- Nathalie
Bienvenue dans ce nouvel épisode de Vivre le diabète, le podcast qui explore toutes les facettes de la vie avec le diabète. Je suis Nathalie, diabétique de type 1, et aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Coralie Lefebvre, cofondatrice de Diappymed, une entreprise innovante spécialisée dans le développement d'applications mobiles dédiées à la gestion personnalisée du diabète. Avec une mission claire, rendre la gestion du diabète plus simple, plus accessible et plus efficace. Diappymed s'adresse à toutes celles et ceux qui recherchent des outils fiables pour atteindre un meilleur équilibre glycémique tout en gagnant en liberté au quotidien. Ensemble, nous allons découvrir l'histoire derrière Diappymed, comprendre comment l'idée de ces applications est née et explorer les valeurs qui animent cette entreprise et son équipe. Coralie partagera également sa vision de l'innovation dans le domaine de la santé et les projets à venir pour Diappymed. Que vous soyez patient diabétique, professionnel de santé ou simplement curieux de découvrir comment la technologie peut transformer la gestion du diabète, cet épisode est fait pour vous. Alors, installez-vous confortablement et plongeons ensemble dans cet échange inspirant avec Coralie.
- Dastri
Dans la vie, il y a des moments épiques et des objets qui piquent. Mais on pourra toujours compter sur les boîtes Dastri. La boîte jaune pour éliminer ceux qui piquent en sécurité. La boîte violette pour recycler ceux qui piquent quand c'est connecté. Dastri, des boîtes pour la vie.
- Nathalie
Bonjour Coralie !
- Coralie
Bonjour Nathalie.
- Nathalie
Coralie, veux-tu te présenter ?
- Coralie
Oui, tout d'abord je voulais te remercier de m'inviter sur ton podcast. Je m'appelle Coralie, j'ai 36 ans, je suis cofondatrice de l'entreprise qui s'appelle le Diappymed et je suis aussi maman d'un petit garçon qui a 4 ans et demi.
- Nathalie
Est-ce que tu pourrais nous dire la genèse de Diappymed ?
- Coralie
Oui, alors Diappymed, c'est une entreprise qui existe depuis janvier 2021. Donc là, on fête nos quatre ans d'existence. C'est une entreprise qui a démarré en se basant sur des travaux de recherche qui avaient été effectués au CHU de Montpellier par un de mes associés. Et donc, j'aime bien parler de la genèse en parlant plutôt au début du parcours de mon associé Omar Diouri, qui a fait sa thèse au CHU de Montpellier, qui avait développé un prototype de l'outil sur lequel on travaille. Et puis, il avait réalisé une étude clinique avec le professeur Renard. Voyant que les résultats étaient bons, il s'est dit, il faut que je crée une entreprise pour poursuivre l'aventure et de ce prototype, en faire vraiment un outil qu'on pourra mettre dans les mains des patients qui en ont besoin. Il a repris contact avec un de ses anciens camarades de promo d'école d'ingénieurs qui s'appelle Youssef Raqui, qui est devenu notre directeur technique et réglementaire, qui lui s'occupe toute la partie développement informatique et affaires réglementaires. Et puis, ils cherchaient tous les deux une troisième personne pour s'occuper de tous les aspects plutôt commerciaux, marketing, communication et finances. Et c'est dans ce cadre-là qu'on s'est rencontrés. On a été mis en relation par une personne de notre réseau professionnel et on était... pile entre deux confinements. Et moi, j'étais enceinte de huit mois la première fois qu'on s'est vues. Donc, je pense qu'on se rappellera toujours de cette rencontre.
- Nathalie
Donc, le petit à l'âge de la société.
- Coralie
C'est ça. Des fois, je dis que j'ai deux bébés du même âge, un petit garçon et Diappymed.
- Nathalie
C'est génial. Donc, vous vous êtes rencontrées. Et puis, comment s'est mis en place les rouages ? Comment vous avez fait ? Comment vous avez décidé de Diappymed et puis de tout, de cette petite mascotte. Enfin, moi, je veux tout savoir.
- Coralie
Tout d'abord, on était donc tous les trois avec des compétences très complémentaires. Donc ça, c'était un gros avantage. Il restait la question de, est-ce qu'on allait réussir à travailler ensemble, avoir la même vision du projet ? etc. Donc on a travaillé à peu près six mois je dirais un peu en mode garage. C'était pendant les confinements, donc chacun un peu chacun chez soi, puis on se retrouvait pour faire des points le week-end. On était vraiment au stade porteur de projet en fait à ce moment-là. Et puis au bout de ces six mois, voyant qu'on travaillait bien ensemble, qu'on avait été alignés sur la vision de ce projet-là, ce qu'on avait envie de faire, on a décidé de créer l'entreprise. Il y a eu un... La recherche du nom Diappymed, qui n'a pas été sans difficulté, parce qu'au début, on part de la feuille blanche, donc on se dit qu'il y a tout à construire. Il y avait un prototype, mais au-delà de cette technologie, de ce prototype, il y avait tout à construire. Et puis, on a pris les sujets les uns après les autres. Pour d'abord, créer la société, s'associer tous les trois, trouver un nom pour la société, trouver des fonds aussi pour commencer à avancer. Au début, avec notre travail à nous, et puis des consultants extérieurs, et puis avoir notre premier salarié, puis etc., etc.
- Nathalie
En fait, le prototype, c'était déjà un prototype sur le diabète. Ou c'était un prototype général ?
