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Voix d’entrepreneurs du droit

« Prendre sa place quand on n’est pas attendu(e) » : Marine Mathé

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38min |09/04/2025|

126

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Voix d’entrepreneurs du droit

« Prendre sa place quand on n’est pas attendu(e) » : Marine Mathé

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38min |09/04/2025|

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Description

Pour elle, les affaires publiques, c’est “créer des ponts entre des secteurs qui ne se comprennent pas”, explique Marine Mathé, consultante experte en affaires publiques et ancienne Directrice juridique du mouvement politique En Marche !, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Légal.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, Marine revient sur son parcours hybride entre droit et politique.
Après deux Masters à La Sorbonne et le CAPA, elle débute comme avocate en data/IT chez Alain Bensoussan, puis se spécialise en affaires publiques au sein du cabinet SAMMAN.

En 2016, elle rejoint le parti politique En Marche ! comme bénévole avant de devenir Directrice juridique du mouvement, qu’elle décrit comme une startup politique.

Aujourd’hui, elle accompagne des structures variées sur leurs stratégies d’influence et intervient à l’HIEP. Elle nous parle du rôle du juridique en politique, de la place des femmes dans cet univers, et de ce qui fait un bon professionnel du droit en 2025 selon elle.

Un épisode riche et inspirant, à ne pas manquer !

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Voici les références de ce podcast :

 

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast,

  • Speaker #1

    nous recevons des acteurs du monde du droit,

  • Speaker #0

    leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Adéliris et aujourd'hui je reçois Marine Maté, consultante experte en affaires publiques. Marine, tu as étudié le droit à Poitiers, puis tu as été diplômée d'un Master 2 en droit public comparé européen à la Sorbonne, puis d'un second Master 2 en droit économique de l'Union Européenne avant d'obtenir le CAPA, le fameux diplôme pour devenir avocate. Tu as commencé ta carrière donc en tant qu'avocate en data et en IT chez Alain Bensoussan, puis en affaires publiques dans le secteur du digital au sein du cabinet Saman. En 2016, tu as postulé pour être bénévole d'un nouveau mouvement politique qu'on connaît qui s'appelle En Marche, et tu es devenue directrice adjointe des affaires générales de ce mouvement lors de la campagne et ensuite directrice juridique de ce parti politique. Et depuis 2021, tu es consultante experte en affaires publiques et conférencière à l'HIEP. l'École des hautes études internationales et politiques. Bonjour Marine, merci d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu vas bien Est-ce que cette présentation te convient

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien et cette conversation me ravit. Merci pour ton invitation et cette présentation me paraît tout à fait bien.

  • Speaker #1

    Ça va, j'ai rien oublié

  • Speaker #0

    Ça va C'est complet.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une question que j'aime bien poser à mes invités quand je les reçois dans ce podcast, c'est le droit, comment tu t'es retrouvée Sur les bancs de la fac de droit, est-ce que ça a toujours été un rêve pour toi de devenir avocate

  • Speaker #0

    Alors le droit pour moi, plus qu'une vocation, c'était surtout un outil. C'est-à-dire que ce qui m'a intéressée au début, quand j'ai commencé mon parcours universitaire, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et donc j'ai réfléchi aux différentes options qui pouvaient s'offrir à moi, sachant qu'avant de rentrer à la fac de droit, j'ai aussi fait une année de classe préparatoire en hippocagne. ce qui m'a permis aussi de réfléchir un peu. Le projet initial, c'était de passer le concours de Sciences Po, ce que j'ai fait, et ça n'a pas marché. Et j'ai donc décidé de poursuivre mes études, toujours avec cette idée de pouvoir m'intéresser à la chose publique. Et l'évidence, c'était de faire des études de droit, sachant que j'avais déjà en tête dès le départ que c'était surtout le droit public qui allait m'intéresser.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc ce n'est pas une découverte lors de tes études. Déjà, c'est cette matière-là qui t'a tirée alors.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais beaucoup réfléchi à ça, en effet. Et ça s'est confirmé d'ailleurs dès la première année, lors des premiers cours en droit constitutionnel. Tous les cours aussi liés aux sciences politiques. Tout ça m'intéressait énormément.

  • Speaker #1

    D'accord, donc pas forcément le droit administratif. Vous n'avez pas vu Marine à hésiter à répondre. Non, mais c'est une matière passionnante, mais pas toujours appréciée de tous les étudiants en droit. Ok pour cette explication de vocation, donc très tôt, du coup après Hippocagne. Là, je rends dirais dans le sujet, parce que forcément, quand on parle un peu de politique, il y a un peu le fantasme autour de ça. Toi, donc, je le disais en préambule, tu as voulu être bénévole déjà à la base. Et en fait, tu t'es retrouvée à être investie dans la campagne. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce monde politique au sens large pour le coup

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas du tout une évidence de participer à la vie d'un mouvement politique et des campagnes électorales. Néanmoins, très tôt, en effet, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et en fait... Mon intérêt, il s'est vraiment porté sur où se prennent les décisions. Donc à quel niveau Au niveau européen, au niveau national. Et en fait, je trouvais intéressant de pouvoir participer d'une façon ou d'une autre à élaborer ces décisions, les influencer, etc. Donc ce qui m'a tout d'abord intéressée, en tout cas dans les premières expériences que j'ai pu avoir, c'était de... En fait, j'ai fait quelques expériences. liées au monde politique avant de me retrouver dans cette campagne électorale. Et je me suis intéressée d'abord au monde des idées, avec le monde des think tanks. Donc ça, c'était la première chose. J'étais aussi très intéressée par tous les sujets européens. D'ailleurs, pendant mes études, j'ai aussi fait un séjour à Bruxelles pour essayer justement d'aller comprendre sur le terrain comment tout cela se passait. Et je suis aussi de la génération Erasmus. On est très nombreux, en tout cas dans les études de droit, à avoir fait un... un séjour en Erasmus. Et tout ça pour dire que, en fait, ça a été un cheminement progressif, que ce n'était pas une évidence, parce qu'en fait, mon intérêt, ce n'était pas immédiatement les partis politiques, mais en tant qu'acteur de la vie démocratique, et donc... participant au processus décisionnel, ça m'a intéressée. Ok.

  • Speaker #1

    Et alors, tu t'es retrouvée à un moment quand même bien crucial dans le monde politique, parce que c'était au moment de la campagne électorale, donc les élections présidentielles. Ça a été un tournant aussi dans ta carrière, j'imagine, puisque ça, comme tu disais, ce n'était pas forcément prévu d'être dans un parti politique, surtout qui venait d'être lancé. Quelle a été la place du droit Parce que tu étais avocate juste avant, notamment en affaires publiques. Là, tu t'es retrouvée à faire pas que du droit, si j'ai bien compris. Comment tu as pu mettre à profit ton expertise juridique et quelle était la place du droit dans cette nouvelle vie qui s'est ouverte à toi

  • Speaker #0

    Alors la place du droit, en effet, elle était assez importante. Elle était importante, mais en effet, ce n'était pas la seule chose que je faisais dans mes missions. Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que dans une campagne électorale, il y a un certain nombre d'étapes et que tout cela est extrêmement encadré, il y a des réglementations. sur la communication électorale, sur le financement électoral. Et puis après, il y a aussi évidemment toutes les problématiques juridiques qu'on va retrouver qui sont inhérentes à la vie de ces organisations que sont les partis politiques, tout comme d'autres associations. Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette expérience, c'est d'avoir l'opportunité, d'une part, de participer à la construction d'un mouvement politique, en utilisant le droit comme un outil opérationnel. Donc d'être vraiment dans le concret. D'avoir aussi la possibilité d'explorer des nouvelles facettes du droit qui n'étaient pas liées à ma spécialité, et donc de sortir de cette zone de confort et d'expertise, et aussi de découvrir que j'avais la possibilité de trouver les solutions très concrètes pour répondre à ces différentes questions qui se posaient. Donc ça, c'était très intéressant d'un point de vue personnel, et professionnel évidemment.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Justement, là, tu parlais de la matière comme ça, des matières que tu as eu à aborder. Alors, tu viens du droit public, certes, mais tu n'avais pas forcément étudié du droit électoral à la faculté. Comment tu t'es abordée ces sujets-là Comment ça se passe Là, tu arrives et on te dit que tu vas travailler sur une campagne, avec l'envergure qu'on connaît maintenant. Comment tu as abordé ça en tant qu'avocate et du coup, ensuite juriste

  • Speaker #0

    J'ai jamais étudié le droit électoral, mais tout comme dans les différentes spécialités que j'avais pu exercer en tant qu'avocate avant cette expérience, j'avais pas non plus étudié le droit des nouvelles technologies ou les données personnelles. Donc ça n'enlève pas la difficulté du challenge, mais c'était pas un frein pour autant. Comment j'ai fait Tout simplement, je crois qu'il y a un certain nombre de réflexes que j'avais acquis en suivant aussi ces sujets. Personnellement, ça m'intéressait par exemple de regarder... tout le fonctionnement du processus électoral. Il y a un certain nombre de lectures qu'on pouvait faire, de blogs à l'époque, comme le blog du droit électoral, que je lisais régulièrement. Et j'ai adopté une méthode assez pragmatique, qui est celle, dans mes premiers jours, de me poser toutes les questions, en imaginant les scénarios qui pourraient se produire dans cette campagne électorale, en imaginant aussi toutes les questions toutes les étapes, toutes les choses qu'il fallait construire, parce qu'il y a des choses qui sont très concrètes, comme construire une équipe, faire en sorte que la maison fonctionne bien, donc que le mouvement ait une structuration qui fonctionne bien, et en parallèle, donner la capacité à cette campagne électorale d'évoluer en gérant les risques, et surtout en ayant les bonnes ressources pour pouvoir y répondre. Et donc, en imaginant tous ces scénarios, tous ces scénarii, j'ai en face essayé de mettre des potentielles réponses. en termes de moyens, que ce soit des moyens humains, comme par exemple en identifiant les experts et les expertises auxquelles on pourra avoir besoin pour avoir les ressources nécessaires rapidement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et là, ça me fait penser justement, c'est que tu t'es occupée, pardon, à la pointe juridique de la campagne électorale. Ensuite, tu es devenue la directrice juridique du parti politique En Marche. Et il y a quelque chose qui, moi, m'interpelle, c'est que tu parles de gestion de risque. d'aller te tourner vers des experts externes qui ont l'expertise que tu n'as pas, justement. Et ça ressemble quand même beaucoup à ce que disent des directeurs juridiques que moi, je rencontre des structures beaucoup plus, on va dire, traditionnelles, c'est-à-dire des entreprises privées de toute taille, des PME, des grands groupes du CAC 40, des groupes internationaux. Et c'est vrai qu'on pourrait penser que c'est très différent parce que c'est dans la politique, mais en fait, c'est assez, entre guillemets, similaire. Aussi, quand on est défi d'un parti politique, il y a aussi la gestion des risques, il y a aussi se tourner vers des experts. C'est comme ça que tu as vu la chose ou avec le recul que tu le vois Non,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. J'ai abordé en tout cas ce rôle avec cette approche très pragmatique, très empirique. Parce qu'en effet... Il n'y a pas forcément une feuille de route toute tracée, surtout quand il faut créer. D'ailleurs, on parlait à l'époque d'une start-up politique, donc de quelque chose qu'il fallait construire et qui était en forte croissance. Ce qui est sans doute un peu différent, c'est la nature des problématiques auxquelles on va être confronté. Et peut-être aussi la matrice des risques. Il y a une exposition forcément dans le monde politique qui est forte. On a aussi... Une exigence en termes de qualité qui est importante. Et puis la finalité d'un mouvement politique, il est de présenter des candidats aux élections et, le cas échéant, de gagner ces élections pour pouvoir ensuite exercer des fonctions, exercer le pouvoir et mettre en place des politiques publiques. Donc ça, ça crée aussi une dynamique en interne qui est peut-être un peu différente puisque c'est l'objectif ultime. Et puis, autour de tout cela, en effet, on ne peut pas, je pense que c'est l'approche que j'ai adoptée en tout cas, on ne peut pas tout faire seul. On a besoin d'avoir des équipes autour de soi. Et puis, c'est important aussi de diffuser les savoirs, de ne pas les garder pour soi et surtout de faire appel aux personnes qui détiennent l'expertise quand elles l'ont. C'est évidemment une des clés importantes, je pense.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu es restée au total trois ans à peu près un peu plus du coup directrice juridique de ce mouvement et en charge de la campagne alors j'imagine compliqué de répondre à mes questions mais je vais quand même te la poser qu'est-ce qui t'a plu, quelles sont les choses qui t'ont plu durant cette expérience là

  • Speaker #0

    Alors plusieurs choses m'ont plu et la première d'entre elles c'est sans doute d'avoir eu l'opportunité de vivre un moment politique assez incroyable de l'intérieur très riche de rencontres très riche d'apprentissages d'apprentissages Parce qu'en effet, on ne ressort pas d'une expérience politique aussi intense de la même façon qu'on y est entré. Donc, ça m'a donné énormément de clés de compréhension sur mon ou mes métiers. Et aussi sur le monde politique en général. Donc ça, c'est vraiment très précieux.

  • Speaker #1

    Ok, merci Marine. Et surtout, c'était un mouvement qui n'existait pas. Aussi, en mettant en perspective, j'imagine qu'être directeur juridique d'un parti public qui existe depuis longtemps, ça doit être assez similaire par certains aspects et très différent aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai que sur les questions et la façon d'aborder les choses, il y avait une approche assez innovante. Et ça se ressentait dans tous les échelons ou dans tous les pôles d'expertise, j'ai envie de dire, au sein du mouvement. C'est-à-dire qu'il faut construire, ça c'est certain. Il faut... tenir aussi cet objectif de faire une campagne électorale en même temps. Et il faut aussi être capable d'apporter des solutions juridiques rapides aux problématiques qui sont posées partout, par les personnes sur le terrain, par les personnes au siège, par les élus, ou par les collaborateurs et les collaboratrices. Et c'est souvent des questions qui vont être nouvelles en droit, parce que les modes de mobilisation Les moyens de faire campagne, ils évoluent. Par exemple, on faisait en tout cas à l'époque beaucoup plus de campagnes numériques qu'avant, ce qui posait beaucoup de questions juridiques qui étaient nouvelles et qui n'existaient pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une fusion plus de ton parcours d'avocate IT, avec en plus droit électoral, plus la politique. Les directeurs juridiques des sociétés que moi je côtoie au quotidien, ils se réunissent souvent, ou en tout cas, ils sont dans des clubs de directeurs juridiques. Je m'attends un peu à la réponse que tu vas peut-être me donner, mais est-ce que tu as été en contact avec les autres directeurs juridiques des autres partis Comme il y a le côté parti où les partis ne sont pas forcément toujours très amis. Est-ce qu'il y a des échanges qui se font entre directeurs juridiques de partis Je ne sais pas si tu peux en parler du coup.

  • Speaker #0

    Alors, pas directement, surtout pendant les périodes de campagne électorale. Après, ce n'est que mon expérience. En revanche... Les endroits où on peut se retrouver le cas échéant, c'est par exemple autour de moments comme le dépôt des comptes de campagne à la CNCCFP. Mais là, on va se croiser. C'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. C'est l'organisme qui va contrôler si les dépenses qui ont été faites dans le cadre d'une campagne électorale, elles sont bien destinées à la campagne électorale et donc elle a un rôle de... contrôle à ce titre. Donc on peut se retrouver dans ces moments juridiques un peu charnières, mais il n'y a pas forcément de synergie et de travail ensemble parce que ce n'est pas vraiment l'esprit.

  • Speaker #1

    Je comprends. En même temps, vu le secteur, ça peut se comprendre aussi. Très bien. Il y avait une question que je voulais te poser qui m'a échappée, mais qui, heureusement, est revenue. Est-ce que le droit, alors j'imagine qu'il est écouté sur la partie électorale, mais parfois, j'ai déjà entendu des jurys, des acteurs juridiques qui me disent qu'il faut trouver des solutions un peu différentes pour que ce soit pragmatique. Est-ce que c'est pareil aussi dans le secteur politique Tu dois toi aussi apporter des solutions de choses qui sont parfois un peu complexes et tu vas dire, en fait, on ne peut pas le faire, mais si on le fait différemment, c'est possible.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est vrai que c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est de trouver comment communiquer les solutions à des problématiques juridiques de manière simple, concrète, de façon à ce qu'on puisse répondre aux besoins immédiats. Il faut aller vite, ça c'est certain, mais l'objectif, c'est surtout d'être compris. On a fait, en tout cas avec... avec mon équipe à l'époque, tout un travail sur la communication juridique en développant, par exemple, des formats, des contenus. On avait aussi eu quelques formations sur le nudge pour pouvoir, par exemple, présenter davantage des messages pour faire en sorte que l'attention se porte sur ton message clé. Donc, on avait aussi mis en place, en fait, des formes de newsletters. On avait fait ça, par exemple. pour diffuser régulièrement aux équipes de campagne des éléments de communication sur les sujets juridiques et aux campagnes, mais aussi des fiches très pratiques, des FAQ. Voilà. En tout cas, c'est vraiment hyper important. En tout cas, ça faisait partie des priorités et des choses sur lesquelles je voulais qu'on mette l'accent parce que l'objectif, ce n'est pas de travailler dans son coin, c'est d'être vraiment un centre de ressources au service des autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Et merci d'avoir répondu déjà sur cette question, sur ce passage de ta carrière très fort. Après, tu es passée aux affaires publiques. Comment ça s'est fait Est-ce que c'était une évidence C'était une rupture pour toi

  • Speaker #0

    Les affaires publiques, pour moi, c'est plutôt une forme de continuité. Avant d'avoir ce passage politique au sein d'un mouvement politique, j'étais avocate dans un cabinet qui était également spécialisé dans les affaires publiques. Et donc, c'était, en tout cas, après cette expérience politique de plusieurs années, ce n'était pas forcément le passage tout tracé, parce que forcément, passer trois années dans ce milieu avec beaucoup d'intensité, et je pense que de nombreuses personnes qui ont déjà eu des parcours en politique pourront aussi témoigner en ce sens. Forcément, on se pose pas mal de questions à la fin. Comment on a envie de continuer Est-ce qu'on a envie de continuer Qu'est-ce qu'on a appris et comment on peut mettre tout cela au service de nos futures missions Donc je l'ai vécu plutôt comme une forme de continuité, mais avec une bien meilleure compréhension du monde politique, avec aussi un acquis qui me permet, je pense aujourd'hui, d'avoir une meilleure lecture des enjeux liés aux affaires publiques, une approche plus stratégique. Et ça m'a permis aussi, évidemment, de me lancer à mon compte.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer à ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que c'est les affaires publiques Comment tu peux définir cette matière

  • Speaker #0

    Quand on parle d'affaires publiques, on parle aussi parfois de relations institutionnelles, de lobbying, etc. Il y a plusieurs appellations qu'on va pouvoir utiliser. En fait, c'est faire de la représentation d'intérêt, ce qui en soi peut faire quelques analogies avec le métier d'avocat. Sauf qu'en fait, cette représentation d'intérêt, elle va se faire auprès des pouvoirs publics. J'aime bien en général utiliser cette métaphore pour expliquer ce que sont les affaires publiques. C'est comme créer des ponts, faire le pont entre des secteurs ou des mondes qui a priori ne se parlent pas ou ne se comprennent pas toujours bien. Donc c'est souvent entre le secteur privé, le secteur public, mais c'est pas que ça, ça peut aussi être créer des coalitions par exemple pour faire valoir les intérêts d'une organisation. Et l'objectif c'est d'influer sur la décision publique, d'influencer, et donc de remonter un certain nombre de problématiques concrètes pour le porter à la connaissance des législateurs pour qu'ils puissent les intégrer après dans la façon dont ils vont élaborer la loi.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et du coup, aujourd'hui, en tant que consultante experte en affaires publiques, tu accompagnes des sociétés de ton côté C'est quel type de structure Tu as des clients

  • Speaker #0

    Les organisations qui peuvent avoir des besoins en affaires publiques, c'est plutôt en effet des entreprises. Ça peut aussi être des associations.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, en effet, c'est assez large.

