- Speaker #0
Bienvenue chez Women, le podcast sans filtre qui s'intéresse au sujet de la femme, du sport, à la santé pelvienne, en passant par des sujets souvent méconnus et parfois tabous.
- Speaker #1
Au micro, Laura, Lise, kinés spécialisées dans le sport, mais aussi dans la santé pelvienne de la femme. Ici, dans ce podcast, on va échanger ensemble, on va clarifier, vulgariser, casser des mythes autour des spécificités de la femme.
- Speaker #0
Bonne écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Aujourd'hui, on va parler de notre sujet préféré, les fuites urinaires. Alors d'abord, est-ce qu'on peut définir qu'est-ce qu'une fuite urinaire ?
- Speaker #1
Alors la fuite urinaire, c'est une perte involontaire d'urine. Ouais,
- Speaker #0
jusqu'à là,
- Speaker #1
tout va bien. Je pense que ça ne vous choque pas cette information. Et il faut savoir que ça peut arriver dans différentes circonstances qu'on va essayer de définir ensemble parce qu'il y a plein de situations possibles où on peut avoir des fuites urinaires et ce n'est pas exactement la même chose.
- Speaker #0
Donc, il y a différents types de fuites en fonction des situations.
- Speaker #1
Donc, il y a les incontinences urinaires d'effort. C'est ce qu'on va retrouver quand on fait une activité, quand on est en mouvement, c'est quand il va y avoir une pression intra-abdominale. importante qui va dépasser les capacités de fermeture. Et donc, ça va se traduire par une fuite urinaire. Donc, exemple, tout, le rire, dans les situations de sport, donc, qu'il y a des impacts ou pas, mais quand on est dans un mouvement. Porter une charge, porter son enfant, courir après le bus, faire des sauts.
- Speaker #0
Sauter sur un trampoline avec les enfants.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ok. Donc ça, un continent sur une aire, des forts. Deuxième type d'incontinence qu'on peut retrouver, les incontinences urinaires par urgenturie.
- Speaker #1
Donc là, c'est souvent associé à une hyperactivité vésicale. Donc c'est la vessie qui va se contracter de manière anormale et qui va envoyer des messages comme quoi il faut faire pipi maintenant, tout de suite. Ça se traduit directement par une envie pressante d'aller uriner.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et ça peut se traduire, ça peut se finaliser par une fuite urinaire, mais ce n'est pas systématique.
- Speaker #0
Ok, donc exemple qu'on entend tout le temps. J'arrive à la maison, je suis sur le paillasson, je commence à mettre les clés dans la porte et là, panique, tout mon corps chavire et stresse. J'ai hyper envie de faire pipi et donc soit c'est une urgenturie, je n'ai pas de fuite, soit j'ai une fuite. Et là, on est sur l'incontinence urinaire. par urgenturie.
- Speaker #1
Exactement. Et la dernière, l'incontinence urinaire mixte. Et là, c'est une association des deux. Vous allez dire, super, j'ai gagné le combo, c'est très fréquent. Et on va vous expliquer pourquoi. Mais donc, on peut avoir des urgenturies, des fuites urinaires par urgenturie, mais aussi des fuites urinaires, justement, quand on porte une charge d'incontinence urinaire des foies.
- Speaker #0
Ok. Donc ça, on a posé un peu les définitions. Maintenant, on voulait rentrer un petit peu dans le sujet des fuites et on a rassemblé quelques éléments, des phrases, des croyances, des tabous qu'on entend très, très, très, très souvent. Et le premier, c'est de se dire, OK, j'ai des fuites urinaires, c'est normal. Genre, je fais du sport, j'ai fait de la corde à sauter ou comme je disais tout à l'heure, le trampoline avec les enfants. J'ai eu une fuite, on m'a dit que c'était normal.
- Speaker #1
On a l'impression, dans notre société, que c'est le lot d'être une femme, d'avoir des fuites urinaires, que quoi qu'il arrive, on va passer par là. Et nous, on veut vraiment lutter contre ça, parce qu'on veut bien sûr pas vous culpabiliser et dire que c'est dramatique. Déjà d'une, c'est réversible. Donc c'est ça qui est super chouette. Même si ça fait plusieurs années que vous avez ce type de problématiques. Donc déjà, bon à savoir.