- Coralie
Le prototype, c'était déjà un prototype sur le diabète. C'était déjà un outil sous forme d'une application mobile qui avait pour objectif d'accompagner dans le dosage de l'insuline. Ça se basait sur le besoin de la difficulté de réaliser l'insulinothérapie fonctionnelle, sur la quantité d'informations qu'il faut pouvoir maîtriser pour pouvoir réaliser l'insulinothérapie fonctionnelle, être capable. D'une part, d'évaluer les glucides dans l'alimentation. D'autre part, de prendre en compte l'insuline à bord, la glycémie, l'activité physique. Donc, c'était vraiment... Omar était parti de ce besoin-là, du fait que l'insulinothérapie fonctionnelle était une pratique très efficace, mais très difficile à mettre en place et à poursuivre au quotidien. Et qu'avec un outil digital type application mobile, on pouvait faciliter ça et digitaliser ça, finalement. Donc... ça reprenait déjà exactement ce concept-là, mais c'était plus que un prototype avec une interface. Tu parlais de la petite mascotte, au début, l'interface, elle était bleue, foncée, pas du tout accueillante. Elle n'était pas du tout moins intuitive aussi. Et donc, on a voulu rendre les choses plus légères. Je ne sais pas si c'est le bon terme, mais du moins pas rajouter du sérieux et de la lourdeur. On a voulu... allier la qualité du médical, mais avec une expérience utilisateur qui se rapprocherait de ce qu'on connaît dans d'autres applications qu'on utilise au quotidien. Moi, je me déplace beaucoup pour le travail, je pense à Waze, par exemple, où les couleurs sont agréables, il y a la petite voiture en nuage. Et on se disait, voilà, il faut que le sérieux soit, mais c'est sérieux comme du médical. Mais agréable à utiliser comme une application qui n'est pas médicale. Et donc, notamment, nous est venue l'idée d'intégrer une petite mascotte en forme de poire. Et d'ailleurs, en ce moment, on lui cherche un prénom si tu as des idées. Mais voilà, c'est comme ça qu'on en est arrivés à intégrer notamment cette petite mascotte.
- Nathalie
Ah, c'est génial. Et c'est vrai, et Diappy, Diappy, c'est venu comment ? Diappy, alors Med, tu me diras si je me trompe, Med, ça doit être médical. Il ne faut pas être non plus sorti de... Et Diappy ? C'est sûr que le DIA, je comprends aussi, mais voilà, ça a dû bien être pour beaucoup de réunions.
- Coralie
Alors, tu vas rire parce qu'on réfléchissait beaucoup. On voulait qu'il y ait DIA pour la notion de diabète, on voulait qu'il y ait le MED. Il y avait déjà quand même pas mal de noms d'entreprises dans le domaine du diabète, donc on voulait aussi un peu se différencier. On avait envie de faire ressortir la notion d'application, donc app en anglais APP. Et on a vu aussi cette notion IA, intelligence artificielle. Et en fait, tous les trois, on moulinait ça un petit peu dans tous les sens dans notre tête. Et Diappymed s'est sorti dans mon cerveau une nuit à 5h du matin alors que j'étais en train de nourrir mon bébé. Donc, je me suis dit ou c'est une super idée ou c'est n'importe quoi, je suis épuisée et donc le lendemain, j'ai envoyé un message à Omar et Youssef en disant je vais penser à ça qu'en pensez-vous. Et ils m'ont dit c'est génial, on choisit ça. Donc c'est comme ça qui est apparu, le nom Diappy.
- Nathalie
Après votre mascotte, elle peut s'appeler Diappy.
- Coralie
Elle pourrait s'appeler Diappy, oui. Aujourd'hui, on demande un peu autour de nous, on a eu des pistes, on nous a proposé Hélène, William, avec les déclinaisons pour la part William, Will, Willy, etc. Donc pour l'instant, voilà les premiers retours qu'on a eus. Elle pourrait aussi s'appeler Diappy.
- Nathalie
Tu nous disais, donc ça fait partie des grands défis, je suppose, de... du lancement de l'entreprise. Et est-ce qu'il y en a eu d'autres, de défis ?
- Coralie
Des défis, il y en a plein quand on décide d'entreprendre. Je pense qu'un des plus gros défis qu'on a eu, c'est assez rapidement quand on a créé l'entreprise, on a mis le doigt pour le fait que l'outil qu'on voulait développer, comme il allait faire des recommandations de doses d'insuline, il était considéré comme un dispositif médical et que puisque ça serait un dispositif médical, on allait devoir passer tout à travers, tout un parcours d'affaires réglementaires pour le faire certifier. Et sans cette certification, on ne pouvait pas rentrer sur le marché, on ne pouvait pas mettre à disposition cet outil. Aujourd'hui, en Europe, et c'est tant mieux, on n'a pas le droit de proposer un outil qui recommande des doses insuline qui ne soit pas certifié dispositif médical. Donc très vite, on a pointé du doigt le fait qu'on allait devoir passer dans ce chemin réglementaire. qui est très chronophage, très lourd et qui est coûteux pour une entreprise, il faut aussi le dire. Et les exigences pour être certifié dispositif médical sont les mêmes qu'on soit une grande entreprise ou une jeune start-up. Donc, on est soumis aux mêmes exigences réglementaires que tous les grands fabricants de dispositifs médicaux, tous les fabricants de pompes à l'insuline, etc. Donc ça, ça a été un... Ça, c'est un défi. Et puis, ça a été un défi d'obtenir le marquage CE, cette certification. Puis, c'est un défi de chaque jour aussi de maintenir cette rigueur réglementaire dans l'entreprise. L'entreprise a aussi été certifiée ISO 13485. Ça, c'est de la qualité, une certification de qualité. Et c'est indispensable pour avoir un marquage CE. Donc ça, c'était vraiment un énorme défi. Et qui, de ce défi, découlait tous les autres. C'est-à-dire, puisque ça va être long, Il va falloir qu'on attende longtemps avant de pouvoir mettre notre produit à disposition des patients. Qu'est-ce qu'on fait pendant ce temps ? Comment on finance l'entreprise ? Comment on va chercher les compétences qui sont nécessaires pour pouvoir répondre à toutes ces exigences réglementaires ? Et donc, de ce gros défi, ont découlé des défis financiers, RH, de structuration, etc.etc.
