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Vis ma vie d'artiste (raté?)

Peignoir, manoir et fantômes: la vie en studio

Peignoir, manoir et fantômes: la vie en studio

13min |03/09/2024
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Description


Je cours, je m’essouffle, une brise passe et j’ai oublié de vivre.

Tic TSalut Internet,


Comment ralentir le temps?!



On court souvent après, on a l’impression de le perdre et quand on pense le saisir, il s’est déjà échappé (merci père Fouras).


Le temps est une obsession chez moi. Tel le lapin d’Alice, je cours, la montre rivée au cœur.

Tic Tacac

Je prise l’instant présent mais je passe mon temps à fuir dans l’instant d’après 


Tiens voilà ce que j’en fais de tes conseils Eckhart Tolle ;)


Peut-être que l’enregistrement en studio est une des meilleures réponses à la question du temps.

Le temps, ici, se couche sur le coton rugueux des bandes magnétiques, les nuits s’étirent dans l’indigo pourtour d’une tasse de café jamais vide. 


Dans cet épisode, je te raconte comme j’apprécie la dissolution du temps dans l’effervescence de la création.

Quatre musiciens

Un ingénieur du son 

Et le temps, qui de ses somptueuses volutes, dirige les hommes tel un chef d’orchestre insondable.


Aller viens! Enfile ton peignoir, je t’emmène dans une vieille bâtisse pour enregistrer un disque en présence de quelques fantômes et autres auras inspirantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet, et bienvenue sur Vie, ma vie d'artiste ratée le podcast qui te dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je n'ai qu'une seule question, qu'une seule obsession, c'est celle du rapport au temps. Comment ralentir le temps ? Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans, et je propose également des séances d'accompagnement pour t'aider. De l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. On vit dans un monde de dingue. On est toujours speed up. Toujours. Et chaque jour va me rappeler à quel point je suis limité dans le temps. À quel point je suis mortel. Chaque jour, je me rapproche petit à petit de mon trépas. Et pour moi, ça a quelque chose de presque effrayant. Moi, je suis équipé de ce qu'on appelle le driver dépêche-toi. Un driver, c'est des coachs américains qui ont codifié ça. Un driver, c'est une espèce de petite phrase insidieuse que tu as introjectée comme ça dans ton enfance. C'est souvent via l'éducation, l'école, la société, les parents, blabla. Et chez moi, il y a vraiment ce driver dépêche-toi. Il faut que les choses aillent vite. Les choses ne vont jamais assez vite pour moi. il faut que j'apprenne vite. Bref, je suis speed. Et quand tu vis dans ce monde qui est déjà très speed, ça fait un peu une double injonction à se dépêcher. Et donc, fort de ce driver, dépêche-toi, je n'ai eu que de cesse de me dire, mais comment ralentir ? J'ai besoin de ralentir, en fait. Je vais trop vite, je me consume, je me brûle. Alors, comment ralentir le temps ? C'est un super pouvoir incroyable. Et alors, je vais tout de suite répondre à cette question. Comment on peut ralentir le temps ? En faisant de l'art, en créant bien sûr. Et il y a une façon de créer que j'adore. C'est celle où tu as déjà bien avancé et tu vas en studio. Et j'ai envie de parler de cette anecdote assez particulière qui s'est étalée sur peut-être une bonne dizaine de jours, une expérience de studio. où vraiment j'ai eu une espèce d'impression cotonneuse comme si le temps disparaissait. La notion même de temps disparaissait, c'est-à-dire il n'y avait plus l'impression du temps trop court ou du temps trop long, il n'y avait plus cette notion d'ennui ou cette notion d'être toujours dans une excitation permanente. C'était comme si le temps s'était éteint. Waouh. Alors on arrive dans le studio, c'est une vieille bâtisse, très très vieille bâtisse, on dirait un vieux manoir. Un vieux manoir mais qui a été préservé, comme si chaque personne qui était passée dans ce manoir avait laissé un petit quelque chose. On pourrait dire un manoir hanté. Le soir même, on entend que cette maison est vivante, qu'elle vibre. Son plancher, ses vieux volets, les arbres autour de la demeure, peut-être même les oiseaux dans les arbres. Je me rappelle, chaque matin, je me suis réveillé par ces oiseaux. Presque quelque chose d'angoissant à la Hitchcock, ils étaient tellement nombreux et envahissants. Mais il y avait quelque chose de l'ordre du cocon dans cette espèce d'angoisse matinale de l'oiseau. Et dans cette vieille maison, dans cette vieille bâtisse au sous-sol, il y avait un... Une énorme table de mixage. Alors c'est pas la peine de me demander la référence. Je dirais une neve. Voilà. Si techniquement ça existe pas les neves, m'en veuillez pas, je suis vraiment, vraiment une énorme quiche en termes de termes techniques. Mais bref, c'est une... vieilles consoles de ces années, je dis au hasard, 70. C'est immense, c'est gigantesque. Je crois qu'il y a assez peu de studios qui en sont équipés, que c'est assez gourmand en place, en énergie, en tout ça, en entretien surtout. Et puis à côté de ça, il y a plein de vieilles machines, des vieux Roland, des trucs à bande. Rien qu'en rentrant dans ce sous-sol, on est imprégné d'une espèce d'ambiance d'un autre temps, autre chose, autre chose que le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on roule avec des voitures, on est pressé, on va faire des courses, on a des impératifs. Là, on roule sur des vieilles bandes magnétiques qui de temps en temps chaotent. On fait des va-et-vient d'une salle à l'autre pour un coup enregistrer une batterie, faire quelques traits de contrebasse. Ici, brancher un ampli de guitare pour essayer quelque chose. Pourquoi pas essayer là un petit Wurlitzer. Bref, il y a cette espèce de nuée cotonneuse. Et alors ça, c'est un peu l'ambiance de la cave. Alors, ce n'est pas vraiment une cave, mais en tout cas, c'est en sous-sol. Il n'y a pas de fenêtre, mais c'est un grand studio. Il y a plusieurs pièces. Il y a une toute petite pièce complètement étouffée dans laquelle on a mis la batterie pour avoir un son très particulier. Il y a une autre salle un peu plus grande qui a un son intéressant pour la reverb dans lequel on a placé un gros ampli de guitare. Et puis il y a une autre salle où on a enfermé un ampli basse pour voir comment ça sonne. Et puis la contrebasse, on l'essayera là, puis ailleurs. En fait, chaque salle a sa personnalité. Selon la moquette, selon la tapisserie, selon la hauteur de plafond. Et puis après... Au rez-de-chaussée, alors il y a la cuisine, et ça c'est le luxe absolu, moi j'ai pas ça dans mon quotidien, il y a quelqu'un qui cuisine pour nous. Donc ça veut dire que même dans notre organisation du temps, on n'a même pas à se soucier de faire les courses