- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes WeTalk, le podcast qui transforme l'échec en réussite. Pourquoi j'ai décidé de faire un podcast sur le thème de l'échec ? Tout simplement parce qu'en France, nous n'avons pas droit à l'erreur. Alors qu'aux Etats-Unis ou en Angleterre, c'est un concept qui est complètement vulgarisé. Échouer veut dire que l'on a essayé et quoi de plus beau que de se dire qu'on a osé. C'est la raison pour laquelle avec WeTalk, je prends un petit peu les choses à rebours. Je donne la parole à des personnes au parcours atypique, authentique qui viennent me dire et vous dire aussi de quelle manière ils ont transformé les défis, les erreurs, les échecs de leur vie en opportunités pour réussir. Car qu'est-ce que la réussite au final ? Si ce n'est le fait de se relever quand on tombe et de rester en mouvement quoi qu'il arrive. Cet épisode et comme tous les autres sont à retrouver sur toutes les plateformes d'écho de podcast, Deezer, Apple Podcasts, YouTube, Spotify et bien sûr, rejoignez la communauté WeTalk sur Instagram, LinkedIn, TikTok. Vous êtes les bienvenus. Mon invitée du jour, c'est une femme incroyable, extraordinaire, qui a une histoire qu'elle est prête à venir partager. Vanella, merci Vanella d'être là aujourd'hui.
- Speaker #1
Merci de m'avoir invitée. Merci beaucoup et je suis heureuse d'être là.
- Speaker #0
Moi aussi, je suis très très contente. Tu es toute mignonne, tu es toute jolie. Je t'ai dit ça tout à l'heure, mais je le redis en pleine antenne, comme ça tout le monde aura entendu.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Est-ce que tu es prête ? Est-ce que tu te sens à l'aise ? Parce qu'habitant qu'on est à l'aise, on est comme à la maison.
- Speaker #1
Je suis à l'aise.
- Speaker #0
Voilà, donc est-ce que j'étais bien accueillie ? comme ça on ne va pas dire que je t'ai maltraitée oui quand même alors avant de dire à tous les gens qui tu es moi je vais te présenter au travers d'un conte parce que c'est un exercice auquel aucun de mes évités n'y échappe un conte que j'ai préparé rien que pour toi est-ce que tu es prête à l'entendre ?
- Speaker #1
est-ce que j'ai le choix ?
- Speaker #0
non pas vraiment, parce que de toutes les façons c'est comme ça c'est l'exercice et puis on y va prête ?
- Speaker #1
je suis prête
- Speaker #0
Il était une fois, sur la côte est de Madagascar, naissait une petite fille nommée Vanella Andriarimalala. Elle grandit à Toa Massina, petite ville portuaire bercée par l'océan Indien, dans une maison où sa joie de vivre résonne. Vanella est un rayon de soleil, une enfant qui croit en la force des liens et en l'amour inconditionnel. Mais parfois, des éclats de voix déchirent le calme du foyer. Papa et maman se disputent, les mots fusent, mais Vanella se rassure. Même s'ils peuvent crier, les adultes restent ensemble. C'est ainsi que les choses fonctionnent. Jusqu'au jour où son père part. Elle n'a que 5 ans et déjà son monde s'écroule. Tout ce qu'elle croyait immuable s'efface en un instant. Dans son cœur, une question s'installe lancinante. Est-ce que c'était de ma faute ? Peut-être que j'ai trop ri, trop pleuré, trop existé. Peut-être que si j'avais été une fille parfaite, papa serait resté. Les années passent, sa mère refait sa vie. Un autre homme... entre dans leur maison et l'aime avec sincérité. Il lui donne une place, une famille. Mais quelque chose en elle résiste. Une voix intérieure qui lui murmure « Cet amour n'est pas pour toi. Tu ne le mérites pas » . À huit ans, un matin comme un autre, Vanilla part acheter du pain. Sur son chemin, elle croise l'horreur. Un homme nu, planté au milieu de sa route, l'observe. Il avance vers elle. Même si elle est encore une fillette, son instinct ne lui fait comprendre qu'un danger la guette. Alors Vanela court à en perdre haleine jusqu'à la maison. Dans son refuge, elle raconte tout. Mais ici, quand il n'y a pas de blessure visible, pas de traces à montrer, on balaie son trauma d'un simple revers de la main. Ceci ne sera qu'un simple incident. Ce n'est rien, il faut oublier. Cependant, rien ne s'oublie. Et ce jour-là, une faille s'ouvre, laissant place à une succession d'autres incidents. Car entre 8 et 19 ans, Vanela subit jusque 5 agressions. Toujours par surprise. Toujours au moment où elle croit être en sécurité, toujours suivie du même silence. Vanella grandit avec ce point visible. À l'école, un autre combat l'attend. Ses cheveux frisés la distinguent au milieu des chevelures lisses. On se moque, on les tire. Ce n'est qu'un détail, pense-t-on, mais pour elle, c'est encore une preuve de plus qu'elle n'a pas sa place. À l'adolescence, elle pense trouver refuge dans l'amour. Mais ce qu'elle prend pour une étreinte est une prison. Il est plus âgé, il enveloppe de mots doux et de chaînes invisibles. Il la manipule, la dénigre, lui murmure que sans lui, elle n'est rien. Elle le croit, jusqu'à ce qu'un jour, une amie lui tende la main et brise l'empire, l'emprise. Ce jour-là, Vanilla ose partir. Commence alors un long voyage. Il faut réapprendre à s'aimer, à ne plus avoir honte, à se regarder autrement. Un pas après l'autre, elle avance. Mais les ombres du passé la rattrapent encore. En 2019, en France, une tentative d'agression ravive ses blessures. Cette fois, elle refuse de se taire, elle demande de l'aide. Et c'est là qu'elle comprend. La honte n'est pas la sienne. Vanilla entreprend une thérapie, met les mots sur les silences, transforme la douleur en force. Petit à petit, elle devient celle qu'elle aurait voulu avoir à ses côtés. Aujourd'hui, elle tend la main à d'autres. Elle est coach et accompagne des femmes qui, comme elle, ont cru qu'elle n'était pas digne d'amour. Mais il reste une plaie à refermer. Un jour, elle retrouve son père. Après des années de distance, il est là devant elle. Toutes les questions qu'elle a accumulées au fil des ans se bousculent dans sa tête. Papa, où étais-tu ? Il hésite et cherche ses mots, parle d'erreurs, de maladresse. Puis il finit par lui dire ce qu'elle a attendu toute sa vie. « Je t'ai aimé à ma manière. » Ce n'est pas l'amour qu'elle espérait, mais c'est de l'amour quand même. Elle découvre qu'elle est l'aînée d'une fratrie dont elle ignorait l'existence. Une nouvelle famille, une autre histoire à réécrire. Et un matin, face à l'océan, la petite voix qui lui murmurait qu'elle ne méritait pas d'être aimée s'éteint enfin. Elle n'a plus rien à prouver. Elle l'a toujours été.
- Speaker #1
C'est comme si je voyageais. C'est comme si je voyageais et c'est comme si je voyais toute ma vie défiler devant moi. Et je pense que c'est vraiment le pouvoir des mots. Et là, tu as vraiment pu mettre des mots sur tout ce que j'ai vécu en quelques minutes. En quelques mots, tu as su tout résumer. Je suppose qu'on ira encore un peu plus en profondeur de tout ça, que ce n'était que le début.
- Speaker #0
Ce n'était que le début.
- Speaker #1
Mais en tout cas, merci.
- Speaker #0
C'était en tout cas le cadeau que moi je t'offre, comme j'en offre à tous mes invités. C'est-à-dire que je prends, moi, ce que je vois d'eux. C'est une photographie à l'instant T. Et ça n'engage que moi, ce ne sont que mes mots, mais je suis toujours très reconnaissante d'avoir leur impression et je suis ravie que ça te parle. Et d'ailleurs, ma première question, Vanilla, c'est... Sans toutes ces histoires, qui serais-tu ? Ou qui es-tu, Vanilla, sans ces histoires ? Et quel est le plus grand mensonge que tu as dû déconstruire de toi-même ?
- Speaker #1
Alors déjà, je vais commencer par me présenter juste brièvement à toutes les personnes qui nous regardent et qui nous écoutent. Donc moi, je m'appelle Epiphanie Vanella Andriyarimalala. Et on m'appelle Vanella. Et petite, on m'a appelée Epiphanie. Donc en fait, les deux me vendent. Pourquoi
- Speaker #0
Epiphanie ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, j'oserais te dire.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Mais c'est même plus tard que je le suis qu'elle était vraiment la signification du prénom. Mais je sais que Vanella, ça vient de Vanessa parce que maman et ma maman, elles s'appellent Vanessa. Et c'est de là qu'elle a pris... Bon, je vais juste changer quelques... Elle a juste rechangé une consonne. Et du coup, elle a mis Vanilla à la place de Vanessa.
- Speaker #0
C'est beau. Je trouve ça très mignon, très... Conte de fées.
