- Speaker #0
Bonjour, je suis Johanna. Depuis des années, je me passionne pour le wellness, la santé, le sport, la nutrition et tout ce qui contribue au mieux-être mental et physique. Cette quête m'a permis de croiser le chemin de nombreux experts que je souhaite aujourd'hui mettre sur la route de celles et ceux qui en ont besoin. Naturopathes, médecins esthétiques, coachs sportifs, nutrithérapeutes ou encore astrologues, ce rendez-vous existe pour vous les présenter et vous raconter de quelle manière ils ont changé ma vision de la santé holistique. Je vous propose de partir à leur rencontre avec moi. pour le meilleur et pour le mieux. Bienvenue dans le Wellness Wonders Podcast. Quand on imagine la vie d'un skieur pro, on pense à la liberté, à l'adrénaline, au sommet enneigé. Camille Jacou a grandi dans cet univers, entre le ski freestyle en équipe de France, les voyages aux quatre coins du monde, et plus tard, la création de Black Rose, la marque de ski devenue iconique. Une vie en mouvement, pleine de passion et de réussite. Et puis un jour, un diagnostic de cancer du côlon s'attroie tombe. Il se retrouve embarqué dans un train qu'il n'avait pas prévu de prendre, laissant tout le monde sur le quai. D'un instant à l'autre, la montagne, les projets, le ski, tout passe au second plan. Il faut suivre un autre tracé, s'accrocher et comprendre que l'ennemi, ce n'est pas seulement la maladie, mais aussi l'immobilité. Garder son corps en action l'a aidé à tenir, mais ce n'est pas tout. Il y a aussi ce qui ne se fait pas seul, les médecins qui s'impliquent au-delà des traitements, les échanges avec ceux qui traversent la même épreuve et le soutien de ceux qui connaissent le chemin. Comme en montagne, certaines trajectoires ne se dessinent pas en solitaire. Et quand on trouve la bonne ligne, il faut s'adapter aux conditions et avancer avec les bonnes personnes.
- Speaker #1
J'ai commencé le ski jeune, mais quand j'étais tout petit, apparemment, je n'aimais pas vraiment ça. Je me suis plus intéressé vers... Vers 7-8 ans, mes copains à l'école allaient au ski club de freestyle. J'avais aussi un grand frère pas mal âgé de plus que moi, qui était un grand champion de ski. Et je me suis retrouvé dans le club de freestyle. Et puis après, j'ai pratiquement jamais arrêté de skier.
- Speaker #0
Et tu avais déjà tout de suite l'esprit de compétition ? Tu voulais être le meilleur, etc. ? Ou même pas forcément ?
- Speaker #1
Moi, je ne suis pas vraiment un compétiteur. un peu un rêveur. Du coup, la compétition, non, ça n'a jamais été vraiment mon truc. J'ai pris énormément de plaisir par moment parce que je pouvais être très bon ou perdre tous les moyens et être mauvais. C'est pour ça que c'était parfois la compétition. Une douleur comme un plaisir, ça dépendait de comment je me réveillais ou comment je me sentais dans le portillon de départ. Mais après, ça a été des expériences intéressantes d'apprendre à se connaître un peu soi-même et d'essayer de rassembler ces énergies au bon moment, au bon endroit. Des fois, ça marchait bien et des fois, je ne rassemblais pas bien mes énergies. Donc, ça marchait moins bien.
- Speaker #0
Et tu te dis à ce moment-là, je veux faire skieur pro, je veux en faire mon métier ou tu ne te poses même pas trop la question ?
- Speaker #1
Non, moi, ma personnalité, c'est que j'ai jamais fait de grands plans sur le long terme. J'ai toujours travaillé, enfin pas travaillé, j'ai suivi mon instinct, donc des fois qui m'emmenait dans des directions vraiment différentes. Mais j'ai toujours eu quand même un point de rattache qui était l'hiver, la montagne, la neige. Et donc ça, mon instinct m'a toujours amené à ça. Mais non, non, non, je me suis retrouvé dans un cursus. J'avais peut-être. Voilà, des capacités, un peu de talent. Et donc, je me suis retrouvé à skier en Coupe du Monde, en haut niveau, ou après en tant que freerider professionnel. Mais je skiais, mais je n'ai jamais fait que ça. J'étais toujours aussi intéressé par autre chose, parce que le ski, j'adore ça, c'est formidable, etc. Mais ce n'était pas mon unique centre d'intérêt. Après le ski, je m'intéressais à d'autres choses et qui m'ont amené dans différentes directions.
- Speaker #0
Et tu fais autre chose que du ski dans la montagne aussi, des activités de l'alpinisme ? Oui,
- Speaker #1
alors moi, je suis fils de guide. Mon père maintenant est un vieux guide, il a 91 ans. C'est quelqu'un qui a gravi les montagnes et découvert des montagnes dans le monde entier. C'était un grand voyageur autour de la montagne. Ça a été un des premiers à emmener des clients. En trekking et en expédition, après d'Ault Altitude, ça a été un des pionniers des expéditions d'Ault Altitude en Imarien. Là, je parle des années 70-80. Et donc, petit, mon père, en tant que guide, m'a fait faire du ski l'hiver, du ski de randonnée aussi des très jeunes, qui était une pratique, le ski de randonnée, dans ma jeunesse, qui était beaucoup moins répandue qu'aujourd'hui, et aussi de la montagne. Et la montagne, de l'escalade, etc. J'ai fait pas mal jusqu'à 12, 13, 14 ans. Puis après, je suis devenu vraiment un peu un skieur où le ski prenait de plus en plus de place dans mon emploi du temps, dans ma vie, sur ma scolarité, etc. Parce que je me suis retrouvé en équipe de France à partir de l'âge de 15 ans. Donc, je faisais du ski en gros 8 mois par an. Donc, le reste du temps, je ne suis pas resté dans la montagne. Et après, en devenant skieur professionnel... De freeride, pareil, je skiais beaucoup, mais quand je ne skiais pas, je voulais être loin de la montagne. J'étais plutôt attiré par la ville ou le soleil et la mer.
- Speaker #0
Et quand on est en équipe de France de ski, est-ce que c'est une grosse discipline ? Est-ce que ça ne laisse pas de place à la vie sociale ? Ou comment ça se passe quand on est assez jeune en plus dans ces cursus-là ?
