- Speaker #0
Groupe. Bonjour et bienvenue dans Voix de soignants by FED Medical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et toutes et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Chloé Serre, responsable de contenu chez FED Group et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Vanessa qui est infirmière en laboratoire et qui va nous parler de son métier et de son quotidien. Bonjour Vanessa.
- Speaker #1
Bonjour Chloé.
- Speaker #0
Tu vas bien ?
- Speaker #1
Très bien, merci. Donc du coup,
- Speaker #0
on va tout d'abord commencer par ton parcours. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Bien sûr. Alors moi, ça va faire bientôt 14 ans que je suis diplômée. En sortie de diplôme, j'ai pu exercer dans un service d'urgence où j'ai beaucoup appris parce que quand on sort du diplôme, on ne sait quasiment rien faire. Il ne faut pas se leurrer. Et du coup, je suis arrivée au service d'urgence où j'ai beaucoup appris. J'avais fait un stage là-bas. Donc du coup, j'ai pu avoir ce poste proposé depuis le stage que j'avais fait sur le mois de juin. Et donc, je suis partie dans ce métier en 12 heures. Donc c'était pas mal, moins... On part au travail, on est du coup pour la journée. Ok. Donc pas des journées très très faciles, mais au moins des journées qui ne se ressemblent pas. Oui.
- Speaker #0
Du coup. Donc c'était tout type d'urgence.
- Speaker #1
Tout type d'urgence, oui. Beaucoup plus centré sur de la cardiologie parce que l'hôpital où je travaillais était beaucoup... centralisé sur la cardiologie mais on acceptait tout type d'urgence. J'ai travaillé huit ans dans le service d'urgence. J'ai aussi pu faire du remplacement en libéral. J'avais pas d'enfants, il y avait moins de contraintes. J'avais un mari mais pas de contraintes familiales plus que ça. Donc en ayant les journées de 12 heures, j'avais des journées de repos aussi entières. J'ai pu profiter de ce moment-là pour aussi faire des remplacements en libéral sur mes jours de repos. Et c'était vraiment formateur et une autre vision du métier.
- Speaker #0
Tu l'as vraiment fait parce que tu voulais coupler deux types d'interventions ?
- Speaker #1
Oui, on peut dire ça comme ça. Et puis c'était aussi pour... J'étais jeune. J'avais pas de contraintes et je me suis dit, c'est le moment de pouvoir en faire un peu plus. Donc, je faisais, ça dépendait des mois, mais je faisais plusieurs gardes sur un cabinet dont je connaissais les infirmières et du coup, je leur prenais leurs gardes quand elles avaient besoin.
- Speaker #0
Et quand tu dis que tu prenais leurs gardes, qu'est-ce que tu faisais exactement ?
- Speaker #1
Alors, je faisais la tournée du matin. Ok. Donc, en général, les tournées sont assez complètes le matin. Donc de 6h30 à 14h. D'accord. Et il y avait, sur ce cabinet-là, je retournais faire une tournée le soir de 16h30, 17h à 19h30, 20h.
- Speaker #0
D'accord. Donc quand tu dis tourner, c'est aller au domicile...
- Speaker #1
Au domicile des patients. Donc là, c'est autre chose parce qu'à l'hôpital, on reçoit les patients. Et là, en fait, on va chez eux. Donc c'est eux qui nous accueillent.
- Speaker #0
La relation est complètement différente.
- Speaker #1
Complètement différente. C'est complètement autre chose et c'est intéressant. Par contre, il y avait aussi une astreinte au cabinet le soir. Ok. On faisait notre tournée et on finissait au cabinet le soir, sur ce cabinet-là.
- Speaker #0
Ok, donc des journées bien remplies, bien dynamiques. Tout à fait. Et suite à ça, donc tu as fait ça pendant huit ans.
