnels du droit. Donc, ce n'est jamais vraiment valorisé quand tu arrives dans le bureau d'un notaire ou d'un avocat.

  • Speaker #0

    Non, pas du tout. Et moi, tu vois ce que m'avait dit mon avocate, je l'ai trouvé un peu violent, mais bon, c'est sûrement vrai. Quand on parlait justement des compensatoires et tout, parce que fut un temps, les femmes, elles avaient la pension à vie, tu vois. Bon, je ne dis pas que c'est la bonne solution, mais il y avait cette histoire de pension à vie quand t'avais arrêté de bosser Et là, elle me dit, vous, devant un juge, les juges, ils ne sont pas très sympas, en fait, sur les profils comme vous. Et en fait, la réponse, c'est, vous avez 40 ans, un bac plus 5, donc vous avez de quoi vous réinventer. Donc, ils donnent très peu, en fait, en pension. Elle me dit, si vous allez au jugement, on n'a pas été au jugement, parce qu'on a fait à l'amiable. Mais si vous allez au jugement devant un juge, vous aurez moins. Vous allez perdre. Enfin, vous aurez moins. Ils n'ont pas vraiment d'indulgence, parce qu'à ce côté, ça va, t'as 40 ans, t'as un bac plus 5, t'as largement le temps de te réinventer. Ça nécessite pas que tu sois entretenu pendant des années.

  • Speaker #1

    Et pourquoi ? Tu penses que les femmes ont tout particulièrement besoin d'être accompagnées pour se réaliser. Est-ce que tu penses que ça vient aussi un petit peu du fait que les femmes, on les a moins élevées dans le fait de prendre sa place, que c'est plus difficile pour une femme de prendre sa place que pour un homme ? Est-ce que tu le constates toi dans ton métier ?

  • Speaker #0

    Oui, je le constate, oui. Encore ce matin, j'avais une cliente. Pareil, elle donne toute sa vie à ses enfants, son travail, et qui du coup se posent moins les questions pour elle. Oui, je pense qu'on n'a pas été éduqués à ça, c'est certain. déjà de base la société je sais pas si on est vachement éduqué à cette idée de trouve toi une vocation etc etc mais après le fait de prendre sa place entre femmes moi les chiffres que souvent je donne c'est que au moment du premier enfant t'as 80% des couples où c'est la femme qui va décrocher dans son temps après je pense que les femmes osent moins investir sur elles aussi ça ça se voit vachement dans les coachings c'est à dire que dans les les hommes vont plus facilement dans des gros jobs vont facilement se payer des coachs des coachings ils rentrent par le la casse pro en mode coaching de dirigeant, coaching à la performance, c'est toujours du perso cette histoire-là, mais en tout cas, ils acceptent de se faire coacher. Les femmes dépensent très peu d'argent dans le coaching, elles n'investissent pas beaucoup sur elles-mêmes, parce que tu penses que ça peut être une perte de temps, parce que tu penses que c'est de l'argent que tu prends au détriment de la famille, que tu aurais peut-être pu investir pour tes enfants, etc. Donc tu t'autorises moins, si c'est de l'argent perso que tu dois prendre, ce n'est pas remboursé. Il y a vachement... ces croyances-là, je trouve, derrière, que les femmes font moins. Et après, t'as quand même aussi ce que remontent aussi les études, c'est que t'as ce que je te disais un peu en intro, là, ces histoires de rôle modèle, en fait, si t'as pas l'habitude de voir des femmes qui prennent leur place, qui affirment leur place, qui te disent que c'est possible, enfin, qui te montrent un autre chemin, c'est un peu cette idée de tant que c'est pas possible, tu le fais pas, et une fois que tu vas voir des gens le faire, tu vas te dire que c'est possible et tu vas le faire. Et donc il y a aussi tout un rôle, je trouve, dans la société de... On ne met pas assez en avant des histoires de femmes qui réussissent ou qui se reconvertissent ou qui ne sont pas obligées de se sacrifier quand elles ont des enfants. Il y a plein d'histoires qu'on ne raconte pas et qui existent en vrai en plus. Et donc forcément, ça donne moins cette audace peut-être à d'autres femmes d'y aller parce que tu penses que ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, puis la société attend tellement des femmes dans tous les domaines et n'attend tellement rien des hommes en vrai, même si ça évolue un petit peu. Mais tu vois, par exemple, quand on prend l'exemple de la parentalité, il y a le fameux mum shaming, dad blessing. genre un père il va faire un truc complètement normal et anodin tout le monde va le congratuler parce que c'est un excellent papa alors que une mère c'est le minimum c'est normal qu'elle fasse ça Oui parce que nous on a été éduqués comme ça on a aussi beaucoup ces valeurs d'être éduqués à prendre le soin à être dans le care la