et faire à manger. On est complètement coupé du monde. Et donc on monte, au rez-de-chaussée, il y a déjà les odeurs de la cuisine. On entend un peu tous ces bruits de la cuisine, et vu qu'on est dans un studio, c'est comme si chaque bruit était déjà une partie de la pièce qu'on était en train d'écrire. Il n'y a aucun son neutre en fait. Et on rentre dans le salon, et alors le salon c'est une grande salle de prise. Magnifique, un grand salon, très beau. On le voit immense quand il est vide comme ça, et puis petit à petit on va mettre un ampli là, brancher une batterie, mettre des micros sur la batterie, mettre un ampli basse, puis un autre ampli guitare, dresser un micro pour le chanteur, ramener des casques pour qu'on puisse s'entendre les uns les autres, et d'un coup la salle est emplie. Et là on commence à jouer dans cette salle et c'est comme si... C'est comme si on avait toujours habité dans ce salon. On est bien. On est juste bien, il y a de la magie. Et je me rappellerais d'un moment de prise particulier où t'as vraiment l'impression que... que le temps était un concept du passé qu'on l'appelait là. Il était très tard dans la nuit, et l'ingésoin avec lequel on travaillait avait lui aussi un super pouvoir, c'est que dès que la nuit tombait, après avoir écrasé sa vingtième cigarette roulée, ses yeux disparaissaient, et il rentrait dans une espèce de... de ce qu'on pourrait appeler de trans d'ingénieur du son. Voilà, une espèce de disponibilité absolue à tout ce qui est de l'ordre du sonore et de la captation de ce sonore. Et donc il est tard le soir, on a envie de se coucher, il nous dit Eh les gars, ça vous dit pas, on enregistre un morceau. On va enregistrer un morceau live. Donc ça veut dire on joue tous ensemble, tous dans la même pièce. Ok, vas-y mon gars. Et là, on y va. Alors, je ne sais pas, un peu imprégné de ce décor suranné. On décide d'accompagner ça d'un peu de whisky. Non, c'était du rhum, je ne sais plus. Bref, on avait des petits verres d'alcool jaune qui allaient très, très bien avec ce décor, avec cette ambiance. Et puis, on commence à jouer. Et c'est comme si le temps était un peu le... Ouais, le...... le sixième homme de cet enregistrement. Il est venu se greffer sur la bande comme ça. Tiens, c'est moi, le temps. Je ne suis plus occupé à passer, parce que là, dans ce studio, je peux faire autre chose. Alors, je vais me mettre avec vous. Je vais me glisser dans cette archette contrebasse. Je vais me glisser dans cette rime du chanteur. Je vais me glisser sur ce coup de grosse caisse. Vraiment, c'est un souvenir. J'essaye dans... d'en parler de manière symbolique avec les mots, mais vraiment comme si tout était là dans l'instant. Et c'est marrant parce que parfois, quand je lis des livres de grands yogis, de grands mystiques, ils décrivent un peu ce genre d'événement, et moi je trouve que ça c'est assez génial en tant qu'artiste de se dire qu'on est appelé à le vivre, mais par un autre mécanisme que l'assaise ou quoi que ce soit. Et je pense que je pourrais encore parler des heures de cette ambiance du studio. Je pourrais parler aussi du patron du studio qui était un être tellement lunaire. Il était tellement lunaire qu'on avait l'impression qu'il avait lui-même mangé un morceau de lune. Et en fait, on ne savait pas s'il habitait là ou pas. Il passait de temps en temps comme un fantôme. Il y a même un moment où je me suis dit, mais est-ce que c'est vraiment un être humain ? est-ce que c'est un trépassé d'un temps ancien fan de musique qui passe de temps en temps et je me rappelle de lui un soir il était trois heures trois heures du matin et c'était un vieil homme enfin si c'était un humain c'était un vieil homme un homme assez âgé Et il descend dans la cave où nous on écoutait les bandes sur la neve. Et il arrive en peignoir comme ça. Et c'est comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Il est venu, il a écouté avec nous. Il a donné son avis. Il a partagé avec nous. Et puis, cinq minutes plus tard, il est reparti, il a disparu. Et toute cette semaine, elle était dans cette espèce de rythme, de scansion du non-temps, de présence au temps. Alors voilà, je crois que j'arrive à la fin de cet épisode. C'était... Un témoignage sur notre rapport au temps. Je pense que c'est quelque chose auquel on peut toujours se relier, nous, en tant qu'artistes. C'est cette capacité à ralentir le temps quand on est dans la création, quand on est dans l'effervescence de ces instants. C'est aussi pour moi qui m'intéresse beaucoup à la méditation, aux mouvements, de se dire qu'en fait il y a cette espèce d'espace un peu vide où le temps se dilate et c'est exactement ça. cette notion de vide, comme si le fait de faire de la place pour ne plus avoir d'activité extérieure faisait qu'on absorbait absolument tout du moment. Et je trouve que ce disque, ce qu'on a fait ensemble, en tout cas sur cette semaine, sur ces dix jours passés là-bas, est imprégné de cette énergie. Je pense que ce n'est pas vraiment de message ou quoi que ce soit de plus à dire, si ce n'est que moi j'aime me relier à cette joie de la création et ça me rappelle aussi pourquoi j'aime ce métier. C'est qu'on vit une espèce de trance assez profonde. où on est assez unifié avec ce qu'on est. Et j'adore ça, moi qui suis quelqu'un de très speed, de me retrouver avec cette dissolution du temps. Dans ces moments-là, dans ces moments un peu qui sont des... des enclaves par rapport au temps courant, au temps normal, je me rappelle à quel point avoir un driver, avoir une éducation, avoir des injonctions, en l'occurrence là je parle du driver dépêche-toi, ce n'est pas une fatalité, on n'est pas rendu à être que le produit de son éducation et que le produit de ses mécanismes. On peut aussi les regarder et faire autrement. Et puis pour aller un peu plus loin, pour moi il y a une vraie réflexion sur l'impatience. J'ai l'impression que chez moi c'est quelque chose de très croissant. chronique, l'impatience, dans plein d'activités. Elle m'empêche, cette impatience, d'être pleinement présent, d'être pleinement là. L'impatience m'empêche de savourer un plat, l'impatience m'empêche d'écouter de la musique, l'impatience m'empêche de passer du bon temps avec des gens. Et ce que je retire de ces moments suspendus, c'est de se dire, en fait... Tout est déjà là, je peux vraiment détendre quelque chose en moi, et il suffit d'être absolument présent et conscient de ce qui se passe. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça t'a parlé, je suis ravi. Partage sur les réseaux, mets plein d'étoiles sur les différentes plateformes, ça aide grandement au référencement de cette aventure. On se voit bientôt pour un prochain épisode. D'ici là... Porte-toi bien, sois-toi, mange 5 fruits et 1 ligne par jour et à très vite.

