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Virage

EP 84 Carla : d'avocate à prof de pilates, troquer la robe pour le tapis.

EP 84 Carla : d'avocate à prof de pilates, troquer la robe pour le tapis.

43min |27/11/2025
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43min |27/11/2025
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Description

Carla avait un avenir tout tracé et une carrière déjà très prometteuse.

Bonne élève, elle se tourne tout naturellement vers la fac de droit après son bac, réussit l’examen d’avocat et développe sa carrière dans de grands cabinets parisiens spécialisés en droit des affaires.

Elle traite alors des dossiers qui se chiffrent en millions d’euros et évolue sous une pression innommable.


Désireuse d’être performante et de préserver le confort de vie que lui offre une rémunération à la hauteur de ses ambitions, Carla ne compte pas ses heures.

Elle se souvient de ces soirées où un mail tombait à 23 h et l’obligeait à travailler jusqu’au milieu de la nuit, ou encore de ces vacances en amoureux passées derrière son ordinateur, en larmes, incapable de déconnecter.

Elle ne compte plus non plus les congés qu’on lui refuse, de peur qu’une urgence surgisse en son absence.


Carla se persuade longtemps que c’est la vie qu’elle veut… jusqu’au jour où un burn-out vient tout bouleverser.

Elle réalise alors qu’avant de souhaiter vivre très confortablement, elle souhaitait simplement vivre. Ramener de l’humain, du contact et de la respiration dans son quotidien, reprendre le contrôle sur sa santé mentale et sur son temps.


Aujourd’hui, Carla est professeure de pilates et nous raconte ce virage à 360.


Bonne écoute !


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Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Carla ! Hello ! Ça va ? Très bien et toi ? Ça va, je suis super contente qu'on enregistre un épisode. Particulièrement contente parce qu'on a un parcours qui a des similarités. Quand je suis tombée sur ton profil sur les réseaux sociaux, je me suis dit « Oh, il faut que je lui propose de venir en parler à mon micro » puisque tu étais avocate, t'as exercé dans des cabinets parisiens et... Tu as ressenti de plus en plus la pression sur tes épaules. Tu es passé par un burn-out. Et aujourd'hui, tu as complètement changé de vie. Tu fais une profession dans laquelle tu trouves plus de sens, avec laquelle tu es plus alignée. Tu es prof de pilates. Tu vas m'expliquer un petit peu davantage. Si vous entendez des petits clics, clics, clics, c'est que Carla n'est pas venue seule. Elle est venue avec sa petite chienne adorable. Donc pareil, si au cours de l'épisode, vous nous entendez faire des petits goussis-goussis, c'est normal, ne vous inquiétez pas. C'est la plus mignonne. Et donc, est-ce que tu peux me dire, s'il te plaît déjà, pourquoi tu as eu envie de devenir avocate, Carla, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En toute honnêteté, ça n'a jamais été une passion. Enfin, tu sais, ce n'était pas une vocation d'enfant. Ce n'était pas du tout non plus par ma famille ou quoi que ce soit, parce que j'ai plus une famille dans le médical que dans le juridique. Je suis un peu l'extraterrestre sur ça d'ailleurs. Je pense que c'était un peu une voie facile quand tu es un bon élève au lycée, que tu ne sais pas trop ce que tu veux faire. Et je sais que j'avais plus l'intention à l'origine, quand j'étais en première terminale, de faire plutôt Sciences Po. J'aimais beaucoup tout ce qui était Sciences Po, état, justice, droit, mais plus d'un côté public, etc. Et c'est vrai que le droit, ça m'est venu parce qu'on cherchait avec ma mère des options. Si jamais je n'avais pas Sciences Po Paris ou Sciences Po Ex ou des choses comme ça, Et c'est vrai que le droit revenait souvent. Pareil, quand une période, je voulais faire, je ne sais pas, peut-être journaliste. J'ai regardé en terminale, je ne sais pas trop quoi faire. Et tu as toujours un peu la licence de droit qui revient parce qu'en fait, elle ouvre de porte à beaucoup de choses. Et petit à petit, en faisant ma pré-passion SPO, parce qu'en terminale, du coup, j'avais fait la pré-passion SPO pendant toutes les vacances scolaires, le week-end, etc. Tous les sujets qui m'intéressaient le plus à chaque fois, c'était vraiment justice, état, droit. Je pense qu'entre les sujets qui m'intéressaient, même mes lectures un peu personnelles, de jeunesse, donc ce que j'aimais et le fait que je voyais toujours la fac de droit ressortir, au moment où je me suis dit, pourquoi pas juste faire du droit ? En plus, avec ma personnalité, ça matchait bien le fait d'être avocate et c'était un peu naturel le fait de m'inscrire en fac de droit au final. Je me suis complètement désintéressée Sciences Po quand j'ai eu cette idée et donc je suis allée en droit comme ça. C'était un peu plus des concours de circonstances. où j'ai un peu empilé des petites briques petit à petit quand tu cherches ta voie.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    15-16 ans, quoi. Et au final, je pense que ça m'allait plutôt bien, ouais.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, parce que du coup, tu es originaire du sud de la France, de Nice, à quel moment tu es arrivée à Paris ?

  • Speaker #1

    Tout de suite pour la fac.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est parti directement après le bac. Je voulais partir à Paris pour faire mes études. J'adore le sud, mais rapidement, j'avais quand même besoin d'un peu plus de largeur. Je ne sais pas comment expliquer ça. Même en termes d'esprit, de choses à faire, j'étais très heureuse de partir à Paris pour y faire mes études et rencontrer plein de nouveaux gens et faire plein de choses différentes en fait.

  • Speaker #0

    Et donc quand tu avances dans tes études, tu rentres donc dans des cabinets d'avocats. Comment s'opère ta spécialisation ? Tu le fais directement ou bien c'est un peu la vie qui fait que ?

  • Speaker #1

    La vie, c'est un peu la vie qui a fait que. Mais en fait, le gros sujet aussi de la fac de droit quand t'es jeune, c'est que... On t'explique pas du tout le parcours. Moi je suis arrivée à la fac de droit, j'avais aucune idée du parcours. T'as très peu conscience de la durée que ça va être de passer le barreau d'être avocat, etc. Parce qu'en fait c'est pas du tout 5 ans pour être avocat. T'es énormément sélectif à la fin. Et en fait on t'explique pas vraiment les spécialités, on t'explique pas le parcours, on t'explique pas qu'un métier en droit des affaires hyper orienté de conseil, tu plaideras jamais. En fait, tu sais rien. et tu tâtonnes un peu partout. Et encore une fois, j'ai fait un peu par rapport à ce qui me plaisait.

  • Speaker #0

    Et t'as plaidé, ça te plaisait ?

  • Speaker #1

    J'avais très envie de plaider parce que je pense que j'avais fait des concours de plaidoirie dès ma deuxième année. Je pense que comme en plus je faisais beaucoup de musique et de danse quand j'étais plus jeune, donc le fait d'être un peu exposée, d'être sur une scène, ça ne m'impressionnait pas tellement. Et au contraire, je pense que j'adore ça. Donc j'étais très heureuse à l'idée de plaider. mais Petit à petit, je me suis rendue compte que faire un peu du droit commercial, c'était quand même assez intéressant. Et en fait, rapidement, je me suis rendue compte aussi que financièrement, c'est des études qui sont très longues. Donc, tu as quand même soit besoin de travailler à côté en tant qu'étudiant, ce qui peut ne pas être évident avec la masse de travail que ça représente quand même d'être en droit. Ou alors, il faut que tu aies une famille qui puisse suivre un minimum derrière pour payer ton loyer et t'accompagner un peu pendant au moins 5, 6, 7 ans. Même si on commence à faire des stages, etc. Et en fait, au bout de sept ans et quelques, même si tu fais une année de césure, je pars un diplôme en plus, huit ans, neuf ans, ça va vite. Tu peux te retrouver en pénal, en droit de la famille et te retrouver à gagner les tarifs minimums obligatoires imposés par chaque juridiction. Et en fait, tu t'en sors pas, quoi. Et moi, je pense que j'avais un peu la conscience de... J'ai déjà envie d'avoir des stages où je suis payée correctement et pas rien, 500 euros par mois à 25 ans. Parce qu'en fait, tu as une vie de 25 ans aussi. Tu as envie de mener une vie un peu d'adulte aussi et de ne pas être au dépens de tes parents ou d'un job étudiant pendant des années. Et tu vois aussi un peu à terme. Et c'est vrai qu'entre le fait que j'aimais bien, au final, le fait de traiter de société et d'être un peu détachée de l'humain, ça a été un choix un peu naturel aussi. C'est vrai ? Oui, parce qu'en fait, je pense que je suis très carrée, très cartésienne sur plein de choses. Mais je suis extrêmement sensible aussi. Et les expériences que j'avais eues sur des matières, même quand tu es à l'école des avocats, tu as des périodes où tu vas au tribunal faire les consultations gratuites, etc. Et en fait, j'ai vu des avocats avec 20 ans d'expérience, des choses comme ça, qui étaient complètement déshumanisés dans leur façon de voir les choses. Et c'est normal parce que tu as quelqu'un qui pleure en face de toi, qui te raconte leur vie depuis les 30 dernières années. qui ne servent à rien pour le dossier, tu vois. Donc tu dois leur dire, non mais écoutez, je m'en fiche de votre histoire, ça ne m'intéresse pas, les faits, ils sont trop vieux. Parlez-moi de ce qui s'est passé les cinq dernières années et vous arrêtez de pleurer, en fait, parce qu'on n'est pas chez le psychologue. Et moi, j'avoue qu'entendre des choses pareilles, c'est ton métier et tu recadres ton client, donc c'est ce que tu dois faire parce que tu dois essayer de sortir des faits qui vont aider ton client. Donc c'est positif aussi d'agir comme ça. Mais je me suis dit, en fait, que je ne voulais jamais être comme ça. jamais de ma vie je voulais Pouvoir regarder quelqu'un en détresse et avoir pour réaction de dire je m'en fiche, j'ai besoin de faits très récents, concentrez-vous et on réfléchit. Tu vois, avoir un recul, un tel recul qui est nécessaire, mais ça m'effrayait. Je ne voulais pas arriver à ça. Donc le fait de traiter de société où tes clients, c'est des employés, des salariés d'entreprise, de fonds d'investissement, en fait au final, c'est l'argent de personne. si ça capote il n'y a personne qui meurt au final s'ils perdent de l'argent le fonds d'investissement ils en ont tellement que ce ne sera pas très grave ou au pire tu auras fait capoter un deal tu ne seras pas le plus réputé de la place pendant quelques mois puis la vie continue tu

  • Speaker #0

    vois en fait ça t'angoissait de pouvoir porter préjudice à quelqu'un ou de ne pas pouvoir l'accompagner tu avais cette peur de laisser tomber la personne Bye.

  • Speaker #1

    Ouais, il y avait ça et vraiment un truc hyper personnel où je veux pas regarder l'autre avec...

  • Speaker #0

    Manquer d'empathie.

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai pas envie de pas regarder les gens avec mon cœur, même si c'était pour ton taf.

  • Speaker #0

    Après, je connais beaucoup d'avocats qui arrivent encore à regarder les gens avec leur cœur, mais c'est vrai qu'il faut recadrer aussi par moment et c'est hyper dur de le faire, mais après on peut trouver ses propres manières de le faire avec empathie. Moi, j'ai commencé en succession dans le notariat. Et pareil, au début, j'étais incapable de recadrer, mais sauf que mon employeur était venu me voir à un moment en me disant, en fait, le rendez-vous ne peut pas durer trois heures. Parce que pour plein de raisons, mais même pour soi, c'est-à-dire qu'après, on finit la journée, on est une éponge. Et après, je pense qu'on peut trouver ses propres techniques pour le faire avec douceur. Mais bon, c'est sûr que ce n'est pas confortable quand même. Donc, je comprends que tu aies choisi cette voie-là. Et quand tu commences à exercer...

  • Speaker #1

    Et du coup... Ce qui s'est passé, c'est que j'ai progressivement choisi par volonté et par attrait financier. Clairement aussi, qu'on se le dise, la plupart des gens en cabinet droit des affaires, c'est rarement par passion. Ou alors, pour qui c'est par passion, je les admire énormément et je tire ma révérence. Mais il y a quand même un attrait autour, c'est des vies un peu, c'est la fast life, tu gagnes bien, t'es bien traité, etc. Et en fait, je pense que... par mes choix de master et petit à petit, les stages que j'ai faits, comme j'avais des bonnes études, que je suis toujours très bien passée en entretien, je pense que j'avais toujours un bon contact, etc. Je suis rapidement rentrée. En fait, il suffit d'un moment, J'ai entré dans un cabinet de droits des affaires un peu prestigieux parisien. Et en fait, une fois que tu en as un, mon premier stage, c'était en deuxième année, c'était dans un gros cab. Même si c'était un mois de découverte au mois de juillet, en deuxième année, où j'avais rien compris. Et que j'aidais à mon avis pas vraiment les collaborateurs ou les associés. Le fait d'avoir déjà cette ligne sur mon CV dès la deuxième année, en fait ça a aidé qu'entre mes masters, qui étaient des bons masters, Les cabinets dans lesquels je candidatais, naturellement, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    Tu avais déjà un pied dedans. Oui.

  • Speaker #1

    Et en fait, une fois que tu as un pied dedans, il y a bien travaillé et il y a été résistant à la fatigue. Et je pense que moi, j'étais assez résistant à la fatigue aussi. En fait, ça va tout seul. Tu as un bon stage, du coup, on veut te recruter en collab. Après, les autres, ils le savent parce que tu étais quand même avec des cabinets en face. Ils t'ont vu quand même un peu travailler. Ils t'ont croisé à des dîners de closing ou à des closings, des choses comme ça. Après, tu connais le collab de l'autre cabinet qui va te recruter. mais c'est pas un truc qui est... Et en fait, c'est comme ça que tu te retrouves dans un des plus gros cabinets internationaux.

  • Speaker #0

    Et en plus, de toute façon, pour les personnes qui nous écoutent, ça fonctionne pareil dans tous les domaines. Et donc, quand tu travailles dans ces cabinets, j'imagine que la pression est quand même présente. Parce qu'on le sait que les cabinets parisiens ne sont quand même pas réputés pour respecter le droit du travail. Oui,

  • Speaker #1

    malheureusement, on ne pense qu'on n'est pas salarié. Du coup, c'est aussi malheureux, mais effectivement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, la pression, tu la ressens à quel moment ? Tu la ressens tout de suite ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu la ressens tout de suite. Je pense dès mon premier gros stage. J'étais en Master 2, j'avais un stage de 6 mois à faire, je l'avais fait dans un gros cabinet. Alors, j'ai adoré mon stage parce que c'est plein de nouveautés. Tu découvres un rythme, une façon de voir, de faire. Tout est nouveau, donc tu découvres. Quand tu as 22, 23 ans, c'est quand même génial. Tout est grand, tout est beau. C'est des gros dossiers. Tu rencontres des gens intéressants, etc. Mais je pense que tu réalises pas à quel point, en fait, c'est quand même pas normal de travailler dans des conditions pareilles. Tu travailles très tard la nuit, t'es très stressée. Je pense que c'est latent, tu t'en rends pas compte parce que t'es content. Mon premier closing, où j'avais pas dormi quasiment de la nuit, où t'as une grosse réunion après dans le cabinet d'avocat, tout le monde se rejoint pour signer les contrats, etc. Je me souviens, le lendemain, quand on a fini, en fin de matinée, j'ai regardé tout le monde et j'ai dit mais c'était trop cool. Et en fait, tout le monde m'a regardée à rigoler parce que même moi, je me vois aujourd'hui et faire un closing pareil,

  • Speaker #0

    c'est juste horrible.

  • Speaker #1

    Et quand t'es tout jeune, que c'est ton premier, t'as l'adrénaline, tu découvres plein de choses, t'es bien traité. Tu vas en taxi, on te fait rentrer en taxi, t'arrives, t'as le petit déj, t'as le machin, t'as plein de gens en costume. C'est quand même un monde, c'est impressionnant quand t'as 22 ans. Et moi, j'avais trouvé ça trop cool parce qu'en plus, t'es un peu stressée, tu fais signer les trucs. Tu sais, t'aimes bien te rendre utile, donc tu fais bien, etc. En fait, au final, une fois que ça fait 5 ans, t'es en mode, j'en ai ras les fesses du closing, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais je pense que oui, le fait de ne pas dormir, le fait d'être fatiguée, le fait d'avoir de la pression, de vouloir faire les choses bien, de prouver que t'es compétent, de ne pas prendre de vacances, tu vois. Même en stage, tu ne prends pas de vacances, mais c'est quand même 6 mois. Quand tu y penses, 6 mois, c'est long, en fait. Tu te sens un jour off.

  • Speaker #0

    Et puis quand tu le demandes, t'es hyper mal vue, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et moi je me souviens une fois, il y avait eu un... un pont en mai, donc c'était mon premier stage. Et j'avais demandé pour un mariage à prendre le pont. Donc il y avait un jour férié et faire le pont.

  • Speaker #0

    Un jour quoi.

  • Speaker #1

    En disant évidemment, je peux prendre mon ordinateur et s'il y a besoin, je suis disponible. Comme d'hab. Et on m'avait dit écoute, je ne peux pas anticiper la masse de travail qu'il y aura à cette période. Il est très possible qu'il y ait un closing qui tombe et en fait, on devra travailler même pendant le pont, etc. Donc je ne peux pas dire oui, mais je ne peux pas dire non non plus. Et c'est un peu tout le temps comme ça. On ne dit pas oui, mais on ne dit pas non. Et donc, en fait, c'est un peu ça le sujet. Tu as le droit d'aller en vacances, mais en même temps, ça a tes risques et périls.

  • Speaker #0

    Et ça, on te le fait sentir rapidement ? Du coup,

  • Speaker #1

    j'étais en stage. C'est OK, moi, j'étais très fine. Je ne suis pas partie en vacances. J'ai raté le mariage et j'étais très contente au final. Mais je suis restée à Paris pendant quatre jours. Du coup, je ne suis même pas allée dans le Sud ou quoi que ce soit. Il n'y avait personne et je n'ai pas eu une heure de travail à faire. Au final, souvent, c'est que tu sacrifies beaucoup de choses pour parfois ne pas quand même travailler.

  • Speaker #0

    Et les heures qui sont quand même hyper difficiles, avec une pression, la pression notamment du chiffre aussi, qui est... Beaucoup de cabinets parisiens parlent aujourd'hui, la parole qui se libère beaucoup sur ce sujet-là, parce que c'est quand même pas normal de ne pas avoir le droit de déconnecter, de ne pas...

  • Speaker #1

    Encore une fois, c'est hyper insidieux. Oui, parce qu'en fait, tu as le droit, officiellement, tu es en profession libérale. Je suis censée être maître de mes horaires, de ma clientèle aussi, mine de rien, si je veux en avoir à côté, etc. une clientèle personnelle.

  • Speaker #0

    Parce que toi, tu étais collaboratrice. Donc, pour expliquer aux gens qui ne sont pas dans le droit, qui nous écoutent, en gros, ce n'est pas comme être salarié. C'est-à-dire que tu es affilié à un cabinet. Ils te rémunèrent une petite cote-part pour traiter leur dossier et tu peux aussi avoir tes clients à toi, que tu factures du coup en direct.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est ça. En profession numérale, de manière générale, ça se passe comme ça. Dans les gros cabinets, Dans ton contrat, il est écrit que tu as le droit d'avoir ta clientèle personnelle. Puisque c'est normal, il y a plein de gens qui ont leur clientèle personnelle. Mais tu as quand même beaucoup de travail pour le cabinet. Donc, il faut aussi bien s'organiser si tu veux développer ta clientèle personnelle. C'est faisable. Moi, j'avoue que je n'avais pas un intérêt particulier pour le faire. Donc, c'est un peu un nomadland où tu n'es ni salarié, ni vraiment complètement libéral. Parce que quand même, on t'explique que le télétravail, tu n'as pas vraiment le droit. c'est quand même p... privilégié de venir au bureau, t'as quand même des horaires de bureau, plus d'ailleurs que des horaires de bureau vu qu'on restaure le soir, etc. T'es censé pouvoir faire un peu ce que tu veux et on t'imposera jamais quelque chose, mais en même temps, on te fait très bien comprendre que si tu fais pas comme c'est dans les règles, en fait, t'as des règles implicites dans tous les cabinets, sur le présentiel, sur la masse horaire, sur le nombre d'heures que tu dois au cabinet, parce que tu dois un nombre d'heures au cabinet par mois à facturer, et voilà. Donc, en gros, oui, le système, c'est que tous les mois, tu factures. En fait, c'est un peu comme un... Pour dire ça un peu 2025, tu es en freelance.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et tu factures le cabinet tous les mois. C'est comme si tu factures un montant similaire tous les mois. C'est un genre de... Tu as une rémunération annuelle que tu divises en 12 mois et tu factures tous les mois le même montant.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et donc, toi, tu as fini par faire un burn-out. À quel moment tu penses qu'il commence à s'installer ? Parce qu'on le sait, ça s'installe de manière... progressive et aussi insidieuse. Qu'est-ce que tu penses l'a alimenté ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait le choix d'aller dans des très gros cabinets qui sont connus pour mettre énormément de pression sur les collaborateurs, même sur les associés. C'est un système un peu à l'américaine où c'est un business et si tu veux être le meilleur, pour être le meilleur quand tu es avocat, ça veut aussi dire que tu es disponible absolument à tout moment pour ton client. que tu rends des documents et des contrats qui sont absolument parfaits, où il n'y a pas une erreur, pas même un double espace. C'est vraiment de la minutie et de la précision de A à Z. C'est un peu une machine où tu es dedans et une fois que tu apprends à bien travailler, à être extrêmement minutieux et juste à avoir tellement de travail, que tu travailles tout le temps. En fait, quand tu es en vacances, tu travailles. Le dimanche, on peut même tomber des WhatsApp, tu réponds au WhatsApp. Tu rentres chez toi le soir vers 20h30, tu te mets à dîner et tu reçois des mails pour sortir des contrats dans la nuit. Tu dînes et tu te remets à travailler à 22h jusqu'à 3h du matin. Parfois, je me suis même couché vers 23h et j'ai entendu mon portable sonner, je me suis relevé, je me suis remise à travailler. En fait, c'est un peu en plus un effet boule de neige où il y a énormément de gens qui ont énormément de choses à se prouver. et que de faire ce métier C'est de la reconnaissance pour eux. C'est un statut qu'ils acquièrent aussi vis-à-vis de, je sais pas, leur société, leur famille. Tu gagnes énormément d'argent, donc tu t'offres aussi un niveau de vie que, une fois que t'es dedans, en sortir, c'est extrêmement compliqué parce que t'adaptes toute ta vie à ça. Tout ton confort que tu te crées pour compenser le fait qu'en fait t'as un métier hyper prenant, hyper draining, enfin genre ça t'épuise en fait physiquement, énergiquement. C'est très prenant, t'es en pression constante, tu traites de 15 dossiers en même temps. Tout le monde t'appelle, t'as mille mails. Parfois, je me souviens, j'avais des journées où j'étais sur Outlook et j'avais vraiment des heures de mail à chaque minute. Tu peux recevoir un mail par minute. C'est quand même fou quand tu y penses. Et en fait, je pense que tu te compares aussi aux autres. Il y en a toujours un qui va encore moins dormir, qui va encore plus travailler, qui va avoir encore plus de reconnaissance. Et petit à petit, t'es dedans. Et tu te retrouves avec ton mec en vacances et tu ne profites pas de tes vacances, tu ne profites pas de ton mec. que t'es derrière ton ordi, à pleurer. Parce qu'en fait, t'aimerais pouvoir profiter de tes vacances, mais en même temps, tu te laisses pas la liberté de le faire. Parce que t'as peur que derrière, on te reproche de pas avoir fait ton travail, même si t'es en vacances. Et je pense qu'on se l'impose un peu à soi. on nous met une pression, on nous chatote. C'est ça, on nous chapote avec une pression et en fait tu te l'imposes tout seul. Et il y a aussi un truc d'ambiance où les gens ne sont pas très sympathiques entre eux. Tu es quand même à la métier de service, les clients te parlent mal, on ne fait pas des généralités. Mais si le vendredi à 21h ton client a décidé que quand il part en week-end il te fait faire des trucs tout le week-end, il va te dire à 21h au fait j'ai besoin de ça pour lundi. Ils s'en foutent en fait de toi pourrir ton week-end, ils sont partis, ils n'ont pas pensé à te demander de le faire avant 21h le vendredi. Mais toi tu es obligé de le faire tout ton week-end. Et parfois, ils ne regarderont jamais ce que tu as fait en plus. Tu es un peu à la merci des clients, ce qui est normal. C'est un métier de service. Mais comme tu es payé extrêmement cher à l'heure, puisqu'en plus, j'étais dans un très gros cabinet où c'était vraiment extrêmement cher à l'heure. Le taux horaire était très élevé. Même pour un stagiaire, c'était hors de prix. Par exemple,

  • Speaker #0

    si tu peux donner les chiffres pour la personne qui nous écoute pour ce qui est de la vente.

  • Speaker #1

    Un avocat de mon niveau, c'était genre au moins 800 euros par heure que tu factures au client. Mais les clients, c'est des fonds d'investissement qui ont des milliards en sous-gestion, etc. Ce n'est pas les mêmes. C'est des dossiers sur des plus... Oui, oui. Je traitais de dossiers, c'était des financements, des opérations à 100, 200, 300, 500 millions, tu vois, voire un milliard parfois. Ce n'est pas les mêmes considérations. Avoir des frais d'avocat de 1 million d'euros, c'est normal pour certaines. Même chez L'Oréal, ils ont des frais d'avocat d'un million d'euros par an sur plein d'activités différentes. C'est un autre métier encore. C'est vraiment de la finance quasiment. Oui, bien sûr. Mais anyway... Tout ça pour dire qu'entre ça et la mauvaise ambiance. Et puis surtout, entre avocats, t'es pas très sympathique non plus. Tu te parles mal entre confrères. Tu peux rapidement, avec la fatigue, le stress, à 3h du matin, s'il y en a un qui fait une merde, en fait, rapidement, t'as envie de l'insulter, limite. Et en fait, c'est un peu tout ce truc où ton énergie, elle est toujours un peu négative. Et puis en fait, je dors pas, donc t'es fatiguée, t'es malade, tu te sens pas bien, tu rates le métro. Le fait d'avoir raté le métro, ça pouvait me rendre folle. Genre, mais tu crois que j'ai trois minutes à perdre à attendre l'autre métro alors que je dors pas, en fait ? Donc en fait, tes trois minutes, là, c'est encore trois minutes de moins sur mon sommeil. Aider quelqu'un dans la rue, mais c'était même plus pensable. Genre, j'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    Quelqu'un te demande sa direction.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    T'es la caricature de la Parisienne qui en va balader.