  • Speaker #1

    Ok. On a beaucoup parlé, pas forcément nous, toi oui, mais pas forcément moi, mais en tout cas dans la presse, on a beaucoup entendu parler du sommet sur l'intelligence artificielle qui s'est tenu à Paris les 10 et 11 février. Toi, tu as travaillé pour partie pour l'organisation de ce sommet-là. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta mission Qu'est-ce que tu as retenu de cet événement-là Alors,

  • Speaker #0

    je n'ai pas participé directement à l'organisation du sommet. En revanche, comme je travaille sur des problématiques comme l'intelligence artificielle ou des sujets numériques, c'était l'occasion pour beaucoup d'acteurs d'apporter une contribution, une pierre à l'édifice à cet événement qui était assez inédit. Ce sommet sur l'intelligence artificielle, c'est un sommet international qui a attiré... des responsables publics et politiques, des chefs d'État qui venaient de partout autour du monde, qui se sont donc réunis à Paris pendant plusieurs jours. Mais c'était aussi l'occasion pour tous les acteurs du secteur et même bien au-delà, en tout cas qui ont un lien avec ces sujets d'intelligence artificielle, et donc ça veut dire que c'est énormément d'acteurs. C'était l'occasion en fait pour... toutes ces entreprises, toutes ces organisations, toutes ces associations, en fait, d'apporter une contribution au débat, débat au pluriel d'ailleurs, qui ont lieu sur ce sujet de l'intelligence artificielle, sur les questions de régulation, d'éthique. Voilà, donc il y a eu une série d'événements très nombreux, des événements académiques, des événements politiques, des événements un peu plus économiques et business. Et j'ai eu l'opportunité d'accompagner en effet quelques... l'organisation de quelques événements.

  • Speaker #1

    D'accord. Je te prêtais l'organisation d'une grande partie de l'événement, dont tu n'as pas tout fait, en tout cas, tu as participé. Et toi, comme tu y étais, même en tant que personne vraiment très active dans ces sujets, forcément, à la fois sur l'IA et aussi sur les affaires publiques, qu'est-ce que tu as retenu de ce sommet Qu'est-ce qui t'a plu et quel message tu as gardé

  • Speaker #0

    Ce qui était assez marquant dans l'organisation de ce sommet, c'est de voir, en fait, comme un sujet qui... comme l'intelligence artificielle, dont personne ne parlait, en tout cas au sein du grand public, je veux dire, dont personne ne prêtait tant attention que cela il y a, on va dire, trois ans, de voir comment ce sujet de l'intelligence artificielle peut devenir un sujet de conversation pour tout le monde. Et ça, c'est vraiment lié à l'émergence de l'intelligence artificielle générative. fin 2022, avec tous les outils qu'on connaît. Et ce sommet de l'intelligence artificielle, outre le fait que ça montre à quel point l'intelligence artificielle est devenue importante dans les sujets de conversation, on voit aussi à quel point c'est devenu un sujet très politisé, en tout cas, y compris dans les rapports de force qu'on va pouvoir identifier d'un point de vue géopolitique. Et ça, c'est vraiment intéressant de voir qu'à l'occasion de ce sommet, l'objectif, en tout cas ce qu'on a vu en termes d'annonce, c'était aussi pour l'Union européenne et la France de se positionner dans cette course économique sur le déploiement de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Et toi, d'un point de vue personnel ou professionnel, tu utilises beaucoup les outils,

  • Speaker #0

    justement Je trouve que c'est très intéressant d'essayer de voir comment des outils comme ceux-là... peuvent nous accompagner au quotidien. Donc j'ai une appétence pour tester et découvrir comment des innovations peuvent nous aider à améliorer nos pratiques, dans certains cas à gagner du temps. Et je pense que justement, une des clés sur l'intelligence artificielle, c'est l'usage. Il y a évidemment les questions autour de la conception des outils en tant que tels, mais c'est surtout l'usage qui va faire la différence. Et l'usage, c'est aussi un apprentissage. Donc, ça suppose de se former, d'apprendre, de tester et d'ajuster en fonction de ses besoins.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis est très juste. J'avais commencé à en parler, en tout cas à assister à des conférences il y a assez longtemps, justement, quand c'était encore très embryonnaire, entre guillemets. Et je me souviens d'une avocate qui avait dit ça, qui te rejoint totalement là-dessus. C'est toujours une question d'usage, c'est-à-dire qu'on ne va pas remplacer non plus tout le monde. En tout cas, parce que je connais mieux les juristes et avocats, et ça ne va pas les remplacer, c'est une façon de travailler avec. Et justement, il faut juste apprendre à les utiliser, et ça peut être un super outil, une super aide, sans pour autant que ça remplace tout le monde. Oui, juste permettre aussi d'avoir plus de plus-value sur autre chose, et passer du temps sur... C'est encore plus intéressant.

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord avec ça. Et puis, on est sans doute au début aussi. Il peut y avoir une forme de peur du changement dans certains cas, surtout face à ces sujets d'innovation et de transition. C'est des sujets que j'aime beaucoup. Je trouve ça très intéressant de voir comment des innovations peuvent devenir des sujets de débat dans l'opinion publique, comment elles peuvent être appréhendées. par le monde politique, jusqu'à, dans certains cas, trouver une traduction dans la loi, dans la fabrique du droit. Ça, c'est vraiment intéressant à observer.

  • Speaker #1

    Justement, on parle forcément beaucoup de droit et on parle d'affaires publiques. Est-ce que c'est important pour toi, est-ce que c'est primordial même, selon toi,

  • Speaker #0

    d'être juriste ou avocat pour travailler dans ce milieu-là et en affaires publiques Il y a une grande diversité de parcours dans les personnes qui font des affaires publiques. Et c'est sans doute une très bonne chose. En tout cas, quand j'ai fait mes études, les formations qui permettaient de faire ces métiers, elles étaient assez limitées. Il y en avait peu. Donc, logiquement, si on avait envie de travailler dans les affaires publiques, soit on faisait Sciences Po, soit on faisait du droit. Ce que je trouve intéressant quand on a un parcours juridique et qu'on fait des affaires publiques, c'est qu'on va quand même avoir une aisance avec la technicité des problématiques, c'est-à-dire qu'on va avoir la capacité à pouvoir naviguer dans les textes législatifs, réglementaires, avec une certaine forme d'aisance. Et ça, c'est sans doute un atout. Je crois aussi que ça peut être assez utile dans la façon de construire des stratégies, notamment avec, je trouve que la formation juridique et surtout l'expérience. juridique nous donne, on revient toujours sur ça, mais sur la gestion des risques, je trouve que dans la construction des stratégies, ça peut être très utile. Et j'ai une question que si vous écoutez ce podcast, je vais opposer, donc vous ne serez pas étonnés. Marine, je te la pose à ton tour. Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont influencée, inspirée, des mentors qui ont été très précieuses dans ton parcours Déjà, pour ma question, est-ce que c'est le cas Et si c'est le cas, est-ce que tu peux nous en parler de ces personnes qui t'ont peut-être guidée

  • Speaker #1

    Quand j'étais à l'école du Barreau, c'est un moment où je me suis beaucoup posé cette question. des inspirations. En fait, c'est un moment où j'ai commencé à m'interroger beaucoup sur notamment la place des femmes et le rôle des femmes. Et ça a commencé de cette façon, c'est que j'ai commencé par lire beaucoup. Par exemple, je me souviens avoir lu les mémoires de Simone de Beauvoir. J'ai lu aussi Françoise Giroux à l'époque. les biographies de Frida Kahlo. J'ai essayé de trouver Gisèle Halimi aussi. J'ai essayé de trouver dans ces lectures des inspirations, des incarnations et des rôles modèles. À l'époque, ce n'était pas il y a si longtemps que ça.

  • Speaker #0

    C'est très bien. Voilà,

  • Speaker #1

    donc hier, on n'avait pas forcément encore autant de modèles visibles publics, femme en position de leadership. Et ce que j'ai fait à ce moment-là, j'ai fait la rencontre d'une personne qui a créé un institut de formation à destination des femmes élues. On s'est rencontrées et je trouvais que son projet était vraiment très intéressant. Et on a parlé de ce manque de rôle modèle et comment on pouvait créer des endroits d'inspiration. des collectifs dans lesquels on pouvait aussi partager des problématiques. Et en tout cas, elle, c'était son souhait. Et j'ai commencé à ce moment-là, en fait, à contacter plusieurs personnalités politiques femmes pour leur proposer de répondre à des questions sur leur parcours et comprendre comment elles en étaient arrivées à ces expériences, à ces rôles, avec beaucoup de curiosité. J'étais étudiante à l'époque et ça nous paraissait important, en tout cas dans le cadre de ce projet d'institut de formation des élus, de pouvoir aussi avoir des exemples. Et donc j'ai contacté ces femmes, dont certaines sont ministres aujourd'hui ou d'autres l'ont été, de tous bords politiques pour essayer de comprendre en fait qu'est-ce que ça voulait dire être une femme en position de leadership, surtout dans le monde politique, qu'est-ce qui fait qu'on y arrive ou pas. Donc... J'ai essayé de chercher de l'inspiration comme ça.

  • Speaker #0

    Et alors, quel est le secret, alors, comment c'est d'être une femme qui a du leadership dans le monde politique aujourd'hui

  • Speaker #1

    Je n'ai pas la réponse à cette... Je n'ai pas trouvé la recette magique, mais c'est intéressant de voir comment, en une dizaine d'années, comment les choses ont vraiment, vraiment changé. C'est-à-dire que, ne serait-ce que le pourcentage, la quantité... en tout cas de personnalités femmes qui sont présentes dans le débat public n'est plus du tout la même chose et la façon dont elles sont aussi considérées à évoluer. Mais oui, je n'ai pas encore cette recette.

  • Speaker #0

    Et si tu nous l'as, tu nous la donneras évidemment.

  • Speaker #1

    Evidemment.

  • Speaker #0

    Et selon toi, le fait qu'il y ait plus de femmes aujourd'hui dans le monde politique, en tout cas qu'on en parle plus, est-ce que c'est grâce à ces femmes-là qu'on prie plus de place ou est-ce qu'on leur a accordé plus de place selon toi Je ne sais pas si tu as un avis. Sur la question

  • Speaker #1

    C'est sans doute un peu des deux. Pour certaines, elles ont vraiment pris la place avec difficulté. Enfin, avec difficulté, c'était pas simple. En tout cas, c'était pas un acquis, elles étaient pas attendues. Donc ça, c'est la première chose, c'est comment on arrive à prendre sa place, même lorsqu'on n'est pas attendue. Et la deuxième chose, c'est sans doute aussi une évolution du débat public, peut-être, qui... qui considèrent peut-être aujourd'hui que le fait d'avoir des femmes en position de leadership est quelque chose de plus naturel et même nécessaire. Et ce n'est pas valable que dans le monde politique.

  • Speaker #0

    Et Marine, si tu n'étais pas devenue avocate et experte des affaires publiques, qu'est-ce que tu aurais aimé exercer comme métier Un rêve d'enfant

  • Speaker #1

    Mes rêves d'enfant, c'était... J'en ai eu plusieurs. J'ai voulu être danseuse étoile. J'ai voulu être styliste, j'ai voulu être artiste et puis après j'ai voulu aussi être journaliste ou diplomate. Voilà. En même temps. Oui, mais n'ayons pas peur. Donc tout ça en même temps. Ceci dit, je pense que les rêves d'enfants sont aussi là pour nous inspirer dans la vie d'adulte et pas pour être oubliés. C'est vrai que résonner en termes de métier, forcément quand on est enfant, on a cet imaginaire avec un objectif. J'ai envie d'être danseuse étoile, mais rien ne nous empêche après de trouver une façon de danser dans sa vie, d'écrire des articles. ou de voyager en rencontrant des personnalités à l'international. Comment intégrer ces rêves d'enfants dans sa vie d'adulte

  • Speaker #0

    Merci pour cette belle image. Est-ce que tu as des inspirations au quotidien Tu parlais de danser dans la vie, très beau pont. Toi, tu as quand même fait des ponts entre les rêves d'enfants et la réalité du quotidien d'aujourd'hui. Est-ce que tu as des inspirations, des choses que tu aimes faire et qui t'aident au quotidien ou dans ton propre développement

  • Speaker #1

    Les inspirations, elles sont surtout autour de moi. Donc, c'est les gens qui m'entourent vraiment, que ce soit dans ma famille ou dans mes proches. Donc ça, c'est la première source d'inspiration. La deuxième source d'inspiration, j'écoute beaucoup de podcasts parce que j'aime bien pouvoir apprendre et découvrir les... parcours des gens. Par exemple, j'écoute beaucoup, outre ton podcast, évidemment, j'écoute beaucoup Génération Do It Yourself. Je pense aussi au podcast Ressentir de Jessica Troifontaine. Je ne sais pas si tu vois quelle c'est. Vraiment très bien, très intéressant, avec des approches très différentes. Le premier, beaucoup plus business, c'est des créateurs. Alors, des créateurs d'entreprises ou artistes, etc. C'est assez large, mais c'est aussi des parcours de vie. Je trouve ça intéressant de voir comment tout ça peut s'entremêler. Et puis après, mon inspiration, je la trouve aussi dans d'autres moments plus personnels, comme par exemple, j'aime beaucoup faire du yoga.

  • Speaker #0

    Très bonne pratique. Oui. Donc, je ne pratique plus la danse classique, le gars, du coup.

  • Speaker #1

    Non, j'ai abandonné cette carrière de danseuse étoile à regret.

  • Speaker #0

    Et là, je refais un retour au droit, parce qu'on est parti sur d'autres sujets. Qu'est-ce qui, selon toi, fait un bon juriste ou un bon professionnel du droit Dans sa globalité, c'est-à-dire qu'on soit avocat, juriste en entreprise, juriste au sein d'un parti politique, magistrat. C'est très large, mais est-ce qu'il y a une façon d'être un bon juriste

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, pour être un bon juriste, ou une bonne juriste d'ailleurs, je crois qu'on ne peut plus simplement être seulement technicien. C'est un préalable nécessaire, c'est le prérequis de base, mais la complexité... des situations auxquelles on est confronté font que si on est seulement dans la technique, ça ne va pas fonctionner. Donc le premier ingrédient, la technique, et le deuxième ingrédient, ce serait, je pense, l'agilité, la créativité, et aussi avoir un bon relationnel avec ses collègues, peu importe le type d'organisation, mais en tout cas. Être au service des métiers ou de la mission. Ça, ça me paraît vraiment essentiel. Et puis le troisième, enfin là j'en ai dit beaucoup plus que trois en fait. Voilà, je crois qu'une autre clé aussi, c'est réussir à traduire des enjeux complexes de manière simple. Donc là, c'est plutôt des qualités de communication ou de transmission. Et puis l'approche stratégique, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup aussi planifier, à la fois sur le long terme, sur les choses à construire, mais aussi avoir la capacité stratégique de gérer les crises ou les urgences. Et là aussi, il y a une capacité opérationnelle importante.

  • Speaker #0

    Oui, on a beau être un super technicien, avoir étudié pendant des années, si on n'a pas cette intelligence relationnelle, cette capacité à gérer les risques et souvent les urgences, ça peut ne pas marcher aussi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, en tout cas, que c'est vraiment ce qui fait la différence. Et en réalité, c'est vraiment l'expérience qui peut donner ça.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à l'étudiante de droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne, justement, quand tu étais sur les bancs de la fac

  • Speaker #1

    Cette étudiante, j'aimerais lui dire qu'il faut qu'elle ait confiance. Qu'il faut qu'elle ait confiance en elle. Et aussi, en ces projets, même s'ils ne semblent pas exactement une route toute tracée, encore une fois, je pense qu'on peut faire plusieurs choses. On peut les faire bien et qu'il ne faut pas avoir peur. En tout cas, si c'est notre souhait, il faut vraiment se laisser guider par lui et écouter son intuition.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très très bon conseil. On prend tous. Marine, on arrive à la fin de ce podcast. Est-ce que tu as un dernier mot, des derniers mots que tu aimerais partager avec nos auditeurs

  • Speaker #1

    Simplement te remercier pour ton invitation et remercier tous tes auditorices pour leur attention.

  • Speaker #0

    Merci Marine en tout cas pour ton retour d'expérience, pour tes explications, ton enthousiasme. On sent que tu es extrêmement enthousiaste quand tu parles des affaires publiques et que tu es vraiment au bon endroit. et que tu as embrassé, je pense, la bonne carrière. Donc un grand merci d'avoir accepté mon invitation pour ton partage et ta sincérité. Et puis j'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon moment à écouter Marine. Donc merci à tous et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière FEDG group. Bonjour,

  • Speaker #1

    c'est Groupe.