- Speaker #1
J'ai fait un service d'urgence pendant huit ans. Sur ces huit ans, j'ai eu un enfant. Ok. Donc du coup, même si on aime notre métier, On a une vie de famille. Donc du coup, j'ai pu partir de l'hôpital où j'étais pour aller exercer en tant qu'infirmière référente un peu plus sur des horaires de journée. Donc là, j'ai profité dans un hôpital pas très loin de l'autre. Donc du coup, j'ai dit pourquoi pas. Donc c'était intéressant. C'était vraiment autre chose. Donc il y avait moins de soins. C'était un peu plus calé. Mais du coup... En fait, j'étais sous la responsabilité. J'avais une responsable, une DSI, et j'étais en binôme avec la cadre de santé du pôle chirurgique. Où là, tout se passait bien. C'est vrai que c'était une autre vision puisqu'on était un peu plus derrière. On est de l'autre côté. Là, on manage les équipes, on gère les hospitalisations. D'accord. qui est fin les interventions chirurgicales. Donc c'était complètement autre chose. Donc un peu moins dans le soin. D'accord. Et puis le Covid est arrivé. Oui. Donc là, ça a été un peu plus compliqué. Et du coup, j'ai eu, je suis tombée enceinte du deuxième. Et là, donc le Covid, le deuxième. Et là, ça a été un petit peu plus compliqué de reprendre dans ce poste de référent. Parce que du coup, je ne suis pas cadre, je suis référent. Je suis infirmière, donc du coup, avec le manque de personnel qu'il y a pu avoir dans les services post-Covid, avec la vaccination obligatoire et tout ça, du coup, j'étais un peu plus sollicitée dans les soins.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Ce qui ne me dérangeait pas parce que moi, ce métier-là, si je le fais, c'est pour être au plus proche du patient et dans les soins. Mais pour le coup, la casquette à gérer. C'est tout à fait ça, double casquette. Et au final, c'était pesant parce que j'avais l'impression de quasiment faire deux journées dans une.
- Speaker #0
D'accord. Oui, donc très prenant.
- Speaker #1
Et puis même un soignant qui ne se présente pas le matin, je n'avais pas le choix. Il n'y avait qu'un infirmier. Je me mettais directement dans le soin. Donc du coup, prévenir, gérer après. Parce que faire du 12 heures, c'était bien. Mais moi, faire du 12 heures, ce n'était plus dans mes cordes pour après ajuster ma vie familiale. Donc du coup, c'était une gestion compliquée derrière. Parce que 7h30, 19h30, je fais quoi de mes enfants à partir d'une certaine heure ? Donc, qui n'était pas... pas forcément scolarisé ou qui est une qui est scolarisée, l'autre pas scolarisée.
- Speaker #0
Donc compliqué avec la... enfin en tout cas pour la concilier, pour concilier cette carrière-là avec ta vie de famille.
- Speaker #1
Tout à fait. Donc du coup, il s'est avéré où un poste au laboratoire était vacant juste à côté de la maison. Donc là, ça a été le plus...
- Speaker #0
Le plus ben quoi.
- Speaker #1
Ouais. Oui, c'est ça. Donc du coup, j'ai postulé, j'ai été prise au laboratoire. Donc là, actuellement, je suis infirmière préleveuse et je peux concilier vie familiale et vie professionnelle. Ok.
- Speaker #0
Donc la raison principale pour laquelle tu as changé finalement de secteur ?
- Speaker #1
Oui, on va dire ça. Oui.
- Speaker #0
De typologie de soins ?
- Speaker #1
Oui, de soins.
- Speaker #0
c'est surtout pour... arriver à concilier ta vie de famille avec ton métier ?
- Speaker #1
Mon métier. Parce qu'en fait, je donne beaucoup. Moi, j'adore mon métier.
- Speaker #0
C'est un métier passion.
- Speaker #1
Ah oui, oui. Au début, on n'y croit pas. Quand les gens, au début, on est diplôme, même à l'école, avec l'école d'infirmière, jeunes diplômés, on dit aux gens, les gens nous demandent, vous faites quoi comme métier ? Je suis infirmière. Ah là là, c'est un métier à vocation. C'est une vocation. Au début, on dit, mais non. Et aujourd'hui, avec le recul de ces 14 ans, oui, je le dis. Et effectivement, oui, c'est une vocation. Il faut avoir vraiment envie de faire ce métier-là.
- Speaker #0
Ok. Est-ce que du coup, tu peux nous parler un petit peu plus de ton métier d'infirmière en laboratoire ? Quel est ton rôle et ton quotidien ?
