- Speaker #0
Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspire. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast. Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute. Bonjour Mathieu.
- Speaker #1
Bonjour Pauline.
- Speaker #0
Comment ça va ?
- Speaker #1
Très bien et toi ?
- Speaker #0
Ça va, je suis très contente qu'on se retrouve pour enregistrer un épisode ensemble. J'ai eu le plaisir d'aller voir ton spectacle un dimanche en fin d'après-midi au Point Virgule. Un spectacle qui s'appelle En bas de l'échelle. Et ce spectacle... et fortement inspiré de ta vie puisque dans ce spectacle, tu racontes ton histoire et notamment l'accident qui a changé ta vie puisque quand tu avais 10 ans, tu es tombé d'une échelle.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Et de cette chute, tu as conservé des séquelles et tu es aujourd'hui en situation de handicap.
- Speaker #1
Tout à fait et c'est d'ailleurs le seul podcast que les gens vont pouvoir écouter en x2 en ayant l'impression que c'est du x1.
- Speaker #0
Et donc du coup, on va parler de toi, de ce jour-là, de ton spectacle et de ta vie. Est-ce que tu es prêt ?
- Speaker #1
Je suis totalement prêt.
- Speaker #0
Super ! Alors déjà, j'avais envie que tu me racontes, s'il te plaît, si tu as envie qu'on démarre tout de suite par ton accident.
- Speaker #1
Si tu veux.
- Speaker #0
Et ensuite, on parlera de comment tu as eu l'envie et surtout l'espoir de commencer dans le milieu du spectacle et comment l'idée t'est venue de parler de cet accident. Très bien. Est-ce que tu peux me raconter ce qui s'est passé quand tu avais 10 ans, s'il te plaît, Mathieu ?
- Speaker #1
Bien sûr. Donc, effectivement, tu viens de le dire, j'avais 10 ans. J'étais avec, à l'époque, un camarade chez lui et on s'amusait dans son garage. Et il y avait une grande échelle, une échelle de meunier. Et alors, moi, je n'ai pas de souvenir précis de l'accident. À cause de l'accident, souvent, on oublie. Comment ça s'est passé ? Mais il se trouve que je suis tombé de cette échelle. Ma tête a heurté le sol qui était en béton. Donc mes parents m'ont tout de suite emmené à l'hôpital, aux urgences pédiatriques à Tours, là où j'habitais à l'époque. Et en fait, il y a eu une espèce d'erreur médicale. Je n'ai pas été pris en charge à temps par les médecins qui pensaient que ce n'était pas grave, que vraiment j'avais mal, mais que ça allait. Et en fait, ils m'ont fait attendre trop longtemps. Et du coup, j'avais une hémorragie interne qui s'est aggravée. Et du coup, je suis tombé dans le coma. Ils ont appelé un neurochirurgien en urgence qui m'a opéré, mais il était trop tard. Et à 10 minutes près, j'aurais été mort en fait. Pendant cette opération, j'ai fait deux arrêts cardiaques. Je m'en suis sorti de ce coma au bout de deux mois. Il faut savoir que les médecins disaient à mes parents et à mes proches que soit j'allais rester anité, soit j'allais mourir. Et au final, je me suis réveillé de ce coma avec toute ma tête, mais je ne parlais plus, je ne bougeais plus, je ne faisais plus rien. Et donc, j'ai dû faire beaucoup de rééducation après. Et effectivement, il me reste encore aujourd'hui quelques séquelles qui me font souvent dire que je suis... Un mi-chemin entre docteur Aous et grand corps malade.
- Speaker #0
C'est vrai que tu l'as dit dans le spectacle. Et donc, tu as dû tout réapprendre à l'âge de 10 ans. Et tu parles à un moment dans le spectacle de scènes assez émouvantes, puisque tu parles de la visite de tes camarades de classe à l'hôpital. Et j'ai l'impression, quand on regarde le spectacle, que c'est un moment dont tu gardes encore aujourd'hui la sensation de... Peut-être de gêne que tu as pu ressentir d'être vu dans cet état de vulnérabilité à l'hôpital par tes camarades. On sait que les enfants à 10 ans, ce n'est pas toujours le moment où ils baignent dans la bienveillance.
- Speaker #1
En fait, à ce moment-là, ça allait parce que moi déjà, j'étais shooté au médoc. Donc en vrai, je ne me rendais pas compte de grand-chose. Et à ce moment-là, il y avait une bienveillance de la part. de tes camarades. De mes camarades de classe, effectivement. C'est après, quelques mois après, quand j'ai commencé à retourner en classe, où là, effectivement, à 10-11 ans, il y a beaucoup de moqueries, etc. Et j'en ai subi beaucoup. Et c'est vrai qu'au collège, au lycée, j'ai été assez seule. Mais en même temps, je pense que ça a un peu façonné aussi ma personnalité. Ça m'a un peu forgée, blindée. Et maintenant, les regards des gens, en fait, je m'en fiche un peu. Je fais les choses pour moi comme j'ai envie de le faire, sans m'occuper du qu'en dira-t-on, de ce que les gens peuvent penser ou dire ou faire.