- Nathalie
Alors, du coup, en quelle année ça a débuté ? Et en quelle année ça a commencé du coup ? Parce qu'en fait, il y a quand même un laps de temps assez important apparemment.
- Coralie
Oui, c'était des temps longs. Dès qu'on parle de dispositifs médicaux, on est sur des temps longs. Puisque on a créé l'entreprise en 2021, on s'est lancé dans ce parcours pour se mettre en conformité réglementaire et demander un marquage GE assez rapidement. On a obtenu le marquage GE, c'était fin 2023. Donc, il a quand même fallu plusieurs années. Et puis là, on a une deuxième version qui arrive, donc il va y avoir une mise à jour de ce marquage CE. Donc, on est sur des temps très longs dans le secteur des dispositifs médicaux. Et à la fois, c'est normal, puisque quand on met dans les mains des patients un dispositif qui les accompagne dans leur thérapie, il faut qu'on soit absolument sûr que cet outil est sécure et que tout est bien encadré dans l'utilisation de cet outil.
- Nathalie
Connaissiez-vous le diabète avant de créer Diappymed ? Et est-ce qu'il y a eu un événement déclencheur qui a amené à vouloir travailler dans ce domaine ?
- Coralie
Je suis fille de médecin. Donc déjà, le domaine médical, je baigne dedans depuis que je suis née. J'ai grandi dans la notion de prendre soin des autres. Et ça, c'est quelque chose qui est très important pour moi. Donc, je connaissais le diabète. Je connaissais les différences entre le diabète de type 1 et de type 2. Au collège, j'avais vu des personnes vivant avec un diabète de type 1. Je connaissais la situation de ces personnes-là et la maladie. En revanche... Ce que je ne savais pas, je pense que j'étais comme sont beaucoup, beaucoup de gens. Je pensais que, notamment avec la pompe à insuline et la boucle fermée, je pensais que la plupart des challenges de traitement avaient été adressés et qu'il y avait finalement toujours l'insuline à s'administrer plusieurs fois par jour, mais qu'il y avait beaucoup d'aides pour administrer l'insuline. Et puis quand j'ai rencontré Omar... Il m'a expliqué comment ça se passait dans la vraie vie pour les personnes concernées. Il m'a expliqué notamment que pour les personnes traitées par stylo-insuline, il fallait encore définir seule la dose d'insuline à s'administrer en fonction de ce qu'on mange, l'activité physique, l'insuline à bord. Tu parlais de déclencheur. Je me suis dit, moi, sur Netflix, j'ai un algorithme qui me dit quel film je vais aimer en fonction de ce que j'ai déjà regardé. Et il y a des gens, pour suivre leur thérapie, ils sont livrés à eux-mêmes et ils n'ont pas d'aide. Et je me suis dit, dans le monde dans lequel on vit, avec toutes les technologies dont on dispose, ce n'est pas possible en fait, ce n'est pas normal. Donc un petit sentiment un peu d'injustice et de révolte, de me dire que ce n'est pas possible. Il y a des temps de notre vie où on est... On est aidé par la technologie, même assisté des fois, et sur cet aspect-là qui est crucial, qui est vraiment une décision pluriquotidienne, qui peut être anxiogène pour certaines personnes, qui est importante parce que ça va les aider à maintenir l'équilibre du diabète, là, il n'y a pas d'aide. Donc ça, ça a été un gros déclic pour moi, et c'est ça qui m'a vraiment donné envie de m'investir et de plonger dans le projet pour pouvoir apporter une aide à ces personnes-là.
- Nathalie
Et Omar aussi, il connaissait, il avait des connaissances par rapport au diabète, il était concerné.
- Coralie
Il n'était pas concerné non plus, aucun d'entre nous trois n'est concerné à dit personnel. Et Omar... j'imagine, je ne peux pas parler en son nom, mais qu'il a découvert vraiment le diabète en profondeur quand il a commencé sa thèse au CHU de Montpellier. Et Youssef, un petit peu comme moi, il a découvert quand Omar nous a parlé du projet, lui aussi dans son entourage, il avait des personnes qu'il concernait, peut-être plus par le diabète de type 2, mais aucun de nous trois n'était concerné, mais aucun de nous trois n'était insensible à la cause. Et je dis ça, et en même temps, je pense que c'est toutes les personnes dans mon entourage à qui j'en ai parlé qui connaissait pas une fois que j'en ai parlé elle me dit mais c'est pas possible c'est pas possible comment on peut encore en être là en 2024 2025 donc je pense que c'est quelque chose qui n'est pas forcément su Il y a malheureusement beaucoup de gens qui pensent que le diabète, ce n'est plus un sujet, c'est très bien traité, etc. Mais je n'ai jamais croisé personne qui est restée insensible quand je lui ai expliqué comment vraiment ça se passait dans la vie pour les personnes qui prennent de l'insuline.
- Nathalie
Est-ce que Diappymed a des concurrents ? Est-ce qu'il y a d'autres, à ta connaissance, systèmes pour aider les diabétiques, comme vous le faites ?