- Speaker #1
Mon rôle en laboratoire aujourd'hui, c'est plus... On accueille le patient pour des prises de sang ou des prélèvements bactériologiques, mycologiques. qui sont en fait prescrits, ils arrivent avec leurs ordonnances et du coup on les reçoit, nous on les reçoit après l'accueil par les secrétaires, on leur fait leur prise de sang et puis après ils sortent de notre salle de prélèvement et puis après il y a tout ce qui est derrière, la gestion des tubes, une fois le prélèvement, les tubes ont... ont besoin d'être ou non centrifugés, donc du coup on doit préparer en gros le plus possible l'analyse finale des tubes pour le plateau.
- Speaker #0
Ok, d'accord, quand tu dis le plateau, c'est ce que tu appelles plateau technique, c'est-à-dire ceux qui vont... analyser...
- Speaker #1
Ou les tubes, en fait, les tubes, nous, on les pré-analyse, en fait.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Et deux fois par jour, deux fois par matin, on a un coursier qui vient récupérer nos tubes qui ont été prélevés le matin ou fin de matinée, et il les dépose au plateau technique dont dépend le laboratoire pour analyse complète.
- Speaker #0
Ok. Et donc du coup, est-ce que tu as un rapport privilégié avec les passants qui viennent te voir ou alors c'est purement... pratico-pratique, ils arrivent, ils se font prélever et puis basta. Et alors, tu peux avoir les deux.
- Speaker #1
Après, alors, on a les deux, effectivement, parce qu'il y en a, c'est des habitués. Il y a des patients selon leur pathologie, parce qu'ils sont atteints d'un cancer. Là, il y en a, c'est toutes les semaines, on les voit. OK. Donc, et il y en a d'autres, il y en a d'autres qu'on... qu'on rencontre comme ça le jour où on travaille, parce que leur médecin leur a prescrit une prise de sang.
- Speaker #0
Donc tu crées quand même un lien avec certains patients ? Bien sûr,
- Speaker #1
bien sûr. Là oui, ceux qui sont toutes les semaines, tous les lundis par exemple, il y a des patients. qui viennent tous les lundis. Si on travaille tous les lundis, forcément, si tu travailles dans le laboratoire ou tu es seule comme préleveuse, tu reconnais le patient et tu sais pourquoi il vient. Ok.
- Speaker #0
Et donc, du coup, ce qui m'amène à te poser la question suivante, c'est qu'est-ce qui, finalement, te plaît dans ce métier et inversement ensuite, que tu n'apprécies moins, finalement ?
- Speaker #1
Alors, ce qui me plaît dans mon métier, c'est la relation humaine avec les patients. Tout ce qui est soins techniques aussi. Même si au laboratoire, il y en a moins, mais il faut quand même qu'on ait un geste technique. Ce qui me fait chaud au cœur, c'est quand ils disent « j'ai rien senti » . Parce qu'au début, là maintenant, ça va faire trois ans que j'exerce en laboratoire. Donc, au début, je me dis « non, ce n'est pas possible » . Et quand dans la même matinée, il y en a plusieurs qui me le disent, je dis « bon, ça doit être vrai. Ou alors même, il y a des patients, des fois, qui se présentent et qui disent, je veux un tel. Quand on est plusieurs, quand on est tout seul, on est tout seul. Mais quand on est plusieurs sur un laboratoire où là, il y a beaucoup plus de prélèvements, là, il y a certains patients qui disent, je préférerais un tel.
- Speaker #0
OK, d'accord. Est-ce qu'il y a d'autres aspects que tu apprécies ?
- Speaker #1
Les relations avec les collègues aussi, c'est important. Les relations avec les collègues sont très, très importantes.
- Speaker #0
Et après, tu me disais, toute la partie un peu après avoir fait la prise de sang, où tu me disais que tu mettais les tubes pour les centrifugés, etc. Est-ce que vous avez quand même un rôle, un premier step, je suppose, un rôle à ce niveau-là ?