Description

Pour elle, les affaires publiques, c’est “créer des ponts entre des secteurs qui ne se comprennent pas”, explique Marine Mathé, consultante experte en affaires publiques et ancienne Directrice juridique du mouvement politique En Marche !, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Légal.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, Marine revient sur son parcours hybride entre droit et politique.
Après deux Masters à La Sorbonne et le CAPA, elle débute comme avocate en data/IT chez Alain Bensoussan, puis se spécialise en affaires publiques au sein du cabinet SAMMAN.

En 2016, elle rejoint le parti politique En Marche ! comme bénévole avant de devenir Directrice juridique du mouvement, qu’elle décrit comme une startup politique.

Aujourd’hui, elle accompagne des structures variées sur leurs stratégies d’influence et intervient à l’HIEP. Elle nous parle du rôle du juridique en politique, de la place des femmes dans cet univers, et de ce qui fait un bon professionnel du droit en 2025 selon elle.

Un épisode riche et inspirant, à ne pas manquer !

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Voici les références de ce podcast :

 

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast,

  • Speaker #1

    nous recevons des acteurs du monde du droit,

  • Speaker #0

    leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Adéliris et aujourd'hui je reçois Marine Maté, consultante experte en affaires publiques. Marine, tu as étudié le droit à Poitiers, puis tu as été diplômée d'un Master 2 en droit public comparé européen à la Sorbonne, puis d'un second Master 2 en droit économique de l'Union Européenne avant d'obtenir le CAPA, le fameux diplôme pour devenir avocate. Tu as commencé ta carrière donc en tant qu'avocate en data et en IT chez Alain Bensoussan, puis en affaires publiques dans le secteur du digital au sein du cabinet Saman. En 2016, tu as postulé pour être bénévole d'un nouveau mouvement politique qu'on connaît qui s'appelle En Marche, et tu es devenue directrice adjointe des affaires générales de ce mouvement lors de la campagne et ensuite directrice juridique de ce parti politique. Et depuis 2021, tu es consultante experte en affaires publiques et conférencière à l'HIEP. l'École des hautes études internationales et politiques. Bonjour Marine, merci d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu vas bien Est-ce que cette présentation te convient

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien et cette conversation me ravit. Merci pour ton invitation et cette présentation me paraît tout à fait bien.

  • Speaker #1

    Ça va, j'ai rien oublié

  • Speaker #0

    Ça va C'est complet.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une question que j'aime bien poser à mes invités quand je les reçois dans ce podcast, c'est le droit, comment tu t'es retrouvée Sur les bancs de la fac de droit, est-ce que ça a toujours été un rêve pour toi de devenir avocate

  • Speaker #0

    Alors le droit pour moi, plus qu'une vocation, c'était surtout un outil. C'est-à-dire que ce qui m'a intéressée au début, quand j'ai commencé mon parcours universitaire, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et donc j'ai réfléchi aux différentes options qui pouvaient s'offrir à moi, sachant qu'avant de rentrer à la fac de droit, j'ai aussi fait une année de classe préparatoire en hippocagne. ce qui m'a permis aussi de réfléchir un peu. Le projet initial, c'était de passer le concours de Sciences Po, ce que j'ai fait, et ça n'a pas marché. Et j'ai donc décidé de poursuivre mes études, toujours avec cette idée de pouvoir m'intéresser à la chose publique. Et l'évidence, c'était de faire des études de droit, sachant que j'avais déjà en tête dès le départ que c'était surtout le droit public qui allait m'intéresser.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc ce n'est pas une découverte lors de tes études. Déjà, c'est cette matière-là qui t'a tirée alors.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais beaucoup réfléchi à ça, en effet. Et ça s'est confirmé d'ailleurs dès la première année, lors des premiers cours en droit constitutionnel. Tous les cours aussi liés aux sciences politiques. Tout ça m'intéressait énormément.

  • Speaker #1

    D'accord, donc pas forcément le droit administratif. Vous n'avez pas vu Marine à hésiter à répondre. Non, mais c'est une matière passionnante, mais pas toujours appréciée de tous les étudiants en droit. Ok pour cette explication de vocation, donc très tôt, du coup après Hippocagne. Là, je rends dirais dans le sujet, parce que forcément, quand on parle un peu de politique, il y a un peu le fantasme autour de ça. Toi, donc, je le disais en préambule, tu as voulu être bénévole déjà à la base. Et en fait, tu t'es retrouvée à être investie dans la campagne. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce monde politique au sens large pour le coup

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas du tout une évidence de participer à la vie d'un mouvement politique et des campagnes électorales. Néanmoins, très tôt, en effet, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et en fait... Mon intérêt, il s'est vraiment porté sur où se prennent les décisions. Donc à quel niveau Au niveau européen, au niveau national. Et en fait, je trouvais intéressant de pouvoir participer d'une façon ou d'une autre à élaborer ces décisions, les influencer, etc. Donc ce qui m'a tout d'abord intéressée, en tout cas dans les premières expériences que j'ai pu avoir, c'était de... En fait, j'ai fait quelques expériences. liées au monde politique avant de me retrouver dans cette campagne électorale. Et je me suis intéressée d'abord au monde des idées, avec le monde des think tanks. Donc ça, c'était la première chose. J'étais aussi très intéressée par tous les sujets européens. D'ailleurs, pendant mes études, j'ai aussi fait un séjour à Bruxelles pour essayer justement d'aller comprendre sur le terrain comment tout cela se passait. Et je suis aussi de la génération Erasmus. On est très nombreux, en tout cas dans les études de droit, à avoir fait un... un séjour en Erasmus. Et tout ça pour dire que, en fait, ça a été un cheminement progressif, que ce n'était pas une évidence, parce qu'en fait, mon intérêt, ce n'était pas immédiatement les partis politiques, mais en tant qu'acteur de la vie démocratique, et donc... participant au processus décisionnel, ça m'a intéressée. Ok.

  • Speaker #1

    Et alors, tu t'es retrouvée à un moment quand même bien crucial dans le monde politique, parce que c'était au moment de la campagne électorale, donc les élections présidentielles. Ça a été un tournant aussi dans ta carrière, j'imagine, puisque ça, comme tu disais, ce n'était pas forcément prévu d'être dans un parti politique, surtout qui venait d'être lancé. Quelle a été la place du droit Parce que tu étais avocate juste avant, notamment en affaires publiques. Là, tu t'es retrouvée à faire pas que du droit, si j'ai bien compris. Comment tu as pu mettre à profit ton expertise juridique et quelle était la place du droit dans cette nouvelle vie qui s'est ouverte à toi

  • Speaker #0

    Alors la place du droit, en effet, elle était assez importante. Elle était importante, mais en effet, ce n'était pas la seule chose que je faisais dans mes missions. Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que dans une campagne électorale, il y a un certain nombre d'étapes et que tout cela est extrêmement encadré, il y a des réglementations. sur la communication électorale, sur le financement électoral. Et puis après, il y a aussi évidemment toutes les problématiques juridiques qu'on va retrouver qui sont inhérentes à la vie de ces organisations que sont les partis politiques, tout comme d'autres associations. Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette expérience, c'est d'avoir l'opportunité, d'une part, de participer à la construction d'un mouvement politique, en utilisant le droit comme un outil opérationnel. Donc d'être vraiment dans le concret. D'avoir aussi la possibilité d'explorer des nouvelles facettes du droit qui n'étaient pas liées à ma spécialité, et donc de sortir de cette zone de confort et d'expertise, et aussi de découvrir que j'avais la possibilité de trouver les solutions très concrètes pour répondre à ces différentes questions qui se posaient. Donc ça, c'était très intéressant d'un point de vue personnel, et professionnel évidemment.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Justement, là, tu parlais de la matière comme ça, des matières que tu as eu à aborder. Alors, tu viens du droit public, certes, mais tu n'avais pas forcément étudié du droit électoral à la faculté. Comment tu t'es abordée ces sujets-là Comment ça se passe Là, tu arrives et on te dit que tu vas travailler sur une campagne, avec l'envergure qu'on connaît maintenant. Comment tu as abordé ça en tant qu'avocate et du coup, ensuite juriste

  • Speaker #0

    J'ai jamais étudié le droit électoral, mais tout comme dans les différentes spécialités que j'avais pu exercer en tant qu'avocate avant cette expérience, j'avais pas non plus étudié le droit des nouvelles technologies ou les données personnelles. Donc ça n'enlève pas la difficulté du challenge, mais c'était pas un frein pour autant. Comment j'ai fait Tout simplement, je crois qu'il y a un certain nombre de réflexes que j'avais acquis en suivant aussi ces sujets. Personnellement, ça m'intéressait par exemple de regarder... tout le fonctionnement du processus électoral. Il y a un certain nombre de lectures qu'on pouvait faire, de blogs à l'époque, comme le blog du droit électoral, que je lisais régulièrement. Et j'ai adopté une méthode assez pragmatique, qui est celle, dans mes premiers jours, de me poser toutes les questions, en imaginant les scénarios qui pourraient se produire dans cette campagne électorale, en imaginant aussi toutes les questions toutes les étapes, toutes les choses qu'il fallait construire, parce qu'il y a des choses qui sont très concrètes, comme construire une équipe, faire en sorte que la maison fonctionne bien, donc que le mouvement ait une structuration qui fonctionne bien, et en parallèle, donner la capacité à cette campagne électorale d'évoluer en gérant les risques, et surtout en ayant les bonnes ressources pour pouvoir y répondre. Et donc, en imaginant tous ces scénarios, tous ces scénarii, j'ai en face essayé de mettre des potentielles réponses. en termes de moyens, que ce soit des moyens humains, comme par exemple en identifiant les experts et les expertises auxquelles on pourra avoir besoin pour avoir les ressources nécessaires rapidement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et là, ça me fait penser justement, c'est que tu t'es occupée, pardon, à la pointe juridique de la campagne électorale. Ensuite, tu es devenue la directrice juridique du parti politique En Marche. Et il y a quelque chose qui, moi, m'interpelle, c'est que tu parles de gestion de risque. d'aller te tourner vers des experts externes qui ont l'expertise que tu n'as pas, justement. Et ça ressemble quand même beaucoup à ce que disent des directeurs juridiques que moi, je rencontre des structures beaucoup plus, on va dire, traditionnelles, c'est-à-dire des entreprises privées de toute taille, des PME, des grands groupes du CAC 40, des groupes internationaux. Et c'est vrai qu'on pourrait penser que c'est très différent parce que c'est dans la politique, mais en fait, c'est assez, entre guillemets, similaire. Aussi, quand on est défi d'un parti politique, il y a aussi la gestion des risques, il y a aussi se tourner vers des experts. C'est comme ça que tu as vu la chose ou avec le recul que tu le vois Non,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. J'ai abordé en tout cas ce rôle avec cette approche très pragmatique, très empirique. Parce qu'en effet... Il n'y a pas forcément une feuille de route toute tracée, surtout quand il faut créer. D'ailleurs, on parlait à l'époque d'une start-up politique, donc de quelque chose qu'il fallait construire et qui était en forte croissance. Ce qui est sans doute un peu différent, c'est la nature des problématiques auxquelles on va être confronté. Et peut-être aussi la matrice des risques. Il y a une exposition forcément dans le monde politique qui est forte. On a aussi... Une exigence en termes de qualité qui est importante. Et puis la finalité d'un mouvement politique, il est de présenter des candidats aux élections et, le cas échéant, de gagner ces élections pour pouvoir ensuite exercer des fonctions, exercer le pouvoir et mettre en place des politiques publiques. Donc ça, ça crée aussi une dynamique en interne qui est peut-être un peu différente puisque c'est l'objectif ultime. Et puis, autour de tout cela, en effet, on ne peut pas, je pense que c'est l'approche que j'ai adoptée en tout cas, on ne peut pas tout faire seul. On a besoin d'avoir des équipes autour de soi. Et puis, c'est important aussi de diffuser les savoirs, de ne pas les garder pour soi et surtout de faire appel aux personnes qui détiennent l'expertise quand elles l'ont. C'est évidemment une des clés importantes, je pense.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu es restée au total trois ans à peu près un peu plus du coup directrice juridique de ce mouvement et en charge de la campagne alors j'imagine compliqué de répondre à mes questions mais je vais quand même te la poser qu'est-ce qui t'a plu, quelles sont les choses qui t'ont plu durant cette expérience là

  • Speaker #0

    Alors plusieurs choses m'ont plu et la première d'entre elles c'est sans doute d'avoir eu l'opportunité de vivre un moment politique assez incroyable de l'intérieur très riche de rencontres très riche d'apprentissages d'apprentissages Parce qu'en effet, on ne ressort pas d'une expérience politique aussi intense de la même façon qu'on y est entré. Donc, ça m'a donné énormément de clés de compréhension sur mon ou mes métiers. Et aussi sur le monde politique en général. Donc ça, c'est vraiment très précieux.

  • Speaker #1

    Ok, merci Marine. Et surtout, c'était un mouvement qui n'existait pas. Aussi, en mettant en perspective, j'imagine qu'être directeur juridique d'un parti public qui existe depuis longtemps, ça doit être assez similaire par certains aspects et très différent aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai que sur les questions et la façon d'aborder les choses, il y avait une approche assez innovante. Et ça se ressentait dans tous les échelons ou dans tous les pôles d'expertise, j'ai envie de dire, au sein du mouvement. C'est-à-dire qu'il faut construire, ça c'est certain. Il faut... tenir aussi cet objectif de faire une campagne électorale en même temps. Et il faut aussi être capable d'apporter des solutions juridiques rapides aux problématiques qui sont posées partout, par les personnes sur le terrain, par les personnes au siège, par les élus, ou par les collaborateurs et les collaboratrices. Et c'est souvent des questions qui vont être nouvelles en droit, parce que les modes de mobilisation Les moyens de faire campagne, ils évoluent. Par exemple, on faisait en tout cas à l'époque beaucoup plus de campagnes numériques qu'avant, ce qui posait beaucoup de questions juridiques qui étaient nouvelles et qui n'existaient pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une fusion plus de ton parcours d'avocate IT, avec en plus droit électoral, plus la politique. Les directeurs juridiques des sociétés que moi je côtoie au quotidien, ils se réunissent souvent, ou en tout cas, ils sont dans des clubs de directeurs juridiques. Je m'attends un peu à la réponse que tu vas peut-être me donner, mais est-ce que tu as été en contact avec les autres directeurs juridiques des autres partis Comme il y a le côté parti où les partis ne sont pas forcément toujours très amis. Est-ce qu'il y a des échanges qui se font entre directeurs juridiques de partis Je ne sais pas si tu peux en parler du coup.

  • Speaker #0

    Alors, pas directement, surtout pendant les périodes de campagne électorale. Après, ce n'est que mon expérience. En revanche... Les endroits où on peut se retrouver le cas échéant, c'est par exemple autour de moments comme le dépôt des comptes de campagne à la CNCCFP. Mais là, on va se croiser. C'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. C'est l'organisme qui va contrôler si les dépenses qui ont été faites dans le cadre d'une campagne électorale, elles sont bien destinées à la campagne électorale et donc elle a un rôle de... contrôle à ce titre. Donc on peut se retrouver dans ces moments juridiques un peu charnières, mais il n'y a pas forcément de synergie et de travail ensemble parce que ce n'est pas vraiment l'esprit.

  • Speaker #1

    Je comprends. En même temps, vu le secteur, ça peut se comprendre aussi. Très bien. Il y avait une question que je voulais te poser qui m'a échappée, mais qui, heureusement, est revenue. Est-ce que le droit, alors j'imagine qu'il est écouté sur la partie électorale, mais parfois, j'ai déjà entendu des jurys, des acteurs juridiques qui me disent qu'il faut trouver des solutions un peu différentes pour que ce soit pragmatique. Est-ce que c'est pareil aussi dans le secteur politique Tu dois toi aussi apporter des solutions de choses qui sont parfois un peu complexes et tu vas dire, en fait, on ne peut pas le faire, mais si on le fait différemment, c'est possible.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est vrai que c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est de trouver comment communiquer les solutions à des problématiques juridiques de manière simple, concrète, de façon à ce qu'on puisse répondre aux besoins immédiats. Il faut aller vite, ça c'est certain, mais l'objectif, c'est surtout d'être compris. On a fait, en tout cas avec... avec mon équipe à l'époque, tout un travail sur la communication juridique en développant, par exemple, des formats, des contenus. On avait aussi eu quelques formations sur le nudge pour pouvoir, par exemple, présenter davantage des messages pour faire en sorte que l'attention se porte sur ton message clé. Donc, on avait aussi mis en place, en fait, des formes de newsletters. On avait fait ça, par exemple. pour diffuser régulièrement aux équipes de campagne des éléments de communication sur les sujets juridiques et aux campagnes, mais aussi des fiches très pratiques, des FAQ. Voilà. En tout cas, c'est vraiment hyper important. En tout cas, ça faisait partie des priorités et des choses sur lesquelles je voulais qu'on mette l'accent parce que l'objectif, ce n'est pas de travailler dans son coin, c'est d'être vraiment un centre de ressources au service des autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Et merci d'avoir répondu déjà sur cette question, sur ce passage de ta carrière très fort. Après, tu es passée aux affaires publiques. Comment ça s'est fait Est-ce que c'était une évidence C'était une rupture pour toi

  • Speaker #0

    Les affaires publiques, pour moi, c'est plutôt une forme de continuité. Avant d'avoir ce passage politique au sein d'un mouvement politique, j'étais avocate dans un cabinet qui était également spécialisé dans les affaires publiques. Et donc, c'était, en tout cas, après cette expérience politique de plusieurs années, ce n'était pas forcément le passage tout tracé, parce que forcément, passer trois années dans ce milieu avec beaucoup d'intensité, et je pense que de nombreuses personnes qui ont déjà eu des parcours en politique pourront aussi témoigner en ce sens. Forcément, on se pose pas mal de questions à la fin. Comment on a envie de continuer Est-ce qu'on a envie de continuer Qu'est-ce qu'on a appris et comment on peut mettre tout cela au service de nos futures missions Donc je l'ai vécu plutôt comme une forme de continuité, mais avec une bien meilleure compréhension du monde politique, avec aussi un acquis qui me permet, je pense aujourd'hui, d'avoir une meilleure lecture des enjeux liés aux affaires publiques, une approche plus stratégique. Et ça m'a permis aussi, évidemment, de me lancer à mon compte.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer à ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que c'est les affaires publiques Comment tu peux définir cette matière

  • Speaker #0

    Quand on parle d'affaires publiques, on parle aussi parfois de relations institutionnelles, de lobbying, etc. Il y a plusieurs appellations qu'on va pouvoir utiliser. En fait, c'est faire de la représentation d'intérêt, ce qui en soi peut faire quelques analogies avec le métier d'avocat. Sauf qu'en fait, cette représentation d'intérêt, elle va se faire auprès des pouvoirs publics. J'aime bien en général utiliser cette métaphore pour expliquer ce que sont les affaires publiques. C'est comme créer des ponts, faire le pont entre des secteurs ou des mondes qui a priori ne se parlent pas ou ne se comprennent pas toujours bien. Donc c'est souvent entre le secteur privé, le secteur public, mais c'est pas que ça, ça peut aussi être créer des coalitions par exemple pour faire valoir les intérêts d'une organisation. Et l'objectif c'est d'influer sur la décision publique, d'influencer, et donc de remonter un certain nombre de problématiques concrètes pour le porter à la connaissance des législateurs pour qu'ils puissent les intégrer après dans la façon dont ils vont élaborer la loi.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et du coup, aujourd'hui, en tant que consultante experte en affaires publiques, tu accompagnes des sociétés de ton côté C'est quel type de structure Tu as des clients

  • Speaker #0

    Les organisations qui peuvent avoir des besoins en affaires publiques, c'est plutôt en effet des entreprises. Ça peut aussi être des associations.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, en effet, c'est assez large.

