- Speaker #0
Aide Groupe Bonjour et bienvenue dans Voix de Soignants by FED Médical. Dans ce podcast, nous recevons des professionnels de la santé. Immergez-vous dans leur quotidien de passion et de vocation en écoutant leurs témoignages inspirants. Bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour à tous et à toutes. Ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro de Voix de Soignants. Ce podcast s'adresse à tous les actuels et futurs professionnels de la santé. mais aussi à tous ceux qui souhaitent bénéficier d'informations sur ce secteur et sur l'ensemble de ses métiers. Je suis Chloé Serre, responsable contenu chez FED Group, et j'ai le plaisir d'accueillir aujourd'hui Salima Kadroussi, infirmière auprès d'étudiants en école de commerce et fondatrice de l'espace Bien-être, Tant pour soi. Elle nous parlera aujourd'hui de son métier et de son quotidien. Bonjour Salima.
- Speaker #0
Bonjour Chloé, merci.
- Speaker #1
Vous allez bien ?
- Speaker #0
Très bien, merci. Merci pour l'invitation, honorée d'être présente parmi vous.
- Speaker #1
Avec grand plaisir. Merci à vous d'avoir accepté notre invitation. Donc aujourd'hui, comme je l'ai dit, on va parler de votre métier, de votre quotidien, de ce qui vous anime. Donc j'ai une première question pour vous, est-ce que vous pouvez nous raconter votre parcours ?
- Speaker #0
Alors mon parcours, déjà pour commencer, l'idée de devenir infirmière n'est pas venue tout de suite, puisqu'initialement j'avais un autre projet. C'était d'être sage-femme, mais plus précisément, fonder un orphelinat. C'était mon rêve d'enfant.
- Speaker #1
Wow, super !
- Speaker #0
Et donc, en étant conseillée par mes professeurs, conseillée d'orientation, on m'a conseillée de faire un parcours de sage-femme, et pour pouvoir après accéder à ce rêve. Chose que j'ai faite, donc j'ai fait un parcours, on va dire, je suis passée par un bac STI... T2S, on dit ça aujourd'hui, c'était sciences médico-sociales, pour pouvoir être sage-femme. Mais au fil du temps, je me suis bien rendue compte que je n'avais pas le niveau scientifique pour pouvoir passer le concours de sage-femme. J'ai fini à la fac, donc j'ai passé un DUC soin à l'époque. J'étais avec des étudiants en médecine et j'ai pris une option préparation concours infirmier. Je me suis retrouvée. Avec des étudiantes qui avaient cette vocation et ce rêve de devenir infirmières. Et donc, au détour de certains stages, en discutant avec des infirmières qui intervenaient lors de nos cours, je me suis rendue compte que finalement, c'était une manière de soigner. En dehors du fait d'aider les femmes à donner la vie, on pouvait prendre soin de la vie.
- Speaker #1
Oui. Donc, ce n'était pas une vocation au départ, mais c'est au fur et à mesure, justement, en découvrant ce métier et du coup, des cours plutôt théoriques et pratiques que c'est venu.
- Speaker #0
Que c'est venu, tout à fait. Alors, la vocation, le terme vocation, initialement, il était utilisé, employé pour les sœurs qui prêtaient vœux pour vouer leur vie, leur mission de vie. à l'adoration ou à prendre soin de l'humain. Alors, c'est une vocation aussi, puisqu'on parlait de métier à vocation. Donc, à l'époque, c'était une vocation, puisque ma mission de vie, c'était d'intervenir et d'apporter assistance à l'humain.
- Speaker #1
Oui, oui, oui. Donc, effectivement. Merci de me reprendre. C'est vrai qu'effectivement, vous aviez quand même cette volonté au fond de vous d'exercer pour être en relation avec l'humain et pour soigner.
- Speaker #0
C'est ça, tout à fait.
- Speaker #1
D'accord. OK. Est-ce que vous voulez rajouter quelque chose ?
