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Voix de soignants

"J'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit en chirurgie programmée ou en urgence", Olivia, infirmière en bloc opératoire

"J'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit en chirurgie programmée ou en urgence", Olivia, infirmière en bloc opératoire

20min |15/10/2025|

114

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Description

“Le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. ”

 

C’est ce qu’Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, a confié au micro de Maëva Ramsahai, chef de projets content marketing chez FED Group. 

 

Infirmière depuis près de 15 ans, Olivia a intégré le bloc opératoire en 2020.

 

Dans ce nouvel épisode de Voix de Soignants, elle nous ouvre les portes du bloc opératoire et nous explique toutes les spécificités de son métier, plus communément appelé IBODE.

 

  • Quel a été son parcours académique et qu’est-ce qui l’a motivé à choisir cette spécialité ?

  • Quelles sont ses missions au quotidien ?

  • Quels sont les collaborateurs avec lesquels elle interagit ?

  • Y’a-t-il une différence de process entre des chirurgies programmées et des chirurgies en urgence ?

  • Quel est son rapport avec les patients ?

  • Qu’est-ce qui lui plait au quotidien et en contrepartie, quelles sont les difficultés qu’elle rencontre ?

  • Quels sont ses conseils aux étudiants en médecine et aux futurs professionnels ?

 

Ecoutez sans plus attendre le retour d’expérience d’Olivia !

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le.

 

 

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix des recruteurs »

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Medical est un acteur clé du recrutement dans les milieux sanitaire, médico-social et de la santé en entreprise. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel et vos carrières. Chez Fed Medical, notre engagement est de soutenir chaque professionnel dans sa quête de vocation. 

 

Nous recrutons un large éventail de professionnels : secrétaire médicale, médecin, infirmier, biologiste, technicien de laboratoire, manipulateur radio, pharmacien, directeur d'établissement, cadre de santé, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricien, orthophoniste, AMP, AES, éducateur spécialisé, assistant social médical, opticien, audioprothésiste, orthoptiste, radiologue, etc. 

Les établissements dans lesquels nous intervenons incluent les laboratoires d'analyses médicales, appareillage optique et dentaire, hôpitaux, cliniques, EHPAD, services de soins à domicile, SSR, et entreprises du secteur médico-social


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED GROUP Bonjour et bienvenue dans Voix de Soignants by FED Médical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de Soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Maëva Ramsahai et chef de projet Content Marketing chez FED GROUP. Et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, qui nous parlera de son parcours et de son quotidien. Bonjour Olivia.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëva.

  • Speaker #0

    Alors avant de nous parler de votre quotidien d'infirmière en bloc opératoire, ou plus communément appelé IBODE, est-ce que vous pouvez revenir rapidement sur votre parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été diplômée infirmière en 2010. J'ai d'abord exercé dans un lieu de vie pendant deux ans qui accueillait des personnes polyhandicapées. Et depuis 2012, je travaille dans un centre hospitalier où j'ai fait plusieurs services. J'ai d'abord commencé à exercer en chirurgie orthopédique. Ensuite, j'ai fait la salle de surveillance post-interventionnelle, plus communément appelée salle de réveil. Et depuis 2020, je suis au bloc opératoire. Ça m'a rapidement passionnée et je ne me voyais pas poursuivre l'exercice au bloc opératoire sans obtenir le diplôme IBOD. Donc, il y a plusieurs voies d'accès pour obtenir ce diplôme et moi, j'ai choisi d'intégrer un centre de formation. Donc, j'ai passé le concours, je l'ai obtenu. Et je suis diplômée IBODE depuis le mois de juin 2025.

  • Speaker #0

    Ok, super, félicitations. Merci. Et donc ça veut dire que vous avez émis le souhait pendant votre exercice auprès de votre établissement, disons que vous avez envie de vous former.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Ce n'est pas mon employeur qui m'a forcé à aller à l'école, c'est une démarche que j'ai entreprise moi-même. En fonction, je pense, de son employeur, en tout cas pour ma part. On a des entretiens annuels tous les ans où on émet des souhaits de formation. Alors ça peut être des diplômes universitaires, ça peut être simplement des journées de formation. Et lorsque j'ai émis l'éventualité de partir à l'école, ils ont eu un avis favorable sur la chose. Et c'est eux qui m'ont financé du coup ma formation, qui m'a beaucoup aidée d'ailleurs. Parce que reprendre ses études quand on est dans la vie active, ça demande beaucoup de temps, d'investissement et de soutien, de logistique aussi et puis de fonds. Bien sûr. Donc d'être financée par son employeur, c'est plutôt un confort non négligeable.

  • Speaker #0

    Bon bah au moins là, vous avez votre diplôme et en plus de ça, payé par votre employeur, donc très bien.

  • Speaker #1

    Je les remercie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Si vous écoutez, écoutez. Donc maintenant, vous avez votre diplôme. Est-ce que vous pouvez m'expliquer ? Comment se passe votre quotidien ? Quelles sont vos missions concrètement ?

  • Speaker #1

    Alors, les missions sont multiples et variées. Je pense qu'il y a autant d'exercices que de lieux de travail. En tout cas, moi, je vais parler de l'organisation que je peux avoir sur mon lieu d'exercice. Les journées, elles débutent par ce qu'on appelle l'ouverture de salles. Donc, on s'assure que tous les équipements nécessaires au bon déroulement des interventions soient présents et fonctionnels. Ça inclut donc l'environnement, le flux d'air. ce qu'on appelle le flux d'air, le mobilier, l'éclairage, les dispositifs médicaux. Donc c'est le matériel restérilisable, la table d'intervention, ce qu'on appelle des implants, donc des dispositifs médicaux implantables, en fonction du type de chirurgie qu'on va avoir, le tout adapté en fonction de la spécialité. C'est-à-dire que moi j'exerce dans un bloc où on nous demande d'être polyvalent, donc un jour je peux être en orthopédie, le lendemain en chirurgie viscérale, et puis le jour d'après en ophtalmologie. On est plutôt flexible et vraiment il faut s'adapter à sa spécialité parce qu'en fonction de la spécialité, forcément le matériel et les besoins sont différents. Une fois que notre salle est opérationnelle, ensuite on peut démarrer le programme opératoire si on est sur du programme froid, donc des interventions programmées et donc accueillir les patients. En tant qu'IBODE, on a plusieurs casquettes. qu'on peut tenir à tour de rôle, soit toujours la même dans la journée, soit différentes casquettes en fonction du programme sur lequel on est. Il y a le rôle de circulante qui consiste à faire le lien entre l'équipe chirurgicale qui est habillée en stérile sur le champ opératoire et l'extérieur. C'est-à-dire qu'on leur donne de façon stérile le matériel. Il y a le rôle d'instrumentiste. L'instrumentiste est habillée avec l'équipe chirurgicale et son rôle, vulgairement, mais c'est bien plus complexe que ça, c'est de donner les instruments aux chirurgiens. Ça permet surtout à l'équipe, enfin le chirurgien, ça peut être la chirurgienne, mais ça permet à l'équipe chirurgicale de rester focus sur son intervention, de ne pas interrompre leurs gestes et d'anticiper les temps opératoires selon les besoins et de maintenir une vigilance tout le long de l'intervention. Et pour finir, le troisième rôle que l'on peut tenir, c'est le rôle d'aide opératoire. où on réalise en collaboration avec l'équipe chirurgicale les gestes exclusifs à l'IBODE qui sont l'exposition, l'aspiration, la réalisation de sutures, fixation de drains. On est vraiment l'aide du chirurgien. Troisième et quatrième main, si on peut dire. C'est vrai. Ces trois rôles nous permettent d'assurer la sécurité et la conformité des soins apportés aux patients qui passent au bloc opératoire. On ne se contente pas non plus de ce qui se passe pendant l'intervention. Notre rôle est également présent avant l'intervention, comme j'ai pu le dire, avec l'ouverture de salle, mais aussi après, où on s'occupe de remettre en état la salle et d'acheminer, par exemple, le matériel restérilisable en stérilisation avec un traitement particulier. Si jamais il y a eu des prélèvements pour analyse, on s'occupe d'acheminer ces prélèvements au bon endroit pour qu'ils soient analysés, pour qu'on puisse adapter la prise en charge, si on a besoin d'une, en post-opératoire. Et puis après, il y a aussi tout ce qui est paperasse, parce qu'on n'est pas épargné par ça. On est tenu de tenir le dossier du patient, de tracer ce qui a été donné, s'assurer que ce qu'on a donné a bien été récupéré. Si on a mis des implants, les renseigner pour pouvoir garder une trace de ce qu'on a mis dans votre corps. Ce qui est important aussi, du coup. Puis voilà, là comme ça, je trouve que c'est plutôt pas mal ce que j'ai décrit. Je me perds un peu dans les explications, mais il y a vraiment beaucoup de choses qu'on réalise. Au fond, enfin ouais, 24 heures, des fois, c'est pas assez.

  • Speaker #0

    Non, mais pour le coup, c'était très clair. Et c'est pas de tout repos. Non. Parce que là, pour le coup, il y a beaucoup de missions. Et comme vous disiez, il y a plusieurs spécialités où vous pouvez intervenir.

  • Speaker #1

    Là où je travaille, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a plusieurs collaborateurs avec lesquels vous interagissez ? Ou ça reste plus ou moins les mêmes selon les services ?

  • Speaker #1

    Non, oui, il y a forcément plusieurs collaborateurs. Déjà, les équipes chirurgicales en fonction de la spécialité. Mais il y a toutes les personnes qui gravitent justement autour du patient. On collabore avec l'anesthésie également. Oui. Parce que sans eux, pas d'opération. quelle que soit l'anesthésie, avec les infirmiers anesthésistes et les médecins anesthésistes réanimateurs. On collabore également avec les aides-soignants, avec des manipulateurs en électroradiologie. Il y a aussi les aides techniques, qui sont en gros des commerciaux qui viennent au bloc opératoire assister l'équipe chirurgicale pour la mise en place des produits dont ils sont responsables, on va dire. On est aussi en lien avec les services de chirurgie, avec la stérilisation, avec la pharmacie. Le brancardage, le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. C'est vraiment assez vaste.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien qu'il y ait autant de pluridisciplinarité, parce que vous apprenez aussi les uns des autres, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. Et on a besoin des uns des autres. Il n'y a pas de personne qui est plus ou moins importante, bien que forcément. À la tête, il y a les équipes médicales, mais tout le monde a son rôle à jouer au sein d'un bloc opératoire. Ça, c'est certain.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, vous m'aviez parlé de chirurgie à froid, il me semble. Quelle est la différence entre ces chirurgies et les chirurgies qu'on peut appeler en urgence ?