  • Speaker #1

    Ok. On a beaucoup parlé, pas forcément nous, toi oui, mais pas forcément moi, mais en tout cas dans la presse, on a beaucoup entendu parler du sommet sur l'intelligence artificielle qui s'est tenu à Paris les 10 et 11 février. Toi, tu as travaillé pour partie pour l'organisation de ce sommet-là. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta mission Qu'est-ce que tu as retenu de cet événement-là Alors,

  • Speaker #0

    je n'ai pas participé directement à l'organisation du sommet. En revanche, comme je travaille sur des problématiques comme l'intelligence artificielle ou des sujets numériques, c'était l'occasion pour beaucoup d'acteurs d'apporter une contribution, une pierre à l'édifice à cet événement qui était assez inédit. Ce sommet sur l'intelligence artificielle, c'est un sommet international qui a attiré... des responsables publics et politiques, des chefs d'État qui venaient de partout autour du monde, qui se sont donc réunis à Paris pendant plusieurs jours. Mais c'était aussi l'occasion pour tous les acteurs du secteur et même bien au-delà, en tout cas qui ont un lien avec ces sujets d'intelligence artificielle, et donc ça veut dire que c'est énormément d'acteurs. C'était l'occasion en fait pour... toutes ces entreprises, toutes ces organisations, toutes ces associations, en fait, d'apporter une contribution au débat, débat au pluriel d'ailleurs, qui ont lieu sur ce sujet de l'intelligence artificielle, sur les questions de régulation, d'éthique. Voilà, donc il y a eu une série d'événements très nombreux, des événements académiques, des événements politiques, des événements un peu plus économiques et business. Et j'ai eu l'opportunité d'accompagner en effet quelques... l'organisation de quelques événements.

  • Speaker #1

    D'accord. Je te prêtais l'organisation d'une grande partie de l'événement, dont tu n'as pas tout fait, en tout cas, tu as participé. Et toi, comme tu y étais, même en tant que personne vraiment très active dans ces sujets, forcément, à la fois sur l'IA et aussi sur les affaires publiques, qu'est-ce que tu as retenu de ce sommet Qu'est-ce qui t'a plu et quel message tu as gardé

  • Speaker #0

    Ce qui était assez marquant dans l'organisation de ce sommet, c'est de voir, en fait, comme un sujet qui... comme l'intelligence artificielle, dont personne ne parlait, en tout cas au sein du grand public, je veux dire, dont personne ne prêtait tant attention que cela il y a, on va dire, trois ans, de voir comment ce sujet de l'intelligence artificielle peut devenir un sujet de conversation pour tout le monde. Et ça, c'est vraiment lié à l'émergence de l'intelligence artificielle générative. fin 2022, avec tous les outils qu'on connaît. Et ce sommet de l'intelligence artificielle, outre le fait que ça montre à quel point l'intelligence artificielle est devenue importante dans les sujets de conversation, on voit aussi à quel point c'est devenu un sujet très politisé, en tout cas, y compris dans les rapports de force qu'on va pouvoir identifier d'un point de vue géopolitique. Et ça, c'est vraiment intéressant de voir qu'à l'occasion de ce sommet, l'objectif, en tout cas ce qu'on a vu en termes d'annonce, c'était aussi pour l'Union européenne et la France de se positionner dans cette course économique sur le déploiement de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Et toi, d'un point de vue personnel ou professionnel, tu utilises beaucoup les outils,

  • Speaker #0

    justement Je trouve que c'est très intéressant d'essayer de voir comment des outils comme ceux-là... peuvent nous accompagner au quotidien. Donc j'ai une appétence pour tester et découvrir comment des innovations peuvent nous aider à améliorer nos pratiques, dans certains cas à gagner du temps. Et je pense que justement, une des clés sur l'intelligence artificielle, c'est l'usage. Il y a évidemment les questions autour de la conception des outils en tant que tels, mais c'est surtout l'usage qui va faire la différence. Et l'usage, c'est aussi un apprentissage. Donc, ça suppose de se former, d'apprendre, de tester et d'ajuster en fonction de ses besoins.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis est très juste. J'avais commencé à en parler, en tout cas à assister à des conférences il y a assez longtemps, justement, quand c'était encore très embryonnaire, entre guillemets. Et je me souviens d'une avocate qui avait dit ça, qui te rejoint totalement là-dessus. C'est toujours une question d'usage, c'est-à-dire qu'on ne va pas remplacer non plus tout le monde. En tout cas, parce que je connais mieux les juristes et avocats, et ça ne va pas les remplacer, c'est une façon de travailler avec. Et justement, il faut juste apprendre à les utiliser, et ça peut être un super outil, une super aide, sans pour autant que ça remplace tout le monde. Oui, juste permettre aussi d'avoir plus de plus-value sur autre chose, et passer du temps sur... C'est encore plus intéressant.

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord avec ça. Et puis, on est sans doute au début aussi. Il peut y avoir une forme de peur du changement dans certains cas, surtout face à ces sujets d'innovation et de transition. C'est des sujets que j'aime beaucoup. Je trouve ça très intéressant de voir comment des innovations peuvent devenir des sujets de débat dans l'opinion publique, comment elles peuvent être appréhendées. par le monde politique, jusqu'à, dans certains cas, trouver une traduction dans la loi, dans la fabrique du droit. Ça, c'est vraiment intéressant à observer.

  • Speaker #1

    Justement, on parle forcément beaucoup de droit et on parle d'affaires publiques. Est-ce que c'est important pour toi, est-ce que c'est primordial même, selon toi,

  • Speaker #0

    d'être juriste ou avocat pour travailler dans ce milieu-là et en affaires publiques Il y a une grande diversité de parcours dans les personnes qui font des affaires publiques. Et c'est sans doute une très bonne chose. En tout cas, quand j'ai fait mes études, les formations qui permettaient de faire ces métiers, elles étaient assez limitées. Il y en avait peu. Donc, logiquement, si on avait envie de travailler dans les affaires publiques, soit on faisait Sciences Po, soit on faisait du droit. Ce que je trouve intéressant quand on a un parcours juridique et qu'on fait des affaires publiques, c'est qu'on va quand même avoir une aisance avec la technicité des problématiques, c'est-à-dire qu'on va avoir la capacité à pouvoir naviguer dans les textes législatifs, réglementaires, avec une certaine forme d'aisance. Et ça, c'est sans doute un atout. Je crois aussi que ça peut être assez utile dans la façon de construire des stratégies, notamment avec, je trouve que la formation juridique et surtout l'expérience. juridique nous donne, on revient toujours sur ça, mais sur la gestion des risques, je trouve que dans la construction des stratégies, ça peut être très utile. Et j'ai une question que si vous écoutez ce podcast, je vais opposer, donc vous ne serez pas étonnés. Marine, je te la pose à ton tour. Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont influencée, inspirée, des mentors qui ont été très précieuses dans ton parcours Déjà, pour ma question, est-ce que c'est le cas Et si c'est le cas, est-ce que tu peux nous en parler de ces personnes qui t'ont peut-être guidée

  • Speaker #1

    Quand j'étais à l'école du Barreau, c'est un moment où je me suis beaucoup posé cette question. des inspirations. En fait, c'est un moment où j'ai commencé à m'interroger beaucoup sur notamment la place des femmes et le rôle des femmes. Et ça a commencé de cette façon, c'est que j'ai commencé par lire beaucoup. Par exemple, je me souviens avoir lu les mémoires de Simone de Beauvoir. J'ai lu aussi Françoise Giroux à l'époque. les biographies de Frida Kahlo. J'ai essayé de trouver Gisèle Halimi aussi. J'ai essayé de trouver dans ces lectures des inspirations, des incarnations et des rôles modèles. À l'époque, ce n'était pas il y a si longtemps que ça.

  • Speaker #0

    C'est très bien. Voilà,

  • Speaker #1

    donc hier, on n'avait pas forcément encore autant de modèles visibles publics, femme en position de leadership. Et ce que j'ai fait à ce moment-là, j'ai fait la rencontre d'une personne qui a créé un institut de formation à destination des femmes élues. On s'est rencontrées et je trouvais que son projet était vraiment très intéressant. Et on a parlé de ce manque de rôle modèle et comment on pouvait créer des endroits d'inspiration. des collectifs dans lesquels on pouvait aussi partager des problématiques. Et en tout cas, elle, c'était son souhait. Et j'ai commencé à ce moment-là, en fait, à contacter plusieurs personnalités politiques femmes pour leur proposer de répondre à des questions sur leur parcours et comprendre comment elles en étaient arrivées à ces expériences, à ces rôles, avec beaucoup de curiosité. J'étais étudiante à l'époque et ça nous paraissait important, en tout cas dans le cadre de ce projet d'institut de formation des élus, de pouvoir aussi avoir des exemples. Et donc j'ai contacté ces femmes, dont certaines sont ministres aujourd'hui ou d'autres l'ont été, de tous bords politiques pour essayer de comprendre en fait qu'est-ce que ça voulait dire être une femme en position de leadership, surtout dans le monde politique, qu'est-ce qui fait qu'on y arrive ou pas. Donc... J'ai essayé de chercher de l'inspiration comme ça.

  • Speaker #0

    Et alors, quel est le secret, alors, comment c'est d'être une femme qui a du leadership dans le monde politique aujourd'hui

  • Speaker #1

    Je n'ai pas la réponse à cette... Je n'ai pas trouvé la recette magique, mais c'est intéressant de voir comment, en une dizaine d'années, comment les choses ont vraiment, vraiment changé. C'est-à-dire que, ne serait-ce que le pourcentage, la quantité... en tout cas de personnalités femmes qui sont présentes dans le débat public n'est plus du tout la même chose et la façon dont elles sont aussi considérées à évoluer. Mais oui, je n'ai pas encore cette recette.

  • Speaker #0

    Et si tu nous l'as, tu nous la donneras évidemment.

  • Speaker #1

    Evidemment.

  • Speaker #0

    Et selon toi, le fait qu'il y ait plus de femmes aujourd'hui dans le monde politique, en tout cas qu'on en parle plus, est-ce que c'est grâce à ces femmes-là qu'on prie plus de place ou est-ce qu'on leur a accordé plus de place selon toi Je ne sais pas si tu as un avis. Sur la question

  • Speaker #1

    C'est sans doute un peu des deux. Pour certaines, elles ont vraiment pris la place avec difficulté. Enfin, avec difficulté, c'était pas simple. En tout cas, c'était pas un acquis, elles étaient pas attendues. Donc ça, c'est la première chose, c'est comment on arrive à prendre sa place, même lorsqu'on n'est pas attendue. Et la deuxième chose, c'est sans doute aussi une évolution du débat public, peut-être, qui... qui considèrent peut-être aujourd'hui que le fait d'avoir des femmes en position de leadership est quelque chose de plus naturel et même nécessaire. Et ce n'est pas valable que dans le monde politique.

  • Speaker #0

    Et Marine, si tu n'étais pas devenue avocate et experte des affaires publiques, qu'est-ce que tu aurais aimé exercer comme métier Un rêve d'enfant

  • Speaker #1

    Mes rêves d'enfant, c'était... J'en ai eu plusieurs. J'ai voulu être danseuse étoile. J'ai voulu être styliste, j'ai voulu être artiste et puis après j'ai voulu aussi être journaliste ou diplomate. Voilà. En même temps. Oui, mais n'ayons pas peur. Donc tout ça en même temps. Ceci dit, je pense que les rêves d'enfants sont aussi là pour nous inspirer dans la vie d'adulte et pas pour être oubliés. C'est vrai que résonner en termes de métier, forcément quand on est enfant, on a cet imaginaire avec un objectif. J'ai envie d'être danseuse étoile, mais rien ne nous empêche après de trouver une façon de danser dans sa vie, d'écrire des articles. ou de voyager en rencontrant des personnalités à l'international. Comment intégrer ces rêves d'enfants dans sa vie d'adulte

  • Speaker #0

    Merci pour cette belle image. Est-ce que tu as des inspirations au quotidien Tu parlais de danser dans la vie, très beau pont. Toi, tu as quand même fait des ponts entre les rêves d'enfants et la réalité du quotidien d'aujourd'hui. Est-ce que tu as des inspirations, des choses que tu aimes faire et qui t'aident au quotidien ou dans ton propre développement

  • Speaker #1

    Les inspirations, elles sont surtout autour de moi. Donc, c'est les gens qui m'entourent vraiment, que ce soit dans ma famille ou dans mes proches. Donc ça, c'est la première source d'inspiration. La deuxième source d'inspiration, j'écoute beaucoup de podcasts parce que j'aime bien pouvoir apprendre et découvrir les... parcours des gens. Par exemple, j'écoute beaucoup, outre ton podcast, évidemment, j'écoute beaucoup Génération Do It Yourself. Je pense aussi au podcast Ressentir de Jessica Troifontaine. Je ne sais pas si tu vois quelle c'est. Vraiment très bien, très intéressant, avec des approches très différentes. Le premier, beaucoup plus business, c'est des créateurs. Alors, des créateurs d'entreprises ou artistes, etc. C'est assez large, mais c'est aussi des parcours de vie. Je trouve ça intéressant de voir comment tout ça peut s'entremêler. Et puis après, mon inspiration, je la trouve aussi dans d'autres moments plus personnels, comme par exemple, j'aime beaucoup faire du yoga.

  • Speaker #0

    Très bonne pratique. Oui. Donc, je ne pratique plus la danse classique, le gars, du coup.

  • Speaker #1

    Non, j'ai abandonné cette carrière de danseuse étoile à regret.

  • Speaker #0

    Et là, je refais un retour au droit, parce qu'on est parti sur d'autres sujets. Qu'est-ce qui, selon toi, fait un bon juriste ou un bon professionnel du droit Dans sa globalité, c'est-à-dire qu'on soit avocat, juriste en entreprise, juriste au sein d'un parti politique, magistrat. C'est très large, mais est-ce qu'il y a une façon d'être un bon juriste

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, pour être un bon juriste, ou une bonne juriste d'ailleurs, je crois qu'on ne peut plus simplement être seulement technicien. C'est un préalable nécessaire, c'est le prérequis de base, mais la complexité... des situations auxquelles on est confronté font que si on est seulement dans la technique, ça ne va pas fonctionner. Donc le premier ingrédient, la technique, et le deuxième ingrédient, ce serait, je pense, l'agilité, la créativité, et aussi avoir un bon relationnel avec ses collègues, peu importe le type d'organisation, mais en tout cas. Être au service des métiers ou de la mission. Ça, ça me paraît vraiment essentiel. Et puis le troisième, enfin là j'en ai dit beaucoup plus que trois en fait. Voilà, je crois qu'une autre clé aussi, c'est réussir à traduire des enjeux complexes de manière simple. Donc là, c'est plutôt des qualités de communication ou de transmission. Et puis l'approche stratégique, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup aussi planifier, à la fois sur le long terme, sur les choses à construire, mais aussi avoir la capacité stratégique de gérer les crises ou les urgences. Et là aussi, il y a une capacité opérationnelle importante.

  • Speaker #0

    Oui, on a beau être un super technicien, avoir étudié pendant des années, si on n'a pas cette intelligence relationnelle, cette capacité à gérer les risques et souvent les urgences, ça peut ne pas marcher aussi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, en tout cas, que c'est vraiment ce qui fait la différence. Et en réalité, c'est vraiment l'expérience qui peut donner ça.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à l'étudiante de droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne, justement, quand tu étais sur les bancs de la fac

  • Speaker #1

    Cette étudiante, j'aimerais lui dire qu'il faut qu'elle ait confiance. Qu'il faut qu'elle ait confiance en elle. Et aussi, en ces projets, même s'ils ne semblent pas exactement une route toute tracée, encore une fois, je pense qu'on peut faire plusieurs choses. On peut les faire bien et qu'il ne faut pas avoir peur. En tout cas, si c'est notre souhait, il faut vraiment se laisser guider par lui et écouter son intuition.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très très bon conseil. On prend tous. Marine, on arrive à la fin de ce podcast. Est-ce que tu as un dernier mot, des derniers mots que tu aimerais partager avec nos auditeurs

  • Speaker #1

    Simplement te remercier pour ton invitation et remercier tous tes auditorices pour leur attention.

  • Speaker #0

    Merci Marine en tout cas pour ton retour d'expérience, pour tes explications, ton enthousiasme. On sent que tu es extrêmement enthousiaste quand tu parles des affaires publiques et que tu es vraiment au bon endroit. et que tu as embrassé, je pense, la bonne carrière. Donc un grand merci d'avoir accepté mon invitation pour ton partage et ta sincérité. Et puis j'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon moment à écouter Marine. Donc merci à tous et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière FEDG group. Bonjour,

  • Speaker #1

    c'est Groupe.

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Description

Pour elle, les affaires publiques, c’est “créer des ponts entre des secteurs qui ne se comprennent pas”, explique Marine Mathé, consultante experte en affaires publiques et ancienne Directrice juridique du mouvement politique En Marche !, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Légal.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, Marine revient sur son parcours hybride entre droit et politique.
Après deux Masters à La Sorbonne et le CAPA, elle débute comme avocate en data/IT chez Alain Bensoussan, puis se spécialise en affaires publiques au sein du cabinet SAMMAN.