- Speaker #0
Ouais, c'est encourageant.
- Speaker #1
Exactement. Mais j'ai l'impression que par les publicités qu'on peut voir... les protections hygiéniques qu'on met en avant, que c'est normal qu'une femme ait des fuites urinaires et qu'il faut juste qu'elle se débrouille pour cacher ça et vivre avec. Et qu'on n'ait pas de solution vraiment durable et qu'il faut juste apprendre à vivre avec.
- Speaker #0
Donc, ce n'est pas normal, mais ça peut arriver.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et on va parler un peu après des solutions. Autre chose qu'on entend tout le temps sur les fuites urinaires, tout le monde nous dit... Les futurs iner, c'est en gros réservé aux femmes qui ont accouché.
- Speaker #1
Exactement. Et là, nous, on est bien sûr que c'est un facteur de risque, l'accouchement. On se doute bien qu'un accouchement par voie basse, le bébé qui va passer au niveau du périnée, qui peut créer des lésions périnéales, ça peut participer à le fragiliser. Mais ce n'est pas systématique. Et ça ne veut pas dire aussi que parce que je n'ai pas accouché, je suis anormale d'avoir des fuites urinaires. Il peut y avoir d'autres explications, d'autres facteurs qui vont engendrer des fuites urinaires. Donc nous, on rencontre beaucoup de femmes qui viennent nous voir aussi en disant « Je ne comprends pas, j'ai 25 ans, j'ai 20 ans, j'ai 16 ans, j'ai des fuites urinaires. » Et donc déjà, c'est chouette qu'elles nous en parlent, mais pas de panique. Il y a des solutions et vous n'êtes pas... anormales.
- Speaker #0
C'est pas réservé que aux femmes pour accoucher.
- Speaker #1
Exactement. Et les femmes qui ont accouché, c'est pas parce qu'on a accouché que se dire « Bon bah j'ai accouché, maintenant c'est bon, je vais avoir des fuites et ça va être systématique parce que oui, on peut avoir des accouchements traumatiques, oui ça peut avoir un impact et fragiliser cette sphère-là, mais non, on doit pas rester avec ça et il y a des solutions.
- Speaker #0
Carrément. Autre chose qu'on entend vraiment très souvent aussi, c'est de se dire « Ok, j'ai des fuites urinaires, J'ai un périnée dans les chaussettes. Est-ce que mes fuites urinaires, elles sont conditionnées que à la force, entre guillemets, de notre périnée ?
- Speaker #1
Là, c'est vrai que nous, directement, en fait, on pense systématiquement à une publicité où, en fait, nous, il y a plein de femmes qui disent j'ai des fuites, donc j'ai acheté une sonde urinaire.
- Speaker #0
Une sonde de rééducation.
- Speaker #1
Une sonde connectée, pardon.
- Speaker #0
Une sonde connectée qu'on met dans le vagin.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Pour travailler les muscles du périnée.
- Speaker #1
Exactement, et le renforcer. Et donc, elles nous disent, je ne comprends pas, j'ai fait ça, et pourtant, je n'ai pas d'amélioration de mes symptômes. Et là, on veut dire aux femmes, en fait, ça peut être multifactoriel et qu'il faut aller consulter. Et qu'en fait, ça se trouve, ce n'est pas votre périnée le problème. Ça se trouve, il a du mal à se relâcher. Ça se trouve, c'est l'association de plusieurs facteurs qui font qu'il a trop de pression et qu'en fait, il fait correctement son job. mais La gestion des pressions n'est pas bonne. Et donc, malheureusement, il dysfonctionne. Mais ce n'est pas réellement sa tonicité qui est le problème.
- Speaker #0
Parce que c'est vrai que jusqu'ici, on ne s'intéresse qu'à la force. On achète une sonde ou on fait de la rééducation. On s'intéresse à la force. Et ce qu'on voit, nous, après, dans les retours, c'est que, OK, des fois, ça a amélioré un petit peu quand le travail est bien fait et quand le souci d'origine ou quand il y avait un petit aspect sur les muscles du périnée à travailler. Mais après, il y a eu du mieux. Mais ce n'est pas suffisant parce que j'ai toujours des fuites.
