undefined cover
undefined cover
#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir cover
#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir cover
WE LOVE MOBILITY

#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir

#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir

23min |12/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir cover
#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir cover
WE LOVE MOBILITY

#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir

#29 Laura MFeckba - Mobilité internationale en Afrique : entre défis, projets et vision d’avenir

23min |12/05/2025
Play

Description

🌍 Une experte en fiscalité internationale devenue moteur d'une vision stratégique de la mobilité internationale au sein d’un grand groupe d’ingénierie à l’international.


Dans cet épisode, je reçois Laura MFeckba, Responsable de la mobilité internationale chez SETEC. De ses débuts en fiscalité internationale chez Deloitte à son arrivée dans un groupe présent dans une vingtaine de pays, Laura nous partage son parcours riche et son engagement fort pour une mobilité plus durable, plus fluide et plus inclusive.


🔍 Au programme :

👉 Le rôle central de la transition écologique dans les mobilités d’aujourd’hui

👉 Les défis et les opportunités de la mobilité en Afrique subsaharienne

👉 Sa vision d’une mobilité régionale et digitale pour demain


💡 Une réflexion clé :

L’Afrique reste un continent où la mobilité, notamment intra-africaine, est encore semée d’obstacles. Comment rendre la mobilité intra-africaine plus fluide et inclusive ?

Entre obstacles réglementaires, enjeux de développement régional et innovations numériques, quelles pistes concrètes peuvent être mises en œuvre pour faciliter les mobilités professionnelles sur le continent ?


💬 Partagez vos retours et vos idées sur ce sujet en commentaire ou sur nos réseaux !


🔎 Zoom sur Laura

Envie d’en savoir plus sur son parcours et son expertise ? Consultez son profil LinkedIn !


Vous aimez cet épisode ?
⭐ Laissez-nous un commentaire, partagez vos impressions et pensez à vous abonner pour ne rien manquer de nos prochains épisodes !


📲 Rejoignez-nous sur les réseaux :

  • LinkedIn : WE ❤️ MOBILITY


📍 Où écouter cet épisode ?
Retrouvez WE ❤️ MOBILITY sur Spotify, Apple Podcasts, et toutes vos plateformes d’écoute préférées.


🌐 Envie d’aller plus loin ?
Suivez toute l’actualité de la mobilité internationale sur notre LinkedIn et notre site internet.



Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Troillard, directrice générale de France Immigration, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Pour ce nouvel épisode, je reçois Laura Fekba, responsable mobilité internationale chez CETEC. Au programme de cet épisode, les principaux enjeux que Laura entrevoit dans sa fonction. La transition écologique, qui est au cœur de tous les projets du groupe et qui doit aussi être portée par la mobilité internationale. Comment la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, et surtout d'Afrique subsaharienne, et quelles sont les idées et les initiatives pour simplifier la mobilité en Afrique ? Et enfin, sa vision du futur de la mobilité, elle sera régionale et digitale.

  • Speaker #1

    Bonjour Laura. Bonjour Caroline.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Avant qu'on plonge dans les sujets qu'on a préparés ensemble, je vais te laisser... te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je suis Laura Fekba, en charge de la RH et de la mobilité internationale chez CETEC. On verra plus tard ce que c'est que CETEC. Pour y parvenir, j'ai effectué des études de droit essentiellement au Cameroun d'abord, d'où je suis originaire, et puis en France au sein de l'Université d'Orléans où j'ai obtenu un master 2 recherche. À l'époque, ça s'appelait un DEA, donc ça ne me rajeunit pas. en droit public général et ensuite un master de professionnel en droit des affaires. Ce qui m'a conduit à accomplir mon premier stage de fin d'études au sein de la branche juridique et fiscale de Deloitte, qui s'appelle TAJ. Stage pendant lequel j'ai découvert la mobilité internationale à travers la fiscalité puisque j'ai effectué la campagne fiscale de l'année. J'ai été prise en stage chez eux. Et puis, j'ai poursuivi au sein du département juridique qui est en charge d'élaboration des notes juridiques, des newsletters internes sur des sujets de droit, diverses spécialités du droit. À l'issue de mon stage, j'ai intégré un cabinet d'avocats, toujours en tant que juriste spécialisée en fiscalité individuelle internationale, cabinet Global Tax Network. qui a été fondée par deux anciens avocats de chez Price, et donc qui ont eu besoin d'indépendance par rapport aux BIG, et donc qui ont rejoint un réseau moins exposé que les BIG. Et au sein de ce cabinet-là, j'ai poursuivi mon rôle de juriste en fiscalité individuelle, donc très axé accompagnement individuel des expatriés et impatriés, avec tout ce que cela comprend. des déclarations, des revenus et des formalités qu'il faut accomplir. Et tout ce que cela peut intégrer de relations avec les administrations diverses et variées que sont les services des impôts essentiellement, puisque c'était de la fiscalité individuelle, mais aussi des organismes internationaux de protection sociale comme le CLEIS, la CFE et tout le reste. À l'issue de cette expérience en cabinet d'avocat, j'ai voulu... intégrer le monde de l'entreprise pour une raison qui tenait davantage à mon équilibre vie pro, vie perso. Ce qu'il faut savoir, quand on fait de la fiscalité en cabinet d'avocat, il y a une période pendant laquelle on ne voit pas le jour. Alors, je ne sais pas si c'est pareil parce que ça fait quand même 14 ans que j'ai quitté ce...

  • Speaker #0

    C'est la période de mai, vous vois ?

  • Speaker #1

    Voilà ! C'est toujours la même, je crois. C'est très, très, très ingrat parce qu'on arrive en plein dans le printemps avec, voilà, il fait beau, les jours s'allongent. On ne peut pas en profiter parce qu'on est en plein dans les campagnes de déclaration des revenus. En plus, à l'époque, on faisait encore des déclarations ISF. CETEC, c'est la Société d'études techniques et économiques. C'est un groupe qui a été créé en 1957, donc il y a quasiment 68 ans aujourd'hui, par deux ingénieurs polytechniciens. C'est un groupe qui est spécialisé dans la conception, l'analyse et la réalisation de projets techniques. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez me poser la question, vous faites un bureau d'études. On va prendre un exemple simple. d'un donneur d'ordre qui a besoin de concevoir ou de construire un ouvrage. Ça peut être un pont, ça peut être une ligne de chemin de fer. Pour ce faire, il va s'attacher les services d'un constructeur. Pour permettre au constructeur de construire, de réaliser l'ouvrage... On aura besoin d'un lien qui permettra de réaliser les études, d'étudier la faisabilité du projet, l'équilibre financier et tout le reste. Et c'est là que CETEC intervient. Donc, CETEC est davantage connu à travers ses réalisations. Parmi les plus anciennes, il y a le tunnel sous la Manche. Et puis, pour faire un grand, grand, grand bond dans l'histoire, pour faire plus récent, la fondation Vuitton. Par exemple, le tribunal de Paris. Et puis actuellement, on est très occupé sur le Grand Paris. À l'international également, CETEC est présent. À travers des projets comme la deuxième ligne à grande vitesse au Royaume-Uni ou encore des projets de construction de lignes de chemin de fer. On a travaillé sur le TER de Dakar au Sénégal. On est sur le métro d'Abidjan. On est sur un projet de route à Lima au Pérou. Enfin voilà, il est présent dans une vingtaine de pays. Et CETEC, c'est 4000 collaborateurs dans le monde.

  • Speaker #0

    4000 collaborateurs dans le monde, d'accord. Combien de collaborateurs globalement français à l'étranger ? Combien d'expats tu as ?

  • Speaker #1

    Combien d'expats ? Alors, combien de collaborateurs, de salariés, d'entités françaises à l'étranger ? Alors, on a une évolution quand même depuis que j'ai rejoint le groupe, qui n'est pas de mon fait. C'est simplement le dynamisme des opérationnels, des sociétés du groupe, qui fait qu'on se développe davantage à l'international. ou un compte. à peu près, post-COVID, on était à peu près 1000 déplacements qui étaient effectués par 300 collaborateurs à peu près, dont Short Terms et Business Trip à l'international, et puis une vingtaine d'affectations de longue durée. Après le COVID, le nombre des Short Terms a baissé un petit peu, puisqu'on est plutôt autour de 700 déplacements, toujours à peu près par le même nombre de salariés, pour le coup, qui lui n'a pas baissé. En revanche, on a... plus d'affectations de longue durée parce qu'on a aujourd'hui 60 affectations de longue durée. Donc là-dedans, je vais mettre l'expatriation, sans rentrer dans la technique de ce que c'est qu'une expatriation, un détachement, etc. Donc, une soixantaine d'expatriés détachés, de VIE, etc. Tout statut confondu, mais si on prend le ratio par rapport au nombre de salariés dans le groupe, c'est à peu près le même ratio. On reste toujours autour de 1,5% ou à peu près 2%. de salariés qui sont affectés de longue durée chez CETEC.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, une nette évolution depuis le Covid.