- Coralie
Nous, on se concentre vraiment sur les personnes qui sont traitées par stylo d'insuline. Parce que dans les pompes à insuline, il y a des assistants bolus. Avec la boucle fermée, il y a tout l'algorithme qui permet de réajuster les doses. Alors que les dispositifs qui aident à évaluer la dose insuline pour le stylo, aujourd'hui, il n'y en avait pas. On est les premiers à se positionner avec cette notion de thérapie digitale. De ne pas être juste une application, mais un dispositif médical qui va accompagner dans la thérapie au quotidien, qui va être prescrite par le médecin, ça c'est très important aussi, et qui, on l'espère un jour, c'est un des projets sur lesquels on travaille dur en ce moment, que ce sera remboursé par l'assurance maladie, donc on sera les premiers.
- Nathalie
Tu vois, tu m'apprends quelque chose, je ne savais pas que c'était, que les médecins pouvaient les prescrire. Donc ils prescrivent, oui d'accord, le système.
- Coralie
Exactement.
- Nathalie
C'est super. Et si en plus, ça pourrait être remboursé, ça serait génial. Qu'est-ce qui vous inspire le plus dans le travail que vous faites aujourd'hui ?
- Coralie
Alors, je dirais qu'il y a plusieurs choses. La première, ça fait quoi ce que j'ai dit tout à l'heure ? Pour moi, c'est important de faire un métier dans lequel je mets ma pierre à l'édifice pour rendre notre monde meilleur. J'ai choisi de ne pas faire médecine comme mon père, mais j'avais vraiment envie de contribuer à quelque chose de bon pour la communauté. Donc le fait de travailler dans le domaine de la santé, ça a été un fil rouge pour moi. Et le fait de contribuer à développer un outil qui va aider les personnes atteintes de diabète, ça c'est un moteur incroyable. Et à chaque fois qu'il y a des personnes qui nous font des retours, en nous disant « tu utilises vos outils, ça m'a permis ci, ça m'a permis ça » , je trouve ça fou, ça me met les poils à chaque fois. Ça, c'est un beau moteur. Il y a un deuxième aspect qui est de voir l'équipe de Diappymed grandir, évoluer. J'ai parlé du fait qu'au début on était trois, aujourd'hui on est dix dans la société. Et le fait d'avoir sept collaborateurs, ils sont tous juste extras. Ils sont passionnés, motivés, ils sont hyper engagés. Et de les voir se fédérer autour de ce projet qui au début n'était qu'une idée dans notre tête, et puis maintenant c'est concret de les voir se fédérer autour de ça, de relever leurs propres challenges, de progresser, d'être fiers de leur travail, ça c'est encore plus fort qu'une satisfaction. J'allais dire une satisfaction, mais c'est encore plus fort que ça. C'est vraiment très beau d'être témoin de ça chaque jour. Et puis après, un troisième aspect qui est peut-être un petit peu plus personnel, mais en tant que femme, le fait d'entreprendre, ça me porte beaucoup. Avant Diappymed, j'ai mis beaucoup de temps à trouver ma place dans le monde professionnel. Je trouvais que ce n'était pas toujours facile d'être une femme, une jeune femme, une jeune femme ambitieuse en plus. Et j'ai beaucoup été identifiée comme celle qu'on n'arrive pas à faire rentrer dans le moule. Et j'ai découvert l'entrepreneuriat et j'ai compris pourquoi je ne rentrais pas dans le moule pendant les premières années de ma carrière. Et ça, c'est un moteur pour moi de pouvoir... M'épanouir dans ce projet, vivre mes ambitions. Et peut-être aussi, c'est ce que je commence à essayer de faire un peu maintenant, les partager avec d'autres jeunes femmes qui se posent des questions et leur dire que oui, c'est possible, qu'il faut croire en ses rêves professionnels, qu'il faut foncer, qu'il ne faut pas se poser de questions, que oui, on peut même avoir un bébé en même temps qu'on cofonde une entreprise et donc ça c'est un sujet qui me tient particulièrement à cœur parce que pour moi ça a été un axe d'épanouissement énorme cette expérience professionnelle et j'ai envie de partager ça aussi autour de moi.
- Nathalie
Et du coup avec quel acteur êtes-vous amenée à travailler les professionnels de santé, les patients enfin je sais pas, les investisseurs, les organisations de santé enfin voilà comment ça se met en place tout ça ?
- Coralie
Bah c'est exactement ça il y a tout un tas d'acteurs, et c'est ce que j'aime aussi beaucoup dans le domaine du diabète, c'est que c'est un domaine dans lequel les patients sont très impliqués. Et donc, on peut régulièrement échanger avec les personnes qui sont concernées, les associations. Les médecins aussi, les endocrinologues, les diabétologues sont très ouverts à la technologie. Donc on peut avoir beaucoup d'échanges à bâtons rompus dès le début du projet, on a eu la chance de pouvoir avoir beaucoup d'échange avec des médecins et des professionnels de santé aussi, des infirmières, des diététiciennes. On collabore aussi beaucoup avec certains industriels parce que dans le domaine du diabète, les dispositifs vont amener à être connectés les uns avec les autres. Donc voilà, les capteurs de glycémie sont amenés à être connectés avec les applications, peut-être aussi demain, les stylos connectés par exemple. Donc les industriels aussi. Et puis tu parlais des financeurs. Et finalement, c'est aussi pour ça que j'aime autant mon métier, c'est que moi j'interagis avec toutes ces personnes-là. J'interagis autant avec des médecins que des patients que des fabricants de dispositifs médicaux, des investisseurs aussi. Donc c'est une richesse incroyable. Et vraiment, c'est une vision à 360 en permanence avec plein d'acteurs différents. Avec qui, discuter, échanger et puis progresser sur tous les sujets.