- Speaker #1
Oui, ça prend beaucoup de place. C'est un groupe, c'est un mode de vie. Moi, dès le lycée, en fait, je n'allais plus en cours l'hiver parce que je voyageais l'hiver. Donc, on était dans des skis études, des lycées entre guillemets adaptés. Donc, ça prend beaucoup, beaucoup de place. Mais c'est ce qui a joué un peu aussi sur mon parcours. C'est que quand j'arrivais vraiment à haut niveau entre Coupe du Monde, etc., vers 19 ans, tout d'un coup, c'était l'été, j'en avais marre, j'avais envie de... d'aller à la plage, d'écrire d'autres choses. Et j'ai tout plaqué pour deux, trois ans sur un coup de tête comme ça. Mais oui, ça prenait beaucoup de temps et une vie qui est aussi assez particulière. Et moi, j'étais arrivé à ce niveau-là un peu pas naturellement. Bien sûr, j'avais fait des efforts, etc. Mais je n'avais pas fait de grands sacrifices. Et j'ai plaqué sur un coup de tête. Mais après, j'ai recommencé.
- Speaker #0
Est-ce que les gens que tu voyais justement faire des sacrifices, peut-être, est-ce que eux, c'est devenu des grands skieurs avec des énormes carrières ou même pas forcément ?
- Speaker #1
Oui, il y en a, bien sûr. Et voilà, comme dans tout domaine, il y a des gens qui doivent faire plus d'efforts que d'autres. Et moi, on m'avait dit, Camille, quand j'avais 19 ans, mes coachs me disaient, Camille, il faut que tu arrêtes ta discothèque. parce que voilà, j'aimais bien faire la fête, j'aimais bien un certain style de vie, etc. Mais j'aimais le ski aussi. Et d'autres, pas du tout. Donc certains sont devenus des grands champions, ce qui n'a pas été mon cas. Je suis arrivé au niveau, j'ai vécu du ski et tout, c'était extra. Mais le sacrifice, je l'ai connu plus tard, avec d'autres expériences. Mais voilà, comme je pense partout, il y a des gens qui doivent faire plus d'efforts que d'autres et certains y arrivent en faisant beaucoup d'efforts. Et après, il y a des gens ultra doués qui sont au-dessus des autres. Mais je pense qu'ils font quand même des efforts.
- Speaker #0
Et donc, du coup, tu plaques tout et tu vas faire la teuf sous le soleil pendant 2-3 ans ? Non, c'est pas ça.
- Speaker #1
Je vais faire la teuf. Ouais, ouais, j'étais... Moi, j'étais... Parce qu'avec mon parcours dès l'enfant, j'ai toujours vécu entre la montagne et la ville. Et donc, beaucoup... Enfin, toujours une base à Chamonix et aussi à la Plagne, en Savoie, l'hiver. Mais... Mais beaucoup à Paris des très jeunes, un peu aux Etats-Unis, etc. J'ai toujours eu ce mélange que j'ai garni jusqu'à aujourd'hui. J'ai toujours eu besoin de ce mélange de ville-montagne, ville outdoor et aussi globalement la nature, et aussi la mer, etc. Mais non, non, quand j'ai tout plaqué, je suis parti faire la fête, je suis tombé amoureux, je me suis retrouvé à vivre à Paris. Après, j'ai vécu à Londres avec ce premier amour et on faisait beaucoup la fête et je vivais de... enfin, sans vraiment... Du jour au lendemain, sans plan, etc. Et puis, un jour, je me suis... Je suis quand même revenu à la montagne. J'ai repris le ski. Je suis allé d'une toute autre manière. C'est-à-dire, j'ai commencé... Avec les équipes de France, j'avais une monitora de ski. Et je me suis dit, tiens, j'ai ce monitora. Je peux travailler et gagner de l'argent facilement. Ça va être super. Et puis, en fait, j'ai... découvert une approche du ski. J'étais un peu pilote de Formule 1 et je me suis retrouvé moniteur dans une auto-école. Ce qui est un super job, mais qui n'était pas le mien. Ce n'était pas ma perception du ski, ma perception de la montagne. Et là, j'ai pris une grande gifle dans la figure. Première belle leçon de vie où je me suis dit, mince Camille, tu as raté quelque chose. Et je me suis dit, il faut que je réessaye. Et j'ai réessayé. Là, j'ai découvert l'effort, l'entraînement, le truc. Parce que physiquement, avant, j'étais... Voilà, j'avais 19, 20, 21. J'étais en bonne condition physique. J'ai fait la fête pendant 2-3 ans. Et voilà, j'étais plus en si bonne condition physique. J'ai découvert l'effort, le sacrifice, l'entraînement, vraiment, parce qu'il avait fallu que je rattrape déjà moins mon physique. Et puis les autres, les plus jeunes étaient devenus meilleurs que moi. Et donc, ça a été un très bel apprentissage. Et j'ai repris le ski. Et puis après, je suis devenu skieur professionnel et tout. J'ai beaucoup appris là-dedans.
- Speaker #0
Et du coup, à ce moment-là, quand tu reviens skieur professionnel, il y a aussi un truc qui est le ski et l'image du ski qui change un petit peu. C'est-à-dire que là, on est plus sur la grosse vidéo, des partenariats, ce genre de choses, non ?
- Speaker #1
Oui, en fait, c'était, je parle de 1998, donc il y a quelques années, où c'était l'essor, le ski redevenait cool avec l'apparition du freeride, on l'appelle en France plus du freeskiing globalement en Amérique du Nord. Et moi, j'avais un passif dans le ski, j'ai trouvé des sponsors. Et en fait, c'est une pratique qui me contenait beaucoup, parce que le skieur piste, le skieur montagne, je connaissais déjà ça via mon enfance, que j'ai fait avec mon père. Et moi, j'ai pris une approche qui était beaucoup plus autour du contenu. C'est-à-dire, je voulais aller découvrir les lieux, me créer un peu une identité, un certain style en ski. Voilà.
- Speaker #0
Personal branding, quoi.
- Speaker #1
Voilà. Et donc, je trouvais des sponsors, des partenaires, des trucs. Et je me suis retrouvé aussi à faire des pubs, aussi à faire des... J'ai été doublure, pas cascadeur, mais doublure. J'étais doublure de James Bond. De quel ? Le truc, le... Le monde ne suffit pas. The world is not enough. OK. Pierce Brosnan, qui n'était pas le plus grand de James Bond, mais qui était... très sympa.
- Speaker #0
Mais c'est toujours bien de s'apprendre des doublures de James Bond.
- Speaker #1
Ça m'a servi pendant des années. Alors que je n'ai pas fait grand-chose au final. Mais c'était une super expérience. Puis après, j'ai fait pas mal de pubs en doublure et des pubs même avec ma petite image du truc, etc. Et donc, voilà. On rentrait aussi dans le monde d'image, du contenu. C'était avant les réseaux sociaux, c'était avant l'apparition des caméras embarquées, GoPro, etc. Et voilà, c'était le début de l'ère digitale.
