undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. ) cover
« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. ) cover
Voix d’entrepreneurs du droit

« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. )

« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. )

26min |14/05/2025|

62

Play
undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
undefined cover
« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. ) cover
« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. ) cover
Voix d’entrepreneurs du droit

« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. )

« Rendre simple ce qui peut être compliqué ! » : Elodie Vandenhende (Service de l’économie numérique à l’Autorité de la Concurrence. )

26min |14/05/2025|

62

Play

Description

Elle qui se rêvait journaliste est aujourd’hui une experte du droit de la concurrence. Élodie Vandenhende, cheffe adjointe du service de l’économie numérique à l’Autorité de la concurrence, est l’invitée de ce nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Legal.


Diplômée en droit de l’Université de Nanterre et d’un LLM à Washington, elle débute chez Jones Day aux États-Unis en droit de la concurrence puis rejoint le bureau de Bruxelles. De retour en France, elle rejoint la Présidence française de l’Union Européenne, puis la DGCCRF, où elle représente le Ministère de l’Économie devant les juridictions commerciales.

En 2009, elle est nommée conseillère chargée des affaires européennes de Christine Lagarde, alors Ministre des Finances. Depuis 2018, elle évolue à l’Autorité de la concurrence, où elle pilote aujourd’hui les enjeux liés à l’économie numérique.


Dans cet épisode, Élodie nous parle de son parcours transatlantique, de l’exercice du droit dans la fonction publique, de l’agilité que demande son métier, l’esprit de synthèse, et sa conviction que le juriste d’aujourd’hui doit savoir créer du lien.


Elodie est animée par la curiosité, l’envie d’apprendre et le goût des rencontres.

Un échange riche, inspirant et profondément humain.

--

Voici les références de ce podcast :

--

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le
Retrouvez toutes nos actualités sur LinkedIn.

--

Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"


--

Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    des groupes.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Elodie Vanden End, chef adjointe du service de l'économie numérique à l'autorité de la concurrence. Elodie, tu as étudié le droit à l'université de Nanterre puis as été diplômée d'un LLM à Washington. Tu as commencé ta carrière au sein du cabinet d'avocat Jones Day, toujours à Washington, puis as été envoyée à Bruxelles en tant qu'avocate en droit de la concurrence. Ensuite. Retour à Paris en tant que conseillère juridique au secrétariat général de la présidence française de l'Union européenne. Et tu as passé ensuite six ans à la DGCCRF, qui est donc à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'économie et des finances. Dans ce cadre, tu étais chargé de représenter le ministre devant le tribunal de commerce et la cour d'appel de Paris concernant des affaires relatives aux pratiques restrictives de concurrence. Depuis 2018, tu travailles... A l'autorité de la concurrence, tu as commencé d'abord en tant que conseillère spéciale au président et aujourd'hui en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique. Bonjour Elodie, est-ce que j'ai bien tout dit lors de cette présentation ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci de me recevoir. Alors il y a eu un moment dans ma carrière que tu as oublié, c'est en fait j'étais conseillère du ministre des finances pendant trois ans à partir de 2009, donc j'étais conseillère en charge des affaires européennes. Concrètement Je m'occupais de préparer les réunions mensuelles de l'écofine, c'est-à-dire de l'économie-finance, et qui réunissent les ministres des finances pendant chaque mois. Et donc c'était un moment passionnant parce que je suis arrivée en 2009, c'est-à-dire pile au moment de la crise de la zone euro, où beaucoup de choses ont été mises en place pour assurer la stabilité de la zone euro, et donc j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #2

    Bon, génial. Et c'est donc Christine Lagarde.

  • Speaker #0

    Christine Lagarde.

  • Speaker #2

    Génial. Et bien désolée pour l'oubli, et en plus tu as pu nous expliquer ce que tu faisais, donc merci déjà, beaucoup. Alors, Merci d'être là déjà, merci d'être mon invitée. Et il y a une question que j'aime bien poser à tous les invités au départ, c'est pourquoi avoir choisi le droit au départ ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je vais te faire la réponse que tout le monde fait. En fait, moi je l'ai fait par souci de... J'avais envie d'avoir la carrière la plus diverse possible. J'étais plutôt attirée par les matières littéraires et donc j'ai choisi assez naturellement le droit. Voilà, en me disant, si à un moment ça ne me plaît plus, je bifurquerai. Et en fait, je suis restée. il faut dire que J'étais à l'université de Nanterre et donc c'était vraiment intéressant parce qu'à l'époque, et ça existe toujours d'ailleurs, il y avait ce qu'on appelle les bidugs. Donc c'était le droit, en fait on faisait à la fois du droit de l'anglais et du droit anglo-saxon en général. Et donc c'est particulièrement intéressant pour les étudiants parce que voilà on fait plein de choses très différentes. Et donc on a l'opportunité à la fin de nos études de partir à l'étranger et donc voilà c'est comme ça que je me suis retrouvée à Washington.

  • Speaker #2

    D'accord, génial. Et ensuite, tu es passée du monde d'avocate, donc j'ai dit Jones Day, au monde de la fonction publique. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, j'étais avocate dans un cabinet d'avocats Jones Day. Et en fait, j'ai saisi une opportunité parce que le métier d'avocat me plaisait énormément. Mais à ce moment-là, en 2008, il y avait la présidence française de l'Union européenne. Et donc, j'ai trouvé ça vraiment très intéressant. Et donc, je me suis dit, j'aimerais bien essayer de voir si je peux faire quelque chose dans ce contexte. parce que Quand on fait du droit de la concurrence, on fait aussi du droit européen. J'ai rencontré le secrétaire général de la PFUE à l'époque et je me suis occupée des affaires juridiques auprès de lui. J'ai saisi une opportunité en me disant que c'est dur six mois, la présidence française de l'Union européenne, c'est une présidence tournante. Chaque pays prend la présidence tournante de l'Union européenne. D'ailleurs, la France a recommencé à assurer la présidence il y a quelques années. Donc voilà, mais en fait, c'est vraiment par pure opportunité.

  • Speaker #2

    D'accord. Et c'est là qu'on s'est croisés. Moi, j'étais stagiaire.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #2

    À l'époque. Merci en tout cas pour expliquer tout ça. C'est toujours intéressant les parcours, justement, qui parfois sont un peu par hasard, enfin de gros hasard, qui font des belles choses. Et alors, c'est vrai qu'on connaît un petit peu plus peut-être, en tout cas, beaucoup de gens connaissent le monde de l'avocature. Toi, tu es passée dans le secteur public. Comment on exerce le droit dans le secteur public ? Est-ce que c'est vraiment différent ? Que d'exercer en tant que juriste d'entreprise ou avocat en cas de...

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une bonne question. En fait, je ne sais pas si c'est fondamentalement différent d'exercer la fonction de juriste dans le secteur public que la fonction d'avocat. C'est-à-dire qu'il y a évidemment une grande exigence juridique. Il faut maîtriser évidemment la matière. Donc je dirais que le niveau d'exigence est assez similaire. Après, je parle de ce que je connais à la DGCTRF et à l'autorité de la concurrence. On est à la fois juriste, mais on est aussi chargé de diriger, de diligenter des enquêtes. Et ça, c'est quand même un nouveau métier. Quand on est avocat, il faut aussi décider de quel secteur on va aller regarder en particulier. Et donc, c'est un nouveau métier qu'on apprend aussi. Et c'est un métier qui est très exigeant parce qu'évidemment, il faut respecter les droits de la défense. On est en face d'avocats chevronnés en face de nous qui défendent évidemment le droit des partis et c'est bien normal. Donc voilà, il y a une grande exigence dans le secteur public.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc, au métier d'enquêteur, d'enquêtrice en l'occurrence, tu es formée sur l'ETA ou tu as une formation ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a des formations qui sont... qui sont prodigués par exemple à l'autorité de la concurrence, on a une formation qui est faite pour les nouveaux arrivants et donc qui nous permet d'appréhender ce nouveau métier et qui nous permet donc par exemple de faire des perquisitions au sein des entreprises. Après je dirais qu'il y a une formation théorique mais il y a aussi une formation sur le tas donc en fait on le fait, on apprend au fur et à mesure. Mais voilà donc c'est aussi des nouveaux métiers qu'on apprend à maîtriser.

  • Speaker #2

    D'accord et c'est toi en tant que... juriste au sens large avec un grand J qui va faire des perquisitions, c'est un autre service du coup ?

  • Speaker #0

    Alors il y a un service investigation au sein de l'autorité de la concurrence, mais quand on fait par exemple des perquisitions, on fait appel à l'ensemble des rapporteurs pour participer parce qu'on a besoin en général de beaucoup d'agents pour faire des perquisitions, mais le métier d'enquêteur c'est pas que les perquisitions, c'est aussi travailler sur une affaire, interroger les parties, voilà. C'est très large.

  • Speaker #2

    Justement, je rétropédale un petit peu sur l'autorité de la concurrence. Est-ce que tu peux expliquer aux non-juristes et peut-être aux juristes qui ne savent pas aussi, qu'est-ce que c'est le droit de la concurrence et quelles sont les missions de l'autorité du coup ?

  • Speaker #0

    Le droit de la concurrence, c'est un droit qui fait partie globalement du droit des affaires et c'est un droit qui appréhende des pratiques anticoncurrentielles, donc le contrôle des concentrations et les abus de position dominante et le droit des ententes. Et donc l'autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante qui est chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles et qui est chargée d'apprécier aussi le contrôle des concentrations. Donc une autorité administrative indépendante c'est un peu comme la CNIL, il y en a d'autres au sein du secteur public. On a aussi des missions, enfin l'autorité a aussi des missions consultatives, parce que l'autorité est souvent interrogée par exemple par le gouvernement sur des initiatives législatives par exemple qu'elle fait. et on peut aussi... Voilà, initier des enquêtes sectorielles, si on considère que ça peut être intéressant d'aller voir la dynamique concurrentielle sur ces secteurs.

  • Speaker #2

    D'accord. Et ton rôle, toi, concrètement, en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique, quel est-il ? Quelles sont tes missions ? Oui, je fais au quotidien, dis-nous tout.

  • Speaker #0

    Je vous dis tout. Alors, le service de l'économie numérique, il a été créé en septembre 2020. Donc, c'est très récent au sein de l'autorité. Donc, il y a des unités concurrence. qui sont chargés, en général, qui sont organisés plutôt par secteur. Il y avait déjà une unité numérique au sein de l'autorité, donc on n'a pas attendu 2020 au sein de l'autorité pour initier des enquêtes dans ce secteur. Mais il y a eu au fur et à mesure une prise de conscience qu'il y avait besoin d'avoir des profils spécialisés au sein de l'autorité, dans un secteur très technique, mais il y en a d'autres évidemment, mais d'avoir des profils plutôt ingénieurs, data scientifiques, qui seraient en mesure de pouvoir aider le travail des rapporteurs et contribuer au travail d'enquête. Voilà, et donc moi je suis adjointe dans le cadre de ce service, et c'est très intéressant parce que ça nous a permis de faire des choses très variées. Donc moi je m'occupe spécialement des affaires juridiques, donc il y a par ailleurs des data scientists, et donc on crée et on développe des outils au sein de l'autorité pour faciliter le travail des agents, mais on fait aussi du travail juridique. Par exemple, moi j'ai travaillé particulièrement sur... des enquêtes sectorielles sur le secteur de l'informatique en nuage, donc le cloud, et l'intelligence artificielle générative, qui a été publiée en juin 2024. Voilà, donc c'est un travail assez varié, c'est ça qui me plaît.

  • Speaker #2

    D'accord. Ce que j'allais justement te demander, qu'est-ce qui te plaisait ? C'est varié et quoi d'autre ? Comme c'est quand même aujourd'hui bien spécifique à un secteur, qu'est-ce qui te plaît au-delà de la diversité, justement, parce qu'il y a des choses particulières ?

  • Speaker #0

    C'est intéressant dans le secteur public et notamment à l'autorité parce que c'est peut-être le cas dans d'autres secteurs aussi. On s'occupe du secteur numérique, mais on peut être amené à travailler sur des enquêtes contentieuses. On peut faire des enquêtes sectorielles. Là, c'est un positionnement assez différent parce que l'enquête contentieuse, on va peut-être... On va peut-être décider de sanctions à l'encontre d'entreprises. Si on fait, par exemple, des enquêtes sectorielles, on est dans une autre approche, où on est dans une approche de consultation du secteur pour essayer de comprendre comment il est organisé, est-ce qu'il y a des risques concurrentiels, et peut-être faire des recommandations, à la fois au secteur et au gouvernement, sur quels sont les leviers qu'on peut utiliser pour améliorer la dynamique concurrentielle. On a aussi créé un réseau numérique au sein de l'autorité. donc ça nous permet de Parce qu'évidemment le numérique, on dit souvent le secteur numérique, mais en fait le numérique il y en a partout. Donc pour rassembler des rapporteurs qui travaillent au sein de l'autorité sur le numérique dans la finance, le numérique un peu partout, et pour voir ensemble quelles sont un peu les évolutions. Voilà, donc en fait, c'est vraiment passionnant parce que c'est hyper intéressant. Et puis en plus, en général, quand on est en charge de nos affaires, de nos enquêtes sectorielles, on s'occupe à la fois de l'instruction, de la consultation, mais on peut aussi faire, on s'occupe aussi, par exemple, de la communication. Voilà, donc c'est très intéressant, évidemment, en lien avec les services spécialisés, mais voilà, c'est vraiment très intéressant. Oui,

  • Speaker #2

    ce que tu dis est vraiment important aussi, c'est que ce n'est pas que la phase contentieuse, il y a un aspect recommandation et conseil. Et ce que je comprends aussi, c'est que tu es aussi bien en contact avec les entreprises. Oui. Donc c'est quoi ? C'est le directeur juridique chez eux, notamment, ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    En fait, ça dépend un peu de la taille de l'entreprise. Si c'est des entreprises de grande taille, ça peut être le directeur juridique. Si on parle de start-up, notamment dans le secteur numérique, on peut parler à la personne en charge, à l'ingénieur, par exemple, pour nous aider à comprendre. Exactement. comment l'entreprise s'organise, quels sont les enjeux techniques. Ça dépend vraiment de l'entreprise. C'est elle qui décide de toute façon du bon interlocuteur sur les sujets qui nous intéressent.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc toi, tu as été avocate, comme on le disait, et aujourd'hui tu es dans le secteur public. Qu'est-ce que ton métier d'avocate t'a appris et qui justement te sert aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors évidemment, quand on est avocat, moi je trouve que quand on fait des études de droit, Moi, ça m'a beaucoup servi de commencer ma carrière en tant qu'avocat parce que je trouve qu'au-delà de l'obsession de la mise en forme, ça nous apprend énormément en termes de rigueur. Ça nous apprend avec le souci du détail. Je pense que ça nous apprend aussi une certaine forme d'agilité d'esprit parce que quand on est avocat, on jongle un peu entre les différents secteurs. Et il faut rapidement appréhender les enjeux concurrentiels d'un nouveau secteur. et ça peut Et parfois, ça nous demande quand même de comprendre rapidement quels sont les enjeux sur des secteurs assez différents. Parce qu'évidemment, quand on est avocat, en général, on s'occupe de concurrence, mais pour l'ensemble des affaires qui nous sont confiées. Voilà, je pense que c'est un peu ces sujets-là. Et je pense que c'est ça qui prépare bien, je trouve, les professionnels dans leur vie future qui restent avocats ou qui partent ensuite devenir directeurs juridiques. voilà, ou... juriste dans le secteur public.