  • Speaker #1

    Et en fait, ton énergie, elle est toujours haute. T'es toujours là parce qu'en fait, t'as pas le temps de dîner, t'as pas le temps de dormir. T'es dans un peu une détresse physique, finalement, quand même. qui fait que, en fait, oui, tout le monde a un peu de mauvaise humeur. Et tu as la pression du chiffre, comme tu disais, la pression de rendre le client heureux, la pression de machin, la pression de truc. Donc, en fait, rapidement, la moindre erreur, ça peut faire qu'on te crie dessus. Enfin, c'est l'effet boule de neige, quoi. Et c'est vrai qu'à un moment donné, j'étais épuisée et je me suis dit, mais parce qu'après, tu évolues aussi dans le cabinet. Et tu atteins des niveaux qui sont aussi sympathiques en termes de... De charge de travail ? Non, la charge de travail, au final, dans les cabinets comme ça, elle reste toujours un peu la même, même quand tu es très haut placé.

  • Speaker #0

    Tu délègues rien ?

  • Speaker #1

    Tu délègues beaucoup, mais il y a toujours beaucoup de travail. Et après, ton travail, il change. C'est moins de la rédaction de contrats ou des choses comme ça, ou moins de process. Mais c'est plus la gestion de la relation clientèle. Mais c'est très rare quand même dans ces cabinets où les associés, par exemple, les grands associés, ils travaillent énormément quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais quand même, la pression n'est pas la même quand ce n'est pas toi qui as rédigé, etc. plus là pour, même si ça reste, tu vois, entre guillemets, sans vouloir être réductrice, un petit peu plus serrer les mains, tisser les relations, tenir les rendez-vous aussi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Je pense que c'est autant de travail, mais juste c'est différent, effectivement. Oui, il y avait ça aussi, ce qui est hyper dur dans ce métier, c'est que tu passes 10, enfin, allez, sur des petites journées, 7, 8, 10, 12, 15 heures par jour assis derrière des écrans, quoi. Tu parles à personne. En fait, t'es hyper solitaire. après tu rentres chez toi, tu dors Tu retournes au travail. Il y a des journées, j'avais tellement de travail. C'est pas tout le temps, c'est cyclique. Il y a des périodes où c'est quand même beaucoup plus cool. Et c'est ça qui fait que les gens restent. En fait, t'as des périodes où tu dors pas pendant deux, trois semaines, mais après, du coup, t'as un petit creux. Et pendant le petit creux, tu te dis, ça va, c'est cool quand même. Puis je gagne tellement bien ma vie. Ça va, en fait, j'ai quand même des périodes où je me repose. Là, je peux faire mes restos, mes machins, mon sport, mon truc. C'est OK. Donc en fait, les années, elles passent vite. Parce que le fait que ça soit cyclique... T'as l'impression que ça se compense. Mais je pense que petit à petit, ça grignote quand même ton énergie. Et petit à petit, moi, je me suis dit, je pense qu'en fait, je veux pas faire ça quand j'aurai des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, j'allais y venir. Au niveau de ta vie privée, de ta vie personnelle, du coup, tu parlais tout à l'heure de tes vacances avec ton copain, etc. Est-ce que ton copain, je sais pas si c'est toujours la personne qui part de ta vie, il était dans le même milieu ?

  • Speaker #1

    Pas vraiment. Des milieux un peu similaires, mais pas dans l'avocature, dans les croquets mien avocat. Donc quand tu fais ce métier, c'est quand même, je pense... Bien. Enfin, mieux. Enfin, je sais pas. Après, c'est un jugement de valeur, mais c'est plus simple. En tout cas, je pense d'être entourée de gens qui comprennent aussi le rythme et la pression et qui comprennent un peu ton langage aussi. Mais oui, mais je pense que je me suis juste posée. Je me suis dit bon, dans trois ans, je pourrais un peu step up, avoir un nouveau statut dans le cabinet, gagner encore plus d'argent. Mais est-ce que dans trois, quatre ans, peut-être qu'aussi, j'aurais envie d'avoir ma vie de femme, d'être... mère, d'avoir une famille, de fonder un foyer. Et est-ce que pour moi, c'est compatible d'être maman et d'être avocate dans ces cabinets qui demandent énormément de temps ? Et il faut être, en plus, pour être bon et pour bien évoluer, il faut être focus à 100% sur ton métier. Et dès que t'es à 90, parce que t'as une petite baisse de régime, tu te prends des reproches toute la journée.

  • Speaker #0

    Et comment font les personnes qui ont des vies de famille pour concilier les deux, du coup ? Est-ce que t'as pu en voir ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un choix de vie. Et je pense qu'il y a plein de gens, que ce soit des hommes ou des femmes d'ailleurs, les hommes inclus, ça marche dans les deux genres, c'est où tu places ton curseur du temps que tu passes au travail et du temps que tu passes avec ta famille. Et moi je pense que j'ai envie d'avoir un métier qui me donne la flexibilité de, si j'ai envie d'aller chercher mes enfants à l'école à 16h30, je peux aller chercher mes enfants à l'école à 16h30 et il n'y a pas un call qui...

  • Speaker #0

    au fond, en fait, changera la vie de personne, t'as un call qui peut clairement t'empêcher de passer ces moments-là avec tes enfants. Et en fait, pour moi, la vie, comme je la vois, c'est de pouvoir aller chercher mes enfants à l'école, plus de performer sur un call au taf. Et je pense que c'était ça aussi le sujet, et qui fait que ça bloquait à mon niveau sur une potentielle évolution et sur ce que je voulais dans ces cabinets-là. C'est qu'en fait, mon curseur d'importance dans ce que je veux pour ma vie, à moi et pour mes enfants, et mon couple et mon foyer, c'était pas être au travail et pas aller voir quoi. Après c'est hyper compatible, t'as beaucoup d'argent, t'as la nanny de la journée, t'as la nanny qui fait la cuisine, t'as la nanny de nuit. Ils ont tous souvent ta nanny de nuit. Donc en gros t'as ta nanny qui s'occupe des enfants la nuit, donc en fait toi tu fais tes nuits. Donc si t'as 6 heures de sommeil, au moins tu te réveilles pas la nuit pour t'occuper de tes gosses, s'ils se réveillent. La journée ils se font avec leur nanny, et puis voilà. En fait, ça se gère et tu les vois le week-end quand tu es à la maison et le soir, tu rentres dîner, tu leur donnes à manger et puis tu retournes travailler à ton bureau chez toi. C'est extrêmement faisable. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend de comment tu te souhaites, quelle est ta vision de la parentalité et comment tu souhaites t'impliquer. On n'a pas toutes les mêmes envies, les mêmes besoins, etc.

  • Speaker #0

    Tu peux très bien aller amener tes enfants à l'école, aller au bureau, les revoir pour dîner. Et puis voilà, c'est tes moments qualitatifs, c'est les amener à l'école et le dîner, leur faire un bisou pour qu'ils aillent se coucher. Et je parle d'enfants assez jeunes, évidemment. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quand même, du coup, dans une journée, peu de temps partagé avec eux. Encore une fois,

  • Speaker #0

    c'est un curseur. Et parfois, c'est la femme qui a le métier très prenant. Et du coup, il y a un papa un peu plus présent. Parfois, c'est les deux. Et du coup, il y a plein de nannies. Mais du coup, tu es toujours entouré de gens qui t'aident. En fait, ton foyer, il n'est pas géré par toi. Tu vas avoir beaucoup d'argent. Tu achètes un appart, c'est une chasseuse qui va trouver ton appart. Tu vas avoir des travaux à faire. C'est l'architecte qui va décider, tu vas juste valider. Tu vas faire des enfants, tu vas faire ton enfant, et derrière, il aura sa nanny la journée, sa nanny le soir, sa nanny le week-end. Et tu pars en vacances, tu auras aussi ta nanny. Oui, c'est une autre politique. Tu déménages, c'est l'entreprise qui va faire tes cartons. En fait, tout est géré par quelqu'un d'autre. Même tes voyages, ils sont organisés par la consergerie du cabinet. En fait, moi, mes courses, c'était la consergerie du cabinet qui parfois pouvait aller faire mes courses. Parfois, je voulais acheter un cadeau, des choses comme ça. J'appelais la boutique, je disais, mettez ça de côté. Ma carte bleue, mon code, la concierge, elle l'avait et ils allaient les récupérer pour moi, tu vois. En fait, tout était fait pour optimiser ton temps de travail et que tu sois au bon. Et en fait, après, ta vie, elle s'organise comme ça et c'est plus choquant. Parce qu'en plus, comme tu as énormément de pouvoir d'achat, en plus, ça te permet de continuer à avoir une vie sympa sans t'en préoccuper. Tu as ton appart qui est chouette, ton gosse, il est taken care of. Donc en fait, encore une fois, c'est un choix de vie et c'est des vies que moi, je ne rejette pas du tout et que j'ai voulu à un moment. parce qu'en vrai... C'est stylé quand tu y penses, t'es un peu le roi du pétrole entre guillemets en moindre mesure, mais on s'occupe de toi pour tout. Mais en fait j'ai envie de vivre confortablement, mais de vivre. Je pense que j'ai un besoin très profond de respirer et de voir ce qui se passe sur cette planète mine de rien, rien qu'au bout de ma rue, c'est intéressant tu vois. Et de pas avoir cette charge mentale hyper oppressante qui en fait... te rend hyper malheureux.

  • Speaker #1

    Et ton burn-out, du coup, quand tu commences à comprendre que ça en est un, quel est ton premier réflexe ?

  • Speaker #0

    Je pense que tu réalises très lentement que ça ne va pas parce que c'est un peu ton quotidien. Je pense que je le réalise plus par des petites remarques qu'on me fait à droite à gauche par mes proches. Ma mère qui va me dire que je suis très en réaction à tout. En plus, c'est avec une maman, tu peux vite un peu te relâcher. Donc, rapidement, bah Je peux sortir un peu de mes gonds. Tous les matins, l'idée d'aller au travail, je pleure. En fait, tu es épuisée physiquement, mentalement. Tu es dans un environnement qui, pour moi, était toxique pour ma santé. J'étais malade, j'étais triste. Et parfois, je pouvais crier de détresse. Il y avait un truc qui se passait mal. Ça m'arrivait de faire genre... Je me dis que c'est ma personnalité. Peut-être que je suis juste quelqu'un d'extrêmement en réaction aux choses. Et en fait, quand j'y réfléchis, je suis en mode, je suis un gros caractère, je viens du Sud, je parle fort, je m'exprime quand je ne suis pas satisfaite, mais je ne suis pas colérique. Et en fait, petit à petit, tu réalises qu'en fait, tu es juste en détresse totale et que tu ne vis pas ta vie. En fait, j'avais l'impression de vivre une vie qui me plaisait, mais qui était en parallèle de ce que je suis. Ce n'était pas du tout en harmonie avec ce que je ressens à l'intérieur. Et je pense que c'est plus ça qui fait qu'un jour, tu réalises qu'en fait, tu es au bout du Rolls. Toi, tu dis peut-être que c'est ma relation amoureuse qui ne va pas. Je suis malheureuse. C'est dur à cibler.

  • Speaker #1

    D'identifier ce qui te rend malheureuse. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, c'est juste ton taf. En fait, c'est ton quotidien où tu passes 18 heures par jour. Tout simplement, c'est devant tes yeux. Mais de te dire, j'ai fait ça toute ma vie. Depuis mes 16 ans, je suis partie à la fac il y a 17 ans. Depuis mes 17 ans, je fais ça tous les jours. Et en fait... J'ai passé 15 ans de ma vie à faire un truc qui ne me plaît pas. À la fin de la journée, j'ai changé la vie de personne, j'ai eu aucun impact,

  • Speaker #1

    c'est hyper malheureux.

  • Speaker #0

    Et en fait, je crois que c'est plus de se dire « Ah là là, j'ai fait 15 ans en quelque chose, qu'est-ce que je fais maintenant, où j'en suis et comment je fais pour me sortir de ce truc ? » Et quand j'ai démissionné et que j'ai même pris 4 mois de repos pour faire une pause, pour m'en remettre, un peu me réaligner, j'y suis quand même retournée pour une dernière expérience professionnelle en mode... Peut-être que c'était le taf et pas juste... Enfin, tu sais, c'était l'endroit, les gens. Et peut-être que ça va, en fait, au fond. Peut-être que c'est même pas un burn-out. Peut-être qu'en fait, c'est juste l'environnement qui ne me correspondait pas. Et j'y suis quand même retournée encore, tu vois. Et en fait, je ne pouvais plus. L'idée de ne pas pouvoir faire les choses comme j'en ai envie, et comme je l'entends et comme je le ressens, c'était au-dessus de mes forces. Et en fait, je me suis dit, c'est bon, stop. Mais j'ai mis, je pense, en tout et pour tout, une grosse année et demie à comprendre qu'il fallait que j'arrête pour aller mieux en fait

  • Speaker #1

    Et quand tu te dis qu'il faut que t'arrêtes, qu'est-ce qui t'anime à ce moment-là ? À quel moment t'as envie de te dire que tu vas vraiment, pour le coup, opérer un virage total, puisque aujourd'hui t'es prof de pilates Lagré ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que comme tout s'est fait un peu en parallèle, comme mine de rien c'était un gros processus de prise de conscience, de travail sur moi, J'ai fait énormément de... Je suis allée voir un psy. J'avais créé... énormément d'inquiétude face aux sous aussi parce que t'es quand même dans une bulle où tous les ans tu sais combien tu vas gagner tienne par ça, mine de rien et j'étais extrêmement angoissée à l'idée parce qu'en plus à cette période là j'étais toute seule en fait t'as l'impression que sans ton métier y'a pas d'argent à se faire tout va s'écrouler, que vont penser les gens c'est un métier où tout le monde se regarde beaucoup et tout le monde, comme t'as que ça dans ta vie tout le monde connait tout le monde tout le monde part sur tout le monde je me suis dit est-ce que j'ai la force Merci. et le courage de tout plaquer pour trouver quelque chose où je me sens bien et je repars un peu de zéro à 30-31 ans. Peu importe ce que penseront les gens, peu importe ce que les gens diront sur moi, j'avance et je fais ma route. Avoir ce courage-là, mine de rien, c'était le résultat d'un très long processus où je me suis demandé si j'allais changer de cabinet. Est-ce que je vais partir en entreprise, aller dans un département juridique ? Est-ce que, en fait, j'abandonne tout, je déménage à Bali ? Est-ce qu'en fait, je vais juste à Nice ? C'est un questionnement perpétuel, une remise en question. Et en final, je me suis dit, mais je peux ne pas abandonner ma vie. Je peux trouver de l'argent petit à petit. J'ai commencé à publier sur les réseaux sociaux, même quand j'étais encore au cabinet. Et je me suis rendu compte qu'en publiant un tout petit peu, tu trouves quand même aussi des collaborations. Des gens s'intéressent aussi à ton parcours. J'aime bien publier, j'aime bien faire des vidéos, j'aime bien faire ci, j'aime bien faire ça. Petit à petit, tu ouvres ton spectre. Et en fait, progressivement, même si j'étais encore un peu au cabinet, j'étais encore avocate, je me suis progressivement ouvert les portes. J'avais fait mon stage de yoga pendant ma pause, j'ai commencé à publier des vidéos, donc j'ai commencé à avoir des collaborations avec quelques marques. Petit à petit, je me suis rassurée sur le fait que si ta tête est bien faite, et que tu es motivée, et que tu as plein de projets, l'argent, en fait, il arrive. Peu importe, ça sera peut-être pas les mêmes sommes pendant un certain temps, mais je me suis rassurée petit à petit sur l'aspect financier, qui était hyper angoissant, parce que maintenant, j'ai un loyer qui était à la proportion de ce que je gagnais avant. Je ne mange pas, je prenais des taxis, je commandais des délivres trois fois par jour. C'est con, mais se déshabituer et à prendre le métro et à manger chez toi, ça change, c'est des trucs cons. Mais en fait, comme avant, je ne me déplaçais qu'en taxi, parce que je n'avais pas le temps, il fallait que je travaille dans le taxi. Je ne faisais pas de course, puisque je ne dînais pas chez moi. je me suis déshabituée d'une vie et je m'en suis créée une autre J'ai réussi à faire ça avec une masse de stress la plus petite possible parce que j'ai réussi à le faire progressivement. pendant que j'étais toujours avocate. Et donc, quand j'ai senti que j'étais arrivée au bout de mes forces sur l'exercice de la profession d'avocat, tout s'est un peu débloqué naturellement. Et j'ai continué à faire mes formations pour être prof de pilates, etc. Et en fait, je me suis dit, qu'est-ce que je fais de mon quotidien qui me rend heureuse dans mon quotidien avocat qui me rend malheureuse ? Ce qui me rendrait heureuse, c'était passer du temps avec mon chien, mes amis, ma famille, et faire du sport et du pilates et du laïc. je me dis, je vais trouver un truc où je peux aller un peu tout. Je me suis devenue prof de pilates et de la grille parce qu'en fait j'en faisais tous les jours. Toutes les profs c'était mes copines et en fait j'ai commencé à donner des cours là où j'allais déjà tous les jours. C'était là où je prenais mes cours à l'époque et je pouvais amener mon chien, donc j'étais avec mon chien. Mes copines viennent prendre des cours, j'ai dégagé du temps dans ma vie pour voir mes avis le soir, pour voir ma famille. J'ai réussi à trouver cet équilibre où je me suis rassurée sur l'aspect financier parce que mine de rien même en prof de pilates je ne suis pas du tout à plaindre par rapport à un revenu moyen français. J'ai réussi à trouver des sources de revenus aussi un peu annexes par des collaborations, des choses comme ça. Et je me suis dégagée énormément de temps pour avoir plein de projets, voir ma famille, voir mes amis. Et en plus, toute la journée, je parle à des gens. Je suis en cours, je rencontre du monde, je rends des meufs et des garçons parfois heureux. J'ai des filles, des clientes que j'ai qui sont trop contentes et qui me disent « Mais maintenant j'ai des abdos, je dis à tout le monde c'est grâce à ma coach Carla. » Tu vois, c'est con, mais à mon tout petit niveau pour l'instant, depuis quelques semaines slash mois, ... J'ai déjà un mini-impact sur la vie de quelqu'un. Je vois des gens, je crée des liens que j'étais hyper solitaire et malheureuse dans cette solitude. En fait, je ne parlais pas, je ne marchais pas, je ne bougeais pas. J'étais derrière des écrans à me faire crier dessus. Tu trouves un équilibre de fou, quoi. Et pour moi, c'est que la première étape de toute une nouvelle vie aussi. J'ai plein de projets et j'aurai toujours ce truc d'être prof de pilates. Je suis trop heureuse de ce virage qui est vers cet humain. que je voulais pas en plus quand j'étais avocate c'était un des premiers trucs dont on s'en a discuté l'humain et l'émotionnel entre guillemets dans une relation humaine j'avais pas envie de le perdre, je pense que c'est parce que c'est ça qui est hyper important pour moi, j'ai envie de créer ce lien avec les gens dans mon quotidien et je l'avais pas du tout avant et je pense que c'était ça qui me rendait le plus malheureuse aussi Je trouve que t'es hyper inspirante et que le message que tu délivres est hyper,

  • Speaker #1

    enfin je trouve que c'est génial aussi pour les personnes qui nous écoutent parce que finalement tu donnes un peu l'impression que tout est toujours possible et que rien n'est figé dans la vie. C'est vraiment quelque chose qui est super important pour moi de mettre en lumière. Parce que c'est vrai que parfois, on peut avoir peur. Et tu parlais à un moment du regard des autres. C'est vrai que c'est souvent ce qui revient quand on parle d'un changement de vie. L'une des premières questions qu'on va poser, c'est comment ton entourage l'a vécu ? Comment ça a été pris ? Et en fait, c'est vrai que c'est quelque chose, ça serait bien de réussir à vivre dans une société où on arrive à se détacher du regard des autres. Et ce n'est pas encore malheureusement le cas.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai commencé du coup à publier un peu sur les réseaux en public quand j'étais encore avocate. C'était plutôt pendant ma période de pause. Donc je me suis dit, comme je suis en pause, je ne travaille pas, je vais pouvoir publier, etc. C'était entre mes deux cabinets. Donc je m'étais un peu donné cette liberté-là. Et c'est là où j'ai commencé un peu à faire des montages vidéo, à rencontrer plein de gens, etc. Et quand j'ai repris ma dernière collaboration, Plein de gens que je ne connaissais pas avaient vu et j'ai vite appris qu'il y avait des bruits de couloirs, que tout le monde parlait de ça, que j'étais la meuf qui vivait des vidéos, c'est ridicule, machin truc. J'avoue, je pense que je me suis fait une petite bouffée d'angoisse. Ce n'est pas simple de dire, écoute, demain je retourne au bureau et je regarde tout le monde dans les yeux et je ne dis rien. Je publie des vidéos sur les réseaux comme genre 95% des gens en 2025. Et je me suis dit, j'évolue juste dans un milieu qui est très loin. fermé. Après, il y a un peu l'image aussi, tu véhicules l'image d'un cabinet quand t'es avocat, donc forcément, ils apprécient pas nécessairement que tu puisses des photos en maillot de bain l'été. Mais encore une fois, ce que je fais de ma vie privée, c'est pas censé interférer avec ma profession. Mais tu vois, je me souviens, quand j'ai commencé mon dernier travail, ma dernière collaboration, la première semaine, il y a des filles qui parlaient d'une meuf qui était là quelques mois avant, qui avait déjà démissionné. Ah ouais, mais cette meuf, elle mettait plein de photos d'elle en maillot pendant ses vacances. Non mais franchement, qui fait ça ? La meuf a genre 24 ans, si elle a envie de se mettre en maillot sur Insta, avec ses quatre followers et ses potes, mais qui s'en fout en fait ? Genre laisser les gens respirer, laisser l'enjeu... Et en fait, je me suis juste dit que j'étais dans un milieu où tu te fais tellement chier dans ton quotidien, parce qu'en fait, tu fais que bosser sur des trucs pas très intéressants, finalement. C'est beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux, parce que c'est un métier où tu as beaucoup de choses à te prouver. Donc je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux et qui parlent beaucoup sur les autres. parce que du coup c'est beaucoup plus facile de parler sur les autres que de dire que t'as une vie de merde et je me suis juste dit bah écoute ma vie est vachement plus intéressante que leur vie à eux et que si ils avaient envie de parler sur moi c'est qu'en fait j'étais un cendre intérêt qui était sûrement plus intéressant que leur quotidien et que je savais très bien où j'allais dans ma vie que je savais très bien que je resterais pas une éternité et qu'en fait publier des vidéos ça allait m'apporter ou être devenir preuve de pilote, ça allait m'apporter des choses qui allaient m'amener beaucoup plus loin personnellement et peut-être un jour professionnellement que là où ils sont eux. Je pense que j'ai réussi à gagner une confiance énorme en moi et en mes capacités. C'est un travail au quotidien parce que putain, t'as envie d'abandonner beaucoup. Tous les jours, je me dis non mais continue à publier, continue à faire ci, continue à faire ça, te démotive pas, laisse pas les gens t'impacter mais c'est un travail sur quoi ? Perpétuel. Et tous les jours, on me dit, mais est-ce que je vais m'en sortir ? Et parfois, je me tape des stress, je me dis, oh là là, j'ai pris un taxi, est-ce que j'aurais dû ? C'est quand même 20 euros. Est-ce que je vais m'en sortir si je fais ça ? Est-ce qu'avoir publié ça, ça va m'amener... des soucis, j'en sais rien, tu vois. Bref, et c'est un questionnement perpétuel. Au final, ça m'illumine plus à l'intérieur qu'avant. Et donc, si les gens, ils ont envie de parler sur moi et de voir ma vidéo et de se moquer, en fait, je n'aurai rien à foutre parce que l'énergie qu'ils dépensent à se moquer de moi, c'est toujours de l'attention qu'on me porte en plus. Donc, faites sonner. Ouais,

  • Speaker #1

    je fais clair. Combien de temps tu as mis pour te sentir remise de ton burn-out et alignée dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, je n'arrive pas vraiment à l'évaluer parce que je ne sais pas encore si c'est complètement terminé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comme ça reste quand même récent, que c'est un passage de vie, enfin c'est pas un passage de vie en fait, c'est toute ma vie d'adulte, entre guillemets, que j'ai remise en question, que j'ai fait un changement à 360 degrés, je pense que je commence tout juste à trouver l'apaisement. Je commence à me créer ce nouveau rythme avec mes cours de la grille, de pilates, à faire quelques collaborations, à rencontrer plein de gens. Et je pense que je trouve cet apaisement progressivement, parce que je me rassure. dans mon quotidien, petit à petit. Je pense qu'il y a une partie de moi, c'est comme un ex toxique, ça met du temps à ne plus avoir la haine, à ne plus mal parler de la personne, à ne plus être en colère. Je pense qu'il y a une part de moi qui est encore en colère d'avoir fait ça pendant si longtemps et d'avoir... Je n'ai pas envie d'avoir dit perdu mon temps parce que c'est un bagage de fou et je l'aurai toujours et je suis hyper heureuse d'avoir fait ce que j'ai fait. Mais je me dis, en fait non, tu trouves ta vent un peu quand tu la trouves. Et je pense que malheureusement, je me suis juste peut-être mis trop la pression ou je me suis laissée emporter par un rythme et une vie qui ne me correspondaient pas. Et peut-être je m'en veux parfois de m'être laissée impacter autant. Parce qu'en fait, toutes les fois où tu ne dors pas, toutes les fois où tu t'énerves, toutes les fois où tu pleures, toutes les fois où tu es stressée, c'est de l'énergie et du temps que tu ne rattraperas jamais.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et je me dis que c'est dommage d'avoir dépensé autant pour quelque chose, au final, qui n'est plus ma vie. Mais en même temps, c'est mon bagage. C'est peut-être ça qui m'a amenée aujourd'hui à faire ça. Bien sûr. D'avoir cette vie que je n'aurais peut-être jamais eue, du coup. Donc, je suis en paix, petit à petit.

  • Speaker #1

    Je te souhaite de continuer sur cette voie. Je te remercie beaucoup d'être venue partager ton histoire. C'était super inspirant. Merci à toi. Et bravo d'avoir eu le courage de tourner le dos à l'avocature et de suivre ton instinct.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'avoir été là aussi. À bientôt. À bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

Description

Carla avait un avenir tout tracé et une carrière déjà très prometteuse.

Bonne élève, elle se tourne tout naturellement vers la fac de droit après son bac, réussit l’examen d’avocat et développe sa carrière dans de grands cabinets parisiens spécialisés en droit des affaires.