  • Speaker #1

    J'ai employé le terme froid, c'est surtout pour parler des chirurgies qu'on dit programmées. Donc celles qui sont prévues, qui sont planifiées, anticipées, que l'on prépare la veille pour le lendemain. Et il y a les chirurgies dites en urgence, donc c'est les interventions qu'on ne programme pas et qui se présentent style une appendicectomie, un abcès à évacuer, une grossesse extra-utérine. Et donc, oui, il y a une différence déjà. dans la préparation et aussi dans sa gestion. La chirurgie, ce n'est pas anodin. Chaque geste, aussi petit soit-il, peut présenter des complications. Mais c'est vrai que les interventions en urgence exigent une grande capacité d'adaptation. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Et une rigueur, parce qu'en fonction du moment de la journée à laquelle elle se produit, on n'est pas forcément alerte. Et puis, en fonction de l'urgence, on ne va pas réagir de la même façon. On ne prend pas en charge une appendicectomie de la même façon qu'on va prendre en charge la grossesse extra-utérine qui est rompue en état de choc. Donc oui, ce sont des situations qui sont différentes et qui mobilisent quand même des compétences et des réflexes assez particuliers. Ok.

  • Speaker #0

    Non mais écoutez, très clair. Donc là, vous êtes aussi en contact avec les patients. Oui. Quel est votre rapport avec eux et comment vous pouvez les accompagner dans leur prise en charge ?

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun rapport avec eux. Non,je plaisante.

  • Speaker #0

    J'ai eu peur, je me suis dit, je n'ai rien compris.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Alors, mon rapport avec les patients, on a un rôle déjà assez spécifique. Même s'il est plus bref que dans d'autres spécialités, on a un contact quand même avec le patient, parce que dès qu'il arrive au bloc opératoire, nous, on procède à ce qu'on appelle la checklist, avec l'équipe d'anesthésie, qui consiste à s'assurer qu'on opère bien la bonne personne, de la bonne intervention, du bon côté. C'est important. On passe en revue son dossier médical, s'il y a des éléments significatifs à soulever, on le fait à haute voix. Et c'est des choses qu'on doit faire. Et c'est assez formel, mais ça peut être humain, mais ça peut aussi stresser le patient. C'est-à-dire que si on pose des questions, le patient va me dire, mais ça m'est déjà arrivé qu'on me dise, mais vous ne savez pas ce qu'on fait. Je lui dis, mais si, si, si, mais en fait... C'est le protocole. Exactement, il y a une procédure à respecter. Désolée, vous n'en faites pas. On s'assure simplement qu'on a bien prévu la bonne chose pour vous. Et du coup, moi, j'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit chirurgie programmée ou en urgence, en fait, parce que le passage en chirurgie n'est jamais de tout repos. Je pense que c'est très rare d'arriver au bloc opératoire. Oh oui, bonjour, c'est super, je me fais opérer. Voilà, donc c'est quand même un moment stressant pour eux. J'ai toujours un mot gentil, un regard, une main posée sur l'épaule ou des paroles rassurantes. Et puis, j'essaie de faire au mieux pour qu'il se relâche, même si c'est bref. Mais après, parfois, un peu d'humour ou juste des silences, on s'adapte en fonction des patients.

  • Speaker #0

    Vous avez une anecdote à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, une anecdote qui était assez drôle, c'est qu'au bloc opératoire, le temps de dialogue avec les patients avant l'anesthésie est plutôt bref, surtout lorsqu'il s'agit d'une anesthésie générale. Et je me souviens d'un patient qu'on avait accueilli en urgence. Voilà, c'était pas prévu, forcément. Et ce patient était descendu au bloc opératoire avec son alliance. On demande toujours au patient de retirer tout objet métallique avant une intervention pour des raisons d'hygiène et de sécurité. Et ce patient, en l'occurrence, m'explique qu'il n'a pas pu retirer son alliance et nous souhaitait bon courage si on souhaitait essayer. Parce que ça faisait plus de 40 ans qu'elle était en place et que pour pouvoir la ressortir, ça allait être très complexe. Et moi, j'ai pris ce défi au pied de la lettre avec de l'humour, bien sûr. Alors, le patient m'a regardé et m'a dit franchement, si vous y arrivez, je vous offrirai une récompense. Alors, ni une ni deux. J'ai mis à telle, voilà, il ne fallait pas me lancer. J'y suis allée, j'ai réussi. Le patient était trop content et était franchement émerveillé par ma réussite. Il en faut peu, mais franchement, j'ai été trop fière. Ça fait une belle anecdote. Et ce qui est trop marrant, c'est que quelques jours plus tard, une collègue m'appelle en me disant qu'il y a quelqu'un à l'entrée du bloc opératoire. Et c'était un livreur Interflora qui est venu avec un bouquet de fleurs qui m'était adressé avec un mot du patient. Merci d'avoir réussi à moter mon alliance.

  • Speaker #0

    Ça faisait 40 ans.

  • Speaker #1

    Chose promise, chose due. Voici un bouquet de fleurs pour vous remercier. Puis après, il a mis également un mot pour l'équipe qui était présente ce jour-là, pour le chirurgien. Mais quand même, ça m'était adressé. Donc, je me dis que même si le contact avec les patients au bloc opératoire est bref, c'est cool de se dire que ça peut rester mémorable quand c'est bien fait.

  • Speaker #0

    Ah bah oui. Mais puis, pour le coup, même dans les moments les plus brefs, on peut marquer les esprits. Donc, pour le coup, là, c'est une très belle anecdote.

  • Speaker #1

    C'est très drôle. Très drôle. Très drôle.

  • Speaker #0

    Bon, bah alors, peut-être que ça, ça va en faire partie. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez choisi de devenir infirmière en bloc opératoire ?

  • Speaker #1

    En toute franchise, ce n'était pas un choix immédiat. C'est mon parcours personnel qui a fait que j'ai atterri au bloc opératoire. Après, ça fait partie, je pense, de mon tempérament. Quand je m'investis dans quelque chose, j'y vais toujours à fond. Petit à petit, je me suis adaptée, j'ai pris mes marques. Et une fois que j'ai compris que c'était un environnement qui me convenait, j'y suis allée à fond. Et c'est la raison pour laquelle j'y suis restée et que j'ai cherché à me spécialiser. Après, j'ai été tentée par d'autres spécialités. C'est pour ça que je dis que c'est par la force des choses. que j'ai été amenée au bloc opératoire. Parce qu'à la base, c'est bien au bloc opératoire que je voulais exercer. Mais depuis ma diplomation en 2010, je criais sur tous les toits que je voulais être infirmière anesthésiste. Oui, donc c'est une autre spécialité du bloc opératoire. Mais finalement, j'étais bien, moi, du côté chirurgical. Et puis, j'y suis restée.

  • Speaker #0

    Comme quoi, là, le parcours, même s'il a été plus ou moins imposé, finalement, il vous va bien ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je m'épanouis dans ce que je fais. J'adore ce que je fais. Et puis, je ne me vois pas faire autre chose, en tout cas, à l'heure actuelle. Bon,

  • Speaker #0

    c'est une transition toute faite pour ma question suivante. Qu'est-ce qui vous plaît au quotidien ? Et puis, en contrepartie, il y a peut-être des difficultés aussi que vous rencontrez.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, on va commencer par ce qui me plaît. On va commencer par le côté positif. Au quotidien, ce que j'aime beaucoup, c'est que là où j'exerce, on est polyvalent. Alors, il y a des personnes pour qui ce n'est pas du tout agréable. Moi, par contre, ça me plaît beaucoup parce que je ne suis pas enfermée dans une spécialité. Alors, être enfermée dans une spécialité, c'est plutôt péjoratif du coup, mais en fait pas du tout. Mais c'est vrai que quand on ne fait qu'une seule spécialité, on est vraiment au point. On connaît tout par cœur, l'anatomie, les temps opératoires, le matériel, tout. C'est vrai que c'est super. Moi, la polyvalence me plaît également parce que la routine, ce n'est pas trop ce que j'aime. Mais c'est vrai qu'en contrepartie, peut-être qu'on est un peu moins compétent ou peut-être plus qualifié. On va connaître la chirurgie, mais pas aussi bien qu'une personne qui fait ça tous les jours. C'est quand même une spécialité plutôt riche où au quotidien, on peut se perfectionner, échanger avec les opérateurs. En tout cas, ceux avec qui je travaille sont plutôt ouverts à toutes les interrogations ou questions que l'on peut avoir sur les cas chirurgicaux qui se présentent. Et puis, les difficultés, forcément, on va parler des ressources humaines. qui, dans la santé, sont un réel problème. On manque d'effectifs. Et le manque d'effectifs nous freine beaucoup sur notre qualité de vie, au travail, au quotidien. Mais je pense qu'il n'y a aucune profession qui n'est pas touchée par ce problème. Et on pourrait en parler des heures.

  • Speaker #0

    Mais forcément, vous vous empâtissez. Là-dessus, il n'y a pas de débat.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement. Mais l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. et... C'est un problème qui va perdurer malheureusement. Mais j'espère qu'on fera naître des vocations, qu'on pourra attirer des personnes au bloc opératoire. Parce que c'est vraiment un univers vaste.

  • Speaker #0

    Vaste et enrichissant. Là, en tout cas, de ce que vous avez dit, ça donne envie. Donc,

  • Speaker #1

    quand on trouve sa voie et qu'on aime ce qu'on fait, je pense qu'on ne peut qu'apprécier. C'est mon cas.

  • Speaker #0

    C'est une bouteille à la mer pour ceux qui nous écoutent. Venez en bloc.

  • Speaker #1

    Avec le petit clin d'œil qu'on ne voit pas, mais qu'on ajoutera.

  • Speaker #0

    Bon, alors, peut-être que pour conclure, vous avez des conseils à donner aux futurs étudiants, aux futurs professionnels aussi, pour leur donner envie de venir au bloc opératoire.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai quelques-uns. Il faut être curieux. Pour les personnes qui veulent intégrer le bloc opératoire, la curiosité sera votre meilleur allié. Il faut persévérer, avoir du courage. Parce que c'est quand même une ambiance, un lieu, une atmosphère assez particulière qui peut freiner des personnes et qui peut aussi réveiller des vocations comme ça a été le cas pour moi. Mais c'est vrai que c'est un monde qui est plutôt difficile à appréhender. Mais une fois qu'on l'appréhende, c'est génial. C'est un métier qui est exigeant, qui demande beaucoup, mais qui est passionnant. Et il ne faut pas hésiter à s'appliquer et aussi à verbaliser quand ça ne va pas. Des fois, une mauvaise expérience peut ouvrir la voie à de plus belles expériences, parce que dans l'humain, rien n'est standardisé. C'est-à-dire qu'en fonction du niveau de fatigue, en fonction du moment de la journée, parfois nos émotions sont un peu plus à fleur de peau, je ne sais pas, et puis on va réagir de façon différente que si on avait été en pleine possession de nos moyens, si c'était en début de journée ou en fin de journée, enfin bref. Je m'égare, mais non, la curiosité. Il ne faut pas hésiter, il faut y aller et se renseigner le plus possible.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute manière, comme vous disiez, c'est un métier humain. Donc forcément, vous n'êtes pas des robots. Toute la journée, vous envoyez des profils et les difficultés, on les connaît. Donc effectivement, soyez curieux, mais n'hésitez pas à verbaliser si ça ne va pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et le savoir est une arme.