- Speaker #0
Et est-ce que tu penses que les choses auraient pu être mieux faites à l'échelle de l'école, par exemple ?
- Speaker #1
À l'échelle de l'école ?
- Speaker #0
Ah oui !
- Speaker #1
C'est drôle.
- Speaker #0
Et c'est pas venu. Pour rendre justement ton intégration un peu plus facile, parce que c'est des choses qui peuvent arriver chaque année. pour lutter justement contre le harcèlement à l'école ?
- Speaker #1
En vrai, on était à l'époque à l'orée des années 2000, donc ce n'était pas comme maintenant. Et encore maintenant, il y a plein de choses qui mériteraient d'être grandement améliorées. Mais j'ai quand même eu de la chance de pouvoir faire... Ma scolarité, la suite de ma scolarité, dans un environnement « normal » au milieu d'autres élèves valides, et en vrai, je pense que c'est vraiment une vraie opportunité et que ça a été très bénéfique pour moi. Mais je pense que le principal problème, ça reste toujours les a priori que les gens peuvent avoir sur le handicap, les préjugés L'attitude des élèves vis-à-vis des autres élèves un peu différents. Et peut-être aussi comment les parents abordent ça avec leurs enfants.
- Speaker #0
À l'âge auquel tu as eu ton accident, c'est sûr que ça vient de l'éducation des parents. Parce que les enfants à 10 ans, ils ne sont pas capables de méchanceté ou quoi que ce soit. Je veux dire, s'ils ne l'entendent pas à la maison, quand même tu reçois beaucoup de discours que tu entends à la maison.
- Speaker #1
Je ne sais pas. Oui, mais non, mais... Parce que j'ai eu l'accident à 10 ans, mais ensuite, collège, ça fait 11, 12, 13, 14. Après, elle me sait 15,
- Speaker #0
16, 17, 18. Oui,
- Speaker #1
bien sûr. Et je pense que les élèves, à cet âge-là, ils ont un comportement où vraiment ils sont très en groupe. Et ils font un peu ce que les autres font.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Pour se sentir assimilés, c'est un peu un comportement, je dirais, moutonnier. Oui. Mais je pense que tous les enfants, tous les élèves passent par là. On dit que l'adolescence, c'est l'âge bête. Je pense que ce n'est pas pour rien.
- Speaker #0
Tu l'as expérimenté. Et d'ailleurs, par rapport à la chance que tu évoquais d'avoir pu continuer ton parcours dans un cursus classique entouré de gens valides, tu dis dans le spectacle que ta mère y est pour beaucoup. Elle s'est beaucoup battue.
- Speaker #1
Oui, en fait, je dirais mes parents, mon père comme ma mère. Parce que moi, ce qu'il faut savoir, c'est que quand j'étais en centre de rééducation, donc après mon coma, le médecin qui s'occupait de moi là-bas disait qu'il fallait que je reprenne les cours en CP. Et alors qu'au moment de mon accident, j'étais en CM2. Et en fait, ils ont, mes parents, négocié entre guillemets avec la directrice du collège qui, elle, était aussi plus ou moins touchée. par le handicap vis-à-vis d'un de ses filles, je crois. Et en fait, elle a dit, ok, on va le prendre et tout, et on verra bien. Et ils ont eu raison, parce que j'ai pu suivre totalement, et même, j'ai envie de dire, mieux que totalement, puisqu'au début, j'allais le matin en rééducation, l'après-midi en cours. Donc le soir, il fallait que je rattrape les cours du matin. J'avais aussi une prof particulière en anglais. Parce que ça me faisait rater pas mal de cours d'anglais et tout. Et au final, j'ai pu suivre une scolarité normale. Il y a juste ma terminale que j'ai redoublée, mais juste parce que je ne foutais rien au lycée. D'ailleurs, je n'ai jamais rien foutu globalement. Tu as toujours réussi malgré ça. J'ai toujours eu des bonnes notes sans trop travailler. Sans vouloir me la péter.
- Speaker #0
Et par rapport à ce que tu disais, Le fait que la solitude et le fait que quand tu es repris l'école, tu étais pas mal laissé de côté par tes camarades. Tu m'as dit tout à l'heure, ça a beaucoup façonné ma personnalité. Est-ce que tu penses que c'est notamment à ce moment-là que tu es devenu artiste et que tu as eu envie de transformer l'épreuve qui t'est arrivée en quelque chose de plus grand ?
- Speaker #1
En fait, je pense qu'il y a un peu de ça. Parce qu'en fait, du coup, moi en plus, je suis fils unique. Donc le soir, quand je rentrais chez moi, Bah j'adorais regarder la télé et je suis devenu un énorme fan de la star et encore aujourd'hui j'adore cette émission et donc en fait ça m'a donné envie au départ plus de travailler dans l'audiovisuel parce qu'étant handicapé je pensais pas pouvoir devenir comédien, humoriste, être sur scène. Pour moi c'était un truc qui me semblait impossible en étant handicapé.