Elle traite alors des dossiers qui se chiffrent en millions d’euros et évolue sous une pression innommable.


Désireuse d’être performante et de préserver le confort de vie que lui offre une rémunération à la hauteur de ses ambitions, Carla ne compte pas ses heures.

Elle se souvient de ces soirées où un mail tombait à 23 h et l’obligeait à travailler jusqu’au milieu de la nuit, ou encore de ces vacances en amoureux passées derrière son ordinateur, en larmes, incapable de déconnecter.

Elle ne compte plus non plus les congés qu’on lui refuse, de peur qu’une urgence surgisse en son absence.


Carla se persuade longtemps que c’est la vie qu’elle veut… jusqu’au jour où un burn-out vient tout bouleverser.

Elle réalise alors qu’avant de souhaiter vivre très confortablement, elle souhaitait simplement vivre. Ramener de l’humain, du contact et de la respiration dans son quotidien, reprendre le contrôle sur sa santé mentale et sur son temps.


Aujourd’hui, Carla est professeure de pilates et nous raconte ce virage à 360.


Bonne écoute !


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Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Carla ! Hello ! Ça va ? Très bien et toi ? Ça va, je suis super contente qu'on enregistre un épisode. Particulièrement contente parce qu'on a un parcours qui a des similarités. Quand je suis tombée sur ton profil sur les réseaux sociaux, je me suis dit « Oh, il faut que je lui propose de venir en parler à mon micro » puisque tu étais avocate, t'as exercé dans des cabinets parisiens et... Tu as ressenti de plus en plus la pression sur tes épaules. Tu es passé par un burn-out. Et aujourd'hui, tu as complètement changé de vie. Tu fais une profession dans laquelle tu trouves plus de sens, avec laquelle tu es plus alignée. Tu es prof de pilates. Tu vas m'expliquer un petit peu davantage. Si vous entendez des petits clics, clics, clics, c'est que Carla n'est pas venue seule. Elle est venue avec sa petite chienne adorable. Donc pareil, si au cours de l'épisode, vous nous entendez faire des petits goussis-goussis, c'est normal, ne vous inquiétez pas. C'est la plus mignonne. Et donc, est-ce que tu peux me dire, s'il te plaît déjà, pourquoi tu as eu envie de devenir avocate, Carla, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En toute honnêteté, ça n'a jamais été une passion. Enfin, tu sais, ce n'était pas une vocation d'enfant. Ce n'était pas du tout non plus par ma famille ou quoi que ce soit, parce que j'ai plus une famille dans le médical que dans le juridique. Je suis un peu l'extraterrestre sur ça d'ailleurs. Je pense que c'était un peu une voie facile quand tu es un bon élève au lycée, que tu ne sais pas trop ce que tu veux faire. Et je sais que j'avais plus l'intention à l'origine, quand j'étais en première terminale, de faire plutôt Sciences Po. J'aimais beaucoup tout ce qui était Sciences Po, état, justice, droit, mais plus d'un côté public, etc. Et c'est vrai que le droit, ça m'est venu parce qu'on cherchait avec ma mère des options. Si jamais je n'avais pas Sciences Po Paris ou Sciences Po Ex ou des choses comme ça, Et c'est vrai que le droit revenait souvent. Pareil, quand une période, je voulais faire, je ne sais pas, peut-être journaliste. J'ai regardé en terminale, je ne sais pas trop quoi faire. Et tu as toujours un peu la licence de droit qui revient parce qu'en fait, elle ouvre de porte à beaucoup de choses. Et petit à petit, en faisant ma pré-passion SPO, parce qu'en terminale, du coup, j'avais fait la pré-passion SPO pendant toutes les vacances scolaires, le week-end, etc. Tous les sujets qui m'intéressaient le plus à chaque fois, c'était vraiment justice, état, droit. Je pense qu'entre les sujets qui m'intéressaient, même mes lectures un peu personnelles, de jeunesse, donc ce que j'aimais et le fait que je voyais toujours la fac de droit ressortir, au moment où je me suis dit, pourquoi pas juste faire du droit ? En plus, avec ma personnalité, ça matchait bien le fait d'être avocate et c'était un peu naturel le fait de m'inscrire en fac de droit au final. Je me suis complètement désintéressée Sciences Po quand j'ai eu cette idée et donc je suis allée en droit comme ça. C'était un peu plus des concours de circonstances. où j'ai un peu empilé des petites briques petit à petit quand tu cherches ta voie.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    15-16 ans, quoi. Et au final, je pense que ça m'allait plutôt bien, ouais.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, parce que du coup, tu es originaire du sud de la France, de Nice, à quel moment tu es arrivée à Paris ?

  • Speaker #1

    Tout de suite pour la fac.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est parti directement après le bac. Je voulais partir à Paris pour faire mes études. J'adore le sud, mais rapidement, j'avais quand même besoin d'un peu plus de largeur. Je ne sais pas comment expliquer ça. Même en termes d'esprit, de choses à faire, j'étais très heureuse de partir à Paris pour y faire mes études et rencontrer plein de nouveaux gens et faire plein de choses différentes en fait.

  • Speaker #0

    Et donc quand tu avances dans tes études, tu rentres donc dans des cabinets d'avocats. Comment s'opère ta spécialisation ? Tu le fais directement ou bien c'est un peu la vie qui fait que ?

  • Speaker #1

    La vie, c'est un peu la vie qui a fait que. Mais en fait, le gros sujet aussi de la fac de droit quand t'es jeune, c'est que... On t'explique pas du tout le parcours. Moi je suis arrivée à la fac de droit, j'avais aucune idée du parcours. T'as très peu conscience de la durée que ça va être de passer le barreau d'être avocat, etc. Parce qu'en fait c'est pas du tout 5 ans pour être avocat. T'es énormément sélectif à la fin. Et en fait on t'explique pas vraiment les spécialités, on t'explique pas le parcours, on t'explique pas qu'un métier en droit des affaires hyper orienté de conseil, tu plaideras jamais. En fait, tu sais rien. et tu tâtonnes un peu partout. Et encore une fois, j'ai fait un peu par rapport à ce qui me plaisait.

  • Speaker #0

    Et t'as plaidé, ça te plaisait ?

  • Speaker #1

    J'avais très envie de plaider parce que je pense que j'avais fait des concours de plaidoirie dès ma deuxième année. Je pense que comme en plus je faisais beaucoup de musique et de danse quand j'étais plus jeune, donc le fait d'être un peu exposée, d'être sur une scène, ça ne m'impressionnait pas tellement. Et au contraire, je pense que j'adore ça. Donc j'étais très heureuse à l'idée de plaider. mais Petit à petit, je me suis rendue compte que faire un peu du droit commercial, c'était quand même assez intéressant. Et en fait, rapidement, je me suis rendue compte aussi que financièrement, c'est des études qui sont très longues. Donc, tu as quand même soit besoin de travailler à côté en tant qu'étudiant, ce qui peut ne pas être évident avec la masse de travail que ça représente quand même d'être en droit. Ou alors, il faut que tu aies une famille qui puisse suivre un minimum derrière pour payer ton loyer et t'accompagner un peu pendant au moins 5, 6, 7 ans. Même si on commence à faire des stages, etc. Et en fait, au bout de sept ans et quelques, même si tu fais une année de césure, je pars un diplôme en plus, huit ans, neuf ans, ça va vite. Tu peux te retrouver en pénal, en droit de la famille et te retrouver à gagner les tarifs minimums obligatoires imposés par chaque juridiction. Et en fait, tu t'en sors pas, quoi. Et moi, je pense que j'avais un peu la conscience de... J'ai déjà envie d'avoir des stages où je suis payée correctement et pas rien, 500 euros par mois à 25 ans. Parce qu'en fait, tu as une vie de 25 ans aussi. Tu as envie de mener une vie un peu d'adulte aussi et de ne pas être au dépens de tes parents ou d'un job étudiant pendant des années. Et tu vois aussi un peu à terme. Et c'est vrai qu'entre le fait que j'aimais bien, au final, le fait de traiter de société et d'être un peu détachée de l'humain, ça a été un choix un peu naturel aussi. C'est vrai ? Oui, parce qu'en fait, je pense que je suis très carrée, très cartésienne sur plein de choses. Mais je suis extrêmement sensible aussi. Et les expériences que j'avais eues sur des matières, même quand tu es à l'école des avocats, tu as des périodes où tu vas au tribunal faire les consultations gratuites, etc. Et en fait, j'ai vu des avocats avec 20 ans d'expérience, des choses comme ça, qui étaient complètement déshumanisés dans leur façon de voir les choses. Et c'est normal parce que tu as quelqu'un qui pleure en face de toi, qui te raconte leur vie depuis les 30 dernières années. qui ne servent à rien pour le dossier, tu vois. Donc tu dois leur dire, non mais écoutez, je m'en fiche de votre histoire, ça ne m'intéresse pas, les faits, ils sont trop vieux. Parlez-moi de ce qui s'est passé les cinq dernières années et vous arrêtez de pleurer, en fait, parce qu'on n'est pas chez le psychologue. Et moi, j'avoue qu'entendre des choses pareilles, c'est ton métier et tu recadres ton client, donc c'est ce que tu dois faire parce que tu dois essayer de sortir des faits qui vont aider ton client. Donc c'est positif aussi d'agir comme ça. Mais je me suis dit, en fait, que je ne voulais jamais être comme ça. jamais de ma vie je voulais Pouvoir regarder quelqu'un en détresse et avoir pour réaction de dire je m'en fiche, j'ai besoin de faits très récents, concentrez-vous et on réfléchit. Tu vois, avoir un recul, un tel recul qui est nécessaire, mais ça m'effrayait. Je ne voulais pas arriver à ça. Donc le fait de traiter de société où tes clients, c'est des employés, des salariés d'entreprise, de fonds d'investissement, en fait au final, c'est l'argent de personne. si ça capote il n'y a personne qui meurt au final s'ils perdent de l'argent le fonds d'investissement ils en ont tellement que ce ne sera pas très grave ou au pire tu auras fait capoter un deal tu ne seras pas le plus réputé de la place pendant quelques mois puis la vie continue tu

  • Speaker #0

    vois en fait ça t'angoissait de pouvoir porter préjudice à quelqu'un ou de ne pas pouvoir l'accompagner tu avais cette peur de laisser tomber la personne Bye.

  • Speaker #1

    Ouais, il y avait ça et vraiment un truc hyper personnel où je veux pas regarder l'autre avec...

  • Speaker #0

    Manquer d'empathie.

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai pas envie de pas regarder les gens avec mon cœur, même si c'était pour ton taf.

  • Speaker #0

    Après, je connais beaucoup d'avocats qui arrivent encore à regarder les gens avec leur cœur, mais c'est vrai qu'il faut recadrer aussi par moment et c'est hyper dur de le faire, mais après on peut trouver ses propres manières de le faire avec empathie. Moi, j'ai commencé en succession dans le notariat. Et pareil, au début, j'étais incapable de recadrer, mais sauf que mon employeur était venu me voir à un moment en me disant, en fait, le rendez-vous ne peut pas durer trois heures. Parce que pour plein de raisons, mais même pour soi, c'est-à-dire qu'après, on finit la journée, on est une éponge. Et après, je pense qu'on peut trouver ses propres techniques pour le faire avec douceur. Mais bon, c'est sûr que ce n'est pas confortable quand même. Donc, je comprends que tu aies choisi cette voie-là. Et quand tu commences à exercer...

  • Speaker #1

    Et du coup... Ce qui s'est passé, c'est que j'ai progressivement choisi par volonté et par attrait financier. Clairement aussi, qu'on se le dise, la plupart des gens en cabinet droit des affaires, c'est rarement par passion. Ou alors, pour qui c'est par passion, je les admire énormément et je tire ma révérence. Mais il y a quand même un attrait autour, c'est des vies un peu, c'est la fast life, tu gagnes bien, t'es bien traité, etc. Et en fait, je pense que... par mes choix de master et petit à petit, les stages que j'ai faits, comme j'avais des bonnes études, que je suis toujours très bien passée en entretien, je pense que j'avais toujours un bon contact, etc. Je suis rapidement rentrée. En fait, il suffit d'un moment, J'ai entré dans un cabinet de droits des affaires un peu prestigieux parisien. Et en fait, une fois que tu en as un, mon premier stage, c'était en deuxième année, c'était dans un gros cab. Même si c'était un mois de découverte au mois de juillet, en deuxième année, où j'avais rien compris. Et que j'aidais à mon avis pas vraiment les collaborateurs ou les associés. Le fait d'avoir déjà cette ligne sur mon CV dès la deuxième année, en fait ça a aidé qu'entre mes masters, qui étaient des bons masters, Les cabinets dans lesquels je candidatais, naturellement, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    Tu avais déjà un pied dedans. Oui.

  • Speaker #1

    Et en fait, une fois que tu as un pied dedans, il y a bien travaillé et il y a été résistant à la fatigue. Et je pense que moi, j'étais assez résistant à la fatigue aussi. En fait, ça va tout seul. Tu as un bon stage, du coup, on veut te recruter en collab. Après, les autres, ils le savent parce que tu étais quand même avec des cabinets en face. Ils t'ont vu quand même un peu travailler. Ils t'ont croisé à des dîners de closing ou à des closings, des choses comme ça. Après, tu connais le collab de l'autre cabinet qui va te recruter. mais c'est pas un truc qui est... Et en fait, c'est comme ça que tu te retrouves dans un des plus gros cabinets internationaux.

  • Speaker #0

    Et en plus, de toute façon, pour les personnes qui nous écoutent, ça fonctionne pareil dans tous les domaines. Et donc, quand tu travailles dans ces cabinets, j'imagine que la pression est quand même présente. Parce qu'on le sait que les cabinets parisiens ne sont quand même pas réputés pour respecter le droit du travail. Oui,

  • Speaker #1

    malheureusement, on ne pense qu'on n'est pas salarié. Du coup, c'est aussi malheureux, mais effectivement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, la pression, tu la ressens à quel moment ? Tu la ressens tout de suite ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu la ressens tout de suite. Je pense dès mon premier gros stage. J'étais en Master 2, j'avais un stage de 6 mois à faire, je l'avais fait dans un gros cabinet. Alors, j'ai adoré mon stage parce que c'est plein de nouveautés. Tu découvres un rythme, une façon de voir, de faire. Tout est nouveau, donc tu découvres. Quand tu as 22, 23 ans, c'est quand même génial. Tout est grand, tout est beau. C'est des gros dossiers. Tu rencontres des gens intéressants, etc. Mais je pense que tu réalises pas à quel point, en fait, c'est quand même pas normal de travailler dans des conditions pareilles. Tu travailles très tard la nuit, t'es très stressée. Je pense que c'est latent, tu t'en rends pas compte parce que t'es content. Mon premier closing, où j'avais pas dormi quasiment de la nuit, où t'as une grosse réunion après dans le cabinet d'avocat, tout le monde se rejoint pour signer les contrats, etc. Je me souviens, le lendemain, quand on a fini, en fin de matinée, j'ai regardé tout le monde et j'ai dit mais c'était trop cool. Et en fait, tout le monde m'a regardée à rigoler parce que même moi, je me vois aujourd'hui et faire un closing pareil,

  • Speaker #0

    c'est juste horrible.

  • Speaker #1

    Et quand t'es tout jeune, que c'est ton premier, t'as l'adrénaline, tu découvres plein de choses, t'es bien traité. Tu vas en taxi, on te fait rentrer en taxi, t'arrives, t'as le petit déj, t'as le machin, t'as plein de gens en costume. C'est quand même un monde, c'est impressionnant quand t'as 22 ans. Et moi, j'avais trouvé ça trop cool parce qu'en plus, t'es un peu stressée, tu fais signer les trucs. Tu sais, t'aimes bien te rendre utile, donc tu fais bien, etc. En fait, au final, une fois que ça fait 5 ans, t'es en mode, j'en ai ras les fesses du closing, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais je pense que oui, le fait de ne pas dormir, le fait d'être fatiguée, le fait d'avoir de la pression, de vouloir faire les choses bien, de prouver que t'es compétent, de ne pas prendre de vacances, tu vois. Même en stage, tu ne prends pas de vacances, mais c'est quand même 6 mois. Quand tu y penses, 6 mois, c'est long, en fait. Tu te sens un jour off.

  • Speaker #0

    Et puis quand tu le demandes, t'es hyper mal vue, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et moi je me souviens une fois, il y avait eu un... un pont en mai, donc c'était mon premier stage. Et j'avais demandé pour un mariage à prendre le pont. Donc il y avait un jour férié et faire le pont.

  • Speaker #0

    Un jour quoi.

  • Speaker #1

    En disant évidemment, je peux prendre mon ordinateur et s'il y a besoin, je suis disponible. Comme d'hab. Et on m'avait dit écoute, je ne peux pas anticiper la masse de travail qu'il y aura à cette période. Il est très possible qu'il y ait un closing qui tombe et en fait, on devra travailler même pendant le pont, etc. Donc je ne peux pas dire oui, mais je ne peux pas dire non non plus. Et c'est un peu tout le temps comme ça. On ne dit pas oui, mais on ne dit pas non. Et donc, en fait, c'est un peu ça le sujet. Tu as le droit d'aller en vacances, mais en même temps, ça a tes risques et périls.

  • Speaker #0

    Et ça, on te le fait sentir rapidement ? Du coup,

  • Speaker #1

    j'étais en stage. C'est OK, moi, j'étais très fine. Je ne suis pas partie en vacances. J'ai raté le mariage et j'étais très contente au final. Mais je suis restée à Paris pendant quatre jours. Du coup, je ne suis même pas allée dans le Sud ou quoi que ce soit. Il n'y avait personne et je n'ai pas eu une heure de travail à faire. Au final, souvent, c'est que tu sacrifies beaucoup de choses pour parfois ne pas quand même travailler.

  • Speaker #0

    Et les heures qui sont quand même hyper difficiles, avec une pression, la pression notamment du chiffre aussi, qui est... Beaucoup de cabinets parisiens parlent aujourd'hui, la parole qui se libère beaucoup sur ce sujet-là, parce que c'est quand même pas normal de ne pas avoir le droit de déconnecter, de ne pas...

  • Speaker #1

    Encore une fois, c'est hyper insidieux. Oui, parce qu'en fait, tu as le droit, officiellement, tu es en profession libérale. Je suis censée être maître de mes horaires, de ma clientèle aussi, mine de rien, si je veux en avoir à côté, etc. une clientèle personnelle.

  • Speaker #0

    Parce que toi, tu étais collaboratrice. Donc, pour expliquer aux gens qui ne sont pas dans le droit, qui nous écoutent, en gros, ce n'est pas comme être salarié. C'est-à-dire que tu es affilié à un cabinet. Ils te rémunèrent une petite cote-part pour traiter leur dossier et tu peux aussi avoir tes clients à toi, que tu factures du coup en direct.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est ça. En profession numérale, de manière générale, ça se passe comme ça. Dans les gros cabinets, Dans ton contrat, il est écrit que tu as le droit d'avoir ta clientèle personnelle. Puisque c'est normal, il y a plein de gens qui ont leur clientèle personnelle. Mais tu as quand même beaucoup de travail pour le cabinet. Donc, il faut aussi bien s'organiser si tu veux développer ta clientèle personnelle. C'est faisable. Moi, j'avoue que je n'avais pas un intérêt particulier pour le faire. Donc, c'est un peu un nomadland où tu n'es ni salarié, ni vraiment complètement libéral. Parce que quand même, on t'explique que le télétravail, tu n'as pas vraiment le droit. c'est quand même p... privilégié de venir au bureau, t'as quand même des horaires de bureau, plus d'ailleurs que des horaires de bureau vu qu'on restaure le soir, etc. T'es censé pouvoir faire un peu ce que tu veux et on t'imposera jamais quelque chose, mais en même temps, on te fait très bien comprendre que si tu fais pas comme c'est dans les règles, en fait, t'as des règles implicites dans tous les cabinets, sur le présentiel, sur la masse horaire, sur le nombre d'heures que tu dois au cabinet, parce que tu dois un nombre d'heures au cabinet par mois à facturer, et voilà. Donc, en gros, oui, le système, c'est que tous les mois, tu factures. En fait, c'est un peu comme un... Pour dire ça un peu 2025, tu es en freelance.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et tu factures le cabinet tous les mois. C'est comme si tu factures un montant similaire tous les mois. C'est un genre de... Tu as une rémunération annuelle que tu divises en 12 mois et tu factures tous les mois le même montant.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et donc, toi, tu as fini par faire un burn-out. À quel moment tu penses qu'il commence à s'installer ? Parce qu'on le sait, ça s'installe de manière... progressive et aussi insidieuse. Qu'est-ce que tu penses l'a alimenté ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait le choix d'aller dans des très gros cabinets qui sont connus pour mettre énormément de pression sur les collaborateurs, même sur les associés. C'est un système un peu à l'américaine où c'est un business et si tu veux être le meilleur, pour être le meilleur quand tu es avocat, ça veut aussi dire que tu es disponible absolument à tout moment pour ton client. que tu rends des documents et des contrats qui sont absolument parfaits, où il n'y a pas une erreur, pas même un double espace. C'est vraiment de la minutie et de la précision de A à Z. C'est un peu une machine où tu es dedans et une fois que tu apprends à bien travailler, à être extrêmement minutieux et juste à avoir tellement de travail, que tu travailles tout le temps. En fait, quand tu es en vacances, tu travailles. Le dimanche, on peut même tomber des WhatsApp, tu réponds au WhatsApp. Tu rentres chez toi le soir vers 20h30, tu te mets à dîner et tu reçois des mails pour sortir des contrats dans la nuit. Tu dînes et tu te remets à travailler à 22h jusqu'à 3h du matin. Parfois, je me suis même couché vers 23h et j'ai entendu mon portable sonner, je me suis relevé, je me suis remise à travailler. En fait, c'est un peu en plus un effet boule de neige où il y a énormément de gens qui ont énormément de choses à se prouver. et que de faire ce métier C'est de la reconnaissance pour eux. C'est un statut qu'ils acquièrent aussi vis-à-vis de, je sais pas, leur société, leur famille. Tu gagnes énormément d'argent, donc tu t'offres aussi un niveau de vie que, une fois que t'es dedans, en sortir, c'est extrêmement compliqué parce que t'adaptes toute ta vie à ça. Tout ton confort que tu te crées pour compenser le fait qu'en fait t'as un métier hyper prenant, hyper draining, enfin genre ça t'épuise en fait physiquement, énergiquement. C'est très prenant, t'es en pression constante, tu traites de 15 dossiers en même temps. Tout le monde t'appelle, t'as mille mails. Parfois, je me souviens, j'avais des journées où j'étais sur Outlook et j'avais vraiment des heures de mail à chaque minute. Tu peux recevoir un mail par minute. C'est quand même fou quand tu y penses. Et en fait, je pense que tu te compares aussi aux autres. Il y en a toujours un qui va encore moins dormir, qui va encore plus travailler, qui va avoir encore plus de reconnaissance. Et petit à petit, t'es dedans. Et tu te retrouves avec ton mec en vacances et tu ne profites pas de tes vacances, tu ne profites pas de ton mec. que t'es derrière ton ordi, à pleurer. Parce qu'en fait, t'aimerais pouvoir profiter de tes vacances, mais en même temps, tu te laisses pas la liberté de le faire. Parce que t'as peur que derrière, on te reproche de pas avoir fait ton travail, même si t'es en vacances. Et je pense qu'on se l'impose un peu à soi. on nous met une pression, on nous chatote. C'est ça, on nous chapote avec une pression et en fait tu te l'imposes tout seul. Et il y a aussi un truc d'ambiance où les gens ne sont pas très sympathiques entre eux. Tu es quand même à la métier de service, les clients te parlent mal, on ne fait pas des généralités. Mais si le vendredi à 21h ton client a décidé que quand il part en week-end il te fait faire des trucs tout le week-end, il va te dire à 21h au fait j'ai besoin de ça pour lundi. Ils s'en foutent en fait de toi pourrir ton week-end, ils sont partis, ils n'ont pas pensé à te demander de le faire avant 21h le vendredi. Mais toi tu es obligé de le faire tout ton week-end. Et parfois, ils ne regarderont jamais ce que tu as fait en plus. Tu es un peu à la merci des clients, ce qui est normal. C'est un métier de service. Mais comme tu es payé extrêmement cher à l'heure, puisqu'en plus, j'étais dans un très gros cabinet où c'était vraiment extrêmement cher à l'heure. Le taux horaire était très élevé. Même pour un stagiaire, c'était hors de prix. Par exemple,

  • Speaker #0

    si tu peux donner les chiffres pour la personne qui nous écoute pour ce qui est de la vente.

  • Speaker #1

    Un avocat de mon niveau, c'était genre au moins 800 euros par heure que tu factures au client. Mais les clients, c'est des fonds d'investissement qui ont des milliards en sous-gestion, etc. Ce n'est pas les mêmes. C'est des dossiers sur des plus... Oui, oui. Je traitais de dossiers, c'était des financements, des opérations à 100, 200, 300, 500 millions, tu vois, voire un milliard parfois. Ce n'est pas les mêmes considérations. Avoir des frais d'avocat de 1 million d'euros, c'est normal pour certaines. Même chez L'Oréal, ils ont des frais d'avocat d'un million d'euros par an sur plein d'activités différentes. C'est un autre métier encore. C'est vraiment de la finance quasiment. Oui, bien sûr. Mais anyway... Tout ça pour dire qu'entre ça et la mauvaise ambiance. Et puis surtout, entre avocats, t'es pas très sympathique non plus. Tu te parles mal entre confrères. Tu peux rapidement, avec la fatigue, le stress, à 3h du matin, s'il y en a un qui fait une merde, en fait, rapidement, t'as envie de l'insulter, limite. Et en fait, c'est un peu tout ce truc où ton énergie, elle est toujours un peu négative. Et puis en fait, je dors pas, donc t'es fatiguée, t'es malade, tu te sens pas bien, tu rates le métro. Le fait d'avoir raté le métro, ça pouvait me rendre folle. Genre, mais tu crois que j'ai trois minutes à perdre à attendre l'autre métro alors que je dors pas, en fait ? Donc en fait, tes trois minutes, là, c'est encore trois minutes de moins sur mon sommeil. Aider quelqu'un dans la rue, mais c'était même plus pensable. Genre, j'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    Quelqu'un te demande sa direction.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    T'es la caricature de la Parisienne qui en va balader.

