- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, je suis Nicole Ewek et tu écoutes weTalk, une podcast qui transforme l'échec en réussite. Mon invitée du jour, c'est Valérie Ayéna.
- Speaker #1
Bonjour Valérie. Bonjour Nicole. Comment vas-tu ? Je vais bien, merci.
- Speaker #0
Je suis ravie, très ravie de t'avoir sur le plateau de WeTalk. Je vais te laisser te présenter et je te dirai pourquoi je suis si ravie que ça. Présente-toi.
- Speaker #1
Alors, je suis Valérie Ayéna, comme tu l'as dit, et aujourd'hui je suis entrepreneur. J'évolue dans la health tech et je viens de fonder MyDermaLife, la première start-up qui développe en fait une plateforme de télémédecine spécialisée en dermatologie en Afrique subsaharienne. Donc, nous avons un focus pour les peaux noires et métissées. Donc, nous mettons en relation tous nos patients avec des experts dermatologues, vénérologues, trichologues et même des laseristes. en fait c'est l'ensemble d'experts qui, eux, sont spécialistes des peaux noires et métissées. Et j'ai été mannequin et Miss Cameroun en 2013. Voilà,
- Speaker #0
donc je ne voulais pas spoiler. Je reçois Valérie Ayena qui est Miss Cameroun 2013. Franchement, tu as représenté quand même le continent à l'international. On va parler de la maladie dont tu souffres, comment tu le vis aujourd'hui en tant qu'entrepreneur et puis des différents échecs qui ont euh parsemé ton parcours. Mais avant ça, il y a un rituel à WeTalk, c'est que je présente mes invités à travers un conte que j'écris rien que pour eux. Alors, spoiler, c'est des mots qui m'appartiennent, tout n'est pas forcément hyper juste, mais c'est la manière avec laquelle je te perçois à cet instant. Est-ce que tu es prête à écouter ce conte ?
- Speaker #1
Je suis prête.
- Speaker #0
Bon, d'accord, j'ai hâte de te le dire.
- Speaker #1
Merci Nicole. Alors,
- Speaker #0
il était une fois... À Douala, ville vive et contrastée du Cameroun, une petite fille qui vient au monde sans encore savoir qu'un destin singulier l'attend. Valérie Ayéna grandit dans la chaleur d'une famille qui veille, encourage, corrige parfois et qui croit profondément à la force du travail. Très tôt, elle rayonne. Il y a chez elle une beauté naturelle qui attire l'attention. Il y a aussi cette douceur innée, ce calme lumineux, mais surtout cette manière d'être au monde qui retient les regards, simples, directs et authentiques. Valérie est brillante. Elle décroche ses diplômes les uns après les autres et choisit la voie de la communication. Car au fond d'elle, il y a un rêve, devenir journaliste. Après un BTS en communication, elle s'envole pour Capteur et poursuit ses études à la City University College. C'est en Afrique du Sud. Mais parfois, la destinée s'invite là où on ne l'attend pas. Un jour, dans une rue d'Afrique du Sud, un homme s'arrête. Il s'appelle Jean Malan. Il est producteur de défilés de mode. Et quand il croise Valérie, Il voit tout de suite ce que d'autres n'ont fait qu'effleurer, du potentiel, du charisme, une présence rare. Et il lui fait une proposition. Valérie accepte de tenter l'aventure. Elle découvre les coulisses de la mode, les castings, les podiums. Cet univers semble taillé sur mesure pour elle. Mais son visa étudiant ne lui permet pas de continuer. Vite, il faut rentrer au Cameroun, ce qui ne devait prendre que quelques semaines s'éternise en mois. Pour Valérie, c'est un contre-temps frustrant, un premier caillou dans sa chaussure. Dans l'oisiveté de ses journées, elle tombe un jour sur une annonce télévisée. Les dernières candidatures pour Miss Cameroun 2013 sont ouvertes. Elle hésite, son père désapprouve, mais sa mère en silence comprend. Elle lit dans le regard de sa fille un appel qu'elle ne peut pas ignorer. Elle décide de l'accompagner. Valérie s'inscrit, elle est sélectionnée parmi les dernières et de fil en aiguille, elle passe toutes les étapes. Le soir du couronnement, tout bascule. Elle devient Miss Cameroun 2013. Elle est la première reine de beauté camerounaise à participer aussi à Miss Monde. Elle ouvre donc une voie. Après son règne, elle reprend le mannequinat, défile, voyage. Elle s'impose, trace sa route, puis elle devient entrepreneur. Valérie vit un conte de fées, jusqu'au jour où, dans le silence de son propre corps, quelque chose se dérègle. Des douleurs insoutenables lui coupent le souffle, des médecins impuissants tâtonnent. Après de longues moindérances médicales, le diagnostic tombe à dénomiose. Une maladie invisible, violente, intime, qui détruit en elle ce qui pourrait donner la vie. Les traitements hormonaux la bouleversent. Son corps devient étranger, son reflet un inconnu. Et le silence imposé par la société africaine en poison. Car oui, en Afrique, on apprend à souffrir dignement, à cacher la douleur derrière le sourire. Mais Valérie, elle, choisit de parler, de briser l'omerta, parce que sa survie dépend de cette parole. Et là, le miracle se produit. À travers ces mots, d'autres femmes se reconnaissent. Elles aussi souffrent, elles aussi doivent se taire, car il ne faut pas faire honte. Mais ce n'est pas tout. Son visage que tant avait admiré se couvre d'acné sévère. Pas quelques boutons, non, non, non. Une guerre ouverte. Elle essaye tout. Les traitements, les soins, les routines. Rien n'y fait. Le miroir devient difficile à affronter. Alors là encore, elle choisit de ne pas fuir. Elle parle, partage, explore. Et de cette recherche personnelle naît My Dermalife. Une plateforme panafricaine de télédermatologie dédiée aux peaux noires et métissées. Un espace de soins, de mise en lien, de solutions. Aujourd'hui, Valérie continue de se réinventer. Entre visibilité publique et blessure invisible, elle trace une route singulière, celle d'une femme qui ne se définit ni par ses couronnes, ni par ses douleurs, mais par ce qu'elle en fait. Cher Valérie, ton histoire est celle d'un corps qui ne ment jamais, d'un cœur qui ne renonce pas et d'une femme qui a choisi de ne plus se taire. Ce micro aujourd'hui n'est pas seulement tendu vers une ex-reine de beauté, une entrepreneur ou une survivante, il est tendu envers toi, Valérie. Celle qui a traversé la douleur et la peur de la honte pour souffrir. pour offrir aux autres un miroir où ils peuvent enfin se reconnaître. Bienvenue dans weTalk. Ici, les cicatrices deviennent lumière et l'adversité des victoires.
- Speaker #1
J'ai aimé. C'est beau.