- Speaker #1
Ah oui, on a un rôle. Bah oui, parce que du coup, si nous, on a mal... Par exemple, il y a des tubes qui doivent être centrifugés dans l'appareil. En gros, le sérum qu'on a prélevé, le sang qu'on a prélevé, quand le centrifuge, il y a un sérum qui se démarque du sang dans le tube. Et ce sérum-là, selon les analyses demandées ou prescrites, ce sérum, il faut qu'il soit congelé ou réfrigéré.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Donc oui, nous, on a un rôle important parce que du coup, si on a mal, mal préparé l'année, enfin le... L'analyse, en gros, le prélèvement, au plateau, ils nous appellent et ils nous disent qu'il y a un problème avec le tube. Donc nous, on a quand même un rôle important parce que du coup, on est obligé d'appeler le patient et de dire, excusez-nous, il y a eu un souci avec le tube. Et moi, là-dessus, je suis très honnête. Si c'est moi qui dois appeler le patient, je l'appelle et je lui dis, écoutez, voilà, c'est une analyse rare ou qu'on n'a pas l'habitude de prélever. Je dis moi c'est la première fois que je la fais ou écoutez je me suis trompée, il faudra revenir. Donc des fois ça peut se rattraper dans la matinée. Parce que j'ai le temps de me renseigner, j'ai le temps de voir. Parce que quand on est tout seul sur un laboratoire, on est tout seul en tant que préleveuse. Et puis ce n'est pas notre secrétaire qui même si elle est au point, elle ne va pas nous dire non il faut faire ça, ça, ça. L'analyse du tube, le pré... le L'analyse du prélèvement, on n'a pas le choix. Il n'y a que nous.
- Speaker #0
Donc ça, c'est quelque chose aussi que tu apprécies derrière, de pouvoir faire cette partie-là qui est un peu plus technique ?
- Speaker #1
Oui, c'est une autre chose. Alors aujourd'hui, avec trois ans, c'est vrai que je peux me dire, ça ne me fait pas peur. Mais au début, quand je suis arrivée au laboratoire, je me suis dit, mais jamais je vais y arriver. Ce n'est pas possible. C'est quoi tout cet élèvement ? Parce que quand on dit, on va aller... On quitte un poste pour aller aux infirmières préleveuses. Les gens nous disent, mais tu vas t'ennuyer, tu vas faire tout le temps la même chose. Alors c'est vrai qu'on ne sait pas où on va en fait. Mais quand je suis arrivée au laboratoire, en fait, on n'a pas que les prélèvements. On ne fait pas que le prélèvement.
- Speaker #0
C'est le haut de l'iceberg.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Mais derrière, vous avez toute cette partie-là qui est... Oui,
- Speaker #1
il y a des choses qu'il faut intégrer. C'est pas, tiens, cette analyse, je vais la mettre au frigo. Non, en fait, il fallait la congeler. Non, non, non. Oui, c'est intéressant. Et puis, on se rend compte qu'en laboratoire, il y a des analyses... une tonne d'analyses, mais on se dit, mais pourquoi, à quoi servent ces analyses ? Donc, on apprend plein de choses. OK. Donc, c'est une autre facette du métier, en fait.
- Speaker #0
Je vais vous parler sur les différents types d'analyses que vous devez faire. OK, bonne chose. Ça, je ne m'étais jamais... Enfin, je ne savais pas, effectivement, que vous aviez aussi ce rôle-là après avoir prélevé le sang de vos patients. Donc, c'est hyper intéressant. Merci pour ça. Et du coup, inversement, qu'est-ce qui te plaît un peu moins ?
- Speaker #1
Ce qui me plaît un peu moins, c'est quand on nous demande, en gros, que le patient, c'est plus un patient, c'est un client.
- Speaker #0
Ok. Donc par là, qu'est-ce que tu entends ?
- Speaker #1
Qu'en gros, il faut faire du chiffre, de l'argent. Enfin, non. Donc,
- Speaker #0
il faut passer moins de temps avec les patients.