  • Speaker #1

    Et en fait, ton énergie, elle est toujours haute. T'es toujours là parce qu'en fait, t'as pas le temps de dîner, t'as pas le temps de dormir. T'es dans un peu une détresse physique, finalement, quand même. qui fait que, en fait, oui, tout le monde a un peu de mauvaise humeur. Et tu as la pression du chiffre, comme tu disais, la pression de rendre le client heureux, la pression de machin, la pression de truc. Donc, en fait, rapidement, la moindre erreur, ça peut faire qu'on te crie dessus. Enfin, c'est l'effet boule de neige, quoi. Et c'est vrai qu'à un moment donné, j'étais épuisée et je me suis dit, mais parce qu'après, tu évolues aussi dans le cabinet. Et tu atteins des niveaux qui sont aussi sympathiques en termes de... De charge de travail ? Non, la charge de travail, au final, dans les cabinets comme ça, elle reste toujours un peu la même, même quand tu es très haut placé.

  • Speaker #0

    Tu délègues rien ?

  • Speaker #1

    Tu délègues beaucoup, mais il y a toujours beaucoup de travail. Et après, ton travail, il change. C'est moins de la rédaction de contrats ou des choses comme ça, ou moins de process. Mais c'est plus la gestion de la relation clientèle. Mais c'est très rare quand même dans ces cabinets où les associés, par exemple, les grands associés, ils travaillent énormément quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais quand même, la pression n'est pas la même quand ce n'est pas toi qui as rédigé, etc. plus là pour, même si ça reste, tu vois, entre guillemets, sans vouloir être réductrice, un petit peu plus serrer les mains, tisser les relations, tenir les rendez-vous aussi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Je pense que c'est autant de travail, mais juste c'est différent, effectivement. Oui, il y avait ça aussi, ce qui est hyper dur dans ce métier, c'est que tu passes 10, enfin, allez, sur des petites journées, 7, 8, 10, 12, 15 heures par jour assis derrière des écrans, quoi. Tu parles à personne. En fait, t'es hyper solitaire. après tu rentres chez toi, tu dors Tu retournes au travail. Il y a des journées, j'avais tellement de travail. C'est pas tout le temps, c'est cyclique. Il y a des périodes où c'est quand même beaucoup plus cool. Et c'est ça qui fait que les gens restent. En fait, t'as des périodes où tu dors pas pendant deux, trois semaines, mais après, du coup, t'as un petit creux. Et pendant le petit creux, tu te dis, ça va, c'est cool quand même. Puis je gagne tellement bien ma vie. Ça va, en fait, j'ai quand même des périodes où je me repose. Là, je peux faire mes restos, mes machins, mon sport, mon truc. C'est OK. Donc en fait, les années, elles passent vite. Parce que le fait que ça soit cyclique... T'as l'impression que ça se compense. Mais je pense que petit à petit, ça grignote quand même ton énergie. Et petit à petit, moi, je me suis dit, je pense qu'en fait, je veux pas faire ça quand j'aurai des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, j'allais y venir. Au niveau de ta vie privée, de ta vie personnelle, du coup, tu parlais tout à l'heure de tes vacances avec ton copain, etc. Est-ce que ton copain, je sais pas si c'est toujours la personne qui part de ta vie, il était dans le même milieu ?

  • Speaker #1

    Pas vraiment. Des milieux un peu similaires, mais pas dans l'avocature, dans les croquets mien avocat. Donc quand tu fais ce métier, c'est quand même, je pense... Bien. Enfin, mieux. Enfin, je sais pas. Après, c'est un jugement de valeur, mais c'est plus simple. En tout cas, je pense d'être entourée de gens qui comprennent aussi le rythme et la pression et qui comprennent un peu ton langage aussi. Mais oui, mais je pense que je me suis juste posée. Je me suis dit bon, dans trois ans, je pourrais un peu step up, avoir un nouveau statut dans le cabinet, gagner encore plus d'argent. Mais est-ce que dans trois, quatre ans, peut-être qu'aussi, j'aurais envie d'avoir ma vie de femme, d'être... mère, d'avoir une famille, de fonder un foyer. Et est-ce que pour moi, c'est compatible d'être maman et d'être avocate dans ces cabinets qui demandent énormément de temps ? Et il faut être, en plus, pour être bon et pour bien évoluer, il faut être focus à 100% sur ton métier. Et dès que t'es à 90, parce que t'as une petite baisse de régime, tu te prends des reproches toute la journée.

  • Speaker #0

    Et comment font les personnes qui ont des vies de famille pour concilier les deux, du coup ? Est-ce que t'as pu en voir ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un choix de vie. Et je pense qu'il y a plein de gens, que ce soit des hommes ou des femmes d'ailleurs, les hommes inclus, ça marche dans les deux genres, c'est où tu places ton curseur du temps que tu passes au travail et du temps que tu passes avec ta famille. Et moi je pense que j'ai envie d'avoir un métier qui me donne la flexibilité de, si j'ai envie d'aller chercher mes enfants à l'école à 16h30, je peux aller chercher mes enfants à l'école à 16h30 et il n'y a pas un call qui...

  • Speaker #0

    au fond, en fait, changera la vie de personne, t'as un call qui peut clairement t'empêcher de passer ces moments-là avec tes enfants. Et en fait, pour moi, la vie, comme je la vois, c'est de pouvoir aller chercher mes enfants à l'école, plus de performer sur un call au taf. Et je pense que c'était ça aussi le sujet, et qui fait que ça bloquait à mon niveau sur une potentielle évolution et sur ce que je voulais dans ces cabinets-là. C'est qu'en fait, mon curseur d'importance dans ce que je veux pour ma vie, à moi et pour mes enfants, et mon couple et mon foyer, c'était pas être au travail et pas aller voir quoi. Après c'est hyper compatible, t'as beaucoup d'argent, t'as la nanny de la journée, t'as la nanny qui fait la cuisine, t'as la nanny de nuit. Ils ont tous souvent ta nanny de nuit. Donc en gros t'as ta nanny qui s'occupe des enfants la nuit, donc en fait toi tu fais tes nuits. Donc si t'as 6 heures de sommeil, au moins tu te réveilles pas la nuit pour t'occuper de tes gosses, s'ils se réveillent. La journée ils se font avec leur nanny, et puis voilà. En fait, ça se gère et tu les vois le week-end quand tu es à la maison et le soir, tu rentres dîner, tu leur donnes à manger et puis tu retournes travailler à ton bureau chez toi. C'est extrêmement faisable. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend de comment tu te souhaites, quelle est ta vision de la parentalité et comment tu souhaites t'impliquer. On n'a pas toutes les mêmes envies, les mêmes besoins, etc.

  • Speaker #0

    Tu peux très bien aller amener tes enfants à l'école, aller au bureau, les revoir pour dîner. Et puis voilà, c'est tes moments qualitatifs, c'est les amener à l'école et le dîner, leur faire un bisou pour qu'ils aillent se coucher. Et je parle d'enfants assez jeunes, évidemment. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quand même, du coup, dans une journée, peu de temps partagé avec eux. Encore une fois,

  • Speaker #0

    c'est un curseur. Et parfois, c'est la femme qui a le métier très prenant. Et du coup, il y a un papa un peu plus présent. Parfois, c'est les deux. Et du coup, il y a plein de nannies. Mais du coup, tu es toujours entouré de gens qui t'aident. En fait, ton foyer, il n'est pas géré par toi. Tu vas avoir beaucoup d'argent. Tu achètes un appart, c'est une chasseuse qui va trouver ton appart. Tu vas avoir des travaux à faire. C'est l'architecte qui va décider, tu vas juste valider. Tu vas faire des enfants, tu vas faire ton enfant, et derrière, il aura sa nanny la journée, sa nanny le soir, sa nanny le week-end. Et tu pars en vacances, tu auras aussi ta nanny. Oui, c'est une autre politique. Tu déménages, c'est l'entreprise qui va faire tes cartons. En fait, tout est géré par quelqu'un d'autre. Même tes voyages, ils sont organisés par la consergerie du cabinet. En fait, moi, mes courses, c'était la consergerie du cabinet qui parfois pouvait aller faire mes courses. Parfois, je voulais acheter un cadeau, des choses comme ça. J'appelais la boutique, je disais, mettez ça de côté. Ma carte bleue, mon code, la concierge, elle l'avait et ils allaient les récupérer pour moi, tu vois. En fait, tout était fait pour optimiser ton temps de travail et que tu sois au bon. Et en fait, après, ta vie, elle s'organise comme ça et c'est plus choquant. Parce qu'en plus, comme tu as énormément de pouvoir d'achat, en plus, ça te permet de continuer à avoir une vie sympa sans t'en préoccuper. Tu as ton appart qui est chouette, ton gosse, il est taken care of. Donc en fait, encore une fois, c'est un choix de vie et c'est des vies que moi, je ne rejette pas du tout et que j'ai voulu à un moment. parce qu'en vrai... C'est stylé quand tu y penses, t'es un peu le roi du pétrole entre guillemets en moindre mesure, mais on s'occupe de toi pour tout. Mais en fait j'ai envie de vivre confortablement, mais de vivre. Je pense que j'ai un besoin très profond de respirer et de voir ce qui se passe sur cette planète mine de rien, rien qu'au bout de ma rue, c'est intéressant tu vois. Et de pas avoir cette charge mentale hyper oppressante qui en fait... te rend hyper malheureux.

  • Speaker #1

    Et ton burn-out, du coup, quand tu commences à comprendre que ça en est un, quel est ton premier réflexe ?

  • Speaker #0

    Je pense que tu réalises très lentement que ça ne va pas parce que c'est un peu ton quotidien. Je pense que je le réalise plus par des petites remarques qu'on me fait à droite à gauche par mes proches. Ma mère qui va me dire que je suis très en réaction à tout. En plus, c'est avec une maman, tu peux vite un peu te relâcher. Donc, rapidement, bah Je peux sortir un peu de mes gonds. Tous les matins, l'idée d'aller au travail, je pleure. En fait, tu es épuisée physiquement, mentalement. Tu es dans un environnement qui, pour moi, était toxique pour ma santé. J'étais malade, j'étais triste. Et parfois, je pouvais crier de détresse. Il y avait un truc qui se passait mal. Ça m'arrivait de faire genre... Je me dis que c'est ma personnalité. Peut-être que je suis juste quelqu'un d'extrêmement en réaction aux choses. Et en fait, quand j'y réfléchis, je suis en mode, je suis un gros caractère, je viens du Sud, je parle fort, je m'exprime quand je ne suis pas satisfaite, mais je ne suis pas colérique. Et en fait, petit à petit, tu réalises qu'en fait, tu es juste en détresse totale et que tu ne vis pas ta vie. En fait, j'avais l'impression de vivre une vie qui me plaisait, mais qui était en parallèle de ce que je suis. Ce n'était pas du tout en harmonie avec ce que je ressens à l'intérieur. Et je pense que c'est plus ça qui fait qu'un jour, tu réalises qu'en fait, tu es au bout du Rolls. Toi, tu dis peut-être que c'est ma relation amoureuse qui ne va pas. Je suis malheureuse. C'est dur à cibler.

  • Speaker #1

    D'identifier ce qui te rend malheureuse. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, c'est juste ton taf. En fait, c'est ton quotidien où tu passes 18 heures par jour. Tout simplement, c'est devant tes yeux. Mais de te dire, j'ai fait ça toute ma vie. Depuis mes 16 ans, je suis partie à la fac il y a 17 ans. Depuis mes 17 ans, je fais ça tous les jours. Et en fait... J'ai passé 15 ans de ma vie à faire un truc qui ne me plaît pas. À la fin de la journée, j'ai changé la vie de personne, j'ai eu aucun impact,

  • Speaker #1

    c'est hyper malheureux.

  • Speaker #0

    Et en fait, je crois que c'est plus de se dire « Ah là là, j'ai fait 15 ans en quelque chose, qu'est-ce que je fais maintenant, où j'en suis et comment je fais pour me sortir de ce truc ? » Et quand j'ai démissionné et que j'ai même pris 4 mois de repos pour faire une pause, pour m'en remettre, un peu me réaligner, j'y suis quand même retournée pour une dernière expérience professionnelle en mode... Peut-être que c'était le taf et pas juste... Enfin, tu sais, c'était l'endroit, les gens. Et peut-être que ça va, en fait, au fond. Peut-être que c'est même pas un burn-out. Peut-être qu'en fait, c'est juste l'environnement qui ne me correspondait pas. Et j'y suis quand même retournée encore, tu vois. Et en fait, je ne pouvais plus. L'idée de ne pas pouvoir faire les choses comme j'en ai envie, et comme je l'entends et comme je le ressens, c'était au-dessus de mes forces. Et en fait, je me suis dit, c'est bon, stop. Mais j'ai mis, je pense, en tout et pour tout, une grosse année et demie à comprendre qu'il fallait que j'arrête pour aller mieux en fait

  • Speaker #1

    Et quand tu te dis qu'il faut que t'arrêtes, qu'est-ce qui t'anime à ce moment-là ? À quel moment t'as envie de te dire que tu vas vraiment, pour le coup, opérer un virage total, puisque aujourd'hui t'es prof de pilates Lagré ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que comme tout s'est fait un peu en parallèle, comme mine de rien c'était un gros processus de prise de conscience, de travail sur moi, J'ai fait énormément de... Je suis allée voir un psy. J'avais créé... énormément d'inquiétude face aux sous aussi parce que t'es quand même dans une bulle où tous les ans tu sais combien tu vas gagner tienne par ça, mine de rien et j'étais extrêmement angoissée à l'idée parce qu'en plus à cette période là j'étais toute seule en fait t'as l'impression que sans ton métier y'a pas d'argent à se faire tout va s'écrouler, que vont penser les gens c'est un métier où tout le monde se regarde beaucoup et tout le monde, comme t'as que ça dans ta vie tout le monde connait tout le monde tout le monde part sur tout le monde je me suis dit est-ce que j'ai la force Merci. et le courage de tout plaquer pour trouver quelque chose où je me sens bien et je repars un peu de zéro à 30-31 ans. Peu importe ce que penseront les gens, peu importe ce que les gens diront sur moi, j'avance et je fais ma route. Avoir ce courage-là, mine de rien, c'était le résultat d'un très long processus où je me suis demandé si j'allais changer de cabinet. Est-ce que je vais partir en entreprise, aller dans un département juridique ? Est-ce que, en fait, j'abandonne tout, je déménage à Bali ? Est-ce qu'en fait, je vais juste à Nice ? C'est un questionnement perpétuel, une remise en question. Et en final, je me suis dit, mais je peux ne pas abandonner ma vie. Je peux trouver de l'argent petit à petit. J'ai commencé à publier sur les réseaux sociaux, même quand j'étais encore au cabinet. Et je me suis rendu compte qu'en publiant un tout petit peu, tu trouves quand même aussi des collaborations. Des gens s'intéressent aussi à ton parcours. J'aime bien publier, j'aime bien faire des vidéos, j'aime bien faire ci, j'aime bien faire ça. Petit à petit, tu ouvres ton spectre. Et en fait, progressivement, même si j'étais encore un peu au cabinet, j'étais encore avocate, je me suis progressivement ouvert les portes. J'avais fait mon stage de yoga pendant ma pause, j'ai commencé à publier des vidéos, donc j'ai commencé à avoir des collaborations avec quelques marques. Petit à petit, je me suis rassurée sur le fait que si ta tête est bien faite, et que tu es motivée, et que tu as plein de projets, l'argent, en fait, il arrive. Peu importe, ça sera peut-être pas les mêmes sommes pendant un certain temps, mais je me suis rassurée petit à petit sur l'aspect financier, qui était hyper angoissant, parce que maintenant, j'ai un loyer qui était à la proportion de ce que je gagnais avant. Je ne mange pas, je prenais des taxis, je commandais des délivres trois fois par jour. C'est con, mais se déshabituer et à prendre le métro et à manger chez toi, ça change, c'est des trucs cons. Mais en fait, comme avant, je ne me déplaçais qu'en taxi, parce que je n'avais pas le temps, il fallait que je travaille dans le taxi. Je ne faisais pas de course, puisque je ne dînais pas chez moi. je me suis déshabituée d'une vie et je m'en suis créée une autre J'ai réussi à faire ça avec une masse de stress la plus petite possible parce que j'ai réussi à le faire progressivement. pendant que j'étais toujours avocate. Et donc, quand j'ai senti que j'étais arrivée au bout de mes forces sur l'exercice de la profession d'avocat, tout s'est un peu débloqué naturellement. Et j'ai continué à faire mes formations pour être prof de pilates, etc. Et en fait, je me suis dit, qu'est-ce que je fais de mon quotidien qui me rend heureuse dans mon quotidien avocat qui me rend malheureuse ? Ce qui me rendrait heureuse, c'était passer du temps avec mon chien, mes amis, ma famille, et faire du sport et du pilates et du laïc. je me dis, je vais trouver un truc où je peux aller un peu tout. Je me suis devenue prof de pilates et de la grille parce qu'en fait j'en faisais tous les jours. Toutes les profs c'était mes copines et en fait j'ai commencé à donner des cours là où j'allais déjà tous les jours. C'était là où je prenais mes cours à l'époque et je pouvais amener mon chien, donc j'étais avec mon chien. Mes copines viennent prendre des cours, j'ai dégagé du temps dans ma vie pour voir mes avis le soir, pour voir ma famille. J'ai réussi à trouver cet équilibre où je me suis rassurée sur l'aspect financier parce que mine de rien même en prof de pilates je ne suis pas du tout à plaindre par rapport à un revenu moyen français. J'ai réussi à trouver des sources de revenus aussi un peu annexes par des collaborations, des choses comme ça. Et je me suis dégagée énormément de temps pour avoir plein de projets, voir ma famille, voir mes amis. Et en plus, toute la journée, je parle à des gens. Je suis en cours, je rencontre du monde, je rends des meufs et des garçons parfois heureux. J'ai des filles, des clientes que j'ai qui sont trop contentes et qui me disent « Mais maintenant j'ai des abdos, je dis à tout le monde c'est grâce à ma coach Carla. » Tu vois, c'est con, mais à mon tout petit niveau pour l'instant, depuis quelques semaines slash mois, ... J'ai déjà un mini-impact sur la vie de quelqu'un. Je vois des gens, je crée des liens que j'étais hyper solitaire et malheureuse dans cette solitude. En fait, je ne parlais pas, je ne marchais pas, je ne bougeais pas. J'étais derrière des écrans à me faire crier dessus. Tu trouves un équilibre de fou, quoi. Et pour moi, c'est que la première étape de toute une nouvelle vie aussi. J'ai plein de projets et j'aurai toujours ce truc d'être prof de pilates. Je suis trop heureuse de ce virage qui est vers cet humain. que je voulais pas en plus quand j'étais avocate c'était un des premiers trucs dont on s'en a discuté l'humain et l'émotionnel entre guillemets dans une relation humaine j'avais pas envie de le perdre, je pense que c'est parce que c'est ça qui est hyper important pour moi, j'ai envie de créer ce lien avec les gens dans mon quotidien et je l'avais pas du tout avant et je pense que c'était ça qui me rendait le plus malheureuse aussi Je trouve que t'es hyper inspirante et que le message que tu délivres est hyper,

  • Speaker #1

    enfin je trouve que c'est génial aussi pour les personnes qui nous écoutent parce que finalement tu donnes un peu l'impression que tout est toujours possible et que rien n'est figé dans la vie. C'est vraiment quelque chose qui est super important pour moi de mettre en lumière. Parce que c'est vrai que parfois, on peut avoir peur. Et tu parlais à un moment du regard des autres. C'est vrai que c'est souvent ce qui revient quand on parle d'un changement de vie. L'une des premières questions qu'on va poser, c'est comment ton entourage l'a vécu ? Comment ça a été pris ? Et en fait, c'est vrai que c'est quelque chose, ça serait bien de réussir à vivre dans une société où on arrive à se détacher du regard des autres. Et ce n'est pas encore malheureusement le cas.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai commencé du coup à publier un peu sur les réseaux en public quand j'étais encore avocate. C'était plutôt pendant ma période de pause. Donc je me suis dit, comme je suis en pause, je ne travaille pas, je vais pouvoir publier, etc. C'était entre mes deux cabinets. Donc je m'étais un peu donné cette liberté-là. Et c'est là où j'ai commencé un peu à faire des montages vidéo, à rencontrer plein de gens, etc. Et quand j'ai repris ma dernière collaboration, Plein de gens que je ne connaissais pas avaient vu et j'ai vite appris qu'il y avait des bruits de couloirs, que tout le monde parlait de ça, que j'étais la meuf qui vivait des vidéos, c'est ridicule, machin truc. J'avoue, je pense que je me suis fait une petite bouffée d'angoisse. Ce n'est pas simple de dire, écoute, demain je retourne au bureau et je regarde tout le monde dans les yeux et je ne dis rien. Je publie des vidéos sur les réseaux comme genre 95% des gens en 2025. Et je me suis dit, j'évolue juste dans un milieu qui est très loin. fermé. Après, il y a un peu l'image aussi, tu véhicules l'image d'un cabinet quand t'es avocat, donc forcément, ils apprécient pas nécessairement que tu puisses des photos en maillot de bain l'été. Mais encore une fois, ce que je fais de ma vie privée, c'est pas censé interférer avec ma profession. Mais tu vois, je me souviens, quand j'ai commencé mon dernier travail, ma dernière collaboration, la première semaine, il y a des filles qui parlaient d'une meuf qui était là quelques mois avant, qui avait déjà démissionné. Ah ouais, mais cette meuf, elle mettait plein de photos d'elle en maillot pendant ses vacances. Non mais franchement, qui fait ça ? La meuf a genre 24 ans, si elle a envie de se mettre en maillot sur Insta, avec ses quatre followers et ses potes, mais qui s'en fout en fait ? Genre laisser les gens respirer, laisser l'enjeu... Et en fait, je me suis juste dit que j'étais dans un milieu où tu te fais tellement chier dans ton quotidien, parce qu'en fait, tu fais que bosser sur des trucs pas très intéressants, finalement. C'est beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux, parce que c'est un métier où tu as beaucoup de choses à te prouver. Donc je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux et qui parlent beaucoup sur les autres. parce que du coup c'est beaucoup plus facile de parler sur les autres que de dire que t'as une vie de merde et je me suis juste dit bah écoute ma vie est vachement plus intéressante que leur vie à eux et que si ils avaient envie de parler sur moi c'est qu'en fait j'étais un cendre intérêt qui était sûrement plus intéressant que leur quotidien et que je savais très bien où j'allais dans ma vie que je savais très bien que je resterais pas une éternité et qu'en fait publier des vidéos ça allait m'apporter ou être devenir preuve de pilote, ça allait m'apporter des choses qui allaient m'amener beaucoup plus loin personnellement et peut-être un jour professionnellement que là où ils sont eux. Je pense que j'ai réussi à gagner une confiance énorme en moi et en mes capacités. C'est un travail au quotidien parce que putain, t'as envie d'abandonner beaucoup. Tous les jours, je me dis non mais continue à publier, continue à faire ci, continue à faire ça, te démotive pas, laisse pas les gens t'impacter mais c'est un travail sur quoi ? Perpétuel. Et tous les jours, on me dit, mais est-ce que je vais m'en sortir ? Et parfois, je me tape des stress, je me dis, oh là là, j'ai pris un taxi, est-ce que j'aurais dû ? C'est quand même 20 euros. Est-ce que je vais m'en sortir si je fais ça ? Est-ce qu'avoir publié ça, ça va m'amener... des soucis, j'en sais rien, tu vois. Bref, et c'est un questionnement perpétuel. Au final, ça m'illumine plus à l'intérieur qu'avant. Et donc, si les gens, ils ont envie de parler sur moi et de voir ma vidéo et de se moquer, en fait, je n'aurai rien à foutre parce que l'énergie qu'ils dépensent à se moquer de moi, c'est toujours de l'attention qu'on me porte en plus. Donc, faites sonner. Ouais,

  • Speaker #1

    je fais clair. Combien de temps tu as mis pour te sentir remise de ton burn-out et alignée dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, je n'arrive pas vraiment à l'évaluer parce que je ne sais pas encore si c'est complètement terminé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comme ça reste quand même récent, que c'est un passage de vie, enfin c'est pas un passage de vie en fait, c'est toute ma vie d'adulte, entre guillemets, que j'ai remise en question, que j'ai fait un changement à 360 degrés, je pense que je commence tout juste à trouver l'apaisement. Je commence à me créer ce nouveau rythme avec mes cours de la grille, de pilates, à faire quelques collaborations, à rencontrer plein de gens. Et je pense que je trouve cet apaisement progressivement, parce que je me rassure. dans mon quotidien, petit à petit. Je pense qu'il y a une partie de moi, c'est comme un ex toxique, ça met du temps à ne plus avoir la haine, à ne plus mal parler de la personne, à ne plus être en colère. Je pense qu'il y a une part de moi qui est encore en colère d'avoir fait ça pendant si longtemps et d'avoir... Je n'ai pas envie d'avoir dit perdu mon temps parce que c'est un bagage de fou et je l'aurai toujours et je suis hyper heureuse d'avoir fait ce que j'ai fait. Mais je me dis, en fait non, tu trouves ta vent un peu quand tu la trouves. Et je pense que malheureusement, je me suis juste peut-être mis trop la pression ou je me suis laissée emporter par un rythme et une vie qui ne me correspondaient pas. Et peut-être je m'en veux parfois de m'être laissée impacter autant. Parce qu'en fait, toutes les fois où tu ne dors pas, toutes les fois où tu t'énerves, toutes les fois où tu pleures, toutes les fois où tu es stressée, c'est de l'énergie et du temps que tu ne rattraperas jamais.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et je me dis que c'est dommage d'avoir dépensé autant pour quelque chose, au final, qui n'est plus ma vie. Mais en même temps, c'est mon bagage. C'est peut-être ça qui m'a amenée aujourd'hui à faire ça. Bien sûr. D'avoir cette vie que je n'aurais peut-être jamais eue, du coup. Donc, je suis en paix, petit à petit.

  • Speaker #1

    Je te souhaite de continuer sur cette voie. Je te remercie beaucoup d'être venue partager ton histoire. C'était super inspirant. Merci à toi. Et bravo d'avoir eu le courage de tourner le dos à l'avocature et de suivre ton instinct.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'avoir été là aussi. À bientôt. À bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

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Description

Carla avait un avenir tout tracé et une carrière déjà très prometteuse.

Bonne élève, elle se tourne tout naturellement vers la fac de droit après son bac, réussit l’examen d’avocat et développe sa carrière dans de grands cabinets parisiens spécialisés en droit des affaires.

Elle traite alors des dossiers qui se chiffrent en millions d’euros et évolue sous une pression innommable.


Désireuse d’être performante et de préserver le confort de vie que lui offre une rémunération à la hauteur de ses ambitions, Carla ne compte pas ses heures.

Elle se souvient de ces soirées où un mail tombait à 23 h et l’obligeait à travailler jusqu’au milieu de la nuit, ou encore de ces vacances en amoureux passées derrière son ordinateur, en larmes, incapable de déconnecter.

