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Gaëlle Picard-Abézis : À 50 ans je quitte tout pour me réinventer

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1h00 |05/10/2025
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Description

Et si l’âge n’était pas une barrière, mais une nouvelle chance d’oser ?
Et si à 50 ans, on pouvait se réinventer, affirmer sa place et devenir un moteur pour le monde ?


C’est ce que nous explorons dans weTalk, le podcast qui transforme l’échec en réussite.
Une émission intimiste où l’on parle de résilience, de seconde chance et de ces histoires vraies qui rappellent que tomber n’est jamais la fin, mais un nouveau départ.


Dans ce nouvel épisode, Nicole Eweck reçoit Gaëlle Picard Abézis : une femme inspirante, sortie des sentiers battus classiques, qui a choisi de vivre avec des yeux d’enfant ouverts à l’immensité des possibles et une flamme intérieure inextinguible.


Elle nous confie :

  • Comment, à 50 ans, elle a choisi d’oser et de se réinventer, loin des stéréotypes et des barrières de l’âgisme.

  • Son combat pour une tech plus diverse, plus inclusive et profondément humaine.

  • Comment elle a su transformer son parcours : de la biologie et du management culturel à l’intelligence artificielle, jusqu’à rejoindre les experts IA du Groupe TF1 (promo 2025) et le comité d’experts techniques du laboratoire d’innovation international FIRSH.

  • Sa vision de la sororité, de la confiance en soi et du rôle des femmes dans la tech.


💡 Comment rester fidèle à soi-même quand on se réinvente sans cesse ?
💡 Comment transformer l’âge et les discriminations en leviers pour s’affirmer ?
💡 Et pourquoi la confiance en soi est la clé pour ouvrir toutes les portes ?


Gaëlle nous rappelle que le vrai courage, c’est d’oser se réinventer, encore et encore, pour incarner ses valeurs et construire un monde plus juste.

Un épisode vibrant, inspirant, qui donne envie de se demander : et moi, quand est-ce que j’ose ?


🎧 Disponible dès ce dimanche 5 octobre sur toutes les plateformes (Spotify, Deezer, Apple Podcasts, Podcast Addict, YouTube).


Retrouve weTalk sur :

  • Instagram : @wetalk_tv

  • YouTube : @weTalkLepodcast

  • LinkedIn : weTalk le podcast


Enregistrement : L'Appart studio
Musique : Nicole Eweck


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes weTalk, le podcast qui transforme les chèques en réussite. Mon invité du jour, c'est Gaëlle Picard-Abezis. Bonjour Gaëlle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie de t'avoir reçu le plateau de weTalk, d'autant plus qu'on a mis quelques mois à pouvoir se caler. Est-ce que, voilà, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Écoute, quelques mois, c'est un euphémisme parce qu'en effet, nous avons discuté depuis un temps certain et je suis ravie d'être... dans ces locaux aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis ravie également. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs de weTalk ?

  • Speaker #1

    Rapidement, un peu plus de 20 ans d'expérience dans l'IT, notamment dans un grand groupe que j'ai quitté au mois de juin. Et avant, une expérience dans un secteur qui n'avait rien à voir avec cela, dans le milieu de l'art contemporain et de la culture plus largement.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, weTalk parle d'échecs, de réussite. Nous allons aborder ce moment charnière de ta carrière où tu étais au top niveau et tu as décidé de t'en aller pour revoguer à des aventures entrepreneuriales. Nous allons parler de comment tu as transformé ces défis-là en opportunités pour réussir. Mais avant cela, il y a une tradition à weTalk, c'est que je présente mes invités à travers un conte que j'ai écrit rien que pour eux et dont ils sont les héros. Est-ce que tu es prêt à écouter ton conte à toi ?

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, tu me fais une belle surprise. Je vais te dire pourquoi. Parce que je collectionne les contes anciens depuis à peu près 20 ans. Donc j'ai toute une série de livres. Et notamment, je suis une fan d'Alice au Pays des Merveilles. Donc ça me touche particulièrement.

  • Speaker #0

    Ah bon bah écoute, tant mieux. En tout cas, j'espère que je vais te faire plaisir. Il était une fois, une femme pour qui l'audace n'a jamais été une option mais une évidence. Gaëlle Piccard Abézis. naît dans une famille où l'on enseigne que les rêves n'ont ni genre, ni frontières et que tout est possible à qui cultive la foi, l'ardeur et le travail. Très tôt, elle comprend que sa place n'est pas à quémander en silence, elle est à bâtir, à conquérir. Elle grandit forte de cette certitude et sait qu'il va falloir tracer sa voie, non pour plaire ni pour rentrer dans un moule, mais pour écrire sa propre légende. Gaëlle, c'est la force tranquille. Elle est cette présence lumineuse qui va gravir sans fracas les montagnes de la vie professionnelle, les yeux rivés toujours vers les sommets. Après une licence en biologie et mathématiques, elle aurait pu choisir la sécurité d'une carrière scientifique. Mais elle écoute ce talent intérieur qui lui murmure d'oser explorer, de créer un autre chemin. Elle s'engage donc dans l'univers du marketing et devient attachée commerciale, puis chargée de communication. Elle explore les codes de ce nouvel environnement avec l'humilité des bâtisseurs et la détermination de ceux qui ne cessent jamais d'apprendre. Très vite, elle rejoint DocaPost. la branche numérique du groupe La Poste. Échelon après échelon, elle est grandie jusqu'à devenir directrice des relations extérieures, ambassadrice d'un numérique plus humain et plus accessible. À travers son engagement, elle milite sans relâche pour une tech plus diverse et plus inclusive. Elle est convaincue que les femmes doivent prendre toute leur place dans ses métiers d'avenir. Elle fait de la parité un combat quotidien, porté avec calme et puissance. Elle pourrait s'arrêter là. Elle a la reconnaissance. La stabilité, le confort d'une belle carrière. Mais lorsque ces valeurs commencent à se heurter aux mutations de l'entreprise, Gaëlle n'hésite pas. Elle choisit de rester fidèle à elle-même, elle quitte son poste et refuse de trahir ce qu'elle porte profondément. Et c'est là que commencent les preuves. Dans un monde où les femmes de plus de 50 ans deviennent invisibles, où l'expérience est perçue comme une gêne, Gaëlle entend encore les mots de son père. Rien n'était possible, même pour une femme. Et face à l'inconnu, Elle ne cède pas à la peur et encore moins au renoncement. Elle se forme, se réinvente et choisit de s'élargir au lieu de se réduire. Là où d'autres voient un mur, elle bâtit un pont. Gaëlle se forme à l'intelligence artificielle, consciente que l'avenir appartient à ceux qui ne se ferment pas à la nouveauté, à ceux qui acceptent de redevenir débutants pour grandir encore. Car pour elle, avoir du cran n'est pas du courage, c'est un acte de loyauté envers soi-même. Elle refuse les chaînes invisibles du doute et répond au syndrome de l'imposteur. par l'excellence. À la peur, elle oppose le mouvement. Et lorsque les portes du groupe TF1 s'ouvrent pour qu'elle intervienne en tant qu'experte IA, elle sait que ce n'est pas un hasard, mais la récolte des graines se met depuis toujours avec patience, avec conviction et avec une force que rien n'altère. Aujourd'hui encore, Gaëlle avance avec son sourire tranquille et sa détermination d'acier. Elle a cette lumière indestructible dans le regard, une lumière qui souffle à ceux qui la croisent, une invitation va aux... Trace ton propre ciel. Car Gaëlle Piccard Abézis est de celles qui n'ont jamais cessé de croire que l'audace est plus qu'une nécessité.

  • Speaker #1

    Écoute Nicole, ça me touche énormément, même s'il y a des petites choses à changer. Alors oui, sur mes parents, oui sur mes engagements. Pourquoi ? Parce que j'ai eu la chance de grandir au Maroc. Donc de l'âge de 2 ans à 18 ans, un pays qui est ma Madeleine de Proust. Si je devais avoir... plus des références marocaines, je dirais Mahbaki Adberada, pour ceux qui reconnaîtront à la fois la pâtisserie et l'auteur, que j'apprécie tout particulièrement, dans une ouverture d'esprit à l'époque, un multiculturalisme qui m'était cher et qui m'a en fait façonné. Et c'est pour ça que l'ouverture à l'autre, la prise de Rix, je pense que ça vient de cette période-là, dans un Maroc exigeant, puisque là-bas, encore maintenant, Les mathématiques étaient une culture d'excellence. Et moi qui aimais l'économie, en fait, je me suis dirigée vers une première scientifique. J'étais très mauvaise en physique-chimie. J'en ai mangé des cours et des cours pour aller vers cette excellence. Mais c'est vrai que ce Maroc m'a forgée de l'intérieur. Et ce multiculturalisme, je le porte aussi dans mon ADN, puisque ma grand-mère était anglaise, mon grand-père... père français d'origine sicilienne, donc cette ouverture d'esprit et cette exigence, ils me l'ont appris de mes grands-parents à mes parents. Et je dis toujours que l'instruction, c'est important, mais l'éducation est d'autant plus importante. Et je fais vraiment cette différence entre l'éducation, c'est ce qui se passe à la maison, en fait, ce que nous transmettent nos parents, nos grands-parents, nos aïeux. Et l'instruction, ce sont les études.

  • Speaker #0

    Et donc, pour toi, l'instruction, elle est... Elle est au-dessus, c'est ça ? Elle est plus importante ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que l'éducation, c'est le ciment. Oui. Le ciment. Et ce ciment te permet de grandir et de choisir tes voies vers l'éducation. Et juste pour te dire, j'ai fait un bac à l'époque, bac D, biologie mathématique. Je n'ai pas fait une licence de biologie, mais comme j'étais quelqu'un qui avait déjà beaucoup de tempérament à mon jeune âge, je m'étais dirigée vers une école d'art contemporain. Parce que c'est toujours une de mes passions. Mais je me suis très vite rendue compte que dans ce milieu-là, en tout cas à mon âge et à l'époque, si on n'est pas la fille d'eux ou la femme d'eux, c'est très compliqué de faire sa place en France. Et donc, j'ai conseillé de m'orienter vers d'autres voies.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, à weTalk, on parle d'échec. Quelle est ta définition de l'échec ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce qu'il y a l'échec qu'on vit personnellement et l'échec, le regard des autres sur l'échec. Il faut savoir, en tout cas je le conçois comme ça, qu'en France, on n'a pas la même gestion du risque que dans les milieux anglo-saxons.

  • Speaker #0

    C'est certain.

  • Speaker #1

    Et comme j'ai énormément d'amis qui sont à l'étranger, en fait, mes échecs ne sont pas leurs échecs, la vision de leurs échecs. Donc, te donner une définition, c'est très compliqué. Et je trouve qu'au contraire, lorsqu'on a un genou à terre et qu'on sait se relever, c'est une force et ce n'est pas un échec.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord. J'imagine une situation où on a vécu quelque chose de très difficile et on se sent complètement effondré. On est exempt de l'effort qu'on a fourni et qu'on se dit qu'on ne peut pas se relever. Mais il y a toujours finalement ce je ne sais quoi qui fait que... On se relève et qu'on continue d'espérer et de croire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et pour tout te dire, depuis que je suis... Tu as évoqué un conte, moi, depuis que je suis toute petite, je suis aussi une grande fan de Jean de La Fontaine. Et j'ai une de ses fables, en fait, qui m'accompagne professionnellement, qui est la fable du roseau et du chêne, ou du chêne et du roseau, je ne sais plus dans quel sens il est, de toujours se dire que oui, c'est important d'être un chêne, d'être un roc, mais à un moment donné aussi d'être... Une petite feuille ou autre qui sait s'adapter, qui sait rebondir, etc. Donc, il faut savoir dans la vie être l'un ou l'autre. Et dans les moments difficiles, et je vous le conseille si vous ne connaissez pas cette fable, de la lire, en fait, ça apaise et ça se permet de dire qu'il n'y a pas un chemin, il y a des chemins détournés, en fait, il y a des cailloux sur le chemin. Et ça, malheureusement, je trouve qu'on ne nous l'apprend pas jeune. On ne nous l'apprend pas quand on fait des études, on ne nous projette pas dans le monde de l'entreprise. et j'ai... Je suis encore mentor de jeunes parce que moi, à l'âge de 25-30 ans, j'aurais aimé avoir un mentor. Et je pense que l'expérience... que les jeunes doivent être accompagnés à tout âge finalement. Parce qu'en effet, comme tu l'as dit, j'ai fait mes 50 ans l'année dernière. Et c'est l'année dernière que j'ai fait cette bascule. Parce que dans ma tête, je l'avais depuis longtemps. Mais là, en faisant, je me suis dit, si tu ne le fais pas maintenant, tu ne le feras jamais. Et je pense qu'on a aussi la... J'aimerais avoir l'état d'esprit de mes 50 ans, mes 30 ans. Cette confiance en soi, cette sérénité en fait. À 30 ans, on doute. On construit une famille, etc. À 50 ans, on a une certaine liberté, une certaine confiance qui ne font que « what else » .

  • Speaker #0

    Mais en fait, tu nous redéfinis un petit peu notre vision, notre perspective de la maturité, de l'âge que l'on prend. On est dans une société qui... promeut encore beaucoup trop l'eugénisme, comme si être jeune éternellement, en tout cas, c'était physiquement, ou en tout cas, peu importe, comme si c'était le saint Graal. Alors qu'au final, prendre parfois aussi de l'âge, ça permet aussi simplement de prendre du recul aussi sur ses propres expériences et aussi de s'assumer. Ça me fait penser à un post LinkedIn que j'ai lu ce matin où quelqu'un disait, mais moi, depuis que j'ai 50 ans, je m'assume, je suis qui je suis. Et je me suis dit, mais c'est vrai que moi, j'en ai 42. Je me sens mieux aujourd'hui qu'à la trentaine ou à la vingtaine, donc strictement rien à voir. Justement pour rebondir, Gaëlle.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu me permets de juste citer, je ne sais plus où je l'ai lu il y a six mois, mais c'était dans un magazine. En fait, un peu moins de six mois, j'étais à Londres et j'ai lu dans un magazine « 50 is the new 30 » . Et je pense que c'est...

  • Speaker #0

    J'y crois très fort.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Juste petite parenthèse. Moi, je disais 40 is the new 30, mais je pense que c'est presque pareil. Quoique la quarantaine, on lutte encore avec certaines choses. Je lutte encore avec quelque chose, mais je pense qu'avec le temps et avec l'âge, il y a un lâcher-prise que l'on gagne et c'est nécessaire. Justement, tu as dit il y a quelques instants que l'année dernière, C'est l'année dernière que tu as quitté Docaposte ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, en chemin.

  • Speaker #0

    Tu es directrice des relations extérieures. Est-ce que tu peux partager ? Pour quelles raisons véritables tu t'en vas ? C'est la crise de la cinquantaine ?

  • Speaker #1

    Il y avait plusieurs raisons, certaines dont je n'ai pas envie de parler, et d'autres où j'avais l'impression que ça faisait presque six ans que j'étais sur ce poste. Confort, je maîtrisais parfaitement le sujet. Je faisais de la stratégie de l'influence dans des écosystèmes que je connaissais bien, etc. J'avais envie de me challenger. J'avais l'impression d'être arrivée au bout d'un cycle et de me dire, c'est quoi le next step ? Et le next step, en fait, ma grand-mère étant anglaise, ayant vécu au Maroc jusqu'à mes 18 ans, maison de famille dans le sud de l'Espagne, voyageant énormément et aimant découvrir les autres. J'avais des velléités. d'aller sur de l'international, de l'européen, de l'international. Et justement, ce Jitex Africa, mon premier client est une ambassade étrangère que je ne peux pas nommer et qui m'a fait confiance. Mon deuxième client est un client suisse. Le fait d'aller, mon troisième client va être aussi un client étranger. Le fait d'aller en fait au Jitex Africa, j'ai senti une ferveur, un engagement, une volonté et une énergie telle que je me suis dit peut-être ce que je ne trouve plus ici ou pas assez ou autre, les compétences étant ce qu'elles sont, les connaissances étant ce qu'elles sont, essayons d'aller voir ailleurs tout en sachant que ce n'est pas simple. Le Maroc, j'ai la chance de le connaître, d'avoir tous ces anciens amis du lycée avec qui je suis encore en contact. Certains pays européens, j'ai de la chance aussi de les connaître, d'avoir des ponts déjà construits dans ces pays-là. Mais c'était aussi cette volonté d'aller explorer de nouveaux territoires et de me remettre en question. Parce que comme tu l'as dit, il est normal qu'à un certain âge, on ait un parcours atypique. Mais moi, je me suis toujours formée, auto-formée, remise en question. parce que je pense que rester dans une cage, ça peut plaire à certains, mais apprendre, continuer d'apprendre. Moi, c'est plutôt ça mon ADN, me remettre en question, prendre des risques, sortir de ma zone de confort. Et je me rends compte avec le recul finalement que je l'ai toujours fait, parce que je suis soit partie de page blanche, soit à la base j'avais une formation de management dans le milieu culturel, ce qui n'a vraiment rien à voir. Et sans arrêt, j'ai fait des 180 degrés, en fait professionnellement, parce que soit j'étais arrivée au bout d'un bout. Et je me disais qu'il fallait que j'évolue vers autre chose.

  • Speaker #0

    En fait, là, ce que j'entends, c'est que c'est finalement quelque chose qui fait partie de ton toit intrinsèque et qu'au final, partir l'année dernière, alors que d'autres femmes, dans la même situation, se seraient dit « Il me reste 15-16 ans avant la retraite, je serre les dents, je reste jusqu'au bout. » On m'a souvent dit

  • Speaker #1

    « Ah, quel courage de partir ! » Et pour moi, ce n'est pas du courage. Parce que je pense que tout le monde peut le faire. C'est une projection de se dire, justement, j'ai à peu près 17 ans encore à faire, dans 5 ans, dans 10 ans, tu te vois où ? Dans 5 ans, dans 10 ans, je me voyais dans des avions, en fait. Je me voyais aller porter la bonne parole, former, informer, accompagner dans des pays qui font que... Voilà, pour tout te dire, j'ai fait sept ans d'arabe quand j'étais petite et là, je vais m'y remettre parce que je me suis rendu compte que je comprenais que j'avais du mal. En fait, le vocabulaire avait du mal à revenir. L'anglais, je m'y suis remis sur la partie technique. Et pour tout te dire aussi sur l'IA, parce que l'IA, ça fait à peu près une dizaine d'années que je travaille dans le monde de l'IA, mais plus en stratégie, positionnement, etc. Et là, j'ai décidé de remettre les mains dans le cambouis de deux façons.

  • Speaker #0

    Excuse-moi, je vais te couper. Est-ce que tu ne doutes pas parfois ? Est-ce que tout ça, tous ces mouvements-là ne te font pas ? Tu ne te dis pas, ça va dans tous les sens, j'ai le sentiment de recommencer à chaque fois ? Est-ce que je bâtis vraiment quelque chose ? Est-ce que tu doutes ?

  • Speaker #1

    Alors, je doute énormément et j'ai la chance d'avoir à la maison un époux et un fils qui me boostent en fait. Quand je n'ai pas le moral, mon mari me dit « Miguel, regarde derrière toi tout ce que tu as fait. Regarde d'où tu viens. » Et regarde ce que tu es en train de semer. Et mon fils de 19 ans, lui, est très très exigeant. Il est dans l'IA aussi, il est dans la tech, il fait une formation dans la tech. Il est très très bon. Et d'avoir la fierté de son enfant qui ne me lâche pas. Dernièrement, je me suis mis aux échecs en ligne avec lui, parce qu'il m'a dit « Maman, maintenant tu es une stratège, donc il faut que tu te formes différemment aussi, et on joue en ligne. » tous les week-ends. Là, on a mis en place des marches sans portable. Pour le moment, c'est une fois par semaine parce que je n'arrive pas à m'organiser plus. Mais pour se vider la tête ensemble. Et en fait, je pense qu'on ne peut pas faire ça si à la maison, déjà, on n'est pas soutenus. Et puis, j'ai la chance, je fais un clin d'œil à Anne, je fais un clin d'œil à Anane, je fais un clin d'œil à Alane, je fais un clin d'œil à Eric et d'autres, je ne vais pas tous les citer. J'ai là vraiment la chance d'avoir un cercle d'amis proches très très fort. C'est ma deuxième cellule. Ma première cellule, c'est ma famille. Et j'ai parlé de mes parents au début, de ma tante aussi. Ma famille et ma deuxième cellule, c'est à... Comment dire ? Ce sont mes amis. Et ces amis-là aussi me boostent quand j'ai le moral dans les chaussettes, parce que ça m'arrive. J'ai fait des erreurs en débutant, en faisant... confiance, justement, et en disant, ben non, la confiance quand on se lance, n'existe pas vraiment. Il faut toujours avoir des écrits, il faut toujours... Donc oui, je doute. Je doute énormément et je pense que quand il n'y a pas de doute, on ne se remet pas non plus en question comme il faut. Donc peut-être que je peux paraître comme ça, de l'extérieur, très sûre de moi, etc. Mais j'ai aussi une carapace qui fait que j'ai besoin aussi de me protéger. Parce que rien n'est facile. Mais j'ai la chance d'avoir cet environnement aussi qui me porte. Et puis la musique.

  • Speaker #0

    Tu as fait un saut en avant parce qu'en général, je demande à We Talk, je dis qu'on ne se fait pas tout seul, qu'il y a des personnes bienveillantes autour de soi qui sont dites, donc je pense que tu les as un petit peu citées effectivement. L'entourage fait partie, en tout cas, des facteurs clés de succès du parcours d'une vie. Et tu nous le rappelles si bien. Donc, en tout cas, merci à toutes ces personnes qui t'accompagnent et qui font... également de toi, la femme que tu es aujourd'hui. Je t'ai coupée et je reviens un petit peu, tu disais, quand tu es en mouvement, tu fonctionnes de deux manières différentes. Et là, je t'ai coupée en te parlant de... Est-ce que tu te souviens de... Quand tu as quitté le docaposte et qu'il fallait te former, bref.

  • Speaker #1

    Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris départ dans une start-up en cyber parce que je voulais voir... comment ça se passait dans l'intérieur et que cette startup est très challengeante. Elle avait besoin de business angels.

  • Speaker #0

    Attends, il faut que les gens comprennent. Donc, tu quittes ton caposte, tu sais que tu dois te faire former, tu te dis je vais le faire, mais pour mieux comprendre, je m'avais pris des parts dans une startup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Wow.

  • Speaker #1

    Donc, parce que j'aime beaucoup l'équipe dirigeante, j'aime beaucoup ce qu'ils font, ils ont un partenariat avec le CNRS et l'INRIA. Donc, c'est vraiment très challengeant techniquement et j'avais besoin de voir de l'intérieur. D'abord, je fais ça. Ensuite, on vient me chercher sur un projet à l'étranger. Mais malheureusement, j'avais mis des jalons dans ma tête. Si en décembre, les signatures ne sont pas au rendez-vous comme je veux, je quitte. C'est ce qui s'est passé. Donc, j'ai travaillé là-dessus. Et puis, très rapidement, en fait, je connais un startup studio dont j'apprécie énormément le fondateur. Il s'appelle Nathan Bonnet. Très rapidement, je travaille avec eux dès le mois d'août. Donc, c'est un incubateur startup studio en IA. Je travaille avec lui sur des projets très rapidement, mais plutôt en spectatrice, stratégie, orientation, etc. Et puis après, je mets les mains dans le cambouis. Et là, je me dis, c'est vraiment... Aujourd'hui, sur l'IA, il y a beaucoup de blabla, il y a beaucoup de powerpoint, mais il y a des vraies choses qui se passent. Et dans les vraies choses, je vais te donner deux cas. qui sont faits justement par ce startup studio, par une solution qui s'appelle Polymnia. Et moi, ce qui me tient à cœur aussi, c'est les vraies choses, en fait. Percher, c'est bien, mais à un moment donné, il faut revenir dans la réalité. Comment j'amène ma pierre à l'édifice dans cette société ? Polymnia, c'est une solution de prise de parole en public. Ils ont gagné deux appels d'offres. Un premier appel d'offres pour accompagner les personnes en prison. Ils les accompagnent à reprendre, se réapproprier leurs paroles.

  • Speaker #0

    D'accord, de quelle manière ?

  • Speaker #1

    Avec un logiciel de prise de parole en public qui analyse ton vocabulaire, ta voix, ton regard, etc. et qui t'améliore là-dessus. Et avec cette solution-là, 80% moins de récidive. Mais ça, on n'en parle nulle part.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas la solution, je ne savais même pas que ça existait. Là, tu m'en parles...

  • Speaker #1

    Et moi... Pour justement, les choses dans l'IA, c'est des vraies choses d'amélioration, etc. C'est ça qui m'intéresse. C'est pour ça qu'hier, j'intervenais aussi à Central avec Startup for Kids sur l'IA et les jeunes, parce qu'il y a aussi beaucoup de choses à dire. Deuxième exemple, ils accompagnent aussi Polymnia, en fait, des personnes immigrées à retrouver du travail, justement, parce que quand on maîtrise, et on le voit puisqu'on discute ensemble, quand on maîtrise notre phrasé, notre vocabulaire, etc., ça permet aussi de faire passer des idées, de mieux s'intégrer dans la société. Donc aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans l'IA, c'est tous ces petits quick wins, comme on dit, ou tous ces cas d'usage qui vont faire qu'une société va pouvoir vendre plus, s'améliorer, qu'une personne va réussir à s'insérer, qu'un jeune va avoir confiance en lui. Et je vais donner aussi un autre exemple. Aujourd'hui, malheureusement, en France, on est aussi mauvais en anglais depuis des générations dans l'apprentissage. J'espère qu'on ne va pas l'être dans l'IA. mais aujourd'hui l'IA permet à des jeunes de comment dire, par exemple, se réapproprier l'anglais parce qu'ils n'ont pas en face d'eux l'autorité, etc. Mais juste une façon de s'entraîner à la maison de façon assez intelligente, etc. Donc, c'est ça aujourd'hui qui m'intéresse. Et donc, pour revenir à la question que tu m'as posée, en fait, je n'ai rien lâché depuis que je suis partie. Et là, dernièrement, on m'a dit, mais pourquoi tu fais ça ? Tu n'en as pas besoin. J'ai fait une formation en ligne pour être chef de projet en IA, alors que je ne veux pas... pas être chef de projet en IA. Mais j'avais besoin de me challenger moi-même par rapport à mes connaissances. Là, j'attends le résultat de la certification de cette semaine. Donc, il a fallu monter un projet d'entreprise lié à l'IA. Et je l'ai monté dans l'art, entre des ponts, en fait, sur la culture invisibilisée et comment elle est revue avec l'IA. Et donc, voilà. Parce qu'aujourd'hui, ce qui me fait le plus peur avec l'IA, c'est la... Comment dire ? La perte de culture. Ce ne sont pas les biais de genre. Ce sont plutôt les biais culturels. Et donc, quand je suis partie, j'ai d'abord beaucoup voyagé. Et j'ai notamment quelque chose, deux voyages m'ont marqué. Montréal avec le centre de recherche en intelligence artificielle, le MILA, qui est le plus grand centre de recherche en intelligence artificielle. J'ai la chance de connaître quelques personnes, donc un clin d'œil aussi à Mélanie et à Sarah, et à Gwenaëlle au Canada. Et j'ai été visitée, et là j'ai été bluffée par ce qui se passait là-bas dans ce centre. D'accord. Surtout. Il y a une énergie qui est sortie de là. Et puis, j'ai fait un voyage personnel au Japon depuis trois semaines qui m'a aussi particulièrement marquée. De voir à la fois cette discipline et cette croyance dans la technologie qui fait avancer. Tout ça, ça a été fait en six mois. Et après, je me suis dit, what's next ? Ok, tu travailles avec un super incubateur en IA. Tu as pris des parts. J'ai fait aussi un certain nombre d'autres choses. Et en fait, mi-janvier, j'ai créé ma structure en disant on verra. Et le on verra, pour le moment, commence à bien fonctionner sur quatre verticales, toujours dans le milieu de l'IA et de la cyber. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'on est venu me chercher quand je suis partie pour donner des cours dans une école d'ingénieurs en master. Je ne l'avais jamais fait. Je me suis dit pourquoi pas, tout en sachant que je savais que ça allait me donner beaucoup de travail de préparation et puis une exigence de se dire, partager à des étudiants qui ont déjà 3 à 4 ans de cyber derrière eux, qu'est-ce que je vais leur raconter ? Et j'ai une passion toute particulière pour l'économie et l'intelligence économique et j'ai eu la chance, ça fait bientôt 5 ans, d'avoir passé une certification de l'Institut de haute étude de la Défense en intelligence économique et stratégique. Petite parenthèse, il ne faut jamais rien lâcher, toujours se former, s'auto-former.

  • Speaker #0

    Je vois ça, je vois que tu continuellement, tu te formes, et à un moment ou à un autre finalement, ce que tu as appris à un moment te sert.

  • Speaker #1

    Exactement, et donc j'ai monté un module de 30 heures de cours en intelligence économique et géopolitique en cybersécurité. Et non seulement moi-même, j'ai appris énormément, parce qu'il y a un sujet qui me passionne, dont on parle peu, qui sont les câbles sous-marins. Parce qu'aujourd'hui, seulement 2% des données sont dans le cloud. Le reste, on oublie, c'est sous mer. Ah bon ? Oui.

  • Speaker #0

    Je vais repartir de ce podcast très intelligente.

  • Speaker #1

    Et donc, pour préparer ces 30 heures de cours, j'avais bien sûr la connaissance que j'avais déjà, mais j'avais la connaissance que je n'avais pas. Donc, j'ai lu. Je suis allée me former sur des modules, etc. Et ça a été très riche, en fait, cette... ses cours avec ses étudiants, parce qu'eux-mêmes ont augmenté par rapport à l'échange que nous avons eu ensemble, le fait d'une certaine humilité aussi, à se dire qu'on apprend, en fait, de nos aïeux, mais aussi des plus jeunes, sans arrêt. Et ça m'a énormément portée. J'ai fini les modules de notation la fin mars. J'ai adoré. Et j'y retourne après-demain, puisqu'ils font un caton sur... la cyber dans des enjeux de géopolitique et je vais intervenir à la fin par rapport aux différents pays qui sont mis en situation.

  • Speaker #0

    Moi j'ai une question très basique, basico-basique. Pourquoi tu as choisi l'IA une fois que tu quittes l'Ocaposte ? Pourquoi tu décides de te former ? Qu'est-ce que cette technologie représente pour toi, pour la femme engagée que tu es ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais déjà très touchée par les biais de genre dans l'IA et je me suis dit...

  • Speaker #0

    Quand tu dis les biais de genre, tu veux dire quoi exactement ?

