Speaker #0Bienvenue dans Work in Process, le podcast pour les entrepreneurs qui veulent développer un business qui leur ressemble sans s'épuiser ni s'oublier en cours de route. Ici, on casse les règles du toujours plus pour explorer un entrepreneuriat plus humain, plus conscient et plus aligné. Chaque semaine, je te partage des réflexions, des outils et des process pour faire grandir ton business sans sacrifier ton énergie mentale. Je suis Marine Aubaret et j'ai créé ce podcast. pour t'aider à transformer ton quotidien pro, pas à pas, dans le respect de qui tu es. Si ça te parle, abonne-toi et installe-toi bien, l'épisode commence. Est-ce que tu as déjà eu cette sensation de devoir tout porter sur tes épaules ? Ton équipe, tes clients, tes proches, ton business, tes projets ? Comme si tu étais la seule personne à pouvoir tenir tous ces fils ensemble, à faire en sorte que tout tourne, tout fonctionne bien, et surtout que... tout ne s'effondre pas. Et en même temps, t'es crevé parce que tu donnes tout et tu finis par t'oublier. Moi, pendant des années, j'ai cru que c'était ça, être une bonne leader. Être dispo, solide, capable, présente pour tout le monde. Et un jour, j'ai vu que ce que je prenais pour du leadership, en fait, c'était du surinvestissement émotionnel. Il paraît qu'ils appellent ça le syndrome de la sauveuse. Bon, ce syndrome, moi... il m'a épuisé. Et aujourd'hui, je veux te parler de ça. De ce moment où tu comprends que tout tenir à bout de bras, porter tout le monde, c'est pas vraiment du leadership. Et surtout, comment est-ce que tu peux apprendre à reprendre ta place sans culpabiliser ? Le syndrome de la sauveuse, comment est-ce qu'il s'installe ? Déjà, on n'entre pas dans ce rôle consciemment. Ça commence toujours avec les meilleures intentions du monde. T'as envie de bien faire, tu veux aider, t'as envie que ça fonctionne. Et petit à petit, tu réponds à tout, tout de suite. Tu prends des responsabilités qui ne sont pas les tiennes. Tu compenses les zones de flou chez les autres. Et tu finis par porter émotionnellement des trucs qui ne t'appartiennent pas. Et ça, tu le fais en étant persuadé que tu tiens le coup pour ton business, pour ton équipe, que tu renforces ton personal branding, ton image de marque, alors qu'en réalité, ce que tu portes... C'est une espèce de masse, une pression invisible qui va finir par t'écraser. Chez moi, c'est devenu visible le jour où une cliente m'a dit « sans toi, j'aurais pas tenu » . Alors, je me suis sentie honorée de sa confiance, bien sûr, et j'ai ressenti une grosse fatigue à ce moment-là. Parce que ce merci, en fait, il venait avec une charge. Comme si j'étais la seule responsable de son avancée, de ses émotions, de sa sécurité. Alors qu'en réalité, c'est quand même elle qui avait fait le plus gros du travail. Pourquoi ce rôle nous piège ? Le plus dur, c'est que dans notre société actuelle, ce rôle, il est valorisé. On va te féliciter parce que tu tiens bon, parce que t'assures, parce que t'es forte, t'es une girlboss, t'es indépendante. Et à aucun moment, personne ne voit que t'es en train de te vider. Et même toi, tu le vois pas tout de suite. parce qu'en surface, Ça roule, tu fonctionnes bien, ton business tourne, tes clients sont satisfaits, ton équipe aussi avance, tes projets progressent à leur rythme. Sauf qu'à l'intérieur, si on est honnête, on est entre nous, est-ce que tu t'éteins pas petit à petit ? En fonctionnant avec ce syndrome, tu deviens la béquille de tout le monde. Et du coup, tu prends la responsabilité de rassurer, de guider, de consoler, de porter, de supporter. aussi. Mais dis-moi, qu'est-ce qui va te porter, toi, quand ça va ou quand ça va pas ? » C'est là où moi j'ai compris que ce qui était censé être du leadership devient une sorte de fusion, de dépendance ou de codépendance, parfois même de forme de contrôle, même si c'est inconscient. Et du coup, je me suis demandé pourquoi est-ce qu'on fait ça, parce que c'est un mécanisme qu'on ne conscientise pas de prime abord. Alors, quelle est la raison derrière ça ? Et ce qui m'est venu, c'est qu'en fait, on veut éviter l'inconfort. On a envie que les gens autour de nous avancent, soient satisfaits, restent. Peut-être nous apprécient, nous reconnaissent, nous aiment. Et on a l'impression qu'il faut les porter pour ça. Sauf que... Un leader, pour beaucoup travailler sur le sujet en ce moment, c'est