Elle ne compte plus non plus les congés qu’on lui refuse, de peur qu’une urgence surgisse en son absence.


Carla se persuade longtemps que c’est la vie qu’elle veut… jusqu’au jour où un burn-out vient tout bouleverser.

Elle réalise alors qu’avant de souhaiter vivre très confortablement, elle souhaitait simplement vivre. Ramener de l’humain, du contact et de la respiration dans son quotidien, reprendre le contrôle sur sa santé mentale et sur son temps.


Aujourd’hui, Carla est professeure de pilates et nous raconte ce virage à 360.


Bonne écoute !


Pour soutenir ce podcast n'hésitez pas à mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et un commentaire, cela m'aide énormément.


Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Carla ! Hello ! Ça va ? Très bien et toi ? Ça va, je suis super contente qu'on enregistre un épisode. Particulièrement contente parce qu'on a un parcours qui a des similarités. Quand je suis tombée sur ton profil sur les réseaux sociaux, je me suis dit « Oh, il faut que je lui propose de venir en parler à mon micro » puisque tu étais avocate, t'as exercé dans des cabinets parisiens et... Tu as ressenti de plus en plus la pression sur tes épaules. Tu es passé par un burn-out. Et aujourd'hui, tu as complètement changé de vie. Tu fais une profession dans laquelle tu trouves plus de sens, avec laquelle tu es plus alignée. Tu es prof de pilates. Tu vas m'expliquer un petit peu davantage. Si vous entendez des petits clics, clics, clics, c'est que Carla n'est pas venue seule. Elle est venue avec sa petite chienne adorable. Donc pareil, si au cours de l'épisode, vous nous entendez faire des petits goussis-goussis, c'est normal, ne vous inquiétez pas. C'est la plus mignonne. Et donc, est-ce que tu peux me dire, s'il te plaît déjà, pourquoi tu as eu envie de devenir avocate, Carla, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En toute honnêteté, ça n'a jamais été une passion. Enfin, tu sais, ce n'était pas une vocation d'enfant. Ce n'était pas du tout non plus par ma famille ou quoi que ce soit, parce que j'ai plus une famille dans le médical que dans le juridique. Je suis un peu l'extraterrestre sur ça d'ailleurs. Je pense que c'était un peu une voie facile quand tu es un bon élève au lycée, que tu ne sais pas trop ce que tu veux faire. Et je sais que j'avais plus l'intention à l'origine, quand j'étais en première terminale, de faire plutôt Sciences Po. J'aimais beaucoup tout ce qui était Sciences Po, état, justice, droit, mais plus d'un côté public, etc. Et c'est vrai que le droit, ça m'est venu parce qu'on cherchait avec ma mère des options. Si jamais je n'avais pas Sciences Po Paris ou Sciences Po Ex ou des choses comme ça, Et c'est vrai que le droit revenait souvent. Pareil, quand une période, je voulais faire, je ne sais pas, peut-être journaliste. J'ai regardé en terminale, je ne sais pas trop quoi faire. Et tu as toujours un peu la licence de droit qui revient parce qu'en fait, elle ouvre de porte à beaucoup de choses. Et petit à petit, en faisant ma pré-passion SPO, parce qu'en terminale, du coup, j'avais fait la pré-passion SPO pendant toutes les vacances scolaires, le week-end, etc. Tous les sujets qui m'intéressaient le plus à chaque fois, c'était vraiment justice, état, droit. Je pense qu'entre les sujets qui m'intéressaient, même mes lectures un peu personnelles, de jeunesse, donc ce que j'aimais et le fait que je voyais toujours la fac de droit ressortir, au moment où je me suis dit, pourquoi pas juste faire du droit ? En plus, avec ma personnalité, ça matchait bien le fait d'être avocate et c'était un peu naturel le fait de m'inscrire en fac de droit au final. Je me suis complètement désintéressée Sciences Po quand j'ai eu cette idée et donc je suis allée en droit comme ça. C'était un peu plus des concours de circonstances. où j'ai un peu empilé des petites briques petit à petit quand tu cherches ta voie.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    15-16 ans, quoi. Et au final, je pense que ça m'allait plutôt bien, ouais.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, parce que du coup, tu es originaire du sud de la France, de Nice, à quel moment tu es arrivée à Paris ?

  • Speaker #1

    Tout de suite pour la fac.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est parti directement après le bac. Je voulais partir à Paris pour faire mes études. J'adore le sud, mais rapidement, j'avais quand même besoin d'un peu plus de largeur. Je ne sais pas comment expliquer ça. Même en termes d'esprit, de choses à faire, j'étais très heureuse de partir à Paris pour y faire mes études et rencontrer plein de nouveaux gens et faire plein de choses différentes en fait.

  • Speaker #0

    Et donc quand tu avances dans tes études, tu rentres donc dans des cabinets d'avocats. Comment s'opère ta spécialisation ? Tu le fais directement ou bien c'est un peu la vie qui fait que ?

  • Speaker #1

    La vie, c'est un peu la vie qui a fait que. Mais en fait, le gros sujet aussi de la fac de droit quand t'es jeune, c'est que... On t'explique pas du tout le parcours. Moi je suis arrivée à la fac de droit, j'avais aucune idée du parcours. T'as très peu conscience de la durée que ça va être de passer le barreau d'être avocat, etc. Parce qu'en fait c'est pas du tout 5 ans pour être avocat. T'es énormément sélectif à la fin. Et en fait on t'explique pas vraiment les spécialités, on t'explique pas le parcours, on t'explique pas qu'un métier en droit des affaires hyper orienté de conseil, tu plaideras jamais. En fait, tu sais rien. et tu tâtonnes un peu partout. Et encore une fois, j'ai fait un peu par rapport à ce qui me plaisait.

  • Speaker #0

    Et t'as plaidé, ça te plaisait ?

  • Speaker #1

    J'avais très envie de plaider parce que je pense que j'avais fait des concours de plaidoirie dès ma deuxième année. Je pense que comme en plus je faisais beaucoup de musique et de danse quand j'étais plus jeune, donc le fait d'être un peu exposée, d'être sur une scène, ça ne m'impressionnait pas tellement. Et au contraire, je pense que j'adore ça. Donc j'étais très heureuse à l'idée de plaider. mais Petit à petit, je me suis rendue compte que faire un peu du droit commercial, c'était quand même assez intéressant. Et en fait, rapidement, je me suis rendue compte aussi que financièrement, c'est des études qui sont très longues. Donc, tu as quand même soit besoin de travailler à côté en tant qu'étudiant, ce qui peut ne pas être évident avec la masse de travail que ça représente quand même d'être en droit. Ou alors, il faut que tu aies une famille qui puisse suivre un minimum derrière pour payer ton loyer et t'accompagner un peu pendant au moins 5, 6, 7 ans. Même si on commence à faire des stages, etc. Et en fait, au bout de sept ans et quelques, même si tu fais une année de césure, je pars un diplôme en plus, huit ans, neuf ans, ça va vite. Tu peux te retrouver en pénal, en droit de la famille et te retrouver à gagner les tarifs minimums obligatoires imposés par chaque juridiction. Et en fait, tu t'en sors pas, quoi. Et moi, je pense que j'avais un peu la conscience de... J'ai déjà envie d'avoir des stages où je suis payée correctement et pas rien, 500 euros par mois à 25 ans. Parce qu'en fait, tu as une vie de 25 ans aussi. Tu as envie de mener une vie un peu d'adulte aussi et de ne pas être au dépens de tes parents ou d'un job étudiant pendant des années. Et tu vois aussi un peu à terme. Et c'est vrai qu'entre le fait que j'aimais bien, au final, le fait de traiter de société et d'être un peu détachée de l'humain, ça a été un choix un peu naturel aussi. C'est vrai ? Oui, parce qu'en fait, je pense que je suis très carrée, très cartésienne sur plein de choses. Mais je suis extrêmement sensible aussi. Et les expériences que j'avais eues sur des matières, même quand tu es à l'école des avocats, tu as des périodes où tu vas au tribunal faire les consultations gratuites, etc. Et en fait, j'ai vu des avocats avec 20 ans d'expérience, des choses comme ça, qui étaient complètement déshumanisés dans leur façon de voir les choses. Et c'est normal parce que tu as quelqu'un qui pleure en face de toi, qui te raconte leur vie depuis les 30 dernières années. qui ne servent à rien pour le dossier, tu vois. Donc tu dois leur dire, non mais écoutez, je m'en fiche de votre histoire, ça ne m'intéresse pas, les faits, ils sont trop vieux. Parlez-moi de ce qui s'est passé les cinq dernières années et vous arrêtez de pleurer, en fait, parce qu'on n'est pas chez le psychologue. Et moi, j'avoue qu'entendre des choses pareilles, c'est ton métier et tu recadres ton client, donc c'est ce que tu dois faire parce que tu dois essayer de sortir des faits qui vont aider ton client. Donc c'est positif aussi d'agir comme ça. Mais je me suis dit, en fait, que je ne voulais jamais être comme ça. jamais de ma vie je voulais Pouvoir regarder quelqu'un en détresse et avoir pour réaction de dire je m'en fiche, j'ai besoin de faits très récents, concentrez-vous et on réfléchit. Tu vois, avoir un recul, un tel recul qui est nécessaire, mais ça m'effrayait. Je ne voulais pas arriver à ça. Donc le fait de traiter de société où tes clients, c'est des employés, des salariés d'entreprise, de fonds d'investissement, en fait au final, c'est l'argent de personne. si ça capote il n'y a personne qui meurt au final s'ils perdent de l'argent le fonds d'investissement ils en ont tellement que ce ne sera pas très grave ou au pire tu auras fait capoter un deal tu ne seras pas le plus réputé de la place pendant quelques mois puis la vie continue tu

  • Speaker #0

    vois en fait ça t'angoissait de pouvoir porter préjudice à quelqu'un ou de ne pas pouvoir l'accompagner tu avais cette peur de laisser tomber la personne Bye.

  • Speaker #1

    Ouais, il y avait ça et vraiment un truc hyper personnel où je veux pas regarder l'autre avec...

  • Speaker #0

    Manquer d'empathie.

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai pas envie de pas regarder les gens avec mon cœur, même si c'était pour ton taf.

  • Speaker #0

    Après, je connais beaucoup d'avocats qui arrivent encore à regarder les gens avec leur cœur, mais c'est vrai qu'il faut recadrer aussi par moment et c'est hyper dur de le faire, mais après on peut trouver ses propres manières de le faire avec empathie. Moi, j'ai commencé en succession dans le notariat. Et pareil, au début, j'étais incapable de recadrer, mais sauf que mon employeur était venu me voir à un moment en me disant, en fait, le rendez-vous ne peut pas durer trois heures. Parce que pour plein de raisons, mais même pour soi, c'est-à-dire qu'après, on finit la journée, on est une éponge. Et après, je pense qu'on peut trouver ses propres techniques pour le faire avec douceur. Mais bon, c'est sûr que ce n'est pas confortable quand même. Donc, je comprends que tu aies choisi cette voie-là. Et quand tu commences à exercer...

  • Speaker #1

    Et du coup... Ce qui s'est passé, c'est que j'ai progressivement choisi par volonté et par attrait financier. Clairement aussi, qu'on se le dise, la plupart des gens en cabinet droit des affaires, c'est rarement par passion. Ou alors, pour qui c'est par passion, je les admire énormément et je tire ma révérence. Mais il y a quand même un attrait autour, c'est des vies un peu, c'est la fast life, tu gagnes bien, t'es bien traité, etc. Et en fait, je pense que... par mes choix de master et petit à petit, les stages que j'ai faits, comme j'avais des bonnes études, que je suis toujours très bien passée en entretien, je pense que j'avais toujours un bon contact, etc. Je suis rapidement rentrée. En fait, il suffit d'un moment, J'ai entré dans un cabinet de droits des affaires un peu prestigieux parisien. Et en fait, une fois que tu en as un, mon premier stage, c'était en deuxième année, c'était dans un gros cab. Même si c'était un mois de découverte au mois de juillet, en deuxième année, où j'avais rien compris. Et que j'aidais à mon avis pas vraiment les collaborateurs ou les associés. Le fait d'avoir déjà cette ligne sur mon CV dès la deuxième année, en fait ça a aidé qu'entre mes masters, qui étaient des bons masters, Les cabinets dans lesquels je candidatais, naturellement, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    Tu avais déjà un pied dedans. Oui.

  • Speaker #1

    Et en fait, une fois que tu as un pied dedans, il y a bien travaillé et il y a été résistant à la fatigue. Et je pense que moi, j'étais assez résistant à la fatigue aussi. En fait, ça va tout seul. Tu as un bon stage, du coup, on veut te recruter en collab. Après, les autres, ils le savent parce que tu étais quand même avec des cabinets en face. Ils t'ont vu quand même un peu travailler. Ils t'ont croisé à des dîners de closing ou à des closings, des choses comme ça. Après, tu connais le collab de l'autre cabinet qui va te recruter. mais c'est pas un truc qui est... Et en fait, c'est comme ça que tu te retrouves dans un des plus gros cabinets internationaux.

  • Speaker #0

    Et en plus, de toute façon, pour les personnes qui nous écoutent, ça fonctionne pareil dans tous les domaines. Et donc, quand tu travailles dans ces cabinets, j'imagine que la pression est quand même présente. Parce qu'on le sait que les cabinets parisiens ne sont quand même pas réputés pour respecter le droit du travail. Oui,

  • Speaker #1

    malheureusement, on ne pense qu'on n'est pas salarié. Du coup, c'est aussi malheureux, mais effectivement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, la pression, tu la ressens à quel moment ? Tu la ressens tout de suite ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu la ressens tout de suite. Je pense dès mon premier gros stage. J'étais en Master 2, j'avais un stage de 6 mois à faire, je l'avais fait dans un gros cabinet. Alors, j'ai adoré mon stage parce que c'est plein de nouveautés. Tu découvres un rythme, une façon de voir, de faire. Tout est nouveau, donc tu découvres. Quand tu as 22, 23 ans, c'est quand même génial. Tout est grand, tout est beau. C'est des gros dossiers. Tu rencontres des gens intéressants, etc. Mais je pense que tu réalises pas à quel point, en fait, c'est quand même pas normal de travailler dans des conditions pareilles. Tu travailles très tard la nuit, t'es très stressée. Je pense que c'est latent, tu t'en rends pas compte parce que t'es content. Mon premier closing, où j'avais pas dormi quasiment de la nuit, où t'as une grosse réunion après dans le cabinet d'avocat, tout le monde se rejoint pour signer les contrats, etc. Je me souviens, le lendemain, quand on a fini, en fin de matinée, j'ai regardé tout le monde et j'ai dit mais c'était trop cool. Et en fait, tout le monde m'a regardée à rigoler parce que même moi, je me vois aujourd'hui et faire un closing pareil,

  • Speaker #0

    c'est juste horrible.

  • Speaker #1

    Et quand t'es tout jeune, que c'est ton premier, t'as l'adrénaline, tu découvres plein de choses, t'es bien traité. Tu vas en taxi, on te fait rentrer en taxi, t'arrives, t'as le petit déj, t'as le machin, t'as plein de gens en costume. C'est quand même un monde, c'est impressionnant quand t'as 22 ans. Et moi, j'avais trouvé ça trop cool parce qu'en plus, t'es un peu stressée, tu fais signer les trucs. Tu sais, t'aimes bien te rendre utile, donc tu fais bien, etc. En fait, au final, une fois que ça fait 5 ans, t'es en mode, j'en ai ras les fesses du closing, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais je pense que oui, le fait de ne pas dormir, le fait d'être fatiguée, le fait d'avoir de la pression, de vouloir faire les choses bien, de prouver que t'es compétent, de ne pas prendre de vacances, tu vois. Même en stage, tu ne prends pas de vacances, mais c'est quand même 6 mois. Quand tu y penses, 6 mois, c'est long, en fait. Tu te sens un jour off.

  • Speaker #0

    Et puis quand tu le demandes, t'es hyper mal vue, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et moi je me souviens une fois, il y avait eu un... un pont en mai, donc c'était mon premier stage. Et j'avais demandé pour un mariage à prendre le pont. Donc il y avait un jour férié et faire le pont.

  • Speaker #0

    Un jour quoi.

  • Speaker #1

    En disant évidemment, je peux prendre mon ordinateur et s'il y a besoin, je suis disponible. Comme d'hab. Et on m'avait dit écoute, je ne peux pas anticiper la masse de travail qu'il y aura à cette période. Il est très possible qu'il y ait un closing qui tombe et en fait, on devra travailler même pendant le pont, etc. Donc je ne peux pas dire oui, mais je ne peux pas dire non non plus. Et c'est un peu tout le temps comme ça. On ne dit pas oui, mais on ne dit pas non. Et donc, en fait, c'est un peu ça le sujet. Tu as le droit d'aller en vacances, mais en même temps, ça a tes risques et périls.

  • Speaker #0

    Et ça, on te le fait sentir rapidement ? Du coup,

  • Speaker #1

    j'étais en stage. C'est OK, moi, j'étais très fine. Je ne suis pas partie en vacances. J'ai raté le mariage et j'étais très contente au final. Mais je suis restée à Paris pendant quatre jours. Du coup, je ne suis même pas allée dans le Sud ou quoi que ce soit. Il n'y avait personne et je n'ai pas eu une heure de travail à faire. Au final, souvent, c'est que tu sacrifies beaucoup de choses pour parfois ne pas quand même travailler.

  • Speaker #0

    Et les heures qui sont quand même hyper difficiles, avec une pression, la pression notamment du chiffre aussi, qui est... Beaucoup de cabinets parisiens parlent aujourd'hui, la parole qui se libère beaucoup sur ce sujet-là, parce que c'est quand même pas normal de ne pas avoir le droit de déconnecter, de ne pas...

  • Speaker #1

    Encore une fois, c'est hyper insidieux. Oui, parce qu'en fait, tu as le droit, officiellement, tu es en profession libérale. Je suis censée être maître de mes horaires, de ma clientèle aussi, mine de rien, si je veux en avoir à côté, etc. une clientèle personnelle.

  • Speaker #0

    Parce que toi, tu étais collaboratrice. Donc, pour expliquer aux gens qui ne sont pas dans le droit, qui nous écoutent, en gros, ce n'est pas comme être salarié. C'est-à-dire que tu es affilié à un cabinet. Ils te rémunèrent une petite cote-part pour traiter leur dossier et tu peux aussi avoir tes clients à toi, que tu factures du coup en direct.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est ça. En profession numérale, de manière générale, ça se passe comme ça. Dans les gros cabinets, Dans ton contrat, il est écrit que tu as le droit d'avoir ta clientèle personnelle. Puisque c'est normal, il y a plein de gens qui ont leur clientèle personnelle. Mais tu as quand même beaucoup de travail pour le cabinet. Donc, il faut aussi bien s'organiser si tu veux développer ta clientèle personnelle. C'est faisable. Moi, j'avoue que je n'avais pas un intérêt particulier pour le faire. Donc, c'est un peu un nomadland où tu n'es ni salarié, ni vraiment complètement libéral. Parce que quand même, on t'explique que le télétravail, tu n'as pas vraiment le droit. c'est quand même p... privilégié de venir au bureau, t'as quand même des horaires de bureau, plus d'ailleurs que des horaires de bureau vu qu'on restaure le soir, etc. T'es censé pouvoir faire un peu ce que tu veux et on t'imposera jamais quelque chose, mais en même temps, on te fait très bien comprendre que si tu fais pas comme c'est dans les règles, en fait, t'as des règles implicites dans tous les cabinets, sur le présentiel, sur la masse horaire, sur le nombre d'heures que tu dois au cabinet, parce que tu dois un nombre d'heures au cabinet par mois à facturer, et voilà. Donc, en gros, oui, le système, c'est que tous les mois, tu factures. En fait, c'est un peu comme un... Pour dire ça un peu 2025, tu es en freelance.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et tu factures le cabinet tous les mois. C'est comme si tu factures un montant similaire tous les mois. C'est un genre de... Tu as une rémunération annuelle que tu divises en 12 mois et tu factures tous les mois le même montant.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et donc, toi, tu as fini par faire un burn-out. À quel moment tu penses qu'il commence à s'installer ? Parce qu'on le sait, ça s'installe de manière... progressive et aussi insidieuse. Qu'est-ce que tu penses l'a alimenté ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait le choix d'aller dans des très gros cabinets qui sont connus pour mettre énormément de pression sur les collaborateurs, même sur les associés. C'est un système un peu à l'américaine où c'est un business et si tu veux être le meilleur, pour être le meilleur quand tu es avocat, ça veut aussi dire que tu es disponible absolument à tout moment pour ton client. que tu rends des documents et des contrats qui sont absolument parfaits, où il n'y a pas une erreur, pas même un double espace. C'est vraiment de la minutie et de la précision de A à Z. C'est un peu une machine où tu es dedans et une fois que tu apprends à bien travailler, à être extrêmement minutieux et juste à avoir tellement de travail, que tu travailles tout le temps. En fait, quand tu es en vacances, tu travailles. Le dimanche, on peut même tomber des WhatsApp, tu réponds au WhatsApp. Tu rentres chez toi le soir vers 20h30, tu te mets à dîner et tu reçois des mails pour sortir des contrats dans la nuit. Tu dînes et tu te remets à travailler à 22h jusqu'à 3h du matin. Parfois, je me suis même couché vers 23h et j'ai entendu mon portable sonner, je me suis relevé, je me suis remise à travailler. En fait, c'est un peu en plus un effet boule de neige où il y a énormément de gens qui ont énormément de choses à se prouver. et que de faire ce métier C'est de la reconnaissance pour eux. C'est un statut qu'ils acquièrent aussi vis-à-vis de, je sais pas, leur société, leur famille. Tu gagnes énormément d'argent, donc tu t'offres aussi un niveau de vie que, une fois que t'es dedans, en sortir, c'est extrêmement compliqué parce que t'adaptes toute ta vie à ça. Tout ton confort que tu te crées pour compenser le fait qu'en fait t'as un métier hyper prenant, hyper draining, enfin genre ça t'épuise en fait physiquement, énergiquement. C'est très prenant, t'es en pression constante, tu traites de 15 dossiers en même temps. Tout le monde t'appelle, t'as mille mails. Parfois, je me souviens, j'avais des journées où j'étais sur Outlook et j'avais vraiment des heures de mail à chaque minute. Tu peux recevoir un mail par minute. C'est quand même fou quand tu y penses. Et en fait, je pense que tu te compares aussi aux autres. Il y en a toujours un qui va encore moins dormir, qui va encore plus travailler, qui va avoir encore plus de reconnaissance. Et petit à petit, t'es dedans. Et tu te retrouves avec ton mec en vacances et tu ne profites pas de tes vacances, tu ne profites pas de ton mec. que t'es derrière ton ordi, à pleurer. Parce qu'en fait, t'aimerais pouvoir profiter de tes vacances, mais en même temps, tu te laisses pas la liberté de le faire. Parce que t'as peur que derrière, on te reproche de pas avoir fait ton travail, même si t'es en vacances. Et je pense qu'on se l'impose un peu à soi. on nous met une pression, on nous chatote. C'est ça, on nous chapote avec une pression et en fait tu te l'imposes tout seul. Et il y a aussi un truc d'ambiance où les gens ne sont pas très sympathiques entre eux. Tu es quand même à la métier de service, les clients te parlent mal, on ne fait pas des généralités. Mais si le vendredi à 21h ton client a décidé que quand il part en week-end il te fait faire des trucs tout le week-end, il va te dire à 21h au fait j'ai besoin de ça pour lundi. Ils s'en foutent en fait de toi pourrir ton week-end, ils sont partis, ils n'ont pas pensé à te demander de le faire avant 21h le vendredi. Mais toi tu es obligé de le faire tout ton week-end. Et parfois, ils ne regarderont jamais ce que tu as fait en plus. Tu es un peu à la merci des clients, ce qui est normal. C'est un métier de service. Mais comme tu es payé extrêmement cher à l'heure, puisqu'en plus, j'étais dans un très gros cabinet où c'était vraiment extrêmement cher à l'heure. Le taux horaire était très élevé. Même pour un stagiaire, c'était hors de prix. Par exemple,

  • Speaker #0

    si tu peux donner les chiffres pour la personne qui nous écoute pour ce qui est de la vente.

  • Speaker #1

    Un avocat de mon niveau, c'était genre au moins 800 euros par heure que tu factures au client. Mais les clients, c'est des fonds d'investissement qui ont des milliards en sous-gestion, etc. Ce n'est pas les mêmes. C'est des dossiers sur des plus... Oui, oui. Je traitais de dossiers, c'était des financements, des opérations à 100, 200, 300, 500 millions, tu vois, voire un milliard parfois. Ce n'est pas les mêmes considérations. Avoir des frais d'avocat de 1 million d'euros, c'est normal pour certaines. Même chez L'Oréal, ils ont des frais d'avocat d'un million d'euros par an sur plein d'activités différentes. C'est un autre métier encore. C'est vraiment de la finance quasiment. Oui, bien sûr. Mais anyway... Tout ça pour dire qu'entre ça et la mauvaise ambiance. Et puis surtout, entre avocats, t'es pas très sympathique non plus. Tu te parles mal entre confrères. Tu peux rapidement, avec la fatigue, le stress, à 3h du matin, s'il y en a un qui fait une merde, en fait, rapidement, t'as envie de l'insulter, limite. Et en fait, c'est un peu tout ce truc où ton énergie, elle est toujours un peu négative. Et puis en fait, je dors pas, donc t'es fatiguée, t'es malade, tu te sens pas bien, tu rates le métro. Le fait d'avoir raté le métro, ça pouvait me rendre folle. Genre, mais tu crois que j'ai trois minutes à perdre à attendre l'autre métro alors que je dors pas, en fait ? Donc en fait, tes trois minutes, là, c'est encore trois minutes de moins sur mon sommeil. Aider quelqu'un dans la rue, mais c'était même plus pensable. Genre, j'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    Quelqu'un te demande sa direction.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    T'es la caricature de la Parisienne qui en va balader.

  • Speaker #1

    Et en fait, ton énergie, elle est toujours haute. T'es toujours là parce qu'en fait, t'as pas le temps de dîner, t'as pas le temps de dormir. T'es dans un peu une détresse physique, finalement, quand même. qui fait que, en fait, oui, tout le monde a un peu de mauvaise humeur. Et tu as la pression du chiffre, comme tu disais, la pression de rendre le client heureux, la pression de machin, la pression de truc. Donc, en fait, rapidement, la moindre erreur, ça peut faire qu'on te crie dessus. Enfin, c'est l'effet boule de neige, quoi. Et c'est vrai qu'à un moment donné, j'étais épuisée et je me suis dit, mais parce qu'après, tu évolues aussi dans le cabinet. Et tu atteins des niveaux qui sont aussi sympathiques en termes de... De charge de travail ? Non, la charge de travail, au final, dans les cabinets comme ça, elle reste toujours un peu la même, même quand tu es très haut placé.