  • Speaker #1

    Exactement. Sur la longue durée, et pas sur les déplacements de courte durée. Ce qui explique aussi le fait qu'il y ait moins de déplacements, en dépit des raisons qui sont liées au fait qu'il y a eu le Covid, et donc les gens ont pris l'habitude de privilégier les canaux visuaux, enfin voilà, etc. C'est que CETEC s'est aussi engagé dans une démarche euh... sur la transition écologique. Donc, il y a une démarche qui a été mise sur pied autour du slogan ingénieur et citoyen et qui va s'articuler autour de thématiques qui sont liées au climat, à la transition numérique, à la façon dont on aborde les projets, aussi bien en France qu'à l'international, et puis à la promotion de nos talents. Donc, tous les déplacements aujourd'hui vont être évalués davantage. qu'avant, on n'a plus pu se déplacer parce qu'il faut le faire, mais il y a aussi un sens à ce qui est fait, y compris aux déplacements qui se font à l'intergénération. Donc on fait vraiment attention à ces aspects-là. Et un des enjeux que cela pose aujourd'hui, c'est aussi de favoriser les mobilités dites transverses. Parce qu'essentiellement, les règles qui sont définies aujourd'hui et qui sont vraiment cadrées au sein du groupe, concernent et parlent davantage aux entités. établie en France. Et donc, on parle plutôt de mobilité sortante, alors qu'on va avoir aussi des mobilités entrantes, qui, elles aussi, sont cadrées. Mais pour les mobilités transverses, qu'on va développer davantage dans les prochaines années, il n'y a pas encore vraiment de cadre formalisé. Donc, un des enjeux, là, aujourd'hui, ce sera vraiment d'accompagner ce type de mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, dans les enjeux principaux dont on parle, il y a un enjeu qui est géographique. Tu me parlais de la gestion de la mobilité internationale en Afrique subsaharienne. Est-ce que tu veux nous parler de tout ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, c'est une thématique qui me tient à cœur, en fait. La question, c'est de savoir comment est-ce que la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, en particulier des États d'Afrique subsaharienne. Avant d'y répondre, en trois points essentiels, il faudrait regarder les chiffres. Les personnes qui vont écouter le podcast pourront rectifier parce qu'on récupère des bases de données, des publications d'institutions internationales, mais les personnes pourront interagir et corriger. Donc aujourd'hui, on compte à peu près 280 millions de migrants dans le monde, toute population confondue. Sur ce volume-là, 14% des migrations sont effectuées par des Africains. À titre de comparaison, il y a 24%, c'est des Européens. En termes de ratio, je dis ça, je dis rien. Il y a moins de migrants africains que de migrants européens dans le monde. Et sur ces 14%-là, c'est vrai aussi des 24%. L'essentiel des migrations se font sur un... plan régional, c'est-à-dire qu'on va avoir davantage de mobilité à l'intérieur de l'Afrique versus dans le sens Afrique sud-nord, essentiellement. Donc l'essentiel des migrations se font à l'intérieur de l'Afrique pour cette frange de migrants qui se déplacent. Les migrations, qu'est-ce qu'elles apportent aux États ? Elles apportent plusieurs choses. D'abord, pour un développement économique. Ce qu'il faut savoir, c'est que... Les migrations subsahariennes vont contribuer. Si on prend l'exemple de la CDAO, qui est la communauté des États d'Afrique de l'Ouest, les migrants subsahariennes contribuent à hauteur de quasiment 7% du produit intérieur brut de cette zone. En Côte d'Ivoire, les migrants burkinabés, ressortissants burkinabés ou maliens, ils vont représenter 30% de la main-d'oeuvre agricole. Donc il y a une réelle contribution au PIB et à l'emploi. Les transferts de fonds aussi. sont significatifs parce que si on prend l'exemple du Sénégal, 40% des transferts proviennent d'autres pays africains. Ça, c'est les données du FMI qui datent de 2022. Et enfin, les mobilités permettent de dynamiser certains secteurs clés. En Afrique du Sud, 20% des PME sont détenus par des migrants qui viennent d'autres pays africains. Et ça, c'est des données de la BAD, la Banque africaine de développement. Tout comme 35% des infirmiers et infirmières au Botswana sont des migrants africains. Donc, il y a des apports significatifs de la mobilité des personnes en Afrique. Ce que je n'ai pas dit quand je parlais des chiffres au démarrage, c'est que 80% des migrations sont motivées par des raisons économiques. Il y a des personnes qui se déplaitent pour d'autres raisons de sécurité, des raisons climatiques de plus en plus, mais l'essentiel des migrations encore aujourd'hui se font pour des raisons économiques. Donc, il y a un enjeu réel là-dessus. Il y a malheureusement plusieurs freins qui jouent contre ces bénéfices et contre ces apports-là. D'abord, ils sont de nature administrative, voire politique, parce qu'en Afrique, l'Afrique, c'est 54 pays aujourd'hui. Il n'y a que 13 pays sur 54 qui permettent la libre circulation. C'est un visa. Si on prend l'exemple de l'Union européenne, de l'Europe, globalement, pas forcément de l'Union européenne, on a 56 pays en Europe. Il y a 27 pays qui sont bien intégrés. Il y a une facilité de circulation. Il y a des règlements qui s'appliquent, etc. Donc... que 13 pays sur 54 en Afrique. Et pour les autres pays qui n'offrent pas de facilité de circulation, les coûts des visas peuvent être prohibitifs. Les coûts des visas sont importants. Et ça peut être choquant parfois de se dire qu'avec un passeport français, on se déplace facilement dans certains pays, comme le Sénégal, alors que tous les Africains ne peuvent pas aller au Sénégal sans visa. Il y a un non-sens quelque part qui fait que ça, ça constitue un frein. Un deuxième frein est constitué par l'insécurité et la xénophobie, ce qu'il ne faut pas croire. Il y a aussi de la xénophobie en Afrique. On a vu le sort des ressortissants nigériens, par exemple, en Afrique du Sud. L'insécurité parce qu'il y a des conflits, malheureusement encore, qu'il faut arriver à résoudre. Et puis, il y a la fuite des cerveaux, qui est liée aussi à des problématiques de cadre de vie, et peut-être potentiellement parce qu'on... Pour en savoir mieux ailleurs, fuite des cerveaux, je m'inclus dedans. Parce que moi, je suis venue du Cap-Rouge. Et puis voilà, j'ai fait un changement de statut pour accéder à un statut un peu plus pérenne aujourd'hui. Voilà. Donc, j'imagine que tu vas me poser la question de comment est-ce qu'on fait pour solutionner ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta solution ? Quelles sont tes propositions d'amélioration pour lever un peu ces freins ?

  • Speaker #1

    Pour encourager les mobilités et lever les freins, il faut davantage d'intégration. régionales. C'est probablement par facilité d'esprit que je le fais. Si je prends l'exemple de l'Union européenne, on a des règlements communautaires qui vont favoriser le détachement de travailleurs intra-UE, sans perte de droit. C'est pas le cas en Afrique. Quelqu'un qui travaille aujourd'hui au Sénégal et qui demain aurait besoin de rejoindre un projet au Maroc, parce que concrètement, je disais que c'était un des enjeux chez CETEC aujourd'hui. il faudrait arrêter son contrat de travail sénégalais, il faudrait l'immatriculer auprès du régime marocain de sécurité, parce qu'il n'y a pas forcément des accords. qui lui permettent d'autoriser. Ce n'est pas fluide, ce n'est pas simple. Donc, il faut davantage d'intégration. À la décharge des États africains, la comparaison a quand même des limites. C'est que l'Europe est beaucoup plus ancienne. Ce sont des États qui sont structurés depuis bien plus longtemps que les États africains. On y va. Il y a des initiatives qui sont mises en œuvre, comme par exemple la zone de libre-échange, le SLECAF. ou encore le protocole de libre circulation de l'Union africaine, qui n'est pas encore ratifié par l'ensemble des pays africains, mais ce sont des initiatives qui doivent être encouragées pour permettre cette facilité de circulation. Il faut faciliter également les transferts d'argent, parce que figurez-vous que les transferts nord-sud, ou sud vers le nord, en termes de commissions, sont bien plus abordables que les transferts entre pays africains. Ok, voilà. On est quasiment de l'ordre du simple au double. Donc, comment permettre à un groupe comme CETEC ? Je pars de l'Afrique essentiellement, mais CETEC n'est pas que présent en Afrique. Je pars de l'Afrique essentiellement parce que c'est finalement la région dans laquelle on a davantage de sociétés dans plusieurs pays. Donc, une société comme CETEC, faire du business entre pays africains et parfois même dans la même région, avoir des commissions de ce type pour faire des transferts d'argent, ça constitue quand même un frein qui nécessite d'être levé. Pareil, il faudrait pouvoir investir dans l'accueil, l'intégration et puis cibler des secteurs stratégiques. Au Rwanda, par exemple, ils ont mis en place un visa digital nomade pour attirer des talents dans le domaine de l'IT. C'est quelque chose, c'est des initiatives qui peuvent aussi être développées au Sénégal sur le volet agricole ou encore en République démocratique du Congo dans le secteur des mines. Donc, bon, voilà. Il y a des idées, oui. Il y a des idées qui nécessitent d'être accompagnées. Donc, en gros, pour résumer, appliquer les accords existants. Il y a déjà plein d'initiatives qui sont en place. Réduire les coûts administratifs et financiers, puis protéger les droits des migrants pour maximiser leur potentiel.

  • Speaker #0

    Top. Ça, c'est une sacrée étude. C'est riche en informations. Et puis, on a peu l'habitude, finalement, de parler de cette zone géographique. Tu vois, il y a peu de...

  • Speaker #1

    Oui, il y a très peu de données. Pourtant, il y a fort à faire pour des groupes comme Zetec. C'est un terrain fertile en termes de projet. Parce qu'il y a encore besoin de beaucoup d'infrastructures. Il y a besoin de beaucoup d'ouvrages complexes qui demandent un niveau de technicité que Zetec a. Et malheureusement, si on a ce type de frein, on ne peut pas les développer. C'est aussi un message que j'adresse même aux prestataires, parce que même quand on recherche de la donnée sur ces pays-là, des études de rémunération, il y a très peu de choses qui existent. Donc c'est un champ qui est très vaste. Alors j'ai essayé de brosser le maximum possible, mais moi ma compétence va davantage se situer sur les accords et les conventions internationales, parce que finalement c'est le cadre juridique qui va sécuriser les mobilités. mais tout ce qui concerne les volets économiques. la détection des secteurs d'activité qu'il faut développer. C'est d'autres spécialistes, d'autres opérateurs qui peuvent s'y intéresser. Mais oui, c'est un terrain fertile.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de choses à faire. Mais je te conseille de t'investir, de t'impliquer dans le groupe de travail parce que tu pourras apporter beaucoup.

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    On va complètement changer de sujet. Comment, Laura, tu vois la mobilité internationale dans le futur,

  • Speaker #1

    toi ? Alors, je la vois... Alors forcément, je fais un lien avec ce que je fais aujourd'hui chez CETEC. Je la vois davantage régionalisée. Je n'ai pas trop envie de dire qu'il y aura moins d'expatriation ou de détachement parce que finalement, l'expatriation pour une personne qui fait de la mobilité, ce n'est qu'un statut. Ce n'est pas le fait de se déplacer. Il y aura toujours des déplacements. Il y a des transferts de compétences. On aura toujours besoin de spécialistes qui vont s'immerger dans une culture différente, qui vont se nourrir de ce qui se fait localement et qui vont transmettre. donc il y aura toujours ce besoin-là. En revanche, je la vois davantage régionalisée. C'est pour ça que j'ai pris cet exemple sur l'Afrique subsaharienne et puis les rapports nord-sud également africains. Et je la vois aussi digitale, beaucoup. Ça, c'est les conséquences du Covid, ce qui crée des enjeux significatifs pour les organisations, mais moins pour les praticiens de la mobilité, parce que... il faudra toujours adresser les mêmes problématiques. Est-ce que la personne a l'autorisation pour travailler dans l'État où elle travaille ? J'ai évoqué le Rwanda avec les visas digitales nomades. Est-ce que le fait que la personne soit présente dans le pays oblige la société à s'y matriculer et donc à prélever, à faire une paye ? Est-ce que derrière, il y a une incidence au niveau de la fiscalité individuelle ? Ça va lever plein d'autres problématiques. Un établissement stable et tout le reste. Pour les organisations, il y a un enjeu que posent ces mobilités virtuelles, ces assignments. Il va falloir évoluer. Il va falloir évoluer sur le sujet. Mais donc voilà, davantage régionalisé et puis plus digital. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et enfin, Laura, est-ce qu'il y a des personnes que tu souhaiterais remercier, qui ont marqué ton parcours et à qui tu voudrais t'adresser aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de mal toujours à identifier des personnes, parce qu'en fait, je pense que toutes les Toutes les expériences qu'on vit avec des personnes sont particulières, elles nous apportent, elles nous construisent. Une personne, Clarisse Laurent, oui, celle qui m'a laissé l'opportunité de rejoindre Alten et qui finalement m'a permis d'embrasser la mobilité internationale dans sa globalité. Et puis aussi des groupes de personnes, on va dire. Je pense au Cercle Magellan et à tous ceux qui font le Cercle Magellan. Cercle Magélan que j'ai découvert il y a une dizaine d'années maintenant et le réseau que j'ai pu me constituer et puis tout ce dont je me nourris au quotidien à travers le cercle. Et le dernier groupe de personnes, ça va être l'ensemble des opérationnels avec lesquels je travaille aujourd'hui chez CETEC. Alors nous, à la mobilité internationale, nous sommes deux à nous occuper de ce sujet-là, mais on s'appuie quand même sur un réseau. RH qui est très important et qui n'est pas que RH d'ailleurs, qui est aussi constitué par des opérationnels, des directeurs généraux comme des directeurs de développement des activités internationales qui nous aident à construire et qui nous aident à alimenter et à faire progresser le cadre qu'on a défini pour la mobilité internationale. Donc, c'est une collaboration qui est très précieuse et que j'apprécie beaucoup. Et donc, oui, je voudrais vraiment les saluer et insister sur le fait que... Ça crée un cadre de travail stimulant. Top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laura.

  • Speaker #1

    Merci, Caroline.

  • Speaker #0

    Pour conclure, on a fait un focus important sur l'Afrique, qui reste un continent où la mobilité est de façon générale plus complexe, et notamment pour les mobilités intra-Afrique. Selon toi, Laura, il y a une réelle nécessité de simplifier les démarches pour permettre une meilleure circulation sur ce continent, lever les freins au visa par exemple, avec des solutions telles qu'une meilleure intégration régionale, il faudrait... de pouvoir mettre en place des règlements comme en Europe, permettre une meilleure circulation des personnes et des collaborateurs, ou la création de solutions stratégiques comme le Digital Nomad au Rwanda pour attirer les talents dans le domaine de l'IT par exemple. J'en profite pour faire passer un message aux entreprises qui nous écoutent et qui font des mobilités en Afrique et au Presta en mobilité internationale, il y a un sujet à creuser. Je pense que Laura serait ravie d'échanger avec vous sur cette question des mobilités inter-Afrique. C'est la fin de cet épisode, merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Description

🌍 Une experte en fiscalité internationale devenue moteur d'une vision stratégique de la mobilité internationale au sein d’un grand groupe d’ingénierie à l’international.