- Speaker #0
Merci.
- Speaker #1
C'est très beau. Justement, mon traitement hormonal fait que j'ai beaucoup de mal à contenir mes émotions. Je t'avais quand même prévenu. Oui, tu m'as prévenu. Donc, il suffit que je sois très heureuse d'une nouvelle. Même au travail, heureusement, mes collègues aujourd'hui comprennent. Et donc, j'ai des larmes qui me viennent. Donc, merci. Merci pour le récit.
- Speaker #0
Merci à toi. Je suis touchée. Je suis contente, en tout cas, que ça te touche. C'est un cadeau que je t'ai offert. Et donc, pour revenir à weTalk, ici, on parle d'échec, on parle de résilience et de seconde chance. Valérie, dis-moi, quelle est ta définition de l'échec ?
- Speaker #1
Pendant longtemps, pour moi, l'échec, c'était la fin.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Aujourd'hui, l'échec, c'est la redirection, tout simplement. Parce que mes échecs à moi ont toujours montré que ce que j'avais perdu à cet instant, et je pensais que c'était fini pour moi, mais ça me préparait toujours à quelque chose d'encore plus incroyable, encore plus extraordinaire. Mon échec, quand je n'obtiens pas rapidement mon visa, pour aller en Afrique du Sud, pour retourner justement travailler à l'international, où ça se passait plutôt bien. Cet échec-là, finalement, a été la redirection Véhmice Cameroun. Mon échec, lorsque j'essaye de fonder une famille, de me marier, d'avoir mon premier enfant, cet échec-là, quand finalement on découvre que j'ai la maladie et que ça ne se passe pas bien et que tout explose avec la personne que j'aimais à ce moment-là, ben ça m'a redirigée. Parce que c'est dans cette douleur profonde que My Dema Life est née. La Valérie d'avant, en fait, j'ai toujours su que je souhaitais fonder quelque chose. J'ignorais encore que ça s'appelait entreprendre. Et finalement, c'est dans cette adversité que mon idée d'entrepreneuriat est née. Et finalement, on s'apprête à toucher des millions de personnes. Et c'est extraordinaire parce que... À l'époque, quand je rêvais de fonder quelque chose et donc d'entreprendre, c'était assez superficiel ce que je venais proposer. Aujourd'hui, on vient littéralement impacter des vies.
- Speaker #0
Totalement.
- Speaker #1
Et si je n'avais pas vécu ça, je n'aurais pas compris les douleurs de ces personnes. Oui.
- Speaker #0
En tout cas, excuse-moi de t'avoir coupée. Tu m'as un petit peu précédée en parlant de tes principaux échecs. J'allais te dire quel est, selon toi, ton échec le plus cuisant et en même temps ce que ça t'a appris. et je comprends que...
- Speaker #1
Pour moi, littéralement, c'est ça, d'avoir, on va dire, échoué, enfin, au moment où tout le monde s'attendait à ce que... Amine, j'ai la trentaine aujourd'hui et c'est bizarre que je n'ai aucun enfant et que je ne sois pas mariée. C'est très drôle parce que je suis tombée...
- Speaker #0
Je te rassure, tu n'es pas un oiseau rare. J'ai la quarantaine, je n'ai pas d'enfant et je ne suis pas mariée.
- Speaker #1
Voilà. Et en fait, ce qui est drôle, ce qui me fait rire... C'est que je suis tombée sur une vidéo qui m'a été envoyée par une sœur qui est Ivoirienne, elle s'appelle Aude Marie, et Aude Marie m'envoie et me dit « Mais Val, vous au continent, vous êtes quand même extraordinaire. » Donc, dans la vidéo, on voit un Camerounais, il serait coach, je ne sais pas, qui s'exprime et qui dit « Si vous voyez une femme qui est belle, qui a 30 ans, et qui n'est pas mariée, qui n'a pas d'enfant, c'est qu'elle est folle, c'est qu'elle est malade mentale, elle est souffre d'une maladie mentale, etc. » Et donc, du coup, mon ami a été choqué de voir ça. et c'est pour dire à quel point dans la société camerounaise Cela semble être un échec cuisant et donc moi qui ai grandi, qui suis née au Cameroun, voilà, c'était comme si j'avais échoué quelque part. À un moment donné, on a des oncles et des tantes qui disaient que nous aussi, on mange la dote canne, etc. Donc, il y a tout ce poids-là. Donc, pour moi, je m'étais dit, ah, j'ai fait une belle carrière, j'ai réussi, j'ai en fait atteint des milestones qui étaient intéressants pour un humain. Donc, je me suis dit, OK, il est temps que je trouve un mari qui voudra bien de moi. Et donc, on fonde notre petite famille, etc. Sauf que ce n'était pas le plan de ma destinée, tout simplement, tu vois. Et donc cet échec-là... finalement, il a conduit à un univers dans lequel je me suis enfin trouvée.
- Speaker #0
C'est beau ça. Donc, est-ce que dans ton parcours, est-ce que tu as entendu des gens, quand tu as commencé à parler de ta maladie, te dire « tu es belle, tu as du succès, de quoi tu te plains ? »
- Speaker #1
Ça, c'est une chose que j'entends tout le temps. C'est particulier parce que du fait d'avoir, je pense, de par mon éducation, Je suis quelqu'un qui essaye toujours d'évoluer sans faire trop de vagues. J'ai toujours évité les problèmes, on va dire, de manière générale. Mais des fois, ça renvoie presque l'impression que tout est facile pour moi, que ça se passe comme ça, c'est rose, c'est you, you, you, et ça va bien. Mais la vérité, c'est que je reçois, oui, des remarques, des attaques. Au début, ça faisait vraiment beaucoup mal, mais... Aujourd'hui, un peu moins. J'ai l'impression que plus je suis en accord avec moi-même, tant que je regarde cette femme-là dans le miroir et qu'on est en phase, elle et moi, parce qu'à la fin, Nicole, on peut faire semblant d'être parfait, de trop bien réussir. Quand le soir, on n'est pas en paix avec soi, on n'a rien compris à la vie, on n'a pas réussi, tout simplement. Exact. Donc, oui, je reçois des... ce genre de commentaires souvent. Mais j'ai appris à ne pas les prendre en compte. Mais c'est un exercice, il faut de la pratique.
- Speaker #0
Oui, et les gens oublient que derrière un réseau social, il y a un être humain. Et que ce n'est pas parce qu'on est derrière un écran, derrière son téléphone, que cela nous donne le droit de poser un jugement sur l'avis de la personne qui choisit de s'exposer. Donc moi, perso, je lance un appel, c'est faites attention. vraiment aux commentaires que vous laissez parce qu'il y a un être humain avec un cœur, avec un cerveau et que ça blesse.