  • Speaker #0

    mère un peu sacrificielle aussi par rapport aux enfants et c'est presque même si ça change je trouve dans la société ou dans les générations d'avant C'est long de changer des générations et des façons de penser qu'on a là depuis hyper longtemps, qui font que naturellement, même si toi tu penses que t'es féministe, ou que t'as envie de voir les choses différemment, quand les choses arrivent, et je pense que les changements ils arrivent beaucoup quand on devient parent en fait, parce que jusqu'alors, quand on est étudiant, jeune, premier job, on n'est pas trop dans ces décalages, mais tu commences à avoir les décalages quand tu bosses, avec les décalages de salaire, et que là quand il y a la parentalité qui arrive, c'est là où je trouve qu'il y a un espèce de décrochage énorme. sur les rôles et les injonctions de chacun et la place de chacun. Là, il y a un décrochage, même si tu penses être moderne, si tu penses que ça va être égalitaire, en fait, ça ne l'est pas.

  • Speaker #1

    Non, ça ne l'est pas, mais ça ne l'est pas souvent aussi du fait, ce n'est même pas à l'échelle du couple, c'est à l'échelle de la société, de ce que les gens vont se mettre à attendre de toi ou à ne plus attendre de toi. Et à l'inverse, tu vois, par exemple, le nombre de personnes qui vont... arrêter de proposer un apéritif à une jeune maman de 18 à 20 heures parce qu'on va s'imaginer que de toute façon elle n'est pas disponible pendant ce créneau-là, alors que sur un jeune papa, personne ne va jamais le faire naturellement. Si lui souhaite être présent auprès de ses enfants, ça va plus être à lui de dire « je ne peux pas, je suis avec mes enfants, mais en tout cas, on considère que sa vie n'a pas changé » .

  • Speaker #0

    Carrément, oui, oui. Oui, j'imagine la difficulté maintenant. Ceux qui veulent changer, ils ont la difficulté de devoir s'imposer comme ça. et de subir le regard des autres. Mais c'est clair que c'est un énorme enjeu sociétal.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu rencontres beaucoup de femmes comme toi finalement ? Est-ce que tu coaches beaucoup de personnes qui ont ton profil ? C'est-à-dire qui sont dans un mariage, peut-être qui bainent un peu de l'aile, qui se sont arrêtées pour élever leurs enfants et qui cherchent à se réinventer ?

  • Speaker #0

    Pas tant que ça, bizarrement, celles qui viennent à moi... Il y a souvent des enjeux de frustration, globalement, dans ma vie. C'est-à-dire qu'elles arrivent avec des enjeux de frustration, de... Il me manque un peu de pétiment, il me manque un peu de joie, ou ça ronronne un peu, mais soit ça ronronne dans le couple, soit ça ronronne dans le pro, ça arrive quand même pas mal avec le pro aussi. C'est très lié, mais moi, ça pour le coup, je pense que c'est en résonance avec moi, à l'âge, c'est-à-dire qu'à quarantaine, en gros, espèce de crise de milieu de vie, tu vois, de se dire, ben j'arrive un peu à la moitié, ça fait peut-être à peu près 20 ans que je bosse, ou un peu moins, c'est sympa, mais en même temps, je m'éclate plus, et comment je peux réinventer ma deuxième moitié. Donc, ce n'est pas forcément des enjeux de couple. Mais après, quand tu creuses un peu, tu vois bien que potentiellement, il y a un couple qui ronronne, un job qui a toujours été le même. Les enfants, ça commence à rouler. Et du coup, là, tu te dis, je commence à me faire un peu chier dans ma vie. Comment je peux faire pour switcher le truc ? Donc, ça peut passer ou pas par une crise de couple, mais pas toujours et pas forcément.

