- Speaker #0
Bienvenue dans Your Hormonal, aujourd'hui on ouvre un chapitre essentiel de la physiologie féminine, celui du corps des sportives. Car il y a un paradoxe qui existe, celui des femmes qui s'entraînent, qui performent, mais finalement leur physiologie reste encore largement sous-étudiée, peu enseignée, voire ignorée dans les standards d'entraînement typiques. Entre la douleur, la fatigue cyclique, les aménorées, les blessures à répétition, les problèmes de fuite urinaire... stagnation des performances, tout ça ce sont des syndromes qui sont souvent normalisés, banalisés, voire invisibilisés et souvent très mal accompagnés. Pourtant le corps des sportives a des besoins spécifiques et il est temps d'arrêter de le faire entrer dans des modèles de pensée qui ne sont pas pensés justement pour elle. Pour explorer ce sujet, je reçois aujourd'hui Manon Dauvergne, kinésithérapeute du sport, chercheuse et spécialiste de la physiologie féminine. Manon, c'est une des rares expertes à articuler le... terrain, la recherche et l'accompagnement clinique avec autant de justesse. J'ai super hâte de démarrer cet épisode. On va parler de performance, de cycle, d'aménorée, de périnée, de prévention, mais aussi et surtout d'éducation, de recherche et finalement comment mieux entraîner et mieux comprendre le corps des femmes. Pour commencer, Manon, bienvenue. J'ai trop hâte de démarrer cette discussion avec toi. Je vais te laisser te présenter un petit peu plus.
- Speaker #1
Merci déjà à Anaïs pour ton invitation et puis cette vraiment gentille introduction, c'est trop sympa. Je me fais une joie aussi d'échanger avec toi parce qu'on ne se connaît pas vraiment, mais on a souvent des interactions sur les réseaux sociaux. Je pense qu'on est assez alignés sur pas mal de sujets, donc c'est chouette. Et écoute, pour compléter ta présentation, je n'ai pas grand-chose à rajouter, si ce n'est qu'actuellement, à l'heure où vous écouterez ce podcast, je ne pense pas qu'il y a grand-chose qu'on aura changé. Je suis doctorante en sciences du sport. Donc, apprentie chercheuse, il faut être un peu juste. Je ne suis pas encore docteur en sciences. J'espère le devenir d'ici quelques mois, voire années. Là, on est en train de rallonger un peu. Et du coup, je vis à La Réunion actuellement.
- Speaker #0
Trop bien, trop bien. C'est nécessaire ce que tu fais, la recherche autour évidemment de la physiologie, des femmes sportives, des athlètes. J'ai trop hâte de voir la suite pour toi aussi. On peut peut-être introduire tout simplement... Hum... Tu nous expliques, tu nous dis un petit peu, comment tu en es venue à t'intéresser au corps des sportives, à la physiologie féminine, peut-être même avant ça, pourquoi tu as démarré en tant que kiné. Qu'est-ce qui t'a conduite finalement à ce chemin-là ?
- Speaker #1
Je pense que quand tu es sportive dans l'âme, sportive dans l'âme, tu vois, le sport c'est un ADN et je crois que je ne pourrais pas mieux résumer ça, c'est que le fil rouge de ma vie, c'est vraiment le sport. Je suis une passionnée, donc j'ai commencé par le handball quand j'étais plus jeune, Et même avant ça, nos parents... On était voléères tous les deux et j'ai souvenir de pas mal d'heures passées dans le gymnase quand on avait 3, 4, 5 ans avec mes sœurs. On avait de quoi s'occuper et en fait on jouait avec les ballons, on grimpait partout. Donc il y a une culture familiale qui est très présente chez nous là-dessus. Et c'est vrai que ma carrière de kinésithérapeute, c'est avant tout celle d'une sportive de haut niveau qui n'a pas eu lieu, comme beaucoup de kinés du sport que je connais. Donc je n'ai pas eu ligament croisé, tu connais. Mais juste, je fais 1m50 et quand tu es gardienne de but ou handball, ce n'est pas spécialement un avantage. C'est mieux quand tu es gymnaste et que tu fais cette taille-là. Je n'ai pas choisi mon sport. Et en fait, je me suis pas mal blessée étant jeune, donc sportive. J'ai pas mal côtoyé les cabinets de kiné et je trouvais que c'était super. En fait, on avait un super lien avec les patients, qu'on les voyait aller mieux. Et ce n'est finalement pas si souvent que tu peux voir la progression des gens. Quand tu es médecin, tu vois les gens que quand ils sont malades. Je trouvais que le kiné avait une place de choix. Les gens ne sont pas trop malades et ils vont mieux et on les accompagne à aller mieux. C'est ça qui a un peu guidé ma carrière. Clairement, j'ai fait le concours en me disant que je serais kiné du sport et que c'était une voie détournée pour moi de retomber sur mes pattes en tant que sportive. Voilà un peu le chemin. Je n'aurais jamais cru que je reprendrais la recherche. C'est vraiment l'alignement des planètes, des rencontres. qui fait qu'un jour j'ai repris mes études, notamment une petite crise existentielle du Covid, comme pas mal de personnes, où tu te demandes si ce que tu fais, c'est bien ce que tu veux faire. Et j'avoue que j'avais encore soif d'apprendre. Et qu'en posant quelques questions, on m'a expliqué qu'il y avait possibilité de faire de la recherche en kiné, ce que je ne savais pas en commençant en médecine, en étant diplômée. Et on m'a fait rencontrer les bonnes personnes, au bon moment, avec des opportunités. On m'a proposé un... Enfin, j'ai pu rentrer en Master 2. On m'a proposé un financement de... thèse avec justement carte blanche sur le sujet. Et du coup, j'ai choisi de contribuer à combler ce qu'est le gender gap, donc l'absence de données scientifiques sur les sportives notamment. Et donc, voilà, j'ai commencé à créer un projet de recherche.
- Speaker #0
Trop bien, trop bien. Justement, ça nous fait une bonne transition. À ton avis, pourquoi justement on en arrive à ce constat aujourd'hui que la physiologie féminine reste vraiment encore si peu prise en compte dans les recherches, dans les études ? autour de la sportive finalement.
- Speaker #1
En fait, elle est géniale cette question parce qu'il y a plein de facettes sur lesquelles on peut répondre. Je pense qu'il ne s'agit pas que de mauvaise volonté de la part de nos homologues masculins, mais qu'il faut avoir une vision un peu d'ensemble. C'est que l'accès aux études, même au sport, finalement, c'est assez récent dans l'histoire. Donc, il y a ce gap historique d'accès. En plus, c'était pour protéger les femmes. Donc après, on va partir dans des débats. Mais bon, nous ne sommes pas des fleurs délicates et fragiles. Dieu merci, maintenant, on le sait, en 2025. Mais à l'époque, on pensait que faire du sport pourrait entacher la fertilité. Et mine de rien, je pense qu'on y reviendra. Mais finalement, il y a des choses qui n'étaient pas si déconnantes à l'époque. Juste qu'il y a une vision clairement réductrice sur les capacités des femmes. Et du coup, pour étudier la femme sportive, il fallait peut-être aussi avoir des chercheuses à l'université. Et ça, et donc le début de la recherche sur la physiologie féminine, le cycle menstruel, a été quand même faite par les hommes, notamment Anthony Hackney, qui est le goat des goats, on en a parlé en off toutes les deux, qui est un endocrinologue du sport extrêmement brillant, pertinent, ça fait 40 ans qu'il étudie le cycle menstruel, je dirais, et à l'époque, effectivement, je n'avais pas beaucoup de matériel d'études, et maintenant il y en a de plus en plus, mais je ne sais pas si on aurait pu faire extrêmement plus vite que ce qu'on a fait aujourd'hui, au vu des conditions sociétales. C'est toujours trop lent, ça c'est clair, on est d'accord. Mais pour reprendre aussi un chercheur que j'aime beaucoup, c'est Mervyn Travers, que j'ai la chance de traduire sur le renforcement musculaire. Il met une photo de kettlebell et il dit ça pour ma mère, c'est un objet dangereux. Et en fait, il y a ce gap-là aussi où tu te dis que nous, notre génération, c'est normal. C'est cool, on a accès à une salle de sport, c'est normal d'aller au crossfit, c'est normal de toucher les mêmes kettlebell, les mêmes objets que nos homologues masculins, mais il y a un monde entier. qui n'étaient pas si lointains, où en fait, on ne faisait même pas les mêmes choses que les hommes. Donc ça se comble doucement, mais sûrement, on y arrive.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai, c'est un bon point que tu amènes, parce que bon, évidemment, on sait le gap qu'il y a dans les essais cliniques, évidemment lié à différents éléments, mais notamment, espèce de crainte du facteur cycle, on pourra en parler aussi, mais c'est vraiment un point qui fait partie de la raison pour laquelle on a cette exclusion finalement. des femmes dans la recherche. Là, on ne parle pas juste du sport, mais c'est un bon point que tu amènes parce qu'on n'en parle pas souvent de ce côté sociétal, finalement, du rapport entre les femmes et le sport. Et donc, forcément, il y avait déjà un gap aussi de ce côté-là. Et le fait qu'il y ait moins de femmes représentées dans le sport, peu importe les raisons qu'on les attribue au patriarcat, à la société, etc. Mais il y avait un manque de matériel, en fait, effectivement, pour pouvoir faire ce que tu dis. C'est vrai que pour les personnes qui nous écoutent... Pour recentrer un petit peu le sujet, et tu pourras rebondir, je pense, mieux que moi, sur la raison, effectivement, pour laquelle les femmes sont un peu, beaucoup, historiquement, exclues des recherches scientifiques, il y a ce fameux problème de cycle. C'est la peur, en fait, la crainte que ce soit trop compliqué de prendre en considération le cycle, puisque forcément, nous sommes cyclées. Nous avons, à certaines phases, potentiellement, on en parlera tout à l'heure par rapport au sport, justement, certaines phases de notre cycle, des variations hormonales qui pourraient venir. perturber les études faites. Donc il y a ce problème-là, entre guillemets, et ce facteur où on juge que c'est trop compliqué de prendre le facteur cyclant en compte. Et c'est une des grosses raisons pour lesquelles, malheureusement, on a un si gros retard dans la recherche scientifique de manière générale sur les femmes.
- Speaker #1
Exactement. On vit dans une société patriarcale, ce n'est pas nouveau. Clairement, on ne va pas débattre là-dessus aujourd'hui. Mais en sciences du sport, en tout cas, qui est mon champ disciplinaire, en fait souvent quand tu fais une thèse de doctorat, la facilité ça va être d'étudier les personnes présentes sur le campus. Et en fait la personne présente sur un campus TAP c'est plus un jeune homme de 19 ans en bonne santé et qui fait 10 heures de sport. Mais en fait du coup ça a créé un énorme gender gap, c'est juste que toutes les universités sont pareilles et il y a un recrutement d'étudiants qui est clairement déficitaire. Mais du coup tout ce qu'on sait sur la tendinopathie, tout ce qu'on sait sur les lésions musculaires, tout ce qu'on sait d'un point de vue kiné sur les blessures en fait ça a été... créé, étudié et mis en place généralement sur des individus jeunes, sportifs, en bonne santé. Parce qu'en fait du coup on veut des cohortes qui se ressemblent. Donc en fait une femme effectivement, elle a un cycle menstruel et donc elle a une variation d'hormones. Donc clairement c'était plus simple soit de ne pas les inclure, soit de les inclure paradoxalement quand elles avaient leurs règles. Parce que c'est là où « ouvrir les guillemets » ressemble le plus à un homme d'un point de vue hormonal. Donc en fait, il faut toujours être un petit peu critique quand on regarde la littérature, on ne dit pas que c'est inutile, juste que même actuellement, j'ai des collègues doctorants, ils sont tous souciés de venir me voir en disant « bon alors du coup je fais quoi ? » Alors il faudrait que tu poses la question aux filles en demandant dans quelle phase elle est, et qu'au moins à minima tu recueilles ces données-là. Quel âge est-elle, est-ce que ça c'est un cycle régulier ? Parce qu'en fait, effectivement, la taille des faits des hormones, Est-ce que l'effet, le climat des différentes phases... va influencer l'objet de mesure, l'objet d'étude du doctorat en question, c'est la vraie question en fait. Est-ce que c'est tellement grand qu'on ne va rien trouver parce que les hormones font le bordel, entre guillemets, ou alors c'est une taille d'effet qui est négligeable et dans ce cas on peut quand même inclure des filles dans l'étude. Mais en fait c'est en voulant bien faire qu'on crée un gender gap. Et c'est vrai que je ne vais pas être de celles qui vous disent que c'est simple. Ça reste un peu plus complexe qu'un mâle de 19 ans qui effectivement a son niveau d'hormones qui varie juste... la journée.
- Speaker #0
Exactement, en bonne santé, facile à étudier.
- Speaker #1
Mais pour autant, il ne faut pas abandonner le sujet, on est en train de créer des méthodologies, on a besoin d'en savoir plus et après, il y a différents standards de méthodologies qu'on peut mettre en place, mais le combat, ce serait déjà d'avoir des cohortes mixtes et en fait, on ne sait pas si c'est un cycle ovulatoire, tu ne sais pas dans quelle phase elle était, mais déjà, tu as fait l'effort d'inclure des femmes et ce sera déjà bien. C'est sûr qu'il faut qu'on soit meilleur là-dessus, il n'y a pas de sujet. et on va l'être, moi je suis assez positive là-dessus moi aussi,
- Speaker #0
je trouve que ça bouge et je pense que c'est ça le plus important, faire réaliser aux futures générations de chercheurs que c'est important d'intégrer ces données d'intégrer aussi le facteur femme dans la recherche ou qu'en tout cas, on doit avoir un esprit critique quand on applique la recherche aux femmes c'est ça qui est hyper important notamment les coachs, notamment les préparateurs physiques etc. Trop bien toi qui du coup es vraiment au quotidien des sportives qu'est-ce que tu observes ? concrètement quels sont les points qui reviennent le plus souvent, qui sont encore très mal compris ou mal pris en charge ? Par exemple, les symptômes ignorés, ce genre de choses. Qu'est-ce que tu observes au quotidien ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a deux camps qui s'affrontent. Maintenant qu'il y a de la recherche qui a été faite d'assez bonne qualité, en fait, on se rend compte que, quelle que soit la phase du cycle, il semble que les femmes soient capables de performer. Par contre, de l'autre côté... Il y a les femmes qui expérimentent des symptômes et qui ne sont pas franchement d'accord avec ce que les études disent. On a les mêmes en consultation. Donc ça crée un défi unique que d'essayer de comprendre, mais comment ça se fait du coup ? Est-ce que la différence est ailleurs ? Est-ce qu'elle est dans le vécu ? Mais tu vois, le côté des coachs qui voudraient vraiment, coachs masculins qui sont des fois super au taquet, qui veulent super bien faire, il y a cet énorme inconnu devant eux en disant, mon Dieu, je ne sais pas quoi faire. Du coup, je change les reps, est-ce que je change l'intensité ? Je les fais courir plus vite, moins vite ? Je leur fais changer littéralement, apparemment, il faut faire du yoga, mais elles n'ont pas le droit de faire des inversions parce que ça pourrait faire tourner le sang et je ne sais pas ce qui va se passer à l'intérieur. Et tu vois, il y a un vrai souci de bien faire. Et d'un côté, parfois, les femmes, ce qu'elles attendent, c'est qu'elles puissent en parler librement. Déjà, à minima, en fait. Avoir un espace. Je ne suis pas en forme. Exactement, avoir un espace. donc moi j'ai l'impression que les chercheurs des fois, et j'en fais partie, peut-être se posent des questions beaucoup trop avancées par rapport aux réels besoins de terrain. Là, clairement, c'est hyper intéressant d'essayer de comprendre. Parce que finalement, la personne qui voudrait qu'on s'intéresse à ses menstruations, est-ce que finalement, c'est pas qu'elle a peut-être un problème avec ses menstruations ? Dans le sens, qu'est-ce qui te pose problème ? C'est que ton flux, il est ingérable ? Dans ce cas, moi, tu vois, d'un point de vue sportif, là, tu vois, c'est pas la priorité. C'est peut-être, attends, attends, attends, comment ça il est ingérable ? Tu changes de protection tous les combien ? Toutes les deux heures ? Moins ? Toutes les heures ? Ah ouais, non mais attends, avant de parler sport, on va aller voir une gynécologue, puis on va voir pourquoi... c'est comme ça. Ah, t'es plié en deux, t'arrives pas à sortir de ton lit, c'est pas normal. Donc en fait, quand les personnes et les sportifs veulent vraiment qu'on s'en occupe, je pense que la strate de l'édifice, c'est pas de se poser la question si on lui fait faire un 4x500 en zone 2, en zone 4, en zone 5, c'est juste mais pourquoi tu veux qu'on s'en occupe ? Et vraiment avec beaucoup de naïveté et beaucoup de considération à la réponse qui va être donnée, pas jugeant, pas en mode t'es bête de me poser cette question. Non, elle est légitime, mais par contre... Dites-vous que vous allez être le pont et peut-être qu'il y a une condition médicale qui fait qu'effectivement c'est plus que nécessaire qu'on se préoccupe de son cycle menstruel parce qu'elle expérimente des variations hormonales ou un trouble lié au cycle menstruel qui va impacter sa performance in fine. Parce qu'on disait qu'on voulait des cohortes qui soient comparables, etc. Ce qui fait qu'on se met à étudier que des licornes parce que du coup on ne voudrait surtout pas des sportifs qui ont de l'endométriose parce qu'elles pourraient un petit peu biaiser nos résultats mais que finalement, c'est peut-être celle qui aurait le plus besoin d'être étudiée d'un point de vue sportif. Mais d'un côté, on ne peut pas comparer des choux et des carottes, donc il faut faire des choix d'ailleurs scientifiques. Mais il y a des vraies questions, et c'est peut-être là où j'ai la chance d'être clinicienne, et je m'en rends compte parce que ça me fait poser des questions un peu différemment, je pense, que juste faire de la recherche. C'est que finalement, il y a des vraies questions de santé à se poser avant tout, avant la recherche, avant la performance. Je ne sais pas si j'ai répondu à la question, mais c'est parti dans tous les sens.