- Speaker #1
En fait, c'est vrai qu'on a souvent du mal à transférer les choses. Quand on vient travailler avec ce type de matériel, souvent on le fait allonger sur le dos, dans des circonstances qui ne reproduisent pas du tout le moment où on a des fuites. Et c'est là où nous, vraiment, on essaie d'interpeller, sensibiliser les femmes, mais aussi les professionnels de santé sur ce sujet-là. Parce que si on ne travaille pas les mouvements qui posent problème pour les femmes qui ont des incontinences urinaires d'effort, donc par exemple, si c'est au port de charge, si c'est aux trampolines, si on ne revient pas à travailler ces mouvements-là spécifiquement, on ne va jamais améliorer la situation, parce que là, c'est des pressions très très importantes qu'on ne peut pas reproduire allongées sur le dos, sans pesanteur. et sans les pressions intra-abdominales que peuvent générer ces activités-là.
- Speaker #0
Ok. Donc, il faut vraiment avoir une vision beaucoup plus globale. Ça, c'est vraiment quelque chose aussi sur lequel on insiste. On ne se concentre pas que sur les muscles du périnée. Au-delà du fait que ça peut être multifactoriel, il y a aussi des choses qu'il faut prendre en compte comme la fatigue, le stress qui va aussi pouvoir avoir un impact sur les incontinences urinaires par... urgenturie. Est-ce qu'il y a d'autres facteurs auxquels on pense qui vont influencer comme ça les futurs iner ?
- Speaker #1
C'est vrai que souvent, on met tout de suite la faute sur le plancher pelvien en disant « j'ai un périnée dans les chaussettes » , comme tu disais, c'est très fréquemment ce qu'on entend, nous. Alors que, comme tu le disais, il y a d'autres facteurs qui vont aussi le fragiliser, qu'en fait, si on ne règle pas ces facteurs-là, on a beau faire une rééducation bien menée, on va continuer à le fragiliser et donc ça va être un cercle vicieux. Donc, tu l'as dit, Merci. forcément stress, fatigue. En tout cas, ça peut alimenter les fuites et les augmenter.
- Speaker #0
Ou les mettre un peu en lumière quand il y a des zones de faiblesse.
- Speaker #1
Exactement. Et il y a aussi, par exemple, la constipation, qui là, est vraiment dramatique pour le plancher pelvien. Nous, on a de nombreuses femmes qui nous disent « Bah voilà, c'est de ma faute, j'ai fait de la gym, j'ai fait du crossfit, j'ai bousillé mon périnée. » Et en fait, ce qu'elles n'ont pas vu à côté, c'est que ça fait 20 ans, 25 ans, 30 ans qu'elles souffrent de constipation. euh... où elles poussent aux toilettes pour évacuer leur sel. Et qu'en fait, ça, par contre, ça va vraiment fragiliser la sphère pelvienne, avoir des conséquences importantes, beaucoup plus que d'avoir fait des mouvements et d'avoir bougé.
- Speaker #0
Donc c'est vraiment des choses qu'il faut prendre en compte aussi.
- Speaker #1
Totalement. Et puis aussi, de prendre en compte, vous allez peut-être voir aussi des choses qui mettent en évidence la fragilité du plancher pelvien. Il y a certains moments du cycle où on peut avoir davantage de fuites urinaires et c'est important à prendre en compte. C'est un facteur aussi qui peut influencer les fuites urinaires.