- Speaker #1
Merci. et Je vais bientôt avoir 29 ans et moi j'ai grandi à Madagascar, comme tu l'as très bien dit dans le conte. J'ai grandi auprès de maman, de ma grand-mère et aussi auprès de mon beau-père, que j'appelle papa d'ailleurs. Et il y avait une partie d'enfance qui était très très heureuse et il y avait aussi beaucoup de silence, beaucoup de blessures que personne ne sait et que je commence maintenant petit à petit à sortir. Parce qu'en fait, je me dis, je n'ai plus à avoir peur, je n'ai plus à avoir honte. C'est mon histoire, je la porte. Et si avec mon histoire, je peux inspirer d'autres personnes, j'aurais tout gagné.
- Speaker #0
Je me souviens, juste pour la petite parenthèse, quand j'ai lancé WeTalk, tu étais l'une des premières à me dire, si tu veux m'interviewer, je suis prête à venir te parler. Et on l'a mis un an. Oui. Un an plus tard, tu es là. Donc, je suis ravie.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Je suis ravie.
- Speaker #1
Moi aussi. Mais en fait, je pense que ça ne devait se faire que maintenant. Parce qu'entre il y a un an et maintenant, j'ai traversé pas mal de choses aussi. Et je pense que ce qui en ressort aujourd'hui ne serait pas ressorti il y a un an.
- Speaker #0
Je suis ravie. Je suis ravie de cueillir le fruit quand il est bien mûr. Et donc, pour revenir à ma question.
- Speaker #1
Le plus grand mensonge que j'ai dû déconstruire.
- Speaker #0
Et si on enlevait toute cette histoire, tout ça, qui es-tu ?
- Speaker #1
Je dirais juste que je suis une lumière. C'est tout. Parce qu'en fait, depuis petite, là où je vais, j'apporte la joie. J'apporte le sourire. J'apporte cette paix. Et je ne l'ai pas inventé. En fait, c'est comme si j'étais née avec ça. Donc sans tout ça, je suis une lumière. Et je pense qu'on m'a dit une fois que quand on a beaucoup de lumière en soi, justement, l'obscurité est très attirée par nous pour éteindre cette lumière. Et je pense que vraiment, ça correspond à tout ce que j'ai vécu. Et d'ailleurs, petit spoiler alert, comme tu dis, il y a un livre que j'ai écrit sur ça. qui n'est pas encore sortie, mais qui en tout cas est déjà écrite et qui est maintenant en train avec une maison d'édition. Et ça parle vraiment de cette petite fille de lumière qui a été arrêtée par l'ombre et qui ne voulait pas que l'ombre... qui refusait que l'ombre l'arrête.
- Speaker #0
Ce sera un film, un roman illustré ?
- Speaker #1
Un roman illustré pour les enfants.
- Speaker #0
D'accord, parce que quand tu en parles, je vois des illustrations.
- Speaker #1
C'est un peu comme l'illustré de Lupita Nyong'o. Exactement.
- Speaker #0
J'ai hâte.
- Speaker #1
Moi aussi.
- Speaker #0
Et donc, quel est le plus grand mensonge que tu as dû déconstruire sur toi, sur toi-même ?
- Speaker #1
Que je ne méritais pas d'être aimée.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, qu'est-ce que tu dis ?
- Speaker #1
Je mérite l'amour. Je mérite l'amour dans la version la plus saine que c'est, parce qu'il y a amour et amour. Et en fait, l'amour que je mérite aujourd'hui... C'est un amour qui soit vraiment sain.
- Speaker #0
Justement, quand on a un parcours un peu comme le tien, on peut inconsciemment parfois s'auto-saboter et saboter le bonheur qui nous arrive. C'est très instinctif. Même si on se dit, oui, je mérite d'être aimé, parfois on a des réactions, on peut avoir des réactions. Est-ce que toi, il t'arrive de t'en rendre compte ? Est-ce que tu as ce type de réflexe ? Et si oui, qu'est-ce que tu fais ? Comment tu te rassures ?
- Speaker #1
Avant, j'avais beaucoup ce réflexe. En fait, c'était mon quotidien avant.
- Speaker #0
Ça se manifestait d'ailleurs de quelle manière ?
- Speaker #1
Dans mes relations avec les autres. En fait, il y avait cette peur de l'abondant qui était beaucoup en moi. Et ça, je l'ai compris très, très tard. Je l'ai compris il y a 7 ou 8 mois. Je l'ai compris au mois de juillet. Et en fait, cette peur de l'abondant, chez moi, ça se manifestait dans le sens où dès que j'avais un peu cette peur que l'autre parte, soit je crée une dispute ou bien soit moi je termine la relation. Et en fait, ça nourrissait cette blessure de « bah oui, en fait, on m'abandonne » . Et en fait, ça a été fait vraiment d'une manière inconsciente. Et je ne me rendais même pas compte qu'en fait, la façon dont je m'étais auto-sabotée, c'était en devenant toxique pour les autres.
- Speaker #0
Et ça se manifestait comment, cette toxicité-là ? C'est uniquement dans le cadre d'une relation amoureuse ? Même dans l'amitié ?
- Speaker #1
C'était dans les deux, dans les relations amoureuses, dans l'amitié. Déjà, j'étais très attirée par des personnes toxiques avant, d'où ce que tu avais partagé sur ma relation quand j'étais au lycée. Mais en fait, c'était aussi par cette envie constante et ce besoin, surtout, ce n'était même pas trop une envie, mais c'était un besoin d'être toujours rassurée. Un besoin qu'on me dise, tu sais, je ne vais pas partir, tu sais, je suis là pour toi, tu sais, je t'aime. En fait, quand je n'avais pas ces mots-là, mais moi, je ne me sentais pas bien. Et limite, je me créais une situation où je me victimisais pour recevoir un peu d'attention. Et en fait, je ne me rendais pas compte, mais la personne en face de moi, donc les personnes que j'aimais à ce moment-là, je les étouffais. Je les étouffais parce que je ne savais pas aimer autrement. C'était ma seule manière d'être sûre que je n'allais pas avoir mal. Parce que j'avais mal à chaque fois que je pensais à papa, donc mon père biologique, moi j'avais mal. Et en fait, pour ne pas avoir à revivre ça encore une fois, cette blessure de l'abandon, en fait, je me mettais vraiment une... Comment on appelle ça ? Une armure. Une armure où, en fait, je voulais tout contrôler. Il faut que tu me dises ça, il faut que tu me montres ça. Et sinon, ça ne va pas aller.
- Speaker #0
Donc autrement dit, tu voulais que la personne que tu rencontres, avec qui tu étais en couple, corresponde à l'idée, à l'image, à l'attitude de l'amour idéal pour toi. Exactement. Donc en gros, tu avais créé une espèce de carré dans ta tête, dans ton esprit. Il fallait que cette personne rentre dans ce carré.
- Speaker #1
Exactement. Et pourtant, ça n'a jamais été le cas.
- Speaker #0
Et puis personne ne veut rentrer dans le cas.
- Speaker #1
Exactement. Ça n'a jamais été le cas. Et même en termes d'amitié, je sais qu'il y avait... Je me rappelle d'elle parce que c'est une amitié qui m'a beaucoup aidée, qui m'a beaucoup touchée. Et pourtant, je l'ai sabotée. Et aujourd'hui, on parle, bien sûr. On n'a plus cette rancœur ou quoi que ce soit. Mais ce n'est plus la même chose. Alors que je sais qu'elle m'aimait vraiment. Avec du recul, je le sais. Parce que quand elle voulait me protéger de la relation que j'avais quand j'étais au lycée, je lui ai dit « non, tu ne veux pas mon bonheur en fait » . Donc je dis, comme toi tu ne veux pas que je sois heureuse, ça veut dire que tu ne m'aimes pas. Alors que ce n'était pas du tout ça. Et plus tard, c'était la même chose dans mes amitiés. J'avais ce besoin d'être rassurée, d'avoir le contrôle sur l'autre. Parce que pour moi, c'était la seule manière de me protéger.
- Speaker #0
Et ça se manifestait comment en amitié, quand tu dis exercer le contrôle ? Il fallait quoi exactement ?