  • Speaker #1

    En fait, je militais depuis très très longtemps et notamment via Nova Intech, qui est un programme de Numéum, mais pas que, via une association qui s'appelle Les Singulières aussi, sur les sujets des femmes dans la tech. Je suis persuadée que si on n'a pas fait le choix, comme moi par exemple, au début de faire une école d'ingénieur, qu'on peut se reconvertir. Et j'en suis l'exemple, puisque bac scientifique. études plutôt managériales, culturelles. Et puis après, j'ai bifurqué sur d'autres voies. Et donc, dans ces secteurs de la tech, il y a très peu de femmes. Je militais de plus en plus. J'ai commencé à intervenir très tôt. D'ailleurs, quand mon fils avait 8 ans, j'ai monté une association d'éveil numérique. Donc, ça fait il y a 11 ans pour les enfants. À l'époque, il y en avait peu. Et je me rendais compte... que les mamans, j'avais pratiquement que des garçons. Les mamans ne voulaient pas que leurs petites filles viennent parce qu'elles allaient s'ennuyer. Sauf que...

  • Speaker #0

    J'en avais une ou deux. Elles étaient souvent meilleures que les garçons.

  • Speaker #1

    Et c'était les mamans qui se disaient, par défaut, que leurs filles allaient s'ennuyer et que les garçons allaient trouver ça intéressant. Voilà.

  • Speaker #0

    Ça, ça m'a toujours choqué, en fait, les biais déjà familiaux. Et il y a déjà 11 ans, beaucoup de choses se passaient au niveau des jeunes, des moins jeunes dans le domaine de la société. L'IA existait déjà, pas l'IAG, qui a pris son envol. au grand public au mois de novembre et qui a changé beaucoup de choses. Et je me rendais compte comment la société était en train de prendre un tournant dont on n'avait pas conscience. Le tournant qu'il y a eu à l'ère de Gutenberg quand on a créé l'imprimerie. Le tournant qu'il y a eu à l'ère industrielle, etc. Et je me suis dit, si tu ne t'appropries pas ces sujets-là, tu vas passer à côté de quelque chose. Et autant faire... corps avec ce qui se passe dans la société. Je n'ai jamais été engagée politiquement, mais je suis une passionnée de politique. Et de voir comment les choses étaient en train de se passer, comment des pays dominants étaient en train de prendre le sujet, comment des pays moins dominants, plus dormants, mais comment c'est avancé.

  • Speaker #1

    Donc ce sont ces faits-là qui t'ont mis la puce à l'oreille, tu t'es dit...

  • Speaker #0

    Une prise de conscience.

  • Speaker #1

    Une prise de conscience. Là, il faut que je m'en pars du sujet également.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, j'ai une fascination par rapport à ce qui se passe en Afrique, dont on ne parle pas. Au Nigeria, c'est fabuleux ce qui se passe au Nigeria, comment les femmes dans la tech prennent le sujet, sont à la tête d'entreprises. Quand on dit souvent les femmes ingénieurs, en fait, et là, ce n'est pas des chiffres que j'invente, les chiffres de l'OCDE, c'est qu'il y a à peu près 23% de femmes ingénieurs en Europe. Au Maghreb, c'est plus de 45%. Et on n'en parle jamais. Donc, je me suis dit... Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Parce que l'excellence des mathématiques, toujours. Et en fait, en regardant tout ça, en mettant ça à plat, comme dans une cartographie, je me suis dit que moi aussi, à mon petit niveau, mon petit grain de sable que je suis, je voulais prendre part à cela. Et pour prendre part à cela, il fallait bien sûr se former. Mais pas que. J'ai contribué à des commissions dans des think tanks. J'ai contribué à des commissions à l'IHEDN. En gros, ça veut dire beaucoup de travail derrière. Parce qu'il y a le travail qui nous fait vivre, le travail en tant que citoyenne, en tant que bénévole, qui nous engage, qui n'est pas le même. Et je pense que c'est ça qui a fait choisir l'IA et la cyber. La cyber, pas dans la technologie, mais comprendre. Pourquoi les attaques ? D'où elles venaient ? Comment fragiliser une entreprise pour la racheter, pour la faire tomber ? Comment fragiliser des États, les deepfakes ? Et l'enjeu, en fait, d'aujourd'hui, et on n'en a pas totalement confiance, ça va être la guerre informationnelle, par l'image, par la voix, tout est possible. Et si on n'a pas cette maîtrise de ce qui se passe, des enjeux, et petit à petit, en fait, depuis l'année dernière, je suis rentrée dans la technologie. J'ai vu ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas, les blablas, les... Et ça aussi, il est important d'avoir une bonne vue d'ensemble pour pouvoir ensuite en parler, agir et accompagner des projets d'entreprise.

  • Speaker #1

    Tu m'as mis une claque là. Je me dis, j'ai appris plein de trucs en même pas cinq minutes. Mais dis-moi, est-ce que c'est parce que tu étais à la tête, tu étais directrice à DocaPost, que tu as eu toutes ces ouvertures dans ces structures des think tanks et compagnie ? Ou est-ce que c'est toi, au gré de tes rencontres, que tu t'es... créer un réseau pour pouvoir avoir accès à ce type de milieu ? Ce n'est pas à donner à tout le monde de pouvoir...

  • Speaker #0

    Alors, il y a eu les deux. En effet, pour DocaPos, je l'ai représenté dans un certain nombre d'écosystèmes. Et puis, il y a l'humain. L'humain, pourquoi ? Alors, le digital, c'est bien, mais pour moi, la pierre angulaire, c'est l'humain. L'humain fait que des rencontres provoquent des rencontres. Il y a des synchronicités, des hasards qui n'en sont pas. Donc, j'ai eu ça. Et puis après, je me suis intéressée à d'autres environnements. et j'ai rencontré d'autres personnes. Donc, on va dire que ça a eu un effet qui se coule, les deux ensemble, en fait que ça m'a ouvert à la fois des portes, des horizons, des rencontres, des sujets d'ailleurs, comme le quantique, dont on parle, mais pas non plus, parce que lorsque le quantique va arriver, les spécialistes disent, d'ici cinq ans, ça va balayer aussi, la puissance de calcul va balayer l'IA. comme elle est aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est quoi le... Vas-y, explique-nous tout en avant-première,

  • Speaker #0

    cinq ans avant. J'ai la chance de connaître des visionnaires qui sont à la tête de structures ou qui participent à des structures. Le quantique, ce sont des nouvelles méthodes de calcul qui vont être possibles. En fait, c'est de la recherche appliquée en mathématiques très, très poussée. Et ça va être une puissance de feu, en fait. On va dire qu'aujourd'hui, on est seulement au premier étage de la fusée. D'accord. Et c'est pour ça que les gens ont besoin, monsieur, madame, tout le monde a besoin de comprendre comment l'IA fait qu'aujourd'hui, quand elle va regarder un film sur Netflix, finalement, on lui propose toujours la même chose, puisqu'il y a des algorithmes derrière. Tout à fait. Moi, à la maison, Netflix est un peu fou, parce qu'on est trois à regarder des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, il ne sait pas quel biais...

  • Speaker #0

    choisir pour proposer des sujets ? Des fois, quand je le mets, je me lève très tôt le matin pour voir un film parce que je sais que ça ne va ni plaire à mon mari ni à mon fils. Il me propose un film coréen ou japonais. Alors là, je devine que mon fils est passé juste avant moi. Donc, c'est assez rigolo et assez flippant de voir justement aujourd'hui comment tous ces algorithmes nous tracent, nous suivent. Et j'avais besoin aussi de comprendre tout ça. J'avais besoin de... Parce que finalement, c'est une boîte noire.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quand on prompte, par exemple aujourd'hui, ce qu'on met, le fameux input, ce qu'on écrit pour prompter, on ressort la qualité de ce qui va en sortir, le output. Mais finalement, au sein de cette boîte noire, on ne sait pas trop ce qui s'y passe. Non,

  • Speaker #1

    on a donné une information, mais elle va où ?

  • Speaker #0

    Elle va où et comment elle est traitée, etc. Oui,

  • Speaker #1

    et comment elle est traitée.

  • Speaker #0

    Et je vais te donner un exemple. Là, quand je faisais un poste, justement, en rentrant du Gitex Africa, et j'avais besoin d'une citation. Je voulais une citation inspirante, donc je demande d'abord un outil d'IA américain, et il ne me sort que des citations américaines. Je demande un outil d'IA français, en réexpliquant le contexte, comme je l'avais expliqué dans l'autre, et là il me sort une citation d'un grand monsieur, Sangor, qui allait complètement dans ce qu'il fallait. Et c'est ça aussi que je me dis que... Nous sommes chacun, c'est comme quand nous allons au supermarché, libres de nos choix. Et là, avec LIA, nous sommes aussi libres de choisir si nous voulons que ce soit un accompagnement ou si nous voulons maîtriser le sujet. Et je pense que chacun à son niveau, qu'il soit dans le sujet ou à côté du sujet, qu'on soit parent, qu'on soit, peu importe, étudiant, etc. Nous devons être maîtres de ce que nous faisons et nous approprier cette technologie.

  • Speaker #1

    Pour justement briser et casser les biais qui pourraient intervenir si finalement on ne s'approprie pas cet outil qui est complètement open.

  • Speaker #0

    Il y a ça, quand c'est sur un simple film, on est orienté sur ce qu'on doit regarder. Ça pose quand même des questions. Qu'en est-il demain ?

  • Speaker #1

    Gaëlle, tu es une femme. Tu es une des personnes les plus intelligentes que j'ai rencontrées cette année. Tu es hyper calée sur des sujets. ton plus grand échec ? Et qu'est-ce que ça t'a appris ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand échec, je pense que c'est ne m'être pas fait confiance quand j'avais 30 ans.

  • Speaker #1

    Dis-moi en plus.

  • Speaker #0

    Comme j'avais un parcours un peu atypique, bac scientifique, études culturelles, etc. J'ai eu l'opportunité de partir à l'étranger. Je ne l'ai pas fait parce que je n'avais pas confiance en moi de partir, etc. Et je me suis rendue compte, j'ai beaucoup discuté avec des femmes qui sont parties à l'étranger et qui sont revenues. Ou des femmes... Je pense, malheureusement, qu'en Europe, et particulièrement en France, on a beaucoup de cailloux dans la chaussure. Si on ne coche pas un certain nombre de cases, si on n'est pas sorti de certains... certaines écoles, etc., quand on a des parcours un peu atypiques, quand on est soi-même atypique, etc., c'est très compliqué de faire un chemin. Même si j'ai fait un très beau chemin chez DocaPost, j'ai discuté avec beaucoup de femmes qui sont parties à l'étranger tôt et qui ont eu des parcours incroyables parce qu'on fait confiance plus facilement. Parce qu'on n'a pas besoin de sortir de telle école, de sortir de tel milieu, de telle famille, etc., pour y arriver.

  • Speaker #1

    Et tu penses que si tu avais été à l'étranger, tu aurais une meilleure carrière ?

  • Speaker #0

    Pas ça, mais peut-être, sûrement. Mais surtout, ce que j'aime à l'étranger, c'est l'ouverture d'esprit. Alors malheureusement, je vais faire une référence américaine, le « I have a dream » . Je pense qu'on devrait se dire, à sortie des études et tout ça, le « I have a dream » , aller jusqu'au bout, dérouler la pelote. Et pas se dire, bon j'ai les injonctions, j'ai pris un crédit de maison, j'ai ci, j'ai ça, etc. Il faut savoir sortir des clous très tôt. Mon premier échec, je pense que c'est ça. Et le deuxième échec, c'est d'avoir douté, de ne pas se faire confiance. C'est-à-dire que quand on a des idées en tête, j'ai fait ce changement à 50 ans, mais j'y pensais déjà à 40 ans.

  • Speaker #1

    Donc en principe, ce que tu vis aujourd'hui, si tu t'étais sentie plus courageuse, tu l'aurais fait 10 ans plus tôt.

  • Speaker #0

    Je pense que je n'avais pas assez... Je ne sais pas si c'est confiance en soi ou autre chose, mais... De se dire, c'est vrai qu'on est rentré dans une routine, la routine familiale, on a le crédit, on est dans son plan-plan, le crédit de sa maison, son enfant qui est en bas âge, qui grandit, on l'accompagne, etc. Et nous, les femmes, on se pose beaucoup de questions, peut-être trop. Et le fait de se dire, non, toutes ces questions, ce n'est pas grave, de toute façon, il y a des risques, bien sûr, mais ce sont des risques maîtrisés. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave, on ira ailleurs, on fera autre chose. Et ça... C'est ce que je me dis aujourd'hui. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Il y aura d'autres portes qui vont s'ouvrir, etc. Mais à l'époque, je gérais moins le « ce n'est pas grave » .

  • Speaker #1

    Un problème de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et ça, ça a été... Je me dis, voilà, peut-être que si tu l'avais fait il y a dix ans, peut-être que... Et ça, c'est un échec. Moi, je conseille à tout le monde, et spécialement aux femmes, de se faire confiance, de se lâcher prise. Et quand on a cette petite voix... cette petite voix qui nous raconte enlever le souli loc le petit singe dégage et fais toi confiance et vas-y et c'est ça que j'aimerais dire à toutes les femmes en plus on a la chance aujourd'hui d'avoir des associations incroyables qui accompagnent sur toute la chaîne qui accompagnent seulement pour faire du networking qui accompagne si on veut créer une structure, si on veut changer de poste, si on veut monter dans les sphères, etc. Tout existe aujourd'hui, ce qui n'existait pas il y a 20 ou 30 ans. Donc profitons, allons taper aux portes, si on n'est pas confiante, allons chercher de la confiance, du mentoring. Tout ce genre de choses existent. Je pense que mes deux échecs, c'était ça. C'était l'international à un moment donné, et mon mari d'ailleurs. Il me l'avait proposé il y a quelques années, parce qu'il avait, très tôt quand on s'est rencontrés, il avait de la famille au Canada. Et voilà, je ne suis pas partie. Et ensuite, il y a une dizaine d'années, je me disais que je voulais aussi partir sur des projets internationaux, je ne l'ai pas fait. Donc maintenant, nous allons voir justement ce que cette année et l'année qui vient, ces deux années vont... vont me proposer, mais les propositions sont intéressantes.

  • Speaker #1

    En tout cas, on va peut-être dire aussi que maintenant, tu es peut-être plus mature aussi et que c'était le bon moment. On ne sait pas. On ne saura jamais, mais en tout cas, les portes semblent s'ouvrir, les choses semblent s'aligner tout naturellement et tu vas très naturellement également vers elles. Tu les saisis, tu saisis les opportunités et tu sais comment rebondir en cas d'adversité. Et justement, pour parler d'adversité, je verrai... le redire, on ne se fait pas tout seul. Et il y a des détracteurs sur nos chemins. Il y a des personnes qui savent nous pousser, et finalement, ça nous challenge plutôt bien. Quelle est la situation la plus challengeante dans laquelle des détracteurs t'ont mise ? Et de laquelle tu te disais, ça va être compliqué de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement que je ne saurais laquelle choisir, mais... Je ne sais pas. Je ne sais pas te dire là tout de suite. J'ai tellement de cas de figure. Les détracteurs, peut-être, c'est que les gens te renvoient le fait que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur. Comment tu peux parler d'IA ?

  • Speaker #1

    On t'a renvoyé ça, toi ? D'accord.

  • Speaker #0

    Oui, je n'ai pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #1

    Avec tout le bagage que tu as, on a quand même manqué le temps de te dire que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #0

    Et soit.

  • Speaker #1

    C'est très français comme manière de penser.

  • Speaker #0

    C'est très blessant de me dire, mais finalement, autour de moi, il y a tellement de gens qui ont des parcours incroyables.

  • Speaker #1

    Et c'était plus des remarques d'hommes ou de femmes ou peu importe ?

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que certaines femmes qui arrivent à certains postes avec des codes masculins, peuvent être beaucoup plus destructrices que certains hommes. Et j'ai la chance d'avoir autour de moi énormément d'hommes alliés, qui m'appuient, qui m'aident, qui m'ouvrent des portes. Donc c'est 50-50, vraiment les deux.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que tu crois en la puissance de la sororité ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça t'a marqué dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    Pour tout te dire, la personne qui a envoyé mon dossier à TF1 est une femme. Elle m'a dit « écris-moi une bio » , c'était au mois d'octobre. Je ne savais pas vraiment pourquoi et comme je lui fais complètement confiance, je lui ai envoyé. Et les choses se sont mises en place. Voilà, j'ai passé les sélections. Si elle ne l'avait pas fait, je ne l'aurais pas fait moi-même. Ça, c'est un autre exemple. Une autre femme qui était à la tête d'une start-up, qui a bien, qui est aussi, qui a de très bons conseils. Et une femme que j'ai rencontrée, alors vraiment, vraiment, je l'ai rencontrée en fait, on était il y a deux ans. À une grande conférence, on devait être six femmes. Et elle vient vers moi et elle me dit, on n'est pas beaucoup, je lui dis oui en effet. Et cette femme, elle est directrice commerciale d'un grand groupe américain. Et on se revoit, on se voit régulièrement en fait. Et elle est à un an de la retraite là. Et elle me dit, Gaëlle, tu as fait ce que je n'ai pas osé faire à ton âge. Et d'entendre ça de cette grande dame qui a un poste incroyable. Donc la sororité, j'y crois beaucoup. Je trouve que malheureusement, elle n'est pas assez en place. J'ai pas eu beaucoup, durant ma carrière, beaucoup de femmes qui m'ont tendu la main et tirées. Donc voilà, moi j'essaye de le faire à mon niveau. Et je pense qu'on pourrait être plus forts ensemble. Mais pas seulement les femmes, les personnes en difficulté parce que leur nom de famille, parce que leur milieu d'origine, parce que... Et je pense que la société serait beaucoup plus forte si on faisait corps ensemble, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a encore des femmes qui ont du mal à tendre la main à d'autres, comme ça, à ton avis ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. J'ai du mal à... J'essaye de comprendre. J'ai du mal à comprendre. Je pense que c'est une forme d'éducation, ça a été dur pour elles. Donc elles ont envie de rester seules là où elles sont. Mais la roue tourne.

  • Speaker #1

    Oui, la roue tourne. Et puis les choses changent à une vitesse. Justement, je vais te demander, dans ce parcours qui est le tien, il y a soit une personne provident, c'est-à-dire que c'est la personne qui croit en nous. C'est comme ça que je le définis. Et cette personne croit en nous envers et contre tout. Et cette personne nous ouvre la porte là où personne ne l'aurait fait. Parce qu'il ou elle voit le potentiel que l'on a et se dit, je vais lui donner sa chance. Et il n'attend rien d'un retour, mais il sait qu'il participe à quelque chose, en tout cas qu'il participe à l'écriture de la légende personnelle, de ta légende personnelle. Est-ce que tu as une personne comme ça dans ta tête, en mémoire ? Et qui est-elle ? Et c'est le moment de lui dire merci.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on se revoie dans un an, parce que je suis en train de le vivre. Ah,

  • Speaker #1

    ça me donne presque le frisson !

  • Speaker #0

    Sur un projet qui est bien engagé et qui est un peu incroyable. Une personne que je connaissais depuis plus de 15 ans. Et j'étais là quand lui était en difficulté il y a 15 ans. Alors qu'il n'y avait personne, plus personne. Presque 15 ans, je veux dire peut-être 12 ans. Et aujourd'hui, en effet, je travaille sur plusieurs projets. Je travaille un peu en mode entonnoir. Je teste beaucoup de choses pour ensuite, d'ici fin d'année, début d'année prochaine, rester sur trois secteurs, trois sujets principaux. Et lui est revenu vers moi au mois de décembre. Il m'a dit, Guel, j'aimerais qu'on travaille sur ce sujet. Non, je n'en ai pas les compétences. Il est revenu encore deux, trois fois la charge. Il m'a fait sortir vraiment encore plus de ma zone de confort, encore plus de l'IA et tout ce qu'on a raconté là. Et là, on est en train d'avancer. Comme disent certains mectobes, je n'ai pas envie d'en parler. Mais dans un an, on en reparlera parce que c'est bien engagé. Et voilà, il y a souvent ce qu'on appelle la synchronicité. Et là, je pense à mon ami Hicham, qui est un copain de classe, de seconde et de première. qui croient beaucoup aux rencontres, mais aussi aux chiffres, mais aussi à toutes ces choses-là qui sont sur notre route. Et si on n'est pas sensible à ça... à ce petit papillon qui va se poser à un endroit, etc. Et je trouve qu'aujourd'hui, on est devenus un peu tellement... Alors, je n'aime pas cette image-là, mais robotique, en fait, en manque de sensibilité aux autres, à ces fameuses mains tendues, que, comment dire... Moi, je suis devenue très à l'écoute de cette synchronicité, de ces rencontres qui sont à des hasards sans en être, comme la nôtre, par exemple. des réseaux sociaux, un appel téléphonique ou une rencontre, parce que j'ai été beaucoup sollicité pour des podcasts, c'est la première fois que j'en fais, je n'ai jamais voulu les faire. Je me sens honorée. On en avait parlé, parce que je suis quelqu'un qui est assez réservé, je n'aime pas en général me confier, etc. Mais oui, cette personne-là, et je pense que la confiance qu'on a en soi reflète la confiance qu'on a en... les autres aussi. Il y a eu d'autres personnes, mais celle-là, en ce moment, elle me vient particulièrement en tête parce que je le vis. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Tu as parlé pendant l'interview de, et ce sera mon avant-dernière question, du fait que quand tu as commencé ta carrière, tu aurais aimé avoir des mentors, un mentor. Et on en a discuté en off, c'est qu'on apprend aux jeunes. à avoir des diplômes, mais on ne leur apprend pas les codes pour rentrer en entreprise. Toi, quel est le conseil que tu donnerais à un jeune aujourd'hui qui nous écoute, qui va bientôt être diplômé, avoir son master, peu importe, qui se dit « Ah tiens, super, je vais avoir mon premier CDI bientôt » . Quel est le conseil que tu lui donnes ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te parler de Bilal. Bilal m'a contacté il y a à peu près 5-6 mois sur LinkedIn pour intervenir à une conférence à Nanterre. Je me suis dit qu'est-ce que je vais faire une conférence à Nanterre sur l'international et l'IA etc. Et en fait ce jeune, franchement c'est une lumière, il est en master 2 etc. Et j'ai beaucoup échangé avec lui et je lui ai dit ce que vous avez fait, contacter une personne que vous ne connaissez pas, il n'a rien lâché jusqu'au bout parce qu'au début je ne voulais pas y aller. C'est ce que je conseille aux jeunes en fait aujourd'hui, de ne rien lâcher. Et dans le monde de l'entreprise, en effet, dans les écoles, on n'apprend pas ça. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'alternances, peut-être un peu trop d'ailleurs à mon goût, parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui restent sur le carreau parce qu'ils n'arrivent pas à trouver leur alternance. Mais le mentor peut être un membre de la famille, un oncle, une tante, peut être un voisin, peut être une personne que l'on contacte sur les réseaux sociaux. Donc, je conseille aux jeunes d'avoir un mentor. femmes, hommes, peu importe, qu'ils soient dans le même secteur d'activité ou dans un autre secteur d'activité, mais quelqu'un qui puisse l'inspirer, lui ouvrir les chakras, en fait. De lui dire, voilà ce que tu as fait là, j'ai échangé dernièrement avec ce matin, avec mon voisin, on s'est retrouvés, voilà, qui va aller vers un BTS communication, on s'est retrouvés au bus ensemble, en venant. Et on a beaucoup échangé justement sur l'IA, sur Sora, il veut aller dans la communication, quel type de communication, etc. Il cherche son alternance dans quel type de secteur, de ne pas rester par exemple deux années d'alternance. Moi, c'est ce que je conseille dans la même structure, même normalement si c'est par deux. Parce que, comment dire, il faut changer, aller à une petite société, une grande société, différents secteurs d'activité, etc. Mais je conseille aux jeunes vraiment d'enfoncer les portes, mais dans le bon sens du terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et comment faire pour, justement, quand on est dans une entreprise, dans un grand groupe, on ne connaît pas les forces en présence, on ne sait pas comment se positionner, on ne sait pas les jeux d'alliances.

  • Speaker #0

    Au-delà d'un grand groupe, je vais te donner un autre exemple. J'ai été pendant quelques années bénévole dans l'association Nos quartiers ont du talent, que j'ai dû abandonner parce qu'à l'époque... Je l'ai fait un certain nombre d'années, j'avais plus de bande passante. J'ai accompagné des jeunes venant de cités qui avaient fait déjà des bacs plus 5, etc. Il leur manquait pas grand-chose. Il leur manquait les codes vestimentaires, des fois, le verbiage, un CV, un CV bien fait, parce qu'on n'apprend pas ça non plus.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Je ne comprends pas qu'à l'école, on n'apprenne pas à faire un CV. C'est un vrai sujet.

  • Speaker #1

    C'est un vrai sujet, là. Oui, vraiment.

  • Speaker #0

    Et des fois, il ne faut pas grand-chose. Vraiment pas grand-chose. Donc, ce pas grand-chose, en fait, il faut que, au-delà, si les parents ne sont pas là, malheureusement, pour accompagner ou autre, il faut avoir la volonté. C'est vrai que c'est dur, on est jeunes, mais il faut avoir la volonté de faire bouger les lignes à son niveau et de se dire, voilà, j'ai besoin d'informations parce que je veux aller dans tel secteur, je ne sais pas comment ça se passe dans tel pays, etc. Et aller demander un conseil. Je pense que personne... refusera un échange téléphonique, une rencontre autour d'un thé. Et ça, il faut que les jeunes en prennent conscience.

  • Speaker #1

    D'où le... qu'il ne faut pas qu'ils hésitent à défoncer des portes.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    À les taper à une porte pour dire j'ai besoin de conseils.

  • Speaker #0

    Et si la porte serait fermée, parce que malheureusement, des gens ne sont pas toujours à l'écoute de ce type de démarche. Il y a une deuxième porte, il y a une troisième porte.

  • Speaker #1

    Il y en aura une qui va finir par s'ouvrir.

  • Speaker #0

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #1

    Il faut être persévérant.

  • Speaker #0

    Il ne faut rien lâcher. Et puis, je répète, aujourd'hui à toutes ces associations qui sont là. Il y a les podcasts, il y a toutes ces vidéos sur YouTube. Il y a tellement de choses à disposition qu'on ne peut pas dire. On pourra seulement dire, je n'ai pas essayé, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas.

  • Speaker #1

    Exact. Il faut aller chercher l'information. Si on devait retenir, tu voulais qu'on retienne une chose de ton parcours, Gaëlle.

  • Speaker #0

    Alors écoute, ça va être... via deux citations. Je vais les lire parce que...

  • Speaker #1

    Tu avais ton antisèche !

  • Speaker #0

    J'avais mon antisèche que d'ailleurs vous avez fait, j'ai pas sorti. Alors la première, c'est une référence à Saint-François d'Assise, bien que je sois agnostique, mais parce qu'elle me parle énormément. Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire, et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux reprendre parce que ça me parle tellement ? Commence à faire.

  • Speaker #0

    Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir. Pourquoi celle-ci ? Parce que je n'arrive pas à entendre le fait, je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas, ben oui, si tu n'as pas essayé, tu n'y arrives pas. Donc ça c'est pour moi. Il faut avoir le déclic de commencer. Donc ça, c'est le premier sujet. Deuxième sujet, j'ai eu la chance de grandir en bord de mer. Je suis très attachée à l'océan. Et souvent, j'ai en tête que je suis sur un voilier avec des vents contraires dans la brume. Je dois arriver au port, mais le port est loin. Je ne le vois pas. Mais je suis quand même, je tiens la barre. Et là, c'est une citation. une citation en fait j'ai une belle citation aussi de Mark Twain mais celle-ci elle fait bien référence en fait à ce voilier un bateau n'est qu'un tas de bois et dis-toi fiston donc fiston, malheureusement il a écrit fiston mais ça pourrait être fait, peu importe le seul fait qu'il soit en fait Le fait, le plus important, en fait, c'est ceux qui le font naviguer. En gros, peu importe si tu es sur une barque, un radeau, un navire, le principal, c'est que tu sois à la barre.

  • Speaker #1

    C'est magnifiquement dit. En tout cas, c'est tellement juste. Et j'ai presque envie de dire, il n'y a rien à rajouter. Tu as eu le mot de la fin. Pourquoi est-ce qu'on écouterait cet épisode, Gaëlle ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est Nicole. Oh ! Ta personnalité, je pense, le fait qu'on ne parle pas beaucoup, j'aime pas le mot échec, mais on ne parle pas beaucoup de parcours qui ne sont pas linéaires, qui sont un peu atypiques, etc. On met souvent en avant les mêmes personnes, avec les mêmes profils. Et le fait que tu donnes la parole à des gens tellement différents, et c'est ça en fait la richesse, c'est la diversité.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces mots qui me touchent. venant de toi. Tu es une femme... Je t'ai demandé la connexion comme ça, vraiment. C'était vraiment un hasard. J'ai vu le profil, j'ai fait j'aimerais bien l'avoir sur mon podcast. Eh bien, j'ai bien fait. J'ai bien fait en tout cas d'avoir échangé avec toi et de t'avoir aujourd'hui parce que je suis convaincue que toutes les personnes qui vont écouter ce que tu as dit, ils en ressortiront plus grand. Merci beaucoup Gaëlle pour ta présence aujourd'hui. Merci pour la sincérité de tes mots. Je vais rendre l'antenne et donc me rediriger vers la caméra. Merci d'avoir écouté. Si vous avez aimé cet épisode, bien sûr, partagez-le, commentez. Rejoignez également la communauté weTalk sur LinkedIn, Instagram, TikTok. Et bien sûr, portez-vous bien et à très bientôt. Bye bye.

Chapters

  • Introduction et présentation de Gaëlle Picard-Abezis

    00:07

  • Parcours professionnel et choix audacieux

    00:59

  • Conte personnalisé pour Gaëlle

    01:52

  • L'impact de l'éducation et de l'ouverture d'esprit

    05:06

  • Définitions de l'échec et résilience

    07:42

  • Transition vers l'entrepreneuriat et nouvelles aventures

    12:10

  • Doutes et soutien familial

    16:49

  • Choix de l'IA et engagement pour l'inclusion

    28:23

  • Leçons tirées des échecs personnels

    37:56

  • Importance de la sororité et des mentors

    47:13

  • Conseils aux jeunes professionnels

    56:08

Description

Et si l’âge n’était pas une barrière, mais une nouvelle chance d’oser ?
Et si à 50 ans, on pouvait se réinventer, affirmer sa place et devenir un moteur pour le monde ?