  • Speaker #2

    Ok. Je voudrais aussi rassurer ceux qui sont peut-être en début de carrière ou durant leurs études. C'est vrai que c'est une excellente préparation et là, je le vois aussi, il y en a qui n'ont pas passé le CAPA et ils ont une très belle carrière. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que c'est une très bonne préparation, notamment sur la rigueur. Et merci pour l'obsession de la forme. Bien sûr. C'est ce qui me fait bien sourire. Justement, tu es avocate, tu n'es plus aujourd'hui, pour le coup. Est-ce que tu te vois reporter la robe un jour ? En tout cas, tu es due. envisages un retour à l'avocature comme possible ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je pense que la question pour moi ne se pose pas vraiment en ces termes, c'est-à-dire que je pense qu'au-delà de la structure dans laquelle on peut évoluer, je pense que ce qui est intéressant, c'est surtout de continuer à apprendre, de se trouver dans un environnement bienveillant qui fasse un peu grandir, qui fasse grandir, et dans lequel moi je me sentirais à l'aise pour continuer à me développer du point de vue professionnel. Donc je pense que Ça dépend vraiment du contexte et de la structure.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'est pas un retour absolument envisageable. Mais si, à un moment donné de ta carrière, tu te dis, tiens, là, je vais continuer à apprendre, et que ce sera en tant qu'avocate, tu y iras, en fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #2

    En tout cas, les portes ne sont pas fermées dans quelques années. C'est vrai qu'on observe beaucoup de personnes qui ont été aussi directeurs juridiques dans des grands groupes. On en parlait, par exemple, tout à l'heure, je te parlais de Pierrick Le Goff, qui était avant chez Alstom, qui est maintenant associé chez De Gaulle-Florence, de mémoire, et qui en fait... et retourner en tant qu'avocat. Donc ça arrive aussi après un temps, à 15 ans, 20 ans dans une structure, ou en tout cas en tant que directeur juridique ou autre, de repasser de l'autre côté. Tu viendras nous raconter ça dans quelques années peut-être. Alors justement, on parlait d'être avocat, d'être juriste. Quelles sont selon toi les qualités d'un bon juriste aujourd'hui, peu importe où il exerce, que ce soit dans le secteur public, qu'il soit juriste en entreprise, qu'il soit en cabinet d'avocat ? Est-ce que selon toi, il y a des qualités vraiment nécessaires ? J'imagine que tu vas parler de rigueur. Oui.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, premièrement, je pense que tout le monde dira la même chose, c'est qu'évidemment, c'est indispensable de maîtriser sa matière, du point de vue du droit, du point de vue des règles applicables, de la jurisprudence et de la procédure, évidemment. Donc ça, je dirais que c'est vraiment la base pour être un bon juriste. Après, évidemment, dans une matière comme le droit du numérique, si on peut l'appeler comme ça, c'est des matières qui évoluent. Donc, ce n'est pas le cas que pour le numérique. Dans le secteur numérique, par exemple, il y a eu beaucoup d'initiatives ces dernières années. Il y a eu le règlement sur les marchés numériques qu'on appelle le DMA. Il y a eu le règlement sur les données, le Data Act. Il y a eu l'année dernière le règlement sur l'IA. Donc, il y a beaucoup d'initiatives qui ont un impact sur le travail du juriste. Et donc, évidemment, il faut être agile pour parler d'un mot un peu à la mode, sur s'adapter et comprendre un peu et anticiper les mutations de ce droit. Voilà, donc ça je dirais que c'est la base. Et donc ce qui est en lien avec ça, c'est de continuer de se former en permanence. Par exemple, le règlement sur les marchés numériques, c'est un droit qui peut impacter le droit de la concurrence, le travail de l'autorité de la concurrence. Et donc évidemment, il faut comprendre quelles sont les dispositions de ce droit et la manière dont ça impacte notre travail au quotidien. Je dirais qu'une autre qualité pour moi qui est très importante, c'est avoir un bon esprit de synthèse. Parce que c'est facile dans une matière comme le droit de se noyer un peu dans les détails. Et je pense que c'est vraiment utile de savoir vraiment extraire ce qui fait qu'une décision, une jurisprudence, qu'est-ce qu'il faut sortir de la décision de la jurisprudence, qu'est-ce qui est vraiment important, sans se noyer dans les détails. Et dernier point important, je pense que pour être un bon juriste, Je pense qu'il faut être bon pour créer du lien, parce que c'est une matière, je pense que c'est le cas dans le secteur public, mais dans d'autres structures aussi. Le juriste, en général, il est vraiment à la confiance de plusieurs départements. Et donc, je pense qu'il faut savoir associer des personnes pour travailler ensemble, surtout sur des sujets innovants. Et donc, pour être un bon juriste, je pense qu'il faut que les gens aient plaisir à travailler avec toi. Parce que comme ça, ils viennent te voir assez naturellement quand ils ont une question. Et ça veut dire aussi qu'il faut savoir bien communiquer sur son travail et donc rendre simple ce qui peut être compliqué.

  • Speaker #2

    Parfait, oui. Je pense que c'est un très bon conseil que tu es en train de donner là, qui paraît en effet surtout évident, mais en fait, c'est bon de le rappeler. Et ça, je pense que c'est en effet très, très important. Surtout que tu es dans un secteur peut-être qui peut sembler différent, mais en fait, secteur public, caléon d'avocat, entreprise, c'est la même chose. Il faut toujours savoir créer du lien et ne pas être en effet le juriste tout seul dans sa tour d'ivoire. Et ce que tu dis, c'est que les gens doivent venir te voir aussi en amont et pas juste quand il y a un sujet après coup peut-être. Oui, si tu es cool. Donc voilà, il faut être aussi très sympa et avoir un bon relationnel.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très important.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est quand même mieux tout le temps. Et là, je vais faire un pas de côté pour le coup concernant ta carrière et ce dont on a parlé jusqu'à présent. Est-ce que toi, tu as eu des mentors ou des personnes qui t'ont guidé ? Tu parles de conseils et il y a des gens qui t'ont aidé aussi depuis le début.

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me suis surtout construite en regardant, donc par l'exemple et aussi par des contre-exemples. Donc, après, je n'ai pas de personnes identifiées. Disons que le groupe, le cercle que je consulte quand j'ai des décisions importantes à prendre, il évolue aussi en fonction de ma vie professionnelle. Voilà. Et puis, je pense que c'est important d'être bien entouré personnellement par un cercle familial, amical. qui nous connaît bien, qui ne connaît pas forcément la matière, mais qui sait aussi comment nous, on peut se sentir bien dans une structure. Donc je pense qu'il faut savoir consulter, et ensuite savoir s'éloigner des conseils qu'on peut vous donner, et prendre la décision tout seul. Parce que je pense qu'on est le seul à savoir exactement à la fois la matière, et se connaître bien.

  • Speaker #2

    Ça me rappelle une directrice juridique que j'ai positionnée chez un de mes clients, il y a 5-6 ans, on en a reparlé après coup. Et elle me disait que pendant deux semaines, ce qu'elle allait donner, deux semaines de délai, ce qui est extrêmement long quand tu as une offre dans le secteur privé, elle me disait que tous les jours, en fait, elle avait des avis divergents. À la fois, des gens lui disaient, oui, oui, va dans la structure qui était ma cliente. Puis après, il fallait aller dans un... Personne ne lui disait l'inverse. Et in fine, elle s'est dit, bon, après avoir consulté tout le monde, tout le monde avait un avis très différent. Elle s'est posée, elle s'est dit, qu'est-ce que moi, j'ai vraiment... De quoi j'ai vraiment envie en fait. Et c'est pas facile aussi je pense de ne pas être influencée. de façon trop poussée par l'extérieur, à la fois savoir se renseigner, ce que c'est extrêmement important, poser le pour et le contre, et après, finalement, se retrouver avec soi-même et sa décision.

  • Speaker #0

    Non, je pense que tu as tout à fait raison. Et en plus, je pense qu'à un certain moment dans sa carrière professionnelle, on se connaît mieux. Donc, je pense qu'on est peut-être plus fébrile en début de carrière. Je pense qu'à un moment, quand ça fait 15 ou 20 ans qu'on exerce, on commence quand même à bien se connaître. et à savoir ce qui nous va, là où on veut aller, et ne pas se laisser entraîner par ce poste est prestigieux, il faudrait que j'y aille parce que ça coche plein de cases. Donc il faut le prendre absolument, je pense qu'on se connaît davantage et on sait ce qui nous convient.

  • Speaker #2

    Et alors, qu'est-ce qui t'inspire dans la vie, Élodie, de manière générale ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça revient à ce que j'ai dit auparavant, c'est-à-dire continuer d'apprendre. moi par exemple je suis dans un secteur de la santé Donc le secteur numérique, moi je ne suis pas ingénieur à l'origine, et donc c'est quand même une matière où il y a un coup d'entrée. Donc il faut se plonger dans la matière, il faut avoir l'humilité de savoir qu'on ne sait pas, et donc c'est vraiment très utile d'aller voir des gens qui savent eux, et donc continuer d'apprendre, et donc continuer à se former, continuer à se développer. Donc je pense que c'est ça qui m'inspire du point de vue professionnel et personnel, c'est-à-dire savoir développer aussi ses lectures, ses sorties, pour faire aussi autre chose.

  • Speaker #2

    Si tu n'étais pas devenue une experte du droit, de la concurrence, ou d'une autre matière d'ailleurs, est-ce que tu as un autre métier de rêve ? Tu rêvais, oui, quand tu étais petite. Et que tu aurais aimé exercer ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'étais plus jeune, le métier de journaliste, et ça revient un peu à la curiosité, je pense, d'apprendre. Dans mes études, j'avais aussi envie de devenir juge. Donc, c'était assez... Mais je pense que c'est toujours les rencontres, la curiosité, et aussi des métiers exigeants, je pense, du point de vue intellectuel. Voilà, je pense que c'est ça qui m'anime.

  • Speaker #2

    Et quel conseil donnerais-tu à l'étudiante en droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne à cette époque ?

  • Speaker #0

    Je pense que, quand je suis sortie de mes études, j'étais assez angoissée par la décision qu'il fallait prendre en sortant de mes études. Et donc je pense peut-être de leur dire, c'est pas grave, lancez-vous, prenez les opportunités ou pas, mais en fait il faut peut-être ne pas mettre autant de... je ne sais pas, d'importance sur le premier choix qu'on fait ou le deuxième choix. Savoir que, en fait, si vous prenez ce job dans un cabinet d'avocat et que ça ne vous plaît pas, vous pouvez partir et vous pouvez aller en entreprise. Je pense qu'il ne faut pas sacraliser les choix qu'on fait. Il ne faut pas se dire, il faut absolument que je fasse le bon choix. Parce que moi, ça m'a beaucoup angoissée en sortant de mes études. Parce que j'ai eu la chance d'avoir assez vite une offre de ce cabinet d'avocat. Mais je n'étais pas sûre de savoir exactement, de faire du droit de la concurrence, d'aller dans une grande structure américaine. Et je pense qu'il faut se déstresser sur les choix qu'on peut faire parce que, par exemple, mon profil montre qu'on peut faire plein de choses en ayant fait du droit. On peut être avocat, on peut aller à la DGCRF, au ministère des Finances, on peut aller en cabinet ministériel, on peut aller à l'autorité de la concurrence dans une autorité administrative indépendante, on peut avoir des carrières très riches. et changer. Ce qui compte, en fait, c'est d'avoir, c'est d'avoir, de savoir au fur et à mesure expliquer son parcours. Et donc, je pense que s'il y a des revirements professionnels et que vous arrivez à les expliquer, mais de toute façon, vous les expliquerez toujours. Et je pense que voilà, il faut se, il faut arrêter de stresser.

  • Speaker #2

    C'est un excellent conseil. Et je rebondis sur ce que tu dis aussi, savoir expliquer son parcours après coup. Je le vois comme je fais passer des entretiens toute la journée avec des candidats dans le domaine du droit. C'est exactement ça, en fait. C'est que parfois, le hasard a fait qu'on a pris telle opportunité, puis c'est une affaire de rencontre, et puis ça nous a plu ou ça ne nous a pas plu. Et si on l'explique de manière très factuelle, c'est OK, en fait. Et les parcours ne sont pas forcément linéaires. Il faut toujours essayer de trouver la ligne directrice. Et assez souvent, après coup, on voit une ligne directrice, d'ailleurs, qui s'est dessinée, mais après coup. Et c'est ça qui est assez intéressant. C'est que parfois, les choix qu'on fait, en tout cas, ce que je vois dans mes rencontres aussi, c'est qu'il y a des choix qui ont été faits. et finalement ça peut paraître être du hasard et au final ça l'était.

  • Speaker #0

    Peut-être pas tant que ça. Non, c'est très vrai. Et je suis complètement d'accord avec toi sur le fait que parfois, il y a des lignes qui apparaissent après coup. En fait, je constate que le droit européen, ça fait partie des grandes lignes de mon parcours. Donc, je ne sais pas, plein de choses après qui apparaissent après coup. Et donc, ça, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Merci en tout cas pour cette prise de conscience et surtout ne pas stresser.

  • Speaker #0

    Ne pas stresser. Et puis, on m'avait donné un conseil que je donne aussi peut-être aux étudiants. c'est Quelqu'un m'avait dit « fake it until you make it » . Donc, en fait, si vous ne savez pas, il faut savoir faire semblant parfois et poser plein de questions au début. Et puis, au bout d'un moment, ça viendra. On apprend, il faut se faire confiance.

  • Speaker #2

    Et se lancer.

  • Speaker #0

    Et se lancer.

  • Speaker #2

    Super. Merci beaucoup, Élodie. Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs ou un sujet qu'on n'aurait pas abordé et que tu vas absolument leur dire ?

  • Speaker #0

    Non, je voulais te remercier de m'avoir reçu. Je pense que c'était mon premier podcast. donc euh Donc, merci beaucoup de m'avoir donné cette opportunité. Et puis, écoute, à bientôt, j'espère.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Élodie, d'avoir pris le temps. Et en effet, c'était ton premier podcast. Et je suis sûre qu'il y en a d'autres qui vont arriver parce que c'était très clair et passionnant. Donc, merci beaucoup, Élodie, d'être venue. Et merci d'avoir participé à ce podcast, d'avoir échangé sur ton parcours, ta vision du droit et tous ces précieux conseils très sincères. Et ça, c'est très précieux. Donc, merci beaucoup. Et j'espère que tu as passé un bon moment. Absolument. J'espère que vous, chers auditeurs, vous avez passé un bon moment. En tout cas, moi, c'était... Très bien. J'espère que vous aussi. Merci à tous de nous avoir écoutés. Et à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, fed-groupe.fr.

Description

Elle qui se rêvait journaliste est aujourd’hui une experte du droit de la concurrence. Élodie Vandenhende, cheffe adjointe du service de l’économie numérique à l’Autorité de la concurrence, est l’invitée de ce nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Legal.