- Speaker #0
Alors après, j'ai passé, parce qu'à l'époque, on passait des concours, contrairement aux étudiants sortants qui deviennent infirmiers, les nouveaux infirmiers. Donc, on était sélectionnés par des concours. Donc, il y avait des tests psychotechniques, la culture générale également. Et quand on passait ce cap, on pouvait avoir un entretien oral et parler de ses motivations.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Donc, c'était sélectif. C'était sélectionné par nos motivations, par aussi notre parcours, notre personnalité. Et donc, j'ai passé le concours infirmière. Je l'ai eu en 2000. Excusez-moi, ça remonte. Et donc, j'ai fait ma formation au sein d'une IFSI, Institut de formation soins infirmiers, dans le 93, à l'assistance publique.
- Speaker #1
Très bien.
- Speaker #0
J'ai été donc diplômée de l'assistance publique et on ne change pas une équipe qui gagne. J'ai fait tous mes stages à l'assistance publique, donc j'ai voulu rester à l'assistance publique. Donc, mon premier emploi était à l'assistance publique. J'étais infirmière en service de cancérologie. Voilà pour le parcours. De là, je suis restée trois mois en service de cancérologie. Pour des raisons qui me sont propres, j'ai changé de service puisque je faisais des vacations en tant qu'étudiante infirmière. J'étais aide-soignante et je connaissais bien la directrice des soins infirmiers qui m'a conseillé fortement de prendre un poste en tant que service de suppléance. J'ai évolué dans les services de suppléance. Au début, je trouvais ça très ambitieux. forcément confiance en moi et en mes compétences, mais ça a été hyper formateur. Ça m'a permis de développer des qualités, peut-être dont je ferai état après, mais ça m'a permis de m'adapter dans certains services et de voir différentes spécialités. Et après, j'ai fait une petite pause puisque j'ai occupé un autre rôle, un autre poste, celui de maman.
- Speaker #1
C'est souvent, on fait souvent une petite pause à ce moment-là, mais c'est aussi une autre aventure qui est super. D'accord, très bien. Et ensuite, est-ce que vous voulez parler de ce que vous avez fait ensuite très rapidement ou on en parlera peut-être un peu plus tard ?
- Speaker #0
À votre guise. À ma guise, c'est vous qui voyez.
- Speaker #1
On en parlera un petit peu plus tard alors. Et du coup, pour quelles raisons avez-vous choisi d'exercer ce métier ?
- Speaker #0
Alors, pourquoi ? Déjà, pour commencer... J'ai grandi dans une famille nombreuse et on prenait tous soin les uns des autres. Ça a été des valeurs humaines qui ont été transmises par mes parents. On prenait soin des autres, des voisins, des frères et sœurs, de ceux qui nous entourent. Donc pour moi, c'était une évidence de prendre soin des autres. Dans ma famille, on est principalement soit soignants, que ce soit infirmiers, médecins ou alors enseignants.
- Speaker #1
Donc il y a cette notion de transmission de volonté d'être tournée vers l'autre qui est très présente
- Speaker #0
Tout à fait,
- Speaker #1
donner D'accord Et du coup, ce que vous nous avez dit qu'effectivement vous avez un parcours riche vous avez découvert différentes spécialités Est-ce que justement il y en a une que vous avez préférée et pour quelles raisons ?