En 2016, elle rejoint le parti politique En Marche ! comme bénévole avant de devenir Directrice juridique du mouvement, qu’elle décrit comme une startup politique.

Aujourd’hui, elle accompagne des structures variées sur leurs stratégies d’influence et intervient à l’HIEP. Elle nous parle du rôle du juridique en politique, de la place des femmes dans cet univers, et de ce qui fait un bon professionnel du droit en 2025 selon elle.

Un épisode riche et inspirant, à ne pas manquer !

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Voici les références de ce podcast :

 

 

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Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast,

  • Speaker #1

    nous recevons des acteurs du monde du droit,

  • Speaker #0

    leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Adéliris et aujourd'hui je reçois Marine Maté, consultante experte en affaires publiques. Marine, tu as étudié le droit à Poitiers, puis tu as été diplômée d'un Master 2 en droit public comparé européen à la Sorbonne, puis d'un second Master 2 en droit économique de l'Union Européenne avant d'obtenir le CAPA, le fameux diplôme pour devenir avocate. Tu as commencé ta carrière donc en tant qu'avocate en data et en IT chez Alain Bensoussan, puis en affaires publiques dans le secteur du digital au sein du cabinet Saman. En 2016, tu as postulé pour être bénévole d'un nouveau mouvement politique qu'on connaît qui s'appelle En Marche, et tu es devenue directrice adjointe des affaires générales de ce mouvement lors de la campagne et ensuite directrice juridique de ce parti politique. Et depuis 2021, tu es consultante experte en affaires publiques et conférencière à l'HIEP. l'École des hautes études internationales et politiques. Bonjour Marine, merci d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu vas bien Est-ce que cette présentation te convient

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien et cette conversation me ravit. Merci pour ton invitation et cette présentation me paraît tout à fait bien.

  • Speaker #1

    Ça va, j'ai rien oublié

  • Speaker #0

    Ça va C'est complet.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une question que j'aime bien poser à mes invités quand je les reçois dans ce podcast, c'est le droit, comment tu t'es retrouvée Sur les bancs de la fac de droit, est-ce que ça a toujours été un rêve pour toi de devenir avocate

  • Speaker #0

    Alors le droit pour moi, plus qu'une vocation, c'était surtout un outil. C'est-à-dire que ce qui m'a intéressée au début, quand j'ai commencé mon parcours universitaire, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et donc j'ai réfléchi aux différentes options qui pouvaient s'offrir à moi, sachant qu'avant de rentrer à la fac de droit, j'ai aussi fait une année de classe préparatoire en hippocagne. ce qui m'a permis aussi de réfléchir un peu. Le projet initial, c'était de passer le concours de Sciences Po, ce que j'ai fait, et ça n'a pas marché. Et j'ai donc décidé de poursuivre mes études, toujours avec cette idée de pouvoir m'intéresser à la chose publique. Et l'évidence, c'était de faire des études de droit, sachant que j'avais déjà en tête dès le départ que c'était surtout le droit public qui allait m'intéresser.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc ce n'est pas une découverte lors de tes études. Déjà, c'est cette matière-là qui t'a tirée alors.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais beaucoup réfléchi à ça, en effet. Et ça s'est confirmé d'ailleurs dès la première année, lors des premiers cours en droit constitutionnel. Tous les cours aussi liés aux sciences politiques. Tout ça m'intéressait énormément.

  • Speaker #1

    D'accord, donc pas forcément le droit administratif. Vous n'avez pas vu Marine à hésiter à répondre. Non, mais c'est une matière passionnante, mais pas toujours appréciée de tous les étudiants en droit. Ok pour cette explication de vocation, donc très tôt, du coup après Hippocagne. Là, je rends dirais dans le sujet, parce que forcément, quand on parle un peu de politique, il y a un peu le fantasme autour de ça. Toi, donc, je le disais en préambule, tu as voulu être bénévole déjà à la base. Et en fait, tu t'es retrouvée à être investie dans la campagne. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce monde politique au sens large pour le coup

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas du tout une évidence de participer à la vie d'un mouvement politique et des campagnes électorales. Néanmoins, très tôt, en effet, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et en fait... Mon intérêt, il s'est vraiment porté sur où se prennent les décisions. Donc à quel niveau Au niveau européen, au niveau national. Et en fait, je trouvais intéressant de pouvoir participer d'une façon ou d'une autre à élaborer ces décisions, les influencer, etc. Donc ce qui m'a tout d'abord intéressée, en tout cas dans les premières expériences que j'ai pu avoir, c'était de... En fait, j'ai fait quelques expériences. liées au monde politique avant de me retrouver dans cette campagne électorale. Et je me suis intéressée d'abord au monde des idées, avec le monde des think tanks. Donc ça, c'était la première chose. J'étais aussi très intéressée par tous les sujets européens. D'ailleurs, pendant mes études, j'ai aussi fait un séjour à Bruxelles pour essayer justement d'aller comprendre sur le terrain comment tout cela se passait. Et je suis aussi de la génération Erasmus. On est très nombreux, en tout cas dans les études de droit, à avoir fait un... un séjour en Erasmus. Et tout ça pour dire que, en fait, ça a été un cheminement progressif, que ce n'était pas une évidence, parce qu'en fait, mon intérêt, ce n'était pas immédiatement les partis politiques, mais en tant qu'acteur de la vie démocratique, et donc... participant au processus décisionnel, ça m'a intéressée. Ok.

  • Speaker #1

    Et alors, tu t'es retrouvée à un moment quand même bien crucial dans le monde politique, parce que c'était au moment de la campagne électorale, donc les élections présidentielles. Ça a été un tournant aussi dans ta carrière, j'imagine, puisque ça, comme tu disais, ce n'était pas forcément prévu d'être dans un parti politique, surtout qui venait d'être lancé. Quelle a été la place du droit Parce que tu étais avocate juste avant, notamment en affaires publiques. Là, tu t'es retrouvée à faire pas que du droit, si j'ai bien compris. Comment tu as pu mettre à profit ton expertise juridique et quelle était la place du droit dans cette nouvelle vie qui s'est ouverte à toi

  • Speaker #0

    Alors la place du droit, en effet, elle était assez importante. Elle était importante, mais en effet, ce n'était pas la seule chose que je faisais dans mes missions. Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que dans une campagne électorale, il y a un certain nombre d'étapes et que tout cela est extrêmement encadré, il y a des réglementations. sur la communication électorale, sur le financement électoral. Et puis après, il y a aussi évidemment toutes les problématiques juridiques qu'on va retrouver qui sont inhérentes à la vie de ces organisations que sont les partis politiques, tout comme d'autres associations. Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette expérience, c'est d'avoir l'opportunité, d'une part, de participer à la construction d'un mouvement politique, en utilisant le droit comme un outil opérationnel. Donc d'être vraiment dans le concret. D'avoir aussi la possibilité d'explorer des nouvelles facettes du droit qui n'étaient pas liées à ma spécialité, et donc de sortir de cette zone de confort et d'expertise, et aussi de découvrir que j'avais la possibilité de trouver les solutions très concrètes pour répondre à ces différentes questions qui se posaient. Donc ça, c'était très intéressant d'un point de vue personnel, et professionnel évidemment.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Justement, là, tu parlais de la matière comme ça, des matières que tu as eu à aborder. Alors, tu viens du droit public, certes, mais tu n'avais pas forcément étudié du droit électoral à la faculté. Comment tu t'es abordée ces sujets-là Comment ça se passe Là, tu arrives et on te dit que tu vas travailler sur une campagne, avec l'envergure qu'on connaît maintenant. Comment tu as abordé ça en tant qu'avocate et du coup, ensuite juriste

  • Speaker #0

    J'ai jamais étudié le droit électoral, mais tout comme dans les différentes spécialités que j'avais pu exercer en tant qu'avocate avant cette expérience, j'avais pas non plus étudié le droit des nouvelles technologies ou les données personnelles. Donc ça n'enlève pas la difficulté du challenge, mais c'était pas un frein pour autant. Comment j'ai fait Tout simplement, je crois qu'il y a un certain nombre de réflexes que j'avais acquis en suivant aussi ces sujets. Personnellement, ça m'intéressait par exemple de regarder... tout le fonctionnement du processus électoral. Il y a un certain nombre de lectures qu'on pouvait faire, de blogs à l'époque, comme le blog du droit électoral, que je lisais régulièrement. Et j'ai adopté une méthode assez pragmatique, qui est celle, dans mes premiers jours, de me poser toutes les questions, en imaginant les scénarios qui pourraient se produire dans cette campagne électorale, en imaginant aussi toutes les questions toutes les étapes, toutes les choses qu'il fallait construire, parce qu'il y a des choses qui sont très concrètes, comme construire une équipe, faire en sorte que la maison fonctionne bien, donc que le mouvement ait une structuration qui fonctionne bien, et en parallèle, donner la capacité à cette campagne électorale d'évoluer en gérant les risques, et surtout en ayant les bonnes ressources pour pouvoir y répondre. Et donc, en imaginant tous ces scénarios, tous ces scénarii, j'ai en face essayé de mettre des potentielles réponses. en termes de moyens, que ce soit des moyens humains, comme par exemple en identifiant les experts et les expertises auxquelles on pourra avoir besoin pour avoir les ressources nécessaires rapidement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et là, ça me fait penser justement, c'est que tu t'es occupée, pardon, à la pointe juridique de la campagne électorale. Ensuite, tu es devenue la directrice juridique du parti politique En Marche. Et il y a quelque chose qui, moi, m'interpelle, c'est que tu parles de gestion de risque. d'aller te tourner vers des experts externes qui ont l'expertise que tu n'as pas, justement. Et ça ressemble quand même beaucoup à ce que disent des directeurs juridiques que moi, je rencontre des structures beaucoup plus, on va dire, traditionnelles, c'est-à-dire des entreprises privées de toute taille, des PME, des grands groupes du CAC 40, des groupes internationaux. Et c'est vrai qu'on pourrait penser que c'est très différent parce que c'est dans la politique, mais en fait, c'est assez, entre guillemets, similaire. Aussi, quand on est défi d'un parti politique, il y a aussi la gestion des risques, il y a aussi se tourner vers des experts. C'est comme ça que tu as vu la chose ou avec le recul que tu le vois Non,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. J'ai abordé en tout cas ce rôle avec cette approche très pragmatique, très empirique. Parce qu'en effet... Il n'y a pas forcément une feuille de route toute tracée, surtout quand il faut créer. D'ailleurs, on parlait à l'époque d'une start-up politique, donc de quelque chose qu'il fallait construire et qui était en forte croissance. Ce qui est sans doute un peu différent, c'est la nature des problématiques auxquelles on va être confronté. Et peut-être aussi la matrice des risques. Il y a une exposition forcément dans le monde politique qui est forte. On a aussi... Une exigence en termes de qualité qui est importante. Et puis la finalité d'un mouvement politique, il est de présenter des candidats aux élections et, le cas échéant, de gagner ces élections pour pouvoir ensuite exercer des fonctions, exercer le pouvoir et mettre en place des politiques publiques. Donc ça, ça crée aussi une dynamique en interne qui est peut-être un peu différente puisque c'est l'objectif ultime. Et puis, autour de tout cela, en effet, on ne peut pas, je pense que c'est l'approche que j'ai adoptée en tout cas, on ne peut pas tout faire seul. On a besoin d'avoir des équipes autour de soi. Et puis, c'est important aussi de diffuser les savoirs, de ne pas les garder pour soi et surtout de faire appel aux personnes qui détiennent l'expertise quand elles l'ont. C'est évidemment une des clés importantes, je pense.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu es restée au total trois ans à peu près un peu plus du coup directrice juridique de ce mouvement et en charge de la campagne alors j'imagine compliqué de répondre à mes questions mais je vais quand même te la poser qu'est-ce qui t'a plu, quelles sont les choses qui t'ont plu durant cette expérience là

  • Speaker #0

    Alors plusieurs choses m'ont plu et la première d'entre elles c'est sans doute d'avoir eu l'opportunité de vivre un moment politique assez incroyable de l'intérieur très riche de rencontres très riche d'apprentissages d'apprentissages Parce qu'en effet, on ne ressort pas d'une expérience politique aussi intense de la même façon qu'on y est entré. Donc, ça m'a donné énormément de clés de compréhension sur mon ou mes métiers. Et aussi sur le monde politique en général. Donc ça, c'est vraiment très précieux.

  • Speaker #1

    Ok, merci Marine. Et surtout, c'était un mouvement qui n'existait pas. Aussi, en mettant en perspective, j'imagine qu'être directeur juridique d'un parti public qui existe depuis longtemps, ça doit être assez similaire par certains aspects et très différent aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai que sur les questions et la façon d'aborder les choses, il y avait une approche assez innovante. Et ça se ressentait dans tous les échelons ou dans tous les pôles d'expertise, j'ai envie de dire, au sein du mouvement. C'est-à-dire qu'il faut construire, ça c'est certain. Il faut... tenir aussi cet objectif de faire une campagne électorale en même temps. Et il faut aussi être capable d'apporter des solutions juridiques rapides aux problématiques qui sont posées partout, par les personnes sur le terrain, par les personnes au siège, par les élus, ou par les collaborateurs et les collaboratrices. Et c'est souvent des questions qui vont être nouvelles en droit, parce que les modes de mobilisation Les moyens de faire campagne, ils évoluent. Par exemple, on faisait en tout cas à l'époque beaucoup plus de campagnes numériques qu'avant, ce qui posait beaucoup de questions juridiques qui étaient nouvelles et qui n'existaient pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une fusion plus de ton parcours d'avocate IT, avec en plus droit électoral, plus la politique. Les directeurs juridiques des sociétés que moi je côtoie au quotidien, ils se réunissent souvent, ou en tout cas, ils sont dans des clubs de directeurs juridiques. Je m'attends un peu à la réponse que tu vas peut-être me donner, mais est-ce que tu as été en contact avec les autres directeurs juridiques des autres partis Comme il y a le côté parti où les partis ne sont pas forcément toujours très amis. Est-ce qu'il y a des échanges qui se font entre directeurs juridiques de partis Je ne sais pas si tu peux en parler du coup.

  • Speaker #0

    Alors, pas directement, surtout pendant les périodes de campagne électorale. Après, ce n'est que mon expérience. En revanche... Les endroits où on peut se retrouver le cas échéant, c'est par exemple autour de moments comme le dépôt des comptes de campagne à la CNCCFP. Mais là, on va se croiser. C'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. C'est l'organisme qui va contrôler si les dépenses qui ont été faites dans le cadre d'une campagne électorale, elles sont bien destinées à la campagne électorale et donc elle a un rôle de... contrôle à ce titre. Donc on peut se retrouver dans ces moments juridiques un peu charnières, mais il n'y a pas forcément de synergie et de travail ensemble parce que ce n'est pas vraiment l'esprit.

  • Speaker #1

    Je comprends. En même temps, vu le secteur, ça peut se comprendre aussi. Très bien. Il y avait une question que je voulais te poser qui m'a échappée, mais qui, heureusement, est revenue. Est-ce que le droit, alors j'imagine qu'il est écouté sur la partie électorale, mais parfois, j'ai déjà entendu des jurys, des acteurs juridiques qui me disent qu'il faut trouver des solutions un peu différentes pour que ce soit pragmatique. Est-ce que c'est pareil aussi dans le secteur politique Tu dois toi aussi apporter des solutions de choses qui sont parfois un peu complexes et tu vas dire, en fait, on ne peut pas le faire, mais si on le fait différemment, c'est possible.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est vrai que c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est de trouver comment communiquer les solutions à des problématiques juridiques de manière simple, concrète, de façon à ce qu'on puisse répondre aux besoins immédiats. Il faut aller vite, ça c'est certain, mais l'objectif, c'est surtout d'être compris. On a fait, en tout cas avec... avec mon équipe à l'époque, tout un travail sur la communication juridique en développant, par exemple, des formats, des contenus. On avait aussi eu quelques formations sur le nudge pour pouvoir, par exemple, présenter davantage des messages pour faire en sorte que l'attention se porte sur ton message clé. Donc, on avait aussi mis en place, en fait, des formes de newsletters. On avait fait ça, par exemple. pour diffuser régulièrement aux équipes de campagne des éléments de communication sur les sujets juridiques et aux campagnes, mais aussi des fiches très pratiques, des FAQ. Voilà. En tout cas, c'est vraiment hyper important. En tout cas, ça faisait partie des priorités et des choses sur lesquelles je voulais qu'on mette l'accent parce que l'objectif, ce n'est pas de travailler dans son coin, c'est d'être vraiment un centre de ressources au service des autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Et merci d'avoir répondu déjà sur cette question, sur ce passage de ta carrière très fort. Après, tu es passée aux affaires publiques. Comment ça s'est fait Est-ce que c'était une évidence C'était une rupture pour toi

  • Speaker #0

    Les affaires publiques, pour moi, c'est plutôt une forme de continuité. Avant d'avoir ce passage politique au sein d'un mouvement politique, j'étais avocate dans un cabinet qui était également spécialisé dans les affaires publiques. Et donc, c'était, en tout cas, après cette expérience politique de plusieurs années, ce n'était pas forcément le passage tout tracé, parce que forcément, passer trois années dans ce milieu avec beaucoup d'intensité, et je pense que de nombreuses personnes qui ont déjà eu des parcours en politique pourront aussi témoigner en ce sens. Forcément, on se pose pas mal de questions à la fin. Comment on a envie de continuer Est-ce qu'on a envie de continuer Qu'est-ce qu'on a appris et comment on peut mettre tout cela au service de nos futures missions Donc je l'ai vécu plutôt comme une forme de continuité, mais avec une bien meilleure compréhension du monde politique, avec aussi un acquis qui me permet, je pense aujourd'hui, d'avoir une meilleure lecture des enjeux liés aux affaires publiques, une approche plus stratégique. Et ça m'a permis aussi, évidemment, de me lancer à mon compte.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer à ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que c'est les affaires publiques Comment tu peux définir cette matière

  • Speaker #0

    Quand on parle d'affaires publiques, on parle aussi parfois de relations institutionnelles, de lobbying, etc. Il y a plusieurs appellations qu'on va pouvoir utiliser. En fait, c'est faire de la représentation d'intérêt, ce qui en soi peut faire quelques analogies avec le métier d'avocat. Sauf qu'en fait, cette représentation d'intérêt, elle va se faire auprès des pouvoirs publics. J'aime bien en général utiliser cette métaphore pour expliquer ce que sont les affaires publiques. C'est comme créer des ponts, faire le pont entre des secteurs ou des mondes qui a priori ne se parlent pas ou ne se comprennent pas toujours bien. Donc c'est souvent entre le secteur privé, le secteur public, mais c'est pas que ça, ça peut aussi être créer des coalitions par exemple pour faire valoir les intérêts d'une organisation. Et l'objectif c'est d'influer sur la décision publique, d'influencer, et donc de remonter un certain nombre de problématiques concrètes pour le porter à la connaissance des législateurs pour qu'ils puissent les intégrer après dans la façon dont ils vont élaborer la loi.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et du coup, aujourd'hui, en tant que consultante experte en affaires publiques, tu accompagnes des sociétés de ton côté C'est quel type de structure Tu as des clients

  • Speaker #0

    Les organisations qui peuvent avoir des besoins en affaires publiques, c'est plutôt en effet des entreprises. Ça peut aussi être des associations.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, en effet, c'est assez large.