Diplômée en droit de l’Université de Nanterre et d’un LLM à Washington, elle débute chez Jones Day aux États-Unis en droit de la concurrence puis rejoint le bureau de Bruxelles. De retour en France, elle rejoint la Présidence française de l’Union Européenne, puis la DGCCRF, où elle représente le Ministère de l’Économie devant les juridictions commerciales.

En 2009, elle est nommée conseillère chargée des affaires européennes de Christine Lagarde, alors Ministre des Finances. Depuis 2018, elle évolue à l’Autorité de la concurrence, où elle pilote aujourd’hui les enjeux liés à l’économie numérique.


Dans cet épisode, Élodie nous parle de son parcours transatlantique, de l’exercice du droit dans la fonction publique, de l’agilité que demande son métier, l’esprit de synthèse, et sa conviction que le juriste d’aujourd’hui doit savoir créer du lien.


Elodie est animée par la curiosité, l’envie d’apprendre et le goût des rencontres.

Un échange riche, inspirant et profondément humain.

--

Voici les références de ce podcast :

--

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le
Retrouvez toutes nos actualités sur LinkedIn.

--

Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"


--

Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    des groupes.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Elodie Vanden End, chef adjointe du service de l'économie numérique à l'autorité de la concurrence. Elodie, tu as étudié le droit à l'université de Nanterre puis as été diplômée d'un LLM à Washington. Tu as commencé ta carrière au sein du cabinet d'avocat Jones Day, toujours à Washington, puis as été envoyée à Bruxelles en tant qu'avocate en droit de la concurrence. Ensuite. Retour à Paris en tant que conseillère juridique au secrétariat général de la présidence française de l'Union européenne. Et tu as passé ensuite six ans à la DGCCRF, qui est donc à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'économie et des finances. Dans ce cadre, tu étais chargé de représenter le ministre devant le tribunal de commerce et la cour d'appel de Paris concernant des affaires relatives aux pratiques restrictives de concurrence. Depuis 2018, tu travailles... A l'autorité de la concurrence, tu as commencé d'abord en tant que conseillère spéciale au président et aujourd'hui en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique. Bonjour Elodie, est-ce que j'ai bien tout dit lors de cette présentation ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci de me recevoir. Alors il y a eu un moment dans ma carrière que tu as oublié, c'est en fait j'étais conseillère du ministre des finances pendant trois ans à partir de 2009, donc j'étais conseillère en charge des affaires européennes. Concrètement Je m'occupais de préparer les réunions mensuelles de l'écofine, c'est-à-dire de l'économie-finance, et qui réunissent les ministres des finances pendant chaque mois. Et donc c'était un moment passionnant parce que je suis arrivée en 2009, c'est-à-dire pile au moment de la crise de la zone euro, où beaucoup de choses ont été mises en place pour assurer la stabilité de la zone euro, et donc j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #2

    Bon, génial. Et c'est donc Christine Lagarde.

  • Speaker #0

    Christine Lagarde.

  • Speaker #2

    Génial. Et bien désolée pour l'oubli, et en plus tu as pu nous expliquer ce que tu faisais, donc merci déjà, beaucoup. Alors, Merci d'être là déjà, merci d'être mon invitée. Et il y a une question que j'aime bien poser à tous les invités au départ, c'est pourquoi avoir choisi le droit au départ ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je vais te faire la réponse que tout le monde fait. En fait, moi je l'ai fait par souci de... J'avais envie d'avoir la carrière la plus diverse possible. J'étais plutôt attirée par les matières littéraires et donc j'ai choisi assez naturellement le droit. Voilà, en me disant, si à un moment ça ne me plaît plus, je bifurquerai. Et en fait, je suis restée. il faut dire que J'étais à l'université de Nanterre et donc c'était vraiment intéressant parce qu'à l'époque, et ça existe toujours d'ailleurs, il y avait ce qu'on appelle les bidugs. Donc c'était le droit, en fait on faisait à la fois du droit de l'anglais et du droit anglo-saxon en général. Et donc c'est particulièrement intéressant pour les étudiants parce que voilà on fait plein de choses très différentes. Et donc on a l'opportunité à la fin de nos études de partir à l'étranger et donc voilà c'est comme ça que je me suis retrouvée à Washington.

  • Speaker #2

    D'accord, génial. Et ensuite, tu es passée du monde d'avocate, donc j'ai dit Jones Day, au monde de la fonction publique. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, j'étais avocate dans un cabinet d'avocats Jones Day. Et en fait, j'ai saisi une opportunité parce que le métier d'avocat me plaisait énormément. Mais à ce moment-là, en 2008, il y avait la présidence française de l'Union européenne. Et donc, j'ai trouvé ça vraiment très intéressant. Et donc, je me suis dit, j'aimerais bien essayer de voir si je peux faire quelque chose dans ce contexte. parce que Quand on fait du droit de la concurrence, on fait aussi du droit européen. J'ai rencontré le secrétaire général de la PFUE à l'époque et je me suis occupée des affaires juridiques auprès de lui. J'ai saisi une opportunité en me disant que c'est dur six mois, la présidence française de l'Union européenne, c'est une présidence tournante. Chaque pays prend la présidence tournante de l'Union européenne. D'ailleurs, la France a recommencé à assurer la présidence il y a quelques années. Donc voilà, mais en fait, c'est vraiment par pure opportunité.

  • Speaker #2

    D'accord. Et c'est là qu'on s'est croisés. Moi, j'étais stagiaire.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #2

    À l'époque. Merci en tout cas pour expliquer tout ça. C'est toujours intéressant les parcours, justement, qui parfois sont un peu par hasard, enfin de gros hasard, qui font des belles choses. Et alors, c'est vrai qu'on connaît un petit peu plus peut-être, en tout cas, beaucoup de gens connaissent le monde de l'avocature. Toi, tu es passée dans le secteur public. Comment on exerce le droit dans le secteur public ? Est-ce que c'est vraiment différent ? Que d'exercer en tant que juriste d'entreprise ou avocat en cas de...

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une bonne question. En fait, je ne sais pas si c'est fondamentalement différent d'exercer la fonction de juriste dans le secteur public que la fonction d'avocat. C'est-à-dire qu'il y a évidemment une grande exigence juridique. Il faut maîtriser évidemment la matière. Donc je dirais que le niveau d'exigence est assez similaire. Après, je parle de ce que je connais à la DGCTRF et à l'autorité de la concurrence. On est à la fois juriste, mais on est aussi chargé de diriger, de diligenter des enquêtes. Et ça, c'est quand même un nouveau métier. Quand on est avocat, il faut aussi décider de quel secteur on va aller regarder en particulier. Et donc, c'est un nouveau métier qu'on apprend aussi. Et c'est un métier qui est très exigeant parce qu'évidemment, il faut respecter les droits de la défense. On est en face d'avocats chevronnés en face de nous qui défendent évidemment le droit des partis et c'est bien normal. Donc voilà, il y a une grande exigence dans le secteur public.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc, au métier d'enquêteur, d'enquêtrice en l'occurrence, tu es formée sur l'ETA ou tu as une formation ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a des formations qui sont... qui sont prodigués par exemple à l'autorité de la concurrence, on a une formation qui est faite pour les nouveaux arrivants et donc qui nous permet d'appréhender ce nouveau métier et qui nous permet donc par exemple de faire des perquisitions au sein des entreprises. Après je dirais qu'il y a une formation théorique mais il y a aussi une formation sur le tas donc en fait on le fait, on apprend au fur et à mesure. Mais voilà donc c'est aussi des nouveaux métiers qu'on apprend à maîtriser.

  • Speaker #2

    D'accord et c'est toi en tant que... juriste au sens large avec un grand J qui va faire des perquisitions, c'est un autre service du coup ?

  • Speaker #0

    Alors il y a un service investigation au sein de l'autorité de la concurrence, mais quand on fait par exemple des perquisitions, on fait appel à l'ensemble des rapporteurs pour participer parce qu'on a besoin en général de beaucoup d'agents pour faire des perquisitions, mais le métier d'enquêteur c'est pas que les perquisitions, c'est aussi travailler sur une affaire, interroger les parties, voilà. C'est très large.

  • Speaker #2

    Justement, je rétropédale un petit peu sur l'autorité de la concurrence. Est-ce que tu peux expliquer aux non-juristes et peut-être aux juristes qui ne savent pas aussi, qu'est-ce que c'est le droit de la concurrence et quelles sont les missions de l'autorité du coup ?

  • Speaker #0

    Le droit de la concurrence, c'est un droit qui fait partie globalement du droit des affaires et c'est un droit qui appréhende des pratiques anticoncurrentielles, donc le contrôle des concentrations et les abus de position dominante et le droit des ententes. Et donc l'autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante qui est chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles et qui est chargée d'apprécier aussi le contrôle des concentrations. Donc une autorité administrative indépendante c'est un peu comme la CNIL, il y en a d'autres au sein du secteur public. On a aussi des missions, enfin l'autorité a aussi des missions consultatives, parce que l'autorité est souvent interrogée par exemple par le gouvernement sur des initiatives législatives par exemple qu'elle fait. et on peut aussi... Voilà, initier des enquêtes sectorielles, si on considère que ça peut être intéressant d'aller voir la dynamique concurrentielle sur ces secteurs.

  • Speaker #2

    D'accord. Et ton rôle, toi, concrètement, en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique, quel est-il ? Quelles sont tes missions ? Oui, je fais au quotidien, dis-nous tout.

  • Speaker #0

    Je vous dis tout. Alors, le service de l'économie numérique, il a été créé en septembre 2020. Donc, c'est très récent au sein de l'autorité. Donc, il y a des unités concurrence. qui sont chargés, en général, qui sont organisés plutôt par secteur. Il y avait déjà une unité numérique au sein de l'autorité, donc on n'a pas attendu 2020 au sein de l'autorité pour initier des enquêtes dans ce secteur. Mais il y a eu au fur et à mesure une prise de conscience qu'il y avait besoin d'avoir des profils spécialisés au sein de l'autorité, dans un secteur très technique, mais il y en a d'autres évidemment, mais d'avoir des profils plutôt ingénieurs, data scientifiques, qui seraient en mesure de pouvoir aider le travail des rapporteurs et contribuer au travail d'enquête. Voilà, et donc moi je suis adjointe dans le cadre de ce service, et c'est très intéressant parce que ça nous a permis de faire des choses très variées. Donc moi je m'occupe spécialement des affaires juridiques, donc il y a par ailleurs des data scientists, et donc on crée et on développe des outils au sein de l'autorité pour faciliter le travail des agents, mais on fait aussi du travail juridique. Par exemple, moi j'ai travaillé particulièrement sur... des enquêtes sectorielles sur le secteur de l'informatique en nuage, donc le cloud, et l'intelligence artificielle générative, qui a été publiée en juin 2024. Voilà, donc c'est un travail assez varié, c'est ça qui me plaît.

  • Speaker #2

    D'accord. Ce que j'allais justement te demander, qu'est-ce qui te plaisait ? C'est varié et quoi d'autre ? Comme c'est quand même aujourd'hui bien spécifique à un secteur, qu'est-ce qui te plaît au-delà de la diversité, justement, parce qu'il y a des choses particulières ?

  • Speaker #0

    C'est intéressant dans le secteur public et notamment à l'autorité parce que c'est peut-être le cas dans d'autres secteurs aussi. On s'occupe du secteur numérique, mais on peut être amené à travailler sur des enquêtes contentieuses. On peut faire des enquêtes sectorielles. Là, c'est un positionnement assez différent parce que l'enquête contentieuse, on va peut-être... On va peut-être décider de sanctions à l'encontre d'entreprises. Si on fait, par exemple, des enquêtes sectorielles, on est dans une autre approche, où on est dans une approche de consultation du secteur pour essayer de comprendre comment il est organisé, est-ce qu'il y a des risques concurrentiels, et peut-être faire des recommandations, à la fois au secteur et au gouvernement, sur quels sont les leviers qu'on peut utiliser pour améliorer la dynamique concurrentielle. On a aussi créé un réseau numérique au sein de l'autorité. donc ça nous permet de Parce qu'évidemment le numérique, on dit souvent le secteur numérique, mais en fait le numérique il y en a partout. Donc pour rassembler des rapporteurs qui travaillent au sein de l'autorité sur le numérique dans la finance, le numérique un peu partout, et pour voir ensemble quelles sont un peu les évolutions. Voilà, donc en fait, c'est vraiment passionnant parce que c'est hyper intéressant. Et puis en plus, en général, quand on est en charge de nos affaires, de nos enquêtes sectorielles, on s'occupe à la fois de l'instruction, de la consultation, mais on peut aussi faire, on s'occupe aussi, par exemple, de la communication. Voilà, donc c'est très intéressant, évidemment, en lien avec les services spécialisés, mais voilà, c'est vraiment très intéressant. Oui,

  • Speaker #2

    ce que tu dis est vraiment important aussi, c'est que ce n'est pas que la phase contentieuse, il y a un aspect recommandation et conseil. Et ce que je comprends aussi, c'est que tu es aussi bien en contact avec les entreprises. Oui. Donc c'est quoi ? C'est le directeur juridique chez eux, notamment, ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    En fait, ça dépend un peu de la taille de l'entreprise. Si c'est des entreprises de grande taille, ça peut être le directeur juridique. Si on parle de start-up, notamment dans le secteur numérique, on peut parler à la personne en charge, à l'ingénieur, par exemple, pour nous aider à comprendre. Exactement. comment l'entreprise s'organise, quels sont les enjeux techniques. Ça dépend vraiment de l'entreprise. C'est elle qui décide de toute façon du bon interlocuteur sur les sujets qui nous intéressent.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc toi, tu as été avocate, comme on le disait, et aujourd'hui tu es dans le secteur public. Qu'est-ce que ton métier d'avocate t'a appris et qui justement te sert aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors évidemment, quand on est avocat, moi je trouve que quand on fait des études de droit, Moi, ça m'a beaucoup servi de commencer ma carrière en tant qu'avocat parce que je trouve qu'au-delà de l'obsession de la mise en forme, ça nous apprend énormément en termes de rigueur. Ça nous apprend avec le souci du détail. Je pense que ça nous apprend aussi une certaine forme d'agilité d'esprit parce que quand on est avocat, on jongle un peu entre les différents secteurs. Et il faut rapidement appréhender les enjeux concurrentiels d'un nouveau secteur. et ça peut Et parfois, ça nous demande quand même de comprendre rapidement quels sont les enjeux sur des secteurs assez différents. Parce qu'évidemment, quand on est avocat, en général, on s'occupe de concurrence, mais pour l'ensemble des affaires qui nous sont confiées. Voilà, je pense que c'est un peu ces sujets-là. Et je pense que c'est ça qui prépare bien, je trouve, les professionnels dans leur vie future qui restent avocats ou qui partent ensuite devenir directeurs juridiques. voilà, ou... juriste dans le secteur public.