pas quelqu'un qui va porter les autres. C'est quelqu'un qui aide les autres à se remettre dans leur propre puissance. Et toute la différence est là. Alors, moi ce que j'ai changé, bah en fait c'est relativement simple. Enfin simple, façon de parler. Ce virage, moi je l'ai pris un jour où je me suis aperçue... À force d'avoir des retours comme ça que je ne m'écoutais plus du tout. J'avais transformé mes accompagnements en espaces où je donnais beaucoup trop, tout le temps. La porte était ouverte à la moindre demande, à la moindre sollicitation. Technique, opérationnelle, stratégique, émotionnelle, j'acceptais tout. Et tu t'en doutes, j'étais vidée et je n'arrivais plus à créer en fait. Donc j'ai tout remis à plat. Et le process que je vais te décrire, par lequel je suis passée, tu peux le dupliquer dans ton activité. Parce que je suis persuadée qu'on n'a pas à sauver tout le monde si on ne commence pas par se sauver soi. Alors première étape, j'ai redéfini mon rôle. Je me suis posé la question, en fait, dans mon activité, même en tant qu'individu, en tant que professionnel, qu'est-ce que je veux vraiment incarner comme posture ? Et la réponse qui m'est venue tout de suite, c'est... Je veux surtout pas être disponible H24. Je parie que tu aurais pu dire la même réponse. En réalité, moi, ce que je veux, en termes de posture, c'est être quelqu'un qui est stable, qui est clair, qui est inspirant, mais surtout, qui n'est pas en fusion avec l'autre. Donc, j'ai retravaillé mes cadres, mes attentes, mon positionnement, ce que je communique à l'autre aussi. Cette étape, elle m'a pris un petit peu de temps, parce que... Même si tu travailles beaucoup sur toi, que tu es fan de def perso, te demander qu'est-ce que tu veux incarner comme posture, qui tu veux être l'année prochaine par exemple, ça te demande quand même un certain travail d'introspection. Et ça te demande de regarder là, à l'heure actuelle, qu'est-ce qui me dérange dans mon quotidien et pourquoi je fais ça. Donc ça c'est un premier gros morceau et vraiment prends ton temps pour le faire. La deuxième étape que j'ai faite... Ce que tu peux faire aussi, c'est poser des limites. En fait, j'ai commencé par arrêter de répondre aux messages en dehors des horaires que j'avais communiqués. J'ai arrêté de relancer les gens quand j'avais fait ma part du travail. J'ai commencé à dire non à certaines demandes, même si elles semblaient de bonne foi ou très positives. Et surtout, j'ai commencé à... renvoyer la responsabilité à qui de droit. Par exemple, quand quelqu'un venait me voir pour me raconter une de ses difficultés, une de ses problématiques, le genre de questions que je pouvais lui retourner, c'était « comment est-ce que tu veux gérer ça, toi ? Qu'est-ce que tu décides dans cette situation ? » Parce que il y aura toujours des gens autour de toi qui vont te demander « qu'est-ce que tu en penses ? » Alors, l'intention peut être positive, il n'y a aucun problème là-dessus. Et probablement que la personne veut vraiment recevoir ton avis. Mais en aucun cas, il faut que toi, tu portes la responsabilité du choix que la personne va faire. C'est pour ça que renvoyer la responsabilité à l'autre, c'est quelque chose qui est important. C'est comme un muscle, ça se travaille. Et ça te permet de communiquer ton avis ou ton ressenti ou ce que tu penses. Mais surtout, en mettant ton interlocuteur, ton interlocutrice. à sa juste place, c'est-à-dire tu as un choix à prendre, c'est ta responsabilité. Tu me demandes mon avis, je te le donne, mais je ne porte pas la charge émotionnelle, psychologique, physique, sociale de cette prise de décision. Ça aussi, c'est un deuxième gros morceau. Tout à l'heure, je t'ai dit que c'était simple. En réalité, c'est simple, c'est pas forcément facile. Mais à partir du moment où j'ai commencé cette dynamique, pour moi, j'ai vu les choses bouger de façon très très concrète. Parce qu'au final, les gens autour de moi, au lieu de se sentir abandonnés, ignorés, en fait, ils se sont sentis beaucoup plus renforcés dans leur prise de décision, dans leur posture. Et devine quoi ? Ils continuent de venir me demander leur avis. Elles continuent de venir me demander mon avis, mais c'est elles qui acceptent de porter la responsabilité de leur prise de décision. Troisième étape. J'ai débranché la culpabilité. Alors, pour cette étape-là, je suis encore en train de bosser dessus. disons que je tire sur le câble et que la prise est pas tout à fait venue. Au final j'ai compris que pour être une bonne entrepreneur, pour être une bonne mentor, une bonne leader, une bonne personne humaine, j'avais pas à tout porter et que ma valeur ne se mesure pas à mon niveau de sacrifice. Ça c'est un sujet que je suis en train de creuser en ce moment notamment au niveau de la place des femmes et je me rends compte que dans l'inconscient collectif, c'est assez normal de se dire qu'une femme doit sacrifier sa carrière, sa santé, ses finances, bref, tout ce qu'elle peut avoir dans sa vie pour les autres. Alors pour ses enfants, pour la personne qui partage sa vie, pour son travail, qu'elle soit à son compte ou qu'elle travaille dans une entreprise. En travaillant sur ce sujet, tu vois, je me rends compte que... Ma valeur ne se mesure pas à mon niveau de sacrifice. C'est-à-dire que je peux apporter de la valeur sans avoir à m'auto-flageller, à m'auto-punir en me disant il faut que je fasse passer les autres en premier. Donc ça c'est encore un gros morceau, je suis d'accord avec toi. Et pour commencer petit là-dessus, répète-toi souvent cette phrase, que ça change concrètement de travailler sur ce sujet. Aujourd'hui moi je me sens beaucoup plus stable, je me sens plus présente dans mon quotidien. et paradoxalement, j'ai aussi l'impression d'être un peu plus respectée. Maintenant, j'ai plus peur que les gens partent si je ne suis pas là à 100% du temps. Parce que ce qui reste, reste pour qui je suis, pas pour ce que je compense. Et en face, mes clientes, elles deviennent beaucoup plus autonomes, plus responsables, plus engagées. Et c'est ça pour moi, le leadership. C'est pas quelque chose qui va retenir les autres, qui va les porter et qui va dire « sans moi tu t'écroules » . Non, le leadership, ça élève les autres. Ça permet aux autres d'entrer dans la lumière avec leurs propres ressources. Et ça, pour moi, c'est devenu comme une sorte de boussole. J'espère sincèrement que si tu travailles sur les trois aspects que je t'ai partagés dans cet épisode, tu vas ressentir la même chose. Te sentir plus ancré, plus posé aussi. et... on va se le dire entre nous, beaucoup plus légère. Parce que quand tu arrêtes de tout porter tout le temps pour tout le monde, tu vas découvrir quelque chose de très précieux, qu'il va falloir que tu chérisses et qu'il va falloir prendre soin au quotidien. C'est ton espace mental. Alors, si tu sens que là, en ce moment, tu portes beaucoup trop, t'as plus de jus pour créer, peut-être que... T'es en train de basculer dans ce rôle-là, ou tu as déjà basculé dans ce rôle-là toi aussi. Dis-toi que c'est ok, on l'a tout fait, on le refait de temps en temps. La bonne nouvelle, c'est que tu peux en sortir. Alors, pose-toi cette question avant de partir. Est-ce que là, je suis en train d'accompagner les autres, à ce qu'ils prennent leurs responsabilités, à ce qu'ils prennent la lumière, ou est-ce que je suis en train de porter, de tenir, de compenser pour eux ? J'en profite, avant de clôturer l'épisode, pour te dire... qu'il y a une nouveauté dans la description de tous les prochains épisodes. Cette nouveauté, c'est un questionnaire de feedback. Parce que j'aime beaucoup faire les épisodes, mais moi ce qui m'intéresse, c'est ta réalité. Qu'est-ce qui te traverse en ce moment ? Est-ce que tu as des challenges en particulier ? Est-ce que tu rencontres des défis ? Est-ce qu'il y a des sujets que tu aimerais que j'aborde dans le podcast ? Ou même, si tu as des idées d'invité, surtout... glisse-les-moi dans ce formulaire parce que je cherche toujours des pépites à interviewer pour te faire passer un bon moment et te faire avancer dans ton business. Le lien est disponible dans la description de l'épisode et tu verras, il y a même possibilité de me laisser un message vocal. Allez, j'en dis pas plus. Si tu as envie de me faire un retour sur cet épisode ou sur le podcast de façon générale, rends-toi sur le lien du formulaire dans les notes. de l'épisode. On se retrouve la semaine prochaine. Prends soin de toi. Merci d'avoir écouté Working Process. Si l'épisode t'a parlé, pense à t'abonner pour ne rien manquer. Et si tu veux aller plus loin, rejoins ma newsletter. Je t'y partage chaque semaine des ressources pour construire un business durable sans t'oublier. Tous les liens sont en description. A très vite !