Description


Je cours, je m’essouffle, une brise passe et j’ai oublié de vivre.

Tic TSalut Internet,


Comment ralentir le temps?!



On court souvent après, on a l’impression de le perdre et quand on pense le saisir, il s’est déjà échappé (merci père Fouras).


Le temps est une obsession chez moi. Tel le lapin d’Alice, je cours, la montre rivée au cœur.

Tic Tacac

Je prise l’instant présent mais je passe mon temps à fuir dans l’instant d’après 


Tiens voilà ce que j’en fais de tes conseils Eckhart Tolle ;)


Peut-être que l’enregistrement en studio est une des meilleures réponses à la question du temps.

Le temps, ici, se couche sur le coton rugueux des bandes magnétiques, les nuits s’étirent dans l’indigo pourtour d’une tasse de café jamais vide. 


Dans cet épisode, je te raconte comme j’apprécie la dissolution du temps dans l’effervescence de la création.

Quatre musiciens

Un ingénieur du son 

Et le temps, qui de ses somptueuses volutes, dirige les hommes tel un chef d’orchestre insondable.


Aller viens! Enfile ton peignoir, je t’emmène dans une vieille bâtisse pour enregistrer un disque en présence de quelques fantômes et autres auras inspirantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet, et bienvenue sur Vie, ma vie d'artiste ratée le podcast qui te dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je n'ai qu'une seule question, qu'une seule obsession, c'est celle du rapport au temps. Comment ralentir le temps ? Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans, et je propose également des séances d'accompagnement pour t'aider. De l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. On vit dans un monde de dingue. On est toujours speed up. Toujours. Et chaque jour va me rappeler à quel point je suis limité dans le temps. À quel point je suis mortel. Chaque jour, je me rapproche petit à petit de mon trépas. Et pour moi, ça a quelque chose de presque effrayant. Moi, je suis équipé de ce qu'on appelle le driver dépêche-toi. Un driver, c'est des coachs américains qui ont codifié ça. Un driver, c'est une espèce de petite phrase insidieuse que tu as introjectée comme ça dans ton enfance. C'est souvent via l'éducation, l'école, la société, les parents, blabla. Et chez moi, il y a vraiment ce driver dépêche-toi. Il faut que les choses aillent vite. Les choses ne vont jamais assez vite pour moi. il faut que j'apprenne vite. Bref, je suis speed. Et quand tu vis dans ce monde qui est déjà très speed, ça fait un peu une double injonction à se dépêcher. Et donc, fort de ce driver, dépêche-toi, je n'ai eu que de cesse de me dire, mais comment ralentir ? J'ai besoin de ralentir, en fait. Je vais trop vite, je me consume, je me brûle. Alors, comment ralentir le temps ? C'est un super pouvoir incroyable. Et alors, je vais tout de suite répondre à cette question. Comment on peut ralentir le temps ? En faisant de l'art, en créant bien sûr. Et il y a une façon de créer que j'adore. C'est celle où tu as déjà bien avancé et tu vas en studio. Et j'ai envie de parler de cette anecdote assez particulière qui s'est étalée sur peut-être une bonne dizaine de jours, une expérience de studio. où vraiment j'ai eu une espèce d'impression cotonneuse comme si le temps disparaissait. La notion même de temps disparaissait, c'est-à-dire il n'y avait plus l'impression du temps trop court ou du temps trop long, il n'y avait plus cette notion d'ennui ou cette notion d'être toujours dans une excitation permanente. C'était comme si le temps s'était éteint. Waouh. Alors on arrive dans le studio, c'est une vieille bâtisse, très très vieille bâtisse, on dirait un vieux manoir. Un vieux manoir mais qui a été préservé, comme si chaque personne qui était passée dans ce manoir avait laissé un petit quelque chose. On pourrait dire un manoir hanté. Le soir même, on entend que cette maison est vivante, qu'elle vibre. Son plancher, ses vieux volets, les arbres autour de la demeure, peut-être même les oiseaux dans les arbres. Je me rappelle, chaque matin, je me suis réveillé par ces oiseaux. Presque quelque chose d'angoissant à la Hitchcock, ils étaient tellement nombreux et envahissants. Mais il y avait quelque chose de l'ordre du cocon dans cette espèce d'angoisse matinale de l'oiseau. Et dans cette vieille maison, dans cette vieille bâtisse au sous-sol, il y avait un... Une énorme table de mixage. Alors c'est pas la peine de me demander la référence. Je dirais une neve. Voilà. Si techniquement ça existe pas les neves, m'en veuillez pas, je suis vraiment, vraiment une énorme quiche en termes de termes techniques. Mais bref, c'est une... vieilles consoles de ces années, je dis au hasard, 70. C'est immense, c'est gigantesque. Je crois qu'il y a assez peu de studios qui en sont équipés, que c'est assez gourmand en place, en énergie, en tout ça, en entretien surtout. Et puis à côté de ça, il y a plein de vieilles machines, des vieux Roland, des trucs à bande. Rien qu'en rentrant dans ce sous-sol, on est imprégné d'une espèce d'ambiance d'un autre temps, autre chose, autre chose que le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on roule avec des voitures, on est pressé, on va faire des courses, on a des impératifs. Là, on roule sur des vieilles bandes magnétiques qui de temps en temps chaotent. On fait des va-et-vient d'une salle à l'autre pour un coup enregistrer une batterie, faire quelques traits de contrebasse. Ici, brancher un ampli de guitare pour essayer quelque chose. Pourquoi pas essayer là un petit Wurlitzer. Bref, il y a cette espèce de nuée cotonneuse. Et alors ça, c'est un peu l'ambiance de la cave. Alors, ce n'est pas vraiment une cave, mais en tout cas, c'est en sous-sol. Il n'y a pas de fenêtre, mais c'est un grand studio. Il y a plusieurs pièces. Il y a une toute petite pièce complètement étouffée dans laquelle on a mis la batterie pour avoir un son très particulier. Il y a une autre salle un peu plus grande qui a un son intéressant pour la reverb dans lequel on a placé un gros ampli de guitare. Et puis il y a une autre salle où on a enfermé un ampli basse pour voir comment ça sonne. Et puis la contrebasse, on l'essayera là, puis ailleurs. En fait, chaque salle a sa personnalité. Selon la moquette, selon la tapisserie, selon la hauteur de plafond. Et puis après... Au rez-de-chaussée, alors il y a la cuisine, et ça c'est le luxe absolu, moi j'ai pas ça dans mon quotidien, il y a quelqu'un qui cuisine pour nous. Donc ça veut dire que même dans notre organisation du temps, on n'a même pas à se soucier de faire les courses et faire à manger. On est complètement coupé du monde. Et donc on monte, au rez-de-chaussée, il y a déjà les odeurs de la