C’est ce que nous explorons dans weTalk, le podcast qui transforme l’échec en réussite.
Une émission intimiste où l’on parle de résilience, de seconde chance et de ces histoires vraies qui rappellent que tomber n’est jamais la fin, mais un nouveau départ.


Dans ce nouvel épisode, Nicole Eweck reçoit Gaëlle Picard Abézis : une femme inspirante, sortie des sentiers battus classiques, qui a choisi de vivre avec des yeux d’enfant ouverts à l’immensité des possibles et une flamme intérieure inextinguible.


Elle nous confie :

  • Comment, à 50 ans, elle a choisi d’oser et de se réinventer, loin des stéréotypes et des barrières de l’âgisme.

  • Son combat pour une tech plus diverse, plus inclusive et profondément humaine.

  • Comment elle a su transformer son parcours : de la biologie et du management culturel à l’intelligence artificielle, jusqu’à rejoindre les experts IA du Groupe TF1 (promo 2025) et le comité d’experts techniques du laboratoire d’innovation international FIRSH.

  • Sa vision de la sororité, de la confiance en soi et du rôle des femmes dans la tech.


💡 Comment rester fidèle à soi-même quand on se réinvente sans cesse ?
💡 Comment transformer l’âge et les discriminations en leviers pour s’affirmer ?
💡 Et pourquoi la confiance en soi est la clé pour ouvrir toutes les portes ?


Gaëlle nous rappelle que le vrai courage, c’est d’oser se réinventer, encore et encore, pour incarner ses valeurs et construire un monde plus juste.

Un épisode vibrant, inspirant, qui donne envie de se demander : et moi, quand est-ce que j’ose ?


🎧 Disponible dès ce dimanche 5 octobre sur toutes les plateformes (Spotify, Deezer, Apple Podcasts, Podcast Addict, YouTube).


Retrouve weTalk sur :

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Enregistrement : L'Appart studio
Musique : Nicole Eweck


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes weTalk, le podcast qui transforme les chèques en réussite. Mon invité du jour, c'est Gaëlle Picard-Abezis. Bonjour Gaëlle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie de t'avoir reçu le plateau de weTalk, d'autant plus qu'on a mis quelques mois à pouvoir se caler. Est-ce que, voilà, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Écoute, quelques mois, c'est un euphémisme parce qu'en effet, nous avons discuté depuis un temps certain et je suis ravie d'être... dans ces locaux aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis ravie également. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs de weTalk ?

  • Speaker #1

    Rapidement, un peu plus de 20 ans d'expérience dans l'IT, notamment dans un grand groupe que j'ai quitté au mois de juin. Et avant, une expérience dans un secteur qui n'avait rien à voir avec cela, dans le milieu de l'art contemporain et de la culture plus largement.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, weTalk parle d'échecs, de réussite. Nous allons aborder ce moment charnière de ta carrière où tu étais au top niveau et tu as décidé de t'en aller pour revoguer à des aventures entrepreneuriales. Nous allons parler de comment tu as transformé ces défis-là en opportunités pour réussir. Mais avant cela, il y a une tradition à weTalk, c'est que je présente mes invités à travers un conte que j'ai écrit rien que pour eux et dont ils sont les héros. Est-ce que tu es prêt à écouter ton conte à toi ?

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, tu me fais une belle surprise. Je vais te dire pourquoi. Parce que je collectionne les contes anciens depuis à peu près 20 ans. Donc j'ai toute une série de livres. Et notamment, je suis une fan d'Alice au Pays des Merveilles. Donc ça me touche particulièrement.

  • Speaker #0

    Ah bon bah écoute, tant mieux. En tout cas, j'espère que je vais te faire plaisir. Il était une fois, une femme pour qui l'audace n'a jamais été une option mais une évidence. Gaëlle Piccard Abézis. naît dans une famille où l'on enseigne que les rêves n'ont ni genre, ni frontières et que tout est possible à qui cultive la foi, l'ardeur et le travail. Très tôt, elle comprend que sa place n'est pas à quémander en silence, elle est à bâtir, à conquérir. Elle grandit forte de cette certitude et sait qu'il va falloir tracer sa voie, non pour plaire ni pour rentrer dans un moule, mais pour écrire sa propre légende. Gaëlle, c'est la force tranquille. Elle est cette présence lumineuse qui va gravir sans fracas les montagnes de la vie professionnelle, les yeux rivés toujours vers les sommets. Après une licence en biologie et mathématiques, elle aurait pu choisir la sécurité d'une carrière scientifique. Mais elle écoute ce talent intérieur qui lui murmure d'oser explorer, de créer un autre chemin. Elle s'engage donc dans l'univers du marketing et devient attachée commerciale, puis chargée de communication. Elle explore les codes de ce nouvel environnement avec l'humilité des bâtisseurs et la détermination de ceux qui ne cessent jamais d'apprendre. Très vite, elle rejoint DocaPost. la branche numérique du groupe La Poste. Échelon après échelon, elle est grandie jusqu'à devenir directrice des relations extérieures, ambassadrice d'un numérique plus humain et plus accessible. À travers son engagement, elle milite sans relâche pour une tech plus diverse et plus inclusive. Elle est convaincue que les femmes doivent prendre toute leur place dans ses métiers d'avenir. Elle fait de la parité un combat quotidien, porté avec calme et puissance. Elle pourrait s'arrêter là. Elle a la reconnaissance. La stabilité, le confort d'une belle carrière. Mais lorsque ces valeurs commencent à se heurter aux mutations de l'entreprise, Gaëlle n'hésite pas. Elle choisit de rester fidèle à elle-même, elle quitte son poste et refuse de trahir ce qu'elle porte profondément. Et c'est là que commencent les preuves. Dans un monde où les femmes de plus de 50 ans deviennent invisibles, où l'expérience est perçue comme une gêne, Gaëlle entend encore les mots de son père. Rien n'était possible, même pour une femme. Et face à l'inconnu, Elle ne cède pas à la peur et encore moins au renoncement. Elle se forme, se réinvente et choisit de s'élargir au lieu de se réduire. Là où d'autres voient un mur, elle bâtit un pont. Gaëlle se forme à l'intelligence artificielle, consciente que l'avenir appartient à ceux qui ne se ferment pas à la nouveauté, à ceux qui acceptent de redevenir débutants pour grandir encore. Car pour elle, avoir du cran n'est pas du courage, c'est un acte de loyauté envers soi-même. Elle refuse les chaînes invisibles du doute et répond au syndrome de l'imposteur. par l'excellence. À la peur, elle oppose le mouvement. Et lorsque les portes du groupe TF1 s'ouvrent pour qu'elle intervienne en tant qu'experte IA, elle sait que ce n'est pas un hasard, mais la récolte des graines se met depuis toujours avec patience, avec conviction et avec une force que rien n'altère. Aujourd'hui encore, Gaëlle avance avec son sourire tranquille et sa détermination d'acier. Elle a cette lumière indestructible dans le regard, une lumière qui souffle à ceux qui la croisent, une invitation va aux... Trace ton propre ciel. Car Gaëlle Piccard Abézis est de celles qui n'ont jamais cessé de croire que l'audace est plus qu'une nécessité.

  • Speaker #1

    Écoute Nicole, ça me touche énormément, même s'il y a des petites choses à changer. Alors oui, sur mes parents, oui sur mes engagements. Pourquoi ? Parce que j'ai eu la chance de grandir au Maroc. Donc de l'âge de 2 ans à 18 ans, un pays qui est ma Madeleine de Proust. Si je devais avoir... plus des références marocaines, je dirais Mahbaki Adberada, pour ceux qui reconnaîtront à la fois la pâtisserie et l'auteur, que j'apprécie tout particulièrement, dans une ouverture d'esprit à l'époque, un multiculturalisme qui m'était cher et qui m'a en fait façonné. Et c'est pour ça que l'ouverture à l'autre, la prise de Rix, je pense que ça vient de cette période-là, dans un Maroc exigeant, puisque là-bas, encore maintenant, Les mathématiques étaient une culture d'excellence. Et moi qui aimais l'économie, en fait, je me suis dirigée vers une première scientifique. J'étais très mauvaise en physique-chimie. J'en ai mangé des cours et des cours pour aller vers cette excellence. Mais c'est vrai que ce Maroc m'a forgée de l'intérieur. Et ce multiculturalisme, je le porte aussi dans mon ADN, puisque ma grand-mère était anglaise, mon grand-père... père français d'origine sicilienne, donc cette ouverture d'esprit et cette exigence, ils me l'ont appris de mes grands-parents à mes parents. Et je dis toujours que l'instruction, c'est important, mais l'éducation est d'autant plus importante. Et je fais vraiment cette différence entre l'éducation, c'est ce qui se passe à la maison, en fait, ce que nous transmettent nos parents, nos grands-parents, nos aïeux. Et l'instruction, ce sont les études.

  • Speaker #0

    Et donc, pour toi, l'instruction, elle est... Elle est au-dessus, c'est ça ? Elle est plus importante ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que l'éducation, c'est le ciment. Oui. Le ciment. Et ce ciment te permet de grandir et de choisir tes voies vers l'éducation. Et juste pour te dire, j'ai fait un bac à l'époque, bac D, biologie mathématique. Je n'ai pas fait une licence de biologie, mais comme j'étais quelqu'un qui avait déjà beaucoup de tempérament à mon jeune âge, je m'étais dirigée vers une école d'art contemporain. Parce que c'est toujours une de mes passions. Mais je me suis très vite rendue compte que dans ce milieu-là, en tout cas à mon âge et à l'époque, si on n'est pas la fille d'eux ou la femme d'eux, c'est très compliqué de faire sa place en France. Et donc, j'ai conseillé de m'orienter vers d'autres voies.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, à weTalk, on parle d'échec. Quelle est ta définition de l'échec ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce qu'il y a l'échec qu'on vit personnellement et l'échec, le regard des autres sur l'échec. Il faut savoir, en tout cas je le conçois comme ça, qu'en France, on n'a pas la même gestion du risque que dans les milieux anglo-saxons.

  • Speaker #0

    C'est certain.

  • Speaker #1

    Et comme j'ai énormément d'amis qui sont à l'étranger, en fait, mes échecs ne sont pas leurs échecs, la vision de leurs échecs. Donc, te donner une définition, c'est très compliqué. Et je trouve qu'au contraire, lorsqu'on a un genou à terre et qu'on sait se relever, c'est une force et ce n'est pas un échec.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord. J'imagine une situation où on a vécu quelque chose de très difficile et on se sent complètement effondré. On est exempt de l'effort qu'on a fourni et qu'on se dit qu'on ne peut pas se relever. Mais il y a toujours finalement ce je ne sais quoi qui fait que... On se relève et qu'on continue d'espérer et de croire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et pour tout te dire, depuis que je suis... Tu as évoqué un conte, moi, depuis que je suis toute petite, je suis aussi une grande fan de Jean de La Fontaine. Et j'ai une de ses fables, en fait, qui m'accompagne professionnellement, qui est la fable du roseau et du chêne, ou du chêne et du roseau, je ne sais plus dans quel sens il est, de toujours se dire que oui, c'est important d'être un chêne, d'être un roc, mais à un moment donné aussi d'être... Une petite feuille ou autre qui sait s'adapter, qui sait rebondir, etc. Donc, il faut savoir dans la vie être l'un ou l'autre. Et dans les moments difficiles, et je vous le conseille si vous ne connaissez pas cette fable, de la lire, en fait, ça apaise et ça se permet de dire qu'il n'y a pas un chemin, il y a des chemins détournés, en fait, il y a des cailloux sur le chemin. Et ça, malheureusement, je trouve qu'on ne nous l'apprend pas jeune. On ne nous l'apprend pas quand on fait des études, on ne nous projette pas dans le monde de l'entreprise. et j'ai... Je suis encore mentor de jeunes parce que moi, à l'âge de 25-30 ans, j'aurais aimé avoir un mentor. Et je pense que l'expérience... que les jeunes doivent être accompagnés à tout âge finalement. Parce qu'en effet, comme tu l'as dit, j'ai fait mes 50 ans l'année dernière. Et c'est l'année dernière que j'ai fait cette bascule. Parce que dans ma tête, je l'avais depuis longtemps. Mais là, en faisant, je me suis dit, si tu ne le fais pas maintenant, tu ne le feras jamais. Et je pense qu'on a aussi la... J'aimerais avoir l'état d'esprit de mes 50 ans, mes 30 ans. Cette confiance en soi, cette sérénité en fait. À 30 ans, on doute. On construit une famille, etc. À 50 ans, on a une certaine liberté, une certaine confiance qui ne font que « what else » .

  • Speaker #0

    Mais en fait, tu nous redéfinis un petit peu notre vision, notre perspective de la maturité, de l'âge que l'on prend. On est dans une société qui... promeut encore beaucoup trop l'eugénisme, comme si être jeune éternellement, en tout cas, c'était physiquement, ou en tout cas, peu importe, comme si c'était le saint Graal. Alors qu'au final, prendre parfois aussi de l'âge, ça permet aussi simplement de prendre du recul aussi sur ses propres expériences et aussi de s'assumer. Ça me fait penser à un post LinkedIn que j'ai lu ce matin où quelqu'un disait, mais moi, depuis que j'ai 50 ans, je m'assume, je suis qui je suis. Et je me suis dit, mais c'est vrai que moi, j'en ai 42. Je me sens mieux aujourd'hui qu'à la trentaine ou à la vingtaine, donc strictement rien à voir. Justement pour rebondir, Gaëlle.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu me permets de juste citer, je ne sais plus où je l'ai lu il y a six mois, mais c'était dans un magazine. En fait, un peu moins de six mois, j'étais à Londres et j'ai lu dans un magazine « 50 is the new 30 » . Et je pense que c'est...

  • Speaker #0

    J'y crois très fort.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Juste petite parenthèse. Moi, je disais 40 is the new 30, mais je pense que c'est presque pareil. Quoique la quarantaine, on lutte encore avec certaines choses. Je lutte encore avec quelque chose, mais je pense qu'avec le temps et avec l'âge, il y a un lâcher-prise que l'on gagne et c'est nécessaire. Justement, tu as dit il y a quelques instants que l'année dernière, C'est l'année dernière que tu as quitté Docaposte ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, en chemin.

  • Speaker #0

    Tu es directrice des relations extérieures. Est-ce que tu peux partager ? Pour quelles raisons véritables tu t'en vas ? C'est la crise de la cinquantaine ?

  • Speaker #1

    Il y avait plusieurs raisons, certaines dont je n'ai pas envie de parler, et d'autres où j'avais l'impression que ça faisait presque six ans que j'étais sur ce poste. Confort, je maîtrisais parfaitement le sujet. Je faisais de la stratégie de l'influence dans des écosystèmes que je connaissais bien, etc. J'avais envie de me challenger. J'avais l'impression d'être arrivée au bout d'un cycle et de me dire, c'est quoi le next step ? Et le next step, en fait, ma grand-mère étant anglaise, ayant vécu au Maroc jusqu'à mes 18 ans, maison de famille dans le sud de l'Espagne, voyageant énormément et aimant découvrir les autres. J'avais des velléités. d'aller sur de l'international, de l'européen, de l'international. Et justement, ce Jitex Africa, mon premier client est une ambassade étrangère que je ne peux pas nommer et qui m'a fait confiance. Mon deuxième client est un client suisse. Le fait d'aller, mon troisième client va être aussi un client étranger. Le fait d'aller en fait au Jitex Africa, j'ai senti une ferveur, un engagement, une volonté et une énergie telle que je me suis dit peut-être ce que je ne trouve plus ici ou pas assez ou autre, les compétences étant ce qu'elles sont, les connaissances étant ce qu'elles sont, essayons d'aller voir ailleurs tout en sachant que ce n'est pas simple. Le Maroc, j'ai la chance de le connaître, d'avoir tous ces anciens amis du lycée avec qui je suis encore en contact. Certains pays européens, j'ai de la chance aussi de les connaître, d'avoir des ponts déjà construits dans ces pays-là. Mais c'était aussi cette volonté d'aller explorer de nouveaux territoires et de me remettre en question. Parce que comme tu l'as dit, il est normal qu'à un certain âge, on ait un parcours atypique. Mais moi, je me suis toujours formée, auto-formée, remise en question. parce que je pense que rester dans une cage, ça peut plaire à certains, mais apprendre, continuer d'apprendre. Moi, c'est plutôt ça mon ADN, me remettre en question, prendre des risques, sortir de ma zone de confort. Et je me rends compte avec le recul finalement que je l'ai toujours fait, parce que je suis soit partie de page blanche, soit à la base j'avais une formation de management dans le milieu culturel, ce qui n'a vraiment rien à voir. Et sans arrêt, j'ai fait des 180 degrés, en fait professionnellement, parce que soit j'étais arrivée au bout d'un bout. Et je me disais qu'il fallait que j'évolue vers autre chose.

  • Speaker #0

    En fait, là, ce que j'entends, c'est que c'est finalement quelque chose qui fait partie de ton toit intrinsèque et qu'au final, partir l'année dernière, alors que d'autres femmes, dans la même situation, se seraient dit « Il me reste 15-16 ans avant la retraite, je serre les dents, je reste jusqu'au bout. » On m'a souvent dit

  • Speaker #1

    « Ah, quel courage de partir ! » Et pour moi, ce n'est pas du courage. Parce que je pense que tout le monde peut le faire. C'est une projection de se dire, justement, j'ai à peu près 17 ans encore à faire, dans 5 ans, dans 10 ans, tu te vois où ? Dans 5 ans, dans 10 ans, je me voyais dans des avions, en fait. Je me voyais aller porter la bonne parole, former, informer, accompagner dans des pays qui font que... Voilà, pour tout te dire, j'ai fait sept ans d'arabe quand j'étais petite et là, je vais m'y remettre parce que je me suis rendu compte que je comprenais que j'avais du mal. En fait, le vocabulaire avait du mal à revenir. L'anglais, je m'y suis remis sur la partie technique. Et pour tout te dire aussi sur l'IA, parce que l'IA, ça fait à peu près une dizaine d'années que je travaille dans le monde de l'IA, mais plus en stratégie, positionnement, etc. Et là, j'ai décidé de remettre les mains dans le cambouis de deux façons.

  • Speaker #0

    Excuse-moi, je vais te couper. Est-ce que tu ne doutes pas parfois ? Est-ce que tout ça, tous ces mouvements-là ne te font pas ? Tu ne te dis pas, ça va dans tous les sens, j'ai le sentiment de recommencer à chaque fois ? Est-ce que je bâtis vraiment quelque chose ? Est-ce que tu doutes ?

  • Speaker #1

    Alors, je doute énormément et j'ai la chance d'avoir à la maison un époux et un fils qui me boostent en fait. Quand je n'ai pas le moral, mon mari me dit « Miguel, regarde derrière toi tout ce que tu as fait. Regarde d'où tu viens. » Et regarde ce que tu es en train de semer. Et mon fils de 19 ans, lui, est très très exigeant. Il est dans l'IA aussi, il est dans la tech, il fait une formation dans la tech. Il est très très bon. Et d'avoir la fierté de son enfant qui ne me lâche pas. Dernièrement, je me suis mis aux échecs en ligne avec lui, parce qu'il m'a dit « Maman, maintenant tu es une stratège, donc il faut que tu te formes différemment aussi, et on joue en ligne. » tous les week-ends. Là, on a mis en place des marches sans portable. Pour le moment, c'est une fois par semaine parce que je n'arrive pas à m'organiser plus. Mais pour se vider la tête ensemble. Et en fait, je pense qu'on ne peut pas faire ça si à la maison, déjà, on n'est pas soutenus. Et puis, j'ai la chance, je fais un clin d'œil à Anne, je fais un clin d'œil à Anane, je fais un clin d'œil à Alane, je fais un clin d'œil à Eric et d'autres, je ne vais pas tous les citer. J'ai là vraiment la chance d'avoir un cercle d'amis proches très très fort. C'est ma deuxième cellule. Ma première cellule, c'est ma famille. Et j'ai parlé de mes parents au début, de ma tante aussi. Ma famille et ma deuxième cellule, c'est à... Comment dire ? Ce sont mes amis. Et ces amis-là aussi me boostent quand j'ai le moral dans les chaussettes, parce que ça m'arrive. J'ai fait des erreurs en débutant, en faisant... confiance, justement, et en disant, ben non, la confiance quand on se lance, n'existe pas vraiment. Il faut toujours avoir des écrits, il faut toujours... Donc oui, je doute. Je doute énormément et je pense que quand il n'y a pas de doute, on ne se remet pas non plus en question comme il faut. Donc peut-être que je peux paraître comme ça, de l'extérieur, très sûre de moi, etc. Mais j'ai aussi une carapace qui fait que j'ai besoin aussi de me protéger. Parce que rien n'est facile. Mais j'ai la chance d'avoir cet environnement aussi qui me porte. Et puis la musique.

  • Speaker #0

    Tu as fait un saut en avant parce qu'en général, je demande à We Talk, je dis qu'on ne se fait pas tout seul, qu'il y a des personnes bienveillantes autour de soi qui sont dites, donc je pense que tu les as un petit peu citées effectivement. L'entourage fait partie, en tout cas, des facteurs clés de succès du parcours d'une vie. Et tu nous le rappelles si bien. Donc, en tout cas, merci à toutes ces personnes qui t'accompagnent et qui font... également de toi, la femme que tu es aujourd'hui. Je t'ai coupée et je reviens un petit peu, tu disais, quand tu es en mouvement, tu fonctionnes de deux manières différentes. Et là, je t'ai coupée en te parlant de... Est-ce que tu te souviens de... Quand tu as quitté le docaposte et qu'il fallait te former, bref.

  • Speaker #1

    Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris départ dans une start-up en cyber parce que je voulais voir... comment ça se passait dans l'intérieur et que cette startup est très challengeante. Elle avait besoin de business angels.

  • Speaker #0

    Attends, il faut que les gens comprennent. Donc, tu quittes ton caposte, tu sais que tu dois te faire former, tu te dis je vais le faire, mais pour mieux comprendre, je m'avais pris des parts dans une startup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Wow.

  • Speaker #1

    Donc, parce que j'aime beaucoup l'équipe dirigeante, j'aime beaucoup ce qu'ils font, ils ont un partenariat avec le CNRS et l'INRIA. Donc, c'est vraiment très challengeant techniquement et j'avais besoin de voir de l'intérieur. D'abord, je fais ça. Ensuite, on vient me chercher sur un projet à l'étranger. Mais malheureusement, j'avais mis des jalons dans ma tête. Si en décembre, les signatures ne sont pas au rendez-vous comme je veux, je quitte. C'est ce qui s'est passé. Donc, j'ai travaillé là-dessus. Et puis, très rapidement, en fait, je connais un startup studio dont j'apprécie énormément le fondateur. Il s'appelle Nathan Bonnet. Très rapidement, je travaille avec eux dès le mois d'août. Donc, c'est un incubateur startup studio en IA. Je travaille avec lui sur des projets très rapidement, mais plutôt en spectatrice, stratégie, orientation, etc. Et puis après, je mets les mains dans le cambouis. Et là, je me dis, c'est vraiment... Aujourd'hui, sur l'IA, il y a beaucoup de blabla, il y a beaucoup de powerpoint, mais il y a des vraies choses qui se passent. Et dans les vraies choses, je vais te donner deux cas. qui sont faits justement par ce startup studio, par une solution qui s'appelle Polymnia. Et moi, ce qui me tient à cœur aussi, c'est les vraies choses, en fait. Percher, c'est bien, mais à un moment donné, il faut revenir dans la réalité. Comment j'amène ma pierre à l'édifice dans cette société ? Polymnia, c'est une solution de prise de parole en public. Ils ont gagné deux appels d'offres. Un premier appel d'offres pour accompagner les personnes en prison. Ils les accompagnent à reprendre, se réapproprier leurs paroles.

  • Speaker #0

    D'accord, de quelle manière ?

  • Speaker #1

    Avec un logiciel de prise de parole en public qui analyse ton vocabulaire, ta voix, ton regard, etc. et qui t'améliore là-dessus. Et avec cette solution-là, 80% moins de récidive. Mais ça, on n'en parle nulle part.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas la solution, je ne savais même pas que ça existait. Là, tu m'en parles...

  • Speaker #1

    Et moi... Pour justement, les choses dans l'IA, c'est des vraies choses d'amélioration, etc. C'est ça qui m'intéresse. C'est pour ça qu'hier, j'intervenais aussi à Central avec Startup for Kids sur l'IA et les jeunes, parce qu'il y a aussi beaucoup de choses à dire. Deuxième exemple, ils accompagnent aussi Polymnia, en fait, des personnes immigrées à retrouver du travail, justement, parce que quand on maîtrise, et on le voit puisqu'on discute ensemble, quand on maîtrise notre phrasé, notre vocabulaire, etc., ça permet aussi de faire passer des idées, de mieux s'intégrer dans la société. Donc aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans l'IA, c'est tous ces petits quick wins, comme on dit, ou tous ces cas d'usage qui vont faire qu'une société va pouvoir vendre plus, s'améliorer, qu'une personne va réussir à s'insérer, qu'un jeune va avoir confiance en lui. Et je vais donner aussi un autre exemple. Aujourd'hui, malheureusement, en France, on est aussi mauvais en anglais depuis des générations dans l'apprentissage. J'espère qu'on ne va pas l'être dans l'IA. mais aujourd'hui l'IA permet à des jeunes de comment dire, par exemple, se réapproprier l'anglais parce qu'ils n'ont pas en face d'eux l'autorité, etc. Mais juste une façon de s'entraîner à la maison de façon assez intelligente, etc. Donc, c'est ça aujourd'hui qui m'intéresse. Et donc, pour revenir à la question que tu m'as posée, en fait, je n'ai rien lâché depuis que je suis partie. Et là, dernièrement, on m'a dit, mais pourquoi tu fais ça ? Tu n'en as pas besoin. J'ai fait une formation en ligne pour être chef de projet en IA, alors que je ne veux pas... pas être chef de projet en IA. Mais j'avais besoin de me challenger moi-même par rapport à mes connaissances. Là, j'attends le résultat de la certification de cette semaine. Donc, il a fallu monter un projet d'entreprise lié à l'IA. Et je l'ai monté dans l'art, entre des ponts, en fait, sur la culture invisibilisée et comment elle est revue avec l'IA. Et donc, voilà. Parce qu'aujourd'hui, ce qui me fait le plus peur avec l'IA, c'est la... Comment dire ? La perte de culture. Ce ne sont pas les biais de genre. Ce sont plutôt les biais culturels. Et donc, quand je suis partie, j'ai d'abord beaucoup voyagé. Et j'ai notamment quelque chose, deux voyages m'ont marqué. Montréal avec le centre de recherche en intelligence artificielle, le MILA, qui est le plus grand centre de recherche en intelligence artificielle. J'ai la chance de connaître quelques personnes, donc un clin d'œil aussi à Mélanie et à Sarah, et à Gwenaëlle au Canada. Et j'ai été visitée, et là j'ai été bluffée par ce qui se passait là-bas dans ce centre. D'accord. Surtout. Il y a une énergie qui est sortie de là. Et puis, j'ai fait un voyage personnel au Japon depuis trois semaines qui m'a aussi particulièrement marquée. De voir à la fois cette discipline et cette croyance dans la technologie qui fait avancer. Tout ça, ça a été fait en six mois. Et après, je me suis dit, what's next ? Ok, tu travailles avec un super incubateur en IA. Tu as pris des parts. J'ai fait aussi un certain nombre d'autres choses. Et en fait, mi-janvier, j'ai créé ma structure en disant on verra. Et le on verra, pour le moment, commence à bien fonctionner sur quatre verticales, toujours dans le milieu de l'IA et de la cyber. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'on est venu me chercher quand je suis partie pour donner des cours dans une école d'ingénieurs en master. Je ne l'avais jamais fait. Je me suis dit pourquoi pas, tout en sachant que je savais que ça allait me donner beaucoup de travail de préparation et puis une exigence de se dire, partager à des étudiants qui ont déjà 3 à 4 ans de cyber derrière eux, qu'est-ce que je vais leur raconter ? Et j'ai une passion toute particulière pour l'économie et l'intelligence économique et j'ai eu la chance, ça fait bientôt 5 ans, d'avoir passé une certification de l'Institut de haute étude de la Défense en intelligence économique et stratégique. Petite parenthèse, il ne faut jamais rien lâcher, toujours se former, s'auto-former.

  • Speaker #0

    Je vois ça, je vois que tu continuellement, tu te formes, et à un moment ou à un autre finalement, ce que tu as appris à un moment te sert.

  • Speaker #1

    Exactement, et donc j'ai monté un module de 30 heures de cours en intelligence économique et géopolitique en cybersécurité. Et non seulement moi-même, j'ai appris énormément, parce qu'il y a un sujet qui me passionne, dont on parle peu, qui sont les câbles sous-marins. Parce qu'aujourd'hui, seulement 2% des données sont dans le cloud. Le reste, on oublie, c'est sous mer. Ah bon ? Oui.

  • Speaker #0

    Je vais repartir de ce podcast très intelligente.

  • Speaker #1

    Et donc, pour préparer ces 30 heures de cours, j'avais bien sûr la connaissance que j'avais déjà, mais j'avais la connaissance que je n'avais pas. Donc, j'ai lu. Je suis allée me former sur des modules, etc. Et ça a été très riche, en fait, cette... ses cours avec ses étudiants, parce qu'eux-mêmes ont augmenté par rapport à l'échange que nous avons eu ensemble, le fait d'une certaine humilité aussi, à se dire qu'on apprend, en fait, de nos aïeux, mais aussi des plus jeunes, sans arrêt. Et ça m'a énormément portée. J'ai fini les modules de notation la fin mars. J'ai adoré. Et j'y retourne après-demain, puisqu'ils font un caton sur... la cyber dans des enjeux de géopolitique et je vais intervenir à la fin par rapport aux différents pays qui sont mis en situation.

  • Speaker #0

    Moi j'ai une question très basique, basico-basique. Pourquoi tu as choisi l'IA une fois que tu quittes l'Ocaposte ? Pourquoi tu décides de te former ? Qu'est-ce que cette technologie représente pour toi, pour la femme engagée que tu es ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais déjà très touchée par les biais de genre dans l'IA et je me suis dit...

  • Speaker #0

    Quand tu dis les biais de genre, tu veux dire quoi exactement ?

