- Speaker #0
Cet épisode est possible grâce à World of Fresh Food, un service de takeaway basé à Vevey, ainsi qu'un service traiteur pour vos événements, privés ou professionnels. Tu y trouveras une cuisine colorée, vivante et fleurie. Maintenant, place à l'épisode du jour où on va parler de la pression de reprendre une vie sexuelle après l'accouchement. Dans cet épisode, je partagerai mon témoignage, ainsi que les défis liés à la sexualité après l'accouchement. Un sujet souvent entouré de silence, mais qui touche de nombreux couples. L'objectif est de déculpabiliser les femmes et d'offrir des conseils pratiques. pour traverser cette période avec plus de sérénité. Je suis accompagnée de Céline, sexologue et sophrologue. Je te souhaite une belle écoute.
- Speaker #1
Être une femme, c'est terriblement compliqué. Les hommes et les femmes devraient avoir les mêmes droits. C'est en filtre, un podcast qui t'invite à explorer des sujets dits tabous en toute simplicité. Les jours où les femmes diront la vérité, les journées n'auront pas la même saveur. Dans chaque épisode, plonger dans des témoignages honnêtes, de la confiance en soi à la maternité. Tu as une vraie plateforme. Ce que tu dis a de l'importance. Je ne me suis jamais permis de souffler, ne serait-ce que 15 jours. Sérofile, présenté par Isalina Kerman. Votre capacité à changer tout ce qui est, démarre. Bonjour Céline. Bonjour Isaline. Comment vas-tu ? Je vais super bien, et toi ?
- Speaker #0
Ça va très bien, merci. Je suis ravie de t'accueillir ici dans ce studio.
- Speaker #1
Merci, je suis très contente aussi.
- Speaker #0
Pour commencer l'épisode, j'aimerais beaucoup que tu te présentes, mais nous disons peut-être, qu'est-ce qui te passionne actuellement du côté privé ou professionnel ?
- Speaker #1
Alors, je m'appelle Céline, je suis sexologue et sophrologue. Moi, je consulte en cabinet privé. Et puis, je suis aussi maman, mariée et maman de deux enfants. de 12 et 11 ans. 12 et 10, mon Dieu, je les grandis déjà. Ils grandissent déjà beaucoup trop vite. En plus, je commence moi-même à les grandir. Et puis, j'ai aussi bientôt 39 ans. Ce sera l'année prochaine, mon année de passage. Pour l'instant, je suis assez sereine parce qu'on rentre dans une période que j'aime bien. J'aime beaucoup, beaucoup l'automne. C'est une période... Je suis du mois d'octobre, donc ça a toujours été mon mois préféré. Et du coup, c'est des périodes pour moi qui me permettent de beaucoup me ressourcer. Et dans le côté professionnel, je suis extrêmement ravie de faire ce podcast. J'adore enregistrer des podcasts, donc du coup, je suis très contente. C'est quelque chose qui me stimule beaucoup, qui me permet de pouvoir partager, échanger aussi des sujets qui sont assez tabous et du coup, de pouvoir les faire entendre au plus grand nombre, j'espère.
- Speaker #0
Ah oui, moi, je suis ravie parce qu'on va se revoir pour quelques épisodes. Parce que justement, il y a beaucoup de thèmes, je trouve, liés à la femme et à la sexualité qui sont vraiment, comme tu le dis. Je voudrais juste, maintenant que tu nous dises, qu'est-ce qui a fait que tu es devenue sexologue ?
- Speaker #1
Alors... De base, je suis assistante sociale de formation. Et puis, il y a eu une période de ma vie, j'ai travaillé dans une institution où ça se passait. J'adorais le travail, mais ça ne se passait pas super bien. Et on a eu la possibilité de... Il y avait beaucoup de thématiques autour de la sexualité dans cette institution-là. Et du coup, j'ai eu la chance de faire une petite formation, un petit colloque d'un week-end autour de cette thématique. Et j'ai vraiment découvert une passion pour ce sujet. Donc ça, c'est vraiment le côté plutôt professionnel qui m'a donné envie de me former en sexologie. Et puis après, il y a aussi le côté privé. C'est vrai que je me suis toujours beaucoup questionnée sur la sexualité. Après mes grossesses notamment, je sentais bien que j'avais moins envie, que le désir était moins présent. Je ne me suis jamais questionnée sur mes sentiments par rapport à mon conjoint, parce que je sais que ça, c'est des choses que certaines personnes ont tendance à se dire. Mais du coup, je me suis dit, ça te fait peut-être un peu ta petite thérapie en même temps, pour comprendre un peu des choses, avoir des informations complémentaires et réinventer aussi un peu notre vie sexuelle à nous, en se disant qu'on peut sortir aussi des normes. On peut un peu faire autrement et faire comme ça nous plaît. Donc,
- Speaker #0
ça fait combien de temps en fait ?
- Speaker #1
Alors, j'ai fait cette formation, c'était juste avant le Covid, je pense 2019, je dirais. Ah oui,
- Speaker #0
donc c'est une réorientation.
- Speaker #1
Exactement, une réorientation. Ça reste dans le domaine quand même de l'accompagnement social, parce que je ne suis pas thérapeute, je ne suis pas psychologue, mais voilà, ça reste quand même une reconversion.
- Speaker #0
Et puis juste avant, pour terminer cette petite présentation, est-ce que tu as un petit plaisir ? Coupable, quand tu passes une grosse journée chargée, quel est-il ?
- Speaker #1
Je dirais que c'est croquer dans la tablette de chocolat, peut-être. Ou alors vraiment sortir un petit moment, prendre un peu l'air. J'essaie en tout cas d'arriver à verbaliser de mieux en mieux mes besoins quand je rentre d'une grande journée comme ça. Mais c'est vrai que je n'ai pas vraiment de plaisir coupable. J'ai toujours plaisir à rentrer, que les enfants me racontent leur journée. Enfin, tu as aussi des enfants, tu sais comment ils racontent la journée. C'était bien, point. Mais voilà, je dirais que c'est plutôt mon plaisir d'être dans mon coco.