  • Speaker #1

    Ok. On a beaucoup parlé, pas forcément nous, toi oui, mais pas forcément moi, mais en tout cas dans la presse, on a beaucoup entendu parler du sommet sur l'intelligence artificielle qui s'est tenu à Paris les 10 et 11 février. Toi, tu as travaillé pour partie pour l'organisation de ce sommet-là. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta mission Qu'est-ce que tu as retenu de cet événement-là Alors,

  • Speaker #0

    je n'ai pas participé directement à l'organisation du sommet. En revanche, comme je travaille sur des problématiques comme l'intelligence artificielle ou des sujets numériques, c'était l'occasion pour beaucoup d'acteurs d'apporter une contribution, une pierre à l'édifice à cet événement qui était assez inédit. Ce sommet sur l'intelligence artificielle, c'est un sommet international qui a attiré... des responsables publics et politiques, des chefs d'État qui venaient de partout autour du monde, qui se sont donc réunis à Paris pendant plusieurs jours. Mais c'était aussi l'occasion pour tous les acteurs du secteur et même bien au-delà, en tout cas qui ont un lien avec ces sujets d'intelligence artificielle, et donc ça veut dire que c'est énormément d'acteurs. C'était l'occasion en fait pour... toutes ces entreprises, toutes ces organisations, toutes ces associations, en fait, d'apporter une contribution au débat, débat au pluriel d'ailleurs, qui ont lieu sur ce sujet de l'intelligence artificielle, sur les questions de régulation, d'éthique. Voilà, donc il y a eu une série d'événements très nombreux, des événements académiques, des événements politiques, des événements un peu plus économiques et business. Et j'ai eu l'opportunité d'accompagner en effet quelques... l'organisation de quelques événements.

  • Speaker #1

    D'accord. Je te prêtais l'organisation d'une grande partie de l'événement, dont tu n'as pas tout fait, en tout cas, tu as participé. Et toi, comme tu y étais, même en tant que personne vraiment très active dans ces sujets, forcément, à la fois sur l'IA et aussi sur les affaires publiques, qu'est-ce que tu as retenu de ce sommet Qu'est-ce qui t'a plu et quel message tu as gardé

  • Speaker #0

    Ce qui était assez marquant dans l'organisation de ce sommet, c'est de voir, en fait, comme un sujet qui... comme l'intelligence artificielle, dont personne ne parlait, en tout cas au sein du grand public, je veux dire, dont personne ne prêtait tant attention que cela il y a, on va dire, trois ans, de voir comment ce sujet de l'intelligence artificielle peut devenir un sujet de conversation pour tout le monde. Et ça, c'est vraiment lié à l'émergence de l'intelligence artificielle générative. fin 2022, avec tous les outils qu'on connaît. Et ce sommet de l'intelligence artificielle, outre le fait que ça montre à quel point l'intelligence artificielle est devenue importante dans les sujets de conversation, on voit aussi à quel point c'est devenu un sujet très politisé, en tout cas, y compris dans les rapports de force qu'on va pouvoir identifier d'un point de vue géopolitique. Et ça, c'est vraiment intéressant de voir qu'à l'occasion de ce sommet, l'objectif, en tout cas ce qu'on a vu en termes d'annonce, c'était aussi pour l'Union européenne et la France de se positionner dans cette course économique sur le déploiement de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Et toi, d'un point de vue personnel ou professionnel, tu utilises beaucoup les outils,

  • Speaker #0

    justement Je trouve que c'est très intéressant d'essayer de voir comment des outils comme ceux-là... peuvent nous accompagner au quotidien. Donc j'ai une appétence pour tester et découvrir comment des innovations peuvent nous aider à améliorer nos pratiques, dans certains cas à gagner du temps. Et je pense que justement, une des clés sur l'intelligence artificielle, c'est l'usage. Il y a évidemment les questions autour de la conception des outils en tant que tels, mais c'est surtout l'usage qui va faire la différence. Et l'usage, c'est aussi un apprentissage. Donc, ça suppose de se former, d'apprendre, de tester et d'ajuster en fonction de ses besoins.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis est très juste. J'avais commencé à en parler, en tout cas à assister à des conférences il y a assez longtemps, justement, quand c'était encore très embryonnaire, entre guillemets. Et je me souviens d'une avocate qui avait dit ça, qui te rejoint totalement là-dessus. C'est toujours une question d'usage, c'est-à-dire qu'on ne va pas remplacer non plus tout le monde. En tout cas, parce que je connais mieux les juristes et avocats, et ça ne va pas les remplacer, c'est une façon de travailler avec. Et justement, il faut juste apprendre à les utiliser, et ça peut être un super outil, une super aide, sans pour autant que ça remplace tout le monde. Oui, juste permettre aussi d'avoir plus de plus-value sur autre chose, et passer du temps sur... C'est encore plus intéressant.

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord avec ça. Et puis, on est sans doute au début aussi. Il peut y avoir une forme de peur du changement dans certains cas, surtout face à ces sujets d'innovation et de transition. C'est des sujets que j'aime beaucoup. Je trouve ça très intéressant de voir comment des innovations peuvent devenir des sujets de débat dans l'opinion publique, comment elles peuvent être appréhendées. par le monde politique, jusqu'à, dans certains cas, trouver une traduction dans la loi, dans la fabrique du droit. Ça, c'est vraiment intéressant à observer.

  • Speaker #1

    Justement, on parle forcément beaucoup de droit et on parle d'affaires publiques. Est-ce que c'est important pour toi, est-ce que c'est primordial même, selon toi,

  • Speaker #0

    d'être juriste ou avocat pour travailler dans ce milieu-là et en affaires publiques Il y a une grande diversité de parcours dans les personnes qui font des affaires publiques. Et c'est sans doute une très bonne chose. En tout cas, quand j'ai fait mes études, les formations qui permettaient de faire ces métiers, elles étaient assez limitées. Il y en avait peu. Donc, logiquement, si on avait envie de travailler dans les affaires publiques, soit on faisait Sciences Po, soit on faisait du droit. Ce que je trouve intéressant quand on a un parcours juridique et qu'on fait des affaires publiques, c'est qu'on va quand même avoir une aisance avec la technicité des problématiques, c'est-à-dire qu'on va avoir la capacité à pouvoir naviguer dans les textes législatifs, réglementaires, avec une certaine forme d'aisance. Et ça, c'est sans doute un atout. Je crois aussi que ça peut être assez utile dans la façon de construire des stratégies, notamment avec, je trouve que la formation juridique et surtout l'expérience. juridique nous donne, on revient toujours sur ça, mais sur la gestion des risques, je trouve que dans la construction des stratégies, ça peut être très utile. Et j'ai une question que si vous écoutez ce podcast, je vais opposer, donc vous ne serez pas étonnés. Marine, je te la pose à ton tour. Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont influencée, inspirée, des mentors qui ont été très précieuses dans ton parcours Déjà, pour ma question, est-ce que c'est le cas Et si c'est le cas, est-ce que tu peux nous en parler de ces personnes qui t'ont peut-être guidée

  • Speaker #1

    Quand j'étais à l'école du Barreau, c'est un moment où je me suis beaucoup posé cette question. des inspirations. En fait, c'est un moment où j'ai commencé à m'interroger beaucoup sur notamment la place des femmes et le rôle des femmes. Et ça a commencé de cette façon, c'est que j'ai commencé par lire beaucoup. Par exemple, je me souviens avoir lu les mémoires de Simone de Beauvoir. J'ai lu aussi Françoise Giroux à l'époque. les biographies de Frida Kahlo. J'ai essayé de trouver Gisèle Halimi aussi. J'ai essayé de trouver dans ces lectures des inspirations, des incarnations et des rôles modèles. À l'époque, ce n'était pas il y a si longtemps que ça.

  • Speaker #0

    C'est très bien. Voilà,

  • Speaker #1

    donc hier, on n'avait pas forcément encore autant de modèles visibles publics, femme en position de leadership. Et ce que j'ai fait à ce moment-là, j'ai fait la rencontre d'une personne qui a créé un institut de formation à destination des femmes élues. On s'est rencontrées et je trouvais que son projet était vraiment très intéressant. Et on a parlé de ce manque de rôle modèle et comment on pouvait créer des endroits d'inspiration. des collectifs dans lesquels on pouvait aussi partager des problématiques. Et en tout cas, elle, c'était son souhait. Et j'ai commencé à ce moment-là, en fait, à contacter plusieurs personnalités politiques femmes pour leur proposer de répondre à des questions sur leur parcours et comprendre comment elles en étaient arrivées à ces expériences, à ces rôles, avec beaucoup de curiosité. J'étais étudiante à l'époque et ça nous paraissait important, en tout cas dans le cadre de ce projet d'institut de formation des élus, de pouvoir aussi avoir des exemples. Et donc j'ai contacté ces femmes, dont certaines sont ministres aujourd'hui ou d'autres l'ont été, de tous bords politiques pour essayer de comprendre en fait qu'est-ce que ça voulait dire être une femme en position de leadership, surtout dans le monde politique, qu'est-ce qui fait qu'on y arrive ou pas. Donc... J'ai essayé de chercher de l'inspiration comme ça.

  • Speaker #0

    Et alors, quel est le secret, alors, comment c'est d'être une femme qui a du leadership dans le monde politique aujourd'hui

  • Speaker #1

    Je n'ai pas la réponse à cette... Je n'ai pas trouvé la recette magique, mais c'est intéressant de voir comment, en une dizaine d'années, comment les choses ont vraiment, vraiment changé. C'est-à-dire que, ne serait-ce que le pourcentage, la quantité... en tout cas de personnalités femmes qui sont présentes dans le débat public n'est plus du tout la même chose et la façon dont elles sont aussi considérées à évoluer. Mais oui, je n'ai pas encore cette recette.

  • Speaker #0

    Et si tu nous l'as, tu nous la donneras évidemment.

  • Speaker #1

    Evidemment.

  • Speaker #0

    Et selon toi, le fait qu'il y ait plus de femmes aujourd'hui dans le monde politique, en tout cas qu'on en parle plus, est-ce que c'est grâce à ces femmes-là qu'on prie plus de place ou est-ce qu'on leur a accordé plus de place selon toi Je ne sais pas si tu as un avis. Sur la question

  • Speaker #1

    C'est sans doute un peu des deux. Pour certaines, elles ont vraiment pris la place avec difficulté. Enfin, avec difficulté, c'était pas simple. En tout cas, c'était pas un acquis, elles étaient pas attendues. Donc ça, c'est la première chose, c'est comment on arrive à prendre sa place, même lorsqu'on n'est pas attendue. Et la deuxième chose, c'est sans doute aussi une évolution du débat public, peut-être, qui... qui considèrent peut-être aujourd'hui que le fait d'avoir des femmes en position de leadership est quelque chose de plus naturel et même nécessaire. Et ce n'est pas valable que dans le monde politique.

  • Speaker #0

    Et Marine, si tu n'étais pas devenue avocate et experte des affaires publiques, qu'est-ce que tu aurais aimé exercer comme métier Un rêve d'enfant

  • Speaker #1

    Mes rêves d'enfant, c'était... J'en ai eu plusieurs. J'ai voulu être danseuse étoile. J'ai voulu être styliste, j'ai voulu être artiste et puis après j'ai voulu aussi être journaliste ou diplomate. Voilà. En même temps. Oui, mais n'ayons pas peur. Donc tout ça en même temps. Ceci dit, je pense que les rêves d'enfants sont aussi là pour nous inspirer dans la vie d'adulte et pas pour être oubliés. C'est vrai que résonner en termes de métier, forcément quand on est enfant, on a cet imaginaire avec un objectif. J'ai envie d'être danseuse étoile, mais rien ne nous empêche après de trouver une façon de danser dans sa vie, d'écrire des articles. ou de voyager en rencontrant des personnalités à l'international. Comment intégrer ces rêves d'enfants dans sa vie d'adulte

  • Speaker #0

    Merci pour cette belle image. Est-ce que tu as des inspirations au quotidien Tu parlais de danser dans la vie, très beau pont. Toi, tu as quand même fait des ponts entre les rêves d'enfants et la réalité du quotidien d'aujourd'hui. Est-ce que tu as des inspirations, des choses que tu aimes faire et qui t'aident au quotidien ou dans ton propre développement

  • Speaker #1

    Les inspirations, elles sont surtout autour de moi. Donc, c'est les gens qui m'entourent vraiment, que ce soit dans ma famille ou dans mes proches. Donc ça, c'est la première source d'inspiration. La deuxième source d'inspiration, j'écoute beaucoup de podcasts parce que j'aime bien pouvoir apprendre et découvrir les... parcours des gens. Par exemple, j'écoute beaucoup, outre ton podcast, évidemment, j'écoute beaucoup Génération Do It Yourself. Je pense aussi au podcast Ressentir de Jessica Troifontaine. Je ne sais pas si tu vois quelle c'est. Vraiment très bien, très intéressant, avec des approches très différentes. Le premier, beaucoup plus business, c'est des créateurs. Alors, des créateurs d'entreprises ou artistes, etc. C'est assez large, mais c'est aussi des parcours de vie. Je trouve ça intéressant de voir comment tout ça peut s'entremêler. Et puis après, mon inspiration, je la trouve aussi dans d'autres moments plus personnels, comme par exemple, j'aime beaucoup faire du yoga.

  • Speaker #0

    Très bonne pratique. Oui. Donc, je ne pratique plus la danse classique, le gars, du coup.

  • Speaker #1

    Non, j'ai abandonné cette carrière de danseuse étoile à regret.

  • Speaker #0

    Et là, je refais un retour au droit, parce qu'on est parti sur d'autres sujets. Qu'est-ce qui, selon toi, fait un bon juriste ou un bon professionnel du droit Dans sa globalité, c'est-à-dire qu'on soit avocat, juriste en entreprise, juriste au sein d'un parti politique, magistrat. C'est très large, mais est-ce qu'il y a une façon d'être un bon juriste

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, pour être un bon juriste, ou une bonne juriste d'ailleurs, je crois qu'on ne peut plus simplement être seulement technicien. C'est un préalable nécessaire, c'est le prérequis de base, mais la complexité... des situations auxquelles on est confronté font que si on est seulement dans la technique, ça ne va pas fonctionner. Donc le premier ingrédient, la technique, et le deuxième ingrédient, ce serait, je pense, l'agilité, la créativité, et aussi avoir un bon relationnel avec ses collègues, peu importe le type d'organisation, mais en tout cas. Être au service des métiers ou de la mission. Ça, ça me paraît vraiment essentiel. Et puis le troisième, enfin là j'en ai dit beaucoup plus que trois en fait. Voilà, je crois qu'une autre clé aussi, c'est réussir à traduire des enjeux complexes de manière simple. Donc là, c'est plutôt des qualités de communication ou de transmission. Et puis l'approche stratégique, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup aussi planifier, à la fois sur le long terme, sur les choses à construire, mais aussi avoir la capacité stratégique de gérer les crises ou les urgences. Et là aussi, il y a une capacité opérationnelle importante.

  • Speaker #0

    Oui, on a beau être un super technicien, avoir étudié pendant des années, si on n'a pas cette intelligence relationnelle, cette capacité à gérer les risques et souvent les urgences, ça peut ne pas marcher aussi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, en tout cas, que c'est vraiment ce qui fait la différence. Et en réalité, c'est vraiment l'expérience qui peut donner ça.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à l'étudiante de droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne, justement, quand tu étais sur les bancs de la fac

  • Speaker #1

    Cette étudiante, j'aimerais lui dire qu'il faut qu'elle ait confiance. Qu'il faut qu'elle ait confiance en elle. Et aussi, en ces projets, même s'ils ne semblent pas exactement une route toute tracée, encore une fois, je pense qu'on peut faire plusieurs choses. On peut les faire bien et qu'il ne faut pas avoir peur. En tout cas, si c'est notre souhait, il faut vraiment se laisser guider par lui et écouter son intuition.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très très bon conseil. On prend tous. Marine, on arrive à la fin de ce podcast. Est-ce que tu as un dernier mot, des derniers mots que tu aimerais partager avec nos auditeurs

  • Speaker #1

    Simplement te remercier pour ton invitation et remercier tous tes auditorices pour leur attention.

  • Speaker #0

    Merci Marine en tout cas pour ton retour d'expérience, pour tes explications, ton enthousiasme. On sent que tu es extrêmement enthousiaste quand tu parles des affaires publiques et que tu es vraiment au bon endroit. et que tu as embrassé, je pense, la bonne carrière. Donc un grand merci d'avoir accepté mon invitation pour ton partage et ta sincérité. Et puis j'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon moment à écouter Marine. Donc merci à tous et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière FEDG group. Bonjour,

  • Speaker #1

    c'est Groupe.

Description

Pour elle, les affaires publiques, c’est “créer des ponts entre des secteurs qui ne se comprennent pas”, explique Marine Mathé, consultante experte en affaires publiques et ancienne Directrice juridique du mouvement politique En Marche !, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Légal.

Dans cet épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, Marine revient sur son parcours hybride entre droit et politique.
Après deux Masters à La Sorbonne et le CAPA, elle débute comme avocate en data/IT chez Alain Bensoussan, puis se spécialise en affaires publiques au sein du cabinet SAMMAN.

En 2016, elle rejoint le parti politique En Marche ! comme bénévole avant de devenir Directrice juridique du mouvement, qu’elle décrit comme une startup politique.