  • Speaker #1

    En fait, je militais depuis très très longtemps et notamment via Nova Intech, qui est un programme de Numéum, mais pas que, via une association qui s'appelle Les Singulières aussi, sur les sujets des femmes dans la tech. Je suis persuadée que si on n'a pas fait le choix, comme moi par exemple, au début de faire une école d'ingénieur, qu'on peut se reconvertir. Et j'en suis l'exemple, puisque bac scientifique. études plutôt managériales, culturelles. Et puis après, j'ai bifurqué sur d'autres voies. Et donc, dans ces secteurs de la tech, il y a très peu de femmes. Je militais de plus en plus. J'ai commencé à intervenir très tôt. D'ailleurs, quand mon fils avait 8 ans, j'ai monté une association d'éveil numérique. Donc, ça fait il y a 11 ans pour les enfants. À l'époque, il y en avait peu. Et je me rendais compte... que les mamans, j'avais pratiquement que des garçons. Les mamans ne voulaient pas que leurs petites filles viennent parce qu'elles allaient s'ennuyer. Sauf que...

  • Speaker #0

    J'en avais une ou deux. Elles étaient souvent meilleures que les garçons.

  • Speaker #1

    Et c'était les mamans qui se disaient, par défaut, que leurs filles allaient s'ennuyer et que les garçons allaient trouver ça intéressant. Voilà.

  • Speaker #0

    Ça, ça m'a toujours choqué, en fait, les biais déjà familiaux. Et il y a déjà 11 ans, beaucoup de choses se passaient au niveau des jeunes, des moins jeunes dans le domaine de la société. L'IA existait déjà, pas l'IAG, qui a pris son envol. au grand public au mois de novembre et qui a changé beaucoup de choses. Et je me rendais compte comment la société était en train de prendre un tournant dont on n'avait pas conscience. Le tournant qu'il y a eu à l'ère de Gutenberg quand on a créé l'imprimerie. Le tournant qu'il y a eu à l'ère industrielle, etc. Et je me suis dit, si tu ne t'appropries pas ces sujets-là, tu vas passer à côté de quelque chose. Et autant faire... corps avec ce qui se passe dans la société. Je n'ai jamais été engagée politiquement, mais je suis une passionnée de politique. Et de voir comment les choses étaient en train de se passer, comment des pays dominants étaient en train de prendre le sujet, comment des pays moins dominants, plus dormants, mais comment c'est avancé.

  • Speaker #1

    Donc ce sont ces faits-là qui t'ont mis la puce à l'oreille, tu t'es dit...

  • Speaker #0

    Une prise de conscience.

  • Speaker #1

    Une prise de conscience. Là, il faut que je m'en pars du sujet également.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, j'ai une fascination par rapport à ce qui se passe en Afrique, dont on ne parle pas. Au Nigeria, c'est fabuleux ce qui se passe au Nigeria, comment les femmes dans la tech prennent le sujet, sont à la tête d'entreprises. Quand on dit souvent les femmes ingénieurs, en fait, et là, ce n'est pas des chiffres que j'invente, les chiffres de l'OCDE, c'est qu'il y a à peu près 23% de femmes ingénieurs en Europe. Au Maghreb, c'est plus de 45%. Et on n'en parle jamais. Donc, je me suis dit... Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Parce que l'excellence des mathématiques, toujours. Et en fait, en regardant tout ça, en mettant ça à plat, comme dans une cartographie, je me suis dit que moi aussi, à mon petit niveau, mon petit grain de sable que je suis, je voulais prendre part à cela. Et pour prendre part à cela, il fallait bien sûr se former. Mais pas que. J'ai contribué à des commissions dans des think tanks. J'ai contribué à des commissions à l'IHEDN. En gros, ça veut dire beaucoup de travail derrière. Parce qu'il y a le travail qui nous fait vivre, le travail en tant que citoyenne, en tant que bénévole, qui nous engage, qui n'est pas le même. Et je pense que c'est ça qui a fait choisir l'IA et la cyber. La cyber, pas dans la technologie, mais comprendre. Pourquoi les attaques ? D'où elles venaient ? Comment fragiliser une entreprise pour la racheter, pour la faire tomber ? Comment fragiliser des États, les deepfakes ? Et l'enjeu, en fait, d'aujourd'hui, et on n'en a pas totalement confiance, ça va être la guerre informationnelle, par l'image, par la voix, tout est possible. Et si on n'a pas cette maîtrise de ce qui se passe, des enjeux, et petit à petit, en fait, depuis l'année dernière, je suis rentrée dans la technologie. J'ai vu ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas, les blablas, les... Et ça aussi, il est important d'avoir une bonne vue d'ensemble pour pouvoir ensuite en parler, agir et accompagner des projets d'entreprise.

  • Speaker #1

    Tu m'as mis une claque là. Je me dis, j'ai appris plein de trucs en même pas cinq minutes. Mais dis-moi, est-ce que c'est parce que tu étais à la tête, tu étais directrice à DocaPost, que tu as eu toutes ces ouvertures dans ces structures des think tanks et compagnie ? Ou est-ce que c'est toi, au gré de tes rencontres, que tu t'es... créer un réseau pour pouvoir avoir accès à ce type de milieu ? Ce n'est pas à donner à tout le monde de pouvoir...

  • Speaker #0

    Alors, il y a eu les deux. En effet, pour DocaPos, je l'ai représenté dans un certain nombre d'écosystèmes. Et puis, il y a l'humain. L'humain, pourquoi ? Alors, le digital, c'est bien, mais pour moi, la pierre angulaire, c'est l'humain. L'humain fait que des rencontres provoquent des rencontres. Il y a des synchronicités, des hasards qui n'en sont pas. Donc, j'ai eu ça. Et puis après, je me suis intéressée à d'autres environnements. et j'ai rencontré d'autres personnes. Donc, on va dire que ça a eu un effet qui se coule, les deux ensemble, en fait que ça m'a ouvert à la fois des portes, des horizons, des rencontres, des sujets d'ailleurs, comme le quantique, dont on parle, mais pas non plus, parce que lorsque le quantique va arriver, les spécialistes disent, d'ici cinq ans, ça va balayer aussi, la puissance de calcul va balayer l'IA. comme elle est aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est quoi le... Vas-y, explique-nous tout en avant-première,

  • Speaker #0

    cinq ans avant. J'ai la chance de connaître des visionnaires qui sont à la tête de structures ou qui participent à des structures. Le quantique, ce sont des nouvelles méthodes de calcul qui vont être possibles. En fait, c'est de la recherche appliquée en mathématiques très, très poussée. Et ça va être une puissance de feu, en fait. On va dire qu'aujourd'hui, on est seulement au premier étage de la fusée. D'accord. Et c'est pour ça que les gens ont besoin, monsieur, madame, tout le monde a besoin de comprendre comment l'IA fait qu'aujourd'hui, quand elle va regarder un film sur Netflix, finalement, on lui propose toujours la même chose, puisqu'il y a des algorithmes derrière. Tout à fait. Moi, à la maison, Netflix est un peu fou, parce qu'on est trois à regarder des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, il ne sait pas quel biais...

  • Speaker #0

    choisir pour proposer des sujets ? Des fois, quand je le mets, je me lève très tôt le matin pour voir un film parce que je sais que ça ne va ni plaire à mon mari ni à mon fils. Il me propose un film coréen ou japonais. Alors là, je devine que mon fils est passé juste avant moi. Donc, c'est assez rigolo et assez flippant de voir justement aujourd'hui comment tous ces algorithmes nous tracent, nous suivent. Et j'avais besoin aussi de comprendre tout ça. J'avais besoin de... Parce que finalement, c'est une boîte noire.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quand on prompte, par exemple aujourd'hui, ce qu'on met, le fameux input, ce qu'on écrit pour prompter, on ressort la qualité de ce qui va en sortir, le output. Mais finalement, au sein de cette boîte noire, on ne sait pas trop ce qui s'y passe. Non,

  • Speaker #1

    on a donné une information, mais elle va où ?

  • Speaker #0

    Elle va où et comment elle est traitée, etc. Oui,

  • Speaker #1

    et comment elle est traitée.

  • Speaker #0

    Et je vais te donner un exemple. Là, quand je faisais un poste, justement, en rentrant du Gitex Africa, et j'avais besoin d'une citation. Je voulais une citation inspirante, donc je demande d'abord un outil d'IA américain, et il ne me sort que des citations américaines. Je demande un outil d'IA français, en réexpliquant le contexte, comme je l'avais expliqué dans l'autre, et là il me sort une citation d'un grand monsieur, Sangor, qui allait complètement dans ce qu'il fallait. Et c'est ça aussi que je me dis que... Nous sommes chacun, c'est comme quand nous allons au supermarché, libres de nos choix. Et là, avec LIA, nous sommes aussi libres de choisir si nous voulons que ce soit un accompagnement ou si nous voulons maîtriser le sujet. Et je pense que chacun à son niveau, qu'il soit dans le sujet ou à côté du sujet, qu'on soit parent, qu'on soit, peu importe, étudiant, etc. Nous devons être maîtres de ce que nous faisons et nous approprier cette technologie.

  • Speaker #1

    Pour justement briser et casser les biais qui pourraient intervenir si finalement on ne s'approprie pas cet outil qui est complètement open.

  • Speaker #0

    Il y a ça, quand c'est sur un simple film, on est orienté sur ce qu'on doit regarder. Ça pose quand même des questions. Qu'en est-il demain ?

  • Speaker #1

    Gaëlle, tu es une femme. Tu es une des personnes les plus intelligentes que j'ai rencontrées cette année. Tu es hyper calée sur des sujets. ton plus grand échec ? Et qu'est-ce que ça t'a appris ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand échec, je pense que c'est ne m'être pas fait confiance quand j'avais 30 ans.

  • Speaker #1

    Dis-moi en plus.

  • Speaker #0

    Comme j'avais un parcours un peu atypique, bac scientifique, études culturelles, etc. J'ai eu l'opportunité de partir à l'étranger. Je ne l'ai pas fait parce que je n'avais pas confiance en moi de partir, etc. Et je me suis rendue compte, j'ai beaucoup discuté avec des femmes qui sont parties à l'étranger et qui sont revenues. Ou des femmes... Je pense, malheureusement, qu'en Europe, et particulièrement en France, on a beaucoup de cailloux dans la chaussure. Si on ne coche pas un certain nombre de cases, si on n'est pas sorti de certains... certaines écoles, etc., quand on a des parcours un peu atypiques, quand on est soi-même atypique, etc., c'est très compliqué de faire un chemin. Même si j'ai fait un très beau chemin chez DocaPost, j'ai discuté avec beaucoup de femmes qui sont parties à l'étranger tôt et qui ont eu des parcours incroyables parce qu'on fait confiance plus facilement. Parce qu'on n'a pas besoin de sortir de telle école, de sortir de tel milieu, de telle famille, etc., pour y arriver.

  • Speaker #1

    Et tu penses que si tu avais été à l'étranger, tu aurais une meilleure carrière ?

  • Speaker #0

    Pas ça, mais peut-être, sûrement. Mais surtout, ce que j'aime à l'étranger, c'est l'ouverture d'esprit. Alors malheureusement, je vais faire une référence américaine, le « I have a dream » . Je pense qu'on devrait se dire, à sortie des études et tout ça, le « I have a dream » , aller jusqu'au bout, dérouler la pelote. Et pas se dire, bon j'ai les injonctions, j'ai pris un crédit de maison, j'ai ci, j'ai ça, etc. Il faut savoir sortir des clous très tôt. Mon premier échec, je pense que c'est ça. Et le deuxième échec, c'est d'avoir douté, de ne pas se faire confiance. C'est-à-dire que quand on a des idées en tête, j'ai fait ce changement à 50 ans, mais j'y pensais déjà à 40 ans.

  • Speaker #1

    Donc en principe, ce que tu vis aujourd'hui, si tu t'étais sentie plus courageuse, tu l'aurais fait 10 ans plus tôt.

  • Speaker #0

    Je pense que je n'avais pas assez... Je ne sais pas si c'est confiance en soi ou autre chose, mais... De se dire, c'est vrai qu'on est rentré dans une routine, la routine familiale, on a le crédit, on est dans son plan-plan, le crédit de sa maison, son enfant qui est en bas âge, qui grandit, on l'accompagne, etc. Et nous, les femmes, on se pose beaucoup de questions, peut-être trop. Et le fait de se dire, non, toutes ces questions, ce n'est pas grave, de toute façon, il y a des risques, bien sûr, mais ce sont des risques maîtrisés. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave, on ira ailleurs, on fera autre chose. Et ça... C'est ce que je me dis aujourd'hui. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Il y aura d'autres portes qui vont s'ouvrir, etc. Mais à l'époque, je gérais moins le « ce n'est pas grave » .

  • Speaker #1

    Un problème de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et ça, ça a été... Je me dis, voilà, peut-être que si tu l'avais fait il y a dix ans, peut-être que... Et ça, c'est un échec. Moi, je conseille à tout le monde, et spécialement aux femmes, de se faire confiance, de se lâcher prise. Et quand on a cette petite voix... cette petite voix qui nous raconte enlever le souli loc le petit singe dégage et fais toi confiance et vas-y et c'est ça que j'aimerais dire à toutes les femmes en plus on a la chance aujourd'hui d'avoir des associations incroyables qui accompagnent sur toute la chaîne qui accompagnent seulement pour faire du networking qui accompagne si on veut créer une structure, si on veut changer de poste, si on veut monter dans les sphères, etc. Tout existe aujourd'hui, ce qui n'existait pas il y a 20 ou 30 ans. Donc profitons, allons taper aux portes, si on n'est pas confiante, allons chercher de la confiance, du mentoring. Tout ce genre de choses existent. Je pense que mes deux échecs, c'était ça. C'était l'international à un moment donné, et mon mari d'ailleurs. Il me l'avait proposé il y a quelques années, parce qu'il avait, très tôt quand on s'est rencontrés, il avait de la famille au Canada. Et voilà, je ne suis pas partie. Et ensuite, il y a une dizaine d'années, je me disais que je voulais aussi partir sur des projets internationaux, je ne l'ai pas fait. Donc maintenant, nous allons voir justement ce que cette année et l'année qui vient, ces deux années vont... vont me proposer, mais les propositions sont intéressantes.

  • Speaker #1

    En tout cas, on va peut-être dire aussi que maintenant, tu es peut-être plus mature aussi et que c'était le bon moment. On ne sait pas. On ne saura jamais, mais en tout cas, les portes semblent s'ouvrir, les choses semblent s'aligner tout naturellement et tu vas très naturellement également vers elles. Tu les saisis, tu saisis les opportunités et tu sais comment rebondir en cas d'adversité. Et justement, pour parler d'adversité, je verrai... le redire, on ne se fait pas tout seul. Et il y a des détracteurs sur nos chemins. Il y a des personnes qui savent nous pousser, et finalement, ça nous challenge plutôt bien. Quelle est la situation la plus challengeante dans laquelle des détracteurs t'ont mise ? Et de laquelle tu te disais, ça va être compliqué de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement que je ne saurais laquelle choisir, mais... Je ne sais pas. Je ne sais pas te dire là tout de suite. J'ai tellement de cas de figure. Les détracteurs, peut-être, c'est que les gens te renvoient le fait que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur. Comment tu peux parler d'IA ?

  • Speaker #1

    On t'a renvoyé ça, toi ? D'accord.

  • Speaker #0

    Oui, je n'ai pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #1

    Avec tout le bagage que tu as, on a quand même manqué le temps de te dire que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #0

    Et soit.

  • Speaker #1

    C'est très français comme manière de penser.

  • Speaker #0

    C'est très blessant de me dire, mais finalement, autour de moi, il y a tellement de gens qui ont des parcours incroyables.

  • Speaker #1

    Et c'était plus des remarques d'hommes ou de femmes ou peu importe ?

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que certaines femmes qui arrivent à certains postes avec des codes masculins, peuvent être beaucoup plus destructrices que certains hommes. Et j'ai la chance d'avoir autour de moi énormément d'hommes alliés, qui m'appuient, qui m'aident, qui m'ouvrent des portes. Donc c'est 50-50, vraiment les deux.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que tu crois en la puissance de la sororité ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça t'a marqué dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    Pour tout te dire, la personne qui a envoyé mon dossier à TF1 est une femme. Elle m'a dit « écris-moi une bio » , c'était au mois d'octobre. Je ne savais pas vraiment pourquoi et comme je lui fais complètement confiance, je lui ai envoyé. Et les choses se sont mises en place. Voilà, j'ai passé les sélections. Si elle ne l'avait pas fait, je ne l'aurais pas fait moi-même. Ça, c'est un autre exemple. Une autre femme qui était à la tête d'une start-up, qui a bien, qui est aussi, qui a de très bons conseils. Et une femme que j'ai rencontrée, alors vraiment, vraiment, je l'ai rencontrée en fait, on était il y a deux ans. À une grande conférence, on devait être six femmes. Et elle vient vers moi et elle me dit, on n'est pas beaucoup, je lui dis oui en effet. Et cette femme, elle est directrice commerciale d'un grand groupe américain. Et on se revoit, on se voit régulièrement en fait. Et elle est à un an de la retraite là. Et elle me dit, Gaëlle, tu as fait ce que je n'ai pas osé faire à ton âge. Et d'entendre ça de cette grande dame qui a un poste incroyable. Donc la sororité, j'y crois beaucoup. Je trouve que malheureusement, elle n'est pas assez en place. J'ai pas eu beaucoup, durant ma carrière, beaucoup de femmes qui m'ont tendu la main et tirées. Donc voilà, moi j'essaye de le faire à mon niveau. Et je pense qu'on pourrait être plus forts ensemble. Mais pas seulement les femmes, les personnes en difficulté parce que leur nom de famille, parce que leur milieu d'origine, parce que... Et je pense que la société serait beaucoup plus forte si on faisait corps ensemble, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a encore des femmes qui ont du mal à tendre la main à d'autres, comme ça, à ton avis ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. J'ai du mal à... J'essaye de comprendre. J'ai du mal à comprendre. Je pense que c'est une forme d'éducation, ça a été dur pour elles. Donc elles ont envie de rester seules là où elles sont. Mais la roue tourne.

  • Speaker #1

    Oui, la roue tourne. Et puis les choses changent à une vitesse. Justement, je vais te demander, dans ce parcours qui est le tien, il y a soit une personne provident, c'est-à-dire que c'est la personne qui croit en nous. C'est comme ça que je le définis. Et cette personne croit en nous envers et contre tout. Et cette personne nous ouvre la porte là où personne ne l'aurait fait. Parce qu'il ou elle voit le potentiel que l'on a et se dit, je vais lui donner sa chance. Et il n'attend rien d'un retour, mais il sait qu'il participe à quelque chose, en tout cas qu'il participe à l'écriture de la légende personnelle, de ta légende personnelle. Est-ce que tu as une personne comme ça dans ta tête, en mémoire ? Et qui est-elle ? Et c'est le moment de lui dire merci.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on se revoie dans un an, parce que je suis en train de le vivre. Ah,

  • Speaker #1

    ça me donne presque le frisson !

  • Speaker #0

    Sur un projet qui est bien engagé et qui est un peu incroyable. Une personne que je connaissais depuis plus de 15 ans. Et j'étais là quand lui était en difficulté il y a 15 ans. Alors qu'il n'y avait personne, plus personne. Presque 15 ans, je veux dire peut-être 12 ans. Et aujourd'hui, en effet, je travaille sur plusieurs projets. Je travaille un peu en mode entonnoir. Je teste beaucoup de choses pour ensuite, d'ici fin d'année, début d'année prochaine, rester sur trois secteurs, trois sujets principaux. Et lui est revenu vers moi au mois de décembre. Il m'a dit, Guel, j'aimerais qu'on travaille sur ce sujet. Non, je n'en ai pas les compétences. Il est revenu encore deux, trois fois la charge. Il m'a fait sortir vraiment encore plus de ma zone de confort, encore plus de l'IA et tout ce qu'on a raconté là. Et là, on est en train d'avancer. Comme disent certains mectobes, je n'ai pas envie d'en parler. Mais dans un an, on en reparlera parce que c'est bien engagé. Et voilà, il y a souvent ce qu'on appelle la synchronicité. Et là, je pense à mon ami Hicham, qui est un copain de classe, de seconde et de première. qui croient beaucoup aux rencontres, mais aussi aux chiffres, mais aussi à toutes ces choses-là qui sont sur notre route. Et si on n'est pas sensible à ça... à ce petit papillon qui va se poser à un endroit, etc. Et je trouve qu'aujourd'hui, on est devenus un peu tellement... Alors, je n'aime pas cette image-là, mais robotique, en fait, en manque de sensibilité aux autres, à ces fameuses mains tendues, que, comment dire... Moi, je suis devenue très à l'écoute de cette synchronicité, de ces rencontres qui sont à des hasards sans en être, comme la nôtre, par exemple. des réseaux sociaux, un appel téléphonique ou une rencontre, parce que j'ai été beaucoup sollicité pour des podcasts, c'est la première fois que j'en fais, je n'ai jamais voulu les faire. Je me sens honorée. On en avait parlé, parce que je suis quelqu'un qui est assez réservé, je n'aime pas en général me confier, etc. Mais oui, cette personne-là, et je pense que la confiance qu'on a en soi reflète la confiance qu'on a en... les autres aussi. Il y a eu d'autres personnes, mais celle-là, en ce moment, elle me vient particulièrement en tête parce que je le vis. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Tu as parlé pendant l'interview de, et ce sera mon avant-dernière question, du fait que quand tu as commencé ta carrière, tu aurais aimé avoir des mentors, un mentor. Et on en a discuté en off, c'est qu'on apprend aux jeunes. à avoir des diplômes, mais on ne leur apprend pas les codes pour rentrer en entreprise. Toi, quel est le conseil que tu donnerais à un jeune aujourd'hui qui nous écoute, qui va bientôt être diplômé, avoir son master, peu importe, qui se dit « Ah tiens, super, je vais avoir mon premier CDI bientôt » . Quel est le conseil que tu lui donnes ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te parler de Bilal. Bilal m'a contacté il y a à peu près 5-6 mois sur LinkedIn pour intervenir à une conférence à Nanterre. Je me suis dit qu'est-ce que je vais faire une conférence à Nanterre sur l'international et l'IA etc. Et en fait ce jeune, franchement c'est une lumière, il est en master 2 etc. Et j'ai beaucoup échangé avec lui et je lui ai dit ce que vous avez fait, contacter une personne que vous ne connaissez pas, il n'a rien lâché jusqu'au bout parce qu'au début je ne voulais pas y aller. C'est ce que je conseille aux jeunes en fait aujourd'hui, de ne rien lâcher. Et dans le monde de l'entreprise, en effet, dans les écoles, on n'apprend pas ça. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'alternances, peut-être un peu trop d'ailleurs à mon goût, parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui restent sur le carreau parce qu'ils n'arrivent pas à trouver leur alternance. Mais le mentor peut être un membre de la famille, un oncle, une tante, peut être un voisin, peut être une personne que l'on contacte sur les réseaux sociaux. Donc, je conseille aux jeunes d'avoir un mentor. femmes, hommes, peu importe, qu'ils soient dans le même secteur d'activité ou dans un autre secteur d'activité, mais quelqu'un qui puisse l'inspirer, lui ouvrir les chakras, en fait. De lui dire, voilà ce que tu as fait là, j'ai échangé dernièrement avec ce matin, avec mon voisin, on s'est retrouvés, voilà, qui va aller vers un BTS communication, on s'est retrouvés au bus ensemble, en venant. Et on a beaucoup échangé justement sur l'IA, sur Sora, il veut aller dans la communication, quel type de communication, etc. Il cherche son alternance dans quel type de secteur, de ne pas rester par exemple deux années d'alternance. Moi, c'est ce que je conseille dans la même structure, même normalement si c'est par deux. Parce que, comment dire, il faut changer, aller à une petite société, une grande société, différents secteurs d'activité, etc. Mais je conseille aux jeunes vraiment d'enfoncer les portes, mais dans le bon sens du terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et comment faire pour, justement, quand on est dans une entreprise, dans un grand groupe, on ne connaît pas les forces en présence, on ne sait pas comment se positionner, on ne sait pas les jeux d'alliances.

  • Speaker #0

    Au-delà d'un grand groupe, je vais te donner un autre exemple. J'ai été pendant quelques années bénévole dans l'association Nos quartiers ont du talent, que j'ai dû abandonner parce qu'à l'époque... Je l'ai fait un certain nombre d'années, j'avais plus de bande passante. J'ai accompagné des jeunes venant de cités qui avaient fait déjà des bacs plus 5, etc. Il leur manquait pas grand-chose. Il leur manquait les codes vestimentaires, des fois, le verbiage, un CV, un CV bien fait, parce qu'on n'apprend pas ça non plus.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Je ne comprends pas qu'à l'école, on n'apprenne pas à faire un CV. C'est un vrai sujet.

  • Speaker #1

    C'est un vrai sujet, là. Oui, vraiment.

  • Speaker #0

    Et des fois, il ne faut pas grand-chose. Vraiment pas grand-chose. Donc, ce pas grand-chose, en fait, il faut que, au-delà, si les parents ne sont pas là, malheureusement, pour accompagner ou autre, il faut avoir la volonté. C'est vrai que c'est dur, on est jeunes, mais il faut avoir la volonté de faire bouger les lignes à son niveau et de se dire, voilà, j'ai besoin d'informations parce que je veux aller dans tel secteur, je ne sais pas comment ça se passe dans tel pays, etc. Et aller demander un conseil. Je pense que personne... refusera un échange téléphonique, une rencontre autour d'un thé. Et ça, il faut que les jeunes en prennent conscience.

  • Speaker #1

    D'où le... qu'il ne faut pas qu'ils hésitent à défoncer des portes.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    À les taper à une porte pour dire j'ai besoin de conseils.

  • Speaker #0

    Et si la porte serait fermée, parce que malheureusement, des gens ne sont pas toujours à l'écoute de ce type de démarche. Il y a une deuxième porte, il y a une troisième porte.

  • Speaker #1

    Il y en aura une qui va finir par s'ouvrir.

  • Speaker #0

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #1

    Il faut être persévérant.

  • Speaker #0

    Il ne faut rien lâcher. Et puis, je répète, aujourd'hui à toutes ces associations qui sont là. Il y a les podcasts, il y a toutes ces vidéos sur YouTube. Il y a tellement de choses à disposition qu'on ne peut pas dire. On pourra seulement dire, je n'ai pas essayé, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas.

  • Speaker #1

    Exact. Il faut aller chercher l'information. Si on devait retenir, tu voulais qu'on retienne une chose de ton parcours, Gaëlle.

  • Speaker #0

    Alors écoute, ça va être... via deux citations. Je vais les lire parce que...

  • Speaker #1

    Tu avais ton antisèche !

  • Speaker #0

    J'avais mon antisèche que d'ailleurs vous avez fait, j'ai pas sorti. Alors la première, c'est une référence à Saint-François d'Assise, bien que je sois agnostique, mais parce qu'elle me parle énormément. Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire, et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux reprendre parce que ça me parle tellement ? Commence à faire.

  • Speaker #0

    Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir. Pourquoi celle-ci ? Parce que je n'arrive pas à entendre le fait, je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas, ben oui, si tu n'as pas essayé, tu n'y arrives pas. Donc ça c'est pour moi. Il faut avoir le déclic de commencer. Donc ça, c'est le premier sujet. Deuxième sujet, j'ai eu la chance de grandir en bord de mer. Je suis très attachée à l'océan. Et souvent, j'ai en tête que je suis sur un voilier avec des vents contraires dans la brume. Je dois arriver au port, mais le port est loin. Je ne le vois pas. Mais je suis quand même, je tiens la barre. Et là, c'est une citation. une citation en fait j'ai une belle citation aussi de Mark Twain mais celle-ci elle fait bien référence en fait à ce voilier un bateau n'est qu'un tas de bois et dis-toi fiston donc fiston, malheureusement il a écrit fiston mais ça pourrait être fait, peu importe le seul fait qu'il soit en fait Le fait, le plus important, en fait, c'est ceux qui le font naviguer. En gros, peu importe si tu es sur une barque, un radeau, un navire, le principal, c'est que tu sois à la barre.

  • Speaker #1

    C'est magnifiquement dit. En tout cas, c'est tellement juste. Et j'ai presque envie de dire, il n'y a rien à rajouter. Tu as eu le mot de la fin. Pourquoi est-ce qu'on écouterait cet épisode, Gaëlle ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est Nicole. Oh ! Ta personnalité, je pense, le fait qu'on ne parle pas beaucoup, j'aime pas le mot échec, mais on ne parle pas beaucoup de parcours qui ne sont pas linéaires, qui sont un peu atypiques, etc. On met souvent en avant les mêmes personnes, avec les mêmes profils. Et le fait que tu donnes la parole à des gens tellement différents, et c'est ça en fait la richesse, c'est la diversité.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces mots qui me touchent. venant de toi. Tu es une femme... Je t'ai demandé la connexion comme ça, vraiment. C'était vraiment un hasard. J'ai vu le profil, j'ai fait j'aimerais bien l'avoir sur mon podcast. Eh bien, j'ai bien fait. J'ai bien fait en tout cas d'avoir échangé avec toi et de t'avoir aujourd'hui parce que je suis convaincue que toutes les personnes qui vont écouter ce que tu as dit, ils en ressortiront plus grand. Merci beaucoup Gaëlle pour ta présence aujourd'hui. Merci pour la sincérité de tes mots. Je vais rendre l'antenne et donc me rediriger vers la caméra. Merci d'avoir écouté. Si vous avez aimé cet épisode, bien sûr, partagez-le, commentez. Rejoignez également la communauté weTalk sur LinkedIn, Instagram, TikTok. Et bien sûr, portez-vous bien et à très bientôt. Bye bye.

Chapters

  • Introduction et présentation de Gaëlle Picard-Abezis

    00:07

  • Parcours professionnel et choix audacieux

    00:59

  • Conte personnalisé pour Gaëlle

    01:52

  • L'impact de l'éducation et de l'ouverture d'esprit

    05:06

  • Définitions de l'échec et résilience

    07:42

  • Transition vers l'entrepreneuriat et nouvelles aventures

    12:10

  • Doutes et soutien familial

    16:49

  • Choix de l'IA et engagement pour l'inclusion

    28:23

  • Leçons tirées des échecs personnels

    37:56

  • Importance de la sororité et des mentors

    47:13

  • Conseils aux jeunes professionnels

    56:08

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Description

Et si l’âge n’était pas une barrière, mais une nouvelle chance d’oser ?
Et si à 50 ans, on pouvait se réinventer, affirmer sa place et devenir un moteur pour le monde ?


C’est ce que nous explorons dans weTalk, le podcast qui transforme l’échec en réussite.
Une émission intimiste où l’on parle de résilience, de seconde chance et de ces histoires vraies qui rappellent que tomber n’est jamais la fin, mais un nouveau départ.


Dans ce nouvel épisode, Nicole Eweck reçoit Gaëlle Picard Abézis : une femme inspirante, sortie des sentiers battus classiques, qui a choisi de vivre avec des yeux d’enfant ouverts à l’immensité des possibles et une flamme intérieure inextinguible.