- Nathalie
Et du coup, tu nous parlais des patients. Est-ce qu'il y a des patients avec qui vous interagissez et qui vous conseillent aussi sur leur façon de faire, de gérer leur insuline et leur repas ?
- Coralie
Oui, tout à fait. Quand on a commencé à développer nos outils, on a mis en place des phases de bêta-testing où il y avait des patients qui venaient tester et qui nous faisaient des retours. Autant des retours sur comment eux, ils géraient leur dose d'insuline, leur alimentation, etc. Mais aussi en testant notre solution pour nous dire, là, je n'avais pas compris qu'il fallait faire ça ou ce bouton, je ne l'avais pas vu, j'avais pas compris qu'il fallait cliquer là et du coup ces tests là ça nous a permis nous d'améliorer l'outil de le rendre encore plus intuitif donc il y a eu beaucoup beaucoup de travail au début du projet sur ces aspects là avec aussi des retours, tu parlais tout à l'heure de la mascotte, des couleurs je me souviens qu'on a choisi ces couleurs un petit peu douces parce que on voulait que l'interface elle soit plus apaisante ... qu'alarmante d'une certaine façon. Tu vois, si tu choisis des couleurs qui vont tendre vers le rouge ou l'orange, ce n'est pas du tout le même effet sur l'utilisateur que si tu es dans les tons bleus. Et je me rappelle d'une patiente, la première fois qu'elle ouvre l'application, elle dit « J'adore les couleurs, ça m'apaise » . Et donc là, je me disais « Ok, donc ça, c'est bon » . Donc oui, ça, c'est une grande richesse de pouvoir avoir des retours. Je pense que c'est indispensable parce que nous, quand on développe, on a la tête dedans et on n'est pas concerné. Donc, il faut toujours solliciter, à mon sens, le retour des utilisateurs et leur ressenti quand ils essayent un outil. Et c'est quelque chose qu'on a réussi à mettre en place avec notre équipe technique aussi, qui étaient nos développeurs qui sont dans cet état d'esprit. Et il faut le dire, pour remettre à César ce qui appartient à César, que c'est pas... parce que c'est pas facile de travailler pendant des heures sur une fonctionnalité, de la faire tester, que la personne, en face, va dire « ah oui, bof, quoi » . Et donc, des fois, les retours, il faut les encaisser aussi. Et ils sont top, ils sont top pour ça. Notre équipe technique, elle est vraiment excellente chez Diappymed parce que... voilà ok ça ça convient pas donc on va faire mieux on va essayer d'améliorer et c'est beaucoup de remise en question et beaucoup d'écoute en fait et c'est hyper enrichissant moi j'adore.
- Nathalie
Donc nous disions que évidemment, Diappymed, c'est sur le diabète, mais est-ce qu'il y a des projets pour d'autres maladies ?
- Coralie
Aujourd'hui, pas forcément. On est vraiment très concentrés sur le domaine du diabète parce qu'on veut être, comme je disais tout à l'heure, les premiers à proposer cette thérapie numérique pour les patients qui se traitent par stylo d'insuline, mais on veut aussi être les meilleurs. Et pour être le meilleur, il faut toujours se réajuster, toujours améliorer son produit. Donc, on est vraiment concentrés sur ça et sur le fait aussi de s'implanter dans d'autres pays. Parce qu'il y a d'autres pays dans lesquels les thérapies numériques sont très bien reçues, voire attendues. Donc, on est plutôt dans l'optique de continuer d'améliorer notre thérapie numérique et ensuite de la lancer dans d'autres pays plutôt que dans le fait d'aller sur un autre terrain thérapeutique.
- Nathalie
Et vous pensez à qui comme autre pays, par exemple ?
- Coralie
Il y a l'Allemagne, dont le système de santé est très proche de la France, et qui a mis en place des remboursements pour les thérapies numériques. Et d'ailleurs, j'en profite, je pense que ça peut intéresser les personnes qui nous écoutent, pour dire que la France et l'Allemagne, ce sont les deux pays dans le monde qui sont les plus avancés sur le fait de rembourser des outils digitaux, et donc des thérapies numériques. Et on a la chance de vivre dans un de ces deux pays, dans l'un des deux pays qui est le plus à la pointe dans le monde entier et qui rembourse ces thérapies numériques pour accompagner au quotidien les patients dans le téléphone.
- Nathalie
Donc c'est plus axé quand même sur le diabète de type 1 pour ce qui est du dispositif pour l'insuline, mais l'autre par rapport à la diététique chaque personne, même un non diabétique, peut aussi se servir de cette application ?
- Coralie
Oui, alors notre thérapie numérique, elle peut aussi être utilisée par les personnes qui ont un diabète de type 2, qui prennent de l'insuline, il y en a. Donc c'est DT1, DT2, et le dénominateur commun, c'est le fait de prendre de l'insuline. Et puis on a, donc il y a la thérapie numérique dont j'ai parlé, puis on a une application qui donne de l'information nutritionnelle c'est celle-là dont tu parlais, je pense. Et celle-là, oui, elle peut accompagner les personnes qui veulent faire un régime, qui veulent un peu surveiller leur alimentation, regarder la quantité de glucides dans leur alimentation, parce que c'est vraiment ça notre compétence clé, notre expertise, c'est la quantité de glucides dans l'alimentation. Donc effectivement, cette application qui donne de l'information nutritionnelle, elle peut aussi aider en ce sens.