cuisine. On entend un peu tous ces bruits de la cuisine, et vu qu'on est dans un studio, c'est comme si chaque bruit était déjà une partie de la pièce qu'on était en train d'écrire. Il n'y a aucun son neutre en fait. Et on rentre dans le salon, et alors le salon c'est une grande salle de prise. Magnifique, un grand salon, très beau. On le voit immense quand il est vide comme ça, et puis petit à petit on va mettre un ampli là, brancher une batterie, mettre des micros sur la batterie, mettre un ampli basse, puis un autre ampli guitare, dresser un micro pour le chanteur, ramener des casques pour qu'on puisse s'entendre les uns les autres, et d'un coup la salle est emplie. Et là on commence à jouer dans cette salle et c'est comme si... C'est comme si on avait toujours habité dans ce salon. On est bien. On est juste bien, il y a de la magie. Et je me rappellerais d'un moment de prise particulier où t'as vraiment l'impression que... que le temps était un concept du passé qu'on l'appelait là. Il était très tard dans la nuit, et l'ingésoin avec lequel on travaillait avait lui aussi un super pouvoir, c'est que dès que la nuit tombait, après avoir écrasé sa vingtième cigarette roulée, ses yeux disparaissaient, et il rentrait dans une espèce de... de ce qu'on pourrait appeler de trans d'ingénieur du son. Voilà, une espèce de disponibilité absolue à tout ce qui est de l'ordre du sonore et de la captation de ce sonore. Et donc il est tard le soir, on a envie de se coucher, il nous dit Eh les gars, ça vous dit pas, on enregistre un morceau. On va enregistrer un morceau live. Donc ça veut dire on joue tous ensemble, tous dans la même pièce. Ok, vas-y mon gars. Et là, on y va. Alors, je ne sais pas, un peu imprégné de ce décor suranné. On décide d'accompagner ça d'un peu de whisky. Non, c'était du rhum, je ne sais plus. Bref, on avait des petits verres d'alcool jaune qui allaient très, très bien avec ce décor, avec cette ambiance. Et puis, on commence à jouer. Et c'est comme si le temps était un peu le... Ouais, le...... le sixième homme de cet enregistrement. Il est venu se greffer sur la bande comme ça. Tiens, c'est moi, le temps. Je ne suis plus occupé à passer, parce que là, dans ce studio, je peux faire autre chose. Alors, je vais me mettre avec vous. Je vais me glisser dans cette archette contrebasse. Je vais me glisser dans cette rime du chanteur. Je vais me glisser sur ce coup de grosse caisse. Vraiment, c'est un souvenir. J'essaye dans... d'en parler de manière symbolique avec les mots, mais vraiment comme si tout était là dans l'instant. Et c'est marrant parce que parfois, quand je lis des livres de grands yogis, de grands mystiques, ils décrivent un peu ce genre d'événement, et moi je trouve que ça c'est assez génial en tant qu'artiste de se dire qu'on est appelé à le vivre, mais par un autre mécanisme que l'assaise ou quoi que ce soit. Et je pense que je pourrais encore parler des heures de cette ambiance du studio. Je pourrais parler aussi du patron du studio qui était un être tellement lunaire. Il était tellement lunaire qu'on avait l'impression qu'il avait lui-même mangé un morceau de lune. Et en fait, on ne savait pas s'il habitait là ou pas. Il passait de temps en temps comme un fantôme. Il y a même un moment où je me suis dit, mais est-ce que c'est vraiment un être humain ? est-ce que c'est un trépassé d'un temps ancien fan de musique qui passe de temps en temps et je me rappelle de lui un soir il était trois heures trois heures du matin et c'était un vieil homme enfin si c'était un humain c'était un vieil homme un homme assez âgé Et il descend dans la cave où nous on écoutait les bandes sur la neve. Et il arrive en peignoir comme ça. Et c'est comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Il est venu, il a écouté avec nous. Il a donné son avis. Il a partagé avec nous. Et puis, cinq minutes plus tard, il est reparti, il a disparu. Et toute cette semaine, elle était dans cette espèce de rythme, de scansion du non-temps, de présence au temps. Alors voilà, je crois que j'arrive à la fin de cet épisode. C'était... Un témoignage sur notre rapport au temps. Je pense que c'est quelque chose auquel on peut toujours se relier, nous, en tant qu'artistes. C'est cette capacité à ralentir le temps quand on est dans la création, quand on est dans l'effervescence de ces instants. C'est aussi pour moi qui m'intéresse beaucoup à la méditation, aux mouvements, de se dire qu'en fait il y a cette espèce d'espace un peu vide où le temps se dilate et c'est exactement ça. cette notion de vide, comme si le fait de faire de la place pour ne plus avoir d'activité extérieure faisait qu'on absorbait absolument tout du moment. Et je trouve que ce disque, ce qu'on a fait ensemble, en tout cas sur cette semaine, sur ces dix jours passés là-bas, est imprégné de cette énergie. Je pense que ce n'est pas vraiment de message ou quoi que ce soit de plus à dire, si ce n'est que moi j'aime me relier à cette joie de la création et ça me rappelle aussi pourquoi j'aime ce métier. C'est qu'on vit une espèce de trance assez profonde. où on est assez unifié avec ce qu'on est. Et j'adore ça, moi qui suis quelqu'un de très speed, de me retrouver avec cette dissolution du temps. Dans ces moments-là, dans ces moments un peu qui sont des... des enclaves par rapport au temps courant, au temps normal, je me rappelle à quel point avoir un driver, avoir une éducation, avoir des injonctions, en l'occurrence là je parle du driver dépêche-toi, ce n'est pas une fatalité, on n'est pas rendu à être que le produit de son éducation et que le produit de ses mécanismes. On peut aussi les regarder et faire autrement. Et puis pour aller un peu plus loin, pour moi il y a une vraie réflexion sur l'impatience. J'ai l'impression que chez moi c'est quelque chose de très croissant. chronique, l'impatience, dans plein d'activités. Elle m'empêche, cette impatience, d'être pleinement présent, d'être pleinement là. L'impatience m'empêche de savourer un plat, l'impatience m'empêche d'écouter de la musique, l'impatience m'empêche de passer du bon temps avec des gens. Et ce que je retire de ces moments suspendus, c'est de se dire, en fait... Tout est déjà là, je peux vraiment détendre quelque chose en moi, et il suffit d'être absolument présent et conscient de ce qui se passe. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça t'a parlé, je suis ravi. Partage sur les réseaux, mets plein d'étoiles sur les différentes plateformes, ça aide grandement au référencement de cette aventure. On se voit bientôt pour un prochain épisode. D'ici là... Porte-toi bien, sois-toi, mange 5 fruits et 1 ligne par jour et à très vite.

