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#11 - Vous m'avez dit: "Ce n’est pas mon ovocyte, mais à l’intérieur de moi je vais lui donner ce dont il a besoin." cover
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Vous m’avez dit...

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05min |29/06/2025
Play
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Description

Vous m’avez dit : « Ce n’est pas mon ovocyte.
Mais à l’intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. »


Et si être mère n’était pas (seulement) une question de biologie ?


Dans cet épisode, j’interroge ce doute intime qui surgit parfois quand le lien génétique n’est pas là.


Et vous, vous êtes-vous déjà posé la question ?


👇 En savoir plus juste en dessous.



Dans ce onzième épisode, Amélie Boukhobza explore la question du lien maternel sans lien génétique.


À partir d’un témoignage entendu en séance, elle évoque les conflits intimes qui peuvent émerger quand la maternité passe par un don d’ovocyte : la place de l’amour, la peur de ne pas “suffire”, le rôle du corps comme espace d’accueil.


Sans jargon, mais avec justesse, elle interroge ce qui construit une mère : la transmission, l’épigénétique, l’attachement… ou simplement, la présence.


Un épisode pour celles et ceux qui s’interrogent sur ce que signifie vraiment “donner la vie”.


Bonne écoute !


🎙️ Un podcast écrit et présenté par Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne et docteur en psychologie.



Crédits
Montage : Lucas Martinot
Musique : Jean Manuel Jimenez
Direction artistique : Brigitte Massiot



📱 Retrouvez-moi sur

Instagram, TikTok, Facebook


Et sur le site: www.confidencespsy.fr


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Vous m'avez dit.

  • Speaker #1

    Des mots, des phrases que j'attrape au vol en consultation. Des phrases qui m'interpellent, qui me parlent plus que d'autres. Celles qui disent tout ont si peu de mots. Ensemble, écoutons ce qu'elles révèlent de nous, de nos relations, de nos vies.

  • Speaker #0

    Je suis Amélie Bloukobsa,

  • Speaker #1

    docteur en psychologie.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Vous m'avez dit.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est mal ? Je suis en train de tomber dedans. Je ne suis pas énervée de moi. Ça veut dire accepter que je suis partie. Si on se sépare, j'aurai l'impression. Sans nous, le temps avance pas même. Ça m'a déstabilisé. Je ne suis pas une femme d'intérêt.

  • Speaker #0

    Vous m'avez dit. Ça n'est pas mon ovocyte, mais à l'intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. Et vous ? Vous êtes-vous déjà demandé si être mère, c'était d'abord une question de biologie ? Et si l'absence de lien génétique faisait de vous une mère un peu moins mère ? Il y a ici une dualité. D'un côté, l'élan naturel de protection, de transmission, d'amour, la pulsion de données. De l'autre, cette inquiétude sourde. Et si je n'étais pas la vraie mère ? Comme si l'enfant pouvait un jour ressentir un manque, un vide, une distance, et le reprocher. Il y a quelque chose de fondamental dans l'idée d'être mère. Être un terreau fertile, pour accueillir, nourrir, accompagner un être vers la vie. Cet élan qui pousse à entourer, à protéger, à donner de la chaleur, de l'amour et du soin, que l'on appelle couramment « instinct maternel » , mais qui est peut-être mal nommé. Tout le monde n'en est pas doté, et cela demande parfois du temps. Ce n'est pas une obligation biologique, c'est une disposition, une pulsion matricielle. Bien au-delà du simple fait d'avoir donné ses gènes. Je pense à une patiente qui, après un don d'ovocytes, m'a confié sa peur. Et si un jour il me disait « tu n'es pas ma mère » . Derrière cette angoisse, il y a une question d'authenticité, de légitimité. Elle aurait préféré que l'ovocyte soit le sien, bien sûr. Comme un prolongement d'elle-même, un miroir entre son corps et son enfant. Mais jour après jour, elle découvre autre chose. La joie de donner à cet enfant les moyens d'être, d'exister. La joie de sentir qu'elle participe à son existence, Spinoza parlerait ici d'une joie de faire augmenter l'être. Questionnement chez une autre patiente, qui après un premier enfant aurait besoin pour envisager une nouvelle grossesse d'un don d'ovocytes. « J'ai peur de ne pas l'aimer autant que mon premier. » Question que tout parent se pose. Dans son cas, elle imagine cet enfant porteur d'une autre femme, sorte de rival symbolique, qui différenciera cet enfant de sa sœur. Mais elle le sait aussi, l'acte de porter, nourrir, apporter la vie transcendent les origines biologiques. Cette pulsion matricielle est plus forte que le doute. Elle saura lui donner tout ce dont il a besoin, comme elle l'a déjà fait pour son premier enfant. Tout ce qui fait d'une mère, une mère. Parce que cette pulsion dépasse la biologie. Être parent, ce n'est pas seulement donner la vie, c'est l'accompagner. C'est l'histoire du jugement de Salomon. Deux femmes se disputent un enfant, chacune revendiquant en être la mère. Salomon propose de le couper en deux. L'une accepte, l'autre s'y oppose. Elle préfère renoncer pour protéger l'enfant, non donner-le lui qu'il vive. Et c'est elle que Salomon reconnaît comme mère. Parce que la maternité, ce n'est pas posséder un enfant, c'est lui donner une place dans le monde, une existence. Alors comment vivre avec ça ? Comment se sentir légitime d'être mère quand l'enfant que l'on porte n'a pas notre origine biologique ? Jour après jour, en s'appuyant sur ce que l'on donne, sur ce que l'on transmet, c'est au-delà du biologique, au-delà du sang et des gènes. Parce que ce lien-là est tout aussi réel. La science elle-même le confirme. L'épigénétique nous apprend que le corps maternel influence l'enfant bien au-delà de l'ADN. Les émotions, l'histoire vécue pendant la grossesse, la relation tissée dès les premiers instants. Chaque moment passé ensemble est une empreinte. Chaque battement de cœur commun est un lien. Et ce lien-là, il ne se mesure pas en chromosomes, il se mesure en amour. Un proverbe yédiche dit « Dieu ne pouvait pas être partout, alors il a créé la mer » . Ça, j'adore. À celles qui savent que donner la vie... Ça n'est pas que porter pendant neuf mois. Pousser, madame, c'est surtout ramer avec beaucoup d'amour.

  • Speaker #1

    C'était Vous m'avez dit. On se retrouve dimanche prochain à 20h ou en replay. Musique composée par Jean-Manuel Jimenez. Montage,

  • Speaker #0

    Lucas Martineau.

  • Speaker #1

    Arrangements et directions artistiques, Brigitte Mathieu. Si ça vous a plu, pensez à mettre des étoiles et abonnez-vous pour ne rater aucun épisode.

Description

Vous m’avez dit : « Ce n’est pas mon ovocyte.
Mais à l’intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. »


Et si être mère n’était pas (seulement) une question de biologie ?


Dans cet épisode, j’interroge ce doute intime qui surgit parfois quand le lien génétique n’est pas là.


Et vous, vous êtes-vous déjà posé la question ?


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Dans ce onzième épisode, Amélie Boukhobza explore la question du lien maternel sans lien génétique.


À partir d’un témoignage entendu en séance, elle évoque les conflits intimes qui peuvent émerger quand la maternité passe par un don d’ovocyte : la place de l’amour, la peur de ne pas “suffire”, le rôle du corps comme espace d’accueil.


Sans jargon, mais avec justesse, elle interroge ce qui construit une mère : la transmission, l’épigénétique, l’attachement… ou simplement, la présence.


Un épisode pour celles et ceux qui s’interrogent sur ce que signifie vraiment “donner la vie”.


Bonne écoute !


🎙️ Un podcast écrit et présenté par Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne et docteur en psychologie.



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Montage : Lucas Martinot
Musique : Jean Manuel Jimenez
Direction artistique : Brigitte Massiot



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    Est-ce que c'est mal ? Je suis en train de tomber dedans. Je ne suis pas énervée de moi. Ça veut dire accepter que je suis partie. Si on se sépare, j'aurai l'impression. Sans nous, le temps avance pas même. Ça m'a déstabilisé. Je ne suis pas une femme d'intérêt.

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    Vous m'avez dit. Ça n'est pas mon ovocyte, mais à l'intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. Et vous ? Vous êtes-vous déjà demandé si être mère, c'était d'abord une question de biologie ? Et si l'absence de lien génétique faisait de vous une mère un peu moins mère ? Il y a ici une dualité. D'un côté, l'élan naturel de protection, de transmission, d'amour, la pulsion de données. De l'autre, cette inquiétude sourde. Et si je n'étais pas la vraie mère ? Comme si l'enfant pouvait un jour ressentir un manque, un vide, une distance, et le reprocher. Il y a quelque chose de fondamental dans l'idée d'être mère. Être un terreau fertile, pour accueillir, nourrir, accompagner un être vers la vie. Cet élan qui pousse à entourer, à protéger, à donner de la chaleur, de l'amour et du soin, que l'on appelle couramment « instinct maternel » , mais qui est peut-être mal nommé. Tout le monde n'en est pas doté, et cela demande parfois du temps. Ce n'est pas une obligation biologique, c'est une disposition, une pulsion matricielle. Bien au-delà du simple fait d'avoir donné ses gènes. Je pense à une patiente qui, après un don d'ovocytes, m'a confié sa peur. Et si un jour il me disait « tu n'es pas ma mère » . Derrière cette angoisse, il y a une question d'authenticité, de légitimité. Elle aurait préféré que l'ovocyte soit le sien, bien sûr. Comme un prolongement d'elle-même, un miroir entre son corps et son enfant. Mais jour après jour, elle découvre autre chose. La joie de donner à cet enfant les moyens d'être, d'exister. La joie de sentir qu'elle participe à son existence, Spinoza parlerait ici d'une joie de faire augmenter l'être. Questionnement chez une autre patiente, qui après un premier enfant aurait besoin pour envisager une nouvelle grossesse d'un don d'ovocytes. « J'ai peur de ne pas l'aimer autant que mon premier. » Question que tout parent se pose. Dans son cas, elle imagine cet enfant porteur d'une autre femme, sorte de rival symbolique, qui différenciera cet enfant de sa sœur. Mais elle le sait aussi, l'acte de porter, nourrir, apporter la vie transcendent les origines biologiques. Cette pulsion matricielle est plus forte que le doute. Elle saura lui donner tout ce dont il a besoin, comme elle l'a déjà fait pour son premier enfant. Tout ce qui fait d'une mère, une mère. Parce que cette pulsion dépasse la biologie. Être parent, ce n'est pas seulement donner la vie, c'est l'accompagner. C'est l'histoire du jugement de Salomon. Deux femmes se disputent un enfant, chacune revendiquant en être la mère. Salomon propose de le couper en deux. L'une accepte, l'autre s'y oppose. Elle préfère renoncer pour protéger l'enfant, non donner-le lui qu'il vive. Et c'est elle que Salomon reconnaît comme mère. Parce que la maternité, ce n'est pas posséder un enfant, c'est lui donner une place dans le monde, une existence. Alors comment vivre avec ça ? Comment se sentir légitime d'être mère quand l'enfant que l'on porte n'a pas notre origine biologique ? Jour après jour, en s'appuyant sur ce que l'on donne, sur ce que l'on transmet, c'est au-delà du biologique, au-delà du sang et des gènes. Parce que ce lien-là est tout aussi réel. La science elle-même le confirme. L'épigénétique nous apprend que le corps maternel influence l'enfant bien au-delà de l'ADN. Les émotions, l'histoire vécue pendant la grossesse, la relation tissée dès les premiers instants. Chaque moment passé ensemble est une empreinte. Chaque battement de cœur commun est un lien. Et ce lien-là, il ne se mesure pas en chromosomes, il se mesure en amour. Un proverbe yédiche dit « Dieu ne pouvait pas être partout, alors il a créé la mer » . Ça, j'adore. À celles qui savent que donner la vie... Ça n'est pas que porter pendant neuf mois. Pousser, madame, c'est surtout ramer avec beaucoup d'amour.

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Mais à l’intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. »


Et si être mère n’était pas (seulement) une question de biologie ?


Dans cet épisode, j’interroge ce doute intime qui surgit parfois quand le lien génétique n’est pas là.


Et vous, vous êtes-vous déjà posé la question ?


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Dans ce onzième épisode, Amélie Boukhobza explore la question du lien maternel sans lien génétique.


À partir d’un témoignage entendu en séance, elle évoque les conflits intimes qui peuvent émerger quand la maternité passe par un don d’ovocyte : la place de l’amour, la peur de ne pas “suffire”, le rôle du corps comme espace d’accueil.


Sans jargon, mais avec justesse, elle interroge ce qui construit une mère : la transmission, l’épigénétique, l’attachement… ou simplement, la présence.


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    Vous m'avez dit. Ça n'est pas mon ovocyte, mais à l'intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. Et vous ? Vous êtes-vous déjà demandé si être mère, c'était d'abord une question de biologie ? Et si l'absence de lien génétique faisait de vous une mère un peu moins mère ? Il y a ici une dualité. D'un côté, l'élan naturel de protection, de transmission, d'amour, la pulsion de données. De l'autre, cette inquiétude sourde. Et si je n'étais pas la vraie mère ? Comme si l'enfant pouvait un jour ressentir un manque, un vide, une distance, et le reprocher. Il y a quelque chose de fondamental dans l'idée d'être mère. Être un terreau fertile, pour accueillir, nourrir, accompagner un être vers la vie. Cet élan qui pousse à entourer, à protéger, à donner de la chaleur, de l'amour et du soin, que l'on appelle couramment « instinct maternel » , mais qui est peut-être mal nommé. Tout le monde n'en est pas doté, et cela demande parfois du temps. Ce n'est pas une obligation biologique, c'est une disposition, une pulsion matricielle. Bien au-delà du simple fait d'avoir donné ses gènes. Je pense à une patiente qui, après un don d'ovocytes, m'a confié sa peur. Et si un jour il me disait « tu n'es pas ma mère » . Derrière cette angoisse, il y a une question d'authenticité, de légitimité. Elle aurait préféré que l'ovocyte soit le sien, bien sûr. Comme un prolongement d'elle-même, un miroir entre son corps et son enfant. Mais jour après jour, elle découvre autre chose. La joie de donner à cet enfant les moyens d'être, d'exister. La joie de sentir qu'elle participe à son existence, Spinoza parlerait ici d'une joie de faire augmenter l'être. Questionnement chez une autre patiente, qui après un premier enfant aurait besoin pour envisager une nouvelle grossesse d'un don d'ovocytes. « J'ai peur de ne pas l'aimer autant que mon premier. » Question que tout parent se pose. Dans son cas, elle imagine cet enfant porteur d'une autre femme, sorte de rival symbolique, qui différenciera cet enfant de sa sœur. Mais elle le sait aussi, l'acte de porter, nourrir, apporter la vie transcendent les origines biologiques. Cette pulsion matricielle est plus forte que le doute. Elle saura lui donner tout ce dont il a besoin, comme elle l'a déjà fait pour son premier enfant. Tout ce qui fait d'une mère, une mère. Parce que cette pulsion dépasse la biologie. Être parent, ce n'est pas seulement donner la vie, c'est l'accompagner. C'est l'histoire du jugement de Salomon. Deux femmes se disputent un enfant, chacune revendiquant en être la mère. Salomon propose de le couper en deux. L'une accepte, l'autre s'y oppose. Elle préfère renoncer pour protéger l'enfant, non donner-le lui qu'il vive. Et c'est elle que Salomon reconnaît comme mère. Parce que la maternité, ce n'est pas posséder un enfant, c'est lui donner une place dans le monde, une existence. Alors comment vivre avec ça ? Comment se sentir légitime d'être mère quand l'enfant que l'on porte n'a pas notre origine biologique ? Jour après jour, en s'appuyant sur ce que l'on donne, sur ce que l'on transmet, c'est au-delà du biologique, au-delà du sang et des gènes. Parce que ce lien-là est tout aussi réel. La science elle-même le confirme. L'épigénétique nous apprend que le corps maternel influence l'enfant bien au-delà de l'ADN. Les émotions, l'histoire vécue pendant la grossesse, la relation tissée dès les premiers instants. Chaque moment passé ensemble est une empreinte. Chaque battement de cœur commun est un lien. Et ce lien-là, il ne se mesure pas en chromosomes, il se mesure en amour. Un proverbe yédiche dit « Dieu ne pouvait pas être partout, alors il a créé la mer » . Ça, j'adore. À celles qui savent que donner la vie... Ça n'est pas que porter pendant neuf mois. Pousser, madame, c'est surtout ramer avec beaucoup d'amour.

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Vous m’avez dit : « Ce n’est pas mon ovocyte.
Mais à l’intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. »


Et si être mère n’était pas (seulement) une question de biologie ?


Dans cet épisode, j’interroge ce doute intime qui surgit parfois quand le lien génétique n’est pas là.


Et vous, vous êtes-vous déjà posé la question ?


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Dans ce onzième épisode, Amélie Boukhobza explore la question du lien maternel sans lien génétique.


À partir d’un témoignage entendu en séance, elle évoque les conflits intimes qui peuvent émerger quand la maternité passe par un don d’ovocyte : la place de l’amour, la peur de ne pas “suffire”, le rôle du corps comme espace d’accueil.


Sans jargon, mais avec justesse, elle interroge ce qui construit une mère : la transmission, l’épigénétique, l’attachement… ou simplement, la présence.


Un épisode pour celles et ceux qui s’interrogent sur ce que signifie vraiment “donner la vie”.


Bonne écoute !


🎙️ Un podcast écrit et présenté par Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne et docteur en psychologie.



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    Vous m'avez dit. Ça n'est pas mon ovocyte, mais à l'intérieur de moi, je vais lui donner ce dont il a besoin. Et vous ? Vous êtes-vous déjà demandé si être mère, c'était d'abord une question de biologie ? Et si l'absence de lien génétique faisait de vous une mère un peu moins mère ? Il y a ici une dualité. D'un côté, l'élan naturel de protection, de transmission, d'amour, la pulsion de données. De l'autre, cette inquiétude sourde. Et si je n'étais pas la vraie mère ? Comme si l'enfant pouvait un jour ressentir un manque, un vide, une distance, et le reprocher. Il y a quelque chose de fondamental dans l'idée d'être mère. Être un terreau fertile, pour accueillir, nourrir, accompagner un être vers la vie. Cet élan qui pousse à entourer, à protéger, à donner de la chaleur, de l'amour et du soin, que l'on appelle couramment « instinct maternel » , mais qui est peut-être mal nommé. Tout le monde n'en est pas doté, et cela demande parfois du temps. Ce n'est pas une obligation biologique, c'est une disposition, une pulsion matricielle. Bien au-delà du simple fait d'avoir donné ses gènes. Je pense à une patiente qui, après un don d'ovocytes, m'a confié sa peur. Et si un jour il me disait « tu n'es pas ma mère » . Derrière cette angoisse, il y a une question d'authenticité, de légitimité. Elle aurait préféré que l'ovocyte soit le sien, bien sûr. Comme un prolongement d'elle-même, un miroir entre son corps et son enfant. Mais jour après jour, elle découvre autre chose. La joie de donner à cet enfant les moyens d'être, d'exister. La joie de sentir qu'elle participe à son existence, Spinoza parlerait ici d'une joie de faire augmenter l'être. Questionnement chez une autre patiente, qui après un premier enfant aurait besoin pour envisager une nouvelle grossesse d'un don d'ovocytes. « J'ai peur de ne pas l'aimer autant que mon premier. » Question que tout parent se pose. Dans son cas, elle imagine cet enfant porteur d'une autre femme, sorte de rival symbolique, qui différenciera cet enfant de sa sœur. Mais elle le sait aussi, l'acte de porter, nourrir, apporter la vie transcendent les origines biologiques. Cette pulsion matricielle est plus forte que le doute. Elle saura lui donner tout ce dont il a besoin, comme elle l'a déjà fait pour son premier enfant. Tout ce qui fait d'une mère, une mère. Parce que cette pulsion dépasse la biologie. Être parent, ce n'est pas seulement donner la vie, c'est l'accompagner. C'est l'histoire du jugement de Salomon. Deux femmes se disputent un enfant, chacune revendiquant en être la mère. Salomon propose de le couper en deux. L'une accepte, l'autre s'y oppose. Elle préfère renoncer pour protéger l'enfant, non donner-le lui qu'il vive. Et c'est elle que Salomon reconnaît comme mère. Parce que la maternité, ce n'est pas posséder un enfant, c'est lui donner une place dans le monde, une existence. Alors comment vivre avec ça ? Comment se sentir légitime d'être mère quand l'enfant que l'on porte n'a pas notre origine biologique ? Jour après jour, en s'appuyant sur ce que l'on donne, sur ce que l'on transmet, c'est au-delà du biologique, au-delà du sang et des gènes. Parce que ce lien-là est tout aussi réel. La science elle-même le confirme. L'épigénétique nous apprend que le corps maternel influence l'enfant bien au-delà de l'ADN. Les émotions, l'histoire vécue pendant la grossesse, la relation tissée dès les premiers instants. Chaque moment passé ensemble est une empreinte. Chaque battement de cœur commun est un lien. Et ce lien-là, il ne se mesure pas en chromosomes, il se mesure en amour. Un proverbe yédiche dit « Dieu ne pouvait pas être partout, alors il a créé la mer » . Ça, j'adore. À celles qui savent que donner la vie... Ça n'est pas que porter pendant neuf mois. Pousser, madame, c'est surtout ramer avec beaucoup d'amour.

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