- Speaker #0
Et après, avec tout ce content, il fallait bien une marque. Du coup, tu décides de monter la marque avec tes associés Black Rose.
- Speaker #1
Oui, alors de monter une marque de ski. Moi, j'ai toujours aimé les produits. J'ai toujours aimé le contenu. J'avais un beau-père qui était photographe. Depuis tout petit, il m'avait prêt à faire des images, à tirer des photos. Et puis, je me suis dit, non, mais... parents sont des grands fanatiques de cinéma. Tout ce qui est images, etc., c'est vraiment une grande partie de ma vie. Les magazines aussi, j'ai énormément... Je suis autodidacte, je suis au bac, mais je ne l'ai même pas passé au final. J'ai beaucoup appris avec les magazines aussi. Je suis beaucoup inspiré de tout ça. Et... Et une marque de ski, ça n'avait jamais traversé l'esprit. Mais en fait, on était parti d'une discussion. On était à Chamonix, ici, dans un instant. Et donc là, je parle de l'année 2004, 2005, par là. Et on était deux skieurs professionnels et un industriel qu'on a rencontré comme ça, en skiant le week-end. Et on a eu une discussion. On s'est dit, tiens, demain, tu as de l'argent, tu vas dans le meilleur magasin de ski. Et quelle paire de ski tu achètes ? Et en fait, on s'est aperçu que nous, avec des profils un peu différents, personne ne disait, putain, cette marque, j'adore. Moi, j'étais plus inspiré par des marques de snowboard ou des jeunes marques de ski freestyle qui amenaient de la nouveauté, etc. Et nous, c'était plus un ski à Chamonix, de hors-piste, etc. Et on s'est dit, tiens, on n'est peut-être pas tout seul. Et à partir de là, voilà. On a regardé un peu le marché. Moi, je m'occupais d'un magazine de ski aussi à cette époque-là, parce que je touchais un peu à plein de trucs. Je faisais du consulting pas mal pour Salomon. Et on s'est dit, voilà, on n'est peut-être pas tout seul. On a regardé, c'est vraiment parti comme ça sur un coin de table. Et on a créé une marque à partir du moment où j'ai voulu lancer la marque. Je voulais le faire avec quand même une ambition internationale et aussi de vraiment créer une identité. Et je suis allé chercher un... C'était plus un copain de mon ex-copine, d'ailleurs, à Paris, à ce moment-là, Yurgo Tloupas, qui était élu à Londres. Yurgo Tloupas, qui est un directeur artistique, qui est maintenant à Paris, qui a son agence sur l'ONCO. Parce que moi, dans cette idée d'aller créer une marque de ski, je voulais aller chercher des inspirations autres que pures dans la montagne. On vient de la montagne, on était crédibles là, on avait un nom avec Bruno Compagnel, autre cofondateur, skieur professionnel aussi. Mais moi, je voulais amener des inspirations qui allaient au-delà que de la montagne et en ville. Et j'ai appelé Yorgo, j'avais trouvé un nom, Black Rose, les oiseaux noirs. Et puis Yorgo est arrivé avec cette idée géniale. d'oiseaux en groupe. Je lui avais donné un brief, il m'a dit, tu ne peux pas skier tout seul, vous avez plusieurs oiseaux. Quand un enfant dessine un oiseau, il fait un V, vous ne voulez pas être plusieurs, il fait plusieurs V, il en a fait une forme géométrique, le chevron, et il m'a dit, on ne fera jamais de graphisme, juste gratuit, mais toujours avec cette idée de démultiplication, de groupe, d'appartenance. Et l'identité Black Rose est née de là, puis avec des couleurs, le truc, le ski, il faut que ce soit joyeux, il faut de la couleur, ça peut être sérieux, mais il faut skier dans la joie. Et voilà, je voulais créer une identité forte. Et puis, j'ai mis beaucoup de moi dedans, beaucoup de voyages, d'inspiration, de mélange. Et voilà, Black Rose a démarré comme ça. Mais démarré, bien sûr, au départ, à partir d'un produit. Enfin, ce n'est pas au départ. C'est une marque de produits. On fait des skis et maintenant d'autres choses. Et voilà, c'est une marque aujourd'hui qui s'est bien développée.
- Speaker #0
Et qui est très visuellement reconnaissable.
- Speaker #1
Oui, c'était l'idée. Moi, je voulais être le ski. On le voit une fois dans la file du téléski. Boum, les gens disent, wow, c'est quoi ça ? Et même, voilà. Et puis, on a fait les choses aussi différemment. On a lancé de la crosse, on a fait une fête. Oui, il y avait Bertrand Brême, qu'on connaît bien. Et voilà, Bertrand qui était... Très bonne amie à Paris. Et voilà, moi, c'était de mélanger des gens. Et puis, il y a d'autres potes. Il y a Mathias Mimoun de Paris qui est venu. Voilà, des gens qui ont lu un musicien reconnu. Ça a été toujours ce mélange-là. Parce que le ski, c'est... Là, on est à la montagne et à Chamonix, qui est un endroit quand même très cosmopolite où il y a des gens du monde entier qui se sont mélangés depuis plusieurs siècles maintenant. Et moi, le ski, c'était ça. C'était pas juste la pratique, juste... Le ski à raclette, le ski, vraiment pour Bruno et moi, c'était notre style de vie. Et moi, ce n'était pas un style de vie uniquement enfermé sur la montagne, mais sur l'ouverture, sur le voyage, rencontrer des gens. Et puis le ski, c'est aussi la fête, c'est aussi la presqu'île, c'est aussi la musique. Pas dans la caricature des DJs sur des terrasses qui font du bruit, mais vraiment de se mélanger. Quand on a lancé Black Rose, on a fait une belle fête et les gens se sont dit « Wow, c'est quoi cette marque ? » Et puis ainsi de suite. Puis après, on a fait des fêtes à Paris. les collèges, on a fait plein de trucs.