Dans cet épisode, je reçois Laura MFeckba, Responsable de la mobilité internationale chez SETEC. De ses débuts en fiscalité internationale chez Deloitte à son arrivée dans un groupe présent dans une vingtaine de pays, Laura nous partage son parcours riche et son engagement fort pour une mobilité plus durable, plus fluide et plus inclusive.


🔍 Au programme :

👉 Le rôle central de la transition écologique dans les mobilités d’aujourd’hui

👉 Les défis et les opportunités de la mobilité en Afrique subsaharienne

👉 Sa vision d’une mobilité régionale et digitale pour demain


💡 Une réflexion clé :

L’Afrique reste un continent où la mobilité, notamment intra-africaine, est encore semée d’obstacles. Comment rendre la mobilité intra-africaine plus fluide et inclusive ?

Entre obstacles réglementaires, enjeux de développement régional et innovations numériques, quelles pistes concrètes peuvent être mises en œuvre pour faciliter les mobilités professionnelles sur le continent ?


💬 Partagez vos retours et vos idées sur ce sujet en commentaire ou sur nos réseaux !


🔎 Zoom sur Laura

Envie d’en savoir plus sur son parcours et son expertise ? Consultez son profil LinkedIn !


Vous aimez cet épisode ?
⭐ Laissez-nous un commentaire, partagez vos impressions et pensez à vous abonner pour ne rien manquer de nos prochains épisodes !


📲 Rejoignez-nous sur les réseaux :

  • LinkedIn : WE ❤️ MOBILITY


📍 Où écouter cet épisode ?
Retrouvez WE ❤️ MOBILITY sur Spotify, Apple Podcasts, et toutes vos plateformes d’écoute préférées.


🌐 Envie d’aller plus loin ?
Suivez toute l’actualité de la mobilité internationale sur notre LinkedIn et notre site internet.



Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Troillard, directrice générale de France Immigration, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Pour ce nouvel épisode, je reçois Laura Fekba, responsable mobilité internationale chez CETEC. Au programme de cet épisode, les principaux enjeux que Laura entrevoit dans sa fonction. La transition écologique, qui est au cœur de tous les projets du groupe et qui doit aussi être portée par la mobilité internationale. Comment la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, et surtout d'Afrique subsaharienne, et quelles sont les idées et les initiatives pour simplifier la mobilité en Afrique ? Et enfin, sa vision du futur de la mobilité, elle sera régionale et digitale.

  • Speaker #1

    Bonjour Laura. Bonjour Caroline.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Avant qu'on plonge dans les sujets qu'on a préparés ensemble, je vais te laisser... te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je suis Laura Fekba, en charge de la RH et de la mobilité internationale chez CETEC. On verra plus tard ce que c'est que CETEC. Pour y parvenir, j'ai effectué des études de droit essentiellement au Cameroun d'abord, d'où je suis originaire, et puis en France au sein de l'Université d'Orléans où j'ai obtenu un master 2 recherche. À l'époque, ça s'appelait un DEA, donc ça ne me rajeunit pas. en droit public général et ensuite un master de professionnel en droit des affaires. Ce qui m'a conduit à accomplir mon premier stage de fin d'études au sein de la branche juridique et fiscale de Deloitte, qui s'appelle TAJ. Stage pendant lequel j'ai découvert la mobilité internationale à travers la fiscalité puisque j'ai effectué la campagne fiscale de l'année. J'ai été prise en stage chez eux. Et puis, j'ai poursuivi au sein du département juridique qui est en charge d'élaboration des notes juridiques, des newsletters internes sur des sujets de droit, diverses spécialités du droit. À l'issue de mon stage, j'ai intégré un cabinet d'avocats, toujours en tant que juriste spécialisée en fiscalité individuelle internationale, cabinet Global Tax Network. qui a été fondée par deux anciens avocats de chez Price, et donc qui ont eu besoin d'indépendance par rapport aux BIG, et donc qui ont rejoint un réseau moins exposé que les BIG. Et au sein de ce cabinet-là, j'ai poursuivi mon rôle de juriste en fiscalité individuelle, donc très axé accompagnement individuel des expatriés et impatriés, avec tout ce que cela comprend. des déclarations, des revenus et des formalités qu'il faut accomplir. Et tout ce que cela peut intégrer de relations avec les administrations diverses et variées que sont les services des impôts essentiellement, puisque c'était de la fiscalité individuelle, mais aussi des organismes internationaux de protection sociale comme le CLEIS, la CFE et tout le reste. À l'issue de cette expérience en cabinet d'avocat, j'ai voulu... intégrer le monde de l'entreprise pour une raison qui tenait davantage à mon équilibre vie pro, vie perso. Ce qu'il faut savoir, quand on fait de la fiscalité en cabinet d'avocat, il y a une période pendant laquelle on ne voit pas le jour. Alors, je ne sais pas si c'est pareil parce que ça fait quand même 14 ans que j'ai quitté ce...

  • Speaker #0

    C'est la période de mai, vous vois ?

  • Speaker #1

    Voilà ! C'est toujours la même, je crois. C'est très, très, très ingrat parce qu'on arrive en plein dans le printemps avec, voilà, il fait beau, les jours s'allongent. On ne peut pas en profiter parce qu'on est en plein dans les campagnes de déclaration des revenus. En plus, à l'époque, on faisait encore des déclarations ISF. CETEC, c'est la Société d'études techniques et économiques. C'est un groupe qui a été créé en 1957, donc il y a quasiment 68 ans aujourd'hui, par deux ingénieurs polytechniciens. C'est un groupe qui est spécialisé dans la conception, l'analyse et la réalisation de projets techniques. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez me poser la question, vous faites un bureau d'études. On va prendre un exemple simple. d'un donneur d'ordre qui a besoin de concevoir ou de construire un ouvrage. Ça peut être un pont, ça peut être une ligne de chemin de fer. Pour ce faire, il va s'attacher les services d'un constructeur. Pour permettre au constructeur de construire, de réaliser l'ouvrage... On aura besoin d'un lien qui permettra de réaliser les études, d'étudier la faisabilité du projet, l'équilibre financier et tout le reste. Et c'est là que CETEC intervient. Donc, CETEC est davantage connu à travers ses réalisations. Parmi les plus anciennes, il y a le tunnel sous la Manche. Et puis, pour faire un grand, grand, grand bond dans l'histoire, pour faire plus récent, la fondation Vuitton. Par exemple, le tribunal de Paris. Et puis actuellement, on est très occupé sur le Grand Paris. À l'international également, CETEC est présent. À travers des projets comme la deuxième ligne à grande vitesse au Royaume-Uni ou encore des projets de construction de lignes de chemin de fer. On a travaillé sur le TER de Dakar au Sénégal. On est sur le métro d'Abidjan. On est sur un projet de route à Lima au Pérou. Enfin voilà, il est présent dans une vingtaine de pays. Et CETEC, c'est 4000 collaborateurs dans le monde.

  • Speaker #0

    4000 collaborateurs dans le monde, d'accord. Combien de collaborateurs globalement français à l'étranger ? Combien d'expats tu as ?

  • Speaker #1

    Combien d'expats ? Alors, combien de collaborateurs, de salariés, d'entités françaises à l'étranger ? Alors, on a une évolution quand même depuis que j'ai rejoint le groupe, qui n'est pas de mon fait. C'est simplement le dynamisme des opérationnels, des sociétés du groupe, qui fait qu'on se développe davantage à l'international. ou un compte. à peu près, post-COVID, on était à peu près 1000 déplacements qui étaient effectués par 300 collaborateurs à peu près, dont Short Terms et Business Trip à l'international, et puis une vingtaine d'affectations de longue durée. Après le COVID, le nombre des Short Terms a baissé un petit peu, puisqu'on est plutôt autour de 700 déplacements, toujours à peu près par le même nombre de salariés, pour le coup, qui lui n'a pas baissé. En revanche, on a... plus d'affectations de longue durée parce qu'on a aujourd'hui 60 affectations de longue durée. Donc là-dedans, je vais mettre l'expatriation, sans rentrer dans la technique de ce que c'est qu'une expatriation, un détachement, etc. Donc, une soixantaine d'expatriés détachés, de VIE, etc. Tout statut confondu, mais si on prend le ratio par rapport au nombre de salariés dans le groupe, c'est à peu près le même ratio. On reste toujours autour de 1,5% ou à peu près 2%. de salariés qui sont affectés de longue durée chez CETEC.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, une nette évolution depuis le Covid.

  • Speaker #1

    Exactement. Sur la longue durée, et pas sur les déplacements de courte durée. Ce qui explique aussi le fait qu'il y ait moins de déplacements, en dépit des raisons qui sont liées au fait qu'il y a eu le Covid, et donc les gens ont pris l'habitude de privilégier les canaux visuaux, enfin voilà, etc. C'est que CETEC s'est aussi engagé dans une démarche euh... sur la transition écologique. Donc, il y a une démarche qui a été mise sur pied autour du slogan ingénieur et citoyen et qui va s'articuler autour de thématiques qui sont liées au climat, à la transition numérique, à la façon dont on aborde les projets, aussi bien en France qu'à l'international, et puis à la promotion de nos talents. Donc, tous les déplacements aujourd'hui vont être évalués davantage. qu'avant, on n'a plus pu se déplacer parce qu'il faut le faire, mais il y a aussi un sens à ce qui est fait, y compris aux déplacements qui se font à l'intergénération. Donc on fait vraiment attention à ces aspects-là. Et un des enjeux que cela pose aujourd'hui, c'est aussi de favoriser les mobilités dites transverses. Parce qu'essentiellement, les règles qui sont définies aujourd'hui et qui sont vraiment cadrées au sein du groupe, concernent et parlent davantage aux entités. établie en France. Et donc, on parle plutôt de mobilité sortante, alors qu'on va avoir aussi des mobilités entrantes, qui, elles aussi, sont cadrées. Mais pour les mobilités transverses, qu'on va développer davantage dans les prochaines années, il n'y a pas encore vraiment de cadre formalisé. Donc, un des enjeux, là, aujourd'hui, ce sera vraiment d'accompagner ce type de mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, dans les enjeux principaux dont on parle, il y a un enjeu qui est géographique. Tu me parlais de la gestion de la mobilité internationale en Afrique subsaharienne. Est-ce que tu veux nous parler de tout ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, c'est une thématique qui me tient à cœur, en fait. La question, c'est de savoir comment est-ce que la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, en particulier des États d'Afrique subsaharienne. Avant d'y répondre, en trois points essentiels, il faudrait regarder les chiffres. Les personnes qui vont écouter le podcast pourront rectifier parce qu'on récupère des bases de données, des publications d'institutions internationales, mais les personnes pourront interagir et corriger. Donc aujourd'hui, on compte à peu près 280 millions de migrants dans le monde, toute population confondue. Sur ce volume-là, 14% des migrations sont effectuées par des Africains. À titre de comparaison, il y a 24%, c'est des Européens. En termes de ratio, je dis ça, je dis rien. Il y a moins de migrants africains que de migrants européens dans le monde. Et sur ces 14%-là, c'est vrai aussi des 24%. L'essentiel des migrations se font sur un... plan régional, c'est-à-dire qu'on va avoir davantage de mobilité à l'intérieur de l'Afrique versus dans le sens Afrique sud-nord, essentiellement. Donc l'essentiel des migrations se font à l'intérieur de l'Afrique pour cette frange de migrants qui se déplacent. Les migrations, qu'est-ce qu'elles apportent aux États ? Elles apportent plusieurs choses. D'abord, pour un développement économique. Ce qu'il faut savoir, c'est que... Les migrations subsahariennes vont contribuer. Si on prend l'exemple de la CDAO, qui est la communauté des États d'Afrique de l'Ouest, les migrants subsahariennes contribuent à hauteur de quasiment 7% du produit intérieur brut de cette zone. En Côte d'Ivoire, les migrants burkinabés, ressortissants burkinabés ou maliens, ils vont représenter 30% de la main-d'oeuvre agricole. Donc il y a une réelle contribution au PIB et à l'emploi. Les transferts de fonds aussi. sont significatifs parce que si on prend l'exemple du Sénégal, 40% des transferts proviennent d'autres pays africains. Ça, c'est les données du FMI qui datent de 2022. Et enfin, les mobilités permettent de dynamiser certains secteurs clés. En Afrique du Sud, 20% des PME sont détenus par des migrants qui viennent d'autres pays africains. Et ça, c'est des données de la BAD, la Banque africaine de développement. Tout comme 35% des infirmiers et infirmières au Botswana sont des migrants africains. Donc, il y a des apports significatifs de la mobilité des personnes en Afrique. Ce que je n'ai pas dit quand je parlais des chiffres au démarrage, c'est que 80% des migrations sont motivées par des raisons économiques. Il y a des personnes qui se déplaitent pour d'autres raisons de sécurité, des raisons climatiques de plus en plus, mais l'essentiel des migrations encore aujourd'hui se font pour des raisons économiques. Donc, il y a un enjeu réel là-dessus. Il y a malheureusement plusieurs freins qui jouent contre ces bénéfices et contre ces apports-là. D'abord, ils sont de nature administrative, voire politique, parce qu'en Afrique, l'Afrique, c'est 54 pays aujourd'hui. Il n'y a que 13 pays sur 54 qui permettent la libre circulation. C'est un visa. Si on prend l'exemple de l'Union européenne, de l'Europe, globalement, pas forcément de l'Union européenne, on a 56 pays en Europe. Il y a 27 pays qui sont bien intégrés. Il y a une facilité de circulation. Il y a des règlements qui s'appliquent, etc. Donc... que 13 pays sur 54 en Afrique. Et pour les autres pays qui n'offrent pas de facilité de circulation, les coûts des visas peuvent être prohibitifs. Les coûts des visas sont importants. Et ça peut être choquant parfois de se dire qu'avec un passeport français, on se déplace facilement dans certains pays, comme le Sénégal, alors que tous les Africains ne peuvent pas aller au Sénégal sans visa. Il y a un non-sens quelque part qui fait que ça, ça constitue un frein. Un deuxième frein est constitué par l'insécurité et la xénophobie, ce qu'il ne faut pas croire. Il y a aussi de la xénophobie en Afrique. On a vu le sort des ressortissants nigériens, par exemple, en Afrique du Sud. L'insécurité parce qu'il y a des conflits, malheureusement encore, qu'il faut arriver à résoudre. Et puis, il y a la fuite des cerveaux, qui est liée aussi à des problématiques de cadre de vie, et peut-être potentiellement parce qu'on... Pour en savoir mieux ailleurs, fuite des cerveaux, je m'inclus dedans. Parce que moi, je suis venue du Cap-Rouge. Et puis voilà, j'ai fait un changement de statut pour accéder à un statut un peu plus pérenne aujourd'hui. Voilà. Donc, j'imagine que tu vas me poser la question de comment est-ce qu'on fait pour solutionner ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta solution ? Quelles sont tes propositions d'amélioration pour lever un peu ces freins ?