- Speaker #1
Pour moi, les commentaires sur les réseaux sociaux ont été un des facteurs, on va dire amplifiants, amplificateurs de la situation, du mal-être dans lequel j'étais déjà parce que l'adénomyose, justement, s'exprime par des symptômes assez particuliers, comme je l'expliquais. tu as Non seulement le ventre qui est tout le temps ballonné ou presque. Donc du coup, quand j'apparaissais en public, les gens ont commencé justement en commentaire sans m'avoir posé la question. On écrit « Ouais, félicitations, enfin, elle va atteindre un bébé. Enfin, on va voir son enfant, etc. » Mais ils n'ont pas réalisé à quel point c'était horrible. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'étais obligée de parler parce que ça devenait hyper lourd pour moi d'avoir des messages où... où je recevais des félicitations. Lorsque c'est arrivé jusqu'au niveau de la famille, quand un jour le petit frère de ma maman appelle, parce que ma maman, elle n'est pas ça. « Ah ben, t'as dit là ? Apparemment, Valérie est enceinte, etc. » C'est là que j'ai compris que c'était chaud. Du coup, ma mère lui dit « Mais tu as vu ça où ? Qui t'en a parlé ? » Il dit « J'ai vu ça sur Facebook. » C'est là que, quand maman lui a dit « Mais non, Valérie est malade, etc. » Il dit « Ouais, Asya. » En fait, c'est là que j'ai compris qu'il faut que je parle.
- Speaker #0
Oui. D'accord, donc c'est ça qui a été le déclic. On va en parler, mais dis-moi, combien de temps on a mis pour que tu puisses être diagnostiquée entre le moment où tu as des symptômes et le moment où tu es diagnostiquée ?
- Speaker #1
La vérité est que j'ai eu mes règles environ vers 17 ans. Depuis le premier jour que j'ai eu de la menstruation dans ma vie, j'ai toujours eu mal. Ce qui a pris du temps, je pense, dans... tout cet univers de la maladie, c'est que à la base, je pensais que c'était normal. Je pensais que les règles douloureuses, c'est normal. On m'a appris que dans la vie, il y a deux styles de femmes. Il y a celle pour qui ce n'est pas douloureux, c'est les chanceuses et il y a les moins chanceuses. Quand pour moi c'est arrivé et que j'avais hyper mal et que je m'évanouissais, on m'avait dit « Ouais, tchao, il a mal chance. Oh, t'es tombée dans les filles qui ont les règles douloureuses. » Mais à ce moment-là, je ne souffrais pas encore d'adénomyose. Donc j'ai toujours eu de toutes les façons un utérus qui n'était pas comme les autres, on va dire. Et malheureusement, ce que je ne savais pas, c'est que...
- Speaker #0
Ça veut dire qu'on n'utilise pas comme les autres.
- Speaker #1
En fait, c'est simplement que j'étais pas normale. Ce qu'aujourd'hui, il faut qu'on comprenne, c'est que si vous avez à la maison votre fille qui a ses premières règles et qui a mal, comprenez que son corps ne fonctionne pas, en fait, de manière naturellement OK comme les autres. Donc, c'est à suivre de très près. Et ça, c'est quelque chose que je ne savais pas. OK, je faisais la traditionnelle visite, on va dire annuelle un peu, chez la gynécologue, etc. Mais moi, quand j'allais là-bas, je vérifiais juste. Est-ce que je peux faire des bébés ? On me disait oui, tu peux faire des bébés. OK. Et chaque année, est-ce que tout va bien ? Est-ce que j'ai le VIH ? Est-ce que j'ai des hépatites ? En fait, je faisais la batterie des tests normaux au final. Et ce qu'il fallait faire depuis le départ, c'était... En fait, de suivre de près ces problèmes-là, ces douleurs, parce que les femmes peuvent faire de l'endométriose à partir de 8 ans.
- Speaker #0
Ah bon ?
- Speaker #1
Oui. Donc, à partir des premières règles d'une jeune fille, il faut toujours suivre de près. Moi, dans mon cas, en fait, ces douleurs-là, j'avais en fait un terrain qui était favorable au développement de l'endométriose.
- Speaker #0
Quand tu dis ça, qu'est-ce que ça veut dire exactement ? Je ne comprends pas. Favorable, ça veut dire quoi ?
- Speaker #1
Scientifiquement, notre utérus est... Je pense que dans les cours de biologie, on a expliqué un peu comment se passent les règles. C'est-à-dire qu'on connaît déjà l'utérus qui a une forme un peu comme un V, avec ses ailes qui sont finalement les ovaires et donc les ovules qui vont être produits à chaque fois qu'ils vont passer par les trompes de phallope et venir à l'intérieur de l'utérus. tous les mois, l'utérus d'une femme qui est donc la paroi utérine qui elle est tapissée par l'endomètre tous les mois, ça se forme et ça se place en doigt de gant en attendant que l'ovule qui va être fégondé par un spermatozoïde vienne en fait se loger là et puis que le bébé, l'embryon commence à se développer et qu'il devienne un bébé et qu'il est un être humain en fait viable disons ça Bon, pour... Les personnes qui, en général, vont avoir des drègles douloureuses, potentiellement, ce sont celles dont, justement, leur endomètre, ce qui tapisse donc la paroi utérine, ne se comporterait pas comme un endomètre normal. Du coup, les femmes qui, elles, vont faire de l'endométriose, ce sera les cellules de l'endomètre qui vont sortir de l'utérus et se développer dans les autres organes du corps de la femme.
- Speaker #0
D'accord, donc en fait, on secrète naturellement de l'endomètre.
- Speaker #1
Oui, c'est... En fait, l'endomètre, on est né avec, ça fait partie. On a besoin de ça. C'est normal, ça fait partie de notre corps humain. Sauf que parfois, il se comporte bien ou pas bien, tout simplement. Et dans le cas de l'adénomyose alors, l'endomètre, il est touché. Ce sont des cellules qui vont pousser à des endroits où elles ne sont pas censées se développer. Et ça va donc gonfler. Et c'est ça qui va faire cette douleur-là. Donc, c'est hyper douloureux. Donc, endométriose, l'endomètre, les cellules-là, elles vont sortir, donc aller se balader dans le reste du corps, on va dire, de la femme. Et l'adénomiose, c'est à l'intérieur même que ça reste de l'utérus, mais encore une fois, l'endomètre est touché. Et l'une des raisons pour lesquelles c'est délicat, c'est parce que ça affecte au final, à la longue, la fertilité de la femme qui est malade ou qui est touchée. parce que pour plusieurs raisons D'abord à cause des symptômes, on va dire les symptômes de base qui sont donc les douleurs. Lors des rapports sexuels, vous avez mal. Vous n'avez pas besoin d'être dans une position extraordinaire pour avoir mal. C'est-à-dire que juste une pénétration naturelle va vous causer de très fortes douleurs. Ce qui finalement est malaisant pour vous et même pour le partenaire. au-delà de ça ce qui se passe aussi c'est que Ces cellules finalement qui tapissent de manière très désordonnée votre paroi utérine peuvent causer la difficulté de nidification en cas d'ovules qui soient fécondés. Et toutes ces informations, c'est vraiment de la recherche personnelle. À force d'essayer de comprendre ce qui m'arrivait, c'est comme ça que j'ai pu lire, etc. Donc, je parle sous la réserve que les personnes qui nous écoutent. puissent demander l'avis d'un médecin.