  • Speaker #2

    Ok. Je voudrais aussi rassurer ceux qui sont peut-être en début de carrière ou durant leurs études. C'est vrai que c'est une excellente préparation et là, je le vois aussi, il y en a qui n'ont pas passé le CAPA et ils ont une très belle carrière. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que c'est une très bonne préparation, notamment sur la rigueur. Et merci pour l'obsession de la forme. Bien sûr. C'est ce qui me fait bien sourire. Justement, tu es avocate, tu n'es plus aujourd'hui, pour le coup. Est-ce que tu te vois reporter la robe un jour ? En tout cas, tu es due. envisages un retour à l'avocature comme possible ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je pense que la question pour moi ne se pose pas vraiment en ces termes, c'est-à-dire que je pense qu'au-delà de la structure dans laquelle on peut évoluer, je pense que ce qui est intéressant, c'est surtout de continuer à apprendre, de se trouver dans un environnement bienveillant qui fasse un peu grandir, qui fasse grandir, et dans lequel moi je me sentirais à l'aise pour continuer à me développer du point de vue professionnel. Donc je pense que Ça dépend vraiment du contexte et de la structure.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'est pas un retour absolument envisageable. Mais si, à un moment donné de ta carrière, tu te dis, tiens, là, je vais continuer à apprendre, et que ce sera en tant qu'avocate, tu y iras, en fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #2

    En tout cas, les portes ne sont pas fermées dans quelques années. C'est vrai qu'on observe beaucoup de personnes qui ont été aussi directeurs juridiques dans des grands groupes. On en parlait, par exemple, tout à l'heure, je te parlais de Pierrick Le Goff, qui était avant chez Alstom, qui est maintenant associé chez De Gaulle-Florence, de mémoire, et qui en fait... et retourner en tant qu'avocat. Donc ça arrive aussi après un temps, à 15 ans, 20 ans dans une structure, ou en tout cas en tant que directeur juridique ou autre, de repasser de l'autre côté. Tu viendras nous raconter ça dans quelques années peut-être. Alors justement, on parlait d'être avocat, d'être juriste. Quelles sont selon toi les qualités d'un bon juriste aujourd'hui, peu importe où il exerce, que ce soit dans le secteur public, qu'il soit juriste en entreprise, qu'il soit en cabinet d'avocat ? Est-ce que selon toi, il y a des qualités vraiment nécessaires ? J'imagine que tu vas parler de rigueur. Oui.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, premièrement, je pense que tout le monde dira la même chose, c'est qu'évidemment, c'est indispensable de maîtriser sa matière, du point de vue du droit, du point de vue des règles applicables, de la jurisprudence et de la procédure, évidemment. Donc ça, je dirais que c'est vraiment la base pour être un bon juriste. Après, évidemment, dans une matière comme le droit du numérique, si on peut l'appeler comme ça, c'est des matières qui évoluent. Donc, ce n'est pas le cas que pour le numérique. Dans le secteur numérique, par exemple, il y a eu beaucoup d'initiatives ces dernières années. Il y a eu le règlement sur les marchés numériques qu'on appelle le DMA. Il y a eu le règlement sur les données, le Data Act. Il y a eu l'année dernière le règlement sur l'IA. Donc, il y a beaucoup d'initiatives qui ont un impact sur le travail du juriste. Et donc, évidemment, il faut être agile pour parler d'un mot un peu à la mode, sur s'adapter et comprendre un peu et anticiper les mutations de ce droit. Voilà, donc ça je dirais que c'est la base. Et donc ce qui est en lien avec ça, c'est de continuer de se former en permanence. Par exemple, le règlement sur les marchés numériques, c'est un droit qui peut impacter le droit de la concurrence, le travail de l'autorité de la concurrence. Et donc évidemment, il faut comprendre quelles sont les dispositions de ce droit et la manière dont ça impacte notre travail au quotidien. Je dirais qu'une autre qualité pour moi qui est très importante, c'est avoir un bon esprit de synthèse. Parce que c'est facile dans une matière comme le droit de se noyer un peu dans les détails. Et je pense que c'est vraiment utile de savoir vraiment extraire ce qui fait qu'une décision, une jurisprudence, qu'est-ce qu'il faut sortir de la décision de la jurisprudence, qu'est-ce qui est vraiment important, sans se noyer dans les détails. Et dernier point important, je pense que pour être un bon juriste, Je pense qu'il faut être bon pour créer du lien, parce que c'est une matière, je pense que c'est le cas dans le secteur public, mais dans d'autres structures aussi. Le juriste, en général, il est vraiment à la confiance de plusieurs départements. Et donc, je pense qu'il faut savoir associer des personnes pour travailler ensemble, surtout sur des sujets innovants. Et donc, pour être un bon juriste, je pense qu'il faut que les gens aient plaisir à travailler avec toi. Parce que comme ça, ils viennent te voir assez naturellement quand ils ont une question. Et ça veut dire aussi qu'il faut savoir bien communiquer sur son travail et donc rendre simple ce qui peut être compliqué.

  • Speaker #2

    Parfait, oui. Je pense que c'est un très bon conseil que tu es en train de donner là, qui paraît en effet surtout évident, mais en fait, c'est bon de le rappeler. Et ça, je pense que c'est en effet très, très important. Surtout que tu es dans un secteur peut-être qui peut sembler différent, mais en fait, secteur public, caléon d'avocat, entreprise, c'est la même chose. Il faut toujours savoir créer du lien et ne pas être en effet le juriste tout seul dans sa tour d'ivoire. Et ce que tu dis, c'est que les gens doivent venir te voir aussi en amont et pas juste quand il y a un sujet après coup peut-être. Oui, si tu es cool. Donc voilà, il faut être aussi très sympa et avoir un bon relationnel.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très important.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est quand même mieux tout le temps. Et là, je vais faire un pas de côté pour le coup concernant ta carrière et ce dont on a parlé jusqu'à présent. Est-ce que toi, tu as eu des mentors ou des personnes qui t'ont guidé ? Tu parles de conseils et il y a des gens qui t'ont aidé aussi depuis le début.

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me suis surtout construite en regardant, donc par l'exemple et aussi par des contre-exemples. Donc, après, je n'ai pas de personnes identifiées. Disons que le groupe, le cercle que je consulte quand j'ai des décisions importantes à prendre, il évolue aussi en fonction de ma vie professionnelle. Voilà. Et puis, je pense que c'est important d'être bien entouré personnellement par un cercle familial, amical. qui nous connaît bien, qui ne connaît pas forcément la matière, mais qui sait aussi comment nous, on peut se sentir bien dans une structure. Donc je pense qu'il faut savoir consulter, et ensuite savoir s'éloigner des conseils qu'on peut vous donner, et prendre la décision tout seul. Parce que je pense qu'on est le seul à savoir exactement à la fois la matière, et se connaître bien.

  • Speaker #2

    Ça me rappelle une directrice juridique que j'ai positionnée chez un de mes clients, il y a 5-6 ans, on en a reparlé après coup. Et elle me disait que pendant deux semaines, ce qu'elle allait donner, deux semaines de délai, ce qui est extrêmement long quand tu as une offre dans le secteur privé, elle me disait que tous les jours, en fait, elle avait des avis divergents. À la fois, des gens lui disaient, oui, oui, va dans la structure qui était ma cliente. Puis après, il fallait aller dans un... Personne ne lui disait l'inverse. Et in fine, elle s'est dit, bon, après avoir consulté tout le monde, tout le monde avait un avis très différent. Elle s'est posée, elle s'est dit, qu'est-ce que moi, j'ai vraiment... De quoi j'ai vraiment envie en fait. Et c'est pas facile aussi je pense de ne pas être influencée. de façon trop poussée par l'extérieur, à la fois savoir se renseigner, ce que c'est extrêmement important, poser le pour et le contre, et après, finalement, se retrouver avec soi-même et sa décision.

  • Speaker #0

    Non, je pense que tu as tout à fait raison. Et en plus, je pense qu'à un certain moment dans sa carrière professionnelle, on se connaît mieux. Donc, je pense qu'on est peut-être plus fébrile en début de carrière. Je pense qu'à un moment, quand ça fait 15 ou 20 ans qu'on exerce, on commence quand même à bien se connaître. et à savoir ce qui nous va, là où on veut aller, et ne pas se laisser entraîner par ce poste est prestigieux, il faudrait que j'y aille parce que ça coche plein de cases. Donc il faut le prendre absolument, je pense qu'on se connaît davantage et on sait ce qui nous convient.

  • Speaker #2

    Et alors, qu'est-ce qui t'inspire dans la vie, Élodie, de manière générale ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça revient à ce que j'ai dit auparavant, c'est-à-dire continuer d'apprendre. moi par exemple je suis dans un secteur de la santé Donc le secteur numérique, moi je ne suis pas ingénieur à l'origine, et donc c'est quand même une matière où il y a un coup d'entrée. Donc il faut se plonger dans la matière, il faut avoir l'humilité de savoir qu'on ne sait pas, et donc c'est vraiment très utile d'aller voir des gens qui savent eux, et donc continuer d'apprendre, et donc continuer à se former, continuer à se développer. Donc je pense que c'est ça qui m'inspire du point de vue professionnel et personnel, c'est-à-dire savoir développer aussi ses lectures, ses sorties, pour faire aussi autre chose.

  • Speaker #2

    Si tu n'étais pas devenue une experte du droit, de la concurrence, ou d'une autre matière d'ailleurs, est-ce que tu as un autre métier de rêve ? Tu rêvais, oui, quand tu étais petite. Et que tu aurais aimé exercer ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'étais plus jeune, le métier de journaliste, et ça revient un peu à la curiosité, je pense, d'apprendre. Dans mes études, j'avais aussi envie de devenir juge. Donc, c'était assez... Mais je pense que c'est toujours les rencontres, la curiosité, et aussi des métiers exigeants, je pense, du point de vue intellectuel. Voilà, je pense que c'est ça qui m'anime.

  • Speaker #2

    Et quel conseil donnerais-tu à l'étudiante en droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne à cette époque ?

  • Speaker #0

    Je pense que, quand je suis sortie de mes études, j'étais assez angoissée par la décision qu'il fallait prendre en sortant de mes études. Et donc je pense peut-être de leur dire, c'est pas grave, lancez-vous, prenez les opportunités ou pas, mais en fait il faut peut-être ne pas mettre autant de... je ne sais pas, d'importance sur le premier choix qu'on fait ou le deuxième choix. Savoir que, en fait, si vous prenez ce job dans un cabinet d'avocat et que ça ne vous plaît pas, vous pouvez partir et vous pouvez aller en entreprise. Je pense qu'il ne faut pas sacraliser les choix qu'on fait. Il ne faut pas se dire, il faut absolument que je fasse le bon choix. Parce que moi, ça m'a beaucoup angoissée en sortant de mes études. Parce que j'ai eu la chance d'avoir assez vite une offre de ce cabinet d'avocat. Mais je n'étais pas sûre de savoir exactement, de faire du droit de la concurrence, d'aller dans une grande structure américaine. Et je pense qu'il faut se déstresser sur les choix qu'on peut faire parce que, par exemple, mon profil montre qu'on peut faire plein de choses en ayant fait du droit. On peut être avocat, on peut aller à la DGCRF, au ministère des Finances, on peut aller en cabinet ministériel, on peut aller à l'autorité de la concurrence dans une autorité administrative indépendante, on peut avoir des carrières très riches. et changer. Ce qui compte, en fait, c'est d'avoir, c'est d'avoir, de savoir au fur et à mesure expliquer son parcours. Et donc, je pense que s'il y a des revirements professionnels et que vous arrivez à les expliquer, mais de toute façon, vous les expliquerez toujours. Et je pense que voilà, il faut se, il faut arrêter de stresser.

  • Speaker #2

    C'est un excellent conseil. Et je rebondis sur ce que tu dis aussi, savoir expliquer son parcours après coup. Je le vois comme je fais passer des entretiens toute la journée avec des candidats dans le domaine du droit. C'est exactement ça, en fait. C'est que parfois, le hasard a fait qu'on a pris telle opportunité, puis c'est une affaire de rencontre, et puis ça nous a plu ou ça ne nous a pas plu. Et si on l'explique de manière très factuelle, c'est OK, en fait. Et les parcours ne sont pas forcément linéaires. Il faut toujours essayer de trouver la ligne directrice. Et assez souvent, après coup, on voit une ligne directrice, d'ailleurs, qui s'est dessinée, mais après coup. Et c'est ça qui est assez intéressant. C'est que parfois, les choix qu'on fait, en tout cas, ce que je vois dans mes rencontres aussi, c'est qu'il y a des choix qui ont été faits. et finalement ça peut paraître être du hasard et au final ça l'était.

  • Speaker #0

    Peut-être pas tant que ça. Non, c'est très vrai. Et je suis complètement d'accord avec toi sur le fait que parfois, il y a des lignes qui apparaissent après coup. En fait, je constate que le droit européen, ça fait partie des grandes lignes de mon parcours. Donc, je ne sais pas, plein de choses après qui apparaissent après coup. Et donc, ça, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Merci en tout cas pour cette prise de conscience et surtout ne pas stresser.

  • Speaker #0

    Ne pas stresser. Et puis, on m'avait donné un conseil que je donne aussi peut-être aux étudiants. c'est Quelqu'un m'avait dit « fake it until you make it » . Donc, en fait, si vous ne savez pas, il faut savoir faire semblant parfois et poser plein de questions au début. Et puis, au bout d'un moment, ça viendra. On apprend, il faut se faire confiance.

  • Speaker #2

    Et se lancer.

  • Speaker #0

    Et se lancer.

  • Speaker #2

    Super. Merci beaucoup, Élodie. Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs ou un sujet qu'on n'aurait pas abordé et que tu vas absolument leur dire ?

  • Speaker #0

    Non, je voulais te remercier de m'avoir reçu. Je pense que c'était mon premier podcast. donc euh Donc, merci beaucoup de m'avoir donné cette opportunité. Et puis, écoute, à bientôt, j'espère.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Élodie, d'avoir pris le temps. Et en effet, c'était ton premier podcast. Et je suis sûre qu'il y en a d'autres qui vont arriver parce que c'était très clair et passionnant. Donc, merci beaucoup, Élodie, d'être venue. Et merci d'avoir participé à ce podcast, d'avoir échangé sur ton parcours, ta vision du droit et tous ces précieux conseils très sincères. Et ça, c'est très précieux. Donc, merci beaucoup. Et j'espère que tu as passé un bon moment. Absolument. J'espère que vous, chers auditeurs, vous avez passé un bon moment. En tout cas, moi, c'était... Très bien. J'espère que vous aussi. Merci à tous de nous avoir écoutés. Et à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, fed-groupe.fr.

Share

Embed

You may also like

Description

Elle qui se rêvait journaliste est aujourd’hui une experte du droit de la concurrence. Élodie Vandenhende, cheffe adjointe du service de l’économie numérique à l’Autorité de la concurrence, est l’invitée de ce nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Legal.


Diplômée en droit de l’Université de Nanterre et d’un LLM à Washington, elle débute chez Jones Day aux États-Unis en droit de la concurrence puis rejoint le bureau de Bruxelles. De retour en France, elle rejoint la Présidence française de l’Union Européenne, puis la DGCCRF, où elle représente le Ministère de l’Économie devant les juridictions commerciales.

En 2009, elle est nommée conseillère chargée des affaires européennes de Christine Lagarde, alors Ministre des Finances. Depuis 2018, elle évolue à l’Autorité de la concurrence, où elle pilote aujourd’hui les enjeux liés à l’économie numérique.


