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Africa Fashion Tour

Angeline Dangelser, fondatrice du collectif Label Oued

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52min |24/04/2025
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Description

Comment une créatrice française a-t-elle trouvé sa voie en valorisant le savoir-faire marocain ?


Il y a 10 ans, Angeline Dangelser a quitté la France et ses expériences dans de grandes maisons de mode pour s'installer à Casablanca. Fascinée par la richesse de l'artisanat local et la créativité des designers marocains, elle a fondé Label Oued, un collectif unique en son genre.  


Découvrez le parcours de cette créatrice de mode française installée à Casablanca, et son initiative : le collectif Label Oued.  


Dans cet épisode de podcast, Angeline partage :

  • Son expertise acquise au sein de grandes maisons de mode françaises  

  • Sa fascination pour la richesse de l'artisanat marocain  

  • Sa vision de Label Oued comme un catalyseur de collaborations entre créateurs et artisans  

  • Son engagement à structurer et dynamiser l'écosystème de la mode au Maroc  

  • Ses projets pour l'avenir, notamment l'ouverture d'un tiers-lieu dédié à la création  


Une véritable masterclasse pour tous les acteurs et passionnés de mode, de création et d'entrepreneuriat culturel.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Angéline Dangelzer. Elle est basée à Casablanca et elle est la fondatrice du collectif La Belle Oued qui réunit des créateurs et des artisans marocains. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de cette initiative et de l'écosystème de la mode au Maroc. Bienvenue Angéline, comment vas-tu ? Ouais, donc je suis contente de pouvoir le faire enfin dans le cadre du podcast. Donc, écoute, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter. Très bien, super intéressant que tu puisses nous partager un petit peu brièvement ton parcours et on va avoir tout le temps de creuser plus en détail tout ce que tu viens de nous raconter. Donc toi tu dis que ça fait 10 ans que tu es au Maroc et par le passé, alors je fais une coupe là, je l'ai fait écho comme c'est les chiennes, j'ai l'impression d'entendre un écho. Ah non ! De ton côté, je veux bien que tu ailles sur, comment dire, donc dans la barre du bas, tu as une petite croix crantée, tu sais celle qui, en général, ça représente les paramètres, les settings dans les différents outils. Tu cliques dessus, normalement tu as un écho comme ça que tu peux supprimer, que tu peux activer, s'il te plaît. Parfait, merci beaucoup. Donc moi je couperai ce moment-là, donc c'est juste, il faudra faire le faire au début, comme ça on n'a pas un écho tout du long. Donc je vais reprendre ma question. Bah écoute, merci pour cette introduction qui est passionnante, on sent que voilà, t'as eu tout un parcours extrêmement brillant et intéressant, on va dire en Occident, puis ensuite t'es venue t'installer au Maroc depuis 10 ans maintenant, alors je t'avoue qu'on va, le podcast s'appelle Africa Fashion Tour, donc on va t'intéresser. à ce qui s'est passé au cours des dix dernières années. Mais c'est intéressant aussi de savoir que tu as ce parcours avec une expertise dans la mode, dans des belles maisons françaises. Donc, quand tu parles, quand tu crées en fait le collectif La Belle Oued, quelle est en fait ton idée de départ ? Quelle est ton ambition ? Très bien. Du coup, toi, quand tu es finalement arrivée au Maroc, tu t'es intéressée en fait à l'écosystème de la mode au Maroc. Et ce que tu as souhaité faire, c'est vraiment de valoriser, de promouvoir le travail des artisans et des créateurs qui étaient présents ici. Vas-y, je t'en prie. La question, c'était, et tu avais bien démarré, c'était vraiment, donc je vais la reprendre. Donc, du coup, je repose la question et du coup, tu redémarres du début, je pense. Donc, toi, du coup, quand tu arrives au Maroc, tu as cette envie de promouvoir l'artisanat et le monde de la création locale. Très bien, donc toi en fait, le fait que tu aies cette expertise, ce passé de créatrice, soit à ton propre compte, soit au service de marque, tu penses que ça apporte quoi finalement dans l'initiative LabelWed ou dans tes rencontres et tes échanges avec des créateurs marocains locaux ? Pourquoi est-ce que toi, là tu évoques le fait de se faire connaître à l'international, pourquoi est-ce que toi tu penses que c'est important qu'il y ait de la visibilité, des savoir-faire et de l'artisanat africain ou marocain à l'international ? Très bien. Toi, tu le vois vraiment, cette ouverture à l'international, tu la vois vraiment comme une source d'inspiration. qui va permettre de rester contemporain et d'être visible à l'international et de sortir du côté un peu ethnocentré qu'on peut avoir quand on est en Occident. On a vraiment le sentiment que la mode est faite par les Européens, pour les Européens. Et c'est sortir un peu de ça. Maintenant, il y en a, quand ils évoquent l'international, c'est aussi de se dire qu'il nous faut des débouchés pour nos pièces, pour nos collections. Et c'est vraiment en termes de business de se dire… C'est en allant à l'international qu'on va réussir à vendre et à développer du chiffre d'affaires. Est-ce que toi, tu as cette vision-là aussi dans tes réflexions ? Et en termes de savoir-faire, est-ce que tu disais qu'au niveau de la maroquinerie, par exemple, ce qu'on peut avoir comme artisans au Maroc qui travaillent la maroquinerie, on va être au même niveau que l'Italie ? Est-ce que tu peux nous parler des différents savoir-faire que tu as pu voir au Maroc ? Moi, je sais que pour avoir travaillé pour des marques françaises qui fabriquaient une partie de leur production au Maroc, je me souviens qu'il y avait le denim, il y avait le cuir, il y avait différentes… Il y a de la lingerie aussi, il y a différentes familles de produits pour lesquels le Maroc a une véritable expertise. Est-ce que tu peux nous en parler avec ton regard à toi de quelqu'un qui est sur place depuis 10 ans ? Très bien, effectivement, c'est passionnant de t'entendre le raconter comme ça, parce qu'on sent que tu es encore... que ça fait dix ans que tu es là, mais tu es toujours émerveillée par toute cette richesse de savoir-faire. Et c'est vrai que quand on est ici à Paris, on ne se rend pas compte de l'étendue des savoir-faire qui existe. Et on peut avoir tendance à se limiter au côté industriel, mais c'est vrai qu'il y a du savoir-faire fait main qu'on pourrait considérer comme des métiers d'art qui existent au Maroc et qui ne sont pas suffisamment connus et valorisés. Et donc toi, quand tu développes le collectif LabelWed, est-ce qu'il y a une sélection des créateurs qui intègrent le collectif ? Est-ce que la partie savoir-faire, elle fait partie de tes critères de sélection ? Très bien. Tu as brièvement évoqué le déplacement à Los Angeles. Est-ce que tu peux préciser c'était dans quel cadre en fait vous avez participé à une Fashion Week et tu as pu embarquer le collectif Label Wed avec plusieurs créateurs pour aller faire un défilé à Los Angeles ? Très bien, super. En tout cas, c'est intéressant de voir, comment dire, tu évoques une préparation marathonienne, c'est-à-dire tous les tenants et les aboutissants quand on veut aller à l'international pour participer à un événement, effectivement d'avoir un partenaire calérains solides pour le transport, de faire travailler en collectif différents métiers. C'est vraiment ça qui fait aussi un défilé, une expérience réussie, c'est de travailler la coordination et la direction artistique. Et là, l'idée, c'est qu'avec ton collectif La Belle Oued, j'imagine tous les ans ou très régulièrement, vous ayez des opportunités, des projets comme ça sur lesquels vous travaillez avec plusieurs créateurs. Très bien, super intéressant, en tout cas avec cette envie de tantôt des projets qui vont être vraiment au Maroc et tantôt des initiatives qui vont vous emmener à sortir des frontières du Maroc pour aller présenter les créatifs. Donc tu parlais d'un prochain et d'un événement au mois d'août à Casablanca, de quoi s'agit-il ? Très bien, super intéressant. Est-ce que toi aujourd'hui, ton rôle dans le collectif, c'est vraiment un rôle de coordination, de direction artistique, de recherche de partenaires ? Toi, tu es un profil de créatif à la base et quelque part, quand tu es fondatrice d'un collectif, tu prends une casquette entrepreneuriale. Tu arrives à trouver l'équilibre entre le côté créatif et le côté plutôt business, où ça ne fait pas forcément appel à la même sensibilité et aux mêmes compétences. Très bien, c'est intéressant de souligner le côté collectif et le fait qu'effectivement, les profils créatifs, le côté structuré business, certains l'ont, certains l'ont pas, mais l'idée, ce qui est important, c'est de collaborer avec des personnes qui l'ont et de s'assurer qu'à un moment ou un autre, dans l'évolution du développement d'une activité, on a quelqu'un dans l'équipe qui peut le gérer ou alors on cherche à acquérir les compétences parce que c'est indispensable quand on a envie de se développer dans la mode, le côté créatif ne suffit pas. Complètement, et c'est ça tout l'intérêt de ce type de collectif. Est-ce que toi, tu as une ambition derrière, comment dire, tu évoquais en fait le fait tout à l'heure que parfois chacun travaille un peu en silo dans son coin, il n'y a pas suffisamment de collaboration. Donc toi, l'idée du collectif LabelWed, c'est d'aller finalement créer un écosystème, une initiative qui soit collaborative. Est-ce qu'après, demain, toi, l'idée, c'est de te dire, « Oh ben... » Pourquoi pas aller se rapprocher de la Dakar Fashion Week, de la Lagos Fashion Week et finalement qu'il y ait des collectifs de pays différents africains qui vont à un moment donné se retrouver et travailler ensemble. Parce que c'est des choses qui sont dans ta vision. Merci Sous-titrage

  • Angeline

    ST Très bien, super intéressant en tout cas le fait que tu sois dans cette logique permanente de recherche de partenaires potentiels, de projets pour pouvoir continuer à faire grandir le collectif. et toi aujourd'hui comment dire Est-ce que tu crées encore en fait ? Est-ce que tu as ta marque ? Est-ce que tu accompagnes des créateurs dans leur collection ? Est-ce que tu fais encore de la direction artistique en fait, en dehors du collectif ? Est-ce que tu as une marque ? Très bien, donc c'est multi casquettes, mais ça reste, comme tu l'as dit, circulaire, donc c'est pas comme si tu te perdais dans tes différentes activités. Et toi, à travers le collectif ou tes différentes initiatives, est-ce que tu envisages de créer un concours ou est-ce que tu veux faire participer des créateurs marocains à des concours internationaux ou marocains ? Je sais que là, il y a une initiative, je ne sais plus par qui elle a été lancée, mais une volonté d'aller soutenir la création marocaine avec un appel à créateurs. pour pouvoir aller récompenser un créateur marocain. Je ne sais pas si tu as entendu parler de cette initiative. Non, c'est arabe en fait. c'est arabe, c'est plus large. Au re Très bien. Le prix dont je parlais, c'est vraiment ce que tu évoquais, c'est le prix, la première édition du prix de la mode du monde arabe qui est proposée par l'Institut du monde arabe. Moi, je sais que c'est quelque chose qui est effectivement, beaucoup de créateurs parfois passent beaucoup de temps et d'énergie à participer à des concours. Et j'avoue que j'ai un avis un peu mitigé sur ce concept-là parce qu'il y a un côté compétition que je trouve qui n'est pas forcément, comment dire… Autant dans le sport, à un moment donné, je peux dire que c'est une course, un marathon. Celui qui arrive en premier, c'est parce qu'il a réussi le meilleur temps. Mais je trouve qu'en créativité, c'est difficile de dire qu'il y a un premier, un deuxième et un troisième. Je trouve ça assez difficile de juger que la broderie est plus jolie que la teinture. Après, il y a des bons et des moins bons, on est d'accord. Je ne sais pas si c'est bon et moins bon ou c'est plus abouti, plus mature. Il y en a certains qui ont besoin d'un peu plus de temps pour fignoler leur identité artistique. Mais je trouve que le système des concours, je ne sais pas, ça met les gens en compétition sur un truc sur lequel je trouve qu'il ne devrait pas y avoir de compétition. Parce qu'on est dans l'art et en fait, est-ce que vraiment… Mais bon, on en revient toujours presque à une valeur. Oui, parce que moi, il y a une veste en denime, un blazer en denime que j'ai vu de votre collection qui m'intéresse. Il y a certains produits quand même, tu vois, si tu les publies, tu vois qu'il y a de la demande. Peut-être que c'est une petite production, je pense, parce qu'il y a deux, trois choses qui mériteraient… Moi, c'est tout ce que j'adore dans les discussions avec les créateurs africains, c'est que dans tout ce qui est fait, il y a vraiment ce côté, mais en fait, tu peux poser la question et on te dit, bon, tu feras partie des cinq élus qui vont porter cette veste. Et moi, c'est ça que j'aime. Et pour un prix qui n'est pas, où tu ne te dis pas que tu le payes des sommes impossibles et du coup, tu accèdes à un niveau de sur-mesure. Tu as une expérience luxe pour un taf, c'est tout à fait honnête, et d'un truc où vraiment, il y a une histoire derrière, en fait. Et donc, moi, à partir du moment où j'ai commencé à acheter du Made in Africa et que j'ai vraiment revendiqué le fait que, voilà, Oh ! Quand j'achète de la mode, j'ai envie d'acheter de la mode Made in Africa, mais c'est parce que la discussion que j'ai avec les créatifs et les conversations et les échanges, ça se passe très spontanément. Tu vois, je te parle de cette veste et tu me dis, non, mais on en a quand même fait quelques-unes. Parce que c'est toujours comme ça, en fait. Et du coup, tu as cet attachement du consommateur pour les créateurs qui est beaucoup plus fort parce que tu sais que derrière, il n'y a pas 5 000 unités qui ont été fabriquées du blazer. Même si demain, un blazer en jean, puisque c'est tendance, le denim en ce moment, je peux en trouver partout. Si je peux en avoir un made in Maroc, en fait, je vais prendre plus de plaisir à le porter. Écoute, avec plaisir. Oui, c'est avec plaisir. Mais l'idée, c'est que les auditeurs aussi, puisqu'on puisse comprendre que c'est vraiment la manière d'acheter quand on achète avec un créateur africain, ça n'a rien à voir avec le fait d'aller dans une boutique impersonnelle dans laquelle tu fais ton tour, personne ne te regarde, tu achètes ta pièce. Et aujourd'hui, en fait, on est arrivé à un stade où c'est des caisses automatiques. Donc, tu peux rentrer dans le magasin, acheter ta pièce, ressortir et ne parler à personne. C'est ça. Du coup, ça me permet de rebondir sur la partie digitale. Est-ce que toi, au niveau du collectif, à un moment donné, il va y avoir un site Internet avec éventuellement peut-être une boutique et quelques pièces qui seront vendues ? Vous êtes en association. Est-ce qu'aujourd'hui, si on a envie de soutenir le collectif, il y a la possibilité à travers un site peut-être de donner, de participer, de contribuer, d'aider sur la partie digitale ? Est-ce que tu as une stratégie aujourd'hui à date avec le collectif ? Je suis complètement d'accord sur le côté. En tout cas, c'est important de pouvoir avoir les deux, le côté lieu physique. Mais c'est important, dans ta réponse, on sent que tu es vraiment plus physique que digitale parce que je te parle du digital et tu me dis, voilà, mais nous, on va ouvrir un lieu en fait. Ouf, ou Non, après, je pense qu'il faut des personnes dédiées, comme tu l'as dit. C'est comme tout à l'heure, quand je parlais du côté business et du côté créatif, il y a le côté communication qui devient aujourd'hui indispensable. Mais l'idée, c'est d'avoir une personne dédiée qui va pouvoir prendre la main là-dessus, qui va être passionnée et qui va pouvoir créer le contenu. Et comme tu le dis, on ne peut pas être fourré au moulin. Et à un moment donné, c'est très difficile d'être à la fois très bon communicant et en même temps très bon sur la partie créative. de continuer à développer sa pâte artistique, sa direction artistique et son savoir-faire. Et en même temps, faire la story, ce n'est pas forcément… C'est ça, bien sûr ! Mais je pense que ce n'est pas forcément… En tout cas, j'avoue que moi, pour travailler avec des porteurs de projets qui veulent se lancer et qui ont une idée créative et qui en même temps se disent « voilà, il faut absolument que je me mette à Instagram, mais en même temps, je n'y connais rien » , moi, j'essaie de leur dire mais… C'est déjà tellement dur d'avoir la bonne idée créative et de réussir à l'écloper de manière qualitative. Si en plus tu veux apprendre le métier des réseaux sociaux, c'est une compétence à accueillir à part entière. Peut-être qu'il faut trouver les bonnes personnes pour le faire à ta place en fait. Donc je pense que c'est important, mais je trouve que... C'est plus intéressant de bien développer son concept et son savoir-faire parce que ce sera toujours facile de communiquer sur un concept, un savoir-faire qui est bien défini en fait. Donc toi, en perspective, il y a un événement à Casablanca qui arrive. Et après, si on se projette un peu sur le plus long terme, quand tu penses à la belle ouède, où est-ce que tu aurais envie d'aller ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'ultime où tu te dis, voilà, moi, si j'ai créé ce collectif, c'est pour… à terme, atteindre ou réussir à faire ce truc-là en particulier ? Ou alors, j'aurais le sentiment d'avoir réussi si on atteint tel ou tel objectif ? Est-ce que tu as ce genre d'idée un peu en tête, un peu un rêve, je ne vais pas dire inatteignable, mais en tout cas, c'est quoi l'objectif en fait ? Très bien, super. Avec, je dirais, l'idée en tout cas, moi, de ce que je retiens de notre échange, c'est d'avoir un lieu, d'avoir peut-être un événement récurrent LabelWed, d'être régulièrement invité dans d'autres événements à travers le monde. Et petit à petit, ça va, je pense, être, comment dire, la référence si on cherche finalement les créateurs. à suivre au Maroc, on aura tendance à aller se dire, tiens, on va aller voir vers le collectif La Belle Oued, parce qu'il y a, comment dire, une pépinière de talent au niveau de cette initiative. Très bien, écoute, je pense qu'on arrive à la fin de cet échange. On a pu balayer, comment dire, de manière assez précise, tes différentes initiatives au Maroc. Et j'ajouterai en fait, en complément de cette interview, un article avec des photos, notamment du défilé à Los Angeles, mais aussi… Alors, je ne pense pas que j'aurai tout de suite des photos du tiers-lieu et du défilé à Casablanca, mais en tout cas, dès que je les aurai, je pourrai les mettre. je pourrais compléter. Mais tout élément lié au savoir-faire et au créateur avec lesquels tu travailles, je les intégrerai en fait en notes de bas de page de cet épisode. J'ai été ravie de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs. Merci à toi pour tout ce que tu fais et on se dit à très bientôt.

Chapters

  • Introduction avec Angéline Dangelzer

    00:01

  • Le parcours d'Angéline et son arrivée au Maroc

    00:17

  • Création du collectif La Belle Oued

    04:04

  • Promotion de l'artisanat marocain

    05:36

  • Visibilité internationale des créateurs marocains

    09:42

  • Les savoir-faire artisanaux au Maroc

    14:58

  • Participation à la Fashion Week de Los Angeles

    20:31

  • Rôle d'Angéline dans le collectif

    26:46

  • Vision future et projets du collectif

    31:14

  • Conclusion et remerciements

    49:13

Description

Comment une créatrice française a-t-elle trouvé sa voie en valorisant le savoir-faire marocain ?


Il y a 10 ans, Angeline Dangelser a quitté la France et ses expériences dans de grandes maisons de mode pour s'installer à Casablanca. Fascinée par la richesse de l'artisanat local et la créativité des designers marocains, elle a fondé Label Oued, un collectif unique en son genre.  


Découvrez le parcours de cette créatrice de mode française installée à Casablanca, et son initiative : le collectif Label Oued.  


Dans cet épisode de podcast, Angeline partage :

  • Son expertise acquise au sein de grandes maisons de mode françaises  

  • Sa fascination pour la richesse de l'artisanat marocain  

  • Sa vision de Label Oued comme un catalyseur de collaborations entre créateurs et artisans  

  • Son engagement à structurer et dynamiser l'écosystème de la mode au Maroc  

  • Ses projets pour l'avenir, notamment l'ouverture d'un tiers-lieu dédié à la création  


Une véritable masterclasse pour tous les acteurs et passionnés de mode, de création et d'entrepreneuriat culturel.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


Et, pensez à vous abonner et à laisser un commentaire sur Apple Podcast et Spotify, l’impact de ce petit geste pour la visibilité du podcast est immense


A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Angéline Dangelzer. Elle est basée à Casablanca et elle est la fondatrice du collectif La Belle Oued qui réunit des créateurs et des artisans marocains. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de cette initiative et de l'écosystème de la mode au Maroc. Bienvenue Angéline, comment vas-tu ? Ouais, donc je suis contente de pouvoir le faire enfin dans le cadre du podcast. Donc, écoute, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter. Très bien, super intéressant que tu puisses nous partager un petit peu brièvement ton parcours et on va avoir tout le temps de creuser plus en détail tout ce que tu viens de nous raconter. Donc toi tu dis que ça fait 10 ans que tu es au Maroc et par le passé, alors je fais une coupe là, je l'ai fait écho comme c'est les chiennes, j'ai l'impression d'entendre un écho. Ah non ! De ton côté, je veux bien que tu ailles sur, comment dire, donc dans la barre du bas, tu as une petite croix crantée, tu sais celle qui, en général, ça représente les paramètres, les settings dans les différents outils. Tu cliques dessus, normalement tu as un écho comme ça que tu peux supprimer, que tu peux activer, s'il te plaît. Parfait, merci beaucoup. Donc moi je couperai ce moment-là, donc c'est juste, il faudra faire le faire au début, comme ça on n'a pas un écho tout du long. Donc je vais reprendre ma question. Bah écoute, merci pour cette introduction qui est passionnante, on sent que voilà, t'as eu tout un parcours extrêmement brillant et intéressant, on va dire en Occident, puis ensuite t'es venue t'installer au Maroc depuis 10 ans maintenant, alors je t'avoue qu'on va, le podcast s'appelle Africa Fashion Tour, donc on va t'intéresser. à ce qui s'est passé au cours des dix dernières années. Mais c'est intéressant aussi de savoir que tu as ce parcours avec une expertise dans la mode, dans des belles maisons françaises. Donc, quand tu parles, quand tu crées en fait le collectif La Belle Oued, quelle est en fait ton idée de départ ? Quelle est ton ambition ? Très bien. Du coup, toi, quand tu es finalement arrivée au Maroc, tu t'es intéressée en fait à l'écosystème de la mode au Maroc. Et ce que tu as souhaité faire, c'est vraiment de valoriser, de promouvoir le travail des artisans et des créateurs qui étaient présents ici. Vas-y, je t'en prie. La question, c'était, et tu avais bien démarré, c'était vraiment, donc je vais la reprendre. Donc, du coup, je repose la question et du coup, tu redémarres du début, je pense. Donc, toi, du coup, quand tu arrives au Maroc, tu as cette envie de promouvoir l'artisanat et le monde de la création locale. Très bien, donc toi en fait, le fait que tu aies cette expertise, ce passé de créatrice, soit à ton propre compte, soit au service de marque, tu penses que ça apporte quoi finalement dans l'initiative LabelWed ou dans tes rencontres et tes échanges avec des créateurs marocains locaux ? Pourquoi est-ce que toi, là tu évoques le fait de se faire connaître à l'international, pourquoi est-ce que toi tu penses que c'est important qu'il y ait de la visibilité, des savoir-faire et de l'artisanat africain ou marocain à l'international ? Très bien. Toi, tu le vois vraiment, cette ouverture à l'international, tu la vois vraiment comme une source d'inspiration. qui va permettre de rester contemporain et d'être visible à l'international et de sortir du côté un peu ethnocentré qu'on peut avoir quand on est en Occident. On a vraiment le sentiment que la mode est faite par les Européens, pour les Européens. Et c'est sortir un peu de ça. Maintenant, il y en a, quand ils évoquent l'international, c'est aussi de se dire qu'il nous faut des débouchés pour nos pièces, pour nos collections. Et c'est vraiment en termes de business de se dire… C'est en allant à l'international qu'on va réussir à vendre et à développer du chiffre d'affaires. Est-ce que toi, tu as cette vision-là aussi dans tes réflexions ? Et en termes de savoir-faire, est-ce que tu disais qu'au niveau de la maroquinerie, par exemple, ce qu'on peut avoir comme artisans au Maroc qui travaillent la maroquinerie, on va être au même niveau que l'Italie ? Est-ce que tu peux nous parler des différents savoir-faire que tu as pu voir au Maroc ? Moi, je sais que pour avoir travaillé pour des marques françaises qui fabriquaient une partie de leur production au Maroc, je me souviens qu'il y avait le denim, il y avait le cuir, il y avait différentes… Il y a de la lingerie aussi, il y a différentes familles de produits pour lesquels le Maroc a une véritable expertise. Est-ce que tu peux nous en parler avec ton regard à toi de quelqu'un qui est sur place depuis 10 ans ? Très bien, effectivement, c'est passionnant de t'entendre le raconter comme ça, parce qu'on sent que tu es encore... que ça fait dix ans que tu es là, mais tu es toujours émerveillée par toute cette richesse de savoir-faire. Et c'est vrai que quand on est ici à Paris, on ne se rend pas compte de l'étendue des savoir-faire qui existe. Et on peut avoir tendance à se limiter au côté industriel, mais c'est vrai qu'il y a du savoir-faire fait main qu'on pourrait considérer comme des métiers d'art qui existent au Maroc et qui ne sont pas suffisamment connus et valorisés. Et donc toi, quand tu développes le collectif LabelWed, est-ce qu'il y a une sélection des créateurs qui intègrent le collectif ? Est-ce que la partie savoir-faire, elle fait partie de tes critères de sélection ? Très bien. Tu as brièvement évoqué le déplacement à Los Angeles. Est-ce que tu peux préciser c'était dans quel cadre en fait vous avez participé à une Fashion Week et tu as pu embarquer le collectif Label Wed avec plusieurs créateurs pour aller faire un défilé à Los Angeles ? Très bien, super. En tout cas, c'est intéressant de voir, comment dire, tu évoques une préparation marathonienne, c'est-à-dire tous les tenants et les aboutissants quand on veut aller à l'international pour participer à un événement, effectivement d'avoir un partenaire calérains solides pour le transport, de faire travailler en collectif différents métiers. C'est vraiment ça qui fait aussi un défilé, une expérience réussie, c'est de travailler la coordination et la direction artistique. Et là, l'idée, c'est qu'avec ton collectif La Belle Oued, j'imagine tous les ans ou très régulièrement, vous ayez des opportunités, des projets comme ça sur lesquels vous travaillez avec plusieurs créateurs. Très bien, super intéressant, en tout cas avec cette envie de tantôt des projets qui vont être vraiment au Maroc et tantôt des initiatives qui vont vous emmener à sortir des frontières du Maroc pour aller présenter les créatifs. Donc tu parlais d'un prochain et d'un événement au mois d'août à Casablanca, de quoi s'agit-il ? Très bien, super intéressant. Est-ce que toi aujourd'hui, ton rôle dans le collectif, c'est vraiment un rôle de coordination, de direction artistique, de recherche de partenaires ? Toi, tu es un profil de créatif à la base et quelque part, quand tu es fondatrice d'un collectif, tu prends une casquette entrepreneuriale. Tu arrives à trouver l'équilibre entre le côté créatif et le côté plutôt business, où ça ne fait pas forcément appel à la même sensibilité et aux mêmes compétences. Très bien, c'est intéressant de souligner le côté collectif et le fait qu'effectivement, les profils créatifs, le côté structuré business, certains l'ont, certains l'ont pas, mais l'idée, ce qui est important, c'est de collaborer avec des personnes qui l'ont et de s'assurer qu'à un moment ou un autre, dans l'évolution du développement d'une activité, on a quelqu'un dans l'équipe qui peut le gérer ou alors on cherche à acquérir les compétences parce que c'est indispensable quand on a envie de se développer dans la mode, le côté créatif ne suffit pas. Complètement, et c'est ça tout l'intérêt de ce type de collectif. Est-ce que toi, tu as une ambition derrière, comment dire, tu évoquais en fait le fait tout à l'heure que parfois chacun travaille un peu en silo dans son coin, il n'y a pas suffisamment de collaboration. Donc toi, l'idée du collectif LabelWed, c'est d'aller finalement créer un écosystème, une initiative qui soit collaborative. Est-ce qu'après, demain, toi, l'idée, c'est de te dire, « Oh ben... » Pourquoi pas aller se rapprocher de la Dakar Fashion Week, de la Lagos Fashion Week et finalement qu'il y ait des collectifs de pays différents africains qui vont à un moment donné se retrouver et travailler ensemble. Parce que c'est des choses qui sont dans ta vision. Merci Sous-titrage

  • Angeline

    ST Très bien, super intéressant en tout cas le fait que tu sois dans cette logique permanente de recherche de partenaires potentiels, de projets pour pouvoir continuer à faire grandir le collectif. et toi aujourd'hui comment dire Est-ce que tu crées encore en fait ? Est-ce que tu as ta marque ? Est-ce que tu accompagnes des créateurs dans leur collection ? Est-ce que tu fais encore de la direction artistique en fait, en dehors du collectif ? Est-ce que tu as une marque ? Très bien, donc c'est multi casquettes, mais ça reste, comme tu l'as dit, circulaire, donc c'est pas comme si tu te perdais dans tes différentes activités. Et toi, à travers le collectif ou tes différentes initiatives, est-ce que tu envisages de créer un concours ou est-ce que tu veux faire participer des créateurs marocains à des concours internationaux ou marocains ? Je sais que là, il y a une initiative, je ne sais plus par qui elle a été lancée, mais une volonté d'aller soutenir la création marocaine avec un appel à créateurs. pour pouvoir aller récompenser un créateur marocain. Je ne sais pas si tu as entendu parler de cette initiative. Non, c'est arabe en fait. c'est arabe, c'est plus large. Au re Très bien. Le prix dont je parlais, c'est vraiment ce que tu évoquais, c'est le prix, la première édition du prix de la mode du monde arabe qui est proposée par l'Institut du monde arabe. Moi, je sais que c'est quelque chose qui est effectivement, beaucoup de créateurs parfois passent beaucoup de temps et d'énergie à participer à des concours. Et j'avoue que j'ai un avis un peu mitigé sur ce concept-là parce qu'il y a un côté compétition que je trouve qui n'est pas forcément, comment dire… Autant dans le sport, à un moment donné, je peux dire que c'est une course, un marathon. Celui qui arrive en premier, c'est parce qu'il a réussi le meilleur temps. Mais je trouve qu'en créativité, c'est difficile de dire qu'il y a un premier, un deuxième et un troisième. Je trouve ça assez difficile de juger que la broderie est plus jolie que la teinture. Après, il y a des bons et des moins bons, on est d'accord. Je ne sais pas si c'est bon et moins bon ou c'est plus abouti, plus mature. Il y en a certains qui ont besoin d'un peu plus de temps pour fignoler leur identité artistique. Mais je trouve que le système des concours, je ne sais pas, ça met les gens en compétition sur un truc sur lequel je trouve qu'il ne devrait pas y avoir de compétition. Parce qu'on est dans l'art et en fait, est-ce que vraiment… Mais bon, on en revient toujours presque à une valeur. Oui, parce que moi, il y a une veste en denime, un blazer en denime que j'ai vu de votre collection qui m'intéresse. Il y a certains produits quand même, tu vois, si tu les publies, tu vois qu'il y a de la demande. Peut-être que c'est une petite production, je pense, parce qu'il y a deux, trois choses qui mériteraient… Moi, c'est tout ce que j'adore dans les discussions avec les créateurs africains, c'est que dans tout ce qui est fait, il y a vraiment ce côté, mais en fait, tu peux poser la question et on te dit, bon, tu feras partie des cinq élus qui vont porter cette veste. Et moi, c'est ça que j'aime. Et pour un prix qui n'est pas, où tu ne te dis pas que tu le payes des sommes impossibles et du coup, tu accèdes à un niveau de sur-mesure. Tu as une expérience luxe pour un taf, c'est tout à fait honnête, et d'un truc où vraiment, il y a une histoire derrière, en fait. Et donc, moi, à partir du moment où j'ai commencé à acheter du Made in Africa et que j'ai vraiment revendiqué le fait que, voilà, Oh ! Quand j'achète de la mode, j'ai envie d'acheter de la mode Made in Africa, mais c'est parce que la discussion que j'ai avec les créatifs et les conversations et les échanges, ça se passe très spontanément. Tu vois, je te parle de cette veste et tu me dis, non, mais on en a quand même fait quelques-unes. Parce que c'est toujours comme ça, en fait. Et du coup, tu as cet attachement du consommateur pour les créateurs qui est beaucoup plus fort parce que tu sais que derrière, il n'y a pas 5 000 unités qui ont été fabriquées du blazer. Même si demain, un blazer en jean, puisque c'est tendance, le denim en ce moment, je peux en trouver partout. Si je peux en avoir un made in Maroc, en fait, je vais prendre plus de plaisir à le porter. Écoute, avec plaisir. Oui, c'est avec plaisir. Mais l'idée, c'est que les auditeurs aussi, puisqu'on puisse comprendre que c'est vraiment la manière d'acheter quand on achète avec un créateur africain, ça n'a rien à voir avec le fait d'aller dans une boutique impersonnelle dans laquelle tu fais ton tour, personne ne te regarde, tu achètes ta pièce. Et aujourd'hui, en fait, on est arrivé à un stade où c'est des caisses automatiques. Donc, tu peux rentrer dans le magasin, acheter ta pièce, ressortir et ne parler à personne. C'est ça. Du coup, ça me permet de rebondir sur la partie digitale. Est-ce que toi, au niveau du collectif, à un moment donné, il va y avoir un site Internet avec éventuellement peut-être une boutique et quelques pièces qui seront vendues ? Vous êtes en association. Est-ce qu'aujourd'hui, si on a envie de soutenir le collectif, il y a la possibilité à travers un site peut-être de donner, de participer, de contribuer, d'aider sur la partie digitale ? Est-ce que tu as une stratégie aujourd'hui à date avec le collectif ? Je suis complètement d'accord sur le côté. En tout cas, c'est important de pouvoir avoir les deux, le côté lieu physique. Mais c'est important, dans ta réponse, on sent que tu es vraiment plus physique que digitale parce que je te parle du digital et tu me dis, voilà, mais nous, on va ouvrir un lieu en fait. Ouf, ou Non, après, je pense qu'il faut des personnes dédiées, comme tu l'as dit. C'est comme tout à l'heure, quand je parlais du côté business et du côté créatif, il y a le côté communication qui devient aujourd'hui indispensable. Mais l'idée, c'est d'avoir une personne dédiée qui va pouvoir prendre la main là-dessus, qui va être passionnée et qui va pouvoir créer le contenu. Et comme tu le dis, on ne peut pas être fourré au moulin. Et à un moment donné, c'est très difficile d'être à la fois très bon communicant et en même temps très bon sur la partie créative. de continuer à développer sa pâte artistique, sa direction artistique et son savoir-faire. Et en même temps, faire la story, ce n'est pas forcément… C'est ça, bien sûr ! Mais je pense que ce n'est pas forcément… En tout cas, j'avoue que moi, pour travailler avec des porteurs de projets qui veulent se lancer et qui ont une idée créative et qui en même temps se disent « voilà, il faut absolument que je me mette à Instagram, mais en même temps, je n'y connais rien » , moi, j'essaie de leur dire mais… C'est déjà tellement dur d'avoir la bonne idée créative et de réussir à l'écloper de manière qualitative. Si en plus tu veux apprendre le métier des réseaux sociaux, c'est une compétence à accueillir à part entière. Peut-être qu'il faut trouver les bonnes personnes pour le faire à ta place en fait. Donc je pense que c'est important, mais je trouve que... C'est plus intéressant de bien développer son concept et son savoir-faire parce que ce sera toujours facile de communiquer sur un concept, un savoir-faire qui est bien défini en fait. Donc toi, en perspective, il y a un événement à Casablanca qui arrive. Et après, si on se projette un peu sur le plus long terme, quand tu penses à la belle ouède, où est-ce que tu aurais envie d'aller ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'ultime où tu te dis, voilà, moi, si j'ai créé ce collectif, c'est pour… à terme, atteindre ou réussir à faire ce truc-là en particulier ? Ou alors, j'aurais le sentiment d'avoir réussi si on atteint tel ou tel objectif ? Est-ce que tu as ce genre d'idée un peu en tête, un peu un rêve, je ne vais pas dire inatteignable, mais en tout cas, c'est quoi l'objectif en fait ? Très bien, super. Avec, je dirais, l'idée en tout cas, moi, de ce que je retiens de notre échange, c'est d'avoir un lieu, d'avoir peut-être un événement récurrent LabelWed, d'être régulièrement invité dans d'autres événements à travers le monde. Et petit à petit, ça va, je pense, être, comment dire, la référence si on cherche finalement les créateurs. à suivre au Maroc, on aura tendance à aller se dire, tiens, on va aller voir vers le collectif La Belle Oued, parce qu'il y a, comment dire, une pépinière de talent au niveau de cette initiative. Très bien, écoute, je pense qu'on arrive à la fin de cet échange. On a pu balayer, comment dire, de manière assez précise, tes différentes initiatives au Maroc. Et j'ajouterai en fait, en complément de cette interview, un article avec des photos, notamment du défilé à Los Angeles, mais aussi… Alors, je ne pense pas que j'aurai tout de suite des photos du tiers-lieu et du défilé à Casablanca, mais en tout cas, dès que je les aurai, je pourrai les mettre. je pourrais compléter. Mais tout élément lié au savoir-faire et au créateur avec lesquels tu travailles, je les intégrerai en fait en notes de bas de page de cet épisode. J'ai été ravie de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs. Merci à toi pour tout ce que tu fais et on se dit à très bientôt.

Chapters

  • Introduction avec Angéline Dangelzer

    00:01

  • Le parcours d'Angéline et son arrivée au Maroc

    00:17

  • Création du collectif La Belle Oued

    04:04

  • Promotion de l'artisanat marocain

    05:36

  • Visibilité internationale des créateurs marocains

    09:42

  • Les savoir-faire artisanaux au Maroc

    14:58

  • Participation à la Fashion Week de Los Angeles

    20:31

  • Rôle d'Angéline dans le collectif

    26:46

  • Vision future et projets du collectif

    31:14

  • Conclusion et remerciements

    49:13

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Description

Comment une créatrice française a-t-elle trouvé sa voie en valorisant le savoir-faire marocain ?


Il y a 10 ans, Angeline Dangelser a quitté la France et ses expériences dans de grandes maisons de mode pour s'installer à Casablanca. Fascinée par la richesse de l'artisanat local et la créativité des designers marocains, elle a fondé Label Oued, un collectif unique en son genre.  


Découvrez le parcours de cette créatrice de mode française installée à Casablanca, et son initiative : le collectif Label Oued.  


Dans cet épisode de podcast, Angeline partage :

  • Son expertise acquise au sein de grandes maisons de mode françaises  

  • Sa fascination pour la richesse de l'artisanat marocain  

  • Sa vision de Label Oued comme un catalyseur de collaborations entre créateurs et artisans  

  • Son engagement à structurer et dynamiser l'écosystème de la mode au Maroc  

  • Ses projets pour l'avenir, notamment l'ouverture d'un tiers-lieu dédié à la création  


Une véritable masterclasse pour tous les acteurs et passionnés de mode, de création et d'entrepreneuriat culturel.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Angéline Dangelzer. Elle est basée à Casablanca et elle est la fondatrice du collectif La Belle Oued qui réunit des créateurs et des artisans marocains. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de cette initiative et de l'écosystème de la mode au Maroc. Bienvenue Angéline, comment vas-tu ? Ouais, donc je suis contente de pouvoir le faire enfin dans le cadre du podcast. Donc, écoute, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter. Très bien, super intéressant que tu puisses nous partager un petit peu brièvement ton parcours et on va avoir tout le temps de creuser plus en détail tout ce que tu viens de nous raconter. Donc toi tu dis que ça fait 10 ans que tu es au Maroc et par le passé, alors je fais une coupe là, je l'ai fait écho comme c'est les chiennes, j'ai l'impression d'entendre un écho. Ah non ! De ton côté, je veux bien que tu ailles sur, comment dire, donc dans la barre du bas, tu as une petite croix crantée, tu sais celle qui, en général, ça représente les paramètres, les settings dans les différents outils. Tu cliques dessus, normalement tu as un écho comme ça que tu peux supprimer, que tu peux activer, s'il te plaît. Parfait, merci beaucoup. Donc moi je couperai ce moment-là, donc c'est juste, il faudra faire le faire au début, comme ça on n'a pas un écho tout du long. Donc je vais reprendre ma question. Bah écoute, merci pour cette introduction qui est passionnante, on sent que voilà, t'as eu tout un parcours extrêmement brillant et intéressant, on va dire en Occident, puis ensuite t'es venue t'installer au Maroc depuis 10 ans maintenant, alors je t'avoue qu'on va, le podcast s'appelle Africa Fashion Tour, donc on va t'intéresser. à ce qui s'est passé au cours des dix dernières années. Mais c'est intéressant aussi de savoir que tu as ce parcours avec une expertise dans la mode, dans des belles maisons françaises. Donc, quand tu parles, quand tu crées en fait le collectif La Belle Oued, quelle est en fait ton idée de départ ? Quelle est ton ambition ? Très bien. Du coup, toi, quand tu es finalement arrivée au Maroc, tu t'es intéressée en fait à l'écosystème de la mode au Maroc. Et ce que tu as souhaité faire, c'est vraiment de valoriser, de promouvoir le travail des artisans et des créateurs qui étaient présents ici. Vas-y, je t'en prie. La question, c'était, et tu avais bien démarré, c'était vraiment, donc je vais la reprendre. Donc, du coup, je repose la question et du coup, tu redémarres du début, je pense. Donc, toi, du coup, quand tu arrives au Maroc, tu as cette envie de promouvoir l'artisanat et le monde de la création locale. Très bien, donc toi en fait, le fait que tu aies cette expertise, ce passé de créatrice, soit à ton propre compte, soit au service de marque, tu penses que ça apporte quoi finalement dans l'initiative LabelWed ou dans tes rencontres et tes échanges avec des créateurs marocains locaux ? Pourquoi est-ce que toi, là tu évoques le fait de se faire connaître à l'international, pourquoi est-ce que toi tu penses que c'est important qu'il y ait de la visibilité, des savoir-faire et de l'artisanat africain ou marocain à l'international ? Très bien. Toi, tu le vois vraiment, cette ouverture à l'international, tu la vois vraiment comme une source d'inspiration. qui va permettre de rester contemporain et d'être visible à l'international et de sortir du côté un peu ethnocentré qu'on peut avoir quand on est en Occident. On a vraiment le sentiment que la mode est faite par les Européens, pour les Européens. Et c'est sortir un peu de ça. Maintenant, il y en a, quand ils évoquent l'international, c'est aussi de se dire qu'il nous faut des débouchés pour nos pièces, pour nos collections. Et c'est vraiment en termes de business de se dire… C'est en allant à l'international qu'on va réussir à vendre et à développer du chiffre d'affaires. Est-ce que toi, tu as cette vision-là aussi dans tes réflexions ? Et en termes de savoir-faire, est-ce que tu disais qu'au niveau de la maroquinerie, par exemple, ce qu'on peut avoir comme artisans au Maroc qui travaillent la maroquinerie, on va être au même niveau que l'Italie ? Est-ce que tu peux nous parler des différents savoir-faire que tu as pu voir au Maroc ? Moi, je sais que pour avoir travaillé pour des marques françaises qui fabriquaient une partie de leur production au Maroc, je me souviens qu'il y avait le denim, il y avait le cuir, il y avait différentes… Il y a de la lingerie aussi, il y a différentes familles de produits pour lesquels le Maroc a une véritable expertise. Est-ce que tu peux nous en parler avec ton regard à toi de quelqu'un qui est sur place depuis 10 ans ? Très bien, effectivement, c'est passionnant de t'entendre le raconter comme ça, parce qu'on sent que tu es encore... que ça fait dix ans que tu es là, mais tu es toujours émerveillée par toute cette richesse de savoir-faire. Et c'est vrai que quand on est ici à Paris, on ne se rend pas compte de l'étendue des savoir-faire qui existe. Et on peut avoir tendance à se limiter au côté industriel, mais c'est vrai qu'il y a du savoir-faire fait main qu'on pourrait considérer comme des métiers d'art qui existent au Maroc et qui ne sont pas suffisamment connus et valorisés. Et donc toi, quand tu développes le collectif LabelWed, est-ce qu'il y a une sélection des créateurs qui intègrent le collectif ? Est-ce que la partie savoir-faire, elle fait partie de tes critères de sélection ? Très bien. Tu as brièvement évoqué le déplacement à Los Angeles. Est-ce que tu peux préciser c'était dans quel cadre en fait vous avez participé à une Fashion Week et tu as pu embarquer le collectif Label Wed avec plusieurs créateurs pour aller faire un défilé à Los Angeles ? Très bien, super. En tout cas, c'est intéressant de voir, comment dire, tu évoques une préparation marathonienne, c'est-à-dire tous les tenants et les aboutissants quand on veut aller à l'international pour participer à un événement, effectivement d'avoir un partenaire calérains solides pour le transport, de faire travailler en collectif différents métiers. C'est vraiment ça qui fait aussi un défilé, une expérience réussie, c'est de travailler la coordination et la direction artistique. Et là, l'idée, c'est qu'avec ton collectif La Belle Oued, j'imagine tous les ans ou très régulièrement, vous ayez des opportunités, des projets comme ça sur lesquels vous travaillez avec plusieurs créateurs. Très bien, super intéressant, en tout cas avec cette envie de tantôt des projets qui vont être vraiment au Maroc et tantôt des initiatives qui vont vous emmener à sortir des frontières du Maroc pour aller présenter les créatifs. Donc tu parlais d'un prochain et d'un événement au mois d'août à Casablanca, de quoi s'agit-il ? Très bien, super intéressant. Est-ce que toi aujourd'hui, ton rôle dans le collectif, c'est vraiment un rôle de coordination, de direction artistique, de recherche de partenaires ? Toi, tu es un profil de créatif à la base et quelque part, quand tu es fondatrice d'un collectif, tu prends une casquette entrepreneuriale. Tu arrives à trouver l'équilibre entre le côté créatif et le côté plutôt business, où ça ne fait pas forcément appel à la même sensibilité et aux mêmes compétences. Très bien, c'est intéressant de souligner le côté collectif et le fait qu'effectivement, les profils créatifs, le côté structuré business, certains l'ont, certains l'ont pas, mais l'idée, ce qui est important, c'est de collaborer avec des personnes qui l'ont et de s'assurer qu'à un moment ou un autre, dans l'évolution du développement d'une activité, on a quelqu'un dans l'équipe qui peut le gérer ou alors on cherche à acquérir les compétences parce que c'est indispensable quand on a envie de se développer dans la mode, le côté créatif ne suffit pas. Complètement, et c'est ça tout l'intérêt de ce type de collectif. Est-ce que toi, tu as une ambition derrière, comment dire, tu évoquais en fait le fait tout à l'heure que parfois chacun travaille un peu en silo dans son coin, il n'y a pas suffisamment de collaboration. Donc toi, l'idée du collectif LabelWed, c'est d'aller finalement créer un écosystème, une initiative qui soit collaborative. Est-ce qu'après, demain, toi, l'idée, c'est de te dire, « Oh ben... » Pourquoi pas aller se rapprocher de la Dakar Fashion Week, de la Lagos Fashion Week et finalement qu'il y ait des collectifs de pays différents africains qui vont à un moment donné se retrouver et travailler ensemble. Parce que c'est des choses qui sont dans ta vision. Merci Sous-titrage

  • Angeline

    ST Très bien, super intéressant en tout cas le fait que tu sois dans cette logique permanente de recherche de partenaires potentiels, de projets pour pouvoir continuer à faire grandir le collectif. et toi aujourd'hui comment dire Est-ce que tu crées encore en fait ? Est-ce que tu as ta marque ? Est-ce que tu accompagnes des créateurs dans leur collection ? Est-ce que tu fais encore de la direction artistique en fait, en dehors du collectif ? Est-ce que tu as une marque ? Très bien, donc c'est multi casquettes, mais ça reste, comme tu l'as dit, circulaire, donc c'est pas comme si tu te perdais dans tes différentes activités. Et toi, à travers le collectif ou tes différentes initiatives, est-ce que tu envisages de créer un concours ou est-ce que tu veux faire participer des créateurs marocains à des concours internationaux ou marocains ? Je sais que là, il y a une initiative, je ne sais plus par qui elle a été lancée, mais une volonté d'aller soutenir la création marocaine avec un appel à créateurs. pour pouvoir aller récompenser un créateur marocain. Je ne sais pas si tu as entendu parler de cette initiative. Non, c'est arabe en fait. c'est arabe, c'est plus large. Au re Très bien. Le prix dont je parlais, c'est vraiment ce que tu évoquais, c'est le prix, la première édition du prix de la mode du monde arabe qui est proposée par l'Institut du monde arabe. Moi, je sais que c'est quelque chose qui est effectivement, beaucoup de créateurs parfois passent beaucoup de temps et d'énergie à participer à des concours. Et j'avoue que j'ai un avis un peu mitigé sur ce concept-là parce qu'il y a un côté compétition que je trouve qui n'est pas forcément, comment dire… Autant dans le sport, à un moment donné, je peux dire que c'est une course, un marathon. Celui qui arrive en premier, c'est parce qu'il a réussi le meilleur temps. Mais je trouve qu'en créativité, c'est difficile de dire qu'il y a un premier, un deuxième et un troisième. Je trouve ça assez difficile de juger que la broderie est plus jolie que la teinture. Après, il y a des bons et des moins bons, on est d'accord. Je ne sais pas si c'est bon et moins bon ou c'est plus abouti, plus mature. Il y en a certains qui ont besoin d'un peu plus de temps pour fignoler leur identité artistique. Mais je trouve que le système des concours, je ne sais pas, ça met les gens en compétition sur un truc sur lequel je trouve qu'il ne devrait pas y avoir de compétition. Parce qu'on est dans l'art et en fait, est-ce que vraiment… Mais bon, on en revient toujours presque à une valeur. Oui, parce que moi, il y a une veste en denime, un blazer en denime que j'ai vu de votre collection qui m'intéresse. Il y a certains produits quand même, tu vois, si tu les publies, tu vois qu'il y a de la demande. Peut-être que c'est une petite production, je pense, parce qu'il y a deux, trois choses qui mériteraient… Moi, c'est tout ce que j'adore dans les discussions avec les créateurs africains, c'est que dans tout ce qui est fait, il y a vraiment ce côté, mais en fait, tu peux poser la question et on te dit, bon, tu feras partie des cinq élus qui vont porter cette veste. Et moi, c'est ça que j'aime. Et pour un prix qui n'est pas, où tu ne te dis pas que tu le payes des sommes impossibles et du coup, tu accèdes à un niveau de sur-mesure. Tu as une expérience luxe pour un taf, c'est tout à fait honnête, et d'un truc où vraiment, il y a une histoire derrière, en fait. Et donc, moi, à partir du moment où j'ai commencé à acheter du Made in Africa et que j'ai vraiment revendiqué le fait que, voilà, Oh ! Quand j'achète de la mode, j'ai envie d'acheter de la mode Made in Africa, mais c'est parce que la discussion que j'ai avec les créatifs et les conversations et les échanges, ça se passe très spontanément. Tu vois, je te parle de cette veste et tu me dis, non, mais on en a quand même fait quelques-unes. Parce que c'est toujours comme ça, en fait. Et du coup, tu as cet attachement du consommateur pour les créateurs qui est beaucoup plus fort parce que tu sais que derrière, il n'y a pas 5 000 unités qui ont été fabriquées du blazer. Même si demain, un blazer en jean, puisque c'est tendance, le denim en ce moment, je peux en trouver partout. Si je peux en avoir un made in Maroc, en fait, je vais prendre plus de plaisir à le porter. Écoute, avec plaisir. Oui, c'est avec plaisir. Mais l'idée, c'est que les auditeurs aussi, puisqu'on puisse comprendre que c'est vraiment la manière d'acheter quand on achète avec un créateur africain, ça n'a rien à voir avec le fait d'aller dans une boutique impersonnelle dans laquelle tu fais ton tour, personne ne te regarde, tu achètes ta pièce. Et aujourd'hui, en fait, on est arrivé à un stade où c'est des caisses automatiques. Donc, tu peux rentrer dans le magasin, acheter ta pièce, ressortir et ne parler à personne. C'est ça. Du coup, ça me permet de rebondir sur la partie digitale. Est-ce que toi, au niveau du collectif, à un moment donné, il va y avoir un site Internet avec éventuellement peut-être une boutique et quelques pièces qui seront vendues ? Vous êtes en association. Est-ce qu'aujourd'hui, si on a envie de soutenir le collectif, il y a la possibilité à travers un site peut-être de donner, de participer, de contribuer, d'aider sur la partie digitale ? Est-ce que tu as une stratégie aujourd'hui à date avec le collectif ? Je suis complètement d'accord sur le côté. En tout cas, c'est important de pouvoir avoir les deux, le côté lieu physique. Mais c'est important, dans ta réponse, on sent que tu es vraiment plus physique que digitale parce que je te parle du digital et tu me dis, voilà, mais nous, on va ouvrir un lieu en fait. Ouf, ou Non, après, je pense qu'il faut des personnes dédiées, comme tu l'as dit. C'est comme tout à l'heure, quand je parlais du côté business et du côté créatif, il y a le côté communication qui devient aujourd'hui indispensable. Mais l'idée, c'est d'avoir une personne dédiée qui va pouvoir prendre la main là-dessus, qui va être passionnée et qui va pouvoir créer le contenu. Et comme tu le dis, on ne peut pas être fourré au moulin. Et à un moment donné, c'est très difficile d'être à la fois très bon communicant et en même temps très bon sur la partie créative. de continuer à développer sa pâte artistique, sa direction artistique et son savoir-faire. Et en même temps, faire la story, ce n'est pas forcément… C'est ça, bien sûr ! Mais je pense que ce n'est pas forcément… En tout cas, j'avoue que moi, pour travailler avec des porteurs de projets qui veulent se lancer et qui ont une idée créative et qui en même temps se disent « voilà, il faut absolument que je me mette à Instagram, mais en même temps, je n'y connais rien » , moi, j'essaie de leur dire mais… C'est déjà tellement dur d'avoir la bonne idée créative et de réussir à l'écloper de manière qualitative. Si en plus tu veux apprendre le métier des réseaux sociaux, c'est une compétence à accueillir à part entière. Peut-être qu'il faut trouver les bonnes personnes pour le faire à ta place en fait. Donc je pense que c'est important, mais je trouve que... C'est plus intéressant de bien développer son concept et son savoir-faire parce que ce sera toujours facile de communiquer sur un concept, un savoir-faire qui est bien défini en fait. Donc toi, en perspective, il y a un événement à Casablanca qui arrive. Et après, si on se projette un peu sur le plus long terme, quand tu penses à la belle ouède, où est-ce que tu aurais envie d'aller ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'ultime où tu te dis, voilà, moi, si j'ai créé ce collectif, c'est pour… à terme, atteindre ou réussir à faire ce truc-là en particulier ? Ou alors, j'aurais le sentiment d'avoir réussi si on atteint tel ou tel objectif ? Est-ce que tu as ce genre d'idée un peu en tête, un peu un rêve, je ne vais pas dire inatteignable, mais en tout cas, c'est quoi l'objectif en fait ? Très bien, super. Avec, je dirais, l'idée en tout cas, moi, de ce que je retiens de notre échange, c'est d'avoir un lieu, d'avoir peut-être un événement récurrent LabelWed, d'être régulièrement invité dans d'autres événements à travers le monde. Et petit à petit, ça va, je pense, être, comment dire, la référence si on cherche finalement les créateurs. à suivre au Maroc, on aura tendance à aller se dire, tiens, on va aller voir vers le collectif La Belle Oued, parce qu'il y a, comment dire, une pépinière de talent au niveau de cette initiative. Très bien, écoute, je pense qu'on arrive à la fin de cet échange. On a pu balayer, comment dire, de manière assez précise, tes différentes initiatives au Maroc. Et j'ajouterai en fait, en complément de cette interview, un article avec des photos, notamment du défilé à Los Angeles, mais aussi… Alors, je ne pense pas que j'aurai tout de suite des photos du tiers-lieu et du défilé à Casablanca, mais en tout cas, dès que je les aurai, je pourrai les mettre. je pourrais compléter. Mais tout élément lié au savoir-faire et au créateur avec lesquels tu travailles, je les intégrerai en fait en notes de bas de page de cet épisode. J'ai été ravie de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs. Merci à toi pour tout ce que tu fais et on se dit à très bientôt.

Chapters

  • Introduction avec Angéline Dangelzer

    00:01

  • Le parcours d'Angéline et son arrivée au Maroc

    00:17

  • Création du collectif La Belle Oued

    04:04

  • Promotion de l'artisanat marocain

    05:36

  • Visibilité internationale des créateurs marocains

    09:42

  • Les savoir-faire artisanaux au Maroc

    14:58

  • Participation à la Fashion Week de Los Angeles

    20:31

  • Rôle d'Angéline dans le collectif

    26:46

  • Vision future et projets du collectif

    31:14

  • Conclusion et remerciements

    49:13

Description

Comment une créatrice française a-t-elle trouvé sa voie en valorisant le savoir-faire marocain ?


Il y a 10 ans, Angeline Dangelser a quitté la France et ses expériences dans de grandes maisons de mode pour s'installer à Casablanca. Fascinée par la richesse de l'artisanat local et la créativité des designers marocains, elle a fondé Label Oued, un collectif unique en son genre.  


Découvrez le parcours de cette créatrice de mode française installée à Casablanca, et son initiative : le collectif Label Oued.  


Dans cet épisode de podcast, Angeline partage :

  • Son expertise acquise au sein de grandes maisons de mode françaises  

  • Sa fascination pour la richesse de l'artisanat marocain  

  • Sa vision de Label Oued comme un catalyseur de collaborations entre créateurs et artisans  

  • Son engagement à structurer et dynamiser l'écosystème de la mode au Maroc  

  • Ses projets pour l'avenir, notamment l'ouverture d'un tiers-lieu dédié à la création  


Une véritable masterclasse pour tous les acteurs et passionnés de mode, de création et d'entrepreneuriat culturel.


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Ramata

    Aujourd'hui, je suis en compagnie d'Angéline Dangelzer. Elle est basée à Casablanca et elle est la fondatrice du collectif La Belle Oued qui réunit des créateurs et des artisans marocains. Je l'ai invitée aujourd'hui pour qu'elle puisse nous parler de cette initiative et de l'écosystème de la mode au Maroc. Bienvenue Angéline, comment vas-tu ? Ouais, donc je suis contente de pouvoir le faire enfin dans le cadre du podcast. Donc, écoute, on va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter. Très bien, super intéressant que tu puisses nous partager un petit peu brièvement ton parcours et on va avoir tout le temps de creuser plus en détail tout ce que tu viens de nous raconter. Donc toi tu dis que ça fait 10 ans que tu es au Maroc et par le passé, alors je fais une coupe là, je l'ai fait écho comme c'est les chiennes, j'ai l'impression d'entendre un écho. Ah non ! De ton côté, je veux bien que tu ailles sur, comment dire, donc dans la barre du bas, tu as une petite croix crantée, tu sais celle qui, en général, ça représente les paramètres, les settings dans les différents outils. Tu cliques dessus, normalement tu as un écho comme ça que tu peux supprimer, que tu peux activer, s'il te plaît. Parfait, merci beaucoup. Donc moi je couperai ce moment-là, donc c'est juste, il faudra faire le faire au début, comme ça on n'a pas un écho tout du long. Donc je vais reprendre ma question. Bah écoute, merci pour cette introduction qui est passionnante, on sent que voilà, t'as eu tout un parcours extrêmement brillant et intéressant, on va dire en Occident, puis ensuite t'es venue t'installer au Maroc depuis 10 ans maintenant, alors je t'avoue qu'on va, le podcast s'appelle Africa Fashion Tour, donc on va t'intéresser. à ce qui s'est passé au cours des dix dernières années. Mais c'est intéressant aussi de savoir que tu as ce parcours avec une expertise dans la mode, dans des belles maisons françaises. Donc, quand tu parles, quand tu crées en fait le collectif La Belle Oued, quelle est en fait ton idée de départ ? Quelle est ton ambition ? Très bien. Du coup, toi, quand tu es finalement arrivée au Maroc, tu t'es intéressée en fait à l'écosystème de la mode au Maroc. Et ce que tu as souhaité faire, c'est vraiment de valoriser, de promouvoir le travail des artisans et des créateurs qui étaient présents ici. Vas-y, je t'en prie. La question, c'était, et tu avais bien démarré, c'était vraiment, donc je vais la reprendre. Donc, du coup, je repose la question et du coup, tu redémarres du début, je pense. Donc, toi, du coup, quand tu arrives au Maroc, tu as cette envie de promouvoir l'artisanat et le monde de la création locale. Très bien, donc toi en fait, le fait que tu aies cette expertise, ce passé de créatrice, soit à ton propre compte, soit au service de marque, tu penses que ça apporte quoi finalement dans l'initiative LabelWed ou dans tes rencontres et tes échanges avec des créateurs marocains locaux ? Pourquoi est-ce que toi, là tu évoques le fait de se faire connaître à l'international, pourquoi est-ce que toi tu penses que c'est important qu'il y ait de la visibilité, des savoir-faire et de l'artisanat africain ou marocain à l'international ? Très bien. Toi, tu le vois vraiment, cette ouverture à l'international, tu la vois vraiment comme une source d'inspiration. qui va permettre de rester contemporain et d'être visible à l'international et de sortir du côté un peu ethnocentré qu'on peut avoir quand on est en Occident. On a vraiment le sentiment que la mode est faite par les Européens, pour les Européens. Et c'est sortir un peu de ça. Maintenant, il y en a, quand ils évoquent l'international, c'est aussi de se dire qu'il nous faut des débouchés pour nos pièces, pour nos collections. Et c'est vraiment en termes de business de se dire… C'est en allant à l'international qu'on va réussir à vendre et à développer du chiffre d'affaires. Est-ce que toi, tu as cette vision-là aussi dans tes réflexions ? Et en termes de savoir-faire, est-ce que tu disais qu'au niveau de la maroquinerie, par exemple, ce qu'on peut avoir comme artisans au Maroc qui travaillent la maroquinerie, on va être au même niveau que l'Italie ? Est-ce que tu peux nous parler des différents savoir-faire que tu as pu voir au Maroc ? Moi, je sais que pour avoir travaillé pour des marques françaises qui fabriquaient une partie de leur production au Maroc, je me souviens qu'il y avait le denim, il y avait le cuir, il y avait différentes… Il y a de la lingerie aussi, il y a différentes familles de produits pour lesquels le Maroc a une véritable expertise. Est-ce que tu peux nous en parler avec ton regard à toi de quelqu'un qui est sur place depuis 10 ans ? Très bien, effectivement, c'est passionnant de t'entendre le raconter comme ça, parce qu'on sent que tu es encore... que ça fait dix ans que tu es là, mais tu es toujours émerveillée par toute cette richesse de savoir-faire. Et c'est vrai que quand on est ici à Paris, on ne se rend pas compte de l'étendue des savoir-faire qui existe. Et on peut avoir tendance à se limiter au côté industriel, mais c'est vrai qu'il y a du savoir-faire fait main qu'on pourrait considérer comme des métiers d'art qui existent au Maroc et qui ne sont pas suffisamment connus et valorisés. Et donc toi, quand tu développes le collectif LabelWed, est-ce qu'il y a une sélection des créateurs qui intègrent le collectif ? Est-ce que la partie savoir-faire, elle fait partie de tes critères de sélection ? Très bien. Tu as brièvement évoqué le déplacement à Los Angeles. Est-ce que tu peux préciser c'était dans quel cadre en fait vous avez participé à une Fashion Week et tu as pu embarquer le collectif Label Wed avec plusieurs créateurs pour aller faire un défilé à Los Angeles ? Très bien, super. En tout cas, c'est intéressant de voir, comment dire, tu évoques une préparation marathonienne, c'est-à-dire tous les tenants et les aboutissants quand on veut aller à l'international pour participer à un événement, effectivement d'avoir un partenaire calérains solides pour le transport, de faire travailler en collectif différents métiers. C'est vraiment ça qui fait aussi un défilé, une expérience réussie, c'est de travailler la coordination et la direction artistique. Et là, l'idée, c'est qu'avec ton collectif La Belle Oued, j'imagine tous les ans ou très régulièrement, vous ayez des opportunités, des projets comme ça sur lesquels vous travaillez avec plusieurs créateurs. Très bien, super intéressant, en tout cas avec cette envie de tantôt des projets qui vont être vraiment au Maroc et tantôt des initiatives qui vont vous emmener à sortir des frontières du Maroc pour aller présenter les créatifs. Donc tu parlais d'un prochain et d'un événement au mois d'août à Casablanca, de quoi s'agit-il ? Très bien, super intéressant. Est-ce que toi aujourd'hui, ton rôle dans le collectif, c'est vraiment un rôle de coordination, de direction artistique, de recherche de partenaires ? Toi, tu es un profil de créatif à la base et quelque part, quand tu es fondatrice d'un collectif, tu prends une casquette entrepreneuriale. Tu arrives à trouver l'équilibre entre le côté créatif et le côté plutôt business, où ça ne fait pas forcément appel à la même sensibilité et aux mêmes compétences. Très bien, c'est intéressant de souligner le côté collectif et le fait qu'effectivement, les profils créatifs, le côté structuré business, certains l'ont, certains l'ont pas, mais l'idée, ce qui est important, c'est de collaborer avec des personnes qui l'ont et de s'assurer qu'à un moment ou un autre, dans l'évolution du développement d'une activité, on a quelqu'un dans l'équipe qui peut le gérer ou alors on cherche à acquérir les compétences parce que c'est indispensable quand on a envie de se développer dans la mode, le côté créatif ne suffit pas. Complètement, et c'est ça tout l'intérêt de ce type de collectif. Est-ce que toi, tu as une ambition derrière, comment dire, tu évoquais en fait le fait tout à l'heure que parfois chacun travaille un peu en silo dans son coin, il n'y a pas suffisamment de collaboration. Donc toi, l'idée du collectif LabelWed, c'est d'aller finalement créer un écosystème, une initiative qui soit collaborative. Est-ce qu'après, demain, toi, l'idée, c'est de te dire, « Oh ben... » Pourquoi pas aller se rapprocher de la Dakar Fashion Week, de la Lagos Fashion Week et finalement qu'il y ait des collectifs de pays différents africains qui vont à un moment donné se retrouver et travailler ensemble. Parce que c'est des choses qui sont dans ta vision. Merci Sous-titrage

  • Angeline

    ST Très bien, super intéressant en tout cas le fait que tu sois dans cette logique permanente de recherche de partenaires potentiels, de projets pour pouvoir continuer à faire grandir le collectif. et toi aujourd'hui comment dire Est-ce que tu crées encore en fait ? Est-ce que tu as ta marque ? Est-ce que tu accompagnes des créateurs dans leur collection ? Est-ce que tu fais encore de la direction artistique en fait, en dehors du collectif ? Est-ce que tu as une marque ? Très bien, donc c'est multi casquettes, mais ça reste, comme tu l'as dit, circulaire, donc c'est pas comme si tu te perdais dans tes différentes activités. Et toi, à travers le collectif ou tes différentes initiatives, est-ce que tu envisages de créer un concours ou est-ce que tu veux faire participer des créateurs marocains à des concours internationaux ou marocains ? Je sais que là, il y a une initiative, je ne sais plus par qui elle a été lancée, mais une volonté d'aller soutenir la création marocaine avec un appel à créateurs. pour pouvoir aller récompenser un créateur marocain. Je ne sais pas si tu as entendu parler de cette initiative. Non, c'est arabe en fait. c'est arabe, c'est plus large. Au re Très bien. Le prix dont je parlais, c'est vraiment ce que tu évoquais, c'est le prix, la première édition du prix de la mode du monde arabe qui est proposée par l'Institut du monde arabe. Moi, je sais que c'est quelque chose qui est effectivement, beaucoup de créateurs parfois passent beaucoup de temps et d'énergie à participer à des concours. Et j'avoue que j'ai un avis un peu mitigé sur ce concept-là parce qu'il y a un côté compétition que je trouve qui n'est pas forcément, comment dire… Autant dans le sport, à un moment donné, je peux dire que c'est une course, un marathon. Celui qui arrive en premier, c'est parce qu'il a réussi le meilleur temps. Mais je trouve qu'en créativité, c'est difficile de dire qu'il y a un premier, un deuxième et un troisième. Je trouve ça assez difficile de juger que la broderie est plus jolie que la teinture. Après, il y a des bons et des moins bons, on est d'accord. Je ne sais pas si c'est bon et moins bon ou c'est plus abouti, plus mature. Il y en a certains qui ont besoin d'un peu plus de temps pour fignoler leur identité artistique. Mais je trouve que le système des concours, je ne sais pas, ça met les gens en compétition sur un truc sur lequel je trouve qu'il ne devrait pas y avoir de compétition. Parce qu'on est dans l'art et en fait, est-ce que vraiment… Mais bon, on en revient toujours presque à une valeur. Oui, parce que moi, il y a une veste en denime, un blazer en denime que j'ai vu de votre collection qui m'intéresse. Il y a certains produits quand même, tu vois, si tu les publies, tu vois qu'il y a de la demande. Peut-être que c'est une petite production, je pense, parce qu'il y a deux, trois choses qui mériteraient… Moi, c'est tout ce que j'adore dans les discussions avec les créateurs africains, c'est que dans tout ce qui est fait, il y a vraiment ce côté, mais en fait, tu peux poser la question et on te dit, bon, tu feras partie des cinq élus qui vont porter cette veste. Et moi, c'est ça que j'aime. Et pour un prix qui n'est pas, où tu ne te dis pas que tu le payes des sommes impossibles et du coup, tu accèdes à un niveau de sur-mesure. Tu as une expérience luxe pour un taf, c'est tout à fait honnête, et d'un truc où vraiment, il y a une histoire derrière, en fait. Et donc, moi, à partir du moment où j'ai commencé à acheter du Made in Africa et que j'ai vraiment revendiqué le fait que, voilà, Oh ! Quand j'achète de la mode, j'ai envie d'acheter de la mode Made in Africa, mais c'est parce que la discussion que j'ai avec les créatifs et les conversations et les échanges, ça se passe très spontanément. Tu vois, je te parle de cette veste et tu me dis, non, mais on en a quand même fait quelques-unes. Parce que c'est toujours comme ça, en fait. Et du coup, tu as cet attachement du consommateur pour les créateurs qui est beaucoup plus fort parce que tu sais que derrière, il n'y a pas 5 000 unités qui ont été fabriquées du blazer. Même si demain, un blazer en jean, puisque c'est tendance, le denim en ce moment, je peux en trouver partout. Si je peux en avoir un made in Maroc, en fait, je vais prendre plus de plaisir à le porter. Écoute, avec plaisir. Oui, c'est avec plaisir. Mais l'idée, c'est que les auditeurs aussi, puisqu'on puisse comprendre que c'est vraiment la manière d'acheter quand on achète avec un créateur africain, ça n'a rien à voir avec le fait d'aller dans une boutique impersonnelle dans laquelle tu fais ton tour, personne ne te regarde, tu achètes ta pièce. Et aujourd'hui, en fait, on est arrivé à un stade où c'est des caisses automatiques. Donc, tu peux rentrer dans le magasin, acheter ta pièce, ressortir et ne parler à personne. C'est ça. Du coup, ça me permet de rebondir sur la partie digitale. Est-ce que toi, au niveau du collectif, à un moment donné, il va y avoir un site Internet avec éventuellement peut-être une boutique et quelques pièces qui seront vendues ? Vous êtes en association. Est-ce qu'aujourd'hui, si on a envie de soutenir le collectif, il y a la possibilité à travers un site peut-être de donner, de participer, de contribuer, d'aider sur la partie digitale ? Est-ce que tu as une stratégie aujourd'hui à date avec le collectif ? Je suis complètement d'accord sur le côté. En tout cas, c'est important de pouvoir avoir les deux, le côté lieu physique. Mais c'est important, dans ta réponse, on sent que tu es vraiment plus physique que digitale parce que je te parle du digital et tu me dis, voilà, mais nous, on va ouvrir un lieu en fait. Ouf, ou Non, après, je pense qu'il faut des personnes dédiées, comme tu l'as dit. C'est comme tout à l'heure, quand je parlais du côté business et du côté créatif, il y a le côté communication qui devient aujourd'hui indispensable. Mais l'idée, c'est d'avoir une personne dédiée qui va pouvoir prendre la main là-dessus, qui va être passionnée et qui va pouvoir créer le contenu. Et comme tu le dis, on ne peut pas être fourré au moulin. Et à un moment donné, c'est très difficile d'être à la fois très bon communicant et en même temps très bon sur la partie créative. de continuer à développer sa pâte artistique, sa direction artistique et son savoir-faire. Et en même temps, faire la story, ce n'est pas forcément… C'est ça, bien sûr ! Mais je pense que ce n'est pas forcément… En tout cas, j'avoue que moi, pour travailler avec des porteurs de projets qui veulent se lancer et qui ont une idée créative et qui en même temps se disent « voilà, il faut absolument que je me mette à Instagram, mais en même temps, je n'y connais rien » , moi, j'essaie de leur dire mais… C'est déjà tellement dur d'avoir la bonne idée créative et de réussir à l'écloper de manière qualitative. Si en plus tu veux apprendre le métier des réseaux sociaux, c'est une compétence à accueillir à part entière. Peut-être qu'il faut trouver les bonnes personnes pour le faire à ta place en fait. Donc je pense que c'est important, mais je trouve que... C'est plus intéressant de bien développer son concept et son savoir-faire parce que ce sera toujours facile de communiquer sur un concept, un savoir-faire qui est bien défini en fait. Donc toi, en perspective, il y a un événement à Casablanca qui arrive. Et après, si on se projette un peu sur le plus long terme, quand tu penses à la belle ouède, où est-ce que tu aurais envie d'aller ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose d'ultime où tu te dis, voilà, moi, si j'ai créé ce collectif, c'est pour… à terme, atteindre ou réussir à faire ce truc-là en particulier ? Ou alors, j'aurais le sentiment d'avoir réussi si on atteint tel ou tel objectif ? Est-ce que tu as ce genre d'idée un peu en tête, un peu un rêve, je ne vais pas dire inatteignable, mais en tout cas, c'est quoi l'objectif en fait ? Très bien, super. Avec, je dirais, l'idée en tout cas, moi, de ce que je retiens de notre échange, c'est d'avoir un lieu, d'avoir peut-être un événement récurrent LabelWed, d'être régulièrement invité dans d'autres événements à travers le monde. Et petit à petit, ça va, je pense, être, comment dire, la référence si on cherche finalement les créateurs. à suivre au Maroc, on aura tendance à aller se dire, tiens, on va aller voir vers le collectif La Belle Oued, parce qu'il y a, comment dire, une pépinière de talent au niveau de cette initiative. Très bien, écoute, je pense qu'on arrive à la fin de cet échange. On a pu balayer, comment dire, de manière assez précise, tes différentes initiatives au Maroc. Et j'ajouterai en fait, en complément de cette interview, un article avec des photos, notamment du défilé à Los Angeles, mais aussi… Alors, je ne pense pas que j'aurai tout de suite des photos du tiers-lieu et du défilé à Casablanca, mais en tout cas, dès que je les aurai, je pourrai les mettre. je pourrais compléter. Mais tout élément lié au savoir-faire et au créateur avec lesquels tu travailles, je les intégrerai en fait en notes de bas de page de cet épisode. J'ai été ravie de pouvoir échanger avec toi aujourd'hui. Et je te dis à très vite en Afrique ou ailleurs. Merci à toi pour tout ce que tu fais et on se dit à très bientôt.

Chapters

  • Introduction avec Angéline Dangelzer

    00:01

  • Le parcours d'Angéline et son arrivée au Maroc

    00:17

  • Création du collectif La Belle Oued

    04:04

  • Promotion de l'artisanat marocain

    05:36

  • Visibilité internationale des créateurs marocains

    09:42

  • Les savoir-faire artisanaux au Maroc

    14:58

  • Participation à la Fashion Week de Los Angeles

    20:31

  • Rôle d'Angéline dans le collectif

    26:46

  • Vision future et projets du collectif

    31:14

  • Conclusion et remerciements

    49:13

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