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Et donc, au moment où tu as le diagnostic, il tombe, est-ce que tu te sens soulagé parce qu'enfin tu as un nom sur ce dont tu souffres ? Est-ce qu'il y a un soulagement ?
- Speaker #1
En fait, pour moi, il n'y avait pas de soulagement. Pour moi, c'était le début de mon frère. Pourquoi j'ai la malchance comme ça ? J'étais dépassée. J'étais genre, mais pourquoi ? J'ai tout bien fait. J'ai attendu, j'ai vécu tout le temps. J'ai attendu d'avoir, c'est-à-dire que mon chéri à moi. Je n'ai pas voulu faire le désordre. J'ai attendu tout ce temps. pour que finalement, ce que je pensais être le meilleur moment, finalement, ça ne soit pas le moment du tout. C'est la sensation que j'ai eue. Et je pense que c'est l'une des raisons qui m'a fait me retrouver dans la profonde détresse émotionnelle dans laquelle je me suis retrouvée après.
- Speaker #0
D'accord. Donc, tu nous as expliqué qu'au Cameroun, quand on a plus de 30 ans et qu'on n'est pas marié, on n'a pas d'enfant, c'est compliqué.
- Speaker #1
It's a big deal.
- Speaker #0
Et les gens s'emparent de ton image et décident de communiquer à ta place sur qui tu es. Tu décides à ce moment-là de reprendre le pouvoir.
- Speaker #1
Exact.
- Speaker #0
Sur ta parole, sur ce dont tu souffres et tu échanges.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Quand tu reçois les premiers commentaires de femmes, d'autres femmes qui te disent « moi aussi, je me reconnais » .
- Speaker #1
C'est le début de la guérison.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Parce que je passe de… je n'avais jamais entendu le nom là, adénomieuse. Je n'avais jamais entendu ce mot. Je connaissais l'endométriose parce que, justement, de par ma douleur, les douleurs récurrentes, etc., j'ai eu la chance d'être suivie au Cameroun par la très excellente docteure Gwyd Bell, Ernestine. Et c'est elle, en fait, qui m'avait dit, tu as une tendance vers l'endométriose, on va gérer un peu comme ci, comme ça. Elle m'avait mise sous pilule contraceptive, donc ça a aidé. quelque part à balancer un peu les hormones qui, quelque part, finalement, viennent aussi impacter fortement le développement de ce type de maladie. Et donc, je connaissais l'endométriose, mais l'adénomyose, je n'avais jamais entendu ça.
- Speaker #0
D'où le sentiment que c'est...
- Speaker #1
Pourquoi moi ? C'était ça, la première question.
- Speaker #0
Est-ce qu'aujourd'hui, tu pardonnes à ton corps ?
- Speaker #1
Oui, oui, beaucoup. beaucoup, tellement.
- Speaker #0
Qu'est-ce que tu lui dis aujourd'hui à ton corps ?
- Speaker #1
Que, ouais, merci parce que tu m'as permis de me lever et de faire le podcast We Talk. Merci parce qu'avant, je ne comprenais rien. En fait, depuis longtemps, il me parlait et je ne le comprenais pas. Et maintenant, depuis que je le comprends, mais on est en phase.
- Speaker #0
Et parle-moi un peu de ce conflit que tu as eu entre toi et ton corps.
- Speaker #1
Le conflit ? La vérité, c'est qu'il est là tout le temps. Parce que, comme je l'explique, mes mois, c'est tous les mois. Donc, chaque mois qu'il y a 30 jours, je vais avoir 20 jours de paix et 10 jours de douleur. Et avant, dès que ça commençait, j'étais en mode... Donc, je ne savais pas quoi faire. Aujourd'hui, quand il m'a donné mes 20 jours, j'ai dit merci. Merci pour les 20 jours là. Bon, les 10 jours qui vont entrer. Donc, j'ai fait le concept de marée haute, marée basse. Donc, quand je vais entrer dans la marée basse, je lui dis, OK, on est ensemble. Je suis avec toi. Donc, une des choses qui était surtout difficile, c'était l'émotionnel. D'accord. Parce que mon cerveau, qui lui, est un cerveau d'une personne qui est active, je ne sais pas m'ennuyer. Je suis toujours occupée. Dans ma tête, dans mon monde, je suis très visuelle. Je suis quelqu'un qui... Je voyage dans mon esprit. Et donc, cette force d'aller toujours conquérir les choses, ça part d'abord de ma tête et ensuite je fonce. Donc, ça a été très difficile de faire comprendre à ma tête que le corps ne peut pas suivre. Ça a été la partie la plus difficile, on va dire.
- Speaker #0
Et comment tu y es arrivée ?
- Speaker #1
Aujourd'hui, je me parle littéralement. Quand le cerveau me dit que... Non, il y a tel truc... Je dis, non, je pense qu'on va attendre. On va reprogrammer. J'ai appris, en fait, à reprogrammer les choses. C'est-à-dire, si... Parce que quand, dans les 20 jours, tout va bien, tu vas me dire, Val, ça te dirait qu'on aille au Maroc. Je dis, ouais, girl, je veux trop y aller, allons-y. Mais je vais oublier. Parce que je suis, dans mon moment, dans l'euphorie, la joie. J'oublie cette maladie. Et tous les mois, elle revient me shutdown. Et je dis, oh zut, pourquoi j'ai pris l'engagement ? J'aurais dû faire comme si j'aurais dû faire cela. Et pendant des années, j'ai vécu en mentant aux autres parce que je ne voulais pas qu'on sache que j'étais malade. Parce que je ne savais pas comment expliquer qu'à cause des règles seulement, je suis malade. Je n'avais pas un nom de maladie, en fait. Donc je ne pourrais pas juste dire que, parce qu'on m'a dit ça plusieurs fois, tu veux me dire que c'est à cause des règles douloureuses que tu n'es pas venu à mon mariage, ce genre de choses. Tu veux dire que c'est à cause des règles douloureuses que tu ne pouvais pas venir à l'église. On ne comprenait pas, mais la vérité est que les symptômes qui vont avec, je fais de la diarrhée, je vomis, je m'évanouis, j'ai des pics de douleur au niveau de mon anus. C'est horrible littéralement, comment tu vas expliquer ? Par exemple, à l'église, quand on te fait la prière, que tu ne peux pas t'élever, alors qu'on te voit, tu es une femme de 1m80, tu n'as pas l'air malade. On va croire que c'est du manque de respect.