- Nathalie
Et ça a dû être quand même assez long pour faire toute cette bibliothèque de produits. Moi, je suis toujours étonnée quand je cherche quelque chose, de le trouver en fait.
- Coralie
Oui, ça a été un travail de titan qui a été réalisé par notre équipe technique. Et c'est Youssef, mon associé et notre directeur technique, qui n'a pas lâché. Il disait justement, tant qu'à chaque fois qu'on cherche, on ne le trouve pas, on va continuer. Donc, il était déterminé et c'est grâce à lui que la base de données est autant fournie. Et aujourd'hui, on continue de l'enrichir, mais en utilisant aussi des méthodes d'intelligence artificielle qui nous permettent d'aller plus vite. Donc, on a au début beaucoup travaillé, investi beaucoup de temps. Et là, avec l'intelligence artificielle, on est capable d'accélérer sur ces aspects-là. Mais c'est clair que pour nous, c'était un point non négociable parce qu'il nous semblait que c'était ça qui permettait deux choses. C'était d'être observant quand on utilise un outil. C'est-à-dire que tu disais toi-même quand tu cherches, tu trouves. Si tu ne trouves pas, au bout de trois fois, tu arrêtes d'utiliser l'outil. Et c'est normal. J'ai dit, ben à chaque fois que j'ai cherché quelque chose je n'ai pas trouvé. Donc, les médecins parlent d'observance c'est le fait de vraiment coller à ton traitement. Et pour un outil digital, l'observance, ça passe par le fait que l'outil, il répond bien à tes attentes, à tes besoins. Et en l'occurrence, quand tu dois composer un repas dans un outil, il faut que tu trouves l'aliment que tu cherches. Donc ça, c'était un premier point qui a été très important pour nous. Et le deuxième point, c'était la liberté alimentaire et la diversité dans l'alimentation. Le fait de dire, OK, on a trouvé les aliments du commerce, On va trouver les aliments de certains hauts types de cuisine. Il y a le ramadan qui arrive bientôt, les aliments avec le ramadan, les plats asiatiques. Pour nous, la diversité et la liberté alimentaire, c'était aussi quelque chose qu'on trouvait qui n'était pas assez intégré dans les dispositifs médicaux. Les dispositifs médicaux dans le domaine du diabète sur l'alimentation, ils étaient un peu standards. Et on voulait apporter un souffle de renouveau vis-à-vis de ça.
- Nathalie
Et par rapport à l'équipe, tu nous as dit que vous étiez trois, puis maintenant vous êtes dix. Et voilà, que font toutes ces personnes ?
- Coralie
Il y a un pôle qui est plutôt un pôle technique, on va dire, et technique et R&D. Donc Youssef qui pilote toute la partie développement informatique et les affaires réglementaires. Et on a avec lui, deux développeurs qui travaillent, Tam et Bassam, et puis un data scientist qui s'appelle Franck. Et puis donc dans ce pôle, il y a Omar également qui s'occupe de toutes les études cliniques. Il a en fait poursuivi son expertise qu'il avait initialement acquis au CHU Montpellier pour mettre en place toutes nos études cliniques. Et on a un pôle qui est plus axé communication et marketing, dans lequel on a aujourd'hui trois personnes, Sabrine, Élodie et Luc. Et puis là, on a une personne qui est en train d'arriver pour s'occuper de toute la partie déploiement, aller rencontrer les médecins. Et donc ça, ça va être le rôle de Laurent qui nous rejoint, aller rencontrer les médecins et leur expliquer c'est quoi une thérapie numérique. Oui, ça se prescrit, leur expliquer ça. comment ça se prescrit et les accompagner dans ce changement d'usage, d'une certaine façon parce que c'est nouveau, de prescrire une thérapie numérique qui apprend la forme d'une application dans le téléphone du patient. Et moi, je suis intimement persuadée que c'est le futur, mais il faut accompagner le changement.
- Nathalie
Alors avec tout ce monde, justement, quelle est la vision à long terme pour Diappymed ?
- Coralie
Donc là, vision à long terme, c'est dans un premier temps de pouvoir faire rembourser, par l'assurance maladie, on l'espère, notre thérapie numérique. Il faut savoir que c'est des demandes qui sont complexes à monter, qui sont longues à mener, avec des échanges avec différents organes institutionnels. Donc c'est un bel Everest en soi, quand même. Je pense qu'il ne faut pas le minimiser. Faire rembourser un produit dans notre système de santé, ce n'est pas quelque chose qui est facile et c'est normal parce que le système de santé ne peut pas payer pour des choses qui ne sont pas efficaces. Donc, c'est normal qu'on doit montrer patte blanche, trouver l'efficacité du produit, etc. C'est un très gros morceau. Moi, je suis hyper enthousiaste de m'attaquer à ça parce que je pense que ça va être hyper enrichissant. Donc ça, c'est un premier point. Et puis après, comme je vous l'évoquais aussi tout à l'heure, s'implanter dans d'autres pays, pouvoir s'implanter en Europe, comme je le disais, pour pouvoir faire bénéficier au plus de personnes possibles de cet outil. Et en fait, finalement, c'est un peu le fil rouge, parce que pourquoi on vise le remboursement ? Parce qu'on sait que ça passe par là, que le plus de personnes possibles puissent avoir accès à ces outils-là et être accompagnées dans leur quotidien. avoir moins de charges mentales, etc. Et puis, essayer de s'implanter dans d'autres pays, c'est exactement la même chose. C'est essayer de faire en sorte de démocratiser le plus possible ces outils parce qu'ils peuvent être une aide réelle pour les personnes qui se traitent par stylo à insuline. Et que pour qu'on puisse aider le plus de personnes possible, il faut faire grandir l'entreprise et s'implanter dans plusieurs pays.