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Je cours, je m’essouffle, une brise passe et j’ai oublié de vivre.

Tic TSalut Internet,


Comment ralentir le temps?!



On court souvent après, on a l’impression de le perdre et quand on pense le saisir, il s’est déjà échappé (merci père Fouras).


Le temps est une obsession chez moi. Tel le lapin d’Alice, je cours, la montre rivée au cœur.

Tic Tacac

Je prise l’instant présent mais je passe mon temps à fuir dans l’instant d’après 


Tiens voilà ce que j’en fais de tes conseils Eckhart Tolle ;)


Peut-être que l’enregistrement en studio est une des meilleures réponses à la question du temps.

Le temps, ici, se couche sur le coton rugueux des bandes magnétiques, les nuits s’étirent dans l’indigo pourtour d’une tasse de café jamais vide. 


Dans cet épisode, je te raconte comme j’apprécie la dissolution du temps dans l’effervescence de la création.

Quatre musiciens

Un ingénieur du son 

Et le temps, qui de ses somptueuses volutes, dirige les hommes tel un chef d’orchestre insondable.


Aller viens! Enfile ton peignoir, je t’emmène dans une vieille bâtisse pour enregistrer un disque en présence de quelques fantômes et autres auras inspirantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet, et bienvenue sur Vie, ma vie d'artiste ratée le podcast qui te dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je n'ai qu'une seule question, qu'une seule obsession, c'est celle du rapport au temps. Comment ralentir le temps ? Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans, et je propose également des séances d'accompagnement pour t'aider. De l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. On vit dans un monde de dingue. On est toujours speed up. Toujours. Et chaque jour va me rappeler à quel point je suis limité dans le temps. À quel point je suis mortel. Chaque jour, je me rapproche petit à petit de mon trépas. Et pour moi, ça a quelque chose de presque effrayant. Moi, je suis équipé de ce qu'on appelle le driver dépêche-toi. Un driver, c'est des coachs américains qui ont codifié ça. Un driver, c'est une espèce de petite phrase insidieuse que tu as introjectée comme ça dans ton enfance. C'est souvent via l'éducation, l'école, la société, les parents, blabla. Et chez moi, il y a vraiment ce driver dépêche-toi. Il faut que les choses aillent vite. Les choses ne vont jamais assez vite pour moi. il faut que j'apprenne vite. Bref, je suis speed. Et quand tu vis dans ce monde qui est déjà très speed, ça fait un peu une double injonction à se dépêcher. Et donc, fort de ce driver, dépêche-toi, je n'ai eu que de cesse de me dire, mais comment ralentir ? J'ai besoin de ralentir, en fait. Je vais trop vite, je me consume, je me brûle. Alors, comment ralentir le temps ? C'est un super pouvoir incroyable. Et alors, je vais tout de suite répondre à cette question. Comment on peut ralentir le temps ? En faisant de l'art, en créant bien sûr. Et il y a une façon de créer que j'adore. C'est celle où tu as déjà bien avancé et tu vas en studio. Et j'ai envie de parler de cette anecdote assez particulière qui s'est étalée sur peut-être une bonne dizaine de jours, une expérience de studio. où vraiment j'ai eu une espèce d'impression cotonneuse comme si le temps disparaissait. La notion même de temps disparaissait, c'est-à-dire il n'y avait plus l'impression du temps trop court ou du temps trop long, il n'y avait plus cette notion d'ennui ou cette notion d'être toujours dans une excitation permanente. C'était comme si le temps s'était éteint. Waouh. Alors on arrive dans le studio, c'est une vieille bâtisse, très très vieille bâtisse, on dirait un vieux manoir. Un vieux manoir mais qui a été préservé, comme si chaque personne qui était passée dans ce manoir avait laissé un petit quelque chose. On pourrait dire un manoir hanté. Le soir même, on entend que cette maison est vivante, qu'elle vibre. Son plancher, ses vieux volets, les arbres autour de la demeure, peut-être même les oiseaux dans les arbres. Je me rappelle, chaque matin, je me suis réveillé par ces oiseaux. Presque quelque chose d'angoissant à la Hitchcock, ils étaient tellement nombreux et envahissants. Mais il y avait quelque chose de l'ordre du cocon dans cette espèce d'angoisse matinale de l'oiseau. Et dans cette vieille maison, dans cette vieille bâtisse au sous-sol, il y avait un... Une énorme table de mixage. Alors c'est pas la peine de me demander la référence. Je dirais une neve. Voilà. Si techniquement ça existe pas les neves, m'en veuillez pas, je suis vraiment, vraiment une énorme quiche en termes de termes techniques. Mais bref, c'est une... vieilles consoles de ces années, je dis au hasard, 70. C'est immense, c'est gigantesque. Je crois qu'il y a assez peu de studios qui en sont équipés, que c'est assez gourmand en place, en énergie, en tout ça, en entretien surtout. Et puis à côté de ça, il y a plein de vieilles machines, des vieux Roland, des trucs à bande. Rien qu'en rentrant dans ce sous-sol, on est imprégné d'une espèce d'ambiance d'un autre temps, autre chose, autre chose que le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on roule avec des voitures, on est pressé, on va faire des courses, on a des impératifs. Là, on roule sur des vieilles bandes magnétiques qui de temps en temps chaotent. On fait des va-et-vient d'une salle à l'autre pour un coup enregistrer une batterie, faire quelques traits de contrebasse. Ici, brancher un ampli de guitare pour essayer quelque chose. Pourquoi pas essayer là un petit Wurlitzer. Bref, il y a cette espèce de nuée cotonneuse. Et alors ça, c'est un peu l'ambiance de la cave. Alors, ce n'est pas vraiment une cave, mais en tout cas, c'est en sous-sol. Il n'y a pas de fenêtre, mais c'est un grand studio. Il y a plusieurs pièces. Il y a une toute petite pièce complètement étouffée dans laquelle on a mis la batterie pour avoir un son très particulier. Il y a une autre salle un peu plus grande qui a un son intéressant pour la reverb dans lequel on a placé un gros ampli de guitare. Et puis il y a une autre salle où on a enfermé un ampli basse pour voir comment ça sonne. Et puis la contrebasse, on l'essayera là, puis ailleurs. En fait, chaque salle a sa personnalité. Selon la moquette, selon la tapisserie, selon la hauteur de plafond. Et puis après... Au rez-de-chaussée, alors il y a la cuisine, et ça c'est le luxe absolu, moi j'ai pas ça dans mon quotidien, il y a quelqu'un qui cuisine pour nous. Donc ça veut dire que même dans notre organisation du temps, on n'a même pas à se soucier de faire les courses et faire à manger. On est complètement coupé du monde. Et donc on monte, au rez-de-chaussée, il y a déjà