- Speaker #0
Donc ça nous met un peu en alerte de se dire... J'ai des fuites aussi. Donc, généralement, on voit les fuites un peu plus importantes en corrélation avec le cycle, en phase pré-menstruelle ou menstruelle. Et de se dire, OK, est-ce qu'il ne faudrait pas que je creuse un petit peu plus sur mon cycle ? Parce que si ça se trouve, le périnée est bon, mais qu'il y a d'autres facteurs à aller voir. C'est ça,
- Speaker #1
parce qu'en fait, nous, on s'est rendu compte aussi par notre expérience, par le cas de certaines patientes où, en fait, on n'avait pas d'évolution positive de notre prise en charge. On ne comprenait pas pourquoi. On s'est posé vraiment beaucoup de questions. à ce sujet-là. Et en fait, en poussant plus loin, en faisant des formations, en étant aussi accompagnée par des collègues qui étaient spécialisés en nutrition, en micronutrition, on s'est rendu compte que si une femme avait des troubles hormonaux et donc qui avait forcément une charge d'entraînement, par exemple, importante, une nutrition qui n'était pas adaptée, qui allait engendrer des troubles hormonaux, allait avoir des fuites urinaires, parce que les hormones ont un énorme impact sur cette région-là. Et donc, c'est aussi à prendre en compte. Et c'est pour ça que nous, on a une vision à 360, une vision vraiment globale, et ça fait partie de notre bilan. Parce qu'on a beau faire une prise en charge de qualité, d'aller loin des fois dans la rééducation, si ça se trouve, on n'est pas allé regarder au niveau...
- Speaker #0
L'alimentation.
- Speaker #1
L'alimentation, de la santé globale de la femme et de savoir hormonalement comment elle était, on va droit dans le mur. Parce que ça a tellement d'impact sur le plancher pelvien. sur les organes, même pelviens, la vessie, le rectum, etc., qu'on n'arrivera pas.
- Speaker #0
Donc j'appuie un peu sur ce que tu disais, quand tu as dit qu'il faut un bilan, ça c'est hyper important. Avoir un bon bilan pour comprendre d'où viennent les fuites, est-ce que c'est des fuites urinaires d'effort, est-ce que c'est des fuites urinaires par urgenturie, à quel moment, quels sont les facteurs qui sont influençants, et pas forcément tout de suite, c'est sur je vais faire travailler mon père aîné. Parce que si ça se trouve, ce n'est pas forcément ça le problème. Et il y a plein de fois, en tout cas dans les fuites urinaires des foires ou même par urgenturie, où ce n'est pas forcément les muscles du périnée qui sont que le problème.
- Speaker #1
Et aussi, pour rebondir là-dessus, nous, on passe beaucoup de temps à parler des habitudes de vie. J'en ai parlé au début. C'est vrai qu'il y a des femmes qui ont des incontinences urinaires des foires, donc qui ont des fuites, par exemple, dès qu'elles font des sauts. Et elles vont mettre en place des stratégies pour essayer d'éviter ces fuites urinaires.
- Speaker #0
C'est quoi le risque de ces stratégies-là ?
- Speaker #1
Ces stratégies-là, c'est qu'en fait, elles vont modifier des mécanismes automatiques qu'il y a avec la vessie et elles vont se créer des incontinences urinaires par urgenturie. Parce qu'elles vont boire moins, parce qu'elles vont faire des pipis de précaution. Et ça va engendrer, du coup, des incontinences urinaires mixtes où elles vont avoir les deux. Et donc, de bien faire attention. Et ça, c'est important aussi que vous fassiez le point avec la personne qui vous accompagne. Parce que ces sujets-là doivent être abordés. Comment je bois ? De quelle manière ? Est-ce que je fais des pipis par anticipation ? Plein de choses qu'il faut aborder aussi là-dessus. C'est super important.
- Speaker #0
Donc un bon bilan. Autre chose qu'on nous dit vraiment souvent aussi, parce que là on est un peu sur le prisme de la sportive, de la femme active et potentiellement des fois de la jeune ou jeune maman. Mais en fait, on ne parle pas aussi assez qu'il y a certaines femmes en périménopause. qui n'ont jamais eu de chute urinaire avant, qui potentiellement ont fait ou pas leur rééducation périnéale après les accouchements ou pas. Mais arrivées dans cette période-là aussi, elles ont des chutes urinaires. Et en général, on nous dit bon, c'est bon, je suis en périménopause, j'ai des chutes urinaires, je suis foutue quoi.