- Speaker #0
Comment est-ce que tu gères justement cette vision que l'on a des maladies invisibles ? Comment tu...
- Speaker #1
C'est aujourd'hui que j'ai énormément de compassion, d'abord pour les personnes qui souffrent de maladies invisibles. Et c'est seulement maintenant que moi-même je comprends. Parce que j'ai été quelqu'un de très judgmental. Par exemple, même des autres aussi. J'étais genre, mais comment quelqu'un peut se faire dépasser par son poids ? Genre, comment tu peux te retrouver en surpoids et tu n'as rien fait contre ça ? C'était des paroles que j'avais sans savoir. Les batailles secrètes que chaque individu mène. On a tous l'air d'être heureux face les uns face aux autres. Mais on ne sait jamais ce qui se passe quand quelqu'un ferme la porte de sa chambre. Ce qui se passe quand il est face à lui-même dans son cœur. On ne sait jamais. Et c'est cette maladie qui m'a appris cette humilité. Une leçon de vie finalement. Parce que j'ai tout fait pour maintenir ma ligne de mannequin. Je n'ai pas réussi. Parce que finalement, les shots hormonaux, le traitement qu'on m'a donné, c'est ça qui m'a fait gagner les 22 kilos. Et j'étais dépassée en fait à chaque fois. Je prenais du poids. Je ne savais pas quoi faire. J'étais au contrôle de rien du tout. Donc, oui, j'ai réalisé ma petitesse finalement.
- Speaker #0
Waouh, c'est puissant ce que tu viens de dire. En fait, finalement, cette maladie, elle est aujourd'hui la source de ton humilité et de ton empathie vis-à-vis des autres.
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
Tu es capable de te dire, ah tiens, je peux comprendre la douleur. Je ne suis peut-être pas dans son schéma, lui, mais je comprends sa douleur et je ne peux pas me... pour me positionner en juge ou en commentateur de sa vie.
- Speaker #1
Nicole, j'ai toujours eu des airs de quelqu'un de très doux, mais mes frères et soeurs peuvent te dire je suis perfectionniste. Du moins, je l'étais. Et pour moi, c'était, c'est-à-dire extrêmement carré. J'ai toujours été quelqu'un d'extrêmement carré. Pourtant, je suis, on va dire fofolle, mais j'ai toujours eu cette rigueur dans mon travail, dans ma... Une autodiscipline incroyable. Et finalement, aujourd'hui, ça m'a appris à let go. Ça m'a appris à comprendre.
- Speaker #0
Ça t'a appris à être aussi bienveillante vis-à-vis de toi-même.
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #0
Et avoir un lâcher-prise.
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #0
J'ai envie de dire, au final, c'est ce qu'on recherche un peu tous.
- Speaker #1
Finalement.
- Speaker #0
Et est-ce que tu penses qu'il faut entrer dans la douleur, souffrir, pour finalement comprendre ce genre de choses ?
- Speaker #1
Je pense que je n'ai pas envie d'appeler ça comme ça. J'ai envie de parler, excuse-moi si je ramène un peu le divin dans notre conversation, mais j'ai envie de parler du brisement plutôt que le passage obligatoire par la douleur. Je veux ramener ça, je veux ramener le côté spirituel et dire que finalement, il faut que quelque part, on ait été spirituellement brisé, divinement brisé pour réellement... incarner cette vraie compassion-là. Parce que je pense qu'à l'époque, quand je disais « Ah, je compatis à ta douleur » , c'était parce que j'avais été bien éduquée. C'était vraiment des paroles que je disais comme ça. Aujourd'hui, ça n'a plus rien à voir. Je ne suis plus la Valérie d'il y a 12 ans, par exemple.
- Speaker #0
Écoute Valérie, on passe à la deuxième partie de cet épisode chez Bois tes paroles et ça s'appelle le True Talk, même si on parle vraiment vrai là,
- Speaker #1
depuis le début.
- Speaker #0
Je dis qu'on ne se fait pas tout seul. On rencontre des détracteurs qui nous poussent dans nos retranchements et qui nous font grandir. C'est incroyable. Et à la rencontre fortuite, c'est quelqu'un, une situation, quelque chose qui, d'apparence anodine, nous pousse ou nous redirige dans un chemin auquel on n'avait pas du tout pensé. et puis à la personne Providence. C'est celle qui croit en nous même quand nous-mêmes on ne croit pas du tout en nous et qui nous ouvre la porte là où personne d'autre ne l'aurait fait et cette personne le fait. Sans rien attendre en retour. Dis-moi, quelle est la pire situation dans laquelle un des détracteurs t'ont mise ?
- Speaker #1
Je ne sais pas laquelle choisir. Parce qu'il y en a eu plusieurs.
- Speaker #0
Tu choisis la principale selon toi.
- Speaker #1
Ah, il y a une qui me vient. Alors, au Cameroun, où j'ai grandi et où je vivais à ce moment-là, j'ai terminé mon sacre de Miss Cameroun, mon règne de Miss Cameroun. Et j'ai eu l'opportunité de travailler aux Émirats Arabes Unis. Donc, je vivais à Dubaï et je travaillais là-bas. Et il y avait à l'époque aussi un personnage public qui avait fait une sortie sur les réseaux et qui avait dit qu'elle prétend être mannequin. Pourtant, elle est à Dubaï. On sait très bien ce que les filles vont faire à Dubaï, etc. Si elle était mannequin, on l'aurait vu défiler à la Paris Fashion Week. La même année, j'ai fait ma première Fashion Week de Paris.
- Speaker #0
Et ça, c'est un beau pied de nez comme on les aime. Comment tu as eu le contrat avec la Fashion Week ?
- Speaker #1
Mais j'avais été à Dubaï, justement. J'avais eu l'opportunité de travailler sur la collection Cartier, qui s'appelait Collection Cactus. À la base, ça devait être un simple édito. Et donc, j'étais partie dans le désert avec toute une équipe et j'avais porté ces magnifiques pièces, des pièces incroyables. Et on avait fait de très beaux tableaux. Oui. L'édito est parti à Londres et ils ont tellement aimé que finalement, c'est devenu une cover d'un magazine qui s'appelle Y ou W Magazine. Quand l'édito, finalement, est arrivé sur Paris, il y a une dame qui s'appelle Yola qui avait vu le dit édito. Et c'est comme ça qu'elle m'a contactée et m'a dit ça vous dirait Valérie de travailler à Paris ? J'ai dit enfin, bien sûr qu'il dirait non. Et c'est comme ça, en fait, que j'ai eu l'opportunité de venir. Cependant, j'avais raté un moment très important. C'était le casting Jean-Paul Gaultier parce qu'on m'avait refusé le visa au Cameroun.