les odeurs de la cuisine. On entend un peu tous ces bruits de la cuisine, et vu qu'on est dans un studio, c'est comme si chaque bruit était déjà une partie de la pièce qu'on était en train d'écrire. Il n'y a aucun son neutre en fait. Et on rentre dans le salon, et alors le salon c'est une grande salle de prise. Magnifique, un grand salon, très beau. On le voit immense quand il est vide comme ça, et puis petit à petit on va mettre un ampli là, brancher une batterie, mettre des micros sur la batterie, mettre un ampli basse, puis un autre ampli guitare, dresser un micro pour le chanteur, ramener des casques pour qu'on puisse s'entendre les uns les autres, et d'un coup la salle est emplie. Et là on commence à jouer dans cette salle et c'est comme si... C'est comme si on avait toujours habité dans ce salon. On est bien. On est juste bien, il y a de la magie. Et je me rappellerais d'un moment de prise particulier où t'as vraiment l'impression que... que le temps était un concept du passé qu'on l'appelait là. Il était très tard dans la nuit, et l'ingésoin avec lequel on travaillait avait lui aussi un super pouvoir, c'est que dès que la nuit tombait, après avoir écrasé sa vingtième cigarette roulée, ses yeux disparaissaient, et il rentrait dans une espèce de... de ce qu'on pourrait appeler de trans d'ingénieur du son. Voilà, une espèce de disponibilité absolue à tout ce qui est de l'ordre du sonore et de la captation de ce sonore. Et donc il est tard le soir, on a envie de se coucher, il nous dit Eh les gars, ça vous dit pas, on enregistre un morceau. On va enregistrer un morceau live. Donc ça veut dire on joue tous ensemble, tous dans la même pièce. Ok, vas-y mon gars. Et là, on y va. Alors, je ne sais pas, un peu imprégné de ce décor suranné. On décide d'accompagner ça d'un peu de whisky. Non, c'était du rhum, je ne sais plus. Bref, on avait des petits verres d'alcool jaune qui allaient très, très bien avec ce décor, avec cette ambiance. Et puis, on commence à jouer. Et c'est comme si le temps était un peu le... Ouais, le...... le sixième homme de cet enregistrement. Il est venu se greffer sur la bande comme ça. Tiens, c'est moi, le temps. Je ne suis plus occupé à passer, parce que là, dans ce studio, je peux faire autre chose. Alors, je vais me mettre avec vous. Je vais me glisser dans cette archette contrebasse. Je vais me glisser dans cette rime du chanteur. Je vais me glisser sur ce coup de grosse caisse. Vraiment, c'est un souvenir. J'essaye dans... d'en parler de manière symbolique avec les mots, mais vraiment comme si tout était là dans l'instant. Et c'est marrant parce que parfois, quand je lis des livres de grands yogis, de grands mystiques, ils décrivent un peu ce genre d'événement, et moi je trouve que ça c'est assez génial en tant qu'artiste de se dire qu'on est appelé à le vivre, mais par un autre mécanisme que l'assaise ou quoi que ce soit. Et je pense que je pourrais encore parler des heures de cette ambiance du studio. Je pourrais parler aussi du patron du studio qui était un être tellement lunaire. Il était tellement lunaire qu'on avait l'impression qu'il avait lui-même mangé un morceau de lune. Et en fait, on ne savait pas s'il habitait là ou pas. Il passait de temps en temps comme un fantôme. Il y a même un moment où je me suis dit, mais est-ce que c'est vraiment un être humain ? est-ce que c'est un trépassé d'un temps ancien fan de musique qui passe de temps en temps et je me rappelle de lui un soir il était trois heures trois heures du matin et c'était un vieil homme enfin si c'était un humain c'était un vieil homme un homme assez âgé Et il descend dans la cave où nous on écoutait les bandes sur la neve. Et il arrive en peignoir comme ça. Et c'est comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Il est venu, il a écouté avec nous. Il a donné son avis. Il a partagé avec nous. Et puis, cinq minutes plus tard, il est reparti, il a disparu. Et toute cette semaine, elle était dans cette espèce de rythme, de scansion du non-temps, de présence au temps. Alors voilà, je crois que j'arrive à la fin de cet épisode. C'était... Un témoignage sur notre rapport au temps. Je pense que c'est quelque chose auquel on peut toujours se relier, nous, en tant qu'artistes. C'est cette capacité à ralentir le temps quand on est dans la création, quand on est dans l'effervescence de ces instants. C'est aussi pour moi qui m'intéresse beaucoup à la méditation, aux mouvements, de se dire qu'en fait il y a cette espèce d'espace un peu vide où le temps se dilate et c'est exactement ça. cette notion de vide, comme si le fait de faire de la place pour ne plus avoir d'activité extérieure faisait qu'on absorbait absolument tout du moment. Et je trouve que ce disque, ce qu'on a fait ensemble, en tout cas sur cette semaine, sur ces dix jours passés là-bas, est imprégné de cette énergie. Je pense que ce n'est pas vraiment de message ou quoi que ce soit de plus à dire, si ce n'est que moi j'aime me relier à cette joie de la création et ça me rappelle aussi pourquoi j'aime ce métier. C'est qu'on vit une espèce de trance assez profonde. où on est assez unifié avec ce qu'on est. Et j'adore ça, moi qui suis quelqu'un de très speed, de me retrouver avec cette dissolution du temps. Dans ces moments-là, dans ces moments un peu qui sont des... des enclaves par rapport au temps courant, au temps normal, je me rappelle à quel point avoir un driver, avoir une éducation, avoir des injonctions, en l'occurrence là je parle du driver dépêche-toi, ce n'est pas une fatalité, on n'est pas rendu à être que le produit de son éducation et que le produit de ses mécanismes. On peut aussi les regarder et faire autrement. Et puis pour aller un peu plus loin, pour moi il y a une vraie réflexion sur l'impatience. J'ai l'impression que chez moi c'est quelque chose de très croissant. chronique, l'impatience, dans plein d'activités. Elle m'empêche, cette impatience, d'être pleinement présent, d'être pleinement là. L'impatience m'empêche de savourer un plat, l'impatience m'empêche d'écouter de la musique, l'impatience m'empêche de passer du bon temps avec des gens. Et ce que je retire de ces moments suspendus, c'est de se dire, en fait... Tout est déjà là, je peux vraiment détendre quelque chose en moi, et il suffit d'être absolument présent et conscient de ce qui se passe. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça t'a parlé, je suis ravi. Partage sur les réseaux, mets plein d'étoiles sur les différentes plateformes, ça aide grandement au référencement de cette aventure. On se voit bientôt pour un prochain épisode. D'ici là... Porte-toi bien, sois-toi, mange 5 fruits et 1 ligne par jour et à très vite.