- Speaker #1
Il fallait qu'à chaque fois que j'ai besoin d'elle ou de lui, la personne soit là. Et ce n'est pas forcément physiquement, mais même dans les messages. Et des fois, je guettais, je regardais même sur les réseaux sociaux, pourquoi est-ce qu'on ne me répondait pas à en avoir mal. Et en fait, je ne me rendais pas compte que j'étais en train de me faire mal moi-même, que je sabotais mes relations. Et c'est vraiment plus tard, quand j'ai commencé, parce qu'en fait, à un moment, quand j'ai commencé de mon personnel, je me rendais compte de plusieurs choses. De plus en plus, on se rend compte de nos habitudes, de nos comportements. Donc, on prend conscience. Mais pour autant, je n'avais pas vraiment les outils pour vaincre ça. Mais j'avais quand même ce réflexe de « Ah, ok, là maintenant, je sais que c'est ça. » Mais comment est-ce que je pouvais sortir de là ? Je ne savais pas. Et jusqu'à ce que j'avais vraiment une grande crise d'anxiété en juin. en fin juin 2024. Et pour moi, c'était vraiment, c'était, je dirais, la fin d'une ère et le début d'une autre. Parce que c'est là où je suis allée voir une thérapeute. Parce qu'avant, je me suis auto-guérie. De tout ce que j'ai vécu, Nicole, je me suis auto-guérie. Mais là, c'était vraiment au-delà de tout ce que je pouvais contrôler. Parce que je n'arrivais pas à prendre mon souffle. J'avais fait des crises d'angoisse, mais c'était à répétition pendant des jours. Et à un moment, j'ai dit à l'une de mes amies, j'ai besoin de voir un psy. Parce que là, je ne peux pas. Et c'est elle qui m'a fait, qui a mis en lumière tout, tout ce que j'avais en moi, toutes les blessures qui n'étaient pas encore guéries. Et aussi, j'ai eu une relation que j'ai eue plus tard, c'est une amitié qui m'a énormément challengée. Et en fait, c'est cette amitié-là, c'est cette relation-là qui m'a fait voir que tiens, En fait, il y a des choses qu'il faut que je guérisse. Et c'est à partir de là que je suis la version que je suis aujourd'hui.
- Speaker #0
C'est beau. Donc, si tu devais avoir un souvenir, un moment clé, quand tu fermes les yeux et tu te remémore de tout ça, à quel moment tu t'es rendu compte que la guérison était possible, malgré tout ?
- Speaker #1
Je l'ai eu à plusieurs reprises. C'est-à-dire que... En fait, moi, quand j'avais vécu les cinq agressions, quand j'étais à Madagascar, je me disais, mais qu'est-ce qui va se passer ? Parce que maintenant, comment je fais ? Parce que si moi, j'attire, je m'attire déjà, papa ne voulait pas de moi, j'attire que le mal. Et que ce soit dans les relations, ou que ce soit les personnes que je ne connaissais même pas. Donc, comment est-ce que je vais maintenant m'en sortir ? Et en fait, tout ça, ce sont des questions que j'avais dans ma tête, et je n'en parlais pas. Mais à ce moment-là, quand je voyais d'autres personnes qui se sentaient bien, qui étaient quand même heureuses, en tout cas en apparence, je me disais, c'est possible d'être comme ça.
- Speaker #0
Des personnes qui avaient vécu des choses comme toi ou des personnes juste lambda ?
- Speaker #1
Des personnes lambda. Parce qu'en fait, moi, j'aimais voir des gens heureux. Et je voulais ressentir ce bonheur-là. Et quand je voyais des gens heureux, que ce soit en apparence, parce que je ne savais pas vraiment ce qu'ils traversaient dans leur vie, je me disais, mais en fait, c'est possible d'être heureux. C'est possible d'être bien. Donc pourquoi ne pas commencer ? Et c'est comme ça qu'avec la foi et aussi avec le développement personnel, j'ai pu trouver les outils petit à petit pour me reconstruire. Et après, quand j'ai eu cette première phase, parce qu'en fait, disons que de mes 19 ans à l'année dernière, à mes 28 ans du coup, j'avais fait un chemin où je devais apprendre à m'aimer. à m'accepter, à avoir confiance en moi et à accepter mon histoire. Avec tous les hauts et les bas que ça contenait. Et j'avais fait un pas, un grand pas même, surtout pour l'amour de soi, la confiance en soi. Ça, je sais qu'on travaille au fur et à mesure par rapport aux situations qu'on vit, mais l'amour de soi, c'est plus... C'est beaucoup plus profond. Parce qu'on peut dire, bah oui, j'ai confiance en moi quand je suis sur scène, mais quand je suis devant le miroir... Est-ce que tu aimes ce que tu vois ? Et moi, je n'aimais pas ce que je voyais. Et donc, quand j'ai réussi à me dire, tiens, j'aime ce que je vois, j'aime qui je vois dans le miroir, là j'ai su que tiens il y avait une guérison qui était possible Et après, quand j'avais cette crise d'angoisse en juin 2024, bien sûr, j'avais peur parce que ça ne m'est jamais arrivé. Mais en même temps, je savais aussi qu'une guérison était possible, mais c'est juste que je ne savais pas encore comment faire. Et c'est pour ça qu'en fait, ça m'a beaucoup donné envie d'aller voir ma thérapeute. Parce que je me suis dit, si ça ne vient pas de moi, j'ai déjà fait assez. Parce que franchement, avec tout ce que j'ai vécu... Je ne suis pas devenue folle. Je n'étais pas devenue amère. Mais au contraire, je voulais en sortir quelque chose de tout ça. Mais quand je me suis dit, je ne pourrais pas faire les choses toute seule. Mais là, par contre, je sais qu'il y a une guérison quelque part. Mais la clé, peut-être que ce n'est pas moi qui l'ai. Mais il faudrait qu'on me donne les clés pour que j'y arrive. Et donc, c'est à ce moment-là que j'ai su que la guérison était possible.
- Speaker #0
tu as su faire preuve à un moment suffisamment d'humilité pour te dire, bon, là, je rends les armes. Parfois, on lutte, on lutte tellement quand on est au plus bas. Et une fois, effectivement, que tu as écumé toutes les solutions internes, tu t'es dit, mais écoute, là, il y a des professionnels et je me tourne vers eux. Et tu es bien accompagnée aujourd'hui. Et si je te posais une question aujourd'hui à ta psy, à ta thérapeute, elle dirait quoi de toi ?
- Speaker #1
Elle dirait que j'ai beaucoup avancé. Parce que souvent, elle a vu d'où est-ce que je partais. La première fois que je suis venue dans son cabinet, j'ai pleuré pendant une heure. Et je ne savais même pas pourquoi. Elle m'a juste posé une question. Comment allez-vous ? C'est la seule question qu'elle m'avait posée. Et j'étais effondrée. J'ai pleuré pendant une heure et je lui ai dit, je ne sais pas pourquoi je pleure. Elle m'a dit, c'est que ça doit sortir. Et après, elle m'a dit, parlez-moi, parlez pas, de quoi voulez-vous qu'on parle ? Et directement, j'ai dit, de mon père. Et c'est comme ça que ça a commencé, parce qu'en fait, mes plus grandes blessures venaient de là. Parce qu'on ne peut pas être une petite fille qui grandit en ayant la conviction, en tout cas, que son papa ne l'aimait pas. Et en fait, ça a vraiment mis une tâche. Dans ma façon à moi de grandir, où en fait, je me dis, mais on n'aime pas. Maman m'aime, bien sûr. Ma grand-mère, elle m'adore. Et mon beau-père, je pense que lui comme moi, on est l'amour de la vie de l'autre. Parce qu'il m'a donné tout ce que mon père, en tout cas, aurait pu donner. Et je lui en serais éternellement reconnaissante. Mais il y avait toujours ce petit quelque chose qui manquait en moi. Parce que c'est le sang. Et le sang... ça ne ment pas. Le sang, en fait, à un moment donné, il y a un lien qui doit se faire et quand ça ne se fait pas correctement, il y a une blessure. Et cette blessure-là, elle ne se clôt que quand cette partie-là de nous, elle est guérie.
- Speaker #0
Tu revois ton père, quelques années après. Il y a combien de temps que tu l'as revu ?
- Speaker #1
En fait, je l'ai un peu vu quand même en grandissant. Mais déjà, entre le divorce et... Entre le divorce, la fois où je l'ai vu, la première fois après le divorce, je pense qu'il s'est passé six ans. D'accord. Donc pendant six ans, aucune nouvelle. Il arrive et lui, son langage de l'amour, c'est les cadeaux. Ça, je l'ai appris plus tard quand j'ai lu le livre de Gary Chapman. Son langage de l'amour, c'était les cadeaux.
- Speaker #0
Et c'est quoi le titre du livre de Gary Chapman ?