Aujourd’hui, elle accompagne des structures variées sur leurs stratégies d’influence et intervient à l’HIEP. Elle nous parle du rôle du juridique en politique, de la place des femmes dans cet univers, et de ce qui fait un bon professionnel du droit en 2025 selon elle.

Un épisode riche et inspirant, à ne pas manquer !

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Voici les références de ce podcast :

 

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel.  

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast,

  • Speaker #1

    nous recevons des acteurs du monde du droit,

  • Speaker #0

    leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute

  • Speaker #1

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Adéliris et aujourd'hui je reçois Marine Maté, consultante experte en affaires publiques. Marine, tu as étudié le droit à Poitiers, puis tu as été diplômée d'un Master 2 en droit public comparé européen à la Sorbonne, puis d'un second Master 2 en droit économique de l'Union Européenne avant d'obtenir le CAPA, le fameux diplôme pour devenir avocate. Tu as commencé ta carrière donc en tant qu'avocate en data et en IT chez Alain Bensoussan, puis en affaires publiques dans le secteur du digital au sein du cabinet Saman. En 2016, tu as postulé pour être bénévole d'un nouveau mouvement politique qu'on connaît qui s'appelle En Marche, et tu es devenue directrice adjointe des affaires générales de ce mouvement lors de la campagne et ensuite directrice juridique de ce parti politique. Et depuis 2021, tu es consultante experte en affaires publiques et conférencière à l'HIEP. l'École des hautes études internationales et politiques. Bonjour Marine, merci d'avoir accepté mon invitation. Est-ce que tu vas bien Est-ce que cette présentation te convient

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, je vais très bien et cette conversation me ravit. Merci pour ton invitation et cette présentation me paraît tout à fait bien.

  • Speaker #1

    Ça va, j'ai rien oublié

  • Speaker #0

    Ça va C'est complet.

  • Speaker #1

    Alors, il y a une question que j'aime bien poser à mes invités quand je les reçois dans ce podcast, c'est le droit, comment tu t'es retrouvée Sur les bancs de la fac de droit, est-ce que ça a toujours été un rêve pour toi de devenir avocate

  • Speaker #0

    Alors le droit pour moi, plus qu'une vocation, c'était surtout un outil. C'est-à-dire que ce qui m'a intéressée au début, quand j'ai commencé mon parcours universitaire, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et donc j'ai réfléchi aux différentes options qui pouvaient s'offrir à moi, sachant qu'avant de rentrer à la fac de droit, j'ai aussi fait une année de classe préparatoire en hippocagne. ce qui m'a permis aussi de réfléchir un peu. Le projet initial, c'était de passer le concours de Sciences Po, ce que j'ai fait, et ça n'a pas marché. Et j'ai donc décidé de poursuivre mes études, toujours avec cette idée de pouvoir m'intéresser à la chose publique. Et l'évidence, c'était de faire des études de droit, sachant que j'avais déjà en tête dès le départ que c'était surtout le droit public qui allait m'intéresser.

  • Speaker #1

    Ah oui, donc ce n'est pas une découverte lors de tes études. Déjà, c'est cette matière-là qui t'a tirée alors.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais beaucoup réfléchi à ça, en effet. Et ça s'est confirmé d'ailleurs dès la première année, lors des premiers cours en droit constitutionnel. Tous les cours aussi liés aux sciences politiques. Tout ça m'intéressait énormément.

  • Speaker #1

    D'accord, donc pas forcément le droit administratif. Vous n'avez pas vu Marine à hésiter à répondre. Non, mais c'est une matière passionnante, mais pas toujours appréciée de tous les étudiants en droit. Ok pour cette explication de vocation, donc très tôt, du coup après Hippocagne. Là, je rends dirais dans le sujet, parce que forcément, quand on parle un peu de politique, il y a un peu le fantasme autour de ça. Toi, donc, je le disais en préambule, tu as voulu être bénévole déjà à la base. Et en fait, tu t'es retrouvée à être investie dans la campagne. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce monde politique au sens large pour le coup

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas du tout une évidence de participer à la vie d'un mouvement politique et des campagnes électorales. Néanmoins, très tôt, en effet, ce qui m'intéressait, c'était la chose publique. Et en fait... Mon intérêt, il s'est vraiment porté sur où se prennent les décisions. Donc à quel niveau Au niveau européen, au niveau national. Et en fait, je trouvais intéressant de pouvoir participer d'une façon ou d'une autre à élaborer ces décisions, les influencer, etc. Donc ce qui m'a tout d'abord intéressée, en tout cas dans les premières expériences que j'ai pu avoir, c'était de... En fait, j'ai fait quelques expériences. liées au monde politique avant de me retrouver dans cette campagne électorale. Et je me suis intéressée d'abord au monde des idées, avec le monde des think tanks. Donc ça, c'était la première chose. J'étais aussi très intéressée par tous les sujets européens. D'ailleurs, pendant mes études, j'ai aussi fait un séjour à Bruxelles pour essayer justement d'aller comprendre sur le terrain comment tout cela se passait. Et je suis aussi de la génération Erasmus. On est très nombreux, en tout cas dans les études de droit, à avoir fait un... un séjour en Erasmus. Et tout ça pour dire que, en fait, ça a été un cheminement progressif, que ce n'était pas une évidence, parce qu'en fait, mon intérêt, ce n'était pas immédiatement les partis politiques, mais en tant qu'acteur de la vie démocratique, et donc... participant au processus décisionnel, ça m'a intéressée. Ok.

  • Speaker #1

    Et alors, tu t'es retrouvée à un moment quand même bien crucial dans le monde politique, parce que c'était au moment de la campagne électorale, donc les élections présidentielles. Ça a été un tournant aussi dans ta carrière, j'imagine, puisque ça, comme tu disais, ce n'était pas forcément prévu d'être dans un parti politique, surtout qui venait d'être lancé. Quelle a été la place du droit Parce que tu étais avocate juste avant, notamment en affaires publiques. Là, tu t'es retrouvée à faire pas que du droit, si j'ai bien compris. Comment tu as pu mettre à profit ton expertise juridique et quelle était la place du droit dans cette nouvelle vie qui s'est ouverte à toi

  • Speaker #0

    Alors la place du droit, en effet, elle était assez importante. Elle était importante, mais en effet, ce n'était pas la seule chose que je faisais dans mes missions. Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que dans une campagne électorale, il y a un certain nombre d'étapes et que tout cela est extrêmement encadré, il y a des réglementations. sur la communication électorale, sur le financement électoral. Et puis après, il y a aussi évidemment toutes les problématiques juridiques qu'on va retrouver qui sont inhérentes à la vie de ces organisations que sont les partis politiques, tout comme d'autres associations. Ce que j'ai trouvé intéressant dans cette expérience, c'est d'avoir l'opportunité, d'une part, de participer à la construction d'un mouvement politique, en utilisant le droit comme un outil opérationnel. Donc d'être vraiment dans le concret. D'avoir aussi la possibilité d'explorer des nouvelles facettes du droit qui n'étaient pas liées à ma spécialité, et donc de sortir de cette zone de confort et d'expertise, et aussi de découvrir que j'avais la possibilité de trouver les solutions très concrètes pour répondre à ces différentes questions qui se posaient. Donc ça, c'était très intéressant d'un point de vue personnel, et professionnel évidemment.

  • Speaker #1

    J'ai une question. Justement, là, tu parlais de la matière comme ça, des matières que tu as eu à aborder. Alors, tu viens du droit public, certes, mais tu n'avais pas forcément étudié du droit électoral à la faculté. Comment tu t'es abordée ces sujets-là Comment ça se passe Là, tu arrives et on te dit que tu vas travailler sur une campagne, avec l'envergure qu'on connaît maintenant. Comment tu as abordé ça en tant qu'avocate et du coup, ensuite juriste

  • Speaker #0

    J'ai jamais étudié le droit électoral, mais tout comme dans les différentes spécialités que j'avais pu exercer en tant qu'avocate avant cette expérience, j'avais pas non plus étudié le droit des nouvelles technologies ou les données personnelles. Donc ça n'enlève pas la difficulté du challenge, mais c'était pas un frein pour autant. Comment j'ai fait Tout simplement, je crois qu'il y a un certain nombre de réflexes que j'avais acquis en suivant aussi ces sujets. Personnellement, ça m'intéressait par exemple de regarder... tout le fonctionnement du processus électoral. Il y a un certain nombre de lectures qu'on pouvait faire, de blogs à l'époque, comme le blog du droit électoral, que je lisais régulièrement. Et j'ai adopté une méthode assez pragmatique, qui est celle, dans mes premiers jours, de me poser toutes les questions, en imaginant les scénarios qui pourraient se produire dans cette campagne électorale, en imaginant aussi toutes les questions toutes les étapes, toutes les choses qu'il fallait construire, parce qu'il y a des choses qui sont très concrètes, comme construire une équipe, faire en sorte que la maison fonctionne bien, donc que le mouvement ait une structuration qui fonctionne bien, et en parallèle, donner la capacité à cette campagne électorale d'évoluer en gérant les risques, et surtout en ayant les bonnes ressources pour pouvoir y répondre. Et donc, en imaginant tous ces scénarios, tous ces scénarii, j'ai en face essayé de mettre des potentielles réponses. en termes de moyens, que ce soit des moyens humains, comme par exemple en identifiant les experts et les expertises auxquelles on pourra avoir besoin pour avoir les ressources nécessaires rapidement.

  • Speaker #1

    D'accord. Et là, ça me fait penser justement, c'est que tu t'es occupée, pardon, à la pointe juridique de la campagne électorale. Ensuite, tu es devenue la directrice juridique du parti politique En Marche. Et il y a quelque chose qui, moi, m'interpelle, c'est que tu parles de gestion de risque. d'aller te tourner vers des experts externes qui ont l'expertise que tu n'as pas, justement. Et ça ressemble quand même beaucoup à ce que disent des directeurs juridiques que moi, je rencontre des structures beaucoup plus, on va dire, traditionnelles, c'est-à-dire des entreprises privées de toute taille, des PME, des grands groupes du CAC 40, des groupes internationaux. Et c'est vrai qu'on pourrait penser que c'est très différent parce que c'est dans la politique, mais en fait, c'est assez, entre guillemets, similaire. Aussi, quand on est défi d'un parti politique, il y a aussi la gestion des risques, il y a aussi se tourner vers des experts. C'est comme ça que tu as vu la chose ou avec le recul que tu le vois Non,

  • Speaker #0

    c'est exactement ça. J'ai abordé en tout cas ce rôle avec cette approche très pragmatique, très empirique. Parce qu'en effet... Il n'y a pas forcément une feuille de route toute tracée, surtout quand il faut créer. D'ailleurs, on parlait à l'époque d'une start-up politique, donc de quelque chose qu'il fallait construire et qui était en forte croissance. Ce qui est sans doute un peu différent, c'est la nature des problématiques auxquelles on va être confronté. Et peut-être aussi la matrice des risques. Il y a une exposition forcément dans le monde politique qui est forte. On a aussi... Une exigence en termes de qualité qui est importante. Et puis la finalité d'un mouvement politique, il est de présenter des candidats aux élections et, le cas échéant, de gagner ces élections pour pouvoir ensuite exercer des fonctions, exercer le pouvoir et mettre en place des politiques publiques. Donc ça, ça crée aussi une dynamique en interne qui est peut-être un peu différente puisque c'est l'objectif ultime. Et puis, autour de tout cela, en effet, on ne peut pas, je pense que c'est l'approche que j'ai adoptée en tout cas, on ne peut pas tout faire seul. On a besoin d'avoir des équipes autour de soi. Et puis, c'est important aussi de diffuser les savoirs, de ne pas les garder pour soi et surtout de faire appel aux personnes qui détiennent l'expertise quand elles l'ont. C'est évidemment une des clés importantes, je pense.

  • Speaker #1

    D'accord. Tu es restée au total trois ans à peu près un peu plus du coup directrice juridique de ce mouvement et en charge de la campagne alors j'imagine compliqué de répondre à mes questions mais je vais quand même te la poser qu'est-ce qui t'a plu, quelles sont les choses qui t'ont plu durant cette expérience là

  • Speaker #0

    Alors plusieurs choses m'ont plu et la première d'entre elles c'est sans doute d'avoir eu l'opportunité de vivre un moment politique assez incroyable de l'intérieur très riche de rencontres très riche d'apprentissages d'apprentissages Parce qu'en effet, on ne ressort pas d'une expérience politique aussi intense de la même façon qu'on y est entré. Donc, ça m'a donné énormément de clés de compréhension sur mon ou mes métiers. Et aussi sur le monde politique en général. Donc ça, c'est vraiment très précieux.

  • Speaker #1

    Ok, merci Marine. Et surtout, c'était un mouvement qui n'existait pas. Aussi, en mettant en perspective, j'imagine qu'être directeur juridique d'un parti public qui existe depuis longtemps, ça doit être assez similaire par certains aspects et très différent aussi. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai que sur les questions et la façon d'aborder les choses, il y avait une approche assez innovante. Et ça se ressentait dans tous les échelons ou dans tous les pôles d'expertise, j'ai envie de dire, au sein du mouvement. C'est-à-dire qu'il faut construire, ça c'est certain. Il faut... tenir aussi cet objectif de faire une campagne électorale en même temps. Et il faut aussi être capable d'apporter des solutions juridiques rapides aux problématiques qui sont posées partout, par les personnes sur le terrain, par les personnes au siège, par les élus, ou par les collaborateurs et les collaboratrices. Et c'est souvent des questions qui vont être nouvelles en droit, parce que les modes de mobilisation Les moyens de faire campagne, ils évoluent. Par exemple, on faisait en tout cas à l'époque beaucoup plus de campagnes numériques qu'avant, ce qui posait beaucoup de questions juridiques qui étaient nouvelles et qui n'existaient pas il y a 15 ans.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vraiment une fusion plus de ton parcours d'avocate IT, avec en plus droit électoral, plus la politique. Les directeurs juridiques des sociétés que moi je côtoie au quotidien, ils se réunissent souvent, ou en tout cas, ils sont dans des clubs de directeurs juridiques. Je m'attends un peu à la réponse que tu vas peut-être me donner, mais est-ce que tu as été en contact avec les autres directeurs juridiques des autres partis Comme il y a le côté parti où les partis ne sont pas forcément toujours très amis. Est-ce qu'il y a des échanges qui se font entre directeurs juridiques de partis Je ne sais pas si tu peux en parler du coup.

  • Speaker #0

    Alors, pas directement, surtout pendant les périodes de campagne électorale. Après, ce n'est que mon expérience. En revanche... Les endroits où on peut se retrouver le cas échéant, c'est par exemple autour de moments comme le dépôt des comptes de campagne à la CNCCFP. Mais là, on va se croiser. C'est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. C'est l'organisme qui va contrôler si les dépenses qui ont été faites dans le cadre d'une campagne électorale, elles sont bien destinées à la campagne électorale et donc elle a un rôle de... contrôle à ce titre. Donc on peut se retrouver dans ces moments juridiques un peu charnières, mais il n'y a pas forcément de synergie et de travail ensemble parce que ce n'est pas vraiment l'esprit.

  • Speaker #1

    Je comprends. En même temps, vu le secteur, ça peut se comprendre aussi. Très bien. Il y avait une question que je voulais te poser qui m'a échappée, mais qui, heureusement, est revenue. Est-ce que le droit, alors j'imagine qu'il est écouté sur la partie électorale, mais parfois, j'ai déjà entendu des jurys, des acteurs juridiques qui me disent qu'il faut trouver des solutions un peu différentes pour que ce soit pragmatique. Est-ce que c'est pareil aussi dans le secteur politique Tu dois toi aussi apporter des solutions de choses qui sont parfois un peu complexes et tu vas dire, en fait, on ne peut pas le faire, mais si on le fait différemment, c'est possible.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est vrai que c'est quelque chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est de trouver comment communiquer les solutions à des problématiques juridiques de manière simple, concrète, de façon à ce qu'on puisse répondre aux besoins immédiats. Il faut aller vite, ça c'est certain, mais l'objectif, c'est surtout d'être compris. On a fait, en tout cas avec... avec mon équipe à l'époque, tout un travail sur la communication juridique en développant, par exemple, des formats, des contenus. On avait aussi eu quelques formations sur le nudge pour pouvoir, par exemple, présenter davantage des messages pour faire en sorte que l'attention se porte sur ton message clé. Donc, on avait aussi mis en place, en fait, des formes de newsletters. On avait fait ça, par exemple. pour diffuser régulièrement aux équipes de campagne des éléments de communication sur les sujets juridiques et aux campagnes, mais aussi des fiches très pratiques, des FAQ. Voilà. En tout cas, c'est vraiment hyper important. En tout cas, ça faisait partie des priorités et des choses sur lesquelles je voulais qu'on mette l'accent parce que l'objectif, ce n'est pas de travailler dans son coin, c'est d'être vraiment un centre de ressources au service des autres.

  • Speaker #1

    D'accord. Et merci d'avoir répondu déjà sur cette question, sur ce passage de ta carrière très fort. Après, tu es passée aux affaires publiques. Comment ça s'est fait Est-ce que c'était une évidence C'était une rupture pour toi

  • Speaker #0

    Les affaires publiques, pour moi, c'est plutôt une forme de continuité. Avant d'avoir ce passage politique au sein d'un mouvement politique, j'étais avocate dans un cabinet qui était également spécialisé dans les affaires publiques. Et donc, c'était, en tout cas, après cette expérience politique de plusieurs années, ce n'était pas forcément le passage tout tracé, parce que forcément, passer trois années dans ce milieu avec beaucoup d'intensité, et je pense que de nombreuses personnes qui ont déjà eu des parcours en politique pourront aussi témoigner en ce sens. Forcément, on se pose pas mal de questions à la fin. Comment on a envie de continuer Est-ce qu'on a envie de continuer Qu'est-ce qu'on a appris et comment on peut mettre tout cela au service de nos futures missions Donc je l'ai vécu plutôt comme une forme de continuité, mais avec une bien meilleure compréhension du monde politique, avec aussi un acquis qui me permet, je pense aujourd'hui, d'avoir une meilleure lecture des enjeux liés aux affaires publiques, une approche plus stratégique. Et ça m'a permis aussi, évidemment, de me lancer à mon compte.