- Speaker #1
Moi, j'ai du mal avec ça. J'ai beaucoup de mal parce qu'un patient, il y a des patients qu'on prélève, ça dure effectivement trois minutes parce que le patient, on a fait notre, on a demandé, on a fait notre... Votre check. Ouais, le check de prélèvement, on vérifie l'identité, est-ce que vous êtes bien agent, pourquoi on fait le... Nous, on peut se permettre en tant qu'infirmière d'aller un peu plus loin en disant... Pourquoi on fait cette analyse ? Comme ça, ça aide après derrière le biologiste si on peut mettre sur la feuille de prélèvement le maximum d'informations. Si le patient a le bilan qui est complètement perturbé, le biologiste qui valide, il a un peu plus d'infos et il peut appeler le patient ou le médecin pour aviser. Mais il y a des patients, on n'a pas le choix. On n'a pas le choix. Une fois qu'on leur a demandé pourquoi le prélèvement, ils nous racontent un peu leur vie.
- Speaker #0
Et c'est aussi ça le rôle d'un soignant.
- Speaker #1
Et notre rôle est vraiment primordial là-dessus. La relation, l'écoute, c'est primordial. Oui,
- Speaker #0
et c'est aussi, je suppose, ce pourquoi tu as choisi ce métier. Tout à fait. L'humain,
- Speaker #1
quoi. Oui, l'humain.
- Speaker #0
Ok, et en moyenne, du coup, tu fais combien de... Tu reçois combien de patients par jour ?
- Speaker #1
Alors, quand je suis toute seule sur un laboratoire, il n'y a que moi qui prélève, ça peut aller d'une quarantaine à 80, ça arrivait déjà tout seul 80.
- Speaker #0
Oui, entre 7h et 14h à peu près, c'est ça ?
- Speaker #1
7h et 13h, oui. 13h-14h, oui.
- Speaker #0
Oui, donc ça...
- Speaker #1
Donc tout seul, oui, ça dépote. Après, à cela, j'ajoute aussi les prélèvements faits par les infirmiers à domicile. on a On est aussi là pour que les infirmiers à domicile qui prélèvent, parce que nous, on ne va pas au domicile des patients. Notre structure, nous, ne fait pas. Ne permet pas. Donc, du coup, les infirmiers à domicile déposent selon leur secteur au laboratoire. Et du coup, on analyse aussi leur tube à eau. On ne prélève pas, mais donc des fois, oui, ça peut vite... Le nombre de prélèvements sur le site peut... Ça peut être assez important, mais à cela, il faut regarder aussi le nombre de prélèvements du domicile.
- Speaker #0
Ok, d'accord. Oui, donc ça fait beaucoup de patients reçus...
- Speaker #1
Sur une matinée.
- Speaker #0
Sur une matinée. Ok. Et en général, je suppose que par mois, ou alors peut-être par trimestre, ou par semestre, je ne sais pas, vous avez du coup un chiffre donné en disant que vous devez recevoir tant de patients, effectuer tant de prélèvements ?
- Speaker #1
Non. Non, pas du tout. On n'a pas ce...
- Speaker #0
Vous n'avez pas d'éléments ?
- Speaker #1
D'éléments, oui. Ok,
- Speaker #0
d'accord. C'était par curiosité. Du coup, d'un point de vue assez général, parce que tu as eu quand même un parcours hyper enrichissant sur différents types de prise en charge, quelles sont les qualités requises pour être une bonne infirmière ? Je ne sais pas si c'est vraiment le mot, mais en tout cas pour vouloir exercer ce métier et le faire... au mieux,
- Speaker #1
si je puis dire ? Déjà, première chose, je pense qu'il faut le faire avec le cœur. Parce qu'il faut... On ne peut pas se dire... Moi, j'ai toujours dit, on ne se lève pas un matin, on dit, tiens, je vais t'infirmier. Parce qu'il y a les contraintes des horaires. C'est un métier qui est difficile. Il ne faut pas se... Il ne faut pas se leurrer. Il faut se lever le matin. Le libéral, c'est pareil. Quand il faut être à 6h ou 6h30 chez le patient pour sa prise de sang parce qu'il est âgé et qu'après, il part au travail, il faut se lever. Donc déjà d'une, il faut vraiment... Avoir envie. Celui qui a envie, il va le faire. Moi, je sais que c'est ce qui s'est passé. Après, il faut vraiment être à l'écoute du patient, avoir quand même une certaine bienveillance.
- Speaker #0
Il faut aimer la relation humaine.