- Speaker #0
Et certainement, il y a une redirection derrière.
- Speaker #1
Finalement, la redirection est venue où j'ai demandé le visa pour aller en Espagne. Et quand j'arrive en Espagne, on m'accorde le visa pour l'Espagne. Je passe par l'Espagne et là-bas, je vais rencontrer une personne qui finalement va énormément représenter une sorte de soutien. Parce que lorsqu'il y a eu Covid, je me suis retrouvée sans travail, etc. C'était finalement cette rencontre-là qui m'a permis, on va dire, de survivre pendant la phase de Covid, etc. Donc oui, encore là, c'était de la redirection. Donc je passe par l'Espagne, ils m'accordent le visa. J'arrive donc à Paris. Et finalement, je travaille sur le défilé Ziyad Nakad et sur lequel l'éditrice du Amina Magazine, à l'époque, m'avait repéré. C'est comme ça qu'elle me fait ma cover du Amina Magazine, ici à Paris.
- Speaker #0
Comme quoi.
- Speaker #1
Comme quoi.
- Speaker #0
Ce qui semble être négatif, finalement, c'est un cadeau. Comment dire ça ? Un cadeau, on dit postpone. Oui,
- Speaker #1
postpone. Oui, c'est exactement. C'est remis à plus tard.
- Speaker #0
Remis à plus tard. Parle-moi de ta rencontre fortuite et comment elle s'est manifestée. Tu sais, la rencontre, ça peut être une personne, une conversation, je ne sais pas, la personne ne s'en rend même pas compte. Et ça change un petit peu la redirection de ta vie.
- Speaker #1
Finalement, c'est ce garçon que j'ai tant aimé et que j'ai cru qu'il serait mon mari. Ce sera cette rencontre-là parce que la première fois qu'on se rencontre, c'est un mariage. Quand je viens m'asseoir à sa table, il pense en fait que je l'ai repéré et que je viens pour le draguer. Alors que pas du tout. Et donc, il me demande si je sais qui il est. Je lui ai dit que franchement, non, je ne sais pas. Et donc, il me raconte tout ce qu'il fait, etc. Je lui ai dit, oh wow, d'accord, bravo. Mais moi, j'étais juste souriante, je ne calculais pas vraiment. Et finalement, il me dira des phrases que quelque part, j'avais oubliées. En fait, ce sera cette rencontre qui va me reconnecter à mon être profond, à la combattante que je suis, à la femme qui n'a pas peur de se lever et de parler. Parce que pendant plusieurs années, un processus d'environ dix ans, je me suis auto-censurée. Je voulais justement être la fille parfaite, la femme parfaite, pour avoir la chance comme épouse, en fait, finalement. Je ne voulais pas faire de vagues, je ne voulais jamais me retrouver dans un scandale.
- Speaker #0
peur là de...
- Speaker #1
Mais parce que je voulais faire un beau mariage. J'avais déjà mon plan. Je t'ai dit que je suis perfectionniste, Nicole. Je m'étais dit que non. Je fais le mannequinat jusqu'à temps. Et après ça, je fais mes bébés. Après, je trouve un mari. Je veux un homme qui n'a pas d'enfant. Je veux comme ça. En fait, tout était... Ta bucket list,
- Speaker #0
tu es bien, bien, bien faite.
- Speaker #1
C'était comme ça. Ah oui.
- Speaker #0
Oui. D'accord.
- Speaker #1
Et donc, finalement... Il me rappelle en fait qu'au fond, je suis quelque part un peu insolente. Mais j'ai tellement voulu cultiver la perfection que finally, maybe I was fake at some point. Peut-être que finalement, à vouloir trop intégrer justement ma définition et ma vision de la perfection, je suis même peut-être devenue quelqu'un d'assez superficiel finalement et sans profondeur.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, ce sera lui ma rencontre.
- Speaker #0
On va lui dire merci.
- Speaker #1
Oui. Et je lui ai dit en plus, j'ai eu l'opportunité de lui dire merci la semaine dernière. Oh,
- Speaker #0
c'est beau ça. Et ta personne pour Vidence ?
- Speaker #1
Oh, c'est une femme. Et je vais dire son nom. Elle s'appelle Laïssa Mouen. Elle a fondé Kinaï Adventures. Et c'est la personne, là j'ai l'émotion qui monte parce que elle, elle a vu... la Valérie de demain quand moi, je n'arrivais même pas à la voir. Wow.
- Speaker #0
Ah, c'est beau, ça.
- Speaker #1
C'est incroyable. C'est incroyable. Finalement, c'est ma grande...
- Speaker #0
Tu me donnes...
- Speaker #1
Non, parce que je te jure, c'est quelqu'un d'incroyable.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
C'est l'une des plus belles rencontres de ma vie.
- Speaker #0
Ça me donne le frisson. Wow, c'est beau. Tu es émue. En tout cas, merci Laïssa Moën. Je t'espère que je pourrai te rencontrer un jour.
- Speaker #1
absolument et tu vas l'adorer parce que franchement parce que c'est une dame
- Speaker #0
Tellement discrète et tellement puissante.
- Speaker #1
C'est incroyable.
- Speaker #0
Wow.
- Speaker #1
Incroyable, vraiment. Donc, définitivement, parce que si je parle, encore plus je vais éclater ensemble.
- Speaker #0
Allez, on va passer à la dernière partie de cette interview. Parle-nous de My Derma Life. Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi tu l'as créé ?