- Speaker #1
Les cinq langages de l'amour. D'accord. Et en fait, moi, c'était... pas mon langage. Donc il pouvait me donner tout ce qu'il voulait comme cadeau. Je me sentais pas pour autant aimée. C'était pas ce dont j'avais besoin. Parce qu'avec lui, c'était je te donne le cadeau, je te donne l'argent et après c'est bon. Et après je disparais pendant quelques années et puis je reviens, comme une fleur et même chose. Et en fait, à chaque fois que je revenais d'un moment avec lui, je ne retenais rien. Il n'y avait pas d'affection, il n'y avait pas d'amour. Et je me souviens, j'avais du mal à l'appeler papa. Et à chaque fois, je me disais, j'espère qu'il n'y aura pas un moment où je devrais l'appeler papa. Parce que je ne pourrais pas. Ça serait trop lourd venant de ma bouche. Papa, je le sors à mon beau-père parce que c'est mon papa. Mais à lui, pour moi, c'était mon géniteur. Et c'est tout. Et plus tard, effectivement, je l'ai revu. c'est grâce à la thérapie que j'ai faite Elle m'a dit à un moment, Vanella... Ah non, c'était avant ça. C'était avant ça parce que je me souviens, c'était l'an dernier d'ailleurs. C'était l'an dernier et j'avais besoin de lui pour des choses par rapport à mes papiers. Et non, attends, je remonte un peu parce qu'il y avait vraiment aussi une situation qui a fait que j'ai complètement décidé de couper des points avec lui. Parce qu'en fait, quand j'étais à l'université, il m'avait promis qu'il allait m'envoyer étudier à l'étranger. Donc il m'a dit ouvre tant qu'en tant banque. Je lui ai envoyé de l'argent et il savait très bien que moi je rêvais de voir le monde. Ça a toujours été mon rêve. Et je lui ai dit, j'aimerais bien étudier en France, parce que comme à Madagascar, c'est un pays qui est quand même francophone, pour moi c'était plus facile de venir en France. Même si je parlais un peu anglais, mais mon niveau il y a six ans et maintenant, c'est pas du tout la même chose. Il y a dix ans et maintenant, c'était pas la même chose. Et il me disait, oui, je vais t'envoyer à l'étranger. Donc moi, pleine d'espoir, j'ai commencé à avoir confiance parce que je me disais, bon, peut-être que comme c'est sans langage à lui, il va le faire. Mais il ne m'a jamais versé un seul centime. Et donc là, je voyais mon rêve s'effondrer. Mais j'ai quand même continué mes études à Madagascar où j'ai quand même eu un très, très bon parcours dans une bonne école. Mais à un moment, je me souviens, on avait beaucoup de galères financières avec mes parents. Et en fait, il était la seule solution. Lui demander de payer une scolarité pour un trimestre, on n'avait pas d'autre solution. Ça devait être lui. Et donc, je sais comment je connais ma maman. Elle a pris vraiment toute sa fierté pour elle, pour que moi, je puisse étudier. Donc on lui a demandé. Il a dit oui. Et maman a dit, mais tu sais, elle ne pourra pas faire son examen si on ne verse pas la scolarité à telle date. Il a dit, oui, t'inquiète, t'as pas de problème, l'argent, ça, je l'ai. Donc on se dit, OK. Maman, on dit, peut-être qu'il va changer. Et puis, une semaine avant la date d'échéance, toujours rien. Donc moi, je commence à paniquer. Parce que je me dis, je ne vais pas faire mon examen. Et pourtant, c'est un examen pour passer. Je pense que c'était pour passer en troisième ou quatrième année. Et j'avais d'un côté, je commençais quand même à réviser. On ne sait jamais. De l'autre côté, je me dis, il se peut que je ne pourrais pas faire mon examen. Donc maman, me voyant comme ça, elle l'appelle. Et en fait, il a dit, pourquoi vous me harceler ? C'est mon argent. Et puis je me dis, bon, est-ce qu'il va le donner ou pas ? Parce que s'il ne le donne pas, autant que je sache, pour que je sache quoi faire. Et après, il l'a quand même donné un jour avant la date d'échéance. Et je ne sais pas si c'était un oubli ou si c'était vraiment volontaire.
- Speaker #0
Tu n'en as jamais discuté avec lui ?
- Speaker #1
Je n'en ai jamais discuté parce que je... À l'époque, ça m'avait tellement... En fait, j'avais même pas mal. J'étais enragée. Je me disais mais comment est-ce qu'on peut être comme ça ?
- Speaker #0
Et aujourd'hui, tu en as parlé avec lui au moins ?
- Speaker #1
Je ne lui en ai pas vraiment parlé parce qu'après ma thérapie, je me suis dit qu'il y a des choses que je laisse vraiment dans le passé. Parce que si on revient sur ça, ça ne sert à rien. Parce qu'en fait, moi, j'en suis guérie et je lui ai pardonné tout ça. Donc, revenir sur tout ça et revenir sur ça, je me disais que ce n'est pas constructif.
- Speaker #0
Et aujourd'hui, quand vous avez eu la discussion, est-ce que... Il t'a dit qu'il t'aimait ou est-ce que c'est toi qui as compris qu'à sa manière, il t'aimait ?
- Speaker #1
C'est moi qui ai compris.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu as ressenti ?
- Speaker #1
En fait, après tout ce qui s'est passé entre nous, à un moment donné, on avait vraiment coupé contact. Parce que pour la petite histoire, après qu'il a donné cet écolage-là, en fait, pour lui, je lui étais redevable. Et pas redevable en termes d'argent, mais en termes d'affection. Et c'était le jour de la fête des pères. En fait, à son anniversaire, je lui avais souhaité son anniversaire. Mais la fête des pères, ça m'était complètement sorti de la tête. Honnêtement, j'ai souhaité à mon papa, mais ça ne m'est pas venu à l'esprit que j'allais lui souhaiter à lui. Et en fait, il attendait. Et pris sur son égo... En fait, il l'a très très mal pris. Et au lieu de s'en prendre à moi, il s'en est pris à ma mère. Et ça, c'était quelque chose qu'il ne fallait pas faire. parce qu'on touche pas à maman
- Speaker #0
Et puis, quand maman a vu ça, elle était très, très mal. Je lui ai dit, mais montre-moi un peu ce qu'il t'a dit. Et en fait, il a dit, ta fille, elle est mal élevée. Elle ne daigne même pas de m'envoyer un message lors de la fête des pères. Et j'ai vu noir. Je te promets, j'ai vu noir. Et en fait, j'ai pris mon téléphone, je lui ai envoyé un message. Je lui ai dit, tu peux me dire tout ce que tu veux, mais tu n'as jamais été là. Ma mère, elle a été là. Elle m'a élevée. pour être qui je suis aujourd'hui. Donc, je ne t'autorise pas à t'en prendre à elle. Donc, je lui ai dit, tu peux vraiment m'en vouloir. Tu peux ne plus me parler. Ce n'est pas grave, mais tu ne t'en prends pas à ma mère. Et en fait, il a fait le choix de ne plus me parler. Et je me souviens, en 2016 ou 2015, ou 2014, il disait, pour moi, c'est comme si tu étais morte.
- Speaker #1
Comment on vit ça ?
- Speaker #0
C'est dur. Et c'est pas lui qui me l'a dit, mais il l'a dit à quelqu'un qu'on connaît en commun. Et qui m'a dit, en fait, apparemment, pour lui, il n'a plus sa fille aînée. Et sur le coup, c'était la douche froide. Parce que je me dis, bon, il y avait une colère. Mais au-delà de la colère, c'est encore l'enfant blessé. L'enfant rejeté. Cette fois, c'était vraiment le rejet. Mon propre père me rejette. Et je ne savais même pas comment vivre avec ça. Je me suis juste dit, comme d'habitude, ça va aller, on continue. Mais ça n'a jamais vraiment été guéri jusqu'à il y a quelques mois.
- Speaker #1
Si quelqu'un aujourd'hui, une des personnes que tu coaches, une des femmes que tu coaches, te raconte une histoire similaire, comment tu l'accompagnes ? Qu'est-ce que tu lui dis ?
- Speaker #0
Moi, je lui dirais déjà de commencer à vraiment savoir ce qu'elle ressent par rapport à tout ça. Parce que moi, je ne savais pas ce que je ressentais. Je savais juste qu'il y avait quelque chose qui bouillonnait en moi, quelque chose de noir, de confus. Mais alors, qu'est-ce que c'était ? Je ne savais pas. Je ne savais pas que c'était une blessure qui remontait à l'entendant parce qu'un père ne rejette pas sa fille du jour au lendemain. Il y a toujours des antécédents. Donc, pour une femme qui serait devant moi et qui me dit « Écoute, mon père m'a dit telle chose ou ma mère m'a dit telle chose » , Moi, je me dirais, essaie déjà de savoir qu'est-ce que tu ressens au fond de toi. De quoi tu as besoin ? Parce que souvent, quand on a cette blessure-là, il y a un besoin quelque part. Et c'est ça qu'on appelle l'enfant intérieur. Cet enfant en toi, elle a besoin de quoi ? Et en lui apprenant à voir de quoi elle a besoin, c'est à dire à la personne, aujourd'hui, même si tu décides de parler ou pas à ton parent, sois un parent pour toi. Parce que moi, c'est ce que j'ai appris. Déjà, inconsciemment, en faisant tout ce que je faisais pour moi pour me guérir. Mais depuis que j'ai appris, grâce à ma thérapie, qu'en fait, c'était vraiment une blessure d'enfance que j'avais, c'était apprendre à être une adulte pour cet enfant et être le parent que j'aurais toujours voulu avoir. Donc, dans la protection, dans l'amour. Donc, apprendre à s'aimer et à aimer cette part de nous, cette petite fille qui est toute fragile, qui a juste besoin, en fait, qu'on l'aime. et qu'on la protège et qu'on la rassure.
- Speaker #1
Et d'où te vient cette force, Vanella ?