  • Speaker #1

    Je remarque que les femmes, en général, n'ont pas confiance en elles. En tout cas, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus cette problématique chez les femmes que chez les hommes. J'imagine que toi, tu accompagnes beaucoup de femmes qui souhaitent gagner un petit peu en confiance. Qu'est-ce que tu penses qu'on pourrait mettre en place auprès des jeunes filles aujourd'hui pour qu'elles aient confiance plus tard en tant que femmes ?

  • Speaker #0

    J'essaie de me la poser moi-même parce que j'ai une fille et deux garçons et donc je suis hyper attentive là-dessus. Il y a la notion de confiance et la notion d'estime de soi qui est un peu différente, mais l'estime c'est la valeur que tu te donnes et la confiance c'est le fait que tu crois en ta capacité à y arriver. Et après je pense que ça passe déjà beaucoup par les parents, le regard que toi tu leur donnes sur si tu es capable, si tu peux y arriver. Les féliciter, les encourager. Je pense qu'il faut passer du temps. Mais garçons ou filles, d'ailleurs. Faire prendre conscience de leur zone de talent. Où est-ce qu'ils sont bons ? Est-ce qu'ils conscientisent eux-mêmes ? Ça, ce que je fais là, c'est une de mes compétences, c'est un de mes talents. Si je suis quelqu'un qui est à l'écoute, je suis quelqu'un qui est empathique, c'est sympa, tu as voulu aider ta copine. Donc, tu es quelqu'un qui prend soin des autres. Et même dans les matières en général. Déjà, leur faire conscientiser là où ils sont bons et là, ce qui fait leur unicité. Je pense que c'est déjà important, plutôt qu'un regard qui est tout le temps en train de dire « là, c'est pas assez, là, c'est pas assez, là, t'as pas eu bon, là, je sais pas quoi, là, je sais pas quoi » . Donc déjà, de féliciter et d'encourager, ça aide pour générer la confiance. Après, c'est important de leur montrer que toi, t'as confiance. Je pense que les enfants, pour moi, ils apprennent beaucoup par mimétisme en regardant. Donc t'as beau faire des grands discours, si derrière, t'agis différemment, l'impact est à peu près de zéro. Donc si tu veux prôner certaines valeurs, je pense qu'il faut que toi tu les incarnes aussi et que tu essaies de les vivre au maximum. Alors toi, moi qui n'ai pas confiance en moi et qui doute beaucoup, il le voit. C'est sûr qu'il le voit puisqu'il me voit dans des états par moments. Mais à chaque fois, j'essaie de me dépasser et de leur montrer que j'y arrive. Et donc j'espère que ça sème une graine dans leur cerveau à eux. Mais la confiance, ça se gagne avec l'action. La confiance, ça se gagne avec je fais, j'essaye, j'y arrive. Et donc je me dis je suis capable et puis je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus et je fais encore un peu plus. Et donc, ça passe pour moi avec les enfants, avec la confiance et le fait de les laisser faire une forme d'autonomie aussi, tu vois, dans le... Parce que parfois, les parents, on a toujours tendance à vouloir anticiper, en fait, leurs besoins, soit anticiper les besoins, soit, tu sais, à prévenir, attention la marche, attention machin, attention le truc, pour pas qu'ils se fassent mal, pour pas qu'ils souffrent, parce que tu veux pas que tes enfants, ils souffrent. Mais sauf que si tu les laisses pas expérimenter la vie et les choses, bah, tu peux pas leur... En fait, en faisant à leur place, tu le... Quelque part, il y a un espèce de message de... Bah, comme tu vas... j'ai pas confiance en le fait que tu y arrives potentiellement ou je pense que tu vas te casser la gueule ou je pense que tu vas te faire mal donc je le fais à ta place. Donc je te sécurise.