- Nathalie
En quoi la technologie peut transformer l'admission des maladies chroniques comme le diabète ?
- Coralie
Je dirais qu'il y a plusieurs aspects. Moi, j'aime bien présenter les choses sous deux axes. Il y a l'axe purement thérapeutique et puis il y a l'allègement de la vie quotidienne. Si on prend l'axe purement thérapeutique, on est sur des choses très techniques. En fait, le numérique, ça a permis la boucle fermée. Il y a un volet purement technologique. Il faut que le capteur soit capable d'interagir avec un outil d'algorithmie, avec la pompe à insuline, qu'il soit capable de s'envoyer des données, de se parler. Que derrière, il y a un algorithme qui analyse ça, qui prenne des décisions et qui envoie des doses d'insuline. C'est un peu la même chose dans ce qu'on fait avec notre thérapie numérique. Il y a un volet qui est purement technique, technologique, qui est en fonction des données de lycée, mais en fonction de l'alimentation, de l'activité physique. si je fais un calcul personnalisé avec des algorithmes et fais des recommandations. Ça, je dirais que c'est la partie purement médicale, si je peux dire. C'est-à-dire, justement, des doses et impact sur l'équilibre glycémique parce que le but, quand même, à la fin, ultime, on va dire, c'est d'avoir un meilleur équilibre glycémique. Et le deuxième axe, et pour moi, les technologies... porte énormément sur cet axe, c'est l'allègement dans la vie quotidienne. C'est de dire qu'il y a moins de décisions à prendre et les décisions sont moins difficiles à prendre. Parce que c'est des décisions qui sont... Alors moi, je ne le vis pas personnellement, mais j'en ai beaucoup parlé autour de moi, j'ai vraiment essayé de comprendre. Et quand même, les termes qu'on m'a dit, c'est des décisions, on m'a dit, qui sont en rigogène. Les personnes qui ont conscience du risque Si je prends la mauvaise décision, pour moi, pour mon enfant, par exemple, pour les parents, on m'a aussi parlé de à quel point c'est chronologique. Quand à chaque fois qu'on me demande, on est là à chercher, OK, mais là, là-dedans, il y a combien de glucides ? Mais en fait, si c'est sous cette forme-là, versus cette forme-là, j'ai eu une discussion que j'avais avec quelqu'un, on disait, oui, mais si les pâtes sont al dentées, c'est pas pareil que si elles sont fondantes. Et là, je me disais, mais c'est pas possible ! Le nombre de choses à prendre en compte ! ça doit prendre une place dans le cerveau qui est juste incroyable et finalement le fait d'avoir des outils digitaux qui vont prendre toute cette charge et la gérer il y a aussi un effet d'allègement de la charge mentale et je trouve que la technologie elle est aussi très puissante sur cet aspect là, donc vraiment moi je présente toujours les choses sur ce double angle je dis il y a un côté médical, oui c'est sûr c'est pour ça qu'on est là super On est en surprise du dispositif médical. Donc bien sûr qu'on est là pour la performance médicale. Mais on est aussi là pour que le quotidien soit plus léger et que les personnes aient du poids qui s'enlève de leurs épaules et moins de décisions à prendre et puissent faire aussi des choses différentes. Et sur ce point, j'aime bien raconter cette anecdote qui m'est vraiment très chère d'une patiente qui était dans une étude clinique et qui avait dit « j'avais peur de refaire du ski parce que j'avais peur de faire une hypo. » Du coup, j'avais complètement arrêté. Et avec l'outil, comme je suis bien à l'aise dans mes doses, j'ai moins peur de l'hypo, j'ai refait du ski avec mes enfants. Et je l'avais trouvé incroyable, parce que je me disais, faire du ski avec ses enfants, c'est vrai que ça peut paraître simple, mais en fait, c'est ce qui est beau dans la vie. C'est de partager des choses qu'on aime avec nos proches. Et on devrait tous pouvoir le faire l'esprit léger. Et donc, si on peut aussi contribuer à ça, je trouve que c'est juste incroyable de se dire que vous pouvez aider.
- Nathalie
C'est sûr que l'insulinothérapie fonctionnelle, ça a aidé le patient à mieux gérer sa glycémie. C'est vrai aussi que les dispositifs numériques et technologiques nous aident. Et c'est vrai aussi qu'à chaque fois qu'on mange, on prend une décision sur notre propre vie. À chaque fois, donc minimum, c'est trois fois par jour. Et trois fois par jour, qui prend une décision sur sa vie trois fois par jour ? En mangeant, par le fait de manger, de se nourrir, donc de vivre. Philosophiquement, ça pourrait être un thème très intéressant, un sujet très intéressant. Et c'est vrai que de vivre ça, bon ben, c'est vrai que l'aide technologique, c'est vrai que la charge mentale est diminuée, mais franchement, c'est lourd. Parce qu'après, même la technologie... Alors je prends... je parle plutôt des pompes à insuline, même la technologie, l'aide de la technologie de la pompe à insuline, là aussi, elle nous fait faire aussi de la charge mentale, dans le sens où, par exemple, pour une pompe patch, c'est tous les trois jours qu'il faut changer la pompe, ou alors pour une pompe qui n'est pas collée sur le corps, c'est de remplir des réservoirs, de changer des cathéters, de changer des capteurs en continu, c'est tous les dix jours, c'est tous les trois jours, et les trois jours, ils reviennent à une vitesse incroyable !