Description


Je cours, je m’essouffle, une brise passe et j’ai oublié de vivre.

Tic TSalut Internet,


Comment ralentir le temps?!



On court souvent après, on a l’impression de le perdre et quand on pense le saisir, il s’est déjà échappé (merci père Fouras).


Le temps est une obsession chez moi. Tel le lapin d’Alice, je cours, la montre rivée au cœur.

Tic Tacac

Je prise l’instant présent mais je passe mon temps à fuir dans l’instant d’après 


Tiens voilà ce que j’en fais de tes conseils Eckhart Tolle ;)


Peut-être que l’enregistrement en studio est une des meilleures réponses à la question du temps.

Le temps, ici, se couche sur le coton rugueux des bandes magnétiques, les nuits s’étirent dans l’indigo pourtour d’une tasse de café jamais vide. 


Dans cet épisode, je te raconte comme j’apprécie la dissolution du temps dans l’effervescence de la création.

Quatre musiciens

Un ingénieur du son 

Et le temps, qui de ses somptueuses volutes, dirige les hommes tel un chef d’orchestre insondable.


Aller viens! Enfile ton peignoir, je t’emmène dans une vieille bâtisse pour enregistrer un disque en présence de quelques fantômes et autres auras inspirantes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet, et bienvenue sur Vie, ma vie d'artiste ratée le podcast qui te dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je n'ai qu'une seule question, qu'une seule obsession, c'est celle du rapport au temps. Comment ralentir le temps ? Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans, et je propose également des séances d'accompagnement pour t'aider. De l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. On vit dans un monde de dingue. On est toujours speed up. Toujours. Et chaque jour va me rappeler à quel point je suis limité dans le temps. À quel point je suis mortel. Chaque jour, je me rapproche petit à petit de mon trépas. Et pour moi, ça a quelque chose de presque effrayant. Moi, je suis équipé de ce qu'on appelle le driver dépêche-toi. Un driver, c'est des coachs américains qui ont codifié ça. Un driver, c'est une espèce de petite phrase insidieuse que tu as introjectée comme ça dans ton enfance. C'est souvent via l'éducation, l'école, la société, les parents, blabla. Et chez moi, il y a vraiment ce driver dépêche-toi. Il faut que les choses aillent vite. Les choses ne vont jamais assez vite pour moi. il faut que j'apprenne vite. Bref, je suis speed. Et quand tu vis dans ce monde qui est déjà très speed, ça fait un peu une double injonction à se dépêcher. Et donc, fort de ce driver, dépêche-toi, je n'ai eu que de cesse de me dire, mais comment ralentir ? J'ai besoin de ralentir, en fait. Je vais trop vite, je me consume, je me brûle. Alors, comment ralentir le temps ? C'est un super pouvoir incroyable. Et alors, je vais tout de suite répondre à cette question. Comment on peut ralentir le temps ? En faisant de l'art, en créant bien sûr. Et il y a une façon de créer que j'adore. C'est celle où tu as déjà bien avancé et tu vas en studio. Et j'ai envie de parler de cette anecdote assez particulière qui s'est étalée sur peut-être une bonne dizaine de jours, une expérience de studio. où vraiment j'ai eu une espèce d'impression cotonneuse comme si le temps disparaissait. La notion même de temps disparaissait, c'est-à-dire il n'y avait plus l'impression du temps trop court ou du temps trop long, il n'y avait plus cette notion d'ennui ou cette notion d'être toujours dans une excitation permanente. C'était comme si le temps s'était éteint. Waouh. Alors on arrive dans le studio, c'est une vieille bâtisse, très très vieille bâtisse, on dirait un vieux manoir. Un vieux manoir mais qui a été préservé, comme si chaque personne qui était passée dans ce manoir avait laissé un petit quelque chose. On pourrait dire un manoir hanté. Le soir même, on entend que cette maison est vivante, qu'elle vibre. Son plancher, ses vieux volets, les arbres autour de la demeure, peut-être même les oiseaux dans les arbres. Je me rappelle, chaque matin, je me suis réveillé par ces oiseaux. Presque quelque chose d'angoissant à la Hitchcock, ils étaient tellement nombreux et envahissants. Mais il y avait quelque chose de l'ordre du cocon dans cette espèce d'angoisse matinale de l'oiseau. Et dans cette vieille maison, dans cette vieille bâtisse au sous-sol, il y avait un... Une énorme table de mixage. Alors c'est pas la peine de me demander la référence. Je dirais une neve. Voilà. Si techniquement ça existe pas les neves, m'en veuillez pas, je suis vraiment, vraiment une énorme quiche en termes de termes techniques. Mais bref, c'est une... vieilles consoles de ces années, je dis au hasard, 70. C'est immense, c'est gigantesque. Je crois qu'il y a assez peu de studios qui en sont équipés, que c'est assez gourmand en place, en énergie, en tout ça, en entretien surtout. Et puis à côté de ça, il y a plein de vieilles machines, des vieux Roland, des trucs à bande. Rien qu'en rentrant dans ce sous-sol, on est imprégné d'une espèce d'ambiance d'un autre temps, autre chose, autre chose que le monde extérieur. Dans le monde extérieur, on roule avec des voitures, on est pressé, on va faire des courses, on a des impératifs. Là, on roule sur des vieilles bandes magnétiques qui de temps en temps chaotent. On fait des va-et-vient d'une salle à l'autre pour un coup enregistrer une batterie, faire quelques traits de contrebasse. Ici, brancher un ampli de guitare pour essayer quelque chose. Pourquoi pas essayer là un petit Wurlitzer. Bref, il y a cette espèce de nuée cotonneuse. Et alors ça, c'est un peu l'ambiance de la cave. Alors, ce n'est pas vraiment une cave, mais en tout cas, c'est en sous-sol. Il n'y a pas de fenêtre, mais c'est un grand studio. Il y a plusieurs pièces. Il y a une toute petite pièce complètement étouffée dans laquelle on a mis la batterie pour avoir un son très particulier. Il y a une autre salle un peu plus grande qui a un son intéressant pour la reverb dans lequel on a placé un gros ampli de guitare. Et puis il y a une autre salle où on a enfermé un ampli basse pour voir comment ça sonne. Et puis la contrebasse, on l'essayera là, puis ailleurs. En fait, chaque salle a sa personnalité. Selon la moquette, selon la tapisserie, selon la hauteur de plafond. Et puis après... Au rez-de-chaussée, alors il y a la cuisine, et ça c'est le luxe absolu, moi j'ai pas ça dans mon quotidien, il y a quelqu'un qui cuisine pour nous. Donc ça veut dire que même dans notre organisation du temps, on n'a même pas à se soucier de faire les courses et faire à manger. On est complètement coupé du monde. Et donc on monte, au rez-de-chaussée, il y a déjà les odeurs de la cuisine. On entend un peu tous