  • Speaker #1

    Il y a beaucoup de chercheurs qui sont en effet intéressés notamment aux jeux libres, au fait de ne pas faire de micromanagement, de les laisser le plus possible en autonomie bien entendu quand l'environnement est sécurisé on ne le dit pas avec une piscine. Je te laisse en autonomie, on verra. C'est Darwin. Mais je veux dire, quand on est dans un lieu kid-friendly et safe le plus possible, c'est vrai que c'est ça qui leur donne énormément confiance.

  • Speaker #0

    Il faut qu'ils expérimentent. Pour le coup, c'est ce qu'on voit vachement en psycho. Moi, c'est ce que je dis à mes clientes. Le premier levier pour monter ta boussole de confiance en toi, c'est le vivre. C'est l'expérientiel. C'est d'expérimenter quelque chose que tu vas réussir. C'est ça qui va te permettre de monter ton truc de « ah oui, je suis capable » . Ça, c'est vraiment le premier levier. Et le deuxième levier, c'est de voir des gens qui réussissent là où tu aimerais réussir. Tu te dis « si elle y arrive, je pourrais y arriver » . Donc après, tu as tous ces côtés, tu vois, que toi tu y arrives, qu'il y ait des rôles modèles, que tu les sortes un peu de ton cocon pour qu'ils voient d'autres choses. Mais d'abord, je pense qu'il faut qu'ils y vivent, en fait. Il faut qu'ils expériencent qui t'a raté.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu penses que tu aurais trouvé ta voie et que tu en serais là aujourd'hui si tu n'étais pas passé par la case divorce, par la case... Je mets ma carrière entre parenthèses pour élever mes enfants.

  • Speaker #0

    Enfant ? Ah non, je pense pas du tout. En plus, moi, je crois vachement, tu sais, rien n'arrive par hasard et on n'est pas là pour rien et c'est le fruit aussi de résultats. J'ai aussi été le chercher, tu vois, c'est-à-dire que j'ai pas attendu dans un canap pendant dix ans que d'un coup on me propose un job, que cette reconversion arrive. Même si j'aurais jamais dit, je pense que je peux être coach, j'ai toujours, je sais pas comment dire, moi je fais beaucoup de visualisation, je me suis toujours posé des questions, j'ai toujours semé des graines un peu, tu vois. pour essayer de démonter ce qui m'animait, en fait, d'être dans l'humain, l'accompagnement, mais sans mettre des... Je n'ai jamais eu le comment, mais j'ai toujours essayé de vibrer ce que je voulais ressentir, etc. Après, c'est clair que la transformation, le fait que ça arrivait vite, parce qu'avant Tour du Monde, je m'étais dit, je veux être dans l'accompagnement des femmes, etc. Mais tant que j'étais avec Thomas, ce qui m'a aidée là-dedans, en fait, c'est que ça m'a poussée à agir. Là où avant, je me serais peut-être dit, oui, non, puis si lui, il avait dit, bon, ça ne sert à rien, tu ne peux pas y arriver, j'aurais laissé tomber par contre, tu vois. Alors que là, je me suis retrouvée face à ce vide et finalement, ça a été un détonateur pour que ça accélère et que je me dise, bah là, vas-y en fait, t'as plus le choix en fait. T'as pas le choix. C'est là où ça m'a accéléré, c'est que j'étais solo. Et je me suis dit, là, faut y aller. Et pour le coup, je me suis appliqué ce que je dis aussi à mes clientes, c'est dans mon mindset, pour moi, ce vide, les pages blanches, c'est excitant. C'est-à-dire que je me suis dit, là, c'est génial, tu peux te réinventer, t'as 40 ans et tu peux écrire un nouveau chapitre de ta vie. Et donc ça, c'est carrément cool. Moi, je trouvais ça hyper enthousiasmant. à me dire, là ça y est, tu peux les réécrire et pour le coup, tu ne peux plus te cacher derrière c'est la cause de lui, la cause de machin, que je n'ai pas pu, machin. Parce que là, tu es la seule à prendre des décisions. Donc, tu peux prendre les décisions que tu veux. Donc, essaye, quoi. Essaye. Et tu verras bien. C'est ce que j'essaie de faire.

  • Speaker #1

    Génial. Je te remercie beaucoup de m'avoir raconté ton histoire. C'était passionnant. Merci de l'avoir partagé avec moi. Je te dis à très vite. Voilà, le moment est fini de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

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