  • Speaker #1

    Pour encourager les mobilités et lever les freins, il faut davantage d'intégration. régionales. C'est probablement par facilité d'esprit que je le fais. Si je prends l'exemple de l'Union européenne, on a des règlements communautaires qui vont favoriser le détachement de travailleurs intra-UE, sans perte de droit. C'est pas le cas en Afrique. Quelqu'un qui travaille aujourd'hui au Sénégal et qui demain aurait besoin de rejoindre un projet au Maroc, parce que concrètement, je disais que c'était un des enjeux chez CETEC aujourd'hui. il faudrait arrêter son contrat de travail sénégalais, il faudrait l'immatriculer auprès du régime marocain de sécurité, parce qu'il n'y a pas forcément des accords. qui lui permettent d'autoriser. Ce n'est pas fluide, ce n'est pas simple. Donc, il faut davantage d'intégration. À la décharge des États africains, la comparaison a quand même des limites. C'est que l'Europe est beaucoup plus ancienne. Ce sont des États qui sont structurés depuis bien plus longtemps que les États africains. On y va. Il y a des initiatives qui sont mises en œuvre, comme par exemple la zone de libre-échange, le SLECAF. ou encore le protocole de libre circulation de l'Union africaine, qui n'est pas encore ratifié par l'ensemble des pays africains, mais ce sont des initiatives qui doivent être encouragées pour permettre cette facilité de circulation. Il faut faciliter également les transferts d'argent, parce que figurez-vous que les transferts nord-sud, ou sud vers le nord, en termes de commissions, sont bien plus abordables que les transferts entre pays africains. Ok, voilà. On est quasiment de l'ordre du simple au double. Donc, comment permettre à un groupe comme CETEC ? Je pars de l'Afrique essentiellement, mais CETEC n'est pas que présent en Afrique. Je pars de l'Afrique essentiellement parce que c'est finalement la région dans laquelle on a davantage de sociétés dans plusieurs pays. Donc, une société comme CETEC, faire du business entre pays africains et parfois même dans la même région, avoir des commissions de ce type pour faire des transferts d'argent, ça constitue quand même un frein qui nécessite d'être levé. Pareil, il faudrait pouvoir investir dans l'accueil, l'intégration et puis cibler des secteurs stratégiques. Au Rwanda, par exemple, ils ont mis en place un visa digital nomade pour attirer des talents dans le domaine de l'IT. C'est quelque chose, c'est des initiatives qui peuvent aussi être développées au Sénégal sur le volet agricole ou encore en République démocratique du Congo dans le secteur des mines. Donc, bon, voilà. Il y a des idées, oui. Il y a des idées qui nécessitent d'être accompagnées. Donc, en gros, pour résumer, appliquer les accords existants. Il y a déjà plein d'initiatives qui sont en place. Réduire les coûts administratifs et financiers, puis protéger les droits des migrants pour maximiser leur potentiel.

  • Speaker #0

    Top. Ça, c'est une sacrée étude. C'est riche en informations. Et puis, on a peu l'habitude, finalement, de parler de cette zone géographique. Tu vois, il y a peu de...

  • Speaker #1

    Oui, il y a très peu de données. Pourtant, il y a fort à faire pour des groupes comme Zetec. C'est un terrain fertile en termes de projet. Parce qu'il y a encore besoin de beaucoup d'infrastructures. Il y a besoin de beaucoup d'ouvrages complexes qui demandent un niveau de technicité que Zetec a. Et malheureusement, si on a ce type de frein, on ne peut pas les développer. C'est aussi un message que j'adresse même aux prestataires, parce que même quand on recherche de la donnée sur ces pays-là, des études de rémunération, il y a très peu de choses qui existent. Donc c'est un champ qui est très vaste. Alors j'ai essayé de brosser le maximum possible, mais moi ma compétence va davantage se situer sur les accords et les conventions internationales, parce que finalement c'est le cadre juridique qui va sécuriser les mobilités. mais tout ce qui concerne les volets économiques. la détection des secteurs d'activité qu'il faut développer. C'est d'autres spécialistes, d'autres opérateurs qui peuvent s'y intéresser. Mais oui, c'est un terrain fertile.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de choses à faire. Mais je te conseille de t'investir, de t'impliquer dans le groupe de travail parce que tu pourras apporter beaucoup.

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    On va complètement changer de sujet. Comment, Laura, tu vois la mobilité internationale dans le futur,

  • Speaker #1

    toi ? Alors, je la vois... Alors forcément, je fais un lien avec ce que je fais aujourd'hui chez CETEC. Je la vois davantage régionalisée. Je n'ai pas trop envie de dire qu'il y aura moins d'expatriation ou de détachement parce que finalement, l'expatriation pour une personne qui fait de la mobilité, ce n'est qu'un statut. Ce n'est pas le fait de se déplacer. Il y aura toujours des déplacements. Il y a des transferts de compétences. On aura toujours besoin de spécialistes qui vont s'immerger dans une culture différente, qui vont se nourrir de ce qui se fait localement et qui vont transmettre. donc il y aura toujours ce besoin-là. En revanche, je la vois davantage régionalisée. C'est pour ça que j'ai pris cet exemple sur l'Afrique subsaharienne et puis les rapports nord-sud également africains. Et je la vois aussi digitale, beaucoup. Ça, c'est les conséquences du Covid, ce qui crée des enjeux significatifs pour les organisations, mais moins pour les praticiens de la mobilité, parce que... il faudra toujours adresser les mêmes problématiques. Est-ce que la personne a l'autorisation pour travailler dans l'État où elle travaille ? J'ai évoqué le Rwanda avec les visas digitales nomades. Est-ce que le fait que la personne soit présente dans le pays oblige la société à s'y matriculer et donc à prélever, à faire une paye ? Est-ce que derrière, il y a une incidence au niveau de la fiscalité individuelle ? Ça va lever plein d'autres problématiques. Un établissement stable et tout le reste. Pour les organisations, il y a un enjeu que posent ces mobilités virtuelles, ces assignments. Il va falloir évoluer. Il va falloir évoluer sur le sujet. Mais donc voilà, davantage régionalisé et puis plus digital. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et enfin, Laura, est-ce qu'il y a des personnes que tu souhaiterais remercier, qui ont marqué ton parcours et à qui tu voudrais t'adresser aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de mal toujours à identifier des personnes, parce qu'en fait, je pense que toutes les Toutes les expériences qu'on vit avec des personnes sont particulières, elles nous apportent, elles nous construisent. Une personne, Clarisse Laurent, oui, celle qui m'a laissé l'opportunité de rejoindre Alten et qui finalement m'a permis d'embrasser la mobilité internationale dans sa globalité. Et puis aussi des groupes de personnes, on va dire. Je pense au Cercle Magellan et à tous ceux qui font le Cercle Magellan. Cercle Magélan que j'ai découvert il y a une dizaine d'années maintenant et le réseau que j'ai pu me constituer et puis tout ce dont je me nourris au quotidien à travers le cercle. Et le dernier groupe de personnes, ça va être l'ensemble des opérationnels avec lesquels je travaille aujourd'hui chez CETEC. Alors nous, à la mobilité internationale, nous sommes deux à nous occuper de ce sujet-là, mais on s'appuie quand même sur un réseau. RH qui est très important et qui n'est pas que RH d'ailleurs, qui est aussi constitué par des opérationnels, des directeurs généraux comme des directeurs de développement des activités internationales qui nous aident à construire et qui nous aident à alimenter et à faire progresser le cadre qu'on a défini pour la mobilité internationale. Donc, c'est une collaboration qui est très précieuse et que j'apprécie beaucoup. Et donc, oui, je voudrais vraiment les saluer et insister sur le fait que... Ça crée un cadre de travail stimulant. Top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laura.

  • Speaker #1

    Merci, Caroline.

  • Speaker #0

    Pour conclure, on a fait un focus important sur l'Afrique, qui reste un continent où la mobilité est de façon générale plus complexe, et notamment pour les mobilités intra-Afrique. Selon toi, Laura, il y a une réelle nécessité de simplifier les démarches pour permettre une meilleure circulation sur ce continent, lever les freins au visa par exemple, avec des solutions telles qu'une meilleure intégration régionale, il faudrait... de pouvoir mettre en place des règlements comme en Europe, permettre une meilleure circulation des personnes et des collaborateurs, ou la création de solutions stratégiques comme le Digital Nomad au Rwanda pour attirer les talents dans le domaine de l'IT par exemple. J'en profite pour faire passer un message aux entreprises qui nous écoutent et qui font des mobilités en Afrique et au Presta en mobilité internationale, il y a un sujet à creuser. Je pense que Laura serait ravie d'échanger avec vous sur cette question des mobilités inter-Afrique. C'est la fin de cet épisode, merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Share

Embed

You may also like

Description

🌍 Une experte en fiscalité internationale devenue moteur d'une vision stratégique de la mobilité internationale au sein d’un grand groupe d’ingénierie à l’international.