Dans cet épisode, Élodie nous parle de son parcours transatlantique, de l’exercice du droit dans la fonction publique, de l’agilité que demande son métier, l’esprit de synthèse, et sa conviction que le juriste d’aujourd’hui doit savoir créer du lien.


Elodie est animée par la curiosité, l’envie d’apprendre et le goût des rencontres.

Un échange riche, inspirant et profondément humain.

--

Voici les références de ce podcast :

--

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le
Retrouvez toutes nos actualités sur LinkedIn.

--

Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"


--

Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    des groupes.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Elodie Vanden End, chef adjointe du service de l'économie numérique à l'autorité de la concurrence. Elodie, tu as étudié le droit à l'université de Nanterre puis as été diplômée d'un LLM à Washington. Tu as commencé ta carrière au sein du cabinet d'avocat Jones Day, toujours à Washington, puis as été envoyée à Bruxelles en tant qu'avocate en droit de la concurrence. Ensuite. Retour à Paris en tant que conseillère juridique au secrétariat général de la présidence française de l'Union européenne. Et tu as passé ensuite six ans à la DGCCRF, qui est donc à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'économie et des finances. Dans ce cadre, tu étais chargé de représenter le ministre devant le tribunal de commerce et la cour d'appel de Paris concernant des affaires relatives aux pratiques restrictives de concurrence. Depuis 2018, tu travailles... A l'autorité de la concurrence, tu as commencé d'abord en tant que conseillère spéciale au président et aujourd'hui en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique. Bonjour Elodie, est-ce que j'ai bien tout dit lors de cette présentation ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci de me recevoir. Alors il y a eu un moment dans ma carrière que tu as oublié, c'est en fait j'étais conseillère du ministre des finances pendant trois ans à partir de 2009, donc j'étais conseillère en charge des affaires européennes. Concrètement Je m'occupais de préparer les réunions mensuelles de l'écofine, c'est-à-dire de l'économie-finance, et qui réunissent les ministres des finances pendant chaque mois. Et donc c'était un moment passionnant parce que je suis arrivée en 2009, c'est-à-dire pile au moment de la crise de la zone euro, où beaucoup de choses ont été mises en place pour assurer la stabilité de la zone euro, et donc j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #2

    Bon, génial. Et c'est donc Christine Lagarde.

  • Speaker #0

    Christine Lagarde.

  • Speaker #2

    Génial. Et bien désolée pour l'oubli, et en plus tu as pu nous expliquer ce que tu faisais, donc merci déjà, beaucoup. Alors, Merci d'être là déjà, merci d'être mon invitée. Et il y a une question que j'aime bien poser à tous les invités au départ, c'est pourquoi avoir choisi le droit au départ ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je vais te faire la réponse que tout le monde fait. En fait, moi je l'ai fait par souci de... J'avais envie d'avoir la carrière la plus diverse possible. J'étais plutôt attirée par les matières littéraires et donc j'ai choisi assez naturellement le droit. Voilà, en me disant, si à un moment ça ne me plaît plus, je bifurquerai. Et en fait, je suis restée. il faut dire que J'étais à l'université de Nanterre et donc c'était vraiment intéressant parce qu'à l'époque, et ça existe toujours d'ailleurs, il y avait ce qu'on appelle les bidugs. Donc c'était le droit, en fait on faisait à la fois du droit de l'anglais et du droit anglo-saxon en général. Et donc c'est particulièrement intéressant pour les étudiants parce que voilà on fait plein de choses très différentes. Et donc on a l'opportunité à la fin de nos études de partir à l'étranger et donc voilà c'est comme ça que je me suis retrouvée à Washington.

  • Speaker #2

    D'accord, génial. Et ensuite, tu es passée du monde d'avocate, donc j'ai dit Jones Day, au monde de la fonction publique. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, j'étais avocate dans un cabinet d'avocats Jones Day. Et en fait, j'ai saisi une opportunité parce que le métier d'avocat me plaisait énormément. Mais à ce moment-là, en 2008, il y avait la présidence française de l'Union européenne. Et donc, j'ai trouvé ça vraiment très intéressant. Et donc, je me suis dit, j'aimerais bien essayer de voir si je peux faire quelque chose dans ce contexte. parce que Quand on fait du droit de la concurrence, on fait aussi du droit européen. J'ai rencontré le secrétaire général de la PFUE à l'époque et je me suis occupée des affaires juridiques auprès de lui. J'ai saisi une opportunité en me disant que c'est dur six mois, la présidence française de l'Union européenne, c'est une présidence tournante. Chaque pays prend la présidence tournante de l'Union européenne. D'ailleurs, la France a recommencé à assurer la présidence il y a quelques années. Donc voilà, mais en fait, c'est vraiment par pure opportunité.

  • Speaker #2

    D'accord. Et c'est là qu'on s'est croisés. Moi, j'étais stagiaire.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #2

    À l'époque. Merci en tout cas pour expliquer tout ça. C'est toujours intéressant les parcours, justement, qui parfois sont un peu par hasard, enfin de gros hasard, qui font des belles choses. Et alors, c'est vrai qu'on connaît un petit peu plus peut-être, en tout cas, beaucoup de gens connaissent le monde de l'avocature. Toi, tu es passée dans le secteur public. Comment on exerce le droit dans le secteur public ? Est-ce que c'est vraiment différent ? Que d'exercer en tant que juriste d'entreprise ou avocat en cas de...

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une bonne question. En fait, je ne sais pas si c'est fondamentalement différent d'exercer la fonction de juriste dans le secteur public que la fonction d'avocat. C'est-à-dire qu'il y a évidemment une grande exigence juridique. Il faut maîtriser évidemment la matière. Donc je dirais que le niveau d'exigence est assez similaire. Après, je parle de ce que je connais à la DGCTRF et à l'autorité de la concurrence. On est à la fois juriste, mais on est aussi chargé de diriger, de diligenter des enquêtes. Et ça, c'est quand même un nouveau métier. Quand on est avocat, il faut aussi décider de quel secteur on va aller regarder en particulier. Et donc, c'est un nouveau métier qu'on apprend aussi. Et c'est un métier qui est très exigeant parce qu'évidemment, il faut respecter les droits de la défense. On est en face d'avocats chevronnés en face de nous qui défendent évidemment le droit des partis et c'est bien normal. Donc voilà, il y a une grande exigence dans le secteur public.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc, au métier d'enquêteur, d'enquêtrice en l'occurrence, tu es formée sur l'ETA ou tu as une formation ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a des formations qui sont... qui sont prodigués par exemple à l'autorité de la concurrence, on a une formation qui est faite pour les nouveaux arrivants et donc qui nous permet d'appréhender ce nouveau métier et qui nous permet donc par exemple de faire des perquisitions au sein des entreprises. Après je dirais qu'il y a une formation théorique mais il y a aussi une formation sur le tas donc en fait on le fait, on apprend au fur et à mesure. Mais voilà donc c'est aussi des nouveaux métiers qu'on apprend à maîtriser.

  • Speaker #2

    D'accord et c'est toi en tant que... juriste au sens large avec un grand J qui va faire des perquisitions, c'est un autre service du coup ?

  • Speaker #0

    Alors il y a un service investigation au sein de l'autorité de la concurrence, mais quand on fait par exemple des perquisitions, on fait appel à l'ensemble des rapporteurs pour participer parce qu'on a besoin en général de beaucoup d'agents pour faire des perquisitions, mais le métier d'enquêteur c'est pas que les perquisitions, c'est aussi travailler sur une affaire, interroger les parties, voilà. C'est très large.

  • Speaker #2

    Justement, je rétropédale un petit peu sur l'autorité de la concurrence. Est-ce que tu peux expliquer aux non-juristes et peut-être aux juristes qui ne savent pas aussi, qu'est-ce que c'est le droit de la concurrence et quelles sont les missions de l'autorité du coup ?

  • Speaker #0

    Le droit de la concurrence, c'est un droit qui fait partie globalement du droit des affaires et c'est un droit qui appréhende des pratiques anticoncurrentielles, donc le contrôle des concentrations et les abus de position dominante et le droit des ententes. Et donc l'autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante qui est chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles et qui est chargée d'apprécier aussi le contrôle des concentrations. Donc une autorité administrative indépendante c'est un peu comme la CNIL, il y en a d'autres au sein du secteur public. On a aussi des missions, enfin l'autorité a aussi des missions consultatives, parce que l'autorité est souvent interrogée par exemple par le gouvernement sur des initiatives législatives par exemple qu'elle fait. et on peut aussi... Voilà, initier des enquêtes sectorielles, si on considère que ça peut être intéressant d'aller voir la dynamique concurrentielle sur ces secteurs.

  • Speaker #2

    D'accord. Et ton rôle, toi, concrètement, en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique, quel est-il ? Quelles sont tes missions ? Oui, je fais au quotidien, dis-nous tout.

  • Speaker #0

    Je vous dis tout. Alors, le service de l'économie numérique, il a été créé en septembre 2020. Donc, c'est très récent au sein de l'autorité. Donc, il y a des unités concurrence. qui sont chargés, en général, qui sont organisés plutôt par secteur. Il y avait déjà une unité numérique au sein de l'autorité, donc on n'a pas attendu 2020 au sein de l'autorité pour initier des enquêtes dans ce secteur. Mais il y a eu au fur et à mesure une prise de conscience qu'il y avait besoin d'avoir des profils spécialisés au sein de l'autorité, dans un secteur très technique, mais il y en a d'autres évidemment, mais d'avoir des profils plutôt ingénieurs, data scientifiques, qui seraient en mesure de pouvoir aider le travail des rapporteurs et contribuer au travail d'enquête. Voilà, et donc moi je suis adjointe dans le cadre de ce service, et c'est très intéressant parce que ça nous a permis de faire des choses très variées. Donc moi je m'occupe spécialement des affaires juridiques, donc il y a par ailleurs des data scientists, et donc on crée et on développe des outils au sein de l'autorité pour faciliter le travail des agents, mais on fait aussi du travail juridique. Par exemple, moi j'ai travaillé particulièrement sur... des enquêtes sectorielles sur le secteur de l'informatique en nuage, donc le cloud, et l'intelligence artificielle générative, qui a été publiée en juin 2024. Voilà, donc c'est un travail assez varié, c'est ça qui me plaît.

  • Speaker #2

    D'accord. Ce que j'allais justement te demander, qu'est-ce qui te plaisait ? C'est varié et quoi d'autre ? Comme c'est quand même aujourd'hui bien spécifique à un secteur, qu'est-ce qui te plaît au-delà de la diversité, justement, parce qu'il y a des choses particulières ?

  • Speaker #0

    C'est intéressant dans le secteur public et notamment à l'autorité parce que c'est peut-être le cas dans d'autres secteurs aussi. On s'occupe du secteur numérique, mais on peut être amené à travailler sur des enquêtes contentieuses. On peut faire des enquêtes sectorielles. Là, c'est un positionnement assez différent parce que l'enquête contentieuse, on va peut-être... On va peut-être décider de sanctions à l'encontre d'entreprises. Si on fait, par exemple, des enquêtes sectorielles, on est dans une autre approche, où on est dans une approche de consultation du secteur pour essayer de comprendre comment il est organisé, est-ce qu'il y a des risques concurrentiels, et peut-être faire des recommandations, à la fois au secteur et au gouvernement, sur quels sont les leviers qu'on peut utiliser pour améliorer la dynamique concurrentielle. On a aussi créé un réseau numérique au sein de l'autorité. donc ça nous permet de Parce qu'évidemment le numérique, on dit souvent le secteur numérique, mais en fait le numérique il y en a partout. Donc pour rassembler des rapporteurs qui travaillent au sein de l'autorité sur le numérique dans la finance, le numérique un peu partout, et pour voir ensemble quelles sont un peu les évolutions. Voilà, donc en fait, c'est vraiment passionnant parce que c'est hyper intéressant. Et puis en plus, en général, quand on est en charge de nos affaires, de nos enquêtes sectorielles, on s'occupe à la fois de l'instruction, de la consultation, mais on peut aussi faire, on s'occupe aussi, par exemple, de la communication. Voilà, donc c'est très intéressant, évidemment, en lien avec les services spécialisés, mais voilà, c'est vraiment très intéressant. Oui,

  • Speaker #2

    ce que tu dis est vraiment important aussi, c'est que ce n'est pas que la phase contentieuse, il y a un aspect recommandation et conseil. Et ce que je comprends aussi, c'est que tu es aussi bien en contact avec les entreprises. Oui. Donc c'est quoi ? C'est le directeur juridique chez eux, notamment, ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    En fait, ça dépend un peu de la taille de l'entreprise. Si c'est des entreprises de grande taille, ça peut être le directeur juridique. Si on parle de start-up, notamment dans le secteur numérique, on peut parler à la personne en charge, à l'ingénieur, par exemple, pour nous aider à comprendre. Exactement. comment l'entreprise s'organise, quels sont les enjeux techniques. Ça dépend vraiment de l'entreprise. C'est elle qui décide de toute façon du bon interlocuteur sur les sujets qui nous intéressent.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc toi, tu as été avocate, comme on le disait, et aujourd'hui tu es dans le secteur public. Qu'est-ce que ton métier d'avocate t'a appris et qui justement te sert aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors évidemment, quand on est avocat, moi je trouve que quand on fait des études de droit, Moi, ça m'a beaucoup servi de commencer ma carrière en tant qu'avocat parce que je trouve qu'au-delà de l'obsession de la mise en forme, ça nous apprend énormément en termes de rigueur. Ça nous apprend avec le souci du détail. Je pense que ça nous apprend aussi une certaine forme d'agilité d'esprit parce que quand on est avocat, on jongle un peu entre les différents secteurs. Et il faut rapidement appréhender les enjeux concurrentiels d'un nouveau secteur. et ça peut Et parfois, ça nous demande quand même de comprendre rapidement quels sont les enjeux sur des secteurs assez différents. Parce qu'évidemment, quand on est avocat, en général, on s'occupe de concurrence, mais pour l'ensemble des affaires qui nous sont confiées. Voilà, je pense que c'est un peu ces sujets-là. Et je pense que c'est ça qui prépare bien, je trouve, les professionnels dans leur vie future qui restent avocats ou qui partent ensuite devenir directeurs juridiques. voilà, ou... juriste dans le secteur public.