- Speaker #0
Et justement, c'est ce que j'allais dire, c'est un peu le lifestyle qui te représentait ou peut-être toujours entre la montagne, dans la nature, mais aussi la communauté et les rassemblements, peut-être plus en ville, etc. À ce moment-là, justement, quand tu lances ta marque et que tu es, je suppose, occupé à faire la promo de ta marque, l'industrialisation, etc. Comment toi, tu arrives aussi à garder un peu un mode de vie proche de la nature ? Est-ce que tu peux réussir à aller skier tous les jours ? Est-ce que quand tu es en ville, la montagne te manque ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Oui, j'ai toujours essayé d'avoir un équilibre. J'ai eu un mode de vie beaucoup dans l'excès par moments, l'excès de fêtes, de brins, de tout ce que ça inclut là-dedans. Et en parallèle, c'est vrai que j'étais... Et je suis resté quelqu'un qui fait aussi attention à, entre guillemets, à s'assembler. Mais comment je me sens physiquement ? Et j'ai toujours... Moi, si je suis à la montagne, il faut que j'aille skier. Ou il faut que j'aille dans la montagne. Il faut que j'aille faire du mountain bike ou marcher. C'est une nécessité. Et je pense que, notamment depuis le Covid, la nature, l'outdoor, c'est quelque chose qui a... qui a parlé à beaucoup de gens, et notamment beaucoup de gens en ville, où ils se sont dit, il y en a beaucoup qui ont quitté les villes pour aller vivre dans le sud-ouest, ou à la montagne, ou à la campagne. Moi, ça a toujours été un besoin, ça l'est toujours aujourd'hui. C'est un certain équilibre. Et après, moi, c'est vrai que, même avec une vie parfois un peu trop excessive et parfois pas très raisonnable, j'ai toujours eu besoin de me sentir bien physiquement. Et le ski, moi, c'est une chance. J'habite à Chamonix. Je peux aller skier même une heure tous les jours. Mais si je suis là, je vais skier un petit peu. J'y suis allé ce matin. Et c'était super, d'ailleurs. Il faisait beau.
- Speaker #0
Il n'y avait personne.
- Speaker #1
Je faisais un peu de ski de randonnée. Je connais deux, trois coins. J'ai trouvé la neige fraîche, même s'il fait un peu chaud en ce moment. Donc, oui, c'est toujours un équilibre. Mais je pense, même quand j'étais en ville, et aujourd'hui, je pense que les gens en ville font ça de plus en plus. Ils essaient, ils vont plus courir, ils vont plus faire du vélo. C'est vrai que je pense qu'on est aussi une génération, pas une seule, où il y a ce... Ce besoin d'avoir un équilibre, une vie ouverte sur le monde, voyageant, vivant en ville, peut-être travaillant en ville, etc. Et à côté, les gens, ils se font des week-ends ou des sorties, etc. Je pense qu'aujourd'hui, c'est clé, c'est essentiel pour les gens qui ont la chance de pouvoir vivre comme ça.
- Speaker #0
En fait, le truc, c'est que pour avoir interviewé plusieurs personnes à Cham, c'est que nous, on voit ça quand on vit à Paris. On s'est dit, putain, mais la chance de pouvoir se lever, se dire, allez, tiens, je vais skier une heure, je reviens, etc. En fait, nous, on fait du sport, mais qui est un peu, c'est un peu le hamster dans sa roue. C'est-à-dire qu'on va à la salle pour faire des trucs mécaniques, mais ici, on trahirait son tas de bois, on irait marcher. Là, on est obligé de pousser des pois, quoi. C'est un peu bizarre.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça, mais je pense qu'il y en a qui poussent des pois ou qui vont faire du vélib ou des trucs. Mais aussi, ils s'échappent certains week-ends, ils vont faire...
- Speaker #0
ou qui sont plus en forme.
- Speaker #1
Je pense que les gens sont aujourd'hui, globalement, on le sait, ils font plus... Enfin, pour ceux qui le choisissent, pour ceux qui ont aussi la chance d'avoir ce choix. Ils peuvent prêter plus attention à ce qu'ils mangent ou à leur corps physiquement, comment ils sont. Mais c'est une discipline. C'est un choix qu'on peut faire, ce choix.
- Speaker #0
Tu fais, toi, attention justement à ce que tu manges, que tu achètes.
- Speaker #1
Oui, oui, je fais attention. J'aime bien manger, j'aime bien les bons produits. Et je pense qu'aujourd'hui, c'est tellement difficile. On est tellement dans un monde qui est intoxiqué globalement. Je ne suis pas du tout fermé. Ça ne veut pas dire que tu t'entends. Je ne vais pas me faire un truc de junk food et choses comme ça. Je pense qu'il faut vivre avec un bon équilibre. Mais c'est vrai que je prête attention. à ce que j'achète, à ce que je consomme. Il y a des pays où ce n'est pas facile. J'ai beaucoup voyagé dans le monde. Il y a des pays où c'est beaucoup plus difficile de trouver des choses, des légumes pas trop intoxiqués, etc. Mais je pense que c'est un point d'équilibre. Je pense qu'aujourd'hui, il faut faire. Moi, je suis quelqu'un aussi de discipliné là-dedans. Mais je peux aller me faire un burger sans problème, temps en temps, ou un truc, bien sûr. Mais j'y prête attention.
- Speaker #0
Et moi, j'aimais beaucoup ton histoire aussi, parce que t'es hyper sportif, qui grandit dans la nature, qui aussi fait de temps en temps la fête, comme moi. Même si je dis que je bois jamais, ce qui est vrai, mais ceux qui m'entendent et qui me connaissent me disent que c'est pas vrai. Et en fait, c'est... Ce que je trouve intéressant aussi avec cet équilibre-là, c'est qu'en fait, il y a toujours un truc où c'est le retour à la nature et quand même un peu tes fondamentaux où tu te dis, bon là, c'est bon, j'ai assez fait la fête, maintenant, je vais aller me promener un peu, faire du ski de rando et être tranquille et un peu redescendre. C'est un peu l'équilibre. Finalement, on revient toujours à la nature dans un cas ou un autre.
- Speaker #1
Oui, je pense que, comme je disais, depuis le Covid, ça a parlé à encore beaucoup de... plus de gens et c'est vrai qu'on voit l'explosion de là-haut-d'or, même en ville, tu vois l'escalade en ville, le bloc, les murs d'escalade, c'est super accessible, au final il te faut une paire de chaussons, c'est extra, et les gens, il y en a qui commencent à grimper sur des murs en ville, puis peut-être un jour ils se retrouvent, certains vont à Fontainebleau, puis après dans les Alpes, pour la France, donc ça c'est extra, et c'est vrai que moi avec le Autant, je sais que cet équilibre, la nature en a de plus en plus besoin. Je pense que jusqu'à 30 et quelques, on prête moins attention à ça. Et puis après, de plus en plus, et on l'apprécie de plus en plus aussi. Et aussi la mer, la mer est un élément que je... je connais de loin, mais que je pratique, que j'adore. Et je pense qu'on peut trouver ces énergies et ces ressources partout dans la nature, même à la campagne, aller marcher, aller courir, etc. Moi, ce qui n'est pas mon cas, je ne suis pas quelqu'un qui court, mais j'ai besoin d'être dans la nature. Je pense que c'est clé aujourd'hui et ça l'est pour de plus en plus de monde.