Dans cet épisode, je reçois Laura MFeckba, Responsable de la mobilité internationale chez SETEC. De ses débuts en fiscalité internationale chez Deloitte à son arrivée dans un groupe présent dans une vingtaine de pays, Laura nous partage son parcours riche et son engagement fort pour une mobilité plus durable, plus fluide et plus inclusive.


🔍 Au programme :

👉 Le rôle central de la transition écologique dans les mobilités d’aujourd’hui

👉 Les défis et les opportunités de la mobilité en Afrique subsaharienne

👉 Sa vision d’une mobilité régionale et digitale pour demain


💡 Une réflexion clé :

L’Afrique reste un continent où la mobilité, notamment intra-africaine, est encore semée d’obstacles. Comment rendre la mobilité intra-africaine plus fluide et inclusive ?

Entre obstacles réglementaires, enjeux de développement régional et innovations numériques, quelles pistes concrètes peuvent être mises en œuvre pour faciliter les mobilités professionnelles sur le continent ?


💬 Partagez vos retours et vos idées sur ce sujet en commentaire ou sur nos réseaux !


🔎 Zoom sur Laura

Envie d’en savoir plus sur son parcours et son expertise ? Consultez son profil LinkedIn !


Vous aimez cet épisode ?
⭐ Laissez-nous un commentaire, partagez vos impressions et pensez à vous abonner pour ne rien manquer de nos prochains épisodes !


📲 Rejoignez-nous sur les réseaux :

  • LinkedIn : WE ❤️ MOBILITY


📍 Où écouter cet épisode ?
Retrouvez WE ❤️ MOBILITY sur Spotify, Apple Podcasts, et toutes vos plateformes d’écoute préférées.


🌐 Envie d’aller plus loin ?
Suivez toute l’actualité de la mobilité internationale sur notre LinkedIn et notre site internet.



Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Troillard, directrice générale de France Immigration, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Pour ce nouvel épisode, je reçois Laura Fekba, responsable mobilité internationale chez CETEC. Au programme de cet épisode, les principaux enjeux que Laura entrevoit dans sa fonction. La transition écologique, qui est au cœur de tous les projets du groupe et qui doit aussi être portée par la mobilité internationale. Comment la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, et surtout d'Afrique subsaharienne, et quelles sont les idées et les initiatives pour simplifier la mobilité en Afrique ? Et enfin, sa vision du futur de la mobilité, elle sera régionale et digitale.

  • Speaker #1

    Bonjour Laura. Bonjour Caroline.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Avant qu'on plonge dans les sujets qu'on a préparés ensemble, je vais te laisser... te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je suis Laura Fekba, en charge de la RH et de la mobilité internationale chez CETEC. On verra plus tard ce que c'est que CETEC. Pour y parvenir, j'ai effectué des études de droit essentiellement au Cameroun d'abord, d'où je suis originaire, et puis en France au sein de l'Université d'Orléans où j'ai obtenu un master 2 recherche. À l'époque, ça s'appelait un DEA, donc ça ne me rajeunit pas. en droit public général et ensuite un master de professionnel en droit des affaires. Ce qui m'a conduit à accomplir mon premier stage de fin d'études au sein de la branche juridique et fiscale de Deloitte, qui s'appelle TAJ. Stage pendant lequel j'ai découvert la mobilité internationale à travers la fiscalité puisque j'ai effectué la campagne fiscale de l'année. J'ai été prise en stage chez eux. Et puis, j'ai poursuivi au sein du département juridique qui est en charge d'élaboration des notes juridiques, des newsletters internes sur des sujets de droit, diverses spécialités du droit. À l'issue de mon stage, j'ai intégré un cabinet d'avocats, toujours en tant que juriste spécialisée en fiscalité individuelle internationale, cabinet Global Tax Network. qui a été fondée par deux anciens avocats de chez Price, et donc qui ont eu besoin d'indépendance par rapport aux BIG, et donc qui ont rejoint un réseau moins exposé que les BIG. Et au sein de ce cabinet-là, j'ai poursuivi mon rôle de juriste en fiscalité individuelle, donc très axé accompagnement individuel des expatriés et impatriés, avec tout ce que cela comprend. des déclarations, des revenus et des formalités qu'il faut accomplir. Et tout ce que cela peut intégrer de relations avec les administrations diverses et variées que sont les services des impôts essentiellement, puisque c'était de la fiscalité individuelle, mais aussi des organismes internationaux de protection sociale comme le CLEIS, la CFE et tout le reste. À l'issue de cette expérience en cabinet d'avocat, j'ai voulu... intégrer le monde de l'entreprise pour une raison qui tenait davantage à mon équilibre vie pro, vie perso. Ce qu'il faut savoir, quand on fait de la fiscalité en cabinet d'avocat, il y a une période pendant laquelle on ne voit pas le jour. Alors, je ne sais pas si c'est pareil parce que ça fait quand même 14 ans que j'ai quitté ce...

  • Speaker #0

    C'est la période de mai, vous vois ?

  • Speaker #1

    Voilà ! C'est toujours la même, je crois. C'est très, très, très ingrat parce qu'on arrive en plein dans le printemps avec, voilà, il fait beau, les jours s'allongent. On ne peut pas en profiter parce qu'on est en plein dans les campagnes de déclaration des revenus. En plus, à l'époque, on faisait encore des déclarations ISF. CETEC, c'est la Société d'études techniques et économiques. C'est un groupe qui a été créé en 1957, donc il y a quasiment 68 ans aujourd'hui, par deux ingénieurs polytechniciens. C'est un groupe qui est spécialisé dans la conception, l'analyse et la réalisation de projets techniques. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez me poser la question, vous faites un bureau d'études. On va prendre un exemple simple. d'un donneur d'ordre qui a besoin de concevoir ou de construire un ouvrage. Ça peut être un pont, ça peut être une ligne de chemin de fer. Pour ce faire, il va s'attacher les services d'un constructeur. Pour permettre au constructeur de construire, de réaliser l'ouvrage... On aura besoin d'un lien qui permettra de réaliser les études, d'étudier la faisabilité du projet, l'équilibre financier et tout le reste. Et c'est là que CETEC intervient. Donc, CETEC est davantage connu à travers ses réalisations. Parmi les plus anciennes, il y a le tunnel sous la Manche. Et puis, pour faire un grand, grand, grand bond dans l'histoire, pour faire plus récent, la fondation Vuitton. Par exemple, le tribunal de Paris. Et puis actuellement, on est très occupé sur le Grand Paris. À l'international également, CETEC est présent. À travers des projets comme la deuxième ligne à grande vitesse au Royaume-Uni ou encore des projets de construction de lignes de chemin de fer. On a travaillé sur le TER de Dakar au Sénégal. On est sur le métro d'Abidjan. On est sur un projet de route à Lima au Pérou. Enfin voilà, il est présent dans une vingtaine de pays. Et CETEC, c'est 4000 collaborateurs dans le monde.

  • Speaker #0

    4000 collaborateurs dans le monde, d'accord. Combien de collaborateurs globalement français à l'étranger ? Combien d'expats tu as ?

  • Speaker #1

    Combien d'expats ? Alors, combien de collaborateurs, de salariés, d'entités françaises à l'étranger ? Alors, on a une évolution quand même depuis que j'ai rejoint le groupe, qui n'est pas de mon fait. C'est simplement le dynamisme des opérationnels, des sociétés du groupe, qui fait qu'on se développe davantage à l'international. ou un compte. à peu près, post-COVID, on était à peu près 1000 déplacements qui étaient effectués par 300 collaborateurs à peu près, dont Short Terms et Business Trip à l'international, et puis une vingtaine d'affectations de longue durée. Après le COVID, le nombre des Short Terms a baissé un petit peu, puisqu'on est plutôt autour de 700 déplacements, toujours à peu près par le même nombre de salariés, pour le coup, qui lui n'a pas baissé. En revanche, on a... plus d'affectations de longue durée parce qu'on a aujourd'hui 60 affectations de longue durée. Donc là-dedans, je vais mettre l'expatriation, sans rentrer dans la technique de ce que c'est qu'une expatriation, un détachement, etc. Donc, une soixantaine d'expatriés détachés, de VIE, etc. Tout statut confondu, mais si on prend le ratio par rapport au nombre de salariés dans le groupe, c'est à peu près le même ratio. On reste toujours autour de 1,5% ou à peu près 2%. de salariés qui sont affectés de longue durée chez CETEC.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, une nette évolution depuis le Covid.

  • Speaker #1

    Exactement. Sur la longue durée, et pas sur les déplacements de courte durée. Ce qui explique aussi le fait qu'il y ait moins de déplacements, en dépit des raisons qui sont liées au fait qu'il y a eu le Covid, et donc les gens ont pris l'habitude de privilégier les canaux visuaux, enfin voilà, etc. C'est que CETEC s'est aussi engagé dans une démarche euh... sur la transition écologique. Donc, il y a une démarche qui a été mise sur pied autour du slogan ingénieur et citoyen et qui va s'articuler autour de thématiques qui sont liées au climat, à la transition numérique, à la façon dont on aborde les projets, aussi bien en France qu'à l'international, et puis à la promotion de nos talents. Donc, tous les déplacements aujourd'hui vont être évalués davantage. qu'avant, on n'a plus pu se déplacer parce qu'il faut le faire, mais il y a aussi un sens à ce qui est fait, y compris aux déplacements qui se font à l'intergénération. Donc on fait vraiment attention à ces aspects-là. Et un des enjeux que cela pose aujourd'hui, c'est aussi de favoriser les mobilités dites transverses. Parce qu'essentiellement, les règles qui sont définies aujourd'hui et qui sont vraiment cadrées au sein du groupe, concernent et parlent davantage aux entités. établie en France. Et donc, on parle plutôt de mobilité sortante, alors qu'on va avoir aussi des mobilités entrantes, qui, elles aussi, sont cadrées. Mais pour les mobilités transverses, qu'on va développer davantage dans les prochaines années, il n'y a pas encore vraiment de cadre formalisé. Donc, un des enjeux, là, aujourd'hui, ce sera vraiment d'accompagner ce type de mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, dans les enjeux principaux dont on parle, il y a un enjeu qui est géographique. Tu me parlais de la gestion de la mobilité internationale en Afrique subsaharienne. Est-ce que tu veux nous parler de tout ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, c'est une thématique qui me tient à cœur, en fait. La question, c'est de savoir comment est-ce que la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, en particulier des États d'Afrique subsaharienne. Avant d'y répondre, en trois points essentiels, il faudrait regarder les chiffres. Les personnes qui vont écouter le podcast pourront rectifier parce qu'on récupère des bases de données, des publications d'institutions internationales, mais les personnes pourront interagir et corriger. Donc aujourd'hui, on compte à peu près 280 millions de migrants dans le monde, toute population confondue. Sur ce volume-là, 14% des migrations sont effectuées par des Africains. À titre de comparaison, il y a 24%, c'est des Européens. En termes de ratio, je dis ça, je dis rien. Il y a moins de migrants africains que de migrants européens dans le monde. Et sur ces 14%-là, c'est vrai aussi des 24%. L'essentiel des migrations se font sur un... plan régional, c'est-à-dire qu'on va avoir davantage de mobilité à l'intérieur de l'Afrique versus dans le sens Afrique sud-nord, essentiellement. Donc l'essentiel des migrations se font à l'intérieur de l'Afrique pour cette frange de migrants qui se déplacent. Les migrations, qu'est-ce qu'elles apportent aux États ? Elles apportent plusieurs choses. D'abord, pour un développement économique. Ce qu'il faut savoir, c'est que... Les migrations subsahariennes vont contribuer. Si on prend l'exemple de la CDAO, qui est la communauté des États d'Afrique de l'Ouest, les migrants subsahariennes contribuent à hauteur de quasiment 7% du produit intérieur brut de cette zone. En Côte d'Ivoire, les migrants burkinabés, ressortissants burkinabés ou maliens, ils vont représenter 30% de la main-d'oeuvre agricole. Donc il y a une réelle contribution au PIB et à l'emploi. Les transferts de fonds aussi. sont significatifs parce que si on prend l'exemple du Sénégal, 40% des transferts proviennent d'autres pays africains. Ça, c'est les données du FMI qui datent de 2022. Et enfin, les mobilités permettent de dynamiser certains secteurs clés. En Afrique du Sud, 20% des PME sont détenus par des migrants qui viennent d'autres pays africains. Et ça, c'est des données de la BAD, la Banque africaine de développement. Tout comme 35% des infirmiers et infirmières au Botswana sont des migrants africains. Donc, il y a des apports significatifs de la mobilité des personnes en Afrique. Ce que je n'ai pas dit quand je parlais des chiffres au démarrage, c'est que 80% des migrations sont motivées par des raisons économiques. Il y a des personnes qui se déplaitent pour d'autres raisons de sécurité, des raisons climatiques de plus en plus, mais l'essentiel des migrations encore aujourd'hui se font pour des raisons économiques. Donc, il y a un enjeu réel là-dessus. Il y a malheureusement plusieurs freins qui jouent contre ces bénéfices et contre ces apports-là. D'abord, ils sont de nature administrative, voire politique, parce qu'en Afrique, l'Afrique, c'est 54 pays aujourd'hui. Il n'y a que 13 pays sur 54 qui permettent la libre circulation. C'est un visa. Si on prend l'exemple de l'Union européenne, de l'Europe, globalement, pas forcément de l'Union européenne, on a 56 pays en Europe. Il y a 27 pays qui sont bien intégrés. Il y a une facilité de circulation. Il y a des règlements qui s'appliquent, etc. Donc... que 13 pays sur 54 en Afrique. Et pour les autres pays qui n'offrent pas de facilité de circulation, les coûts des visas peuvent être prohibitifs. Les coûts des visas sont importants. Et ça peut être choquant parfois de se dire qu'avec un passeport français, on se déplace facilement dans certains pays, comme le Sénégal, alors que tous les Africains ne peuvent pas aller au Sénégal sans visa. Il y a un non-sens quelque part qui fait que ça, ça constitue un frein. Un deuxième frein est constitué par l'insécurité et la xénophobie, ce qu'il ne faut pas croire. Il y a aussi de la xénophobie en Afrique. On a vu le sort des ressortissants nigériens, par exemple, en Afrique du Sud. L'insécurité parce qu'il y a des conflits, malheureusement encore, qu'il faut arriver à résoudre. Et puis, il y a la fuite des cerveaux, qui est liée aussi à des problématiques de cadre de vie, et peut-être potentiellement parce qu'on... Pour en savoir mieux ailleurs, fuite des cerveaux, je m'inclus dedans. Parce que moi, je suis venue du Cap-Rouge. Et puis voilà, j'ai fait un changement de statut pour accéder à un statut un peu plus pérenne aujourd'hui. Voilà. Donc, j'imagine que tu vas me poser la question de comment est-ce qu'on fait pour solutionner ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta solution ? Quelles sont tes propositions d'amélioration pour lever un peu ces freins ?