  • Speaker #0

    C'est vrai, on retiendra ça pour la fin. Merci Olivia d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'avoir permis à nos auditeurs de vous découvrir et d'en apprendre plus sur le métier inspirant d'infirmière en bloc opératoire. Et pour ma part, je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. A bientôt ! Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.fr

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“Le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. ”

 

C’est ce qu’Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, a confié au micro de Maëva Ramsahai, chef de projets content marketing chez FED Group. 

 

Infirmière depuis près de 15 ans, Olivia a intégré le bloc opératoire en 2020.

 

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  • Qu’est-ce qui lui plait au quotidien et en contrepartie, quelles sont les difficultés qu’elle rencontre ?

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  • Speaker #0

    FED GROUP Bonjour et bienvenue dans Voix de Soignants by FED Médical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de Soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Maëva Ramsahai et chef de projet Content Marketing chez FED GROUP. Et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, qui nous parlera de son parcours et de son quotidien. Bonjour Olivia.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëva.

  • Speaker #0

    Alors avant de nous parler de votre quotidien d'infirmière en bloc opératoire, ou plus communément appelé IBODE, est-ce que vous pouvez revenir rapidement sur votre parcours ?

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    Oui, j'ai été diplômée infirmière en 2010. J'ai d'abord exercé dans un lieu de vie pendant deux ans qui accueillait des personnes polyhandicapées. Et depuis 2012, je travaille dans un centre hospitalier où j'ai fait plusieurs services. J'ai d'abord commencé à exercer en chirurgie orthopédique. Ensuite, j'ai fait la salle de surveillance post-interventionnelle, plus communément appelée salle de réveil. Et depuis 2020, je suis au bloc opératoire. Ça m'a rapidement passionnée et je ne me voyais pas poursuivre l'exercice au bloc opératoire sans obtenir le diplôme IBOD. Donc, il y a plusieurs voies d'accès pour obtenir ce diplôme et moi, j'ai choisi d'intégrer un centre de formation. Donc, j'ai passé le concours, je l'ai obtenu. Et je suis diplômée IBODE depuis le mois de juin 2025.

  • Speaker #0

    Ok, super, félicitations. Merci. Et donc ça veut dire que vous avez émis le souhait pendant votre exercice auprès de votre établissement, disons que vous avez envie de vous former.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Ce n'est pas mon employeur qui m'a forcé à aller à l'école, c'est une démarche que j'ai entreprise moi-même. En fonction, je pense, de son employeur, en tout cas pour ma part. On a des entretiens annuels tous les ans où on émet des souhaits de formation. Alors ça peut être des diplômes universitaires, ça peut être simplement des journées de formation. Et lorsque j'ai émis l'éventualité de partir à l'école, ils ont eu un avis favorable sur la chose. Et c'est eux qui m'ont financé du coup ma formation, qui m'a beaucoup aidée d'ailleurs. Parce que reprendre ses études quand on est dans la vie active, ça demande beaucoup de temps, d'investissement et de soutien, de logistique aussi et puis de fonds. Bien sûr. Donc d'être financée par son employeur, c'est plutôt un confort non négligeable.

  • Speaker #0

    Bon bah au moins là, vous avez votre diplôme et en plus de ça, payé par votre employeur, donc très bien.

  • Speaker #1

    Je les remercie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Si vous écoutez, écoutez. Donc maintenant, vous avez votre diplôme. Est-ce que vous pouvez m'expliquer ? Comment se passe votre quotidien ? Quelles sont vos missions concrètement ?

  • Speaker #1

    Alors, les missions sont multiples et variées. Je pense qu'il y a autant d'exercices que de lieux de travail. En tout cas, moi, je vais parler de l'organisation que je peux avoir sur mon lieu d'exercice. Les journées, elles débutent par ce qu'on appelle l'ouverture de salles. Donc, on s'assure que tous les équipements nécessaires au bon déroulement des interventions soient présents et fonctionnels. Ça inclut donc l'environnement, le flux d'air. ce qu'on appelle le flux d'air, le mobilier, l'éclairage, les dispositifs médicaux. Donc c'est le matériel restérilisable, la table d'intervention, ce qu'on appelle des implants, donc des dispositifs médicaux implantables, en fonction du type de chirurgie qu'on va avoir, le tout adapté en fonction de la spécialité. C'est-à-dire que moi j'exerce dans un bloc où on nous demande d'être polyvalent, donc un jour je peux être en orthopédie, le lendemain en chirurgie viscérale, et puis le jour d'après en ophtalmologie. On est plutôt flexible et vraiment il faut s'adapter à sa spécialité parce qu'en fonction de la spécialité, forcément le matériel et les besoins sont différents. Une fois que notre salle est opérationnelle, ensuite on peut démarrer le programme opératoire si on est sur du programme froid, donc des interventions programmées et donc accueillir les patients. En tant qu'IBODE, on a plusieurs casquettes. qu'on peut tenir à tour de rôle, soit toujours la même dans la journée, soit différentes casquettes en fonction du programme sur lequel on est. Il y a le rôle de circulante qui consiste à faire le lien entre l'équipe chirurgicale qui est habillée en stérile sur le champ opératoire et l'extérieur. C'est-à-dire qu'on leur donne de façon stérile le matériel. Il y a le rôle d'instrumentiste. L'instrumentiste est habillée avec l'équipe chirurgicale et son rôle, vulgairement, mais c'est bien plus complexe que ça, c'est de donner les instruments aux chirurgiens. Ça permet surtout à l'équipe, enfin le chirurgien, ça peut être la chirurgienne, mais ça permet à l'équipe chirurgicale de rester focus sur son intervention, de ne pas interrompre leurs gestes et d'anticiper les temps opératoires selon les besoins et de maintenir une vigilance tout le long de l'intervention. Et pour finir, le troisième rôle que l'on peut tenir, c'est le rôle d'aide opératoire. où on réalise en collaboration avec l'équipe chirurgicale les gestes exclusifs à l'IBODE qui sont l'exposition, l'aspiration, la réalisation de sutures, fixation de drains. On est vraiment l'aide du chirurgien. Troisième et quatrième main, si on peut dire. C'est vrai. Ces trois rôles nous permettent d'assurer la sécurité et la conformité des soins apportés aux patients qui passent au bloc opératoire. On ne se contente pas non plus de ce qui se passe pendant l'intervention. Notre rôle est également présent avant l'intervention, comme j'ai pu le dire, avec l'ouverture de salle, mais aussi après, où on s'occupe de remettre en état la salle et d'acheminer, par exemple, le matériel restérilisable en stérilisation avec un traitement particulier. Si jamais il y a eu des prélèvements pour analyse, on s'occupe d'acheminer ces prélèvements au bon endroit pour qu'ils soient analysés, pour qu'on puisse adapter la prise en charge, si on a besoin d'une, en post-opératoire. Et puis après, il y a aussi tout ce qui est paperasse, parce qu'on n'est pas épargné par ça. On est tenu de tenir le dossier du patient, de tracer ce qui a été donné, s'assurer que ce qu'on a donné a bien été récupéré. Si on a mis des implants, les renseigner pour pouvoir garder une trace de ce qu'on a mis dans votre corps. Ce qui est important aussi, du coup. Puis voilà, là comme ça, je trouve que c'est plutôt pas mal ce que j'ai décrit. Je me perds un peu dans les explications, mais il y a vraiment beaucoup de choses qu'on réalise. Au fond, enfin ouais, 24 heures, des fois, c'est pas assez.

  • Speaker #0

    Non, mais pour le coup, c'était très clair. Et c'est pas de tout repos. Non. Parce que là, pour le coup, il y a beaucoup de missions. Et comme vous disiez, il y a plusieurs spécialités où vous pouvez intervenir.

  • Speaker #1

    Là où je travaille, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a plusieurs collaborateurs avec lesquels vous interagissez ? Ou ça reste plus ou moins les mêmes selon les services ?

  • Speaker #1

    Non, oui, il y a forcément plusieurs collaborateurs. Déjà, les équipes chirurgicales en fonction de la spécialité. Mais il y a toutes les personnes qui gravitent justement autour du patient. On collabore avec l'anesthésie également. Oui. Parce que sans eux, pas d'opération. quelle que soit l'anesthésie, avec les infirmiers anesthésistes et les médecins anesthésistes réanimateurs. On collabore également avec les aides-soignants, avec des manipulateurs en électroradiologie. Il y a aussi les aides techniques, qui sont en gros des commerciaux qui viennent au bloc opératoire assister l'équipe chirurgicale pour la mise en place des produits dont ils sont responsables, on va dire. On est aussi en lien avec les services de chirurgie, avec la stérilisation, avec la pharmacie. Le brancardage, le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. C'est vraiment assez vaste.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien qu'il y ait autant de pluridisciplinarité, parce que vous apprenez aussi les uns des autres, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. Et on a besoin des uns des autres. Il n'y a pas de personne qui est plus ou moins importante, bien que forcément. À la tête, il y a les équipes médicales, mais tout le monde a son rôle à jouer au sein d'un bloc opératoire. Ça, c'est certain.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, vous m'aviez parlé de chirurgie à froid, il me semble. Quelle est la différence entre ces chirurgies et les chirurgies qu'on peut appeler en urgence ?

  • Speaker #1

    J'ai employé le terme froid, c'est surtout pour parler des chirurgies qu'on dit programmées. Donc celles qui sont prévues, qui sont planifiées, anticipées, que l'on prépare la veille pour le lendemain. Et il y a les chirurgies dites en urgence, donc c'est les interventions qu'on ne programme pas et qui se présentent style une appendicectomie, un abcès à évacuer, une grossesse extra-utérine. Et donc, oui, il y a une différence déjà. dans la préparation et aussi dans sa gestion. La chirurgie, ce n'est pas anodin. Chaque geste, aussi petit soit-il, peut présenter des complications. Mais c'est vrai que les interventions en urgence exigent une grande capacité d'adaptation. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Et une rigueur, parce qu'en fonction du moment de la journée à laquelle elle se produit, on n'est pas forcément alerte. Et puis, en fonction de l'urgence, on ne va pas réagir de la même façon. On ne prend pas en charge une appendicectomie de la même façon qu'on va prendre en charge la grossesse extra-utérine qui est rompue en état de choc. Donc oui, ce sont des situations qui sont différentes et qui mobilisent quand même des compétences et des réflexes assez particuliers. Ok.

  • Speaker #0

    Non mais écoutez, très clair. Donc là, vous êtes aussi en contact avec les patients. Oui. Quel est votre rapport avec eux et comment vous pouvez les accompagner dans leur prise en charge ?

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun rapport avec eux. Non,je plaisante.