Elle nous confie :

  • Comment, à 50 ans, elle a choisi d’oser et de se réinventer, loin des stéréotypes et des barrières de l’âgisme.

  • Son combat pour une tech plus diverse, plus inclusive et profondément humaine.

  • Comment elle a su transformer son parcours : de la biologie et du management culturel à l’intelligence artificielle, jusqu’à rejoindre les experts IA du Groupe TF1 (promo 2025) et le comité d’experts techniques du laboratoire d’innovation international FIRSH.

  • Sa vision de la sororité, de la confiance en soi et du rôle des femmes dans la tech.


💡 Comment rester fidèle à soi-même quand on se réinvente sans cesse ?
💡 Comment transformer l’âge et les discriminations en leviers pour s’affirmer ?
💡 Et pourquoi la confiance en soi est la clé pour ouvrir toutes les portes ?


Gaëlle nous rappelle que le vrai courage, c’est d’oser se réinventer, encore et encore, pour incarner ses valeurs et construire un monde plus juste.

Un épisode vibrant, inspirant, qui donne envie de se demander : et moi, quand est-ce que j’ose ?


🎧 Disponible dès ce dimanche 5 octobre sur toutes les plateformes (Spotify, Deezer, Apple Podcasts, Podcast Addict, YouTube).


Retrouve weTalk sur :

  • Instagram : @wetalk_tv

  • YouTube : @weTalkLepodcast

  • LinkedIn : weTalk le podcast


Enregistrement : L'Appart studio
Musique : Nicole Eweck


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes weTalk, le podcast qui transforme les chèques en réussite. Mon invité du jour, c'est Gaëlle Picard-Abezis. Bonjour Gaëlle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie de t'avoir reçu le plateau de weTalk, d'autant plus qu'on a mis quelques mois à pouvoir se caler. Est-ce que, voilà, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Écoute, quelques mois, c'est un euphémisme parce qu'en effet, nous avons discuté depuis un temps certain et je suis ravie d'être... dans ces locaux aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis ravie également. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs de weTalk ?

  • Speaker #1

    Rapidement, un peu plus de 20 ans d'expérience dans l'IT, notamment dans un grand groupe que j'ai quitté au mois de juin. Et avant, une expérience dans un secteur qui n'avait rien à voir avec cela, dans le milieu de l'art contemporain et de la culture plus largement.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, weTalk parle d'échecs, de réussite. Nous allons aborder ce moment charnière de ta carrière où tu étais au top niveau et tu as décidé de t'en aller pour revoguer à des aventures entrepreneuriales. Nous allons parler de comment tu as transformé ces défis-là en opportunités pour réussir. Mais avant cela, il y a une tradition à weTalk, c'est que je présente mes invités à travers un conte que j'ai écrit rien que pour eux et dont ils sont les héros. Est-ce que tu es prêt à écouter ton conte à toi ?

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, tu me fais une belle surprise. Je vais te dire pourquoi. Parce que je collectionne les contes anciens depuis à peu près 20 ans. Donc j'ai toute une série de livres. Et notamment, je suis une fan d'Alice au Pays des Merveilles. Donc ça me touche particulièrement.

  • Speaker #0

    Ah bon bah écoute, tant mieux. En tout cas, j'espère que je vais te faire plaisir. Il était une fois, une femme pour qui l'audace n'a jamais été une option mais une évidence. Gaëlle Piccard Abézis. naît dans une famille où l'on enseigne que les rêves n'ont ni genre, ni frontières et que tout est possible à qui cultive la foi, l'ardeur et le travail. Très tôt, elle comprend que sa place n'est pas à quémander en silence, elle est à bâtir, à conquérir. Elle grandit forte de cette certitude et sait qu'il va falloir tracer sa voie, non pour plaire ni pour rentrer dans un moule, mais pour écrire sa propre légende. Gaëlle, c'est la force tranquille. Elle est cette présence lumineuse qui va gravir sans fracas les montagnes de la vie professionnelle, les yeux rivés toujours vers les sommets. Après une licence en biologie et mathématiques, elle aurait pu choisir la sécurité d'une carrière scientifique. Mais elle écoute ce talent intérieur qui lui murmure d'oser explorer, de créer un autre chemin. Elle s'engage donc dans l'univers du marketing et devient attachée commerciale, puis chargée de communication. Elle explore les codes de ce nouvel environnement avec l'humilité des bâtisseurs et la détermination de ceux qui ne cessent jamais d'apprendre. Très vite, elle rejoint DocaPost. la branche numérique du groupe La Poste. Échelon après échelon, elle est grandie jusqu'à devenir directrice des relations extérieures, ambassadrice d'un numérique plus humain et plus accessible. À travers son engagement, elle milite sans relâche pour une tech plus diverse et plus inclusive. Elle est convaincue que les femmes doivent prendre toute leur place dans ses métiers d'avenir. Elle fait de la parité un combat quotidien, porté avec calme et puissance. Elle pourrait s'arrêter là. Elle a la reconnaissance. La stabilité, le confort d'une belle carrière. Mais lorsque ces valeurs commencent à se heurter aux mutations de l'entreprise, Gaëlle n'hésite pas. Elle choisit de rester fidèle à elle-même, elle quitte son poste et refuse de trahir ce qu'elle porte profondément. Et c'est là que commencent les preuves. Dans un monde où les femmes de plus de 50 ans deviennent invisibles, où l'expérience est perçue comme une gêne, Gaëlle entend encore les mots de son père. Rien n'était possible, même pour une femme. Et face à l'inconnu, Elle ne cède pas à la peur et encore moins au renoncement. Elle se forme, se réinvente et choisit de s'élargir au lieu de se réduire. Là où d'autres voient un mur, elle bâtit un pont. Gaëlle se forme à l'intelligence artificielle, consciente que l'avenir appartient à ceux qui ne se ferment pas à la nouveauté, à ceux qui acceptent de redevenir débutants pour grandir encore. Car pour elle, avoir du cran n'est pas du courage, c'est un acte de loyauté envers soi-même. Elle refuse les chaînes invisibles du doute et répond au syndrome de l'imposteur. par l'excellence. À la peur, elle oppose le mouvement. Et lorsque les portes du groupe TF1 s'ouvrent pour qu'elle intervienne en tant qu'experte IA, elle sait que ce n'est pas un hasard, mais la récolte des graines se met depuis toujours avec patience, avec conviction et avec une force que rien n'altère. Aujourd'hui encore, Gaëlle avance avec son sourire tranquille et sa détermination d'acier. Elle a cette lumière indestructible dans le regard, une lumière qui souffle à ceux qui la croisent, une invitation va aux... Trace ton propre ciel. Car Gaëlle Piccard Abézis est de celles qui n'ont jamais cessé de croire que l'audace est plus qu'une nécessité.

  • Speaker #1

    Écoute Nicole, ça me touche énormément, même s'il y a des petites choses à changer. Alors oui, sur mes parents, oui sur mes engagements. Pourquoi ? Parce que j'ai eu la chance de grandir au Maroc. Donc de l'âge de 2 ans à 18 ans, un pays qui est ma Madeleine de Proust. Si je devais avoir... plus des références marocaines, je dirais Mahbaki Adberada, pour ceux qui reconnaîtront à la fois la pâtisserie et l'auteur, que j'apprécie tout particulièrement, dans une ouverture d'esprit à l'époque, un multiculturalisme qui m'était cher et qui m'a en fait façonné. Et c'est pour ça que l'ouverture à l'autre, la prise de Rix, je pense que ça vient de cette période-là, dans un Maroc exigeant, puisque là-bas, encore maintenant, Les mathématiques étaient une culture d'excellence. Et moi qui aimais l'économie, en fait, je me suis dirigée vers une première scientifique. J'étais très mauvaise en physique-chimie. J'en ai mangé des cours et des cours pour aller vers cette excellence. Mais c'est vrai que ce Maroc m'a forgée de l'intérieur. Et ce multiculturalisme, je le porte aussi dans mon ADN, puisque ma grand-mère était anglaise, mon grand-père... père français d'origine sicilienne, donc cette ouverture d'esprit et cette exigence, ils me l'ont appris de mes grands-parents à mes parents. Et je dis toujours que l'instruction, c'est important, mais l'éducation est d'autant plus importante. Et je fais vraiment cette différence entre l'éducation, c'est ce qui se passe à la maison, en fait, ce que nous transmettent nos parents, nos grands-parents, nos aïeux. Et l'instruction, ce sont les études.

  • Speaker #0

    Et donc, pour toi, l'instruction, elle est... Elle est au-dessus, c'est ça ? Elle est plus importante ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que l'éducation, c'est le ciment. Oui. Le ciment. Et ce ciment te permet de grandir et de choisir tes voies vers l'éducation. Et juste pour te dire, j'ai fait un bac à l'époque, bac D, biologie mathématique. Je n'ai pas fait une licence de biologie, mais comme j'étais quelqu'un qui avait déjà beaucoup de tempérament à mon jeune âge, je m'étais dirigée vers une école d'art contemporain. Parce que c'est toujours une de mes passions. Mais je me suis très vite rendue compte que dans ce milieu-là, en tout cas à mon âge et à l'époque, si on n'est pas la fille d'eux ou la femme d'eux, c'est très compliqué de faire sa place en France. Et donc, j'ai conseillé de m'orienter vers d'autres voies.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, à weTalk, on parle d'échec. Quelle est ta définition de l'échec ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce qu'il y a l'échec qu'on vit personnellement et l'échec, le regard des autres sur l'échec. Il faut savoir, en tout cas je le conçois comme ça, qu'en France, on n'a pas la même gestion du risque que dans les milieux anglo-saxons.

  • Speaker #0

    C'est certain.

  • Speaker #1

    Et comme j'ai énormément d'amis qui sont à l'étranger, en fait, mes échecs ne sont pas leurs échecs, la vision de leurs échecs. Donc, te donner une définition, c'est très compliqué. Et je trouve qu'au contraire, lorsqu'on a un genou à terre et qu'on sait se relever, c'est une force et ce n'est pas un échec.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord. J'imagine une situation où on a vécu quelque chose de très difficile et on se sent complètement effondré. On est exempt de l'effort qu'on a fourni et qu'on se dit qu'on ne peut pas se relever. Mais il y a toujours finalement ce je ne sais quoi qui fait que... On se relève et qu'on continue d'espérer et de croire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et pour tout te dire, depuis que je suis... Tu as évoqué un conte, moi, depuis que je suis toute petite, je suis aussi une grande fan de Jean de La Fontaine. Et j'ai une de ses fables, en fait, qui m'accompagne professionnellement, qui est la fable du roseau et du chêne, ou du chêne et du roseau, je ne sais plus dans quel sens il est, de toujours se dire que oui, c'est important d'être un chêne, d'être un roc, mais à un moment donné aussi d'être... Une petite feuille ou autre qui sait s'adapter, qui sait rebondir, etc. Donc, il faut savoir dans la vie être l'un ou l'autre. Et dans les moments difficiles, et je vous le conseille si vous ne connaissez pas cette fable, de la lire, en fait, ça apaise et ça se permet de dire qu'il n'y a pas un chemin, il y a des chemins détournés, en fait, il y a des cailloux sur le chemin. Et ça, malheureusement, je trouve qu'on ne nous l'apprend pas jeune. On ne nous l'apprend pas quand on fait des études, on ne nous projette pas dans le monde de l'entreprise. et j'ai... Je suis encore mentor de jeunes parce que moi, à l'âge de 25-30 ans, j'aurais aimé avoir un mentor. Et je pense que l'expérience... que les jeunes doivent être accompagnés à tout âge finalement. Parce qu'en effet, comme tu l'as dit, j'ai fait mes 50 ans l'année dernière. Et c'est l'année dernière que j'ai fait cette bascule. Parce que dans ma tête, je l'avais depuis longtemps. Mais là, en faisant, je me suis dit, si tu ne le fais pas maintenant, tu ne le feras jamais. Et je pense qu'on a aussi la... J'aimerais avoir l'état d'esprit de mes 50 ans, mes 30 ans. Cette confiance en soi, cette sérénité en fait. À 30 ans, on doute. On construit une famille, etc. À 50 ans, on a une certaine liberté, une certaine confiance qui ne font que « what else » .

  • Speaker #0

    Mais en fait, tu nous redéfinis un petit peu notre vision, notre perspective de la maturité, de l'âge que l'on prend. On est dans une société qui... promeut encore beaucoup trop l'eugénisme, comme si être jeune éternellement, en tout cas, c'était physiquement, ou en tout cas, peu importe, comme si c'était le saint Graal. Alors qu'au final, prendre parfois aussi de l'âge, ça permet aussi simplement de prendre du recul aussi sur ses propres expériences et aussi de s'assumer. Ça me fait penser à un post LinkedIn que j'ai lu ce matin où quelqu'un disait, mais moi, depuis que j'ai 50 ans, je m'assume, je suis qui je suis. Et je me suis dit, mais c'est vrai que moi, j'en ai 42. Je me sens mieux aujourd'hui qu'à la trentaine ou à la vingtaine, donc strictement rien à voir. Justement pour rebondir, Gaëlle.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu me permets de juste citer, je ne sais plus où je l'ai lu il y a six mois, mais c'était dans un magazine. En fait, un peu moins de six mois, j'étais à Londres et j'ai lu dans un magazine « 50 is the new 30 » . Et je pense que c'est...

  • Speaker #0

    J'y crois très fort.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Juste petite parenthèse. Moi, je disais 40 is the new 30, mais je pense que c'est presque pareil. Quoique la quarantaine, on lutte encore avec certaines choses. Je lutte encore avec quelque chose, mais je pense qu'avec le temps et avec l'âge, il y a un lâcher-prise que l'on gagne et c'est nécessaire. Justement, tu as dit il y a quelques instants que l'année dernière, C'est l'année dernière que tu as quitté Docaposte ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, en chemin.

  • Speaker #0

    Tu es directrice des relations extérieures. Est-ce que tu peux partager ? Pour quelles raisons véritables tu t'en vas ? C'est la crise de la cinquantaine ?

  • Speaker #1

    Il y avait plusieurs raisons, certaines dont je n'ai pas envie de parler, et d'autres où j'avais l'impression que ça faisait presque six ans que j'étais sur ce poste. Confort, je maîtrisais parfaitement le sujet. Je faisais de la stratégie de l'influence dans des écosystèmes que je connaissais bien, etc. J'avais envie de me challenger. J'avais l'impression d'être arrivée au bout d'un cycle et de me dire, c'est quoi le next step ? Et le next step, en fait, ma grand-mère étant anglaise, ayant vécu au Maroc jusqu'à mes 18 ans, maison de famille dans le sud de l'Espagne, voyageant énormément et aimant découvrir les autres. J'avais des velléités. d'aller sur de l'international, de l'européen, de l'international. Et justement, ce Jitex Africa, mon premier client est une ambassade étrangère que je ne peux pas nommer et qui m'a fait confiance. Mon deuxième client est un client suisse. Le fait d'aller, mon troisième client va être aussi un client étranger. Le fait d'aller en fait au Jitex Africa, j'ai senti une ferveur, un engagement, une volonté et une énergie telle que je me suis dit peut-être ce que je ne trouve plus ici ou pas assez ou autre, les compétences étant ce qu'elles sont, les connaissances étant ce qu'elles sont, essayons d'aller voir ailleurs tout en sachant que ce n'est pas simple. Le Maroc, j'ai la chance de le connaître, d'avoir tous ces anciens amis du lycée avec qui je suis encore en contact. Certains pays européens, j'ai de la chance aussi de les connaître, d'avoir des ponts déjà construits dans ces pays-là. Mais c'était aussi cette volonté d'aller explorer de nouveaux territoires et de me remettre en question. Parce que comme tu l'as dit, il est normal qu'à un certain âge, on ait un parcours atypique. Mais moi, je me suis toujours formée, auto-formée, remise en question. parce que je pense que rester dans une cage, ça peut plaire à certains, mais apprendre, continuer d'apprendre. Moi, c'est plutôt ça mon ADN, me remettre en question, prendre des risques, sortir de ma zone de confort. Et je me rends compte avec le recul finalement que je l'ai toujours fait, parce que je suis soit partie de page blanche, soit à la base j'avais une formation de management dans le milieu culturel, ce qui n'a vraiment rien à voir. Et sans arrêt, j'ai fait des 180 degrés, en fait professionnellement, parce que soit j'étais arrivée au bout d'un bout. Et je me disais qu'il fallait que j'évolue vers autre chose.

  • Speaker #0

    En fait, là, ce que j'entends, c'est que c'est finalement quelque chose qui fait partie de ton toit intrinsèque et qu'au final, partir l'année dernière, alors que d'autres femmes, dans la même situation, se seraient dit « Il me reste 15-16 ans avant la retraite, je serre les dents, je reste jusqu'au bout. » On m'a souvent dit

  • Speaker #1

    « Ah, quel courage de partir ! » Et pour moi, ce n'est pas du courage. Parce que je pense que tout le monde peut le faire. C'est une projection de se dire, justement, j'ai à peu près 17 ans encore à faire, dans 5 ans, dans 10 ans, tu te vois où ? Dans 5 ans, dans 10 ans, je me voyais dans des avions, en fait. Je me voyais aller porter la bonne parole, former, informer, accompagner dans des pays qui font que... Voilà, pour tout te dire, j'ai fait sept ans d'arabe quand j'étais petite et là, je vais m'y remettre parce que je me suis rendu compte que je comprenais que j'avais du mal. En fait, le vocabulaire avait du mal à revenir. L'anglais, je m'y suis remis sur la partie technique. Et pour tout te dire aussi sur l'IA, parce que l'IA, ça fait à peu près une dizaine d'années que je travaille dans le monde de l'IA, mais plus en stratégie, positionnement, etc. Et là, j'ai décidé de remettre les mains dans le cambouis de deux façons.

  • Speaker #0

    Excuse-moi, je vais te couper. Est-ce que tu ne doutes pas parfois ? Est-ce que tout ça, tous ces mouvements-là ne te font pas ? Tu ne te dis pas, ça va dans tous les sens, j'ai le sentiment de recommencer à chaque fois ? Est-ce que je bâtis vraiment quelque chose ? Est-ce que tu doutes ?

  • Speaker #1

    Alors, je doute énormément et j'ai la chance d'avoir à la maison un époux et un fils qui me boostent en fait. Quand je n'ai pas le moral, mon mari me dit « Miguel, regarde derrière toi tout ce que tu as fait. Regarde d'où tu viens. » Et regarde ce que tu es en train de semer. Et mon fils de 19 ans, lui, est très très exigeant. Il est dans l'IA aussi, il est dans la tech, il fait une formation dans la tech. Il est très très bon. Et d'avoir la fierté de son enfant qui ne me lâche pas. Dernièrement, je me suis mis aux échecs en ligne avec lui, parce qu'il m'a dit « Maman, maintenant tu es une stratège, donc il faut que tu te formes différemment aussi, et on joue en ligne. » tous les week-ends. Là, on a mis en place des marches sans portable. Pour le moment, c'est une fois par semaine parce que je n'arrive pas à m'organiser plus. Mais pour se vider la tête ensemble. Et en fait, je pense qu'on ne peut pas faire ça si à la maison, déjà, on n'est pas soutenus. Et puis, j'ai la chance, je fais un clin d'œil à Anne, je fais un clin d'œil à Anane, je fais un clin d'œil à Alane, je fais un clin d'œil à Eric et d'autres, je ne vais pas tous les citer. J'ai là vraiment la chance d'avoir un cercle d'amis proches très très fort. C'est ma deuxième cellule. Ma première cellule, c'est ma famille. Et j'ai parlé de mes parents au début, de ma tante aussi. Ma famille et ma deuxième cellule, c'est à... Comment dire ? Ce sont mes amis. Et ces amis-là aussi me boostent quand j'ai le moral dans les chaussettes, parce que ça m'arrive. J'ai fait des erreurs en débutant, en faisant... confiance, justement, et en disant, ben non, la confiance quand on se lance, n'existe pas vraiment. Il faut toujours avoir des écrits, il faut toujours... Donc oui, je doute. Je doute énormément et je pense que quand il n'y a pas de doute, on ne se remet pas non plus en question comme il faut. Donc peut-être que je peux paraître comme ça, de l'extérieur, très sûre de moi, etc. Mais j'ai aussi une carapace qui fait que j'ai besoin aussi de me protéger. Parce que rien n'est facile. Mais j'ai la chance d'avoir cet environnement aussi qui me porte. Et puis la musique.

  • Speaker #0

    Tu as fait un saut en avant parce qu'en général, je demande à We Talk, je dis qu'on ne se fait pas tout seul, qu'il y a des personnes bienveillantes autour de soi qui sont dites, donc je pense que tu les as un petit peu citées effectivement. L'entourage fait partie, en tout cas, des facteurs clés de succès du parcours d'une vie. Et tu nous le rappelles si bien. Donc, en tout cas, merci à toutes ces personnes qui t'accompagnent et qui font... également de toi, la femme que tu es aujourd'hui. Je t'ai coupée et je reviens un petit peu, tu disais, quand tu es en mouvement, tu fonctionnes de deux manières différentes. Et là, je t'ai coupée en te parlant de... Est-ce que tu te souviens de... Quand tu as quitté le docaposte et qu'il fallait te former, bref.

  • Speaker #1

    Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris départ dans une start-up en cyber parce que je voulais voir... comment ça se passait dans l'intérieur et que cette startup est très challengeante. Elle avait besoin de business angels.

  • Speaker #0

    Attends, il faut que les gens comprennent. Donc, tu quittes ton caposte, tu sais que tu dois te faire former, tu te dis je vais le faire, mais pour mieux comprendre, je m'avais pris des parts dans une startup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Wow.

  • Speaker #1

    Donc, parce que j'aime beaucoup l'équipe dirigeante, j'aime beaucoup ce qu'ils font, ils ont un partenariat avec le CNRS et l'INRIA. Donc, c'est vraiment très challengeant techniquement et j'avais besoin de voir de l'intérieur. D'abord, je fais ça. Ensuite, on vient me chercher sur un projet à l'étranger. Mais malheureusement, j'avais mis des jalons dans ma tête. Si en décembre, les signatures ne sont pas au rendez-vous comme je veux, je quitte. C'est ce qui s'est passé. Donc, j'ai travaillé là-dessus. Et puis, très rapidement, en fait, je connais un startup studio dont j'apprécie énormément le fondateur. Il s'appelle Nathan Bonnet. Très rapidement, je travaille avec eux dès le mois d'août. Donc, c'est un incubateur startup studio en IA. Je travaille avec lui sur des projets très rapidement, mais plutôt en spectatrice, stratégie, orientation, etc. Et puis après, je mets les mains dans le cambouis. Et là, je me dis, c'est vraiment... Aujourd'hui, sur l'IA, il y a beaucoup de blabla, il y a beaucoup de powerpoint, mais il y a des vraies choses qui se passent. Et dans les vraies choses, je vais te donner deux cas. qui sont faits justement par ce startup studio, par une solution qui s'appelle Polymnia. Et moi, ce qui me tient à cœur aussi, c'est les vraies choses, en fait. Percher, c'est bien, mais à un moment donné, il faut revenir dans la réalité. Comment j'amène ma pierre à l'édifice dans cette société ? Polymnia, c'est une solution de prise de parole en public. Ils ont gagné deux appels d'offres. Un premier appel d'offres pour accompagner les personnes en prison. Ils les accompagnent à reprendre, se réapproprier leurs paroles.

  • Speaker #0

    D'accord, de quelle manière ?

  • Speaker #1

    Avec un logiciel de prise de parole en public qui analyse ton vocabulaire, ta voix, ton regard, etc. et qui t'améliore là-dessus. Et avec cette solution-là, 80% moins de récidive. Mais ça, on n'en parle nulle part.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas la solution, je ne savais même pas que ça existait. Là, tu m'en parles...

  • Speaker #1

    Et moi... Pour justement, les choses dans l'IA, c'est des vraies choses d'amélioration, etc. C'est ça qui m'intéresse. C'est pour ça qu'hier, j'intervenais aussi à Central avec Startup for Kids sur l'IA et les jeunes, parce qu'il y a aussi beaucoup de choses à dire. Deuxième exemple, ils accompagnent aussi Polymnia, en fait, des personnes immigrées à retrouver du travail, justement, parce que quand on maîtrise, et on le voit puisqu'on discute ensemble, quand on maîtrise notre phrasé, notre vocabulaire, etc., ça permet aussi de faire passer des idées, de mieux s'intégrer dans la société. Donc aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans l'IA, c'est tous ces petits quick wins, comme on dit, ou tous ces cas d'usage qui vont faire qu'une société va pouvoir vendre plus, s'améliorer, qu'une personne va réussir à s'insérer, qu'un jeune va avoir confiance en lui. Et je vais donner aussi un autre exemple. Aujourd'hui, malheureusement, en France, on est aussi mauvais en anglais depuis des générations dans l'apprentissage. J'espère qu'on ne va pas l'être dans l'IA. mais aujourd'hui l'IA permet à des jeunes de comment dire, par exemple, se réapproprier l'anglais parce qu'ils n'ont pas en face d'eux l'autorité, etc. Mais juste une façon de s'entraîner à la maison de façon assez intelligente, etc. Donc, c'est ça aujourd'hui qui m'intéresse. Et donc, pour revenir à la question que tu m'as posée, en fait, je n'ai rien lâché depuis que je suis partie. Et là, dernièrement, on m'a dit, mais pourquoi tu fais ça ? Tu n'en as pas besoin. J'ai fait une formation en ligne pour être chef de projet en IA, alors que je ne veux pas... pas être chef de projet en IA. Mais j'avais besoin de me challenger moi-même par rapport à mes connaissances. Là, j'attends le résultat de la certification de cette semaine. Donc, il a fallu monter un projet d'entreprise lié à l'IA. Et je l'ai monté dans l'art, entre des ponts, en fait, sur la culture invisibilisée et comment elle est revue avec l'IA. Et donc, voilà. Parce qu'aujourd'hui, ce qui me fait le plus peur avec l'IA, c'est la... Comment dire ? La perte de culture. Ce ne sont pas les biais de genre. Ce sont plutôt les biais culturels. Et donc, quand je suis partie, j'ai d'abord beaucoup voyagé. Et j'ai notamment quelque chose, deux voyages m'ont marqué. Montréal avec le centre de recherche en intelligence artificielle, le MILA, qui est le plus grand centre de recherche en intelligence artificielle. J'ai la chance de connaître quelques personnes, donc un clin d'œil aussi à Mélanie et à Sarah, et à Gwenaëlle au Canada. Et j'ai été visitée, et là j'ai été bluffée par ce qui se passait là-bas dans ce centre. D'accord. Surtout. Il y a une énergie qui est sortie de là. Et puis, j'ai fait un voyage personnel au Japon depuis trois semaines qui m'a aussi particulièrement marquée. De voir à la fois cette discipline et cette croyance dans la technologie qui fait avancer. Tout ça, ça a été fait en six mois. Et après, je me suis dit, what's next ? Ok, tu travailles avec un super incubateur en IA. Tu as pris des parts. J'ai fait aussi un certain nombre d'autres choses. Et en fait, mi-janvier, j'ai créé ma structure en disant on verra. Et le on verra, pour le moment, commence à bien fonctionner sur quatre verticales, toujours dans le milieu de l'IA et de la cyber. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'on est venu me chercher quand je suis partie pour donner des cours dans une école d'ingénieurs en master. Je ne l'avais jamais fait. Je me suis dit pourquoi pas, tout en sachant que je savais que ça allait me donner beaucoup de travail de préparation et puis une exigence de se dire, partager à des étudiants qui ont déjà 3 à 4 ans de cyber derrière eux, qu'est-ce que je vais leur raconter ? Et j'ai une passion toute particulière pour l'économie et l'intelligence économique et j'ai eu la chance, ça fait bientôt 5 ans, d'avoir passé une certification de l'Institut de haute étude de la Défense en intelligence économique et stratégique. Petite parenthèse, il ne faut jamais rien lâcher, toujours se former, s'auto-former.

  • Speaker #0

    Je vois ça, je vois que tu continuellement, tu te formes, et à un moment ou à un autre finalement, ce que tu as appris à un moment te sert.

  • Speaker #1

    Exactement, et donc j'ai monté un module de 30 heures de cours en intelligence économique et géopolitique en cybersécurité. Et non seulement moi-même, j'ai appris énormément, parce qu'il y a un sujet qui me passionne, dont on parle peu, qui sont les câbles sous-marins. Parce qu'aujourd'hui, seulement 2% des données sont dans le cloud. Le reste, on oublie, c'est sous mer. Ah bon ? Oui.

  • Speaker #0

    Je vais repartir de ce podcast très intelligente.

  • Speaker #1

    Et donc, pour préparer ces 30 heures de cours, j'avais bien sûr la connaissance que j'avais déjà, mais j'avais la connaissance que je n'avais pas. Donc, j'ai lu. Je suis allée me former sur des modules, etc. Et ça a été très riche, en fait, cette... ses cours avec ses étudiants, parce qu'eux-mêmes ont augmenté par rapport à l'échange que nous avons eu ensemble, le fait d'une certaine humilité aussi, à se dire qu'on apprend, en fait, de nos aïeux, mais aussi des plus jeunes, sans arrêt. Et ça m'a énormément portée. J'ai fini les modules de notation la fin mars. J'ai adoré. Et j'y retourne après-demain, puisqu'ils font un caton sur... la cyber dans des enjeux de géopolitique et je vais intervenir à la fin par rapport aux différents pays qui sont mis en situation.

  • Speaker #0

    Moi j'ai une question très basique, basico-basique. Pourquoi tu as choisi l'IA une fois que tu quittes l'Ocaposte ? Pourquoi tu décides de te former ? Qu'est-ce que cette technologie représente pour toi, pour la femme engagée que tu es ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais déjà très touchée par les biais de genre dans l'IA et je me suis dit...

  • Speaker #0

    Quand tu dis les biais de genre, tu veux dire quoi exactement ?

  • Speaker #1

    En fait, je militais depuis très très longtemps et notamment via Nova Intech, qui est un programme de Numéum, mais pas que, via une association qui s'appelle Les Singulières aussi, sur les sujets des femmes dans la tech. Je suis persuadée que si on n'a pas fait le choix, comme moi par exemple, au début de faire une école d'ingénieur, qu'on peut se reconvertir. Et j'en suis l'exemple, puisque bac scientifique. études plutôt managériales, culturelles. Et puis après, j'ai bifurqué sur d'autres voies. Et donc, dans ces secteurs de la tech, il y a très peu de femmes. Je militais de plus en plus. J'ai commencé à intervenir très tôt. D'ailleurs, quand mon fils avait 8 ans, j'ai monté une association d'éveil numérique. Donc, ça fait il y a 11 ans pour les enfants. À l'époque, il y en avait peu. Et je me rendais compte... que les mamans, j'avais pratiquement que des garçons. Les mamans ne voulaient pas que leurs petites filles viennent parce qu'elles allaient s'ennuyer. Sauf que...