  • Speaker #0

    Tu délègues rien ?

  • Speaker #1

    Tu délègues beaucoup, mais il y a toujours beaucoup de travail. Et après, ton travail, il change. C'est moins de la rédaction de contrats ou des choses comme ça, ou moins de process. Mais c'est plus la gestion de la relation clientèle. Mais c'est très rare quand même dans ces cabinets où les associés, par exemple, les grands associés, ils travaillent énormément quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais quand même, la pression n'est pas la même quand ce n'est pas toi qui as rédigé, etc. plus là pour, même si ça reste, tu vois, entre guillemets, sans vouloir être réductrice, un petit peu plus serrer les mains, tisser les relations, tenir les rendez-vous aussi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Je pense que c'est autant de travail, mais juste c'est différent, effectivement. Oui, il y avait ça aussi, ce qui est hyper dur dans ce métier, c'est que tu passes 10, enfin, allez, sur des petites journées, 7, 8, 10, 12, 15 heures par jour assis derrière des écrans, quoi. Tu parles à personne. En fait, t'es hyper solitaire. après tu rentres chez toi, tu dors Tu retournes au travail. Il y a des journées, j'avais tellement de travail. C'est pas tout le temps, c'est cyclique. Il y a des périodes où c'est quand même beaucoup plus cool. Et c'est ça qui fait que les gens restent. En fait, t'as des périodes où tu dors pas pendant deux, trois semaines, mais après, du coup, t'as un petit creux. Et pendant le petit creux, tu te dis, ça va, c'est cool quand même. Puis je gagne tellement bien ma vie. Ça va, en fait, j'ai quand même des périodes où je me repose. Là, je peux faire mes restos, mes machins, mon sport, mon truc. C'est OK. Donc en fait, les années, elles passent vite. Parce que le fait que ça soit cyclique... T'as l'impression que ça se compense. Mais je pense que petit à petit, ça grignote quand même ton énergie. Et petit à petit, moi, je me suis dit, je pense qu'en fait, je veux pas faire ça quand j'aurai des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, j'allais y venir. Au niveau de ta vie privée, de ta vie personnelle, du coup, tu parlais tout à l'heure de tes vacances avec ton copain, etc. Est-ce que ton copain, je sais pas si c'est toujours la personne qui part de ta vie, il était dans le même milieu ?

  • Speaker #1

    Pas vraiment. Des milieux un peu similaires, mais pas dans l'avocature, dans les croquets mien avocat. Donc quand tu fais ce métier, c'est quand même, je pense... Bien. Enfin, mieux. Enfin, je sais pas. Après, c'est un jugement de valeur, mais c'est plus simple. En tout cas, je pense d'être entourée de gens qui comprennent aussi le rythme et la pression et qui comprennent un peu ton langage aussi. Mais oui, mais je pense que je me suis juste posée. Je me suis dit bon, dans trois ans, je pourrais un peu step up, avoir un nouveau statut dans le cabinet, gagner encore plus d'argent. Mais est-ce que dans trois, quatre ans, peut-être qu'aussi, j'aurais envie d'avoir ma vie de femme, d'être... mère, d'avoir une famille, de fonder un foyer. Et est-ce que pour moi, c'est compatible d'être maman et d'être avocate dans ces cabinets qui demandent énormément de temps ? Et il faut être, en plus, pour être bon et pour bien évoluer, il faut être focus à 100% sur ton métier. Et dès que t'es à 90, parce que t'as une petite baisse de régime, tu te prends des reproches toute la journée.

  • Speaker #0

    Et comment font les personnes qui ont des vies de famille pour concilier les deux, du coup ? Est-ce que t'as pu en voir ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un choix de vie. Et je pense qu'il y a plein de gens, que ce soit des hommes ou des femmes d'ailleurs, les hommes inclus, ça marche dans les deux genres, c'est où tu places ton curseur du temps que tu passes au travail et du temps que tu passes avec ta famille. Et moi je pense que j'ai envie d'avoir un métier qui me donne la flexibilité de, si j'ai envie d'aller chercher mes enfants à l'école à 16h30, je peux aller chercher mes enfants à l'école à 16h30 et il n'y a pas un call qui...

  • Speaker #0

    au fond, en fait, changera la vie de personne, t'as un call qui peut clairement t'empêcher de passer ces moments-là avec tes enfants. Et en fait, pour moi, la vie, comme je la vois, c'est de pouvoir aller chercher mes enfants à l'école, plus de performer sur un call au taf. Et je pense que c'était ça aussi le sujet, et qui fait que ça bloquait à mon niveau sur une potentielle évolution et sur ce que je voulais dans ces cabinets-là. C'est qu'en fait, mon curseur d'importance dans ce que je veux pour ma vie, à moi et pour mes enfants, et mon couple et mon foyer, c'était pas être au travail et pas aller voir quoi. Après c'est hyper compatible, t'as beaucoup d'argent, t'as la nanny de la journée, t'as la nanny qui fait la cuisine, t'as la nanny de nuit. Ils ont tous souvent ta nanny de nuit. Donc en gros t'as ta nanny qui s'occupe des enfants la nuit, donc en fait toi tu fais tes nuits. Donc si t'as 6 heures de sommeil, au moins tu te réveilles pas la nuit pour t'occuper de tes gosses, s'ils se réveillent. La journée ils se font avec leur nanny, et puis voilà. En fait, ça se gère et tu les vois le week-end quand tu es à la maison et le soir, tu rentres dîner, tu leur donnes à manger et puis tu retournes travailler à ton bureau chez toi. C'est extrêmement faisable. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend de comment tu te souhaites, quelle est ta vision de la parentalité et comment tu souhaites t'impliquer. On n'a pas toutes les mêmes envies, les mêmes besoins, etc.

  • Speaker #0

    Tu peux très bien aller amener tes enfants à l'école, aller au bureau, les revoir pour dîner. Et puis voilà, c'est tes moments qualitatifs, c'est les amener à l'école et le dîner, leur faire un bisou pour qu'ils aillent se coucher. Et je parle d'enfants assez jeunes, évidemment. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quand même, du coup, dans une journée, peu de temps partagé avec eux. Encore une fois,

  • Speaker #0

    c'est un curseur. Et parfois, c'est la femme qui a le métier très prenant. Et du coup, il y a un papa un peu plus présent. Parfois, c'est les deux. Et du coup, il y a plein de nannies. Mais du coup, tu es toujours entouré de gens qui t'aident. En fait, ton foyer, il n'est pas géré par toi. Tu vas avoir beaucoup d'argent. Tu achètes un appart, c'est une chasseuse qui va trouver ton appart. Tu vas avoir des travaux à faire. C'est l'architecte qui va décider, tu vas juste valider. Tu vas faire des enfants, tu vas faire ton enfant, et derrière, il aura sa nanny la journée, sa nanny le soir, sa nanny le week-end. Et tu pars en vacances, tu auras aussi ta nanny. Oui, c'est une autre politique. Tu déménages, c'est l'entreprise qui va faire tes cartons. En fait, tout est géré par quelqu'un d'autre. Même tes voyages, ils sont organisés par la consergerie du cabinet. En fait, moi, mes courses, c'était la consergerie du cabinet qui parfois pouvait aller faire mes courses. Parfois, je voulais acheter un cadeau, des choses comme ça. J'appelais la boutique, je disais, mettez ça de côté. Ma carte bleue, mon code, la concierge, elle l'avait et ils allaient les récupérer pour moi, tu vois. En fait, tout était fait pour optimiser ton temps de travail et que tu sois au bon. Et en fait, après, ta vie, elle s'organise comme ça et c'est plus choquant. Parce qu'en plus, comme tu as énormément de pouvoir d'achat, en plus, ça te permet de continuer à avoir une vie sympa sans t'en préoccuper. Tu as ton appart qui est chouette, ton gosse, il est taken care of. Donc en fait, encore une fois, c'est un choix de vie et c'est des vies que moi, je ne rejette pas du tout et que j'ai voulu à un moment. parce qu'en vrai... C'est stylé quand tu y penses, t'es un peu le roi du pétrole entre guillemets en moindre mesure, mais on s'occupe de toi pour tout. Mais en fait j'ai envie de vivre confortablement, mais de vivre. Je pense que j'ai un besoin très profond de respirer et de voir ce qui se passe sur cette planète mine de rien, rien qu'au bout de ma rue, c'est intéressant tu vois. Et de pas avoir cette charge mentale hyper oppressante qui en fait... te rend hyper malheureux.

  • Speaker #1

    Et ton burn-out, du coup, quand tu commences à comprendre que ça en est un, quel est ton premier réflexe ?

  • Speaker #0

    Je pense que tu réalises très lentement que ça ne va pas parce que c'est un peu ton quotidien. Je pense que je le réalise plus par des petites remarques qu'on me fait à droite à gauche par mes proches. Ma mère qui va me dire que je suis très en réaction à tout. En plus, c'est avec une maman, tu peux vite un peu te relâcher. Donc, rapidement, bah Je peux sortir un peu de mes gonds. Tous les matins, l'idée d'aller au travail, je pleure. En fait, tu es épuisée physiquement, mentalement. Tu es dans un environnement qui, pour moi, était toxique pour ma santé. J'étais malade, j'étais triste. Et parfois, je pouvais crier de détresse. Il y avait un truc qui se passait mal. Ça m'arrivait de faire genre... Je me dis que c'est ma personnalité. Peut-être que je suis juste quelqu'un d'extrêmement en réaction aux choses. Et en fait, quand j'y réfléchis, je suis en mode, je suis un gros caractère, je viens du Sud, je parle fort, je m'exprime quand je ne suis pas satisfaite, mais je ne suis pas colérique. Et en fait, petit à petit, tu réalises qu'en fait, tu es juste en détresse totale et que tu ne vis pas ta vie. En fait, j'avais l'impression de vivre une vie qui me plaisait, mais qui était en parallèle de ce que je suis. Ce n'était pas du tout en harmonie avec ce que je ressens à l'intérieur. Et je pense que c'est plus ça qui fait qu'un jour, tu réalises qu'en fait, tu es au bout du Rolls. Toi, tu dis peut-être que c'est ma relation amoureuse qui ne va pas. Je suis malheureuse. C'est dur à cibler.

  • Speaker #1

    D'identifier ce qui te rend malheureuse. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, c'est juste ton taf. En fait, c'est ton quotidien où tu passes 18 heures par jour. Tout simplement, c'est devant tes yeux. Mais de te dire, j'ai fait ça toute ma vie. Depuis mes 16 ans, je suis partie à la fac il y a 17 ans. Depuis mes 17 ans, je fais ça tous les jours. Et en fait... J'ai passé 15 ans de ma vie à faire un truc qui ne me plaît pas. À la fin de la journée, j'ai changé la vie de personne, j'ai eu aucun impact,

  • Speaker #1

    c'est hyper malheureux.

  • Speaker #0

    Et en fait, je crois que c'est plus de se dire « Ah là là, j'ai fait 15 ans en quelque chose, qu'est-ce que je fais maintenant, où j'en suis et comment je fais pour me sortir de ce truc ? » Et quand j'ai démissionné et que j'ai même pris 4 mois de repos pour faire une pause, pour m'en remettre, un peu me réaligner, j'y suis quand même retournée pour une dernière expérience professionnelle en mode... Peut-être que c'était le taf et pas juste... Enfin, tu sais, c'était l'endroit, les gens. Et peut-être que ça va, en fait, au fond. Peut-être que c'est même pas un burn-out. Peut-être qu'en fait, c'est juste l'environnement qui ne me correspondait pas. Et j'y suis quand même retournée encore, tu vois. Et en fait, je ne pouvais plus. L'idée de ne pas pouvoir faire les choses comme j'en ai envie, et comme je l'entends et comme je le ressens, c'était au-dessus de mes forces. Et en fait, je me suis dit, c'est bon, stop. Mais j'ai mis, je pense, en tout et pour tout, une grosse année et demie à comprendre qu'il fallait que j'arrête pour aller mieux en fait

  • Speaker #1

    Et quand tu te dis qu'il faut que t'arrêtes, qu'est-ce qui t'anime à ce moment-là ? À quel moment t'as envie de te dire que tu vas vraiment, pour le coup, opérer un virage total, puisque aujourd'hui t'es prof de pilates Lagré ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que comme tout s'est fait un peu en parallèle, comme mine de rien c'était un gros processus de prise de conscience, de travail sur moi, J'ai fait énormément de... Je suis allée voir un psy. J'avais créé... énormément d'inquiétude face aux sous aussi parce que t'es quand même dans une bulle où tous les ans tu sais combien tu vas gagner tienne par ça, mine de rien et j'étais extrêmement angoissée à l'idée parce qu'en plus à cette période là j'étais toute seule en fait t'as l'impression que sans ton métier y'a pas d'argent à se faire tout va s'écrouler, que vont penser les gens c'est un métier où tout le monde se regarde beaucoup et tout le monde, comme t'as que ça dans ta vie tout le monde connait tout le monde tout le monde part sur tout le monde je me suis dit est-ce que j'ai la force Merci. et le courage de tout plaquer pour trouver quelque chose où je me sens bien et je repars un peu de zéro à 30-31 ans. Peu importe ce que penseront les gens, peu importe ce que les gens diront sur moi, j'avance et je fais ma route. Avoir ce courage-là, mine de rien, c'était le résultat d'un très long processus où je me suis demandé si j'allais changer de cabinet. Est-ce que je vais partir en entreprise, aller dans un département juridique ? Est-ce que, en fait, j'abandonne tout, je déménage à Bali ? Est-ce qu'en fait, je vais juste à Nice ? C'est un questionnement perpétuel, une remise en question. Et en final, je me suis dit, mais je peux ne pas abandonner ma vie. Je peux trouver de l'argent petit à petit. J'ai commencé à publier sur les réseaux sociaux, même quand j'étais encore au cabinet. Et je me suis rendu compte qu'en publiant un tout petit peu, tu trouves quand même aussi des collaborations. Des gens s'intéressent aussi à ton parcours. J'aime bien publier, j'aime bien faire des vidéos, j'aime bien faire ci, j'aime bien faire ça. Petit à petit, tu ouvres ton spectre. Et en fait, progressivement, même si j'étais encore un peu au cabinet, j'étais encore avocate, je me suis progressivement ouvert les portes. J'avais fait mon stage de yoga pendant ma pause, j'ai commencé à publier des vidéos, donc j'ai commencé à avoir des collaborations avec quelques marques. Petit à petit, je me suis rassurée sur le fait que si ta tête est bien faite, et que tu es motivée, et que tu as plein de projets, l'argent, en fait, il arrive. Peu importe, ça sera peut-être pas les mêmes sommes pendant un certain temps, mais je me suis rassurée petit à petit sur l'aspect financier, qui était hyper angoissant, parce que maintenant, j'ai un loyer qui était à la proportion de ce que je gagnais avant. Je ne mange pas, je prenais des taxis, je commandais des délivres trois fois par jour. C'est con, mais se déshabituer et à prendre le métro et à manger chez toi, ça change, c'est des trucs cons. Mais en fait, comme avant, je ne me déplaçais qu'en taxi, parce que je n'avais pas le temps, il fallait que je travaille dans le taxi. Je ne faisais pas de course, puisque je ne dînais pas chez moi. je me suis déshabituée d'une vie et je m'en suis créée une autre J'ai réussi à faire ça avec une masse de stress la plus petite possible parce que j'ai réussi à le faire progressivement. pendant que j'étais toujours avocate. Et donc, quand j'ai senti que j'étais arrivée au bout de mes forces sur l'exercice de la profession d'avocat, tout s'est un peu débloqué naturellement. Et j'ai continué à faire mes formations pour être prof de pilates, etc. Et en fait, je me suis dit, qu'est-ce que je fais de mon quotidien qui me rend heureuse dans mon quotidien avocat qui me rend malheureuse ? Ce qui me rendrait heureuse, c'était passer du temps avec mon chien, mes amis, ma famille, et faire du sport et du pilates et du laïc. je me dis, je vais trouver un truc où je peux aller un peu tout. Je me suis devenue prof de pilates et de la grille parce qu'en fait j'en faisais tous les jours. Toutes les profs c'était mes copines et en fait j'ai commencé à donner des cours là où j'allais déjà tous les jours. C'était là où je prenais mes cours à l'époque et je pouvais amener mon chien, donc j'étais avec mon chien. Mes copines viennent prendre des cours, j'ai dégagé du temps dans ma vie pour voir mes avis le soir, pour voir ma famille. J'ai réussi à trouver cet équilibre où je me suis rassurée sur l'aspect financier parce que mine de rien même en prof de pilates je ne suis pas du tout à plaindre par rapport à un revenu moyen français. J'ai réussi à trouver des sources de revenus aussi un peu annexes par des collaborations, des choses comme ça. Et je me suis dégagée énormément de temps pour avoir plein de projets, voir ma famille, voir mes amis. Et en plus, toute la journée, je parle à des gens. Je suis en cours, je rencontre du monde, je rends des meufs et des garçons parfois heureux. J'ai des filles, des clientes que j'ai qui sont trop contentes et qui me disent « Mais maintenant j'ai des abdos, je dis à tout le monde c'est grâce à ma coach Carla. » Tu vois, c'est con, mais à mon tout petit niveau pour l'instant, depuis quelques semaines slash mois, ... J'ai déjà un mini-impact sur la vie de quelqu'un. Je vois des gens, je crée des liens que j'étais hyper solitaire et malheureuse dans cette solitude. En fait, je ne parlais pas, je ne marchais pas, je ne bougeais pas. J'étais derrière des écrans à me faire crier dessus. Tu trouves un équilibre de fou, quoi. Et pour moi, c'est que la première étape de toute une nouvelle vie aussi. J'ai plein de projets et j'aurai toujours ce truc d'être prof de pilates. Je suis trop heureuse de ce virage qui est vers cet humain. que je voulais pas en plus quand j'étais avocate c'était un des premiers trucs dont on s'en a discuté l'humain et l'émotionnel entre guillemets dans une relation humaine j'avais pas envie de le perdre, je pense que c'est parce que c'est ça qui est hyper important pour moi, j'ai envie de créer ce lien avec les gens dans mon quotidien et je l'avais pas du tout avant et je pense que c'était ça qui me rendait le plus malheureuse aussi Je trouve que t'es hyper inspirante et que le message que tu délivres est hyper,

  • Speaker #1

    enfin je trouve que c'est génial aussi pour les personnes qui nous écoutent parce que finalement tu donnes un peu l'impression que tout est toujours possible et que rien n'est figé dans la vie. C'est vraiment quelque chose qui est super important pour moi de mettre en lumière. Parce que c'est vrai que parfois, on peut avoir peur. Et tu parlais à un moment du regard des autres. C'est vrai que c'est souvent ce qui revient quand on parle d'un changement de vie. L'une des premières questions qu'on va poser, c'est comment ton entourage l'a vécu ? Comment ça a été pris ? Et en fait, c'est vrai que c'est quelque chose, ça serait bien de réussir à vivre dans une société où on arrive à se détacher du regard des autres. Et ce n'est pas encore malheureusement le cas.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai commencé du coup à publier un peu sur les réseaux en public quand j'étais encore avocate. C'était plutôt pendant ma période de pause. Donc je me suis dit, comme je suis en pause, je ne travaille pas, je vais pouvoir publier, etc. C'était entre mes deux cabinets. Donc je m'étais un peu donné cette liberté-là. Et c'est là où j'ai commencé un peu à faire des montages vidéo, à rencontrer plein de gens, etc. Et quand j'ai repris ma dernière collaboration, Plein de gens que je ne connaissais pas avaient vu et j'ai vite appris qu'il y avait des bruits de couloirs, que tout le monde parlait de ça, que j'étais la meuf qui vivait des vidéos, c'est ridicule, machin truc. J'avoue, je pense que je me suis fait une petite bouffée d'angoisse. Ce n'est pas simple de dire, écoute, demain je retourne au bureau et je regarde tout le monde dans les yeux et je ne dis rien. Je publie des vidéos sur les réseaux comme genre 95% des gens en 2025. Et je me suis dit, j'évolue juste dans un milieu qui est très loin. fermé. Après, il y a un peu l'image aussi, tu véhicules l'image d'un cabinet quand t'es avocat, donc forcément, ils apprécient pas nécessairement que tu puisses des photos en maillot de bain l'été. Mais encore une fois, ce que je fais de ma vie privée, c'est pas censé interférer avec ma profession. Mais tu vois, je me souviens, quand j'ai commencé mon dernier travail, ma dernière collaboration, la première semaine, il y a des filles qui parlaient d'une meuf qui était là quelques mois avant, qui avait déjà démissionné. Ah ouais, mais cette meuf, elle mettait plein de photos d'elle en maillot pendant ses vacances. Non mais franchement, qui fait ça ? La meuf a genre 24 ans, si elle a envie de se mettre en maillot sur Insta, avec ses quatre followers et ses potes, mais qui s'en fout en fait ? Genre laisser les gens respirer, laisser l'enjeu... Et en fait, je me suis juste dit que j'étais dans un milieu où tu te fais tellement chier dans ton quotidien, parce qu'en fait, tu fais que bosser sur des trucs pas très intéressants, finalement. C'est beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux, parce que c'est un métier où tu as beaucoup de choses à te prouver. Donc je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux et qui parlent beaucoup sur les autres. parce que du coup c'est beaucoup plus facile de parler sur les autres que de dire que t'as une vie de merde et je me suis juste dit bah écoute ma vie est vachement plus intéressante que leur vie à eux et que si ils avaient envie de parler sur moi c'est qu'en fait j'étais un cendre intérêt qui était sûrement plus intéressant que leur quotidien et que je savais très bien où j'allais dans ma vie que je savais très bien que je resterais pas une éternité et qu'en fait publier des vidéos ça allait m'apporter ou être devenir preuve de pilote, ça allait m'apporter des choses qui allaient m'amener beaucoup plus loin personnellement et peut-être un jour professionnellement que là où ils sont eux. Je pense que j'ai réussi à gagner une confiance énorme en moi et en mes capacités. C'est un travail au quotidien parce que putain, t'as envie d'abandonner beaucoup. Tous les jours, je me dis non mais continue à publier, continue à faire ci, continue à faire ça, te démotive pas, laisse pas les gens t'impacter mais c'est un travail sur quoi ? Perpétuel. Et tous les jours, on me dit, mais est-ce que je vais m'en sortir ? Et parfois, je me tape des stress, je me dis, oh là là, j'ai pris un taxi, est-ce que j'aurais dû ? C'est quand même 20 euros. Est-ce que je vais m'en sortir si je fais ça ? Est-ce qu'avoir publié ça, ça va m'amener... des soucis, j'en sais rien, tu vois. Bref, et c'est un questionnement perpétuel. Au final, ça m'illumine plus à l'intérieur qu'avant. Et donc, si les gens, ils ont envie de parler sur moi et de voir ma vidéo et de se moquer, en fait, je n'aurai rien à foutre parce que l'énergie qu'ils dépensent à se moquer de moi, c'est toujours de l'attention qu'on me porte en plus. Donc, faites sonner. Ouais,

  • Speaker #1

    je fais clair. Combien de temps tu as mis pour te sentir remise de ton burn-out et alignée dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, je n'arrive pas vraiment à l'évaluer parce que je ne sais pas encore si c'est complètement terminé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comme ça reste quand même récent, que c'est un passage de vie, enfin c'est pas un passage de vie en fait, c'est toute ma vie d'adulte, entre guillemets, que j'ai remise en question, que j'ai fait un changement à 360 degrés, je pense que je commence tout juste à trouver l'apaisement. Je commence à me créer ce nouveau rythme avec mes cours de la grille, de pilates, à faire quelques collaborations, à rencontrer plein de gens. Et je pense que je trouve cet apaisement progressivement, parce que je me rassure. dans mon quotidien, petit à petit. Je pense qu'il y a une partie de moi, c'est comme un ex toxique, ça met du temps à ne plus avoir la haine, à ne plus mal parler de la personne, à ne plus être en colère. Je pense qu'il y a une part de moi qui est encore en colère d'avoir fait ça pendant si longtemps et d'avoir... Je n'ai pas envie d'avoir dit perdu mon temps parce que c'est un bagage de fou et je l'aurai toujours et je suis hyper heureuse d'avoir fait ce que j'ai fait. Mais je me dis, en fait non, tu trouves ta vent un peu quand tu la trouves. Et je pense que malheureusement, je me suis juste peut-être mis trop la pression ou je me suis laissée emporter par un rythme et une vie qui ne me correspondaient pas. Et peut-être je m'en veux parfois de m'être laissée impacter autant. Parce qu'en fait, toutes les fois où tu ne dors pas, toutes les fois où tu t'énerves, toutes les fois où tu pleures, toutes les fois où tu es stressée, c'est de l'énergie et du temps que tu ne rattraperas jamais.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et je me dis que c'est dommage d'avoir dépensé autant pour quelque chose, au final, qui n'est plus ma vie. Mais en même temps, c'est mon bagage. C'est peut-être ça qui m'a amenée aujourd'hui à faire ça. Bien sûr. D'avoir cette vie que je n'aurais peut-être jamais eue, du coup. Donc, je suis en paix, petit à petit.

  • Speaker #1

    Je te souhaite de continuer sur cette voie. Je te remercie beaucoup d'être venue partager ton histoire. C'était super inspirant. Merci à toi. Et bravo d'avoir eu le courage de tourner le dos à l'avocature et de suivre ton instinct.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'avoir été là aussi. À bientôt. À bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

Description

Carla avait un avenir tout tracé et une carrière déjà très prometteuse.

Bonne élève, elle se tourne tout naturellement vers la fac de droit après son bac, réussit l’examen d’avocat et développe sa carrière dans de grands cabinets parisiens spécialisés en droit des affaires.

Elle traite alors des dossiers qui se chiffrent en millions d’euros et évolue sous une pression innommable.


Désireuse d’être performante et de préserver le confort de vie que lui offre une rémunération à la hauteur de ses ambitions, Carla ne compte pas ses heures.

Elle se souvient de ces soirées où un mail tombait à 23 h et l’obligeait à travailler jusqu’au milieu de la nuit, ou encore de ces vacances en amoureux passées derrière son ordinateur, en larmes, incapable de déconnecter.

Elle ne compte plus non plus les congés qu’on lui refuse, de peur qu’une urgence surgisse en son absence.


Carla se persuade longtemps que c’est la vie qu’elle veut… jusqu’au jour où un burn-out vient tout bouleverser.

Elle réalise alors qu’avant de souhaiter vivre très confortablement, elle souhaitait simplement vivre. Ramener de l’humain, du contact et de la respiration dans son quotidien, reprendre le contrôle sur sa santé mentale et sur son temps.