- Speaker #0
Je saurais te dire. Honnêtement, je saurais te dire parce que je pense que j'ai beaucoup vécu la galère aussi. Dans ma vie, mine de rien, que ce soit au niveau financier, parce qu'il y avait des moments où c'était très dur à la maison, au niveau financier. Et il y avait aussi le fait d'avoir vécu... En fait, je pense que depuis petite, j'ai cette empathie. qui était en moi, parce que je sais, j'ai su depuis il y a quelques mois que j'étais hypersensible, mais je pense que ça a toujours été là. Et en fait, le fait de voir comment, de prendre les émotions de maman, et de ma grand-mère aussi, parce qu'elle a vécu tout ça avec nous, en fait, ça a fait que ça transformait tout ça en force en moi. Je voulais être celle qui était plus forte pour les autres. Je n'étais pas forte pour moi, mais pour les autres, j'étais la plus forte. Et ça... Et ça, je l'ai vu dans toutes les épreuves qu'on a passées, que ce soit les décès, tout. En fait, je me disais toujours, il ne faut pas que tu flanches. Tu dois être celle qui va être le pilier de ces deux femmes-là. Donc en fait, c'est vraiment une place que j'ai prise sans qu'on me le demande. Et plus tard, j'ai su aussi que c'est ça qui m'avait un peu empêchée aussi de guérir parce qu'en fait, j'ai pris une place qui n'était pas la mienne. Je ne devais pas être l'adulte pour les adultes, je devais être l'enfant. Mais c'est de là que vient toute ma force. Et j'aime aussi dire que ma force, ça vient des deux femmes de ma vie. Parce que les femmes qui m'ont élevée, elles ont une force incroyable.
- Speaker #1
Est-ce que tu avais demandé de prendre cette place d'adulte ? Non. Pourquoi ce besoin de prendre cette place ?
- Speaker #0
Parce que je pense qu'en fait, c'était pour me guérir moi inconsciemment. Que je me disais, tiens, je vais la protéger maman, je vais la protéger ma grand-mère. Qu'en les protégeant, peut-être que je me protégeais moi. En fait, pas du tout. Mais j'ai voulu prendre... Et je pense que c'est ça, le fait de reparenter. Mais du coup, ce n'était pas envers moi que je l'ai fait, mais envers les autres. Donc, j'ai pris un rôle de parent pour ma grand-mère et pour ma maman, et pas pour moi. Mais en grandissant et en voyant tout ce que j'ai vu dans mon entourage, par rapport à la famille, par rapport aux galères, je pense qu'on ne peut pas sortir de tout ça en étant faible. On peut en sortir qu'en étant forte.
- Speaker #1
C'est beau ce que tu dis, c'est tellement beau. Si aujourd'hui, il y avait un nom, un adjectif, un surnom qui résume qui tu es aujourd'hui, un mot, tu dirais quoi ?
- Speaker #0
Un adjectif, je dirais résilience, résiliente.
- Speaker #1
C'est ce que tu fais parfaitement. Tu l'incarnes et c'est vrai, tu es tout à fait lumineuse. Merci. On va entrer dans la deuxième partie de cette interview, le True Talk, j'appelle. Et à WeTalk, on parle d'échec, on parle de défi, on parle d'erreur. Quelle est ta définition de l'échec ?
- Speaker #0
Ma définition de l'échec, je pense que c'est le fait de tomber et d'accepter d'être au bas et de ne pas se relever. Quand on accepte que c'est mon sort, je ne vais plus rien en faire, je vais abandonner, là pour moi c'est l'échec. Mais tant que tu te relèves, il n'y a pas d'échec. Parce que la vie, elle est là pour nous mettre des bâtons dans les roues. Mais en fait, quand tu acceptes ça, tu as échoué. Mais quand tu te dis, ok, c'est là, mais je ne vais pas laisser ça m'abattre. Je me relève et je continue. Et c'est ça, en fait. Tant que tu n'abandonnes pas, tu n'échoues pas. Mais abandonner, c'est échouer.
- Speaker #1
Abandonner, c'est échouer. Quel est le plus grand échec que tu aies vécu et qu'est-ce que ça t'a appris ?
- Speaker #0
Le plus grand échec que j'ai... Je pense qu'il y en a eu plusieurs quand même. Mais en tout cas, là je vais te dire les choses qui m'ont le plus marquée. C'est déjà une chose que j'avais considérée à l'époque comme étant un échec. C'était vraiment d'avoir laissé la rancœur me consumer. Parce que ça m'a empêchée de voir, d'apprécier la vie comme elle était. parce que j'étais tellement en colère, j'avais tellement de colère envers mon père qu'en fait, c'est ça qui m'a aveuglée pour aimer correctement ceux qui étaient dans ma vie à l'époque. Je sais que les personnes viennent et vivent dans notre vie, mais en tout cas, je n'ai pas su apprécier les personnes qui étaient dans ma vie à l'époque qui étaient bien pour moi. Il y avait des personnes qui n'étaient pas bien, mais celles qui étaient bien pour moi, en fait, je n'ai pas su voir le trésor que j'avais devant moi. Parce que j'étais consumée par cette rancœur. En tout cas, c'est ce que je considère comme l'un de mes plus grands échecs. C'est vraiment d'avoir laissé ça me consumer beaucoup trop longtemps.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, comment tu transformes l'essai ? Est-ce que tu penses qu'il y a une part de toi aujourd'hui, mine de rien, que tu caches encore ? Pas que tu caches, parce que je ne pense pas de ce que tu me dis, que tu caches et quoi que ce soit, mais est-ce qu'il y a une part de toi aujourd'hui, inavouée, inavouable, qui a encore un peu de mal avec l'amour, avec l'amitié ? Aujourd'hui, non.
- Speaker #0
Aujourd'hui, non. Aujourd'hui, non, parce que je le sens en moi, je suis totalement guérie. En fait, il y a une paix et c'est une paix qui est indescriptible. Parce qu'on peut se lever le matin et se dire... Peu importe ce qui se passe aujourd'hui, je me sens bien. C'est ressentir cette sécurité, je me sens en sécurité avec moi. Et ça, je ne l'avais pas avant. Mais en fait, aujourd'hui, il n'y a plus cette part inavouable, en tout cas. Et c'est la raison pour laquelle j'en parle beaucoup plus de mon histoire. Parce qu'avant, c'était la honte, c'était pourquoi est-ce que je dirais ça à quelqu'un. Mais aujourd'hui, je me dis, mais pourquoi je ne dirais pas ça aux gens ? Parce que c'est pas pour être la victime. C'est pas pour me dire... Oui, mais j'ai vécu ça et ça et ça. Ce n'est pas pour prendre cette place-là, mais justement pour pouvoir dire aux autres qu'on peut passer par beaucoup de choses, mais ce n'est jamais la fin tant qu'on ne nous dit pas que c'est la fin.
- Speaker #1
Tu me fais du bien. Tu me fais beaucoup de bien. Elle te vient d'où cette paix-là ? Non, mais c'est ta thérapeute. Tu lui donnes son numéro, après on va tous la voir. C'est quoi ? Comment on arrive à arriver à cette paix-là ?
- Speaker #0
En fait, je l'ai beaucoup cultivée. Je pense que l'élément déclencheur de cette paix, c'était ma crise d'angoisse, justement.
- Speaker #1
De l'été dernier ?
- Speaker #0
De l'été dernier. Parce que je voyais flou et je ne me sentais pas en sécurité avec moi. Et en fait, quand j'ai commencé à faire... En fait, on dit que oui, la thérapie aide énormément. Mais vraiment. en soi, ma thérapeute, elle me donne juste des pistes. Le travail, c'est moi qui le fais. C'est moi qui décide de tiens, je veux faire ce travail-là. Et en fait, la paix que je ressens aujourd'hui, c'est déjà par rapport au fait d'avoir accepté toute mon histoire, toute cette part de moi, ces parts d'ombre, ces parts de lumière, tout. Aujourd'hui, je sais que je suis bannée là. J'ai été, oui, j'ai des parents divorcés, mais j'ai un beau-père qui m'aime de tout son cœur. J'ai été agressée. sexuellement 5 fois, 6 fois avec celle qui s'est passée en France mais pour autant je suis encore là et en fait c'est un mélange de tout ça qui fait que je n'en suis pas encore une fois c'est pas un échec parce que j'ai pas accepté d'être à terre parce que j'aurais pu accepter de me dire et de me dire bah je sers à rien à un moment je me disais ça mais en fait on sert toujours à quelque chose Et je me rappelle toujours de ce que ma grand-mère me dit, parce que ma grand-mère est très très pieuse. Elle m'a dit « mais tu n'es pas dans ce monde pour rien, tu es dans ce monde pour une raison » . Et en fait, je pense que c'était aussi cette petite voix de ma grand-mère, avec qui j'ai une relation très fusionnelle, qui me revenait à chaque fois quand je voulais abandonner. En fait, je ne suis pas là pour rien, je suis là pour quelque chose. Donc autant en faire quelque chose. Et après, une fois que j'ai accepté... toute cette part de moi, là, il y avait déjà commencé une paix qui commençait à être là. Et après, j'ai fait un ménage dans ma vie. C'est-à-dire que je commençais à savoir en fait, quelle était ma valeur à moi. Qu'est-ce que j'apportais sur la table dans les relations, que ce soit professionnel ou personnel. Et en fait, j'avais enfin des exigences, tu vois. En fait, quand tu veux être dans ma vie, il y a des conditions. Les conditions ne sont pas des conditions qui sont inatteignables. C'est juste que ce qui est en échange, qui est en équilibre. Parce qu'avant, je donnais beaucoup, je ne recevais rien. Ou bien, comme je ne recevais rien, c'est là que je quémondais. Mais je me disais, je n'ai plus envie de quémonder quoi que ce soit. Que ce soit l'attention, l'amour, rien. Mais que ça vienne naturellement. Et en fait, toutes les personnes qui sont aujourd'hui dans ma vie, elles sont dans ce... Elles acceptent. Parce que finalement, c'est sain de se dire, j'aime, je suis aimée. Je donne, on me donne, je reçois. Et en fait, c'est de pouvoir avoir des personnes en qui je peux vraiment avoir confiance et avec lesquelles je me sens vraiment aimée. Mais d'une manière totalement saine. Et cette personne-là, elle connaît toute mon histoire. Avant même que j'en parle au grand public, elles ont connu mon histoire et elles ont voulu me prendre comme j'étais. Elles n'ont jamais voulu me transformer en quelqu'un que je n'étais pas. Moi, je me transformais parce que c'était la personne qui voulait qu'on l'aime, etc. Mais elles ne m'ont jamais demandé ces personnes-là. Je pense qu'il y en a 4 ou 5 dans ma vie. Personne ne m'a demandé, mais Vanilla, tu dois être comme ci pour que nous, on t'apprécie.