- Speaker #0
J'ai apprécié que ce soit les services de santé mentale comme comme de soins somatiques, des services aigus. J'ai passé mon diplôme d'État en psychiatrie. On pouvait choisir les lieux de stage où on pouvait être évalué, passer son diplôme d'État à l'époque. Et j'ai aimé la psychiatrie parce que, tout simplement, il y avait une approche, on prenait le temps. Il y avait une approche générale, donc on pouvait faire des pansements en psychiatrie comme on pouvait prendre le temps de faire des entretiens avec les patients, de faire des ateliers, d'animer des animatrices d'autres soins que les soins conventionnels.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Et donc, j'ai beaucoup apprécié la psychiatrie. Ça a été mon premier amour, on va dire. Et quand j'ai fait la suppléance, donc quand j'ai travaillé en suppléance, j'ai beaucoup aimé les services d'urgence où on pouvait, on devait s'adapter. C'était l'adrénaline, donc il y avait une gestion de soi, beaucoup de stress, mais une gestion de soi. Et aussi une gestion de l'autre, parce qu'à n'importe quel moment, en fonction de l'urgence, il fallait savoir réagir et s'adapter. J'ai apprécié aussi les soins en cancérologie. J'ai fait de la l'oncopédiatrie aussi, donc travailler avec les enfants. C'était dur, clairement, mais c'était un travail où je me suis remise en question. C'était un des services où je me suis remise en question, puisqu'on était technicien. Donc, il y a beaucoup de soins techniques et des soins stériles, mais on se devait aussi d'être humain.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et à l'époque, et même aujourd'hui d'ailleurs, c'est de pire en mal puisqu'on a des moyens, mais on ne se donne pas les moyens. Donc, donner un soin de 10 minutes, rentrer dans une chambre en se disant qu'à côté de ça, on a 20 patients qui nous attendent et dire à la patiente qu'on n'a pas le temps d'entendre sa souffrance à l'instant où elle en a vraiment besoin, et bien c'est là où ça a été le... début de remise en question, en me disant est-ce que je suis réellement infirmière, donc pleinement infirmière, ou je suis juste technicienne de soins ?
- Speaker #1
C'est un peu un des enjeux aujourd'hui. Justement, je pense aussi des personnes qui souhaitent se tourner vers ce métier et qui s'interrogent sûrement, justement, de cette partie où on veut vraiment prendre soin de l'autre, passer du temps avec le patient, et de l'autre côté, cette Cette réalité, oui, qu'on doit aller vite parce qu'il manque des effectifs, soit au sein des hôpitaux, mais je suppose au sein d'autres structures aussi. Et on doit aller vite, on doit répondre aux attentes et aux demandes aussi des patients, mais aussi de la direction. Et donc, il faut arriver à... Oui, à se retrouver à travers tout ça.
- Speaker #0
Tout à fait. Il y a des exigences. Quand on se retrouve seul dans un service, ou alors on se retrouve peut-être avec un intérimaire qui ne connaît pas le service, prendre le temps de lui expliquer aussi, parce qu'il faut se mettre à la place de l'autre. Mais aussi, on a cette obligation de faire très attention, de ne pas se tromper de dose, de ne pas se tromper de patient. donc ça nécessite quand même d'être... dans l'instant présent et d'être pleinement conscient qu'on peut aussi passer à côté ou qu'on peut risquer aussi de mettre en danger autrui. Et ce n'est pas du tout l'objectif. L'objectif, c'est justement de sécuriser, de prendre soin de l'autre.
- Speaker #1
Merci pour votre témoignage en tout cas à ce sujet. On y reviendra sûrement un petit peu après. Donc aujourd'hui, vous êtes infirmière auprès d'étudiants en école de commerce. Est-ce que vous pouvez nous définir votre rôle en tant que... telle et nous dire en quelques mots votre quotidien.