- Speaker #0
Et on parlait tout à l'heure d'ailleurs. de l'affection des espèces de massages ou tout ce qui était thérapie un peu alternative. Tu disais que toi, par exemple, tu étais un grand fan de massage et que tu le faisais déjà pas mal quand tu faisais de la compétition ou de ski. Est-ce que tu peux nous en dire plus là-dessus ?
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est pareil. Avec le temps, on vieillit. Son corps, entre guillemets, est encore un peu proqué, mais il faut y prêter attention. Moi, je suis assez sensible aux tensions, aux énergies, etc. Je ne suis pas du tout un spécialiste en termes de méthode. Et je fais confiance, mais c'est vrai que j'ai rencontré des gens, j'ai fait des expériences sur la médecine chinoise, sur l'acupuncture et sur le massage, où je me suis plus en plus aperçu avec le temps que le massage en profondeur, pas le massage relaxant, mais voilà, en parlant de massage sur les points d'énergie, je suis en chute. du coup, aller en Asie, notamment, où là-bas, le massage, c'est une médecine. Les gens se font masser pour être mieux, pour se sentir mieux, pour calmer certaines choses physiques ou psychiques. Et moi, j'ai vu avec le temps que c'est vraiment quelque chose dont j'ai besoin. Et quand on rentre, je pense qu'on est tous sensibles au stress, plus ou moins. Moi, ça peut être mon... Mon cas est le stress physique ou psychique qui t'atteint. Et le fait d'aller détendre ses énergies, de détendre son corps, de trahir des gens qui vont bosser en profondeur. Et un terme informatique, le reset. Moi, des fois, il faut que je le fasse au moins une fois par mois entre un mélange d'acupuncture, de massage, etc. Pour vraiment... Faire un reset, se calmer, se poser, voir les choses calmement. On sort de là, on boit une petite infusion chaude. On ne prend pas son téléphone, on ne part pas tout de suite dans le speed du quotidien. Mais c'est de se dire, ok, je rassemble un peu mes énergies. Et ce n'est pas un placebo. Je pense que c'est vraiment quelque chose, plus le temps passe, plus tu vois que c'est efficace.
- Speaker #0
Et il y a quelques années, tu as été diagnostiqué ? d'un cancer. Et moi, ce que j'ai trouvé assez interpellant, c'est que on a un peu des modes de vie sains, où on est dans la nature, etc. Quand toi, on te diagnostique ça, tu te dis pas, mais je pense que tout le monde se dit, mais pourquoi moi, à ce moment-là ? Encore plus quand on est quelqu'un qui prend soin de son corps, qui a toujours été sportif, etc. Comment toi, tu vis ? Ce diagnostic, est-ce que tu te rends compte que le fait d'avoir été sportif a pu t'aider aussi dans ta rémission ?
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. J'ai plusieurs choses à dire là-dessus. C'est vrai que la maladie, le cancer, c'est quelque chose qui... Alors moi, ce n'était pas inconnu ce que j'en ai eu dans ma famille, notamment ma mère qui a eu un gros cancer quand j'étais vraiment tout petit. Donc, ce n'était pas inconnu. Après, moi, j'ai pas peur de la maladie, pas peur de tomber malade. Moi, je suis un peu... Je parlais de stress, des choses comme ça. Je n'étais pas du tout stressé là-dessus. Comme je disais, j'ai une vie un peu d'équilibre, d'un côté d'excès, comme plein de gens, de vivre la vie aussi un peu à fond par moment. Et puis aussi d'essayer de prêter attention à soi, à ce qu'on mange, à son équilibre, mon truc. Et en effet, le cancer m'est tombé dessus. Comme ça, boum, j'étais en Toscane, chez des amis, en vacances, c'était le mois d'août, ça m'est tombé dessus du jour au lendemain. Alors j'avais quelques symptômes, on parlait en détail, un cancer du côlon, donc vraiment une partie ventre.
- Speaker #0
Mais ça m'est tombé dessus du jour au lendemain. Je suis rentré aux urgences, au hôpital. À ce moment-là, ta vie change tout à coup. Ton agenda change du tout au tout parce qu'on me dit qu'il faut que tu ailles très vite. Moi, j'étais en stade 3. C'était juste le moment. C'était déjà avancé. Mais heureusement, ce n'était pas répandu partout des métastases dans mon corps. C'était juste encore le bon moment. Tes priorités changent. Tu disais souvent cet exemple, je suis monté dans un train en marche, qui n'était pas prévu. Et en fait, tu laisses tout le monde sur le quai, parce que tu dois gérer ton voyage. Et heureusement, j'ai rencontré des médecins extras qui se sont occupés de moi. Et comme ça, sans me connaître du jour, enfin d'une minute à l'autre. Et j'ai écouté, ils m'ont dit voilà. Il faut faire ça. Et c'est vrai que autour de moi et à mon petit niveau, avec ma petite audience, etc., ça a surpris beaucoup de gens. Parce que moi, je suis quelqu'un, je fais attention à mon apparence. J'essaie de rester en bonne forme physique. Et je suis... Je skie toujours énormément. L'hiver, beaucoup. L'été, je me baigne, je fais du mountain bike. Et j'y vais plein de... d'énergie. Je ne l'avais pas du tout décelé, mais j'étais sur un bateau 15 jours avant en Corse. Et en effet, tout s'arrête et comme je disais, il y a des gens autour de moi, certains me connaissaient ou pas, qui ont été choqués parce que ils me percevaient en quelqu'un physiquement qui allait en bonne condition physique. Psychiquement, on ne sait jamais. Mais ... physiquement et Camille, t'as un cancer, truc, machin. Après, je me suis fait... De toute façon, j'ai fait le full pack opération, chimiothérapie, boum, boum, boum. Ça a duré dix mois, heureusement. Et puis, depuis, je suis en rémission, je fais des checks tous les trois mois et puis je suis devenu ami avec les médecins qui sont super bien occupés de moi.
- Speaker #1
Et tu disais justement que ces médecins avaient monté une ASSO. qui s'appelle Palache. Et je trouve ça hyper intéressant de dire que promouvoir le mouvement et l'effort physique aussi pendant les traitements pour aider le corps à mieux se remettre.