- Speaker #1
C'est vrai que dans cette période-là, il y a des changements hormonaux. Il y a une chute hormonale qui peut être tout à fait améliorée par l'hygiène de vie, l'alimentation, plein de choses. Et ça peut bouleverser, du coup, la statique pelvienne, le plancher pelvien et engendrer des dysfonctions. Mais par contre, il ne faut surtout pas qu'elles se disent qu'elles sont foutues. Il ne faut surtout pas qu'elles se limitent dans des activités d'impact en se disant « je vais arrêter ces activités-là parce que j'ai des fuites urinaires » . En effet, il ne faut pas continuer à avoir des fuites urinaires parce que ce n'est pas normal et que ça traduit un symptôme et une dysfonction. Mais par contre, il faut continuer à faire des activités qui vous plaisent et... Les activités d'impact, on n'en parle pas assez, mais c'est primordial pour la femme parce que ça met des contraintes aussi osseuses et que ça nous permet d'être vraiment en forme et même de continuer à faire du renforcement musculaire pour être en bonne santé tout simplement. Donc, vous n'êtes pas foutus. Et il y a encore plein de choses à faire. Et ce n'est pas parce que vous êtes en ménopause, pré-ménopause, que justement, on ne peut plus vous aider.
- Speaker #0
C'est clair. Et du coup, on commence à parler un petit peu de la rééducation. Quand on a des fuites urinaires, peu importe finalement le type de fuite dont on a parlé avant, parce que tu parlais impact, renforcement musculaire, on va parler un petit peu du traitement, qu'est-ce qu'on doit faire quand on constate qu'on a des fuites urinaires. On a vu que c'était hyper important d'avoir un bon bilan. La porte d'entrée en rééducation, la première chose qu'on met en place, c'est effectivement la rééducation périnéale, qu'on va dire classique. Alors, on fera, c'est sûr, un ou plusieurs épisodes sur la rééducation périnéale. Mais pourquoi il y a des femmes qui viennent nous voir en disant, voilà, elles ont pris conscience de tout ça, elles ont été consultées, elles ont réussi à en parler ? Elles ont ou pas essayé les sondes connectées. Qu'est-ce qu'on fait en rééducation ? Et pourquoi ce genre de rééducation un peu classique n'aboutit pas forcément pour l'instant ?
- Speaker #1
Alors nous, quand on parle de rééducation un peu périnéale classique, on entend vraiment des rééducations auto-centrées sur le périnée. C'est-à-dire qu'on fait vraiment juste, on apprend à contracter le périnée et à le relâcher. Et on fait différents types de contractions dans différentes positions. Et souvent, c'est essentiellement allongé sur le dos.
- Speaker #0
Oui, en fait, tu as commencé à en parler un peu tout à l'heure, généralement. Que ce soit la jeune femme qui a fait un peu de rééducation après l'accouchement, ou la femme en périménopause d'âge mûr qui a des fuites. Elles ont toutes les deux des fuites au saut, ou quand elles sont debout, ou quand elles éternuent, ou quand elles toussent. Et en fait, le fait de faire la rééducation périnéale allongée, pour nous, en tout cas, enfin même pour... Toutes les femmes, mais on va utiliser le terme fonctionnel. Ce n'est pas fonctionnel parce que quand j'ai un éclat de rire ou que j'ai un fou rire et que ça fait beaucoup de pression intra-abdominale, je ne suis pas forcément allongée sur le dos. Ou quand j'ai des fuites, quand je suis debout et que je fais de la corde à sauter, quand je fais la rééducation allongée sur le dos, ça ne va pas assez loin.