- Speaker #0
Alors, j'ai intégré un poste dans une école de commerce, j'y exerce à mi-temps. Mon rôle en tant qu'infirmière dans cette école précisément, c'est une antenne, c'est une école qui existe déjà dans une autre ville. C'est une grande école qui est classée parmi le top 10 des grandes écoles de France. Et il a fallu créer une infirmerie parce qu'il n'y avait pas d'infirmerie dans cette école. Donc j'ai été sollicité dans ce cadre-là. En dehors du fait de la création d'infirmeries, donc de la prise en charge somatique des étudiants, il y avait aussi des campagnes de sensibilisation, donc mettre à disposition des professionnels, parce qu'on est face à des étudiants qui rentrent dans le monde des adultes, qui peuvent être pour certains en alternance, qui sont dans le monde du travail. Et donc il y a plein de nouveautés, enfin de nouvelles habitudes à prendre. On leur remet leur carte vitale. autonomie totale, puisque papa et maman n'ont plus droit de regard puisqu'ils sont majeurs à leur santé. Donc c'est important de les sensibiliser. Il y a une sensibilisation, il y a une éducation, un rôle de prévention également dans différents aspects de la santé publique. Et j'occupe ce rôle-là. Donc je sensibilise, j'accueille de manière personnelle les étudiants. Et du coup, c'est aussi un espace de parole où on peut aussi prendre le temps de discuter, de parler de ces appréhensions et j'oriente vers des... Des professionnels médicaux, paramédicaux, psychologues et autres.
- Speaker #1
Ok. Et du coup, qu'est-ce que vous préférez dans ce métier ? Et inversement, est-ce qu'il y a des points un peu plus de friction, négatifs si je puis dire, que vous appréciez moins ?
- Speaker #0
Alors, dans les points positifs, on va commencer par le positif, c'est l'autonomie. Donc, je suis face à... Mon employeur me laisse une totale autonomie, donc il y a une confiance absolue. en mon parcours et du coup en mes compétences. Donc ce qui a été génial, c'est que j'ai pu façonner l'infirmerie comme je l'entendais, en collaboration avec une consoeur qui, elle, occupe un poste d'infirmière dans l'autre école. Ça a été super intéressant. Dans les points positifs également, c'est qu'on n'est pas dans la maladie. Donc ils sont en bonne santé, on est dans la prévention, dans l'éducation, beaucoup d'éducation. Donc ça c'est bien aussi, c'est le côté positif. Dans le côté positif, on prend le temps.
- Speaker #1
Oui, c'est ce que j'allais vous demander. Justement, ce point-là qui revient particulièrement dans votre parcours, est-ce que vous aimez justement prendre le temps et le lien que vous pouvez nouer avec ces étudiants ?
- Speaker #0
Tout à fait, tout à fait. Donc, ils se sentent rassurés, entendus, écoutés et surtout, ça leur permet d'être acteurs de leur pleine santé. Puisqu'on intervient en tant qu'infirmier, quand on est soignant, on est là pour soigner. Donc, cette notion de soin, en général, c'est... ça évoque la réparation. On répare le capital santé qui a été amoindri avec le temps, avec les épreuves et autres. Tandis que là, on est là pour optimiser le capital santé. Donc, il y a un quota un petit peu plus joyeux, j'ai envie de dire.
- Speaker #1
Ok, super. Et est-ce que du coup, il y a quelques... Pour parler à nos auditeurs et mettre en avant tous les aspects, est-ce qu'il y a des points un peu plus négatifs ? Je n'aime pas ce mot, mais bon... Je ne trouve pas d'autres mots.
- Speaker #0
On va dire moins attrayant. Oui,
- Speaker #1
moins attrayant.
- Speaker #0
J'ai envie de dire que c'est beaucoup de mise à jour, de veille, puisqu'on est dans les campagnes de prévention, mise à jour au niveau de certaines campagnes de vaccination. Donc, il faut rester vigilant. Il y a aussi ce côté, mais ce n'est même pas un point négatif, j'ai envie de vous dire, c'est plutôt positif de rester à jour. Il y a aussi pas mal d'administratifs. donc on est plus derrière la majorité Donc, partie du temps, on est derrière un ordinateur, dans un bureau. Il y a une infirmerie en succursale, mais on accueille dans un bureau les étudiants. Donc, c'est un côté un petit peu moins, on est moins, on va dire, en mouvement. Il y a ça. Il y a le fait également, même pas, j'arrive même pas à trouver de côté négatif, c'est peut-être les moyens, j'ai envie de dire, les moyens d'être toujours opérationnel et surtout d'avoir du résultat tout de suite, tout de suite, tout de suite. Il y a encore cette notion de temps. D'avoir les résultats, on nous conditionne en nous disant qu'on doit justifier notre présence. Et du coup, à la fin de chaque... trimestre ou chaque mois, on fait l'état de ce qu'on a fait, comme dans toute activité, j'ai envie de dire, qui justifie notre présence dans un lieu de travail.