  • Speaker #0

    J'ai eu peur, je me suis dit, je n'ai rien compris.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Alors, mon rapport avec les patients, on a un rôle déjà assez spécifique. Même s'il est plus bref que dans d'autres spécialités, on a un contact quand même avec le patient, parce que dès qu'il arrive au bloc opératoire, nous, on procède à ce qu'on appelle la checklist, avec l'équipe d'anesthésie, qui consiste à s'assurer qu'on opère bien la bonne personne, de la bonne intervention, du bon côté. C'est important. On passe en revue son dossier médical, s'il y a des éléments significatifs à soulever, on le fait à haute voix. Et c'est des choses qu'on doit faire. Et c'est assez formel, mais ça peut être humain, mais ça peut aussi stresser le patient. C'est-à-dire que si on pose des questions, le patient va me dire, mais ça m'est déjà arrivé qu'on me dise, mais vous ne savez pas ce qu'on fait. Je lui dis, mais si, si, si, mais en fait... C'est le protocole. Exactement, il y a une procédure à respecter. Désolée, vous n'en faites pas. On s'assure simplement qu'on a bien prévu la bonne chose pour vous. Et du coup, moi, j'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit chirurgie programmée ou en urgence, en fait, parce que le passage en chirurgie n'est jamais de tout repos. Je pense que c'est très rare d'arriver au bloc opératoire. Oh oui, bonjour, c'est super, je me fais opérer. Voilà, donc c'est quand même un moment stressant pour eux. J'ai toujours un mot gentil, un regard, une main posée sur l'épaule ou des paroles rassurantes. Et puis, j'essaie de faire au mieux pour qu'il se relâche, même si c'est bref. Mais après, parfois, un peu d'humour ou juste des silences, on s'adapte en fonction des patients.

  • Speaker #0

    Vous avez une anecdote à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, une anecdote qui était assez drôle, c'est qu'au bloc opératoire, le temps de dialogue avec les patients avant l'anesthésie est plutôt bref, surtout lorsqu'il s'agit d'une anesthésie générale. Et je me souviens d'un patient qu'on avait accueilli en urgence. Voilà, c'était pas prévu, forcément. Et ce patient était descendu au bloc opératoire avec son alliance. On demande toujours au patient de retirer tout objet métallique avant une intervention pour des raisons d'hygiène et de sécurité. Et ce patient, en l'occurrence, m'explique qu'il n'a pas pu retirer son alliance et nous souhaitait bon courage si on souhaitait essayer. Parce que ça faisait plus de 40 ans qu'elle était en place et que pour pouvoir la ressortir, ça allait être très complexe. Et moi, j'ai pris ce défi au pied de la lettre avec de l'humour, bien sûr. Alors, le patient m'a regardé et m'a dit franchement, si vous y arrivez, je vous offrirai une récompense. Alors, ni une ni deux. J'ai mis à telle, voilà, il ne fallait pas me lancer. J'y suis allée, j'ai réussi. Le patient était trop content et était franchement émerveillé par ma réussite. Il en faut peu, mais franchement, j'ai été trop fière. Ça fait une belle anecdote. Et ce qui est trop marrant, c'est que quelques jours plus tard, une collègue m'appelle en me disant qu'il y a quelqu'un à l'entrée du bloc opératoire. Et c'était un livreur Interflora qui est venu avec un bouquet de fleurs qui m'était adressé avec un mot du patient. Merci d'avoir réussi à moter mon alliance.

  • Speaker #0

    Ça faisait 40 ans.

  • Speaker #1

    Chose promise, chose due. Voici un bouquet de fleurs pour vous remercier. Puis après, il a mis également un mot pour l'équipe qui était présente ce jour-là, pour le chirurgien. Mais quand même, ça m'était adressé. Donc, je me dis que même si le contact avec les patients au bloc opératoire est bref, c'est cool de se dire que ça peut rester mémorable quand c'est bien fait.

  • Speaker #0

    Ah bah oui. Mais puis, pour le coup, même dans les moments les plus brefs, on peut marquer les esprits. Donc, pour le coup, là, c'est une très belle anecdote.

  • Speaker #1

    C'est très drôle. Très drôle. Très drôle.

  • Speaker #0

    Bon, bah alors, peut-être que ça, ça va en faire partie. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez choisi de devenir infirmière en bloc opératoire ?

  • Speaker #1

    En toute franchise, ce n'était pas un choix immédiat. C'est mon parcours personnel qui a fait que j'ai atterri au bloc opératoire. Après, ça fait partie, je pense, de mon tempérament. Quand je m'investis dans quelque chose, j'y vais toujours à fond. Petit à petit, je me suis adaptée, j'ai pris mes marques. Et une fois que j'ai compris que c'était un environnement qui me convenait, j'y suis allée à fond. Et c'est la raison pour laquelle j'y suis restée et que j'ai cherché à me spécialiser. Après, j'ai été tentée par d'autres spécialités. C'est pour ça que je dis que c'est par la force des choses. que j'ai été amenée au bloc opératoire. Parce qu'à la base, c'est bien au bloc opératoire que je voulais exercer. Mais depuis ma diplomation en 2010, je criais sur tous les toits que je voulais être infirmière anesthésiste. Oui, donc c'est une autre spécialité du bloc opératoire. Mais finalement, j'étais bien, moi, du côté chirurgical. Et puis, j'y suis restée.

  • Speaker #0

    Comme quoi, là, le parcours, même s'il a été plus ou moins imposé, finalement, il vous va bien ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je m'épanouis dans ce que je fais. J'adore ce que je fais. Et puis, je ne me vois pas faire autre chose, en tout cas, à l'heure actuelle. Bon,

  • Speaker #0

    c'est une transition toute faite pour ma question suivante. Qu'est-ce qui vous plaît au quotidien ? Et puis, en contrepartie, il y a peut-être des difficultés aussi que vous rencontrez.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, on va commencer par ce qui me plaît. On va commencer par le côté positif. Au quotidien, ce que j'aime beaucoup, c'est que là où j'exerce, on est polyvalent. Alors, il y a des personnes pour qui ce n'est pas du tout agréable. Moi, par contre, ça me plaît beaucoup parce que je ne suis pas enfermée dans une spécialité. Alors, être enfermée dans une spécialité, c'est plutôt péjoratif du coup, mais en fait pas du tout. Mais c'est vrai que quand on ne fait qu'une seule spécialité, on est vraiment au point. On connaît tout par cœur, l'anatomie, les temps opératoires, le matériel, tout. C'est vrai que c'est super. Moi, la polyvalence me plaît également parce que la routine, ce n'est pas trop ce que j'aime. Mais c'est vrai qu'en contrepartie, peut-être qu'on est un peu moins compétent ou peut-être plus qualifié. On va connaître la chirurgie, mais pas aussi bien qu'une personne qui fait ça tous les jours. C'est quand même une spécialité plutôt riche où au quotidien, on peut se perfectionner, échanger avec les opérateurs. En tout cas, ceux avec qui je travaille sont plutôt ouverts à toutes les interrogations ou questions que l'on peut avoir sur les cas chirurgicaux qui se présentent. Et puis, les difficultés, forcément, on va parler des ressources humaines. qui, dans la santé, sont un réel problème. On manque d'effectifs. Et le manque d'effectifs nous freine beaucoup sur notre qualité de vie, au travail, au quotidien. Mais je pense qu'il n'y a aucune profession qui n'est pas touchée par ce problème. Et on pourrait en parler des heures.

  • Speaker #0

    Mais forcément, vous vous empâtissez. Là-dessus, il n'y a pas de débat.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement. Mais l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. et... C'est un problème qui va perdurer malheureusement. Mais j'espère qu'on fera naître des vocations, qu'on pourra attirer des personnes au bloc opératoire. Parce que c'est vraiment un univers vaste.

  • Speaker #0

    Vaste et enrichissant. Là, en tout cas, de ce que vous avez dit, ça donne envie. Donc,

  • Speaker #1

    quand on trouve sa voie et qu'on aime ce qu'on fait, je pense qu'on ne peut qu'apprécier. C'est mon cas.

  • Speaker #0

    C'est une bouteille à la mer pour ceux qui nous écoutent. Venez en bloc.

  • Speaker #1

    Avec le petit clin d'œil qu'on ne voit pas, mais qu'on ajoutera.

  • Speaker #0

    Bon, alors, peut-être que pour conclure, vous avez des conseils à donner aux futurs étudiants, aux futurs professionnels aussi, pour leur donner envie de venir au bloc opératoire.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai quelques-uns. Il faut être curieux. Pour les personnes qui veulent intégrer le bloc opératoire, la curiosité sera votre meilleur allié. Il faut persévérer, avoir du courage. Parce que c'est quand même une ambiance, un lieu, une atmosphère assez particulière qui peut freiner des personnes et qui peut aussi réveiller des vocations comme ça a été le cas pour moi. Mais c'est vrai que c'est un monde qui est plutôt difficile à appréhender. Mais une fois qu'on l'appréhende, c'est génial. C'est un métier qui est exigeant, qui demande beaucoup, mais qui est passionnant. Et il ne faut pas hésiter à s'appliquer et aussi à verbaliser quand ça ne va pas. Des fois, une mauvaise expérience peut ouvrir la voie à de plus belles expériences, parce que dans l'humain, rien n'est standardisé. C'est-à-dire qu'en fonction du niveau de fatigue, en fonction du moment de la journée, parfois nos émotions sont un peu plus à fleur de peau, je ne sais pas, et puis on va réagir de façon différente que si on avait été en pleine possession de nos moyens, si c'était en début de journée ou en fin de journée, enfin bref. Je m'égare, mais non, la curiosité. Il ne faut pas hésiter, il faut y aller et se renseigner le plus possible.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute manière, comme vous disiez, c'est un métier humain. Donc forcément, vous n'êtes pas des robots. Toute la journée, vous envoyez des profils et les difficultés, on les connaît. Donc effectivement, soyez curieux, mais n'hésitez pas à verbaliser si ça ne va pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et le savoir est une arme.

  • Speaker #0

    C'est vrai, on retiendra ça pour la fin. Merci Olivia d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'avoir permis à nos auditeurs de vous découvrir et d'en apprendre plus sur le métier inspirant d'infirmière en bloc opératoire. Et pour ma part, je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. A bientôt ! Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.fr

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Description

“Le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. ”

 

C’est ce qu’Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, a confié au micro de Maëva Ramsahai, chef de projets content marketing chez FED Group. 

 

Infirmière depuis près de 15 ans, Olivia a intégré le bloc opératoire en 2020.

 

Dans ce nouvel épisode de Voix de Soignants, elle nous ouvre les portes du bloc opératoire et nous explique toutes les spécificités de son métier, plus communément appelé IBODE.

 

  • Quel a été son parcours académique et qu’est-ce qui l’a motivé à choisir cette spécialité ?

  • Quelles sont ses missions au quotidien ?

  • Quels sont les collaborateurs avec lesquels elle interagit ?

  • Y’a-t-il une différence de process entre des chirurgies programmées et des chirurgies en urgence ?

  • Quel est son rapport avec les patients ?

  • Qu’est-ce qui lui plait au quotidien et en contrepartie, quelles sont les difficultés qu’elle rencontre ?

  • Quels sont ses conseils aux étudiants en médecine et aux futurs professionnels ?

 

Ecoutez sans plus attendre le retour d’expérience d’Olivia !

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le.

 

 

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix des recruteurs »

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Medical est un acteur clé du recrutement dans les milieux sanitaire, médico-social et de la santé en entreprise. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel et vos carrières. Chez Fed Medical, notre engagement est de soutenir chaque professionnel dans sa quête de vocation. 

 

Nous recrutons un large éventail de professionnels : secrétaire médicale, médecin, infirmier, biologiste, technicien de laboratoire, manipulateur radio, pharmacien, directeur d'établissement, cadre de santé, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricien, orthophoniste, AMP, AES, éducateur spécialisé, assistant social médical, opticien, audioprothésiste, orthoptiste, radiologue, etc. 

Les établissements dans lesquels nous intervenons incluent les laboratoires d'analyses médicales, appareillage optique et dentaire, hôpitaux, cliniques, EHPAD, services de soins à domicile, SSR, et entreprises du secteur médico-social


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED GROUP Bonjour et bienvenue dans Voix de Soignants by FED Médical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de Soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Maëva Ramsahai et chef de projet Content Marketing chez FED GROUP. Et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, qui nous parlera de son parcours et de son quotidien. Bonjour Olivia.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëva.

  • Speaker #0

    Alors avant de nous parler de votre quotidien d'infirmière en bloc opératoire, ou plus communément appelé IBODE, est-ce que vous pouvez revenir rapidement sur votre parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été diplômée infirmière en 2010. J'ai d'abord exercé dans un lieu de vie pendant deux ans qui accueillait des personnes polyhandicapées. Et depuis 2012, je travaille dans un centre hospitalier où j'ai fait plusieurs services. J'ai d'abord commencé à exercer en chirurgie orthopédique. Ensuite, j'ai fait la salle de surveillance post-interventionnelle, plus communément appelée salle de réveil. Et depuis 2020, je suis au bloc opératoire. Ça m'a rapidement passionnée et je ne me voyais pas poursuivre l'exercice au bloc opératoire sans obtenir le diplôme IBOD. Donc, il y a plusieurs voies d'accès pour obtenir ce diplôme et moi, j'ai choisi d'intégrer un centre de formation. Donc, j'ai passé le concours, je l'ai obtenu. Et je suis diplômée IBODE depuis le mois de juin 2025.

  • Speaker #0

    Ok, super, félicitations. Merci. Et donc ça veut dire que vous avez émis le souhait pendant votre exercice auprès de votre établissement, disons que vous avez envie de vous former.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Ce n'est pas mon employeur qui m'a forcé à aller à l'école, c'est une démarche que j'ai entreprise moi-même. En fonction, je pense, de son employeur, en tout cas pour ma part. On a des entretiens annuels tous les ans où on émet des souhaits de formation. Alors ça peut être des diplômes universitaires, ça peut être simplement des journées de formation. Et lorsque j'ai émis l'éventualité de partir à l'école, ils ont eu un avis favorable sur la chose. Et c'est eux qui m'ont financé du coup ma formation, qui m'a beaucoup aidée d'ailleurs. Parce que reprendre ses études quand on est dans la vie active, ça demande beaucoup de temps, d'investissement et de soutien, de logistique aussi et puis de fonds. Bien sûr. Donc d'être financée par son employeur, c'est plutôt un confort non négligeable.

  • Speaker #0

    Bon bah au moins là, vous avez votre diplôme et en plus de ça, payé par votre employeur, donc très bien.

  • Speaker #1

    Je les remercie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Si vous écoutez, écoutez. Donc maintenant, vous avez votre diplôme. Est-ce que vous pouvez m'expliquer ? Comment se passe votre quotidien ? Quelles sont vos missions concrètement ?

  • Speaker #1

    Alors, les missions sont multiples et variées. Je pense qu'il y a autant d'exercices que de lieux de travail. En tout cas, moi, je vais parler de l'organisation que je peux avoir sur mon lieu d'exercice. Les journées, elles débutent par ce qu'on appelle l'ouverture de salles. Donc, on s'assure que tous les équipements nécessaires au bon déroulement des interventions soient présents et fonctionnels. Ça inclut donc l'environnement, le flux d'air. ce qu'on appelle le flux d'air, le mobilier, l'éclairage, les dispositifs médicaux. Donc c'est le matériel restérilisable, la table d'intervention, ce qu'on appelle des implants, donc des dispositifs médicaux implantables, en fonction du type de chirurgie qu'on va avoir, le tout adapté en fonction de la spécialité. C'est-à-dire que moi j'exerce dans un bloc où on nous demande d'être polyvalent, donc un jour je peux être en orthopédie, le lendemain en chirurgie viscérale, et puis le jour d'après en ophtalmologie. On est plutôt flexible et vraiment il faut s'adapter à sa spécialité parce qu'en fonction de la spécialité, forcément le matériel et les besoins sont différents. Une fois que notre salle est opérationnelle, ensuite on peut démarrer le programme opératoire si on est sur du programme froid, donc des interventions programmées et donc accueillir les patients. En tant qu'IBODE, on a plusieurs casquettes. qu'on peut tenir à tour de rôle, soit toujours la même dans la journée, soit différentes casquettes en fonction du programme sur lequel on est. Il y a le rôle de circulante qui consiste à faire le lien entre l'équipe chirurgicale qui est habillée en stérile sur le champ opératoire et l'extérieur. C'est-à-dire qu'on leur donne de façon stérile le matériel. Il y a le rôle d'instrumentiste. L'instrumentiste est habillée avec l'équipe chirurgicale et son rôle, vulgairement, mais c'est bien plus complexe que ça, c'est de donner les instruments aux chirurgiens. Ça permet surtout à l'équipe, enfin le chirurgien, ça peut être la chirurgienne, mais ça permet à l'équipe chirurgicale de rester focus sur son intervention, de ne pas interrompre leurs gestes et d'anticiper les temps opératoires selon les besoins et de maintenir une vigilance tout le long de l'intervention. Et pour finir, le troisième rôle que l'on peut tenir, c'est le rôle d'aide opératoire. où on réalise en collaboration avec l'équipe chirurgicale les gestes exclusifs à l'IBODE qui sont l'exposition, l'aspiration, la réalisation de sutures, fixation de drains. On est vraiment l'aide du chirurgien. Troisième et quatrième main, si on peut dire. C'est vrai. Ces trois rôles nous permettent d'assurer la sécurité et la conformité des soins apportés aux patients qui passent au bloc opératoire. On ne se contente pas non plus de ce qui se passe pendant l'intervention. Notre rôle est également présent avant l'intervention, comme j'ai pu le dire, avec l'ouverture de salle, mais aussi après, où on s'occupe de remettre en état la salle et d'acheminer, par exemple, le matériel restérilisable en stérilisation avec un traitement particulier. Si jamais il y a eu des prélèvements pour analyse, on s'occupe d'acheminer ces prélèvements au bon endroit pour qu'ils soient analysés, pour qu'on puisse adapter la prise en charge, si on a besoin d'une, en post-opératoire. Et puis après, il y a aussi tout ce qui est paperasse, parce qu'on n'est pas épargné par ça. On est tenu de tenir le dossier du patient, de tracer ce qui a été donné, s'assurer que ce qu'on a donné a bien été récupéré. Si on a mis des implants, les renseigner pour pouvoir garder une trace de ce qu'on a mis dans votre corps. Ce qui est important aussi, du coup. Puis voilà, là comme ça, je trouve que c'est plutôt pas mal ce que j'ai décrit. Je me perds un peu dans les explications, mais il y a vraiment beaucoup de choses qu'on réalise. Au fond, enfin ouais, 24 heures, des fois, c'est pas assez.

  • Speaker #0

    Non, mais pour le coup, c'était très clair. Et c'est pas de tout repos. Non. Parce que là, pour le coup, il y a beaucoup de missions. Et comme vous disiez, il y a plusieurs spécialités où vous pouvez intervenir.

  • Speaker #1

    Là où je travaille, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a plusieurs collaborateurs avec lesquels vous interagissez ? Ou ça reste plus ou moins les mêmes selon les services ?

  • Speaker #1

    Non, oui, il y a forcément plusieurs collaborateurs. Déjà, les équipes chirurgicales en fonction de la spécialité. Mais il y a toutes les personnes qui gravitent justement autour du patient. On collabore avec l'anesthésie également. Oui. Parce que sans eux, pas d'opération. quelle que soit l'anesthésie, avec les infirmiers anesthésistes et les médecins anesthésistes réanimateurs. On collabore également avec les aides-soignants, avec des manipulateurs en électroradiologie. Il y a aussi les aides techniques, qui sont en gros des commerciaux qui viennent au bloc opératoire assister l'équipe chirurgicale pour la mise en place des produits dont ils sont responsables, on va dire. On est aussi en lien avec les services de chirurgie, avec la stérilisation, avec la pharmacie. Le brancardage, le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. C'est vraiment assez vaste.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien qu'il y ait autant de pluridisciplinarité, parce que vous apprenez aussi les uns des autres, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. Et on a besoin des uns des autres. Il n'y a pas de personne qui est plus ou moins importante, bien que forcément. À la tête, il y a les équipes médicales, mais tout le monde a son rôle à jouer au sein d'un bloc opératoire. Ça, c'est certain.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, vous m'aviez parlé de chirurgie à froid, il me semble. Quelle est la différence entre ces chirurgies et les chirurgies qu'on peut appeler en urgence ?

  • Speaker #1

    J'ai employé le terme froid, c'est surtout pour parler des chirurgies qu'on dit programmées. Donc celles qui sont prévues, qui sont planifiées, anticipées, que l'on prépare la veille pour le lendemain. Et il y a les chirurgies dites en urgence, donc c'est les interventions qu'on ne programme pas et qui se présentent style une appendicectomie, un abcès à évacuer, une grossesse extra-utérine. Et donc, oui, il y a une différence déjà. dans la préparation et aussi dans sa gestion. La chirurgie, ce n'est pas anodin. Chaque geste, aussi petit soit-il, peut présenter des complications. Mais c'est vrai que les interventions en urgence exigent une grande capacité d'adaptation. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Et une rigueur, parce qu'en fonction du moment de la journée à laquelle elle se produit, on n'est pas forcément alerte. Et puis, en fonction de l'urgence, on ne va pas réagir de la même façon. On ne prend pas en charge une appendicectomie de la même façon qu'on va prendre en charge la grossesse extra-utérine qui est rompue en état de choc. Donc oui, ce sont des situations qui sont différentes et qui mobilisent quand même des compétences et des réflexes assez particuliers. Ok.

  • Speaker #0

    Non mais écoutez, très clair. Donc là, vous êtes aussi en contact avec les patients. Oui. Quel est votre rapport avec eux et comment vous pouvez les accompagner dans leur prise en charge ?

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun rapport avec eux. Non,je plaisante.