- Speaker #1
Oui. Mais ça me fait hyper plaisir d'avoir l'opportunité de présenter My Derma Life. Donc, déjà le nom, my, en anglais, le mien, la mienne. Derma, comme l'épiderme, ma peau. Life, la vie de ma peau. Lorsque je suis tombée malade et qu'on a finalement détecté la maladie il y a trois ans, donc finalement maintenant, ce qui s'est avéré, c'est que... Les traitements que je devais faire, il fallait arrêter la pilule. En fait, il y avait plein de choses à faire. Ce déséquilibre hormonal a déclenché, entre autres symptômes, de l'acné. J'ai eu de l'acné sur mon visage, la poitrine, partout. Je ne savais même pas qu'on peut faire l'acné jusqu'aux fesses. Je ne savais pas. J'ai eu de l'acné. C'était horrible. Donc, pour moi, j'ai construit une... partie de ma vie autour de mon image. C'est-à-dire que je me sentais perdue. Quand j'ai réalisé que qu'est-ce qui est en train de m'arriver, je me suis dit comment je vais faire ? Au départ, j'ai eu l'impression que peut-être que j'étais en train de faire une crise, je fais ma diva. Tu sais, comme une personne, une reine de beauté ou un mannequin qui a des boutons, etc. On minimise en fait. On dit « Ah, mais t'inquiète pas, ça va passer. » Sauf que... C'est réellement devenu un mal-être. C'est-à-dire que quand j'allais face au miroir, j'étais mal. Je n'avais plus envie de sortir. Les gens ont même commencé à m'énerver. Quand je voyais les gens qui souriaient, une fille, elle est jolie, elle a sa belle peau, ça m'énervait. J'ai commencé à réaliser,
- Speaker #0
oui,
- Speaker #1
mais pourquoi je détourne en fait la colère vers les autres ? Il fallait trouver une solution. J'ai posé d'abord la question à ma mère. Je lui ai demandé comment moi. quand Quand vous avez les problèmes, parce qu'auparavant, ce qu'il faut comprendre, c'est que j'ai vécu une grande partie à l'étranger quand même. Donc là-bas, je t'ai suivie par des professionnels, etc. Et ça coûtait le prix que ça coûtait. Sauf que là, je me suis retrouvée à un moment où je n'étais plus mannequin. J'étais en surpoids et je devais combattre ces douleurs-là. Mais en plus, il y avait tous ces boutons. Donc du coup, je demande à ma mère, maman, quand toi tu as les problèmes, les boutons, tu fais comment ? Est-ce que je vais au marché ? J'ai dit, waouh, je ne peux quand même pas aller au marché. Non, là, c'est trop bon.
- Speaker #0
Je suis quand même iscamoroute. Je suis même qu'entrepreneur.
- Speaker #1
Merci. Donc, du coup, je demande à ma soeur, « Chlo, quand tu as des problèmes, tu fais comment ? » Elle dit, « Gars, je peux regarder même sur Internet, Snapchat, TikTok, ils ont souvent les trains là. » Je dis, non, quand même. Du coup, on me conseille de voir un dermatologue, etc. qui, je précise, était même une dame. Donc je me dis, je vais au bon endroit. Je me rends donc au bureau de celle-ci. Et là-bas, au cabinet, je réalise que je suis incomprise. Parce que j'ai en face de moi quelqu'un qui est diplômé, mais qui ne comprend pas ma psychologie. Parce que je me suis retrouvée avec des mots du genre... En fait, pour elle, je ne m'inquiétais pour rien. Parce que ce que j'estimais être une montagne, c'était qu'une petite colline à ses yeux. Et donc, elle me dit, vous voulez vraiment que je vous montre quelqu'un qui souffre d'acné ?
- Speaker #0
Oui, d'accord.
- Speaker #1
Et ça, j'ai dit, waouh, je suis dans un endroit où je suis censée trouver la solution. On me compare à, disons, une mère au foyer, par exemple, ou une maman qui est la matriage de sa famille et pilote son foyer. Ce n'est pas ses boutons qui sont sa priorité, c'est son mari, c'est ses enfants, c'est comment est-ce que les enfants ont fait à l'école. Donc, les problèmes de peau, ça va venir peut-être à la quatrième ou cinquième position. Mais moi, je suis une beautypreneur. Je viens pleurer devant toi que, docteur, sauvez-moi.
- Speaker #0
mon fonds de commerce a un souci.
- Speaker #1
On est d'accord. Donc, c'est là, au sortir de cette consultation-là que je dis, non, il faut que je crée une safe place. Donc, à la base, My Day My Life, je voulais juste créer, en fait, une communauté Instagram où nous toutes, en fait, on va venir échanger nos astuces ou on va parler de nos douleurs, de nos difficultés à trouver des médecins, etc. Et pourquoi aujourd'hui, je vais dire que... Madame Laïssa a impacté ma vie d'une manière extraordinaire. C'est parce que quand je lui en parle, elle me dit que là, tu tiens en fait ton idée d'entrepreneur. Qu'est-ce qui fait un entrepreneur à succès au final ? C'est de réussir à comprendre un pain point dans la vie des personnes et d'apporter une solution. C'est comme ça en fait que ça marche. Et c'est là que je dis, oh wow, donc on peut être plus qu'une communauté. On peut carrément être un espace de... On peut sauver des vies, littéralement. C'est donc comme ça que je commence à poser des questions au sein même de ma communauté. Et je récolte des avis incroyables, favorables. Et c'est ça qui me donne le courage de me lancer. Et c'est pour ça, en fait, que chez My Derma Life, on comprend parce que j'ai vécu le truc.
- Speaker #0
Exact.
- Speaker #1
On comprend les douleurs des femmes.
- Speaker #0
Donc, en fait, tu dirais que My Derma Life, c'est un peu aussi ta guérison ?
- Speaker #1
Complètement. pas un peu, c'est la chose qui m'a redonné la joie de vivre quand on parcourt les commentaires parce que je n'ai pas posté pendant près d'un an, voire plus j'ai perdu presque 49 000 ou 50 000 followers sur les réseaux sociaux toutes plateformes confondues mais en fait c'est parce que j'étais pas bien je manquais totalement de confiance en moi j'étais plus la même et en même temps je n'ai jamais voulu être fausse sur les réseaux. J'ai toujours souhaité que si quelqu'un va liker, c'est que c'est le Valérie Profond qui l'a liké. De ce côté-là, et je pense que finalement, c'est cette authenticité qui a permis que les gens se connectent avec moi. Je sais avec cette attitude que je ne peux pas caler dans tous les pays où je suis follow. Parce que dès que j'appelle mes followers, si je leur écris un DM que s'il vous plaît, je suis coincée, etc. Valérie a énormément voulu t'aider. Et ça, c'est extraordinaire vu la La difficulté du monde dans lequel on est en train d'évoluer. Les choses sont devenues de plus en plus dures, de plus en plus dures. Donc finalement, oui, My Dama Life, c'est mon souffle de vie. Et il y a quelqu'un de manière très poétique qui m'a dit « Tu vous souhaitais avoir un enfant. Finalement, voilà en fait ce bébé que tu es en train d'accoucher qui va venir impacter des millions de vies. » Donc, oui.
- Speaker #0
Est-ce que, dans ce que tu as dit, tu as tellement... Tu as répondu à des questions que j'avais, de type ton rapport finalement à ton image. Est-ce que cette transparence-là que tu as vis-à-vis de ta maladie, est-ce que ça ne t'inquiète pas ?