- Speaker #1
D'ailleurs, tu es partie un peu en avance sur la personne fortuite, les détracteurs, ton plus grand détracteur.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
mais... Grand détracteur ?
- Speaker #0
Il y avait moi, bien évidemment, en premier. Mais je finis un peu par rapport à la question sur la paix. En fait, c'est tout ça qui a fait qu'aujourd'hui, ça m'a donné une paix. Je me dis qu'en fait, je suis en sécurité avec moi parce que je ne me fais plus de mal du tout. J'accepte les choses comme elles viennent aussi. Il y a un grand lâcher prise. Chose que je n'avais pas avant.
- Speaker #1
avant je disais parce que quand tu dis un truc je voudrais encore le lâcher prise c'est un concept c'est j'essaye moi j'essaye c'est très difficile je bois tes paroles comme du petit lait comme on fait
- Speaker #0
Pour lâcher prise ? Oui,
- Speaker #1
comment ?
- Speaker #0
En fait, il n'y a que deux questions que tu te poses. Qu'est-ce que je contrôle, qu'est-ce que je ne contrôle pas ? Ce que tu contrôles, tu assures dedans. Ce que tu ne contrôles pas, dans tous les cas, je ne peux pas le contrôler. Donc en fait, tu lâches prise. Mais quand tu te concentres sur ce que toi, tu peux contrôler, le résultat vient de lui-même.
- Speaker #1
J'ai ma psy qui m'a dit, dans cette veine-là... Quand tu te poses trop de questions, tu n'auras que de mauvaises surprises. Moins tu te poses de questions, plus tu auras de bonnes surprises.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, c'est ça. Parce que des fois, ça revient. Les mauvaises habitudes ne partent pas d'un coup. Et quand ça revient, quand je sens que je suis beaucoup dans le contrôle, je prends vraiment en recul. Parce que j'arrive à savoir dans ma tête comment ça se passe. Quand je commence à vraiment être dans... Pas dans le lâcher-prise, en tout cas. dans le contrôle, je suis en train de ça brille dans ma tête et je sens que ça a vraiment tout est flou, tout est j'ai envie de faire ça, ça, ça, il faut que ça soit comme ça comme ça, comme ça, il y a une petite dose de perfectionnisme aussi dedans et en fait là je m'arrête, je me dis ok donc là il y a tout ça, qu'est-ce que je peux contrôler ? donc là j'arrive à me dire ok là je peux contrôler, je peux aller parler à un tel faire ci, faire ça comme action et qu'est-ce que je peux pas contrôler ? Bah c'est le résultat Parce que je peux toujours parler à quelqu'un, mais on peut même pas m'ouvrir des portes. Mais au moins, j'aurais essayé. C'est toujours ce que je me dis. Si on me dit non, et si c'est pas dans mon contrôle, au moins j'aurais essayé. Je m'en serais voulue si je n'avais pas essayé. Mais tant que j'essaye, je me dis je gagne.
- Speaker #1
Ah c'est beau. En tout cas là, c'est moi que tu coaches là. Coaching à domicile, studio de 8 heures, voilà. Non, mais ça fait beaucoup de bien et merci pour toutes ces clés que tu donnes. Pour revenir donc à la partie True Talk, quelle est la pire situation dans laquelle les détracteurs t'ont mise ? Parce qu'un détracteur, ça peut être toi, ça peut être... C'est finalement, c'est nécessaire aussi d'avoir de l'adversité dans sa vie. C'est ça. Parce que ça nous permet d'aller au-delà de nous-mêmes et d'élargir notre champ de compétences, notre manière de fonctionner. Ça nous sort de notre zone de confort. Est-ce que tu as une anecdote à ce sujet ?
- Speaker #0
Non, j'en ai beaucoup. Mes détracteurs, déjà j'en ai au-delà des personnes qui m'ont agressée. Ça je mets de côté parce que ces personnes-là n'ont rien dit, mais en fait. Donc en soi, ils ont été mes détracteurs, mais pas pour vraiment m'apporter quelque chose que je retire comme le sang. Mais il y a moi déjà, j'étais mon détracteur numéro un. Quand je disais oui, tu n'es pas assez, tu n'es pas bien, tu ne mérites pas le bonheur, tu ne mérites pas la réussite. Ça, c'est quand je ne m'autorisais rien. Je ne m'autorisais pas tout ce qu'il y avait de bien. Je m'autorisais ce qu'il y avait. En fait, je m'interdisais. Donc ça, c'était vraiment une façon de mettre des bâtons dans les roues. Il y a aussi les mots de papa, finalement, qui a été aussi mon détracteur. Quand il m'a dit que, en fait, comme si je n'existais plus. Ça, c'était très, très dur à vivre. Et je sais que j'en ai pleuré des jours et des semaines. Mais en fait, je pense que quelque part en moi, il y avait cette envie de me dire, tu penses que je ne mérite pas d'être aimée, mais en fait, si. Et je vais te le prouver.
- Speaker #1
Ça, c'est beau. En fait, tu es une guerrière.
- Speaker #0
C'est ça. Je vais te le prouver. Et finalement, j'ai trouvé petit à petit des personnes qui s'entraient dans ma vie et qui m'ont justement prouvé que je méritais d'être aimée. Il y avait aussi mon ex qui me disait, en fait, sans moi, je ne serais rien. Mais aujourd'hui, je suis quelqu'un sans lui. Même mieux, mieux que quand j'étais avec lui.
- Speaker #1
Et tu vas encore aller de mieux en mieux. Ta lumière va continuer de grandir.
- Speaker #0
Exactement. Et il y avait aussi deux de mes managers, un manager que j'avais à Madagascar et un manager que j'ai eu en France. Ces deux personnes-là m'ont dit, tu n'iras pas loin dans la vie. De toute façon, tu n'iras pas bien loin. toi, tu ne sais pas ce que tu veux, tu ne sais pas où tu veux aller, tu n'iras pas loin. On m'a sorti ça deux fois à deux reprises, deux situations différentes. Parce que je n'étais pas pour la première personne, donc mon manager à Madagascar, c'était aussi un pervers narcissique. Et il arrivait vraiment à... c'était incroyable. Et c'est là que j'ai vraiment vu ce qu'était un pervers narcissique. C'est comme ça que j'ai reconnu que mon ex l'était.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Parce que je me dis, en fait, je reconnais ces comportements. Où est-ce que j'ai vécu tout ça ? En fait, c'était avec mon ex. Mais du coup, dans la relation professionnelle et l'autre dans la relation amoureuse. Mais des fois, il te disait, oui, tu es vraiment superbe, Vanella. Tu travailles bien, heureusement qu'on t'a ici. Et du jour au lendemain, il ne me traitait comme rien. J'étais la pire des personnes dans la société. Et je pense qu'il a dû me menacer de me virer dix fois devant tout le monde en criant dessus. Et je pleurais tout le temps. Et finalement, il y avait aussi mon ancien manager dans une entreprise que je ne prononcerai pas parce que je ne sais pas si c'est toujours là-bas. Mais c'était le directeur commercial là-bas. Et moi, j'étais en stage en télévendeuse. Et en fait, je voyais qu'il agissait un peu bizarrement. Dans le sens où il disait des mots parfois qui me rappelaient mon ancien manager. Il était un peu dans la culpabilisation, tu vois. Et en fait, à un moment, je n'aimais pas l'ambiance qu'il y avait dans la société. Je me sentais comme si j'étais dans une boîte qu'on devait vraiment rapetisser, quoi. Et je suis partie.
- Speaker #1
Heureusement.
- Speaker #0
Je suis partie, je devais faire six mois de stage. Et j'ai fait deux mois et j'étais partie.