- Speaker #0
Non, et c'est exactement ce que je conseille. J'ai beaucoup de coachs sportifs qui viennent vers moi pour des conseils, pour accompagner leurs clientes. Je travaille aussi avec certains organismes de formation de coach. Et c'est justement la première chose que je dis. Il faut donner un espace d'écoute. Qu'on me pose la question, OK, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu sens qu'on a besoin d'ajuster quelque chose ? Est-ce que... il y a des symptômes en particulier et qu'est-ce que ça veut dire ? Et si je ne sais pas répondre à qu'est-ce que ça veut dire, je réfère. Ça, c'est très important parce que, comme tu le disais, le cas des douleurs, vraiment dans les symptômes que je vois le plus souvent, qui sont souvent ignorés chez les sportives. Alors attention, quand je dis chez les sportives, c'est de part les sportives elles-mêmes et de part leur entourage, bien sûr. Quand on parle de sportives de haut niveau, on va avoir des attentions en général un peu plus poussées sur certains éléments, mais il y a des symptômes qui restent un petit peu ignorés des deux côtés. Souvent les douleurs, comme tu le disais. les douleurs pendant les règles, les douleurs pelviennes de manière générale d'ailleurs pas que pendant les règles le cas de l'endométriose qui revient souvent il faut garder en tête que ça touche plus d'une femme sur dix je serais plutôt à tendre vers le 2 sur 10 que 1 sur 10 d'après les derniers chiffres qui sortent donc ça touche forcément un tas de sportives énormes donc des douleurs pelviennes la fatigue, les pertes de cycle on en parlera tout à l'heure mais ça c'est un symptôme c'est pas du tout juste un fait trop cool ... Je n'ai pas mes règles, ça va me permettre de pouvoir me concentrer sur ma performance. Au contraire, ça va très probablement impacter la performance. Donc, c'est des choses comme ça qui sont souvent ignorées. Et quand on a cet espace que le coach sportif ou que l'entourage accompagnant les sportifs ou que les sportifs elles-mêmes se posent et se disent « Ok, qu'est-ce que ça veut dire ? » et « Qu'est-ce qu'on va pouvoir mettre en place derrière qui ? » Je vais pouvoir construire pour comprendre ce qui se passe. Ça va in fine, exactement comme tu le disais, permettre de travailler sur sa performance puisque justement, ça impacte notre quotidien. et donc Par logique, notre performance également. J'aime beaucoup que tu aies abordé ça, je suis tout à fait d'accord. Je pense qu'il y a vraiment une dissociation aussi à faire, et tu me diras si tu es d'accord par rapport à ça, entre la performance apparente et le dysfonctionnement interne du corps. Ce n'est pas parce qu'on performe que ça se passe forcément bien à l'intérieur, et vice-versa. Je trouve qu'il y a souvent cette déconnexion où on se dit « si je performe, tout va bien » . Attention, la performance, ça ne veut pas dire la santé. Je pense qu'on est d'accord là-dessus.
- Speaker #1
Complètement. Je pense qu'avant tout, je n'exerce plus comme kiné classique, mais souvent on me pose la question de « mais du coup, tu es toujours kiné » . Oui, mais moi je m'identifie toujours comme kiné parce que la santé reste mon levier principal. Quand j'ai quelqu'un en face de moi, c'est le cœur de la kiné qui va toujours parler en me disant « quelle est la demande en fait ? » Est-ce que c'est une demande parce que j'ai l'impression que je peux optimiser certains paramètres ? et probablement qu'on le peut en tenant compte du cycle, ça je pense qu'on est toutes les deux raccords là-dessus aussi, mais parfois aussi c'est vraiment comme tu dis, cette méconnaissance, cette normalisation d'une pathologie, le fait que par exemple, tu vois la douleur c'est une expérience qu'on fait que par soi-même. Donc en fait même quand tu dis quand t'as mal, il y a plein de personnes qui se projettent une idée de ta douleur, et ça peut être ta maman, ça peut être ton médecin traitant, ça peut être ta gynécologue, si c'est une gynécologue femme par exemple, elle peut avoir un biais sur ce qu'elle pense être des douleurs de règles. Peut-être qu'elle-même, elle expérimente des douleurs qui sont très importantes et que pour elle, elle vit avec et en fait, elle estime que tout le monde devrait vivre avec. Donc en fait, la douleur est tellement une expérience qui prend plein de composantes, notamment, est-ce que tu as la capacité, on appelle ça des stratégies de coping ? Comment tu réagis face à la douleur ? Est-ce qu'on te dit que c'est quelque chose de dangereux ? Est-ce que tu arrives à avoir un dialogue interne avec toi-même ? Tu dis, je sais ce qui est en train de se passer. Et surtout, la bonne nouvelle, c'est que je sais que j'ai des stratégies qui peuvent m'aider à y faire face. C'est pas du tout la même chose que « putain, prends sur toi et ferme ta gueule, désolé, tu peux bipper » .
- Speaker #0
Non, c'est ça.
- Speaker #1
Mais du coup, ce vécu récurrent, parce qu'effectivement on est cyclique, ça veut dire que si on est des êtres un peu prédictifs, notre cerveau, s'il a eu très très mal un cycle, il va peut-être appréhender celui d'après, même si tu peux travailler sur toi-même, tu vas avoir un vécu de la douleur qui est différent. Et en fait, cette douleur, elle existe. C'est des douleurs qui peuvent être mécaniques, des fois avec l'endomédriose, avec justement... les résidus qui peuvent se disséminer malheureusement dans la cavité utérine, à l'extérieur, à disséminer littéralement partout, ça crée des contraintes mécaniques qui, d'un point de vue de musculose en tant que kiné, ont un impact sur les tissus et leur capacité à se contrôler, leur capacité à se récupérer. Et on est kin ou pournier que ça n'existe pas. Et tu vois, tu parlais du diagnostic d'endométriose, mais en fait la grande difficulté, c'est de poser ce diagnostic. C'est d'avoir le diagnostic. Exactement, les images, c'est clairement... Enfin, moi j'ai... pas spécialiste en endométriose, je suis je pense assez à l'aise sur le cycle menstruel sur ce que je lis et être à jour. Sur l'endométriose c'est un de mes sujets d'intérêt mais clairement ce n'est pas l'objet d'étude de ma thèse. Pour autant que ce soit l'échographie ou l'IRM il faut que tes lésions soient quand même assez bien placées pour qu'on puisse les voir.
- Speaker #0
Donc en fait combien de femmes ou que ce soit vraiment quelqu'un qui est spécialiste.
- Speaker #1
Exactement, effectivement. Donc combien de femmes qui expérimentent des douleurs extrêmement violentes sont déjà sorties d'un examen clinique d'imagerie, enfin d'un examen d'imagerie, on leur a dit qu'elles n'avaient rien. Alors qu'en fait, je n'ai rien vu à l'image. C'est différent. Je n'ai rien vu à l'image, c'est complètement différent. Et en plus, si tu es un bon praticien, il faut ajouter cette phrase de « ce n'est pas parce qu'on n'a rien vu que vous n'avez rien, c'est une bonne nouvelle » . Ça veut dire qu'effectivement, on n'a pas de la fibreuse partout. Pas vos douleurs, on va continuer jusqu'à ce qu'on trouve. La bonne nouvelle, je n'en vois pas partout. Peut-être qu'il y en a, mais actuellement, les coupes que j'ai faites et la manifestation clinique d'aujourd'hui ne me permet pas d'affirmer que c'est une endometriose.
- Speaker #0
Et puis ça bouge enfin, enfin je dirais, mais ça aussi se rappelle qu'on n'est pas tout puissant, c'est-à-dire que si on ne sait pas, ça ne veut pas dire qu'on a la réponse, ça veut dire qu'on ne sait pas. Ça c'est très important dans le corps médical, évidemment, mais pas que, c'est pareil pour les coachs, c'est pareil pour toutes les personnes qui font de l'accompagnement.
- Speaker #1
Vous êtes pro de santé que vous nous écoutez, c'est pas un aveu de faiblesse. En plus, si vous savez admettre vos limites en disant je ne sais pas, mais ce que je vais faire, je vais regarder si je suis à jour sur la littérature. Donc moi je vais faire ma recherche et d'ici la prochaine fois, j'aurai peut-être des nouvelles informations à vous donner. Moi j'estime que si je ne sais pas quelque chose, ma responsabilité c'est soit de savoir référer à quelqu'un qui peut savoir, soit de faire mes recherches et d'admettre qu'à l'heure actuelle, la recherche n'a pas permis de trouver autre chose. Mais on va trouver la douleur, on peut la moduler, les symptômes on peut les moduler. Ce n'est pas parce qu'on n'arrive pas à comprendre encore exactement la pathogénèse, tout ce qui arrive et que les personnes ont de l'endométriose qu'on ne peut pas agir dessus.
- Speaker #0
Et même après le diagnostic d'ailleurs, parce que malheureusement, les options qui sont chirurgicales, etc. ne vont pas être la seule et unique réponse. Donc même après le diagnostic, avoir justement un accompagnement adapté, oui, pour gérer les symptômes. C'est pour ça que c'est hyper important de se former. Et d'ailleurs, ça fait une bonne transition sur un point que je voulais aborder. Pourquoi c'est si essentiel de mieux comprendre la physiologie féminine autour de l'entraînement ? Ça rejoint ce point-là, mais il y a vraiment un impact au quotidien sur nous, les femmes, en tant qu'athlètes, notamment au niveau de la réduction des blessures. Tu en parlais un petit peu tout à l'heure, mais notamment les blessures ligamentaires, qui sont des sujets de plus en plus étudiés. Et le fait qu'on ait typiquement le ligament croisé, la rupture du LCA qui va être, je crois que c'est deux à huit fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes, avec un même sport, même pratique. On va avoir l'axité ligamentaire, etc. Je vais te laisser en parler parce que tu sauras expliquer mieux que moi cet élément-là. Mais on a le côté blessure, on a le côté... meilleure récupération, prévention du surmenage, comment on ajuste justement, que ce soit autour de la réaction à la chaleur ou autour de la capacité de répression au niveau du glycogène. Tous ces éléments-là, en fait, qui sont spécifiques aux femmes, plus on les comprend, plus on est capable d'aider à éviter certaines blessures, aider à la récupération, à bien se reconnecter à son corps, à comprendre les signaux et avoir finalement une durabilité au niveau du sport. Ce n'est pas juste un pic de performance, je performe. J'ai ma médaille, c'est je performe et je continue de performer parce que justement, on comprend tous ces aspects-là. Je te laisse un petit peu rentrer dans le détail de ces points-là.
- Speaker #1
Je vais repartir du côté physio parce que toutes tes questions sont tellement pertinentes. Et à la fois, moi j'ai l'impression qu'on veut trouver des réponses extrêmement précises pour des individus qui de base n'ont même pas les minima des fois d'activité physique. Et qui vont avoir des questions extrêmement pertinentes, ça c'est clair. Mais en fait, quand tu screens leur quotidien, que ce soit leur sommeil, leur alimentation et leurs paramètres d'entraînement, tu te rends compte que déjà là, il y a des leviers énormes qui peuvent littéralement résoudre déjà leurs symptômes. Et tu vois, je suis un peu mal à l'aise avec la narration qu'on trouve sur les réseaux sociaux au niveau du cycle menstruel. Pourtant, je suis ravie qu'on en parle, je trouve ça génial. Mais alors, il y a vraiment deux camps qui s'affrontent avec justement, synchronisons nos entraînements selon le cycle menstruel. Et pareil, il y a synchroniser le cycle cycling, on y reviendra je pense. Et il compte du cycle menstruel dans sa pratique sportive, qui pour moi sont deux sujets littéralement différents. Tenir compte de ton cycle menstruel, ça veut dire, on n'est pas des australopithèques à manger des cailloux, et tant qu'on est vivant, on n'est pas mort. On a une palette d'émotions, on a compris que notre corps nous donnait des signaux, on n'est pas des chromagnons. Même si on est sportif, on ne mange pas des cailloux, on mange plein d'autres choses. Et on doit avoir cette introspection, cette capacité. à essayer de sonder son corps. Parce qu'en fait, et je ne te parle même pas du cycle mensuel, c'est déjà quand tu n'as dormi que 4 heures parce que tu viens d'être maman, et que finalement tu allais tant plus, et qu'en fait tu es au bout de ta vie, mais que tu as décidé que tu allais faire un marathon, et qu'en fait tu ne t'écoutes pas du tout et tu vas droit dans le mur parce que tu as décidé que tu reprendrais le sport comme tu as décidé, sans tenir compte de ce que tu expérimentes actuellement. C'est le cas d'énormément de sportives, et c'est la culture du dolorisme, no pain, no gain. On va revenir en avant A qui on s'adresse ? Si tu t'adresses à la plupart de la population qui est quand même largement sédentaire à l'heure actuelle. Moi honnêtement, si le cycle psyching, tenir compte de tes différents niveaux d'énergie au cours du cycle et choisir une activité physique qui pourrait matcher avec tes niveaux d'énergie, ça te permet d'être consistant. dans ton activité physique et de matcher tes 150 minutes d'aérobie, donc de déplacement, ça pourrait compter, moi j'achète. Si par contre, on est déjà sur des femmes qui sont sous-dosées en musculation, qui ont peur d'être bulky, qui ne mangent pas de protéines, et tout ce qu'on peut voir sur littéralement tous les sujets de mes informations sur les réseaux sociaux, et qu'on leur dit, attention, le seul moment où tu pourrais faire de la musculation, c'est en phase folliculaire tardive, parce qu'il n'y a que là que tu aurais des gains. C'est faux. En fait déjà entraîne-toi de manière consistante et effectivement après commence à polariser un peu plus ce que tu fais. Mais déjà t'en es où là ? C'est vraiment la philosophie du dentifrice. Quand un athlète de haut niveau, le dentifrice il est à moitié vide. Il va falloir être très très très minutieux, il faut aller chercher le fin fond du dentifrice au fin fond de l'angle et bien le tourner correctement dans un sens ou dans l'autre pour commencer à avoir la substance qui sert. Les personnes sédentaires qui représentent littéralement quand même, pas même pas sédentaires, Donc tu as une chercheur. chercheuse que j'adore, c'est Alana Mackey, qui est australienne, qui a fait une classification au niveau des niveaux d'activité physique et sportif. L'élite, c'est 0,01% des individus. Après, tu as le tiers 5, qui va être les personnes qui ne gagnent pas au niveau mondial, mais qui sont quand même sur des compétitions d'envergure européenne et mondiale. Ensuite, tu as le niveau international. On n'est pas sur le monde, on est un peu plus sur l'Europe. Tu as le niveau national. Et après, il y a des sportifs qui sont déjà juste impliqués dans un sport. C'est-à-dire, je fais de manière consistante un sport collectif, par exemple. Et ensuite, tu as des personnes actives, et ensuite, on passe au sédentaire. Il faut imaginer une pyramide où, en fait, le gros de la pyramide, il se passe vraiment bien avant l'international. Ces gens-là ont besoin de beaucoup plus de consistance dans leur entraînement. Donc, en fait, je n'ai pas trop de problèmes qu'on commence à être très précis et rigoureux dans les consignes et les attentes des personnes qui sont au top rank. Mais honnêtement, ça concerne 0,0% des personnes. Et le reste, c'est le dentifrice, il est plein, les gars. Est-ce que tu as déjà soulevé une haltère qui fait plus de 2 kg ? Tu ne sais pas celle d'Hécatlon ? Tu vois, qui sont toutes douces en plus. En plastique. En grippe. Tellement elles sont douces que tu les prendras avec des gants, histoire que tu n'aies pas de corne. Mais quand tu t'intéresses vraiment aux sciences de l'entraînement, combien d'individus sont sous-dosés ? Et en fait, on a un problème de sous-dosage. la plupart des activités qui sont formidables pour plein de raisons, le tai chi, C'est génial pour la mobilité, pour écouter justement tes sensations, pour respirer. Le yoga, elle est même bien faite. Mais en fait, il faudrait quand même avoir un peu plus de diversité. Et honnêtement, on sous-dose beaucoup les individus, que ce soit d'un point de vue cardiovasculaire, où finalement, il y a très peu de personnes qui font de la haute intensité. Il y a très peu de personnes qui font des charges suffisamment lourdes pour avoir un stimuli qui va permettre de gagner du muscle et de l'os. Donc moi, la première question tout le temps, c'est à qui on s'adresse ? Parce qu'en fonction de ça, on ne part pas dans les mêmes directions.
- Speaker #0
Oui, on a vraiment ce côté quand on parle des petits ajustements qu'on peut mettre en place autour de notamment tout ce qui va être d'un point de vue ligamentaire, etc. Connaître notamment autour des phases d'ailleurs, que ce soit les phases de la vie, autour de la grossesse, etc. Mais aussi les phases du cycle où on va avoir une tendance à une flexibilité ligamentaire, etc. Je pense que complètement, là je te rejoins, ça s'adresse plutôt à des personnes qui sont déjà dans ce top de la pyramide où on va faire des ajustements. en revanche ce côté Et on va en parler du cyclosaccharinizing parce que ça m'irrite et on a la même irritation, je pense. Donc, plein de trucs à dire sur le sujet. Mais en revanche, effectivement, ce côté déjà comprendre pour les sportifs, je dirais que la cible des personnes qui vont nous écouter, c'est des personnes sportives, que ce soit les gens qui te connaissent ou les gens qui me connaissent. On est déjà sur des personnes sportives. Moi, ce que j'observe souvent, donc on est sur des sportives. J'accompagne des personnes de très haut niveau, mais en général, c'est plutôt des sportives, vraiment des personnes actives. qui ne sont pas professionnels. Donc, qui ont un travail à côté, qui ont des enfants à côté, qui ont une charge mentale ultra élevée, mais qui s'entraînent beaucoup. Je pense que ça va concerner la plupart des gens qui nous écoutent ou qui s'entraînent, on va dire, quand je dis beaucoup, par rapport à ce qu'elles ont à côté et la non-capacité de mettre ça, entre guillemets, en point numéro un. C'est-à-dire qu'on ne peut pas vraiment récupérer comme on veut parce qu'on a les contraintes du quotidien. On ne peut pas vraiment mettre, tu vois, l'approche, par exemple, d'aller voir son kiné ou aller voir un masseur ou mettre les bons petits éléments pour contrebalancer. donc c'est Souvent, ce que j'observe, c'est cette surcharge. C'est ce côté, dans cette cible, ce braquette-là d'athlète qui s'entraîne quand même beaucoup mais qui a une vie à côté. C'est qu'on a une mauvaise récupération, on a du mal à récupérer, on a souvent un surmenage et on a justement cette déconnexion au corps. C'est-à-dire que, exactement ce que tu disais de l'exemple de la maman qui se dit « Non, je reprends le sport. J'ai dit que j'allais faire un marathon, je fais marathon, ça c'est ce que j'observe Tout le temps, pas spécifiquement chez les femmes postpartum.
- Speaker #1
Chez les jeunes mamans, parce qu'en plus, c'est génial de se lancer ce genre de défi. Je stigmatise, j'avais cette idée en tête, mais on a plein d'exemples autres.
- Speaker #0
C'est super commun. Je ne me connecte pas à mon corps. Je n'écoute pas mes signaux. J'ai une mauvaise récupération, une très mauvaise prévention du surmenage. Et du coup, forcément, augmentation des blessures, notamment les gamins, mais pas que, et pas de durabilité, en fait. Parce qu'on va avoir une baisse de la performance, au lieu d'avoir une performance qui augmente, et on va avoir souvent un burn-out, perte de cycle. on en viendra quand on parlera des des Reds. Mais ouais, à mon avis, c'est ça la cible là, un peu qui nous écoute, déjà actif, tu vois, déjà lancé dans le sport.
- Speaker #1
Je vais rebondir sur le ligament croisé parce que je me réserve encore un joker, honnêtement, parce que j'aurais dû... Non, non, mais je vais être honnête avec toi et avec vous qui nous écoutez. La première version de mon projet de thèse, c'était sur le ligament croisé antérieur. Donc, j'ai déjà fait le tour de la littérature une première fois. Il faut s'avouer Déjà en termes de rigueur scientifique, on ne vérifie pas les niveaux d'hormones. Donc le constat est clair, les femmes ont l'air de se blesser plus en général. Quelles que soient les pathologies musculo-squelettiques, il semblerait en tout cas qu'on consulte plus. Mais est-ce que ça veut dire qu'on se blesse plus ? On en revient à nos Cro-Magnons qui mangent des cailloux, peut-être qu'ils mettent un peu plus de temps à les consulter et à déclarer des blessures. C'est même bien sûr que la commotion cérébrale des femmes soit plus sujette à la commotion. Mais est-ce qu'elles ne sont pas plus honnêtes dans le report des symptômes ? C'est une vraie question. Donc en fait, quand tu regardes les données, il faut toujours avoir ce pas de recul en se disant est-ce qu'on capture bien le phénomène qu'on veut capturer ? Sur le ligament croise antérieur, le constat est clair, les femmes se blessent davantage que les hommes. Il y a plein de choses qui peuvent l'expliquer, et surtout à l'âge à laquelle ça arrive, tu vois quand ça arrive dans tes années pré-pubertaires, honnêtement le cycle menstruel est le même parallèle que la périmine oppose. Est-ce qu'on va accuser l'ovulation ? Moi j'ai envie de te dire, je ne sais même pas si elles ovulent à ce stade en fait. Et on n'a pas des vérifications hormonales pour le dire. Et généralement, c'est des reports de phases. Sauf que moi, personnellement, à 14 ans, j'étais incapable de savoir que j'avais autre chose que des menstruations dans mon cycle. On a un problème d'éducation. Les études qui regardent en arrière en demandant à quelle époque tu t'es blessée, moi, perso, j'ai un peu de mal à me dire qu'il y a vraiment des phases dans lesquelles on se blesse davantage. Deuxièmement, on a parlé des cycles en santé. On a parlé de l'endométriose, en particulier. Mais un cycle en santé, c'est aussi les bons niveaux d'hormones au bon moment, en théorie. Maintenant que j'ai un certain nombre de licornes sous la main, les licornes pour moi c'est les nanas qu'on inclut dans la thèse, et si vous m'écoutez, je vous salue, c'est génial qu'on est en train de vivre, j'ai trop hâte qu'on puisse mettre plus de données là-dedans et partager ça à tout le monde. On a tous un climat hormonal différent. Et en fait au moment où tu as les problèmes, tu découvres ton cycle généralement, tu découvres que tu n'as plus de règles mais tu n'as aucune idée, des fois tu n'as peut-être jamais prêté attention de quelle était la durée normale de ton cycle. Et à quoi ça ressemble une ovulation chez toi ? Donc tu vois dans le projet on a la chance de mettre une loupe et de zoomer vraiment sur leurs hormones parce qu'on peut faire des prises de sang, parce que vraiment on passe notre temps à parler de ça, le matin quand je cherche leur ovulation, on en parle pendant 4 ou 5 messages avec les symptômes etc. Mais ça c'est unique dans ta vie. Quand on parle de blessures et de phases, Moi je suis toujours un peu gênée parce que je ne sais pas si les personnes qui se blessent, est-ce que c'est un cycle qui a bien tous les bons taux d'hormones au bon moment, et il y a des troubles d'issue clinique du cycle ? Et ça c'est une question, et honnêtement il n'y a pas de données de bonne qualité pour voir ça, pour moi, pour te répondre avec certitude sur le ligament croisé antérieur. Et il y a tout un champ de personnes respectables que je trouve fascinant, notamment il y a un papier sur le ligament croisé antérieur féminin qui prend en compte un peu le côté psychosocial. Et en fait, tu te rends compte qu'il faudrait aussi avoir accès à des entraîneurs, il faudrait peut-être aussi avoir accès à de la préparation physique, qui te permettent d'avoir un meilleur contrôle neuromusculaire. Et en fait, même là, à l'heure actuelle, de tous les chercheurs que je connais, j'attends encore que quelqu'un m'explique clairement pourquoi on a des ruptures du ligament croisé antérieur sans contact. En 2025, je suis désolée, il n'y a personne qui m'a apporté une réponse avec laquelle j'achète avec certitude. Tous les chercheurs que je connais, qui sont littéralement à plein d'humilité sur ce sujet, ça a l'air d'être plurifactoriel. Comme la performance en fait. Est-ce que le cycle menstruel peut influer ? Probablement. Mais tu vois, il y a un modèle que j'aime beaucoup qui est tiré de l'aviation, c'est le Swiss Cheese Model, où ils disent qu'un crash d'avion, ça survient quand tous les trous de fromage sont alignés. Bah, clairement, une rupture de ligament croise intérieur, peut-être que c'est un terrain de mauvaise qualité, peut-être que t'as littéralement pas dormi, et peut-être que t'as pas dormi parce que t'es en SPM ou que t'as des douleurs liées à ton cycle. Et là, d'accord, c'est une narration qui me convient davantage. Mais est-ce que ce sera le cas tous les cycles ? Peut-être pas. Et peut-être que t'as pas dormi parce que t'étais contrarié. Peut-être aussi que t'avais pas possibilité de manger. Admettons que t'es une athlète qui s'entraîne beaucoup, tu fais un aéronman, déjà, voilà le déplacement que tu dois te taper. Tu parlais de la chaleur, Denise, la chaleur qu'il y a eu. Là, on a eu deux vagues de chaleur. Je sais pas ce que je ferai après le doctorat, mais on a eu deux vagues de chaleur à La Réunion. Les ovulations, c'était pas la même chose.
- Speaker #0
Et même dans un cycle, on parlait du cycle sain, même dans un cycle sain, il y a des anovulations. Mais ouais ! complètement normal. Tout ça pour dire qu'effectivement, c'est compliqué de faire des règles générales pour tout le monde. Et c'est là où je voulais en venir. En posant cette question un petit peu, c'est important de comprendre la physiologie des femmes, l'anatomie aussi, parce qu'on sait que notamment l'angle, l'angle cul, je ne vais pas rentrer dans le détail trop long, je pense que ça n'intéressera pas trop tout le monde.
- Speaker #1
Non mais si, l'angle cul, c'est super intéressant parce que ça fait partie des facteurs qui ont été largement proposé comme hypothèse, on va dire que c'est une autre tranche de fromage qui pourrait expliquer pourquoi les femmes se blesseraient plus. Donc, pour finir l'analogie du fromage, il faut que tous les trous soient alignés, entre guillemets.
- Speaker #0
Si tu as un emboutu qui est plus élevé,
- Speaker #1
donc ton emboîtement du fémur dans les hanches, au niveau du pelvis, en fait, ton col fémoral, fait que tu auras les genoux un peu en X, on peut dire aussi dans la population, en grand public. Le truc, c'est, on fait quoi du coup ? On te pète les fémurs et on les remet droits pour limiter le risque de... Non mais... Tu vois, je veux dire, moi, si je suis le raisonnement, c'est ça. Ou alors, ok, tu te blesses plus pendant l'ovulation. On fait quoi ? On arrête d'ovuler, du coup ? Et puis, si j'en tiens son raisonnement, ça veut dire qu'à chaque fois que tu ovules, tu vas te péter les ligaments croisés. Mais en fait, on n'a que deux ligaments croisés. Et crois-moi, tu as ovulé plus d'une fois et il ne s'est rien passé. Donc, en fait, quand on a ce genre de narration... Mais non, mais il faut être responsable de ce qu'on dit à un moment donné. Quand tu as ce genre de narration, tu crées un discours qui fait peur. Et si la personne a peur de faire son sport parce qu'elle pense qu'elle est en train de se faire du mal, posez-vous les questions de ce que vous vouliez faire au final. au début, aux intentions aussi louables soient-elles, c'est-à-dire je veux tenir compte du cycle menstruel pour mieux entraîner les filles, si dans ton discours tu commences à dire qu'autour de l'ovulation elles vont se blesser, moi je ne suis vraiment pas certain que là, on va dans une bonne direction pour que tout le monde se sente en pleine sécurité pour donner 100% de son potentiel pour performer.
- Speaker #0
Je suis 100% d'accord avec toi. Je pense que c'est là où justement, c'est hyper important de comprendre qu'on connaît, et c'est à mon sens... C'est ma mission numéro un, c'est de faire du partage et de l'éducation, parce qu'une fois qu'on connaît, on a la force de savoir ce qui se passe derrière et de ce qu'on peut mettre en place. Pas de tout arrêter parce qu'il y a un risque. Au contraire, c'est plutôt, ok, je suis concernée par tel ou tel point, voilà, comment je m'écoute, hein, et comment j'ajuste, comment j'adapte ? Expliquons ce fameux angle, l'angle cul, quand on sait que c'est le cas, quand on sait qu'on a cette modification après l'adolescence, pendant l'adolescence, et qu'on va avoir, voilà, une anatomie qui change, ça c'est... hyper important pour les entraîneurs d'adolescentes. Quand toi, tu entraînes et que tu accompagnes des ados, tu vas pouvoir aussi faire du renfort spécifique. Et c'est ça qui manque. Et tu vois le côté,
- Speaker #1
la douleur. On va revenir sur les douleurs mensuelles parce que ça reste un des motifs de consultation et des questions qu'on a le plus. Moi, je ne dis pas qu'il faut ignorer. Mais déjà, admettons, tu es ton propre pilote d'avion, toi en tant que femme. La douleur peut inhiber certaines contractions musculaires. Donc typiquement, en ce moment, je fais de la force. J'avoue que mon premier jour de règle, ce n'est pas une partie de plaisir pour moi, même si j'ai des stratégies de coping que j'arrive à faire avec. Très clairement, je ne suis pas capable de bracer aussi bien. que quand j'ai pas mal. C'est typiquement là où j'ai mal. Donc effectivement, j'ai beaucoup plus de mal à avoir une contraction aussi fine de mes muscles de l'abdomen. Donc en fait, quand tu sais ça, est-ce que du coup, t'as toujours la possibilité de mettre l'intensité dans ton sport ? Si c'est un jour de match, qu'est-ce que tu fais ? C'est sûr que là, c'est un peu plus compliqué. Est-ce que c'est ta responsabilité en tant que joueuse de dire, bon, je parle d'un sport call par exemple. Là, du coup, effectivement, je me sens pas à 100%. C'est ta responsabilité de le dire, mais moi ça me dérange que la narration c'est j'ai mes règles du coup je joue pas. Ça raccourcit, mais le problème c'est que si on donne ces données-là au coach, peut-être que potentiellement il va assumer que pour toutes les femmes ce sera le cas, ce qui n'est pas le cas en fait. Et pour tous les cycles, c'est pas le cas non plus. Parce qu'en fait les symptômes que tu expérimentes d'un cycle à l'autre dépendent vraiment de ce que tu as fait du cycle précédent. Notamment d'un point de vue nutritionnel et de ce qui a pu favoriser le stress de manière générale. Ça peut être du stress thermique justement, on en a parlé. Il y a la privation de sommeil, etc. Si tu sors d'un shift de nuit où tu as fait du 4-8 pendant trois semaines, ce n'est pas le même vécu pour tes hormones, parce qu'elles sont généralement sécrétées au moment où tu ne dormais pas. Effectivement, tu as des sensations qui sont différentes. En tant que ton propre pilote d'avion, on en est où des tranches de fromage ? Le terrain est dégueulasse, je n'ai pas les bonnes baskets, je suis au crossfit, clairement j'ai senti sur l'échauffement mon premier clean and jerk, mon genou est parti en Y derrière. Et en fait, j'ai des sensations pouraves. Non, mais les gars, on ne va pas faire un PR aujourd'hui, quoi. C'est tout. Et en fait, ce serait le cas pour n'importe quel. C'est tout. Et c'est beaucoup, finalement, aussi. Mais moi, je t'invite à dire que si tu as la grippe, il faut agir exactement pareil. Et si tu as des symptômes, par exemple, autres, en fait, c'est qu'on parlait de Cro-Magnon manger des cailloux. Mais justement, on n'est pas des Cro-Magnons, on ne mange pas des cailloux. Et le but pour nous, je pense, Anaïs et moi-même, c'est qu'on vous explique qu'effectivement, vous pouvez avoir des symptômes cycliques. que votre super pouvoir, c'est de les comprendre, et comme ça, vous trouvez vos tranches de fromage à vous. Pas bien dans le nid. J'ai clairement des symptômes liés à mon cycle, parce qu'on ne les nie pas, ils existent. Il y a peut-être des réponses pour chacun des symptômes que vous expérimentez, avec des leviers que la médecine traditionnelle n'a peut-être pas encore mis en évidence devant vous, mais que des thérapeutes comme toi, tu leur proposes des alternatives. Et moi, je suis très à l'aise avec ça. En fait, est-ce que tu as eu accès à ces informations-là en tant que femme ? Et la plupart du temps, la réponse est non.
- Speaker #0
Et c'est là où tous ces protocoles qu'on voit émerger de ces call synchronizing, où on dit, voilà, force en phase folliculaire, yoga en phase luthéale, surtout ne va pas à l'envers. Je suis contente que tu aies précisé ça, parce que je ne sais pas d'où ça sort ce truc, ça sort du yoga ou de l'ayurvédique, je crois. Mais bon, bref, toutes ces données préconçues d'entraînement, et le pire, c'est si vous achetez cette espèce de programme où vous faites un programme spécifique de semaine en semaine. Mais voilà, si on réfléchit trois secondes... C'est quoi la durée réelle de chaque phase ? Parce que si vous n'avez pas la même durée de cycle que votre copine, que votre tante, que votre cousine, ça veut dire que vos phases et vos phases hormonales ne sont pas au même moment. Donc vous n'allez pas pouvoir faire ce même programme tous les 15 jours. On change au jour 14 parce qu'attention l'ovulation arrive. C'est juste pas possible. Le quid aussi de, est-ce que je prends la pilule ? Est-ce que j'ai un contraceptif ? Parce que là du coup, il n'y a plus du tout de phase hormonale comme vous pouvez les avoir sous un cycle naturel. Qu'est-ce qui se passe quand on a, exactement comme tu viens de le préciser, mal dormi, qu'on est stressé, qu'on n'a pas eu les apports énergétiques suffisants ? Voilà, c'est hyper important. Et de manière physiologique, c'est souvent ce que je rappelle, c'est que d'un point de vue physiologique, théoriquement, vous êtes censé pouvoir performer au jour 1 exactement comme un homme, entre guillemets. Donc ça veut dire que vous avez vos règles, vous êtes censé physiologiquement être performante. J'ai de l'endométriose, je crève pendant mes deux premiers jours de règles. Est-ce que je vais aller me dire non, c'est bon, ça veut dire que je peux m'entraîner ? Non, de la même manière, je ne vais pas me dire je vais juste faire du yoga. Non, je vais faire le sport que j'aime en l'adaptant en fonction de moi. C'est cette discussion qu'il faut avoir avec les gens qui vous entraînent, tout simplement.
- Speaker #1
Et vraiment, je pense pour les coachs qui nous écoutent, peut-être que les attentes des femmes, elles ne sont pas plus loin que ça. C'est de pouvoir dire en retour à son coach, désolé, aujourd'hui, je suis là dans mon cycle. Et généralement, c'est un jour où on parle de symptômes digestifs. C'est un jour où je vais avoir besoin de m'absenter régulièrement pour aller aux toilettes. En fait, déjà, si tu posais cette info et savoir que tu n'es pas jugée en le disant, mais trois quarts des femmes, c'est juste qu'elles ont besoin de pouvoir faire un espace sécuritaire où tu peux pouvoir parler librement, ou juste qu'on ne pose pas de questions, qu'on ne te fasse pas chier parce que tu as dit que tu étais comme ça. Mais pas non plus qu'on te mette sur le banc parce que tu as assumé que tu étais dans telle phase du cycle. J'ai une réelle inquiétude sur ce qu'on va faire de toutes ces données qui sont en train de sortir sur le cycle menstruel d'un point de vue éthique. Vis-à-vis des sportifs de haut niveau, est-ce que du coup si on trouve qu'effectivement il y a moins de... le pic de MBC, donc Maximal Volontary Contraction, la force maximale volontaire, est différent d'une phase à l'autre ? Ça veut dire que si ton club il investit dans des outils de tracking et que ton coach il a cette information, est-ce que de lui-même il va assumer du coup ? que physiologiquement. Quand les études qui ont été réalisées sur une chaise isocynétique sans tenir compte de tout le reste de l'environnement et qui ne reflètent pas quand même 100% de la performance sportive, quand même un peu plus complexe que les tests scientifiques, moi, ça me pose question de me dire, je serais très embêtée que ça en vienne à ne pas faire jouer des joueuses parce qu'elles sont dans telle phase, tu vois.
- Speaker #0
Oui, je te rejoins vraiment là-dessus. Autant, il faut le prendre en compte. Encore une fois, c'est de la personnalisation, de l'ajustement, de comment... la sportive se sent elle-même et vraiment faire ce lien entre l'entraînement, l'alimentation, la santé hormonale, tous les aspects qui rentrent en jeu, pas juste « ok, la machine a dit ça et donc voilà, c'est ce qu'on applique » .
- Speaker #1
Et après, si la personne n'est pas capable d'entendre vos symptômes en face de vous, changez de coach en fait. Parce que du coup, le jour où vous allez peut-être avoir une grippe, elle va peut-être vous faire prendre un départ qui mettra votre vie en danger. Parce qu'effectivement, faire de la haute intensité quand vous êtes malade et que vous avez de la fièvre, ce n'est pas du tout une bonne idée. Si la personne qui est votre coach n'arrive pas à considérer que quand vous avez des symptômes, Normalement, tout bon coach est capable d'avoir une marge de progression. Et en fait, même vous, en tant qu'athlète, vous devriez être éduqué. Si vous entraînez tout seul, par exemple en force ou en crossfit, le poids du jour, ce n'est pas le poids du jour. En fait, c'est une fourchette. Et tu peux toujours faire quelque chose qui te fera progresser. Par exemple, ton timing. Donc, si tu es en crossfit et que tu veux bosser ta gym suspendue, il y a toujours quelque chose à faire.
- Speaker #0
La technique. Vraiment, c'est surtout comme en fait des sports hybrides. Parce qu'il y a tout le temps. quelque chose que vous pouvez faire en fonction de votre forme, que ce soit du skills, de la technique, du renfaux, de la force, bref, il y a vraiment toujours un truc et je sais qu'il y a beaucoup, beaucoup de crossfiteuses qui nous écoutent ou de sportifs hybrides, cross-training, etc. La conversation, elle est aussi à avoir avec le coach. On parle de coach, c'est pas juste le coach one-to-one que vous payez pour votre propre programme, c'est le coach de la boxe aussi. Et ces conversations, elles doivent avoir lieu, c'est super important.
- Speaker #1
Et clairement, ça peut être juste pas de justifier d'avoir une barre à vide aujourd'hui, quoi. Enfin, en fait, aussi, foutez Et puis ça vaut même pour les garçons en fait, vous savez pas ce que les gens expérimentent en vrai. Donc en fait que chacun se mêle. Des fois c'est la petite vanne, machin, mais c'est ces petites vannes qui font qu'on se retrouve en mode chromanium en j'ai caillou quoi. Non mais des fois en fait les gens, pour des raisons X ou Y, ils sont en train d'expérimenter des choses que vous ne soupçonnez pas. Peut-être qu'ils sont en train de divorcer, peut-être qu'ils ont une maladie, peut-être que plein de choses, et que l'effort d'être à la boxe aujourd'hui c'est peut-être leur meilleur moment de la journée, ils n'ont pas besoin de se faire chambrer parce qu'ils ont déchargé leur barre. Ce n'est pas juste courir plus vite et toujours plus fort. Le sport, l'entraînement, c'est magique. Il y a tellement de paramètres qui sont tellement intéressants. Ne pensez pas que ce soit ça. Et clairement, si vous êtes coach, je comprends la boutade et tout. C'est un sport national chez les Français, ça, il n'y a pas de problème. Mais juste des fois, en vrai, vous ne savez pas ce que les gens expérimentent. Donc des fois, il y a des vannes, elles sont de trop et ce n'est pas nécessaire.
- Speaker #0
Surtout dans un, on le sait, à la fois en tant que... pratiquante, toi t'as fait du sport co moi aussi maintenant dans le crossfit, toi t'es sujette aussi à beaucoup d'athlètes et donc beaucoup de types de sport, on sait que ça joue beaucoup cette espèce d'émulation dans le positif et dans le négatif malheureusement donc c'est vrai que c'est un bon rappel pour tout le monde de pas charrier les autres il y a un point qu'on a abordé très rapidement tout à l'heure que j'aimerais aborder plus en profondeur, pourquoi ? Parce que ça touche énormément de mes followers, mais aussi des personnes avec qui je travaille, c'est le cas de la ménorée hypothalamique chez La Sportive. C'est un sujet que tu connais très bien et c'est un sujet que personnellement j'adore, donc c'est un peu aussi mon moment égoïste du podcast, mais j'ai envie d'en entendre parler plus. C'est quelque chose que tu connais, avec lequel tu travailles. Est-ce que tu pourrais déjà commencer à nous redéfinir un petit peu ce qu'est le raid et pourquoi c'est quelque chose qui, un, passe souvent inaperçu, et deux, est bien plus important que ce qu'on pourrait l'imaginer et que juste une absence de règles qui pourrait sembler pratique ?
- Speaker #1
Mais c'est bien là-dessus, on se connaît bien aussi, et je pense que ça fait partie des sujets qui font qu'on a connecté. Donc effectivement, on dit, c'est le syndrome de déficience énergétique relative dans le sport. Donc effectivement, on ne dit pas des REDS, même si je sais que c'est beaucoup dit, je ne sais pas trop pourquoi, mais c'est le REDS. Et à l'époque, on disait REDS, et maintenant, il faudrait enlever ce tiret. Ça fait partie des petites lignes du consensus qui ont été mises en place. Donc on dit le REDS. Et ce syndrome de déficience énergétique relative dans le sport, C'est pas une histoire d'énergie et de chakras, parce que ça on l'a déjà sorti, mais rien à voir, c'est de l'énergie disponible, c'est un concept on va dire de nutrition, donc c'est quand même assez robuste scientifiquement. S'il fallait vraiment le schématiser, c'est que si l'énergie disponible dans ton organisme n'est plus suffisante, et quand je parle d'énergie je parle de nutriments et des apports alimentaires, et bien le corps peut se mettre un petit peu en mode économie d'énergie, et la conséquence est comme tu l'as dit. L'aménorée fonctionnelle hypothalamie. Donc généralement, les femmes s'en rendent compte quand elles perdent leurs règles. Et tu vois, on peut prendre le problème un peu à l'envers, c'est que généralement, au début, elles peuvent consulter une première fois, alors du bon, vous voulez des enfants ? Oh, pas tout de suite ? Bon, c'est pas grave. Voilà, ça c'est un premier scénario. Le deuxième, non, on va pousser la pilule. Ça va vous réguler le cycle ?
- Speaker #0
Ça va tout réguler.
- Speaker #1
Donc non, on ne s'attaque pas à la cause du problème. Parce qu'effectivement, si votre corps en est venu à espacer les menstruations, voire même jusqu'à ce qu'elles disparaissent, parce que généralement ça n'arrive pas du jour au lendemain, c'est qu'en fait les hormones ne fonctionnent plus comme avant. Et donc c'est le reflet de votre santé hormonale, votre cycle menstruel. Donc on parlait de cycle ovulatoire, un cycle qui est régulier. Et quand je dis régulier, c'est la régularité propre à chaque femme, son cycle à elle. Un cycle régulier, c'est quand même le reflet d'une santé hormonale. Lorsque justement on se trouve dans ces situations où la dépense énergétique est supérieure par rapport aux apports alimentaires, ce n'est pas une simple balance énergétique, c'est un petit peu plus complexe. Mais lorsque l'énergie restante, une fois qu'on a fait le sport et qu'on a fait toutes ses activités de la journée, et bien en fait quand cette énergie restante, toute sa vie, même là quand on parle en fait, On a des besoins, on brûle des calories parce qu'on réfléchit et qu'on essaye de partager des informations. Et bien, une fois qu'on a fait toutes ces activités-là, si l'énergie restante à la fin de la journée, mais il faut voir ça sur un peu plus long, elle n'est pas suffisante au long cours, le corps va vraiment prioriser des systèmes. Il va se dire, oula, attendez, moi je fonctionne à vide depuis quelques temps, je n'ai jamais ce qu'il me faut à la fin pour faire fonctionner les organes reproducteurs, les poumons, la fonction intestinale. la fonction mentale. Donc, écoutez les gars, là, on n'a pas l'air d'avoir assez à manger, la priorité, c'est clairement pas de donner la vie. Donc, en fait, il faut imaginer que si on était un téléphone portable, on se mettrait en mode économie d'énergie et qu'on n'allait pas avoir accès à toutes les super applications. C'est vraiment pas une option, à ce moment-là de l'histoire. Donc, d'un point de vue évolutionniste, pourquoi on ne décède pas sur place, ce qui est quand même très positif, c'est que le corps va nous laisser la capacité d'aller chercher de la nourriture. Donc en fait, c'est tout le paradoxe de ce syndrome et qui arrive beaucoup aux sportives, c'est qu'en fait, on ne va pas avoir les jambes coupées, du moins pas tout de suite. Et donc, si vraiment vous êtes un peu nerd d'études scientifiques, il faut lire le consensus de Margot Montjoy et collaborateurs qui est sorti en 2023. Il faut imaginer au cœur de ce modèle, et c'est un modèle, donc c'est une simplification de la réalité, ça a certaines limites, ça ne reflète pas ce que toutes les femmes ont expérimenté, mais c'est un modèle qui a le mérite d'être clair à comprendre. Quand ton corps est en mode faible énergie disponible, en mode faible batterie, et si cet état est prolongé dans le temps, il va commencer à prioriser des systèmes au détriment d'autres pour te garder en vie. Il pense bien faire, vraiment. Il faut savoir juste que les hormones sexuelles, en particulier, elles ont un rôle qu'on appelle pléiotrope. C'est un mot qui vaut des points au Scrabble. Mais ça veut dire qu'elles ne sont pas seulement dédiées à la procréation. Votre gentil médecin qui vous dit que... On verra quand vous voudrez répondre. Merci, mais non merci. Les hormones sexuelles, en particulier les oestrogènes, elles ont un rôle sur la santé osseuse, notamment sur le remodelage osseux. Elles ont un rôle sur la santé cardiovasculaire, la bonne santé cardiovasculaire, sur la santé mentale, sur la santé gastrointestinale. C'est cognitif. Oui, désolé, mais du coup, si juste mon utérus n'est pas votre priorité, est-ce que mes os, ça pourrait vous intéresser ? Mon cœur, ça pourrait vous intéresser ? Parce qu'en fait, non, c'est pas anodin ce qui se passe. Et ce qui est difficile, parce que justement, il y a cette méconnaissance autour du cycle menstruel, c'est qu'au début, ça arrange beaucoup de femmes de ne plus se préoccuper de ça.
- Speaker #0
Et ça arrange aussi, d'ailleurs, dans le très haut niveau, les coachs.
- Speaker #1
Ça arrange tout le monde, sauf qu'à long terme, ce n'est pas une situation viable, en fait. À long terme, là, on est en mode manger cailloux, les gars. Et clairement, factuellement, nutritivement, un caillou, ce n'est pas ouf. Ce n'est pas ça qui fait. Ça va être vraiment le titre du podcast. Je n'ai jamais fait attention à cette métaphore.
- Speaker #0
C'est vraiment quelque chose qui est hyper important ce que tu dis, parce que quand justement ce corps, il fait des compromis, parce que c'est vraiment l'idée, on priorise la survie, on se met en veille, on fait des compromis, on va avoir des compensations. Et ces compensations, le cycle qui est mis en pause, donc anovulation, aménorée, mais attention, exactement comme tu nous l'as décrivé, il y a l'impact de nos hormones sur le reste de notre santé, on a une baisse de l'immunité. on va observer tiens, je commence à avoir pas mal de rhumes, des infections à répétition, je suis malade, on va observer des troubles digestifs. Alors ça, c'est quasiment systématique. Donc les ralentissements du transit, pas mal de ballonnements, souvent beaucoup d'hypoclérodés.
- Speaker #1
Ça, je trouve que c'est vraiment absent du consensus. Et pourtant, Dieu sait que c'est important. Et là, c'est là-dessus où c'est ton champ d'expertise, je pense. En fait, tu as mal au ventre, donc tu appréhendes de manger. Donc en fait, tu es en train de te remettre dans une boucle et encore de pire en pire. Et le nombre de fois où j'ai eu des personnes qui m'ont dit C'est pas que je veux pas manger, mais je digère tellement rien ! qu'en fait, je redoute de manger parce qu'après, j'ai tellement mal au ventre qu'en fait, je ne sais même plus par où commencer. Oui,
- Speaker #0
c'est un gros cercle vicieux. Et donc, forcément, on a des caranches chez la sportive. On sait que ça peut faire des dégâts, évidemment, chez tout le monde, mais chez la sportive, parce qu'on utilise de plus, entre guillemets, de tous ces blocs constructeurs, ça va avoir un impact important. On va avoir la fatigue, c'est un cercle vicieux. Fatigue persistante, les troubles du sommeil, du coup, forcément, mauvaise récupération. Et donc, voilà, down the line, quand on continue, on perd en performance, évidemment. les blessures, la baisse de la densité osseuse, on en a parlé, ça c'est quelque chose qui est quand même très grave. Quand on parle, quand on dit exactement aux femmes « Non mais t'inquiète, je te donne des hormones de synthèse, une pilule, ou on attend, et puis bon le jour où tu fais des gamins c'est bon au secours, parce qu'on se retrouve avec des femmes dix ans après qui ont des risques de fractures, ça a des conséquences. Et comme tu disais ça, c'est je pense le point primordial à retenir chez les athlètes, c'est que c'est souvent invisible. On se dit, bon voilà, déjà j'ai pas trop mes règles, c'est pas grave, mon cycle est un petit peu dérégulé, c'est pas grave. On l'ignore un peu, mais surtout, on peut, et c'est ça le pire, c'est qu'au début, avant même que ça arrive à quelque chose de vraiment poussées avec des grosses conséquences, c'est qu'en fait on peut performer. Et on se retrouve avec des femmes qui performent alors qu'elles sont concernées par le RAID, alors qu'elles ont déjà perdu leurs règles, etc. Mais elles continuent à compenser, elles continuent à performer. Et ça, c'est très régulièrement que je le rencontre, où on me dit, c'est pas si grave parce que mes peurs, ça va.
- Speaker #1
Et ça, on appelle ça la lune de miel avec Barbara. J'ai un podcast avec Barbara Vulpinari, qui est diététicienne. et avec qui on a beaucoup beaucoup échangé là-dessus, fait beaucoup de recherches. En fait, il y a vraiment ce paradoxe et qui, du coup, nous, en tant que professionnels de santé, moi j'entends qu'en termes de crédibilité, je comprends effectivement que c'est dur, tu dois me croire sur parole. Mais en fait, c'est que ce mur, si tu continues, il y a un mur. Là, je ne sais pas dans combien de temps tu vas taper le mur, mais clairement, à long terme, ce n'est pas viable ce que tu es en train de faire. Donc c'est à nous notre responsabilité d'informer. tout un monde parallèle, admettons qu'il existe un métaverse, il y a peut-être une version de cette femme qui mange ce qu'elle devrait manger et qui performe encore plus. Mais c'est sûr que pour le savoir, il faut essayer. Et au début, retrouver ses hormones et se remettre en connexion avec ses hormones, c'est pas toujours bien vécu. Je sais pas quels sont les retours des femmes que tu accompagnes à ce niveau-là, mais moi, parfois, il y a cette transition où clairement, il y en a qui m'ont dit qu'elles préféraient être en aménorée. Mais parce qu'en aménorée, t'as aussi beaucoup de choses qui sont mises en veille. T'es dans un état de fight ! Tu vois, ton parasympathique, il est quasiment absent. Et ton sympathique, par contre, il est à fond. Donc en fait, t'es dans un état de survie en permanence. Donc autant te dire que tes états d'âme, c'est la dernière de tes possibilités. Il y a une espèce de déni cognitif qui est très fréquemment retrouvé, qui fait qu'en fait, tu ne portes plus non plus attention à ce que tu expérimentes. Donc t'as un côté vraiment hyperactif.
- Speaker #0
Et tu vis sur une espèce de high, en fait. Ouais, exactement. Ça, c'est le truc qui revient. C'est cette espèce de... avant que le crash. Et c'est vraiment ce truc qui...
- Speaker #1
Et qui est hyper énergisant. Et les consultations, quand elles ont lieu à ce moment-là, c'est super dur. Et puis on n'est personne pour nier qu'elles sont en train d'expérimenter quelque chose qui est probablement assez jouissif. Mais il faut savoir aussi que quand tu perds du poids, il y a énormément de choses qui se passent sur le côté perte de poids qui sont satisfaisantes. Donc tu as plein de mécanismes de récompense et de plus en plus quand même, il y a des choses qui se jouent autour de l'addiction à l'exercice. Ce n'est pas très clair tout ça. Il n'y a pas toujours des troubles alimentaires, mais il y a clairement un système de récompense. Et de satisfaction qui est perturbée, en tout cas qui ne fonctionne plus comme avant. Et comme tu dis, c'est vraiment du aïe, aïe, aïe. Enfin aïe en mode pas aïe, j'ai mal, mais en mode désolée pour mon accent anglais, le tien est incroyable, moi c'est ça. Mais voilà ce côté 1000 volts. Et le moment par contre où tu payes la facture, c'est terrible.
- Speaker #0
Le crash, ouais.
- Speaker #1
Juste, je vous déconseille de l'expérimenter parce que par contre, toutes celles qui l'ont expérimenté, depuis, elles militent généralement en disant Ce n'est pas super de ce côté-là de la barrière.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est vrai, c'est exactement ce que tu dis, mais le nombre de fois où, pendant mes consultations, je te garantis, il faut absolument que tu prennes ça en compte parce que si tu continues, on va avoir ce crash. Et c'est souvent les mêmes symptômes, donc ça peut vous donner un petit red flag. Parmi les symptômes que vous pouvez observer justement quand vous êtes concerné, perte de poids, fatigue, fatigue musculaire, fatigue émotionnelle. Cette sensation d'être, j'explique ça par « wired but tired » , c'est que tu es… Sur 1000 volts, mais en même temps, t'es KO. C'est hyper difficile à expliquer. Très fatigué le matin, mais t'arrives pas à t'endormir. T'as l'impression que... Voilà, sur les nerfs. Et ça, c'est vraiment un symptôme qui doit vous porter alerte si vous avez cette sensation d'être toujours à 1000 volts. Souvent, j'entends des femmes d'ailleurs très type A me dire « Ah non, mais moi, c'est génial, je m'arrête jamais, je bouge dans tous les sens. » J'ai... Ok, parlons un petit peu de ça et creusons. Parce que c'est souvent aussi un signe. Si vous n'êtes pas capable de vous arrêter, pas capable de vous arrêter de faire du sport, pas capable d'arrêter de bouger ? qui a eu cette perte de poids, une espèce de sensation un peu... Hyperactivité. Hyperactivité. C'est des symptômes vraiment sur lesquels il faut porter attention. S'il y a un conseil autour de ça que moi, je donne, et tu pourras rebondir sur ce que toi, tu donnes aussi autour de ça, c'est de suivre votre cycle. Et quand je dis cycle, attention, ce n'est pas juste le cycle menstruel, c'est tous les symptômes autour de ça. Parce que si vous êtes quelqu'un qui suit son cycle, vous allez voir ces changements. Et d'ailleurs, vous pourrez aussi les partager, ce qui revient toujours à cette boucle de communication. mais... regarder vos symptômes au quotidien, comment vous digérez, comment vous dormez, comment vous récupérez, quelle durée est votre cycle, les douleurs, les pas douleurs, est-ce que j'ai eu un changement de glaire, est-ce que j'ai ovulé, tiens, j'ai l'impression que j'ai pas ovulé, est-ce que le mois prochain j'ovule ? Parce que vous pouvez avoir des saignements sans ovulation. Donc il y a pas mal de choses comme ça qui vont être importantes à noter, et c'est mon conseil numéro un. Quand on commence à s'écouter, quand on commence à noter ces éléments-là, on va s'en rendre compte beaucoup plus vite, et éviter de tomber de l'autre côté du mur, malheureusement.
- Speaker #1
Je dirais juste sur ta perte de poids, parce que clairement ça n'arrive pas à tout le monde. Et parfois chez certains, le cut est tellement massif des fois dans la perte de poids, tu sais des personnes qui voudraient vraiment perdre du poids justement dans cette démarche, qui en fait le métabolisme ralentit, et donc finalement n'ont pas une perte de poids flagrante. Et un des aspects de ce symptôme qui n'est pas très bien compris, c'est que c'est pas que des anorexiques en fait, il ne faut pas attendre à avoir des IMC de 17 devant toi. Il y a déjà une diététicienne devant moi qui m'a dit, « Ah non mais pas du tout, elle est trop grosse pour avoir ça » . non mais déjà merci je change mon langage et en fait rien à voir ça n'a pas de poids, ça n'a pas d'IMC donc vraiment le le pattern de saignement peut changer et ça clairement c'est un bon indicateur quand tu vois que tes tes saignements ils sont beaucoup moins abondants que tu as utilisé moins de protection et qu'effectivement tu es en train d'augmenter ton volume d'entraînement, en particulier les sports d'endurance et que tu n'ajustes pas ton niveau de glucides parce que figurez-vous que dans le consensus le niveau d'experts, donc c'est un DELFI un DELFI c'est une réunion de tous les experts du domaine Ça n'a pas une grande valeur, ce n'est pas un essai randomisé contrôlé, donc en valeur scientifique, ce n'est pas le plus haut niveau de preuve. Mais moi, j'aime à dire quand même que quand tu as le got des endocrinologues, plus le got de plein de disciplines sportives qui côtoient des patients en plus, parce qu'être chercheur dans un labo, ce n'est pas du tout pareil que quand tu croises des gens dans la nature et que tu essayes de les aider face à leurs problématiques hormonales. Et bien quand ces personnes-là se réunissent et qu'ils sont plus de, je crois qu'ils étaient une vingtaine d'experts, et que quand même plus de la moitié... On devait pas parler de faible disponibilité en glucides au lieu de faible disponibilité en énergie. Et donc, il y a quand même un vrai lien avec les glucides. Et en fait, chez les sportives d'endurance, il y a une méconnaissance des besoins. Et le tableau classique d'un Reds à La Réunion, c'est un kiné qui débarque et qui se met au trail. Mais alors, je... Deux fois, j'ai eu ça.
- Speaker #0
À l'Arte, mais... 90% des aménorrhées, botalamie, crèdes que j'accompagne, ce sont des ultra-endurances.
- Speaker #1
Oui, mais parce que les ultra-endurances sont énergivores. Et en fait, c'est un métier à part entière que de manger. Je veux dire, clairement, il faut aimer manger quand tu fais de l'ultra-trail. Et si tu n'aimes pas manger, désolé, tu n'as pas choisi la bonne discipline parce que le stock, il n'y a pas le choix. Et glucides, attention, on ne vous dit pas des sucres raffinés et manger les paquets de sucre. En fait, c'est pareil, les glucides... Bref, c'est plus complexe et ça mérite en fait une consultation. Et en fait, il y a combien de personnes qui savent réellement... Tu vois, je m'affranchis totalement de la partie nutrition du REDS. Ça, il m'a fallu du temps pour être à l'aise. Maintenant, je suis complètement alignée avec ça. Ce n'est pas mon travail. Mon travail, c'est d'accompagner, de faire passer les questionnaires et de référer. Mais moi, quand les gens me disent « je mange bien » , c'est une formidable nouvelle. Mais je n'ai aucune idée de si ça comble vos apports, enfin vos besoins, pardon, si vos apports comblent vos besoins. Ça ne me dit pas la fréquence alimentaire que vous avez, pas la composition de vos assiettes. Donc peut-être que vous ne mangez pas mal, mais à l'heure actuelle, je n'ai pas les moyens de vous le dire. En fait, ça vaut une consultation. En tant que sportif, c'est nécessaire, parce que quand vous avez commencé votre activité, est-ce que vous avez changé quelque chose à votre nutrition ? Absolument pas.
- Speaker #0
La stratégie autour des entraînements. Quand on s'entraîne, et d'ailleurs on parlait de l'étreinte d'endurance, parce que c'est l'exemple un peu extrême, mais c'est valable pour tous les sports, qu'est-ce que vous mangez avant. Est-ce que votre hypothalamus est en mode « Ok, c'est safe, j'ai de l'énergie, je vais gérer cet entraînement » ou non, au contraire, on va repartir dans un cercle vicieux qu'on disait « On n'a pas suffisamment d'énergie » et on repart dans ce fameux cercle vicieux de « Non, je coupe ce qui est nécessaire » . Comment vous mangez avant ? Comment vous mangez pendant ? Est-ce que vous mangez pendant ? Ah, tu t'entraînes plus d'une heure, tu t'entraînes deux fois par jour, tu t'entraînes à la réunion, tu transpires 450 litres par heure. Comment tu t'alimentes ? Est-ce que tu prends des électroïdes pendant ton entraînement ? ou pas, pourquoi, comment tu manges après est-ce que tu es capable de dire à ton corps ok c'est bon, t'es safe, tu peux reconstruire ce qu'on a essayé de construire dans un entraînement de force ou tu peux re-remplir tes réserves après notre entraînement d'endurance c'est primordial et spoiler alert aussi, on commence à avoir un indice que les femmes sont quand même bien plus sensibles à ces variations, apports autour de l'entraînement et après l'entraînement donc c'est des choses qui sont super importante et exactement comme tu le disais, le raid, le manque de disponibilité énergétique ou le fait de perdre ses règles n'a rien à voir avec votre IMC. Je parlais du risque effectivement de perte de poids ou de... C'était un symptôme. On a le symptôme inverse, effectivement. Le symptôme plateau, le symptôme je mange de moins en moins, je m'entraîne de plus en plus et je ne perds pas. Et on a aussi... Voir je grossis. Ça, c'est ultra courant. Pour le coup, j'accompagne beaucoup de sportifs dans ce cas-là. Donc, merci de l'avoir signifié parce que je n'en avais pas parlé. Mais aussi, on a le cas d'athlètes qui perdent leurs règles et qui sont clairement améliorés à cause de leur pratique sportive versus ce qu'elles mangent, qui sont en poids normal. Et quand j'ai un poids normal, voire même optimal, si on regardait juste l'IMC, par exemple. Donc, c'est hyper important parce que je le vois souvent aussi en consultation. C'est « Non, mais attends, Ananis, j'ai du poids à perdre. Donc, je ne suis pas concernée par ça. » Et baissie.
- Speaker #1
C'est trop bien d'avoir incité là-dessus. Et je pense qu'il y a un autre. Donc toi, tu parlais aussi des signes. Tu sais, on n'a pas abordé le périnée ni les futurinaires, mais en fait, tu peux avoir une vessie qui est considérée comme hyper excitable et c'est une nouveauté du consensus de 2023. Et donc, les impériosités mictionnelles, c'est un vrai indice. Quelqu'un qui a toujours envie d'aller aux toilettes et qui fait trois gouttes, ce n'est pas vraiment des futurinaires. Et en fait, quand on les consulte, pareil, ça répond. pas super bien à la kinesthérapie du périnée qu'on peut faire actuellement mais parce qu'en fait c'est pas un problème mécanique c'est plutôt un problème hormonal et pareil la vessie elle est un petit peu perturbée de ce qui est en train de se passer et elle envoie des messages d'urgenterie beaucoup plus régulièrement et ça ressemble en fait à ce que les femmes en ménopause ou périménopause peuvent expérimenter donc avec la sécheresse vaginale et en plus si ça fait longtemps que ça perdure Clairement tu peux aussi avoir une faiblesse musculaire du périnée à terme et ça devient une problématique mécanique du périnée. Donc il faut voir la grande image et tout le monde ne va pas cocher tous les symptômes. Vous n'allez pas forcément avoir des problèmes osseux parce qu'en fait ça dépend de ce que vous avez fait pendant votre pique d'acquisition osseux, qui est un autre sujet encore, mais je milite pour que les gens pratiquent le sport exactement pour ces raisons. Il y en a des personnes qui ont des sensibilités intestinales, donc eux, leurs symptômes prédominants ça va être les troubles endestinaux. Certaines vont avoir une prédominance en oestrogènes donc finalement elles vont pas perdre leurs règles parce qu'elles ont de nature pour elles-mêmes leur cycle, leur niveau hormonaux, elles ont un gros niveau d'oestrogènes mais elles ont des fractures de fatigue à répétition, des troubles intestinaux, baisse de performance, dépression mais elles ont encore leurs règles donc elles se sentent pas légitimes alors qu'en fait elles ont quand même eu une réduction mais sauf qu'elles partaient avec une baseline d'oestrogènes qui est beaucoup plus grande donc avant de tomber en améliorée va falloir encore un peu de temps pour ces personnes là C'est un modèle, on est au début de ce qu'on comprend de ce syndrome et je pense que dans les prochaines années, on va continuer de comprendre des choses. Et surtout, c'est pas normal. Consultez, faites-vous aider. Je pense que là, on est complètement d'accord et on n'a pas parlé de la pilule, mais les femmes qui ont des saignements de privation, pendant la semaine d'arrêt de la pilule, quand vous arrêtez de saigner, alors que vous avez normalement vos saignements de privation, C'est quand même un signe que là, il va falloir se préoccuper de ce qui se passe. Parce qu'effectivement, malheureusement, si vous êtes avec une prise contraceptive, on ne peut pas savoir comment sont vos hormones sous cette prise. Et il peut se passer la même chose, un festival de problèmes que vous ne voyez pas parce que vous prenez la pilule. Donc ça, c'est encore un autre tableau qui est encore plus difficile à diagnostiquer si on ne cherche pas et qu'on ne pose pas les bonnes questions.
- Speaker #0
Ça, c'est un sujet ultra important chez la sportive de haut niveau qui a tendance... Alors attention, je fais une généralité, mais on a beaucoup de sportifs qui vont justement avoir tendance à prendre la pilule par praticité, que ce soit par rapport aux échéances sportives, par rapport aux courses, etc. Donc pouvoir un peu contrôler certaines qui, du coup, n'arrêtent pas la pilule, qui la prennent en continu. Bref, des stratégies autour de ça. C'est quelque chose qu'on rencontre très souvent. Merci de préciser ce point. parce qu'avant même qu'on parle du périnée et de la santé du périnée chez la sportive, on a ce point de la contraception hormonale qui fausse justement ce type de diagnostic puisqu'on ne sait pas ce qui se passe. Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas concerné. Moi, j'ai très souvent ce type de redos. C'est « moi, de toute façon, il n'y a pas de problème, tu as contraception » . Ce n'est pas du tout aussi simple que ça. Ça ne vous protège pas du tout de ce qu'on vient de décrire. Donc, très beau point. À la fois, la pilule, ce n'est pas la réponse pour répondre ... à des symptômes de type j'ai une aménorée ou de type j'ai des dérèglements hormonaux et donc on va réguler avec la pilule. Ce n'est pas ce qui se passe du tout. La pilule peut être un outil pour certaines. Typiquement, on parlait de l'endométriose. Il y a certains types de pilules qui peuvent vraiment soulager d'un point de vue symptôme, mais c'est du symptomatique. Ce n'est jamais réguler en tant que tel vos hormones ou régler un problème. Ça, c'est important. Et effectivement, comme tu le précisais, gardez en tête que quand vous êtes sous contraception, ça ne veut pas dire que vous n'êtes pas concerné par ce qu'on vient de détailler. Tu me faisais une bonne transition sur le périnée. C'est vrai que parmi les symptômes, on a parlé un petit peu de sécheresse vaginale, effectivement qui va être impactée notamment par la quantité d'oestrogène. Mais on va aussi souvent voir un symptôme que j'ai oublié, que je n'aborde pas assez. Donc je veux le mentionner quand même avant qu'on parle du périnée, c'est la perte de libido. On n'en parle pas assez. Et ça, c'est un symptôme qui est ultra présent chez les sportives. on parlait de la procréation et du fait que quand on a état d'alerte, le corps il est pas en mode on va faire des bébés, bon bah voilà, il est pas non plus en mode de te dire de voilà on y va, c'est parti !
- Speaker #1
Généralement c'est pas sa priorité.
- Speaker #0
Exactement. Autour de la sécheresse vaginale, des fuites urinaires, on sait qu'il y a un impact d'un point de vue hormonal et on en a parlé d'ailleurs sur les réseaux plusieurs fois parce que c'est quelque chose qui me fascine à la fois d'un point de vue mécanique mais d'un point de vue physiologique. J'aimerais justement qu'on fasse cette transition autour du... Périnée. Finalement, on associe souvent le périnée à la maternité. On en parle un petit peu, comme tu le disais, chez la femme en périnopause ou en ménopause. Mais on n'en parle pas assez, à mon sens, dans le contexte sportif, y compris chez des femmes qui sont jeunes. C'est quelque chose qui reste assez tabou. On ne va pas trop se pencher sur le pourquoi ça reste tabou, mais je pense que par contre, il faut en parler le plus possible. Tu le fais. C'est ultra important d'en parler indépendamment du postpartum. Pourquoi finalement c'est important de parler du périnée dans le cadre du sport de manière générale, que ce soit les sports d'endurance, crossfit, haltéro ? Pourquoi c'est important pour la sportive de manière générale ? Et quels sont finalement les symptômes un petit peu précoces ou les symptômes sur lesquels il faudrait qu'on se penche pour justement se dire « Ah, il y a peut-être un truc sur mon périnée qu'il faudrait que j'adresse » .
- Speaker #1
Il y a trop de questions, il faudra que tu me les répètes.
- Speaker #0
Je les répéterai si il y a besoin.
- Speaker #1
Vas-y. Donc le périnée, c'est... génial parce que tu vois j'en parlais avec donc je reviens de Boston j'avais la chance d'être à la Female Athlete Conference et effectivement les seules fois où le plancher pelvien a été abordé c'est dans le contexte de la grossesse même si je trouve que c'est un moment fabuleux, moi clairement c'est pas ma spécialité il y a des gens incroyables qui font un travail incroyable là-dessus mais c'est vrai que la grossesse et le postpartum, moi c'est pas c'est pas là où je veux me spécialiser parce qu'en fait tout le monde est en périnée avant même la grossesse Donc en fait, avant de se dire, bah oui, il va y avoir peut-être quelque chose qui va se passer, genre, ouh, il y a un bébé qui va sortir, si déjà, il y a une mécanique périnéale et une conscience périnéale qui est proche de zéro, avant même que tu expérimentes une grossesse, mais en fait, ça m'énerve qu'on n'en fasse pas de la prévention, parce que, évidemment qu'il va se passer des trucs en postpartum, si en fait, déjà, les efforts de poussée ne sont pas optimaux, qu'il n'y a pas de conscience périnéale, que la personne, elle ne sait pas où c'est, à quoi ça ressemble, qu'est-ce que c'est quand c'est contracté, comment c'est quand c'est relâché donc oui C'est important de s'en préoccuper en post-partum, mais s'il vous plaît, même avant. Donc, ouais, voilà, déjà mon premier point à ce niveau-là. Et les hommes aussi ont un périnée, qui est extrêmement lié aussi. Tu vois, on parlait des troubles alimentaires, on parlait des troubles digestifs. Si tu veux avoir une bonne vue de ce qui peut poser problème d'un point de vue périnéal, chez n'importe qui en fait, ça va être la constipation. Et les personnes qui sont constipées peuvent passer énormément de temps en toilette, avoir des efforts de poussée qui peuvent clairement à terme être délétères, mais ils n'ont pas spécialement d'autre choix, ou alors ils sont tellement gênés qu'ils n'osent pas en parler. Et clairement, moi, une consultation périnéale, je parle pendant une heure. Parfois, je ne fais même pas le bilan au bout d'une heure. Mais on parle pipi, caca et sexe. Et règles. Clairement, quand tu fais une consultation avec moi, tous les flûtes corporelles y passent, et puis il n'y a pas de tabou, en fait, appelons un chat un chat. mais en fait Oui, la manière dont tu fais caca influence vraiment ta santé pelvienne. La manière dont tu fais pipi influence vraiment ta santé pelvienne. Et ça devrait être appris au même titre que la santé menstruelle. Donc en fait, je ne sais pas si j'ai choisi de me concentrer sur tous les combats dont personne ne parle, mais on devrait expliquer un peu mieux la continence en fait. Parce qu'après, oui, on va payer des choses en postpartum, parce que depuis petit, on ne fait peut-être pas correctement, on ne sait pas qu'il faut relâcher pour... faire pipi, qu'on n'est pas obligé de pousser, qu'en fait on ne doit pas se retenir, que enfin bref il y a plein de comportements du quotidien qui influencent la vessie et des fois c'est pas des problèmes de périnée, c'est des problèmes de vessie, c'est des problèmes d'intestin qui font qu'à terme on a des problèmes de mécanique périnéale. Et quand tu consultes pour des fuites urinaires, tu me parlais des problématiques, typiquement voilà on peut avoir trois grandes familles de symptômes. Tu peux avoir les fuites, elles peuvent être urinaires et dans cette famille tu vas avoir du coup Les fuites urinaires mécaniques, je saute, je tousse, je rigole, j'éternue et malheureusement il y a un jet d'urine qui sort. C'est beaucoup plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. D'un point de vue anatomique, ils ont un tuyau qu'ils peuvent en plus mettre vers le haut, ce qui fait qu'il faudra un effort un peu plus important pour arriver au même phénomène. Nous, effectivement, ce sont des sorties qui en plus ne sont pas aidées par la gravité, elles pointent directement vers le bas. Donc c'est sûr que si notre vessie pointait au niveau du nombril, ce serait peut-être différent. Le corps humain, je ne sais pas quoi dire d'autre. Donc nous sommes sujets à des variations de pression au niveau de la cavité abdominale qui vont challenger justement le périnée sur lequel reposent différents organes, notamment la vessie. Et lorsque, donc ça c'est plutôt les périnées mécaniques, en réponse à une augmentation intra-abdominale importante, quand on tousse, qu'on éternue, vous savez il y a de l'air qui rentre et généralement notre ventre fait quelque chose, il se contracte très fort. ou ce genre de choses. Donc ça, c'est une augmentation de la pression abdominale. Et quand tu fais du sport, typiquement quand tu fais un bracing, si tu fais du crossfit, même quand tu cours, il y a des variations au niveau de cette pression abdominale à chaque fois que tu fais un pas. Et en plus, tu dois gérer l'impact au sol. Bref, le sport, dans toute sa splendeur, parfois, la mécanique périnéale, le timing de contraction, la force de contraction des muscles périnéaux, ça ne vient pas au bon moment pour contrer ces forces qui vont venir. Et en fait, ça ne permet pas de fermer. le conduit et peut y avoir une fuite. Donc ça c'est plutôt des fuites mécaniques. Il y a une augmentation de pression intra-abdominale. Mon périnée est compétent et c'est pas forcément que un problème de force ou un sujet de force. Il est capable de se contracter au bon moment avec le bon niveau de force pour contrer l'augmentation de pression intra-abdominale. Clairement j'éternue, j'y pense même pas, mon périnée fait son travail. Ça c'est un périnée compétent. Du coup dans la famille des fuites urinaires tu peux avoir les fuites du coup, enfin les incontinences par urgenterie. Et là c'est plutôt des périnées, moi je dirais hormonaux, mais c'est même pas, c'est un abus de langage, c'est pas tellement un problème de périnée, c'est plutôt un problème hormonal avec une vessie qui va avoir des comportements des fois qui sont influencés par l'hygiène de vie, donc le fait par exemple de faire des pipis de précaution, parce qu'on a tout le temps envie, donc en fait on y va tout le temps, puis en fait on pousse, donc en fait on introduit des comportements qui à terme vont poser problème mécaniquement, mais clairement si je dois te faire... Un schéma, ça peut être le syndrome de la clé dans la porte. Les personnes arrivent devant leur paillasson, elles trépignent, elles trépignent. Au niveau des ordres qui sont donnés à la vessie, au niveau comportemental, elle a l'impression que dès que vous mettez la clé dans la porte, c'est le moment pour elle. Et c'est maintenant ! Clairement, une incontinence urinaire par urgenterie, c'est que vous pourriez être capable de faire pipi sur le sol d'une station essence. Vous ne pouvez pas vous retenir. Il y a un besoin urgent qui est très difficile à contrôler et qui peut mener à une fuite. Mais généralement, il y a les contraintes mécaniques que l'on retrouve dans l'incontinence urinaire d'effort. C'est comme ça qu'on l'appelle. Et pour les plus chanceuses, parce que du coup, des fois, les paramètres vont ensemble, elles cumulent les deux et on appelle ça les incontinences urinaires mixtes. Tu as autant un périnée avec des problèmes mécaniques et un périnée avec des problèmes hormonaux. Et quand je vous dis qu'on parle pendant un bilan de périnée, ça me prend une heure parce que j'ai envie de savoir quel genre de périnée mécanique est là et qu'est-ce qui se passe d'un point de vue comportemental. est-ce qu'elle a un périnée qui est plutôt hormonal ou pas ? Donc ça, c'est la famille des problèmes urinaires. Tu as la famille des problèmes d'incontinence anal, qui peuvent être plein d'ordres. Donc le fait d'être constipé est un vrai problème, avec des problèmes de choc, d'efforts de poussée prolongée, etc., qui peuvent mener à des troubles de la statique pelvienne, qui va être une autre famille. Mais clairement, l'incontinence anal, ça va aussi dépendre de la qualité de la matière fécale. Donc tu vois, pour en revenir à ce qu'on disait au REDS et au trailer, en fait, si tu es en plein syndrome REDS, et qu'en plus ton gut training c'est pas encore ça et que finalement t'es en train de courir une course et t'as des troubles digestifs comme pas possible, clairement dis-toi qu'un sphincter ça laisse moins bien passer un caillou, on y revient, que de l'eau. Donc typiquement le contenu et ce que tu expérimentes d'un point de vue digestif fait que tu vas expérimenter ou pas une incontinence anale. On en revient au postpartum aussi, quand t'as des déchirures qui vont jusqu'au sphincter anal, clairement au niveau mécanique, ça ne va pas être les mêmes chances de retenir. Donc voilà, le bilan nous sert à ça, nous, d'un point de vue thérapeutique. Et donc ça, c'est la grande famille des fuites. Tu vas avoir la famille de ce qu'on appelle les troubles de la statique pelvienne, les prolapsus ou des centres d'organes.
- Speaker #0
Très courant, bien plus que ce qu'on pense.
- Speaker #1
Pas toujours symptomatique, c'est un peu comme les hernies discales. Si tu mets tout le monde dans des scanners, tu trouveras des hernies à une personne sur deux. Mais elles n'ont pas forcément de problématiques discales ou des problématiques cliniques, c'est-à-dire qu'elles n'ont pas mal au dos. Clairement, si tu fais le bilan d'un prolapsus, la dernière formation que j'ai fait là-dessus, j'étais étonnée de la prévalence. Mais sur les stadins, on est plus d'une personne sur deux, mais qui sont asymptomatiques.
- Speaker #0
On ne s'en prend pas du tout.
- Speaker #1
Donc voilà. Et en fait, pour le schématiser, il faut imaginer que si on voit l'orifice vaginal, les organes peuvent bomber à l'intérieur, donc l'organe ne va pas tomber. C'est juste comme le revers d'un pantalon où l'organe peut affleurer la vulve dans les cas les plus extrêmes. Effectivement, on peut voir une boule qui, quand on écarte les grandes lèvres, est présente. Voir même pour certaines personnes très extrêmes, et là c'est qu'elles ont eu peur de consulter, qu'elles ont des vrais problèmes de gestion de poussée, généralement qu'elles sont très sédentaires et âgées, ça peut même affleurer les sous-vêtements et abraser la muqueuse. Donc ça c'est des cas extrêmes, n'attendez pas d'en être là pour consulter. Parce qu'effectivement, à ce niveau-là, on peut aider. Donc ça, clairement, les prolapsus vont être une conséquence généralement d'un défaut de soutien au niveau périnéal. Le périnée, on peut l'imaginer comme un hamac qui est composé de muscles, de tissus contractiles et de tissus non contractiles, des facias, des ligaments. Et autant les muscles ont un bon potentiel de récupération, autant les facias, les ligaments, quand il y a des efforts de poussée prolongée dessus, la gravité finit toujours par gagner. Il y a une vraie éducation au comportement mixionnel et de défication. qui sont clairement, nous, le cœur de notre métier, 80% du temps, pour clarifier comment on va à la selle, comment on évacue correctement, qu'est-ce qu'on fait pour aider au niveau du contenu digestif. Donc en fait, on travaille main dans la main avec des personnes qui gèrent la nutrition, parce qu'en fait, c'est essentiel dans ces troubles-là. Et donc le prolapsus, c'est...
- Speaker #0
C'est hyper important. Vas-y. Ouais, pardon, je te coupe sur le prolapsus, mais d'abord, c'est un sujet dont on ne parle pas, parce que, comme tu disais, il y a une honte derrière. Et ça touche, pas que... des femmes qui ont accouché. Alors évidemment, on le voit, parce que tu parlais de l'effort de pousser, quand il n'y a pas eu forcément d'ailleurs la bonne rééducation. Spoiler alert encore, c'est très rare qu'il y ait une bonne rééducation après l'accouchement, sujet à part. Mais on le voit dans ces cas-là. Mais attention chez les sportives, pour en revenir à notre sujet des sportives, avec les efforts à haute pression intra-abdominale, donc l'haltérophilie, le crossfit, mais aussi d'ailleurs des sports plus de course, voire même des sports de combat. dans des cas où il n'y a pas de bon gainage entre guillemets en apnée ou pas justement cette bonne coordination, respiration périnée, transverse, etc. L'hypertonie aussi, dont on ne parle pas souvent. Je suis concernée, donc c'est un sujet qui me passionne. Mais le fait d'être contractée en permanence, ça nous fait perdre de la souplesse notamment et ça rend le soutien un peu inefficace. C'est ultra présent dans le sport et notamment le crossfit, l'haltéro, etc. On parlait du RAID et du terrain hormonal perturbé. Du coup, évidemment, ça joue, parce que ça va faire un affaiblissement au niveau du tissu, du coup, de soutien. Mais c'est quelque chose qu'on observe, et c'est souvent, moi, ce que j'ai pu avoir, en tout cas en clinique, c'est ce retour de sensation de pesanteur au niveau du vagin, surtout en fin de journée ou après le sport.
- Speaker #1
L'ordeur pelvienne, effectivement. Clairement, il y a un outil diagnostique génial, c'est le PFD Sentinel, qui est en cours de validation en français. Je ne connais pas du tout. C'est Silvia Giaggio, une italienne, qui a créé ça. Je suis très fan, pour moi ça va être la nouvelle ponte du Périnée dans les prochaines années. Et c'est un outil diagnostique pour les professionnels de santé. Et même les coachs, moi je le présente en formation, c'est 5 questions. Notamment la première c'est est-ce que vous avez des fuites urinaires, parce que vous avez des fuites anales, donc au gaz. Ça compte. Si tu n'es pas capable de retenir un gaz alors que tu voulais le retenir, ça fait partie malheureusement des critères d'incontinence. Est-ce que tu as des lourdeurs pelviennes ? Cette question est pour screener les prolapsus, parce qu'effectivement, la manifestation clinique, ça va être d'avoir le sentiment d'avoir un corps étranger, une boule entre les lèvres, et ça pèse, ce n'est pas agréable. Parfois, dans les cas extrêmes, il faut refouler la boule en fonction de quel est le prolapsus qui a eu lieu, parce que ça peut être l'avessie, l'utérus par-dessus, ou le rectum sur la cloison postérieure. En fait, en fonction du compartiment qui s'est affaissé, entre guillemets, il faut des fois récliner cet endroit, la cloison, pour pouvoir aller aux toilettes. Donc, bref, c'est très invalidant. Et en termes d'estime de soi, on parlait de la libido et de la santé sexuelle. Généralement, c'est terrible ce qu'expérimentent ces femmes. Donc, voilà, et ne restez pas avec ça. Il y a des super kinés qui font de très bons contenus. Je pense à Julie Cantournet, qui est spécialisée aussi sur les pécères. Les pécères, ça va être un outil qui va vous aider de plus en plus. il y a des kinés Périnées qui font des suivis en ligne parce qu'on sait qu'il n'y en a pas assez. Et sur les sportifs, c'est encore plus spécifique. Donc on est en train de remplir l'Internet et c'est en train d'arriver. C'est tellement dur de vivre ça. Même les futurs inaires, des fois, c'est extrêmement difficile d'un point de vue de soi, d'ego, de qui suis-je, qu'est-ce qui m'arrive, est-ce que ça va revenir à la normale ? Ça peut être vraiment dégradant. Donc ne restez pas seuls avec ça. On est formés pour ça, les kinés, on peut servir à ça.
- Speaker #0
100% ça c'est dans le cadre de, encore une fois, je parle beaucoup du crossfit et des sports de type endurance, course, etc. parce que c'est mon quotidien, mais les fuites urinaires c'est souvent ce que j'observe le plus et souvent il y a la honte qui est derrière et donc on me dit, par exemple moi je ne fais plus de double unders ou de DU parce que je ne veux pas qu'on voit que j'ai des fuites urinaires. Mais voilà, il faut absolument, absolument, absolument en parler, évidemment pas à vos coachs qui ne sont pas formés pour vous aider là-dessus, mais à des professionnels de santé. la première chose à faire, c'est une évaluation périnéale spécialisée avec des kinés spécialisés, que ce soit d'abord une consultation en ligne si vous souhaitez et ensuite effectivement d'un point de vue consultation physique classique Parce qu'en plus,
- Speaker #1
quand il s'agit du périnée sportif la clé n'est pas toujours au niveau du périnée et la technique joue un rôle énorme et c'est là aussi où on ne se comprend pas toujours avec les kinés qui ne sont pas formés en kinés du sport et moi clairement je suis plutôt une kiné du sport qui s'est formée en périnée ... Le kiné du périnée est formé en kiné du sport et pour moi ça a une grande différence, c'est que pour moi le mouvement est premier. Et clairement j'essaierai toujours d'avoir une rééducation fonctionnelle vis-à-vis d'une sportive, parce qu'en fait le problème vient souvent d'un défaut technique, d'un défaut de coordination. La personne elle a mis à mal ses synergies musculaires, c'est-à-dire les connexions Bluetooth entre tous ses muscles en fait. En serrant fort son périnée pour essayer d'éviter d'avoir des fuites, finalement on ne le laisse plus avoir son propre timing et sa propre réactivité. Donc en fait, on est dans une boucle qui est censée être automatique. Et en fait, pour plein de sportifs, c'est souvent ce qui se passe. Et ce qu'il faut, c'est que les prérequis pour un double under, je suis désolée, mais c'est un geste technique qui demande beaucoup de synchronisation, que ce soit au niveau des mains, que ce soit au niveau du souffle, que ce soit au niveau des jambes. Moi, personnellement, je n'arrive toujours pas à les enchaîner. Et je sais qu'on me problème, il y a des poignets. Et clairement, ça me challenge.
- Speaker #0
Et ça demande beaucoup de relaxation, pour information. Plus on s'énerve sur un double under, moins c'est...
- Speaker #1
Ça je vais y penser la prochaine fois. Mais en fait, la clé ne vient pas toujours du périnée, surtout dans le geste sportif, parce qu'il faut pouvoir aussi analyser la pratique sportive. Une phrase que je dis souvent aux athlètes de crossfit ou qui font de l'haltérophilie ou de la force, dis-moi comment tu braces, montre-moi comment tu braces, je te dirai comment ton périnée va. Parce qu'en fait, si ton bracing, il n'est pas efficient, l'air, on parle de la respiration, alors pareil, première fois que j'ai proposé ça à une athlète de crossfit, ça me fait chier la respiration, viens mais je suis pas là en train de te faire un cours de yoga D'accord, tu vas voir, je te parle des respirations parce que tu vas prendre de l'air à un moment donné et qu'il va falloir qu'on le gère cet air. La quantité d'air, à quel moment, pour quelle charge, où tu mets ta ceinture, est-ce que tu dois mettre ta ceinture systématiquement, comment tu la serres ? Et ça, c'est des prérequis techniques et sportifs qu'il faut avoir pratiqué un petit peu, je pense, en tant que soignant et en tant que professionnel de santé. Il faut y être informé parce que c'est clairement pas la même chose que quelqu'un qui fait, je sais pas moi, du ping-pong. Voilà, il y a un peu moins d'impact, il n'y a pas la même demande. C'est une vision d'analyse du geste sportif qui va résoudre la question et amener des paramètres pour aider la personne.
- Speaker #0
C'est vraiment ça, vous approcher de kiné, du sport, c'est hyper important. Pourquoi je dis ça ? Parce que le nombre de praticiens, que ce soit ostéo, chiro, que j'ai pu consulter, qui ne connaissaient pas mon sport, ça m'a fait perdre un temps incroyable, de l'argent aussi, mais beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps. Allez voir des gens qui savent ce que vous faites. parce que justement, le travail de rééducation fonctionnelle, l'adaptation de la charge, l'adaptation du souffle, du gainage, le travail de la posture, la mobilité du bassin, l'équilibre de vos chaînes profondes, c'est ça la clé. Ce n'est pas de bannir le squat, le deadlift, les double unders, mais c'est d'adapter, de comprendre comment vous bougez.
- Speaker #1
Et franchement, c'est... Hyper intéressant, c'est un des bilans que je préfère faire parce qu'en plus, généralement, elles ont toutes eu des rééducations périnéales. Donc en fait, je sais que le périnée va bien, donc 80% du temps, à de très rares exceptions, on est obligé de revenir sur des niveaux de force parce qu'effectivement, le problème vient du périnée. Mais ton périnée, il est dans ce qu'on appelle le core canister, donc core C-O-R-E. Et en fait, c'est sa synchronicité avec les autres éléments du corps qui sont les muscles profonds que tu citais juste avant, le transverse. ta mobilité diaphragmatique et tes multifides. Le maillon faible, ce n'est pas le périnée, ça va être le dos. Et en fait, quand tu creuses un peu et que tu bilantes au niveau périnée, tu te rends compte que les personnes qui font des lombages à répétition ou quand on soigne le dos, on ne trouve rien. En fait, il faudrait juste descendre et voir un autre versant de la boîte ou les abdos et en fait, tu as plein de réponses sur les autres copains du périnée. Donc, c'est des bilans qui sont super intéressants à faire. Moi, c'est ce que je... Je me régale là-dessus pour le coup.
- Speaker #0
Oui, et puis en tant qu'athlète, oui, tu as eu ce retour-là, ça me fait chier, machin. Mais comprenez, si vous êtes athlète et que vous nous écoutez, que c'est pour votre performance. On veut, quand on est athlète performé, comprendre comment on respire, comprendre comment une respiration fluide, un tronc stabilisateur, ça va vous donner un meilleur rendement, une meilleure protection, etc. C'est améliorer votre performance. Donc il faut le voir aussi comme ça. Je pense que moi, c'est un truc qui me fascine parce que justement, j'ai compris. Quand on m'a dit, et d'ailleurs, on reparle de l'endométriose, désolé, c'est un sujet qui revient souvent. Enfin, désolé, non, d'ailleurs, il faut qu'il revienne souvent. Mais tu vois, le côté hyperactivation du périnée dans le cadre de l'endométriose, c'est un vrai lien à comprendre. Une espèce d'activation, notamment à cause des douleurs. Et voilà, cette douleur chronique qui est souvent pelvienne, qui va... activé en permanence cette espèce de boucle douleur, protection, muscle, etc. Il y a souvent une hyperactif à réflexe du plancher pelvien et donc il va créer des troubles derrière. C'est fascinant.
- Speaker #1
La dernière catégorie de problèmes qu'on peut avoir, c'est justement les douleurs périnéales. Et en fait, pour citer encore le PFD, toute douleur qui est dans la zone du complexe lombo-pévif-hémoral devrait nécessiter une évaluation du plancher pelvien. Donc complexe lombo-pévif-hémoral, c'est un nom assez vaste pour dire que tu as mal au lombaire. Check ton périnée. T'as mal à la hanche ? Check ton périnée. T'as mal aux adducteurs ? T'as une pubalgie ? Check ton périnée. Donc tu te dis, ah oui, moi mes collègues je t'envoie tout le temps. Mais si tu galères sur une hanche, peut-être que c'est pas un problème de hanche. Et utilise ta carte Joker. Et en fait c'est génial quand il y a une kiné du périnée dans un kiné du sport, c'est trop génial. Quand j'exerçais encore à temps plein, c'était super d'avoir des prises en charge communes où en fait on pouvait voir comment c'était son périnée à elle, Est-ce que c'était un problème mécanique ? Est-ce qu'elle avait des problèmes mécaniques ou pas du tout ? Très intéressant. Et pour les mecs, honnêtement, les symptômes ne vont pas être les mêmes. Mais vous allez être soumis aux mêmes problématiques de bracing, aux mêmes problématiques de placement de tronc. Je pense qu'on connaît tous le mouvement positif qui est mené par Greg Lehmann. Donc peu importe comment tu squattes, tant que tu squattes, donc peu importe que tu sois dos rond, que machin, si tu es progressif, pourquoi pas ? Mais à un moment donné, si tu veux être efficient dans ton sport, le but c'est d'avoir une certaine rigidité du tronc. En tout cas en crossfit, c'est quand même essentiel si tu ne veux pas t'effondrer sous ta barre. accessoirement et pouvoir la remonter de manière efficiente il s'agit de créer de la rigidité et de ne pas la perdre et en fait cette rigidité, il faut avoir une bonne connaissance de ton bracing, d'être capable de contracter de manière assez fine avec un bon pourcentage ma barre est de temps, je suis capable de faire un bracing qui va impliquer 80% 100% de ma capacité abdominale et ça c'est très fin, ça s'apprend et heureusement, là du coup les licornes qu'on entraîne ont fait Je viens de faire apprendre à plus de 30 nanas à faire des squats. Bon ben, j'ai appris beaucoup sur moi-même aussi, parce que c'est pas si simple. Pour un mouvement qui est censé être pas très compliqué, apprendre à brisser, même chez des personnes qui font du crossfit, des fois le mot n'a même jamais été prononcé. On n'a jamais expliqué qu'on pouvait prendre de l'air et justement gérer cet air pour être plus efficient sous sa barre. Et que cet air, on va aussi donner des infos comme assez pratiques, on n'en voit pas l'air en bas. votre bracing ne doit pas se faire avec tout l'air qui pousse en bas. Si vous avez quelque chose qui pousse en bas, votre bracing n'est pas efficient. Et si vous n'arrivez pas à bracer contre votre ceinture avec vos muscles, parce que le bracing, ce n'est pas juste je prends de l'air et je gonfle mon ventre comme si j'avais l'air d'une femme enceinte. Et là, vous ne faites pas du tout un bracing. Vous prenez juste de l'air sur vos structures passives et du coup, c'est justement idéal pour faire des mauvaises répartitions de dépression. Donc en fait, un bracing,
- Speaker #0
c'est assez taxé. le nombre de fois que je vois ça en coaching. C'est pas parce que tu retiens ton air que t'es gainée, hein ?
- Speaker #1
Complètement, complètement. Et l'apnée, en fait, chez plein de femmes, tu sais, on parlait de la respiration, mais chez plein de femmes et d'hommes qui se mettent en apnée pour faire des mouvements, mais des fois très simples, c'est qu'en fait, ils n'ont pas de capacité musculaire ou parfois de connaissance musculaire. Les muscles, ils existent, mais la connexion pour aller activer ce muscle dans la bibliothèque de l'homunculus cérébral, donc ta représentation corticale du corps humain, ils ne s'y sont jamais allés. Donc peut-être que le muscle est dans la bibliothèque, mais pour le moment ils savent pas le chemin. Est-ce qu'il faut faire que... des exercices de recrutement profond, moi je trouve que c'est pas suffisant et on sous dose la plupart du temps si on fait que de l'hypopressif, de l'engagement du transvers, etc. Et bien à un moment donné pour certains ça va être un chemin essentiel parce qu'ils n'ont même pas connaissance de comment aller recruter ses muscles donc on va passer un peu de temps là dessus pour qu'ils fassent connaissance avec eux. Mais ensuite il faut intégrer ces muscles là dans le geste sportif et c'est là où il faut avoir une connaissance assez fine de la discipline et une analyse parce que tu peux pas être spécialiste en tout mais si quelqu'un il fait du javelot vient te voir et t'explique Tu regardes, c'est quoi le javelot ? Il contracte comme ci, comme ça. Mais c'est ça l'essence de notre métier, tu vois ? C'est ça qui est le kiff un petit peu. Enfin moi, en tout cas, c'est mon kiff personnel.
- Speaker #0
Ouais, et puis si tu sais pas, tu sais pas. Et si ça t'intéresse pas, ça t'intéresse pas, mais tu réfères. Bah tu lis.
- Speaker #1
Exactement, voilà. CF, début du podcast, voilà, la boucle est bouclée.
- Speaker #0
Ah ouais, on est vraiment d'accord là-dessus. Non mais c'est ultra important de comprendre aussi. En fait, ce qui moi m'anime aussi, c'est toutes ces connexions. Toutes ces connexions qu'on fait entre notre corps, notre pratique du sport, les conditions qu'on peut avoir. On parlait beaucoup de l'endométriose, mais qu'est-ce que ça veut dire en fait ? Sur quoi ça va intervenir ? Qu'est-ce que ça impacte ? Qui il faut aller voir ? Et vraiment, ce qui revient non-stop dans notre conversation, c'est cette approche intégrative. C'est cette approche d'aller voir des personnes qui vont, sur chacun de leurs domaines, vous accompagner. Que ce soit des kinés spécialistes du Périnée, que ce soit des kinés du sport, que ce soit un nutritionniste, que ce soit un praticien à la fois nutritionniste ou en santé hormonale ou quelqu'un qui va vous aider à comprendre pourquoi il y a ces symptômes d'un point de vue hormonal. Bref, tout ça, c'est en synergie. Autant Manon me renvoie ses patientes pour que je les vois en cliente, autant je renvoie mes clientes vers des kinés du sport parce qu'il y a ces synergies-là qui sont hyper importantes. C'est comme ça qu'on arrive à avoir une vue d'ensemble et surtout d'approcher plus que... Ce côté vraiment de la médecine allopathique où chacun est dans sa petite case, tout fermé, et du coup, on n'arrive pas. Parce que tu vois,
- Speaker #1
typiquement, les fuites urinaires, on dit, mets un PCR. Super, mais c'est comme prendre la pilule quand tu n'as plus tes règles, en fait. Moi, je suis désolée, je le mets au même niveau.
- Speaker #0
Je suis d'accord. Et du coup,
- Speaker #1
là-dessus, on est complètement raccord. Donc, ouais, c'est génial. Et en fait, même si vous n'avez peut-être pas les moyens d'aller consulter, etc., c'est sûr que c'est un coût de se prendre en charge d'un point de vue de santé, ça c'est sûr. Mais déjà, vous gagnerez du temps aussi à aller chercher des spécialistes. Je pense qu'il faut, quand vous faites du sport, il y a une phrase en anglais que je trouve vraiment bien, c'est « You are an athlete if you train on purpose » . Tu l'as typiquement dit chez les femmes qui souffraient de troubles hormonaux, c'est qu'en fait, on mène des vies d'athlètes de très bon niveau avec des vies de personnes qui n'ont pas du tout le temps de le faire. Donc en fait, peut-être que toi, tu n'as pas l'impression que tes performances font que tu es légitime à consulter un médecin du sport, un kiné du sport. Mais si tu pratiques une activité de manière régulière, laisse-moi te dire que si tu souffres d'un problème musculo-squelettique, tu gagneras beaucoup de temps. Si tu consultes un médecin du sport, un kiné du sport, une médecin du sport, une kiné du sport, peu importe.
- Speaker #0
Vous avez de la chance aussi, parce qu'on s'adresse quand même beaucoup à des Françaises. Il y a beaucoup de contenus. Et en plus, on peut rentrer dans un parcours de santé pour aller voir des spécialistes, même si ce ne sera pas toujours le cas. Vous n'allez pas toujours tomber sur des personnes qui seront remboursées, etc. Mais... Vous avez quand même cette chance d'avoir cette possibilité. Il ne faut vraiment pas hésiter à creuser. Regardez dans vos salles de sport, vos salles de crossfit. Vous allez forcément avoir des gens qui connaissent des gens qui sont présents dans vos box, etc. Mais voilà, creusez, écoutez tous ces contenus aussi qu'on vous propose, qui sont forcément des contenus qui peuvent déjà vous amener vers une voie ou une autre et vous faire gagner du temps. Je pense que ce qu'il faut un peu retenir, c'est que ça va aussi résonner avec toi, parce que tu formes aussi des pros pour sortir un peu de... juste des modèles genrés de tout ce qu'on peut entendre en ce moment, qui sont un petit peu aux extrêmes, et vraiment, en fait, accompagner les femmes comme elles le méritent, mais aussi que les femmes s'accompagnent elles-mêmes comme elles le méritent. Je pense qu'il y a plusieurs éléments à retenir. Enseigner le cycle, le plus de pédagogie, le plus d'éducation qu'on peut faire autour du cycle, de ses impacts, de ses signaux, c'est ce qu'on fait au quotidien. Je pense que c'est le niveau numéro un. Former à reconnaître les signes, que ce soit du RAID, les troubles du périnée, les troubles de la récupération. valoriser vraiment l'écoute, je pense, du corps, l'auto-observation, le travail, comme on vient juste de le dire, entre pros, donc le travail inter-pro, entre les différents praticiens, et puis briser les tabous. Couper cette espèce de honte autour des fuites, des règles, de la libido, de la charge mentale, du stress, bref, ayez vraiment en tête que tous ces points font partie de votre vie et que si vous ne les abordez pas, malheureusement, on va avoir du mal à identifier les différents déséquilibres ou soucis sous-jacents à ces symptômes-là.
- Speaker #1
Complètement, ça tout dit. Et puis aussi on ne nie pas vos symptômes mais honnêtement si, on va pas repartir trop loin mais que personne ne nie vos symptômes si vous avez besoin même si on a dit qu'effectivement vous pouvez performer à quel que soit le moment de votre cycle ou pas Vous êtes légitime à ressentir ce que vous ressentez. Ne restez pas seul avec ça, c'est un motif de consultation. Et honnêtement, il faut vous battre jusqu'à ce qu'on vous prenne au sérieux. Mais si le cycle, et que vous tombez dans le cycle psyching justement, quand le cycle commence à dicter votre vie, là honnêtement, on n'est peut-être plus dans le cadre où il est aidant de s'en préoccuper. Donc c'est une question de mesure vraiment.
- Speaker #0
Ça, j'aime beaucoup ce rappel parce que vous êtes les seuls à être à l'intérieur de votre corps. Même si on a tout plein d'idées sur ce qui se passe, on n'y est pas. Donc vraiment, soyez votre propre avocate, peu importe le contexte, mais vous savez ce qui se passe, vous savez que c'est pas dans votre tête. Donc écoutez-vous, c'est hyper important, et creusez le plus possible. En tout cas, j'ai trop hâte de faire de prochains épisodes avec toi sur différents sujets plus précis, parce qu'il y a tellement de questions qui me sont venues au fur et à mesure de notre échange, mais un énorme merci pour la richesse de cet échange, pour ta clarté aussi, parce que Voilà, c'est vraiment, à mon sens, le plus important dans toutes ces questions, c'est de rendre tout ça concret. On voit à quel point tu vis ce sujet tous les jours, en pratique, avec passion, avec exigence. Et c'est vraiment précieux pour toutes les femmes, pour toutes les sportives, peu importe leur niveau. Pour toutes celles qui veulent aller plus loin, on va vous mettre en description de l'épisode, les différents chercheurs aussi que tu as pu mentionner. Je vous mettrai tout ça en lien, évidemment vers ton travail, vers tes réseaux sociaux. Et avant de conclure, j'aime bien à la fin des épisodes poser quelques questions un peu plus personnelles. S'il y avait une chose que tu devais transmettre aux femmes sur leur corps, qu'est-ce que ça serait ?
- Speaker #1
On est de la poésie, les gars. C'est ce qui me rend triste. Mais non, mais franchement, tu sais, quand je fais de la littératie, donc c'est la transmission justement un peu de ce qu'on vient faire, de partager des informations de santé pour que ce soit utile pour les personnes ensuite. Parfois certaines m'ont répondu, putain ça fait chier d'être une femme tu vois, pourquoi on a tout ça ? Et en fait ça me rend triste, je me dis merde là j'ai pas choisi le bon angle, j'ai peut-être été trop dans... Justement c'est pour ça que je vous dis que votre narration est aidante si la personne elle sort d'un entretien avec vous en disant c'est foutu pourquoi je suis une femme. Alors on peut avoir des dysphories de genre, c'est pas la question mais je trouve ça dingue en fait que aujourd'hui en 2025 j'ai la chance d'avoir une loupe et de regarder les hormones. Mais ces hormones elles fonctionnent tellement bien sans nous depuis toutes ces années. Nous on peut être juste très humble de se dire, on essaie juste de comprendre plein de trucs où le corps il se gère tout seul en fait. Et je sais pas, il y a un vrai retour à soi, je pense que c'est un peu quand même le fil rouge de notre épisode. Ne niez pas votre corps, arrêtez de manger des cailloux, c'est pas nutritif et on n'est pas des chromagnons. Écoutez-vous, ça ne fait pas de vous des gens faibles, ça ne veut pas dire que vous n'allez pas faire votre séance de sport, que vous n'allez pas performer. Mais vous allez être en capacité peut-être de mieux choisir l'énergie que vous mettez dans ce que vous faites. Peut-être les rencontres que vous allez faire, peut-être les déjeuners que vous allez annuler, bref. Juste, portez attention à ce truc incroyable qui est votre corps, parce que quand il fonctionne bien, c'est quand même incroyable.
- Speaker #0
Magique. Magique, on est d'accord. Merci encore pour avoir partagé ta passion, d'avoir partagé tout ça avec nous. On se retrouve très vite pour un prochain épisode. En attendant, s'il y a quelque chose à retenir, n'oubliez pas que... Vous n'avez pas finalement à rentrer dans un espèce de moule préformaté, prédigéré pour performer ou pour être performante ou pour être une athlète. C'est votre corps qui vous guide, c'est votre corps qui sait, c'est votre corps qui vous indique ce qu'il faut écouter ou pas. Merci mille fois, c'était Forciated YouTube de discuter sur d'autres sujets avec toi. Et je te retrouve très vite, je partagerai tous tes petits liens. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Et les réseaux sociaux, évidemment, sur la description du podcast et de l'épisode.