ces bruits de la cuisine, et vu qu'on est dans un studio, c'est comme si chaque bruit était déjà une partie de la pièce qu'on était en train d'écrire. Il n'y a aucun son neutre en fait. Et on rentre dans le salon, et alors le salon c'est une grande salle de prise. Magnifique, un grand salon, très beau. On le voit immense quand il est vide comme ça, et puis petit à petit on va mettre un ampli là, brancher une batterie, mettre des micros sur la batterie, mettre un ampli basse, puis un autre ampli guitare, dresser un micro pour le chanteur, ramener des casques pour qu'on puisse s'entendre les uns les autres, et d'un coup la salle est emplie. Et là on commence à jouer dans cette salle et c'est comme si... C'est comme si on avait toujours habité dans ce salon. On est bien. On est juste bien, il y a de la magie. Et je me rappellerais d'un moment de prise particulier où t'as vraiment l'impression que... que le temps était un concept du passé qu'on l'appelait là. Il était très tard dans la nuit, et l'ingésoin avec lequel on travaillait avait lui aussi un super pouvoir, c'est que dès que la nuit tombait, après avoir écrasé sa vingtième cigarette roulée, ses yeux disparaissaient, et il rentrait dans une espèce de... de ce qu'on pourrait appeler de trans d'ingénieur du son. Voilà, une espèce de disponibilité absolue à tout ce qui est de l'ordre du sonore et de la captation de ce sonore. Et donc il est tard le soir, on a envie de se coucher, il nous dit Eh les gars, ça vous dit pas, on enregistre un morceau. On va enregistrer un morceau live. Donc ça veut dire on joue tous ensemble, tous dans la même pièce. Ok, vas-y mon gars. Et là, on y va. Alors, je ne sais pas, un peu imprégné de ce décor suranné. On décide d'accompagner ça d'un peu de whisky. Non, c'était du rhum, je ne sais plus. Bref, on avait des petits verres d'alcool jaune qui allaient très, très bien avec ce décor, avec cette ambiance. Et puis, on commence à jouer. Et c'est comme si le temps était un peu le... Ouais, le...... le sixième homme de cet enregistrement. Il est venu se greffer sur la bande comme ça. Tiens, c'est moi, le temps. Je ne suis plus occupé à passer, parce que là, dans ce studio, je peux faire autre chose. Alors, je vais me mettre avec vous. Je vais me glisser dans cette archette contrebasse. Je vais me glisser dans cette rime du chanteur. Je vais me glisser sur ce coup de grosse caisse. Vraiment, c'est un souvenir. J'essaye dans... d'en parler de manière symbolique avec les mots, mais vraiment comme si tout était là dans l'instant. Et c'est marrant parce que parfois, quand je lis des livres de grands yogis, de grands mystiques, ils décrivent un peu ce genre d'événement, et moi je trouve que ça c'est assez génial en tant qu'artiste de se dire qu'on est appelé à le vivre, mais par un autre mécanisme que l'assaise ou quoi que ce soit. Et je pense que je pourrais encore parler des heures de cette ambiance du studio. Je pourrais parler aussi du patron du studio qui était un être tellement lunaire. Il était tellement lunaire qu'on avait l'impression qu'il avait lui-même mangé un morceau de lune. Et en fait, on ne savait pas s'il habitait là ou pas. Il passait de temps en temps comme un fantôme. Il y a même un moment où je me suis dit, mais est-ce que c'est vraiment un être humain ? est-ce que c'est un trépassé d'un temps ancien fan de musique qui passe de temps en temps et je me rappelle de lui un soir il était trois heures trois heures du matin et c'était un vieil homme enfin si c'était un humain c'était un vieil homme un homme assez âgé Et il descend dans la cave où nous on écoutait les bandes sur la neve. Et il arrive en peignoir comme ça. Et c'est comme si ses pieds ne touchaient pas le sol. Il est venu, il a écouté avec nous. Il a donné son avis. Il a partagé avec nous. Et puis, cinq minutes plus tard, il est reparti, il a disparu. Et toute cette semaine, elle était dans cette espèce de rythme, de scansion du non-temps, de présence au temps. Alors voilà, je crois que j'arrive à la fin de cet épisode. C'était... Un témoignage sur notre rapport au temps. Je pense que c'est quelque chose auquel on peut toujours se relier, nous, en tant qu'artistes. C'est cette capacité à ralentir le temps quand on est dans la création, quand on est dans l'effervescence de ces instants. C'est aussi pour moi qui m'intéresse beaucoup à la méditation, aux mouvements, de se dire qu'en fait il y a cette espèce d'espace un peu vide où le temps se dilate et c'est exactement ça. cette notion de vide, comme si le fait de faire de la place pour ne plus avoir d'activité extérieure faisait qu'on absorbait absolument tout du moment. Et je trouve que ce disque, ce qu'on a fait ensemble, en tout cas sur cette semaine, sur ces dix jours passés là-bas, est imprégné de cette énergie. Je pense que ce n'est pas vraiment de message ou quoi que ce soit de plus à dire, si ce n'est que moi j'aime me relier à cette joie de la création et ça me rappelle aussi pourquoi j'aime ce métier. C'est qu'on vit une espèce de trance assez profonde. où on est assez unifié avec ce qu'on est. Et j'adore ça, moi qui suis quelqu'un de très speed, de me retrouver avec cette dissolution du temps. Dans ces moments-là, dans ces moments un peu qui sont des... des enclaves par rapport au temps courant, au temps normal, je me rappelle à quel point avoir un driver, avoir une éducation, avoir des injonctions, en l'occurrence là je parle du driver dépêche-toi, ce n'est pas une fatalité, on n'est pas rendu à être que le produit de son éducation et que le produit de ses mécanismes. On peut aussi les regarder et faire autrement. Et puis pour aller un peu plus loin, pour moi il y a une vraie réflexion sur l'impatience. J'ai l'impression que chez moi c'est quelque chose de très croissant. chronique, l'impatience, dans plein d'activités. Elle m'empêche, cette impatience, d'être pleinement présent, d'être pleinement là. L'impatience m'empêche de savourer un plat, l'impatience m'empêche d'écouter de la musique, l'impatience m'empêche de passer du bon temps avec des gens. Et ce que je retire de ces moments suspendus, c'est de se dire, en fait... Tout est déjà là, je peux vraiment détendre quelque chose en moi, et il suffit d'être absolument présent et conscient de ce qui se passe. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça t'a parlé, je suis ravi. Partage sur les réseaux, mets plein d'étoiles sur les différentes plateformes, ça aide grandement au référencement de cette aventure. On se voit bientôt pour un prochain épisode. D'ici là... Porte-toi bien, sois-toi, mange 5 fruits et 1 ligne par jour et à très vite.

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