  • Speaker #0

    J'en avais une ou deux. Elles étaient souvent meilleures que les garçons.

  • Speaker #1

    Et c'était les mamans qui se disaient, par défaut, que leurs filles allaient s'ennuyer et que les garçons allaient trouver ça intéressant. Voilà.

  • Speaker #0

    Ça, ça m'a toujours choqué, en fait, les biais déjà familiaux. Et il y a déjà 11 ans, beaucoup de choses se passaient au niveau des jeunes, des moins jeunes dans le domaine de la société. L'IA existait déjà, pas l'IAG, qui a pris son envol. au grand public au mois de novembre et qui a changé beaucoup de choses. Et je me rendais compte comment la société était en train de prendre un tournant dont on n'avait pas conscience. Le tournant qu'il y a eu à l'ère de Gutenberg quand on a créé l'imprimerie. Le tournant qu'il y a eu à l'ère industrielle, etc. Et je me suis dit, si tu ne t'appropries pas ces sujets-là, tu vas passer à côté de quelque chose. Et autant faire... corps avec ce qui se passe dans la société. Je n'ai jamais été engagée politiquement, mais je suis une passionnée de politique. Et de voir comment les choses étaient en train de se passer, comment des pays dominants étaient en train de prendre le sujet, comment des pays moins dominants, plus dormants, mais comment c'est avancé.

  • Speaker #1

    Donc ce sont ces faits-là qui t'ont mis la puce à l'oreille, tu t'es dit...

  • Speaker #0

    Une prise de conscience.

  • Speaker #1

    Une prise de conscience. Là, il faut que je m'en pars du sujet également.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, j'ai une fascination par rapport à ce qui se passe en Afrique, dont on ne parle pas. Au Nigeria, c'est fabuleux ce qui se passe au Nigeria, comment les femmes dans la tech prennent le sujet, sont à la tête d'entreprises. Quand on dit souvent les femmes ingénieurs, en fait, et là, ce n'est pas des chiffres que j'invente, les chiffres de l'OCDE, c'est qu'il y a à peu près 23% de femmes ingénieurs en Europe. Au Maghreb, c'est plus de 45%. Et on n'en parle jamais. Donc, je me suis dit... Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Parce que l'excellence des mathématiques, toujours. Et en fait, en regardant tout ça, en mettant ça à plat, comme dans une cartographie, je me suis dit que moi aussi, à mon petit niveau, mon petit grain de sable que je suis, je voulais prendre part à cela. Et pour prendre part à cela, il fallait bien sûr se former. Mais pas que. J'ai contribué à des commissions dans des think tanks. J'ai contribué à des commissions à l'IHEDN. En gros, ça veut dire beaucoup de travail derrière. Parce qu'il y a le travail qui nous fait vivre, le travail en tant que citoyenne, en tant que bénévole, qui nous engage, qui n'est pas le même. Et je pense que c'est ça qui a fait choisir l'IA et la cyber. La cyber, pas dans la technologie, mais comprendre. Pourquoi les attaques ? D'où elles venaient ? Comment fragiliser une entreprise pour la racheter, pour la faire tomber ? Comment fragiliser des États, les deepfakes ? Et l'enjeu, en fait, d'aujourd'hui, et on n'en a pas totalement confiance, ça va être la guerre informationnelle, par l'image, par la voix, tout est possible. Et si on n'a pas cette maîtrise de ce qui se passe, des enjeux, et petit à petit, en fait, depuis l'année dernière, je suis rentrée dans la technologie. J'ai vu ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas, les blablas, les... Et ça aussi, il est important d'avoir une bonne vue d'ensemble pour pouvoir ensuite en parler, agir et accompagner des projets d'entreprise.

  • Speaker #1

    Tu m'as mis une claque là. Je me dis, j'ai appris plein de trucs en même pas cinq minutes. Mais dis-moi, est-ce que c'est parce que tu étais à la tête, tu étais directrice à DocaPost, que tu as eu toutes ces ouvertures dans ces structures des think tanks et compagnie ? Ou est-ce que c'est toi, au gré de tes rencontres, que tu t'es... créer un réseau pour pouvoir avoir accès à ce type de milieu ? Ce n'est pas à donner à tout le monde de pouvoir...

  • Speaker #0

    Alors, il y a eu les deux. En effet, pour DocaPos, je l'ai représenté dans un certain nombre d'écosystèmes. Et puis, il y a l'humain. L'humain, pourquoi ? Alors, le digital, c'est bien, mais pour moi, la pierre angulaire, c'est l'humain. L'humain fait que des rencontres provoquent des rencontres. Il y a des synchronicités, des hasards qui n'en sont pas. Donc, j'ai eu ça. Et puis après, je me suis intéressée à d'autres environnements. et j'ai rencontré d'autres personnes. Donc, on va dire que ça a eu un effet qui se coule, les deux ensemble, en fait que ça m'a ouvert à la fois des portes, des horizons, des rencontres, des sujets d'ailleurs, comme le quantique, dont on parle, mais pas non plus, parce que lorsque le quantique va arriver, les spécialistes disent, d'ici cinq ans, ça va balayer aussi, la puissance de calcul va balayer l'IA. comme elle est aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est quoi le... Vas-y, explique-nous tout en avant-première,

  • Speaker #0

    cinq ans avant. J'ai la chance de connaître des visionnaires qui sont à la tête de structures ou qui participent à des structures. Le quantique, ce sont des nouvelles méthodes de calcul qui vont être possibles. En fait, c'est de la recherche appliquée en mathématiques très, très poussée. Et ça va être une puissance de feu, en fait. On va dire qu'aujourd'hui, on est seulement au premier étage de la fusée. D'accord. Et c'est pour ça que les gens ont besoin, monsieur, madame, tout le monde a besoin de comprendre comment l'IA fait qu'aujourd'hui, quand elle va regarder un film sur Netflix, finalement, on lui propose toujours la même chose, puisqu'il y a des algorithmes derrière. Tout à fait. Moi, à la maison, Netflix est un peu fou, parce qu'on est trois à regarder des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, il ne sait pas quel biais...

  • Speaker #0

    choisir pour proposer des sujets ? Des fois, quand je le mets, je me lève très tôt le matin pour voir un film parce que je sais que ça ne va ni plaire à mon mari ni à mon fils. Il me propose un film coréen ou japonais. Alors là, je devine que mon fils est passé juste avant moi. Donc, c'est assez rigolo et assez flippant de voir justement aujourd'hui comment tous ces algorithmes nous tracent, nous suivent. Et j'avais besoin aussi de comprendre tout ça. J'avais besoin de... Parce que finalement, c'est une boîte noire.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quand on prompte, par exemple aujourd'hui, ce qu'on met, le fameux input, ce qu'on écrit pour prompter, on ressort la qualité de ce qui va en sortir, le output. Mais finalement, au sein de cette boîte noire, on ne sait pas trop ce qui s'y passe. Non,

  • Speaker #1

    on a donné une information, mais elle va où ?

  • Speaker #0

    Elle va où et comment elle est traitée, etc. Oui,

  • Speaker #1

    et comment elle est traitée.

  • Speaker #0

    Et je vais te donner un exemple. Là, quand je faisais un poste, justement, en rentrant du Gitex Africa, et j'avais besoin d'une citation. Je voulais une citation inspirante, donc je demande d'abord un outil d'IA américain, et il ne me sort que des citations américaines. Je demande un outil d'IA français, en réexpliquant le contexte, comme je l'avais expliqué dans l'autre, et là il me sort une citation d'un grand monsieur, Sangor, qui allait complètement dans ce qu'il fallait. Et c'est ça aussi que je me dis que... Nous sommes chacun, c'est comme quand nous allons au supermarché, libres de nos choix. Et là, avec LIA, nous sommes aussi libres de choisir si nous voulons que ce soit un accompagnement ou si nous voulons maîtriser le sujet. Et je pense que chacun à son niveau, qu'il soit dans le sujet ou à côté du sujet, qu'on soit parent, qu'on soit, peu importe, étudiant, etc. Nous devons être maîtres de ce que nous faisons et nous approprier cette technologie.

  • Speaker #1

    Pour justement briser et casser les biais qui pourraient intervenir si finalement on ne s'approprie pas cet outil qui est complètement open.

  • Speaker #0

    Il y a ça, quand c'est sur un simple film, on est orienté sur ce qu'on doit regarder. Ça pose quand même des questions. Qu'en est-il demain ?

  • Speaker #1

    Gaëlle, tu es une femme. Tu es une des personnes les plus intelligentes que j'ai rencontrées cette année. Tu es hyper calée sur des sujets. ton plus grand échec ? Et qu'est-ce que ça t'a appris ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand échec, je pense que c'est ne m'être pas fait confiance quand j'avais 30 ans.

  • Speaker #1

    Dis-moi en plus.

  • Speaker #0

    Comme j'avais un parcours un peu atypique, bac scientifique, études culturelles, etc. J'ai eu l'opportunité de partir à l'étranger. Je ne l'ai pas fait parce que je n'avais pas confiance en moi de partir, etc. Et je me suis rendue compte, j'ai beaucoup discuté avec des femmes qui sont parties à l'étranger et qui sont revenues. Ou des femmes... Je pense, malheureusement, qu'en Europe, et particulièrement en France, on a beaucoup de cailloux dans la chaussure. Si on ne coche pas un certain nombre de cases, si on n'est pas sorti de certains... certaines écoles, etc., quand on a des parcours un peu atypiques, quand on est soi-même atypique, etc., c'est très compliqué de faire un chemin. Même si j'ai fait un très beau chemin chez DocaPost, j'ai discuté avec beaucoup de femmes qui sont parties à l'étranger tôt et qui ont eu des parcours incroyables parce qu'on fait confiance plus facilement. Parce qu'on n'a pas besoin de sortir de telle école, de sortir de tel milieu, de telle famille, etc., pour y arriver.

  • Speaker #1

    Et tu penses que si tu avais été à l'étranger, tu aurais une meilleure carrière ?

  • Speaker #0

    Pas ça, mais peut-être, sûrement. Mais surtout, ce que j'aime à l'étranger, c'est l'ouverture d'esprit. Alors malheureusement, je vais faire une référence américaine, le « I have a dream » . Je pense qu'on devrait se dire, à sortie des études et tout ça, le « I have a dream » , aller jusqu'au bout, dérouler la pelote. Et pas se dire, bon j'ai les injonctions, j'ai pris un crédit de maison, j'ai ci, j'ai ça, etc. Il faut savoir sortir des clous très tôt. Mon premier échec, je pense que c'est ça. Et le deuxième échec, c'est d'avoir douté, de ne pas se faire confiance. C'est-à-dire que quand on a des idées en tête, j'ai fait ce changement à 50 ans, mais j'y pensais déjà à 40 ans.

  • Speaker #1

    Donc en principe, ce que tu vis aujourd'hui, si tu t'étais sentie plus courageuse, tu l'aurais fait 10 ans plus tôt.

  • Speaker #0

    Je pense que je n'avais pas assez... Je ne sais pas si c'est confiance en soi ou autre chose, mais... De se dire, c'est vrai qu'on est rentré dans une routine, la routine familiale, on a le crédit, on est dans son plan-plan, le crédit de sa maison, son enfant qui est en bas âge, qui grandit, on l'accompagne, etc. Et nous, les femmes, on se pose beaucoup de questions, peut-être trop. Et le fait de se dire, non, toutes ces questions, ce n'est pas grave, de toute façon, il y a des risques, bien sûr, mais ce sont des risques maîtrisés. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave, on ira ailleurs, on fera autre chose. Et ça... C'est ce que je me dis aujourd'hui. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Il y aura d'autres portes qui vont s'ouvrir, etc. Mais à l'époque, je gérais moins le « ce n'est pas grave » .

  • Speaker #1

    Un problème de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et ça, ça a été... Je me dis, voilà, peut-être que si tu l'avais fait il y a dix ans, peut-être que... Et ça, c'est un échec. Moi, je conseille à tout le monde, et spécialement aux femmes, de se faire confiance, de se lâcher prise. Et quand on a cette petite voix... cette petite voix qui nous raconte enlever le souli loc le petit singe dégage et fais toi confiance et vas-y et c'est ça que j'aimerais dire à toutes les femmes en plus on a la chance aujourd'hui d'avoir des associations incroyables qui accompagnent sur toute la chaîne qui accompagnent seulement pour faire du networking qui accompagne si on veut créer une structure, si on veut changer de poste, si on veut monter dans les sphères, etc. Tout existe aujourd'hui, ce qui n'existait pas il y a 20 ou 30 ans. Donc profitons, allons taper aux portes, si on n'est pas confiante, allons chercher de la confiance, du mentoring. Tout ce genre de choses existent. Je pense que mes deux échecs, c'était ça. C'était l'international à un moment donné, et mon mari d'ailleurs. Il me l'avait proposé il y a quelques années, parce qu'il avait, très tôt quand on s'est rencontrés, il avait de la famille au Canada. Et voilà, je ne suis pas partie. Et ensuite, il y a une dizaine d'années, je me disais que je voulais aussi partir sur des projets internationaux, je ne l'ai pas fait. Donc maintenant, nous allons voir justement ce que cette année et l'année qui vient, ces deux années vont... vont me proposer, mais les propositions sont intéressantes.

  • Speaker #1

    En tout cas, on va peut-être dire aussi que maintenant, tu es peut-être plus mature aussi et que c'était le bon moment. On ne sait pas. On ne saura jamais, mais en tout cas, les portes semblent s'ouvrir, les choses semblent s'aligner tout naturellement et tu vas très naturellement également vers elles. Tu les saisis, tu saisis les opportunités et tu sais comment rebondir en cas d'adversité. Et justement, pour parler d'adversité, je verrai... le redire, on ne se fait pas tout seul. Et il y a des détracteurs sur nos chemins. Il y a des personnes qui savent nous pousser, et finalement, ça nous challenge plutôt bien. Quelle est la situation la plus challengeante dans laquelle des détracteurs t'ont mise ? Et de laquelle tu te disais, ça va être compliqué de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement que je ne saurais laquelle choisir, mais... Je ne sais pas. Je ne sais pas te dire là tout de suite. J'ai tellement de cas de figure. Les détracteurs, peut-être, c'est que les gens te renvoient le fait que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur. Comment tu peux parler d'IA ?

  • Speaker #1

    On t'a renvoyé ça, toi ? D'accord.

  • Speaker #0

    Oui, je n'ai pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #1

    Avec tout le bagage que tu as, on a quand même manqué le temps de te dire que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #0

    Et soit.

  • Speaker #1

    C'est très français comme manière de penser.

  • Speaker #0

    C'est très blessant de me dire, mais finalement, autour de moi, il y a tellement de gens qui ont des parcours incroyables.

  • Speaker #1

    Et c'était plus des remarques d'hommes ou de femmes ou peu importe ?

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que certaines femmes qui arrivent à certains postes avec des codes masculins, peuvent être beaucoup plus destructrices que certains hommes. Et j'ai la chance d'avoir autour de moi énormément d'hommes alliés, qui m'appuient, qui m'aident, qui m'ouvrent des portes. Donc c'est 50-50, vraiment les deux.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que tu crois en la puissance de la sororité ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça t'a marqué dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    Pour tout te dire, la personne qui a envoyé mon dossier à TF1 est une femme. Elle m'a dit « écris-moi une bio » , c'était au mois d'octobre. Je ne savais pas vraiment pourquoi et comme je lui fais complètement confiance, je lui ai envoyé. Et les choses se sont mises en place. Voilà, j'ai passé les sélections. Si elle ne l'avait pas fait, je ne l'aurais pas fait moi-même. Ça, c'est un autre exemple. Une autre femme qui était à la tête d'une start-up, qui a bien, qui est aussi, qui a de très bons conseils. Et une femme que j'ai rencontrée, alors vraiment, vraiment, je l'ai rencontrée en fait, on était il y a deux ans. À une grande conférence, on devait être six femmes. Et elle vient vers moi et elle me dit, on n'est pas beaucoup, je lui dis oui en effet. Et cette femme, elle est directrice commerciale d'un grand groupe américain. Et on se revoit, on se voit régulièrement en fait. Et elle est à un an de la retraite là. Et elle me dit, Gaëlle, tu as fait ce que je n'ai pas osé faire à ton âge. Et d'entendre ça de cette grande dame qui a un poste incroyable. Donc la sororité, j'y crois beaucoup. Je trouve que malheureusement, elle n'est pas assez en place. J'ai pas eu beaucoup, durant ma carrière, beaucoup de femmes qui m'ont tendu la main et tirées. Donc voilà, moi j'essaye de le faire à mon niveau. Et je pense qu'on pourrait être plus forts ensemble. Mais pas seulement les femmes, les personnes en difficulté parce que leur nom de famille, parce que leur milieu d'origine, parce que... Et je pense que la société serait beaucoup plus forte si on faisait corps ensemble, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a encore des femmes qui ont du mal à tendre la main à d'autres, comme ça, à ton avis ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. J'ai du mal à... J'essaye de comprendre. J'ai du mal à comprendre. Je pense que c'est une forme d'éducation, ça a été dur pour elles. Donc elles ont envie de rester seules là où elles sont. Mais la roue tourne.

  • Speaker #1

    Oui, la roue tourne. Et puis les choses changent à une vitesse. Justement, je vais te demander, dans ce parcours qui est le tien, il y a soit une personne provident, c'est-à-dire que c'est la personne qui croit en nous. C'est comme ça que je le définis. Et cette personne croit en nous envers et contre tout. Et cette personne nous ouvre la porte là où personne ne l'aurait fait. Parce qu'il ou elle voit le potentiel que l'on a et se dit, je vais lui donner sa chance. Et il n'attend rien d'un retour, mais il sait qu'il participe à quelque chose, en tout cas qu'il participe à l'écriture de la légende personnelle, de ta légende personnelle. Est-ce que tu as une personne comme ça dans ta tête, en mémoire ? Et qui est-elle ? Et c'est le moment de lui dire merci.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on se revoie dans un an, parce que je suis en train de le vivre. Ah,

  • Speaker #1

    ça me donne presque le frisson !

  • Speaker #0

    Sur un projet qui est bien engagé et qui est un peu incroyable. Une personne que je connaissais depuis plus de 15 ans. Et j'étais là quand lui était en difficulté il y a 15 ans. Alors qu'il n'y avait personne, plus personne. Presque 15 ans, je veux dire peut-être 12 ans. Et aujourd'hui, en effet, je travaille sur plusieurs projets. Je travaille un peu en mode entonnoir. Je teste beaucoup de choses pour ensuite, d'ici fin d'année, début d'année prochaine, rester sur trois secteurs, trois sujets principaux. Et lui est revenu vers moi au mois de décembre. Il m'a dit, Guel, j'aimerais qu'on travaille sur ce sujet. Non, je n'en ai pas les compétences. Il est revenu encore deux, trois fois la charge. Il m'a fait sortir vraiment encore plus de ma zone de confort, encore plus de l'IA et tout ce qu'on a raconté là. Et là, on est en train d'avancer. Comme disent certains mectobes, je n'ai pas envie d'en parler. Mais dans un an, on en reparlera parce que c'est bien engagé. Et voilà, il y a souvent ce qu'on appelle la synchronicité. Et là, je pense à mon ami Hicham, qui est un copain de classe, de seconde et de première. qui croient beaucoup aux rencontres, mais aussi aux chiffres, mais aussi à toutes ces choses-là qui sont sur notre route. Et si on n'est pas sensible à ça... à ce petit papillon qui va se poser à un endroit, etc. Et je trouve qu'aujourd'hui, on est devenus un peu tellement... Alors, je n'aime pas cette image-là, mais robotique, en fait, en manque de sensibilité aux autres, à ces fameuses mains tendues, que, comment dire... Moi, je suis devenue très à l'écoute de cette synchronicité, de ces rencontres qui sont à des hasards sans en être, comme la nôtre, par exemple. des réseaux sociaux, un appel téléphonique ou une rencontre, parce que j'ai été beaucoup sollicité pour des podcasts, c'est la première fois que j'en fais, je n'ai jamais voulu les faire. Je me sens honorée. On en avait parlé, parce que je suis quelqu'un qui est assez réservé, je n'aime pas en général me confier, etc. Mais oui, cette personne-là, et je pense que la confiance qu'on a en soi reflète la confiance qu'on a en... les autres aussi. Il y a eu d'autres personnes, mais celle-là, en ce moment, elle me vient particulièrement en tête parce que je le vis. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Tu as parlé pendant l'interview de, et ce sera mon avant-dernière question, du fait que quand tu as commencé ta carrière, tu aurais aimé avoir des mentors, un mentor. Et on en a discuté en off, c'est qu'on apprend aux jeunes. à avoir des diplômes, mais on ne leur apprend pas les codes pour rentrer en entreprise. Toi, quel est le conseil que tu donnerais à un jeune aujourd'hui qui nous écoute, qui va bientôt être diplômé, avoir son master, peu importe, qui se dit « Ah tiens, super, je vais avoir mon premier CDI bientôt » . Quel est le conseil que tu lui donnes ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te parler de Bilal. Bilal m'a contacté il y a à peu près 5-6 mois sur LinkedIn pour intervenir à une conférence à Nanterre. Je me suis dit qu'est-ce que je vais faire une conférence à Nanterre sur l'international et l'IA etc. Et en fait ce jeune, franchement c'est une lumière, il est en master 2 etc. Et j'ai beaucoup échangé avec lui et je lui ai dit ce que vous avez fait, contacter une personne que vous ne connaissez pas, il n'a rien lâché jusqu'au bout parce qu'au début je ne voulais pas y aller. C'est ce que je conseille aux jeunes en fait aujourd'hui, de ne rien lâcher. Et dans le monde de l'entreprise, en effet, dans les écoles, on n'apprend pas ça. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'alternances, peut-être un peu trop d'ailleurs à mon goût, parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui restent sur le carreau parce qu'ils n'arrivent pas à trouver leur alternance. Mais le mentor peut être un membre de la famille, un oncle, une tante, peut être un voisin, peut être une personne que l'on contacte sur les réseaux sociaux. Donc, je conseille aux jeunes d'avoir un mentor. femmes, hommes, peu importe, qu'ils soient dans le même secteur d'activité ou dans un autre secteur d'activité, mais quelqu'un qui puisse l'inspirer, lui ouvrir les chakras, en fait. De lui dire, voilà ce que tu as fait là, j'ai échangé dernièrement avec ce matin, avec mon voisin, on s'est retrouvés, voilà, qui va aller vers un BTS communication, on s'est retrouvés au bus ensemble, en venant. Et on a beaucoup échangé justement sur l'IA, sur Sora, il veut aller dans la communication, quel type de communication, etc. Il cherche son alternance dans quel type de secteur, de ne pas rester par exemple deux années d'alternance. Moi, c'est ce que je conseille dans la même structure, même normalement si c'est par deux. Parce que, comment dire, il faut changer, aller à une petite société, une grande société, différents secteurs d'activité, etc. Mais je conseille aux jeunes vraiment d'enfoncer les portes, mais dans le bon sens du terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et comment faire pour, justement, quand on est dans une entreprise, dans un grand groupe, on ne connaît pas les forces en présence, on ne sait pas comment se positionner, on ne sait pas les jeux d'alliances.

  • Speaker #0

    Au-delà d'un grand groupe, je vais te donner un autre exemple. J'ai été pendant quelques années bénévole dans l'association Nos quartiers ont du talent, que j'ai dû abandonner parce qu'à l'époque... Je l'ai fait un certain nombre d'années, j'avais plus de bande passante. J'ai accompagné des jeunes venant de cités qui avaient fait déjà des bacs plus 5, etc. Il leur manquait pas grand-chose. Il leur manquait les codes vestimentaires, des fois, le verbiage, un CV, un CV bien fait, parce qu'on n'apprend pas ça non plus.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Je ne comprends pas qu'à l'école, on n'apprenne pas à faire un CV. C'est un vrai sujet.

  • Speaker #1

    C'est un vrai sujet, là. Oui, vraiment.

  • Speaker #0

    Et des fois, il ne faut pas grand-chose. Vraiment pas grand-chose. Donc, ce pas grand-chose, en fait, il faut que, au-delà, si les parents ne sont pas là, malheureusement, pour accompagner ou autre, il faut avoir la volonté. C'est vrai que c'est dur, on est jeunes, mais il faut avoir la volonté de faire bouger les lignes à son niveau et de se dire, voilà, j'ai besoin d'informations parce que je veux aller dans tel secteur, je ne sais pas comment ça se passe dans tel pays, etc. Et aller demander un conseil. Je pense que personne... refusera un échange téléphonique, une rencontre autour d'un thé. Et ça, il faut que les jeunes en prennent conscience.

  • Speaker #1

    D'où le... qu'il ne faut pas qu'ils hésitent à défoncer des portes.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    À les taper à une porte pour dire j'ai besoin de conseils.

  • Speaker #0

    Et si la porte serait fermée, parce que malheureusement, des gens ne sont pas toujours à l'écoute de ce type de démarche. Il y a une deuxième porte, il y a une troisième porte.

  • Speaker #1

    Il y en aura une qui va finir par s'ouvrir.

  • Speaker #0

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #1

    Il faut être persévérant.

  • Speaker #0

    Il ne faut rien lâcher. Et puis, je répète, aujourd'hui à toutes ces associations qui sont là. Il y a les podcasts, il y a toutes ces vidéos sur YouTube. Il y a tellement de choses à disposition qu'on ne peut pas dire. On pourra seulement dire, je n'ai pas essayé, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas.

  • Speaker #1

    Exact. Il faut aller chercher l'information. Si on devait retenir, tu voulais qu'on retienne une chose de ton parcours, Gaëlle.

  • Speaker #0

    Alors écoute, ça va être... via deux citations. Je vais les lire parce que...

  • Speaker #1

    Tu avais ton antisèche !

  • Speaker #0

    J'avais mon antisèche que d'ailleurs vous avez fait, j'ai pas sorti. Alors la première, c'est une référence à Saint-François d'Assise, bien que je sois agnostique, mais parce qu'elle me parle énormément. Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire, et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux reprendre parce que ça me parle tellement ? Commence à faire.

  • Speaker #0

    Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir. Pourquoi celle-ci ? Parce que je n'arrive pas à entendre le fait, je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas, ben oui, si tu n'as pas essayé, tu n'y arrives pas. Donc ça c'est pour moi. Il faut avoir le déclic de commencer. Donc ça, c'est le premier sujet. Deuxième sujet, j'ai eu la chance de grandir en bord de mer. Je suis très attachée à l'océan. Et souvent, j'ai en tête que je suis sur un voilier avec des vents contraires dans la brume. Je dois arriver au port, mais le port est loin. Je ne le vois pas. Mais je suis quand même, je tiens la barre. Et là, c'est une citation. une citation en fait j'ai une belle citation aussi de Mark Twain mais celle-ci elle fait bien référence en fait à ce voilier un bateau n'est qu'un tas de bois et dis-toi fiston donc fiston, malheureusement il a écrit fiston mais ça pourrait être fait, peu importe le seul fait qu'il soit en fait Le fait, le plus important, en fait, c'est ceux qui le font naviguer. En gros, peu importe si tu es sur une barque, un radeau, un navire, le principal, c'est que tu sois à la barre.

  • Speaker #1

    C'est magnifiquement dit. En tout cas, c'est tellement juste. Et j'ai presque envie de dire, il n'y a rien à rajouter. Tu as eu le mot de la fin. Pourquoi est-ce qu'on écouterait cet épisode, Gaëlle ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est Nicole. Oh ! Ta personnalité, je pense, le fait qu'on ne parle pas beaucoup, j'aime pas le mot échec, mais on ne parle pas beaucoup de parcours qui ne sont pas linéaires, qui sont un peu atypiques, etc. On met souvent en avant les mêmes personnes, avec les mêmes profils. Et le fait que tu donnes la parole à des gens tellement différents, et c'est ça en fait la richesse, c'est la diversité.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces mots qui me touchent. venant de toi. Tu es une femme... Je t'ai demandé la connexion comme ça, vraiment. C'était vraiment un hasard. J'ai vu le profil, j'ai fait j'aimerais bien l'avoir sur mon podcast. Eh bien, j'ai bien fait. J'ai bien fait en tout cas d'avoir échangé avec toi et de t'avoir aujourd'hui parce que je suis convaincue que toutes les personnes qui vont écouter ce que tu as dit, ils en ressortiront plus grand. Merci beaucoup Gaëlle pour ta présence aujourd'hui. Merci pour la sincérité de tes mots. Je vais rendre l'antenne et donc me rediriger vers la caméra. Merci d'avoir écouté. Si vous avez aimé cet épisode, bien sûr, partagez-le, commentez. Rejoignez également la communauté weTalk sur LinkedIn, Instagram, TikTok. Et bien sûr, portez-vous bien et à très bientôt. Bye bye.

Chapters

  • Introduction et présentation de Gaëlle Picard-Abezis

    00:07

  • Parcours professionnel et choix audacieux

    00:59

  • Conte personnalisé pour Gaëlle

    01:52

  • L'impact de l'éducation et de l'ouverture d'esprit

    05:06

  • Définitions de l'échec et résilience

    07:42

  • Transition vers l'entrepreneuriat et nouvelles aventures

    12:10

  • Doutes et soutien familial

    16:49

  • Choix de l'IA et engagement pour l'inclusion

    28:23

  • Leçons tirées des échecs personnels

    37:56

  • Importance de la sororité et des mentors

    47:13

  • Conseils aux jeunes professionnels

    56:08

Description

Et si l’âge n’était pas une barrière, mais une nouvelle chance d’oser ?
Et si à 50 ans, on pouvait se réinventer, affirmer sa place et devenir un moteur pour le monde ?


C’est ce que nous explorons dans weTalk, le podcast qui transforme l’échec en réussite.
Une émission intimiste où l’on parle de résilience, de seconde chance et de ces histoires vraies qui rappellent que tomber n’est jamais la fin, mais un nouveau départ.


Dans ce nouvel épisode, Nicole Eweck reçoit Gaëlle Picard Abézis : une femme inspirante, sortie des sentiers battus classiques, qui a choisi de vivre avec des yeux d’enfant ouverts à l’immensité des possibles et une flamme intérieure inextinguible.


Elle nous confie :

  • Comment, à 50 ans, elle a choisi d’oser et de se réinventer, loin des stéréotypes et des barrières de l’âgisme.

  • Son combat pour une tech plus diverse, plus inclusive et profondément humaine.