- Speaker #0
Tu dis juste de verbaliser ses besoins, c'est hyper important. Ça me fait penser que peut-être qu'il faudra qu'on se voie pour ça, parce que c'est vrai que c'est un sujet encore très riche à développer ensemble.
- Speaker #1
C'est difficile parce que justement, et là on va certainement l'aborder, mais en tant que femme, on n'a pas forcément été... dans ce genre de schéma, de dire quand on avait besoin de quelque chose, mais plutôt d'être dans les soins. Et c'est vrai que ça, tu vois, ça me fait penser, ma fille, elle doit faire une activité avec l'école dans les métiers de genre et choisir un métier qui serait plutôt associé à quelque chose de masculin. Et les garçons doivent choisir un métier qui serait associé à quelque chose de féminin. Et dans la liste des métiers féminins, c'est que des métiers de soins. Alors, je suis consciente que c'est vrai, mais déjà, bon, après, ça, c'est un autre sujet, mais de chaque fois, de toute façon, cataloguer, ça finit quand même pas par aider. Mais du coup, c'est vrai qu'on a tendance à se dire, OK, quand je rentre, il faudrait peut-être que j'aide encore pour ci, qu'il y a peut-être la lessive, il y a peut-être encore un petit coup d'aspirateur à faire, il y a le souper. Alors, je suis très aidée par mon compagnon, je pars de manière un peu globale. Et du coup, c'est vrai qu'on aura tendance à laisser passer nos besoins en deuxième voire troisième plan. Oui,
- Speaker #0
c'est bien, c'est un parfait lien, parce que justement, on va parler du fait d'exprimer ses besoins dans l'épisode du jour. On se voit aujourd'hui pour parler de ce désert qu'il y a après l'accouchement au niveau sexuel et de la pression, surtout qu'on a à l'extérieur. En tout cas, moi, je l'ai vécu après l'accouchement de Louise, donc de ma première. C'était une question qui m'avait choquée, vraiment. Quand j'étais allée à mon rendez-vous gynécologique, Bon alors,
- Speaker #1
vous avez repris !
- Speaker #0
Et j'avais tout sauf la tête et l'esprit à ça. Et puis du coup, je me suis dit Mais il faut reprendre ! C'est vrai que... Puis je me suis dit C'est vrai que... Mon mari va se désintéresser à moi, il va peut-être moins m'aimer, il va peut-être aller voir ailleurs aussi. J'avais beaucoup de soucis par rapport à ça, vu que moi j'étais complètement en friche, de par la fatigue, de par... Voilà, juste physiquement, le fait que Louise soit sortie de moi, j'avais l'impression que cette zone-là était complètement condamnée et qu'il n'y aurait plus moyen de faire quelque chose. Donc très loin de ma sexualité, de ma sensualité, vraiment des années luminières en train de penser que... il fallait que je retrouve une vie sexuelle. Donc, j'aimerais beaucoup qu'on discute par rapport à ça. Est-ce qu'il y a beaucoup de pression autour de ça ? Qu'est-ce que tu pourrais nous amener ?
- Speaker #1
Déjà, je pense que c'est hyper intéressant ce que tu dis. Il y a deux choses que j'ai retenues. La première, c'est qu'il faut, il doit. Donc déjà, ça, dans la sexualité, à partir du moment où on se dit il faut que, ou je dois, parce que ça fait X temps, parce que mon mari a des besoins, etc. Déjà, là, ça veut dire qu'il y a un problème. On devrait dire j'aimerais, j'ai envie, et le plaisir devrait être vraiment l'unité de mesure. C'est la première chose qu'on peut arriver à se dire. Ce n'est pas facile, je suis d'accord, parce que justement, on doit sortir d'un schéma qu'on a l'habitude de voir un peu partout, que ce soit dans les films ou dans les livres. Et la deuxième chose, c'est par rapport au personnel de santé. Je l'ai aussi entendu après ma grossesse. Est-ce que vous avez repris ? Votre mari, peut-être qu'il va s'ennuyer, il a des besoins, etc. Et sur le coup, franchement, je me rappelle que ça m'avait aussi beaucoup marquée de me dire, mais mince, en fait, à cause de moi, peut-être que, et maintenant, avec le recul, je me rends compte qu'en vrai, Moi aussi, j'avais des besoins à ce moment-là et il n'y a personne qui s'est forcément posé la question par rapport à ça. Donc vraiment, si les personnes qui nous écoutent, elles ont des soignants qui leur ont dit ce genre de choses, ne les croyez pas. Essayez d'avoir une autre perspective de, ok, peut-être que mon mari a des besoins, mais moi aussi j'ai des besoins. Donc c'est vrai qu'en tout cas, je le perçois beaucoup en consultation. Il y a énormément de femmes qui ressentent cette pression. qui ont peur justement que leur mari se désintéresse, que leur mari aille voir ailleurs. Voilà, ça crée des tensions. Et c'est vrai que c'est une des causes principales de consultation, c'est ces tensions qu'il y a parce qu'il n'y a pas eu reprise de sexualité. Et voilà, je peux comprendre. Finalement, il y a tout d'un coup un décalage qui se met en place entre les envies de l'homme qui n'est peut-être pas toute la journée concentré sur l'enfant, et la femme qui est... au bout, quoi. Il faut penser que quand on a, pendant 24 heures sur 24, pris soin de quelqu'un d'autre, d'un petit être qui vient de naître, le soir, si on doit encore prendre soin de quelqu'un d'autre, ça demande une énergie.