- Coralie
C'est sûr. Puis, tu parlais de l'alimentation. Je crois que tu as enregistré un épisode avec Cloé Neher qui parle beaucoup des TCA. Et je l'adore. Je l'adore, Cloé. Si tu nous écoutes, Cloé, je te fais un coucou. Les TCA, les personnes, donc troubles de comportement alimentaire, les personnes qui disent « Ah oui, on se rend compte que le diabète peut provoquer des TCA. » J'ai envie de leur dire, mais sans blague, avec ironie, parce que comme tu dis, quand plusieurs fois par jour, il faut prendre des décisions comme ça en lien avec son alimentation. Mais bien sûr que c'est un terreau pour avoir un rapport à l'alimentation qui peut être compliqué. Et je suis juste fan du travail de Cloé sur ce sujet et d'autres personnes de rendre visible ça, parce que je pense que c'est juste une évidence si je me mets à la place des personnes qui sont concernées, je pense que c'est juste une évidence que ça a un impact sur le rapport à l'alimentation et qu'en fait, il faut en parler dès le début pour ne pas laisser des personnes s'enfoncer dans des difficultés. Je trouve que c'est super d'en parler.
- Nathalie
Alors, tu nous as parlé de toute ton équipe, de tout ce que faisaient les uns et les autres, et toi, qu'est-ce que tu fais dans cette belle entreprise ?
- Coralie
Alors moi, mon rôle, c'est un peu un rôle de chef d'orchestre, finalement. Mon rôle, c'est de... de faire en sorte qu'on construise tous ensemble une vision pour Diappymed pour nos produits, donc de définir où on va. Tu vois, j'en ai parlé tout à l'heure. Voilà, on aimerait être que notre produit soit remboursé par l'assurance maladie, ensuite s'ouvrir à l'international. Donc ça, c'est une première partie. Et puis mon rôle de chef d'orchestre, c'est ensuite de faire en sorte qu'on ait les moyens pour y arriver. Donc il y a les moyens financiers, parce qu'il faut trouver de l'argent pour mener des projets comme ça qui sont ambitieux. Après, il y a les moyens de ressources humaines, trouver les bons profils au bon moment pour intégrer notre équipe, faire en sorte que dans l'équipe tout soit fluide, tout le monde puisse se parler de la façon la plus efficace possible, parce que ce n'est pas forcément évident de faire collaborer des profils purement marketeux comme avec des développeurs informatiques. On a aussi des challenges en interne qui sont passionnants. Donc... mon rôle et puis préparer, on parlait tout à l'heure du fait que dans le domaine diabète, les outils sont souvent connectés les uns avec les autres, mais ça, ça passe par des partenariats, des accords, des contrats qui sont menés avec les fabricants. Donc pour que ensuite l'équipe technique puisse travailler sur le fait de connecter deux dispositifs, ça veut dire que moi, en amont, j'ai fait tout un travail d'accord avec des industriels. Donc c'est vraiment un rôle de chef d'orchestre pour faire en sorte où j'aime bien aussi donner la métaphore du capitaine de bateau c'est voilà on va dans une direction et mon rôle c'est qu'on arrive à bon port dans la joie et la bonne humeur et donc de faire en sorte que toutes les pièces du puzzle s'imbriquent les unes avec les autres et qu'on puisse aller au bout de ce rêve. Est-ce que tu pourrais nous pour terminer nous dire
- Nathalie
Est ce que tu pourrais nous pour terminer nous dire une petite conclusion, nous dire deux mots sur Diappymed pour décrire Diappymed, pour parler de Diappymed. Enfin, voilà.
- Coralie
En deux mots, ce n'est pas facile. Il y en a plein forcément qui me viennent en tête. Il y a un premier peut-être que je vais choisir qui va être innové. Parce qu'on a vraiment envie, ce qui nous anime chez Diappymed, c'est d'écrire le futur dans la prise en charge du diabète et d'utiliser toutes les technologies qui sont disponibles aujourd'hui pour développer des outils toujours plus innovants qui vont accompagner les personnes atteintes de diabète. Et puis un deuxième mot qui me vient... Je sais que c'est un mot qui est un peu galvaudé, mais je vais expliquer pourquoi il me tient à cœur, c'est la bienveillance. Parce que je pense que quand on construit une entreprise, quand on a envie de mettre un produit dans la main des patients, il faut aussi garder en tête que l'entreprise qu'on construit, ça doit être un lieu dans lequel les personnes qui travaillent s'épanouissent, prennent du plaisir et moi j'ai toujours dit pour construire une entreprise où on irait très vite, très loin mais où tout le monde viendrait travailler avec le noeud au ventre le matin ce serait le plus gros échec pour moi donc c'est quelque chose qui me tient à cœur et je sais que mes associés partagent ça aussi donc la bienveillance dans le travail c'est vraiment quelque chose qui est important pour moi et les deux ensemble innover avec bienveillance je pense que si on a envie d'aider les autres de se dépasser, d'innover et de le faire dans la bonne humeur ... Je pense qu'en théorie, on est dans la bonne direction.
- Nathalie
Cet épisode de Vivre le diabète touche à sa fin. Un grand merci Coralie pour ce moment d'échange très intéressant. Tous les liens utiles de Diappymed seront inscrits dans les notes de l'épisode. Au revoir à toutes et à tous et prenez bien soin de vous.
- Coralie
Merci beaucoup. Merci Nathalie de m'avoir permis de passer ce moment avec toi. Et puis j'espère que ça sera intéressant à écouter pour tes auditeurs. Et j'ai passé un très bon moment.
- Nathalie
Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.