  • Speaker #2

    Ok. Je voudrais aussi rassurer ceux qui sont peut-être en début de carrière ou durant leurs études. C'est vrai que c'est une excellente préparation et là, je le vois aussi, il y en a qui n'ont pas passé le CAPA et ils ont une très belle carrière. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que c'est une très bonne préparation, notamment sur la rigueur. Et merci pour l'obsession de la forme. Bien sûr. C'est ce qui me fait bien sourire. Justement, tu es avocate, tu n'es plus aujourd'hui, pour le coup. Est-ce que tu te vois reporter la robe un jour ? En tout cas, tu es due. envisages un retour à l'avocature comme possible ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je pense que la question pour moi ne se pose pas vraiment en ces termes, c'est-à-dire que je pense qu'au-delà de la structure dans laquelle on peut évoluer, je pense que ce qui est intéressant, c'est surtout de continuer à apprendre, de se trouver dans un environnement bienveillant qui fasse un peu grandir, qui fasse grandir, et dans lequel moi je me sentirais à l'aise pour continuer à me développer du point de vue professionnel. Donc je pense que Ça dépend vraiment du contexte et de la structure.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'est pas un retour absolument envisageable. Mais si, à un moment donné de ta carrière, tu te dis, tiens, là, je vais continuer à apprendre, et que ce sera en tant qu'avocate, tu y iras, en fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #2

    En tout cas, les portes ne sont pas fermées dans quelques années. C'est vrai qu'on observe beaucoup de personnes qui ont été aussi directeurs juridiques dans des grands groupes. On en parlait, par exemple, tout à l'heure, je te parlais de Pierrick Le Goff, qui était avant chez Alstom, qui est maintenant associé chez De Gaulle-Florence, de mémoire, et qui en fait... et retourner en tant qu'avocat. Donc ça arrive aussi après un temps, à 15 ans, 20 ans dans une structure, ou en tout cas en tant que directeur juridique ou autre, de repasser de l'autre côté. Tu viendras nous raconter ça dans quelques années peut-être. Alors justement, on parlait d'être avocat, d'être juriste. Quelles sont selon toi les qualités d'un bon juriste aujourd'hui, peu importe où il exerce, que ce soit dans le secteur public, qu'il soit juriste en entreprise, qu'il soit en cabinet d'avocat ? Est-ce que selon toi, il y a des qualités vraiment nécessaires ? J'imagine que tu vas parler de rigueur. Oui.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, premièrement, je pense que tout le monde dira la même chose, c'est qu'évidemment, c'est indispensable de maîtriser sa matière, du point de vue du droit, du point de vue des règles applicables, de la jurisprudence et de la procédure, évidemment. Donc ça, je dirais que c'est vraiment la base pour être un bon juriste. Après, évidemment, dans une matière comme le droit du numérique, si on peut l'appeler comme ça, c'est des matières qui évoluent. Donc, ce n'est pas le cas que pour le numérique. Dans le secteur numérique, par exemple, il y a eu beaucoup d'initiatives ces dernières années. Il y a eu le règlement sur les marchés numériques qu'on appelle le DMA. Il y a eu le règlement sur les données, le Data Act. Il y a eu l'année dernière le règlement sur l'IA. Donc, il y a beaucoup d'initiatives qui ont un impact sur le travail du juriste. Et donc, évidemment, il faut être agile pour parler d'un mot un peu à la mode, sur s'adapter et comprendre un peu et anticiper les mutations de ce droit. Voilà, donc ça je dirais que c'est la base. Et donc ce qui est en lien avec ça, c'est de continuer de se former en permanence. Par exemple, le règlement sur les marchés numériques, c'est un droit qui peut impacter le droit de la concurrence, le travail de l'autorité de la concurrence. Et donc évidemment, il faut comprendre quelles sont les dispositions de ce droit et la manière dont ça impacte notre travail au quotidien. Je dirais qu'une autre qualité pour moi qui est très importante, c'est avoir un bon esprit de synthèse. Parce que c'est facile dans une matière comme le droit de se noyer un peu dans les détails. Et je pense que c'est vraiment utile de savoir vraiment extraire ce qui fait qu'une décision, une jurisprudence, qu'est-ce qu'il faut sortir de la décision de la jurisprudence, qu'est-ce qui est vraiment important, sans se noyer dans les détails. Et dernier point important, je pense que pour être un bon juriste, Je pense qu'il faut être bon pour créer du lien, parce que c'est une matière, je pense que c'est le cas dans le secteur public, mais dans d'autres structures aussi. Le juriste, en général, il est vraiment à la confiance de plusieurs départements. Et donc, je pense qu'il faut savoir associer des personnes pour travailler ensemble, surtout sur des sujets innovants. Et donc, pour être un bon juriste, je pense qu'il faut que les gens aient plaisir à travailler avec toi. Parce que comme ça, ils viennent te voir assez naturellement quand ils ont une question. Et ça veut dire aussi qu'il faut savoir bien communiquer sur son travail et donc rendre simple ce qui peut être compliqué.

  • Speaker #2

    Parfait, oui. Je pense que c'est un très bon conseil que tu es en train de donner là, qui paraît en effet surtout évident, mais en fait, c'est bon de le rappeler. Et ça, je pense que c'est en effet très, très important. Surtout que tu es dans un secteur peut-être qui peut sembler différent, mais en fait, secteur public, caléon d'avocat, entreprise, c'est la même chose. Il faut toujours savoir créer du lien et ne pas être en effet le juriste tout seul dans sa tour d'ivoire. Et ce que tu dis, c'est que les gens doivent venir te voir aussi en amont et pas juste quand il y a un sujet après coup peut-être. Oui, si tu es cool. Donc voilà, il faut être aussi très sympa et avoir un bon relationnel.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très important.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est quand même mieux tout le temps. Et là, je vais faire un pas de côté pour le coup concernant ta carrière et ce dont on a parlé jusqu'à présent. Est-ce que toi, tu as eu des mentors ou des personnes qui t'ont guidé ? Tu parles de conseils et il y a des gens qui t'ont aidé aussi depuis le début.

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me suis surtout construite en regardant, donc par l'exemple et aussi par des contre-exemples. Donc, après, je n'ai pas de personnes identifiées. Disons que le groupe, le cercle que je consulte quand j'ai des décisions importantes à prendre, il évolue aussi en fonction de ma vie professionnelle. Voilà. Et puis, je pense que c'est important d'être bien entouré personnellement par un cercle familial, amical. qui nous connaît bien, qui ne connaît pas forcément la matière, mais qui sait aussi comment nous, on peut se sentir bien dans une structure. Donc je pense qu'il faut savoir consulter, et ensuite savoir s'éloigner des conseils qu'on peut vous donner, et prendre la décision tout seul. Parce que je pense qu'on est le seul à savoir exactement à la fois la matière, et se connaître bien.

  • Speaker #2

    Ça me rappelle une directrice juridique que j'ai positionnée chez un de mes clients, il y a 5-6 ans, on en a reparlé après coup. Et elle me disait que pendant deux semaines, ce qu'elle allait donner, deux semaines de délai, ce qui est extrêmement long quand tu as une offre dans le secteur privé, elle me disait que tous les jours, en fait, elle avait des avis divergents. À la fois, des gens lui disaient, oui, oui, va dans la structure qui était ma cliente. Puis après, il fallait aller dans un... Personne ne lui disait l'inverse. Et in fine, elle s'est dit, bon, après avoir consulté tout le monde, tout le monde avait un avis très différent. Elle s'est posée, elle s'est dit, qu'est-ce que moi, j'ai vraiment... De quoi j'ai vraiment envie en fait. Et c'est pas facile aussi je pense de ne pas être influencée. de façon trop poussée par l'extérieur, à la fois savoir se renseigner, ce que c'est extrêmement important, poser le pour et le contre, et après, finalement, se retrouver avec soi-même et sa décision.

  • Speaker #0

    Non, je pense que tu as tout à fait raison. Et en plus, je pense qu'à un certain moment dans sa carrière professionnelle, on se connaît mieux. Donc, je pense qu'on est peut-être plus fébrile en début de carrière. Je pense qu'à un moment, quand ça fait 15 ou 20 ans qu'on exerce, on commence quand même à bien se connaître. et à savoir ce qui nous va, là où on veut aller, et ne pas se laisser entraîner par ce poste est prestigieux, il faudrait que j'y aille parce que ça coche plein de cases. Donc il faut le prendre absolument, je pense qu'on se connaît davantage et on sait ce qui nous convient.

  • Speaker #2

    Et alors, qu'est-ce qui t'inspire dans la vie, Élodie, de manière générale ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça revient à ce que j'ai dit auparavant, c'est-à-dire continuer d'apprendre. moi par exemple je suis dans un secteur de la santé Donc le secteur numérique, moi je ne suis pas ingénieur à l'origine, et donc c'est quand même une matière où il y a un coup d'entrée. Donc il faut se plonger dans la matière, il faut avoir l'humilité de savoir qu'on ne sait pas, et donc c'est vraiment très utile d'aller voir des gens qui savent eux, et donc continuer d'apprendre, et donc continuer à se former, continuer à se développer. Donc je pense que c'est ça qui m'inspire du point de vue professionnel et personnel, c'est-à-dire savoir développer aussi ses lectures, ses sorties, pour faire aussi autre chose.

  • Speaker #2

    Si tu n'étais pas devenue une experte du droit, de la concurrence, ou d'une autre matière d'ailleurs, est-ce que tu as un autre métier de rêve ? Tu rêvais, oui, quand tu étais petite. Et que tu aurais aimé exercer ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'étais plus jeune, le métier de journaliste, et ça revient un peu à la curiosité, je pense, d'apprendre. Dans mes études, j'avais aussi envie de devenir juge. Donc, c'était assez... Mais je pense que c'est toujours les rencontres, la curiosité, et aussi des métiers exigeants, je pense, du point de vue intellectuel. Voilà, je pense que c'est ça qui m'anime.

  • Speaker #2

    Et quel conseil donnerais-tu à l'étudiante en droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne à cette époque ?

  • Speaker #0

    Je pense que, quand je suis sortie de mes études, j'étais assez angoissée par la décision qu'il fallait prendre en sortant de mes études. Et donc je pense peut-être de leur dire, c'est pas grave, lancez-vous, prenez les opportunités ou pas, mais en fait il faut peut-être ne pas mettre autant de... je ne sais pas, d'importance sur le premier choix qu'on fait ou le deuxième choix. Savoir que, en fait, si vous prenez ce job dans un cabinet d'avocat et que ça ne vous plaît pas, vous pouvez partir et vous pouvez aller en entreprise. Je pense qu'il ne faut pas sacraliser les choix qu'on fait. Il ne faut pas se dire, il faut absolument que je fasse le bon choix. Parce que moi, ça m'a beaucoup angoissée en sortant de mes études. Parce que j'ai eu la chance d'avoir assez vite une offre de ce cabinet d'avocat. Mais je n'étais pas sûre de savoir exactement, de faire du droit de la concurrence, d'aller dans une grande structure américaine. Et je pense qu'il faut se déstresser sur les choix qu'on peut faire parce que, par exemple, mon profil montre qu'on peut faire plein de choses en ayant fait du droit. On peut être avocat, on peut aller à la DGCRF, au ministère des Finances, on peut aller en cabinet ministériel, on peut aller à l'autorité de la concurrence dans une autorité administrative indépendante, on peut avoir des carrières très riches. et changer. Ce qui compte, en fait, c'est d'avoir, c'est d'avoir, de savoir au fur et à mesure expliquer son parcours. Et donc, je pense que s'il y a des revirements professionnels et que vous arrivez à les expliquer, mais de toute façon, vous les expliquerez toujours. Et je pense que voilà, il faut se, il faut arrêter de stresser.

  • Speaker #2

    C'est un excellent conseil. Et je rebondis sur ce que tu dis aussi, savoir expliquer son parcours après coup. Je le vois comme je fais passer des entretiens toute la journée avec des candidats dans le domaine du droit. C'est exactement ça, en fait. C'est que parfois, le hasard a fait qu'on a pris telle opportunité, puis c'est une affaire de rencontre, et puis ça nous a plu ou ça ne nous a pas plu. Et si on l'explique de manière très factuelle, c'est OK, en fait. Et les parcours ne sont pas forcément linéaires. Il faut toujours essayer de trouver la ligne directrice. Et assez souvent, après coup, on voit une ligne directrice, d'ailleurs, qui s'est dessinée, mais après coup. Et c'est ça qui est assez intéressant. C'est que parfois, les choix qu'on fait, en tout cas, ce que je vois dans mes rencontres aussi, c'est qu'il y a des choix qui ont été faits. et finalement ça peut paraître être du hasard et au final ça l'était.

  • Speaker #0

    Peut-être pas tant que ça. Non, c'est très vrai. Et je suis complètement d'accord avec toi sur le fait que parfois, il y a des lignes qui apparaissent après coup. En fait, je constate que le droit européen, ça fait partie des grandes lignes de mon parcours. Donc, je ne sais pas, plein de choses après qui apparaissent après coup. Et donc, ça, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Merci en tout cas pour cette prise de conscience et surtout ne pas stresser.

  • Speaker #0

    Ne pas stresser. Et puis, on m'avait donné un conseil que je donne aussi peut-être aux étudiants. c'est Quelqu'un m'avait dit « fake it until you make it » . Donc, en fait, si vous ne savez pas, il faut savoir faire semblant parfois et poser plein de questions au début. Et puis, au bout d'un moment, ça viendra. On apprend, il faut se faire confiance.

  • Speaker #2

    Et se lancer.

  • Speaker #0

    Et se lancer.

  • Speaker #2

    Super. Merci beaucoup, Élodie. Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs ou un sujet qu'on n'aurait pas abordé et que tu vas absolument leur dire ?

  • Speaker #0

    Non, je voulais te remercier de m'avoir reçu. Je pense que c'était mon premier podcast. donc euh Donc, merci beaucoup de m'avoir donné cette opportunité. Et puis, écoute, à bientôt, j'espère.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Élodie, d'avoir pris le temps. Et en effet, c'était ton premier podcast. Et je suis sûre qu'il y en a d'autres qui vont arriver parce que c'était très clair et passionnant. Donc, merci beaucoup, Élodie, d'être venue. Et merci d'avoir participé à ce podcast, d'avoir échangé sur ton parcours, ta vision du droit et tous ces précieux conseils très sincères. Et ça, c'est très précieux. Donc, merci beaucoup. Et j'espère que tu as passé un bon moment. Absolument. J'espère que vous, chers auditeurs, vous avez passé un bon moment. En tout cas, moi, c'était... Très bien. J'espère que vous aussi. Merci à tous de nous avoir écoutés. Et à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, fed-groupe.fr.

Description

Elle qui se rêvait journaliste est aujourd’hui une experte du droit de la concurrence. Élodie Vandenhende, cheffe adjointe du service de l’économie numérique à l’Autorité de la concurrence, est l’invitée de ce nouvel épisode de Voix d’Entrepreneur du Droit, au micro d’Audrey Déléris, Manager executive chez Fed Legal.


Diplômée en droit de l’Université de Nanterre et d’un LLM à Washington, elle débute chez Jones Day aux États-Unis en droit de la concurrence puis rejoint le bureau de Bruxelles. De retour en France, elle rejoint la Présidence française de l’Union Européenne, puis la DGCCRF, où elle représente le Ministère de l’Économie devant les juridictions commerciales.

En 2009, elle est nommée conseillère chargée des affaires européennes de Christine Lagarde, alors Ministre des Finances. Depuis 2018, elle évolue à l’Autorité de la concurrence, où elle pilote aujourd’hui les enjeux liés à l’économie numérique.


Dans cet épisode, Élodie nous parle de son parcours transatlantique, de l’exercice du droit dans la fonction publique, de l’agilité que demande son métier, l’esprit de synthèse, et sa conviction que le juriste d’aujourd’hui doit savoir créer du lien.


Elodie est animée par la curiosité, l’envie d’apprendre et le goût des rencontres.

Un échange riche, inspirant et profondément humain.