  • Comment elle a su transformer son parcours : de la biologie et du management culturel à l’intelligence artificielle, jusqu’à rejoindre les experts IA du Groupe TF1 (promo 2025) et le comité d’experts techniques du laboratoire d’innovation international FIRSH.

  • Sa vision de la sororité, de la confiance en soi et du rôle des femmes dans la tech.


💡 Comment rester fidèle à soi-même quand on se réinvente sans cesse ?
💡 Comment transformer l’âge et les discriminations en leviers pour s’affirmer ?
💡 Et pourquoi la confiance en soi est la clé pour ouvrir toutes les portes ?


Gaëlle nous rappelle que le vrai courage, c’est d’oser se réinventer, encore et encore, pour incarner ses valeurs et construire un monde plus juste.

Un épisode vibrant, inspirant, qui donne envie de se demander : et moi, quand est-ce que j’ose ?


🎧 Disponible dès ce dimanche 5 octobre sur toutes les plateformes (Spotify, Deezer, Apple Podcasts, Podcast Addict, YouTube).


Retrouve weTalk sur :

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  • YouTube : @weTalkLepodcast

  • LinkedIn : weTalk le podcast


Enregistrement : L'Appart studio
Musique : Nicole Eweck


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes weTalk, le podcast qui transforme les chèques en réussite. Mon invité du jour, c'est Gaëlle Picard-Abezis. Bonjour Gaëlle, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Très bien, je te remercie.

  • Speaker #0

    Écoute, je suis ravie de t'avoir reçu le plateau de weTalk, d'autant plus qu'on a mis quelques mois à pouvoir se caler. Est-ce que, voilà, comment tu te sens ?

  • Speaker #1

    Écoute, quelques mois, c'est un euphémisme parce qu'en effet, nous avons discuté depuis un temps certain et je suis ravie d'être... dans ces locaux aujourd'hui avec toi.

  • Speaker #0

    Je suis ravie également. Est-ce que tu peux te présenter aux auditeurs de weTalk ?

  • Speaker #1

    Rapidement, un peu plus de 20 ans d'expérience dans l'IT, notamment dans un grand groupe que j'ai quitté au mois de juin. Et avant, une expérience dans un secteur qui n'avait rien à voir avec cela, dans le milieu de l'art contemporain et de la culture plus largement.

  • Speaker #0

    D'accord. Écoute, weTalk parle d'échecs, de réussite. Nous allons aborder ce moment charnière de ta carrière où tu étais au top niveau et tu as décidé de t'en aller pour revoguer à des aventures entrepreneuriales. Nous allons parler de comment tu as transformé ces défis-là en opportunités pour réussir. Mais avant cela, il y a une tradition à weTalk, c'est que je présente mes invités à travers un conte que j'ai écrit rien que pour eux et dont ils sont les héros. Est-ce que tu es prêt à écouter ton conte à toi ?

  • Speaker #1

    Ah bah écoute, tu me fais une belle surprise. Je vais te dire pourquoi. Parce que je collectionne les contes anciens depuis à peu près 20 ans. Donc j'ai toute une série de livres. Et notamment, je suis une fan d'Alice au Pays des Merveilles. Donc ça me touche particulièrement.

  • Speaker #0

    Ah bon bah écoute, tant mieux. En tout cas, j'espère que je vais te faire plaisir. Il était une fois, une femme pour qui l'audace n'a jamais été une option mais une évidence. Gaëlle Piccard Abézis. naît dans une famille où l'on enseigne que les rêves n'ont ni genre, ni frontières et que tout est possible à qui cultive la foi, l'ardeur et le travail. Très tôt, elle comprend que sa place n'est pas à quémander en silence, elle est à bâtir, à conquérir. Elle grandit forte de cette certitude et sait qu'il va falloir tracer sa voie, non pour plaire ni pour rentrer dans un moule, mais pour écrire sa propre légende. Gaëlle, c'est la force tranquille. Elle est cette présence lumineuse qui va gravir sans fracas les montagnes de la vie professionnelle, les yeux rivés toujours vers les sommets. Après une licence en biologie et mathématiques, elle aurait pu choisir la sécurité d'une carrière scientifique. Mais elle écoute ce talent intérieur qui lui murmure d'oser explorer, de créer un autre chemin. Elle s'engage donc dans l'univers du marketing et devient attachée commerciale, puis chargée de communication. Elle explore les codes de ce nouvel environnement avec l'humilité des bâtisseurs et la détermination de ceux qui ne cessent jamais d'apprendre. Très vite, elle rejoint DocaPost. la branche numérique du groupe La Poste. Échelon après échelon, elle est grandie jusqu'à devenir directrice des relations extérieures, ambassadrice d'un numérique plus humain et plus accessible. À travers son engagement, elle milite sans relâche pour une tech plus diverse et plus inclusive. Elle est convaincue que les femmes doivent prendre toute leur place dans ses métiers d'avenir. Elle fait de la parité un combat quotidien, porté avec calme et puissance. Elle pourrait s'arrêter là. Elle a la reconnaissance. La stabilité, le confort d'une belle carrière. Mais lorsque ces valeurs commencent à se heurter aux mutations de l'entreprise, Gaëlle n'hésite pas. Elle choisit de rester fidèle à elle-même, elle quitte son poste et refuse de trahir ce qu'elle porte profondément. Et c'est là que commencent les preuves. Dans un monde où les femmes de plus de 50 ans deviennent invisibles, où l'expérience est perçue comme une gêne, Gaëlle entend encore les mots de son père. Rien n'était possible, même pour une femme. Et face à l'inconnu, Elle ne cède pas à la peur et encore moins au renoncement. Elle se forme, se réinvente et choisit de s'élargir au lieu de se réduire. Là où d'autres voient un mur, elle bâtit un pont. Gaëlle se forme à l'intelligence artificielle, consciente que l'avenir appartient à ceux qui ne se ferment pas à la nouveauté, à ceux qui acceptent de redevenir débutants pour grandir encore. Car pour elle, avoir du cran n'est pas du courage, c'est un acte de loyauté envers soi-même. Elle refuse les chaînes invisibles du doute et répond au syndrome de l'imposteur. par l'excellence. À la peur, elle oppose le mouvement. Et lorsque les portes du groupe TF1 s'ouvrent pour qu'elle intervienne en tant qu'experte IA, elle sait que ce n'est pas un hasard, mais la récolte des graines se met depuis toujours avec patience, avec conviction et avec une force que rien n'altère. Aujourd'hui encore, Gaëlle avance avec son sourire tranquille et sa détermination d'acier. Elle a cette lumière indestructible dans le regard, une lumière qui souffle à ceux qui la croisent, une invitation va aux... Trace ton propre ciel. Car Gaëlle Piccard Abézis est de celles qui n'ont jamais cessé de croire que l'audace est plus qu'une nécessité.

  • Speaker #1

    Écoute Nicole, ça me touche énormément, même s'il y a des petites choses à changer. Alors oui, sur mes parents, oui sur mes engagements. Pourquoi ? Parce que j'ai eu la chance de grandir au Maroc. Donc de l'âge de 2 ans à 18 ans, un pays qui est ma Madeleine de Proust. Si je devais avoir... plus des références marocaines, je dirais Mahbaki Adberada, pour ceux qui reconnaîtront à la fois la pâtisserie et l'auteur, que j'apprécie tout particulièrement, dans une ouverture d'esprit à l'époque, un multiculturalisme qui m'était cher et qui m'a en fait façonné. Et c'est pour ça que l'ouverture à l'autre, la prise de Rix, je pense que ça vient de cette période-là, dans un Maroc exigeant, puisque là-bas, encore maintenant, Les mathématiques étaient une culture d'excellence. Et moi qui aimais l'économie, en fait, je me suis dirigée vers une première scientifique. J'étais très mauvaise en physique-chimie. J'en ai mangé des cours et des cours pour aller vers cette excellence. Mais c'est vrai que ce Maroc m'a forgée de l'intérieur. Et ce multiculturalisme, je le porte aussi dans mon ADN, puisque ma grand-mère était anglaise, mon grand-père... père français d'origine sicilienne, donc cette ouverture d'esprit et cette exigence, ils me l'ont appris de mes grands-parents à mes parents. Et je dis toujours que l'instruction, c'est important, mais l'éducation est d'autant plus importante. Et je fais vraiment cette différence entre l'éducation, c'est ce qui se passe à la maison, en fait, ce que nous transmettent nos parents, nos grands-parents, nos aïeux. Et l'instruction, ce sont les études.

  • Speaker #0

    Et donc, pour toi, l'instruction, elle est... Elle est au-dessus, c'est ça ? Elle est plus importante ?

  • Speaker #1

    Non. Je pense que l'éducation, c'est le ciment. Oui. Le ciment. Et ce ciment te permet de grandir et de choisir tes voies vers l'éducation. Et juste pour te dire, j'ai fait un bac à l'époque, bac D, biologie mathématique. Je n'ai pas fait une licence de biologie, mais comme j'étais quelqu'un qui avait déjà beaucoup de tempérament à mon jeune âge, je m'étais dirigée vers une école d'art contemporain. Parce que c'est toujours une de mes passions. Mais je me suis très vite rendue compte que dans ce milieu-là, en tout cas à mon âge et à l'époque, si on n'est pas la fille d'eux ou la femme d'eux, c'est très compliqué de faire sa place en France. Et donc, j'ai conseillé de m'orienter vers d'autres voies.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, à weTalk, on parle d'échec. Quelle est ta définition de l'échec ?

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce qu'il y a l'échec qu'on vit personnellement et l'échec, le regard des autres sur l'échec. Il faut savoir, en tout cas je le conçois comme ça, qu'en France, on n'a pas la même gestion du risque que dans les milieux anglo-saxons.

  • Speaker #0

    C'est certain.

  • Speaker #1

    Et comme j'ai énormément d'amis qui sont à l'étranger, en fait, mes échecs ne sont pas leurs échecs, la vision de leurs échecs. Donc, te donner une définition, c'est très compliqué. Et je trouve qu'au contraire, lorsqu'on a un genou à terre et qu'on sait se relever, c'est une force et ce n'est pas un échec.

  • Speaker #0

    Je suis tout à fait d'accord. J'imagine une situation où on a vécu quelque chose de très difficile et on se sent complètement effondré. On est exempt de l'effort qu'on a fourni et qu'on se dit qu'on ne peut pas se relever. Mais il y a toujours finalement ce je ne sais quoi qui fait que... On se relève et qu'on continue d'espérer et de croire.

  • Speaker #1

    Exactement. Et pour tout te dire, depuis que je suis... Tu as évoqué un conte, moi, depuis que je suis toute petite, je suis aussi une grande fan de Jean de La Fontaine. Et j'ai une de ses fables, en fait, qui m'accompagne professionnellement, qui est la fable du roseau et du chêne, ou du chêne et du roseau, je ne sais plus dans quel sens il est, de toujours se dire que oui, c'est important d'être un chêne, d'être un roc, mais à un moment donné aussi d'être... Une petite feuille ou autre qui sait s'adapter, qui sait rebondir, etc. Donc, il faut savoir dans la vie être l'un ou l'autre. Et dans les moments difficiles, et je vous le conseille si vous ne connaissez pas cette fable, de la lire, en fait, ça apaise et ça se permet de dire qu'il n'y a pas un chemin, il y a des chemins détournés, en fait, il y a des cailloux sur le chemin. Et ça, malheureusement, je trouve qu'on ne nous l'apprend pas jeune. On ne nous l'apprend pas quand on fait des études, on ne nous projette pas dans le monde de l'entreprise. et j'ai... Je suis encore mentor de jeunes parce que moi, à l'âge de 25-30 ans, j'aurais aimé avoir un mentor. Et je pense que l'expérience... que les jeunes doivent être accompagnés à tout âge finalement. Parce qu'en effet, comme tu l'as dit, j'ai fait mes 50 ans l'année dernière. Et c'est l'année dernière que j'ai fait cette bascule. Parce que dans ma tête, je l'avais depuis longtemps. Mais là, en faisant, je me suis dit, si tu ne le fais pas maintenant, tu ne le feras jamais. Et je pense qu'on a aussi la... J'aimerais avoir l'état d'esprit de mes 50 ans, mes 30 ans. Cette confiance en soi, cette sérénité en fait. À 30 ans, on doute. On construit une famille, etc. À 50 ans, on a une certaine liberté, une certaine confiance qui ne font que « what else » .

  • Speaker #0

    Mais en fait, tu nous redéfinis un petit peu notre vision, notre perspective de la maturité, de l'âge que l'on prend. On est dans une société qui... promeut encore beaucoup trop l'eugénisme, comme si être jeune éternellement, en tout cas, c'était physiquement, ou en tout cas, peu importe, comme si c'était le saint Graal. Alors qu'au final, prendre parfois aussi de l'âge, ça permet aussi simplement de prendre du recul aussi sur ses propres expériences et aussi de s'assumer. Ça me fait penser à un post LinkedIn que j'ai lu ce matin où quelqu'un disait, mais moi, depuis que j'ai 50 ans, je m'assume, je suis qui je suis. Et je me suis dit, mais c'est vrai que moi, j'en ai 42. Je me sens mieux aujourd'hui qu'à la trentaine ou à la vingtaine, donc strictement rien à voir. Justement pour rebondir, Gaëlle.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu me permets de juste citer, je ne sais plus où je l'ai lu il y a six mois, mais c'était dans un magazine. En fait, un peu moins de six mois, j'étais à Londres et j'ai lu dans un magazine « 50 is the new 30 » . Et je pense que c'est...

  • Speaker #0

    J'y crois très fort.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Juste petite parenthèse. Moi, je disais 40 is the new 30, mais je pense que c'est presque pareil. Quoique la quarantaine, on lutte encore avec certaines choses. Je lutte encore avec quelque chose, mais je pense qu'avec le temps et avec l'âge, il y a un lâcher-prise que l'on gagne et c'est nécessaire. Justement, tu as dit il y a quelques instants que l'année dernière, C'est l'année dernière que tu as quitté Docaposte ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, en chemin.

  • Speaker #0

    Tu es directrice des relations extérieures. Est-ce que tu peux partager ? Pour quelles raisons véritables tu t'en vas ? C'est la crise de la cinquantaine ?

  • Speaker #1

    Il y avait plusieurs raisons, certaines dont je n'ai pas envie de parler, et d'autres où j'avais l'impression que ça faisait presque six ans que j'étais sur ce poste. Confort, je maîtrisais parfaitement le sujet. Je faisais de la stratégie de l'influence dans des écosystèmes que je connaissais bien, etc. J'avais envie de me challenger. J'avais l'impression d'être arrivée au bout d'un cycle et de me dire, c'est quoi le next step ? Et le next step, en fait, ma grand-mère étant anglaise, ayant vécu au Maroc jusqu'à mes 18 ans, maison de famille dans le sud de l'Espagne, voyageant énormément et aimant découvrir les autres. J'avais des velléités. d'aller sur de l'international, de l'européen, de l'international. Et justement, ce Jitex Africa, mon premier client est une ambassade étrangère que je ne peux pas nommer et qui m'a fait confiance. Mon deuxième client est un client suisse. Le fait d'aller, mon troisième client va être aussi un client étranger. Le fait d'aller en fait au Jitex Africa, j'ai senti une ferveur, un engagement, une volonté et une énergie telle que je me suis dit peut-être ce que je ne trouve plus ici ou pas assez ou autre, les compétences étant ce qu'elles sont, les connaissances étant ce qu'elles sont, essayons d'aller voir ailleurs tout en sachant que ce n'est pas simple. Le Maroc, j'ai la chance de le connaître, d'avoir tous ces anciens amis du lycée avec qui je suis encore en contact. Certains pays européens, j'ai de la chance aussi de les connaître, d'avoir des ponts déjà construits dans ces pays-là. Mais c'était aussi cette volonté d'aller explorer de nouveaux territoires et de me remettre en question. Parce que comme tu l'as dit, il est normal qu'à un certain âge, on ait un parcours atypique. Mais moi, je me suis toujours formée, auto-formée, remise en question. parce que je pense que rester dans une cage, ça peut plaire à certains, mais apprendre, continuer d'apprendre. Moi, c'est plutôt ça mon ADN, me remettre en question, prendre des risques, sortir de ma zone de confort. Et je me rends compte avec le recul finalement que je l'ai toujours fait, parce que je suis soit partie de page blanche, soit à la base j'avais une formation de management dans le milieu culturel, ce qui n'a vraiment rien à voir. Et sans arrêt, j'ai fait des 180 degrés, en fait professionnellement, parce que soit j'étais arrivée au bout d'un bout. Et je me disais qu'il fallait que j'évolue vers autre chose.

  • Speaker #0

    En fait, là, ce que j'entends, c'est que c'est finalement quelque chose qui fait partie de ton toit intrinsèque et qu'au final, partir l'année dernière, alors que d'autres femmes, dans la même situation, se seraient dit « Il me reste 15-16 ans avant la retraite, je serre les dents, je reste jusqu'au bout. » On m'a souvent dit

  • Speaker #1

    « Ah, quel courage de partir ! » Et pour moi, ce n'est pas du courage. Parce que je pense que tout le monde peut le faire. C'est une projection de se dire, justement, j'ai à peu près 17 ans encore à faire, dans 5 ans, dans 10 ans, tu te vois où ? Dans 5 ans, dans 10 ans, je me voyais dans des avions, en fait. Je me voyais aller porter la bonne parole, former, informer, accompagner dans des pays qui font que... Voilà, pour tout te dire, j'ai fait sept ans d'arabe quand j'étais petite et là, je vais m'y remettre parce que je me suis rendu compte que je comprenais que j'avais du mal. En fait, le vocabulaire avait du mal à revenir. L'anglais, je m'y suis remis sur la partie technique. Et pour tout te dire aussi sur l'IA, parce que l'IA, ça fait à peu près une dizaine d'années que je travaille dans le monde de l'IA, mais plus en stratégie, positionnement, etc. Et là, j'ai décidé de remettre les mains dans le cambouis de deux façons.

  • Speaker #0

    Excuse-moi, je vais te couper. Est-ce que tu ne doutes pas parfois ? Est-ce que tout ça, tous ces mouvements-là ne te font pas ? Tu ne te dis pas, ça va dans tous les sens, j'ai le sentiment de recommencer à chaque fois ? Est-ce que je bâtis vraiment quelque chose ? Est-ce que tu doutes ?

  • Speaker #1

    Alors, je doute énormément et j'ai la chance d'avoir à la maison un époux et un fils qui me boostent en fait. Quand je n'ai pas le moral, mon mari me dit « Miguel, regarde derrière toi tout ce que tu as fait. Regarde d'où tu viens. » Et regarde ce que tu es en train de semer. Et mon fils de 19 ans, lui, est très très exigeant. Il est dans l'IA aussi, il est dans la tech, il fait une formation dans la tech. Il est très très bon. Et d'avoir la fierté de son enfant qui ne me lâche pas. Dernièrement, je me suis mis aux échecs en ligne avec lui, parce qu'il m'a dit « Maman, maintenant tu es une stratège, donc il faut que tu te formes différemment aussi, et on joue en ligne. » tous les week-ends. Là, on a mis en place des marches sans portable. Pour le moment, c'est une fois par semaine parce que je n'arrive pas à m'organiser plus. Mais pour se vider la tête ensemble. Et en fait, je pense qu'on ne peut pas faire ça si à la maison, déjà, on n'est pas soutenus. Et puis, j'ai la chance, je fais un clin d'œil à Anne, je fais un clin d'œil à Anane, je fais un clin d'œil à Alane, je fais un clin d'œil à Eric et d'autres, je ne vais pas tous les citer. J'ai là vraiment la chance d'avoir un cercle d'amis proches très très fort. C'est ma deuxième cellule. Ma première cellule, c'est ma famille. Et j'ai parlé de mes parents au début, de ma tante aussi. Ma famille et ma deuxième cellule, c'est à... Comment dire ? Ce sont mes amis. Et ces amis-là aussi me boostent quand j'ai le moral dans les chaussettes, parce que ça m'arrive. J'ai fait des erreurs en débutant, en faisant... confiance, justement, et en disant, ben non, la confiance quand on se lance, n'existe pas vraiment. Il faut toujours avoir des écrits, il faut toujours... Donc oui, je doute. Je doute énormément et je pense que quand il n'y a pas de doute, on ne se remet pas non plus en question comme il faut. Donc peut-être que je peux paraître comme ça, de l'extérieur, très sûre de moi, etc. Mais j'ai aussi une carapace qui fait que j'ai besoin aussi de me protéger. Parce que rien n'est facile. Mais j'ai la chance d'avoir cet environnement aussi qui me porte. Et puis la musique.

  • Speaker #0

    Tu as fait un saut en avant parce qu'en général, je demande à We Talk, je dis qu'on ne se fait pas tout seul, qu'il y a des personnes bienveillantes autour de soi qui sont dites, donc je pense que tu les as un petit peu citées effectivement. L'entourage fait partie, en tout cas, des facteurs clés de succès du parcours d'une vie. Et tu nous le rappelles si bien. Donc, en tout cas, merci à toutes ces personnes qui t'accompagnent et qui font... également de toi, la femme que tu es aujourd'hui. Je t'ai coupée et je reviens un petit peu, tu disais, quand tu es en mouvement, tu fonctionnes de deux manières différentes. Et là, je t'ai coupée en te parlant de... Est-ce que tu te souviens de... Quand tu as quitté le docaposte et qu'il fallait te former, bref.

  • Speaker #1

    Alors, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai pris départ dans une start-up en cyber parce que je voulais voir... comment ça se passait dans l'intérieur et que cette startup est très challengeante. Elle avait besoin de business angels.

  • Speaker #0

    Attends, il faut que les gens comprennent. Donc, tu quittes ton caposte, tu sais que tu dois te faire former, tu te dis je vais le faire, mais pour mieux comprendre, je m'avais pris des parts dans une startup.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Wow.

  • Speaker #1

    Donc, parce que j'aime beaucoup l'équipe dirigeante, j'aime beaucoup ce qu'ils font, ils ont un partenariat avec le CNRS et l'INRIA. Donc, c'est vraiment très challengeant techniquement et j'avais besoin de voir de l'intérieur. D'abord, je fais ça. Ensuite, on vient me chercher sur un projet à l'étranger. Mais malheureusement, j'avais mis des jalons dans ma tête. Si en décembre, les signatures ne sont pas au rendez-vous comme je veux, je quitte. C'est ce qui s'est passé. Donc, j'ai travaillé là-dessus. Et puis, très rapidement, en fait, je connais un startup studio dont j'apprécie énormément le fondateur. Il s'appelle Nathan Bonnet. Très rapidement, je travaille avec eux dès le mois d'août. Donc, c'est un incubateur startup studio en IA. Je travaille avec lui sur des projets très rapidement, mais plutôt en spectatrice, stratégie, orientation, etc. Et puis après, je mets les mains dans le cambouis. Et là, je me dis, c'est vraiment... Aujourd'hui, sur l'IA, il y a beaucoup de blabla, il y a beaucoup de powerpoint, mais il y a des vraies choses qui se passent. Et dans les vraies choses, je vais te donner deux cas. qui sont faits justement par ce startup studio, par une solution qui s'appelle Polymnia. Et moi, ce qui me tient à cœur aussi, c'est les vraies choses, en fait. Percher, c'est bien, mais à un moment donné, il faut revenir dans la réalité. Comment j'amène ma pierre à l'édifice dans cette société ? Polymnia, c'est une solution de prise de parole en public. Ils ont gagné deux appels d'offres. Un premier appel d'offres pour accompagner les personnes en prison. Ils les accompagnent à reprendre, se réapproprier leurs paroles.

  • Speaker #0

    D'accord, de quelle manière ?

  • Speaker #1

    Avec un logiciel de prise de parole en public qui analyse ton vocabulaire, ta voix, ton regard, etc. et qui t'améliore là-dessus. Et avec cette solution-là, 80% moins de récidive. Mais ça, on n'en parle nulle part.

  • Speaker #0

    Je ne connaissais même pas la solution, je ne savais même pas que ça existait. Là, tu m'en parles...

  • Speaker #1

    Et moi... Pour justement, les choses dans l'IA, c'est des vraies choses d'amélioration, etc. C'est ça qui m'intéresse. C'est pour ça qu'hier, j'intervenais aussi à Central avec Startup for Kids sur l'IA et les jeunes, parce qu'il y a aussi beaucoup de choses à dire. Deuxième exemple, ils accompagnent aussi Polymnia, en fait, des personnes immigrées à retrouver du travail, justement, parce que quand on maîtrise, et on le voit puisqu'on discute ensemble, quand on maîtrise notre phrasé, notre vocabulaire, etc., ça permet aussi de faire passer des idées, de mieux s'intégrer dans la société. Donc aujourd'hui, ce qui m'intéresse dans l'IA, c'est tous ces petits quick wins, comme on dit, ou tous ces cas d'usage qui vont faire qu'une société va pouvoir vendre plus, s'améliorer, qu'une personne va réussir à s'insérer, qu'un jeune va avoir confiance en lui. Et je vais donner aussi un autre exemple. Aujourd'hui, malheureusement, en France, on est aussi mauvais en anglais depuis des générations dans l'apprentissage. J'espère qu'on ne va pas l'être dans l'IA. mais aujourd'hui l'IA permet à des jeunes de comment dire, par exemple, se réapproprier l'anglais parce qu'ils n'ont pas en face d'eux l'autorité, etc. Mais juste une façon de s'entraîner à la maison de façon assez intelligente, etc. Donc, c'est ça aujourd'hui qui m'intéresse. Et donc, pour revenir à la question que tu m'as posée, en fait, je n'ai rien lâché depuis que je suis partie. Et là, dernièrement, on m'a dit, mais pourquoi tu fais ça ? Tu n'en as pas besoin. J'ai fait une formation en ligne pour être chef de projet en IA, alors que je ne veux pas... pas être chef de projet en IA. Mais j'avais besoin de me challenger moi-même par rapport à mes connaissances. Là, j'attends le résultat de la certification de cette semaine. Donc, il a fallu monter un projet d'entreprise lié à l'IA. Et je l'ai monté dans l'art, entre des ponts, en fait, sur la culture invisibilisée et comment elle est revue avec l'IA. Et donc, voilà. Parce qu'aujourd'hui, ce qui me fait le plus peur avec l'IA, c'est la... Comment dire ? La perte de culture. Ce ne sont pas les biais de genre. Ce sont plutôt les biais culturels. Et donc, quand je suis partie, j'ai d'abord beaucoup voyagé. Et j'ai notamment quelque chose, deux voyages m'ont marqué. Montréal avec le centre de recherche en intelligence artificielle, le MILA, qui est le plus grand centre de recherche en intelligence artificielle. J'ai la chance de connaître quelques personnes, donc un clin d'œil aussi à Mélanie et à Sarah, et à Gwenaëlle au Canada. Et j'ai été visitée, et là j'ai été bluffée par ce qui se passait là-bas dans ce centre. D'accord. Surtout. Il y a une énergie qui est sortie de là. Et puis, j'ai fait un voyage personnel au Japon depuis trois semaines qui m'a aussi particulièrement marquée. De voir à la fois cette discipline et cette croyance dans la technologie qui fait avancer. Tout ça, ça a été fait en six mois. Et après, je me suis dit, what's next ? Ok, tu travailles avec un super incubateur en IA. Tu as pris des parts. J'ai fait aussi un certain nombre d'autres choses. Et en fait, mi-janvier, j'ai créé ma structure en disant on verra. Et le on verra, pour le moment, commence à bien fonctionner sur quatre verticales, toujours dans le milieu de l'IA et de la cyber. Parce que ce que je ne t'ai pas dit, c'est qu'on est venu me chercher quand je suis partie pour donner des cours dans une école d'ingénieurs en master. Je ne l'avais jamais fait. Je me suis dit pourquoi pas, tout en sachant que je savais que ça allait me donner beaucoup de travail de préparation et puis une exigence de se dire, partager à des étudiants qui ont déjà 3 à 4 ans de cyber derrière eux, qu'est-ce que je vais leur raconter ? Et j'ai une passion toute particulière pour l'économie et l'intelligence économique et j'ai eu la chance, ça fait bientôt 5 ans, d'avoir passé une certification de l'Institut de haute étude de la Défense en intelligence économique et stratégique. Petite parenthèse, il ne faut jamais rien lâcher, toujours se former, s'auto-former.

  • Speaker #0

    Je vois ça, je vois que tu continuellement, tu te formes, et à un moment ou à un autre finalement, ce que tu as appris à un moment te sert.

  • Speaker #1

    Exactement, et donc j'ai monté un module de 30 heures de cours en intelligence économique et géopolitique en cybersécurité. Et non seulement moi-même, j'ai appris énormément, parce qu'il y a un sujet qui me passionne, dont on parle peu, qui sont les câbles sous-marins. Parce qu'aujourd'hui, seulement 2% des données sont dans le cloud. Le reste, on oublie, c'est sous mer. Ah bon ? Oui.

  • Speaker #0

    Je vais repartir de ce podcast très intelligente.

  • Speaker #1

    Et donc, pour préparer ces 30 heures de cours, j'avais bien sûr la connaissance que j'avais déjà, mais j'avais la connaissance que je n'avais pas. Donc, j'ai lu. Je suis allée me former sur des modules, etc. Et ça a été très riche, en fait, cette... ses cours avec ses étudiants, parce qu'eux-mêmes ont augmenté par rapport à l'échange que nous avons eu ensemble, le fait d'une certaine humilité aussi, à se dire qu'on apprend, en fait, de nos aïeux, mais aussi des plus jeunes, sans arrêt. Et ça m'a énormément portée. J'ai fini les modules de notation la fin mars. J'ai adoré. Et j'y retourne après-demain, puisqu'ils font un caton sur... la cyber dans des enjeux de géopolitique et je vais intervenir à la fin par rapport aux différents pays qui sont mis en situation.

  • Speaker #0

    Moi j'ai une question très basique, basico-basique. Pourquoi tu as choisi l'IA une fois que tu quittes l'Ocaposte ? Pourquoi tu décides de te former ? Qu'est-ce que cette technologie représente pour toi, pour la femme engagée que tu es ?

  • Speaker #1

    Alors j'étais déjà très touchée par les biais de genre dans l'IA et je me suis dit...

  • Speaker #0

    Quand tu dis les biais de genre, tu veux dire quoi exactement ?