- Speaker #0
Oui, ça c'est quelque chose que j'ai découvert grâce au cancer, grâce à la maladie aussi. Non, c'est... Voilà, c'est... docteur Wolfram Cacheux, oncologue, qui avant était quelqu'un qui a passé de nombreuses années à l'Institut Curé à Paris et qui est maintenant, c'est l'hôpital privé d'Admas à côté de Genève, qui sont des gens formidables, qui sont passionnés par leur métier et qui, sur leur temps libre, ont créé cette association qui s'appelle Panache. Voilà, en fait, c'est parce que c'est médicalement prouvé que l'exercice physique renforce les traitements de chimio. Parce que pendant la chimiothérapie, tu fais plomber de l'intérieur. C'est un truc que j'ai découvert aussi. Et donc, ton corps s'affaiblit et ton mental aussi. Et le fait de pousser les gens à rester actifs, c'est-à-dire à aller marcher, parce que souvent, on ne peut rien faire d'autre sous les traitements de chimio. Et de rester actif, ça renforce. Et puis, comme tout, heureusement qu'on n'est pas malade. Souvent, les gens font du sport, après on se sent bien, on se sent mieux, on va marcher dans la nature. Là, avec ces traitements, ça pousse. Et moi, j'avais depuis très longtemps, et notamment quand j'ai commencé Black Rose, j'ai commencé vers 30 et quelques, cette marque. Mon emploi du temps changeait. Je me suis retrouvé à bosser beaucoup, jour, nuit, week-end, à l'ordinateur, laptop, partout. Je m'étais donné une petite discipline de vie. Tous les matins, ce que je faisais, je prenais 10 minutes, je me faisais un thé, je faisais un peu de stretch, un peu de pompe. C'était ma mini-méthode à moi-même pour rester un peu en forme. Puis après, je me mettais à bosser. Et j'ai gardé ça tout le temps, pendant 10-15 ans. Et puis après, plus ton âge avance, plus il faut en faire un peu plus, parce que ton corps, tes muscles, ton corps, il est un peu moins tonique, un peu moins faible, etc. Un peu plus faible, je veux dire. Et donc, quand les médecins m'ont dit, « Monsieur Jacouba, vous allez faire une chimiothérapie, ça va être comme ça. » C'est-à-dire que vous allez rentrer, vous allez passer une journée à l'hôpital, et puis quand vous sortirez, le traitement va prendre de l'eau pleure, et pendant quelques jours, vous allez prendre une vague dans la figure, et puis, voilà, et en fait, les traitements de chimiothérapie, c'est un millefeuille, en fait. Il y a une première vague, on en sort comme on surfe, et puis, Ça va bien, on est sortis, et puis on retourne prendre l'eau de vague, et c'est comme si on repartait au départ. Non, les chimios s'empilent, et en fait, plus vous allez faire de cycles, et bien plus ça va être dur, et plus votre corps s'affaiblit, et des fois aussi votre mental. Il m'a dit, voilà, ce que vous faites, ce qu'il faut, c'est votre ennemi, c'est le canapé ou c'est votre lit. Il faut bouger. Moi, je vais arriver avec ma petite discipline quotidienne de sportif. Je ne fais pas de... problème. Et en fait, je me suis aperçu que même moi, en bonne santé, avec une certaine discipline physique, même si c'est 10 minutes quotidien, au bout de quelques temps, sortir du canapé et se dire, bon, je vais aller sortir, marcher. Et en plus, j'étais à Chamonix, j'ai de la chance. J'étais pas... J'étais en environnement shortage, j'étais dans la forêt. Même si j'avais beaucoup d'effets secondaires pénibles avec le froid, etc., mais je m'étais aperçu. par moments, c'était juste dur de se lever du canapé et d'aller se pousser pour aller marcher. Mais comme tout, une fois qu'on commence à marcher, le cycle du corps se remet en marche et on reste dynamique et ça fait du bien au corps et puis au mental. Et en fait, avec cette association, ça m'a permis aussi de réaliser ce que vivent les gens sous le traitement du cancer.
- Speaker #1
Parce que toi, tu vas à cette association, tu participes en tant que sous-chimio, tu participes à des sorties ou tu le fais aussi après pour aider les autres ?
- Speaker #0
En fait, pendant le traitement, il m'avait invité une fois à une marche. Ça se retrouvait avec 50-60 personnes où il y avait des anciens patients, des patients. Et là, en fait, je m'étais rendu compte, de toute façon à l'hôpital, quand on débarque dans un hôpital, souvent nos... codes, nos vêtements, tout tombe. On se retrouve avec des gens, et là, en effet, le cancer, tu t'aperçois que ça touche tout le monde. Malheureusement, ça touche des gens de plus en plus jeunes, et de plus en plus, et vraiment de toutes conditions physiques, etc. Malheureusement, les cancers touchent des gens de plus en plus jeunes. Les statistiques sont là, et quand moi, je me suis retrouvé là-dedans, je l'ai vraiment vu, et en fait, j'ai été... Je suis allé faire une marche. J'ai vraiment réalisé que ça touche tout le monde. Et ça touche beaucoup de gens aussi pas en bonne santé physique, qui n'ont jamais vraiment fait de sport, qui ne font pas attention à ce qu'ils bouffent. Et là, pour certains, ça va être très, très dur. Parce que les traitements de chimio, ça peut être très, très dur. Donc, j'ai réalisé ça. Et en fait, c'est vrai que je... Moi, j'avais pas de peine pour moi. J'ai pas eu peur, j'ai pas eu le temps. Moi, je suis allé très vite. J'ai pris ça comme d'aller graver en montagne et de la skier après. C'était ça. On m'a dit, il faut faire ça. J'ai suivi des guides et je suis parti là-dedans. Et ça a duré dix mois. Mais par contre, moi, pour des gens que je voyais autour, c'est là où j'étais beaucoup touché par ça. Des fois, quand je voyais des gens plus jeunes que moi, je me disais... « Merde ! » Là, ça me faisait peur. Pour les autres, etc. Et notamment pour les gens qui ne sont pas en bonne condition physique. Et donc, cette association Panage, c'est un groupe de médecins d'enquadrants extra sur leur temps libre. Ils prennent les gens, ils font des marches, ils font des sorties, ils font des entraînements physiques. Il y a des coachs physiques. Comme on parlait d'aller à la salle, c'est ça, ils prennent des gens. Et souvent, c'est des gens qui... Il y en a qui disent, moi, j'ai jamais fait de sport, ça ne m'intéresse pas. Et puis, ils leur font découvrir cet effort qu'il faut qu'ils fassent. Ils veulent aussi pour certains s'en sortir. Parce qu'il faut pousser son corps et son mental le plus possible. Et c'est très dur pendant ces traitements. Et puis, moi, les médecins, je leur avais dit... Parce que voilà, j'avais Black Rose, on est près de la montagne, ça c'est su, je faisais Black Rose à l'hôpital et tout. Mais je leur avais dit, vous aimez bien le ski ? Une fois que moi ça a l'air mieux, on est raskis. Du coup, on est allé skier, on a fait un très chouette week-end randonné l'hiver dernier et puis on va aller skier de nouveau.
- Speaker #1
Et toi, qu'est-ce qui te fait du bien à ce moment-là ? Justement, tu dis, peut-être ta petite routine ? Skier ! Il y a des choses qui t'ont aidé, justement, pour le mental, le physique, dont tu ne serais pas douté, ou des choses que tu conseilles aux gens, par exemple, qui t'ont fait du bien, toi ?
- Speaker #0
Pendant le traitement, tu veux dire ? Oui. Pendant le traitement, j'ai réalisé que sa volonté, elle peut tomber très vite. Et c'est ça, les gens, malheureusement, des fois qui n'arrivent plus au bout d'un moment à lutter contre le cancer, c'est que tu... intérieurement, physiquement, c'est des traitements qui te bouffent. Et au bout d'un moment, si t'as plus la force, le mental commence à descendre et c'est là où il faut se booster. Donc moi, c'était des petits... J'avais pris une méthode qu'on m'avait dit, parce que voilà, j'ai une maladie avec le ventre sur la respiration. Et j'avais pris un truc en ligne. Wolf, il s'appelle, le mec, est vraiment sur la respiration.
- Speaker #1
Le froid aussi, c'est la thérapie par le froid.
- Speaker #0
Oui, mais moi, le truc, c'est que le froid, moi, tout ce qui était froid, je n'y avais pas le droit. C'était très spécial. C'est de la cuisine, de la chimiothérapie. Et les médecins m'avaient dit, vous allez voir. Vous ne pourrez plus boire tout ce qui est à température ambiante. Le froid, vous n'y pensez même pas. Vous ne pourrez plus toucher tout ce qui est métallique. Ça va vous donner un peu des réticences. On a des sens vraiment qui se réveillent. Moi, le frigo était devenu mon ennemi. De prendre un truc dans le frigo, je vivais chez moi souvent avec des gants. Parce que tout ce qui était touché, des choses qui ont l'air froide. Quand je voyais, j'ai une tasse à côté de moi. On savait, si tu sais que le thé était froid dans ton bol, enfin, ton infusion, c'était vraiment... c'était une répulsion. Donc, moi, tout ce qui était froid, les bains d'eau froide, c'était impossible. J'étais à la montagne, je sortais, j'avais des cagons, des gants, des trucs.
- Speaker #1
Pratique à Chamonix, quoi.
- Speaker #0
Pratique à Chamonix. Je ne pouvais plus boire tout ce qui était, ne serait-ce qu'à température ambiante. Mais par contre, la respiration, le travail sur la respiration, qui peut se rapprocher aussi de la méditation, de choses que j'ai un peu faites aussi par la suite. que je dois et que je veux vraiment faire de plus en plus. Tous les jours, c'était d'assombrer ton agenda, ton emploi du temps change totalement. Mais de s'arrêter tous les jours, de se dire, OK, je prends 10 minutes. Je pense que c'est clé aujourd'hui de s'arrêter, de dire, tiens, il y a tellement d'applications, de trucs aujourd'hui. Tu mets tes écouteurs, n'importe où, tu t'arrêtes 10 minutes, tu te mets à respirer. Tu t'arrêtes ton rythme et tu... te mets dans un rythme différent, tu essaies de recentrer ton esprit sur quelque chose, et ça, je le faisais avec la respiration, mais je regarde, et je le sais, bêtement, je suis sorti, moi, je suis en pleine santé, c'est super, aujourd'hui, tu te fais rattraper par ton quotidien. Ah mince, aujourd'hui, j'ai pas pressé dix minutes, ben non, je t'expide, j'ai du boulot, tiens, j'ai mes enfants, j'ai mon truc, je vais voir des amis, ben je pense que c'est... micro-discipline de 10-15 minutes par jour, je pense qu'elle est clé et il faut la garder. Chacun va trouver un peu si c'est d'aller courir ou si c'est d'aller méditer ou faire du yoga, du stretch, des pompes ou je ne sais pas. Je pense que c'est clé de se rappeler que son corps, il est là, il faut y prêter attention et il faut prendre soin.
- Speaker #1
Est-ce que tu es allé demander aux médecins pourquoi en fait ? Est-ce que peut-être, la question que je te pose là, c'est puisque je pense que dans un cas comme ça, c'est le premier truc que je serais allée demander moi. Est-ce que tu étais allée leur dire, est-ce que tous les excès que j'ai fait, est-ce que c'est à cause de ça ? Ou est-ce que c'est en partie à cause de ça ? Est-ce que ça a pu y contribuer ? Ou est-ce que c'est juste en fait, j'ai un cancer, c'est la faute à pas de chance, ça m'est tombé dessus et puis voilà.
- Speaker #0
Non, la réponse pourquoi je me suis... choper un cancer comme ça, je n'ai pas la réponse. Moi, personnellement, je peux avoir... En effet, j'ai eu une vie d'excès où j'étais un peu aussi un anxieux, j'étais un grand timide. Il y a plein de choses. Mais j'ai fait après, par la suite, ils m'ont fait faire des recherches génétiques pour voir si c'était génétique. De mon côté, ça ne l'est pas. Donc aujourd'hui, pourquoi on se chope un cancer et on a plein en explosion ? On l'entend souvent. C'était le cas de ma mère. Je ne suis pas un cancer du poumon, elle n'a jamais fumé.
- Speaker #1
C'est pour ça que tu te dis, est-ce que tu n'as pas un peu envie d'aller dire au médecin, expliquez-moi, est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que c'est des psychosomatiques, comme tu disais, parce que je suis trop anxieux, je me faisais mal au ventre de stress ou des trucs comme ça. Est-ce qu'eux, ils sont capables de te donner une réponse ? Et aussi, est-ce que toi, tu arrives à te prendre le courage d'aller leur demander et d'avoir une réponse finalement aussi ?
- Speaker #0
En fait... moi le truc c'est que pendant, j'avais des symptômes j'ai toujours eu un ventre sensible depuis que depuis que j'étais pré-ado un peu mais avant vraiment de savoir que j'avais cette tumeur, ce cancer etc depuis deux ans j'étais avant j'étais quand même sur le sujet les chouets, les gastros, des choses mais les gens me perçoivaient, me voyaient, j'allais en bonne santé l'été j'suis je suis bronzé, l'hiver aussi je fais du ski, etc. Physiquement, elle me disait, allez adapter un peu votre nourriture, le truc, machin, etc. Une coloscopie, c'est comme... Moi, ce que je conseille, j'ai beaucoup de gens autour de moi, quand ils m'ont vu, Camille, toi, Black Rose, tu as choqué un cancer, tu as beaucoup de gens qui sont allés faire des checks, je pense qu'aujourd'hui, les checks, il faut les faire à 40 ans. et plus à 50 parce que c'est un cancer qui touche et les cancers touchent les gens plus jeunes notamment le cancer du côlon donc je pense qu'il faut aller faire un check, il faut faire un peu de forcing pour ça si on parle là en France, on a de la chance d'avoir quand même un système de santé qui est quand même incroyable toujours, même si c'est de plus en plus compliqué il faut s'écouter, pas tomber dans la paranoïa, mais il faut s'écouter puis faire gaffe à Je pense qu'il faut se maintenir en bonne santé, faire des exercices, manger pas trop mal, etc. Mais moi, la raison, non, non, non. Moi, je la connais pas. Entre certains moments de stress que je me suis tapé dans ma vie et ma personnalité aussi, avec de l'anxiété, des trucs, etc. Mais tu es toujours un peu masqué sans vouloir vraiment l'accepter non plus, que j'ai pas plus de problèmes que ça. Mais bien sûr, moi je pense notamment à mes enfants, à la pollution, aux pesticides, aux trucs, avec tout ce qu'on bouffe, tout ce qu'on nous a autour, l'air. Il y a Chamonix ici, qui est un endroit parfois très pollué. C'est une contradiction totale. On est au pied du Mont Blanc, c'est magnifique. Il y a encore quelques jours, on nous disait d'éviter dans le Bas-de-Vallée d'aller faire d'exercice physique. Donc, on est dans ce monde-là.
- Speaker #1
mais en plus que tu disais aussi tu vas voir les médecins même les médecins en fait quand tu veux faire des checks moi ça m'est arrivé 50 millions de fois aussi non mais vous êtes en bonne santé, c'est ok, ils te voient tu fais du sport, vous mangez bien, bon bah c'est bon c'est rien et en fait c'est vrai que t'es plein de petits symptômes si tu vas pas à creuser et si tu demandes pas d'aller creuser aussi tu peux vite passer via ton apparence bonne santé à ce qu'on dise, c'est bon, en fait, vous êtes stressé, ou alors vous avez mal au ventre, c'est psychosomatique ou autre. Donc je pense qu'il ne faut pas non plus hésiter à faire du préventif dans un sens, à pousser un peu les données, etc. Quand tu sens, je pense aussi intuitivement, qu'il y a un truc qui ne va pas, de quand même persévérer et demander le check-up complet, même si on te dit que tu es en bonne santé et que tu es jeune et beau.
- Speaker #0
bien sûr non mais aujourd'hui la médecine a avancé de manière extraordinaire avec les prises de sang on peut faire beaucoup de choses mais bon il ne faut pas tomber dans la paranoïa non plus il y a des gens qui le sont moi ce n'était pas du tout mon cas mais en effet le système de santé est quand même assez extraordinaire de faire des petits des petits checks et puis aussi globalement je pense aussi de faire attention à soi avec l'éthique Son hygiène de vie, la bouffe, le sport et tout. Mais il faut s'écouter.
- Speaker #1
Merci, en tout cas. Je trouve que c'est hyper cool, cette association. Je pense que ce n'est pas la seule non plus. Donc, la communauté est hyper importante quand on est malade ou quand on peut emporter la maladie, d'ailleurs. Mais même si ce n'est pas sa communauté proche d'amis, ça peut être aussi des gens qui sont dans le même cas que nous. Et du coup... Si tu vas skier aussi avec des gens de cet asso, c'est hyper cool. Donc, on remettra bien sûr le nom de l'asso et qui a pu soit t'aider.
- Speaker #0
C'est des gens vraiment formidables qui, sur leur temps libre, dédient du temps pour ces gens malades et qui les emmènent faire découvrir. Et eux aussi, c'est... Vu le franc, le créateur d'association, c'est un mec qui fait beaucoup de... trail et ils emmènent les gens ne serait-ce que marcher ou s'y courir, ils ont fait pas mal de projets comme ça et avec moi, il faut que je me bouge un peu là, on doit retourner skier et voilà l'année dernière c'était formidable, il y avait un groupe, il y avait 4 médecins et 4 quatre patients, dont trois expatiens, inclus moi, mais aussi une femme qui était toujours en traitement, et ça a été un week-end vraiment très fort, enrichissant, parce que chacun avait une expérience particulière, mais on se retrouvait dans la montagne, dans l'outdoor, et pour les médecins aussi, ça a été parce que là, ils se sont retrouvés avec un rapport différent avec les patients. au cœur de la montagne, des sorties randonnées, montées, descentes, etc. Donc chacun était aussi face à un petit challenge perso, parce qu'il y avait des niveaux différents. Et ça a été un week-end très très fort. Il faut que je termine. Je fais un petit documentaire là-dessus, aussi sur cette association, etc. Parce que c'est des gens à faire connaître, et puis aussi faire connaître ce message.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est vrai qu'en fait, nous, enfin, Ça te semble un peu évident en disant, bah oui, effectivement, c'est mieux d'avoir un cancer en bonne santé, de partir déjà de là. Mais que l'effort physique, en fait, ça t'aide à reprendre le dessus. Même, je pense, quand on est habitué aussi à faire du sport, on a le mental et un peu la discipline qui va avec. Donc, comme tu dis, toi, automatiquement, tu l'as pris comme un gravir la montagne et après la redescendre. Enfin, tu t'es tout de suite cadré un peu à la discipline, à l'objectif. à la souffrance qui fait partie aussi de l'expérience. Mais tu te dis, c'est des mindsets qui t'aident à passer au-dessus.
- Speaker #0
Oui, et puis je pense que pour tout le monde, ce qu'on vit, on a tous des vies speed et beaucoup de dur en ville, forcément, par le travail, mais je pense que la bouffe est clé. Sans doute, tu tombais dans le... dans le trop radical. Il faut un équilibre. C'est bien de se faire des bonnes bouves, du bon vin, un bon truc ou une bonne brin de temps en temps. Puis en parallèle, il faut équilibrer. Je pense qu'on est un peu dans ces générations où on est comme ça. Il faut trouver le bon équilibre. Et puis pareil, avec l'activité physique, c'est une autre chose. Une vie équilibrée, ça n'empêche pas de... C'est un peu ça par cette façon qu'on a.
- Speaker #1
on a hâte de voir ton petit documentaire on ne le repuvera en tout cas pour aider les autres merci beaucoup Camille retrouvez le Wellness Wonders podcast sur toutes vos plateformes d'écoute préférées Spotify, Apple, Deezer et suivez-nous sur Instagram et TikTok à wellnesswonders underscore underscore.