- Speaker #1
Totalement. Et puis au-delà de ça, nous, comme on a pu essayer de le mettre en avant, on a une rééducation qui est... qui ne s'arrête pas qu'au périnée, parce qu'en fait le périnée c'est un ensemble de tissus, donc de muscles, d'aponevroses, de fascias, qui sont entremêlés, mais qui sont entremêlés aussi avec d'autres structures autour, donc des structures osseuses, mais aussi des structures musculaires. Et donc tout travaille ensemble. En fait, il y a des muscles, des groupes musculaires qui vont travailler ce qu'on appelle en synergie, donc vraiment ensemble, qui vont se contracter ensemble. Et nous, on veut vraiment travailler le périnée de cette manière-là, c'est-à-dire le bosser, mais aussi bosser tous les muscles qui vont l'entourer, qui vont le soutenir et qui vont faire qu'il va pouvoir optimiser aussi sa contraction. Et puis des fois aussi, c'est ça qui nous gêne, c'est qu'on est tellement centré avec nos formations initiales sur le périnée qu'on en oublie même sur sa force, qu'on en oublie que des fois, en fait, il a juste besoin de se relâcher, il a juste besoin de retrouver sa souplesse et que de le renforcer à tout va ne va pas. pas révolutionner la chose et que surtout, les femmes qui ont par exemple des urgenturies, des envies pressantes, renforcer votre plancher pelvien ne ne réglera absolument pas le problème parce que c'est un problème plutôt lié à la vessie, une vessie qui est plutôt hyper excitable, irritable et là, il va falloir plutôt, nous, qu'on... On va venir beaucoup échanger avec la personne et travailler plutôt sur les stratégies qu'elle a dans le quotidien, le comportement, l'hygiène de vie qu'elle peut avoir autour de son périnée et de sa vessie. Donc rien à voir avec la rééducation manuelle du périnée.
- Speaker #0
Ok, donc une fois qu'on a compris nos fuites, qu'on a fait un bon bilan, il faut qu'on aille voir quelqu'un de compétent et d'aller voir aussi quelqu'un avec qui on se sent bien et qu'on voit avec qui on va être en phase aussi, qui va comprendre soit la pratique sportive, soit les besoins de la personne. Il ne faut pas hésiter à potentiellement changer. Si le thérapeute n'est pas totalement adapté, il y a de très bons thérapeutes partout. Il faut vraiment se reconnaître dans cette personne-là et pouvoir lui faire confiance et pouvoir se sentir comprise. Oui,
- Speaker #1
totalement. Et donc, à qui on s'adresse ? Vous pouvez aller voir votre gynécologue ou votre médecin généraliste pour déjà aborder le sujet, en parler.
- Speaker #0
Parce que tout le monde n'a pas... de faciliter à en parler. Ça, c'est vraiment un grand pas à faire et de se dire, OK, allez-y, les filles, il y a des solutions qui existent et parlez-en à, un, votre entourage et, deux, à des professionnels de santé.
- Speaker #1
Et donc, ils vont vous réorienter vers kiné ou sage-femme pour vous prendre en charge. par rapport à ça, mais ou vers un neurologue s'il a besoin, s'il trouve que c'est nécessaire de pousser les examens par rapport à vos symptômes.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Mais c'est nécessaire, je pense, d'en parler. Et même, ça serait super chouette pour les femmes qui font du sport, d'en parler aussi au coach. Parce que malheureusement, nous, on trouve ça trop triste. Mais c'est vrai que c'est tellement tabou qu'on n'ose pas en parler. On a des facilités à dire qu'on a mal aux genoux, qu'on a mal au mollet, qu'on a mal à l'épaule. Et donc, on ne peut pas faire ce mouvement-là. et on peut quand même continuer à bouger. Et malheureusement, on ne l'aborde pas du tout aux entraînements. On ne l'aborde pas aux coachs. Alors que certains coachs voient que justement, il y a des choses qui ne vont pas, qu'il y a des mouvements qui ne sont pas faits. Et je pense que ça permettrait de lever un peu ce tabou qui vous propose en plus des adaptations pour pouvoir continuer à bouger.
- Speaker #0
Parce que comme tu disais au début, c'est une information, la fuite. On ne va pas tout arrêter, arrêter l'activité, arrêter de vivre parce qu'on a une fuite. En revanche, il faut en tenir compte. Et ce qu'on aimerait, c'est que ... Chacune arrive à en parler avec autant de facilité de j'ai une entorse de cheville, je dois adapter mes entraînements, j'ai des fuites urinaires, ce serait génial de pouvoir aussi proposer des adaptations dans ces cas-là.
- Speaker #1
Et puis il faut vraiment voir que c'est juste un signal de votre corps pour vous dire que ça dysfonctionne. Après, il faut comprendre d'où ça vient, quels sont les facteurs parce que c'est multifactoriel. Et puis après, trouver des solutions adaptées à vous. Mais de vous dire, voilà, c'est juste un signal. Il ne faut pas non plus vous culpabiliser et de vous dire, oh là là, c'est de ma faute, j'ai eu une fuite urinaire, ou je dois totalement arrêter cette activité physique-là parce que j'en ai une. Et dramatiser la chose, ça peut arriver, c'est OK. Mais pour autant, il y a des choses qui existent.
- Speaker #0
OK, trop bien cette petite œuvre, cette conclusion. On a pris pour habitude de terminer nos épisodes en racontant une anecdote. Donc là aujourd'hui on a choisi de raconter une anecdote plutôt d'une de nos patientes L'idée ça va être de raconter une anecdote autour des fuites urinaires Puisque c'est le sujet du jour Quelque chose qui nous a marqué, interpellé et qu'on voudrait partager
- Speaker #1
Et justement quand on a créé un petit peu l'épisode On réfléchissait et je pense que les femmes peuvent se retrouver justement dans ce témoignage là C'était une femme qui est venue nous consulter parce qu'elle avait une trentaine d'années Pas d'enfant Merci. Et elle me dit, je ne suis pas sûre que vous pouvez faire quelque chose pour moi, parce que j'ai fait des sports qui peuvent mettre beaucoup de contraintes sur le plancher pelvien. Donc c'est vrai qu'il y a des sports plus impactants pour le plancher pelvien que d'autres. Et donc elle était persuadée, parce qu'elle avait fait de la gym étant petite, que ça avait abîmé son périnée. Et puis elle avait aussi enchaîné, depuis qu'elle était jeune enfant, de la constipation, des infections urinaires. Et en fait, ce que je voulais surtout vous faire ressortir là-dessus, c'est qu'en fait, elle était venue en disant, voilà, j'ai 30 ans, ma mère, ma tante, ma grand-mère ont des fuites urinaires. Je pense que vous ne pouvez rien pour moi, mais je suis sportive. Et s'il y a des petites solutions ou des petits tips que je pourrais mettre en place, j'en veux bien. Et finalement, justement, pour revenir à ça, c'est qu'en fait, il y avait plein de facteurs que, entre autres, par exemple, peut-être sa mère avait de la constipation. des infections urinaires, par rapport à des habitudes de vie, par rapport à plein de choses. Et qu'en fait, en réglant ces facteurs-là, plus en retravaillant tous les muscles autour de son plancher pelvien, réapprendre à gérer les pressions, des choses comme ça, en fait, on a réglé le problème en deux, trois mois. Et que maintenant, elle vit sereinement avec son périnée, alors qu'elle pensait, ça faisait dix ans qu'elle traînait ça, et elle pensait que c'était impossible.
- Speaker #0
Et en plus, elle a appris à se connaître. Donc ça, c'est vraiment trop précieux. Ok, on a fait un bon premier petit tour sur le sujet des fuites urinaires. Vous l'avez compris, c'est un sujet qui nous passionne et du coup, on va y revenir. On va redétailler aussi dans un autre épisode la rééducation périnéale, puisqu'on a une façon de travailler un peu plus dynamique. Et si jamais vous vous êtes reconnus sur le sujet des fuites urinaires, que vous vous êtes reconnus dans des situations que vous avez envie de mettre en place des choses, on a un accompagnement qui s'appelle Tolérance Zéro Fuite qui est justement dédié pour les femmes actives sportives qui ont des fuites aux impacts, donc au saut à la corde à sauter à la course à pied et donc on va vous mettre en description, n'hésitez pas à aller consulter, regarder n'hésitez pas aussi à nous poser des questions et alors pour que ce soit un accompagnement quand même quali parce qu'on aime être présente et vous accompagner on sort que trois promos par an. Donc, allez regarder. N'hésitez pas à nous faire des retours si vous avez des questions. En tout cas, on espère que l'épisode du jour vous aura plu. On vous retrouvera très prochainement encore sur le sujet des fuites. Et merci pour votre écoute.
- Speaker #1
À bientôt !