- Speaker #0
Parce qu'il y avait un problème de représentation aussi.
- Speaker #1
Déjà, oui, il y avait personne vraiment qui faisait ça, effectivement. Et parce que je me disais, mais jamais les gens, ils iraient voir un handicapé et tout. En plus, le handicap, personne n'en parle. C'est un sujet qui est souvent un peu éludé, mis sous le tapis et tout. Et donc, moi, mon envie à l'époque, ça a été de travailler dans l'audiovisuel. pour des émissions de télé et tout. Et en fait, j'ai eu l'opportunité de faire ça parce qu'à l'époque, à la Starac, il y avait un prof de théâtre qui s'appelle Philippe Lelievre, donc qui est comédien, qui a fait beaucoup d'impros aussi. Et voilà. Et en fait, ce gars ne me faisait rien. Je le trouvais extrêmement talentueux et tout. Et j'ai appris... qu'à côté, il donnait des cours de théâtre dans une école à Paris. Moi, j'habitais à Tours à l'époque, j'avais aucun contact dans ce milieu et tout. Et je me suis dit, tiens, je vais essayer de le contacter. Et donc, je prends mon téléphone, j'appelle l'école de théâtre où il travaille et je tombe sur la directrice du théâtre. Je lui dis en gros ce que je veux dire à Philippe. Et elle, elle lui transmet. Et le lendemain, le mec me rappelle. Et pas en numéro caché, avec son numéro et tout. Et on parle genre une demi-heure. Il est hyper cool, il me dit que je peux le rappeler quand je veux, si j'ai besoin et tout, machin. Et donc moi, du coup, je lui demande s'il peut m'inviter dans le carré VIP de la star. Parce que j'ai trop envie d'y aller. Et en fait, il m'invite et tout. Je passe vraiment un moment de ouf à la Starhack. J'ai un bracelet au lac Seychelles. Je peux aller en backstage, dans les coulisses. C'était la saison 6. Et c'était vraiment cool. Dans le carré-vip, il y avait des petits fours, du champagne, des gens de TF1, de la production, parfois des petites célébrités et tout. Et en vrai, moi, à l'époque, ça me faisait kiffer et tout. Et de là, je rencontre la chef de projet de la Starry. Et je lui demande si elle peut m'inviter d'autres fois et tout. Donc j'y retourne plusieurs fois. Et j'apprends par la suite que TF1 va lancer la première saison de Secret Story, produite par Andemol, la même prod que la Starry. Et moi, du coup, je me dis, mais j'ai trop envie de bosser là-dessus. Et donc, je demande à la chef de projet, qui s'appelle Angélique. si elle peut me donner un stage sur cette émission. Et en fait, c'est comme ça que j'ai démarré dans l'audiovisuel. Et donc, la rencontre avec Philippe et Angélique, ça a été un deuxième virage après celui de mon accident.
- Speaker #0
Bah oui, parce que ce que tu me disais tout à l'heure, qui était très fort, c'est que c'est un peu là que tu t'es dit en fait, je peux, moi aussi.
- Speaker #1
Exactement. À partir de là, je me suis dit, mais en fait... Tout est possible, il suffit d'oser, d'avoir un peu d'audace, de culot, et d'y croire, et juste de tenter pour pas avoir le regret de ne pas avoir essayé. Et en fait, je pense que souvent, les gens se mettent beaucoup trop de pensées limitantes, et pensent qu'ils vont pas pouvoir y arriver à cause de ci, à cause de ça, et tout. Mais je crois qu'en fait, souvent, c'est faux. Il faut juste y aller, foncer. Tant pis si on échoue, mais au moins on aura essayé, quoi.
- Speaker #0
Ouais, bien sûr. Et donc tu commences dans le milieu de l'audiovisuel, et à quel moment l'envie d'être toi-même sous les projecteurs commence à naître en toi ?
- Speaker #1
Alors, en fait, moi à l'époque, j'habitais toujours à Tours. Et je me souviens, le stage sur Secret Story, je faisais des allers-retours tous les jours en train. Tours, Paris, Paris... tour, c'était crevant et tout. Mais ça me plaisait. Et donc, j'ai continué comme ça. J'ai pu faire quelques autres stages dans l'audiovisuel. Et puis, au bout d'un moment, j'ai terminé mes études et j'avais plus de convention de stage. Et on ne me proposait que des stages. Et donc, je ne savais pas trop quoi faire et tout, machin. Et donc, je me suis dit que j'allais peut-être essayer de m'installer à Paris, et que ce serait peut-être plus simple. Donc, j'ai l'occasion d'avoir un petit studio de même pas 15 mètres carrés dans le 11e, qui appartient au père du mari de ma cousine. Et donc, je me dis, bah, allez, let's go, je tente et tout. Et donc, je m'installe là-bas. Et en parallèle, j'avais la mère d'une amie. comédienne qui donnait des petits cours de théâtre amateurs tous les dimanches et tout. Plutôt des cours d'humour, pas de théâtre mais d'humour. Et donc j'y vais tous les dimanches, ça se passe plutôt bien, il y a un spectacle assez régulièrement et tout. Et je vois que je suis à l'aise, que je me débrouille plutôt bien et tout. Et je trouve ça plutôt chouette. Donc je me dis, tiens ça pourrait... peut-être pas mal de faire de la scène. Et donc, je garde ça dans un coin de la tête. Et en parallèle, avec les contacts que je me suis fait dans l'audiovisuel, je continue d'aller dans les coulisses, les backstage d'émissions de télé, comme Nouvelle Star, Star Academy, toujours X-Factor, les NRJ Music Awards à Cannes, où je suis allé plusieurs fois et tout, et une année à Cannes. je rencontre Helmut Fritz.