- Speaker #0
Oui, comme tu dis, on a des besoins qu'on devrait exprimer. Mais juste avant qu'on entre vraiment dans le vif du sujet, pourquoi c'est un sujet tabou encore à l'heure actuelle, tu penses ? Pourquoi, justement, quand je suis allée, moi, gynécologue... Qu'est-ce qui fait qu'on ne m'a pas demandé mes besoins et que plutôt on m'a mis sur le fait de... Alors, vous avez repris.
- Speaker #1
Oui, et il peut y avoir plusieurs hypothèses. Je dirais déjà qu'on associe souvent une bonne sexualité à une bonne santé dans le couple. Une bonne santé du couple, tu vois. Ça peut être une première hypothèse. Oui, une bonne santé du couple. Ça veut dire qu'on voit un peu qu'un couple va bien à la sexualité qu'il a. On est d'accord que c'est clairement une hypothèse parce que j'y crois pas du tout.
- Speaker #0
C'est une croyance aussi,
- Speaker #1
non ? Ça peut être une croyance, ça peut être ça. Ça peut être aussi d'une manière extrêmement maladroite de te demander si tu as des douleurs au moment par exemple de la pénétration ou bien est-ce qu'il y a d'autres... ou que tout s'est bien remis en place. Oui,
- Speaker #0
tout lève un souvenir, c'est vrai.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Qu'après il a enchaîné avec ses questions.
- Speaker #1
Voilà, peut-être justement pour pouvoir voir que tout est ok. Et puis après, je pense que c'est des fois juste par rapport à des schémas de ces personnes. Il y a des gynécologues maintenant qui ne posent plus du tout ce genre de questions, qui ne font plus du tout de commentaires là-dessus. Mais après, dans d'anciennes générations, c'était un peu comme ça que ça se faisait. Et c'est pour ça que c'était aussi abrupt.
- Speaker #0
Mais on est normal si on n'a pas envie.
- Speaker #1
On est normal si on n'a pas envie. On est normal si on a beaucoup envie. On est normal si on n'a pas envie. Le désir, il fluctue de manière générale chez tout le monde. Mais après la grossesse, il y a plein de raisons pour lesquelles on n'aurait pas envie.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des raisons physiques, hormonales ?
- Speaker #1
Les deux. Il y a des raisons physiques. Il peut y avoir des douleurs, il peut y avoir eu des déchirures pendant l'accouchement. Et puis, il y a aussi cette déconnexion temporaire avec son propre corps, qui finalement a fait quelque chose d'extraordinaire. Mais du coup, jamais par exemple, tu disais par rapport aux professionnels de santé, un gynécologue va proposer à une femme d'observer sa vulve avec un miroir. pour voir... Alors ça,
- Speaker #0
je n'ai jamais entendu ça,
- Speaker #1
effectivement. Parce qu'il peut y avoir plein de choses qui se passent dans notre tête. Est-ce que... Enfin, il faut quand même imaginer que pour la plupart, on a un enfant peut-être un peu jeune ou quand c'est le premier, on se rend compte qu'est-ce qui est passé et on ne sait pas se dire est-ce que c'est refermé, est-ce que c'est remis comme il faut, à quoi ça ressemble maintenant. En plus, s'il y a eu épisiotomie ou s'il y a eu les forceps ou s'il y a eu des complications, en fait, on va se dire ça doit être moche, à quoi ça doit ressembler.
- Speaker #0
J'avoue, j'ai eu épisiotomie et forceps. Donc oui, on se pose des questions.
- Speaker #1
Et du coup, il y a une peur qui peut être aussi un blocage par rapport à ça. Après, il peut y avoir des douleurs physiques réelles. Ça veut dire vraiment des complications qu'il y a eu ou des douleurs vraiment au moment de la pénétration, par exemple. Au niveau hormonal, bien entendu, il y a le corps qui change. L'allaitement peut aussi avoir un impact là-dessus. Et puis après, je pense que le numéro un, c'est la fatigue.
- Speaker #0
J'allais te demander, je pense qu'au niveau émotionnel, la fatigue est un vrai facteur sur le désir et l'implication qu'on a dans le couple.
- Speaker #1
Exactement, et c'est pour ça que c'est important de ne pas minimiser cette fatigue-là. Elle est réelle pour les deux personnes du couple, parce que celui qui veut aider, forcément, il a le côté professionnel. Peut-être que le papa reprend le travail plus vite, et puis du coup, il y a quand même une fatigue qui s'accumule. Et ça, ce n'est vraiment pas à minimiser. J'ai entendu hier quelque chose d'assez intéressant sur l'idée de faire un pacte, peut-être, dans le couple. De se dire, on sait qu'on va être fatigué. On ne doit pas prendre de décision active à ce moment-là du postpartum. Laissons une année. On sait qu'une année, on est sûr qu'on reste ensemble parce qu'on va sortir. C'est ça aussi qui est important. Un jour, vous allez sortir de cette fatigue-là. Ça finit toujours par arriver. Pour certaines personnes, ils ont de la chance. Après deux ou trois mois, l'enfant dort. D'autres, ça dure beaucoup plus longtemps. Mais ça va finir par arriver. Et on prend souvent dans les couples des décisions. Il y a beaucoup de couples qui se séparent dans les deux premières années. du post-partum, parce qu'il y a des décisions qui ont été prises, alors qu'il y avait tellement d'autres facteurs qui étaient en train de les influencer.
- Speaker #0
Je trouve aussi qu'on n'est pas vraiment nous-mêmes quand on est comme ça fatigué. Tu as raison de soulever le fait qu'il faut faire ce pacte de non-séparation. C'est vrai que c'est très important. Moi, j'avais même entendu deux ans, parce que je trouve que dans mon parcours, à chaque enfant, il a bien fallu deux ans pour retrouver une certaine... Un certain équilibre familial et de couple, tout est chamboulé à chaque fois.
- Speaker #1
C'est ça, il y a vraiment...
- Speaker #0
Au-delà du fait qu'on ne dorme pas, effectivement, puis que les enfants... J'ai eu des très mauvais dormeurs, excusez-moi les enfants,
- Speaker #1
c'était un fait,
- Speaker #0
jusqu'à leurs deux ans. Donc c'est vrai que ça m'a vraiment impactée sur plein de choses. J'étais intéressée parce que ce que moi je me souviens surtout, c'est que je me suis dit Oui, mais sûrement que lui, il a envie et je n'ai pas verbalisé à cette époque-là avec lui. Qu'est-ce que tu penses de ça ? Est-ce que les hommes, ils ont vraiment une pression aussi à nous mettre une pression ? Où c'est qu'ils en sont, eux, dans cette étape-là de vie ?
- Speaker #1
C'est difficile à dire parce qu'on ne peut pas parler pour eux. Maintenant, ce que je dirais, c'est qu'il ne faut pas minimiser la pression que les hommes ont aussi. Je pense qu'ils ont aussi grandi dans un schéma auquel l'homme devait gérer la relation sexuelle, que c'était lui qui devait être dans la performance, etc. Donc, ils ont aussi des réflexes par rapport à ça. Moi, quand je discute en consultation avec des couples, ce que j'entends surtout, c'est qu'au-delà de la relation sexuelle en elle-même, c'est souvent la proximité, l'intimité et cette connexion émotionnelle qui manque aussi, en fait, chez le partenaire, le coparent. Et du coup, on peut travailler vraiment là-dessus, plus que sur un acte sexuel en lui-même. Parce qu'il y a mille et une façons de réinventer sa sexualité, de vivre sa sexualité en postpartum, sans qu'il y ait besoin, en fait, d'avoir un acte complet, comme on peut... l'entendre ou comme on peut le schématiser.
- Speaker #0
Et pourquoi c'est nocif, cette pression sur les couples en fait ?
- Speaker #1
Le problème de cette pression, c'est qu'on rentre dans un cercle vicieux. Ça veut dire que... La personne, alors déjà moi j'aime bien, il y a souvent des femmes qui viennent me voir et qui disent Ah, j'ai plus de désir, j'ai plus de libido, etc. Déjà, je leur dis que c'est faux, parce qu'elles en ont. Mais il y a un décalage qui s'est installé avec le partenaire, sur ce qu'ils attendent l'un et l'autre du désir. Et puis on n'a pas pas de désir, parce qu'on a peut-être du désir pour aller faire du shopping, on a peut-être du désir pour se prendre un bain. Donc l'envie, le plaisir, il est quand même là. Maintenant, ce qui se passe dans ce cercle vicieux, c'est que la personne qui a le plus envie, elle va solliciter la personne qui a le moins envie. D'accord, ça veut dire qu'au début, on va dire non, puis après, l'autre sera frustré, la personne qui a le moins envie, elle va culpabiliser un petit peu, puis on va rentrer dans ce cercle vicieux-là. Et ce qui fait, et ce qui est souvent dommage quand je reçois les coupes, c'est qu'au bout d'un moment, la personne qui a le moins envie, elle va mettre en place ce qu'on appelle des mécanismes qui vont lui amener des bénéfices secondaires à la situation. Ça veut dire qu'elle va comprendre qu'est-ce qu'elle peut mettre en place pour que son conjoint ne vienne pas vers elle. Ça veut dire que peut-être, et je prends toujours cet exemple au cabinet, mais s'il m'invite au resto, peut-être qu'il s'attend à ce qu'on ait une relation sexuelle après. Ah, il veut m'inviter au bain et tout, passer une journée, massage. Ah, peut-être qu'il va s'attendre à ce que je sois détendue et avoir une relation sexuelle. Et du coup, on va essayer d'au maximum louper ce genre de moment.
- Speaker #0
Est-ce que j'ose utiliser le mot fuir ?
- Speaker #1
Fuir ce genre de moment, par protection en fait, et qui est totalement légitime à ce moment-là, parce que je suis dans un mode danger. Donc, j'essaie de me protéger. Et c'est là qu'il y a cette déconnexion émotionnelle qui se met en place. et c'est pour ça que c'est dommage et que c'est là-dessus que moi en tout cas j'aime bien travailler au départ, c'est sur cette connexion hors sexe c'est dire reprenez des moments à deux c'est difficile d'arriver à ménager le couple parental et puis le couple amoureux parce que tout d'un coup on a changé aussi de statut et puis on ne nous prépare pas à ce changement de statut, au bout d'un moment ben voilà, t'as un bébé, tu rentres chez toi et puis tu fais ce que t'as à faire, tu te débrouilles par rapport à ça, peu de gens préparent vraiment leur pardon, leur postpartum.
- Speaker #0
Ça me donne très envie de te demander comment préparer au mieux son postpartum.
- Speaker #1
Oui, l'idée, c'est de pouvoir se poser des questions. Ça veut dire, c'est pas forcément de se faire peur en disant, ok, il y a ça, ça, ça, ça qui peut arriver, quelle horreur, mon Dieu, qu'est-ce que je fais avec tout ça ? Mais se dire, ok, en fait, moi, j'ai des peurs à quel niveau ? Encore une fois, on revient sur les besoins, c'est-à-dire verbaliser aussi les peurs que je pourrais avoir. J'ai peur que, justement, on n'arrive pas à avoir des relations sexuelles. J'ai peur qu'avec mon couple, ça n'aille pas. J'ai peur que mon enfant n'est pas dans le pas ou que personne ne puisse le garder, parce qu'il y a plein de raisons différentes qui peuvent nous amener des peurs à ce moment-là. Et puis après, de se dire comment on peut préparer ça. Là, je te donne un exemple. Par exemple, l'idée qui serait chouette si vous êtes enceinte, par exemple, ce serait de se dire, on fait une petite mind map des adresses qu'on pourrait avoir pour demander de l'aide. Les adresses pour qui c'est qui pourrait nous faire des repas. Il y a plein d'associations partout sur la Suisse romande qui peuvent proposer ce genre de choses. Ok, est-ce que j'ai une doula ou une sage-femme ? Ok, elle pourrait m'aider sur tel point. La famille, sur qui on peut compter ? Comment est-ce qu'on peut faire ? Après, les numéros d'urgence. Si tout d'un coup, il y a un problème, si j'ai une question, etc. Et ça, c'est déjà prêt. Ça veut dire qu'on a ça qui est prêt, qui est collé sur la porte du frigo. Puis si tout d'un coup, on se retrouve un jour un peu désemparé, de se dire Ok, en fait, où est-ce que je peux aller chercher de l'aide ? Alors que dans l'urgence, si on n'a pas anticipé forcément ça, ce qui n'est pas une obligation, mais il y a des gens qui sont très tranquilles, ils arrivent très bien à vivre sans préparer. Moi, je suis plutôt une... Une anticipatrice née. Mais du coup, ça va aider. Ça veut dire, OK, je sais que j'ai demandé à ces personnes, c'est des personnes ressources, je peux demander de l'aide.