- Speaker #1
Ok, très bien. Merci beaucoup. Et du coup, selon vous, quelles sont les qualités requises pour être une bonne infirmière, quelle que soit la spécialité finalement ?
- Speaker #0
Alors déjà, le côté humain. On soigne de l'humain, on est humain, on reste humain, et on n'oublie pas qu'en face de soi, on a des individus. qu'ils ont leurs histoires, qu'ils ont leur parcours. Donc, être disponible, à l'écoute, puisqu'on est en face d'une personne qui est vulnérable des fois, qui est en position allongée, nous on est debout, qui est diminuée, et nous on court dans tous les sens. Donc, vraiment être disponible, à l'écoute. Être à l'écoute, c'est aussi être vigilant, puisque ça nous permet d'adapter. finalement, notre degré de vigilance. Il suffit qu'une personne nous dise « Oui, mais je ne me sens pas très bien. Je n'ai pas été à la selle depuis cinq jours. Je vomis. » Eh bien, warning. Peut-être qu'il y a une occlusion. Peut-être que... Donc, ça nous permet d'être attentifs, mais surtout de pouvoir agir très rapidement et d'éviter la dégradation de l'autre.
- Speaker #1
Ok. Et éventuellement, d'anticiper, de par les mots et des échanges que vous avez avec les... Les passions ?
- Speaker #0
Tout à fait. Être à l'écoute, être non jugeant aussi. D'avoir une personne qui vous regarde avec un air dubitatif, sceptique ou autre, on n'a pas forcément envie de se confier. J'ai envie de dire être serein, prendre soin de soi, parce qu'être stressé, être épuisé, ça nous empêche d'être à l'écoute et d'être dans l'instant présent.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Être en accord avec soi-même et surtout être en accord avec les autres, puisqu'on est en équipe, on travaille en équipe. Même quand on travaille seul, on travaille en équipe. Quand on est infirmier, on travaille sur prescription médicale. On travaille tout le temps en collaboration avec le médecin ou avec d'autres personnes de l'équipe. Donc, être ouvert aux autres, s'adapter. S'adapter aux personnes, s'adapter aux situations. Et garder son sens éthique. Donc ça, il faut le connaître et il faut le définir. En termes de savoir-faire, je dirais plutôt la technicité. On est technicien aussi de soin, donc être rigoureux et savoir se remettre en question.
- Speaker #1
Ok, c'est complet. Un joli panel de compétences à avoir. Mais surtout garder effectivement cette notion d'humanité et de lien avec l'autre. Ça, ça compte beaucoup. Super, j'aimerais revenir sur votre rôle un peu plus d'entrepreneur si je puis dire. Vous avez créé en 2018 un espace bien-être appelé Temps pour soi. Est-ce que vous pouvez du coup nous expliquer les raisons de ce choix et qu'est-ce que ça vous apporte au quotidien et pourquoi avoir choisi de créer ?
- Speaker #0
Oui, alors comme son nom l'indique. temps pur soi. Ça a été ma plus grande frustration dans ma carrière d'infirmière, de ne pas prendre le temps, avoir le temps de discuter avec tout le monde et de soigner tout le monde. Et donc, ça a été un cheminement, c'est pas une réorientation, on en a échangé quelques mots juste avant. Donc, ça a été vraiment un cheminement. J'ai voulu, mon point de départ, ça a été de soigner l'autre, peut-être en réparant ou... Tout simplement en ayant de l'espoir et c'était vraiment de voyager. Et pour moi, ma carrière, ça a été un voyage. Et ça l'est encore parce que finalement, je suis tout le temps à la découverte.