Aujourd’hui, Carla est professeure de pilates et nous raconte ce virage à 360.


Bonne écoute !


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Pour suivre les coulisses du podcast n'hésitez pas à me suivre sur Instagram: Pauline_virage!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je m'appelle Pauline Maria, bienvenue dans Virage. Le podcast est sur la vie et ses tournants qui nous font rire, parfois pleurer, mais qui toujours nous inspirent. Je suis ravie de vous accueillir dans cette quatrième saison de Virage qui promet d'être riche d'invités incroyables. Si vous voulez ne rien rater et soutenir ce podcast, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute. Et pour venir avec moi en coulisses, vous pouvez me suivre sur Instagram, pauline-du-bas-virage et sur TikTok, virage.podcast.

  • Speaker #1

    Je vous laisse avec l'invité du jour et je vous souhaite une très bonne écoute.

  • Speaker #0

    Bonjour Carla ! Hello ! Ça va ? Très bien et toi ? Ça va, je suis super contente qu'on enregistre un épisode. Particulièrement contente parce qu'on a un parcours qui a des similarités. Quand je suis tombée sur ton profil sur les réseaux sociaux, je me suis dit « Oh, il faut que je lui propose de venir en parler à mon micro » puisque tu étais avocate, t'as exercé dans des cabinets parisiens et... Tu as ressenti de plus en plus la pression sur tes épaules. Tu es passé par un burn-out. Et aujourd'hui, tu as complètement changé de vie. Tu fais une profession dans laquelle tu trouves plus de sens, avec laquelle tu es plus alignée. Tu es prof de pilates. Tu vas m'expliquer un petit peu davantage. Si vous entendez des petits clics, clics, clics, c'est que Carla n'est pas venue seule. Elle est venue avec sa petite chienne adorable. Donc pareil, si au cours de l'épisode, vous nous entendez faire des petits goussis-goussis, c'est normal, ne vous inquiétez pas. C'est la plus mignonne. Et donc, est-ce que tu peux me dire, s'il te plaît déjà, pourquoi tu as eu envie de devenir avocate, Carla, s'il te plaît ?

  • Speaker #1

    En toute honnêteté, ça n'a jamais été une passion. Enfin, tu sais, ce n'était pas une vocation d'enfant. Ce n'était pas du tout non plus par ma famille ou quoi que ce soit, parce que j'ai plus une famille dans le médical que dans le juridique. Je suis un peu l'extraterrestre sur ça d'ailleurs. Je pense que c'était un peu une voie facile quand tu es un bon élève au lycée, que tu ne sais pas trop ce que tu veux faire. Et je sais que j'avais plus l'intention à l'origine, quand j'étais en première terminale, de faire plutôt Sciences Po. J'aimais beaucoup tout ce qui était Sciences Po, état, justice, droit, mais plus d'un côté public, etc. Et c'est vrai que le droit, ça m'est venu parce qu'on cherchait avec ma mère des options. Si jamais je n'avais pas Sciences Po Paris ou Sciences Po Ex ou des choses comme ça, Et c'est vrai que le droit revenait souvent. Pareil, quand une période, je voulais faire, je ne sais pas, peut-être journaliste. J'ai regardé en terminale, je ne sais pas trop quoi faire. Et tu as toujours un peu la licence de droit qui revient parce qu'en fait, elle ouvre de porte à beaucoup de choses. Et petit à petit, en faisant ma pré-passion SPO, parce qu'en terminale, du coup, j'avais fait la pré-passion SPO pendant toutes les vacances scolaires, le week-end, etc. Tous les sujets qui m'intéressaient le plus à chaque fois, c'était vraiment justice, état, droit. Je pense qu'entre les sujets qui m'intéressaient, même mes lectures un peu personnelles, de jeunesse, donc ce que j'aimais et le fait que je voyais toujours la fac de droit ressortir, au moment où je me suis dit, pourquoi pas juste faire du droit ? En plus, avec ma personnalité, ça matchait bien le fait d'être avocate et c'était un peu naturel le fait de m'inscrire en fac de droit au final. Je me suis complètement désintéressée Sciences Po quand j'ai eu cette idée et donc je suis allée en droit comme ça. C'était un peu plus des concours de circonstances. où j'ai un peu empilé des petites briques petit à petit quand tu cherches ta voie.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    15-16 ans, quoi. Et au final, je pense que ça m'allait plutôt bien, ouais.

  • Speaker #0

    Et à quel moment, parce que du coup, tu es originaire du sud de la France, de Nice, à quel moment tu es arrivée à Paris ?

  • Speaker #1

    Tout de suite pour la fac.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    C'est parti directement après le bac. Je voulais partir à Paris pour faire mes études. J'adore le sud, mais rapidement, j'avais quand même besoin d'un peu plus de largeur. Je ne sais pas comment expliquer ça. Même en termes d'esprit, de choses à faire, j'étais très heureuse de partir à Paris pour y faire mes études et rencontrer plein de nouveaux gens et faire plein de choses différentes en fait.

  • Speaker #0

    Et donc quand tu avances dans tes études, tu rentres donc dans des cabinets d'avocats. Comment s'opère ta spécialisation ? Tu le fais directement ou bien c'est un peu la vie qui fait que ?

  • Speaker #1

    La vie, c'est un peu la vie qui a fait que. Mais en fait, le gros sujet aussi de la fac de droit quand t'es jeune, c'est que... On t'explique pas du tout le parcours. Moi je suis arrivée à la fac de droit, j'avais aucune idée du parcours. T'as très peu conscience de la durée que ça va être de passer le barreau d'être avocat, etc. Parce qu'en fait c'est pas du tout 5 ans pour être avocat. T'es énormément sélectif à la fin. Et en fait on t'explique pas vraiment les spécialités, on t'explique pas le parcours, on t'explique pas qu'un métier en droit des affaires hyper orienté de conseil, tu plaideras jamais. En fait, tu sais rien. et tu tâtonnes un peu partout. Et encore une fois, j'ai fait un peu par rapport à ce qui me plaisait.

  • Speaker #0

    Et t'as plaidé, ça te plaisait ?

  • Speaker #1

    J'avais très envie de plaider parce que je pense que j'avais fait des concours de plaidoirie dès ma deuxième année. Je pense que comme en plus je faisais beaucoup de musique et de danse quand j'étais plus jeune, donc le fait d'être un peu exposée, d'être sur une scène, ça ne m'impressionnait pas tellement. Et au contraire, je pense que j'adore ça. Donc j'étais très heureuse à l'idée de plaider. mais Petit à petit, je me suis rendue compte que faire un peu du droit commercial, c'était quand même assez intéressant. Et en fait, rapidement, je me suis rendue compte aussi que financièrement, c'est des études qui sont très longues. Donc, tu as quand même soit besoin de travailler à côté en tant qu'étudiant, ce qui peut ne pas être évident avec la masse de travail que ça représente quand même d'être en droit. Ou alors, il faut que tu aies une famille qui puisse suivre un minimum derrière pour payer ton loyer et t'accompagner un peu pendant au moins 5, 6, 7 ans. Même si on commence à faire des stages, etc. Et en fait, au bout de sept ans et quelques, même si tu fais une année de césure, je pars un diplôme en plus, huit ans, neuf ans, ça va vite. Tu peux te retrouver en pénal, en droit de la famille et te retrouver à gagner les tarifs minimums obligatoires imposés par chaque juridiction. Et en fait, tu t'en sors pas, quoi. Et moi, je pense que j'avais un peu la conscience de... J'ai déjà envie d'avoir des stages où je suis payée correctement et pas rien, 500 euros par mois à 25 ans. Parce qu'en fait, tu as une vie de 25 ans aussi. Tu as envie de mener une vie un peu d'adulte aussi et de ne pas être au dépens de tes parents ou d'un job étudiant pendant des années. Et tu vois aussi un peu à terme. Et c'est vrai qu'entre le fait que j'aimais bien, au final, le fait de traiter de société et d'être un peu détachée de l'humain, ça a été un choix un peu naturel aussi. C'est vrai ? Oui, parce qu'en fait, je pense que je suis très carrée, très cartésienne sur plein de choses. Mais je suis extrêmement sensible aussi. Et les expériences que j'avais eues sur des matières, même quand tu es à l'école des avocats, tu as des périodes où tu vas au tribunal faire les consultations gratuites, etc. Et en fait, j'ai vu des avocats avec 20 ans d'expérience, des choses comme ça, qui étaient complètement déshumanisés dans leur façon de voir les choses. Et c'est normal parce que tu as quelqu'un qui pleure en face de toi, qui te raconte leur vie depuis les 30 dernières années. qui ne servent à rien pour le dossier, tu vois. Donc tu dois leur dire, non mais écoutez, je m'en fiche de votre histoire, ça ne m'intéresse pas, les faits, ils sont trop vieux. Parlez-moi de ce qui s'est passé les cinq dernières années et vous arrêtez de pleurer, en fait, parce qu'on n'est pas chez le psychologue. Et moi, j'avoue qu'entendre des choses pareilles, c'est ton métier et tu recadres ton client, donc c'est ce que tu dois faire parce que tu dois essayer de sortir des faits qui vont aider ton client. Donc c'est positif aussi d'agir comme ça. Mais je me suis dit, en fait, que je ne voulais jamais être comme ça. jamais de ma vie je voulais Pouvoir regarder quelqu'un en détresse et avoir pour réaction de dire je m'en fiche, j'ai besoin de faits très récents, concentrez-vous et on réfléchit. Tu vois, avoir un recul, un tel recul qui est nécessaire, mais ça m'effrayait. Je ne voulais pas arriver à ça. Donc le fait de traiter de société où tes clients, c'est des employés, des salariés d'entreprise, de fonds d'investissement, en fait au final, c'est l'argent de personne. si ça capote il n'y a personne qui meurt au final s'ils perdent de l'argent le fonds d'investissement ils en ont tellement que ce ne sera pas très grave ou au pire tu auras fait capoter un deal tu ne seras pas le plus réputé de la place pendant quelques mois puis la vie continue tu

  • Speaker #0

    vois en fait ça t'angoissait de pouvoir porter préjudice à quelqu'un ou de ne pas pouvoir l'accompagner tu avais cette peur de laisser tomber la personne Bye.

  • Speaker #1

    Ouais, il y avait ça et vraiment un truc hyper personnel où je veux pas regarder l'autre avec...

  • Speaker #0

    Manquer d'empathie.

  • Speaker #1

    Ouais, j'ai pas envie de pas regarder les gens avec mon cœur, même si c'était pour ton taf.

  • Speaker #0

    Après, je connais beaucoup d'avocats qui arrivent encore à regarder les gens avec leur cœur, mais c'est vrai qu'il faut recadrer aussi par moment et c'est hyper dur de le faire, mais après on peut trouver ses propres manières de le faire avec empathie. Moi, j'ai commencé en succession dans le notariat. Et pareil, au début, j'étais incapable de recadrer, mais sauf que mon employeur était venu me voir à un moment en me disant, en fait, le rendez-vous ne peut pas durer trois heures. Parce que pour plein de raisons, mais même pour soi, c'est-à-dire qu'après, on finit la journée, on est une éponge. Et après, je pense qu'on peut trouver ses propres techniques pour le faire avec douceur. Mais bon, c'est sûr que ce n'est pas confortable quand même. Donc, je comprends que tu aies choisi cette voie-là. Et quand tu commences à exercer...

  • Speaker #1

    Et du coup... Ce qui s'est passé, c'est que j'ai progressivement choisi par volonté et par attrait financier. Clairement aussi, qu'on se le dise, la plupart des gens en cabinet droit des affaires, c'est rarement par passion. Ou alors, pour qui c'est par passion, je les admire énormément et je tire ma révérence. Mais il y a quand même un attrait autour, c'est des vies un peu, c'est la fast life, tu gagnes bien, t'es bien traité, etc. Et en fait, je pense que... par mes choix de master et petit à petit, les stages que j'ai faits, comme j'avais des bonnes études, que je suis toujours très bien passée en entretien, je pense que j'avais toujours un bon contact, etc. Je suis rapidement rentrée. En fait, il suffit d'un moment, J'ai entré dans un cabinet de droits des affaires un peu prestigieux parisien. Et en fait, une fois que tu en as un, mon premier stage, c'était en deuxième année, c'était dans un gros cab. Même si c'était un mois de découverte au mois de juillet, en deuxième année, où j'avais rien compris. Et que j'aidais à mon avis pas vraiment les collaborateurs ou les associés. Le fait d'avoir déjà cette ligne sur mon CV dès la deuxième année, en fait ça a aidé qu'entre mes masters, qui étaient des bons masters, Les cabinets dans lesquels je candidatais, naturellement, ça s'est fait.

  • Speaker #0

    Tu avais déjà un pied dedans. Oui.

  • Speaker #1

    Et en fait, une fois que tu as un pied dedans, il y a bien travaillé et il y a été résistant à la fatigue. Et je pense que moi, j'étais assez résistant à la fatigue aussi. En fait, ça va tout seul. Tu as un bon stage, du coup, on veut te recruter en collab. Après, les autres, ils le savent parce que tu étais quand même avec des cabinets en face. Ils t'ont vu quand même un peu travailler. Ils t'ont croisé à des dîners de closing ou à des closings, des choses comme ça. Après, tu connais le collab de l'autre cabinet qui va te recruter. mais c'est pas un truc qui est... Et en fait, c'est comme ça que tu te retrouves dans un des plus gros cabinets internationaux.

  • Speaker #0

    Et en plus, de toute façon, pour les personnes qui nous écoutent, ça fonctionne pareil dans tous les domaines. Et donc, quand tu travailles dans ces cabinets, j'imagine que la pression est quand même présente. Parce qu'on le sait que les cabinets parisiens ne sont quand même pas réputés pour respecter le droit du travail. Oui,

  • Speaker #1

    malheureusement, on ne pense qu'on n'est pas salarié. Du coup, c'est aussi malheureux, mais effectivement, oui.

  • Speaker #0

    Et donc, la pression, tu la ressens à quel moment ? Tu la ressens tout de suite ?

  • Speaker #1

    Je pense que tu la ressens tout de suite. Je pense dès mon premier gros stage. J'étais en Master 2, j'avais un stage de 6 mois à faire, je l'avais fait dans un gros cabinet. Alors, j'ai adoré mon stage parce que c'est plein de nouveautés. Tu découvres un rythme, une façon de voir, de faire. Tout est nouveau, donc tu découvres. Quand tu as 22, 23 ans, c'est quand même génial. Tout est grand, tout est beau. C'est des gros dossiers. Tu rencontres des gens intéressants, etc. Mais je pense que tu réalises pas à quel point, en fait, c'est quand même pas normal de travailler dans des conditions pareilles. Tu travailles très tard la nuit, t'es très stressée. Je pense que c'est latent, tu t'en rends pas compte parce que t'es content. Mon premier closing, où j'avais pas dormi quasiment de la nuit, où t'as une grosse réunion après dans le cabinet d'avocat, tout le monde se rejoint pour signer les contrats, etc. Je me souviens, le lendemain, quand on a fini, en fin de matinée, j'ai regardé tout le monde et j'ai dit mais c'était trop cool. Et en fait, tout le monde m'a regardée à rigoler parce que même moi, je me vois aujourd'hui et faire un closing pareil,

  • Speaker #0

    c'est juste horrible.

  • Speaker #1

    Et quand t'es tout jeune, que c'est ton premier, t'as l'adrénaline, tu découvres plein de choses, t'es bien traité. Tu vas en taxi, on te fait rentrer en taxi, t'arrives, t'as le petit déj, t'as le machin, t'as plein de gens en costume. C'est quand même un monde, c'est impressionnant quand t'as 22 ans. Et moi, j'avais trouvé ça trop cool parce qu'en plus, t'es un peu stressée, tu fais signer les trucs. Tu sais, t'aimes bien te rendre utile, donc tu fais bien, etc. En fait, au final, une fois que ça fait 5 ans, t'es en mode, j'en ai ras les fesses du closing, tu vois.

  • Speaker #0

    Ouais, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais je pense que oui, le fait de ne pas dormir, le fait d'être fatiguée, le fait d'avoir de la pression, de vouloir faire les choses bien, de prouver que t'es compétent, de ne pas prendre de vacances, tu vois. Même en stage, tu ne prends pas de vacances, mais c'est quand même 6 mois. Quand tu y penses, 6 mois, c'est long, en fait. Tu te sens un jour off.

  • Speaker #0

    Et puis quand tu le demandes, t'es hyper mal vue, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, et moi je me souviens une fois, il y avait eu un... un pont en mai, donc c'était mon premier stage. Et j'avais demandé pour un mariage à prendre le pont. Donc il y avait un jour férié et faire le pont.

  • Speaker #0

    Un jour quoi.

  • Speaker #1

    En disant évidemment, je peux prendre mon ordinateur et s'il y a besoin, je suis disponible. Comme d'hab. Et on m'avait dit écoute, je ne peux pas anticiper la masse de travail qu'il y aura à cette période. Il est très possible qu'il y ait un closing qui tombe et en fait, on devra travailler même pendant le pont, etc. Donc je ne peux pas dire oui, mais je ne peux pas dire non non plus. Et c'est un peu tout le temps comme ça. On ne dit pas oui, mais on ne dit pas non. Et donc, en fait, c'est un peu ça le sujet. Tu as le droit d'aller en vacances, mais en même temps, ça a tes risques et périls.

  • Speaker #0

    Et ça, on te le fait sentir rapidement ? Du coup,

  • Speaker #1

    j'étais en stage. C'est OK, moi, j'étais très fine. Je ne suis pas partie en vacances. J'ai raté le mariage et j'étais très contente au final. Mais je suis restée à Paris pendant quatre jours. Du coup, je ne suis même pas allée dans le Sud ou quoi que ce soit. Il n'y avait personne et je n'ai pas eu une heure de travail à faire. Au final, souvent, c'est que tu sacrifies beaucoup de choses pour parfois ne pas quand même travailler.

  • Speaker #0

    Et les heures qui sont quand même hyper difficiles, avec une pression, la pression notamment du chiffre aussi, qui est... Beaucoup de cabinets parisiens parlent aujourd'hui, la parole qui se libère beaucoup sur ce sujet-là, parce que c'est quand même pas normal de ne pas avoir le droit de déconnecter, de ne pas...

  • Speaker #1

    Encore une fois, c'est hyper insidieux. Oui, parce qu'en fait, tu as le droit, officiellement, tu es en profession libérale. Je suis censée être maître de mes horaires, de ma clientèle aussi, mine de rien, si je veux en avoir à côté, etc. une clientèle personnelle.

  • Speaker #0

    Parce que toi, tu étais collaboratrice. Donc, pour expliquer aux gens qui ne sont pas dans le droit, qui nous écoutent, en gros, ce n'est pas comme être salarié. C'est-à-dire que tu es affilié à un cabinet. Ils te rémunèrent une petite cote-part pour traiter leur dossier et tu peux aussi avoir tes clients à toi, que tu factures du coup en direct.

  • Speaker #1

    Oui, alors c'est ça. En profession numérale, de manière générale, ça se passe comme ça. Dans les gros cabinets, Dans ton contrat, il est écrit que tu as le droit d'avoir ta clientèle personnelle. Puisque c'est normal, il y a plein de gens qui ont leur clientèle personnelle. Mais tu as quand même beaucoup de travail pour le cabinet. Donc, il faut aussi bien s'organiser si tu veux développer ta clientèle personnelle. C'est faisable. Moi, j'avoue que je n'avais pas un intérêt particulier pour le faire. Donc, c'est un peu un nomadland où tu n'es ni salarié, ni vraiment complètement libéral. Parce que quand même, on t'explique que le télétravail, tu n'as pas vraiment le droit. c'est quand même p... privilégié de venir au bureau, t'as quand même des horaires de bureau, plus d'ailleurs que des horaires de bureau vu qu'on restaure le soir, etc. T'es censé pouvoir faire un peu ce que tu veux et on t'imposera jamais quelque chose, mais en même temps, on te fait très bien comprendre que si tu fais pas comme c'est dans les règles, en fait, t'as des règles implicites dans tous les cabinets, sur le présentiel, sur la masse horaire, sur le nombre d'heures que tu dois au cabinet, parce que tu dois un nombre d'heures au cabinet par mois à facturer, et voilà. Donc, en gros, oui, le système, c'est que tous les mois, tu factures. En fait, c'est un peu comme un... Pour dire ça un peu 2025, tu es en freelance.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et tu factures le cabinet tous les mois. C'est comme si tu factures un montant similaire tous les mois. C'est un genre de... Tu as une rémunération annuelle que tu divises en 12 mois et tu factures tous les mois le même montant.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et donc, toi, tu as fini par faire un burn-out. À quel moment tu penses qu'il commence à s'installer ? Parce qu'on le sait, ça s'installe de manière... progressive et aussi insidieuse. Qu'est-ce que tu penses l'a alimenté ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai fait le choix d'aller dans des très gros cabinets qui sont connus pour mettre énormément de pression sur les collaborateurs, même sur les associés. C'est un système un peu à l'américaine où c'est un business et si tu veux être le meilleur, pour être le meilleur quand tu es avocat, ça veut aussi dire que tu es disponible absolument à tout moment pour ton client. que tu rends des documents et des contrats qui sont absolument parfaits, où il n'y a pas une erreur, pas même un double espace. C'est vraiment de la minutie et de la précision de A à Z. C'est un peu une machine où tu es dedans et une fois que tu apprends à bien travailler, à être extrêmement minutieux et juste à avoir tellement de travail, que tu travailles tout le temps. En fait, quand tu es en vacances, tu travailles. Le dimanche, on peut même tomber des WhatsApp, tu réponds au WhatsApp. Tu rentres chez toi le soir vers 20h30, tu te mets à dîner et tu reçois des mails pour sortir des contrats dans la nuit. Tu dînes et tu te remets à travailler à 22h jusqu'à 3h du matin. Parfois, je me suis même couché vers 23h et j'ai entendu mon portable sonner, je me suis relevé, je me suis remise à travailler. En fait, c'est un peu en plus un effet boule de neige où il y a énormément de gens qui ont énormément de choses à se prouver. et que de faire ce métier C'est de la reconnaissance pour eux. C'est un statut qu'ils acquièrent aussi vis-à-vis de, je sais pas, leur société, leur famille. Tu gagnes énormément d'argent, donc tu t'offres aussi un niveau de vie que, une fois que t'es dedans, en sortir, c'est extrêmement compliqué parce que t'adaptes toute ta vie à ça. Tout ton confort que tu te crées pour compenser le fait qu'en fait t'as un métier hyper prenant, hyper draining, enfin genre ça t'épuise en fait physiquement, énergiquement. C'est très prenant, t'es en pression constante, tu traites de 15 dossiers en même temps. Tout le monde t'appelle, t'as mille mails. Parfois, je me souviens, j'avais des journées où j'étais sur Outlook et j'avais vraiment des heures de mail à chaque minute. Tu peux recevoir un mail par minute. C'est quand même fou quand tu y penses. Et en fait, je pense que tu te compares aussi aux autres. Il y en a toujours un qui va encore moins dormir, qui va encore plus travailler, qui va avoir encore plus de reconnaissance. Et petit à petit, t'es dedans. Et tu te retrouves avec ton mec en vacances et tu ne profites pas de tes vacances, tu ne profites pas de ton mec. que t'es derrière ton ordi, à pleurer. Parce qu'en fait, t'aimerais pouvoir profiter de tes vacances, mais en même temps, tu te laisses pas la liberté de le faire. Parce que t'as peur que derrière, on te reproche de pas avoir fait ton travail, même si t'es en vacances. Et je pense qu'on se l'impose un peu à soi. on nous met une pression, on nous chatote. C'est ça, on nous chapote avec une pression et en fait tu te l'imposes tout seul. Et il y a aussi un truc d'ambiance où les gens ne sont pas très sympathiques entre eux. Tu es quand même à la métier de service, les clients te parlent mal, on ne fait pas des généralités. Mais si le vendredi à 21h ton client a décidé que quand il part en week-end il te fait faire des trucs tout le week-end, il va te dire à 21h au fait j'ai besoin de ça pour lundi. Ils s'en foutent en fait de toi pourrir ton week-end, ils sont partis, ils n'ont pas pensé à te demander de le faire avant 21h le vendredi. Mais toi tu es obligé de le faire tout ton week-end. Et parfois, ils ne regarderont jamais ce que tu as fait en plus. Tu es un peu à la merci des clients, ce qui est normal. C'est un métier de service. Mais comme tu es payé extrêmement cher à l'heure, puisqu'en plus, j'étais dans un très gros cabinet où c'était vraiment extrêmement cher à l'heure. Le taux horaire était très élevé. Même pour un stagiaire, c'était hors de prix. Par exemple,

  • Speaker #0

    si tu peux donner les chiffres pour la personne qui nous écoute pour ce qui est de la vente.

  • Speaker #1

    Un avocat de mon niveau, c'était genre au moins 800 euros par heure que tu factures au client. Mais les clients, c'est des fonds d'investissement qui ont des milliards en sous-gestion, etc. Ce n'est pas les mêmes. C'est des dossiers sur des plus... Oui, oui. Je traitais de dossiers, c'était des financements, des opérations à 100, 200, 300, 500 millions, tu vois, voire un milliard parfois. Ce n'est pas les mêmes considérations. Avoir des frais d'avocat de 1 million d'euros, c'est normal pour certaines. Même chez L'Oréal, ils ont des frais d'avocat d'un million d'euros par an sur plein d'activités différentes. C'est un autre métier encore. C'est vraiment de la finance quasiment. Oui, bien sûr. Mais anyway... Tout ça pour dire qu'entre ça et la mauvaise ambiance. Et puis surtout, entre avocats, t'es pas très sympathique non plus. Tu te parles mal entre confrères. Tu peux rapidement, avec la fatigue, le stress, à 3h du matin, s'il y en a un qui fait une merde, en fait, rapidement, t'as envie de l'insulter, limite. Et en fait, c'est un peu tout ce truc où ton énergie, elle est toujours un peu négative. Et puis en fait, je dors pas, donc t'es fatiguée, t'es malade, tu te sens pas bien, tu rates le métro. Le fait d'avoir raté le métro, ça pouvait me rendre folle. Genre, mais tu crois que j'ai trois minutes à perdre à attendre l'autre métro alors que je dors pas, en fait ? Donc en fait, tes trois minutes, là, c'est encore trois minutes de moins sur mon sommeil. Aider quelqu'un dans la rue, mais c'était même plus pensable. Genre, j'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    Quelqu'un te demande sa direction.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps.

  • Speaker #0

    T'es la caricature de la Parisienne qui en va balader.