  • Speaker #0

    J'ai eu peur, je me suis dit, je n'ai rien compris.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Alors, mon rapport avec les patients, on a un rôle déjà assez spécifique. Même s'il est plus bref que dans d'autres spécialités, on a un contact quand même avec le patient, parce que dès qu'il arrive au bloc opératoire, nous, on procède à ce qu'on appelle la checklist, avec l'équipe d'anesthésie, qui consiste à s'assurer qu'on opère bien la bonne personne, de la bonne intervention, du bon côté. C'est important. On passe en revue son dossier médical, s'il y a des éléments significatifs à soulever, on le fait à haute voix. Et c'est des choses qu'on doit faire. Et c'est assez formel, mais ça peut être humain, mais ça peut aussi stresser le patient. C'est-à-dire que si on pose des questions, le patient va me dire, mais ça m'est déjà arrivé qu'on me dise, mais vous ne savez pas ce qu'on fait. Je lui dis, mais si, si, si, mais en fait... C'est le protocole. Exactement, il y a une procédure à respecter. Désolée, vous n'en faites pas. On s'assure simplement qu'on a bien prévu la bonne chose pour vous. Et du coup, moi, j'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit chirurgie programmée ou en urgence, en fait, parce que le passage en chirurgie n'est jamais de tout repos. Je pense que c'est très rare d'arriver au bloc opératoire. Oh oui, bonjour, c'est super, je me fais opérer. Voilà, donc c'est quand même un moment stressant pour eux. J'ai toujours un mot gentil, un regard, une main posée sur l'épaule ou des paroles rassurantes. Et puis, j'essaie de faire au mieux pour qu'il se relâche, même si c'est bref. Mais après, parfois, un peu d'humour ou juste des silences, on s'adapte en fonction des patients.

  • Speaker #0

    Vous avez une anecdote à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, une anecdote qui était assez drôle, c'est qu'au bloc opératoire, le temps de dialogue avec les patients avant l'anesthésie est plutôt bref, surtout lorsqu'il s'agit d'une anesthésie générale. Et je me souviens d'un patient qu'on avait accueilli en urgence. Voilà, c'était pas prévu, forcément. Et ce patient était descendu au bloc opératoire avec son alliance. On demande toujours au patient de retirer tout objet métallique avant une intervention pour des raisons d'hygiène et de sécurité. Et ce patient, en l'occurrence, m'explique qu'il n'a pas pu retirer son alliance et nous souhaitait bon courage si on souhaitait essayer. Parce que ça faisait plus de 40 ans qu'elle était en place et que pour pouvoir la ressortir, ça allait être très complexe. Et moi, j'ai pris ce défi au pied de la lettre avec de l'humour, bien sûr. Alors, le patient m'a regardé et m'a dit franchement, si vous y arrivez, je vous offrirai une récompense. Alors, ni une ni deux. J'ai mis à telle, voilà, il ne fallait pas me lancer. J'y suis allée, j'ai réussi. Le patient était trop content et était franchement émerveillé par ma réussite. Il en faut peu, mais franchement, j'ai été trop fière. Ça fait une belle anecdote. Et ce qui est trop marrant, c'est que quelques jours plus tard, une collègue m'appelle en me disant qu'il y a quelqu'un à l'entrée du bloc opératoire. Et c'était un livreur Interflora qui est venu avec un bouquet de fleurs qui m'était adressé avec un mot du patient. Merci d'avoir réussi à moter mon alliance.

  • Speaker #0

    Ça faisait 40 ans.

  • Speaker #1

    Chose promise, chose due. Voici un bouquet de fleurs pour vous remercier. Puis après, il a mis également un mot pour l'équipe qui était présente ce jour-là, pour le chirurgien. Mais quand même, ça m'était adressé. Donc, je me dis que même si le contact avec les patients au bloc opératoire est bref, c'est cool de se dire que ça peut rester mémorable quand c'est bien fait.

  • Speaker #0

    Ah bah oui. Mais puis, pour le coup, même dans les moments les plus brefs, on peut marquer les esprits. Donc, pour le coup, là, c'est une très belle anecdote.

  • Speaker #1

    C'est très drôle. Très drôle. Très drôle.

  • Speaker #0

    Bon, bah alors, peut-être que ça, ça va en faire partie. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez choisi de devenir infirmière en bloc opératoire ?

  • Speaker #1

    En toute franchise, ce n'était pas un choix immédiat. C'est mon parcours personnel qui a fait que j'ai atterri au bloc opératoire. Après, ça fait partie, je pense, de mon tempérament. Quand je m'investis dans quelque chose, j'y vais toujours à fond. Petit à petit, je me suis adaptée, j'ai pris mes marques. Et une fois que j'ai compris que c'était un environnement qui me convenait, j'y suis allée à fond. Et c'est la raison pour laquelle j'y suis restée et que j'ai cherché à me spécialiser. Après, j'ai été tentée par d'autres spécialités. C'est pour ça que je dis que c'est par la force des choses. que j'ai été amenée au bloc opératoire. Parce qu'à la base, c'est bien au bloc opératoire que je voulais exercer. Mais depuis ma diplomation en 2010, je criais sur tous les toits que je voulais être infirmière anesthésiste. Oui, donc c'est une autre spécialité du bloc opératoire. Mais finalement, j'étais bien, moi, du côté chirurgical. Et puis, j'y suis restée.

  • Speaker #0

    Comme quoi, là, le parcours, même s'il a été plus ou moins imposé, finalement, il vous va bien ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je m'épanouis dans ce que je fais. J'adore ce que je fais. Et puis, je ne me vois pas faire autre chose, en tout cas, à l'heure actuelle. Bon,

  • Speaker #0

    c'est une transition toute faite pour ma question suivante. Qu'est-ce qui vous plaît au quotidien ? Et puis, en contrepartie, il y a peut-être des difficultés aussi que vous rencontrez.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, on va commencer par ce qui me plaît. On va commencer par le côté positif. Au quotidien, ce que j'aime beaucoup, c'est que là où j'exerce, on est polyvalent. Alors, il y a des personnes pour qui ce n'est pas du tout agréable. Moi, par contre, ça me plaît beaucoup parce que je ne suis pas enfermée dans une spécialité. Alors, être enfermée dans une spécialité, c'est plutôt péjoratif du coup, mais en fait pas du tout. Mais c'est vrai que quand on ne fait qu'une seule spécialité, on est vraiment au point. On connaît tout par cœur, l'anatomie, les temps opératoires, le matériel, tout. C'est vrai que c'est super. Moi, la polyvalence me plaît également parce que la routine, ce n'est pas trop ce que j'aime. Mais c'est vrai qu'en contrepartie, peut-être qu'on est un peu moins compétent ou peut-être plus qualifié. On va connaître la chirurgie, mais pas aussi bien qu'une personne qui fait ça tous les jours. C'est quand même une spécialité plutôt riche où au quotidien, on peut se perfectionner, échanger avec les opérateurs. En tout cas, ceux avec qui je travaille sont plutôt ouverts à toutes les interrogations ou questions que l'on peut avoir sur les cas chirurgicaux qui se présentent. Et puis, les difficultés, forcément, on va parler des ressources humaines. qui, dans la santé, sont un réel problème. On manque d'effectifs. Et le manque d'effectifs nous freine beaucoup sur notre qualité de vie, au travail, au quotidien. Mais je pense qu'il n'y a aucune profession qui n'est pas touchée par ce problème. Et on pourrait en parler des heures.

  • Speaker #0

    Mais forcément, vous vous empâtissez. Là-dessus, il n'y a pas de débat.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement. Mais l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. et... C'est un problème qui va perdurer malheureusement. Mais j'espère qu'on fera naître des vocations, qu'on pourra attirer des personnes au bloc opératoire. Parce que c'est vraiment un univers vaste.

  • Speaker #0

    Vaste et enrichissant. Là, en tout cas, de ce que vous avez dit, ça donne envie. Donc,

  • Speaker #1

    quand on trouve sa voie et qu'on aime ce qu'on fait, je pense qu'on ne peut qu'apprécier. C'est mon cas.

  • Speaker #0

    C'est une bouteille à la mer pour ceux qui nous écoutent. Venez en bloc.

  • Speaker #1

    Avec le petit clin d'œil qu'on ne voit pas, mais qu'on ajoutera.

  • Speaker #0

    Bon, alors, peut-être que pour conclure, vous avez des conseils à donner aux futurs étudiants, aux futurs professionnels aussi, pour leur donner envie de venir au bloc opératoire.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai quelques-uns. Il faut être curieux. Pour les personnes qui veulent intégrer le bloc opératoire, la curiosité sera votre meilleur allié. Il faut persévérer, avoir du courage. Parce que c'est quand même une ambiance, un lieu, une atmosphère assez particulière qui peut freiner des personnes et qui peut aussi réveiller des vocations comme ça a été le cas pour moi. Mais c'est vrai que c'est un monde qui est plutôt difficile à appréhender. Mais une fois qu'on l'appréhende, c'est génial. C'est un métier qui est exigeant, qui demande beaucoup, mais qui est passionnant. Et il ne faut pas hésiter à s'appliquer et aussi à verbaliser quand ça ne va pas. Des fois, une mauvaise expérience peut ouvrir la voie à de plus belles expériences, parce que dans l'humain, rien n'est standardisé. C'est-à-dire qu'en fonction du niveau de fatigue, en fonction du moment de la journée, parfois nos émotions sont un peu plus à fleur de peau, je ne sais pas, et puis on va réagir de façon différente que si on avait été en pleine possession de nos moyens, si c'était en début de journée ou en fin de journée, enfin bref. Je m'égare, mais non, la curiosité. Il ne faut pas hésiter, il faut y aller et se renseigner le plus possible.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute manière, comme vous disiez, c'est un métier humain. Donc forcément, vous n'êtes pas des robots. Toute la journée, vous envoyez des profils et les difficultés, on les connaît. Donc effectivement, soyez curieux, mais n'hésitez pas à verbaliser si ça ne va pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et le savoir est une arme.

  • Speaker #0

    C'est vrai, on retiendra ça pour la fin. Merci Olivia d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'avoir permis à nos auditeurs de vous découvrir et d'en apprendre plus sur le métier inspirant d'infirmière en bloc opératoire. Et pour ma part, je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. A bientôt ! Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.fr

Description

“Le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. ”

 

C’est ce qu’Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, a confié au micro de Maëva Ramsahai, chef de projets content marketing chez FED Group. 

 

Infirmière depuis près de 15 ans, Olivia a intégré le bloc opératoire en 2020.

 

Dans ce nouvel épisode de Voix de Soignants, elle nous ouvre les portes du bloc opératoire et nous explique toutes les spécificités de son métier, plus communément appelé IBODE.

 

  • Quel a été son parcours académique et qu’est-ce qui l’a motivé à choisir cette spécialité ?

  • Quelles sont ses missions au quotidien ?

  • Quels sont les collaborateurs avec lesquels elle interagit ?

  • Y’a-t-il une différence de process entre des chirurgies programmées et des chirurgies en urgence ?

  • Quel est son rapport avec les patients ?

  • Qu’est-ce qui lui plait au quotidien et en contrepartie, quelles sont les difficultés qu’elle rencontre ?

  • Quels sont ses conseils aux étudiants en médecine et aux futurs professionnels ?

 

Ecoutez sans plus attendre le retour d’expérience d’Olivia !

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le.

 

 

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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux recruteurs, dans notre podcast "Voix des recruteurs »

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

Fed Medical est un acteur clé du recrutement dans les milieux sanitaire, médico-social et de la santé en entreprise. Notre objectif est de forger des rencontres professionnelles porteuses de sens, soulignant vos compétences pour enrichir votre parcours professionnel et vos carrières. Chez Fed Medical, notre engagement est de soutenir chaque professionnel dans sa quête de vocation. 

 

Nous recrutons un large éventail de professionnels : secrétaire médicale, médecin, infirmier, biologiste, technicien de laboratoire, manipulateur radio, pharmacien, directeur d'établissement, cadre de santé, ergothérapeute, kinésithérapeute, psychomotricien, orthophoniste, AMP, AES, éducateur spécialisé, assistant social médical, opticien, audioprothésiste, orthoptiste, radiologue, etc. 

Les établissements dans lesquels nous intervenons incluent les laboratoires d'analyses médicales, appareillage optique et dentaire, hôpitaux, cliniques, EHPAD, services de soins à domicile, SSR, et entreprises du secteur médico-social


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    FED GROUP Bonjour et bienvenue dans Voix de Soignants by FED Médical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute ! Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de Soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé, mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et l'ensemble de ses métiers. Je suis Maëva Ramsahai et chef de projet Content Marketing chez FED GROUP. Et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Olivia Nagarasa, infirmière en bloc opératoire, qui nous parlera de son parcours et de son quotidien. Bonjour Olivia.

  • Speaker #1

    Bonjour Maëva.

  • Speaker #0

    Alors avant de nous parler de votre quotidien d'infirmière en bloc opératoire, ou plus communément appelé IBODE, est-ce que vous pouvez revenir rapidement sur votre parcours ?

  • Speaker #1

    Oui, j'ai été diplômée infirmière en 2010. J'ai d'abord exercé dans un lieu de vie pendant deux ans qui accueillait des personnes polyhandicapées. Et depuis 2012, je travaille dans un centre hospitalier où j'ai fait plusieurs services. J'ai d'abord commencé à exercer en chirurgie orthopédique. Ensuite, j'ai fait la salle de surveillance post-interventionnelle, plus communément appelée salle de réveil. Et depuis 2020, je suis au bloc opératoire. Ça m'a rapidement passionnée et je ne me voyais pas poursuivre l'exercice au bloc opératoire sans obtenir le diplôme IBOD. Donc, il y a plusieurs voies d'accès pour obtenir ce diplôme et moi, j'ai choisi d'intégrer un centre de formation. Donc, j'ai passé le concours, je l'ai obtenu. Et je suis diplômée IBODE depuis le mois de juin 2025.

  • Speaker #0

    Ok, super, félicitations. Merci. Et donc ça veut dire que vous avez émis le souhait pendant votre exercice auprès de votre établissement, disons que vous avez envie de vous former.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Ce n'est pas mon employeur qui m'a forcé à aller à l'école, c'est une démarche que j'ai entreprise moi-même. En fonction, je pense, de son employeur, en tout cas pour ma part. On a des entretiens annuels tous les ans où on émet des souhaits de formation. Alors ça peut être des diplômes universitaires, ça peut être simplement des journées de formation. Et lorsque j'ai émis l'éventualité de partir à l'école, ils ont eu un avis favorable sur la chose. Et c'est eux qui m'ont financé du coup ma formation, qui m'a beaucoup aidée d'ailleurs. Parce que reprendre ses études quand on est dans la vie active, ça demande beaucoup de temps, d'investissement et de soutien, de logistique aussi et puis de fonds. Bien sûr. Donc d'être financée par son employeur, c'est plutôt un confort non négligeable.

  • Speaker #0

    Bon bah au moins là, vous avez votre diplôme et en plus de ça, payé par votre employeur, donc très bien.

  • Speaker #1

    Je les remercie d'ailleurs.

  • Speaker #0

    Si vous écoutez, écoutez. Donc maintenant, vous avez votre diplôme. Est-ce que vous pouvez m'expliquer ? Comment se passe votre quotidien ? Quelles sont vos missions concrètement ?

  • Speaker #1

    Alors, les missions sont multiples et variées. Je pense qu'il y a autant d'exercices que de lieux de travail. En tout cas, moi, je vais parler de l'organisation que je peux avoir sur mon lieu d'exercice. Les journées, elles débutent par ce qu'on appelle l'ouverture de salles. Donc, on s'assure que tous les équipements nécessaires au bon déroulement des interventions soient présents et fonctionnels. Ça inclut donc l'environnement, le flux d'air. ce qu'on appelle le flux d'air, le mobilier, l'éclairage, les dispositifs médicaux. Donc c'est le matériel restérilisable, la table d'intervention, ce qu'on appelle des implants, donc des dispositifs médicaux implantables, en fonction du type de chirurgie qu'on va avoir, le tout adapté en fonction de la spécialité. C'est-à-dire que moi j'exerce dans un bloc où on nous demande d'être polyvalent, donc un jour je peux être en orthopédie, le lendemain en chirurgie viscérale, et puis le jour d'après en ophtalmologie. On est plutôt flexible et vraiment il faut s'adapter à sa spécialité parce qu'en fonction de la spécialité, forcément le matériel et les besoins sont différents. Une fois que notre salle est opérationnelle, ensuite on peut démarrer le programme opératoire si on est sur du programme froid, donc des interventions programmées et donc accueillir les patients. En tant qu'IBODE, on a plusieurs casquettes. qu'on peut tenir à tour de rôle, soit toujours la même dans la journée, soit différentes casquettes en fonction du programme sur lequel on est. Il y a le rôle de circulante qui consiste à faire le lien entre l'équipe chirurgicale qui est habillée en stérile sur le champ opératoire et l'extérieur. C'est-à-dire qu'on leur donne de façon stérile le matériel. Il y a le rôle d'instrumentiste. L'instrumentiste est habillée avec l'équipe chirurgicale et son rôle, vulgairement, mais c'est bien plus complexe que ça, c'est de donner les instruments aux chirurgiens. Ça permet surtout à l'équipe, enfin le chirurgien, ça peut être la chirurgienne, mais ça permet à l'équipe chirurgicale de rester focus sur son intervention, de ne pas interrompre leurs gestes et d'anticiper les temps opératoires selon les besoins et de maintenir une vigilance tout le long de l'intervention. Et pour finir, le troisième rôle que l'on peut tenir, c'est le rôle d'aide opératoire. où on réalise en collaboration avec l'équipe chirurgicale les gestes exclusifs à l'IBODE qui sont l'exposition, l'aspiration, la réalisation de sutures, fixation de drains. On est vraiment l'aide du chirurgien. Troisième et quatrième main, si on peut dire. C'est vrai. Ces trois rôles nous permettent d'assurer la sécurité et la conformité des soins apportés aux patients qui passent au bloc opératoire. On ne se contente pas non plus de ce qui se passe pendant l'intervention. Notre rôle est également présent avant l'intervention, comme j'ai pu le dire, avec l'ouverture de salle, mais aussi après, où on s'occupe de remettre en état la salle et d'acheminer, par exemple, le matériel restérilisable en stérilisation avec un traitement particulier. Si jamais il y a eu des prélèvements pour analyse, on s'occupe d'acheminer ces prélèvements au bon endroit pour qu'ils soient analysés, pour qu'on puisse adapter la prise en charge, si on a besoin d'une, en post-opératoire. Et puis après, il y a aussi tout ce qui est paperasse, parce qu'on n'est pas épargné par ça. On est tenu de tenir le dossier du patient, de tracer ce qui a été donné, s'assurer que ce qu'on a donné a bien été récupéré. Si on a mis des implants, les renseigner pour pouvoir garder une trace de ce qu'on a mis dans votre corps. Ce qui est important aussi, du coup. Puis voilà, là comme ça, je trouve que c'est plutôt pas mal ce que j'ai décrit. Je me perds un peu dans les explications, mais il y a vraiment beaucoup de choses qu'on réalise. Au fond, enfin ouais, 24 heures, des fois, c'est pas assez.

  • Speaker #0

    Non, mais pour le coup, c'était très clair. Et c'est pas de tout repos. Non. Parce que là, pour le coup, il y a beaucoup de missions. Et comme vous disiez, il y a plusieurs spécialités où vous pouvez intervenir.

  • Speaker #1

    Là où je travaille, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a plusieurs collaborateurs avec lesquels vous interagissez ? Ou ça reste plus ou moins les mêmes selon les services ?

  • Speaker #1

    Non, oui, il y a forcément plusieurs collaborateurs. Déjà, les équipes chirurgicales en fonction de la spécialité. Mais il y a toutes les personnes qui gravitent justement autour du patient. On collabore avec l'anesthésie également. Oui. Parce que sans eux, pas d'opération. quelle que soit l'anesthésie, avec les infirmiers anesthésistes et les médecins anesthésistes réanimateurs. On collabore également avec les aides-soignants, avec des manipulateurs en électroradiologie. Il y a aussi les aides techniques, qui sont en gros des commerciaux qui viennent au bloc opératoire assister l'équipe chirurgicale pour la mise en place des produits dont ils sont responsables, on va dire. On est aussi en lien avec les services de chirurgie, avec la stérilisation, avec la pharmacie. Le brancardage, le bloc opératoire, c'est un lieu de soins, mais aussi un lieu de coordination de nombreuses spécialités. C'est vraiment assez vaste.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien qu'il y ait autant de pluridisciplinarité, parce que vous apprenez aussi les uns des autres, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. Et on a besoin des uns des autres. Il n'y a pas de personne qui est plus ou moins importante, bien que forcément. À la tête, il y a les équipes médicales, mais tout le monde a son rôle à jouer au sein d'un bloc opératoire. Ça, c'est certain.

  • Speaker #0

    Tout à l'heure, vous m'aviez parlé de chirurgie à froid, il me semble. Quelle est la différence entre ces chirurgies et les chirurgies qu'on peut appeler en urgence ?

  • Speaker #1

    J'ai employé le terme froid, c'est surtout pour parler des chirurgies qu'on dit programmées. Donc celles qui sont prévues, qui sont planifiées, anticipées, que l'on prépare la veille pour le lendemain. Et il y a les chirurgies dites en urgence, donc c'est les interventions qu'on ne programme pas et qui se présentent style une appendicectomie, un abcès à évacuer, une grossesse extra-utérine. Et donc, oui, il y a une différence déjà. dans la préparation et aussi dans sa gestion. La chirurgie, ce n'est pas anodin. Chaque geste, aussi petit soit-il, peut présenter des complications. Mais c'est vrai que les interventions en urgence exigent une grande capacité d'adaptation. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Et une rigueur, parce qu'en fonction du moment de la journée à laquelle elle se produit, on n'est pas forcément alerte. Et puis, en fonction de l'urgence, on ne va pas réagir de la même façon. On ne prend pas en charge une appendicectomie de la même façon qu'on va prendre en charge la grossesse extra-utérine qui est rompue en état de choc. Donc oui, ce sont des situations qui sont différentes et qui mobilisent quand même des compétences et des réflexes assez particuliers. Ok.

  • Speaker #0

    Non mais écoutez, très clair. Donc là, vous êtes aussi en contact avec les patients. Oui. Quel est votre rapport avec eux et comment vous pouvez les accompagner dans leur prise en charge ?

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun rapport avec eux. Non,je plaisante.

  • Speaker #0

    J'ai eu peur, je me suis dit, je n'ai rien compris.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Alors, mon rapport avec les patients, on a un rôle déjà assez spécifique. Même s'il est plus bref que dans d'autres spécialités, on a un contact quand même avec le patient, parce que dès qu'il arrive au bloc opératoire, nous, on procède à ce qu'on appelle la checklist, avec l'équipe d'anesthésie, qui consiste à s'assurer qu'on opère bien la bonne personne, de la bonne intervention, du bon côté. C'est important. On passe en revue son dossier médical, s'il y a des éléments significatifs à soulever, on le fait à haute voix. Et c'est des choses qu'on doit faire. Et c'est assez formel, mais ça peut être humain, mais ça peut aussi stresser le patient. C'est-à-dire que si on pose des questions, le patient va me dire, mais ça m'est déjà arrivé qu'on me dise, mais vous ne savez pas ce qu'on fait. Je lui dis, mais si, si, si, mais en fait... C'est le protocole. Exactement, il y a une procédure à respecter. Désolée, vous n'en faites pas. On s'assure simplement qu'on a bien prévu la bonne chose pour vous. Et du coup, moi, j'essaye toujours de rassurer les patients, que ce soit chirurgie programmée ou en urgence, en fait, parce que le passage en chirurgie n'est jamais de tout repos. Je pense que c'est très rare d'arriver au bloc opératoire. Oh oui, bonjour, c'est super, je me fais opérer. Voilà, donc c'est quand même un moment stressant pour eux. J'ai toujours un mot gentil, un regard, une main posée sur l'épaule ou des paroles rassurantes. Et puis, j'essaie de faire au mieux pour qu'il se relâche, même si c'est bref. Mais après, parfois, un peu d'humour ou juste des silences, on s'adapte en fonction des patients.

  • Speaker #0

    Vous avez une anecdote à nous raconter ?

  • Speaker #1

    Oui, du coup, une anecdote qui était assez drôle, c'est qu'au bloc opératoire, le temps de dialogue avec les patients avant l'anesthésie est plutôt bref, surtout lorsqu'il s'agit d'une anesthésie générale. Et je me souviens d'un patient qu'on avait accueilli en urgence. Voilà, c'était pas prévu, forcément. Et ce patient était descendu au bloc opératoire avec son alliance. On demande toujours au patient de retirer tout objet métallique avant une intervention pour des raisons d'hygiène et de sécurité. Et ce patient, en l'occurrence, m'explique qu'il n'a pas pu retirer son alliance et nous souhaitait bon courage si on souhaitait essayer. Parce que ça faisait plus de 40 ans qu'elle était en place et que pour pouvoir la ressortir, ça allait être très complexe. Et moi, j'ai pris ce défi au pied de la lettre avec de l'humour, bien sûr. Alors, le patient m'a regardé et m'a dit franchement, si vous y arrivez, je vous offrirai une récompense. Alors, ni une ni deux. J'ai mis à telle, voilà, il ne fallait pas me lancer. J'y suis allée, j'ai réussi. Le patient était trop content et était franchement émerveillé par ma réussite. Il en faut peu, mais franchement, j'ai été trop fière. Ça fait une belle anecdote. Et ce qui est trop marrant, c'est que quelques jours plus tard, une collègue m'appelle en me disant qu'il y a quelqu'un à l'entrée du bloc opératoire. Et c'était un livreur Interflora qui est venu avec un bouquet de fleurs qui m'était adressé avec un mot du patient. Merci d'avoir réussi à moter mon alliance.

  • Speaker #0

    Ça faisait 40 ans.

  • Speaker #1

    Chose promise, chose due. Voici un bouquet de fleurs pour vous remercier. Puis après, il a mis également un mot pour l'équipe qui était présente ce jour-là, pour le chirurgien. Mais quand même, ça m'était adressé. Donc, je me dis que même si le contact avec les patients au bloc opératoire est bref, c'est cool de se dire que ça peut rester mémorable quand c'est bien fait.

  • Speaker #0

    Ah bah oui. Mais puis, pour le coup, même dans les moments les plus brefs, on peut marquer les esprits. Donc, pour le coup, là, c'est une très belle anecdote.

  • Speaker #1

    C'est très drôle. Très drôle. Très drôle.

  • Speaker #0

    Bon, bah alors, peut-être que ça, ça va en faire partie. Quelles sont les raisons pour lesquelles vous avez choisi de devenir infirmière en bloc opératoire ?

  • Speaker #1

    En toute franchise, ce n'était pas un choix immédiat. C'est mon parcours personnel qui a fait que j'ai atterri au bloc opératoire. Après, ça fait partie, je pense, de mon tempérament. Quand je m'investis dans quelque chose, j'y vais toujours à fond. Petit à petit, je me suis adaptée, j'ai pris mes marques. Et une fois que j'ai compris que c'était un environnement qui me convenait, j'y suis allée à fond. Et c'est la raison pour laquelle j'y suis restée et que j'ai cherché à me spécialiser. Après, j'ai été tentée par d'autres spécialités. C'est pour ça que je dis que c'est par la force des choses. que j'ai été amenée au bloc opératoire. Parce qu'à la base, c'est bien au bloc opératoire que je voulais exercer. Mais depuis ma diplomation en 2010, je criais sur tous les toits que je voulais être infirmière anesthésiste. Oui, donc c'est une autre spécialité du bloc opératoire. Mais finalement, j'étais bien, moi, du côté chirurgical. Et puis, j'y suis restée.

  • Speaker #0

    Comme quoi, là, le parcours, même s'il a été plus ou moins imposé, finalement, il vous va bien ?

  • Speaker #1

    En tout cas, je m'épanouis dans ce que je fais. J'adore ce que je fais. Et puis, je ne me vois pas faire autre chose, en tout cas, à l'heure actuelle. Bon,

  • Speaker #0

    c'est une transition toute faite pour ma question suivante. Qu'est-ce qui vous plaît au quotidien ? Et puis, en contrepartie, il y a peut-être des difficultés aussi que vous rencontrez.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, on va commencer par ce qui me plaît. On va commencer par le côté positif. Au quotidien, ce que j'aime beaucoup, c'est que là où j'exerce, on est polyvalent. Alors, il y a des personnes pour qui ce n'est pas du tout agréable. Moi, par contre, ça me plaît beaucoup parce que je ne suis pas enfermée dans une spécialité. Alors, être enfermée dans une spécialité, c'est plutôt péjoratif du coup, mais en fait pas du tout. Mais c'est vrai que quand on ne fait qu'une seule spécialité, on est vraiment au point. On connaît tout par cœur, l'anatomie, les temps opératoires, le matériel, tout. C'est vrai que c'est super. Moi, la polyvalence me plaît également parce que la routine, ce n'est pas trop ce que j'aime. Mais c'est vrai qu'en contrepartie, peut-être qu'on est un peu moins compétent ou peut-être plus qualifié. On va connaître la chirurgie, mais pas aussi bien qu'une personne qui fait ça tous les jours. C'est quand même une spécialité plutôt riche où au quotidien, on peut se perfectionner, échanger avec les opérateurs. En tout cas, ceux avec qui je travaille sont plutôt ouverts à toutes les interrogations ou questions que l'on peut avoir sur les cas chirurgicaux qui se présentent. Et puis, les difficultés, forcément, on va parler des ressources humaines. qui, dans la santé, sont un réel problème. On manque d'effectifs. Et le manque d'effectifs nous freine beaucoup sur notre qualité de vie, au travail, au quotidien. Mais je pense qu'il n'y a aucune profession qui n'est pas touchée par ce problème. Et on pourrait en parler des heures.

  • Speaker #0

    Mais forcément, vous vous empâtissez. Là-dessus, il n'y a pas de débat.

  • Speaker #1

    Oui, malheureusement. Mais l'herbe n'est pas plus verte ailleurs. et... C'est un problème qui va perdurer malheureusement. Mais j'espère qu'on fera naître des vocations, qu'on pourra attirer des personnes au bloc opératoire. Parce que c'est vraiment un univers vaste.

  • Speaker #0

    Vaste et enrichissant. Là, en tout cas, de ce que vous avez dit, ça donne envie. Donc,

  • Speaker #1

    quand on trouve sa voie et qu'on aime ce qu'on fait, je pense qu'on ne peut qu'apprécier. C'est mon cas.

  • Speaker #0

    C'est une bouteille à la mer pour ceux qui nous écoutent. Venez en bloc.

  • Speaker #1

    Avec le petit clin d'œil qu'on ne voit pas, mais qu'on ajoutera.

  • Speaker #0

    Bon, alors, peut-être que pour conclure, vous avez des conseils à donner aux futurs étudiants, aux futurs professionnels aussi, pour leur donner envie de venir au bloc opératoire.

  • Speaker #1

    Oui, j'en ai quelques-uns. Il faut être curieux. Pour les personnes qui veulent intégrer le bloc opératoire, la curiosité sera votre meilleur allié. Il faut persévérer, avoir du courage. Parce que c'est quand même une ambiance, un lieu, une atmosphère assez particulière qui peut freiner des personnes et qui peut aussi réveiller des vocations comme ça a été le cas pour moi. Mais c'est vrai que c'est un monde qui est plutôt difficile à appréhender. Mais une fois qu'on l'appréhende, c'est génial. C'est un métier qui est exigeant, qui demande beaucoup, mais qui est passionnant. Et il ne faut pas hésiter à s'appliquer et aussi à verbaliser quand ça ne va pas. Des fois, une mauvaise expérience peut ouvrir la voie à de plus belles expériences, parce que dans l'humain, rien n'est standardisé. C'est-à-dire qu'en fonction du niveau de fatigue, en fonction du moment de la journée, parfois nos émotions sont un peu plus à fleur de peau, je ne sais pas, et puis on va réagir de façon différente que si on avait été en pleine possession de nos moyens, si c'était en début de journée ou en fin de journée, enfin bref. Je m'égare, mais non, la curiosité. Il ne faut pas hésiter, il faut y aller et se renseigner le plus possible.

  • Speaker #0

    Oui, et puis de toute manière, comme vous disiez, c'est un métier humain. Donc forcément, vous n'êtes pas des robots. Toute la journée, vous envoyez des profils et les difficultés, on les connaît. Donc effectivement, soyez curieux, mais n'hésitez pas à verbaliser si ça ne va pas.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et le savoir est une arme.

  • Speaker #0

    C'est vrai, on retiendra ça pour la fin. Merci Olivia d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    Je suis ravie d'avoir permis à nos auditeurs de vous découvrir et d'en apprendre plus sur le métier inspirant d'infirmière en bloc opératoire. Et pour ma part, je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. A bientôt ! Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-group.fr

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