- Speaker #1
J'ai reçu des commentaires que, ouais, pourquoi tu as dit ça ? Les sorciers, maintenant, vont serrer ton ventre. Pour être honnête, je suis très connectée aujourd'hui à ma spiritualité. et je... pense que chacun de nous a sa destinée. Il y a des femmes qui sont vouées à être des mamans biologiques qui vont porter la vie et il y en a d'autres que leur destinée, en fait, c'est qu'elles vont adopter des enfants et elles vont en faire des chefs d'État ou des rois tout simplement. Donc, pour être honnête, j'ai eu la phase de panique, tu vois, de me dire peut-être que j'ai trop partagé. Mais finalement, aujourd'hui je comprends que je suis en mission. Je suis en mission et cette plateforme que finalement le Seigneur m'a donnée, qu'il m'offre. Il est temps, en fait, que je l'utilise comme j'étais censée l'utiliser depuis le début. Ça ne veut pas dire que je n'ai pas peur, mais finalement, le courage, c'est lorsqu'on affronte ses peurs et qu'on les dépasse. Donc, je pense que j'ai beaucoup de courage au fond de moi. Et je suis en train de comprendre ma destinée. Je suis en train de la comprendre. Et chaque jour, j'apprends et je n'ai pas peur, en fait, d'apprendre. C'est ça qui est le plus extraordinaire. Donc, non, finalement, I think it's gonna be OK. I'm working on it. Je travaille dessus.
- Speaker #0
Valérie, est-ce que tu penses que tu as... Est-ce que tu dirais que tu as réussi ?
- Speaker #1
En fait, je pense que la réussite, c'est une question... C'est un escalier qui ne s'arrête pas. C'est un escalier infini.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, pour le coup, j'ai quand même déjà amorcé pas mal de marches là. Mais il y a encore des marches qui sont extraordinaires. C'est pour ça qu'en ce moment, je n'arrête pas de répéter. Le futur est radieux. Future is radiant. Parce que je vois un truc, ça me parle, ça me dit que go on, go on. Et je pense que s'il faille parler de réussite tangible, en ce moment, je ne suis plus millionnaire. Non, parce que mon compte bancaire, j'ai tout investi dans ma life. Mais je pense que je suis en route vers une réussite extraordinaire.
- Speaker #0
Wow. Et c'est beau de pouvoir prophétiser comme ça sur sa propre vie.
- Speaker #1
Amen.
- Speaker #0
Et de visualiser, parce que tu m'as dit que tu étais une personne de vision. Oui,
- Speaker #1
ça dit que je le vois, c'est presque... En fait, je ne sais pas comment expliquer, c'est que je le vois déjà, j'attends juste que ça devienne physique, pour que les autres voient ce que je vois, que ça devienne physique dans notre monde physique ici. Mais c'est déjà là, ça existe déjà. Oui.
- Speaker #0
On arrive à la toute fin. S'il y avait une seule chose que tu voudrais que l'on retienne de toi ? ce serait quoi ?
- Speaker #1
c'est une question qui est très difficile she tried ce serait ça si Faiqan retient une chose c'est que elle a combattu soit je ressors vainqueur ou au moins je meurs en essayant mais j'aurais combattu j'aurais essayé
- Speaker #0
Une belle philosophie de vie. Un message que tu veux faire passer aux jeunes filles ?
- Speaker #1
Alors...
- Speaker #0
Qui peut-être aujourd'hui traversent ce que tu vis et qui ne sont pas accompagnées.
- Speaker #1
Mon message serait résilience. Le mot. C'est-à-dire, pour celles qui nous écoutent, qui nous regardent à cet instant, qu'au sortir de cette conversation, elles prennent un dictionnaire. Aujourd'hui, on a l'intelligence artificielle. artificielle qui est accessible, qu'elle demande à Chad GPT, qu'elle demande à Gemini, qu'elle demande à Claude, peu importe. La résilience, le concept, la résilience, qu'est-ce que c'est ? Et de réussir, du moins d'essayer de l'incarner chaque jour dans leur vie. Être résiliente. Parce que c'est cette résilience qui fait que je sois à cet instant face à toi. Et c'est cette résilience qui fait que je leur donne rendez-vous. dans 10, 15 ans, 20 ans, si Dieu le veut.
- Speaker #0
Et le bébé My Derma Life, qui aura 20 ans et qui fera de belles choses dans le monde.
- Speaker #1
Extraordinaire.
- Speaker #0
Je suis ravie d'avoir échangé avec toi aujourd'hui, Valérie.
- Speaker #1
Merci, Nicole.
- Speaker #0
Ce que je retiens, c'est une combativité, c'est une remise en question profonde d'une personne qui a su se remettre en question. C'est une personne d'une transparence extraordinaire. Tu n'as pas peur de dire, tu n'as pas peur de parler. C'est ce qui fait ta force. Et on se reconnaît à travers ton discours. Des personnes vont se reconnaître, se sont déjà reconnues, d'Ouma et Dermalife, qui est aujourd'hui ton bébé. Je ne sais pas, on n'en a pas parlé. Il y a encore une infime chance que tu en aies par voie naturelle, mais tu as déjà un beau bébé avec toi et un bébé qui va impacter le monde. Et tu en as conscience, mais avec une si belle humilité, cette aura qui te... qui te couvre et qui te précède quand tu es dans la pièce. En tout cas, merci pour cet échange. Merci pour la force que tu me donnes à moi. Tu m'as enseigné sur la maladie. Tu m'as enseigné sur les mœurs au Cameroun. Et je comprends aussi le fait que ce côté où je ne suis toujours pas mariée, je n'ai pas d'enfant, qui m'a profondément fait mal dans ma vie et m'a mise dans une grande dépression, détresse. Ça vient de là. de cette culture, de cette éducation qui est nôtre. Merci Valérie. Est-ce que tu peux regarder la caméra et dire pourquoi est-ce qu'on devrait écouter cet épisode ?
- Speaker #1
Alors, je pense que cet épisode sera intéressant si vous aussi, à un moment donné de votre vie, vous avez eu l'impression d'évoluer sur une trajectoire qui n'était pas la vôtre, mais que peut-être à ce moment-là, vous n'étiez pas assez courageux pour endosser justement celle qui est réellement votre destinée profonde.
- Speaker #0
Merci Valérie. Cet épisode prend fin. Merci d'avoir écouté. Partagez-le. Je pense qu'il y a énormément de personnes qui sont dans cette détresse médicale, qui ne savent pas ce qu'elles vivent et qui ont besoin d'entendre ce type de discours. Ou comme elle a dit, toute personne qui vit quelque chose de difficile et qui se demande comment elle va pouvoir se relever pour continuer d'avancer. Ayez des rêves, mais surtout, réveillez-vous pour les accomplir. Cet épisode est disponible sur toutes les plateformes. Deezer, Spotify, Apple Podcasts, YouTube. Rejoignez la communauté WeTalk sur Instagram, LinkedIn, TikTok. J'ai hâte de vous lire. A très bientôt, prenez soin de vous, bye bye.