- Speaker #0
Et oser demander de l'aide. Moi, je me vois, au début, je me disais, non, non, mais c'est pas tout géré et tout, mais on est forte quand on demande de l'aide.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
C'est pas le contraire, en fait.
- Speaker #1
Et puis, bien choisir les personnes à qui on demande de l'aide aussi. Parce qu'on a tendance à croire que peut-être, on peut beaucoup compter sur la famille, mais il faut aussi penser que souvent, la famille et les femmes de la famille... elles ont vécu cette situation et du coup on n'a pas des fois envie d'entendre cette phrase Ah ça va aller, moi j'ai vécu ça, je ne suis pas morte
- Speaker #0
Oh mon Dieu, mais cette phrase, enfin moi j'espère, je ne le dirai jamais.
- Speaker #1
Enfin on se dit qu'on ne le dirait jamais. Après je dis, je ne blâme pas parce qu'elles ont certainement entendu ça de leur mère et de leur grand-mère.
- Speaker #0
On répète des schémas.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que parfois on a juste envie de se plaindre et que la personne, elle nous écoute nous plaindre. Et du coup, de pouvoir aussi faire une liste de ça. En fait, ok, je sais que ma meilleure amie, je peux l'appeler, lui dire juste dis rien je veux juste me plaindre de ma situation actuelle et puis d'avoir ces ressources-là qui soient présentes. Ça peut être ça, puis ça peut être aussi un petit peu d'autres choses. Il y en a préparé un peu, avoir le matériel nécessaire s'il y a besoin. Et encore une fois, ça va dépendre vraiment de chaque personne.
- Speaker #0
Et puis je pense, comme tu l'as dit en amont, vraiment verbaliser avec son conjoint, dire peut-être on fait un pack de non-séparation et peut-être verbaliser aussi les attentes sexuelles parce que bien qu'on le fasse en amont que la naissance du bébé, On sait qu'il y a la naissance du bébé qui chamboule tout et on vient des autres personnes, mais peut-être que d'avoir construit ces bases, ça permet quand même d'être un peu plus sereine au moment de l'accouchement.
- Speaker #1
Exactement, exactement. Et là, au côté sexuel, ça pourrait être une discussion déjà. Il y a très peu de gens qui parlent de sexualité ensemble, qui échangent vraiment de manière profonde sur la sexualité, pas juste dire Ah, t'as vu, ce gars, il est trop sexy ou Cette fille, elle est trop sexy, on est d'accord.
- Speaker #0
Vraiment, ils changent les envies, etc.
- Speaker #1
Ça veut dire qu'on pourrait très bien dire, et là, je fais vraiment un exemple, ça c'est propre à chacun, de se dire Je te propose que peut-être les six premiers mois, on continue à avoir une intimité, un rapprochement, mais on n'a pas de pénétration. Et puis en fait, après six mois, on réévalue. Comment je me sens ? Est-ce que j'ai envie ? Déjà, c'est la personne qui reprend. dans ce cas de notre sujet aujourd'hui, la femme, qui doit décider quand elles se sont prêtes de reprendre. Elle ne doit pas le reprendre sous la pression. Parce que les douleurs, elles vont s'installer et puis elles vont perdurer encore pendant longtemps. Oui, ça,
- Speaker #0
je trouve ça très important. Parce qu'effectivement, je pense que la question qu'on m'a posée, moi, c'était clairement pour la pénétration. Et de ce fait, c'est vrai que c'est quelque chose qui, moi, le fait de trinquer d'y penser à ce moment-là, tu te dis, non, mais mécaniquement, j'ai juste pas envie,
- Speaker #1
en fait.
- Speaker #0
Donc, on est dans une espèce de rejet. Et c'est vrai que ça m'aurait sérénisé, je ne sais pas si ça se dit,
- Speaker #1
mais voilà,
- Speaker #0
d'avoir ce pacte avec mon mari, dans le sens où, voilà, ça m'aurait rapproché de fuir, justement, comme tu as dit justement avant, ces moments où je n'avais pas envie d'être en contact.
- Speaker #1
Parce que dans le schéma sexuel que chaque couple se crée, il peut y avoir un panel qui va de se prendre dans les bras, prendre une douche ensemble, se faire une masturbation mutuelle, se toucher et... potentiellement, au final, la pénétration. Ça veut dire qu'il y a quand même un panel qui peut être assez large. Et c'est dommage de se dire, non, en fait, j'aurais très envie de prendre une douche avec lui, mais je lui dis non, parce qu'il va s'attendre à la pénétration, alors que moi, je ne veux pas. Oui,
- Speaker #0
puis il faut oser le non. Et le non, on sait que les femmes, moi, je le vois en accompagnement et en retraite, oser dire non, c'est encore compliqué pour notre génération. J'espère qu'on en fit moins. Mais c'est vrai que le stop et le non, on sort à la réaction de l'autre en face, qui peut être déçue. Et puis des fois, c'est compliqué de virer cette déception.
- Speaker #1
Et ça aussi, je pense que c'est important de le dire, il y a quand même beaucoup d'hommes qui souffrent aussi que leur conjointe, elle se force. Et elle se force malgré la douleur. Parce que quand il y a de l'amour dans un couple, l'objectif, ce n'est pas de faire mal à l'autre.
- Speaker #0
Et ça,
- Speaker #1
c'est aussi important de se dire, il y a des hommes qui disent aussi, non, je sens que tu as mal, on ne le fait pas. Mais il y a peu de personnes qui ont les outils pour se dire, ok, si on ne fait pas la pénétration, qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
- Speaker #0
Oui, alors ça, c'est une question que je vais te poser après, effectivement, les pistes. Mais avant, comment on pourrait déconstruire les attentes et normaliser que le couple a chacun son rythme ? Comment on pourrait faire ?
- Speaker #1
En discuter. C'est vraiment, ça va être une heure. Je vais me le répéter, mais voilà.
- Speaker #0
Le mot-clé de l'éducation.
- Speaker #1
Voilà, c'est communication, ce sera ça. Donc c'est vraiment communiquer là-dessus, mais communiquer là-dessus en amont. Pas communiquer là-dessus quand il y a le problème. Parce que quand il y a le problème, on ne sera pas objectif. Puisqu'on va être chacun, on va camper chacun sur nos positions. Et du coup, on n'arrivera pas trop à verbaliser les besoins. On va plutôt être dans l'attaque que dans la requête.
- Speaker #0
Et tu as un outil ou quelque chose qui peut favoriser cette communication ? Parce que tu vois, comme tu l'as dit avant, il n'y a pas beaucoup de couples qui ont l'habitude d'en parler. Peut-être que là, ça arrive et puis on sent qu'on a envie de mettre... Mais on ne sait pas comment parce qu'on ne nous a pas appris.
- Speaker #1
Alors, ce serait de venir voir quelqu'un. Moi, c'est vrai que ça, c'est quelque chose que j'essaie de démocratiser. Souvent, les personnes ont tendance à penser qu'on va voir un sexologue ou une sexologue quand on a un problème sexuel. Ça veut dire un problème mécanique, si on veut. Et pas du tout. On peut venir voir justement un sexologue parce qu'il y a de la routine dans notre groupe, parce qu'on ne sait pas trop comment se réinventer, parce qu'on est un peu bloqué sur certaines questions. Et du coup, venir à une, voire deux consultations. Il n'y a pas d'obligation.
- Speaker #0
Il y a besoin de faire deux ans de thérapie avec toi.
- Speaker #1
Il y a ça, il y a écouter des podcasts. Moi, j'aime beaucoup proposer des podcasts parce que ça permet aussi de prendre un temps. Déjà, ça permet de créer un moment à deux, écouter ces podcasts-là. Et puis, ça permet de se dire, ah, mais on n'est pas seul. En fait, on a d'autres personnes qui vivent ça comme nous et du coup, ça nous permet de relativiser aussi. Donc, pourquoi pas des comptes Instagram qui sont aussi des ressources, qui peuvent être des ressources, des comptes de sexo, mais aussi des comptes de thérapeutes de coups, par exemple, ou des sages-femmes. Je pense notamment à Anna Roy, par exemple, qui démocratise beaucoup ce postpartum. Donc du coup, voilà, il y a plein d'outils. Mais si on n'a pas les clés pour avoir ces outils, demandez à quelqu'un, en fait. Venir voir un professionnel. de la thérapie de couple, de la sexologie, du postpartum. Il y a des sages-femmes, mais elles sont quand même aussi assez formées là-dessus maintenant, elles ont beaucoup d'intérêt. Il y en a une avec laquelle je travaille et que j'aime beaucoup. Du coup, elle, je sais qu'elle aborde ces questions-là. Le couple, la sexualité, comment ça va se passer après, est-ce que vous appréhendez les choses et tout ça.
- Speaker #0
Est-ce que les couples que tu vois en consultation, tu penses qu'ils ont une forme de honte par rapport à ce sujet-là ?
- Speaker #1
Je pense que oui, qu'il y a une honte, parce que souvent, peut-être qu'ils ont déjà eux-mêmes leur propre schéma. Donc il y en a certains, et j'ai d'ailleurs reçu encore une personne hier, qui pensent vraiment que la pénétration fait partie entière de la relation sexuelle. Et s'il n'y a pas...
- Speaker #0
Il faut déconstruire ça.
- Speaker #1
C'est ça. Oui, c'est ça. Que s'il n'y a pas, en fait, elle, ça ne la dérangerait pas, mais son mari va penser que ce n'est pas complet. Donc, il y a déjà des choses comme ça à déconstruire. Les personnes viennent avec leur propre sac à dos. Et puis après, il y a aussi tout d'un coup les remarques qu'on peut avoir de l'entourage, des amis ou des professionnels de santé qui auraient pu dire justement des choses qui nous font douter. Et c'est ça, je pense, c'est pas douter. En fait, ton ressenti, il mérite d'être écouté.
- Speaker #0
Ça, c'est hyper important ce que tu dis. Donc, se faire confiance, en fait, comme pour dans la maternité, en fait, se faire confiance.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a un moment... signe qui pourrait dire ça, il est temps de reprendre ?
- Speaker #1
Alors non. C'est vraiment que les deux soient prêts. Il n'y a pas de signe. Alors bien sûr, il y a le côté scientifique, mais il n'y a pas de signe à part je me sens prête, j'ai envie de reprendre. Et puis après, on peut reprendre. Et encore une fois, comme je dis, là, on parle des personnes qui ont peut-être moins envie, mais il y a des gens qui ont très envie tout de suite, des femmes qui ont très envie de reprendre tout de suite. Mais des fois, on peut se dire, OK, on se laisse le temps, on a essayé de tout mettre en place, on a bien discuté. Et puis d'un coup, on reprend et là, il y a des douleurs. Alors là, par contre, ne vous forcez pas, vraiment, ne vous forcez pas. S'il y a des douleurs, consultez directement.
- Speaker #0
Quand c'est qu'il est vraiment nécessaire, bon, tu as déjà soulevé certaines pistes, de venir te consulter ? Oui.
- Speaker #1
Là, vraiment, quand il y a des douleurs, et encore une fois, pour tout le travail sexologique, c'est multidisciplinaire. Ça veut dire que là, le physio aura aussi une grande importance pour tout ce qui est rééducation du périnée. Il y a aussi un impact, même s'il y a des douleurs, ça peut être simplement un périnée qui est très tonique. Du coup, c'est important de ne pas hésiter à se dire, OK, je peux. mettre dans mon réseau plusieurs professionnels. Moi, c'est vraiment s'il y a des douleurs et que le reste est déjà mis en place, mais que les douleurs persistent quand même et qu'on se pense qu'il y a quelque chose qui est peut-être plus mental, dans des peurs que je peux avoir ou dans des difficultés que j'ai dans mon couple, souvent la sexualité, c'est le sommet de l'iceberg. Les gens viennent en cabinet en pensant que c'est la cause de leurs problèmes, mais souvent c'est la conséquence d'autres problématiques qui sont un peu cachées. Et là, dans ce cas-là, je viendrais. Au moins pour avoir juste un avis. poser quelques questions. La question, comme tu m'as dit, est-ce qu'on est normal ? Déjà, rien que poser cette question et l'entendre. Et puis après, de pouvoir déconstruire certaines choses en disant, oui, vous avez le droit d'avoir mal, vous avez le droit de ne pas avoir envie d'avoir de pénétration. Et puis, comment vous pouvez discuter avec votre partenaire pour qu'il l'accepte ? Et puis, s'il a de la frustration, là, c'est aussi à lui de se dire, vu que j'ai de la frustration, peut-être que je pourrais travailler là-dessus. Pourquoi ça me frustre autant ? Qu'est-ce qui me manque ? Pourquoi j'ai autant le sentiment d'avoir besoin de ça ?
- Speaker #0
Redéfinir tout le monde. tout ce qui est des rêves d'homosexualité. Dernière question par rapport au fait que tu reçois.
- Speaker #1
À deux, toute seule,
- Speaker #0
on vient comment chez toi ?
- Speaker #1
Ça dépend. J'avoue que la plupart des fois où il y a justement ces écarts de désir, les femmes, elles viennent seules.
- Speaker #0
Mais du coup, est-ce que tu arrives quand même à donner des pistes concrètes ? Parce que des fois, comme tu as dit, la pression vient de monsieur. Même en agissant que sur elle, ça joue quand même.
- Speaker #1
Alors je propose toujours, des fois elles viennent seules au départ, parce que je dis, écoutez, ce serait bien qu'un jour votre partenaire y vienne, et puis qu'on puisse quand même avoir juste une discussion. Et puis sinon, en général, je propose des exercices de toute façon solo ou en couple. Donc après, on va tout de suite observer, est-ce que la personne, elle s'est impliquée dans le travail que j'ai proposé ? Parce que c'est clair que si on fait un travail à deux, et qu'il n'y en a qu'un des deux qui s'implique, au bout d'un moment, ça n'avance pas.
- Speaker #0
Quels sont les trois points essentiels que tu aimerais qu'elles retiennent en écoute de ce podcast ?
- Speaker #1
Alors, je pense vraiment de s'écouter. On ne l'a pas forcément abordé, mais aussi prendre le temps de se redécouvrir après cet accouchement, de se réobserver en tant que femme.
- Speaker #0
Tu as parlé du miroir, qui est un bon technique.
- Speaker #1
Oui, exactement. De peut-être aussi réobserver comment le corps fonctionne par le toucher. Pas hésiter à faire du sexe seul, en fait. se dire qu'est-ce que je ressens, est-ce que les sensations sont les mêmes, est-ce qu'il y a des endroits qui sont plus sensibles ou moins sensibles qu'avant, de ne pas hésiter non plus à se dire, moi aussi je peux voir si j'ai des douleurs, est-ce que si j'insère mes doigts, est-ce que ça me fait mal ou pas, de pouvoir aussi se redécouvrir par le toucher. Et puis je dirais aussi peut-être de revoir un petit peu la vision de ce que c'était la sexualité, et de se dire que peut-être que c'est le moment aussi de la redéfinir. Pour autant, quand on est en vie, encore une fois, il y a des gens qui n'auront jamais de problématiques. Et puis de communiquer, de ne pas hésiter à communiquer. Et puis si c'est difficile de communiquer de manière orale, le conseil que je donne parfois, c'est de noter sur des petits papiers un sujet qu'on aimerait aborder avec l'autre. Et puis après, se dire, je laisse ce papier à quelque part, il peut l'observer, puis après, en fonction, on arrive à avoir une discussion. Je comprends que ça peut être gênant d'aborder ça.
- Speaker #0
Mais je pense que ça peut faire que du bien au couple, parce qu'on ne sait pas l'autre ce qu'il ressent non plus si on ne verbalise pas. Peut-être que finalement, l'homme n'avait pas non plus envie de reprendre, mais que ses potes lui ont dit Quoi ? Tu n'as pas encore repris ? Ton bébé a six mois, etc. Et qu'il se dit Ah ouais, peut-être que je ne suis pas normale, je n'ai pas envie de reprendre. Mais en fait, de serrer ma femme dans les bras le soir, ça me suffit pour l'instant. Mais sauf que s'il ne le verbalise pas, la télépathie, ça n'existe pas.
- Speaker #1
Complètement. Ça, c'est quelque chose que je dis aussi souvent à l'interprétation. Validez votre interprétation, enfin demandez si vous vous interprétez juste, en fait. On est tout le temps en train de peut-être penser qu'on pense juste, nous les femmes, qu'on interprète juste. Mais des fois, j'avoue, de par expérience, je me suis beaucoup trompée. As-tu un dernier conseil à donner aux jeunes mamans, celles qui viennent peut-être d'accoucher ?
- Speaker #0
Je dirais qu'il faut vraiment peut-être, encore une fois, qu'elles s'écoutent, qu'elles se redécouvrent. Je pense que c'est vraiment quelque chose de très important. Et d'essayer de cultiver le désir dans le couple plutôt que de le surveiller. Ah, ça te fait la différence ? Oui. De pouvoir vraiment se dire comment on peut s'amuser ensemble à cultiver ce désir, à le faire grandir, à peut-être l'arroser moins que d'habitude, mais à l'arroser quand même, plutôt que de dire Ah, t'as vu, ça fait deux mois. Ah, t'as vu, ça fait deux semaines. Ah, t'as vu, ça fait six mois. Tu sais, plutôt que d'être dans la surveillance et dans la performance. Et puis, de vraiment arriver à verbaliser ses besoins. Je dirais que ce serait le point le plus important, ce serait ça. Ne pas oser dire, là, je ne me sens pas prête. Là, je n'ai pas l'envie de le faire comme ça. Et puis après, finalement, la manière dont l'autre réagit, ça va créer une discussion dans le couple, une tension peut-être. Et puis, ça va permettre aussi de pouvoir se rendre compte de ce qu'on a envie vraiment pour nous.
- Speaker #1
Et ne pas hésiter d'aller des fois dans les tensions et les confrontations, dans le sens où c'est là aussi, on vide nos sacs des fois. Et on met à plat des situations qui durent depuis longtemps.
- Speaker #0
Et le faire tout de suite. Parce que souvent, on accumule un peu. Moi, je dis toujours, on accumule les crêpes. Et puis, tout d'un coup, au dernier moment, il y a tout qui sort d'un coup sur des sujets qui datent d'il y a six mois, mais qu'on n'avait pas abordé directement.
- Speaker #1
Tu sais qu'on peut trouver plus d'informations ? Des livres ? Tu as parlé de compte Instagram, donc Anna Roy. Est-ce que tu auras des livres, des lectures ?
- Speaker #0
Oui, alors, la plupart des ouvrages d'Anna Roy, elle vient d'en sortir un aussi dernièrement que je n'ai plus le titre en tête, mais qui est vraiment super.
- Speaker #1
On le mettra en référence.
- Speaker #0
Oui, c'est sur le... Ah, je n'ai pas sur... Le Baby Clash.
- Speaker #1
Je me souviens que tu avais montré la coque.
- Speaker #0
Donc celui-là, il est vraiment chouette. Et puis, il y a un livre aussi d'une sexologue qui s'appelle Camille Bataillon, qui s'appelle Réinventer sa vie intime après bébé, qui est vraiment excellent. C'est un tout petit livre avec plein d'outils pratiques. Et ce qui est super dans son livre, c'est qu'il y a toute une partie aussi pour le coparent. Donc du coup, qui intègre aussi vraiment ça. Donc ça, c'est deux livres que, en tout cas, moi, je recommande, que j'aime vraiment beaucoup à ce niveau-là. Et puis, pourquoi pas aussi... Il y a des livres sur le slow sex, par exemple, de pouvoir ralentir un peu dans sa sexualité, qui sont des conseils un peu dans le toucher, d'avoir une relation sexuelle en pleine conscience, par exemple, qui peuvent être aussi assez intéressants pour se redécouvrir et garder cette connexion intime.
- Speaker #1
Super intéressant. Et qu'est-ce que tu dirais à ton toi, quand tu as commencé à te heurter à cette problématique de pression sexuelle après l'accouchement ?
- Speaker #0
Peut-être que j'étais normale. Et que peu importe ce qu'on pouvait me dire autour, en fait, ce que je ressentais, c'était ce qui était juste, en fait. Ce qui était juste, mais j'aurais peut-être aussi, et là, je l'ai fait plus tard avec ma formation, mais j'aurais peut-être dû aussi plus parler de sexualité avec mon mari. On n'a pas de tabou par rapport à ça, mais ça a été difficile pour moi au départ d'arriver à verbaliser pourquoi je n'avais pas envie. Parce qu'au final, tout était aligné pour que je puisse avoir envie. Tu vois,
- Speaker #1
c'est un vrai travail personnel de savoir... Dire à voix haute pourquoi on n'a pas envie, ça fait partie du développement personnel. Oui,
- Speaker #0
exactement. C'était difficile parce que c'est vrai que je me rappelle pour ma fille, ma fille elle a dormi assez vite, même s'il y a eu des moments de fourrir où elle ne dormait pas et on se regardait les deux dans le blanc des yeux en disant pourquoi elle ne dort pas, elle a tout, etc. Mais elle a dormi assez vite, on avait du sommeil qui était présent, il y aurait tout qui aurait pu être ouvert, mais du coup ça a été difficile et là ça a été un travail plutôt personnel de justement comprendre pourquoi en fait, qu'est-ce qui bloquait. de ne pas avoir ça. Et puis là, je l'ai compris aussi au fur et à mesure de ma vie et de ma formation. Voilà comment le désir, il fonctionne. On aura peut-être le sujet d'un autre podcast. Et oui,
- Speaker #1
c'est une parfaite transition. Merci Céline. Pour le prochain podcast, on va parler justement du désir, où tu interviens, du désir dans le couple de longue date, mais également du désir au sens large. Donc voilà, merci pour cette transition parfaite. Merci pour cet épisode. On arrive au terme. Donc si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le commenter, à le... partager, à liker. Et puis, on se retrouve bientôt, justement, pas avec Céline tout de suite, mais dans un autre épisode. Merci.