- Speaker #0
Ah bah il est venu dans ce podcast.
- Speaker #1
Voilà, le chanteur de Sam & Nair. Moi je suis là. Et... On rigole beaucoup au cours de la soirée. Et il me dit, mais Mathieu, t'es drôle et tout, faut que tu fasses de la scène, monte sur scène. Et donc du coup, je me dis, mais purée, il a peut-être raison en vrai. Parce qu'en parallèle, je me dis, mais le handicap est jamais représenté dans les médias, les journaux, au cinéma, à la télé, etc. Et je me dis, il y a peut-être un truc à faire. Donc je garde cette idée en tête un petit moment, mais je commence quand même à gratter des petites choses pour voir ce que ça peut donner et tout. Et donc voilà, les années passent, au cours de ces années j'ai l'occasion de tourner dans un long métrage, et pareil c'est une histoire d'audace et de culot, c'est à la fin de l'avant-première d'un film il y avait un... cocktail sur la terrasse publiciste sur les champs. J'étais pas du tout invité. Et je me suis incrusté de A à Z. Et de là, je rencontre Arnaud Viard qui est comédien, réalisateur et tout. On parle, on sympathise, on change de numéro. Et quelques mois après, même quelques semaines après, il m'envoie un message. Et il me dit écoute Mathieu, je suis en train d'écrire un film. J'ai pensé à toi. Est-ce que ça te dirait de jouer dans mon film ?
- Speaker #0
Génial !
- Speaker #1
Bah c'est totalement fou ! Et donc évidemment j'accepte. Pour la petite histoire, le film a été notamment tourné dans les locaux des cours Florent. Et les élèves des cours Florent étaient figurants. Et moi, qui n'étais pas vraiment comédien, j'étais acteur dans ce film. Donc c'était un peu... What the fuck ? Mais c'était hyper chouette. Il n'a pas marché, c'est comme ça. Mais pourtant, ce film était très chouette.
- Speaker #0
Et tu dirais qu'il t'a donné confiance en toi, même s'il n'a pas rencontré le sujet ?
- Speaker #1
Je dirais que ça fait partie un peu du parcours, où je me dis, c'est quand même fou. On peut en fait faire plein de choses quand on ose, en fait. Et donc, voilà. Et ensuite, je rencontre Franck Ruen, qui est... auteurs, comédiens et ils jouaient dans une pièce et tout et un soir je vais voir cette pièce et à la fin de la pièce on discute et tout machin et en fait on s'ajoute sur Facebook et un jour moi j'ai vu le film avec Alexandra Lamy et Franck Dubos que je crois qui doit s'appeler Tout le monde debout sauf erreur de ma part oui qui traite du handicap justement et il y a Alexandra Lamy qui joue une personne handicapée. Et moi, innocemment, je mets un statut sur Facebook comme beaucoup font, pour dire « Oh là là, à chaque fois, c'est des vanites qui jouent les rôles d'handicapés. »
- Speaker #0
J'allais y venir.
- Speaker #1
C'est quand même dommage de ne pas prendre des vrais handicapés et tout. Et en fait, Franck voit ce statut. Et lui, il écrivait une pièce à ce moment-là. Et dans cette pièce, il pouvait y avoir un rôle joué par une personne handicapée. Et il s'est dit, bah ouais, tiens, pourquoi pas. Et donc il m'a contacté, il m'a proposé cette pièce. Et donc je me suis retrouvé à jouer dans une pièce de théâtre à Paris à la Grande Comédie au printemps-été 2019. Et donc en 2015-2016, j'ai eu l'occasion de co-présenter la première année et co-présenter et co-organiser la deuxième, le défilé... Andy Fashion. C'est un défilé de mode qui met sur un même podium des mannequins valides et des mannequins en situation de handicap. Donc la première année, je me souviens, je l'ai co-présenté avec Noémie Lenoir. Et la deuxième avec Lucie Lucas qui est devenue une très très bonne amie. Et en fait, j'ai vu notamment la deuxième année en le co-organisant à quel point c'était dur de... convaincre des marques de prêter des vêtements pour des gens handicapés.
- Speaker #0
Et pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que problème d'image, ça ne doit pas correspondre à leur standard, à leur idée de mettre en avant les vêtements et tout. Et c'est vrai qu'on a quand même pas mal galéré pour convaincre des marques. On a réussi. Au final, elles étaient ravies. Et tous les gens Merci. dans le public et tout, était à chaque fois ravi, ressortait avec des yeux émerveillés et tout. Et ça a contribué à me faire dire que, en fait, comme on parle pas assez du handicap, les gens sont... pas vraiment au courant, pas bien informés, et que du coup, ils restent avec des préjugés, des images qui peuvent être fausses. C'est comme ce que je dis dans le spectacle, il peut aussi y avoir des handicapés qui sont des gros connards. Et souvent, l'image qu'on a du handicapé, c'est un peu une pauvre petite chose fragile. Et voilà, mais c'est pas forcément que ça.
- Speaker #0
Ce que tu mets aussi en avant dans le spectacle, c'est que comme les handicapés ne sont pas représentés, on ne sait pas non plus comment leur parler. Toi, tu dis dans le spectacle qu'à un moment, tu étais dans le train.
- Speaker #1
Ah mais moi, oui, mais il m'est arrivé des fois où il y a des gens qui me parlaient comme si j'étais débile. Parce que souvent, les gens associent aussi handicap moteur à handicap mental. et donc ça a contribué tout ça à me faire dire que il faut parler plus de handicap, oui, dans les médias, etc. Et c'est là où je me suis dit que, vraiment, l'idée d'un spectacle autour de ma vie et autour du handicap pouvait être intéressante, mais ce que je voulais à tout prix, c'était que ce soit drôle. Ça, c'était vraiment le principal objectif, que ce soit drôle, parce que pour moi, on ne peut pas... intéresser les gens à ce genre de sujet si on n'est pas dans de la légèreté.
- Speaker #0
Malgré la légèreté de ton spectacle, il dénonce quand même beaucoup ton spectacle. Tu parles par exemple du fait que la plupart maintenant des bâtiments doivent être adaptés aux personnes en situation de handicap, mais que par contre la ville n'est pas accessible. Je pense à Paris par exemple. Il y a très très peu de stations de métro.
- Speaker #1
Ah mais c'est dérisoire et c'est fou. Et on a organisé les Jeux Paralympiques dans une ville qui n'est absolument pas accessible pour les personnes handicapées. Et je trouve ça dingue. Et même d'avoir organisé ça, ça n'a rien changé. Et à vrai dire, j'étais persuadé que ça ne changerait rien. Et en général, les personnes handicapées étaient aussi... persuadé que ça ne changerait rien. En tout cas, ceux avec qui j'en ai parlé.
- Speaker #0
Mais est-ce que c'est une charge dans ton quotidien, par exemple, quand on t'invite quelque part, de devoir te dire comment je vais pouvoir y aller, de devoir...
- Speaker #1
En vrai, moi encore, ça va à peu près, parce que je peux quand même un peu marcher, je peux un peu descendre des escaliers, monter des escaliers et tout. Mais c'est vrai que c'est quand même ultra relou. Tous les couloirs, les labyrinthes, les escaliers à monter, à descendre, etc.
- Speaker #0
Puis certaines stations, il n'y a pas d'escalator, mais il y a vraiment des marches, des volets.
- Speaker #1
Et je pense aussi aux personnes en fauteuil roulant, pour qui là, c'est impossible. Je pense aussi aux femmes enceintes et aux femmes avec poussettes qui galèrent énormément, aux personnes âgées, aux gens même juste qui ont une jambe dans le plein.
- Speaker #0
Bon, de toute façon, on le dit, l'espace public a été fait pour accueillir les hommes valides dans la France de l'âge. Vraiment, l'espace public n'est fait ni pour les enfants, ni pour les personnes en situation de handicap, ni pour les femmes enceintes.
- Speaker #1
C'est totalement ça. Et je trouve ça fou que dans une ville comme Paris, ce ne soit pas un petit peu plus évolué sur toutes ces questions.
- Speaker #0
et est-ce que tu à l'impression, parce que pareil, tu dis que c'était important pour toi de rire, et c'est ce que je te disais tout à l'heure, que j'ai ressenti en allant voir ton spectacle, que parfois, on a l'impression que tu souhaites faire passer des messages qui sont davantage dans l'émotion, mais qu'après, il y a une chute qui est beaucoup plus piquante, et que finalement, t'attrapes un petit peu les spectateurs. Moi, qui étais dans le public, peut-être que toi, tu t'en rends moins compte, mais je l'ai vraiment ressenti, que les gens étaient très étonnés de la chute. Est-ce que c'est un désir pour toi ? Et est-ce que quand tu es dans la première partie, donc le moment où tu parles de l'émotion, par exemple, je pense à une scène où tu parles de ton accident et du coup, du moment où tu dis que s'il n'y avait pas eu d'erreur médicale, tu n'aurais pas de séquelles si tu avais été pris en charge tout de suite, etc. On a l'impression que tu vas rentrer dans de la confidence et nous dire comment tu te sens par rapport à ça. Et puis après, hop, ça nous échappe et tu fais une chute assez sarcastique et humoristique. Est-ce que ça, c'est quelque chose que tu trouves super important ?
- Speaker #1
Ah bah oui, moi, comme je disais juste avant, le principal objectif, c'était d'être drôle. J'aime l'humour un peu noir, un peu trash. Et donc oui, c'était un vrai souhait de ma part. Et c'est là aussi où je suis très heureux de travailler sur les textes avec Pierre-Emmanuel Barré et Arsène, qui est le troisième larron, entre guillemets, parce qu'ils ont aussi, eux, un talent comique. et d'écriture fou. Et c'est vrai qu'on a réussi à faire un spectacle comme je le souhaitais.
- Speaker #0
Qui te ressemble à
- Speaker #1
100%. Et c'est hyper chouette parce que les retours que tu me fais, on me les fait souvent. Et en fait, c'était vraiment ça l'objectif. Et qu'on y soit arrivé, du coup, c'est trop bien.
- Speaker #0
Et ce que je te disais aussi tout à l'heure, c'est que volontairement, on sent que tu as... apporter presque du malaise et de la lenteur par moment. Il y a des moments où, pour les auditrices et les auditeurs qui n'ont pas encore vu le spectacle, qu'on va résumer juste un court instant, où tu décides de boire et donc tu montres que ça prend du temps d'aller, de te lever, de te baisser pour attraper la bouteille, l'ouvrir, etc. Tu le transformes un petit peu en sketch ce moment-là, mais il dure On va rassurer les gens qui comptent y aller, ils ne durent pas 10 minutes.
- Speaker #1
Ils durent une demi-heure. Non, non,
- Speaker #0
c'est pas vrai.
- Speaker #1
Quelques secondes,
- Speaker #0
dizaines de secondes. C'est court, mais on sent que tu as à cœur de faire ressentir de la lenteur et qu'il y a presque un... En tout cas, en tant que spectatrice, j'ai eu l'impression que tu avais envie de mettre tous les projecteurs sur le handicap pour dire, OK, vous ne voulez pas nous voir, mais regardez-nous. On est là, on existe, on prend notre place, on a le droit d'être dans la lumière en fait, comme ça,
- Speaker #1
avec nos difficultés à avoir. Il y a un peu de ça, effectivement. Après, effectivement, il y a aussi une chute un peu derrière. Oui,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Pour justement rien. Mais oui, totalement, il y a un peu de ça. Et c'est une manière aussi, bah ouais, de dire qu'on est là, qu'on peut faire des choses et que ce serait peut-être bien un peu de plus. parfois prendre en considération les personnes handicapées. Moi, c'est ce que je dis toujours, par exemple. Quand je suis dans la rue et qu'il y a un enfant avec ses parents qui marche et qui me regarde un petit peu bizarrement et qui dit à ses parents « Papa, maman, qu'est-ce qu'il a le monsieur ? » et que les parents lui disent « Non, non, t'occupes pas, allez, avance, avance. » Je trouve ça tellement dommage. Parce qu'en vrai, le petit silence questionnement.
- Speaker #0
c'est qu'il a besoin de réponses. Et en ayant l'attitude de ses parents de ne pas vouloir en parler,
- Speaker #1
ça vous rend invisible.
- Speaker #0
Non seulement ça rend invisible, mais en plus, lui, après, il va peut-être considérer que c'est tabou et reproduire ce genre de schéma, et du coup, ne pas parler du handicap. Et en fait, c'est un espèce de cercle vicieux, où du coup, on ne parle pas du handicap, on n'essaie pas de comprendre. On n'essaie pas d'avoir plus d'infos et tout. Et je trouve ça tellement dommage, quoi.
- Speaker #1
Mais est-ce que tu as l'impression aussi que les émotions fortes, justement, des personnes handicapées dérangent davantage ? Et que c'est pour ça aussi qu'on n'est pas, tu vois, armé pour les accueillir et pour y faire face ?
- Speaker #0
Oui, ça peut. Moi, je vais prendre un exemple. Par exemple, j'étais en tournée à Toulouse. Et en fait, il y avait plusieurs personnes en fauteuil roulant. qui étaient venus me voir le spectacle et ils étaient au premier rang et il y en a un qui me parlait un peu tout le long du spectacle, donc moi j'essayais de lui dire de manière un peu rigolote et un peu drôle de stère qu'il ne pouvait pas trop parler que ça pouvait déranger et tout et donc oui effectivement parfois il peut y avoir beaucoup d'émotions chez ces gens là, mais en même temps c'est des gens Merci. souvent qui sont un peu seuls,
- Speaker #1
un peu délaissés on va pas s'étonner qu'ils aient un surplus d'émotions alors que personne ne reçoit leurs émotions ou très peu de gens et ça c'est un peu dur ce que je dis peut-être non c'est la réalité si c'est la réalité il faut la dire et est-ce que t'as l'impression aussi qu'il y a un petit peu ce double niveau et qu'il y a par exemple beaucoup de gens qui ont ce désir de voyeurisme ... Parce que dans le spectacle, par exemple, tu dis, je sais que vous attendez tous que je raconte le moment où je vais prendre cher, etc. Est-ce que tu dirais qu'il y a un espèce de mouvement à deux vitesses, avec d'un côté les questions qu'on n'ose pas vous poser, et de l'autre, des questions qui sont hyper intrusives, parce que tu parles à un moment de questions qu'on ne poserait clairement jamais à des personnes valides. Par exemple, est-ce que t'es puceau, qui veulent savoir vraiment des questions sur ta vie intime. Oui, moi,
- Speaker #0
ça m'arrive.
- Speaker #1
Est-ce qu'on se permet plus de questions ?
- Speaker #0
Alors je sais pas si on se permet plus de questions. Mais moi, je sais que j'ai un pote et tout, et même plusieurs personnes que je connais, qui, effectivement, m'ont demandé des questions un peu d'ordre sexuel, intime, effectivement. Et c'est vrai que c'est des questions qu'on ne poserait pas à des gens valides. Moi, je le prends avec le sourire, parce qu'il n'y a pas de soucis, ça ne me dérange pas d'en parler et tout. mais encore une fois Je pense que ça fait aussi partie un peu des tabous et des choses qu'on n'ose pas trop aborder et tout. Si on parlait un petit peu plus de ces choses-là, peut-être qu'il y aurait moins de questionnements de la part des gens.
- Speaker #1
Et par rapport du coup au spectacle et aux thématiques que tu avais envie d'aborder, est-ce que tu as l'impression que c'est reçu de manière justement très positive, cette diversité et que le paysage... artistique a besoin de plus de représentation et d'inclusion ?
- Speaker #0
Que le paysage artistique ait besoin de plus d'inclusion et de représentation, c'est indéniable. Et ouais, moi, les retours que j'ai des gens après mon spectacle, ils sont incroyables. C'est-à-dire que les gens repartent avec le smile, avec l'impression d'avoir appris des trucs, avec le... Le sentiment que le spectacle est utile, c'est ce qu'on m'a dit plusieurs fois. Et surtout, ils ont rien pendant quasiment une heure, une heure et demie. Et c'est trop cool. Et surtout, voir les gens avec des têtes radieuses en train de rigoler pendant tout le spectacle, pour moi, sur scène, c'est... hyper exifant.
- Speaker #1
C'est super. Et qu'est-ce que tu dirais à des personnes justement qui traversent une épreuve, un moment hyper difficile, et qui ne croient pas forcément au fait que la lumière va venir au bout du tunnel, parce que tu dis à un moment dans le spectacle, si on m'avait dit quand j'étais sur mon lit d'hôpital que je serais là sur scène au moment où tu avais perdu l'usage de la parole, etc. Qu'est-ce que tu as envie de dire à ces personnes qui sont... aujourd'hui sur leur lit d'hôpital et qui n'y croient pas du tout.
- Speaker #0
Je leur dirais d'y croire, en fait. D'y croire et que c'est peut-être pas... évident au moment T, mais qu'en vrai, avec de la volonté, avec de l'audace, avec de l'envie, une profonde motivation, il y a plein de choses qu'on pensait irréalisables qui en fait peuvent l'être.
- Speaker #1
Et l'importance de l'entourage dans ces moments-là ?
- Speaker #0
Et l'importance de l'entourage. Moi, j'ai... J'ai eu la chance d'être très bien entouré par mes parents, mes grands-parents. Ce qui fait que même si j'étais assez seul au collège, au lycée, quand j'étais chez moi, j'avais cette espèce de bulle, cette safe place finalement. Et c'est vrai que c'est hyper important ça.
- Speaker #1
Ils ont toujours cru en toi tes parents ?
- Speaker #0
Ouais, alors eux auraient clairement préféré que je fasse autre chose comme métier. Mais ouais, ils m'ont soutenu, ils ont... Ils ont été là et ils sont encore là. Et je pense que vraiment, être bien entouré, c'est primordial.
- Speaker #1
Et eux, justement, qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire ? Parce que c'est vrai qu'eux aussi, leur vie ont basculé le jour de ton accident. Ça a dû être pas facile du tout d'accueillir ce nouveau quotidien. Tu leur rends quand même hommage dans le spectacle, en disant qu'ils t'ont vraiment porté à ce moment-là. Est-ce que tu penses, justement, déjà... parler de ce que tu as envie de leur dire, mais que la société pourrait être aussi plus investie du côté des aidants, parce que je sais que c'est très difficile d'être aidant aujourd'hui qu'il y a très peu d'aides qui sont mises en place. C'est un casse-tête de continuer à travailler, d'être aidant à temps plein. Qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire et qu'est-ce que tu penses qu'on pourrait changer sur ce point ?
- Speaker #0
Je pense que pour les aidants, le principal problème c'est qu'il y a un manque de moyens et je pense que les politiques publiques Merci. sur ces sujets-là sont beaucoup trop faibles et ne font pas grand-chose, alors qu'en vrai, c'est primordial. Et c'est assez déplorable en vrai, parce qu'il y a des gens qui se retrouvent dans des galères folles à devoir aider des personnes qui peuvent parfois être dans une situation de handicap très sévère et à avoir pas assez de moyens pour vivre et je trouve ça fou que finalement personne ne se bouge au niveau de l'état pour ça quoi.
- Speaker #1
On pense à beaucoup de disciplines qui sont nécessaires pour permettre une évolution par exemple la psychomotricité etc et qui sont absolument pas remboursées et qui du coup peuvent créer dans le monde du handicap finalement un fossé selon que les aidants et ou pas les moyens d'accompagner la personne. Donc, c'est très injuste.
- Speaker #0
Donc, on lance un appel au gouvernement. Les gars, que faites-vous à part rien ? Mes DM sur Insta sont ouverts pour une réponse.
- Speaker #1
Et tes parents, du coup, qui m'étaient extrêmement courageux, est-ce que tu as quelque chose à leur dire ?
- Speaker #0
Oui, j'aimerais leur demander comment on fait pour enlever une tache de gras sur un T-shirt.
- Speaker #1
Je peux te le dire si tu veux.
- Speaker #0
Vous avez mon numéro, n'hésite pas. N'hésitez pas à m'appeler. Non, mais en vrai, mes parents, je leur dis évidemment merci. C'est vrai qu'ils m'ont aidé et m'aident toujours quand même sur pas mal de choses. Et en vrai, juste merci.
- Speaker #1
Et est-ce que justement, une autre question aussi qui me vient, c'est le fait que ton spectacle, dedans, vraiment, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, certaines personnes pourraient dire oui, on ne peut pas tout dire, etc. à toi Pour le coup, ton spectacle, vraiment, tu dis tout, quoi.
- Speaker #0
Bah ouais, en fait, je pense que la scène, c'est un peu aujourd'hui le dernier endroit où on peut se permettre de dire des choses un peu non conventionnelles, entre guillemets. Et c'est vrai que j'aime bien, moi, être un petit peu dans la provoque, un peu titillée, un peu... dire des choses qui peuvent peut-être parfois déranger un petit peu mais je crois que dit avec humour et surtout en n'étant pas forcément sérieux ça passe mieux et je crois d'après ce que tu me disais que t'as plutôt trouvé ça assez chouette moi j'ai adoré le spectacle mais je me suis dit par moments ouais c'est osé ouais mais c'est totalement volontaire et assumé et il y a d'ailleurs Merci. Plusieurs fois des gens qui m'ont dit « Dis donc Mathieu, est-ce que tu irais pas un petit peu trop loin à ce moment-là ou à ce moment-là ? » Et je leur dis « Bah ouais, peut-être, mais... » C'est drôle.
- Speaker #1
Bah oui, vraiment. Et puis, pour le coup, ce que je te disais, ou toi, t'en avais peut-être pas conscience, mais c'est que la salle, globalement, était, mais, morte de rire.
- Speaker #0
J'aime ces moments où je sens, justement, que la salle est en fou rire et en même temps un peu gênée de ce qui vient d'être dit. Mais rigole quand même, parce que, bah, y a pas trop d'autre chose que de rigoler, finalement. Et c'est, moi, vraiment, pour moi... C'est vraiment hyper plaisant.
- Speaker #1
En tout cas, vraiment, je vous recommande d'aller voir ce spectacle qui s'intitule En bas de l'échelle et qui est joué au point virgule.
- Speaker #0
Et moi aussi, je vous recommande d'aller le voir. Vraiment, j'y suis allé, j'ai passé un super moment à chaque fois.
- Speaker #1
Et heureusement que tu y es allé à chaque fois.
- Speaker #0
Et j'y vais à chaque fois. Étonnamment, j'y vais à chaque fois. Mais non, mais oui, merci beaucoup. Effectivement, c'est au point virgule. apparaît tous les dimanches à 17h15. Et également, bande de petits vénards de provinciaux en tournée. Car oui, je suis handicapé, mais je me déplace lentement. Mais j'arrive.
- Speaker #1
On va finir là-dessus en disant qui va piano, va sano, va lontano.
- Speaker #0
Allez, bravo Pauline. Tu maîtrises ton latin.
- Speaker #1
Merci Mathieu d'être venu discuter.
- Speaker #0
Merci à toi, c'était un plaisir.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
À bientôt. Bonne fin d'écoute aux auditeurs. Mais là maintenant vous pouvez arrêter parce que c'est terminé.
- Speaker #1
Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine.