La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes cover
La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes cover
Parlez-moi d’ailleurs

La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes

La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes

26min |28/07/2025
Play
La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes cover
La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes cover
Parlez-moi d’ailleurs

La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes

La Corse : sentiers de randonnée, brocciu frais et baignades dans des criques secrètes

26min |28/07/2025
Play

Description

Laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthe à l’eau de la rivière du Fango avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de vert du maquis.

La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages.

 

En première partie, c’est une enfant du pays, Chloé Nury qui vit du côté de Porto-Vecchio, qui nous fera découvrir les trésors de la Corse. Elle a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard, et elle nous guidera pour toucher du doigt cette âme corse.

 

En seconde partie, c'est la chef Élodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer en mettant à l'honneur les produits corse qu'Élodie nous fera découvrir.

 

Réalisation et interviews Marjolaine Koch. Habillage sonore Hélène Bizieau.


Parlez-moi d’ailleurs est bien plus qu’un podcast de voyage. C’est une invitation à rêver, à explorer et à rencontrer le monde grâce à ceux qui l’habitent. Alors, laissez-vous transporter, écoutez, et préparez-vous à goûter l’ailleurs, de chez vous ou en chemin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parlez-moi d'ailleurs, un podcast Voyage Galima.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthalo de la rivière du Fangou avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de verre du Maquis. La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages. Chloé Nury vit en Corse, du côté de Porto Vecchio. C'est elle qui a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard. Et elle nous guide pour toucher du doigt cet âme corse. En seconde partie, c'est la chef Elodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer. en mettant à l'honneur les produits corse qu'Elodie nous fera découvrir. A priori, du soleil, vous n'en manquerez pas. De la verdure non plus, puisque l'île est recouverte par 2000 km2 de maquis. qui recouvre donc un quart du territoire. Mais en plus de ces paysages, la Corse offre une immersion culturelle. L'identité corse se rappelle à vous, où que vous soyez sur l'île. Alors j'ai proposé à Chloé Nury de commencer par cet aspect. Comment définir la culture corse ?

  • Speaker #1

    La culture corse, c'est une culture qui est très riche, qui est très ancrée dans son passé. Dans la transmission, il y a quelque chose de très fier chez le peuple corse, un petit peu rebelle aussi. C'est une culture qui se vit à travers plusieurs prismes. Tu as à la fois la musique, qui est très présente dans l'île. Je crois qu'on a tous d'ailleurs quelqu'un autour de nous, dans notre famille. Tu as toujours un musicien, en fait, et on est baigné dès notre plus jeune âge dans la musique corse, dans les chants corses. C'est quelque chose de très important. Tu as aussi des questions. croyance corse. Quand je parlais de transmission, c'est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Et les personnes qui visitent la Corse peuvent avoir un aperçu de cet attachement en visitant certains événements. Je pense aux caténas de Charles Sartène, par exemple, qui sont des événements très forts, mais qui sont très ancrés dans la culture de la Corse. Ce sont des processions qui ont lieu lors du Vendredi Saint, qui sont très fortes émotionnellement, où tu as une personne masquée, enchaînée, qui porte la croix.

  • Speaker #2

    C'est une procession qui est chantée,

  • Speaker #1

    c'est un moment de prière,

  • Speaker #2

    un moment vraiment de confession avec ce pénitent qui est enchaîné, qui porte une croix vraiment lourde,

  • Speaker #1

    qui à l'époque était des personnes qui étaient incarcérées,

  • Speaker #2

    qui voulaient se faire pardonner des péchés.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #2

    au fur et à mesure que les choses ont évolué, c'est souvent des personnes qui veulent remercier Dieu.

  • Speaker #1

    mais ça fait vraiment partie des racines et de l'histoire corse. Il y a vraiment cette part religieuse qui est encore très présente. Et puis, il y a aussi l'histoire, il y a aussi beaucoup de lieux historiques en Corse qui méritent d'être visités pour bien comprendre l'histoire de l'île. L'île a été colonisée à multiples reprises par divers peuples pendant de nombreux siècles. Et cette histoire, tu la retrouves à la fois dans le paysage, quand tu parles. pour l'île et que tu as, par exemple, les tours génoises que tu retrouves sur les côtes, qui sont le témoignage d'occupations génoises. Et puis, tu as aussi des endroits assez symboliques sur l'île. Par exemple, tu as le site de Koukourouts ou à Lévis, qui rappelle que la Corse a une population qui existe depuis des milliers d'années. Et Koukourouts, c'est un site qui était habité à l'époque de l'âge de bronze, où tu as en fait vraiment les premiers peuples porses qui ont laissé leurs traces. Donc, tu as ces constructions en pierre, ces restes de forteresses, qui sont assez impressionnants. Ce sont des lieux un petit peu… presque mystique, et où tu trouves aussi d'anciennes meules. Ce sont des lieux, pour moi, qui sont assez exceptionnels sur l'île, quand on la visite et qu'on aime un petit peu découvrir son histoire.

  • Speaker #0

    L'identité de la Corse, elle passe donc par son histoire, mais aussi par ses paysages. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est le maquis.

  • Speaker #1

    Oui, on passe forcément au milieu du maquis, on respire les odeurs du maquis. Et d'ailleurs, c'est quelque chose... Il fait partie de la culture, c'est la première chose quand tu descends de l'avion et quand tu es sur le tarmac. En fait, la première chose qui me frappe souvent, c'est cette odeur qui est propre à la Corse, qui est unique au monde, de toutes ces plantes et fleurs que tu vas retrouver et qui sont différentes selon où tu te trouves dans l'île, au nord, au sud, au centre. Tu vas vraiment avoir une variété de parfums.

  • Speaker #0

    On trouve quel type de plantes dans le maquille ?

  • Speaker #1

    Tu as par exemple le myrthe, qui est assez connu en Corse puisqu'on en fait une célèbre liqueur, la liqueur. de myrte que tu retrouves souvent en fin de repas. Tu vas retrouver l'arbouce aussi, les arbousiers sont très présents en Corse. Le pain Laritche, qui est ce grand pain imposant et qui a cette odeur vraiment très particulière.

  • Speaker #2

    Pourquoi ça s'appelle maquis ? Parce que ça vient de l'italian maka, qui veut dire tache. Et effectivement quand on regarde le maquis, on s'aperçoit qu'il y a énormément de tons de verres différents. Et puis surtout le maquis, ce qui est bien c'est qu'il est emblématique de la Corse parce qu'il y a des plantes qui sont propres à la Corse qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Elles ne prennent pas tellement d'eau pour survivre, elles se résonnent. Ce sont des plantes qui vont justement avoir des huiles essentielles très concentrées, ce qui développe leur arôme.

  • Speaker #0

    Et puisqu'on est en pleine nature, on peut continuer sur les balades au grand air. Est-ce que toi, tu as des itinéraires privilégiés sur l'île ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà ce qu'il faut savoir, c'est qu'on soit initié ou non, on a vraiment une... un choix multiple pour ce qui est des promenades en corse moi ce que j'aime beaucoup faire tout simplement c'est d'aller à par exemple en montagne d'aller à l'Ospedale qui est à 30 minutes de Porto-Vecchio là où je vis et de me promener dans la forêt de l'Ospedale ou d'aller me promener sur le barrage asséché en été donc je trouve que là tu as un point de vue un calme qui est assez extraordinaire. J'aime beaucoup aller me... promener aussi, c'est un endroit qui n'est pas forcément très connu en dehors des Porto-Vecchiais, mais tu as les marais salants qui sont au bout du port de Porto-Vecchio. Vous pouvez observer le vol des Flamants roses en hiver, c'est assez magique et hors du temps. Ce sont des anciens marais salants qui aujourd'hui ne sont plus en activité, mais qui restent en excellent état de conservation. Et puis, tu as aussi des promenades qui demandent un peu plus d'entraînement, ou en tout cas un peu plus de temps, comme le Mar-à-Mar. qui va de Porto-Vecchio à Propriane, qui est de près passé par les massifs, qui t'offre une vue spectaculaire sur le golfe. Donc, ils permettent de parcourir l'île d'est en ouest. Tu peux en faire juste certaines portions, mais autrement, je crois qu'il faut à peu près cinq jours pour le parcourir en entier.

  • Speaker #0

    Alors, tu as parlé de l'hiver. Fréquenter la Corse en hiver ou en été, c'est deux ambiances différentes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement différent. mais déjà quand tu viens en... en été, en hiver, tu n'as pas du tout la même atmosphère et la même vie, puisque la Corse est une île qui a une saisonnalité qui reste très prononcée. Donc en été, tu vas vraiment avoir tous les Corses qui s'activent en quelque sorte, tu as tous les établissements de plage qui vont ouvrir, beaucoup d'établissements également en ville qui restent dormants le reste de l'année, donc tu as vraiment une vie qui s'anime, tu as beaucoup de monde, tu as Beaucoup d'événements aussi nocturnes, donc c'est quand même très agréable. Moi, j'aime beaucoup nous promener dans les centres-villes, que ce soit dans le Nord, à Saint-Florent, à Ajaccio, en Balagne. Tu vas vraiment avoir cette vie nocturne avec des événements musicaux, de belles lumières, tu as pas mal de festivals aussi, que tu as en été, que tu ne vois pas le reste de l'année. Et puis bien sûr, tu as les plages. Après, tu as l'hiver. L'hiver corse, c'est quelque chose de beaucoup plus calme, beaucoup plus doux, beaucoup plus silencieux. Pour moi, c'est une véritable retraite. Et d'ailleurs, quand je rentre en Corse en décembre, j'aime beaucoup retrouver un petit peu ce rythme que je trouve un peu plus authentique, en quelque sorte, et qui me permet d'avoir accès à des lieux où je n'irai pas forcément l'été, parce qu'il y aurait beaucoup de monde. Je pourrais te promener sur la plage de Palombadge. En plein hiver, c'est quelque chose d'assez exceptionnel. La montagne en plein hiver est aussi quelque chose à faire en Corse. C'est assez unique.

  • Speaker #0

    Maintenant, si on veut découvrir la Corse côté mer, qu'est-ce que tu nous proposes ?

  • Speaker #1

    Côté mer, on parle souvent des plages de l'extrême sud, qui ne sont pas du haut, il n'y a pas l'ombage. Je crois qu'il y a les plages de pleine orientale qui méritent aussi d'être visitées parce qu'on a des grandes étendues de sable qui sont peut-être un peu moins fréquentées en plein été. tu as un côté un peu plus sauvage, tout ce qui est par exemple dans la micro-région au niveau de Gizonach, tu as encore beaucoup d'endroits qui restent très fréquentables l'été, et puis tu as aussi les plages du nord de l'île, les plages de Salet, tu as par exemple auxquelles tu accèdes en bateau ou en 4x4, en tout cas il faut des véhicules un petit peu robustes pour parcourir les pistes, mais qui... beaucoup offrent un peu plus de quiétude. Et des eaux qui sont incroyables, qui sont cristallines, transparentes. Ce sont des plages que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver dans d'autres endroits que la Corse.

  • Speaker #0

    Alors tu as parlé de découvrir la mer en bateau. Comment on s'y prend pour organiser une sortie en bateau et quelles options sont possibles ?

  • Speaker #1

    Alors soit par ses propres moyens, parce qu'on a le permis bateau et qu'on va louer une embarcation. et puis naviguer juste pour une journée par exemple, soit en prenant un skipper. Il y a par exemple des sorties à Damaran dans la zone d'Ajaccio qui permettent d'avoir un autre point de vue sur l'île, de voir l'île de l'extérieur, mais qui permettent aussi d'accéder à des petits crics auxquels on ne peut pas accéder par la voie routière et donc de trouver des joyaux encore préservés sur la côte.

  • Speaker #0

    La réserve naturelle de la presqu'île de Scandola est autant marine que terrestre. Sans la présence de l'homme,

  • Speaker #2

    coraux,

  • Speaker #1

    gorgones, langoustes et coquillages ont pu se créer leur royaume sous-marin et prospérer en même temps que Méru,

  • Speaker #2

    Murène, Rouget,

  • Speaker #1

    Sars et bien d'autres encore.

  • Speaker #2

    C'est ce site-là qui est le site le plus habité par les Méru de Méditerranée.

  • Speaker #1

    C'est 700 individus sur pratiquement... 40 hectares,

  • Speaker #2

    c'est remarquable,

  • Speaker #1

    c'est des individus qui pèsent plus de 30 à 40 kilos. C'est des grosses espèces, des gros baracudas, des gros mérous, des gros corbes. Le corail, le corail qui est très présent sur la zone, puisque c'est une zone très protégée. Et on a la chance d'avoir du corail très présent, à des profondeurs accessibles, peu profondes.

  • Speaker #0

    Et puis il y a aussi cette particularité en Corse, ce sont tous ces cours d'eau ponctués de basques, de piscines naturelles. Il y en a à plusieurs endroits sur l'île. Est-ce que toi tu as une préférence ?

  • Speaker #1

    Étant de la région de Porto Vecchio, j'ai tendance à aller plutôt dans l'Altaroc, ou dans la région de Bavé en tout cas. Mais ces piscines naturelles, tu en as aussi de très jolies dans la vallée de l'Arrestonique, sur la région de Corté. Tu as encore des zones où tu peux avoir presque ta propre piscine privée, même en plein été. Tu n'as absolument personne autour de toi, tu as une eau d'une fraîcheur incroyable. Moi ce que je recommande toujours c'est d'aller demander à l'office du tourisme le plus proche quels sont les sentiers où tu vas croiser un petit peu le moins de monde. Ce qui est important pour ces endroits c'est toujours de suivre les sentiers balisés, ne pas s'aventurer trop loin justement hors sentier mais tu as encore des endroits assez exceptionnels et pour moi l'Alta rock ça reste au niveau de bavey là l'endroit où tu as et c'est au bon moment naturel Il y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #0

    Depuis 15 ans, Elodie et Estelle Balézy ont pris le relais de leur oncle, qui lui-même avait pris le relais de son père à la tête du restaurant Soleil et Monty, situé au pied des aiguilles de Bavella. Elles élèvent leurs propres cochons, des porcounoustrales et la race corse évidemment, pour garnir leurs assiettes de produits du terroir. Et c'est cette philosophie que souhaite partager Elodie avec nous, car la cuisine corse a un lien indéfectible avec les racines corses.

  • Speaker #2

    Je pense que traditionnellement, on a une culture culinaire de pauvres. En fait, il faut penser qu'il y a 60 ans, il y a 70 ans, nous on a fait un saut dans le futur. Ça n'a pas été progressif comme sur le continent ou quoi que ce soit. Nous, on a vraiment eu des fractures dans la société corse, je pense, qui ont joué sur notre façon de manger. Mais avant, la culture culinaire corse, elle était faite autour des métiers de l'agro-pastoralisme. Donc, c'était beaucoup les bergers et le Péniver en pleine. L'été en montagne, parce qu'en pleine c'était insalubre, ils étaient venus monter en montagne, mais en montagne l'hiver ils ne pouvaient pas rester parce que le troupeau ne trouvait pas à se nourrir.

  • Speaker #1

    Pour réussir un bon bruit, il faut avoir un lait d'excellente qualité. Deux conditions donc à remplir, premièrement la santé du troupeau, il faut que l'état des bêtes soit excellent, pour éliminer d'office toutes les portes vulgaires. Deuxième condition, la propreté du lait. Un traieur doit traire proprement et vite, un traieur assez habile. passent facilement 120 brebis à l'heure. Ici, nous avons un troupeau qui fait un effectif de 180 têtes plus la relève. Il est soumis à la transhumance. Nous packageons du mois d'octobre jusqu'au mois de juin sur le littoral d'Agatio. Nous partons à Vite-Savonne le mois de juin et nous rentrons fin septembre.

  • Speaker #2

    Donc, il y a eu tout ce circuit qui a fait que notre culture culinaire, c'est une culture de gens pauvres. qui se nourrissaient, notamment à partir de mets qui devaient être conservés. L'emblème de la Corse, à chaque péturier, il ne faut pas oublier qu'on la faisait pour conserver la viande. C'est juste une façon de conserver. C'était la viande dans du sel, qu'on faisait fumer ou pas, qu'on faisait sécher, mais comme ça on avait des protéines sur le long terme. Et le fromage, c'est pareil, c'était juste pour conserver le lait. Maintenant, on met beaucoup de chichi autour de ça, mais au départ c'est ça. Il y a différentes façons de les faire, bien sûr, et chaque région. avait sa manière de faire. Donc en fait, on a une culture culinaire hyper simple. Avant, on voyait très peu de crues. Les salades et tout, c'est arrivé maintenant, il n'y a pas longtemps. En fait, comme on a quand même l'influence du continent et que les gens qui nous faisaient rêver dans la gastronomie, c'était des chefs qui faisaient déjà des choses hyper techniques. Nos chefs à nous, c'est nos grands-mères. Nos grands-mères cuisinaient à la maison dans des grosses casseroles de couleur et tout. Et je pense que quelque part, Inconsciemment peut-être, on a dû complexer ou en tout cas pas oser imposer ou proposer notre façon de cuisiner qui devait nous sembler simple. Du coup, je pense qu'on s'est calqué à un moment donné sur les façons de faire d'ailleurs. Et moi, ma démarche, c'est plus de repartir sur les façons de faire d'avant, peut-être avec d'autres produits, peut-être avec d'autres goûts. Mais quand je vous dis qu'on fait des farcis, le farci, ça vient de la viande, c'est les restes de viande qu'on va hacher avec du pain racide hier. avec les quelques herbes qui nous restent, qui ne sont plus assez jolies à mettre ailleurs. Et moi, en fait, je n'ai pas de... D'ailleurs, je ne fais pas de cartes. Je ne peux même pas vous dire ce que je fais, parce que je ne fais pas des trucs hyper originaux, il ne faut pas s'imaginer. Moi, tous les ans, je prends mes veaux dans le village d'à côté. Là, je vais les recevoir, je vais tout traiter. Donc, ce qui fait que dans mon restaurant, jusqu'à présent, on a mangé beaucoup de cochons. Mais là, bientôt, je vais pouvoir commencer à avoir beaucoup de veaux, parce que je prends la bête entière. j'ai cette démarche de faire, voilà, de revenir au... à une façon de consommer, je pense qu'elle est vertueuse, mais je ne sais pas, peut-être qu'elle ne l'est pas, ça c'est mon idée. En tout cas, elle est éthique vis-à-vis du territoire, vous voyez.

  • Speaker #0

    Et alors, quels plats simples il faut goûter pour être au plus proche de la culture culinaire corse ?

  • Speaker #2

    Tous les plats simples, tous les plats simples. Nous, on fait plein de choses, on a des cannelloni au brouche, la pâte farcie avec le brouche, c'est notre fromage frais à hopper. Mais le fromage emblématique ici,

  • Speaker #1

    c'est le brouche.

  • Speaker #2

    Il est fabriqué à partir du petit lait issu de la fabrication de fromage de brebis.

  • Speaker #0

    Seul fromage AOP de Lille, la légende raconte que c'est le roi Salomon qui aurait confié la recette à des bergers corses il y a plusieurs millénaires.

  • Speaker #2

    Là,

  • Speaker #1

    c'est resté un produit très traditionnel de la Corse en général. Tous les jours,

  • Speaker #2

    on fait un peu du patrimoine de Corse. Il paraît que Napoléon aurait essayé de faire du broche sur le continent, mais il n'a jamais réussi. Donc ça veut dire que c'est ou la race, le terrain qui fait qu'on peut faire du broche qu'en Corse. Après, comme je vous l'ai dit, il y a le veau, il y a le cochon, donc bien sûr les charcuteries, les charcuteries bien faites, mais il n'y a rien de meilleur. Le cochon, il est élevé en nature. Si on l'élève bien, on a une viande qui est magnifique. Et si on le tue en maturité, ça nous donne des superbes pièces de charcuterie. La charcuterie, elle a été au centre. de toute notre alimentation depuis tout le temps. C'est un des produits qu'on a mangé. régulièrement mais c'était aussi un produit de fête alors que c'était quand même quelque chose de simple avant on ouvrait la coppe pour le 15 août parce que le 15 août chez nous c'est la fête c'est sainte marie et le 15 août la coppe elle avait assez vieilli c'est des produits nobles maintenant on mange de la coppe comme si il y en a tout le temps un bout de coppe un bout de coppe mais en fait la coppe il y en a deux par cochon vous voyez la famille tuait un cochon elle avait deux coppes dans sa cave on les mangeait vraiment à des occasions Ça, c'est des produits à goûter, mais je pense que quand on les goûte, il faut savoir ce qu'il y a derrière.

  • Speaker #1

    La recette, c'est ça. La recette, c'est ça. La recette, c'est la mention de feuille, voilà. Elle est très simple, voilà. Comme la viande, la viande. Un peu de sel, un peu de carbo, un peu de sel,

  • Speaker #2

    c'est tout. Ça,

  • Speaker #1

    c'est le pays. Après, je ne peux pas piocher le pain de la terre.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Mais on avait les chambres, c'est bon. C'est un légal. On peut le faire, on peut le faire. Allez, tiens, on va le faire,

  • Speaker #2

    allez.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des plats peut-être un peu plus... « confidentielles » , moins connues des voyageurs en tout cas, que vous souhaiteriez nous faire découvrir ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, c'est de la cuisine simple. On fait beaucoup de ragouts de viande, avec la viande qu'on a. Alors c'est les ragouts carrés patates, c'est la viande avec des pommes de terre cuites avec des pommes de terre dedans, ou la viande avec les jardinières de légumes. Vous voyez, par exemple, au printemps, moi je fais toujours avec des petits pois frais, avec des petites carottes, c'est des ragouts comme ça. C'est hyper goûteux et c'est très bon. Nous, on fait aussi la pasta choute avec de la viande de veau. La pasta choute, c'est les pâtes qu'on fait avec la sauce de veau. On aura fait cuire longtemps, mijoter. Et après, sur laquelle on va mettre un mélange de fromage vieux et plus jeune pour donner du goût. On fait des petits mortes. C'est de la semoule de maïs avec aussi cette sauce de viande qu'on va mettre dessus. Il y a beaucoup de plats comme ça, traditionnels, qui sont vraiment de la cuisine paysanne, de la cuisine de maison. Et ça, toujours accompagné, ou en tout cas qui donne le goût, c'est la charcuterie. C'est-à-dire qu'on va mettre nos chutes de pincettes ou de roulettes, des morceaux qui sont un peu durs, qui sont séchés, on va les mettre dedans. Et ça va donner ce goût. En fait, il y a vraiment une continuité des produits.

  • Speaker #0

    Et au niveau des desserts, vous nous conseillez quoi ?

  • Speaker #2

    Les desserts, vous savez, nous, on a les desserts vraiment traditionnels, comme d'habitude. Seulement, chez nous, ils sont beaucoup aromatisés. Vous savez à quoi ? À l'orange. Parce qu'on produit des oranges. Orange ou citron, alors on a quand même ce côté vachement agrume qui venait parfumé. Par exemple, moi, ma grand-mère a toujours fait des œufs à la neige, sa crème anglaise. Elle est à l'orange. Les flans qu'on mange, les flans aussi de nos grands-mères, ils sont parfumés à l'orange. Nous, les oranges, quand on les a l'hiver, on les épluche, on garde l'écorce. On la fait sécher au-dessus de la cheminée. Après, vous savez, l'écorce séchée, ça a un autre goût. Après, bien sûr, il y a les desserts avec du brouche. Il y a beaucoup de desserts aux fruits. Mais on reste sur des parfums locaux toujours.

  • Speaker #0

    Et quels sont les lieux où il faut se rendre pour trouver de bons produits ?

  • Speaker #2

    Moi, je dirais qu'il faut… Maintenant, il y a de plus en plus de gens qui sont tournés vers les produits qualitatifs. Vous avez vraiment une grande dynamique. Chez les producteurs et aussi chez les épiciers qui cherchent la qualité, qui cherchent à offrir quelque chose de plus que juste la consommation. Donc, en fait, posez des questions, demandez et voyez ce qu'on vous répond après. Des produits Corses, il y a vraiment de bons produits et de plus en plus répandus.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, du côté du vin, quels sont les cépages que l'on trouve en Corse ?

  • Speaker #2

    On a des vignobles de très grande qualité, de plus en plus, avec des jeunes qui s'investissent, des gens qui reprennent. des endroits oubliés. Ce sont des gens qui sont très courageux parce que c'est beaucoup de travail une vigne et qu'il faut du temps avant de rentabiliser. Mais on a du très bon vin maintenant en Corse qui rivalise vraiment avec les vins d'ailleurs. En Corse, on a des cépages prédominants comme le chacaré, le nieloutch selon la région, le vermentine en blanc. Mais on réintroduit beaucoup, et ça je trouve que c'est super, on réintroduit beaucoup des cépages endémiques. Ce sont des cépages qu'on avait avant et qui sont réintroduits. Peut-être qu'on les avait arrachés à cause du rendement, à cause peut-être de leur fragilité. Mais dans tous les cas, on les réintroduit. Donc vous avez des parcelles de Minousté, du Bourgué. C'est plein de cépages qui ont été un mélange après toutes les périodes qu'on a eues en Corse, puisqu'on a eu quand même des Italiens. Vous savez, on a été beaucoup envahis au fil des siècles. Et en fait, on a un patrimoine peut-être qu'on ne mesure pas encore vraiment. Et selon son domaine d'activité, je trouve qu'on recommence à l'explorer et à le redécouvrir. En tout cas, il y a des gens qui le mettent à l'honneur.

  • Speaker #1

    Ça, c'était planté par mon grand-père. Tu as toute la butte qui est morte et tout le creux qui a survécu. Ça, c'est du grainage qu'à 50 ans, par exemple. L'avantage que ça a, c'est que tu as tout le système racinaire qui est vraiment implanté, qui est vraiment descendu. Donc tu as vraiment, je dirais, ce côté un peu terroir, où le raisin va vraiment chercher ce qu'il y a dans la terre pour donner son fruit, ce qui va révéler les arômes dans le vin.

  • Speaker #0

    Et vous, Ella, c'est quoi votre vin préféré ?

  • Speaker #2

    Après, dire un vin préféré, vous savez, j'ai beaucoup d'amis chez les viticulteurs. Non, je n'ai pas un vin préféré, mais je dirais alors un cépage. Moi, j'aime beaucoup le vermentine, c'est le cépage pour le vin blanc. J'aime beaucoup les blancs un peu secs comme ça. J'aime bien le vermentine.

  • Speaker #0

    Et enfin, vous diriez qu'il faut rapporter quoi dans sa valise pour garder un bout de corse à table ?

  • Speaker #2

    Ah oui, pour garder un bout de corse à table, déjà, pour faire un mix, je ramènerais de l'huile d'olive, du miel. Un petit bout de fromage bien affiné, un fromage pas qu'on mange tous les jours, un fromage qu'on va râper sur ses pâtes, juste de temps en temps pour se garder un petit goût de corse, et un joli morceau de charcuterie, mais pour le manger que les jours de fête.

  • Speaker #0

    C'est la fin de cet épisode. Merci d'avoir exploré la Corse avec nous. Le générique est signé Hélène Biziot, les interviews et la réalisation Marjolaine Koch. Au fil de ce podcast, vous avez entendu l'extrait d'un reportage de Cor ce matin sur la procession à Sartène, des extraits d'un documentaire sur la fabrication du brochu réalisé pour l'ORTF en 1970 et sur le même sujet, un reportage de l'émission Météo à la carte de France Télévisions. Mais aussi l'interview de l'onologue André-Vernieu Musso réalisée par France 3 Corse via Stella et l'extrait du documentaire de Karine Galland, Corsitude. Parlez-moi d'ailleurs, un podcast créé sur une idée originale des éditions Voyage Gallimard. Si vous avez aimé ce contenu, n'hésitez pas à nous laisser un commentaire sur les plateformes et bien sûr à le partager autour de vous. A bientôt et bon voyage !

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Rencontre avec Chloé Nury

    01:33

  • Gastronomie avec Elodie Balesi

    13:45

Description

Laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthe à l’eau de la rivière du Fango avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de vert du maquis.

La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages.

 

En première partie, c’est une enfant du pays, Chloé Nury qui vit du côté de Porto-Vecchio, qui nous fera découvrir les trésors de la Corse. Elle a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard, et elle nous guidera pour toucher du doigt cette âme corse.

 

En seconde partie, c'est la chef Élodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer en mettant à l'honneur les produits corse qu'Élodie nous fera découvrir.

 

Réalisation et interviews Marjolaine Koch. Habillage sonore Hélène Bizieau.


Parlez-moi d’ailleurs est bien plus qu’un podcast de voyage. C’est une invitation à rêver, à explorer et à rencontrer le monde grâce à ceux qui l’habitent. Alors, laissez-vous transporter, écoutez, et préparez-vous à goûter l’ailleurs, de chez vous ou en chemin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parlez-moi d'ailleurs, un podcast Voyage Galima.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthalo de la rivière du Fangou avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de verre du Maquis. La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages. Chloé Nury vit en Corse, du côté de Porto Vecchio. C'est elle qui a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard. Et elle nous guide pour toucher du doigt cet âme corse. En seconde partie, c'est la chef Elodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer. en mettant à l'honneur les produits corse qu'Elodie nous fera découvrir. A priori, du soleil, vous n'en manquerez pas. De la verdure non plus, puisque l'île est recouverte par 2000 km2 de maquis. qui recouvre donc un quart du territoire. Mais en plus de ces paysages, la Corse offre une immersion culturelle. L'identité corse se rappelle à vous, où que vous soyez sur l'île. Alors j'ai proposé à Chloé Nury de commencer par cet aspect. Comment définir la culture corse ?

  • Speaker #1

    La culture corse, c'est une culture qui est très riche, qui est très ancrée dans son passé. Dans la transmission, il y a quelque chose de très fier chez le peuple corse, un petit peu rebelle aussi. C'est une culture qui se vit à travers plusieurs prismes. Tu as à la fois la musique, qui est très présente dans l'île. Je crois qu'on a tous d'ailleurs quelqu'un autour de nous, dans notre famille. Tu as toujours un musicien, en fait, et on est baigné dès notre plus jeune âge dans la musique corse, dans les chants corses. C'est quelque chose de très important. Tu as aussi des questions. croyance corse. Quand je parlais de transmission, c'est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Et les personnes qui visitent la Corse peuvent avoir un aperçu de cet attachement en visitant certains événements. Je pense aux caténas de Charles Sartène, par exemple, qui sont des événements très forts, mais qui sont très ancrés dans la culture de la Corse. Ce sont des processions qui ont lieu lors du Vendredi Saint, qui sont très fortes émotionnellement, où tu as une personne masquée, enchaînée, qui porte la croix.

  • Speaker #2

    C'est une procession qui est chantée,

  • Speaker #1

    c'est un moment de prière,

  • Speaker #2

    un moment vraiment de confession avec ce pénitent qui est enchaîné, qui porte une croix vraiment lourde,

  • Speaker #1

    qui à l'époque était des personnes qui étaient incarcérées,

  • Speaker #2

    qui voulaient se faire pardonner des péchés.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #2

    au fur et à mesure que les choses ont évolué, c'est souvent des personnes qui veulent remercier Dieu.

  • Speaker #1

    mais ça fait vraiment partie des racines et de l'histoire corse. Il y a vraiment cette part religieuse qui est encore très présente. Et puis, il y a aussi l'histoire, il y a aussi beaucoup de lieux historiques en Corse qui méritent d'être visités pour bien comprendre l'histoire de l'île. L'île a été colonisée à multiples reprises par divers peuples pendant de nombreux siècles. Et cette histoire, tu la retrouves à la fois dans le paysage, quand tu parles. pour l'île et que tu as, par exemple, les tours génoises que tu retrouves sur les côtes, qui sont le témoignage d'occupations génoises. Et puis, tu as aussi des endroits assez symboliques sur l'île. Par exemple, tu as le site de Koukourouts ou à Lévis, qui rappelle que la Corse a une population qui existe depuis des milliers d'années. Et Koukourouts, c'est un site qui était habité à l'époque de l'âge de bronze, où tu as en fait vraiment les premiers peuples porses qui ont laissé leurs traces. Donc, tu as ces constructions en pierre, ces restes de forteresses, qui sont assez impressionnants. Ce sont des lieux un petit peu… presque mystique, et où tu trouves aussi d'anciennes meules. Ce sont des lieux, pour moi, qui sont assez exceptionnels sur l'île, quand on la visite et qu'on aime un petit peu découvrir son histoire.

  • Speaker #0

    L'identité de la Corse, elle passe donc par son histoire, mais aussi par ses paysages. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est le maquis.

  • Speaker #1

    Oui, on passe forcément au milieu du maquis, on respire les odeurs du maquis. Et d'ailleurs, c'est quelque chose... Il fait partie de la culture, c'est la première chose quand tu descends de l'avion et quand tu es sur le tarmac. En fait, la première chose qui me frappe souvent, c'est cette odeur qui est propre à la Corse, qui est unique au monde, de toutes ces plantes et fleurs que tu vas retrouver et qui sont différentes selon où tu te trouves dans l'île, au nord, au sud, au centre. Tu vas vraiment avoir une variété de parfums.

  • Speaker #0

    On trouve quel type de plantes dans le maquille ?

  • Speaker #1

    Tu as par exemple le myrthe, qui est assez connu en Corse puisqu'on en fait une célèbre liqueur, la liqueur. de myrte que tu retrouves souvent en fin de repas. Tu vas retrouver l'arbouce aussi, les arbousiers sont très présents en Corse. Le pain Laritche, qui est ce grand pain imposant et qui a cette odeur vraiment très particulière.

  • Speaker #2

    Pourquoi ça s'appelle maquis ? Parce que ça vient de l'italian maka, qui veut dire tache. Et effectivement quand on regarde le maquis, on s'aperçoit qu'il y a énormément de tons de verres différents. Et puis surtout le maquis, ce qui est bien c'est qu'il est emblématique de la Corse parce qu'il y a des plantes qui sont propres à la Corse qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Elles ne prennent pas tellement d'eau pour survivre, elles se résonnent. Ce sont des plantes qui vont justement avoir des huiles essentielles très concentrées, ce qui développe leur arôme.

  • Speaker #0

    Et puisqu'on est en pleine nature, on peut continuer sur les balades au grand air. Est-ce que toi, tu as des itinéraires privilégiés sur l'île ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà ce qu'il faut savoir, c'est qu'on soit initié ou non, on a vraiment une... un choix multiple pour ce qui est des promenades en corse moi ce que j'aime beaucoup faire tout simplement c'est d'aller à par exemple en montagne d'aller à l'Ospedale qui est à 30 minutes de Porto-Vecchio là où je vis et de me promener dans la forêt de l'Ospedale ou d'aller me promener sur le barrage asséché en été donc je trouve que là tu as un point de vue un calme qui est assez extraordinaire. J'aime beaucoup aller me... promener aussi, c'est un endroit qui n'est pas forcément très connu en dehors des Porto-Vecchiais, mais tu as les marais salants qui sont au bout du port de Porto-Vecchio. Vous pouvez observer le vol des Flamants roses en hiver, c'est assez magique et hors du temps. Ce sont des anciens marais salants qui aujourd'hui ne sont plus en activité, mais qui restent en excellent état de conservation. Et puis, tu as aussi des promenades qui demandent un peu plus d'entraînement, ou en tout cas un peu plus de temps, comme le Mar-à-Mar. qui va de Porto-Vecchio à Propriane, qui est de près passé par les massifs, qui t'offre une vue spectaculaire sur le golfe. Donc, ils permettent de parcourir l'île d'est en ouest. Tu peux en faire juste certaines portions, mais autrement, je crois qu'il faut à peu près cinq jours pour le parcourir en entier.

  • Speaker #0

    Alors, tu as parlé de l'hiver. Fréquenter la Corse en hiver ou en été, c'est deux ambiances différentes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement différent. mais déjà quand tu viens en... en été, en hiver, tu n'as pas du tout la même atmosphère et la même vie, puisque la Corse est une île qui a une saisonnalité qui reste très prononcée. Donc en été, tu vas vraiment avoir tous les Corses qui s'activent en quelque sorte, tu as tous les établissements de plage qui vont ouvrir, beaucoup d'établissements également en ville qui restent dormants le reste de l'année, donc tu as vraiment une vie qui s'anime, tu as beaucoup de monde, tu as Beaucoup d'événements aussi nocturnes, donc c'est quand même très agréable. Moi, j'aime beaucoup nous promener dans les centres-villes, que ce soit dans le Nord, à Saint-Florent, à Ajaccio, en Balagne. Tu vas vraiment avoir cette vie nocturne avec des événements musicaux, de belles lumières, tu as pas mal de festivals aussi, que tu as en été, que tu ne vois pas le reste de l'année. Et puis bien sûr, tu as les plages. Après, tu as l'hiver. L'hiver corse, c'est quelque chose de beaucoup plus calme, beaucoup plus doux, beaucoup plus silencieux. Pour moi, c'est une véritable retraite. Et d'ailleurs, quand je rentre en Corse en décembre, j'aime beaucoup retrouver un petit peu ce rythme que je trouve un peu plus authentique, en quelque sorte, et qui me permet d'avoir accès à des lieux où je n'irai pas forcément l'été, parce qu'il y aurait beaucoup de monde. Je pourrais te promener sur la plage de Palombadge. En plein hiver, c'est quelque chose d'assez exceptionnel. La montagne en plein hiver est aussi quelque chose à faire en Corse. C'est assez unique.

  • Speaker #0

    Maintenant, si on veut découvrir la Corse côté mer, qu'est-ce que tu nous proposes ?

  • Speaker #1

    Côté mer, on parle souvent des plages de l'extrême sud, qui ne sont pas du haut, il n'y a pas l'ombage. Je crois qu'il y a les plages de pleine orientale qui méritent aussi d'être visitées parce qu'on a des grandes étendues de sable qui sont peut-être un peu moins fréquentées en plein été. tu as un côté un peu plus sauvage, tout ce qui est par exemple dans la micro-région au niveau de Gizonach, tu as encore beaucoup d'endroits qui restent très fréquentables l'été, et puis tu as aussi les plages du nord de l'île, les plages de Salet, tu as par exemple auxquelles tu accèdes en bateau ou en 4x4, en tout cas il faut des véhicules un petit peu robustes pour parcourir les pistes, mais qui... beaucoup offrent un peu plus de quiétude. Et des eaux qui sont incroyables, qui sont cristallines, transparentes. Ce sont des plages que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver dans d'autres endroits que la Corse.

  • Speaker #0

    Alors tu as parlé de découvrir la mer en bateau. Comment on s'y prend pour organiser une sortie en bateau et quelles options sont possibles ?

  • Speaker #1

    Alors soit par ses propres moyens, parce qu'on a le permis bateau et qu'on va louer une embarcation. et puis naviguer juste pour une journée par exemple, soit en prenant un skipper. Il y a par exemple des sorties à Damaran dans la zone d'Ajaccio qui permettent d'avoir un autre point de vue sur l'île, de voir l'île de l'extérieur, mais qui permettent aussi d'accéder à des petits crics auxquels on ne peut pas accéder par la voie routière et donc de trouver des joyaux encore préservés sur la côte.

  • Speaker #0

    La réserve naturelle de la presqu'île de Scandola est autant marine que terrestre. Sans la présence de l'homme,

  • Speaker #2

    coraux,

  • Speaker #1

    gorgones, langoustes et coquillages ont pu se créer leur royaume sous-marin et prospérer en même temps que Méru,

  • Speaker #2

    Murène, Rouget,

  • Speaker #1

    Sars et bien d'autres encore.

  • Speaker #2

    C'est ce site-là qui est le site le plus habité par les Méru de Méditerranée.

  • Speaker #1

    C'est 700 individus sur pratiquement... 40 hectares,

  • Speaker #2

    c'est remarquable,

  • Speaker #1

    c'est des individus qui pèsent plus de 30 à 40 kilos. C'est des grosses espèces, des gros baracudas, des gros mérous, des gros corbes. Le corail, le corail qui est très présent sur la zone, puisque c'est une zone très protégée. Et on a la chance d'avoir du corail très présent, à des profondeurs accessibles, peu profondes.

  • Speaker #0

    Et puis il y a aussi cette particularité en Corse, ce sont tous ces cours d'eau ponctués de basques, de piscines naturelles. Il y en a à plusieurs endroits sur l'île. Est-ce que toi tu as une préférence ?

  • Speaker #1

    Étant de la région de Porto Vecchio, j'ai tendance à aller plutôt dans l'Altaroc, ou dans la région de Bavé en tout cas. Mais ces piscines naturelles, tu en as aussi de très jolies dans la vallée de l'Arrestonique, sur la région de Corté. Tu as encore des zones où tu peux avoir presque ta propre piscine privée, même en plein été. Tu n'as absolument personne autour de toi, tu as une eau d'une fraîcheur incroyable. Moi ce que je recommande toujours c'est d'aller demander à l'office du tourisme le plus proche quels sont les sentiers où tu vas croiser un petit peu le moins de monde. Ce qui est important pour ces endroits c'est toujours de suivre les sentiers balisés, ne pas s'aventurer trop loin justement hors sentier mais tu as encore des endroits assez exceptionnels et pour moi l'Alta rock ça reste au niveau de bavey là l'endroit où tu as et c'est au bon moment naturel Il y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #0

    Depuis 15 ans, Elodie et Estelle Balézy ont pris le relais de leur oncle, qui lui-même avait pris le relais de son père à la tête du restaurant Soleil et Monty, situé au pied des aiguilles de Bavella. Elles élèvent leurs propres cochons, des porcounoustrales et la race corse évidemment, pour garnir leurs assiettes de produits du terroir. Et c'est cette philosophie que souhaite partager Elodie avec nous, car la cuisine corse a un lien indéfectible avec les racines corses.

  • Speaker #2

    Je pense que traditionnellement, on a une culture culinaire de pauvres. En fait, il faut penser qu'il y a 60 ans, il y a 70 ans, nous on a fait un saut dans le futur. Ça n'a pas été progressif comme sur le continent ou quoi que ce soit. Nous, on a vraiment eu des fractures dans la société corse, je pense, qui ont joué sur notre façon de manger. Mais avant, la culture culinaire corse, elle était faite autour des métiers de l'agro-pastoralisme. Donc, c'était beaucoup les bergers et le Péniver en pleine. L'été en montagne, parce qu'en pleine c'était insalubre, ils étaient venus monter en montagne, mais en montagne l'hiver ils ne pouvaient pas rester parce que le troupeau ne trouvait pas à se nourrir.

  • Speaker #1

    Pour réussir un bon bruit, il faut avoir un lait d'excellente qualité. Deux conditions donc à remplir, premièrement la santé du troupeau, il faut que l'état des bêtes soit excellent, pour éliminer d'office toutes les portes vulgaires. Deuxième condition, la propreté du lait. Un traieur doit traire proprement et vite, un traieur assez habile. passent facilement 120 brebis à l'heure. Ici, nous avons un troupeau qui fait un effectif de 180 têtes plus la relève. Il est soumis à la transhumance. Nous packageons du mois d'octobre jusqu'au mois de juin sur le littoral d'Agatio. Nous partons à Vite-Savonne le mois de juin et nous rentrons fin septembre.

  • Speaker #2

    Donc, il y a eu tout ce circuit qui a fait que notre culture culinaire, c'est une culture de gens pauvres. qui se nourrissaient, notamment à partir de mets qui devaient être conservés. L'emblème de la Corse, à chaque péturier, il ne faut pas oublier qu'on la faisait pour conserver la viande. C'est juste une façon de conserver. C'était la viande dans du sel, qu'on faisait fumer ou pas, qu'on faisait sécher, mais comme ça on avait des protéines sur le long terme. Et le fromage, c'est pareil, c'était juste pour conserver le lait. Maintenant, on met beaucoup de chichi autour de ça, mais au départ c'est ça. Il y a différentes façons de les faire, bien sûr, et chaque région. avait sa manière de faire. Donc en fait, on a une culture culinaire hyper simple. Avant, on voyait très peu de crues. Les salades et tout, c'est arrivé maintenant, il n'y a pas longtemps. En fait, comme on a quand même l'influence du continent et que les gens qui nous faisaient rêver dans la gastronomie, c'était des chefs qui faisaient déjà des choses hyper techniques. Nos chefs à nous, c'est nos grands-mères. Nos grands-mères cuisinaient à la maison dans des grosses casseroles de couleur et tout. Et je pense que quelque part, Inconsciemment peut-être, on a dû complexer ou en tout cas pas oser imposer ou proposer notre façon de cuisiner qui devait nous sembler simple. Du coup, je pense qu'on s'est calqué à un moment donné sur les façons de faire d'ailleurs. Et moi, ma démarche, c'est plus de repartir sur les façons de faire d'avant, peut-être avec d'autres produits, peut-être avec d'autres goûts. Mais quand je vous dis qu'on fait des farcis, le farci, ça vient de la viande, c'est les restes de viande qu'on va hacher avec du pain racide hier. avec les quelques herbes qui nous restent, qui ne sont plus assez jolies à mettre ailleurs. Et moi, en fait, je n'ai pas de... D'ailleurs, je ne fais pas de cartes. Je ne peux même pas vous dire ce que je fais, parce que je ne fais pas des trucs hyper originaux, il ne faut pas s'imaginer. Moi, tous les ans, je prends mes veaux dans le village d'à côté. Là, je vais les recevoir, je vais tout traiter. Donc, ce qui fait que dans mon restaurant, jusqu'à présent, on a mangé beaucoup de cochons. Mais là, bientôt, je vais pouvoir commencer à avoir beaucoup de veaux, parce que je prends la bête entière. j'ai cette démarche de faire, voilà, de revenir au... à une façon de consommer, je pense qu'elle est vertueuse, mais je ne sais pas, peut-être qu'elle ne l'est pas, ça c'est mon idée. En tout cas, elle est éthique vis-à-vis du territoire, vous voyez.

  • Speaker #0

    Et alors, quels plats simples il faut goûter pour être au plus proche de la culture culinaire corse ?

  • Speaker #2

    Tous les plats simples, tous les plats simples. Nous, on fait plein de choses, on a des cannelloni au brouche, la pâte farcie avec le brouche, c'est notre fromage frais à hopper. Mais le fromage emblématique ici,

  • Speaker #1

    c'est le brouche.

  • Speaker #2

    Il est fabriqué à partir du petit lait issu de la fabrication de fromage de brebis.

  • Speaker #0

    Seul fromage AOP de Lille, la légende raconte que c'est le roi Salomon qui aurait confié la recette à des bergers corses il y a plusieurs millénaires.

  • Speaker #2

    Là,

  • Speaker #1

    c'est resté un produit très traditionnel de la Corse en général. Tous les jours,

  • Speaker #2

    on fait un peu du patrimoine de Corse. Il paraît que Napoléon aurait essayé de faire du broche sur le continent, mais il n'a jamais réussi. Donc ça veut dire que c'est ou la race, le terrain qui fait qu'on peut faire du broche qu'en Corse. Après, comme je vous l'ai dit, il y a le veau, il y a le cochon, donc bien sûr les charcuteries, les charcuteries bien faites, mais il n'y a rien de meilleur. Le cochon, il est élevé en nature. Si on l'élève bien, on a une viande qui est magnifique. Et si on le tue en maturité, ça nous donne des superbes pièces de charcuterie. La charcuterie, elle a été au centre. de toute notre alimentation depuis tout le temps. C'est un des produits qu'on a mangé. régulièrement mais c'était aussi un produit de fête alors que c'était quand même quelque chose de simple avant on ouvrait la coppe pour le 15 août parce que le 15 août chez nous c'est la fête c'est sainte marie et le 15 août la coppe elle avait assez vieilli c'est des produits nobles maintenant on mange de la coppe comme si il y en a tout le temps un bout de coppe un bout de coppe mais en fait la coppe il y en a deux par cochon vous voyez la famille tuait un cochon elle avait deux coppes dans sa cave on les mangeait vraiment à des occasions Ça, c'est des produits à goûter, mais je pense que quand on les goûte, il faut savoir ce qu'il y a derrière.

  • Speaker #1

    La recette, c'est ça. La recette, c'est ça. La recette, c'est la mention de feuille, voilà. Elle est très simple, voilà. Comme la viande, la viande. Un peu de sel, un peu de carbo, un peu de sel,

  • Speaker #2

    c'est tout. Ça,

  • Speaker #1

    c'est le pays. Après, je ne peux pas piocher le pain de la terre.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Mais on avait les chambres, c'est bon. C'est un légal. On peut le faire, on peut le faire. Allez, tiens, on va le faire,

  • Speaker #2

    allez.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des plats peut-être un peu plus... « confidentielles » , moins connues des voyageurs en tout cas, que vous souhaiteriez nous faire découvrir ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, c'est de la cuisine simple. On fait beaucoup de ragouts de viande, avec la viande qu'on a. Alors c'est les ragouts carrés patates, c'est la viande avec des pommes de terre cuites avec des pommes de terre dedans, ou la viande avec les jardinières de légumes. Vous voyez, par exemple, au printemps, moi je fais toujours avec des petits pois frais, avec des petites carottes, c'est des ragouts comme ça. C'est hyper goûteux et c'est très bon. Nous, on fait aussi la pasta choute avec de la viande de veau. La pasta choute, c'est les pâtes qu'on fait avec la sauce de veau. On aura fait cuire longtemps, mijoter. Et après, sur laquelle on va mettre un mélange de fromage vieux et plus jeune pour donner du goût. On fait des petits mortes. C'est de la semoule de maïs avec aussi cette sauce de viande qu'on va mettre dessus. Il y a beaucoup de plats comme ça, traditionnels, qui sont vraiment de la cuisine paysanne, de la cuisine de maison. Et ça, toujours accompagné, ou en tout cas qui donne le goût, c'est la charcuterie. C'est-à-dire qu'on va mettre nos chutes de pincettes ou de roulettes, des morceaux qui sont un peu durs, qui sont séchés, on va les mettre dedans. Et ça va donner ce goût. En fait, il y a vraiment une continuité des produits.

  • Speaker #0

    Et au niveau des desserts, vous nous conseillez quoi ?

  • Speaker #2

    Les desserts, vous savez, nous, on a les desserts vraiment traditionnels, comme d'habitude. Seulement, chez nous, ils sont beaucoup aromatisés. Vous savez à quoi ? À l'orange. Parce qu'on produit des oranges. Orange ou citron, alors on a quand même ce côté vachement agrume qui venait parfumé. Par exemple, moi, ma grand-mère a toujours fait des œufs à la neige, sa crème anglaise. Elle est à l'orange. Les flans qu'on mange, les flans aussi de nos grands-mères, ils sont parfumés à l'orange. Nous, les oranges, quand on les a l'hiver, on les épluche, on garde l'écorce. On la fait sécher au-dessus de la cheminée. Après, vous savez, l'écorce séchée, ça a un autre goût. Après, bien sûr, il y a les desserts avec du brouche. Il y a beaucoup de desserts aux fruits. Mais on reste sur des parfums locaux toujours.

  • Speaker #0

    Et quels sont les lieux où il faut se rendre pour trouver de bons produits ?

  • Speaker #2

    Moi, je dirais qu'il faut… Maintenant, il y a de plus en plus de gens qui sont tournés vers les produits qualitatifs. Vous avez vraiment une grande dynamique. Chez les producteurs et aussi chez les épiciers qui cherchent la qualité, qui cherchent à offrir quelque chose de plus que juste la consommation. Donc, en fait, posez des questions, demandez et voyez ce qu'on vous répond après. Des produits Corses, il y a vraiment de bons produits et de plus en plus répandus.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, du côté du vin, quels sont les cépages que l'on trouve en Corse ?

  • Speaker #2

    On a des vignobles de très grande qualité, de plus en plus, avec des jeunes qui s'investissent, des gens qui reprennent. des endroits oubliés. Ce sont des gens qui sont très courageux parce que c'est beaucoup de travail une vigne et qu'il faut du temps avant de rentabiliser. Mais on a du très bon vin maintenant en Corse qui rivalise vraiment avec les vins d'ailleurs. En Corse, on a des cépages prédominants comme le chacaré, le nieloutch selon la région, le vermentine en blanc. Mais on réintroduit beaucoup, et ça je trouve que c'est super, on réintroduit beaucoup des cépages endémiques. Ce sont des cépages qu'on avait avant et qui sont réintroduits. Peut-être qu'on les avait arrachés à cause du rendement, à cause peut-être de leur fragilité. Mais dans tous les cas, on les réintroduit. Donc vous avez des parcelles de Minousté, du Bourgué. C'est plein de cépages qui ont été un mélange après toutes les périodes qu'on a eues en Corse, puisqu'on a eu quand même des Italiens. Vous savez, on a été beaucoup envahis au fil des siècles. Et en fait, on a un patrimoine peut-être qu'on ne mesure pas encore vraiment. Et selon son domaine d'activité, je trouve qu'on recommence à l'explorer et à le redécouvrir. En tout cas, il y a des gens qui le mettent à l'honneur.

  • Speaker #1

    Ça, c'était planté par mon grand-père. Tu as toute la butte qui est morte et tout le creux qui a survécu. Ça, c'est du grainage qu'à 50 ans, par exemple. L'avantage que ça a, c'est que tu as tout le système racinaire qui est vraiment implanté, qui est vraiment descendu. Donc tu as vraiment, je dirais, ce côté un peu terroir, où le raisin va vraiment chercher ce qu'il y a dans la terre pour donner son fruit, ce qui va révéler les arômes dans le vin.

  • Speaker #0

    Et vous, Ella, c'est quoi votre vin préféré ?

  • Speaker #2

    Après, dire un vin préféré, vous savez, j'ai beaucoup d'amis chez les viticulteurs. Non, je n'ai pas un vin préféré, mais je dirais alors un cépage. Moi, j'aime beaucoup le vermentine, c'est le cépage pour le vin blanc. J'aime beaucoup les blancs un peu secs comme ça. J'aime bien le vermentine.

  • Speaker #0

    Et enfin, vous diriez qu'il faut rapporter quoi dans sa valise pour garder un bout de corse à table ?

  • Speaker #2

    Ah oui, pour garder un bout de corse à table, déjà, pour faire un mix, je ramènerais de l'huile d'olive, du miel. Un petit bout de fromage bien affiné, un fromage pas qu'on mange tous les jours, un fromage qu'on va râper sur ses pâtes, juste de temps en temps pour se garder un petit goût de corse, et un joli morceau de charcuterie, mais pour le manger que les jours de fête.

  • Speaker #0

    C'est la fin de cet épisode. Merci d'avoir exploré la Corse avec nous. Le générique est signé Hélène Biziot, les interviews et la réalisation Marjolaine Koch. Au fil de ce podcast, vous avez entendu l'extrait d'un reportage de Cor ce matin sur la procession à Sartène, des extraits d'un documentaire sur la fabrication du brochu réalisé pour l'ORTF en 1970 et sur le même sujet, un reportage de l'émission Météo à la carte de France Télévisions. Mais aussi l'interview de l'onologue André-Vernieu Musso réalisée par France 3 Corse via Stella et l'extrait du documentaire de Karine Galland, Corsitude. Parlez-moi d'ailleurs, un podcast créé sur une idée originale des éditions Voyage Gallimard. Si vous avez aimé ce contenu, n'hésitez pas à nous laisser un commentaire sur les plateformes et bien sûr à le partager autour de vous. A bientôt et bon voyage !

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Rencontre avec Chloé Nury

    01:33

  • Gastronomie avec Elodie Balesi

    13:45

Share

Embed

You may also like

Description

Laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthe à l’eau de la rivière du Fango avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de vert du maquis.

La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages.

 

En première partie, c’est une enfant du pays, Chloé Nury qui vit du côté de Porto-Vecchio, qui nous fera découvrir les trésors de la Corse. Elle a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard, et elle nous guidera pour toucher du doigt cette âme corse.

 

En seconde partie, c'est la chef Élodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer en mettant à l'honneur les produits corse qu'Élodie nous fera découvrir.

 

Réalisation et interviews Marjolaine Koch. Habillage sonore Hélène Bizieau.


Parlez-moi d’ailleurs est bien plus qu’un podcast de voyage. C’est une invitation à rêver, à explorer et à rencontrer le monde grâce à ceux qui l’habitent. Alors, laissez-vous transporter, écoutez, et préparez-vous à goûter l’ailleurs, de chez vous ou en chemin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parlez-moi d'ailleurs, un podcast Voyage Galima.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthalo de la rivière du Fangou avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de verre du Maquis. La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages. Chloé Nury vit en Corse, du côté de Porto Vecchio. C'est elle qui a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard. Et elle nous guide pour toucher du doigt cet âme corse. En seconde partie, c'est la chef Elodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer. en mettant à l'honneur les produits corse qu'Elodie nous fera découvrir. A priori, du soleil, vous n'en manquerez pas. De la verdure non plus, puisque l'île est recouverte par 2000 km2 de maquis. qui recouvre donc un quart du territoire. Mais en plus de ces paysages, la Corse offre une immersion culturelle. L'identité corse se rappelle à vous, où que vous soyez sur l'île. Alors j'ai proposé à Chloé Nury de commencer par cet aspect. Comment définir la culture corse ?

  • Speaker #1

    La culture corse, c'est une culture qui est très riche, qui est très ancrée dans son passé. Dans la transmission, il y a quelque chose de très fier chez le peuple corse, un petit peu rebelle aussi. C'est une culture qui se vit à travers plusieurs prismes. Tu as à la fois la musique, qui est très présente dans l'île. Je crois qu'on a tous d'ailleurs quelqu'un autour de nous, dans notre famille. Tu as toujours un musicien, en fait, et on est baigné dès notre plus jeune âge dans la musique corse, dans les chants corses. C'est quelque chose de très important. Tu as aussi des questions. croyance corse. Quand je parlais de transmission, c'est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Et les personnes qui visitent la Corse peuvent avoir un aperçu de cet attachement en visitant certains événements. Je pense aux caténas de Charles Sartène, par exemple, qui sont des événements très forts, mais qui sont très ancrés dans la culture de la Corse. Ce sont des processions qui ont lieu lors du Vendredi Saint, qui sont très fortes émotionnellement, où tu as une personne masquée, enchaînée, qui porte la croix.

  • Speaker #2

    C'est une procession qui est chantée,

  • Speaker #1

    c'est un moment de prière,

  • Speaker #2

    un moment vraiment de confession avec ce pénitent qui est enchaîné, qui porte une croix vraiment lourde,

  • Speaker #1

    qui à l'époque était des personnes qui étaient incarcérées,

  • Speaker #2

    qui voulaient se faire pardonner des péchés.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #2

    au fur et à mesure que les choses ont évolué, c'est souvent des personnes qui veulent remercier Dieu.

  • Speaker #1

    mais ça fait vraiment partie des racines et de l'histoire corse. Il y a vraiment cette part religieuse qui est encore très présente. Et puis, il y a aussi l'histoire, il y a aussi beaucoup de lieux historiques en Corse qui méritent d'être visités pour bien comprendre l'histoire de l'île. L'île a été colonisée à multiples reprises par divers peuples pendant de nombreux siècles. Et cette histoire, tu la retrouves à la fois dans le paysage, quand tu parles. pour l'île et que tu as, par exemple, les tours génoises que tu retrouves sur les côtes, qui sont le témoignage d'occupations génoises. Et puis, tu as aussi des endroits assez symboliques sur l'île. Par exemple, tu as le site de Koukourouts ou à Lévis, qui rappelle que la Corse a une population qui existe depuis des milliers d'années. Et Koukourouts, c'est un site qui était habité à l'époque de l'âge de bronze, où tu as en fait vraiment les premiers peuples porses qui ont laissé leurs traces. Donc, tu as ces constructions en pierre, ces restes de forteresses, qui sont assez impressionnants. Ce sont des lieux un petit peu… presque mystique, et où tu trouves aussi d'anciennes meules. Ce sont des lieux, pour moi, qui sont assez exceptionnels sur l'île, quand on la visite et qu'on aime un petit peu découvrir son histoire.

  • Speaker #0

    L'identité de la Corse, elle passe donc par son histoire, mais aussi par ses paysages. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est le maquis.

  • Speaker #1

    Oui, on passe forcément au milieu du maquis, on respire les odeurs du maquis. Et d'ailleurs, c'est quelque chose... Il fait partie de la culture, c'est la première chose quand tu descends de l'avion et quand tu es sur le tarmac. En fait, la première chose qui me frappe souvent, c'est cette odeur qui est propre à la Corse, qui est unique au monde, de toutes ces plantes et fleurs que tu vas retrouver et qui sont différentes selon où tu te trouves dans l'île, au nord, au sud, au centre. Tu vas vraiment avoir une variété de parfums.

  • Speaker #0

    On trouve quel type de plantes dans le maquille ?

  • Speaker #1

    Tu as par exemple le myrthe, qui est assez connu en Corse puisqu'on en fait une célèbre liqueur, la liqueur. de myrte que tu retrouves souvent en fin de repas. Tu vas retrouver l'arbouce aussi, les arbousiers sont très présents en Corse. Le pain Laritche, qui est ce grand pain imposant et qui a cette odeur vraiment très particulière.

  • Speaker #2

    Pourquoi ça s'appelle maquis ? Parce que ça vient de l'italian maka, qui veut dire tache. Et effectivement quand on regarde le maquis, on s'aperçoit qu'il y a énormément de tons de verres différents. Et puis surtout le maquis, ce qui est bien c'est qu'il est emblématique de la Corse parce qu'il y a des plantes qui sont propres à la Corse qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Elles ne prennent pas tellement d'eau pour survivre, elles se résonnent. Ce sont des plantes qui vont justement avoir des huiles essentielles très concentrées, ce qui développe leur arôme.

  • Speaker #0

    Et puisqu'on est en pleine nature, on peut continuer sur les balades au grand air. Est-ce que toi, tu as des itinéraires privilégiés sur l'île ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà ce qu'il faut savoir, c'est qu'on soit initié ou non, on a vraiment une... un choix multiple pour ce qui est des promenades en corse moi ce que j'aime beaucoup faire tout simplement c'est d'aller à par exemple en montagne d'aller à l'Ospedale qui est à 30 minutes de Porto-Vecchio là où je vis et de me promener dans la forêt de l'Ospedale ou d'aller me promener sur le barrage asséché en été donc je trouve que là tu as un point de vue un calme qui est assez extraordinaire. J'aime beaucoup aller me... promener aussi, c'est un endroit qui n'est pas forcément très connu en dehors des Porto-Vecchiais, mais tu as les marais salants qui sont au bout du port de Porto-Vecchio. Vous pouvez observer le vol des Flamants roses en hiver, c'est assez magique et hors du temps. Ce sont des anciens marais salants qui aujourd'hui ne sont plus en activité, mais qui restent en excellent état de conservation. Et puis, tu as aussi des promenades qui demandent un peu plus d'entraînement, ou en tout cas un peu plus de temps, comme le Mar-à-Mar. qui va de Porto-Vecchio à Propriane, qui est de près passé par les massifs, qui t'offre une vue spectaculaire sur le golfe. Donc, ils permettent de parcourir l'île d'est en ouest. Tu peux en faire juste certaines portions, mais autrement, je crois qu'il faut à peu près cinq jours pour le parcourir en entier.

  • Speaker #0

    Alors, tu as parlé de l'hiver. Fréquenter la Corse en hiver ou en été, c'est deux ambiances différentes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement différent. mais déjà quand tu viens en... en été, en hiver, tu n'as pas du tout la même atmosphère et la même vie, puisque la Corse est une île qui a une saisonnalité qui reste très prononcée. Donc en été, tu vas vraiment avoir tous les Corses qui s'activent en quelque sorte, tu as tous les établissements de plage qui vont ouvrir, beaucoup d'établissements également en ville qui restent dormants le reste de l'année, donc tu as vraiment une vie qui s'anime, tu as beaucoup de monde, tu as Beaucoup d'événements aussi nocturnes, donc c'est quand même très agréable. Moi, j'aime beaucoup nous promener dans les centres-villes, que ce soit dans le Nord, à Saint-Florent, à Ajaccio, en Balagne. Tu vas vraiment avoir cette vie nocturne avec des événements musicaux, de belles lumières, tu as pas mal de festivals aussi, que tu as en été, que tu ne vois pas le reste de l'année. Et puis bien sûr, tu as les plages. Après, tu as l'hiver. L'hiver corse, c'est quelque chose de beaucoup plus calme, beaucoup plus doux, beaucoup plus silencieux. Pour moi, c'est une véritable retraite. Et d'ailleurs, quand je rentre en Corse en décembre, j'aime beaucoup retrouver un petit peu ce rythme que je trouve un peu plus authentique, en quelque sorte, et qui me permet d'avoir accès à des lieux où je n'irai pas forcément l'été, parce qu'il y aurait beaucoup de monde. Je pourrais te promener sur la plage de Palombadge. En plein hiver, c'est quelque chose d'assez exceptionnel. La montagne en plein hiver est aussi quelque chose à faire en Corse. C'est assez unique.

  • Speaker #0

    Maintenant, si on veut découvrir la Corse côté mer, qu'est-ce que tu nous proposes ?

  • Speaker #1

    Côté mer, on parle souvent des plages de l'extrême sud, qui ne sont pas du haut, il n'y a pas l'ombage. Je crois qu'il y a les plages de pleine orientale qui méritent aussi d'être visitées parce qu'on a des grandes étendues de sable qui sont peut-être un peu moins fréquentées en plein été. tu as un côté un peu plus sauvage, tout ce qui est par exemple dans la micro-région au niveau de Gizonach, tu as encore beaucoup d'endroits qui restent très fréquentables l'été, et puis tu as aussi les plages du nord de l'île, les plages de Salet, tu as par exemple auxquelles tu accèdes en bateau ou en 4x4, en tout cas il faut des véhicules un petit peu robustes pour parcourir les pistes, mais qui... beaucoup offrent un peu plus de quiétude. Et des eaux qui sont incroyables, qui sont cristallines, transparentes. Ce sont des plages que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver dans d'autres endroits que la Corse.

  • Speaker #0

    Alors tu as parlé de découvrir la mer en bateau. Comment on s'y prend pour organiser une sortie en bateau et quelles options sont possibles ?

  • Speaker #1

    Alors soit par ses propres moyens, parce qu'on a le permis bateau et qu'on va louer une embarcation. et puis naviguer juste pour une journée par exemple, soit en prenant un skipper. Il y a par exemple des sorties à Damaran dans la zone d'Ajaccio qui permettent d'avoir un autre point de vue sur l'île, de voir l'île de l'extérieur, mais qui permettent aussi d'accéder à des petits crics auxquels on ne peut pas accéder par la voie routière et donc de trouver des joyaux encore préservés sur la côte.

  • Speaker #0

    La réserve naturelle de la presqu'île de Scandola est autant marine que terrestre. Sans la présence de l'homme,

  • Speaker #2

    coraux,

  • Speaker #1

    gorgones, langoustes et coquillages ont pu se créer leur royaume sous-marin et prospérer en même temps que Méru,

  • Speaker #2

    Murène, Rouget,

  • Speaker #1

    Sars et bien d'autres encore.

  • Speaker #2

    C'est ce site-là qui est le site le plus habité par les Méru de Méditerranée.

  • Speaker #1

    C'est 700 individus sur pratiquement... 40 hectares,

  • Speaker #2

    c'est remarquable,

  • Speaker #1

    c'est des individus qui pèsent plus de 30 à 40 kilos. C'est des grosses espèces, des gros baracudas, des gros mérous, des gros corbes. Le corail, le corail qui est très présent sur la zone, puisque c'est une zone très protégée. Et on a la chance d'avoir du corail très présent, à des profondeurs accessibles, peu profondes.

  • Speaker #0

    Et puis il y a aussi cette particularité en Corse, ce sont tous ces cours d'eau ponctués de basques, de piscines naturelles. Il y en a à plusieurs endroits sur l'île. Est-ce que toi tu as une préférence ?

  • Speaker #1

    Étant de la région de Porto Vecchio, j'ai tendance à aller plutôt dans l'Altaroc, ou dans la région de Bavé en tout cas. Mais ces piscines naturelles, tu en as aussi de très jolies dans la vallée de l'Arrestonique, sur la région de Corté. Tu as encore des zones où tu peux avoir presque ta propre piscine privée, même en plein été. Tu n'as absolument personne autour de toi, tu as une eau d'une fraîcheur incroyable. Moi ce que je recommande toujours c'est d'aller demander à l'office du tourisme le plus proche quels sont les sentiers où tu vas croiser un petit peu le moins de monde. Ce qui est important pour ces endroits c'est toujours de suivre les sentiers balisés, ne pas s'aventurer trop loin justement hors sentier mais tu as encore des endroits assez exceptionnels et pour moi l'Alta rock ça reste au niveau de bavey là l'endroit où tu as et c'est au bon moment naturel Il y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #0

    Depuis 15 ans, Elodie et Estelle Balézy ont pris le relais de leur oncle, qui lui-même avait pris le relais de son père à la tête du restaurant Soleil et Monty, situé au pied des aiguilles de Bavella. Elles élèvent leurs propres cochons, des porcounoustrales et la race corse évidemment, pour garnir leurs assiettes de produits du terroir. Et c'est cette philosophie que souhaite partager Elodie avec nous, car la cuisine corse a un lien indéfectible avec les racines corses.

  • Speaker #2

    Je pense que traditionnellement, on a une culture culinaire de pauvres. En fait, il faut penser qu'il y a 60 ans, il y a 70 ans, nous on a fait un saut dans le futur. Ça n'a pas été progressif comme sur le continent ou quoi que ce soit. Nous, on a vraiment eu des fractures dans la société corse, je pense, qui ont joué sur notre façon de manger. Mais avant, la culture culinaire corse, elle était faite autour des métiers de l'agro-pastoralisme. Donc, c'était beaucoup les bergers et le Péniver en pleine. L'été en montagne, parce qu'en pleine c'était insalubre, ils étaient venus monter en montagne, mais en montagne l'hiver ils ne pouvaient pas rester parce que le troupeau ne trouvait pas à se nourrir.

  • Speaker #1

    Pour réussir un bon bruit, il faut avoir un lait d'excellente qualité. Deux conditions donc à remplir, premièrement la santé du troupeau, il faut que l'état des bêtes soit excellent, pour éliminer d'office toutes les portes vulgaires. Deuxième condition, la propreté du lait. Un traieur doit traire proprement et vite, un traieur assez habile. passent facilement 120 brebis à l'heure. Ici, nous avons un troupeau qui fait un effectif de 180 têtes plus la relève. Il est soumis à la transhumance. Nous packageons du mois d'octobre jusqu'au mois de juin sur le littoral d'Agatio. Nous partons à Vite-Savonne le mois de juin et nous rentrons fin septembre.

  • Speaker #2

    Donc, il y a eu tout ce circuit qui a fait que notre culture culinaire, c'est une culture de gens pauvres. qui se nourrissaient, notamment à partir de mets qui devaient être conservés. L'emblème de la Corse, à chaque péturier, il ne faut pas oublier qu'on la faisait pour conserver la viande. C'est juste une façon de conserver. C'était la viande dans du sel, qu'on faisait fumer ou pas, qu'on faisait sécher, mais comme ça on avait des protéines sur le long terme. Et le fromage, c'est pareil, c'était juste pour conserver le lait. Maintenant, on met beaucoup de chichi autour de ça, mais au départ c'est ça. Il y a différentes façons de les faire, bien sûr, et chaque région. avait sa manière de faire. Donc en fait, on a une culture culinaire hyper simple. Avant, on voyait très peu de crues. Les salades et tout, c'est arrivé maintenant, il n'y a pas longtemps. En fait, comme on a quand même l'influence du continent et que les gens qui nous faisaient rêver dans la gastronomie, c'était des chefs qui faisaient déjà des choses hyper techniques. Nos chefs à nous, c'est nos grands-mères. Nos grands-mères cuisinaient à la maison dans des grosses casseroles de couleur et tout. Et je pense que quelque part, Inconsciemment peut-être, on a dû complexer ou en tout cas pas oser imposer ou proposer notre façon de cuisiner qui devait nous sembler simple. Du coup, je pense qu'on s'est calqué à un moment donné sur les façons de faire d'ailleurs. Et moi, ma démarche, c'est plus de repartir sur les façons de faire d'avant, peut-être avec d'autres produits, peut-être avec d'autres goûts. Mais quand je vous dis qu'on fait des farcis, le farci, ça vient de la viande, c'est les restes de viande qu'on va hacher avec du pain racide hier. avec les quelques herbes qui nous restent, qui ne sont plus assez jolies à mettre ailleurs. Et moi, en fait, je n'ai pas de... D'ailleurs, je ne fais pas de cartes. Je ne peux même pas vous dire ce que je fais, parce que je ne fais pas des trucs hyper originaux, il ne faut pas s'imaginer. Moi, tous les ans, je prends mes veaux dans le village d'à côté. Là, je vais les recevoir, je vais tout traiter. Donc, ce qui fait que dans mon restaurant, jusqu'à présent, on a mangé beaucoup de cochons. Mais là, bientôt, je vais pouvoir commencer à avoir beaucoup de veaux, parce que je prends la bête entière. j'ai cette démarche de faire, voilà, de revenir au... à une façon de consommer, je pense qu'elle est vertueuse, mais je ne sais pas, peut-être qu'elle ne l'est pas, ça c'est mon idée. En tout cas, elle est éthique vis-à-vis du territoire, vous voyez.

  • Speaker #0

    Et alors, quels plats simples il faut goûter pour être au plus proche de la culture culinaire corse ?

  • Speaker #2

    Tous les plats simples, tous les plats simples. Nous, on fait plein de choses, on a des cannelloni au brouche, la pâte farcie avec le brouche, c'est notre fromage frais à hopper. Mais le fromage emblématique ici,

  • Speaker #1

    c'est le brouche.

  • Speaker #2

    Il est fabriqué à partir du petit lait issu de la fabrication de fromage de brebis.

  • Speaker #0

    Seul fromage AOP de Lille, la légende raconte que c'est le roi Salomon qui aurait confié la recette à des bergers corses il y a plusieurs millénaires.

  • Speaker #2

    Là,

  • Speaker #1

    c'est resté un produit très traditionnel de la Corse en général. Tous les jours,

  • Speaker #2

    on fait un peu du patrimoine de Corse. Il paraît que Napoléon aurait essayé de faire du broche sur le continent, mais il n'a jamais réussi. Donc ça veut dire que c'est ou la race, le terrain qui fait qu'on peut faire du broche qu'en Corse. Après, comme je vous l'ai dit, il y a le veau, il y a le cochon, donc bien sûr les charcuteries, les charcuteries bien faites, mais il n'y a rien de meilleur. Le cochon, il est élevé en nature. Si on l'élève bien, on a une viande qui est magnifique. Et si on le tue en maturité, ça nous donne des superbes pièces de charcuterie. La charcuterie, elle a été au centre. de toute notre alimentation depuis tout le temps. C'est un des produits qu'on a mangé. régulièrement mais c'était aussi un produit de fête alors que c'était quand même quelque chose de simple avant on ouvrait la coppe pour le 15 août parce que le 15 août chez nous c'est la fête c'est sainte marie et le 15 août la coppe elle avait assez vieilli c'est des produits nobles maintenant on mange de la coppe comme si il y en a tout le temps un bout de coppe un bout de coppe mais en fait la coppe il y en a deux par cochon vous voyez la famille tuait un cochon elle avait deux coppes dans sa cave on les mangeait vraiment à des occasions Ça, c'est des produits à goûter, mais je pense que quand on les goûte, il faut savoir ce qu'il y a derrière.

  • Speaker #1

    La recette, c'est ça. La recette, c'est ça. La recette, c'est la mention de feuille, voilà. Elle est très simple, voilà. Comme la viande, la viande. Un peu de sel, un peu de carbo, un peu de sel,

  • Speaker #2

    c'est tout. Ça,

  • Speaker #1

    c'est le pays. Après, je ne peux pas piocher le pain de la terre.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Mais on avait les chambres, c'est bon. C'est un légal. On peut le faire, on peut le faire. Allez, tiens, on va le faire,

  • Speaker #2

    allez.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des plats peut-être un peu plus... « confidentielles » , moins connues des voyageurs en tout cas, que vous souhaiteriez nous faire découvrir ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, c'est de la cuisine simple. On fait beaucoup de ragouts de viande, avec la viande qu'on a. Alors c'est les ragouts carrés patates, c'est la viande avec des pommes de terre cuites avec des pommes de terre dedans, ou la viande avec les jardinières de légumes. Vous voyez, par exemple, au printemps, moi je fais toujours avec des petits pois frais, avec des petites carottes, c'est des ragouts comme ça. C'est hyper goûteux et c'est très bon. Nous, on fait aussi la pasta choute avec de la viande de veau. La pasta choute, c'est les pâtes qu'on fait avec la sauce de veau. On aura fait cuire longtemps, mijoter. Et après, sur laquelle on va mettre un mélange de fromage vieux et plus jeune pour donner du goût. On fait des petits mortes. C'est de la semoule de maïs avec aussi cette sauce de viande qu'on va mettre dessus. Il y a beaucoup de plats comme ça, traditionnels, qui sont vraiment de la cuisine paysanne, de la cuisine de maison. Et ça, toujours accompagné, ou en tout cas qui donne le goût, c'est la charcuterie. C'est-à-dire qu'on va mettre nos chutes de pincettes ou de roulettes, des morceaux qui sont un peu durs, qui sont séchés, on va les mettre dedans. Et ça va donner ce goût. En fait, il y a vraiment une continuité des produits.

  • Speaker #0

    Et au niveau des desserts, vous nous conseillez quoi ?

  • Speaker #2

    Les desserts, vous savez, nous, on a les desserts vraiment traditionnels, comme d'habitude. Seulement, chez nous, ils sont beaucoup aromatisés. Vous savez à quoi ? À l'orange. Parce qu'on produit des oranges. Orange ou citron, alors on a quand même ce côté vachement agrume qui venait parfumé. Par exemple, moi, ma grand-mère a toujours fait des œufs à la neige, sa crème anglaise. Elle est à l'orange. Les flans qu'on mange, les flans aussi de nos grands-mères, ils sont parfumés à l'orange. Nous, les oranges, quand on les a l'hiver, on les épluche, on garde l'écorce. On la fait sécher au-dessus de la cheminée. Après, vous savez, l'écorce séchée, ça a un autre goût. Après, bien sûr, il y a les desserts avec du brouche. Il y a beaucoup de desserts aux fruits. Mais on reste sur des parfums locaux toujours.

  • Speaker #0

    Et quels sont les lieux où il faut se rendre pour trouver de bons produits ?

  • Speaker #2

    Moi, je dirais qu'il faut… Maintenant, il y a de plus en plus de gens qui sont tournés vers les produits qualitatifs. Vous avez vraiment une grande dynamique. Chez les producteurs et aussi chez les épiciers qui cherchent la qualité, qui cherchent à offrir quelque chose de plus que juste la consommation. Donc, en fait, posez des questions, demandez et voyez ce qu'on vous répond après. Des produits Corses, il y a vraiment de bons produits et de plus en plus répandus.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, du côté du vin, quels sont les cépages que l'on trouve en Corse ?

  • Speaker #2

    On a des vignobles de très grande qualité, de plus en plus, avec des jeunes qui s'investissent, des gens qui reprennent. des endroits oubliés. Ce sont des gens qui sont très courageux parce que c'est beaucoup de travail une vigne et qu'il faut du temps avant de rentabiliser. Mais on a du très bon vin maintenant en Corse qui rivalise vraiment avec les vins d'ailleurs. En Corse, on a des cépages prédominants comme le chacaré, le nieloutch selon la région, le vermentine en blanc. Mais on réintroduit beaucoup, et ça je trouve que c'est super, on réintroduit beaucoup des cépages endémiques. Ce sont des cépages qu'on avait avant et qui sont réintroduits. Peut-être qu'on les avait arrachés à cause du rendement, à cause peut-être de leur fragilité. Mais dans tous les cas, on les réintroduit. Donc vous avez des parcelles de Minousté, du Bourgué. C'est plein de cépages qui ont été un mélange après toutes les périodes qu'on a eues en Corse, puisqu'on a eu quand même des Italiens. Vous savez, on a été beaucoup envahis au fil des siècles. Et en fait, on a un patrimoine peut-être qu'on ne mesure pas encore vraiment. Et selon son domaine d'activité, je trouve qu'on recommence à l'explorer et à le redécouvrir. En tout cas, il y a des gens qui le mettent à l'honneur.

  • Speaker #1

    Ça, c'était planté par mon grand-père. Tu as toute la butte qui est morte et tout le creux qui a survécu. Ça, c'est du grainage qu'à 50 ans, par exemple. L'avantage que ça a, c'est que tu as tout le système racinaire qui est vraiment implanté, qui est vraiment descendu. Donc tu as vraiment, je dirais, ce côté un peu terroir, où le raisin va vraiment chercher ce qu'il y a dans la terre pour donner son fruit, ce qui va révéler les arômes dans le vin.

  • Speaker #0

    Et vous, Ella, c'est quoi votre vin préféré ?

  • Speaker #2

    Après, dire un vin préféré, vous savez, j'ai beaucoup d'amis chez les viticulteurs. Non, je n'ai pas un vin préféré, mais je dirais alors un cépage. Moi, j'aime beaucoup le vermentine, c'est le cépage pour le vin blanc. J'aime beaucoup les blancs un peu secs comme ça. J'aime bien le vermentine.

  • Speaker #0

    Et enfin, vous diriez qu'il faut rapporter quoi dans sa valise pour garder un bout de corse à table ?

  • Speaker #2

    Ah oui, pour garder un bout de corse à table, déjà, pour faire un mix, je ramènerais de l'huile d'olive, du miel. Un petit bout de fromage bien affiné, un fromage pas qu'on mange tous les jours, un fromage qu'on va râper sur ses pâtes, juste de temps en temps pour se garder un petit goût de corse, et un joli morceau de charcuterie, mais pour le manger que les jours de fête.

  • Speaker #0

    C'est la fin de cet épisode. Merci d'avoir exploré la Corse avec nous. Le générique est signé Hélène Biziot, les interviews et la réalisation Marjolaine Koch. Au fil de ce podcast, vous avez entendu l'extrait d'un reportage de Cor ce matin sur la procession à Sartène, des extraits d'un documentaire sur la fabrication du brochu réalisé pour l'ORTF en 1970 et sur le même sujet, un reportage de l'émission Météo à la carte de France Télévisions. Mais aussi l'interview de l'onologue André-Vernieu Musso réalisée par France 3 Corse via Stella et l'extrait du documentaire de Karine Galland, Corsitude. Parlez-moi d'ailleurs, un podcast créé sur une idée originale des éditions Voyage Gallimard. Si vous avez aimé ce contenu, n'hésitez pas à nous laisser un commentaire sur les plateformes et bien sûr à le partager autour de vous. A bientôt et bon voyage !

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Rencontre avec Chloé Nury

    01:33

  • Gastronomie avec Elodie Balesi

    13:45

Description

Laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthe à l’eau de la rivière du Fango avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de vert du maquis.

La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages.

 

En première partie, c’est une enfant du pays, Chloé Nury qui vit du côté de Porto-Vecchio, qui nous fera découvrir les trésors de la Corse. Elle a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard, et elle nous guidera pour toucher du doigt cette âme corse.

 

En seconde partie, c'est la chef Élodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer en mettant à l'honneur les produits corse qu'Élodie nous fera découvrir.

 

Réalisation et interviews Marjolaine Koch. Habillage sonore Hélène Bizieau.


Parlez-moi d’ailleurs est bien plus qu’un podcast de voyage. C’est une invitation à rêver, à explorer et à rencontrer le monde grâce à ceux qui l’habitent. Alors, laissez-vous transporter, écoutez, et préparez-vous à goûter l’ailleurs, de chez vous ou en chemin.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Parlez-moi d'ailleurs, un podcast Voyage Galima.

  • Speaker #1

    Bienvenue.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    laissez-vous raconter la Corse par celles et ceux qui la vivent. Cette île est un condensé des plus beaux paysages marins et de montagnes. D'un jour à l'autre, vous pouvez passer d'une petite crique aux eaux turquoise aux roches rouges de Piana en passant par les eaux menthalo de la rivière du Fangou avant de crapahuter dans des sentiers de montagne. Et comme un trait d'union entre tous ces paysages, le camaïeux de verre du Maquis. La Corse est la quatrième plus grande île de la Méditerranée mais certainement la première pour la variété de ses paysages. Chloé Nury vit en Corse, du côté de Porto Vecchio. C'est elle qui a mis à jour le guide « Coups de cœur Corse » aux éditions Voyage Gallimard. Et elle nous guide pour toucher du doigt cet âme corse. En seconde partie, c'est la chef Elodie Balesi qui prend le relais. Avec sa sœur Estelle, elles ont repris le restaurant familial Sole e Monti à Quenza, en Corse du Sud, qui affiche plus de 50 ans d'existence, une longévité qu'elles font perdurer. en mettant à l'honneur les produits corse qu'Elodie nous fera découvrir. A priori, du soleil, vous n'en manquerez pas. De la verdure non plus, puisque l'île est recouverte par 2000 km2 de maquis. qui recouvre donc un quart du territoire. Mais en plus de ces paysages, la Corse offre une immersion culturelle. L'identité corse se rappelle à vous, où que vous soyez sur l'île. Alors j'ai proposé à Chloé Nury de commencer par cet aspect. Comment définir la culture corse ?

  • Speaker #1

    La culture corse, c'est une culture qui est très riche, qui est très ancrée dans son passé. Dans la transmission, il y a quelque chose de très fier chez le peuple corse, un petit peu rebelle aussi. C'est une culture qui se vit à travers plusieurs prismes. Tu as à la fois la musique, qui est très présente dans l'île. Je crois qu'on a tous d'ailleurs quelqu'un autour de nous, dans notre famille. Tu as toujours un musicien, en fait, et on est baigné dès notre plus jeune âge dans la musique corse, dans les chants corses. C'est quelque chose de très important. Tu as aussi des questions. croyance corse. Quand je parlais de transmission, c'est quelque chose qui se transmet de génération en génération. Et les personnes qui visitent la Corse peuvent avoir un aperçu de cet attachement en visitant certains événements. Je pense aux caténas de Charles Sartène, par exemple, qui sont des événements très forts, mais qui sont très ancrés dans la culture de la Corse. Ce sont des processions qui ont lieu lors du Vendredi Saint, qui sont très fortes émotionnellement, où tu as une personne masquée, enchaînée, qui porte la croix.

  • Speaker #2

    C'est une procession qui est chantée,

  • Speaker #1

    c'est un moment de prière,

  • Speaker #2

    un moment vraiment de confession avec ce pénitent qui est enchaîné, qui porte une croix vraiment lourde,

  • Speaker #1

    qui à l'époque était des personnes qui étaient incarcérées,

  • Speaker #2

    qui voulaient se faire pardonner des péchés.

  • Speaker #1

    Après,

  • Speaker #2

    au fur et à mesure que les choses ont évolué, c'est souvent des personnes qui veulent remercier Dieu.

  • Speaker #1

    mais ça fait vraiment partie des racines et de l'histoire corse. Il y a vraiment cette part religieuse qui est encore très présente. Et puis, il y a aussi l'histoire, il y a aussi beaucoup de lieux historiques en Corse qui méritent d'être visités pour bien comprendre l'histoire de l'île. L'île a été colonisée à multiples reprises par divers peuples pendant de nombreux siècles. Et cette histoire, tu la retrouves à la fois dans le paysage, quand tu parles. pour l'île et que tu as, par exemple, les tours génoises que tu retrouves sur les côtes, qui sont le témoignage d'occupations génoises. Et puis, tu as aussi des endroits assez symboliques sur l'île. Par exemple, tu as le site de Koukourouts ou à Lévis, qui rappelle que la Corse a une population qui existe depuis des milliers d'années. Et Koukourouts, c'est un site qui était habité à l'époque de l'âge de bronze, où tu as en fait vraiment les premiers peuples porses qui ont laissé leurs traces. Donc, tu as ces constructions en pierre, ces restes de forteresses, qui sont assez impressionnants. Ce sont des lieux un petit peu… presque mystique, et où tu trouves aussi d'anciennes meules. Ce sont des lieux, pour moi, qui sont assez exceptionnels sur l'île, quand on la visite et qu'on aime un petit peu découvrir son histoire.

  • Speaker #0

    L'identité de la Corse, elle passe donc par son histoire, mais aussi par ses paysages. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est le maquis.

  • Speaker #1

    Oui, on passe forcément au milieu du maquis, on respire les odeurs du maquis. Et d'ailleurs, c'est quelque chose... Il fait partie de la culture, c'est la première chose quand tu descends de l'avion et quand tu es sur le tarmac. En fait, la première chose qui me frappe souvent, c'est cette odeur qui est propre à la Corse, qui est unique au monde, de toutes ces plantes et fleurs que tu vas retrouver et qui sont différentes selon où tu te trouves dans l'île, au nord, au sud, au centre. Tu vas vraiment avoir une variété de parfums.

  • Speaker #0

    On trouve quel type de plantes dans le maquille ?

  • Speaker #1

    Tu as par exemple le myrthe, qui est assez connu en Corse puisqu'on en fait une célèbre liqueur, la liqueur. de myrte que tu retrouves souvent en fin de repas. Tu vas retrouver l'arbouce aussi, les arbousiers sont très présents en Corse. Le pain Laritche, qui est ce grand pain imposant et qui a cette odeur vraiment très particulière.

  • Speaker #2

    Pourquoi ça s'appelle maquis ? Parce que ça vient de l'italian maka, qui veut dire tache. Et effectivement quand on regarde le maquis, on s'aperçoit qu'il y a énormément de tons de verres différents. Et puis surtout le maquis, ce qui est bien c'est qu'il est emblématique de la Corse parce qu'il y a des plantes qui sont propres à la Corse qu'on ne trouve nulle part ailleurs. Elles ne prennent pas tellement d'eau pour survivre, elles se résonnent. Ce sont des plantes qui vont justement avoir des huiles essentielles très concentrées, ce qui développe leur arôme.

  • Speaker #0

    Et puisqu'on est en pleine nature, on peut continuer sur les balades au grand air. Est-ce que toi, tu as des itinéraires privilégiés sur l'île ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà ce qu'il faut savoir, c'est qu'on soit initié ou non, on a vraiment une... un choix multiple pour ce qui est des promenades en corse moi ce que j'aime beaucoup faire tout simplement c'est d'aller à par exemple en montagne d'aller à l'Ospedale qui est à 30 minutes de Porto-Vecchio là où je vis et de me promener dans la forêt de l'Ospedale ou d'aller me promener sur le barrage asséché en été donc je trouve que là tu as un point de vue un calme qui est assez extraordinaire. J'aime beaucoup aller me... promener aussi, c'est un endroit qui n'est pas forcément très connu en dehors des Porto-Vecchiais, mais tu as les marais salants qui sont au bout du port de Porto-Vecchio. Vous pouvez observer le vol des Flamants roses en hiver, c'est assez magique et hors du temps. Ce sont des anciens marais salants qui aujourd'hui ne sont plus en activité, mais qui restent en excellent état de conservation. Et puis, tu as aussi des promenades qui demandent un peu plus d'entraînement, ou en tout cas un peu plus de temps, comme le Mar-à-Mar. qui va de Porto-Vecchio à Propriane, qui est de près passé par les massifs, qui t'offre une vue spectaculaire sur le golfe. Donc, ils permettent de parcourir l'île d'est en ouest. Tu peux en faire juste certaines portions, mais autrement, je crois qu'il faut à peu près cinq jours pour le parcourir en entier.

  • Speaker #0

    Alors, tu as parlé de l'hiver. Fréquenter la Corse en hiver ou en été, c'est deux ambiances différentes.

  • Speaker #1

    Oui, c'est complètement différent. mais déjà quand tu viens en... en été, en hiver, tu n'as pas du tout la même atmosphère et la même vie, puisque la Corse est une île qui a une saisonnalité qui reste très prononcée. Donc en été, tu vas vraiment avoir tous les Corses qui s'activent en quelque sorte, tu as tous les établissements de plage qui vont ouvrir, beaucoup d'établissements également en ville qui restent dormants le reste de l'année, donc tu as vraiment une vie qui s'anime, tu as beaucoup de monde, tu as Beaucoup d'événements aussi nocturnes, donc c'est quand même très agréable. Moi, j'aime beaucoup nous promener dans les centres-villes, que ce soit dans le Nord, à Saint-Florent, à Ajaccio, en Balagne. Tu vas vraiment avoir cette vie nocturne avec des événements musicaux, de belles lumières, tu as pas mal de festivals aussi, que tu as en été, que tu ne vois pas le reste de l'année. Et puis bien sûr, tu as les plages. Après, tu as l'hiver. L'hiver corse, c'est quelque chose de beaucoup plus calme, beaucoup plus doux, beaucoup plus silencieux. Pour moi, c'est une véritable retraite. Et d'ailleurs, quand je rentre en Corse en décembre, j'aime beaucoup retrouver un petit peu ce rythme que je trouve un peu plus authentique, en quelque sorte, et qui me permet d'avoir accès à des lieux où je n'irai pas forcément l'été, parce qu'il y aurait beaucoup de monde. Je pourrais te promener sur la plage de Palombadge. En plein hiver, c'est quelque chose d'assez exceptionnel. La montagne en plein hiver est aussi quelque chose à faire en Corse. C'est assez unique.

  • Speaker #0

    Maintenant, si on veut découvrir la Corse côté mer, qu'est-ce que tu nous proposes ?

  • Speaker #1

    Côté mer, on parle souvent des plages de l'extrême sud, qui ne sont pas du haut, il n'y a pas l'ombage. Je crois qu'il y a les plages de pleine orientale qui méritent aussi d'être visitées parce qu'on a des grandes étendues de sable qui sont peut-être un peu moins fréquentées en plein été. tu as un côté un peu plus sauvage, tout ce qui est par exemple dans la micro-région au niveau de Gizonach, tu as encore beaucoup d'endroits qui restent très fréquentables l'été, et puis tu as aussi les plages du nord de l'île, les plages de Salet, tu as par exemple auxquelles tu accèdes en bateau ou en 4x4, en tout cas il faut des véhicules un petit peu robustes pour parcourir les pistes, mais qui... beaucoup offrent un peu plus de quiétude. Et des eaux qui sont incroyables, qui sont cristallines, transparentes. Ce sont des plages que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver dans d'autres endroits que la Corse.

  • Speaker #0

    Alors tu as parlé de découvrir la mer en bateau. Comment on s'y prend pour organiser une sortie en bateau et quelles options sont possibles ?

  • Speaker #1

    Alors soit par ses propres moyens, parce qu'on a le permis bateau et qu'on va louer une embarcation. et puis naviguer juste pour une journée par exemple, soit en prenant un skipper. Il y a par exemple des sorties à Damaran dans la zone d'Ajaccio qui permettent d'avoir un autre point de vue sur l'île, de voir l'île de l'extérieur, mais qui permettent aussi d'accéder à des petits crics auxquels on ne peut pas accéder par la voie routière et donc de trouver des joyaux encore préservés sur la côte.

  • Speaker #0

    La réserve naturelle de la presqu'île de Scandola est autant marine que terrestre. Sans la présence de l'homme,

  • Speaker #2

    coraux,

  • Speaker #1

    gorgones, langoustes et coquillages ont pu se créer leur royaume sous-marin et prospérer en même temps que Méru,

  • Speaker #2

    Murène, Rouget,

  • Speaker #1

    Sars et bien d'autres encore.

  • Speaker #2

    C'est ce site-là qui est le site le plus habité par les Méru de Méditerranée.

  • Speaker #1

    C'est 700 individus sur pratiquement... 40 hectares,

  • Speaker #2

    c'est remarquable,

  • Speaker #1

    c'est des individus qui pèsent plus de 30 à 40 kilos. C'est des grosses espèces, des gros baracudas, des gros mérous, des gros corbes. Le corail, le corail qui est très présent sur la zone, puisque c'est une zone très protégée. Et on a la chance d'avoir du corail très présent, à des profondeurs accessibles, peu profondes.

  • Speaker #0

    Et puis il y a aussi cette particularité en Corse, ce sont tous ces cours d'eau ponctués de basques, de piscines naturelles. Il y en a à plusieurs endroits sur l'île. Est-ce que toi tu as une préférence ?

  • Speaker #1

    Étant de la région de Porto Vecchio, j'ai tendance à aller plutôt dans l'Altaroc, ou dans la région de Bavé en tout cas. Mais ces piscines naturelles, tu en as aussi de très jolies dans la vallée de l'Arrestonique, sur la région de Corté. Tu as encore des zones où tu peux avoir presque ta propre piscine privée, même en plein été. Tu n'as absolument personne autour de toi, tu as une eau d'une fraîcheur incroyable. Moi ce que je recommande toujours c'est d'aller demander à l'office du tourisme le plus proche quels sont les sentiers où tu vas croiser un petit peu le moins de monde. Ce qui est important pour ces endroits c'est toujours de suivre les sentiers balisés, ne pas s'aventurer trop loin justement hors sentier mais tu as encore des endroits assez exceptionnels et pour moi l'Alta rock ça reste au niveau de bavey là l'endroit où tu as et c'est au bon moment naturel Il y en a beaucoup d'autres.

  • Speaker #0

    Depuis 15 ans, Elodie et Estelle Balézy ont pris le relais de leur oncle, qui lui-même avait pris le relais de son père à la tête du restaurant Soleil et Monty, situé au pied des aiguilles de Bavella. Elles élèvent leurs propres cochons, des porcounoustrales et la race corse évidemment, pour garnir leurs assiettes de produits du terroir. Et c'est cette philosophie que souhaite partager Elodie avec nous, car la cuisine corse a un lien indéfectible avec les racines corses.

  • Speaker #2

    Je pense que traditionnellement, on a une culture culinaire de pauvres. En fait, il faut penser qu'il y a 60 ans, il y a 70 ans, nous on a fait un saut dans le futur. Ça n'a pas été progressif comme sur le continent ou quoi que ce soit. Nous, on a vraiment eu des fractures dans la société corse, je pense, qui ont joué sur notre façon de manger. Mais avant, la culture culinaire corse, elle était faite autour des métiers de l'agro-pastoralisme. Donc, c'était beaucoup les bergers et le Péniver en pleine. L'été en montagne, parce qu'en pleine c'était insalubre, ils étaient venus monter en montagne, mais en montagne l'hiver ils ne pouvaient pas rester parce que le troupeau ne trouvait pas à se nourrir.

  • Speaker #1

    Pour réussir un bon bruit, il faut avoir un lait d'excellente qualité. Deux conditions donc à remplir, premièrement la santé du troupeau, il faut que l'état des bêtes soit excellent, pour éliminer d'office toutes les portes vulgaires. Deuxième condition, la propreté du lait. Un traieur doit traire proprement et vite, un traieur assez habile. passent facilement 120 brebis à l'heure. Ici, nous avons un troupeau qui fait un effectif de 180 têtes plus la relève. Il est soumis à la transhumance. Nous packageons du mois d'octobre jusqu'au mois de juin sur le littoral d'Agatio. Nous partons à Vite-Savonne le mois de juin et nous rentrons fin septembre.

  • Speaker #2

    Donc, il y a eu tout ce circuit qui a fait que notre culture culinaire, c'est une culture de gens pauvres. qui se nourrissaient, notamment à partir de mets qui devaient être conservés. L'emblème de la Corse, à chaque péturier, il ne faut pas oublier qu'on la faisait pour conserver la viande. C'est juste une façon de conserver. C'était la viande dans du sel, qu'on faisait fumer ou pas, qu'on faisait sécher, mais comme ça on avait des protéines sur le long terme. Et le fromage, c'est pareil, c'était juste pour conserver le lait. Maintenant, on met beaucoup de chichi autour de ça, mais au départ c'est ça. Il y a différentes façons de les faire, bien sûr, et chaque région. avait sa manière de faire. Donc en fait, on a une culture culinaire hyper simple. Avant, on voyait très peu de crues. Les salades et tout, c'est arrivé maintenant, il n'y a pas longtemps. En fait, comme on a quand même l'influence du continent et que les gens qui nous faisaient rêver dans la gastronomie, c'était des chefs qui faisaient déjà des choses hyper techniques. Nos chefs à nous, c'est nos grands-mères. Nos grands-mères cuisinaient à la maison dans des grosses casseroles de couleur et tout. Et je pense que quelque part, Inconsciemment peut-être, on a dû complexer ou en tout cas pas oser imposer ou proposer notre façon de cuisiner qui devait nous sembler simple. Du coup, je pense qu'on s'est calqué à un moment donné sur les façons de faire d'ailleurs. Et moi, ma démarche, c'est plus de repartir sur les façons de faire d'avant, peut-être avec d'autres produits, peut-être avec d'autres goûts. Mais quand je vous dis qu'on fait des farcis, le farci, ça vient de la viande, c'est les restes de viande qu'on va hacher avec du pain racide hier. avec les quelques herbes qui nous restent, qui ne sont plus assez jolies à mettre ailleurs. Et moi, en fait, je n'ai pas de... D'ailleurs, je ne fais pas de cartes. Je ne peux même pas vous dire ce que je fais, parce que je ne fais pas des trucs hyper originaux, il ne faut pas s'imaginer. Moi, tous les ans, je prends mes veaux dans le village d'à côté. Là, je vais les recevoir, je vais tout traiter. Donc, ce qui fait que dans mon restaurant, jusqu'à présent, on a mangé beaucoup de cochons. Mais là, bientôt, je vais pouvoir commencer à avoir beaucoup de veaux, parce que je prends la bête entière. j'ai cette démarche de faire, voilà, de revenir au... à une façon de consommer, je pense qu'elle est vertueuse, mais je ne sais pas, peut-être qu'elle ne l'est pas, ça c'est mon idée. En tout cas, elle est éthique vis-à-vis du territoire, vous voyez.

  • Speaker #0

    Et alors, quels plats simples il faut goûter pour être au plus proche de la culture culinaire corse ?

  • Speaker #2

    Tous les plats simples, tous les plats simples. Nous, on fait plein de choses, on a des cannelloni au brouche, la pâte farcie avec le brouche, c'est notre fromage frais à hopper. Mais le fromage emblématique ici,

  • Speaker #1

    c'est le brouche.

  • Speaker #2

    Il est fabriqué à partir du petit lait issu de la fabrication de fromage de brebis.

  • Speaker #0

    Seul fromage AOP de Lille, la légende raconte que c'est le roi Salomon qui aurait confié la recette à des bergers corses il y a plusieurs millénaires.

  • Speaker #2

    Là,

  • Speaker #1

    c'est resté un produit très traditionnel de la Corse en général. Tous les jours,

  • Speaker #2

    on fait un peu du patrimoine de Corse. Il paraît que Napoléon aurait essayé de faire du broche sur le continent, mais il n'a jamais réussi. Donc ça veut dire que c'est ou la race, le terrain qui fait qu'on peut faire du broche qu'en Corse. Après, comme je vous l'ai dit, il y a le veau, il y a le cochon, donc bien sûr les charcuteries, les charcuteries bien faites, mais il n'y a rien de meilleur. Le cochon, il est élevé en nature. Si on l'élève bien, on a une viande qui est magnifique. Et si on le tue en maturité, ça nous donne des superbes pièces de charcuterie. La charcuterie, elle a été au centre. de toute notre alimentation depuis tout le temps. C'est un des produits qu'on a mangé. régulièrement mais c'était aussi un produit de fête alors que c'était quand même quelque chose de simple avant on ouvrait la coppe pour le 15 août parce que le 15 août chez nous c'est la fête c'est sainte marie et le 15 août la coppe elle avait assez vieilli c'est des produits nobles maintenant on mange de la coppe comme si il y en a tout le temps un bout de coppe un bout de coppe mais en fait la coppe il y en a deux par cochon vous voyez la famille tuait un cochon elle avait deux coppes dans sa cave on les mangeait vraiment à des occasions Ça, c'est des produits à goûter, mais je pense que quand on les goûte, il faut savoir ce qu'il y a derrière.

  • Speaker #1

    La recette, c'est ça. La recette, c'est ça. La recette, c'est la mention de feuille, voilà. Elle est très simple, voilà. Comme la viande, la viande. Un peu de sel, un peu de carbo, un peu de sel,

  • Speaker #2

    c'est tout. Ça,

  • Speaker #1

    c'est le pays. Après, je ne peux pas piocher le pain de la terre.

  • Speaker #2

    Il n'y a pas de problème.

  • Speaker #1

    Mais on avait les chambres, c'est bon. C'est un légal. On peut le faire, on peut le faire. Allez, tiens, on va le faire,

  • Speaker #2

    allez.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a des plats peut-être un peu plus... « confidentielles » , moins connues des voyageurs en tout cas, que vous souhaiteriez nous faire découvrir ?

  • Speaker #2

    Encore une fois, c'est de la cuisine simple. On fait beaucoup de ragouts de viande, avec la viande qu'on a. Alors c'est les ragouts carrés patates, c'est la viande avec des pommes de terre cuites avec des pommes de terre dedans, ou la viande avec les jardinières de légumes. Vous voyez, par exemple, au printemps, moi je fais toujours avec des petits pois frais, avec des petites carottes, c'est des ragouts comme ça. C'est hyper goûteux et c'est très bon. Nous, on fait aussi la pasta choute avec de la viande de veau. La pasta choute, c'est les pâtes qu'on fait avec la sauce de veau. On aura fait cuire longtemps, mijoter. Et après, sur laquelle on va mettre un mélange de fromage vieux et plus jeune pour donner du goût. On fait des petits mortes. C'est de la semoule de maïs avec aussi cette sauce de viande qu'on va mettre dessus. Il y a beaucoup de plats comme ça, traditionnels, qui sont vraiment de la cuisine paysanne, de la cuisine de maison. Et ça, toujours accompagné, ou en tout cas qui donne le goût, c'est la charcuterie. C'est-à-dire qu'on va mettre nos chutes de pincettes ou de roulettes, des morceaux qui sont un peu durs, qui sont séchés, on va les mettre dedans. Et ça va donner ce goût. En fait, il y a vraiment une continuité des produits.

  • Speaker #0

    Et au niveau des desserts, vous nous conseillez quoi ?

  • Speaker #2

    Les desserts, vous savez, nous, on a les desserts vraiment traditionnels, comme d'habitude. Seulement, chez nous, ils sont beaucoup aromatisés. Vous savez à quoi ? À l'orange. Parce qu'on produit des oranges. Orange ou citron, alors on a quand même ce côté vachement agrume qui venait parfumé. Par exemple, moi, ma grand-mère a toujours fait des œufs à la neige, sa crème anglaise. Elle est à l'orange. Les flans qu'on mange, les flans aussi de nos grands-mères, ils sont parfumés à l'orange. Nous, les oranges, quand on les a l'hiver, on les épluche, on garde l'écorce. On la fait sécher au-dessus de la cheminée. Après, vous savez, l'écorce séchée, ça a un autre goût. Après, bien sûr, il y a les desserts avec du brouche. Il y a beaucoup de desserts aux fruits. Mais on reste sur des parfums locaux toujours.

  • Speaker #0

    Et quels sont les lieux où il faut se rendre pour trouver de bons produits ?

  • Speaker #2

    Moi, je dirais qu'il faut… Maintenant, il y a de plus en plus de gens qui sont tournés vers les produits qualitatifs. Vous avez vraiment une grande dynamique. Chez les producteurs et aussi chez les épiciers qui cherchent la qualité, qui cherchent à offrir quelque chose de plus que juste la consommation. Donc, en fait, posez des questions, demandez et voyez ce qu'on vous répond après. Des produits Corses, il y a vraiment de bons produits et de plus en plus répandus.

  • Speaker #0

    Alors maintenant, du côté du vin, quels sont les cépages que l'on trouve en Corse ?

  • Speaker #2

    On a des vignobles de très grande qualité, de plus en plus, avec des jeunes qui s'investissent, des gens qui reprennent. des endroits oubliés. Ce sont des gens qui sont très courageux parce que c'est beaucoup de travail une vigne et qu'il faut du temps avant de rentabiliser. Mais on a du très bon vin maintenant en Corse qui rivalise vraiment avec les vins d'ailleurs. En Corse, on a des cépages prédominants comme le chacaré, le nieloutch selon la région, le vermentine en blanc. Mais on réintroduit beaucoup, et ça je trouve que c'est super, on réintroduit beaucoup des cépages endémiques. Ce sont des cépages qu'on avait avant et qui sont réintroduits. Peut-être qu'on les avait arrachés à cause du rendement, à cause peut-être de leur fragilité. Mais dans tous les cas, on les réintroduit. Donc vous avez des parcelles de Minousté, du Bourgué. C'est plein de cépages qui ont été un mélange après toutes les périodes qu'on a eues en Corse, puisqu'on a eu quand même des Italiens. Vous savez, on a été beaucoup envahis au fil des siècles. Et en fait, on a un patrimoine peut-être qu'on ne mesure pas encore vraiment. Et selon son domaine d'activité, je trouve qu'on recommence à l'explorer et à le redécouvrir. En tout cas, il y a des gens qui le mettent à l'honneur.

  • Speaker #1

    Ça, c'était planté par mon grand-père. Tu as toute la butte qui est morte et tout le creux qui a survécu. Ça, c'est du grainage qu'à 50 ans, par exemple. L'avantage que ça a, c'est que tu as tout le système racinaire qui est vraiment implanté, qui est vraiment descendu. Donc tu as vraiment, je dirais, ce côté un peu terroir, où le raisin va vraiment chercher ce qu'il y a dans la terre pour donner son fruit, ce qui va révéler les arômes dans le vin.

  • Speaker #0

    Et vous, Ella, c'est quoi votre vin préféré ?

  • Speaker #2

    Après, dire un vin préféré, vous savez, j'ai beaucoup d'amis chez les viticulteurs. Non, je n'ai pas un vin préféré, mais je dirais alors un cépage. Moi, j'aime beaucoup le vermentine, c'est le cépage pour le vin blanc. J'aime beaucoup les blancs un peu secs comme ça. J'aime bien le vermentine.

  • Speaker #0

    Et enfin, vous diriez qu'il faut rapporter quoi dans sa valise pour garder un bout de corse à table ?

  • Speaker #2

    Ah oui, pour garder un bout de corse à table, déjà, pour faire un mix, je ramènerais de l'huile d'olive, du miel. Un petit bout de fromage bien affiné, un fromage pas qu'on mange tous les jours, un fromage qu'on va râper sur ses pâtes, juste de temps en temps pour se garder un petit goût de corse, et un joli morceau de charcuterie, mais pour le manger que les jours de fête.

  • Speaker #0

    C'est la fin de cet épisode. Merci d'avoir exploré la Corse avec nous. Le générique est signé Hélène Biziot, les interviews et la réalisation Marjolaine Koch. Au fil de ce podcast, vous avez entendu l'extrait d'un reportage de Cor ce matin sur la procession à Sartène, des extraits d'un documentaire sur la fabrication du brochu réalisé pour l'ORTF en 1970 et sur le même sujet, un reportage de l'émission Météo à la carte de France Télévisions. Mais aussi l'interview de l'onologue André-Vernieu Musso réalisée par France 3 Corse via Stella et l'extrait du documentaire de Karine Galland, Corsitude. Parlez-moi d'ailleurs, un podcast créé sur une idée originale des éditions Voyage Gallimard. Si vous avez aimé ce contenu, n'hésitez pas à nous laisser un commentaire sur les plateformes et bien sûr à le partager autour de vous. A bientôt et bon voyage !

Chapters

  • Introduction

    00:11

  • Rencontre avec Chloé Nury

    01:33

  • Gastronomie avec Elodie Balesi

    13:45

Share

Embed

You may also like

undefined cover
undefined cover