- Speaker #1
Mais ça se voit. En tout cas, ça transparaît à travers votre témoignage.
- Speaker #0
Et donc, ça a été un nouveau voyage, une nouvelle destination. Je n'avais pas forcément prévu d'être entrepreneur. Et d'ailleurs, j'ai du mal à ne pas appeler mes consultants patients parce que ça me rattrape. Quand je suis dans mon cabinet, c'est un cabinet de bien-être, j'ai décidé de continuer dans le soin, mais de changer de positionnement. Je me positionne plutôt en premier maillon de la chaîne. Je suis dans la prévention. Je soigne les femmes et les enfants. Je me suis spécialisée dans l'accompagnement des femmes et des enfants. différentes techniques. C'est un cabinet qui se veut chaleureux, comme un refuge en fait, qui pourrait accueillir, qui aurait pu accueillir des orphelins dans une autre vie, mais qui enquête de découvertes de soi, aussi de recentrage, de pauses, de parenthèses de bien-être. Le cabinet se veut chaleureux, j'y propose donc des séances de sophrologie. Je me suis formée à la sophrologie en 2014.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
J'ai aussi eu des formations de massage, massage bien-être, et aussi en médecine traditionnelle chinoise en 2008. Donc il y a cette approche où on reste en contact avec le corps, mais aussi avec l'esprit. C'est l'harmonisation du corps et de l'esprit finalement, mon accompagnement. Et je me suis spécialisée plus récemment puisque le corps, l'esprit, les émonctoires et les émotions, je me suis intéressée au centre des émotions, au centre du corps. et au centre du point de départ de tout trouble et de pathologie, à savoir le ventre.
- Speaker #1
Ok, super. Aujourd'hui, effectivement, on parle beaucoup de prendre du temps pour soi, de se recentrer, parce qu'on est dans une société où tout va vite, où notre quotidien, mine de rien, est rythmé par énormément de choses. Et donc, on conseille effectivement aussi aux gens de pouvoir appuyer sur pause quelque part. donc du coup effectivement Je pense que ça résonne aussi, votre activité résonne avec l'actualité, avec ce que veulent aujourd'hui les gens. Et donc du coup, je suppose que ça répond effectivement à des attentes, à une demande particulière des patients que vous recevez.
- Speaker #0
Alors une demande et un constat aussi tout au long de mon activité. Puis moi en tant que femme, en tant que maman, en tant que soignante, infirmière ou même en tant que... que citoyenne contribuable qui a des obligations en fait. Donc la vie va très vite, tout s'enchaîne et par moment on est surchargé et puis on est chargé d'un point de vue intellectuel, mentalement et on a besoin de prendre le temps et sans parasitage. D'ailleurs c'est pour ça que j'ai choisi le terme pur puisqu'on est souvent pollué ou parasité. au détour d'un temps de bien-être pris. Et même pendant nos vacances, on a nos pensées qui nous rattrapent. Eh bien, cette conception, tout simplement, elle a été réfléchie pour prendre soin des autres, prendre soin de soi et prendre conscience du capital santé que l'on a pour éviter après, malheureusement, d'avoir à se soigner. D'avoir à se soigner. Donc, c'est vraiment de la prévention aussi. Par un mode de vie, j'ai envie de dire. La respiration, l'alimentation saine, la prise de recul. Et puis surtout, la conscience de notre surface corporelle. On est aussi humain, on est sur Terre. Et quand on est en mode pilotage automatique, on oublie, on ne s'entend plus, on ne s'écoute plus.
- Speaker #1
C'est vrai. Franchement, merci beaucoup pour ce témoignage. C'est vraiment très intéressant. Du coup, j'aurais une dernière question pour vous. Est-ce que vous auriez envie de rajouter quelque chose pour justement donner envie à une personne qui souhaite faire ce métier d'infirmier ?