  • Speaker #1

    Pour encourager les mobilités et lever les freins, il faut davantage d'intégration. régionales. C'est probablement par facilité d'esprit que je le fais. Si je prends l'exemple de l'Union européenne, on a des règlements communautaires qui vont favoriser le détachement de travailleurs intra-UE, sans perte de droit. C'est pas le cas en Afrique. Quelqu'un qui travaille aujourd'hui au Sénégal et qui demain aurait besoin de rejoindre un projet au Maroc, parce que concrètement, je disais que c'était un des enjeux chez CETEC aujourd'hui. il faudrait arrêter son contrat de travail sénégalais, il faudrait l'immatriculer auprès du régime marocain de sécurité, parce qu'il n'y a pas forcément des accords. qui lui permettent d'autoriser. Ce n'est pas fluide, ce n'est pas simple. Donc, il faut davantage d'intégration. À la décharge des États africains, la comparaison a quand même des limites. C'est que l'Europe est beaucoup plus ancienne. Ce sont des États qui sont structurés depuis bien plus longtemps que les États africains. On y va. Il y a des initiatives qui sont mises en œuvre, comme par exemple la zone de libre-échange, le SLECAF. ou encore le protocole de libre circulation de l'Union africaine, qui n'est pas encore ratifié par l'ensemble des pays africains, mais ce sont des initiatives qui doivent être encouragées pour permettre cette facilité de circulation. Il faut faciliter également les transferts d'argent, parce que figurez-vous que les transferts nord-sud, ou sud vers le nord, en termes de commissions, sont bien plus abordables que les transferts entre pays africains. Ok, voilà. On est quasiment de l'ordre du simple au double. Donc, comment permettre à un groupe comme CETEC ? Je pars de l'Afrique essentiellement, mais CETEC n'est pas que présent en Afrique. Je pars de l'Afrique essentiellement parce que c'est finalement la région dans laquelle on a davantage de sociétés dans plusieurs pays. Donc, une société comme CETEC, faire du business entre pays africains et parfois même dans la même région, avoir des commissions de ce type pour faire des transferts d'argent, ça constitue quand même un frein qui nécessite d'être levé. Pareil, il faudrait pouvoir investir dans l'accueil, l'intégration et puis cibler des secteurs stratégiques. Au Rwanda, par exemple, ils ont mis en place un visa digital nomade pour attirer des talents dans le domaine de l'IT. C'est quelque chose, c'est des initiatives qui peuvent aussi être développées au Sénégal sur le volet agricole ou encore en République démocratique du Congo dans le secteur des mines. Donc, bon, voilà. Il y a des idées, oui. Il y a des idées qui nécessitent d'être accompagnées. Donc, en gros, pour résumer, appliquer les accords existants. Il y a déjà plein d'initiatives qui sont en place. Réduire les coûts administratifs et financiers, puis protéger les droits des migrants pour maximiser leur potentiel.

  • Speaker #0

    Top. Ça, c'est une sacrée étude. C'est riche en informations. Et puis, on a peu l'habitude, finalement, de parler de cette zone géographique. Tu vois, il y a peu de...

  • Speaker #1

    Oui, il y a très peu de données. Pourtant, il y a fort à faire pour des groupes comme Zetec. C'est un terrain fertile en termes de projet. Parce qu'il y a encore besoin de beaucoup d'infrastructures. Il y a besoin de beaucoup d'ouvrages complexes qui demandent un niveau de technicité que Zetec a. Et malheureusement, si on a ce type de frein, on ne peut pas les développer. C'est aussi un message que j'adresse même aux prestataires, parce que même quand on recherche de la donnée sur ces pays-là, des études de rémunération, il y a très peu de choses qui existent. Donc c'est un champ qui est très vaste. Alors j'ai essayé de brosser le maximum possible, mais moi ma compétence va davantage se situer sur les accords et les conventions internationales, parce que finalement c'est le cadre juridique qui va sécuriser les mobilités. mais tout ce qui concerne les volets économiques. la détection des secteurs d'activité qu'il faut développer. C'est d'autres spécialistes, d'autres opérateurs qui peuvent s'y intéresser. Mais oui, c'est un terrain fertile.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de choses à faire. Mais je te conseille de t'investir, de t'impliquer dans le groupe de travail parce que tu pourras apporter beaucoup.

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    On va complètement changer de sujet. Comment, Laura, tu vois la mobilité internationale dans le futur,

  • Speaker #1

    toi ? Alors, je la vois... Alors forcément, je fais un lien avec ce que je fais aujourd'hui chez CETEC. Je la vois davantage régionalisée. Je n'ai pas trop envie de dire qu'il y aura moins d'expatriation ou de détachement parce que finalement, l'expatriation pour une personne qui fait de la mobilité, ce n'est qu'un statut. Ce n'est pas le fait de se déplacer. Il y aura toujours des déplacements. Il y a des transferts de compétences. On aura toujours besoin de spécialistes qui vont s'immerger dans une culture différente, qui vont se nourrir de ce qui se fait localement et qui vont transmettre. donc il y aura toujours ce besoin-là. En revanche, je la vois davantage régionalisée. C'est pour ça que j'ai pris cet exemple sur l'Afrique subsaharienne et puis les rapports nord-sud également africains. Et je la vois aussi digitale, beaucoup. Ça, c'est les conséquences du Covid, ce qui crée des enjeux significatifs pour les organisations, mais moins pour les praticiens de la mobilité, parce que... il faudra toujours adresser les mêmes problématiques. Est-ce que la personne a l'autorisation pour travailler dans l'État où elle travaille ? J'ai évoqué le Rwanda avec les visas digitales nomades. Est-ce que le fait que la personne soit présente dans le pays oblige la société à s'y matriculer et donc à prélever, à faire une paye ? Est-ce que derrière, il y a une incidence au niveau de la fiscalité individuelle ? Ça va lever plein d'autres problématiques. Un établissement stable et tout le reste. Pour les organisations, il y a un enjeu que posent ces mobilités virtuelles, ces assignments. Il va falloir évoluer. Il va falloir évoluer sur le sujet. Mais donc voilà, davantage régionalisé et puis plus digital. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et enfin, Laura, est-ce qu'il y a des personnes que tu souhaiterais remercier, qui ont marqué ton parcours et à qui tu voudrais t'adresser aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de mal toujours à identifier des personnes, parce qu'en fait, je pense que toutes les Toutes les expériences qu'on vit avec des personnes sont particulières, elles nous apportent, elles nous construisent. Une personne, Clarisse Laurent, oui, celle qui m'a laissé l'opportunité de rejoindre Alten et qui finalement m'a permis d'embrasser la mobilité internationale dans sa globalité. Et puis aussi des groupes de personnes, on va dire. Je pense au Cercle Magellan et à tous ceux qui font le Cercle Magellan. Cercle Magélan que j'ai découvert il y a une dizaine d'années maintenant et le réseau que j'ai pu me constituer et puis tout ce dont je me nourris au quotidien à travers le cercle. Et le dernier groupe de personnes, ça va être l'ensemble des opérationnels avec lesquels je travaille aujourd'hui chez CETEC. Alors nous, à la mobilité internationale, nous sommes deux à nous occuper de ce sujet-là, mais on s'appuie quand même sur un réseau. RH qui est très important et qui n'est pas que RH d'ailleurs, qui est aussi constitué par des opérationnels, des directeurs généraux comme des directeurs de développement des activités internationales qui nous aident à construire et qui nous aident à alimenter et à faire progresser le cadre qu'on a défini pour la mobilité internationale. Donc, c'est une collaboration qui est très précieuse et que j'apprécie beaucoup. Et donc, oui, je voudrais vraiment les saluer et insister sur le fait que... Ça crée un cadre de travail stimulant. Top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laura.

  • Speaker #1

    Merci, Caroline.

  • Speaker #0

    Pour conclure, on a fait un focus important sur l'Afrique, qui reste un continent où la mobilité est de façon générale plus complexe, et notamment pour les mobilités intra-Afrique. Selon toi, Laura, il y a une réelle nécessité de simplifier les démarches pour permettre une meilleure circulation sur ce continent, lever les freins au visa par exemple, avec des solutions telles qu'une meilleure intégration régionale, il faudrait... de pouvoir mettre en place des règlements comme en Europe, permettre une meilleure circulation des personnes et des collaborateurs, ou la création de solutions stratégiques comme le Digital Nomad au Rwanda pour attirer les talents dans le domaine de l'IT par exemple. J'en profite pour faire passer un message aux entreprises qui nous écoutent et qui font des mobilités en Afrique et au Presta en mobilité internationale, il y a un sujet à creuser. Je pense que Laura serait ravie d'échanger avec vous sur cette question des mobilités inter-Afrique. C'est la fin de cet épisode, merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Description

🌍 Une experte en fiscalité internationale devenue moteur d'une vision stratégique de la mobilité internationale au sein d’un grand groupe d’ingénierie à l’international.


Dans cet épisode, je reçois Laura MFeckba, Responsable de la mobilité internationale chez SETEC. De ses débuts en fiscalité internationale chez Deloitte à son arrivée dans un groupe présent dans une vingtaine de pays, Laura nous partage son parcours riche et son engagement fort pour une mobilité plus durable, plus fluide et plus inclusive.


🔍 Au programme :

👉 Le rôle central de la transition écologique dans les mobilités d’aujourd’hui

👉 Les défis et les opportunités de la mobilité en Afrique subsaharienne

👉 Sa vision d’une mobilité régionale et digitale pour demain


💡 Une réflexion clé :

L’Afrique reste un continent où la mobilité, notamment intra-africaine, est encore semée d’obstacles. Comment rendre la mobilité intra-africaine plus fluide et inclusive ?

Entre obstacles réglementaires, enjeux de développement régional et innovations numériques, quelles pistes concrètes peuvent être mises en œuvre pour faciliter les mobilités professionnelles sur le continent ?


💬 Partagez vos retours et vos idées sur ce sujet en commentaire ou sur nos réseaux !


🔎 Zoom sur Laura

Envie d’en savoir plus sur son parcours et son expertise ? Consultez son profil LinkedIn !


Vous aimez cet épisode ?
⭐ Laissez-nous un commentaire, partagez vos impressions et pensez à vous abonner pour ne rien manquer de nos prochains épisodes !


📲 Rejoignez-nous sur les réseaux :

  • LinkedIn : WE ❤️ MOBILITY


📍 Où écouter cet épisode ?
Retrouvez WE ❤️ MOBILITY sur Spotify, Apple Podcasts, et toutes vos plateformes d’écoute préférées.


🌐 Envie d’aller plus loin ?
Suivez toute l’actualité de la mobilité internationale sur notre LinkedIn et notre site internet.



Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Troillard, directrice générale de France Immigration, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Pour ce nouvel épisode, je reçois Laura Fekba, responsable mobilité internationale chez CETEC. Au programme de cet épisode, les principaux enjeux que Laura entrevoit dans sa fonction. La transition écologique, qui est au cœur de tous les projets du groupe et qui doit aussi être portée par la mobilité internationale. Comment la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, et surtout d'Afrique subsaharienne, et quelles sont les idées et les initiatives pour simplifier la mobilité en Afrique ? Et enfin, sa vision du futur de la mobilité, elle sera régionale et digitale.

  • Speaker #1

    Bonjour Laura. Bonjour Caroline.

  • Speaker #0

    Je te souhaite la bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Merci d'avoir accepté mon invitation.

  • Speaker #1

    Merci de m'avoir invitée.

  • Speaker #0

    Avant qu'on plonge dans les sujets qu'on a préparés ensemble, je vais te laisser... te présenter.

  • Speaker #1

    Alors, je suis Laura Fekba, en charge de la RH et de la mobilité internationale chez CETEC. On verra plus tard ce que c'est que CETEC. Pour y parvenir, j'ai effectué des études de droit essentiellement au Cameroun d'abord, d'où je suis originaire, et puis en France au sein de l'Université d'Orléans où j'ai obtenu un master 2 recherche. À l'époque, ça s'appelait un DEA, donc ça ne me rajeunit pas. en droit public général et ensuite un master de professionnel en droit des affaires. Ce qui m'a conduit à accomplir mon premier stage de fin d'études au sein de la branche juridique et fiscale de Deloitte, qui s'appelle TAJ. Stage pendant lequel j'ai découvert la mobilité internationale à travers la fiscalité puisque j'ai effectué la campagne fiscale de l'année. J'ai été prise en stage chez eux. Et puis, j'ai poursuivi au sein du département juridique qui est en charge d'élaboration des notes juridiques, des newsletters internes sur des sujets de droit, diverses spécialités du droit. À l'issue de mon stage, j'ai intégré un cabinet d'avocats, toujours en tant que juriste spécialisée en fiscalité individuelle internationale, cabinet Global Tax Network. qui a été fondée par deux anciens avocats de chez Price, et donc qui ont eu besoin d'indépendance par rapport aux BIG, et donc qui ont rejoint un réseau moins exposé que les BIG. Et au sein de ce cabinet-là, j'ai poursuivi mon rôle de juriste en fiscalité individuelle, donc très axé accompagnement individuel des expatriés et impatriés, avec tout ce que cela comprend. des déclarations, des revenus et des formalités qu'il faut accomplir. Et tout ce que cela peut intégrer de relations avec les administrations diverses et variées que sont les services des impôts essentiellement, puisque c'était de la fiscalité individuelle, mais aussi des organismes internationaux de protection sociale comme le CLEIS, la CFE et tout le reste. À l'issue de cette expérience en cabinet d'avocat, j'ai voulu... intégrer le monde de l'entreprise pour une raison qui tenait davantage à mon équilibre vie pro, vie perso. Ce qu'il faut savoir, quand on fait de la fiscalité en cabinet d'avocat, il y a une période pendant laquelle on ne voit pas le jour. Alors, je ne sais pas si c'est pareil parce que ça fait quand même 14 ans que j'ai quitté ce...

  • Speaker #0

    C'est la période de mai, vous vois ?

  • Speaker #1

    Voilà ! C'est toujours la même, je crois. C'est très, très, très ingrat parce qu'on arrive en plein dans le printemps avec, voilà, il fait beau, les jours s'allongent. On ne peut pas en profiter parce qu'on est en plein dans les campagnes de déclaration des revenus. En plus, à l'époque, on faisait encore des déclarations ISF. CETEC, c'est la Société d'études techniques et économiques. C'est un groupe qui a été créé en 1957, donc il y a quasiment 68 ans aujourd'hui, par deux ingénieurs polytechniciens. C'est un groupe qui est spécialisé dans la conception, l'analyse et la réalisation de projets techniques. Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Vous pouvez me poser la question, vous faites un bureau d'études. On va prendre un exemple simple. d'un donneur d'ordre qui a besoin de concevoir ou de construire un ouvrage. Ça peut être un pont, ça peut être une ligne de chemin de fer. Pour ce faire, il va s'attacher les services d'un constructeur. Pour permettre au constructeur de construire, de réaliser l'ouvrage... On aura besoin d'un lien qui permettra de réaliser les études, d'étudier la faisabilité du projet, l'équilibre financier et tout le reste. Et c'est là que CETEC intervient. Donc, CETEC est davantage connu à travers ses réalisations. Parmi les plus anciennes, il y a le tunnel sous la Manche. Et puis, pour faire un grand, grand, grand bond dans l'histoire, pour faire plus récent, la fondation Vuitton. Par exemple, le tribunal de Paris. Et puis actuellement, on est très occupé sur le Grand Paris. À l'international également, CETEC est présent. À travers des projets comme la deuxième ligne à grande vitesse au Royaume-Uni ou encore des projets de construction de lignes de chemin de fer. On a travaillé sur le TER de Dakar au Sénégal. On est sur le métro d'Abidjan. On est sur un projet de route à Lima au Pérou. Enfin voilà, il est présent dans une vingtaine de pays. Et CETEC, c'est 4000 collaborateurs dans le monde.

  • Speaker #0

    4000 collaborateurs dans le monde, d'accord. Combien de collaborateurs globalement français à l'étranger ? Combien d'expats tu as ?

  • Speaker #1

    Combien d'expats ? Alors, combien de collaborateurs, de salariés, d'entités françaises à l'étranger ? Alors, on a une évolution quand même depuis que j'ai rejoint le groupe, qui n'est pas de mon fait. C'est simplement le dynamisme des opérationnels, des sociétés du groupe, qui fait qu'on se développe davantage à l'international. ou un compte. à peu près, post-COVID, on était à peu près 1000 déplacements qui étaient effectués par 300 collaborateurs à peu près, dont Short Terms et Business Trip à l'international, et puis une vingtaine d'affectations de longue durée. Après le COVID, le nombre des Short Terms a baissé un petit peu, puisqu'on est plutôt autour de 700 déplacements, toujours à peu près par le même nombre de salariés, pour le coup, qui lui n'a pas baissé. En revanche, on a... plus d'affectations de longue durée parce qu'on a aujourd'hui 60 affectations de longue durée. Donc là-dedans, je vais mettre l'expatriation, sans rentrer dans la technique de ce que c'est qu'une expatriation, un détachement, etc. Donc, une soixantaine d'expatriés détachés, de VIE, etc. Tout statut confondu, mais si on prend le ratio par rapport au nombre de salariés dans le groupe, c'est à peu près le même ratio. On reste toujours autour de 1,5% ou à peu près 2%. de salariés qui sont affectés de longue durée chez CETEC.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, une nette évolution depuis le Covid.

  • Speaker #1

    Exactement. Sur la longue durée, et pas sur les déplacements de courte durée. Ce qui explique aussi le fait qu'il y ait moins de déplacements, en dépit des raisons qui sont liées au fait qu'il y a eu le Covid, et donc les gens ont pris l'habitude de privilégier les canaux visuaux, enfin voilà, etc. C'est que CETEC s'est aussi engagé dans une démarche euh... sur la transition écologique. Donc, il y a une démarche qui a été mise sur pied autour du slogan ingénieur et citoyen et qui va s'articuler autour de thématiques qui sont liées au climat, à la transition numérique, à la façon dont on aborde les projets, aussi bien en France qu'à l'international, et puis à la promotion de nos talents. Donc, tous les déplacements aujourd'hui vont être évalués davantage. qu'avant, on n'a plus pu se déplacer parce qu'il faut le faire, mais il y a aussi un sens à ce qui est fait, y compris aux déplacements qui se font à l'intergénération. Donc on fait vraiment attention à ces aspects-là. Et un des enjeux que cela pose aujourd'hui, c'est aussi de favoriser les mobilités dites transverses. Parce qu'essentiellement, les règles qui sont définies aujourd'hui et qui sont vraiment cadrées au sein du groupe, concernent et parlent davantage aux entités. établie en France. Et donc, on parle plutôt de mobilité sortante, alors qu'on va avoir aussi des mobilités entrantes, qui, elles aussi, sont cadrées. Mais pour les mobilités transverses, qu'on va développer davantage dans les prochaines années, il n'y a pas encore vraiment de cadre formalisé. Donc, un des enjeux, là, aujourd'hui, ce sera vraiment d'accompagner ce type de mobilité.

  • Speaker #0

    Très bien. Et alors, dans les enjeux principaux dont on parle, il y a un enjeu qui est géographique. Tu me parlais de la gestion de la mobilité internationale en Afrique subsaharienne. Est-ce que tu veux nous parler de tout ça ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors, c'est une thématique qui me tient à cœur, en fait. La question, c'est de savoir comment est-ce que la mobilité internationale peut accompagner le développement des États d'Afrique, en particulier des États d'Afrique subsaharienne. Avant d'y répondre, en trois points essentiels, il faudrait regarder les chiffres. Les personnes qui vont écouter le podcast pourront rectifier parce qu'on récupère des bases de données, des publications d'institutions internationales, mais les personnes pourront interagir et corriger. Donc aujourd'hui, on compte à peu près 280 millions de migrants dans le monde, toute population confondue. Sur ce volume-là, 14% des migrations sont effectuées par des Africains. À titre de comparaison, il y a 24%, c'est des Européens. En termes de ratio, je dis ça, je dis rien. Il y a moins de migrants africains que de migrants européens dans le monde. Et sur ces 14%-là, c'est vrai aussi des 24%. L'essentiel des migrations se font sur un... plan régional, c'est-à-dire qu'on va avoir davantage de mobilité à l'intérieur de l'Afrique versus dans le sens Afrique sud-nord, essentiellement. Donc l'essentiel des migrations se font à l'intérieur de l'Afrique pour cette frange de migrants qui se déplacent. Les migrations, qu'est-ce qu'elles apportent aux États ? Elles apportent plusieurs choses. D'abord, pour un développement économique. Ce qu'il faut savoir, c'est que... Les migrations subsahariennes vont contribuer. Si on prend l'exemple de la CDAO, qui est la communauté des États d'Afrique de l'Ouest, les migrants subsahariennes contribuent à hauteur de quasiment 7% du produit intérieur brut de cette zone. En Côte d'Ivoire, les migrants burkinabés, ressortissants burkinabés ou maliens, ils vont représenter 30% de la main-d'oeuvre agricole. Donc il y a une réelle contribution au PIB et à l'emploi. Les transferts de fonds aussi. sont significatifs parce que si on prend l'exemple du Sénégal, 40% des transferts proviennent d'autres pays africains. Ça, c'est les données du FMI qui datent de 2022. Et enfin, les mobilités permettent de dynamiser certains secteurs clés. En Afrique du Sud, 20% des PME sont détenus par des migrants qui viennent d'autres pays africains. Et ça, c'est des données de la BAD, la Banque africaine de développement. Tout comme 35% des infirmiers et infirmières au Botswana sont des migrants africains. Donc, il y a des apports significatifs de la mobilité des personnes en Afrique. Ce que je n'ai pas dit quand je parlais des chiffres au démarrage, c'est que 80% des migrations sont motivées par des raisons économiques. Il y a des personnes qui se déplaitent pour d'autres raisons de sécurité, des raisons climatiques de plus en plus, mais l'essentiel des migrations encore aujourd'hui se font pour des raisons économiques. Donc, il y a un enjeu réel là-dessus. Il y a malheureusement plusieurs freins qui jouent contre ces bénéfices et contre ces apports-là. D'abord, ils sont de nature administrative, voire politique, parce qu'en Afrique, l'Afrique, c'est 54 pays aujourd'hui. Il n'y a que 13 pays sur 54 qui permettent la libre circulation. C'est un visa. Si on prend l'exemple de l'Union européenne, de l'Europe, globalement, pas forcément de l'Union européenne, on a 56 pays en Europe. Il y a 27 pays qui sont bien intégrés. Il y a une facilité de circulation. Il y a des règlements qui s'appliquent, etc. Donc... que 13 pays sur 54 en Afrique. Et pour les autres pays qui n'offrent pas de facilité de circulation, les coûts des visas peuvent être prohibitifs. Les coûts des visas sont importants. Et ça peut être choquant parfois de se dire qu'avec un passeport français, on se déplace facilement dans certains pays, comme le Sénégal, alors que tous les Africains ne peuvent pas aller au Sénégal sans visa. Il y a un non-sens quelque part qui fait que ça, ça constitue un frein. Un deuxième frein est constitué par l'insécurité et la xénophobie, ce qu'il ne faut pas croire. Il y a aussi de la xénophobie en Afrique. On a vu le sort des ressortissants nigériens, par exemple, en Afrique du Sud. L'insécurité parce qu'il y a des conflits, malheureusement encore, qu'il faut arriver à résoudre. Et puis, il y a la fuite des cerveaux, qui est liée aussi à des problématiques de cadre de vie, et peut-être potentiellement parce qu'on... Pour en savoir mieux ailleurs, fuite des cerveaux, je m'inclus dedans. Parce que moi, je suis venue du Cap-Rouge. Et puis voilà, j'ai fait un changement de statut pour accéder à un statut un peu plus pérenne aujourd'hui. Voilà. Donc, j'imagine que tu vas me poser la question de comment est-ce qu'on fait pour solutionner ça.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta solution ? Quelles sont tes propositions d'amélioration pour lever un peu ces freins ?

  • Speaker #1

    Pour encourager les mobilités et lever les freins, il faut davantage d'intégration. régionales. C'est probablement par facilité d'esprit que je le fais. Si je prends l'exemple de l'Union européenne, on a des règlements communautaires qui vont favoriser le détachement de travailleurs intra-UE, sans perte de droit. C'est pas le cas en Afrique. Quelqu'un qui travaille aujourd'hui au Sénégal et qui demain aurait besoin de rejoindre un projet au Maroc, parce que concrètement, je disais que c'était un des enjeux chez CETEC aujourd'hui. il faudrait arrêter son contrat de travail sénégalais, il faudrait l'immatriculer auprès du régime marocain de sécurité, parce qu'il n'y a pas forcément des accords. qui lui permettent d'autoriser. Ce n'est pas fluide, ce n'est pas simple. Donc, il faut davantage d'intégration. À la décharge des États africains, la comparaison a quand même des limites. C'est que l'Europe est beaucoup plus ancienne. Ce sont des États qui sont structurés depuis bien plus longtemps que les États africains. On y va. Il y a des initiatives qui sont mises en œuvre, comme par exemple la zone de libre-échange, le SLECAF. ou encore le protocole de libre circulation de l'Union africaine, qui n'est pas encore ratifié par l'ensemble des pays africains, mais ce sont des initiatives qui doivent être encouragées pour permettre cette facilité de circulation. Il faut faciliter également les transferts d'argent, parce que figurez-vous que les transferts nord-sud, ou sud vers le nord, en termes de commissions, sont bien plus abordables que les transferts entre pays africains. Ok, voilà. On est quasiment de l'ordre du simple au double. Donc, comment permettre à un groupe comme CETEC ? Je pars de l'Afrique essentiellement, mais CETEC n'est pas que présent en Afrique. Je pars de l'Afrique essentiellement parce que c'est finalement la région dans laquelle on a davantage de sociétés dans plusieurs pays. Donc, une société comme CETEC, faire du business entre pays africains et parfois même dans la même région, avoir des commissions de ce type pour faire des transferts d'argent, ça constitue quand même un frein qui nécessite d'être levé. Pareil, il faudrait pouvoir investir dans l'accueil, l'intégration et puis cibler des secteurs stratégiques. Au Rwanda, par exemple, ils ont mis en place un visa digital nomade pour attirer des talents dans le domaine de l'IT. C'est quelque chose, c'est des initiatives qui peuvent aussi être développées au Sénégal sur le volet agricole ou encore en République démocratique du Congo dans le secteur des mines. Donc, bon, voilà. Il y a des idées, oui. Il y a des idées qui nécessitent d'être accompagnées. Donc, en gros, pour résumer, appliquer les accords existants. Il y a déjà plein d'initiatives qui sont en place. Réduire les coûts administratifs et financiers, puis protéger les droits des migrants pour maximiser leur potentiel.

  • Speaker #0

    Top. Ça, c'est une sacrée étude. C'est riche en informations. Et puis, on a peu l'habitude, finalement, de parler de cette zone géographique. Tu vois, il y a peu de...

  • Speaker #1

    Oui, il y a très peu de données. Pourtant, il y a fort à faire pour des groupes comme Zetec. C'est un terrain fertile en termes de projet. Parce qu'il y a encore besoin de beaucoup d'infrastructures. Il y a besoin de beaucoup d'ouvrages complexes qui demandent un niveau de technicité que Zetec a. Et malheureusement, si on a ce type de frein, on ne peut pas les développer. C'est aussi un message que j'adresse même aux prestataires, parce que même quand on recherche de la donnée sur ces pays-là, des études de rémunération, il y a très peu de choses qui existent. Donc c'est un champ qui est très vaste. Alors j'ai essayé de brosser le maximum possible, mais moi ma compétence va davantage se situer sur les accords et les conventions internationales, parce que finalement c'est le cadre juridique qui va sécuriser les mobilités. mais tout ce qui concerne les volets économiques. la détection des secteurs d'activité qu'il faut développer. C'est d'autres spécialistes, d'autres opérateurs qui peuvent s'y intéresser. Mais oui, c'est un terrain fertile.

  • Speaker #0

    Il y a beaucoup de choses à faire. Mais je te conseille de t'investir, de t'impliquer dans le groupe de travail parce que tu pourras apporter beaucoup.

  • Speaker #1

    Très bonne idée.

  • Speaker #0

    On va complètement changer de sujet. Comment, Laura, tu vois la mobilité internationale dans le futur,

  • Speaker #1

    toi ? Alors, je la vois... Alors forcément, je fais un lien avec ce que je fais aujourd'hui chez CETEC. Je la vois davantage régionalisée. Je n'ai pas trop envie de dire qu'il y aura moins d'expatriation ou de détachement parce que finalement, l'expatriation pour une personne qui fait de la mobilité, ce n'est qu'un statut. Ce n'est pas le fait de se déplacer. Il y aura toujours des déplacements. Il y a des transferts de compétences. On aura toujours besoin de spécialistes qui vont s'immerger dans une culture différente, qui vont se nourrir de ce qui se fait localement et qui vont transmettre. donc il y aura toujours ce besoin-là. En revanche, je la vois davantage régionalisée. C'est pour ça que j'ai pris cet exemple sur l'Afrique subsaharienne et puis les rapports nord-sud également africains. Et je la vois aussi digitale, beaucoup. Ça, c'est les conséquences du Covid, ce qui crée des enjeux significatifs pour les organisations, mais moins pour les praticiens de la mobilité, parce que... il faudra toujours adresser les mêmes problématiques. Est-ce que la personne a l'autorisation pour travailler dans l'État où elle travaille ? J'ai évoqué le Rwanda avec les visas digitales nomades. Est-ce que le fait que la personne soit présente dans le pays oblige la société à s'y matriculer et donc à prélever, à faire une paye ? Est-ce que derrière, il y a une incidence au niveau de la fiscalité individuelle ? Ça va lever plein d'autres problématiques. Un établissement stable et tout le reste. Pour les organisations, il y a un enjeu que posent ces mobilités virtuelles, ces assignments. Il va falloir évoluer. Il va falloir évoluer sur le sujet. Mais donc voilà, davantage régionalisé et puis plus digital. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #0

    Et enfin, Laura, est-ce qu'il y a des personnes que tu souhaiterais remercier, qui ont marqué ton parcours et à qui tu voudrais t'adresser aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai beaucoup de mal toujours à identifier des personnes, parce qu'en fait, je pense que toutes les Toutes les expériences qu'on vit avec des personnes sont particulières, elles nous apportent, elles nous construisent. Une personne, Clarisse Laurent, oui, celle qui m'a laissé l'opportunité de rejoindre Alten et qui finalement m'a permis d'embrasser la mobilité internationale dans sa globalité. Et puis aussi des groupes de personnes, on va dire. Je pense au Cercle Magellan et à tous ceux qui font le Cercle Magellan. Cercle Magélan que j'ai découvert il y a une dizaine d'années maintenant et le réseau que j'ai pu me constituer et puis tout ce dont je me nourris au quotidien à travers le cercle. Et le dernier groupe de personnes, ça va être l'ensemble des opérationnels avec lesquels je travaille aujourd'hui chez CETEC. Alors nous, à la mobilité internationale, nous sommes deux à nous occuper de ce sujet-là, mais on s'appuie quand même sur un réseau. RH qui est très important et qui n'est pas que RH d'ailleurs, qui est aussi constitué par des opérationnels, des directeurs généraux comme des directeurs de développement des activités internationales qui nous aident à construire et qui nous aident à alimenter et à faire progresser le cadre qu'on a défini pour la mobilité internationale. Donc, c'est une collaboration qui est très précieuse et que j'apprécie beaucoup. Et donc, oui, je voudrais vraiment les saluer et insister sur le fait que... Ça crée un cadre de travail stimulant. Top.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Laura.

  • Speaker #1

    Merci, Caroline.

  • Speaker #0

    Pour conclure, on a fait un focus important sur l'Afrique, qui reste un continent où la mobilité est de façon générale plus complexe, et notamment pour les mobilités intra-Afrique. Selon toi, Laura, il y a une réelle nécessité de simplifier les démarches pour permettre une meilleure circulation sur ce continent, lever les freins au visa par exemple, avec des solutions telles qu'une meilleure intégration régionale, il faudrait... de pouvoir mettre en place des règlements comme en Europe, permettre une meilleure circulation des personnes et des collaborateurs, ou la création de solutions stratégiques comme le Digital Nomad au Rwanda pour attirer les talents dans le domaine de l'IT par exemple. J'en profite pour faire passer un message aux entreprises qui nous écoutent et qui font des mobilités en Afrique et au Presta en mobilité internationale, il y a un sujet à creuser. Je pense que Laura serait ravie d'échanger avec vous sur cette question des mobilités inter-Afrique. C'est la fin de cet épisode, merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Share

Embed

You may also like