- Speaker #1
La relation humaine, c'est le plus important. Après, tout ce qui est technique, gestes techniques sur les soins techniques, ça, ça prend sur le tas. Parce que quand on sort de l'école, on est allé, certes, faire des stages, Meme On ne sait rien faire. Il faut être honnête. On apprend sur le terrain. Ce métier, il s'apprend sur le terrain. Et moi, les urgences, ça a été plus que formateur, en fait.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Parce que quand on sort du diplôme, on ne sait pas forcément bien poser une voie d'abord, une perfusion, une sonde urinaire, tous ces soins techniques-là. Oui,
- Speaker #0
ça s'apprend sur le tas.
- Speaker #1
Oui. Et c'était à force de faire que... On y arrive.
- Speaker #0
Et est-ce que, alors après, je pense que ça dépend de la spécialité, mais est-ce qu'il faut aussi avoir une bonne gestion du stress ? Ou une bonne gestion du stress ? Des émotions. Voilà, c'était le mot, des émotions.
- Speaker #1
Tout à fait, oui. Le stress, c'est dans ce métier, et enfin, c'est plus, plus, plus. On vit, moi je me souviens, André, toujours, une journée de 12 heures aux urgences. on ne sait pas ce qui va arriver. Un patient qui arrive aux urgences, il peut décompenser d'une minute à l'autre.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
donc il faut être prêt, il ne faut pas avoir les deux pieds dans le même sabot.
- Speaker #0
Il faut aimer aussi l'inconnu.
- Speaker #1
L'inconnu, on sait très bien que, moi, je n'ai jamais eu une journée pareille en huit ans où j'ai travaillé aux urgences. On arrive le matin, on ne sait pas. Alors, il faut être calme.
- Speaker #0
Il ne faut pas aimer le plan-plan.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et c'est vrai que c'est... Quand on a fait ça au tout début de carrière, c'est vrai que c'est dur après de se dire, je vais faire ça tous les jours. Quand je suis passée par ce poste de référente, ce poste de référente, c'était, à telle heure, on a réunion, à telle heure, on a ci, à telle heure, on a ça. Et en fait, je pense que ça ne me convenait pas du tout.
- Speaker #0
OK. Oui, parce que tu avais vécu finalement tout ce...
- Speaker #1
Quand on aime ce... Oui,
- Speaker #0
ce rythme des urgences.
- Speaker #1
Le rythme. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je le dis, mes meilleures années, ça a été mon début. Mes débuts. Mes débuts aux urgences. Alors aujourd'hui, c'est sûr que le labo, c'est pareil. On peut avoir un patient qui fait un malaise comme ça. Un patient, on va le piquer, il ne va pas arrêter de signer parce qu'il est sous anticoagulant ou il part et il revient parce que du coup, il arrive et... Il a le bras qui saigne. Bon, bref. Ce n'est pas le même type d'urgence. Ce n'est pas le même type d'urgence, mais les journées ne se ressemblent pas non plus.
- Speaker #0
OK, merci beaucoup. Et j'aurais une dernière question pour toi. Qu'aurais-tu envie de rajouter pour donner envie à un étudiant ou en tout cas à une personne en reconversion de faire ce métier ? Bon, là, on en a déjà un petit peu parlé, mais en deux mots, si tu avais une recommandation.
- Speaker #1
Franchement, moi, je dis quand on veut. On peut. Donc, il faut y aller. Si tu as envie, il faut y aller. C'est un métier qui est en pleine recherche, en fait. Et si on en manque, il faut y aller. Mais par contre, il faut s'accrocher. Il faut s'accrocher.
- Speaker #0
Il faut connaître les réalités du métier.
- Speaker #1
Par contre, accrochez-vous. Et si on veut, on peut. Ok.
- Speaker #0
Bon, on finira sur ces jolies paroles. Merci beaucoup, Vanessa, d'avoir accepté mon invitation. Je suis ravie en tout cas d'avoir... permis à nos auditeurs de te découvrir et d'en apprendre plus finalement sur le métier d'infirmière en laboratoire. Je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. À très bientôt. Au revoir Vanessa.
- Speaker #1
Au revoir Chloé.
- Speaker #0
Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr
- Speaker #1
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