  • Speaker #1

    D'accord. Et est-ce que tu peux expliquer à ceux qui ne connaîtraient pas, qu'est-ce que c'est les affaires publiques Comment tu peux définir cette matière

  • Speaker #0

    Quand on parle d'affaires publiques, on parle aussi parfois de relations institutionnelles, de lobbying, etc. Il y a plusieurs appellations qu'on va pouvoir utiliser. En fait, c'est faire de la représentation d'intérêt, ce qui en soi peut faire quelques analogies avec le métier d'avocat. Sauf qu'en fait, cette représentation d'intérêt, elle va se faire auprès des pouvoirs publics. J'aime bien en général utiliser cette métaphore pour expliquer ce que sont les affaires publiques. C'est comme créer des ponts, faire le pont entre des secteurs ou des mondes qui a priori ne se parlent pas ou ne se comprennent pas toujours bien. Donc c'est souvent entre le secteur privé, le secteur public, mais c'est pas que ça, ça peut aussi être créer des coalitions par exemple pour faire valoir les intérêts d'une organisation. Et l'objectif c'est d'influer sur la décision publique, d'influencer, et donc de remonter un certain nombre de problématiques concrètes pour le porter à la connaissance des législateurs pour qu'ils puissent les intégrer après dans la façon dont ils vont élaborer la loi.

  • Speaker #1

    Ok, très clair. Et du coup, aujourd'hui, en tant que consultante experte en affaires publiques, tu accompagnes des sociétés de ton côté C'est quel type de structure Tu as des clients

  • Speaker #0

    Les organisations qui peuvent avoir des besoins en affaires publiques, c'est plutôt en effet des entreprises. Ça peut aussi être des associations.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Donc, en effet, c'est assez large.

  • Speaker #1

    Ok. On a beaucoup parlé, pas forcément nous, toi oui, mais pas forcément moi, mais en tout cas dans la presse, on a beaucoup entendu parler du sommet sur l'intelligence artificielle qui s'est tenu à Paris les 10 et 11 février. Toi, tu as travaillé pour partie pour l'organisation de ce sommet-là. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ta mission Qu'est-ce que tu as retenu de cet événement-là Alors,

  • Speaker #0

    je n'ai pas participé directement à l'organisation du sommet. En revanche, comme je travaille sur des problématiques comme l'intelligence artificielle ou des sujets numériques, c'était l'occasion pour beaucoup d'acteurs d'apporter une contribution, une pierre à l'édifice à cet événement qui était assez inédit. Ce sommet sur l'intelligence artificielle, c'est un sommet international qui a attiré... des responsables publics et politiques, des chefs d'État qui venaient de partout autour du monde, qui se sont donc réunis à Paris pendant plusieurs jours. Mais c'était aussi l'occasion pour tous les acteurs du secteur et même bien au-delà, en tout cas qui ont un lien avec ces sujets d'intelligence artificielle, et donc ça veut dire que c'est énormément d'acteurs. C'était l'occasion en fait pour... toutes ces entreprises, toutes ces organisations, toutes ces associations, en fait, d'apporter une contribution au débat, débat au pluriel d'ailleurs, qui ont lieu sur ce sujet de l'intelligence artificielle, sur les questions de régulation, d'éthique. Voilà, donc il y a eu une série d'événements très nombreux, des événements académiques, des événements politiques, des événements un peu plus économiques et business. Et j'ai eu l'opportunité d'accompagner en effet quelques... l'organisation de quelques événements.

  • Speaker #1

    D'accord. Je te prêtais l'organisation d'une grande partie de l'événement, dont tu n'as pas tout fait, en tout cas, tu as participé. Et toi, comme tu y étais, même en tant que personne vraiment très active dans ces sujets, forcément, à la fois sur l'IA et aussi sur les affaires publiques, qu'est-ce que tu as retenu de ce sommet Qu'est-ce qui t'a plu et quel message tu as gardé

  • Speaker #0

    Ce qui était assez marquant dans l'organisation de ce sommet, c'est de voir, en fait, comme un sujet qui... comme l'intelligence artificielle, dont personne ne parlait, en tout cas au sein du grand public, je veux dire, dont personne ne prêtait tant attention que cela il y a, on va dire, trois ans, de voir comment ce sujet de l'intelligence artificielle peut devenir un sujet de conversation pour tout le monde. Et ça, c'est vraiment lié à l'émergence de l'intelligence artificielle générative. fin 2022, avec tous les outils qu'on connaît. Et ce sommet de l'intelligence artificielle, outre le fait que ça montre à quel point l'intelligence artificielle est devenue importante dans les sujets de conversation, on voit aussi à quel point c'est devenu un sujet très politisé, en tout cas, y compris dans les rapports de force qu'on va pouvoir identifier d'un point de vue géopolitique. Et ça, c'est vraiment intéressant de voir qu'à l'occasion de ce sommet, l'objectif, en tout cas ce qu'on a vu en termes d'annonce, c'était aussi pour l'Union européenne et la France de se positionner dans cette course économique sur le déploiement de l'intelligence artificielle.

  • Speaker #1

    Et toi, d'un point de vue personnel ou professionnel, tu utilises beaucoup les outils,

  • Speaker #0

    justement Je trouve que c'est très intéressant d'essayer de voir comment des outils comme ceux-là... peuvent nous accompagner au quotidien. Donc j'ai une appétence pour tester et découvrir comment des innovations peuvent nous aider à améliorer nos pratiques, dans certains cas à gagner du temps. Et je pense que justement, une des clés sur l'intelligence artificielle, c'est l'usage. Il y a évidemment les questions autour de la conception des outils en tant que tels, mais c'est surtout l'usage qui va faire la différence. Et l'usage, c'est aussi un apprentissage. Donc, ça suppose de se former, d'apprendre, de tester et d'ajuster en fonction de ses besoins.

  • Speaker #1

    Et ce que tu dis est très juste. J'avais commencé à en parler, en tout cas à assister à des conférences il y a assez longtemps, justement, quand c'était encore très embryonnaire, entre guillemets. Et je me souviens d'une avocate qui avait dit ça, qui te rejoint totalement là-dessus. C'est toujours une question d'usage, c'est-à-dire qu'on ne va pas remplacer non plus tout le monde. En tout cas, parce que je connais mieux les juristes et avocats, et ça ne va pas les remplacer, c'est une façon de travailler avec. Et justement, il faut juste apprendre à les utiliser, et ça peut être un super outil, une super aide, sans pour autant que ça remplace tout le monde. Oui, juste permettre aussi d'avoir plus de plus-value sur autre chose, et passer du temps sur... C'est encore plus intéressant.

  • Speaker #0

    Tout à fait d'accord avec ça. Et puis, on est sans doute au début aussi. Il peut y avoir une forme de peur du changement dans certains cas, surtout face à ces sujets d'innovation et de transition. C'est des sujets que j'aime beaucoup. Je trouve ça très intéressant de voir comment des innovations peuvent devenir des sujets de débat dans l'opinion publique, comment elles peuvent être appréhendées. par le monde politique, jusqu'à, dans certains cas, trouver une traduction dans la loi, dans la fabrique du droit. Ça, c'est vraiment intéressant à observer.

  • Speaker #1

    Justement, on parle forcément beaucoup de droit et on parle d'affaires publiques. Est-ce que c'est important pour toi, est-ce que c'est primordial même, selon toi,

  • Speaker #0

    d'être juriste ou avocat pour travailler dans ce milieu-là et en affaires publiques Il y a une grande diversité de parcours dans les personnes qui font des affaires publiques. Et c'est sans doute une très bonne chose. En tout cas, quand j'ai fait mes études, les formations qui permettaient de faire ces métiers, elles étaient assez limitées. Il y en avait peu. Donc, logiquement, si on avait envie de travailler dans les affaires publiques, soit on faisait Sciences Po, soit on faisait du droit. Ce que je trouve intéressant quand on a un parcours juridique et qu'on fait des affaires publiques, c'est qu'on va quand même avoir une aisance avec la technicité des problématiques, c'est-à-dire qu'on va avoir la capacité à pouvoir naviguer dans les textes législatifs, réglementaires, avec une certaine forme d'aisance. Et ça, c'est sans doute un atout. Je crois aussi que ça peut être assez utile dans la façon de construire des stratégies, notamment avec, je trouve que la formation juridique et surtout l'expérience. juridique nous donne, on revient toujours sur ça, mais sur la gestion des risques, je trouve que dans la construction des stratégies, ça peut être très utile. Et j'ai une question que si vous écoutez ce podcast, je vais opposer, donc vous ne serez pas étonnés. Marine, je te la pose à ton tour. Est-ce qu'il y a des personnes qui t'ont influencée, inspirée, des mentors qui ont été très précieuses dans ton parcours Déjà, pour ma question, est-ce que c'est le cas Et si c'est le cas, est-ce que tu peux nous en parler de ces personnes qui t'ont peut-être guidée

  • Speaker #1

    Quand j'étais à l'école du Barreau, c'est un moment où je me suis beaucoup posé cette question. des inspirations. En fait, c'est un moment où j'ai commencé à m'interroger beaucoup sur notamment la place des femmes et le rôle des femmes. Et ça a commencé de cette façon, c'est que j'ai commencé par lire beaucoup. Par exemple, je me souviens avoir lu les mémoires de Simone de Beauvoir. J'ai lu aussi Françoise Giroux à l'époque. les biographies de Frida Kahlo. J'ai essayé de trouver Gisèle Halimi aussi. J'ai essayé de trouver dans ces lectures des inspirations, des incarnations et des rôles modèles. À l'époque, ce n'était pas il y a si longtemps que ça.

  • Speaker #0

    C'est très bien. Voilà,

  • Speaker #1

    donc hier, on n'avait pas forcément encore autant de modèles visibles publics, femme en position de leadership. Et ce que j'ai fait à ce moment-là, j'ai fait la rencontre d'une personne qui a créé un institut de formation à destination des femmes élues. On s'est rencontrées et je trouvais que son projet était vraiment très intéressant. Et on a parlé de ce manque de rôle modèle et comment on pouvait créer des endroits d'inspiration. des collectifs dans lesquels on pouvait aussi partager des problématiques. Et en tout cas, elle, c'était son souhait. Et j'ai commencé à ce moment-là, en fait, à contacter plusieurs personnalités politiques femmes pour leur proposer de répondre à des questions sur leur parcours et comprendre comment elles en étaient arrivées à ces expériences, à ces rôles, avec beaucoup de curiosité. J'étais étudiante à l'époque et ça nous paraissait important, en tout cas dans le cadre de ce projet d'institut de formation des élus, de pouvoir aussi avoir des exemples. Et donc j'ai contacté ces femmes, dont certaines sont ministres aujourd'hui ou d'autres l'ont été, de tous bords politiques pour essayer de comprendre en fait qu'est-ce que ça voulait dire être une femme en position de leadership, surtout dans le monde politique, qu'est-ce qui fait qu'on y arrive ou pas. Donc... J'ai essayé de chercher de l'inspiration comme ça.

  • Speaker #0

    Et alors, quel est le secret, alors, comment c'est d'être une femme qui a du leadership dans le monde politique aujourd'hui

  • Speaker #1

    Je n'ai pas la réponse à cette... Je n'ai pas trouvé la recette magique, mais c'est intéressant de voir comment, en une dizaine d'années, comment les choses ont vraiment, vraiment changé. C'est-à-dire que, ne serait-ce que le pourcentage, la quantité... en tout cas de personnalités femmes qui sont présentes dans le débat public n'est plus du tout la même chose et la façon dont elles sont aussi considérées à évoluer. Mais oui, je n'ai pas encore cette recette.

  • Speaker #0

    Et si tu nous l'as, tu nous la donneras évidemment.

  • Speaker #1

    Evidemment.

  • Speaker #0

    Et selon toi, le fait qu'il y ait plus de femmes aujourd'hui dans le monde politique, en tout cas qu'on en parle plus, est-ce que c'est grâce à ces femmes-là qu'on prie plus de place ou est-ce qu'on leur a accordé plus de place selon toi Je ne sais pas si tu as un avis. Sur la question

  • Speaker #1

    C'est sans doute un peu des deux. Pour certaines, elles ont vraiment pris la place avec difficulté. Enfin, avec difficulté, c'était pas simple. En tout cas, c'était pas un acquis, elles étaient pas attendues. Donc ça, c'est la première chose, c'est comment on arrive à prendre sa place, même lorsqu'on n'est pas attendue. Et la deuxième chose, c'est sans doute aussi une évolution du débat public, peut-être, qui... qui considèrent peut-être aujourd'hui que le fait d'avoir des femmes en position de leadership est quelque chose de plus naturel et même nécessaire. Et ce n'est pas valable que dans le monde politique.

  • Speaker #0

    Et Marine, si tu n'étais pas devenue avocate et experte des affaires publiques, qu'est-ce que tu aurais aimé exercer comme métier Un rêve d'enfant

  • Speaker #1

    Mes rêves d'enfant, c'était... J'en ai eu plusieurs. J'ai voulu être danseuse étoile. J'ai voulu être styliste, j'ai voulu être artiste et puis après j'ai voulu aussi être journaliste ou diplomate. Voilà. En même temps. Oui, mais n'ayons pas peur. Donc tout ça en même temps. Ceci dit, je pense que les rêves d'enfants sont aussi là pour nous inspirer dans la vie d'adulte et pas pour être oubliés. C'est vrai que résonner en termes de métier, forcément quand on est enfant, on a cet imaginaire avec un objectif. J'ai envie d'être danseuse étoile, mais rien ne nous empêche après de trouver une façon de danser dans sa vie, d'écrire des articles. ou de voyager en rencontrant des personnalités à l'international. Comment intégrer ces rêves d'enfants dans sa vie d'adulte

  • Speaker #0

    Merci pour cette belle image. Est-ce que tu as des inspirations au quotidien Tu parlais de danser dans la vie, très beau pont. Toi, tu as quand même fait des ponts entre les rêves d'enfants et la réalité du quotidien d'aujourd'hui. Est-ce que tu as des inspirations, des choses que tu aimes faire et qui t'aident au quotidien ou dans ton propre développement

  • Speaker #1

    Les inspirations, elles sont surtout autour de moi. Donc, c'est les gens qui m'entourent vraiment, que ce soit dans ma famille ou dans mes proches. Donc ça, c'est la première source d'inspiration. La deuxième source d'inspiration, j'écoute beaucoup de podcasts parce que j'aime bien pouvoir apprendre et découvrir les... parcours des gens. Par exemple, j'écoute beaucoup, outre ton podcast, évidemment, j'écoute beaucoup Génération Do It Yourself. Je pense aussi au podcast Ressentir de Jessica Troifontaine. Je ne sais pas si tu vois quelle c'est. Vraiment très bien, très intéressant, avec des approches très différentes. Le premier, beaucoup plus business, c'est des créateurs. Alors, des créateurs d'entreprises ou artistes, etc. C'est assez large, mais c'est aussi des parcours de vie. Je trouve ça intéressant de voir comment tout ça peut s'entremêler. Et puis après, mon inspiration, je la trouve aussi dans d'autres moments plus personnels, comme par exemple, j'aime beaucoup faire du yoga.

  • Speaker #0

    Très bonne pratique. Oui. Donc, je ne pratique plus la danse classique, le gars, du coup.

  • Speaker #1

    Non, j'ai abandonné cette carrière de danseuse étoile à regret.

  • Speaker #0

    Et là, je refais un retour au droit, parce qu'on est parti sur d'autres sujets. Qu'est-ce qui, selon toi, fait un bon juriste ou un bon professionnel du droit Dans sa globalité, c'est-à-dire qu'on soit avocat, juriste en entreprise, juriste au sein d'un parti politique, magistrat. C'est très large, mais est-ce qu'il y a une façon d'être un bon juriste

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, pour être un bon juriste, ou une bonne juriste d'ailleurs, je crois qu'on ne peut plus simplement être seulement technicien. C'est un préalable nécessaire, c'est le prérequis de base, mais la complexité... des situations auxquelles on est confronté font que si on est seulement dans la technique, ça ne va pas fonctionner. Donc le premier ingrédient, la technique, et le deuxième ingrédient, ce serait, je pense, l'agilité, la créativité, et aussi avoir un bon relationnel avec ses collègues, peu importe le type d'organisation, mais en tout cas. Être au service des métiers ou de la mission. Ça, ça me paraît vraiment essentiel. Et puis le troisième, enfin là j'en ai dit beaucoup plus que trois en fait. Voilà, je crois qu'une autre clé aussi, c'est réussir à traduire des enjeux complexes de manière simple. Donc là, c'est plutôt des qualités de communication ou de transmission. Et puis l'approche stratégique, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup aussi planifier, à la fois sur le long terme, sur les choses à construire, mais aussi avoir la capacité stratégique de gérer les crises ou les urgences. Et là aussi, il y a une capacité opérationnelle importante.

  • Speaker #0

    Oui, on a beau être un super technicien, avoir étudié pendant des années, si on n'a pas cette intelligence relationnelle, cette capacité à gérer les risques et souvent les urgences, ça peut ne pas marcher aussi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai l'impression, en tout cas, que c'est vraiment ce qui fait la différence. Et en réalité, c'est vraiment l'expérience qui peut donner ça.

  • Speaker #0

    Quel conseil tu donnerais à l'étudiante de droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne, justement, quand tu étais sur les bancs de la fac

  • Speaker #1

    Cette étudiante, j'aimerais lui dire qu'il faut qu'elle ait confiance. Qu'il faut qu'elle ait confiance en elle. Et aussi, en ces projets, même s'ils ne semblent pas exactement une route toute tracée, encore une fois, je pense qu'on peut faire plusieurs choses. On peut les faire bien et qu'il ne faut pas avoir peur. En tout cas, si c'est notre souhait, il faut vraiment se laisser guider par lui et écouter son intuition.

  • Speaker #0

    Merci pour ce très très bon conseil. On prend tous. Marine, on arrive à la fin de ce podcast. Est-ce que tu as un dernier mot, des derniers mots que tu aimerais partager avec nos auditeurs

  • Speaker #1

    Simplement te remercier pour ton invitation et remercier tous tes auditorices pour leur attention.

  • Speaker #0

    Merci Marine en tout cas pour ton retour d'expérience, pour tes explications, ton enthousiasme. On sent que tu es extrêmement enthousiaste quand tu parles des affaires publiques et que tu es vraiment au bon endroit. et que tu as embrassé, je pense, la bonne carrière. Donc un grand merci d'avoir accepté mon invitation pour ton partage et ta sincérité. Et puis j'espère que vous avez, vous aussi, passé un bon moment à écouter Marine. Donc merci à tous et je vous dis à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière FEDG group. Bonjour,

  • Speaker #1

    c'est Groupe.

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