--

Voici les références de ce podcast :

--

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le
Retrouvez toutes nos actualités sur LinkedIn.

--

Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix de recruteurs"


--

Qui sommes-nous ?

Fed Legal, est un cabinet de recrutement et de chasse de têtes, dans le secteur juridique et fiscal. Notre équipe d'experts accompagnent les professionnels du droit en leur proposant des opportunités de carrière.

 

Nos domaines de compétences sont les suivants : Fonctions support en cabinets d'avocats, directions juridiques, notariat, directions fiscales, conseils en propriété industrielle / ingénieurs brevets, collaborateurs et associés en cabinets d'avocats. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    des groupes.

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix d'entrepreneur du droit by FEDLégal. Dans ce podcast, nous recevons des acteurs du même du droit, leurs points communs, une vision entrepreneuriale de leur métier, des parcours toujours inspirants et emprunts de sincérité et d'optimisme. Bonne écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver dans ce nouvel épisode du podcast Voix d'entrepreneur du droit VEDD by FedLegal. Je suis Audrey Deliris et aujourd'hui je reçois Elodie Vanden End, chef adjointe du service de l'économie numérique à l'autorité de la concurrence. Elodie, tu as étudié le droit à l'université de Nanterre puis as été diplômée d'un LLM à Washington. Tu as commencé ta carrière au sein du cabinet d'avocat Jones Day, toujours à Washington, puis as été envoyée à Bruxelles en tant qu'avocate en droit de la concurrence. Ensuite. Retour à Paris en tant que conseillère juridique au secrétariat général de la présidence française de l'Union européenne. Et tu as passé ensuite six ans à la DGCCRF, qui est donc à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'économie et des finances. Dans ce cadre, tu étais chargé de représenter le ministre devant le tribunal de commerce et la cour d'appel de Paris concernant des affaires relatives aux pratiques restrictives de concurrence. Depuis 2018, tu travailles... A l'autorité de la concurrence, tu as commencé d'abord en tant que conseillère spéciale au président et aujourd'hui en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique. Bonjour Elodie, est-ce que j'ai bien tout dit lors de cette présentation ?

  • Speaker #0

    Bonjour Audrey, merci de me recevoir. Alors il y a eu un moment dans ma carrière que tu as oublié, c'est en fait j'étais conseillère du ministre des finances pendant trois ans à partir de 2009, donc j'étais conseillère en charge des affaires européennes. Concrètement Je m'occupais de préparer les réunions mensuelles de l'écofine, c'est-à-dire de l'économie-finance, et qui réunissent les ministres des finances pendant chaque mois. Et donc c'était un moment passionnant parce que je suis arrivée en 2009, c'est-à-dire pile au moment de la crise de la zone euro, où beaucoup de choses ont été mises en place pour assurer la stabilité de la zone euro, et donc j'ai beaucoup appris.

  • Speaker #2

    Bon, génial. Et c'est donc Christine Lagarde.

  • Speaker #0

    Christine Lagarde.

  • Speaker #2

    Génial. Et bien désolée pour l'oubli, et en plus tu as pu nous expliquer ce que tu faisais, donc merci déjà, beaucoup. Alors, Merci d'être là déjà, merci d'être mon invitée. Et il y a une question que j'aime bien poser à tous les invités au départ, c'est pourquoi avoir choisi le droit au départ ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que je vais te faire la réponse que tout le monde fait. En fait, moi je l'ai fait par souci de... J'avais envie d'avoir la carrière la plus diverse possible. J'étais plutôt attirée par les matières littéraires et donc j'ai choisi assez naturellement le droit. Voilà, en me disant, si à un moment ça ne me plaît plus, je bifurquerai. Et en fait, je suis restée. il faut dire que J'étais à l'université de Nanterre et donc c'était vraiment intéressant parce qu'à l'époque, et ça existe toujours d'ailleurs, il y avait ce qu'on appelle les bidugs. Donc c'était le droit, en fait on faisait à la fois du droit de l'anglais et du droit anglo-saxon en général. Et donc c'est particulièrement intéressant pour les étudiants parce que voilà on fait plein de choses très différentes. Et donc on a l'opportunité à la fin de nos études de partir à l'étranger et donc voilà c'est comme ça que je me suis retrouvée à Washington.

  • Speaker #2

    D'accord, génial. Et ensuite, tu es passée du monde d'avocate, donc j'ai dit Jones Day, au monde de la fonction publique. Qu'est-ce qui t'a attirée dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, j'étais avocate dans un cabinet d'avocats Jones Day. Et en fait, j'ai saisi une opportunité parce que le métier d'avocat me plaisait énormément. Mais à ce moment-là, en 2008, il y avait la présidence française de l'Union européenne. Et donc, j'ai trouvé ça vraiment très intéressant. Et donc, je me suis dit, j'aimerais bien essayer de voir si je peux faire quelque chose dans ce contexte. parce que Quand on fait du droit de la concurrence, on fait aussi du droit européen. J'ai rencontré le secrétaire général de la PFUE à l'époque et je me suis occupée des affaires juridiques auprès de lui. J'ai saisi une opportunité en me disant que c'est dur six mois, la présidence française de l'Union européenne, c'est une présidence tournante. Chaque pays prend la présidence tournante de l'Union européenne. D'ailleurs, la France a recommencé à assurer la présidence il y a quelques années. Donc voilà, mais en fait, c'est vraiment par pure opportunité.

  • Speaker #2

    D'accord. Et c'est là qu'on s'est croisés. Moi, j'étais stagiaire.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #2

    À l'époque. Merci en tout cas pour expliquer tout ça. C'est toujours intéressant les parcours, justement, qui parfois sont un peu par hasard, enfin de gros hasard, qui font des belles choses. Et alors, c'est vrai qu'on connaît un petit peu plus peut-être, en tout cas, beaucoup de gens connaissent le monde de l'avocature. Toi, tu es passée dans le secteur public. Comment on exerce le droit dans le secteur public ? Est-ce que c'est vraiment différent ? Que d'exercer en tant que juriste d'entreprise ou avocat en cas de...

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une bonne question. En fait, je ne sais pas si c'est fondamentalement différent d'exercer la fonction de juriste dans le secteur public que la fonction d'avocat. C'est-à-dire qu'il y a évidemment une grande exigence juridique. Il faut maîtriser évidemment la matière. Donc je dirais que le niveau d'exigence est assez similaire. Après, je parle de ce que je connais à la DGCTRF et à l'autorité de la concurrence. On est à la fois juriste, mais on est aussi chargé de diriger, de diligenter des enquêtes. Et ça, c'est quand même un nouveau métier. Quand on est avocat, il faut aussi décider de quel secteur on va aller regarder en particulier. Et donc, c'est un nouveau métier qu'on apprend aussi. Et c'est un métier qui est très exigeant parce qu'évidemment, il faut respecter les droits de la défense. On est en face d'avocats chevronnés en face de nous qui défendent évidemment le droit des partis et c'est bien normal. Donc voilà, il y a une grande exigence dans le secteur public.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc, au métier d'enquêteur, d'enquêtrice en l'occurrence, tu es formée sur l'ETA ou tu as une formation ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a des formations qui sont... qui sont prodigués par exemple à l'autorité de la concurrence, on a une formation qui est faite pour les nouveaux arrivants et donc qui nous permet d'appréhender ce nouveau métier et qui nous permet donc par exemple de faire des perquisitions au sein des entreprises. Après je dirais qu'il y a une formation théorique mais il y a aussi une formation sur le tas donc en fait on le fait, on apprend au fur et à mesure. Mais voilà donc c'est aussi des nouveaux métiers qu'on apprend à maîtriser.

  • Speaker #2

    D'accord et c'est toi en tant que... juriste au sens large avec un grand J qui va faire des perquisitions, c'est un autre service du coup ?

  • Speaker #0

    Alors il y a un service investigation au sein de l'autorité de la concurrence, mais quand on fait par exemple des perquisitions, on fait appel à l'ensemble des rapporteurs pour participer parce qu'on a besoin en général de beaucoup d'agents pour faire des perquisitions, mais le métier d'enquêteur c'est pas que les perquisitions, c'est aussi travailler sur une affaire, interroger les parties, voilà. C'est très large.

  • Speaker #2

    Justement, je rétropédale un petit peu sur l'autorité de la concurrence. Est-ce que tu peux expliquer aux non-juristes et peut-être aux juristes qui ne savent pas aussi, qu'est-ce que c'est le droit de la concurrence et quelles sont les missions de l'autorité du coup ?

  • Speaker #0

    Le droit de la concurrence, c'est un droit qui fait partie globalement du droit des affaires et c'est un droit qui appréhende des pratiques anticoncurrentielles, donc le contrôle des concentrations et les abus de position dominante et le droit des ententes. Et donc l'autorité de la concurrence est une autorité administrative indépendante qui est chargée du contrôle des pratiques anticoncurrentielles et qui est chargée d'apprécier aussi le contrôle des concentrations. Donc une autorité administrative indépendante c'est un peu comme la CNIL, il y en a d'autres au sein du secteur public. On a aussi des missions, enfin l'autorité a aussi des missions consultatives, parce que l'autorité est souvent interrogée par exemple par le gouvernement sur des initiatives législatives par exemple qu'elle fait. et on peut aussi... Voilà, initier des enquêtes sectorielles, si on considère que ça peut être intéressant d'aller voir la dynamique concurrentielle sur ces secteurs.

  • Speaker #2

    D'accord. Et ton rôle, toi, concrètement, en tant que chef adjointe du service de l'économie numérique, quel est-il ? Quelles sont tes missions ? Oui, je fais au quotidien, dis-nous tout.

  • Speaker #0

    Je vous dis tout. Alors, le service de l'économie numérique, il a été créé en septembre 2020. Donc, c'est très récent au sein de l'autorité. Donc, il y a des unités concurrence. qui sont chargés, en général, qui sont organisés plutôt par secteur. Il y avait déjà une unité numérique au sein de l'autorité, donc on n'a pas attendu 2020 au sein de l'autorité pour initier des enquêtes dans ce secteur. Mais il y a eu au fur et à mesure une prise de conscience qu'il y avait besoin d'avoir des profils spécialisés au sein de l'autorité, dans un secteur très technique, mais il y en a d'autres évidemment, mais d'avoir des profils plutôt ingénieurs, data scientifiques, qui seraient en mesure de pouvoir aider le travail des rapporteurs et contribuer au travail d'enquête. Voilà, et donc moi je suis adjointe dans le cadre de ce service, et c'est très intéressant parce que ça nous a permis de faire des choses très variées. Donc moi je m'occupe spécialement des affaires juridiques, donc il y a par ailleurs des data scientists, et donc on crée et on développe des outils au sein de l'autorité pour faciliter le travail des agents, mais on fait aussi du travail juridique. Par exemple, moi j'ai travaillé particulièrement sur... des enquêtes sectorielles sur le secteur de l'informatique en nuage, donc le cloud, et l'intelligence artificielle générative, qui a été publiée en juin 2024. Voilà, donc c'est un travail assez varié, c'est ça qui me plaît.

  • Speaker #2

    D'accord. Ce que j'allais justement te demander, qu'est-ce qui te plaisait ? C'est varié et quoi d'autre ? Comme c'est quand même aujourd'hui bien spécifique à un secteur, qu'est-ce qui te plaît au-delà de la diversité, justement, parce qu'il y a des choses particulières ?

  • Speaker #0

    C'est intéressant dans le secteur public et notamment à l'autorité parce que c'est peut-être le cas dans d'autres secteurs aussi. On s'occupe du secteur numérique, mais on peut être amené à travailler sur des enquêtes contentieuses. On peut faire des enquêtes sectorielles. Là, c'est un positionnement assez différent parce que l'enquête contentieuse, on va peut-être... On va peut-être décider de sanctions à l'encontre d'entreprises. Si on fait, par exemple, des enquêtes sectorielles, on est dans une autre approche, où on est dans une approche de consultation du secteur pour essayer de comprendre comment il est organisé, est-ce qu'il y a des risques concurrentiels, et peut-être faire des recommandations, à la fois au secteur et au gouvernement, sur quels sont les leviers qu'on peut utiliser pour améliorer la dynamique concurrentielle. On a aussi créé un réseau numérique au sein de l'autorité. donc ça nous permet de Parce qu'évidemment le numérique, on dit souvent le secteur numérique, mais en fait le numérique il y en a partout. Donc pour rassembler des rapporteurs qui travaillent au sein de l'autorité sur le numérique dans la finance, le numérique un peu partout, et pour voir ensemble quelles sont un peu les évolutions. Voilà, donc en fait, c'est vraiment passionnant parce que c'est hyper intéressant. Et puis en plus, en général, quand on est en charge de nos affaires, de nos enquêtes sectorielles, on s'occupe à la fois de l'instruction, de la consultation, mais on peut aussi faire, on s'occupe aussi, par exemple, de la communication. Voilà, donc c'est très intéressant, évidemment, en lien avec les services spécialisés, mais voilà, c'est vraiment très intéressant. Oui,

  • Speaker #2

    ce que tu dis est vraiment important aussi, c'est que ce n'est pas que la phase contentieuse, il y a un aspect recommandation et conseil. Et ce que je comprends aussi, c'est que tu es aussi bien en contact avec les entreprises. Oui. Donc c'est quoi ? C'est le directeur juridique chez eux, notamment, ou pas forcément ?

  • Speaker #0

    En fait, ça dépend un peu de la taille de l'entreprise. Si c'est des entreprises de grande taille, ça peut être le directeur juridique. Si on parle de start-up, notamment dans le secteur numérique, on peut parler à la personne en charge, à l'ingénieur, par exemple, pour nous aider à comprendre. Exactement. comment l'entreprise s'organise, quels sont les enjeux techniques. Ça dépend vraiment de l'entreprise. C'est elle qui décide de toute façon du bon interlocuteur sur les sujets qui nous intéressent.

  • Speaker #2

    D'accord. Et donc toi, tu as été avocate, comme on le disait, et aujourd'hui tu es dans le secteur public. Qu'est-ce que ton métier d'avocate t'a appris et qui justement te sert aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors évidemment, quand on est avocat, moi je trouve que quand on fait des études de droit, Moi, ça m'a beaucoup servi de commencer ma carrière en tant qu'avocat parce que je trouve qu'au-delà de l'obsession de la mise en forme, ça nous apprend énormément en termes de rigueur. Ça nous apprend avec le souci du détail. Je pense que ça nous apprend aussi une certaine forme d'agilité d'esprit parce que quand on est avocat, on jongle un peu entre les différents secteurs. Et il faut rapidement appréhender les enjeux concurrentiels d'un nouveau secteur. et ça peut Et parfois, ça nous demande quand même de comprendre rapidement quels sont les enjeux sur des secteurs assez différents. Parce qu'évidemment, quand on est avocat, en général, on s'occupe de concurrence, mais pour l'ensemble des affaires qui nous sont confiées. Voilà, je pense que c'est un peu ces sujets-là. Et je pense que c'est ça qui prépare bien, je trouve, les professionnels dans leur vie future qui restent avocats ou qui partent ensuite devenir directeurs juridiques. voilà, ou... juriste dans le secteur public.