  • Speaker #1

    En fait, je militais depuis très très longtemps et notamment via Nova Intech, qui est un programme de Numéum, mais pas que, via une association qui s'appelle Les Singulières aussi, sur les sujets des femmes dans la tech. Je suis persuadée que si on n'a pas fait le choix, comme moi par exemple, au début de faire une école d'ingénieur, qu'on peut se reconvertir. Et j'en suis l'exemple, puisque bac scientifique. études plutôt managériales, culturelles. Et puis après, j'ai bifurqué sur d'autres voies. Et donc, dans ces secteurs de la tech, il y a très peu de femmes. Je militais de plus en plus. J'ai commencé à intervenir très tôt. D'ailleurs, quand mon fils avait 8 ans, j'ai monté une association d'éveil numérique. Donc, ça fait il y a 11 ans pour les enfants. À l'époque, il y en avait peu. Et je me rendais compte... que les mamans, j'avais pratiquement que des garçons. Les mamans ne voulaient pas que leurs petites filles viennent parce qu'elles allaient s'ennuyer. Sauf que...

  • Speaker #0

    J'en avais une ou deux. Elles étaient souvent meilleures que les garçons.

  • Speaker #1

    Et c'était les mamans qui se disaient, par défaut, que leurs filles allaient s'ennuyer et que les garçons allaient trouver ça intéressant. Voilà.

  • Speaker #0

    Ça, ça m'a toujours choqué, en fait, les biais déjà familiaux. Et il y a déjà 11 ans, beaucoup de choses se passaient au niveau des jeunes, des moins jeunes dans le domaine de la société. L'IA existait déjà, pas l'IAG, qui a pris son envol. au grand public au mois de novembre et qui a changé beaucoup de choses. Et je me rendais compte comment la société était en train de prendre un tournant dont on n'avait pas conscience. Le tournant qu'il y a eu à l'ère de Gutenberg quand on a créé l'imprimerie. Le tournant qu'il y a eu à l'ère industrielle, etc. Et je me suis dit, si tu ne t'appropries pas ces sujets-là, tu vas passer à côté de quelque chose. Et autant faire... corps avec ce qui se passe dans la société. Je n'ai jamais été engagée politiquement, mais je suis une passionnée de politique. Et de voir comment les choses étaient en train de se passer, comment des pays dominants étaient en train de prendre le sujet, comment des pays moins dominants, plus dormants, mais comment c'est avancé.

  • Speaker #1

    Donc ce sont ces faits-là qui t'ont mis la puce à l'oreille, tu t'es dit...

  • Speaker #0

    Une prise de conscience.

  • Speaker #1

    Une prise de conscience. Là, il faut que je m'en pars du sujet également.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, j'ai une fascination par rapport à ce qui se passe en Afrique, dont on ne parle pas. Au Nigeria, c'est fabuleux ce qui se passe au Nigeria, comment les femmes dans la tech prennent le sujet, sont à la tête d'entreprises. Quand on dit souvent les femmes ingénieurs, en fait, et là, ce n'est pas des chiffres que j'invente, les chiffres de l'OCDE, c'est qu'il y a à peu près 23% de femmes ingénieurs en Europe. Au Maghreb, c'est plus de 45%. Et on n'en parle jamais. Donc, je me suis dit... Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Ça n'a rien à voir. Parce que l'excellence des mathématiques, toujours. Et en fait, en regardant tout ça, en mettant ça à plat, comme dans une cartographie, je me suis dit que moi aussi, à mon petit niveau, mon petit grain de sable que je suis, je voulais prendre part à cela. Et pour prendre part à cela, il fallait bien sûr se former. Mais pas que. J'ai contribué à des commissions dans des think tanks. J'ai contribué à des commissions à l'IHEDN. En gros, ça veut dire beaucoup de travail derrière. Parce qu'il y a le travail qui nous fait vivre, le travail en tant que citoyenne, en tant que bénévole, qui nous engage, qui n'est pas le même. Et je pense que c'est ça qui a fait choisir l'IA et la cyber. La cyber, pas dans la technologie, mais comprendre. Pourquoi les attaques ? D'où elles venaient ? Comment fragiliser une entreprise pour la racheter, pour la faire tomber ? Comment fragiliser des États, les deepfakes ? Et l'enjeu, en fait, d'aujourd'hui, et on n'en a pas totalement confiance, ça va être la guerre informationnelle, par l'image, par la voix, tout est possible. Et si on n'a pas cette maîtrise de ce qui se passe, des enjeux, et petit à petit, en fait, depuis l'année dernière, je suis rentrée dans la technologie. J'ai vu ce qui fonctionnait, ce qui ne fonctionnait pas, les blablas, les... Et ça aussi, il est important d'avoir une bonne vue d'ensemble pour pouvoir ensuite en parler, agir et accompagner des projets d'entreprise.

  • Speaker #1

    Tu m'as mis une claque là. Je me dis, j'ai appris plein de trucs en même pas cinq minutes. Mais dis-moi, est-ce que c'est parce que tu étais à la tête, tu étais directrice à DocaPost, que tu as eu toutes ces ouvertures dans ces structures des think tanks et compagnie ? Ou est-ce que c'est toi, au gré de tes rencontres, que tu t'es... créer un réseau pour pouvoir avoir accès à ce type de milieu ? Ce n'est pas à donner à tout le monde de pouvoir...

  • Speaker #0

    Alors, il y a eu les deux. En effet, pour DocaPos, je l'ai représenté dans un certain nombre d'écosystèmes. Et puis, il y a l'humain. L'humain, pourquoi ? Alors, le digital, c'est bien, mais pour moi, la pierre angulaire, c'est l'humain. L'humain fait que des rencontres provoquent des rencontres. Il y a des synchronicités, des hasards qui n'en sont pas. Donc, j'ai eu ça. Et puis après, je me suis intéressée à d'autres environnements. et j'ai rencontré d'autres personnes. Donc, on va dire que ça a eu un effet qui se coule, les deux ensemble, en fait que ça m'a ouvert à la fois des portes, des horizons, des rencontres, des sujets d'ailleurs, comme le quantique, dont on parle, mais pas non plus, parce que lorsque le quantique va arriver, les spécialistes disent, d'ici cinq ans, ça va balayer aussi, la puissance de calcul va balayer l'IA. comme elle est aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est quoi le... Vas-y, explique-nous tout en avant-première,

  • Speaker #0

    cinq ans avant. J'ai la chance de connaître des visionnaires qui sont à la tête de structures ou qui participent à des structures. Le quantique, ce sont des nouvelles méthodes de calcul qui vont être possibles. En fait, c'est de la recherche appliquée en mathématiques très, très poussée. Et ça va être une puissance de feu, en fait. On va dire qu'aujourd'hui, on est seulement au premier étage de la fusée. D'accord. Et c'est pour ça que les gens ont besoin, monsieur, madame, tout le monde a besoin de comprendre comment l'IA fait qu'aujourd'hui, quand elle va regarder un film sur Netflix, finalement, on lui propose toujours la même chose, puisqu'il y a des algorithmes derrière. Tout à fait. Moi, à la maison, Netflix est un peu fou, parce qu'on est trois à regarder des choses complètement différentes.

  • Speaker #1

    Donc, en fait, il ne sait pas quel biais...

  • Speaker #0

    choisir pour proposer des sujets ? Des fois, quand je le mets, je me lève très tôt le matin pour voir un film parce que je sais que ça ne va ni plaire à mon mari ni à mon fils. Il me propose un film coréen ou japonais. Alors là, je devine que mon fils est passé juste avant moi. Donc, c'est assez rigolo et assez flippant de voir justement aujourd'hui comment tous ces algorithmes nous tracent, nous suivent. Et j'avais besoin aussi de comprendre tout ça. J'avais besoin de... Parce que finalement, c'est une boîte noire.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Quand on prompte, par exemple aujourd'hui, ce qu'on met, le fameux input, ce qu'on écrit pour prompter, on ressort la qualité de ce qui va en sortir, le output. Mais finalement, au sein de cette boîte noire, on ne sait pas trop ce qui s'y passe. Non,

  • Speaker #1

    on a donné une information, mais elle va où ?

  • Speaker #0

    Elle va où et comment elle est traitée, etc. Oui,

  • Speaker #1

    et comment elle est traitée.

  • Speaker #0

    Et je vais te donner un exemple. Là, quand je faisais un poste, justement, en rentrant du Gitex Africa, et j'avais besoin d'une citation. Je voulais une citation inspirante, donc je demande d'abord un outil d'IA américain, et il ne me sort que des citations américaines. Je demande un outil d'IA français, en réexpliquant le contexte, comme je l'avais expliqué dans l'autre, et là il me sort une citation d'un grand monsieur, Sangor, qui allait complètement dans ce qu'il fallait. Et c'est ça aussi que je me dis que... Nous sommes chacun, c'est comme quand nous allons au supermarché, libres de nos choix. Et là, avec LIA, nous sommes aussi libres de choisir si nous voulons que ce soit un accompagnement ou si nous voulons maîtriser le sujet. Et je pense que chacun à son niveau, qu'il soit dans le sujet ou à côté du sujet, qu'on soit parent, qu'on soit, peu importe, étudiant, etc. Nous devons être maîtres de ce que nous faisons et nous approprier cette technologie.

  • Speaker #1

    Pour justement briser et casser les biais qui pourraient intervenir si finalement on ne s'approprie pas cet outil qui est complètement open.

  • Speaker #0

    Il y a ça, quand c'est sur un simple film, on est orienté sur ce qu'on doit regarder. Ça pose quand même des questions. Qu'en est-il demain ?

  • Speaker #1

    Gaëlle, tu es une femme. Tu es une des personnes les plus intelligentes que j'ai rencontrées cette année. Tu es hyper calée sur des sujets. ton plus grand échec ? Et qu'est-ce que ça t'a appris ?

  • Speaker #0

    Mon plus grand échec, je pense que c'est ne m'être pas fait confiance quand j'avais 30 ans.

  • Speaker #1

    Dis-moi en plus.

  • Speaker #0

    Comme j'avais un parcours un peu atypique, bac scientifique, études culturelles, etc. J'ai eu l'opportunité de partir à l'étranger. Je ne l'ai pas fait parce que je n'avais pas confiance en moi de partir, etc. Et je me suis rendue compte, j'ai beaucoup discuté avec des femmes qui sont parties à l'étranger et qui sont revenues. Ou des femmes... Je pense, malheureusement, qu'en Europe, et particulièrement en France, on a beaucoup de cailloux dans la chaussure. Si on ne coche pas un certain nombre de cases, si on n'est pas sorti de certains... certaines écoles, etc., quand on a des parcours un peu atypiques, quand on est soi-même atypique, etc., c'est très compliqué de faire un chemin. Même si j'ai fait un très beau chemin chez DocaPost, j'ai discuté avec beaucoup de femmes qui sont parties à l'étranger tôt et qui ont eu des parcours incroyables parce qu'on fait confiance plus facilement. Parce qu'on n'a pas besoin de sortir de telle école, de sortir de tel milieu, de telle famille, etc., pour y arriver.

  • Speaker #1

    Et tu penses que si tu avais été à l'étranger, tu aurais une meilleure carrière ?

  • Speaker #0

    Pas ça, mais peut-être, sûrement. Mais surtout, ce que j'aime à l'étranger, c'est l'ouverture d'esprit. Alors malheureusement, je vais faire une référence américaine, le « I have a dream » . Je pense qu'on devrait se dire, à sortie des études et tout ça, le « I have a dream » , aller jusqu'au bout, dérouler la pelote. Et pas se dire, bon j'ai les injonctions, j'ai pris un crédit de maison, j'ai ci, j'ai ça, etc. Il faut savoir sortir des clous très tôt. Mon premier échec, je pense que c'est ça. Et le deuxième échec, c'est d'avoir douté, de ne pas se faire confiance. C'est-à-dire que quand on a des idées en tête, j'ai fait ce changement à 50 ans, mais j'y pensais déjà à 40 ans.

  • Speaker #1

    Donc en principe, ce que tu vis aujourd'hui, si tu t'étais sentie plus courageuse, tu l'aurais fait 10 ans plus tôt.

  • Speaker #0

    Je pense que je n'avais pas assez... Je ne sais pas si c'est confiance en soi ou autre chose, mais... De se dire, c'est vrai qu'on est rentré dans une routine, la routine familiale, on a le crédit, on est dans son plan-plan, le crédit de sa maison, son enfant qui est en bas âge, qui grandit, on l'accompagne, etc. Et nous, les femmes, on se pose beaucoup de questions, peut-être trop. Et le fait de se dire, non, toutes ces questions, ce n'est pas grave, de toute façon, il y a des risques, bien sûr, mais ce sont des risques maîtrisés. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave, on ira ailleurs, on fera autre chose. Et ça... C'est ce que je me dis aujourd'hui. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. Il y aura d'autres portes qui vont s'ouvrir, etc. Mais à l'époque, je gérais moins le « ce n'est pas grave » .

  • Speaker #1

    Un problème de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Oui, je pense. Et ça, ça a été... Je me dis, voilà, peut-être que si tu l'avais fait il y a dix ans, peut-être que... Et ça, c'est un échec. Moi, je conseille à tout le monde, et spécialement aux femmes, de se faire confiance, de se lâcher prise. Et quand on a cette petite voix... cette petite voix qui nous raconte enlever le souli loc le petit singe dégage et fais toi confiance et vas-y et c'est ça que j'aimerais dire à toutes les femmes en plus on a la chance aujourd'hui d'avoir des associations incroyables qui accompagnent sur toute la chaîne qui accompagnent seulement pour faire du networking qui accompagne si on veut créer une structure, si on veut changer de poste, si on veut monter dans les sphères, etc. Tout existe aujourd'hui, ce qui n'existait pas il y a 20 ou 30 ans. Donc profitons, allons taper aux portes, si on n'est pas confiante, allons chercher de la confiance, du mentoring. Tout ce genre de choses existent. Je pense que mes deux échecs, c'était ça. C'était l'international à un moment donné, et mon mari d'ailleurs. Il me l'avait proposé il y a quelques années, parce qu'il avait, très tôt quand on s'est rencontrés, il avait de la famille au Canada. Et voilà, je ne suis pas partie. Et ensuite, il y a une dizaine d'années, je me disais que je voulais aussi partir sur des projets internationaux, je ne l'ai pas fait. Donc maintenant, nous allons voir justement ce que cette année et l'année qui vient, ces deux années vont... vont me proposer, mais les propositions sont intéressantes.

  • Speaker #1

    En tout cas, on va peut-être dire aussi que maintenant, tu es peut-être plus mature aussi et que c'était le bon moment. On ne sait pas. On ne saura jamais, mais en tout cas, les portes semblent s'ouvrir, les choses semblent s'aligner tout naturellement et tu vas très naturellement également vers elles. Tu les saisis, tu saisis les opportunités et tu sais comment rebondir en cas d'adversité. Et justement, pour parler d'adversité, je verrai... le redire, on ne se fait pas tout seul. Et il y a des détracteurs sur nos chemins. Il y a des personnes qui savent nous pousser, et finalement, ça nous challenge plutôt bien. Quelle est la situation la plus challengeante dans laquelle des détracteurs t'ont mise ? Et de laquelle tu te disais, ça va être compliqué de s'en sortir.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement que je ne saurais laquelle choisir, mais... Je ne sais pas. Je ne sais pas te dire là tout de suite. J'ai tellement de cas de figure. Les détracteurs, peut-être, c'est que les gens te renvoient le fait que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur. Comment tu peux parler d'IA ?

  • Speaker #1

    On t'a renvoyé ça, toi ? D'accord.

  • Speaker #0

    Oui, je n'ai pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #1

    Avec tout le bagage que tu as, on a quand même manqué le temps de te dire que tu n'as pas fait d'école d'ingénieur.

  • Speaker #0

    Et soit.

  • Speaker #1

    C'est très français comme manière de penser.

  • Speaker #0

    C'est très blessant de me dire, mais finalement, autour de moi, il y a tellement de gens qui ont des parcours incroyables.

  • Speaker #1

    Et c'était plus des remarques d'hommes ou de femmes ou peu importe ?

  • Speaker #0

    Les deux.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Je pense que certaines femmes qui arrivent à certains postes avec des codes masculins, peuvent être beaucoup plus destructrices que certains hommes. Et j'ai la chance d'avoir autour de moi énormément d'hommes alliés, qui m'appuient, qui m'aident, qui m'ouvrent des portes. Donc c'est 50-50, vraiment les deux.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce que tu crois en la puissance de la sororité ?

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Et comment est-ce que ça t'a marqué dans ton parcours ?

  • Speaker #0

    Pour tout te dire, la personne qui a envoyé mon dossier à TF1 est une femme. Elle m'a dit « écris-moi une bio » , c'était au mois d'octobre. Je ne savais pas vraiment pourquoi et comme je lui fais complètement confiance, je lui ai envoyé. Et les choses se sont mises en place. Voilà, j'ai passé les sélections. Si elle ne l'avait pas fait, je ne l'aurais pas fait moi-même. Ça, c'est un autre exemple. Une autre femme qui était à la tête d'une start-up, qui a bien, qui est aussi, qui a de très bons conseils. Et une femme que j'ai rencontrée, alors vraiment, vraiment, je l'ai rencontrée en fait, on était il y a deux ans. À une grande conférence, on devait être six femmes. Et elle vient vers moi et elle me dit, on n'est pas beaucoup, je lui dis oui en effet. Et cette femme, elle est directrice commerciale d'un grand groupe américain. Et on se revoit, on se voit régulièrement en fait. Et elle est à un an de la retraite là. Et elle me dit, Gaëlle, tu as fait ce que je n'ai pas osé faire à ton âge. Et d'entendre ça de cette grande dame qui a un poste incroyable. Donc la sororité, j'y crois beaucoup. Je trouve que malheureusement, elle n'est pas assez en place. J'ai pas eu beaucoup, durant ma carrière, beaucoup de femmes qui m'ont tendu la main et tirées. Donc voilà, moi j'essaye de le faire à mon niveau. Et je pense qu'on pourrait être plus forts ensemble. Mais pas seulement les femmes, les personnes en difficulté parce que leur nom de famille, parce que leur milieu d'origine, parce que... Et je pense que la société serait beaucoup plus forte si on faisait corps ensemble, tous ensemble.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a encore des femmes qui ont du mal à tendre la main à d'autres, comme ça, à ton avis ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas. J'ai du mal à... J'essaye de comprendre. J'ai du mal à comprendre. Je pense que c'est une forme d'éducation, ça a été dur pour elles. Donc elles ont envie de rester seules là où elles sont. Mais la roue tourne.

  • Speaker #1

    Oui, la roue tourne. Et puis les choses changent à une vitesse. Justement, je vais te demander, dans ce parcours qui est le tien, il y a soit une personne provident, c'est-à-dire que c'est la personne qui croit en nous. C'est comme ça que je le définis. Et cette personne croit en nous envers et contre tout. Et cette personne nous ouvre la porte là où personne ne l'aurait fait. Parce qu'il ou elle voit le potentiel que l'on a et se dit, je vais lui donner sa chance. Et il n'attend rien d'un retour, mais il sait qu'il participe à quelque chose, en tout cas qu'il participe à l'écriture de la légende personnelle, de ta légende personnelle. Est-ce que tu as une personne comme ça dans ta tête, en mémoire ? Et qui est-elle ? Et c'est le moment de lui dire merci.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on se revoie dans un an, parce que je suis en train de le vivre. Ah,

  • Speaker #1

    ça me donne presque le frisson !

  • Speaker #0

    Sur un projet qui est bien engagé et qui est un peu incroyable. Une personne que je connaissais depuis plus de 15 ans. Et j'étais là quand lui était en difficulté il y a 15 ans. Alors qu'il n'y avait personne, plus personne. Presque 15 ans, je veux dire peut-être 12 ans. Et aujourd'hui, en effet, je travaille sur plusieurs projets. Je travaille un peu en mode entonnoir. Je teste beaucoup de choses pour ensuite, d'ici fin d'année, début d'année prochaine, rester sur trois secteurs, trois sujets principaux. Et lui est revenu vers moi au mois de décembre. Il m'a dit, Guel, j'aimerais qu'on travaille sur ce sujet. Non, je n'en ai pas les compétences. Il est revenu encore deux, trois fois la charge. Il m'a fait sortir vraiment encore plus de ma zone de confort, encore plus de l'IA et tout ce qu'on a raconté là. Et là, on est en train d'avancer. Comme disent certains mectobes, je n'ai pas envie d'en parler. Mais dans un an, on en reparlera parce que c'est bien engagé. Et voilà, il y a souvent ce qu'on appelle la synchronicité. Et là, je pense à mon ami Hicham, qui est un copain de classe, de seconde et de première. qui croient beaucoup aux rencontres, mais aussi aux chiffres, mais aussi à toutes ces choses-là qui sont sur notre route. Et si on n'est pas sensible à ça... à ce petit papillon qui va se poser à un endroit, etc. Et je trouve qu'aujourd'hui, on est devenus un peu tellement... Alors, je n'aime pas cette image-là, mais robotique, en fait, en manque de sensibilité aux autres, à ces fameuses mains tendues, que, comment dire... Moi, je suis devenue très à l'écoute de cette synchronicité, de ces rencontres qui sont à des hasards sans en être, comme la nôtre, par exemple. des réseaux sociaux, un appel téléphonique ou une rencontre, parce que j'ai été beaucoup sollicité pour des podcasts, c'est la première fois que j'en fais, je n'ai jamais voulu les faire. Je me sens honorée. On en avait parlé, parce que je suis quelqu'un qui est assez réservé, je n'aime pas en général me confier, etc. Mais oui, cette personne-là, et je pense que la confiance qu'on a en soi reflète la confiance qu'on a en... les autres aussi. Il y a eu d'autres personnes, mais celle-là, en ce moment, elle me vient particulièrement en tête parce que je le vis. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    Tu as parlé pendant l'interview de, et ce sera mon avant-dernière question, du fait que quand tu as commencé ta carrière, tu aurais aimé avoir des mentors, un mentor. Et on en a discuté en off, c'est qu'on apprend aux jeunes. à avoir des diplômes, mais on ne leur apprend pas les codes pour rentrer en entreprise. Toi, quel est le conseil que tu donnerais à un jeune aujourd'hui qui nous écoute, qui va bientôt être diplômé, avoir son master, peu importe, qui se dit « Ah tiens, super, je vais avoir mon premier CDI bientôt » . Quel est le conseil que tu lui donnes ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te parler de Bilal. Bilal m'a contacté il y a à peu près 5-6 mois sur LinkedIn pour intervenir à une conférence à Nanterre. Je me suis dit qu'est-ce que je vais faire une conférence à Nanterre sur l'international et l'IA etc. Et en fait ce jeune, franchement c'est une lumière, il est en master 2 etc. Et j'ai beaucoup échangé avec lui et je lui ai dit ce que vous avez fait, contacter une personne que vous ne connaissez pas, il n'a rien lâché jusqu'au bout parce qu'au début je ne voulais pas y aller. C'est ce que je conseille aux jeunes en fait aujourd'hui, de ne rien lâcher. Et dans le monde de l'entreprise, en effet, dans les écoles, on n'apprend pas ça. Aujourd'hui, il y a beaucoup d'alternances, peut-être un peu trop d'ailleurs à mon goût, parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui restent sur le carreau parce qu'ils n'arrivent pas à trouver leur alternance. Mais le mentor peut être un membre de la famille, un oncle, une tante, peut être un voisin, peut être une personne que l'on contacte sur les réseaux sociaux. Donc, je conseille aux jeunes d'avoir un mentor. femmes, hommes, peu importe, qu'ils soient dans le même secteur d'activité ou dans un autre secteur d'activité, mais quelqu'un qui puisse l'inspirer, lui ouvrir les chakras, en fait. De lui dire, voilà ce que tu as fait là, j'ai échangé dernièrement avec ce matin, avec mon voisin, on s'est retrouvés, voilà, qui va aller vers un BTS communication, on s'est retrouvés au bus ensemble, en venant. Et on a beaucoup échangé justement sur l'IA, sur Sora, il veut aller dans la communication, quel type de communication, etc. Il cherche son alternance dans quel type de secteur, de ne pas rester par exemple deux années d'alternance. Moi, c'est ce que je conseille dans la même structure, même normalement si c'est par deux. Parce que, comment dire, il faut changer, aller à une petite société, une grande société, différents secteurs d'activité, etc. Mais je conseille aux jeunes vraiment d'enfoncer les portes, mais dans le bon sens du terme.

  • Speaker #1

    D'accord. Et comment faire pour, justement, quand on est dans une entreprise, dans un grand groupe, on ne connaît pas les forces en présence, on ne sait pas comment se positionner, on ne sait pas les jeux d'alliances.

  • Speaker #0

    Au-delà d'un grand groupe, je vais te donner un autre exemple. J'ai été pendant quelques années bénévole dans l'association Nos quartiers ont du talent, que j'ai dû abandonner parce qu'à l'époque... Je l'ai fait un certain nombre d'années, j'avais plus de bande passante. J'ai accompagné des jeunes venant de cités qui avaient fait déjà des bacs plus 5, etc. Il leur manquait pas grand-chose. Il leur manquait les codes vestimentaires, des fois, le verbiage, un CV, un CV bien fait, parce qu'on n'apprend pas ça non plus.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Je ne comprends pas qu'à l'école, on n'apprenne pas à faire un CV. C'est un vrai sujet.

  • Speaker #1

    C'est un vrai sujet, là. Oui, vraiment.

  • Speaker #0

    Et des fois, il ne faut pas grand-chose. Vraiment pas grand-chose. Donc, ce pas grand-chose, en fait, il faut que, au-delà, si les parents ne sont pas là, malheureusement, pour accompagner ou autre, il faut avoir la volonté. C'est vrai que c'est dur, on est jeunes, mais il faut avoir la volonté de faire bouger les lignes à son niveau et de se dire, voilà, j'ai besoin d'informations parce que je veux aller dans tel secteur, je ne sais pas comment ça se passe dans tel pays, etc. Et aller demander un conseil. Je pense que personne... refusera un échange téléphonique, une rencontre autour d'un thé. Et ça, il faut que les jeunes en prennent conscience.

  • Speaker #1

    D'où le... qu'il ne faut pas qu'ils hésitent à défoncer des portes.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    À les taper à une porte pour dire j'ai besoin de conseils.

  • Speaker #0

    Et si la porte serait fermée, parce que malheureusement, des gens ne sont pas toujours à l'écoute de ce type de démarche. Il y a une deuxième porte, il y a une troisième porte.

  • Speaker #1

    Il y en aura une qui va finir par s'ouvrir.

  • Speaker #0

    Voilà, tout à fait.

  • Speaker #1

    Il faut être persévérant.

  • Speaker #0

    Il ne faut rien lâcher. Et puis, je répète, aujourd'hui à toutes ces associations qui sont là. Il y a les podcasts, il y a toutes ces vidéos sur YouTube. Il y a tellement de choses à disposition qu'on ne peut pas dire. On pourra seulement dire, je n'ai pas essayé, mais on ne peut pas dire qu'il n'y a pas.

  • Speaker #1

    Exact. Il faut aller chercher l'information. Si on devait retenir, tu voulais qu'on retienne une chose de ton parcours, Gaëlle.

  • Speaker #0

    Alors écoute, ça va être... via deux citations. Je vais les lire parce que...

  • Speaker #1

    Tu avais ton antisèche !

  • Speaker #0

    J'avais mon antisèche que d'ailleurs vous avez fait, j'ai pas sorti. Alors la première, c'est une référence à Saint-François d'Assise, bien que je sois agnostique, mais parce qu'elle me parle énormément. Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire, et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux reprendre parce que ça me parle tellement ? Commence à faire.

  • Speaker #0

    Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qui est possible de faire et tu réaliseras l'impossible sans t'en apercevoir. Pourquoi celle-ci ? Parce que je n'arrive pas à entendre le fait, je n'y arrive pas. Je n'y arrive pas, ben oui, si tu n'as pas essayé, tu n'y arrives pas. Donc ça c'est pour moi. Il faut avoir le déclic de commencer. Donc ça, c'est le premier sujet. Deuxième sujet, j'ai eu la chance de grandir en bord de mer. Je suis très attachée à l'océan. Et souvent, j'ai en tête que je suis sur un voilier avec des vents contraires dans la brume. Je dois arriver au port, mais le port est loin. Je ne le vois pas. Mais je suis quand même, je tiens la barre. Et là, c'est une citation. une citation en fait j'ai une belle citation aussi de Mark Twain mais celle-ci elle fait bien référence en fait à ce voilier un bateau n'est qu'un tas de bois et dis-toi fiston donc fiston, malheureusement il a écrit fiston mais ça pourrait être fait, peu importe le seul fait qu'il soit en fait Le fait, le plus important, en fait, c'est ceux qui le font naviguer. En gros, peu importe si tu es sur une barque, un radeau, un navire, le principal, c'est que tu sois à la barre.

  • Speaker #1

    C'est magnifiquement dit. En tout cas, c'est tellement juste. Et j'ai presque envie de dire, il n'y a rien à rajouter. Tu as eu le mot de la fin. Pourquoi est-ce qu'on écouterait cet épisode, Gaëlle ?

  • Speaker #0

    Parce que c'est Nicole. Oh ! Ta personnalité, je pense, le fait qu'on ne parle pas beaucoup, j'aime pas le mot échec, mais on ne parle pas beaucoup de parcours qui ne sont pas linéaires, qui sont un peu atypiques, etc. On met souvent en avant les mêmes personnes, avec les mêmes profils. Et le fait que tu donnes la parole à des gens tellement différents, et c'est ça en fait la richesse, c'est la diversité.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour ces mots qui me touchent. venant de toi. Tu es une femme... Je t'ai demandé la connexion comme ça, vraiment. C'était vraiment un hasard. J'ai vu le profil, j'ai fait j'aimerais bien l'avoir sur mon podcast. Eh bien, j'ai bien fait. J'ai bien fait en tout cas d'avoir échangé avec toi et de t'avoir aujourd'hui parce que je suis convaincue que toutes les personnes qui vont écouter ce que tu as dit, ils en ressortiront plus grand. Merci beaucoup Gaëlle pour ta présence aujourd'hui. Merci pour la sincérité de tes mots. Je vais rendre l'antenne et donc me rediriger vers la caméra. Merci d'avoir écouté. Si vous avez aimé cet épisode, bien sûr, partagez-le, commentez. Rejoignez également la communauté weTalk sur LinkedIn, Instagram, TikTok. Et bien sûr, portez-vous bien et à très bientôt. Bye bye.

Chapters

  • Introduction et présentation de Gaëlle Picard-Abezis

    00:07

  • Parcours professionnel et choix audacieux

    00:59

  • Conte personnalisé pour Gaëlle

    01:52

  • L'impact de l'éducation et de l'ouverture d'esprit

    05:06

  • Définitions de l'échec et résilience

    07:42

  • Transition vers l'entrepreneuriat et nouvelles aventures

    12:10

  • Doutes et soutien familial

    16:49

  • Choix de l'IA et engagement pour l'inclusion

    28:23

  • Leçons tirées des échecs personnels

    37:56

  • Importance de la sororité et des mentors

    47:13

  • Conseils aux jeunes professionnels

    56:08

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