  • Speaker #1

    Et en fait, ton énergie, elle est toujours haute. T'es toujours là parce qu'en fait, t'as pas le temps de dîner, t'as pas le temps de dormir. T'es dans un peu une détresse physique, finalement, quand même. qui fait que, en fait, oui, tout le monde a un peu de mauvaise humeur. Et tu as la pression du chiffre, comme tu disais, la pression de rendre le client heureux, la pression de machin, la pression de truc. Donc, en fait, rapidement, la moindre erreur, ça peut faire qu'on te crie dessus. Enfin, c'est l'effet boule de neige, quoi. Et c'est vrai qu'à un moment donné, j'étais épuisée et je me suis dit, mais parce qu'après, tu évolues aussi dans le cabinet. Et tu atteins des niveaux qui sont aussi sympathiques en termes de... De charge de travail ? Non, la charge de travail, au final, dans les cabinets comme ça, elle reste toujours un peu la même, même quand tu es très haut placé.

  • Speaker #0

    Tu délègues rien ?

  • Speaker #1

    Tu délègues beaucoup, mais il y a toujours beaucoup de travail. Et après, ton travail, il change. C'est moins de la rédaction de contrats ou des choses comme ça, ou moins de process. Mais c'est plus la gestion de la relation clientèle. Mais c'est très rare quand même dans ces cabinets où les associés, par exemple, les grands associés, ils travaillent énormément quand même.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais quand même, la pression n'est pas la même quand ce n'est pas toi qui as rédigé, etc. plus là pour, même si ça reste, tu vois, entre guillemets, sans vouloir être réductrice, un petit peu plus serrer les mains, tisser les relations, tenir les rendez-vous aussi, tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Je pense que c'est autant de travail, mais juste c'est différent, effectivement. Oui, il y avait ça aussi, ce qui est hyper dur dans ce métier, c'est que tu passes 10, enfin, allez, sur des petites journées, 7, 8, 10, 12, 15 heures par jour assis derrière des écrans, quoi. Tu parles à personne. En fait, t'es hyper solitaire. après tu rentres chez toi, tu dors Tu retournes au travail. Il y a des journées, j'avais tellement de travail. C'est pas tout le temps, c'est cyclique. Il y a des périodes où c'est quand même beaucoup plus cool. Et c'est ça qui fait que les gens restent. En fait, t'as des périodes où tu dors pas pendant deux, trois semaines, mais après, du coup, t'as un petit creux. Et pendant le petit creux, tu te dis, ça va, c'est cool quand même. Puis je gagne tellement bien ma vie. Ça va, en fait, j'ai quand même des périodes où je me repose. Là, je peux faire mes restos, mes machins, mon sport, mon truc. C'est OK. Donc en fait, les années, elles passent vite. Parce que le fait que ça soit cyclique... T'as l'impression que ça se compense. Mais je pense que petit à petit, ça grignote quand même ton énergie. Et petit à petit, moi, je me suis dit, je pense qu'en fait, je veux pas faire ça quand j'aurai des enfants.

  • Speaker #0

    Ouais, j'allais y venir. Au niveau de ta vie privée, de ta vie personnelle, du coup, tu parlais tout à l'heure de tes vacances avec ton copain, etc. Est-ce que ton copain, je sais pas si c'est toujours la personne qui part de ta vie, il était dans le même milieu ?

  • Speaker #1

    Pas vraiment. Des milieux un peu similaires, mais pas dans l'avocature, dans les croquets mien avocat. Donc quand tu fais ce métier, c'est quand même, je pense... Bien. Enfin, mieux. Enfin, je sais pas. Après, c'est un jugement de valeur, mais c'est plus simple. En tout cas, je pense d'être entourée de gens qui comprennent aussi le rythme et la pression et qui comprennent un peu ton langage aussi. Mais oui, mais je pense que je me suis juste posée. Je me suis dit bon, dans trois ans, je pourrais un peu step up, avoir un nouveau statut dans le cabinet, gagner encore plus d'argent. Mais est-ce que dans trois, quatre ans, peut-être qu'aussi, j'aurais envie d'avoir ma vie de femme, d'être... mère, d'avoir une famille, de fonder un foyer. Et est-ce que pour moi, c'est compatible d'être maman et d'être avocate dans ces cabinets qui demandent énormément de temps ? Et il faut être, en plus, pour être bon et pour bien évoluer, il faut être focus à 100% sur ton métier. Et dès que t'es à 90, parce que t'as une petite baisse de régime, tu te prends des reproches toute la journée.

  • Speaker #0

    Et comment font les personnes qui ont des vies de famille pour concilier les deux, du coup ? Est-ce que t'as pu en voir ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est un choix de vie. Et je pense qu'il y a plein de gens, que ce soit des hommes ou des femmes d'ailleurs, les hommes inclus, ça marche dans les deux genres, c'est où tu places ton curseur du temps que tu passes au travail et du temps que tu passes avec ta famille. Et moi je pense que j'ai envie d'avoir un métier qui me donne la flexibilité de, si j'ai envie d'aller chercher mes enfants à l'école à 16h30, je peux aller chercher mes enfants à l'école à 16h30 et il n'y a pas un call qui...

  • Speaker #0

    au fond, en fait, changera la vie de personne, t'as un call qui peut clairement t'empêcher de passer ces moments-là avec tes enfants. Et en fait, pour moi, la vie, comme je la vois, c'est de pouvoir aller chercher mes enfants à l'école, plus de performer sur un call au taf. Et je pense que c'était ça aussi le sujet, et qui fait que ça bloquait à mon niveau sur une potentielle évolution et sur ce que je voulais dans ces cabinets-là. C'est qu'en fait, mon curseur d'importance dans ce que je veux pour ma vie, à moi et pour mes enfants, et mon couple et mon foyer, c'était pas être au travail et pas aller voir quoi. Après c'est hyper compatible, t'as beaucoup d'argent, t'as la nanny de la journée, t'as la nanny qui fait la cuisine, t'as la nanny de nuit. Ils ont tous souvent ta nanny de nuit. Donc en gros t'as ta nanny qui s'occupe des enfants la nuit, donc en fait toi tu fais tes nuits. Donc si t'as 6 heures de sommeil, au moins tu te réveilles pas la nuit pour t'occuper de tes gosses, s'ils se réveillent. La journée ils se font avec leur nanny, et puis voilà. En fait, ça se gère et tu les vois le week-end quand tu es à la maison et le soir, tu rentres dîner, tu leur donnes à manger et puis tu retournes travailler à ton bureau chez toi. C'est extrêmement faisable. Oui,

  • Speaker #1

    ça dépend de comment tu te souhaites, quelle est ta vision de la parentalité et comment tu souhaites t'impliquer. On n'a pas toutes les mêmes envies, les mêmes besoins, etc.

  • Speaker #0

    Tu peux très bien aller amener tes enfants à l'école, aller au bureau, les revoir pour dîner. Et puis voilà, c'est tes moments qualitatifs, c'est les amener à l'école et le dîner, leur faire un bisou pour qu'ils aillent se coucher. Et je parle d'enfants assez jeunes, évidemment. Bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais ça fait quand même, du coup, dans une journée, peu de temps partagé avec eux. Encore une fois,

  • Speaker #0

    c'est un curseur. Et parfois, c'est la femme qui a le métier très prenant. Et du coup, il y a un papa un peu plus présent. Parfois, c'est les deux. Et du coup, il y a plein de nannies. Mais du coup, tu es toujours entouré de gens qui t'aident. En fait, ton foyer, il n'est pas géré par toi. Tu vas avoir beaucoup d'argent. Tu achètes un appart, c'est une chasseuse qui va trouver ton appart. Tu vas avoir des travaux à faire. C'est l'architecte qui va décider, tu vas juste valider. Tu vas faire des enfants, tu vas faire ton enfant, et derrière, il aura sa nanny la journée, sa nanny le soir, sa nanny le week-end. Et tu pars en vacances, tu auras aussi ta nanny. Oui, c'est une autre politique. Tu déménages, c'est l'entreprise qui va faire tes cartons. En fait, tout est géré par quelqu'un d'autre. Même tes voyages, ils sont organisés par la consergerie du cabinet. En fait, moi, mes courses, c'était la consergerie du cabinet qui parfois pouvait aller faire mes courses. Parfois, je voulais acheter un cadeau, des choses comme ça. J'appelais la boutique, je disais, mettez ça de côté. Ma carte bleue, mon code, la concierge, elle l'avait et ils allaient les récupérer pour moi, tu vois. En fait, tout était fait pour optimiser ton temps de travail et que tu sois au bon. Et en fait, après, ta vie, elle s'organise comme ça et c'est plus choquant. Parce qu'en plus, comme tu as énormément de pouvoir d'achat, en plus, ça te permet de continuer à avoir une vie sympa sans t'en préoccuper. Tu as ton appart qui est chouette, ton gosse, il est taken care of. Donc en fait, encore une fois, c'est un choix de vie et c'est des vies que moi, je ne rejette pas du tout et que j'ai voulu à un moment. parce qu'en vrai... C'est stylé quand tu y penses, t'es un peu le roi du pétrole entre guillemets en moindre mesure, mais on s'occupe de toi pour tout. Mais en fait j'ai envie de vivre confortablement, mais de vivre. Je pense que j'ai un besoin très profond de respirer et de voir ce qui se passe sur cette planète mine de rien, rien qu'au bout de ma rue, c'est intéressant tu vois. Et de pas avoir cette charge mentale hyper oppressante qui en fait... te rend hyper malheureux.

  • Speaker #1

    Et ton burn-out, du coup, quand tu commences à comprendre que ça en est un, quel est ton premier réflexe ?

  • Speaker #0

    Je pense que tu réalises très lentement que ça ne va pas parce que c'est un peu ton quotidien. Je pense que je le réalise plus par des petites remarques qu'on me fait à droite à gauche par mes proches. Ma mère qui va me dire que je suis très en réaction à tout. En plus, c'est avec une maman, tu peux vite un peu te relâcher. Donc, rapidement, bah Je peux sortir un peu de mes gonds. Tous les matins, l'idée d'aller au travail, je pleure. En fait, tu es épuisée physiquement, mentalement. Tu es dans un environnement qui, pour moi, était toxique pour ma santé. J'étais malade, j'étais triste. Et parfois, je pouvais crier de détresse. Il y avait un truc qui se passait mal. Ça m'arrivait de faire genre... Je me dis que c'est ma personnalité. Peut-être que je suis juste quelqu'un d'extrêmement en réaction aux choses. Et en fait, quand j'y réfléchis, je suis en mode, je suis un gros caractère, je viens du Sud, je parle fort, je m'exprime quand je ne suis pas satisfaite, mais je ne suis pas colérique. Et en fait, petit à petit, tu réalises qu'en fait, tu es juste en détresse totale et que tu ne vis pas ta vie. En fait, j'avais l'impression de vivre une vie qui me plaisait, mais qui était en parallèle de ce que je suis. Ce n'était pas du tout en harmonie avec ce que je ressens à l'intérieur. Et je pense que c'est plus ça qui fait qu'un jour, tu réalises qu'en fait, tu es au bout du Rolls. Toi, tu dis peut-être que c'est ma relation amoureuse qui ne va pas. Je suis malheureuse. C'est dur à cibler.

  • Speaker #1

    D'identifier ce qui te rend malheureuse. Oui,

  • Speaker #0

    en fait, c'est juste ton taf. En fait, c'est ton quotidien où tu passes 18 heures par jour. Tout simplement, c'est devant tes yeux. Mais de te dire, j'ai fait ça toute ma vie. Depuis mes 16 ans, je suis partie à la fac il y a 17 ans. Depuis mes 17 ans, je fais ça tous les jours. Et en fait... J'ai passé 15 ans de ma vie à faire un truc qui ne me plaît pas. À la fin de la journée, j'ai changé la vie de personne, j'ai eu aucun impact,

  • Speaker #1

    c'est hyper malheureux.

  • Speaker #0

    Et en fait, je crois que c'est plus de se dire « Ah là là, j'ai fait 15 ans en quelque chose, qu'est-ce que je fais maintenant, où j'en suis et comment je fais pour me sortir de ce truc ? » Et quand j'ai démissionné et que j'ai même pris 4 mois de repos pour faire une pause, pour m'en remettre, un peu me réaligner, j'y suis quand même retournée pour une dernière expérience professionnelle en mode... Peut-être que c'était le taf et pas juste... Enfin, tu sais, c'était l'endroit, les gens. Et peut-être que ça va, en fait, au fond. Peut-être que c'est même pas un burn-out. Peut-être qu'en fait, c'est juste l'environnement qui ne me correspondait pas. Et j'y suis quand même retournée encore, tu vois. Et en fait, je ne pouvais plus. L'idée de ne pas pouvoir faire les choses comme j'en ai envie, et comme je l'entends et comme je le ressens, c'était au-dessus de mes forces. Et en fait, je me suis dit, c'est bon, stop. Mais j'ai mis, je pense, en tout et pour tout, une grosse année et demie à comprendre qu'il fallait que j'arrête pour aller mieux en fait

  • Speaker #1

    Et quand tu te dis qu'il faut que t'arrêtes, qu'est-ce qui t'anime à ce moment-là ? À quel moment t'as envie de te dire que tu vas vraiment, pour le coup, opérer un virage total, puisque aujourd'hui t'es prof de pilates Lagré ? Ouais, c'est ça.

  • Speaker #0

    Je pense que comme tout s'est fait un peu en parallèle, comme mine de rien c'était un gros processus de prise de conscience, de travail sur moi, J'ai fait énormément de... Je suis allée voir un psy. J'avais créé... énormément d'inquiétude face aux sous aussi parce que t'es quand même dans une bulle où tous les ans tu sais combien tu vas gagner tienne par ça, mine de rien et j'étais extrêmement angoissée à l'idée parce qu'en plus à cette période là j'étais toute seule en fait t'as l'impression que sans ton métier y'a pas d'argent à se faire tout va s'écrouler, que vont penser les gens c'est un métier où tout le monde se regarde beaucoup et tout le monde, comme t'as que ça dans ta vie tout le monde connait tout le monde tout le monde part sur tout le monde je me suis dit est-ce que j'ai la force Merci. et le courage de tout plaquer pour trouver quelque chose où je me sens bien et je repars un peu de zéro à 30-31 ans. Peu importe ce que penseront les gens, peu importe ce que les gens diront sur moi, j'avance et je fais ma route. Avoir ce courage-là, mine de rien, c'était le résultat d'un très long processus où je me suis demandé si j'allais changer de cabinet. Est-ce que je vais partir en entreprise, aller dans un département juridique ? Est-ce que, en fait, j'abandonne tout, je déménage à Bali ? Est-ce qu'en fait, je vais juste à Nice ? C'est un questionnement perpétuel, une remise en question. Et en final, je me suis dit, mais je peux ne pas abandonner ma vie. Je peux trouver de l'argent petit à petit. J'ai commencé à publier sur les réseaux sociaux, même quand j'étais encore au cabinet. Et je me suis rendu compte qu'en publiant un tout petit peu, tu trouves quand même aussi des collaborations. Des gens s'intéressent aussi à ton parcours. J'aime bien publier, j'aime bien faire des vidéos, j'aime bien faire ci, j'aime bien faire ça. Petit à petit, tu ouvres ton spectre. Et en fait, progressivement, même si j'étais encore un peu au cabinet, j'étais encore avocate, je me suis progressivement ouvert les portes. J'avais fait mon stage de yoga pendant ma pause, j'ai commencé à publier des vidéos, donc j'ai commencé à avoir des collaborations avec quelques marques. Petit à petit, je me suis rassurée sur le fait que si ta tête est bien faite, et que tu es motivée, et que tu as plein de projets, l'argent, en fait, il arrive. Peu importe, ça sera peut-être pas les mêmes sommes pendant un certain temps, mais je me suis rassurée petit à petit sur l'aspect financier, qui était hyper angoissant, parce que maintenant, j'ai un loyer qui était à la proportion de ce que je gagnais avant. Je ne mange pas, je prenais des taxis, je commandais des délivres trois fois par jour. C'est con, mais se déshabituer et à prendre le métro et à manger chez toi, ça change, c'est des trucs cons. Mais en fait, comme avant, je ne me déplaçais qu'en taxi, parce que je n'avais pas le temps, il fallait que je travaille dans le taxi. Je ne faisais pas de course, puisque je ne dînais pas chez moi. je me suis déshabituée d'une vie et je m'en suis créée une autre J'ai réussi à faire ça avec une masse de stress la plus petite possible parce que j'ai réussi à le faire progressivement. pendant que j'étais toujours avocate. Et donc, quand j'ai senti que j'étais arrivée au bout de mes forces sur l'exercice de la profession d'avocat, tout s'est un peu débloqué naturellement. Et j'ai continué à faire mes formations pour être prof de pilates, etc. Et en fait, je me suis dit, qu'est-ce que je fais de mon quotidien qui me rend heureuse dans mon quotidien avocat qui me rend malheureuse ? Ce qui me rendrait heureuse, c'était passer du temps avec mon chien, mes amis, ma famille, et faire du sport et du pilates et du laïc. je me dis, je vais trouver un truc où je peux aller un peu tout. Je me suis devenue prof de pilates et de la grille parce qu'en fait j'en faisais tous les jours. Toutes les profs c'était mes copines et en fait j'ai commencé à donner des cours là où j'allais déjà tous les jours. C'était là où je prenais mes cours à l'époque et je pouvais amener mon chien, donc j'étais avec mon chien. Mes copines viennent prendre des cours, j'ai dégagé du temps dans ma vie pour voir mes avis le soir, pour voir ma famille. J'ai réussi à trouver cet équilibre où je me suis rassurée sur l'aspect financier parce que mine de rien même en prof de pilates je ne suis pas du tout à plaindre par rapport à un revenu moyen français. J'ai réussi à trouver des sources de revenus aussi un peu annexes par des collaborations, des choses comme ça. Et je me suis dégagée énormément de temps pour avoir plein de projets, voir ma famille, voir mes amis. Et en plus, toute la journée, je parle à des gens. Je suis en cours, je rencontre du monde, je rends des meufs et des garçons parfois heureux. J'ai des filles, des clientes que j'ai qui sont trop contentes et qui me disent « Mais maintenant j'ai des abdos, je dis à tout le monde c'est grâce à ma coach Carla. » Tu vois, c'est con, mais à mon tout petit niveau pour l'instant, depuis quelques semaines slash mois, ... J'ai déjà un mini-impact sur la vie de quelqu'un. Je vois des gens, je crée des liens que j'étais hyper solitaire et malheureuse dans cette solitude. En fait, je ne parlais pas, je ne marchais pas, je ne bougeais pas. J'étais derrière des écrans à me faire crier dessus. Tu trouves un équilibre de fou, quoi. Et pour moi, c'est que la première étape de toute une nouvelle vie aussi. J'ai plein de projets et j'aurai toujours ce truc d'être prof de pilates. Je suis trop heureuse de ce virage qui est vers cet humain. que je voulais pas en plus quand j'étais avocate c'était un des premiers trucs dont on s'en a discuté l'humain et l'émotionnel entre guillemets dans une relation humaine j'avais pas envie de le perdre, je pense que c'est parce que c'est ça qui est hyper important pour moi, j'ai envie de créer ce lien avec les gens dans mon quotidien et je l'avais pas du tout avant et je pense que c'était ça qui me rendait le plus malheureuse aussi Je trouve que t'es hyper inspirante et que le message que tu délivres est hyper,

  • Speaker #1

    enfin je trouve que c'est génial aussi pour les personnes qui nous écoutent parce que finalement tu donnes un peu l'impression que tout est toujours possible et que rien n'est figé dans la vie. C'est vraiment quelque chose qui est super important pour moi de mettre en lumière. Parce que c'est vrai que parfois, on peut avoir peur. Et tu parlais à un moment du regard des autres. C'est vrai que c'est souvent ce qui revient quand on parle d'un changement de vie. L'une des premières questions qu'on va poser, c'est comment ton entourage l'a vécu ? Comment ça a été pris ? Et en fait, c'est vrai que c'est quelque chose, ça serait bien de réussir à vivre dans une société où on arrive à se détacher du regard des autres. Et ce n'est pas encore malheureusement le cas.

  • Speaker #0

    Oui, j'ai commencé du coup à publier un peu sur les réseaux en public quand j'étais encore avocate. C'était plutôt pendant ma période de pause. Donc je me suis dit, comme je suis en pause, je ne travaille pas, je vais pouvoir publier, etc. C'était entre mes deux cabinets. Donc je m'étais un peu donné cette liberté-là. Et c'est là où j'ai commencé un peu à faire des montages vidéo, à rencontrer plein de gens, etc. Et quand j'ai repris ma dernière collaboration, Plein de gens que je ne connaissais pas avaient vu et j'ai vite appris qu'il y avait des bruits de couloirs, que tout le monde parlait de ça, que j'étais la meuf qui vivait des vidéos, c'est ridicule, machin truc. J'avoue, je pense que je me suis fait une petite bouffée d'angoisse. Ce n'est pas simple de dire, écoute, demain je retourne au bureau et je regarde tout le monde dans les yeux et je ne dis rien. Je publie des vidéos sur les réseaux comme genre 95% des gens en 2025. Et je me suis dit, j'évolue juste dans un milieu qui est très loin. fermé. Après, il y a un peu l'image aussi, tu véhicules l'image d'un cabinet quand t'es avocat, donc forcément, ils apprécient pas nécessairement que tu puisses des photos en maillot de bain l'été. Mais encore une fois, ce que je fais de ma vie privée, c'est pas censé interférer avec ma profession. Mais tu vois, je me souviens, quand j'ai commencé mon dernier travail, ma dernière collaboration, la première semaine, il y a des filles qui parlaient d'une meuf qui était là quelques mois avant, qui avait déjà démissionné. Ah ouais, mais cette meuf, elle mettait plein de photos d'elle en maillot pendant ses vacances. Non mais franchement, qui fait ça ? La meuf a genre 24 ans, si elle a envie de se mettre en maillot sur Insta, avec ses quatre followers et ses potes, mais qui s'en fout en fait ? Genre laisser les gens respirer, laisser l'enjeu... Et en fait, je me suis juste dit que j'étais dans un milieu où tu te fais tellement chier dans ton quotidien, parce qu'en fait, tu fais que bosser sur des trucs pas très intéressants, finalement. C'est beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux, parce que c'est un métier où tu as beaucoup de choses à te prouver. Donc je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas confiance en eux et qui parlent beaucoup sur les autres. parce que du coup c'est beaucoup plus facile de parler sur les autres que de dire que t'as une vie de merde et je me suis juste dit bah écoute ma vie est vachement plus intéressante que leur vie à eux et que si ils avaient envie de parler sur moi c'est qu'en fait j'étais un cendre intérêt qui était sûrement plus intéressant que leur quotidien et que je savais très bien où j'allais dans ma vie que je savais très bien que je resterais pas une éternité et qu'en fait publier des vidéos ça allait m'apporter ou être devenir preuve de pilote, ça allait m'apporter des choses qui allaient m'amener beaucoup plus loin personnellement et peut-être un jour professionnellement que là où ils sont eux. Je pense que j'ai réussi à gagner une confiance énorme en moi et en mes capacités. C'est un travail au quotidien parce que putain, t'as envie d'abandonner beaucoup. Tous les jours, je me dis non mais continue à publier, continue à faire ci, continue à faire ça, te démotive pas, laisse pas les gens t'impacter mais c'est un travail sur quoi ? Perpétuel. Et tous les jours, on me dit, mais est-ce que je vais m'en sortir ? Et parfois, je me tape des stress, je me dis, oh là là, j'ai pris un taxi, est-ce que j'aurais dû ? C'est quand même 20 euros. Est-ce que je vais m'en sortir si je fais ça ? Est-ce qu'avoir publié ça, ça va m'amener... des soucis, j'en sais rien, tu vois. Bref, et c'est un questionnement perpétuel. Au final, ça m'illumine plus à l'intérieur qu'avant. Et donc, si les gens, ils ont envie de parler sur moi et de voir ma vidéo et de se moquer, en fait, je n'aurai rien à foutre parce que l'énergie qu'ils dépensent à se moquer de moi, c'est toujours de l'attention qu'on me porte en plus. Donc, faites sonner. Ouais,

  • Speaker #1

    je fais clair. Combien de temps tu as mis pour te sentir remise de ton burn-out et alignée dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Honnêtement, je n'arrive pas vraiment à l'évaluer parce que je ne sais pas encore si c'est complètement terminé.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Comme ça reste quand même récent, que c'est un passage de vie, enfin c'est pas un passage de vie en fait, c'est toute ma vie d'adulte, entre guillemets, que j'ai remise en question, que j'ai fait un changement à 360 degrés, je pense que je commence tout juste à trouver l'apaisement. Je commence à me créer ce nouveau rythme avec mes cours de la grille, de pilates, à faire quelques collaborations, à rencontrer plein de gens. Et je pense que je trouve cet apaisement progressivement, parce que je me rassure. dans mon quotidien, petit à petit. Je pense qu'il y a une partie de moi, c'est comme un ex toxique, ça met du temps à ne plus avoir la haine, à ne plus mal parler de la personne, à ne plus être en colère. Je pense qu'il y a une part de moi qui est encore en colère d'avoir fait ça pendant si longtemps et d'avoir... Je n'ai pas envie d'avoir dit perdu mon temps parce que c'est un bagage de fou et je l'aurai toujours et je suis hyper heureuse d'avoir fait ce que j'ai fait. Mais je me dis, en fait non, tu trouves ta vent un peu quand tu la trouves. Et je pense que malheureusement, je me suis juste peut-être mis trop la pression ou je me suis laissée emporter par un rythme et une vie qui ne me correspondaient pas. Et peut-être je m'en veux parfois de m'être laissée impacter autant. Parce qu'en fait, toutes les fois où tu ne dors pas, toutes les fois où tu t'énerves, toutes les fois où tu pleures, toutes les fois où tu es stressée, c'est de l'énergie et du temps que tu ne rattraperas jamais.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et je me dis que c'est dommage d'avoir dépensé autant pour quelque chose, au final, qui n'est plus ma vie. Mais en même temps, c'est mon bagage. C'est peut-être ça qui m'a amenée aujourd'hui à faire ça. Bien sûr. D'avoir cette vie que je n'aurais peut-être jamais eue, du coup. Donc, je suis en paix, petit à petit.

  • Speaker #1

    Je te souhaite de continuer sur cette voie. Je te remercie beaucoup d'être venue partager ton histoire. C'était super inspirant. Merci à toi. Et bravo d'avoir eu le courage de tourner le dos à l'avocature et de suivre ton instinct.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie d'avoir été là aussi. À bientôt. À bientôt. Voilà, le moment est venu de se quitter. J'espère que vous avez apprécié cet épisode. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir un nouvel invité, un nouveau parcours et se faire embarquer dans un nouveau virage. En attendant, prenez soin de vous et bonne semaine !

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