  • Speaker #2

    Ok. Je voudrais aussi rassurer ceux qui sont peut-être en début de carrière ou durant leurs études. C'est vrai que c'est une excellente préparation et là, je le vois aussi, il y en a qui n'ont pas passé le CAPA et ils ont une très belle carrière. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #2

    Mais c'est vrai que c'est une très bonne préparation, notamment sur la rigueur. Et merci pour l'obsession de la forme. Bien sûr. C'est ce qui me fait bien sourire. Justement, tu es avocate, tu n'es plus aujourd'hui, pour le coup. Est-ce que tu te vois reporter la robe un jour ? En tout cas, tu es due. envisages un retour à l'avocature comme possible ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je pense que la question pour moi ne se pose pas vraiment en ces termes, c'est-à-dire que je pense qu'au-delà de la structure dans laquelle on peut évoluer, je pense que ce qui est intéressant, c'est surtout de continuer à apprendre, de se trouver dans un environnement bienveillant qui fasse un peu grandir, qui fasse grandir, et dans lequel moi je me sentirais à l'aise pour continuer à me développer du point de vue professionnel. Donc je pense que Ça dépend vraiment du contexte et de la structure.

  • Speaker #2

    Oui, ce n'est pas un retour absolument envisageable. Mais si, à un moment donné de ta carrière, tu te dis, tiens, là, je vais continuer à apprendre, et que ce sera en tant qu'avocate, tu y iras, en fait.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas ?

  • Speaker #2

    En tout cas, les portes ne sont pas fermées dans quelques années. C'est vrai qu'on observe beaucoup de personnes qui ont été aussi directeurs juridiques dans des grands groupes. On en parlait, par exemple, tout à l'heure, je te parlais de Pierrick Le Goff, qui était avant chez Alstom, qui est maintenant associé chez De Gaulle-Florence, de mémoire, et qui en fait... et retourner en tant qu'avocat. Donc ça arrive aussi après un temps, à 15 ans, 20 ans dans une structure, ou en tout cas en tant que directeur juridique ou autre, de repasser de l'autre côté. Tu viendras nous raconter ça dans quelques années peut-être. Alors justement, on parlait d'être avocat, d'être juriste. Quelles sont selon toi les qualités d'un bon juriste aujourd'hui, peu importe où il exerce, que ce soit dans le secteur public, qu'il soit juriste en entreprise, qu'il soit en cabinet d'avocat ? Est-ce que selon toi, il y a des qualités vraiment nécessaires ? J'imagine que tu vas parler de rigueur. Oui.

  • Speaker #0

    Non, mais en fait, premièrement, je pense que tout le monde dira la même chose, c'est qu'évidemment, c'est indispensable de maîtriser sa matière, du point de vue du droit, du point de vue des règles applicables, de la jurisprudence et de la procédure, évidemment. Donc ça, je dirais que c'est vraiment la base pour être un bon juriste. Après, évidemment, dans une matière comme le droit du numérique, si on peut l'appeler comme ça, c'est des matières qui évoluent. Donc, ce n'est pas le cas que pour le numérique. Dans le secteur numérique, par exemple, il y a eu beaucoup d'initiatives ces dernières années. Il y a eu le règlement sur les marchés numériques qu'on appelle le DMA. Il y a eu le règlement sur les données, le Data Act. Il y a eu l'année dernière le règlement sur l'IA. Donc, il y a beaucoup d'initiatives qui ont un impact sur le travail du juriste. Et donc, évidemment, il faut être agile pour parler d'un mot un peu à la mode, sur s'adapter et comprendre un peu et anticiper les mutations de ce droit. Voilà, donc ça je dirais que c'est la base. Et donc ce qui est en lien avec ça, c'est de continuer de se former en permanence. Par exemple, le règlement sur les marchés numériques, c'est un droit qui peut impacter le droit de la concurrence, le travail de l'autorité de la concurrence. Et donc évidemment, il faut comprendre quelles sont les dispositions de ce droit et la manière dont ça impacte notre travail au quotidien. Je dirais qu'une autre qualité pour moi qui est très importante, c'est avoir un bon esprit de synthèse. Parce que c'est facile dans une matière comme le droit de se noyer un peu dans les détails. Et je pense que c'est vraiment utile de savoir vraiment extraire ce qui fait qu'une décision, une jurisprudence, qu'est-ce qu'il faut sortir de la décision de la jurisprudence, qu'est-ce qui est vraiment important, sans se noyer dans les détails. Et dernier point important, je pense que pour être un bon juriste, Je pense qu'il faut être bon pour créer du lien, parce que c'est une matière, je pense que c'est le cas dans le secteur public, mais dans d'autres structures aussi. Le juriste, en général, il est vraiment à la confiance de plusieurs départements. Et donc, je pense qu'il faut savoir associer des personnes pour travailler ensemble, surtout sur des sujets innovants. Et donc, pour être un bon juriste, je pense qu'il faut que les gens aient plaisir à travailler avec toi. Parce que comme ça, ils viennent te voir assez naturellement quand ils ont une question. Et ça veut dire aussi qu'il faut savoir bien communiquer sur son travail et donc rendre simple ce qui peut être compliqué.

  • Speaker #2

    Parfait, oui. Je pense que c'est un très bon conseil que tu es en train de donner là, qui paraît en effet surtout évident, mais en fait, c'est bon de le rappeler. Et ça, je pense que c'est en effet très, très important. Surtout que tu es dans un secteur peut-être qui peut sembler différent, mais en fait, secteur public, caléon d'avocat, entreprise, c'est la même chose. Il faut toujours savoir créer du lien et ne pas être en effet le juriste tout seul dans sa tour d'ivoire. Et ce que tu dis, c'est que les gens doivent venir te voir aussi en amont et pas juste quand il y a un sujet après coup peut-être. Oui, si tu es cool. Donc voilà, il faut être aussi très sympa et avoir un bon relationnel.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est très important.

  • Speaker #2

    De toute façon, c'est quand même mieux tout le temps. Et là, je vais faire un pas de côté pour le coup concernant ta carrière et ce dont on a parlé jusqu'à présent. Est-ce que toi, tu as eu des mentors ou des personnes qui t'ont guidé ? Tu parles de conseils et il y a des gens qui t'ont aidé aussi depuis le début.

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me suis surtout construite en regardant, donc par l'exemple et aussi par des contre-exemples. Donc, après, je n'ai pas de personnes identifiées. Disons que le groupe, le cercle que je consulte quand j'ai des décisions importantes à prendre, il évolue aussi en fonction de ma vie professionnelle. Voilà. Et puis, je pense que c'est important d'être bien entouré personnellement par un cercle familial, amical. qui nous connaît bien, qui ne connaît pas forcément la matière, mais qui sait aussi comment nous, on peut se sentir bien dans une structure. Donc je pense qu'il faut savoir consulter, et ensuite savoir s'éloigner des conseils qu'on peut vous donner, et prendre la décision tout seul. Parce que je pense qu'on est le seul à savoir exactement à la fois la matière, et se connaître bien.

  • Speaker #2

    Ça me rappelle une directrice juridique que j'ai positionnée chez un de mes clients, il y a 5-6 ans, on en a reparlé après coup. Et elle me disait que pendant deux semaines, ce qu'elle allait donner, deux semaines de délai, ce qui est extrêmement long quand tu as une offre dans le secteur privé, elle me disait que tous les jours, en fait, elle avait des avis divergents. À la fois, des gens lui disaient, oui, oui, va dans la structure qui était ma cliente. Puis après, il fallait aller dans un... Personne ne lui disait l'inverse. Et in fine, elle s'est dit, bon, après avoir consulté tout le monde, tout le monde avait un avis très différent. Elle s'est posée, elle s'est dit, qu'est-ce que moi, j'ai vraiment... De quoi j'ai vraiment envie en fait. Et c'est pas facile aussi je pense de ne pas être influencée. de façon trop poussée par l'extérieur, à la fois savoir se renseigner, ce que c'est extrêmement important, poser le pour et le contre, et après, finalement, se retrouver avec soi-même et sa décision.

  • Speaker #0

    Non, je pense que tu as tout à fait raison. Et en plus, je pense qu'à un certain moment dans sa carrière professionnelle, on se connaît mieux. Donc, je pense qu'on est peut-être plus fébrile en début de carrière. Je pense qu'à un moment, quand ça fait 15 ou 20 ans qu'on exerce, on commence quand même à bien se connaître. et à savoir ce qui nous va, là où on veut aller, et ne pas se laisser entraîner par ce poste est prestigieux, il faudrait que j'y aille parce que ça coche plein de cases. Donc il faut le prendre absolument, je pense qu'on se connaît davantage et on sait ce qui nous convient.

  • Speaker #2

    Et alors, qu'est-ce qui t'inspire dans la vie, Élodie, de manière générale ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça revient à ce que j'ai dit auparavant, c'est-à-dire continuer d'apprendre. moi par exemple je suis dans un secteur de la santé Donc le secteur numérique, moi je ne suis pas ingénieur à l'origine, et donc c'est quand même une matière où il y a un coup d'entrée. Donc il faut se plonger dans la matière, il faut avoir l'humilité de savoir qu'on ne sait pas, et donc c'est vraiment très utile d'aller voir des gens qui savent eux, et donc continuer d'apprendre, et donc continuer à se former, continuer à se développer. Donc je pense que c'est ça qui m'inspire du point de vue professionnel et personnel, c'est-à-dire savoir développer aussi ses lectures, ses sorties, pour faire aussi autre chose.

  • Speaker #2

    Si tu n'étais pas devenue une experte du droit, de la concurrence, ou d'une autre matière d'ailleurs, est-ce que tu as un autre métier de rêve ? Tu rêvais, oui, quand tu étais petite. Et que tu aurais aimé exercer ?

  • Speaker #0

    Alors, quand j'étais plus jeune, le métier de journaliste, et ça revient un peu à la curiosité, je pense, d'apprendre. Dans mes études, j'avais aussi envie de devenir juge. Donc, c'était assez... Mais je pense que c'est toujours les rencontres, la curiosité, et aussi des métiers exigeants, je pense, du point de vue intellectuel. Voilà, je pense que c'est ça qui m'anime.

  • Speaker #2

    Et quel conseil donnerais-tu à l'étudiante en droit que tu étais à l'époque et que tu aurais aimé qu'on te donne à cette époque ?

  • Speaker #0

    Je pense que, quand je suis sortie de mes études, j'étais assez angoissée par la décision qu'il fallait prendre en sortant de mes études. Et donc je pense peut-être de leur dire, c'est pas grave, lancez-vous, prenez les opportunités ou pas, mais en fait il faut peut-être ne pas mettre autant de... je ne sais pas, d'importance sur le premier choix qu'on fait ou le deuxième choix. Savoir que, en fait, si vous prenez ce job dans un cabinet d'avocat et que ça ne vous plaît pas, vous pouvez partir et vous pouvez aller en entreprise. Je pense qu'il ne faut pas sacraliser les choix qu'on fait. Il ne faut pas se dire, il faut absolument que je fasse le bon choix. Parce que moi, ça m'a beaucoup angoissée en sortant de mes études. Parce que j'ai eu la chance d'avoir assez vite une offre de ce cabinet d'avocat. Mais je n'étais pas sûre de savoir exactement, de faire du droit de la concurrence, d'aller dans une grande structure américaine. Et je pense qu'il faut se déstresser sur les choix qu'on peut faire parce que, par exemple, mon profil montre qu'on peut faire plein de choses en ayant fait du droit. On peut être avocat, on peut aller à la DGCRF, au ministère des Finances, on peut aller en cabinet ministériel, on peut aller à l'autorité de la concurrence dans une autorité administrative indépendante, on peut avoir des carrières très riches. et changer. Ce qui compte, en fait, c'est d'avoir, c'est d'avoir, de savoir au fur et à mesure expliquer son parcours. Et donc, je pense que s'il y a des revirements professionnels et que vous arrivez à les expliquer, mais de toute façon, vous les expliquerez toujours. Et je pense que voilà, il faut se, il faut arrêter de stresser.

  • Speaker #2

    C'est un excellent conseil. Et je rebondis sur ce que tu dis aussi, savoir expliquer son parcours après coup. Je le vois comme je fais passer des entretiens toute la journée avec des candidats dans le domaine du droit. C'est exactement ça, en fait. C'est que parfois, le hasard a fait qu'on a pris telle opportunité, puis c'est une affaire de rencontre, et puis ça nous a plu ou ça ne nous a pas plu. Et si on l'explique de manière très factuelle, c'est OK, en fait. Et les parcours ne sont pas forcément linéaires. Il faut toujours essayer de trouver la ligne directrice. Et assez souvent, après coup, on voit une ligne directrice, d'ailleurs, qui s'est dessinée, mais après coup. Et c'est ça qui est assez intéressant. C'est que parfois, les choix qu'on fait, en tout cas, ce que je vois dans mes rencontres aussi, c'est qu'il y a des choix qui ont été faits. et finalement ça peut paraître être du hasard et au final ça l'était.

  • Speaker #0

    Peut-être pas tant que ça. Non, c'est très vrai. Et je suis complètement d'accord avec toi sur le fait que parfois, il y a des lignes qui apparaissent après coup. En fait, je constate que le droit européen, ça fait partie des grandes lignes de mon parcours. Donc, je ne sais pas, plein de choses après qui apparaissent après coup. Et donc, ça, c'est vraiment intéressant.

  • Speaker #2

    Merci en tout cas pour cette prise de conscience et surtout ne pas stresser.

  • Speaker #0

    Ne pas stresser. Et puis, on m'avait donné un conseil que je donne aussi peut-être aux étudiants. c'est Quelqu'un m'avait dit « fake it until you make it » . Donc, en fait, si vous ne savez pas, il faut savoir faire semblant parfois et poser plein de questions au début. Et puis, au bout d'un moment, ça viendra. On apprend, il faut se faire confiance.

  • Speaker #2

    Et se lancer.

  • Speaker #0

    Et se lancer.

  • Speaker #2

    Super. Merci beaucoup, Élodie. Est-ce que tu as un dernier mot pour nos auditeurs ou un sujet qu'on n'aurait pas abordé et que tu vas absolument leur dire ?

  • Speaker #0

    Non, je voulais te remercier de m'avoir reçu. Je pense que c'était mon premier podcast. donc euh Donc, merci beaucoup de m'avoir donné cette opportunité. Et puis, écoute, à bientôt, j'espère.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, Élodie, d'avoir pris le temps. Et en effet, c'était ton premier podcast. Et je suis sûre qu'il y en a d'autres qui vont arriver parce que c'était très clair et passionnant. Donc, merci beaucoup, Élodie, d'être venue. Et merci d'avoir participé à ce podcast, d'avoir échangé sur ton parcours, ta vision du droit et tous ces précieux conseils très sincères. Et ça, c'est très précieux. Donc, merci beaucoup. Et j'espère que tu as passé un bon moment. Absolument. J'espère que vous, chers auditeurs, vous avez passé un bon moment. En tout cas, moi, c'était... Très bien. J'espère que vous aussi. Merci à tous de nous avoir écoutés. Et à très vite pour un nouvel épisode de Voix d'entrepreneur du droit by FedLegal.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière, fed-groupe.fr.

Share

Embed

You may also like

undefined cover
undefined cover