- Speaker #0
Alors, savoir pourquoi. Pourquoi on le fait ? Qu'est-ce qui nous anime ? C'est hyper important, l'intention qu'on y met. Parce que si c'est un métier purement alimentaire, au bout d'un moment, on va vite être déçu. Et surtout, par rapport à la charge de travail, on pense qu'un infirmier gagne très bien sa vie. Mais au début, quand on travaille à l'assistance publique, les salaires, on commence avec un salaire de 2200 euros brut, ce qui équivaut à 1800, 2000 euros, en fonction du rythme de travail. Donc, ça nécessite beaucoup de travail. Donc, si on fait ça pour le salaire à un moment donné, ce n'est pas forcément ce qui va nous animer. Donc, savoir pourquoi on le fait, savoir pour qui on le fait aussi. D'accord. De se dire qu'on n'est pas non plus, on a en face de nous, encore une fois, des personnes vulnérables. Avoir conscience aussi que ça ne va pas être simple tous les jours, parce qu'on est des humains, on soigne des humains, mais on est des humains. Donc des fois, on rentre chez nous le soir en ayant une histoire, une conversation, une personne qui nous a bouleversés, qui nous a marqués aussi.
- Speaker #1
C'est ça qui doit aussi être difficile d'arriver à couper. Alors je suppose, il y en a qui arrivent très bien à le faire, mais d'autres, c'est cette limite. Entre justement le professionnel et le personnel et de se dire qu'on ramène parfois à la maison des choses assez difficiles d'arriver à couper, c'est aussi à prendre en compte et important à avoir en tête.
- Speaker #0
C'est ça, le garder en tête et puis avoir des... pour justement éviter perdre son objectivité. finalement, puisqu'on est atteint. Et pour éviter ça, c'est important de prendre du recul, avoir du temps pour soi, prendre soin de soi. Parce que si vous êtes épuisé, si vous allez être à fleur de peau, tout va vous atteindre. Donc se dire qu'on est là pour soigner, mais on n'est pas là pour donner de soi. Cette appellation, on dit, c'est une profession de don de soi. Et avec du recul, et avec mon expérience, j'ai envie de dire, on ne donne pas de soi. Parce que quand on donne de soi, finalement, on va se priver d'une partie de soi. On donne ce qui déborde de nous. Et on a tous, plus on travaille sur soi et plus on va avoir du surplus, j'ai envie de dire. Et finalement, on peut partager, on peut donner. Mais si vous vous oubliez, si vous ne vous écoutez pas bien à la fin, vous allez en payer de vous-même. Et c'est ça le risque en étant soignant et en étant dans la relation d'aide. c'est de risquer risquer au prix de soi-même, de sa santé, de son temps, de sa famille. Donc c'est important de faire la part des choses, d'équilibrer, de garder le juste équilibre. Se dire qu'on va travailler, que ça fait partie de notre métier, que l'on connaît nos limites, qu'on sait pourquoi on est là, et qu'à partir du moment, une fois que nos limites, on a donné ce qu'on devait donner, eh bien ça ne nous appartient pas. Parce que sinon c'est très ambitieux et très prétentieux aussi de se dire qu'on peut tout régler. Et qu'on est aussi irremplaçable. Non, pas du tout. Et c'est cette chance aussi, en étant soignant, c'est que quand on rentre chez nous, on sait que derrière, il y a une équipe pour prendre le relais. Il y a une continuité.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai. Eh bien, merci beaucoup, Salima, pour ce très beau témoignage, pour votre retour d'expérience sur votre métier, votre parcours, ce qui vous anime au quotidien. Je suis ravie en tout cas d'avoir permis à nos auditeurs de vous découvrir et d'en apprendre, d'en avoir appris davantage sur le métier d'infirmier et d'entrepreneur quelque part. Je vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouvel épisode. A bientôt et j'espère que celui-ci fera écho auprès de vous.
- Speaker #0
Merci à vous. Merci Chloé.
- Speaker #1
Au revoir Salima. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr