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Africa Fashion Tour

Richmond Koffi, parfumeur ivoirien primé

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56min |01/05/2025
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56min |01/05/2025
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Description

Quelles sont les erreurs à éviter et les opportunités à saisir pour créer une marque de parfum africaine qui conquiert le marché international ?

Richmond KOFFI est un entrepreneur visionnaire qui a su imposer le marketing olfactif en Côte d'Ivoire et qui se lance aujourd'hui à la conquête de l'international.

Dans cette interview, il dévoile :

  • Son expertise en parfumerie de niche et marketing olfactif

  • Les secrets de son succès auprès de grands comptes (hôtels, banques, UNESCO...)

  • Ses projets d'expansion en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient

  • Sa démarche de maîtrise de la chaîne de valeur, de la culture des matières premières à la création des parfums

  • Son engagement à transmettre son savoir-faire et à former la prochaine génération de parfumeurs

    Ne manquez pas cette interview inspirante ! Cliquez sur le lien en commentaire pour découvrir les clés du succès d'une marque de parfum africaine à l'international


Pour aller plus loin, découvrez le site internet de la marque


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le parfum, c'est la vie, donc il faut la partager avec joie et il faut en profiter parce que l'entrepreneuriat ou tout le reste, il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan, à Anglais Star 9A. En même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts, réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Kofi Richemont, le créateur de la marque de parfum Richecoff. Il est basé en Côte d'Ivoire, à Abidjan, et a créé sa marque en 2016. Aujourd'hui, la marque est constituée de deux collections de parfums unisexes. J'ai invité Richemont pour qu'il puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de sa marque de parfum. Bonjour Richemont, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amata, je vais très bien, merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'accueillir en direct d'Abidjan pour le podcast Africa Fashion Tour. On va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci ma chère Amata de m'inviter ici à ton podcast. C'est pour moi déjà quelque chose de très exceptionnel. Je suis Richemont Coffey, créateur parfumeur ivoirien. J'ai commencé mes activités en 2016. dans tout ce qui est parfum d'ambiance, c'est-à-dire création de logos olfactifs pour des entreprises et des particuliers également. Et petit à petit, on a fait du chemin jusqu'à ce qu'on lance une première collection en 2023, ensuite une nouvelle collection en 2024, et ensuite une nouvelle collection qui sort très prochainement, le mois prochain, le mois de mai.

  • Speaker #1

    Très bien, super. Tu vas pouvoir nous parler en détail de... de cette marque et de ce projet. Pour commencer, j'ai envie de te demander, là tu nous parles directement de la marque. En 2016, tu faisais des parfums d'ambiance pour des entreprises et ensuite tu as créé ta propre marque. Comment est venu cet intérêt, cette passion pour le parfum ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que derrière la maison Richkoff, c'est toute une histoire de transmission. De base, ma mère est parfumeuse. Voilà. donc Elle faisait des parfums traditionnels à base de clous de girofle et du talc ancestral. Pour les sorties des jeunes filles chez le peuple Akan, puisque je suis de ce peuple-là, ainsi que pour les femmes nourrices. Donc les nourrices, ici à l'époque, quand elles allaitaient les enfants, elles utilisaient juste un morceau de paille ou de tissu pour pouvoir maintenir les seins, un peu comme un soutien. Et donc il y a le lait maternel qui coule et après qui finit toujours pas se fermenter et du coup qui dégage une mauvaise odeur. Donc la solution qu'elles avaient trouvé, mes grands-parents, ma grand-mère, ma mère, c'est de faire des colliers qui étaient trempés dans de l'eau de Cologne. Et ensuite à cause du côté absorption du talc traditionnel et ancestral. ça permettait de diffuser les effluves dans la maison et donc quand on venait voir la nourrice, on était accueillis par une belle ambiance. Donc l'idée c'était ça du coup. Les parfums faisaient partie de... de nos quotidiens à la maison, où j'ai grandi avec mon frère et ma soeur. Donc, tout le temps, on n'avait que ça autour de nous, et je pense que c'est ce qui a développé cette passion et cette Ausha, qui m'a poussé à aller du côté de Grasse, la capitale mondiale du parfum, pour m'acquérir des formations et surtout... de la connaissance de la science de la parfumerie afin de, non seulement conserver ce qu'on a, mais l'améliorer, le moderniser pour qu'il soit un produit accueilli par tout le monde entier en réalité.

  • Speaker #1

    Merci pour cette introduction, du coup on comprend mieux. Toi en fait, tu as toujours baigné en réalité dans l'univers du parfum et c'est assez naturellement que tu es allé développer cette vocation. Donc tu évoquais ton passage à Grasse, combien de temps es-tu resté sur le parc ? place et quel a été l'apport de cette formation par rapport à toi, ce que tu avais déjà du fait de ton patrimoine familial ?

  • Speaker #0

    Il faut dire que je suis resté à Graves pratiquement deux ans et demi. Mais de manière pas en permanence. Puisque je venais, je sortais souvent parce que j'avais déjà une entreprise qui fonctionnait ici. Donc durant cette période, ce que j'ai retenu, ce que grâce m'a apporté, c'est surtout le savoir-faire français, dans la délicatesse, dans le choix de matières premières, parce que j'ai intégré directement une manufacture. Et là-bas, j'étais avec un né, créateur parfumeur, M. Arnaud Fouré, qui m'a accepté tout de suite parce qu'il m'a fait faire une thèse de né amateur. Ça se fait dans le musée de Vramona. Donc on est parti et j'ai reçu le test de l'animateur DC-10. Je pense que c'est un progrès qui n'était pas arrivé depuis plus d'une décennie. Donc sorti de là, j'ai commencé à intégrer la manufacture et on a commencé les formations pratiques. Et ça en est suivi des formations théoriques aussi et également du marketing olfactif. Bon, là c'est le sensoriel qu'on touchait, principalement celui de l'olfactif. Donc c'est ce qui m'a permis de pouvoir développer des aptitudes dans la création d'identités olfactives, de logos olfactifs pour des entreprises. Et petit à petit, je me suis plongé tout de suite dans l'univers de la beauté, parce que c'est ce qui était vraiment demandé. Je réalisais un chiffre d'affaires important dans tout ce qui est parfum d'ambiance, vu que c'est avec du corporate. Mais pour les parfums d'ambiance, ça ne faisait pas vraiment de la publicité, ça ne faisait pas parler. Aujourd'hui, je suis sur le podcast. Je pense que c'est grâce aux parfums accessoires incontournables de beauté que je suis sorti. Et c'est ce qui a permis de me révéler et aussi de décrocher le fameux prix national d'excellence en tant que meilleur chef d'entreprise 2024.

  • Speaker #1

    Wow, tu as un parcours assez impressionnant dans l'univers du parfum et on sent que c'est une expertise que tu as développée et déployée depuis tout petit. Et tu es allée chercher des compétences ailleurs qui ont été reconnues. Donc toi aujourd'hui, l'entreprise pour laquelle tu as gagné un prix, c'est à travers ton parfum Richecoff et c'est également à travers les parfums d'ambiance que tu crées pour les entreprises ?

  • Speaker #0

    Bon, concrètement, c'est à travers tout ce qu'on a bien pu mener comme action, l'équipe et moi. Parce qu'il y a surtout les parfums, les parfums d'ambiance, parce que les références qu'on a aujourd'hui, c'est surtout dans plusieurs entreprises, les hôtels de Rénault, des Cinq Étoiles, et la majorité, la quasi-totalité des banques sont passées aux parfums grâce à notre structure. Et tout ça, ça nous a permis d'avoir quand même un chiffre d'affaires important. et aussi des références reconnues. Et tout ça dans l'acheminement des dossiers pour le concours pour les lauréats au prix d'excellence, ça a été de fort impact. Mais surtout le fait que les jurys ont réalisé qu'il y avait un Ivoirien qui faisait des parfums de beauté, mais pas n'importe quel parfum, mais des parfums de niche avec une qualité irréprochable. Et ça, tu peux faire non seulement du fait que le packaging est quand même assez important, et puis la qualité du parfum, que cela promettait vraiment de faire des talents locaux de véritables champions. Et je pense que c'est dans cette optique-là que je suis passé les autres candidats.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, quand tu parles de parfum olfactif, tu dis que parmi tes clients, tu vas avoir des banques, tu vas avoir des hôtels. Aujourd'hui, c'est vraiment admis et entendu qu'à partir du moment où on a un espace dans lequel on accueille un client, il faut avoir une signature olfactive. Est-ce que ça... C'est facile de convaincre les entreprises qu'elles ont besoin de travailler leur signature olfactive ou est-ce que c'est encore quelque chose avec lequel il peut y avoir des difficultés et il y a des entreprises qui vont dire « je ne vois pas l'intérêt, ce n'est pas pertinent pour moi » .

  • Speaker #0

    C'est très difficile déjà pour répondre vite à cette question, c'est très difficile. Ça a été difficile, on va le dire comme ça. Au départ, c'était un message qui ne passait pas forcément. mais quand on a trouvé le... le bon mot et le bon verbe, je pense qu'on a pu convaincre des particuliers déjà. Et l'expérience qu'ils vivaient chez eux à la maison, ils ont voulu le transporter en entreprise. Et c'est comme ça qu'on a fini par intégrer certaines entreprises. Mais alors, il faut rappeler que souvent, quand on arrive avec une idée innovatrice, on se met en rapport avec la direction marketing et communication générale de l'entreprise. qui eux sont les plus doués, donc qui ont toujours forcément des solutions avant tout le monde. Donc une fois qu'une proposition est sérieuse et arrive comme ça, en général ce n'est pas bien perçu par l'équipe marketing et communication. Et très souvent, on se voit nos offres régénérées parce que ce n'est pas une idée qu'ils maîtrisent, ou du moins ce n'est pas une idée dont ils ont entendu parler. Vu que le marketing olfactif est très récent, il y a 20 ans seulement en arrière, au niveau des États-Unis, seulement il est développé plus de 12 ans au niveau de la France, au niveau de l'Europe. Donc pour certains responsables marketing et tout, qui n'ont pas forcément une ouverture d'esprit sur ce volet-là, ils ne comprennent pas la valeur ajoutée que cela puisse apporter à leur entreprise. Mais au fur et à mesure des années, On a réussi à convaincre une entreprise qui a, vu que les entreprises ont toujours des visiteurs esthènes, donc quand ils visitent une entreprise et qu'ils constatent l'accueil, l'ambiance qui leur est sévère en accueil, tout de suite ils sont tentés par savoir ce qui s'est passé. Et c'est comme ça, de bouche à oreille, de recommandations en recommandations, on a fini par intégrer des cinémas dans notre groupe, on a intégré des banques, un laboratoire alimentaire. et même des multinationales, comme des grandes boîtes, UNESCO, FAO et tout ça. Donc aujourd'hui, ils sont passés au parfum. Et notre plus gros succès, c'était surtout avec l'Institut français, parce qu'il y a eu, sur les suivis, un reportage important, qui était question de pouvoir valoriser non seulement le savoir-faire local, et aussi... réaliser une signature un peu comme Francis Cudjan l'a fait pour Air France. Et ça s'appelait, je crois, AF01. Et ici, on a dû faire AFCI, je crois, non, IFSI, Institut français des Côtes d'Ivoire, 01. Et pour moi, ça, ça a été quelque chose de très, très important.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est vraiment quelque part, tu as été un précurseur dans ce domaine-là. Et il a fallu faire ce travail de pédagogie pour expliquer l'intérêt et pour convaincre. pour après finalement se retrouver dans une situation où les gens ont compris et il y a des demandes entrantes.

  • Speaker #0

    Exactement, les gens n'ont compris pas tous, mais on continue toujours de démarcher, d'expliquer, de sensibiliser. Et on a même demandé une habilitation au niveau du Fonds de développement de la formation professionnelle. Et par la grâce de Dieu, on a pu l'obtenir cette habilitation-là, pour permettre de pouvoir former, mais alors formellement. Donc que ce soit les entreprises et les startups qui développent aujourd'hui dans la cosmétique, afin de leur démontrer parfaitement l'impact que le parfum peut avoir sur le système limbique, du coup sur les émotions. Donc que ce soit pour impacter positivement le chiffre d'affaires ou pour créer l'intention de retour et tout le reste. Donc, je pense qu'il y a encore du chemin, mais... Notre vision à long terme n'est pas forcément à la Côte d'Ivoire, puisqu'on démarre d'ici, mais on va très loin. Donc, on est obligé de poursuivre toujours ces mêmes formations pédagogiques, ces mêmes assistances pour pouvoir permettre aux gens, que ce soit dans toute l'Afrique, ou même faire des signatures aussi au niveau de l'étranger, je dirais en Europe, aux États-Unis, pourquoi pas, apporter notre touche olfactive là-bas.

  • Speaker #1

    Très bien, on va y venir justement. Tu es basée à Abidjan, tu as fait cette formation à Grave, donc je pense que tu voyages régulièrement à travers le monde, mais tu as choisi de rester à Abidjan pour développer ton business. Et ta marque aujourd'hui, elle a ses fondations en Afrique. Comment ça se passe, ta stratégie de communication et de développement en Afrique et en dehors du continent africain ?

  • Speaker #0

    Ma stratégie, elle est au niveau de la Côte d'Ivoire déjà. Vu que, comme je l'ai dit tantôt, c'est les parfums qui m'ont révélé au grand public. En même temps, j'ai sorti des parfums... de petites productions, de niches je dirais. Donc la communication, elle est beaucoup plus discrète. Elle est beaucoup plus discrète, c'est quelque chose qui se chuchote autour d'une table. Bon, après c'est réservé quand même à certaines élites, au vu du coup qu'on a pratiqué et aussi de la qualité dont on a encapsulé dans les flacons. Maintenant, au niveau de l'Europe, on a des partenaires, on a une équipe qui travaille en ce moment sur plusieurs projets de distribution. que ce soit en France ou partout en Europe. Et également aussi, on a une autre équipe au niveau des États-Unis qui travaille du côté de Miami par rapport à la distribution et aussi au niveau de l'Afrique. Donc, on a plusieurs équipes comme ça qui sont considérées comme des agents, donc qui sont des partenaires avec qui nous échangeons et nous travaillons constamment pour pouvoir permettre l'expansion de... de la marque Rijkshof à travers le monde. Mais tout ça, comme je l'ai dit, on parle discrètement parce qu'on se prépare à affronter un gros challenge. Et donc, on communique de moins en moins au niveau de la Côte d'Ivoire. Juste le temps pour nous de nous préparer à pouvoir affronter cette réalité qui arrive. Parce qu'on le voit grand comme une maison. Et donc, on a envie quand même de ne pas se casser et d'affronter ça un peu comme les grandes marques. et qui existe depuis plus de 100 ans, l'ont réussi. Donc je pense que dans cette stratégie-là, bientôt les poivrons non seulement seront disponibles, et puis aussi vu qu'on a un champ de plus de 275 hectares dans la région, donc on communique aussi sur la provenance de nos matières premières, la qualité de nos matières premières utilisées. et surtout la valorisation des produits qui sont adaptés aux paniers africains et afro-descendants. Donc pour nous, on a une mission de trouver des solutions pour adapter non seulement au climat africain et à l'environnement africain, mais aussi qui s'indiquent parfaitement dans le panier mondial en réalité.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, il y a vraiment une volonté pour toi d'installer la marque sur le très long terme et de mettre en place une stratégie de déploiement à l'international qui assure la visibilité de Richecoff en Afrique et au-delà. Aujourd'hui, tu as les parfums Richecoff et tu as également les parfums d'ambiance que tu crées. est-ce que du coup Tout ça, c'est sous le même chapeau, la marque Richecoff, où la marque Richecoff, c'est en fait une, je dirais, pas une filiale, mais c'est une partie de ton business à part entière. Et ensuite, il y a un autre nom peut-être d'entreprise pour tout ce qui est parfum d'ambiance. Où est-ce que tout est sous le chapeau Richecoff ?

  • Speaker #0

    D'abord, je vous explique. L'entreprise, à la base, c'est Richecoff Africa Steam. Et donc, Richecoff Africa Steam a commencé ses activités dans ce qui est hygiène et assainissement. Donc avec des formations sur tout ce qui était des contaminations, raison pour laquelle on a pu solutionner pas mal de problèmes dans la période du Covid-19. Donc ça c'est l'entreprise. Et dans l'entreprise il y a la maison Richkoff. La maison Richkoff, c'est la maison qui développe la marque Richkoff au fait. Donc dans cette maison Richkoff, qui fait partie d'une filiale du groupe Richkoff Africa Style, il y a le volet beauté qui est la marque Richkoff tout court. Et ensuite dans la maison, il y a le volet parfum d'ambiance, voilà, qui est riche en parfum. Donc c'est la maison qui gère les deux branches, puisque le parfum à la base, c'est la déclinaison des produits dérivés qui aboutit soit au parfum de peau, ou soit au parfum d'ambiance, sinon on démarre forcément de la base qui est le parfum. Donc nous, on a une équipe qui est là, qui gère tout ce qui est mis à disposition d'équipement, mis à disposition de diffuseurs de parfums, je veux dire. Mais aussi, les parfums qui sont créés sont créés en même temps et dans les mêmes... dans le même protocole que les parfums de peau, en fait. Parce que je fais des parfums sur mesure dans la maison. C'est-à-dire des particuliers qui arrivent, qui veulent se distinguer, et donc du coup, qui veulent avoir des parfums plus ou moins exclusifs. Du coup, on travaille sur ces notes-là. Mais à côté, sauf qu'en NMAC, on essaie de développer, donc on a vulgarisé, qui s'appelle Richecoff, du coup, qui produit des parfums, qui a une première collection, qui est sortie en 2021. 24, qui s'appelle la première, et ensuite il y a une deuxième collection qui sort le mois prochain qui s'appelle la Roi Bac. Dans la première, on a 6 références de parfums, 4 eaux de parfums et 2 parfums, et dans la Roi Bac, on a 3 eaux de parfums qui sortent le mois prochain.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, là, aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'en fait, tu fais vraiment du sur-mesure dans la manière dont tu proposes les développements de parfums, et que, particulier ou... professionnels, on peut venir te solliciter pour créer un parfum vraiment spécifique. Donc, c'est plutôt réservé à une clientèle, c'est ce que tu évoquais un peu tout à l'heure, une clientèle haut de gamme. Est-ce que tu peux nous parler du profil, du persona de tes clients ? Est-ce que du coup, je ne sais pas, c'est des hommes et femmes d'affaires, c'est des célébrités de la musique, du cinéma peut-être ? Quels sont les profils de personnes qui viennent te voir pour avoir leur... propre signature olfactive ?

  • Speaker #0

    Bien, et dans ce cas-là, on a beaucoup de profils parce que, alors pour citer, on a aussi des hommes politiques par exemple, donc on a des hommes fluents du haut sommet de l'État par exemple, et aussi on a des footballeurs, des sportifs, on a également des personnes, des hommes d'affaires, des femmes d'affaires, des avocats. On a vraiment toute une branche, mais aussi on a la classe moyenne qui s'intéresse à les questions de distinction et d'exclusivité. En fait, il y a des gens qui ne sont pas forcément de cet éleveur, mais qui sont passionnés, adeptes de parfum, donc qui recherchent des notes beaucoup plus spéciales. Et la majorité maintenant, les clients qui charpentent tout ça, c'est les hommes de Dieu. En réalité, les hommes religieux. Parce que les hommes religieux qui font beaucoup de parfums sur mesure, donc ils me consultent très souvent, que ce soit pour le temple ou même pour leur propre temple, avec des notes spécifiques. Donc voilà un peu les clients qui viennent pour ce qui est des parfums sur mesure.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est intéressant de voir en fait le panel de profils que tu reçois. Toi, tu évoquais le fait que tu travaillais en équipe. Quand tu reçois ces demandes sur mesure, on a vraiment affaire à toi ou est-ce qu'il y a une équipe qui prend le relais ?

  • Speaker #0

    Non, en général, on a affaire à moi pour la création, pour la création de l'identité, au fait, pour transcrire l'ADN de la banque en son équivalent matériel. Je veux parler de son parfum. Mais sinon, il y a une équipe technique qui fait l'état des lieux. Donc, surtout pour les types d'équipements à installer, pour le design, pour que ça puisse s'accommoder aussi avec la déco et pour que ça puisse rester le plus discret possible. Donc ça, il y a des personnes qui ont l'œil pour ça. Et moi, de mon côté, je travaille plus sur le brief, sur la création et la formulation du parfum. Et une fois que c'est fait, que la banque a validé, derrière, il y a l'équipe qui prend le rémunération pour les installations, le suivi, l'approvisionnement et les papéras, les contrats, facturation et tout.

  • Speaker #1

    Très bien. Aujourd'hui, tu as une équipe de combien de personnes qui travaillent avec toi ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il faut dire que dans l'entreprise, on a un peu plus de 40 employés. Mais dans le volet parfum, on est 8 personnes qui travaillent. Donc, côté équipe formulation, on est 2. Après, pour tout ce qui est matière première et pluie, tout ce qui est plantations, dixièrées, il y a une autre équipe qui gère avec mon associé. Et pour ce qui concerne l'aspect technique, ils sont tâtes à gérer tout ça.

  • Speaker #1

    Très bien. En termes de communication, qu'est-ce que tu mets en place pour faire connaître, du coup, la marque, là j'aurais envie de me concentrer un peu plus sur la marque Richecoff en fait. Qu'est-ce que tu mets en place pour la faire connaître en termes de campagne, de visuel, peut-être de réseau sociaux ? Est-ce que tu peux nous parler de cette partie-là ?

  • Speaker #0

    Pour cette partie, déjà, commencer, nous sommes à l'ère du digital, donc on est sans ignorer qu'on ne peut rien faire sans. Donc on a un site web déjà, sur lequel on passe des informations. Ensuite, sur les réseaux sociaux, on a une page, que ce soit Facebook, Instagram. Oui, Facebook et puis Instagram et puis, bon, après j'ai ma page personnelle, LinkedIn, sur laquelle nous essayons de faire passer les différents messages, les shoots, les histoires qu'on essaie de créer par rapport à la maison. En plus de cela, la majorité de notre plan de communication, on ne la maîtrise pas forcément parce que c'est devenu une affaire patriotique. Le parfum Made in Côte d'Ivoire, on a beaucoup plus de personnalités influentes, qui communiquent elles-mêmes naturellement, que ce soit les comédiens, les web-humoristes, que ce soit également des créateurs de contenu qui écrivent. constamment sur la maison dès qu'ils auront eu tout d'expérience et pour ce qui concerne les médias on a la télévision qui nous invite constamment pour parler de tout ce qui concerne le parfum puisqu'il n'y a pas forcément d'aspect en la matière donc en général quand on passe sur ce plateau là on a de la visibilité aussi, ça il faut le reconnaître et après on a des événements qui ne sont pas forcément populaires, mais on a des événements très distingués dans lesquels nous participons parce qu'on parfume certains événements et pas d'autres, donc on trouve forcément la niche de notre cible. Donc on a des événements où vous allez nous trouver souvent dans des soirées, dans des dîners d'alart. où on expose, où on n'expose pas, mais où on parfume, où on fait parler de la maison.

  • Speaker #1

    Ok, je vois que la stratégie est bien en place et qu'en fait, il y a différents piliers qui te permettent d'assurer le développement, la notoriété de la marque. Et c'est intéressant le fait que tu soulignes qu'il y a aussi des créateurs de contenu qui veulent promouvoir le Made in Africa. Et du coup, ta marque, elle est un peu un emblème du Made in Côte d'Ivoire. et du coup que les gens aiment utiliser. Donc, parfois, de ce que je comprends, ce n'est pas forcément une publicité que toi, tu sollicites. C'est vraiment des gens qui sont fiers que tu sois là et qui te mettent en avant.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que les gens, ils ont fini par réaliser que c'est les clients qui le disent. Ils disent qu'en fait, ce que l'Amazon Riche Corp propose est nettement mieux que tout ce qu'ils ont reçu jusque-là. C'est un peu abusé, mais ils disent que Euh... c'est de la qualité que je fournis, mais les créations et l'originalité surtout de ces créations-là, tant que le fait de pouvoir identifier les matières premières à l'intérieur, je suis capable de faire des parfums aujourd'hui où j'ai fait du jejun, sachant que le jejun ici c'est appelé le yamankoudji, qui est un jus très prisé et qui est dans tous les foyers. Donc quand tu le sens et que tu le ressens dans ton parfum, tu comprends qu'on utilise un peu de tout ce qu'on a apporté et ce qu'on connaît. Pour faire un parfum, contrairement à un parfum qui est à base de centale, bon, c'est vrai que si tu pars du côté du cadre ou encore de l'Afrique centrale, on peut te dire quelque chose là-dessus, mais si tu es un bois de Gaillac, par exemple, tu fais sentir à quelqu'un, il ne saura jamais de quoi il s'agit, il va te dire juste ça sent bon ou pas. Mais quand quelqu'un commence à te sentir la verveine, tu dis ah ouais ça c'est le thé, ça c'est des choses que nous on a l'habitude de voir autour de nous. La vanille, c'est tellement connu, c'est tendance. Donc, on essaie de travailler sur ces matières premières. Du coup, les gens, ça leur crée une certaine réminiscence et ils s'expriment naturellement sur le produit. Et ça aussi, ça nous donne de la visibilité énormément. Et ça, c'est beaucoup plus... Pour nous, ça a beaucoup plus d'impact, parce que c'est considéré comme un témoignage que toute autre manifestation de... de boss, on aurait pu bien faire.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai que de toute façon, à partir du moment où ce sont tes consommateurs, tes clients qui parlent de toi, qui font ta publicité, après tu n'as plus rien à dire en réalité, parce que ce sont eux les meilleurs ambassadeurs en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et partout.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement.

  • Speaker #0

    Et le fond partout, en Côte d'Ivoire, en Angleterre, à Paris, aux États-Unis. Ils sont un peu partout, ils font des postes. Souvent, je regarde des choses, je trouve que c'est vraiment incroyable ce qui se passe. Donc, je pense qu'il y a du chemin. Il faut juste garder la tête sur les épaules et rester toujours concentré. Alors, allons-y, allons-y. Il y a d'autres questions, forcément.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a toujours des questions. On n'a pas été sans baiser, donc je n'ai pas fini de faire mon inspecteur de police pour tout savoir sur le développement de la trappe. Est-ce qu'aujourd'hui, en fait, tu as une boutique, j'imagine peut-être à Abidjan, est-ce que tu as des ambitions d'ouvrir des boutiques en fait en dehors de la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. J'ai une boutique au niveau d'Abidjan, là oui j'ai la fabrique. Donc je suis perpétuellement en contact avec les clients qui arrivent là. Donc ça me permet plus ou moins de partager une certaine culture factive avec eux, surtout les passionnés. Après, bon, on a pour nous... À moyen terme, on a pour objectif de distribuer notre parfum directement dans des maisons des niches, comme je vois, au Ausha, avec qui on échange en ce moment. Donc je pense que ça ne saurait tarder. Maintenant, pour ce qui est des boutiques propres à nous, ça on le voit plutôt à long terme, où on pourra avoir des boutiques, bien sûr, après que les gens puissent les trouver chez les distributeurs. et puis se familiariser aux produits. Donc nous, ça sera l'occasion pour nous de pouvoir ouvrir des boutiques, que ce soit en Afrique, en Afrique, et puis aussi en Europe ou aux États-Unis. Et aussi en Orient, surtout, parce que ça fait partie de notre Dubaï, Qatar, au moins,

  • Speaker #1

    et tout. Et est-ce que toi, dans ta vision, est-ce que tu te dis, voilà, demain, il faudrait que je sois référencée dans des boutiques de cosmétiques, enfin de cosmétiques et parfums, tels que des Sephora, ce genre de choses, est-ce que ça, ça fait partie de tes plans, ou est-ce que tu considères que toi, tu es sur un parfum de niche, et donc du coup, ce n'est pas forcément pertinent pour toi d'aller dans ces directions-là ? parce que vous... Concrètement, quand on travaille avec ces entreprises-là, au niveau de la marge, c'est quand même pas du tout la même chose que quand on est dans des boutiques plus niches. En même temps, elles ont une visibilité qui fait que certains choisissent cette stratégie-là parce qu'ils sont dans une logique de masse et pas forcément de sur-mesure. Toi, quelle est ta position par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Ma position est claire, c'est très loin de Sephora. Raison pour laquelle j'ai évoqué deux maisons tout à l'heure, Jouvois et Ausha. Donc c'est pour rester un peu dans cette optique-là. Après, il faut dire que moi, mon métier à moi, je suis créateur parfumeur du coup, mais... Et donc mon métier, c'est d'aider les gens à développer des maques. Donc je suis en train de développer une maque qui, en réalité, ne faisait pas partie de mes cordes. Je ne sais pas si vous voyez. Donc vous pourrez trouver des parfums qui ont été formulés par moi. Déjà, je travaille sur une marque anglaise en ce sens-là, qui est basée à Birmingham, sur laquelle je travaille des notes. Et une autre entreprise aussi qui est basée au Maroc, je crois, Tangier, sur laquelle je suis en train de travailler des projets. Donc, je peux formuler des parfums pour des entreprises comme ça, qui font de la masse, et qui pourraient être distribués chez Joanne, aussi bien Marloneau et autres. Mais pour ce qui concerne les parfums de la maison Richkoff, Ça sera exclusivement soit chez Rushcom, soit chez les distributeurs de parfums exclusifs, des parfums de niche, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, je vois, c'est très clair pour toi et c'est intéressant quand on construit son entreprise, sa marque, d'être très clair sur quelle est la stratégie où on veut aller. Et quelque part, ce n'est pas ne pas faire de compromis, mais en tout cas de savoir quel est son positionnement et du coup, de mettre en place une stratégie qui va être alignée avec ce positionnement-là. et toi je comprends quelque part que avec ton empire, quelque part, d'une manière ou d'une autre, tu pourras être présent chez Sephora, non pas avec ta propre marque, mais avec les marques que tu développes pour d'autres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, très bien, très bien. Extrêmement intéressant de voir comment toi, dès le départ, tu as pensé à être finalement présent sur tous les segments. En fait, ça me fait vraiment penser à des stratégies d'enseigne comme... Coty sur la beauté ou Essilor Luxotica sur la lunette, où en fait, eux, leur travail, c'est vraiment de développer les lunettes des grandes marques pour Essilor Luxotica. Coty, ils vont développer toute la cosmétique et aussi l'univers beauté de grandes marques. Et du coup, ils sont reconnus comme étant les personnes à aller contacter, enfin les entreprises à aller contacter quand on cherche à développer de la beauté ou de la lunette. Et après, ils ont aussi leur gamme à eux. en propre, qui cherchent à développer, en tout cas pour ce qui est de Coty. donc ce que je comprends c'est un peu comme ça ton positionnement

  • Speaker #0

    Exactement. À la base, c'est ça mon positionnement. Moi, j'ai développé une marque de parfum Richecoff pour faire valoir mon savoir-faire. Parce qu'il n'était pas évident pour moi, sans preuve, d'avoir des personnes qui me feront confiance, de confier des projets à coût de plusieurs milliers et milliers d'euros. Donc, j'ai développé Richecoff, les gens ont eu un retour d'expérience, ils ont compris que c'était possible, et c'est possible déjà, de le réaliser. Et c'est à ce moment-là maintenant que j'exhorte les personnes qui veulent. Et puis en plus, c'est que j'ai la possibilité moi de pouvoir aider à développer le Mac de A à Z, mais selon mon budget. Donc je permets aux gens comme ça de pouvoir les accompagner pour pouvoir développer le Mac. Et comme ça, derrière, si les parfums arrivent chez Sephora, ça tourne de la visibilité, on pourra dire oui. C'est le parfum de telle maison et ça a été élaboré par le fameux Richemont-Cofill qui lui est à Abidjan et qui a travaillé sur ces maisons.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que, en fait, cette vision-là dans la manière dont tu as développé ton entreprise et ton expertise, tu l'as eu parce que tu as été accompagnée d'un point de vue entrepreneurial, parce que ta famille, elle a toujours été dans ce secteur. Toi, tu as toujours eu cette envie-là d'être dans une posture très globale où tu vas maîtriser la chaîne de A à Z, où c'est quelque chose où tu as été accompagné, coaché, et on t'a dit, voilà, le meilleur moyen pour toi de te positionner, c'est celui-là.

  • Speaker #0

    Non, justement, j'étais dans une maison, dans une manifracture, je dirais, où j'ai vu beaucoup, beaucoup de clients. défiler pour des matières premières, mais qui était vraiment penché sur le mass market. Donc tout le monde qui voulait faire du mass market, du coup, qui ne se penchait pas sur la qualité de la matière première, parce qu'ils trouvaient que le coût était beaucoup plus élevé. Mais moi, de ce que je sens et de ce que j'aperçois, j'ai compris tout de suite qu'il y avait matière. Il y avait matière dans la mesure où... Moi à Bijan par exemple, quand je revenais à Bijan, on me donnait à chaque fois de l'argent, des commissions, « Ah tu me prends tel parfum de marque, de niche » et tout le monde, parce que les parfums de design sont disponibles ici dans les maisons de distribution qui existent. Donc mais, il y a ces personnes-là qui voulaient, qui sont toujours à la recherche d'exclusivité, de rarité, qui sont prêts à te donner 2000, 1000 euros pour que tu leur retrouves quelque chose qu'on ne peut pas trouver à chaque fois. Donc je me suis dit, mais attends, tous les clients qui sont en quête de rarité, ça constitue forcément une forte communauté, pour moi en tout cas. Donc pourquoi ne pas partir sur quelque chose d'exceptionnel, d'exclusif ? Et vu que dans mon éducation et puis dans ce que ma mère faisait, ça restait quelque chose de très exclusif. Elle n'a jamais fait 10 000 colliers. Elle faisait toujours d'une grossesse à une autre grossesse, ça prend quand même 9 mois donc. Ce n'est pas tout le temps qu'elle le faisait, mais elle a tracé son chemin avec. Donc je me suis dit, forcément, ce n'est pas une question d'accompagnement, c'est cette vision que j'ai reçue. Et en réalité, ça fonctionne bien. C'est lent, mais c'est bien. En tout cas, c'est bien parce que la vie même, elle écoute. Donc quand on reçoit à chaque fois des messages de félicitations, d'encouragement, de retour, de témoignages, de satisfaction, Et c'est ce qui donne la vie, c'est ce qui donne la joie. Et moi, ça me conclut énormément de bien. Donc, je compte continuer dans cette lancée-là. Et puis après, je pense que les moyens, les chiffres d'affaires et tout le reste, ça peut venir après.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est intéressant de constater l'importance de la vision, en fait, parce que beaucoup, ils peuvent avoir une compétence dans un domaine précis et se dire, je vais créer mon parfum. et en fait... ne pas forcément se rendre compte qu'ils ont une vision peut-être petite du marché, pas suffisamment globale. Et du coup, je trouve que ton témoignage et la présentation de ton parcours, elle est intéressante dans cette manière de se positionner qui est, oui, je peux faire mon propre parfum, mais je fais aussi des parfums pour les autres. Et puis, je fais des parfums sur mesure pour des particuliers. Je fais aussi du parfum pour... des entreprises, des institutions. C'est là que tu construis quelque chose qui va vivre bien au-delà de toi et qui a le potentiel d'être une très grosse entreprise. Alors que quand tu vas te limiter à ton parfum, finalement, c'est presque visé trop petit.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est presque visé trop petit, surtout quand on sait ce qu'on est capable de faire avec le parfum. Moi, j'ai travaillé le parfum de A à Z, c'est-à-dire depuis la plante, c'est-à-dire depuis la plante ou depuis la matière odorante utilisée, jusqu'aux différents produits dérivés, que ce soit un parfum pour diffuseur, un parfum pour bougie, un parfum pour gel douche, les produits lavants et tout. Il y a des hôtels par exemple pour qui je suis parti pour le parfum d'ambiance. Et aujourd'hui, je leur fais des gadgets cadeaux, c'est-à-dire je leur fais des produits d'accueil de toilette. Donc, shampoing, tout ce qui est gel lavant, que ce soit exofoliant ou pas. Mais tout ça, c'est des choses qui... qui arrivent grâce au parfum parce qu'ils en veulent toujours mais avec la même signature, on veut ça. Donc à un moment donné, on ne peut pas avoir d'autres fournisseurs, tout le monde se fait rabat toi, tout le monde te demande conseil. Et le parfum, on peut faire trop de choses avec, trop de choses. Hier, j'ai ramené du champ de Kumbhava. Dès que je suis arrivé, madame a fait du poisson, elle a saisonné avec. Pourtant à la base, le Kumbhava, moi j'en vois pour lui, il l'a fait. Mais ça sert partout et c'est notre quotidien, c'est parce qu'on ne fait pas attention. La cannelle et tout ça, je l'ai ramené, mais c'est pour une compo. En même temps, Madame sait que ça, c'est pour la cuisine. Je ne sais pas si vous voyez un peu le... Donc voilà, c'est pour ça qu'il est important pour moi de transmettre comme je l'ai reçu. Il est important pour moi de transmettre, donc de former et surtout d'aider les personnes à développer, à créer de la richesse. Parce que moi, je le fais pour développer un certain talent, mais les gens qui ont les moyens de pouvoir investir dans le milieu, s'ils veulent vraiment, moi, je pourrais les aider à créer de la richesse en produisant des parfums de qualité qui répondent à un besoin bien précis. Et puis derrière, eux, ils pourront en faire de la grosse production, par exemple.

  • Speaker #1

    Très bien, complètement. Là tu parlais en fait de, comment dire, tu vas au champ, tu vas récupérer différentes plantes pour pouvoir aller ensuite les utiliser en composant de tes parfums. Donc du coup tu as vraiment une expertise très précise de quelles plantes, quels senteurs, comment l'utiliser pour proposer différentes senteurs en fait. et du coup toi tu as vraiment une volonté d'aller utiliser vraiment des matières premières qui viennent d'Abidjan en fait.

  • Speaker #0

    Oui, qui viennent aussi d'Afrique en réalité. Parce que toutes ces matières premières asies, depuis longtemps, j'ai vu venir des matières premières de là. Vous savez qu'après l'Italie, il y a la Ponte d'Ivoire qui est pratiquement la deuxième producteur de bergamote dans le monde. Mais on n'en parle jamais parce qu'ici, on fait la communication et la communication est beaucoup plus penchée sur le cacao et la noix de cajou. Mais on a aussi de la bégamote, nous on produit de la bérose, de l'ilongue, du vétiver, de la verveine, du koumbawa, de la bigarade et aussi du cucuma et tout ça sur les champs, vous voyez. Donc il y a la possibilité, il y a de la matière, il y a de la matière, bon, on ne va pas attendre à chaque fois de faire partie de la matière, la fétichier, la ramener, un peu comme se faisait avec le beurre de cacao à l'époque. Le cacao quitte et il part. Le beurre est transformé. Ensuite, on va l'acheter là-bas, on le ramène. Donc, on a juste besoin d'une machine adaptée, industrialisée, d'un investissement et de la recherche. Aujourd'hui, c'est possible, on transforme directement le beurre de cacao sur place. On n'a pas besoin de l'exporter, ensuite le ramener et tout ça. Donc, en gros, voici un peu la réalité. Il y a des matières premières qui sont là, on a une forte production. Il faut pouvoir les couler. Il faut pouvoir permettre, passer le message aux gens, qu'ils sachent que c'est une réalité, que c'est possible, et qu'éventuellement, ils sont intéressés par développer les marques et ils ont quelqu'un à qui s'adresser. Et donc, à partir de ce moment-là, ils pourront bénéficier aussi d'un savoir-faire local et puis avoir des produits qui répondent aux normes internationales. Bien sûr, sous la recommandation de... de l'IFRA et aussi sur les normes de la réglementation européenne de cosmétiques et d'autres organismes aussi africains.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est un parfum made in Africa, mais qui répond à toutes les normes internationales ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut voir longtemps, il faut voir loin. Une marque peut démarrer en Afrique et se retrouver un jour en Angleterre ou encore partout en France. Donc, pour se retrouver là-bas, il faut des normes, il faut des normes pour entrer dans la distribution. Ces gros distributeurs vont regarder si c'est recommandé par l'IFRA, si ça tient compte des réglementations européennes du cosmétique, avant d'être distribué. Donc moi, ce que je fais, c'est que je labore de A à Z, pour ne pas que la personne soit limitée plus tard. Parce qu'on peut rencontrer un gros succès, et ça peut rester éphémère juste par le fait que ça ne peut pas traverser les frontières.

  • Speaker #1

    Très bien, on sent qu'il y a vraiment, ce qui est intéressant je trouve dans ton parcours, c'est qu'il y a vraiment le côté très créatif, expertise technique et créative dans l'univers du parfum et en même temps il y a l'aspect entrepreneurial qu'on sent et qui est très fort et c'est pas évident d'avoir des profils qui sont à la fois créatifs, à la fois business. Toi, tu te rends compte de ça et est-ce que c'est du fait que tu as toujours évolué là-dedans, que tu as cette vision-là. Est-ce que tu te rends compte du fait d'avoir ces deux piliers-là ?

  • Speaker #0

    Oui, au fur et à mesure, je me rends compte et quand on finit par me discerner un prix dont il n'est pas marqué BNPF de Côte d'Ivoire, mais BNPF d'entreprise dans la catégorie jeune, ça me fait prendre conscience de l'implication que j'ai dans l'entrepreneuriat, que ce soit local ou encore. dans la création de parfums. Parce que le parfum, pour moi, ce n'est pas un métier. En réalité, pour moi, c'est juste une passion. C'est quelque chose que je considère comme une passion tout court. C'est un petit jeu dans lequel je me règne tout le temps. Et c'est ce qui me permet de le faire. J'en ai même installé un laboratoire chez moi à la maison. Donc, avec toutes les mesures de sécurité. Pour être dedans à tout moment, un peu comme le pianiste qui a son piano un peu partout. Donc maintenant, l'entrepreneuriat, il y a des gens à gérer, il y a du management, il y a tout ce qui est en ligne de compte. Et comment est-ce qu'on oriente l'entreprise ? Comment est-ce qu'on essaie d'atteindre nos différents objectifs pour aboutir à la finalité d'en faire, Rizkov, une entreprise forte, qui sera un jour, pourquoi pas, côté en bourse ? Donc on a cette vision-là dans laquelle on se prépare de part et d'autre. Mais ça reste vraiment l'entrepreneuriat. Tout ce qu'on fait aujourd'hui, ça reste l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    Très bien, super intéressant en tout cas ta manière de le décrire. Est-ce que toi, tu prends du temps ou est-ce que tu es sollicité pour former, pour partager un peu ton parcours, pour un peu être un mentor pour des jeunes générations ? Ou alors, est-ce que tu es sollicité en tout cas pour faire des masterclass, des formations ? comment dire, inspiré ou en tout cas inspiré une jeune génération.

  • Speaker #0

    Oui, je suis sollicité pour beaucoup de masterclass et surtout des évitations d'inspiration. Même il y a des universités de grandes universités comme l'Université supérieure de commerce d'Abidjan. qui vont solliciter pour des interviews, pour une invitation à le dîner des galas, à l'UBCF, des gens de choses comme ça.

  • Speaker #1

    Très bien. Je ne suis pas surprise que tu sois sollicité pour ce type d'initiative, parce que je pense que c'est intéressant que les jeunes générations puissent déjà se dire qu'il y a des marques, We are in Africa, qui peuvent tout à fait se positionner au même niveau que d'autres marques. et d'autres marques internationales et qu'il y a des opportunités de business sur le continent. Toi, aujourd'hui, tu nous as parlé un petit peu de ta vision pour le futur. Est-ce que tu imagines des collaborations avec des marques de prêt-à-porter ou avec des artistes ? Est-ce que ça, ça fait partie de choses que tu fais, soit par rapport à la marque Richecoff ? soit par rapport à une création d'un parfum pour une célébrité, mais non pas un parfum sur mesure personnelle, mais plutôt une marque à part entière qui serait associée à un artiste, à une célébrité, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, sauf que je n'en trouve pas. Chez nous, en Afrique, ou au moins en Côte d'Ivoire, il y a un adage qui dit « on n'est pas prophète chez soi » . On n'est pas pour faire ce soir, c'est dommage. Je le dis pourquoi ? Parce qu'il m'est arrivé de démarcher des silices. Cela dit, à le faire comprendre aux silices que voici les opportunités qu'il aura et voici ce que je serai capable de faire pour lui. Mais jusqu'à présent, souvent, tu n'as pas de réseau ou à la rigueur, tu as des réseaux. Il y a certaines personnes qui t'appellent, peut-être, « Ah, j'ai vu un parfumé en France, j'ai vu ceci, j'ai vu cela. » « Donc, j'ai juste besoin de toi peut-être pour mettre les parfums dans mes bouteilles. » « Est-ce que tu peux me trouver des bouteilles comme tu es dans le domaine ? » Tu vois, des choses comme ça. Donc, au final, j'ai compris que, bon, les gens ne connaissaient pas réellement la chose. Donc je gagnerais plutôt à m'occuper de mes clients que de passer mon temps la vie. Je dis toujours la vie, écoute. Donc il faut profiter de chaque instant. Voici un peu la réalité, on n'est pas professeur de soi, mais je pense que tout est une question de temps. Et qu'il y a un certain complexe qui est là, c'est une réalité, parce que de la colonisation aujourd'hui, ça ne fait que 60 ans. pas plus que ça. Donc, les choses vont se faire peut-être progressivement, soit avec des générations prochaines ou soit peut-être dans des années à venir. Mais je peux faire des collaborations pour des artistes, pour des personnalités, pour des célébrités, si toutefois ils sont bien intéressés. Accueillir les personnes aussi, si ça les intéresse réellement.

  • Speaker #1

    Oui, s'ils comprennent. Mais c'est, comment dire... Moi, j'évoque ça parce que je sais qu'il y a des belles marques françaises de mode qui ont créé leur parfum. Et le parfum, aujourd'hui, c'est le plus gros générateur de chiffre d'affaires pour ces marques-là, en fait. Et donc, je pense à des Jean-Paul Gaultier, je pense à des Mugler. Vraiment, ce qui a généré le chiffre d'affaires dans le succès de ces marques-là, c'est vraiment le parfum. et c'est vraiment des... des créateurs de mode à la base qui ont eu envie d'avoir leur signature olfactive, qui ont travaillé dessus pendant des années et après c'est le même parfum qu'ils vendent depuis des années. Bien sûr ils développent des collections mais ça reste le même donc je me dis il y a des designers africains extrêmement connus qui font des choses en termes de mode pour lesquels ils sont connus et ils auraient tout intérêt à étendre le périmètre de leur marque en ajoutant parfum.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, il faut qu'ils le comprennent. Parce qu'ils ne savent pas. Et puis aujourd'hui, le problème, c'est que les gens suivent beaucoup dans la mode ou encore dans tout ça. Les gens suivent beaucoup. Donc quand on va réussir à faire une collaboration avec une marque étrangère ou une grande marque, vous allez voir que nos stylistes ici seront tentés par Chacha à rencontrer un parfumeur pour le fait des parfums. C'est dommage, mais bon, tout est une question d'ouverture d'esprit, tout est une question de vision et d'objectif. Est-ce qu'on veut aller beaucoup plus loin que ça ? C'est faire la question. Est-ce qu'on ne peut pas juste se limiter à ce qu'on médite les mieux ? C'est une autre. Donc récemment à Paris, j'ai rencontré Maureen Kim. Donc, ils ont des parfums, j'ai regardé, j'ai senti. Et je leur ai présenté ce que je faisais. Donc, bientôt, si on se voit, une collaboration pour réformuler le parfum. Et ensuite, faire le parfum carrément, en fait. Changer de gamme. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle aussi. Par exemple, ça répond à la question.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Voilà, et je pense qu'à partir de là aussi, il y aura d'autres stylistes, d'autres personnalités publics qui vont donc peut-être développer leur marque.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est tout ce qu'on souhaite. En tout cas, moi, on arrive à la fin de cet échange. J'ai été ravie de pouvoir en savoir plus sur ton profil et sur la marque. Je mettrai en note de bas de l'épisode les liens vers le site Internet, le compte Instagram pour qu'on puisse aller, comment dire, savoir. où est-ce qu'on peut se procurer tes parfums et en savoir plus sur l'univers de la marque et sur les différentes senteurs que tu proposes. Et puis, écoute, ce sera le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous partager comme mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Comme mot de la fin, c'est déjà les mots de remerciement. Merci pour l'invitation à partager cette expérience-là sur le podcast. et ensuite c'est juste de faire comprendre Pour ceux qui me concernent, le parfum, c'est la vie. Donc, il faut la partager avec joie. Et il faut en profiter parce que... L'entrepreneuriat ou tout le reste, tout ce qu'on peut. Il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie, pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan. à anglaistar9a et en même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts et réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Très bien. Je mettrai les liens. Je te remercie beaucoup pour ce mot de la fin sur partageons la vie. C'est ce qu'on retiendra.

  • Speaker #0

    Et je te dis à très bientôt. Partageons la vie.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Merci. Ou ailleurs.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:00

  • Rencontre avec Kofi Richemont, créateur de Richecoff

    00:57

  • Parcours et héritage dans la parfumerie

    02:01

  • L'importance de la signature olfactive pour les entreprises

    03:40

  • Stratégies de communication et d'expansion de la marque

    14:59

  • Conclusion et partage de la passion pour le parfum

    18:01

Description

Quelles sont les erreurs à éviter et les opportunités à saisir pour créer une marque de parfum africaine qui conquiert le marché international ?

Richmond KOFFI est un entrepreneur visionnaire qui a su imposer le marketing olfactif en Côte d'Ivoire et qui se lance aujourd'hui à la conquête de l'international.

Dans cette interview, il dévoile :

  • Son expertise en parfumerie de niche et marketing olfactif

  • Les secrets de son succès auprès de grands comptes (hôtels, banques, UNESCO...)

  • Ses projets d'expansion en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient

  • Sa démarche de maîtrise de la chaîne de valeur, de la culture des matières premières à la création des parfums

  • Son engagement à transmettre son savoir-faire et à former la prochaine génération de parfumeurs

    Ne manquez pas cette interview inspirante ! Cliquez sur le lien en commentaire pour découvrir les clés du succès d'une marque de parfum africaine à l'international


Pour aller plus loin, découvrez le site internet de la marque


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le parfum, c'est la vie, donc il faut la partager avec joie et il faut en profiter parce que l'entrepreneuriat ou tout le reste, il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan, à Anglais Star 9A. En même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts, réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Kofi Richemont, le créateur de la marque de parfum Richecoff. Il est basé en Côte d'Ivoire, à Abidjan, et a créé sa marque en 2016. Aujourd'hui, la marque est constituée de deux collections de parfums unisexes. J'ai invité Richemont pour qu'il puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de sa marque de parfum. Bonjour Richemont, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amata, je vais très bien, merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'accueillir en direct d'Abidjan pour le podcast Africa Fashion Tour. On va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci ma chère Amata de m'inviter ici à ton podcast. C'est pour moi déjà quelque chose de très exceptionnel. Je suis Richemont Coffey, créateur parfumeur ivoirien. J'ai commencé mes activités en 2016. dans tout ce qui est parfum d'ambiance, c'est-à-dire création de logos olfactifs pour des entreprises et des particuliers également. Et petit à petit, on a fait du chemin jusqu'à ce qu'on lance une première collection en 2023, ensuite une nouvelle collection en 2024, et ensuite une nouvelle collection qui sort très prochainement, le mois prochain, le mois de mai.

  • Speaker #1

    Très bien, super. Tu vas pouvoir nous parler en détail de... de cette marque et de ce projet. Pour commencer, j'ai envie de te demander, là tu nous parles directement de la marque. En 2016, tu faisais des parfums d'ambiance pour des entreprises et ensuite tu as créé ta propre marque. Comment est venu cet intérêt, cette passion pour le parfum ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que derrière la maison Richkoff, c'est toute une histoire de transmission. De base, ma mère est parfumeuse. Voilà. donc Elle faisait des parfums traditionnels à base de clous de girofle et du talc ancestral. Pour les sorties des jeunes filles chez le peuple Akan, puisque je suis de ce peuple-là, ainsi que pour les femmes nourrices. Donc les nourrices, ici à l'époque, quand elles allaitaient les enfants, elles utilisaient juste un morceau de paille ou de tissu pour pouvoir maintenir les seins, un peu comme un soutien. Et donc il y a le lait maternel qui coule et après qui finit toujours pas se fermenter et du coup qui dégage une mauvaise odeur. Donc la solution qu'elles avaient trouvé, mes grands-parents, ma grand-mère, ma mère, c'est de faire des colliers qui étaient trempés dans de l'eau de Cologne. Et ensuite à cause du côté absorption du talc traditionnel et ancestral. ça permettait de diffuser les effluves dans la maison et donc quand on venait voir la nourrice, on était accueillis par une belle ambiance. Donc l'idée c'était ça du coup. Les parfums faisaient partie de... de nos quotidiens à la maison, où j'ai grandi avec mon frère et ma soeur. Donc, tout le temps, on n'avait que ça autour de nous, et je pense que c'est ce qui a développé cette passion et cette Ausha, qui m'a poussé à aller du côté de Grasse, la capitale mondiale du parfum, pour m'acquérir des formations et surtout... de la connaissance de la science de la parfumerie afin de, non seulement conserver ce qu'on a, mais l'améliorer, le moderniser pour qu'il soit un produit accueilli par tout le monde entier en réalité.

  • Speaker #1

    Merci pour cette introduction, du coup on comprend mieux. Toi en fait, tu as toujours baigné en réalité dans l'univers du parfum et c'est assez naturellement que tu es allé développer cette vocation. Donc tu évoquais ton passage à Grasse, combien de temps es-tu resté sur le parc ? place et quel a été l'apport de cette formation par rapport à toi, ce que tu avais déjà du fait de ton patrimoine familial ?

  • Speaker #0

    Il faut dire que je suis resté à Graves pratiquement deux ans et demi. Mais de manière pas en permanence. Puisque je venais, je sortais souvent parce que j'avais déjà une entreprise qui fonctionnait ici. Donc durant cette période, ce que j'ai retenu, ce que grâce m'a apporté, c'est surtout le savoir-faire français, dans la délicatesse, dans le choix de matières premières, parce que j'ai intégré directement une manufacture. Et là-bas, j'étais avec un né, créateur parfumeur, M. Arnaud Fouré, qui m'a accepté tout de suite parce qu'il m'a fait faire une thèse de né amateur. Ça se fait dans le musée de Vramona. Donc on est parti et j'ai reçu le test de l'animateur DC-10. Je pense que c'est un progrès qui n'était pas arrivé depuis plus d'une décennie. Donc sorti de là, j'ai commencé à intégrer la manufacture et on a commencé les formations pratiques. Et ça en est suivi des formations théoriques aussi et également du marketing olfactif. Bon, là c'est le sensoriel qu'on touchait, principalement celui de l'olfactif. Donc c'est ce qui m'a permis de pouvoir développer des aptitudes dans la création d'identités olfactives, de logos olfactifs pour des entreprises. Et petit à petit, je me suis plongé tout de suite dans l'univers de la beauté, parce que c'est ce qui était vraiment demandé. Je réalisais un chiffre d'affaires important dans tout ce qui est parfum d'ambiance, vu que c'est avec du corporate. Mais pour les parfums d'ambiance, ça ne faisait pas vraiment de la publicité, ça ne faisait pas parler. Aujourd'hui, je suis sur le podcast. Je pense que c'est grâce aux parfums accessoires incontournables de beauté que je suis sorti. Et c'est ce qui a permis de me révéler et aussi de décrocher le fameux prix national d'excellence en tant que meilleur chef d'entreprise 2024.

  • Speaker #1

    Wow, tu as un parcours assez impressionnant dans l'univers du parfum et on sent que c'est une expertise que tu as développée et déployée depuis tout petit. Et tu es allée chercher des compétences ailleurs qui ont été reconnues. Donc toi aujourd'hui, l'entreprise pour laquelle tu as gagné un prix, c'est à travers ton parfum Richecoff et c'est également à travers les parfums d'ambiance que tu crées pour les entreprises ?

  • Speaker #0

    Bon, concrètement, c'est à travers tout ce qu'on a bien pu mener comme action, l'équipe et moi. Parce qu'il y a surtout les parfums, les parfums d'ambiance, parce que les références qu'on a aujourd'hui, c'est surtout dans plusieurs entreprises, les hôtels de Rénault, des Cinq Étoiles, et la majorité, la quasi-totalité des banques sont passées aux parfums grâce à notre structure. Et tout ça, ça nous a permis d'avoir quand même un chiffre d'affaires important. et aussi des références reconnues. Et tout ça dans l'acheminement des dossiers pour le concours pour les lauréats au prix d'excellence, ça a été de fort impact. Mais surtout le fait que les jurys ont réalisé qu'il y avait un Ivoirien qui faisait des parfums de beauté, mais pas n'importe quel parfum, mais des parfums de niche avec une qualité irréprochable. Et ça, tu peux faire non seulement du fait que le packaging est quand même assez important, et puis la qualité du parfum, que cela promettait vraiment de faire des talents locaux de véritables champions. Et je pense que c'est dans cette optique-là que je suis passé les autres candidats.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, quand tu parles de parfum olfactif, tu dis que parmi tes clients, tu vas avoir des banques, tu vas avoir des hôtels. Aujourd'hui, c'est vraiment admis et entendu qu'à partir du moment où on a un espace dans lequel on accueille un client, il faut avoir une signature olfactive. Est-ce que ça... C'est facile de convaincre les entreprises qu'elles ont besoin de travailler leur signature olfactive ou est-ce que c'est encore quelque chose avec lequel il peut y avoir des difficultés et il y a des entreprises qui vont dire « je ne vois pas l'intérêt, ce n'est pas pertinent pour moi » .

  • Speaker #0

    C'est très difficile déjà pour répondre vite à cette question, c'est très difficile. Ça a été difficile, on va le dire comme ça. Au départ, c'était un message qui ne passait pas forcément. mais quand on a trouvé le... le bon mot et le bon verbe, je pense qu'on a pu convaincre des particuliers déjà. Et l'expérience qu'ils vivaient chez eux à la maison, ils ont voulu le transporter en entreprise. Et c'est comme ça qu'on a fini par intégrer certaines entreprises. Mais alors, il faut rappeler que souvent, quand on arrive avec une idée innovatrice, on se met en rapport avec la direction marketing et communication générale de l'entreprise. qui eux sont les plus doués, donc qui ont toujours forcément des solutions avant tout le monde. Donc une fois qu'une proposition est sérieuse et arrive comme ça, en général ce n'est pas bien perçu par l'équipe marketing et communication. Et très souvent, on se voit nos offres régénérées parce que ce n'est pas une idée qu'ils maîtrisent, ou du moins ce n'est pas une idée dont ils ont entendu parler. Vu que le marketing olfactif est très récent, il y a 20 ans seulement en arrière, au niveau des États-Unis, seulement il est développé plus de 12 ans au niveau de la France, au niveau de l'Europe. Donc pour certains responsables marketing et tout, qui n'ont pas forcément une ouverture d'esprit sur ce volet-là, ils ne comprennent pas la valeur ajoutée que cela puisse apporter à leur entreprise. Mais au fur et à mesure des années, On a réussi à convaincre une entreprise qui a, vu que les entreprises ont toujours des visiteurs esthènes, donc quand ils visitent une entreprise et qu'ils constatent l'accueil, l'ambiance qui leur est sévère en accueil, tout de suite ils sont tentés par savoir ce qui s'est passé. Et c'est comme ça, de bouche à oreille, de recommandations en recommandations, on a fini par intégrer des cinémas dans notre groupe, on a intégré des banques, un laboratoire alimentaire. et même des multinationales, comme des grandes boîtes, UNESCO, FAO et tout ça. Donc aujourd'hui, ils sont passés au parfum. Et notre plus gros succès, c'était surtout avec l'Institut français, parce qu'il y a eu, sur les suivis, un reportage important, qui était question de pouvoir valoriser non seulement le savoir-faire local, et aussi... réaliser une signature un peu comme Francis Cudjan l'a fait pour Air France. Et ça s'appelait, je crois, AF01. Et ici, on a dû faire AFCI, je crois, non, IFSI, Institut français des Côtes d'Ivoire, 01. Et pour moi, ça, ça a été quelque chose de très, très important.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est vraiment quelque part, tu as été un précurseur dans ce domaine-là. Et il a fallu faire ce travail de pédagogie pour expliquer l'intérêt et pour convaincre. pour après finalement se retrouver dans une situation où les gens ont compris et il y a des demandes entrantes.

  • Speaker #0

    Exactement, les gens n'ont compris pas tous, mais on continue toujours de démarcher, d'expliquer, de sensibiliser. Et on a même demandé une habilitation au niveau du Fonds de développement de la formation professionnelle. Et par la grâce de Dieu, on a pu l'obtenir cette habilitation-là, pour permettre de pouvoir former, mais alors formellement. Donc que ce soit les entreprises et les startups qui développent aujourd'hui dans la cosmétique, afin de leur démontrer parfaitement l'impact que le parfum peut avoir sur le système limbique, du coup sur les émotions. Donc que ce soit pour impacter positivement le chiffre d'affaires ou pour créer l'intention de retour et tout le reste. Donc, je pense qu'il y a encore du chemin, mais... Notre vision à long terme n'est pas forcément à la Côte d'Ivoire, puisqu'on démarre d'ici, mais on va très loin. Donc, on est obligé de poursuivre toujours ces mêmes formations pédagogiques, ces mêmes assistances pour pouvoir permettre aux gens, que ce soit dans toute l'Afrique, ou même faire des signatures aussi au niveau de l'étranger, je dirais en Europe, aux États-Unis, pourquoi pas, apporter notre touche olfactive là-bas.

  • Speaker #1

    Très bien, on va y venir justement. Tu es basée à Abidjan, tu as fait cette formation à Grave, donc je pense que tu voyages régulièrement à travers le monde, mais tu as choisi de rester à Abidjan pour développer ton business. Et ta marque aujourd'hui, elle a ses fondations en Afrique. Comment ça se passe, ta stratégie de communication et de développement en Afrique et en dehors du continent africain ?

  • Speaker #0

    Ma stratégie, elle est au niveau de la Côte d'Ivoire déjà. Vu que, comme je l'ai dit tantôt, c'est les parfums qui m'ont révélé au grand public. En même temps, j'ai sorti des parfums... de petites productions, de niches je dirais. Donc la communication, elle est beaucoup plus discrète. Elle est beaucoup plus discrète, c'est quelque chose qui se chuchote autour d'une table. Bon, après c'est réservé quand même à certaines élites, au vu du coup qu'on a pratiqué et aussi de la qualité dont on a encapsulé dans les flacons. Maintenant, au niveau de l'Europe, on a des partenaires, on a une équipe qui travaille en ce moment sur plusieurs projets de distribution. que ce soit en France ou partout en Europe. Et également aussi, on a une autre équipe au niveau des États-Unis qui travaille du côté de Miami par rapport à la distribution et aussi au niveau de l'Afrique. Donc, on a plusieurs équipes comme ça qui sont considérées comme des agents, donc qui sont des partenaires avec qui nous échangeons et nous travaillons constamment pour pouvoir permettre l'expansion de... de la marque Rijkshof à travers le monde. Mais tout ça, comme je l'ai dit, on parle discrètement parce qu'on se prépare à affronter un gros challenge. Et donc, on communique de moins en moins au niveau de la Côte d'Ivoire. Juste le temps pour nous de nous préparer à pouvoir affronter cette réalité qui arrive. Parce qu'on le voit grand comme une maison. Et donc, on a envie quand même de ne pas se casser et d'affronter ça un peu comme les grandes marques. et qui existe depuis plus de 100 ans, l'ont réussi. Donc je pense que dans cette stratégie-là, bientôt les poivrons non seulement seront disponibles, et puis aussi vu qu'on a un champ de plus de 275 hectares dans la région, donc on communique aussi sur la provenance de nos matières premières, la qualité de nos matières premières utilisées. et surtout la valorisation des produits qui sont adaptés aux paniers africains et afro-descendants. Donc pour nous, on a une mission de trouver des solutions pour adapter non seulement au climat africain et à l'environnement africain, mais aussi qui s'indiquent parfaitement dans le panier mondial en réalité.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, il y a vraiment une volonté pour toi d'installer la marque sur le très long terme et de mettre en place une stratégie de déploiement à l'international qui assure la visibilité de Richecoff en Afrique et au-delà. Aujourd'hui, tu as les parfums Richecoff et tu as également les parfums d'ambiance que tu crées. est-ce que du coup Tout ça, c'est sous le même chapeau, la marque Richecoff, où la marque Richecoff, c'est en fait une, je dirais, pas une filiale, mais c'est une partie de ton business à part entière. Et ensuite, il y a un autre nom peut-être d'entreprise pour tout ce qui est parfum d'ambiance. Où est-ce que tout est sous le chapeau Richecoff ?

  • Speaker #0

    D'abord, je vous explique. L'entreprise, à la base, c'est Richecoff Africa Steam. Et donc, Richecoff Africa Steam a commencé ses activités dans ce qui est hygiène et assainissement. Donc avec des formations sur tout ce qui était des contaminations, raison pour laquelle on a pu solutionner pas mal de problèmes dans la période du Covid-19. Donc ça c'est l'entreprise. Et dans l'entreprise il y a la maison Richkoff. La maison Richkoff, c'est la maison qui développe la marque Richkoff au fait. Donc dans cette maison Richkoff, qui fait partie d'une filiale du groupe Richkoff Africa Style, il y a le volet beauté qui est la marque Richkoff tout court. Et ensuite dans la maison, il y a le volet parfum d'ambiance, voilà, qui est riche en parfum. Donc c'est la maison qui gère les deux branches, puisque le parfum à la base, c'est la déclinaison des produits dérivés qui aboutit soit au parfum de peau, ou soit au parfum d'ambiance, sinon on démarre forcément de la base qui est le parfum. Donc nous, on a une équipe qui est là, qui gère tout ce qui est mis à disposition d'équipement, mis à disposition de diffuseurs de parfums, je veux dire. Mais aussi, les parfums qui sont créés sont créés en même temps et dans les mêmes... dans le même protocole que les parfums de peau, en fait. Parce que je fais des parfums sur mesure dans la maison. C'est-à-dire des particuliers qui arrivent, qui veulent se distinguer, et donc du coup, qui veulent avoir des parfums plus ou moins exclusifs. Du coup, on travaille sur ces notes-là. Mais à côté, sauf qu'en NMAC, on essaie de développer, donc on a vulgarisé, qui s'appelle Richecoff, du coup, qui produit des parfums, qui a une première collection, qui est sortie en 2021. 24, qui s'appelle la première, et ensuite il y a une deuxième collection qui sort le mois prochain qui s'appelle la Roi Bac. Dans la première, on a 6 références de parfums, 4 eaux de parfums et 2 parfums, et dans la Roi Bac, on a 3 eaux de parfums qui sortent le mois prochain.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, là, aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'en fait, tu fais vraiment du sur-mesure dans la manière dont tu proposes les développements de parfums, et que, particulier ou... professionnels, on peut venir te solliciter pour créer un parfum vraiment spécifique. Donc, c'est plutôt réservé à une clientèle, c'est ce que tu évoquais un peu tout à l'heure, une clientèle haut de gamme. Est-ce que tu peux nous parler du profil, du persona de tes clients ? Est-ce que du coup, je ne sais pas, c'est des hommes et femmes d'affaires, c'est des célébrités de la musique, du cinéma peut-être ? Quels sont les profils de personnes qui viennent te voir pour avoir leur... propre signature olfactive ?

  • Speaker #0

    Bien, et dans ce cas-là, on a beaucoup de profils parce que, alors pour citer, on a aussi des hommes politiques par exemple, donc on a des hommes fluents du haut sommet de l'État par exemple, et aussi on a des footballeurs, des sportifs, on a également des personnes, des hommes d'affaires, des femmes d'affaires, des avocats. On a vraiment toute une branche, mais aussi on a la classe moyenne qui s'intéresse à les questions de distinction et d'exclusivité. En fait, il y a des gens qui ne sont pas forcément de cet éleveur, mais qui sont passionnés, adeptes de parfum, donc qui recherchent des notes beaucoup plus spéciales. Et la majorité maintenant, les clients qui charpentent tout ça, c'est les hommes de Dieu. En réalité, les hommes religieux. Parce que les hommes religieux qui font beaucoup de parfums sur mesure, donc ils me consultent très souvent, que ce soit pour le temple ou même pour leur propre temple, avec des notes spécifiques. Donc voilà un peu les clients qui viennent pour ce qui est des parfums sur mesure.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est intéressant de voir en fait le panel de profils que tu reçois. Toi, tu évoquais le fait que tu travaillais en équipe. Quand tu reçois ces demandes sur mesure, on a vraiment affaire à toi ou est-ce qu'il y a une équipe qui prend le relais ?

  • Speaker #0

    Non, en général, on a affaire à moi pour la création, pour la création de l'identité, au fait, pour transcrire l'ADN de la banque en son équivalent matériel. Je veux parler de son parfum. Mais sinon, il y a une équipe technique qui fait l'état des lieux. Donc, surtout pour les types d'équipements à installer, pour le design, pour que ça puisse s'accommoder aussi avec la déco et pour que ça puisse rester le plus discret possible. Donc ça, il y a des personnes qui ont l'œil pour ça. Et moi, de mon côté, je travaille plus sur le brief, sur la création et la formulation du parfum. Et une fois que c'est fait, que la banque a validé, derrière, il y a l'équipe qui prend le rémunération pour les installations, le suivi, l'approvisionnement et les papéras, les contrats, facturation et tout.

  • Speaker #1

    Très bien. Aujourd'hui, tu as une équipe de combien de personnes qui travaillent avec toi ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il faut dire que dans l'entreprise, on a un peu plus de 40 employés. Mais dans le volet parfum, on est 8 personnes qui travaillent. Donc, côté équipe formulation, on est 2. Après, pour tout ce qui est matière première et pluie, tout ce qui est plantations, dixièrées, il y a une autre équipe qui gère avec mon associé. Et pour ce qui concerne l'aspect technique, ils sont tâtes à gérer tout ça.

  • Speaker #1

    Très bien. En termes de communication, qu'est-ce que tu mets en place pour faire connaître, du coup, la marque, là j'aurais envie de me concentrer un peu plus sur la marque Richecoff en fait. Qu'est-ce que tu mets en place pour la faire connaître en termes de campagne, de visuel, peut-être de réseau sociaux ? Est-ce que tu peux nous parler de cette partie-là ?

  • Speaker #0

    Pour cette partie, déjà, commencer, nous sommes à l'ère du digital, donc on est sans ignorer qu'on ne peut rien faire sans. Donc on a un site web déjà, sur lequel on passe des informations. Ensuite, sur les réseaux sociaux, on a une page, que ce soit Facebook, Instagram. Oui, Facebook et puis Instagram et puis, bon, après j'ai ma page personnelle, LinkedIn, sur laquelle nous essayons de faire passer les différents messages, les shoots, les histoires qu'on essaie de créer par rapport à la maison. En plus de cela, la majorité de notre plan de communication, on ne la maîtrise pas forcément parce que c'est devenu une affaire patriotique. Le parfum Made in Côte d'Ivoire, on a beaucoup plus de personnalités influentes, qui communiquent elles-mêmes naturellement, que ce soit les comédiens, les web-humoristes, que ce soit également des créateurs de contenu qui écrivent. constamment sur la maison dès qu'ils auront eu tout d'expérience et pour ce qui concerne les médias on a la télévision qui nous invite constamment pour parler de tout ce qui concerne le parfum puisqu'il n'y a pas forcément d'aspect en la matière donc en général quand on passe sur ce plateau là on a de la visibilité aussi, ça il faut le reconnaître et après on a des événements qui ne sont pas forcément populaires, mais on a des événements très distingués dans lesquels nous participons parce qu'on parfume certains événements et pas d'autres, donc on trouve forcément la niche de notre cible. Donc on a des événements où vous allez nous trouver souvent dans des soirées, dans des dîners d'alart. où on expose, où on n'expose pas, mais où on parfume, où on fait parler de la maison.

  • Speaker #1

    Ok, je vois que la stratégie est bien en place et qu'en fait, il y a différents piliers qui te permettent d'assurer le développement, la notoriété de la marque. Et c'est intéressant le fait que tu soulignes qu'il y a aussi des créateurs de contenu qui veulent promouvoir le Made in Africa. Et du coup, ta marque, elle est un peu un emblème du Made in Côte d'Ivoire. et du coup que les gens aiment utiliser. Donc, parfois, de ce que je comprends, ce n'est pas forcément une publicité que toi, tu sollicites. C'est vraiment des gens qui sont fiers que tu sois là et qui te mettent en avant.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que les gens, ils ont fini par réaliser que c'est les clients qui le disent. Ils disent qu'en fait, ce que l'Amazon Riche Corp propose est nettement mieux que tout ce qu'ils ont reçu jusque-là. C'est un peu abusé, mais ils disent que Euh... c'est de la qualité que je fournis, mais les créations et l'originalité surtout de ces créations-là, tant que le fait de pouvoir identifier les matières premières à l'intérieur, je suis capable de faire des parfums aujourd'hui où j'ai fait du jejun, sachant que le jejun ici c'est appelé le yamankoudji, qui est un jus très prisé et qui est dans tous les foyers. Donc quand tu le sens et que tu le ressens dans ton parfum, tu comprends qu'on utilise un peu de tout ce qu'on a apporté et ce qu'on connaît. Pour faire un parfum, contrairement à un parfum qui est à base de centale, bon, c'est vrai que si tu pars du côté du cadre ou encore de l'Afrique centrale, on peut te dire quelque chose là-dessus, mais si tu es un bois de Gaillac, par exemple, tu fais sentir à quelqu'un, il ne saura jamais de quoi il s'agit, il va te dire juste ça sent bon ou pas. Mais quand quelqu'un commence à te sentir la verveine, tu dis ah ouais ça c'est le thé, ça c'est des choses que nous on a l'habitude de voir autour de nous. La vanille, c'est tellement connu, c'est tendance. Donc, on essaie de travailler sur ces matières premières. Du coup, les gens, ça leur crée une certaine réminiscence et ils s'expriment naturellement sur le produit. Et ça aussi, ça nous donne de la visibilité énormément. Et ça, c'est beaucoup plus... Pour nous, ça a beaucoup plus d'impact, parce que c'est considéré comme un témoignage que toute autre manifestation de... de boss, on aurait pu bien faire.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai que de toute façon, à partir du moment où ce sont tes consommateurs, tes clients qui parlent de toi, qui font ta publicité, après tu n'as plus rien à dire en réalité, parce que ce sont eux les meilleurs ambassadeurs en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et partout.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement.

  • Speaker #0

    Et le fond partout, en Côte d'Ivoire, en Angleterre, à Paris, aux États-Unis. Ils sont un peu partout, ils font des postes. Souvent, je regarde des choses, je trouve que c'est vraiment incroyable ce qui se passe. Donc, je pense qu'il y a du chemin. Il faut juste garder la tête sur les épaules et rester toujours concentré. Alors, allons-y, allons-y. Il y a d'autres questions, forcément.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a toujours des questions. On n'a pas été sans baiser, donc je n'ai pas fini de faire mon inspecteur de police pour tout savoir sur le développement de la trappe. Est-ce qu'aujourd'hui, en fait, tu as une boutique, j'imagine peut-être à Abidjan, est-ce que tu as des ambitions d'ouvrir des boutiques en fait en dehors de la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. J'ai une boutique au niveau d'Abidjan, là oui j'ai la fabrique. Donc je suis perpétuellement en contact avec les clients qui arrivent là. Donc ça me permet plus ou moins de partager une certaine culture factive avec eux, surtout les passionnés. Après, bon, on a pour nous... À moyen terme, on a pour objectif de distribuer notre parfum directement dans des maisons des niches, comme je vois, au Ausha, avec qui on échange en ce moment. Donc je pense que ça ne saurait tarder. Maintenant, pour ce qui est des boutiques propres à nous, ça on le voit plutôt à long terme, où on pourra avoir des boutiques, bien sûr, après que les gens puissent les trouver chez les distributeurs. et puis se familiariser aux produits. Donc nous, ça sera l'occasion pour nous de pouvoir ouvrir des boutiques, que ce soit en Afrique, en Afrique, et puis aussi en Europe ou aux États-Unis. Et aussi en Orient, surtout, parce que ça fait partie de notre Dubaï, Qatar, au moins,

  • Speaker #1

    et tout. Et est-ce que toi, dans ta vision, est-ce que tu te dis, voilà, demain, il faudrait que je sois référencée dans des boutiques de cosmétiques, enfin de cosmétiques et parfums, tels que des Sephora, ce genre de choses, est-ce que ça, ça fait partie de tes plans, ou est-ce que tu considères que toi, tu es sur un parfum de niche, et donc du coup, ce n'est pas forcément pertinent pour toi d'aller dans ces directions-là ? parce que vous... Concrètement, quand on travaille avec ces entreprises-là, au niveau de la marge, c'est quand même pas du tout la même chose que quand on est dans des boutiques plus niches. En même temps, elles ont une visibilité qui fait que certains choisissent cette stratégie-là parce qu'ils sont dans une logique de masse et pas forcément de sur-mesure. Toi, quelle est ta position par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Ma position est claire, c'est très loin de Sephora. Raison pour laquelle j'ai évoqué deux maisons tout à l'heure, Jouvois et Ausha. Donc c'est pour rester un peu dans cette optique-là. Après, il faut dire que moi, mon métier à moi, je suis créateur parfumeur du coup, mais... Et donc mon métier, c'est d'aider les gens à développer des maques. Donc je suis en train de développer une maque qui, en réalité, ne faisait pas partie de mes cordes. Je ne sais pas si vous voyez. Donc vous pourrez trouver des parfums qui ont été formulés par moi. Déjà, je travaille sur une marque anglaise en ce sens-là, qui est basée à Birmingham, sur laquelle je travaille des notes. Et une autre entreprise aussi qui est basée au Maroc, je crois, Tangier, sur laquelle je suis en train de travailler des projets. Donc, je peux formuler des parfums pour des entreprises comme ça, qui font de la masse, et qui pourraient être distribués chez Joanne, aussi bien Marloneau et autres. Mais pour ce qui concerne les parfums de la maison Richkoff, Ça sera exclusivement soit chez Rushcom, soit chez les distributeurs de parfums exclusifs, des parfums de niche, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, je vois, c'est très clair pour toi et c'est intéressant quand on construit son entreprise, sa marque, d'être très clair sur quelle est la stratégie où on veut aller. Et quelque part, ce n'est pas ne pas faire de compromis, mais en tout cas de savoir quel est son positionnement et du coup, de mettre en place une stratégie qui va être alignée avec ce positionnement-là. et toi je comprends quelque part que avec ton empire, quelque part, d'une manière ou d'une autre, tu pourras être présent chez Sephora, non pas avec ta propre marque, mais avec les marques que tu développes pour d'autres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, très bien, très bien. Extrêmement intéressant de voir comment toi, dès le départ, tu as pensé à être finalement présent sur tous les segments. En fait, ça me fait vraiment penser à des stratégies d'enseigne comme... Coty sur la beauté ou Essilor Luxotica sur la lunette, où en fait, eux, leur travail, c'est vraiment de développer les lunettes des grandes marques pour Essilor Luxotica. Coty, ils vont développer toute la cosmétique et aussi l'univers beauté de grandes marques. Et du coup, ils sont reconnus comme étant les personnes à aller contacter, enfin les entreprises à aller contacter quand on cherche à développer de la beauté ou de la lunette. Et après, ils ont aussi leur gamme à eux. en propre, qui cherchent à développer, en tout cas pour ce qui est de Coty. donc ce que je comprends c'est un peu comme ça ton positionnement

  • Speaker #0

    Exactement. À la base, c'est ça mon positionnement. Moi, j'ai développé une marque de parfum Richecoff pour faire valoir mon savoir-faire. Parce qu'il n'était pas évident pour moi, sans preuve, d'avoir des personnes qui me feront confiance, de confier des projets à coût de plusieurs milliers et milliers d'euros. Donc, j'ai développé Richecoff, les gens ont eu un retour d'expérience, ils ont compris que c'était possible, et c'est possible déjà, de le réaliser. Et c'est à ce moment-là maintenant que j'exhorte les personnes qui veulent. Et puis en plus, c'est que j'ai la possibilité moi de pouvoir aider à développer le Mac de A à Z, mais selon mon budget. Donc je permets aux gens comme ça de pouvoir les accompagner pour pouvoir développer le Mac. Et comme ça, derrière, si les parfums arrivent chez Sephora, ça tourne de la visibilité, on pourra dire oui. C'est le parfum de telle maison et ça a été élaboré par le fameux Richemont-Cofill qui lui est à Abidjan et qui a travaillé sur ces maisons.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que, en fait, cette vision-là dans la manière dont tu as développé ton entreprise et ton expertise, tu l'as eu parce que tu as été accompagnée d'un point de vue entrepreneurial, parce que ta famille, elle a toujours été dans ce secteur. Toi, tu as toujours eu cette envie-là d'être dans une posture très globale où tu vas maîtriser la chaîne de A à Z, où c'est quelque chose où tu as été accompagné, coaché, et on t'a dit, voilà, le meilleur moyen pour toi de te positionner, c'est celui-là.

  • Speaker #0

    Non, justement, j'étais dans une maison, dans une manifracture, je dirais, où j'ai vu beaucoup, beaucoup de clients. défiler pour des matières premières, mais qui était vraiment penché sur le mass market. Donc tout le monde qui voulait faire du mass market, du coup, qui ne se penchait pas sur la qualité de la matière première, parce qu'ils trouvaient que le coût était beaucoup plus élevé. Mais moi, de ce que je sens et de ce que j'aperçois, j'ai compris tout de suite qu'il y avait matière. Il y avait matière dans la mesure où... Moi à Bijan par exemple, quand je revenais à Bijan, on me donnait à chaque fois de l'argent, des commissions, « Ah tu me prends tel parfum de marque, de niche » et tout le monde, parce que les parfums de design sont disponibles ici dans les maisons de distribution qui existent. Donc mais, il y a ces personnes-là qui voulaient, qui sont toujours à la recherche d'exclusivité, de rarité, qui sont prêts à te donner 2000, 1000 euros pour que tu leur retrouves quelque chose qu'on ne peut pas trouver à chaque fois. Donc je me suis dit, mais attends, tous les clients qui sont en quête de rarité, ça constitue forcément une forte communauté, pour moi en tout cas. Donc pourquoi ne pas partir sur quelque chose d'exceptionnel, d'exclusif ? Et vu que dans mon éducation et puis dans ce que ma mère faisait, ça restait quelque chose de très exclusif. Elle n'a jamais fait 10 000 colliers. Elle faisait toujours d'une grossesse à une autre grossesse, ça prend quand même 9 mois donc. Ce n'est pas tout le temps qu'elle le faisait, mais elle a tracé son chemin avec. Donc je me suis dit, forcément, ce n'est pas une question d'accompagnement, c'est cette vision que j'ai reçue. Et en réalité, ça fonctionne bien. C'est lent, mais c'est bien. En tout cas, c'est bien parce que la vie même, elle écoute. Donc quand on reçoit à chaque fois des messages de félicitations, d'encouragement, de retour, de témoignages, de satisfaction, Et c'est ce qui donne la vie, c'est ce qui donne la joie. Et moi, ça me conclut énormément de bien. Donc, je compte continuer dans cette lancée-là. Et puis après, je pense que les moyens, les chiffres d'affaires et tout le reste, ça peut venir après.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est intéressant de constater l'importance de la vision, en fait, parce que beaucoup, ils peuvent avoir une compétence dans un domaine précis et se dire, je vais créer mon parfum. et en fait... ne pas forcément se rendre compte qu'ils ont une vision peut-être petite du marché, pas suffisamment globale. Et du coup, je trouve que ton témoignage et la présentation de ton parcours, elle est intéressante dans cette manière de se positionner qui est, oui, je peux faire mon propre parfum, mais je fais aussi des parfums pour les autres. Et puis, je fais des parfums sur mesure pour des particuliers. Je fais aussi du parfum pour... des entreprises, des institutions. C'est là que tu construis quelque chose qui va vivre bien au-delà de toi et qui a le potentiel d'être une très grosse entreprise. Alors que quand tu vas te limiter à ton parfum, finalement, c'est presque visé trop petit.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est presque visé trop petit, surtout quand on sait ce qu'on est capable de faire avec le parfum. Moi, j'ai travaillé le parfum de A à Z, c'est-à-dire depuis la plante, c'est-à-dire depuis la plante ou depuis la matière odorante utilisée, jusqu'aux différents produits dérivés, que ce soit un parfum pour diffuseur, un parfum pour bougie, un parfum pour gel douche, les produits lavants et tout. Il y a des hôtels par exemple pour qui je suis parti pour le parfum d'ambiance. Et aujourd'hui, je leur fais des gadgets cadeaux, c'est-à-dire je leur fais des produits d'accueil de toilette. Donc, shampoing, tout ce qui est gel lavant, que ce soit exofoliant ou pas. Mais tout ça, c'est des choses qui... qui arrivent grâce au parfum parce qu'ils en veulent toujours mais avec la même signature, on veut ça. Donc à un moment donné, on ne peut pas avoir d'autres fournisseurs, tout le monde se fait rabat toi, tout le monde te demande conseil. Et le parfum, on peut faire trop de choses avec, trop de choses. Hier, j'ai ramené du champ de Kumbhava. Dès que je suis arrivé, madame a fait du poisson, elle a saisonné avec. Pourtant à la base, le Kumbhava, moi j'en vois pour lui, il l'a fait. Mais ça sert partout et c'est notre quotidien, c'est parce qu'on ne fait pas attention. La cannelle et tout ça, je l'ai ramené, mais c'est pour une compo. En même temps, Madame sait que ça, c'est pour la cuisine. Je ne sais pas si vous voyez un peu le... Donc voilà, c'est pour ça qu'il est important pour moi de transmettre comme je l'ai reçu. Il est important pour moi de transmettre, donc de former et surtout d'aider les personnes à développer, à créer de la richesse. Parce que moi, je le fais pour développer un certain talent, mais les gens qui ont les moyens de pouvoir investir dans le milieu, s'ils veulent vraiment, moi, je pourrais les aider à créer de la richesse en produisant des parfums de qualité qui répondent à un besoin bien précis. Et puis derrière, eux, ils pourront en faire de la grosse production, par exemple.

  • Speaker #1

    Très bien, complètement. Là tu parlais en fait de, comment dire, tu vas au champ, tu vas récupérer différentes plantes pour pouvoir aller ensuite les utiliser en composant de tes parfums. Donc du coup tu as vraiment une expertise très précise de quelles plantes, quels senteurs, comment l'utiliser pour proposer différentes senteurs en fait. et du coup toi tu as vraiment une volonté d'aller utiliser vraiment des matières premières qui viennent d'Abidjan en fait.

  • Speaker #0

    Oui, qui viennent aussi d'Afrique en réalité. Parce que toutes ces matières premières asies, depuis longtemps, j'ai vu venir des matières premières de là. Vous savez qu'après l'Italie, il y a la Ponte d'Ivoire qui est pratiquement la deuxième producteur de bergamote dans le monde. Mais on n'en parle jamais parce qu'ici, on fait la communication et la communication est beaucoup plus penchée sur le cacao et la noix de cajou. Mais on a aussi de la bégamote, nous on produit de la bérose, de l'ilongue, du vétiver, de la verveine, du koumbawa, de la bigarade et aussi du cucuma et tout ça sur les champs, vous voyez. Donc il y a la possibilité, il y a de la matière, il y a de la matière, bon, on ne va pas attendre à chaque fois de faire partie de la matière, la fétichier, la ramener, un peu comme se faisait avec le beurre de cacao à l'époque. Le cacao quitte et il part. Le beurre est transformé. Ensuite, on va l'acheter là-bas, on le ramène. Donc, on a juste besoin d'une machine adaptée, industrialisée, d'un investissement et de la recherche. Aujourd'hui, c'est possible, on transforme directement le beurre de cacao sur place. On n'a pas besoin de l'exporter, ensuite le ramener et tout ça. Donc, en gros, voici un peu la réalité. Il y a des matières premières qui sont là, on a une forte production. Il faut pouvoir les couler. Il faut pouvoir permettre, passer le message aux gens, qu'ils sachent que c'est une réalité, que c'est possible, et qu'éventuellement, ils sont intéressés par développer les marques et ils ont quelqu'un à qui s'adresser. Et donc, à partir de ce moment-là, ils pourront bénéficier aussi d'un savoir-faire local et puis avoir des produits qui répondent aux normes internationales. Bien sûr, sous la recommandation de... de l'IFRA et aussi sur les normes de la réglementation européenne de cosmétiques et d'autres organismes aussi africains.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est un parfum made in Africa, mais qui répond à toutes les normes internationales ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut voir longtemps, il faut voir loin. Une marque peut démarrer en Afrique et se retrouver un jour en Angleterre ou encore partout en France. Donc, pour se retrouver là-bas, il faut des normes, il faut des normes pour entrer dans la distribution. Ces gros distributeurs vont regarder si c'est recommandé par l'IFRA, si ça tient compte des réglementations européennes du cosmétique, avant d'être distribué. Donc moi, ce que je fais, c'est que je labore de A à Z, pour ne pas que la personne soit limitée plus tard. Parce qu'on peut rencontrer un gros succès, et ça peut rester éphémère juste par le fait que ça ne peut pas traverser les frontières.

  • Speaker #1

    Très bien, on sent qu'il y a vraiment, ce qui est intéressant je trouve dans ton parcours, c'est qu'il y a vraiment le côté très créatif, expertise technique et créative dans l'univers du parfum et en même temps il y a l'aspect entrepreneurial qu'on sent et qui est très fort et c'est pas évident d'avoir des profils qui sont à la fois créatifs, à la fois business. Toi, tu te rends compte de ça et est-ce que c'est du fait que tu as toujours évolué là-dedans, que tu as cette vision-là. Est-ce que tu te rends compte du fait d'avoir ces deux piliers-là ?

  • Speaker #0

    Oui, au fur et à mesure, je me rends compte et quand on finit par me discerner un prix dont il n'est pas marqué BNPF de Côte d'Ivoire, mais BNPF d'entreprise dans la catégorie jeune, ça me fait prendre conscience de l'implication que j'ai dans l'entrepreneuriat, que ce soit local ou encore. dans la création de parfums. Parce que le parfum, pour moi, ce n'est pas un métier. En réalité, pour moi, c'est juste une passion. C'est quelque chose que je considère comme une passion tout court. C'est un petit jeu dans lequel je me règne tout le temps. Et c'est ce qui me permet de le faire. J'en ai même installé un laboratoire chez moi à la maison. Donc, avec toutes les mesures de sécurité. Pour être dedans à tout moment, un peu comme le pianiste qui a son piano un peu partout. Donc maintenant, l'entrepreneuriat, il y a des gens à gérer, il y a du management, il y a tout ce qui est en ligne de compte. Et comment est-ce qu'on oriente l'entreprise ? Comment est-ce qu'on essaie d'atteindre nos différents objectifs pour aboutir à la finalité d'en faire, Rizkov, une entreprise forte, qui sera un jour, pourquoi pas, côté en bourse ? Donc on a cette vision-là dans laquelle on se prépare de part et d'autre. Mais ça reste vraiment l'entrepreneuriat. Tout ce qu'on fait aujourd'hui, ça reste l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    Très bien, super intéressant en tout cas ta manière de le décrire. Est-ce que toi, tu prends du temps ou est-ce que tu es sollicité pour former, pour partager un peu ton parcours, pour un peu être un mentor pour des jeunes générations ? Ou alors, est-ce que tu es sollicité en tout cas pour faire des masterclass, des formations ? comment dire, inspiré ou en tout cas inspiré une jeune génération.

  • Speaker #0

    Oui, je suis sollicité pour beaucoup de masterclass et surtout des évitations d'inspiration. Même il y a des universités de grandes universités comme l'Université supérieure de commerce d'Abidjan. qui vont solliciter pour des interviews, pour une invitation à le dîner des galas, à l'UBCF, des gens de choses comme ça.

  • Speaker #1

    Très bien. Je ne suis pas surprise que tu sois sollicité pour ce type d'initiative, parce que je pense que c'est intéressant que les jeunes générations puissent déjà se dire qu'il y a des marques, We are in Africa, qui peuvent tout à fait se positionner au même niveau que d'autres marques. et d'autres marques internationales et qu'il y a des opportunités de business sur le continent. Toi, aujourd'hui, tu nous as parlé un petit peu de ta vision pour le futur. Est-ce que tu imagines des collaborations avec des marques de prêt-à-porter ou avec des artistes ? Est-ce que ça, ça fait partie de choses que tu fais, soit par rapport à la marque Richecoff ? soit par rapport à une création d'un parfum pour une célébrité, mais non pas un parfum sur mesure personnelle, mais plutôt une marque à part entière qui serait associée à un artiste, à une célébrité, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, sauf que je n'en trouve pas. Chez nous, en Afrique, ou au moins en Côte d'Ivoire, il y a un adage qui dit « on n'est pas prophète chez soi » . On n'est pas pour faire ce soir, c'est dommage. Je le dis pourquoi ? Parce qu'il m'est arrivé de démarcher des silices. Cela dit, à le faire comprendre aux silices que voici les opportunités qu'il aura et voici ce que je serai capable de faire pour lui. Mais jusqu'à présent, souvent, tu n'as pas de réseau ou à la rigueur, tu as des réseaux. Il y a certaines personnes qui t'appellent, peut-être, « Ah, j'ai vu un parfumé en France, j'ai vu ceci, j'ai vu cela. » « Donc, j'ai juste besoin de toi peut-être pour mettre les parfums dans mes bouteilles. » « Est-ce que tu peux me trouver des bouteilles comme tu es dans le domaine ? » Tu vois, des choses comme ça. Donc, au final, j'ai compris que, bon, les gens ne connaissaient pas réellement la chose. Donc je gagnerais plutôt à m'occuper de mes clients que de passer mon temps la vie. Je dis toujours la vie, écoute. Donc il faut profiter de chaque instant. Voici un peu la réalité, on n'est pas professeur de soi, mais je pense que tout est une question de temps. Et qu'il y a un certain complexe qui est là, c'est une réalité, parce que de la colonisation aujourd'hui, ça ne fait que 60 ans. pas plus que ça. Donc, les choses vont se faire peut-être progressivement, soit avec des générations prochaines ou soit peut-être dans des années à venir. Mais je peux faire des collaborations pour des artistes, pour des personnalités, pour des célébrités, si toutefois ils sont bien intéressés. Accueillir les personnes aussi, si ça les intéresse réellement.

  • Speaker #1

    Oui, s'ils comprennent. Mais c'est, comment dire... Moi, j'évoque ça parce que je sais qu'il y a des belles marques françaises de mode qui ont créé leur parfum. Et le parfum, aujourd'hui, c'est le plus gros générateur de chiffre d'affaires pour ces marques-là, en fait. Et donc, je pense à des Jean-Paul Gaultier, je pense à des Mugler. Vraiment, ce qui a généré le chiffre d'affaires dans le succès de ces marques-là, c'est vraiment le parfum. et c'est vraiment des... des créateurs de mode à la base qui ont eu envie d'avoir leur signature olfactive, qui ont travaillé dessus pendant des années et après c'est le même parfum qu'ils vendent depuis des années. Bien sûr ils développent des collections mais ça reste le même donc je me dis il y a des designers africains extrêmement connus qui font des choses en termes de mode pour lesquels ils sont connus et ils auraient tout intérêt à étendre le périmètre de leur marque en ajoutant parfum.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, il faut qu'ils le comprennent. Parce qu'ils ne savent pas. Et puis aujourd'hui, le problème, c'est que les gens suivent beaucoup dans la mode ou encore dans tout ça. Les gens suivent beaucoup. Donc quand on va réussir à faire une collaboration avec une marque étrangère ou une grande marque, vous allez voir que nos stylistes ici seront tentés par Chacha à rencontrer un parfumeur pour le fait des parfums. C'est dommage, mais bon, tout est une question d'ouverture d'esprit, tout est une question de vision et d'objectif. Est-ce qu'on veut aller beaucoup plus loin que ça ? C'est faire la question. Est-ce qu'on ne peut pas juste se limiter à ce qu'on médite les mieux ? C'est une autre. Donc récemment à Paris, j'ai rencontré Maureen Kim. Donc, ils ont des parfums, j'ai regardé, j'ai senti. Et je leur ai présenté ce que je faisais. Donc, bientôt, si on se voit, une collaboration pour réformuler le parfum. Et ensuite, faire le parfum carrément, en fait. Changer de gamme. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle aussi. Par exemple, ça répond à la question.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Voilà, et je pense qu'à partir de là aussi, il y aura d'autres stylistes, d'autres personnalités publics qui vont donc peut-être développer leur marque.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est tout ce qu'on souhaite. En tout cas, moi, on arrive à la fin de cet échange. J'ai été ravie de pouvoir en savoir plus sur ton profil et sur la marque. Je mettrai en note de bas de l'épisode les liens vers le site Internet, le compte Instagram pour qu'on puisse aller, comment dire, savoir. où est-ce qu'on peut se procurer tes parfums et en savoir plus sur l'univers de la marque et sur les différentes senteurs que tu proposes. Et puis, écoute, ce sera le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous partager comme mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Comme mot de la fin, c'est déjà les mots de remerciement. Merci pour l'invitation à partager cette expérience-là sur le podcast. et ensuite c'est juste de faire comprendre Pour ceux qui me concernent, le parfum, c'est la vie. Donc, il faut la partager avec joie. Et il faut en profiter parce que... L'entrepreneuriat ou tout le reste, tout ce qu'on peut. Il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie, pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan. à anglaistar9a et en même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts et réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Très bien. Je mettrai les liens. Je te remercie beaucoup pour ce mot de la fin sur partageons la vie. C'est ce qu'on retiendra.

  • Speaker #0

    Et je te dis à très bientôt. Partageons la vie.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Merci. Ou ailleurs.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:00

  • Rencontre avec Kofi Richemont, créateur de Richecoff

    00:57

  • Parcours et héritage dans la parfumerie

    02:01

  • L'importance de la signature olfactive pour les entreprises

    03:40

  • Stratégies de communication et d'expansion de la marque

    14:59

  • Conclusion et partage de la passion pour le parfum

    18:01

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Description

Quelles sont les erreurs à éviter et les opportunités à saisir pour créer une marque de parfum africaine qui conquiert le marché international ?

Richmond KOFFI est un entrepreneur visionnaire qui a su imposer le marketing olfactif en Côte d'Ivoire et qui se lance aujourd'hui à la conquête de l'international.

Dans cette interview, il dévoile :

  • Son expertise en parfumerie de niche et marketing olfactif

  • Les secrets de son succès auprès de grands comptes (hôtels, banques, UNESCO...)

  • Ses projets d'expansion en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient

  • Sa démarche de maîtrise de la chaîne de valeur, de la culture des matières premières à la création des parfums

  • Son engagement à transmettre son savoir-faire et à former la prochaine génération de parfumeurs

    Ne manquez pas cette interview inspirante ! Cliquez sur le lien en commentaire pour découvrir les clés du succès d'une marque de parfum africaine à l'international


Pour aller plus loin, découvrez le site internet de la marque


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


J’en profite pour remercier les auditeur.e.s de plus en plus nombreux de ce podcast. Pour découvrir en avant première les dernières interviews et analyses de l'écosystème de la mode africaine, abonnez-vous à la ⁠⁠⁠Newsletter Africa Fashion Tour⁠⁠⁠.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le parfum, c'est la vie, donc il faut la partager avec joie et il faut en profiter parce que l'entrepreneuriat ou tout le reste, il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan, à Anglais Star 9A. En même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts, réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Kofi Richemont, le créateur de la marque de parfum Richecoff. Il est basé en Côte d'Ivoire, à Abidjan, et a créé sa marque en 2016. Aujourd'hui, la marque est constituée de deux collections de parfums unisexes. J'ai invité Richemont pour qu'il puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de sa marque de parfum. Bonjour Richemont, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amata, je vais très bien, merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'accueillir en direct d'Abidjan pour le podcast Africa Fashion Tour. On va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci ma chère Amata de m'inviter ici à ton podcast. C'est pour moi déjà quelque chose de très exceptionnel. Je suis Richemont Coffey, créateur parfumeur ivoirien. J'ai commencé mes activités en 2016. dans tout ce qui est parfum d'ambiance, c'est-à-dire création de logos olfactifs pour des entreprises et des particuliers également. Et petit à petit, on a fait du chemin jusqu'à ce qu'on lance une première collection en 2023, ensuite une nouvelle collection en 2024, et ensuite une nouvelle collection qui sort très prochainement, le mois prochain, le mois de mai.

  • Speaker #1

    Très bien, super. Tu vas pouvoir nous parler en détail de... de cette marque et de ce projet. Pour commencer, j'ai envie de te demander, là tu nous parles directement de la marque. En 2016, tu faisais des parfums d'ambiance pour des entreprises et ensuite tu as créé ta propre marque. Comment est venu cet intérêt, cette passion pour le parfum ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que derrière la maison Richkoff, c'est toute une histoire de transmission. De base, ma mère est parfumeuse. Voilà. donc Elle faisait des parfums traditionnels à base de clous de girofle et du talc ancestral. Pour les sorties des jeunes filles chez le peuple Akan, puisque je suis de ce peuple-là, ainsi que pour les femmes nourrices. Donc les nourrices, ici à l'époque, quand elles allaitaient les enfants, elles utilisaient juste un morceau de paille ou de tissu pour pouvoir maintenir les seins, un peu comme un soutien. Et donc il y a le lait maternel qui coule et après qui finit toujours pas se fermenter et du coup qui dégage une mauvaise odeur. Donc la solution qu'elles avaient trouvé, mes grands-parents, ma grand-mère, ma mère, c'est de faire des colliers qui étaient trempés dans de l'eau de Cologne. Et ensuite à cause du côté absorption du talc traditionnel et ancestral. ça permettait de diffuser les effluves dans la maison et donc quand on venait voir la nourrice, on était accueillis par une belle ambiance. Donc l'idée c'était ça du coup. Les parfums faisaient partie de... de nos quotidiens à la maison, où j'ai grandi avec mon frère et ma soeur. Donc, tout le temps, on n'avait que ça autour de nous, et je pense que c'est ce qui a développé cette passion et cette Ausha, qui m'a poussé à aller du côté de Grasse, la capitale mondiale du parfum, pour m'acquérir des formations et surtout... de la connaissance de la science de la parfumerie afin de, non seulement conserver ce qu'on a, mais l'améliorer, le moderniser pour qu'il soit un produit accueilli par tout le monde entier en réalité.

  • Speaker #1

    Merci pour cette introduction, du coup on comprend mieux. Toi en fait, tu as toujours baigné en réalité dans l'univers du parfum et c'est assez naturellement que tu es allé développer cette vocation. Donc tu évoquais ton passage à Grasse, combien de temps es-tu resté sur le parc ? place et quel a été l'apport de cette formation par rapport à toi, ce que tu avais déjà du fait de ton patrimoine familial ?

  • Speaker #0

    Il faut dire que je suis resté à Graves pratiquement deux ans et demi. Mais de manière pas en permanence. Puisque je venais, je sortais souvent parce que j'avais déjà une entreprise qui fonctionnait ici. Donc durant cette période, ce que j'ai retenu, ce que grâce m'a apporté, c'est surtout le savoir-faire français, dans la délicatesse, dans le choix de matières premières, parce que j'ai intégré directement une manufacture. Et là-bas, j'étais avec un né, créateur parfumeur, M. Arnaud Fouré, qui m'a accepté tout de suite parce qu'il m'a fait faire une thèse de né amateur. Ça se fait dans le musée de Vramona. Donc on est parti et j'ai reçu le test de l'animateur DC-10. Je pense que c'est un progrès qui n'était pas arrivé depuis plus d'une décennie. Donc sorti de là, j'ai commencé à intégrer la manufacture et on a commencé les formations pratiques. Et ça en est suivi des formations théoriques aussi et également du marketing olfactif. Bon, là c'est le sensoriel qu'on touchait, principalement celui de l'olfactif. Donc c'est ce qui m'a permis de pouvoir développer des aptitudes dans la création d'identités olfactives, de logos olfactifs pour des entreprises. Et petit à petit, je me suis plongé tout de suite dans l'univers de la beauté, parce que c'est ce qui était vraiment demandé. Je réalisais un chiffre d'affaires important dans tout ce qui est parfum d'ambiance, vu que c'est avec du corporate. Mais pour les parfums d'ambiance, ça ne faisait pas vraiment de la publicité, ça ne faisait pas parler. Aujourd'hui, je suis sur le podcast. Je pense que c'est grâce aux parfums accessoires incontournables de beauté que je suis sorti. Et c'est ce qui a permis de me révéler et aussi de décrocher le fameux prix national d'excellence en tant que meilleur chef d'entreprise 2024.

  • Speaker #1

    Wow, tu as un parcours assez impressionnant dans l'univers du parfum et on sent que c'est une expertise que tu as développée et déployée depuis tout petit. Et tu es allée chercher des compétences ailleurs qui ont été reconnues. Donc toi aujourd'hui, l'entreprise pour laquelle tu as gagné un prix, c'est à travers ton parfum Richecoff et c'est également à travers les parfums d'ambiance que tu crées pour les entreprises ?

  • Speaker #0

    Bon, concrètement, c'est à travers tout ce qu'on a bien pu mener comme action, l'équipe et moi. Parce qu'il y a surtout les parfums, les parfums d'ambiance, parce que les références qu'on a aujourd'hui, c'est surtout dans plusieurs entreprises, les hôtels de Rénault, des Cinq Étoiles, et la majorité, la quasi-totalité des banques sont passées aux parfums grâce à notre structure. Et tout ça, ça nous a permis d'avoir quand même un chiffre d'affaires important. et aussi des références reconnues. Et tout ça dans l'acheminement des dossiers pour le concours pour les lauréats au prix d'excellence, ça a été de fort impact. Mais surtout le fait que les jurys ont réalisé qu'il y avait un Ivoirien qui faisait des parfums de beauté, mais pas n'importe quel parfum, mais des parfums de niche avec une qualité irréprochable. Et ça, tu peux faire non seulement du fait que le packaging est quand même assez important, et puis la qualité du parfum, que cela promettait vraiment de faire des talents locaux de véritables champions. Et je pense que c'est dans cette optique-là que je suis passé les autres candidats.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, quand tu parles de parfum olfactif, tu dis que parmi tes clients, tu vas avoir des banques, tu vas avoir des hôtels. Aujourd'hui, c'est vraiment admis et entendu qu'à partir du moment où on a un espace dans lequel on accueille un client, il faut avoir une signature olfactive. Est-ce que ça... C'est facile de convaincre les entreprises qu'elles ont besoin de travailler leur signature olfactive ou est-ce que c'est encore quelque chose avec lequel il peut y avoir des difficultés et il y a des entreprises qui vont dire « je ne vois pas l'intérêt, ce n'est pas pertinent pour moi » .

  • Speaker #0

    C'est très difficile déjà pour répondre vite à cette question, c'est très difficile. Ça a été difficile, on va le dire comme ça. Au départ, c'était un message qui ne passait pas forcément. mais quand on a trouvé le... le bon mot et le bon verbe, je pense qu'on a pu convaincre des particuliers déjà. Et l'expérience qu'ils vivaient chez eux à la maison, ils ont voulu le transporter en entreprise. Et c'est comme ça qu'on a fini par intégrer certaines entreprises. Mais alors, il faut rappeler que souvent, quand on arrive avec une idée innovatrice, on se met en rapport avec la direction marketing et communication générale de l'entreprise. qui eux sont les plus doués, donc qui ont toujours forcément des solutions avant tout le monde. Donc une fois qu'une proposition est sérieuse et arrive comme ça, en général ce n'est pas bien perçu par l'équipe marketing et communication. Et très souvent, on se voit nos offres régénérées parce que ce n'est pas une idée qu'ils maîtrisent, ou du moins ce n'est pas une idée dont ils ont entendu parler. Vu que le marketing olfactif est très récent, il y a 20 ans seulement en arrière, au niveau des États-Unis, seulement il est développé plus de 12 ans au niveau de la France, au niveau de l'Europe. Donc pour certains responsables marketing et tout, qui n'ont pas forcément une ouverture d'esprit sur ce volet-là, ils ne comprennent pas la valeur ajoutée que cela puisse apporter à leur entreprise. Mais au fur et à mesure des années, On a réussi à convaincre une entreprise qui a, vu que les entreprises ont toujours des visiteurs esthènes, donc quand ils visitent une entreprise et qu'ils constatent l'accueil, l'ambiance qui leur est sévère en accueil, tout de suite ils sont tentés par savoir ce qui s'est passé. Et c'est comme ça, de bouche à oreille, de recommandations en recommandations, on a fini par intégrer des cinémas dans notre groupe, on a intégré des banques, un laboratoire alimentaire. et même des multinationales, comme des grandes boîtes, UNESCO, FAO et tout ça. Donc aujourd'hui, ils sont passés au parfum. Et notre plus gros succès, c'était surtout avec l'Institut français, parce qu'il y a eu, sur les suivis, un reportage important, qui était question de pouvoir valoriser non seulement le savoir-faire local, et aussi... réaliser une signature un peu comme Francis Cudjan l'a fait pour Air France. Et ça s'appelait, je crois, AF01. Et ici, on a dû faire AFCI, je crois, non, IFSI, Institut français des Côtes d'Ivoire, 01. Et pour moi, ça, ça a été quelque chose de très, très important.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est vraiment quelque part, tu as été un précurseur dans ce domaine-là. Et il a fallu faire ce travail de pédagogie pour expliquer l'intérêt et pour convaincre. pour après finalement se retrouver dans une situation où les gens ont compris et il y a des demandes entrantes.

  • Speaker #0

    Exactement, les gens n'ont compris pas tous, mais on continue toujours de démarcher, d'expliquer, de sensibiliser. Et on a même demandé une habilitation au niveau du Fonds de développement de la formation professionnelle. Et par la grâce de Dieu, on a pu l'obtenir cette habilitation-là, pour permettre de pouvoir former, mais alors formellement. Donc que ce soit les entreprises et les startups qui développent aujourd'hui dans la cosmétique, afin de leur démontrer parfaitement l'impact que le parfum peut avoir sur le système limbique, du coup sur les émotions. Donc que ce soit pour impacter positivement le chiffre d'affaires ou pour créer l'intention de retour et tout le reste. Donc, je pense qu'il y a encore du chemin, mais... Notre vision à long terme n'est pas forcément à la Côte d'Ivoire, puisqu'on démarre d'ici, mais on va très loin. Donc, on est obligé de poursuivre toujours ces mêmes formations pédagogiques, ces mêmes assistances pour pouvoir permettre aux gens, que ce soit dans toute l'Afrique, ou même faire des signatures aussi au niveau de l'étranger, je dirais en Europe, aux États-Unis, pourquoi pas, apporter notre touche olfactive là-bas.

  • Speaker #1

    Très bien, on va y venir justement. Tu es basée à Abidjan, tu as fait cette formation à Grave, donc je pense que tu voyages régulièrement à travers le monde, mais tu as choisi de rester à Abidjan pour développer ton business. Et ta marque aujourd'hui, elle a ses fondations en Afrique. Comment ça se passe, ta stratégie de communication et de développement en Afrique et en dehors du continent africain ?

  • Speaker #0

    Ma stratégie, elle est au niveau de la Côte d'Ivoire déjà. Vu que, comme je l'ai dit tantôt, c'est les parfums qui m'ont révélé au grand public. En même temps, j'ai sorti des parfums... de petites productions, de niches je dirais. Donc la communication, elle est beaucoup plus discrète. Elle est beaucoup plus discrète, c'est quelque chose qui se chuchote autour d'une table. Bon, après c'est réservé quand même à certaines élites, au vu du coup qu'on a pratiqué et aussi de la qualité dont on a encapsulé dans les flacons. Maintenant, au niveau de l'Europe, on a des partenaires, on a une équipe qui travaille en ce moment sur plusieurs projets de distribution. que ce soit en France ou partout en Europe. Et également aussi, on a une autre équipe au niveau des États-Unis qui travaille du côté de Miami par rapport à la distribution et aussi au niveau de l'Afrique. Donc, on a plusieurs équipes comme ça qui sont considérées comme des agents, donc qui sont des partenaires avec qui nous échangeons et nous travaillons constamment pour pouvoir permettre l'expansion de... de la marque Rijkshof à travers le monde. Mais tout ça, comme je l'ai dit, on parle discrètement parce qu'on se prépare à affronter un gros challenge. Et donc, on communique de moins en moins au niveau de la Côte d'Ivoire. Juste le temps pour nous de nous préparer à pouvoir affronter cette réalité qui arrive. Parce qu'on le voit grand comme une maison. Et donc, on a envie quand même de ne pas se casser et d'affronter ça un peu comme les grandes marques. et qui existe depuis plus de 100 ans, l'ont réussi. Donc je pense que dans cette stratégie-là, bientôt les poivrons non seulement seront disponibles, et puis aussi vu qu'on a un champ de plus de 275 hectares dans la région, donc on communique aussi sur la provenance de nos matières premières, la qualité de nos matières premières utilisées. et surtout la valorisation des produits qui sont adaptés aux paniers africains et afro-descendants. Donc pour nous, on a une mission de trouver des solutions pour adapter non seulement au climat africain et à l'environnement africain, mais aussi qui s'indiquent parfaitement dans le panier mondial en réalité.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, il y a vraiment une volonté pour toi d'installer la marque sur le très long terme et de mettre en place une stratégie de déploiement à l'international qui assure la visibilité de Richecoff en Afrique et au-delà. Aujourd'hui, tu as les parfums Richecoff et tu as également les parfums d'ambiance que tu crées. est-ce que du coup Tout ça, c'est sous le même chapeau, la marque Richecoff, où la marque Richecoff, c'est en fait une, je dirais, pas une filiale, mais c'est une partie de ton business à part entière. Et ensuite, il y a un autre nom peut-être d'entreprise pour tout ce qui est parfum d'ambiance. Où est-ce que tout est sous le chapeau Richecoff ?

  • Speaker #0

    D'abord, je vous explique. L'entreprise, à la base, c'est Richecoff Africa Steam. Et donc, Richecoff Africa Steam a commencé ses activités dans ce qui est hygiène et assainissement. Donc avec des formations sur tout ce qui était des contaminations, raison pour laquelle on a pu solutionner pas mal de problèmes dans la période du Covid-19. Donc ça c'est l'entreprise. Et dans l'entreprise il y a la maison Richkoff. La maison Richkoff, c'est la maison qui développe la marque Richkoff au fait. Donc dans cette maison Richkoff, qui fait partie d'une filiale du groupe Richkoff Africa Style, il y a le volet beauté qui est la marque Richkoff tout court. Et ensuite dans la maison, il y a le volet parfum d'ambiance, voilà, qui est riche en parfum. Donc c'est la maison qui gère les deux branches, puisque le parfum à la base, c'est la déclinaison des produits dérivés qui aboutit soit au parfum de peau, ou soit au parfum d'ambiance, sinon on démarre forcément de la base qui est le parfum. Donc nous, on a une équipe qui est là, qui gère tout ce qui est mis à disposition d'équipement, mis à disposition de diffuseurs de parfums, je veux dire. Mais aussi, les parfums qui sont créés sont créés en même temps et dans les mêmes... dans le même protocole que les parfums de peau, en fait. Parce que je fais des parfums sur mesure dans la maison. C'est-à-dire des particuliers qui arrivent, qui veulent se distinguer, et donc du coup, qui veulent avoir des parfums plus ou moins exclusifs. Du coup, on travaille sur ces notes-là. Mais à côté, sauf qu'en NMAC, on essaie de développer, donc on a vulgarisé, qui s'appelle Richecoff, du coup, qui produit des parfums, qui a une première collection, qui est sortie en 2021. 24, qui s'appelle la première, et ensuite il y a une deuxième collection qui sort le mois prochain qui s'appelle la Roi Bac. Dans la première, on a 6 références de parfums, 4 eaux de parfums et 2 parfums, et dans la Roi Bac, on a 3 eaux de parfums qui sortent le mois prochain.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, là, aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'en fait, tu fais vraiment du sur-mesure dans la manière dont tu proposes les développements de parfums, et que, particulier ou... professionnels, on peut venir te solliciter pour créer un parfum vraiment spécifique. Donc, c'est plutôt réservé à une clientèle, c'est ce que tu évoquais un peu tout à l'heure, une clientèle haut de gamme. Est-ce que tu peux nous parler du profil, du persona de tes clients ? Est-ce que du coup, je ne sais pas, c'est des hommes et femmes d'affaires, c'est des célébrités de la musique, du cinéma peut-être ? Quels sont les profils de personnes qui viennent te voir pour avoir leur... propre signature olfactive ?

  • Speaker #0

    Bien, et dans ce cas-là, on a beaucoup de profils parce que, alors pour citer, on a aussi des hommes politiques par exemple, donc on a des hommes fluents du haut sommet de l'État par exemple, et aussi on a des footballeurs, des sportifs, on a également des personnes, des hommes d'affaires, des femmes d'affaires, des avocats. On a vraiment toute une branche, mais aussi on a la classe moyenne qui s'intéresse à les questions de distinction et d'exclusivité. En fait, il y a des gens qui ne sont pas forcément de cet éleveur, mais qui sont passionnés, adeptes de parfum, donc qui recherchent des notes beaucoup plus spéciales. Et la majorité maintenant, les clients qui charpentent tout ça, c'est les hommes de Dieu. En réalité, les hommes religieux. Parce que les hommes religieux qui font beaucoup de parfums sur mesure, donc ils me consultent très souvent, que ce soit pour le temple ou même pour leur propre temple, avec des notes spécifiques. Donc voilà un peu les clients qui viennent pour ce qui est des parfums sur mesure.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est intéressant de voir en fait le panel de profils que tu reçois. Toi, tu évoquais le fait que tu travaillais en équipe. Quand tu reçois ces demandes sur mesure, on a vraiment affaire à toi ou est-ce qu'il y a une équipe qui prend le relais ?

  • Speaker #0

    Non, en général, on a affaire à moi pour la création, pour la création de l'identité, au fait, pour transcrire l'ADN de la banque en son équivalent matériel. Je veux parler de son parfum. Mais sinon, il y a une équipe technique qui fait l'état des lieux. Donc, surtout pour les types d'équipements à installer, pour le design, pour que ça puisse s'accommoder aussi avec la déco et pour que ça puisse rester le plus discret possible. Donc ça, il y a des personnes qui ont l'œil pour ça. Et moi, de mon côté, je travaille plus sur le brief, sur la création et la formulation du parfum. Et une fois que c'est fait, que la banque a validé, derrière, il y a l'équipe qui prend le rémunération pour les installations, le suivi, l'approvisionnement et les papéras, les contrats, facturation et tout.

  • Speaker #1

    Très bien. Aujourd'hui, tu as une équipe de combien de personnes qui travaillent avec toi ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il faut dire que dans l'entreprise, on a un peu plus de 40 employés. Mais dans le volet parfum, on est 8 personnes qui travaillent. Donc, côté équipe formulation, on est 2. Après, pour tout ce qui est matière première et pluie, tout ce qui est plantations, dixièrées, il y a une autre équipe qui gère avec mon associé. Et pour ce qui concerne l'aspect technique, ils sont tâtes à gérer tout ça.

  • Speaker #1

    Très bien. En termes de communication, qu'est-ce que tu mets en place pour faire connaître, du coup, la marque, là j'aurais envie de me concentrer un peu plus sur la marque Richecoff en fait. Qu'est-ce que tu mets en place pour la faire connaître en termes de campagne, de visuel, peut-être de réseau sociaux ? Est-ce que tu peux nous parler de cette partie-là ?

  • Speaker #0

    Pour cette partie, déjà, commencer, nous sommes à l'ère du digital, donc on est sans ignorer qu'on ne peut rien faire sans. Donc on a un site web déjà, sur lequel on passe des informations. Ensuite, sur les réseaux sociaux, on a une page, que ce soit Facebook, Instagram. Oui, Facebook et puis Instagram et puis, bon, après j'ai ma page personnelle, LinkedIn, sur laquelle nous essayons de faire passer les différents messages, les shoots, les histoires qu'on essaie de créer par rapport à la maison. En plus de cela, la majorité de notre plan de communication, on ne la maîtrise pas forcément parce que c'est devenu une affaire patriotique. Le parfum Made in Côte d'Ivoire, on a beaucoup plus de personnalités influentes, qui communiquent elles-mêmes naturellement, que ce soit les comédiens, les web-humoristes, que ce soit également des créateurs de contenu qui écrivent. constamment sur la maison dès qu'ils auront eu tout d'expérience et pour ce qui concerne les médias on a la télévision qui nous invite constamment pour parler de tout ce qui concerne le parfum puisqu'il n'y a pas forcément d'aspect en la matière donc en général quand on passe sur ce plateau là on a de la visibilité aussi, ça il faut le reconnaître et après on a des événements qui ne sont pas forcément populaires, mais on a des événements très distingués dans lesquels nous participons parce qu'on parfume certains événements et pas d'autres, donc on trouve forcément la niche de notre cible. Donc on a des événements où vous allez nous trouver souvent dans des soirées, dans des dîners d'alart. où on expose, où on n'expose pas, mais où on parfume, où on fait parler de la maison.

  • Speaker #1

    Ok, je vois que la stratégie est bien en place et qu'en fait, il y a différents piliers qui te permettent d'assurer le développement, la notoriété de la marque. Et c'est intéressant le fait que tu soulignes qu'il y a aussi des créateurs de contenu qui veulent promouvoir le Made in Africa. Et du coup, ta marque, elle est un peu un emblème du Made in Côte d'Ivoire. et du coup que les gens aiment utiliser. Donc, parfois, de ce que je comprends, ce n'est pas forcément une publicité que toi, tu sollicites. C'est vraiment des gens qui sont fiers que tu sois là et qui te mettent en avant.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que les gens, ils ont fini par réaliser que c'est les clients qui le disent. Ils disent qu'en fait, ce que l'Amazon Riche Corp propose est nettement mieux que tout ce qu'ils ont reçu jusque-là. C'est un peu abusé, mais ils disent que Euh... c'est de la qualité que je fournis, mais les créations et l'originalité surtout de ces créations-là, tant que le fait de pouvoir identifier les matières premières à l'intérieur, je suis capable de faire des parfums aujourd'hui où j'ai fait du jejun, sachant que le jejun ici c'est appelé le yamankoudji, qui est un jus très prisé et qui est dans tous les foyers. Donc quand tu le sens et que tu le ressens dans ton parfum, tu comprends qu'on utilise un peu de tout ce qu'on a apporté et ce qu'on connaît. Pour faire un parfum, contrairement à un parfum qui est à base de centale, bon, c'est vrai que si tu pars du côté du cadre ou encore de l'Afrique centrale, on peut te dire quelque chose là-dessus, mais si tu es un bois de Gaillac, par exemple, tu fais sentir à quelqu'un, il ne saura jamais de quoi il s'agit, il va te dire juste ça sent bon ou pas. Mais quand quelqu'un commence à te sentir la verveine, tu dis ah ouais ça c'est le thé, ça c'est des choses que nous on a l'habitude de voir autour de nous. La vanille, c'est tellement connu, c'est tendance. Donc, on essaie de travailler sur ces matières premières. Du coup, les gens, ça leur crée une certaine réminiscence et ils s'expriment naturellement sur le produit. Et ça aussi, ça nous donne de la visibilité énormément. Et ça, c'est beaucoup plus... Pour nous, ça a beaucoup plus d'impact, parce que c'est considéré comme un témoignage que toute autre manifestation de... de boss, on aurait pu bien faire.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai que de toute façon, à partir du moment où ce sont tes consommateurs, tes clients qui parlent de toi, qui font ta publicité, après tu n'as plus rien à dire en réalité, parce que ce sont eux les meilleurs ambassadeurs en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et partout.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement.

  • Speaker #0

    Et le fond partout, en Côte d'Ivoire, en Angleterre, à Paris, aux États-Unis. Ils sont un peu partout, ils font des postes. Souvent, je regarde des choses, je trouve que c'est vraiment incroyable ce qui se passe. Donc, je pense qu'il y a du chemin. Il faut juste garder la tête sur les épaules et rester toujours concentré. Alors, allons-y, allons-y. Il y a d'autres questions, forcément.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a toujours des questions. On n'a pas été sans baiser, donc je n'ai pas fini de faire mon inspecteur de police pour tout savoir sur le développement de la trappe. Est-ce qu'aujourd'hui, en fait, tu as une boutique, j'imagine peut-être à Abidjan, est-ce que tu as des ambitions d'ouvrir des boutiques en fait en dehors de la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. J'ai une boutique au niveau d'Abidjan, là oui j'ai la fabrique. Donc je suis perpétuellement en contact avec les clients qui arrivent là. Donc ça me permet plus ou moins de partager une certaine culture factive avec eux, surtout les passionnés. Après, bon, on a pour nous... À moyen terme, on a pour objectif de distribuer notre parfum directement dans des maisons des niches, comme je vois, au Ausha, avec qui on échange en ce moment. Donc je pense que ça ne saurait tarder. Maintenant, pour ce qui est des boutiques propres à nous, ça on le voit plutôt à long terme, où on pourra avoir des boutiques, bien sûr, après que les gens puissent les trouver chez les distributeurs. et puis se familiariser aux produits. Donc nous, ça sera l'occasion pour nous de pouvoir ouvrir des boutiques, que ce soit en Afrique, en Afrique, et puis aussi en Europe ou aux États-Unis. Et aussi en Orient, surtout, parce que ça fait partie de notre Dubaï, Qatar, au moins,

  • Speaker #1

    et tout. Et est-ce que toi, dans ta vision, est-ce que tu te dis, voilà, demain, il faudrait que je sois référencée dans des boutiques de cosmétiques, enfin de cosmétiques et parfums, tels que des Sephora, ce genre de choses, est-ce que ça, ça fait partie de tes plans, ou est-ce que tu considères que toi, tu es sur un parfum de niche, et donc du coup, ce n'est pas forcément pertinent pour toi d'aller dans ces directions-là ? parce que vous... Concrètement, quand on travaille avec ces entreprises-là, au niveau de la marge, c'est quand même pas du tout la même chose que quand on est dans des boutiques plus niches. En même temps, elles ont une visibilité qui fait que certains choisissent cette stratégie-là parce qu'ils sont dans une logique de masse et pas forcément de sur-mesure. Toi, quelle est ta position par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Ma position est claire, c'est très loin de Sephora. Raison pour laquelle j'ai évoqué deux maisons tout à l'heure, Jouvois et Ausha. Donc c'est pour rester un peu dans cette optique-là. Après, il faut dire que moi, mon métier à moi, je suis créateur parfumeur du coup, mais... Et donc mon métier, c'est d'aider les gens à développer des maques. Donc je suis en train de développer une maque qui, en réalité, ne faisait pas partie de mes cordes. Je ne sais pas si vous voyez. Donc vous pourrez trouver des parfums qui ont été formulés par moi. Déjà, je travaille sur une marque anglaise en ce sens-là, qui est basée à Birmingham, sur laquelle je travaille des notes. Et une autre entreprise aussi qui est basée au Maroc, je crois, Tangier, sur laquelle je suis en train de travailler des projets. Donc, je peux formuler des parfums pour des entreprises comme ça, qui font de la masse, et qui pourraient être distribués chez Joanne, aussi bien Marloneau et autres. Mais pour ce qui concerne les parfums de la maison Richkoff, Ça sera exclusivement soit chez Rushcom, soit chez les distributeurs de parfums exclusifs, des parfums de niche, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, je vois, c'est très clair pour toi et c'est intéressant quand on construit son entreprise, sa marque, d'être très clair sur quelle est la stratégie où on veut aller. Et quelque part, ce n'est pas ne pas faire de compromis, mais en tout cas de savoir quel est son positionnement et du coup, de mettre en place une stratégie qui va être alignée avec ce positionnement-là. et toi je comprends quelque part que avec ton empire, quelque part, d'une manière ou d'une autre, tu pourras être présent chez Sephora, non pas avec ta propre marque, mais avec les marques que tu développes pour d'autres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, très bien, très bien. Extrêmement intéressant de voir comment toi, dès le départ, tu as pensé à être finalement présent sur tous les segments. En fait, ça me fait vraiment penser à des stratégies d'enseigne comme... Coty sur la beauté ou Essilor Luxotica sur la lunette, où en fait, eux, leur travail, c'est vraiment de développer les lunettes des grandes marques pour Essilor Luxotica. Coty, ils vont développer toute la cosmétique et aussi l'univers beauté de grandes marques. Et du coup, ils sont reconnus comme étant les personnes à aller contacter, enfin les entreprises à aller contacter quand on cherche à développer de la beauté ou de la lunette. Et après, ils ont aussi leur gamme à eux. en propre, qui cherchent à développer, en tout cas pour ce qui est de Coty. donc ce que je comprends c'est un peu comme ça ton positionnement

  • Speaker #0

    Exactement. À la base, c'est ça mon positionnement. Moi, j'ai développé une marque de parfum Richecoff pour faire valoir mon savoir-faire. Parce qu'il n'était pas évident pour moi, sans preuve, d'avoir des personnes qui me feront confiance, de confier des projets à coût de plusieurs milliers et milliers d'euros. Donc, j'ai développé Richecoff, les gens ont eu un retour d'expérience, ils ont compris que c'était possible, et c'est possible déjà, de le réaliser. Et c'est à ce moment-là maintenant que j'exhorte les personnes qui veulent. Et puis en plus, c'est que j'ai la possibilité moi de pouvoir aider à développer le Mac de A à Z, mais selon mon budget. Donc je permets aux gens comme ça de pouvoir les accompagner pour pouvoir développer le Mac. Et comme ça, derrière, si les parfums arrivent chez Sephora, ça tourne de la visibilité, on pourra dire oui. C'est le parfum de telle maison et ça a été élaboré par le fameux Richemont-Cofill qui lui est à Abidjan et qui a travaillé sur ces maisons.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que, en fait, cette vision-là dans la manière dont tu as développé ton entreprise et ton expertise, tu l'as eu parce que tu as été accompagnée d'un point de vue entrepreneurial, parce que ta famille, elle a toujours été dans ce secteur. Toi, tu as toujours eu cette envie-là d'être dans une posture très globale où tu vas maîtriser la chaîne de A à Z, où c'est quelque chose où tu as été accompagné, coaché, et on t'a dit, voilà, le meilleur moyen pour toi de te positionner, c'est celui-là.

  • Speaker #0

    Non, justement, j'étais dans une maison, dans une manifracture, je dirais, où j'ai vu beaucoup, beaucoup de clients. défiler pour des matières premières, mais qui était vraiment penché sur le mass market. Donc tout le monde qui voulait faire du mass market, du coup, qui ne se penchait pas sur la qualité de la matière première, parce qu'ils trouvaient que le coût était beaucoup plus élevé. Mais moi, de ce que je sens et de ce que j'aperçois, j'ai compris tout de suite qu'il y avait matière. Il y avait matière dans la mesure où... Moi à Bijan par exemple, quand je revenais à Bijan, on me donnait à chaque fois de l'argent, des commissions, « Ah tu me prends tel parfum de marque, de niche » et tout le monde, parce que les parfums de design sont disponibles ici dans les maisons de distribution qui existent. Donc mais, il y a ces personnes-là qui voulaient, qui sont toujours à la recherche d'exclusivité, de rarité, qui sont prêts à te donner 2000, 1000 euros pour que tu leur retrouves quelque chose qu'on ne peut pas trouver à chaque fois. Donc je me suis dit, mais attends, tous les clients qui sont en quête de rarité, ça constitue forcément une forte communauté, pour moi en tout cas. Donc pourquoi ne pas partir sur quelque chose d'exceptionnel, d'exclusif ? Et vu que dans mon éducation et puis dans ce que ma mère faisait, ça restait quelque chose de très exclusif. Elle n'a jamais fait 10 000 colliers. Elle faisait toujours d'une grossesse à une autre grossesse, ça prend quand même 9 mois donc. Ce n'est pas tout le temps qu'elle le faisait, mais elle a tracé son chemin avec. Donc je me suis dit, forcément, ce n'est pas une question d'accompagnement, c'est cette vision que j'ai reçue. Et en réalité, ça fonctionne bien. C'est lent, mais c'est bien. En tout cas, c'est bien parce que la vie même, elle écoute. Donc quand on reçoit à chaque fois des messages de félicitations, d'encouragement, de retour, de témoignages, de satisfaction, Et c'est ce qui donne la vie, c'est ce qui donne la joie. Et moi, ça me conclut énormément de bien. Donc, je compte continuer dans cette lancée-là. Et puis après, je pense que les moyens, les chiffres d'affaires et tout le reste, ça peut venir après.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est intéressant de constater l'importance de la vision, en fait, parce que beaucoup, ils peuvent avoir une compétence dans un domaine précis et se dire, je vais créer mon parfum. et en fait... ne pas forcément se rendre compte qu'ils ont une vision peut-être petite du marché, pas suffisamment globale. Et du coup, je trouve que ton témoignage et la présentation de ton parcours, elle est intéressante dans cette manière de se positionner qui est, oui, je peux faire mon propre parfum, mais je fais aussi des parfums pour les autres. Et puis, je fais des parfums sur mesure pour des particuliers. Je fais aussi du parfum pour... des entreprises, des institutions. C'est là que tu construis quelque chose qui va vivre bien au-delà de toi et qui a le potentiel d'être une très grosse entreprise. Alors que quand tu vas te limiter à ton parfum, finalement, c'est presque visé trop petit.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est presque visé trop petit, surtout quand on sait ce qu'on est capable de faire avec le parfum. Moi, j'ai travaillé le parfum de A à Z, c'est-à-dire depuis la plante, c'est-à-dire depuis la plante ou depuis la matière odorante utilisée, jusqu'aux différents produits dérivés, que ce soit un parfum pour diffuseur, un parfum pour bougie, un parfum pour gel douche, les produits lavants et tout. Il y a des hôtels par exemple pour qui je suis parti pour le parfum d'ambiance. Et aujourd'hui, je leur fais des gadgets cadeaux, c'est-à-dire je leur fais des produits d'accueil de toilette. Donc, shampoing, tout ce qui est gel lavant, que ce soit exofoliant ou pas. Mais tout ça, c'est des choses qui... qui arrivent grâce au parfum parce qu'ils en veulent toujours mais avec la même signature, on veut ça. Donc à un moment donné, on ne peut pas avoir d'autres fournisseurs, tout le monde se fait rabat toi, tout le monde te demande conseil. Et le parfum, on peut faire trop de choses avec, trop de choses. Hier, j'ai ramené du champ de Kumbhava. Dès que je suis arrivé, madame a fait du poisson, elle a saisonné avec. Pourtant à la base, le Kumbhava, moi j'en vois pour lui, il l'a fait. Mais ça sert partout et c'est notre quotidien, c'est parce qu'on ne fait pas attention. La cannelle et tout ça, je l'ai ramené, mais c'est pour une compo. En même temps, Madame sait que ça, c'est pour la cuisine. Je ne sais pas si vous voyez un peu le... Donc voilà, c'est pour ça qu'il est important pour moi de transmettre comme je l'ai reçu. Il est important pour moi de transmettre, donc de former et surtout d'aider les personnes à développer, à créer de la richesse. Parce que moi, je le fais pour développer un certain talent, mais les gens qui ont les moyens de pouvoir investir dans le milieu, s'ils veulent vraiment, moi, je pourrais les aider à créer de la richesse en produisant des parfums de qualité qui répondent à un besoin bien précis. Et puis derrière, eux, ils pourront en faire de la grosse production, par exemple.

  • Speaker #1

    Très bien, complètement. Là tu parlais en fait de, comment dire, tu vas au champ, tu vas récupérer différentes plantes pour pouvoir aller ensuite les utiliser en composant de tes parfums. Donc du coup tu as vraiment une expertise très précise de quelles plantes, quels senteurs, comment l'utiliser pour proposer différentes senteurs en fait. et du coup toi tu as vraiment une volonté d'aller utiliser vraiment des matières premières qui viennent d'Abidjan en fait.

  • Speaker #0

    Oui, qui viennent aussi d'Afrique en réalité. Parce que toutes ces matières premières asies, depuis longtemps, j'ai vu venir des matières premières de là. Vous savez qu'après l'Italie, il y a la Ponte d'Ivoire qui est pratiquement la deuxième producteur de bergamote dans le monde. Mais on n'en parle jamais parce qu'ici, on fait la communication et la communication est beaucoup plus penchée sur le cacao et la noix de cajou. Mais on a aussi de la bégamote, nous on produit de la bérose, de l'ilongue, du vétiver, de la verveine, du koumbawa, de la bigarade et aussi du cucuma et tout ça sur les champs, vous voyez. Donc il y a la possibilité, il y a de la matière, il y a de la matière, bon, on ne va pas attendre à chaque fois de faire partie de la matière, la fétichier, la ramener, un peu comme se faisait avec le beurre de cacao à l'époque. Le cacao quitte et il part. Le beurre est transformé. Ensuite, on va l'acheter là-bas, on le ramène. Donc, on a juste besoin d'une machine adaptée, industrialisée, d'un investissement et de la recherche. Aujourd'hui, c'est possible, on transforme directement le beurre de cacao sur place. On n'a pas besoin de l'exporter, ensuite le ramener et tout ça. Donc, en gros, voici un peu la réalité. Il y a des matières premières qui sont là, on a une forte production. Il faut pouvoir les couler. Il faut pouvoir permettre, passer le message aux gens, qu'ils sachent que c'est une réalité, que c'est possible, et qu'éventuellement, ils sont intéressés par développer les marques et ils ont quelqu'un à qui s'adresser. Et donc, à partir de ce moment-là, ils pourront bénéficier aussi d'un savoir-faire local et puis avoir des produits qui répondent aux normes internationales. Bien sûr, sous la recommandation de... de l'IFRA et aussi sur les normes de la réglementation européenne de cosmétiques et d'autres organismes aussi africains.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est un parfum made in Africa, mais qui répond à toutes les normes internationales ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut voir longtemps, il faut voir loin. Une marque peut démarrer en Afrique et se retrouver un jour en Angleterre ou encore partout en France. Donc, pour se retrouver là-bas, il faut des normes, il faut des normes pour entrer dans la distribution. Ces gros distributeurs vont regarder si c'est recommandé par l'IFRA, si ça tient compte des réglementations européennes du cosmétique, avant d'être distribué. Donc moi, ce que je fais, c'est que je labore de A à Z, pour ne pas que la personne soit limitée plus tard. Parce qu'on peut rencontrer un gros succès, et ça peut rester éphémère juste par le fait que ça ne peut pas traverser les frontières.

  • Speaker #1

    Très bien, on sent qu'il y a vraiment, ce qui est intéressant je trouve dans ton parcours, c'est qu'il y a vraiment le côté très créatif, expertise technique et créative dans l'univers du parfum et en même temps il y a l'aspect entrepreneurial qu'on sent et qui est très fort et c'est pas évident d'avoir des profils qui sont à la fois créatifs, à la fois business. Toi, tu te rends compte de ça et est-ce que c'est du fait que tu as toujours évolué là-dedans, que tu as cette vision-là. Est-ce que tu te rends compte du fait d'avoir ces deux piliers-là ?

  • Speaker #0

    Oui, au fur et à mesure, je me rends compte et quand on finit par me discerner un prix dont il n'est pas marqué BNPF de Côte d'Ivoire, mais BNPF d'entreprise dans la catégorie jeune, ça me fait prendre conscience de l'implication que j'ai dans l'entrepreneuriat, que ce soit local ou encore. dans la création de parfums. Parce que le parfum, pour moi, ce n'est pas un métier. En réalité, pour moi, c'est juste une passion. C'est quelque chose que je considère comme une passion tout court. C'est un petit jeu dans lequel je me règne tout le temps. Et c'est ce qui me permet de le faire. J'en ai même installé un laboratoire chez moi à la maison. Donc, avec toutes les mesures de sécurité. Pour être dedans à tout moment, un peu comme le pianiste qui a son piano un peu partout. Donc maintenant, l'entrepreneuriat, il y a des gens à gérer, il y a du management, il y a tout ce qui est en ligne de compte. Et comment est-ce qu'on oriente l'entreprise ? Comment est-ce qu'on essaie d'atteindre nos différents objectifs pour aboutir à la finalité d'en faire, Rizkov, une entreprise forte, qui sera un jour, pourquoi pas, côté en bourse ? Donc on a cette vision-là dans laquelle on se prépare de part et d'autre. Mais ça reste vraiment l'entrepreneuriat. Tout ce qu'on fait aujourd'hui, ça reste l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    Très bien, super intéressant en tout cas ta manière de le décrire. Est-ce que toi, tu prends du temps ou est-ce que tu es sollicité pour former, pour partager un peu ton parcours, pour un peu être un mentor pour des jeunes générations ? Ou alors, est-ce que tu es sollicité en tout cas pour faire des masterclass, des formations ? comment dire, inspiré ou en tout cas inspiré une jeune génération.

  • Speaker #0

    Oui, je suis sollicité pour beaucoup de masterclass et surtout des évitations d'inspiration. Même il y a des universités de grandes universités comme l'Université supérieure de commerce d'Abidjan. qui vont solliciter pour des interviews, pour une invitation à le dîner des galas, à l'UBCF, des gens de choses comme ça.

  • Speaker #1

    Très bien. Je ne suis pas surprise que tu sois sollicité pour ce type d'initiative, parce que je pense que c'est intéressant que les jeunes générations puissent déjà se dire qu'il y a des marques, We are in Africa, qui peuvent tout à fait se positionner au même niveau que d'autres marques. et d'autres marques internationales et qu'il y a des opportunités de business sur le continent. Toi, aujourd'hui, tu nous as parlé un petit peu de ta vision pour le futur. Est-ce que tu imagines des collaborations avec des marques de prêt-à-porter ou avec des artistes ? Est-ce que ça, ça fait partie de choses que tu fais, soit par rapport à la marque Richecoff ? soit par rapport à une création d'un parfum pour une célébrité, mais non pas un parfum sur mesure personnelle, mais plutôt une marque à part entière qui serait associée à un artiste, à une célébrité, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, sauf que je n'en trouve pas. Chez nous, en Afrique, ou au moins en Côte d'Ivoire, il y a un adage qui dit « on n'est pas prophète chez soi » . On n'est pas pour faire ce soir, c'est dommage. Je le dis pourquoi ? Parce qu'il m'est arrivé de démarcher des silices. Cela dit, à le faire comprendre aux silices que voici les opportunités qu'il aura et voici ce que je serai capable de faire pour lui. Mais jusqu'à présent, souvent, tu n'as pas de réseau ou à la rigueur, tu as des réseaux. Il y a certaines personnes qui t'appellent, peut-être, « Ah, j'ai vu un parfumé en France, j'ai vu ceci, j'ai vu cela. » « Donc, j'ai juste besoin de toi peut-être pour mettre les parfums dans mes bouteilles. » « Est-ce que tu peux me trouver des bouteilles comme tu es dans le domaine ? » Tu vois, des choses comme ça. Donc, au final, j'ai compris que, bon, les gens ne connaissaient pas réellement la chose. Donc je gagnerais plutôt à m'occuper de mes clients que de passer mon temps la vie. Je dis toujours la vie, écoute. Donc il faut profiter de chaque instant. Voici un peu la réalité, on n'est pas professeur de soi, mais je pense que tout est une question de temps. Et qu'il y a un certain complexe qui est là, c'est une réalité, parce que de la colonisation aujourd'hui, ça ne fait que 60 ans. pas plus que ça. Donc, les choses vont se faire peut-être progressivement, soit avec des générations prochaines ou soit peut-être dans des années à venir. Mais je peux faire des collaborations pour des artistes, pour des personnalités, pour des célébrités, si toutefois ils sont bien intéressés. Accueillir les personnes aussi, si ça les intéresse réellement.

  • Speaker #1

    Oui, s'ils comprennent. Mais c'est, comment dire... Moi, j'évoque ça parce que je sais qu'il y a des belles marques françaises de mode qui ont créé leur parfum. Et le parfum, aujourd'hui, c'est le plus gros générateur de chiffre d'affaires pour ces marques-là, en fait. Et donc, je pense à des Jean-Paul Gaultier, je pense à des Mugler. Vraiment, ce qui a généré le chiffre d'affaires dans le succès de ces marques-là, c'est vraiment le parfum. et c'est vraiment des... des créateurs de mode à la base qui ont eu envie d'avoir leur signature olfactive, qui ont travaillé dessus pendant des années et après c'est le même parfum qu'ils vendent depuis des années. Bien sûr ils développent des collections mais ça reste le même donc je me dis il y a des designers africains extrêmement connus qui font des choses en termes de mode pour lesquels ils sont connus et ils auraient tout intérêt à étendre le périmètre de leur marque en ajoutant parfum.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, il faut qu'ils le comprennent. Parce qu'ils ne savent pas. Et puis aujourd'hui, le problème, c'est que les gens suivent beaucoup dans la mode ou encore dans tout ça. Les gens suivent beaucoup. Donc quand on va réussir à faire une collaboration avec une marque étrangère ou une grande marque, vous allez voir que nos stylistes ici seront tentés par Chacha à rencontrer un parfumeur pour le fait des parfums. C'est dommage, mais bon, tout est une question d'ouverture d'esprit, tout est une question de vision et d'objectif. Est-ce qu'on veut aller beaucoup plus loin que ça ? C'est faire la question. Est-ce qu'on ne peut pas juste se limiter à ce qu'on médite les mieux ? C'est une autre. Donc récemment à Paris, j'ai rencontré Maureen Kim. Donc, ils ont des parfums, j'ai regardé, j'ai senti. Et je leur ai présenté ce que je faisais. Donc, bientôt, si on se voit, une collaboration pour réformuler le parfum. Et ensuite, faire le parfum carrément, en fait. Changer de gamme. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle aussi. Par exemple, ça répond à la question.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Voilà, et je pense qu'à partir de là aussi, il y aura d'autres stylistes, d'autres personnalités publics qui vont donc peut-être développer leur marque.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est tout ce qu'on souhaite. En tout cas, moi, on arrive à la fin de cet échange. J'ai été ravie de pouvoir en savoir plus sur ton profil et sur la marque. Je mettrai en note de bas de l'épisode les liens vers le site Internet, le compte Instagram pour qu'on puisse aller, comment dire, savoir. où est-ce qu'on peut se procurer tes parfums et en savoir plus sur l'univers de la marque et sur les différentes senteurs que tu proposes. Et puis, écoute, ce sera le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous partager comme mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Comme mot de la fin, c'est déjà les mots de remerciement. Merci pour l'invitation à partager cette expérience-là sur le podcast. et ensuite c'est juste de faire comprendre Pour ceux qui me concernent, le parfum, c'est la vie. Donc, il faut la partager avec joie. Et il faut en profiter parce que... L'entrepreneuriat ou tout le reste, tout ce qu'on peut. Il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie, pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan. à anglaistar9a et en même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts et réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Très bien. Je mettrai les liens. Je te remercie beaucoup pour ce mot de la fin sur partageons la vie. C'est ce qu'on retiendra.

  • Speaker #0

    Et je te dis à très bientôt. Partageons la vie.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Merci. Ou ailleurs.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:00

  • Rencontre avec Kofi Richemont, créateur de Richecoff

    00:57

  • Parcours et héritage dans la parfumerie

    02:01

  • L'importance de la signature olfactive pour les entreprises

    03:40

  • Stratégies de communication et d'expansion de la marque

    14:59

  • Conclusion et partage de la passion pour le parfum

    18:01

Description

Quelles sont les erreurs à éviter et les opportunités à saisir pour créer une marque de parfum africaine qui conquiert le marché international ?

Richmond KOFFI est un entrepreneur visionnaire qui a su imposer le marketing olfactif en Côte d'Ivoire et qui se lance aujourd'hui à la conquête de l'international.

Dans cette interview, il dévoile :

  • Son expertise en parfumerie de niche et marketing olfactif

  • Les secrets de son succès auprès de grands comptes (hôtels, banques, UNESCO...)

  • Ses projets d'expansion en Europe, aux États-Unis et au Moyen-Orient

  • Sa démarche de maîtrise de la chaîne de valeur, de la culture des matières premières à la création des parfums

  • Son engagement à transmettre son savoir-faire et à former la prochaine génération de parfumeurs

    Ne manquez pas cette interview inspirante ! Cliquez sur le lien en commentaire pour découvrir les clés du succès d'une marque de parfum africaine à l'international


Pour aller plus loin, découvrez le site internet de la marque


Africa Fashion Tour poursuit chaque semaine l'exploration des industries culturelles et créatives africaines avec des interviews d'entrepreneurs passionnés qui s'interrogent sur les questions de diversité et de représentation. Chacun des invités du podcast est passé du questionnement à l'action pour proposer des solutions concrètes, des business model vertueux pour promouvoir l'Afrique à travers les soft power.


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A très vite en Afrique ou ailleurs


Ramata Diallo 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Le parfum, c'est la vie, donc il faut la partager avec joie et il faut en profiter parce que l'entrepreneuriat ou tout le reste, il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan, à Anglais Star 9A. En même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts, réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast Africa Fashion Tour. Je vous emmène avec moi à la rencontre de créateurs basés sur le continent africain. Je vous invite à voyager à Abidjan, Dakar ou Bamako pour découvrir les parcours de professionnels talentueux, responsables et ambitieux. Au fil des interviews, je me rends compte que chaque entrepreneur veut contribuer au rayonnement de la créativité africaine sur le continent et au-delà. Ce podcast est un moyen de sortir des clichés du boubou et du wax pour représenter un éventail de tissus, de savoir-faire et de créativité, trop souvent sous-représentés. Je suis Ramata Diallo. Je suis professeure de marketing dans des écoles de mode parisiennes et je suis également consultante spécialisée dans l'accompagnement de porteurs de projets qui veulent lancer leur marque de mode. En 2017, j'ai assisté à ma première Fashion Week en Afrique. Et depuis, je voyage régulièrement sur le continent pour aller à la rencontre de ceux et celles qui font la mode en Afrique. Le podcast est le moyen que j'ai trouvé pour partager au plus grand nombre une autre vision de la mode africaine. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Kofi Richemont, le créateur de la marque de parfum Richecoff. Il est basé en Côte d'Ivoire, à Abidjan, et a créé sa marque en 2016. Aujourd'hui, la marque est constituée de deux collections de parfums unisexes. J'ai invité Richemont pour qu'il puisse nous parler de son parcours et nous raconter l'histoire de sa marque de parfum. Bonjour Richemont, comment vas-tu ?

  • Speaker #0

    Bonjour Amata, je vais très bien, merci.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'accueillir en direct d'Abidjan pour le podcast Africa Fashion Tour. On va commencer cette interview comme je le fais avec tous mes invités. Je vais te demander de te présenter.

  • Speaker #0

    Merci ma chère Amata de m'inviter ici à ton podcast. C'est pour moi déjà quelque chose de très exceptionnel. Je suis Richemont Coffey, créateur parfumeur ivoirien. J'ai commencé mes activités en 2016. dans tout ce qui est parfum d'ambiance, c'est-à-dire création de logos olfactifs pour des entreprises et des particuliers également. Et petit à petit, on a fait du chemin jusqu'à ce qu'on lance une première collection en 2023, ensuite une nouvelle collection en 2024, et ensuite une nouvelle collection qui sort très prochainement, le mois prochain, le mois de mai.

  • Speaker #1

    Très bien, super. Tu vas pouvoir nous parler en détail de... de cette marque et de ce projet. Pour commencer, j'ai envie de te demander, là tu nous parles directement de la marque. En 2016, tu faisais des parfums d'ambiance pour des entreprises et ensuite tu as créé ta propre marque. Comment est venu cet intérêt, cette passion pour le parfum ?

  • Speaker #0

    Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que derrière la maison Richkoff, c'est toute une histoire de transmission. De base, ma mère est parfumeuse. Voilà. donc Elle faisait des parfums traditionnels à base de clous de girofle et du talc ancestral. Pour les sorties des jeunes filles chez le peuple Akan, puisque je suis de ce peuple-là, ainsi que pour les femmes nourrices. Donc les nourrices, ici à l'époque, quand elles allaitaient les enfants, elles utilisaient juste un morceau de paille ou de tissu pour pouvoir maintenir les seins, un peu comme un soutien. Et donc il y a le lait maternel qui coule et après qui finit toujours pas se fermenter et du coup qui dégage une mauvaise odeur. Donc la solution qu'elles avaient trouvé, mes grands-parents, ma grand-mère, ma mère, c'est de faire des colliers qui étaient trempés dans de l'eau de Cologne. Et ensuite à cause du côté absorption du talc traditionnel et ancestral. ça permettait de diffuser les effluves dans la maison et donc quand on venait voir la nourrice, on était accueillis par une belle ambiance. Donc l'idée c'était ça du coup. Les parfums faisaient partie de... de nos quotidiens à la maison, où j'ai grandi avec mon frère et ma soeur. Donc, tout le temps, on n'avait que ça autour de nous, et je pense que c'est ce qui a développé cette passion et cette Ausha, qui m'a poussé à aller du côté de Grasse, la capitale mondiale du parfum, pour m'acquérir des formations et surtout... de la connaissance de la science de la parfumerie afin de, non seulement conserver ce qu'on a, mais l'améliorer, le moderniser pour qu'il soit un produit accueilli par tout le monde entier en réalité.

  • Speaker #1

    Merci pour cette introduction, du coup on comprend mieux. Toi en fait, tu as toujours baigné en réalité dans l'univers du parfum et c'est assez naturellement que tu es allé développer cette vocation. Donc tu évoquais ton passage à Grasse, combien de temps es-tu resté sur le parc ? place et quel a été l'apport de cette formation par rapport à toi, ce que tu avais déjà du fait de ton patrimoine familial ?

  • Speaker #0

    Il faut dire que je suis resté à Graves pratiquement deux ans et demi. Mais de manière pas en permanence. Puisque je venais, je sortais souvent parce que j'avais déjà une entreprise qui fonctionnait ici. Donc durant cette période, ce que j'ai retenu, ce que grâce m'a apporté, c'est surtout le savoir-faire français, dans la délicatesse, dans le choix de matières premières, parce que j'ai intégré directement une manufacture. Et là-bas, j'étais avec un né, créateur parfumeur, M. Arnaud Fouré, qui m'a accepté tout de suite parce qu'il m'a fait faire une thèse de né amateur. Ça se fait dans le musée de Vramona. Donc on est parti et j'ai reçu le test de l'animateur DC-10. Je pense que c'est un progrès qui n'était pas arrivé depuis plus d'une décennie. Donc sorti de là, j'ai commencé à intégrer la manufacture et on a commencé les formations pratiques. Et ça en est suivi des formations théoriques aussi et également du marketing olfactif. Bon, là c'est le sensoriel qu'on touchait, principalement celui de l'olfactif. Donc c'est ce qui m'a permis de pouvoir développer des aptitudes dans la création d'identités olfactives, de logos olfactifs pour des entreprises. Et petit à petit, je me suis plongé tout de suite dans l'univers de la beauté, parce que c'est ce qui était vraiment demandé. Je réalisais un chiffre d'affaires important dans tout ce qui est parfum d'ambiance, vu que c'est avec du corporate. Mais pour les parfums d'ambiance, ça ne faisait pas vraiment de la publicité, ça ne faisait pas parler. Aujourd'hui, je suis sur le podcast. Je pense que c'est grâce aux parfums accessoires incontournables de beauté que je suis sorti. Et c'est ce qui a permis de me révéler et aussi de décrocher le fameux prix national d'excellence en tant que meilleur chef d'entreprise 2024.

  • Speaker #1

    Wow, tu as un parcours assez impressionnant dans l'univers du parfum et on sent que c'est une expertise que tu as développée et déployée depuis tout petit. Et tu es allée chercher des compétences ailleurs qui ont été reconnues. Donc toi aujourd'hui, l'entreprise pour laquelle tu as gagné un prix, c'est à travers ton parfum Richecoff et c'est également à travers les parfums d'ambiance que tu crées pour les entreprises ?

  • Speaker #0

    Bon, concrètement, c'est à travers tout ce qu'on a bien pu mener comme action, l'équipe et moi. Parce qu'il y a surtout les parfums, les parfums d'ambiance, parce que les références qu'on a aujourd'hui, c'est surtout dans plusieurs entreprises, les hôtels de Rénault, des Cinq Étoiles, et la majorité, la quasi-totalité des banques sont passées aux parfums grâce à notre structure. Et tout ça, ça nous a permis d'avoir quand même un chiffre d'affaires important. et aussi des références reconnues. Et tout ça dans l'acheminement des dossiers pour le concours pour les lauréats au prix d'excellence, ça a été de fort impact. Mais surtout le fait que les jurys ont réalisé qu'il y avait un Ivoirien qui faisait des parfums de beauté, mais pas n'importe quel parfum, mais des parfums de niche avec une qualité irréprochable. Et ça, tu peux faire non seulement du fait que le packaging est quand même assez important, et puis la qualité du parfum, que cela promettait vraiment de faire des talents locaux de véritables champions. Et je pense que c'est dans cette optique-là que je suis passé les autres candidats.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, quand tu parles de parfum olfactif, tu dis que parmi tes clients, tu vas avoir des banques, tu vas avoir des hôtels. Aujourd'hui, c'est vraiment admis et entendu qu'à partir du moment où on a un espace dans lequel on accueille un client, il faut avoir une signature olfactive. Est-ce que ça... C'est facile de convaincre les entreprises qu'elles ont besoin de travailler leur signature olfactive ou est-ce que c'est encore quelque chose avec lequel il peut y avoir des difficultés et il y a des entreprises qui vont dire « je ne vois pas l'intérêt, ce n'est pas pertinent pour moi » .

  • Speaker #0

    C'est très difficile déjà pour répondre vite à cette question, c'est très difficile. Ça a été difficile, on va le dire comme ça. Au départ, c'était un message qui ne passait pas forcément. mais quand on a trouvé le... le bon mot et le bon verbe, je pense qu'on a pu convaincre des particuliers déjà. Et l'expérience qu'ils vivaient chez eux à la maison, ils ont voulu le transporter en entreprise. Et c'est comme ça qu'on a fini par intégrer certaines entreprises. Mais alors, il faut rappeler que souvent, quand on arrive avec une idée innovatrice, on se met en rapport avec la direction marketing et communication générale de l'entreprise. qui eux sont les plus doués, donc qui ont toujours forcément des solutions avant tout le monde. Donc une fois qu'une proposition est sérieuse et arrive comme ça, en général ce n'est pas bien perçu par l'équipe marketing et communication. Et très souvent, on se voit nos offres régénérées parce que ce n'est pas une idée qu'ils maîtrisent, ou du moins ce n'est pas une idée dont ils ont entendu parler. Vu que le marketing olfactif est très récent, il y a 20 ans seulement en arrière, au niveau des États-Unis, seulement il est développé plus de 12 ans au niveau de la France, au niveau de l'Europe. Donc pour certains responsables marketing et tout, qui n'ont pas forcément une ouverture d'esprit sur ce volet-là, ils ne comprennent pas la valeur ajoutée que cela puisse apporter à leur entreprise. Mais au fur et à mesure des années, On a réussi à convaincre une entreprise qui a, vu que les entreprises ont toujours des visiteurs esthènes, donc quand ils visitent une entreprise et qu'ils constatent l'accueil, l'ambiance qui leur est sévère en accueil, tout de suite ils sont tentés par savoir ce qui s'est passé. Et c'est comme ça, de bouche à oreille, de recommandations en recommandations, on a fini par intégrer des cinémas dans notre groupe, on a intégré des banques, un laboratoire alimentaire. et même des multinationales, comme des grandes boîtes, UNESCO, FAO et tout ça. Donc aujourd'hui, ils sont passés au parfum. Et notre plus gros succès, c'était surtout avec l'Institut français, parce qu'il y a eu, sur les suivis, un reportage important, qui était question de pouvoir valoriser non seulement le savoir-faire local, et aussi... réaliser une signature un peu comme Francis Cudjan l'a fait pour Air France. Et ça s'appelait, je crois, AF01. Et ici, on a dû faire AFCI, je crois, non, IFSI, Institut français des Côtes d'Ivoire, 01. Et pour moi, ça, ça a été quelque chose de très, très important.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, c'est vraiment quelque part, tu as été un précurseur dans ce domaine-là. Et il a fallu faire ce travail de pédagogie pour expliquer l'intérêt et pour convaincre. pour après finalement se retrouver dans une situation où les gens ont compris et il y a des demandes entrantes.

  • Speaker #0

    Exactement, les gens n'ont compris pas tous, mais on continue toujours de démarcher, d'expliquer, de sensibiliser. Et on a même demandé une habilitation au niveau du Fonds de développement de la formation professionnelle. Et par la grâce de Dieu, on a pu l'obtenir cette habilitation-là, pour permettre de pouvoir former, mais alors formellement. Donc que ce soit les entreprises et les startups qui développent aujourd'hui dans la cosmétique, afin de leur démontrer parfaitement l'impact que le parfum peut avoir sur le système limbique, du coup sur les émotions. Donc que ce soit pour impacter positivement le chiffre d'affaires ou pour créer l'intention de retour et tout le reste. Donc, je pense qu'il y a encore du chemin, mais... Notre vision à long terme n'est pas forcément à la Côte d'Ivoire, puisqu'on démarre d'ici, mais on va très loin. Donc, on est obligé de poursuivre toujours ces mêmes formations pédagogiques, ces mêmes assistances pour pouvoir permettre aux gens, que ce soit dans toute l'Afrique, ou même faire des signatures aussi au niveau de l'étranger, je dirais en Europe, aux États-Unis, pourquoi pas, apporter notre touche olfactive là-bas.

  • Speaker #1

    Très bien, on va y venir justement. Tu es basée à Abidjan, tu as fait cette formation à Grave, donc je pense que tu voyages régulièrement à travers le monde, mais tu as choisi de rester à Abidjan pour développer ton business. Et ta marque aujourd'hui, elle a ses fondations en Afrique. Comment ça se passe, ta stratégie de communication et de développement en Afrique et en dehors du continent africain ?

  • Speaker #0

    Ma stratégie, elle est au niveau de la Côte d'Ivoire déjà. Vu que, comme je l'ai dit tantôt, c'est les parfums qui m'ont révélé au grand public. En même temps, j'ai sorti des parfums... de petites productions, de niches je dirais. Donc la communication, elle est beaucoup plus discrète. Elle est beaucoup plus discrète, c'est quelque chose qui se chuchote autour d'une table. Bon, après c'est réservé quand même à certaines élites, au vu du coup qu'on a pratiqué et aussi de la qualité dont on a encapsulé dans les flacons. Maintenant, au niveau de l'Europe, on a des partenaires, on a une équipe qui travaille en ce moment sur plusieurs projets de distribution. que ce soit en France ou partout en Europe. Et également aussi, on a une autre équipe au niveau des États-Unis qui travaille du côté de Miami par rapport à la distribution et aussi au niveau de l'Afrique. Donc, on a plusieurs équipes comme ça qui sont considérées comme des agents, donc qui sont des partenaires avec qui nous échangeons et nous travaillons constamment pour pouvoir permettre l'expansion de... de la marque Rijkshof à travers le monde. Mais tout ça, comme je l'ai dit, on parle discrètement parce qu'on se prépare à affronter un gros challenge. Et donc, on communique de moins en moins au niveau de la Côte d'Ivoire. Juste le temps pour nous de nous préparer à pouvoir affronter cette réalité qui arrive. Parce qu'on le voit grand comme une maison. Et donc, on a envie quand même de ne pas se casser et d'affronter ça un peu comme les grandes marques. et qui existe depuis plus de 100 ans, l'ont réussi. Donc je pense que dans cette stratégie-là, bientôt les poivrons non seulement seront disponibles, et puis aussi vu qu'on a un champ de plus de 275 hectares dans la région, donc on communique aussi sur la provenance de nos matières premières, la qualité de nos matières premières utilisées. et surtout la valorisation des produits qui sont adaptés aux paniers africains et afro-descendants. Donc pour nous, on a une mission de trouver des solutions pour adapter non seulement au climat africain et à l'environnement africain, mais aussi qui s'indiquent parfaitement dans le panier mondial en réalité.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, il y a vraiment une volonté pour toi d'installer la marque sur le très long terme et de mettre en place une stratégie de déploiement à l'international qui assure la visibilité de Richecoff en Afrique et au-delà. Aujourd'hui, tu as les parfums Richecoff et tu as également les parfums d'ambiance que tu crées. est-ce que du coup Tout ça, c'est sous le même chapeau, la marque Richecoff, où la marque Richecoff, c'est en fait une, je dirais, pas une filiale, mais c'est une partie de ton business à part entière. Et ensuite, il y a un autre nom peut-être d'entreprise pour tout ce qui est parfum d'ambiance. Où est-ce que tout est sous le chapeau Richecoff ?

  • Speaker #0

    D'abord, je vous explique. L'entreprise, à la base, c'est Richecoff Africa Steam. Et donc, Richecoff Africa Steam a commencé ses activités dans ce qui est hygiène et assainissement. Donc avec des formations sur tout ce qui était des contaminations, raison pour laquelle on a pu solutionner pas mal de problèmes dans la période du Covid-19. Donc ça c'est l'entreprise. Et dans l'entreprise il y a la maison Richkoff. La maison Richkoff, c'est la maison qui développe la marque Richkoff au fait. Donc dans cette maison Richkoff, qui fait partie d'une filiale du groupe Richkoff Africa Style, il y a le volet beauté qui est la marque Richkoff tout court. Et ensuite dans la maison, il y a le volet parfum d'ambiance, voilà, qui est riche en parfum. Donc c'est la maison qui gère les deux branches, puisque le parfum à la base, c'est la déclinaison des produits dérivés qui aboutit soit au parfum de peau, ou soit au parfum d'ambiance, sinon on démarre forcément de la base qui est le parfum. Donc nous, on a une équipe qui est là, qui gère tout ce qui est mis à disposition d'équipement, mis à disposition de diffuseurs de parfums, je veux dire. Mais aussi, les parfums qui sont créés sont créés en même temps et dans les mêmes... dans le même protocole que les parfums de peau, en fait. Parce que je fais des parfums sur mesure dans la maison. C'est-à-dire des particuliers qui arrivent, qui veulent se distinguer, et donc du coup, qui veulent avoir des parfums plus ou moins exclusifs. Du coup, on travaille sur ces notes-là. Mais à côté, sauf qu'en NMAC, on essaie de développer, donc on a vulgarisé, qui s'appelle Richecoff, du coup, qui produit des parfums, qui a une première collection, qui est sortie en 2021. 24, qui s'appelle la première, et ensuite il y a une deuxième collection qui sort le mois prochain qui s'appelle la Roi Bac. Dans la première, on a 6 références de parfums, 4 eaux de parfums et 2 parfums, et dans la Roi Bac, on a 3 eaux de parfums qui sortent le mois prochain.

  • Speaker #1

    Très bien. Donc, là, aujourd'hui, ce que je comprends, c'est qu'en fait, tu fais vraiment du sur-mesure dans la manière dont tu proposes les développements de parfums, et que, particulier ou... professionnels, on peut venir te solliciter pour créer un parfum vraiment spécifique. Donc, c'est plutôt réservé à une clientèle, c'est ce que tu évoquais un peu tout à l'heure, une clientèle haut de gamme. Est-ce que tu peux nous parler du profil, du persona de tes clients ? Est-ce que du coup, je ne sais pas, c'est des hommes et femmes d'affaires, c'est des célébrités de la musique, du cinéma peut-être ? Quels sont les profils de personnes qui viennent te voir pour avoir leur... propre signature olfactive ?

  • Speaker #0

    Bien, et dans ce cas-là, on a beaucoup de profils parce que, alors pour citer, on a aussi des hommes politiques par exemple, donc on a des hommes fluents du haut sommet de l'État par exemple, et aussi on a des footballeurs, des sportifs, on a également des personnes, des hommes d'affaires, des femmes d'affaires, des avocats. On a vraiment toute une branche, mais aussi on a la classe moyenne qui s'intéresse à les questions de distinction et d'exclusivité. En fait, il y a des gens qui ne sont pas forcément de cet éleveur, mais qui sont passionnés, adeptes de parfum, donc qui recherchent des notes beaucoup plus spéciales. Et la majorité maintenant, les clients qui charpentent tout ça, c'est les hommes de Dieu. En réalité, les hommes religieux. Parce que les hommes religieux qui font beaucoup de parfums sur mesure, donc ils me consultent très souvent, que ce soit pour le temple ou même pour leur propre temple, avec des notes spécifiques. Donc voilà un peu les clients qui viennent pour ce qui est des parfums sur mesure.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est intéressant de voir en fait le panel de profils que tu reçois. Toi, tu évoquais le fait que tu travaillais en équipe. Quand tu reçois ces demandes sur mesure, on a vraiment affaire à toi ou est-ce qu'il y a une équipe qui prend le relais ?

  • Speaker #0

    Non, en général, on a affaire à moi pour la création, pour la création de l'identité, au fait, pour transcrire l'ADN de la banque en son équivalent matériel. Je veux parler de son parfum. Mais sinon, il y a une équipe technique qui fait l'état des lieux. Donc, surtout pour les types d'équipements à installer, pour le design, pour que ça puisse s'accommoder aussi avec la déco et pour que ça puisse rester le plus discret possible. Donc ça, il y a des personnes qui ont l'œil pour ça. Et moi, de mon côté, je travaille plus sur le brief, sur la création et la formulation du parfum. Et une fois que c'est fait, que la banque a validé, derrière, il y a l'équipe qui prend le rémunération pour les installations, le suivi, l'approvisionnement et les papéras, les contrats, facturation et tout.

  • Speaker #1

    Très bien. Aujourd'hui, tu as une équipe de combien de personnes qui travaillent avec toi ?

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, il faut dire que dans l'entreprise, on a un peu plus de 40 employés. Mais dans le volet parfum, on est 8 personnes qui travaillent. Donc, côté équipe formulation, on est 2. Après, pour tout ce qui est matière première et pluie, tout ce qui est plantations, dixièrées, il y a une autre équipe qui gère avec mon associé. Et pour ce qui concerne l'aspect technique, ils sont tâtes à gérer tout ça.

  • Speaker #1

    Très bien. En termes de communication, qu'est-ce que tu mets en place pour faire connaître, du coup, la marque, là j'aurais envie de me concentrer un peu plus sur la marque Richecoff en fait. Qu'est-ce que tu mets en place pour la faire connaître en termes de campagne, de visuel, peut-être de réseau sociaux ? Est-ce que tu peux nous parler de cette partie-là ?

  • Speaker #0

    Pour cette partie, déjà, commencer, nous sommes à l'ère du digital, donc on est sans ignorer qu'on ne peut rien faire sans. Donc on a un site web déjà, sur lequel on passe des informations. Ensuite, sur les réseaux sociaux, on a une page, que ce soit Facebook, Instagram. Oui, Facebook et puis Instagram et puis, bon, après j'ai ma page personnelle, LinkedIn, sur laquelle nous essayons de faire passer les différents messages, les shoots, les histoires qu'on essaie de créer par rapport à la maison. En plus de cela, la majorité de notre plan de communication, on ne la maîtrise pas forcément parce que c'est devenu une affaire patriotique. Le parfum Made in Côte d'Ivoire, on a beaucoup plus de personnalités influentes, qui communiquent elles-mêmes naturellement, que ce soit les comédiens, les web-humoristes, que ce soit également des créateurs de contenu qui écrivent. constamment sur la maison dès qu'ils auront eu tout d'expérience et pour ce qui concerne les médias on a la télévision qui nous invite constamment pour parler de tout ce qui concerne le parfum puisqu'il n'y a pas forcément d'aspect en la matière donc en général quand on passe sur ce plateau là on a de la visibilité aussi, ça il faut le reconnaître et après on a des événements qui ne sont pas forcément populaires, mais on a des événements très distingués dans lesquels nous participons parce qu'on parfume certains événements et pas d'autres, donc on trouve forcément la niche de notre cible. Donc on a des événements où vous allez nous trouver souvent dans des soirées, dans des dîners d'alart. où on expose, où on n'expose pas, mais où on parfume, où on fait parler de la maison.

  • Speaker #1

    Ok, je vois que la stratégie est bien en place et qu'en fait, il y a différents piliers qui te permettent d'assurer le développement, la notoriété de la marque. Et c'est intéressant le fait que tu soulignes qu'il y a aussi des créateurs de contenu qui veulent promouvoir le Made in Africa. Et du coup, ta marque, elle est un peu un emblème du Made in Côte d'Ivoire. et du coup que les gens aiment utiliser. Donc, parfois, de ce que je comprends, ce n'est pas forcément une publicité que toi, tu sollicites. C'est vraiment des gens qui sont fiers que tu sois là et qui te mettent en avant.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce que les gens, ils ont fini par réaliser que c'est les clients qui le disent. Ils disent qu'en fait, ce que l'Amazon Riche Corp propose est nettement mieux que tout ce qu'ils ont reçu jusque-là. C'est un peu abusé, mais ils disent que Euh... c'est de la qualité que je fournis, mais les créations et l'originalité surtout de ces créations-là, tant que le fait de pouvoir identifier les matières premières à l'intérieur, je suis capable de faire des parfums aujourd'hui où j'ai fait du jejun, sachant que le jejun ici c'est appelé le yamankoudji, qui est un jus très prisé et qui est dans tous les foyers. Donc quand tu le sens et que tu le ressens dans ton parfum, tu comprends qu'on utilise un peu de tout ce qu'on a apporté et ce qu'on connaît. Pour faire un parfum, contrairement à un parfum qui est à base de centale, bon, c'est vrai que si tu pars du côté du cadre ou encore de l'Afrique centrale, on peut te dire quelque chose là-dessus, mais si tu es un bois de Gaillac, par exemple, tu fais sentir à quelqu'un, il ne saura jamais de quoi il s'agit, il va te dire juste ça sent bon ou pas. Mais quand quelqu'un commence à te sentir la verveine, tu dis ah ouais ça c'est le thé, ça c'est des choses que nous on a l'habitude de voir autour de nous. La vanille, c'est tellement connu, c'est tendance. Donc, on essaie de travailler sur ces matières premières. Du coup, les gens, ça leur crée une certaine réminiscence et ils s'expriment naturellement sur le produit. Et ça aussi, ça nous donne de la visibilité énormément. Et ça, c'est beaucoup plus... Pour nous, ça a beaucoup plus d'impact, parce que c'est considéré comme un témoignage que toute autre manifestation de... de boss, on aurait pu bien faire.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est vrai que de toute façon, à partir du moment où ce sont tes consommateurs, tes clients qui parlent de toi, qui font ta publicité, après tu n'as plus rien à dire en réalité, parce que ce sont eux les meilleurs ambassadeurs en fait.

  • Speaker #0

    Exactement, exactement. Et partout.

  • Speaker #1

    Oui, effectivement.

  • Speaker #0

    Et le fond partout, en Côte d'Ivoire, en Angleterre, à Paris, aux États-Unis. Ils sont un peu partout, ils font des postes. Souvent, je regarde des choses, je trouve que c'est vraiment incroyable ce qui se passe. Donc, je pense qu'il y a du chemin. Il faut juste garder la tête sur les épaules et rester toujours concentré. Alors, allons-y, allons-y. Il y a d'autres questions, forcément.

  • Speaker #1

    Bien sûr, il y a toujours des questions. On n'a pas été sans baiser, donc je n'ai pas fini de faire mon inspecteur de police pour tout savoir sur le développement de la trappe. Est-ce qu'aujourd'hui, en fait, tu as une boutique, j'imagine peut-être à Abidjan, est-ce que tu as des ambitions d'ouvrir des boutiques en fait en dehors de la Côte d'Ivoire ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. J'ai une boutique au niveau d'Abidjan, là oui j'ai la fabrique. Donc je suis perpétuellement en contact avec les clients qui arrivent là. Donc ça me permet plus ou moins de partager une certaine culture factive avec eux, surtout les passionnés. Après, bon, on a pour nous... À moyen terme, on a pour objectif de distribuer notre parfum directement dans des maisons des niches, comme je vois, au Ausha, avec qui on échange en ce moment. Donc je pense que ça ne saurait tarder. Maintenant, pour ce qui est des boutiques propres à nous, ça on le voit plutôt à long terme, où on pourra avoir des boutiques, bien sûr, après que les gens puissent les trouver chez les distributeurs. et puis se familiariser aux produits. Donc nous, ça sera l'occasion pour nous de pouvoir ouvrir des boutiques, que ce soit en Afrique, en Afrique, et puis aussi en Europe ou aux États-Unis. Et aussi en Orient, surtout, parce que ça fait partie de notre Dubaï, Qatar, au moins,

  • Speaker #1

    et tout. Et est-ce que toi, dans ta vision, est-ce que tu te dis, voilà, demain, il faudrait que je sois référencée dans des boutiques de cosmétiques, enfin de cosmétiques et parfums, tels que des Sephora, ce genre de choses, est-ce que ça, ça fait partie de tes plans, ou est-ce que tu considères que toi, tu es sur un parfum de niche, et donc du coup, ce n'est pas forcément pertinent pour toi d'aller dans ces directions-là ? parce que vous... Concrètement, quand on travaille avec ces entreprises-là, au niveau de la marge, c'est quand même pas du tout la même chose que quand on est dans des boutiques plus niches. En même temps, elles ont une visibilité qui fait que certains choisissent cette stratégie-là parce qu'ils sont dans une logique de masse et pas forcément de sur-mesure. Toi, quelle est ta position par rapport à ça ?

  • Speaker #0

    Ma position est claire, c'est très loin de Sephora. Raison pour laquelle j'ai évoqué deux maisons tout à l'heure, Jouvois et Ausha. Donc c'est pour rester un peu dans cette optique-là. Après, il faut dire que moi, mon métier à moi, je suis créateur parfumeur du coup, mais... Et donc mon métier, c'est d'aider les gens à développer des maques. Donc je suis en train de développer une maque qui, en réalité, ne faisait pas partie de mes cordes. Je ne sais pas si vous voyez. Donc vous pourrez trouver des parfums qui ont été formulés par moi. Déjà, je travaille sur une marque anglaise en ce sens-là, qui est basée à Birmingham, sur laquelle je travaille des notes. Et une autre entreprise aussi qui est basée au Maroc, je crois, Tangier, sur laquelle je suis en train de travailler des projets. Donc, je peux formuler des parfums pour des entreprises comme ça, qui font de la masse, et qui pourraient être distribués chez Joanne, aussi bien Marloneau et autres. Mais pour ce qui concerne les parfums de la maison Richkoff, Ça sera exclusivement soit chez Rushcom, soit chez les distributeurs de parfums exclusifs, des parfums de niche, on va dire.

  • Speaker #1

    Ok, je vois, c'est très clair pour toi et c'est intéressant quand on construit son entreprise, sa marque, d'être très clair sur quelle est la stratégie où on veut aller. Et quelque part, ce n'est pas ne pas faire de compromis, mais en tout cas de savoir quel est son positionnement et du coup, de mettre en place une stratégie qui va être alignée avec ce positionnement-là. et toi je comprends quelque part que avec ton empire, quelque part, d'une manière ou d'une autre, tu pourras être présent chez Sephora, non pas avec ta propre marque, mais avec les marques que tu développes pour d'autres.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Très bien, très bien, très bien. Extrêmement intéressant de voir comment toi, dès le départ, tu as pensé à être finalement présent sur tous les segments. En fait, ça me fait vraiment penser à des stratégies d'enseigne comme... Coty sur la beauté ou Essilor Luxotica sur la lunette, où en fait, eux, leur travail, c'est vraiment de développer les lunettes des grandes marques pour Essilor Luxotica. Coty, ils vont développer toute la cosmétique et aussi l'univers beauté de grandes marques. Et du coup, ils sont reconnus comme étant les personnes à aller contacter, enfin les entreprises à aller contacter quand on cherche à développer de la beauté ou de la lunette. Et après, ils ont aussi leur gamme à eux. en propre, qui cherchent à développer, en tout cas pour ce qui est de Coty. donc ce que je comprends c'est un peu comme ça ton positionnement

  • Speaker #0

    Exactement. À la base, c'est ça mon positionnement. Moi, j'ai développé une marque de parfum Richecoff pour faire valoir mon savoir-faire. Parce qu'il n'était pas évident pour moi, sans preuve, d'avoir des personnes qui me feront confiance, de confier des projets à coût de plusieurs milliers et milliers d'euros. Donc, j'ai développé Richecoff, les gens ont eu un retour d'expérience, ils ont compris que c'était possible, et c'est possible déjà, de le réaliser. Et c'est à ce moment-là maintenant que j'exhorte les personnes qui veulent. Et puis en plus, c'est que j'ai la possibilité moi de pouvoir aider à développer le Mac de A à Z, mais selon mon budget. Donc je permets aux gens comme ça de pouvoir les accompagner pour pouvoir développer le Mac. Et comme ça, derrière, si les parfums arrivent chez Sephora, ça tourne de la visibilité, on pourra dire oui. C'est le parfum de telle maison et ça a été élaboré par le fameux Richemont-Cofill qui lui est à Abidjan et qui a travaillé sur ces maisons.

  • Speaker #1

    Et tu dirais que, en fait, cette vision-là dans la manière dont tu as développé ton entreprise et ton expertise, tu l'as eu parce que tu as été accompagnée d'un point de vue entrepreneurial, parce que ta famille, elle a toujours été dans ce secteur. Toi, tu as toujours eu cette envie-là d'être dans une posture très globale où tu vas maîtriser la chaîne de A à Z, où c'est quelque chose où tu as été accompagné, coaché, et on t'a dit, voilà, le meilleur moyen pour toi de te positionner, c'est celui-là.

  • Speaker #0

    Non, justement, j'étais dans une maison, dans une manifracture, je dirais, où j'ai vu beaucoup, beaucoup de clients. défiler pour des matières premières, mais qui était vraiment penché sur le mass market. Donc tout le monde qui voulait faire du mass market, du coup, qui ne se penchait pas sur la qualité de la matière première, parce qu'ils trouvaient que le coût était beaucoup plus élevé. Mais moi, de ce que je sens et de ce que j'aperçois, j'ai compris tout de suite qu'il y avait matière. Il y avait matière dans la mesure où... Moi à Bijan par exemple, quand je revenais à Bijan, on me donnait à chaque fois de l'argent, des commissions, « Ah tu me prends tel parfum de marque, de niche » et tout le monde, parce que les parfums de design sont disponibles ici dans les maisons de distribution qui existent. Donc mais, il y a ces personnes-là qui voulaient, qui sont toujours à la recherche d'exclusivité, de rarité, qui sont prêts à te donner 2000, 1000 euros pour que tu leur retrouves quelque chose qu'on ne peut pas trouver à chaque fois. Donc je me suis dit, mais attends, tous les clients qui sont en quête de rarité, ça constitue forcément une forte communauté, pour moi en tout cas. Donc pourquoi ne pas partir sur quelque chose d'exceptionnel, d'exclusif ? Et vu que dans mon éducation et puis dans ce que ma mère faisait, ça restait quelque chose de très exclusif. Elle n'a jamais fait 10 000 colliers. Elle faisait toujours d'une grossesse à une autre grossesse, ça prend quand même 9 mois donc. Ce n'est pas tout le temps qu'elle le faisait, mais elle a tracé son chemin avec. Donc je me suis dit, forcément, ce n'est pas une question d'accompagnement, c'est cette vision que j'ai reçue. Et en réalité, ça fonctionne bien. C'est lent, mais c'est bien. En tout cas, c'est bien parce que la vie même, elle écoute. Donc quand on reçoit à chaque fois des messages de félicitations, d'encouragement, de retour, de témoignages, de satisfaction, Et c'est ce qui donne la vie, c'est ce qui donne la joie. Et moi, ça me conclut énormément de bien. Donc, je compte continuer dans cette lancée-là. Et puis après, je pense que les moyens, les chiffres d'affaires et tout le reste, ça peut venir après.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est intéressant de constater l'importance de la vision, en fait, parce que beaucoup, ils peuvent avoir une compétence dans un domaine précis et se dire, je vais créer mon parfum. et en fait... ne pas forcément se rendre compte qu'ils ont une vision peut-être petite du marché, pas suffisamment globale. Et du coup, je trouve que ton témoignage et la présentation de ton parcours, elle est intéressante dans cette manière de se positionner qui est, oui, je peux faire mon propre parfum, mais je fais aussi des parfums pour les autres. Et puis, je fais des parfums sur mesure pour des particuliers. Je fais aussi du parfum pour... des entreprises, des institutions. C'est là que tu construis quelque chose qui va vivre bien au-delà de toi et qui a le potentiel d'être une très grosse entreprise. Alors que quand tu vas te limiter à ton parfum, finalement, c'est presque visé trop petit.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est presque visé trop petit, surtout quand on sait ce qu'on est capable de faire avec le parfum. Moi, j'ai travaillé le parfum de A à Z, c'est-à-dire depuis la plante, c'est-à-dire depuis la plante ou depuis la matière odorante utilisée, jusqu'aux différents produits dérivés, que ce soit un parfum pour diffuseur, un parfum pour bougie, un parfum pour gel douche, les produits lavants et tout. Il y a des hôtels par exemple pour qui je suis parti pour le parfum d'ambiance. Et aujourd'hui, je leur fais des gadgets cadeaux, c'est-à-dire je leur fais des produits d'accueil de toilette. Donc, shampoing, tout ce qui est gel lavant, que ce soit exofoliant ou pas. Mais tout ça, c'est des choses qui... qui arrivent grâce au parfum parce qu'ils en veulent toujours mais avec la même signature, on veut ça. Donc à un moment donné, on ne peut pas avoir d'autres fournisseurs, tout le monde se fait rabat toi, tout le monde te demande conseil. Et le parfum, on peut faire trop de choses avec, trop de choses. Hier, j'ai ramené du champ de Kumbhava. Dès que je suis arrivé, madame a fait du poisson, elle a saisonné avec. Pourtant à la base, le Kumbhava, moi j'en vois pour lui, il l'a fait. Mais ça sert partout et c'est notre quotidien, c'est parce qu'on ne fait pas attention. La cannelle et tout ça, je l'ai ramené, mais c'est pour une compo. En même temps, Madame sait que ça, c'est pour la cuisine. Je ne sais pas si vous voyez un peu le... Donc voilà, c'est pour ça qu'il est important pour moi de transmettre comme je l'ai reçu. Il est important pour moi de transmettre, donc de former et surtout d'aider les personnes à développer, à créer de la richesse. Parce que moi, je le fais pour développer un certain talent, mais les gens qui ont les moyens de pouvoir investir dans le milieu, s'ils veulent vraiment, moi, je pourrais les aider à créer de la richesse en produisant des parfums de qualité qui répondent à un besoin bien précis. Et puis derrière, eux, ils pourront en faire de la grosse production, par exemple.

  • Speaker #1

    Très bien, complètement. Là tu parlais en fait de, comment dire, tu vas au champ, tu vas récupérer différentes plantes pour pouvoir aller ensuite les utiliser en composant de tes parfums. Donc du coup tu as vraiment une expertise très précise de quelles plantes, quels senteurs, comment l'utiliser pour proposer différentes senteurs en fait. et du coup toi tu as vraiment une volonté d'aller utiliser vraiment des matières premières qui viennent d'Abidjan en fait.

  • Speaker #0

    Oui, qui viennent aussi d'Afrique en réalité. Parce que toutes ces matières premières asies, depuis longtemps, j'ai vu venir des matières premières de là. Vous savez qu'après l'Italie, il y a la Ponte d'Ivoire qui est pratiquement la deuxième producteur de bergamote dans le monde. Mais on n'en parle jamais parce qu'ici, on fait la communication et la communication est beaucoup plus penchée sur le cacao et la noix de cajou. Mais on a aussi de la bégamote, nous on produit de la bérose, de l'ilongue, du vétiver, de la verveine, du koumbawa, de la bigarade et aussi du cucuma et tout ça sur les champs, vous voyez. Donc il y a la possibilité, il y a de la matière, il y a de la matière, bon, on ne va pas attendre à chaque fois de faire partie de la matière, la fétichier, la ramener, un peu comme se faisait avec le beurre de cacao à l'époque. Le cacao quitte et il part. Le beurre est transformé. Ensuite, on va l'acheter là-bas, on le ramène. Donc, on a juste besoin d'une machine adaptée, industrialisée, d'un investissement et de la recherche. Aujourd'hui, c'est possible, on transforme directement le beurre de cacao sur place. On n'a pas besoin de l'exporter, ensuite le ramener et tout ça. Donc, en gros, voici un peu la réalité. Il y a des matières premières qui sont là, on a une forte production. Il faut pouvoir les couler. Il faut pouvoir permettre, passer le message aux gens, qu'ils sachent que c'est une réalité, que c'est possible, et qu'éventuellement, ils sont intéressés par développer les marques et ils ont quelqu'un à qui s'adresser. Et donc, à partir de ce moment-là, ils pourront bénéficier aussi d'un savoir-faire local et puis avoir des produits qui répondent aux normes internationales. Bien sûr, sous la recommandation de... de l'IFRA et aussi sur les normes de la réglementation européenne de cosmétiques et d'autres organismes aussi africains.

  • Speaker #1

    Ok, donc c'est un parfum made in Africa, mais qui répond à toutes les normes internationales ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'il faut voir longtemps, il faut voir loin. Une marque peut démarrer en Afrique et se retrouver un jour en Angleterre ou encore partout en France. Donc, pour se retrouver là-bas, il faut des normes, il faut des normes pour entrer dans la distribution. Ces gros distributeurs vont regarder si c'est recommandé par l'IFRA, si ça tient compte des réglementations européennes du cosmétique, avant d'être distribué. Donc moi, ce que je fais, c'est que je labore de A à Z, pour ne pas que la personne soit limitée plus tard. Parce qu'on peut rencontrer un gros succès, et ça peut rester éphémère juste par le fait que ça ne peut pas traverser les frontières.

  • Speaker #1

    Très bien, on sent qu'il y a vraiment, ce qui est intéressant je trouve dans ton parcours, c'est qu'il y a vraiment le côté très créatif, expertise technique et créative dans l'univers du parfum et en même temps il y a l'aspect entrepreneurial qu'on sent et qui est très fort et c'est pas évident d'avoir des profils qui sont à la fois créatifs, à la fois business. Toi, tu te rends compte de ça et est-ce que c'est du fait que tu as toujours évolué là-dedans, que tu as cette vision-là. Est-ce que tu te rends compte du fait d'avoir ces deux piliers-là ?

  • Speaker #0

    Oui, au fur et à mesure, je me rends compte et quand on finit par me discerner un prix dont il n'est pas marqué BNPF de Côte d'Ivoire, mais BNPF d'entreprise dans la catégorie jeune, ça me fait prendre conscience de l'implication que j'ai dans l'entrepreneuriat, que ce soit local ou encore. dans la création de parfums. Parce que le parfum, pour moi, ce n'est pas un métier. En réalité, pour moi, c'est juste une passion. C'est quelque chose que je considère comme une passion tout court. C'est un petit jeu dans lequel je me règne tout le temps. Et c'est ce qui me permet de le faire. J'en ai même installé un laboratoire chez moi à la maison. Donc, avec toutes les mesures de sécurité. Pour être dedans à tout moment, un peu comme le pianiste qui a son piano un peu partout. Donc maintenant, l'entrepreneuriat, il y a des gens à gérer, il y a du management, il y a tout ce qui est en ligne de compte. Et comment est-ce qu'on oriente l'entreprise ? Comment est-ce qu'on essaie d'atteindre nos différents objectifs pour aboutir à la finalité d'en faire, Rizkov, une entreprise forte, qui sera un jour, pourquoi pas, côté en bourse ? Donc on a cette vision-là dans laquelle on se prépare de part et d'autre. Mais ça reste vraiment l'entrepreneuriat. Tout ce qu'on fait aujourd'hui, ça reste l'entrepreneuriat.

  • Speaker #1

    Très bien, super intéressant en tout cas ta manière de le décrire. Est-ce que toi, tu prends du temps ou est-ce que tu es sollicité pour former, pour partager un peu ton parcours, pour un peu être un mentor pour des jeunes générations ? Ou alors, est-ce que tu es sollicité en tout cas pour faire des masterclass, des formations ? comment dire, inspiré ou en tout cas inspiré une jeune génération.

  • Speaker #0

    Oui, je suis sollicité pour beaucoup de masterclass et surtout des évitations d'inspiration. Même il y a des universités de grandes universités comme l'Université supérieure de commerce d'Abidjan. qui vont solliciter pour des interviews, pour une invitation à le dîner des galas, à l'UBCF, des gens de choses comme ça.

  • Speaker #1

    Très bien. Je ne suis pas surprise que tu sois sollicité pour ce type d'initiative, parce que je pense que c'est intéressant que les jeunes générations puissent déjà se dire qu'il y a des marques, We are in Africa, qui peuvent tout à fait se positionner au même niveau que d'autres marques. et d'autres marques internationales et qu'il y a des opportunités de business sur le continent. Toi, aujourd'hui, tu nous as parlé un petit peu de ta vision pour le futur. Est-ce que tu imagines des collaborations avec des marques de prêt-à-porter ou avec des artistes ? Est-ce que ça, ça fait partie de choses que tu fais, soit par rapport à la marque Richecoff ? soit par rapport à une création d'un parfum pour une célébrité, mais non pas un parfum sur mesure personnelle, mais plutôt une marque à part entière qui serait associée à un artiste, à une célébrité, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, sauf que je n'en trouve pas. Chez nous, en Afrique, ou au moins en Côte d'Ivoire, il y a un adage qui dit « on n'est pas prophète chez soi » . On n'est pas pour faire ce soir, c'est dommage. Je le dis pourquoi ? Parce qu'il m'est arrivé de démarcher des silices. Cela dit, à le faire comprendre aux silices que voici les opportunités qu'il aura et voici ce que je serai capable de faire pour lui. Mais jusqu'à présent, souvent, tu n'as pas de réseau ou à la rigueur, tu as des réseaux. Il y a certaines personnes qui t'appellent, peut-être, « Ah, j'ai vu un parfumé en France, j'ai vu ceci, j'ai vu cela. » « Donc, j'ai juste besoin de toi peut-être pour mettre les parfums dans mes bouteilles. » « Est-ce que tu peux me trouver des bouteilles comme tu es dans le domaine ? » Tu vois, des choses comme ça. Donc, au final, j'ai compris que, bon, les gens ne connaissaient pas réellement la chose. Donc je gagnerais plutôt à m'occuper de mes clients que de passer mon temps la vie. Je dis toujours la vie, écoute. Donc il faut profiter de chaque instant. Voici un peu la réalité, on n'est pas professeur de soi, mais je pense que tout est une question de temps. Et qu'il y a un certain complexe qui est là, c'est une réalité, parce que de la colonisation aujourd'hui, ça ne fait que 60 ans. pas plus que ça. Donc, les choses vont se faire peut-être progressivement, soit avec des générations prochaines ou soit peut-être dans des années à venir. Mais je peux faire des collaborations pour des artistes, pour des personnalités, pour des célébrités, si toutefois ils sont bien intéressés. Accueillir les personnes aussi, si ça les intéresse réellement.

  • Speaker #1

    Oui, s'ils comprennent. Mais c'est, comment dire... Moi, j'évoque ça parce que je sais qu'il y a des belles marques françaises de mode qui ont créé leur parfum. Et le parfum, aujourd'hui, c'est le plus gros générateur de chiffre d'affaires pour ces marques-là, en fait. Et donc, je pense à des Jean-Paul Gaultier, je pense à des Mugler. Vraiment, ce qui a généré le chiffre d'affaires dans le succès de ces marques-là, c'est vraiment le parfum. et c'est vraiment des... des créateurs de mode à la base qui ont eu envie d'avoir leur signature olfactive, qui ont travaillé dessus pendant des années et après c'est le même parfum qu'ils vendent depuis des années. Bien sûr ils développent des collections mais ça reste le même donc je me dis il y a des designers africains extrêmement connus qui font des choses en termes de mode pour lesquels ils sont connus et ils auraient tout intérêt à étendre le périmètre de leur marque en ajoutant parfum.

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, il faut qu'ils le comprennent. Parce qu'ils ne savent pas. Et puis aujourd'hui, le problème, c'est que les gens suivent beaucoup dans la mode ou encore dans tout ça. Les gens suivent beaucoup. Donc quand on va réussir à faire une collaboration avec une marque étrangère ou une grande marque, vous allez voir que nos stylistes ici seront tentés par Chacha à rencontrer un parfumeur pour le fait des parfums. C'est dommage, mais bon, tout est une question d'ouverture d'esprit, tout est une question de vision et d'objectif. Est-ce qu'on veut aller beaucoup plus loin que ça ? C'est faire la question. Est-ce qu'on ne peut pas juste se limiter à ce qu'on médite les mieux ? C'est une autre. Donc récemment à Paris, j'ai rencontré Maureen Kim. Donc, ils ont des parfums, j'ai regardé, j'ai senti. Et je leur ai présenté ce que je faisais. Donc, bientôt, si on se voit, une collaboration pour réformuler le parfum. Et ensuite, faire le parfum carrément, en fait. Changer de gamme. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle aussi. Par exemple, ça répond à la question.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Voilà, et je pense qu'à partir de là aussi, il y aura d'autres stylistes, d'autres personnalités publics qui vont donc peut-être développer leur marque.

  • Speaker #1

    Très bien, c'est tout ce qu'on souhaite. En tout cas, moi, on arrive à la fin de cet échange. J'ai été ravie de pouvoir en savoir plus sur ton profil et sur la marque. Je mettrai en note de bas de l'épisode les liens vers le site Internet, le compte Instagram pour qu'on puisse aller, comment dire, savoir. où est-ce qu'on peut se procurer tes parfums et en savoir plus sur l'univers de la marque et sur les différentes senteurs que tu proposes. Et puis, écoute, ce sera le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous partager comme mot de la fin ?

  • Speaker #0

    Comme mot de la fin, c'est déjà les mots de remerciement. Merci pour l'invitation à partager cette expérience-là sur le podcast. et ensuite c'est juste de faire comprendre Pour ceux qui me concernent, le parfum, c'est la vie. Donc, il faut la partager avec joie. Et il faut en profiter parce que... L'entrepreneuriat ou tout le reste, tout ce qu'on peut. Il y a tellement de sujets dont on n'a pas le temps de pouvoir débattre maintenant. Mais j'aimerais que chacun de tous les auditeurs et toutes les personnes qui vont suivre l'émission puissent prendre un petit moment et puis partager la vie. Et la vie, pour moi, c'est le parfum. Et surtout, je suis situé, parce que c'est très important aussi, je suis situé à Bijan. à anglaistar9a et en même temps, je bouge partout dans le monde. Donc, vous avez la possibilité de nous joindre aussi sur nos sites web, nos différents contacts et réseaux sociaux aussi, richecof ou encore richecof.com.

  • Speaker #1

    Très bien. Je mettrai les liens. Je te remercie beaucoup pour ce mot de la fin sur partageons la vie. C'est ce qu'on retiendra.

  • Speaker #0

    Et je te dis à très bientôt. Partageons la vie.

  • Speaker #1

    À très bientôt. Merci. Ou ailleurs.

  • Speaker #0

    À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté l'épisode jusqu'au bout. Je vous invite à pratiquer quelques petits gestes à impact fort pour m'aider à gagner de la visibilité sur ce podcast. Vous pouvez partager l'épisode à trois de vos amis. Vous pouvez laisser un commentaire sur Apple Podcasts ou Spotify. Je vous invite également à cliquer sur les cinq étoiles pour donner de la force. Je vous dis à très vite en Afrique ou ailleurs.

Chapters

  • Introduction et présentation de l'épisode

    00:00

  • Rencontre avec Kofi Richemont, créateur de Richecoff

    00:57

  • Parcours et héritage dans la parfumerie

    02:01

  • L'importance de la signature olfactive pour les entreprises

    03:40

  • Stratégies de communication et d'expansion de la marque

    14:59

  • Conclusion et partage de la passion pour le parfum

    18:01

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