- Speaker #1
Ça, c'est important de dire aux stagiaires. Ça, c'est puissant ce que tu viens de dire. C'est-à-dire que quand les gens sont stagiaires... Je pense qu'ils sont tellement en situation de... Oui, ils sont en situation de demandeur. Ils sont dans une position de... Pas d'infériorité, mais en fait, c'est une situation qui est assez inconfortable parce qu'ils en ont besoin pour grandir professionnellement. Et effectivement, il peut y avoir des abus. Mais toi, tu as eu la force de partir.
- Speaker #0
Oui, au bout de deux mois, je me suis dit non, je pars.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et en fait, ça a vraiment touché son égo, je pense. Il a dit, de toute façon, toi, tu n'iras pas bien loin. Parce que je ne voulais pas rester chez lui. Mais encore une fois, je n'ai rien dit. Mais dans ma tête, je me suis dit, tu vas voir. J'espère que là, quelque part, il me voit. Pas par désir de vengeance, mais pour que lui se souvienne de ce qu'il a dit. Et qu'il se rende compte qu'en fait, non. Finalement. Mais après, je remercie cette personne. Ces personnes, d'ailleurs. En tout cas, du niveau professionnel. Parce que... En fait, à chaque fois qu'on a envie d'abandonner, parce que l'entrepreneuriat, des fois, on a envie d'abandonner. Mais je me dis, je ne vais pas donner raison à ces personnes-là. Donc, heureusement qu'ils me l'ont dit à cette période-là. Aujourd'hui, je peux, avant, je n'aurais pas pu, mais aujourd'hui, je peux les remercier. Parce que c'est en partie, une petite partie, en tout cas, de ce qu'ils m'ont dit, qu'ils m'ont donné la rage d'y aller et de montrer que si... Je peux être quelqu'un même sans vous.
- Speaker #1
Et justement, aujourd'hui, dans ce chemin que tu as, tu peux me parler d'une rencontre fortuite ? Cette personne ne s'est même pas rendue compte, même la situation, que ces mots, la situation, changeraient le cours peut-être de ta vie, ta compréhension de quelque chose, et puis ça switchait dans ta tête.
- Speaker #0
Il y a trois personnes. Oui. Il y a trois rencontres fortuites. Il y a mon encadreur quand j'étais encore en école de droit. Et en fait, c'est maintenant P.A. Sonam parce qu'il n'est plus de ce monde. Mais pour moi, c'était comme un papa. Déjà. Et en fait, on avait vraiment une relation père-fille. Et pourtant, c'était mon encadreur. Et moi, ce que j'ai appris de cette personne, ce que j'ai beaucoup aimé de cette personne-là, c'est la passion. J'ai jamais vu quelqu'un autant passionné par son métier. Et en fait, au début, je pensais que c'était le droit maritime qui me passionnait. Mais en fait, c'était sa passion qui me passionnait. Le fait de le voir vraiment aimer ce qu'il fait, je me dis, mais ça doit être tellement bien de faire ça, d'aimer ce qu'on fait. Et en fait, ça, c'est une chose qu'il m'a transmise. Il m'a dit, mais il ne me l'a pas dit avec des mots, mais avec sa façon d'être. En fait, on peut être passionné quand on aime vraiment quelque chose. on peut aller très très loin. Ça, je le remercierais toujours de m'avoir appris ça. Parce que je pense que sans lui, je n'aurais jamais... C'est la première personne que j'avais rencontrée à Madagascar qui était autant passionnée. Je me suis dit, j'aimerais tellement avoir une passion comme ça.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, tu en as une ?
- Speaker #0
Oui, mon travail. Mon travail, c'est devenu une passion, au final. Et je sais enfin ce qu'il a vécu. Parce que j'aime mon métier, mais... J'envoie des vertébrés pas mûrs, parce que des situations, on en entend, des femmes que j'accompagne. Mais en fait, il ne se passe pas un jour sans que je remercie le ciel de faire ce métier, parce que j'aime ce métier.
- Speaker #1
C'est beau ça.
- Speaker #0
Et la deuxième personne, je ne vais pas prononcer son prénom parce qu'il va rigoler, mais il se reconnaîtra. C'est une personne qui est venue très tard dans ma vie. Et en fait, c'est un artiste. C'est un artiste et moi, j'ai ce petit penchant pour l'art, surtout la photographie. Et en fait, je l'avais rencontré lors d'une séance photo. Et cette personne-là, je ne savais pas que cette personne-là allait changer le cours de ma vie. Dans le sens où, en fait, il a une maturité émotionnelle et une maturité, je dirais, psychologique. En fait, qui m'a transmise au final, au fil du temps où je parlais avec lui. Parce qu'en plus, il est papa. Donc, j'ai vu aussi la relation qu'il avait avec sa fille. Je me disais, mais... C'est possible d'avoir une relation aussi belle avec sa fille, en fait. Donc, ça m'a un peu guéri. En fait, sans qu'il le sache. Ça m'a un peu guéri de... En fait, ça existe. Que le père biologique puisse aimer autant sa fille. Et ça m'a... En fait, ça m'a confortée que c'est un amour qui existe entre le père et la fille. Et puis, il m'a beaucoup apporté aussi, parce que je me souviens, les fois où je ne me sentais pas bien, parce que du coup, c'est l'un de mes meilleurs amis aujourd'hui. Des fois, je ne me sentais pas bien et que je me confiais à lui. Surtout quand il y avait l'histoire avec papa, il me disait, mais Vanilla, mais ce ne sont pas des mots qui t'appartiennent. Ne prends pas des mots qui ne t'appartiennent pas. Quand il te dit que tu ne mérites pas ci, tu ne mérites pas ça, ce sont ces mots, ça ne t'appartient pas. Et ça ne fait pas qui tu es aujourd'hui. Et je me souviendrai toujours de ces mots-là.
- Speaker #1
Waouh, c'est hyper puissant.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, c'est là que je me suis dit, c'est pas bête ce qu'il dit. Et même pas bête du tout.
- Speaker #1
C'est même très très puissant.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Quand on reçoit une salle de négativité comme ça, il faudrait pouvoir se dire un moment, hé, je me détache, ça lui appartient,
- Speaker #0
ça ne définit pas qui je suis.
- Speaker #1
C'est hyper important.
- Speaker #0
Parce que moi, je me disais, je ne mérite pas d'être aimée, etc. Et il me dit, mais qui t'a dit ça ? C'est vraiment la question qu'il m'avait posée. « Qui t'a dit ça ? » Je lui ai dit « Ben regarde, il y a ci, ça, ça. » Il me dit « Mais... » Ce n'est pas parce qu'on t'a fait croire que tu ne le méritais pas, que la vérité est que tu ne le mérites pas. Et ce jour-là, j'étais en larmes. J'étais vraiment en larmes parce que je me suis dit...
- Speaker #1
C'est en son prénom, moi je suis obligée de savoir. Non, ici, on dit tout. Tu vois, c'est 8h, on dit tout ici. Je dois me dire, moi je dois lui dire merci.
- Speaker #0
Je préfère te le dire en privé. Parce que je sais qu'il est...
- Speaker #1
Tu sais qui tu es, donc je te dis merci.
- Speaker #0
Parce que je sais qu'il est très discret. Donc, je préfère, je respecte cette discrétion. Mais je te le dirai après. De toute façon, je te montrerai aussi ses œuvres parce que c'est un artiste hors pair.
- Speaker #1
Je suis une photographe en herbe aussi, mes temps perdus.
- Speaker #0
C'est vraiment un artiste hors pair. Et oui, merci à cette personne.
- Speaker #1
Merci à toi, cher photographe incollé.
- Speaker #0
et Il y a aussi l'une de mes meilleures amies aujourd'hui. Et d'ailleurs, pour parler du photographe, en fait, c'est grâce à lui aussi. Il m'a donné une deuxième famille. Parce qu'il m'a présenté à sa sœur, qui est devenue ma meilleure amie aussi. Et leur maman, paix à son âme, parce qu'elle est partie il n'y a pas longtemps, elle m'avait pris comme étant sa fille de cœur. Donc en fait, il m'a beaucoup donné. Juste en... Tout a commencé par une séance photo.
- Speaker #1
J'ai envie de dire, je vais répondre à la dernière question de cette partie True talk. Est-ce que ce n'est pas aussi ta personne Providence, la personne qui croit en toi ? Parce que c'est, quelle est la personne qui croit en toi malgré tout et qui, même quand tu ne crois pas en toi, cette personne croit en toi. Est-ce que ce n'est pas cher photographe inconnu ?
- Speaker #0
Je pense qu'il est connu au prénom inconnu.
- Speaker #1
Au prénom inconnu.
- Speaker #0
Mais je pense qu'il y a une... Il y a un peu de lui et un peu de l'autre meilleur ami dont je vais te parler, qui s'appelle Solange. Parce que du coup, je peux lui dire. Solange ?
- Speaker #1
Je vais dire un truc qui me concerne personnellement, mais Solange, ça me parle beaucoup.
- Speaker #0
En fait, Solange, je l'ai rencontrée quand j'étais à ma dernière expérience professionnelle. Et c'est cette femme-là qui a vu en moi ce que je n'ai pas vu. Une coach. Parce qu'en fait, quand elle m'a demandé... Elle me dit « Quand je te parle, j'ai l'impression qu'il y a toujours quelque chose en plus. Tu n'es pas faite pour cette vie de salariat. Qu'est-ce que tu veux faire dans la vie ? » Et je lui ai dit, tiens, j'ai envie d'aider les autres et tout. Elle me dit, mais pourquoi tu ne le fais pas ? Fais-le, qu'est-ce qui t'en empêche ? Et en fait, elle m'a vue coach avant même que moi, je me voyais coach. Et je pense que je n'aurais pas été, ou peut-être un peu plus tard, je n'aurais pas commencé à l'être en 2022, d'être entrepreneur si ce n'était pas grâce à elle. Elle a vraiment vu, elle m'a dit, mais tu as beaucoup de choses à apporter au monde. Et moi, je ne le savais même pas !
- Speaker #1
Merci Solange.
- Speaker #0
Merci Solange.
- Speaker #1
Aujourd'hui, tu es entrepreneur, tu es coach. Est-ce que tu as une autre activité ? Oui,
- Speaker #0
je suis aussi vendeuse d'épices de Madagascar.
- Speaker #1
Tu es copine. Tu vends quoi comme épices ?
- Speaker #0
Là, pour le moment, j'ai le poivre sauvage et j'ai la vanille de Madagascar.
- Speaker #1
D'accord. Donc, si on veut se fournir auprès de toi, il y a un site internet ?
- Speaker #0
Je n'ai pas encore de site parce que j'ai commencé il y a trois semaines, un mois. Donc, c'est vraiment tout récent. Mais quoi que ça marche, je remercie le ciel parce que ça marche très, très bien. mais il y a mon Instagram c'est arena spices et en fait on peut juste m'envoyer un message et moi je livre partout en France métropole je ne livre pas encore dans les dom-toms pour le moment alors achetez toutes ces épices
- Speaker #1
Vanini de Madagascar et tout ça Ben et là on arrive quasiment à la fin j'ai trois dernières questions elles sont toutes simples Est-ce qu'aujourd'hui, quelle est ta définition de l'amour ? On a beaucoup parlé d'amour. Et est-ce que tu penses qu'on arrive à savoir ce que c'est que l'amour en rencontrant le grand amour romantique ou est-ce que c'est en le perdant ?
- Speaker #0
C'est une bonne question. Et tourner comme ça, c'est encore une meilleure question. Je pense que l'amour, le vrai... C'est vraiment cet amour qu'on retrouve après l'avoir perdu. Parce que moi, je l'ai perdu l'amour que j'avais pour moi. Là, je parle vraiment de l'amour de soi. Je l'ai perdu à un moment. Je n'en avais plus. L'amour propre, je ne savais même pas ce que c'était. Mais le retrouver, ça c'est le vrai amour. Parce qu'on sait enfin de quoi, qu'est-ce qu'on mérite. Quand on a cet amour sain qu'on ressent pour nous, naturellement, on a un amour sain qu'on ressent pour les autres. Ça va de soi. Et en fait, c'est retrouver l'amour qu'on a perdu, mais en mieux. Ça, c'est le vrai amour. Amour propre.
- Speaker #1
C'est beau, ça. Si je te donne aujourd'hui un mégaphone, et là, tout le monde, toute la France entière, elle peut t'entendre pendant dix secondes. Qu'est-ce que tu dirais ?
- Speaker #0
Moi, je dirais... Je pense que j'ai emprunté une phrase de mon papa. Oui. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Parce qu'en fait, c'est vraiment une phrase qui me parle, ça me vient d'un coup comme ça. Parce que c'est vraiment ça. Tant qu'on vit, rien n'est terminé. Donc ça, c'est ce que j'ai envie de dire à tout le monde. Peu importe l'épreuve par laquelle vous passez. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Il y a même, je pense, Steve Harvey. le grand motivational speaker américain, qui avait dit une fois, et ça m'a énormément touchée, il m'a dit, si Dieu t'a mis en souffle de vie encore ce matin, c'est qu'il n'en a pas fini avec toi.
- Speaker #1
J'avais dit, amen ! Je ne vais pas aller si loin aux Etats-Unis. Je vais aussi dire, les Magic System, ils ont dit, tant qu'il y a la vie, il y a les sports. Ils l'ont même chanté, donc tellement vrai. Ma dernière question, c'est... Si tu devais résumer ta vie en une seule phrase, Vanilla, ce serait quoi ?
- Speaker #0
Une seule phrase ? Oui. Je dirais que... Oui, je pense que je dirais cette phrase-là. Ça a été une succession d'épreuves. Ma vie est une succession d'épreuves. Mais en fait... Ce sont des épreuves qui a forgé un diamant. Je ne me dis pas aujourd'hui que je suis parfaite, pas du tout. Mais en tout cas, j'étais en diamant brut, comme on dit, petite. Et grâce à toutes mes épreuves, en fait, ça m'a taillée.
- Speaker #1
Il n'y a plus du syndrome de l'imposteur ?
- Speaker #0
Ça, on le ressent toujours un peu. Syndrome de l'imposteur, parce qu'encore une fois, ce n'est pas dire qu'on est parfait. Bien sûr, demain, si je suis face à un nouveau challenge, je me dirais toujours que je ne suis pas capable. Jusqu'à ce que je prenne le pas pour me rendre capable. Mais en fait, aujourd'hui, grâce à toutes ces épreuves-là, ça m'a permis de voir qui j'étais vraiment. Et cette personne-là est totalement imparfaite,
- Speaker #1
mais elle aime qui elle est. Wow, tu as terminé l'interview et j'ai envie de te dire « mic drop » . En tout cas, je te remercie, Vanilla. Pour ce moment, c'était très généreux. Tu as parlé avec beaucoup de générosité, de vérité, d'authenticité. Et vraiment à cœur ouvert, je t'en remercie. Parce que, mine de rien, tu m'as aussi parlé à moi. Tu m'as beaucoup parlé et ton histoire, tes angoisses, quand ton cerveau brille. Je me reconnais totalement là-dedans parce que parfois, c'est compliqué. L'amour. L'amour est un thème qui est revenu beaucoup au cours de cette interview. Et au final, c'est ce qu'on recherche. On veut être aimé. Mais avant de vouloir être aimé des autres, on doit juste s'aimer soi-même.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
On vient tous avec un vécu, avec un passif. On a des blessures. Et autant, quand on prend conscience de nos limites, on fait le nécessaire pour pouvoir s'auto-coacher, pour pouvoir s'auto-guérir. Mais on n'a pas toutes les réponses parfois. Et il faut aller les chercher auprès de vrais professionnels qui nous donnent des clés pour pouvoir nous en sortir et nous stabiliser dans le processus de guérison. Enfin... Et ça, parce que je l'ai lu sur LinkedIn, mais tu l'illustres tellement. C'est que, que ce soit en amour ou en amitié, l'idée, ce n'est pas de rechercher des gens qui nous complètent, mais c'est de rencontrer des gens avec qui on peut marcher ensemble.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Donc voilà ce que je retiens de cette interview, qui est magnifique, mais vraiment. Merci. Merci beaucoup à toi pour tes vérités qui m'ont fait du bien. Je me suis reconnue et en ça, ça n'a pas de prix.
- Speaker #0
Merci,
- Speaker #1
merci beaucoup Je vais te laisser le mot de la fin Dis pourquoi on doit écouter cet épisode
- Speaker #0
Pourquoi est-ce qu'on doit écouter cet épisode ? Déjà pour nos belles voix
- Speaker #1
Mais attendez, il faut quand même se congratuler de temps en temps ça fait du bien
- Speaker #0
Mais surtout parce que en fait c'est tous les épisodes de WeTalk sont des épisodes qui sont riches les uns que les autres et ça reflète vraiment le vécu de chaque personne Mais pourquoi cet épisode-ci ? Parce que en fait, c'est pour vraiment toutes les personnes qui passent par des épreuves et qui se disent, mais comment est-ce que je vais faire ? Et en écoutant ça, vous allez savoir qu'en fait, rien n'est terminé. Tout est en train de commencer.
- Speaker #1
Merci Vanella. Merci Vanilla pour ces mots de la fin. Et donc, merci aussi à vous, à toi, d'avoir écouté cet épisode hyper inspirant. J'espère que ça t'a touché, que tu t'es reconnue. Parce que j'aime à dire que nous sommes une plateforme, WeTalk, c'est une plateforme où on rencontre des gens derrière une caméra, derrière des voix que l'on ne connaît pas, mais l'on se reconnaît dans leur histoire. Donc, j'espère que tu t'es reconnu, que cet épisode t'a fait du bien. N'hésite pas à le partager autour de toi. Il est à écouter sur Deezer, Spotify, Apple Podcasts, YouTube pour la version filmée et bien sûr, rejoins la communauté WeTalk. Je t'attends sur LinkedIn, viens mettre tes commentaires, viens me challenger également dans ce que je peux souvent poster. Et viens mettre des commentaires, viens me dire ce que tu en as pensé. Instagram, TikTok. Et bien sûr, portez-vous bien. Porte-toi bien. Bye bye.